A la découverte de L’Histoire
Cours d’histoire 2011/2012. G. Durand
Lorsque les troupes de débarquement s’approchèrent du rivage, les tirs d’arc et
d’arbalète devinrent plus nourris. Cavaliers et piétons musulmans s’avancèrent dans la
mer au-devant des assaillants, qui à leur tour, se mirent à l’eau jusqu’à mi-corps pour
franchir l’espace qui les séparait de la grève.
Un tir très nourri des arbalétriers francs (extrêmement redoutés des Sarrasins) permit
aux croisés d’atteindre le sable sec.
Emporté par l’enthousiasme, et malgré son entourage, saint Louis sauta à son tour
dans l’eau et prit pied sur le rivage.
Débarquement sur la rive gauche de l’embouchure du Nil. Bref engagement et
occupation du rivage sans pertes notables. Les Sarrasins perdirent quelques chefs de
haut rang.
Etablissement du camp sur le champ de bataille : Ibn Wasil indique même que « la
tente du roi de France qui était de couleur rouge » fut montée dès les premiers
moments du débarquement.
Récit de Joinville : L’embarcation de Joinville dépasse le convoi du roi (avec
l’oriflamme de Saint-Denis) et aborde devant une troupe de Turcs, qui commit
l’imprudence de le laisser débarquer. Joinville et ses troupes fichent la pointe de leur
écu et le talon de leur lance dans le sable formant une sorte de hérisson protecteur.
Là-dessus, un chevalier de ses relations, Baudouin de Reims, lui fit demander de
l’attendre pour partager les premiers coups : courtoisie chevaleresque.
Joinville prend alors du recul et regarde autour de lui :
- A sa droit, il voit arriver, splendidement décorée de pennons et d’écus d’or à la
croix pattée de gueules, la galère du comte de Jaffa.
- A sa gauche, Joinville retrouve le cortège du roi « a une grand arbalestree » (300
m environ). « Quand le roi eut dit que l’enseigne de Saint-Denis était à terre, il
s’en alla à grand pas parmi ses vassaux, n’écoutant pas (ne onques) le légat qui
était avec lui, qui ne voulut pas le laisser, et il sauta à l’eau (sailli en la mer), dont
il fut recouvert (en yaue) jusqu’aux aisselles, et alla l’écu levé (au col) et le
heaume sur la tête, et le glaive dans la main, jusqu’à ses gens qui étaient sur la rive
de la mer. Quand il fut sur la terre et il choisit les Sarrasins, il demanda quels gens
ils étaient ; ils lui dirent qu’ils étaient des Sarrasins. Et il mit le glaive sous
l’aisselle et l’écu devant lui, et courut vers les Sarrasins (couru sus aus Sarrazins),
malgré que ses preux hommes qui étaient avec lui l’en eussent dissuadé.
o Exaltation du roi, troublé au point de ne pas identifier au premier coup
d’œil les Sarrasins et capable de la pire imprudence.
o Volonté du roi de ne pas se départir de l’oriflamme.
o Considéré comme un des 4 hauts faits du roi => Existe une miniature de
l’événement.
Jean Sarrazin : « Quand le roi vit les autres sauter et descendre sur la rive, il voulut
descendre avec eux. Mais on ne le laissa pas faire et outre leur gré, il descendit et
entra dans la mer jusqu’à la ceinture et nous tous avec lui ». Réflexe beaucoup plus
banal de chevalier, entraîné par l’exemple. C’est cette image que va retenir, en la
transformant en image d’Epinal, le Ménestrel de Reims : les Français hésitent devant le
tir des archers turcs. Alors le roi, transporté de colère, saute dans la mer. Seul, il atteint