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__________________________________________________________________________________________________ RADIOTHÉRAPIE GUIDÉE PAR L’IMAGE
standardisée des volumes cibles, avec une épaisseur de coupes clas-
siquement de 2 à 3 millimètres. Des modalités d’imagerie anatomi-
que – comme l’imagerie par résonance magnétique (IRM) / le
scanner (avec injection de produit de contraste dans la plupart des
cas) – et des modalités d’imagerie fonctionnelle – comme certaines
séquences d’IRM (diffusion, perfusion, etc.) et la tomographie par
émission de positrons (TEP) au fluorodéoxyglucose ou autres isoto-
pes de plus en plus courants – sont volontiers couplées au scanner
dosimétrique car elles fournissent des informations
complémentaires en vue de l’étape de délinéation.
■La définition des volumes cibles tumoraux et des organes à
risque est avant tout clinique. Elle prend en compte la tumeur telle
qu’elle est objectivée par le ou les cliniciens et radiologues, on
parle alors de « volume cible macroscopique » (Gross Tumor
Volume : GTV). Elle prend également en compte l’histoire naturelle
des cancers, les modalités de dissémination et les barrières anato-
miques qui sont spécifiques à chaque type histologique et site ana-
tomique de cancer et sont influencées par les traitements
préalables. Il s’agit-là de prendre en compte une probabilité de
présence de maladie microscopique (Clinical Target Volume : CTV)
impossible à mettre en évidence cliniquement ou en imagerie avec
les méthodes actuelles car se situant à l’échelle des cellules (tumo-
rales). Intervient ensuite une incertitude géographique liée au
mouvement des volumes cibles (Internal Target Volume ITV) ou à
risque (Planning organ at Risk Volume : PRV) et aux défauts de
reproductibilité du repositionnement du patient ; cette incertitude
est prise en compte dans la définition du volume cible thérapeuti-
que (Planning Target Volume : PTV).
Les organes à risque désignent les structures considérées
comme pouvant engendrer des toxicités et séquelles pour le
patient si elles sont irradiées. Ces organes à risque sont si possible
identifiés de façon simplifiée (pratique) comme ayant une
architecture en série ou en parallèle et du retour d’expérience
permettant d’établir des corrélations dose-effets et idéalement des
abaques, utilisables sous forme de doses seuils et de contraintes
dose-volume lors des planifications de traitement. Les concepts de
GTV, CTV, ITV, PTV ont été décrits dans les rapports ICRU 60
(International Committee for Radiation Units ) puis ICRU 83 et
ICRU 73 dans un but d’harmonisation et amélioration des
pratiques.
■La délinéation (= contourage, délimitation sur scanner) des
volumes cibles tumoraux et des organes à risque désigne le
processus d’étiquetage sur une image d’une région d’intérêt grâce
à des outils DICOM RT ; en 2013, la pratique la plus fréquente
consiste à contourer sur des coupes axiales consécutives de
scanner dédié à la planification de radiothérapie. La délinéation
peut être manuelle ou automatisée selon les cas et le processus
est consommateur de temps. Les volumes contourés peuvent être
utilisés pour documenter les toxicités ultérieures, mais aussi pour
introduire des contraintes sur ces organes lors du processus de
planimétrie inverse (IMRT). À noter que la nature des volumes
contourés varie d’un médecin à l’autre.
Des démarches de délégation de tâche ont été établies pour
autoriser la délinéation de certaines structures par des personnels
paramédicaux formés.
1.3 Système de planification
de radiothérapie (Treatment Planning
System TPS)
Un système de planification de traitement, couramment abrégé
TPS pour Treatment Planning System, est un logiciel permettant
de préparer un plan de traitement par irradiation en radiothérapie.
En radiothérapie externe, il permet de définir une balistique de
traitement grâce à l’acquisition préalable d’images tomodensito-
métriques d’un patient puis de simuler le dépôt de dose dans les
différents tissus de ces derniers.
1.4 Processus de l’IGRT : étapes
interconnectées de la planification
à la vérification de l’irradiation
Le processus d’IGRT comprend plusieurs étapes successives :
acquisition d’une image, qui fournit des informations sur la
position de la cible, de marqueurs ou de structures
d’évitement/organes à risque, puis l’acquisition et la mesure de
l’erreur entre la position initiale et celle de l’image recalée (calculs
manuels/visuels ou automatiques qui calculent le vecteur de dépla-
cement), puis un protocole de corrections des erreurs observées
(translations dans les trois axes, et/ou rotations avec table 6D par
exemple). Ce processus implique de nombreux acteurs et des sys-
tèmes informatiques performants (puissance de calcul, rétrocon-
trôles, stockage d’informations) ; il dépend de – ou est adapté à –
l’équipement de radiothérapie et fait interagir différents systèmes
complexes qui doivent être pilotés dans le cadre d’un programme
d’assurance qualité et de procédures qui garantissent la sécurité,
la fiabilité et la qualité du traitement.
2. Contexte de l’IGRT
2.1 Objectifs
L’IGRT doit permettre la conformité de la dose délivrée telle
qu’elle était planifiée ou souhaitée après adaptation au vu du
rétrocontrôle. De nombreuses études montrent qu’elle réduit les
incertitudes de repositionnement et permet parfois de visualiser
des changements anatomiques ou tumoraux, permettant des
corrections et adaptations. En revanche, le bénéfice clinique de
l’IGRT est difficile à démontrer car l’IGRT s’est d’emblée imposée
pour s’assurer de la bonne délivrance de l’irradiation. L’IGRT
s’intègre de fait dans une démarche d’assurance qualité (QA).
L’IGRT permettrait théoriquement :
– une réduction des marges de sécurité (PTV pour volume de
traitement planifié incluant, d’une part, les incertitudes géométri-
ques de repositionnement du patient et, d’autre part, un volume
cible interne ou ITV pour les organes mobiles) autour des volumes
cliniques cibles (CTV) ;
– une augmentation de la dose (délivrée telle que planifiée !) au
CTV liée à la réduction des marges d’incertitude, réduisant de fait
l’irradiation des tissus sains ;
– des traitements qui auparavant n’étaient pas possibles
(4D = foie).
Plus la technique d’irradiation délivre la dose avec de forts
gradients, plus l’IGRT s’impose.
Certaines limitations de l’IGRT doivent néanmoins être pesées :
dose additionnelle due à l’imagerie ionisante, temps de traitement
accru, potentielle invasivité lorsque des marqueurs implantés sont
nécessaires, surcoût, temps humain (disponibilité médicale ou
délégation des tâches)... L’IGRT requiert donc une mise en œuvre
structurée et une autoévaluation. Depuis 2010, les moyens
utilisables pour l’IGRT évoluent rapidement. Le choix de la moda-
lité peut être complexe et ce choix doit être concerté et multidisci-
plinaire (médecins physiciens, ingénieurs biomédicaux,
manipulateurs, administratifs, radiologues, etc.).
2.2 Niveaux de vérification
Il existe plusieurs niveaux de vérification faisant tous partie de
l’IGRT au sens large.
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