CARL SAGAN
COSMOS
Traduit de l’américain
par Dominique Peters et Marie-Hélène Dumas
marabout
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Pour Ann Druyan
Dans l’immensité de l’espace et l’éternité du temps,
c’est une joie pour moi de partager
une planète et une époque avec Annie
L’édition originale de cet ouvrage a été publiée en 1980 sous le
titre COSMOS par Random House, Inc., New York.
La présente édition est publiée avec l’autorisation de la Scott
Meredith Agency, Inc., 845 Third Avenue, New York, 10022.
® 1980 by Carl Sagan Productions, Inc.
® 1981 by Éditions Mazarine pour l’édition française.
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Préface
par Georges Leclere
chef du service scientifique d’Antenne 2
Carl Sagan est un savant qui a choisi. Pour lui, la science ne
doit pas être confinée dans les laboratoires, si brillants, si
avancés soient-ils. La science doit faire partie de notre vie, de
notre culture au même titre que l’art, la musique ou la cuisine. Il
n’y a pas de domaines scientifiques réservés aux spécialistes et
d’autres aux profanes. Tout peut être dit, le tout est de trouver
comment le dire.
D’ordinaire ces propos sont tenus par des vulgarisateurs, des
journalistes. En cherchant un peu, il est possible de trouver
quelques savants qui acceptent volontiers de faire l’effort d’être
compréhensibles par le grand public. Mais un scientifique de
très haut niveau qui décide, après avoir écrit de nombreux
livres, de créer une société ayant pour vocation la production de
films de vulgarisation scientifique, c’est infiniment plus rare.
C’est pourtant ce qu’a fait Carl Sagan, professeur à l’université
Cornell à Ithaca, dans l’État de New York, et membre de
nombreuses équipes de recherches notamment sur les vaisseaux
planétaires automatiques de l’Agence spatiale américaine, la
fameuse NASA.
J’ai rencontré Carl Sagan pour la première fois il y a
quelques années, à un congrès mondial de l’Union
astronomique internationale qui se tenait à Grenoble. Là,
comme tout journaliste en quête d’un « papier » ou d’un
entretien, je parcourais les listes des délégués présents pour
repérer les personnalités connues et tenter de les rencontrer,
quand je tombai presque par chance sur le nom de Carl Sagan.
Ce nom me disait quelque chose, non pas en astronomie mais
plutôt dans une des branches annexes, peu connue à l’époque,
l’astronautique planétaire. Carl Sagan était ce scientifique qui
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non seulement croyait qu’il pouvait exister une vie extra-
terrestre mais, de surcroît, arrivait à persuader les très sérieux
dirigeants de la NASA qu’il fallait absolument que les engins
« terriens », made in U.S.A., puissent dire clairement à un
extra-terrestre éventuel d’où ils venaient, quelle était leur
planète d’origine et qui les avait construits puis lancés.
Cette idée, qui fut plus tard mise en pratique pour les engins
Pioneer 10 et 11, lancés en 1972 et 1973 à destination, le premier
de Jupiter (atteinte fin 1973), le second de Jupiter puis de
Saturne (atteinte en septembre 1979), était apparue comme
complètement farfelue aux savants astronomes de l’époque.
D’après eux, il n’y avait pratiquement aucune chance qu’un de
ces petits robots automatiques rencontre quoi que ce fût sur sa
route, si ce n’est un astéroïde qui risquait fort de le détruire.
Ces astronomes avaient certainement raison mais, à cette
époque, la NASA était en perte de vitesse après les vols lunaires
des missions Apollo et il lui fallait à tout prix une idée de
promotion pour faire parler d’elle, afin qu’au budget suivant les
congressmen ne l’oublient pas.
D’où cette plaque en or, apposée à grand renfort de publicité
sur les Pioneer 10 et 11 en partance pour le fond du système
solaire. Elle portait, outre le dessin de l’homme et de la femme
nus, une série d’indications abstraites que les êtres intelligents
sauraient immédiatement déchiffrer du moins c’est ce
qu’assura à l’époque Carl Sagan. Et il faut croire qu’il sut
convaincre, puisque la NASA apposa la plaque, que les
journalistes en parlèrent abondamment, et que le grand public
retint l’événement. Il se trouva même quelques savants pour
déplorer que les terriens aillent livrer, à je ne sais quelle
puissance hostile du fin fond de la Galaxie, les preuves qui,
assurait-on, allaient lui permettre de nous localiser, de
débarquer sur Terre et de nous asservir. Carl Sagan avait
vraiment été convaincant !
Déjà, à cette époque, il avait participé à des études
planétaires brillantes. Son équipe avait d’ailleurs reçu une
distinction de la NASA pour les photos et leurs interprétations
du sol de la planète Mars, photos prises par la sonde
automatique Mariner 9 en 1971 et 1972. Fort de ce succès, Carl
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