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1.1.2. Reproductrice et productrice
La femme dans les sociétés traditionnelles africaines est considérée comme celle qui œuvre au
renouvellement des générations à travers la production et la reproduction d’enfants. De ce fait,
elle participe à l’instauration de l’ordre social. Les travaux de Kinda (1993) montrent que la
femme burkinabè est vue comme « mère » selon la société traditionnelle. Ainsi, elle veille au
respect strict des règles, normes, tabous et interdits. Elle est représentée comme un corps fertile,
destiné à la procréation. Mais il n y a pas que la femme burkinabè qui est vue sous cet angle,
révèle Maiga (2015). La femme française, selon Fedier (1990), se voyait attribuer le statut
d’ « épouse », de « mère de famille », de responsable du domaine domestique en général.
Cependant, l’histoire de la femme est toujours marquée par la répression, une répression
qu’exercent les hommes sur les femmes. Touré (2003) rappelle que cette répression a existé
depuis qu’existe l’humanité. Dominée, exploitée, exclue des sphères de la vie sociale, la femme
se voyait submergée par l’homme, considéré comme seul garant de tous les avoirs. Mais cette
situation n’est pas fortuite, elle résulte des règles communautaires et universelles qui établissent
le fonctionnement des sociétés traditionnelles burkinabè, nous rappelle Maiga (2015).
1.1.3. La femme, entre modernité et tradition
Les Droits de l’homme sont un facteur favorisant et d’émergence de cadres d’échanges sur la
question femme ainsi que d’organisations de la société civile défendant les droits de la femme.
Ce faisant, le contexte socioculturel burkinabè actuel voit la femme subir les interprétations
diverses des règles coutumières et religieuses malgré le Code des personnes et de la famille,
censé promouvoir l’égalité de Genre. La femme burkinabè est perçue comme étrangère du
lignage, ce qui ne lui donne pas le droit de décider de l’orientation ou de la destinée de celui-
ci. Les femmes sont étrangères dans leurs propres familles parce qu’appelées à quitter d’un
moment à l’autre pour une autre famille.
Du point de vue agricole, la femme est exclue de la gestion du patrimoine foncier. Pourtant,
précise Maiga (2015), la femme est un important agent économique. En effet, en saison
pluvieuse, elle doit travailler dans le champ familial tout comme dans son propre champ (champ
individuel). En saison sèche, elle mène des activités comme le petit commerce, l’élevage.
1.2. La problématique de la participation de la femme au développement
1.2.1. Femme et éducation au Burkina Faso