Telechargé par Jean-Louis Piette

L'Eucharistie

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L'Eucharistie
"Jésus leur dit: En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme, et si vous ne
buvez son sang, vous n’avez point la vie en vous-mêmes." (Jn 6, 53).
A la suite de ce discours, "beaucoup de ses disciples s'en allèrent et cessèrent de marcher avec lui" (Jn 6, 66).
On les comprend ! Ils avaient suivi Jésus, certains depuis le début. Beaucoup le suivaient pour voir de près
les guérisons qu'il accomplissait. Les mêmes, et d'autres, étaient admiratifs de ses paroles qui semblaient
annoncer une libération, sans trop savoir de quelle libération il était question. Mais voilà maintenant qu'il
tient un discours de cannibale ! Cet homme est dangereux: méfions nous!
Seuls certains d'entre eux (les Douze) ont vécu - mais bien après - ce qui a pu leur apparaître comme un
début d'explication: ils ont vécu la Cène, le dernier repas.
"Pendant qu’ils mangeaient, Jésus prit du pain; et, après avoir rendu grâces, il le rompit, et le donna aux
disciples, en disant: Prenez, mangez, ceci est mon corps. Il prit ensuite une coupe; et, après avoir rendu
grâces, il la leur donna, en disant: "Buvez-en tous; car ceci est mon sang" (Mt 26, 26-27)
Ce serait donc cela, son Corps, ce morceau de pain, cette coupe de vin ? Ce serait l'explication de ses paroles
scandaleuses entendues dans la synagogue ?
De quoi sont-ils faits, ce pain et ce vin, si ordinaires? "Fruits de la terre et du travail des hommes", entend-on
dire par le prêtre au moment de l'offertoire, au milieu de la messe. C'est un fruit de la terre, en effet. Cette
terre où s'enracinent le blé et la vigne pour y puiser ce qui est nécessaire à leur croissance. Cette terre qui
nous est donnée dès notre naissance, don permanent de Dieu à l'humanité. Le travail des hommes n'est pas
absent de ce fruit: il a bien fallu semer, planter, entretenir, récolter, moudre le blé, presser le raisin, élaborer
ces nourritures et les acheminer avant de les consommer.
"Prenez et mangez, ceci est mon corps, …mon sang….". On touche ici à l'extraordinaire mystère de
l'unification de l'homme avec Dieu. "Faites ceci en mémoire de moi": ce que nous mangeons en
communiant, ce pain issu de la terre et de notre travail, c'est aussi son corps, corps de Dieu – homme, pas un
Dieu dans les nuages, mais Dieu présent dans notre humanité.
Ce n'est plus un discours de cannibale. Ce sont des paroles qui explicitent ce à quoi nous sommes appelés:
devenir Dieu ! Le prêtre l'exprime d'ailleurs quand il prononce ces paroles en versant un peu d'eau dans le
calice: "Comme cette eau se mêle au vin, puissions nous être unis à la divinité de celui qui a pris notre
humanité".
"Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle; et je le ressusciterai au dernier jour. Car
ma chair est vraiment une nourriture, et mon sang est vraiment un breuvage. Celui qui mange ma chair et
qui boit mon sang demeure en moi, et je demeure en lui. Comme le Père qui est vivant m’a envoyé, et que je
vis par le Père, ainsi celui qui me mange vivra par moi. C’est ici le pain qui est descendu du ciel. Il n’en est pas
comme de vos pères qui ont mangé la manne et qui sont morts: celui qui mange ce pain vivra
éternellement." (Jn 6, 54-58)
Cette vie qui nous attend après la résurrection reste à nos yeux bien mystérieuse. "Je crois à la résurrection
de la chair…".Une chair qui comme celle du Christ ressuscité entre dans une pièce, portes fermées, tout en
étant capable de manger un morceau de poisson grillé (Mt 24, 36-42).
Seigneur, augmente en nous la foi en cette vie éternelle, incompréhensible à nos yeux!
JLP 29/04/2012
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