Mais, la plus étrange des familles pour « Petit Paul », c’est celle de Peau d’âne.
« Il était une fois
un roi, le plus grand qui fut sur la terre, aimable en paix, terrible en guerre, seul enfin
comparable à soi: ses voisins le craignaient, ses états étaient calmes, et l'on voyait de toutes parts fleurir, à l'ombre
de ses palmes, et les vertus et les beaux arts.
Son aimable moitié, sa compagne fidèle, était si charmante et si belle, et avait l'esprit si commode et si doux qu'il
était encore avec elle moins heureux roi qu'heureux époux. De leur tendre et chaste hyménée, pleine de douceur et
d'agrément, avec tant de vertus une fille était née.
[…] Arrivée a sa dernière heure la reine dit au roi son époux : trouvez bon qu'avant que je ne meure, j'exige une
chose de vous ; - c’est que s'il vous prenait envie de vous remarier quand je n'y serai plus... je veux avoir votre
serment que si vous rencontrez une femme, celle-ci soit plus belle, mieux faite et plus sage que moi.
[…] Au bout de quelques mois le roi voulut procéder à faire un nouveau choix : ni la cour en beautés fertile, ni la
campagne, ni la ville, ni les royaumes d'alentour dont on alla faire le tour, n'en purent fournir une telle.
- L’infante seule était plus belle et possédait certains tendres appas que la défunte n'avait pas. Le roi le remarqua
lui-même et brulant d'un amour extrême alla follement s'aviser que par cette raison, il devait l'épouser. »
Pour « Petit Paul », cette histoire d’un papa qui veut se marier avec sa fille est incroyable. Et
pourtant, la morale de cette histoire continue à vivre dans toutes les familles
« Le conte de Peau d ‘âne est difficile à croire, mais tant que dans le monde on aura des enfants, des mères et des
mères-grands, on en gardera la mémoire », dit Mr Charles Perrault !
Pour « Petit Paul », sa décision est prise, il se mariera avec Léa. Sa maman lui a expliqué qu’il ne
pouvait pas se marier avec elle, et que l’amour d’une maman pour son enfant, ce n’est pas le
même que celui pour son « amoureux ».
D’ailleurs, « Petit Paul » l’a bien compris, quand les parents divorcent, comme ceux de Pauline, les
parents ne divorcent pas de leurs enfants. Leur amour pour les enfants continue, même s’ils ne
vivent plus ensemble.
D’ailleurs, chez Léa, c’est un peu compliqué les week-ends, parfois ils sont trois, parfois cinq, et
parfois six. « Petit Paul » s’y perd, mais Léa, elle, elle s’y retrouve très bien !
Au fil du temps, la famille évolue
Des familles différentes...
Si « Petit Paul » avait été à la place de Manon, son papa pédopsychiatre lui aurait expliqué que la
façon dont les familles existent, évolue au fil du temps. D’ailleurs, il n’y a pas à s’en inquiéter,
puisque, partout dans le monde, les adultes « font famille », mais ils organisent leurs familles très
différemment.
Et ça n’empêche pas la terre de tourner, le monde d’exister, et … les hommes et les femmes de
faire société.
Ce n’est pas la famille qui est à la base de la Société, ce sont les rapports de pouvoir, d’autorité, et
de croyance. D’ailleurs, quelques siècles auparavant, c’était Dieu qui organisait les rapports des
hommes entre eux. Dieu, le Roi, le Père et le fils ainé, la famille ne devait pas s’écarter de ce
chemin qui organisait la répartition des richesses et des pouvoirs, la tradition et les places de
chacun.
Puis c’est le peuple qui a mis à la tête des pays les élus et les dirigeants. La famille s’est ainsi, peu à
peu, démocratisée. L’autorité ne va plus « de soi », elle existe toujours, mais elle s’explique, se
discute, se négocie. Pour certains, la « famille démocratique » a remplacé la « famille
traditionnelle».
Depuis les années 1970, des transformations importantes ont modifié la façon de « faire famille ».