enfin, ce qu’il est convenu d’appeler, au terme d’une
récente convention de l’Unesco, le Patrimoine culturel
immatériel.
On comprendra qu’un champ d’initiatives aussi diffus, qui
rassemble les marges des anciens domaines académiques,
sans légitimité vraiment acquise, ne soit pas régi par des
procédures de reconnaissance et de soutien, voire des
règlements comme il en existe dans beaucoup d’autres
secteurs de la Culture. Ce genre de choses ou de pratiques
"ordinaires" ne justifie au fond d’une attention qu’en fonction
des recommandations ou des revendications des
communautés qui en demeurent dépositaires, et par l’effet
d’une "demande sociale" qui continue à les faire vivre.
Le corollaire est naturellement que de semblables
manifestations ne peuvent être figées, qu’elles sont amenées
à se recréer en permanence. Au point que d’autres prenant
forme sous nos yeux justifient un égal intérêt. (Situation
évidement très différente de ce qui vaut pour le monument, la
trace enfouie ou le trésor artistique). Aussi la démarche
consiste-t-elle avant tout ici en un effort d’étude, c'est-à-dire
de description et de compréhension, d’analyse des
significations elles-mêmes changeantes qui peuvent se nouer
autour d’un élément (3).
La tâche du conseiller, dans ces conditions, est de relier les
initiatives des chercheurs (universitaires, doctorants, érudits
ou parfois simples amateurs) et celles d’institutions culturelles
très variées : musées, centres d’archives, associations plus
ou moins spécialisées, outre les collectivités locales, bien
entendu, et notamment les parcs naturels régionaux.
La célébration de ce patrimoine au contact d’un public très
large consiste pour l’essentiel en publications, conférences,
documents audio-visuels et expositions.
__________
1 - L’influence de l’ethnologie a d’ailleurs été souvent critiquée
comme une espèce de dévoiement au regard des exigences
de "L’exception culturelle" (selon une interprétation des
Lumières en vérité un peu tronquée).