en agissant contre l'avis de son guru, il fit don de tout ce qu'il possédait au Seigneur, qui
était venu sous la forme de Vamana. Pour faire une offrande à Dieu, il est inutile de se
conformer aux instructions d'un précepteur. Le Seigneur est le précepteur suprême révélé
dans toutes les formes divines. L'empereur Bali adhérait à deux résolutions. La première :
donner à quiconque ce qu'il souhaitait. La deuxième : ne jamais revenir sur la parole
donnée. Bali considérait qu'il n'y avait pas de plus grand péché que de revenir sur sa
parole. Il déclara fermement que quoi qu'il arrive, et même si cela lui coûtait la vie, il ne
reviendrait pas sur sa promesse. Ainsi, Bali devint un glorieux défenseur de la vérité. Qui
est le véritable empereur ? Pas celui qui a conquis de nombreux pays et régné sur un
vaste empire. Un jour, Adi Sankara réunit ses disciples et leur posa la question suivante :
"Qui est le véritable conquérant ?’’ Les disciples donnèrent différentes réponses. Sankara
répondit que le vrai conquérant, c'est celui qui a conquis son esprit. À quoi sert-il
d'accomplir une multitude de choses sans maîtriser son mental ? C'était précisément la
question que Prahlada posa à son père, Hiranyakasipu, qui avait acquis la maîtrise des
éléments, mais pas celle de ses sens.
LA VÉRITÉ EST LE SOUFFLE VITAL DE LA PAROLE DONNÉE
Les hommes devraient apprendre à honorer leurs promesses. Ils ne devraient jamais
revenir sur leur parole. La vérité est le souffle vital de la parole donnée. De nombreux
souverains de l'Antiquité furent prêts à sacrifier leur vie pour honorer leur parole.
L'empereur Bali était la Vérité incarnée. Toujours dévoué au bien-être de ses sujets, il
s'efforçait constamment de les conduire sur la voie de la vérité et d'assurer la prospérité
de son royaume. Le grand-père de Bali, Prahlada, possédait les mêmes qualités nobles.
Un jour, une dispute éclata entre Virochana, le fils de Prahlada, et le fils du sage
Angirasa. Le fils d'Angirasa déclara que le débat devrait se tenir devant un juge qui
déciderait du vainqueur de la dispute, et dit que le père de Virochana, Prahlada, devrait
être le juge. Tous les deux se rendirent auprès de Prahlada. Ils convinrent que celui qui
perdrait le débat remettrait sa vie aux mains du vainqueur. Prahlada écouta les arguments
en toute impartialité et déclara que Virochana, son fils, avait perdu et que le fils
d'Angirasa avait gagné. Reconnaissant l'engagement total de Prahlada en faveur de la
justice, sans se soucier de sa relation avec son fils, et admirant son sens de la justice, le
fils d'Angirasa dit à Prahlada qu'il rendait à Virochana la vie remise entre ses mains.