23-460-C-10
Signes
majeurs
et
signes
associés
des
anomalies
orthodontiques.
Sémiologie
orthodontique
F.
Bassigny
Les
différentes
anomalies
orthodontiques
peuvent
être
décrites
par
le
biais
d’une
sémiologie
permettant
de
définir
avec
précision
les
variations
par
rapport
à
la
normale
des
différents
signes.
Une
hiérarchisation
de
ces
signes
doit
permettre,
pour
chaque
catégorie,
de
préciser
les
signes
majeurs
et
les
signes
asso-
ciés,
qui
peuvent
être
représentés
par
une
origine
différente
:
signes
occlusaux
comme
les
classes
d’Angle,
signes
dentaires
comme
la
linguocclusion,
la
vestibuloversion,
signes
radiologiques
comme
l’inclusion,
la
transposition,
signes
cutanés
comme
l’hyperdivergence,
la
rétromandibulie,
à
titre
d’illustrations
du
propos.
Les
différents
cas
de
figure
sont
décrits
selon
un
plan
abordant
successivement
les
signes
affec-
tant
les
dents
:
anomalies
dentaires,
malocclusions
localisées,
les
signes
alvéolaires,
sans
retentissement
squelettique,
les
signes
des
malocclusions
du
sens
sagittal
(la
classification
d’Angle),
les
signes
des
maloc-
clusions
du
sens
transversal
(squelettiques
ou
alvéolaires),
les
signes
des
anomalies
squelettiques
du
sens
vertical,
leurs
conséquences
sur
le
visage,
la
dysharmonie
dentomaxillaire.
Bien
entendu,
ces
différentes
catégories
peuvent
se
retrouver
chez
un
même
patient,
associant
anomalies
dentaires,
anomalies
alvéo-
laires,
anomalies
squelettiques.
Les
signes
majeurs
correspondent
à
un
ou
plusieurs
signes
caractérisant
telle
ou
telle
dysmorphie.
©
2012
Elsevier
Masson
SAS.
Tous
droits
réservés.
Mots-clés
:
Orthodontie
;
Anomalies
dentaires
;
Anomalies
alvéolaires
;
Anomalies
squelettiques
;
Dysmorphies
;
Dysfonctions
orofaciales
;
Dysharmonie
dentomaxillaire
Plan
Introduction
2
Anomalies
dentaires
2
Anomalies
de
forme
2
Dents
supplémentaires
2
Agénésies
2
Dents
mal
placées
3
Dents
incluses
3
Anomalies
alvéolaires
4
Définition
4
Supraclusion
4
Infraclusion
antérieure
6
Proalvéolie
6
Rétroalvéolie
6
Biproalvéolie
ou
biprotrusion
en
classe
I
7
Anomalies
du
sens
transversal
8
Anomalies
du
sens
transversal,
à
la
mandibule
9
Syndrome
de
Brodie
uni
ou
bilatéral
9
Anomalies
du
sens
sagittal
10
Normocclusion
de
la
classe
I
d’Angle
10
Malocclusions
de
la
classe
II
d’Angle
10
Classes
II
division
1,
rétromandibulie
10
Classes
II
division
1,
promaxillie
11
Classes
II
division
1,
subdivision
11
Classes
II
division
2
11
Classes
III
12
Dysharmonie
dentomaxillaire
13
Définition
13
Signes
cliniques
d’une
dysharmonie
dentomaxillaire
selon
l’âge
dentaire
du
patient
14
Anomalies
du
sens
vertical
15
Conclusion
16
EMC
-
Odontologie/Stomatologie/Orthopédie
Dentofaciale 1
Volume
7
>
n4
>
Octobre
2012
http://dx.doi.org/10.1016/S1283-0860(12)56132-4
© 2012 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 13/10/2012 par UNIVERSITE PARIS VI - BIBLIOTHEQUE - (15258)
23-460-C-10 Signes
majeurs
et
signes
associés
des
anomalies
orthodontiques.
Sémiologie
orthodontique
Introduction
La
sémiologie
est
un
terme
utilisé
en
médecine,
pour
décrire
les
signes
des
maladies.
Par
extension,
ce
terme
peut
être
employé
en
orthodontie
pour
décrire
les
malpositions
et
les
malocclusions
cor-
respondant
à
des
anomalies
orthodontiques
de
la
denture
ou
des
maxillaires
et
le
retentissement
qu’elles
entraînent
sur
l’enveloppe
cutanée,
sans
omettre
les
dysfonctions
de
la
sphère
orofaciale,
conséquences
ou
causes
de
certaines
anomalies.
Pour
les
besoins
de
la
description,
il
est
nécessaire
de
décrire
la
normalité
correspondant
à
la
moyenne
de
l’espèce
humaine
et
ses
variations.
Le
seul
paramètre
identique
pour
tous
les
êtres
humains,
c’est
l’occlusion,
c’est-à-dire
les
relations
d’engrènement
des
dents
antagonistes
entre
elles,
lorsque
les
deux
arcades
dentaires
supérieures
et
inférieures
sont
en
position
d’occlusion
maximum.
Bien
entendu,
on
peut
observer
des
variations
typologiques
(hypo-
ou
hyperdivergence
faciale)
et
des
variations
ethniques
(protrusion
ou
rétrusion
de
la
denture).
Sans
conteste,
les
signes
occlusaux
correspondant
à
la
classification
d’Edward
Angle [1]
constituent
une
bonne
grille
de
lecture,
universellement
admise
et
qui
doit
être
précisée
par
des
signes
associés.
Les
anomalies
orthodontiques
comprennent
différentes
caté-
gories
relevant
de
problèmes
dentaires,
de
problèmes
alvéolaires
et
de
problèmes
maxillaires
dans
les
trois
sens
de
l’espace,
sans
omettre
les
conséquences
sur
le
visage
et
les
rapports
dentola-
biaux.
On
distingue
:
des
anomalies
dentaires
:
dents
supplémentaires,
agénésies,
anomalies
de
forme
:
microdontie,
macrodontie,
gémination,
défauts
d’éruption
:
dents
incluses,
dents
retenues,
retard
d’éruption,
défauts
de
situation
:
transpositions,
hétérotypies
;
des
malocclusions
localisées
:
linguocclusion,
vestibuloversion
d’une
ou
deux
dents,
infraclusion,
supraclusion
d’une
ou
deux
dents,
mésioversion,
distoversion
molaire
ou
prémolaire
;
des
anomalies
alvéolaires
:
proalvéolie,
rétroalvéolie,
supraclusion,
infraclusion,
des
dysharmonies
dentomaxillaires
(ou
alvéolaires)
par
excès
ou
par
défaut
(maldonne
entre
la
taille
des
dents
et
les
dimensions
des
arcades)
;
des
malocclusions
de
la
classification
d’Angle,
dans
le
sens
sagit-
tal
;
les
malocclusions
du
sens
transversal
:
symétriques,
asymé-
triques
;
les
anomalies
squelettiques
du
sens
vertical
;
la
dysharmonie
dentomaxillaire.
Ces
différentes
anomalies
peuvent
être
associées.
L’influence
de
la
littérature
anglo-saxonne
tend
à
simplifier
l’association
des
signes
sans
définir
de
véritables
syndromes
comme
on
a
tendance
à
le
faire
dans
les
pays
francophones.
Reste
à
définir
quels
sont
le
ou
les
signes
majeurs
d’une
anoma-
lie
permettant
de
la
caractériser
et
de
préciser
les
signes
associés
décrivant
l’environnement
et
ses
variations,
ce
qui
peut
conduire
à
une
hiérarchisation
des
signes,
d’où
l’utilisation
du
terme
«
signe
majeur
».
Un
exemple
permet
d’illustrer
cette
démarche
:
les
classes
II
division
2
(cl.
II,
2)
sont
caractérisées
par
la
linguoversion
avec
supraposition
des
incisives
centrales
supérieures.
C’est
le
signe
majeur.
Les
rapports
molaires
(signes
associés)
dans
le
sens
sagittal
peuvent
être
en
classe
II
molaire
complète
(classe
II
full
en
anglais)
ou
à
peine
en
classe
II
:
le
décalage
sagittal
des
molaires
ne
caractérise
donc
pas
l’anomalie.
Les
signes
associés
et
leurs
variations
correspondent
aux
malposi-
tions
des
incisives
latérales
supérieures,
parfois
des
canines,
avec
d’éventuelles
inclusions
canines
et
à
la
supraclusion
qui
peut
s’étendre
aux
secteurs
incisivocanins
et
créer
des
lésions
si
elle
est
sévère.
Une
typologie
hypodivergente
est
majoritaire,
mais
non
systématique.
Anomalies
dentaires
Les
anomalies
dentaires
correspondent
à
cinq
types
de
cas
:
anomalies
de
forme
(microdontie,
macrodontie,
gémination)
;
dents
supplémentaires
(dents
«
en
trop
»)
;
agénésies
(dents
«
en
moins
»)
;
défauts
d’éruption
affectant
les
canines,
les
incisives
centrales
supérieures,
les
deuxièmes
prémolaires,
les
premières
molaires,
les
deuxièmes
molaires
;
défauts
de
situation
:
transposition
affectant
le
plus
souvent
les
canines
(la
dent
évolue
à
la
place
d’une
autre),
hétérotypie
(la
dent
évolue
très
loin
de
son
site
normal
d’éruption,
par
exemple
dans
la
branche
montante).
Ces
anomalies
dentaires
sont
observables
dans
toutes
les
classes
d’Angle.
Elles
peuvent
constituer
le
seul
signe
d’une
anomalie
orthodontique
chez
un
patient
présentant
en
outre
des
rapports
sagittaux
et
transversaux
normaux.
Leur
dépistage
peut
être
effectué
au
cours
de
l’examen
clinique,
c’est
le
cas
pour
une
transposition,
ou
bien
à
l’aide
d’une
radio-
graphie
panoramique
pour
une
dent
incluse.
Anomalies
de
forme
La
réduction
de
volume
des
dents
peut
être
généralisée.
Le
signe
majeur,
ce
sont
des
diastèmes
interdentaires
entre
toutes
les
dents.
Elle
peut
être
limitée
à
certaines
dents,
comme
c’est
le
cas
pour
une
microdontie
des
incisives
latérales
supérieures.
Cette
microdontie
correspond
à
une
moindre
pénétrance
du
gène
de
l’agénésie
de
l’incisive
latérale
qui
s’exprime
par
une
réduction
de
volume.
Une
macrodontie
qui
s’exprime
par
une
augmentation
de
volume
peut
affecter
une
seule
incisive.
La
gémination
correspond
à
la
coalescence
plus
ou
moins
totale
de
deux
dents
antérieures.
Dents
supplémentaires
C’est
la
présence
d’une
dent
supplémentaire
sur
un
secteur,
le
plus
souvent
antérieur.
Cette
dent
évolue
en
présentant
une
mor-
phologie
comparable
à
celle
de
la
dent
normale.
Il
est
nécessaire
de
différencier
sa
présence
à
la
mandibule
ou
au
maxillaire.
Le
signe
majeur,
c’est
la
présence
de
cinq
incisives
et,
plus
rarement,
d’une
molaire
en
plus
:
à
la
mandibule
:
morphologie
identique
aux
dents
voisines,
ce
qui
provoque
soit
un
encombrement,
soit
l’alignement
de
cinq
incisives
et
des
diastèmes
interincisifs
à
l’arcade
supérieure
;
au
maxillaire
:
le
plus
souvent,
la
dent
supplémentaire
est
de
taille
plus
réduite
(c’est
le
signe
majeur),
il
existe
un
encombre-
ment
maxillaire,
qui
peut
provoquer
une
pseudotransposition
partielle
de
la
dent
normale
ou
une
malposition.
Pour
les
dents
cuspidées,
on
peut
observer,
plus
rarement,
une
quatrième
molaire
rarement
évoluée
ou
une
troisième
prémolaire.
Agénésies
L’agénésie
est
l’absence
d’un
ou
de
plusieurs
germes
de
dents
permanentes.
Cette
anomalie
dentaire
a
été
très
étudiée
et
consti-
tue
un
modèle
d’étude
de
l’hérédité.
L’anomalie
affecte
très
rarement
la
denture
temporaire.
Les
dents
les
plus
souvent
absentes
sont,
par
ordre
de
fréquence,
les
deuxièmes
prémolaires
inférieures,
les
incisives
latérales
supé-
rieures
-
un
peu
moins
fréquentes
que
les
prémolaires,
les
incisives
inférieures,
les
deuxièmes
prémolaires
maxillaires
et
les
molaires
permanentes
(dents
de
sagesse
exclues).
Une
agénésie
peut
s’observer
dans
toutes
les
malocclusions
de
la
classification
d’Angle.
Elle
peut
être
associée
à
de
nombreuses
anomalies
ou
être
isolée.
Plusieurs
gènes
intervenant
pendant
l’odontogenèse
ont
été
mis
en
évidence.
Ils
sont
à
l’origine
de
l’agénésie
des
incisives
latérales
supérieures,
c’est
le
cas
de
Msx1
et
Pax9.
2EMC
-
Odontologie/Stomatologie/Orthopédie
Dentofaciale
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Signes
majeurs
et
signes
associés
des
anomalies
orthodontiques.
Sémiologie
orthodontique 23-460-C-10
Incisives
latérales
supérieures
La
pénétrance
de
l’information
génétique
peut
conduire
à
des
situations
variées
:
une
pénétrance
faible
correspond
à
une
microdontie
uni-
ou
bilatérale
(voir
supra)
;
une
forte
pénétrance
correspond
à
l’agénésie
des
deux
incisives
latérales
;
une
pénétrance
moyenne
est
illustrée
par
une
agénésie
sur
un
secteur
et
la
présence
d’une
incisive
latérale
de
morphologie
normale
sur
l’autre
secteur.
Les
conséquences
sont
les
suivantes
:
en
l’absence
de
dysharmonie
dentomaxillaire
(DDM),
l’espace
dévolu
à
la
latérale
est
normal
ou
subnormal
;
les
canines
supérieures
non
guidées
par
les
latérales
au
cours
du
processus
éruptif
se
mésioversent
ou
se
mésialent
jusqu’au
contact
avec
l’incisive
centrale.
De
ce
fait,
la
canine
temporaire
persiste.
Cette
mésioversion
peut
conduire,
dans
certains
cas,
à
l’inclusion
palatine
de
la
canine.
En
présence
de
DDM
associée,
la
canine
évolue
en
situation
d’incisive
latérale
avec
peu
ou
pas
de
diastème.
À
la
mandibule,
un
encombrement
existe.
Deuxièmes
prémolaires
mandibulaires
La
prévalence
est
d’environ
15
%
des
cas
d’agénésie.
Cette
ano-
malie
s’accompagne
souvent
d’une
infraclusion
de
la
molaire
temporaire
correspondante
en
rapport
avec
une
ankylose,
appelée
résorption
de
remplacement.
En
l’absence
d’infraclusion
ou
de
carie,
la
molaire
temporaire
peut
persister
jusqu’à
un
âge
avancé.
Dans
ces
conditions,
les
rap-
ports
molaires
sur
le
secteur
présentant
l’agénésie
sont
en
légère
classe
II,
en
raison
de
l’absence
de
dérive
mésiale
(voir
supra).
De
même
que
pour
les
incisives
latérales,
on
peut
observer
une
microdontie
uni-
ou
bilatérale
de
la
deuxième
prémolaire,
selon
un
processus
génétique
de
faible
pénétrance.
Incisives
inférieures
Cette
anomalie
provoque,
en
l’absence
de
DDM,
des
diastèmes
interincisifs
ou
bien
les
incisives
sont
en
contact.
L’agénésie
peut
affecter
une
ou
deux
incisives.
Molaires
permanentes
Cette
anomalie
peut
affecter
les
premières
ou
les
deuxièmes
molaires.
Un
examen
rapide
peut
faire
croire
à
un
défaut
d’éruption
de
la
première
molaire.
Il
s’agit
en
fait
de
la
deuxième
molaire
qui
est
présente.
En
l’absence
d’une
molaire,
la
molaire
antagoniste
s’égresse.
Canines
Ces
dents
sont
très
rarement
absentes.
On
ne
doit
pas
confondre
ce
type
d’agénésie
avec
une
inclusion
haute.
Oligodonties
Il
s’agit
de
l’absence
de
plusieurs
dents
(0,13
%),
associée
ou
non
à
une
dysplasie
ectodermique
héréditaire.
Dents
mal
placées
Transpositions
On
parle
de
transposition
quand
une
dent
évolue
à
la
place
d’une
autre.
Cette
anomalie
affecte
le
plus
souvent
les
canines
supérieures
ou
inférieures.
Le
diagnostic
au
cours
de
l’examen
clinique,
en
denture
adolescente,
est
immédiat.
Au
maxillaire,
la
transposition
est
le
plus
souvent
partielle,
la
canine
se
situant
entre
les
deux
prémolaires
ou
entre
les
deux
incisives.
La
canine
évolue
soit
en
situation
vestibulaire,
soit
en
situation
palatine.
La
persistance
de
la
canine
temporaire
est
fré-
quente.
L’éruption
de
la
canine
est
retardée,
mais
se
produit
sans
diffi-
cultés
particulières.
La
canine
transposée
en
vestibulaire
présente
souvent
un
défaut
de
gencive
attachée.
Radiologiquement,
les
racines
sont
imbriquées,
cela
étant
à
la
superposition
des
canines
et
des
prémolaires.
Parfois,
la
présence
d’une
dent
supplémentaire,
au
maxillaire,
très
souvent
réduite
dans
ses
dimensions
et
normalement
évoluée,
mime
une
transposition
avec
l’incisive
normale.
À
la
mandibule,
en
denture
mixte,
le
signe
clinique
révélateur
de
la
transposition
partielle
incisive
latérale-canine
est
une
disto-
version
avec
rotation
de
l’incisive
latérale
et
persistance
de
deux
incisives
temporaires.
Cette
malposition
pouvant
être
bilatérale.
À
ce
stade,
la
canine
n’est
pas
encore
évoluée.
Lorsqu’elle
évolue,
elle
peut
se
situer
en
transposition
totale.
Hétérotypies
Une
dent
évolue
dans
un
site
très
éloigné
de
son
site
normal
d’éruption,
par
exemple,
la
branche
montante
ou
la
symphyse.
Dents
incluses
Définition
Une
dent
est
dite
incluse
lorsqu’elle
n’a
pas
effectué
son
érup-
tion
après
la
date
normale
d’évolution,
en
tenant
compte
de
l’âge
dentaire
du
sujet,
la
controlatérale
étant
évoluée.
Les
dents
présentant
un
défaut
d’éruption
sont,
par
ordre
de
fréquence,
les
canines,
les
incisives
centrales
supérieures,
les
deuxièmes
prémolaires
inférieures,
les
molaires
permanentes.
Canines
incluses
Cette
anomalie
affecte
le
plus
souvent
les
canines
supé-
rieures
(95
%).
Le
diagnostic
doit
préciser
la
situation
spatiale
de
l’inclusion,
vestibulaire
ou
palatine,
l’axe
de
la
canine,
le
volume
du
sac
péricoronaire,
les
relations
avec
les
dents
voisines
-
incisive
latérale,
première
prémolaire
-
et
les
lésions
éventuelles
de
ces
dents,
de
type
résorption
radiculaire.
Étiologie
Certaines
anomalies
favorisent
l’advenue
d’une
inclusion
:
l’agénésie
de
l’incisive
latérale
peut
provoquer
une
inclusion
due
à
l’absence
de
guidage
de
l’éruption
de
la
canine
par
la
latérale
(cf.
supra).
De
même,
une
classe
II
division
2
(cf.
supra),
présentant
une
réelle
vestibuloversion
des
incisives
latérales,
constitue
éga-
lement
un
facteur
de
risque.
Enfin
une
rétroprémaxillie
peut,
en
raison
de
la
réduction
du
périmètre
d’arcade
maxillaire
antérieur,
être
à
l’origine
d’une
inclusion
canine.
La
présence
de
dents
surnuméraires
uniques
ou
multiples
peut
provoquer
une
inclusion
canine.
En
cas
de
DDM,
il
est
bien
rare,
malgré
la
sévérité
de
l’encombrement,
d’observer
une
inclusion
canine.
Canine
incluse
vestibulaire
(5
%
à
10
%
des
cas
d’inclusion)
Le
diagnostic
positif
est
fondé
sur
la
palpation
et
l’examen
de
la
radiographie
panoramique.
La
voussure
vestibulaire
au-dessus
de
l’incisive
latérale
est
déjà
perceptible
à
l’inspection.
L’incisive
latérale
présente
fréquemment
une
vestibuloversion
coronaire,
en
rapport
avec
les
rapports
couronne
canine-racine
incisive
latérale.
Voussure
et
vestibuloversion
de
la
latérale
constituent
les
deux
signes
majeurs
de
l’anomalie.
L’examen
panoramique
habituel
confirme
le
diagnostic
et
précise
l’axe
de
la
canine.
Si
résorption
radiculaire
il
y
a,
elle
n’est
pas
visible
sur
le
panoramique.
Un
scanner
avec
technique
cone
beam
permet
de
mettre
en
évidence
ces
résorptions
avec
un
taux
d’irradiation
bien
moindre
qu’avec
un
scanner
conventionnel.
Canine
incluse
palatine
Ce
mode
d’inclusion
est
beaucoup
plus
fréquent.
L’examen
clinique
montre
l’absence
de
la
bosse
canine,
à
la
palpation,
la
persistance
de
la
canine
temporaire
et
une
éventuelle
rotation
de
la
première
prémolaire.
Sur
la
radiographie
panoramique,
la
cou-
ronne
est
très
mésiale.
La
canine
est
plus
claire
et
plus
volumineuse
que
la
controlatérale,
pour
des
raisons
géométriques.
C’est
le
signe
majeur.
En
outre,
l’image
de
la
couronne
est
souvent
superposée
à
celle
de
la
latérale.
La
distoversion
de
l’incisive
latérale
est
en
relation
avec
une
canine
sur
la
ligne
d’arcade.
Un
scanner
3D
ou
mieux
un
cone
bean
localisent
plus
précisément
la
canine
(Fig.
1).
EMC
-
Odontologie/Stomatologie/Orthopédie
Dentofaciale 3
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23-460-C-10 Signes
majeurs
et
signes
associés
des
anomalies
orthodontiques.
Sémiologie
orthodontique
Figure
1.
Image
scanner
3D
objectivant
la
situation
des
13
et
23
incluses
palatines.
La
situation
de
la
couronne
et
la
situation
de
la
racine
doivent
être
précisées.
La
mésioversion
de
l’incisive
latérale
signe
par
exemple
une
canine
sur
la
ligne
d’arcade
et
trop
mésiale.
Une
ankylose
de
la
canine
non
évoluée,
pour
des
patients
plus
âgés,
se
produit
selon
un
délai
très
variable.
Incisives
centrales
supérieures
incluses
L’examen
clinique
montre
chez
un
jeune
enfant
vers
8-9
ans
l’absence
d’une
incisive
centrale
supérieure
avec
ou
non-persistance
de
la
dent
temporaire.
Au
fur
et
à
mesure
du
temps,
l’incisive
latérale
sur
le
même
secteur
se
mésialise
et
parfois
même
toutes
les
dents
sur
le
même
secteur.
Étiologie
L’inclusion
peut
être
due
à
la
présence
d’une
dent
surnuméraire
ou
bien
être
en
rapport
avec
une
obturation
canalaire
avec
une
pâte
non
résorbable
ou
se
produire
à
la
suite
d’un
traumatisme
sévère
sur
la
dent
temporaire
homologue
:
présence
d’une
ou
de
plusieurs
dents
surnuméraires
constituant
un
obstacle
à
l’éruption.
L’axe
d’éruption
est
normal
ou
sub-
normal.
La
«
fenêtre
d’éruption
»,
c’est-à-dire
le
temps
pendant
lequel
la
dent
peut
faire
son
éruption
après
suppression
du
fac-
teur
causal,
se
limite
à
1
ou
2
ans.
Après
cette
période,
une
traction
orthodontique
est
nécessaire
;
traumatisme
sur
la
dent
temporaire.
Rappelons
que
l’apex
des
incisives
temporaires
se
situe
initialement
à
l’aplomb
du
germe
de
l’incisive
permanente
puis,
avec
le
temps,
en
situation
pala-
tine.
En
conséquence,
après
traumatisme,
trois
circonstances
peuvent
se
produire
selon
la
sévérité
du
trauma
:
un
traumatisme
modéré
provoquant
une
bascule
palatine
du
germe
permanent
qui
évolue
en
linguocclusion
sans
atteinte
radiculaire
;
un
traumatisme
provoquant
une
ingression
des
germes
incisifs,
sans
bascule
sévère
de
ces
germes
;
un
traumatisme
sévère
avec
expulsion
de
la
dent
temporaire
qui
peut
provoquer
une
bascule
en
haut
et
en
arrière
du
germe
permanent.
Au
cours
de
l’édification
apicale,
l’apex
se
trouve
en
contact
avec
la
corticale
palatine
qu’il
évite
(Fig.
2),
cela
étant
à
l’origine
d’une
sévère
coudure
radiculaire
à
concavité
distale.
La
face
palatine
est
vestibulaire.
Le
pronostic
doit
être
réservé.
Dans
ce
dernier
cas,
le
signe
majeur,
c’est
la
bascule
du
germe
avec
coudure
radiculaire
accentuée
(dent
en
«
faucille
»).
L’examen
au
scanner
est
indispensable
pour
évaluer
la
morpho-
logie
de
la
racine
qui
peut
être
dilacérée
et
irrécupérable
de
ce
fait.
Deuxièmes
prémolaires
La
molaire
temporaire
persiste
après
sa
date
normale
d’éruption.
Radiologiquement,
le
germe
peut
être
très
distoversé
ou
plus
rare-
ment
mésioversé,
en
particulier
à
la
mandibule.
C’est
le
signe
majeur.
Il
est
plus
enclavé
qu’inclus
et
n’évolue
pas.
Parfois,
une
dent
surnuméraire
est
à
l’origine
du
défaut
d’éruption.
Secondairement,
l’inclusion
peut
être
provoquée
par
l’extraction
de
la
molaire
temporaire,
sans
qu’il
ait
été
prévu
la
pose
d’un
mainteneur
d’espace.
Dans
ces
conditions,
la
molaire
permanente
se
mésiale
ou
se
mésioverse.
Premières
molaires
permanentes
L’absence
d’une
première
molaire
permanente
non
évoluée,
après
constitution
de
la
denture
mixte,
est
due
à
un
défaut
d’éruption
primaire
ou
secondaire
de
cette
dent.
L’étiologie
peut
être
primaire
et
en
rapport
avec
un
défaut
du
mécanisme
de
l’éruption.
Radiologiquement,
aucun
obstacle
n’est
apparent,
les
racines
sont
en
cours
d’édification,
les
apex
sont
immatures
et
à
distance
des
corticales,
la
face
occlusale
est
recouverte
par
de
l’os
alvéolaire.
C’est
l’image
radiologique
qui
constitue
le
signe
majeur.
Ultérieurement,
en
fin
de
denture
mixte,
les
apex
sont
matures
et
présentent
des
coudures
radiculaires
importantes,
qui
ne
sont
que
la
conséquence
et
non
la
cause
du
défaut
d’éruption.
Les
apex
sont
en
contact
avec
la
corticale
et
la
molaire
voisine
se
verse.
C’est
le
signe
majeur.
Une
ankylose
se
produit.
Le
pronostic
est
sombre.
L’étiologie
peut
être
secondaire,
par
exemple
en
rapport
avec
un
kyste
dentigère
sur
la
molaire
temporaire
voisine
qui
a
refoulé
le
germe.
Le
diagnostic
différentiel
doit
être
fait
avec
un
simple
enclave-
ment
de
la
molaire
en
relation
avec
un
défaut
de
redressement
distal
physiologique.
Deuxièmes
molaires
L’inclusion
de
la
deuxième
molaire
est
plus
souvent
d’origine
secondaire
et
en
rapport
avec
un
encombrement
postérieur
ou
avec
la
situation
du
germe
de
la
dent
de
sagesse.
Sauf
exception,
la
molaire
n’évolue
pas,
sans
causes
apparentes.
Anomalies
alvéolaires
Définition
Ce
sont
des
anomalies
affectant
la
position
des
dents
sur
leurs
bases
alvéolaires
:
dans
le
sens
vertical
:
supraclusion
(recouvrement
antérieur
excessif),
infraclusion
(recouvrement
insuffisant)
;
dans
le
sens
sagittal
:
proalvéolie
(vestibuloversion
excessive
des
dents
antérieures),
rétroalvéolie
(linguoversion
des
dents
antérieures)
;
dans
le
sens
transversal
:
endoalvéolie,
exoalvéolie.
Ces
anoma-
lies
peuvent
s’observer
sur
un
seul
maxillaire,
ou
sur
les
deux
arcades,
parfois
dans
le
même
sens,
parfois
en
sens
opposé
(ex.
:
proalvéolie
maxillaire
et
rétroalvéolie
mandibulaire).
Pour
une
bonne
compréhension
des
anomalies
du
sens
transversal
(endoalvéolie-arcade
trop
étroite,
exoalvéolie
(arcade
trop
large),
endognathie
(maxillaire
trop
étroit),
exognathie
(maxillaire
trop
large),
les
différentes
anomalies
alvéolaires
et
squelettiques
sont
regroupées
dans
le
même
chapitre.
La
littérature
anglo-saxonne
simplifie
les
différentes
appella-
tions
:
deepbite
pour
supraclusion,
openbite
pour
infraclusion,
labial
tipping
pour
proalvéolie,
lingual
tipping
pour
rétroalvéolie,
pos-
terior
crossbite
pour
linguocclusion
d’un
ou
des
deux
secteurs
cuspidés.
Supraclusion
C’est
une
anomalie
alvéolaire
du
sens
vertical
correspondant
à
un
recouvrement
excessif
du
secteur
antérieur
maxillaire
sur
le
secteur
mandibulaire
(Fig.
3).
C’est
le
signe
majeur.
4EMC
-
Odontologie/Stomatologie/Orthopédie
Dentofaciale
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Signes
majeurs
et
signes
associés
des
anomalies
orthodontiques.
Sémiologie
orthodontique 23-460-C-10
A
BC
D
Figure
2.
Bascule
du
germe
de
11
après
traumatisme,
provoquant
une
sévère
coudure
radiculaire.
A.
Situation
initiale
dans
les
premiers
stades
de
l’édification
du
germe
de
l’incisive
centrale
permanente.
Le
germe
se
situe
dans
l’axe
de
la
dent
temporaire.
B.
À
la
suite
d’un
traumatisme
axial,
la
dent
temporaire
s’enfonce
dans
l’alvéole
et
bascule
le
germe
permanent
en
haut
et
en
avant.
C.
Le
germe
poursuit
son
édification
radiculaire
dans
la
même
orientation.
D.
Au
cours
de
l’édification
apicale,
l’apex,
au
contact
de
la
voûte
palatine,
se
coude
et
évite
la
corticale
palatine,
d’où
l’aspect
de
«dent
en
faucille
».
Figure
3.
Supraclusion
incisive
avec
linguoversion.
En
moyenne,
ce
recouvrement
ne
devrait
pas
dépasser
2
à
3
mm.
Il
dépend
de
l’inclinaison
des
incisives
et
de
l’origine
ethnique
du
sujet.
Plus
les
incisives
sont
inclinées
vestibulairement,
plus
le
recouvrement
diminue.
La
supraclusion
peut
s’observer
dans
toutes
les
classes
d’Angle.
Elle
est
déjà
visible
en
denture
tempo-
raire
(Fig.
4).
Elle
ne
constitue
jamais
un
signe
isolé.
Elle
peut
être
associée
à
une
linguoversion
des
incisives
supérieures
ou
à
une
linguoversion
des
incisives
inférieures
avec
encombrement.
L’étiologie
est
génétique.
La
supraclusion
doit
être
analysée
en
fonction
du
plan
d’occlusion
fonctionnel
(POF)
et
des
rapports
dentolabiaux.
Le
plan
d’occlusion
fonctionnel
correspond
au
plan
déterminé
par
les
dents
cuspidées
(Fig.
5).
Le
plan
d’occlusion
incorporant
l’ensemble
de
la
denture
constitue
la
courbe
de
Spee
(Fig.
6).
Selon
Figure
4.
Supraclusion
incisive
en
denture
temporaire.
Lautrou [2] :
«
Les
cuspides
vestibulaires
des
dents
cuspidées
man-
dibulaires
sont
alignées
selon
une
courbe
à
concavité
supérieure
qui
naît
au
sommet
de
la
cuspide
de
la
canine.
»
La
supraclusion
s’évalue
en
mesurant
la
distance
verticale
entre
le
bord
libre
de
l’incisive
centrale
supérieure
et
la
projection
orthogonale
du
bord
libre
de
l’incisive
inférieure.
Pour
cette
évaluation,
il
faut
placer
les
modèles
sur
une
surface
plate
en
contact
avec
les
dents.
Cela
permet
de
mesurer
la
flèche
de
l’arc
correspondant
à
la
profondeur
de
la
courbe
de
Spee
et
EMC
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