ARTICLE TECHNIQUES DE L’INGÉNIEUR L’expertise technique et scientifique de référence Techniques de l'Ingénieur med450 p2645 Spectrométrie de masse - Principe Radiothérapie guidée par l'image et appareillage 10/08/2014 Date de publication : 12/09/2014 Par : Richard TRIMAUD Guy BOUCHOUX Ingénieur Cyclotron, Centre Antoine Lacassagne, Nice, France Professeur à l’université Paris XI (Orsay), École Polytechnique, DCMR, Palaiseau Juliette THARIAT Oncologue radiothérapeute, Centre Lacassagne Cyclotron, Nice, France, Michel SABLIER Chargé de recherches au CNRS, École Polytechnique, DCMR, Palaiseau Guy BOUCHOUX Professeur à l’université Paris XI (Orsay), École Polytechnique, DCMR, Palaiseau Michel SABLIER Chargé de recherches au CNRS, École Polytechnique, DCMR, Palaiseau Cet article fait partie de la base documentaire : Mesures - Analyses Innovations en analyses et mesures Dans le pack : Innovations Mesures - Analyses technologiques Innovations et dans l’univers : Technolgies de l’information Cet article peut être traduit dans la langue de votre choix. Accédez au service Traduction à la demande dans votre espace « Mon compte ». (Service sur devis) 08/07/2014 Document délivré le : 23/06/2014 7200097598 editions ti //ingenieur nc AUTEURS // 217.109.84.129 Pour le compte : 7200100403 - techniques // marie LESAVRE // 217.109.84.129 Pour toute question : Service Relation clientèle - Techniques de l’Ingénieur 249 rue de Crimée - 75019 - Paris par mail [email protected] ou au téléphone 00 33 (0) 1 53 35 20 20 Techniques de de l’Ingénieur l'Ingénieur | tous droits réservés Copyright © 2014 | Techniques Radiothérapie guidée par l’image par Richard TRIMAUD Ingénieur Cyclotron Centre Antoine Lacassagne, Nice, France et Juliette THARIAT Oncologue radiothérapeute Centre Lacassagne Cyclotron, Nice, France Note de l’éditeur Ont contribué à cet article : Marianne AZNAR, Régis AMBLARD, Catherine DEJEAN, Gaëlle ANGELLIER, Vincent FLOQUET et Joël HERAULT Ce travail a été réalisé dans le cadre du DIU de radiothérapie haute technicité http://www.diu-radiotherapie.com 1. Contexte................................................................................................... 2. Contexte de l’IGRT ................................................................................ — 3 3. Équipements utilisés par l’IGRT : principes techniques et physiques ................................................... — 4 4. Outils de l’IGRT ...................................................................................... — 7 5. Exemples de machines sous l’angle de leurs systèmes couplés d’IGRT ....................................................................................................... — 14 6. Stratégies de correction des erreurs de repositionnement par IGRT ................................................................................................... — 16 7. Principes d’application et limites ..................................................... — 17 8. Conclusion............................................................................................... — 18 Pour en savoir plus ........................................................................................ MED 450 - 2 Doc. MED 450 a radiothérapie guidée par l’image (IGRT) est une méthode basée sur l’utilisation de l’imagerie (ionisante ou non) en salle de traitement. L’imagerie est garante de la conformité de la délivrance de l’irradiation telle que planifiée, c’est-à-dire qu’elle assure la précision et l’exactitude de la distribution de dose prévue et parfois réévaluée en cas de nécessité clinique (radiothérapie adaptative qui comprend de facto l’IGRT, ou ART). Elle permet aussi d’ajuster le positionnement du patient, voire de la tumeur, en quelques minutes sans alourdir une séance de traitement. Il existe une autre définition de l’IGRT, plus large mais moins consensuelle, qui comprend aussi l’imagerie pour le diagnostic tumoral et le contourage des volumes cibles et des organes à risque pour préparer le plan d’irradiation ; elle pourrait s’appeler « radiothérapie basée sur l’image » (IBRT) plutôt que « guidée ». L Nota : le contourage est l’acte qui consiste à délimiter, mais aussi à annoter un volume (tumoral ou organe à risque) en radiothérapie. Un autre terme utilisé en radiothérapie est « délinéation ». Le terme anglais « IGRT » sera utilisé, car il est beaucoup plus usité, même en France, que ne pourrait l’être l’acronyme français. Les domaines de l’imagerie et de la radiothérapie ont vécu ces dernières vingt années une véritable révolution technologique. En effet, l’imagerie de planification multimodalité, basée sur le scanner et sur une ou plusieurs autres Copyright © – Techniques de l’Ingénieur – Tous droits réservés Ce document a été délivré pour le compte de 7200097598 - editions ti // nc AUTEURS // 217.109.84.129 MED 450 – 1 Ce document a été délivré pour le compte de 7200097598 - editions ti // nc AUTEURS // 217.109.84.129 RADIOTHÉRAPIE GUIDÉE PAR L’IMAGE __________________________________________________________________________________________________ modalités après recalage/fusion, a considérablement amélioré la définition des volumes cibles. De plus et en parallèle, les équipements de radiothérapie se sont enrichis de solutions d’optimisation de la conformation de la dose aux volumes cibles en utilisant un principe de modulation d’intensité appliqué à la radiothérapie conformationnelle (IMRT), ou en utilisant une irradiation stéréotaxique, ou encore une radiothérapie par ions lourds. Nota : le terme « conformationnel » indique le principe selon lequel l’irradiation respecte les volumes définis. Initialement un anglicisme, ce terme est un terme consacré et non substituable en radiothérapie. Le principe de l’IGRT s’intègre enfin dans un compromis sur le rapport bénéfice-risque intrinsèquement lié à la pratique médicale en routine, en visant à augmenter l’index thérapeutique (diminuer les marges, les toxicités, augmenter les doses, le contrôle local) sans alourdir le traitement inutilement (moyens humains, financiers, irradiation supplémentaire du patient, marqueurs invasifs...). Il est directement lié à un contrôle qualité exigeant pour le suivi des performances de ces équipements de pointe. Nous tenterons dans cet article de montrer le but de l’IGRT et ses différentes modalités d’application. Compte tenu de la multiplication des modalités d’irradiation avec développement d’outils technologiques adaptés aux appareils de radiothérapie pour optimiser l’imagerie en cours de traitement, des classifications par principe d’application et par procédé technique sont proposées. Les noms commerciaux des équipements sont parfois utilisés faute de ne pas pouvoir se référer à des équipements génériques. 1. Contexte Ce document a été délivré pour le compte de 7200097598 - editions ti // nc AUTEURS // 217.109.84.129 1.1 Place de la radiothérapie dans le traitement des cancers tiwekacontentpdf_med450 La radiothérapie est une technique utilisée chez 60 % des patients atteints de cancers au stade du diagnostic ou au cours de l’évolution du cancer. Elle a pour objectif de délivrer la « bonne dose au bon endroit », c’est-à-dire de combiner contrôle local et minimisation des risques de toxicité aux tissus sains voisins du ou des volumes cibles. Pour cela, au moins trois conditions doivent être remplies : – l’identification correcte de la tumeur ; – une planification et un traitement par radiothérapie de haute précision (RT-3D, IMRT...) ; – et une réalisation précise du traitement. Le corollaire de la précision géométrique (telle qu’illustrée par le pic de Bragg des protons) est la nécessité d’une exactitude et d’une précision cliniques (définition des volumes cibles tumoraux et des volumes de tissus sains à risque). La connaissance et le contrôle de la distribution de dose en trois dimensions ont été généralement considérés comme le prérequis d’un résultat clinique favorable. Au cours de la dernière décennie, les évolutions technologiques des systèmes de planification dosimétrique et délivrance de l’irradiation ont conduit à la réalisation d’irradiations plus conformées aux volumes cibles. Elles ont la capacité de délivrer avec précision des distributions de dose conformées dans des volumes cibles immobiles et de formes complexes. Ainsi, ces techniques nécessitent la localisation et la définition précises des volumes cibles et des structures critiques. La forme tridimensionnelle des volumes cibles et des structures critiques doit être définie avec précision pour permettre la réalisation de planifications de haute qualité. MED 450 − 2 Délivrance de l’irradiation La notion d’irradiation précise concerne le processus répétitif de la détermination, par exemple millimétrique, et de la position de la cible d’une séance à l’autre. La notion d’irradiation exacte recouvre la détermination de la position de la cible avant chaque séance d’irradiation par rapport à celle de la planification, de façon reproductible. Une technique d’irradiation est d’autant plus exigeante que de fortes doses sont délivrées et que les gradients de dose sont abrupts. Un corollaire de ces modalités d’irradiation est qu’elles s’accompagnent forcément d’exigences accrues de sécurité et de réduction des incertitudes, notamment celles liées au repositionnement ou aux mouvements des organes. Ainsi, pour certains, il n’y a pas d’IMRT sans IGRT, surtout en regard d’organes à risque pour lesquels la dose reçue pourrait induire des toxicités limitantes alors qu’il existe un rôle de détérioration du contrôle tumoral. La réémergence de l’hypofractionnement, à dose efficace et intention curative ou ablative (exigence accrue sur la dose aux tissus sains/toxicités tardives), justifie a fortiori ce besoin d’exactitude en dose que doit apporter l’IGRT. 1.2 Imagerie de planification en radiothérapie ■ Le prérequis de toute irradiation conformationnelle actuelle est la réalisation d’un scanner dosimétrique en position de traitement, avec les contentions adaptées au patient et à sa pathologie. La planification dosimétrique des traitements en protonthérapie se fait actuellement sur une acquisition scanner dosimétrique classique en rayons X. L’exigence de précision de l’irradiation implique une bonne connaissance clinique de la maladie et suppose une définition Copyright © – Techniques de l’Ingénieur – Tous droits réservés Ce document a été délivré pour le compte de 7200097598 - editions ti // nc AUTEURS // 217.109.84.129 __________________________________________________________________________________________________ RADIOTHÉRAPIE GUIDÉE PAR L’IMAGE standardisée des volumes cibles, avec une épaisseur de coupes classiquement de 2 à 3 millimètres. Des modalités d’imagerie anatomique – comme l’imagerie par résonance magnétique (IRM) / le scanner (avec injection de produit de contraste dans la plupart des cas) – et des modalités d’imagerie fonctionnelle – comme certaines séquences d’IRM (diffusion, perfusion, etc.) et la tomographie par émission de positrons (TEP) au fluorodéoxyglucose ou autres isotopes de plus en plus courants – sont volontiers couplées au scanner dosimétrique car elles fournissent des informations complémentaires en vue de l’étape de délinéation. ■ La définition des volumes cibles tumoraux et des organes à risque est avant tout clinique. Elle prend en compte la tumeur telle qu’elle est objectivée par le ou les cliniciens et radiologues, on parle alors de « volume cible macroscopique » (Gross Tumor Volume : GTV). Elle prend également en compte l’histoire naturelle des cancers, les modalités de dissémination et les barrières anatomiques qui sont spécifiques à chaque type histologique et site anatomique de cancer et sont influencées par les traitements préalables. Il s’agit-là de prendre en compte une probabilité de présence de maladie microscopique (Clinical Target Volume : CTV) impossible à mettre en évidence cliniquement ou en imagerie avec les méthodes actuelles car se situant à l’échelle des cellules (tumorales). Intervient ensuite une incertitude géographique liée au mouvement des volumes cibles (Internal Target Volume ITV) ou à risque (Planning organ at Risk Volume : PRV) et aux défauts de reproductibilité du repositionnement du patient ; cette incertitude est prise en compte dans la définition du volume cible thérapeutique (Planning Target Volume : PTV). Les organes à risque désignent les structures considérées comme pouvant engendrer des toxicités et séquelles pour le patient si elles sont irradiées. Ces organes à risque sont si possible identifiés de façon simplifiée (pratique) comme ayant une architecture en série ou en parallèle et du retour d’expérience permettant d’établir des corrélations dose-effets et idéalement des abaques, utilisables sous forme de doses seuils et de contraintes dose-volume lors des planifications de traitement. Les concepts de GTV, CTV, ITV, PTV ont été décrits dans les rapports ICRU 60 (International Committee for Radiation Units ) puis ICRU 83 et ICRU 73 dans un but d’harmonisation et amélioration des pratiques. ■ La délinéation (= contourage, délimitation sur scanner) des volumes cibles tumoraux et des organes à risque désigne le processus d’étiquetage sur une image d’une région d’intérêt grâce à des outils DICOM RT ; en 2013, la pratique la plus fréquente consiste à contourer sur des coupes axiales consécutives de scanner dédié à la planification de radiothérapie. La délinéation peut être manuelle ou automatisée selon les cas et le processus est consommateur de temps. Les volumes contourés peuvent être utilisés pour documenter les toxicités ultérieures, mais aussi pour introduire des contraintes sur ces organes lors du processus de planimétrie inverse (IMRT). À noter que la nature des volumes contourés varie d’un médecin à l’autre. Des démarches de délégation de tâche ont été établies pour autoriser la délinéation de certaines structures par des personnels paramédicaux formés. 1.3 Système de planification de radiothérapie (Treatment Planning System TPS) Un système de planification de traitement, couramment abrégé TPS pour Treatment Planning System, est un logiciel permettant de préparer un plan de traitement par irradiation en radiothérapie. En radiothérapie externe, il permet de définir une balistique de traitement grâce à l’acquisition préalable d’images tomodensitométriques d’un patient puis de simuler le dépôt de dose dans les différents tissus de ces derniers. 1.4 Processus de l’IGRT : étapes interconnectées de la planification à la vérification de l’irradiation Le processus d’IGRT comprend plusieurs étapes successives : acquisition d’une image, qui fournit des informations sur la position de la cible, de marqueurs ou de structures d’évitement/organes à risque, puis l’acquisition et la mesure de l’erreur entre la position initiale et celle de l’image recalée (calculs manuels/visuels ou automatiques qui calculent le vecteur de déplacement), puis un protocole de corrections des erreurs observées (translations dans les trois axes, et/ou rotations avec table 6D par exemple). Ce processus implique de nombreux acteurs et des systèmes informatiques performants (puissance de calcul, rétrocontrôles, stockage d’informations) ; il dépend de – ou est adapté à – l’équipement de radiothérapie et fait interagir différents systèmes complexes qui doivent être pilotés dans le cadre d’un programme d’assurance qualité et de procédures qui garantissent la sécurité, la fiabilité et la qualité du traitement. 2. Contexte de l’IGRT 2.1 Objectifs L’IGRT doit permettre la conformité de la dose délivrée telle qu’elle était planifiée ou souhaitée après adaptation au vu du rétrocontrôle. De nombreuses études montrent qu’elle réduit les incertitudes de repositionnement et permet parfois de visualiser des changements anatomiques ou tumoraux, permettant des corrections et adaptations. En revanche, le bénéfice clinique de l’IGRT est difficile à démontrer car l’IGRT s’est d’emblée imposée pour s’assurer de la bonne délivrance de l’irradiation. L’IGRT s’intègre de fait dans une démarche d’assurance qualité (QA). L’IGRT permettrait théoriquement : – une réduction des marges de sécurité (PTV pour volume de traitement planifié incluant, d’une part, les incertitudes géométriques de repositionnement du patient et, d’autre part, un volume cible interne ou ITV pour les organes mobiles) autour des volumes cliniques cibles (CTV) ; – une augmentation de la dose (délivrée telle que planifiée !) au CTV liée à la réduction des marges d’incertitude, réduisant de fait l’irradiation des tissus sains ; – des traitements qui auparavant n’étaient pas possibles (4D = foie). Plus la technique d’irradiation délivre la dose avec de forts gradients, plus l’IGRT s’impose. Certaines limitations de l’IGRT doivent néanmoins être pesées : dose additionnelle due à l’imagerie ionisante, temps de traitement accru, potentielle invasivité lorsque des marqueurs implantés sont nécessaires, surcoût, temps humain (disponibilité médicale ou délégation des tâches)... L’IGRT requiert donc une mise en œuvre structurée et une autoévaluation. Depuis 2010, les moyens utilisables pour l’IGRT évoluent rapidement. Le choix de la modalité peut être complexe et ce choix doit être concerté et multidisciplinaire (médecins physiciens, ingénieurs biomédicaux, manipulateurs, administratifs, radiologues, etc.). 2.2 Niveaux de vérification Il existe plusieurs niveaux de vérification faisant tous partie de l’IGRT au sens large. Copyright © – Techniques de l’Ingénieur – Tous droits réservés Ce document a été délivré pour le compte de 7200097598 - editions ti // nc AUTEURS // 217.109.84.129 MED 450 – 3 Ce document a été délivré pour le compte de 7200097598 - editions ti // nc AUTEURS // 217.109.84.129 RADIOTHÉRAPIE GUIDÉE PAR L’IMAGE __________________________________________________________________________________________________ 3.1.1 Détection numérique des sources de rayons X de faible énergie (50 keV) 2.2.1 Image La plupart des modalités d’IGRT actuelles vérifient par recalage la bonne superposition d’une image (et ses structures ou régions d’intérêt) sur une autre, à l’aide de repères osseux et/ou de tissus mous. La vérification des déplacements et déformations des pixels ou voxels engendre, le cas échéant, des corrections de position et peut induire une replanification lorsque celles-ci sont jugées significatives par le binôme médico-physique. Cette replanification nécessite un nouveau contourage des structures (volumes cibles et organes à risque). Des programmes de contourage automatique sont en développement pour faciliter les procédures de recontourage qui sont très consommatrices de temps. Nota : la replanification est une nouvelle planification du traitement pour prendre en compte les modifications mises en évidence à l’aide de l’IGRT. Depuis le début des années 1990, il existe de nombreux procédés de détection des rayons X en radiologie conventionnelle qui ont pu être adaptés à l’IGRT, notamment les détecteurs à conversion indirecte. Au contraire du détecteur à conversion directe qui utilise, pour absorber les photons X, un photoconducteur comme le sélénium (qui absorbe mal aux énergies supérieures à 50 keV), le détecteur à conversion indirecte utilise, pour absorber les photons X, un scintillateur comme le gadox (gadolinium oxysulfide) ou le CsI (iodure de césium, figure 1). Pour des petits détecteurs à conversion indirecte, on peut remplacer l’électronique en silicium amorphe (sur verre) par un capteur CCD, voire CMOS. ■ Silicium amorphe embarqué ou non en flat panel ou en 2.2.2 Dose avec développement de systèmes de dosimétrie de transit L’IGRT est capable de repositionner des voxels, mais la dose déjà délivrée dans un voxel dépend de sa position et de sa densité électronique qui peuvent varier avec les déplacements et déformations observés. La pratique la plus fréquente consiste à recaler de façon rigide une dose résiduelle à délivrer sur une dose délivrée, et elle est par conséquent inexacte. Des programmes de recalage élastique, qui lui-même engendre d’autres types d’incertitudes de la dose en fonction de la modification des voxels (position, structures), sont actuellement à l’étude. couronne Les photons X sont d’abord convertis en photons lumineux par une couche de scintillation, puis en signal électrique. Le détecteur est un support en verre recouvert d’une couche de silicium amorphe sur laquelle est déposée une matrice de photodiodes et de transistors TFT. Un écran fluorescent (scintillateur) d’iodure de césium se trouve superposé à la matrice. Son fonctionnement est donné dans les figures 1 et 2. Rayons X Scintillateur Ce document a été délivré pour le compte de 7200097598 - editions ti // nc AUTEURS // 217.109.84.129 2.2.3 Radiothérapie adaptative tiwekacontentpdf_med450 La radiothérapie adaptative prend en compte d’éventuelles modifications anatomiques ou tumorales au cours du temps de l’irradiation. La recherche de ces modifications est systématique ou orientée sur des signes cliniques (amaigrissement en kilogrammes ou « bâillement » du masque de contention, etc.). Des modifications jugées significatives sur le plan dosimétrique et clinique doivent induire une replanification du traitement initialement prévu. L’IGRT est adaptative lorsqu’elle inclut ces modifications au cours du temps. Ces adaptations nécessitent des systèmes de recalage élastique, des outils informatiques avec forte puissance de calcul, qui sont actuellement en développement. Restent des incertitudes sur les modalités cliniques d’application. Photodiode Rayons X Lumière Figure 1 – Fonctionnement d’un détecteur à détection indirecte Rayons X 3. Équipements utilisés par l’IGRT : principes techniques et physiques Les équipements utilisés par l’IGRT sont multiples. Ils produisent les images nécessaires aux radiothérapeutes grâce au couplage d’une source émettrice et de sa cible ad hoc. Aujourd’hui, les ordinateurs participent largement à l’IGRT, soit dans le processus d’acquisition de l’information relative au positionnement du patient, soit dans l’analyse de l’information recueillie dans le but de délivrer les consignes de recalage. Patient Scintillateur (iodure de césium dopé au thallium) photons du spectre lumineux Rayons X Matrice de photodiodes (semi-conducteur de silicium amorphe) Photons du spectre lumineux électrons Procédé actif de connexion (thin film diode : TFD) activé Électrons charge électrique Amplification, multiplexage 3.1 Type de détecteurs Les détecteurs utilisés sont de différents types, utilisant des principes physiques également différents. Les détecteurs doivent être rigoureusement calibrés et les distorsions d’images et artéfacts éventuels pris en compte dans les processus d’IGRT. MED 450 – 4 CAD (convertisseur analogique/digital) Figure 2 – Fonctionnement de principe d’un détecteur en silicium amorphe Copyright © – Techniques de l’Ingénieur – Tous droits réservés Ce document a été délivré pour le compte de 7200097598 - editions ti // nc AUTEURS // 217.109.84.129 __________________________________________________________________________________________________ RADIOTHÉRAPIE GUIDÉE PAR L’IMAGE Le silicium amorphe n’est pas utilisé dans les scanners (au sens « équipement CT scanner »), car le matériau est le siège de phénomènes de piégeage qui interdisent son utilisation à des vitesses très élevées typiques du scanner (> 1000 images par seconde, car l’ensemble source/détecteur tourne autour du patient à des vitesses de l’ordre de 3 tours/seconde). Par contre, il est utilisé dans des détecteurs plats, montés sur des arceaux et permettant de réaliser des images de tomographie (CBCT : Cone Beam CT ), comme c’est le cas sur certaines machines IGRT. Source X haute énergie ■ Capteurs à CCD Ces capteurs de plus petite taille sont composés d’un écran fluorescent (scintillateur), d’une plaque de fibres optiques et d’une matrice CCD. Il s’agit aussi de détection indirecte : chaque pixel, exposé à la lumière émise par le scintillateur, accumule une charge électrique proportionnelle à la quantité de photons X incidents. Le CCD fournit en sortie un signal électrique représentatif de l’image projetée sur la surface sensible du dispositif. Comme le CCD est lui-même très sensible aux photons X qui traversent le scintillateur sans être interceptés, il doit être protégé de ceux-ci avec une plaque de fibres optiques. EPID Figure 3 – Implantation de l’EPID sur une machine de radiothérapie (avec l’aimable autorisation de Elekta) 3.1.2 Détection numérique des sources de rayons X de haute énergie (6 MeV) L’imagerie portale, dite « embarquée » (figure 3), permet le contrôle en temps réel du positionnement du patient par l’utilisation du faisceau de traitement sur un détecteur portal (EPID pour Electronic Portal Imaging Device ). Les mêmes principes de détection sont utilisés pour les rayons X de haute énergie. L’EPID peut contenir les éléments actifs suivants : – silicium amorphe (figure 1) ; – matrice à chambre liquide (figure 4) : le gap de 1 mm entre les plaques est rempli avec de l’iso-octane liquide qui est un excellent milieu d’ionisation pour la détection de rayons X ; – fluoroscope (acquisition vidéo 4D) : le fluoroscope (figure 5) convertit les rayons X incidents en photons dans le visible pour produire des images directement observables. Une caméra haute définition permet l’acquisition continue d’images. Le renvoi d’image permet de disposer le capteur à l’abri du flux direct émis par l’accélérateur ; – capteur CCD + convertisseur de fluorescence : comme pour le fluoroscope, l’écran convertisseur de fluorescence convertit les rayons X incidents en photons dans le visible pour produire des images directement observables. La caméra haute définition est dans ce cas un capteur CCD. Faisceau de photons Électrodes de détection Couche supérieure de stabilisation Couche de multiplication Iso-octane Électrode supérieure Électrode haute tension Électrode inférieure Couche inférieure de stabilisation Figure 4 – Schéma de fonctionnement d’une matrice à chambre liquide 3.2 Type de sources ■ Source kV embarquée ou non Source X haute énergie Les tubes générateurs de rayons X (figures 6 et 7) sont utilisés dans un certain nombre d’applications, comme l’inspection des soudures, le contrôle des épaisseurs, l’inspection de fret ou la stérilisation alimentaire et, bien sûr, en radiographie traditionnelle et dans les CT scanners. Les tubes à rayons X fonctionnent de la manière suivante (figures 6 et 7) : dans une enceinte de verre où règne un vide poussé, des électrons sont émis par un filament incandescent chauffé par un courant électrique, inséré dans une cathode. Ces électrons sont accélérés en direction d’une anode par un champ électrique créé par une différence de potentiel élevée (généralement de 40 à 140 kV) entre la cathode et l’anode. Ces électrons entrent en collision avec la cible que constitue le métal de l’anode. Des rayons X sont alors produits par deux mécanismes distincts. D’une part, les électrons, se déplaçant à une vitesse très élevée, ont une énergie cinétique suffisante pour perturber les couches électroniques internes des atomes de la cible. Ces atomes, dans un Rayons X Écran fluorescent Caméra Film polyester réfléchissant Lit Miroir Enceinte opaque Position Caméra vidéo Figure 5 – Différentes versions de la fluoroscopie Copyright © – Techniques de l’Ingénieur – Tous droits réservés Ce document a été délivré pour le compte de 7200097598 - editions ti // nc AUTEURS // 217.109.84.129 Lumière fluorescente MED 450 – 5 Ce document a été délivré pour le compte de 7200097598 - editions ti // nc AUTEURS // 217.109.84.129 RADIOTHÉRAPIE GUIDÉE PAR L’IMAGE __________________________________________________________________________________________________ Filament Anode I Électrons Cathode Pièce de connexion Rayons X Tension accélératrice V Figure 6 – Principe de production de rayon X (extraite de Google domaine public) Figure 8 – Principe de fonctionnement de source de rayonnements pour l’imagerie MV (avec l’aimable autorisation de Varian) Enceinte en verre Anode tournante Supports Plusieurs Détecteur rotations linéaire Faisceau fin source de rayons X CT conventionnel (Fan Beam) Une seule rotation Ce document a été délivré pour le compte de 7200097598 - editions ti // nc AUTEURS // 217.109.84.129 Faiseau large source de rayons X tiwekacontentpdf_med450 Cone Beam CT Cathode Figure 7 – Exemple de tube à rayon X à anode tournante (extraite de Google domaine public) état excité, vont alors émettre des rayons X en retournant à leur état fondamental (fluorescence X). D’autre part, et surtout, le ralentissement brutal des électrons percutant la cible produit un rayonnement de freinage (Bremsstrahlung ) constitué de rayons X. ■ Source d’irradiation MV (embarquée) Il s’agit de la source de rayonnement émise par l’accélérateur (figure 8) permettant de traiter le patient. Celle-ci est utilisée à faible dose (de l’ordre du cGy) pour vérifier le bon positionnement sur un capteur dédié. 3.3 Techniques d’acquisition kV/MV en Cone Beam ou Fan Beam Deux techniques d’acquisition en kV et/ou MV (suivant l’énergie de rayons X produits, figure 9) sont actuellement utilisées dans les équipements associés à l’IGRT. ■ Le Fan Beam CT est une technique utilisée dans la conception des tomographes traditionnels (faisceau fin sur détecteur fin), nécessi- MED 450 – 6 Détecteur en silicium Figure 9 – Techniques d’acquisition Fan Beam/Cone Beam CT tant de multiples acquisitions sur plusieurs rotations successives (voire en hélice) afin d’obtenir une reconstruction 3D optimale. ■ Le Cone Beam CT utilise un faisceau d’acquisition en forme de cône et un détecteur plan, le plus souvent en silicium amorphe aujourd’hui. Cette dernière évolution ainsi que celles réalisées dans l’analyse d’images ont permis d’améliorer la qualité de ce type d’acquisition 3D qui ne nécessite au plus qu’une acquisition discrétisée lors d’une seule rotation. Cette dernière technique est actuellement la plus répandue dans les équipements associés à l’IGRT. 3.4 Échographie La sonde échographique a la particularité d’être à la fois un émetteur et un récepteur : elle transforme l’impulsion électrique en onde ultrasonore, puis convertit les informations ultrasonores en signaux électriques. C’est un transformateur d’énergie et un transducteur. L’échographie est une modalité d’IGRT non irradiante, utilisée dans certains établissements de soins pour des tumeurs pelviennes, en alternative à une imagerie en rayons X. Le système Copyright © – Techniques de l’Ingénieur – Tous droits réservés Ce document a été délivré pour le compte de 7200097598 - editions ti // nc AUTEURS // 217.109.84.129 __________________________________________________________________________________________________ RADIOTHÉRAPIE GUIDÉE PAR L’IMAGE d’échographie est composé d’une sonde échographique bidimensionnelle libre, équipée de diodes émettrices dans l’infrarouge, d’un couple de caméras émettrices-réceptrices d’infrarouges et d’un accessoire de repérage de la position de la table doté de réflecteurs passifs. À l’issue de la phase de planification, l’image tridimensionnelle, les contours des volumes cliniques ainsi que l’isocentre du plan de traitement sont importés (DICOM RT) dans le logiciel associé au système échographique. Les effets de résolution et d’absorption évoluent en sens contraire en fonction de la fréquence. On ne peut pas visualiser avec la même résolution et la même intensité des objets éloignés ou proches de la peau. L’étalonnage de la sonde est effectué pour la distance focale la plus appropriée à la détection du volume tumoral et utilisée pour l’acquisition des images. La pression exercée par la sonde doit être évaluée. Ces éléments, le temps et l’expertise de l’opérateur sont des facteurs limitants relatifs. pas avec les étapes de simulation et de traitement (diamètre de l’anneau du CT, pas de matériau à numéro atomique élevé...). Elle conserve son intégrité pendant toute la durée du traitement, est facile à utiliser et à nettoyer, est peu onéreuse, permet de minimiser les effets de build-up (où l’équilibre électronique n’est pas atteint) et d’atténuation du faisceau. Si les dispositifs de contention sont encombrants, des modalités de rangement doivent être prévues, indexées à la table (du CT et de traitement) et identifiées (surtout si elles sont personnalisées, code-barre, RF...). Des règles hygiéno-diététiques sont par ailleurs données au patient et spécifiques du site tumoral et adaptées à ses comorbidités, au déshabillage du patient (attention aux bijoux, cheveux), à l’imagerie ad hoc, à la compatibilité entre les systèmes d’imagerie en salle et de planification. 3.5 Rétrocontrôles associés à l’IGRT Les modalités et dispositifs de contention sont choisis en fonction de la localisation traitée, de la technique d’irradiation et ses équipements et sont adaptés à la morphologie du patient et optimisés pour son confort, garants de reproductibilité. Historiquement utilisée en statique, l’imagerie de contrôle était réalisée sur films « gammagraphiques » (utilisant l’énergie de traitement dégradée et le faisceau de traitement). Aujourd’hui, l’imagerie de contrôle est numérique. Les systèmes d’imagerie sont le plus souvent couplés à un ordinateur de contrôle qui communique avec l’ordinateur principal de traitement afin de réaliser les clichés (2D, 3D). La séance de traitement se déroule comme une suite de tâches (« faisceau ») à réaliser (« délivrer ») et l’imagerie de contrôle est utilisée pour corriger les éventuels mouvements du patient et de la tumeur par des consignes de déplacement de la table sur laquelle le patient repose lorsque le suivi est automatisé. Les dernières améliorations des systèmes de suivi en temps réel (4D = 3D + temps) pour les tumeurs, mobiles avec la respiration du patient (gating ou tracking ), impliquent la mise en place sur un ordinateur dédié d’un logiciel prédictif calculant via un algorithme, la position future de la tumeur pour une incidence de faisceau donnée induisant le repositionnement ad hoc du patient (table ou robot/gantry ). Ces systèmes sont aujourd’hui éprouvés et permettent d’améliorer la conformation des doses prévues sur la tumeur. 3.6 Ressources informatiques nécessaires à l’IGRT Les équipements liés à l’IGRT nécessitent des ressources informatiques de plus en plus importantes. Les stations de calcul du TPS requièrent plusieurs processeurs (CPU) (dont la fréquence est de plusieurs GHz) en parallèle avec une mémoire vive de l’ordre d’une dizaine de giga-octets, cela afin de concilier un rapport temps de calcul/conformation à la tumeur le plus optimal possible, notamment lors des calculs Monte-Carlo. De même, les ordinateurs de contrôle de systèmes d’imagerie doivent être dimensionnés afin de réagir en temps réel aux commandes de l’ordinateur principal, en tenant compte de l’inertie des équipements qu’ils commandent. Ces caractéristiques sont moindres que celles des calculateurs 4D, qui se rapprochent des stations de calcul TPS. 4. Outils de l’IGRT 4.1 Contentions Les buts d’une contention sont de définir une position fiable et reproductible (limitation des erreurs systématiques ou aléatoires liées au positionnement). Une contention est utilisée dès le scanner dosimétrique en position de traitement. Une contention doit contraindre tout en assurant le confort du patient. Elle n’interfère Il existe généralement une « tolérance » de 3 à 5 mm en termes d’incertitude de repositionnement qui est prise en compte dans la marge établie du CTV au PTV. Sans système de contention, cette incertitude peut être de l’ordre du centimètre. La plupart des contentions sont fixées à la table de traitement, le plus souvent elles sont en carbone sans structure radio-opaque pour ne pas interférer avec les imageries de contrôle. Il est souvent utile de photographier le patient en position de traitement avec contentions. Tout nouveau système de contention doit être évalué et indexé. Tous les systèmes de contention et tables de traitement ne sont pas pris en compte dans tous les TPS actuellement. Or, ces équipements peuvent induire des modifications éventuelles de la dose reçue par le patient. Ces modifications sont en cours d’étude. 4.2 Types d’imagerie 4.2.1 Repérage os versus tissus mous L’utilisation d’images kV 2D est d’implantation plus ancienne que l’imagerie des tissus mous tridimensionnelle. Ces images 2D kV sont essentiellement utilisées avec des paramétrages osseux et confrontées à des DRR (ou projections par reconstruction : Digitally Reconstructed Radiographs ) en paramétrages osseux. L’utilisation de repères osseux permet d’évaluer la position du patient mais ne permet pas d’évaluer la position respective des organes et des volumes tumoraux par rapport aux structures osseuses. L’amélioration de la résolution des images en tissus mous avec les nouveaux CBCT MV permet d’envisager une visualisation directe des tissus mous de type organe à risque ou tumeur. 4.2.2 Marqueurs de surface et marqueurs cutanés En complément de l’alignement par lasers avec tatouages ou marquages cutanés réalisés lors de la simulation visant au repositionnement des faisceaux [20], des marqueurs cutanés peuvent être utilisés comme outils de projection de la position interne de certains organes. 4.2.3 Marqueurs intracorporels Les tumeurs sont difficilement visibles sur images kV. Pour faciliter leur repérage, des marqueurs peuvent être implantés dans ou à proximité du volume tumoral. Les fiduciaires (ou fiduciels ou repères ou clips) radio-opaques sont visualisables sur des images orthogonales en contraste osseux. Ces dispositifs sont de très petite taille et sont implantables selon différentes voies d’abord (transcutanée, endobronchique, endoscopique) sous guidage radiologique (échographie, scanner) selon leur site anatomique et leur accessibilité. Des repères électromagnétiques, de type transpondeur, tendent à être de plus en plus utilisés pour une localisation non irradiante. Copyright © – Techniques de l’Ingénieur – Tous droits réservés Ce document a été délivré pour le compte de 7200097598 - editions ti // nc AUTEURS // 217.109.84.129 MED 450 – 7 Ce document a été délivré pour le compte de 7200097598 - editions ti // nc AUTEURS // 217.109.84.129 RADIOTHÉRAPIE GUIDÉE PAR L’IMAGE __________________________________________________________________________________________________ Coupes scanner Volume scanner Figure 10 – Reconstruction spatiale 3D 4.2.4 Marqueurs biologiques L’image 2D est ensuite comparée aux DRR pour vérifier l’adéquation du positionnement à la planification. L’imagerie fonctionnelle est couramment utilisée pour la planification (fusion d’images pour la définition des volumes cibles, imagerie de la réponse), mais encore peu utilisée pour l’IGRT. Du Lipiodol (radio-opaque) a été utilisé pour visualiser des tumeurs de vessie, mais son application et la stabilité du produit au cours du temps peuvent être limitantes. 4.3.2 Images orthogonales permettant la localisation spatiale 4.3 IGRT reposant sur des images 2D ou 3D Aux DRR sont confrontées des images obtenues selon les mêmes angulations. L’utilisation d’au moins deux incidences orthogonales permet de calculer les déplacements requis, le cas échéant. Les détecteurs utilisés peuvent être en silicium amorphe ou autres... 4.3.2.1 Contrôle par films radiographiques Ce document a été délivré pour le compte de 7200097598 - editions ti // nc AUTEURS // 217.109.84.129 4.3.1 Définition de la DRR tiwekacontentpdf_med450 La reconstruction spatiale 3D (figure 10) s’effectue via le TPS qui permet de définir la balistique (géométrie des faisceaux) d’irradiation ou « dosimétrie » visant à optimiser la distribution de la dose dans le volume cible. Celle-ci s’effectue à partir des données anatomiques internes du patient, obtenues au moyen du simulateur-scanner qui reproduit les paramètres balistiques de l’irradiation via le logiciel de planimétrie. Des reconstructions tridimensionnelles sont réalisées, avec possibilité de projections sur tous les plans de l’espace. Ces projections (DRR) sont simulées informatiquement à l’aide d’algorithmes de rendu volumique imitant la physique des rayons X. Ce procédé permet une vue depuis la source (Beam Eye View ) des différents volumes sous n’importe quel angle de l’espace (figure 11). DRR Volume scanner 4.3.2.2 Imagerie X électronique 2D kV L’imagerie utilisée pour l’IGRT est préférentiellement proposée en rayons X en contraste osseux mise en confrontation par recalage avec les DRR. Les translations observées sont utilisées pour corriger la position du patient par rapport à sa position planifiée. Cette imagerie est non embarquée pour la 2D, avec des équipements comme celui de l’Exactrac et le TLS (pour Tracking Locating System ) du CyberKnife. L’Exactrac (figure 12) [1] est un système permettant le tracking des tumeurs via un cadre doté de billes radio-opaques placé sur le patient. Chaque cliché 2D-X permet au système de comparer la position des billes par rapport au scanner de repérage et de reconstituer la position de la tumeur à traiter (ici une tumeur cérébrale). Observateur Figure 11 – Principe du « lancer de rayons » pour la génération de DRR MED 450 – 8 Les films radiographiques étaient réalisés selon les champs d’irradiation et utilisaient l’énergie de traitement ; ils étaient ainsi appelés, depuis les traitements par cobalt 60 (gamma), « gammagraphies ». Le positionnement de la cassette d’entreposage et du film, le développement dans la chambre noire étaient consommateurs de temps. Ces clichés étaient de faible contraste, relativement irradiants et le temps lié au développement rallongeait le temps de séance de plusieurs minutes. L’avènement de l’imagerie électronique depuis les années 1980-1990 a favorisé le développement des procédures d’assurance qualité et les débuts de l’IGRT. Le TLS est composé sensiblement des mêmes éléments que l’Exactrac. À la demande du système de traitement, l’ordinateur pilotant le système d’imagerie X prend les clichés révélant les structures osseuses ou les fiduciaires implantés autour de la tumeur et permet le repositionnement tridimensionnel du patient pour un traitement optimal. Copyright © – Techniques de l’Ingénieur – Tous droits réservés Ce document a été délivré pour le compte de 7200097598 - editions ti // nc AUTEURS // 217.109.84.129 __________________________________________________________________________________________________ RADIOTHÉRAPIE GUIDÉE PAR L’IMAGE aux DRR de la simulation sur la même interface que les images portales obtenues au moyen d’EPID numérisées et ainsi immédiatement utilisables. L’utilisation (plus rapide que le développement d’une gammagraphie) des EPID permet de réduire les mouvements du patient entre le moment de l’acquisition de l’image et le traitement. De plus, l’interface des logiciels de posttraitement associés aux systèmes d’imagerie portale commercialisés permet d’ajuster le contraste de l’image portale. Le point faible de cette technologie est inhérent à son principe de fonctionnement, car l’utilisation de rayons X de haute énergie (mégavolts ou MV) est peu propice à l’obtention d’une image de qualité, les photons étant difficilement arrêtés par le détecteur. Les développements technologiques permettent néanmoins d’améliorer la qualité des images obtenues grâce au développement récent de systèmes à base de matrice de silicium amorphe. Figure 12 – Système Exactrac (avec l’aimable autorisation de Brainlab) Tableau 1 – Techniques d’acquisition X possibles versus énergie de rayonnement Énergie de rayonnement Fan Beam Cone Beam kV kV FBCT kV CBCT MV MV FBCT MV CBCT ■ MV CBCT (Cone Beam CT) Cette technique est utilisée sur les dernières générations d’accélérateurs linéaires et tend à devenir un standard dans le cadre de l’IGRT. Avec un faisceau large, le temps d’acquisition engendre un mouvement des organes qui floute l’image reconstruite. L’utilisation d’un faisceau MV engendre un dépôt de dose absolue (de 3 à 10 cGy) par une irradiation de photons d’énergie plus élevée. Pour maintenir un niveau de dose comparable entre un scanner Fan Beam MV et kV, le nombre de photons doit être diminué, mais cela entraîne une réduction du rapport signal sur bruit au détriment du contraste des tissus mous. La résolution spatiale est de l’ordre de 5 mm et un contraste en résolution de 5 %. Cette résolution spatiale est inférieure à celle d’un kV CBCT. ■ MV FBCT (Fan Beam CT) 4.3.3 Imagerie en coupes, 3D d’emblée ou avec reconstruction volumique Le principe est de réaliser des imageries successives prises à partir d’une source X mobile autour du patient (sur une rotation ou une hélice) permettant une reconstruction 3D (comme un scanner). Il est important de noter que le but premier de ces scanners est le repositionnement du patient, et que ces scanners n’ont donc pas de vocation diagnostique. Le Fan Beam CT et le Cone Beam CT, en kV et/ou MV, permettent ces reconstructions 3D participant à l’IGRT. Ainsi, les quatre techniques d’acquisition d’images 3D sont résumées dans le tableau 1. Le Cone Beam CT reste de loin la technique la plus utilisée dans les équipements liés à l’IGRT. Les facteurs discriminants des différentes techniques sont la résolution spatiale et le contraste des images obtenues. La capacité à déterminer le contraste pour les tissus mous est limitée par le nombre de photons utilisé pour créer l’image. Les interactions en MVCT sont majoritairement liées à la diffusion Compton et à la création de paires électron-positron. Les interactions en kVCT sont liées à la diffusion Compton et à l’absorption photoélectrique. Les matériaux possédant un nombre atomique élevé (prothèse, produit de contraste...) sont caractérisés par une forte absorption photoélectrique, et leur contraste en imagerie kV sera plus important, générant des artéfacts de reconstruction tomographique. A contrario, un scanner MVCT sera moins sensible aux artéfacts liés à des matériaux de numéro atomique élevé. 4.3.3.1 Imagerie portale numérique (ou MV) Le MV FBCT est utilisé en MV par la tomothérapie, avec rotation de la source et du détecteur. L’utilisation d’un faisceau Fan Beam par rapport à un faisceau large permet la diminution du diffusé et donc l’amélioration du contraste au niveau des tissus mous. Cette technique reste marginale par rapport au Cone Beam CT en kV. La dose délivrée se situe entre 0,7 et 3 cGy. 4.3.3.2 Imagerie kV embarquée L’imagerie kV embarquée se fait le plus souvent en Cone Beam (kV CBCT). Elle nécessite un appareillage supplémentaire par rapport au MV CBCT, souvent disposé à la perpendiculaire du faisceau potentiel MV CBCT. Par conséquent, pour les systèmes kV embarqués XVI (Elekta), OBI (Varian), la coïncidence des isocentres imagerie et traitement devra être contrôlée. Un des grands avantages du kV CBCT par rapport au MV CBCT est la qualité et la résolution de l’image obtenue pour une dose d’irradiation plus faible. Le tableau 2 résume les avantages et inconvénients du kV CBCT par rapport au MV CBCT. Tableau 2 – Avantages et inconvénients du kV CBCT versus MV CBCT Avantages du kV CBCT comparé au MV CBCT – Dose d’irradiation plus faible (0,1 à 3,5 cGy contre 3 à 10 cGy pour le MV) ■ Définition de l’imagerie portale Il s’agit d’une imagerie en position de traitement, réalisée avec le faisceau d’irradiation (définissant une imagerie embarquée), lors des séances avec dispositifs dans la salle de traitement. Les images portales montrent la zone irradiée et permettent la comparaison entre image portale et DRR. Les radiothérapeutes ont accès – Identification des tissus mous – Qualité d’image supérieure (meilleur contraste) Copyright © – Techniques de l’Ingénieur – Tous droits réservés Ce document a été délivré pour le compte de 7200097598 - editions ti // nc AUTEURS // 217.109.84.129 Inconvénients du kV CBCT comparé au MV CBCT – Encombrement des équipements à ajouter – Dose non prise en compte dans le planning de traitement (dose journalière supplémentaire pouvant dépasser le Gy) MED 450 – 9 Ce document a été délivré pour le compte de 7200097598 - editions ti // nc AUTEURS // 217.109.84.129 RADIOTHÉRAPIE GUIDÉE PAR L’IMAGE __________________________________________________________________________________________________ 4.3.3.3 Scanner conventionnel embarqué en salle de radiothérapie 4.4.2.2 Transpondeurs/tracking en temps réel électromagnétique Des scanners conventionnels ont été adaptés, depuis 2003, à la salle de traitement de radiothérapie et couplés aux accélérateurs linéaires pour développer l’imagerie des tissus mous. La table sur laquelle est allongé le patient est la même pour le passage au scanner et pour le traitement. Celle-ci pivote de 180o entre le scanner et l’accélérateur. L’axe de rotation du bras (gantry ) de l’accélérateur est coaxial avec celui du gantry du scanner. Lors de la rotation de la table de traitement du côté du scanner, l’isocentre de l’accélérateur est aussi l’origine des coordonnées du scanner. Lors du passage dans le scanner, c’est le gantry du scanner qui se déplace le long du patient et non l’inverse comme dans les systèmes scanner conventionnels (diagnostic ou de simulation). Ce scanner doit, la plupart du temps, être modifié pour permettre la translation du gantry afin d’obtenir un système le plus précis possible. Cette technique paraît donc adaptée aux irradiations complexes actuelles : lors des radiothérapies conformationnelles 3D ou lors des radiothérapies par modulation d’intensité où les marges sont très réduites et où, bien sûr, la vérification fréquente de la position du volume cible est nécessaire. Ce scanner ne peut pas s’adapter à n’importe quelle salle de traitement et le coût de cette installation n’a pas permis sa généralisation. Cette configuration d’IGRT est relativement marginale par rapport à l’imagerie embarquée, kV ou MV. La recherche de systèmes de localisation non irradiants a abouti à la mise au point de modalités d’IGRT avec transpondeurs, tels que développé plus bas. Le True Beam utilise le système Calypso. 4.4 IGRT irradiante versus non irradiante 4.4.1 IGRT irradiante basée sur rayons gamma ou X La majorité des modalités actuelles d’IGRT sont irradiantes (cf. paragraphes précédents). Lorsque les volumes imagés et irradiés ne sont pas strictement superposables, la prise en compte des doses reçues (et notamment des doses périphériques et dose intégrale) [2] dans le cumul de la dose donnée à visée thérapeutique est difficilement mesurable. D’autres modalités, non irradiantes, se sont développées, tout d’abord par échographie pour les tumeurs pelviennes, puis par ondes électromagnétiques ou imagerie optique, etc. Ce document a été délivré pour le compte de 7200097598 - editions ti // nc AUTEURS // 217.109.84.129 4.4.2 IGRT non irradiante tiwekacontentpdf_med450 4.4.2.1 Échographique L’échographie est une modalité non irradiante, non ubiquitaire et surtout utilisée pour des localisations tumorales pelviennes. Les matrices électromagnétiques (figure 13) sont des émetteurs récepteurs d’ondes radiofréquences large bande qui excitent les transpondeurs balises à leur fréquence spécifique et permettent de les repérer dans l’espace tridimensionnel. Les transpondeurs dits « beacons » sont des dispositifs implantables, émetteurs d’ondes radiofréquences à une fréquence spécifique permettant à la matrice électromagnétique de repérer sa position en temps réel (figure 14). 4.4.2.3 Tracking optique Une ou plusieurs caméras (figure 15) fournissent une information positionnelle des objets dans un système de coordonnées en utilisant des ondes électromagnétiques dans l’UV, en infrarouge, ou dans le visible, en temps réel (en 4D). Cette méthode fournit des informations de surface. Elle nécessite une méthode de calibration qui consiste à mettre en correspondance le système de coordonnées de la caméra avec la référence isocentrique de la salle de radiothérapie. Le MTS (Motion Tracking System ) d’Accuray permet ce suivi en temps quasi réel des structures internes (repérées par fiduciaires) par les mouvements de capteurs de surface (figure 16, émetteurs infrarouges). C-Rad propose les systèmes Catalyst ou Sentinel qui permettent de coupler un affichage lumineux sur la peau de l’adéquation entre la référence et le repositionnement quotidien, afin de faciliter l’ajustement du patient. À partir de l’acquisition de la surface du patient, et par triangulation, il lui est possible d’évaluer le décalage au niveau de l’isocentre. Il permet donc d’évaluer les mouvements internes et externes. 4.4.2.4 Soustraction d’images vidéo Les systèmes basés sur l’imagerie vidéo utilisent une paire de caméras digitales CCD capables de détecter des marqueurs réfléchissants, de calculer leurs positions dans l’espace 3D et de mesurer leurs déplacements. Les déplacements des marqueurs par rapport à leurs positions initiales sont visualisés sur des moniteurs en temps réel. Une soustraction des valeurs de pixels de l’image représentant le patient dans la position actuelle à ceux de l’image de référence du scanner CT est réalisée (pixel noir si les deux positions sont exactement identiques). Figure 13 – Matrices électromagnétiques (avec l’aimable autorisation de Calypso) MED 450 – 10 Copyright © – Techniques de l’Ingénieur – Tous droits réservés Ce document a été délivré pour le compte de 7200097598 - editions ti // nc AUTEURS // 217.109.84.129 __________________________________________________________________________________________________ RADIOTHÉRAPIE GUIDÉE PAR L’IMAGE 4.5 4D et asservissement respiratoire ou tracking 4.5.1 Scanner 4D avant traitement/planification Figure 14 – Transpondeurs (avec l’aimable autorisation de Calypso) Les technologies dites « 4D » ont pour but principal de gérer les déplacements des volumes cibles causés par la respiration du patient (tumeurs du poumon, foie, sein, reins, etc.). Ces déplacements peuvent atteindre une magnitude de 2 ou 3 cm pour les tumeurs pulmonaires [4] [5]. La trajectoire d’une tumeur pulmonaire peut s’avérer complexe et irrégulière, et changer au cours du traitement [5] [6]. L’impact des mouvements respiratoires en radiothérapie est double : – la qualité de l’image est dégradée (tumeur « floue » ou présence d’artéfacts), ce qui complique la délinéation précise des volumes cibles ; – l’incertitude sur la localisation (intra et interséance) des volumes cibles, mais également des tissus sains, est accrue. L’ambition des technologies 4D est de parer à ces incertitudes, tout en limitant les marges et, par là, l’irradiation des tissus sains. Dans cette section, nous distinguerons les approches 4D advenant avant le traitement lui-même (par exemple, scanner 4D) et les approches « en ligne », comme l’asservissement à la respiration ou le tracking. Bien que cette application soit plus rare, certains déplacements de nature non cyclique (par exemple, déplacements de la prostate dus aux mouvements gastro-intestinaux) font également l’objet de développements « 4D » et seront également mentionnés. 4.5.2 Scanner 4D Figure 16 – Émetteurs infrarouges (avec l’aimable autorisation de Accuray) De nombreux progrès ont été réalisés dans les techniques de soustraction d’image. La colorisation et le repérage par laser, par exemple, permettent l’obtention d’images plus facilement interprétables. Ce système n’est efficace que s’il existe une bonne corrélation entre l’anatomie externe et interne du patient. Ainsi, un dispositif de localisation du patient (patient positioning sensor unit ) a été développé à Heidelberg pour l’aide au positionnement lors de la radiothérapie fractionnée des régions de la tête et du cou [3]. Les avantages de la soustraction d’images sont une détection immédiate des erreurs de positionnement et son caractère non irradiant. En revanche, la soustraction d’images ne fournit aucune information sur l’anatomie interne et est d’utilisation limitée (cou et tête) dans quelques institutions de soins. Les scanners 4D tomodensitométriques (« 4D CT », figure 17) permettent l’acquisition d’images correspondant à un cycle respiratoire « moyen » et utilisent un scanner CT conventionnel, couplé à un signal respiratoire (souvent fourni par un spiromètre, une ceinture abdominale, ou un marker placé sur le thorax du patient). Les images sont suréchantillonnées et triées en un nombre prédéfini de phases respiratoires (généralement entre 8 et 10) après la fin de l’acquisition. Plusieurs techniques de triage sont décrites dans la littérature, chacune ayant des avantages et des inconvénients spécifiques. Dans tous les cas, l’intérêt des images 4D est de fournir des informations sur la trajectoire des volumes cibles, tout en réduisant la sévérité des artéfacts (il est toutefois important de noter que des artéfacts sont toujours présents [7], en particulier si le patient a une respiration irrégulière ou saccadée). Si le traitement est délivré en laissant le patient respirer librement (c’est-à-dire sans asservissement à la respiration, voir paragraphes suivants), ces informations peuvent ensuite être incorporées dans l’élaboration du plan de traitement selon deux stratégies : Inspiration Amplitude du signal Figure 15 – Caméras infrarouges du système MTS du CyberKnife (avec l’aimable autorisation de Accuray) Expiration Phase 1 Phase 3 Phase 4 Figure 17 – Principe de la tomodensitométrie 4D simplifié, pour un triage en quatre phases du cycle respiratoire Copyright © – Techniques de l’Ingénieur – Tous droits réservés Ce document a été délivré pour le compte de 7200097598 - editions ti // nc AUTEURS // 217.109.84.129 Phase 2 MED 450 – 11 Ce document a été délivré pour le compte de 7200097598 - editions ti // nc AUTEURS // 217.109.84.129 RADIOTHÉRAPIE GUIDÉE PAR L’IMAGE __________________________________________________________________________________________________ – en définissant un volume cible correspondant à l’union des volumes tumoraux dans toutes les phases du cycle respiratoire : ce volume est généralement appelé « ITV (ICRU) » ou « internal target volume »; – en choisissant une phase respiratoire (appelée « phase de ventilation moyenne » ou « mid ventilation ») représentant la position moyenne de la tumeur durant le cycle respiratoire [8] : l’amplitude de la trajectoire tumorale sera, dans ce cas, introduite dans le calcul de la marge PTV [9] ; – en choisissant une phase respiratoire qui éloigne les organes à risques de l’irradiation pour les patients éligibles en gating. C’est l’optimiseur de phase respiratoire (Respiratory Phase Optimizer, ou RPO). La méthode ITV est généralement jugée plus facile à implémenter, mais cette facilité a un prix : le volume de tissus sains irradiés est souvent plus large qu’avec une approche de ventilation moyenne, en particulier pour les tumeurs très mobiles. Pendant le traitement, le patient respire librement et les images Cone Beam (en 3D) sont comparées soit à une image moyenne regroupant l’information de toutes les phases respiratoires (approche ITV), soit à la phase de ventilation moyenne. Dans les deux cas, une plus grande précision de traitement est obtenue en utilisant les tissus mous comme référence pour le positionnement du patient si le contraste des images est suffisant. Il est désormais également possible d’obtenir des images Cone Beam en 4D au prix d’un temps d’acquisition et d’une dose au patient plus élevés. La tomodensitométrie 4D est aujourd’hui très répandue pour le traitement des tumeurs du poumon (en traitement fractionné comme en stéréotaxie) et du foie (principalement en stéréotaxie [10]), mais son utilisation reste limitée pour les autres sites. Ce document a été délivré pour le compte de 7200097598 - editions ti // nc AUTEURS // 217.109.84.129 4.5.3 Imagerie 4D pendant le traitement tiwekacontentpdf_med450 Le système SYMMETRY, module évolutif de XVI, permet une imagerie 4D pendant l’irradiation. Il permet la reconstruction des images par phase de respiration au moment du traitement sur l’accélérateur, dans le but de vérifier le bon positionnement du patient et effectuer un déplacement automatique de repositionnement si nécessaire. Afin d’échantillonner une soixantaine de cycles respiratoires pour une utilisation efficace de Symmetry, il est nécessaire de faire une acquisition 3D du patient d’environ quatre minutes avec l’imageur kV. Symmetry™ est un logiciel qui permet une acquisition d’images en 4D, la reconstruction en ligne et l’enregistrement 4D automatique pour définir une position moyenne pondérée de la tumeur pour chaque traitement. Ses avantages sont : – la possibilité de traiter les patients en respiration libre ; – l’optimisation du temps de traitement (20 min de traitement tout compris dont 4 min de temps d’acquisition images 3D et définition de la position de la cible à irradier). 4.5.4 Fluoroscopie pendant le traitement en MV et pas en kV La fluoroscopie utilise un fluoroscope avec un écran ou un système de capture d’image en temps réel, pour imager les structures internes du patient. La fluoroscopie en radiothérapie moderne renvoie souvent à l’utilisation des panneaux bidimensionnels de basse énergie des systèmes d’imagerie embarquée ou des panneaux d’imagerie portale (en rapport avec le faisceau de traitement). Cette dernière solution a l’avantage d’utiliser le champ de traitement. Toutefois, cette option ne peut être appliquée que dans le cas d’un traitement conventionnel : en RCMI ou VMAT, les mouvements des lames obstrueront partiellement ou totalement la visibilité du volume cible. De plus, le champ de traitement doit être suffisamment large pour permettre d’identifier des structures de référence (de préférence osseuses). Un exemple d’utilisation de cette approche est la vérification du niveau d’inspiration (en mode gating ou inspiration bloquée) MED 450 – 12 pour les cancers du sein : le mouvement résiduel à l’intérieur de la fenêtre de traitement (gating window ) peut ainsi être vérifié de façon ponctuelle au cours du traitement, en observant le déplacement de la paroi thoracique intra-séance. 4.5.5 Asservissement à la respiration : gating et inspiration bloquée On regroupe sous le terme d’« asservissement à la respiration » les techniques ayant pour but de synchroniser l’irradiation avec un niveau respiratoire particulier. Ce niveau respiratoire est fourni par un signal externe (markers sur la cage thoracique, ceinture abdominale, spiromètre, etc.), tout comme dans le cas de la tomodensitométrie 4D. ■ Le terme « gating » décrit une situation où le patient respire librement : l’irradiation n’est déclenchée que lorsque le signal respiratoire se situe dans une fenêtre prédéfinie durant la simulation, correspondant souvent à une phase du cycle respiratoire naturel (par exemple la phase d’expiration maximale est souvent choisie pour les cancers pulmonaires). C’est le processus utilisé par exemple lors du RPO. ■ L’inspiration bloquée nécessite une coopération plus active du patient. Cette stratégie est souvent utilisée pour les cancers du sein, où la patiente est encouragée à inspirer profondément (deep inspiration breath hold ou DIBH). L’intérêt principal de cette approche n’est pas de minimiser le déplacement des volumes cibles causés par la respiration, mais avant tout de changer l’anatomie interne de la patiente en séparant le cœur (et les artères avoisinantes) de la paroi thoracique du fait de l’inflation des poumons. Ainsi, le risque cardiovasculaire radio-induit peut être réduit. Il est important de noter que ces interventions (gating ou inspiration bloquée) ne permettent pas nécessairement de réduire les marges de traitement de façon significative. En effet, le niveau respiratoire (du gating ou de l’inspiration profonde) est lui-même sujet à un certain nombre d’incertitudes qui doivent être incluses dans le calcul des marges. De plus, la corrélation entre le signal externe utilisé pour la synchronisation et la position du volume tumoral à l’intérieur du patient peut changer inter- comme intra-séance : il est donc risqué de se fier exclusivement au signal externe avant de procéder à l’irradiation. Seule une procédure d’IGRT rigoureuse (de préférence quotidienne) permet de vérifier le positionnement du volume cible au niveau respiratoire approprié. Cette procédure peut, par exemple, inclure des images 2D orthogonales acquises pendant l’inspiration bloquée pour un traitement mammaire : on y vérifiera la position de la paroi thoracique, l’inflation du poumon et, si possible, la position des « clips » chirurgicaux. Dans le cas d’une tumeur pulmonaire, des images 3D (Cone Beam CT) offrent une bien meilleure visualisation des volumes cibles, mais l’acquisition d’un CBCT en gating ou en DIBH présente des difficultés techniques, du moins chez certains vendeurs d’équipement radiothérapeutique (par exemple, chez Varian, l’option « gated CBCT » n’est disponible que pour les accélérateurs de type Truebeam ). De plus, le manque de contraste (en particulier dans le médiastin) complique le repérage : le développement de marqueurs internes implantables directement dans la tumeur dérive directement de cette problématique. Le système ABC (figure 18) pour Active Breathing Coordinator™ (ABC) d’Elekta permet de planifier et d’irradier avec une précision sans précédent en maintenant toujours le volume cible dans une même position stable. Le système ABC, qui consiste à arrêter momentanément la respiration du patient et à coordonner le traitement à cet arrêt, permet de réduire les marges d’erreur de moitié. En utilisant cette technique pour le traitement des lymphomes d’Hodgkin, on obtient une réduction moyenne de l’irradiation de la masse pulmonaire de 12 %. Copyright © – Techniques de l’Ingénieur – Tous droits réservés Ce document a été délivré pour le compte de 7200097598 - editions ti // nc AUTEURS // 217.109.84.129 __________________________________________________________________________________________________ RADIOTHÉRAPIE GUIDÉE PAR L’IMAGE La position de la tumeur (ou du marqueur implanté) est déterminée de façon intermittente par les imageurs à rayons X et un algorithme de prédiction est alors élaboré pour lier signal externe et position interne. Cette corrélation entre la cible et le signal externe est vérifiée à plusieurs reprises durant la séance et, le cas échéant (par exemple en cas de modification de la respiration du patient, ou de mouvement subi de la prostate), un nouveau modèle de prédiction est établi. Des technologies alternatives sont en cours de développement : par exemple, au lieu de déplacer le faisceau pour suivre la cible, il est possible de bouger la table et le patient de façon à garder le volume cible à l’intérieur des limites définies par le faisceau. Cette méthode présente néanmoins des inconvénients notoires, comme la complexité du mécanisme de feedback et la possibilité de malaise pour le patient. Figure 18 – Système ABC (avec l’aimable autorisation d’Elekta) L’ABC est également très efficace pour réduire le volume du cœur pour les champs tangentiels dans le traitement des cancers mammaires. L’ABC est un système qui permet de bloquer la respiration. Il est simple d’utilisation et portable. Les mesures du flux respiratoire sont envoyées sur le moniteur de la salle de contrôle. Quand le volume d’inspiration voulu est atteint, la valve du ballon se gonfle, bloquant le flux respiratoire pour une période prédéterminée. On bloque donc la respiration de manière répétée, bloquant ainsi le volume cible, et gagnant en précision. Le système est prévu pour minimiser le mouvement anatomique du thorax et de l’abdomen, dû à la respiration du patient. Des études ont démontré que le déplacement des organes dans le thorax et l’abdomen peut atteindre 10 à 20 mm. Le système minimise l’effet des mouvements anatomiques, permettant de réaliser des procédures de type imagerie ou radiothérapie avec un volume pulmonaire restant constant et contrôlable. Le patient peut retenir sa respiration de manière précise jusqu’à un volume défini, en respectant les informations respiratoires le concernant. Ces informations s’affichent sur le moniteur d’imagerie ou de la table de traitement. 4.5.6 Tracking en temps quasi réel sans coopération du patient Contrairement aux stratégies précédentes, le tracking a pour ambition de suivre le volume cible dans ces déplacements : le faisceau d’irradiation se déplace donc selon la trajectoire de la tumeur. Pour ce faire, il est nécessaire de connaître en tout temps la position exacte de la tumeur à l’intérieur du patient, ce qui nécessite : – de pouvoir localiser la tumeur (ou tout du moins un marqueur implanté qui servira de repère) ; – de posséder un système de feedback suffisamment rapide pour déplacer le faisceau en temps réel. Aujourd’hui, le tracking n’est disponible que sur certaines machines équipées de panneaux détecteurs bidimensionnels de basse énergie. En pratique, les systèmes de tracking disponibles ne suivent pas la tumeur en temps réel : ils se basent, eux aussi, sur les informations fournies par un signal provenant d’un marqueur externe (souvent des marqueurs optiques placés sur la cage thoracique du patient). Par exemple, le décalage entre acquisition de l’image (avec fiduciaires ou sur contrastes tissulaires) et correction du tir en CyberKnife est de l’ordre de 100 ms. Deux paramètres de décalage sont principalement en cause : la modélisation mathématique (moins contraignante) et l’inertie du système mécanique (plus contraignante). Un tracking sans fiduciaire est utilisé sur certains équipements comme le CyberKnife [11]. Une des indications principales concerne les tumeurs pulmonaires chez des patients avec broncho-pneumopathie chronique sévère et/ou anticoagulants, à haut risque de complication lors de la pose de fiduciaire (pneumo/hémothorax, décompensation respiratoire). Le système X sight Lung utilise le contraste entre tumeur et parenchyme pulmonaire adjacent pour réaliser le tracking. Il existe des conditions d’application à cette méthode de tracking (tumeur périphérique, de plus de 15 mm, non superposée avec le rachis sur les incidences à 45o). Il est estimé que 15 à 50 % des patients bénéficieraient de cette technique. Cependant, la précision du tracking est jugée moindre et il peut être nécessaire d’augmenter la marge du CTV au PTV de 2 à 5 mm. Les systèmes X sightspine et skull utilisent les repères osseux avec une précision infra-millimétrique. Des transpondeurs Calypso, au lieu de fiduciaires radio-opaques, sont d’utilisation croissante avec un tracking électromagnétique non irradiant. 4.6 IGRT par tomographie à émission de positons (TEP) Le principe de la tomographie à émission de positons repose sur l’injection d’une molécule marquée par un isotope radioactif (remplacement à l’intérieur de la molécule d’un atome naturel par un atome chimiquement identique mais émettant des positons). Cet isotope est produit par un accélérateur de particules appelé « cyclotron ». La molécule est une molécule proche du glucose : 18F-fluoro-deoxyglucose (FDG), molécule marquée au fluor 18. La molécule se fixe dans les cellules fortement consommatrices de glucose, comme le sont celles des tissus tumoraux (figure 19). Les positons ont un parcours moyen très réduit dans la matière. Après dissipation très rapide de son énergie cinétique par collision, le positon s’annihile avec un électron en émettant deux photons γ de 511 keV à 180o l’un de l’autre. Les rayonnements émis lors de l’annihilation fournissent des informations sur la localisation et la quantité d’émetteurs β+ dans la matière. En utilisant deux détecteurs face à face, il est possible de détecter les deux photons par coïncidence temporelle. La reconstitution du parcours de plusieurs couples de photons permet ainsi de remonter au lieu d’annihilation et de localiser l’émetteur. La TEP constitue donc une technique d’imagerie tomographique 3D permettant de reconstruire en 3D le volume tumoral fonctionnel. La TEP ne peut constituer une technique d’imagerie de contrôle qu’en hadronthérapie. En effet, en hadronthérapie, on utilise des faisceaux d’ions carbone, dont les propriétés physiques et biologiques permettent un dépôt de dose élevé en fin de parcours, ainsi qu’une faible diffusion latérale. Les interactions physiques entre les ions et la matière traversée (eau ++) entraînent des phénomènes de fragmentation et, par suite, la production de particules légères. Ces particules secondaires sont émettrices de positons et peuvent ainsi être détectées par la TEP. La TEP en ligne in vivo permet un calcul de la distribution spatiale et dosimétrique du faisceau primaire et constitue donc un outil de contrôle en temps réel. Copyright © – Techniques de l’Ingénieur – Tous droits réservés Ce document a été délivré pour le compte de 7200097598 - editions ti // nc AUTEURS // 217.109.84.129 MED 450 – 13 Ce document a été délivré pour le compte de 7200097598 - editions ti // nc AUTEURS // 217.109.84.129 RADIOTHÉRAPIE GUIDÉE PAR L’IMAGE __________________________________________________________________________________________________ Particules secondaires Rouge : particules émettrices de positons 12C H2O 13N14N15N 15O16O 10C11C12C e+ γ e– Ce document a été délivré pour le compte de 7200097598 - editions ti // nc AUTEURS // 217.109.84.129 Figure 19 – Principe de la tomographie par émission de positons tiwekacontentpdf_med450 4.7 Imagerie protonique 4.8 IRM embarquée La radiothérapie par protons est une technique d’irradiation en expansion, du fait de l’avantage balistique de ce type de particules par rapport aux photons. Le dépôt d’énergie est en effet maximal en fin de parcours, au niveau du pic de Bragg, alors que la dose délivrée après celui-ci est négligeable. Les avantages de la protonthérapie ne peuvent pas être pleinement exploités car il n’existe pas aujourd’hui d’imagerie protonique. En effet, sous l’effet de leurs interactions avec les noyaux des atomes du milieu traversé, les protons suivent une trajectoire sinueuse, qui est responsable d’une perte conséquente de résolution spatiale. Ce phénomène de diffusion coulombienne multiple a freiné le développement de l’imagerie protonique, qu’il s’agisse de la radiographie ou de la tomographie, malgré d’importants avantages démontrés en termes de contraste dans les tissus mous et de dose délivrée au patient. Des développements sont en cours pour utiliser l’IRM en salle de traitement. La conversion des nombres Hounsfield (NUH), mesurés par le scanner-X classiquement utilisé en radiothérapie, aux pouvoirs d’arrêts des protons (S/ρ) dans chaque voxel, nécessite une étape de calibration. Or, cette conversion n’est pas exacte car la dépendance en numéro atomique Z et numéro atomique massique Z/A des matériaux traversés est très différente pour l’atténuation des photons X et pour le pouvoir d’arrêt des protons. De plus, les artéfacts de durcissement de faisceau (beam hardening ), présents en imagerie scanner-X, nuisent à la qualité de la calibration puisque le spectre de photons est modifié en fonction de la position où le nombre Hounsfield est mesuré. L’incertitude résultante sur le calcul du parcours des protons dans la matière est de l’ordre de 3 à 10 mm, selon la région anatomique considérée (crâne, pelvis) et la profondeur de traitement. 5. Exemples de machines sous l’angle de leurs systèmes couplés d’IGRT 5.1 Arcthérapie volumique modulée (VMAT) Lors d’une séance par arcthérapie, l’irradiation est réalisée avec un ou deux arcs continus autour du patient (figure 20, exemple de dosimétrie VMAT). La zone tumorale est irradiée avec une meilleure uniformité et une extrême précision, en épargnant au mieux les tissus sains. Compte tenu des limites évoquées plus haut, le contrôle du positionnement patient avant chaque séance de traitement est aujourd’hui effectué avec un (ou plusieurs) tube(s) à rayons X embarqué(s). Or, d’une part, les systèmes d’IGRT couplés sont moins développés que ceux utilisés en photonthérapie et, d’autre part, un défaut d’alignement des axes des tubes à rayons X avec l’axe du faisceau de protons engendrerait des erreurs systématiques sur le positionnement du patient. Des technologies d’imagerie dédiées à la protonthérapie sont en cours de développement et consistent à détecter les rayonnements secondaires induits par les protons dans la matière [13], avec notamment la mesure des rayonnements gamma-prompts pendant l’irradiation, produits lors de la désexcitation des noyaux, et l’in vivo TEP, qui consiste à effectuer une acquisition tomographique par émission de positon (TEP) dans la demi-heure suivant l’irradiation, afin d’imager l’activation des tissus par le faisceau de protons et de la comparer à la distribution de dose théorique. MED 450 – 14 Figure 20 – Exemple de dosimétrie VMAT Copyright © – Techniques de l’Ingénieur – Tous droits réservés Ce document a été délivré pour le compte de 7200097598 - editions ti // nc AUTEURS // 217.109.84.129 __________________________________________________________________________________________________ RADIOTHÉRAPIE GUIDÉE PAR L’IMAGE La société Varian propose sa technologie RapidArc sur ses Clinacs, tandis que Brainlab offre le Dynamic Hybrid Arc (mouvements simultanés de l’anneau et du Linac), et Elekta porte la technique « VMAT ». ■ HybridArc, proposée par Brainlab, est une nouvelle technique de traitement qui combine la thérapie conformationnelle d’arc dynamique optimisé avec modulation d’intensité discrète. Le résultat est une distribution de dose unique calculée en additionnant la distribution d’arcs dynamiques avec la distribution d’un certain nombre de faisceaux fixes IMRT. ■ RapidArc, proposée par Varian, est une thérapie d’arcthérapie volumique qui livre une distribution de dose 3D sculptée précisément avec une rotation unique à 360o du portique supportant l’accélérateur linéaire. Cela est rendu possible grâce à un algorithme de planification de traitement qui change simultanément trois paramètres pendant le traitement : – la vitesse de rotation du portique ; – la forme de l’ouverture du collimateur multilames ; – le débit de dose de traitement. Figure 21 – Tomothérapie (avec l’aimable autorisation de Accuray) ■ VMAT, proposé par Elekta, permet aux utilisateurs de traiter des patients à l’aide d’une technique innovante, combinant la rotation du bras avec une collimation multilames pour offrir une IMRT à conformation élevée. Rayon X Cette technique d’administration étend les différentes techniques précédemment développées par Elekta (arcthérapie et modulation d’intensité) en permettant de faire varier le débit UM/degré tandis que le statif et le collimateur pivotent. Rayon X Accélérateur Pendant la rotation du statif, le système de commande règle les paramètres suivants : – la vitesse du statif ; – le débit de dose ; – la vitesse du statif et le débit de dose conjointement ; – la direction et la vitesse de la rotation du collimateur. Bras robotisé Collimateur cylindrique Table robotisée Cette technique d’administration permet une administration homogène de la prescription en une seule séquence automatique. Les mouvements du MLC et du collimateur sont contrôlés en fonction de la dose administrée. La vitesse du statif et le débit de dose sont contrôlés en fonction de la dose prescrite à administrer selon une série de formes du MLC et le mouvement du statif. 5.2 Irradiation hélicoïdale (tomothérapie) Cette technique (figure 21) consiste à coupler un scanner et un accélérateur de particules miniaturisé qui tourne autour du patient en « spirale » pendant que la table de traitement se déplace longitudinalement. L’appareil est aussi capable de faire varier son ouverture au cours de l’irradiation, permettant une radiothérapie avec modulation d’intensité. 5.3 Stéréotaxie sur appareil dédié au CyberKnife La radiothérapie stéréotaxique par CyberKnife (figure 22) utilise la robotique pour traiter des tumeurs corps entier grâce à un accélérateur linéaire (6 MV) miniaturisé, monté sur un robot capable de le déplacer dans toutes les directions possibles (6o de liberté), avec une précision de positionnement inférieure au millimètre. Les débits de doses de l’accélérateur vont de 400 à 1 000 UM/min, les champs d’irradiation associés au traitement vont de 5 à 60 mm. Un système d’imagerie (TLS pour Tracking Location System ) est composé de deux sources de radiographie kV au plafond et de détecteurs 1024 × 1024 pixels positionnés dans le sol, sous le patient. Figure 22 – CyberKnife (avec l’aimable autorisation de Accuray) Les sources X sont positionnées de telle manière que les rayons X générés se croisent orthogonalement à l’isocentre du système de traitement. C’est à partir de ce référentiel constitué par le système d’imagerie que tous les traitements CyberKnife sont réalisés. Les images live sont numérisées et comparées aux images synthétisées issues des données CT du patient (DRR). Cette technique tient compte de la détermination de changements de position du volume cible pendant le traitement (intrafraction), se traduisant par la compensation automatique de position du robot pour chaque incidence de faisceau. Les minifaisceaux produits par cet appareil peuvent être multiples selon divers angles de tir [12]. Cela permet de focaliser la dose d’irradiation en minimisant l’impact sur les tissus sains avoisinants. Cette technique permet de traiter des tumeurs de taille limitée. 5.4 Vero Vero (figure 23) est un système constitué d’un anneau rigide recevant un linac 6 MV (accélérateur linéaire) tournant le long de l’anneau et orientable autour de son axe (± 2,5o) doté d’un collimateur multilames, de deux systèmes de détection X du positionnement patient (2D X Ray et kV CBCT) et d’un EPID (MV CBCT). La table de traitement, outre ses 4o de liberté, permet aussi une rotation de ± 60o autour de l’anneau. De plus, Vero dispose d’un système de tracking IR ou basé sur des fiduciaires implantables, et du suivi fluoroscopique. Vero répond aux prérequis nécessaires à un traitement stéréotaxique. Copyright © – Techniques de l’Ingénieur – Tous droits réservés Ce document a été délivré pour le compte de 7200097598 - editions ti // nc AUTEURS // 217.109.84.129 MED 450 – 15 Ce document a été délivré pour le compte de 7200097598 - editions ti // nc AUTEURS // 217.109.84.129 Rayon-X 1 Accélerateur linéaire RADIOTHÉRAPIE GUIDÉE PAR L’IMAGE __________________________________________________________________________________________________ Rayon-X 2 CML Détecteur 2 EPID Détecteur 1 CML : collimateur multilames Figure 23 – Vero (avec l’aimable autorisation de Brainlab) 5.5 Truebeam/Novalis TX Le système Truebeam se décline en deux variantes très similaires chez Varian et Brainlab ; il s’agit d’un intégrateur de solutions software et hardware dans le domaine de la radiothérapie. Le Novalis TX de Brainlab tout comme le Truebeam de Varian intègre les dispositifs suivants : – une table de traitement à 4o de liberté ; – un collimateur multilames (120 lames) ; – sept niveaux d’énergie photons ; – un débit de dose élevé ; – kV CBCT, 2D kV et fluoroscopie ; – MV CBCT. Ce document a été délivré pour le compte de 7200097598 - editions ti // nc AUTEURS // 217.109.84.129 5.6 Elekta Axesse tiwekacontentpdf_med450 L’accélérateur Elekta Axesse™ (figure 24) peut disposer des caractéristiques principales suivantes : – une énergie d’irradiation « RX » de 6 MV ; – un collimateur multilames, Agility™ : ce collimateur intégré est composé de 160 lames de 5 mm ; – un système d’imagerie portale, l’iViewGT™, utilisant le faisceau MV de l’accélérateur : il est composé d’un détecteur en silicium amorphe ; – un système d’imagerie embarquée en basse énergie (kV), le XVI : il est monté sur la plate-forme perpendiculairement au faisceau de l’accélérateur et permet d’acquérir des images en trois dimensions ; – une table de traitement, la table Precise : elle permet les traitements de champs non coplanaires. Elle est équipée du système HexaPOD (6o de liberté). Le système anticollision mécanique est présent sur la tête d’irradiation et sur l’imageur portal. 6. Stratégies de correction des erreurs de repositionnement par IGRT Deux stratégies de correction (online et offline ) sont utilisées pour évaluer la position du patient et la conformité de position des faisceaux ou de distribution de dose. 6.1 Erreurs aléatoires et systématiques (répétées) Une erreur est systématique si elle se reproduit à l’identique à chaque séance (erreur lors du scanner de planification, lors de la planification ou du transfert des données par exemple). Une erreur est aléatoire lorsque, d’une mesure à l’autre, la valeur obtenue peut être surévaluée ou sous-évaluée par rapport à la valeur réelle ; elle est donc imprévisible. 6.2 IGRT offline Figure 24 – Elekta Axesse (avec l’aimable autorisation de Elekta) MED 450 – 16 L’IGRT pratiquée a posteriori, c’est-à-dire offline, permet de ne pas reproduire des erreurs systématiques et ne permet que cela. La non-correction d’erreurs systématiques induit des changements dosimétriques significatifs. Moins contraignante qu’une procédure online car pouvant être réalisée en dehors des heures des traitements, et ne se répercutant pas sur la durée totale de traitement du patient (repositionnement + irradiation), elle ignore cependant un certain nombre d’erreurs aléatoires qui peuvent être corrigées par une IGRT online. Copyright © – Techniques de l’Ingénieur – Tous droits réservés Ce document a été délivré pour le compte de 7200097598 - editions ti // nc AUTEURS // 217.109.84.129 __________________________________________________________________________________________________ RADIOTHÉRAPIE GUIDÉE PAR L’IMAGE 6.3 IGRT online Le contrôle de l’imagerie en temps réel, patient sur table en position de traitement, impose une présence médicale au poste (ou une délégation protocolisée et la formation d’un personnel agrémenté) et rallonge le temps de séance de quelques minutes, cette durée variant avec la méthode d’IGRT. Elle nécessite un haut niveau d’intégration de logiciels et matériels d’imagerie avec mouvements de table, etc. L’information est adaptée aux changements et prise en compte dans le processus complet de l’irradiation. Un avantage majeur de l’IGRT online est de corriger aussi des erreurs aléatoires, et sous certaines conditions de diminuer les marges d’incertitude du CTV au PTV. L’utilisation de fiduciaires dans la prostate serait la méthode la moins sujette aux variations inter-observateurs (subjectivité) et peut être utilisée avant chaque séance pour juger du déplacement à réaliser avant chaque traitement (au-delà de 3 mm de différence de positionnement). Néanmoins, en cas de séance longue, il peut être nécessaire de répéter l’imagerie de contrôle en cours de séance, pour prendre en compte des mouvements intrafractions (patient, organe et/ou tumeur). 6.4 Modes de recalage Le recalage de l’image par traitement sur l’image de planification est le plus souvent un recalage rigide. Des méthodes de recalage non rigide, voire élastique, sont développées mais restent peu utilisées en routine. 7. Principes d’application et limites 7.1 Protocoles Les protocoles d’IGRT doivent indiquer les personnes habilitées à pratiquer les contrôles d’IGRT (médecins, internes, physiciens, manipulateurs techniciens...), les seuils et tolérances liés à la précision des appareils et de la table, ainsi qu’aux équipements informatiques, la modalité d’IGRT requise par situation clinique, la fréquence des contrôles et des spécificités éventuelles (tumeurs mobiles, enfants, personnes âgées, états d’agitation, etc.). Des procédures sont établies et les protocoles sont obligatoirement évalués et structurés comme tout transfert de compétences visant à éviter les erreurs : exactitudes, tolérances/alertes, dose supplémentaire, etc. Ces protocoles doivent être évalués, validés (autoévaluation/retour d’expérience/CREX), faire l’objet d’une information et s’inscrire dans un processus d’assurance qualité. 7.2 Contraintes accélérateur, le temps quotidien passé à faire des contrôles d’images par les médecins a été évalué à 1 h à 1 h 30 par accélérateur. La possibilité de délégation partielle du contrôle de position aux manipulateurs est donc de plus en plus évaluée. Il est, dans ces cas, nécessaire de définir les méthodes de recalage validées, de définir les valeurs acceptables sans correction, les valeurs nécessitant une correction immédiate du positionnement par la personne déléguée (généralement un manipulateur ou interne) et celles nécessitant un appel du médecin pour décider du déplacement, et enfin les situations où un nouveau contrôle peut s’avérer nécessaire [13]. 7.2.2 Délégation/transfert de compétences La Société américaine de radiothérapie a émis des recommandations pratiques d’utilisation de l’imagerie embarquée pour l’ensemble du personnel de radiothérapie. Les manipulateurs doivent connaître et comprendre l’utilisation et l’intérêt du guidage par l’image, et ils sont habilités à traiter le patient selon les prescriptions médicales, sous la responsabilité du médecin oncologue radiothérapeute. Ils doivent acquérir périodiquement des images de contrôle pour qu’elles soient revues par le médecin oncologue radiothérapeute. Ils doivent évaluer périodiquement la reproductibilité des modalités de positionnement du patient et avertir le médecin oncologue radiothérapeute ou le physicien médical en cas de modification. De même, la Société européenne de radiothérapie a édité un guide pratique de la radiothérapie guidée par l’image, où il est précisé que les professionnels qui prennent des décisions de déplacement de l’isocentre du patient, en particulier en temps réel, doivent être qualifiés et formés régulièrement, mais il n’est pas précisé à qui ces compétences sont rattachées. En France, il n’est pas clairement spécifié à qui est attribuée la vérification de l’imagerie de contrôle. La responsabilité incombe au médecin, mais la délégation aux manipulateurs semble possible. En effet, les résultats de l’étude permettent de confirmer que, pour des mesures retrouvées jusqu’à une valeur seuil moins 1 mm, la séance peut être réalisée sans appel du médecin et sans nouveau contrôle. Pour un contrôle égal à la valeur seuil (5 mm pour cette étude), la séance peut être effectuée et un nouveau contrôle est nécessaire lors de la séance suivante. Au-delà de la valeur seuil, l’alerte médicale est préférable. Une procédure d’appel médical a été mise en place pour la vérification de position quotidienne et hebdomadaire. Un arbre décisionnel est affiché au pupitre de commande, permettant d’adapter la conduite à tenir pour les manipulateurs. Les manipulateurs ont une période de formation et de validation au recalage d’image. Le contrôle des compétences est revu chaque année. 7.2.3 Automatisation La délégation humaine tend à être supplantée par des systèmes automatisés où l’erreur est détectée, la correction calculée, et où l’intervention humaine est limitée à la validation du processus de contrôle informatique, soit de façon systématique, soit au-delà de certains seuils dépassant les tolérances acceptées. 7.2.4 Programme d’assurance qualité 7.2.1 Temps médical/paramédical Le protocole minimal recommandé d’IGRT pour les cancers de la prostate est actuellement de réaliser deux clichés de contrôles orthogonaux les trois premiers jours, qui sont comparés aux images de référence, et de corriger une éventuelle erreur systématique en déplaçant l’isocentre. Puis des contrôles de positions hebdomadaires orthogonaux sont réalisés afin de s’assurer de l’absence de modifications qui surviendraient en cours de traitement. Pour les traitements avec modulation d’intensité, ces contrôles doivent désormais être quotidiens. Tous ces contrôles sont consommateurs de temps et pour un taux d’occupation de 40 à 45 patients avec trois débuts ou mises en route par jour et par Le contrôle du bon déroulement des processus d’IGRT est, comme l’IGRT elle-même, indispensable mais consommateur de temps. Des algorithmes d’analyse d’images sont développés pour détecter, assurer le bon déroulement des processus avec la même précision que l’approche manuelle, mais de façon informatisée automatisée et plus rapide. Le suivi des performances des appareils utilisés pour l’IGRT nécessite la mise en place d’une assurance qualité sur les matériels utilisés, à la fois sur l’imagerie mais aussi sur les logiciels utilisés et la table de traitement qui servira au repositionnement automatique [14]. Ces contrôles devront concerner le générateur, la géométrie, la qualité d’image, la dose et la sécurité. Copyright © – Techniques de l’Ingénieur – Tous droits réservés Ce document a été délivré pour le compte de 7200097598 - editions ti // nc AUTEURS // 217.109.84.129 MED 450 – 17 Ce document a été délivré pour le compte de 7200097598 - editions ti // nc AUTEURS // 217.109.84.129 RADIOTHÉRAPIE GUIDÉE PAR L’IMAGE __________________________________________________________________________________________________ 7.2.5 Bénéfice clinique 7.3.5 Autres Bien qu’il ne paraisse plus acceptable de réaliser une irradiation sans IGRT, a fortiori lorsqu’elle génère de forts gradients de dose, les moyens mis en œuvre et le coût de l’IGRT ne peuvent être justifiés que par un bénéfice clinique. Les avantages dosimétriques de l’IGRT sont maintenant démontrés dans de nombreuses études, mais le niveau de preuve pour la généralisation de cette pratique nécessite une traduction clinique. L’évaluation du bénéfice de l’IGRT prend en compte plusieurs critères : la faisabilité, les performances techniques de la méthode choisie, son impact sur les toxicités (réduction de marges sécuritaires, irradiation supplémentaire) et son impact sur le contrôle local (diminution des échecs marginaux, augmentation sécuritaire de la dose). Des résultats encourageants similaires ont été rapportés pour d’autres tumeurs gastro-intestinales et pelviennes [19]. 7.3 Niveaux de preuve par site tumoral 7.3.1 Prostate Il a été démontré dès 2005 que l’élimination d’erreurs systématiques par une IGRT se traduit par un meilleur contrôle biochimique en radiothérapie pour un cancer de la prostate. Il existe une corrélation significative entre les déplacements de la prostate induits par des variations de la réplétion rectale pendant les séances de traitement et la réplétion rectale au moment du scanner dosimétrique [15]. Par la suite, il a ensuite été montré qu’il est possible, grâce à l’IGRT, d’augmenter la dose dans la prostate en utilisant la RCMI et ainsi d’améliorer le contrôle local, tout en réduisant la toxicité rectale d’un facteur 2 à 5. Ce document a été délivré pour le compte de 7200097598 - editions ti // nc AUTEURS // 217.109.84.129 7.3.2 Poumon tiwekacontentpdf_med450 Des marges PTV centimétriques ont été nécessaires dans les tumeurs thoraco-abdominaux pour inclure la totalité du volume cible tout au long du cycle respiratoire. Ces larges marges entraînent une toxicité excessive des tissus normaux et limitent la dose à délivrer aux volumes cibles. L’asservissement à la respiration et le tracking ont permis d’améliorer le contrôle local, tout en réduisant les toxicités à type d’œsophagite, de pneumonie radique, et les toxicités cardiaques, en particulier en irradiation stéréotaxique [16]. 7.3.3 ORL De nombreux essais prospectifs internationaux évaluent actuellement le bénéfice et le coût de l’IGRT en pratique quotidienne (STIC IGRT prostate, Pr Lagrange, Créteil, France ; Schwartz DL, ORL MSKCC, États-Unis, ARTFORCE Europe). Rares sont néanmoins ceux qui permettent d’évaluer le bénéfice propre de l’IRT indépendamment d’une technique d’irradiation conformationnelle/optimisée. 7.5 Perspectives cliniques 7.5.1 Réduction de marges et réduction des toxicités Une IGRT online permettant de réduire les erreurs systématiques et aléatoires, l’incertitude de repositionnement du patient et de position de la cible peut être réduite et ainsi les marges générées du CTV au PTV également. La moindre irradiation des tissus sains adjacents a ainsi pour répercussion théorique une diminution des toxicités (aigues et séquelles). Lorsqu’une telle réduction est envisagée, le niveau d’exigence de la qualité de la radiothérapie et de l’IGRT doit être maintenu élevé et assuré par des procédures d’assurance qualité strictes. 7.5.2 Escalade de dose et augmentation du contrôle local Plusieurs études réalisées sur des cancers de la prostate suggèrent une amélioration du contrôle local avec une escalade de dose par une technique conformationnelle (principalement fondées sur des techniques de RCMI) qui n’est rendue possible que par un contrôle IGRT rapproché (le plus souvent quotidien). Bien que non formellement démontrable, ce bénéfice de l’IGRT, indissociable des modalités d’irradiation conformationnelle et stéréotaxique, se traduit indirectement par l’augmentation des taux de contrôle local. 7.5.3 Gestion des flux de données Les premières démarches d’assurance qualité visant à s’assurer de la qualité de la radiothérapie datent des années 1980 sous l’égide de l’EORTC et du professeur Horiot. Plusieurs essais de phase III ont suggéré que la non-conformité de la radiothérapie pouvait peser plus lourd que le médicament sur la survie [17]. Il n’est pas possible de réaliser une irradiation ORL sans IGRT au moins 2D, compte tenu de la proximité de la moelle épinière. Des études sur les cancers de la tête et du cou ont montré qu’une réduction des marges du CTV au PTV de 5 à 3 mm est possible grâce à une IGRT quotidienne, sans détérioration du contrôle locorégional ou de la survie. 7.3.4 Sein Aucune étude n’a, à ce jour, apporté de réelles preuves cliniques du bénéfice de l’IGRT dans le traitement des cancers du sein en termes de contrôle local ou même de réduction du risque cardiovasculaire radio-induit. Toutefois, il est raisonnable de penser que certains développements techniques (comme l’asservissement à la respiration), ainsi que de nouvelles stratégies de traitement (comme l’irradiation partielle du sein) ne sont applicables que lorsqu’elles sont jointes à une procédure IGRT [18]. MED 450 – 18 7.4 Essais prospectifs La généralisation de l’IGRT en pratique quotidienne impose une bonne gestion des flux d’informations, un développement des outils informatiques, une grande réactivité et des processus d’assurance qualité contraignants en matériel et en personnel. 8. Conclusion L’IGRT/ART est indispensable pour assurer une irradiation de qualité et garantir à la fois un contrôle local élevé et des toxicités minimales. Il ne peut pas exister de recommandation unique, car la diversité des équipements de radiothérapie et des situations cliniques impose de s’adapter à son environnement technique et de pondérer le niveau de contrôle en fonction du site tumoral. Le surcoût humain, en matériels et en dose fait l’objet d’une évaluation nécessaire, mais le bénéfice d’une IGRT paraît à ce jour incontestable, même en l’absence de preuve formelle dans le cadre d’essais randomisés testant l’usage de l’IGRT versus une abstention d’IGRT qui n’apparaîtrait plus éthique. Les évolutions technologiques en dosimétrie in vivo, ainsi qu’en imagerie protonique sont en cours de développement et semblent prometteuses. Copyright © – Techniques de l’Ingénieur – Tous droits réservés Ce document a été délivré pour le compte de 7200097598 - editions ti // nc AUTEURS // 217.109.84.129 Radiothérapie guidée par l’image par E N Richard TRIMAUD Ingénieur Cyclotron Centre Antoine Lacassagne, Nice, France Juliette THARIAT et Oncologue radiothérapeute Centre Lacassagne Cyclotron, Nice, France Note de l’éditeur Ont contribué à cet article : Marianne AZNAR, Régis AMBLARD, Catherine DEJEAN, Gaëlle ANGELLIER, Vincent FLOQUET et Joël HERAULT. Ce travail a été réalisé dans le cadre du DIU de radiothérapie haute technicité http://www.diu-radiotherapie.com Sources bibliographiques [1] [2] [3] [4] [5] [6] [7] UDRESCU (C.) et al. – ExacTrac snap verification : a new tool for ensuring quality control for Lung stereotactic body radiation therapy. Int. J. Radiat. Oncol. Biol. 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DELINGETTE (H.). – Techniques de la réalité virtuelle en médecine. [TE 5 955] Réalité virtuelle (2003). OUAHABI (A.). – Filtrage numérique à base d’ondelettes. Applications en imagerie médicale. [R 1 109] Techniques de mesure analogiques et numériques (2013). S A V O I R Ce document a été délivré pour le compte de 7200097598 - editions ti // nc AUTEURS // 217.109.84.129 P L U S tiwekacontentpdf_med450 Doc. MED 450 – 2 Copyright © – Techniques de l’Ingénieur – Tous droits réservés Ce document a été délivré pour le compte de 7200097598 - editions ti // nc AUTEURS // 217.109.84.129 Ce document a été délivré pour le compte de 7200097598 - editions ti // nc AUTEURS // 217.109.84.129 TECHNIQUES DE L’INGÉNIEUR UNE APPROCHE GLOBALE DE VOS BESOINS Plus de 8000 articles scientifiques et techniques en français et les services associés pour aller plus loin dans vos recherches documentaires et bibliographiques. Techniques de l’ingénieur est la base de référence des bureaux d’études et de la conception, de la R&D, de la recherche et de l’innovation industrielle. Ce document a été délivré pour le compte de 7200097598 - editions ti // nc AUTEURS // 217.109.84.129 Les experts de Techniques de l’Ingénieur partagent leurs savoir-faire techniques et organisationnels. Montez en compétence grâce aux journées techniques et formations HSE ou privilégiez un parcours sur mesure développé par les conseillers formation et réalisé à vos dates et dans votre établissement. tiwekacontentpdf_med450 Tout l’ADN de Techniques de l’Ingénieur à votre disposition. Les experts et spécialistes scientifiques de Techniques de l’Ingénieur, praticiens expérimentés, vous accompagnent tout au long de vos projets pour vous conseiller : diagnostics, recommandations techniques et montée en capacité de votre R&D jusqu’à l’innovation. 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