SPEC Date : 02/02/23 I. Définition et facteurs de risque : les TEC ➔ Chez les enfants de 2-5 ans : ◆ Agitation ◆ Impulsivité ◆ Manque d’obéissance ◆ Provocation ◆ Agressivité ◆ Opposition ◆ Instabilité émotionnelle Ce n’est pas un vrai diagnostic ! Motif le plus fréquent de consultations en neuropédiatrie. A ne pas confondre avec les troubles internalisés du comportement comme l’anxiété ou la dépression. Souvent plainte des parents . Les facteurs de risque : ➢ difficultés langagières formelles ou sémantiques ➢ Difficultés discursives ou pragmatiques. 2 Interventions possibles : ● Logopède pour améliorer le langage oral et la communication. ● Psychomot pour attention, inhibition et hyperactivité motrice ● Neuropsy pour cognition sociale/inhibition ● Psychologue pour guidance parentale et sentiment de compétence. 1) Intervention sur la cognition sociale : ❖ Vocabulaire des émotions ❖ Verbaliser ses émotions ❖ Théorie de l’esprit 2) Intervention sur l’inhibition ❖ Cibler l’inhibition ❖ Utiliser la métacognition 3) Intervention sur les pratiques éducationnelles ❖ Co-parentalité ❖ Consistance des pratiques éducatives ❖ Sentiment de compétence 4) Intervention par la psychomotricité ❖ Relationnelle ❖ Basée sur les preuves 5) Intervention sur le comportement 3 II. Définition: Le TDAH et les Fonctions Exécutives ● TDAH: Trouble exécutif au niveau des fonctions exécutives (Inhibition, mémoire de travail, flexibilité cognitive,Fonctions exécutives de haut niveau). 1) Inhibition : Être capable de contrôler ses pensées, son comportement, et porter attention à un stimuli particulier : attention sélective. 2) Mémoire de travail : Garder des informations à l’esprit et travailler avec celles-ci alors qu’elles ne sont plus disponibles : Cfr Modèle de Baddeley 4 ➔ Administrateur central ➔ Mémoire de travail verbale = mémoire phonologique à court terme ➔ Mémoire de travail visuospatiale Nécessaire pour : ➢ LE/LO ➢ Maths mentalement ➢ Ordonner mentalement ➢ Planification sur base d’instructions ➢ Mettre en relation ➢ Prendre une décision en fonction d'événements passés. Tests MdT : ● Block test ● Répétition pseudo-mots 3) Flexibilité cognitive : Être capable de changer de perspective spatialement ou interpersonnellement Repose sur inhibition et mémoire de travail. Test MdT : Wisconsin card sorting test 4) Fonctions exécutives de haut niveau : ➢ Raisonnement ➢ Résolution de problèmes 5 Fex dernières à arriver à maturation et déclinent le plus rapidement. Influencent santé mentale, santé physique, qualité de vie, réussite scolaire, réussite pro, satisfaction du mariage, santé publique… TDAH 5 à 9% des enfants. Faiblesse des fex. ➢ mixte : inattention+impulsivité ➢ Inattention prédominante ➢ Hyperactivité dominante P.E.C : ➢ Médication ➢ Approches comportementales 6 ➢ Sports ➢ Pleine conscience ➢ Approches cognitives ➢ Guidance parentale Langage chez enfants TEC ou TDAH ➢ Articulation/phonologie ✅ ❌ ➢ Morphosyntaxe expressive ❌ ➢ Pragmatique/discours ❌❌ ➢ Lexique émotionnel ○ Parlent trop ○ Disfluence ○ Pb inférences ○ Régie de l’échange ➢ difficultés d’apprentissage ❖ Hypothèse d’une relation causale ❖ Rôle des variables biologiques et génétiques ❖ Rôle des pratiques parentales ❖ Variable sous-jacente (Fex, attention et mémoire de travail) Rôle dans le langage : ➢ accès lexical ➢ pragmatique/discours ➢ Lecture/écriture PEC troubles langagiers chez les TDAH : ➢ Prévenir difficultés scolaires, sociales, comportementales. ➢ Proposer adaptations 7 L’évaluation précoce (avant 3 ans) I. Les enfants parleurs tardifs (entre 2 et 3 ans) ● Trouble développemental large ● Retard temporaire ● Trouble développemental du langage Définition : Retard productif (mots et combinaisons) avec ou sans retard réceptif. Habiletés normales sur le plan non verbal. pas de troubles neuro, sensoriel ou cognitif. Caractéristiques des LT : ➢ STT RETARD LEXICAL ➢ Pas de combinaisons ➢ Parfois retard réceptif ➢ Répertoire phonétique plus faible et structures phonétiques plus simples ➢ Moins de gestes et de jeu symbolique ➢ Parfois pb sociaux et troubles du comportement Facteurs prédictifs : ➢ Compréhension langagière ➢ Vocabulaire expressif ➢ Niveau socio-économique Si tous les facteurs de risque sont présents : intervention individuelle. 8 II. Les précurseurs au langage oral ➢ Jeu symbolique 18 mois ➢ Permanence de l’objet 12 mois ➢ Catégorisation 18 mois ➢ Reconnaissance de soi Insérer frise chronologique Evaluation précoce : A. Evaluation indirecte a. Anamnèse: Motif de la consultation, Grossesse/accouchement, difficultés associées, facteurs aggravants, évaluer le comportement/l’adaptation, évaluer les moyens d’expressions, demander le comportement de l’enfant, objectiver les précurseurs au langage, l’émergence du langage, ainsi que les autres secteurs de développement. b. Questionnaires parentaux B. Evaluation des interactions parents/enfants: ⚠️Lien bidirectionnel entre les interactions verbales et le développement du langage : Guidance parentale ! Vidéo ! C. Évaluation directe: Actes de langage utilisés, répertoire phonétique, compétences lexicales/morphosyntaxiques en compréhension et en production, compétences de compréhension du langage (lexique et morphosyntaxe), précurseurs au langage oral. ➢ Evalo BB : protocole 20/27 mois: i. Accueil ii. échange de balle iii. demande d’objet iv. demande d’aide v. jeu de coucou 9 L’intervention précoce (avant 3 ans ) A. Intervention directe : en cabinet logopédique ⚠️On priorise la communication ! ➢ Favoriser l’apparition des précurseurs au langage ➢ Diversifier les fonctions de communication ➢ Améliorer la compréhension verbale ➢ Développer le lexique ➢ Développer la morphosyntaxe AVANT amélioration de la forme (articulation/phonologie) ❖ Matériel : ➢ Objets et images par paires/lavables, tapis de sol, petite table/chaise. ❖ Stratégies : ➢ Pour le lexique : Activités d’appariement objets/images, associations, etc. ➢ Pour la morphosyntaxe : utiliser des bandes phrases, avec répétition d’une structure cible. ➢ En parallèle : bain de langage ■ labellisations ■ reformulations ■ expansions ■ clarifications ⚠ ️Éviter les échecs de communication ! 10 B. Système de communication alternative (CAA) Support d’aide à la compréhension mais aussi à la production. Ensemble d’outils d’aide à la communication. ➔ Communication augmentative = si l’enfant produit quelques mots mais peu intelligibles. ➔ Communication alternative = si la communication orale est absente. Pour certains, le CAA est une solution temporaire. Pour d’autres, à plus long terme. le but est de permettre la réduction des bris de communication. Troubles du comportement et CAA : ➢ Effet positif sur les troubles du comportement ➢ Importance d’évaluer préalablement la fonction des troubles du comportement ➢ Bénéfique quelque soit le trouble et quelque soit le CAA implémenté 11 CAA : Système gestuel : On peut signer avec bb dès les premiers jours, ce type de CAA est intéressant si l’enfant est dans un établissement scolaire qui l’utilise. ★ Possible avec de très jeunes enfants. ★ Ne nécessite pas de précurseurs ★ A utiliser en combinaison avec la parole : juxtaposer le rythme de la parole sur le rythme des mouvements. CAA avec assistance technique : carnet de communication: ➔ Système de communication par échange (objets/images) = PECS (Picture Exchange Communication System) ◆ Echange physique ◆ Spontanéité ◆ Discrimination ◆ Apprentissage de la structure d’une phrase (“je veux”) ◆ Répondre à la question “que veux-tu” ? ◆ Communication spontanée et réponse à des questions simples CAA avec assistance technique-tablettes : ➢ Maniabilité ➢ Disponibilité ➢ Gain de temps ➢ Facilité d’utilisation ➢ Intégration sociale ⚠️Sélectionner les pictos/gestes en fonction des situations de la vie courante ! 12 Choix d’une méthode CAA : On peut sonder rapidement la préférence d’un enfant pour un système. Important d’évaluer préalablement les compétences cognitives : discrimination visuelle, motricité fine, mémoire, etc. C. Accompagnement parental logopédique : Approche théorique : basée sur les théories du socio-constructivisme et du socio-interactionnisme. ⚠️Stratégies réactives aux intérêts et initiatives de l’enfant. ➔ Lutter contre l’émergence d’un pattern d’interactions négatives chez les enfants avec difficultés de langage : ➔ 3 objectifs poursuivis : ◆ Education parentale ◆ Intervention langagière précoce ◆ Support social 13 Objectifs généraux : ➢ Suivre l’attention de l’enfant ➢ Maintien du thème d’intérêt ➢ Reconnaître les besoins ➢ Equilibrer les tours de rôle et de parole ➢ Adapter le langage à son niveau ➢ Stimuler le langage 🕰️Actions préventives ! Le parents doivent pouvoir tester différentes stratégies. 14 ➔ Boîte à questions ➔ Conseils lecture (lecture enrichie partagée) ➔ Les attitudes : ◆ Prendre plaisir dans les activités ensemble ◆ Réceptivité/réactivité ◆ Attirer son attention/regarder dans les yeux ◆ Respecter les tours de parole ◆ Utiliser un langage simple et complet ◆ Utiliser des images ◆ Renforcements positifs ◆ Saboter l’environnement ◆ Verbalisation parallèle ◆ Reformulation ◆ Expansion ◆ Diminuer les questions ➔ Stratégies de stimulation: ◆ Question choix ou ouvert ◆ Incitation par l’absurde ◆ Incitation par ébauche/phrase en suspens ◆ Labellisation ➢ Effets sur le parent: ○ augmentation du nombre d’interactions ○ Augmentation de la réactivité ○ diminution de la directivité ○ amélioration des comportements émotionnels ○ amélioration du sentiment de compétence parentale 15 ➢ Effets sur l’enfant : ○ amélioration des prérequis au langage ○ amélioration du vocabulaire ○ amélioration de la morphosyntaxe ○ amélioration de la communication ○ meilleure coopération et engagement ○ amélioration de la MdT phono Effets sur l’attention conjointe : 16 La prématurité ➔ 10% des naissances ➔ différents degrés ◆ 22-26 semaines = limite viabilité ◆ < 32 semaines : grande prématurité ◆ 32-33 semaines : prématurité modérée ◆ 34-36 semaines : prématurité tardive ➔ Différentes origines ◆ Grossesse gémellaire ◆ Accidents de prématurité/avortements tardifs ◆ Âge maternel élevé ◆ Stress maternel ◆ Milieu socio-économique défavorisé ◆ Conditions de travail difficiles ◆ Tabac ◆ Pathologie infectieuse ◆ Insuffisance hormonale Les conséquences de la prématurité : Les taux de survie augmentent ❖ Au niveau médical : ➢ Difficultés respiratoires fréquentes à la naissance : ventilation assistée, réanimation néonatale 17 ❖ Au niveau des interactions parent-enfant : ➢ Altérations en raison de la séparation, du stress parental et des caractéristiques des enfants prématurés (moins communicatifs) . ■ Va causer des troubles chez l’enfant de type : ● Troubles du sommeil ● Troubles du comportement ● Anxiété ● Difficultés de langage ❖ Au niveau alimentaire : ➢ Plus de sélectivité, de répulsion et de vomissements ❖ Au niveau cognitif et neurologique, dans le cas des grandes prématurités : ➢ Infirmité motrice et cérébrale ➢ Trouble sensoriel ➢ Déficience intellectuelle Cause : Fragilité de vascularisation du cerveau = engendre des ischémies ou hypoxies: lésions de la substance blanche. ❖ Au niveau cognitif et comportemental, chez les prématurés, y compris modérés et tardifs (30 à 50%): ➢ Troubles du comportement et TDAH: Fex, mémoire, attention, planification, etc. ➢ TSA (5 à 8 %) ➢ Troubles développementaux (dyspraxies, langage, visuo-attentionnel, troubles des apprentissages) ■ Redoublements, échecs scolaires ■ Faibles revenus à l’âge adulte, difficultés d’insertion professionnelle. 18 ❖ Au niveau du langage oral : ➢ Difficultés de langage (environ 30% des prémas) : ■ Différenciation des langues sur base de la prosodie (avant 1 an) ■ Babillage retardé ■ Phonologie (y compris discrimination auditive) ■ Vocabulaire plus faible ■ Traitement et raisonnement verbal ■ Langage expressif moins complexe ❖ Au niveau du langage écrit : ➢ Difficultés en lecture (environ 30% des prémas) : décodage et compréhension = difficultés scolaire et souvent passage en enseignement spécialisé. Les risques de la prématurité vont dépendre de plusieurs facteurs : ➔ Âge gestationnel ➔ Poids à la naissance ➔ Evénements survenus pendant la grossesse et à l’accouchement ➔ Événements survenus pendant les premiers mois de vie ➔ Réactivité parentale ➔ Milieu socio-économique ➔ Fréquentation d’un milieu de garde Le suivi de l’enfant préma et de sa famille : ⚠️PEC pré et post-natale des parents en souffrance, favoriser un lien parent-enfant de bonne qualité. ➔ Rôle du logopède : assurer un suivi préventif d’accompagnement parental logopédique en veillant à optimiser les relations parent-enfant. ➔ Importance de l’évaluation langagière précoce ! ➔ Importance de l’intervention précoce ! 19 Le haut potentiel intellectuel I. Mesure de QI ⚠️Le QI est très sensible à la stimulation, à l’environnement, au développement langagier. II. Définition du HPI : ➢ Capacités cognitives significativement supérieures à la norme ➢ QI total > 125 ➢ + Curiosité, motivation, connaissances dans des champs spécifiques, loisirs, etc. ➢ + sur le plan développemental: précocité dans les apprentissages, parcours académique. 20 Types de HPI : Gardner va identifier 8 types d’intelligence : ❖ Linguistique ❖ Logico-mathématique ❖ Visuo-spatiale ❖ Naturaliste ❖ Interpersonnelle ❖ Intrapersonnelle ❖ Corporelle ❖ Musicale ⚠️Les évaluations de QI n’objectivent que les 3 premiers types d’intelligence ! Origine : ➔ Génétique ➔ Environnementale III. Identification ⚠ ️L'identification n’est pas un diagnostic ! possible dès 6-7 ans, attention au score de QI : ➢ Il est arbitraire ➢ Le critère de 130 est arbitraire ➢ Impact du niveau socio-éco et culturel ➢ Impact des troubles associés ➢ Attention aux profils hétérogènes. Un seul indice supérieur à 130 n’est pas suffisant pour identifier un HPI : zone de haute potentialité. une évaluation ne sera pertinente que si en lien avec les besoins de l’individu. 21 IV. Caractéristiques 1) Apprentissages rapides 2) Perfectionnisme 3) Estime de soi légèrement supérieure 4) Satisfaction de vie similaire, Troubles du comportement similaires voire moindres 5) Sociables 6) Meilleure réussite scolaire et meillure statut professionnel et meilleure satisfaction au travail V. HPI et troubles associés 1) Peut masquer des troubles d’apprentissages 2) Parfois on peut retrouver la symptomatologie du TDAH : distractibilité, agitation, impulsivité liées à un ennui scolaire. Mais souvent le HPI compense. 3) Points communs entre TSA sans DI et HPI : a) Bon niveau intellectuel b) Centres d’intérêts atypiques ➔ Diagnostic du TSA complexe quand HPI associé 4) Hypersensibilité parfois accentuée si associée à un HPI= ressasse plus longtemps un évènement. Echec scolaire et HPI, causes : ➔ Trouble associé (TDAH) ➔ Difficultés au niveau de l’environnement (le professeur a des attentes inaccessibles, pression du conformisme avec les pairs) ➔ Difficultés individuelles : décrochage lié à un manque de motivation 22 VI. Pistes d’aide : ➔ Éviter l’ennui et la démotivation scolaire ! ◆ Approfondissement = situations d’apprentissages plus complexes/tâches de synthèse. ◆ Enrichissement = activités hors programme avec synthèse à la clé pour les autres élèves de la classe. ◆ Accélération = saut de classe ou enrichissement lors des temps morts 23 24 Bilinguisme et compétence culturelle du logopède : La culture : = Ensemble des croyances, traditions, activités et comportements partagés par les membres d’une communauté. ➡️4 dimensions de comparaison culturelle de Hofstede : ❖ La distance hiérarchique ❖ L’évitement de l’incertitude ❖ Masculinité/féminité ❖ Individualisme/collectivisme 25 Développement du langage chez les bilingues: Langue minoritaire maintenue dans 75% des cas. 26 ➢ Normes différentes: ➔ Vocabulaire restreint ➔ Temps d’accès lexical augmenté ➔ Complexité grammaticale moindre ⚠️Proportionnel au temps d’exposition aux langues ! Mais attention au biais méthodologique = souvent le milieu socio-économique est faible donc le langage est peu développé sans que cela ait un lien avec le bilinguisme. ➢ Facteurs influençant l’apprentissage : ➔ Âge ➔ Fréquence d’exposition aux langues ➔ Aptitudes linguistiques ➔ Motivation ➔ Degré de similitude entre les langues ➔ Qualité d’exposition à L2 ➔ Valorisation sociale 27 28 29 30 31 Effet du bilinguisme sur les compétences cognitives : ➔ Habiletés métalinguistiques (phono, lexicale, syntaxique) ➔ Contrôle attentionnel (inhiber la langue cible) ➔ Protection contre la démence Effets du bilinguisme au niveau de l’identité : ➔ Affectif : moins d’interactions entre l’enfant et sa famille. ➔ Religieux : isole l’enfant de sa culture et de sa religion ➔ Communautaire : fragilise l’identité culturelle et les liens avec la famille/communauté ➔ Sociétal : favorise les opportunités professionnelles et l’intégration dans la société. Cas de l’immersion linguistique : ➔ Précoce (3ème maternelle) ➔ Enseignants natifs ➔ 50 à 75% du temps scolaire ➔ Conséquences positives associées : Fex, contrôle attentionnel. Cas des enfants avec TD : 32 L’impact du multilinguisme : Les enfants bilingues peuvent avoir un manque de maîtrise de la langue : ➢ Exposition tardive au français ➢ Les parents non natifs décident de parler une langue qu’ils ne maîtrisent pas bien (interactions moins quantitatives et qualitatives) ⚠️Critères pour le maintien des langues ! ➔ Valoriser la/les langues familiales auprès de l’enfant et de ses parents ! ◆ Une bonne maîtrise de la langue familiale est associée à la réussite scolaire. Soutenir les enfants bilingues à l’école : ➔ Soutenir l’apprentissage du français en prônant un bilinguisme équilibré. ◆ Favoriser l’accès à un milieu d’accueil ◆ Mettre en place des stratégies de soutien au langage au sein de la classe ◆ Proposer des cours de langue ◆ Favoriser la mise en place d’activités parascolaires dans la langue d’enseignement L’ASHA encourage les professionnels à montrer du respect pour les préférences culturelles et linguistiques des familles. 33 Le rôle du logopède chez les familles bilingues 1) Évaluer le développement du langage ➔ Difficile de poser le diagnostic de TDL chez les enfants bilingues ! Les normes ne sont pas adéquates ! ➔ Réaliser une anamnèse détaillée : focus sur les facteurs de risque. ➔ Voir le profil des difficultés : ◆ Pour le lexique : importance de faire la différence entre un stock de mots faible et des représentations sémantiques KO. ◆ Choisir des tâches qui évaluent la compétence langagière et non la connaissance d’une langue, par exemple la connaissance de non mots. ◆ Les mesures discursives par exemple seront plus indépendantes du bilinguisme que les mesures formelles. ➔ Proposer une évaluation dynamique : mesurer le potentiel d’apprentissage. ➔ Réaliser un bilan multilingue : si TDL, les difficultés seront présentes dans toutes les langues. ➔ questionner le parent sur le développement de la langue minoritaire. 2) Favoriser le développement de la langue majoritaire et minoritaire : ⚠️L’INAMI risque de ne pas intervenir si pas de TDL mais uniquement un problème de manque d’exposition à la langue. Si l’enfant a un TDL, le bilinguisme doit aussi être encouragé ! L’idéal : cibler la langue la plus forte ou proposer une rééducation bilingue. ➔ Si logopède monolingue : Choisir des cibles/objectifs en L1 qui peuvent être généralisables en L2 : 34 ◆ Conscience phonologique ◆ Structure syllabique/phonèmes des deux langues ◆ Pragmatique ◆ Macrostructure du discours Mais aussi stratégies de stimulation des interactions parent/enfant. Logopédie et compétences culturelles : ➢ Acquérir des connaissances sur les cultures et les répertorier ➢ Décoration riche sur le plan culturel ➢ Représenter différentes langues/cultures/origines ethniques ➢ Proposer des discussions ethnographiques ➢ Favoriser la présence des parents en séance ➢ Recourir à un interprète ➢ Mettre en contact avec des parents dont l’enfant présente des troubles similaires ⚠️Adapter notre intervention ! Pour rappel, les cultures se différencient selon différents axes: ❖ Activités réalisées avec l’enfant ❖ Qualité de langage adressée à l’enfant ❖ Personnes qui parlent à l’enfant ❖ Valorisation des initiations conversationnelles des enfants 35 Le TDC (Trouble Développemental de la CoordinationDyspraxie) ➔ 3 à 6% des enfants Trouble de la planification et de la coordination des mouvements dans le but de réaliser une action volontaire, dans un but précis (praxies) Différents types existent : ❖ Graphique ❖ Gestuelle ❖ Visuo-constructive ❖ De l’habillage ❖ Verbale Impacts du TDC : ➔ Scolaire : Geste graphique, outils scolaires, Organisation spatiale, Organisation. ➔ ⚠️Génère une situation de double tâche ! Les tâches de bas niveau ne vont pas être automatisées (lire, écrire) = situation de surcharge cognitive. ➔ Prise en charge psychomotricienne insuffisante ! ➔ Adaptations scolaires et quotidiennes. Impact de la motricité dans la parole : ➢ Impact de la respiration : fournir une pression d’air suffisante et constante. ➢ Impact de la voix : produire une phonation ➢ Impact de l’articulation/phonologie : former le tractus vocal et coordonner les articulateurs. 36 ➢ Sur le plan du langage, on peut retrouver deux types de dyspraxies : ○ Bucco faciale ○ Verbale II. Symptômes : La dyspraxie verbale développementale Développement global de l’enfant avec dyspraxie verbale développementale : ➔ Incidence familiale ➔ Problèmes de comportements associés ➔ Utilisation de la gestuelle difficile si une dyspraxie motrice est associée ➔ Difficultés pour les jeux d’imbrication Le développement non-verbal de l’enfant avec une dyspraxie verbale : 37 ➔ Faible coordination succion-déglutition-respiration : toux, étouffement ➔ Salivation excessive ➔ Légers signes neurologiques observés dans le passé ➔ Dissociation automatico-volontaire : plus facile de réaliser un mouvement en fonction réelle plutôt qu’en imitation. Les aspects langagiers des enfants avec une dyspraxie verbale : ➔ Faible intelligibilité ➔ Pas de babillage et de jeux vocaux ➔ Trouble prosodique ➔ Difficultés de coarticulation ➔ Répertoire de phonèmes incomplet ➔ Difficultés de synchronisation des mouvements de la parole ➔ Parfois TDL associé ! ➔ Parfois troubles langage écrit associés ! III. Evaluation de la dyspraxie verbale développementale : ➔ Anamnèse détaillée ➔ Dépistage audiologique ➔ Examen du mécanisme oral (myofonctionnel) ➔ Établir le répertoire phonétique ➔ Évaluer la stabilité des erreurs : ⚠️Dans la dyspraxie verbale, les erreurs sont très instables, à la différence du trouble phonologique ➔ Déterminer les transformations phonologiques réalisées par l’enfant (PPS) ➔ Déterminer la structure des syllabes ➔ Déterminer la structure des mots ➔ Analyser la structure des phrases (pauses, rythme, synchronisation) ❖ Utiliser des tâches de dénomination, répétition et langage spontané ❖ Proposer une série diadocosinésique ❖ Cibler des répétitions de mots 38 IV. Intervention 39 L’intervention de la logopède va viser à : ➔ Apprendre le bon positionnement des phonateurs et les mouvements corrects ➔ Fournir des indices: visuels/Kinesthésiques/auditifs ◆ Pour ressentir la position de départ ◆ Pour connaître les paramètres du mouvement cible ◆ Pour traiter les informations du tractus vocal ◆ Pour avoir un feedback 40 La lecture enrichie partagée : 41 42 Afin de favoriser la compréhension orale, importance de travailler sur les prérequis au langage écrit ! 43 Présentation d’une stratégie d’intervention : la lecture enrichie partagée: ➔ Permet de développer différentes compétences chez les jeunes enfants: ◆ Inférences ◆ Littératie ◆ Conscience phonologique ◆ Vocabulaire Pour qui ? ➔ Enfants de niveau préscolaire tout venants/à risque ➔ Enfants avec trouble langagier ou neuro-développementale Comment ? ➔ Lire la même histoire à plusieurs reprises ➔ Mise en place de certaines stratégies : ◆ Attitudes pour intéresser les enfants ◆ 10-12 interruptions Pourquoi ? On va cibler différentes compétences : ➔ Connaissance de l’écrit ➔ Le langage oral et la compréhension de récit en général Également applicable aux enfants bilingues et issus de milieux socioéconomiques moins favorisés. Nombreuses études montrent l’efficacité de la LEP : ➢Chez les enfants prélecteurs ➢Avec trouble développemental du langage ➢Ou pathologie neuro-développementale 44 La lecture enrichie partagée peut se proposer : ➔ A la maison, en cabinet ou à l’école ➔ En individuel ou groupe d’enfants Type d’interruptions : 1) Inférences : poser des questions littérales et inférentielles lors de la lecture des livres a) Question non inférentielle b) Prédiction c) Solution du problème d) Etat interne du personnage e) Explication cause/conséquence ➔ D’abord des questions choix puis des questions ouvertes ➔ Faire des liens avec le vécu personnel des enfants ➔ commentaires et étayage verbal ➔ Questions en lien avec la théorie de l’esprit 2) Développer le vocabulaire littéraire a) Définition ou synonyme b) Répétition c) Mime d) Autre contexte e) Vécu f) Support de l’image 3) Littératie a) Commentaires sur les mots b) Commentaires sur les lettres c) Commentaires sur le livre d) Sens de l’écrit 45 4) Développement de la conscience phonologique a) Interruptions en conscience phonétique : i) Introduire des non-mots dans l’histoire ii) Demander de les répéter iii) Proposer des activités de conscience phono de plus en plus complexes Adaptation de la méthode aux enfants avec Besoins de Communication Complexes 1) Choix du livre Simplifier le texte, utiliser des objets à manipuler, ajouter des symboles graphiques, choisir des livres dont l’histoire est simple, séquence concrète d’évènements. ➔ On va cibler dans ce type de rééducation: ◆ L’acquisition du vocabulaire de base ◆ L’acquisition du vocabulaire spécifique ➔ Proposer une approche multimodale : ◆ Borel maisonny ◆ Sesame ou langue des signes ◆ Pictogrammes ou version papier ◆ Application tablette 2) Modélisation pour apprendre un nouveau mot : ➔ Prononcer le mot ➔ Utiliser le geste ➔ Donner le pictogramme en papier et inciter à le montrer sur le poster ➔ Appuyer sur l’icône de la tablette et inciter l’enfant à appuyer à son tour 46