. En effet, l’article 44 de cette loi a remis en
cause l’article 982 du dahir des obligations et contrats qui a consacré le caractère pluripersonnel
de la société.
Cette loi a fait l’objet de plusieurs réformes, citons dans ce cadre la loi 21-05 du 14 février 2006
et la loi 24-10 du 02 juin 2011.
Le paysage de l’entreprise unipersonnelle au Maroc s’est marqué aussi par l’avènement de la
loi 114-13 du 19 février 2015 relative au statut de l’autoentrepreneur. Ladite loi est venue
répondre aux attentes des petits entrepreneurs qui ont le choix d’entreprendre sans que leur
projet prenne une forme sociale quelconque.
Dans le même ordre des innovations entreprises par le législateur marocain, une réforme
révolutionnaire tant attendue a vu le jour avec la loi 19-20 du 22 juillet 2021 qui a instauré une
nouvelle forme de société unipersonnelle qui est la société anonyme simplifiée à associé unique
ou SASU.
Ces formes d’entreprise individuelle ont remis en cause aussi bien les conditions générales de
constitution que celle de fonctionnement et de gestion de la société.
I. L’échec des règles générales de constitution des sociétés
L'évolution économique et la pression des exigences pratiques ont mis en cause la
condition de pluralité de personnes. Afin d’encourager la création des entreprises et
d'améliorer leur organisation ou leurs régimes juridiques, le législateur a mis en place la
société unipersonnelle. Sur le plan juridique, la notion de société unipersonnelle est la
conséquence de l’évolution d’une certaine théorie de l’entreprise du fait qu’un courant
doctrinal voyait dans la société une technique d’organisation de l’entreprise. Afin de
donner à l’entreprise unipersonnelle l’autonomie juridique qui lui manquait, deux
techniques étaient en concurrence : le patrimoine d’affectation et la société
unipersonnelle. Le législateur s’était dans un premier temps prononcé en faveur de la
technique de société unipersonnelle. Celle-ci apparaissait comme la seule institution
certaine démontrant la reconnaissance d’un statut juridique de l’entreprise. Cependant,
depuis 2003, différentes lois ont été promulguées afin de proposer un autre statut