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Sommaire de lévaluation des risques menée en application du paragraphe 83(1)
de la Loi canadienne sur la protection de l’environnement (1999)
Avis de nouvelle activité no 17192 : nanotubes de carbone multiparoi
Décisions réglementaires
En vertu des dispositions relatives aux substances et aux activités nouvelles au Canada figurant à
la partie 5 de la Loi canadienne sur la protection de l’environnement (1999) [LCPE (1999)], et
conformément à larticle 83 de cette loi, la ministre de lEnvironnement et la ministre de la Santé
ont évalué les renseignements concernant la substance en question, et ont déterminé qu’elle n’est
pas susceptible de pénétrer dans lenvironnement en une quantité ou concentration ou dans des
conditions de nature à avoir, immédiatement ou à long terme, un effet nocif sur l’environnement
ou sur la diversité biologique, à mettre en danger l’environnement essentiel pour la vie ou à
constituer un danger au Canada pour la vie ou la santé humaines.
Cependant, on a recommandé un avis de nouvelle activité (NAc) vu les incertitudes qui existent
quant aux effets possibles de la substance sur l’environnement et la santé humaine qui découlent
de certaines nouvelles activités telles que l’utilisation de la substance en quantités croissantes ou
dans les produits de consommation. L’avis de NAc no 17192 crit les renseignements exigés sur
ces activités. Il a été publié le 24 août 2013 dans la Partie I de la Gazette du Canada, vol. 147,
no 34. Ces activités doivent être déclarées avant de pouvoir être entreprises, cela pour permettre
d’approfondir l’évaluation de la substance et de prendre des décisions en matière de gestion des
risques.
Description de la substance
La substance est un nanotube de carbone, court et réticulé, présentant plusieurs parois et que l’on
peut classer parmi les nanomatériaux.
Activités déclarées
On propose la fabrication ou l’importation de cette substance au Canada en quantités supérieures
à 1 000 kg/an pour être utilisée comme additif dans les plastiques.
Devenir et comportement dans lenvironnement
D’après ses propriétés physiques et chimiques, la substance aura tendance à se loger dans leau,
les sédiments, le sol et lair ambiant si elle est rejetée dans l’environnement. La substance devrait
être persistante dans ces compartiments de lenvironnement puisqu’il sagit d’un produit
chimique inorganique stable qui ne se décomposera pas. Puisque l’on connaît très peu
l’absorption de cette substance par les organismes vivants, il faudrait plus de données pour
évaluer son potentiel de bioaccumulation aux fins des avis prévus aux annexes actuelles.
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Évaluation des risques pour lenvironnement
D’après les renseignements dont on dispose sur les risques associés à la substance et les données
indirectes sur les nanomatériaux structurellement proches, la toxicité aiguë de la substance est
faible à modérée (1 – 100 mg/L) pour les organismes aquatiques (poissons, daphnies, algues). La
concentration estimée sans effet (< 1 mg/L), calculée d’après l’essai CEr50 pour l’organisme le
plus sensible (P. subcapitata), a été utilisée afin d’estimer les risques pour l’environnement.
Les activités possibles et déclarées au Canada ont été évaluées afin destimer l’exposition
potentielle à la substance dans l’environnement pendant l’ensemble de son cycle de vie. On a
déterminé l’exposition environnementale découlant des activités déclarées à laide d’un scénario
générique et prudent de mélange à partir du déversement par une source unique et ponctuelle. On
estime que la concentration prédite dans lenvironnement pour les activités déclarées serait de
2,1 µg/L.
Étant donné son profil actuel d’utilisation et ses effets écotoxiques faibles à modérés, il est peu
probable que la substance ait des effets nocifs sur l’environnement au Canada.
Cependant, étant donné la compréhension actuelle des nanotubes de carbone et des
nanomatériaux en général, un changement dans le profil d’utilisation de la substance
(NAc no 17192) pourrait modifier l’exposition de manière importante et faire en sorte que la
substance ait des effets nocifs sur l’environnement. Par conséquent, des renseignements
complémentaires sont nécessaires afin de mieux caractériser les risques pour l’environnement.
Évaluation des risques pour la santé humaine
D’après les renseignements dont on dispose sur les risques associés à la substance, la toxicité
aiguë de la substance est faible par voie orale ou cutanée, ou par inhalation (la DL50 par voie
orale et cutanée > 2 000 mg/kg de masse corporelle, la CL50 > 1,3 mg/m3). La substance cause
une irritation grave des yeux (CMM = 68) et une irritation modérée de la peau (IIP = 1,08) et,
dans le pire des cas, constitue un faible sensibilisant cutané (parce que le contrôle positif a été
testé à une concentration dix fois supérieure à celle de la substance analysée). La substance n’est
pas mutagène in vitro (résultats négatifs des essais de mutation génique dans les cellules de
mammifère et dans un essai daberration chromosomique sur des cellules de mammifère). Ainsi,
il est peu probable que cette substance cause des dommages génétiques.
Les dangers découlant de lutilisation des substances sur les lieux de travail doivent être classés
conformément au Système dinformation sur les matières dangereuses utilisées au travail
(SIMDUT).
Cependant, à partir des renseignements disponibles sur les nanomatériaux structurellement
proches, la substance pourrait présenter une toxicité respiratoire, immunologique,
cardiovasculaire et carcinogène après une exposition par voie orale ou par inhalation.
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Lorsqu’elle est utilisée comme additif dans les plastiques, on sattend à ce que la substance soit
fabriquée ou importée au Canada, enfermée dans une matrice de polymère solide. On sattend à
ce que les sites potentiels d’exposition à la substance soient à l’intérieur dinstallations
industrielles. Il est donc prévisible que l’exposition directe de la population à la substance soit
faible. Aucun rejet important dans l’environnement n’est envisagé étant donné l’utilisation
spécialisée mentionnée par le présent avis et on prévoit donc que l’exposition indirecte de la
population générale à partir de l’environnement sera faible. Cependant, si la substance était
produite sous des formes différentes (p. ex., dans un polymère liquide), appliquée dans
différentes formulations ou utilisée pour toute application possible, un potentiel accru
d’exposition directe ou indirecte pourrait exister.
Étant donné la faible éventualité dune exposition directe ou indirecte de la population générale
lors des utilisations industrielles décrites dans la présente proposition, il est peu probable que la
substance présente un risque important pour la santé de la population générale et donc il est peu
probable qu’elle ait des effets nocifs sur la santé humaine. Toutefois, étant donné notre
compréhension actuelle des nanotubes de carbone et des nanomatériaux en général, le risque
découlant de l’utilisation de ces substances dans les produits de consommation n’est pas
présentement connu. L’utilisation de la substance dans des produits de consommation ou dans
des produits destinés aux enfants ou conçus pour être utilisés par les enfants pourrait faire en
sorte qu’elle ait des effets nocifs sur la santé humaine. De façon analogue, l’importation ou la
fabrication de la substance en quantités dépassant les 10 000 kg/an pourrait accroître
considérablement lexposition de la population générale et faire en sorte que la substance ait des
effets nocifs sur la santé humaine. Par conséquent, des renseignements complémentaires sont
nécessaires afin de mieux caractériser les risques pour la santé humaine.
Autres considérations
L’Agence de protection de l’environnement des États-Unis a publié une règle sur une nouvelle
utilisation importante qui interdit la fabrication, le traitement ou l’utilisation de la substance pour
produire des produits commerciaux ou de consommation, ou son inclusion dans des produits de
consommation. [Proposed Significant New Use Rules on Certain Chemical Substances PMN
Number P-09-188; Federal Register 76(249): 81452 (2011); http://www.gpo.gov/fdsys/pkg/FR-
2011-12-28/pdf/2011-33261.pdf]
Conclusion de l’évaluation
Lorsque la substance est utilisée telle qu’elle a été déclarée, elle n’est pas susceptible d’être
nocive pour la santé humaine ou l’environnement au sens de l’article 64 de la LCPE (1999).
Cependant, on soupçonne qu’une nouvelle activité associée à la substance pourrait faire en sorte
que cette dernière satisfasse aux critères énoncés dans cet article.
Vu les risques possibles pour l’environnement (associés à la toxicité pour le sol, les sédiments et
les milieux aquatiques) et les risques potentiels pour la population générale (associés à la toxicité
respiratoire, immunologique, cardiovasculaire et carcinogène après une exposition par voie orale
ou par inhalation) qui découleraient de l’utilisation de la substance en quantités croissantes ou
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dans les produits de consommation, un avis de NAc a été publié afin d’obtenir des
renseignements complémentaires pour permettre d’évaluer ces activités possibles. Lavis de NAc
no 17192 a été publié le 24 août 2013 dans la Partie I de la Gazette du Canada, vol. 147, no 34.
Une conclusion établie sur cette substance en vertu de la LCPE (1999) ne concerne ni n’empêche
une évaluation relative aux critères de risque définis pour le SIMDUT qui sont précisés dans le
Règlement sur les produits contrôlés visant les produits destinés à être utilisés au travail.
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