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LA NOURRITURE EST DIEU - PREM LUTHRA

LA NOURRITURE
EST DIEU
PREM LUTHRA
Prem Luthra, Food is God (Annam Brahma)
Une humble offrande aux Pieds de Lotus divins de Bhagavan Sri Sathya Sai Baba
Par
Prem Luthra,
Responsable du Département d’Anglais (à la retraite),
Dayananda Post-graduate College,
Hisar (Haryana)
J’offre mes remerciements les plus humbles et les plus reconnaissants à l’incarnation divine de
l’Amour, Bhagavan Sri Sathya Sai Baba, pour avoir fait de moi son instrument pour concevoir
ce livre.
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Prem Luthra
SOMMAIRE
Préface
Chapitre 1 : La nourriture est Dieu (Annam Brahma)
Chapitre 2 : Trois catégories de nourriture
Chapitre 3 : La purification de la nourriture
Chapitre 4 : Modération et régulation dans l’alimentation
Chapitre 5 : Le jeûne (upavas)
Chapitre 6 : La nourriture et l’esprit
Chapitre 7 : La nourriture non végétarienne
Chapitre 8 : Le corps humain
Chapitre 9 : Alimentation et santé
Chapitre 10 : Le problème de la pénurie de nourriture
Références
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PRÉFACE
Entre Dieu et les paroles de Dieu, il y a une connexion inextricable. Dieu et ses paroles ne
sont pas des choses différentes. Ils ne font qu’un. Si nous avons foi dans le Seigneur Sai, si
nous croyons en Lui, il s’ensuit que nous acceptons ses déclarations et que nous les mettons
en application.
Le livre que vous avez entre les mains contient des injonctions de Swami par rapport à la
nourriture et ces injonctions ont été réunies dans plusieurs chapitres, comme c’est indiqué
dans le sommaire. Les paroles de Swami concernant la nourriture s’adressent à tout un
chacun, mais elles sont d’une importance particulière pour tous les sadhakas spirituels et
plus spécifiquement pour les fidèles de Sai. Swami nous exhorte à mettre en application ses
paroles :
‘’Il ne suffit pas que de bon plats soient cuisinés et préparés dans la cuisine. Il faut vous les
servir dans vos assiettes, puis vous devez les avaler et plus que toute autre chose, les digérer.
Similairement, il ne suffit pas que je parle et que vous entendiez ! Vous devez vous
remémorer ce que j’ai dit et le chérir dans le tréfonds de votre cœur, le ressasser et le
transformer en pratique quotidienne.’’
Jésus-Christ a dit :
‘’Ne vous inquiétez pas pour votre vie, ni de ce que vous mangerez’’ et ‘’L’homme ne vivra
pas que de pain, mais de chaque parole qui provient de la bouche de Dieu.’’
Sathya Sai a dit :
‘’Dieu a créé l’homme afin qu’il puisse exercer ses talents virils et remporter la victoire. Son
objectif n’était pas de faire de l’homme un consommateur de nourriture, un poids et un
fardeau pour la Terre, un animal qui est l’esclave de ses sens. Il n’avait pas l’intention de
créer une horde de fainéants, de flemmards qui répugnent à travailler et qui accumulent du
gras en prenant des formes monstrueuses. Il n’a pas créé l’homme pour lui permettre
d’ignorer son Créateur de son vivant, de nier le Soi et d’errer comme une bête en gâchant
son intelligence et sa faculté de discernement, en paradant sans une once de gratitude à
l’égard de la Providence de tous les dons qu’il consomme et dont il profite !
La vie est une opportunité accordée à chacun, non pas pour manger et boire, mais pour
accomplir quelque chose de plus noble et de plus grandiose : se maîtriser et se fondre dans
la Réalité.
On doit vivre, non pas pour annam, la nourriture, mais pour adarsham, un idéal. Les
idéaux sont toujours supérieurs et éternels.’’
Bhagavan nous dit de ne pas constamment nous tracasser pour les besoins du corps, de
manger simplement pour servir le Seigneur, et non pour satisfaire les caprices de notre
palais qui provoquent des maladies et de la souffrance, de suivre les lois de la nature en
matière de santé dans l’idée de préserver le corps pour parvenir à la réalisation divine.
L’homme est né pour rechercher l’amour divin, un dessein qu’il oublie en raison de ses
errances émotionnelles et de mauvaises habitudes de vie.
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Le corps est une embarcation qui nous permet de traverser l’océan du samsara, mais on ne
doit pas lui accorder une importance excessive.
‘’Le corps ressemble à une tige de canne à sucre. C’est seulement quand il passe à travers
des difficultés variées que l’on peut expérimenter la douce félicité de l’autoréalisation.
Alors, pourquoi traîner toute votre existence comme un vulgaire consommateur de
nourriture, comme un poids lourd mobile qui encombre la Terre ?
Mangez, mais transformez la nourriture en bonnes actions, en bonnes pensées et en bonnes
paroles.
Circulez, bougez, mais sans nuire à autrui, ni rajouter à la misère des autres.
Nourrissez-vous de bonnes actions de service et de pensées divines, sirotez l’amour divin et
digérez le tout. Ce n’est qu’alors que vous pourrez resplendir de santé mentale, de bonheur
et de plénitude. ‘’
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Sathya Sai Baba
Suivons les commandements de Swami avec une foi totale pour notre propre bien-être. Ne
devenons pas la proie des doutes qui surgissent en fonction de la nourriture que nous
consommons, des fréquentations que nous entretenons ou de l’environnement dans lequel
nous vivons. Tous polluent notre esprit, ce qui produira de mauvaises actions aboutissant à
des résultats similaires. Confrontons nos doutes avec courage et avec foi. En ayant foi dans
le Seigneur Sai, notre esprit ne pourra qu’évoluer et quand notre esprit aura évolué, Il nous
sauvera des conséquences de nos actions. C’est la garantie du Seigneur Sai à tous.
‘’Le héros est celui qui règne sur son esprit et qui maîtrise ses pulsions ;
Le zéro est contrôlé par eux.’’
La vie de Swami est son message. Quand les gens se demandaient comment Swami avait
l’air si jeune et si énergique, même à 75 ans, Swami disait :
‘’Ce sont les trois ‘’p’’ en moi qui sont responsables de ceci. Ce sont la pureté, la patience et
la persévérance. Si vous développez ces trois vertus, vous aussi, vous resterez toujours
jeune et énergique.’’
C’est avec ces paroles de Swami qu’en toute humilité et avec amour et dévotion, je dépose
son livre aux Pieds de Lotus.
Om Sri Sai Anna Vastradaya Namah
Sai ! A toi, le Pourvoyeur de nourriture et de vêture, je T’offre mes salutations.1
1
Etre nourri et vêtu par l’Avatar Sai est une expérience assez extraordinaire que j‘ai vécue dans le Sai Kulwant Hall de
Prasanthi Nilayam, le 6 mai 2008, le jour d’Easwaramma Day, en compagnie de milliers d’autres fidèles. Ce fut un moment
grandiose et inoubliable, les plus pauvres et les plus démunis côtoyant allègrement les fidèles, NDT. (Easwaramma Day est
l’équivalent de la Fête des mères, la mère de Sathya Sai Baba étant l’initiatrice de nombreux projets de service en faveur
des plus pauvres et des plus démunis).
Je me rappelle aussi avoir eu l’occasion de nourrir les fidèles, à l’occasion de mon tout premier seva et voyage en Inde, à
Whitefield, en juin 1994, mais je me sens quand même plus utile avec un clavier et avec un PC qu’avec une louche !
Un autre seva dont je me rappelle – avec un certain effroi et sans aucune nostalgie – c’est le récurage de gigantesques
marmites dans lesquelles on aurait pu prendre son bain à deux personnes dans l’ashram d’Amma, Mata Amritanandamayi
Devi, à Amritapuri, en 2001. Pas vraiment une sinécure, même si se nourrir de la contemplation du soleil couchant dans la
Mer d’Oman compensait largement !
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CHAPITRE 1 : LA NOURRITURE EST DIEU
(ANNAM BRAHMA)
Qui est Brahma ?
Les Upanishads développent le principe de Brahma à l’aide de trois noms : Virat,
Hiranyagarbha et Avyakruta. Ces trois formes se rapportent au grossier (sthoolam), au subtil
(sookshmam) et au causal (kaarnam), et aux trois états de veille, de rêve et de sommeil profond.
Virat est cette forme de l’Atma qui revêt un corps physique, vit une longue vie et incarne l’état
de veille. Il assume des formes variées et est connu par des noms variés. C’est-à-dire qu’Il
démontre que le monde mobile et immobile est réellement Sa manifestation, tout comme les
cinq éléments.
Virat a deux autres noms : Vaishvanara et Vairajasuta. Vaishvanara est Celui qui apparaît
comme la conscience ‘’je’’ dans chaque individu. Du roi au fermier, du mendiant au
millionnaire, de l’enfant au vieillard, masculin ou féminine, chacun(e) utilise le mot ‘’je’’ pour
s’identifier. L’individualité est présente en chacun(e). Celui qui affirme ‘’je’’ en chaque être,
c’est Vaishvanara.
Le troisième nom est Vairajasuta. Vairajasuta est Celui qui existe sous une forme mystérieuse. Il
existe en chacun, mais Il est indétectable. Il accomplit toutes les actions, mais Il se comporte
comme si ce n’était pas le cas. Il expérimente tout, mais sans le révéler.
Virat, Vaishvanara et Vairajasuta sont trois noms du même Etre.
La deuxième forme de Brahma, c’est Hiranyagarbha, la base et la source de toute sagesse.
Toutes les connaissances – matérielles, éthiques, dharmiques, spirituelles et scientifiques –
émanent d’Hiranyagarbha.
La troisième forme de Brahma, c’est Avyakruta. Il est absolument sans forme. Il existe dans le
corps causal et Il jouit de l’état du sommeil profond. Il n’a pas de membres, mais Il accomplit
toutes les actions et voyage dans des lieux distants. Il n’a pas d’yeux, mais Il voit tout. Il n’a pas
d’oreille, mais Il entend tout. Il accomplit tout acte créatif, mais Il ne possède pas de forme.
Avyakruta possède aussi deux noms additionnels : Antaratma et Ishvara. Antaratma motive et
influence tout, à partir de Lui-même. Chaque motivation, chaque désir, chaque inspiration
proviennent de l’Antaratma. C’est la ‘’Voix intérieure’’. Tous les sons que l’homme produit
proviennent aussi de l’Antaratma.
Ishvara est l’incarnation de toutes les formes de prospérité. De plus, Il confère les résultats de
l’action. Il détient le pouvoir d’action (Kriya shakti), avec lequel Il juge les bonnes et les
mauvaises actions et Il confère les résultats correspondants.
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L’homme est une manifestation de Brahma
Brahma signifie le Principe vaste et infini. L’élément akasha (le son) a jailli de cette expansion
infinie de Brahma, puis de l’akasha est issu vayu (l’air), de vayu, tejas (le feu), de tejas, apah (les
eaux), des eaux, prithvi (la terre), de la terre, le royaume végétal (la nourriture) et enfin, de la
nourriture, les humains. Réfléchissez à ce cycle séquentiel et vous en arrivez à la vérité que
l’homme (le purusha) est une manifestation de l’infini Brahma.
Brahmanandam (la béatitude divine), est composé de deux mots – Brahma + anandam.
Brahma et anandam sont distinctifs. L’homme voyage de la nourriture (annam) à la béatitude
(anandam). Le but de l’homme est la béatitude seule. Lorsque cette béatitude s'unit à Brahma,
elle prend la forme de Brahmanandam. Il nous est donc possible de comprendre l'étroite
association entre Brahma et l'homme. Cette connaissance de Brahma (Brahma Vidya) n'est
accessible que par l'intermédiaire de Brahma. (SSB-91, pp. 130-31)
Dans la Taittiriya Upanishad, les trois mots, satyam, jnanam, anantam (vérité, connaissance,
infini) sont joints significativement à Brahma pour expliquer ses caractéristiques. C’est-à-dire
que Brahma ne doit pas se confondre avec tout ce qui n’est pas satyam, jnanam, anantam. Tout
ce qui est limité par le temps, par l’espace et par l’objectivité est jada, matériel, en apparence
distinct de Brahma.
Satyam, jnanam, anantam, c’est le tripode sur lequel repose Brahma. La Conscience de
Brahma est la conscience de la Vérité. La connaissance de Brahma est la Connaissance. Elle est
illimitée, infinie. (SV, p. 38)
Dans la Taittiriya Upanishad, on trouve l’histoire de Bhrigu, le fils de Varuna. Enseignant à son
fils le phénomène Brahma, Varuna dit : ‘’Mon fils, Bhrigu : Brahma ne peut pas se voir par les
yeux. Sache que Brahma est ce qui permet aux yeux de voir et aux oreilles d’entendre. On ne
peut Le connaître que grâce au tapas (une aspiration totale dans un esprit purifié et la
concentration de la pensée). Aucun autre moyen ne peut aider.’’ Et il ajoute : ‘’Mon cher
Bhrigu ! Sache que tout dans l’univers émane de Brahma, existe en Brahma, évolue en Brahma
et se fond en Brahma. Découvre-le toi-même par l’entremise du tapas.’’ Le père ne lui donne
que ces indications avant de l’orienter vers des exercices spirituels qui lui révèleront enfin la
vérité.
Ayant une foi totale dans les paroles de son père, Brighu s’engage alors dans le tapas. Le
processus du contrôle de soi et de l’auto-investigation élève sa conscience et il conclut que la
nourriture (anna) est Brahma. Ayant affirmé ce qu’il est parvenu à savoir, son père, Varuna lui
dit que sa réponse est erronée. Alors, il poursuit son tapas et il découvre que le prana (l’air vital)
est Brahma, puisque sans prana, les autres choses sont futiles. Le prana provoque la vie,
promeut la vie et met un terme à la vie. Mais le père déclare que cette déduction est aussi
incorrecte et le renvoie poursuivre son tapas. Bhrigu entame ainsi une troisième période
d’austérités, au terme de laquelle il conclut que manas (le mental) est Brahma, et plus tard une
quatrième, après avoir révisé cette conclusion et au terme de laquelle il croit que c’est vijnana
(l’intellect). Enfin, au terme d’une cinquième période de tapas, il prend conscience qu’ananda
(la félicité) est Brahma. Il demeure dans la félicité de cette Conscience et ne se rend plus chez
son père. Son père se met alors à sa recherche et félicite Bhrigu qui s’est débarrassé du
souvenir du monde. Il dit : ‘’Fils, tu as à présent visualisé Brahma et tu t’es fondu dans cette
vision.’’ (SV, p. 43)
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Les shrutis déclarent aussi que Brahma est anandaswarupa, de la nature de l’ananda ou de la
félicité suprême. Elles donnent des précisions sur l’Atma et elles mentionnent les gangues qui
La recouvrent : la gangue de nourriture (annamaya kosha), la gangue du souffle vital
(pranamaya kosha), la gangue du mental (manomaya kosha), la gangue de l’intellect
(vijnanamaya kosha), dans cet ordre. Après ces quatre gangues, la gangue la plus intérieure est la
gangue de béatitude (anandamaya kosha). Elles sont toutes en Brahma, aussi est-il approprié de
conclure que Brahma est essentiellement l’ananda. Chacun de ces koshas est plus subtil que le
précédent, le plus subtil étant le cinquième, l’anandamaya kosha. Le pranamaya kosha est plus
subtil que l’annamaya kosha, le manomaya kosha plus subtil que le pranamaya kosha, le
vijnanamaya kosha plus subtil que le manomaya kosha et l’anandamaya kosha plus subtil que le
vijnanamaya kosha. Par conséquent, tous ceux-ci peuvent être considérés comme le ‘’corps’’ ou
comme l’upadhi de Brahma. (SV, p. 70)
L’enveloppe de nourriture ou la gangue de nourriture est une gangue grossière qui protège une
gangue moins grossière, celle de l’air vital. Les souffles vitaux sont soutenus et dirigés par la
gangue mentale, moins grossière. La gangue mentale contrôle les souffles vitaux qui régulent et
font fonctionner les instruments physiques et sensoriels. Elle est donc beaucoup plus puissante
que le souffle ou que le prana. Encore plus subtile que cette gangue est la gangue de l’intellect
qui est toujours en train de discriminer entre le transitoire et le permanent. Elle est fort proche
de l’expérience de l’ananda, la Béatitude. Elle aide en fait à susciter cette expérience, qui est la
Conscience de Brahma, Elle-même. (SV, p. 72)
La vie est un pèlerinage qui va de la nourriture jusqu’à la Béatitude
Pour protéger le corps contre les maladies, nous portons plusieurs couches de vêtements. Si
nous voulons observer le corps, ces couches de vêtements doivent être retirées successivement.
De même, on doit écarter les gangues de l’annamaya, de pranamaya, de manomaya et de
vijnanamaya pour être intimement conscient de l’Atma suprême ou de Brahma qui est l’ananda
elle-même. Le périple de la vie n’est qu’un pèlerinage qui va du plan de la nourriture, de la
matière, du matériel (annamaya) jusqu’au plan spirituel de la félicité ou de la béatitude
(anandamaya). C’est son but, son objectif, sa finalité. Le sutra nous transmet cette vérité. Le
Paramatma, l’Ame suprême est essentiellement de nature béatifique. (SV, p. 72)
L’homme commence sa vie comme une créature de nourriture, anna, mais il doit avancer,
progresser jusqu’au but qui est d’incarner l’ananda, la félicité, la béatitude. Non seulement
l’homme, mais chaque être vivant commence par la nourriture et aspire à atteindre le sommet
de l’ananda, de la félicité, de la béatitude. Tous les efforts, toutes les entreprises se focalisent sur
l’obtention de l’ananda, de la félicité, de la béatitude. Tous naissent dans l’ananda, vivront pour
retrouver l’ananda et mourront pour retrouver l’ananda.
La nourriture est le support de la vie
L’intelligence, chitta, est la source et le soutien de la résolution. Toutes les résolutions, les
décisions et les plans sont les produits de chitta. Ils sont sa forme. Ils proviennent de là. Il ne
peut pas y avoir de karma approprié sans chitta.
Ensuite, dhyana, qui est même supérieure à chitta. Dhyana est la fixation de la buddhi, de
l’intelligence supérieure, sur le divin, lorsqu’elle transcende des aides inférieures, comme les
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images, les idoles ou les shaligrams. En dhyana, toutes les agitations cessent, toutes les
modifications passent inaperçues.
Vijnana est meilleure que dhyana. Jnana, la connaissance basée sur une érudition ancrée dans
les Shastras, les Ecritures, est appelée vijnana. Elle s’acquiert par le biais de dhyana et donc, elle
est plus précieuse que dhyana.
Supérieure à vijnana est balam – la force, la force d’âme, la vitalité, l’énergie qui éclaire le
monde objectif et qui aiguise l’intuition, pratibha. Pratibha est le pouvoir par lequel on peut
sentir la Conscience dans tous les objets connaissables. Maintenant, il y a une chose qui est
même supérieure à pratibha : annam, la nourriture, la subsistance. C’est le soutien de la vie.
Privé d’elle pendant dix jours, l’homme devient dans l’incapacité de saisir quoi que ce soit.
C’est la vie qui rend possible l’étude, le service du Maître, l’écoute de son enseignement, la
réflexion sur ce qu’il a enseigné et l’acquisition de tejas, la splendeur, l’éclat, le rayonnement.
(UV, p. 70)
L’Esprit est la base et la matière physique est soutenue par Lui. L’Esprit est le prana (la vie) et la
matière est le prani (l’être vivant). Le cosmos est la synthèse de l’Esprit et de la matière dans la
conscience.
Ignorer l’univers et ne se préoccuper que de l’Esprit est une forme d’étroitesse d’esprit. On doit
développer la conviction que le divin et que l’univers sont étroitement liés. Si le monde
phénoménal n’existait pas, on ne pourrait rien comprendre du tout et on ne pourrait
reconnaître aucune vérité. L’univers est la cause élémentaire des idées relatives à ce qui est réel
et irréel. Il est impossible d’accomplir quelque chose, si le monde est rejeté. En se basant sur le
monde physique, on doit aspirer à réaliser le divin. Si on veut réaliser la divinité de l’homme,
on doit comprendre la nature de l’état humain.
Un jour, six jeunes étudiants qui étaient hyper motivés à l’idée d’apprendre quel est le mystère
de l’existence et le véritable but de la naissance humaine et d’explorer les desseins de la vie
s’approchèrent du sage Pippalada. Ils se prosternèrent devant le sage en toute humilité et ils lui
demandèrent : ‘’Ô Maharishi ! Quelle est la cause de la création et du cosmos ? Quel est
l’objectif premier de la vie humaine ?
Pippalada dit : ‘’C’est votre bonne fortune d’avoir développé ce désir de la sagesse supérieure.
Le but de la vie est implicite dans le fait de la naissance humaine. Il vous faut cultiver la
patience pour découvrir le but de la vie. Dès lors, demeurez à l’ashram pendant quelque temps
en observant ses disciplines.’’
Au bout d’un an, Kabandhi, le fils de Katya Maharishi, s’approcha du sage Pippalada et dit :
‘’Seigneur, j’ai séjourné ici pendant quelque temps. Je vous prie d’éclaircir mes doutes et de me
conférer la paix de l’esprit. Qui est l’auteur primordial de cette création ? Qui est le créateur de
ces innombrables êtres vivants ?’’, demanda-t-il au sage.
La nourriture est Prajapati
Pippalada sourit au jeune et répondit : ‘’Cher fils ! Ceux-ci sont la progéniture de Prajapati (le
progéniteur cosmique).’’ Kabandhi se sentit déçu par la réponse et dit : ‘’Swami ! Vous déclarez
que Prajapati est le créateur des créatures vivantes. Qui est ce Prajapati ?’’ Pippalada répondit :
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‘’La nourriture elle-même est Prajapati, celle qui soutient. C’est par l’entremise de la nourriture
que la naissance humaine a lieu.’’ ‘’Quelle est la cause première de la nourriture ?’’ ‘’Varuna’’,
répondit le sage. ‘’C’est à cause de Varuna que les cultures croissent et que la nourriture devient
disponible.’’
Le sage lui dit : ‘’Ta conduite est d’une importance primordiale. Les résultats sont basés sur la
nature de tes actions, comme la fumée issue d’un feu, la pluie qui tombe des nuages et la
récolte qui suit la pluie. Tel feu, telle fumée ; telle fumée, tel nuage ; tel nuage, telle pluie ; telle
pluie, telle récolte ; telle récolte, telle nourriture ; telle nourriture, telle vie. La nature de l’être
humain dépend de la nourriture qu’il consomme.’’
Lorsqu’il fut demandé au sage ce qu’il y avait derrière ce processus, il expliqua : ‘’Le soleil
représente le prana (la vie). La lune représente la matière inerte. La combinaison de la vie et de
la matière est la cause de la création.’’
Le soleil rayonne toujours avec éclat. Les rayons solaires entrent dans le processus de la
digestion (qui est représenté par jataragni – le feu digestif). Pour tout objet dans le monde, qu’il
s’agisse d’un arbre, d’une montagne ou d’une créature vivante, les rayons du soleil sont
indispensables à son existence. Ces rayons contiennent la force vitale. C’est par l’entremise de
cette force vitale que la création se poursuit. C’est cette force vitale qui soutient le cosmos. Le
sage Pippalada déclara que le soleil était la cause première de la création, de la croissance et de
la dissolution.
Le sage fit remarquer que très peu d’étudiants s’intéressaient à la recherche du but fondamental
de la vie humaine. La plupart des gens se satisfaisaient de considérer les trois ‘’B’’ (bouffer,
boire et baiser) comme étant le summum bonum de la vie. Ceci n’est pas correct. Le but
authentique de la vie humaine, c’est de découvrir ce qui est approprié et ce qui ne l’est pas, de
mener une vie droite et vertueuse et de partager les fruits d’une telle vie avec autrui. Un
étudiant idéal devrait suivre l’exemple du poisson qui enlève la saleté de l’eau et qui la purifie. Il
devrait s’immerger dans la société, éradiquer les maux qui l’affligent et se distinguer comme un
exemple idéal pour autrui. (SSS XXIV pp. 128-31 & SSB, 91, p. 69)
La nourriture est la raison de notre naissance
La nourriture est importante pour le corps. Même par rapport à la naissance, la nourriture en
est la raison. La mère et le père ont été nourris par de la nourriture avant de pouvoir donner
naissance à un enfant. Les parents se sont développés à partir de la nourriture. Le corps entier
est un paquet de nourriture. Le genre de nourriture que vous mangez entraîne le type de
pensées qui vous viendra à l’esprit.
Le cycle de la terre, de la nourriture et de l’homme
Le corps humain est composé de cellules qui tirent leur force et leur vie de la nourriture. La
nourriture tire sa valeur de la terre. La terre, la nourriture et l’homme. Au terme du cycle,
l’homme retourne à la terre. La terre est bhuta-akasha. La nourriture qui pousse à partir de la
terre devient la conscience, chitta-akasha, et la chitta se fond dans la Conscience de l’Atma ou
chid-akasha. Une graine germe dans la terre, puis s’élève à partir du sol sous la forme d’un
jeune arbre qui produit ensuite des feuilles, des branches et des fleurs. Les fleurs cèdent leurs
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places à des fruits qui mûrissent et qui contiennent des graines qui peuvent reproduire le
processus de la germination et de la croissance.
La terre est la base de toutes les transformations et de tous les développements. Si vous gardez
les graines dans le creux de votre main et si vous les arrosez, elles ne pousseront pas. La terre et
la graine produisent la troisième entité : la plante. Leurs cellules ont une étrange affinité. Les
cellules de la terre sont son Atma et les cellules de la graine sont son Atma. La terre est la
substance de la nourriture dont l’homme est issu et grâce à laquelle l’homme est soutenu et
nourri, mais le corps est le temple de l’Atma (la divinité). Par conséquent, on ne devrait pas
désacraliser le corps par des pensées, par des paroles ou par des actes malveillants. (SSS XIV,
pp. 229-230).
Le principe ‘’anna-annad’’
Suivant le 14ème verset du troisième chapitre de la Bhagavad Gita, ‘’Annad bhavanti bhutani’’,
tous les êtres évoluent, se développent à partir de la nourriture. Toute la création est basée sur
le principe ‘’anna-annad’’. ‘’Anna’’ signifie la nourriture et ‘’annad,’’ celui qui mange la
nourriture. Ce principe souligne que tous les êtres sont soutenus, supportés et alimentés par la
nourriture.
‘’Annadbhavaniti bhutani parjanyadannasambhavah yajnad bhavati parjanyo yajnah
karmasamudbhavah.’’
Tous les organismes vivants subsistent grâce aux graines alimentaires, les graines alimentaires
étant produites à partir des pluies, les pluies provenant de l'accomplissement des sacrifices, et
les sacrifices provenant de l'accomplissement des tâches prescrites.
‘’Anna’’ est ici pris au sens large, ‘’anna’’ ne signifiant pas que les graines nourricières, comme
le blé ou les haricots mungos, ‘’anna’’ signifiant toutes les nourritures grossières et subtiles qui
donnent de la force aux corps des différents êtres vivants. Par conséquent, tous les êtres vivants
proviennent de la nourriture, la nourriture étant la cause de la naissance, de la croissance et de
la soutenance de tous les êtres vivants.
Le 2ème verset du troisième chapitre de la Taittiriya Upanishad exprime la même idée :
Tous ces êtres vivants sont issus de la nourriture et après la naissance, ils sont soutenus,
supportés par la nourriture.
Tous les genres de graines nourricières sont produites par la pluie, c’est-à-dire avec de l’eau.
L’eau est partout présente, que ce soit sous une forme grossière ou subtile. Seule l’eau est la
cause des pluies. Les pluies arrivent en raison de l’accomplissement des sacrifices. Qu’entendon par sacrifice ? Dans cette création, parmi tous les êtres vivants, seul l’homme a la
responsabilité de nourrir et de protéger toutes les autres formes de vie. Si l’homme accomplit
ses devoirs et s’il agit pour le bien-être de ces êtres vivants, le résultat correct de ces activités
correctes est considéré comme un ‘’sacrifice’’. Bien sûr, ce ‘’sacrifice’’ inclut aussi toute activité,
comme le havan, la charité, le tapas et des actes accomplis pour gagner sa vie. Le résultat de
toutes ces activités pratiquées pour le bien-être de tous est considéré comme un sacrifice. C’est
ainsi que dans des pays où on n’accomplit aucun havan-yajna, les pluies arrivent, puisqu’on y
accomplit au moins des activités pour le bien-être d’autrui.
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Le 15ème verset du même chapitre de la Bhagavad Gita dit :
Karma brahmodbhavam viddhi brahmaksarasamudbhavam tasmatsarvagatam brahma nityam
yajne pratisthitam
Les activités réglementées/régulées sont issues des Védas, et les Védas émanent de la divinité
suprême. Dès lors, la transcendance omniprésente se situe éternellement dans les actes
sacrificiels.
Dans la Gita Vahini, Swami dit :
Les Védas procèdent de Dieu ; les karmas procèdent des Védas ; les yajnas procèdent du
karma ; la pluie résulte des yajnas ; la nourriture pousse à partir de la pluie ; et tous les êtres
vivants proviennent de la nourriture. C’est le cycle que l’on doit accepter et honorer. (GV, p.
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La nourriture est Dieu – Le corps est Dieu
Le corps est principalement redevable de son émergence à la nourriture que les parents
consomment, n'est-ce pas ? D’où provient cette nourriture ? De l’élément terre, des graines et
des autres substances/ressources qui poussent sur la terre. Et l’élément terre, prithvi ? Il
provient de l’élément eau, jala. En remontant, on trouve que l’élément eau, jala tatvam, est
produit par l’élément feu, agni ; agni, par vayu (l’air, le vent) ; vayu par l’akasha (l’espace) ; et
l’akasha par maya (le pouvoir d’illusion) de la divinité ! Cette maya est simplement mon
accoutrement. Cet accoutrement, que J’ai voulu et dont Je me suis entouré est devenu l’akasha ;
l’akasha, vayu ; vayu a produit agni ; agni a produit jala (l’eau) ; jala a donné prithvi, la terre ; la
terre a produit les graines de nourriture ; et la nourriture a engendré le corps ! Aussi est-il bien
clair, n’est-ce pas, que le corps est également Moi-même. Pourquoi en douter ? (GV, p. 155)
La chaîne de la nourriture, de l’esprit et de Dieu
Dieu apparaît sous forme humaine. Il encourage le pâturage du bétail et l’agriculture afin que la
nourriture puisse soutenir l’esprit et le rendre suffisamment intelligent et clair pour réaliser
Dieu. Le corps doit être nourri pour le bénéfice de l’esprit afin d’acquérir jnana (la
connaissance spirituelle) et trouver la Libération. La nourriture, l’esprit et Dieu – tel est
l’enchaînement des événements. (SSS X, p. 54)
La nourriture ne devrait pas être minimisée
La nourriture ne doit pas être minimisée ; tel devrait être le vœu de la personne avisée. Les airs
vitaux (prana) constituent tous de la nourriture ; le corps physique est le produit de la
nourriture. Le prana (ou les airs vitaux) ont le corps comme véhicule, aussi la nourriture ne
devrait pas être minimisée. Ce devrait être une résolution. Les liquides mêlés au feu de
l’estomac deviennent nourriture. Dans l’eau qui tombe sous forme de pluie est inhérent le
‘’feu’’ des éclairs. Ainsi, quiconque reconnaît le rayonnement de l’eau est conscient du
rayonnement de la nourriture et est convaincu de la respecter. Anna est le guru, car elle vous
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conduit à la connaissance de Brahma. Par conséquent, elle ne devrait pas être traitée avec un
manque de respect. L’aspirant doit observer ceci comme un vœu. Le corps physique est la
transformation de la nourriture. (U.V., p. 74)
13
CHAPITRE 2 : TROIS CATÉGORIES DE NOURRITURE
La finalité de la nourriture, c’est d’augmenter la durée de la vie, de purifier l’esprit et de
contribuer à la force du corps. C’est sa seule finalité. Dans le passé, de grands experts ont
sélectionné les aliments qui aident le mieux la santé et augmentent la durée de vie, comme les
produits laitiers, le sucre, le riz, le blé, les fruits et les légumes. Ces aliments sont chéris par ceux
qui sont sattviques. D’autres aliments, comme le maïs cuit et la mélasse, bien qu’ils ne soient
pas très savoureux en eux-mêmes, peuvent être rendus plaisants en les mélangeant avec du lait
ou d’autres aliments. Tous ces aliments sont purs par nature. Ils se distinguent de ce qui est
proscrit, comme la viande et l’alcool. Les aliments gras, comme mentionnés dans le huitième
verset du chapitre 17 de la Bhagavad Gita, n’ont aucun lien avec la graisse animale obtenue par
l’abattage. La graisse animale est disponible sous forme de lait, qui est le plus merveilleux de
tous les aliments. Le lait, le beurre, le fromage et d’autres produits semblables procurent de la
graisse animale sous une forme qui évite tout besoin de tuer des créatures innocentes. Ce n’est
qu’en raison d’une mentalité de brute que cet abattage se poursuit. La méthode civilisée pour
obtenir la graisse nécessaire, c’est à partir du lait. L’abattage est une méthode de sous-hommes.
Les protéines sont largement disponibles dans les cacahuètes, les pois cassés, le dal (les
légumineuses), le blé complet, etc.
Les aliments rajasiques, qui sont amers, trop salés ou trop chauds provoquent de la souffrance
en produisant du mucus dans l’estomac, ce qui engendre des maladies. Les aliments tamasiques
sont surtout ceux qui ne sont pas frais. Tout aliment cuit plus de trois heures avant qu’il ne soit
mangé (à l’exception du prasad, la nourriture offerte au Seigneur) est considérée comme étant
tamasique. Parce qu’ils se décomposent, les aliments tamasiques diffusent fréquemment de
mauvaises odeurs, ce qui attire généralement les personnes tamasiques, mais ce qui rebute les
personne sattviques.
Les restes de nourriture ne peuvent être mangés que s’ils font partie d’un repas qui a d’abord
été offert au Seigneur suprême ou qui a d’abord été consommé par des personnes saintes et
particulièrement, un Maître spirituel.
Tout ce que fait un homme proclame son état d’évolution spirituelle. Le régime qui l’attire
naturellement, son attitude innée à l’égard des multiples devoirs de la vie montrent s’il est
majoritairement marqué par sattva, par rajas ou par tamas.
Les versets 7 à 10 du chapitre 17 de la Bhagavad Gita proposent des directives concises et
simples pour déterminer la qualité spirituelle ou non des aliments :
Aharastvapi sarvasya trividho bhavati priyah yajnas tapas tatha danam tesam bhedam imam srnu
(7)
Chacune de ces trois catégories d’hommes apprécie l’une des trois sortes de nourriture, et c’est
pareil pour leurs sacrifices, leurs austérités et leurs offrandes/actes de charité. Entends quelles
sont ces distinctions.
Ayuhsattvabalarogyasukhapritivivardhanah rasyah snigdhah sthira hrdya aharah satvikapriyah
(8)
14
Les aliments soutenant la longévité, la vitalité, l’endurance, la santé, l’enjouement, un bon
appétit et qui sont savoureux, doux, substantiels et convenables pour le corps sont appréciés par
les personnes pures (sattviques).
Katvamlalavanatyusnatiksnaruksavidahinah ahara rajasasyesta duhkasokamayapradah (9)
Les aliments qui sont amers, aigres, plutôt salés, excessivement chauds, piquants, âpres et
brûlants sont appréciés par les personnes rajasiques et ils provoquent des douleurs, des
afflictions et des maladies.
Yatayamam gatarasam puti paryusitam ca yat ucchistam api camedhyam bhojanam
tamasapriyam (10)
Les aliments qui sont nutritivement sans valeur, insipides, putrides, rances, périmés et impurs
sont appréciés par les personnes tamasiques.
Ce que nous mangeons a de l’importance, puisque cela a des conséquences à la fois physiques
et mentales. Les cellules du corps se construisent à partir de la nourriture et le mental est
également affecté par le guna, par la qualité inhérente à toutes les substances.
L’objectif du yogi est de se purifier des impuretés en cultivant/développant ses qualités
sattviques, en interagissant avec des manifestations extérieures et internes spirituellement pures
et élevantes. Il reconnaît que, même la nourriture qu’il mange et la manière dont il la
consomme ont un impact salutaire ou dégradant, non seulement sur son corps, mais également
sur sa conscience, conformément à la qualité vibratoire de ces aliments.
Les aliments sattviques sont plutôt des fruits frais et des légumes (crus ou correctement
préparés), des céréales complètes et des légumineuses, des produits laitiers frais, des noix, des
sucres naturels, par exemple le miel et les dattes (le moins possible de sucre raffiné), et des
quantités minimes de graisses provenant de produits laitiers ou de sources végétales,
uniquement. Les aliments préparés devraient être combinés et cuisinés de manière à conserver
ou améliorer leurs nutriments. Ils devraient être esthétiquement agréables à l’œil et savoureux
pour le palais (légèrement assaisonnés) et favorables à la constitution du corps.
L’harmonie vibratoire et la nutrition équilibrée d’un régime sattvique – freinant toute tentation
de gourmandise ou de manger trop – favorisent non seulement une bonne santé, la vitalité et la
longévité, mais impactent également l’esprit pour promouvoir une disposition calme, satisfaite,
joyeuse, encline à la bonté et aux aspirations spirituelles.
Les aliments rajasiques sont ceux qui stimulent indûment les forces du corps, du mental et des
sens. Une telle stimulation n’est pas entièrement mauvaise et elle ne doit pas être évitée
fanatiquement. Pour la personne moyenne et matériellement active, la modération est de mise.
La réaction même du palais par rapport aux saveurs brûlantes, épicées, salées ou autrement
fortes de la plupart des aliments rajasiques indique leurs qualités stimulantes.
Tous les éléments ou leurs excès qui stimulent de trop les forces vitales alimentant les sens et le
système nerveux sont à éviter, car ils produiront dans le corps de l’inconfort et des maladies,
ainsi que de l’agitation et de la souffrance psychique.
La description de la Bhagavad Gita des aliments tamasiques est explicite. Il est vu que même
des aliments sattviques ou rajasiques qui sont sainement stimulants deviennent tamasiques, s’ils
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sont dénaturés par une préparation ou une conservation impropre. La classification
‘’tamasique’’ souligne aussi les effets nocifs de la négligence des règles d’hygiène. L’alimentation
tamasique a un effet nocif sur le corps et sur l’esprit et elle émousse toute aspiration au
développement spirituel.
Parmi les aliments les plus tamasiques qui sont couramment consommés dans la société
moderne, il y a la viande provenant de formes supérieures de vie animale, tout particulièrement
le bœuf et le porc et les produits dérivés. Tant chimiquement que vibratoirement, elles sont très
dommageables pour le corps et la nature spirituelle de l'homme.
Tout article de consommation qui est nocif pour le corps sera également préjudiciable au bienêtre mental et spirituel d’une personne ; et inversement, les aliments qui provoquent une
réaction mentale ou spirituelle négative seront également nuisibles à la constitution physique.
(GSA, Vol. 2, pp 996-997)
Implications du concept de l’alimentation sattvique
Certaines personnes ont l’impression erronée que la nourriture sattvique ne devrait être
composée que de lait, de yaourt, de sucreries et de fruits. Elles pensent devenir sattviques, si
elles consomment de grandes quantités de ces délices. Elles se trompent complètement. Une
consommation excessive et immodérée de lait et de ses produits dérivés réveille et aggrave les
qualités rajasiques et tamasiques de l’homme. Une alimentation extra riche en lait, en caillé et
en ghee ne peut pas être qualifiée de sattvique, car elle conduit au développement de la nature
passionnée de l’homme.
Dans ce contexte, je dois m’étendre sur la nature de la connaissance humaine et des cinq portes
de la perception. L’homme est doté de cinq organes sensoriels qui sont connectés aux cinq
facultés de sabda, sparsa, rupa, rasa et gandha (l’audition, le toucher, la vue, le goût et l’odorat).
La préservation et le développement de ces facultés sensorielles dépendent de la nourriture
sattvique que l’on consomme avec la bouche. Nous nous sentons satisfaits, si nous
consommons le type approprié de nourriture avec notre bouche. Mais nous oublions que nous
absorbons aussi un genre de nourriture immatérielle par l’entremise des autres organes
sensoriels. L’impact sain de la nourriture sattvique sera annulé, si nous écoutons des mauvais
propos, si nous nous laissons aller à des mauvais propos, si nous regardons de mauvaises
choses, si nous entrons en contact physique avec de mauvaises choses et si nous sentons de
mauvaises choses. L’esprit et le corps sont salis, souillés, contaminés et pollués par le mal.
Ainsi, la nourriture sattvique à elle seule ne suffit pas pour la régénération spirituelle de
l’homme. Nous ne devrions pas dire du mal. Nous devons éviter de condamner les autres et de
nous louer nous-mêmes. S’auto-aduler et s’auto-glorifier retardent le progrès spirituel. Nous
devons nourrir nos organes sensoriels avec une nourriture saine et des sons et des images sains.
La langue est censée chanter la gloire de Dieu et les oreilles sont censées se régaler des
manifestations glorieuses du divin.
Donc, l’alimentation sattvique ne signifie pas seulement la consommation modérée de lait, de
caillé, de ghee et de fruits, mais la satisfaction conférée par de nobles pensées, des sons sacrés,
des visions sacrées et des discussions spirituelles. Nous devons développer une vision sattvique
et une vision spirituelle.
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C’est ainsi qu’une alimentation sattvique globale et équilibrée doit conférer une satisfaction
sattvique à tous les organes sensoriels du corps humain. Les sensations de l’audition, du
contact, de la vision, du goût et de l’odorat doivent générer une satisfaction sattvique par le biais
et l’entremise de discours sattviques, d’une compagnie sattvique, de visions sattviques, d’une
nourriture sattvique et de parfums sattviques. Une alimentation sattvique globale confère une
satisfaction sattvique à tous les organes sensoriels. (SSB79, pp. 93-94)
Absorber de la nourriture sattvique par l’entremise des cinq organes
des sens
Vous devez développer de bonnes qualités sattviques. Vous devez aussi contrôler et réguler le
genre de nourriture que vous consommez. Les mauvaises qualités et la nature mauvaise de
Ravana étaient en grande partie dues au genre de nourriture qu’il consommait. C’est en
fonction de la nourriture consommée que la conduite et que la vie quotidienne d’une personne
sont déterminées. Nous devrions faire l’effort de ne consommer que de la nourriture sattvique.
Qu’est-ce que la nourriture sattvique ? Des fruits et du lait constituent-ils une alimentation
sattvique ? Non, car si vous buvez trop de lait, trop de lait caillé ou si vous mangez trop de
fruits, le tamoguna augmentera et on ne pourra pas considérer une telle alimentation comme
sattvique.
Aujourd’hui, il est complexe de définir le vrai sens de l’alimentation sattvique. Nous parlons de
la consommation de nourriture. Comment la consommons-nous ? Parmi les cinq organes
sensoriels, la langue est celui par l’entremise duquel nous goûtons et nous consommons notre
nourriture, mais il ne suffit pas d’absorber de la nourriture sattvique par l’entremise d’un seul
des cinq organes sensoriels, à savoir la langue. Il y a quatre autres organes sensoriels par
l’entremise desquels nous devrions également veiller à n’accepter que de la nourriture sattvique.
Avec la bouche, nous ne pouvons absorber qu’une quantité limitée de lait ou de fruits. Ce que
vous regardez avec les yeux doit aussi être sattvique. Nous ne devrions pas regarder des
mauvaises choses. Des vues mauvaises impliquent une mauvaise absorption par les yeux. Il y a
aussi les oreilles. Ce qui entre par les oreilles est aussi de la nourriture. Nous ne devrions
écouter que de bonnes choses. Ce type de nourriture devrait devenir sattvique en limitant les
oreilles à l’écoute de bons sons.
Il y a encore le nez. Avec le nez, vous ne devriez accepter que du bon air pur et pas de l’air
vicié qui constitue une mauvaise nourriture. Et il y a la peau avec laquelle nous touchons
d’autres choses. On ne devrait pas permettre à la peau d’entrer en contact avec qui elle veut ou
tout ce qu’elle veut. Tous les sens — le sens de la vision, le sens du contact, le sens du goût, le
sens de l’odorat et le sens de l’audition — ne devraient absorber que de la bonne nourriture. Ce
n’est que si tout ce que vous absorbez par l’entremise des cinq organes des sens est bon que
vous pouvez prétendre consommer de la nourriture sattvique. Si avec seulement la bouche,
vous consommez de la bonne nourriture sattvique, comme du lait ou du lait caillé, mais si vous
regardez de mauvaises choses avec vos yeux, si vous écoutez de mauvaises choses avec vos
oreilles et si vous touchez des choses inappropriées avec votre peau, comment pouvez-vous
alors prétendre être une personne sattvique ? Si vous faites attention à tout ce que vous
absorbez, non seulement pourra-t-on parler d’une alimentation sattvique, mais ce sera aussi bon
pour votre santé. Voici un exemple. Une bonne caractéristique de la nourriture sattvique peut
faire référence à la légèreté avec laquelle nous allons nous asseoir pour nous alimenter, et après
nous être alimentés, nous devrions être en mesure de nous lever avec autant de légèreté.
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Vous ne devriez consommer qu’une quantité limitée de nourriture. Cela aussi sera garant d’une
bonne santé. Une quantité limitée de nourriture nous laisse beaucoup d’aise, tandis que de la
nourriture en quantité illimitée génère beaucoup de problèmes. (SSB77, pp. 120-22)
Les sadhakas devraient faire attention à la nourriture qu’ils
consomment
Le moi étroit et limité, l’ego, est à la source du mal. Si l’on approfondit un peu le problème, je
dirais que la nature de la nourriture consommée est principalement responsable. La nourriture
est de trois qualités : sattvique, rajasique et tamasique (favorisant respectivement la pureté, la
passion et l’inertie). Certains consomment de la nourriture à la fois sattvique et rajasique ou
tamasique et rajasique ou bien ils passent d’un type à l’autre, pour le meilleur ou pour le pire.
Comme la nourriture apaise ou éveille, prévient ou suscite les émotions et les passions, elle
modèle le comportement, la conduite et les attitudes des hommes.
Ravana et Vibhishana, deux frères nés des mêmes parents, avaient des natures diamétralement
opposées en raison de la nourriture qu’ils consommaient. Ravana appréciait la nourriture
rajasique, alors que Vibhishana s’en tenait à de la nourriture sattvique. La sympathie est ardue,
si la même qualité de nourriture n’est pas préférée. Et si deux personnes vivent sur base d’une
alimentation rajasique, bien qu’elles puissent avoir la même nature, l’amitié ne pourra pas
durer. La jalousie et la haine briseront vite le lien. La nourriture sattvique libérera l’homme de
ces maux et elle purifiera son esprit en le préparant pour le voyage vers Dieu, car Dieu est
sattva (pur).
Beaucoup glissent de la nature sattvique vers la nature rajasique, où l’ego prédomine. Ils
s’éloignent aussi de Dieu, car là où l’ego enfle dans l’apparat et la vanité, Dieu ne peut pas
résider. Ils peuvent bien invoquer d’autres raisons pour justifier leur perte de contact avec Dieu,
mais la faute en revient à leur propre personne.
Précisément, qu’est-ce que l’alimentation sattvique ? La nourriture qui procure de l’ananda au
corps, à l’esprit et au cœur, est sattvique ; c’est celle qui soutient une vie sainte et qui préserve
votre légèreté, même à la fin du repas. Les personnes sattviques se satisfont d’un seul repas par
jour. La nature rajasique réclame de se nourrir continuellement de produits très chauds au goût
aigre, salé ou piquant. Les gens tamasiques apprécient les saveurs froides, rances et âcres. Les
parties les plus grossières de la nourriture consommée sont éliminées. Les parties moins
grossières constituent les muscles et les os. Les parties subtiles constituent les nerfs et le mental.
C’est pourquoi les sadhakas doivent être particulièrement attentifs à la qualité de la nourriture
qu’ils consomment.
Le piquant de la nourriture relève les sentiments de pugnacité, d’agressivité et de vindicte à
l’encontre de ceux qui s’opposent, ne sont pas d’accord ou déçoivent. Ces personnes sont pires
que des scorpions ou des serpents, des sabres tranchants ou des requins. Il est tragique que des
conflits de factions surgissent même parmi des personnes qui prétendent être des dévots de
Dieu. Souvent, ces personnes se comportent comme si elles désacralisaient Dieu en
L’abandonnant. Quand leurs désirs ne se réalisent pas, quand ils se manifestent, quand leurs
fautes et quand leurs lacunes leur sont révélées pour les mettre en garde ou quand elles sont
priées de renoncer aux torts qui les subjuguent, elles se détournent de Dieu dans un accès de
rage ! Il y a deux types de personnes : les personnes pieuses et les personnes diaboliques. Les
personnes rajasiques sont des asuras (diaboliques). La Bhagavad Gita nous enjoint d’adopter,
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comme toute première sadhana, la règle de ne pas haïr un seul être, et si c’est un péché de haïr
notre prochain, que dire alors de haïr Dieu ? Vivez dans l’amour de Dieu, dans la stabilité, la
Conscience et la communion. La dévotion se manifeste dans un esprit constant, pas dans un
esprit agité, dans un mental kaléidoscopique. Allah n’accorde sa grâce qu’à ceux qui
s’abandonnent complètement. La purification des sens de la perception, de l’action, du mental
et de l’intellect et la sublimation de la conscience égoïque se produiront spontanément, une fois
que l’attitude d’abandon total se renforcera. Ce que nous consommons via la bouche est
nourriture. On consomme aussi par l’entremise des yeux, des oreilles, du nez et de la peau.
Cette nourriture aussi doit être sattvique, purifiante, et non pas acre, rance et corrompue. (SSS
XVI, pp 6-8)
L’alimentation sattvique favorise la qualité sattvique
La vie divine se base sur le sattva guna (la qualité de sérénité calme), qui doit être cultivée. Cette
qualité ne peut se développer qu’à partir d’une alimentation sattvique qui favorise la santé, la
force, la légèreté d’esprit et la ténacité dans l’effort. Il est inutile de distribuer le nectar de la
spiritualité à des personnes sous-alimentées et faibles. Donnez-leur prioritairement du riz.
Fortifiez-les d’abord suffisamment pour qu’elles puissent développer une foi forte et
comprendre des idéaux puissants. La faim physique doit d’abord être apaisée au moyen d’une
alimentation sattvique simple. (SSS I, p 103)
Consommer de la nourriture sattvique
L’homme doit préférer les aliments sattviques aux aliments rajasiques. En buvant des boissons
enivrantes, on perd le contrôle des émotions et des passions, des pulsions et des instincts, de la
parole et des gestes, et on descend même au niveau des bêtes. En mangeant de la viande, on
développe des tendances violentes et des maladies animales. Le mental devient difficile à
contrôler, si l’on se laisse tenter par de la nourriture rajasique, et il ne peut jamais être réformé,
si l’on se délecte de nourriture tamasique. Pour vivre dans le principe divin, on doit être vigilant
par rapport aux nourritures et breuvages consommés par le corps et l’esprit.
Consommez de la nourriture sattvique. Les aliments crus, les noix, les fruits et les graines
germées sont ce qu’il y a de meilleur. (GOW, p 180)
Le genre de nourriture qui devrait être évitée
Pour être qualifiée de sattvique, la nourriture devrait être en mesure de fortifier l’esprit et le
corps. Elle ne devrait être ni trop salée, ni trop chaude, ni trop amère, ni trop sucrée, ni trop
sûre. Elle ne devrait pas être consommée fumante. Les aliments attisant les flammes de la soif
devraient être évités. Le principe général, c’est qu’il devrait y avoir des limites et une certaine
retenue. Les aliments cuits dans l’eau ne devraient plus être consommés le lendemain ; ils
deviennent nocifs. Même les aliments frits devraient être consommés avant qu’ils ne
développent des odeurs déplaisantes. (GV, p 250)
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Qu’est-ce qui constitue une alimentation sattvique ?
L’alimentation sattvique ne signifie pas uniquement la nourriture que nous absorbons par la
bouche, mais aussi l’air pur que nous respirons par le nez, les vues pures que nous
contemplons par l’entremise de nos yeux, les sons purs que nous écoutons via nos oreilles et les
objets purs que nous touchons. Tout ce que nous absorbons par les portes des cinq organes des
sens peut s’apparenter à de l’alimentation. Ecouter de mauvais sons, contempler de mauvaises
vues et toucher de mauvaises choses ne constitue pas une alimentation sattvique.
L’apport doit toujours être pur et irréprochable, sattvique. Les sons, les visions, les impressions,
les idées, les leçons, les contacts, les impacts – tout doit promouvoir le respect, l’humilité,
l’équilibre, l’équanimité et la simplicité. (SIP, pp 7-8)
La nourriture détermine nos pensées
Tout ce que vous mangez, tout ce que vous voyez, tout ce que vous entendez et tout ce que
vous absorbez par l’entremise des sens a un impact sur votre santé.
Vous devez chercher à connaître le type de nourriture que vous devriez manger. Vous ne
devriez pas consommer n’importe quel genre de nourriture simplement pour apaiser la faim.
Vous ne devez ingérer que de la nourriture sattvique. Nos pensées sont déterminées par le
genre de nourriture que nous consommons.
Qu’est-ce que la nourriture sattvique ? L’opinion largement répandue est que les fruits et le lait
constituent la nourriture sattvique. Ce n’est pas tout. Ce qui est consommé par la bouche n’est
pas la seule chose qui entre dans le corps. Les autres organes des sens, comme les yeux, les
oreilles, le nez et les mains ‘’consomment’’ également des objets du monde extérieur. Avec les
yeux, vous ne devez voir que ce qui est pur. Voir toutes sortes de choses sans aucun
discernement est risqué. Le pouvoir de la vision ne devrait être utilisé qu’à des fins sacrées.
Malheureusement, la vision des jeunes est de plus en plus pervertie, aujourd’hui, et le résultat,
c’est qu’ils font face au même destin que Kichaka (dans le Mahabharata), qui fut écrabouillé par
Bhima.2 Les étudiants devraient être particulièrement prudents à cet égard. Ce n’est que s’ils
utilisent leurs yeux purement et pieusement qu’ils recevront par l’entremise des yeux des
impressions sattviques.3
Les oreilles ont également besoin d’une nourriture pure. Cela signifie que vous ne devriez
écouter que des paroles sacrées et n’entendre que des sujets concernent le divin. N’entendes
toujours que des choses bonnes et plaisantes concernant les autres. Ainsi, vous devez protéger
vos oreilles de toute pollution. Ce n’est qu’alors que vous ‘’consommerez’’ de la nourriture
sattvique avec vos oreilles.
Seules des odeurs parfumées et qui sentent bon devraient être absorbées par le nez. Quand on
inhale de mauvaises odeurs, des maladies surviennent. Si vous respirez un air pollué, vous
2
Le lecteur intéressé pourra retrouver cet épisode dans le document intitulé ‘’Histoires du Mahabharata’’,
NDT.
3
Concernant cette problématique, on peut mentionner l’article intitulé ‘’Télévision ou télépoison’’ de Rita
Bruce, un chapitre extrait de son livre ‘’Sathya Sai parenting’’, NDT.
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absorberez probablement des microbes qui génèrent des maladies. Vous devez respirer de l’air
pur dans un espace propre et ouvert.
Même les mains doivent ‘’consommer’’ des aliments purs, ce qui signifie que vous devez bien
agir avec vos mains. C’est ainsi que l’on considère le corps comme un temple. (SSS XXIII, pp
71-72)
Les vibrations influencent la nourriture
La qualité de la nourriture est déterminée par les vibrations, dont elle est chargée par les
processus de pensée de la personne qui la manipule, qui la prépare et qui la sert. La compagnie
dans laquelle on consomme la nourriture, l’endroit, les récipients dans lesquels elle est cuisinée,
les émotions qui agitent l’esprit de la personne qui la cuit et qui la sert – tout ceci a des
répercussions subtiles sur la nature et sur les émotions de la personne qui ingère le produit
final.
La puja effectuée dans le sanctuaire domestique, la récitation d’hymnes, les bhajans que vous
chantez, tout ceci émet des vibrations qui purifient et qui nettoient l’atmosphère et désinfectent
ainsi la nourriture que vous consommez. (SIP, p 215)
La nourriture détermine la nature des émotions
Le Kurukshetra est le champ de l’alimentation. ‘’Kuru’’ veut dire l’alimentation. L’alimentation
signifie tout ce que l’on absorbe via les sens. Cette nourriture est ce qui détermine la nature des
élans, des émotions et des passions qui doivent être bien canalisés et sublimés pour servir
l’objectif de la libération de la peur et de la peine. (SIP, p 217)
Les effets subtils invisibles de la nourriture
Les six traits négatifs de l’homme, à savoir le désir, la colère, l’avidité, l’attachement, l’orgueil et
la jalousie se manifestent en raison de défauts dans la nourriture et dans les habitudes.
L’alimentation et les habitudes sont responsables des qualités de l’homme, bonnes ou
mauvaises.
Dans l’une des prisons de cet Etat, il y avait jadis une âme très pure qui se consacrait à ses
idéaux spirituels en pratiquant soigneusement sa sadhana (discipline spirituelle). Elle avait fait
de gros progrès en matière de méditation et de concentration. Pourtant, un jour qu’elle
méditait, elle ressentit des émotions très sauvages qui surgissaient en elle, et elle fut choquée de
découvrir qu’elle n’arrivait pas à éliminer les pensées haineuses et meurtrières qui s’emparaient
d’elle, en dépit de tous ses efforts. Elle était dans la tourmente et son guru était lui aussi
contrarié par la tournure des événements. Le guru sonda l’histoire de son disciple assez
profondément, mais il ne put trouver aucune raison valable qui justifiait cela. Pour finir, il
découvrit qu’un certain fanatique meurtrier avait servi comme cuistot dans la cuisine de la
prison, le jour précédant, et que ses pensées meurtrières avaient imprégné la nourriture qu’il
avait cuisinée et que le sadhaka avait consommée. Des formes-pensées subtiles et invisibles
peuvent passer d’une personne à l’autre par de tels moyens. Il faut être très prudent avec la
21
nourriture, particulièrement quand on avance vers Dieu en suivant la voie abrupte du yoga.
(SSS II, pp 68 – 69)
Telle nourriture, tel esprit – Un épisode tiré du Mahabharata
Bhishma s’écroula le dixième jour de la guerre du Mahabharata. A partir de ce jour jusqu’au
dix-huitième jour de la bataille, Krishna présida aux divers épisodes de la bataille, et Bhishma
reposait sur un lit de flèches qui avait été fabriqué à sa demande par les flèches d’Arjuna. Après
le dernier jour de la bataille, les Pandavas victorieux se rendirent auprès de Bhishma en
compagnie de Draupadi pour avoir son darshan. Reposant sur son lit de flèches, Bhishma
témoigna d’une grande affection à l’égard des Pandavas et il leur prêcha ce que l’on connaît
depuis sous le nom de Shantiparva. Dans ce contexte, alors que Bhishma prêchait le code de
conduite relatif à la paix dans le Shantiparva, Draupadi pensa à quelque chose et elle se mit à
rire bruyamment en attirant l’attention de tout le monde. Les Pandavas trouvèrent cela très
déplacé et n’apprécièrent pas que Draupadi rie de cette manière en présence des aînés.
Bhishma était omniscient et connaissait les pensées qui traversaient l’esprit des Pandavas, et
pour qu’une explication appropriée puisse leur être donnée, Bhishma demanda à Draupadi de
s’approcher de lui. Il la bénit et dit qu’elle resterait longtemps une sumangali 4 et poursuivit en
disant qu’elle ne faisait rien sans raison valable et lui demanda d’expliquer pourquoi elle riait
afin que ses époux puissent connaître la réponse. Draupadi s’adressa à Bhishma avec beaucoup
de respect et d’humilité et elle s’enquit : ‘’Lorsque j’ai été humiliée à la cour de Duryodhana,
vous n’avez jamais parlé de code de conduite et lorsque mes époux ont été bannis dans la forêt
pendant douze ans et ont dû vivre incognito pendant un an, vous n’avez jamais prêché de code
de conduite. A présent, vous enseignez le Shantiparva aux Pandavas, qui sont l’incarnation
même du dharma. Pourquoi l’enseignez-vous maintenant à des personnes qui n’en n’ont aucun
besoin ? Vous auriez dû l’enseigner à Duryodhana et à ses sbires ! Ces pensées me sont venues
à l’esprit et j’ai ri. Et pas seulement cela. A la cour, lorsque Dharmaraja a perdu aux dés et qu’il
a aussi perdu, en se misant lui-même. Il m’a ensuite proposée comme mise. Il a alors été
décidé que les Pandavas seraient exilés dans la forêt, et j’ai été humiliée. Était-ce dharmique ?
Vous êtes une incarnation du dharma et de la conduite juste ! Pensez-vous que ce jour-là, après
s’être lui-même perdu au jeu, Dharmaraja avait le droit de me mettre en jeu ? Qu’était-il donc
arrivé à toute l’adhésion à la conduite juste que vous prêchez ? Deuxièmement, Dharmaraja
m’a mise en jeu, après s’être perdu lui-même en pariant. Il n’avait pas le droit de le faire. Ce
jour-là, j’ai demandé si Dharmaraja s’était préalablement perdu lui-même avant de me mettre
en jeu ou s’il m’avait d’abord mise en jeu avant de se perdre lui-même, et vous ne m’aviez alors
donné aucune réponse. Qu’était-il donc arrivé à toute votre conduite juste ? Et aujourd’hui,
alors que c’est totalement inutile, vous prêchez tout cela aux Pandavas. Voilà certes un sujet qui
prête à rire et qui m’a fait rire.’’
Alors que Bhishma oscillait entre la vie et la mort, le fait que Draupadi polémique avec une
telle virulence et qu’elle pose des questions aussi gênantes irrita même Dharmaraja.
Néanmoins, Bhishma rit de bon cœur et loua Draupadi pour avoir osé poser ces questions et
précisa que la réponse à ces questions serait d’une grande importance pour le futur âge de Kali,
et il demanda aux Pandavas de se calmer. Bhishma dit : ‘’Pendant de longues années, j’ai servi
de mauvais rois et des pécheurs et j’ai vécu avec la nourriture qu’ils m’ont donnée et par
conséquent, tout le bien et tout le dharma qui sont en moi ont été submergés. Grâce à la flèche
4
Femme mariée dont le mari est toujours en vie
22
de ton époux Arjuna qui m’a transpercé, tout le sang impur a été évacué et à présent, le dharma
qui avait été submergé refait surface et je prêche la nécessité de la conduite juste.’’
Du Shantiparva prêché par Bhishma, nous devons apprendre la leçon que si quelqu’un obtient
de l’avancement par l’entremise d’argent amassé à l’aide de moyens mauvais et pernicieux, alors
le bien en lui sera submergé par du mauvais sang. C’est dans ce contexte que Krishna a
enseigné que les ustensiles avec lesquels vous cuisinez et les aliments eux-mêmes devraient tous
être purs.
Par l’entremise de cet échange, Bhishma a enseigné au monde que le mal peut se loger dans la
nourriture que vous consommez. Les pensées viennent de la nourriture que nous consommons
et l’action, des pensées produites en nous. Notre bon ou notre mauvais sort sera le résultat de
nos actions. Après avoir donné aux Pandavas ces leçons appropriées, Bhishma rendit son
dernier soupir. (SFC, Pt II, pp 59-61)
Quand du sang s’écoula de la nourriture – L’histoire de Guru Nanak et
de Lalo
Un jour qu’il se déplaçait avec un compagnon, Guru Nanak s’abrita dans la maison d’un pauvre
charpentier de basse caste nommé Lalo. Il sympathisa avec lui et il resta deux semaines chez
lui. Par la suite, il entendit les gens qui jasaient. Ils disaient : ‘’Nanak est un hindou de haute
caste. Pourquoi devrait-il séjourner chez un hindou de basse caste ? Ce n’est pas approprié.’’
Un jour, un riche propriétaire terrien du voisinage décida d’organiser un grand festin et d’y
convier les quatre castes d’hindous : les brahmanes, les soldats, les marchands et les travailleurs
manuels. Un ami brahmane de Guru Nanak vint le trouver et le mit au courant. ‘’Il faut que tu
viennes !’’, dit-il. Mais Nanak ne croyait pas aux castes et il considérait que tous les hommes
étaient égaux. N’appréciant guère l’idée, il dit : ‘’Je n’appartiens à aucune des quatre castes,
alors pourquoi m’inviter ?’’
‘’Ah !’’, dit le brahmane. ‘’Maintenant je vois pourquoi les gens te considèrent comme un
hérétique. Malik, le propriétaire terrien sera très mécontent, si tu refuses son invitation’’. Et il
s’éloigna.
Guru Nanak ne prit pas part au banquet et assurément, Malik se pointa et le provoqua.
‘’Pourquoi m’avoir déshonoré en ne participant pas ?’’ ‘’Eh bien’’, répondit Nanak, ‘’je ne
cours pas après les mets raffinés, mais si vous vous sentez offensé, j’en prendrai un peu.’’ Mais
Malik n’était toujours pas satisfait et il accusa Nanak d’ignorer sa propre caste et de manger et
séjourner chez Lalo, un homme de basse caste. ‘’Bon ! Donnez-moi ma part de mets raffinés
provenant de votre banquet’’, dit Nanak, puis se tournant vers Lalo, il lui demanda de lui
apporter quelque chose qui provenait de sa réserve d’aliments simples. Lorsque les victuailles
furent déposées devant Guru Nanak, il prit la nourriture basique de Lalo de la main droite et
les mets raffinés de Malik de la main gauche, qu’il pressa, et ô sur-prise, du lait s’écoula de la
nourriture de Lalo et du sang de celle de Malik !
C’était la manière de Nanak d’indiquer que la nourriture du propriétaire terrien avait été
acquise par la corruption et l’oppression cruelle de pauvres cultivateurs et qu’elle était donc
impure, alors que la nourriture toute simple de Lalo avait été gagnée par un travail honnête et
était pure.
23
La nourriture et la télévision
Certains parents sont aux petits soins pour leurs enfants en leur servant de la nourriture devant
la télévision, mais les mauvaises choses que leur montre la télévision affectent négativement
leurs esprits. (SSB 1993, p 87)
Ne pas se braquer sur la nourriture
Notre angoisse par rapport à la nourriture et à l’argent est en grande partie déplacée. Qui
fournit la nourriture aux oiseaux de la forêt ? Qui nourrit les animaux de la forêt, quand ils ont
faim ? Qui donne de l’eau aux arbres qui poussent dans la forêt ? Dieu, qui trouve de la
nourriture pour la grenouille coincée entre deux grosses pierres, fournira certainement de la
nourriture aux êtres humains qui sont si proches de Lui. Dans ces circonstances, il n’est pas
approprié que l’homme se braque sur la nourriture. D’un autre côté, il devrait poursuivre la
réalisation de la Vérité et développer la foi en Dieu. (SSB73, pp 47-48)
Nourriture et traits de caractère indésirables
La nourriture peut constituer une des plus grandes tentations à se laisser aller à la gourmandise
et à la gloutonnerie, comme le dit si bien l’expression, ‘’il a les yeux plus gros que le ventre’’.
La vanité s’associe souvent à la nourriture, que celle-ci soit le fait d’un hôte ou d’une hôtesse
qui organise un dîner dispendieux ou qui le prépare pour mettre en avant ses aptitudes à
proposer des mets qui mettent l’eau à la bouche.
Si nous cédons face à la nourriture et à la boisson, l’indolence et la torpeur nous inactiveront, et
tout ce que nous voudrons faire, c’est regarder la télévision ou bien dormir, c’est-à-dire gaspiller
son temps.
Puis, il y a la peur de ne pas avoir suffisamment à manger, et la jalousie envers d’autres
personnes qui peuvent se procurer des mets plus raffinés et se rendre dans des restaurants
chics.
On peut encore se mettre en colère, si on ne nous propose pas la nourriture que nous
préférons. L’impatience, un genre de colère, peut prendre le dessus, quand nous préparons un
repas, si nous nous sentons mis sous pression ou si nous désirons faire autre chose. Nous
pouvons en outre éprouver du ressentiment à l’égard des autres, s’ils n’apprécient pas nos
efforts.
En réalité, la nourriture est indispensable pour garder nos corps en vie et en bonne santé, avec
l’énergie nécessaire pour nous acquitter de nos responsabilités et de nos activités quotidiennes.
Ce n’est que lorsqu’une dépendance ou un attachement extrême se forme à l’égard de certaines
nourritures, comme source de plaisir, symbole de sécurité ou gratification qu’elle peut prendre
le contrôle sur nous et nous rendre ainsi esclaves de la tyrannie de nos corps et de nos sens.
Baba nous dit que nous ne sommes pas nos corps. Nous devons manger pour vivre, mais pas
l’inverse, vivre pour manger. (COD, pp 14-15)
24
La malbouffe n’a aucune valeur alimentaire réelle
Le phénomène dit, de la ‘’malbouffe’’, n’est malheureusement pas un mythe. Les calories vides
ou creuses sont une autre expression pour le décrire, et c’est vraiment ce qu’elle est, parce
qu’elle ne recèle que peu, voire aucune valeur alimentaire réelle. Dès lors, acheter ce genre de
nourriture, c’est du gaspillage. Elle est tentante, car elle est pratique et car on peut rapidement
l’acheter au supermarché dans des paquets prêts pour le micro-ondes, ou dans des chaînes de
fast-food, ce qui ferait gagner du temps et de l’énergie. Néanmoins, ce type de nourriture
manque de nutriments et contient peu de force vitale et par conséquent, elle peut constituer un
facteur qui contribue au manque d’énergie et à la déprime qui sont des sujets de plaintes
tellement courants aujourd’hui. Un autre aspect négatif de la malbouffe, c’est que ceux qui en
mangent ont toujours faim. Par conséquent, ils ont tendance à trop manger ou à prendre des
collations entre les repas. (COD, pp 13-14)
L’utilisation de la nourriture pour soudoyer les enfants
Pour beaucoup de personnes et souvent depuis la plus tendre enfance, la nourriture a souvent
été associée au (ré)confort, à la satisfaction et à la sécurité. Dans certains cas, elle a remplacé
l’amour dont chaque enfant a besoin et qu’il désire, lorsqu’il faisait défaut. Elle a également été
employée par les parents, comme un appât, comme une récompense ou parfois même comme
une menace, voire comme une forme de punition, quand on les prive. Une telle éducation
précoce avec des schémas négatifs conduit à des attitudes futures erronées par rapport à la
nourriture.
Une autre pratique incorrecte de certains parents, c’est de gaver leurs jeunes enfants de
nourriture, par crainte qu’ils ne mangent pas suffisamment d’eux-mêmes pour devenir forts et
se développer comme il faut. Cela résulte dans l’habitude de trop manger, qui peut provoquer
un problème de poids et toutes les maladies qui s’ensuivront plus tard dans la vie. Lorsqu’on
leur propose des aliments nourrissants, les enfants choisissent généralement ce dont leurs corps
ont besoin. (COD, p 14)
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CHAPITRE 3 : LA PURIFICATION DE LA
NOURRITURE
Les trois puretés
Trois puretés sont à observer : la pureté des provisions, la pureté des récipients dans lesquels la
nourriture est préparée et la pureté des personnes qui servent la nourriture préparée.
Il ne suffit pas que les provisions soient pures et de bonne qualité. Il faut aussi se les procurer
par des moyens honnêtes. Aucun revenu inéquitable, injuste ou incorrect ne devrait être utilisé
pour se sustenter. De tels revenus sont viciés à la source même. La source, l’acheminement et
le but doivent tous être pareillement purs. Les ustensiles doivent être propres et impeccables.
La personne qui assure le service doit non seulement être extérieurement propre, mais elle doit
aussi avoir des habitudes, un caractère et une conduite irréprochable. Elle doit être dénuée de
haine, de colère, de tracasseries et d’indifférence en servant les plats. Elle devrait être enjouée et
fraîche. Et elle doit être humble et remplie d’amour. En servant ceux qui prennent leurs repas,
elle ne devrait pas permettre à son esprit de ressasser des idées mauvaises ou malveillantes. La
simple propreté physique ou le seul charme physique ne compense pas de mauvaises pensées,
ni de mauvaises habitudes. Le sadhaka qui veut pouvoir acquérir la concentration doit être
attentif en ce qui concerne ces restrictions, autrement, pendant la méditation, les influences
subtiles des mauvaises pensées du cuisinier et des serveurs hanteront le sadhaka. On devrait
veiller à ne s’entourer que de personnes vertueuses. Le charme superficiel, la qualité
professionnelle et des tarifs avantageux ne devraient pas permettre de vous influencer en faveur
de cuisiniers et de domestiques dangereux. Examinez soigneusement leurs habitudes et leur
caractère. La nourriture que vous prenez est une composante particulièrement importante de la
substance physique et mentale avec laquelle vous devez lutter dans le domaine spirituel. La
pureté de l’esprit peut être et doit être supplémentée par la pureté du corps et par la pureté de
sa fonction importante, le langage. C’est le tapas réel – physique, mental et vocal.
L’esprit devrait être exempt d’inquiétude et de tracas, de haine et de peur, d’avidité et d’orgueil.
Il devrait être saturé d’amour pour tous les êtres. Il doit demeurer en Dieu. On doit le canaliser
pour l’empêcher de poursuivre les plaisirs objectifs. On ne devrait laisser s’infiltrer aucune
pensée inférieure. Toutes les pensées doivent être orientées vers l’élévation de l’individu vers
des plans supérieurs. Tel est le tapas approprié de l’esprit ou manas. (GV, pp 251-52)
Les trois types de purification
Nous ne devrions consommer aucune nourriture sans la soumettre à trois types de purification.
Il s’agit de vérifier le nettoyage adéquat des ustensiles (patra shuddhi), la pureté des denrées
alimentaires utilisées (padartha shuddhi) et la pureté de la personne qui cuisine (paka shuddhi).
Ces deux dernières requièrent un peu plus d’explications. En ce qui concerne padartha
shuddhi, on doit se demander si les produits alimentaires ont été achetés avec de l’argent mal
acquis ou bien gagné à la sueur de son front, en les dérobant, en pénalisant autrui ou via sa
contribution sincère, etc. La nourriture obtenue par des moyens illégaux entrainera non
seulement une mauvaise santé, mais favorisera aussi de mauvaises qualités. Pour garantir paka
shuddhi, il faut se demander avec quelles intentions et avec quels sentiments, la nourriture est
préparée et si c’est fait avec un cœur pur. C’est la raison pour laquelle, avant de consommer la
nourriture, on doit en faire l’offrande à Dieu avec une prière :
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‘’Brahmarpanam Brahma Havir Brahmagnow Brahmanahutam Brahmaiva tena Gantavyam
Brahma Karma Samadhinaa’’
Si nous le faisons, les trois sortes de pureté susmentionnées rejailliront sur la nourriture. Ce
n’est que dans ce but que la Bhagavad Gita nous exhorte à faire l’offrande d’une telle prière
avant de prendre notre repas. Ce n’est pas une contrainte, ni une règle prescrite par la Gita.
Avant d’offrir la nourriture à Dieu avec une prière, il ne s’agit que de nourriture, mais après
l’avoir fait, elle se transforme en prasad (don de Dieu). Il n’y aura pas le moindre défaut, ni la
moindre contamination dans le prasad. Notre prière éliminera les trois sortes d’’impuretés.
(DBG, Pt I, pp 94-96)
Offrir la nourriture à Dieu avant de la consommer
Nous devrions prendre notre repas avec un esprit sattvique. Nos ancêtres préconisaient d’offrir
la nourriture à Dieu avant de la consommer. La nourriture se transforme alors en prasad
(offrande consacrée). La prière purifie la nourriture des trois impuretés provoquées par
l’absence de ‘’patra shuddhi’’ (pureté des ustensiles), ‘’padartha shuddhi’’ (pureté des denrées)
et ‘’paka shuddhi’’ (pureté de la cuisson). Il est nécessaire d’éliminer ces trois impuretés pour
purifier la nourriture, puisqu’une nourriture pure contribue à la formation d’un esprit pur. Il
n’est pas possible de s’assurer de la pureté de la cuisson, puisque nous ne connaissons pas les
pensées qui bouillonnent dans l’esprit de la personne qui prépare la nourriture. De même,
nous ne pouvons pas nous assurer de ‘’padartha shuddhi’’ (de la pureté des ingrédients),
puisque nous ignorons si ceux-ci ont été achetés d’une manière équitable par le marchand qui
nous les a vendus. Il est donc essentiel que nous offrions la nourriture à Dieu sous forme de
prière, de manière à ce que ces trois impuretés n’affectent pas notre esprit.
Ainsi donc, juste avant de prendre votre repas, vous devriez prier et faire l’offrande de tout le
repas à Dieu pour le purifier. La prière qui est faite avant le repas n’est pas pour le bénéfice de
Dieu, mais bien pour votre propre bénéfice. Elle purifiera votre nourriture en invoquant la
bénédiction de Dieu. La prière que l’on peut utiliser avant de manger est le verset 24 du
chapitre 4 de la Bhagavad Gita et le verset 14 du chapitre 15 de la Bhagavad Gita :
Brahmaarpanam, Brahma Havir, Brahmaagnau Brahmanaa, Hutam, Brahmaiva Tena
Gantavyam, Brahma Karma Samaadhinaha.
Aham Vaishvaanaro Bhutvaa, Praaninaam Dehamaashritaha, Praanapaana samaa Yuktaha,
Pachaamy Annam Chatur Vidham. 5
Traduction : L’acte d’offrir est Brahman, l’offrande elle-même est Brahman, offerte par
Brahman dans le feu sacré qui est Brahman. Celui-là seul atteint Brahman, qui dans toutes ses
actions s’absorbe complètement en Brahman.
Si vous consommez de la nourriture sans l’avoir offerte préalablement à Dieu, vous serez
affecté par toutes les impuretés et par tous les défauts qui sont présents dans celle-ci.
La nourriture qui est donc offerte à Dieu est digérée par ‘’Vaishvanara’’ dans le système digestif.
Puisque Dieu existe sous forme de feu en tant que Vaishvanara, il digère la nourriture et les
5
Si vous voulez, en voici une très bonne interprétation : https://www.youtube.com/watch?v=I5AgWQ29JOc
27
impuretés et donc, la personne ne sera pas affectée, même si des impuretés sont présentes dans
la nourriture.
Vaishvanara est le Dieu qui réside dans notre corps, comme pouvoir de digérer la nourriture
que nous prenons pour fournir par-là l’énergie aux différents membres du corps. Le Seigneur
imprègne le corps de chaque être pour consommer/consumer la nourriture, la digérer et
alimenter toutes les parties du corps. (SSB 1993, 86 et UV, p 114)
Où est Brahman, le Dieu sans forme ?
Nous offrons la nourriture à Brahman avec la prière :
Brahmaarpanam Brahma Havir Brahmaagnau Brahmanaahutam Brahmaiva Tena Gantavyam
Brahma Karma Samaadhinaa
Traduction : L’offrande est Brahman, le ghee est Brahman, offert par Brahman au feu sacré,
qui est lui aussi Brahman. Elle parviendra à Brahman, qui perçoit Brahman seul dans ses
actions.
Mais où est Brahman ? La réponse est présente dans la partie suivante de la prière :
Aham Vaisvaanaro Bhootva, Praaninaam Deham Aasritah Praanaapaana Samaayuktah,
Pachaamyannam Chaturvidham
Traduction : Je suis présent comme Vaisvaanara (la Personne cosmique) dans les corps de tous
les êtres. Avec le prana et l’apana, Je digère les quatre types de nourriture.
Dieu dit : ‘’Je suis en vous sous la forme de Vaisvaanara. Sans ma présence dans votre corps,
vous mourriez ! Je suis Celui qui digère la nourriture que vous mangez.’’
La prière que nous enseignons aux enfants Bal Vikas est aussi donnée ci-dessous :
Harir Daata Harir Bhokta, Harir Annam Prajapati
Harir Vipra Shariratsu, Bhonkta Bhojayata Harih
Traduction : Ô Seigneur !
Tu es la nourriture,
Tu te délectes de la nourriture,
Tu donnes la nourriture.
Par conséquent, j’offre tout ce que je consomme à Tes Pieds de Lotus.
Prière alimentaire du Yajurveda
Om Annapate-annasye no dehyanamivasya sushminah Pra Pra Dataram trisha urjam no dehihi
dvipade chatushpade
Traduction : Ô Dieu, Tu es le Seigneur de la nourriture. Donne-nous des aliments fortifiants et
non nocifs. Ô Dieu, Tu bénis par la prospérité celui qui donne la nourriture et Tu le libères de
28
toutes les souffrances. Ô, Dieu nourricier ! Accorde ta force aux hommes, comme aux
animaux.
Dieu accepte la nourriture que vous Lui offrez (histoire tirée de
l’enfance de Krishna)
Il y a quelques points ésotériques qui ne sont pas très connus. Les Incarnations sont
généralement de couleur blanche, cuivrée ou jaune, mais il y avait ici un bébé qui était noir.
Garga y réfléchit alors et il trouva que le nom Krishna (noir) était le plus approprié. Après le
baptême, Garga relata divers épisodes qui devraient se produire dans la vie de l’enfant et après
être resté pour en vivre et en apprécier certains d’entre eux, il prit congé. Au bout d’un
moment, Garga rendit de nouveau visite à Nanda pour voir Krishna. C’était un homme très
austère qui avait l’habitude de préparer son repas de ses propres mains. Il ne mangerait pas un
repas qui serait même seulement touché par quelqu’un d’autre. Yashoda lui proposa alors un
endroit retiré pour préparer son repas. Il demanda un peu de farine, du jaggery et du lait. Le
sucre comme édulcorant n’était pas connu à l’époque. Les sucreries étaient confectionnées avec
du jaggery. Garga déposa les ingrédients dans un récipient et il prépara un pudding sucré, et
comme à son habitude, il en fit l’offrande à Vishnu avant d’en consommer. Tout à coup,
l’enfant Krishna accourut dans la pièce et il commença à manger le pudding sucré dans le
récipient. Garga, qui était en train de prier, ouvrit les yeux et s’aperçut que l’enfant était en train
de manger le repas qu’il s’était préparé. Il appela Yashoda et lui dit : ‘’Mère, voyez-vous ce que
votre fils, Gopal, est en train de faire ? J’ai faim et il a mangé le repas que j’avais préparé !’’
Yashoda attrapa Krishna et le gronda : ‘’Ne sais-tu pas que le vénérable Garga est le guru de
notre clan ? Et tu as profané sa nourriture ! Notre devoir n’est-il pas d’honorer nos hôtes d’une
manière appropriée ?’’ Krishna répondit : ‘’Mère, je n’ai rien fait de mon propre chef ! C’est
lui-même qui M’a appelé pour manger le pudding...’’ Yashoda demanda alors à Garga
pourquoi il avait appelé Krishna, qu’elle avait gardé prudemment à l’écart. Garga prétendit qu’il
n’avait pas appelé Krishna, mais Krishna protesta en disant : ‘’Ô sage, pourquoi proférez-vous
un mensonge ? A qui avez-vous fait l’offrande de la nourriture en priant avant de pouvoir la
consommer ? N’est-ce pas à Moi ? Comment pouvez-vous Me faire l’offrande de quelque
chose, d’abord, et puis ensuite commencer à vous plaindre ?’’ Garga resta perplexe pendant un
moment, mais il reconnut que Krishna n’était nul autre que Vishnu Lui-même. Il avait prié
Vishnu et Krishna avait répondu. L’ayant compris, Garga fut heureux de consommer les restes
du pudding mangé par Krishna. (SSS XXXIV, p 180)
Dieu est tout à fait conscient, chaque fois qu’on lui fait offrande de
nourriture (une histoire sur Shirdi Sai Baba)
Un jour, une dévote rechercha la bénédiction de Shirdi Sai Baba en lui préparant un repas
spécial. Elle cuisina un somptueux dîner qu’elle servit en prévision de son arrivée. A sa grande
consternation, un chien errant entra et se dirigea tout droit vers les plats. Craignant de perdre
les fruits de son dur labeur, elle chassa le chien du magnifique festin, et confiante en ses
aptitudes, elle invita Shirdi Sai à sa table.
Mais à sa grande surprise, Shirdi Sai Baba refusa le repas qu’elle avait si magnifiquement
disposé. ‘’Non, vous m’avez chassé, lorsque j’ai voulu me sustenter et à présent, je n’en veux
plus.’’ Car le Seigneur qui réside dans tous les êtres résidait également dans le chien errant.
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Shirdi Sai Baba révéla la présence de Dieu dans tous les êtres par l’entremise de cet incident.
Dieu réside à l’intérieur de chaque créature, aussi a-t-Il immédiatement conscience, quand de la
nourriture Lui est offerte. (PTG – Pt. II, p 126)
Sanctifier la nourriture comme prasad
Reconnaissant que les faiblesses morales de l’homme augmentent en raison des déficiences de
la nourriture qu’il consomme, nos ancêtres imaginèrent des moyens et des méthodes simples et
sacrés pour purifier la nourriture avant de manger. Ils avaient coutume d’asperger avec un peu
d’eau la nourriture en chantant le mantra ‘’Annam Brahma, Raso Vishnu, Bhokta Devo
Maheshwarah’’ – la nourriture solide est Brahma, l’eau et l’essence liquide de la nourriture sont
Vishnu, et celui qui se délecte des repas est Maheshwara. En accomplissant ce rite purificateur,
celui qui consomme la nourriture prie la Trinité de le protéger à l’aide de satyam et de ritam.
L’invocation des déités doit le doter de trikarana shuddhi – la triple pureté des pensées, des
paroles et des actes. Par ce rite, la nourriture est sanctifiée comme prasad. Les soi-disant
intellectuels d’aujourd’hui, qui sont gonflés d’orgueil par rapport à leurs talents et à leurs
compétences, ignorent l’efficacité et le pouvoir de satyam et ritam. Prendre de la nourriture
constitue un rituel sacré, un yajna, qui ne devrait pas être célébré pendant des moments
d’angoisse ou de tension émotionnelle. (ICS, p 99)
La nourriture peut également être purifiée en l’offrant à ceux qui ont
faim
Les sages de l’Inde établirent des rites, des cérémonies, des disciplines, des modes de
comportement, des usages, des convenances et des fêtes diverses et variées pour aider à purifier
les émotions et consolider la foi. Aujourd’hui, je vais parler de l’importance de l’une de ces
disciplines qu’ils ont fixée pour la nourriture. Ne consommez que de la nourriture simple,
propre et pure, ce que les sages ont appelé de la nourriture sattvique, c’est-à-dire de la
nourriture qui ne stimulera pas les pulsions et les émotions, qui n’aiguisera pas les passions, qui
ne troublera pas l’équanimité, et qui n’handicapera pas la santé. La nourriture offerte à Dieu est
exempte de mauvaises vibrations qui nuisent subtilement à l’individu. La nourriture offerte à
ceux qui ont faim possède aussi la même qualité bénéfique. Comme la nourriture a un impact
subtil sur les sentiments et les pensées de l’homme, vous devez toujours être vigilants. (SSS X,
pp 37-38)
Ne servez que de la bonne nourriture aux pauvres (histoire)
Autrefois, il y avait un homme riche qui possédait une rizerie et il entendit un pandit (érudit)
exposer que le service que Dieu appréciait le plus était le don de nourriture à ceux qui ont faim,
et c’est ainsi qu’il se décida à servir de la nourriture aux pauvres de son village. Cependant, il
n’avait nullement l’intention d’utiliser des bonnes variétés de riz pour ce faire. Il pensait que
n’importe quel riz ferait l’affaire pour eux. C’est ainsi qu’il prit du riz qui était en train de
pourrir dans son entrepôt, sans même se soucier d’enlever les vers qui y pullulaient avant de le
cuire et de le servir aux pauvres qui le mangèrent et qui souffrirent de mille maux en
conséquence. Sa femme protesta vivement et lui certifia que de la bonne nourriture offerte à
dix personnes serait beaucoup plus méritoire que de la mauvaise nourriture offerte à des
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centaines de personnes, mais il n’était pas du tout d’humeur à écouter ses conseils sains et
pertinents.
Sa femme se résolut à concevoir un plan pour lui apprendre. Ainsi, tous les jours, elle déposa
dans son assiette des aliments pourris remplis d’asticots ! Quand il se mit en colère et la
réprimanda vertement, elle répliqua : ‘’Le pandit a dit que chacun doit subir les torts qu’il cause
à autrui, et dans l’autre monde, il te faudra manger de la nourriture avariée et pourrie, pleine de
vers ! C’est la nourriture que je t’offre dès à présent pour que tu puisses t’y habituer. Cela
t’aidera de manger les fruits de tes mauvaises actions !’’ Le mari finit par réaliser son iniquité : il
se repentit de ses erreurs et il apprit de meilleures façons de servir les pauvres. (SSS XIII, pp
12-13)
Charité et nourriture
Vous faites allusion au don de la nourriture en tant qu’annadana (l’aumône de la nourriture),
mais nul n’a l’autorité de donner en charité ce qui a été donné par Dieu, nul ne peut en être
fier ou même avoir l’impression d’avoir donné quelque chose en charité. C’est Dieu qui a
donné les pluies, c’est Dieu qui a nourri la jeune pousse, et c’est Dieu qui a mûri le grain. De
quel droit pouvez-vous dire qu’il est à vous pour le donner en charité ? Vous ne faites pas la
charité. Vous ne faites qu’offrir votre gratitude à Dieu. Vous sanctifiez le grain que vous avez
récolté en offrant les aliments qui ont été préparés avec celui-ci à ces narayanas (dieux sous
forme humaine). Appelez cela du seva. Ce sera plus juste.
Ne mangez pas dans les restaurants
Si l’homme néglige le code strict relatif à l’alimentation, qui est à la base même du corps et de
ses fonctions, il ne pourra pas réussir. Il faut s’assurer de la pureté des provisions, du cuisinier
et de ceux qui servent ce qui a été préparé. Il y en a beaucoup qui se satisfont que leurs
estomacs soient remplis et que leur faim soit assouvie. Le premier temple qu’ils honorent, c’est
le restaurant où idlis6 et sambar7 sont offerts à l’Ame qui confère le bonheur éternel ! Comment
ces gourmands pourraient-ils arriver à la concentration ? Comment peut-on garantir la pureté
de la cuisine, des denrées et du service dans les restaurants ? (GV, p 256)
La nourriture impure est responsable des pensées impures
Mamakara (l’attachement) et ahamkara (l’égoïsme) sont tous deux le résultat de la
consommation d'une nourriture inappropriée. Les mauvais types de nourriture ou la nourriture
obtenue par des moyens détournés plongent l'homme dans l'ignorance à plusieurs égards et
empêchent les pensées pures de naître en lui.
La nourriture est principalement responsable de vos sentiments d’attachement et de haine –
raga et dwesha, et d’ahamkara et de mamakara – du ‘’je’’ et du ‘’mien’’. (ICS, p 104)
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Gâteaux de riz et de lentilles noires
Plat à base de lentilles avec épices et légumes
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Une atmosphère pure génère de la nourriture pure
Si vous chantez le nom de Dieu, l’atmosphère polluée sera automatiquement purifiée. Les
vibrations divines qui émanent du chant du nom divin se mêlent à l’atmosphère et se diffusent
partout, en fait, dans le monde entier. Les bons sons et les saintes vibrations qui sont produits
par le chant des bhajans se propageront, purifieront l’atmosphère et ils aideront à la production
d’une bonne nourriture. De plus, si vous respirez de l’air purifié, cela aide également à éloigner
les mauvaises pensées. (SSB, 2000, p 34)
Nagar sankeertan désinfecte la nourriture
J’ai préconisé que vous commenciez aujourd’hui nagar sankeertan (le chant d’hymnes spirituels
dans les rues), puisque c’est le plus grand désinfectant de l’atmosphère de l’individu et de la
communauté. La puja (adoration rituelle) à l’intérieur du sanctuaire domestique, la récitation
d’hymnes et les bhajans (chants dévotionnels en groupe) que vous pratiquez émettent tous des
vibrations qui purifient et nettoient l’atmosphère et qui désinfectent ainsi la nourriture que vous
consommez. (SSS XI, p 51)
La mère doit préparer elle-même le repas pour la famille
C’est la mère elle-même qui devrait s’occuper des enfants pendant les premières années. Si
l’enfant est confié à des servantes et à des nourrices, il prendra leurs habitudes de vie et de
langage et ne pleurera que lorsque celles-ci mourront, et pas lorsque la mère mourra ! Car
l’enfant apprend à aimer la nounou plus que la mère, qui l’a refilé à quelqu’un d’autre, comme
une plaie et un tracas ! La mère doit préparer elle-même la nourriture au foyer, parce que la
nourriture préparée avec amour et servie avec le sourire est beaucoup plus nourrissante et
fortifiante que le repas qui est préparé par une employée de maison et servi par un garçon de
cuisine réfractaire et insatisfait ! (SSS IX, p 69)
Servir la nourriture avec de l’amour pur
Toutes les gopikas vinrent trouver Yashoda et se plaignirent : ‘’Mère ! Ton fils, Krishna,
pénètre furtivement dans nos maisons, il brise nos pots et il vole du beurre et du lait !’’ Cela se
produisait quotidiennement. Yashoda attrapa Krishna et elle le gronda : ‘’Tu ne manges pas ce
que je te sers ! Tu vas dans d’autres maisons et tu voles ! Tu ruines notre réputation ! Pourquoi
ne manges-tu pas le beurre que je te donne ? Le beurre de chez nous n’est-il pas savoureux ?’’
Quelle est la signification profonde de cet épisode ? La mère servait avec une affection
maternelle, mais les gopikas proposaient la même nourriture avec de l’amour pur, avec des
sentiments divins ! Ce n’était pas le beurre qui attirait Krishna, mais bien la pureté de leurs
cœurs. Le beurre symbolise les cœurs des gopikas qui étaient saturés de pureté, concentrés et
désintéressés. Le beurre de Yashoda, c’était de l’attachement, tandis que celui des gopikas,
c’était prema. C’est la différence entre l’amour et l’attachement. (ICS95, p 42)
32
CHAPITRE 4 : MODÉRATION ET RÉGULATION DANS
L’ALIMENTATION
Dans la Bhagavad Gita, Krishna recommandait le principe de hita et mita (une nourriture
correcte et endéans certaines limites). Ce concept s’applique aussi à tous nos efforts dans la vie
matérielle. Si nous suivons ce concept, aucune activité ne nous mettra en danger. Prenez par
exemple la nourriture. Si nous mangeons n’importe quel type de nourriture et sans aucune
considération pour la quantité, cela représentera un danger pour notre vie. Voilà pourquoi on
dit que trop manger émousse notre intellect, alors que manger endéans certaines limites
l’aiguise. (DBG, Pt II, p 82)
Eduquer l’estomac
Ne mangez pas avant de sentir réellement la faim. Pratiquez l’art de manger avec modération.
Quand vous vous sentez aux ¾ plein, abstenez-vous de manger plus ; c'est-à-dire que vous
devriez vous arrêter, alors même que vous sentez que vous pourriez manger encore un peu
plus. L’estomac peut être éduqué de cette façon à se conduire adéquatement. (JV, p 3)
Eviter de trop manger
Consommer trop de nourriture est aussi nocif. Simplement parce qu’il y a beaucoup de
nourriture savoureuse qui est proposée, on est tenté de trop manger. Nous avons de l’air qui
nous entoure, mais nous ne respirons pas plus que nécessaire. Le lac est rempli d’eau, mais
nous ne buvons que pour satisfaire la soif. Cependant, surconsommer est devenu un mal social,
une habitude à la mode. L’estomac crie ‘’Assez !’’, mais le palais en veut toujours plus et
l’homme devient la cible impuissante de la maladie. Il souffre d’obésité, d’hypertension et de
diabète. Modérer son alimentation est le meilleur remède pour éviter les maux du corps. (SSS
XIV, p.195)
Un repas léger est le plus sûr garant de la santé
Le chapitre 18 de la Bhagavad Gita mentionne les gunas et leurs caractéristiques, ainsi que le
rapport entre le type de nourriture consommée et le caractère qui en résulte. La nourriture
décide du guna, le guna recherche la nourriture qui lui est agréable et le cercle vicieux se
perpétue ainsi.
Dans les Upanishads, il y a une histoire où un homme et une vache s’approchent du Seigneur
et demandent que leurs devoirs journaliers leur soient indiqués. Il fut répondu à la vache de
servir le maître qui la nourrissait et qui s’occupait d’elle, et à l'homme de pratiquer le dharma.
Celui-ci frémit devant cette responsabilité et voulut plus de liberté que ce qu'une telle vie lui
imposait. Le Seigneur lui répondit qu'il était libre de choisir le chemin par lequel il pourrait
parvenir jusqu’à Lui. Il donna à la vache comme nourriture les choses qui poussaient sur le sol,
et à l'homme, il octroya un peu de nourriture en début de journée et en fin de journée. Il
prescrivit la modération dans l'alimentation. La vache, elle, ne cesse de manger, mais l'homme
s’aperçoit qu'un repas léger est le plus sûr garant de la santé. (SSS II, pp 193-94)
33
Choisir sa nourriture avec discernement
Tous les êtres vivants existent à cause de la nourriture. D’après les Ecritures, la nourriture est
de trois types : sattvique (qui favorise la paix et l’harmonie), rajasique (qui encourage la passion,
l’émotion, l’activité et l’aventure) et tamasique (qui entretient la paresse et la mollesse). On doit
choisir sa nourriture avec discernement, contrôler et limiter sa consommation. Alors, la
nourriture sera un remède de santé. Mais si la nourriture est consommée sans aucun
discernement et sans aucune limite, elle entraîne la maladie et elle provoque chagrin et douleur.
(LKV, pp 26-27)
L’homme moderne, qui se moque du principe de modération dans tous les aspects de sa vie,
met en danger sa santé et son bien-être. La nourriture consommée par l’homme devrait être
adéquate, pure et saine. (GOW, p 181)
Aujourd’hui, l’homme se comporte comme le patient qui réclame des remèdes qu’il peut
savourer, plutôt que les remèdes qui peuvent le guérir, selon les médecins et les experts. Le
patient choisit la diète et le régime qui lui plaisent, et il dit adieu aux directives du docteur, car
elles sont restrictives. (GOW, pp 81-82)
Nos ancêtres avaient l’habitude de manger deux fois par jour et nos anciens sages ne
mangeaient qu’une seule fois par jour. Aujourd’hui, les gens consomment à toute heure, sans
parler des boissons et des snacks intercalés. Comment dès lors peuvent-ils échapper aux
problèmes de digestion et aux autres maladies ? L’homme a besoin d’une nourriture qui lui
fournit en énergie l’équivalent d’environ 1 calorie par minute. Les jeunes devraient pouvoir se
contenter de 2000 calories par jour. Pour une vie saine, l’homme n’a besoin que de 1500
calories par jour. Mais aujourd’hui, la consommation a augmenté jusqu’à 5000 calories
journalières ! En conséquence, les gens souffrent de problèmes de digestion et d’insomnie. Le
manque de sommeil génère beaucoup de maladies. Ne vous tracassez pas avant d’aller vous
coucher. Si vous allez vous coucher sans avoir de soucis, vous dormirez bien, automatiquement.
Nous souffrons aussi de santé déficiente à cause de raisons psychologiques. (ICS, pp 34-35)
Manger le minimum
Le petit-déjeuner ne sert pas du tout à ‘’dé-jeûner’’, car il n’y a eu aucun jeûne ! Il est aussi
copieux qu’un repas complet. Le déjeuner est englouti et consiste en de nombreux plats qui
sont choisis pour le palais plutôt que pour assouvir la faim. Le goûter n’a de goûter que le
nom : il consiste plutôt en une grosse collation, sans aucune proportion avec les besoins du
corps. Le dîner est le repas le plus lourd et le plus varié et donc, on va se coucher, alourdi d’un
poids inutile, on roule dans le lit, on se tourne et on se retourne dans un vain effort pour
grappiller quelques minutes de sommeil. La pénurie de nourriture est surtout due à de
mauvaises habitudes alimentaires et à du gaspillage. Cela peut s’arranger et les gens peuvent
mieux vivre et en meilleure santé, si seulement ils mangent le minimum, plutôt que de se
goinfrer un maximum.
Prier régulièrement deux fois par jour donnera la force et le courage qui permettent de résister
à la maladie. La grâce de Dieu conférera la paix mentale et donc, un bon sommeil et le repos
de l’esprit. (SSS IX, p110)
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Maîtriser la langue
Comment peut-on se fier à une personne qui se sent impuissante à contrôler et à réguler ses
habitudes alimentaires pour qu’elle contrôle et régule ses sens ? Si elle ne peut pas limiter et
contrôler son alimentation, comment peut-elle contrôler et limiter ses sens ? Comment celui
qui est trop faible pour grimper les marches d’un escalier peut-il grimper jusqu’au Ciel ? Quand
une personne est la victime impuissante du café, de la cigarette ou du tabac à priser, comment
peut-elle rassembler la force et le courage nécessaires pour terrasser les ennemis plus puissants
que sont la colère, la luxure et l’avidité ? Quand elle ne peut pas résister aux crasses, comment
peut-elle résister au désir ? Maîtrisez votre langue et alors, vous pourrez maîtriser le sexe. Ils
sont solidement reliés. (GV, p 270)
La nourriture peut nous aider à rester équanime
Si vous voulez obtenir le contrôle sur la nourriture que vous ingurgitez, vous ne devriez pas
continuer à satisfaire votre palais, comme il le désire. Vous devez faire preuve de discernement.
Vous devez examiner et voir si la nourriture que vous absorbez comporte des qualités
sattviques, rajasiques ou tamasiques. La nourriture est-elle d’un très haut niveau de pureté ? Si
vous investiguez ainsi, en utilisant votre discernement, et si vous choisissez judicieusement votre
nourriture, vous ne serez affecté ni par la critique, ni par la louange, vous demeurerez toujours
équanime.
Mais si vous choisissez votre nourriture sans aucun discernement, sans essayer de déterminer si
celle-ci est désirable ou pas, en ne faisant attention qu’à assouvir votre faim et à satisfaire vos
papilles gustatives, vous serez incapable de contrôler vos attachements et vos sentiments. Vous
sombrerez dans la faiblesse. Quand quelqu’un se mettra à faire des commentaires négatifs à
votre propos, à vous critiquer ou à vous faire des reproches, vous vous recroquevillerez et vous
aurez l’impression que le monde entier est contre vous. Dès que vous serez critiqué, votre
bonheur s’évanouira, vous vous affligerez et vous aurez l’impression que la vie n’a pas de sens.
D’autre part, devrait-on vous louer ou vous estimer, votre ego et votre orgueil enfleraient alors à
vue d’œil. Il deviendrait presque impossible de vous retenir ! Quelle est la cause d’une pareille
instabilité ? La seule et la plus importante cause pour ce type de faiblesse, c’est le type de
nourriture que vous consommez.
La Gita insiste sur la nécessité d’exercer le plus grand soin dans le choix de la nourriture que
vous consommez, en gardant toujours à l’esprit l’importance de l’alimentation sattvique pour
vous aider à conserver votre équanimité en toutes circonstances, de sorte que vous n’exultiez
pas, quand les louanges pleuvent et que vous ne déprimiez pas, quand les critiques s’abattent
sur vous.
L’homme d’aujourd’hui s’effraie facilement face à la plus petite difficulté de la vie quotidienne.
Il n’a pas confiance en lui-même. Quelle en est la cause ? La cause est trop de nourriture
tamasique, pleine de crasses, et trop de nourriture qui engendre des sentiments rajasiques
encourageant passion et colère. En conséquence, il n’est pas possible de faire l’expérience de la
vraie nature d’un être humain qui est équanime et sattvique. (DGB, pp 40-41)
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Plus de nourriture = plus de bavardages = plus de nourriture…
Un cercle vicieux !
La cause la plus courante d’une vieillesse et d’une sénilité prématurées est le bavardage, plus de
bavardage et encore plus de bavardage ! Tout ce bavardage n’est pas bon. Vous devez observer
le silence. Depuis la naissance, vous n’avez pas développé l’habitude du silence intérieur. Vous
devez la développer maintenant. En fait, les deux fonctions de la langue sont intimement
reliées. Trop de bavardages conduira à une faim qui n’est pas naturelle. Quand le bavard
sentira qu’il a faim, il se rabattra bien entendu sur la nourriture. A cause de cette nourriture
excessive, des sentiments apparaîtront qui, bien sûr, s’exprimeront en encore plus de
bavardages ! Alors, contrôler les sens devient une tâche quasiment impossible. (DBG, p 45)
Diviser l’estomac en trois parties
Toutes les pratiques spirituelles sont destinées à exercer un contrôle sur les sens. Mangez dans
la mesure où cela est nécessaire. Ne surchargez pas votre estomac. Divisez votre estomac en
trois parties égales : remplissez-en une partie avec la nourriture, une partie avec de l’eau, et
laissez le restant vide. Mais actuellement, les gens surchargent tellement leur estomac qu’ils
trouvent même très compliqué de se lever après avoir mangé ! De telles personnes risquent
forcément de souffrir d’indigestion. (SSS XXXIV, p 65)
Même les animaux observent des restrictions alimentaires
Les animaux sont satisfaits, quand leur faim est assouvie, mais l’homme n’a aucun sentiment de
satisfaction.
Lorsqu'un chien est malade, il ne mange pas de nourriture. Si vous avez un chien de
compagnie, vous avez peut-être déjà observé ce phénomène. Même si vous lui versez du lait
dans la gueule de force, il refuse de boire. Il aime rester l'estomac vide. Mais l'homme n'observe
pas une telle retenue en matière d'alimentation, lorsqu'il est malade. Il veut se reposer
complètement, même si sa température n’est que légèrement élevée. Il se couvre de la tête aux
pieds et s'allonge sur son lit. Toutefois, il ne permet pas à son estomac de se reposer et il
n'observe pas les restrictions alimentaires appropriées, même quand sa température est élevée.
Il aime manger toutes sortes de sucreries, qui ne font qu'aggraver sa maladie. L'homme se
conduit comme un animal et les animaux se conduisent comme des êtres humains !
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CHAPITRE 5 : LE JEÛNE (UPAVAS)
Upavas est une sadhana
Qu’est-ce que la sadhana, fondamentalement ? C’est ‘’upavasam’’, ‘’upasana’’. ‘’Upa’’ signifie
‘’près’’, ‘’asana’’ signifie ‘’s’asseoir’’ et ‘’vasam’’ signifie ‘’résider’’. Nous nous asseyons près d’un
aircooler pour nous sentir au frais. Nous nous asseyons près de Dieu afin de pouvoir en retirer
des qualités divines et de nous décharger de nos caractéristiques impies (SSS IX, p 26)
Le sens d’upavas
Le jeûne est appelé ‘’upavas’’ en sanskrit, et il signifie quelque chose de bien plus important que
de manquer un repas ! Il signifie ‘’upa’’, près ; ‘’vasa’’, vivre. Vivre avec ou vivre tout près. Avec
ou tout près de qui ? Tout près et avec Dieu. Upavas signifie vivre dans la présence constante et
ininterrompue du Seigneur via namasmarana (le souvenir de la divinité) ; tel est le vrai jeûne,
s'attacher à Lui.8 (SSS IX, p 18)
La véritable signification d’upavas et d’upasana
Nous avons ‘’upavas’’ (vivre tout près) et ‘’upasana’’ (s’asseoir près de Dieu) dans nos coutumes.
Les gens croient généralement qu’upavas signifie seulement réduire la nourriture habituelle et
prendre des tiffins9, comme des chapatis, des idlis, etc. Ceci n’est pas correct. Lorsque vous
vivrez près de Dieu, vous n'aurez jamais faim, de même que vous fuyez la chaleur et que vous
appréciez la fraîcheur, lorsque vous vous trouvez dans de l’air conditionné. Lorsque vous vous
asseyez près de Dieu, vos mauvaises qualités s’éloignent, et de bonnes pensées et des qualités
divines vous adviendront. Voilà la signification d’upasana. Les gens l’interprètent et déforment
sa signification. (SSS XXVII, 8)
Upavas n’est pas le simple fait de s’asseoir tout près
Upavas (jeûner) signifie s’asseoir tout près, mais le simple fait de s’asseoir tout près n’est pas
upavas ! Si des crapauds s’installent à côté d’une fleur de lotus, s’agit-il d’upavas ? Certainement
pas ! En plus de la proximité, il faut également rechercher le nectar du lotus. En nous asseyant
simplement à proximité de Dieu, nous ne devrions pas présumer que nous Lui sommes
devenus chers. Prenons le cas de nos voisins. Ils sont physiquement proches de nous, mais s’ils
ont des problèmes et s’ils sont moroses, nous ne sommes pas touchés par leurs peines. Nous
considérons que c’est dans l’ordre des choses et que cela fait partie de la vie. Par ailleurs, dans
le cas de notre famille et de nos amis, même s’ils sont loin de nous en Amérique, nous ne
serons pas tranquilles, si nous ne recevons pas des nouvelles d’eux, au moins une fois par
semaine. La raison en est que, même s’ils sont physiquement loin de nous, leur amour est plus
proche pour nous. Dans le cas de nos voisins, les corps sont proches, mais notre amour est
distant. Un autre exemple. Dans notre maison, des souris et des fourmis vont et viennent, mais
vont-ils devenir nos amis ? Jamais de la vie ! Par conséquent, en plus de la proximité, nous
8
9
Il y a un jeu de mots en anglais. ‘’Fast’’ = jeûne et ‘’holding fast’’ = s’attacher, NDT.
Repas légers
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devons cultiver l’intimité. Upavas signifie littéralement s’asseoir tout près. Quel intérêt y a-t-il à
s’asseoir tout près de Dieu ? Si vous vous asseyez tout près d’une lampe, celle-ci vous donnera
de la lumière et avec cette lumière, vous pouvez vous occuper de vos tâches journalières. Si
vous vous asseyez tout près d’un climatiseur, vous aurez un air bien frais. Si vous allumez le
chauffage d’une pièce, le froid disparaîtra et l’ambiance deviendra plus chaude et confortable.
Que se passe-t-il dans tous les cas ? On élimine une chose pour en ajouter une autre. On
élimine de l’inconfort et on ajoute du confort. Pareillement, en vous asseyant tout près de Dieu,
vos mauvaises qualités sont éliminées pour être remplacées par de bonnes qualités. Il est
possible pour Dieu d’exercer son influence sur vous, de répandre sur vous sa lumière et de
vous dispenser son amour. Tel est l’intérêt d’upavas, de s’asseoir tout près de Dieu. Mais de
nos jours, en ignorant la signification profonde de termes comme ‘’upavas’’, ‘’upasana’’, etc.,
nous agissons de manière contraire. Au nom d’upavas, on consomme une douzaine de dosas,
de l’uppudu pindi (farine de riz), des bananes et deux litres de lait ! Si on observe l’ekadashi
upavas, on commande à la cantine upma, halva et d’autres victuailles. Et notre explication, c’est
que nous ne prenons pas de riz, ce jour-là ! Juste parce que nous ne prenons pas de riz, cela
revient-il à jeûner ? Le rituel sacré d’upavas en est réduit à ce niveau basique et facile. Upavas
ne signifie pas émacier le corps par le jeûne. Deho Devalaya Prokto Jeevo Devassanathanah,
est-il dit. Ce corps est comme un temple pour le Dieu éternel. Par conséquent, le corps ne
devrait jamais être négligé ou émacié, en aucune façon. En gardant à l’esprit le dehi (le Résident
du corps), nous devons toujours garder le deha (le corps) en bonne condition. Nous devrions
nous efforcer de toujours garder le corps en bonne condition. Nous devrions nous efforcer de
toujours être proche de Dieu et cher à Dieu. Comment ? Tout ce que nous voyons, faisons,
disons et pensons doit s’accomplir comme une offrande à Dieu. C’est ainsi que l’on se
rapproche de Dieu. (DBG Pt I, pp 27-29)
Le jeûne favorise la santé physique et mentale
Le jeûne favorise la santé du corps physique. Dans le domaine mental, il procure joie et félicité.
Une alimentation illimitée et non régulée est très nocive pour un fidèle. Se laisser tenter par
toutes sortes d’aliments appétissants risque de le conduire dans la torpeur et l'inertie du tamoguna. Penser que vous pouvez continuer à vous faire plaisir avec toutes sortes de plats
succulents pour plaire à Dieu et jouir de la proximité de Dieu ne sont pas compatibles. Par
conséquent, et dès le début, vous devez faire des efforts résolus pour garder la langue sous
contrôle. Une fois que vous aurez la maîtrise de la langue, les autres organes des sens seront
automatiquement maîtrisés eux aussi. (DBG, p 39)
Jeûner est un processus d’autocorrection
Au cas où des mauvaises pensées devraient surgir dans votre esprit, il faut vous déclarer à vousmême :
‘’Hélas ! De telles pensées ont surgi en raison du mauvais type de nourriture que j’ai prise. Je
vais dès lors observer un jeûne pour pouvoir m’en débarrasser.’’ C’est le processus
d’autocorrection qu’il faut adopter pour contrôler le mental. (SSS X, p 54)
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Jeûnez un jour par semaine
Le corps est un char, où Dieu est installé et emmené en procession. Considérons quelques
points par rapport auxquels il nous faut être vigilant afin d’éviter les pannes en cours de route.
Jeûnez un jour par semaine. C'est bon pour le corps, comme pour le pays.
Ne mangez pas une douzaine de bananes, une demi-douzaine de puris, et ne buvez pas un litre
de lait, en appelant cela un jeûne !
Ne prenez que de l'eau afin que toutes les impuretés soient éliminées.
Ne désirez pas des jus de fruit ou d'autres liquides.
Même les machines physiques doivent se reposer ; elles ne peuvent pas toujours fonctionner en
continu. Que dire alors de ce corps humain délicatement organisé ! (SSS IX, p 11)
N'exagérez rien, faites preuve de modération
Upavasa signifie que toutes vos pensées, tous vos actes et toutes vos paroles en ces jours saints
doivent porter sur Dieu, et que vous devriez passer la journée "près de" Lui, "en" Lui, et "pour"
Lui. Cela signifie que manger, dormir et les autres activités corporelles doivent jouer un rôle
secondaire, et que la méditation et le japam doivent jouer le rôle principal. Si votre corps
dépérit à la suite de ces jeûnes, Dieu sera blâmé et vous ne ferez qu'attirer ainsi la calomnie des
gens sur le Dieu que vous adorez. Ceux-ci viendront vous voir pour vous dire : "Saperlipopette !
Avant que vous ne commenciez cette Sai Baba puja, vous aviez l'air tellement mieux !
Maintenant, vous êtes devenu si maigre et frêle, et vous pouvez à peine bouger ! Et ils
continueront à parler contre Moi dans la même veine.
N'exagérez rien ; faites preuve de modération et de sagesse. (SSS VI, 26)
Quel est le but du jeûne ?
Je sais qu’il y en a beaucoup parmi vous — surtout des femmes — qui pratiquent le jeûne, mais
l’austérité a des limites qu’elles ne respectent pas ! Le jeûne a un sens qu’elles ne comprennent
pas ! Le lundi, elles jeûnent, parce que c’est le jour de Shiva ; le mardi, parce qu’il est sacré
pour Lakshmi ; le mercredi, pour un autre dieu ; le jeudi pour moi (!) ; le vendredi, de nouveau
pour Lakshmi ; le samedi, pour propitier Shani ; et le dimanche, pour le Soleil ! Lal Bahadur
Shastry10, cet homme bon et simple, préconisait de sauter un repas, le lundi soir, mais ces
aspirantes maladroites altèrent leur santé et leur bien-être en exagérant le vœu de jeûner.
Le jeûne périodique est prescrit afin d’aider le système à se restaurer et de donner autant de
repos qu’il en faut au processus. Et pendant le jeûne, vous ne devez pas du tout être conscients
de la faim ! Êtes-vous certains que c’est bien le cas ? Vous devez vous abstenir de toute pensée
de nourriture et vous concentrer sur la pensée de Dieu. Si des pensées liées à la nourriture vous
dérangent, si la sensation de faim vous perturbe, alors il vaut beaucoup mieux manger, et puis
entreprendre la sadhana. Upavasa, le terme pour le vœu de jeûner, signifie "vivre à proximité de
Dieu". Ce vœu vise à vous libérer des soucis et des tracas qui sont liés à la préparation et à la
consommation de la nourriture, afin que vous puissiez demeurer plus intimement avec Dieu.
Rappelez-vous que le but du jeûne est de passer du temps dans la contemplation de Dieu et
non de punir simplement le corps en supprimant un repas ou une série de repas.
10
Il fut le deuxième Premier Ministre de l’Inde et une importante figure de lutte pour l’indépendance, NDT.
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Les vœux, les veilles, les jeûnes, etc., ainsi que toutes sortes d'épreuves imposées
volontairement ou subies involontairement, doivent être considérés comme favorisant la force
spirituelle, et pas comme affaiblissant l'endurance physique. (SSS VI, pp 7-8)
Les jeûnes sont devenus une routine mécanique
Quasiment tous les rituels sont devenus mécaniques et de la routine. Supposons que vous
voyagiez vers un lieu lointain et que vous n’ayez pas de nourriture. Pouvez-vous considérer cela
comme un jeûne ? Sera-ce d’aucune utilité spirituelle ? Un patient ne s’alimente pas
normalement. Est-ce jeûner ? Qu’en retirez-vous ? Sentir Dieu à l’intérieur de vous, c’est
upavasa, et pas seulement jeûner au sens littéral. En d’autres termes, upavasa signifie vivre près
ou proche de Dieu. Cela signifie que l’on devrait s’intérioriser, sentir Dieu et toujours penser à
Lui. C’est cela le vrai sens d’upavasa. Aujourd’hui, on remarque des gens qui jeûnent le jour
d’Ekadashi, et puis qui mangent le double de la quantité normale de nourriture, le lendemain !
(Sathyopanishad, p 206)
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CHAPITRE 6 : LA NOURRITURE ET L’ESPRIT
Pas de nourriture, pas d’esprit
La science pourrait témoigner que la nature de l'esprit dépend de la nourriture que nous
consommons. Nous excrétons la matière brute de la nourriture, mais une partie plus subtile est
utilisée par notre système pour nourrir l'intelligence, et la partie la plus subtile devient l'esprit.
En langage védantique, nous pouvons illustrer cela par un exemple : "Qu'est-ce que j'ai dans ma
main ?" - "Un morceau de tissu." "Que contient ce tissu ?" - "Du fil." "D'où vient le fil ?" - Du
coton." D'abord le coton, puis le fil et enfin le tissu - les noms et les formes diffèrent, mais la
matière de base est la même. Sans le coton et le fil à la base, nous ne pouvons pas avoir de
tissu. De même, sans la nourriture, nous ne pouvons pas avoir d'esprit pour exercer notre
discernement, manifester des préférences et juger ce qu’il faut faire et ce qu’il ne faut pas faire.
(SSS XIV, pp 46-47)
La nourriture ne devrait pas être négligée
La nourriture est généralement méprisée par les sadhakas et certains chercheurs de tournure
ascétique et traitée comme quelque chose qui ne mérite aucune attention. Mais étant donné
que le corps et l’esprit sont fortement interdépendants, nul ne peut se permettre de la négliger.
Telle nourriture, tel mental ; tel mental, telle pensée ; telle pensée, tel acte. La nourriture est un
facteur important qui détermine la vivacité et la paresse, le tracas et le calme, la clarté et
l’opacité. (SSS XIV, pp 194-195)
La nourriture, le corps et l’esprit
La nourriture fortifie le corps de l’homme, et le corps est intimement lié à l’esprit. La force
mentale dépend également de la force du corps. La conduite morale, de bonnes habitudes,
l’effort spirituel – tout dépend de la qualité de la nourriture. (GV, p 250)
Telle nourriture, telles pensées
Telle farine produira tel gâteau ; telle nourriture, tel rot ; et telle pensée engendrera telle
expression. Par conséquent, vous devez faire un effort sincère pour purifier vos pensées.
De la nourriture spirituelle pour l’esprit
Le mental est la clé de la santé et du bonheur et donc, il faut choisir la nourriture de façon à ce
que celle-ci n’affecte pas l’esprit négativement. En plus de la nourriture sattvique, le mental doit
aussi avoir un menu spécial, comme dhyana (la méditation), japa (la répétition du Nom de
Seigneur), namasmarana (le souvenir du Nom et de la Forme de Dieu), etc., pour le garder en
bonne santé et stable. (SSS IX, p70)
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Réservez quotidiennement du temps pour nourrir l’esprit
Tout comme vous alimentez le corps et tout comme vous veillez à son entretien et à sa
condition, l’esprit, la pensée et l’intellect doivent aussi être alimentés avec de la bonne
nourriture. Si vous n’avez pas votre tasse de café matinale, vous avez mal à la tête ; qu’en est-il si
vous manquez votre dose matinale de japam ? Ou peut-être que vous n’en avez pas encore fait
une habitude. A midi, votre estomac vous tire de l’ombre de ces arbres vers l’endroit où la
nourriture vous attend ; mais rien d’aussi puissant ne vous attire vers votre espace réservé à la
méditation ! Peut-être, n’en avez-vous pas, d’ailleurs. Lorsque vous rentrez dans une maison,
même si celle-ci est inoccupée depuis des mois, vous pouvez dire : ‘’Ici, c’est la cuisine !’’, en
voyant les murs tâchés de suie et en respirant les relents des condiments. Pareillement vous
pouvez dire, ceci est la pièce réservée à la puja ou à la méditation, si vous respirez l’arôme des
bâtons d’encens et des fleurs toujours présent dans l’air. Gardez une pièce séparée pour la puja
(l’adoration rituelle) ou réservez au moins un petit espace pour la méditation, la récitation du
Nom du Seigneur et la puja. Retirez-vous là, au moins deux fois par jour, pendant une courte
période. L’esprit pourra se recharger pendant cette période. (SSS, II, p 188)
Pourquoi manger ?
Tous les jours, quand vous mangez, vous offrez des aliments au feu que Dieu a mis en vous
pour digérer la nourriture. Vous devez manger sur un mode de prière avec une profonde
gratitude. La Gita dit que le feu qui a cuit le repas est Dieu, que le repas est Dieu, que celui qui
mange est Dieu, que l’on s’alimente pour exécuter le travail confié par Dieu ou pour plaire à
Dieu et que le résultat du travail, c’est le progrès vers Dieu. (GOW, p 182)
La nourriture n’est qu’un remède contre la faim !
La faim est une ‘’maladie’’ et la nourriture est le remède ; la soif est une ‘’maladie’’ et boire est
le remède.
Les aliments et les boissons, le logement et les vêtements doivent être secondaires par rapport
aux besoins de l’esprit, par rapport à l’éducation des émotions, des passions et des pulsions. Ils
doivent prendre la place qu'occupent aujourd'hui le sel et le poivre sur la table du dîner. Il doit
y avoir une petite quantité de sel et de poivre par rapport aux lentilles. Vous ne pouvez pas
avoir plus de sel et de poivre que la quantité de lentilles, ni même autant. (SSS XIV, p 55)
Préservez le calme de l’esprit, lorsque vous mangez
Lorsque nous mangeons, nous pensons que nous digérons la nourriture et que la nourriture
soutient le corps, mais ce n’est pas la nourriture qui nous procure la force et l’énergie. C’est
l’esprit, le responsable. Quand on consomme de la nourriture, si l’esprit n’est pas calme et
heureux, la nourriture peut devenir toxique. C’est l’esprit qui élève l’homme, de l’humain
jusqu’au divin. Il est donc essentiel de veiller à la pureté des pensées, des paroles et des actes.
(SSS, XXIV, p 196)
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CHAPITRE 7 : LA NOURRITURE NON
VÉGÉTARIENNE
Si l’on consomme de la nourriture non végétarienne, on développe des mentalités brutales.
Ceux qui pratiquent la méditation doivent s’abstenir de viande. Nous devrions aussi nous
souvenir en permanence qu’ahimsa ou la non-violence est le suprême dharma. C’est un péché
de tuer des animaux innocents pour remplir notre estomac ! Nous devons nous souvenir que
Dieu réside dans toutes les créatures. (SSB-79, p96)
Ne consommez pas de la nourriture non végétarienne
Toutes les autres espèces vivent avec ce qui est fourni par la Nature. Seul l’homme vit de
nourritures préparées en tous genres. Les oiseaux et les animaux qui vivent d’aliments naturels
ne sont guère prédisposés aux maladies, mais l’homme, devenu l’esclave de son palais, cultive
des goûts variés et consomme différents types de nourriture non végétarienne.
Il est significatif que ceux qui consomment de la nourriture végétarienne soient moins sujets aux
maladies, tandis que les carnivores sont la proie de diverses maladies. L’homme devrait
consommer ce qui est en conformité avec les besoins du corps humain. Les médecins parlent
de protéines. Les légumes, le lait, le lait caillé et les graines de légumineuses ne contiennent-ils
pas des protéines ? La nourriture non végétarienne, non seulement affecte le corps, mais
également l’esprit. La nourriture, l’esprit et Dieu – tous les trois sont reliés. Si l’on consomme
de la nourriture animale, on développe des tendances animales. Telle nourriture, telles
pensées.
Aujourd’hui, le comportement des hommes est pire que celui des animaux sauvages de la forêt.
Ils sont devenus cruels, impitoyables et endurcis. Il n’y a ni compassion ni compréhension
entre les hommes. La raison principale de cette situation, c’est le type de nourriture qu’ils
consomment. (SSS XXIII, p 81)
La consommation de viande
Swami dit : La viande convient à ceux qui se focalisent sur le corps et qui veulent avoir de la
force, mais elle ne convient pas aux aspirants spirituels.
Avec la viande, le corps aura des protéines, mais les protéines mentales feront défaut. Si la vie
spirituelle vous motive, manger de la viande n’est pas valable, mais si la vie matérielle vous
passionne, c’est très bien. Il y a une autre raison spirituelle. Quand vous tuez un animal, vous
lui infligez de la souffrance, de la douleur, vous lui faites du mal. Dieu est présent dans chaque
créature, aussi, comment pouvez-vous lui infliger une telle douleur ? Parfois, lorsqu’on bat un
chien, il pleure, il a si mal. Combien plus de douleur alors, y a-t-il dans l’abattage des animaux ?
Les animaux ne sont pas venus pour servir de nourriture aux êtres humains. Ils sont venus pour
vivre leur propre vie dans le monde. Quand un être humain meurt, les renards et d’autres
animaux peuvent le manger, mais nous ne sommes pas venus pour servir de nourriture à ceux
qui mangent le corps humain ; nous ne sommes pas venus dans cette optique. Pareillement,
l’homme mange l’animal, mais l’animal n’est pas venu pour servir de nourriture à l’homme.
Mais nous avons pris l’habitude de manger de la viande.
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Nous pouvons boire le lait, bien qu’il provienne de la vache – un animal. Tout ce qui provient
de la vache, un peu de lait, du beurre, du fromage, convient à l’aspirant spirituel. Il n’y a pas de
mal pour la vache, et il est bénéfique de consommer ces produits. (CWB, pp 26-27)
Les effets négatifs des boissons alcoolisées
En buvant des boissons alcoolisées, on perd le contrôle sur les émotions et les passions, les
pulsions et les instincts, la parole et les gestes et on descend même au niveau des bêtes. En
mangeant de la chair, on développe des tendances violentes et des maladies animales. L’esprit
devient plus intraitable, lorsqu’on se laisse tenter par la nourriture rajasique ; il ne peut jamais
être réformé, lorsque l’on consomme avec délectation de la nourriture tamasique. Pour
s’absorber en permanence dans le Principe divin, on doit être vigilant par rapport à la
nourriture et par rapport aux breuvages consommés par le corps, comme par l’esprit.
Renoncez à manger de la viande !
Aujourd’hui, que ce soit n’importe qui, qu’il se considère comme un dévot ou pas, il devrait
renoncer à manger de la viande. Pourquoi ? Manger de la viande ne favorise que les qualités
animales. Il a bien été dit que la nourriture que l’on consomme détermine les pensées. En
mangeant la chair des animaux, on s’imprègne des qualités de ces animaux. Quel péché de se
nourrir d’animaux qui vivent à partir des mêmes cinq éléments que les êtres humains ! Ceci
génère des tendances démoniaques, en plus de commettre le péché de traiter les animaux avec
cruauté. Ainsi, ceux qui cherchent à devenir d’authentiques dévots de Dieu doivent renoncer à
la nourriture non végétarienne. Certains se disent dévots de Sai ou dévots de Rama et de
Krishna et s’engraissent avec du poulet ! Comment peuvent-ils être considérés comme des
fidèles de Sai ? Comment Dieu peut-Il accepter comme dévots de telles personnes ? Par
conséquent, que ce soit des dévots indiens ou étrangers, ils devraient immédiatement renoncer
à manger de la viande. (DD - 23/11/1994)
Nous ne pouvons pas nous nourrir en tuant un autre être. Ce n’est pas bon pour nous. Ce
corps, qui est constitué de chair, ne devrait pas être nourri avec de la chair. Ce corps devrait
être alimenté avec du nectar, et non être nourri de chair. Manger de la chair induira en vous
des sentiments animaux. Vous ne devriez manger que la nourriture végétarienne que Dieu nous
a fournie. (SSS XXXIV, p 281)
Des pensées vulgaires accompagnent le poisson. Bien que le poisson soit toujours dans l’eau, il
sent mauvais. (H: CWB, p 26)
L’homme oublie Dieu à cause des boissons alcoolisées
L’eau que l’on boit donne la vie. Elle est sacrée. Il est mauvais de boire des boissons alcoolisées
à la place d’une boisson aussi saine. L’homme oublie alors quelle est sa vraie nature. Les
boissons alcoolisées sont vraiment infectes. Elles dégradent la personne qui devient
dépendante. Elles lui font oublier Dieu. La personne accro à la boisson n’a pas conscience de
ce qu’elle dit ni de ce qu’elle fait. Rien que voir une telle personne dégoûte. Ce fléau de la
boisson a détruit d’innombrables familles. Des alcooliques ont plongé dans la misère leur
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femme et leurs enfants en gaspillant tout leur argent à boire. Quelle est l’utilité de telles épaves
pour le monde ?
La dépendance à la boisson est la cause de nombreux maux. Mais aucun gouvernement ne peut
l’enrayer. Le changement doit venir au niveau individuel. Celui-ci ne pourra advenir que par
une transformation mentale et non via les sermons d’autres personnes. Il faut que chacun
reconnaisse la vérité et se réforme lui-même. (DD, 23/11/1994)
Fumer ruine la santé et réduit la durée de vie
En plus de l’alcool, beaucoup sont accros au tabac. Aujourd’hui, le tabagisme est la cause de
nombreuses maladies, comme l’asthme, le cancer du poumon, l’éosinophilie et les maladies
cardiaques. Les effets nocifs du tabac peuvent facilement être démontrés. Si vous exhalez dans
un mouchoir une bouffée de cigarette, le tissu devient rouge à l’impact. Si la fumée peut causer
un tel dommage à un morceau de tissu, quels dommages ne causera-t-elle pas, quand elle se
retrouvera dans votre flux sanguin ? Elle détruit la santé et elle réduit la durée de vie. Par
conséquent, ceux qui aspirent à devenir des dévots de Dieu authentiques doivent renoncer à la
viande, à l’alcool et au tabac. (DD, 23/11/1994)
Si vous voulez réaliser l’objectif de Swami, renoncez à manger de la
viande, à boire et à fumer, dès maintenant !
Aujourd’hui, comme offrande à Swami, renoncez à manger de la viande, à boire de l’alcool et à
fumer ! En renonçant à ces trois choses, vous en tirerez vous-mêmes bénéfice, tout comme la
société et la nation. Le seul objectif de Swami, c’est de promouvoir le bien-être de la famille, de
la société et de la nation. Si vous voulez réaliser l’objectif de Swami, renoncez dès maintenant à
ces trois mauvaises pratiques. Ne remettez pas cela à demain. Adoptez immédiatement cette
résolution. En espérant que vous réaliserez le vœu de Swami et qu’ainsi vous favoriserez le
bien-être de votre famille et de la nation, je vous bénis tous. (DD 23/11/1994)
Qui est un vrai végétarien ?
Le vrai végétarien est celui qui déborde de révérence pour la vie. Il révère la vie, comme un
don de Dieu qu'aucun homme ne peut accorder et qu’il ne peut détruire, par conséquent. Une
telle personne a ces caractéristiques :
Son cœur est un fleuve de compassion et d'amour. La base de la vraie compassion est un
sentiment d'unité avec toutes les créatures qui respirent la vie.
Le vrai végétarien est un homme d'autodiscipline. Il y en a tant qui ne mangent pas de chair,
mais qui hélas succombent facilement à la chair ! Ils ne savent pas résister aux tentations de la
chair. Ils sont mous : ils n'ont pas éteint le feu de la passion. Le vrai végétarien est insensible à la
passion, à la colère et à l'avidité de l'or.
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Le vrai végétarien est un homme humble. Au fond de son cœur, il sait qu'il n'est pas exempt du
péché de tuer. Car respirer, c'est tuer les microbes qui sont dans l'air qui nous entoure. Parler,
c'est tuer ; marcher, c'est tuer. En fait, vivre, c'est tuer.
Vivant dans un tel monde, le vrai végétarien devient un adorateur, un homme de prière. Il voit
la cruauté tout autour de lui. Combien de cœurs peut-il toucher ?
Combien de vies peut-il sauver ? Il se tourne donc vers Celui qui est l'unique Sauveur de tous.
Le vrai végétarien prie pareillement pour le tueur et pour le tué, et il prie pour devenir un
instrument de l'amour de Dieu dans ce monde d'agonie et de douleur.
Le vrai végétarien est un homme à la foi indomptable. Il croit profondément que la vie est
entièrement un don de Dieu. En période de crise, en temps de famine et d'inondation, son
esprit ne vacille pas ! Il préfère mourir de faim plutôt que de manger du poisson ou de la chair.
Sur son lit de malade, il ne se laisse pas entraîner à manger des aliments impurs.
Au derviche soufi, Abu Ala Maeera, son médecin dit : "Ô homme de Dieu ! Pourquoi ne
vivrais-tu pas plus longtemps pour bénir cette terre ? Mange ce bouillon de poulet que je t'ai
apporté et tu verras avec quelle rapidité la santé et la force reviendront dans ton corps chétif."
Le derviche éclata franchement de rire et dit : "Faut-il que tu m’offres le bouillon d'une créature
faible et sans défense qui ne peut pas riposter ? Ce n'est pas digne de toi ! Apporte-moi plutôt
un bouillon de lionceau !" (Dada Vaswani)
•
•
•
S'il cherche réellement et sérieusement à vivre une vie bonne, la première chose dont
l’homme s'abstiendra sera toujours d’utiliser de la nourriture animale, simplement
immorale, car elle implique l'accomplissement d'un acte contraire au sentiment moral tuer. (Léon Tolstoï)
Alors que nous sommes nous-mêmes les tombes vivantes d'animaux assassinés,
comment pouvons-nous espérer des conditions de vie idéales sur cette terre ? (George
Bernard Shaw)
Pour moi, la vie d'un agneau n'est pas moins précieuse que celle d'un être humain. Je ne
serais pas disposé à prendre la vie d'un agneau pour le bien du corps humain.
(Mahatma Gandhi)
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CHAPITRE 8 : LE CORPS HUMAIN
‘’Dahyati iti dehah’’ (Le corps est ce qui est brûlé). Il est bien connu que le corps est brûlé après
la mort, mais le corps brûle, alors même qu’il est vivant, en raison des tracas.
Le corps est composé des cinq éléments. Il est impermanent. Seul l’Esprit qui réside à
l’intérieur est éternel, immuable.
‘’Sharira’’ est un autre nom pour le corps. Le mot provient de l’expression ’’Shiryati iti
shariraha’’ (ce qui est susceptible de se décomposer). A la naissance, le corps est une masse de
chair et de sang, et en grandissant, il acquiert la beauté de la forme pendant sa jeunesse, avant
d’être accablé par les ravages de la vieillesse. Le corps est ainsi soumis à de nombreux
changements.
Un troisième nom pour le corps, c’est mandir, ou temple qui abrite l’éternel Soi divin. En tant
que temple, il doit être considéré comme la demeure sacrée et pure du divin. Cela implique
que le corps est destiné à être utilisé pour entretenir de bonnes pensées et bien agir.
Le corps étant donné pour accomplir de bonnes actions, il doit être maintenu en bonne
condition.
Chaque fois, avant de faire quoi que ce soit, vous devez vous poser la question : "Je suis le Soi
divin qui réside dans ce corps. En tant que tel, est-il approprié pour moi de faire cette action ou
non ?" Vous devez également déterminer si l'action particulière est appropriée ou non. Ce n'est
qu'alors que vous utiliserez le corps à bon escient.
Le corps a encore été appelé kshetra (lieu saint). On décrit Bénarès, Badrinath et Tirupati
comme des lieux saints, parce qu’on les associe au divin et parce qu’elles jouissent d'une
atmosphère sacrée. Des actions sacrées comme le culte sont accomplies dans ces lieux. De
même, dans le kshetra du corps, les bonnes pensées et les bonnes actions devraient prévaloir.
L’autre sens du mot ‘’kshetra’’, c’est ‘’champ’’. Dans le champ du corps, les fruits que l’on
récolte dépendent des graines que l’on sème. Si on sème de bonnes pensées, on récolte les
fruits des bonnes actions. De mauvaises pensées ne produiront que des mauvais résultats. Le
corps est donc un champ où l’on sème les graines du mérite et du péché. Nous sommes tenus
de récolter les fruits des bonnes ou des mauvaises pensées que nous semons comme graines
avec un retour de cent pour cent. On récolte ce que l’on sème. La récolte dépend des pensées,
et la moisson sera déterminée par les actions. Nous devons dès lors nous assurer que seules des
graines qui ont la forme de bonnes pensées soient semées. Il ne faut pas faire un mauvais usage
du corps, comme on l’entend. (SSS XXIII, pp 68-71)
Les cinq gainages et leurs qualités
Dans ce contexte, on doit considérer trois facteurs : le grossier, le subtil et le causal. Si on prend
l'exemple du tamarin, on constate qu'il y a l'écorce extérieure, le fruit à l'intérieur et la graine à
l'intérieur du fruit. Tous ces éléments sont associés les uns aux autres. Notre corps est comme
l'écorce extérieure du tamarin. Notre esprit peut se comparer au fruit à l'intérieur. Notre corps
causal est comparable à la graine dans le fruit. L'entité humaine est la combinaison de ces trois
éléments. Et dans cette entité, nous avons cinq koshas (gainages) – l’annamaya kosha (le gainage
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alimentaire), le pranamaya kosha (le gainage énergétique), le manomaya kosha (le mental), le
vijnanamaya kosha (l'intelligence) et l’anandamaya kosha (la félicité).
L'annamaya kosha possède trois qualités : la faim, la soif et le sommeil. Le pranamaya kosha (la
gaine vitale) possède aussi trois qualités : l'inspiration, l'expiration et le mouvement. Le
manomaya kosha possède ces trois qualités : sankalpa (la pensée), vikalpa (l’absence de pensée)
et manana (l’introspection). Le vijnanamaya kosha a ces trois qualités : medha shakti
(l’intelligence), viveka shakti (le discernement) et vijnana shakti (la sagesse). Les trois qualités de
l’anandamaya kosha sont priyam (la joie), modam (le délice) et pramodam (le délice suprême
ou l’extase). Chacun aspire à vivre ces trois expériences. (SSS XXI, pp 68-69)
L’annamaya kosha
Le plus extérieur des cinq gainages qui entourent le noyau atmique, c’est-à-dire l’annamaya
kosha (le gainage physique) influence les quatre autres : le pranamaya kosha (le gainage
énergétique), le manomaya kosha (le mental), le vijnanamaya kosha (la sagesse) et l’anandamaya
kosha (la félicité). L’annamaya kosha est le gainage constitué par la matière, par la chair et par
les os construits par la nourriture consommée par l'individu. (SSS XIV, p 194)
Les médecins admettent que la maladie est causée par des habitudes alimentaires défectueuses
et des manières stupides de passer son temps libre, mais ils semblent ignorer que la nourriture
est un terme qui connote une variété plus large d’ingestions. Chaque expérience attirée via
n’importe quel sens est de la ‘’nourriture’’ et a un impact sur la santé. On parle de ‘’matière à
réflexion’’. Tout ce que nous voyons ou entendons ou sentons ou touchons a un impact sur le
corps, bon ou mauvais. La vue du sang fait s’évanouir certaines personnes, ou des mauvaises
nouvelles peuvent provoquer un choc ; des mauvaises odeurs peuvent provoquer des allergies,
ou quelque chose d’intrinsèquement malvenu, qui est contacté ou goûté, peut en produire
également. Un esprit sain est le garant d’un corps sain, et un corps sain est le garant d’un esprit
sain. Les deux sont interdépendants. La santé est essentielle au bonheur, et le bonheur ou la
capacité d’être heureux, quoi qu’il arrive, est également essentiel pour la santé physique.
La nourriture que nous consommons devrait être savoureuse, nutritive et plaisante. Elle ne
devrait ni être brûlante, ni trop épicée. Il doit y avoir de la modération. Elle ne devrait ni
émoustiller, ni endormir. La nourriture rajasique stimule excessivement les émotions. La
nourriture tamasique entraîne l’apathie et le sommeil. La nourriture sattvique assouvit la faim,
sans exciter les passions, ni aviver les émotions. (SSS I, pp 280-81)
Le corps et l’esprit
Lorsqu’il fut demandé à Tukaram comment empêcher l’esprit de singe de pourchasser les
plaisirs des sens, il répondit : ‘’Laissez courir le singe et restez tranquille, là où vous êtes. Ne
permettez pas au corps de suivre l’esprit de singe. Dites au mental : je ne te donnerai pas le
corps comme serviteur.’’ Alors le mental s’abstiendra et il pourra être vaincu. (SSS XV, p 309)
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La nourriture est le remède pour guérir de la faim
A proprement parler, le corps doit être traité comme une blessure qui doit être nettoyée,
bandée et traitée avec un onguent, trois ou quatre fois par jour. C’est la finalité réelle de la
nourriture, de la boisson et des vêtements.
Toute la variété, en termes de goûts, de couleurs et d’odeurs de la multitude des produits
alimentaires est, tout bien considéré, un simple remède pour guérir de la maladie de la faim, et
toutes les boissons que l’homme a inventées ne sont que des remèdes pour guérir de la maladie
de la soif. La soif est la maladie, et la boisson est son remède. La faim est la maladie, et la
nourriture est son remède. La faim et la soif de plaisirs sont des maladies, et le détachement est
leur remède. (SSS VI, pp 31,32,37)
Les cinq portes du temple du corps
Quand vous vous débarrasserez des maux qui sont associés à la pollution du langage, de
l’audition, de la vision, de la pensée et de l’action qui provient de la mauvaise utilisation des
cinq organes des sens, vous serez capables de devenir le Paramatma, de vous diviniser.
Un temple possède plusieurs portes d’entrée. Elles sont conçues pour laisser entrer les fidèles,
qui veulent rendre un culte à Dieu. Les accès au temple ne sont conçus que pour permettre
l’entrée des fidèles. Similairement, il y a cinq portes d’entrée pour accéder au temple du corps.
Quelle est la fonction de ces portes ? Si nous construisons une maison et si nous y installons
des portes, celles-ci sont destinées à l’usage de notre famille et de nos amis, et pas pour
permettre l’accès à tous les animaux errants. Si de tels animaux veulent entrer, on leur bloque
l’accès. Pareillement, les portes de ce corps sacré ne devraient être ouvertes que pour des
entrants sacrés et divins. (SSS XXIII, pp 72-73)
Le corps devrait être protégé
L’homme doit protéger son corps (deha) jusqu’à ce qu’il reconnaisse le Résident intérieur
(dehi). Nous pratiquons toutes nos sadhanas, uniquement par l’entremise du corps. Nous
apprenons toutes nos connaissances, uniquement par l’entremise du corps. Nous reconnaissons
l’unicité de la divinité, uniquement par l’entremise du corps. Dès lors, nous devons toujours
nous efforcer de réaliser la divinité par l’entremise du corps. (DBG, p 69)
Le corps devrait être adéquatement nourri
À l'époque de l'empereur Krishnadevaraya, à Vijayanagar, une maladie infectieuse est apparue
et elle a rapidement gagné du terrain. Il a été rapporté que la maladie se propageait avec les
rats, et on a donc apporté un chat dans chaque foyer avec un certain montant pour nourrir les
chats, mais les rats ne montraient toujours aucun signe de diminution de leur nombre. Au bout
de quelques jours, on s'est aperçu que tout le monde abusait du montant attribué pour les chats
et que les chats étaient devenus trop faibles pour pourchasser les rats et les attraper.
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Les chats doivent être nourris pour pouvoir attraper les rats. Pareillement, le corps doit être
alimenté de manière à ce que les mauvaises tendances, les appétits sensuels et les mauvaises
habitudes puissent être vivement combattus et éliminés. Si ce travail n'est pas fait, le divin ne
peut pas s'épanouir en l’homme. Le corps est impermanent, mais il est essentiel de le garder en
bonne santé, tant qu’il y a de la vie, tout comme il faut s’assurer que votre embarcation ne fuite
pas avant d’avoir traversé le fleuve. On doit veiller à la propreté du corps en chantant le nom du
Seigneur et en pratiquant le japa. Le divin purifie le cœur, quand vous l’offrez à Dieu. (SSS
XXIII, pp 75-76)
Rappelez-vous que vous vous êtes incarné pour pouvoir arriver au terme du cycle des
naissances et des morts. Utilisez le corps comme un instrument dans cette optique. (SSS I, pp
31-32)
Des idées pures dans un corps sain
Le corps est un monde en lui-même. Il est l'incarnation collective de divers organes et
membres. Chaque organe a sa propre beauté, qui doit être entretenue. Un corps malade est
incapable d'une action résolue. Des idées pures et sublimes ne peuvent émaner que d'un corps
sain et fort. Les hommes de toutes les confessions sont d'accord sur ce point. (SSS XXXIII, p
77)
Le corps nous est prêté par Dieu
Le corps est un récipient pour cuisiner, et qui nous est prêté pour être utilisé festivement.
Pouvons-nous le rendre à Dieu, qui nous l'a prêté, dans un plus mauvais état ? Ne devrionsnous pas le frotter et le nettoyer pour le rendre brillant et exempt de rouille et de poussière ?
Lorsque la fête de la vie a commencé et que nous avons reçu de Lui notre corps, il était
innocent de tout mal. Il était pur, frais et radieux. En l'utilisant, nous lui avons infligé des bosses,
des fuites, ainsi que d'autres dommages par le biais de la luxure, de la cupidité, de la haine, de
la colère et de l'envie. Seuls les plus vils le restitueraient dans cet état. Rendez-le aussi pur qu'Il
l'a donné et vous pourrez alors être le plus digne de la Grâce. (SSS XV, pp 218-219)
Un esprit sain nécessite un corps sain
Santé et bonheur vont de pair. Le bonheur est un rêve vain, si la santé est absente. Les srutis
(écritures saintes) déclarent que la santé est une qualité essentielle pour l'homme, puisque sans
elle, il ne peut réaliser aucun des quatre buts de la vie, à savoir l'action juste, l’aspiration juste,
les gains justes et l’ultime Libération. Un esprit sain nécessite un corps sain ; l'un réagit sur
l'autre. L'esprit aussi doit être sain. Il ne doit pas être encombré par l'avidité, la jalousie ou
l'envie, la haine ou l'orgueil. Il ne devrait pas être pollué, empoisonné par des plans et par des
projets antisociaux et inhumains. Il devrait être calme et clair pour pouvoir voir dans ses
profondeurs et se défaire des mauvais sentiments et mauvaises tendances qu'il évoque. La
Bhagavad Gita appelle le corps ‘’kshetra’’, ce qui veut dire ‘’champ’’. On peut y semer la
sainteté ou le péché, et obtenir une récolte en rapport avec une qualité particulière. Choisissez
la récolte escomptée avant de semer la graine. Une autre signification importante de ce mot est
"lieu saint’’. Le corps est aussi un kshetra, puisqu'il s'agit d'un temple où on installe Dieu et où
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on Le vénère par ses pensées, par ses paroles et par ses actes. Ce temple doit être nettoyé et
gardé sain et pur. (SSS XXIV, pp 255-56)
•
•
•
Ce corps est un coffret métallique d'une valeur dérisoire. Mais, de même que l’on
conserve des joyaux et des pierres précieuses dans un coffret, l’Atma divin se conserve
dans ce coffret dérisoire. C'est la vérité, parole de Sai.
Une grosse part de la nourriture que l’on consomme actuellement est superflue.
L’homme peut vivre sainement avec beaucoup moins.
La plupart des maladies peuvent se guérir avec une vie simple, des exercices simples et
par la maîtrise intelligente de la langue. Vivez longtemps pour assister à la carrière de
l’Avatar durant de longues années. – Baba
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CHAPITRE 9 : ALIMENTATION ET SANTÉ
La santé est indispensable pour conquérir ce monde et le suivant, pour réaliser des progrès
matériels et transcendants, pour atteindre le but même pour lequel le Soi s’est incarné sous
forme humaine, à savoir, devenir conscient de sa Source, le Paramatma (l’Âme universelle, le
Soi suprême). Pour atteindre cet objectif, on doit pratiquer les idéaux de rectitude, de
prospérité, de désir moral et de détachement par rapport au chagrin avec un esprit sain dans un
corps sain. (SSS XV, p114)
La santé est la plus grande bénédiction. Sans elle, l’homme ne peut rien accomplir. La santé est
une condition préalable indispensable pour progresser dans les domaines matériel, moral,
politique, économique, artistique et spirituel de la vie. Le bien-être est naturel ; le mal-être ne
l’est pas. (SSS XV, pp 306-307)
Si quelqu’un vous demande ‘’Comment allez-vous ?’’ et si vous répondez ‘’Très bien, merci !’’,
la personne ne s’arrêtera pas pour vous demander pourquoi vous allez bien. C’est seulement si
vous répondez que vous êtes malade qu’elle s’arrête, qu’elle manifeste de l’intérêt et qu’elle
s’attarde sur les causes, les symptômes et la guérison de la maladie. (SSS III, p 209)
La pureté de l’esprit est plus essentielle pour une bonne santé
Parmi les quatre Vedas, l’Atharva Veda est celui qui a donné la science qui a trait à la longévité
et qui est connue sous le nom d’Ayurveda. ‘’Veda’’ ou la connaissance qui confère ‘’aayu’’ (la
longévité), c’est l’Ayurveda. Elle peut prolonger, préserver et protéger la vie des différents
périls.
L’Ayurveda ne traite pas que de la guérison de la maladie, mais il traite aussi de la prévention
de la maladie. L’Ayurveda transcende le temps et l’espace ; il est valable en tous lieux et pour
toutes les époques. Il concerne la Conscience, le mental et le corps et son approche est
intégrale. Le système allopathique est venu beaucoup plus tard. Il se fonde sur une approche
objective, extérieure, tandis que l’Ayurveda est subjectif. Tous les deux doivent être coordonnés
pour avoir de meilleurs résultats. Comme l’Ayurveda est subjectif, il est plus efficace que le
système allopathique. Il y a un sens artistique supérieur dans l’Ayurveda.
Les docteurs doivent faire la distinction entre les approches subjective et objective. La dernière
a un point de vue extérieur, alors que la première a une vision intérieure. L’objet est un reflet
du sujet. S’ils ne réalisent pas ce rapport entre l’Ayurveda et l’allopathie, les docteurs perdent
leur temps à discuter.
L’Ayurveda affirme que la pureté de l’esprit est plus essentielle pour la santé, alors que les
docteurs allopathes ne considèrent pas l’esprit comme si important. Ils accordent de
l’importance à l’éradication des germes qui provoquent les maladies et ils considèrent ceci
comme l’unique moyen de guérir les maladies. Ceci ne tient pas compte du rôle du mental et
de la Conscience dans l’éradication de la maladie. L’allopathie se fonde sur la connaissance
extérieure et sur l’expérimentation, alors que l’Ayurveda se base sur la connaissance intérieure
et l’expérience.
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Le rôle du mental dans le déclenchement des maladies
En dépit des progrès technologiques prodigieux dans le monde, l’homme est incapable de jouir
de la paix. La paix ne peut pas s’obtenir par la connaissance du physique. La paix devrait
émaner d’un sentiment intérieur ou de la Conscience, à l’intérieur. C’est uniquement quand le
corps, l’esprit et la Conscience seront en harmonie que la paix prévaudra. La science médicale
devrait reconnaître le rôle de l’esprit dans le déclenchement des maladies. Une bonne santé
confère la paix mentale. L’inquiétude mentale affecte la santé physique. Par conséquent,
l’Ayurveda met l’accent sur la paix mentale et vise l’élimination de la cause profonde de la
maladie.
Le secret de la santé
Le secret de la santé totale de l’homme, c’est de toujours conserver un esprit joyeux qui n’est ni
tendu ni pressé, un esprit qui est délivré des pressions de la crainte et de l’inquiétude, mais
l’homme d’aujourd’hui est toujours pressé, ce qui entraîne de l’inquiétude, ce qui affecte sa
santé. Changer l’esprit de l’homme l’aidera à obtenir la santé. Mais comment ? Cela peut se
faire, par le contrôle des émotions et des sentiments. Le stress mental détruit la santé de
l’homme. Beaucoup de problèmes cardiaques sont dus à la hâte, à l’inquiétude et à une
nourriture riche. La hâte stresse les organes du corps et cela affecte le cœur. L’inquiétude cause
beaucoup de maladies, dont les ulcères. L’alimentation trop riche augmente le niveau de
cholestérol et provoque des maladies cardiaques. En évitant toute tension excessive et en
contrôlant ses habitudes alimentaires, l’homme peut conserver une bonne santé. (JSP, p 80)
Il est aussi essentiel de garder l’esprit serein et paisible en mangeant. Nous ne devrions pas
nous laisser aller à des discussions à propos de sujets qui provoqueront de l’agitation et de
l’excitation et qui troubleront notre paix mentale, pendant que nous mangeons. Nous devrions
aussi éviter de regarder la télévision, des vidéos, etc. en mangeant, puisqu’elles peuvent
provoquer des perturbations psychologiques. (SSS XXVII, p 27)
Ne pas donner libre cours aux passions en mangeant
Ne laissez pas votre esprit être emporté par les passions de la colère, de la cruauté, etc. Les
passions ne procurent qu’une satisfaction temporaire, mais elles provoquent de graves troubles
émotionnels. C’est la raison pour laquelle il est impératif que l’homme ne cède pas à des
passions inconvenantes en mangeant. Le respect des trois ‘’p’’, à savoir, la pureté, la patience et
la persévérance procure un bonheur permanent et une bonne santé sans maladies. (SSS
XXVII, pp 27-28)
Eviter la hâte, le souci et l’alimentation trop riche
Vivre avec de l’argent mal acquis entraîne également une mauvaise santé, dans une certaine
mesure. Vivre à l’aide de gains acquis par des moyens injustes fait en sorte que beaucoup de
maladies inconnues prennent racine en nous. Il est dit :
Tel nourriture, tel esprit ;
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Tel esprit, telles pensées ;
Telles pensées, telle conduite ;
Telle conduite, telle santé.
Aujourd’hui, l’homme est la victime du souci. Quelle est la cause de ce souci ? L’absence de
contentement ! L’homme riche n’est guère satisfait, malgré l’accumulation de richesses. Le
souci génère de la hâte et tous les deux provoquent la mauvaise santé. Ainsi, le souci, la hâte et
l’alimentation riche sont les causes profondes des maladies cardiaques.
Une alimentation et des activités fautives
Être malade veut dire se sentir mal à l’aise, dérangé, parce que l’humeur ou l’équilibre de la
personne est bouleversé, ce qui affecte la condition physique et mentale. Cela se produit pour
deux raisons : une nourriture et des activités fautives.
Il est plus sage de prévenir la maladie, plutôt que de courir après des remèdes après que celle-ci
ne se soit déclenchée ou qu’elle se soit développée au-delà de tout contrôle. L’homme ne se
préoccupe pas de mesures de précaution ; il laisse les choses empirer et ensuite, la maladie
s’aggrave encore à cause de la crainte, de l’incertitude et de l’angoisse. Les gens d’autrefois
avaient foi en cet axiome qui disait : ‘’Un repas par jour fait un yogi, deux repas par jour font un
bhogi et trois repas par jour font un rogi.’’ Le yogi, c’est l’homme content, qui est centré sur
Dieu. Le bhogi, c’est l’homme qui jouit des plaisirs sensuels. Et le rogi, c’est l’homme rongé par
la maladie. Certes, la quantité de nourriture ingurgitée par les nantis dépasse maintenant de
beaucoup les besoins essentiels. Manger à l’excès est devenu une mode. (SSS IX, pp 109-110)
La dévotion et la moralité vous rendent sain
La dévotion et la moralité sont aussi importantes pour la santé physique qu’elles le sont pour la
santé mentale. Elles libèrent l’esprit de l’agitation. Elles le nourrissent de joie et de
contentement. Elles calment les nerfs et elles aident même les processus corporels. Prier
régulièrement, deux fois par jour, conférera la force et le courage qui permettent de résister aux
maladies. (SSS IV, p 195)
Une attitude généreuse, courageuse en présence de la tristesse et de la perte, un esprit
enthousiaste à faire le bien, à servir au meilleur de ses capacités, voilà ce qui construit le mental
et le corps. (SSS I, p 137)
Les désirs, les déceptions, le désespoir provoquent également des maladies. Pour beaucoup de
maladies, remplir l’esprit de la pensée de Dieu est le remède. Pour le reste, une alimentation,
un sommeil, des loisirs et des activités bien régulés sont des remèdes efficaces. (SSS V, p 215)
Les handicaps physiques et mentaux s’évaporent, lorsque nous agissons avec foi et confiance.
Une volonté forte est le meilleur tonique. La volonté devient forte, quand vous savez que vous
êtes fils ou fille de l’immortalité ou une personne qui a gagné la grâce du Seigneur. La
médecine et l’hospitalisation, c’est pour les gens qui doutent et qui hésitent et qui discutent du
fait que tel docteur est plus efficace que tel autre docteur, que tel médicament est plus puissant
qu’un autre. Pour ceux qui font confiance au Médecin suprême, Son Nom est un remède
suffisant. (SSS V p 239)
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Ne vous inquiétez pas, ayez foi en Dieu (histoire)
Un homme était sur le point d’être opéré, et bien qu’on lui avait administré un sédatif, il était
agité. Une infirmière aimable lui dit : ‘’Vous vous sentez un peu nerveux ?’’
‘’Plus qu’un peu nerveux !’’, répondit-il.
En lui serrant les mains, l’infirmière lui dit : ‘’Mais vous n'avez pas besoin d'être nerveux, car
très bientôt, nous allons vous rendre meilleur que vous ne l'avez été pendant des années.’’
Le patient sourit faiblement.
L’infirmière ajouta : ‘’Vous savez, il y a deux façons d’aborder une opération. Vous pouvez
vous tracasser à mort ou vous pouvez nous faire confiance. Notre équipe chirurgicale est la
meilleure. Vous n’avez rien à craindre.’’ Puis, elle lui pressa les mains et elle chuchota sur le ton
de la conspiration : ‘’D’autant plus que je serai à vos côtés en salle d’op pour veiller à ce qu’ils
fassent tout correctement.’’
En entendant ces paroles, le patient se détendit. Tout se passa bien. L’opération réussit et le
patient fut complètement guéri. Et il apprit la leçon de sa vie : on peut aborder une situation de
deux manières. On peut soit se tracasser à mort ou on peut faire confiance.
Si seulement nous pouvions avoir confiance en Dieu avec autant de ferveur que nous nous
inquiétons, nous ne devrions jamais nous inquiéter du tout. (Dada Vaswani)
Un manque de vitamines G !
Actuellement, les docteurs parlent de carences en vitamines. Je parlerais plutôt de carence en
vitamine G (G = God, Dieu) et pour traiter cela, le traitement que j’estime le plus, c’est
namasmaranam et swaroop-dhyanam, c’est-à-dire, répéter le nom de Dieu et contempler sa
splendeur et sa grâce. C’est le remède dont l’humanité a besoin.
Les causes principales de la mauvaise santé
Quelles sont les causes principales de la mauvaise santé ? Des millions d’êtres vivants qui
constituent des espèces différentes vivent sur cette Terre et s’alimentent à partir de la nourriture
qu’ils trouvent dans la nature, comme elle est servie par la nature. Seul l’homme déroge à cela.
Pour satisfaire son palais et ses autres sens, il modifie la composition et les caractéristiques des
choses fournies par la nature et il prépare, par un processus d’ébullition, de friture et de
mélange, des mets qui n’ont aucune vitalité. L’homme moderne consomme beaucoup de
denrées alimentaires artificielles et toute une gamme de boissons alcoolisées qui causent du tort
à sa santé. Les oiseaux et les bêtes n’adoptent pas de telles méthodes destructives. Ils mangent
cru et ils consomment l’essence vitale qui donne la force. Ainsi, ils ne deviennent pas victimes
des nombreux maux dont l’homme est à l’origine pour lui-même. Dans toute l’étendue de la
création de Dieu, seul l’homme est doté de la faculté de discernement. C’est cette faculté qui le
distingue des animaux. L’homme devrait exercer son pouvoir de discernement en ce qui
concerne ses habitudes alimentaires. (SSS XV, p 115)
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La question de savoir si la chirurgie cardiaque assure une guérison permanente se pose. La
chirurgie cardiaque est utile en ce sens qu’elle permet au patient de poursuivre ses activités
quotidiennes et de mener une vie normale. Mais il est erroné de conclure que la chirurgie est la
seule manière de guérir des maladies cardiaques. Certaines maladies peuvent même être
guéries par des médicaments. Selon moi, c’est la responsabilité de chaque individu d’empêcher
qu’il ne devienne la victime d’une maladie cardiaque en contrôlant son alimentation et ses
autres habitudes. Mieux vaut prévenir que guérir. Il y aura peu de place pour les maladies
cardiaques, si les habitudes alimentaires sont correctement contrôlées et gérées.
La recherche a démontré que les non végétariens et que les alcooliques sont plus sujets aux
maladies cardiaques que les végétariens. La nourriture végétarienne qui est consommée devrait
être saine et équilibrée. Elle devrait contenir de larges doses de vitamines C et de vitamines E
qui sont présentes dans des légumes comme les carottes. La présence de ces vitamines prévient
les maladies cardiaques dans une large mesure. Tous les efforts devraient être faits pour garder
le corps humain en bonne santé. La santé est une richesse. La personne qui est en mauvaise
santé ne peut pas profiter de la richesse.
La cause des problèmes cardiaques
L’homme moderne est continuellement pressé. La hâte provoque les soucis qui affectent la
santé physique. On peut dire que les causes principales des problèmes cardiaques sont la hâte,
le souci et l’alimentation grasse. Beaucoup de médecins ont fait des recherches dans ce
domaine, mais les résultats n’ont pas été largement diffusés. On a découvert que les maladies
cardiaques sont plus endémiques chez les non végétariens, tandis que les végétariens ne sont
pas autant sujets aux maladies cardiaques. C’est à cause du pourcentage de graisse plus élevé
dans l’alimentation non végétarienne qui augmente le cholestérol dans le sang. Le souci cause
de l’hypertension et la hâte provoque le diabète. Tous les deux sont comme des jumeaux, l’un
agissant à l’intérieur sur le cœur, l’autre à l’extérieur sur le sang. (SSS XXVI, p 41)
La nourriture est la cause profonde de tous les maux
Vous devez garder le contrôle sur la nourriture que vous prenez. Vous ne devriez pas donner à
la langue tous les genres de nourriture qu’elle réclame. Vous devez évaluer si la nourriture que
vous prenez est sattvique, rajasique ou tamasique. Vous devez aussi veiller à ce qu’elle vous soit
adaptée et en quantité modérée. Sur la base de cette vérification, si vous prenez une telle
nourriture en toute connaissance de cause, vous ne serez affecté par aucune force extérieure.
D’un autre côté, si vous ne procédez pas à cette vérification et si vous prenez de la nourriture
simplement pour satisfaire votre palais, vous serez soumis à raga et à dwesha (à l’attachement ou
au désir et à l’aversion). A cause de la nourriture que nous prenons, nous devenons facilement
la proie des louanges et du dédain et nous sommes dérangés et déprimés. Ces dérangements et
ces déprimes font de l’homme un sous-homme.
La raison de sa faiblesse, c’est la nourriture. D’un autre côté, si l’on dispense à cet homme
quelque éloge, il exulte. Sa joie est sans borne ! Ne pas verser dans l’euphorie ni tomber dans la
déprime, c’est samatwa (sentiment d’équanimité). Pour développer cet état d’esprit équanime,
la Bhagavad Gita a conseillé la pureté de la nourriture. (DBG, pp 93-94)
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Alimentation et santé mentale
De nombreux docteurs insistent sur la valeur des protéines et conseillent de la viande, des
œufs, etc. Mais les protéines obtenues de cette manière ne servent qu’à construire le corps, tout
en nuisant considérablement à l’esprit. Les docteurs se soucient surtout du corps physique
grossier. Ils n’accordent que peu d’attention à la forme subtile de la constitution mentale. La
plupart des maladies qui prévalent aujourd’hui dans le monde sont liées à l’esprit. La maladie
psychologique semble dépasser les maladies physiques. Le Védanta a déclaré que l’esprit est la
cause de l’esclavage ou de la libération de l’homme. Cela signifie que l’esprit doit être utilisé
correctement et tourné vers Dieu. L’esprit est tout autant responsable de la santé que de la
maladie.
Dans cet ordre d’idées, l’alimentation est fort importante. Les protéines sont tout autant
présentes dans le lait, le caillé et les légumes que dans la viande. (SSS XXVI, pp 52-53)
L’alimentation et les loisirs sont les deux causes principales de la mauvaise santé. Il faut donc
veiller sérieusement à ce qu’aucune tendance préjudiciable ne les affecte. Aujourd’hui, malgré
le fait que les médicaments se multiplient et qu’il existe de plus en plus d’hôpitaux, la mauvaise
santé est répandue. Cette situation est à attribuer à la progression des habitudes alimentaires et
des loisirs nocifs. (SSS X, p 54)
Mangez cru !
L’homme est le seul être vivant qui n’apprécie guère la nourriture crue que l’on trouve à l’état
naturel. Tous les autres animaux mangent les choses, telles qu’elles sont : les grains, les feuilles,
les petites pousses, les fruits…L’humain bouillit, fait frire, fait fondre, mélange et il adopte
diverses méthodes de cuisson pour satisfaire aux envies de sa langue, de ses yeux et de son nez,
en conséquence de quoi, la valeur nutritionnelle des denrées est soit diminuée, soit détruite. Si
vous faites frire des graines, elles ne germent pas ; c’est la preuve évidente que la force vitale a
disparu. Il faut donc préférer les graines germées. Les noix et les fruits également. La nourriture
trop épicée, qui exacerbe les passions devrait être évitée. Trop de féculents et de graisses
prédispose à l’inactivité. (SSS XIV, p 195)
On devrait réaliser que les denrées alimentaires sont réellement plus avantageuses, comme elles
sont offertes par la nature. Avec la cuisson, elles perdent leur composante vitale et elles ne
peuvent pas conférer la force et l’efficience. La personne vieillit plus rapidement et elle perd la
vivacité de la jeunesse. (SSS XV, p 307)
Les aliments crus, les noix, les fruits et les graines germées sont les meilleurs. Utilisez-les au
moins pour un repas, disons pour dîner, le soir. C’est la garantie d’une longue vie. Et vous
devez aspirer à une longue vie pour pouvoir servir votre prochain. (SSS XV, p 115)
Les mauvaises pensées entraînent une mauvaise santé
Les mauvaises pensées entraînent une mauvaise santé. L’anxiété, la crainte et la tension
contribuent également leur part. Tout ceci résulte d’une avidité pour posséder plus de choses,
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plus de pouvoir, plus de renommée. L’avidité entraîne la peine et le désespoir. Le
contentement ne peut provenir que d’une perspective spirituelle.
La colère est l’ennemie de la santé
La colère est une autre ennemie de la santé. Elle injecte du poison dans la circulation sanguine
et elle provoque une transformation profonde qui l'altère. Deux femmes, voisines, sont
devenues des ennemies acharnées en raison d'une dispute concernant un incident
particulièrement trivial : la vache de l'une d'elles, en empruntant la route, a laissé tomber une
bouse devant la maison de l'autre. La propriétaire de la vache a couru pour ramasser la bouse,
tandis que l'autre femme affirmait qu'elle lui appartenait, car elle se trouvait sur le pas de sa
porte ! Après les mots, elles ont failli en venir aux mains. C'est alors que le petit bébé de l'autre
femme s'est mis à pleurer dans son berceau. Elle s'est précipitée à l’intérieur pour nourrir le
bébé, et pendant que l'enfant tétait, elle vociférait furieusement sur sa voisine, et sa colère lui a
tellement empoisonné le sang que l'enfant est mort en buvant son lait ! (SSS XV pp 116-17)
Krishna a démontré un jour l’impact débilitant de la colère. Un formidable ennemi, qui portait
le nom de Jarasandha défia Krishna au combat. Krishna savait que Jarasandha était un
adversaire particulièrement puissant, aussi conçut-il un plan astucieux pour le vaincre. Krishna
fit enrager Jarasandha à maintes reprises à l’aide de railleries et d’accusations. Neuf fois, il
provoqua la colère de son ennemi, tout en prenant bien soin de rester hors de portée. Ce n’est
qu’après que Jarasandha ait succombé à neuf crises colériques que Krishna entreprit de se
battre contre lui, et les effets cumulatifs de l’ire de Jarasandha l’avaient alors tellement affaibli
que Krishna put aisément le tuer. (PTG Pt. II, p 101)
La peur nuit à la santé (petite histoire)
La peur, l’inquiétude, la colère, l’avidité et le désespoir englobent quelques-unes des attitudes
qui nuisent à la santé.
Voici l’histoire d’un moine errant qui apprit le danger lié à la peur. Un jour, il entrait dans un
village, lorsqu’il croisa une effroyable entité féminine. En l’interrogeant sur son identité, il
découvrit qu’elle n’était nulle autre que la déesse du choléra. Ce moine n’ignorait pas qu’il y
avait eu récemment une épidémie de choléra dans ce village et il subodora qu’elle n’y était pas
pour rien. Curieux de nature, il demanda à la déesse combien de victimes elle avait fait dans
cette bourgade. Il savait qu’environ 100 personnes étaient mortes, mais il n’était pas sûr du
nombre exact. La déesse du choléra répondit qu’elle n’avait emporté que dix personnes et que
toutes les autres étaient mortes de peur ! (SSS I, p 71)
Le secret de la jeunesse rayonnante de Swami
Les étudiants ont manifesté de l’étonnement par rapport à l'apparence si jeune et si énergique
de Swami. La véritable raison, c’est mon intégration des trois ‘’p’’, à savoir la pureté, la patience
et la persévérance. Si vous suivez ces trois principes, vous ne serez affecté par aucune maladie.
Je me maintiens actif jour après jour pour le bien du monde et aucune maladie n'a affecté ce
corps, à aucun moment, au cours des 68 dernières années. Mes dents sont tout à fait saines et
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fortes, même à cet âge. Je peux mastiquer n'importe quoi. Ma vision est très nette. Les gens sont
myopes ou hypermétropes, même à l'âge de quarante ans, et ils portent des lunettes. Je ne
prends aucun médicament, car aucune maladie ne m'affecte. Je mange le strict minimum pour
sustenter le corps. Je prends juste une petit chapati sèche, sans huile. Je n'ai jamais pris de
sucreries, même dans mon enfance. Les docteurs disent que vous avez besoin de vitamines et
de protéines pour assurer la santé du corps. Je suis toujours dans la félicité (ananda), et c'est ce
qui constitue pour moi les vitamines et les protéines. Le bonheur réside dans l'union avec Dieu.
Lorsque vous pensez à Dieu, vous devez forcément être heureux. (SSS XVII, pp 52-53)
L’exemple de Swami pour mener une vie simple
Comment peut-on vivre une vie saine ? Permettez-moi de vous parler de ma propre santé. J’ai
68 ans et croyez-le ou pas, mon poids est resté le même depuis mes 14 ans – seulement 54 kg.
Il n’est jamais monté à 55 kg, ni descendu à 53 kg. Vous pouvez vivre une vie saine, une fois
que vous parvenez à ce type d’équilibre et de modération. Je ne mange jamais même un chouia
en excès. J’observe le principe de la modération, que je sois invité à dîner chez un millionnaire
ou chez un pauvre. Même à 68 ans, mon corps est en pleine forme. Je ne souffre d’aucuns
maux et mon cœur est aussi solide qu’un roc. Personne ne peut travailler ni se dépenser,
comme je le fais ! Le secret de ma bonne santé, ce sont mes habitudes alimentaires bien
réglées.
Par leur entremise, on peut atteindre l’unité et l’harmonie entre nourriture, pensée et Dieu.
(SSS XXVII, pp 30-31)
La nourriture de Swami
Si les graines de la sagesse authentique que je sème ne germent pas et ne donnent pas une
bonne récolte, j’en suis également affecté. Mais si elles poussent bien et si elles fructifient en
félicité, alors combien je serai heureux ! Voilà ma nourriture ! C’est le seva que vous devriez
faire pour moi. Il n’y a rien de supérieur à cela.
•
•
Ne détruisez pas ou ne faites pas détruire la moindre vie, et ne cautionnez pas les actes
de ceux qui le font. Abstenez-vous même de nuire à n’importe quelle créature, aussi
bien celles qui sont fortes que celles qui tremblent dans le monde. (Sutta Nipata)
Un acte d'amour pur pour sauver une vie vaut plus que passer tout son temps en
offrandes religieuses aux dieux. (Dhammapada)
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CHAPITRE 10 : LE PROBLÈME DE LA PÉNURIE DE
NOURRITURE
Il est inutile que quelqu’un meure de faim en Inde. Il y a suffisamment pour tous, mais certains
stockent de la nourriture en excès. Cette mauvaise répartition explique la pénurie de nourriture.
(GOW, p 182)
Travailler dur est la solution
On réclame partout de la nourriture à corps et à cris, mais si chacun travaillait dur, le problème
ne se poserait pas du tout. On parle d'estomacs à remplir, mais chaque estomac arrive dans le
monde, accompagné de deux mains. Ces mains, si elles restent oisives ou non qualifiées, ne
pourront pas remplir leur mission de trouver de la nourriture pour l'estomac. Travaillez dur voilà le message. Et partagez vos bénéfices avec autrui. Plus vous travaillez dur, plus vous faites
des bénéfices, et plus vous pouvez partager. Travaillez dur, et plus important encore, travaillez
ensemble avec les autres dans un partenariat chaleureux.
L’homme a reçu deux mains et un seul estomac. S’il travaille dur, il ne devrait pas y avoir de
pénurie de nourriture. (SSS XIV, p 120 ; SSS X, p 237)
Alors que de plus en plus de personnes abandonnent l'agriculture et désertent les villages, la
pénurie de nourriture s'est accrue. Avec l’abandon de l'agriculture, comment pouvez-vous
espérer que la Terre mère vous nourrisse ? Les villages sont le souffle vital de la culture
indienne. Aujourd'hui encore, la culture indienne ne se maintient que dans les villages, et non
dans les villes. (SSS XXXIV, p 67)
Gagner la grâce de Dieu et résoudre le problème de la nourriture
Si seulement la moitié des prières adressées au gouvernement sont adressées à Dieu, vous
pouvez gagner sa grâce et résoudre le problème de la nourriture, car Dieu seul peut donner les
pluies qui remplissent les citernes et les réservoirs pour irriguer les champs où les récoltes sont
cultivées.
Que peut faire le gouvernement, si la mousson ne vient pas et si les réservoirs sont à sec ?
Même l'ingénieur en chef électricien dit qu'il ne peut pas vous fournir de l’électricité pour faire
fonctionner les pompes pour l'irrigation des puits, parce que les pluies ont manqué ! Par
conséquent, au lieu de vous livrer à de vains bavardages, glorifiez Dieu, marchez sur le droit
chemin et priez-Le. Passez toutes ces années qui vous sont attribuées à la contemplation et à
l'adoration du Tout-Puissant, plutôt qu’à flatter servilement des gens fragiles, futiles et faibles.
La vie est une opportunité qui est offerte à chacun, non pas pour manger et pour boire, mais
pour accomplir quelque chose de plus noble et de plus grand : se maîtriser et se fondre dans la
Réalité. (SSS VI, pp 105-106)
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RÉFÉRENCES
SSS : Sathya Sai Speaks (revised and enlarged edition)
SV : Sutra Vahini
GV : Gita Vahini
UV : Upanishad Vahini
JV : Jnana Vahini
LKV : Leela Kaivalya Vahini
SSB : Summer Showers in Brindavan
GOW : Gems of Wisdom
AOD : Aura of the Divine
H : CWB : Hislop’s conversations with Bhagavan Sri Sathya Sai Baba
SIP : Sadhana – The Inward Path
SFC : Stories for Children
COD : Phyllis Krystal’s Ceiling on Desires
ICS : Indian Culture and Spirituality
JSP : Journey to Self Peace
PTG : Pathways to God
DD : Divine Discourses of Bhagavan
DBG Pt. I-II : Divine Disscourses on the Bhagavad Gita Part I-II
DBG : Discourses by Sri Sathya Sai Baba on the Bhagavad Gita (popular edition 1989)
GSA : God speaks with Arjuna, The Bhagavad Gita (Paramahamsa Yogananda)
Autres
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