Il n’est pas possible de reprendre les faits historiques concernant toutes les civilisations
(asiatiques, australiennes, américaines nord et sud, africaines …) abordées par l’auteur, et
je me concentrerai pour l’essentiel sur l’Europe sensu lato, et régions proches, dont
l’histoire, parfois le climat, nous sont familiers.
2. Les datations historiques : un casse-tête
Mais avant d’analyser ces périodes, une précision s’impose concernant les différentes
manières de ‘compter’ le temps par rapport à aujourd’hui, c’est-à-dire sur le mode de
fonctionnement de la chronologie récente, mode assez confus car basé sur des
conventions suivies différemment par les chercheurs. Ce point est un vrai casse-tête pour
ceux qui s’occupent des périodes récentes. On mentionne souvent le temps passé avec les
initiales ‘BP’, exemple 25 000 ans BP ou 25 ka BP (= Before Present). BP, c’est-à-dire ‘avant
le présent’ (AP est aussi utilisé, mais plus rarement, = ‘Avant le Présent’ et aussi pour
‘Après le Présent, ce qui entretient la confusion! …), est l’année considérée comme le
présent et est fixée au premier janvier de l’année 1950 de notre calendrier. Cette année fut
choisie comme année de référence, car elle est antérieure aux essais nucléaires qui ont
perturbé la répartition d’isotopes utilisés en radiochronologie. Cela n’est pas gênant
pour les périodes lointaines mais pose des problèmes pour l’étude des périodes
récentes pour lesquelles il est nécessaire de fixer plus précisément une origine des
temps. Les anglophones, en particulier, utilisent AD (= Anno Domini » pour caractériser les
années postérieures à la naissance de Jésus-Christ dans le calendrier julien puis grégorien.
AD donne en français : ‘après J.-C’. Les anglophones utilisent également BC pour (Before
Christus) pour les années ‘avant Jésus-Christ’ (= avant J.-C pour les francophones).
D’autres conventions existent, mais elles sont moins employées. Finalement l’ « année du
Seigneur » décrétée ‘an 1’ inaugure l’ère chrétienne, également appelée ‘ère commune’ ou
‘ère conventionnelle’, elle est abrégée en ‘EC’ (francophone) ou ‘CE’ (anglophone). Pour les
années précédant celles de l’ère commune, les anglophones utilisent BCE (Before
Commune Era ou Before Christian Era). BCE/CE sont de plus en plus utilisés dans la
communauté internationale, scientifique ou non. Le ‘casse-tête’ chronologique est donc
un vrai problème, surtout comme ici dans cet article qui a demandé de consulter de
nombreuses références, chacune avec ses conventions. S’agissant du livre de Olivier
Postel-Vinay, le ‘casse-tête’ est encore plus aigu, car l’auteur a pris, pour des raisons de
meilleure perception des durées, 2400 ans comme unité de référence, soit 400 av. J.C. ou
un an avant l’exécution du philosophe Socrate (= 2400 av.S., avec S pour Socrate). Cette un
unité de référence étant inhabituelle, l’auteur a été obligé de mêler ou d’utiliser les autres
unités de la littérature. Sans vouloir rejeter l’unité de 2400 av.S., le présent article tiré de
l’ouvrage de Olivier Postel-Vinay utilisera les conventions BP, BC et AD. Pour les datations
au radiocarbone 14C, non utilisées dans l’ouvrage analysé, une nomenclature adaptée est
nécessaire (Nomade, 2017).
Le livre d’Olivier Postel-Vinay n’est pas accompagné d’illustrations ou de graphiques. En
vue de rendre plus facile le ‘déroulé du temps climatique’, cinq figures (Figs. 1 à 5) choisies
parmi celles de la littérature sont présentées ci-dessous. Elles embrassent la période liée à