Module sémiologie cardio-vasculaire 2022- 2023 Examen Cardiaque Pathologique (II) Les Souffles cardiaques J. KHEYI Professeur agrégé de cardiologie FMPR Centre de cardiologie, H.M.I.M.V Rabat Objectifs du cours • Différencier un souffle organique d’un souffle fonctionnel. • Ausculter et analyser un souffle systolique , un souffle diastolique, un souffle continu, un frottement péricardique. • Connaitre les signes auscultatoires des principales valvulopathies. 2 INTRODUCTION Les souffles traduisent les turbulences de la circulation sanguine Ils se distinguent en : - Souffles organiques +++ - Souffles fonctionnels et anorganiques : ▪ Faible intensité ▪ Systoliques ▪ Pas de frémissement. 3 Mécanismes et Caractérisation des souffles 4 Valves aortiques normales Valvulopathies Ecoulement turbulent Régurgitation Souffle d’ éjection Souffle de régurgitation 5 Caractères sémiologiques des souffles 1- Siège (foyer d’auscultation) 2- Irradiation 3- Situation dans le cycle cardiaque (systolique? Diastolique?) 4- Localisation au sein de la systole ou de la diastole . 5- Timbre 6- Intensité 7- Caractères physico-chimiques (position, médicaments) 6 Siège et irradiation 7 Intensité Appréciation subjective sur échelle de 1 à 6 • 1/6e = Faible intensité, audible avec bonne pression sur stetho. • 2-3/6e = Moyenne intensité, audible à coté du foyer maximum • 4-5/6e = Forte intensité, audible à distance du foyer maximum, faible pression sur stétho. • 6/6e = très intense, audible même si stétho légèrement décollé de la paroi > 4/6e : le souffle est frémissant ++ 8 Les souffles systoliques 9 1- Souffles systoliques d’éjection - Traduisent un obstacle à l’éjection ventriculaire - Aspect phono-cardiographique losangique en « diamant » 10 Le rétrécissement aortique orificiel +++ ▪ Siège : foyer aortique ▪ Intense, frémissant ▪ Rude, râpeux ▪ Irradie vers les vaisseaux du cou et la pointe du cœur. ▪ Mésosystolique avec abolition ou diminution de B2A Le rétrécissement pulmonaire orificiel ▪ Siège : foyer pulmonaire ▪ Intense, rude, frémissant ▪ Irradie vers le dos ▪ Augmente à l’inspiration profonde et diminue à l’expiration profonde 11 Cardiomyopathie hypertrophique obstructive ▪ Siège : Bord gauche sternum ▪ Intensité et timbre variables +++ ▪ Irradie vers la base ▪ renforcé par manœuvre de Valsalva ▪ Diminué : en position accroupie Coarctation aortique ▪ Siège : pointe et bord gauche du sternum ▪ Intensité et timbre sont variables ▪ Irradie vers le dos 12 2- Souffles systoliques de régurgitation - Traduisent le passage du sang au cours de la systole d’une cavité à haute pression (VG/VD) vers une cavité à basse pression (OG/OD). - Aspect phonocardiographique rectangulaire 13 Insuffisance mitrale +++ ▪ Siège : foyer mitral et irradie vers l’aisselle gauche ▪ Doux, en jet de vapeur. ▪ Holosystolique +++ ▪ Augmente à l’expiration profonde Insuffisance tricuspide ++ ▪ Siège : foyer tricuspide ▪ faible, doux ▪ N’irradie pas ▪ Augmente à l’inspiration profonde et à l’effort. Communication inter ventriculaire ▪ Siège : endapex. ▪ Intense, rude et frémissant ▪ Irradie en « rayon de roue » 14 Les souffles diastoliques 15 1- Souffles diastoliques de régurgitation - Traduisent le passage du sang au cours de la diastole d’une zone à haute pression (Ao/AP) vers une zone à basse pression (VG/VD) - Aspect phono cardiographique triangulaire 16 L’insuffisance aortique +++ ▪ Siège : foyer aortique et le long du bord gauche du sternum ▪ Doux, lointain, humé, aspiratif ▪ Irradie le long du bord gauche du sternum ▪ Diastolique accroché à B2 et décroissant durant la diastole ▪ Mieux perçu en position assise, penché en avant. L’insuffisance pulmonaire ▪ Siège : le bord gauche du sternum ▪ Faible intensité ▪ Irradie dans l’endapex ▪ Augmente en IP et diminue en EP : signe de Graham Steel 17 2- Souffles diastoliques d’obstruction - Traduisent le passage du sang au cours de la diastole à travers un orifice AV rétréci (VM/VT) - Aspect phono cardiographique rectangulaire à renforcement présystolique 18 Rétrécissement mitral +++ ▪ Siège : foyer mitral ▪ Intense avec frémissement « cataire » ▪ Mieux perçu en position décubitus latéral gauche. ▪ Timbre roulant (roulement diastolique) ▪ N’irradie pas ▪ Commence à distance de B2 par le claquement d’ouverture mitrale puis diminue d’intensité et subi un renforcement en fin de diastole Claquement d’ouverture + Roulement + éclat de B1 = Triade de Durozier Rétrécissement tricuspide ▪ Siège : appendice xiphoïde ▪ Faible intensité ▪ Irradie faiblement vers le bord gauche du sternum ▪ Même chronologie que le RM ▪ Il augmente à l’inspiration profonde et diminue à l’expiration profonde 19 Les souffles continus - Perçus à cheval entre B1 et B2, tout au long du cycle cardiaque. - Timbre « tunnellaire » - Les étiologies : ▪ Persistance du canal artériel : sous claviculaire gauche. ▪ Fistule aorto-pulmonaire : base du cœur. ▪ Fistule aorte-ventricule droit : latérosternal gauche. 21 Les frottements péricardiques 22 Le frottement péricardique : - Différent des bruits et des souffles. - Traduit l’existence d’un épanchement péricardique ▪ Siège : (large) région mésocardique ▪ Intensité variable en fonction du temps ▪ Timbre : rude évoquant le froissement du cuir neuf ▪ Chronologie : 2 composantes systolique et diastolique ▪ Il ne varie pas avec les mouvements respiratoires (à la différence du frottement pleural) 23 Les souffles anorganiques 24 • Souffle systolique d’hyper-débit : - Effort physique - Grossesse - Anémie - Thyréotoxicose ◼ Souffle systolique « innocent » : - Sujet jeune, mince, émotif. enfant +++ - Vitesse circulatoire élevée à travers des valves normales - Variable avec position, effort 25 Module sémiologie cardio-vasculaire 2022- 2023 MERCI J. KHEYI Professeur agrégé de cardiologie FMPR Centre de cardiologie, H.M.I.M.V Rabat