Histoire littéraire : l’enseignement au Moyen-Âge On parle de la scolastique ( qui vient du latin « schola ») : - Elle se caractérise par l’étude des arts libéraux : le trivium : grammaire, rhétorique, dialectique le quadrivium : arithmétique, géométrie, astronomie, musique. - Elle se base sur la lecture et l’apprentissage par cœur des textes sacrés. - L’initiation logique est censée renforcer la foi. - Dispensée dans des collèges ou des universités où se côtoient laï cs et religieux. - un des exercices : la dispute. Elle consiste à critiquer à réfuter une opinion. Elle peut opposer les étudiants et les maî tres. → A la Renaissance, les humanistes vont remettre en cause cette éducation issue du Moyen-Age. Histoire littéraire : les dialectes du Moyen-age Dans la France de cette époque, les locuteurs du pays parlaient un grand nombre de langues. Généralement, ils ignoraient le latin d'Église, à moins d'être instruits, ce qui était rarissime. Ils ignoraient également le «français du roy», sauf dans la région de l'Île-de-France, d'où allait émerger une sorte de français populaire parlé par les classes ouvrières. Pour résumer rapidement la situation linguistique, on peut dire que les habitants de la France parlaient, selon les régions: - diverses variétés de langues d'oï l: françois, picard, gallo, poitevin, saintongeais, normand, morvandiau, champenois, etc. - diverses variétés des langues d'oc (gascon, languedocien, provençal, auvergnat- limousin, alpindauphinois, etc.) ainsi que le catalan; - diverses variétés du franco-provençal: bressan, savoyard, dauphinois, lyonnais, forézien, chablais, etc., mais aussi, en Suisse, genevois, vaudois, neuchâtelois, valaisan, fribourgeois et, en Italie, le valdôtain. - des langues germaniques: francique, flamand, alsacien, etc. - le breton ou le basque. Bref, à cette époque, le français n'était qu'une langue minoritaire parlée dans la région de l'Île-de-France (comme langue maternelle) et en province par une bonne partie de l'aristocratie (comme langue seconde). Non seulement le latin était la langue du culte, donc de tout le clergé et des abbayes, mais il demeurait l'unique langue de l'enseignement, de la justice et des chancelleries royales (sauf en France et en Angleterre, où l'on employait le français pour les communications entre les deux royaumes); c'était aussi la langue des sciences et de la philosophie. Il faudra attendre le XIIIe siècle pour voir apparaî tre timidement les premiers textes de loi en «françois». Sous Charles IV (1322-1328), une charte sur dix seulement était rédigée en «françois». Sous Philippe VI (1328-1350), le latin dominait encore largement au début de son règne, mais à la fin les trois quarts des chartes étaient rédigées en «françois». Etymologie : l’orthographe a une histoire L’orthographe française est compliquée car elle a une histoire ! Savez-vous pourquoi l’on dit un journal, des journaux ? un cheval des chevaux ? un animal, des animaux ? Voici l’histoire d’une règle d’orthographe... Prenons l’étymologie du mot « cheval » ; il vient de « caballus » en latin et donne « un cheval/des chevals » en Ancien-Français. Ensuite, la langue continue d’évoluer et, dans bien des mots, le « l » se transforme en « u » (exemple : « alba » devient « aube »). Au Moyen Age, pas d’imprimerie, ce sont les moines qui recopient les livres à la main. Afin de gagner du temps, ils inventent des abréviations. Par exemple, au lieu d’écrire « us » ils écrivent «x». Donc, au lieu d’écrire « chevaus » les moines écrivent « chevax ». L’orthographe n’étant pas encore fixée à cette époque (car il n’existait pas de dictionnaire), on pouvait trouver plusieurs façons d’écrire un même mot : chevals, chevaus, chevax. Puis, au XVIème siècle apparaî t l’imprimerie, les savants corrigent alors les manuscrits des moines et suppriment leurs abréviations. Un savant humaniste pense que les moines ont fait une erreur, qu’ils ont oublié le « u » : il écrit donc « chevaux ». Mais en fait, le « u » était contenu dans le « x ». Donc dans « chevaux », on a deux fois le « u »... Cette règle, erronée à la base, s’est généralisée, d’où un travail, des travaux, un animal, des animaux... Chevals chevaus chevax chevaux Qu’est-ce qu’un doublet ? Un doublet est un couple de mots issu de la même racine latine. Un de ces mots est d’origine populaire, c’està-dire que le mot latin a évolué de manière normale au fil des siècles, en changeant de forme, de prononciation. L’autre mot a par contre été forgé sur base de la racine latine lorsque des savants ont eu besoin de nouveaux mots pour enrichir la langue française avec cette belle langue latine. Mot latin Doublet savant Doublet populaire Strictus Etroit strict Hôtel hôpital mûr mature poison potion oreiller auriculaire Hospitalia Maturus Potionem Auricularis