non seulement croyait qu’il pouvait exister une vie extra-
terrestre mais, de surcroît, arrivait à persuader les très sérieux
dirigeants de la NASA qu’il fallait absolument que les engins
« terriens », made in U.S.A., puissent dire clairement à un
extra-terrestre éventuel d’où ils venaient, quelle était leur
planète d’origine et qui les avait construits puis lancés.
Cette idée, qui fut plus tard mise en pratique pour les engins
Pioneer 10 et 11, lancés en 1972 et 1973 à destination, le premier
de Jupiter (atteinte fin 1973), le second de Jupiter puis de
Saturne (atteinte en septembre 1979), était apparue comme
complètement farfelue aux savants astronomes de l’époque.
D’après eux, il n’y avait pratiquement aucune chance qu’un de
ces petits robots automatiques rencontre quoi que ce fût sur sa
route, si ce n’est un astéroïde qui risquait fort de le détruire.
Ces astronomes avaient certainement raison mais, à cette
époque, la NASA était en perte de vitesse après les vols lunaires
des missions Apollo et il lui fallait à tout prix une idée de
promotion pour faire parler d’elle, afin qu’au budget suivant les
congressmen ne l’oublient pas.
D’où cette plaque en or, apposée à grand renfort de publicité
sur les Pioneer 10 et 11 en partance pour le fond du système
solaire. Elle portait, outre le dessin de l’homme et de la femme
nus, une série d’indications abstraites que les êtres intelligents
sauraient immédiatement déchiffrer – du moins c’est ce
qu’assura à l’époque Carl Sagan. Et il faut croire qu’il sut
convaincre, puisque la NASA apposa la plaque, que les
journalistes en parlèrent abondamment, et que le grand public
retint l’événement. Il se trouva même quelques savants pour
déplorer que les terriens aillent livrer, à je ne sais quelle
puissance hostile du fin fond de la Galaxie, les preuves qui,
assurait-on, allaient lui permettre de nous localiser, de
débarquer sur Terre et de nous asservir. Carl Sagan avait
vraiment été convaincant !
Déjà, à cette époque, il avait participé à des études
planétaires brillantes. Son équipe avait d’ailleurs reçu une
distinction de la NASA pour les photos et leurs interprétations
du sol de la planète Mars, photos prises par la sonde
automatique Mariner 9 en 1971 et 1972. Fort de ce succès, Carl
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