narrativisé qui passe au discours indirect, qui passe soudainement au discours direct
renforce l’effet de choc et la révélation des sentiments des personnages.
2. Des ellipses temporelles qui découpent une progression dramatique
Les ellipses accélèrent l’histoire en suggérant implicitement qu’Henriette s’est mariée
sans explication. Les causes s’enchainent les unes avec les autres dans une logique
du milieu social qui détermine le destin des personnages. Tout au long du texte,
l’évolution générique mène jusqu’à la chute fatale. Dans un premier temps, nous
observons une scène de comédie avec la famille Dufour qui s’en va, « M. Dufour,
dégrisé, s’impatientait » . Puis la scène suivante, qui se déroule « Deux mois plus tard
», a un goût amer où l’on pressant le drame en observant un paradoxe. En effet, entre
la comédie supportée par Mme Dufour qui ne souhaite rien assumer et Henri,
personnage « triste » car il apprend qu’ Henriette s’est mariée au personnage le plus
antipathique de l'histoire, il en résulte un humour dramatique. On peut imaginer qu’elle
est tombée enceinte d’Henri et qu’elle a dû se marier rapidement pour aller ensuite se
réfugier à la campagne le temps de sa grossesse. Tout cela dans l’unique but de faire
croire que l’enfant est légitime. Henry a l'air de comprendre la supercherie comme le
prouve son « Ah ! … » suivi de points de suspension qui démontrent sa réflexion
lorsque Mme Dufour lui annonce que Henriette s'est mariée. En dernier lieu, la
troisième scène se déroule l’ «année suivante ». Les 12 mois qui se sont écoulés sont
loin d’avoir brisé la mémoire de leur amour « Moi, j'y pense tous les soirs ». La tragédie
de cette histoire réside dans un amour véritable impossible.
C Une chute morale.
1. Le triomphe ironique des valeurs bourgeoises
La chute de cette histoire met en évidence le triomphe ironique des valeurs
bourgeoises car le commerce des Dufour est plus important que le bonheur de leur
fille. En effet, Henriette s'est mariée avec l'homme choisi par ses parents car cet
homme « aux cheveux jaunes » prend la relève de la quincaillerie de la famille Dufour
« c'est lui qui prend la suite ». Cet homme sauvera le cas échéant l'honneur
d’Henriette en l'épousant s'il s'avère qu'elle est enceinte d'Henri. Le mariage
conventionnel est privilégié par la famille au regard de l'amour véritable que Henriette
porte à Henri. De surcroît, son mari est un personnage vulgaire « Allons ma bonne… »,
il représente une allégorie de la grossièreté de la bourgeoisie de l'époque.
2. Une morale tragique
La morale de cet extrait est tragique car elle fait état de la condition de la femme à
cette époque qui subissait le mariage arrangé pour subvenir à ses besoins. En effet,
l'absence d'éducation ne permettait pas aux femmes de choisir leur avenir qui était
décidé par la famille. Malgré la douleur causée par leur amour impossible « il crut
qu'elle allait défaillir », les convenances et la bienséance prenaient le dessus : « Puis
ils se mirent à causer naturellement, de même que si rien ne se fût passé entre eux. »
CONCLUSION
En conclusion, ce récit montre la dérision comique qui s'achève en tragédie intime.
C'est une satire sociale qui met en évidence l'opposition entre les conventions sociales