14 Vivre dans l’eau Si les premières formes de vie sont Se reproduire Mâle ou femelle apparues dans l'eau, il n'en reste pas moins que pour nous, terriens, le milieu marin est hostile. Comment se nourrir, se reproduire, respirer, se déplacer ? En somme, être comme un poisson dans l'eau. Afin de pouvoir assurer leur descendance, les animaux marins peuvent se reproduire de façon sexuée ou asexuée. Lorsqu'il y a reproduction sexuée, le mâle produit des spermatozoïdes et la femelle des ovules. La fusion de ces deux gamètes* donne un œuf qui va se développer en embryon. Les individus mâles et femelles se distinguent souvent par leurs caractères sexuels : organe de reproduction (caractère sexuel primaire), couleur, forme, taille, comportement (caractères sexuels secondaires). On parle de dimorphisme sexuel. Chez la bonellie, ver marin, si la femelle peut atteindre dix centimètres de long, le mâle ne mesure qu'un ou deux millimètres et vit à l'intérieur de la femelle. La fécondation* peut être interne ou externe. La fécondation interne implique une copulation* et la présence d'un organe spécialisé, en général chez le mâle, qui permet d'introduire des spermatozoïdes dans une cavité de la femelle. Après la fécondation, le développement de l'œuf peut se faire de trois manières : - à l'intérieur d'une enveloppe rigide, chez les ovipares. L'œuf est ensuite libéré dans le milieu comme pour les roussettes et les tortues. - directement dans la cavité où a lieu la fécondation, chez les vivipares. Les embryons sont reliés à la mère par un cordon ombilical comme pour les baleines et les dauphins. - dans une enveloppe située dans la cavité où a lieu la fécondation, chez les ovovivipares. L'embryon est en complète autonomie, isolé de la mère. C'est le cas pour beaucoup de requins. Dans le cas de la fécondation externe, des gamètes mâles et femelles se rencontrent dans l'eau. Pour Oeuf de roussette que les chances de rencontre soient optimales, il faut une libération simultanée et abondante de gamètes par les individus d'une même espèce. En général, l'embryon passe par différents stades larvaires successifs avant d'acquérir sa morphologie adulte. Durant la vie larvaire, l'organisme pourra faire partie intégrante du plancton. L'autre mode de reproduction, plus primitif, concerne des animaux à organisation simple, sans organes bien différenciés, comme les éponges ou les anémones de mer. Il s'agit de reproduction asexuée et les nouveaux nés ont le même patrimoine génétique que leur parent. C'est le principe du clonage. Cette reproduction asexuée peut se faire par : - division cellulaire comme pour les algues du plancton Fille ou garçon ? Beaucoup d'espèces dans le milieu marin changent de sexe au cours de leur vie. On parle d'hermaphrodisme successif. Lorsque l'espèce, comme le mérou, passe de mâle à femelle, l'espèce est dite "protandrique", et de femelle à mâle, elle est dite "protogyne" comme la girelle paon. *Gamètes : cellules mâles ou femelles spécialisées dans la reproduction. *Fécondation : fusion d'un élément mâle et femelle dont le produit est un œuf. *Copulation : accouplement d'une femelle et d'un mâle. © 2004 - côtes & mer Mieux connaître notre littoral 31 - scissiparité : division d'un individu et régénération de la partie manquante comme pour l’anémone - bourgeonnement : développement d'un individu à la base d'un autre plus ancien. Les cnidaires sont capables de former des colonies de plusieurs kilomètres de long avec des individus de quelques centimètres seulement - régénération dans le cas où une partie d'un organisme est arrachée comme pour l'étoile de mer Respirer Les stratégies de peuplements Certains individus comme l’oursin misent sur la quantité en libérant beaucoup de spermatozoïdes et d’ovules dans le milieu. D’autres comme le dauphin engendrent un seul petit mais l’encadrent bien pour être sûrs de son arrivée à maturité. Une “marraine” aide la maman dauphin à élever son petit. La plupart des animaux marins tels que les poissons, les crustacés et les mollusques absorbent directement l'oxygène dont ils ont besoin par leurs organes respiratoires : les branchies. Ce sont des tissus en fines lamelles disposées comme les dents d'un peigne. Chaque branchie est formée de deux rangées de filaments fixées sur l'arc branchial. Elles sont bien irriguées par le sang. Chez les poissons, elles sont situées sous les opercules (quatre de chaque côté). Chez d'autres espèces comme certains Schéma des branchies d’un poisson mollusques, les branchies ne sont pas toujours faciles à observer. branchies arc branchial pharynx En revanche, elles sont extérieures chez les nudibranches, opercule comme leur nom l'indique. branchies Un poisson ne respire pas comme un animal terrestre qui inspire puis expire. Il crée un courant d'eau qui entre par la bouche, ouïe passe par les branchies et sort par les ouïes. Plus la surface de oesophage contact est grande, plus la quantité d'oxygène absorbée sera importante. En échange, le gaz carbonique du sang est rejeté. D'autres animaux marins, comme les dauphins, sont des mammifères et respirent grâce à leurs poumons : ils inspirent à la surface de l’eau et expirent. Se déplacer La vessie natatoire du poisson Le poisson présente un organe tout à fait original : une seconde vessie. Il remplit ou vide cette dernière de gaz afin de monter ou descendre à son gré dans les couches d'eau. Certains poissons en sont dépourvus comme le thon ou le requin. Pour assurer leur flottaison, ils doivent nager sans cesse. Cette vessie permet aussi à certains poissons de respirer ou de produire des sons comme pour le grondin. Pour beaucoup d’animaux, se déplacer rime avec se nourrir, se défendre, se reproduire... Tous ont su adapter leur forme en fonction des déplacements à effectuer : en pleine eau ou sur le fond, petits ou longs trajets. La raie pastenague a choisi de faire onduler ses larges nageoires semblables à des ailes. Les thons et les dauphins font osciller leur queue. Certains mollusques bivalves comme la coquille St Jacques effectuent des "sauts" en refermant brusquement leurs deux valves. Les céphalopodes comme la seiche reculent par poussées successives en expulsant brusquement l'eau contenue au centre de leur corps mou. Pour marcher sur le fond, des animaux comme le homard ou la crevette se déplacent en mettant une patte devant l'autre. Le crabe se déplace de côté du fait de l'orientation de ses articulations. L'oursin, quant à lui, déploie ses nombreux pieds ambulacraires pour avancer. Les mollusques gastéropodes assurent leur progression en rampant sur leur pied, c’est la reptation. Le requin est une très vieille espèce de poisson. Depuis son apparition Voir dans le milieu marin, il a su s'adapter et présente aujourd'hui une forme parfaite pour se mouvoir dans l'eau. Les constructeurs Pratiquer pour mieux aéronautiques se sont inspirés de sa morphologie pour comprendre - Fiche n°8 dessiner les avions. Oursin avec ses pieds ambulacraires apparents 32 Mieux connaître notre littoral © 2004 - côtes & mer