Travail préparatoire (11 points) 1. Quel est l’objectif de la Banque centrale européenne ? (document 1) - 1 point 2. Quel est l’effet d’une augmentation des taux d’intérêt sur la demande ? (document 1)- 2 points 3. Expliquez la phrase en gras (document 2) – 2 points 4. Faites une phrase donnant le sens de chacune des données soulignées (document 3) - 2 points 5. Faites une phrase avec chacune des données en italique (document 3) – 2 points 6. Montrez que les données du document 3 illustrent le passage souligné dans le document 2 ? - 2 points Question de synthèse (10 points) Après avoir montré que la politique monétaire actuellement menée par la banque centrale européenne (BCE) peut stimuler la croissance, vous montrerez les limites de cette relation. Document 1 La Banque de France fait partie intégrante du Système européen de banques centrales (SEBC) défini par le traité de Maastricht. Depuis le 1er janvier 1999, l'objectif final est de garantir la stabilité des prix. La stabilité des prix est définie comme une progression sur un an de l'indice des prix[…] inférieure à 2% dans la zone euro. Pour atteindre ses objectifs, le SEBC dispose d'une série d'instruments de politique monétaire, de fixation des taux directeurs notamment. Ainsi en décembre 2005, la Banque centrale européenne annonce un relèvement d’un quart de point de ses taux directeurs amenant le taux de refinancement à 2,25%. Elle explique que ce resserrement résulte des risques accrus à moyen terme de reprise de l’inflation. Elle craint que les entreprises répercutent la hausse du prix du pétrole dans les prix de leur biens et services d’une part, et que les salariés réclament des hausses de salaires d’autre part. D’après Banque de France/J.C Trichet/Euro système 2005 Document 2 Pourquoi faut-il lutter contre l’inflation ? Parce qu’elle provoque une perte de confiance dans la valeur de la monnaie qui nuit à l’activité économique. […]. Alors que, dans la période antérieure, l’inflation permettait d’améliorer les conditions de financement des entreprises et des ménages en allégeant le poids des dettes, elle conduit désormais, à partir du début des années 80, les autorités monétaires à resserrer les cordons du crédit afin de rassurer les marchés sur le maintient de la valeur de la monnaie. Investissement et croissance en ont subi les conséquences et un vaste transfert de richesses s’est opéré au bénéfice des créanciers. Aujourd’hui, le faible niveau atteint par le rythme de la hausse des prix rend inutiles les politiques monétaires restrictives limitant l’accès au crédit afin de réduire l’inflation. P. Frémeaux « Stabilité monétaire et croissance » Alternatives économiques, HS 3° trimestre 2000 Document 3 Taux d’intérêt réels, taux d’investissement des sociétés non financières et croissance économique en France (en %) En % 1979 Taux d’intérêt réel à long - 0,1 1984 1993 1997 2000 2005 5,6 5,1 4,5 3,6 1,5 terme Taux d’investissement 19,3 17,6 18,0 17,0 19,7 19,1 Taux de croissance du 3,5 1,6 -1,1 2,2 4,0 1,2 PIB en volume Insee, comptes nationaux, 2006. BONUS : Et parce que c’était Noël il y peu, un document supplémentaire pour vous aider : En Alsace, début décembre, Saint Nicolas arrive dans les écoles pour distribuer friandises et récompenses aux bons élèves. Mais il ne vient pas seul : le père Fouettard l’accompagne, et malheur aux mauvais élèves. La Banque centrale, c’est Saint Nicolas et Père Fouettard réunis pour récompenser ou sanctionner les banques commerciales. Elle ne distribue pas de cadeau mais de la monnaie centrale ou fiduciaire, ou encore de la liquidité, grâce auxquelles les banques commerciales vont pouvoir faire face aux demandes de remboursement ou d’argents liquide des clients. Evidemment, il ne faut pas rêver : on a beau être Saint Nicolas, ces billets et plus généralement cette monnaie Banque centrale] ne sont pas gratuits, sinon tout le monde s’efforcerait de devenir banquier. Et de toutes façons, un banquier – même central – qui fait dans le gratuit, c’est comme des poules avec des dents : ça n’existe pas. La Banque centrale cède ces liquidités contre des titres à un certains prix, le taux d’intérêt du marché monétaire, dont le niveau va encourager ou freiner les banques commerciales dans leur activité de crédit. Mais pour ces dernières, le fait de savoir que la Banque centrale leur prêtera de l’argent en cas de difficultés et jouera, comme on dit, un rôle de « prêteur en dernier ressort » est quand même rassurant. Au font Saint Nicolas distribue des airbags. Quand à l’aspect père Fouettard, la Banque centrale vérifie que les banques commerciales respectent les règles de prudence qu’elle impose (par exemple l’obligation de respecter un certain rapport entre les crédits qu’elles consentent et la trésorerie qu’elles conservent). Le maniement de ces règles et du taux d’intérêt monétaire (directeur) constitue ce que l’on appelle la politique monétaire Denis Clerc, « Les mots de la monnaie », Alternatives économiques, hors-série, n°45, 3ème trimestre 2000.