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etc. Des artistes comme Bodys Isek Kingelez, Moke, Chéri Samba, Bodo, Tshibumba et
quelques autres artistes populaires, qui ont trouvé leur place dans le monde du commerce et de
l’exposition de l’art congolais en Occident, et qui évoluent ou ont évolué à Kinshasa ou à
Lubumbashi, comme c’est le cas de Tshibumba, forment une exception. Ceux qui ont émigré
vers l’Afrique australe et méridionale n’ont pas encore trouvé leur place sur internet. Peut-être
parce qu’ils s’y émigrent surtout par la voie clandestine, comme c’est par exemple le cas pour la
Zambie et la Tanzanie.
Les artistes académiciens congolais qui évoluent ou ont évolué au Congo se rencontrent peu
sur internet, par exemple Mwenze, Pilipili, N’Damvu, Kamba Luesa, Mavinga etc.. Des sites
comme ceux de congonline et de africadatabase ont fait un effort pour faire connaître, de façon
systématique et quelque peu exhaustive, l’ensemble des artistes congolais ou africains en
général. Mais leurs articles ne sont pas signés, leurs sources ne sont pas présentées, leurs
renseignements sont fort réduits. La plupart des artistes dont la notice se trouve sur le site de
congonline ne se rencontre que là et nulle part ailleurs sur internet ou dans les écrits. Une
recherche quelque peu approfondie sur internet y a révélé l’existence de plus ou moins quatre
cents artistes plasticiens congolais. Mais pour la plupart les renseignements sont très maigres.
Ainsi les articles de Mbiye Lumbala, un des principaux auteurs pour la connaissance de la
bande dessinée congolaise, manquent de toute précision dans la citation des artistes.
Si internet est assez décevant pour ce qui concerne la connaissance des artistes individuels
du Congo, au contraire, il fournit une grande quantité d’informations pour la connaissance de la
littérature consacrée à l’art, plus particulièrement des bandes dessinées et des expositions qui
ont eu lieu à travers cette période, surtout à partir de 1990. Pour les ouvrages intéressant l’art
africain et congolais en particulier, internet le rend possible de consulter les bibliothèques
générales qui sont online, comme la Bibliothèque nationale de France, celle de la section
d’Histoire du temps présent du Musée royal de l’Afrique centrale sur le site metafro, celle de
ASCLeiden (www.ascleiden.nl/ .) ou des bibliothèques spécialisées, comme celle d’INIVA, de
culturatoscana.it, de African Art Bibliography etc.. D’autres ont dressé des bibliographies pour
des secteurs particuliers, comme Tchibozo, pour l’art africain en Allemagne ; Jolande Pensa,
pour la Biennale de Dakar. J.-L. Stanley travaille depuis vingt ans à un « basic reading list for
modern african art ». Plusieurs importantes libraires ont leur site on line et fournissent des
données abondantes concernant aussi les ouvrages qui intéressent l’art plastique.
En dehors de la littérature, d’autres sources se rencontrent sur internet. Ainsi quelques sites
d’anciens expatriés fournissent des reproductions intéressant l’art du Congo et spécialement
celui de Lubumbashi et du Katanga.
Comme le commerce de l’art tribal est très prospère pour le moment, les antiquaires sont
aussi très présents sur internet pour faire connaître ce secteur.
Les dernières années, les quotidiens et périodiques de Kinshasa surtout ont une attention
particulière pour les manifestations culturelles de la capitale et ils recourent à internet pour faire
connaître à un public plus large la scène artistique. Il s’agit de publications comme Le Phare,
Le Potentiel, Le Palmarès, Africultures, La Conscience, Digitalcongo etc. Il faut se demander
combien de temps ces sites vont garder cette documentation ou quand vont-ils l’y supprimer ?
Les Éditions de l’Œil, de Montreuil, avec la série « Les carnets de la création », se sont
engagées, depuis quelques années, à publier de courtes biographies d’artistes africains.
Le classement de ce matériel pose quelque problème, surtout l’ordre alphabétique des noms
propres en vue d’un classement. Là où on n’utilise pas les noms chrétiens, mais deux ou
plusieurs noms à résonance africaine, se pose souvent la question du nom à retenir pour le
classement alphabétique. Les différentes sources bibliographiques ne sont pas unanimes. Pour
ce qui nous regarde, quand plusieurs noms africains sont utilisés pour désigner la même
personne, pour le classement de ces noms, nous les avons pris comme nous les rencontrons dans
les sources et le premier nom est utilisé pour l’ordre alphabétique. Ainsi dans la bibliographie,
le même personnage pourra se rencontrer à différents endroits, selon que les sources citent ses
noms dans un ordre différent. La recherche par ordinateur fait que ceci ne constitue pas
d’inconvénient majeur. Ce problème se pose aussi pour les auteurs du monde musulman qui
utilisent seulement des noms africains, comme pour Olu Oguibe ou Okwui Enwezor. Au
Katanga, le premier nom cité d’une personne est celui qui est retenu pour le classement des
documents officiels, par exemple Mwenze Kibwanga, Pilipili Mulongoy, Amisi Banguile etc..
Pour les noms des ressortissants de la République du Congo qui se servent de deux ou plusieurs