Programme de Seconde Générale – 2019 CONSTITUTION ET TRANSFORMATION DE LA MATIERE A. Constitution de la matière 1. Identification des espèces chimiques Corps purs et mélanges La matière est constituée d’entités chimiques (molécules, atomes, ions). Les entités chimiques peuvent être de deux natures principales : • • Origine naturelle : elles sont extraites d’espèces animales, végétales ou de minéraux par divers moyens physiques. (Exemple : Saccharose extrait de betterave ou de la canne à sucre). Origine synthétique : elles sont fabriquées par une série de réactions chimiques et peuvent alors être la copie d’une substance naturelle (exemple : la vanilline qui copie l’arôme de vanille naturel) ou être totalement artificielles (exemple : le Téflon qui sert de revêtement de surface pour de nombreuses applications). Ces entités chimiques peuvent se présenter comme étant composées d’une seule substance, on parle alors de corps purs, ou comme un mélange de plusieurs substances. • • • Un corps pur ne contient qu’une seule sorte de substance, on parle d’une seule phase. Un mélange contient plusieurs substances. Celles-ci peuvent être visibles (mélange hétérogène) ou invisibles (mélange homogène). Des liquides sont miscibles s’ils forment un mélange homogène lorsqu’ils sont mélangés. Il est généralement indispensable d’isoler les espèces chimiques sous formes de corps purs pour pouvoir les identifier facilement. Propriétés physiques des espèces chimiques Retour sur les états physiques Une espèce chimique peut se présenter sous trois états physiques : solide, liquide ou gazeux (dans les conditions de pressions et de températures « normales », c’est à dire celles que l’on trouve généralement sur Terre). 1 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 Molécules et changements d’état Molécule d’eau Etat Liquide Etat Gazeux Etat Solide Le passage d’un état physique à un autre dépend de la température. Cette température traduit la quantité d’énergie dont dispose un corps et qui agit sur les éléments qui composent le corps (atomes, ions ou molécules). Moins un corps possède d’énergie et moins ses éléments sont mobiles. A basse température les éléments chimiques seront généralement solides, avant de passer à l’état liquide si on leur fournit de l’énergie, puis à l’état gazeux si on continue à leur fournir de l’énergie. SU BL IM AT IO N CO N N O TI SA RI PO VA N ) O N TI IO SA CT EN FA N D UÉ C O (LIQ DE NS AT IO N Etat Gazeux SOLIDIFICATION Etat Liquide Etat Solide FUSION Le passage d’un corps pur d’un état physique à un autre se fait à une température qui dépend de ce corps pur (et de la pression atmosphérique). Quand un corps pur change d’état, comme vu en classe de 5e, la température se stabilise tant que tous les constituants de ce corps pur n’ont pas gagné ou perdu l’énergie nécessaire à ce changement d’état. Il est donc possible d’utiliser ces températures de changements d’état pour identifier un corps pur. On peut, par exemple, utiliser un banc Kofler pour identifier des corps purs solides grâce à leur température de fusion. Exemples de températures de changement d’état de quelques corps purs : Corps pur Eau Ethanol Fer Mercure 2 Température de fusion 0 °C -114 °C 1538 °C -39 °C J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Température d’ébullition 100 °C 79 °C 2861 °C 357 °C Programme de Seconde Générale – 2019 Caractéristiques physiques des espèces chimiques La première information qui peut aider à l’identification d’une espèce chimique est son aspect : sa couleur, sa texture, son état physique. Lorsqu’il faut identifier des espèces qui ressemblent à d’autres espèces, on peut se baser sur leurs propriétés physiques. Nous avons déjà vu les températures de changements d’états, mais d’autres informations peuvent permettre une identification. Les solutions Quand un corps est dissout dans un liquide et forme un mélange homogène, on parle de « solution ». Le corps dissout est appelé « soluté » et le liquide dans lequel il est dissout est nommé « solvant ». Pour pouvoir effectuer une dissolution, il faut que le soluté soit soluble dans le solvant. Certains solvants permettent de dissoudre davantage de sortes de corps différents, ainsi, l’eau est considérée comme un excellent solvant car un grand nombre de substances peuvent s’y dissoudre. Dans ce cas on parle de solution aqueuse. Il y a toutefois une limite à la quantité de soluté que l’on peut dissoudre dans un solvant. Cette limite est appelée solubilité et s’exprime en gramme par litre (g.L-1). La solubilité dépend beaucoup de la température, car plus un liquide est chaud, plus les molécules qu’il contient sont agitées (on plus d’énergie) et il y a donc plus de place pour le corps dissout. Exemples de solubilités dans l’eau en fonction de la température : Substance Chlorure de sodium (sel de table) Saccharose (sucre) 20°C 359 g.L-1 1970 g.L-1 80°C 380 g.L-1 3690 g.L-1 Quand on atteint la concentration limite de solubilité d’un corps, on dit que la solution est saturée. La masse volumique La masse représente la quantité de matière d’un objet. Son unité dans le S.I. (Système International d’unités) est le kilogramme (kg). Le volume représente la place qu’occupe un objet. Son unité dans le S.I. est le mètre cube (m3) mais en chimie on utilise couramment le litre (L), avec la relation : 1 L = 1 dm3 =10-3 m3 Pour traduire le fait que le même volume de différentes espèces chimiques n’a pas la même masse, on utilise la notion de masse volumique : la masse d’un certain volume de matière. La masse volumique est identifiée par la lettre grecque ρ (qui se prononce « rho »). Il s’en suit la relation suivante : ρ = ! " Unités : 3 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 • • • ρ : Masse volumique en kilogramme par mètre cube (kg.m-3) m : Masse en kilogramme (kg) V : Volume en mètre cube (m3) Masse volumique de quelques espèces chimiques : Espèce chimique Eau Acétone Mercure Or Masse Volumique en kg.m-3 1000 800 13546 19300 Remarque : le volume d’un liquide ou d’un gaz dépend fortement de la température (plus légèrement pour un solide). Les données du tableau ci-dessus correspondent donc à des valeurs pour une température de 0 °C (273 °K). La densité Lorsqu’on cherche à mélanger deux liquides, deux choses peuvent se produire : ils forment un mélange homogène ou ils ne se mélangent pas et forment un mélange hétérogène où les deux liquides seront nettement visibles, l’un étant au-dessus de l’autre, comme dans le cas d’un mélange d’huile avec de l’eau. Lorsqu’un mélange de deux liquides est homogène, on dit que les liquides sont miscibles. Lorsqu’un mélange de deux liquides est hétérogène, on dit que les liquides ne sont pas miscibles. Ils forment alors deux « phases » et se disposent en fonction de leur densité. La densité est une grandeur relative qui traduit la comparaison de la masse volumique d’une espèce chimique par rapport à celle de l’eau (à 4 °C), qui sert de référence. La densité est notée d et est un nombre sans unité puisqu’il s’agit d’un rapport : d= ρ ρ!"# Unités : • • • d : densité sans unité ρ : Masse volumique en kilogramme par mètre cube (kg.m-3) ρeau : Masse volumique de l’eau à 4 °C en kilogramme par mètre cube (kg.m-3) Densité de quelques espèces chimiques : Espèce chimique Eau Acétone Huile d’arachide Or densité 1 0,8 0,92 19,3 Dans un mélange contenant deux phases, le corps le plus dense se trouve toujours endessous du corps le moins dense. 4 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 Cette propriété est très intéressante pour séparer deux liquides par décantation à l’aide d’une ampoule à décanter : Décantation avec Ampoule à Décanter Ampoule à décanter Liquide le moins dense Liquide le plus dense Bécher Identification des espèces chimiques Pour identifier la nature d’une espèce chimique, on peut utiliser ses propriétés physiques vues plus haut : densité, température de changement d’état, couleur, aspect… Des tableaux (livres ou sites internet comme Wikipédia) permettent d’aider à cette identification en donnant les valeurs attendues de densités ou de températures de changement d’état par exemple pour les corps purs. Pour les mélanges, cela se complique car il faudra en séparer les constituants pour les identifier. Cela peut être simple pour des liquides où il est possible d’utiliser la méthode de la chromatographie sur couches minces (voir plus bas), mais plus compliqué pour des gaz, comme l’air de la troposphère (notre atmosphère dans les premiers kilomètres au-dessus du sol) qui est composée principalement de diazote (environ 78%) et de dioxygène (environ 21%) et d’autres gaz en quantité plus faibles (dioxyde de carbone, hélium…). Certaines substances peuvent être identifiées grâce à des tests qui ont été vus en collège : • • • • 5 L’eau : elle réagit avec le sulfate de cuivre anhydre (blanc) pour former du sulfate de cuivre hydraté (bleu) Le dioxyde de carbone : il trouble l’eau de chaux. Le dioxygène : il ravive les flammes dans un morceau de bois incandescent. Le dihydrogène : placé dans un tube à essai il explose avec un « plop » caractéristique lorsqu’on approche une flamme du haut du tube. J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 Séparation par chromatographie Lorsque deux substances forment un mélange liquide homogène, il est possible de procéder à une séparation par chromatographie sur couche mince. On utilise pour cela la propriété qu’ont certains liquides, nommés éluants, à entrainer des espèces chimiques sur une surface fixe et poreuse (papier filtre, silice, gélatine…) par un phénomène appelé capillarité (comme l’encre qui imbibe le papier buvard ou l’eau d’une inondation qui remonte le long des murs en plâtre d’une maison). Les différentes espèces d’un mélange n’ont pas la même composition et vont monter à des vitesses différentes, entrainées par l’éluant. De cette façon on peut, par exemple, séparer les couleurs d’un mélange de colorant, mais aussi des substances qui ne sont pas visibles directement, par exemple la caféine, mais que l’on pourra mettre en évidence après application d’un révélateur (qui va réagir avec les substances pour les rendre visibles), ou en observant le résultat, nommé chromatogramme, avec une lampe à ultraviolet. On identifie les substances en comparant leur chromatogramme avec un chromatogramme témoin des substances que l’on pense trouver et en certifiant cette identification par le calcul et la comparaison des rapports frontaux des différentes substances : Chromatographie sur couche mince (CCM) Plaque de verre Couvercle Couche de silice Gouttes de substances à identifier Ligne de dépôt Éluant Cuve de chromatographie Après la chromatographie Ligne de front de l'éluant Rapport frontal : H R= h H h Ligne de dépôt Le rapport frontal R est un nombre sans unité qui est relatif à la hauteur des tâches et qui ne dépend donc pas de la taille de la plaque ou de la durée de la chromatographie. 6 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 2. Composition des solutions aqueuses Extrait d’un bilan sanguin : Les solutions Quand un corps est dissout dans un liquide et forme un mélange homogène, on parle de « solution ». Le corps dissout est appelé « soluté » et le liquide dans lequel il est dissout est nommé « solvant ». Solvant + Soluté = Solution Pour pouvoir effectuer une dissolution, il faut que le soluté soit soluble dans le solvant. Certains solvants permettent de dissoudre davantage de sortes de corps différents, ainsi, l’eau est considérée comme un excellent solvant car un grand nombre de substances peuvent s’y dissoudre. Dans ce cas on parle de solution aqueuse. Il y a toutefois une limite à la quantité de soluté que l’on peut dissoudre dans un solvant. Cette limite est appelée solubilité et s’exprime en gramme par litre (g.L-1). La solubilité dépend beaucoup de la température, car plus un liquide est chaud, plus les molécules qu’il contient sont agitées (on plus d’énergie) et il y a donc plus de place pour le corps dissout. Exemples de solubilités dans l’eau en fonction de la température : Substance Chlorure de sodium (sel de table) Saccharose (sucre) 20°C 359 g.L-1 1970 g.L-1 80°C 380 g.L-1 3690 g.L-1 Quand on atteint la concentration limite de solubilité d’un corps, on dit que la solution est saturée. Concentration massique En collège vous avez vu que la masse ne change pas au cours d’une dissolution : la masse totale du soluté et du solvant avant dissolution reste la même après la dissolution. Après dissolution, le volume du solvant augmente, mais pas de l’équivalent du volume du soluté car les molécules ou les ions de celui-ci viennent se mettre entre les molécules d’eau et l’ensemble se tasse. 7 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 Vu au collège : Dissolution Avant la dissolution Eau V1 Sucre V2 eau sucrée V3 Après la dissolution Cuillère Bécher avec de l’eau Coupelle avec du sel 200.0 g Ta r e Marche / Arrêt 200.0 g Ta r e Marche / Arrêt Balance La masse ne varie pas lors d’une dissolution V1+V2 > V3 Afin de savoir combien de soluté est dissout dans l’eau, on peut mesurer ou calculer la concentration de soluté en solution. Il y a plusieurs manières d’exprimer cette concentration : concentration massique (quantité de matière comptée en masse par volume de solution) ou concentration molaire (quantité de matière en nombre de molécules ou d’ions par volume de solution). Nous allons voir la différence entre ces deux valeurs qui sont deux manières différentes de présenter une même notion : la quantité de soluté dans le solvant. La concentration massique d’un soluté indique la masse de soluté (en gramme) dissout dans un litre de solvant : m Cm = V Unités : • • • Cm : Concentration massique du soluté en gramme par litre (g.L-1). m : Masse du soluté en gramme (g). V : volume du solvant en litre (L). Note : Dans votre livre la concentration massique est notée 𝛾 (gamma grec). Exemple : Quelle est la concentration massique en sulfate de cuivre d’une solution de 200 mL d’eau dans laquelle on a dissout 6 g de sulfate de cuivre en poudre : m=6 g y Masse de sulfate de cuivre V = 200 mL = 0, 2 L y Volume de la solution m 6 -1 Cm = = = 30 g.L y Concentration massique V 0, 2 Cette même relation permet également de savoir quelle est la masse de soluté dans un volume donné d’une solution de concentration massique donnée, ou de déterminer le volume d’une masse donnée de soluté dans une solution dont la concentration massique est connue : 8 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 m m = C m # V ou V = C m Dissolution La dissolution est la dispersion d’un soluté dans un solvant. Pour préparer une solution aqueuse dont la concentration est précisée on effectue les opérations suivantes : • • • • • On calcule la masse de soluté nécessaire avec la relation ci-dessus (m = Cm x V). On mesure cette masse de soluté avec une balance. On place le soluté dans une fiole jaugée. On ajoute de l’eau jusqu’à la moitié de la fiole jaugée avant d’agiter pour dissoudre le soluté (au besoin en rajoutant un peu d’eau mais en restant sous le trait de jauge). Une fois le soluté dissout, on complète avec l’eau jusqu’au trait de jauge. Ménisque Oeil Trait de jauge Dilution La dilution consiste à rajouter du solvant pour diminuer la concentration : Lorsqu’on diminue la quantité de solvant : la concentration augmente Lorsqu’on augmente la quantité de soluté : la concentration augmente Un demi-volume de soluté 9 Un volume de de soluté J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 2 volumes de soluté Programme de Seconde Générale – 2019 Une solution diluée que l’on prépare de la façon suivante : 1. On prélève un volume VM de la solution mère à l’aide d’une pipette jaugée équipée d’un pipeteur (poire à pipeter ou pipeteur à molette). 2. On verse ce volume dans une fiole jaugée 3. On verse de l’eau distillée (pure) jusqu’au trois quart de la fiole jaugée 4. On ferme la fiole à l’aide de son bouchon et on agite pour bien mélanger l’eau et la solution de départ 5. On complète le volume de la fiole jaugée avec de l’eau distillée jusqu’au trait de jauge en gardant bien l’œil en face de celui-ci. 6. On rebouche la fiole et on homogénéise bien le mélange Concentration d’une solution diluée Pour diluer une solution de concentration donnée on rajoute du solvant à la solution initiale. Mais la quantité de matière du soluté de change pas. Il en résulte que : m = C M # V M y La masse de matière dissoute dans la solution mère m = C f # V f y La masse de matière dans la solution fille (diluée) donc C M # VM = C f # V f On en déduit : C #V C f = M V M y La concentration de la solution diluée f Par exemple, en partant d’une solution mère de concentration CM=100 mg.L-1 de permanganate de potassium, on obtient les concentrations suivantes pour les solutions filles (dont le volume est de 50 mL): Volume de solution mère VM en mL Concentration massique de la solution fille en 1 2 3 4 mg.L-1 5 6 8 2 4 6 8 10 12 16 Déterminer la concentration d’une solution Échelle de teintes Pour savoir quelle est la concentration d’une solution inconnue on peut procéder par comparaison avec une échelle de teintes : on prélève une quantité croissante d’une solution de départ (solution mère) dont on connaît la concentration afin de réaliser plusieurs échantillons de solutions de concentrations croissantes (solutions filles). Exemple : Pour des solutions de permanganate de potassium, on peut réaliser 7 tubes à essai à partir de solutions de plus en plus diluées (mesurées dans l’exemple précédent) afin de réaliser une échelle de teintes. 10 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 Echelle de teintes C1 C2 C3 C4 C5 C6 C7 Augmentation de la concentration en permanganate de potassium Il suffit ensuite de comparer la teinte de la solution inconnue à celles obtenues sur l’échelle de teinte pour déterminer une valeur approchée de sa concentration massique. Méthode par comparaison Si la solution est incolore, il faudra utiliser d’autres méthodes pour définir une échelle de comparaison qui prendra en général l’aspect d’un graphique : Concentration Concentration par comparaison Valeur dépendant de la concentration On mesure une série de valeurs dépendant de la concentration (masse volumique, densité, conductivité électrique…) pour des solutions dont la dilution est connue et préparées avec la méthode présentée ci-dessus. Plus de détails vous seront donné en séance de travaux pratiques. 11 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 Si les valeurs dépendent de la concentration, elles vont être alignées et on pourra tracer une droite sur le graphique de la valeur en fonction de la concentration. Il reste alors à déterminer la valeur de la solution inconnue et à lire la valeur de concentration correspondante (flèches sur le graphique ci-dessus). 12 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 3. Dénombrer les entités Différentes sortes d’entités Au chapitre précédent nous avons parlé des solutions formées par la dissolution d’une substance dans un solvant. Voyons maintenant de quelles sortes de substances nous parlons et quelles sont les particularités de chacune d’entre elles. Solution moléculaire Comme cela a été vu au collège en classe de 3e, si le soluté est sous la forme de molécules, par exemple du Saccharose (le sucre de table extrait des betteraves à sucre), la solution ne conduit pas le courant électrique, car les molécules sont électriquement neutres. On dira que c’est une solution moléculaire. On peut noter cette dissolution du saccharose sous la forme suivante : C 12 H 22 O 11 (s) eau C 12 H 22 O 11 (aq) L’état physique du corps sera précisé après sa formule chimique moléculaire. On utilise les abréviations suivantes : • • • • (s) : solide (l) : liquide (g) : gazeux (aq) : aqueux (dissout dans le solvant) L’entité dont nous parlons ici est la molécule de saccharose et elle possède une structure moléculaire que l’on peut décrire grâce à sa formule brute C12H22O11 ou, de façon plus précise avec son modèle moléculaire : 13 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 Structure atomique Une molécule est composée de plusieurs atomes liés entre eux. On peut donc facilement imaginer qu’une très petite molécule serait constituée d’un seul atome, c’est le cas du gaz hélium (He) qui permet aux ballons de fête de flotter en l’air, ou alors de plusieurs atomes de même sorte regroupée dans une structure cristalline, comme dans le cas des métaux purs (or, fer…). La structure cristalline du fer a été reproduite à très grande échelle par l’Atomium de Bruxelles : Solution ionique En collège nous avons vu qu’une solution d’eau salée était conductrice du courant électrique. En effet, les ions sont porteurs de charges électriques du fait de leurs électrons excédentaires (anions) ou de leur déficit en électrons (cations). On parle alors de solution ionique. Une solution ionique est toutefois globalement neutre, car elle contient autant de charges électriques positives portées par les cations que de charges électriques négatives portées par les anions. Cela ne signifie pas nécessairement qu’il y a autant d’anions que de cations, car les ions peuvent porter un nombre de charges différentes ! On peut en déduire les proportions d’ions présents dans une solution ionique, ce qui permet également de retrouver la formule du sel solide correspondant avant dissolution. Exemples : • Dans une solution de chlorure de sodium, les ions chlorure Cl- sont des anions qui portent une charge négative. Les ions sodium Na+ sont des cations qui portent une charge positive. Vu que ces deux ions portent la même charge, il y aura toujours un ion chlorure pour un ion sodium. La dissolution du chlorure de sodium peut s’écrire de la façon suivante : NaCl (s) eau Na + (aq) + Cl - (aq) 14 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 • Dans une solution de chlorure de fer III, les ions chlorure Cl- sont des anions qui portent une charge négative. Les ions fer III Fe3+ sont des cations qui portent trois charges positives. Pour que la solution soit électriquement neutre il faut donc qu’il y ait trois ions chlorure (trois fois une charge négative) pour compenser les trois charges positives de l’ion fer III. La dissolution du chlorure de fer III peut s’écrire de la façon suivante : FeCl 3 (s) eau Fe 3+ (aq) + 3 Cl - (aq) Remarque : à l’état solide, les « sels » ne forment pas des molécules (avec un nombre d’atomes fini), mais des cristaux dans lesquels les ions s’arrangent de façon géométrique en fonction de leur charge. Leur formule solide ne donne donc pas le nombre d’ions précis, mais les proportions d’ions présents dans le sel. Quantité de matière Masse des entités Il est possible de déterminer la masse d’un atome en additionnant la masse de ses composants : protons, neutrons et électrons. Toutefois, la masse de l’électron est tellement faible qu’elle est négligeable puisqu’elle représente un 2000e de la masse d’un nucléon. Les masses du proton et du neutron étant très proches, on peut calculer avec une bonne précision la masse d’un atome en multipliant simplement le nombre de nucléons A par la masse du proton (1,67×10-27 kg) Exemple : pour un atome de carbone 𝟏𝟐𝟔𝑪 la masse sera de : m = 1, 67 # 10 -27 # 12 - 2, 00 # 10 -26 kg = 2, 00 # 10 -23 g Nous voyons ici que cette masse est extrêmement faible et que « peser » un seul atome ne serait pas facile et même totalement impossible avec nos balances de laboratoire de lycée. Il a toutefois été possible de calculer la masse de tous les atomes. En voici quelques exemples : m(H) = 1,67×10-27 kg m(C) = 1,99×10-26 kg ou 2,00×10-26 kg (selon l’arrondi considéré). m(O) = 2,66×10-26 kg Masse des molécules La masse d’une molécule se calcule en additionnant la masse de tous les atomes qui la compose. Par exemple, la masse de la molécule d’eau, H2O est égal à la somme de la masse de deux atomes d’hydrogène et de la masse d’un atome d’oxygène. Donc : m(H2O) = 2 × m(H) + m(O) = 2 × 1,67×10-27 + 2,66×10-26 = 2,84×10-26 kg Masse des ions 15 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 Comme nous avons annoncé d’entrée que la masse des électrons était négligée dans le calcul de la masse des atomes, cela va simplifier le calcul de la masse des ions : il suffit de faire comme si les charges n’existaient pas et de simplement prendre la masse des atomes qui les composent. Ainsi, la masse de l’ion chlore (Cl-) est la même que celle d’un atome de chlore (Cl). Masse et quantité de matière À l’échelle macroscopique, nous ne travaillons pas avec des milliardièmes de milliardièmes de grammes, mais simplement avec des grammes ou des kilogrammes. Logiquement, il y a proportionnalité entre les masses des atomes et les masses des échantillons de matière et on peut en déduire le nombre d’entités en utilisant les règles de proportionnalités : 1 entité → 𝑚!'()(é N entité𝑠 → 𝑚é+,"'()--.' donc N = méchantillon mentité Exemple : calculer le nombre d’entités présentes dans un litre d’eau pure (1 litre d’eau pure pèse 1 kg, c’est la définition du kilogramme) : 1 𝑒𝑛𝑡𝑖𝑡é → 𝑚8! 9 = 2,84 × 10:;< 𝑘𝑔 𝑁 𝑒𝑛𝑡𝑖𝑡é𝑠 → 𝑚é+,"'()--.' = 1 𝑘𝑔 𝑑𝑜𝑛𝑐 𝑁 = 𝑚é+,"'()--.' 1 = ≈ 3,52 × 10;= 𝑚𝑜𝑙é𝑐𝑢𝑙𝑒𝑠 𝑑′𝑒𝑎𝑢 𝑚!'()(é 2,84 × 10:;< La mole Dans l’exemple ci-dessus, vous voyez qu’un échantillon à notre échelle est composé d’un nombre immense d’entités. Pour ne pas travailler avec un seul atome, les chimistes travaillent sur des « paquets » d’atomes, appelés « mole ». Une mole représente le nombre d’atomes contenus dans 12 g de carbone 12. Ce nombre est appelé constante d’Avogadro (ou nombre d’Avogadro), noté NA, du nom du chimiste italien Amedeo Avogadro qui en établit la théorie en 1811. NA = 6,02 x 1023 mol-1 Cela signifie qu’il y a 6,02 x 1023 éléments dans une mole de matière, d’où l’unité en mol-1 (ce qui signifie par mole). En passant aux moles, les chimistes peuvent donc manipuler des chiffres beaucoup plus clairs pour leurs calculs. Remarque : on peut savoir de combien de moles d’un corps on dispose en effectuant le calcul suivant : N n= N A Avec n qui représente le nombre de moles et N qui représente le nombre d’éléments. 16 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 Avec notre exemple précédent, un litre d’eau représente : 𝑛= 𝑁 3,52 × 10;= = = 58,5 𝑚𝑜𝑙 𝑑′𝑒𝑎𝑢 𝑁> 6,02 × 10;? 17 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 4. Le noyau de l’atome Découverte de l’atome En classe de 3e nous avons vu que la notion d’atome, originellement évoquée par le philosophe grec Démocrite environ 400 ans av. J.-C., a été affinée à partir de la fin du XVIIIe siècle. Au début du XIXe siècle, le physicien anglais John Dalton parvient à déterminer la masse d’un certain nombre d’atomes et commence un classement de ceux-ci. Il se rend compte que tous les atomes d’un même élément sont identiques entre eux, mais les atomes de chaque sorte d’élément sont différents. À la fin du XIXe siècle, le russe Dimitri Ivanovitch Mendeleïev élabore la classification périodique des éléments qui classe les différents éléments chimiques par masse croissante et par famille chimique en fonction de leurs propriétés. Quelques années plus tard, en 1897, le physicien anglais Joseph John Thomson découvre l’électron, une particule de charge négative qui se trouve à l’intérieur de l’atome. Il pense que celui-ci est réparti à l’intérieur de l’atome à l’image des grains de raisin à l’intérieur d’un pudding, donnant naissance au modèle nommé « pudding de Thomson ». C’est un autre physicien anglais, Ernest Rutherford, qui va découvrir le noyau, positif, de l’atome en 1912 et concevoir le modèle planétaire : le noyau positif est au centre de l’atome et les électrons tournent autour du noyau comme les planètes du système solaire tournent autour du Soleil. Afin de pouvoir expliquer certains phénomènes qui permettent aux électrons d’émettre de la lumière lorsqu’ils reçoivent de l’énergie, le physicien danois Niels Bohr va modifier ce modèle dés 1913 et concevoir une répartition des électrons sur des couches électroniques concentriques, à l’image des couches qui se superposent dans un oignon. Dès 1921, Rutherford, qui a travaillé avec Bohr, pense qu’il existe dans le noyau deux sortes de particules, nommées nucléons : des particules positives nommées protons et des particules neutres nommées neutrons. Il faudra attendre 1932 pour qu’un autre physicien britannique, James Chadwick, qui était l’assistant de Rutherford, découvre effectivement le neutron. Au début des années 1930, le physicien autrichien Erwin Schrödinger va introduire la notion d’onde dans le fonctionnement interne des atomes et élaborer les bases d’une nouvelle physique : la mécanique quantique. Obéissant à des règles totalement différentes de celle du monde macroscopique où nous vivons, la mécanique quantique est souvent contre-intuitive et Schrödinger tente de l’expliquer par sa célèbre représentation d’un chat dans une boîte, expérience nommée « le chat de Schrödinger ». Les deux représentations de l’atome, selon Bohr et selon Schrödinger sont valables et représentent deux facettes d’une même réalité physique. 18 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 Il faut garder à l’esprit que l’atome est tellement petit que personne ne peut « voir » un atome réellement. Les modèles ne servent donc qu’à donner une image de la réalité pour faciliter la compréhension de certains phénomènes. Modèles de l'atome (sphère représentée en coupe) Atome de Bohr Atome de Schrödinger Noyau + électrons ⊖ + Zone de présence probable des électrons ⊖ Structure de l’atome Nous retiendrons que l’atome est formé d’un noyau central autour duquel « tournent » des électrons qui constituent le cortège électronique. Les électrons portent une charge électrique négative. Le noyau est positif et contient deux sortes de particules qui font partie des la famille des nucléons : les protons, positifs, et des neutrons, électriquement neutres (charge électrique nulle). Un atome est toujours électriquement neutre : les charges portées par les électrons (négatives) doivent donc compenser les charges portées par les protons (positives). La charge élémentaire d’un proton ou d’un électron ont donc la même valeur absolue (au signe près) : 𝑒 = 1,60 × 10:@A 𝐶 (Coulomb) Voici les caractéristiques des particules de l’atome : Électron Proton Neutron Se trouve dans Cortège électronique Noyau Noyau Masse Charge électrique 9,109 × 10:?@ 𝑘𝑔 − 1,60 × 10:@A 𝐶 1,672 × 10:;B 𝑘𝑔 1,675 × 10:;B 𝑘𝑔 + 1,60 × 10:@A 𝐶 0 On constate que les masses du proton et du neutron sont très proches et bien supérieures à celle de l’électron. Donc l’essentiel de la masse d’un atome sera concentré dans son noyau. D’autre part, le noyau d’un atome a une dimension de l’ordre 10-15 m alors que le diamètre d’un atome est de l’ordre de 10-10 m (environ 0,1 nm). Le noyau est donc environ 100 000 plus petits que l’atome. On en déduit qu’un atome est essentiellement constitué de vide. On dit donc que c’est une structure lacunaire. Symbole et composition d’un atome Chaque élément chimique est identifié par un symbole, comme vu en classe de 4e. Ces symboles se retrouvent dans la classification périodique des éléments et 19 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 commencent toujours par une majuscule, éventuellement suivie d’une minuscule quand la première lettre a déjà été utilisée. La classification périodique des éléments : 18 17 16 92 93 Np 243 247 95 96 97 Dy 251 Cf 98 Lv 164,9 167,3 67 68 254 Es 99 Er 253 168,9 85 256 101 • • Chlore 175,0 70 71 254 102 Hélium Lu 257 Lw 103 Le noyau d’un atome sera symbolisé de la façon suivante : > C𝑋 Exemple : le noyau de l’atome d’oxygène porte le symbole @<D𝑂. Cet atome possède donc 8 protons (nombre du bas, Z) et 16 nucléons (nombre du haut, A). Son nombre de neutrons est donc de N = 16 – 8 = 8 neutrons. Nous avons déjà vu au chapitre précédent que la masse d’un atome est égale à la masse des nucléons (protons + neutrons) de celui-ci. Donc : Plusieurs variétés d’atomes : les isotopes 20 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Argon 86 Le numéro atomique, noté Z, situé en bas du symbole. Il sert à classer les éléments chimiques et représente le nombre de protons du noyau et, donc, le nombre d’électrons du cortège électronique puisque ces deux nombres sont identiques. Le nombre de masse, noté A, est situé en haut du symbole, représente le nombre de nucléons du noyau, donc le nombre de proton + le nombre de neutrons. On peut donc en déduire le nombre de neutrons, noté N, d’un atome par l’opération : N = A – Z 𝑚"(.E! = 𝐴 × 𝑚'#+-é.' Krypton Rn Pour le noyau d’un atome, deux informations sont associées à chaque symbole d’atome : • Xenon 54 173,0 Fm Md No 100 Xe 222 Tm Yb 69 36 131,3 210 At Kr © 1994-2016 (Révision 15-05-2016), Jean-Luc RICHTER 53 Ar 18 83,8 126,9 I 10 Radon 35 Néon Fluore Br Brome Soufre 292 84 116 Ho Sélénium Po Polonium 83 Bismuth Bi 209 79,9 Iode 52 209,0 17 Ne 39,9 Astate Te Tellure 127,6 Antimoine 51 Oxygène Azote Arsenic 34 Livermorium Silicium Phosphore Carbone 162,5 66 79,0 Se Cl Ytterbium 158,9 249 Sb Plomb 82 16 121,8 in Etain Indium Thallium Pb Fl Pu Am Cm Bk 94 50 114 65 33 207,2 289 Gd Tb 64 Germanium Gallium Zinc Cadmium Mercure 157,3 As 35,5 S 74,9 9 Thulium 63 Sn 32,1 Erbium 152,0 81 15 118,7 204,4 Tl 32 P F 20,2 Nobélium 237 62 Cn 112 49 Ge Dysprosium Rg 111 277 In Terbium 272 114,8 Copernicium Cuivre Argent Palladium Platine 80 Hg Au Or Nickel Cobalt Rhodium Iridium 79 Roentgenium Hassium Darmstadtium 242 200,6 Pm Sm Eu 61 238,0 U 150,0 145 48 197,0 Gadolinium 60 Cd Europium Nd Ds 110 47 112,4 14 31,0 8 Mendélévium 91 144,2 272 Ag Si O Fermium 90 Pa Mt 109 Meitnerium Fer Ruthénium Osmium 268 Pt 78 107,9 31 7 28,1 72,6 Ga Berkélium 231,0 Th Ir 77 46 195,1 30 69,7 Curium 232,0 45 192,2 Pd Zn Américium 59 106,4 29 Samarium Pr Rh 28 65,4 Cu Plutonium 89 Hs 108 102,9 63,5 Ni Prométhéum Ac Os 76 58,7 Neptunium 227 44 140,9 140,1 58 Ru 269 Bh Ce 101,1 27 Néodyme 264 107 Co Uranium 57 Technétium Molybdène La Manganèse Chrome Vanadium Titane 89 87 88 104 105 106 Etat du corps simple correspondant aux éléments : Noir = Solide ; Rouge = Gazeux ; Vert = Liquide. Les éléments en rose sont obtenus par synthèse 138,9 26 58,9 Praséodyme Sg Re 75 Fe 190,2 Rhénium 74 266 262 Db W Tungstène 73 43 186,2 55,8 Protactinium Rf Ta 42 183,9 Bohrium 261 180,9 98,8 Mo Tc Cérium Ac 72 41 95,9 25 Thorium 227 Hf Nb 24 Mn N 19,0 16,0 Flérovium Al 6 Holmium Aluminum 27,0 C 14,0 Einsteinium Bore B Californium Hydrogène 12,0 5 Numéro atomique, Z (nombre de charge) 54,9 Seaborgium La 57 40 178,5 92,9 Cr Lanthane 138,9 Zr 23 52,0 Niobium 91,2 V Tantale 39 22 50,9 Actinium Ra Radium Fr 226,1 Francium 223 Ba 56 Baryum Césium Cs 137,3 Y Ti Zirconium 38 132,9 21 47,9 88,9 87,6 Strontium 85,5 20 Sc Hafnium Rubidium Sr 19 10,8 Fond : Vert = Métaux vrais ; Rose = Non métaux ; Bleu = Semi-Conducteurs ; Jaune = Gaz nobles Cadre rouge = élément rare 13 45,0 Calcium Potassium Ca K 55 12 40,1 39,1 37 Mg Rutherfordium 11 15 14 2 1 Scandium Sodium Na 13 12 11 10 He H Symbole Yttrium 24,3 23,0 Rb Be 4 Lanthane Lithium Li 3 Dubnium 9,0 Beryllium 6,9 9 4,0 1,0 Actinium 1 Magnesium H 8 7 6 Masse molaire atomique -1 en g.mol Hydrogène 1,0 5 4 3 Lutétium 2 Lawrencium 1 Programme de Seconde Générale – 2019 En regardant la classification périodique des éléments ci-dessus, vous avez peut-être constaté que la masse molaire atomique d’un élément, situé au-dessus du symbole de celui-ci, n’était pas toujours un nombre entier et ne correspond pas exactement au nombre de masse. C’est dû au fait qu’un même élément chimique peut avoir plusieurs isotopes. Les isotopes d’un élément chimique sont des atomes qui ont le même nombre de protons et, donc, d’électrons, mais pas le même nombre de neutrons. Exemple : pour le carbone, il existe plusieurs isotopes : • • • 𝟏𝟐 𝟔𝑪 : aussi appelé carbone 12 est l’isotope le plus commun et représente 98,93 % des atomes de carbone. Il est stable, donc ne se modifie pas dans le temps. Il possède 6 neutrons dans son noyau. 𝟏𝟑 𝟔𝑪 : aussi appelé carbone 13 est un isotope qui représente 1,07 % des atomes de carbone. Comme le carbone 12 il est stable, mais possède 7 neutrons dans son noyau. 𝟏𝟒 𝟔𝑪 : aussi appelé carbone 14 est un isotope présent à l’état de traces. Son noyau possède 8 neutrons et est radioactif. Comme il se décompose au cours du temps de façon régulière, on l’utilise pour la datation (datation au carbone 14). 21 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 5. Le cortège électronique Répartitions des électrons dans l’atome Le nombre d’électrons dans un atome est égal à son numéro atomique et donc au nombre de protons qu’il y a dans le noyau. Selon le modèle de Bohr, ces électrons vont se répartir dans des couches successives, appelées couches électroniques (n), autour du noyau. Ces couches se découpent elles-mêmes en sous-couches (l), aussi appelées orbitales… Une couche électronique est caractérisée par un numéro noté n supérieur à zéro. La première couche porte donc le numéro n=1, la suivante n=2 et ainsi de suite. Les sous-couches sont caractérisées par un numéro noté l, dont la valeur est comprise entre zéro et n : 0 ≤ l < n On donne des lettres aux différentes sous-couches l pour les identifier plus facilement : Pour l = 0 on parle de sous-couche (orbitale) s Pour l = 1 c’est la sous-couche (orbitale) p Pour l = 2 c’est la sous-couche (orbitale) d Orbitale s 2 électrons Orbitale p 6 électrons Pour savoir où on se trouve on combine le numéro de couche n avec la lettre de la sous-couche l. Par exemple 2s correspond à la première sous-couche (l=0) de la seconde couche électronique (n=2). Remplissage des couches électroniques Chaque couche peut contenir au maximum 2 × 𝑛; électrons. Donc 2 (2 × 1; ) électrons pour la couche n=1, 8 (2 × 2; ) pour la couche n=2, 18 (2 × 3; ) pour la couche n=3… La répartition des électrons dans les différentes couches électroniques est nommée configuration électronique de l’atome. 22 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 Les électrons se répartissent en commençant par remplir les couches internes avant d’occuper les couches périphériques (extérieures : couche de valence). Cette répartition suit la règle de Klechkowski. s p 1e ligne : 2 1 1s 2 2s 2p 2e ligne : 8 3 3s 3p 3e ligne : 8 4 4s Ordre de remplissage : 1s → 2s → 2p → 3s → 3p → 4s ... La sous-couche s peut contenir 2 électrons La sous-couche p peut contenir 6 électrons On indique les sous-couches dans l’ordre avec le nombre d’électrons en exposant. Exemples Pour le carbone Pour le soufre C (Z = 6) S (Z = 16) : : 1s22s22p2 (2+2+2=6) 1s22s22p63s23p4 (2+2+6+2+4=16) On peut aussi représenter le remplissage graphiquement de différentes façons : Exemples : Hydrogène H , Z=1 1s1 Lithium Li , Z=3 1s22s1 Carbone C , Z=6 1s22s22p2 Chlore Cl , Z=17 1s22s22p63s23p5 23 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 Répartition des électrons de quelques atomes 1 1 4 2 H He 1s + 1s + 6 3 2p 23 11 12 6 Li 2s 2p 1s + 32 16 Na 3p 3p 3s 2p 2s 20 10 C 40 18 S 3p 3s 2p 1s + 2p 1s + 2s Ne 2s Ar 3s 2p 1s + 1s + 2s 2s 1s + Éléments et classification périodique 18 17 16 237 92 93 Np 243 247 95 96 249 97 251 Cf 98 Lv 164,9 167,3 67 68 Es 99 Er 253 168,9 210 At 85 256 101 Hélium Néon Krypton 54 Rn 86 175,0 70 71 254 102 Lu 257 Lw 103 Mise au point par Dimitri Mendeleïev en 1869, la classification périodique des éléments rend compte de la répartition des électrons par couche et sous-couche. 24 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Xenon Xe 173,0 Fm Md No 100 36 222 Tm Yb 69 Kr 131,3 Iode 53 Argon Chlore 83,8 126,9 I Ar 18 © 1994-2016 (Révision 15-05-2016), Jean-Luc RICHTER 35 10 Radon Br Brome 79,9 Astate Soufre Polonium 292 84 116 Ho Tellure Po Livermorium 83 Bismuth Bi 209 Fluore Oxygène Azote Arsenic Antimoine 209,0 254 Sélénium Silicium 52 Te 17 Ne 39,9 Ytterbium Dy 51 Sb Cl Thulium 162,5 66 34 Erbium 158,9 65 Phosphore Carbone Fl 79,0 Se 127,6 Plomb 82 16 121,8 in Etain Indium Thallium Pb 114 Pu Am Cm Bk 94 50 289 Gd Tb 64 Germanium Gallium Zinc Cadmium Mercure 157,3 Sn Dysprosium 63 81 Copernicium Or 152,0 Tl 33 207,2 Terbium 62 Cn 112 49 32 As 9 35,5 S 74,9 118,7 204,4 Gadolinium Cuivre Argent Rg 111 277 Roentgenium 272 Europium Nickel Palladium Platine Darmstadtium 80 Hg Au Samarium Cobalt Fer Ruthénium Rhodium Iridium 79 In Ge 15 32,1 F 20,2 Nobélium 91 242 200,6 Pm Sm Eu 61 238,0 U 150,0 145 197,0 14 P 8 Mendélévium 90 Pa 60 Ds 110 48 Si 31,0 O Fermium 231,0 Th Nd 272 Cd 31 114,8 7 28,1 72,6 Ga Berkélium 232,0 144,2 Pt 78 Ag 30 112,4 69,7 Curium 89 59 47 Pd Zn Américium Ac Pr Mt 109 46 Plutonium 227 58 Hs 108 140,9 140,1 Ce 268 269 Bh 107 Ir 77 29 107,9 195,1 Meitnerium 264 Os 76 192,2 28 65,4 Cu 106,4 Prométhéum 57 Technétium Molybdène La Manganèse Chrome Vanadium Niobium Titane 89 87 88 104 105 106 Etat du corps simple correspondant aux éléments : Noir = Solide ; Rouge = Gazeux ; Vert = Liquide. Les éléments en rose sont obtenus par synthèse 138,9 190,2 Rh 45 63,5 Ni Neptunium Sg Re 75 Ru 44 27 58,7 102,9 Néodyme 74 101,1 Osmium W 186,2 Co Uranium Db 183,9 266 262 43 26 58,9 Hassium 73 42 Rhénium Ta Mo Tc Fe Praséodyme Rf 180,9 25 98,8 55,8 Protactinium 261 95,9 Bohrium 72 41 Mn Tungstène Hf Nb 24 54,9 Cérium Ac 178,5 92,9 Cr N 19,0 16,0 Flérovium Al 6 Holmium Aluminum 27,0 C 14,0 Einsteinium Bore B Californium Hydrogène 12,0 5 Numéro atomique, Z (nombre de charge) Thorium 227 40 23 52,0 Seaborgium La Zr V Lanthane 138,9 57 22 91,2 50,9 Actinium Radium Ra Y 39 Ti Tantale Baryum Ba 56 21 47,9 Zirconium Strontium Sr 38 Sc 88,9 226,1 Francium 223 Fr 20 137,3 Césium 132,9 Cs 45,0 87,6 Rubidium 85,5 10,8 Fond : Vert = Métaux vrais ; Rose = Non métaux ; Bleu = Semi-Conducteurs ; Jaune = Gaz nobles Cadre rouge = élément rare 13 Hafnium 19 Ca Calcium Potassium K 55 12 40,1 39,1 37 Mg Rutherfordium 11 15 14 2 1 Scandium Sodium Na Rb 4 24,3 23,0 13 12 11 10 He H Symbole Yttrium 3 Be Lanthane Lithium Li Dubnium 9,0 Beryllium 6,9 9 4,0 1,0 Actinium 1 Magnesium H 8 7 6 Masse molaire atomique -1 en g.mol Hydrogène 1,0 5 4 3 Lutétium 2 Lawrencium 1 Programme de Seconde Générale – 2019 Les éléments chimiques sont classés par numéro atomique croissant. Si vous comparez les exemples de répartition des électrons par couche et souscouche, vous remarquerez : • • Sur une même ligne, appelée période, les atomes ont les mêmes couches (n) occupées. Dans une même colonne, les atomes ont le même nombre d’électrons sur leur couche externe, appelée couche de valence. Comme de nombreuses propriétés dépendent du nombre d’électrons sur la couche de valence (formation des ions, nombre de liaisons…), les éléments d’une même colonne ont des propriétés voisines et sont nommés « famille ». Voici quelques familles importantes : • • • Métaux Alcalins : éléments de la première colonne, leur couche externe est en configuration ns1. Ils sont très réactifs, car ils cherchent à former des cations en se débarrassant d’un électron (celui de la couche de valence – voir le chapitre suivant) Halogènes : éléments de l’avant-dernière colonne, leur couche externe est en configuration ns2np5. Ils forment facilement des anions en captant un électron pour remplir leur couche de valence (voir chapitre suivant). Gaz nobles : dernière colonne de la classification, leur couche externe est en configuration ns2np6. Très stables ils sont également très peu réactifs. On les nomme aussi gaz inerte et ils sont utilisés dans les lampes à incandescence, car ils ne réagissent pas avec le filament chaud. 25 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 6. Stabilité des entités chimiques Les gaz nobles La dernière colonne de la classification périodique des éléments contient une famille d’éléments nommés « gaz nobles » (ou gaz rares). Ce sont tous des gaz qui sont particulièrement stables et leur couche externe contient deux (duet – 1s2) ou huit (octet – ns2np6) électrons. Les autres éléments vont essayer de « copier » la structure électronique périphérique des gaz nobles pour atteindre leur stabilité. Pour cela ils ont plusieurs solutions : • • donner ou capturer des électrons pour devenir des ions former des liaisons avec d’autres atomes pour « partager » des électrons et former des molécules. Les ions monoatomiques Vous avez vu, en classe de 3e, que les ions monoatomiques sont des atomes qui ont gagné ou perdu un, ou plusieurs, électrons. Remarque : certains ions sont des associations de plusieurs atomes qui se partagent des électrons supplémentaires, comme l’ion sulfate 𝑆𝑂H ;: , ce ne sont pas des ions monoatomiques. Les électrons gagnés ou perdus par les ions monoatomiques vont leur permettre d’avoir leur couche électronique périphérique qui a la même composition que le gaz noble le plus proche (dans la classification périodique des éléments), donc avec 2 électrons (pour ressembler à l’Hélium) ou 8 électrons (pour les autres gaz nobles). On nomme cela la règle du duet ou de l’octet. Ainsi, les éléments de la première colonne de la classification n’ont qu’à perdre un électron pour avoir la couche électronique périphérique identique au gaz rare de la fin de la ligne précédente. Ils vont donc perdre très facilement un électron et devenir des ions positifs, aussi appelés cations. Cette famille d’éléments est appelée Métaux Alcalins (ou simplement alcalins) et est très réactive. Ils sont à manipuler avec précaution quand ils sont à l’état pur, car ils ont tendance à exploser au contact de l’eau ! Les plus courants sont les ions Lithium Li+, Sodium Na+ et Potassium K+. Remarque : L’ion hydrogène est un cas à part, car il ne peut pas rester seul au vu de sa très grande réactivité. En solution aqueuse il est toujours associé à une molécule d’eau pour former l’ion hydronium H3O+. Il est même capable de gagner un électron pour avoir la même couche électronique que l’hélium quand il forme un ion hydrure H-. 26 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 Les ions monoatomiques - Donne un H+ 4 2 électron He 1s 2+ 1s + Li+ 2p F 2p 1s 3+ 2s - Donne un + Na 3p Capture d'un électron un - Donne électron électron 3p 3s 2p 2s Cl 1s 11+ 20 10 - 2s 1s 9+ Capture d'un électron - 2s 2p 40 18 3p 3s 2p Ne 1s 17+ 2s 1s 10+ Ar 3s 2p 2s 1s 18+ Une autre famille très réactive est celle de l’avant-dernière colonne (la 17e) de la classification périodique, la famille des halogènes. Il ne manque à ceux-ci qu’un électron pour avoir la même structure périphérique que le gaz noble qui les suit. Ils vont donc facilement capturer un électron et devenir ainsi des ions négatifs, aussi appelés anions. Les halogènes sont également très réactifs et les plus courants sont les ions Fluorure F-, Chlorure Cl-, Bromure Br- et Iodure I-. Vous aurez remarqué que sous leur forme ionique on ajoute le suffixe –ure à leur nom. Liaisons dans les molécules L’autre manière pour un atome d’obtenir une couche électronique externe semblable à celle d’un gaz noble (règle du duet ou de l’octet) est de partager des électrons. Cela implique de trouver un « partenaire » et de mettre en commun un ou plusieurs électrons qui seront alors crédités à la couche externe des atomes qui se les partagent. On dit que les atomes forment des liaisons covalentes. Exemple : l’atome d’hydrogène n’a qu’un seul électron sur son unique couche électronique externe 1s1. Deux atomes d’hydrogène peuvent donc mettre leurs électrons en commun et ils auront donc tous deux accès à deux électrons, comme l’hélium, qui est le gaz noble le plus proche. 27 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 Le chimiste Gilbert Newton Lewis a proposé en 1916 une représentation, la formule de Lewis, qui permet de montrer la formation des liaisons covalentes selon la règle de l’octet (et du duet) : tous les électrons de la couche électronique périphérique sont représentés autour du symbole de l’atome sous forme de points. Les liaisons se forment en reliant les points afin que chaque atome ait 2 ou 8 électrons en comptant les deux électrons à l’extrémité de chaque trait. Dioxyde de carbone O O C + Formule de Lewis O + C O + O O C C O Doublets non liants Dans la représentation de Lewis, un trait entre deux symboles d’atomes représente une liaison covalente. Il est possible d’avoir jusqu’à trois liaisons covalentes entre deux atomes (soit 6 électrons partagés !). Les électrons de la couche de valence qui ne forment pas de liaisons se regroupent par deux pour former un doublet non liant qui est représenté sous la forme d’un trait le long du symbole de l’élément. Dans l’exemple ci-dessus du dioxyde de carbone, chaque atome d’oxygène possède deux doublets non liants. Si vous comptez les électrons partagés (entourés en vert) pour chaque atome, vous constaterez que le carbone et les deux atomes d’oxygène ont bien 8 électrons chacun sur leur couche de valence. 28 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 O Programme de Seconde Générale – 2019 B. Modélisation des transformations 7. Modélisation des transformations physiques Changements d’état physique et énergie Nous avons vu précédemment quelques notions sur les états physiques de la matière : Une espèce chimique peut se présenter sous trois états physiques : solide, liquide ou gazeux (dans les conditions de pressions et de températures « normales », c’est à dire celles que l’on trouve généralement sur Terre). Molécules et changements d’état Molécule d’eau Etat Gazeux • • • Etat Liquide Etat Solide Solide : les entités sont collées les unes contre les autres et ne peuvent pas bouger. Liquide : les entités peuvent « rouler » les unes par rapport aux autres. Gazeux : les entités peuvent librement se déplacer, elles ne se touchent plus. Le passage d’un état physique à un autre dépend de la température. Cette température traduit la quantité d’énergie dont dispose un corps et qui agit sur les éléments qui composent le corps (atomes, ions ou molécules). Moins un corps possède d’énergie et moins ses éléments sont mobiles. À basse température les éléments chimiques seront généralement solides, avant de passer à l’état liquide si on leur fournit de l’énergie, puis à l’état gazeux si on continue à leur fournir de l’énergie. Un changement d’état physique est donc une modification de l’agitation des entités dont les « liaisons » vont se modifier (se casser, se créer ou s’affaiblir) en fonction de l’énergie du système. 29 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 SU BL IM AT IO N CO N N O TI SA RI PO VA N ) O N TI IO SA CT EN FA N D UÉ C O (LIQ DE NS AT IO N Etat Gazeux SOLIDIFICATION Etat Liquide Etat Solide FUSION Le passage d’un corps pur d’un état physique à un autre se fait à une température qui dépend de ce corps pur (et de la pression atmosphérique). Quand un corps pur change d’état, comme vu en classe de 5e, la température se stabilise tant que tous les constituants de ce corps pur n’ont pas gagné ou perdu l’énergie nécessaire à ce changement d’état. Il est donc possible d’utiliser ces températures de changements d’état pour identifier un corps pur. On peut, par exemple, utiliser un banc Kofler pour identifier des corps purs solides grâce à leur température de fusion. Exemples de températures de changement d’état de quelques corps purs : Corps pur Eau Éthanol Fer Mercure Température de fusion 0 °C -114 °C 1538 °C -39 °C Température d’ébullition 100 °C 79 °C 2861 °C 357 °C Écriture des changements d’état En collège vous avez vu que les réactions chimiques étaient écrites en utilisant une flèche entre les états initiaux et finaux pour symboliser la transformation. Cette même écriture peut être utilisée pour les changements d’états physiques : 𝐻; 𝑂(𝑙) → 𝐻; 𝑂(𝑔) symbolise la vaporisation de l’eau L’état physique du corps sera précisé après sa formule chimique moléculaire. On utilise les abréviations suivantes : • • • • (s) : solide (l) : liquide (g) : gazeux (aq) : aqueux (dissout dans le solvant) Fusion et dissolution La fusion est un changement d’état : passage de l’état solide à l’état liquide. 30 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 Il ne faut pas confondre la fusion avec la dissolution où une entité (par exemple du sel ou du sucre) se disperse dans un solvant. Dans ce cas le soluté n’est pas sous forme liquide, mais dispersé sous forme solide dans le solvant : on dit qu’il est dissout et cela sera indiqué par (aq) à côté de la formule moléculaire dans l’équation de dissolution. Par exemple, la dissolution du sucre (saccharose) dans l’eau sera notée : C 12 H 22 O 11 (s) eau C 12 H 22 O 11 (aq) Échange d’énergie lors d’une transformation physique Une transformation physique se traduit par un transfert d’énergie entre l’entité considérée et le milieu extérieur. Quand on chauffe un corps, on lui apporte de l’énergie qui lui permet de modifier ses propriétés physiques et éventuellement de changer d’état (si on se trouve à un palier de changement d’état. On parle alors de transformation endothermique (fusion, vaporisation ou sublimation). Inversement, si on « refroidit » un corps, celui-ci transmet son énergie vers le milieu extérieur et il perd de l’énergie : c’est une transformation exothermique (solidification, condensation, liquéfaction). L’énergie nécessaire à une transformation est la différence entre l’énergie que le système a au début de la transformation et celle qu’il possède à la fin de celle-ci. Cette différence d’énergie est notée ∆E ou encore Q dans le cas d’un transfert thermique. Donc Q=∆E. Il faudra plus d’énergie pour faire évaporer 1L d’eau que 10cL, donc on en déduit que le transfert thermique dépend de la masse de matière mise en jeu. On peut quantifier l’énergie transférée lors d’un changement d’état par la relation suivante : Q=m×L Dans laquelle : • • • Q : quantité d’énergie transférée en Joule (J) m : masse du corps en kilogramme (kg) L : chaleur Latente de changement d’état, appelée aussi énergie massique de changement d’état, en joule par kilogramme (J.kg-1) Dissolution et transfert d’énergie La dissolution n’est pas un changement d’état, comme nous l’avons vu plus haut. Mais il peut s’accompagner d’un transfert d’énergie : Pour accélérer le refroidissement, certains sportifs utilisent également des poches de froid instantané. Ces pochettes contiennent du nitrate d’ammonium et une capsule d’eau hermétique. Pour les activer, il faut briser la capsule d’eau, ce qui entraîne la dissolution du nitrate d’ammonium dans l’eau. Cette dissolution est endothermique (elle absorbe la chaleur et donc produit du « froid »). On peut aussi utiliser du chlorure d’ammonium à la place du nitrate d’ammonium. 31 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 8. Modélisation des transformations chimiques Système chimique : La réaction chimique va avoir lieu dans un système chimique défini (le bécher, un ballon...) fermé et avec des quantités précises de réactifs. Il est important de bien identifier les substances que l’on place dans le système chimique au début de la réaction, ainsi que leurs quantités. Ces substances, dont les quantités vont se réduire au cours de la réaction, sont nommées « réactifs ». La description de ce système chimique pour communiquer un processus expérimental nécessite de connaître tous ces paramètres : • • • • Les conditions de température et de pression au cours de la réaction Les différents réactifs introduits au départ La masse précise de chacun des réactifs, dont on peut déduire la quantité de matière (en mole). L’état physique de ces réactifs On va ensuite pouvoir suivre l’évolution du système chimique et pour cela on indique la composition de son état initial (au départ de la réaction) et son état final (en fin de réaction chimique). Exemple (pour une combustion, mais le principe reste le même pour toutes les réactions chimiques, synthèses comprises) Exemple de combustion du méthane dans l'air état initial état final *CH 4 (g) méthane *H 2 O (g) eau *O 2 (g) dioxygène *CO 2 (g) dioxyde de carbone Transformation chimique *N 2 (g) diazote *N 2 (g) diazote Pression : 1013 hPa Pression : 1013 hPa Température : 20°C Température : sup érieure à 20°C En bleu : réactifs / en rouge : produits / en vert : espèce spectatrice Note : quand la pression est égale à la pression atmosphérique normale (autour de 1013 hPa) on peut simplement noter que la réaction se fait à pression atmosphérique. Il n’est pas toujours nécessaire de connaître la pression avec une grande précision. Les substances qui sont apparues en fin de réaction (ou dont les quantités ont augmenté si elles sont déjà présentes au début de la réaction) sont appelées « produits » de la réaction. Il arrive que certaines substances soient présentes en même quantité à l’état initial et à l’état final (comme le diazote dans l’exemple ci-dessus). Dans ce cas on dit que ce sont des espèces spectatrices. Équation-Bilan de réaction chimique 32 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 Les informations précédentes vont nous permettre d’écrire l’équation-bilan de réaction chimique. Cette équation est une écriture de chimiste pour décrire l’évolution d’un système chimique sous la forme : Réactif(s)→Produit(s) La flèche se lit « donne(nt) ». Cette flèche peut revêtir plusieurs aspects suivant le type de réaction : flèche simple si la réaction est irréversible, flèche double si la réaction est réversible (on peut l’inverser) et on peut également y ajouter des informations sur les conditions de la réaction comme vu précédemment pour la réaction de dissolution. Pour écrire cette équation-bilan, on va utiliser les formules chimiques (atomiques, moléculaires ou ioniques) des réactifs et des produits en respectant les principes de conservation : • • La matière se conserve au cours d’une réaction chimique : le nombre total d’atomes des réactifs doit être égal au nombre total d’atomes des produits. Cela implique que la masse totale des réactifs est égale à la masse totale des produits. Les charges électriques se conservent : il y a autant de charges électriques (positives ou négatives) dans les réactifs que dans les produits de la réaction. La conservation de la matière implique la conservation du nombre d’atomes, mais pas celle du nombre de molécules !! Celles-ci étant formées d’un nombre d’atomes variables. Il arrive souvent qu’il y ait plusieurs molécules d’une même sorte qui réagissent ou qui soient produites au cours d’une réaction. Déterminer ce nombre, que l’on appelle nombre stœchiométrique, est une opération que l’on nomme « équilibrer l’équation-bilan de réaction chimique ». Attention : un nombre stœchiométrique est forcément un nombre entier. Équilibrer une équation-bilan Maintenant que nous avons vu les principes les plus importants de l’écriture d’une équation-bilan, rappelons-les brièvement : • • • On fait la liste des réactifs (avant la réaction) et des produits (après la réaction). On écrit l’équation-bilan en remplaçant les noms des réactifs et des produits par leurs formules chimiques (moléculaires, atomiques ou ioniques) On procède à l’équilibre de l’équation-bilan afin qu’il y ait le même nombre d’atomes au début et à la fin de la réaction pour respecter la loi de conservation de la matière. On détermine donc les nombres stœchiométriques de chaque espèce. Il y a plusieurs manières d’effectuer cette dernière opération et l’important est d’arriver à trouver les bons nombres stœchiométriques. L’idéal est de travailler directement à partir des nombres d’atomes que l’on peut lire dans les formules chimiques, mais il est également possible de représenter les modèles moléculaires ou simplement des « boîtes » avec des boules de couleur ou de formes différentes pour figurer les différentes sortes d’atomes intervenant dans la réaction. 33 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 Important : si une réaction chimique peut être réalisée en laboratoire, son équationbilan est toujours équilibrée et il est possible de trouver les nombres stœchiométriques ! Exemple 1 : Combustion du carbone dans le dioxygène C (s) + O 2(g) " CO 2(g) Cette équation est équilibrée dés le départ ABBBBBBBBBBB BC 1 Atome ABBBBBB C 1 Atome de carbone C de carbone C 2 Atomes d'oxygène O 2 Atomes d'oxygène O Exemple 2 : Combustion du méthane dans le dioxygène On équilibre de gauche à droite. C est équilibré, CH 4 (g) + O 2 (g) " CO 2 (g) + H 2 O (g) ABBBBBBBBBBBBBB C ABBBBBBBBBBBBBBBB C on passe à l'hydrogène H 1 Atome de carbone C 1 Atome de carbone C 4 Atomes d'hydrogène H 2 Atomes d'oxygène O 2 Atomes d'hydrogène H 3 Atomes d'oxygène O CH 4 (g) + O 2 (g) " CO 2 (g) + 2 H 2 O (g) Il manque deux atomes d'oxygène O à gauche ABBBBBBBBBBBBBB C ABBBBBBBBBBBBBBBBB BC 1 Atome de carbone C 1 Atome de carbone C 4 Atomes d'hydrogène H 2 Atomes d'oxygène O 2 # 2 = 4 Atomes d'hydrogène H 4 Atomes d'oxygène O CH 4 (g) + 2 O 2 (g) " CO 2 (g) + 2 H 2 O (g) Equation - bilan équilibrée ABBBBBBBBBBBBBBB BC ABBBBBBBBBBBBBBBBB BC 1 Atome de carbone C 1 Atome de carbone C 4 Atomes d'hydrogène H 2 # 2 = 4 Atomes d'oxygène O 2 # 2 = 4 Atomes d'hydrogène H 4 Atomes d'oxygène O Exemple 3 : Synthèse du paracétamol. Elle peut s’écrire avec les formules semidéveloppées : HC HO C HC H 3C CH C NH2 CH Paraminophénol C O C O O HC HO CH C HC H 3C Anhydride éthanoïque C OH O NH CH H 3C C C O CH3 Paracétamol Acide éthanoïque Cette équation est naturellement équilibrée (vous pouvez compter les atomes de chaque sorte des deux côtés de la flèche). On peut aussi l’écrire avec les formules brutes pour simplifier l’équilibre C 6 H 7 NO + C 4 H 6 O 3 " C 8 H 9 NO 2 + C 2 H 4 O 2 ABBBBBBBBBBBBBBBBB BC ABBBBBBBBBBBBBBBBBB BC 10 Atomes de carbone C 10 Atomes de carbone C 13 Atomes d'hydrogène H 1 atome d'azote N 4 Atomes d'oxygène O 13 Atomes d'hydrogène H 1 atome d'azote N 4 Atomes d'oxygène O Bilan matière en mole et masse La masse molaire est la masse d’une mole de la matière étudiée et elle s’exprime en gramme par mole (g.mol-1). Si on étudie des atomes seuls, on parle de masse molaire atomique, M. On retrouve cette masse molaire dans la classification périodique des éléments. La relation entre la masse d’un corps et sa masse molaire va s’établir de la façon suivante : 34 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 m m m = n # M ou n = M ou M = n Unités : • • • m : Masse du corps en gramme (g) n : Nombre de moles en moles (mol) M : Masse molaire en gramme par mole (g.mol-1) Cette relation est importante, car les nombres stœchiométriques d’une équation-bilan traduisent des proportions de quantité de matière en moles. En plus de présenter ce qui s’est passé au cours d’une réaction chimique de façon compacte et rapide, les équations-bilans sont surtout utilisées pour effectuer des bilans de matière et calculer les masses des réactifs et/ou des produits à partir de leur nombre de moles (en relation avec les coefficients stœchiométriques). Exemple : Reprenons la combustion du méthane dans le dioxygène CH 4 (g) + 2 O 2 (g) " CO 2 (g) + 2 H 2 O (g) ABBBBBB BC ABBBBBB C ABBBBBB C ABBBBBBBB BC 1 mole 2 moles 1 mole 2 moles Les coefficients stœchiométriques que nous avons trouvés en équilibrant la réaction nous indiquent qu’une mole de méthane (CH4) réagit avec deux moles de dioxygène (O2) pour former une mole de dioxyde de carbone (CO2) et deux moles d’eau (H2O). Comme les formules moléculaires nous permettent de calculer les masses molaires des réactifs et des produits, l’équation-bilan équilibrée va nous permettre de savoir exactement quelle masse de chaque réactif ou de produit intervient dans la réaction à condition de connaître la quantité de matière d’au moins un élément des réactifs ou des produits. Exemple : On effectue la combustion de 2g de méthane, quelle est la masse de dioxygène nécessaire et quelles sont les masses de dioxyde de carbone et d’eau obtenue ? 35 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 CH 4 (g) + 2 O 2 (g) " CO 2 (g) + 2 H 2 O (g) ABBBBBB BC ABBBBBB C ABBBBBB C ABBBBBBBB BC m m m 2g Calcul des masses molaires avec M C = 12, 0g.mol -1; M O = 16, 0g.mol -1; M H = 1, 0g.mol -1 O2 CO 2 H2 O M CH = 1 # 12, 0 + 4 # 1, 0 = 16g.mol -1 Méthane M O = 2 # 16, 0 = 32g.mol -1 Dioxygène M CO = 1 # 12, 0 + 2 # 16, 0 = 44g.mol -1 Dioxyde de carbone M H O = 2 # 1, 0 + 1 # 16, 0 = 18g.mol -1 Eau On déter min e le nombre de moles de méthane m 2 n CH = MCH = 16 = 0, 125 mole CH Cela permet de déter min er le nombre de moles des autres subs tan ces : CH 4 (g) + 2 O 2 (g) " CO 2 (g) + 2 H 2 O (g) ABBBBBB BC 0,125ABBBBBB C ABBBBBB C 0,A125 BBBBBBBB BC 0, 125 mole # 2 = 0, 250 mole 0, 125 mole # 2 = 0, 250 mole Et d'en déduire la masse des autres subs tan ces : m O = n # M O = 0, 250 # 32, 0 = 8g Dioxygène 4 2 2 2 4 4 4 2 2 m CO = n # M CO = 0, 125 # 44, 0 = 5, 5g Dioxyde de carbone m H O = n # M H O = 0, 250 # 18, 0 = 4, 5g Eau On peut vérifier la conservation de la matière : m CH + m O = m CO + m H O 144444 2444443 144444 424444443 2 + 8 = 10g 5, 5 + 4, 5 = 10g 2 2 2 2 4 2 2 2 Réactif limitant Dans l’exemple précédent, nous voyons que la combustion est complète si on dispose de 2g de méthane et de 8g de dioxygène. On dit que les réactifs sont en proportions stœchiométriques. Mais le plus souvent, l’un (ou plusieurs) des réactifs est (sont) introduit(s) en excès. Il reste donc des réactifs non utilisés en fin de réaction qui va être limitée par le premier réactif qui est totalement consommé : on dit que c’est le réactif limitant. Concrètement, toujours dans l’exemple précédent, quand on brûle du méthane dans l’air, la quantité de dioxygène n’est pas vraiment limitée (en extérieur) et c’est donc le méthane qui est ici le réactif limitant. En fin de combustion il restera du dioxygène dans l’air Effets thermique d’une transformation chimique. L’amidon est une substance que l’on retrouve dans de nombreuses céréales et de produits à base de céréales (pains, pâtes…) ainsi que dans les pommes de terre. C’est un aliment de base de l’homme depuis des millénaires. Au moment de sa digestion, l’amidon se retrouve dans l’estomac, qui est milieu très acide. Les acides de l’estomac vont agir comme un catalyseur de la réaction d’hydrolyse de l’amidon qui est sa transformation en glucose, un sucre qui va servir à faire fonctionner les muscles. 36 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 Hydrolyse de l'amidon Q C 6H 10O 5Vn + n H 2O OH OH H2C HC O Modèle moléculaire de l'amidon (macromolécule) O HC HO O HC CH O OH H2C H2C HC OH CH n C 6H 12O 6 OH H2C HC OH milieu acide HC CH HC O HC HO HC O HC OH CH n H2O CH CH n HO O CH OH CH CH HO HO Amidon O CH Eau OH Glucose Comme on peut le voir sur la représentation du modèle moléculaire, l’amidon est une macromolécule, une très grande molécule, constituée par la répétition d’un même motif élémentaire C6H10O5. En milieu acide, l’eau va venir découper ces motifs et les transformer en un sucre, le glucose. La réaction peut être suivie avec de l’eau iodée, bleue en présence d’amidon et jaune en son absence, et avec de la liqueur de Fehling qui forme un précipité rouge brique à chaud en présence de glucose. Combustion du glucose dans les muscles Le glucose extrait de l’amidon dans l’estomac va être véhiculé vers les muscles où il va servir à produire l’énergie nécessaire à leur contraction. Cette énergie sera dégagée sous forme de chaleur, on dit que c’est une réaction exothermique (qui produit de la chaleur). Voici le bilan et l’équation-bilan de cette réaction : glucose (aq) + dioxygène (g) " dioxyde de carbone (g) + eau (l) C 6 H 12 O 6 (aq) + O 2 (g) " CO 2 (g) + H 2 0(l) A6 BBBBBBBBB BC 2 atomes , , , 2 atomes d'hydrogène 1 atome de carbone d'oxygène atomes de carbone 1 atome d'oxygène 2 atomes d'oxygène 12 atomes d'hydrogène 144444444444 4 2 44444444444 43 6 atomes d'oxygène 1 atome de carbone 1444444444444 2 444444444444 3 2 atomes d'hydrogène 6 atomes de carbone 12 atomes d'hydrogène 8 atomes d'oxygène (6 + 2) 3 atomes d'oxygène (2 + 1) il faut équilibrer cette équation - bilan C 6 H 12 O 6 (aq) + 6 O 2 (g) " A6 BBBBBBBBB B C , atomes de carbone 12 atomes d'oxygène (6 # 2) 12 atomes d'hydrogène 6 atomes d'oxygène 144444444444444 2444444444444443 6 atomes de carbone 6 CO 2 (g) + 6 H 2 0(l) A BBBBBB C A BBBBBBC 6 atome de carbone (6 # 1) 12 atomes d'hydrogène (6 # 2) 12 atomes d'oxygène (6 # 2) 6 atomes d'oxygène (6 # 1) 14444444444444444 244444444444444443 6 atomes de carbone 12 atomes d'hydrogène 18 atomes d'oxygène (6 + 12) 12 atomes d'hydrogène 18 atomes d'oxygène (12 + 6) Cette réaction nécessite du dioxygène, puisé dans l’air et transporté par l’hémoglobine du sang vers les muscles qui en ont besoin. Elle produit du dioxyde de carbone qui va être transporté par le sang vers les poumons pour y être rejeté dans l’air. Échanges thermiques et refroidissement du corps lors de l’effort 37 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 La chaleur dégagée par cette combustion du glucose peut entraîner un échauffement excessif en cas d’effort. Le corps est alors obligé d’évacuer cette chaleur pour éviter une surchauffe qui serait dommageable aux organes internes. Pour cela de l’eau salée va être relâchée en surface de la peau (la sueur) et son évaporation va pomper la chaleur excessive. En effet, pour passer de l’état liquide à l’état gazeux, l’eau a besoin de beaucoup d’énergie. Elle va donc absorber le surplus de chaleur du corps, ce qui va le faire refroidir. Pour accélérer le refroidissement, certains sportifs utilisent également des poches de froid instantané. Ces pochettes contiennent du nitrate d’ammonium et une capsule d’eau hermétique. Pour les activer, il faut briser la capsule d’eau, ce qui entraîne la dissolution du nitrate d’ammonium dans l’eau. Cette dissolution est endothermique (elle absorbe la chaleur et donc produit du « froid »). On peut aussi utiliser du chlorure d’ammonium à la place du nitrate d’ammonium. La dissolution du nitrate d’ammonium peut s’écrire de la façon suivante : NH 4 NO 3 (s) ANitrate BBBBBBBBB C d'ammonium dissolution NH 4+ (aq) + NO 3- (aq) ABBBBBBC ABBBBBB C ion ammonium ion nitrate La lampe à carbure de calcium Lampe à carbure de calcium Flamme Réglage du débit Bouchon de la réserve d'eau Réserve d'eau Réserve de carbure de calcium Evacuation de l'acétylène Goutte à goutte d'eau Carbure de calcium La lampe à carbure de calcium, aussi appelée lampe à acétylène, est utilisée depuis la fin du XIXe siècle, après son invention par le français Henri Moissan en 1892, par les mineurs, mais a également servi à l’éclairage de certaines villes (comme la commune de Callac dans les Côtes-d’Armor) ou pour les phares de voitures et de vélo au début du XXe siècle. Il a été supplanté, après la Première Guerre mondiale, par les éclairages 38 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 électriques, mais reste utilisé en spéléologie pour son faible coût, sa longue durée d’utilisation et sa relative sûreté d’utilisation. La lampe fonctionne en deux temps : • • Un réservoir d’eau coule au goutte à goutte sur des morceaux de carbure de calcium (préparé par la réaction du Coke – charbon très pure – sur de la chaux vive) donnant une réaction chimique dont l’un des produits est l’acétylène, un gaz très inflammable. L’acétylène est alors évacué par une cheminée et enflammé à la sortie de celleci, donnant une combustion qui produit de la lumière, ainsi que du dioxyde de carbone et de l’eau. Les bilans de réactions peuvent s’écrire de la façon suivante : Réaction entre l'eau et le carbure de calcium : CaC 2 (s) + 2 H 2 0 (l) " C 2 H 2 (g) + Ca (OH) 2 (s) A BBBBBBC ABBBBB BC AHydroxyde BBBBBBBBB BC , Eau Carbure de calcium Acélylène de calium (Chaux éteinte) Combustion de l'acétylène : 2 C 2 H 2 (g) + 5 O 2 (g) " 4 CO 2 (g) + 2 H 2 O (g) ABBBBB BC , ABBBBBBC ABBBBBB BC Acélylène Dioxygène Eau Dioxyde de carbone Les deux réactions sont exothermiques, donc le réservoir de carbure de calcium chauffe au cours de son utilisation et la combustion de l’acétylène produit également de la chaleur, ce qui permet à certains spéléologues de chauffer leurs aliments sur cette flamme. 39 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 9. Synthèse de molécules naturelles Provenance des espèces chimiques Depuis la nuit des temps, l’Homme utilise des espèces chimiques venant de la nature qui l’entoure pour élaborer des médicaments, additifs alimentaires, cosmétiques… Avec le développement de la chimie au XIXe siècle, il est devenu possible de copier les molécules présentes dans la nature à l’identique avec une technique appelée synthèse chimique. La synthèse permet de créer à grande échelle des copies de molécules qui seraient plus couteuses ou longues à extraire de la nature, mais aussi à créer des molécules qui n’existent pas du tout dans la nature et dont les propriétés sont parfois intéressantes. On peut donc classer les molécules en trois grandes catégories : • • • Les molécules naturels : Ce sont les molécules recueillies dans la nature. Les molécules de synthèse : Ce sont des copies à l’identique de molécules que l’on trouve dans la nature. Les molécules de synthèse artificielles : Ce sont molécules qui n’existent pas dans la nature, comme le Nylon (inventé dans les années 30 par Dupont de Nemours). Toutes les molécules de synthèses sont fabriquées à partir de molécules naturelles. Comparaison entre molécules Les molécules de synthèse sont des copies à l’identique de molécules naturelles. Elles ont donc exactement la même structure et les mêmes propriétés. On synthétise généralement ces molécules pour réduire les coûts, maitriser la qualité et ne pas dépendre des saisons. Ainsi la vanilline, molécule qui donne l’arôme à la vanille, peut être facilement produite par synthèse chimique et revient ainsi cent fois moins cher à produire. Elle est synthétisée à partir de dérivés du pétrole. Méthodes de synthèse La synthèse chimique consiste à créer une molécule, copiant une molécule naturelle ou complètement nouvelle, à partir d’une (ou de plusieurs) réactions chimiques successives. On aura alors la suite de processus suivant : Réactifs " Produits " Séparation " Identification La synthèse d’une espèce chimique consiste donc à mettre les réactifs dans un même récipient (souvent appelé « réacteur ») et à attendre qu’ils réagissent entre eux. Il est généralement nécessaire de chauffer pour accélérer la réaction ou d’ajouter un élément qui n’intervient pas directement dans la réaction mais va accélérer celle-ci et que l’on nomme « catalyseur ». Si l’on chauffe pour accélérer la réaction il y a toutefois le risque que les produits de la réaction, ou même les réactifs, s’évaporent et quittent le récipient où se fait la réaction (le réacteur). Si cela se produit, la réaction risque de s’arrêter trop vite. On 40 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 ajoute donc un dispositif qui va refroidir les vapeurs et les faire retomber par gravité dans le réacteur : c’est le chauffage à reflux. Le refroidissement peut se faire par l’air ambiant (si la réaction se fait à température modérée) ou par de l’eau froide dans un réfrigérant à boule si les vapeurs sont plus chaudes. Chauffage à reflux Tube à dégagement à air Pince Sortie d’eau Réfrigérant à eau Support Support Entrée d’eau froide Pince Pince Ballon Ballon Réactifs 5 4 6 7 4 8 9 5 6 Réactifs 7 5 4 8 9 6 7 4 8 9 3 3 3 3 2 2 2 2 1 11 10 10 1 1 11 10 1 5 6 7 8 9 10 Chauffe ballon Chauffe ballon Séparation des produits obtenus En fin de synthèse, les molécules obtenues sont encore mélangées aux restes de réactifs et parfois à d’autres molécules que l’on ne souhaite pas conserver. Il faut alors effectuer une séparation. Pour la séparation on effectue une filtration, par gravité ou sous pression réduite, on peut également procéder par décantation (séparation liquide-liquide) s’il s’agit de deux liquides non miscibles. Filtration sous pression réduite Mélange à filtrer Robinet Papier filtre Filtre bücher Trompe à eau Fiole à vide Filtrat Evier 41 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 Si la substance produite est plus soluble dans un autre solvant que celui présent en fin de réaction de synthèse, on peut utiliser un autre solvant dans lequel la substance est plus soluble (et qui n’est pas miscible avec le solvant initial), c’est le relargage, et procéder à une extraction par solvant suivie d’une décantation. Le relargage peut parfois s’effectuer en changeant la densité d’un des liquides, par ajout de sel par exemple. Ces deux étapes se font généralement directement dans l’ampoule à décanter en agitant bien le mélange afin de favoriser le passage de la substance dans le second solvant et en ouvrant le bouchon de l’ampoule à décanter au cours de la manipulation afin de dégazer et d’abaisser la pression dans celle-ci. Décantation avec Ampoule à Décanter Ampoule à décanter Liquide le moins dense Liquide le plus dense Bécher Identification des substances obtenues L’identification est réalisée par les méthodes vues précédemment : chromatographie sur couche mince (CCM), par les températures de changements d’états, mesure de l’indice de réfraction, mesure de la solubilité, mesure de la densité… Chromatographie sur couche mince (CCM) Plaque de verre Couvercle Couche de silice Gouttes de substances à identifier Ligne de dépôt Éluant Cuve de chromatographie Après la chromatographie Ligne de front de l'éluant Rapport frontal : H h Ligne de dépôt 42 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 R= h H Programme de Seconde Générale – 2019 Dans la plupart des synthèses de molécules copiées depuis une molécule naturelle, les substances sont invisibles. On révèle alors la plaque de chromatographie à la lumière ultra-violette et d’une des gouttes de la ligne de dépôt peut être la molécules naturelle afin de vérifier que l’on a bien copié cette molécules à l’identique si les deux tâches sont à la même hauteur. Si plusieurs tâches apparaissent sur la même ligne verticale que la molécule de synthèse, cela indiquera que la substance n’est pas pure et qu’il faudra effectuer des séparations supplémentaires afin de la purifier. C’est le cas du vert dans l’illustration ci-dessus : il est constitué d’un mélange de pigments jaunes et bleus. 43 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 10. Modélisation des transformations nucléaires Plusieurs variétés d’atomes : les isotopes Les isotopes d’un élément chimique sont des atomes qui ont le même nombre de protons et, donc, d’électrons, mais pas le même nombre de neutrons. Exemple : pour le carbone, il existe plusieurs isotopes : • • • 𝟏𝟐 𝟔𝑪 : aussi appelé carbone 12 est l’isotope le plus commun et représente 98,93 % des atomes de carbone. Il est stable, donc ne se modifie pas dans le temps. Il possède 6 neutrons dans son noyau. 𝟏𝟑 𝟔𝑪 : aussi appelé carbone 13 est un isotope qui représente 1,07 % des atomes de carbone. Comme le carbone 12 il est stable, mais possède 7 neutrons dans son noyau. 𝟏𝟒 𝟔𝑪 : aussi appelé carbone 14 est un isotope présent à l’état de traces. Son noyau possède 8 neutrons et est radioactif. Comme il se décompose au cours du temps de façon régulière, on l’utilise pour la datation (datation au carbone 14). Réaction nucléaire et radioactivité De l’ensemble des éléments que nous venons de voir, on pourrait supposer que les atomes sont immuables et très stables, mais ce n’est pas vrai pour tous les atomes. En 1896, le physicien français Henri Becquerel découvre, par hasard en étudiant la phosphorescence, que les matériaux contenant de l’uranium étaient capable d’impressionner des plaques photographiques, comme les rayons X. Les travaux ultérieurs avec Pierre et Marie Curie ont montré que les rayonnements dus à l’uranium pouvaient se diviser en trois catégories, nommées rayons α, β et γ (alpha, béta et gamma). Certains isotopes peuvent se transformer spontanément en un autre noyau par des transformations nucléaires. Ces transformations nucléaires s’écrivent d’une façon similaires à des réactions chimiques et au cours de celles-ci il y a conservation du nombre de charge Z et du nombre de masse A. Il se trouve que l’équilibre qui règne entre les nucléons (neutrons et protons), qui est dû aux interactions électrostatiques, faibles et fortes, amène certains noyaux d’atome à être instables. Ces noyaux instables peuvent alors éjecter un noyau d’hélium, c’est le rayonnement α (alpha), un électron ou un positron (antiélectron positif), c’est le rayonnement β (béta + ou béta -) et ces types de désintégrations radioactives s’accompagnent de l’émission d’un rayonnement électromagnétique γ (gamma) et donc de photons. 44 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 Radioactivité Emission alpha Emission bêta moins proton Noyau père Noyau d'hélium (hélion) e- Noyau père neutron Noyau fils Noyau fils La radioactivité naturelle est la désintégration radioactive d’un noyau père en un noyau fils avec émission d’un rayonnement électromagnétique γ et d’une particule. Réactions nucléaires provoquées Peu de temps après la découverte de la radioactivité et de son fonctionnement, un grand nombre de scientifiques du monde entier se sont mis à chercher des applications pratiques à ces réactions. Le dégagement d’énergie semblait prometteur et au milieu du XXe siècle deux types de réactions nucléaires ont pu être provoquées et maitrisées par l’homme : la fission atomique de noyaux lourds puis, une dizaine d’années plus tard, la fusion de noyaux légers. La fission atomique est une réaction provoquée par l’envoi d’un neutron rapide sur un noyau d’atome lourd fissile, comme l’uranium 235 ( ) ou le plutonium 239 ( ). Cette réaction produit de nouveaux neutrons qui vont, à leur tour, déclencher de nouvelles fissions : c’est la réaction en chaine qui libère une forte énergie sous la forme d’un rayonnement électromagnétique γ (gamma). Après son première usage comme bombe atomique, utilisé deux fois sur les villes japonaises d’Hiroshima et de Nagasaki en 1945, cette réaction est aujourd’hui celle qui permet de faire fonctionner les centrales nucléaires. Il est à noter que cette réaction peut se produire spontanément sur Terre, comme l’ont découvert les géologues qui ont analysé d’anciens réacteurs nucléaires naturels comme celui d’Oklo au Gabon. 45 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 Fission Réaction de fusion nucléaire La fusion est une réaction nucléaire dans laquelle deux noyaux légers, possédant une forte énergie, s’associent pour former un noyau plus lourd et libère une forte énergie sous la forme d’un rayonnement électromagnétique γ (gamma). La fusion est la réaction nucléaire qui se produit dans les étoiles, comme le Soleil, où les pressions et les températures sont suffisamment élevées pour vaincre les forces de répulsions électromagnétiques et forcer les noyaux atomiques à fusionner. Cette réaction va alors y produire une énergie phénoménale (15 millions de degrés au cœur du Soleil par exemple), entretenir les fusions nucléaires et produire de nouveaux éléments chimiques. Sur Terre l’homme ne maitrise pas encore totalement cette réaction et ne l’utilise que pour la création de bombes dites « à hydrogène » pour le moment alors que la recherche continue, notamment avec le projet ITER dans le sud de la France, pour l’utiliser dans des réacteurs afin de produire de l’énergie « propre » (pas de déchets radioactifs). Fusion Fusion Réaction de fusion entre le deutérium (A=2) et le tritium (A=3), deux isotopes de l’hydrogène 46 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 Équations de réactions nucléaires Une réaction nucléaire n’est pas une réaction chimique et il n’y a pas de conservation des éléments chimiques ! En revanche elle respecte la loi de conservation de Soddy : Il y a conservation du nombre de masse Il y a conservation du nombre de charge En revanche il n’y a pas conservation de la matière !! Lorsqu’on écrit une équation de réaction nucléaire on va intégrer tous les éléments possédants une masse (noyaux d’atomes, électrons, positons - électrons positifs - et neutrons) mais pas les photons qui sont dissipés sous la forme de rayonnement γ (gamma) et qui résulte de la transformation d’une partie de la masse sous forme d’énergie (voir plus loin). Voici quelques exemples d’écritures de réactions nucléaires. Pour vérifier que l’écriture est correcte il suffit de totaliser les nombres de masse et de charge de part et d’autre de l’équation pour vérifier qu’elle est égale (voir sous les équations) : Réaction Alpha a : 238 4 234 U " He + 92 2 90 Th , A BBBBBBBBB BC = 4 + 234 Nombre de masse : 238 = 2 + 90 Nombre de charge : 92 Réaction Bêta moins b - : 14 0 14 C " e + 6 -1 7N + A BBBBBBBB C = 0 + 14 Nombre de masse : 14 Nombre de charge : 6 = -1 + 7 Réaction Bêta plus b + : 123 " 01 e + + 123 53 I 52 Te + ABBBBBBBB BC = 0 + 123 Nombre de masse : 123 = 1 + 52 Nombre de charge : 53 Réaction de Fission : 235 1 139 1 " 94 92 U + 0 n 38 Sr + 54 Xe + 3 0 n ABBBBBBBC ABBBBBBBBBBBBBBB BC = 94 + 139 + 3 # 1 Nombre de masse : 235 + 1 Nombre de charge : 92 + 0 = 38 + 54 + 3 # 0 Réaction de Fusion : 2 3 4 1 H + H " He + 1 1 2 0n A BBBBBB B C A BBBBBBB C Nombre de masse : 5 = 4+1 Nombre de charge : 1 + 1 47 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 = 2+0 Programme de Seconde Générale – 2019 Les centrales nucléaires à fission Centrale nucléaire à eau pressurisée Tour aéroréfrigérante Alternateur Turbine Réacteur Circuit primaire Circuit secondaire Circuit de refroidissement Transformateur Alors que les centrales électriques thermiques (au charbon, gaz ou pétrole) effectuent une transformation chimique pour convertir une énergie chimique en énergie mécanique dans la turbine, puis en énergie électrique dans l’alternateur (avec des pertes à chaque transformation), une centrale nucléaire part d’une transformation d’énergie nucléaire. Dans le réacteur de la centrale, l’énergie nucléaire est convertie en énergie de rayonnement et en énergie thermique transmise à un liquide à base de sels fondus. La conversion d’une énergie thermique en énergie mécanique se fait principalement en utilisant la chaleur emmagasinée dans les sels fondus pour chauffer de l’eau jusqu’à ce qu’elle s’évapore. Cette vapeur est alors contenue dans un réservoir fermé, ce qui fait monter la pression du gaz. On utilise alors cette pression pour faire tourner une turbine qui va générer un mouvement de rotation. La rotation du rotor dans l’alternateur va alors produire du courant électrique alternatif aux bornes de ce dernier, de la même façon que dans une dynamo de vélo par rotation d’un aimant près d’une bobine. Cela permet de convertir l’énergie mécanique en énergie électrique. Ce courant alternatif va alors transiter sur le réseau électrique après être passé par un transformateur qui élève la tension pour limiter les pertes en lignes dues à l’effet joule sur les fils conducteurs. 48 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 MOUVEMENT ET INTERACTIONS 11. Décrire le mouvement Relativité du mouvement Imaginez-vous assis dans le train qui est lui-même en mouvement. Il y a donc plusieurs façons d’étudier un mouvement en fonction du référentiel dans lequel on se place : Référentiel - relativité du mouvement Trajectoire pour un référentiel extérieur au train t0 t1 Si on considère un référentiel situé à l’intérieur du train, avec votre siège comme référence, alors vous êtes immobile durant la période où l’on étudie le mouvement car sa position ne s’est pas modifiée entre deux observations t0 et t1. Si on se place à l’extérieur du train, un observateur vous verra vous déplacer car le train se déplace. Si cet observateur filme le mouvement du train il sera capable de définir votre trajectoire qui est ici une ligne droite (en imaginant que le train se déplace en ligne droite sur ce tronçon de voie). Les principales informations qui permettent de définir un mouvement : sa trajectoire, sa vitesse et son accélération dépendent donc du choix d’un référentiel. Celui-ci est défini par rapport à un objet fixe qui ne se déplace pas durant le mouvement (le siège dans le premier cas, la voie dans le second exemple ci-dessus). Si on change de référentiel, le mouvement ne sera pas le même ! Pour pouvoir suivre un mouvement de façon précise, une fois que le référentiel est choisi il convient d’y placer un repère. Repère d’espace et trajectoire Un repère d’espace doit être choisi judicieusement par rapport au mouvement étudié. Par exemple sur un terrain de tennis, un repère de ce type pourrait permettre de suivre la trajectoire d’une balle : 49 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 Repère et Trajectoire y Date de la mesure t3 + O t5 + t2 + y2 y0 t4 + t0 t1 + x0 t6 + t 7 + Position de l’objet à l’instant t3 + Trajectoire t8 + x2 x Le repère suit ici le bord du terrain de tennis. Il est constitué de deux axes perpendiculaires : l’abscisse est l’axe x et l’ordonnée est l’axe y. Il faudra définir une échelle, généralement le mètre. L’ensemble sera nommé repère orthonormé. La balle ayant une certaine taille, on doit choisir un point de celle-ci afin de pouvoir étudier la façon dont elle se déplace. En général il faut choisir un point au centre de l’objet, mais il possible de prendre un point à la périphérie de celui-ci si on étudie un mouvement circulaire par exemple. Il existe plusieurs méthodes pour suivre un mouvement rapide : • • La chronophotographie : elle consiste à photographier à intervalle régulier un objet en mouvement. Ces images peuvent ensuite être superposées sur une même vue pour faciliter l’étude. L’analyse vidéo : avec la multiplication des possibilités d’enregistrer des vidéos avec des téléphones portables, appareils photos, caméras…et les fortes capacités de traitement des ordinateurs modernes, il est possible de filmer un mouvement et de le traiter dans un logiciel qui donnera les informations sur le mouvement. Remarque : Sur des appareils numériques, les vidéos sont souvent enregistrées à 25 images par seconde. L’intervalle entre chaque image est alors de 1/25 = 0,04 s ou 40 ms. Dans tous les cas, pour suivre un mouvement, il faut pouvoir déterminer à intervalle de temps régulier les coordonnées x et y de chaque point de mesure (voir schéma). Pour cela on réalisera un chronométrage. A chaque point de mesure correspond alors une date t compté à partir du moment où l’on commence à étudier le mouvement qui sera identifié comme origine t0=0. A chaque instant t de mesure on pourra donc associer les coordonnées x et y du point de l’objet étudié. Différent types de trajectoires Un ensemble de vocabulaire va permettre de qualifier le mouvement étudié. 50 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 Selon le type de trajectoire, constituée par l’ensemble des points de mesures dans le référentiel, qui indiquent le sens (droite, gauche, haut, bas…) et la direction (verticale, horizontale…) du mouvement. • • • Si la trajectoire est une droite, on dit qu’elle est rectiligne. Si la trajectoire est un cercle, on dit qu’elle est circulaire. Si la trajectoire est une courbe, on dit qu’elle est curviligne. Trajectoire rectiligne Exemple du téléphérique sur un court tronçon. C + B + + A C + B + + A Trajectoire circulaire Exemple d'un point de la roue +A R +B Axe de rotation R’ Référentiels dans l’espace S’il est relativement simple de choisir un repère sur Terre, il est parfois plus compliqué de le faire pour les mouvements spatiaux car tous les astres (étoiles et planètes) sont en mouvement les uns par rapport aux autres. La façon dont se mouvaient les astres a longtemps été un sujet majeur et a même valu au célèbre astronome italien Galilée d’être emprisonné pour avoir confirmé les hypothèses de Copernic quand à la rotation de la Terre autour du Soleil. Jusqu’au début du XVIIe siècle il était admis que la Terre était au centre du monde. Les trajectoires des planètes étaient donc définies selon un modèle géocentrique (avec le Terre pour centre). Les mathématiciens et les astronomes devaient faire des calcules et des tables très compliquées pour prévoir les positions des planètes dans un tel système. Mouvements géocentriques apparents du Soleil, de Mercure et de Venus : 51 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 Encyclopaedia Britannica (1st Edition, 1771; facsimile reprint 1971 Depuis Galilée nous savons que c’est la Terre qui tourne autour du soleil. Même si la trajectoire de la Terre n’est pas un cercle parfait, nous pouvons utiliser un cercle pour la modéliser. De ce point de vue, la trajectoire de la Terre est donc circulaire et simple à étudier, mais ce ne sera pas le cas de la trajectoire de la Lune autour du Soleil (héliocentrique) car celle-ci tourne autour de la Terre en 28 jours et de demi pendant que la Terre tourne autour du Soleil en 365 jours et 6 heures. Une modélisation des trajectoires de la Terre et de la Lune montre que celle-ci a une trajectoire complexe qualifiée mathématiquement d’épicycloïde, représentée ici sur 8 ans : Trajectoire héliocentrique de la Terre (simplifiée) Trajectoire héliocentrique de la Lune (épicycloïde (épicycloïde) agrandie et simplifiée) Lune Terre Soleil 52 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 Le choix d’un référentiel qui donne la trajectoire la plus simple possible, compte tenu des éléments qui doivent être déterminés, est donc primordiale, comme on peut le constater, à une échelle plus proche de nous, en comparant les trajectoires d’un vélo et d’un point sur la roue d’un vélo à partir d’une chronophotographie : Trajectoire d'un vélo Trajectoire du cadre (point sur la selle) Trajectoire de la roue (point sur la roue) La vitesse Comme nous disposons des coordonnées des différents points de mesures, nous pouvons en déduire la distance qui sépare ces points. Nous savons également à quel intervalle de temps les mesures ont été faites. De ces deux informations nous pouvons déduire la vitesse de l’objet à chaque point de mesure : v= d Dt Unités : • • • V : vitesse en mètres par seconde (m.s-1) d : distance entre deux points de mesure en mètre (m) Δt : durée en secondes (s). Δt = tn – tn-1 La variation de cette vitesse au cours du mouvement va également permettre de qualifier ce mouvement : • • • Si la vitesse reste la même, le mouvement est dit uniforme : la distance entre chaque position successive reste la même. Si la vitesse augmente, le mouvement est dit accéléré : la distance entre deux positions successives augment. Si la vitesse diminue, le mouvement est dit ralenti : la distance entre deux positions successives diminue. Remarque : la précision des mesures est cruciale si l’on souhaite étudier convenablement un mouvement. Il faut donc savoir évaluer les sources d’erreurs dans cette étude : manque de précision sur la position d’un point (par exemple avec mouvement trop rapide pour la méthode d’enregistrement), latence au moment de déclencher le chronomètre… Ainsi, l’utilisation de la photo « finish » en plus du chronométrage a permis de lever de nombreuses contestations pour les compétitions de courses à pied. 53 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 Photo finish de la finale du 100m aux championnats du monde d’athlétisme à Osaka en 2007 Vecteur vitesse Afin de visualiser à la fois la vitesse et la trajectoire d’un objet, on peut utiliser le vecteur vitesse 𝑣⃗ . Un vecteur est un objet mathématique qui possède : • • • • Un point d’application : ce sera le point pour lequel on étudie la vitesse (par exemple M4 ci-dessous) Une direction : c’est la droite selon laquelle est tracée le vecteur, tangent à la trajectoire. Dans le cas d’une vitesse moyenne on peut prendre une droite située entre le point précédent le point considéré et celui qui le suit (M3 et M5 ci-dessous) Un sens : c’est le sens du mouvement Une norme (valeur ou intensité) : c’est la grandeur de la vitesse. Sur le graphique on pourra représenté la vitesse à l’échelle si on définit celle-ci (par exemple : 1cm représente 1m.s-1) 54 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 Ainsi, dans l’exemple ci-dessus, le vecteur vitesse moyenne au point M4, appelé 𝑣 fff⃗, H est fffffffffff⃗ défini par le vecteur déplacement 𝑀 ? 𝑀= par la relation suivante (qui découle de celle vue plus tôt) : fff⃗ 𝑣H = fffffffffff⃗ 𝑀? 𝑀= 𝑡= − 𝑡? Et sa norme (sa valeur), sera calculée avec la relation : 𝑣H = 𝑀? 𝑀= 𝑡= − 𝑡? Avec : • • • M3M5 : distance entre M3 et M5 en mètre (m) t5-t3 : intervalle de temps entre les instants t5 et t3 en seconde (s) v4 : vitesse en M4 en mètre par seconde (m.s-1) Variation du vecteur vitesse La représentation du vecteur vitesse permet d’avoir une information visuelle rapide sur l’évolution de la vitesse : • • • si longueur des vecteurs vitesses augmentent, c’est que le mouvement est accéléré. si longueur des vecteurs vitesses diminue, c’est que le mouvement est ralenti. si la longueur des vecteurs vitesse reste la même c’est que le mouvement est uniforme. De même, la direction du vecteur vitesse pourra nous donner une bonne idée de la trajectoire du mouvement pour savoir si le mouvement est rectiligne, circulaire ou curviligne. 55 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 12. Modéliser une action sur un système Qu’est-ce qu’une action mécanique ? Pourquoi une balle lancée en l’air finit-elle par retomber vers le sol ? En classe de 3e nous avons vu qu’une action externe s’exerce sur cette balle : la gravitation terrestre qui l’attire vers le sol. Nous avons également vu que cette gravitation exerce une « force » nommée « poids » de l’objet. Ce poids finit inexorablement par ramener tous les objets sur le sol, à moins de les lancer vraiment très très fort pour les extraire à l’attraction terrestre. Une action mécanique est le nom général donné en physique à toute action exercée par un objet sur un autre. Avec le poids c’est la Terre qui agit sur notre balle, ou sur tout objet qui se trouve à proximité de la Terre. Une action mécanique peut avoir plusieurs effets sur un objet : • • • Elle peut le mettre en mouvement Elle peut modifier son mouvement (trajectoire et/ou vitesse) Elle peut le déformer (exemple d’une balle de tennis frappée par la raquette) Il existe de nombreuses façon d’agir sur un objet et cette action peut se faire à distance, comme avec la gravitation ou l’attraction d’un aimant, ou par contact, comme au moment où on frappe une balle dans un sport. Représenter l’action mécanique par une force Il est facile de voir l’effet que peut avoir une action mécanique en regardant le mouvement d’un objet et la façon dont il a été modifié. Mais pour bien le comprendre nous avons besoin de modéliser cette action. On utilise pour cela le concept de force. Une force est caractérisée par les éléments suivants : • • • • Son point d’application : l’endroit de l’objet où elle s’exerce. Si l’action est par contact ce sera le point de contact. Si l’action est à distance on utilise généralement le centre de gravité de l’objet. Sa direction (verticale, horizontale…) est la droite selon laquelle elle s’exerce Son sens car chaque direction possède deux sens (haut ou bas, droit ou gauche…). Son intensité qui représente sa grandeur Comme nous l’avons vu au collège avec le poids, qui représente la force de gravité de la Terre, l’intensité (la grandeur) d’une force est exprimé en Newton (N), en hommage à Isaac Newton qui a établi les lois des mouvements en 1687. Remarque : L’appareil qui permet de mesurer l’intensité des forces et le dynamomètre. Il est généralement constitué d’un ressort qui se déforme sous l’action de la force, car la déformation d’un ressort est proportionnelle à la force qui s’exerce sur lui. Il suffit donc de connaître le coefficient de proportionnalité entre la longueur d’un ressort et la force pour pouvoir s’en servir comme appareil de mesure. La force est notée par la lettre f𝑭⃗ surmontée d’une flèche et suivie du couple objet qui agit / objet sur lequel on agit : exemple 56 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 F Terre/Pomme On représentera cette force par une flèche et il est possible de représenter la longueur de cette flèche proportionnellement à la grandeur de la force afin de faciliter les comparaisons de forces par la suite : Echelle : 1 cm représente 1 N Représenter une Force : 5 centimètre xG Pomme F Terre/Pomme F Terre/Pomme = 5 N Sol Bilan des forces Il est rare qu’une seule force s’exerce sur un objet car en plus de l’attraction de la Terre il faut compter sur les frottements de l’air, la résistance des surfaces si un objet est en contact avec un autre ou l’impact d’un pied ou d’une raquette sur une balle. Afin d’étudier l’ensemble des actions mécaniques qui s’exercent sur un objet on peut faire un bilan graphique des forces qui s’exercent sur lui. Pour ce bilan on représente l’objet étudié et tous les « objets » qui exercent une action mécanique sur lui. Les actions par contact peuvent être représentées par une flèche pleine allant de « l’objet » qui exerce l’action vers celui sur lequel elle est exercée. Pour des actions à distance on peut utiliser des traits pointillés. Bilan des forces Feau/bateau vent Mer (eau) Action par contact Action par contact Bateau bateau Fvent/bateau Action à distance Mer Terre FTerre/bateau 57 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 Dans l’exemple ci-dessus, le voilier est sur l’eau. La Terre exerce son attraction gravitationnelle mais le bateau ne coule pas car l’eau repousse le bateau, c’est la poussée d’Archimède. Enfin le voilier avance sous l’effet de la poussée du vent au contact des voiles. Les trois forces sont représentées graphiquement à droite. On notera que les trois forces ne s’appliquent pas forcément au même point sur le bateau. Actions réciproques Ballon sur le sol Fsol/ballon Sol ballon Terre FTerre/ballon Lorsqu’un corps exerce une action sur un autre corps, alors ils exercent l’un sur l’autre des forces opposées de même valeur. C’est la troisième loi de Newton que l’on peut facilement voir à l’œuvre quand un objet est posé sur un support (un vase sur une table, un ballon sur le sol…). Deux forces s’exercent alors. Elle ont même direction, même valeur, mais un sens opposé et pas forcément le même point d’application (voir illustration ci-dessus). ffffffff⃗ En terme vectoriel, si on considère un objet A et un objet B : ffffffff⃗ 𝐹>/J = −𝐹 J/> mais en terme d’intensité (valeur) : FA/B=FB/A Dans le cas d’un objet posé sur un support, les deux forces en présences sont généralement le poids de l’objet (voir plus bas) et la réaction du support (qui fait que l’objet ne s’enfonce pas ou ne traverse pas le support). Interaction gravitationnelle Vous avez vu au collège que la raison pour laquelle les téléphones portables mal tenus en main finissent toujours par s’écraser à terre avec fracas est la gravitation terrestre, mise en évidence, et en équation, par le physicien britannique Isaac Newton en 1687 en se basant sur les travaux de Johannes Kepler (1609 et 1618). Isaac Newton définit cette gravitation de la façon suivante : « deux objets quelconques exercent entre eux des forces d’interaction, forces attractives, à distance, appelées forces gravitationnelles ». Deux objets sont donc toujours soumis à une interaction attractive réciproque due à leurs masses. Dans la partie sur le sport nous avons vu que le poids d’un objet était l’attraction gravitationnelle de la Terre sur cet objet. Mais Isaac Newton nous a donné une expression mathématique permettant de calculer cette force gravitationnelle de façon générale : c’est la loi de la gravitation universelle. 58 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 Loi de la gravitation universelle Deux objets de masses respectives mA et mB s’attirent avec des forces de même valeur (mais de sens opposés), proportionnelles à leurs masses et inversement proportionnelles au carré de la distance qui les sépare. La direction de ces forces est une droite passant par les centres de gravité de ces deux corps. Pour deux objets sphériques homogènes, on peut calculer la valeur de la force gravitationnelle : mA $ mB d2 avec G = 6, 67 $ 10 -11 N $ m 2 $ kg -2 F = FA/B = FB/A = G $ Unités : • • • • • mA : Masse du corps A en kilogramme (kg) mB : Masse du corps B en kilogramme (kg) d : distance entre les centres de gravité des deux corps en mètre (m) G : constante de gravitation universelle F : force d’attraction en Newton (N) Chute libre Lorsqu’un objet est en chute libre, la seule force qui s’exerce sur lui est la pesanteur terrestre. Son accélération (l’augmentation de la vitesse chaque seconde) est alors égale à l’intensité de la pesanteur. Il en découle qu’en l’absence de tout frottement, deux objets de masses différentes vont tomber à la même vitesse et cette vitesse ne va dépendre que de la hauteur de chute, pas de la masse. Galilée avait déjà découvert cette loi contre intuitive en 1605, en faisant tomber des sphères métalliques pleines et creuses depuis la tour de Pise. En avril 2016, le CNES (agence spatiale européenne) a lancé le satellite Microscope pour vérifier l’universalité de la chute libre, que l’on nomme également « principe d’équivalence ». Poids d’un objet Du calcul précédent, nous voyons que la force d’attraction gravitationnelle au voisinage immédiat de la Terre peut se simplifier en : F=P=g×m Nous voyons la lettre P a été substituée à la lettre F pour indiquer qu’il s’agit d’une force particulière qui est nommée Poids de l’objet et qui prends en compte l’attraction gravitationnelle ainsi que l’inertie exercée par la Terre (du fait de sa rotation). L’intensité de la force gravitationnelle exercée par la Terre sur un objet proche est égale à l’intensité du poids de cet objet. On entend par « intensité » la valeur de ces forces en Newton. Unités : • P : Poids du corps en Newton (N) 59 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 • • m : Masse du corps en kilogramme (kg) g : Intensité de la pesanteur en Newton par kilogramme (N.kg-1) Le poids peut être facilement déterminé à l’aide d’un dynamomètre lorsque l’objet est suspendu en équilibre à celui-ci car la force d’attraction du dynamomètre (qui se transmet à son ressort) est égale au poids de l’objet. Nous avons vu que l’intensité de la pesanteur sur le Terre est égale à 9,81 N.kg-1, cette intensité peut aussi être calculée pour d’autres astres dont on connaît la masse et le rayon. Par exemple pour la Lune, gL = 1,62 N.kg-1. Exemple : Avant de partir sur la Lune, L’astronaute Buzz Aldrin (Photo de la mission Apollo 11) souhaite savoir combien va « peser » sa combinaison sur la Lune alors qu’elle « pèse » 106,5 kg sur Terre. Données du problème : Masse de la combinaison : m = 106, 5 kg Intensité de la pesanteur sur Terre : g T = 9, 81 N $ kg -1 Intensité de la pesanteur sur la Lune : g L = 1, 62 N $ kg -1 Poids sur la Terre : PT = m # g T = 106, 5 # 9, 81 = 1044, 8 N PL = m # g L = 106, 5 # 1, 62 = 172, 5 N On voit bien que l’effort nécessaire pour se mouvoir dans cette combinaison ne sera pas le même sur la Lune que sur la Terre ! 60 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 13. Principe d’inertie Principe d’inertie Quand un ballon est posé sur le sol, il ne se met pas à bouger tout seul. Il faut exercer une action mécanique extérieure sur lui. Ballon sur le sol Fsol/ballon Sol ballon Terre FTerre/ballon Comme on le voit, il y a pourtant des forces qui s’exercent sur le ballon : l’attraction de la Terre et la résistance du sol. Mais ces deux forces se compensent car elles ont la même valeur, la même direction mais des sens opposés : on dit que la somme des forces qui s’exercent sur le ballon est nulle. Dès le XVIIe siècle, Isaac Newton a défini cette situation sous le nom de principe d’inertie : Tout objet qui est soumis à des actions mécaniques dont la somme est nulle (ou a aucune action mécanique) reste au repos ou continue dans un mouvement rectiligne uniforme (s’il en avait un au départ). Ainsi, un objet lancé loin de toute planète dans l’espace continuerait indéfiniment à se déplacer en ligne droite tant qu’aucune action mécanique ne vient modifier sa trajectoire. Ce principe fonctionne dans les deux sens : un objet immobile ou en mouvement rectiligne uniforme est également soumis à des forces qui se compensent. A contrario, si un objet n’est pas immobile et qu’il ne se déplace pas selon un mouvement rectiligne uniforme, alors les forces qui s’exercent sur lui ne se compensent pas. Inertie et vecteur vitesse L’étude du vecteur vitesse permet de savoir si nous sommes dans une situation d’inertie, forces qui se compensent, ou pas : ce ne sera le cas que si le vecteur vitesse est invariant (même valeur, sens et direction). Si le vecteur vitesse varie (change de direction, de sens et/ou de valeur), alors les forces appliquées au système ne se compensent pas. Chute libre 61 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 Dans le cas particulier de la chute libre, l’objet n’est soumis qu’à son poids. En pratique c’est rarement le cas dans l’atmosphère car le frottement de l’air va agir sur un objet qui chute, sauf sur de petites distances ou si ces frottements sont rendus négligeable par d’autres conditions (forme, vide…). Si on étudie la variation de la vitesse lors d’une chute libre, on pourra constater qu’entre deux instants voisins, la variation du vecteur vitesse aura même sens et même direction que le vecteur poids, qui est la seule force qui s’exerce sur le système. Cela restera valable si on lance un objet vers le haut et qu’il n’est soumis qu’à la force de son poids. Dans les deux cas nous ne sommes évidemment pas dans une situation d’inertie puisqu’une seule force s’applique au système. 62 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 ONDES ET SIGNAUX 14. Émission et perception d’un son Rappels du collège Au collège vus avez vu que le son est une vibration perçue par une membrane, le tympan, dans nos oreilles et que cette membrane vibre sous l’impact des molécules de l’air mises en mouvement par un émetteur vibrant. La vibration initiale de l’émetteur crée une onde sonore qui se propage dans l’air et qui nécessite donc des molécules pour cela : le son ne se propage pas dans le vide. Caisse de résonance Exemple : la caisse de résonance d’une guitare La vibration qui est à l’origine d’un son est souvent insuffisante pour que nous puissions la percevoir à distance. Ainsi, dans un instrument à corde, comme la guitare, l’amplitude de la vibration des cordes doit être amplifié à l’intérieur d’une caisse de résonnance (ou par un système électronique dans le cas des guitares électriques) afin de pouvoir être audible. La conception de cette caisse de résonnance (choix de la forme, des matériaux…) va également modifier le son. En effet, la vibration des cordes est amplifié par la caisse et transmise à la table (la partie plate sous les cordes, qui contient la rosace – le trou) qui va se mettre à vibrer à son tour afin de projeter le son. Une caisse de résonance sert donc à amplifier les sons et peut les modifier. Propagation du son Le son a besoin d’un support pour se propager : l’air ou un autre gaz, un liquide ou un solide. Mais le son ne peut pas se propager dans le vide, car le son, pour se propager, a besoin de matière à perturber : 63 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 Propagation du son Ondes sonores dans l'air Membrane vibrante Haut-parleur Molécules dans l'air En vibrant, la membrane d’un haut-parleur « pousse » les molécules qui se trouvent en contact avec elle. Ce choc va se propager aux molécules voisines à la façon des vagues qui se propagent autour d’un caillou jeté dans l’eau. Vitesse du son La vitesse du son va dépendre de la concentration des molécules du milieu dans lequel le son se propage. Dans l’air, le son se propage à la vitesse d’environ 340 m.s-1 (à 16°C sous une pression normale de 1013 hPa). Dans des milieux plus denses, le son peut se propager beaucoup plus rapidement car les molécules sont plus proches les unes des autres et la vibration se transmet donc plus rapidement : Matériaux Air Eau Glace Verre Acier Vitesse du son (en m.s-1) 340 1 480 3 200 5 300 Environ 5 700 La vitesse du son dans l’air dépend donc aussi de la température et de la pression car ces deux valeurs ont une influence sur la distance entre les molécules d’air. Pour les ultrasons, la vitesse de propagation est la même puisque ce sont simplement des sons de fréquence élevés. Les tissus humains ayant une densité proche de l’eau (le corps humain en est composé à 70 %), la vitesse des ultrasons est donc proche de 1 500 m.s-1. Cette information permet à la machine de reconstituer l’image des tissus humain en mesurant le temps mis aux ultrasons pour revenir à l’émetteur, sachant que ceux-ci sont renvoyés à chaque interface entre tissus différents (exemple : passage du muscle à l’os). Échographie 64 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 L’échographie va utiliser des ondes sonores que nous ne pouvons pas percevoir : les ultra-sons, dont les fréquences sont comprises entre 20 000 Hz et 70 000 Hz. L’oreille humaine ne perçoit les sons que dans la plage de 20 Hz à 20 000 Hz (théorique). Certains animaux vont percevoir les ultra-sons et s’en servent même pour se diriger ou repérer leurs proies comme les dauphins ou les chauves-souris. Echographie Peau, muscle... (Tissus semitransparents) Sonde Emission d'ultra-sons Retour d'ondes réfléchies par la surface de l'os Os (Tissu opaque) Dans une échographie, les ultra-sons envoyés par la sonde vont être réfléchis par les interfaces entre tissus de nature différentes. La sonde émet les ultra-sons et reçoit leur écho. Un ordinateur va ensuite convertir cet écho en image compréhensible par le médecin. Les sonars de bateaux fonctionnent sur le même principe d’émission et de réception d’ultrasons, et les radars également, mais en utilisant d’autres types d’ondes : des ondes électromagnétiques. Calculer des distances avec le son : échographie et sonar 65 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 Comme toutes les vitesses, la vitesse (célérité) du son se calcule en divisant la distance parcourue par le temps mis par le son pour parcourir cette distance. Dans le cas d’un sonar, l’onde sonore est émise par l’appareil au temps t0 et va aller jusqu’au banc de poisson, qui se trouve à une distance d, puis revenir et parcourir à nouveau cette distance d, avant d’être capté à nouveau par le bateau au temps t1. Pendant la durée Δt=t1-t0, le son a donc parcouru deux fois la distance d : 𝑣K.' = 𝑑𝑖𝑠𝑡𝑎𝑛𝑐𝑒 2𝑑 𝑣K.' × (𝑡@ − 𝑡L ) 𝑖𝑐𝑖 𝑣K.' = 𝑑𝑜𝑛𝑐 2𝑑 = 𝑣K.' × ∆𝑡 𝑒𝑡 𝑑 = 𝑑𝑢𝑟é𝑒 ∆𝑡 2 Les ondes sonores : période et fréquence Une onde est une « ondulation » qui peut se transmettre par différents types de supports : surface de l’eau, molécules dans l’air, lumière… Les ondes sonores sont périodiques : si on les affiche, on constate qu’elles forment des motifs qui se répètent. Elles possèdent deux caractéristiques principales qui sont visibles directement lorsqu’on visualise les ondes sur un oscilloscope ou dans un logiciel de musique : leur période et leur amplitude (« hauteur » de l’onde). Période Amplitude Période Période La période noté T, est le plus petit intervalle de temps au bout duquel un « motif » se répète. La période est une durée et son unité est donc la seconde (s). La fréquence notée N, est le nombre de périodes par secondes, c’est l’inverse de la période. Son unité est le Hertz (Hz). 𝑓= 1 1 𝑜𝑢 𝑇 = 𝑇 𝑓 Hauteur du son et timbre Plus la fréquence d’un son est élevée, plus ce son est aigu. A l’inverse, un son de fréquence basse sera plus grave. En musique, certaines fréquences bien particulières correspondent à des notes de musiques. Par exemple le la3 correspond à la fréquence de 440 Hz en musique occidentale. On parle de hauteur d’un son. Cette attribution des fréquences, hauteurs, à des notes a évoluée au cours de l’histoire musicale et n’est pas la même dans les styles musicaux orientaux. 66 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 Même si deux instruments jouent à la même hauteur (même note), la forme de leur courbe d’onde ne sera pas la même et cela permettra de les différencier : le timbre d’un son est l’ensemble des caractéristiques (forme d’onde) qui permettent de distinguer les sons de même hauteur : Piano Do3 3,823 ms Guitare Do3 Perception du son par les oreilles Nos oreilles humaines ne peuvent pas percevoir toutes les fréquences sonores. Lorsqu’elles fonctionnent correctement, le domaine perceptible par l’homme est compris entre 20 Hz et 20 kHz. Mais ces valeurs varient entre les individus et la perception des hautes fréquences diminue avec l’âge. En dessous de 20 Hz on parle d’infrasons. Au-dessus de 20 kHz on parle d’ultrasons. La fréquence moyenne de la voix humaine se situe autour de 200 Hz. Intensité sonore Nous avons vu qu’une des caractéristiques du son est l’amplitude sonore, qui correspond à l’intensité du son. Nos oreilles ne réagissent pas proportionnellement à cette intensité et afin de correspondre à notre perception du son, le niveau sonore s’exprime en décibel (dB) qui est une unité non proportionnelle à l’intensité sonore mais qui suit une échelle logarithmique : à chaque fois qu’un son augmente de 3 décibel, son niveau sonore est doublé. On mesure cette intensité sonore avec un sonomètre. Il est à noter que la plupart des smartphones sont capable d’évaluer cette intensité avec leurs micros, mais qu’ils ne sont pas étalonnés pour donner une intensité sonore absolue. L’étalonnage est possible si on règle le smartphone avec un sonomètre. Si nous sommes soumis à des intensités sonores trop élevées, cela peut endommager définitivement notre système auditif ! Les sons en-dessus de 0dB ne sont pas perceptibles par nos oreilles et un son d’une intensité supérieure à 65 dB engendre une fatigue auditive qui se répercutera sur tout l’organisme. Au-delà de 85 dB apparait le seuil de douleur qu’il faut éviter de dépasser 67 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 car toute exposition prolongée est susceptible de détruire les cils de l’oreille interne qui permettent l’audition. N’oubliez pas que l’intensité sonore double tous les 3 décibel. Un son de 80 dB est donc environ 28 fois plus fort qu’un son de 60 dB ! Évitez donc de vous exposer au bruit, en particulier en portant des écouteurs à haut volume ou en fréquentant les concerts et les discothèques sans protections auditives. Il n’y a aucun moyen médical de réparer les cils auditifs qui ont été détruits ! 68 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 15. Analyse spectrale des ondes lumineuses Vitesse de la lumière et Année Lumière Comme vous l’avez vu au collège, la lumière se propage en ligne droite et les premières mesures précises de la vitesse de la lumière dans le vide ont été faites au milieu du XIXe siècle. La vitesse de la lumière dans le vide est une constante de la physique qui sert à la définition du mètre dans le Système International (S.I.) (http://www.bipm.org/fr/publications/si-brochure/metre.html) La vitesse de la lumière est notée c et s’exprime en mètres par secondes (m.s-1). Dans le vide sa valeur est la suivante : c = 299 792 458 m.s-1 On utilisera donc l’approximation : c = 300 000 000 m.s-1 Les astrophysiciens utilisent cette vitesse pour exprimer des distances entre la Terre et des objets situés hors de notre système solaire. Ils ont créé une unité nommée « année lumière » (al). Il ne s’agit pas d’une durée ( !!) mais de la distance parcourue par la lumière durant une année terrestre. Sachant que l’année comporte 365,25 jours de 24 heures comportant chacune 60 minutes de 60 secondes : 1 al = 365,25 × 24 × 60 × 60 × c = 9,46.1015 m Soit environ 9 460 milliards de kilomètres. Un chiffre vertigineux mais qui rend compréhensible les distances entre les étoiles. Ainsi Proxima Centauri, l’étoile la plus proche du Soleil, se trouve à « seulement » 4,24 al ! Pour des distances plus lointaines, certains astrophysiciens utilisent aussi le parsecs qui correspond à : 1 pc = 3,26 al. Les ondes Une onde est une « ondulation » qui peut se transmettre par différents types de supports : surface de l’eau, molécules dans l’air, lumière… Les ondes possèdent deux caractéristiques principales : leur fréquence (vue précédemment) et leur amplitude (« hauteur » de l’onde). Pour les rayonnements électromagnétiques, dont font partie la lumière, les rayons X ou les ondes radios, on associe généralement la fréquence et la période à la longueur d’onde. La longueur d’onde est la distance parcourue par l’onde au cours d’une période 69 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 Caractéristiques d'une onde Période Valeur maximale 2,5 Période 0 2,5 5 7,5 10 12,5 -2,5 15 17,5 Période Valeur minimale Longueur d'onde : ou : (lambda) longueur d'onde en mètre : célérité (vitesse) de l'onde en Les ondes peuvent aussi être les vagues à la surface de la mer ou les compressions et décompressions de molécules sous l’effet d’un son (ondes sonores). Longueur d’onde La longueur d’onde représente la distance entre deux sommets consécutifs si on représentait l’onde sur une feuille de papier. La période représente, elle, le temps qui s’écoule entre deux sommets consécutifs. Exemple : une onde électromagnétique d’une fréquence de 300 000 000 Hz (3.108 Hz) qui se propage dans le vide, a une longueur d’onde l = c / f = 3.108 / 3.108 = 1 m Une onde électromagnétique est plus communément définie par sa longueur d’onde que par sa fréquence, l’une pouvant être calculée à partir de l’autre. Ondes lumineuses et électromagnétiques La lumière visible fait partie des ondes électromagnétiques dont le spectre complet est représenté ci-dessous : Visible Ondes radio Micro-ondes 3.108 Longueur d'onde (m) 1 Infrarouge Ultraviolet Spectre Electromagnétique Rayons X Rayons gamma 3.1011 3.1014 3.1015 3.1016 3.1019 10-3 10-6 10-7 10-11 10-8 Fréquence (Hz) Une onde électromagnétique peut se propager dans le vide et est associée à un faisceau de photons. Ces photons ne seront « visibles » (par l’œil humain) que lorsque leur longueur d’onde est comprise entre 380 et 800 nm (nanomètre = 10-9 m). 70 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 Spectre de la lumière Nos yeux ne perçoivent que la partie du spectre électromagnétique dont la longueur d’onde est comprise entre 380 nm et environ 780 nm : Longueurs d'onde de la lumière blanche (en nm) 300 400 500 700 600 La représentation ci-dessus correspond au spectre d’émission de la lumière blanche, qui contient toutes les couleurs. Cette lumière est émise par les étoiles, comme le Soleil, car ce sont des corps chauds. C’est également le cas des ampoules à incandescence ou même de n’importe quel corps porté à haute température, comme on peut le voir dans une fonderie où l’acier se met à émettre de la lumière quand on le chauffe pour lui donner une forme. La lumière émise par les corps chauds dépend de leur température. Plus un corps est chaud, plus la longueur d’onde de sa couleur dominante, on parle aussi du maximum d’émission du corps, est courte. Un corps chaud émet toujours un spectre continu. Si le corps est porté à une température de 4 000°C, son maximum d’émission va se situer dans le rouge. Comme il émettra peu de radiations à des longueurs d’ondes plus courtes, il apparaitra rouge. Si le corps est porté à une température de 5500 °C, comme notre Soleil, son maximum d’émission sera situé dans le bleu-vert et sera plus élevé que celui du corps plus froid. Comme c'est une source chaude il émettra tout de même l’ensemble du spectre lumineux (avec une intensité supérieure à son maximum d'émission) et émettra une lumière "blanche" (dans le sens où elle contient tout le spectre lumineux).. Maximum d'émission d'un corps Température en degré Kelvin 71 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 800 Programme de Seconde Générale – 2019 La couleur des étoiles nous donne donc une indication de leur température en surface. Plus l’étoile est chaude, plus elle va virer vers le bleu et plus elle est froide, plus elle va virer vers le rouge. Les étoiles très « froides », comme les naines brunes, dont la température de surface est située entre 1000 °C et 2000 °C ne vont pas émettre de lumière visible à l’œil. Mais nous disposons d’appareils d’observation de l’espace sensibles à un spectre électromagnétique bien plus large que nos capacités de perceptions oculaires et pouvons donc détecter ce type d’étoiles. Lumière monochromatique Certaines sources de lumière, comme les lasers, émettent une lumière dans une seule longueur d’onde. On parle alors de lumière monochromatique. Par exemple un laser vert va émettre une lumière dont la longueur d’onde sera de 520 nm (il existe plusieurs variétés de lasers de chaque couleur), qui correspond au vert si l’on regarde le spectre de la lumière blanche ci-dessus. La couleur de la source de lumière monochromatique est donc définie par sa longueur d’onde. Spectre de raie Un atome, ou un ion, à qui l’on transmet de l’énergie par chauffage ou décharge électrique, va restituer cette énergie sous la forme de rayonnements électromagnétiques dont certains sont situés dans le domaine visible. Cela est du au fait que les électrons de cet élément vont temporairement changer de couche et ensuite émettre un photon avec une certaine énergie en revenant à leur couche de départ (cela sera détaillé dans les classes supérieures). Comme chaque élément chimique a une répartition électronique différente, chaque élément va avoir un spectre d’émission différent et caractéristique. Une analyse du spectre d’émission d’une lampe à décharge ou à vapeur métallique permet de savoir quelle est sa composition. Inversement, lorsque la lumière d’une étoile lointaine traverse un nuage de gaz froid dans l’espace, ce gaz va absorber certaines radiations de la lumière, laissant autant de bandes noires dans son spectre. Le résultat est un spectre d’absorption par l’élément (ou les éléments) présents dans le nuage de gaz. Ces raies d’absorption sont complémentaires des raies d’émission et caractéristiques d’un élément chimique donné : 72 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 Spectre d'émission de l'Hydrogène (en nm) 300 400 500 600 700 800 700 800 Spectre d'absorption de l'Hydrogène (en nm) 300 400 500 600 Analyse des étoiles En combinant la mesure de l’intensité lumineuse d’une étoile, qui nous donne une indication de sa température, comme vu précédemment, et l’analyse de son spectre d’émission, nous pouvons déterminer un grand nombre d’informations sur celle-ci. En effet, la lumière de l’étoile traverse son atmosphère, la chromosphère, que l’on peut considérer comme « froide » par rapport à l’étoile et les raies d’absorption du spectre recueillies nous indique quels éléments se trouvent dans cette chromosphère. Nous savons ainsi que notre Soleil est constitué essentiellement d’hydrogène et d’hélium, avec quelques traces d’oxygène, de carbone et de fer. Plus une étoile est âgée, plus elle fabrique des éléments lourds qui sont rejetés, et donc détectables, dans sa chromosphère. Le spectre lumineux d’une étoile nous donne donc également des informations sur son âge. Et quand la lumière d’une étoile traverse l’atmosphère d’une exo-planète, nous pouvons analyser son atmosphère grâce aux raies d’absorption. 73 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 16. Propagation des ondes lumineuses Lumière blanche Comme vous l’avez vu au collège, la lumière blanche de notre soleil (et de la plupart de nos ampoules électriques) peut être décomposée par un prisme et contient toutes les « couleurs » qui sont en fait des radiations de longueur d’ondes différentes perçues par nos yeux comme des couleurs : Décomposition de la lumière blanche par un prisme Lumière Blanche Si le prisme sépare ainsi les différentes longueurs d’ondes de la lumière blanche, c’est parce que l’angle de réfraction de la lumière lorsqu’elle change de milieu dépend de cette longueur d’onde. La réfraction La lumière se propage en ligne droite, mais lorsqu’elle change de milieu transparent, elle peut changer de direction : c’est la réfraction. Ce phénomène est visible en mettant par exemple une cuillère dans l’eau : alors que celle-ci est droite, une fois dans l’eau elle semble changer d’angle à la surface de l’eau. On peut mesurer ce changement d’angle qui va dépendre des deux milieux transparents. La lumière qui arrive sur une surface est nommée rayon incident et celle qui en repart est nommée rayon réfracté. Les angles sont définis par rapport à la perpendiculaire au plan de séparation des deux milieux, cette perpendiculaire est nommée « normale à la surface ». 74 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 Réfraction Normale à la surface rayon incident αi air Normale à la surface rayon réfracté air αr eau eau αi αr rayon réfracté rayon incident nair * sin(αi) = neau * sin(αr) neau * sin(αi) = nair * sin(αr) Lois de Snell-Descartes Au XVIIe siècle, le physicien néerlandais Willebrord Snell et le physicien français René Descartes ont compilé les travaux effectués précédemment sur l’optique et ont établi des lois sur la réfraction : Le rayon réfracté est dans un plan défini par le rayon incident et la normale à la surface de séparation entre deux milieux. Il y a une relation entre les angles des rayons incidents et réfractés qui dépend d’une caractéristique des milieux transparents nommée indice de réfraction : n 1 # sin (i) = n 2 # sin (r) Dans cette relation : n1 : indice de réfraction du milieu du rayon incident (sans unité) i : angle du rayon incident (en degré ou en radian) n2 : indice de réfraction du milieu du rayon réfracté r : angle du rayon réfracté (en degré ou en radian) Quelques indices de réfractions : Matériau Air Eau Verre (type « flint ») Indice pour une lumière rouge (laser) 1,0003 1,330 1,596 Cet indice de réfraction traduit la capacité d’un milieu à « ralentir » la lumière : plus l’indice est fort, plus la vitesse de la lumière est ralentie. Comme la vitesse de la lumière ne peut jamais être supérieure à ce qu’elle est dans le vide, celui-ci a comme indice de réfraction la valeur de 1. 75 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 Remarque : L’indice de réfraction d’un matériau dépend aussi de la longueur d’onde de la lumière, ce qui explique que dans un prisme, la lumière blanche puisse se disperser entre ses différentes radiations colorées de base. L’œil Dès l’ère gréco-romaine, des scientifiques se sont intéressés au fonctionnement de l’œil. Les premières représentations de sa physiologie datent du médecin grec Galien (129 à 216 de notre ère), mais c’est le physicien d’origine perse Alhazen (Abu Ali alHasan ibn al-Hasan ibn al-Haytham, 965 à 1039) qui a compris le premier les mécanismes de la vision et le fait que la lumière entre dans notre œil, alors que le philosophe grec Ptolémée proclamait l’inverse. Voyons donc comment fonctionne notre œil et de quelle façon on peut imiter son fonctionnement avec les appareils photos. Le modèle de l’œil La cornée, transparente, protège le système optique interne de l’oeil contre les agressions. Derrière celle-ci on trouve l’iris qui est une peau limitant la quantité de lumière qui peut entrer dans l’œil. Le cristallin a pour rôle de concentrer l’image sur la rétine. L’humeur vitrée sert à remplir l’œil et à maintenir sa forme afin que le cristallin reste à bonne distance de la rétine, où se forme l’image. Une fois l’image formée sur la rétine, des capteurs (les cônes et les bâtonnets) vont transformer l’image en signal électrique véhiculé par le nerf optique jusqu’au cerveau qui va interpréter celle-ci. 76 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 Nous pouvons comparer le fonctionnement de l’œil avec celui d’un modèle réduit de l’œil ou d’un appareil photographique : Œil Modèle de l’œil Appareil photographique Limiter la quantité de lumière Iris Diaphragme Diaphragme Former l’image Capteur de l’image Cristallin Lentille convergente Ensemble de lentilles (objectif) Rétine Ecran Capteur L’œil humain est un système optique composé d’une lentille convergente, le cristallin. Celui-ci est relié à quatre muscles qui peuvent le déformer afin d’effectuer la mise au point : c’est l’accommodation. Lors de cette accommodation, les muscles de l’oeil vont compresser le cristallin afin de l’épaissir et de réduire ainsi la distance focale si les objets sont proches ou le relâcher afin de d’augmenter la distance focale pour la vision des objets lointains : Accommodation de l'oeil Oeil Objet lointain Cristallin Rétine F Axe optique F' X X Oeil Objet proche Cristallin Rétine F Axe optique X F' X Dans un appareil photographique les lentilles ne peuvent pas se déformer (même si c’est le cas dans les téléphones portables en utilisant des lentilles liquides) et la mise au point, pour obtenir une image nette sur le capteur, est effectuée en déplaçant les lentilles. Dans la représentation ci-dessus nous avons utilisé trois rayons lumineux pour déterminer la position de l’image sur la rétine. Cette méthode peut être généralisée pour trouver la position et les caractéristiques d’une image en effectuant des constructions graphiques. Dans la suite de ce chapitre nous nous limiterons à l’étude des lentilles minces, aussi appelées lentilles convergentes ou lentilles à bord mince. 77 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 Lentilles convergentes Lentille convergente Foyer Foyer O objet image Distance focale Une lentille convergente concentre la lumière venant du soleil (ou d’une autre source de lumière lointaine) en un point appelé foyer image et noté F’. Il possède un symétrique à gauche de la lentille qui est nommé foyer objet noté F. Attention : « foyer objet » ne veut pas dire que l’objet se trouve à ce point, c’est le symétrique du foyer image par rapport à la lentille et donc un point virtuel. Cette différence de dénomination provient du fait qu’on place généralement l’objet à gauche de la lentille et qu’il peut se former une image à sa droite (cela va dépendre de la lentille et de la position de l’objet mais nous allons le voir plus tard) Le centre de la lentille est nommé centre optique et est noté O. La distance entre le centre optique O et le foyer image F’ est appelé distance focale image et est noté f’ (minuscule). Comme c’est une distance, elle s’exprime en mètres (m). Notons que la distance focale objet f est la distance entre le foyer objet F et le centre optique O. La distance focale image est la même que la distance focale objet car les deux foyers sont symétriques par rapport au centre optique de la lentille : OF = OF’ = f = f’ En optique on utilise également une grandeur appelée vergence, notée V qui s’exprime en dioptrie (δ). La vergence est l’inverse de la distance focale : Unités : • V : vergence en dioptries (δ) • : distance focale image en mètre (m) Constructions géométriques En connaissant les informations sur une lentille, en particulier la vergence (ou la distance focale) ainsi que la distance d’un objet, il est possible de prévoir où va se former l’image, si elle se forme, et si celle-ci va être nette. Pour cela on effectue une 78 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 construction géométrique en centrant la lentille sur une ligne droite qui est nommée « axe optique » (parfois identifié par la lettre delta : Δ). Trois rayons lumineux vont alors permettre de situer l’image par rapport à la lentille. Les trois rayons partent du sommet de l’objet. L’un est parallèle à l’axe optique jusqu’à la lentille puis passe par le foyer image F’. L’autre passe par le centre optique de la lentille O. Le dernier passe par le foyer objet avant de devenir parallèle à l’axe optique quand il traverse la lentille. Pour simplifier le schéma, la lentille est simplement symbolisée par une double flèche et les objets et images par des barres verticales qui sont proportionnelles à leurs tailles. Si on respecte les distances à l’aide d’une échelle adaptée, il est possible de déterminer précisément la position et la taille de l’image. Si l’image est située à droite de la lentille (à l’opposé de l’objet), on parle d’image réelle et cette image peut être captée ou visible sur un écran. Si l’image est du côté de l’objet, on parle d’image virtuelle et elle ne pourra pas être enregistrée mais pourra être vue à travers la lentille par l’oeil de l’observateur. La lentille convergente agit alors comme une loupe. Construction géométrique B O A Objet F' Image réelle A' F B' Axe optique Δ Sens de propagation de la lumière B' B A' Image Virtuelle F A Objet O F' Axe optique Δ Sens de propagation de la lumière Déterminer le grandissement d’une lentille Selon la position de l’objet par rapport à la lentille, nous voyons dans l’exemple cidessus que l’image de l’objet peut-être plus petit ou plus grand que l’objet. Il est utile de pouvoir calculer quel est le facteur de grandissement d’une lentille. Pour cela il faut faire un peu de géométrie : Si nous représentons l’axe optique comme une abscisse (axe des x) et la lentille comme une ordonnée (axe des y), alors les points A, B, A’ et B’ représentant les deux extrémités de l’objet et de l’image, ont leurs coordonnées dans ce système. Le grandissement γ (gamma), sans unité, sera simplement déterminé par la relation : 79 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 y Grandissement B yB A O xA F F' A' yB' Axe optique Δ xA' B' Sens de propagation de la lumière La valeur de γ va nous donner des indications sur l’image par rapport à l’objet : • si γ > 0 : l’image est droite (dans le même sens que l’objet • si γ < 0 : l’image est inversée par rapport à l’objet • si -1 < γ < 1 : l’image est plus petite que l’objet • si γ = 1 ou -1 : l’image à la même taille que l’objet • si γ > 1 ou γ < -1 : l’image est plus grande que l’objet 80 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 x Programme de Seconde Générale – 2019 17. Signaux et capteurs Tension électrique On a vu en classe de 5ème qu’un générateur est caractérisé par la valeur de la tension entre ses deux bornes. Cette tension s’exprime en Volt (V). Lorsqu’une pile est introduite dans un circuit électrique, la tension entre ses deux bornes établit un courant électrique dans le circuit fermé. La tension entre deux points d’un circuit se mesure à l’aide d’un voltmètre et se note U. Le voltmètre mesure la différence de niveau électrique existant entre deux points d’un circuit : il est placé en dérivation entre ces deux points. Le voltmètre est l’une des fonctions d’un multimètre. Il faut respecter les polarités et le type de courant sur l’appareil. Le voltmètre 0.00 Calibre V 200 Affichage 450 20 2 V Vers la borne positive du générateur Sélecteur COM 10 A Vers la borne négative du générateur La mesure peut se faire directement sur l’écran avec un voltmètre numérique, mais doit être interprétée avec un voltmètre à aiguille (pour lequel il faut être particulièrement vigilant avec les polarités). Tension d’un dipôle Tout composant électrique comportant deux bornes est un dipôle. En circuit ouvert, la tension aux bornes d’une pile n’est pas nulle. la tension aux bornes de la pile est plus grande en circuit ouvert qu’en circuit fermé. Si nous montons plusieurs piles en série (en branchant chaque borne - à la borne + de la pile suivante), la tension totale est égale à la somme des tensions de chaque pile. 81 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 Pour tous les dipôles qui ne sont pas des générateurs, la tension à leurs bornes est nulle en dehors d’un circuit électrique. En circuit ouvert, la tension aux bornes de chaque dipôle du circuit est nulle, mais la tension aux bornes de l’interrupteur est égale à la tension aux bornes du générateur, alors qu’aucun courant ne circule dans le circuit : Il peut y avoir une tension entre deux points entre lesquels ne passe aucun courant. Si on mesure la tension aux bornes d’un fil de connexion en circuit ouverte et fermé, on constate qu’elle est toujours nulle : il peut y avoir une tension nulle aux bornes d’un élément dans lequel passe du courant ! En circuit fermé, la tension aux bornes d’un dipôle peut varier en fonction du type de circuit et du générateur. Mais pour un même circuit, la tension d’un dipôle ne dépend pas de la place occupée par ce dipôle. Intensité du courant Le courant électrique traversant la lampe a pour effet de lui faire émettre de la lumière, moins ce courant est intense, moins la lampe brille. Le courant électrique est caractérisé par son intensité, notée I et qui se mesure en ampère (A). L’intensité se mesure à l’aide d’un ampèremètre. Il est placé en série dans le circuit comprenant au moins un récepteur. Attention : Un ampèremètre ne doit jamais être placé directement aux bornes du générateur sous peine de provoquer un court-circuit qui détériorerait l’appareil. Un ampèremètre doit toujours être branché de telle façon que le courant sorte par la borne marquée COM (vers la borne - du générateur). Symboles dans les circuits Pour représenter des circuits électriques on utilise des symboles normalisés : Symboles du circuit électrique + Générateurs Pile Générateur de tension continue Récepteurs + G Lampe Résistance Diode Electroluminescente D.E.L. ou L.E.D. Moteur M Diode Appareils de mesure Voltmètre V Ampèremètre A Interrupteur Fermé Ouvert 82 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 I + G - A UG A com I R3 I R1 UR1 I1 R2 UR2 I2 UR3 Un circuit électrique peut être décomposé en une ou plusieurs « boucles » appelées mailles. Dans le circuit ci-dessus il y a deux mailles : • • Celle contenant le générateur, la résistance R1 et la résistance R3 Celle contenant le générateur, la résistance R2 et la résistance R3 On notera que le sens conventionnel du courant va de la borne positive à la borne négative de la pile. Relations entre les intensités : loi des nœuds Lorsqu’il y a une bifurcation (fils qui se rejoignent) dans un circuit, on parle de nœud. Les électrons se déplacent dans les conducteurs sans s’arrêter ni s’accumuler. Arrivé à un nœud, une partie des électrons traverse la résistance R1 (I1), tandis que l’autre partie traverse la résistance R2 (I2). Tous les électrons circulent à nouveau dans la branche principale(I). Dans l’expérience : I = I1 +I2 L’intensité dans le circuit principale est égale à la somme des intensités des courants dérivés : c’est la loi des nœuds. Relations entre les tensions : loi des mailles La somme des tensions des dipôles dans une maille est égale à 0V. Dans l’exemple du circuit ci-dessus il y a deux mailles, donc : U + U + U =0 donc U = -U - U G R1 R3 G R1 R3 Et U = U + U =0 donc U = - U - U G R1 R2 G R1 R2 Les signes négatifs expliquent le sens des flèches sur le schéma. On constate également ici que UR2=UR3, relation que vous avez vu au collège. Caractéristiques d’un dipôle Lorsqu’on mesure simultanément la tension aux bornes d’un dipôle et l’intensité du courant qui le traverse, on peut tracer une courbe de l’intensité en fonction de la tension : I = f(U) que l’on nomme caractéristique du dipôle. Voici les caractéristiques de quelques dipôles : 83 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 10 9 Résistor 8 7 6 mA Intensité (mA) 6 5 4 3 2 1 5,3 V 0 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Tension (V) La “résistance” ou résistor La “résistance” électrique est le nom commun du conducteur ohmique. C’est un composant très utilisé dans les circuits électriques et électroniques. Un conducteur ohmique consomme de l’énergie (il chauffe). Dans ce circuit, la présence de la résistance permet de diminuer l’intensité du courant dans le circuit. Il n’a pas de sens de branchement particulier : c’est un dipôles symétrique. Plus la valeur de la résistance est grande, plus l’intensité est faible. Mais l’emplacement de la résistance dans le circuit ne change pas l’intensité du courant. Déterminer la valeur d’une “résistance” Il existe trois moyens principaux de déterminer la résistance d’un conducteur ohmique : • • • Le code des couleurs. La mesure à l’ohmmètre : il mesure directement la valeur de la résistance si il est branché aux bornes de celle-ci. Déterminer la pente de la caractéristique du résistor La valeur de la résistance d’un fil dépend du matériau employé, de sa longueur et de son diamètre. La loi d’ohm En utilisant un générateur dont la tension est ajustable, il est possible d’étudier la variation de la tension aux bornes d’une résistance selon l’intensité du courant qui la traverse. On remarque que lorsque la valeur des résistances change, l’intensité est modifiée : il y a une relation entre la résistance, la tension et l’intensité. Pour chaque valeur de l a tension U, l’intensité de I est telle que le rapport U/I est pratiquement constant. Cette constante est appelée résistance électrique et est notée R. Son unité est l’ohm (Ω). Lorsqu’un courant d’intensité I traverse un conducteur ohmique de résistance R, la tension à ses bornes est donnée par : 84 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019 Programme de Seconde Générale – 2019 U=R×I U est la tension aux bornes du résistor en volt, R est la résistance en ohm (Ω) et I est l’intensité du courant qui traverse le résistor en Ampère (A). Autres caractéristiques Voici les caractéristiques d’autres dipôles : on voit qu’ils ne se comportent pas comme des résistors : 1 10 0,9 9 Lampe 0,8 A 0,8 8 Générateur 0,7 7 0,6 6 mA Intensité (A) Intensité (mA) 6 5 0,5 0,4 4 0,3 3 0,2 2 0,1 1 6V 4,2 V 0 0 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 0 1 2 Tension (V) 3 4 5 6 7 8 9 10 Tension (V) Microcontrôleurs et capteurs Un capteur est un dispositif qui va convertir une valeur physique (pression, température, accélération, luminosité…) en grandeur physique mesurable (généralement une variation de tension) afin qu’elle puisse être exploitée dans un programme, pour tracer une courbe ou pour agir en conséquence (monter le chauffage s’il fait trop froid par exemple). Un microcontrôleur est un dispositif électronique intégré qui peut fonctionner de façon autonome (avec une alimentation électrique) afin d’interpréter les valeurs de ses capteurs et d’actionner des interrupteurs ou des moteurs en fonction de sa programmation. 85 J.L.Richter ©Creative Common BY NC SA - 2019