______________________________________________________________ PRODUCTION DE FROID ET REVALORISATION DE LA CHALEUR : PRINCIPES GÉNÉRAUX
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© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie énergétique BE 8 095 - 5
1.2 Cycles réels correspondant
aux cycles idéaux
L’analyse qui suit va être centrée sur la machine de Carnot à
2 sources pour illustration. Mais les notions exposées sont transpo-
sables à toute autre machine.
1.2.1 Fluides frigorigènes ou caloporteurs
monophasés liquides ou gazeux
Dans le cas de fluides thermodynamiques monophasiques, il ne
peut y avoir d’échange d’énergie thermique que sous forme sensi-
ble. Aussi les évolutions du fluide en contact avec la source froide
ou avec le puits chaud ne sauraient être isothermes ; elles se réali-
sent plus selon une transformation thermodynamique de type iso-
bare, caractéristique des transferts thermiques dans les échangeurs
de chaleur à fluide monophasique. Dans le cas où l’on suppose les
débits calorifiques des fluides indépendants de la température, il en
résulte une évolution selon un profil exponentiel de température
qui, souvent, peut se linéariser.
Dans le diagramme (
T
,
s
), il en résulte la représentation du cycle
de la figure 2. Si le fluide monophasé est de plus un fluide gazeux, il
n’y a pas a priori de difficulté pour envisager les deux transforma-
tions isentropiques complémentaires. De même, l’évolution des
températures de la source et du puits implique que les thermostats
ont été remplacés par des capacités thermiques finies sur les fluides
externes, ce qui correspond mieux à la réalité physique. Le cycle
correspondant est appelé cycle de Lorenz.
Dans l’hypothèse d’un cycle de type continu et en raisonnant sur
les fluides externes, les flux de chaleur échangés s’écrivent :
— à la source froide :
(8)
— au puits chaud :
(9)
avec
T
fs température de sortie du fluide froid,
T
fe température d’entrée du fluide froid,
T
cs température de sortie du fluide chaud,
T
ce température d’entrée du fluide chaud.
L’expression des premier et second principes de la Thermodyna-
mique en résulte sous la forme :
(10)
(11)
Ces deux relations combinées à l’expression du COP fournissent
ainsi, par exemple, l’expression relative à la PAC :
(12)
avec (13)
(14)
Les températures
T
m introduites sont des températures moyen-
nes logarithmiques [15].
Une expression analogue s’obtient aisément dans le cas des MAF.
1.2.2 Fluides frigorigènes ou caloporteurs
à changement de phase
Lorsque le fluide frigorigène ou caloporteur subit une suite de
transformations incluant des changements de phase, il s’agit tou-
jours soit du passage de l’état liquide à l’état vapeur (cela se produit
dans un échangeur appelé évaporateur), soit du passage de l’état
vapeur à l’état liquide (cela se produit dans un échangeur appelé
condenseur).
■Fluide se comportant comme un fluide pur
Dans chacun des deux échangeurs, on est en présence d’un
mélange diphasique. Si on néglige les pertes de pression dans les
échangeurs et en supposant que le fluide cyclé se comporte comme
un corps pur, alors la transformation thermodynamique correspon-
dante est isobare et isotherme. Elle correspond aux paliers du cycle
de Carnot.
Cependant, il y a lieu de remarquer que la réalisation technique
d’une compression, ou d’une détente, de type isentropique reste
très problématique en régime diphasique ou humide. Cela va donc
introduire des distorsions au cycle de Carnot.
Tout d’abord, conformément à la figure 3, et quel que soit le type
de compresseur utilisé, la compression doit être réalisée pour des
raisons techniques dans le domaine de la vapeur surchauffée. En
conséquence, même en présence d’une compression idéale isentro-
pique, la vapeur émise par le compresseur sera surchauffée ; une
désurchauffe, au mieux de type isobare, précédera la phase de con-
densation dans l’échangeur de chaleur à haute température.
Ensuite, la réalisation en régime humide d’une détente avec récu-
pération d’énergie reste très difficile. Aussi, utilise-t-on couramment
la détente de Joule-Thomson, sans échange de chaleur ni de travail
mécanique avec l’extérieur (détente isenthalpique) ; cela se traduit
par une dégradation d’énergie.
Le cycle représenté sur la figure 3 est un cycle de Rankine-Hirn.
En raisonnant sur le fluide cyclé, on exprime alors le COP en fonc-
tion de différences d’enthalpie ; ainsi, pour une pompe à chaleur :
(15)
Sachant que :
(16)
et en posant pour la désurchauffe :
(17)
q
•F
M
•F
=
c
p
f
T
fs
T
fe
Ð()
q
•C
M
•C
=
c
p
c
T
cs
T
ce
Ð()
w
•
M
•C
c
p
c
T
cs
T
ce
Ð()
M
•F
c
p
f
T
fs
T
fe
Ð()++ 0=
M
•C
c
p
c
T
cs
T
ce
---------
M
•F
c
p
f
T
fs
T
fe
--------
ln+ln 0=
COPlor PAC
T
mc
T
mc
T
mf
Ð
--------------------------=
T
mc
T
cs
T
ce
Ð()
T
cs
T
ce
¤()ln¤=
T
mf
T
fs
T
fe
Ð()
T
fs
T
fe
¤()ln¤=
Figure 2 – Cycle de Lorenz associé à des fluides frigorigènes
et caloporteurs monophasés
T
fe
T
fs
T
cs
T
ce
T
s
COPRank
h
2
h
4
Ð
h
2
h
1
Ð
------------------=
h
2
h
4
Ð
L
cond
T
cond
()
c
p
vap
T
comp is
T
cond
Ð()+=
b
des
L
cond
T
cond
()
L
cond
T
cond
()
c
p
vap
T
comp is
T
cond
Ð()+
-------------------------------------------------------------------------------------------------=