Mes activités pour travailler l’oral au cycle 3 1) Ecouter pour comprendre un message oral, un propos, un discours, un texte lu (mots-clés : écoute active, prise de notes, reformulation). –Des textes lus à haute voix par l’enseignant : ce n’est pas de la lecture offerte. Il y a, dans ce cas, toujours des activités à mener quand je lis à mes élèves. Je lis souvent des albums ou des extraits en lien avec la littérature pour la mise en réseau. En règle générale, je leur fais prendre des notes sur : -les personnages -les lieux -les mots-clés ou le thème principal Cela permet, lors de la mise en commun, de ne rien oublier, de reformuler le récit entendu en s’appuyant sur les mots-clés. –Des documents vidéos : je suis une adepte de la capsule vidéo, que ce soit en français, en maths, en sciences ou en Histoire. Je fais toujours visionner 2 ou 3 fois : une fois pour avoir une idée générale, une fois pour prendre des notes et procéder à une écoute sélective, une fois pour vérifier ou compléter les notes. Ces notes servent ensuite, lors de la mise en en commun, pour un échange oral qui permettra de faire une synthèse orale sur les informations à retenir. Par exemple, j’ai travaillé sur l’actualité avec les incendies d’Australie en lien avec mes activités d’anglais. J’ai montré un reportage des infos à mes élèves et voici les notes qui ont été prises par l’un d’eux (je lui ai fait recopier sans les erreurs d’orthographe ^^). Ces notes ont servi à dire ce que l’on a compris. Cela a servi à faire une synthèse orale de l’essentiel à retenir, ce qui débouchera sur une trace écrite. La mise en commun a permis d’éclaircir certains points obscurs et de confronter les points de vue. Pour cela, j’utilise des sites d’actualités comme le JDE où je fais la lecture à haute voix, je montre les illustrations. J’aime beaucoup Arte Junior, notamment les vidéos sur les animaux et France info junior. Cela permet une véritable écoute active et le travail sur la prise de notes. On peut faire produire une carte mentale également, plutôt qu’une liste. –Les bandes annonces de livres : là c’est pareil, c’est le même fonctionnement. 3 ou 4 visionnages, une prise de notes, une mise en commun à l’oral et une trace écrite pour plus tard, construire son propre scénario de l’histoire. –Le jeu théâtral me permet de travailler sur la compréhension en littérature, en se mettant à la place des personnages pour comprendre leurs émotions, leur motivation, leurs paroles voire leurs pensées. 2) Parler en tenant compte de son auditoire. –L’expression orale en Histoire des Arts : c’est une activité que j’ai installée en rituel hebdomadaire. En plus des dictées Histoire des Arts, j’aime bien faire analyser à l’oral des œuvres d’arts mais centrées sur les émotions. Les compétences psychosociales font leur entrée dans le parcours de santé (PES) et la connaissance et la compréhension des émotions en font partie. Cela permet de réinvestir ce travail en littérature, pour comprendre ce que ressentent les personnages, et de réinvestir en EMC avec les messages clairs. Par exemple, nous avons travaillé sur le Désespéré de Gustave Courbet. Les élèves ont 4 questions auxquelles ils ont à réfléchir avant de s’exprimer, en écoutant les autres pour ne pas répéter la même chose : ce que je vois, ce que je ressens, ce que j’imagine et les procédés que l’artiste a employés. Une fois qu’on en a bien parlé entre nous, j’apporte quelques informations supplémentaires. Les élèves construisent avec moi la trace écrite (travail de copie, en différé) à coller dans le cahier d’art. Et ça permet aussi, lors des dictées Histoire des arts, d’éviter le commentaire bateau « c’est trop beau » lorsque je leur demande un avis sur les œuvres étudiées ! On peut faire également un brouillon d’oral. Les élèves réfléchissent seuls ou en binôme à l’avance, et ils remplissent avec quelques mots-clés (pour éviter de lire ensuite) avec leur feutre d’ardoise. Lorsqu’ils sont prêts, ils viennent parler et les autres réagissent s’ils ont ressenti ou imaginé autre chose. Cela permet également de travailler l’EMC avec le respect du point de vue de l’autre. –Le speed booking est une activité que j’adore ! Les élèves se promènent de table en table et écoutent un camarade qui va décrire, argumenter, répondre à des questions pour donner envie de lire le livre qu’il a choisi. Cela développe donc autant la culture littéraire que le langage oral et même les compétences civiques, puisqu’on est dans le partage et l’autonomie. –Le plan de récit se fait avec la lecture d’albums ou d’un chapitre de roman par l’enseignant. Les élèves prennent (encore) des notes sur les événements importants, les personnages, les lieux, on échange énormément pour confronter les idées. A chaque lecture, l’écoute est active car il faut retrouver des informations et les dessiner. Puis, les élèves reformulent l’histoire à l’oral partir des dessins, avec leurs propres mots, et surtout chronologiquement. Dessiner est parfois plus facile pour les enfants qu’écrire, sachant qu’on n’est pas en arts plastiques et que l’essentiel est de s’y retrouver. On observe ainsi les déplacements des personnages, les rencontres, les moments-clés. –Le rappel de récit. Quelques élèves doivent faire un rappel de récit chronologiquement, mais ne pas en dire trop pour laisser la parole au suivant, tout en tenant compte de ce qui a été dit avant pour ne pas répéter. Derrière les élèves désignés, il y a les « souffleurs » qui chuchotent le détail manquant en cas de trou de mémoire. Les élèves adorent ! –Le débat des 4 coins pour travailler l’argumentation et pour faire évoluer son point de vue. Les élèves partent avec un point de vue bien arrêté et vont se placer sous un des panneaux installés aux 4 coins de la classe. Mais à force d’écouter les autres, ils peuvent reconsidérer leur position et changer de coin. C’est l’idéal pour encourager l’ouverture d’esprit. Tout part d’une affirmation à la suite de laquelle les élèves vont se placer sous le panneau qui correspond à leur point de vue. Cela peut être une affirmation simple : « J’adore la rentrée » ou une autre lue dans un roman en cours d’étude. Par exemple, dans Le Magicien d’Oz, l’homme de fer blanc affirme qu’il manque de cœur. En reformulant des passages du texte, les élèves vont argumenter autour de cette affirmation. Après un temps de réflexion, on laisse à certains l’occasion de défendre leur point de vue pendant une trentaine de secondes. En général, je commence par faire parler quelqu’un qui a un avis bien tranché : pas du tout d’accord ou tout à fait d’accord. Certains s’aperçoivent d’ailleurs immédiatement que leur opinion est différente de celle de leur groupe et changent déjà de place. Si l’argument d’un élève les convainc, alors les enfants peuvent changer de coin. Une fois qu’on a bien débattu pendant 5 ou 6 mn, on se regroupe et je demande à ceux qui ont changé de place quel argument les a convaincus. On termine en créant la trace écrite et en la recopiant, moment que l’on peut différer dans le temps, le lendemain, par exemple. –Les exposés : j’observe 4 critères concernant l’oral dans un exposé (hors connaissances et documentation). – un langage clair – parler fort – l’attitude dynamique pour intéresser les spectateurs – écouter les autres pour répondre correctement aux questions L’idéal serait de filmer et de travailler sur l’enregistrement pour avoir du recul sur sa prestation. Moi, j’ai opté pour un entretien individuel pour que l’élève puisse parler de son ressenti, des indices qui lui ont montré que « ça s’est bien passé », que les autres ont écouté. Les autres élèves ne sont pas passifs. Ils prennent quelques notes (très peu, car je veux qu’ils écoutent aussi) pour que l’on garde trace de ce que l’on a appris. –Et la poésie ? Et oui, la poésie ça se déclame et on doit faire passer des émotions et capter son auditoire dans cette activité orale. Et ça se travaille : la voix, le regard, la gestuelle, la respiration … Pour cela, il faut que l’élève ait pu choisir SA poésie –Les virelangues, pour travailler l’articulation car souvent les élèves lisent trop vite et n’articulent pas assez. On peut les utiliser lors des activités de Brain breaks. On peut jouer en îlot à le lire lentement puis à le dire clairement avec la carte, puis sans la carte, puis on le passe à son voisin, dans un temps donné (sablier). A chaque fois que c’est dit clairement avec la carte, on marque un point, et sans la carte, 2 points. Puis, on en pioche une autre. 3) Participer à des échanges dans des situations de communication diversifiées. –Le débat des 4 coins dont je parle plus haut. -D’autres débats argumentés que je n’ai pas expérimentés en classe : le Q.sort où on note avec +2 +1 ou -1 -2 les propositions avec lesquelles on est d’accord ou non et on prépare ses arguments. Le bocal oppose 2 groupes d’élèves qui ont travaillé leur argumentation en amont sur un sujet. Le 3e groupe est constitué des auditeurs qui vont pouvoir intervenir une fois que les 2 groupes ont terminé. On peut citer d’autres activités comme les dilemmes moraux, les conseils d’élèves et les débats philosophiques (qui diffèrent des débats argumentés justement parce qu’on n’est pas obligé d’argumenter). 4) Adopter une attitude critique par rapport à son propos. –Les exposés : j’observe 4 critères concernant l’oral dans un exposé (hors connaissances et documentation). – un langage clair – parler fort – l’attitude dynamique pour intéresser les spectateurs – écouter les autres pour répondre correctement aux questions L’idéal serait de filmer et de travailler sur l’enregistrement pour avoir du recul sur sa prestation. Moi, j’ai opté pour un entretien individuel pour que l’élève puisse parler de son ressenti, des indices qui lui ont montré que « ça s’est bien passé », que les autres ont écouté. Et l’évaluation de l’oral, dans tout ça ? Pour les débats argumentés de la compétence n°3, il existe une grille sur Eduscol : Pour les exposés, nous avons élaboré en classe, avec les élèves, à force d’exposés, la grille suivante : Pour la poésie, idem, nous avons construit cette grille avec les élèves, à partir de l’écoute des autres : A part avec mes observations et ces grilles, je ne fais rien de plus pour le moment. Je note en revanche les réussites et les progrès, j’observe si le vocabulaire est réutilisé, si les phrases sont plus riches, si l’enfant prend plus souvent la parole et ce qui resterait à améliorer. Là aussi il existe un document Eduscol qui préconise de n’évaluer que quelques items en construisant ses propres outils.