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Cours EE industrie G3EI3 2023-2024 air comprimé vfinale

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Efficacité énergétique dans les
installations d’air comprimé
Pr. AZZABAKH Aniss
2023-2024
 L'air comprimé est un utilité couramment utilisé dans les processus industriels et représente une fraction importante
du coût d'exploitation des installations de fabrication.
 On estime que l'énergie utilisée par les systèmes d'air comprimé représente environ 30% de l'énergie totale
consommée par les moteurs électriques en France.
 L’air comprimé est produit par des compresseurs typiques utilisant de l'électricité. Malheureusement, la plupart des
systèmes d'air comprimé existants ont un faible rendement en raison de plusieurs facteurs tels que les fuites d'air, la
sélection inadéquate des compresseurs, l'utilisation inappropriée de l'air comprimé et les mauvais contrôles.
 L’air comprimé est un des vecteurs énergétiques unanimes dans l’industrie, permettant le transport de la puissance,
de l’énergie et le travail.
L’air comprime est incontournable, mais cher et perfectible.
 Son usage peut devenir très large, également dans le séchage, le refroidissement, le nettoyage, l’éjection de déchets,
le transport, de levage… avec la sécurité d’un fluide non inflammable et antidéflagrant ;
 Offre des utilisations spécifiques dans l’industrie, la plongée sous-marine, les centres hospitaliers et peut participer
directement aux processus de production dans plusieurs secteurs industriels.
Production de l’air
comprimé
Préparation de l’air
comprimé
Stockage
Distribution et utilisation de
l’air comprimé
Figure 1 : Schéma montrant les composantes d’une installation d’air comprimé
 La figure 1 illustre un système d'air comprimé simplifié actionné par un moteur électrique. L'air comprimé est
généralement produit dans un emplacement centralisé puis distribué à divers endroits de l'installation pour être utilisé
par les équipements et les machines soit dans le processus de production, soit dans le contrôle pneumatique.
 Généralement, un système d’air comprimé se compose de plusieurs composants, notamment :
 1 ou +ieurs compresseur(s) connecté(s) à un driver. Ce dernier est généralement un moteur électrique.
 Un système de distribution avec tuyauterie, vannes, raccords et commandes, pour alimenter les équipements par
l’air comprimé.
 Autres équipements tels que récepteurs, séchoirs et filtres.
 L'efficacité globale d'un système d'air comprimé dépend de trois étapes : la production, la distribution et
l'utilisation.
 Lors d’un audit, il est important d’évaluer chacune de ces étapes afin d’apprécier les performances et donc le
potentiel d’amélioration de l’efficacité énergétique d’un système d’air comprimé.
Le concept de base de la production d’air comprimé est relativement simple:
Généralement, une puissance mécanique (électrique) est fournie à un compresseur qui augmente la pression de l'air
d'admission. Ce dernier est généralement aspiré dans des conditions atmosphériques ambiantes (une pression de 100
kPa ou 1 bar et Tamb)
Le compresseur peut être sélectionné parmi plusieurs types, tels que centrifuge, alternatif ou rotatif à vis avec un ou
plusieurs étages.
Pour les unités de petite et moyenne taille, les compresseurs à vis sont actuellement les plus couramment utilisés dans
les applications industrielles.
Tableau 1 : Gammes d'applications typiques pour différents types de compresseurs d'air
Type du compresseur Débit d’air
(m3/s)
Besoin en puissance mécanique à
Pression absolue (MPa)
l’entrée (kW/(L/s))
Réciproque
0.0–5.0
0.340–275.9
0.35–0.39
Centrifuge
0.5–70.5
3.5–1034.3
0.46
Vis rotatif
0.5–16.5
0.1–1.8
0.33–0.41
 L’analyse énergétique simplifiée des systèmes d’air comprimé peut être réalisée en utilisant la première loi de la
thermodynamique appliquée aux gaz parfaits. Cette analyse énergétique appliquée à la compression d'un gaz parfait
permet d’identifier les paramètres importants qui doivent être modifiés.
 Les figures 2 et 3 représentent, simultanément, un piston d’un cylindre lors d'une compression d'un gaz parfait et la
variation de la pression en fonction du volume occupé par le gaz, représentée dans un diagramme P-V, pour des
compressions de type isotherme, adiabatique et polytropique.
Figure 2 : Déplacement du piston d’un cylindre lors d’une
compression
Figure 3 : variation de p en fonction de V pour un G.P
pour différentes évolutions
L’équation reliant T et P à l'entrée (aspiration) et à la sortie (refoulement) d'un compresseur suite à un processus de
compression isotherme, adiabatique ou polytropique est donnée par :
𝑻𝟎
𝑷𝟎
=
𝑻𝒊
𝑷𝒊
𝜸−𝟏
𝜸
• γ = 1 : Si la compression est isotherme ;
• γ = k : Si la compression est adiabatique (k = 1,4 pour l'air sec) ;
• γ < k : lorsque la compression est polytropique (typiquement k=1,3 pour l'air sec).
 Une autre équation peut-être utilisée pour l’air sec, qui relie la pression, la température et la densité, appelée équation
d’état et elle est donnée pour l’entrée du compresseur (admission) par :
Pour l’air sec, la constante Ra est calculée par :
𝒑𝒊 = 𝝆𝒊 . 𝒁𝒂𝒊 . 𝑹𝒂 . 𝑻𝒊
𝐽
𝑪𝒔𝒕𝒆 𝒅𝒆𝒔 𝑮. 𝑷 ∶ 𝑹
8,314
𝑚𝑜𝑙. 𝐾 = 𝟐𝟖𝟕, 𝟕 𝑱
𝑹𝒂 =
=
𝑴𝒂𝒔𝒔𝒆 𝒎𝒐𝒍𝒂𝒊𝒓𝒆 𝒅𝒆 𝒍′ 𝒂𝒊𝒓 𝑴𝒂 28,9. 10−3 𝐾𝑔
𝒌𝒈. 𝑲
𝑚𝑜𝑙
Za,i est le facteur de compressibilité de l’air. Il donne une indication sur la différence de comportement de l'air par
rapport à celui d'un gaz parfait. Il est compris entre zéro et 1 et dépend de la pression et de la température de l'air.
 Le travail nécessaire pour comprimer un débit massique 𝒎𝒂 d'air sec peut être estimé en appliquant la première loi
de la thermodynamique à un processus de compression d'un gaz parfait. En particulier, la puissance mécanique
requise pour une compression isotherme peut être calculée par l'équation suivante :
𝑷𝟎
𝑾𝒎 = 𝒎𝒂 . 𝑹𝒂 . 𝑻𝒊 . 𝑳𝒏
𝑷𝒊
La puissance mécanique requise pour un cycle de compression adiabatique ou polytropique peut être estimée à partir
de l'équation suivante :
𝒎 𝒂 . 𝑹𝒂 . 𝑻𝒊 . 𝜸
𝑾𝒎 =
.
𝜸−𝟏
𝑷𝟎
𝑷𝒊
𝜸−𝟏
𝜸
−𝟏
Deux observations importantes peuvent être faites à partir des deux équations liés à l’efficacité énergétique des
compresseurs :
1. La puissance mécanique d’un compresseur augmente linéairement avec la température de l’air d’admission. Pour
augmenter l'efficacité énergétique d'un système comprimé, l'air d'admission doit donc être aussi froid que possible.
2. La puissance mécanique d’un compresseur augmente avec le rapport de pression. Il est donc important de produire
de l’air comprimé avec une pression de refoulement limitée à la pression maximale nécessaire à l’installation. En
d’autres termes, la surpression doit être évitée autant que possible.
En plus, la variation de la pression de l’air à l’entrée peut avoir un impact significatif sur la puissance mécanique
requise par un compresseur. Il convient notamment de tenir compte de l'influence de l'altitude sur la pression.
Application :
Une analyse comparative des besoins en puissance mécanique pour trois types de compression, isotherme, adiabatique
et polytropique.
Les résultats de cette comparaison montrent que la compression adiabatique nécessite plus d’énergie que tous les
autres types de compression. Le cas de la compression isotherme assure les conditions optimales de fonctionnement du
compresseur.
Calculons le besoin en puissance mécanique pour comprimer 1 kg/s de l’air sec sous 100 kPa et 20 °C (conditions
ambiantes) à 800 kPa (pression absolue) pour les compressions isotherme, adiabatique et polytropique (𝛾 = 1,3) ?
En utilisant l’équation pour 𝑃1 = 100 𝑘𝑃𝑎, 𝑃0 = 800 𝑘𝑃𝑎, 𝑇𝑖 = 293 𝐾, 𝑅𝑎 = 287,7𝐽/𝑘𝑔. 𝐾 ; le besoin en puissance
mécanique pour la compression isothermique d’1 kg/s peut être estimée par :
𝑾𝒎 = 1
𝑘𝑔
𝐽
800 𝑘𝑃𝑎
. 287,7
. 293 𝐾. 𝐿𝑛
= 𝟏𝟕𝟓, 𝟑 𝒌𝑾
𝑠
𝑘𝑔. 𝐾
100 𝑘𝑃𝑎
La puissance mécanique pour la compression adiabatique est calculée en utilisant l’équation avec 𝛾 = 𝑘 = 1,4 :
𝑾𝒎 =
1 × 287,7 × 293 × 1,4
.
1,4 − 1
800
100
1,4−1
1,4
− 1 = 𝟐𝟑𝟗, 𝟒 𝒌𝑾
Pour la compression polytropique, le besoin en puissance mécanique peut être déterminé par l’équation (11.4) avec 𝛾 =
𝑘 = 1,3 :
𝑾𝒎 =
𝟏 × 𝟐𝟖𝟕, 𝟕 × 𝟐𝟗𝟑 × 𝟏, 𝟑
.
𝟏, 𝟑 − 𝟏
𝟖𝟎𝟎
𝟏𝟎𝟎
𝟏,𝟑−𝟏
𝟏,𝟑
− 𝟏 = 𝟐𝟐𝟓 𝒌𝑾
Comme prévu, la compression isotherme nécessite moins de puissance mécanique et la compression adiabatique
nécessite plus de puissance absorbée que n’importe lequel des trois types de compression.
A noter que la compression polytropique qui est plus représentative d'un processus de compression réel a des besoins
en puissance mécanique compris entre ceux des compressions isotherme et adiabatique.
 Il est intéressant de noter que la puissance mécanique absorbée par unité de débit d’air (kW/L/s) peut être calculée
pour les trois types de compression en estimant la densité de l’air aux conditions d’entrée. L'équation des gaz parfaits
est utilisée pour déterminer la densité de l’air (avec Za,I = 1) pour Ti = 293 K et Pi = 100 kPa, dont la valeur est de
1,189 kg/m3.
 Ainsi, l'apport mécanique pour les trois types de compression sera de 0,21 kW/L/s pour une compression isotherme,
de 0,27 kW/L/s pour une compression polytropique et de 0,29 kW/L/s pour une compression adiabatique.
Pour l’étude des compresseurs d’air à l’état réel, il est recommandé que 𝑾𝒎 ou les besoins en énergie soit estimée en
utilisant le cas de la compression adiabatique pour plusieurs raisons:
1. Même si la compression polytropique est une meilleure représentation de la compression réels, il est difficile
d’obtenir facilement la valeur de l’exposant γ sans faire des mesures coûteuses. Pour les turbocompresseurs
(augmentant la pression de l'air en augmentant sa vitesse), γ peut être supérieur à k = 1,4 (γ > k = 1,4).
2. Les besoins en puissance sont proches entre la compressions polytropique et la compression adiabatique
(diapo 9: 𝑾𝒎 vaut, respectivement, 239,4 𝑘𝑊 et 225 𝑘𝑊 pour les compressions adiabatique et polytropique).
3. La puissance requise pour une compression adiabatique représente une limite supérieure de la puissance
absorbée utilisé par des compressions réelles et fournit ainsi le scénario le plus défavorable.
Lorsque les compresseurs sont entraînés par des moteurs électriques, l'énergie électrique, en kWh, consommée par les
systèmes d'air comprimé peut être déterminée à partir de l'expression suivante :
𝑊𝑚 : Puissance mécanique requise par le compresseur.
𝑬𝒄𝒐𝒎𝒑
𝑾𝒎 . 𝑳𝑭𝒄𝒐𝒎𝒑 . 𝑵𝒉,𝒄𝒐𝒎𝒑
𝒌𝑾𝒉 =
𝜼𝑴
𝑁ℎ,𝑐𝑜𝑚𝑝 : Nombre d'heures par an du fonctionnement du compresseur.
𝐿𝐹𝑐𝑜𝑚𝑝 : Le facteur de charge moyen de fonctionnement du compresseur.
𝜂𝑀 : Rendement du moteur qui entraîne le compresseur.
En plus du compresseur, d'autres unités accessoires sont nécessaires pour la production d'air comprimé. Ces unités
peuvent augmenter les besoins en énergie mécanique et donc électrique pour le fonctionnement des systèmes à air
comprimé.
Les filtres :
L'air à l'entrée du compresseur doit être aussi propre que possible pour protéger le compresseur et ses équipements
associés de tout dommage que peuvent causer les particules en suspension dans un air non filtré.
Les particules en suspension peuvent pénétrer dans diverses parties du compresseur d'air où elles peuvent soit :
i.
Obstruer de petits orifices (au sein des compresseurs, des
conduites de distribution ou des machines utilisant de l'air
comprimé), soit
ii. User par friction certaines surfaces intérieures du
compresseur (y compris les cylindres, les pistons ou les
rotors).
L'usure est encore plus dommageable lorsque les particules sont
mélangées avec l'huile lubrifiante.
Divers filtres à air et techniques de nettoyage de l'air peuvent être utilisés à l'entrée des compresseurs en fonction de la
taille des particules en suspension dans l'air : Le manuel ASHRAE (2008) fournit une description d'un certain nombre
de techniques de purification de l'air et de leurs applications.
1. L'efficacité du filtre à air : Généralement définie comme le
pourcentage de particules retenues
Le choix d'un filtre à air pour un
compresseur dépend généralement
de deux facteurs :
2. La chute de pression provoquée par le filtre à air: Elle est
due soit à un tamis fin soit à une accumulation de saletés.
Elle diminue la capacité du compresseur. On estime que
pour chaque 100 mm (1 kPa) de chute de pression d'eau, le
débit massique d'air comprimé est réduit d'environ 1 % (en
Filtre à tamis :
supposant que le compresseur utilise la même puissance).
Il est donc important de sélectionner des filtres à air appropriés et de nettoyer ou remplacer ces filtres périodiquement
afin de réduire l'énergie utilisée par les systèmes d'air comprimé.
Exemple : Augmentation du coût énergétique lié à un filtre à air contaminé
Déterminer l’augmentation du coût d’énergie causée par la présence d’un filtre d’air contaminé dans une installation
d’air comprimé. Le compresseur consomme une puissance de 100 kW et fonctionne 7000 heures par an.
On suppose :
 Le rendement électrique du moteur est de 90%.
 La chute de pression augmente de 1.0 kPa pour un filtre d’air propre à 3 kPa pour un filtre contaminé.
 Le coût d’1 kWh électrique vaut 0,8 Dh.
Vu que la puissance mécanique est proportionnelle au débit massique de l’air, et en utilisant une règle empirique, on
peut affirmer que pour chaque augmentation de 1 kPa de la chute de pression à travers le filtre à air, la puissance
mécanique augmente de 1 %. Ainsi, l’augmentation du coût énergétique lié à l'utilisation d'un filtre à air contaminé,
peut être estimée comme suit :
𝑪𝒐ù𝒕 𝑬𝒏𝒆𝒓𝒈𝒊𝒆𝑭𝒊𝒍𝒕𝒓𝒆 =
ℎ
100 𝑘𝑊 × 7000 𝑎𝑛 × 0,8 Dh k Wh
0,9
×
3 𝑘𝑃𝑎
× 0,01 = 𝟏𝟖𝟔𝟔𝟕 𝑫𝒉 𝒂 𝒏
1 𝑘𝑃𝑎
Les réservoirs de réception :
On trouve les réservoirs de réception généralement soit à proximité des compresseurs, soit à
proximité des machines d'utilisation finale qui ont des demandes élevées et variables.
Trois raisons justifient l’utilisation de réservoirs de réception d’air centraux ou locaux :
1
2
3
Stockage d'énergie sous forme
d'air comprimé pour réduire les
cycles indésirables des
compresseurs
Régulation du débit d'air
comprimé en fonction des
exigences de charge des
utilisateurs finaux
Contrôle de la pression de
refoulement de l'air comprimé,
notamment en cas d'utilisation
de compresseurs à piston
Réserrvoir d’air comprimé
Les spécifications de conception des réservoirs de réception doivent respecter les exigences des autorités locales en
matière de réglementation sur les appareils sous pression.
Les sécheurs :
L'air ambiant peut être humide et contenir une forte teneur en vapeur d'eau, qui peut se condenser soit dans le
compresseur, soit dans les conduites de distribution, soit dans les équipements utilisant l'air comprimé.
Les sécheurs sont utilisés pour réduire ou éliminer cette eau condensée qui peut se produire dans l'air comprimé.
Le choix du type de sécheur dépend de deux facteurs importants :
1. La qualité de l’air sec requise exprimée en termes de pression du point de rosée ;
2. Le coût total du séchoir, y compris les coûts initiaux et les coûts d'exploitation et
de maintenance.
Plusieurs méthodes de séchage sont utilisées avec les systèmes à air comprimé :
 Les séchoirs par réfrigération sont utilisés pour ramener
Figure : Système de Séchage de l'air
par élimination de l'humidité, de la
vapeur et de l'huile.
le point de rosée sous pression de l’air à des niveaux
inférieurs à 5°C.
 Dans
des
applications
des
procédés
alimentaires, les sécheurs par adsorption
Figure : Sécheur d’air
comprimé par réfrigération
sont utilisés pour obtenir un air très sec avec
des pressions de point de rosée inférieures à
0°C.
Les Refroidisseurs intermédiaires :
Pour dissiper la chaleur de compression, il est d'usage de refroidir les cylindres du compresseur et les couvercles de
cylindres à l'aide de dispositifs d'échange thermique communément appelés refroidisseurs intermédiaires.
Ces refroidisseurs intermédiaires peuvent utiliser de l'air ou de l'eau pour contrôler la température du compresseur.
Généralement, le refroidissement de l'air comprimé est préféré pour des raisons de commodité dans la mesure où il
élimine le besoin d'une alimentation en eau et évite ainsi les problèmes associés à la distribution de l'eau tels que le
risque de gel.
Cependant, réduire correctement la température du compresseur peut s'avérer difficile avec le refroidissement par air
dans certaines applications.
1.
Introduction :
La distribution de l'air comprimé vers l'équipement d'utilisation finale est réalisée par un ensemble de réseaux de
canalisations reliés par divers raccords.
Plusieurs types de tuyaux pouvant être utilisés, allant des tuyaux métalliques rigides aux tubes en plastique flexibles.
La sélection du type de tuyau dépend d'un certain nombre de paramètres, tels que le diamètre et la pression requise
pour la tuyauterie de distribution.
À travers le réseau de canalisations, le débit d'air comprimé est généralement régulé par un ensemble de vannes et de
régulateurs de pression.
Des pièges à humidité sont souvent installés le long des conduites de distribution pour séparer tout condensat de l'air
comprimé.
La pression de l'air comprimé au niveau de l'équipement d'utilisation finale est toujours inférieure à la pression de
refoulement du compresseur ou des réservoirs de réception, principalement pour deux raisons : la chute de pression
d'écoulement dans la tuyauterie de distribution et les fuites.
2.
Chute de pression d’écoulement d’air :
En raison de la résistance à l'écoulement de l'air comprimé à travers les tuyaux, les vannes et d'autres parties du
système de distribution telles que les raccords et les connecteurs, il existe une chute de pression qui peut être estimée
à l'aide de l'équation de Darcy-Weisbach :
𝑳
∆𝒑 = 𝝆. 𝒇. +
𝑫
𝑽𝟐
𝑲 .
𝟐
Δp : Chute de pression totale à travers le système de distribution (Pa).
𝝆 : Densité moyenne de l'air comprimé traversant le système de distribution (m3/kg).
𝒇 : Facteur de frottement.
𝑲 : Coefficient de perte dû aux vannes et raccords du système de distribution.
𝑳 : Longueur totale du tuyau dans le système de distribution (m).
𝑫 : Diamètre interne du tuyau (m).
V : Vitesse moyenne du flux d'air comprimé (m/s).
La chute de pression dans le système de distribution constitue un gaspillage d'énergie, vu que, la pression de
refoulement doit être augmentée pour compenser cette chute.
Les équations de 𝑾𝒎 pour les compressions isotherme et adiabatique indiquent que l'augmentation du taux de
compression (𝑷𝒐 /𝑷𝒊 ) entraînera une augmentation de cette puissance. Par exemple, une ∆𝒑 = 𝟓𝟎 𝒌𝑷𝒂 dans un
compresseur conçu pour  la pression de 100 kPa à 700 kPa correspond à 3 % de perte de puissance mécanique.
Les problèmes de chute de pression dans la distribution dus à la résistance à l'écoulement sont généralement inhérents
à la conception du réseau de tuyauterie et ne devraient donc pas faire l'objet d'un audit énergétique d'un système d'air
comprimé, à moins que le système ne doive être remplacé.
L'auditeur doit plutôt se concentrer sur l'identification de mesures visant à réduire le gaspillage d'énergie pour le
système de distribution d'air existant.
3.
Les fuites d’air comprimé :
 Malheureusement, une grande partie de l’air comprimé produit est
perdue avant même d’être utilisé à cause des fuites : Dans la pratique,
la part des fuites représente de 15 à 70% de la quantité totale de l’air
comprimé produite.
 La part des fuites est définie par le quotient du volume total de l’air perdu par rapport à la production totale de l’aire
comprimé. En ne considérant uniquement que les fuites durant les temps de production, cette part est souvent plus
faible étant donné qu’en dehors des temps de production elle représente souvent 100%.
 Une valeur cible raisonnable des fuites sera 10% de la part global. Diminuer les fuites en dessous de cette valeur n’est
pas réalisable dans la plupart des cas sans un investissement conséquent et souvent pas rentable.
 La part des fuites dépend fortement du secteur d’activités : Elle est plus faible dans les secteurs tels que la chimie et
la pharmacologie et plus importante dans les secteur de la cimenterie ou la production d’acier.
 La part des fuites est souvent méconnue. Plusieurs méthodes sont utilisées pour sa détermination.
A. Méthode de vidange des réservoirs :
• Une façon simple pour déterminer les fuites consiste à mesurer le temps de vidange des réservoirs d’air comprimé.
• La réalisation de cette mesure ne nécessite qu’une montre et un manomètre. Il faut également connaitre le volume du
réservoir et la pression du réseau.
• Pour réaliser la mesure, il faut régler la pression du réseau et
du réservoir à la pression maximale admissible en veillant à
ce que tous les récepteurs soient hors service (le réseau ne
soit pas alimenté). On mesure ensuite le temps nécessaire
pour que la pression diminue en raison des fuites (choisir de
1 à 2 bars).
 Un exemple d’un profil de pression typique pour cette
mesure est présenté sur la figure suivante :
 Le choix des deux pressions entre lesquelles la mesure est
effectuée est libre.
Figure : Mesure de la diminution de pression dans le
système compresseur coupé en fonction du temps.
• Avec les données de pression maximale et minimale, le temps nécessaire à cette diminution de pression et le volume
du réservoir, la quantité de l’air perdue à cause des fuites peut être calculée par l’équation suivante :
𝑽𝑩 × 𝒑𝑨 − 𝑷𝑬
𝑽𝑳 =
𝒕
𝑽𝑳 : Débit de fuite
𝑽𝑩 : Volume du réservoir
𝒑𝑨 : Pression dans le réservoir au début de la mesure
𝑷𝑬 : Pression dans le réservoir à la fin de la mesure
𝒕: Temps de mesure
 N.B : d’un Si le volume du réseau est important par rapport au volume du réservoir, il faut prendre en compte ce
volume dans le calcul (si le volume du réseau est < 5% du volume du réservoir, il n’est pas nécessaire de le prendre en
compte).
B. Méthode de la durée de fonctionnement du compresseur :
• Cette méthode consiste à mesurer la durée de fonctionnement du
compresseur lorsque ce dernier ne fait que compenser les fuites.
• L’avantage de cette méthode c’est le fait qu’elle n’est pas
nécessaire de connaitre le volume des réservoirs et du réseau,
mais, à l’encontre, connaitre la quantité de l’air délivré par le
compresseur.
• Pour faire la mesure, on procède par mettre tous les points de
consommation et les compresseurs, sauf celui nécessaire à la
mesure, hors service, et on relève l’évolution de la pression dans le
système au cours du temps.
Fig.3 : Détermination de la quantité des fuites par la
méthode de la durée de fonctionnement du
compresseur.
• La figure suivante montre une courbe caractéristique
de cette mesure.
• Pendant les temps 𝑡𝑖 , le compresseur fonctionne en
charge et alimente le système, ce qui fait augmenter la
pression du système. Une fois la pression maximale du
système est atteinte, le compresseur s’arrête et la
pression se met à baisser en raison des fuites jusqu’à
ce que la pression minimale soit atteinte et que le
compresseur se remette en charge.
Figure : Détermination de la quantité des fuites par la méthode
de la durée de fonctionnement du compresseur.
• Pour déterminer les fuites avec précision, il est nécessaire de mesurer plusieurs cycles de fonctionnement du
compresseur. Additionnez les temps de fonctionnement en charge du compresseur 𝒕𝒊 .
• Les fuites sont alors calculer à l’aide de la formule suivante :
𝑽𝑳 : Débit de fuite (en m3/mn)
𝑽𝑲 : Débit du compresseur (en m3/mn)
𝑽𝑲 × 𝒕
𝒏
𝑽𝑳 =
𝒕
=
𝒊=𝟏 𝒕𝒊 : Temps de fonctionnement du compresseur en charge (mn)
𝑻
𝑻: Durée totale de la mesure (min).
• Cette méthode peut être automatisée de telle manière que ça permet de mettre en place des alertes si les fuites
dépassent un certain seuil et d’éliminer efficacement les fuites.
C. Estimation des fuites à partir de l’expression de Fliegner :
• Lorsque des fuites sont identifiées, la quantité d’air comprimé gaspillée peut être estimée par de simples calculs. En
effet, le gaspillage en débit massique ∆𝑚𝑎 d’air comprimé à travers un trou peut être estimé à l’aide de l’expression
de Fliegner :
∆𝒎𝒂 =
𝟏
𝟐
−𝟐
.𝑪 .𝑨 .𝑷 .𝑻
𝑹𝒂 𝑳 𝑳 𝟎 𝟎
∆𝒎𝒂 : Quantité de débit massique d'air comprimé gaspillée par la fuite (kg/s).
𝑷𝟎 : La pression de l'air comprimé sortant de la fuite (Pa).
𝑻𝟎 : Température de l'air comprimé sortant de la fuite (K).
𝑪𝑳 : Coefficient d'écoulement à travers le trou. Cela dépend de la forme et de la taille du trou.
Pour les trous ronds, CL peut être réglé sur 0,65.
𝑨𝑳 : Surface du trou (m2).
En général, les équipements d'utilisation finale de l’air comprimé peuvent être regroupés en classes :
 Utilisateurs finaux statiques, y compris les équipements de contrôle pneumatique tels que les actionneurs ou les
régulateurs de pression.
 Utilisateurs finaux dynamiques, y compris les outils d'assemblage (tels que les tournevis et les boulonneuses) et les
moteurs pneumatiques. La plupart des applications industrielles de l'air comprimé impliquent des équipements
d'utilisation finale dynamiques.
1. Réduction de la température de l'air d'admission :
Dans certaines installations d'air comprimé, le compresseur aspire l'air d'admission de l'intérieur de la salle mécanique
où il se trouve.
Cette température de l’air d’entrée peut être élevée (30 °C ou plus) et est très probablement plus chaude que l’air
ambiant extérieur, ce qui implique des besoins en énergie mécanique plus élevés pour le compresseur.
Une mesure simple pour réduire la température de l’air d’entrée consiste à installer des tuyaux pour relier le
compresseur à l’extérieur afin que le compresseur aspire l’air ambiant. Pour garantir que l’air extérieur ambiant reste
frais lorsqu’il arrive au compresseur, les tuyaux doivent être isolés.
Les économies d'énergie électrique ΔEcomp associées à cette mesure sont calculées à l'aide de l'expression suivante :
𝑻𝒊,𝒆 : La température moyenne annuelle de l’air d’entrée avant la
∆𝑬𝒄𝒐𝒎𝒑 =
𝑾𝒎 . 𝑳𝑭𝒄𝒐𝒎𝒑 . 𝑵𝒉,𝒄𝒐𝒎𝒑 . 𝑻𝒊,𝒆 − 𝑻𝒊,𝒓
𝜼𝑴 . 𝑻𝒊,𝒆
rénovation (K).
𝑻𝒊,𝒓 : La température moyenne annuelle de l’air d’entrée après la
rénovation (K).
En général, 𝑻𝒊,𝒓 peut être supposée identique à la température extérieure moyenne annuelle.
2. Réduction de la pression de refoulement :
Lorsque la pression maximale requise par tous les équipements d'utilisation finale d'une installation est sensiblement
inférieure à la pression d'air délivrée par le système d'air comprimé, il est recommandé de réduire la pression de
refoulement afin de réduire la consommation d'énergie du compresseur.
On estime que pour chaque augmentation de la pression de refoulement de 15 kPa, le compresseur a besoin de 1 %
d’énergie supplémentaire.
Des pressions de refoulement supérieures à celles nécessaires ont d’autres effets néfastes sur les systèmes d’air
comprimé. En particulier, la surpression augmente le gaspillage d’air comprimé par fuites.
𝑹𝒆𝒇𝒐𝒖𝒍
Les économies d'énergie électrique ∆𝑬𝒄𝒐𝒎𝒑 dues à la réduction de la pression de l'air de refoulement du compresseur
peuvent être calculées comme suit :
𝑹𝒆𝒇𝒐𝒖𝒍
∆𝑬𝒄𝒐𝒎𝒑 =
%𝑾𝒎 . 𝑾𝒎 . 𝑳𝑭𝒄𝒐𝒎𝒑. 𝑵𝒉,𝒄𝒐𝒎𝒑
𝜼𝑴
Où %Wm est le pourcentage de réduction de la puissance mécanique requise par le compresseur. En utilisant les
équations du diapo. 8, le pourcentage de réduction de la puissance absorbée du compresseur %Wm peut être estimé.
3. Réparation des fuites d’air :
• Pour mettre en place des mesures pour diminuer effectivement les fuites, il est nécessaire de repérer en
fonctionnement les fuites.
• En général, les fuites se produisent essentiellement sur le dernier tiers du réseau. Les tuyaux, les raccords, les prises,
les unités de conditionnement et autres composants similaires sont des endroits où les fuites sont fréquentes.
• Dans beaucoup de cas, il suffit simplement de parcourir l’installation lorsque la production est arrêtée pour détecter
des fuites.
 Les fuites se remarquent souvent par le sifflement caractéristique qu’elles produisent. Les fuites d’air comprimé se
laissent également très bien détectées à l’aide des appareils de détection aux ultrasons.
 Ces appareils ne sont pas gênés
dans la détection des fuites par le
bruit ambiant. On trouve sur le
marché une multitude d’appareils
standardisés.
Fig. 7 : Appareils de détection
aux ultrasons des fuites d’air
comprimés
• Les fuites dans le système de distribution entraînent un gaspillage inutile d'air comprimé et donc une perte d'énergie
nécessaire au fonctionnement du système d'air comprimé.
• Une fois les fuites d’air identifiées et leur taille estimée, il est recommandé de les réparer dans les plus brefs délais.
• Les économies d'énergie liées à la réparation des fuites d'air comprimé peuvent être estimées à l'aide des expressions
suivantes :
 Pour les compressions isothermes :
 Pour les compressions adiabatiques :
𝒑
∆𝒎𝒂 . 𝑵𝒉,𝒄𝒐𝒎𝒑 . 𝑳𝑭𝒄𝒐𝒎𝒑 . 𝑹𝒂 . 𝑻𝒊 . 𝑳𝒏 𝒑0
𝒊
∆𝑬𝑭𝒖𝒊𝒕𝒆𝒔
𝒄𝒐𝒎𝒑 =
𝜼𝑴
∆𝑬𝑭𝒖𝒊𝒕𝒆𝒔
𝒄𝒐𝒎𝒑 =
∆𝒎𝒂 . 𝑵𝒉,𝒄𝒐𝒎𝒑 . 𝑳𝑭𝒄𝒐𝒎𝒑 . 𝑹𝒂 . 𝑻𝒊 . 𝜸
𝜸 − 𝟏 . 𝜼𝑴
𝒑𝟎
𝒑𝒊
𝜸−𝟏
𝜸
−𝟏
Avec ∆𝒎𝒂 représente le débit massique d'air comprimé gaspillé par les fuites identifiées dans le système de
distribution.
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