L’Égypte ancienne Introduction Il y a plus de 5000 ans, les anciens Égyptiens créent la plus incroyable et la plus éblouissante civilisation de l’histoire de l’humanité. Pendant 3000 ans, l’Égypte est gouvernée par les pharaons. Le premier, Narmer, unifie le pays vers 3300 ans av. J.C. Certains pharaons étaient de puissants souverains qui ont laissé leur empreinte dans l’histoire, d’autres étaient faibles et inefficaces. Des dynasties rivales ont souvent lutté pour le pouvoir et, durant de longues périodes, l’Égypte a été coupée en deux ou occupée par des étrangers. La pierre de Rosette, gravée en 196 av. J.-C. et découverte en 1799, porte une inscription écrite de trois façons différentes : en grec, et en deux écritures égyptiennes (démotique et hiéroglyphique). C’est en partie grâce à cette pierre que Champollion est parvenu à déchiffrer les hiéroglyphes. Les pyramides de Gizeh se dressent depuis des millénaires dans le désert. La plus petite, celle de Mykerinus, qui a vécu vers 2609 av. J.-C., est au premier plan, devant celle de Khephren (vers 2620 av. J.-C.). À l’arrière-plan s’élève la plus gigantesque des trois, la Grande Pyramide de Kheops, construite vers 2650 av. J.-C. Avec son corps de lion et sa tête de roi, le Sphinx est le gardien des pyramides royales de Gizeh. Les pyramides sont associées au dieu Soleil, Rê, et leur forme représente, peut-être, les rayons du soleil. L’Égypte se situe dans le nord-est de l’Afrique. Près de 95 % du territoire sont recouverts par un désert torride et inhospitalier. Le Nil, le plus long fleuve du monde coule en son milieu, depuis sa frontière sud avec le Soudan jusqu’à la mer Méditerranée au nord. Sur cette immense « route » aux eaux profondes, les anciens Égyptiens se déplaçaient et transportaient les marchandises de ville en ville. Sur les rives du fleuve qui leur fournissait également l’eau fraîche, ils bâtissaient leurs maisons et leurs villages. Le Delta du Nil Pour les Grecs et les Romains de l’Antiquité, les Égyptiens étaient bénis des dieux, car aucun autre peuple ne disposait de terres aussi fertiles que celles des rives du Nil. Voyages sur le Nil Après un long voyage depuis sa source en Afrique centrale, en passant par le Soudan et l’Égypte, le Nil s’étale en un large delta en forme d’éventail avant de se jeter dans la mer Méditerranée. Le delta, appelé Bass-Égypte, couvre environ 15 000 km2. Autrefois, sept branches principales du Nil serpentaient jusqu’à la mer; aujourd’hui, il n’en reste que deux. Régions luxuriantes et fertiles, le delta et la vallée du Nil sont propices à l’agriculture, la pêche et la chasse. Pour les anciens Égyptiens, le meilleur moyen de transport dans ces marécages et sur le Nil était le bateau. La crue annuelle Chaque année, au milieu de l’été, les Égyptiens scrutaient le ciel durant la nuit, espérant voir de lever Sirius, l’étoile du Chien. Cet événement annonçait l’arrivée prochaine de la crue du Nil, une promesse de vie qui marquait aussi le début de la nouvelle année. Les fortes pluies dans les montagnes éthiopiennes étaient à l’origine de cette crue annuelle. Les eaux grossies du Nil, coulaient en Égypte de juin à octobre, inondant ses rives et laissant une couche de terre fertile sur les champs, le limon. Hâpy, le dieu de la Crue, offrait l’eau qui apportait vie et abondance en Égypte. Les villages étaient construits sur de petites hauteurs, pour éviter les éventuels dégâts dus à la crue. Les sites que les pharaons voulaient protéger, par exemple les tombes, étaient bâtis loin du Nil, dans le désert. Une fois par an, le Nil en crue inondait le pays et fertilisait les champs. La vie quotidienne La plupart des Égyptiens cultivaient la terre; leur vie se réglait sur le rythme naturel des saisons. L’année, qui comptait 12 mois, était divisée en trois périodes de 120 jours. Elle débutait en été par la saison de la crue (akhet), suivie de la saison de la germination (péret), et enfin la saison des moissons (shémou). Les 5 jours restants étaient considérés comme des jours de fête. Les cuisiniers préparaient des pains et des gâteaux sucrés aux dattes et au miel. Les fruits poussaient facilement sur les terres fertiles de la vallée du Nil : dattes, figues, grenades, melons et raisins. Ces derniers étaient transformés en vin ou séchés au soleil. Les paysans élevaient moutons, caches, chèvres et porcs pour la laine, le cuir, le lait, la viande, et des volailles pour les œufs. Les paysans cultivaient surtout de l’orge et de l’épeautre, un blé rustique. Ils conservaient le grain et le transformaient en pain ou en bière. Ils cultivaient aussi des légumes : oignons, haricots, laitues. Dieux et déesses Les Égyptiens adoraient des centaines de dieux et de déesses dont le rôle était plus ou moins important d’une ville à l’autre. Généralement représentés sous forme humaine, ils apparaissaient aussi sous les traits d’animaux, surtout des oiseaux. Le dieu Soleil, appelé Khépri le matin, Rê à midi et Atoum le soir, est le dieu principal. Il s’est créé lui-même avant de former le monde et tout ce qui existe. Les pharaons agissaient comme des intermédiaires entre les hommes et les dieux. Rois pendant leur vie terrestre, ils devenaient des dieux quand ils mouraient. Pour les Égyptiens, les dieux et déesses étaient très importants, car ils veillaient sur tous les aspects de leur vie. Anubis, dieu des rites funéraires, est représenté avec une tête de chacal, animal familier des cimetières. Thot, dieu de l’écriture et du savoir, porte une tête d’ibis (un oiseau aux longues pattes) ou de babouin. Horus, dieu du Soleil et du Ciel, était aussi le dieu de la Royauté et le premier roi. C’est pourquoi chaque pharaon se disait descendant de ce dieu à tête de faucon. L’œil Oudjat, souvent glissé entre les bandelettes des momies, est un porte-bonheur. Il représente l’œil du dieu Horus, puissant symbole de bien-être et d’intégrité. Bès, le nain à tête de lion, était un dieu populaire protecteur des maisons – surtout la nuit quand les forces mauvaises et le chaos étaient, selon les anciennes croyances, à leur puissance maximale. Nout, déesse du Ciel, courbe son corps au-dessus de la Terre pour former les cieux. Ses membres sont placés aux points cardinaux. Chaque soir, elle avale le Soleil, pour le remettre au monde à l’aube. Osiris, dieu des Morts et de la Renaissance, était lié à l’au-delà et à la nature divine des pharaons. Sur cette peinture trouvée dans une tombe, il est vêtu comme une momie et tient les emblèmes de la royauté : le sceptre crochu et le fléau. Sa peau est verte, couleur symbolisant nouvelle vie et renaissance.