Les mécanismes impliqués dans la mise en place de l’asexualité chez les femelles est en cours
d’analyses par des approches de transcriptomique comparative. L’objectif de ce stage est donc de se
focaliser sur deux aspects :
1) la détection de signatures de sélection sur les gènes potentiellement impliqués dans la perte de
sexualité, comme ceux qui codent pour la synthèse de phéromones
2) la caractérisation des conséquences de la perte de sexualité sur l’évolution du génome. On
s’attend en effet à ce que ce phénomène se traduise par une accumulation de mutations faiblement
délétères sous l’action du cliquet de Müller, ainsi qu’à une accumulation de copies d’éléments
transposables.
Méthodologie
Pour atteindre ces objectifs, nous disposons de données transcriptomiques obtenues sur quatre
populations (deux sexuées (infectées par Wolbachia) et deux asexuées (non infectées)), et sur
différents types d’individus (mâles, femelles vierges ou fécondées pour les populations sexuées ;
femelles pour les populations asexuées). Nous disposons également de données transcriptomiques
sur une espèce phylogénétiquement proche, Asobara tabida, qui sera utilisée comme groupe
externe.
L’analyse des données transcriptomiques d’A. japonica est actuellement en cours (DEseq), et va
mettre en évidence les gènes qui sont différentiellement régulés entre les conditions. Ces données
nous permettront de déterminer les gènes potentiellement impliqués dans la perte de la sexualité
(ex : synthèse de phéromones), et de détecter des traces de sélection sur ces gènes candidats.
Les conséquences récentes de l’asexualité sur l’évolution des génomes seront également
étudiées. Après reconstruction des familles d’orthologues, les SNPs seront recherchés, leur impact
fonctionnel déterminé (KisSplice), et le patron d’évolution des orthologues analysé (e.g., dN/dS).
Compétences requises
Le/la candidat/e devra maitriser les concepts de génétique et génomique évolutive. Il/elle devra
maitriser les outils de bioinformatique appliquée au traitement de données transcriptomiques, et être
capable d’analyser des jeux de données de grande dimension.
Publications du laboratoire (5 max) :
KREMER N, CHARIF D, HENRI H, BATAILLE M, PREVOST G, KRAAIJEVELD K, VAVRE
F, 2009. A new case of Wolbachia dependence in the genus Asobara: evidence for
parthenogenesis induction in Asobara japonica, Heredity, 103(3): 248–256.
STOUTHAMER R, RUSSELL JE, VAVRE F, NUNNEY L, 2010. Intragenomic conflict in
populations infected by Parthenogenesis Inducing Wolbachia ends with irreversible loss of
sexual reproduction,” BMC Evol Biol, 10: 229.
KREMER N, CHARIF D, HENRI H, GAVORY F, WINCKER P, MAVINGUI P, VAVRE F,
2012. Influence of Wolbachia on host gene expression in an obligatory symbiosis, BMC
Microbiol., 12 (1): S7.
KÄFER J, TALIANOVÁ M, BIGOT T, MICHU E, GUÉGUEN L, WIDMER A, ŽLŮVOVÁ J,
GLÉMIN S, MARAIS G, 2013. Patterns of molecular evolution in dioecious and non-dioecious
Silene. J. Evol. Biol. 26(2):335-46.
VAVRE F, KREMER N, 2014. Microbial impacts on insect evolutionary diversification: From
patterns to mechanisms. Curr. Opin. Insect Sci., vol. 4:29–34