/S dldj %^s ? Digitized by the Internet Archive in 2009 with funding from University of Ottawa littp://www.arcliive.org/details/kabbaleoulaphiloOOfran LA KABBALE oa LA PHILOSOPHIE RELIGIEUSE DES HÉBREUX COULOMMIERS Imprimerie Paul Brodard. LA KABBALE OU LA PHILOSOPHIE RELIGIEUSE DES HÉBREUX AD. FRANCK Membre do l'Iubtitut TROISIEME EDITION PARIS LIBRAIRIE IIACIIETTE ET 79, DOULEVAKD SAINT-GERMAIN, 79 189-2 G'" AVANT-PROPOS DE LA DEUXIÈME ÉDITION C'est en 1845, c'est-à-dire que ce siècle, il vu le jour pour la première moins longtemps qu'il est devenu introufois. Il livre a n'y a presque pas demi- y a tout près d'un publiques vable en dehors des bibliollièques et privées. Cet empressement du public à prendre connaissance d'une œuvre de métaphysique nous étonner; de la et de théologie n'a rien qui puisse s'explique par le sujet et Kabbale. Depuis ce temps sollicité, en France édition de j'ai il et si nom même le j'ai été souvent à l'étranger, de publier une seconde mon volume de 1845. Pour plusieurs r. ^sons, refusé de donner satisfaction à ce désir. Obligé par état, comme professeur de droit naturel et de droit des gens au Collèue de France, de consacrer toute études d'un intérêt général, sur un sujet répondre à la par éloigné il de recherches l'esprit du mon activité à des m'était difficile de revenir ne (|ui me paraissait plus temps. Puis, j'aurais été obligé, par nature des objoclionsqui m'étaient adressées, de reléguer au second rang ce qui bale, c'est-à-dire qu'elle renferme, le fait le mérite système et l'attrait philosophique de et la Kab- religieux pour discuter avant tout certaines ques- tions de bibliographie et de chronologie. Je n'ai pas eu le courage, je n'ai pas cru utile, de m'imposer ce sacrifice. 21 16926 LA KABBALE. n Aujourd'hui la situation est très différente. Dégoûtés des doctrines positivistes, évolulionnistes ou brutalement athées qui dominent aujourd'hui dans notre pays et qui affectent (le régenter non seulement la science, mais la société, un grand nombre d'esprits se tournent vers l'Orient, berceau des religions, patrie originelle des idées mystiques, et parmi les doctrines qu'ils s'efforcent n'est pas oubliée. J'en citerai plusieurs preuves. Kabbale Il de remettre en honneur, la faut d'abord qu'on sache que, ihéosophique, a passé en il existe Amérique sous le nom de Société une vaste association qui, de et l'Inde, en Europe, en poussant de vigou- reuses ramifications dans les États-Unis, en Angleterre et en France. Cette association n'est pas livrée au hasard, elle a sa hiérarchie, son organisation, sa littérature, ses revues cl ses journaux. Son organe principal en France s'appelle une publication périodique d'un qui emprunte au bouddhisme le fond des grand le Lotus. C'est très intérêt, idées, sans avoir la prétention d'y enchaîner les esprits en leur inter- disant les recherches nouvelles et les tentatives de transfor- mation. Sur ce fond bouddhiste se développent souvent des considérations et des citations textuelles empruntées à la Kabbale. Il y a môme une des branches de la Société théo- sophique, une branche française appelée VYsis,(\m a publié, dans le cours de l'année dernière, une traduction inédite du Seplier ictzirah, un des deux livres kabbalisliques qui passent pour les plus anciens et les plus importants. Ce que vaut cette traduction, ce que valent surtout les commen- taires qui l'accompagnent, je n'ai pas à l'examiner ici. Je dirai seulement, pour donner une idée de l'esprit qui est la religion unique dont tous tions* ». 1. Avant-propos, p. i. les cultes a Kabbale sont des émana- inspiré l'auteur de ce travail que, selon lui, « la AVANT-PROPOS. nt Une autre Revue également consacrée à la propagande et dans laquelle, par une conséquence nécessaire, la Kabbale intervient fréquemment, est celle qu'a fondée, que dirige et que rédige en grande partie lady Caithness, duchesse de Pomar. Son nom, presque le même que celui que le grand théosophe allemand Jacob Boehm a donné à son premier ouvrage, c'est VAurore. Le but de V Aurore n'est pas tout à fait le même que celui du Lotus. Le bouddhisme n'y tient pas le premier rang au préjudice du christianisme; mais, à l'aide d'une interprétation ésotérique des textes sacrés, les deux religions sont mises d'accord ihéosoplîique comme entre elles et présentées le fonds commun les autres. Cette interprétation ésolérique est un des principaux éléments de la de toutes certainement Kabbale; mais celle-ci est aussi mise à contribution d'une manière directe, sous le nom de théosnphie sémitique. Je ne me porte pas garant de l'exactitude avec laquelle elle est exposée; je me borne à signaler la vive préoccupation dont elle est l'objet dans curieux recueil de très Mme la le duchesse de Pomar. Pourquoi ne parlerai-je pas aussi de Vlnitiation, bien ne compte encore que quatre mois d'existence*? Ce qu'elle nom sur en seul d'Initiation vous dit bien des choses, vous le seuil effet, cette titre de « met de bien des sanctuaires fermés aux profanes, jeune Revue, qui prend sur sa couverture Revue philosophique et et, le indépendante des hautes études », est exclusivement vouée aux sciences, ou tout au moins aux objets de recherche, aux et de conjectures reconnue pour et les sujets de curiosité plus suspects aux yeux de la science même être l'organe de l'opinion publique, de celle qui passe du sens commun. Dans ce nombre figurent d'une manière générale la ihéosophie, les sciences occultes, l'hypnotisme, la franc-maçonnerie, l'alchimie, l'astrologie, 1. Son premier numéro porte la date d'octobre 1888. ! LA KABBALE. magnétisme animal, le physiognomonie, la le spiritisme, etc., etc. Dès qu'il est question de théosophie, on est sûr de voir apparaître la Kabbale. L'Initiation ne La Kabbale, « cette loi. la sainte manque Kabbale », pas d'obéir à comme fréquemment appel pelle, lui est chère. Elle fait il l'ap- à son auto- mais on remarque particulièrement, dans son deuxième rité; numéro, un article de M. René Caillé sur le Royaume de Dieu par Albert Jhouney, où la doctrine du Zohar. le plus important des deux livres kabbalistiques, sert de base à une Kabbale chrétienne formée des idées de Saint-Martin, dit le « Philosophe inconnu »,]e rénovateur inconscient delà doc- une Kabbale chrétienne que proun des premiers numéros da Lotus. trine d'Origène. C'est aussi pose M. l'abbé Roca dans me Il sera aussi permis de ne point passer sous silence journaux swédenborgiens qui paraissent depuis peu en les France et l'étranger, à particulièrement la Philosophie générale des étudiants swédenborgiens libres^. Mais l'église de Swedenborg ou par ses adeptes de la Nouvelle Jérusalem, quoique présentée comme une des formes les plus importantes théosophie, ne peut cependant se rattacher à la Kabbale la que parce qu'elle se fonde sur une interprétation ésotérique des livres saints. Les résultats de cette interprétation et les visions personnelles à quelques dans du prophète suédois ressemblent peu, exceptions près, aux enseignements contenus les livres kabbalistiques : le Zohar ci le Sépher ielzirah. J'aime mieux m'arrèter à une œuvre récente de profonde érudition, à une thèse de longtemps à la obtenu le doctorat, présentée n'y a pas Faculté des lettres de Paris, et qui n'a pas degré d'attention dont gnosticisme il égyptien, égyptienne, par M. E. ses elle est digne développements et : Essai sur le son origine Amélineau^ 1. In-8, chez M. Villot père, 22, rue de Boissy, à Taverny (Seine-el-Oise). 2. 1 voL in-4, Paris, 1887. y AVANT-PROPOS. Cette dissertation, écrite dans un tout autre but, ne laisse rien subsister de la critique superficielle qui voit dans la Kabbale une pure supercherie, éclose dans obscur rabbin du treizième siècle par imitateurs des sans la tête d'un continuée après lui et intelligence et sans science. M. Amélineau nous découvre chez les pères du gnosticismc, absolument inconnus au treizième siècle, principalement chez Salurninus et Valentin, un système de théogonie et de cosmogonie identique à celui qui est développé dans Zohar\ et ce ne sont pas seulement les idées, mais aussi formes symboliques du langage la même modes d'argumentamêmes*. et les tion qui, des deux côtés, sont les Dans année où M. Amélineau, dans sa thèse de Zohar des scepticisme de notre temps, un doctorat soutenue à la Sorbonne, vengeait attaques que lui livrait le le un savant allemand, M. Epstein, autre savant, le les restituait au Sepher ietzirah, également en butte aux objections de la critique moderne, au moins une partie de sa haute antiS'il ne le faisait pas remonter jusqu'à Akiba, et moins encore au patriarche Abraham, il établit du moins, quité. par des raisons qu'on peut croire décisives, qu'il n'est pas postérieur au quatrième siècle de notre ère\ quelque chose. Mais, en regardant au fond du tôt déjà C'est livre plu- qu'à la forme, et en cherchant des analogies dans plus anciens produits du gnosticisme, les je ne doute pas qu'on puisse remonler beaucoup plus haut. Est-ce que les nombres et les lettres ietzirah auxquels se ramène tout pythagorisme avons la et dans système du Sepher les le premiers systèmes de l'Inde? Nous rage aujourd'hui de vouloir tout rajeunir, 1. J'en ai cité plusieurs d'avril et le ne jouent pas aussi un très grand rôle dans exemples dans le comme Journal des Savants, cahiers de mai 1888. 2. Epslein, Mihadmoniol hayéhoudim, Bciliagc zur jiidischen AUcrthums- Kunde, Vienne, 1887. n si L4 KABBALE. l'esprit de système pas aussi anciens que et surtout l'esprit le monde et mystique n'étaient ne devaient pas durer autant que l'esprit humain. Yoilà bien des raisons de croire que l'intérêt qui s'attache à la Kabbale depuis tant de tianisme que dans le philosophie que dans loin d'être épuisé, et siècles, aussi judaïsme, dans bien dans les le chris- recherches de la spéculations de la théologie, est les que je n'ai pas tout à fait tort de un travail qui peut servir à la faire connaître. Après quand il ne répondrait qu'au désir de quelques rares rééditer tout, curieux, cela suffirait pour qu'on n'eût pas compter parmi les livres A. Paris, le 9 avril 1880. le droit entièrement inutiles. FRANCK. de le PRÉFACE Une doctrine quia plus d'un point de ressemblance avec celles de Platon et de Spinosa qui, par sa forme, s'élève quel; quefois jusqu'au ton majestueux de la poésie religieuse a pris naissance sur la même le temps que le même que autre preuve riiypotlièse d'une antique tradition, sans autre le qui christianisme; qui, pendant une période de plus de douze siècles, sans parent que ; peu près dans et à terre mobile ap- désir de pénétrer plus intimement dans le sens des livres saints, s'est développée et propagée à l'ombre du plus profond mystère qu'on les a ginaux et dans un temps où les : voilà ce que épurés de tout alliage, dans les plus l'histoire l'on trouve, après les anciens débris de de la philosophie monuments la et Kabbale *. ori- Dans en général toutes recherches historiques ont acquis tant d'importance, où l'on paraît enfin disposé à croire révèle tout entier 1. C'est le que l'esprit humain ne que dans l'ensemble de ses œuvres, mot hébreu nSzp {Kabhalah) qui, comme l'indique le il se m'a radical Szp' exprime l'action de recevoir une doctrine regue par tradition. L'orthographe que nous avons adoptée, et qui est depuis longtemps en usage en Alle: magne (Kabbale au la la plus propre à rendre prononciation du terme hébreu. C'est aussi celle que Raymond-LuUe, dans lieu de cabale), nous a semblé son livre de Audilu Kabbalislico, recommande comme la plus exacte. 1 LA KABBALE. 2 semblé qu'un sujet, considéré tel d'un point de vue supé- rieur à l'esprit de secte et de parti, que intérêt légitime, et rissé, l'obscurité qu'il présente, le pourrait exciter un mêmes les difficultés dans dont les idées il est comme hé- dans langage, seraient, pour celui qui oserait l'aborder, une promesse d'indulgence. Mais ce n'est point par cette raison seule que la kabbale se recommande à l'attention de tous les esprits sérieux; il laut se rappeler que, depuis le cement du seizième elle a exercé sur la siècle commen- jusqu'au milieu du dix-septième, théologie, sur la philosophie, sur les sciences naturelles et sur la médecine une influence assez considérable; c'est véritablement son esprit qui inspirait les Pic de la Mirandole, lesReuchlin, les Cornélius Agrippa, les Paracelse, les mont Henry MoruL, les Piobert jusqu'à Jacob Boehme, et hommes le Fludd, les Yan Hel- plus grand de tous ces égarés à la recherche de la science universelle, d'une science unique destinée à nous montrer dans fondeurs les table et l'enchaînement de toutes choses. critique les pro- plus reculées de la nature divine l'essence véri- moderne dont nous parlerons point prononcer ici le nom Moins hardi qu'un bientôt, je n'oserais de Spinosa. Je n'ai pas la prétention d'avoir fait la découverte d'une terre entièrement inconnue. Je dirai, au contraire, qu'il faut des années pour parcourir tout ce qui a été écrit sur la kabbale, depuis l'instant seulement oii ses secrets furent que d'opinions contradictoires, que passionnés, jugements que de bizarres hypothèses et, en de général, quel chaos indigeste dans cette foule de livres hébreux, latins ou allemands, publiés sous toutes les formes et trahis par la presse. Mais, sillonnés de citations de toutes les langues! Et remarquez bien que le désaccord ne se montre pas seulement dans l'ap- préciation des doctrines qu'il s'agissait de faire connaître ou devant le problème si compliqué de leur origine; il d'une manière non moins sensible dans l'exposition éclate elle- PRÉFACE. même. On ne vail plus 3 comme saurait donc regarder inutile moderne, qui, prenant pour base les un tra- documents originaux, les traditions les plus accréditées, les textes les plus authentiques, ne dédaignerait pas ce qu'il y a de bon et de vrai dans les recherches antérieures. Mais, avant de commencer l'exécution de ce plan, je mettre sous les crois nécessaire de yeux du lecteur une appréciation rapide de chacun des ouvrages qui ont fait naître l'idée et qui con- une certaine mesure, les éléments de celui-ci. une notion plus juste de l'état de la science obscur sujet et de la tâche que nos devanciers nous tiennent, dans On se fera ainsi sur cet ont laissée. Tel est le vrai but de cette préface. modernes qui ont Je ne parlerai pas des kabbalistes en hébreu ; leur nombre est si considérable, les caractères qui les distinguent individuellement ont tance, et, sauf quelques rares exceptions, dans les profondeurs du système dont ils peu d'impor- si ils pénètrent connaître chacun séparément. si peu se disent les inter- non moins prètes, qu'il serait fort difficile et les faire écrit fastidieux de de savoir deux écoles qui furent fondées presque temps dans la Palestine vers le milieu du seisuffira Il qu'ils se partagent en en même zième Loria siècle, l'une *, par Moïse Corduero \ regardé par quelques juifs et l'autre comme le par Isaac précurseur du Messie. Tous deux, malgré l'admiration superstitieuse qu'ils Son 1. nom s'écrit noncer Cordovero. zième Il en hébreu TiissiTlip était d'origine siècle, à Safed, dans la .TC'^D espagnole et ^> et peut-être faut-il florissait vers le Galilée supérieure. pro- milieu du sei- Son principal ouvrage a pour Jardin des Grenades, a^^'^^l DllS- ^'^-i", Cracovie. Il a composé aussi un petit traité do morale mystique, appelé le Palmier de Déborah (^2T\ titre : le mm)) Il Mantoue, 1G25, in-8. 2. Son nom est mort également à Safed, en s'écrit en hébreu 17;5Ç?K prjï^ i ou, par abréviation, i-^^xn15'/'2'."A pari quelques traités détachés dont l'aullienticité est loin d'être constatée, titre: l'Arbre de Vie il ("inr"*), son opinions en un seul corps de doctrine. n'a rien publié lui-même. Mais sous ce Chaïm Vital a réuni toutes ses disciple LA KABBALE. 4 inspirent à leurs disciples, ne sont pourtant que des com- mentateurs sans originalité. Mais le premier, sans pénétrer bien loin dans leur esprit, se tient assez près du sens pro- monuments pre, de la signification réelle des originaux; le second s'en écarte pi^esque toujours pour donner carrière à ses propres rêveries, véritables songes d'un esprit malade, n'ai pas besoin xgri somnia vana. Je de dire lequel des deux plus souvent consulté. Cependant je ne puis m'empè- j'ai le cher de faire la remarque que c'est le dernier qui l'emporte dans l'opinion. J'écarterai aussi les écrivains qui n'ont parlé de la kab- bale qu'en passant, tinger'; ou et à l'histoire quer les nage% comme Richard Simon*, Burnct', Hot- qui, bornant leurs recherches à la biographie proprement sources où dite, ne font guère que nous indi- faut puiser, par exemple Wolf*, Bas- il Bartolocci®; ou enfin qui se sont contentés de résu- mer, quelquefois de répéter ce que d'autres avaient dit avant eux. Tels sont, par rapport à notre sujet, l'auteur de l'/nj trochidion à la philosophie des modernes de la Hébreux\ philosophie, qui et les historiens ont copié plus ou tous moins Brucker, comme Brucker lui-même avait mis à con- tribution les dissertations plus néoplatoniciennes et arabes que kabbalistiques du rabbin espagnol Abraham Cohen Eréra ^ Après toutes ces éliminations, il me reste encore à 1. Histoire critique du Vieux Testament, t. I,, 2. Archœolog. philosoph., chap. o. Thés, philolog., et dans ses autres écrits. chap. \n. iv. — Discursus gemaricus de. inccstu, etc. 4. Bihliolhcca hebraïca; Hamb., 1721, A 5. Histoire des Juifs; Paris et La Uaye. G. Magna 7. J. vol. in-4. Bibliothcca rabbinica, A vol. iii-f\ F. Buddeus^ Introdiiciio ad Historiam philosophix Hebrœoriim : Ualœ, 1702 et 1721, in-8. 8. Eréra appartient au dis-septième Cicîix (Porta cœloruni), a été siècle. Son principal ouvrage, Porte des composé en espagnol, sa langue maternelle, puia PREFACE. parler d'un assez bon 5 nombre d'auteurs qui ont fait de la une étude plus sérieuse, ou doctrine ésotérique des Hébreux du moins à qui faut accorder le mérite de l'avoir tirée de il l'obscurité profonde du quinzième fin Le premier qui et l'existence de où était restée enfouie elle ait révélé à la l'Europe cbrétienne kabbale, c'est un bomme désordonnée de son esprit enthousiaste, même puissance le nom'^^^r"^ qui, malgré de son ardente imagination, malgré les écarts jusqu'à la siècle. fougue la et peut-être par la de ses brillants défauts, a imprimé aux idées de son siècle une vigoureuse impulsion nous voulons 11 serait difficile de dire jusqu'à : parler de Raymond-Lulle. quel point il était initié à. cette science mystérieuse, et quelle influence elle a exercée sur ses propres doctrines. Je me garderai d'affirmer, avec un historien de la philosophie', qu'il y a puisé la croyance à l'identité de ture. Mais la il regardant Dieu et de la na- est certain qu'il s'eii faisait une idée comme une comme une véritable science divine, très élevée, révélation dont la lumière s'adresse à l'âme rationnelle"; et peut-être est-il permis de supposer que les procédés artifi- mis en usage par ciels les kabbalistcs pour rattacher leurs opinions aux paroles de l'Ecriture, que la substitution, si fréquente parmi eux, des nombres ou des lettres aux idées aux mots, n'ont pas peu contribué à l'invention du grand Il est digne de remarque que plus de deux siècles et demi avant l'existence des deux écoles rivales de Loria et de et art. traduit en en hébreu, et enfin en sera encore \. 2. une fois latin, par l'auleur de la Kahhalah denudata. I question un peu plus bas. Tennemann, Geschiddc dcv Philosophie, t. VllI, p. 857. « Dicitur hœc doctrina Kabbala quod idem est secundùm IlebriBos ut receptio verilatis cujuslibet rei divinitùs revelata; animse rationali.... Est igilur Kabbala habilus anim;c rationalis ex rectà ralione divinarum rerum cognilivus; propter quod est de débet. » maxime eliam divino consequulivè divina scientia vocari [De Audi lu Kabbalislico, sivc ad Strasbourg, 1031.) omncs scienlias inlroduciorium; LA KABBALE. 6 Cordiiero, dans le dernes même temps où certains critiques mo- ont voulu placer la naissance de toute la science kabbalistique, Raymond-Lulle fasse déjà la distinction des kabbalistes anciens et des kabbalistes modernes'. L'exemple donné par longtemps car, stérile; retomba dans philosophe majorquin demeura le après lui, jusqu'au l'oubli, l'étude moment où de kabbale la Pic de la Miran- dole et Reuchlin vinrent répandre quelque lumière sur une des adeptes, que l'existence et le du cercle nom. Ces deux hommes, également admirés par leur siècle pour science dont on ne connaissait jusqu'alors, hors la hardiesse de leur esprit et l'étendue de leurs connaissances, sont pourtant loin d'être entrés dans toutes les profondeurs et dans toutes les difficultés petit du nombre de Le premier a tenté de réduire à un sujet. propositions^ dont il n'indique pas la source, entre lesquelles on aperçoit difficilement quelque rapport, un système aussi étendu, aussi varié, aussi conséquent, aussi fortement construit que celui qui fait l'objet de nos recherches. 11 est vrai que ces propositions étaient, dans l'origine, des thèses destinées à être soutenues en public et développées par l'argumentation. Mais, dans l'état où elles nous sont parvenues, leur brièveté autant que leur isolement les rend inintelligibles, et ce n'est pas assurément dans quel- ques digressions plus étendues, disséminées au hasard dans les œuvres les plus diverses, que l'on trouvera l'unité, les développements, les preuves de fidélité qu'on est en droit une œuvre de cette importance. Le second, moins emporté par son imagination, plus systématique et plus clair, mais aussi d'une érudition moins étendue, n'a d'exiger dans 1. Ib.supr. — Quant à onguement discutée dans 2. la l'opinion à laquelle nous faisons allusion, elle sera première partie de ce travail. Conclusiones cabalisticœ, numéro xlvii, sccundum sccretam doclrinam sapicntium Hebrœorum,e[c., t. I, page 54 de ses Œuvres, édit. de Bàle. Elles furent publiées pour la première fois à Rome, en 1480. PRÉFACE. 7 malheureusement pas su puiser aux sources dantes et les les plus abon- plus dignes de sa confiance. Pas plus que l'au- teur italien qui, né après lui*, l'avait cependant devancé dans ne cette carrière, il puie; mais est facile il cite les autorités sur lesquelles il s'ap- de reconnaître en lui l'esprit peu critique de Joseph de Castille^ et un commentateur du quinzième du faux Abraham ben Dior, siècle, qui mêla à ses con- naissances kabbalistiques les idées d'Aristole et tout ce qu'il savait de la philosophie grecque, interprétée par les xVrabes". En outre, la forme dramatique adoptée par Reuchlin n'est ni assez précise ni assez sévère pour un pas sans une sorte de dépit qu'on sujet, et ce n'est tel le voit passer à côté des questions les plus importantes pour établir, sur quelques vagues analogies, une filiation doctrine de Pythagore. la imaginaire entre veut que Il la italique ne soit qu'un disciple deskabbalistes, à qui non seulement son système et de là le le caractère traditionnel de son enseignement : des subtilités et des violences qui défigurent également deux ouvrages qui ont seul, celui qui a pour Reuchlin est né en 1455, 2. Va\ hébreu, j^S^TSpU Lumière (nilî-^ "l^U^)» et la doctrine ésotérique des Hé- Jean Pic de ^^^ 'HDl"'- ^^ Des réputation de Reuchlin, un de Arte Cahhaluiicà\ contient titre 1. l'on essaye de confondre. la fait une exposition régulière de la devrait, il fond, mais aussi la forme symbolique de deux ordres d'idées que les kabbale et fondateur de l'école le ^ue Paul Ricci la l'auteur Mirandole en 1463. du a traduit livre en intitulé latin, et la Porte de que Reuchlin a visiblement pris pour base dans son de Verbo mirifico. 3. fait 11 sur texte, à connu sous le nom de Tix"), c.-à.-d. Abniham bon David. Il a Sephcr lelzirah un commentaire hébreu qui a été imprimé avec le est le Manloue, en 1502, fondu, à cause de célèbre, la et à Amsterdam, en 1642. mort au commencement du treizième Léon, à qui l'on a voulu attribuer théologie judaïque de Geiger, 4. ln-f° ; Ihigiienau, 1517. t. Il a été longtemps con- du nom, avec un autre kabbaliste bien plus similitude la 11, siècle, et le maître de Moïse de composition du Zohar. (Voir p. 512.) le Journal de LA KABBALE. 8 breux : Verbo mirifico), qui, en (de l'aiilre a effet, été publié d'abord*, n'est guère qu'une introduction au pre- mier, mais une introduction conçue d'un point de vue personnel, bien qu'elle paraisse un simple développement d'une idée plus ancienne. C'est dans ce livre que, sous prétexte de noms définir les différents 1. Bàle, 1494, iu-f". intérêt pour l'histoire sommaire. Ainsi que trois personnages Baruch, : et l'auteur — Ce consacrés à Dieu, l'auteur donne livre étant du mysticisme, le j'ai d'une extrême rareté et d'un grand cru devoir en donner de Aric Cabbalisticâ, a la il lui-même, qui nom a traduit son la réfutation consacré à livre, de la Le second ; très nommé juif mot grec de personnages. Le allemand par le philosophie épicurienne, n'est guère qu'une simple reproduction des arguments contre ce système une idée un philosophe épicurien appelé Sidonius, un Capnion. Le dialogue se divise en autant de livres qu'il y a premier ici forme d'un dialogue entre plus généralement le employés aussi ne nous y arrêterons-nous pas davantage. pour Lut d'établir que toute sagesse livre a sophie vient des Hébreux et toute vraie philo- que Platon, Pylhagore, Zoroastre, ont puisé leurs ; idées religieuses dans la Bible, et que des traces de langue hébraïque se retrou- vent dans la liturgie et dans les livres sacrés de tous les autres peuples. Enfin noms consaci'és à Dieu. Le sum qui sum (nMx)? ^st traduit dans l'on arrive à l'explication des différents plus célèbre de tous, le ego phie de Platon par ces mots premier, le Philoso- la tô ovtco; wv. Le second, que nous traduisons par : Lui (x*n)» c'est-à-dire le signe de l'immutabilité de Dieu et de son éternelle identité, se retrouve également chez le philosophe grec, dans le TauTov, opposé au OaT3p6v. Dieu, dans l'Écriture sainte, est encore appelé d'un troisième nom, celui du feu {'^^). En effet, la Oreb, n'était-ce pas sous les prophètes ont appelé saint Jean-Baptiste, le première feu dévorant quand il disait : « ? est le même que Vélher d'Orphée. Mais tous ces montre l'Être, la (a'-Ov^p) noms n'en forment en réalité dans les hymnes qu'un seul, qui nous substance div'ne sous trois aspects différents. Ainsi Dieu se c'est lui qui éclaire et Comme il il se nomme qui vivifie toutes choses; enfin, reste éternellement semblable à y a des lui-même au milieu de noms que parlait Ce feu des prophètes est question il parce que de lui émane toute existence; œuvres. que vous lave dans l'eau, un autre je (Math., III, 11)? dont mont le n'est-ce pas lui ? n'est-ce pas de If i encore Moi viendra qui vous lavera dans le feu » hébreux apparut à Moïse sur fois qu'il forme d'un buisson ardent la qui expriment la il le nomme Feu, parce que est toujours Lui, l'infinie variété substance de Dieu, il il de ses y en a d'autres qui se rapportent à ses attributs, et tels sont les dix sépIiiroUi ou caté- gories kabbalistiques dont quand on fuit il sera fréquemment question dans ce abstraclion de tout attribut et même travail. Mais de tous les points de vue PREFACE. une 9 mystique libre carrière à son esprit aventureux; c'est et veut prouver, d'une manière générale, que toute là qu'il philosophie religieuse, soit celle des Grecs, soit celle de l'Orient, a son origine dans hébreux; les livres c'est là aussi fondements de ce qu'on a appelé un peu plus Kabbale chrétienne. qu'il pose les tard la déterminés sous lesquels on peut considérer la comme essaye de se représenter l'Être absolu substance divine, quand on en lui-même, -et n'offrant retiré plus à notre intelligence aucun rapport définissable, alors nom qu'il est défendu de prononcer, par mot Jehovah à-dire parle Kul doute que le Tétragramme, il (U/*1£?2n n'iT)- la Tétractys de Pythagorc ne gramme hébreu, et que le culte de la décade dix séphirolh. On se ferait difficilement une une imitation du Tétra- soit n'ait été imaginé en l'honneur des idée de toutes les merveilles que compose en hébreu l'auteur sait découvrir ensuite dans les quatre lettres dont se le est désigné par le trois fois saint, c'est- mot Jehovah. Ces quatre aux quatre éléments, aux font allusion lettres quatre qualités essentielles des corps (le aux quatre principes géométriques point, la ligne, le plan, le solide), quatre notes de gamme, aux quatre la du char figures symboliques considérée première forme la fin (i), fleuves d'Ezécliicl, part ne nous offre pas à chaud, une qui est aussi le signe du etc. du paradis De de toutes choses; car lettre (n) , par trois, c'est-à-dire sentée, selon Platon et Pythagorc, par signe du ment en nombre six. la la et de la nature vénération, est formé par la réunion de lettre est même la humaine, fois que la la est le dyade et la perfection divine. Enfin, ; donc la il la le faut quatrième seconde [^), et par conséquent nous nous trouvons en présence du nombre cinq. Mais le (i) D'un autre côté, symbole du cube, des solides ou du monde porte le cachet de à l'âme rationnelle, qui cinq est de Dieu, repré- monade, de la six est aussi le encore une ; dyade. La troisième lettre nombre monde et Or, ce nombre, que l'école pythagoricienne avait égale- ce qui est le symbole de toutes les perfections. croire que le commencement Trinité; de la nature visible repré- triade, comme nous rappelle par sa dix, et commencement, l'unité première, numération. Le nombre cinq, exprimé par la nous indique l'union de Dieu nombre lettres moins mystérieuse. La le point, c'est le et la décade, c'est la fin de toute senté parle aux aux quatre terrestre, chacune de ces plus, signification nombre l'humide), le froid, le sec et point mathématique, nous apprend que Dieu est le le seconde (le milieu de la tient le ici correspond à l'âme il milieu entre le ciel et la décade, expression symbolique de terre, la totalité des choses. Nous mêmes voilà arrivé au troisième livre, dont le but est de démoniror par les procédés les principaux dogmes du christianisme. Aussi est-il placé LA KABBALE. 10 C'est à partir de cette devenues époque que les idées kabbalistiques, d'un intérêt plus général, commencent à l'objet compter sérieusement, non seulement dans dition, mais dans mouvement le les travaux d'éru- du scientifique et religieux seizième et du dix-septième siècle. C'est alors qu'on voit paraître successivement au jour les deux ouvrages d'Agrippa, bouche de Capnion tout entier dans la de c'est sur les ruines car ; la philo- sophie sensualiste ou exclusivement païenne, et sur les traditions prétendues kabhalisliques dont Baruth maintenant d'élever s'agit a été l'interprète de l'édifice dans le livre précédent, qu'il exemples suffiront, je l'espère, pour donner une idée de ici l'auteur, et de de Dès la religion. la manière dont le il tant notre attention sur le la méthode que Genèse, la Au commencement En effet, en « trouve le mystère de la Trinité. mot hébreu que nous traduisons par créer en considérant chacune dos dont trois lettres fait dislinct suit y rattache ses vues générales sur l'histoire premier verset de créa le ciel et la terre », d'un autre mot tout à il Quelques chrétienne. théologie la il se compose comme du premier, on obtiendra n iJieu arrê- (x"l2) ; l'initiale ainsi trois termes II II qui signifieront le Père, \e.Fils,\& Saint-Esprit (t;7pn mT']2~2J<)* t)ans ces paroles tirées des Psaumes, « La pierre que les architectes avaient méprisée devenue est la pierre angulaire », on trouvera, par le premières personnes de Trinilé la tienne qu'Orphée, dans son liynime à vù^ oùpavô;, aiOr^p que le Père; ce êtres, et qui est appelle aussi II la car cette nuit, qui engendre toutes ; ciel, né de un Il cet M procédé, les deux choses, ne peut être olympe qui embrasse dans son immensité tous la nuit, c'est le Fils ; enfin, l'élher, souffle de feu, c'est le Saint-Esprit. V même 2x)- C'est encore la Trinité chrénuit, a voulu désigner par ces mots : (px'p' Le que nom le les poète antique de Jésus traduit II en hébreu (^ VCM i)' c'est le nom même de Jehovah, plus la lettre "f^, qui, dans la langue des kabbalistes, est le symbole du feu ou de la lumière, et dont saint la Jérôme, dans son interprétation mystique de l'alphabet, parole. Ce nom apprend que Jésus Yerbe divin. Il a fait le signe de mystérieux est donc toute une révélation, puisqu'il nous c'est comme même du Dieu lui-même conçu n'y a pas jusqu'au symbole lumière et parole, ou le christianisme, jusqu'à la croix, qui ne soit clairement désignée dans l'Ancien Testament, soit par l'arbre de vie que Dieu avait planté dans pliante de Moïse, quand il le paradis terrestre, soit par l'altitude suj)- lève les bras au ciel pour demander dans sa lutte contre Amalec, soit enfin dans désert de Marah, changea l'eau amère en eau douce. Dans le Reuchlin, Dieu trois s'est manifesté aux hommes le triomphe par ce bois miraculeux qui, d'Israël la pensée de sous différents aspects pendant les grandes périodes religieuses que l'on distingue ordinairement depuis la création; et à chacun de ces aspects correspond dans l'Écriture un nom parti- U PRÉFACE. curieuses rêveries de Postel, les savantes et le répertoire des kabbalistes chrétiens, publié par Pistorius, les traductions de Joseph Voysin, les recherches de Kircher sur toute l'anti- quité orientale, et enfin résumé le et le couronnement de tous ces travaux, la Kabbale dévoilée. y a deux Il hommes dans les arts imaginaires, et nement pas rendu le le et le l'auteur du l'adepte passionné de tous sceptique découragé, qui se plaint le de la vanité des premier, : défenseur enthousiaste de du mysticisme, toutes les rêveries de rincerliludc Cornélius Agrippa Philosophiâ\ livre de Occulta Ce n'est sciences^'. comme on pourrait plus de services à l'étude de cei-tai- qui a le croire, knhbale. Tout au la contraire, en perdant de vue le côté métaphysique, c'est-à- dire l'essence même chant seulement à la et le fond réel de ce système, en s'atta- forme mystique en développant jus- la qu'à ses dernières conséquences, jusqu'à l'astrologie et à magie, il n'a pas peu contribué à en détournei-, même la à leur insu, les esprits graves et sérieux. Mais Agrippa sceptique, Agrippa revenu de tous ses enivrements, sorte à l'usage de la raison, a compris et la rendu en quelque haute antiquité des idées kabbalistiques, et les rapports qu'elles présentent avec du gnosticisme les diverses sectes qui a c'est lui aussi '; signalé la ressemblance qui existe entre les attributs divers culier qui le caractérise parfaitement. Sous le règne de la nature, le Tout-Puissanl tel est le depuis la Dieu d'Abraham règne de grâce, la d. Cologne, De de tous (ij^x)' parce qu'alors point de vue ne 2. et le les patriarches. il manque se nomme hommes le règne de du christianisme, est le roi et le il la loi, : ou s'appelle maître du peuple élu. Sous Jésus, ou le Dieu libérateur (nV^n^)- Ce pas de vérité et de grandeur. 1553, in-8, Incerliludine il Sous s'appelait il fécondateur, le nourricier des révélation de Moïse jusqu'à la naissance le Sei(j>icur le ou plutôt (i";u;), et et 1551. vanitate scienliarum; Col., 1527; Paris, 1529; Anvers, 1550. 5. (( Ex hoc cabalisticaî superstitionis judaïco fermeuto podierunt, Ophitœ, Gnostici et Yalentiniani lucretici, qui ipsi quoque cum quamdam cabalam commenti sunt», etc. De grsccam pulo, discipulis suis Vanilal. scical., c. 47. LA KABBALE. 12 reconnus par séphiroth,el les dix dans sa autrement appelés les kabbalistes, noms mystiques dont parle saint les dix Jérôme lettre à Marcella*. Postel est le premier, que je sache, qui ait traduit en latin le plus ancien, et ment de la {Sepher lelzirah'^)^ qu'il est l'obscurité égale généralement moindre une attribué par tantôt au patriarche Autant faut ajouter le plus obscur il monu- kabbale; je veux parler du livre de la Création Abraham, tradition fabuleuse, tantôt à Adam lui-même. permis de juger de cette traduction, dont au moins fidèle. fruit des Mais celle il du texte, elle nous paraît faut renoncer à recueillir le commentaires dont elle est suivie, et où l'auteur, se faisant l'apôtre d'une nouvelle révélation, fait servir son érudition si féconde et si riche, à justifier les imadnalion dérédée. On attribue aussi à Postel une traduction inédite du Zohar, que nous avons vainement cherchée parmi les manuscrits de la Bibliothèque royale. Pistorius s'était proposé un but plus modeste et plus utile, celui de réunir en un seul recueil tous les écrits publiés sur la kabbale, ou pénétrés de son esprit; mais il s'est arrêté, on ne sait pourquoi, à la moitié de son œuvre. Des deux énormes volumes dont elle devait se composer dans l'origine, écarts d'une l'un était consacré à tous les ouvrages kabbalistiques écrits en hébreu, l'autre, paroles et par conséquent sous l'influence du judaïsme; aux kabbalistes chrétiens, ou, pour me servir des mêmes de l'auteur, « à ceux qui, faisant profession de christianisme, se sont toujours distingués par une vie pieuse et honnête, et dont les écrits, pour cela même, ne sauraient être repousses comme des extravagances judaï- ques^ ». C'était une sage précaution contre \. 2. De Occiillâ Philosophiâ, lib. Ahrahami patriarcluc liber illuslratiis 5. (( III, c. les préjugés du \u Jezirah, ex Itcbrœo versus et commentariis à Giiilelmo Poslello; Paris, 1552, in-16. Scriptores collegi qui christianain rcligioncm profcssi, religiosè honcs- PRÉFACE. 45 temps. Cependant ce dernier volume est seul qui ait le du Sepher letzirah et les deux ouvrages de Reuchlin dont nous avons déjà parlé, un commentaire mystique et tout à fait arbitraire sur les thèses de Pic de la Mirandole% une traduclion latine de paru*. Il contient, outre la traduction latine l'ouvrage de Joseph de Castille, qui a servi de base au de Verbo mirifico^ et enfin divers traités de deux auteurs juifs dont l'un a été conduit par l'étude de la kabbale à se conc'est Paul Ricci (Paulus Riccius), au christianisme médecin de l'empereur Maximilien I"; l'autre est le fils du célèbre Abravanel, ou Jehoudah Abravanel, plus connu sous le nom de Léon l'Hébreu. Ce dernier, par ses Dialogues^ vertir : damour\ dont existe dans noire langue plusieurs traduc- il une place distinguée dans une histoire générale du mysticisme; mais son œuvre ne se rattions*, mériterait sans doute tachant qu'indirectement à ici la kabbale, il suffit de rappeler quelle en est la source, et de montrer, en passant, sous une de leurs faces les plus importantes, les idées dont on a tiré de semblables conséquences. Ricci, occupé de mêmes beaucoup plus forme allégorique que du fond mystique des la traditions, se contente de suivre de loin les traces de Reuchlin, et comme cherche à démontrer cédés kabbalistiques, christianisme. Tel est toutes les le lui, par des pro- croyances essentielles du caractère de son principal ouvrage, tèque vixerunt et quorum proplerea libros, lanquiim judaicam cleliralionem, dctestari nenio potcst. » Prxf., p. 2. 1. Arlis cahaUslicœ, h. e. recoiidilœ Iheologiœ et t. I; Basil., 1587, 2. ArchaïKjeli Burgonovensis inlcrprelaliones in selecliora obsciirioraqiie Cabalislanun (locjmala. 5. Ils philosophiœ scriploriim, in-K Jb. supr. ont élé écrits en italien sous ce per Leone medico, di nalione hehreo titre et di : Dialoijhi de amore, composli poi fatlo christiano. Rome, 1535. in-4, et Venise, 1541. 4. L'une est de Sarrasin, l'autre de Pontus de Tliiard, et seijrneur du Parc. une troisième du LA KABBALE. 14 qui a pour lilre : de V Afjricullure céleste^ teur d'une introduction à est aussi l'au- Il kabbale*, où la résumer, sous une forme assez rapide, exposées par ses devanciers. Mais ne il opinions déjà les fait se borne à il comme eux pas remonter jusqu'aux patriarches, jusqu'au père du genre humain, les traditions dont il est l'interprète; croire qu'elles existaient déjà préparé et qu'elles avaient prêcher sa doctrine, de lui suffit il quand Jésus-Christ est venu les voies à la nouvelle alliance; car, ces milliers de juifs qui ont accueilli de l'Évangile, sans abandonner la foi temps ^ Je veux seulement nommer ici la loi que n'étaient pas autre chose, selon lui, de leurs pères, du les kabbalistes Joseph Yoysin, dont le plus grand mérite envers la kabbale est d'avoir traduit assez fidèlement du Zohar plusieurs textes relatifs à la nature de l'âme*, et je me hâte d'arriver à des travaux plus impor- au moins par l'influence tants, nom Le une profonde vénération. De 1. cœlesti Acjricullurâ. Il C'était se être prononcé compose de quatre raison; le deuxième est dirigé contre la sans une encyclopédie vivante livres réfutation des philosophes qui repoussent le christianisme une à qu'ils ont exercée. de Kircher ne peut pas le le : premier comme est contraire judaïsme moderne, contre le système thalmudique, et tend à démontrer, par une interprétation symbolique de l'Écriture, que tous les dogmes chrétiens sont dans l'Ancien Testament; le troisième a pour but de concilier les opinions qui divisent le christianisme, en leur taisant à chacune leur part, et de les appeler toutes à l'unité catholique; quatrième seulement dans le peut tirer pour 2. Isagoge la in il est question de la kabbale et du parti qu'on en conversion des Juifs. Cabbalistarum crudilionem et inlroducloria theoremala cahalislka. 3. « Christi .. Cabala cujus prœcipui (haud dubiè) fuère cidtores primi auditorum et sacram ejus doctrinam atque œmuli tamen paternœ legis. » de sur la kabbale. filii Mosis de anima, — Sa Thcologia hebrœorum pietatem amplectentium, cœlesli Agricult., lib. IV, 4. Dispidalio cabalistica R. Israël mcniariis ex Zohar; Paris, 1655. fidei ad init. etc. adjectis com- Judœorum n'apprend rien PRÉFACE. de toutes les sciences restée complètement en du ; jH moins dehors de aucune son n'est-elle érudition pro- on y en a plusieurs, au nombre desquelles compte principalement l'arcliéologie, la philologie et les sciences digieuse, et il naturelles découvertes. Mais par brille pas doivent lui d'importantes homme connu que ce savant même commontre surtout dans son parfois d'une crédulité peu Tel est le caractère qu'il exposition de la doctrine des kabbalisles \ Ainsi pas un par le Abraham, et que de le reste ne doute temps ne se là elle répan- soit de l'Orient, se mêlant à toutes systèmes de philosophie. Mais en les religions et à tous les qu'il lui reconnaît cette autorité cette fabuleuse antiquité, les il instant qu'elle n'ait été d'abord apportée en Egypte patriarche due peu à peu dans môme no qualités qui font le critique et le philo- les sophe, et qu'il est mune. qui , est il il la profondes, idées originales et qu'elle renferme, les plus imaginaire et dépouille de son mérite réel les : croyances hardies curieux aperçus sur le fond de toute religion et de toute morale, sont entièrement perdus pour sa faible vue, frappée seulement de ces formes symbo- liques dont l'usage et l'abus semblent être dans la nature même du dans des mysticisme. La kabbale est pour lui tout entière dans ses mille combinaisons nombres, dans ses chiffres arbitraires, enfin cette grossière enveloppe, lettres et des dans tous les procédés plus ou moins bizarres au moyen desquels, forçant les textes sacrés à lui prêter leur appui, elle trouvait un accès dans des autre autorité qu'à celle de que j'ai rassemblés dans esprits la Bible. Les rebelles à toute faits et les textes ce travail se chargeront de détruire ce point de vue étrange et me dispensent de m'y arrêter plus longtemps. Je dirai seulement que Kircher, ainsi que Reuchlin '1. et Pic de la Œdipiis A^(jypliacus, de 1G52 à 1G54. Mirandole, n'a connu que t. II, part. I. — Cet ouvrage les ouvrages a été publié à Rome, LA KABBALE. 16 des kabbalistes modernes, dont une s'est arrêté à lettre le morte grand nombre, en effet, symboles vides de et à des toute idée. n'existe pas aujourd'hui, sur le sujet qui Il une œuvre plus complète, plus nous occupe, exacte, plus digne de notre respect par les travaux et les sacrifices dont elle est le fruit, que celle du baron de Rosenroth, ou la Kabbale dévoilée'. y trouve, accompagnés d'une traduction généralement fidèle, des textes précieux, entre autres les trois plus an- On ciens fragments important de du Zohar, c'est-à-dire kabbale; la du monument ou des tables offre des analvses étendues le plus à défaut de textes elle nous et très détaillées. Elle il renferme aussi ou de nombreux extraits, ou des traités tout entiers des kabbalistes modernes, une sorte de dictionnaire qui nous prépare à qu'il ne donne connaissance des choses encore plus la celle des mots; et enfin, sous prétexte, et peut-être dans l'espoir sincère de convertir au christianisme les adeples de la kabbale, l'auteur a réuni tous les passages du Nouveau Testament qui offrent quelque ressemblance avec leur doctrine. 11 ne faut pas cependant se faire illusion sur le caractère de ce grand ouvrage il ne répand pas plus de lumière que ceux qui l'ont précédé, sur l'origine, sur la : transmission de ciens la kabbale et l'authenticité monuments. Vainement une du système kabbalistique; aussi l'on y chercherait exposition régulière et complète il contient seulement les matériaux qui doivent entrer et se fondre dans une œuvre pareille; et uniquement sous cette face, teintes de la critique. expressions, « ce II; m-4. Solisb., il même, à le considérer n'est pas au-dessus des at- Quoique beaucoup trop sévère dans ses que Buddé l'appelle n'est pas sans justice une œuvre obscure 1. lîabbala t. de ses plus an- denudata, et confuse, seu 1677, ia-4% t. Doclrina II, liber où le nécessaire, et ce Uebrœorum Zohar transcendenlalis, restltulus; Francf., qui etc., 1G84, PREFACE. ne l'est pas, l'utile et dans un même chaos le superflu, ». ' Il 17 sont confondus pelc-mêle aurait pu facilement, grâce à un meilleur choix, être plus riche sans avoir plus d'étendue. En effet, dans pourquoi n'avoir pas le recueil même laisse à leur place, c'est-à-dire de ses œuvres, Morus, qui n'ont rien de commun de Henri les rêveries avec la théologie mys- tique des Héhreux? J'en dirai autant de l'ouvrage prétendu kabhalistique d'Eréra. Ce rabhin espagnol, d'ailleurs remar- quable par son érudition philosophique, ne pas con- s'est tenté de substituer aux vrais principes de la kabbale les dernes traditions de l'école d'Isaac Loria encore le secret de les défigurer en y *, mais mêlant il mo- trouve idées de les Platon, d'Aristote, de Piolin, de Proclus, d'Avicenne, de Pic de la Mirandole, en un mot, tout ce qu'il sait de la philoso- phie grecque et arabe. C'est lui principalement, sans doute cause de l'ordre didactique de ses disserlationsct de cision de son langage, que les hisloriens la à pré- modernes de la philosophie ont pris pour guide dans leur exposition de la kabbale; et qu'on s'étonne après cela si l'on a si souvent une origine toute récente, ou si l'on y a cru voir une pâle imitation, un plagiat mal déguisé d'autres systèmes parfaitement connus! Enfin, puisque l'auteur de la Kabbala denudala n'a j)as voulu s'en tenir aux sources les plus anciennes, et nous faire connaître, par des citations plus nombreuses tout ce qu'il y a encore attribué à cette science , d'originalité et de faits intéressants enfouis pourquoi celte prédilection pour les un homme en jouissance de Loria, dont dans le Zohar, commentaires d'Isaac sa raison ne sou- tient pas la lecture? Les sacrifices et les laborieuses veilles 1. utilia ad « Confusum cum et obscurum opus, quo necessaria cum non neccssariis, in inulilibus, confusa sunt, et in unum velut chaos conjecta. » {Inlrod. Phil. hebr.) 2. Il disciple se dit lui-même de celle école, ayant eu immédiat de Loria [Varia cœlor., pour maître Israël Serug, disseit, IV, c. ÎS). 2 le LA KABBALE. 18 en a coûté, de l'aveu qu'il au jour ces stériles même de l'auleur, pour produire chimères, n'auraient-ils pas été em- ployés plus utilement à cette longue chaîne de kabbalisles commence encore trop ignorés, qui du dixième On à Saadiah, aux environs siècle, et finit avec le treizième, à NachmanidcV aurait eu ainsi sous les yeux, en y comprenant celles qui composent le Zohar, toute la suite des traditions kabbalisli- ques, depuis le jusqu'à celui moment où oîi le secret commença de l'on les écrire en fut complètement violé par Moïse de Léon ^ Si cette tâche était trop difficile, on pouau moins consacrer une place aux œuvres si estimées de Nachmanide*, le défenseur du célèbre Moïse ben Maïmon, et dont les connaissances kabbalistiques inspiraient une si vait du ciel par le nombreuses imper- vive admiration, qu'on les disait apportées prophète Elie. Malgré ses lacunes fections, le consciencieux travail jours comme un monument et ses de Rosenroth restera tou- de patience et d'érudition ; il sera consulté par tous ceux qui voudront connaître les pro- duits de la pensée chez les Juifs, ou qui aimeront à obser- ver le mysticisme sous toutes ses formes et dans tous ses qu'il a à la connaissance plus C'est grâce résultats. donnée de la kabbale, que cette d'être étudiée exclusivement, conversion, ou dans les comme une ou approfondie doctrine a cessé comme un instrument de science occulte. I^llc a pris place recherches philosophiques et philologiques, dans l'histoire générale de la philosophie et dans la théologie rationnelle, qui a essayé d'expliquer à sa lumière quelques passages 1. On difficiles du Nouveau Testament. trouvera sur tous ces étendus dans la noms propres des renseignements suffisamment première partie de ce 2. ^'achmanide \\1'!2'^)f ^st né à Girone, et était sont travail. ou Moïse ben Nachman, appelé par abréviation Raniban tlorissail vers la fin du treizième siècle. Il médecin, philosophe, et avant tout kabbalisle. Ses principaux ouvrages un Commentaire sur le Penlaleuque (riTinn hj TK's)» '^ Livre de la PRÉFACE. 19 Le premier que nous voyons marcher dans cette direction, Georges Wachter, théologien et philosophe distingué, c'est faussement accusé de spinosisme, à cause de l'indépendance de son esprit, et auteur d'une tentative de conciliation entre les deux sciences auxquelles consacrait il dévouement'. Voici d'abord à quelle occasion auper de reste, il kabbale la : il un égal vint à s'oc- séduit par ce système, auquel, était assez étranger, un protestant de d'Augsbourg se convertit publiquement la du confession au judaïsme, et nom, Jean-Pierre Speelh, celui de Moses Germanus. Il eut la folie de provoquer Wachter à l'imiter, et engagea avec lui une correspondance d'oii sortit substitua à son véritable le Spinosisme dans le judaïsme'. On ne trouvera pas dans cet ouvrage beaucoup de lumière sur le petit livre intitulé la nature et : sur l'origine des idées kabbalistiques; mais soulève une question du plus haut intérêt : kabbale, et quelle influence elle si Spinosa était a exercée sur son système. Jusqu'alors c'était parmi initié à la il celle de savoir les savants une opinion presque générale qu'il existe une très grande la affinité entre les points religion chrétienne. les plus importants de dogmes fondamentaux de science des kabbalistes et les CCS deux ordres d'idées sont séparés l'un de l'autre par abîme ; car la kabbale, à ses yeux, l'athéisme, la négation de Dieu et la laquelle Spinosa aurait seulement moderne. Nous n'avons pas el (le l'espérance à un que déification du monde, n'est autre chose doctrine qu'il croit être celle du philosophe hollandais, foi la Wachter entreprend de démontrer que et à donné une forme plus ici si les deux sys- rechercher (pnT2im njlCN 1£D) ^t la Loi de l'humme (min ma,)\. sivc L'ouvrage où il poursuit ce but a pour titre Harmouia philosophiœ moralis et in-8. 2. Amsterdam, lG9t), in-12, allemand. : rel'ujionis Concordia ralionis et fidci, christianx; Anist., 1G92. ^ LA KABBALE. 20 Icmcs sont en eux-mêmes bien ou mal appréciés, mais y a quelque réalité dans la succession historique ou dans il le rapport de filiation qu'on veut établir entre eux. Les seules preuves qu'on en donne (car je ne compte pas ressemblances plus ou moin:i éloignées) consistent en et les deux passages en effet très et l'autre des lettres ce les analogies Quand j'affirme importants : l'un tiré de V Ethique de Spinosa. Voici d'abord le dernier que toutes choses existent en Dieu, qu'en lui tout se meut, je parle comme saint Paul, : et comme tous les philosophes de l'antiquité, bien que je m'exprime d'une autre façon, et j'oserai môme ajouter, comme tous les anciens Hébreux, autant qu'on peut en juger par certaines traditions altérées de bien des manières*. » Évidemment il ne peut être question, dans ces lignes, que des traditions kabbalistiques, car celles que les juifs ont réunies dans le Thalmud ne sont que des récits [hagada), ou des lois céré- moniclles (halacha). Le passage de V Ethique est encore plus décisif. ajoute : Après avoir parlé de l'unité de substance, Spinosa « C'est le principe que quelques-uns d'entre les Hébreux semblent avoir aperçu comme au travers d'un nuage, quand ils ont pensé que Dieu, que l'intelligence de Dieu et les objets sur lesquels elle s'exerce sont une seule et même chose^ » On ne saurait se méprendre sur le sens historique de ces paroles, si on veut les rapprocher des lignes suivantes, que nous traduisons presque littéralement d'un ouvrage kabbalistique, existe sur le comme Zohar : commentaire le plus « La science du créateur le fidèle qui n'est pas celle des créatures; car, chez celles-ci, la science est esse, et in Deo niovcri, cum Paulo affinno, et cum omnihus antiquis philosophis, licet alio modo, et auderem eliam diccre, cum antiquis omnibus Uebraeis, quantum ex quibusdam tradi1. (( Omnia, inquam, in Deo forte eliain lionibus, lametsi 2. (( muUis modis adulteratis conjicere licet. » {Epist., XXI.) Uoe quidam Uebrœorum quasi per nebulam vidisse videnlm", qui sci- licet statuunt Demn, Dei intellectum, resque ab ipso intellectas, esse. » [Elh., part. II, prop. 7, Schol.) unum et idem PRÉFACE. distincte du sujet de la science, et porte sur des objets qui, à leur tour, se distinguent par ces pensé. la termes trois Au : la du qu'on désigne sujet. C'est cela pensée, ce qui pense et ce qui est contraire, le créateur est lui-même, tout à la fois, connaissance^ effet, sa 21 et ce qui connaît, et ce qui est connu. En manière de connaître ne consiste pas à appliquer sa pensée à des choses qui sont hors de lui; c'est en se con- naissant et en se sachant lui-môme qu'il connaît et aperçoit tout ce qui est. Rien n'existe qui ne soit uni à lui et qu'il ne trouve dans sa propre substance. être, et toutes choses existent pure et en lui Il est le type de tout sous leur forme plus accomplie; de telle sorte que la des créatures est dans cette existence se trouvent unies même par à la source de leur être la plus perfection laquelle elles et ; la qu'elles s'en éloignent, elles déchoient de cet état mesure à si parfait et si sublime'. » Que faut-il conclure de là? Que les idées et la méthode cartésiennes, que fait libres de individuels, la raison, et comme les développements tout à par-dessus tout, que les aperçus aussi les écarts du génie, ne sont pour rien clans la plus audacieuse conception dont l'histoire de la philosophie moderne puisse nous offrir l'exemple? Ce serait un étrange paradoxe que nous n'entreprendrons même pas de réfuter. D'ailleurs, les citations mêmes il est facile de voir, par sur lesquelles on s'appuie, que Spinosa sommaire et pu reconnaître l'importance a après n'avait de la kabbale qu'une idée fort incer- taine, dont la création il de son propre système \ Mais, chose étrange! après avoir dépouillé Spinosa de toute originalité au profit de la kabbale, 1. Moïse Corducro, Pardes Rimonim, 2. Jl connaissait beaucoup mieux quelques-uns d'entre eux, à qui Legi etiam et il les f" 55, r". kabbalisles modernes, ou ne ménage pas insuper novi nugatores aliquos kabbalislas, nunquam mirari du moins les épitbètes injurieuses salis poliii [Tract, theol. polit., c. ix). vouloir appliquer cette phrase aux kabbalisles en général. : quorum insaniam Il serait absurde de LA KABBALE. 22 Wachter fait de celte doctrine elle-même un plagiat misérable, une compilation sans caractère, à laquelle auraient contribué tous les siècles pendant lesquels elle est restée ignorée, tous les pays où les Juifs ont été dispersés, et par conséquent les une œuvre systèmes les plus contradictoires. Gomment serait-elle athée plutôt que tlléi^te? panthéisme plutôt qu'un Dieu distinct du monde? Comment, surtout, aurait-elle pris dans Y Ethique pareille enseignerait-elle le l'unité sévère et la rigueur inflexible des sciences exactes? Cependant Wachter faut rendre à il un second ouvrage sur le môme rablement ses opinions. Ainsi, pour l'apôtre de l'athéisme, une science sublime, celte justice, que, sujet S mais un lui, il Spinosa n'est plus vrai sage qui, éclairé par par du a reconnu la divinité toutes les vérités de la religion chrélienne^ ment dans modifie considé- Il Christ et avoue naïve- qu'il l'avait jugé d'abord sans le connaître, entraîné préjugés et les passions soulevés contre lui". les Il fait également amende honorable devant la kabbale, en distinguant toutefois, sous ce nom, deux doctrines essentiellement différentes l'une de l'autre sous : la kabbale moderne demeure poids de ses mépris et de son anathème; mais l'an- le cienne kabbale, qui a duré, selon lui, jusqu'au concile de Nicée, une science était traditionnelle de l'ordre le plus dont l'origine se perd dans une antiquité mysté- élevé, et rieuse. Les premiers chrétiens, les plus anciens Pères de l'Eglise, n'avaient pas d'autre philosophie*, et c'est elle i. Elucidarius Cahalisliciis ; Rome, 1706, in-8. 2. « Non defuerunt et antiquissimam viri docti, qui, posthabilà pliilosophià vuleari, qui recondilam Ilebrœorum sectarentur. Quos inter memorandus mihi est Benedictus de Spinosa, qui ex philosophiie hujus rationibus, divinilatem Christi atque circa veritalem Cab., prœf., pag. 3. Ih. siipr., pag. 13. 4. ... « Hœc universœ religionis cbrislianœ agnovit.... » (Elucid. 7.) philosophia, ab Hebraîis accepta, et sacris Ecclesiœ patribus tantopere conimendata, post tempera nicccna mox expiravit. » {Ib. siipr.) PRÉFACE. a mis Spinosa sur ment la voie de la vérité. L'auteur insiste vive- sur ce point, dont Quoique 23 il très superficiel centre de ses recherches. fait le dans toute son étendue, et quel- quefois fort inexact, ce parallèle entre la doctrine de Spinosa pas peu contribué à éclairer les et celle des kabhalistcs n'a esprits sur la vraie signification de celte dernière; je veux parler de son caractère et de ses principes métaphysiques. On fut rais en voie de s'assurer que ce qui avait produit d'abord tant de surprise et de scandale, que l'idée d'un Dieu, substance unique, cause immanente et nature réelle de tout un fait nouveau; qu'il avait déjà paru du berceau du christianisme, sous le nom même de la religion. Mais cette idée se montre aussi ailleurs, dans une antiquité non moins reculée. Où donc en faut-ii ce qui est, n'était pas autrefois près chercher l'origine? Est-ce qui l'ont donnée à la la Grèce ou l'Egypte des Ptolémées Palestine? Est-ce la Palestine qui l'a trouvée d'abord? ou bien faut-il remonter plus loin encore dans l'Orient? Telles sont alors; tel est uniquement les questions dont on se préoccupa un aussi, excepté attentifs à la petit forme, le nombre de critiques sens qu'on a toujours attaché depuis aux traditions kabbalistiques.il ne s'agit plus d'une certaine méthode d'interprétation appliquée ture sainte, ni de mystères tout à fait à l'Ecri- au-dessus de la rai- lui-même aurait révélés, soit à Moïse, soit à Abraham, soit à Adam, mais d'une science purement son, que Dieu liumaine, d'un système représentant à métaphysique d'un ancien peuple, grand intérêt pour l'histoire de et place de l'allégorie^^t par l'esprit point de vue philosophique, encore une du mysticisme. Cet lui là seul toute la même humain. fois, qui a pris il le la montre esprit ne se pas seulement dans l'exposition de Bruckcr, où est par- il paraît dominer généralement. une société savante, la Société des antiquités ouvrit un concours académique sur le sujet sui- faitement à sa place, mais Ainsi, en 1785, de Casscl, d'un C'est LA KABBALE. 21 vant « : La doctrine des kabbalistes, selon laquelle toutes choses sont engendrées par émanation de ressence de Dieu, vient-elle, ou non, de Malheureusement ne et nouvelle sur réponse fut beaucoup moins sensée que la peu digne de la nature gine de ce système, dans les de Pythagore; nous il l'être, même se ne répand aucune lumière de la borne à kabbale; quant à et, l'ori- reproduire les fables les nous montre les idées kabbalistiques hymnes d'Orphée, dans la philosophie de Thaïes et plus discréditées*. et philosophie grecque? » question. L'ouvrage qui remporta le prix, fort l'était la peu connu la même Il il les fait contemporaines des patriarches, donne sans hésiter pour l'antique sagesse des Chaldéens. On en sera moins surpris quand on saura que et les l'auteur était de la secte des illuminés, qui, à l'exemple de associations, de toutes les annales jusqu'au berceau cette genre, faisait remonter ses ce même du genre humain*. Mais à époque, ce qu'on appelle en Allemagne rationnelle, c'est-à-dire cette manière tout à la théologie fait libre d'in- terpréter l'Écriture sainte, dont Spinosa avait donné l'exem- ple dans son Traité théologico-politique, faisait de la kabbale un fréquent usage. pour Elle s'en servait, comme je l'ai déjà dit, éclaircir divers passages des lettres de saint Paul, rela- à des hérésies contemporaines. Elle a aussi voulu y trouver l'explication des premiers versets de l'Evangile de tifs du saint Jean, et a cherché à la rendre utile, soit à l'étude gnoslicisme, soit à l'histoire ecclésiastique en général'. Dans même le temps, Tiedmann et Tennemann viennent donner, en quelque sorte, acte de possession de Brucker lui a consacrée le premier dans la place lui que l'histoire de la philosophie. Bientôt paraît l'école de Hegel, qui ne pouvait i. De la Nature et de l'origine de la doctrine de l'émanation chez kabbalistes; Riga, 1786, in-8, en allemand. 2. Voyez Tholuck, de Ortu Cabbalœ; Uamb., 1857, p. 3. 5. Voyez Tholuck, ouvrage cilé, p. 4. les PRÉFACE. manquer de tirer parti 25 d'un système elle trouvait oii sous une autre forme quelques-unes de ses propres doctrines. Cependant une réaction ne tarda pas à s'opérer contre cette école à jamais célèbre, et c'est évidemment sous l'influence de ce sentiment que fut écrit l'ouvrage intitulé et : Kabbalisme Panthéisme^ L'auteur de ce petit livre s'efforce de prouver qu'il n'existe dont car il aucune ressemblance entre entreprend il le parallèle, et cela les deux systèmes en dépit de l'évidence; arrive souvent que les passages sur lesquels il s'appuie sont diamétralement opposés aux conséquences qu'il en tire. Du reste, très inférieur, ses devanciers, citations dont pour l'érudition, à la plupart de malgré l'appareil pédantesque il lui a dessus d'eux, ni par plu de s'entourer, pbilosopbique des homme qui occupe h juste luxe de ne se place au- des sources, ni par l'appré- la critique ciation il et le Enfin, idées. titre récemment, un un rang éminent parmi les théologiens et les orientalistes de l'Allemagne, M. Tholuck, a et voulu aussi apporter sur ce sujet de sa critique exercée. Mais, le tribut comme il ne de sa science s'est occupé que d'un point particulier, c'est-à-dire de l'origine de bale, et que d'ailleurs l'appréciation de une discussion approfondie, je en temps plus opportun, dans de est même pour me la suis réservé d'en parler, corps de ce travail. le kab- ses opinions exige Il en modernes dont les noms, une place ici, n'ont pas encore tous les écrivains quoiqu'ils eussent mérité été prononcés. Tels sont, en substance, les efforts qui ont été faits jus- qu'aujourd'hui pour découvrir le sens et l'origine des livres kabbalistiques. Je ne voudrais pas que, frappé seulement de que tout est à recommencer. Je suis convaincu, au contraire, que les travaux et même les erreurs de tant d'esprits distingués ne ce qu'ils ont d'incomplet, on en pût conclure 1. Kabbalismtis und Paniheismus, par M. Freys(adf. Kœnigsberg, 183Si, ia-8. LA KABBALE. 26 peuvent pas être impunément ignorés de quiconque veut étudier sérieusement la môme matière. ments originaux, il serait toujours nécessaire interprétations à l'avance les un point de vue faux lorsqu'on même résumé de la la de connaître d'elles correspond à exclusivement. Ainsi, pour fournir preuve de ce que je viens de dire et le tout ce qui précède, ceux-ci ne considérant dans kabbale que sa forme allégorique tionnel, monu- assez fondé en lui-même, mais qui devient s'y arrête temps les qu'on leur a diverses très données jusqu'à présent; car chacune en Quand même, en on pourrait aborder sans aucun secours effet, comme une et son caractère tradi- un mystique enthousiasme, anticipée des dogmes chrétiens; ceux- accueillie avec l'ont révélation pour un art occulte, frappés là l'ont prise qu'ils étaient des chiffres étranges, des bizarres formules sous lesquelles elle aime à cacher son intention réelle, et des rapports qu'elle établit sans cesse entre l'homme l'univers; d'autres, enfin, se sont et toutes les parties de emparés surtout de son principe métaphysique, et ont voulu y trouver un antécé- dent, tantôt honorable, tantôt honteux, de la philosophie de leur temps. On conçoit qu'avec des études partielles et incom- plètes, conduites par des préoccupations très diverses, on pu trouver tout cela dans la kabbale, sans être précisément en contradiction avec les faits. Mais pour en avoir une ait idée exacte et découvrir la place qu'elle tient réellement parmi dans les œuvres de l'intelligence, l'intérêt il ne faut l'étudier ni d'un système, ni dans celui d'une croyance religieuse; on s'efforcera seulement, sans autre souci que celui de la vérité, de fournir quelques éléments trop connus encore à C'est le l'histoire générale but auquel j'ai de la peu pensée humaine. voulu atteindre dans le travail qu'on va lire, et pour lequel je n'ai épargné ni le temps ni les recherches. INTRODUCTION Quoiqu'on trouve clans la kabbalo un système bien com- plet sur les choses de l'ordre moral cependant comme une la comme une considérer ni religion moins en apparence, : je non le la philosophie, ni sur la raison, ni sur l'inspiration systèmes du moyen âge, de on ne peut ni veux dire qu'elle ne s'appuie, du l'autorilé. Elle n'est pas deux puissances et spirituel, comme plus, fruit la ou plupart des d'une alliance entre ces intellectuelles. Essentiellement différente croyance religieuse, sous l'empire, et, l'on peut dire, sous la prolection de laquelle elle a pris naissance, elle s'est introduite dans les esprits forme dont et à des comme par surprise, grâce à une procédés qui pourraient affaiblir l'intérêt elle est digne, qui ne permettraient pas toujours d'être convaincus de l'importance que nous nous croyons en droit de lui attribuer, divers éléments, qui avant de si, si, la faire connaître dans ses avant d'aborder aucune des questions s'y rattachent, l'on n'a indiqué avec quelque précision la place qu'elle occupe parmi les œuvres de la pensée, le rang qu'elle doit tenir entre les croyances religieuses et les sys- tèmes philosophiques, et, enfin, les besoins ou les lois qui peuvent expliquer l'étrangeté de ses moyens de développe- LA KABBALE. 28 ment. C'est aussi ce que nous allons tenter de faire aTcc toute la brièveté possible. C'est un fait attesté par l'histoire de l'humanité entière, que les vérités de l'ordre moral, les connaissances que nous pouvons acquérir sur notre nature, notre destination et le principe de l'univers, ne sont pas d'abord accueillies sur la foi de la raison et de la conscience, mais par l'effet d'une puissance plus active sur l'esprit dos peuples, et qui a pour nous présenter des idées sous une forme attribut générai de presque matérielle, tantôt d'une parole descendue du celle ciel dans des oreilles humaines, tantôt qui les celle d'une personne développe en exemples et en actions. Celte puissance, universellement connue sous le nom lation, a ses révolutions et ses lois; au fond de les pays, sa nature, elle comme en quelque lieu, l'unité qui règne change d'aspect avec philosophie, la de Religion ou de Révé- malgré la les siècles et poésie et les arts. Mais, en quelque temps qu'elle vienne à s'établir, ne peut pas sur-le-champ dire à l'homme tout ce qu'il a besoin do savoir, même dans la sphère des devoirs et des elle même quand il n'a pas d'autre comprendre autant qu'il est néces- croyances qu'elle lui impose, ambition que celle de la En saire pour lui obéir. des effet, il dogmes qui ont besoin dont il y a dans toute religion, et d'être éclaircis, et des principes reste à développer les conséquences, et des lois sans application possible, et des questions entièrement oubliées, qui, cependant, touchent aux intérêts les plus importants de l'humanité. Une grande activité de saire pour répondre la pensée devient néces- à tous ces besoins, et c'est ainsi que l'intelligence est excitée à user de ses propres forces, par le désir même de croire et d'obéir. loin de produire partout les tous les esprits de laisser aucune place la même Mais cette impulsion est mêmes résultats, et d'agir sur manière. Les uns, ne voulant à l'indépendance individuelle, poussant à ses dernières conséquences le principe de l'autorité, ad- 29 INTRODUCTION. mettent, à côté de les dogmes, la révélation écrite, où l'on ne trouve que principes elles lois générales, une révélation les une tradition, ou bien un pouvoir permanent et infaillible dans ses décisions, une sorte de tradition vivante orale, formules, les explications, les qui fournit vie religieuse, et produit par là moins dans le culte et dans les détails môme, sinon dans de la foi, la du symboles, une imposante les unité. Tels sont à peu près, dans toutes les croyances, ceux qu'on nomme ortbodoxes. Les autres, pour remplir ces les lacunes et résoudre révélée, à la les problèmes que présente la parole ne veulent se confier qu'à eux-mêmes, c'est-à-dire puissance du raisonnement. Toute autre autorité que celle des textes sacrés leur paraît suivent, c'est parce une usurpation, ou, qu'elle est d'accord avec leur s'ils la sentiment personnel. Mais peu à peu, plus bardies et plus développées, les forces de leur intelligence, leurs facultés de raisonner et de réfléchir, au lieu de s'exercer sur eux-mêmes, se portent sur et ils dans leur conscience, ou dans la dogmes les chercbent dans leur raison, conscience et dans la raison de leurs semblables, en un mot, dans sagesse humaine, la les les croyances qu'autrefois obligés de faire matériellement descendre que religieux, du œuvres de la voyaient ils se ciel. C'est ainsi théologie rationnelle fait bientôt place à la philo- sophie. Enfin, il est encore dans cette sphère une troisième classe de penseurs, ceux qui n'admettent pas la tradition, à qui, du moins, la tradition ou l'autorité ne peut qui cependant ne peuvent ou n'osent employer ment. D'un côté, ils parole révélée dans le suffire, et raisonne- ont l'âme trop élevée pour admettre la un sens matériel et historique, dans le sens qui s'accorde avec la lettre et l'esprit du grand nombre; de l'autre, ment ils ne peuvent croire que l'homme puisse entière- se passer de révélation, autrement que par l'effet que la vérité arrive jusqu'à lui d'un enseignement divin. De là vient qu'ils n'aperçoivent dans la plupart des dogmes, des Li KABBALE. SO préceptes et des récits religieux, que des symboles et des images, qu'ils cherchent partout une signification mystérieuse, profonde, en rapport avec leurs sentiments et leurs idées, mais qui, nécessairement conçue à l'avance, ne peut ou plutôt introduite dans être trouvée, les textes sacrés, que par des moyens plus ou moins arbitraires. C'est principalement à celte méthode et à cette tendance que l'on reconnaît mystiques. Nous ne voulons pas dire que les le mysticisme ne se soit pas montré quelquefois sous une forme plus hardie; à une époque oii les habitudes philosophiques ont déjà pris de l'empire, il trouve, dans la conscience même, cette action divine, cette révélation immédiate qu'il pro- clame indispensable à l'homme; il la reconnaît, ou dans le sentiment, ou dans certaines intuitions de la raison. C'est pour citer un exemple, qu'il a été conçu au quinzième siècle par Gerson'. Mais lorsqu'il faut encore aux idées l'appui d'une sanction extérieure, il ne peut se proainsi, duire que sous ce que la forme d'une interprétation symbolique de peuples appellent leurs Saintes Ecritures. les Ces trois directions de l'esprit, ces trois manières de concevoir la révélation et de continuer son œuvre, se retrouvent dans l'histoire de toutes les religions qui ont jeté quelques racines dans l'âme humaine. Nous ne citerons que qui existent le plus près de nous, que, par conséquent, nous pouvons connaître avec Au sein celles le plus de certitude. du christianisme, l'Eglise romaine représente, à leur plus haut degré de splendeur, la tradition et l'autorité. L'application la du raisonnement aux matières de trouvons non seulement dans 1. Consideraliones de theologia mijsticâ. ment, celte proposition : Qiiod si plupart des la On la foi, nous communions y trouvera, dès le commence- philosophia dicatiir omnis scienlia procedens ex expeneniiis, mysiica theologia verè erit philosophia. Consid. 2^ Il va Expericntiis habilis ad jusqu'à définir la nature de cette expérience même inirà, in cordibus : animanan devotarum. Ib. INTRODUCTION. 51 protestanies, chez les défenseurs de ce qu'on est convenu d'appeler Vexégèse rationnelle, mais aussi chez les philoso- phes scolastiques qui, religieux aux lois pour les premiers, ont soumis du syllogisme, les paroles d'Aristote le et même des apôtres. Qui ne voit, enfin, les dogmes ont montré généralement respect que pour celles mysticisme symbolique, le avec sa méthode arbitraire et son spiritualisme exagéré, dans toutes les sectes gnostiqucs, Boehme, et dans Origène, dans Jacques ceux qui ont marché sur leurs traces? Mais aucun autre n'a porté ce système aussi loin, aucun ne l'a formulé avec autant de franchise et de hardiesse qu'Origène, dont nom se présentera le encore sous notre plume. Si nous portons de Mahomet, si, parmi tant de sectes au jour, nous nous arrêtons à celles qui nous présentent un caractère bien décidé, nous serons frappés sur-le-champ du même spectacle. Les Sunnites et les Chiites, les yeux sur la religion qu'elle a mises dont séparation est plutôt la l'effet d'une rivalité de per- sonnes que d'une profonde différence dans défendent également seulement les les opinions, cause de l'unité et de l'orthodoxie; la premiers, pouralteindreà leurbul, admettent, Sunnah, dont ils tirent leur nom les autres rejettent la tradition; mais ils la remplacent par une autorité vivante, par une sorte de avec le Koran, un recueil de traditions, la : révélation continue, puisque l'un des articles les plus essentiels de leur croyance, c'est qu'après le Prophète, son apôtre Aly et les imans de sa race sont les représentants de Dieu sur la terre*. tiques, L'islamisme a eu aussi ses philosophes scolas- connus sous le nom de lilotecallemin^y nombre d'hérésies qui semblent Pelage à la 1. et un grand avoir uni la doctrine de méthode rationnelle du protestantisme moderne. Voyez Maracci, Prodromus m réf. Alcor., lom. IV. — M. de Sacy, Exposé de la religion des Driizes, inirod. 2. Ce nom a été converti par les rabbins parleurs ou dialccliciens. en celui de d^"12TjD» V^^ signiûe LA KABBALE. 32 Voici comment un célèbre orientaliste définit ces dernières . « Toutes les sectes des motazales s'accordaient, en général, « en ce qu'elles niaient en Dieu l'existence des attributs, et « qu'elles s'altacliaient par-dessus tout à éviter tout ce qui « semblait pouvoir nuire au dogme de l'unilé de Dieu « que, pour maintenir sa justice et éloigner de « idée d'injustice, elles accordaient à l'homme ; en ce lui toute la liberté sur « ses propres actions, et ne voulaient pas que Dieu en fût « l'auteur; enfin, en ce qu'elles enseignaient que toutes les « connaissances nécessaires au salut sont du ressort de a raison; qu'on peut, avant la publication de la « comme après la loi, et la avant révélation, les acquérir par les seules « lumières de la raison^ » Les Karmates, dont l'existence remonte à l'an 264 de l'hégire, ont ques embrassé et toutes les le système des interprétations allégori- opinions qui font base du mysticisme. la nous en croyons l'auteur que nous avons déjà cité, et qui fait que traduire les paroles d'un historien Si lui-môme ne arabe, « ils appelaient leur doctrine elle consiste à cc rieur a misme, : allégoriser les préceptes de l'isla- et à substituer à leur observation extérieure des « choses qui « science du sens inté- la comme ne sont fondées que sur leur imagination, aussi à allégoriser les versets de l'Âlcoran et à « leur donner des interprétations forcées ». d'un trait existe plus Il d'une intime ressemblance entre cette doctrine et que nous avons pour but de faire connaître ^ Nous arrivons enfin au judaïsme, du sein duquel sont celle 1. M. de Sacy, Introduction à VExposé de la religion des Dr iizes, p. 57. 2. Je n'en citerai l'homme, quand lam, lit le 1, ici qu'un seul. Les Karmates soutenaient que est debout, représente et lorsqu'il est prosterné, nom à' Allah. Druzes, p. 86 iod il ses et 87.) un hé; en un elif, sorte qu'il est (M. de Sacy, Introduction Selon les kabbalistes, •], et enfin ses il la tète d'un le est à comme un à VExposé de deux bras, pendant de chaque côté de 6on buste celui d'un vau quand la homme la poitrine, corps de genoux, un livre où on religion des a la celle forme d'un d'un hé ,-j, deux jambes, surmontées du bassin, INTRODUCTION. nourries de sorties, son àmc 35 de et son suc, croyances rivales que nous avons déjà citées ; les mais deux c'est à dessein que nous lui avons réservé la dernière place, parce qu'il nous conduira naturellement à notre sujet. Outi'e la Bible, les juifs orthodoxes reconnaissent encore des traduc- tions qui obtiennent de leur part le même respect que les préceptes du Pentateuque. D'abord transmises de bouche en bouche et dispersées rédigées par Judas de toutes parts, ensuite recueillies le Saint sous le nom et de Mischna, puis enfin prodigieusement augmentées et développées par les auteurs du Thalmud, elles ne laissent plus aujourd'hui moindre part la à la raison et à la liberté. Ce n'est pas qu'ei? principe elles nient l'existence de ces deux forces morales mais elles les frappent de paralysie en se mettant partout à leur place; elles s'étendent à toutes les actions, depuis celles qui expriment en effet le sentiment moral et religieux jus- qu'aux plus viles fonctions de la vie animale. Elles ont tout compté, tout réglé, tout pesé à l'avance. C'est un despotisme de tous les jours et de tous les instants, contre lequel on est inévitablement obligé de lutter par la ruse, lorsqu'on ne veut pas s'en affranchir par la révolte, ou qu'on ne le peut pas en lui substituant une autorité supérieui-e. Les karaïtes, qu'il ne faut pas confondre avec saducéens, dont l'exis- les tence ne s'est guère prolongée au delà de la ruine du second temple*, les karaïles sont en quelque sorte les protestants judaïsme; ils du rejettent en apparence la tradition et préten- dent ne reconnaître que la Bible, je ment, à l'explication duquel la veux dire l'Ancien Testa- raison leur paraît suffire. Mais d'autres, qui, sans cesser d'être croyants, sans cesser d'ad- mettre le principe delà révélation, ne forment cependant pas une secte religieuse, ont réussi à faire à la raison celle d'un autre hé; de sorte que tout son corps figure de Jehovah. Zoliar, 2° partie, fol. 42, r°, édit. 1. Peler Béer, Uisloire des sectes religieuses le nom une part trois fois saint Manloue. du judaïsme, l" partie, p. 3 149 LA KABBALE. 34 bien plus grande et plus belle dans Ce sont ceux qui voulaient de leur croyance par les principes ceux qui voulaient concilier philosophie de la domaine de le mêmes de foi. raison; la de Moïse la législation leur temps, la principaux articles justifier les c'est-à-dire avec d'Aris- celle qui ont fondé une science entièrement semblable, tote, et dans ses moyens comme dans son but, à arabe et chrétienne. Le premier, hardi d'enire eux, est le et siècle, l'Académie de Sera en Perse, et pect par les auteurs gionnaires *. Après sans contredit célèbre rabbin commencement du dixième scolastique la le se trouvait à la tête de dont le nom est cité avec res- musulmans aussi bien que par ses lui sont plus Saadiah, qui, au coreli- venus Bahya, auteur arabe d'un Maïmonides, dont l'immense réputation a fait tort à une foule d'autres qui, après lui, ont défendu la même cause. Ceux excellent traité de morale^ et de théologie, et Moïse d'entre les juifs qui ne voyaient dans la loi qu'une grossière écorce sous laquelle est caché un sons mystérieux beaucouo Le commentaire 1. des monumenis qu'il a les plus composé en arabe, sur anciens de le Seplier ietziraJt, l'un kabbale, est dans un sens fout à fait la philosophique, et c'est à tort qu'il est compté, par Reuchlin et d'autres histo- de riens la Croyances et kabbale, parmi les des opinions, défenseurs niî?7m de m-CNH? Son système. ce ti^^duit livre des de l'arabe en hébreu par rabbi Jehoudah Ibn-Tibbon, a très probablement servi de modèle au fameux ouvrage de Maïmonides, intitulé Dès les deux premières lignes de la : le Guide des esprits égarés, ")j"i23 mi/Z* préface, Saadiah se place franchement entre partis opposés: « Ceux, dit-il, qui, par suite de recherches incomplètes et de méditations mal dirigées, sont tombés dans un abîme de doutes, et les hommes qui regardent l'usage de la raison admet quatre ou de la conscience, et la véracité nement, sortes de connaissances comme une vertu; comme : comme dangereux pour lorsque nous disons que 5° celles le mensonge que nous fournissent l'induction lorsque nous admettons l'existence de l'àine, opérations; A" la tradition authentique, la foi. » Il 1° celles des sons; 2° celles riICX^n m^nri' î"' à de l'esprit est un vice et le raison- cause de ses doit remplacer la science pour ceux qui ne sont pas en état d'exercer leur intelligence. 2. L'ouvrage a pour vivait en l'an titre rT'.SlS mi'^n' ^<^* Devoirs des cœurs, du monde 4291, du Christ llGl. : et l'auteur INTRODUCTION. plus élevé que 55 sens historique et littéral, se divisent en le deux classes dont la distinction est d'une grande impor- tance pour le but où nous tendons. Pour les uns, intérieur et spirituel des Ecritures était losophie, assez favorable, mais mot, il doctrine de Platon la dans été plus tard l'école sens un système de phi- est vrai, à l'exaltation mystique, d'une source tout à tiré le fait étrangère; c'était, en un peu exagérée, comme de Plotin, et un elle l'a mêlée à des idées d'une origine orientale. Ce caractère est celui de Philon et de tous ceux qu'on a coutume d'appeler juifs hellénisants, parce que, mêlés aux grecs d'Alexandrie, ils empruntèrent à ces derniers leur langue, leur civilisation et celui de leurs systèmes philosophiques qui pouvait le mieux se concilier avec le monothéisme et la législation religieuse de Moïse ^ Les autres n'ont obéi qu'à l'impulsion de leur intelligence; les idées qu'ils ont introduites dans les livres saints, pour se donner ensuite l'apparence de les y avoir trouvées et les faire passer, même dans l'ombre du mystère, sous la sauvegarde de et la révélation, ces idées leur appartiennent entièrement forment un système vraiment original, vraiment grand, systèmes, ou philosophiques qui ne ressemble à d'autres ou religieux, que parce qu'il dérive de la mômes a été provoqué par les mêmes prit 1. humain. Tels sont C'est à 'Iouûa;'o)v XKTa eux que l'on 's'Ovo; -rjv orj-:r)v ?çE'. TdtY;j.a, ^Eusèbe, th Sûo r);to'j liv. VIII, allusion dans 3'.rjpr,Tat. OsiOTïpit 03 Oî'iipia ts tôjv îv Ka\ il dont uzoOr//.aiç [xàv 7:Xt)0Ùv xnzr^-^f toî"; vo'[jioi; xaià la zaXq tb 8' l'es-, opinions, les ce passage d'Eusèbe tïjv qu'il répond aux générales de v^ixcù Tol^r.olXoU : Tô 7:av twv vouojv ?T£pov Twv ev ijrxvaoîêri/.sia çiÀo- 0'.avo;av a/;aatvoaî'vwv. bouche d'Arislobule, qui les kabbalistes. Quoique nous trouvions l'occasion, plus Pliilon, lois chap. x.) Ces paroles sont dans ne pouvait pas connaître de fait T:ct.^r^'^^c.l[iv^a.ii i^ats'., les les kabbalistes", T{JLrJ[i,aTa 8'.avo;'av xaÛTr); [aIv CTO'jia -poif/S'.v 2. un mot, par besoins; en même source, causes, qu'il lard, de parler assez longuement faut qu'on sache dès à présent lo distinguer des kabbalistes, avec lesquels plusieurs historiens l'ont confondu. D'abord, il est à peu près certain LA KABBALE. Sf^i pour être connues justement appréciées, ont besoin d'être et puisées aux sources originales; car, plus tard, les esprits honneur en cultivés ont cru leur faire grecques et arabes. étrangers à les mêlant aux idées Ceux qui, par superstition, demeurèrent la civilisation de leur temps, abandonnèrent peu à peu les hautes spéculations dont elles furent le résultat, pour ne conserver que les moyens assez grossiers qui ser- virent dans l'origine à en déguiser la hardiesse et la pro- fondeur. temps nous trouvons la kabbale toute formée, dans quels livres elle nous a été conservée, comment ces livres ont été formés et transmis jusqu'à nous; enfin, quel fond nous pouvons faire sur Nous chercherons à savoir d'abord vers quel leur authenticité. Nous essayerons ensuite d'en donner une exposition comnous ferons contribuer autant que nous nous possible les auteurs mêmes de cette doctrine plète et fidèle, à laquelle ; retrancherons le plus souvent derrière leurs propres paroles, que nous ferons passer de leur langue dans autant d'exactitude que nos faibles la moyens nôtre, avec le permet- tront. Nous nous occuperons en dernier lieu de l'origine et de Nous nous demanderons si elle est née dans la Palestine, sous la seule influence du judaïsme, l'influence de la kabbale. que Philon ignorait l'hébreu, dont bienlôt, est La évidemment indispensable Philon et les kabbalistes ne diffèrent connaissance, comme nous le verrons méthode kabbalislique. Ensuite, pas moins par le fond de leurs idées. à la Ceux-ci n'admettaient qu'un seul principe, cause immanente de toutes choses; le philosophe alexandrin en reconnaissait deux, l'un actif et l'autre passif. Les attributs du Dieu de Philon sont aux Sephiroth de la To ûà -aÔ^iTcv za^ on xpEiTTOjvTc -/.x'i ?j àocTT) ~b [i.lv zx'e Is/iiMi j-b toj voîj, ?j de Platon, qui ne ressemblent en rien iv -ot"; o-Jaiv, tô \xv) siva- ooaairjptov «t'itov, S^n.o'r^o-.w xpetXTOjv oÙtÔ tÔ zaÀov tÔ oÏ -aOr^Tov tiaO:v les idées kabbale. "EiTtv o tûv oâojv voj; estiv eJX'.xftvfaTaTo? i-'.TTrJaT] à'ijyo'i /.at etc. Phil., •/.a'i x.psf-Tuv «/.•'vr;-:ov ï] Iç iauroS, de Muud. opific. auTÔ to àyaGôv -/.'.vr^Ûiv ciè, y.a\ CT/ri[j.a- INTRODUCTION. OU si les Juifs l'ont empruntée, une religion, soit à comparerons successive- soit à une philosophie étrangère. Nous la à tous les systèmes antérieurs ment 37 et contemporains qui nous présenleront quelque ressemblance avec suivrons, enfin, elle, et nous jusque dans ses plus récentes destinées. la PREMIÈRE PARTIE CHAPITRE I ANTIQUITÉ DE LA KABBALE Les partisans enthousiastes de cendre du ciel, la kabbale la font des- apportée par des anges, pour enseigner au premier homme, après sa désobéissance, reconquérir sa noblesse et sa ont imaginé que le félicité législateur les moyens de premières*. D'autres des Hébreux, après l'avoir reçue de Dieu lui-même, pendant les quarante jours qu'il passa sur le mont Sinaï, la vieillards avec lesquels il transmit aux soixante et dix partagea les dons de l'esprit saint, qu'à leur tour ceux-ci la firent passer de bouche en bouche jusqu'au temps où Ksdras reçut l'ordre de l'écrire en même temps que la loi^ Mais on aura beau parcourir et avec la plus scrupuleuse attention tous les livres de l'Ancien Testament, on n'y trouvera pas un seul mot qui fasse allusion à un enseignement secret, à une doctrine pkis profonde et plus pure, réservée seulement à 1. Voyez Reuchlin, de Arle cahalislic, 2. Pic de la Mirandole, .\polo(j., p. 116 fol. un petit nombre d'élus. 9 et 10, éd. de Uagucnau. et seq., tome I" de ses Œuvres. , LA KADBALE 40 Depuis son origine jusqu'à son retour de Babylone, peuple hébreu, le comme la captivité de toutes les nations dans leur jeunesse, ne connaît pas d'autres organes de la vérité, d'autres ministres de l'intelligence, que et le poète est-il ; le prophète, encore celui-ci , malgré la différence qui ordinairement confondu avec n'enseignait pas ; il le prêtre les sépare, premier. Le prêtre le ne s'adressait qu'aux yeux par la pompe des cérémonies religieuses; et quant aux docteurs, ceux qui enseignent la substituent le en un mot, les théologiens, leur religion sous la forme d'une science, qui ton dogmatique au langage de l'inspiration, nom, pendant la durée de connu que leur existence. Nous ne les voyons paraître qu'au commencement du troisième siècle avant l'ère chrétienne, sous le nom général de Thannaïm, qui signifie les organes de la tradition, parce que cette période, n'est pas plus c'est alors au nom de cette nouvelle puissance qu'on enseignait qui n'est pas clairement exprimé dans tout ce Ecritui^es. Les thannaïm, les pectés de tous les docteurs en Israël, forment longue chaîne dont auteur de la le les plus anciens et les plus res- comme une dernier anneau est Judas Mischna, celui qui a recueilli et le Saint, transmis à la On compte anciens monu- postérité toutes les paroles de ses prédécesseurs. auteurs présumés des plus parmi eux les ments de la kabbale, c'est-cà-dire Akiba et Simon ben Jochaï avec son fils et ses amis. Immédiatement après la mort de du deuxième siècle après la naissance du Christ, commence une nouvelle génération de docteurs, qui portent le nom à'Âmoraïm (dixiicn), parce qu'ils ne font Judas, vers la fin plus autorité par eux-mêmes, mais ils répètent, en l'expli- quant, tout ce qu'ils ont entendu des premiers; ils font connaître toutes celles de leurs paroles qui n'ont pas encore été rédigées. Ces conimentaiies et ces traditions nouvelles, qui n'ont pas cessé de se multiplier prodigieusement pen- dant plus de trois cents ans. furent enfin réunis sous le nom ANTIQUITÉ DE LA KABBALE. Gncmara, nidj, (le 41 c'est-à-dire la tradition. C'est par con- séquent dans ces deux recueils, religieusement conservés depuis leur formation jusqu'à nos jours, nom général de Thalmud*, nous que d'ahord, non pas sans doute les idées réunis sous et le devons chercher mêmes qui font la base du système kabbalistique, mais quelques données sur leur origine et l'époque de leur naissance. On trouve dans la Mischna^ ce passage remarquable défendu d'expliquer « Il « même à une est seule, la un « qu'il ne soit « même. ax N^s' homme le : Genèse; char céleste; à moins sage et qui comprend par lui- » vn^i n^DiDa ahi n^nua n'u;Ni3 LeThalmud : deux; personnes la Mercaba ou r^'cv^^i nS ^iy?Tn 'j'X rapporte ('Hagiiiga,\'ôa) unebereila (mischna qui n'est pas entrée dans ajoute à on peut « Mais deR. Judas), où R. Hiya transmettre les premiers mots le recueil lui des chapitres ». Un rabbin duThalmud, plus sévère, car pitres il monirc encore sommaires des cha- RabbiZéra(i7;i(i), se ajoute que même les ne doivent être divulgués qu'à des hommes revêtus d'une haute dignité, et connus pour leur extrême prudence, ou, pour traduire littéralement l'expression originale, « qui portent en eux mp3 axTT un cœur plein d'inquiétude », "aSu; 'dSdSi "(n Evidemment, il nu axS nVn y-piD 'uni incia ne peut être ici Genèse ni de celui d'Ezéchiel, où vision qu'il eut sur les bords du ^^n question du texte de la le prophète raconte la fleuve Chébar. L'Ecriture tout entière était, pour ainsi dire, dans la bouche de tout le monde; de temps immémorial, scrupuleux de toutes i. TiaSn» 2. Truite c'esl-à-(lire l'élude (le 'Harjuirja. les observateurs les plus les traditions se font ou la un devoir de science par excellence. la LA KABBALE. 42 parcourir dans leurs temples au moins une fois dans une année. Moïse lui-même ne cesse de recommander l'étude de la par laquelle on loi, teuque. Esdras, après le entend universellement haute voix devant tout la lut à également impossible que expriment citer et à la vision chercher à les la peuple assemblé ^ le est Il paroles que nous venons de les défense de donner au récit de la création d'Ezéchiel une explication quelconque, de comprendre soi-même et de les faire com- prendre aux autres; s'agit il d'une interprétation ou plutôt d'une doctrine connue, mais enseignée avec mystère science Penta- le retour de la captivité de Babylone, non moins ; d'une arrêtée dans sa forme que dans ses prin- cipes, puisqu'on sait comment se divise, elle puisqu'on montre partagée en plusieurs chapitres, dont chacun est précédé d'un sommaire. Or, il faut remarquer que la vision d'Ezéchiel ne nous offre rien de semblable; elle remplit, non pas plusieurs chapitres, mais un seul, précisément nous la celui qui vient le premier dans les œuvres attribuées à ce prophèle. Nous voyons de plus que cette doctrine secrète comprenait deux parties auxquelles on n'accorde pas même importance personnes; entière, : ne l'autre même à une la car l'une peut être enseignée à deux peut jamais seule, quand être divulguée tout elle devrait satisfaire aux sévères conditions qu'on lui impose. Si nous en croyons Maïmonides, qui, étranger à dant pas nier l'existence, pour titre nt^i^N'in), : kabbale, n'en pouvait cepen- première moitié, celle qui a Histoire de la Genèse ou de la création (nurrn enseignait appelle Y Histoire traité la la la science de la nature; la seconde, qu'on du Char (niDin nu:;a), renfermait de théologie ^ Cette opinion a été adoptée par tous un les kabbalistcs. 1. Esdrus, 2. Morch II, 8. Nebouchim, préf. 'jz'Cn r\)2Zl N'in rT^w'X"',! nw"0 A^'TIQUITÉ DE LA KABBALE. Voici un aulre passage, où le même 45 nous apparaît fait d'une manière non moins évidente: «Rabbi Jochanan dit un « jour à rabbi Eliezer: Viens, « la que je t'enseigne l'histoire de Mercaba. Alors ce dernier repondit « encore assez vieux pour cela. Quand il Je ne suis pas : fut devenu vieux, « rabbi Jochanan mourut, et quelque temps après rabbi Assi « étant venu lui dire à son tour <c l'histoire de la Mercaba, il Viens, que je t'enseigne : répliqua : Si je m'en étais cru « digne, je l'aurais déjà apprise de rabbi Jochanan, ton « maître'. » On voit, par ces mots, que, pour être initié à cette science mystérieuse et sainte sait de la Mercaba, il ne suffi- pas de se distinguer par l'intelligence et par une émi- ncnte position, avancé; et il môme, fallait encore avoir atteint un âge assez lorsqu'on remplissait cette condition éga- lement observée par les kabbalistes modernes % on ne se croyait pas toujours assez sûr, ou de son intelligence, ou de sa force morale, pour accepter le poids de ces secrets redoutés, qui n'étaient pas absolument sans péril pour positive, pour l'observance matérielle de la foi religieuse. la loi En voici un curieux exemple rapporté par le Thalmud luimême, dans un langage allégorique dont il nous donne ensuite l'explication. « D'après ce que nos maîtres nous ont enseigné, « a quatre qui sont entrés dans noms le il y en jardin de délices, et voici ben Azaï, ben Zoma, Acher et rabbi Akiba. « Ben Azaï reg;u-da d'un œil curieux et perdit la vie. On « leurs : « peut lui appliquer ce verset de l'Ecriture « précieuse devant les « ses saints'. Ben Zoma regarda aussi, mais « raison, et son sort justifie cette parole i. Thiilinud, 2. <lcs Ils une chose mort de la il perdit la du sage : Avez- 'Haguiga, 12 a. ne permctlent pas, avant l'âge de quarante ans, autres livres kabbalistiques. 3. C'est : yeux du Seigneur, que Psaumes, CXVI, 15. la lecture du Zoliar et LA KABBALE. 44 « VOUS trouvé du miel? mangcz-cn ce qui vous suffit, de peur qu'en ayant pris avec excès, vous ne le rejcliez^ « Acher lit des ravages dans les plantations. Enfin Akiba sortit en paix^ » Il n'est guère possible de prendre ce « ce texte à la lettre, et de supposer qu'il s'agit ici matérielle des splendeurs d'une autre vie exemple que est sans emploie le terme tout à ces lignes". Ensuite, fait les il mystique dont il fait usage dans qu'après avoir con- puissances qui attendent dans le comme il on en perde élus, d'une vision car, d'abord, Thalmud, en parlant du Paradis, comment admettre templé de son vivant ciel les le : la foi ou la raison, arrive à deux personnages de cette légende? Il faut donc reconnaître, avec les autorités les plus respectées de la syna- gogue, que le jardin de délices, où sont entrés les quatre docteurs, n'est pas autre chose que celte science mystérieuse dont nous avons parlé science terrible pour les ^; intelligences, puisqu'elle peut les conduire, ou faibles à la folie, ou aux égarements plus funestes encore de l'impiété. C'est ce dernier résultat que la Guémara veut désigner, quand elle dit, en parlant d'Acher, quilfitdes ravages dans les plan- taiiom. Elle nous raconte que ce personnage, assez célèbre dans les récits thalmudiques, avait été d'abord un des plus savants docteurs en Israël son véritable nom était Elisée ben Abouïa, auquel on substitua celui d'Acher, pour marquer le ; changement qui s'opéra en lui^ En 1. ProîJ., Traité de 'Haguiga, 14 t. 5. Le paradis 4. « In est toujours appelé ou le monde h 7J ('^ Jardin d'Éden), du mot OTIS (Parfî^s), que les sert modernes ont également consacré à leur science. hàc Gemarà neque Paradisus neque vujrcdi nendum est, magislri arcanum opus currùs sed poliùs tando invenire cupiverunt. 5. ny nSllT, tandis qu'ici on se j^q,-; kabbalisles en quittant le jardin XXV, 16. 2. venir, eTtéF, Le mot Acher de » sublili et illuin cœlcsti cognilione, intellexerunt, ad liltcram expo- secundùm quam Deum, ejusque majestalem scru- (lloltinger, Diseurs. (-inx) signifie hlléralement Gemaricus, p. 97.) un autre, un autre homme. ANTIQUITÉ DE LA KABBALE. 45 allégorique où une fatale curiosité l'avait conduit, un impie déclaré; ration du mal, vécut dans l'accuser le il s'abandonna, il devint dit le texte, à la géné- manqua aux mœurs, il même scandale, et quelques-uns du meurtre d'un enfant. trahit la il foi, il vont jusqu'à En quoi donc consistait sa première erreur? Oii l'ont conduit ses recherches sur les secrets les plus importants de la religion? Le Thalmud de Jérusalem dit positivement qu'il reconnut deux principes suprêmes* ; et le Thalmud de Babylone, avons rapporté tout chose. Il le récit, nous donne d'après lequel nous à entendre nous apprend qu'en voyant dans Dieu% Acher ne voudrions pas puis- se prit à dire: « Peut-être, si cela était deux puissances^ faudrait-il admettre « permis, même la immédiatement sance de Métatrône, de l'ange qui vient après la le ciel nous arrêter trop longtemps ». Nous ce fait, à quand nous devons en citer d'autres beaucoup plus significatifs; cependant, nous ne pouvons nous empêcher de faire la remarque que l'ange, ou plutôt l'hypostase appelée Métatrône, joue un très grand rôle dans le système kabbalistique. C'est lui qui, à proprement parler, a le gouvernement de ce monde visible; il règne sur toutes les sphères suspendues dans l'espace, sur toutes les planètes et célestes, comme sur les anges qui les conduisent; dessus de lui, il n'y a plus rien de l'essence divine exercer sur les que les les corps car, au- formes intelligibles et des esprits si purs, qu'ils ne peuvent choses matérielles aucune action immédiate. Aussi a-t-on trouvé que son nom, en re\pli({uant par les 1- riTTin inur 2. TlTC'CD )rw au?nur- vient prohahleinent des deux d'après les kabhidistes, l'ange qui porte ce le monde des sphères, esprits, le simplement Trône (x"'''D"nD)' appelle le Oo6vov. En effet, monde ielzirah ou le monde des purs [j.izà. préside au qui vient immédiatement après monde Beriah, qu'on le mots grecs nom Trône de gloire {1133,1 NDD)) '^^ LA KABBALE. 4G nombres (Nnrcu) Sans doute est la est tout à fait kabbale, synonyme de comme nous le tout-puissant^. prouverons bientôt, beaucoup plus éloignée du dualisme que de ce qu'on appelle aujourd'hui, dans l'identité absolue; mais la un pays voisin, doctrine de la manière allégorique dont elle sépare l'essence intelligible de Dieu et la puissance ordon- du monde, natrice Une dernière propre à nous expliquer n'est-elle pas l'erreur signalée par la Guemara ? citation tirée de la même source, et accom- pagnée des réflexions de Maimonides, achèvera, je l'espère, la démonstration de ce point capilal, qu'une sorte de philosos'enseignait pour ainsi parmi quelques-uns des thannaïm ou des plus anciens théologiens du judaïsme. Le Thalmud nous apprend que l'on connaissait autrefois trois noms pour exprimer l'idée de Dieu, à savoir le fameux tétragramme ou nom de phie, de métaphysique religieuse , dire à l'oreille quatre lettres, puis deux autres noms étrangers à la Bible, dont l'un se composait de douze, l'autre de quarante-deux Le premier, quoique interdit au grand nombre, lettres. circulait assez librement dans l'intérieur de l'école. « Les une fois par semaine à ^ « Le nom de douze lettres était, dans l'origine, plus répandu encore. «On l'enseignait « à tout le monde. Mais quand le nombre des impies se « sages, dit c( leurs fils texte, l'enseignaient le et à leurs disciples « multiplia, il ne fut plus confié qu'aux plus discrets d'entre « les prêtres, et ceux-là le faisaient réciter à voixbasse à leurs « frères pendant la bénédiction du peuple^ » Enfin, le de quarante-deux lettres était regardé i. que 3. Le nom de Mélalrône {'iiyCiZ'd) exprime, l'on traduit p.'sr Thalm. Babyl ch, LXII. tout-puissant, le comme le comme le mot nom plus saint schadai (i-U,*)f nombre 514, Tract. Derachoih et Maim. Moreh Ncbouchim, 1'° partie, ANTIQUITÉ DE LA KABBALE. des mystères*. « On ne 47 un homme d'une mûr, inaccessible à la co- l'enseignait qu'à « discrétion reconnue, d'un âge « Icre et à l'intempérance, étranger à la vanité, et plein de « douceur dans ses rapports avec ses semblables*. » « Oui« conque, ajoute le Tlialmud, a été instruit de ce secret et « le garde avec vigilance dans un cœur pur, peut compter hommes; son « sur l'amour de Dieu et sur la faveur des « nom « il inspire le respect, sa science ne craint pas l'oubli, et de deux se trouve l'héritier «vivons maintenant, et mondes, monde le observe, avec beaucoup de sens, qu'il n'existe nom composé langue un est surtout de quarante-deux lettres; que cela où impossible en hébreu, pas partie de l'alphabet. Il que lettres quarante-deux ces se croit dit ensuite, continue le même font entre plu- une idée nécessaire ou et que, tous réunis, ils vraie définition de l'essence divine la ne à conclure se partageaient attribut fondamental de l'Etre, formaient les voyelles donc autorisé sieurs mots dont chacun exprimait un où nous Maïmonides dans aucune celui à venir". » auteur, que le *. Lorsqu'on nom dont on vient de parler était l'objet d'une étude, d'un enseignement réservé seulement aux plus sages, on veut nous apprendre sans doute qu'à la définition de l'essence divine se joignaient des éclaircissements nécessaires, ou certains développements sur la même nature de Dieu et des choses en général. Cela moins évident pour le nom de quatre lettres car, comment supposer qu'un mol si fréquent dans la Bible, iet dont la Bible elle-même nous donne celte définition subhme Cfjo mm qui suin, ait été tenu pour un secret que les n'est pas ; : ^ • 'wTp^", u;i-p i:\si 3. Ib. siipr, ib. 4. <:;n"' cnn nViTx n'ovula p D"i2 "irNi rîzi "'^-2 -!2";i i"\:tc 2. siiijr. nin2n MaïmoniJos, idï"; "^iri' d:; nnis insn Moreh Nebouchim, rn*2NS 1211:"' cnn ib. cr^)2h rnna supr. D^:"':*;n ii>- supr. aha ^tn d^did vnt by Taya ij\si ijnwî2 cnn mScntl? p£D TNI c':-::* Sy nm?3 nn:n2 LA KADBALE, 48 une sages, fois par semaine, disaient à que disciples choisis? Ce sance des noms de l'oreille Thalmud le de quelques appelle la connais- Dieu, n'est donc autre chose, dit Maïmo- nides en terminant, qu'une bonne partie de la science de Dieu ou de la métaphysique (nin^N .1523" nïp) pour et c'est ; cela qu'on la dit à l'épreuve de l'oubli; car l'oubli n'est pas possible pour les idées qui ont leur siège dans Vintelligence dans active, c'est-à-dire la raison ' . serait diflicile de Il pas se rendre à ces réflexions, que que la ne science profonde, généralement i-econnue du thalmudiste* ne l'autorité recommande pas moins que le bon sens du libre penseur. y ajouterons une seule observation, d'une importance sans doute fort contestable aux yeux de la saine raison, mais Nous qui n'est pourtant pas sans valeur dans l'ordre d'idées sur sommes lequel portent ces recherches, et que nous d'accepter comme un les lettres dont se composent fait historique nom cela se pratique de la dans toutes les énumérations nom que trois fois saint l'élite l'on môme des sages? Nous y tion de toutes les comme et remarques ne confiait qu'en trouverions faites la dans nombre qua- donc pas permis de penser que iN'est-il noms kabbale, et en ajou- toutes les langues, on obtient exactement le rante-deux'. les dernière la particule finale, la obligés en comptant toutes noms hébreux, les sacramentels des dix séphiroth de tant au : c'est le tremblant à pleine justifica- par Maïmonides. D'abord ces quarante-deux lettres forment, en effet, non pas un nom, D^rhan nir^ni D^iiin^zn nnEDi nxnnn -qdt 1. ib. 2. S-rn n:;rn Si ^nzwh iu;2\s' \s nronn Maïmonides n'est pas seulement l'auteur de l'ouvrage philosophique loc. cit. j^i^rc) h'J^zr^ appelé 3Ioreh Neboiichim, (np'n T)y il a aussi composé, sous le titre de Main forte ouvrage thalmudique qui est encore aujourd'hui le obligé des rabbins. Voici ces lettres gi'aiid 6633SSD manuel 3. i-'" : noms et les chiffres tiD^i n'ùS)2 Tin nï: qui indiquent n'iNsn n^nsa le nombre de leurs 3 nbna nra n^zzn idd ANTIQUITE DE LA KADBALE. comme on 49 mais plusieurs mots. l'entend vulgairement, De plus, chacun de ces mots exprime, au moins dans l'opiun attribut essentiel de la nature nion des kabbalistes , divine, ou, ce qui est formes nécessaires de pour eux la même proprement l'Etre chose, une des dit. Enfin représentent, selon la science kabbalistique, selon et tous ses commentateurs, la définition la le tous , Zohar plus exacte que notre intelligence puisse concevoir du principe suprême de toutes choses. Cette manière de concevoir Dieu étant séparée par un abîme des croyances vulgaires, on comprendrait très bien toutes du les précautions prises pour ne pas la laisser sor- nous n'insisterons pas sur ce point, dont nous sommes loin, encore une fois, de nous exagérer l'importance il nous suffit, pour le moment, tir cercle des initiés. Cependant, ; montré jusqu'à l'évidence d'avoir général qui ressort le fait de toutes ces citations. Il existait donc, à l'époque doctrine secrète sur s'accordait sur divisée, et son la où la Mischna création et sur manière dont nom vaient la connaître la la cette une On doctrine devait être excitait chez ceux-là une fut rédigée, nature divine. mômes qui ne pou- sorte de terreur religieuse. Mais de- puis quand existait-elle? Et si nous ne pouvons pas déter- miner avec précision le temps de sa naissance, quel est du moins celui où commencent seulement les ténèbres qui enveloppent son origine? C'est à cette question que nous allons maintenant essayer de répondre. De l'avis des histo- riens les plus dignes de notre confiance, la rédaction de la Mischna fut terminée au plus tard en l'an 5949 de la créa- 189 de la naissance du Christ*. Or, il faut nous rappeler que Judas le Saint n'a fait que recueillir les prétion, et ceptes et les traditions qui lui furent transmis par les liian- naïm 1. ses prédécesseurs; par Voyez Schalschelelh Jiakabalah, ou dalia, fui. 25, vers., et David Ganz, conséquent, les paroles que la Chaîne de Tzemach David, la Iradilion, fol. par R. Guc- 25, rect. 4 LA KABBALE. 50 nous avons citées les premières, celles qui défendent de imprudemment livrer secrets de la création et les Mercaba, sont plus anciennes que Nous ne savons pas, il roles mais cela môme qui les est vrai, qui est l'auteur de la renferme. de ces pa- est une preuve de plus en faveur de si elles n'exprimaient que l'opinion d'un ; leur antiquité; car le livre seul, elles ne seraient pas revêtues d'une autorité suffisante pour faire loi, et, comme on le fait toujours en pareille cir- constance, on nommerait celui qui doit en être responsable. En outre, la doctrine rieure à fût la loi elle-même qui interdit de la nécessairement anté- est divulguer. Il fallait qu'elle connue, qu'elle eût acquis déjà une certaine autorité, avant qu'on aperçût le danger de la répandre, je ne dirai peuple, mais parmi les docteurs et les maîtres Nous pouvons donc, sans crainte d'être trop téméraire, la faire remonter au moins jusqu'à la fin du premier siècle de l'ère chrétienne. C'est précisément le temps où vivaient Akiba et Simon ben Jochaï, à qui les kabbalistes attribuent la pas dans en le Israël. composition de leurs livres les plus importants rabbiJossé deSepphorisjmsïT ^dii i, plus cé- et les lèbres. C'est aussi dans cette génération qu'il faut comprendre queVIdra Raba, l'un des plus anciens et des plus remarquables fragments du Zohar, compte au nombre des amis intimes, des plus vents disciples de à qui le traité Simon ben de nos citations, attribue caba '. Au nombre la connaissance de du moins des nous n'hésitons pas à placer la fait la la celui plupart sainte Mer- idées kabbalistiques, traduction chaldaïque des livres de Moïse, qui porte le Tel est le évidemment des autorités qui témoignent de l'anti- quité, sinon des livres, Ciwi Jochaï. C'est thalmudique, dont nous avons fer- nom d'Onkelos. respect inspiré tout d'abord par cette traduc- lion fameuse, qu'elle parut une révélation divine. On sup- '51 ANTIQUITÉ DE Li KABBALE. pose, dans le mont le Thalmud de Babylone Sinaï en môme *, temps que que Moïse la loi reçut sur la écrite et la loi orale; qu'elle arriva par tradition jusqu'au temps des than- naïm, qu'Onkelos eut seulement et de la gloire Un l'écrire. grand nombre de théologiens modernes ont cru y trouver les bases du christianisme; ils ont prétendu surtout recon- nom naître le Mêimra, que l'auteur et de la seconde personne divine dans »xin^a, qui signifie en effet la a partout substitué qu'il y a de certain, c'est qu'il parole ou la le mot pensée, au nom de Jéhovah ^ Ce règne dans ce livre un esprit du Thalmud, à du judaïsme vulgaire, à celui du Penlateuque luimême; en un mot, les traces de mysticisme n'y sont pas rares. Partout où cela est possible et d'une certaine importance, une idée est mise à la place d'un fait et d'une image, tout opposé à celui de la Mischna, à celui celui sens littéral est sacrifié au sens spirituel, et l'anthropo- le morphisme détruit pour laisser voir dans leur nudité les attributs divins. Dans un temps où où des trie; mots les hommes le culte de la lettre allait jusqu'à l'idolâ- passaient leur vie à compter les versets, et les lettres de la loi'; les représentants légitimes de où précepteurs les la religion officiels, ne voyaient rien de mieux à faire que d'écraser l'intelligence aussi bien que la volonté sous une masse toujours croissante de pratiques extérieures, cette aversion pour tout ce qui est matériel et positif, cette l'histoire habitude de sacrifier souvent aux intérêts d'un idéalisme et la exalté, grammaire et nous révèlent infailliblement l'existence d'une doctrine secrète, qui a tous \. Traité de Kidouschin, 2. Voyez surtout Ritlangcl, son coinmenlaire et sa traduction du Scplicr fol. 49, rect. ietzirah, page 84. 3. Thalmud Babyl., Irailc croyons les thalmudistes, vient traduit par celui de scribe. de Kidonschiii, le fol. mot isidj 1"' 50, rect. De signifie là, si nous en compter, que l'on a LA KABBALE. 52 les caractères avec toutes les prétentions du mysticisme, et qui sans doute ne date pas du jour où elle a osé parler un Enfin, sans y attacher trop d'imporlangage tance, nous ne pouvons pas nous empêcher de faire encore aussi clair. cette observation : nous avons dit ailleurs que pour arriver à leurs fins, pour introduire en quelque sorte leurs propres mêmes de idées dans les termes la révélation, les kabbalistes moyens peu avaient quelquefois recours à des rationnels. L'un de ces moyens, qui consistait à former un alphabet nouveau en changeant la valeur des lettres, ou plutôt en les un ordre déterminé, Thalmud et mis en usage substituant les unes aux autres dans employé fréquemment dans est le dans une traduction encore plus ancienne que nous venons de parler, dans dont celle paraphrase chaldaïque de la Jonathan ben Ouziel', contemporain et disciple de Hillel Yieux, qui enseignait avec une grande autorité pendant premières années du règne d'IIérode*. Il est vrai que des peuvent servir indistinctement aux procédés semblables idées les plus diverses; mais on n'invente pas 1. le les une langue Nous voulons parler de l'alphabet kabbalistique appelé Ath Bascli, y;^ j-|{<, la première lettre, aleph, la valeur de la der- parce qu'il consiste à donner à nière, </ja?<, et réciproquement; à remplacer nière, schhi, et ainsi de toutes les autres. nom phrasle chaldéen traduit par le qu'on dans Jéréaiie, ch. lit C'est de la il même li, v. la seconde, beth, par l'avant-der- Au moyen de ce procédé, le para- de Babel, ^^2, celui de Sésac, manière que, dans un autre passage de Jérémie, ch. convertit ces deux mots, tj^p 3,^, qui signifient le en celui de Qi-t/'D? qu'on traduit par Chaldcens. On suppose que prendre, lorsque, dans ment, qu'il en Œuvres, le noms de Babel les soit, t. IV, cette même et Mais une li>, rect., édit. telle chapitre et v. 1, le le prophète nommer en supposition ne peut se sous l'influence du même le comsenti- des Chaldcens y sont fréquemment répétés. Quoi traduction a été conservée par saint Jérôme (voyez ses Comment, sur Jérémie) 2. Voyez Schalschelcth fol. ciel. li, cœur de mes adversaires, hébreu, captif dans l'empire de Babylone, ne pouvait pas menaçant des vengeances du -jy;^7) 41, et qui n'a par lui-même aucun sens. hakahalah, d'Amsterdam. et Raschi. fol. 18, rcct. et vers., et David Ganz, ANTIQUITE DE LA KABBALE. artificielle dont on garde 53 volonté, la clef à l'on n'a pas si moins au grand nombre. En Thalmud emploie souvent des méthodes résolu de cacher sa pensée, au outre, quoique le analogues, celle que nous venons de signaler, et que nous plus ancienne, y est tout à fait étrangère. Entièrement isolé, ce dernier fait ne serait pas sans avons lieu de croire la doute une démonstration puissante, mais, ajouté à ceux qui ont déjà occupé notre attention, Tous réunis et il comparés entre eux, ne doit pas être négligé. ils nous donnent le droit d'affirmer qu'avant la fin du premier siècle de l'ère chrétienne il se répandait mystérieusement parmi profondément vénérée, que du Thalmud demment une science les Juifs l'on distinguait de la Mischna, des livres saints; une doctrine mystique évi- et enfantée par le besoin de réflexion et d'indépen- dance, je dirais volontiers de philosophie, et qui cependant invoquait en sa faveur l'autorité réunie de la tradition et des Ecritures, Les dépositaires de celle doctrine, que dès à présent nous ne craignons pas de désigner sous le nom de kabbalistes, ne doivent ni ne peuvent être confondus avec les Essénicns, dont e nom était déjà connu à une époque bien plus mais qui ont conservé jusque sous leurs habitudes et leurs croyances. rapportons à Josèphe^ et à le En Philon% effet, si nous nous en les seuls qui méritent sur ce point d'être écoutés avec confiance, secte fameuse voulait lilé et faii'e était essentiellement régner parmi les reculée, règne de Justinien* moral hommes le et but de celte pratique; elle ces sentiments d'éga- de fralernilé qui furent enseignés plus tard avec tant du christianisme. La anciens témoignages que d'éclat par le fondateur et les apôtres kabbale, au contraire, d'après les nous avons rapportés, \. Peter Bccr, l" De une science toute spéculative qui partie, p. 88. 2. Guerre des Juifs, 3. était liv. VIIF. Vild eonleniplalhà, dans le recueil de ses Œuvres. LA KABBALE. 54 prétendait dévoiler les secrels de création et de la nature la divine. Les Esséniens formaient une société organisée, assez semblable aux communautés religieuses du moyen âge; leurs sentiments et leurs idées se rétléchissaient dans leur vie extérieure; et d'ailleurs ils admettaient parmi eux tous ceux qui se distinguaient par une vie pure, même des enfants et des femmes. Les kabbalistes, depuis leur appari- temps tion jusqu'au oii la presse a trahi leur secret, s'étaient toujours enveloppés de mystère. De loin en loin, après mille précautions, ils ouvraient à demi les portes de leur sanc- tuaire à quelque nouvel adepte, toujours choisi dans l'élite dont l'âge avancé devait offrir une preuve de l'intelligence, et de discrétion de sagesse. Enfin, malgré et pharisaïque avec laquelle ils observaient le la sévérité toute sabbat, les Essé- niens ne craignaient pas cependant de rejeter publiquement les traditions, marquée sur d'accorder â la morale une préférence très le culte, et dans ce dernier même étaient loin de conserver ils les sacrifices et les Pentateuque. Mais par le les karmates parmi les cérémonies cqmmandés adeptes de les fidèles la comme comme la kabbale, de l'islamisme, plupart des mystiques chrétiens, se conformaient à toutes les pratiques extérieures; ils se gardaient, taquer et, la en général, d'at- tradition qu'ils invoquaient aussi en leur faveur, comme nous avons déjà pu d'entre eux étaient comptés vénérés de la le parmi remarquer, plusieurs les docteurs les plus Mischna. Nous ajouterons que plus tard on a vus rarement infidèles à ces habitudes de prudence. les CHAPITRE DES LI\TIES KABBALISTIQUES — ir DU SEPHER AUTIIENTICFTE Nous arrivons maintenant aux lETZIRAII livres originaux oii, selon l'opinion la plus répandue, le système kabbalislique s'est formulé dès sa naissance. nous en jugeons par Ils devaient être très nombreux, les titres nous serons uniquement occupés de ceux que a conservés, et qui se si qui nous sont parvenus*. Mais recommandent temps nous le à notre attention par leur importance aussi bien que par leur antiquité. Ces derniers sont au l'idée nombre de deux, que nous pouvons nous VHisloire de la Genèse et de la et répondent assez bien à Thalmud, de faire, d'après le Sainte Mercaba : l'un, inti- tulé le Livre de la création, nT'ïi ied, renferme, je ne dirai pas un système de physique, mais de cosmologie, tel qu'il \. On cite frcquenimeut le Scplier habaliir, i>|-iin "120' ben Ilakana, contemporain de llillel le Vieux et d'Uérode £'tt'''ljué le à Nechonia Grand. Oo fait passer, encore aujourd'hui, pour des extraits de ce livre divers fragments évi- demment inauthcnliques. Tels sont encore les fragments réunis sous le titre du Fidèle Paslcur, x;3î3M)2 N'^VT» <^l ordinairement imprimes avec le Zohar, sous forme d'un commentaire. Enfin, il ne nous reste rien que les noms et quelques rares citations des auteurs suivants, dont tion avec le plus le Vieux, grand respect j^^D NJ3î2n l'y : le Zohar R. Jossé le Vieux, XSD Vieux, j^^D T ^^- J*^''^' ^^ ''2'''! ''DV fait l'f souvent men^- Uamnouna 56 LA KABBALL'. pouvait être conçu à une époque et dans un pays où Thabi- lude d'expliquer tous les phénomènes par une action immé- diate de la cause })remière devait étouffer l'esprit d'observa- où par conséquent certains rapports généraux tion; ficiels aperçus dans de la science le monde extérieur devaient passer pour nature. L'autre est appelé la lumière, d'après ces paroles de Daniel la « intelligents brilleront comme traite plus particulièrement Zoliar, in?, ou le Les ce : spirituel. iSous d'accorder à ces deux ouvrages la hommes lumière du ciel\ » la de Dieu, des esprits humaine, en un mot, du monde même et super- même et Il de l'âme sommes importance loin et la beaucoup plus étendu, beaucoup valeur. Le second, plus riche, mais aussi plus hérissé de difficultés, doit sans doute occuper rons par En textes le la plus grande place; mais nous premier, qui nous paraît le commence- plus ancien. faveur de l'antiquité du Sepher ietzirah on a invoqué des thalmudiques dont ni sens ni l'âge n'ont été bien le établis. iSous les passerons sous silence ainsi et les controverses auxquelles ils que les légendes ont donné lieu. Nos obser- vations ne porteront que sur le fond du livre que nous avons pour but de apprécier le faire connaître. Elles suffiront pour en faire caractère et en démontrer la haute origine. 1" Le système qu'il renferme répond exactement à l'idée que nous pouvons nous en faire d'après son titre; nous pouvons nous en assurer par ces mots qui en forment la pre- mière proposition « veilleuses de la : « C'est avec les trente-deux voies iner- sagesse que le monde a été créé par « l'Eternel, le Seigneur des armées, le Dieu d'Israël, le Dieu « vivant, le Dieu tout-puissant, le Dieu « l'Eternité, dont le 2° Les de 1. moyens qu'on la création, Daniel, nom xii, T-. est sublime y emploie suprême qui habite et saint. » pour expliquer l'œuvre l'importance qu'on y donne aux nombres et yr-n ir',z '^mv ciS^^rîzn"!. DES LIVRES KABBALISTIOUES. aux nous font comprendre comment l'ignorance lettres, se sont répandues que nous avons rapportées; fables les et comment ont plus tard abusé de ce principe; la superstition comment 57 enfin s'est formé ce qu'on appelle la kabbale pra- tique, qui donne de changer le nombres à des cours de La forme en la simple est pouvoir et à des lettres le nature. grave; rien qui et ressemble, même de loin, à une démonstration ou à un raisonnement; ce ne sont que des aphorismes distribués dans un ordre assez régulier, mais qui ont toute la concision des anciens oracles. Un terme qui est qui nous a beaucoup frappé, c'est que fait toute exclusivement consacre à l'àme y dans le Penlateuquc et dans fut plus tard encore employé, comme l'étendue de l'Ancien Testament, pour désigner corps humain, tant que la vie ne l'a pas abandonné'. mots d'origine étrangère vrai qu'oii_y^ trouve plusieurs noms le le Il est : les des sept planètes et du dragon céleste, plusieurs fois mentionnés dans ce livre, langue aussi bien qu'à appartiennent évidemment à la Chaldéens, qui, pen- la science des les Hébreux une influence toute-puissante^ Mais on n'y rencontrera pas dant la captivité de Babylone, ont exercé sur 1. Nous voulons parler du mot Ncphesch, ns;:pas s'appliquer à l'àme dans les passages suivants qui, selon le sens lilléral IZiV ^*<2f1 de préparer, pendant nourriture de chacun, 12, du texte, étaient sortis nC^nïQ Ipy^b nNin iO; 3° quand il le de est évident qu'il 1° quand on de Jacob, ^3 quand on permet la cuisse k^r^ri' Genèse, 4G, 26; 2° XI H "C^Z S^S Sdx"' TJ?f< ni<. Ex., ordonné à ciiacun de s'infliger des soufl'rances en que, pour désigner l'àme, on emploie à celui de nephesch, mudistes et les le du moins ce dernier ^^^ n'est-il jamais employé par les tlial- écrivains plus modernes, pour désigner le corps. Mais tous, sans exception, se servent du 2. ^g^n I^N*. Lév., 25, 29. S'il est vrai mot nesvhania, nGwJ- ^^e préférence nm3:T n-n DIM CTJ2 njyn nS r\'^)2''jn le la nry H^S expiation de ses péchés, pendant le dixième jour du septième mois, dans ne peut parle de ceux premier jour de Pâques, ce qui est nécessaire à ^:}-) est I^ : mot v^i^, qu'on ne rencontre pas une seule fois Sepher ieizirah. Ces noms, à l'exception de ceux qui désignent le soleil et la lune, n'ap- LA KABBALE. 58 purement grecques, latines ou arabes qui grand nombre dans leTbalmud et dans les plus modernes, où la langue hébraïque est mise au ces expressions se présentent en écrits de service philosophie la des et admettre en principe général, presque dire infail- et j'oserai que toute œuvre de ce genre, où la lible, on peut Or, sciences. civilisation des Arabes ou des Grecs n'a aucune part, peut être regardée comme antérieure à la naissance du christianisme. Nous avouons cej)endant que dans l'ouvrage qui nous occupe auquel nous ne craignons pas d'attribuer ce caractère, serait pas difficile de que nous avons sition citée ont servi à la création de l'univers, termes même ont de compter, ce que par traduit il réflexion et de la pensée*, compté et l'action plus anciens commentateurs les sujet, le sagesse qui la ajoute qu'il y a aussi celui qui compte, ce qui est : l'objet l'acte et est impossible il môme « sissant « sorte l'intelligible; même « l'acte que cure; la et devient elle compréhension sai- l'intelligible par de l'intelligence; en et l'intelligence et l'intelligible sont identiques^. » parlienncnt pas par noms duction des de la Méta- la comprend elle-même en « L'intelligence se : de de ne pas se rappeler cette phrase célèbre du douzième livre de physique propo- la un peu plus haut, après avoir parlé des trente-deux voies merveilleuses de trois et ne montrer quelques vestiges du langage de la philosophie d'Aiislote. Lorsque, après et il eux-mêmes Saturne; i{s»rilU7' à h langue chaldaïque, mais chaldcens. Les voici p-fi;, : ils sont une tra- n3l3> l^ie l'on croit Vénus; 233» Mer- QnND) Jupiter; Mars; l'^ji, qui désigne le dragon, est arabe. ''• n2''DT "lEDT D'Oise il* Selon l'auteur du Cozri, R. Jelioudalt 1£D3 Hallévi, CCS trois termes désignent la pensée, la parole et l'écriture, qui, dans sont identiques, quoique nous les voyions séparées dans l'homme. la Divinité, Cozri, 4° partie, § 25. Selon l'objet et au fait même de la Abraham ben connaissance, b^tyiDI S^^kUa- "^oyez son Comment, sur 2. vwv xV'jTCiv /.a\ 0£ voEt 6 voij; vowv Y.CLz'x [j.£TaX:'i>'.v le Dior, Seph. TO'j vor]Toij ôiaiE lauxbv voiJ; /.A vor^iov. ils se rapportent ynMI V^V Mélaph., DVl' ielz., p. ; vor]TÔ; liv. "^^ au sujet, à ^^^^^ hzV' 27, verso. -^Icp i-^yveTat O'.yyâ- XII, ch. vu. DES LIVRES KABRALISTIQUES. Mais ils il est évident soit, au texte; car été ajoutés lient ni à la proposition qui précède ni à celle qui ne se suit; que ces mots ont 59 ne reparaissent plus, sous quelque forme que ce dans tout le cours de l'ouvrage, tandis qu'on explique ils longuement l'usage des dix nombres et des vingt-deux lettres qui forment les trente-deux moyens appliqués par la sagesse divine à la création. Enfin l'on ne comprend guère assez qu'ils aient tion pu trouver place dans un traité à la différence des scrits qui ont été reproduits du volume, à la fin n'est ques- il les diverses parties que des rapports qui existent entre du monde matériel. Quant où deux manu- dans l'édition de Mantoue, l'un l'autre au milieu de divers taires, elle est loin d'être aussi modernes ont voulu le impartiale et détaillée, on commen- grande que certains critiques Après une comparaison croire*. trouve fondée tout entière sur la quelques variantes sans importance, comme on en ren- contre dans toutes les œuvres d'une haute antiquité, et qui môme par cela ont eu à souffrir pendant plusieurs siècles de l'inattention ou de l'ignorance des copistes commentateurs. En rité des effet, c'est de et de part la témé- et d'autre, même système considéré d'un point de vue général, mais la même division, le même nombre de chapitres, placés dans le même ordre et non pas seulement même le mêmes consacrés aux fond, le matières : de plus, y sont exactement exprimées dans les les mêmes mêmes idées termes. Mais on ne trouvera plus cette parfaite ressemblance dans nombre le nom autres. dantes; et dans la de Mischna, sont nettement distinguées Ici les là elles \. l'autre, Voyez Abraham unes des on n'a pas reculé devant des répétitions surabonont été retranchées ; ici on a réuni ce qu'ail- leurs on a séparé. Enfin, l'un paraît aussi plus que le place des diverses propositions qui, sous non plus seulement dans "NVolf, Bibliothèque hébr., — Moreri. même article, etc. t. I. les — Bayle, explicite mots, mais dans Didionn. ait., article 60 la LA KABBALE. pensée. Nous ne connaissons et par conséquent nous ne pouvons citer qu'un seul passage où se montre nière différence s'agit : d'énumérer du premier à la fin celle der- chapitre, lorsqu'il principes de l'univers qui corres- les dix; pondent aux dix nombres, l'un des deux manuscrits dit simplement que le premier de tous est l'esprit du Dieu vivant; l'autre ajoute que cet esprit du Dieu vivant est l'esprit saint, qui est en môme Sans doute cette idée est de elle ne manque pas dans la prouverons bientôt, la esprit, voix et parole*- plus haute importance; mais manuscrit, où le formulée aussi nettement; temps elle base et constitue, le résultat de tout D'ailleurs \e Livre de la création a été, au ^ du dixième diah, élevé, méthodique l'un des plus monuments de anciens, système. le qui sage, et comme le commencement commenté en arabe par R. siècle, traduit et esprit comme n'est pas elle comme nous le Saa- regarde l'un des premiers Nous ajouterons, sans les commentateurs qui sont venus après lui pendant le douzième ei le treizième siècle ont tous exprimé la même conviction. humain. l'esprit accorder à ce témoignage une valeur exagérée, que Comme tous les ouvrages d'une époque très reculée, celui dont nous parlons il est est sans titre et sans terminé par ces mots étranges nom d'auteur; mais « Et lorsque : Abraham ce notre père eut considéré, examiné, approfondi et saisi « toutes ces choses, le maître de l'univers se manifesta à « lui et l'appela son ami, et s'engagea par « éternelle envers lui et sa postérité. Alors une alliance Abraham crut comme une œuvre « en Dieu, et cela lui fut compté de « justice, et la gloire de Dieu fut appelée sur lui, car c'est « à lui que s'appliquent « de t'avoir formé dans ces paroles le ne peut d'abord pas être considéré 1. ÉJit. de Mantouc, foL 49, : Je t'ai connu avant ventre de ta mère. » Ce passage rcct. : •csZTi comme une mi 1.17 lim invention mm Slp- DES LIVRES Ki^BBALISTIQUES. moderne 61 il existe avec quelques variantes dans les deux Manloue; on le retrouve dans les plus anciens commentaires. Nous pensons que pour donner plus d'intérêt : textes de au Livre de la création^ on a supposé, ou plutôt on veut faire supposer aux autres, que les choses qu'il renferme sont précisément celles qui furent observées par le premier patriarche des Hébreux, et lui donnèrent l'idée d'un Dieu unique une et tout-puissant. Il existe d'ailleurs laquelle selon tradition connaissances astronomiques, Abraham et parmi avait les Juifs de grandes s'éleva jusqu'à l'idée du Néanmoins les vrai Dieu par le seul spectacle de la nature. paroles que nous avons citées tout à l'heure ont été interprétées de la manière la plus grossièrement matérielle. On était a imaginé qu'Abraham où son nom en quels termes commence sur le lui-même l'auteur du livre prononcé avec un respect religieux. Voici est Sepher ietzirah : le « C'est commentaire de Moïse Botril Abraham, notre père (que la « paix soit sur lui!), qui a écrit cela contre les sages de son Du mémoire incrédules à l'égard du principe de l'unité. ce siècle, « moins c'est ainsi que pense R. Saadiah (que la du juste soit bénie!) dans le premier chapitre de son « « livre intitulé : La « propres paroles « Abraham, notre « la Ghaldée : pierre pJiilosophale. Je rapporte ses Les sages de la Ghaldée attaquaient père, dans sa croyance. Or, les sages de étaient divisés en trois sectes. La première « prétendait que l'univers était soumis à deux causes pre« mières entièrement opposées dans leur manière d'agir, « l'une n'étant occupée qu'à détruire ce que l'autre avait te produit. Cette opinion est celle des dualistes, qui s'ap- « puyaient sur ce principe, qu'il n'y a rien de « entre l'auteur du mal et celui commun du bien. La seconde secte « admettait trois causes premières; les deux principes con- « traires dont nous venons de parler, se paralysant réci- « proquemeni, et rien de cette manière ne pouvant être G2 L.\ « fait, on en a reconnu KABBALE. un troisième pour décider entre « eux. Enfin, la dernière secte n'avouait pas d'autre Dieu « que dans lequel le soleil, elle reconnaissait le « unique de l'existence de la si imposante et si mort\ » Malgré principe une autorité universellement respectée, l'opinion que nous venons d'exposer n'a plus aujourd'hui un seul partisan. Au nom du patriarche on a depuis longtemps substitué celui d'Akiba, l'un des plus la tradition, l'un pays, et à qui il fanatiques soutiens de nombreux martyrs de la liberté de son ne manque, pour être compté par la postédes au nombre des héros les plus dignes de son admiration, que d'avoir joué un rôle dans les anciennes républiques d'Athènes ou de Rome. Sans doute cette nouvelle opinion est moins invraisemblable que la première, cependant nous ne la croyons pas mieux fondée. Quoique le Thalmud, toutes les fois qu'il fait mention d'Akiba, nous le représente comme un être presque divin quoiqu'il l'élève au-dessus rité ; de Moïse lui-même*, comme une de la présente pourtant nulle part Mercaba ou de des lumières de la science la ait Livre de la création, ou quelque autre ouvrage de nature. Tout au contraire, on lui reproche positive- ment de n'avoir pas sur la nature de Dieu des idées très élevées. « Jusqu'à ce le Genèse; nulle part on ne laisse soupçonner qu'il écrit le même ne il léen, jusqu'à quand, Akiba, quand « chose de vulgaire^? lui dit rabbi Jossé le Gali- feras-tu de la majesté divine quelque >-> L'enthousiasme qu'il inspire cause l'importance qu'il a donnée à avec laquelle il la tradition, la a pour patience en a su tirer des règles pour toutes les actions de la vie% le zèle qu'il a mis à l'enseigner pendant \. Voyez Sepher ielzirah, édit. 2. Thalm. Babijl., Memchotli, 29 3. Vin 4. tract. de Manloue, Tlialm. Babijl., tract. 'Hagiiiga, ijiq fol. 20 et 21. b. rj Na'ipy iS^San ^DT T lS ION n^'^y'S nxD^'J nriN*. Thalm. BubijL, tract. 'Haguiga, fol. 14, vers. On dit qu'il savait déduire DES LIVRES KABBALISTIQUES. vingt-quatre l'héroïsme de sa mort. Les et peut-être aussi quarante ans, mille disciples qu'on cordent guère avec la défense que importants de la ne s'acMischna de divul- attribue lui fait la même guer à plus d'une personne, 63 moins secrets les les kabbale. Plusieurs critiques modernes ont imaginé que, sous même titre de Sepher ietzirali, férents, dont l'un, attribué il a existé deux ouvrages au patriarche Abraham et le dif- men- Thalmud, a disparu depuis longtemps l'autre, beaucoup plus moderne, est celui que nous avons conservé. tionné dans le ; Cette opinion n'a pas d'autre base qu'une grossière igno- rance. Morin, l'auteur des Exercices bibliques^ à un chroniqueur du seizième s'exprime ainsi « : l'a empruntée en parlant d'Akiba, « C'est lui qui a rédigé le Livre de la créa- en l'honneur de tion, siècle, qui, « Livre de la création, la kabbale; mais il existe un autre composé par Abraham, et sur lequel ben Nachman (nommé par abréviation le Ram« ban) a fait un grand et merveilleux commentaire^ » Or, ce commentaire, écrit à la fin du treizième siècle, mais imprimé dans l'édition de Mantoue^ [)lusieurs années après « R. Moïse chronique qui vient d'être la au livre citée, se rapporte évidemment qui est aujourd'hui entre nos mains ; la pliipart des expressions du texte y sont fidèlement conservées, et il est évident qu'il n'a pas été lu par l'historien dont nous venons de rapporter slilué le les paroles. nom Au reste, le des moindres particularilés des lettres de ceptes : nijSn Su; la Bible des Morinus, Exercilaliones biblicœ, p. 574. 2- iinu fol. 3. nT'ïi c'est « sub- ait un kabbaliste monceaux » de pré- ]iS^n "iS\n- 1. rh'J nS^J"! premier qui d'Akiba à celui d'Abraham, iSD *iL*ii nSzpn V^ bn; UITS "an pDin mirn isdi ^TiSi^a isd un xim IUTN omis*. SchalscUeUth Imhabalah, 20, vers. La première édition du Sepher ielzirnh 1505, tandis que la est celle de Manloue, publiée eu chronique dont nous voulons parler, la Chaîne de la lia- dtlion (Schalschelelh hakabalah), a déjà été imprimée à Imola, en 1549. LA KABBALE. 64 du quatorzième Zohary se siècle, Isaac Délaies, qui, demande : en l'appelant mischna, livre qui avait été « Qui a dans sa préface du permis à R. Akiba d'écrire, le Seplter ielzirah^ puisque transmis oralement depuis c'est un Abraham? » Ces termes, que nous avons essayé de conserver fidèlement, sont évidemment contraires à la distinction que nous voulons détruire ; et cependant celle-ci ne repose, en dernier résultat, que sur celte seule autorité. L'auteur du Livre de la création n'est donc pas encore découvert. Ce n'est pas nous qui déchirerons le voile qui nous cache son nom; nous doutons même que cela soit possible, avec les faibles éléments dont nous pouvons disposer. Mais l'incertitude à laquelle nous sommes condamné sur ce point ne peut jamais s'étendre aux propositions que nous croyons avoir démontrées, qui, au besoin, peuvent suffire à l'intérêt et purement philo- sophique qu'il faut chercher dans ces matières. 1^ GUAPITRE III AUTHEMICITE DU ZOnAR Un intérêt bien plus vif, an difficultés, sont attachés mais aussi de bien plus graves monument dont encore à parler. Le Zohar, ou code universel de commentaire sur la le Pentateuque, il les nous reste Livre de la lumière, est kabbale. Sous indépendance, à toutes quelquefois le il il la le modeste forme d'un touche, avec une entière questions de l'ordre spirituel, et s'élève à des doctrines dont la plus forte intel- ligence pourrait encore se glorifier de nos jours. Mais il est loin de se maintenir toujours à cette hauteur; trop souvent il descend à un langage, à des sentiments décèlent le et à des idées qui dernier degré d'ignorance et de superstition. On mâle simplicité et de l'enthousiasme naïf des temps bibliques, des noms, des Hiits, des connais- y trouve, à côte de la sances et des habitudes qui nous transportent au milieu d'une époque assez avancée du moyen âge. Cette inégalité dans la forme comme dans la pensée, ce bizarre mélange des caractères, qui distinguent des temps très éloignés les uns des autres, enfin le silence presque absolu des deux Thalmud, l'absence de documents positifs jusqu'à la fin du treizième siècle, ont de ce livre les fait opinions naître sur l'origine et sur l'auteur les plus divergentes. Nous ô allons LA KABBALE. 66 (l'abord les rapporter d'après les témoignages les plus anciens et les plus fidèles; nous essayerons ensuite de les juger, avant de nous prononcer nous-mème sur cette question Tout ce qui a été dit, tout ce encore aujourd'hui de la que généralement difficile. l'on pense Zohm\ formation et de l'antiquité du résumé d'une manière assez impartiale par deux auteurs que nous avons déjà plusieurs fois cités. « Le Zohai\ dit est « Abraham ben Zacouth dans son Livre des gé7iéalogies\ le Zohar dont les rayons éclairent le monde% qui renferme « les « plus profonds mystères de « pas l'œuvre de Simon ben la loi et de la kabbale, n'est Jochaï, quoiqu'on l'ait publié « sous son nom. Mais c'est d'après ses paroles qu'il a été « rédigé par ses disciples, qui confièrent eux-mêmes « d'autres disciples le soin de continuer leur tâche. « paroles du Zohar n'en sont que plus conformes à « écrites comme « assez tard « elles le hommes Mischna, la la vérité, qui ont vécu et toutes les déci- sions, tous les préceptes de la loi orale. Ce livre n'a été « divulgué qu'après la << sont par des pour connaître à Les de Pi. et Ascher, qui ne l'ont pas connu\ » Voici en quels termes s'exprime sur auteur de dition\ mort de R. Moïse ben Nachman la le même sujet le rabbin Guédalia, célèbre chronique intitulée « Vers l'an cinq mille ce (1290 de J.-C), ce tendaient que toutes les parties du se trouva diverses il « lecte de Jérusalem (le La chahie cinquante de dialecte création personnes qui pré- Zohar écrites en dia- aramécn) étaient de Simon ben Jochaï, mais que « composition de R. de la Ira- la la tout ce qui « est en langue sacrée (l'hébreu pur) ne doit pas lui être "^2 et 45. L'auteur de ce livre florissait en 1492. 1' roni"' "120) P- 2. Il 3- Le premier de ces deux rabbins célèbres, après avoir passé faut se rappeler que le mot Zohar partie de sa vie en Espagne, est mort à signifie lumière. Jérusalem en 1500; le la en 1520. ^- nb^DH ribu/hty> édition d'Amsterdam, fol. plus grande second 23, vers, et rect. florissait AUTUENTICITÉ DU ZOUAR. 67 « attribué. D'autres afrirmaient que R. Moïse ben Nacbman « ayant fait la découverte de ce livre dans la Terre Sainte, il passa en Aragon et tomba mains de R. Moïse de Léon. Enfin, plusieurs ont pensé que ce R. Moïse de Léon était un homme instruit, « qu'il trouva tous ces commentaires dans sa propre ima« gination, et qu'afm d'en retirer un grand profit de la « l'envoya en Catalogne, d'oij « entre les c< « part des savants, il les « Jocbaï et de ses amis. publia sous On (c môme de R. Simon ben ajoute qu'il agit ainsi parce qu'il « était pauvre et écrasé de charges. ce nom le Pour moi, dit encore le auteur, je pense que toutes ces opinions n'ont aucun fondement, mais que R. Simon ben Jochaï et sa « sainte société ont réellement dit toutes ces choses, et ence core beaucoup d'autres seulement ; « n'aient pas été, dans ce temps-là, « il peut se faire qu'elles convenablement rédi- gées; qu'après avoir été disséminées longtemps dans plu- « sieurs cahiers, elles aient enfin été recueillies et mises en « ordre. « Il ne faut pas qu'on s'étonne de cela; car que notre maître Judas le Saint a rédigé la c'est ainsi Mischna, dont « divers manuscrits étaient d'abord dispersés aux quatre même manière Nous voyons par ces ])aroles, auxquelles en dernier résultat la critique moderne n'a pas beaucoup ajouté, que la question qui nous « extrémités de la lerre. C'est encore de la « que R. Aschi a composé occupe en ce moment hGuemara. » a déjà reçu trois solutions différentes : ecux-ci veulent que, à l'exception de quelques passages écrits en hébreu, mais qui du reste n'existent aujourd'hui dans aucune édition*, dans aucun manuscrit connu, le Zohar appartienne entièrement à Simon ben Jochaï; ceux-là, tout aussi exclusifs dans leur manière de voir, l'attribuent à un imposteur, appelé Moïse de Léon, et ne peuvent 1. Il y a deux ancienacs éditions toutes les autres l'autre dans la : même du Zohar, qui ont Crémone ce sont celles de année de 1559. et de servi le faire de modèles à Mantouo, publiées l'une et LA KABDALE. C8 remonter plus haut qu'à la fin du treizième ou au commen- cement du quatorzième siècle. Enfin, d'autres ont paru chercher un terme moyen entre ces deux opinions extrêmes, en supposant que Simon ben Jochaï s'est contenté de propager sa doctrine par l'enseignement oral, et que les souvenirs qu'il laissa ou dans la mémoire ou dans les cahiers de ses disciples ne furent réunis que plusieurs siècles après sa mort, dans le livre que nous possédons aujourd'hui sous le nom de ZoJiar. La première de ces opinions, considérée dans un sens absolu, quand on prend à la lettre les termes dans lesquels une réfutation sérieuse. Voici d'abord le fait sur lequel on a voulu la fonder « R. Jehoudah, et que nous emprunterons au Thalmud* II. Jossé et R. Simon ben Jochaï étaient un jour réunis « et près d'eux se trouvait un certain Jehoudah ben Guè« rim \ Alors R. Jehoudah dit en parlant des Romains Que nous l'avons exposée, mérite à peine : (c : « cette nation est grande dans tout ce qu'elle a fait! Voyez a comme elle a construit « des bains publics « « ce « « « ce ^c ! A partout des ponts, des marchés et ces mots, R. Jossé garda le silence; mais Simon ben Jochaï répondit Elle n'a rien fait qui n'ait pour but son propre avantage; elle a fait construire des marchés pour y attirer des femmes perdues, des thermes pour s'y rafraîchir, et des ponts pour y percevoir des impôts. R. Jehoudah ben Guèrim, allant raconter ce qu'il avait entendu, le fit parvenir aux oreilles de César, et celui-ci rendit un arrêt ainsi conçu Jehoudah qui m'a exalté sera élevé en dignité; Jossé qui a gardé le silence : : « sera exilé à Sipora (c'est-à-dire à Sepphoris); c( Simon, qui a médit de moi, sera mis à mort. Aussitôt celui-ci, accom1. Tliahn. Bahijl., iiait. sabhal., 2. 2i-)j p. Ce nom probablement donner à cli. ii, fol. signifie litléralenient 54. descemlanl de prosélytes. On veut entendre, d'après un sentiment très commun anciens, que son sang étranger est la vraie cause de sa trahison. chez les AUTHENTICITÉ DU ZOIIÂR. « pagné de son « la fils, alla dans se cacher 69 maison d'étude et une la ; gardienne leur apportait chaque jour un pain « jatte d'eau. Mais la proscription qui pesait sur lui étant « très sévère, Simon « caractère faible; dit à son fils donc est il femmes sont d'un Les : à craindre que, pressée de questions, notre gardienne ne finisse par nous dénoncer. <c « Sur ces réflexions <c cher au fond d'une caverne. Là, par un miracle opéré en quittèrent cet asile et allèrent se ca- ils « leur faveur. Dieu créa aussitôt Simon « d'eau. et son « ments, et, ensevelis fils dans un caroubier et une source se dépouillèrent de leurs vêtele sable jusqu'au cou, ils passè- « rent tous leurs jours dans la méditation de la loi. Ils vé- « curent ainsi dans cette caverne pendant douze ans, jusqu'à « ce que le prophète Elie, paraissant à l'entrée de leur re- « traite, leur « Jochaï « Ils fit entendre ces mots que César sortirent et « et ensemencent Thalmud qui le est mort et Qui annoncera au : comment virent fils la terre. » C'est, hommes les cultivent dit-on (mais ce n'est plus pendant ces douze années de l'assure), de son arrêt tombé dans l'oubli? soli- Simon ben Jochaï, aidé par son fameux ouvrage auquel son nom est tude et de proscription que fils Eléazar, composa resté attaché. le Quand même on aurait écarté de ce récit circonstances fabuleuses qui s'y mêlent, ficile tire; d'admeltre on ne comme il les serait encore dif- légitime la conséquence qu'on en dit pas quels furent l'objet et le résultat méditations dans lesquelles de ces deux proscrits cherchaient à oublier leurs peines. Ensuite, on trouve dans le Zohar une multitude de faits et de noms que Simon ben Jochaï, mort quelques années après cement du second la les ruine de Jérusalem, au siècle de l'ère chrétienne, commen- ne pouvait cer- tainement pas connaître. Comment, par exemple, aurait-il pu parler des six parties dans lesquelles se divise la Mischna, écrite à i. peu près soixante ans après Zohar, éd'l. de Manloue, 5° p:irl., fol. lui'? 20. Comment pourrait-il — Ib., fol. 29, vers. Nous LA KABBALE. 70 mentionner qui à la cinq siècles après appris les noms les procédés de Ja Guemara^ mort de Judas le Saint et ne finit que naissance du Christ ? Comment aurait-il auteurs et et les commence la ' des points voyelles et des autres inventions de l'école de TiLériade, qu'on peut faire remonter tout au plus au commencement du sixième ques ont cru observer que, sous le siècle*? Plusieurs criti- nom d'Ismaélites, est il mabométans, que modernes désignent de la aussi question dans le ZoJiar des Arabes tous les écrits publiés par les Juifs même manière. dans cette interprétation .« La lune en Il est, le passage suivant est à la fois le siq^ne « La pleine lune, c'est le bien « Et parce qu'elle de ne pas admettre difficile effet, ; du bien la comprend en : et le siane du mal. nouvelle lune, c'est même temps le le mal. bien et le « mal, les enfants d'Israël et ceux d'Ismaël l'ont prise éga« lement pour règle de leurs calculs. « pendant « Israël ; arrive une éclipse un bon présage pour S'il pleine lune, ce n'est pas la au contraire, l'éclipsé a lieu pendant si, « lune (une éclipse de soleil), c'est « La sagesse des sages périra et la prudence des : mes nouvelle du prophète [h. « Ismaël. Ainsi se vérifient ces paroles « 14) la un mauvais présage pour intelligents sera obscurcie....'» xxix, hom- Cependant nous fe- rons remarquer que ces mots n'appartiennent pas au texte : ils sont empruntés à un commentaire beaucoup moins ancien, qui a pour Le titre : fidèle pasteur, N:a''nî2N*i*;i, et que, citons de préférence ce dernier passage, Mischna 1. a six Tons degrés du trône suprême termes de les passage suivant ip'in loi. ~i£2 '-r>* ^s^-f la discussion i;2Sr mSyc fol. ip Ni nîZpi — Lévil., bl, 15, vers., et pass. n"wD de NT^p rn'2'j vers. — 'il la ''1~D îVXj thalmudique sont énuniérés dans irx Nnini xt --^2 Genèse, col. 152 et 155. 24, vers.; les six traités UU.' liTN 155, recl., édit. de Mantoue. 2. fol. »s~ p^i, : où l'on compare : de nn^^n n^< hzi^ n^bn. le ma^t 3° part-, Édit. Mantoue, i'" part.^ AUTUENTICITÉ DU ZOIIAR, 71 leur propre autorité, les premiers éditeurs ont substitué au Zohar, partout où dans celui-ci ils ont cru trouver une lacune. On pu trouver dans aurait Zohar même un passage Simon ben Jochaï le plus décisif, car voici ce qu'un disciple de prétend avoir entendu de la bouche de son maître ce heur sur l'instant où Ismaël ce revêtu du signe de ce dont ce l'union céleste. Mais ce adopté ce part dans la possession de ec ce ce ce le nom le soit la a été enfanté circoncision béni? Il Car que ! : « Mal- au monde fit le et Seigneur, exclut les enfants d'Ismaël de comme ils signe de l'alliance, la il avaient le mérite d'avoir leur réserva ici-bas une Terre Sainte. Les enfants d'Is- maël sont donc destinés à régner sur la Terre Sainte, et ils empêcheront les enfants d'Israël d'y revenir. Mais cela ne durera que jusqu'au temps où le mérite des enfants d'Ismaël sera épuisé. Alors ils exciteront dans le monde cèdes guerres terribles; les enfants d'Édom se réuniront ce contre eux et les combattront, les uns sur terre, les autres ce sur mer, et d'autres près de Jérusalem. La victoire sera mais la Terre Sainte ne aux mains des enfants d'Édom. » Pour bien ce tantôt à ceux-ci, tantôt h ceux-là ce sera pas livrée comprendre sous ont le fait le sens de ces lignes, nom d'Edom, usage de païenne, puis étendu à ples chrétiens en général. Or, ici de Rome suffit Rome il de savoir que, parle de ceux qui ont d'abord désigné Rome chrétienne et aux peu- ne peut pas être question païenne; donc on a voulu parler de Sarrasins contre les chrétiens, et la il les écrivains juifs (je l'hébreu) ils l'ont ; même la lutte des des croisades, avant prise de Jérusalem. Quant à la prédiction de Simon ben Jochaï, je n'ai pas besoin de dire de quel poids elle doit être dans notre jugement. Mais je ne veux pas insister plus longtemps sur la démonstration de ces faits, aujourd'hui généralement connus et répétés à l'envi par tous les critiques LA KABDALK. 72 modernes \ Nous y ajouterons seulement une dernière observalion, qui, je l'espère, ne sera pas perdue pour la conclusion à laquelle nous voulons finalement arriver. Pour avoir la conviction que du Zohar l'auteur prétend, le fruit tude, suffit il s'y m^'lent dans Simon ben Jochaï ne peut pas que ce et livre n'est pas, de méditations de treize ans celte que nous »xi2i7x-nx, et qui forme immense compilation un épisode admirable égards, Simon, sur le et à tous point de mourir, réunit autour de lui» pour leur donner ses dernières instructions, de ses disciples fils de soli- et presque toujours à l'exposition des idées. Ainsi, espérons traduire au moins en grande partie, dans le de donner quelque attention aux récits qui fragment intitulé VIdra soula, le être comme on le petit nombre de ses amis, parmi lesquels se trouve son Eléazar. « Toi, dit-il à ce dernier, tu étudieras, R. « écrira, et mes autres amis méditeront en silence ^ » Aba Par- tout ailleurs, c'est assez rarement le maître qui parle, mais ses doctrines sont dans la bouche de son fils ou de qui se réunissent encore après sa mort pour se quer leurs souvenirs commune. Ces ses amis, communi- réciproquement dans et s'éclairer paroles de l'Écriture : « Combien il est la foi beau « de voir des frères rester unis! » leur semblent s'appliquer à eux-mêmes''. Quelques-uns d'entre eux viennent-ils à se rencontrer en chemin, aussitôt leur conversation se porte sur le sujet habituel de leurs méditations, et alors on expli- que dans un sens tout à Vieux Testament. mille: 1. ce En fait voici spirituel quelque passage un exemple, pris au hasard entre R. Jehoudah et R. Jossése trouvaient ensemble en ai"i3Dn nnS'CÎZ' 5° part., fol. 281, vers., édit. de Mantoue. Voy. Peler Béer, Hisl. des sectes du jucla'isme, 2° part., p. 50 et suiv. cilat. biblic., lib. II, exercit, 9. ini^aba du 'î1^Ti'1\ — Wolf. Bibliollt. Iiébr. ^° part., fol. 287, vers. 5. 5° part., fol. 59, vers. — Morinus, Exer- AUTHENTICITÉ DU ZOIIAR. « voyage premier alors le ; « dra parmi nous; car son compagnon de route dit à Dis-moi quelque chose de ce 73 toutes les fois qu'il médite les paroles l'homme ou mar- « de la loi, l'esprit de Dieu vient s'unir à che devant lui pour <c conduire le » Enfin, *. comme nous l'avons dit plus haut, on cite aussi des livres dont est parvenu que des lambeaux épars, et qu'il faut rement supposer plus anciens que contenterons de traduire rait écrit obligé, en forme de cercle; que que toutes « bas; ; siècle uns sont en haut, les de qu'il y a telle contrée jour quand pour ceux-là le « oii il « que quelques instants 11 à il nuit fait '. soit, Simon ben les autres en ; n'a pas même Jochaï, dont même la posi- et il la ; ceux-ci ont y a des pays nuit ne dure » que l'auteur du Zohar, est bien évident, d'après cela, quel qu'il Dans qui est éclairée, la terre constamment jour, où du moins fait « créatures changent d'aspect suivant les « tandis que les autres sont dans les ténèbres « le faire : elle-même en terre tourne sur la de chaque lieu, en gardant pourlant l'air ce « tion du treizième la fin de Vieux on apprend, par des expli- le que « cations étendues, « l'on n'était si lui refusant toute authenticité, Hamnouna ne nous nécessai- passage suivant, que l'on croi- le remonter au moins jusqu'à « le livre de il Zohar. Nous nous le par quelque disciple de Copernic, môme : divin descen- la loi, et l'esprit il eu la prétention de l'attribuer raconte la mort et les derniers instants. Sommes-nous donc obligés obscur rabbin du treizième latan qui, en de à l'écrivant, longues années, de l'esjioir I. 2- \'' i)arl., fui. 1 xb;h;n^2 t<S''yS ]iSnT la honneur à un un malheureux charfaire en y consacrant nécessairement cri de la misère et ne cédait qu'au soulager par un moyen aussi lent qu'in- 15, vers. xniri So XnnS d'en siècle, à libx sm y-Z2 ttii uns nid x:i:î2n m xSi:|i:?3. 5° prlie, foi. lO, rect. Nison LA KABBALE. 74 certain? Non, assurément; contenterions d'examiner sèque du que livre, la quand et même nature intime, la nous nous valeur intrin- nous n'aurions aucune peine à démontrer cette opinion n'est pas Mais nous avons, pour la mieux l'ondée que la première. combattre, des arguments plus positifs. Le Zohar partient à est écrit aucun dans un langage araméen qui n'ap- dialecte déterminé. Quel dessein Moïse de Léon pouvait-il avoir en se servant de cet idiome qui n'était pas en usage de son temps? Voulait-il, comme le prétend un critique moderne que nous avons déjà cité\ voulait-il donner plus de vraisemblance à ses fictions, en faisant parler le langage de leur époque aux divers personnages sous le nom desquels il désirait faire passer ses idées? Mais puisqu'il possédait de même de l'aveu nion, il bommes des dont nous combattons l'opi- Il les auteurs de la Mischna; de Jérusalem fût probablement le dialecte langue babituelle, hébreu. il était et leur plus naturel de les faire écrire en y en a qui prétendent qu'il s'est réellement servi de celte dernière langue, qu'il n'a pas inventée, qu'il seulement sées, et propres vastes connaissances, ne pouvait pas ignorer que Simon ben Jochaï et ses amis sont comptés parmi quoique si falsifier le Zohar en que son imposture a voulu y ajoutant ses propres pen- fut bientôt découverle^ Rien de semblable n'étant arrivé jusqu'à nous, cette assertion ne doit pas elle nous occuper plus longtemps. Mais, vraie ou fausse» les observations que nous venons de faire. confirme D'ailleurs nous savons avec une entière certitude que Moïse Cùm auctor esset recentissimus, linguaque chaldaïca sua œlate prorsùs i. « osset extincto, scripsit, ut eamque Judœi r'mus, Exercilat. biblic, 2. Outre les Grande doctiores raro intelligerent, consulto chaldaïco antiquilatem apud popularium vulgus libris suis conciliaret. liv. II, exercit. 9, deux historiens que nous avons bibliollièque rabbinique, t. » Mo- chap. v. lY, p. 82. cités plus haut, voyez Bartolocci, AUTUENTICITÉ DU ZOUAR. 73 de Léon a compose en hébreu un ouvrage kabbalislique, ayant pour titre le : Nom de Dieu, ou simplement le : Nom (oï^yn isd). Cet ouvrage, qui existe encore en manuscrit, il en rapporta plusieurs Moïse Corduero l'a eu sous les yeux * ; passages d'où résulte il que c'était détaillé et souvent fort subtil sur très les doctrine enseignée dans \eZohar; par plus obscurs de la exemple, celui-ci un commentaire quelques-uns des points quels sont les différents canaux, : c'est-tà- dire les influences, les rapports mutuels qui existent entre toutes les Sephirolh, et qui conduisent de l'une à l'autre la lumière divine ou la comment supposer substance première des choses? Or, dialecte chaldaïco-syriaque, soit par les difficultés du langage, inaccessible au vulgaire, le ensuite l'expliquer, Zohar dans qu'api'ès avoir écrit le le pour en augmenter soit pour en rendre môme homme ait le l'intérêt pensée la cru devoir développer en hébreu, et mettre à la portée de tous ce qu'au prix de tant de soins, de tant de labeurs, avait caché il l'oubli parmi moyen il dans une langue presque tombée dans les savants était à ses lecteurs? eux-mêmes? Dira-t-on que par encore plus sûr de réussir à donner En vérité, c'est trop de ruse, trop de temps dépensé, trop de patience et d'efforts pour qu'on l'accuse de s'être proposé : même le misérable but ce sont des combinaisons trop savantes et trop compliquées pour accuse en ce change le un homme qu'on temps des plus stupides contradictions, des plus grossiers anachronismes. Une autre raison qui nous oblige comme une œuvre à regarder le bien antéi'ieure à Moïse de Léon, Zohar comme une œuvre étrangère à l'Europe, c'est qu'on n'y trouve pas le moindre vestige de la philosophie d'Aristote, et l'on n'y rencontre pas une seule fois le nom du christianisme ou de 1. Panlrs Ilimonim [Q'>z^^2'\ D'îns)» f^l. 110, recl., \" col. -ij;»j LA KADI3ALE, 76 son fondalciir'. Or, on et le quatorzième sail qu'en Europe, pendantle treizième christianisme et Aristote exer- siècle, le une autorité absolue. Comment donc pourrions-nous admettre que, dans ce temps de fanatisme, çaient sur la pensée un pauvre rabbin espagnol, écrivant sur des matières reli- une langue qui ne pouvait le trahir, n'ait élevé aucune plainte contre le premier, auquel les thalmudistes et les écrivains postérieurs s'attaquent si fréquemment, et qu'il n'ait pas subi, comme Saadiah, comme Maïmonides, gieuses, dans comme tous ceux enfin qui ont suivi la fluence inévitable de le Livre de la création tous les époque ; que l'on jette monuments philosophiques et même et un coup VOrganum et la cette domination du philo- sophe de Stagyre. L'absence de ce caractère dont d'œil sur religieux de de plusieurs siècles antérieurs, on trouvera par- tout le langage de fait carrière, l'in- philosophie péripatéticienne? Qu'on commentaires que nous possédons aujourd'hui lise tous les sur la la gravité ne saurait être contestée. donc un est On ne peut pas voir dans les dix Sephiroth, dont nous parlerons plus lon- guement une imitation déguisée des ailleurs, catégories; car celles-ci n'ont qu'une valeur logique; celles-là renfer- ment un système métaphysique de la kabbale a quelques philosophique de mais on sait la que traits l'ordre le plus élevé. Si de ressemblance avec un système Grèce, c'est plutôt avec celui de Platon; l'on pourrait affirmer la même chose de toute espèce de mysticisme; et d'ailleurs Platon était alors peu connu hors de sa patrie. Nous remarquons enfin que des idées et des expressions qui appartiennent essentiellement, qui sont exclusivement consacrées au système kabbalislique exposé dans se présentent dans des écrits bien 1. Aihle effutiatur, quod eliam conlrà Clirisluin in le antérieurs à ioto libro ne minimum proid in reccnlioribus Judœorum sa'iptis plenimque (Kabb. dcnud. Pncf., p. 7.) Zohar, la fin du quidcni fieri solct. AUTUExNTICITÉ DU ZOUAR. 77 douzième siècle. Ainsi, d'après un écrivain que nous avons eu déjà occasion de nommer, d'après Moïse Botarel, l'un des commentateurs du SepJier ietzirah, la doctrine de l'émanation, telle que les kabbalistes l'ont entendue, aurait été connue de Saadiah car ; cite il de lui les paroles suivantes, tex- tuellement empruntées, dit-il, de l'ouvrage intitulé la Pierre philosophale, qui, « toi est vrai, lui est il faussement attribué : qui puises à des citernes, garde-toi, quand on viendra « te tenter pour cela, de révéler la croyance de l'émanation, « qui est un grand mystère dans la bouche de tous les kabun autre mystère est renfermé dans ces paroles « balistcs; « de la loi : Vous ne tenterez pas dans son ouvrage sur Seigneur*. » Cependant, le Croyances les et les Opinions, Saadiah attaque assez vivement cette doctrine, qui est système exposé dans le Zoliar, et qu'il est impossible de ne pas reconnaître dans ce passage « contré de ces hommes rait : « J'ai quelquefois ren- qui ne peuvent pas nier l'existence mais qui pensent que notre esprit ne sau- « d'un créateur, ce base du la concevoir qu'une chose soit faite de rien. Or, « le Créateur est le seul être qui existe d'abord_, comme ils sou- « tiennent qu'il a tiré l'univers de sa propre substance. Ces ce hommes ce encore moins ce parlé*. » Le sens Dieu vous garde de leur opinion!) sont (que sensés que tous ceux dont nous avons que nous donnons à ces paroles devient encore plus évident lorsqu'on que 1. la croyance Voici le texte ielzircilt, édit. 2- 13 à laquelle ce p:iss:igo (le de Manloue, cSi-j Snp xS -'^1 ir^xn xnzn nx ni:vcx-in p a"'S::D 13 loi. dans le même chapitre, font allusion est surtout ^^p^n n'^nZH -S U^r D-X NM HnX 51. nu;rjn im : lit, elles rroh nrh pr: xS c'*i:*:xn nbx \-ixiV2i pz^ n2T2 xS 12- nvn niTii'nc ^£3 ]\s"i:* inv Sx -j^nT nSxi Tzïy "p "'i2in x"a. ^c^ Croijanccs eï des Opinions, l" [lart., cli. iv. LA KABBALE. 78 par ces versets de Job « D'où vient la sagesse, et en quel lieu se trouve l'intelligence? C'est Dieu qui com« prend ses voies; c'est lui qui connaît sa demeure*. » On justifiée : « y trouve, en effet, les noms consacres par le Zohar aux trois premières, aux trois grandes Sepliiroth, qui comprennent toutes les autres, savoir dessus d'elles : ou le lieu, le Vhitelligence, et au- la sagesse, non-être, ainsi appelé parce qu'il représente l'infini sans attribut, sans forme, sans qualification aucune, dans sible et un état où il est pour nous incompréhen- sans valeur réelle ^ C'est dans ce sens, disent les kabbalistes, que tout ce qui est a été tiré môme du non-être. Le auteur nous donne aussi une théorie psychologique parfaitement identique à celle qui est attribuée à l'école de Simon ben Jochaï% préexistence de et et la il nous apprend * tivement enseigné dans le Zohar^, était par quelques hommes qui néanmoins même, prétendaient de dix : le dogme de la ajoute-t-il, admis de son temps, se disaient juifs; qui confirmer leur opinion témoignage de VEcriture. Ce n'est pas saint Jérôme, dans une de ses lettres", parle extravagante par encore tout que transmigration des âmes, qui est posi- le noms mystiques, <iece?)i nomma mystica, par lesquels noms, Jérôme ne se contente pas de mentionner, mais dont il nous donne encore l'énumération complète, sont précisément ceux qui, dans le Zohar, représentent les dix Sephiroth, ou attributs de Dieu. Voici en effet ce qu'on lit dans h Livre du mystère (NnrjiJï- iSnso), l'un des plus anles livres saints que désisrnent la Divinité. Or, ces dix saint 1. Job, ch. xwiii, V. 20 et 25. 2. Zohar, 2" part., fol. Yiufiiii, riiD T^hs. lanlùt ^l>^, 3. ou le lieu h 42 et 43. Cette première Sephirah se couronne suprême, piSî? iriD; nomme mpî^- Des Croyances et des Opinions, G° part., ch. ii. 4. Ib. siipr., ch. vu. 5. 2* part., fol. 99, sect. Mischpatim. 6. Hieron. ad Marcell., epist. 156, t. 111 de ses tantôt ^' tantôt le non-être Œuvres complèl:3. AUTUENTICITÉ DU ZOUAR. même du Zoharel en tiques fragments principes les plus élevés de la kabbale (c : 79 temps résumé des Lorsque l'homme « veut adresser une prière au Seigneur, noms de « également, soit les saints il le peut invoquer Dieu, Eheïeh, Jah, Elohim, Jedoud, Elohei-Tsabaoth, Sdiaclau « Jehovah, El, « Adonai, soit les dix Sephiroth, à savoir la : Couronne, la « Sagesse, rintelligence, la Beauté, la Grâce, la Justice, etc. » Tous les kabbalistes sont d'accord noms de Dieu dix chose noms, c'est l'essence ' de ces disent-ils, la partie spirituelle car, : même des numérations divines \ Saint Jérôme, dans plusieurs de ses écrits, parle aussi de cer- taines traditions hébraïques sur la Genèse qui font le Paradis, comme on ou, l'appelle toujours que plus ancien le en hébreu, l'Eden (^^"1:1), monde ^ Remarquons d'abord n'existait pas chez les Juifs d'autres traditions un qu'il connues sous analogue que celles qui étaient comprises dans cette science mystérieuse appelée par le Thalmud VHisloire de titre Quant à la Genèse. la croyance rapportée en leur nom, elle s'accorde parfaitement avec le Zohar, où la Sagesse suprême, Yerbe divin par lequel le a commencé et s'est accomplie la création, le principe de toute intelligence et de toute vie, comme le véritable Eden, autrement appelé l'Eden est désigné supérieur (hnS:; V"^)'"' ^^^'^ un qui viennent d'être énoncés, J- ^'na on m)2ttM riV2nM mTSDn. Pai'dcs Rimoniin, 2. llieron. opp. ouvrage inlilulé Genèse sont tait 396, le : plus grave que tous ceux id im ^^x de l'édit. de hébraïque de la Petite mrsom marm S^n — Paris. Quesliones liebraïcœ in Gcnesim. livre ressemblance que 10, verso. fol. dernier vol. fait c'est l'intime — Genèse, Voy. aussi le petit Les traditions sur la ou Jubilés, qui rappor- sans doule l'opinion du Thalmud, que parmi les choses créées avant le inonde i dix Sepliiroth sont une seule et et les même sur ce principe, que les se trouve aussi l'Eden. Sifri, Mechilla, Pesaliim, 540, .\edorim, etc. 3. Zohar, Idra souta, i^-x \S,T, -,NU7 hzi kSSj nNÎ2\1D 7\i{hj NDJH Li KABBALE. 80 nous offre la kabbale, la pensée, avec dans toutes les le langage aussi bien que dans du gnoslicisme, surtout secles celles qui ont pris naissance en Syrie, et avec gieux des Nazaréens, découvert il le code reli- y a (|uelques années seu- lement, et traduit du syriaque en latin. Nous attendrons, pour donner à ce fait le caractère de l'évidence, que nous soyons arrivé à cette partie de notre travail où nous cher- cherons à connaître les rapports qui existent entre sys- le tème kabbalistiquc et les autres systèmes philosophiques ou religieux. Ici nous nous contenterons de faire observer que les doctrines de Simon le Magicien, d'EIxaï, de Bardesanes, de Basilide et de Yalentin ne nous sont connues que par des fragments disséminés dans les œuvres de quelques Pères de l'Église, comme dans celles Clément d'Alexandrie. Or, on ne ces œuvres aient été familières à siècle, qui, dans l'ouvrage même de saint Irénée peilt et de pas supposer que un rabbin du treizième dont on veut lui faire hon- neur, se montre fort étranger à toute littérature, et surtout à celle du christianisme. Nous mettre que le sommes donc d'ad- forcé gnosticisme a beaucoup emprunté, non pas sans doute au Zohar lui-même, tel aujourd'hui, mais aux traditions et que nous le possédons aux théories qu'il ren- ferme. Nous ne séparerons pas de l'hypothèse que nous venons d'écarter celle qui, nous présentant la kabbale comme une imitation de la philosophie mystique des Arabes, la fait com- naître dans l'empire des kalifes, au plus tôt vers le mencement du onzième siècle, époque à laquelle sophie musulmane nous offre pour la première la traces de mysticisme*. Cette opinion, exprimée y a long- temps comme une simple conjecture, dans 1. C'est cisme chez les il philo- fois des Mémoires de Avicennc qui passe généralemenf pour le premier organe du inysUles Arabes. Né en 992, il est mort en 1056. AUTHENTICITE DU ZOIIAR. 81 VAcadémie des inscriptions^ M. Tholuck a voulu récemment la ressusciter et lui prêter l'appui de sa riche érudition. Dans un premier mémoire, rcclierchant l'influence que la philosophie grecque a pu exercer sur celle des mahométnns% le savant orientaliste arrive à cette conclusion : que la même doctrine de l'cmanalion a été connue des Arabes en temps que le sysième d'Aristolc; car ce dernier n'est arrivé jusqu'à eux qu'à travers les commentaires de Thé- deThéon de Smyrne, d'Enée de Gaza, de Jean Philopon, en un mot avec les idées d'Alexandrie, exprimées cependant sous une forme très incomplète. Ce germe, une mislius, fois déposé dans sein de l'islamisme, ne tarda pas à se le développer en un vaste système qui, semblable à celui de Plotin, mettait l'enlhousiasmo au-dessus de la raison, et, après avoir fait sortir proposait à l'homme, lous les êtres de la substance divine, comme le tion, d'y rentrer par l'extase même. C'est ce dernier terme de et la perfec- l'anéantissement de soi- mysticisme moitié arabe, moitié grec, que M. Tholuck veut nous unique source de la faire comme admettre kabbale^ A cette fin, il la vraie et commence par s'attaquer à l'authenticité des livres kabbalistiques, surtout du Zohar, qu'il regarde comme une compilation de du treizième siècle, tout en accordant à la kabbale elle-même une existence plus ancienne*. Quand il pense avoir mis ce point hors de doute, il entreprend de démon- à celle la fin trer la parfaite ressemblance des idées contenues livres avec celles qui font la dans ces substance du mysticisme arabe. M. Tholuck n'ayant avancé, contre l'authenticité des \. (. Remarques sur l'aiiliquilé et l'origine monu- de la Cabbale, par de La Nauzc, IX des Méin. de VAcad. des inscript. 9. Cnmmenlatio de medanorum, 3. l'urlicula 4. Ouvr. vi quam (jrœca philosophia in (licoloijiam tnin Judicortim, exercuerii. Particula II, I, lum Muliani- ihmib., 1855, in-i. de Orln Cabbahe, Uamb., 1857. et/., part. II, p. 10-28. (i LA KABBALE. 82 ments de kabbale, aucun argument que nous n'ayons la déjà réfuté, nous nous arrêterons seulement à la dernière et sans contredit Mais ici la plus intéressante partie de son travail. nous sommes obligé d'entrer, un peu par anticimême du système kabbalistique, et pation, dans le fond dans quelques considérations relatives à son origine ne nous en plaindrons pas sion sur les recbercbes ce si nous quelque diver- arides qui nous occupent en moment. La première réflexion qui elle que se présente à l'esprit, c'est des idées hébraïques et des idées arabes fût- la similitude parfaitement établie, il n'en résulterait pas encore que nécessairement une contrefaçon de celles-là sont Ne cela peut jeter un peu : celles-ci. pourrait-il pas se faire que les unes et les autres fussent sorties par des canaux différents d'une source plus ancienne que cienne effet, même que la la commune philosophie musulmane, plus an- philosophie grecque d'Alexandrie? en ce qui regarde les En Arabes, M. Tholuck est obligé de convenir qu'ils ne connaissaient nullement la philosophie œuvres de Plotin, de Jamblique, de Proclus, ne sont jamais arrivées jus(|u'à eux, n'ont jamais été traduites ni en syriaque ni en d'Alexandrie par ses véritables organes : les et de Porphyre ils ne possédaient qu'un commentaire purement logique, l'introduction au traité des catégories'. D'un autre côté, est-il vraisemblable que les croyances et arabe, les idées de l'ancienne Perse, que des mages, si la philosophie religieuse célèbre dans toute l'antiquité sous le nom complètement anéanties à l'époque de l'invasion musulmane, et ne comptent pour de sagesse orientale, rien dans le aient mouvement 1. la sagesse intellectuel qui a illustré le règne Nous savons qu'Avicenne a écrit un ouvrage orientale. De quel droit donc osc-t-oii aTir- des Abbassides? sur été Ib. sup., part. II, p. 7-11. AUTUENTICITÉ DU ZOIIAR. 85 mer, d'après quelques rares citations d'un auteur plus moderne, que ce livre n'était qu'un recueil de pensées néoplatoniciennes*? En mettant sous nos yeux ce passage d'Al Gazali : « Il « il nous venons de parler même y a le « corps" », c'est aussi monde corporel monde spirituel) notre ombre et notre que tu saches qu'entre faut « et celui dont rapport qu'entre comment M. Tholuck ne le (le pas rappelé que s'est-il dans ces termes, en se servant de la même com- paraison, que les zerdustians, l'une des sectes religieuses de l'ancienne Perse, avaient formulé mental de leur croyance^? Quant aux sait que depuis la captivité principe fonda- le Juifs, tout le monde jusqu'à leur entière dispersion, n'ont pas cessé d'être en relation avec ce qu'ils appellent ils pays de Babylone. Nous n'insisterons pas, pour le ment, sur ce point, qui sera longuement développé Nous dirons seulement que sagesse orientale : le Zohar cite cette sagesse, dit-il, le mo- ailleurs. positivement que la enfants de les rOrient connaissent depuis les premiers jours\ et dont il un exemple parfaitement d'accord avec ses propres doctrines. Evidemment, il ne peut pas être ici question des Arabes, que les écrivains hébreux appellent invariablement les enfants d'Ismaël ou les enfants de l'Arabie; ce n'est pas dans ces termes que l'on parlerait d'une philosophie contemporaine, étrangère, née récemment sous l'influence d'Aristote et de ses commentateurs alexandrins le Zohar ne la ferait pas remonter aux premiers Tiges du monde; il ne la présenterait pas comme un héritage transmis par cite : i. Oiivr. cit., part. 2. « Jain verô J, mundi p. IJ. corporalis ad eum mundum lionem talcm, qualis umbroe ad corpus hominis, esse de quo 3. Voy. Tliom. Hijde, (h Rclifj. vct. Pcrs., c. xxir, p. \xaip "^WD fol. 90, verso. ^•'yT v,m Nn?22n N^nna iS modo diximus, ra- scito.... « Ih. svpr., p. 17. 29C itzxi. i" ot seq. i';»-'-, sec. xin» LA KABBALE. 84 Abraham aux enfants de ses concubines, et par ceux-ci aux nations de rOrient\ Mais n'est pas il même de cet argument; car principes les et nécessaire que nous fassions usage la vérité est enseignés dans que le le mysticisme aralje Zohar nous frappent plutôt par leurs différences que par leurs ressemblances. Tandis que unes portent exclusivement sur quelques les idées générales, communes les autres éclatent à toute espèce de mysticisme, surtout sur les points les plus essentiels ne laissent sub- métaphysique des deux systèmes, et sister aucun doute sur leur origine. Ainsi, pour aller de la la diversité de au plus important, tout droit les mystiques arabes, après avoir reconnu en Dieu la substance unique de toutes choses et cause la immanente de l'univers, en- seignent qu'il se révèle ou se manifeste sous trois aspects différents 1" celui : de l'unité ou de l'être duquel nulle distinction n'existe encore; objets dont se compose l'univers absolu, au sein 2° celui commencent où les à se distin- guer dans leur essence, dans leurs formes intelligibles, et à se montrer présents devant l'intelligence divine. La troi- sième manifestation divine, le monde réel, lislique est loin de Sans doute, comme il nous lui-même, offrir ce caractère nous présente aussi substance unique, la coulent éternellement, lumière et festations, c'est l'univers c'est ou Dieu devenu visible^ Le système kabba- sans comme la la l'épuiser, de simplicité. substance divine source d'où détoute vie, toute toute existence; mais, au lieu de trois mani- de trois formes générales de l'Être reconnaît d'abord dix : infini, il en ce sont les dix Sephiroth, qui se partagent en trois trinités venant se réunir dans une trinité uniijue et dans une forme suprême. Considérées dans leur i. Ib. stipr., 2. Thol . M. 100, rect. et vers. oiivr. cit.. part. IF, p. 28 et 20. 85 AUTHENTICITÉ DU ZOIIAR. ensemble, Sephirolh ne leprésenlent que les premier le degré, que la première sphère de l'existence, celle qu'on appelle monde le Vémanation. Au-dessous de trouvent encore, nous offrant, chacun à part, d'une variété infinie, monde création^ le degré se spectacle des purs esprits ou de la des sphères ou des intelligences qui les nom monde de la formation; enfin plus infime appelé le monde du travail ou de dirigent, ayant le monde le d'elles le le pour le Vaclion. Les mystiques arabes reconnai-ssenl aussi comme une âme collective dont sortent toules les âmes particulières qui animent le monde, comme un esprit générateur qu'ils appellent le père des esprits, l'esprit de Mahomet, source, modèle et substance de tous cette conception d'esprit de VAdam Kadmon, Mais ce que et son caractère degré qu'ils le le forces constitutives de la Arabes aucune trace de grande place dans le la la vie spi- au-dessus tout entier, depuis l'Etre dans plus abstrait et nomment comme l'ensemble des Sei)hiroth, c'est monde de l'émanation le modèle désignent par ce nom, ce n'est ce qu'ils regardent au-dessous de l'esprit; ou le céleste des kabbalistes. principe de l'intelligence et de le c'est aussi riluelle; de l'homme les kabbalistes pas seulement autres esprits ^ C'est dans les qu'on a voulu trouver le plus insaisissable, à ce pobit ou nature. le non-êlre, juscju'aux On ne trouve chez les métempsycose, qui tient une si système hébraïque. Vainement aussi vous chercherez dans leurs œuvres ces allégories conti- nuelles que l'on rencontre dans le Zohar, cet appel constant à la tradition, ces personnifications hardies se multipliant par des comme généalogies \. Jb. stipr., p. 7)0. 2. Il est bien difficile première sans fin, dit saint Paul*, et ces lettre de saint genealogiis inlerminatk^ métaphores gigantesques de ne pas rapporter Paul à Timolliée : à la « et kabbale ce passage de la Ncque intonderint fabulis et 86 LA KABBALE. bizarres qui s'accordent si Arrivé à la fin bien avec l'esprit du vieil Orient. de son œuvre, M. Tholuck lui-môine, dont la franchise égale la science, recule devant la pensée qui l'avait séduit d'abord, et faire, de la comme nous conclut, il pourrions le l'impossibilité absolue de faire dériver la kabbale îi du philosophie mystique des Arabes. Voici, reste, ses propres paroles, qui ne manqueront pas d'autorité dans bouche d'un homme profondément instruit de si so[)hie et de la langue des peuples musulmans « : Que con- mon « dure de « Car, ce que les deux systèmes ont de semblable, on « trouverait ces analogies? Peu dans ailleurs de chose, à la la philo- sens. le des doctrines plus anciennes, « dans les livres des Sabéens et des Perses, et aussi chez les « néoplatoniciens. Au contraire, la forme extraordinaire « sous laquelle ces idées nous apparaissent dans ce est tout à fait étrangère « pour s'assurer que « commerce de « cher parmi eux « quoi ils aux mystiques arabes. D'ailleurs, ces derniers, faudrait avant tout recher- il doctrine des Sephiroth. Mais c'est de la ne nous offrent pas le moindre mode sous lui-même. Sur ce point la « davantage de la doctrine des vestige, car ils ne lequel Dieu se révèle kabbale se rapproche bien Sabéens du gnosticisme*. « démontrée inadmis- et L'origine arabe de la kabbale une fois sible, l'opinion qui fait siècle a kabbale kabbale est réellement sortie du la « connaissent qu'un seul « à la du Zohar une œuvre du treizième perdu son dernier appui; je veux parler d'un cer- tain air de vraisemblance dont elle pourrait se parer encore. « geuealogiis interminalis, « tionem Dei. » 1. « (Epist. ad qiue qu?csliones prœstant Timatli., I, magis quàm Jain veiô ex analogiis istis quid censés colligi posse? arbitrer. Nam similia etiam in aliis et antiquiorihus trari licel, in scriptis singularis illa Sabœis et Persicis, forma quam ideœ myslicis abcst », etc. islac acJifica- 4.) Equidem non mulla disciplinis mons- quidem nec non apud neoplatonicos. Contra in CaLbalà prae se ferunt, ab Arabicis AUTHENTICITE DU ZOIIAU. En effet, comme on que nous venons la a déjà 87 pn s'en assni'er par le parallèle Zohar renferme un système de d'établir, le plus haute portée, de la plus vaste étendue. Or, une con- un jour, surtout à une époque d'ignorance et de foi aveugle, surtout dans une classe d'hommes sur laquelle pèse l'horrible poids du mépris ception de ce genre ne se forme pas en et de il donc on ne rencontre dans tout la persécution. Si moyen âge le ni les antécédents, ni les éléments de ce système, faut bien en reculer la naissance jusque dans l'antiquité. Nous et d'amis, parmi lesquels métaphysique que que Simon ben nombre de disciples voilà arrivé à ceux qui prétendent un Jochaï a réellement enseigné à et religieuse petit se trouvait son qui fait la la fils, en bouche, ses leçons, d'abord transmises de bouclie comme à peu; doctrine base du Zohar; mais autant de secrets inviolables, ont été rédigées peu que ces traditions et ces notes, auxquelles se mêlèrent nécessaii^cment des commentaires d'une époque plus récente, s'accumulant, et par là même s'a Itérant avec vèrent enfin de Palestine en Europe vers siècle. Nous espérons que mée jusqu'à le la fin temps, arri- du treizième cette opinion, qui n'a été expri- forme de présent qu'avec timidité et sous conjecture, aura bientôt le caractère et tous les droits de la certitude. D'abord, comme l'a remarqué déjà l'auteur de la chro- nique intitulée la Chaîne de la tradition, elle s'accorde par- monuments reli- faitement avec l'histoire de tous les autres gieux du peuple juif : c'est aussi en réunissant des traditions de diflérenls âges, des leçons de divers maîtres, dant par un principe commun, qu'on a formé et le Elle Thalmud de Jérusalem, et le liés et la cepen- Mischna, Thalmud de Babylone. ne s'accorde pas moins avec une croyance qui, d'après l'historien « J'ai, que nous venons de dit-il, appris par citer, doit èlre assez tradition que cet « tellement volumineux, que, com})let, il ancienne. ouvrage était aurait suffi à la LA KABBALE. 88 « charge d'un chameau'. » On ne peut pas supposer qu'un homme, quand même il passerait sa vie à écrire sur de telles matières, puisse laisser de sa fécondité une preuve aussi Enfin, effrayante. Zohar, imn on lit 'Jipn, écrits du connus aussi dans les Suppléments dans depuis aussi longtemps que le même la langue, et ZoJiar lui-même, que ce der- nier ouvrage ne sera jamais entièrement publié; ou, pour traduire plus fidèlement, qu'il sera à la fin des jours*. le Lorsqu'on aborde l'examen du livre lui-même, pour y chercher, sans préoccupation, quelques lumières sur son on ne larde pas à s'apercevoir, par origine, style" par et le défaut d'unité, non pas dans mais dans l'exposition, dans la du l'inégalité le système, méthode, dans l'application des principes généraux, enfin, dans les pensées de détail, qu'il est tout à fait impossible de l'attribuer à personne. Pour ne pas multiplier les une seule exemples sans impor- tance, ])Our ne pas insister sur des faits de langage, nulle traduction ne peut conserver, comme on ne que peut, sans leur donner la mort, arracher certaines plantes de leur sol natal, nous nous bornerons à indiquer rapidement cipales différences qui séparent du fragments dont nous avons déjà Livre du mystère, Nnr^'iïT irso comme le mention, savoir Simon ben Jochaï au milieu de tous et enfin la Petite où DNwa "M 2. s]iD2 3. ]l l'on le généralement considéré assemblée, ntcitniin, son litde mort, après avoir été précédé dans S"24 : plus ancien; la Grande assemblée, Kan nttx, où l'on représente amis; fait , les prin- reste de l'ouvrage trois "tM^ 'h-. Sclialsclielctli hahahalah, nSx in'2 Ti2n S- NS;n"' nS-^" la fol. ses oii Simon, sur tombe par trois 25, rect, in-na t;z? fpn ^idi "TT^N-n y a des passages où l'araméen est à peu près seul employé et d'autres ne trouve que les terminaisons de celle langue, avec des mots qui appartiennent tous à l'hébreu rabbinique. AUTHENTICITÉ DU ZOIIAR, 8» de SCS disciples, donne à ceux qui lui restent ses dernières instructions. Ces fragments, qui, placés à de grandes dis- comme lances l'un de l'autre, nous semblent d'abord perdus dans cet immense recueil, forment cependant un seul tout parfaitement coordonné, pour et marche des événements la l'allégorie, tantôt On y trouve, tantôt sous la forme de dans un langage métaphysique, une des- cription suivie et pompeuse des et pour celle des idées. attributs divins, de leurs diverses manifestations, de la manière dont le monde a été formé, et des rapports qui existent entre Dieu et l'homme. Jamais on n'y quitte ces hauteurs de la spéculation pour descendre dans la vie extérieure et pratique, pour recom- mander l'observation de la loi ou des cérémonies religieuses. Jamais on n'y rencontre ou un nom, ou un fait, ou même une expression qui pourrait nous faire douter de l'authentide ces pages, où l'originalité de cité plus de prix à l'élévation de la la forme donne encore pensée. La parole y est tou- bouche du maître, qui, pour convaincre ses auditeurs, n'emploie pas d'autre méthode que celle de l'au- jours dans torité. 11 la ne démontre pas, il n'explique pas, ce que d'autres lui ont appris; mais ne répèle pas il affirme, et chacune de il comme un article de foi. Ce caracremarquer dans le Livre du mystère, qui un résumé substantiel, mais aussi fort obscur, de tout ses paroles est accueillie tère se fait surtout est On l'ouvrage'. pourrait dire de lui aussi auctorilalem habens. 1. C'est à propos qu'on « lit dans de ce Zohar le ville. (I jour cet 11 les ensemence du homme se montagnes blé et rend à demande qualité, et (( manger. « Et de quoi cela est-il fait? « temps après on lui ofl're il le prend : et et ville. On complet en cinq chapitres,, traité : o Qu'on se figure un ne connaissant pas On sert ceci? en goûte avec lui docebat quasi : pas ainsi dans le reste ne se nourrit que de blé la A quoi « 11 formant un livre, celte gracieuse allégorie demeurant seul dans If On ne procède lui les homme usages de la à l'état naturel. Vn présente du pain d'une bonne On plaisir. lui répond que C'est du pain pour demande de nouveau avec du blé. Quelque répond Puis il c'est des gâteaux pétris dans l'huile. : : Il en goûte, puis il LA KABBALE. 90 du livre. Au lieu d'une exposition continue d'un mêuie ordre d'idées; au lieu d'un plan librement conçu, suivi avec constance, où gnage vont la que l'auteur invoque en témoi- les textes sacrés se placer à la suite de ses propres pensées, c'est marche incohérenle comme nous Cependant, désordonnée d'un commentaire. et l'avons déjà fait observer, l'exposi- tion de l'Ecriture sainte n'est qu'un prétexte ; mais pas moins vrai que, sans sortir absolument du n'en est il même cercle fréquemment conduit, par le texte, d'un sujet donne lieu de penser que les notes et les traditions qui se sont conservées dans l'école de Simon bon Jochaï, au lieu d'être fondues dans un système commun d'après l'ordre logique, ont été ajustées, suivant l'esprit du temps, aux principaux passages du Pentateuque. On est confirmé dans cette opinion quand on s'est donné la peine de s'assuier que souvent il n'existe pas le moindre rapport entre le texte biblique et la partie du Zohar qui lui sert de d'idées, on est à un autre ce qui , commentaire. La régnent dans et portent même incohérence, même le les faits, qui, d'ailleurs, sont un en désordre nombre petit caractère assez uniforme. Ici théologie la métaphysique ne règne plus en souveraine absolue mais, à ; côté des théories les plus hardies et les plus élevées, on ne rencontre que trop souvent plus matériels du les détails les culte extérieur, ou ces questions puériles auxquelles les gué- marisles, semblables en cela aux casuistes de toutes les autres croyances, ont consacré tant d'années et de volumes. <( demande « Plus tard on met devant lui de (( du miel. « même « les (( : 11 Et ceci, de quoi cela adresse la réponse. Alors même il dit fait? est-il la Dans cette pensée, « délices étaient il perdues pour répond question que les premières : : Avec du blé. fois, et il obtient la Moi, je suis le maître de toutes ces choses, je me restait étranger lui. Il nourris du blé dont elles sont aux délices qu'on en en est de (( principes généraux de la science, car (( de ces piincipes. » lui sont pâtisserie royale pétrie avec de l'huile et goûte dans leur racine, puisque je faites. On Ici il même tire, et ces de celui qui s'arrête aux ignore toutes les délices que l'on tire AUTHENTICITÉ DU ZOIIAR. rassemblés tous ont et fait valoir les argumenls que 91 modernes les critiques en faveur de l'opinion qui leur est commune, dont nous croyons avoir tout à l'heure démontré seté. Enfin, tout, bien que dans cette dernière partie, la faus- la forme aussi fond, porte les traces d'une époque plus récente; le tandis que la simplicité, l'enthousiasme naïf et crédule qui régnent dans temps citer et le la première, nous rappellent souvent langage de la Bible. et le Nous ne pouvons guère en qu'un seul exemple, sans anticiper sur l'avenir c'est de la mort de Simon ben Jocliaï, parrabbi Aba, celui : le récit ses leçons. Nous lampe sainte (c'est ainsi « que Simon est appelé par ses disciples), la lampe sainte « n'avait pas achevé cette dernière phrase, que les paroles de ses disciples qu'il avait chargé de rédiger allons essayer de le traduire. « La « s'arrêtèrent, et cependant j'écrivais toujours; je m'atten- quand cc dais à écrire encore longtemps, <c rien. Je ne levais pas la tète, car la lumière était trop la regarder. Tout à coup je une voix qui s'écriait De longs jours, des années de vie et de bonheur sont maintenant Il devant toi. Puis j'entendis une autre voix qui disait te demandait la vie, et toi lu lui donnes des années éternelles. Pendant tout le jour, le feu ne se retira pas de la maison, et personne n'osait approcher de lui à cause du feu et de la lumière qui l'environnaient. Pendant tout ce jour-là, j'étais étendu à terre et je donnais cours à mes lamentations. Quand le feu se fut retiré, je vis que la lampe sainte, que le saint des saints avait quitté ce monde. « grande pour « fus saisi « <c « <c <c <c « « <c me je n'entendis plus : permettre de j'entendais : : « ]1 ce Son était là fils étendu, couché sur la droite, et la face Éliézer se leva, lui prit les « baisers; mais j'eusse volontiers mains mangé « ses pieds avaient touchée. Puis tous ses « •« pour le le pleurer, mais silence. A la lin, souriante, et les couvrit la de poussière que amis arrivèrent aucun d'eux ne pouvait rompre cependant, leurs larmes coulèrent. LA KABBALE. 92 « R. Eliézer, son se laissa jusqu'à trois fois fils, ne pouvant articuler que ces mots Mon tomber à père! mon « terre, « père!... R. Ilïah, le premier, se remit sur ses pieds, et « prononça ces paroles « -n'a cessé de Jusqu'aujourd'hui : nous éclairer et de veiller ne nous reste qu'à lui rendre « moment, « neurs. R. Éliézer et R. « sa robe sépulcrale; alors tous ses il Aba toute la maison, « autre fut il que R. Éliézer la lampe sainte sur nous; en ce les derniers honpour le revêtir de amis se réunirent en se levèrent, « tumulte autour de lui, et des « : parfums s'exhalèrent de la bière, et aucun étendu dans R. Aba ne prit part à ce triste et Quand la bière fut enlevée, on l'aperçut à travers airs, et un feu brillait devant sa face. Puis on entendit « devoir. « les (c une voix qui « nuptiale de rabbi Simon c( Jochaï, dont (c part est belle et dans ce disait le Yenez, et réunissez-vous Tel fut ce rabbi Seigneur se « lui qu'il a été dit cc : : glorifiait monde Va vers et dans ta fin, à Simon, la fête fils de chaque jour. Sa pour l'autre. C'est repose en paix et con- serve ton lot jusqu'à la fin des jours*. » Nous ne voulons pas, encore une fois, nous exagérer valeur que ces lignes la les précèdent; mais nous donneront au moins une idée du caractère que Simon avait aux yeux de ses disciples, et du culte religieux dont son nom est entouré dans toute l'école kabbalistique. On trouvera sans doute, en faveur de l'opinion que nous défendons, une preuve plusévidente dans le texte suivant, que nous n'avons vu citer nulle part, quoiqu'il se trouve dans peuvent ajouter aux observations qui elles toutes les éditions, dans les plus anciennes comme dans les plus modernes. Après avoir distingué deux sortes de docteurs, ceux de la Mischna, nb^p nNî2, on ajoute : n:u3 rNî2, « C'est fol. ceux de de ceux-ci que « a voulu parler, lorsqu'il a dit 1. 0' part., et : Et les 296, verso, édit. de Manloue. le la kabbale, prophète Daniel hommes intelligents AUTHENTICITÉ DU ZOIIAR. comme 93 lumière du firmament. Ce sont eux « qui s'occupent de ce livre, qu'on appelle le Livre ie la lu« mière, et qui, semblable à l'arche de Noé, en réunit deux « brilleront la royaume « d'une ville et sept d'un « en a <c qu'un de C'est en la même ville et eux que s'accomplissent ces paroles « sera jelé dans le fleuve. Or, le fleuve n'est « que la lumière de ce livret Zohar, et nom cependant Zohar écrits, le mais quelquefois il n'y deux de la même famille. ; il ^) Ces mots font partie du est évident qu'à l'époque existait déjà; qu'il porte encore il Tout mâle : pas autre chose aujourd'hui où ; furent ils même connu était sous le nous sommes donc forcé de conclure qu'il s'est formé successivement pendant durée de plusieurs siècles la et par le travail de plusieurs générations de kabbalistes. non pas Voici, mais la la traduction, qui occuperait trop de place, substance d'un autre passage, précieux sous très tous les rapports, et par lequel nous voulons surtout mon- mort de Simon ben Jochaï, sa doctrine s'est conservée dans la Palestine, où il avait vécu et enseigné, et que de Babylone on y envoyait des émissaiies pour recueillir quelques-unes de ses paroles. R. Jossé et trer que, longtemps après la R. Ézéchias, voyageant un jour ensemble, la conversation « L'homme et la bête tomba sur ce verset de VEcclcsiaste « meurent également le sort de l'homme est comme le sort de la bête; ils ont tous deux le même sort^ Les deux docteurs ne pouvaient comprendre que le roi Salomon, le : ; ce >) plus sage des hommes, ait écrit ces servir de l'expression originale, sont 1- 7)17)2 in''N- -i.Ttn "iSD i-ip^ii D"':n l^-j. •)'^';>2 paroles, qui, pour me une porte ouverte pour N- iniTi iiSinuD xpi Tnx y:^lh^ xm^SD^z 72V^ ^^T2 3° part., fol. 153, verso. 2. Ecclés., chap. m, v. 19. d"':*^ m pJiN» '}iSx ^lurj^nm nj 9i LA. ceux qui n'ont pas par un et foi la un homme accostés par KABBALE. ^ En raisonnant soleil ardent, leur nèrent de l'eau et le ainsi, ils furent qui, fatigué par une longue course demanda à boire. conduisirent auprès Ils lui don- d'une source. Aussitôt qu'il se sentit soulagé, l'étranger leur apprit qu'il était leur coreligionnaire, et lui-même un peu soumit Il la loi, était il à celte connaissance. Alors on lui initié question dont on était occupé avant son arrivée. la est inutile, de que, par l'intermédiaire d'un qui donnait tout son temps à l'élude de fils pour le faire connaître la seulement qu'il fut peine qu'on but auquel nous voulons atteindre manière dont il la vivement applaudi, le laissa avec grande et ce fut repartir. Peu de temps après, kabbalistes eurent les moyens de était du nombre des amis due de l'ouvrage, se que s'assurer (c'est ainsi nomment ici, résolut; nous dirons les cet deux homme que, dans toute l'éten- les adeptes de la doctrine); que, l'un des plus grands docteurs de l'époque, c'était par humilité qu'il faisait honneur à son fils de la science qu'on venu en Palestine, envoyé recueillir quelques paroles pour Babylone, de par les amis de Simon ben Jochaï et de ses disciples ^ Tous les autres admirait en lui faits ; qu'enfin il était couleur, et se passent sur le qu'on y fait l'Orient, même théâtre. Ajoutons à cela souvent mention des croyances religieuses de comme du sabéisme ^ et même de l'islamisme qu'au contraire, on n'y trouve rien qui puisse à la religion Zohai\ dans 1- même rapportés dans ce livre sont empreints de la .Ta chrétienne, et nous comprendrons l'état où nous r\jT\Vii. NniTZ^-iT^ le comment voyons aujourd'hui 1:2 'nS- ]';\sh xnnD Nm. ; se rapporter 5' part-, , a foi. le pu 157, verso. N"'"'1in "INwl \sn*'' T2 7""?r'^*. Voyez, pour tout loL 157 et 158. 3. Voyez surtout la 1"^^ partie du Zohar, fol. 99 le et récit, 100. Zohav, o" part., AUTHENTICITE DU ZOIIAR. que vers n'être introduit dans nos contrées zième Quelques-unes des doctrines siècle. comme nous sans doute trei- renferme, qu'il connues auparavant; mais Terre-Sainte, la du la fin l'avons vu par l'exemple de Saadiah, étaient déjcà qu'avant Moïse de Léon, avant pour 95 il il paraît certain départ de Naclimanides le n'en existait en Europe aucun maSimon ben nuscrit complet. Quant aux idées qu'il contient, Jochaï nous apprend lui-même qu'il ne les a pas apportées premier. le répète à ses disciples ce que les amis ont Il enseigné dans \s*Gip). le cite Il \ieux. Il (nson anciens les livres particulièrement Jéba le xnn Vieux njicxt ne* et Hamnouna au moment de révéler les plus grands que l'ombre de Hamnouna viendra espère, secrets de la kabbale, l'écouler, suivie d'un cortège de soixante-dix justes loin de prétendre d'une antiquité que si reculée aient existé réellement seulement constater ce fait que les la est Il ; je veux auteurs du ZoJiar n'ont comme l'inven- jamais songé à représenter Simon ben Jocbaï teur de \ Je suis ces personnages et surtout ces livres science kabbalistique. un autre fait qui mérite de notre part sérieuse attention. Plus d'un siècle après que la plus Zohar fut encore des bommes qui ne ne transmettaient que par tradition la plu- publié en Espagne, connaissaient le et il existait part des idées qui en sont la substance. Tel est Moïse Botril, qui, en 1409, ainsi qu'il nous l'apprend lui-même", s'ex- prime ainsi lesquelles « cliose « ment ce lui de il sur la kabbale faut l'enseigner et : « sur les précautions avec La kabbale n'est pas autre qu'une pbilosopbie plus pure et plus sainte; seule- même que ce- le langage pbilosopliique n'est pas la kabbale^... Elle est ainsi appelée parce qu'elle ne « procède pas par raisonnement, i. Ulra Raha, aJ 2, Voyez son Commentaire sur 5. Ib. supr.j fol. 5t. le maispar tradition. Et lorsque init. le Sepher iclzituh, édit. de Mantoue, fol. 46. LA KADBALE. 06 « le maître a développé ces matières à son disciple, il ne faut « pas encore que celui-ci ait trop de confiance en sa sagesse; ne « il ce bord lui est il pas permis de parler de cette sciencesi d'a- n'y a été formellement autorisé par le maître. Ce « droit lui sera accordé, c'est-à-dire qu'il pourra parler de « la Mercalja, s'il donné des preuves de son a germes déposés dans son sein ont porté des <c si les <c faudra, au contraire, lui « ne trouve en lui qu'un recommander homme « leurs méditations rer jusqu'au seule fois '. » L'auteur nom du dans tout le Il s'il n'est pas se distinguent par de ces lignes paraît igno- Zoliar, qui n'est pas prononcé une En cours de son ouvrage. un grand nombre fruits. le silence, si l'on extérieur, et « encore arrivé au nombre de ceux qui cite intelligence, et revanche, il d'écrivains très anciens, mais qui, presque tous, appartiennent à l'Orient, comme R. Saadiah, R. liai et R. Aron, le chef de l'Académie de Rahylone. Quelquefois aussi de la il nous parle de ce bouche de son maître ; verbalement qu'il a appris on ne peut donc pas supposer qu'il ait puisé ses connaissances kahhalistiques dans les ma- qui furent publiés par Nachmanides et Moïse de nuscrits Léon; mais, après comme avant le treizième siècle, le sys- tème dont Simon ben Jochaï peut être considéré au moins comme le conservé uns et plus illustre représentant, s'est principalement propagé par une multitude de traditions, que se plaisaient à écrire, tandis que les autres, les plus fidèles méthode de leurs ancêtres, les gardaient religieusement dans leur mémoire. Dans le Zohar se trouvent seulement à la réunies celles qui ont pris naissance depuis qu'à peu près vers tienne. En effet, la fin du septième nous ne pouvons pas époque moins reculée, je Ib., fol. 87, verso. premier jus- siècle de l'ère chréfaire ne dirai pas la l'existence de ces traditions si semblables i. le remonter à une rédaction, mais ou si liées entre AUTHEISTICITÉ par l'esprit qui elles DU ZOUAR. anime les ; DT car alors on connaissait déjà la Mercaba, qui n'est pas autre chose, vons, que cette partie de spécialement consacré ; comme nous kabbale à laquelle la le sa- Zoliar est Simon ben Jochaï nous apprend et lui-même qu'il avait des prédécesseurs. Il nous est également impossible de les faire naître dans un temps plus rapproché de nous : parce que nous ne connaissons aucun fait qui nous y autorise. Ainsi, les difficultés insurmontables que l'on rencontre dans les opinions qui se distinguent de la nôtre, deviennent dans celles-ci des faits positifs qui la con- firment et qui, parmi ne doivent pas être comptées servi, sommes preuves dont nous nous les les dernières. Il nous reste cependant encore deux objections à résoudre on a demandé comment, dans un temps aussi éloigné de nous que celui auquel nous rapportons le principal monu: ment du système kabbalistique, on a pu connaître le prin- cipe qui fait la base de la cosmographie de nos jours, ou le système de Copernic, clairement résumé dans un pas- si sage dont nous avons plus haut donné la traduction. répondrons que, dans tous que le Zohar siècle, ce nome n'est les cas, môme qu'une imposture de passage était connu avant en la fin Nous admettant du treizième naissance de l'astro- la prussien. Ensuite, les idées qu'il renferme étaient parmi répandues déjà anciens, puisque Aristote le? les attribue à l'école de Pythagorc. « Presque tous ceux, dit-il, « qui affirment avoir étudié dans son ensemble, le ciel « prétcntlent que la terre est au centre; les pbilo- « sophes de l'école italique, les pylha- mais autrement appelés « goriciens, enseignent tout le contraire. Dans leur opinion, centre est occupé par « le « étoile dont le le mouvement feu, et la terre n'est circulaire autour de ce « centre produit la nuit et le jour', m eîvai '^da:v. Evxvt:io; o'. zzfi zr,v 'IraXi^av. qu'une même Dans leurs attaques y.aAoj;j.:vo'. ol -jO^-^/oio'. ÀfYOJîtv 7 • LA KABBALE. 98 contre la philosophie, les premiers Pères de l'Eglise n'ont pas cru devoir épargner celte opinion, qui est en effet inconavec le système cosmologique enseigné dans la ciliable Genèse. « C'est, dit Lactance, hommes « y a des qui ont une absurdité de croire qu'il pieds au-dessus de leurs les « têtes, et des pays où tout est renversé, où les arbres et haut en bas.... On trouve « les plantes croissent de le « germe de celte erreur chez les philosophes qui ont prête tendu que exprimé sur la terre est le blables^ Enfin, Guémara même même ronde \ » Saint Augustin auteurs les plus anciens de les la avaient connaissance des antipodes et de la forme sphérique de car on la terre, salem' qu'Alexandre le lit dans pour cela le fait ronde ; la leri*e pour en que et l'on ajoute ordinairement représenté un globe qu'il est à la main. Mais Thalmud de Jéru- le Grand, en parcourant faire la conquête, apprit qu'elle est c'est s'est en termes à peu près sem- sujet même dans lequel on a cru trouver une objection contre nous, prouve au contraire pour nous; car, pendant toute du monde la est resté à durée du moyen âge, peu près ignoré et le le vrai système système de Plo- Icmée régnait sans partage. On pourrait aussi s'étonner de trouver, précisément dans du Zohar que nous regardons comme partie cette la plus ancienne, des connaissances médicales qui semblent accuser une civilisation assez récente. Par exemple Vldra Raba, ou le morceau intitulé la Grande assemblée, renferme ces l:i\ [aIv yàp tou [asiou <jp:po;j.£vriv 1. « r.ifi zo 7:up etvai ^hov vû/.Ta t£ capita, aut ibi quœ apud nos — rotundura esse mundum. 2. fjU.c'pav Si -v^y tzoisTv. sv twv S^rpwv De Cœlo, Ineplum crederc esse homines quorum vestigia versus crescere 3. oâi'., rJjv "/.at jacent inversa pendere ; liv. Lib. De Civilate Dei, lib. XVI, Âboda Zarah, chap. m. III, cap. cap. xxiv. ix. x-jxXhi chap. sint superiora xiii. quam fruges et arbores deorsuna flujus erroris originem philosophis fuisse » ou-iav, II, quod exislimarint AUTHENTICITÉ DU ZOIIAR. lignes remarquables se partage « le cerveau : « occupe une place distincte. « voile « empruntées à quelque Dans l'intérieur du crâne, en trois parties, dont chacune l'ou croirait d'anatomie de nos jours traité « que 99 très moyen de Il est, en outre, recouvert d'un mince, puis d'un autre voile plus dur. Au du trente-deux canaux, ces trois parties cer- « veau se répandent dans tout le corps en se dirigeant par « deux côtés : c'est ainsi qu'elles embrassent corps sur le « tous les points et se répandent dans toutes ses parties'. » Il impossible de ne pas reconnaître à ces mots, et les est organes principaux dont se composent l'encéphale et ses trois principaux téguments, et les trente-deux paires de nerfs qui en partent dans un ordre symétrique, pour donner et la sensibilité à toute l'économie animale. Mais la vie nous ferons remarquer qu'obligés de se soumettre, relativement à leur nourriture, à une foule de prescriptions religieuses, obligés d'observer et les divers états et les diverses constitutions manger de ceux que des animaux, dans la crainte de la loi déclare impurs, les Juifs ont été excités de bonne heure, par le plus puissant des mobiles, à l'étude de l'anatomie que dans le Thalmud, parmi les affections qui peuvent atteindre les animaux et en font proscrire la chair, on compte généralement la perfora- et de l'histoire naturelle. C'est ainsi tion des enveloppes du cerveau, maS^^ Diip3p''J. Mais a une condition sur laquelle les avis sont partagés les uns, la défense n'est légitime fois les deux téguments; selon trouve dans la dure-mère. que lorsqu'elle les autres, ^' xiiEn p''pT Nî2TipT ini THK ^nm ^irxii ^TiSnS NTCD Nma p-'s:! i2tt»snK Knu;i qu'on '.nDri^x Nnia ^xn '"' yhhn la contentent deux enveloppes les il y selon atteint à la suffit Enfin, d'autres se d'une solution de continuité dans \h'^2XD il : j infé- NnS;bi;3 ï<u?iu;p NDi-ipi i.tiS:? \smSi NTt2D \s'nS NSia Sdi ^iTotysna ; ^Sni *'" LA KABBALE. 100 Dans rieiires*. même le traité, on parle aussi de la moelle épinière, nii^n :3in, et des maladies qui lui sont propres. Nous ajouterons dès le milieu du deuxième cela que, à Hébreux des médecins de profession; car on raconte encore dans le Thalmud^ que Judas siècle, les rédacteur de le Saint, le treize parmi existait il Mischna, a souffert pendant la ans d'une affection ophtalmique, médecin R. Samuel, l'un des plus et qu'il avait pour zélés défenseurs de la tradition, et qui, outre la médecine, cultivait l'astronomie et les mathématiques. On chemins du disait de lui qu'il connaissait les comme ciel rues de Néhardéa, sa ville les natale^ Nous terminerons ici, et sans doute il en purement bibliographiques et observations est temps, ces ce que nous appellerions volontiers l'histoire extérieure de la kabbale. Les que nous avons examinés ne sont donc pas, livres comme des enthousiastes l'ont affirmé avec confiance, ou d'une origine surnaturelle, ou d'une antiquité qui échappe à l'histoire. Mais ils ne sont pas non plus, comme le prétend aujourd'hui encore une critique superficielle et incrédule, ils ne sont pas le sommée dans un fruit d'une imposture conçue intérêt sordide, et con- l'œuvre d'un charlatan pressé par la faim, dénué d'idées, de convictions, et spé- culant sur une grossière crédulité. Ces deux livres, encore une fois, ne sont pas moins que l'œuvre de plusieurs gé- nérations. Quelle que soit enseignent, ils un monument des longs intellectuelle, valeur des doctrines qu'ils la mériteront toujours d'être conservés et au sein d'un peuple et dans un temps sur lesquels le despotisme religieux s'est exercé avec \. Thalm. Babyl., tract. Clioidin, chap. 2. Schalschdctli liakabalah. 5. M. comme patients efforts de la liberté m. 24, verso. lyTin:! iSu^ùtd N^au;T ^rz'Q n^b supr. V'\r\2. i^- le plus AUTIIENTICITË DU ZOIIAR. 101 d'énergie. Mais tel n'est pas leur seul titre à notre intérêt ainsi pas à lui-même, par son origine un : que nous l'avons déjà dit, et comme on ne tardera en être convaincu, le système qu'ils renferment est par fait très et important dans par l'influence qu'il a exercée, l'histoire de la pensée humaine. DEUXIÈME PARTIE CHAPITRE I DE LA DOCTRINE CONTENUE DANS LES LIVRES KABBALISTIQUES ANALYSE DU SEPHER Les deux livres que, malgré la lETZIliAH crédulilé des uns et le seeplicismc des autres, nous avons reconnus pour les vrais monuments de la kabbale, nous fourniront seuls les matél'exposition de celte riaux que nous allons faire servir à doctrine. Ce ne sera qu'en de rares occasions, scurité des textes nous en nous ferons intervenir les fera une absolue quand nécessité, commentaires. Mais les l'ob- que innom- brables fragments dont ces livres se composent, empruntés, sans clioix et sans disccrnemenl, à des époques différentes, sont loin de nous offrir tous un caractère parfaitement uni- forme. Ceux-ci ne font qu'étendre dont le les éléments Livre de Jub naître, avec des anges trop système mythologique plus essentiels se trouvent déjà dans les Visions illsaïe une grande richesse de comme idées dejtuis les et le celles des : ils nous font con- détails, les attributions démons, et se rapportent à des longtemps populaires, pour appartenir LA KABUALE. 104 à une science considérée dès son origine comme un secret aussi terrible qu'inviolable. Ceux-là, sans contredit, les plus récents, expriment des penchants saïsmc serviles et si un phari- qu'ils ressemblent à des traditions thal- si étroit, mudiques, mêlées par orgueil, autant que par ignorance, aux opinions d'une fameuse, secte dont le nom seul un respect idolâtre. Enfin, ceux qui forment le plus grand nombre nous enseignent, dans leur ensemble, inspirait la véritable croyance des anciens kabbalistes, et sont la source à laquelle ont puisé, plus ou moins préoccupés de la hommes philosophie de leur siècle, tous les qui voulurent pour leurs disciples et Nous sommes cependant obligé de faire remarquer que celte distinction ne regarde que le Zohar. Quant au Livre de la création, sur lequel notre analyse s'exercera d'abord, s'il n'est pas d'une grande étendue, si passer, dans les temps modernes, leurs continuateurs. même il ne porte pas toujours notre esprit vers des régions nous du moins une composition très très élevées, il homogène d'une rare originalité. Les nuages dont l'ima- et offre gination des commentateurs s'est plu à l'entourer, se dis- d'eux-mêmes siperont au lieu d'y chercher, si, à leur exemple, les mystères d'une sagesse ineffable, nous n'y voyons qu'un effort pour apercevoir à le de la raison, au moment de son plan de l'univers un principe commun tous les et le lien éléments dont réveil, qui rattache il nous offre l'assemblage. Ce n'est jamais qu'en s'appuyant sur l'idée de Dieu, qu'en se faisant l'interprète de la volonté et de la pensée suprêmes, que le la Bible ou tout autre monde ainsi que dans néant à chaos et les la la parole le ciel et la monument phénomènes dont religieux nous explique il Genèse nous voyons de Jéhovah ; : la le théâtre. C'est lumière sortir du Jéliovah, après avoir tiré terre, se fait le trouve digne de sa sagesse est c'est juge de son œuvre pour éclairer du et la la terre qu'il ANALYSE DU SE PUER lETZIRAH. 105 attache au firmament le soleil, la lune et les étoiles. Quand un souffle il prend de la poussière, de vie pour laisser ensuite échapper de ses mains la dernière et la plus belle de ses créatures, il nous a déjà déclaré qu'il fait passer en elle son dessein de former l'homme à son image. — Dans l'ou- vrage dont nous essayons de rendre compte, on suit une marche tout opposée, et cette différence est très significative, quand elle se montre pour la première fois dans l'hisc'est par le spectacle du toire intellectuelle d'un peuple : monde qu'on s'élève à l'idée de Dieu; c'est par l'unité qui règne dans l'œuvre de et l'unité et la qu'on démontre à la création, sagesse du Créateur. l'avons dit ailleurs, la Telle est, raison pour laquelle entier n'est pour ainsi dire qu'un bouche du patriarche Abraham : la fois comme nous le livre tout monologue placé dans la on suppose que les consi- dérations qu'il renferme sont celles qui ont porté le père pour y substituer celui de l'Eternel. Le caractère que nous venons de signaler éclate avec tant d'évidence, qu'il a été remarqué et défini avec beaucoup de justesse par un écrivain du douzième siècle. « Le Sepher ietzirah, dit Jehouda Hallévi, nous « enseigne l'existence d'un seul Dieu, en nous montrant, des Hébreux à quitter « au sein de culte des astres le la variété et de la multiplicité, la « l'unité et de l'harmonie; car un tel présence de accord ne peut venir « que d'un seul ordonnateur'. » Jusqu'ici tout est parfai- tement conforme aux procédés de de chercher dans l'univers lire les lois ensuite dans ces lois elles-mêmes divines, i. la on s'efforce d'établir Cuzary, Disc, 4, 8, 23. Au lieu raison; mais, au lieu qui la le régissent, pensée pour et la sagesse une grossière analogie entre du texte hébreu, qui serait peu compris, nous citerons l'excellente traduction espagnole de Jacob Abendana : « Ensena unidad por cosas que son varias y inulliplicadas por una parte, pero per olra parle, son unidas y concordantes, y su union procède dcl uno la deydad y que la los ordcna. » LA KABBALE. 106 les choses et les signes quels la sagesse se de fait la pensée, ou les moyens par les- entendre hommes. Remarquons, avant conserve parmi les et se que ticisme, en quelque temps et sous quelque forme manifeste, attache une importance sans mesure à d'aller plus loin, qui peut représenter au dehors mys- le qu'il se tout ce de l'intelligence, et les actes il n'y a pas encore si longtemps qu'un écrivain très connu parmi nous a voulu prouver que l'écriture n'est pas une invention de l'humanité, mais un présent delà révélation'. Ici il s'agit des vingt-deux lettres de l'alphahet héhreu et des dix premiers nomhres qui, en conservant leur propre valeur, servent encore à l'expression de tous les autres. Réunies sous un point de vue commun, ces deux sortes de signes sont appelées les trente-deux voies merveilleuses de la Sagesse, « avec lesquelles, dit le texte, l'Eternel, le Sei« gncur des armées, ce de l'univers, « le « élevé et saint a fondé son de le le Dieu d'Israël, le Dieu suhlime, qui demeure dans la Sagesse, qu'il Dieu vivant, Dieu plein de miséricorde nom^ ». A Roi l'éternité, le Dieu ces trente-deux voies ne faut pas confondre avec tions subtiles, et d'un ordre tout différent, place par les kabbalistes modernes', le de grâce, et il les distinc- admises à leur ajouter trois faut autres formes, désignées par trois termes d'un sens très douteux, mais qui ont certainement, au moins par leur généalogie grammaticale, une très avec ceux qui en grec désignent même de la 1. 2. ressemblance l'objet ces l'acte mots détachés sont entièrement étran- M. de Donald, Recherches pliilosoph., de Samt-Pétersbourg, t. II. p. 112 cliap. in. Voy. aussi M. de Maistrc, et seq. Premier chapitre, première mischna. 3. Introduction au commentaire d'Abraham ben Daoud sur le rah, édit. de Mantoue. ^' et pensée \ Nous croyons avoir démontré précé- demment que Soirée-, grande le sujet, l'ED" 1£D* 13D3» premier chapitre, première proposition. Sepher icizi- ANALYSE DU SEPIIER lETZIRAH. Cependant gers au texte. 107 nous ne pouvons pas laisser ignorer qu'ils ont été compris tout difleremment et d'une manière qui ne répugne ni au caractère général du livre, ni aux lois de l'élymologie, par l'auteur espagnol que nous avons nommé un peu plus haut. Voici comment il s'exprime à ce sujet « : Par premier de ces le « on veut désigner les « moyen d'apprécier la termes (Sephar), trois disposition et les proportions néces- saires à « il c( capacité et la a été créé; et la mouvement, et l'harchoses sont réglées par le nombre. Le mesure de poids, et le « monie, toutes ces « second (c parce que c'est la parole divine, c'est « vivant qui a produit les êtres sous leurs diverses formes, terme [Sipur] veut dire la parole la ^ijlujtt*^ voix du Dieu \'e^<^j^'f^f soit extérieures, soit intérieures; c'est à elle allusion dans ces mots o et la « signifie l'écriture. L'écriture <c création; c de Dieu, c'est sa parole. Ainsi, la pensée, << l'écriture lumière fut la « Dieu dit que ». Enfin, le troisième qu'on a lumière la fait soit, terme (SepJier) de Dieu, c'est l'œuvre de la la parole et dans l'homme elles sont trois^ » Cette explication a d'ailleurs le mérite de caractériser assez bien, tout en l'en- noblissant, ce bizarre système qui confond la pensée avec généralement connus, pour rendre en la (juelque sorte visible, et dans l'ensemble et dans les diverses pai'ties « de l'univers. Quizo dezir en la palabra Sephar criados, por quanlo la cantidad en la cantidad y el peso de los cucrpos modo que sea el cuerpo ordenado y proporoionado, apto para lo que es criado, no es sino por-numero; y la medida, y la cantidad, y el peso, y la proporzion de los movimientos, y la orden de liannonia todo es por numéro, que es lo que quiere dezir Sephar. quiere dezir la ''j^b'-i^ parole de Dieu, c'est son écriture; la pensée ne sont en Dieu qu'une seule chose, tandis que des symboles ^,0. ki voix, « : ^ et c( 1. t f^M^^v^ chaque corps pour atteindre le but dans lequel mesure de longueur, la mesure de « « *lfeb=- nombres, qui seuls nous offrent un or^a^*^ habla e la voz, la Y Sipur pcro es liabla divina, voz de palabras de Dios ^ \\ j\ 1' ^ ' LA KABBALE. Î08 Sous rôle, le nom de Sephiroth, qui joue ailleurs un mais qui entre gage de pour ici la première tielles comme les plus générales, par conséquent les plus essen- les de tout ce qui comme le lan- kabbale, on s'occupe d'abord des dix nombres ou la numérations abstraites^ Elles sont représentées formes grand si dans fois les catégories puis m'exprimer ainsi, est, et, si je de l'univers. Nous voulons dire qu'en cherchant, n'importe de quel point de vue, les premiers éléments ou principes invariables du monde, on doit, les d'après les idées dont nous toujours nombre le « dix. sommes l'interprète, rencontrer y a dix Sephiroth Il « pas neuf, dix et non onze; fais ; non comque sur dix et en sorte que tu « prennes dans ta sagesse et dans ton intelligence les ; « elles s'exercent constamment tes recherches, tes spécu« lalions, ton savoir, ta pensée ton imagination; et « reposer les choses sur leur principe, « teur sur sa base*. » En d'autres termes, du monde et l'existence et rétablis le se dessinent fais Créa- et l'action divine également aux yeux de sous cette forme abstraite de dix nombres, l'intelligence dont chacun représente quelque soit en étendue, soit en durée, soit par tout autre attribut. Tel est du moins chose sens que nous attachons à la proposition sui- le TÎvo, con laquai es la existencia de la cosa en su de laquai d'infini, forma exterior y enterior, se habla, coine dixo, y dixo Dios sca lia, y fue luz. Y Scplicr quiere dezir la escritura;y la escritura de Dios son sus criaciones; y la palabra de Dios es su escritura ; y la consideracion de Dios es su palabra conque y el Sipur, y el Sepher en Dios son una cosa, y en el hombre son el très. » Sephar, Cuzary, Discors., 4, § 25. ^* HD ^^3. mT£D loppements dont TkîT". Celte expression seule, aussi bien elle est suivie, celui de splière, fondé sur l'ctymologie grecque cr-jaîpa, exprimée par le mot aaphir. Le livre T1î2/b HD ^Sl- Raziel, édit. d'Amsterd., â. Chap. i", prop. 9. les ou l'idée déve- comme de lumière, de Raziel, malgré les extravagances qu'il contient, ne s'éloigne pas, sur ce point, de la vérité. HD^riD que ne permet pas d'adopter un autre sens, fol, 8, mViS^ m;l2U,*nn Su verso. ANALYSE DU SEPIIER vante Pour « : Sephirolh, les dix 109 lETZIRAII. il n'y a pas de fin, ni « dans l'avenir, ni dans le passé, ni dans le bien, ni dans « le mal, ni en élévation, ni en profondeur, ni à l'orient, « ni à l'occident, ni quer que au midi, ni au nord'. « les divers aspects l'infini sont 11 remar- faut sous lesquels on considère ici au nombre de dix, ni plus ni moins; par con- séquent, nous n'apprenons pas seulement, dans ce passage, quel doit êlre le caractère général de toutes les Sephiroth ; nous y voyons de plus à quels principes, à quels éléments elles correspondent. Et comme ces différents points de vue, quoique opposés deux à deux, appartiennent cependant à une seule idée, à « rotb sont un comme on ajoute seul infini, les doigts de la « Les dix Sephi- : main, au nombre de mais au milieu d'elles est l'al^unilé^ » Ces derniers mots nous fournissent « dix, et cinq contre cinq; « îi liance de preuve de tout ce qui précède. la fois l'explication et la manière d'entendre Cette les dix Sephirotb, sans sortir précisément des rapports que présentent les cboses exté- un caractère éminemment abstrait et nous voulions la soumettre à une analyse rieures, a cependant métapbysique. Si nous y trouverions, subordonnées sévère, l'unité absolue, les idées de durée, d'espace ordre invariable sans lequel dans la splière des sens. il à l'infini et d'un certain n'y a ni bien ni mal, et à même Mais voici une énumération un peu différente, qui, au moins en apparence, fait une plus grande part aux éléments matériels. Nous nous bornons à traduire. « La première des Sepbirolli, un, c'est l'esprit « Dieu vivant; béni soit son ce c< qui vit nom, béni dans l'éternité! L'esprit, la soit le nom du de celui voix et la parole, voilà l'esprit saint. « Deux, c'est le souffie 1. Chap. 2. Chap. 1", prop. 5. 3. niia nn- qui vient de l'esprit': en lui sont i", prop. 4. ''^" '"^'^'cu, le même mot désigne à la fois l'air et l'esprit : LA KABBALE. 110 « gravées et sculptées les vingt-ileux lettres qui ne forment « cependant qu'un souffle unique. Trois, c'est l'eau qui vient « du souffle ou de l'air. C'est « dans l'eau qu'il a creusé les ténèbres et le vide, qu'il a « formé la terre et l'argile, étendue ensuite en forme de « tapis, sculptée en forme de « mur comme et couverte d'un toit. « Quatre, c'est le feu qui vient de l'eau, et avec lequel a c< a les séraphins et les anges serviteurs. Avec « semble « Il fait il trône de sa gloire, les roues célestes [ophanim)^ fait le en- les trois a construit son habitation ainsi qu'il est écrit il : des vents ses messagers, et des feux enflammés ses « serviteurs. » Les six nombres suivants représentent les différentes extrémités du monde, c'est-à-dire les quatre points cardi- naux, plus aussi pour hauteur la emblèmes former avec les trois et la profondeur. Ces extrémités ont les diverses combinaisons qu'on peut premières lettres du mot Jehovah\ Ainsi, à part les différents points qu'on peut distinguer dans l'espace, qui n'ont par et eux-mêmes rien de réel, tous monde est composé sont sortis les uns des autres, en prenant un caractère de plus en plus matériel, à mesure qu'ils s'éloignent de l'esprit saint, leur comles éléments dont ce mune origine. N'est-ce pas cela qu'on appelle la l'émanation? N'est-ce pas cette doctrine qui nie nous aurions donc pu dire aussi bien il l'esprit doctrine de la croyance qui vient de l'esprit. Mais alors faudrait admetlre, dans la proposition suivante, que l'esprit a engendré l'eau, ce qui est, sans contredit, moins probable que la version à laquelle s'est arrêté notre choix. D'ailleurs, mais de Dieu; l'esprit de cet esprit, quelque sorte, le le souffle les le premier nombre ne présente pas Dieu lui-même, second, par conséquent, ne peut être que l'expression ou l'haleine dans laquelle viennent se résoudre, en vingt-deux lettres. Considéré sous ce point de vue, l'air, sans être trop éloigné des régions de l'esprit, peut déjà être compté parmi les trois éléments matériels, 1. Chap. i", de la si positivement désignés dans propos. 9 à la propos. 12. les chapitres suivants. ANALYSE DU SEPIIER populaire que monde le Ui lETZIRAII. a été tiré du néant? Les paroles suivantes nous aideront peut-être à sortir de l'incertitude des Sephiroth se à leur principe comme : « La <c flamme <c n'y en a pas un second. Or, en présence de l'un, que sont fin unie au tison, car est nombres « les et les paroles'? » ignorer qu'il s'agit mande lie Seigneur est un, le Pour ne pas nous et la il laisser d'un grand mystère qui nous com- ici nous-mêmes, on ajoute immédiatement « Ferme ta bouche pour ne pas en parler, « et ton cœur pour ne pas y réfléchir; et si ton cœur s'est échappé, ramène-le à sa place; car c'est pour cela que la discrétion jusqu'avec : ce l'alliance a été faite*. » Je c< suppose qu'on veut, par ces derniers mots, faire allusion à quelque serment en usage parmi les pour dérober leurs principes kabbalistes, connaissance de la à la multitude. Quant au premier de ces deux passages, la singulière comparaison qu'il renferme est assez fréquemment répétée dans le Zohar : nous la retrouverons étendue, développée et appliquée à l'âme aussi bien qu'à Dieu. Ajoutons à cela que dans tous temps les et dans toutes les sphères de l'existence, dans la conscience aussi bien que dans la nature extérieure, la formation des choses par voie d'émanation a été représentée par de la A flamme ou de la le rayonnement lumière. nous ne faisons pas une dismêle une autre qui a fait un chemin plus brillant dans le monde, et qui se présente ici avec un caractèVe remarquable c'est celle du cette théorie, si toutefois tinction plus apparente que réelle, s'en : verbe, de la parole de Dieu identifiée avec son esprit, et considérée, non pas seulement mais comme l'univers. En comme l'élément générateur et effet, 1. Propos. 5. 2. Cliap. 1", propos. G. il ne s'agit plus, la la forme absolue, substance comme dans même la de traduc- 112 L.\ lion clialdaïque KABBALE. d'Onkelos, de anéantir ranthropomorphisme, substituer comme une divine à Dieu lui-môme, lorsqu'il intervient personne humaine dans pour partout, pensée ou l'inspiration la le livre que nous avons sous les yeux affirme expressément, dans un langage concis mais pourtant clair, que l'esprit saint, ou \ l'esprit du Dieu seule et môme récits bibliques : vivant, forme, avec la voix et la parole, chose; qu'il a successivement de son sein tous il les les éléments de la comme une rejeté nature physique; enlin, n'est pas seulement ce qu'on appellerait, dans la langue d'Aristote, le principe matériel des choses; devenu monde. Du cette partie de la reste, kabbale, il est le verbe nous rappeler que, dans il faut il n'est question que du monde, non de l'homme ou de l'humanité. et Toutes ces considérations sur les dix occupent une place très distincte dans est 11 le premiers nombres Livre de la création. de voir qu'elles s'appliquent à l'univers en facile général, et qu'elles regardent plutôt la substance que la forme. Dans celles que nous avons devant nous, on compare entre elles les diverses parties de l'univers, on s'efforce de ramener sous une loi commune, comme on a voulu précédemment les résoudre en un principe commun on y donne les ; enfin plus d'attention à la forme qu'à la substance. Elles ont pour base il les faut songer mière partie, vingt-deux lettres de l'alphabet hébreu. Mais au rôle extraordinaire qui, déjà dans est attribué à ces signes extérieurs de la la pre- pensée. Considérés seulement par rapport aux sons qu'ils représentent, monde ils part, ils viennent se qui est pour ainsi dire, sur la limite du du monde physique; car si, d'une résoudre dans un seul élément matériel, se trouvent, intellectuel et le souffle ou pensables à toutes forme possible ou l'air, les la de l'autre ils sont les signes indis- langues, et par conséquent la seule forme invariable de semble du système ni le l'esprit. INi l'en- sens littéral ne nous permettent ANALYSE DU SEPIIER 113 lETZlRAII. d'interpréter différemment ces mots déjà cités plus haut nombre deux (ou « Le ce : second principe de l'univers), c'est qui vient de l'esprit; c'est le souffle dans lequel sont l'air sculptées les « gravées et « le vingt-deux lettres qui, toutes réunies, ne forment cependant qu'un souffle unique. » Ainsi, par une combinaison bizarre, mais qui ne manque pas d'une certaine grandeur, qui, du moins, se comprend et s'explique, les articulations les plus simples de la voix hu- maine, les signes de l'alphabet ont semblable à celui des idées dans un ici rôle tout à fait philosophie de Platon. la C'est à leur présence, c'est à l'empreinte qu'ils laissent les choses, qu'on reconnaît dans l'univers dans dans toutes ses et une intelligence suprême; c'est enfin par leur inlermédiaire que l'esprit saint se révèle dans la nature. Tel est parties le ce sens de la proposition qu'on va lire deux lettres, : « en leur donnant une forme Avec et les vingt- une figure, en « les mêlant et les combinant de diverses manières. Dieu a l'âme de tout ce qui est formé « fait ce sera*. C'est sur ces ce il, a fondé son nom cune les sept et le saint, le le béni soit- ineffable^ » doubles et les douze simples". pour utilité, sublime de tout ce qui et que lettres en divers ordres qu'on appelle Elles se partagent mères, mêmes 11 les trois n'est d'au- but que nous poursuivons, de faire con- naître la raison de ces étranges dénominations*. D'ailleurs la place des lettres est entièrement envahie par la division que nous venons d'exposer Chap. 2- ïrnp: a*,ns 3. icu n^pn mry nrcrw'2 Tlïh TTiyn hD ici snzu? nombres qui en nmis' i^ mcx D\nun mSi£3 yx^'i U,*EJ1. ^'':'P- vantes : pi'îJD "t;2.- résul- p "îtrri A TM Enlln, dans le la ; iha. ;rSu7 tdi m^mx n^mx D^nxi^i ià anii'y "- l"'opos. t. Les simples ne représentent qu'un son; l'un doux et l'autre fort. mrD les So u*£j nr\2 r^^ pnir ^y^zr^i iiirn ]ppn -iij:\t 4. par propos. 2. 1. ir, et l:i les doubles en expriment deux, première classe appartiennent les lettres sui- dernière est représentée par ces deux mots mot ^»)2N O" réunit les trois mères, dont l'une, 8 : le U il4 lent : KABBALE. ou, pour nous exprimer plus clairement, ce sont les nombres douze qu'on cherche à retrouver per trois, sept et 1" dans la la nature fas composition générale du monde; 2° dans la division de et nefas dans ces trois régions de l'année ou dans la distribution : du temps dont l'année est la principale unité; 3" dans la conformation de l'homme. retrouvons ici, Nous bien qu'elle ne soit pas explicitement énoncée, l'idée du macrocosme et du microcosme, ou la croyance que l'homme n'est que l'image et, pour ainsi dire, le résumé de l'univers. Dans la à-dire le composition générale du monde, nombre trois, l'eau, l'air et le feu. en se condensant, mères, c'est- représentent les éléments, qui sont Le feu est est les devenue la substance du celle de ciel; l'eau, la terre; enfin, entre ces deux principes ennemis, est l'air qui les sépare et les réconcilie en les dominant*. Dans la division de l'année, le même signe nous rappelle les saisons principales répond au feu; l'hiver, qui, marqué par des dans l'Orient, est : l'été, qui généralement pluies ou par la domination de l'eau, et la du printemps et de du corps humain, la tète, du cœur ou de la poicompose de trinité se celle trine, et du ventre ou de l'estomac; ce sont, si je ne me trompe, les fonctions de ces divers organes qu'un médecin moderne a appelés le trépied de la vie*. Mais le nombre trois paraît ici, comme dans toutes les combinaisons du mysticisme, une forme si nécessaire, qu'on en fait aussi le symbole de l'homme moral, en qui l'on distingue, selon l'expression originale, « le plateau du mérite, le plateau de la saison tempérée, formée par la réunion l'automne. Enfin, dans la conformation parce que c'est une letlre sifflante, rejnésenle \y, muette, représente l'eau; enfin, de l'air. i . '2. Chap. lu, propos. 5. Chap. m, propos. 4. la le feu; la seconde, qui est première, légèrement aspirée, est le symbole H5 ANALYSE DU SEPllER lETZIRAH. « culpabilité et l'aiguille de la loi qui prononce entre l'un ». « et l'autre* Par les moins les on représente sept doubles choses de ce opposées. monde du contraires ou les qui peuvent servir à deux fins y a dans l'univers sept planètes, dont l'influence 11 bonne et tantôt mauvaise; il y a sept jours et sept nuits dans la semaine; il y a dans notre propre corps sept est tantôt portes, qui sont les yeux, les oreilles, les narines et la bouclie. Enfin, ce nombre sept est encore celui des événements heu- reux ou malheureux qui peuvent arriver à l'homme. Mais cette classification, comme on doit s'y attendre, est trop une place dans cette analyse'^ Les douze simples, dont il nous reste encore à parler, répondent aux douze signes du zodiaque, aux douze mois de l'année, aux principaux membres du corps humain et aux arbitraire pour mériter attributs les plus importants de notre nature. Ces derniers, qui seuls ont peut-être quelque droit à notre intérêt, sont vue, l'ouïe, l'odorat, la parole, la nutrition, l'action ou pensée et le le toucher, la locomotion, sommeiP. d'examen à son début; C'est, et si la génération, la colère, le rire, la comme on nous avons le voit, l'esprit lieu d'être surpris, tantôt de ses procédés, tantôt de ses résultats, cela une preuve de son la même est originalité. Ainsi, la forme matérielle de l'intelligence, représentée par les vingt-deux lettres de l'alphabet, est en forme de tout ce qui est; la de 1- : même temps en dehors de l'homme, de du temps, on ne peut plus rien concevoir l'univers et riulini car, ({ue aussi appelle-t-onces trois choses les fidèles témoins la véi'ité\ d"'tij2 Chacune ynwD d'elles, pin |VwSt m37 maliré ^3", nnn la =]3 variété p^oi r»2N. propos. 1. 2. Çliap. IV, propos. 1, 2, 5. 3. Cbap. V, propos. 4. «;2J njy; 1 cl 2. aSiy s'rrx: any. cimp. iv. que nous propos, i. •^•'^n'- y '"» LA KABBALE. 116 avons observée, est un système qui a son centre et en quelque sorte sa hiérarchie « « Car, dit le texte, l'unité : les trois, les trois sur les sept, les sept domine sur sur les douze ; mais « chaque partie du système est inséparable de toutes les « autres^ » L'universapourcentreledragoncéleste;lecœur est le centre de forment à un l'homme ; enfin, les révolutions du zodiaque base des années. Le premier, dit-on, ressemble la roi sur son trône et le troisième, à un ; second, à le roi dans la un roi parmi ses sujets, guerre \ Nous croyons que par cette comparaison on a voulu indiquer la régularité par- qui règne dans l'univers, et les contrastes qui existent faite dans l'homme sans détruire son unité. En que effet, on ajoute douze organes principaux dont notre corps est com- les posé « sont rangés en est les uns contre les autres en ordre de qui servent à l'amour, et trois qui ce bataille « produisent « appellent la mort". Le mal se trouve ainsi en face « et « que : il la trois haine; trois qui donnent du mal ne vient que le le mal, comme la vie, et trois le qui du bien, bien n'enfante bien. » Mais on fait remarquer aussitôt que l'un ne saurait être compris sans l'autre. Enfin, au-dessus de ces au-dessus de l'homme, de l'univers temps, au-dessus des lettres du comme au-dessus des nombres ou dos Sophiroth « Seigneur, trois systèmes, est le le roi véritable qui du séjour de sa sainteté et pendant des siècles sans nombre* ». A la suite de ces mois, qui forment la véritable conclusion du livre, vient cette « domine sur et toutes choses, te Chap. 2. \i, propos. 3. -,S^3 n'2riS*22. ^- r£;2 2S 'nz^mi "fiuD f>l"np. VI, b;Sj *ixdd by *]Sî2d ahrji ihr\ "wSw* D'x:rw nw'Sc? a^nn'x nurSr n"2nS:2i nnavi t£'j dt^it Q\T:2^ ~rbw* "TiT. ^- njtt^n propos. 2. rj '>TJ T>*1 inp '^''''P- y'J';2'!2 ^i- propos. 2. dS1w2 br*'2 ]^n: "jSd Sx- Après avoir été appliqué tout entier aux dix Sepliiroth, ce passage ne reparaît qu'en partie à place indiquée. Les quatre derniers mots en sont retranches. la ANALYSE DU SEPUER lETZIRAH. 1 1 7 espèce de dénouement dramatique dont nous avons parlé pré- cédemment, et qui consiste dans encore idolâtre, à la religion du conversion d'Abraham, la vrai Dieu. Le dernier mot de ce système, c'est la substitution de l'unité absolue à toute espèce de dualisme à celui de la plii: losophie païenne, qui voulait voir dans la matière une sub- stance éternelle dont les lois ne sont pas toujours d'accord avec la l'idée volonté divine; de la comme à celui de Bible qui, par la création, aperçoit bien dans la volonté divine, et par conséquent dans origine réelle l'être infini, la seule cause, la seule du monde, mais qui en même temps regarde comme deux ces deux choses, l'univers et Dieu, absolument distinctes l'une de l'autre. Sepher ietzirah, Dieu, considéré comme En substances dans effet, le l'Etre infini et par conséquent indéfinissable. Dieu, dans toute l'étendue de sa puissance et de son existence, se trouve au-dessus, mais non en dehors des nombres et des lettres, c'est-à-dire des prin- cipes et des lois que nous distinguons dans ce monde chaque : élément a sa source dans un élément supérieur, et tous ont leur origine commune dans le verbe ou dans l'esprit saint. C'est aussi dans le verbe que nous trouvons ces signes inva- riables de la pensée qui se répètent en quelque sorte dans toutes les sphères de l'existence, et par lesquels tout ce qui est devient l'expression même, les le même dessein. Et ce verbe lui- la plus sublime de toutes choses que nous puissions compter et définir, qu'est-ce qu'il est, les d'un premier des nombres, sinon la plus sublime et la plus absolue do tontes manifestations de Dieu, c'est-à-dire la pensée ou l'intel- suprême? Ainsi Dieu est à et la matière et la forme de dans ligence la fois, élevé, l'univers. lement celte matière et celte Il le sens le plus n'est pas seu- forme; mais rien n'existe ni ne peut exister en dehors de lui; sa substance est au fond de tous les êtres, et tous portent l'empreinte, tous sont les symboles de son intelligence. LA KABBALE. 118 Celle conséquence aiulacieuse, si élrangère, en appa- si rence, aux principes qui la fournissenl, est le fond de la doctrine enseignée dans Zohar. Mais le là on une marche suit toute différente de celle qui vient de se dessiner sous nos yeux : au lieu de s'élever lentement, par la formes particulières comparaison des des principes subordonnés de ce et monde, au principe suprême, forme universelle, à la tout d'abord; on et admet enfin à l'unilé absolue, c'est ce dernier résultat qu'on le suppose, on l'invoque en toute occasion comme un axiome incontesté; on le déroule, en quelque façon, dans toute son étendue, en même montre sous un jour plus mystérieux et temps qu'on le plus brillant. Le lien qui pouvait exister entre toutes les conséquences obtenues de cette manière se trouve rompu, il par est vrai, la forme extérieure de l'ouvrage, mais le caractère synthétique qui y règne n'en est pas moins prononcé ni moins visible. 11 est donc permis de dire que le Livre de lumière la précisément au point où s'arrête celui de la commence Création : la conclusion de l'un sert à l'autre de prémisses. Une seconde différence, bien autrement digne d'être remarquée, sépare monuments et s'explique par une loi générale de humain aux nombres et aux lettres nous allons ces deux l'esprit : voir substituer les formes intérieures, les conceptions invariables de la pensée, en et la un mot les idées de se manifester exclusivement dans raîlra surtout pour dans la plus vaste plus noble acception de ce terme. Le verbe divin, au lieu dans l'homme nom ï Homme et prototype ou la nature, nous appa- dans l'intelligence; céleste, ^T2"îp il m.x -wb" aura a"N*. Enfin, dans certains fragments dont la haute antiquité ne saurait être contestée, nous verrons, sans préjudice pour l'unité absolue, la pensée elle-même prise pour substance universelle, et le développement régulier de cette puissance mis à la place de la théorie assez grossière de l'émanation. Loin de nous la folle pensée de trouver chez les anciens ANALYSE DU SEPIIER 119 lETZIRAlI. Hébreux la doctrine philosophique qui règne aujourd'hui en Allemagne presque sans partage; mais nous ne craignons pas de soutenir, et nous espérons bientôt démontrer que le principe de cette doctrine, et jusqu'à des expressions exclu- sivement consacrées par l'école de Hegel, se trouvent parmi ces traditions oubliées que nous essayons de rendre à la lumière. Cette transformation que nous signalons dans du symbole kabbale, ce passage à l'idée, se reproduit la dans tous les grands systèmes philosophiques ou religieux, dans toutes les grandes conceptions de l'intelligence humaine. Ainsi, ne voyons-nous pas dans le rationalisme les diverses formes du langage dont se compose presque entièrement la logique d'Aristole, devenir dans celle de Kant les formes constitutives et invariables de la pensée? Ainsi, dans l'idéa- lisme, Pythagore et précédé la le système des nombres n'ont-ils pas sublime théorie de Platon? Ainsi, dans une autre sphère, n'a-t-on pas représenté tous les issus nité du môme dans sang? n'a-t-on pas avant de la chair, la fait hommes comme consister leur frater- trouver dans l'identité de leurs droits et de leurs devoirs, ou dans l'unité de leur nature et de leur tâche? Ce n'est pas plus longtemps sur moins avoir fait fait général comprendre Sepher ielzirah le un les ; ici rapports qui existent entre et l'ouvrage à la ibis bien plus étendu* et plus important dont nous allons extraire 1. la substance. Le Zohar, dans l'éditiou d'Amslerdam, se compose de grand in-8°, dont cliacun |)ar le lieu d'insister mais nous espérons du conséquent très à trois volumes peu près de 600 pages, en caractères rabbiniques lins et très serrés. CnAPITRE ANALYSE DU ZOIL^U Puisque les — lï MÉTHODE ALLÉGORIQUE DES KABBALISTES auteurs qui ont contribué à la formation du Zoha?' nous présentent leurs idées sous la forme la plus humble sur les et la moins logique, celle d'un simple commentaire cinq livres de Moïse, nous pouvons, sans manquer à leur égard de respect ou de fidélité, nous conformer au plan qui nous aura paru mportede savoir Ecritures saintes; le plus convenable. Et d'abord nous comment ils entendent l'interprétation des comment ils parviennent à s'en faire un appui, dans l'instant où en cela, il ils s'en écartent le plus; car c'est comme nous l'avons déjà fait remarquer, que conméthode d'exposition et, en général, le mysticisme symbolique n'a pas d'autre hase. Voici, sur ce sujet, leur jugement formulé par eux-mêmes « Malheur à « l'homme qui ne voit dans la loi que de simples récits et des « paroles ordinaires! Car, si, en vérité, elle ne renfermait « que cela, nous pourrions, même aujourd'hui, composer « aussi une loi bien autrement digne d'admiration. Pour ne trouver que de simples paroles, nous n'aurions qu'à nous « adresser aux législateurs de la terre chez lesquels on ren- siste leur ; : ce ANALYSE DU ZOIIAR. « contre souvent plus de grandeur*. « imiter et de faire une « exemple. Mais « il et ce que c( je de les contemple la loi : vêtement de prend ce vêtement pour dans ce sens que David a « yeux, afin suffirait chaque mot de un mystère sublime. » « Les récils de la loi sont le « à celui qui nous d'après leurs paroles et à leur loi n'en est pas ainsi renferme un sens élevé Il 121 la loi Mon la loi. Malheur elle-même ! C'est Dieu, ouvre-moi les dit : les merveilles de la loi. David voulait parler de ce qui est caché sous le vêtement de la « loi. 11 y a des insensés qui, apercevant un homme couvert « d'un beau vêtement, ne portent pas plus loin leurs regards, « et cependant ce qui donne une valeur au vêtement c'est le « corps, et ce qui est encore plus précieux, c'est l'âme. « loi aussi a son corps. Il y a des commandements qu'on « pourrait appeler le corps de la loi. Les récits « qui s'y mêlent sont « vert. Les les La ordinaires vêlements dont ce corps est recou- simples ne prennent garde qu'aux vêlements ou « aux récits de la loi ; « ne voient pas ce qui « mes plus ils ne connaissent pas autre chose est caché sous ce vêlement. Les instruits ne font pas attention au vêlement, ; ils hommais « au corps qu'il enveloppe. Enfin, « « du Roi suprême, ceux qui habitent les hauteurs du Sinaï, ne sont occupés que de l'âme, qui est la base de tout le reste, qui est la loi elle-même et dans les temps futurs « ils « les sages, les serviteurs ; seront préparés à contempler l'âme de cette « respire dans la loi '. âme qui » C'est ainsi que, par la supposition, sincère ou non, d'un sens mystérieux, ignoré des profanes, les kîibbalistes se sont d'abord mis au-dessus des faits histo- riques et des préceptes positifs qui composent les Écritures. C'était Tr^ ^nSi?. obligé 2. pour eux (1(! ï^*^ Icxlc le seul moyen de s'assurer la plus étant trop long à rapporter tout entier, ncus avons été choisir. Zoltar, 3° part., com- fol. 152, verso, sect. nniSyni- LA KABBALK. 122 rompre ouvertement, avec plète liberté sans l'autorité reli- gieuse; et peut-être aussi avaient-ils besoin de ces ménage- ments avec leur propre conscience. Dans les lignes suivantes, le même esprit sous une forme encore plus « remarquable Si la loi n'était composée que de paroles et nous retrouvons : ce de récits ordinaires, « Laban, « comme Balaam, « pelée comme les paroles celles qui furent d'Ésau, d'Agar, de prononcées par l'ânesse de par Balaam lui-même, pourquoi serait-elle ap- et la loi de vérité, témoignage la loi parfaite, le fidèle « de Dieu? Pourquoi le sage l'estimerai t-il plus précieuse « que l'or et Mais non; dans chaque mot se les perles? « cache un sens plus « chose que les élevé cliaque récit nous apprend autre : événements qu'il paraît contenir. « supérieure et plus sainte, c'est la Et cette loi véritable'. ^> Il loi n'est pas sans intérêt de rencontrer dans les œuvres d'un père de une manière de voir l'Eglise à semblables fait : et jusqu'à des expressions tout « S'il fallait, dit Origène, s'attacher à la « lettre et entendre ce qui est écrit dans manière la loi à la du peuple, je rougirais de dire tout haut que Dieu qui nous a donné des lois pareilles je trouve- « des Juifs ou « c'est : grandeur « rais alors plus de et de raison dans les législa- « tiens humaines, par exemple dans celles d'Athènes, de « « Rome ou de Lacédémone « A quel homme, dit encore « homme * le même sensé, je vous prie, fera-t-on auteur, croire que à quel le pre- « mier, le second et le troisième jour de la création, dans « lesquels cependant 1- 2. -S^ "'hz2 rVù'pT KniTX \TX pSî2 rnrîN. on distingue un soir ^' p^^'t ? f"^- adsideamus « Si HxV^* et un matin, ont XUrnp NniTX INT! "^^^j verso. litterse et secundùm hoc vel quod Judœis, vel quod vulgo videtur, accipianius qu;c in lege scripta sunt, erubesco dicere et confiteri quia laies leges hominuin dederit Deus : videbuntiir leges, verbi gratià, vel moniorum. o Homil. 7, in Levit. enim magis élégantes Romanorum, vel et rationahilcs Atheniensium, vel Lacedœ- ANALYSE DU ZOUAR. 123 « pu exister sans soleil, sans lune et sans étoiles te dant le premier jour même n'y avait pas il ; que pen- Où de ciel? « trouvera-t-on un esprit assez borné pour admettre que Dieu « s'est livré comme un homme à l'exercice de l'agriculture « en plantant des arbres dans « l'Orient; jardin d'Eden, situé vers le que l'un de ces arbres était celui science du bien de qu'un la vie, du mal? Per- <' autre pouvait donner la te sonne, je pense, ne peut hésiter à regarder ces choses « comme des figures sous lesquelles se cachent des mys- « lères ^ » Enfin torique, et il du sens admet aussi législatif distinction la ou moral, et du sens his- du sens mystique. Seulement, au lieu d'être assimilé aux vêtements qui nous couvrent, l'àme et sacrée et comparé au corps, le second à le dernier à l'esprit ^ Pour établir entre la lettre ces interprétations arbitraires certains rapports au premier le moins apparents, fois les est anciens kabbalisles avaient quelque- recours à des moyens rarement dans le beaucoup de place Comme nes \ ils artificiels, qu'on rencontre très Zohar, mais qui, en revanche, ont pris chez les kabbalistes moder- et d'autorité sont, par leur propre nature, indignes de tout intérêt, qu'ils ne viennent jamais à l'appui de quelque 1. Cuinam quœso scnsuin habenli convenienter videbitur « prima, et secunda et terlia, in quibus et dicluni quod vespera nominalur et mane, dies fueriiit sine so!e, et sine lunà, et sine stellis; prima auteni dies sine cœlo? Quis veiô ità idiotes inveniliir ut putet, velut tasse arbores inParadiso, in in co, ila ut hominem quemdam Eden, contra orienteni, manducans quis ex eà arbore vitam iiianducans arbore, boni et inali scienliam capiat? et agricolam, arborem Deum vitai plan- plantasse pcrcipiat? et rursùs ex alià » etc., î:spt àp/wv, liv. IV, cb. u, Iluet, Origeniaua, p. 167. 2. « Tripliceni in Scripluris divinis ralein, et myslicuin mus. 3. placer l'ait )) Homil. : unde et corpus intelligenliie modum, historicuin, mo- inesse et animani ac spiritum inlellcxi- 5, in Levil. Ces moyens sont au nombre de trois un mot par un autre qui de cbaque lettre d'un mot dernier, ni1î2n> o" cbange la a la même l'initiale : l'un, k''"113D"'A' consiste à rem- valeur numérique, l'autre, VpiTCi:, d'un autre mot. Eudn, en vertu du valeur des lettres; par exemple, on remplace LA KABBALE. 124 idée importante, et qu'enfin tout le les monde en a parlé, nous passerons sous silence pour arriver plus vite à l'objet essentiel de nos recherches, à la doctrine qui fut le fruit de indépendance dissimulée, qui cette fait l'unité et la base de ces prétendus commentaires. Nous chercherons d'abord à faire connaître d'après les plus anciens fragments du Zohar, Dieu et qu'ils la de ses attributs. Nous nous donnent, je la quelle est, nature de exposerons ensuite l'idée ne dirai pas de la création, mais de formation des êtres en général, ou des rapports de Dieu avec l'univers. Enfin nous nous occuperons de l'homme: nous dirons comment on le conçoit sous ses principaux aspects; comment on définit son origine, sa nature et ses destinées. marche ne nous Celle et la plus paraît pas seulement la plus simple nous croyons, comme nous l'avons dit nous est imposée par le caractère domi- commode plus haut, qu'elle : nant du système. la première par lislic. ; AVolf, Juifs, etc., etc. la dernière, et réciproquement. Yoy. Reuchlin, de Arte caha- deuxième volume de la Dibliotjr. Jiébr.; Basnage, Hist. dca CHAPITRE — SUITE DE L ANALYSE DU ZOIIAR III OPINION DES KARDALISTES Sun LA NATURE DE DIEU Les kablialisles ont deux manières de parler de Dieu, qui ne font aucun tort à l'unité de leur pensée. Quand ils cher- quand ils distinguent ses attributs, et veulent nous donner une idée précise de sa nature, leur langage est celui de la métaphysique il a toute la clarté que comchent à le définir, ; portent de telles matières et l'idiome dans lequel elles sont exposées. Mais quelquefois la Divinité comme ils se contentent de représenter l'être qu'il faut renoncer à comprendre entièrement, qui demeure toujours en dehors de toutes les formes dont notre imagination se plaît à ce dernier cas, le toutes leurs expressions sont revêtir. poétiques et figurées, et c'est en quelque sorte par l'imagination qu'ils combattent l'imagination : Dans même alors tous leurs efforts ten- dent à délriiiie l'anthropomorphisme, en lui donnant des proportions tellement gigantesques, que l'esprit effrayé ne trouve plus aucun (crme de comparaison, et se voit forcé de du Myxlère est écrit les allégories qu'il emploie se reposer dans l'idée de l'infini. Le Lirre tout entier dans ce style-là; étant mais trop souvent des énigmes, nous aimons mieux, pour confirmer ce que nous venons de dire, citer un passage de LA KABBA.LE. 126 Vldra raba ^ Simon ben Jochaï vient de rassembler ses disciples. Il leur a dit que le temps était venu de travailler pour le Seigneur, c'est-à-dire de faire connaître le véritable sens de la loi, que les jours de l'homme sont comptés, les ouvriers en petit nombre, et la voix du créancier, du Seigneur, de plus en plus de ne point profaner pressante. mystères qu'il les Il voix la leur a fait jurer allait leur confier, parmi eux dans un champ, à l'ombre des arbres, il se montra prêt à parler au milieu du silence. « Alors une voix se fit entendre, et leurs genoux s'entre-cho- puis, s'asseyant « quèrent de Quelle était frayeur. cette voix? C'était la pour écouSimon, plein de joie, prononça ces paroles Seigneur,je ne dirai pas, comme un de tes prophètes*, qu'en « voix de l'assemblée céleste qui se réunissait « ter. Rabbi « : « entendant ta voix je suis saisi « maintenant ce ainsi qu'il est écrit Après cette le temps de de crainte. Ce n'est plus la crainte, mais celui de l'amour, Tu aimeras l'Eternel ton Dieu ^ » introduction qui ne manque ni de pompe ni : une longue description entièrement allégo« Il grandeur divine. En voici quelques traits d'intérêt, vient rique de la : « est l'ancien des anciens, le mystère des mystères, l'in- connu des inconnus. Il a une forme qui lui appartient, « puisqu'il nous apparaît comme le vieillard par excellence, « « comme « parmi c( fait l'ancien des anciens, ce qu'il y a de plus inconnu les inconnus. connaître, il « paraît blanc, et 1. ils sous cette forme qui nous son aspect est brillant ^ la les laquelle Il est assis Grande assemblée, parce que le sur fragment servent de titre comprend les discours tenus par Simon hen Jochaï au milieu de tous ses disciples, réunis au nombre de mort le reste cependant l'inconnu. Son vêtement Ces deux mots signifient auquel xMais, a réduits à sept, Simon ben Jochaï 2. Habac, 5. Zohar, 4. Je n'ai ils forment la dix. Plus tard, Pclile assemblée (x'ol' quand la NTTx)j à s'adresse avant de mourir. III, 1. 5" part., fol. ISS, recto. pu trouver aucun autre sens à ces doux mois ii^^x" N"j»*"'P ANALYSE DU ZOIlAR. un Irône soumet 127 à sa volonté. La blan- « clic lumière de sa tète éclaire quatre cent mille mondes. « crétincelles qu'il « Quatre cent mille ce mondes nés de cette viennent l'héritage des justes dans blanche lumière de- Chaque la vie à venir. « jour voit éclore de son cerveau treize mille myriades de « mondes qui reçoivent de leur subsistance, et dont lui De « supporte à lui seul tout le poids. sa tête il secoue une il « rosée qui réveille les morts et les fait naître à ce pour velle. C'est cela qu'il est écrit ce de lumière. C'est ce l'ordre le plus élevé. Elle est la elle : une vie nonTa rosée est une rosée qui est la nourriture des saints de manne qu'on prépare aux champ ce justes pour ce fi-uits sacrés ^ L'aspect de cette rosée est blanc te diamant, dont ce La longueur de ce visage, depuis ce de trois cent soixante ce l'appelle le long visage; car tel est le ce anciens ^ » descend dans la vie à venir. Elle rerie, le reste et sommet de le la tète, est mille mondes. dix fois dix nom à la vérité si l'habitude, d'abuser de l'allégorie jusqu'à la le On de l'ancien des nous laissions doit être jugé sur cet exemple. La bizar- l'affectation, de place que des comme couleur renferme toutes les couleurs... la Nous manquerions cependant croire que le noblesse et si la commune en Orient, subtilité, y tiennent plus grandeur. Ainsi, cette la tète éblouissante de lumière, par laquelle on représente l'éternel foyer de l'existence et de la sorte le sujet d'une étude science, anatomique; ni face, ni les youx, ni le cerveau, ni les rien n'est oublié; tout devient nombres C'est ainsi qu'on 3. la que la adeptes de substance de Dieu ou la Ib. siipr., fol. 129, recto et verso; li:ir!)e et du la clievcltire la barbe, rappellent l'infinie C'est (jui Ce long ou grand visage n'est pas autre chose, les front, ni la une occnsion d'énoncer des \. aj)|)(,'lle le cheveux, ni 2. bientôt, de des proportions et devient en quelque la kahljale. comme nous le verrons première des Sephiroth. lôO, recto et verso. La seule desciiptioa occupe une 1res grande place dans VIdra raba. . LA KABBALE. 128 évidemment là ce qui a provoqué, contre les kabbalisles, le reproche d'anthropomorphisme et même de matérialisme que leur ont adressé quelques écrivains modernes. Mais ni cette accusation, ni la forme qui en est le prétexte, ne méritent de nous arrêter plus longtemps. Nous allons donc essayer de traduire quelques-uns des fragments où sujet est traité même le d'une manière plus intéressante pour phi- la losophie et pour l'histoire de l'intelligence humaine. Le premier que nous citerons forme un tout complet d'une assez grande étendue, et qui, par cela seul, se recommande à noire attention. Sous prétexte de faire connaître le sens véritable de ces paroles d'Isaïe « comparer qui me A « : soit égal'? » quoi pourrcz-vous nous explique il me géné- la ration des dix Sephiroth, ou principaux attributs de Dieu, et la nature de Dieu lui-même, quand sa propre substance. « Avant « dans ce « était monde; avant seul, il se cachait encore dans aucune forme aucune image, il d'avoir créé d'avoir produit sans forme, ne ressemblant à « pourrait le concevoir comme il était alors, rien. avant Et qui la créa- forme? Aussi est-il défendu représenter par quelque image et sous quelque « tion, puisqu'il n'avait pas de « de le « forme que ce soit, même par son saint nom, même par une lettre ou par un point. Tel est le sens de ces mots « Vous n'avez vu aucune figure le jour où l'Eternel vous « parla-; c'est-à-dire vous n'avez vu aucune chose que « vous puissiez représenter sous une forme ou par une « ce : image. Mais après avoir produit « céleste, n^V^* aiN, ^ il s'en servit « Mercaba, pour descendre; « forme, qui est le saint il nom 1 haie, chap. xl, v. 25. forme de VHomme d'un char, razm voulut être appelé par cette de Jehovah; « connaître par ses attributs, par 2. Dénier., chap. iv, v. 15. la comme il voulut se faire chaque attribut séparc- ANALYSE DU ZOlUn. « ment, et se fit nommer le « le Dieu tout-puissant, fog Dieu de grâce, le Dieu de justice, Dieu des armées, le et Celui qui c< est. Son dessein élait de faire comprendre ainsi quelles « sont ses qualités et « s'étendent sur le « des hommes. comment monde, Car, s'il naître? Comment serait-il vrai Malheur « rempli de sa gloire? « même ferions-nous pour a doit-il être assimilé à il con- comparer Encore bien moins à qui oserait le l'homme venu de la terre et destine faut le concevoir au-dessus de toutes les Il « créatures et de tous les attributs. Or, « choses, le de dire que l'univers est à l'un de ses propres attributs! « à la mort. miséricorde n'eût pas répandu ses lumières sui comment « toutes ses créatures, te sa justice et sa aussi bien que sur les œuvres quand on a ôlé ces n'y a plus ni attribut, ni image, ni figure; ce comme mer; car eaux de mer « qui reste est « par elles-mêmes sans limite « qu'elles se répandent sur la terre, alors elles produisent « une image, ivizi, et la et les nous permettent de « La source des eaux de la mer et le jet bassin immense, comme il faire ce calcul : il se forme un lorsqu'on creuse une vaste pro- « fondeur; ce bassin est occupé par les « source, sont qui en sort pour se « répandre sur le sol font deux. Ensuite ce la sans forme; mais lors- eaux sorties de la mer elle-même et doit être compté le A présent celte immense profondeur se par- est la « troisième. ce lage eu sept canaux qui sont comme autant de vaisseaux « longs par lesquels s'échappe l'eau de la mer. La source, « le « le courant, nombre la mer et les sept dix. Et si canaux forment ensemble l'ouvrier qui a construit ces vases « vient à les briser, les eaux retournent à leur source, et « il ne reste plus que les débris de ces vases, desséchés et « sans eau. C'est ainsi que la cause des causes a produit les « dix Scphiroth. La Couronne, c'est la source d'où jaillit une lumière sans fin, et de là vient le nom iVInfini, ya «^=]iD, EnSopli. pour désigner la cause suprême; car elle « LA KABBALE. 130 forme ni figure; il n'existe alors comprendre, aucune manière de la dans ce sens qu'il a été dit Ne médite « n'a dans cet élat ni « aucun moyen de « connaître; c'est « la : pas sur une chose qui est trop au-dessus de Ensuite toi*. forme un vase aussi resserré (pi'un point (que la « lettre i), mais dans lequel cependant pénètre la lumière « se « divine : source de c'est la sagesse, la c'est sagesse la suprême se fait construit un vase « elle-même, en vertu de laquelle la cause « appeler le Dieu sage. Après cela elle ce immense comme la mer, et qu'on nomme l'intelligence : « de là vient le litre de Dieu intelligent. Sachons cependant « que Dieu n'est intelligent et sage que par sa propre suh- nom « stance; car la sagesse ne mérite pas ce « même, mais « la lumière « même par olle- à cause de lui qui est sage et la produit de émanée de lui non plus par ce n'est pas : elle- qu'on peut concevoir l'intelligence, mais pnr lui « qui est l'être intelligent et qui la remplit de sa propre « substance. mots « ces : qu'à n'aurait Il « entièrement desséchée. du ce loge en sept branches, et ce cieux qu'on appelle fleuve est ou justice la devenu sec la il en résulte fondement ou raison qu'il est ce le fort, le ce à qui toute gloire appartient ce C'est ce dernier ce ainsi ce roi le 2, et nommé magnifique, le le base. bi grand ou et le lit mer la se par- pré- grandeur, C'est la et la pour le tous les autres, il est aussi de l'univers; car tout est en son pouvoir, ii', v. 2, cilé clans le Job, chap. xiv, v. 2. Créateur base de toutes choses, soutient des mondes. Enfin, dans Bcreschil Rabba, 8. cette miséricordieux, le Dieu des victoires, attribut qui la totalité 1. Ecclésiaste, chap. fl, mer, la force, la beauté, le tinomplie, la gloire, la royauté 13 laisser la faut entendre les sept vases miséricorde ou ce que pour qu'il et aride'. Enfin, la ce et retirer Les eaux se sont retirées de ce ce se C'est ainsi le soit qu'il Thulniud de Dabylone, 'Ilayuiga " OPLMON DES KABBALISTES SUR « veuille diminuer « lumière qui en nombre des le ou que jaillit, DIEU. vases et le l5l augmenter la contraire lui semble « préférable*. » Tout ce que les kabbalistes ont pensé de la nature divine est à peu près résumé dans ce texte. Mais il est impossible qu'il même dans tions et les qu'il systèmes métapbysiques. pût être l'autre, d'assez suivi au contraire, forme à ne laisse pas une grande confusion, les esprits les plus familiarisés la fois il longs serait utile 11 avec les ques- faudrait, d'une part, développements : de de présenter, sous une plus substantielle et plus précise, cbacun renferme. Pour atteindre ce doubltî des principes qu'il but sans compromettre la vérité bistorique, sans avoir la crainte de substituer notre propre pensée à celle dont nous voulons être l'organe, nous vient de lire à tales, fiée un petit réduirons passage qu'on le nombre de propositions fondamen- dont chacune sera en même temps éclaircie et justi- par d'autres extraits du Zohar. i" donc Dieu est, avant toute chose, l'être infini; être considéré comme la somme comme ni il ne saurait l'ensemble des êtres, ni de ses propres attributs. Mais sans ces attributs et les effets qui en résultent, c'est-à-dire sans une forme déterminée, est à prendre ou de le énoncé lorsqu'on « forme, ne « aucune il jamais impossible ou de le com- connaître. Ce principe est assez clairement dit « qu'avant la création Dieu était ressemblant à rien, et que, dans cet intelligence ne peut le sans état, concevoir ». Mais, ne voulant pas nous borner à cet unique témoignage, nous cspéi'ons que la même pensée ne sera pas plus reconnaître dans les paroles suivantes « se fût il inconnus. Dans cet 1. Zohar, « Avant que Dieu manifesté, lorsque toutes choses étaient encore « cachées en lui, « : difficile à était état, le il moins connu parmi tous les n'a pas d'autre nom que celui 2" part., fol. 42, verso, et 45, reclo, sect. nS?*13 h.S* Ni- LA KABBALE. 132 exprime l'inlerrogation. « qui « point imperccjjtible ce commcnra par former un Il ce fut sa propre pensée; puis : se il mit à construire avec sa pensée une forme mystérieuse a et sainte; enfin, il couvrit d'un vêtement riche et la nous voulons parler de l'univers, dont le nom le nom de Dieu^ » Voici ce « éclatant <c entre nécessairement dans qu'on : aussi dans VIdra souta lit nous avons plus d'une même anciens est en des « cien ce inconnus; « car tout s'unit à lui (la fois signalé se sépare de tout et il comme chose; ce l'on peut dire qu'il n'en a pas. ce a ce jaillir ce qu'elles ont donné l'importance temps il : « L'An- l'inconnu des n'en est pas séparé; à son tour il s'unit à toute une forme, En prenant une forme, n'y a rien qui ne soit en ce il Petile assemblée), dont lui. Il l'existence à tout ce qui est; a et il a d'abord fait il de son sein dix lumières qui brillent par la forme ce empruntée de lui, et répandent de toute part un jour éblouissant c'est ainsi qu'un phare envoie de ce tous côtés ses rayons lumineux. L'Ancien des anciens, ce l'inconnu ce connaît seulement par les lumières qui brillent à nos : inconnus des ce yeux avec tant d'éclat ce son saint nom est un phare élevé, que l'on d'abondance. Ce qu'on appelle et n'est pas autre chose que ces lumières*. » 2° Les dix Séphirolh, par lesquelles l'Être infini se fait connaître d'abord, ne sont pas autre chose que des attri- buts qui, par eux-mêmes, n'ont aucune réalité substan1. Zohar, foL 1 et 2, l"' part.; foL 105, recto, 2*^ part. Il y a dans ce texte un jeu de mots que nous n'avons pas pu rendre fidèlement. On d'espliquer ce verset Or \ il obtient le i j i ! vers, par nom le pronom fol. seul les ciel et se propose voyez qui a créé cela. deux mois héhrcux, dont l'autre, n^x» P^f l'un, c'c/a, on de Dieu, Qi-Sx- L'auteur du verset ayant voulu désigner l'uni- Nî2*kr est inséparable même nom. pipN p;\s'i ]L:c*î:n*2" qu'un seul Nmp j°part., un le intcrrogatit qui, et on en conclut que celui-ci et l'autre, 2- Levez vos yeux vers se trouve qu'en réunissant en iî2' ^^ traduit I : de Dieu, puisqu'ils n'ont, l'un et 288, rcclo, Idra soula. "ç^rrr. ]'î:"n nSx -'•Iw nS- Ol'IMOK DES KABBALISTES SUR DIEU. 153 dans chacun de ces attributs, la substance divine tout entière, et dans leur ensemble con- lielle; présente est siste première, la primitif ou céleste, domine restre, plus la complète et plus élevée de la l'homme manifestations divines. Elle s'appelle toutes les -jiaTp nia n^hv mx; char mystérieux d'Ezéchiel le comme nous copie. « La « disciples, qui dont l'homme ter- verrons bientôt, n'est qu'une pâle le forme de l'homme, la et c'est la figure dit Simon ben Jochaï « dans le ciel et sur la terre, les êtres supérieurs êtres (c les <c anciens inférieurs; l'a à ses forme de l'homme renferme tout ce qui choisie c'est pour pour la cela sienne'. est comme que l'Ancien des Aucune forme, « aucun monde ne pouvait subsister avant la forme humaine; car elle renferme toutes choses, et tout ce qui sans elle, il n'y aurait pas de est ne subsiste que par elle te monde, « c ; et c'est dans ce sens qu'il faut entendre ces mots « l'Eternel a fondé la terre sur la sagesse. Mais « tinguer l'homme d'en haut, il faut dis- mx, de l'homme xb'yV'î : d'en NnnS" D^^^ car l'un ne pourrait pas exister s.ins « l'autre. Sur cette forme de l'homme repose la perfection << de la foi de tous; c'est d'elle qu'on veut parler quand on « bas, dit « homme; « Et je vis <c nuées du « ils le riiomme c'est elle comme ciel, ixm d'un le fils de l'homme qui venait avec : les présentèrent devant llli^ » Ainsi, ce qu'on appelle céleste ]^;2i N:pin >Nn3 i<;ipm- la figure que Daniel a désignée par ces mots qui s'avança jusqu'à l'Ancien des jours, et ou pas autre chose que 1- comme qu'on voyait au-dessus du char <c première manifestation divine n'est la forme absolue de tout ce qui est; .T3 iSS^nxT tij'pn ^'' pai't-» la xmp idid raba, ]\xnm a-p'n'j fol. '{\sS";t "jipn.s N:p"ii- iin ^ixnm yah'j la q-xt N:pin h^hz N:p'n lli, verso. n Tn^T N^zSy Q\'<p xS d-xt x:ipn "ix.-; xSaSxT x- xSa xt c\s;) IC ""Z-ni- '''' siipr., \\j\. Hi, icclo, etc. V1X LA KABBALE. 154 source de loules les autres formes, ou plutôt de toutes les un mot, idées; en pensée suprême, la la même qui ailleurs Nous ne prétendons pas exprimer ici une simple conjecture, mais un fait historirpje dont on appréciera l'exactitude à mesure qu'on aura une est appelée le /2/0? ou le verbe. connaissance plus étendue de ce système. Cependant, avant d'aller plus loin, nous citerons encore ces paroles « : La « forme de l'Ancien (dont le nom soit sanctifié!) est une forme unique qui embrasse toutes les formes. Elle est « la « suprême sagesse et mystérieuse qui renferme tout le « reste \ » 5° Les dix Séphiroth, Zoliar, autant de noms comme nous On l'avons remarqué, que déjà parle saint Jérôme voulu a lorsqu'elle paroles nous en croyons les auteurs du mêmes, dix noms particuliers, consacrés à Dieu, les mystiques dont cel la". si sont déjà désignées dans l'Ancien Testament par dit que aussi (dSi"."; ^'23riii^2S''2 les créé a le Mar- sa lettre à trouver dans les Dieu dans la monde Misclina, avec dix nn^^'-fy^oir^ar autant d'ordres émanés de son verbe souverain". Quoique tous également nécessaires, les attributs et les distinctions qu'ils expri- ment ne peuvent pas nous de la divers même aspects, disciples font nous ils que dans appelle des visages, phorique; faire concevoir la hauteur; mais la ils 'j''Si].n3'"|"'Sis'. n'en nature divine représentent sous langue des kabbalistes Simon ben Jochaï un fréquent usage de mais la o.nt pas on et ses celte expression méta- comme leurs abusé modernes successeurs. Nous nous arrêterons un peu sur ce point, sans contredit le plus important de toute la science kabbalistique; et avant de déterminer 1>5ky S;i nSSd HNCriD n^by- 2. Zohar, o" part., 5. Pirké-Aboih, V, fol. 1. 5° pnrt., 11, recto. le hlra solda, caractère particu- fol. 288, verso. OPINION DES KABBALISTES SLR DIEU. lier ISIj de chacune des Sépliirolli, nous allons jeter un coup d'œil sur la question générale de leur essence; nous expo- serons en peu de mots les diverses opinions qu'elle a fait naître parmi les adeptes de la doctrine. Les kabbalistes se sont tous adressé ces deux questions d'abord, pourquoi y les a-t-il des Séphiroth? ensuite, Séphiroth considérées dans leur ensemble, : ^q uc s ont par soit rapport à elles-mêmes, soit par rapport à Dieu? Sur la du Zohar sont trop positifs pour donner lieu au moindre doute. Il_j a des Séphiroth comme il y a jjes^ noms de Dieu, puisque ces deux première question textes les choses se confondent dans l'esprit, puisque les S éphiroth ne _sont que noms. Or, de tous lui car il les nommé, ou si, donne, aucun ne désignait une chose réelle, non seulement nous, mais exprimées par Dieu ne pouvait pas être noms qu'on les choses idées^ et les les si ne serait pas il n'existerait pas davantage il ne peut se comprendre sans intelligence, ni être sage sans sagesse, ni agir sans puissance. Mais tion connu de pour lui-même; n'est pas résolue par tous uns, se fondant sur ne voient dans les le de la seconde ques- la même manière. Les principe que Dieu est immuable, Séphiroth que des instruments^ de la puissance divine, des créatures d'une nature supérieure, mais complètement distijictcs ceux qui voudraient concilier la lettre de la loi'. principe antique que rien ne vient de rien, séquences le complètement divine. Ce que lui-même, le les A In tète dix 8é})hirotli et la substance Zohar appelle En Sop h, n'est à leurs yeux roth, rien de plus, rien de 1. premier Etre. Ce sont langage de la kabbale avec Les autres, poussant à ses dernières con- identifient fini clu le do ce parti mamlemcnls (nTlï?2n que l'ensemble des Séphi- moins; est l'aulciir' du et chacune de ces der- livre intitulé ''GV*k2)» Mcnu'licni Ilekauali, ceuient du (lualuiziénie siècle. c'est-à-dire l'In- : les Motifs des qui floiissait au com- commea- LA KABBALE. lôG mères n'est qu'un point de vue différent de ce ainsi compris'. Entre ces deux opinions extrêmes vient se et plus conforme monuments originaux à l'esprit des comme considérer les Séphiroth des créatures, et par conséquent c'est celui qui, sans : comme des êtres distincis les identifier en résumé, sur quelles idées il les Séphiroth, autrement mais il repose avec lui. Yoici. Dieu est présent : ne pourrait se révéler par ne demeure pas en il comme des instruments, de Dieu, ne veut pourtant pas elles; infini un système beaucoup plus profond placer dans même elles tout entier; il n'est pas seulement ce qu'on découvre de lui sous ces formes sublimes de la pensée de l'existence. En et effet, les^ Séphi- roth iiej^euvent jamais comjDrendre l'inlini, i'En Soph, qui est la source même qualité, n'en a de toutes ces formes, aucune : consacrés, tandis que connu, reste ou bien, pour me en cette et qui, servir des termes chaque Séphirah a un nom bien ne peut pas en avoir. Dieu lui seul n'en a pas et donc toujours l'Etre infini, placé au-dessus de tous sa présence, même le incompréhensible, ineffable, les monde de mondes qui nous l'émanation. Par là révèlent on croit échnpper aussi au reproche de méconnaître l'immutabilité divine autant : car les dix Séphiroth peuvent être comparées à de vases de différentes formes ou à des verres nuancés de diverses couleurs. Quel que lequel nous voulons la choses demeure toujours comme la lumière du mesurer, la soleil, même; soit le vaso l'essence et la dans absolue des lumière divine, ne change pas de nature avec milieu qu'elle traverse. Ajoutons à cela que ces vases et le eux-mêmes aucune réalité positive, aucune existence qui leur soit propre; ils représentent seulement les limites dans lesquelles la suprême essence des choses s'est renfermée elle-même, les différents degrés ces milieux n'ont par i . Celte opinion est représentée par l'auteur David). du -7"^ p;2 C*^ Bouclier de OPINION DES KABBALISTES SUR DIEU. d'obscurité dont la divine lumière a voulu voiler sa clarté de se laisser contempler. De infinie, afin 137 vient qu'on a là voulu reconnaître dans chaque Séphirah deux éléments, ou plutôt deux aspects différents : (iVh intérieur, l'autre, purement l'un, négatif, qui représente le corps, qui positif, exiérieur, vase proprement le dit / . • figure l'esprit et la lumière. C'est ainsi qu'on a pu parler de vases brisés qui ont laissé échapper lumière divine. Ce point de vue, éga- la lement adopté par Isaac Loria* par Moïse Corduero% et exposé par ce dernier avec beaucoup de logique et de pré- une cision, est celui, encore quement fois, que nous croyons histori- plus exact et sur lequel nous nous appuierons le comme désormais avec une entière confiance toute parlie la métaphysique de sur ainsi établi ce principe général sur l'autorité celle des commentaires les plus estimés, que nous fassions connaître la base de kabbale. Après avoir la des textes et fout maintenant il particulier de chacune le rôle des Séphiroth et les diverses manières dont on les a groupées par trinités et par personnes. La première divines, en "inD, ainsi et la plus élevée un mot la nommée première Séphirah, en raison donne an-dessus de de tous le pi'incipc « la « dème des diadèmes^. a Isaac Loria, de les principes, la couronne de tout ce Voy. !. même c'est la la couronne, place qu'on lui toutes les autres. « Elle est, dit le texte, u tiuvi-afrc de toutes les manifestations qu'il y a sagesse mystérieuse, de plus élevé, Séplier Drou/ichini (vj;«i-n été traduit par le dia- » Elle n'est pas cette totalité confuse, Knorr de lloscnrolh et 130^? fait parlie "f^ de '«''• la — Cet Kabhula ficnudala. Voy. Pardes Rimoiiim 2. Oulrc le mérite de la clarté (le Jardia des Grenades), que nous reconnaissons celui de rapporter fidèlement et de fol. à 25 21, 22, Corduero, il et 24. a encore discuter d'une manière ap[)r()fondie les opinions de ses devanciers et de ses adversaires. 3. fol. ii-in^i "ç^yc'j 288, verso. Sd •T's. p'cvn^T xS"'';S nvih'j xin^- Zohar, o^part,, ' *7Jl25 LA KABBALE. -158 nom, sans forme et sans inconnu qui a pré- ce mystérieux cédé toutes choses, mènieles attributs, ^id n't^ l'infini, distingué du fini; son j^ '^'"''^S ^^*'^' nom j\x. Elle représente dans l'Écriture signifie parce qu'elle est l'être en lui-même; l'être considéré d'un point de vue où l'analyse ne pénètre pas, où mais où nulle qualification n'est admise, un point réunies en l'appelle aussi elles sont toules indivisible. C'est par ce motif qu'on point primitif ou par excellence, mipj le Quand l'inconnu des inconnus voulut commença par produire un point; tant iTcius n-ip:- n;iuxi. « ce se manifester, il lumineux n'était pas sorti de son sein, l'inencore complètement ignoré et ne répandait « aucune lumière*. » C'est ce que les kabbalistes modernes « que ce point « était fini ont expliqué par une concentration absolue de Dieu en sa propre substance, donné naissance n'est pas un vide îi inférieur à retiré sur >">< la m2:Gi'. C'est cette concentration l'espace, à l'a/r primitif réel, création. même Mais par cela que Dieu, lui-même, se distingue de tout ce qui est limité et déterminé; par cela est, nulle cho se, qui mais un certain degré de lumière encore dire ce qu'il signifie qui a {]*'!21p^^'1ii), ou on le même le non fini, qu'on ne peut pas un mot qui On le nomme désigne par être, "iw. « Vidra souta, parce que nous ne connaissons ce ainsi, dit « pas, et qu'il est impossible de connaître ce qu'il y a dans « ce principe; parce qu'il ne descend jamais jusqu'à notre « ignorance et qu'il est au-dessus de la sagesse elle-même*. » Nous ne pouvons pas nous empêcher de l'on retrouve la ^- K*-n Zohar, même mip: isms itj \'" part., fol. 2, faire idée et jusqu'aux t^^ibinxS n"2 ii'ztid Sût Nin mip: thj .TmypsT ipim i;^t tj SSd -]3 expressions ngtid" Nn"'w2 recto, y-i'n.s ah- Zohar, r= pan., foL 15, recto. yH npN remarquer que mêmes y^Z' 'ZrhzT-Z- ^'V^vL, m. 288, verso. , OriNION DES KABBALISTES SUR DIEU. dans l'un des plus vastes des plus célèbres systèmes d^ et métaphysique dont notre époque puisse yeux de « la Vêtrej^r, qui se commence, « Tout postérité. aux Hegel, par qu'une pensée entièrement indéler- n'est /{^ U commencement ne peut pas être autre chose.... Mais cet être pur n'est « que la plus pure abstraction; c'est un terme absolument « négatif, qui peut aussi, si immédiate, être appelé le « glorifier dit « minée, simple et immédiate, car le vrai « 130 on conçoit d'une manière le pour re- non-ètre'. » Enfin, venir à nos kabbalistcs, la seule idée de l'être ou de l'ab- du point de vue sous lequel nous venons de une forme complète, ou, pour employer le terme consacré, une tèle, un visage; ils l'appellent UfUiZfla ièie blanche (Nin-Kun), parce que toutes les couleurs, c'est-à-dire toutes les notions, tous les modes déterminés solu, considérée l'envisajïer, constitue sont confondus en elle, ou V Ancien parce qu'elle est (xp'^n:;), la pi-emière des Séphiroth. Seulement, dans ce dernier cas, il faut se garder de la confondre avec V Ancien des anciens (jip''n';T Np^n*^*), Soph lui-même, devant que ténèbres. Mais on la c'est-à-dire avec l'En lequel son éclatante lumière n'est désigne plus généralement sous la dénomination singulière de grand vimge, aii2N-jnx; sans doute parce qu'elle ren- ferme toutes les intellectuels et autres qualifications, pdit « l'Ancien, vu face à face, 1. (( tous moraux dont on forme, par \i' vhage,y^:i<')'^'':i'. « la Le premier, dit il est la tête les le raison, texte, suprême, VerinillcUes einfache UniniUelhare isl, der crste la c'est source Anfong aber nichls und weiler Besliminles scyn kann. Dièses reine Scyn ist nun die reine Abstraclion, damit das Absolid-ncgalive, welches, gleichfalIsunniiUelbar genomrnen, das Nichls et ist. » Encyclopédie des sciences philosophiques, §§ 8(> 87. 2. N*n 1:^7 aS'yn ^''wxin dS";,"! nt.i i'eis' -i-i>< "7 HDjna a.T»:r mrED n Sd SSi3 xm"i ^'î:s D^31î21 DT12 '^'^ Muise Corducro. TiD\-i N-ipj '^^^i- attributs même Das reine Scipi macht don Anfang, weil es sowolil reiner Gedanlic, aïs das uiibestiniinle '-^^ ''^'^' inrnmSiïx' T"7.Ch:ii).iii,fui.8, 'LA^f uo LA KABBALE. « de toiile lumière, le principe de toute sagesse, et ne peut « être défini autrement que par l'unité*. » Du , sein de celte unité absolue, mais distinguée de la variété et de toute unité relative, sortent parallèlement deux apparence, mais en réalité insépa- principes opposés en Jrables mâle ou l'un, : actif, s'appelle la sagesse, de traduire par celui àHnteUlgence, nra. « a coutume Tout ce qui tout ce qui a été formé par l'Ancien le texte, nom ; un^mot qu'on passif ou femelle, est désigné par « existe, dit narn l'autre, no peut subsister que par un « (dont le « mâle et par une femelle*. » Nous n'insisterons pas sur forme générale, que nous retrouverons fréquemment soit sanctifié!) cette sur notre route; mais nous croyons qu'elle s'applique au ici sujet et à l'objet de l'intelligence, qu'il n'était guère pos- sible d'exprimer plus clairement dans une langue éminem- nommée le père; car clioses. Au moyen des trente- ment poétique. La sagesse est aussi engendré toutes deux voies merveilleuses par lesquelles elle a, dit-on, l'univers, elle mesure \ « écrit : impose « L'intelligence, Tu (Proverbes, elle se c'est répand dans une forme à tout ce qui est mère, ainsi la et qu'il une est du nom de mère * » Cependant, sans détruire l'antitbèse que appelleras l'intelligence II, 3). I l'on vient d'établir tence, passif 1- 2. la condition générale de l'exis- on fait quelquefois sortir le principe femelle ou du principe nlàle^ De leur mystérieuse et éternelle iipi^ Zolictr, comme 5" D'^EiS Nipiji Ib. supr., -jiN* part., fol. 292, nSd Nmp 1-1 y^z y'prin aSz fol. 29t1, iiî::n2 iiîin' ib^nc^s ly.- KipnxS N'y2 Nunp Np\-i';i ara^i recto. n?23nm 5. f-xî^ ^- xin Kap"i:T 1311 nDiTi'Ni Ib. supr. Np^ivi verso, et 289, verso. :"in2- ï<u.-"'-p p\-iya n:3''2 p"";:: nTa in *Nn ]nnxb p^sNi zj< ."rrrn -i^-k^'snx r\^2zn \<nr\i- OPINION DES KÂBBALISTES SUR DIEU. union sort un fils 141 qui, selon l'expression originale, prenant à la fois les traits de son père et ceux de sa mère, leur rend témoignage à tous deux. Ce de fils de la sagesse et l'intelli- gence, appelé aussi, à cause de son double héritage, le fils JD^f^ aîné de Dieu, c'est la connaissance ou la science, nyT. Ces trois personnes renferment est et sera; mais et réunissent tout ce elles sont réunies à leur tour blanche, dans l'Ancien des anciens, car tout est tout'. Tantôt on représente le forment qu'une seule, et tantôt avec trois on qui a été, dans la tête lui, et lui est qui n'en tètes compare au cerveau ^&^-J^ le qui, sans perdre son unité, se partage en trois parties, et, au moyen de jrente-deux paires de nerfs, se répand dans comme, tout le corps, ic (dontlenom « forment qu'une seule; ce ce <c « L'Ancien soitsnnclifié!) exisie avec trois tètes qui n'en parmi (dont le les nom et celte tète est ce qu'il y a par soit béni!) ejt représenté (nSna Q"|^^^^< Nurnp Np^ny- i^n), toulcs lumières qui nous éclairent de leurs rayons « Séphirotli) trois^ » nilé sont é<]^alement comprises Dans sont un peu le de plus choses élevées. Et parce que l'Ancien le trois (c dans autres (les autres le différents; on y voit figurer l'En nombre Soph rellet, Il p?2''D Nin vhz la y a trois tètes sculptées l'une dans l'autre et Si'is: yi N'm ]^'^i y^)2'^7\D n-'z ^'^'tvj N.T sSj '11 xS-2. ici au-dessus de l'autre. Dans ce nombre, comptons « d'abord la sagesse mystérieuse, la 1- lui- une certaine expansion ou division du Logos, de ce qu'on appelle « l'une tri- n'y trouve pas l'intelhgence, sans doute parce qu'elle n'est qu'un Idra solda, -J" l''"'t-. tlaiis la n>-n nr2 S:t xpTiy '"!• sagesse cachée et qui rs'2zr> xunp ^npj^ xS-^zi pi ]^)2\-id dx-, Iruisiomo iiarlic clii Zuliar, fui. 2X prxi 2'J', verso et itcIo. 288, vorto. '^^^.vt^^^^ nombre les passage suivant, les termes de cette même, mais en revanche on sagesse. « "^î-vu^nK^ à l'aiTle Jes trente-deux voies de la sagesse, la Divinité se répand dans l'univers. « élevé 'f- '^h'*^ wm ]'pSin ' :!i^St^iMt\ 7*^ '^^'^'v^ « n'esl jamais sans voile. Celle sagesse mystérieuse, c'est ^^'Jl^ i,Lf'-*>i suprême de toute autre « ]e principe « « première cette lifiéî), sagesse. Au-dessus de nom tète est l'Ancien (dont le soit sanc- C3 qu'il y a de plus mystérieux parmi les mystères. « Enfin vient la lèle qui domine toutes les autres; une « qui n'en est pas une. Ce qu'elle renferme, nul ne tète le sait « ni ne peut le savoir; car elle échappe également à noire « science et à notre ignorance. C'est « (dont le nom soit sanctifié!) est pour cela que l'Ancien appelé non-èlrc'. » le Ainsi, l'unité dans rôtre et la trinilé dans les manifestations inlellecluellcs résume ou dans tout ce la pensée, voilà exactement à quoi se que nous venons de Quelquefois les termes, ou, r^-'f"****^ 1^*^^' LA KADBALE. 142 celle sont représentées triji^ité dire. l'on veut, les personnes de si comme trois phases succes- sives et ahsolument nécessaires dans l'existence aussi hien que dans pensée; la comme une déduction, ou, pour nous servir d'une expression consacrée en Allemagne, procès logique qui constitue en môme temps la comme un génération du monde. Quelque élonnement que ce fait puisse exciler, on n'en doutera pas, quand on aura lu les lignes suivantes : « Venez et voyez, la « est; mais, en tant « pensée est le principe que pensée, elle est renfermée en elle-même. Quand la « n'est [dus, <c à L'esprit comme son « mystères dont ce ^( qui est qui <^Q la il d'ahord ignorée et pensée commence à « se répandre, elle^ arrive à l'endroit oii « parvenue à ce point, elle prend le de tout ce qui demeure nom l'espritj d'intelligence et auparavant, renfermée en elle-même. tour se développe au sein est encore enlouré, et il même des en sort une voix réunion^ de tous les chœurs célestes; une voix répand en paroles distincles et en mots arliculés; ce car elle vient de l'espril. Mais en réfléchissant à tous ce degrés, on voit que la ce et celle parole, sont une seule chose, que 1. Ib. supr. penst'e, rinlelligente, la ce'.le ce-; voiv pensée est le HZ OPINION DES KABBALISTES SUR DIEU. que nulle interruption ne La pensée elle-même se lie au non- « principe de tout ce qui « peut exister en elle, est, être et ne s'en sépare jamais. Tel est le sens de ces ce « Jëliovah est un nom son et est un^ sage où l'on reconnaît facilement forme plus originale et, même la : pas- idée sous une selon nous, plus antique nous indique mots un autre « Voici : « nom Le réunion de tout ce qui signifie je mis, ce ce qui est, le degré où toutes les voies de la sagesse sont ce encore cachées T\ir^^, la ce tinguer les unes des autres. Mais quand ce ligne de démarcation; ce portant dans son sein toutes choses et sur mettre au jour pour révéler ce dit une mère s'établit il quand on veut désigner ce le la point de les le nom suprême, alors Dieu moi qui sîiis, nin\' "i\r'N\ Enfin, ^^')K bien formé et sorti du sein maternel, en parlant de lui lorsque tout est ce lorsque toute chose est à sa place et qu'on veut désigner ce à la fois le particulier et l'existence, Dieu s'appelle JcJio- ee valif ce mystères du saint ce homme ou je suis celui qui nom est, h'-k i^tn* T]''r\ii. révélé à Moïse, et dont ne partageait avec lui Tels sont les aucun autre connaissance". » Le la système des kabbalistes ne repose donc pas simplement sur principe de l'émanalion ou sur l'unité de substance; comme on trine assez semblable à celle voit que ils : métaphysiciens de les 1. 1'° temps, part., ils fol. porter tout entier, mol 2. I.e 3- nxby n'iiT T2X- 2iG, verso, (isclter est N'a\s' sccl. ip;iT, tlu l'Alle- plus grande gloire de ont cru à l'identité absolue de nous en citerons ils ont enseigné une doc- magne regardent aujourd'hui comme la noli'c '^'ù : ee le îi^^V réunies ensemble sans pouvoir se dis- et ont été plus loin, ; la pensée Ce passage étant trop long à rap- moins les derniers mois : j^t,-; j^>),-)<] un signe (iélerunnalif. ttxt xin: Ninn p^î:x iniiS ^^ P^'i'tv fol- 05, verso, sect. jiia nnx. ahzi nSSd nt hmn» '^v,*}^ ^ r>'*'h> Ui LA KABBALE. de l'exislcnce; et par conséquent le monde, comme nous le verrons plus lard, ne pouvait être à leurs yeux que et l'expression des idées ou des formes absolues de l'intelli- gence : en un mot, réunion de Platon doute sur ce temps que fait nous laissent entrevoir ce que peut ils et la de Spinosa. Afin qu'il ne reste aucun important les plus instruits , pour montrer en et parmi les même kabbalistes modernes sont restés fidèles aux traditions de leurs prédécesseurs, nous allons ajouter aux textes que nous avons traduits du Zohar un passage très remarquable des commentaires de Corduero. « Les trois premières Sépbirolh, à savoir « ^^ w Kv" rtiiwwji^' « t-y^ couronne, dérées la sagesse et l'intelligence, comme une seule et « représente la connaissance ^îw« tCvv^w-i ^^ ^iC"vv<vJ'>*- même ou la chose. La première science, la seconde ce connaît, et la troisième ce qui est connu. ^^^1 « pliquer cette identité, « créateur n'est pas il comme la : doivent être consi- que faut savoir la Pour s'ex- du science celle des créatures; car, chez « celles-ci, la science est distincte du sujet de la science et du « porte sur des objets qui, à leur tour, se distinguent ! 1 « sujet. C'est cela qu'on désigne par ces « pensée, ce qui pense, et ce qui est pensé. « créateur est lui-même tout à la fois « qui connaît et ce qui est connu. En la trois Au termes : la contraire, le connaissance et ce effet, sa manière de « connaître ne consiste pas à appliquer sa pensée à des ^>t)'l « choses qui sont hors de lui; c'est en se connaissant et en « se sachant « est. (c lui-même qu'il connaît et aperçoit tout ce qui Rien n'existe qui ne soit uni à lui et qu'il ne trouve dans sa propre substance. Il est lej,ype (mr-, typus) de « tout être, et toutes choses existent en lui sous leur « la « perfection des créatures est dans cetle existence forme plus pure et la plus accomplie; de telle sorte que la même, « par laquelle elles se trouvent unies h la source de leur a êtreS et h mesure qu'elles s'en éloignent, elles déchoient OPINION DES KABBALISTES SUR DIEU. ce de cet élat parfait et si de ce existences « les iio sublime. C'est ainsi que toutes si monde ont leur forme dans « Sépbiroth, et les Séphiroth dans les source dont elles la « émanent*. » Les sept attributs dont que nous reste encore il à parler, et modernes ont appelés les_Séphirolh du ^4^^*^'^ les kabbalistes la construction (^ijnn nirro), sans doute parce qu'ils servent pTus immédiatement à l'édification loppent, comme du monde, se '^^^'^'^^'^^^ déve- sous forme de Irinités dans les précédents, chacune desquelles deux extrêmes sont unis par un terme moyen. Du sein de la pensée divine, arrivée pour elle- même à sa plus complète manifestation, sortent d'abord deux principes opposés, l'un actif ou mâle, l'autre femelle ou passif on trouve dans la grâce ou dans la miséricorde, : caractère *TDn, le du premier; ]n. Mais la justice, il le second est représenté de voir par est facile jouent dans rensembic du système que cette grâce justice ne doivent pas être prises à par le rôle qu'elles la lettre; il '"ib^i V^ et cette s'agit bien plutôt de ce que nous appellerions l'extension et la concen- En tration de la volonté. âmes sortent les viriles, et effet, de la Ces deux attributs sont aussi Divinité : c'est de seconde nommés première que âmes féminines. la les lesjl eux bras de la l'un TTônne la vie et l'autre la mort. Le ne saurait subsister s'ils restaient séparés; il est monde ^K^-lMifC ^''^^^^ même impossible qu'ils s'exercent séparément, car, selon l'expression originale, il elles se réunir mxEn, cœur^ dont et C'est un n'y a pas de justice sans grâce; aussi vont- dans un centre le symbole fait assez remarquable 1. Pardes WunonimAiÀ. 55, 2. nSt xjn "•Dm .Tl nn- Njna S-iSr, o* part., fol. T\'hi '">" S^Sd qui est que la le la beauté, poitrine ou le beau soit cou- reclo. NT nSi xt «pSo nS l':irt., fol. "ami ii'JO, commun matéi'icl est -j: 1^:2^ ^îzmi N:n nrpn.N; 115, vorso. mx£n xn mxîn \s,-a ]T2ynx N-n iHizz- recto. 10 fr^î^^, LA KABBALE. 146 comme sidéré l'expression et le résiillat de toutes les qua- comme morales, ou lités buts suivants sont nous représentent force universelle, êtres. Les velle "nMîi t^-ji-^ jL^/n^ lit)*' ^IIjVV^ comme la Divinité comme la cause, le principe mâle conformément un à comme la principe générateur de tous les le deux premiers, qui représentent dans sphère appelés, la somme du bien. Les trois attripurement dynamiques, c'est-à-dire qu'ils nou- cette principe femelle, sont et le texte de l'Ecriture, le triomphe, serait assez difficile de trouver le nïj, et la gloire, Tin. Il sens de ces deux mots s'ils n'étaient suivis de cette définition « Par le triomphe et la gloire on comprend l'exten: « sion, la multiplication et la force; car toutes les forces « qui naissent dans l'univers sortent de leur sein, et c'est « pour cela que ces deux Séphiroth sont appelées « de rÉternel*. » commun, ordinairement ment générateur ou ^^ ^^ nomme, pour « « comme elle signifier autre armées cette raison, le dit le chose que texte, en est sortie. Toute la la l'élé- racine de tout ce qui la source, la Toute chose, les un principe représenté par les organes de génération, et qui ne peut TiDi. réunissent dans Elles se est. fondement ou la base, rentrera dans sa base moelle, toute la sève, « toute la puissance est rassemblée en ce lieu. Toutes les « forces qui existent sortent de là par l'organe de la géné- « ration. » Ces trois attributs ne forment aussi qu'un seul visage, qu'une seule face de la nature divine, celle qui est représentée dans la Bible par le dernière des Séphiroth, ou la la dieu des armées^. Quant à royauté^ msV^, tous les kabbalistes s'accordent à dire qu'elle n'exprime aucun attribut nouveau, mais seulement l'harmonie qui existe entre tous les autres et leur domination absolue sur le monde. Ainsi, les dix Séphiroth, qui forment dans leur ensemble 1 • T,m "(ipï::: p.TZD Pi*: ]';\S1 2. niDi "ipE:! mxiy •l1P^<mï<2ï 11 ]iS''"'n pipj^ S^t iL*:3ns» 1,12 nS-hi mm Nnura Sy\ "Çj \'^ÀTi-7.ohar, l- part., fol. 296, recto. TD1 nPN »S5"".i hz- N'2*iid »S1"1- Hî-N--^^- snpr. Ul OPINION DES KABBALISTES SUR DIEU. l'homme céleste, l'homme idéal, et ce que les kabbalistes ^2tlt^ modernes ont appelé le monde de l'émanation, îtîS'ïn dS";v, /ZJ^ se partagent en trois classes, dont Divinité sous un Irinité indivisible. Les trois d'une intelleclLielles chacune nous présente aspect différent, mais toujours sous ou métaphysiques; absolue de l'existence et de la : bonté et la la bonté ou plutôt dans de monde un intelligible {uhn ^»A<-'-n' caractère moral; d'une comme le l'identité bien suprême l'origine de magnificence. Aussi les a-t-on monde (rmîz) ou le l'identité de la sagesse; de l'autre, elles nous montrent dans et la expriment elles nous font concevoir Dieu de forme la pensée, et forment ce que les celles qui les suivent ont part, elles ' premières sont puiemont kabbalistes modernes ont appelé le ^2^*152) la nommées la beauté les vertm sensible {xûriin Qhvj) dans l'acception la !^n^f^*i-^ '^''*^~*^'' plus élevée du mot. Enfin, nous apprenons par les derniers de ces attributs que la providence universelle, que l'artiste suprême est aussi la force absolue, la cause toute-puissante, et que cette cause est en même temps l'élément générateur de tout ce qui stituent le est. Ce sont ces dernières Séphiroth qui con- monde nalurcl ou la nature dans son essence et J/tU^^ dans son principe, natura naturans (yi^icn dSi!?)'. Voici maintenant en quels leimcs on cherche à ramener ces aspects « une trinilé suprême Pour posséder la science de l'unité sainte, il faut regarder la flamme qui s'élève d'un brasier ou d'une lampe allumée « on (c cheur, l'autre noire ou bleue; « dessus divers à l'unité et par conséquent à « : : y voit d'abord deux lumières, l'une éclatante de blan- et s'élève la en ligne droite; lumière blanche est aula lumière noire « dessous et semble cire le siège de la première « cependant si au- elles sont étroitement unies l'une à l'autre, qu'elles ne ce foiment qu'une seule flamme. Mais « luniièie bleue ou noire s'attache à son tour à la i, Voy. : est Pardes Rimoniin, fol. le siège G6, verso, 1" col. formé par la mèche qui , LA KABDALE. 143 faut savoir que lumière ce est encore au-dessous d'elle. ce blanche ne change pas; c< qui lui est propre; mais on dislingue plusieurs nuances ce dans ce outre deux directions opposées; elle s'attache en haut à la ce lumière blanche ce cette matière est sans cesse absorbée ce ce Il elle conserve toujours celle qui est au-dessous et en bas à la : la la cette dernière couleur prend en malière enflammée; mais dans son sein, et elle-même remonte constamment vers la lumière supérieure. C'est ainsi que tout rentre dans l'unitéo^'pnx nSj'i Pour qu'il ne reste aucun doute sur le sens nous ajouterons que, dans une autre partie du Zohar, elle est reproduite presque littéralement pour cxpliqiier la nature de l'àme humaine qui, elle aussi, forme ce inNmnu*. » de cette allégorie, une trinité, image ment suprême. affaiblie de la trinité Cette dernière espèce de trinité, qui toutes les autres, et nous offre comprend expliciteen résumé toute la théorie des Séphiroth, est aussi celle qui joue le plus grand rôle dans le Zohar. Elle est exprimée, comme les précédentes, par trois termes seulement, dont chacun a déjà été présenté comme le centre, comme la plus haute manifestation de l'une Jes trinilés subordonnées : parmi les attributs méta- physiques, c'est la couronne; parmi les attributs moraux, la beauté; c'est la royauté parmi les attributs inférieurs. Mais que la couronne dans qu'est-ce kabbale? que la la c'est la beauté? le langage allégorique de la substance, l'Etre un et absolu. Qu'est-ce c'est, comme ledit expressément V Idra sauta plus haute expression de la vie et de la perfection morales. Emanation de l'intelligence et de la grâce, elle est souvent comparée à l'orient, au soleil dont la lumière est également réfléchie par tous les objets de ce monde, et sans laquelle tout rentrerait dans la nuit : en un mot, c'est l'idéal. Enfin, qu'est-ce que la royauté? L'action permanente et I. Zoltar, 1" [lait., fol. 51, recto, sect. n'w'XiS- immanente OPINION DES KABBALISTES SUR DIEU. de Séphiroth réunies, (oiitcs les par présence réelle de Dieu au la et celle idée est parfaitement exprimée mot Scliéchinah (nr3c), l'un des surnoms de la royauté. et la force immanenle milieu de le 149 la création : Ainsi donc, l'Etre absolu, l'être idéal des choses; ou les vrais si la pensée dans qu'on appelle la constituent ce Jls colonne du milieu (nd^^ïcn" représenter aux yeux les dix Séphiroth, parce ; termes, ils sont placés au forme de ligne droite centre, l'un au-dessus de l'autre, en trois n-172>*) par lesquelles on a coulume de les figures ou de colonne. Ces la vie, les objels, tels sont termes de cette Irinité nouvelle. que, dans toutes pensée et l'on veut, la substance, la réunion de c'est-à-dire la comme on peut s'y attendre d'après ce que nous savons déjà, deviennent autant dévisages ou de personnifications symboliques. La couronne ne change pas de nom; elle est toujours le grand visage, l'Ancien des jours, l'Ancien dont le beauté, c'est NjS^), et c'est la au nom le roi saint, Schéchinah, la Matrone ou la soleil, l'autre est lumière dont soit sanctifié ou simplement la (N^np xp^ny). La le roi ('NUinp Nr'712 présence divine dans Reine (Nniniic). comparée elle brille, elle les choses, l'une est comparée Si à la lune, pnrce que toute la l'emprunte de plus haut, du degré qui est immédiatement au-dessus d'elle; en d'autres termes, Texislence réelle n'est qu'un reflet ou une image de la beauté idéale. La matrone est aussi appelée du d'Eve; car, dit qui est le texte, c'est elle la mère de nom toutes choses, et tout ce qui existe ici-bas s'allaite de son sein et est béni par elle'. Le roi et la reine, qu'on munément les couple dont la deux visages (•j'^Eiins tâche est de verser nomme aussi com- n) % forment ensemble un constamment sur le monde des grâces nouvelles, et de continuer par leur union, ou plu- 1. hlra soulci, ad fin. ,v{i,-n ^"'D-iniTD m21 nnS^S C5< "npnx2. Zoltar, ."'^^ jxirl., fol. 10, verso, sccl. t<T;;iT. y^.'J niQ NnnSi ]"':*;5 S) LA KABBALE. 150 de perpétuer l'œuvre de lot proque qui et il les porte à celte la création. œuvre Mais l'amour réci- deux manières, éclate de produit par conséquent des fruits de deux espèces : tantôt vient d'en haut, va de l'époux à l'épouse et de là à l'univers tout entier; c'est-à-dire dos profondeurs du de plus en plus dans tiplier au contraire, monde dans que l'existence monde il de Dieu de les objets vient d'en bas, au monde réel le sein il sortant vie, tendent à se mul- nature la : tantôt, va de l'épouse à l'époux, du idéal, de la terre les êtres et la intelligible, au ciel, et ramène capables de demander ce retour. Le Zohar nous offre lui-même un exemple de ces deux modes de génération dans le cercle que parcourent L'àme, considérée dans son essence dans l'intelligence ; la les âmes saintes. plus pure, a sa racine je parle de l'intelligence suprême où formes des êtres commencent déjà à se distinguer les les unes des autres, et qui n'est en réalité que l'âme universelle. De une âme masculine, elle passe par le principe de la grâce ou de l'expansion; si c'est une âme féminine, elle s'imprègne du principe de la justice ou de la conlà, si elle doit être centration : monde où nous enfin, elle est enfantée à ce vivons par l'union du roi et de la reine, qui sont, dit le texte, l'homme et la femme sont à la génération du corps \ Voilà par quel chemin l'âme descend à la génération de l'âme ce que ici-bas. Voici de Dieu : maintenant comment quand elle a elle est rempli sa mission toutes les vertus, elle est mure pour rendue au sein et que, parée de le ciel, alors elle s'élève de son propre mouvement, par l'amour qu'elle excite comme par celui qu'elle éprouve, et avec elle s'élève aussi le dernier degré de l'émanation, ou l'existence réelle, ainsi mise en harmonie avec la forme idéale. Le roi et la reine s'unissent de nouveau, mais pour une autre cause et dans un autre but 1- NnnS- neIm ii2^D'•iZ^ ina- nî23 np£: Ni-i'irn-cc* azh^z'i i^'Ohar, 5' part., foL 7. N;rMC NUi-p Nncw'j OPINION DES KABBALISTES SUR DIEU. 151 De cette manière, dit le Zohar\ la temps d'en haut et d'en bas, la la mer, toujours remplie, distribue « source se renouvelle, et « SCS eaux en tout lieu*. » Cette union peut avoir lieu aussi d'une manière accidenlelle, pendant que l'àme est encore enchaînée au corps. Mais ici nous touchons à l'extase, au que la première fois*. « même « vie est puisée en ravissement mystique et au dogme de nous avons résolu de parler ailleurs. la réversibilité dont Cependant nous croirions avoir exposé d'une manière incomplète la théorie des Séphiroth si nous ne faisions pas connaître sous lesquelles on a essayé de les repré- les figures senter aux yeux. y en a trois principales, dont deux au 11 moins sont consacrées par le Zohar. L'une nous montre les Séphiroth sous la forme de dix cercles concentriques, ou plutôt de neuf cercles tracés autour d'un point qui est leur centre commun. L'autre nous les présente sous l'image corps humain. La couronne, veau; l'intelligence, mot, la ligne cœur; le du milieu du c'est la tète; la sagesse, le cer- est le le tronc et la poitrine, en symbole de la beauté, les un bras celui de la grâce et de la justice, les parties inférieures du corps expriment les attributs qui restent. C'est sur ces rapports tout à lait lion dans les arbitraires, poussés à leur dernière exagéra- Tikounim fonde en grânïïe partie de guérir par doctrine même les fois, au décadence d'une ont été peu à peu étouffées par la V part., les la symboles, place de la dernière manière de représenter les dix Pour ne pas multiplier Zohar, maladies qui les de noti'e corps. Ce reste, qu'à la les citations, je renverrai loutcs réunies dans son Vardes Rimonini, 2. et la prétention plus grossiers, et la forme mise à pensée. EnHn, 1. noms de Dieu les diverses parties première les idées suppléments du Zohar), que se kabbale pratique les différents peuvent atteindre n^est pas la (les la fol. CO-70. — fol. à CorJuoio, qui les a 60-Ci. xnnDT xS''>ÎJ Cin ^^DlnX ]n3 LA KABUALE. 132 Séphiroth, c'est celle qui les partage en trois groupes même sur une droite, attributs qu'on peut appeler expansifs, à savoir ou sagesse, la grâce et la force la placés de la marquent môme c'est-à-dire la conscience stantiels dite. : ou la à Enfin, au milieu sont les attributs sub- base celui de fréquemment allusion dont l'En Soph serait la trinité V''~:- ^w^U'^ la colonne de delà justice la grâce (Nam (xnyïCN" Niiny) ; la la vie (x:ioi nom isr.cî?'), les ^[y^ la chaque pas la colonne »siicy nVn'/2u;t n-itdd) et la colonne du milieu même figure de ce qui n'empêche pas nous représenter sur un autre plan, par tales, de qu'on a appelé y voit rappelée à Niro* nom Zohar fait compare à un arbre et la sève, et On suprême. Au lit le royauté*. Le à cette figure qu'il depuis l'arbre kabbalistique. f- Logos résistance la justice et la sommet, au-dessus du niveau commun, on et à la le : gauche se trouvent concentration; l'intelligence, du Logos, que nous avons compris dans couronne, à manière, sur une ligne parallèle, ceux qui la résistance proprement : ligne verticale, on voit figurer les la les lignes horizon- trois trinités secondaires dont nous avons parlé précédemment. Outre toutes ces figures, les kabbalistes modernes ont encore imaginé des canaux (milaj;) indiquant sous une forme matérielle tous les rapports, toutes les combinaisons qui peuvent exister entre les Séphiroth. Moïse Corduero parle d'un auteur qui en a compté jusqu'à six cent peuvent intéresser jusqu'à un certain science du calcul mais c'est en vain qu'on y cher- mille^ Ces point la la ; une idée métaphysique. cherait A subtilités doctrine des Séphiroth, telle que nous venons enfin de l'exposer, se mêle dans mée Zohar une idée étrange, expri- sous une forme plus étrange encore; c'est celle d'une chute 1. le et d'une réhabilitation dans Pour toutes ces figures voir le la sphère Pordes Rimonim, même fol. des attri- 51-59 ("nDl^î:? OriMON DES KABBALISTES SUR 155 DIEU. buts divins, d'une création qui a échoué, parce que Dieu n'était pas descendu avec elle n'avait pas encore revêtu cette et la créature pour y demeurer parce qu'il forme intermédiaire entre lui ; dont l'homme ici-bas est la plus parfaite ex- pression. Ces conceptions diverses, en apparence, ont été même réunies dans une pensée unique que l'on rencontre en temps, tantôt plus, tantôt moins du mystère, dans développée, dans le Livre deux Idra et dans quelques autres fragments d'une moindre importance. Voici maintenant de les quelle bizarre façon elle est présentée. La Genèse lion de sept rois en nommant les d'Edom qui ont précédé elle les fait do ce texte, si étranger ils par lui-même men- /^^^^^f l'autre, pour sont succédé. C'est se à fait les rois d'Israël, et mourir l'un après nous apprendre dans quel ordre ^ un tel ordre d'idées, auteurs du Zoliar se sont emparés pour y rattacher leur croyance à une sorte de révolution dttns le monde invi- que les sible de l'émanation divine. Par les rois d'Israël, ils enten- dent ces deux formes de l'existence absolue qui ont été personnifiées dans le roi et la reine, et qui représentent, en la divisant pour notre faible intelligence, l'essence l'Elre. Les rois les d'Edom, ou, comme on même les appelle de encore, anciens rois, ce sont les mondes qui n'ont pu subsister, qui n'ont pu se réaliser avant que ces formes fussent établies, pour servir d'intermédiaire entre la création et l'essence di- vine considérée dans toute sa pureté. Au reste, la meilleure manière, selon nous, d'exposer sans altération cette obscure partie du système kabbalislique, quant l'un par l'aulre, c'est de citer, en les expli- quelques-uns des fragments qui s'y rapportent. « Avant que l'Ancien des anciens, celui qui est ce le plus caché parmi les choses cachées, eût préparé les « formes des rois et les premiers diadèmes, « limite ni fin. 1. C!inp. 37, V. 11 se 51-10, il n'y avait ni mil donc ù sculpler ces formes et à les LA KADBALE. Î5Î « Iracer dans sa propre substance. même un « et voile, Il étendit devant lui- dans ce voile qu'il sculpta ces c'est « rois, qu'il traça leurs limites et leurs formes dans « rois qui régnèrent mais « noms; mais eux Il s'agit ici des rois et primi- pour eux*. « se voilât lignes d'une création dans ces question soit ne ne purent subsister jusqu'à ce qu'il ils « (l'Ancien) descendît vers Qu'il ils Voici les primitif ^ Tous les rois ainsi formés avaient tifs et d'Israël « leurs : pays d'Edom avant qu'un roi le « régnât sur les enfants d'Israël. IV^T^) ; purent subsister. C'est pour cela qu'il est écrit « anté- mondes qui ont précédé celui où nous sommes, c'est ce qui ne peut laisser aucun doute; c'est ce que le Zoliar lui-même nous dit un peu plus loin dans les rieure à la nôtre, de termes les plus positifs nime de % croyance una- et telle est aussi la tous les kabbalistes modernes. Mais pourquoi les anciens mondes ont-ils disparu? Parce que Dieu n'babilait pas au milieu d'eux d'une manière régulière et constante, ou, comme dit texle, le parce qu'il n'était pas descendu vers eux. parce qu'il ne s'était pas montré encore sous une forme qui de lui la permît de rester présent au milieu de même. Les perpétuer par celte union la création, et existences qu'il produisait alors, par une émanation spontanée de sa propre substance, sont comparées à des étincelles s'échappant en commun désordre d'un foyer s'en éloignent. « cc truits, des cc celles et mourant à mesure qu'elles mondes qui ont été dé- a existé d'anciens mondes sans forme qu'on a appelés ('[•'jr'ir: « battant le Il "p*"') nhvj' ; car c'est ainsi que fait jaillir les fer, le les étin- forgeron, en étincelles de tout côté. Ces mondes, et ces anciens mondes n'ont pu subsister, parce que l'Ancien « étincelles sont les anciens « ont été délruils et 1. Le mot « primitif » (7^)2^p)!dans le Zohar, est toujours synonjine d'idéal, de céleste ou d'intelligible. "2. 5. Idra raba, 5-^ édit. part., fol. Cl . d'Amsterdam, yS 2nn*. 5" part., fol. ]'')2h'j nN2 n'.n 148, reelo. ndi'j \sn n^pn ni2 ah ly OPINION DES KABBALISTES SUR DIEU. « (dont nom le soit sanctifié!) n'avait pas 155 encore revêtu sa « forme, et l'ouvrier n'était pas encore à son œuvre*. » Et quelle est donc celle forme sans laquelle toute durée organisation sont impossibles dans les existences et toute finies, les qui représente, à proprement parler, l'ouvrier dans œuvres divines, sous laquelle enfin Dieu se communique reproduit en quelque sorte hors de lui? C'est la forme et se humaine entendue dans sa plus haute généralité, embrassant avec les attributs moraux et intellectuels de notre nature les conditions de son développement et de sa perpétuité, en un mot, des sexes que les auteurs du Zohar jv^^u^fo^ la distinction admettent pour l'âme aussi bien que pour tinction des sexes ainsi comprise, le corps. ou plutôt la division et la reproduction de la forme humaine sont pour eux de la vie La dis- le symbole universelle, d'un développement régulier et infini de l'Etre, d'une création régulière et continue, non seule- ment par la durée, mais aussi par la réalisation successive de toutes les formes possibles de l'existence. Nous avons déjà rencontré précédemment a quelque chose de plus la vie, de l'être et de le : la fond de cette idée c'est mais ici il y que l'expansion graduelle de ; pensée divine n'a pas commencé immédiatement au-dessous de la substance; elle a été précédée de cette émanation tumultueuse, désordonnée et, si je puis dire ainsi, inorganique dont nous avons parlé tout à l'heure, v Pourquoi tous ces anciens mondes furent-ils dé- « truils? Parce que l'homme n'était pas formé encore. Or, « la forme de l'homme renferme toutes choses; toutes choses « peuvent se maintenir par te tait pas encore, les elle. « rcnt subsister ni se maintenir, 1. ]ip^-j Idm npx solda, 5° p:irt. N:ip*n2 mn Comme mondes qui du Zohar, kS- x^-m et ils fol. cette forme n'exis- l'avaient précédée ne S'.V2, '-^zvr.N' pu- tombèrent en ruines, verso, cilit. d'Ainslcnlam. N:ipn .xSi \scip Y,:h'3 LA KABCALi:. 156 « jusqu'à ce ce .l^jj^y>) ' que forme de l'homme la renaquirent tous avec fut élablie alors : i!::> mais sous d'autres noms*. » elle, Nous ne démontrerons pas par de nouveaux textes la distinction des sexes dans l'homme idéal ou dans les attributs divins; il nous suffira de remarquer ici que cette distinction, répétée sous mille formes dans le Zohar, reçoit aussi le nom caractéristique de balance (Nbpnn). « C'était avant que la du mystère « balance fut établie, dit le Livre « la reine, le monde idéal et le monde réel) ; ils (le roi et ne se regardaient ce pas face à face, et les premiers rois moururent faute de ce trouver leur subsistance, et ce balance est suspendue dans un lieu qui n'est pas ce être primilif) « teaux ; en ruines... Cette la terre était (le non- ceux qui doivent être posés dans ses pla- n'existent pas encore. C'est une balance tout inté- ce rieure, qui n'a pas d'autre appui qu'elle-même, invisible. ce Ce qui n'est pas, ce qui est ce porte et ce que portera cette balance et ce qui sera, voilà *. ce que » Ainsi que nous l'apprend déjà une citation précédente, les rois d'Edom, anciens les tement; car, dans le mondes n'ont pas disparu complè- système kabbalistique, rien ne naît, rien ne périt d'une manière absolue. Seulement ils ont perdu leur eincienne place, qui était celle de l'univers actuel Dieu vint à se manifester hors de même sous la forme de l'homme, ils ; et quand reproduire lui- ressuscitèrent, en quel- pour entrer sous d'autres noms dans le système la création, Lorsqu'on dit que les rois d'Edom sont morts, on ne veut pas parler d'une mort réelle ou que sorte, général de ce lui, à se ce ce d'une complète destruction ce pelée du nom de mort ^ bas, ou plutôt, ils » ; mais toute déchéance En effet, ils s'élevèrent bien i. Lira raba 2. Nmy-'JST K12D. chap. 1", ad init. Idra raba, If part, du Zo/ior, fol. 135, 3. ; ib. supr,, fol. est ap- descendirent bien peu au-dessus du néant; 155, reclo et verso. verso. OPINION DES KABBALISTES SUR DIEU. car ils fiircnl 157 placés au dernier degré de l'univers. Ils repré- purement passive, ou, pour nous servir des expressions mêmes du Zohai\ une justice sans aucun mélange de grâce, un lien où tout est rigueur et justice nnxn) \ où tout est féminin sans aucun prin{\y2T\ "jnnNrn i'':'''?! sentent l'existence cipe masculin (Nipiiiinx), c'est-à-dire où tout est résistance comme dans la matière. C'est pour cela même nommés les rois d'Edom, Edom étant l'opposé et inertie, qu'ils ont été d'Israël qui représente la grâce, la vie, l'existence spirituelle et active. Nous pourrions aussi, prenant à la lettre la plupart de ces expressions, dire avec les kabbalisles modernes, que les anciens mondes sont devenus un séjour de châtiment pour le crime, et que de leurs ruines sont sortis ces êtres malfaisants qui servent d'instruments à la justice divine. Rien ne serait changé dans la pensée; idées le du Zohar, où châtiment des la grand si nous dans loin, métempsycose joue un âmes coupables comme car, pourrons tous nous en assurer un peu plus les rôle, précisément h consiste renaître dans les degrés les plus infimes de la création et à subir de plus en plus l'esclavage de la matière. Quant aux démons, qu'on appelle toujours du nom loppes (niîtSp), elle-même ils et les sagesse, est matière passions qui en dépendent. Ainsi, toute une manifestation, ou, lion de l'Etre infini. Mais ne il viennent de Dieu pour avoir de faut encore que Dieu qu'il vive, se si suffit l'on veut, soit toujours présent développe et se que dis-jcT Cette ombre ib., fol. 1 1!?, reclo. — de la durée; au milieu il d'elles, reproduise éternellement, et à sitôt qu'il livrer à elles-mêmes, elles s'évanouiraient Lira laba, une émana- pas que toutes choses la réalité et sous leur apparence; car, bre." Miiîs la l'existence, depuis la matière jusqu'à l'éternelle forme de l'infini, significatif d'enue- ne sont pas autre chose que comme une om- est encore ïdra soula, ad voudrait les lia. une partie de J))^''}) LA KABBALE. 158 la chaîne des manifestations divines; matière; c'est êTle qui nos yeux l'esprit et idéal est fondent à listiques. le marque la vie : la oi!i elle est la fin, commencement. la fois C'est cosmologie et elle c'est la limite qui_est la disparaissent à comme l'homme sur ce principe que se la psychologie kabha- CHAPITRE SUITE DE L ANALYSE DU ZOIIAR — IV OriMON DES KABBALISTES SUR LE MONDE Ce que nous savons de l'opinion des kabbalisles sur 3 nature divine nous dispense de nous arrêter longtemps à leur manière de concevoir la création et l'origine du monde au fond, ces deux choses se confondent dans leur car, ; esprit. Si Dieu réunit en lui, dans leur totalité infinie, et la pen- sée et l'existence, ter, il que rien ne peut exisconçu en dehors de lui mais tout est bien certain que rien ne peut être ; ce que nous connaissons, soit par la raison, soit par l'expérience, est un développement ou un aspect l'Être absolu de lui est : une chimère, ordinairement, devient quence est particulier de J'éternité d'une substance inerte et distincte comme on la conçoit impossible. Cette dernière consé- et la création, clairement avouée dans les paroles : n'ayant point de limites et ne « Le « pouvant pas être connu, à cause de sa force [)oint indivisible (l'absolu) suivantes et de sa pureté, un pavillon qui sert de quoique d'une pavillon, Ce « s'est répandu au dehors, et a formé (( voile à ce point indivisible. (c lumière moins pure que « pour êlre regardé; il le point, était encore trop éclatant s'est à son tour répandu au dehors, « et cette extension lui a servi de vêtement : c'est ainsi que LA KABBALE. d60 « tout se fait par un mouvement qui descend toujours; c'est « ainsi enfin que s'est formé l'univers, NcbyT N:ipn i.tn n t. » Nous rappelons que l'être absolu et la nature visible n'ont qu'un seul nom qui signifie Dieu. Un autre passage nous apprend que la voix qui sort de l'esprit et qui s'identifie avec lui dans la pensée suprême, que cette voix n'est, au fond, pas autre chose que l'eau, l'air et le ments et toutes ces forces se la voix qui sort dans rée sous le de midi, feu, le nord, le l'orient et toutes les forces de la nature*; mais tous ces élé- confondent dans une seule chose, l'esprit. Enfin la matière, considé- point de vue le plus général, c'est la partie infé- rieure de cette lampe mystérieuse dont nous avons vu tout lisles Avec description. à l'heure la celte kabba- opinion, les prétendaient rester fidèles à la croyance populaire, que par la seule puissance de la parole divine le monde est seulement, ce dernier mot, comme nous le sorti du néant savons déjà, avait pour eux un tout autre sens. Voici ce ; point de leur doctrine assez clairement exposé par l'un des commentateurs du Scpher ielzirah :« Lorsqu'on affirme que les choses ont été tirées du néant, on ne veut pas parler du ce « néant proprement dit; car jamais un être ne peut venir « du non-être. Mais on entend par le non-être ce qu'on ne « conçoit ni par sa cause ni par son essence « la cause des causes; c'est elle ce ôlre primitif, « vers : et par « matériels, 'j'a'îp "j^ss ; c'est, en un mot, que nous appelons nous n'entendons pas seulement là mais aussi le non- parce qu'elle est antérieure à l'uniles objets monde demande quelle est l'essuivant quel mode elle est conte- la sagesse sur laquelle le « a été fondé. Si maintenant on « sence de la sagesse, et ce nue dans I- -rn-wN- le no)i-êlre -': ii.-i NÎ^Syb »S;ipnb 'ib^n "INC hzi- N- ti'^SriNi »S- hv\ iH-h fb. ou dans Xw^S l" part., fol. n-3 xi la couronne suprême^ per- -Cw'EnN' hnShSt nN"2~p NT- Zohar, l" part., 2 46, verso, sect. s^it. fol. mip^a 20, recto. OPINION DES KABBALISTES SUR LE MONDE. ICI sonne ne pourra répondre à celte question, car, dans le il n'y a aucune distinction, aucun mode d'exis- (c (( non-èlre, cc tencc. On ne comprendra davantage comment pas « sagesse se trouve unie h la vie *. Tous » anciens ou modernes expliquent de celte manière de meltaient aussi ils seconde partie de l'adage la Ex : comme on l'entend vulgairement. monde, pas « Zohar, n'est perdu dans le « qui sort de notre « place et boucbe : comme sa destination, et le « même (' place et sa deslination la voix \ Rien, dit le faut de l'homme; mais tout » C'est un vieillard que ceux-ci y reconnaissent un des mystérieux de leur foi, r.mipre par ces mots pas mieux valu garder inconnu qui Jocliaï ; articles les plus vieillard, qu'as-tu fait? N'eût-il le silence? Car maintenant « emporté, sans voile et sans mât, sur monter, tu ne « Si tu voulais pas a sa puisqu'ils s'empressent de les inter« : la fait le vide, prononce ces paroles devant jtlusieurs disciples de il vapeur la Saint, béni soit-il, « les paroles et ; la toute chose, elle a sa concourir à ses œuvres; rien ne tombe dans te ad- nihilonihil même « te ils ne croyaient pas plus à l'anéantissement absolu qu'à création et dogme le Mais, conséquents avec eux-mêmes, la création. la les kabbalistes le te voilà une mer immense. pourrais plus, et en descen- dont tu rencontrerais un abîme sans fond ''. » Ils lui citent rexeni[)le de leur maître, qui, toujours réservé dans ses ex- mer pressions, ne s'aventurait pas sur cette un moyen de retour; sous le voile sans se ménager c'est-à-dire qu'il cachait ses pensées de l'allégorie. Cependant le même principe est énoncé un peu plus loin avec une entière franchise. « les choses, disent-ils, dont ce « aussi 1. ccli(. bien que Comincnlaire Zohar, 5. Zjlnir, ib. '2° corj)s, d'Aljr;iIiain Rillangel, pag. 2. le Oj monde est composé, rentreront dans bon Daoïul, "t^xi? ^i"' '^^ « le Toutes l'esprit princijie et S']>lisr icizirali. \o\e/. et seq. part., fol. 100, verso, soct. D''a2"kî/n. 11 LA KABBALE. 1G2 ce dans la racine dont elles sont sorties *. Il commen- est le « cernent et la fin de tous les degrés de la création ; tous ces marqués de son sceau, et on ne peut le nommer aulrementque par l'unité; il est l'être unique, malgré les formes innombrables dont il est revêtu ^ » « degrés sont ce ce Si Dieu est à la fois la cause dirait Spinosa, la cause devient nécessairement de la sagesse et la substance, ou, et la immanente de le comme l'univers, celui-ci chef-d'œuvre de la perfection, do bonté suprêmes. Pour rendre cette idée, les kabbalisles se servent d'une expression assez originale, que plusieurs mystiques modernes, entre autres Boehm et Saint-Martin, reproduisent fréquemment dans leurs ouvrages appellent ils : regardent comme un commencé laquelle Moïse a '»U^V;*3D. nature une la bénédiction, fait très significatif de le récit entre également la première dans le diction, nsin". Rien n'est que et ils la lettre par la création, rT'xyNii, mot qui béné- signifie absolument mauvais, rien n'est maudit pour toujours, pas même l'archange du mal ou le serpent venimeux, iS\2;n Niiin, comme ils l'ajipellent quelquefois. Il viendra un temps où il retrouvera et son nom et sa nature d'ange\ Du reste, la sagesse n'est pas moins ';)Ys*fOb 1- »sî:ij mtSoS nSn -n}< '21, fol. 5. fol. nnisob- 'uTn' '.xS 'j'nimD i^2nx .Tin Son yz-pv- ,T2 n'x- ;,:;x- nxmxb inn- l" nom ^*;;i"i. mystique est part., Voyez aussi Oliot de R. Akiba. bxî2D) Sainael. On en retranchera, dans les anges. La même idée est encore exprimée sous Dieu comprend tous les côtés méchants comme un comme de l'univers, lieu d'expiation, les autres dans le à l'exception on ajoute qu'à nom la les ^l""^ ^^ : ï^o™ de du nord, réservé aux fin des temps ce côté ineffable. L'enfer disparaîtra, aura plus ni châlimcnt, ni épreuves, ni coupables. temps nom commun une autre forme après avoir démontré par un procédé kabbalistique (x^Tcn^^) rentrera hz ii)2hy T\^2^2 Sbjn'^'x n^-ii ]a"'D in^x rr'ii ]^;i- l'^part., à venir, la première moitié, qui signitie poison; le seconde est le de tous yhn i^^z'rji 2° part., fol. 'lis, verso. reclo. 2ûr>, verso, sect. 4, I n^:^ ".pE:" ï^'inn kiidit i^ipyS ihSd itthn t<*i2?2J1 il n y La vie sera une éternelle OPINION DES KABBÂLISTES SUR LE MONDE. que visible ici-bas la 163 bonté, puisque l'univers a été créé par la parole divine, et qu'il n'est lui-même pas autre cbose que langage mystique du Zoha)\ l'expression articulée de la pensée divine, c'est, comme celle parole or, clans : le nous l'avons déjà appris, l'ensemble de lous les êtres particuliers existants en germe dans les formes éternelles de la sagesse supérieure. Mais aucun des passages que nous avons déjà cités, ou que nous pourrions citer encore à l'appui de ce principe, ne peut offrir plus d'intérêt « Saint, béni que celui-ci : « Le avait déjà créé et détruit plusieurs soit-il, « mondes, avant d'arrêter dans sa pensée la création de celui oi^i nous vivons; et lorsque cette dernière œuvre fut c( sur c( point de le s'accomplir, toutes « monde, <( tenir à l'univers et dans quelque « exister, « formes. C'est ainsi qu'il les de ce toutes les créatures de l'univers, avant d'appar- trouvaient se « l'Ecclésiaste devant faut temps qu'elles dussent Dieu sous vraies entendre ces paroles de Tout le monde du monde supé- l'avenir, et tout ce qui sera a déjà été*. « inférieur a été fait à la ressemblance tout ce qui existe dans le : leurs Ce qui a été autrefois sera aussi dans : « « rieur clioses « apparaît ici-bas, monde supérieur nous comme dans une image; et tout cela « n'est cependant qu'une seule cbose ^ » De fête, celle croyance un sabbat sans Isaac Loria, Emek lin. élevée, si si large, et que M. Corducro, Parties Rinwnim, Ilamelecli, cbap. i''. 20, et Pscudo-Jonalban sur la Genèse, III, Dons le 15, on l'on retrouve, fol. 10, verso, et Midrascb, Bcreschit Rabbo, dit, au contraire, que soûl lo serpent ne sera pas guéri. 1- Dn S^i anh'j •'ai ]i,T;pri:i "*pS prN SdT ]^'!2hv 12 mn ai^h'j xn rapn k"i:i nS tj an N^Sy ixna n3nu7Ni .TDp in^'p nn xn noSîtS pn^i nS tj xit xt? S33 in^nr^i- 3" part., fol. CI im mm So nicp ]pnnxi .TDp -'in , verso. TCuîS- 2" part., fol. 20, 1. U 104 ()liis KABBALE. OU moins mélangée, dans tous métaphysique, les kabbalistes les ramène entièrement au mysticisme les les phénomènes et : ils ont imaginé que une signification symbolique; tout ce qui frappe nos sens a que grands systèmes de ont tiré une conséquence qui formes les les plus matérielles peuvent nous apprendre ce qui se passe ou dans divine ou dans de doit, l'esprit selon eux, devenir visible ^ De là la la pensée humaine. Tout ce qui vient l'intelligence manifester au dehors et se croyance à un alphabet céleste et physiognomonique. Voici d'abord en quels termes ils « Dans toute l'étendue du ciel, dont parlent du premier à la : « la circonférence entoure le « signes au monde, il y a des figures, des moyen desquels nous pourrions découvrir les « secrets et les mystères les plus profonds. Ces figures sont ce formées par « le les constellations et les étoiles, qui sont pour sage un sujet de contemplation et une source de mysté- « rieuses jouissances" « en voyage dès le — Celui qui est obligé de se mellre matin n'a qu'à se lever au point du jour « et à regarder attentivement « comme « tant, l'autre du côLé de l'orient, des lettres qui marchent dans il verra Tune mon- descendant. Ces formes brillantes sont celles « des lettres avec lesquelles Dieu a créé « elles le ciel. forment son nom mystérieux idées, si elles ne doivent pas être et le ciel et la terre; sainte » De telles comprises dans un sens plus élevé, peuvent paraître indignes de trouver place dans un travail sérieux; mais d'abord, en ne faisant connaître du système contenu dans le Zohar que les aperçus les plus brillants et les mieux fondés, en écartant avec soin tout ce qui peut heurter nos habitudes intellectuelles, nous 1" part., fol. man- 20, \. 2. 2° part., fol. Ti, reclo, sect. ^itti. Stci N'3;jf irc'wi 'j";\x'i ^i^ztid ]"'""n yh'2 ""2- i^- 5»;-"'-. fol. 70, rccio. OPINION DES KABBALISTES SUR LE MONDE. querions IGo but que nous nous soyons pioposc; nous le seul serions infidèle à la vérilé historique. Ensuite, nous avons remarqué que des rêveries pareilles sont sorties plus d'une fois du même principe et qu'elles n'ont pas toujours été le partage des plus faibles intelligences. Platon et Pythagorc en ont été bien près; et d'un autre côté, tous les grands représentants du mysticisme, tous ceux qui ne voient dans la nature extérieure qu'une vivante allégorie, ont adoplé, chacun selon nombres et mesure de son la intelligence, la théorie des comme une des idées. C'est aussi de leur système général de métaphysique, ou, permis de nous servir ici conséquence s'il nous est du langage philosophique de nos jugement a 'priori que les kabbalisles ont admis la physiognomonique, dont le nom était, du reste, déjà connu dans le siècle de Socrate. « La physio« nomie, disent-ils, si nous en croyons les maîtres de la jours, c'est en vertu d'un (c science intérieure, « dans les hncjd Nnazm nxa, ne consiste pas qui se manifestent au dehors, mais dans traits « ceux qui se dessinent « mêmes. Les imprimée au « produit ce sages ce esprits et les « : visnge intérieur de toutes c'est mystérieusement au fond de nousdu visage varient suivant la forme traits par l'esprit; l'esprit physionomies que ces les ont un sens. Quand les VEden (c'est ainsi qu'on l'esprit qu'elles âmes sortent de ont tous une ce appelle souvent ce certaine forme qui plus tard se réfléchit dans A ces considérations générales succèdent d'observations seul connaissent sagesse suprême), la ils le visage\ » un grand nombre de détail dont quelques-unes sont encore aujourd'hui généralement accréditées. Ainsi, un front large et convexe est le signe d'un esprit vif et profond, intelligence d'élite. folie ou la sottise; Un un 1. 2° part., fol. 75, verso. d'une mais aplati, annonce front qui serait en même temps front Inrge, la plat, LA KABBALE. ICa comprimé sur les côtes et un infailliblement esprit terminé en. pointe, indiquerait 1res borné, auquel pourrait se joindre quelquefois une vanité sans humains sont ramenés visages dont ils mesure^ Enfin, s'éloignent ou se rapprochent, selon âmes dans tiennent les tous les quatre types principaux, à rang que le l'ordre intellectuel et moral. Ces types sont les quatre figures qui occupent le cliar mystéiieux d'Ézéchiel, c'est-à-dire celles de l'homme, du lion, du bœuf de ^'aigle^ et Tl nous a semblé que la démonologie adoptée par les kabqu'une personnification tout à fait réfléchie de balistes n'est ces différents degrés de vie et d'intelligence qu'ils aperce- vaient dans toute la nature extérieure. La croyance aux dé- mons et aux anges avait depuis longtemps pris racine dans comme une du l'esprit du peuple dogme sévère de l'unité divine. Pourquoi donc ne s'en se- riante mythologie à côté pour voiler leurs idées sur les rapports monde, comme ils se sont servis du dogme raient-ils pas servis de Dieu avec de le la création pour enseigner tout le contraire; se servaient enfin des textes de rKcriturc pour se comme ils mettre au- dessus de l'Écriture et de l'autorité religieuse? Nous n'avons aucun trouvé en faveur de cette opinion texte entièrement du doute mais voici quelques raisons qui la rendront au moins très probable. D'abord, dans les trois fragments principaux du Zohar, dans les deux Idra et le Livre du mystère, il n'est jamais question, sous quelque forme que à l'abri ; ce soit, de cette hiérarchie céleste ou infernale, qui n'était vraisemblablement qu'un souvenir de lone; ensuite, lorsque, on parle des anges, on inférieurs à 1. Ib. 2. T^yj supr., "izD verso, et seq. dans les les représente l'homme, comme des fol. '\r^D la captivité de Baby- autres parties du ZohaVy comme des êtres bien forces dont l'impulsion 75-75, recto. i:d nnx 1:2 d-x i;î: ni2\si nt,""!'- 2= part., foi. 73, OPINION DES KABBALISTES SUR LE AIONDE. 1C7 est constamment la môme. Nous en offrons un « Dieu anima d'un esprit partiexemple dans ces mots partie du firmament aussitôt toutes les chaque culier avcude : ce c< ; armées formées célestes furent et se trouvèrent devant lui. ce C'est ainsi qu'il faut expliquer ces paroles ce de sa bouche créa toutes il les saints, qui sont les ce que d'un seul degré; mais dans ce deux degrés qui ce que ce rang est âmes des les : ce anges montent plus haut, et que leur Les thalmudistes eux-mêmes, mal- justes [)lus élevé *. » » *. éléments de et tous les et même prinles Nous comprendrons encore mieux ce qu'on a voulu dire par ces esprits qui animent tous noms y a il pour cela Les justes, disent-ils, sont plus grands que ce : justes c'est gré leur attachement à la lettre, professent le cipe le souffle Les esprits âmes des confondent en un seul se Avec messagers du Seigneur, ne descendent ce les : armées la terre, si les corps célestes nous prenons garde aux aux fonctions qui leur sont donnés. Avant tout, il purement poétiques, dont moindre doute; et tels sont faut écarter les personnifications caractère ne peut exciter le le tous les anges qui portent le mauvais désir le nom, soit d'une qualité morale, d'une abstraction métaphysique; par exemple, soit sous nos yeux {iro ijjv vin is^), comme pureté (Tahariel), de la que le bon et l'on fait toujours agir des personnes réelles; l'ange miséricorde (Rachmiel), de (Tsadkiel), de la délivrance (Padacl), et le delà la justice fameux Raziel^ c'est-à-dire l'ange des secrets, qui veille d'un œil jaloux sur mystères de les ^' y.nnizxi'z p.TiTn yrci la sagesse kabbalistique '\ in inx^ ]i*nx inSo NniniSu; ^iirji "(Ti-p Tn"" i^pSo -z ^i:!! -ni yV'izi un D'ailleurs c'est nno x-'''p''-ïi- •['n'n ^° S:j iiai-t., 68, verso. fol. 2. chap. 5. recto. m*Cn IDV D^P^TJ ''^nS'ZQ XI, et Clioulin, chap. Zohar, Impart., fol. U^hM:^- Tlialtnud Dfihijl., Sanhédrin, vi. 40-il. — Ib., ib., fol. 53, rcclo. — Ib., fol. 140, LA KABBALE. 1G8 principe reconnu par tous les kabbalistes, et qui système général des jjjjiy êtres, que liiérarcliie la lient au angélique ne commence que clans le troisième monde, celui qu'on appelle le monde de la formaiion (m^;;' obiy, Olam letzirah), c'està-dire dans l'espace occupé par les planètes et les corps célestes. Or, comme nous l'avons déjà dit, le chef de cette mi- lice invisible, c'est l'ange qui forme à lui seul (^''-diid), >^ r. Métatrône, ainsi appelé parce qu'il immédiatement au-dessous du trône trouve se le monde de purs esprits (nxni ahrj, Olam Beriah). maintenir l'unité, l'harmonie sphères finie nom que c'est ; qu'on a et le de Dieu la création ou des Sa tâche, c'est mouvement de toutes les exactement celle de celle force aveugle et in- voulu quelquefois substituer à Dieu sous de nature. 11 l'on a divisés a de le sous ses ordres des myriades de sujets en dix catégories, sans doute en l'honneur des dix Sephiroth. Ces anges subalternes sont aux diverses parties de la nature, à chaque sphère et à chaque élément en particulier, ce qu'est leur chef à l'univers tout entier. Ainsi, l'un préside la Lune, aux mouvements de et la même la Terre, l'autre à ceux de chose a lieu |)our lous les autres corps du feu (Nouriel), celui-là un troisième préside à la dis- célestes*. Celui-ci s'appelle l'ange l'ange de la lumière (Ouriel), tribution des saisons, un quatrième toutes les productions, mènes de la à la végétation. Enfin, toutes les forces et lous les phéno- nature sont représentés de la même manière. L'inlcnlion de ces allégories devient tout à fait évidente Nous avons déjà appelé donne en commun à toutes les puissances de cet ordre. Les démons, pour les kabbalistes, sont les formes les plus grossières, les plus impar- lorsqu'il s'agit des esprits infernaux. rattention sur le 1. On va même jusqu'à les désigner sous les inèuies noms que ces corps eux-mêmes l'un s'appelle Vénus (njj), l'autre Mars {u'<m'a)j ui troisième, a substance du ciel {Q^'j2''Cri OTj)- Z-:har, 1" liait., fol. 42 et scq. : to**'!'^*'*'^ l'on enveloppes de l'existence; tout ce qui figure l'ab- faites, \es (..ki nom que OPIMO^i DES KABBALISTES SLR LE MONDE. scnce de anges, la vie, ils 109 de l'intelligence et de l'ordre. Ainsi que forment dix Sepliirotli, dix degrés, comme l'impureté vont s'épaississant de plus en plus, <'t dans du poète cercles les florentin*. Le premier deux premiers ne sont pas autre chose que les lequel la Genèse nous jours, montre ou plutôt dans l'état Terre avant l'œuvre des six la de toute forme visible c'est-à-dire l'absence les ténèbres les oi!i de et toute organisation ^ Le troisième est le séjour des ténèbres, de ces mêmes commencement ténèbres qui au face de l'abîme'". Puis vient ce nacles (mS^M yiu) ou l'enfer qu'on appelle proprement yeux dans un cadre systématique tous moral monde nous suite. Là, la la nos dit, oft'rant à désordres du les tourments qui en sont et tous les couvraient les sept taber- voyons chaque passion du cœur humain, chaque vice ou chaque faiblesse personnifiée dans un démon, devenir bourreau de ceux qu'elle a égarés dans ce monde. la volupté et la séduction (mns), débauches, ailleurs le y a ; comme un royaume se dérouler démon crime (nnn), l'envie pour chaque espèce de perversité mensité \ Le chef suprême de ce monde téiiél)reux, celui l'Écriture appelle Satan, porte dans la kabbale le 1, Tikoniiiin, -• irî2T 1~n c'esl-à-dir(î l'ange Tlloun 15, 4*^"^ l'abîme à part, el l'on voit ainsi degré dans toute sa profondeur et son im- jtar Samaël (Sn-d), des soli- (ni\s'), l'ido- Les sept tabernacles infernaux se divisent lâtrie, l'orgueil. et se subdivisent à l'infini il Ici, c'est colère et la violence là la (nDm!]N*), plus loin l'impureté grossière, le taires le fol. du poison ou de la de mort, 56. Scjilante oui tra;luit pnr les '"-'^ que nom deux mnls : ào'pazo; /.al dî/.aT4'j/.3jacro;. •>• NE'iSp XT '.nn HiTn nxn^Sn xr^Sp •^•wim 4. . yixm x:*":!-! . xt bv x- xs^Sp xi l'our lous ces déliiils, voir le Zolinr, cl le commenlairc, ou plutôt la "1.12.1 2'^ . p:irt., zi'^h'^i nxnpfol. nS;j |'3*bp nSn 1^- «'P''- 255-259, sect. I7ip2. liaJuction licljiaïfjuc de ce passage dans le Pardcs Rimotiini, n'iSlMn yj'C- r LA KABBALE. 170 Zohar et le dit positivement que l'ange de la mort, mau- le vais désir, Satan et le serpent qui a séduit notre première mère sont une seule et même chose'. On donne aussi à Samaël une épouse, qui est la personnification du vice et de la nom sensualité; car elle s'appelle de son !f)*^^ ^Vh excellence, ou la maîtresse de débauches ordinairement on les réunit dans appelle simplement le serpent anges à la forme la que dans chaque objet de se révèle la mort. ; l'autre symbole de Ils la et des reconnaissaient deux l'un intérieur, incorruptible, qui c'est l'esprit, la vie purement extérieur la Mais nature, par conséquent dans exclusivement à rinlelligcnce; forme a fait le : *. plus générale, ou ver- et la les kabbalistes éléments très distincts ou h^tn) un symbole unique qu'on (x-îrn). plus simple nature tout entière, la prostituée [iar on voulait ramener cette théorie des démons Si rait la (a''3lj" déchéance, de auraient pu dire aussi la cl matériel dont on malédiction comme un et de la philosophe mo- Omnia, quamvis diverm gradibus, animala tamen sunt De cette manière, leur démonologie serait un complément nécessaire de leur métaphysique et derne issu de leur race : ''. nous expliquerait parfaitement les noms sous lesquels on désigne les deux mondes inférieurs. verso; 2. comme le dil d'ailleurs le On suppose que nuit), dont il c'est le Thalmiid, même Baba Balra, personn;ige (jue est souvent question dans le TliahnuJ. 5. Spinosa, Elliica. 10. Lililli (puissance de la CHAPITRE V SUITE DE L ANALYSE DU ZOIIAR SUR C'est surtout par le que les kabbalistes se OriNlON DES KALBALlSlt.^ l'ame IIU.MAINE rang élevé qu'ils ont donné à l'homme recommandent à notre intérêt et que l'étude de leur système devient d'une haute importance, tant pour gion. l'histoire « Tu de la philosophie que pour celle de la reli- es poussière et tu retourneras à la poussière », a dit la Genèse; et à ces paroles de malédiction ne succède aucune promesse positive d'un avenir meilleur, aucune mention de l'âme qui doit remonter vers Dieu quand le corps s'est confondu avec la terre. Après l'auteur du Pentateuque, le moilèle de la sagesse en Israël, l'Ecclésiasle a légué à la postérité cet étrange parallèle cc reni également; le sort de ce la brute; ils ont tous deux l'Eden céleste, la la tète « L'homme le même les justes. Herachol, 17. III, et la brute comme sort Il les V. 19. meu- de ^ » Le Tlialmud le sort la ré- représente assis dans couronnée de lumière gloire divine'. Mais la nature 1. Ecclés., cliap. est on termes assez poétiques sur s'('xj)rime quelquefois compense qui attend : l'homme et humaine en jouissant de général, il LA KABBALE. 172 cherche plulôt à l'ahaisscr qu'à i'erinohlir. « h D'où viens-tu? Où vas-tu? Au mi- « D'une gouLtc de matière en putréfaction. ce lieu de ce vant qui dois-tu un jour te justifier et rendre compte de poussière, de la corruption et des vers. Et de- « les actions? Devant Celui qui règne sur les rois des rois, dece vant le Saint, béni soit-iP. » Telles sont les paroles qu'on dans un recueil de sentences attribuées aux chefs lit les plus anciens et les plus vénérés de Técole thalmudique. C'est dans un autre langage que toufc l'Etre divin, ce terme et le futures et de nos L'homme, a formé que qu'il n'a été ce parut, tout était achevé, et <e inférieur, car tout se le il est aussi, est il le la terre, nxnn soitant de l'obscurité Adam résumé le pour cela c'est monde supérieur il et le n'est pas monde il réunit seulement l'image en y comprenant l'Etre surtout l'image de Dieu considéré dans l'ensemble de ses attributs vine sur ; résume dans l'homme; du monde, de l'universalité des : la fois création la rapports avec sixième jour. Sitôt que l'homme toutes les formes ^ » Mais absolu à est dit-il, plus élevé de le ce ce Zoliar nous entretient de notre le origine, de nos destinées êtres, infinis. nfi^^du; c'est suprême Il est la VAdam présence di- céleste, qui, en et primitive, a produit cet ''. terrestre Le voici d'abord représenté sous le premier de ces deux comme 3/fcy*ocos/«e aspects, c'est-à-dire <e que l'homme ce sements ce l'homme, 1- r.vS^m et seulement de soit c'est n^2i son BabijL, Traité des 5. âme ; là et les l'èrcs, ""isS ]i2\:Tn chap. ce chair, ! Ne va pas croire une peau, des os- Ce qui fait réellement choses dont nous venons i£7 ny^zh "Sin nnx n-ipn Q^;b^2- irS^r -S:2 ah^l la des veines; loin de : ^h<Si ]n ]rh nn";-iD he'cîz fin:! vw nnx ^a izzhi- yan Timlm. iir. in'^^iS'J i.TX- 5' part., foL 48, recto. aix ^'2 HDîh- r\i<'2-^p nVih'j 2° p^rt., fui. laTo 70, vci'so. lia arhn î-^^Sanx- in2 «b'^hi nia OPINION DES KABBALISTES SLTx L'AME. parler, la peau, la chair, les ossements, les veines, « (le ce sont pour nous qu'un vêtement, (c sont pas l'homme. ne un voile, mais elles ne Quand l'homme s'en va, il se dépouille « de tous les voiles qui le couvrent. « parties de notre corps sont ce 175 Cependant ces diverses conformes aux secrets de sagesse suprême. La peau représente le la firmament qui ce s'étend partout et couvre toute chose, ainsi qu'un vêtement. « La chair nous rappelle c( à-dire, ce ment extérieur ce figurent ce •i5Sia''''pT ce pendant encore qu'un vêtement; car dans l'intérieur ce mystère de ce l'Adam ee ce comme le le mauvais côté de l'univers nous l'avons V^'"'^' ossements et sensihle). Les char céleste, les forces ^^^ serviteurs Vhomme céleste. (c'est- dit plus haut, l'élément pureveines et les qui existent à l'intérieur, de Dieu. Tout cela n'est ce- Ainsi que l'homme est le terrestre, céleste est intérieur, et tout se passe en has comme en haut. C'est dans ce sens qu'il a été dit que Dieu créa l'homme à son image. Mais de môme que dans le firma- cc ment, qui enveloppe tout l'univers, nous voyons diverses ce figures formées par les étoiles et les planètes ce annoncer des clwses cachées ce sur la et de profonds mystères peau qui entoure notre corps comme qui sont pour nous il les planètes ; ainsi y a des formes et des ou de notre ce traits ce corps. ce ohjet d'attention pour les sages qui savent lire dans le visage ce de l'homme \ » C'est par les étoiles Toutes ces formes ont un sens caché et sont un extérieure, par la seule puissance de sa forme ce reflet d'intelligence pandu dans tous ses traits, de grandeur ré- et que l'homme lait trembler de- vant lui jusqu'aux animaux les plus féroces-. L'ange envoyé à Daniel pour le défendre contre autre chose, selon le phète, ou l'empire exercé par I. Zoltar, 2" pari., cul. .TDDa yjT] ]iSm la Zohar, que le rage des lions n'est pas le même du d'un homme visage regard 70a. I.iSd ïn:i- l" I»a''l-. M- 19' !-.;(^lo. sect. 3-^«i«i. pro- pur. LA KABBALE. 174 Mais il ajoute que cet disparaît avantage que aussitôt l'homme se dégrade par le péché et par l'.ouhli de ses devoirs '. Xous n'insisterons pas plus longtemps sur ce point, que nous avons déjà remarqué, dans la qui rentre entièrement et théorie de la nature. Considéré en lui-même, c'est-à-dire sous point de vue le comparé à Dieu avant qu'il soit devenu visible dans le monde, l'être humain, par son unité, son identité substantielle et sa triple nature, nous rappelle entièrement de l'ame, et la trinité suprême. En effet, d'un esprit, n^*»2;j, vants Tt'yi^'^ : 1° élevé de son existence ^^ ' ; 2° se il compose des éléments qui représente d'une âme, m*!, le degré qui est sui- plus le le siège du bien et du mal, du bon et du mauvais désir, en un mot, de -t)^ tous les attributs moraux; 5° d'un esprit plus grossier, immédiatement en rapport avec ce qu'on appelle dans tjrj, corps, et cause directe de le le texte les mouvements inférieurs, c'est-à-dire les actions et les instincts de la vie animale. Pour comprendre comment, malgré la dislance qui les sépare, ces trois principes, ou plutôt ces trois degrés de l'existence humaine se confondent cependant dans un seul être, on reproduit ici la comparaison dont on s'est déjà servi au sujet des attributs divins et dont le germe est dans le Livre de la faire création. Les passages qui témoignent de l'existence de ces trois âmes sont en clarté, « « très grand nombre; mais, à cause de sa nous choisissons de préférence celui qu'on va lire : Dans ces trois choses, l'esprit, l'âme et la vie des sens, nous trouvons une fidèle image de ce qui se passe en haut ; « car elles ne forment toutes La «aucune lumière; « lié par l'unité. « étroitement unie 1- n^b =]Snn.s Ib. siqji; trois vie des sens c'est pour qu'un seul être où tout ne possède par elle-même cette au corps auquel xrnp ><;i:*."'- \sn est raison elle qu'elle procure xnmxi rniNi V"x est si et lesjouis- nS r: ^2 -dv OPLMON DES KABBALISTKS SUR L'AMS. « sanccs et les aliments dont « pliquer ces paroles maison « à sa et du sage marque il a besoin membres que « mal ap~ lui tâche de ses servantes. La mai- la et les servantes sont les ; qui obéissent. Au-dessus delà vie des sens s'élève impose des « l'àme qui la subjugue, lui « tant on peut Elle distribue la nourriture : « son, c'est le corps qui est nourri <c ; 175 est le siège lois et l'éclairé que sa nature l'exige. C'est ainsi le au- principe ani- de l'àme. Enfin, au-dessus de l'àme s'élève dominée « l'esprit, par lequel elle est à son tour et qui réflé- une lumière de vie. L'àme est éclairée par lumière et dépend entièrement de l'esprit. Après la « chit sur elle « celte « mort pas de repos elle n'a « pas ouvertes avant que les portes ; « vers l'Ancien des anciens, pour Chacune de ces trois a sa source dans divine. comme un degré il du Zohar, sa source, lui est facile différent pendant de le » pré- de l'existence La sagesse suprême, appelée aussi l'Éden la seule origine la âmes, remplir de se remonte vers sa source'. « l'éternité; car toujours l'esprit voir, de l'Eden ne lui sont remonté vers l'esprit soit céleste, est de l'esprit. L'àme, selon tous les interprètes vient de l'attribut qui réunit en lui la justice et miséricorde, c'est-à-dire de la Beauté. Enfin, le principe animal, qui jamais ne s'élève au-dessus de ce monde, n'a pas d'autre base que les altribuls de la la force, résumés dans Royauté. Outre ces trois éléments, un autre d'une nature le Zohar en reconnaît encore tout à fait extraordinaire, et dont l'antique origine se révélera à nous dans la suite de ce travail : c'est la forme extérieure de l'homme conçue comme une existence à part et antérieure à celle du corps, en un mot Vidée du corps, mais avec les traits individuels qui distinguent cliacnn de nous. Cette idée descend du visible dès l'instant de la conception. « i. 2° part., fol, 1 i'i, rcclo, sccl. nDlID ciel et devient Au moment où s'ac- 176 L.V KABBALE. complil l'union terrestre, nom Saint, dont le le soit béni, envoie ici-bas une forme à la ressemblance de l'bommc, et portant l'empreinte du sceau divin. Cette à l'acte dont nous venons de parler, et si forme l'œil assiste pouvait voir ce qui se passe alors, on apercevrait au-dessus de sa tète une image tout à fait semblable à un visage humain, image est le modèle d'après lequel nous sommes et cette procrées. Tant qu'elle n'est pas descendue ici-bas, envoyée par le Seigneur, etqu'elle ne s'est pas arrêtée au-dessus de notre tète, procréation n'a pas lieu; car la Dieu créa l'homme à son image. C'esl elle il première à notre arrivée dans ce monde la se développe avec est écrit : Et qui nous reçoit ; c'est elle qui nous quand nous grandissons, et c'est avec elle encore que nous quittons la terre. Son origine est dans (xV"^'^ le ciel sont sur le in\s' cette elle Eh bien ! l'image dont nous parlons forme sublime ; l'instant de la conception de l'union conjugale Enfin, sous le Ti'ï^ nom et attend elle ; *. dernes cette image est appelée '^''^)' listique émane de est toujours présente le 'principe d'esprit vital (""Ji^n la à mo- individuel (nT"''). mi ou simplement psychologie kabba- un cinquième éléments matériels, la et principe, dont le siège est dans le combinaison et à l'organisation des qui se distingue entièrement du prin- cipe de la vie animale (nephesch)^ de la vie des sens, chez Aristote et \. , noire arrivée depuis » Chez les kabbalistes quelques-uns ont introduit dans cœur, qui préside à tive âmes troisième après l'àme elle vient la nous précède sur la terre l'acte u»sn les céleste séjour, le sont gravés les traits sous lesquels elle doit se montrer 011 ici-bas. ')h moment où chaque âme suprême revêtue d'une forme sublime, paraît devant le roi •-jtjspi dVa 'xm)- Au point de quitter ou nutritive Zohar, o* les philosophes scolastiqucs (zh Qpzraty.o^j) se , comme, l'âme végéta- distinguait de l'âme sensi- part., fui. 107, reclo et verso, scct. m«2S- OPINION DES KABBALISTES SCR L'AME. tive (tô atc-S/.Tix.dv) Celle . 177 opinion se fonde sur un passage allégorique du Zohar, où l'on dil que chaque nuit, pendant notre sommeil, notre âme monte au pour y rendre ciel compte de sa journée, et qu'à ce moment le corps n'est plus animé que par un souffle de vie placé dans le cœur'. Mais, à vrai dire, ces deux derniers éléments ne comptent pour rien dans notre existence tière liance momentanée de quelle et comme un quant à mal. On ne de l'école gnostiquc, ou pour un renfermée tout en- l'esprit. Quanta la vie l'al- elle-même par la- veut pas, à l'exemple d'Ori- la faire passer pour une chute mais pour un moyen d'éducation exil, salutaire épreuve. sité de sont enchaînés à la terre, elle n'est point repré- ils sentée et deux principes supérieurs avec ces celui des sens, c'est-à-dire gène spirituelle dans l'union intime de l'âme Aux yeux pour l'âme, une nécessité inhérente à sa nature jouer un rôle dans l'univers, de contempler lui offre la création et une des kabhalistes, c'est une néces- pour avoir la lînie, le spectacle de que conscience d'elle-même et de son origine; pour rentrer, sans se confondre absolument avec elle, dans cette source inépuisable de lumière et de vie qu'on appelle pensée divine. D'ailleurs, la pas descendre sans élever en même temps l'esprit les ne peut deux principes inférieurs et jusqu'à la matière qui se trouve placée encore plus bas; la vie humaine, quand elle a été complète, est donc une sorte de réconciliation entre les deux termes extrêmes de l'existence considérée dans son universalité; entre l'idéal et le réel, entre la forme et la matière, ou, dit l'original, entre le roi et la reine. Voici ces comme deux consé- quences exprimées sous une forme plus poétique, sans èlre pour cela méconnaissables « Les âmes des justes sont au« dessus de toutes les puissances et de tous les serviteurs : 1- Ni^Si Zohar, \" Nnvm itsDipT laïUT -- 12 part., scil. "S Nîu "^,12 .Ti ixn^.s nSi ";S 12 LA KABBALE. 178 d'en haut. Et tu si demandes pourquoi d'une place aussi élevée elles descendent dans ce monde leur source, voici ce que je répondrai d'un roi à qui c ( c < il vient de naître Quand on annonce qui l'envoie à que l'éducation de son fils est que fait-il dans son amour pour lui? 11 envoie chercher, pour célébrer son retour, la reine sa mère, il l'introduit dans son palais et se réjouit avec lui à ce roi tout le jour. Le Saint (que son fils 11 c et tout à fait terminée, c c fils s'éloignent de C'est à l'exemple la campagne pour y être nourri et élevé jusqu'à ce qu'il ait grandi et soit préparé aux usages du palais de son père. < :< un et : de la reine l'envoie à la ; ce c'est fils, campagne, nom soit béni a aussi !) un l'àme supérieure et sainte. c'est-à-dire dans ce monde, pour y grandir et être initié aux usages que l'on suit dans le palais du roi. Quand il arrive à la connaissance du roi que son fils a achevé de grandir et l'introduire auprès de lui, pour lui? c tait c elle Il que que temps le fait-il alors est venu de dans son amour envoie, en son honneur, chercher la reine et entrer son dans son palais. L'ame, en fils quitte pas la terre, que la reine pour l'introduire dans le ne palais soit du venue roi où effet, ne se joindre à elle demeucam- rera éternellement. Et cependant les habitants de la pagne ont coutume de pleurer quand le fils du roi se sés'il y a là un homme clairvoyant, il leur c pare d'eux. Mais c dit: Pourquoi pleurez-vous? n'est-ce pas le n'est-il pas juste qu'il vous ait quittés pour fils aller du roi? demeu- rer dans le palais de son père? C'est ainsi que Moïse, qui savait, lui, la vérité, voyant les habitants de la < (c'est-à-dire les roles c c : Yous hommes) êtes les fils de Jéhovah votre Dieu, ne vous déchirez pas le visage pour {)leurer justes pouvaient savoir ces chos^es, 1. Dcutér., chap. xiv, v. 1. campagne se lamenter, leur adressa ces pa- un mort \ ils Si tous les accueilleraient avec OPIMON DES KADBALISTÉS SUR L'AME. « joie le jour où 179 doivent quiLler ce monde. Et n'est-ce ils que la reine (la Schchinah ou « la présence divine) descende au milieu d'eux, qu'ils soient « admis dans le palais du roi et qu'ils fassent ses délices « dans l'éternité*. » Nous retrouvons encore ici, dans les « pas le comble de la gloire, rapports qu'on aperçoit entre Dieu, la nature et l'àme hu- même maine, cette forme de que nous avons la trinité souvent rencontrée, et à laquelle les si kabbalistes semblent une importance logique beaucoup plus étendue avoir attaché qu'elle ne pourrait l'être dans le cercle exclusif des idées religieuses. Mais ce n'est pas seulement sous ce point de vue que la nature humaine est l'image de Dieu; elle renferme aussi, à tous les degrés de son existence, les deux principes généra- moyen qui procède teurs dont la trinité, à l'aide d'un terme de leur union, n'est que L'Adam complète. maie et le céleste résultat d'un principe femelle, de l'homme terrestre ; ou l'expression étant le résullat d'un il a fallu qu'il en fut de considérer dans son élément la « forme, dit le c( principe mâle même à l'àme, plus pur. le plus ne s'applique pas et cette distinction seulement au corps, mais aussi, mais surtout on la principe « dût- Toute Zohar, dans laquelle on ne trouve pas et le principe femelle, n'est le pas une forme c( supérieure et complète. Le Saint, béni c( pas sa demeure dans un lieu où ces deux principes ne sont « pas parfaitement unis; les bénédictions où celle luiion exisle, « là (( paroles « où « donner qu'à il : les a seul être 1. Zoliar, comme nous soit-il, n'établit ne descendent que l'apprenons par ces nom Adam le jour même le nom d'homme ne peut se un homme et à une femme unis comme un 11 les bénit et il appela leur créa; car \ » l'° part., fol. 2i5, verso. — Ce morceau a élc traduit en laliii par Joseph Voysin. 2. NpiD nxSy Njpvi i.TN inS Napi:i idi .T3 n^ncx nSi x:pin Sd LA KABBALE. 180 môme De que l'àme tout entière d'abord confondue était avec rintclligencfi suprême, ainsi ces deux moitiés de Tètre humain, dont chacune du comprend tous reste les éléments de notre nature spirituelle, se trouvaient unies entre elles avant de venir dans ce monde, où elles n'ont été envoyées que pour nouveau dans se reconnaître et s'unir de le sein de Dieu. Cette idée n'est exprimée nulle part aussi nettement que dans « fragment qu'on va le monde, chaque âme « ce homme d'une et et femme lire « : Avant de venir dans chaque esprit se composent d'un réunis en un seul être; en descen- « dant sur la terre, ces deux moitiés se séparent et vont ani« mer des corps différents. Quand a et tous ils comme « âme pur les est âmes auparavant, et alors auparavant un seul corps et une seule Mais ce lien est conforme aux œuvres de l'homme « cl aux voies dans lesquelles « connaît toutes comme esprits, les unit les forment « temps du mariage le « arrive, le Saint, béni soit-il, qui agit pieusement, et s'il marché. l'homme il a il jouira d'une union tout à Si est « fait semblable à celle qui a précédé sa naissance \ » L'au- teur de ces lignes peut avoir entendu parler des Androgynes de Platon nom même d'ailleurs, le : de ces êtres imagi- naires est très connu dans les anciennes traditions des Hé- breux; mais combien sur ce point le philosophe grec est de- meuré au-dessous du kabbalisle! On nous permettra de faire observer que et même la question dont on est et femme par les K"in- N2p":", lois ^;- n*CN-"Z. oiaT pnSi x;iim part., foL 01 ; car si l'homme sont deux êtres égaux par leur nature spirituelle sect. 1" préoccupé, principe par lequel elle est résolue, ne sont pas le indignes d'un grand système métaphysique et la ici aussi , absolues de la morale, nSx npx ni D~N IT^.S |-iy verso. x-oa iz^. 'm j'z ni ils sont loin d'être itH- impart., fol. ]*u;-ii:na ^"rin:! 55, verso, Nnyunv OPINION DES KABBALISTES SUR L'AME. semblables par l'on la naturelle de leurs facultés, et direclion a quelque raison de 181 dire avec le Zo//rt>' moins pour tinction des sexes n'existe pas 'que la dis- âmes que pour les les corps. La croyance que nous venons d'exposer est inséparable du dogme de préexistence, et celui-ci, déjà renfermé dans la la théorie des idées, s'enchaîne encore plus étroitement à celle qui confond l'existence et avoué avec toute oiî il prend pensée. Aussi ce la la clarté possible, à côté dogme même est-il du principe Nous n'avons donc qu'à continuer « Dans le temps où le sa source. notre modeste rôle de traducteur : « Saint, béni soit-il, voulut créer l'univers, l'univers était forma aussi les âmes « qui devaient dans la suite appartenir aux hommes; elles « étaient toutes devant lui, exactement sous la forme qu'elles « déjà présent dans sa pensée; alors (c devaient avoir plus tard dans « les regarda une à une, et le en il est tel plusieurs qui devaient monde. Quand son temps venu, chacune de ces âmes est appelée devant l'Éter- « nel, qui lui dit <c corps humain. L'Éternel vit « corrompre leurs voies dans ce <( il ou tel : corps. Ya dans telle partie de la terre, animer L'âme lui répond maître de l'imivers, : « je suis heureuse dans « pas quitter pour le le monde un autre oii oi^i je suis, et je désire ne je serai asservie et expo- u sée à toutes les souillures. Alors le Saint, béni soit-il, re- Du jour « prend ce destination que d'aller dans le : « qu'il faut obéir, « terre et vient cette idée, vons dans « De lu as été créée, tu n'as pas eu d'autre monde où je t'envoie. l'âme prend avec douleur le Voyant chemin de descendre au milieu de nous \ » A la côté de exprimée sous une forme plus simple, nous troule passage suivant même 1- ^riiz'c: oiî Sd qu'avant niii*i W\3^ iiW2 ^122 nn^^l-S rrup la la Nmy-a ^-''•2' doctrine de création, toutes r;\Sl- p^So '-" la réminiscence les NnSy "nsaS nnpn pai't-, foi- : choses de ce ii'j2i 96, verso, sccl. xrzn Qi'csra- , LA KABBALE. i82 ce monde « qui étaient présentes à la pensée divine, sous les formes « avant de descendre « ainsi toutes les âmes humaines, dansée monde, existaient devant Dieu, leur 'Sont propres dans sous la forme qu'elles ont conservée ici-bas le ciel, apprennent sur la « et tout ce qu'elles « vaient ; avant d'y arriver \ nous qu'un principe de On » et dans l'ensemble du système ; sa- le regrettera peut-être avec importance ne cette de quelques développements terre, elles soit pas suivi ne tienne pas plus de place mais on sera forcé de conve- ; nir qu'il ne peut pas être formulé d'une manière plus caté- gorique. Il faut cependant doctrine de morale. Avec que nous nous gardions de confondre celle-ci, liberté la humaine entièrement est impossible; avec celle-là, elle n'est qu'un mystère dont dualisme païen et le dogme pas plus propres à lever biblique de le voile que la la « Si le Seigneur, dit : croyance Simon bcn Jochaï l'unité à mis en nous le nous représente que l'Ecriture pies, ce bon ce sous l'image de la lumière et des ténèbres, ce pour l'homme de et le mauvais désir, création (pour la dit) ni ce demandèrent ce même les disciples. n'existerait pour ce que l'homme « Non, répliqua ce il ce cessaire. C'est à cause de ce la création. •1- fol. il le Or maître; il est-il ainsi? vaudrait-il pas mieux, lui ni fût incapable de est, et tout x>2S*;S piT"! Ne n'y aurait l'homme proprement mérite ni culpabilité. Mais pourquoi en ce il le à ses disci- Saint, béni soit-il, n'avait pas cc si le le création ne sont absolue. Or ce mystère est formellement reconnu dans Zohar la préexistence avec celle de la prédestination la quand récompense ni châtiment, pécher et de faire était juste qu'il fut créé le mal? comme ce qu'a fait le Saint, béni soit-il, était né- la loi est nS tj ^'jt G], verso, scct. j^i^ iinX- l'homme qu'a été un vêtement de la nSd a^h-j \sna 'çihM<i faite la loi de Divinité. Sans -^2 S;*,- ^ paît OPINION DES KABBALISTES SUR L'AME. 185 riiommo et sans la loi, la présence divine eût été comme un pauvre qui n'a pas de fjuoi se couvrir'. » En d'autres termes, la nature morale de l'homme, l'idée du bien et du mal, qu'on ne saurait concevoir sans la liberté, est une des « « formes sous lesquelles nous sommes obligés de nous repré- Nous avons, senter l'être absolu. il est vrai, appris un peu plus haut que déjà, avant leur arrivée dans ce monde, Dieu reconnaît âmes qui doivent un jour l'abandonner mais compromise par celte opinion; au con- les ; la liberté n'est pas vent en abuser les esprits libres tière Tous ceux qui font ce : comment peuencore des chaînes de la mamal dans ce monde ont déjà époque, et voici traire, elle existe dès celte le « commencé dans ce soit béni; ils se sont précipités à l'entrée ce devancé le temps où du s'éloigner le ciel à Saint, dont le nom de l'abîme et ont devaient descendre sur la terre, ils âmes avant de venir parmi nous '. » C'est précisément pour concilier la liberté avec la destinée de l'âme; c'est pour laisser à l'homme la faculté d'expier ses fautes, sans le bannir pour toujours du sein de Dieu, que les kabbalistes ont adopté, mais en l'ennoblissant, le dogme pythagoricien de la métempsycose. Il faut que les Ames, comme toutes les existences particulières de ce monde, ce Telles furent les rentrent dans la substance absolue dont elles sont sorties. Mais pour cela il laat qu'elles aient développé toutes les per- germe indestructible est en elles; une multitude d'épreuves, fections dont le qu'elles aient acquis, par il faut la con- science d'elles-mêmes et de leur origine. Si elles n'ont pas n . ^- NT -jrm NnmxT *m1 i*:x- 2. Tp?2 xro x-c"'!': y niniîzb n^b hm nN"'^2nx iT;*il- KoSyS loi, ]•>;:: "iix ^'° p;ii'l-, ]''pn-in^2 ]inn:i xnyu? 6J, verso, scct. pn iS-'îx ^^pmi j-j-iQ fo'- ^iin n n p mm *"nxi-in dtnS .-aim xb ik ^z'! mn 23, recto et verso. adi'j \sn2 ]ix3- n2-i xîzinn- iiHX- n xiïi nzpn xia- i-n p;nu?D xSt xapiji "çhavi nzp- pi-ix S^ ^' pari-, LA KABDALE. 184 rempli celte condilion dans une première vie, elles en com- une troisième, en passant toujours dans une condilion nouvelle, où il dépend enmencent une autre, et après celle-ci manqué tièrement d'elles d'acquérir les vertus qui leur ont auparavant. Cet quand nous exil cesse plus ne nous empêche de âmes, « les le faire dit le texte, sont voulons; rien non le durer toujours. « Toutes soumises aux épreuves de hommes ne ^'^ '^^ « transmigration, isbi;bji V^^^-^' « pas quelles sont, à leur égard, les voies ce ne savent pas comment ils du Très-Haut; ils sont jugés dans tous les temps, dans ce monde « et avant de venir la savent et lorsqu'ils l'ont quitté ; ignorent comhien de transformations et d'épreuves « ils sont obligés de traverser ce mystérieuses ce et d'esprits ce pas dans ce bissent des révolutions semblables à ce qu'on lance avec ce dévoiler tous ces mystères ^ » où du Roi le palais d'accord avec tails ils ; combien d'âmes viennent en ce monde, qui ne retourneront la la céleste; fronde. comment celles enfin ils su- d'une pierre Le temps est enfin venu de A ces paroles, si pleinement métaphysique du Zohar, succèdent des dé- se révèle quelquefois l'imagination la plus poétique, que peut-être le génie de Dante aurait accueillis dans son œuvre immortelle, mais qui n'offrent aucun intérêt à l'histoire de la philosophie, et n'ajoutent rien au système que nous désirons faire connaître. Nous ferons seulement remarquer que la transmigration des âmes, si nous en croyons saint Jérôme, a été longtemps enseignée parmi tiens comme une premiers chré- les doctrine ésolérique et traditionnelle qui ne devait être confiée qu'à un petit nombre d'élus dite quasi in fuveis viperarum versari, et : abscon- quasi hxredita- malo serpere in paucis '. Origène la considère comme seul moyen d'expliquer certains récits bibliques, tels que rio lutte de Jacob et d'Esaû avant leur naissance, tels que l'élec- verso, et secj., sect. QVjr^^'Q. 1. 2' part., fol. 99, 2. Ilieronyin., Epislol. ad Deinctiiadcin. Voir aussi lluet, le la Ovujemann. OPIMON DES KABBALISTES SUR L'AME. 185 quand il était encore dans le sein de sa une foule d'aulres faits qui accuseraient le ciel d'iniquité, s'ils n'étaient justifiés par les actions bonnes ou mauvaises d'une vie antérieure à celle-ci. De plus, pour ne laistion de Jérémie, mère, et aucun doute sur ser croyance, s'agit pas l'origine et le vrai caractère de cette prêtre d'Alexandrie a soin de nous dire qu'il ne le de ici la métempsycose de Platon, mais d'une théobien autrement élevée *. rie toute différente et Outre la métempsycose proprement dite, les kabbalistes modernes ont imaginé encore un autre moyen grâce divine à notre faiblesse, pour nous aider h rir à reconqué- supposent que lorsque deux âmes manquent ciel. Ils de force pour accomplir, chacune séparément, tous ceptes de par la offert les pré- les réunit dans un même corps et les même vie, afin qu'elles se complètent l'une comme l'aveugle et le paralytique. Quelquefois la loi. Dieu confond dans une jar l'autre, une seule de ces deux Ames qui c'est ment de vertu et qui vient a besoin chercher dans l'autre, mieux le comme partagée et plus forte. Celle-ci devient alors de la première; sa substance là le nom elle la porte d'un supplé- dans son sein comme une femme le fruit et la la mère nourrit de de ses entrailles. De de gestation ou d'imprégnation (Ty^v) sous lequel on désigne étrange dont cette association le sens philoso- ^ Mais laissons ces rêveries ou, si l'on veut, ces allégories sans importance, et tenons-nous-en au texte du ZoJiar. phique, s'il y en a un, est très difficile à deviner Nous savons déjà que Dieu \. est à la fois la fin et la ricp'. xai' aû-r^'i 2. le àv/o)V, liv. I, di;ip. retour de l'àme dans le récompense de toutes VII. -'.va C'IrjXorc'pav OE(of!av, Ce mode de Irnnsmigralton témoigne son Oj v.y.-.V Il/.âvwvo; Adv. Cclsum, MélempsycoRc (niSliSj "1£D)' '^''M' '• plus près du Zohar, eu parle très peu. Vital épreuves [jLiT£v7;oaâT;i;a'.v, occupé Isaac Loria, dans son Elz -^loïsc les sein de àX/.à liv. 111. a |iarliculi(''rement fidèle disciple 'Ilaïin le Haïm, comme Traité de la Cordncro, plus réservé et toujours LA KABBALE. 186 dont nous venons de parler. Cependant n'ont pas voulu s'arrêter pour le là : auteurs du Zohar union, dont résultent celte créateur aussi bien que pour la créature des jouis- sances ineffables, leur a semblé un naturel, dont le prin- fait même cipe est dans la constitution ils les de l'esprit; en un mol, ont voulu l'expliquer par un système psychologique qu'on retrouve sans exception au fond de toutes les théories enfantées par le mysticisme. humaine la la terre S et nature animale, celle force aveugle qui préside à la vie qui ne quitte jamais cun Après avoir retranché de par conséquent ne joue au- Zohar distingue en- rôle dans les destinées de l'ame, le core deux manières de sentir et deux sortes de connaissances. Les deux premières sont la crainte et l'amour : lumière la directe et la lumière réfléchie, ou la face interne et la face extérieure, telles sont les expressions par lesquelles on dé- «La signe ordinairement les deux dernières. face intérieure, « dit le texte, reçoit la lumière du flambeau suprême, qui « luit éternellement, et dont le mystère ne saurait jamai? « être dévoilé. Elle est intérieure, parce qu'elle vient d'une « source cachée; mais elle est aussi supérieure, parce qu'elle qu'un « vient d'en haut. La face extérieure n'est de reflet « cette lumière, directement émanée d'en haut Dieu verra pas en face, mais seule- dit à ment par Moïse qu'il ne derrière, il le fait le mal. C'est, en un mot, ce que nous K)2br "iNn^ 2. -S; nbabann Ninp Nin; nS~ X''lSp£DN' Sous le Jhalmud. et du 'i" pai'i., fol. 83, verso, nalln- 208, verso. Ces deux sortes de connaissances s'appellent, plus souvent, \c Miroir lumineux, j^inj dans du bien appellerions aujour- nn^nuTN rs:- i3 2' part., foL 141, sect. 2' part., fol. Lorsque paradis terrestre, l'arbre de vie et celui qui donnait la science 1- » allusion à ces deux manières de connaître, que représentent aussi, dans scct. -jS ". ces deux N^lSpSDX^ noms et \q le Miroir non lumineux, elles sont quelquefois mentionnées OPINION DES KABBAUSTES SUR L'AME. (l'hui l'inluilion et la réflexion. sidéiés du point de vue L'amour « « gré <c qu'on crainte l'homme qui le religieux, sont définis d'une conduit à l'amour. est amour obéit à Dieu par : ma- « C'est par Sans doute, parvenu au dc- est plus élevé, et appartient déjà, par sa sainteté, à la vie future ; mais « crainte, ce ne « con- et la crainte, nière très remarquable dans le passage suivant « la 187 hommage il ne faut pas croire que, servir Dieu par soit pas le servir. que celui de très précieux au contraire, un C'est, la crainte, bien qu'il une union moins élevée. II degré plus élevé que la crainte, c'est « établisse entre Dieu et l'âme ce n'y a qu'un seul Dans l'amour « l'amour. uns vers « qui attire les « les degrés inférieurs les autres les il degrés supérieurs et qui élève tout ce qui est à c'est lui ; « ce degré suprême, où <c est le mystère de l'unité. C'est lui est nécessaire que tout Tel est le sens mystérieux de ces paroles Dieu « l'Éternel notre un Dieu un \ est Écoute, Israël, » Nous comprenons sur-le-champ qu'une dernier terme de : soit uni. la perfection, l'esprit fois arrivé au ne connaît plus ni crainte; mais sa bienheureuse existence, la réflexion ni la entièrement renfermée dans l'intuition et dans l'amour, a perdu son caractère individuel; sans intérêt, sans action, sans retour sur elle-même, elle ne peut plus se séparer de l'existence divine. Voici, en effet, représentée sous « et voyez : le quand comment elle est point de vue de l'intelligence les : âmes sont parvenues dans d'abord « Venez le lieu « qu'on appelle le trésor de la vie, elles jouissent de celle « lumière brillante, injT « ciel suprême « les <( : Nn^prDx dont , et telle est la le foyer est dans le splendeur qui en émane, que âmes ne pourraient la soutenir, si elles n'étaient ellesrevêtues d'un manteau de lumière. C'est grâce à mêmes 1- hnSî; "inxi p2-nx •riNi n'd^:!! .T*:?nD2 nzrii^ pnnxi ^xa nSs- ^x^z nzns* -innb lynt^ ns^^r Nb^yS-^" part., foi. 210, recto, scct. Snpiv LA KABBALE. 188 manteau « ce qu'elles peuvent subsister en face de ce foyer « éblouissant qui éclaire le séjour de la vie. Moïse pu en approcher, pour n'a ce « dépouillé voir à lui-même contempler, qu'après s'être le de son enveloppe terrestre*. » Voulons-nous sa- comment l'àme présent s'unit à Dieu par l'amour, écoutons ces paroles d'un vieillard, à qui rôle le plus important après celui de le ce Dans une des parties cc vées ce l'amour, niHN S^^^ ce sont rassemblées toutes les ec leste; c'est là que ce bite avec ces âmes ce d'amour, la du ciel, est expressément dit ce substance dont nous fait : plus mystérieuses et les plus éle- les là se âmes bien-aimées du Roi le Saint, si béni soit-il, cé- ha- saintes et s'unit à elles par des baisers » C'est '• appelée un en vertu de cette idée que baiser de Dieu, lexle, c'est l'union le grande vénération ce Ce baiser, de l'àme avec la même principe les interprètes du mys- son originel » Le elle tire comprendre pourquoi tous ticisme ont en de le palais passent de profonds mystères; là Roi céleste, le ia''n"n "î'p^J ce : y a un palais qu'on appelle il mort du juste le Zoliar a donné Simon ben Jochaï les expressions tendres, mais souvent très profanes, du Cantique des cantiques. ce Mon bien-aimé est à moi et je suis à mon bien-aimé «, dit Simon ben Jochaï avant de mourir \ et, chose assez digne d'èlre remarquée, cette citation termine aussi le traité deGerson sur pourrait causerie de prononcer, nom et le 1'° part., fol. la surprise que justement célèbre que nous venons grand ceux qui figurent dans '""inn- mystique ^ Malgré la théologie nom le de Fénelon, placé à côté de Zohar, nous n'aurions aucune CG, reclo, sccf. nj- 2' part., fol. 97, reclo, sect. avc£»^'î23. 1" A. 2" part., 5. Consideratiunes de tlicologiâ mysikâ, pars sccunda, ad part., fol. IGS, recto. Idra rabbn, ad Kip^^Z NCi::- Nn",p2- ,Tn- np^îl'in fin. fin. NMV OPINION DES KABBALISTES SBR L'AME. 189 peine à démontrer que dans les Considérations sur la théo- dans Y Explication des maximes des saints il est impossible de trouver autre chose que cette théorie de l'amour et de la contemplation dont nous avons voulu monlogie mystique et En trer les traits les plus saillants. conséquence, que franchise que les monde kabbalistes. Parmi y en a un, désigné sous ', il où toutes les compléter âmes vont fond de celte pensée, Là et commande Dieu dans une seule remplit entièrement; le peut plus se distinguer du créateur; même et se rentre lumière qui se cache en la ne peut jamais être ni saisie ni connue pensée qui en émane. Enfin, dans cet éclaire, la suprême tout tout se confond dans ; pensée qui s'étend sur l'univers le tabernacles, yiu; de saint des saints, le titre autres. les volonté les anime à l'univers, môme degrés de les différents se réunir à l'âme unes par les l'unité et dans la perfection mais voici enfin la dernière n'a pas avouée avec la (qu'on appelle aussi les sept l'existence m'7D''n) tout le saisit état, la la elle que la créature ne même pensée les l'âme aussi bien que ; qu'elle ordonne, Dieu ce et on ne ; *. l'exécute ne nous reste plus, pour avoir terminé cette analyse, Il qu'à faire connaître en peu de mots l'opinion des kabba- un un dogme sur listes traditionnel auquel leur système donne secondaire, mais qui, dans l'histoire des re- rôle très ligions, est de la plus d'une fois (ju'amena dans Nous 1. 2. 1"!-; il 'i?2''SnuNi « N72 NI niT désobéissance de nos de de 't^, la sa dégradation la vie. p2nnD ~D •'u;-Tpn u;ip ''nh nnx'z^ Npi-insS ott 7xa '"ni ' l'^'t^ foi- plus mort sur lui-même, sur "'mi ihSo N:"na 'xnD ' T3y^ nipm- ^" lait des malédictions nous apprend qu'Adam, en cédant au s'agit ici des tabernacles 1.TK ihSd îrzSy » Il la et avotis |)aric plus liaul des tabernacles de la iiioit, D" KT « déchéance a réellement appelé la l'enfer; > la nature humaine la premiers parents. .serpent, ou de haute importance. Le Zoliar mention de icclo et verso, sect. ri^-i^xil' ' LA KABDÂLE. 190 toute la nature*. Avant sa postérité et sur d'une force un était corps, ce n'était pas la vile matière dont nôtre est composé aucun de nos il d'une beauté bien supérieures à celles des an- et ges. S'il avait le faute, ; ne partageait aucun de nos besoins, il désirs sensuels. Il par une sagesse était éclairé supérieure, à laquelle les messagers de Dieu, de l'ordre le plus élevé, étaient condamnés à porter envie ^ Cependant, nous ne pouvons pas dire que ce dogme du péché celui En originel. effet, sidère seulement la postérité il même que quand on con- soit le s'agit ici, d'Adam, non d'un crime qu'aueffacer, mais d'un malheur cune vertu humaine ne saurait héréditaire, d'une punition terrible, qui s'étend sur l'avenir aussi bien que sur « textes, est « d'expiation (c m^D lis le c'est ; N" i^ipiiï vont L'homme « pur, disent les pour cela que sont les justes sacrifice le de l'univers. » et l'expiation "j^zw présent. le par lui-même un vrai sacritice, qui peut servir h'ji ma-'? u?î2a même jusqu'à aii-^.p in\s' -xdt in\NT W2 ii représenter l'ange de la mort comme plus grand bien de l'univers; car, disent-ils, c'est pour nous protéger contre que que lui la loi a été auront en héritage les justes les leur sont réservés dans la vie à venir que croyance de enseignée dans la la 1 • '^- 1'° part., M. Nin.^ n£"1mS comme un -'':'':a xy-ix 3. 1" reste, cette antisi positivement fait naturel, telle qu'on la kabbale comme l'a la expliquée axncN dixS kit- a^nn ayji -jn"'^^'''^'' niaia t^tni part., fol. 68, sect. n::fol. est cause il i<T)Tci 145, verso. 85, verso, sect. Qi*ki,"np. 4. 2° part., ; Genèse, est représentée dans de l'Ame humaine, SdS isna Dn^T KdSî?- fol. même \ Du déchéance de l'homme, avec assez d'habileté, création donnée sublimes trésors qui 165, recto et verso. -unnx ï^-cni ^d- 5° part., OPINION DES KA.BBALISTES SUR L'AME. pins haut. « Avant d'avoir péolié, Adam 191 n'écoutait que cette « sagesse dont la lumière vient d'en haut; ne il pas s'était quand « encore séparé de l'arbre de la vie. Mais céda au il « désir de connaître les choses d'en bas et de descendre au « milieu d'elles, alors « oublia le bien « fait cela, ils en fut séduit, il se sépara il ; entendaient « la sagesse supérieure, « neuse « même connut la voix d'en haut, ils de comprendre le mal et il possédaient conservaient leur nature lumi- ils Mais après leur péché sublime. et il de l'arbre de vie. Avant d'avoir la voix d'en bas *. » ils cessèrent Comment ne pas admettre l'opinion que nous venons d'exprimer, lorsqu'on nous apprend qu'Adam les et Eve, avant d'avoir été trompés par ruses du serpent, n'étaient pas seulement affranchis des besoins du corps, mais qu'ils n'avaient pas de corps, c'est-àdire qu'ils n'appartenaient pas à la terre? Ils étaient l'un et l'autre dépures intelligences, des ceux qui habitent esprits bienheureux séjour des élus. C'est le là comme ce que signifie nous les représente au quand l'historien sacré nous cette nudité avec laquelle l'Ecriture milieu de leur innocence raconte que le Seigneur ; et les vêtit de tuniques de peau, cela veut dire que, pour leur permettre d'habiter ce monde, vers une curiosité imprudente ou lequel les portait connaître le bien et le sens. Yoici l'un des le désir mal. Dieu leur donna un corps nombreux passages où cette idée, adoj)téc aussi par Pliilon et par Origène, se trouve exposée d'une nière assez claire te bilait le jardin (( le ce Quand ciel, « il d'Eden, il était vêtu, fait l'est dans supérieure, du jardin d'Eden et obligé de se soumonde, alors qu'arriva-l-il ? l'Ecriture, fit pour Adam et pour sa femme nécessités de ce Dieu, nous dit 1" comme on avec la lumière fut chassé u des tuniques de peau dont 1. ma- Lorsqu'Adam, notre premier père, hâ- d'un vêlement « mettre aux <( : de et des pari., foi. 52, recto et verso il les vêtit; car, auparavant, ils LA KABBALE. 192 « avaient des tuniques do lumière; de celte lumière supéLes bonnes actions « rieure dont on se sert dans l'Eden — « que l'homme accomplit sur la terre font descendre sur lui « une partie de cette lumière supérieure qui brille dans « qui lui sert de vêtement quand ciel. C'est elle monde « trer dans un autre « le « ter nom soit béni. C'est bonheur des le devant lumi- qu'elle soit parfaite en toute « mondes qu'elle doit habiter, l'un pour D'un aulre le côté, autre chose que le dont élus, et regarder en face le miroir « chose, a un vêtement différent pour « et l'autre pour doit en- il le Saint, grâce à ce vêtement qu'il peut goû- l'àme, afin « neux'. Ainsi et paraître le monde supérieur '. chacun des deux le monde la mort, qui n'est terrestre » nous savons déjà que péché lui-même, n'est pas une malédic- mais seulement un mal volontaire; elle n'existe pas pour le juste qui s'unit à Dieu par un baiser d'amour; elle ne frappe que le méchant, qui laisse dans ce tion universelle, monde toutes ses espérances. Le semble plutôt avoir été adopté par dogme du péché les principalement par Isaac Loria, qui, croyant toutes nées avec Adam, môme seule et et originel kahbalisles modernes, les àmcs supposant qu'elles formaient d'abord une âme, les regardait toutes comme également coupables du premier acte de désobéissance. Mais en même temps qu'il les montre ainsi dégradées depuis l'origine de la création, il leur accorde mêmes, De là l'obligalion de la faculté de se relever par elles- en accomplissant tous les ter, les et multipliez. De là aussi la nécessité tempsycose, car une seule vie ne C'est-à-dire, comme nous suffit fol. pas à cette la loi : méœuvre de de la l'avons expliqué plus haut, connaître la vérité par intuition ou face à face. 2. Zoliav, 2" part., Dieu. faire sortir de cet état, et d'exécu- autant qu'il est en notre pouvoir, ce précepte de Croissez 1. commandements de 229, verso, sect. 1^^p^. OPIMUN DES KABBALISTES SUR L'AME. réhabilitation'. C'est toujours, sous une autre forme, noblissement de notre existence terrestre et de la vie comme le seul moyen 195 offert à l'en- la sanctification l'ame d'atteindre à la perfection dont elle porte en elle le besoin et le germe. un jugement n'entre pas dans notre plan de prononcer 11 sur le vaste système que nous venons d'exposer; ce que d'ail- une main pro- leurs nous ne pourrions pas faire sans porter fane sur les plus fortes conceptions de la philosophie et sur des dogmes religieux dont le mystère est justement respecté. Nous ne nous sommes destiné que le modeste rôle d'interprète; mais nous avons du moins la conviction que, malgré les difficultés sans nombre contre lesquelles nous avions à lutter; malgré l'obscurité du langage et l'incohérence de la forme malgré ces rêveries puériles qui viennent à chaque ; pas interrompre le cours des idées sérieuses, la vérité histo- rique n'a pas trop à se plaindre de nous. Si maintenant nous voulons mesurer, de la manière la plus sommaire, l'espace que nous venons de parcourir, nous trouverons que, dans l'étal où nous la présentent le Sepher ietzirah et le Zohar, la kabbale se compose des éléments suivants : En i" faisant passer pour des symboles tous toutes les paroles de l'Ecriture, elle enseigne à avoir confiance en de l'autorité; elle même et A 2" et qui, la sous la fait ; elle met la raison à la dans naître la philosophie sauvegarde de malgré le à place sein la religion. croyance d'un Dieu créateur, distinct de dans l'inaction, selle, lui-même les faits et l'homme sa toute-puissance, a elle substitue l'idée dû exister la nature, une éternité d'une substance univer- réellement infinie, toujours active, toujours pensante, cause immanente de l'univers, mais que l'univers ne renfei-me pas; pour laquelh', enfin, créer que penser, exister 1. et se Yoy. Elz 'llaïm, Trailé de n'est pas autre chose développer elle-même. l(i Mcloiipsiicose, liv. I, cli. i. 15 LÀ KABBALE. 194 5° Au lieu d'un monde purement matériel, distinct de Dieu, sorti du néant et destiné à y rentrer, elle reconnaît des formes sans nombre sous lesquelles se développe et se manifeste la la substance divine suivant les lois invariables de pensée. Toutes existent d'abord réunies dans l'intelligence suprême avant de se réaliser sous une forme sensible de là deux mondes, l'un intelligible ou supérieur, l'autre inférieur ou matériel. 4° L'iiomme est de toutes ces formes la plus élevée, la plus complète, la seule par laquelle il soit permis de représenter : L'homme sert de lien et de transition entre Dieu et le monde; il les réfléchit tous deux dans sa double nature. Dieu. Ainsi que tout ce qui est limité, la un substance absolue à laquelle jour, quand est d'abord il il doit de Mais faut distinguer la forme absolue, est susceptible. la forme universelle de l'homme en sont se réunir y sera préparé par les développements dont il il liers qui renfermé dans nouveau la il hommes des et particu- reproduction plus ou moins affaiblie. La première, ordinairement appelée rement inséparable de mière manifestation. la Vlwmme nature divine ; céleste, est entiè- elle en est la pre- Plusieurs de ces éléments servent de base à des systèmes qu'on peut regarder comme contemporains de la kabbale. D'autres étaient déjà connus à une époque bien plus recu- donc du plus haut lée. Il est telligence intérêt, humaine, de rechercher pour si la des Hébreux est vraiment originale ou emprunt déguisé. l'histoire de l'in- doctrine ésotérique si elle n'est qu'un Cette question et celle de l'influence exer- cée par les idées kabbalistiques seront traitées dans la troi- sième et dernière partie de ce travail. TROISIÈME PARTIE CHAPITRE I QUELS SONT LES SYSTÈMES QUI OFFRENT QUELQUE RESSEMBL.VNCE AVEC L\ RAPPORT DE LA KABBALE AVEC LA PHILOSOPHIE DE PLATON KABBALE Les systèmes qui, par leur nature comme par l'âge qui les a vus naître, peuvent nous sembler avoir servi de base et de mod(Me à la doctrine ésotérique des Hébreux, sont, les uns philosophiques, les autres religieux. Les premiers sont ceux de Platon, de ses disciples infidèles d'Alexandrie et de PhiIon, qu'il nous est impossible de confondre avec eux. Parmi les systèmes religieux, nous ne pouvons citer en ce moment, manière générale, que le christianisme. Eh le dire, aucune de ces grandes théories de la nature ne peut nous expliquer l'origine des et cela d'une bien, je me de Dieu et traditions sance. hàle de dont nous avons C'est ce point si précédemment pris connais- important que nous établirons d'abord. Qu'il y ait une grande analogie entre la philosophie pla- tonicienne et certains principes métaphysiques et cosmolc- ^iques enseignés dans le Zohar et le Livre de la création LA KABBALE. 196 personne ne pourra le nier. Nous voyons des deux côlcs l'in- divine ou le Verbe former l'univers d'après des telligence types renfermés en lui-même avant la naissance des choses. Nous voyons des deux côtes les nombres servir d'intermédiaires entre les idées, entre la pensée suprême et les objets qui en sont dans le monde la manifestation incomplète. Des deux côtés enfin, nous rencontrons les dogmes de la préexistence des âmes, de la réminiscence et de la métempsycose. Ces diverses ressemblances sont tellement évidentes que les eux-mêmes, j'entends les kabbalistcs modernes, et pour les expliquer, ils n'ont rien imaque de faire de Platon un disciple de Jérémie, mieux giné de comme d'autres ont fait d'Aristote un disciple de Simon le kabbalistes les ont reconnues ; Juste'. Mais qui oserait conclure de ces rapports superficiels que les œuvres du philosophe athénien ont inspiré pre- les miers auteurs de la kabbale, et, ce qui serait encore un plus grand sujet d'étonnement, que cette science d'origine étransoit entourée par la gère, sortie de la tête d'un païen MiscJina de tant de respect et de myslère? Chose étrange! , ceux qui soutiennent cette opinion sont précisément les critiques qui ne voient dans le Zoltar qu'une invention de la fin du treizième époque siècle, oij qu'on puisse se faire tions disséminées que qui admettre par conséquent et le font naître à une Platon n'était pas connu; car on ne prétendra pas les la une idée de dans sa doctrine par les les livres d'Aristote et l'amère citacriti- accompagne. Mais dans aucun cas on ne pourra filiation actuellement soumise à notre examen. ne m'appuierai pas sur des raisons extérieures dont l'emploi sera plus opportun dans la suite. Je ferai seulement re- Je marquer 1. ici que les ressemblances qu'on aperroit d'abord Ari-Nohem de Léon de Modènc, chap. xv, p. 44. D'autres ont prétendu qu'Aristote, ayant été en Palestine à la suite d'Alexandre le Grand, y a les livres de Salonion qui lui ont fourni les principaux sophie. Voyez rî;"-,^2N ^b^Tw ^^ !>• ^'*^-r Aldoli. connu cléments de sa philo- SYSTEMES SE RAPPROCUANT DE L\ KABBALE. 197 entre les deux doctrines sont bientôt effacées par les différences. Platon reconnaît formellement deux principes prit et la matière, la cause intelligente et la quoiqu'il soit bien difficile de se faire d'après lui aussi nette de la seconde que de encouragés à cela par le un Dieu qui une idée première. Les kabbalistes, dogme incompréhensible de la créa- pour base de leur système, lion exnihilo, ont admis, absolue, la l'es- : substance inerte, l'unité substance et est à la fois la cause, la la forme de tout ce qui est comme de tout ce qui peut être. Le combat du bien et du mal, de l'esprit et de la matière, de la puissance et de la résistance, ils le monde, mais tout le absolu et le les le reconnaissent qui subsiste né- génération des choses, entre la comme placent au-dessous du principe font dériver de la distinction cessairement, dans l'infini, ils entre toute existence particulière le fini et sa limite, entre et extrémités les plus éloignées de l'échelle des êtres. Ce dogme fondamental, que le Zohar traduit quelquefois par des expressions profondément philosophiques, se montre dans le dt'jà Sepher ielzirah sous une forme assez bizarre, assez grossière, mais en même temps assez claire pour qu'il soit permis de croire à son originalité, ou du moins pour qu'il ne le soit pas d'invoquer l'intervention du philosophe grec. parons-nous entre elles la théorie des idées et celle des pJiiroth, et toutes les découlent? nous Com- deux avec les les Seformes inférieures qui en trouverons séparées par la môme dis- tance, et l'on ne comprendrait pas qu'il en fût autrement, en apercevant d'un côté absolue. Platon, ayant mis le dualisme et un abime entre ligent et la substance inerte, de l'autre l'unité le principe intel- ne peut voir dans les idées que formes de l'intelligence, je veux parler de l'intelligence supi'ôme dont la noire n'est qu'une participation condition- les nelle et limitée. Ces formes sont éternelles et incorruptibles comme le principe auquel elles appartiennent, car elles sont elles-mêmes la pensée el l'intelligence; par conséquent, sans LA KABBALE. 198 elles point de principe intelligent. Dans ce sens, elles repré- sentent aussi l'essence des choses, puique celles-ci ne peu- vent exister sans forme ou sans avoir reçu l'empreinte de pensée divine. Mais tout ce qui est dans et ce le principe lui-même, elles ne peuvent pas ter; et cependant, si ce principe existe, éternité comme premier, le il la principe inerte, s'il représen- le existe de toute faut bien qu'il ait aussi son essence propre, ses attributs distinctifs et invariables, quoiqu'il changements. Et qu'on ne sujet de tous les soit le vienne pas nous dire que par la matil're gner une simple négation, c'est-à-dire Platon voulait dési- la limite qui circon- toute existence particulière. Ce rôle, scrit pressément * il donne ex- le aux nombres, principe de toute limite toute proportion. Mais, à côté des nombres et de la et de cause admet encore ce qu'il appelle l'infini, ce qui est susceptible de plus et de moins, ce dont les choses sont produites, en un mot, la matière ou, pour productrice et intelligente, il parler plus exactement, la substance séparée de la causalité. donc que nous voulions arriver), il y a donc des existences ou plutôt des formes de l'existence, des modes Il y a (et c'est là invariables de l'être, qui se trouvent nécessairement exclus du nombre des la kabbale, au elle-même les idées. Il n'en est pas ainsi des Sepkiroth de nombre desquelles on (^^D"'). voit figurer la matière Elles représentent à la fois, parce qu'elles supposent parfaitement identiques , et les formes de l'existence et celles de la pensée, les attributs de la substance inerte, c'est-à-dire de la passivité ceux de ou de la causalité intelligente. C'est la résistance, comme pour cela qu'elles se partagent en deux grandes classes, que dans le langage mé- taphorique du Zohar on appelle les pères et les mères, et ces deux principes opposés en apparence, de même qu'ils dé- coulent d'une source unique, inépuisable, qui est l'infini \. Dans le PItilèbe, p. 554 de la trad. de M. Cousin SYSTÈMES SE RAPPROCHANT DE LA KABBALE. 109 (En Soph), vont aussi se confondre dans un attribut comappelé le fils, d'où ils se séparent sous une forme nou- mun velle se confondre de pour kabbalistes, taire des trinité platonicienne. nouveau. De là le syslème trini- que personne ne confondra avec la Toutes réserves faites pour nos recher- ches ultérieures, on convient qu'avec des bases aussi différentes le syslème kabbalistique, dût-il être né sous l'inspiration du philosophe grec, conserverait encore tous les droits de l'originalité; car, en matière de métaphysique, l'originalité un absolue est fait introuvable, et Platon excessivement rare, pour ne pas dire lui-même (qui l'ignore?) ne doit pas tout à son propre génie. Toutes les grandes conceptions de l'esprit humain sur la cause suprême, sur la génération des choses, avant de revêtir ment digne de la raison et de le un premier être et caractère vrai- science, se sont montrées la sous des voiles plus ou moins grossiers. C'est ainsi qu'on peut admettre une tradition qui ne fasse aucun tort à l'indé- pendance et à la fécondité de l'esprit philosophique. Malgré nous met à l'aise, nous soutenons que les kabbalistes n'ont eu aucun commerce, au moins direct, nvec Platon. En effet, que l'on se figure ces hommes puisant aux ce principe qui sources de la philosophie la plus indépendante, nourris de met cette dialectique railleuse et impitoyable qui lecture, même superficielle, initiés à toutes les élégances tout en que par une des Dialogues, on les suppose question, et détruit aussi souvent qu'elle édifie de la ; civilisation la plus raffi- née, pourra-t-on concevoir après cela ce qu'il y a d'irrationnel, d'inculte et d'imagination déréglée dans les passages les plus importants du Zo//ar? Pourra-t-on s'expliquer celle extraordinaire description de la Tête blanche, ces mé- taphores gigantesques mêlées de puérils détails, cette suppoplus ancienne que celle du sition d'une révélation secrète mont Sinaï, enfin ces efforts incroyables aidés des les plus arbitraires et moyens pour trouver leur propre doctrine dans LA KABBALE. 200 les textes sacrés? une philosophie éminemment même A reconnais bien ces divers caractères je qui, prenant naissance au sein d'un peuple encore s'avouer à elle- n'ose pas religieux, toute son audace, et cherche à se couvrir, pour sa propre satisfaction, du voile de l'autorité; mais je ne sau- d'une philo- rais les concilier avec le choix tout à fait libre sophie étrangère, une philosophie indépendante, qui ne cache à personne qu'elle tient de la raison seule son autorité, sa aucune époque, force et ses lumières. D'ailleurs, à les Juifs n'ont renié leurs maîtres étrangers ni refusé de rendre mage aux pruntaient quelquefois. Ainsi, nous apprenons dans miid que homem- autres nations des connaissances qu'ils leur les noms Assyriens leur ont fourni les des anges et les caractères dont ils le Tlial- des mois, se servent encore aujour- d'hui pour écrire leurs livres sacrés*. Plus lard, quand langue grecque a commencé à se répandre parmi eux, docteurs les plus vénérés de miration et religieuses, initiés par permettent de au les texte la même Arabes à la la les Mischna eu parlent avec adsubstituer, dans les cérémonies la de la loi^ Durant le philosophie d'Aristote, gnent pas de rendre à ce philosophe les qu'à leurs propres sages, sauf à en faire, moyen ils âge, ne crai- mêmes honneurs comme nous l'a- un disciple de leurs plus anciens docteurs et à lui attribuer un livre où l'on voit le chef du Lycée reconEnfin, naissant sur son lit de mort le Dieu et la loi d'Israël le Zohar môme nous apprend, dans un passage très remarquable cité précédemment, que les livres de l'Orient vons déjà dit, ''. se rapprochent beaucoup de \. Tlialni. b21'2 Dlî^y pari, nt Jérusalem, de "h'j ^U7'înm- divine et de quelques Rosch-Haschana. d'Esdias, que l'Écriture fut changée Thalm. Bab., loi u''2i'i'hl2T\ Ailleurs [traité Sanhédrin, chap. xxi) cette écriture porte toujours le 2. traité la nom d'assyrienne, traité Mccjuilalt, chap. 5, Ce livre s'appelle le Livre de la j)ar i. lui, T71 ^'J niDUT dit, en ari^n njntl'J- ^t "i"T]"t."'5^' Traité Sota. ad Pomme, niSHH 13D- on fin. LA KABBALE ET LA l'IlILOSÛPIIIE DE PLATON. 201 opinions enseignées dans l'école de Simon Len Jochaï Seulement on ajoute que gnée par patriarche le celte '. antique sagesse fut ensei- Abraham aux ses concubines, et par qui, selon enfants qu'il eut de la Bible, l'Orient a été peuplé. Quelle raison aurait donc empêché les auteurs de la kabbale de consacrer aussi un souvenir à Platon, quand leur était de le si facile, à l'exemple de leurs modernes héritiers, mettre à l'école chez quelque prophète du vrai Dieu C'est précisément, au dire d'Eusèbe, ce qu'a fait il ? Aristobule, qui, après avoir interprété le Pentateuque dans le sens de la philosophie de Platon, n'a pas de peine à accuser celui-ci d'avoir puisé toute sa science dans les livres même de Moïse. Le stratagème est appliqué par Philon au chef du Por- sommes par conséquent tique*; nous n'est point dans le autorisé à dire que ce platonisme proprement dit qu'il faut chercher l'origine du système kabbalistiquo. Nous allons voir maintenant si nous la trouverons chez les philosophes d'Alexandrie. V 1. Zohav, 2. Qiiod omnis probiis liber, p. 875, éd. de Mang. pai-f., foL 99 et 100, soct. xTV CHAPITRE II RAPPORT DE LA KABBALE AVEC L ECOLE D ALEXANDRIE La doclrine métaphysique et religieuse que nous avons dans le Zohar a sans doute une ressemblance plus recueillie intime avec ce qu'on appelle qu'avec le la philosophie néoplatonicienne platonisme pur. Mais avant de signaler ce qu'ils ont de commun, avons-nous le droit d'en conclure que le premier de ces deux systèmes ait nécessairement copié l'autre? Si nous voulions nous contenter d'une critique superficielle, un seul mot suffirait à résoudre cette question; car nous n'aurions aucune peine à établir, et nous avons déjà établi, dans notre première partie, que la doctrine secrète des Hébreux existait depuis longtemps quand Ammonius Saccas, Plotin et Porphyre renouvelèrent la face de la philo- Nous aimons mieux admettre, comme de fortes sons nous y obligent, que la kabbale a mis plusieurs sophie. raisiè- cles à se développer et à se constituer à son état définitif. Dès lors, l'école la supposition beaucoup emprunté de qu'elle a païenne d'Alexandrie demeure dans toute sa force mérite un sérieux examen la révolution opérée ; surtout en Orient par plusieurs Juifs ont adopté la si les langue l'on songe et que depuis armes macédoniennes, et la civilisation de leurs vainqueurs. Il faut d'abord que nous parlions d'un fait déjà prouvé ail- LA KABBALE ET L'ECOLE D'ALEXANDRIE. leurs de ce travail, se prouvera plus et qui, clans la suite *, clairement encore par lui-même l'atteste 203 : c'est que la comme kabbale, son étroite alliance avec les institutions rabbiniques, venue de la Palestine car à Alexandrie les Juifs parlaient grec, et dans aucun cas ils n'auraient fait usage nous est ; de l'idiome populaire et corrompu de Terre-Sainte. Or, la commença depuis l'instant où l'école néoplatonicienne à naître dans la nouvelle capitale de l'Egypte, jusqu'au milieu du quatrième siècle, époque à laquelle la Judée mourir vit ses dernières écoles, ses derniers patriarches, les dernières étincelles de sa vie intellectuelle et religieuse*, quels rap- ports trouvons-nous entre les deux pays et les deux civilisations qu'ils représentent? Si, durant ce laps de temps, la philosophie païenne eût pénétré dans naturellement faudrait Terre-Sainte, la supposer l'intervention des Juifs d'Alexandrie, à qui depuis plusieurs siècles, vent la il comme prou- le version des Septante et l'exemple d'Arislobule, les principaux monuments de grecque étaient civilisation la aussi familiers que les livres saints. Mais les Juifs d'Alexandrie avaient peu de relations avec leurs frères de si lestine, qu'ils ignoraient complètement la les institutions Pa- rab- biniques qui, chez ces derniers, ont pris tant de place, et qu'on trouve déjà enracinées parmi eux plus de deux siècles avant l'ère vulgaire '. Que l'on attention les écrits de Philon, parcoure avec le livre de hi plus profonde la Sagesse et nier livre des Macchabées, sortis l'un et l'autre d'une alexandrine, on n'y verra cités nulle part les noms entourés, en Judée, de l'autorité la plus sainte, 1. Voyez h 2. Voyez Jost, 5. der- plume qui sont comme celui première partie. Vllisloirc (jénérale Histoire des Juifs, du peuple Nous adoptons mement le la israélite, t. IV, du liv. même XIV, cliap auteur, t. II, vin. — Et dan3 cliap. v. chronologie de Jost, précisément parce qu'elle est extrê- sévère, c'est-h-dire qu'elle diminue autant que possible attribuée par les historiens juifs à leurs traditions religieuses. l'antiquité 2ÛA LA KABBALE. du grand-prêlre Simon la grande synagogue, Juste, le dernier représentant de le ceux des thanaïm, qui lui ont suc- et cédé dans la vénération du peuple; jamais on n'y trouvera même une allusion à la querelle si célèbre de Ilillel et de Schamaï S ni aux coutumes de tout genre recueillies plus tard dans la Mischna et passées en force de loi. Il est vrai que Philon, dans son ouvrage de la Vie de Moïse^, en appelle à une tradition orale conservée chez les anciens d'Is- avec le texte des Ecritures. raël et ordinairement enseiernée o Mais quand même elle ne serait pas imaginée au hasard pour accréditer phèle hébreu, celte tradition n'a rien de qui font lement base du culte rabbinique la du pro- les fables ajoutées à plaisir à la vie ; commun avec celles nous rappelle seu- elle Midraschim ou ces légendes populaires et sans autorité dont le judaïsme a été très fécond à toutes les époques de son histoire. De leur côté, les Juifs de la Palestine n'étaient pas mieux instruits de ce qui se passait chez leurs frères répandus en Egypte. Ils connaissaient, uniquement les par ouï-dire, la notre attention ; du amour-propre national i. à celle qui fixe actuellement avaient adopté avec empressement la ils fable d'Aristée, qui, Ils qui est prétendue version des Septante, d'une époque bien antérieure Ces deux corypliées de la reste, et leur s'accorde bien avec leur si penchant au merveilleux Mischna florissaient de 78 l'an à l'an 44 ^. av. J.-C. étaient, par conséquent, antérieurs à Philon. 2. De Vilâ Mosis, termes de Philon : liv. I, init. MaOwy aùtà ; xxt liv. Ix. II, p. 81, p;5Xwv xwv éd. de Mangey. Voici Σ:ôSv... 7,ol\ -apx les tivàiv àr.q TOJ eOvouç — OcCTouTÉpwv. Tàt fàp X£y6[jL£va Toî"; avavtvwa/.otjivoiç àeï cuvj'oa'.vov. 5. Traité de MryuilhiJi, fol. 9. Il résulte clairement de ce passage, non seulement que les auteurs Version des Seplcinie (ils de soixante-douze); mais ignorance de la qu'il leur était impossible langue et de les changements apportés douze du Thalmud ne connaissaient pas par eux-mêmes la les auteurs de cette traduction au nombre supposent la littérature au texte vieillards, et cela d'après grecques. mémo du de En la connaître, vu leur effet, Pentateuque par en énumérant les soixante et une inspiration spéciale du Saint-Esprit, ils en signalent dix qui n'ont jamais existé, dont on n'a jamais trouvé la moindre LA KABBALE ET L'ÉCOLE D'ALEXANDRIE. Mais dans toute l'étendue de mara on ne Mischna la 205 et des deux Gué- trouvera pas la moindre parole qu'on puisse appliquer, soit à Aristobule le Philosophe, soit à Philon, soit aux auteurs des mud ne fait nommés le Thcil- jamais mention des Thérapeutes, ni fait Esséniens apocryphes que nous avons encore plus étrange, c'est que livres Un tout à l'ehure. quoique ces derniers eussent ', Un gine des deux sectes et par la trace, et dont plusieurs sont trois premiers mots de commencement Dieu mencement) pu ; car, faire croire au que ce principe possible dans au la la que par l'ori- langue dans laquelle elles transmettaient leurs doctrines. L'une seulement deux exemples, au temps de dt\jà, silence ne peut s'expliquer tel des nombreux établissements dans Josèphe l'Historien, de Terre-Sainte. même et l'autre étaient nées ou ridicules ou impossibles. Ainsi, pour en citer ils prétendent qu'il a fallu intervertir l'ordre des Genèse; qu'au lieu de Bercschit Barn Eloliim (au créa) on lut Elohim Bara Bereschit (Dieu créa au com- en laissant subsister l'ordre primitif, on aurait Ptoléméc qu'il existe un principe supérieur à Dieu, et disent-ils, roi comment une s'appelle Bercschit. Mais une traduction grecque, commencement ou soit à la fin? Et qui irait pareille méprise est-elle qu'on place les deux mots h àpyji prendre ces deux mots pour le nom d'une divinité? Quant au mot hébreu Bercschit, pourquoi serait-il conservé dans une traduction quelconque? Dans l'usage du plus ridicule encore arnebeth n^JIN) ils : ^^'''^ racontent que se servit de cette périphrase être est-ce le il le nom même : nom Ce qui de sa des Septante) une variante de l'animal défendu (en hébreu est léger Quant femme une et que, pour ne idée d'impureté, on des pieds (niSjnn m'yi*)- Peutici. Mais, dans tous des Lagides qu'on veut désigner est impossible de porter plus loin lettres grecques. nom au nom également celui de l'épouse de Ptolémée, pas choquer le roi en attachant au les cas, passage du Lévilique, où Moïse défend le lièvre, ils introduisent (toujours à la périphrase l'ignorance de l'histoire et des dont nous venons de parler, elle est tout à fait imaginaire. 1. En que les que les vain un critique du quinzième siècle, Asariah de Rossi, a-t-il prétendu Bdilhosiens, si souvent mentionnés dans le Thaimud, ne pouvaient être Esséniens. La preuve qu'il en donne est trop frivole pour mériter moindre attention : il suppose que le nom ruption de celui qui exprimerait en hébreu la de Baithosiens, DiD'r|i2' est une corla secte essénienne, "ic'ix ri^l- ^'est cependant sur un pareil fondement qu'un savant critique de nos jours admet l'identité des deux sectes religieuses. Voyez Gfrœrer, Histoire critique du Christianisme primitif, 2" part., p. 5i7. LA KABBALE. 206 en Ég\'pte et avaient jusque sur le sol le silence ainsi, probablement conservé l'usage du grec de leur patrie religieuse. du Thalmud, surtout S'il n'en était pas à l'égard des Essé- niens, serait d'autant plus inexplicable que ces sectaires, au connus sous le règne de Jonathas Macchabée, c'est-à-dire plus d'un siècle et demi avant l'ère chrétienne *. témoignage de Josèphe, auraient déjà été Si les Juifs de la Palestine vivaient dans cette ignorance au sujet de leurs propres frères, dont quelques-uns devaient pour eux un juste sujet d'orgueil, comment supposer être qu'ils fussent à môme la beaucoup mieux instruits de ce qui se passait, Nous avons distance, dans les écoles païennes? honneur parmi familière pour leur déjà dit que la langue grecque était fort en eux mais leur : a-t-elle permettre de suivre temps? C'est ce D'abord, ni trace, ils le que jamais été assez mouvement philosophique de le leur bon droit révoquer en doute. Zohar ne nous offrent aucune l'on peut à Thalmud, ni le ne citent aucun monument de comment entendre une langue la civilisation grec- on ne connaît pas les œuvres qu'elle a produites? Ensuite nous apprenons de Josèphe lui-même % qui était né en Palestine et y avait passé la plus grande partie de ses jours, que ce célèbre historien, que. Or pour écrire, ou plutôt pour traduire eu besoin de se prime faire aider. si ses ouvrages Dans un autre endroit' manière encore plus à cet égard d'une en grec, a il s'ex- explicite, ap- pliquant à ses compatriotes, en général, ce qu'il avoue de lui-môme ; puis, il ajoute que l'étude des langues est fort peu considérée dans son pays, qu'elle y est regardée comme une occupation profane qui convient mieux à des esclaves qu'à 1. Anliqiiilcs jud., liv. XIH, chap. ix. Josèphe ne dit pas que les Esscnicns fussent alors établis en Palestine. 2. Jos. contre 5. Appion, I, Antiquités judaïques, 9. Xor,(j2;j.î,o; liv. XX, T'.a'i -oô; -r^v 'EÀ/.rjViox ç)ojv/;v cliap. ix, c'est-à-dire à la fin auvîp- de l'ouvrage. LA KABBALE ET L'ECOLE D'ALEXANDRIE. des hommes libres ; 207 qu'enfin l'on n'y accorde son estime et de sages qu'à ceux qui possèdent à un haut degré de le titre perfection la connaissance des lois religieuses et des saintes Et cependant Josèphe appartenait à l'une des Ecritures. familles les pliis distinguées de même n'était Terre -Sainte; issu en la temps du sang des rois et de la race sacerdotale, nul mieux placé que lui pour se faire initier à toutes les connaissances de son pays, à celle qui prépare les la science religieuse comme personnes d'une haute naissance à à la que l'auteur dos Antiquités et de la Guerre des Juifs ne devait pas éprouver, en se livrant à des études profanes, le même scrupule que ses compa- vie politique. Ajoutez à cela triotes, restés fidèles à leur pays et à reste, en admettant que la que nous n'avons cultivée en Palestine effet, le Thalmud langue mnS et établit le droit de suppo- le nii'W na^ni "inS d'honneur, autant autant ; il grecque % rT'iVi' "(lurb accorde à celle-là de respect il a celle-ci en exécration. La Mischnat comme doit l'être un recueil de déci- sions légales, se borne à énoncer la défense d'élever son dans la science est beaucoup plus remonter bien plus haut de parler. « Voici, « enseigné 1. térêt, soutenue à la explicite, en Mais ''. même temps qu'elle que nos maîtres nous ont guerre qui avait éclaté entre la la disposition dont nous venons la dit-elle, ce Pendant Le caractère de Josèphe est De VAidorilé 2. : fils grecque, en ajoutant toutefois que cette in- Icrdiclion a été portée durant la guerre de Titus Guemara En philosophie alexandrine. la expressément une distinction entre ci ce qu'il appelle la science toujours très concise, fait Du on serait encore bien éloigné de pouvoir en rien conclure ser, par rapport à l'influence de la leurs croyances*. langue grecque fût beaucoup plus 1res bien apprécié les dans une thèse pleine d'in- Faculté des lettres do Paris, par M. Philarèle Chasles : historique de Flavius Josrphc. Tract. Sota, 3. ib. supr. fol. j-|-)j<i«;i 49, ad ncon fin. ijsns' din iidi^ nSc? -n-a d-iU"';: hxD didSisi- LA KABBALE. 2 08 « princes hasmonéens, Hyrcan « Arislobule était l'assiégé. « long des murs, une de Jérusalem, faisait le siège Tous les jours on descendait, le caisse remplie d'argent, et l'oncnreti- « rait en échanîïc les victimes nécessaires aux sacrifices « il se trouvait dans le camp des assiégeants « connaissait la science grecque. Ce vieillard d'eux de sa science et leur dit ce : mais se servit auprès ne tomberont pas en pouvoir. Le lendemain, arriva « la caisse remplie d'argent; Or vieillard qui Tant que vos ennemis « pourront célébrer le service divin, ils « votre un comme d'habitude on envoya en celte fois un pourceau. Quand l'animal immonde fut arrivé à mi-hauteur du rempart, il y enfonça ses ongles, etla terre d'Israël fut ébranlée dans une étendue de quatre cents paMaurasahs. C'est alors que fut prononcé cet anathème dit soit l'homme qui élève des pourceaux; maudit celui « échange « « « : <c a qui fait enseigner à ses circonstance fabuleuse et la terre, de il science grecque \ » fils la ridicule n'y a rien dîins ce récit qui n'ait la critique. A part du tremblement de une valeur aux yeux Le fond en paraît vrai, car on le trouve aussi dans Josèphe'. Selon ce dernier, les gens d'IIyrcan , après avoir promis de faire passer aux assiégés, à raison de mille drachmes par tète, plusieurs animaux destinés aux sacrifices, se firent livrer l'argent et refusèrent les victimes. C'était une non seu- doublement odieuse aux yeux comme le remarque l'historien que nous venons do elle violait la foi jurée aux hommes, mais elle atteignait des Juifs, car action lement, citer, en quelque façon Dieu lui-même. Maintenant, qu'on ajoute cette nouvelle circonstance, 1res vraisemblable d'ailleurs, qu'à la place de la victime si impatiemment attendue les prêtres virent arriver dans l'enceinte consacrée l'animal pour lequel 1. dans ils Ib. la éprouvaient tant d'horreur, alors sujyr. C'est la Guéinara qui suit note précédente. 2. Antiquit. jiid., liv. XIV, cliap. m. le immédiateinent blasphème la et Mischna, citée KADDALE ET L'ECOLE D'ALEXANDRIE. LA. le parjure seront arrivés leur comble. Or, sur qui à lait-oii crime? chez qui en va-t-on pensée première? Chez ceux qui négligent la loi peser la responsabilité d'un chercher 209 la de Dieu pour rechercher tel la Que sagesse des nalions. celte accusation soit fondée ou non, peu nous importe; que l'ana- ihème dont elle est la justification noncé pendant ou la cause peu nous importe encore. Mais ce qui nous intéresse paraît en même pro- ait été guerre des Hasmonéens ou celle de Titus, la temps hors de doute, grecque, à quelque degré qu'elle ait pu exister dans lestine, y était regardée comme une constituait par elle-même un double nous et que l'érudition c'est la Pa- source d'impiété, et sacrilège aucune sym- : pathie, aucune alliance nepouvaient donc s'établirentre ceux qui en étaient soupçonnés et les fondateurs ou rapporte aussi, au nom qui joue un Thalmiicl le d'un certain rabbi Jchoudah, qui tenait d'un autre docteur plus ancien appelé roles suivantes de déposi- les taires de l'orthodoxie rabbinique.il est vrai que Simon, Samuel, les môme de Gamaliel, celui-là fils beau rôle dans les Actes des apôtres « étions mille enfants dans la maison de mon père si Nous « : les pa- ' : cinq « cents d'entre eux étudiaient la loi, et cinq cents étaient « instruits dans la science grecque. Aujourd'hui « plus que moi objection, la pour 1. et le fils du frère de Guemara répond la famille : Il mon il frère faut faire n'en reste ^ » A cette une exception de Gamaliel qui touchait de près à la cour ". Je traduis litléraleinent ces deux mots j^^X 71^2) pni'ce que je ne suppose pas qu'il soit ici Gamaliel. Ce qui question de l'école religieuse, mais bien do la famille de le prouve, c'est que perle que sur la personne et la la juslification donnée par famille de ce docteur. Le le Thahnud ne privili'gc dont il jouissait ne devait pas s'étendre à des étrangers. n^3n iiaS mxD cnm K2X i-N pi ]X3 •':n nSx Dna- l'fiTWi nSt t?2V.^ ><^DN3 3. ib. svpr. nn m;S;3b f ^np- .-n*.n naS n\sa u;an N2^< îî n^a b*j >:xu;. 14 LA KABBALE. 210 Remarquons nous que ce passage tout entier d'ailleurs olFrir le même caractère que le précédent : de est loin ne il s'agit plus d'une tradition générale, mais d'un simple ouï-dire, d'un témoignage individuel qui est déjà loin Quant au caractère de Gamaliel, tel représente, de la loi, orthodoxe de sa source. nous la tradition le n'a rien qui le distingue des autres docteurs il môme que son altacliement et respect le universel tw /aw) dx7/.x/.og TÎuiog t.tjzi *. aux Hellénistes ' au judaïsme tels plus {yo{j.o^)i- sentiments ne réputation d'impiété la de plus, ce patriarche de ; le inspirait qu'il Or, dc pourraient guère se concilier avec faite que synago- la gue, déjà vieux au temps des apôtres, était mort depuis long- temps quand que la l'école d'Alexandrie a été fondée. Enfin, puis- maison de Gamaliel était une exception, le fait, quel dû disparaître avec la cause, et il est vrai qu'on qu'il soit, a n'en trouve plus dans texte si obscur et si suite la la moindre trace. incertain, nous en trouvons Contre ce un autre, pai'faitcment d'accord avec les termes sévères dc la Mischna. « Ben Domah demanda « avoir à son oncle, rabbi Ismaël, achevé l'étude de la « prendre la science grecque. « Le livre de la loi loi, serait lui il Le docteur ne quittera pas « teras nuit et jour. Maintenant, ajouta-t-il, « heure qui n'appartienne ni au jour ni à « permettrai de l'employer à l'étude de la après lui cita ce verset bouche; tu ta si, permis d'ap: méditrouve-moi une le la nuit, et je le science grecque Mais ce qui achève de ruiner l'hypothèse qui donne à la '\ » phi- losophie alexandrine des adeptes parmi les docteurs de la Judée, c'est que tous les passages précédemment cités (et nous n'en connaissons pas d'autres) nous autorisent à croire que le nom môme de la philosophie était inconnu parmi eux. même \. C'est l'expression '2. Jost, Histoire des Juifs, t. o. Trait. Menacholh. 90. fo'. dont se sert J'Evangile. III, p. nS^b 170 En Ad. ap-,^, 34-49. et seq. N'S" G'.i nS -:\SC ""w pilZI Nï LA KABBALE ET L'ÉCOLE D'ALEXANDBIE. effet, 211 quel philosophe que ce vieillard qui conseille à Hyrcan de faire servir contre ses ennemis les exigences de leur culte, d'un culte qui était aussi le sien! Ce serait plutôt que manière de Machiavel. à la I^e moyen un politi- aussi de supposer philosophie parmi les connaissances qu'il fallait posséder la pour être admis chez le nous consultons sur roi Ilérode! Si commentateur le plus ancien et le plus célèhre, Race point schijil ne fera que nous confirmer dans notre opinion a Ce « que loThalmud, dit-il, entend pav science grecque, neèi pus le : ce autre chose qu'une langue savante, en usage chez les gens « de cour, et que le peuple ne saurait explication, quoique très treinte sage, comprendre *. » Cette un peu est peut-être res- mais, à coup sûr, l'expression douteuse à laquelle ; rapporte ne peut pas désigner plus qu'une certaine elle se culture générale, et plutôt encore une certaine liberté d'esprit produite par l'influence des lettres grecques. Tandis que ment les traditions religieuses de la Judée expri- de haine pour toute sagesse venue des Grecs, tant enthousiasme, avec quelle adoration voici avec quel terreur superstitieuses elles parlent de la kabbale 1. Raschi, Glose sur VT2a 13 Dî?n "INU? était même le sujet dans les termes suivants un langage allégorique encore aujourd'hui les énigmes et mrnm n'existât chez les Grecs (( conservé la moindre même (Histoire crilique les paroles telle et les nnain iqd mu^M ']Mn « mérite pas d'être les idées trace. » du Christianisme été donné le emblèmes. sur la La science comme 0.1117 le sont D^TDin ^ouic, ajoute-t-ii, qu'il ^'ui « le primitif, t. II, pag. 352). crilique allemand suppose les Tlialniudistes, n'usât pas autre ou mji^y^T Nous en dirons autant de la les que la celle ne de Gfrœrer S'appuyant sur science grecque, chose que l'interprétation les Juifs d'Alexandrie, et il en conclut Palestine sont empruntées à l'Egypte. Mais moindre rapport entre à lljrcan, » « : Cette opinion est parfaitement ridicule et discutée. mystiques de ment apercevoir détourné du droit sens d^u^juj- symbolique, appliquée aux Ecritures par que "îZ^n 71U?S un langage semblable, quoique nous n'en ayons pas de Maïnionides, que l'entemlent ainnc^ 1^3, Un jour, VN1 T^TcSs- Maïmonides, dans son commentaire Mischna, s'exprime sur grecque passage cite; le r/)rt/»HMf/, et quelle « : com- cet ordre d'idées et le conseil qui a usages pratiqués h la cour du roi Ilérode ? U 212 « notre maître Joclianan bcii ' monté sur un âne « KABBALE. et suivi « celui-ci le pria de lui enseigner Ne vous « ai-je pas dit, d'expliquer a fendu Mercaba moins que sa propre sagesse un chapitre de la Mercaba. ce puissent y suffire. une seule personne, à et sa « tre. En Que du moins, répliqua a Éléazar, « caba, une fils que tu Eléazar, il me m'as appris de bien, parle, répondit encore notre maî- disant cela, « s'assit sur à propre intelligence ne « soit permis de répéter devant toi ce Eh mit en voyage, répondit notre maître, qu'il est dé- la « « cette science. se Zac-liaï de rabbi Éléazar ben Aroeb. Alors descendit à terre, se voila la tête et il pierre, à l'ombre d'un olivier d'Aroch, eut-il commencé qu'un feu descendit du ciel, —A peine de Mer- à parler la enveloppant tous les campagne, qui semblaient chanter des hymdu milieu du feu on entendait un ange exprimer » Deux autres docen écoutant ces mystères^ « arbres de la « nés, et « sa joie — teurs, rabbi Josué et rabbi Jossé, ayant plus tard voulu suivre l'exemple d'Éléazar, des prodiges non moins étonnants vinrent frapper leurs yeux le ciel se : couvrit tout à coup d'épais nuages, un météore assez semblable à l'arc-cn-ciel brilla à l'horizon, et l'on voyait les anges accourir comme des curieux qui s'assemblent sur pour le les entendre passage d'une noce ^ Est-il possible, après avoir lu ces lignes, de suppo- 1. un jNous traduisons ainsi le titre mol ^3,1 (raban) non seulement parce que c'est supérieur à celui de rabbi (131), mais aussi parce que c'est probablement une abréviulion du mot ij^i qui signifie lilléralement noire maîlrc : rabbi signifie mon maître. Le premier de ces deux titres appartient aux Thanaïin et exprime une autorité plus générale que le 2. Thaï. Bah., trailéCiiagiiiga, 14. 5. Thalm. Bah., Irailé seul, qui n'est pas fini le Chaguiga. Ces deux passages n'en forment qu'un diges opérés par ses disciples : « quand, du liaut « montez où de splendides ici second. au point où nous nous sommes arrêté songe raconté par Jochanan ben du fol. ciel, « Zacliaï, quand on Nous étions, vous une voix nous fit : il et moi, sur mont le entendre ces paroles festins sont préparés faut y ajouter vint lui rapporter les pro- : Sinaï, Montez ici, pour vous, pour vos disci- LA KADBALE ET L'ÉCOLE D'ALEXANDRIE. ser encore que 213 kabbale ne soit qu'un rayon dérobé au so- la philosophie alcxandrine? leil tic la Cependant, nous sommes obligé de kabbale reconnaître, le il existe nouveau platonisme d'Alexandrie de entre la telles ressemblances, qu'il est impossible de les expliquer et le autrement que par une origine commune; peut-être serons-nous obligé de la et, cette origine, chercher ailleurs que la Judée et dans la Grèce. Nous croyons inutile de faire remarquer que l'école d'Ammonius, comme celle de Simon ben Jochaï, s'était enveloppée de mystère, et avait résolu de ne jamais livrer au public le secret de ses doctrines *; qu'elle dans aussi se faisait passer, pour disciples, l'héritière dition, nécessairement môme possédait au ;(u d'une antique et ^ ; ses derniers mystérieuse tra- émanée d'une source degré prétations allégoriques moins par l'organe de divine^; qu'elle l'habitude des inter- la science et qu'enfin elle plâtrait au-dessus de raison les prétendues lumières de l'enthousiasme et de la la foi*; ce sont là des prétentions communes à toute espèce de « pies et toutes les générations qui entendront leurs doctrines. Vous êtes des- (( tinés à entrer dans la troisième catégorie. » ces derniers mots une conjecture est d'autant plus monde Bcriuh, il n'y a plus i. Porphyre, 2. Selon Proclus, pensée des Ne pourrait-on pas voir dans mondes des kabbalistes? Cette fondée, qu'au-dessus du troisième degré, appelé le allusion aux que quatre les attributs divins. Vie de Plolin. la hommes pliiloso|)liie les plus de Platon cminents; a existé de tout dans c'est les communiquée à ses l'a disciples. 'Anaaav ày/ji^ xarà TTjv twv tou IIXaToivo; oiXooo-^îav •/psiTrovo)'/ y,<x\ -r;v ocyaOocioî) [jO'jXr,atv.... tïJç TS àX),r,; yoo; zaTÉTTrjae toj HXâvtovoç œtXoTO'Jiaç xat zoivfDvoù; tîov TWV a'JTOCI 3. Il -GXCVjTî'pwV aj;j.6oX'./.w;. Ib. de la 4. et loi ; manières de parler de Dieu l'autre dialectique, SiaXs/.Ti/.w; supra, cbap. admis par le l-/.Xâ[j.'}at àrrâarj; èv voinXoj f,[J.x; àizopor.TO'.; [;.£:d- izarpà [JlctctXrj-JÎ. y a, dit Proclus, trois divine, èvOiaaTi/w; la s'est transmise d'âge en âge jusqu'à Platon, qui, à son tour, p-lv temps dans mystères qu'elle iv. , : l'une mystique ou et la troisième symbolique, Cette distinction rappelle les trois vêtemcnls Zohar. Cette préférence est exprimée à salii'té dans tous de Proclus, mais nous citerons principalonient, dans les ouvrages de Plotin la Tltculotjie plaloni- LA KABBALE. 214 mysticisme, et nous n'y arrêterons pas notre attention, afin d'arriver sans relard à des points plus importants. l^Pour Plotin et ses disciples, comme pour les adeptes de immanente bale, Dieu est avant tout la cause la kab- et l'origine substantielle des choses. Tout part de lui, et tout retourne en Il lui il ; comme est, commencement est le et la fin Porphyre, partout dit et de tout ce qui est'. nulle part. tout, car tous les êtres sont en lui et par lui; part, car dans il des êtres ^ est si loin d'être la Il toutes les existences particulières, qu'il est au-dessus de est par- Il n'est nulle contenu dans aucun être en particulier ni n'est somme la il l'être, dans lequel il réunion de même, dit Plotin', ne peut voir qu'une de ses manifestations. S'il est supérieur à l'être, également est il supérieur à l'intelligence, qui, nécessairement émanée de lui, ne saurait l'atteindre. Aussi, ralement l'unité (tô £v) ou le quoiqu'on l'appelle géné- premier, serait-il plus juste de lui doimer aucun nom, car il n'y en a pas qui puisse exprimer son essence il est l'ineffable et l'inconnu (àpp/jTô;, ne ; à-/v&)7roç) \ Tel est absolument le rang de Y En Soph, que Zoliar appelle toujours l'inconnu des inconnus, le le mystère des mystères, et qu'il place bien au-dessus de toutes les Se- même de celle qui représente l'être à son plus haut degré d'abstraction. 2" Pour les platoniciens d'Alexandrie, phiroth, Dieu ne peut être conçu que sous forme la trinitaire : il y a d'abord une trinité générale qui se compose des trois termes cicnne de ce dernier, chapitre xxv du livre l", où la foi est définie d'une le ma- nière très remarquable. 1. Procl., in Tlicol. Plal., I, 3; II, 4; Elément. tlieoL, 27-54, et dans les Comment, sur Platon. 2. navra -à ovia xa\ Ta T.ivzx a-JTC); Yc'vriTat oi' oOôaaoj. Sent, 3. G° Ennéadc, (xt) ovra h. toj 6iOj aùtoy xal ad Vllf, h /.a\ h Qbj>, "/.a\ où/, aùrb;... a-jiw, oti JîavTa/o-j Èxsîvo;, £'Tî;ya rh ôvra 03 «utou, oit intelligib., chap. xxxn. 19. — Voy. aussi Jamblique, de ilijsteriis JEyypt., sect. Vlll, chap. n. 4. IVochi-', in Thcol. Plat., liv, II, chap. vi; II, 4. LA KABBALE ET L'ECOLE D'ALEXANDRIE. suivants, empruntés à la langue de Platon (tô âyxQw), l'inlelligence 70 e'y, ou l'unité : le bien monde l'àme du et (vov;) 215 ou leDémiourgos*. Mais chacun de naissance à une trinilé particulière. donne ces trois fermes Le bien ou l'unité dans ses rapports avec les êtres est à la fois du désir universel le principe de tout amour ou l'objet ToO Koiv'6;. twv oXwv) {'\ivyh plénitude de (è'psTov), la jouissance la plénitude de la puissance, Dieu tend à se la nifester hors de lui, à devenir cause productrice objet de l'amour et du désir, devient une cause finale il tion, il et ; comme ma- comme ; qui lui tout ce attire à est, type de toute perfec- change ces dispositions en une vertu il Comme souveraine perfection {zéhiov). et enfin la (r/.avov) possédant puissance et de la efficace, source de toute existence ^ Cette première trinité n'a pas et fin nom que d'autre Vient ensuite la celui du bien lui-même (rptà? intelligible (rptà; trinilé àytxOotiâ-ô;). vorj-n) ou la sa- gesse divine, au sein de laquelle se réunissent et se con- fondent, jusqu'à la vérité intelligible, c'est-à-dire la pensée le et la pensée elle-même Démiourgos peut aussi à laquelle prend la il l'être, la vérité cl plus parfaite identité, la chose pensante, Enfin, l'âme du ^. être regardée comme une mouvement ou verselle qui agit dans toute la nature, le A stance qui les a produits*. on peut en substituer Mot., Ennead., 2. U, ces trois aspects de la nature, trois autres que représentent d'une Ennead., Proclus, Theol. Plat., nXjjpe; [jilv oùv IX; Ennemi., 1; III, V, 5, liv. : etc. Jupiter Proclus, 23. Proclus, ouvr. cité, 3. l'Iotin, liv. la sein de la sub- le manière symbolique autant de divinités de l'Olympe I, trinilé nom {cpiàç â-riij.iovpyiyJi). Elle commême de l'univers ou la puissance uni- génération des êtres, et leur retour dans 1. chose donne son substance Theol. Plut., la monde ou TO'j liv. I, \I, I, ovto; chap. liv. \I1I, xxiii. i(j; 25. At^àov oJv v.(x\ Enn., on IV, liv. liv. VI, -h 17 Tr|; et pnssim. — Soxiàç yavos 3ï Trjç voîf dt; àXr,0£iai;. chap. vu, viii et soq. tt,; ikrfiziatç, Y£vvr,t'./.ûv 4. Proclus, Tlicol. secuml. Plat., 111, Tfiaoï/.o'v li-i G U KABBALE. 21 est le Démiourgos universel des âmes des corps et \ Neptune a l'empire des âmes, etPluton celui des corps. Ces trois trinilés particulières, qui se confondent et se perdent que façon dans une beaucoup de Irinité générale, classification des la Zohar. Piappelons-nous en efTet en quel- ne se distinguent pas dans attributs divins que toutes le Sephiroth sont les divisées en trois catégories qui forment également dans leur ensemble une trinilé générale et indivisible. Les tiois pre- mières ont un caractère purement intellectuel viennent après ont un caractère moral, rapportent à Dieu considéré dans la ; celles qui et les dernières se nature. o° Les deux sys- tèmes que nous comparons entre eux nous font concevoir exactement de la la même manière la génération des êtres ou manifestation des attributs de Dieu dans l'univers. L'in- dans telligence comme la doctrine nous l'avons déjà et l'inlelligence étant l'unité, de Plotin dit, l'essence de Proclus étant, de l'être, l'être absolument identiques dans en résulte que toutes il et même les existences le sein de dont se com- pose l'univers et tous les aspects sous lesquels nous pouvons ne sont qu'un développement de les considérer, pensée la absolue ou une sorte de dialectique créatrice, qui, dans la sphère infinie où lumière, elle s'exerce, la réalité et la vie solument du principe ou de muable et les forces produit en môme 7.. T. X. [jLïVOV xà semblable à elle-même; tous que nous distinguons dans ij.S'ja zf^ç or,;jL'.o'jpY'./.î^;, la ^ En efTet, rien ne se sépare abla suprême unité, toujours imle les êtres et toutes monde, elle les ren- ferme, mais d'une manière intellectuelle. Dans ^:'Kr^oo'. temps y.a\ ilxa'.'j-x tov il/jy t/.ôv la seconde S'.âzoaaov x.uoEpvx. L. c.jliv. \I, chap. xxii et seq. Ta; Èv aùirj 'E-ctJf, yàp àrio y.z\>:p\oi- -so'J-apyo'jax; -wv vorjTwv ~i/~x u-.ioyv.. Liv. Y, chap. xxx. -poE'.-j'. S'jvdtaî'.ç. Ta ùvTa, L. C, /.aT' liv. airîav III, v/.tt chap. I. — -âvTa -po- LA KABDALE ET L'ECOLE D'ALEXANDRIE. unité ou dans l'intelligence proprement 217 dite, la pensée se divise; elle devient sujet, objet et acte de la pensée. Enfin, dans degrés inférieurs, les la multiplicité et le même dent à l'infini*; mais en temps nombre s'éten- l'essence intelligible des choses s'affaiblit graduellement jusqu'à ce qu'elle ne soit plus qu'une négation pure. Dans cet étal, elle devient la matière, que Porphyre * appelle l'absence de tout être {ïlhi^iç OU un non-être véritable ravror, roî) ovroç) {àl-nBivov u:h ov), que Plotin nous représente plus poétiquement sous l'image des ténèbres qui marquent la limite de notre connaissance, et ame,en s'y réfléchissant, a donné une forme ^ Rappelons-nous deux passages remarquables du Zohar, où la pensée, d'abord confondue avec l'être dans auxquelles notre intelligible un état d'identité parfaite, produit successivement toutes les créatures et tous les attributs divins en prenant d'elle-même une connaissance de plus en plus variée et distincte. Les éléments eux-mêmes, j'entends les éléments matériels et les dans l'espace, sont comptés divers points qu'on dislingue parmi les sein*. 11 choses qu'elle produit éternellement de son propre ne faut donc jamais prendre à doctrine la hébraïque, soit toutes les métaphores qui dans la la lettre, soit nous représentent prême des choses comme un dans doctrine alexandrine, le principe su- foyer de lumière dont émanent élcrnellement, sans l'épuiser, des rayons par lesquels se révèle sa présence sur tous les points de l'infini. comme ici que 1. le dit l'intelligence 'Ilaav [Xiv oJv /.xi ev ou la 6 ipiOrxô; oAov ixurôv Sentent, 3. l'iolin, Enn., £/.ç,rjva;. chap. deuxième liv. L. c, III, (JLOvâô'. JuvâjjLSiç, iXkx vosiwç intcllujib., édit. £««.. IV, II, liv. III, 4. Voy. la 5. ad participation de l'existence divine t^ "/WTjr, BsuTcfoc Tipoaoooi yx: à-ovEVTjac'.ç, 2. La lumière, expressément Proclus^ n'est pas autre chose liv. ix. — iv. parlie, p. Tlicolog. sccund. Plat., liv. 191 II, àX/.à vorjTw;* x.at Èv xî) voefôj;' èi Se xpÎTT) 7:avo/,ji.o; IV, clinp. xxix. do Rome, clia]). x.a't cl seq. chap. iv. cliap. xxd. Enn., I, liv. VIII, chap. vu. — 218 LA KABBALE. [oi/oh a/lo hxl ri oo)ç Le az-o-ja lot. -r,\ Qeixç j-xplsoiç). /) f'over inépuisable dont elle découle sans interruption, c'est l'unité absolue au sein de laquelle dent •. l'être et la pensée se confon- serait sans utilité de reproduire ici, Il pour le compte que nous avons dit, dans l'analyse du Zoliar^ sur l'âme humaine et son union avec de l'école néoplatoniqiie, Dieu par la foi et mes mystiques par l'amour. Sur ce point, tous sont nécessairement d'accord, car comme regardé tout ce la comme base, le les systè- peut être il même du fond mysti- cisme. Nous terminerons donc ce rapide parallèle, en nous demandant est bien s'il possible d'expliquer par l'identité des facultés humaines, ou les lois ressemblances aussi profondes générales de pensée, des la et aussi continues, ordre d'idées à peu près inaccessibles pour dans un plupart des la intelligences? D'un autre côté, nous croyons avoir suffisam- ment démontré que de les docteurs ne pouvaient la Palestine pas avoir puisé dans la civilisation grecque, objet de leurs malédictions et de leurs anathèmes, une science devant quelle l'étude même de la loi perdait son n'admettrons pas même aux honneurs de que position la- inqDortancc. Nous la critique la sup- philosophes grecs pourraient avoir mis à les Numenius^ Longin par- profit la tradition judaïque; car lent de Moïse; l'auteur, quoiqu'il soit, des Mystères égyp- si si et admet dans son système théologique les anges et les archanges, c'est probablement d'après la version des Septante, ou par suite des relations qui ont existé entre ces trois tiens '" philosophes et les Juifs hellénistes de l'Egypte : il serait ab- surde d'en conclure qu'ils ont été initiés aux redoutables 1. Ka\ r, xb ayaûb/ 7rpoï6vTo; xoî» ojai'a tt/; 7.a\ y.7.\ ô vojç ir.ô toj Gnap^'-V Numenius ^j'aOo'j -fioTOj; 'jzi'j-x/xi '/U^t-xi, /.at -Ep\ rÀrjOOjaOai 7.x\ 6 voj; apa Oeo; O'.à ~o vo3 rpeaêjTcoov. L. 2. £/î'.v, c, liv, II, appelle Platon chap. çG; xô De SJijslo'iis œyypt., sect. II, t^; /.a'i à'/.rflt'.xz owrô; ÈzêiOîv tb voriTov xô za\ aùroj iv. un Moïse parlant allique. (Porphyre, de Anlro Nympliarum.) 3. toCî vospàv chap. xi. LA KABBALE ET L'ECOLE D'ALEXANDRIE. mystères de miner aient s'il pu Mercaba. la Il 219 nous reste par conséquent à exa- n'y a pas quelque doctrine plus ancienne dont sortir à la fois, sans l'autre, et le avoir connaissance système kabbalistique et le l'un de prétendu platonisme d'Alexandrie. Or, sans avoir besoin de quitter la capitale des Ptolémées, nous trouvons sur-le-champ, dans de la homme nation juive, un même le sein qu'on peut juger très diver- sement, mais qui reste toujours en possession d'une écla- que tante célébrité, les historiens dent assez généralement comme de philosophie regar- la le vrai fondateur de l'école d'Alexandrie, tandis que chez quelques critiques et la plupart des historiens modernes du judaïsme teur donc sur son système, ter ses il du mysticisme hébreu. Cet homme, si toutefois il passe pour l'invenc'est Philon. C'est en a un, que vont por- maintenant nos recherches, nombreux écrits premiers vestiges de c'est dans ses opinions que nous essaierons de découvrir la kabbale; je dis seulement de bale, car les rapports de Philon avec les écoles phie païenne qui furent fondées après lui d'eux-mêmes digne qu'elle dans ce ; et d'ailleurs l'origine soit travail, la et les kab- de philoso- se montreront de cette philosophie, si de notre intérêt, ne doit être pour nous, qu'une question tout à fait secondaire. CHAPITRE RAI'i-Jins DE LA KABBALE AVEC LA DOCTRLNE DE PHILON Sans répéter l'ignorance et III que nous avons dit précédemment de de l'isolement où se trouvaient, les uns par ce ici rapport aux autres, Juifs les de la Palestine et ceux de nous pourrions ajouter à ces considérations que l'Egypte, nom de Philon n'est jamais prononcé par lites du moyen âge : Saadiali, ni ni disciples plus récents, ni ont à même les Maimonides, ni leurs les kabbalistes modernes ne consacré un souvenir, et aujourd'hui encore peu près inconnu parmi ceux de le écrivains israé- il lui est ses coreligionnaires qui sont demeurés étrangers aux lettres grecques. Mais nous n'insisterons pas plus longtemps sur ces faits extérieurs, dont nous sommes comme nous loin de nous exagérer l'importance. l'avons dit à l'instant, dans les opinions de notre philosophe, éclairées par les moderne*, que nous allons chercher qui nous occupe. On ne 1. la solution mômes la critique du problème trouvera jamais dans les écrits de Philon quelque Gfrœrer, Histoire critique sition historique du christianisme Études primitif. — Daehne, Expo— de Vécole religieuse des Juifs d'Alexandrie, Halle, 1854. Grossmann, Quœstiones Philonece, Leipzig, 1829. intitulé travaux de C'est, et critiques relatives à — Creuzcr, la théologie, dans année 1852, 1" le journal livraison. LA KABBALE ET LA DOCTRINE DE 221 PIIILON. chose qu'on puisse appeler un système, mais des opinions disparates, juxtaposées sans ordre, au gré d'une éminemment méthode arbitraire, je veux parler de l'interprétation symbolique des Ecritures saintes. Liés entre eux par un lien unique, le désir qu'éprouvait l'auteur de montrer dans les hébreux ce livres la qu'il y a de plus élevé et de plus pur dans sagesse des autres nations, tous les éléments de ce chaos peuvent se diviser en deux grandes classes les uns sont empruntés aux systèmes philosophiques de la Grèce, qui ne : sont pas inconciliables avec le principe fondamental de toute morale et de toute religion, comme ceux de Pythagore, Zenon *, mais surtout celui de Platon, dont le langage aussi bien que les idées occupent pour ainsi dire le premier plan dans tous les écrits du philosophe israé- d'Aristole, do les autres, lite : son et pour par mépris qu'ils inspirent pour le la science, par l'impalience avec laquelle cipitent en quelque sorte l'âme l'infini, humaine dans le la raiils pré- sein de trahissent visiblement leur origine étrangère et ne peuvent venir que de l'Orient. Ce dualisme dans de Philon étant un seulement dans la fait la essayer d'abord de les la les idées plus haute importance, non question que nous avons à résoudre, mais dans l'histoire de moins pour de le philosophie en général, nous allons mettre entièrement hors de doute, au points les plus saillants et les plus dignes de notre intérêt. Quand Philon parle de la création et des premiers prin- cipes des êtres, de Dieu et de ses rapports avec l'univers, évidemment deux doctrines qu'aucun effort il a de logique ne pourra jamais mettre d'accord. L'une est simplement le dualisme de Platon, tel qu'il est enseigné dans le Timée', l'autre nous 1. i" fait penser à la fois à Plotin et à la kabbale. Voici d'a- Yoy.rarliclc de Crcuzcr, Tlicologische Sludien liv., p. M. Tissot. 18 et seq. — Hitler, article Philon, und Krilihcn, année 1852, tome IV de la traduction do Ll KABBALE. 222^ bord la première, assez singulièrement placée dans che de Moïse Le législateur des Hébreux, : bou- la auteur dit notre dans son Traité de la création^ reconnaissait deux principes également nécessaires, l'un actif et l'autre passif. Le premier, c'est l'intelligence suprême et absolue, qui est audessus de au-dessus de la vertu, matière la inerte et inanimée, mais dont l'intelligence a su faire œuvre donnant parfaite en lui vie. Afin le du science, au-dessus la bien et du beau en lui-même. Le second, c'est mouvement, forme la une et la qu'on ne prenne pas ce dernier principe pour une pure abstraction, Philon a soin de nous répéter dans un autre de ses écrits maxime de cette célèbre ^ l'antiquité païenne, que rien ne peut naître ou s'anéantir absolument, mais que mêmes les éléments passent d'une forme à une autre. Ces éléments sont la terre, l'eau, l'air et le feu. Dieu, comme celle l'enseigne aussi le Timée, n'en laissa en dehors du monde, que afin le monde aucune parune œuvre soit accomplie et digne du souverain architecte ^ Mais avant de donner une forme à sensible, matière et l'existence à cet univers la Dieu avait contemplé dans sa pensée l'univers intelligible ou archétypes, les idées incorruptibles des les choses \ La bonté divine, qui est cause de la for- la seule mation du monde % nous explique aussi pourquoi 1. De mundi opificio, \, 4. — Nous avons déjà cité ne doit il ce passage dans l'intro- duction. 2. De incorrupt. mund. ôv oOstoe-ai. 'E/. toj yàp 5. Tû.z-.ô'xzo'i yào 'Q-j-ep f^pt/oTts 5tx-ÀâaacOa'.. TaXcioTaiov o: l/. Y^ç aziar^z cu'/ÉaTr) A. •/.aXoij oo£ 6 -/.où •/.6j;ao;. IlpoÀaSôjv yàp 5. El yâp T'.; Oîo;, £Î;:£ Ti;. £Os).r|aîiî [lOt to2 r)^ tl arj /.. t. -7]v ).. Oeo;, {De aÎTixv, x.a't II, ot'. même jiEyîoTOi n'jpb;, [ArjOEvôç p-ifArjua ei; -h j?w jj-tj t. X. Srju-io'jpytj», waTs -/.aTaXa'.aOavTo;, y.aÀôv ojy. à'v -ote ya'vo'.TO opijk.) é'vsza tcos to nàv otaaapTîr'v toS czozo'j, o«[j.:voç, Puis vient la phrase /.. init.) mund. rj; -yEvÉaOai zi, lax'i TSÀeiot; cuvenÀrjpojTO [Aipeiw, [jltj «fpo; v.a'i ovto; ojSèv yivETa;, oùo' twv ïp^wv tw [ji-jiarov àv u-z [j.ri à;j.r[-/^avov {De i^lanlat. Noe, ô ôr/a ::apxos:-);xaTo;, peuvaaOai, Soy.sT tÔ o-j/. -iv7o; uôxTo; Iv. ovroç o-jooi[xiî de Timée. Ib. supra. eoyjjjL'.oypYîrTO, o~îp v.ai Ttov o'.c- àpyaîwv LA KABBALE ET LA DOCTRINE DE PlllLON. 225 pas périr. Dieu ne peut pas, sans cesser d'être bon, vouloir que que l'harmonie générale, soient remplacés par le imaginer un monde meilleur, qui doit un jour l'ordre, chaos et ; remplacer manqué de bonté envers l'ordre actuel des choses \ D'après ce système, le nôtre, c'est accuser Dieu d'avoir la génération des êtres ou l'exercice de la puissance qui a formé l'univers a nécessairement commencé il ne peut pas non plus continuer sans fin, car, le monde une fois formé. ; Dieu ne peut pas le détruire pour en matière ne peut pas rentrer dans Dieu n'est pas la produire un autre souverain architecte, terme dont Philon se le moderne, Démiourgos, n'est il et tel est quand sert habituellement, en il ^ Enfin Dieu l'influence de la philosophie grecque que effet le est sous n'est pas seulement au-dessus, mais complètement en dehors de création la cause immanente des êtres, ni une cause créatrice dans le sens de la théologie le ; chaos général. De plus, le (6 £7i[Cccy;xwg to) -/.ouaqi xat Toû ^yiuioupy/îQsvro? wv) è'^o) la ^, car lui qui possède la science et le bonheur infinis ne peut pas être en rapport avec une substance impure et sans forme comme Eh la matière *. maintenant de concilier ces principes avec les doctrines suivantes Dieu ne se repose jamais dans ses œuvres, mais sa nature est de produire toujours, bien, qu'on essaie : comme celle et celle pandre le ce du feu est de brûler froid ^ Le repos, quand mot de la neige de ré- s'a[)plique à Dieu, ce n'est pas l'inaction, car la cause aclive de l'univers ne peut jamais cesser de produire 1. Quod mund. 2. TsXîtiraTOV yào fJvAOTTc tÔ TîÀaaasOa'.. 3. 4. TÔ De De sit œuvres les les plus belles; incornipl., p. 949 et 950. {De plantai. Noe, [jL:YtTCOV twv ef-ycov ~o) [Liy'.i-M orjiJL'.o'jpyo) init.) Posterilatc Caini. Sacrificnnlibus, cd. Mangcy, ^j/.î'.v, t. Il, p. 261. ojto) /.m Oeoj -h -OUI/. Lcrjis Allcvj., I, éd. Mangcy, t. I, p. 4i. oia- L\ KABBALE. 224 mais on dit nie s'exerce que Dieu leur et sans fatigue lettre les paroles le monde car (o.trx le sans dou- aussi est-il absurde de prendre à la * ; de l'Ecriture, quand elle nous apprend que a été fait en six jours. Bien loin de n'avoir duré temps lui-même, selon produit avec '. l'éternité comme activilé infi- ~o)j:h; î-ju.y.ztiùç), six jours, la création w'a pas que que son se repose, parce spontanément la commencé dans temps, le doctrine de Platon, a été choses et n'est qu'une image périssable de les Quant à l'action divine, elle ne consiste plus, donner une forme à la matière du désordre et des ténèbres tous les éléments qui doivent concourir à la formation du monde, elle tout à l'heure, à inerte, à faire sortir devient réellement créatrice et absolue; elle n'esL pas plus limitée dans l'espace que dans la durée. « Dieu, dit expres- « sèment Philon, en faisant naître « paravant n'existait pas; « Démiourgos) de l'univers, (le « leur^ » Il pas seulement l'architecte en il les a a produit ce qui au- il n'est pas il ne les choses, « seulement rendues visibles, mais aussi est est le principe de toute action le créa- dans chaque être en particulier, aussi bien que dans l'ensemble des choses, car à lui seul appartient l'activité qui est engendré, ment, que tout 1, atT'.ov le ; caractère de tout ce probable- c'est d'être passif*. C'est ainsi, est rempli, que tout est pénétré de sa pré- 'Ava-jj/.av Zï où TÇi (i(-px;(xv /.a/.w- î-t'-oxi oûa:'. opxar/'o'.ov tô twv oXojv o'jZît.ozi Xt/vi toj -O'.îÎv Ta xa/.Xicrra, a/'/.k t/;v œ/vj y.a/.o-xOifsv ilî-t. t;oXa% £j!iaîiia; i-ovoTXTrjv hnp^dx/. Dî Chérubin., p. 123. 2. "EurjOs; -avj lô ougOa: ?? f,ii.ïpaiç, r^ /.stOo'Xou '^^d/M >coaii.ov ^Eyo/svai. Lcg. Alleg. Ib. supr. OjtÔ; o3v (Ô ypôvoj ojiiv àvaÀâaiai Arjix'.ojpf ô; Zi /.ai 3, y.y.\ /o^/oj x.Ô7;a.o;) ô vscutcOo; àvar/Erv £-o:/;7:v. niis, p. ?jV Ir.o'.r^'ji'i , ô a?30r)TÔç, sit xivrjOa'i;, ttjv immutabilis. — Oioç. Ib. '0 0iô; -à -av-a yîvrîîx;, oj [xdvov xapov Oj/. vi'.ô; Quod Dcus oj ùt^'v.o-jt^Ô: £?; [jio/ov, TOj;j.a/è; ^^ayêv, àÀÀà à'/J.k y.a\ 7.:îz:r^- ajTÔ; or/. y.cii o r.^6- De Som- 577. 4. 0îô; JtoiEÎv, Alleg., I; /.a\ oj Toî"? 6/;j.;; a/.Xot; a-aaiv àf/7) "oj opcév l-iypâ'iaîOat De Chérubin., t. I, yvirr\-.oi, p. 155, éd. To^ov Mang. I^t'i. — ôl ^(Viir^-zou "lo'.ov [jlÈv Oeoj tÔ tÔ tAt/j.:!. Legis LA KABBALIC ET LA DOCTRINE DE PIIILON. 225, ne permet pas que rien reste vide abandonné de lui-même*. Comme il n'est rien cependant qui puisse contenir l'infini, en môme temps qu'il est partout, il n'est nulle part, et cette antithèse, que nous avons déjà trouvée dans la bouche de Porphyre, n'est pas comprise autrement qu'elle ne l'a été plus tard par le dis- sence c'est ainsi qu'il ; et Dieu n'est nulle part, car, ciple de Plotin. ayant été engendrés avec les corps, que dire créateur soit renfermé dans le le lieu et l'espace permis de n'est pas il créature. la est Il partout, car par ses diverses puissances (rà; ^uvzast; avroïi) il pénètre à la fois et la terre et l'eau, l'air et le ciel moindres parties de l'univers, plit les il ; rem- liant toutes les les unes aux autres par des liens invisibles ^ Ce n'est pas encore assez Ti^-oç), l'abri : Dieu est lui-même universel le lieu twv cXmv (o car c'est lui qui contient toutes choses, lui qui est de l'univers et sa propre place, ferme et se contient voyait en Dieu que lui-même ^ le lieu où il se ren- Malebranche, qui ne Si des esprits, nous paraît si près de Spinosa, que penser de celui qui nous représente le souve- rain être comme le lieu le lieu esprits, soit des corps? ce que devient avec Comment vers? de toutes les existences, soit des En même temps nous demanderons idée le principe passif de l'uni- cette comme un concevoir ni activité, qui a dû comme un être réel, être nécessaire, cette matière qui n'a par elle-même ni forme exister avant l'espace, c'est-à-dire avant l'étendue, et qui, avec l'espace, est transportée dans le sein de Dieu? Aussi Philon nâvTa vàp i. ojCÈ è'fr,;aov 7:î7:XrJpfjJX£v ô Osô;, xai àno/.sÀoinîv EauTOJ. Gènes., De Linguarum 2. est-il è<3z\ ywfx hb. i /.a'i O'.à 1. -âvrtov otîXi^XuOîv, III, confitsione, éd. Mangey, 3. AÙtÔ; 6 0:ô? y.aXerrai t6;îoî, (ir,5£''ô; ànXôJ-:, conduit, par une pente irré- zo> xatacpuYTiv Ttji twv irjTÔ; ÉxjTOj, /.v/w^t/m; ' Kepu'yeiv y.tX xc'vov où5cV, 8. t. I, (lèv p. 425. xi oXa, Trepisy ssOftt S (JuaTzâvTtuv aùtôv sTvoc, /.où l(j.-^£po[x3vo; [x(iv(j) '/.où IxsiSj^jtep îtjzm. upôg ï aùiôî De Somniisy ' 15 LA KABBALE. 226 sistible, à Mais prononcer ce grand mot comment Dieu : souverain être le est tout [eïç /.où tô a-t-il fait de ce sortir qui est sa propre substance, un espace Heu intelligible, réel, contenant ce monde matériel et sensible? Comment lui, qui est tout activité et tout intelligence, a-t-il duire des êtres passifs et inertes? les Ici pu pro- souvenirs de philosophie grecque sont complètement étouffés par gage de l'Orient. Dieu est et les idées la lumière pure, l'archétype et la source de toute lumière. autour de lui des la le lan- la plus répand 11 rayons sans nombre, tous intelligibles, et qu'aucune créature ne pourrait contempler^; mais son image se réfléchit dans sa pensée (dans son logos), et c'est uniquement par cette image que nous pouvons le comprendre \ Yoilà déjà une première manifestation, ou, comme on dit communément, une première émanation de la nature divine; car Philon, quand ses réminiscences de Platon cèdent à une autre influence, fait du verbe divin un être réel, une personne, ou une hypostase, comme on disait plus tard l'école d'Alexandrie dans : commande l'archange qui tel est à toutes les armées célestes \ Mais notre philosophe ne s'arrête pas là de ce premier logos, appelé ordinairement : plus ancien la (ô -pîGc'jzxro;), le fils aîné sphère de l'absolu, représente la en émane un aulre qui représente de Dieu, et qui, le dans pensée (VJyo; ivârlBcroç), parole (Aoyoç -po^opr/.o';), la c'est-à-dire la puissance créatrice, manifestée à son tour par \. Legis Alleg., 2. A'jtÔ; oï \. ataOrjt/j, vor,Ta\ oï at Se YEvÉascoç I. wv apyÉru-oç aj-f/], a~aaat. Uap' o ij[E{i.oipa[ji£vwv cjoe'i;. 5. KaOâ;:cp ttjv àvOi^Xiov ayy/jv ôpwat, O'jTw; voouCTiv. A. x.al ttjv toî5 [JLuoîaç y.at àv.-v'iot.ç, [i.ôvo; De Chérubin., œç ^Xiov, o: è/.oâXXat, (ôv IcjtIv o'jo£;i.''a ô vorjTÔ; Oîô; aÙTxî; y^pr\-xi, t. jjlt) I, p. twv 156, éd. Mang. ojvî^piîvo'. xôv f)X;ov auTOV Oeou Etxo'va, tov àyyeÀov aùiou Xiyov, lot''», wç aùiôv xaïa- De Somniis. '0 -pwToyovo; linguarum, p. 541. )^oyo,-,, ô dcyyEÀoç rpî-jS-j-aTOç, dtpy^âyyEXoç. De Confusione LA KABBALE ET LA DOCTRLNE DE Quand nous l'univers. « 227 PlIILON. lisons clans la Genèse qu'un fleuve TEden pour arroser le jardin, cela signifie que « la bonté générique est une émanation delà sagesse divine, « c'est-à-dire du verbe de Dieu *. L'auteur de cet univers « sortait de « doit être appelé, à la fois, l'architecte cl le père de son nom « œuvre. Nous donnerons le prême. C'est à ce elle que Dieu de mère à s'est la sagesse su- uni d'une manière mys- « térieuse pour opérer la génération des choses.; c'est elle « qui, fécondée par le au terme « germe prescrit, ce (ils divin, a enfanté avec douleur, unique et bicn-aimé que nous monde. C'est pour cela qu'un auteur sacré montre la sagesse parlant d'elle-même en ces Icr« mes de toutes les œuvres de Dieu, c'est moi qui fus forla première le temps n'existait pas encore que j'étais mée déjà là. En effet, il faut bien que tout ce qui a été engen« dré soit plus jeune que la mère et la nourrice de l'univers*. » Il y a un passage dans le Timée, où nous trouvons à peu près le même langage, mais avec cette énorme différence que la mère et la nourrice de toutes choses est un « appelons le « nous : ce ; c< (( principe tout à forme '. fait séparé de Dieu, la matière inerte et sans Les fragments que nous venons de citer nous rap- mieux les idées et les expressions habituelles du Zohar. Là aussi Dieu est appelé la lumière éternelle, pellent bien source de toute vie, de toute existence et de toute autre lumière. Là aussi la génération des choses est expliquée méta- phori(juement par un obscurcissement graduel des rayons émanés du 1. rioTaijL'Jç n',Ta[jLÔ; foyer divin et par l'union de Dieu avec i^TiV àyaOoTri;- IdTiv ô Ocou loyoç. 2. Tôv O. tr,v Lcg. Alleg., èv O'V.r) 6 Oîo';, z. T. X. Kai 3r, oà (xsTa^ù /.(X'. *''^'^^ \. 1% 'Ko\ji. çrîiOjjLîv Oîoiï co-Ji'aç- t) 5é I. jjLriTc'pa 8a tV ôu-oCÎ tou xa\ xxzipa. Eivat to. r.zr.oir^y.ôiOi È::'.(jir|[ir,-/ f, De Tenmlcnlid. r.po'Zi'.y.i'jT.i tojtwv tou ttotiÇeiv xôv Tzapâosiaov. 2y.::op£j;Tai va i-ns xoC! tÔ Tîav èpyaaâuEvov &r)u.toupYùv yo-jy Tooî YiycVOTO; îÙOÙ; ouvwv (Mo'jaT);) l/.-opsjïTat çy^T'.v YEvi/.r) ri lui-même r.zir.i'. i^ûjtv È/.ydvw. tô [jiÈv 0£yo|i.Jvov [JirjTpf, lô o' Tiinœus, eJ. Slallbaum, p. 212. oOîv 7:aipt, L\ KABBALE. 528 dans ses divers allriJmts. La sagesse suprême, sortant du sein de Dieu pour donner la vie à l'univers, est également représentée par le fleuve qui sort du paradis terrestre enfin ; les deux logos nous font songer à ce principe kabbalistique que l'univers n'est pas autre chose que la parole de Dieu que sa parole ou sa voix, c'est sa pensée devenue visible, et qu'enfin sa pensée, c'est lui-même. Une autre image, très souvent reproduite dans le principal monument de la kabbale, c'est celle qui nous montre l'univers comme le manteau ou le vêtement de Dieu eh bien, la voici également : ; dans ces paroles de Philon comme un ronné d'une éclatante lumière qui l'enveloppe ce manteau, « riche <c Le souverain être est envi- « : verbe le et le monde comme d'un vêtement De double théorie sur cette '. plus ancien se couvre du » nature la et la naissance des choses en général, résultent aussi deux manières de parler de Dieu, quand indépendamment de essence, en lui-même, dans sa propre est considéré il la création. Tantôt est la il raison suprême des choses, la cause active et efficiente de l'univers rà ^paarv-ptov aiziov), l'idée la plus [6 voûç, (tô yeviY.omxrôy)^, la possède nature intelligible [vorj-h cp-jctç). la perfection supérieur à la sibles; rien ne saurait nous en donner une idée perfection ^ Tantôt même est représenté il et à tous les ni la science, ni le beau, ni le bien*, pas Ae'yoj oà Leyis Alleg., 3. '0 Ocô; '/.où au[j.Çï'Çr,/.îv 4. y.. 7.0'afi.ov. 2. fi^'oÇz'., /) yàp Dc : même ni la vertu, l'unité; car èvouîTa'. oï ô • [ih -pîioÛTaTo; toCÎ ovto; Ào'yo; w; Pra'fugis. II. ijlÔvtj IXîjOi'pa oûî-.?. [jLOvo; '(r'fit'., £'.pi^vT,v àyc-.v, De Mundi T. X. comme attributs pos- tÔ f,yîaovi/.ôv owtI «ùyoî'-OîT -îO'.Xaa-îTa'., w; aÇ'.oypsoj; svoj- oaaOai Ta {[xaTta voptiaO^vat îaOrj-a xôv Lui seul science, la joie, la paix et le bonheur, la liberté, la en un mot, i. générale /.. t. opiftc, loc. De y.cù [J.OVO? ).. De laud. Sonuiiis, II. eùçoaiVcTai, Cheriib., t. Kpî:-Twv fj I, — Mdvo; 7.a\ uo'voj p. tt)'/ ô Osô; «'^euow; a|i.-'ï'^ 7:cpXî'|j.0u i54, éd. Mangey. £-'.atr[;j.r,, -/piiittov f] «pÉTï], Li KADDALE ET LA DOCTRINE DE ce que nous appelons ainsi n'est qu'une image être {[j.o'jàg [j.ev £(Tt1v savons de ahiou er/.wv Trpojrou) lui, c'est qu'il existe; ble et sans nom ^ Dans est il du souverain Tout ce que nous *. pour nous premier cas, le 220 PIIILON. l'être ineffa- de recon- est facile il naître l'influence de Platon, de la métaphysique d'Aristote môme et de Physiologie stoïcienne la ; dans le second, c'est un ordre d'idées tout différent où se montre non moins clairement l'unité néoplatonique et VEn Soph de la kabbale, le mystère des mystères, l'inconnu des inconnus, ce qui domine à la fois les Sephiroth et le monde. La même remarque s'applique nécessairement à tout ce que Philon, par l'elfet de ses croyances religieuses ou de ses souvenirs philosophiques, nous représente comme un intermédiaire entre les choses créées et la plus pure essence de Dieu, nous voulons parler des anges, du verbe et en général de ce que Philon désigne sous le nom un peu vague de puissances divines [âvvx^jLtig Toû 6£oû). Quand le dualisme grec est pris au sérieux, quand le principe intelligent agit immédiatement sur la matière et que Dieu est conçu comme le Démiourgos du monde, alors le verbe ou le logos est la pensée divine, siège de toutes les idées à l'imitation desquelles ont été formés messagers de Dieu, c'est-à- les êtres. Alors les forces et les dire les anges, à tous les degrés de la hiérarchie céleste, ne sont que les idées elles-mêmes. Cette assez nettement exprimée dans les manière de voir est courts fragments que nous allons traduire. « Pour parler sans image, le monde « intelligible n'est nulle autre chose que la pensée de Dieu^ quand « il dans sa « slruire sur ce plan 1. De specialibus legibus, 2. '0 ô' à'pa O'joà T(]j iariv •/.aTaXaiJ.Çâvoasv To; àôcr,TÔ;. /.«"i monde, de se préparait à créer le « architecte a pensée une ville la I. M, l. Il, réelle. Or, p. .ISO, éd. vô) /.aiaXriTïtô; oti aùiou Quod muudus ville idéale [i.rj comme immufahilis. qu'un celte ville Mangey. x.aTà xô aTvai ^FiXt) dtvsu yafay.TÏjpo; sil même avant de con- ^ [jlo'vov •j-tx^';:;, • u-xpÇt; yàp à/.aiavo[j.ai- LA KABBALE. 230 n'occupe aucune place et ne forme qu'une image « idéale ce dans l'àme de l'architecte, ainsi le que dans « peut pas être ailleurs «. conçu cc tre lieu la monde plan de l'univers matériel. le n'existe pas Il suprême, mais une — de ces puissances sans mélange \ » qui ont formé ce elles ce archétype du apprenons que seule et même que objet un au- capable de recevoir et de contenir, je ne dis pas « toutes les puissances de l'intelligence « seule ne intelligible pensée divine, où a été la le monde chose ; forme qui intelligible, et nous visible et corporeP. » Ailleurs' puissances divines les mêmes termes monde immatériel « Ce sont une les idées sont et que leur rôle consiste à donner à chalui convient. C'est à qu'on parle des anges. Ils peu près dans les représentent di- verses formes particulières de la raison éternelle ou de la vertu, et habitent l'espace divin, c'est-à-dire le monde in- \ Le pouvoir dont ils dépendent immédiatement ou l'archange, c'est, comme nous le savons déjà, le logos luimême. Mais ces natures et ces rôles sont complètement changés quand Dieu apparaît à l'esprit de notre auteur comme la cause immanente et le lieu véritable de tous les êtres. Dans ce cas, il ne s'agit plus simplement d'imprimer diverses formes à une matière qui n'existe pas par sa propre telligible essence; mais toutes les idées, sans rien perdre de leur vaEl oÉ \. el'jwOi xbv T'.; ÈOcXtÎ^î'.e y'j|jlvot£00'.; vor^-ry/ £fva'. /.d7,aoy TtdXi;, i'Tepôv ~'. etti'v ri 2. A'.à TO'JTwv p y.oc^iOTZO'.owxoi opific, ô aaw[j.aTo; lofa'.; y.ai t. I, fjîi^ -f,v p. 4, éd. ' ojoïv Sv ?T:pov oùoï ^àp al-jOTjTTjv r] vot^tt^ zoAiv -ri Mangey. voriTo; ETrâyT) 7.d7[j.o;, xô toîj oai- dcopaTOi; a'j^TaOî\ç, wanî'p oyTO; aojaaiiv opa— De Lii'Hjuarum confusione. 3. Ta,T; tÔ De Mund. "wy ûuvâaîwv vofxf/Ou TO'JTO'J àpyôTU-ov, xj;. ^'orj b toD àpyiTcV.TOVO; XoYia[xô; v-7)T^ zt'.Çeîv S'.avoojiJLî'voj. ôvojxaaiv, yprjTasOa'. ToT; Oîou Xô^o'/ 5^ ve'vo; àawfji.âxo'.; ^/caaxoy x/^y ûuvâ|JLîa;y, wy £xu[JLOy àpfioxxoO'aay Xx6îTv ovo|xa aï toia'., De [AOporJv. -/.aTsypT^aaTO Sacrificantihus, Trpôî t. II, 201, éd. Mangey. 4. EîocVX'. 0£ vuv To^v Tizo-j-^^v.':.'., Xdywy. De Somniis, Xovot, Tocauxa àpE:rç I, k'Ovij OT'. 21. xî ô OîTo; "zÔt.o^ y.a\ — Aoyc -/.a; eior). ou; /.aXîîy De tj îspi yoSoa tzXt^ct); (îaùj[i.a- l'Oo: à'yycXo'.... Posleiilale Caini. oao'. yàp Oîoî LA KABBALE ET LA DOCTRINE DE PIIILOX. 231 leur intelligible, deviennent en outre des réalités substantielles, des forces actives subordonnées les unes aux autres contenues cependant dans une substance, dans une forcé, et dans une intelligence unique. que C'est ainsi de toutes sagesse ou le verbe devient la première la puissances célestes, un pouvoir distinct, mais les source qui abreuve et qui non séparé de l'être vivifie la terre, l'échanson du Très-Haut, qui verse absolu*, la des âmes et qui est lui-même ce nectar^; le le nectar premier-né de mère de tous les êtres (utô; Trpwroyovo;;) ^; on l'appelle aussi l'homme divin (àVQpwTTo; Qsoù), car, celte image par laquelle l'homme terrestre a été créé le sixième jour et Dieu et que la sacré appelle l'image de Dieu, ce n'est pas autre le texte chose que verbe éternel*; le vers [y.fjyjcpev; roù de et zotj'j.ov), On l'infini. est le grand-prêtre il de l'uni- c'est-à-dire le conciliateur pourrait le regarder dieu, sans porter atteinte à la comme un du fini second croyance d'un Dieu unique ^ que l'on parle dans les Ecritures toutes les fois car le premier donne à Dieu des titres et un nom que l'on rang appartient à l'Etre ineffable ^ Ce qui achève de nous convaincre que toutes ces expressions se rapportent à une personnification réelle, c'est que dans la pensée de Philon le verbe s'est quelquefois montré aux hommes sous une C'est de lui ; 1. 'II cooia Oîou TO'j ojvâ[x£wv. Leg. Alleg., 2. KaTî'.'ji o\ wa-sp 5;Xi{pTj TO'J ao<p''a; où otaospwv Tou "). Ajo yâp, siTiv, i-fj vmaTo; -i&'jiaTO;. ôj; •4. Ka''. à.o/ri k'o'./.Tv, ovol».x y.-x\ t. I, àx.çav /a\ -ooTi'iTrjv Tir^-^r^i, 128, éd. 6. De Somniis, hpa Ocou, 2v I, t. ToJv iauTOu p. De 0;oj [ihi ooî ô v.'jtxo;, sv Sonviiis, I, /.ai 427, éd. ô I, p. za"'. au|x-oa;apyo;, II. /.ax' t. ît/.o'va I, p. w /.oC. apyicOcùî ô G53, éd. Mangey. à'vOpojno;, /.. x. X. De Confu- cit. eÎ't; Oîo;, cil. De Somniis, (xr.o -OTaaoij too'-ov, 6 Oifo; î.oyo;... xf); a09''a;, 5. Oû:o; fk'j r,ixw/ xwv àxïÀôjv av p. £Tc[x:v tov O:tov Xoyov... o'.voyoo; xoS 0:oj rproTovovo; xjtoj OïTo; X^'yo;. sione limiuarum, fjV If. G5G, éd. Mangey. z. x. X. Le{/. Alleg., 111, t. I, LA KABBALE. 252 forme matérielle. C'est songe ; que lui le patriarche Jacob a vu en encore qui a parlé à Moïse dans c'est lui buisson le Nous avons déjà vu comment ce verbe suprême en engendre un autre, qui sort de son sein par voie d'émanation, comme un fleuve jaillit de sa source. C'est la bonté ou la vertu créatrice {âîivxij.iç -novri-ciy.-o), une idée de Platon transformée en une hvpostase. Au-dessous de la bonté vient se ardent *. placer la puissance royale (v^ justice tous les êtres créés qui gouverne par la ^xtjÛM-h) ^ Ces dont trois puissances, mes, prennent les noms de grâce et de justice se sont autrefois voixo-eOr/.-ri), montrées sur (v^ t'Xeo); la terre les hom- -deux dernières, quand elles ne s'exercent que sur les /.où sous ri la Abraham^. Ce sont elles et l'harmonie de ce monde, comme, figure des trois anges qui ont visité qui font bien invisible le d'un autre côté, dont elles sont la gloire, la présence de Dieu, descendent par un obscurcissement graduel de elles splendeur infinie; car chacune d'elles est à lumière et ; ombre de la fois ce qui est au-dessus, lumière et vie de tout ce qui est au-dessous de leur propre sphère quoique leur action la ombre soit partout présente et se manifestent dans celles de l'univers, *. Enfin, que leurs formes il plus n'est pas du premier être. Moïse, quand celui-ci, possible d'atteindre leur essence que celle C'est ce que Dieu lui-même apprend après avoir à demandé vainement de le voir supplie, dit Philon, de lui montrer au face à face, le moins sa gloire (r/jv Ad;av aÙTov), c'est-à-dire les puissances qui environnent son 1. Ib. 2. De supra. Profitgis, t. I, p. iuvâ|iE'.; d-j\ TO'j Xc'i-ov-oç, 3. De A. "0<j;:îp Vilâ Abraham, yàp t. oCO, éd. Mang. Al wv àpysi II, Ttoir^Ti/r^, p. 17, éd. ô Oîô; TzyLpiht'.-^^ix T?jç tî/.w àXÀwv YÎvî-ai -apâÎEiYax... III. rj o' •/., à'ÀXat -vi-z w; 5v à-o-.xia'., x. À. Mangey. £'.-/.dvo;, a/.i'a Oeoij Si 6 fjV a-/.;av vuvi y.i/Xr/.zy, o'^tw; Xoyoç a'JTOJ l'j'iy. Lccj. f^ Alleg., LA KABBALE ET LA DOCTRINE DE 253 PIIILON. trône inaccessible {âopvfopo-j^ûcg âvjy.p.eii)\ Quant aux anges, dans lesquels nous avons vu tout à l'heure des idées représentant les différentes espèces de vertus, lement personnifiés à la comme bibliques, on les considère aussi dans rÉlIier, ils ne sont pas seu- manière des poètes des écrivains et âmes nageant des venant s'unir quelquefois à celles qui habi- et tent le corps de l'homme*. et animées qui communiquent Ils forment des substances réelles tous les éléments, à la vie à En toutes les parties de la nature. passage que nous allons traduire : voici la preuve dans que « Les êtres nom « losophes des autres nations désignent sous le « mons. Moïse les appelle des K flottent dans l'air, et comme une « « cc anges. Ce sont des le phi- de dé- âmes qui personne ne doit regarder leur exis- que l'univers soit chaque élément soit que habité par des êtres vivants. C'est ainsi que la terre est peuplée par les animaux, la mer et les fleuves par les ha- « tence « les animé dans fable; car il faut toutes ses parties et bitants de l'eau, le feu par la salamandre, K très commune en Macédoine, le ciel par que l'on les étoiles. dit En âmes pures et divines, « nous ne les verrions pas douées du mouvement circulaire, « qui n'appartient en propre qu'à l'esprit. Il faut donc que ce a l'air soit ce n'étaient des effet, si les étoiles l'œil également rempli de créatures vivantes, quoique ne puisse pas les voir''. » quand il s'agit de l'homme que le syncréPhilon tisme de se montre à découvert et qu'on aperçoit C'est surtout sans peine malgré la double direction à laquelle sa vive prédilection pour non content de voir avec Platon, dans 1. I\If,r' ojv i'û, [li-i T;'va twv sjj.rTiv il s'abandonne, les idées orientales. Ainsi, oj'/â;A;(o'/ les objets de la sen- /.xxk Tr// OJîi'av sX-iar,; -otI De Monarchiâ, I, t. H, p. 218, éd. Mangey. De Planlalione. De Monarchiâ, II. Celle réunion d'une ojvr|a:aOai y.xTxkixZz'.y. 2. — autre a élé reconnue des kabba listes sous 5. De Gi(juiilibus, t. I, p. le nom 2Ô5, éd. Mangey. ànic à de gestation (n^^y)- uno LA KABBALE. 234 une empreinte salion, jusqu'à dire que sans des idées éternelles, affaiblie le va il secours des sens nous ne pourrions jamais nous élever à des connaissances supérieures; que sans monde spectacle du le même matériel nous ne pourrions pas soupçonner l'existence du monde immatériel sible'; puis cieuse; déclare l'influence des sens tout à il commande il commerce et de se de constituer l'homme, ganes empruntent à comme la àny.vyocyax ^hxç connaissance qui leur dans dit Moïse, réside l'a une émanation, un tandis que la première est de le privili'ge l'âme sensitive à laquelle nos or- et la fois la vie et la sont propres; celle-ci, inséparable perni- l'homme de rompre avec eux tout réfugier en lui-même. Il établit un abîme à entre l'âme raisonnable, intelligente, qui seule a sang% et invi- fait nature divine ( àTroV-ao-aj^ où dixipirhv, Et cependant, ce point de vue ç-jo-soj; ^). ne l'empêche pas de conserver l'opinion platoni- exalté cienne qui reconnaît dans l'âme humaine trois éléments En pensée, la volonté et les passions*. sur siste la nécessité de se préparer à mille endroits la nent cette culture extérieure de : la in- il sagesse par ce qu'il appelle les sciences encycliques [èy/.vy.hoç p.a0v7y.aTa), c'est-à-dire les arts Traif^eia, èyy.v/.hx la parole et ceux qui don- chère aux Grecs. Notre es- si besoin d'être nourri de ces connaissances dit-il, a prit, le reflet mondaines avant d'aspirer à une science plus haute, comme notre corps a besoin d'être nourri de 1. Tôv £•/. êeîv ors [1^ SomJiiis, t. II, TÎ;; to'j alaOriTOij /.cù. aXXw; zaraXa- 6po;i.Evou to-jtou [xSTavaSaaEto;, x. t. À. De l. fjv TjfxTv T£ /.a\ 0'j/^\ toîç àXùyo'.; t^; voscxç xo'.vôv tÔ v.y.\ Çfj'v Xo^^'.v.rii, au[xêcorj-/.sv. àXÀi -r^^ a'.^Or-jTr/.r^ç, Dc Concupisccntiâf p 556, éd. Mangey. 3. Quod 4. "Eat'.v f,[iwv Alleg., éd. avant de suppor- TOiV toîojv auarxOi'vTa v.al vorj-ôv /.O'ju.ov O'jz svS'TTtv £/. 2. Aî[JLa où^i'a •ir/^; Ètti, xaO' lait cit. L dclerior poliori insicliari soleat, /j '^y/i\ Tpt;i3çr];, v.(x\ v/b\ — De Confiisione liinjuarum. — t. I, p. 208, éd. cit, ppo; xo ah \o^(v/.rrj De Concupisccntiâ, ^ /.. t. -.. II, \. Lcg. p. 550,, LA KABEx^E ET LA DOCTRLNE DE ter des aliments plus substantiels les *. L'homme acquérir doit succomber dans ce monde, succombé sous enseigne tout contraire formes extérieures, ham : : comme sens, afin de ne vivre templation de Abel a Abandonne faut mépriser la parole et les il faut mépriser le corps et les que par l'intelligence et dans la que l'homme avec ses sens et avec la parole doit ; maison de ton rompre avec son corps, car le corps n'est qu'une que nous sommes forcés d'habiter sens sont les ministres et les frères de la pensée les demeure notre véritable père\ La est ; enfin la ; parole n'est que l'enveloppe et en quelque sorte la de l'intelligence, qui con- nue. Quand Dieu dit à Abra- ton pays, ta famille et la partie de la terre il il la vérité toute père, cela signifie qui néglige de comme coups de son frère fratricide. Ailleurs, les le 235 PIIILON. même idée est reproduite d'une manière encore plus expressive, sous son le symbole d'Agar fils, si et d'Ismaël. Cette servante rebelle et ignominieusement chassés de la maison de leur maître, nous représentent la science encyclique et les so- phismes qu'elle enfante. que tout homme des cspiils Il est à peine nécessaire d'ajouter qui aspire à doit imiter moins, lorsque l'âme s'est répondu à pas été au delà de montre le vrai la monde hébreu \ Mais au moyens de la vérité et à la celle question élevé dans le réfugiée tout entière dans l'in- telligence, y trouve-t-elle les ver par elle-même à un rang patriarche le se suffire et d'arri- sagesse? Si Philon avait dans un sens affirmatif, doctrine de Platon ; il n'aurait car, lui aussi, sage, se détachant entièrement nous du corps et des sens, et ne travaillant toute sa vie qu'à apprendre à mourir*; mais notre philosophe d'Alexandrie ne pas à celle limite 1. 2. 5. : il lui faut, De Congressu quxrendœ enuUlionis (jralià. De Soinniis, L L De Clicrub. De Comjrcssu quxrendœ criidit. A. PItcdon., ad — init. s'arrête oulre les connaissances que gralid. 256 LA KABBALE. nous empruntons à connaissances supé- des et directement émanées de Dieu et communiquées à rieures l'intelligence comme une Quand nous lisons, aux hommes, il ne grâce, comme un don faut pas que croire c'est l'air ait été Aussi, quand uniquement sous parole divine peut s'adresser à l'homme. la promulguée sur la loi a été le mont Sinaï, dit-on pas que la voix a été entendue; mais, selon vue de tout elle a été le ne le texle, Vous avez vu, parlé du haut du ciel \ » peuple assemblé : « que je vous ai Evidemment, puisqu'on explique un miracle, dit aussi Jéhovah, être ici question frappé l'âme humaine qui a été éclairée par la lumière la plus pure. C'est forme que mystérieux. dans l'Écriture, que Dieu a parlé dit-il, d'une voix matérielle; mais cette que donne raison, outre les lumières la philosophie, des lumières la il ne peut pas d'une connaissance rationnelle, ou de la seule contemplation des idées, mais de la révélation, enten- manière du mysticisme. Nous attacherons due à la sens à un autre passage où l'on admet même le la possibilité, pour l'homme, de saisir Dieu en lui-même, dans une manifestation immédiate (à?-' a-j-ov aùrôv zaraXap.Saverv), au lieu de remonter à lui par la contemplation de ses œuvres. Dans cet état, ajoute noire auteur, nous embrassons dans un seul regard l'essence de Dieu, son Verbe et l'univers ^ 11 reconnaît aussi la foi (v^ (-t'or:?), Twy àp£Twv|3«(7t?iç), ment qui nous voyons le qu'il appelle la reine des vertus plus parfait de tous les biens, le ci- à la nature divine'. C'est elle lie Thamar, sans écarter le voile qui couvre ainsi que la Foi nous unit à Dieu. 1. ^àp 2. <jj; Toj; Toy Occu Xofou; o'-'. -a; ô Xaô; Iwpa ...'AXX' a-' oi y_pr)T[JLo\ ir,v owTb; ppo'-ov zaTaXaaSâvîiv Lcg. Allcg., \. De Miçjralione Abraham. IL /.ai sfx-jota'.v tt// sa face, car c'est Ôîoju.î'vou; [Jir]vjou'jt owvf,v, ojy. ^xoutriv, x. x. X. u-spy.pû'ia; to Y^vr^TOv, a'jTO'j a-jTOv •cdvoE tÔv y.ow.ov. 5. que nous représentée dans l'histoire de Judas, s'unissant à De iligrat. • 'kiyB-za.i Abraham. svapY^ to3 iyvnlro-j Xaaoxvst, a/.i'rtv aùroîi, or.io r^v — Quis rerum divinarum hœres. Tov /Jr(OV xai LA KABBALE ET LA DOCTRLNE DE PUILON. Pliilon 257 ne montre pas moins d'hésitation quand humaine que il parle nous expliquer la nature et l'origine de nos connaissances. Quelquefois c'est la de la liberté lorsqu'il veut doctrine stoïcienne qui l'emporte lois de pas pour les autres créatures, n'existent est son arbitre qui est capable il libre; les est lui. c'est Or, ce libre môme temps la ainsi que, seul parmi privilège lui laisse en responsabilité de ses actions; tous les êtres, : qui gouvernent sans exception toutes nécessité, la l'homme de vertu, et à ce titre il est per- mis de dire que Dieu, voulant se manifester dans l'univers par l'idée du bien, n'a pas trouvé de temple plus digne de lui que l'àme humaine *. Mais il est facile de voir que cette théorie si vraie et si sage est en contradiction avec certains principes généraux exposés précédemment, de substance, et même le comme l'unité formation des êtres par voie d'émanation la dualisme platonique. Aussi notre philosophe aucune peine à l'abandonner pour le point de vue contraire, et il est facile de remarquer qu'il s'y trouve plus n'a-t-il à l'aise, qu'il y demi style à Alors mieux les richesses de son ne laisse plus rien à l'homme, ni de son libre arbi- il tre, ni déploie beaucoup oriental et les ressources de son génie naturel. de sa responsabilité morale. Le mal que nous nous attribuons comme celui qui règne en général dans ce monde ou l'œuvre des puissances inférieures qui ont pris part avec le Logos divin à la formation de l'homme. Le bien au contraire n'appartient qu'à Dieu. En elfet, c'est parce qu'il ne convient pas au sou- est le fruit inévitable de la matière', verain Etre de participer au mal, qu'il a appelé des ouvriers subalternes à concourir avec lui à à lui seul doit être 1. De Nobililale, £?»;£ XoY'.<J;i-'>!j Y.ot'.z-ui 2. De Opific. mulalione. — De II, p. t. • la création 437, éd. cit. Nïwv i^'.oKozizi'^TZfov 6 "cio voCÎ; àya^.iJLaTOOopîî -6 ayaO^v. mund. d'Adam; mais rapporté tout ce qu'il y a de bon dans — Vild Mos., Qitis III rernm divinarum hœrcs. — liz: y^; où/* De Nominwn LA KABBALE. ^38 En conséquence de ce prin- y a de l'orgueil et de l'impiété à se regarder comme nos actions cipe, il et dans nos pensées '. l'auteur d'une œuvre quelconque; c'est s'assimiler à Dieu, qui seul a déposé dans nos Ames la semence du bien, et seul aussi a la vertu de la féconder^; cette vertu, sans laquelle nous serions abîmés dans le mal, confondus avec le néant ou la matière, Philon l'appelle de son véritable nom, c'est la Grâce {h x«pt;)- «ï^îi Grâce, dit-il, est cette vierge céleste qui « sert de médiatrice entre Dieu et l'àme, entre Dieu qui « offre et l'âme qui reçoit. Toute la loi écrite n'est pas au- « tre cbose qu'un symbole de Grâce la » ". A côté de cette influence toute mystique, Philon en reconnaît une autre qui ne porte pas une atteinte moins grave à la responsabic'est la rélité morale et par conséquent au libre arbitre : versibilité méchant méchants ; adopté par est la victime expiatoire du cause des justes que Dieu verse sur les du bien. Le juste c'est à ses inépuisables trésors les kabbalistes et *. Ce dogme, également appliqué par eux à l'univers tout entier, n'est au fond qu'une conséquence de la Grâce c'est elle et elle seule qui fait le donc, par mérite du juste canal, n'arriverait-elle pas ce ; pourquoi aussi jusqu'au méchant? Quant au péché originel, cette autre entrave à liberté humaine, il ne serait pas impossible d'en trouver définition dans quelques paroles isolées de notre auteur 1. De Mund. édit., p. opific, p. 16, cdit. de Paris de 1640. 460. 2. Leg. Allcg., L I, 3. l. — De Prof^ujis. : la la ^ ; — De Profwjis, même — De Cherub. — Gfrœrer, ouvrage cite, p. 401. ''QaxE ou;j.6oÀO'/ cfva-. oiaOrlx.rjV yap'.To;* opc'YOVTo; x.at àvOpoj-ou ),a[j.ÇâvovTo;. eTva-. Oeoij xa^t 'J'y/vj; [j.£tov, ot'. [ir^ -rjv f,v [i.î'ar,v 'Y-i^îolr, hï ËOr,-/.£V ô Ocô; zùiçijfjîai -apOivov yiy.zoi. tojxo lauTOÙÎ tî IztX, fivi De Nomintiiu mutalione, p. 1052, éd. cit. 4. '0 anojôaîo; too çajÀou Xjipov. De Sacrificiis Ahelis et Caini, p. 132, éd. de Paris. 5. Nous citerons principalement ce passage : nxvTl ysvvr^Tô) v.'A h o-ouooclov LA KABBALE ET LA DOCTRINE DE mais dans un sujet aussi grave 239 PIIILON. faut attendre des preuves il plus explicites et plus sûres. Tout ce que nous pouvons affirmer, c'est que la vie même était aux yeux de Philon un élal de déchéance et de contrainte; par conséquent, plus on entre dans la vie, ou plus on pénètre, soit par la volonté, soit par l'intelligence, dans que l'homme croire le règne de nature, plus la il devait s'éloigne de Dieu, se pervertit et se dé- grade. Ce principe est à peu près de Philon, sur laquelle seule base de la nous reste encore il la morale un coup à jeter d'oeil ra])ide. quoiqu'on trouve encore de loin en loin quelque contradiction, l'influence grecque n'est plus guère que dans le Ici, langage ; le fond est tout oriental quand Philon nous vivre conformément entend par il la et mystique. Par exemple, Antisthène dit avec à la nature et Zenon qu'il faut 6[j.oloyovy.ivbii; (Çv5v nature humaine, non seulement la 7-ç çuo-st), domina- tion entière de l'esprit sur le corps, de la raison sur les sens, mais Tobservancc de toutes révélées, telles, sans lois les doute, qu'il les interprète et les conçoit*. Quand il admet avec Platon et l'école stoïcienne ce qu'on a appelé plus lard quatre vertus cardinales, les comme temps mune, la les représente en même des vertus inférieures et purement humaines; nous montre au-dessus il nous il comme d'elles, leur source com- bonté ou l'amour, vertu toute religieuse, qui no s'occupe que de Dieu dont elle est l'image et l'émanation plus pure. de 11 la fait sortir divine sagesse, la oii l'on trouve délices dont Dieu seul est l'objet ^, zap' osov r,XO:v eîç yava^iv, t. JI, 1. Dans ces paroles de l'Écriture Seigneur 2. au[j.3'j:? \ joie, la volupté, les la C'est tÔ à[jLap-âvciv probablement dans I'jv'. De Vitâ Mos., III, 157, cd. Mangey. p. sophes, la directement de l'Eden, c'est-à-dire », fju'il : « Abraham suivait toutes les voies on trouve cette maxime enseignée par faut vivre selon la nature, etc. les du plus célèbres philo- De Miynil. Abraham. Api es avoir dit que les quatre vertus ont leur source dans la beauté, notre LA KABBALE. 240 ce sens qu'à l'imitation de Socrafe Enfin, sagesse la pensée d'Aristote, quand *. confond il vertu avec la faut se garder aussi de lui attribuer la il il nous enseigne, d'après les ter- ce philosophe, que la vertu peut dériver de trois mes de sources nature la science, la : Pliilon, la science ou et l'exercice ^ Aux yeux de sagesse véritable n'est pas celle qui la du développement naturel de notre intelligence, mais que Dieu nous donne par un effet de sa grâce. La nature, dans l'opinion du philosophe grec, nous porte d'ellemême vers le bien selon Philon, il y a dans l'homme deux résulte celle ; entièrement opposées qui se combattent, natures et dont l'une doit nécessairement succomber; dès lors, toutes deux un sont dans moyen de contrainte qui ne leur état de violence et elles-mêmes. De permet pas de rester d'atteindre à la perfection morale là : son troisième l'ascétisme dans toute son exaltation, substitué à l'empire légitime de la vo- En lonté et de la raison sur nos désirs. mal, de seulement d'atténuer limites plus ou moins restreintes, le qu'il en reste la plus légère trace, il il effet, il ne circonscrire le pas s'agit dans des faut le poursuivre tant faut le détruire, possible, dans sa racine et dans sa source. Or s'il est mal dont le nous souffrons dans ce monde est tout entier dans nos passions, que Philon regarde comme absolument étrangères à la nature de l'âme". Les passions, pour me servir de son laneage, ont leur origine dans la chair. Il faut donc humilier et macérer chair la ; faut il auteur ajoute TOu OeoC» : Aa[i.6xvEi [ih ojv là; cO'ji'a;, Leg. Alîcg., îj De àoy à? ^ 7.a\ yiYj-:a.i 7.x\ £-'.a-:/îar;v, Tr;v £7:'t ofiô'Trj r/O'/W il àr.ô tw sous faut se relet^; 'Eoàjj., T?;? TzaTpi auT^; Ozoï. àp-rtov [Σoa'.OTaTr,v ouvê/.xxTO Nobilitate, éd. Mangey, — t. II, 3. De Somniis, De Migrât. Abrah. Quis rerum divinamm sit. 4. Oj 2. ^Z'/iy.ri Tfjcpa *; 1. 1. KTr,7a;jL£vo; oï i;îâ<îa;. yaiozi combattre la toutes les formes et à tous les instants p.£Tp;o-âO£'.av àXXà oyvoXoj; p. I et à-aOî'.av y.a\ t'x; 442. passim. iya-wv. Legis Alleg., III. àX/.aç LA KABBALE ET LA DOCTRINE DE PIULON. ver de cet état de déchéance qu'on nomme par une indifférence absolue pour tous au sein bles, reconquérir sa liberté les môme 241 la vie il ; faut, biens périssa- de cette prison que nous appelons le corps*. Le mariage ayant pour but et pour résultat de perpétuer cet état de misère, Philon, sans le condamner ouvertement, le regarde comme une humiliante nécessité dont au moins les âmes d'élite devraient sa- voir s'affranchir*. Tels sont à peu près les principaux carac- que Philon tères de la vie ascétique, telle nous telle qu'il la l'a réalisée par la secte des thérapeutes. Mais n'est qu'un moyen; son but, c'est-à-dire elle-même, et le c'est l'union et vue, la morale du bonheur de l'àme avec Dieu par l'en- d'elle-même, par l'enthousiasme et par l'amour. tier oubli Voici quelques passages que que mystique plus moderne « riter des biens célestes, il l'on croirait : empruntés à quelmon ame, hé- « Si tu veux, ô ne faudra pas seulement, premier patriarche, quitter « notre l'a ascétique la vie but de le plus haut degré de la perfection, de l'existence, comprise montre, plutôt encore qu'il ne la terre comme que tu habites, « c'est-à-dire ton corps; la famille « les sens ; et la où tu es né, c'est-à-dire maison de ton père ou la parole il faudra ; « aussi te fuir toi-même, alin d'être hors de toi, comme ces « corybanles enivrés d'un enthousiasme divin. Car là seulece ment « d'enthousiasme, n'habite plus en elle-même, mais plonge est l'héritage des « avec délices ce ce dans l'amour divin son père". Une c<.se biens célestes, où l'àme, remplie fois répand elle-même et remonte entraînée vers l'àme délivrée de toute passion, elle comme une Seigneur. Car, verser son libation pure devant le âme devant Dieu, rompre les « chaînes que nous trouvons dans les vains soucis de cette 1. hœres Tô awjAX sil, et v.y/.-.7], oca;Ao-r|p'.ov. De Migrât. Ahrah. — Quis rennn div- passim. 2. Quod 3. Quis rerum divin(tritm lucres dcler. poliori i)isidiari soleal. — De Monarchià. sil. IG LA KABBALE. 2i2 « vie périssable, c'est sorlir de « limites de l'univers « a toujours été plative, si elle et jouir soi-même pour arriver aux de vue céleste de celui qui la » Avec de tels principes, la vie *. n'est pas la seule qu'il soit contem- permis à l'homme d'embrasser, est placée bien au-dessus de toutes les vertus sociales, qui ont pour principe l'amour, et pour but hommes*. Le des bien-èlre lui-même, j'entends culte culte extérieur, devient inutile pour la fin que chercher à atteindre. Aussi Philon sur ce point « Ainsi : qu'il « le nous devons très embarrassé faut, dit-il, avoir soin de son demeure de l'âme, de même som- « corps, parce qu'il est la « est-il le mes-nous obligés d'observer les lois écrites; car pi us nous y serons fidèles et mieux nous comprendrons les choses , « dont elles sont les symboles. Ajoutons à cela qu'il faut c< éviter le blâme et les accusations de la multitude"'. » Cette dernière raison ne ressemble pas mal au post-scriptum de certaines lettres ; elle losophe, et établit balistes. exprime seule la pensée de notre phi- un rapport de plus entre lui et les kabelle justifie ce que pensaient les En même temps thalmudistes de leurs coreligionnaires initiés aux sciences grecques. De tout que nous venons de dire résultent deux con- ce séquences extrêmement importantes pour l'origine de la kabbale. La première, c'est que cette doctrine traditionnelle n'a pas été puisée dans les écrits de Philon. que tous les systèmes grecs, et l'on En peut dire puis- effet, la civilisation grecque tout entière, ont laissé chez ce dernier des traces aussi nombreuses, aussi intimement mêlées à des éléments De EbricUtte. De Migrai. Abroh., éd. Mang., L I, p. 595, 415. De Vilâ contcmplalivâ. cL, t. I, p. 50. 1. '2. — Lecj. Allerj., môme — 5. 'V.ij-zr, ou/ coj|ji.aTo; f7)T0)V vô;iwv ï~:u.z\r^-io'j Yov!a? à-ootooâ'j-.'.ïiv. zt.v.om ^u'/^; rpô; De Migrât. w y.oX Abrali. izzi't ot/.oç rpovorjTcOV, xi; à-ô Twv ;:ûÀ).wv ojtoj [j.£[A'}£-.s /.ai x-~\ xwv xx-rj- LA KABBALE ET LA DOCTRINE DE d'une autre naUire, pourquoi n'en serait-il dans les plus anciens monuments de que? Or jamais, nous le Zohar, ni dans le sol même science kabbalisli- le moindre vestige de transplantée par les Plolémées cette civilisation brillante, sur pas de répétons, on ne trouvera ni dans le Livre de (a création, le la 243 PIIILOX. de l'Egypte. Sans parler des difficultés extérieures, précédemment signalées, et que nous maintenons ici dans Simon ben Jochaï et ses amis, ou soient du Zohar, auraient pu, sans toute leur force, est-ce que les auteurs quels qu'ils autre guide que les écrits de Philon, y démêler ce qui est emprunté aux divers philosophes de la Grèce, dont les noms sont rarement prononcés par leur disciple d'Alexandrie, et ce qui appartient à une autre doctrine, fondée sur d'un l'idée principe unique et immanent, substance et forme de tous les êtres? Une tée. D'ailleurs, telle supposition ne mérite pas d'être discu- ce que nous avons appelé la partie orientale du syncrétisme de Philon est loin de s'accorder, sur tous les points importants, avec le mysticisme enseigné par les docteurs de la Palestine. Ainsi, Philon ne reconnaît en tout que cinq puissances divines, ou cinq attributs; les kabbalistes admettent dix Sephirolh. Philon, même quand il expose avec enthousiasme la doctrine de l'émanation et de l'unité absolue, conserve toujours l'Etre et des puissances, entre lesquels il un ou de certai:n la dualisme, celui de substance et des attributs, nous montre un abîme infranchissable. Les kabbalistes considèrent les Sephiroth comme des limites diverses dans lesquelles le principe absolu des choses se circonscrit lui-même, ou comme des vases, pour me servir de leur propre langage. La substance divine, ajoutent-ils, n'aurait qu'à se retirer, et ces vaso.s seraient séchés, llappelons-nous aussi qu'ils rompus et des- enseignent expressé- ment l'identité de l'Etre et de la pensée. Philon, toujours dominé à son insu par cette idée de Platon et d'Anaxagore que la matière est un principe distinct de Dieu et éternel LA KADBALE. 244 comme lui, se vie comme un son : de là trouve naturellemeiu conduit à considérer la état de comme une et le corps pri- aussi son mépris pour le mariage, qu'il regar- seulement dait déchéance comme une donnée à satisfaction la chair. Tout en admettant avec l'Écriture que l'homme, dans premiers jours de quand la création, les n'avait pas cédé en- il core aux voluptés des sens, était plus heureux qu'aujourd'hui, les kabbalistes regardent cependant la vie en général comme une épreuve des êtres et se nécessaire, comme que nous, peuvent finis, tels confondre avec lui moyen par le lequel s'élever jusqu'à Dieu dans un amour sans bornes. Quant au mariage, il n'est pas seulement pour eux le symbole, mais le commencement, la condition première de celte union mystérieuse; ils le transportent dans l'âme et dans le ciel; il deux âmes humaines qui est la fusion de l'une par l'autre. Enfin, se complètent système d'interprétation appli- le qué par Philon aux livres saints, quoique le même, pour le fond, que celui des kabbalistes, ne peut cependant pas avoir servi d'exemple à ces derniers. Sans doute Philon n'ignorait pas absolument la langue de ses pères, mais prouver qu'il n'avait sous les yeux que la il est facile de version des Sep- tante, dont se servaient d'ailleurs tous les Juifs d'Alexandrie. C'est généralement sur les termes de celte traduction et des étymologies purement grecques que se fondent ses interprétations mystiques ^ Dès tout à fait anéantie 1. dont En la raison, voiji quelques femme le quand exemples : ils cessent de s'appliquer à la dans ces mots qui s'adressent au serpent doit écraser la tète, aùxôç aoy une faute grammaticale; mais hébreu. {Leg. Alleg., nom que deviennent ces ingénieux Zohar et dont la puissance est lors procédés employés dans 111.) 11 fait -cTjp/jas'. celte faute xeoaXT^v, il trouve, avec n'existe pas dans le texte dériver du grec odo^rsOcu le mot Phison, le d'un des quatre fleuves qui sortent du Paradis tenestre. Le mot Evitât vient de eu et de i'Àwç. cédé ou non de II lui importe peu que l'article 6, etc. le nom Voy. Gfr'trer, oiiv. de Dieu, Qiôc, cit., t. I, p. 50. soit pré- L\ KADDALE ET LA DOCTRINE DE PIIILON. langue sacrée dans ? Du reste, nous l'avouons, forme n'aurait pas à nos yeux une la portance, dans ' 245 celte différence très grande im- Philon et les kabbalistes s'accordaient toujours si choix des textes, des passages de l'Ecriture qu'ils le donnent pour base à leur système philosophique, ou bien si, abstraction faite du langage, les mômes symboles éveillaient en eux mêmes les idées. Mais cela n'arrive jamais. Ainsi la femme, dans Eve, notre personnilication des sens dans la première mère, de la volupté dans le serpent qui a conseillé mal, de l'égoïsme dans Caïn, que l'homme a engendré le en s'unissant écouté rement à Eve, c'est-à-dire aux le ; Abraham, type de la science divine science mondaine; Sarah, de la vertu tive après avoir corps et succombe par son ignorance des choses de ce monde la sens, serpent: Abel, type de l'esprit qui méprise entiè- le de l'homme renaissant dans Isaac, représentée dans Jacob, et la ; la ; Agar, de nature primi- la vertu ascétique dans Tiiamar, toutes ces foi riches et ingénieuses allégories qui, selon nous, sont la seule propriété du pbilosophe d'xVlexandrie, n'ont pas laissé plus faible vestige, soit dans le Zohar, le dans soit le Livre de la création. Pour toutes ces raisons, nous croyons avoir le droit de dire que les écrits de Philon n'ont exercé aucune influence sur la kabbale. Nous arrivons maintenant à la seconde conséquence que l'on peut tirer de ces écrits et du caractère de leur auteurNous avons vu avec quelle absence de discernement, avec (piel oubli de la saine logique, Philon a pour ainsi dire mis au pillage la philosophie grecque tout entière ; poui-quoi lui supposerions-nous plus d'invention, plus de sagacité et de profondeur dans cette partie de ses opinions qui nous rap1. le Comment, par exemple, non-être les (^ij^) noms dos trois rcsullcrail-elle la subslancc abslraile aurait-elle pu être appelée sans ce texte hébreu, xïm premières Sephiroth? de ces trois mots, s'ils ]\sa nn^îl' 0"e deviendraient Comment l'imité de Dieu et du étaient traduits, ;-\^^ ^^2 ^D'' monde LA KABBALE. 24G pelle au moins listiqne? Ne dominants du système kaLba- les principes serait-il pas juste de penser qu'il l'a trouvée toute faite dans certaines traditions conservées parmi ses coreligionnaires, et qu'il n'a fait que couleurs de son imagination ? la Dans ce parer des brillantes cas, ces traditions seraient bien anciennes, car elles auraient été apportées de de la Terre-Sainte en Egypte avant que tout gieux eût cessé entre de Jérusalem et la tement parmi éteints commerce deux pays; avant que les reli- les souvenii's langue de leurs pères fussent complèles Juifs d'Alexandrie. Mais nous ne sommes heureusement pas obligés de nous en tenir aux con- jectures; qui nous prouvent jusqu'à il y a des faits l'évi- dence que plusieurs des idées dont nous parlons étaient connues plus d'un siècle avant l'ère chrétienne. D'abord, Philon lui-même, comme nous l'avons dit précédemment, nous assure avoir puisé à une tradition orale, conservée par les anciens de son peuple ' ; il attribue à la secte des théra- peutes les livres mystiques d'une antiquité très reculée * et l'usage des interprétations allégoriques, appliqué sans exception et sans limite à toutes les parties de l'Écriture sainte, « La loi tout entière, dit-il, est à leurs yeux « vivant dont être corps est représenté par la lettre, et l'âme le un sens plus profond. « par comme un C'est dans ce dernier « raisonnable aperçoit à travers les mots, que l'âme comme à travers un « miroir, les merveilles les plus cachées et les plus extraordi« naires^.» Rappelons-nous que ployée dans le 2. De De 3. 'A-3taa yào i. vojv, £v o'nTpou la même comparaison est em- Zohar, avec cette différence, qu'au-dessous du Vilâ Mosis, I; éd. Mang., liv. II, pag. 81. Yitâ contemplativâ. fij twv ^ç?xTo f, fj vojjLoO^-ji'a oo)t:T Xoyr/.rj ^-j/rt Ôvo;astojv, conlonpkdiiâ, t. II, p. toÎ; àvooaai tojto'.; lov/.itz'. to'jw* StasEpov-tos IÇai^ta y.iXXri "cà vor,;jLâ-'aJV 475, eJ. Mang. y.7.\ aôSax oizsTa Oetopeîv, tlja;;£p o'.à y.aT- xaTiooijsa. De Vilâ £;jLÇ£p(5;x£ya Li KABBALE ET Ik DOCTRINE DE corps est vôtement de le matériels de la Bible la loi par lequel on désigne les au-dessus de l'àme : 247 PIIILON. est faits une âme plus Verbe divin, source de toute inspira- sainte, c'est-à-dire le nous avons d'autres témoignages lion et de toute vérité. Mais bien plus anciens et plus sûrs que celui de Philon. ^'ous commencerons par plus important de tous, le fameuse la version des Septante. Déjà Tlmlmud le une vague connaissance* dos nom- avait breuses infidélités de cette antique traduction, pour laquelle cependant au faite il exprime moderne tique profit pomorphisme a vénération la la plus profonde. La cri- démontré jusqu'à l'évidence d'un système éminemment hostile à l'anthro- biblique, et où l'on trouve en ticisme de Philon *. quand Ainsi, ment' que Moïse, son le texte qu'elle a été germe un trône de saphir selon : duction, ce n'est pas Dieu qui a été aperçu, mais gneur mys- frère et les soixante et dix vieilhirds virent le Dieu d'Israël sur qu'il habite \ le sacré dit positive- Quand un autre prophète, la trale lieu Isaïc, voit le Sei- assis sur son trône et remplissant le temple avec les de sa robe \ cette image trop matérielle est remplacée par la gloire de Dieu, la Schechinah des Hébreux \ Ce n'est plis pas en réalité que Jt3hovah parle à Moïse face à face, mais seulement dans une vision; dans et pensée du traducteur, la est probable que cette vision, était purement intellectuelle^ il Jusqu'ici nous ne voyons encoreque la destruction de l'anthro- pomorphisme t. de dégager et le désir 1. Tlialm. Babtjl., traité Meguillah, 2. Voir, pour les Il, chez 5. p. chap. fol. 9, de l'idée Dieu des i. documenis nécessaires, Gfrœrcr, Christianisme primitif, 4-18, et Daehne, Exposition liistoriqua de la pliilosopliic religieuse les Juifs d'Alexandrie, Exode, chap. t. Il, p. 1-72. xxiv, v. 9 et 10. 4. Ka\ sToov xôv Tonov o3 eh-J/.n ô Osô? toj 'lapT^X. 5. Isaïe, chap. vi, v. 1. G. Ka\ -/.ij j/;; 7. Xto'jxx 6 oTxoç 7.7.'% i-'j'j.a. ttj; SoÇ^? ayroi'. Xa^z-TO) otCxiT) Iv sloci. I\'ombrcs, chap. xii, y. 8. LA KABBALE. 248 images quelquefois sublimes qui l'éloignent de l'intelli- genec. Mais voici des choses plus dignes de notre intérêt : au lieu du Seigneur Sabaoth, du Dieu des armées que la Bible nous représente comme un autre Mars, excitant fureur de la la guerre nous trouvons dans suprême, mais la marchant lui-même au combat', traduction grecque, non pas le Dieu et puissances dont Philon parle tant dans les ses écrits, et le Seigneur, Dieu des puissances 6 [-/.ûpio; Biog d'une comparaison où ligure la rosée née du sein de l'Aurore*, l'interprète anonyme y substitue Tcôv cJuvaascov). S'agit-il cet être mystérieux l'étoile du jour % qui a précédé et d'Eve, il le que Dieu a engendré de son sein avant c'est-à-dire le monde et Logos, la lumière divine d'Adam les étoiles. Lorsqu'il s'agit se garderait bien de dire, avec le texte, que Dieu les créa mâle et femelle*; mais ce double caractère, ces deux moitiés de l'humanité sont réunies dans un seul et même être, qui est évidemment l'homme prototype ou VÂdam Kadmon ^ On trouvera aussi dans ce curieux monument, qui n'intéresse pas moins le philosophe que non équivoques de logien, des traces la théorie théo- le des nom- bres et des idées. Par exemple, Dieu n'est pas, dans le sens ordinaire du mot, il les a le seulement rendus créateur du ciel et de la terre; visibles, d'invisibles qu'ils étaient « a créé toutes ces choses? » demande manha 1- HNJp 2- ^mSi 3. 'Ez yaTTiô; -pô Éwaao'pou lycvv/jaa al. T3?i ViD "S '\~Xjy2 U\S'^ Nïi prophète hébreu''; "• l&aie, chap. DnlD- Psaumes, chap. cx,v. napjT 137- Gen., ^- Di-IN X-ia 5. "Aprsv 6. O'JTo; ô OeÔ; 6 y.axaoîi'Çaç J, v. xLii, V. 27. vr\') yrjv xî'A TZOïVjTa; aÙTTjV V. 18. 11 faut ajouter à ce -/.al oLY.T.-za.T/.v'jy.i-Q-, aùib; otojp'.iîv aùir/^. passage les deux mots suivants, àooa- qu'on a remarques depuis longtemps dans verset de la Genèse. 'i- 15. 3. y.a\ OJiÀu £-o-V,'j:v ;.ûtÔv. h., chap. xLv, To; -nnw le ^ « Oui "Sx N12 la- Is., chap. 40, v. 26, t;; /.x-Ar-vJ-i taD'Ta -âvia. le deusièmu 24» LA KADDALE ET LA DOCTRINE DE PIIILON. rendues visibles? » « qui les a alexandrin. dit l'interprète Quand le même prophète nous représente le maître du monde commandant aux étoiles comme à une nombreuse armée*, son interprète lui fait dire que Dieu produit l'univers d'a- a près les nombres ^ Si dans ces divers passages il est facile et de Pytha- nombres est aussi de trouver une allusion aux doctrines de Platon gore, n'oublions pas que la théorie des enseignée, quoique sous une forme grossière, dans que 'pher ieizirah, et parable de celle le Se- des idées est absolument insé- métaphysique du Zohar. Nous ajouterons à la dans le premier de ces deux monuments une du principe pythagoricien littéralement reproduite dans les écrits de Philon, que l'on chercherait en cela qu'il y a application vain dans quelque autre philosophe ayant écrit en grec cause et à c'est du nombre par l'influence nous avons sept organes principaux , qui sont par ies la même doux yeux, cisme deux les oreilles, les deux narines emparé. Quand marqua les enfants d'Israël, limites lexandrie que bre arbitraire et lisons dans *. Or bou- que la le le gnosti- Très-Haut nombre des le traduction le d'A- nom- cette interprétation si bizarre en apparence devient très intel- si DS32f "120)22 N^yiCn'0 3. T^; xaT texte dit le et la peuples furent divisés d'après ^- ^^- sîipr. Voir ap'.OtAÔv tov z'iajj.ov r)ti£Tc'paç i^u/î]; oi/jx /.a't ; version des Septante nations d'après du Seigneur 2. lz-j:'piijv des nous les anges des aiaOr|a£'.i; la tradition kabbalistique dont plus tard s'est c'est raison qu'il y a sept portes de l'àmc, à savoir, che ".Nous trouvons également dans une autre cinq les sens, l'organe de la voix et celui de la génération : que sept toû In traduclion de Sacy. aCroy. r,Y£[JLOv./.o'j -6 oo)vr,Tr|piov ooyavov xa\ ItÀ [Xîpoç érrrr/rj <z-/jX,t-%'., r.à's: To y^V'.ixov, /.. T. X. r.vm De Mund. -pb; opific, p. 27, éd. de Paris. ^- Sxiï/"' ^:2 ''Er:')^^ opta êOvwv /.x-hi àpiOjAÔv DTy à.^^^i\'ù^i rhlZ, Osoj. aï^ Dcul.c\\;\\^. XXXII, V. 8. -- k'<jTr,a£v L\ KABDALE. 250 ligible par un passage du Zohar, où nous apprenons qu'il y a sur la terre soixante et dix nations; que chacune de ces nations est placée sous le pouvoir d'un ange qu'elle reconnaît pour son Dieu, et qui est, pour ainsi dire, la personnification de son propre génie. Les enfants d'Israël ont seuls privilège de le Dieu véritable qui controns la ancien que mémo la n'avoir au-dessus d'eux que le pour son peuple*. Nous rentradition chez un auteur sacré non moins les a choisis version des Septante ^ Sans doute, la philo- sophie grecque, si florissante dans la capitale des Ptoléinécs, a exercé une grande influence sur cette traduction célèbre, mais il trouve aussi des idées évidemment puisées à une s'y même autre source, et qui ne peuvent pas sol de l'Egypte. En effet, s'il en éléments que nous venons de signaler tion allégorique des monuments être nées sur le autrement, était comme si tous les l'inlerpréla- religieux, la personnifica- du Verbe et son identité avec le lieu absolu, étaient le du mouvement général des esprits à cette époque et dans le pays dont nous venons de parler, comprendrait-on comment, depuis les derniers auteurs de la version des Seption résultat tante jusqu'à Philon, c'est-à-dire deux siècles, il n'en paraît pas la pendant un espace de moindre trace dans toire de la philosophie grecque ^? Mais voici nument l'his- un autre mo- peu près contemporain, où nous trouvons le mèrne esprit sous une forme encore plus précise, et dont l'origine ^ '{'im • à ]Ty y'jiv) Sy ^nai ]:î2S D1:T xy-lX h'J IU'O-hxD mcS inSo ^"""nw* lN''-'2ni>{ iirN 'jibx -p- Zohar, oiSiian l" part., D'':'':nn fol. 40, verso. 2. 'EzciTTO} Sirac, chap. 5. eOvEi 7.'x~i<r:r,'jZi Le traducteur de Jésus, ans avant Jésus-Christ, dans nous parle de née dc[juis r,voj,u.£vov, xa\ [''/•? v.'j^'-O'j 'Iapa7)A laTi'v. Jes. xvi;, v. 17. la flis la de Sirah, qui vivait environ cent cinquante trente-huitième année du règne d'Evergète H, version des Septante longtemps. comme d'une œuvre connue et termi- LA KABBALE ET LA DOCTRLNE DE hébraïque ne saurait être contestée fils : 251 PIIILON. c'est le livre de Jésus, de Sirah, vulgairement appelé V Ecclésiastique. Nous ne connaissons aujourd'hui cet auteur religieux que par une traduction grecque due à la plume de son petit-fils. Ce dernier nous apprend lui-même, dans une sorte de préface, qu'il était venu en Egypte (probablement après avoir dans quitté la Judée) d'Evergète II. la trente-huitième année du règne Par conséquent, original cinquante ans si nous faisons vivre l'écrivain auparavant, nous le rencontrerons à la distance de deux siècles avant l'ère chrétienne. Sans du traducteur, qui nous croire aveuglément au témoignage assure que son aïeul avait uniquement puisé à des sources hébraïques, nous ferons remarquer que Jésus, fils de Sirah, Thalmud, sous le nom de au temps de jusqu'au commencement du iv" siècle les est souvent cilé avec éloge par le ben Sirah*. Le texte original saint Jérôme et juifs aussi bien existait encore ; que les chrétiens le comptaient au nombre de leurs écrivains sacrés. Or vous rencontrerez chez cet ancien auteur, non seulement dont nous avons du Logos ou de la la tradition parlé tout à l'heure, mais la doctrine sagesse divine, à peu de chose près, telle qu'elle est ensei- gnée parPhilon même et les kabbalislcs. puissance que le Verbe ou D'abord le sagesse est la Mêmra la des traducteurs bouche du Ti'ès-IIaut (êyoj ànb elle ne peut pas être prise pour une simple abstraction, pour un être purement logique, car elle se montre au sein de son peuple, chaldéens; elle est la parole ; elle est sortie (jTo^ocToq v^î(jzo'j dans l'assemblée du Très-Haut, (iv p.eo"0) laoû ocùrv^ç y.x-jyrt'je'ixi. ... de è^v^XOcv) la ^ ; et fait l'éloge alviiu "i^^iyr,)) de son xiiT'/içj''. âme Celle assemblée céleste se compose probablement des puissances qui lui sont subordonnées; car le Thalmud i. Voyez Zunz, De la Piédicalwn religieuse chez 2. Cliap. XXIV, V. 3 ô. Chap. XXIV, V. 1. ; trad. de Sacy, même les Juifs, chapitre, v. 7. et le Zohar chap. vu. 252 LA. KABBALE. emploient fréquemment, pour rendre expression tout à fait même la comme duite sur la scène, se représente elle-même mier-né de Dieu quand car elle a existé dès le ; une idée, semblable ^ La sagesse, ainsi introle pre- commencement, temps n'était pas encore, et elle ne cessera pas d'être dans la suite de tous les âges*. Elle a toujours le Dieu été avec ^ formé a seule c'est ; par elle que monde le a été créé ; elle sphères célestes et est descendue dans les les profondeurs de l'abîme. Son empire s'étend sur les flots de l'Océan, sur toutes les régions de la terre, sur tous les peuples toutes les nations qui l'habitent*. Dieu lui ayant et ordonné de se chercher ici-bas une demeure, son choix rêta sur Sion ciuteur, Quand on songe que, dans ". chacune des autres nations s'ar- l'opinion de notre est placée sous le pou- voir d'un ange ou d'une puissance subalterne, le choix de Sion pour demeure de comme une dit expressément prit de Dieu ou médiaire sur aussi que la Sagesse ne doit pas être regardé simple métaphore, mais la la tradition Logos agit le les prophètes d'Israël ^ sagesse, il signifie, que nous avons immédiatement comme citée, et que sans inter- Comment concevoir n'a rien de substantiel, si elle le l'es- si elle n'est pas en quelque sorte l'organe et le ministre de Dieu, ait établi son trône dans une colonne de nuée, probable- ment même la hébreu dans comme le colonne qui marchait devant le peuple désert'? En somme, l'esprit de ce livre, celui de la version des Septante et de la paraphrase clialdaïque d'Onkelos, consiste à placer entre le souverain 2. Chap. XXIV, V. 3. Chap. 1. I, V. 9; Sacy, v. '!. Doi toj aiwvo; à-' àpyîî; 4. Chap. XXIV, V. 5 et seq. 5. Chap, XXIV, V. 7 G. Chap. 7. '0 6sovo; ao3 iv OTÔÀtij vîvÉÀr,;. XVII, V. et seq.; Sacy, \. II. 15. ]Mspt; xjf^i'o-j 'laoa/^À Icjtiv. ïy.T'.zi ;/£. KABBALE ET LA DOCTRINE DE L.\ Être monde ce (6 v'\iL<jrQ;) et 255 PIIILON. périssable, une puissance métemps éternelle et la première diatrice qui est en même œuvre de Dieu, qui agit et qui parle à sa place, qui est elle- même sa parole et sa vertu créatrice. Dès lors, l'abîme est comblé entre et la terre Uni et le ; les choses visibles, hommes directement aux sainte, ou par le don de la autres peuples, et au-dessus de tous si le ciel et celle-ci par parole divine arrive quelquefois sous la qu'un peuple a C'est ainsi ce résultat plus de divorce entre : avoir besoin d'être reconnue d'abord l'univers. Mais, sans dans l'infini Dieu se manifeste par sa parole, la forme d'une inspiration prophétie et de la révélation. été élevé au-dessus de tous les un homme, le législateur des Hébreux, les autres hommes. J'ajouterai que, dans important pour nous, tement d'accord avec la critique; car la si théologie est parfai- vous consultez, sur l'ouvrage qui fixe actuellement notre attention, les traductions les plus orthodoxes, par exemple celle de Lemaistrc de Sacy, vous y verrez signalées de nombreuses allusions à la doctrine du Verbe*. Nous pourrions peut-être en dire au- du livre de la Sagesse, dans lequel on a depuis long« La temps remarqué un passage ainsi traduit par Sacy « Sagesse est plus active que les choses les plus agis« santés Elle est une vapeur, c'est-à-dire une émanation « de la vertu de Dieu et l'ellusion toute pure de la clarté du tant : — (< Elle est l'éclat de la lumière éternelle, Tout-Puissant « le miroir sans tache de la majesté de Dieu et l'image de sa « bonté. N'étant qu'une, elle peut tout; et, toujours im- « muable en elle-même, elle renouvelle toutes choses, se répand parmi les nations dans les âmes saintes, et <c forme « les amis de Dieu tère général de cet 1. Voir surtout 2. Chap. VII, V. le 1" et les prophètes *. » Mais le elle elle carac- ouvrage nous paraît plutôt se rapprocher et le 24° clin|jilro. 24-27. L\ KABBALE. 254 de philosophie platonicienne que du mysticisme de Phi- la comme on Ion. Et n'en connaît encore ni l'âge ni la véri- \ nous avons cru devoir attendre qu'une critique plus savante que la nôtre ait résolu ces questions ^ Au reste, les faits que nous venons de recueillir suffisent à nous démontrer que la kabbale n'est pas plus le fruit de la civilisation grecque d'Alexandrie que du platonisme pur. En effet, parlez-vous seulement du principe qui sert de base à table origine tout le système de kabbalistique, à savoir Parole et de la la : la personnification comme Sagesse divine, considérée cause immanente des êlres? vous le la trouverez à une époque où le génie particulier d'Alexandrie était encore à naître. Et 011 le trouvez-vous? dans une traduction pour ainsi dire traditionnelle de l'Ecriture et d'origine purement hébraïque. dans un autre S'agit-il monument des détails et des idées secondaires, par exemple des différentes applications de la tirer méthode allégorique ou des conséquences qu'on a pu du principe métaphysique dont nous venons de parler? vous apercevrez sans effort une assez grande différence entre les écrits i. Voir de Philon dom et ceux des kabbalistes hébreux Calmet, Dissertation V auteur du S2ir livre de la Sagesse, dans son Commentaire littéral de VAnc. Testam., et Daehme, ouvrage 2. Nous croyons cependant que l'auteur, ailleurs car on trouve chez lui des que dans prenant toutes les les Sap., chapitre Midraschim de les qualités croyance que Joseph de ténèbres Sacjesse. les sources était légendes apocryphes qui n'existent pas la Palestine. Telle est celle de la des mets dont on avait le désir; devenu roi telle v. 20-23. Voir manne est aussi la de l'Egypte, et que pendant les trois jours Égyptiens ne pouvaient conserver aucune lumière xvi, cité, liv. II. hébraïques étaient familières à dom Calmet, Préface sur le artificielle. livre de la CHAPITRE IV r.APPORTS DE LA KABBALE AVEC LE CIIRISTIAKISÎIE Puisque kabbale ne doit rien ni à la à la Grèce, ni à ait la capitale des Ptolémées, son berceau en Asie; que sein, par sa seule puissance; le la judaïsme ou qu'elle philosophie, ni faut bien qu'elle il l'ait tirée soit sortie lui une influence incontestable. Cette gion ne serait-elle pas intérêt de quelque du judaïsme, autre religion née en Orient et assez voisine pour exercer sur de son le reli- christianisme? Malgré l'extrême qu'elle éveille tout d'abord, cette question, déjà résolue par tout ce qui précède, ne peut pas nous arrêter longtemps. Il est évident pour nous que tous les grands principes métaphysiques et religieux servant de base à la kabbale sont antérieurs aux dogmes chrétiens, avec lesquels du reste il n'entre ])as dans notre plan de les com- parer. Mais, quelque sens qu'on attache à ces principes, leur forme seule nous donne l'explication d'un paraît offrir nombre de un grand qui : nous un bon kabbalistes se sont convertis au christianisme; nous citerons entre autres 1. fait intérêt social et religieux Auteur d'un ouvrage intitulé Gali Paul Ricci, Razia, Conrad c'cst-ii-dire les Nureinlicrg, 1G05, in-4. Le but de cet ouvrage, entièrement tions liébraïques traduites en latin et Secrets dévoilés, composé de en allemand, est de prouver chrétien par différents passages du Thalinud et du Zohar. Otlon', le cita- dogme , J/iv'^.^v^-• LA KABDALE. 256 le Piitlangel, dernier éditeur du Sepher ielziraJi. A une époque plus rapprochée de nous, vers la fin du dernier siècle, on a vu un autre kabbaliste, le Polonais Jacob Frank, après avoir fondé la secte des Zohariles, passer dans le sein du catholicisme avec plusieurs milliers de ses adhérents'. Jl y a longtemps que les rabbins ont aperçu ce danger; aussi quelques-uns d'entre eux se sont-ils montrés très hostiles à l'étude de la kabbale % encore aujourd'hui du Saint des Modènc, qui comme l'arche sainte, l'entrée Saints, pour en éloigner les profanes. Léon de a écrit un du Zohar'\ livre contre l'authenticité complcr sur est loin de tandis que d'autres la défendent comme le salut de ceux qui ont livré à la principaux ouvrages kabbalistiques^. D'un autre presse les côté, les chrétiens qui se sont occupés du même sujet, par exemple Knorr de Resenroth, Pieuchlin et Rittangel après sa conversion, y ont vu le moyen le plus efficace de faire tomber barrière qui sépare la synagogue de l'Eglise. C'est la dans l'espoir d'amener un jour ce résultat tant désiré qu'ils les passages du du Nouveau Testament qui présentent entre eux ont rassemblé dans leurs ouvrages tous Zohar et quelque Au affinité. lieu de les suivre dans cette voie et de nous rendre leur écho, nous qui sommes étranger à toute polémique religieuse, nous aimons mieux rechercher ce qu'il y a de commun entre la kabbale et les plus anciens organes du gnosticisme. Ce sera pour nous un moyen de nous assurer si les principes dont nous voulons connaître à la fois Pin- fluence et l'origine n'ont pas été répandus en deliors de Judée; leur si peuples d'autres grecque, et, absolument étrangers à la civilisation si nous ne sommes pas dès lors par conséquent, 1. Peter Béer, HisL des secles relujieuses chez les Juifs, 2. Voir 3. Ali noliein .4)7' la influence ne s'est pas exercée encore sur noheni de Léon de Modène, p. [\e 4. Ib. supy.,Y- 7. 7, t. II, p. 309 lion rugissant), publié par Julius Fiirst. Leipzig, ai-iSCn et seq. 79 et 80. DniK DD^STH TwnS " SinD'' DN 1840. TTiTi nSv LA. KADBALE ET LE CIIRÎSTIANbME. regarder autorisé à la kabbale comme un 257 précieux reste d'une pbilosopbie religieuse de l'Orient, qui, transportée à Alexandrie, s'est mêlée à nom usurpé dans le doctrine de Platon, la et, sous le de Denys l'Aréopagite, a su pénétrer jusque mysticisme du moyen âge. D'abord, sans sortir de la Palestine, nous rencontrons, au temps des apôtres, à Samarie, âge déjà avancé, probablement dans un et personnage assez singulier de Simon le Magicien. Quel était cet homme le qui jouissait au milieu de ses concitoyens* d'un pouvoir incontesté et d'une admiration sans bornes^? Il pouvait avoir des idées assez basses sur les motifs qui nous portent à partager avec les autres les dons les plus sublimes, mais assurément ce n'était pas un impos- teur, puisqu'il plaçait les apôtres au-dessus de lui et qu'il commu- voulait obtenir d'eux à prix d'argent le privilège de niquer l'esprit saint autorité eût été vaine \ si plus loin, je pense que son J'irai elle n'avait pas eu pour appui une idée bien connue et depuis longtemps accréditée dans les nous esprits. Celte idée, ment dans le rôle la peuple tout entier, disent jusqu'au plus tion de la vocalur trouvons exprimée très nette- surnaturel qu'on attribuait à Simon. Le les Actea, petit, le regardait saint le plus grand personnifica- .le Dieu Hic csl virtm Dei qnx Jérôme nous apprend que par là grande puissance magnat Ov depuis comme une : notre prophète samaritain n'entendait pas autre chose que le verbe de Dieu (sermo Dciy. nécessairement réunir en 1. L'opinion la lui cette qualité, plus généralement admise, c'est que bourg samaritain. L'historien Josèplic ^e En Ad. devait Simon était de Giltlioï, est le seul qui parle d'un Juif, originaire Ciiypre, qui se faisait passer pour magicien. {Anliqiiit., liv. 2. il tous les autres attributs divins; XX, chap. vu.) apost., Vilt, v. 10. 5. Ib., V. 4. Ib., V. 10. 5. Hier., 18 et 19. Commcnlar. in Malthœi, chap, xxiv, v. 5, t. VII de ses œuvres, éd. de Venise. 17 LA ILVBBALE. 2oS métaphysique religieuse des Hébreux, car, d'après la Verbe ou la le Sagesse renferme implicitement les Sepliirotli Jérôme nous donne-t-il pour auSimon s'applique à lui-même inférieures. Aussi saint thentiques ces paroles que : « Je suis la parole divine, je possède la vraie beauté, je suis « le consolateur, je suis le tout-puissant, je suis tout ce qui est ce en Dieu*. Il )> qui ne réponde n'est pas une seule de ces expressions l'une des Sephiroth de la kabbale, dont îi nous retrouvons encore l'influence dans ce fait rapporté par un autre père de l'Eglise^ Simon le Magicien, qui se con: lui-même comme une manifestation visible du Yerbe, voulut également personnifier dans une femme sidérait d'assez mauvaise réputation la pensée divine, le principe féminin corrélatif au Verbe, c'est-à-dire l'épouse de Or philosophie platonicienne, ni dans l'école d'Alexan- dans la drie, quand veille, tout où celui-ci. cette bizarre conception, qui n'a aucun fondement ni la même en mer- elle aurait existé alors, s'accorde à défigurant, avec le système kabbalistique le Sagesse, c'est-à-dire le Verbe, représenté comme principe mâle, a, comme un tous les autres principes du môme ordre, sa moitié, son épouse; telle est celle des Sephiroth qui porte le nom d'intelligence (nju)% et que plusieurs gnos- Saint-Esprit, en continuant tiques ont prise pour le représenter sous l'image d'une femme. De ce nombre à la est le Juif Elxaï, qui a plus d'un trait de ressemblance avec le prophète de Samarie. Son qui l'a nom même choisi) est l'expression du (c'est lui rôle qu'il Non seulement, comme nous venons de 1. « Ego sum sermo lens, ego 2, omnia » Dei, ego sum liv. II. — Iren., liv. deuxième partie de cet ouvrage, ^DO hHf peut-être aussi 152 19* liércsie. s'est donnée le dire, cet héré- spcciosus, ego paracletus, ego omnipo- Ib. supr. Clément., Rccocjnitiones, 5. Voir la ^- Dei. sans doute ^51;^, la p. 188 force I, chap. xx. et suiv. mystérieuse. Epiphanc, LA KABBALE ET LE CIIRISTLANISME. siarque conçoit Saint-Esprit 259 comme un principe féminin, yeux qn'nne force divine, prenant quelquefois une forme matérielle, dont il décrit avec de mais le le Clirist n'est à ses minutieux détails les proportions colossales'. rappelons avoir trouvé semblable de la dans Tôle blanche Or nous nous Zohar une description le ; un autre ouvrage très pseudonyme de et célèbre parmi les kabbalistes, l'Alphabet rabbi Akiba% parle de Dieu à peu A termes. côté de cette près dans les manière de concevoir le mêmes Verbe, l'Esprit saint et en général les couples divins dont se pose le Plérôme, nous trouvons aussi dans nous restent du Syrien Bardesancs principe de le com- les souvenirs qui la cosmo- gonie kabbalistique. Le père inconnu qui habite au sein de la lumière a un fils; c'est le Christ ou à son tour le Christ s'unissant à sa qui est les sorte ici, ou Saint-Esprit le quatre éléments, que ces éléments comme la voix dans et le et l'eau, monde céleste; produit successivement (zo TTveù^ta), l'air l'homme compagne, à son épouse le feu et la terre; en extérieur en général sont Sepher ietzirah, une simple émanation le de l'Esprit". Mais pourquoi persisterions-nous à glaner péniblement quelques souvenirs épars dans les les Actes des Apôtres ou dans de Hymnes saint Ephrem, quand nous pouvons puiser à mains dans un monument du plus grand pleines 1. //'. prix, nous siipr. 2. nS^pîT 11 nTnlN- ^^^'^' l'* traduction d'un passage de ce livre : « Le <( corps de la présence divine (nj^3w Su? IDIj) « trcnle-six fois dix mille <( dejiuis les reins jusqu'en bas, et autant depuis les reins jusqu'en haut. Mais parasah, à savoir <( ces parasak ne ressemblent pas aux noires. « fois mille <( chaque zarcth représente <( opposées de l'univers. 3. Saint coudées ; '^ : """^ étendue de deux cent cent dix-luiil )> longueur comprise entre Lettre n, Ephrem, bjnme LV, p. P- 557. dix mille Chaque parasah divine chaque coudée divine a quatre zarelh la fois les et a mille une palme ; deux extrémités ^5j verso, éd. de Cracovie de 1579. LA KABBALE. 260 voulons parler du Code nazaréen\ celle bible du gnosll- cisme purement orienlal. On que saint Jérôme sait et saint Epiphane font remonter la secte des nazaréens jusqu'à la naissance du christianisme'. Eli bien, telle est la ressemblance d'un grand nombre de ses dogmes avec les éléments les plus essentiels du système kabbalistique, qu'en les lisant dans l'ouvrage qui vient d'être cité, on croit avoir trouvé quelques variantes ou quelques fragments égarés du Zohar. Ainsi Dieu y est toujours appelé lumière; est il mière éternelle lui-même et infinie. Il De justice et la miséricorde''. roi et le le splendeur la maître de la plus pure, la lu- la est aussi la beauté, la vie, la lui émanent toutes les formes que nous apercevons dans ce monde; il en est le créateur mais sa propre sagesse et sa propre essence, et l'arlisan ; personne ne les connaît entre elles quel est son Toutes n'ayant pas de de répondre nom qu'on puisse invoquer, pas de nature puisse connaître, on ne peut arriver jusqu'à elle qu'on qu'avec un cœur pur, une âme droite et mour". La gradation par laquelle 1. demandent les créatures se et se voient forcées n'en a pas. Le roi de la lumière, la lumière infinie qu'il ', '^. nom, Codex Nazareus, 3 vol. iii-4, 1815, publié une foi pleine d'à- doctrine nazaréenne la et traduit par Mathieu Nor- berg. 2. Celte opinion, adoptée par la plupart des théologiens, doit l'emporter sur celle de Mosheim qui, pour mieux répondre aux objections de Toland contre l'unité de siècle. \oir Mosheim, Jndiciœ la foi chrétienne, fait naître la secte des nazaréens au quatrième anliquœ chrislianorum disciplinx , sect, 1, chap. V. 3. « Rex summus lucis, splendor pia-us, lux magna. >'on est raensura, numé- ros et terminus ejus splendori, luci et majestati. Tolus est splendor, toîus lux, tolus pulchritudo, tolus vila, totus juslilia, tolus miscricordia )),etc. t.I,p. 4. (( Creator omnium formarum, pulchrarumque sapientiîc, suîque oblegens, 5. (( Cod. J\az., 5. Crealurœ omnes intcrrogantes : nomcnne nec sui manifestus. tui sil nominis artifex, » Ib., p. retinens vcrô sux' 7. nesciœ. Dicunt reges lucis, se invicem magnae luci? iidcmque respondentes : nominc 261 LA KABBALE ET LE CHRISTLV^JISME. descend du souverain être aux dernières limites de môme que tion est exactement la fréquemment déjà cité dans ce la créa- dans un passage du Zohar travail « liCs génies, les rois : « et les créatures célèbrent à l'envi, par des prières et par « des hymnes, le roi suprême de premier, c'est la êtres; le second, c'est le « cinq rayons d'un éclat merveilleux « lumière qui éclaire tous « pleine de les anime; « souffle suave qui les douceur avec laquelle lumière dont partent la le : le troisième, c'est la voix ils exhalent leur allégresse ; a le quatrième, c'est la parole qui les instruit et les élève « à rendre témoignage de leur foi le ; cinquième, c'est le « type de toutes les formes sous lesquelles ils se dévelop- mûrissent sous l'action impossible de ne pas reconnaître dans « peut, semblables à des fruits qui « du \ soleil Voici, par Il est degrés de l'existence représentés chez ilifférents listes » que nous nous sommes borné à traduire, ces lignes, la pensée, le souffle pour exprimer la ou même la vie cachée en elle-même, sible, sans lumière et les kabba- l'esprit, la voix et la parole. idée, d'autres nous sont pas moins familières les : images qui ne avant toute créature était incomprélien- la vie éternelle et sans forme (fcrho). De son sein naquit l'atmosphère lumineuse (ajar zivo, Nin inx) qu'on appelle aussi la parole, le vêtement bolique qui représente eaux vives ou caret. Quia illius tuî fecerunt (lyjiaSN*. l^S^r) caret, nec fuerit qui illius insistât, beati pacifici qui te monte ou le fleuve sym- Sagesse. De ce fleuve sortent les grandes eaux par lesquelles les autem nomine natunc la nomen les nazaréens invocet, nosccndœrjtic agnoverunt corde puro, nienlionem justà, fidem tibi integro atTectu habuerunt. » Cod. Naz., t. I, p. 11. 1. « Oinnes genii, reges et crealurœ, precationi et hynino insistentes, célé- brant regem summum primus, lux quic illis lucis, a orta quo oxcunt quinque dulcedo vocis quà excellant : sionem quinliis pietalis insliluit sicutsole fruclus. » : rndii magnifici et insignes secundus, flalus suavis qui eis adspirat : : : terlius quartus verbuin oris quod eos erigil et ad confes- Ib. siipr., p. 'J. specics fornitc cujusque, quà adolescunt, LA KABBALE. 262 comme les kabbalistes tion Dieu, l'intelligence ou l'esprit, qui à son tour pro- tle représentent la troisièms manifesta- duit une seconde vie, image très éloignée de la première*. Juschamin Cette seconde vie, appelée (^id ou "j-ia ï/*', le lieu des formes, des idées), au sein de laquelle a été conçue d'a- bord ridée de qu'on appelle inconnu création dont elle est le type le plus élevé la pur; et le plus seconde vie en a engendré une troisième, la ]e père excellent (abatur, ini 2x), Vancien du monde [senem et le vieillard obtegentem siii et (jrandxmtm mnndi)-. Le Père excellent ayant regardé l'abîme, ou les ténèbres sous nom le eaux noires, y laissa son image qui, le Démiourgos ou l'ar- les de Fétahil, est devenue commence cbitecte de l'univers". Alors aussi nable série d'Eons, une hiérarchie infernale aucun n'a plus que ces intérêt pour nous. trois vies, ces trois Plérôme, tiennent le nous qui et céleste de savoir suffit degrés qu'on distingue dans même place nom même ici la dont kabbalisliques, Il une intermi- que le les trois visages Nrims) (farsufo, se la bouche de ces sectaires^; et nous pouvons nous arrêter avec d'autant plus de confiance à cette inter- retrouve dans que nous rencontrons également parmi eux prétation, comme dans dix Sephiroth, partagées, suprêmes attributs 1. Anlequam creaturœ omnes (( Jordanus inaxima et l^la. « II, t. fuit. Ib., î 4. Ib., 5. « dem Ex aquà vero p. t. t. Ad I, filius, p. III, p. portani Zivic (v7 Ferho dominus exslitit exislit vivà, nos vita exslitinius. » Ib., t. per qucra quaî aqua aqua viva, I, p. 145. et, porta aperlà, suî imago, in aquà in aquam nigram istà prospexit. Fictus nigrà, et Fctahil conforinatus 508. I2G, Onomasticon. domùs tria habitacula. kabar le Zohar, en trois Quant au singulier 211. Surrexit Abatur autem extemplo existùre, Jordanus dominus vicissime exislit. 2. Ib., 3. et sept inférieurs% les 122; vitœ tlironus Parique 1^ domino splendoris apte modo septem positus. Et ibi- \i[x procrealœ fuerunt, grande splendeur) eaîque clarœ suà specie supernè veniente lucentes. » Ib., t. III, p. CI. quœ a Ju- et splendore LA KABBALE ET LE CHRISTIANISME. accident qui a fait plus en plus imparfaite (le l'expression nèbres des génies subalternes, ils sont très le et le et nom principe dans té- nom de corps ou donné au prince des ténèpas de celui que porte le même ne diffère le là ï^pa) système kabbalislique (ms^Sp, le les écorces, matière). Les nazaréens reconnaissent aussi deux la les etiam cxslithse de- iihi exsliterat detrimentum) \ De de matière (gèv, VJ, et gof, bres*; et ce Code nazaréen, que mal ne sont que l'alTaiblissement graduel de lumière divine {caligo crementiim génération et à la mythologique de ce principe, d'ailleurs nettement formulé dans ia Dcmiourgos naître le 265 Adam, l'un céleste et invisible, l'autre terrestre, qui est le père de l'humanité. Ce dernier, par son corps, est l'œuvre des génies est subalternes, des esprits une émanation de retourner vers son stellaires; vie divine la dans père, les \ message dont les mais son âme âme qui devait régions célestes, a été retenue dans ce monde, séduite par santes. Alors, le Cette les puissances malfai- kabbalisles ont chargé l'ange Uaziel, nos hérétiques le font remplir par Gabriel, qui joue d'ailleurs un très grand rôle dans leur croyance; c'est lui qui, pour les relever de leur chute et leur ouvrir les du retour au sein de leur père, apporta voies parents la parole la loi véritable, rieusement par llaptisle, le vrai hautement sur les à nos premiers vie, propagée mysté- ce que saint Jean- tradition, jusqu'à la prophète selon les de nazaréens, la promulguât bords du Jourdain*. Nous pourrions citer encore d'autres traditions que l'on croirait empruntées aux Rlidraschim et au Zohar^"; mais Ib., 2. Ib., III, Onomasticoii. 0. Ib., 4. T. 5. t. II, 1, I, p. p. suffit d'avoir signalé 190-200. Ib., p. 121 cl 125. 25-56-117. Nous citerons entre autres formation du fœtus et p. 41, nous p. 145. i. 1. il du Codex la la manière dont les nazaréens expliquent part qu'ils y font ù clr.icua dos IS'azafcuii. deux parents, t. la II, LA KABBALE 2Gi ce qui a plus de droits à le Si après cela dans et nous allions découvrir gnoslicisme égyptien, dans le du philosophe. l'alteiitioii de Valentin, on n'aurait plus les mêmes les principes doctrines de Basilide droit d'en faire le honneur même au nouveau platonisme à la d'Alexandrie. Et, en effet, dans ce qui nous reste des deux célèbres hérésiarques que nous venons de nommer, nous philosophie grecque, ni pourrions montrer sans peine les éléments comme ristiques de la kabbale, l'unité les plus caracté- de substance', la formation des choses, d'abord par la concentration, ensuite par l'expansion graduelle de la lumière divine% la théorie des couples àmes\ lettres et et des quatre mondes", les deux xVdam, les trois jusqu'au langage symbolique des nombres et des de l'alphabet ^ Mais nous n'avons rien à gagner à démontrer celte similitude, car le but que nous nous sommes proposé dans celte dernière partie de notre travail, nous croyons l'avoir atteint. Après avoir établi antérieurement que les idées métaphysiques qui font la base de la kabbale ne sont pas un emprunt fait cà la philosophie grecque; que, loin d'être nées soit dans l'école païenne, soit dans l'école juive d'Alexandrie, elles y ont été importées de la Palestine, nous avons prouvé en dernier lieu que la Palestine, ou au moins la Judée proprement dite, n'en est pas encore le ber\. « Conlinere omuia palrera oxlià et id 2. quod intrà omnium Au sommet des choses est le Bythos par couples tous les Éons qui constituent tions se perdraient dans l'infini, sans de la solidité et de la et extra secundùm agnitionem une et pleroma cssc ignorantiam. du nihil, et id ([iioJ » lien., II, 4. sein duquel sortent ou l'inefiable, le Plérôme. Mais toutes ces émana- un vase limite, consistance. Iren., ib. siij)r. (ocq:) qui leur — .\candre, Ilisl. donne gcnel. du Gnoslicisme, article Valentin. 5. La matière est le monde sont le Démiourgos et les on rencontre rôme les le plus infime. âmes humaines (Olam choses spirituelles, -v:j;j.xt'./.o: (Aziloulh). Ib. siipr. i. Voir NéanJre, ouvrage cilé, p. 219. 5. ^'éandre, p. 17G, Doclrinc de Mcrciic. Immédiatement au-dessus d'elb ielzirah). Aun (Olam hcriah), degré plus haut, et enlin le Plé- LA KABBALE ET LE CIlRISTL\NISilE. ccau; car, malgré entourées chez mystère impénétrable dont elles étaient le les 2C5 docteurs de la synagogue, nous les trou- une forme, pure, dans la capitale vons, sous il est vrai, moins abstraite et moins infidèle des Samaritains et chez les hérétiques de la Syrie. Peu importe qu'ici, enseignées peuple comme fondement delà religion, tère des personnifications mythologiques', tandis que devenues le plutôt un au elles aient le caraclà, partage des intelligences d'élite, elles constituent vaste et profond système de métaphysique; le fond de ces idées demeure toujours dans les dont elles sont revêtues, ni le môme, rien n'est changé rapports qui existent entre elles, ni dans les formules dans bizarres qui les accompagnent. les traditions Il nous reste plus ou moins donc encore à rechercher de quelle partie, de quelle religion de l'Orient elles ont judaïsme, pu sortir de et là pour pénétrer immédiatement dans le dans les différents systèmes que nous avons mentionnés. C'est 1. Déjà l'iotin avait iisqtic dernier pas qu'il nous reste à remarqué, avec cisme ca général assimilait rielle le pour avoir terminé entièrement notre lâche. faire : Naluram nalurœ. les sa profondeur habiluelle, que choses intelligibles à inlclli(jihilem in simililudinein 1"' Ennéade, liv. IX, cliap. vi. la le gnosli- nature sensible et maté- dcduciml sensihiUs deferio- CnAPlTRE Y RAPPORTS DE LA KABBALE AVEC LA BELIGION DES CUALDEEKS ET DES PERSES S'il existe quelque part, dans les limites où nous devons maintenant circonscrire nos recherches, un peuple distin- gué par sa que par sa puissance poliHébreux une influence immédiate et prolongée, c'est évidemment dans son sein que l'on pourra découvrir la solution du problème que nous venons civilisation aussi bien tique, qui ait exercé sur les de soulever. remplies, même Chaldéens les Eh bien, ces conditions, au delà des exigences de et les Perses, armes de Cyrus et la imaginer dans les en nous effet, les trouvons la critique, chez réunis en une seule nation par religion de Zoroastre. Pourrait-on, la vie d'un peuple un événement plus propre à altérer sa constitution morale, à modifier ses idées et ses vité mœurs, que ce mémorable exil appelé de Babylone? Serait-ce donc impunément pour pour la capti- les uns que du peuple, auraient passé soixante et dix ans dans le pays de leurs vainqueurs? Nous avons déjà cité un passage du Thabnuil où les pères de la synagogue recon- et les autres les Israélites, prêtres et laïques, doc- teurs et gens naissent formellement que leurs ancêtres ont rapporté de la terre de l'exil les noms des anges, les noms des mois et 2G7 LA KABBALE ET LA RELIGION DES PERSES. mùma les lettres supposer que les de l'alphabet. Or noms n'est guère il permis de des mois n'aient pas été accompa- gnés de certaines connaissances astronomiques*, probablement celles que nous avons rencontrées dans le Scpher ietzirah, et que les noms des anges aient pu être séparés de toute la hiérarchie céleste ou infernale adoptée chez les mages. Aussi n'est-ce pas d'hier qu'on a fait la remarque que Satan se montre pour la première fois, chez les écri- du Chaldéen Job. Cette riche savante mythologie, adoptée par le Thalmud, répandue vains sacrés, dans l'histoire et dans les je puis Midraschim, forme aussi me \a partie poétique et, si servir de cette expression, l'enveloppe extérieure du Zohar. Mais ce n'est })as sur ce fait depuis longtemps reconnu que nous voulons insister. Laissant les Chaldéens, dont nous n'avons aucun monument de quelque étendue et d'une entière certitude, qui d'ailleurs ont été vaincus moralement et matériellement par les Perses avant le retour des Hébreux dans la Terre-Sainte, nous allons montrer, je ne dis pas les principes les plus généraux, mais à peu près tous les éléments de la kabbale, dans le Z end Av esta et les commentaires religieux qui en dépendent. Nous ferons remarquer en passant qu'à une époque où l'on est aussi curieux de toutes les origines, ce vaste et admirable ment, déjà connu parmi nous depuis plus d'un pas encore rendu à la philosophie histori(|ue, monu- siècle, n'a la véritable science de l'esprit humain, tous les services qu'elle est en Nous n'avons pas la prétention de combler ce vide; mais nous espérons rendre visible la Iransdroit d'en attendre. 1. Je devrais aussi dire astrologiques, car, à partir de cette époque, l'in- lluence des astres joue juif. encore aujourd'hui, de un très grand rôle dans Le Tludmud reconnaît des jours heureux l'intérêt, les Israélites, quand ils les idées religieuses et des jours néfastes; la part des étoiles et, inênie veulent se témoigner inuluellenient dans quelque grande circonstance de heureuse influence de du peuple (3,112 S'D)- la vie, se souhaitent une LA KABBALE. 568 mission des idées entre Perse la et la Judée, comme nous l'avons déjà fait en partie pour les rapports de la Judée avec Alexandrie. D'abord, tous chronologistes, soit juifs ou chrétiens*, les s'accordent à dire que la première délivrance des Israélites, retenus captifs enChaldée depuis Nabuchodonosor% a eu lieu durant les lone, de premières années du règne de Cyrus sur Baby- 550 dans à 55(3 ans avant l'ère chrétienne. C'est limitée que se renferme toutes les diver- celle période si gences d'opinion qui existent entre eux. Or, si nous croyons aux calculs d'AnquetiI-Duperron% Zoroastre avait déjà commencé sa mission religieuse en 549, c'est-à-dire au moins quatorze ans avant dans leur patrie. Il premier retour des captifs hébreux âgé de quarante ans; l'époque le était alors plus brillante de sa vie venait de s'ouvrir, et elle se pro- la pendant ces dix années que toute la cour et tout le royaume longe jusqu'en 559. C'est Zoroastre convertit à sa du que roi Gustasp, loi l'on croit être Hystaspe, père de Darius. que la réputation du nouveau prophète va effrayer jusqu'aux brahmines de l'Inde, et que l'un d'entre eux, arrivé chez le roi Gustasp, pour confondre C'est durant ces dix années un imposteur, ce qu'il appelle est obligé comme de céder, tout ce qui l'entoure, à l'irrésistible puissance de son adversaire. Enfin, de 550 ment dans 1. 1. II, sa religion Scaliger, p. p. 86. 582. à 524, Zoroastre enseigne publiquecapitale de l'enijiire babylonien, la Ememlaliotempor., — Bossuet, — David Ganz, p. liv. la Bible de Cahen. nologistes juifs et chrétiens, fixé l'avènement du Christ t. année 5592, I, quatre livres de l'Écriture Saiyite, •lome XVIII de 57G. Hisi. universelle, 2. Esdras, Zend Avesta, I, il faut seulement lu remarquer que date conventionnelle de Vie de Zoroastre. reproduite dans le se convaincre de l'accord des chro- à I. t. II, xxis, les et liv. II, table chronologique — Pour création. 3. — Alph. Desvignoles, Chronologie, — Scder Olani llaha, chap. 5590. — Zunz, Vingt- H. les premiers ont 57G0 ans depuis la LA KABBALE ET LA RELIGION DES PERSES. 26.0 en ratlachanl avec prudence ses qu'il converlit tout entier, propres doctrines aux traditions déjà existantes ^ Est-il rai- sonnable de supposer que, témoins d'une retournant dans répandait laisser le telle révolution, pays de leurs pères au le moment où dans leur esprit l'impression la plus forte, les Israé- n'en aient emporté aucune trace, au moins dans leurs lites opinions et dans leurs idées plus secrètes? Cette grande les question de l'origine du mal, que jusque-là avait laissée dans l'ombre, et qui est et le elle elle plus vif éclat, par conséquent quand elle devait point de départ de judaïsme le pour ainsi dire le centre religion des Perses, ne devait- la pas agir puissamment sur l'imagination de ces bommes de l'Orient, accoutumés à tout expliquer par une interven- pour tous les problèmes pareils, On ne pourra pas dire qu'é- tion divine, et à remonter, jusqu'à l'origine des cboses? crasés sous le poids de leur maJbeur, ils sont restés étran- gers à ce qui se passait autour d'eux sur celte terre de elle-même nous l'Ecriture les l'exil ; montre, avec une sorte de complaisance, élevés dans toutes les sciences, par consé- quent dans toutes les idées de leurs vainqueurs, admis ensuite avec eux aux plus liantes dignités de l'empire. Tel précisément est le Nébémias', dont dans les la caractère de Daniel, de Zorobabel et de les deux derniers jouent un rôle quarante-deux mille personnes qui retournèrent salem, à la suite de Zorobabel, conduite par Esdras, eut lieu sous cet intervalle, avait eu le temps de se la actif : outre à Jéru- une seconde émigration, le règne d'Arlaxerce Lon- gue-Main, environ soixanle-dix-sept ans après Durant si délivrance de leurs frères. Ce n'est pas tout la première. réforme religieuse de Zoroasire répandre dans toutes les parties de l'empire babylonien et de jeter dans les esprits de profoiide^ \. Zend Avcsla, 2. Daniel, chap. IV cl V, I, 1. t. II, — Vie de Zoroasire, p. 07. Esdras, l, 2; H, t. — Joseph, Anliquil., liv. XI, 270 LA. racines. KABBALE Enfin, de retour dans leur pays, les Juifs demeu- rent toujours, jusqu'à la conquête d'Alexandre le Grand, les sujets des rois de Perse; et jusqu'à leur entière dispersion, une seconde patrie môme ils après cet événement semblent regarder comme ces rives de l'Euphrate, autrefois arro- sées de leurs pleurs, quand leurs regards et leurs pensées se tournaient vers Jérusalem. Sous l'autorité à et religieuse des chefs de la captivité la fois civile (xm^j un), s'élève la synagogue de Bahylone qui concourt avec celle de la Palestine à l'organisation définitive du judaïsme rabbiniquc*. Sur tous les points du pays qui leur a donné asile, à Sora, à Pombéditah, à Nehardea, ils fondent des écoles religieuses non moins florissantes que celles de la métropole. Parmi les docteurs sortis de leur sein, nous citerons Hillel le Babylonien, mort près de quarante ans avant l'avènement du Christ, après avoir été le maître de ce Jochanan ben Zacliai, qui joue un si grand rôle dans les histoires kabbalisliqucs rapportées précédemment. Ajoutons que ces mêmes écoles ont produit le llialmud de Bahylone, expression dernière complète du judaïsme. Bien qu'à l'énumération de ces et faits, on peut déjà prévoir que nulle autre nation n'a exercé sur les Juifs une action plus intime que les Perses; que nulle puissance morale n'a du pénétrer dans leur esprit plus fortement que le système religieux de Zoroastre avec son long cortège de traditions et de commentaires. Mais n'est plus possible aussitôt le doute qu'on abandonne ces rapports purement extérieurs pour comparer entre elles les idées qui représentent, chez les deux peuples, les résultats les plus élevés et les bases tives. mêmes de leurs civilisations respec- Cependant, afin qu'on ne puisse pas nous soupçonner à l'avance de fonder sur des ressemblances isolées et pure^ 1. Jost, Histoire générale des Israélites, liv. X, chap. xi el xii. Histoire des Israélites depuis les Macchabées, t. iV, liv. XIV — Le même, tout entier. ] LA KABBALE ET LA RELIGION DES PEB ES. ment que nous attribuons à fortuites l'origine nous allons, avant de montrer tous 271 kabbale, la éléments de ce sys- les tème dans le Zend Avesta, signaler en peu de mots et par quelques exemples l'influence de la religion des Perses sur le judaïsme en général. Loin d'être une digression, celle partie de nos recherches ne sera pas la plus faible preuve de l'opinion que nous voulons soutenir, me et je hâte d'a- mon intention n'est pas de [)arler des dogmes fondamentaux de V Ancien Testament car, puisque Zoroasire lui-même en appelle sans cesse à des traditions plus anjouter que : ciennes que lui, n'est pas nécessaire, il permis, en bonne critique, de regarder démon ruse du fler la révolte 1. comme des emprunts Gâhanbar\\Q paradis reconnaître dans les six qui, sous la Le mot Cûhanhav désigac mentaire sur faciles à si terrestre et forme du serpent, vint souf- dans l'àme de nos premiers parents% à là fois les six six fêles destinées à les rappeler à la même n'est pas doctrine les six jours de la création, faits à sa la il époques de mémoire des le châ- la création et les Burnouf, Com- fidèles (M. Yaçna, p. 500). Pendant la première de ces époques, Onnuzd pendant la deuxième il a fait l'eau; pendant la troisième, la le a créé le ciel; terre; pendant la quatrième, les végétaux; pendant la cinquième, les enfin, à la sixième, est né 2° part., p. 84.) Ce système de la /"^! création était déjà enseigné avant Zoroastre, ''^ t. appelé Djemschid. (Anquetil-Duperron, Vie de Zoroasire, p. 07.) 2. avait Ce Ormuzd apprend lui-même donné (ou lieu, plus créé) un beau que céleste). Puis monde fit Grande Couleuvre, mère de Ailleurs, c'est dispositions et leur dit animaux. Ce lui p. 551 la fin, et 578.) : l'hive;-. lui, « Il Béhescht {Zend Avesta Vendidad, encore qui séduit C'est fut ainsi le que Ormuzd, le ciel Paradis a t. II, 264.) p. sur la terre, sous la l'orme premier homme, Mescltia, courut sur leurs pensées, Ahrimane qui (le fleuve qui arrosait cet endroit, la Ahrimane lui-même qui saute du d'une couleuvre. C'est jusqu'à entier, était semblable au naître, dans le première femme, Mcschiané. les à son serviteur Zoroasire lieu de délices et d'abondance, appelé Ecrïené Véedjô. le Ahrimane -*-' 1, mède ouchaldéen, par un autre prophète animaux; l'homme. (Anqueiil-Duperron, Zend Avesta, - donné qu'au commencement, il et la renversa leurs l'eau, la terre, les arbres, Ahrimane les trompa, cruel n'a cherche qu'à les séduire. » [Zend AvestOf t. et, III, L\ KABBALE. 272 liment terrible et la croissante de se couvrir de déchéance de ces derniers, comme obligés, après avoir vécu anges, de se nourrir, les animaux, d'arracher la dépouille des les métaux au sein de la terre, et d'inventer tous les arts par lesquels nous subsistons*; endn, le jugement dernier avec qui l'accompagnent, avec les terreurs morts en esprit trouve, dans est vrai, il résurrection des la en chair*. Toutes ces croyances, on et le Boun-Dehesch^ dans et les Zend le Avesta, sous une forme non moins explicite que dans Genèse; mais, nous la répétons avec une conviction parfaite, le beaucoup plus haut qu'il en faut chercher la source. Nous ne pouvons pas en dire autant du judaïsme rabbic'est nique, beaucoup plus moderne que ici, comme nous sisme sont de 1. « la dernière évidence, et Le dew qui ne dit que présenta une seconde fois, mangèrent, et par qu'ils en resta qu'un. )) : du parnous comprendrons mensonge (Ahrimane), devenu le leur apporta et (Ib. supr.) plus haidi, se premier couple) des (au de cent avantages dont là, troisième fois, burent du mangèrent de Zoroastre la religion allons nous en assurer, les traces jouissaient, ils il fruits, ne leur Après cela, nos premiers parents, séduits ime A lait. la quatrième fois, allèrent à la chasse, ils viande des animaux qu'ils venaient de tuer, et se firent des habits la Seigneur faisant des tuniques de peau à de leurs peaux : Eve. Ensuite découvrent ils c'est le se font le fer, une hache, avec des arbres pour se construire une tente; enfin laquelle Adam ils et à coupent s'unissent charnellement, et ils leurs enfants héritent de leurs misères, {[b. siipr.) 2. Au jour de justes etles les la résurrection, hommes corps; tous les chtrwands l'âme reparaîtra d'abord (les premiers goiiteront, en corps paradis; les autres soulTriront de la les morts seront purifiés, seront unis dans une elle reconnaîtra son deux méchants). Les justes iront au Gototman darwands seront de nouveau précipités dans trois jours, les ; se reconnaîtront. Ils seront divisés en même le et manière Douzakh en âme, : (l'enfer). paradis) « repos. création, 5. ou Après » C'est Tous les hommes œuvre. Dans ce temps-là, Ormuzd, ayant achevé qu'on pourrait appeler ce le sabbat des Parses. le Zend Avesta, des Parses. {Zend Avesta, t. du de l'enfer. Ensuite toutes les productions, ne fera plus rien. Les morts ressuscites jouiront même ; Pondant les jouissances les peines n'y aura plus de méchants il même classes, les (le le {Zend Avesla, t. Il, Boun-Dchcscli est 111, p. 557.) la le septième époque de du la p. 414.) plus ancien livre religieux LA KABBALE ET LA RELIGION DES PERSES. sur-le-champ quel jour peut en kabbale, si rejaillir nous nous rappelons que de cette science mystérieuse sont les docteurs de la la Mischna et les les 275 sur l'origine de la plus anciens maîtres également comptés parmi pères les plus vénérés de synagogue. des idées maximes sur l'emploi de des plus sages Si, à côté les plus consolantes sur la miséricorde et la vie, la jus- on trouve souvent, dans le judaïsme, des traces de la plus sombre superstition, il faut surtout en chercher la cause dans l'elfroi qu'il inspire par sa démonologie. Telle lice divines, en est, puissance qu'il abandonne aux esprits mal- effet, la faisants (anu;, mnn) que l'homme, à tous les instants de son existence, peut se croire entouré de ces ennemis invisibles, non moins acharnés de son àine. Jl à la perte de son corps qu'à celle n'est pas encore né, que déjà ils l'attendent près de son berceau, pour le disputer à Dieu et à la tendresse d'une mère; à peine a-t-il ouvert les yeux sur ce monde, qu'ils viennent assaillir sa tète de mille périls, et sa pensée de mille visions impures. Enfin, malheur à résiste pas toujours ! abandonné son corps, Eh car, avant ils que la vie ait viendront s'emparer de leur proie. bien, dans toutes les idées de ce genre, litude parfaite entre D'abord, d'après ce dernier monument, dews, ces enfants d'Alirimanc formes, les ils parcourent hommes la demande Zoroastre y a une simi- Zend Avesta. démons ou les la ils les et des ténèbres, les créatures de plus de mille espèces, chez il tradition juive et le la moins nombreux que lui, s'il ne complètement y en a il se présentent sous toutes les terre en lous sens maladie ne sont pas d'Ormuzd; et la pour répandre Quel faiblesse*. « à Ornuizd, quel est le lieu oii es!, sont les dews mâles, où sont les dews femelles, où les dews courent en foule de cinquante côtés, de cent, de mille, de dix mille 1. Zend Avesla, t. II, p. 255; l. III, p. 158. 18 LA. 274 KABBALE. côtés, enfin de tous les côtés'?... Anéantissez les affaiblissent les hommes dies, qui enlèvent le porte les nuées ^ et ceux qui produisent cœur de l'homme comme le dcws qui mala- les vent em- » Voici maintenant en quels termes le Thalmud s'exprime sur le même sujet « Aba Benjamin a Aucune créature ne pourrait subsister devant les esprits dit : : malfiiisanls, si l'œil avait la faculté de les voir. Abaï ajoute sont plus on voit dit notre à maître Houna, en a mille à sa gauche et dix chissent sous notre corps, eux seuls en sont la cause; à mille Quand nous nous sentons pressés dans une vient de leur présence; quand nos genoux flé- sa droite. foule, cela il : nombreux que nous et nous entourent comme un champ entouré d'une clôture. Chacun de nous, Ils nous semble qu'on a brisé nos membres, eux dit le c'est qu'il faut attribuer cette souffrance^. » « Les Zend quand encore dews, Âvesta, s'unissent l'un à l'autre et se repro- duisent à la manière des hommes\ » Mais ils se multiplient également par nos propres impuretés, par les actes honteux d'une débauche solitaire et les dérèglements même involon- que provoque durant le sommeil un songe voluptueux^ Selon le Thalmud, il y a trois choses par lesquelles les- démons ressemblent aux anges, et trois autres par lescomme les anges, ils quelles ils ressemblent aux hommes taires : lisent dans l'avenir, portent des ailes et volent, en d'une extrémité à l'autre de 1. Yendidad Sade, 2. Zend. Ac, 5. Traité Beracholh, t. démons d'user par II, le If, t. p. la terre du Zend Av., p. : mais ils un instant, mangent, ils 525. 115. fol. 6, recto. Un autre doclcur va jusqu'à accuser les frottement de leurs mains les vêtements des rabbins, "inTi -lEinc ibi- ]:2TT ^ing •:.!• ^^• Zend Av., t. Il, p. 556. 5. Un de-s\- appelé Eschem dit lui-même que, dans ce cas, il conçoit comme une femme qui a eu commerce avec quelqu'un. Zend .Av., l. II, p. 408, Ven4. didad Sade. ^ LA KABBALE ET LA RELIGION DES PERSES. boivent et se reproduisent à plus, ils 275 manière des hommes*. De la ont tous pour origine les rêves lascifs, qui trou- blaient les nuits de notre premier père pendant les années qu'il a passées dans la solitude-, et aujourd'hui encore, chez même cause engendre les mêmes effets Juifs comme chez les Parses, certaines for- ses descendants, la De là, chez les mules de prière dont Enfin, ce sont les les assiègent, les A uns peine l'homme la vertu est de prévenir ce malheur*. mêmes fantômes, mêmes les terreurs qui et les autres, à leurs derniers instants. mort, disent est-il les livres zends, que démons viennent l'obséder et ^interroger^ Le Daroudj démon) Nésosch arrive, sous la forme d'une mouche, se les (le place sur le mortel le frappe cruellement*' ; ensuite, lorsque l'àme séparée du corps arrive près du pont Tchinevad qui monde du monde sépare notre deux anges dont l'un aux dix mille yeux, et invisible, elle est jugée par est Mithra, dont la Les rabbins, en conservant aux proportions colossales, main le est même armée d'une massue'. fond d'idées, ont su le rendre plus effrayant encore. « Lorsque l'homme, disent-ils, moment au de quitter ce monde, vient à ouvrir devant lui l'ange du Seigneur, vêtu parsemé d'yeux et tenant à la boyante; à cette vue, le mourant tout pénèli"e à 1. fois la Ce passage yeux, maison une lueur extraordinaire aperçoit dans sa il les son esprit a été traduit en et de lumière, le et corps main une épée flam- est saisi d'un frisson qui son corps. Son àme fuit latin par Buxtorf, dans son Lexicon Tlialinu- Tii? Iiyp» dictim, p. '2359. 2. Ib. fupr. Ti. Voii- dans le ni"i2n mmS P- 'lOS» verso, terdam, un extrait fort curieux de Rabbi Mcna'hem 4. Zcnd Av., t. p. 92, verso, et p. G. Zcnd Av., Zend Av., 7. Zcnd Av., 5. H, p. 408. — Kilzour, le édit. citée de l'édit. d'Ams- Babylonien. dans la note précédente, 45, reclo. t. 11, p. 104. t. 11, p. 516. t. II, p. 114, 151. — Ib., t. ill, p. 205, 20G, 211-222. LA KABDALE. 276 successivement dans tous ses membres, comme un homme qui voudrait changer de place. Mais voyant qu'il est impossible devant se lui, et c'est si d'échapper, un met juste, regarde en face celui qui est il là tout entier en sa puissance. Alors, divine présence se montre à lui, et la du aussitôt l'àme s'envole loin A corps'. » première cette épreuve en succède une autre, que l'on appelle question la ou l'épreuve du tombeau (i:pn i2i2in)*. « A peine le mort est-il enfermé dans le sépulcre, que l'âme vient de nouveau s'unir à lui, et, en ouvrant les yeux, il voit à ses côtés deux anges, venus pour le juger. à main deux verges de la de fer), pour le et l'âme et mal le qu'ils ont fait premier coup dont on même temps Thomme ensemble. Malheur à personne ne défendra! le membres tous ses frappe, le Mais aussitôt son corps est reconstruit et le supplice » Ces traditions doivent avoir à plus de prix qu'elles sont Au sont rompus. disloqués; au second, tous ses ossements sont mence^ tient feu (d'autres disent des chaînes corps sont jugés en est Irouvé coupable, car s'il Chacun d'eux recom- nos yeux d'autant empruntées presque littérale- ment au Zohar, d'où elles ont passé dans les écrits purement rabbiniques et dans les recueils populaires. A ces croyances nous pouvons ajouter une foule d'usages et de pratiques religieuses, également mud le par le Zend matin, quitté son 1. le et Zohar, 5' part., sect. 2. x^J» moment de le la 20 du corps; Parse, le ne peut faire quatre pas avant P- '2^> verso, cJ. d'Amsterdam. En prenant nous y avons joint quelques détails et 21. nombre de 2° la récapilulalion des actes mort, encore animé par l'esprit de l'enfer; Thal- après avoir, sept : 1° la sépa- de notre vie; 5° sépulture; 4° l'épreuve ou le jugement du tombeau; 5° le G' les cliàliments 5. p. le D'après les kabbalistes, ces épreuves sont au ration de l'àme et où lit, fond de ce tableau dans le Zohar, empruntés du Kiizour, commandés par Avesta. Ainsi 7° la Mêmes passages du Zohar et vital ('^1*3^), sent la morsure des vers; métempsycose. Zohar, du Kiizour, le moment ib. supr. LA KABBALE ET LA RELIGION DES PERSES. 277 d'avoir passé aulour de ses reins la ceinture sacrée, appe- Kosti'; lée que pendant la nuit il a été démons, il ne peut toucher aucune sous prétexte souillé par le contact des pnrtie de son corps avant de s'être jusqu'à trois fois baigné les mains On trouvera chez l'observateur de mêmes devoirs appuyés sur la même et le visage*. rabbin ique les la lui seulement raison''; Kosti est remplacé par le d'une autre forme. Le disciple de Zoroastre du Thalmud un vêtement et le sectateur également obligés de saluer se croient la lune, dans son premier quartier, par des prières et des actions de grâces \ Les pratiques par lesquelles on éloigne d'un démons qui cherchent à s'en deux à peu près les mêmes^. L'une mort ou d'un nouveau-né emparer, sont chez tous portant, et l'autre, elle-même jusqu'à les m'exprimer je puis si ainsi, la dévotion profanation, ont des prières et des la devoirs religieux pour tous les instants, pour tous les actes, pour toutes de les situations physique la vie comme pour toutes celles de la vie morale*; aussi, quoique la matière Zend Av., 1. t. II, 409, Veiididad Sade. p. 2. Thoni. Ilyde, Reluj. veteriim Oiach Cliaïm, 3. il ne nous esprits nom 5. sa et des p. 4G5 et 477. chose est recoinmandée par t. vitale, émanations de Thalmud, Zend Av., traité III, p. du la incapable de défendre mort. Zohar, les le le i'" part., sect. kabba- sonnneil corps des 3't?i'i. — Sabbat, chap. vni. 513. Cet usage subsiste encore aujourd'hui sous le de Sanciificalion de la lune (nj2.Sn w'ITp)- Chez les l'arses, chambre, pendant Zend Av., même le Persarum, même que l'àme reste alors impurs Voir aussi le 4. La Selon ces derniers, l'àme supérieure nous abandonne durant listes. et p. 54. t. lorsqu'une trois jours IH, p. 565. usage est observé — Th. à la femme et trois vient d'accoucher, on entretient dans nuits, une lampe ou un feu allumé. Ilyde, ouvrage cité, p. 445. Chez les Juifs le mort d'une personne. Quant aux cérémonies dont but est d'éloigner du nouveau-né le compliquées. Mais on en trouvera la démon Lilith, elles sont raison et la bien autrement description dans le livre de Raziel. 6. On trouvera dans le recueil de litanies appelées Icschts sadcs, des for- mules de prières que ongles, avant et le Parse est obligé de réciter au moment de se couper les après les fonctions naturelles, avant de remplir le devoir LA KABBALE. 278 ne soit pas encore près de nous faire défaut, est-il temps que ce parallèle touche à sa fin. Mais la bizarrerie, l'excentricité même des faits que nous venons de recueillir ne donne que plus de certitude à la conséquence que nous en tirons; car ce n'est pas assurément dans des croyances et des pratiques de ce genre que l'ou peut invoquer les lois générales de l'esprit humain. Nous pensons donc avoir démontré que la religion, c'est-à-dire la civilisation tout entière des anciens Perses, a laissé des traces nombreuses dans toutes les parties du judaïsme dans sa mythologie céleste, représentée par les anges dans sa mythologie infernale et enfin dans les pratiques du culte extérieur. Croironsnous à présent que sa philosophie, c'est-à-dire la kabbale, ait seule échappé à cette influence? Cette opinion est-elle probable, quand nous savons que la tradition kabbalistique : ; s'est développée de la et s'appuie sur les même manière, dans mêmes noms que le même temps, ou la tra- la loi orale thalmudique? Mais à Dieu ne plaise que dans un sujet nous contenter, quelque fondée qu'elle soit, d'une simple conjecture. Nous allons prendre un à un tous les éléments essentiels de la kabbale et montrer leur parfaite ressemblance avec les principes métaphysiques dition aussi grave nous puissions de la manière de procéder, si pas la plus savante, devra paraître au moins la religion de Zoroastre. Cette elle n'est plus impartiale. 1° Le rôle que remplit dans la mages au temps VEn Soph, l'infini éternel (Zervane disent à l'espace sans limites conjugal. Zi:nd Av., t. 111, p. d. t. p. 2, p. 58 L '. et sans forme, Akéréne), et d'autres Or nous ferons remarquer mêmes circonstances. xDjH TV2 nin:~- Anquelil-Duperron, dans XXX Vil, nom 117, 120, 121, 125, 124. Des prières semblables sont ordonnées aux Juifs dans les Schouîchan Aroiich, sans kabbale, est donné par la théologie des les et le Voir Joseph Karo, Kilzour, p. 52, ^i^ï i:";y. Mémoires de l'Académie des Inscriptions, 279 LA KABBALE ET LA RELIGION DES PERSES. sur-le-champ que nom le de l'espace ou du lieu absolu devenu chez les Hébreux le nom mémo de la divinité. De plus, ce premier principe, celle source unique et suprême de toute existence, n'est qu'un Dieu makôm) (a*,p^2, esl sur les èlres, sans commerce monde, par conséquent sans forme appré- abstrait sans action directe efficace avec le ciable pour nous : car le bien et le mal, nous D'après *. dont l'opinion secte des zervanites, la a été conservée par un et les confondus dans ténèbres existent également, sont encore son sein lumière la bistorien persan*, le principe dont nous venons de parler, Zervàne ne serait lui-même, comme Couronne chez la émanation de 2° On la les kabbalistes, que la première lumière infinie. reconnaîtra sans effort le Meïmra des traducteurs Ormuzd lui-même chaldéens dans ces mots par lesquels définit l'IIonover « le ou la prompt Honover, « roastre était ! parole créatrice je vous avant le le dis ciel, avant l'eau, avant « avant les troupeaux, avant les d'Ormuzd, avant l'homme pur, avant « le môme terre, la arbres, avant le feu, « monde « Le pur, le saint, : clairement, ô sage Zo- les fils dews, avant tout existant, avant tous les biens. » C'est par cette qu'Ormuzd a créé le monde, c'est par elle qu'il existe \ Mais elle n'est pas seulement antérieure au monde; quoique donnée de Dieu, comme disent iigit parole et qu'il ies livres 1. T. Dans ce II zends *, elle est éternelle — du Zend Av. Vcndklud. livre, Ormuzd et Ib., comme t. III, lui traJ. ; elle remplit du boun-Dehesch. Ahriinane sont appelés un seul peuple du temps sans Jjornes. 2. ap. Tliom. Sliarislani, Ilydc, de Vetcr. Pcrs. nlig., magorum secla sunt Zervanihe qui" Luce, quœ omncs erant spiriluales, maxima pcrsona, cui nomen Zervan, •cmersit Salarias. 5. Zend Av., asscrunt lucem p. 297. II, p. Altéra luminosa;, dominales. Sed quod harum dubitavit de rc aliquà, ex islà dubilalicncj « t. « produxisse personas ex 158. 4. Mcinoircs de V Académie des Inscriptions, t. XXXVIi, p. 620. LA KACDALE. 280 le rôle de médiateur entre le temps sans bornes et les exis- tences qui s'écoulent de son sein. Elle renferme la source modèle de toutes les perfections, avec la puissance de réaliser dans les êtres '. Enfin, ce qui achève de lui don- et le les ner toute ressemblance avec un corps qu'elle a et verbe kabbalistique, le une âme, c'est c'esL-à-dire qu'elle est à la moins que l'âme lui-même expressément*; fois esprit et parole. Esprit, elle n'est rien d'Ormuzd, comme ce dernier le dit parole ou corps, c'est-à-dire esprit devenu visible, elle est môme en ' un la loi et l'univers ^ semblable fait 1*1^*^^^ temps Nous trouvons dans Ormuzd quelque chose de tout à à ce que le Zohar ap[)elle une 'personne ou 5" visage (ï^'.ïid). Il est, en effet, la plus haute personnifica- tion de la parole créatrice, de cette parole on a fait dans le son âme. Aussi faut-il chercher en lui plutôt que principe suprême, dans le temps éternel, la réunion de tous et excellente dont que les attributs qui en sont la l'on donne ordinairement à Dieu manifestation, c'est-à-dire, dans le langage oriental, la lumière la plus brillante et la plus pure. « « commencement, disent les Au livres sacrés des Parses, Ormuzd, « élevé au-dessus de tout, était avec la science souveraine, « avec la pureté, dans la lumière du monde. Ce trône de Ormuzd, est ce qu'on « lumière (nasTr), ce lieu habité par appelle la lumière première *. » Il renferme en lui, ainsi que l'homme céleste des kabbalistes, la vraie science, l'intelligence à son plus haut degré, la grandeur, la bonté, la cf beauté, l'énergie ou la force, 1. Ih. la pureté ou supr. Voici les propres paroles de l'auteur : « la splendeur; en- L'ilonover, dans l'opi- nion de Zoroaslre, renferme la source et le modèle de toutes les perfections des êtres, la puissance de les produire, et sorte de prolation de la part 2. 3. 4. Zend Av., Zend Av., Zend Av., 415. t II, t. 111, p. 325 t. 111, p. 543. p. il ne du temps sans bornes et 593. s'est et manifesté que par une de celle d'Ormuzd. » L\ KABBALE ET LA RELIGION DES PERSES. 281 qui a créé, ou du moins qui a formé et qui fin, c'est lui nourrit tous les êtres '.Sans doute, on ne peut rien conclure de ces qualités elles-mêmes les et de leur ressemblance avec Sephiroth; mais on ne peut s'empêcher de remarquer Ormuzd, dont qu'elles sont toutes réunies dans rapport à est l'infini, même le VEn Soph. même, déjà à et le rôle, par sans bornes, l'espace d'Adam Kadmon par rapport que celui Et nous avons au temps nous en croyons si cité, chez y avait il l'historien les Perses à que une Ormuzd, c'était la volonté divine, manifestée sous une forme humaine et tout éblouissante de lumière ^ Il est vrai aussi que les livres secte fort nombreuse aux yeux de laquelle Ormuzd zends ne s'expliquent pas sur l'acte par lequel le monde, sur la manière dont il est que son ennemi du sein de l'Eternel, lui-même produit sorti ainsi et enfin qui constitue iine fois substance première des choses la comparé ^. sur ce Mais, Dieu cause efficiente du à la lumière, la a monde subordonnée à un principe supérieur, l'univers considéré comme le corps de parole invisible, la qu'on n'arrive pas à regarder tous isolés de cette éternelle parole ou de cette lumière infinie. Aussi il n'est guère possible les êtres comme comme des mots des rayons épars avons-nous remarqué que le pnnlhéisme gnoslique se rattache plus ou moins au principe fondamental de la théologie des Parses 1. Voir Eugène Burnouf, Commentaire sur le *. Yaçua, chap. i, jusiju'à l.i page 14G. 2. Celle secte est celle des Zerdusthiens. Voici leur opinion, rapportée par Sharistani dans p. in 298) « et : la traduction latine de postquam effluxissent Thom. forma lucis fulgentis compositœ in figuram 3. Ils disent éternel; qu'Onnuzd qu'Ormuzd donné a nulle part le sens de ce 4. Cependant Avcs(a (t. 11, p. il et ciel, mot important n'est pas 180) Ahrimane ont le Ormuzd sans est llvde {de Vet. Pers. reliy., 5000 anni, transmisisse volunlatem suam humanam été j. donnés de Zervan, la terre et toutes ses le temps productions. Mais n'est clairement déterminé. importance d'observer que dans appelé le le Zend corps des corps. Ne serait-ce pas LA KABBALE. 282 4° D'après les croyances kabbalistiques, système de Platon, tous le dans existé monde le de ce les êtres comme monde d'après ont d'abord une forme beaucoup invisible, sous plus parfaite; chacun d'eux a dans la modèle invariable, qui ne peut montrer ici-bas qu'à travers les imperfections de la où le dogme de la se pensée divine son matière. Cette conception, préexistence est confondu avec le principe de la théorie des idées, nous la trouvons également dans Zend Ave^la, sous nom jours On ce : nom le expliqué par est le de feroucr. Yoici plus grand par ferouër, sait que, comment le ce orientaliste de nos Parses entendent les le « type divin de chacun des êtres doués d'intelligence, son dans la pensée d'Ormuzd, « idée ce veille l'inspire et sur lui. Ce le génie supérieur qui sens est établi tout à la « fois par la tradition et par les textes ^ » L'interprétation d'Anquetil-Duperron est parfaitement d'accord avec celle-ci% nous ne rapporterons pas tous les passages du Zoid la confirment. Nous aimons mieux signaler sur et Avesta qui un point particulier de cette doctrine, entre les kabbalistcs de Zoroastre, une coïncidence très remarNous nous rappelons ce magnifique passage du Zohar oh. les âmes, au moment d'être envoyées sur la terre, représentent à Dieu combien elles vont souffrir éloignées do lui combien de misères et de souillures les attendent dans les disciples et quable. ; notre monde : eh bien, dans les traditions religieuses des Parses, les ferouërs font entendre les Ormuzd la leur répond à peu près substance des substances, cite aussi Sépher un commentaire ielzii-ah et le charbon embrasé; le le Comment, sur fondement les monde supérieur, c'est le Ul, p. 595, et les (i"idi) Yaçna, le la plaintes, et Jéhovah à ces âmes des kabbalistes? Burnout deux mondes représentés dans Zohar, flamme, comme le dans le symbole d'un et la nature visible, la Yciçna, p. 172. p. 270. du système Ihéologiquc de Zoroastre, Zcnd Av., Mémoires de V Académie des Inscript., t. XXXVII, p. 025. 2. Voir le Précis raisonné t. comme pehlvi très ancien, où nous voyons, matière enflammée. Comment, sur 1. mômes LA KADBALE ET LA RELIGION DES PERSES. affligées de quitter le ciel. lutte, pour combattre création ciel leur dit qu'ils sont nés pour la mal le et faire disparaître de la le ne pourront jouir de l'immortalité qu'ils ; Il que lorsque leur tâche aura été remplie sur avantage ne retirez-vous pas de ce « Quel 285 et du \ la terre que, dans le « monde, je vous donnerai d'être dans des corps! Combat- te tez, faites disparaître les enfants d'Ahrimane; à la fin je « vous réhabiliterai << A heureux. « vous serez dans votre ])remier vous remettrai dans lin je la état et vous serez le monde, et Un immortels, sans vieillesse, sans mal ^ » autre trait qui nous rappelle les idées kabbalistiques, c'est que peuples ont leurs ferouërs les comme les individus; que \eZend Avesta invoque souvent le ferouër de du pays où la loi de Zoroastre a été reconnue pour c'est ainsi l'Iran, première la Du fois. reste, cette croyance, que nous rencon- Irons également dans les prophéties de Daniel", était pro- bablement déjà très répandue chez Chaldéens avant leur les fusion politique et religieuse avec les Perses. 5° Si la psychologie des kabbalistes a quelque ressem- blance avec celle de Platon, elle en a encore davantage avec celle des Parses, telle qu'on la trouve enseignée dans reproduit en recueil de traditions fort anciennes, partie par Anquetil-Duperron, dans les démie des les un grande Mémoires de l'Aca- Inscriptions''. Piappelons-nous d'abord que, d'après' idées kabbalistiques, il y a dans l'àme humaine trois puissances parfaitement distinctes l'une de l'autre, et qui ne demeurent unies que pendant notre vie terrestre degré le : au plus élevé est l'esprit proprement dit (n^u?:), pure émanation de l'intelligence divine, destinée à rentrer dans sa source et que les souillures de la lerre ne peuvent pas VAcud. des Inscript.. 1. Méin. 2. ZcndAv., (le t. II, p. ,150. 5. Cliap. X, V. 10 et seq. 4. T'jin. XXXVIl,p. (Jilî-GiS. t. XWVII, p. OiO. ^ ./tx^hY LA KADBALE. 284 atteindre de : au degré matière, est la le tion, l'esprit vital de le la immédiatement au-dessus du mouvement et de la sensa- plus bas, le principe dont (>:'3j), la tâche expire sur les bords tombe; enfin, entre ces deux extrêmes vient se placer siège du bien et du mal, le principe libre et responsable, personne morale (n i)*. Nous devons ajouter qu'à ces trois la éléments principaux, plusieurs kabbalistes losophes d'une grande autorité dans ajouté deux autres, dont l'un est principe de l'âme et le l'idée qui la ("Tî) la quelques phi- principe vital, séparé du l'autre est le type, ou, si l'on veut, ; forme particulière de l'individu (^~''M^ Cette forme descend du ciel dans le sein de la exprime la femme au moment avant et judaïsme* en ont sensation, la puissance intermédiaire entre corps dSï, n^^:'!). le le de la conception, et s'envole trente jours mort. Ce qui la remplace durant ce temps-Là n'est plus qu'une ombre informe. Or distinctions établies dans l'àme précisément telles sont humaine par les les traditions théologiques des Parses. Le type individuel sera reconnu sans peine dans isolé dans qui, après avoir existé pur et le ferou'ér, le ciel, est obligé, comme nous l'avons vu plus haut, de se réunir au corps. Le principe vital , retrouvons d'une manière non moins évidente dans dont est le rôle, dit l'auteur de conserver il le le djaiiy que nous avons pris pour guide, les forces du corps et d'entretenir nie dans toutes ses parties. Ainsi que il nous la l'harmo- 'Ha'iah des Hébreux, ne participe pas au mal dont l'homme se rend coupable; n'est qu'une sorte de vapeur légère qui s'élève du cœur et doit, après la est, 1. mort, se confondre avec au contraire, Voir la le principe deuxième partie, Corduero, dans chap. le la terre. plus élevé. Il est L'akko au-dessus, m, Opinion des kabbalistes sur l'àms humaine. 2. Moïse — son livre ^oi'" aussi Rab. ("'J'IDI DTIE)et les Opinions, sect. VI, chap. ii. intitulé Saadiali le Jardin dans son livre des Grenades les Croijanca LA KABBALE ET LA RELIGION DES PERSES. 285 comme le principe précédeiU est au-dessous du mal. C'est une sorte de lumière venue du ciel et qui doit y retourner, quand notre corps sera rendu à la poussière. C'est l'intelligence pure de Platon et des kabbalistes, mais restreinte à connaissance de nos devoirs, à la de et la prévision de la vie future la en un mot, résurrection, conscience morale. la Vient enfin l'âme proprement dite, ou une malgré de nos actions devant tion de ses facultés la diversité personne morale, la et seule responsable Une autre divine'. la justice distinc- beaucoup moins pbilosopliique, mais également admise par les livres zeiids, qui, c'est celle l'imaiïe de l'univers, reconnaît dans faisant l'homme à conscience humaine la deux principes d'action entièrement opposés, deux kerdars^ dont l'un, venu du l'autre, créé ciel, nous porte vers bien; tandis que le par Ahrimane, nous entraîne à faire maP. le Ces deux principes, qui cependant n'excluent pas la liberté, occupent une kabbale, où (miDnïi rVi^ grande place dans très sont devenus ils "lï"") ; 0° La conception tère même dans Samaël, ; bon le et bon et a été conservée comme la le dans les lumière divine est représentée l'homme céleste. matière, ou, c'est la kabbalistes, l'écorcc, le deinier degré 1. L'âme proprement prement : dite, 1° le principe ou de la la Quant comme de dite; 3° le Roiian, qui paraît tenir à la fois obscure dans 2. que Roé ou le mémoire d'Anquelil. Màn. de VAcad. des Insaip., passage cité. que le on elle même de riiitelligence pro- du jugement cette parlie de la psychologie des l'in- l'existence, personne morale, se compose sensation; 2° le ta disent les et de l'imagi- nation. Ces trois facultés sont inséparables et ne forment qu'une seule reste, j'avoue doc- mal sont person- terprétation métaphysique de ce symbole, à savoir (rois facultés la mauvais désir mauvais ange. le et le car les ténèbres et dans toute sa plénitude par mauvais principe dans d'Ahrimane, malgré son carac- purement mythologique, trines de la kabbale nifiés le peut-être aussi Thalmiid le âme. Du Parses m'a semblé très LA KABBALE. 286 pourrait la trouver sans aucune violence dans la secte des zcrdustiens, qui établissait entre la lumière divine et le royaume des ténèbres le même son ombre*. Mais un autre attention, car plus anciennes du code religieux des Parscs les parties les Samaël, perdant élait que te un ange de lumière la « cutant la « damnés mal; à le loi, (les prince des ténèbres, que il et rentrera, l'établira même il dira l'Avesta dans pourra voir alors, d'un côté Ormuzd Ahrimane et la infernaux, offrant ensemble un un étrange que iïioulo nombre d'esprits sacrifice à l'Eternel, (keschvars), parties arrosées et d'elles forme poils à la ; ; Parses. Selon est divisée en Veauversée au com- comme un monde ceux-ci ont manière des animaux assez de légères variantes, porte des habitants d'une nature différente noirs, les autres blancs et reli- par autant de grands fleuves, et séparées l'une de l'autre par mencement. Chacune Zervane un système de géographie le Zohar et dans les livres sacrés des Zend Avesta^ et le Boun-Dehesch\ la terre sept qu'on premiers dans le exé- et les sept pareil l'on trouve également, avec ; demeure des Akéréne". Enfin, à toutes ces idées métaphysiques gieuses nous ajouterons com- ce roi ténébreux qui ne la résurrection, darwands)". « Le Boun-Dehesch génies, de l'autre la fin avec tout ce qui grâce divine. « Cet injuste, cet impur, un passage du Yaçna, prend que le moitié de son nom, deviendra, à la maudit, dans « dit encore plus digne de notre n'existe pas ailleurs, c'est qu'on trouve dans il cette opinion kabbalistique des temps, rapport qu'entre un corps et fait le : les à part uns sont corps couvert de ceux-là se distinguent par quelque autre conformation plus ou moins bizarre. Enfin. i. Tliom. llyde, 2. 3. 4. 5. Zeml Av., Zend Av., Zend Av., Zend Av., t. ouvrage Il, cilé, p. p. 109. Mb. t. III, p. t. II, p. 170. t. III, p. 563. 296 et 21)8, cliap. xxii. LA KABBALE ET LA RELIGION DES PERSES. une seule de 287 ces grandes parties de la terre a reçu la loi de Zoroaslre; les six autres sont abandonnées aux de^vs. Voici maintenant sur le même sujet l'opinion des kabbalistes. Nous nous bornerons, en la rapportant, au rôle de traducQuand Dieu créa le monde, il étendit au-dessus de nous teur. « sept cieux, et lorma sous nos pieds un même nombre de « terres. Il fit également sept fleuves, et composa la semaine « de sept jours. Or, comme cbacun de ces cieux a ses conc( i il en est de même ^ ' ' ^k/vt^ "/ y ' « stellations à part et renferme des anges d'une nature par« ticulière, ^ 1 m ' fU/j ^ des terres qui sont en bas. « Placées les unes au-dessus des autres, elles sont toutes « habitées, mais par des êtres de diverses natures, « il pour a été dit les cieux. Parmi ces êtres, les comme uns ont* * « deux visages, les autres en ont quatre, d'autres n'en ont « qu'un. Ils ne se ressemblent pas davantage par leur couce leur : il en est de rouges, de noirs « ont des vêtements; ceux-là sont de blancs. Ceux-ci et nus comme des vers. Si « que tous les habitants de ce monde sont également sortis d'Adam, nous demanderons s'il est possible qu'Adam se soit transporté dans toutes ces régions pour les peupler de ses enfants? Nous demanderons combien de « femmes « « (c l'on objecte il aurait eues alors? Mais non, Adam n'a existé « que dans cette partie de la terre qui est la plus élevée et u qu'enveloppe le ciel supérieur\ » La seule différence qui sépare cette opinion de celle des Parses, c'est qu'au lieu de regarder les sept parties de naturelles d'une la même surface, terre elle comme nous les des divisions représente enve- loppées les unes dans les autres et semblables, dit le texte, aux pelures d'un oignon 1. (a^Si'! Zuhar, 5° part., p. 9, verso, nSi^ et 10, recto, "j^Sx b" 'i'''?^). de l'édition d'Amsterdam, sect. Nlp^l- Nous nous faisons un devoir de faire observer que les idées ne se suivent pas aussi bien dans le texte. Nous avons été obligé d'écarter beaucoup de répétitions et de digressions, cl non seulement beaucoup trop longues à rapporter. inutiles, mais extrèu»ftujcat fastidieuses ' j ^-^^'^^ ( L\ KABBALE. 288 Tels sont, dans toute leur simplicité, sans aucun arran- gement systémalique, commun de les kabbale la éléments qui constituent du Zend Avesta. Quels qu'en soient l'influence fond le idées religieuses nées sous et des nombre le et l'importance, nous reculerions encore devant la consé- quence qui résulte de ce ment dans trouvé, mythologie céleste même les nous n'avions égale- parallèle, si livres sacrés des Parses, toute la une partie de la liturgie et dogmes les plus essentiels du et infernale, quelques-uns des judaïsme. Cependant, à Dieu ne plaise que nous accusions de n'avoir été que de serviles imitateurs les kabbalistes d'avoir adopté sans examen, ou en se bornant à des idées et générale, il sur les couvrir de Tantorité des livres saints, des croyances tout à est sans étrangères. fait exemple qu'un peuple, d'un autre peuple, en lui l'action ; du moins sans modification, soit si En forte venu thèse que soit à abdiquer sa véritable existence, qui est l'exercice de ses facultés inté- rieures, pour primer ainsi, de considérer accident dans le cœur; car cerne d'une vie et, âme d'emprunt. Or kabbale comme un fait d'une la le judaïsme si le ; Thalmud elle s'est si je puis m'ex- il est impossible isolé, comme un en est au contraire la vie et emparé de tout ce qui con- pratique extérieure, l'exécution matérielle de la loi, elle se contenter a gardé pour elle exclusivement le domaine de la la spéculation, les plus redoutables problèmes de la théologie naturelle et révélée, lion sachant d'ailleurs exciter du peuple en montrant elle-même, pour la vénéra- ses grossières croyances, un respect inviolable, et en lui laissant entendre qu'il n'y avait rien dans sa foi ou dans son culte qui s'appuyât sur un myslère sublime. Elle le ne pouvait sans user conséquences prin- d'artifice, en portant cipe de la méthode allégorique. Aussi avons-nous vu à quel a été élevée par le Thalmud et quel ascendant rang elle elle a su exercer ta ses dernières le sur l'imagination populaire. Les sentiments LA KABBALE ET LA RELIGION DES PERSES. 289 qu'elle inspirait aiUrcfois se sont conservés jusque dans les temps rapprochés de nous; car c'est en s'appuyant les plus sur des idées kabbalistiques que Sabbataï-Zévy, ce moderne Earchochébas, avait ébranlé pour un instant tous les Juifs de l'univers*. Ce sont encore fin du les mêmes idées qui, vers la parmi xvju" siècle, ont excité la plus vive agitation de les Juifs la Hongrie et de la Pologne % donnant naissance à la secte des zobarites, des nouveaux 'hassidim, et con- duisant des milliers d'Israélites dans nisme. A considérer maintenant du christia- sein le kabbale en elle-même, la un immense progrès sur la théologie du Zend Àvcsla. Ici, en effet, quoique moins absolu qu'on ne le pense communément, quoique né en principe dans une religion qui reconnaît un seul Etre suprême, le dualisme est la pierre angulaire de l'édifice Ormuzd et Ahrimane ont seuls une existence réelle, un caractère divin et une vraie puissance; tandis que l'Eternel, ce temps sans il est impossible de n'y pas voir : sont sortis l'un et l'autre, est, comme nous une pure abstraction. En voulant le décharger de la responsabilité du mal, on lui a enlevé le gouvernement du monde et par conséquent toute participation au bien on ne lui a laissé qu'un nom avec une ombre d'exis- bornes dont ils l'avons dit, ; tence. Ce n'est pas encore tout dans les idées relatives l'homme. Dans présentent le un 2. ZendAveUay comme cit., t. grands prin- les prendre pour des réalités à l'image de la doctrine des kabbalisles, les choses nous tout autre caractère fond, i. Voir Lacroix, Béer, ouvr. les fait personnes distinctes, visibles et des qui est le humaine sont encore enveloppés dans mythologique qui voile dans au monde invisible, tous cipes de l'intelligence un : traditions postérieures qui s'y rattachent, toutes les la base et le : faites c'e^t le principe de tout; Mémoires de l'empire Ottoman, II, j). 'iOOetsiiiv. monothéisme p. 259 — Uasmgc, Histoire des le dualisme el siiiv. Jui/s, — liv. Voir Y Appendice de ce volume. 19 Peter IX, etc. LA KABBALE. 290 et toutes les autres distinctions, quelles qu'elles soient, n'exis- tent plus que dans suprême, est à la fois la cause, la ligible, la forme idéale de tout ce qui tion, de la forme. Dieu seul, la dualisme qu'entre plus élevée et le degré c'est la le est Dieu unique le substance ; et et l'essence intelil n'y a d'opposi- néant, entre la forme l'être et le plus infime de l'existence. Celle-là, lumière; celui-ci représente ne sont donc qu'une négation, les ténèbres. et la lumière, Les ténèbres comme nous l'avons plusieurs fois démontré, c'est le principe spirituel, c'est l'éternelle sagesse, c'est l'intelligence infinie qui crée tout ce qu'elle conçoit et conçoit ou pense qu'elle existe. Mais s'il en est ainsi; s'il par cela seul une est vrai qu'à certaine bauleur l'être et la pensée se confondent, les grandes conceptions de l'intelligence ne peuvent plus seulement exister dans l'esprit, elles formes dont on fait ne représentent pas de simples abstraction à volonté; elles ont une valeur substantielle et absolue, c'est-à-dire qu'on ne peut les séparer de l'éternelle substance. Tel est précisément caractère des Sephirolb, de du Petit Visage, l'Homme en un mot de toutes kabbalistiques, bien différentes, sations individuelles Cependant resté, mais céleste, comme on le voit, des réali- mythologiques du Zend Avesta. et Zend Avesta est fond a complètement changé de nature, et kabbale nous offre, par le et les personnifications cadre, le dessin extérieur du le du Grand le fait même curieux spectacle, celui d'une mythologie passant à de métaphysique, sous l'influence la de sa naissance, un môme du sentiment l'état reli- gieux. Cependant, malgré tant d'étendue et de profondeur, le système qui a été le fruit de ce mouvement n'est pas encore une de ces œuvres où la raison humaine fasse un libre usage de ses droits et de sa force; le mysticisme lui- même il ne s'y produit pas sous sa forme reste encore enchaîné à la parole révélée. la plus élevée, car une puissance extérieure, celle de Sans doute, cette puissance est plus appa- LA KABBALE ET LA RELIGION DES PERSES. 291 rente que réelle; sans doute, l'allégorie a bientôt fait de la un signe complaisant qui exprime lettre sainte un instrument veut, plus libres inspirations même, ; mais toujours est-il que ce procédé d'un calcul ou d'une illusion sincère, qu'il soit l'eftet quelque cet art d'abriter des idées nouvelles sous laire, est la tout ce qu'on docile au service de l'esprit et de ses consécration d'un préjugé fatal à texte sécu- la vraie philo- sophie. C'est ainsi que la kabbale, quoique née sons l'influence d'une civilisation étrangère et malgré le panthéisme qui est au fond de toutes ses doctrines, a cependant tère religieux et national. C'est ainsi l'autorité de la Bible, ensuite de la un carac- qu'en se réfugiant sous loi orale, elle a conservé toutes les apparences d'un système de théologie, et de théologie judaïque. dans l'histoire restait Il de la ces apparences et à la dire grès, donc encore, pour la faire entrer philosophie et de l'humanité, à détruire montrer sous son vrai jour, c'est-à- comme un produit naturel de l'esprit humain. Ce procomme nous l'avons déjà dit, s'est accompli lente- ment, mais d'une manière d'autant plus sûre, dans la capitale des Ptolémées. Là, en effet, les traditions hébraïques franchirent pour la première se répandirent dans le fois le seuil monde, mêlées à du sanctuaire et beaucoup d'idées nouvelles, mais sans rien perdre de leur propre substance. de ces Les dépositaires vieilles traditions, en voulant re- prendre un bien qu'ils supposaient leur appartenir, accueillirent avec ardeur phie grecque, les les plus nobles résullats de la philoso- confondant de plus en plus avec leurs propres croyances. D'un autre côté, les prétendus héritiers de la civilisation grecque, s'accoutumant peu à peu à ce mélange, ne songèrent plus qu'à d'un système phie et la C'est ainsi oii le raisonnement lui donner l'organisation et l'intuition, la philoso- théologie devaient être également représentés. que se forma l'école d'Alexandrie, ce résumé brillant et profond de toutes les idées philosophiques et reli- LA KABBALE. -292 Ainsi s'explique gieuses de rantiquité. la ressemblance, presque dire l'idenlité que nous avons trouvée sur points essentiels, entre le néoplatonisme et la kab- j'oserais tous les bale. Mais, une entrée par cette voie dans fois mun de l'esprit humain, chez les Juifs de fond com- le kabbale n'en continua pas moins, la transmettre exclusivement la Palestine, à se par la tradition dans un petit cercle d'élus et à se regarder comme le secret d'Israël. C'est dans cet état qu'elle a été introduite en Europe, et qu'elle a toujours été enseignée jusqu'à la publication du Zohar. ordre de recherches, à savoir : commence un nouvel Ici Quelle influence la kabbale a exercée sur la philosophie hermétique et mystique qui a jeté en Europe un xv^ jusqu'à la fin si du xvif commencement du dont Raymond Lulle peut depuis vif éclat siècle, le comme le premier, et François Mercuricus van Helmont comme le dernier représentant. Ce sera peut-être le sujet d'un second ouvrage, qui pourra être regardé comme être regardé le complément de sommes proposé proprement dit, celui-ci. Mais nous pensons le but que nous nous au système kabbalistique relativement l'avoir atteint, et il ne nous reste plus qu'à énoncer, dans une récapitulation rapide, les résultais que nous croyons avoir obtenus. La kabbale n'est pas une imitation de la philosophie -platonicienne, car Platon était inconnu dans la Palestine, 1° où le système kabbalistique a été fondé; ensuite, les deux doctrines, malgré plusieurs traits de ressemblance dont on est frappé au premier coup de l'autre sur d'oeil, diffèrent : totalement l'une points les plus importants. La kabbale n'est pas une imitation de 2° drie les l'école d'Alexan- d'abord parce qu'elle est antérieure à l'école d'Alexan- drie; en outre parce que le judaïsme l'égard de la civilisation grecque rance profondes, dans le même a toujours une aversion instant où bale au rang d'une révélation divine. il et montré à une igno- plaçait la kab- LA KABBALE ET LA RELIGION DES PERSES. 5° comme La kabbale ne peut pas être regardée de Pbilon, bien que les doclrines 295 l'œuvre de ce théologien philo- sophe renferment un grand nombre d'idées kabbalisliques. Philon n'aurait pu transmettre ces idées à ses compatriotes demeurés en Palestine, sans philosophie grecque. 11 en les initier était incapable, même temps par nature de la son esprit, de fonder une doctrine nouvelle. Déplus, impossible de trouver, dans les les il à la serait monuments du judaïsme, moindres traces de son influence. Enfin, les écrits de Philon sont plus récents que les principes kabbalisliques dont on trouve soit l'application, soit la substance, dans la version des Septante, dans les proverbes de Ben Sirah et dans de le livre Sagesse. la 4° La kabbale n'est pas un emprunt fait au christianisme, car tous les grands principes sur lesquels elle s'appuie sont antérieurs à l'avènement du Christ. 5" Les ressemblances frappantes que nous avons trouvées entre cette doctrine et les croyances de plusieurs sectes de la nombreux et bizarres qu'elle nous préZend Âvesta, les ti'aces que la religion de Zorolaissées dans toutes les parties du judaïsme, et les Perse, les rapports sente avec le astre a relations extérieures qui, depuis la captivité de Babylone, n'ont pas cessé d'exister entre les Hébreux et leurs anciens nous ont maîtres, fait conclure que kabbale ont été puisés dans mais nous croyons avoir démontré en emprunt ne matériaux de les la théologie la des anciens Perses môme temps que ; cet détruit pas l'originalité de la kabbale; car, au dualisme en Dieu et dans la nature, elle a substitué l'unité absolue de cause et de subslance. Au lieu d'expliquer la formation des êtres par un acte arbitraire de deux pouvoirs ennemis, comme elle nous les représente des manifestations de l'intelligence prennent la comme successives infinie. Enfin, les et formes diverses, providentielles dans son sein, les idées place des personnifications réalisées, et la meta- U KABBALE. 294 physique succède nous paraît être à la la loi mythologie. Nous ajouterons que universelle de l'esprit telle humain. Point mais aussi, d'un peuple et d'un siècle à un autre, point de servile imitation. Quoi que nous puissions faire pour conquérir, dans le domaine des sciences d'originalité absolue; morales, une indépendance sans limites, la chaîne de la tradition se montrera toujours dans nos plus hardies découvertes; et, si immobiles que nous paraissions quelquefois sous l'empire de gence fait puissance sur le la tradition et de l'autorité, notre du chemin, nos idées môme intelli- se transforment avec la qui pèse sur elles, et une révolution est point d'éclater. APPENDICE LA SECTE DES NOUVEAUX 'HASSIDIU La secte, kabbalistique des Zoharites a e'té pre'céde'e par celle des nonveaux 'Hassidim, c'est-à-dire des nouveaux saints, ou des nouveaux piétistesS fondée en 1740 par un rabbin polonais appelé /sraé/ Baalschein, ou Israël le Thaumaturge^, et dont le centre était la ville de Medziboze, dans la province de Podolie. non seulement dans la En peu de temps elle s'étendit, Pologne, mais dans toute la Valachie, dans la Moldavie, en Hongrie, particulièrement dans les environs de la Galicie, et aujourd'hui encore elle est loin d'être éteinte. Elle a son culte, ses livres, ses docteurs à part, désignés sous le nant ses articles de unique de foi nom de justes {tsadiklin), et, pre- pour l'expression complète, pour l'expression la vérité, telle qu'il est donné à l'homme de ici-bas, elle repousse toute autre influence, tout élément de la connaître civilisation et touteculturequi n'est pas sortie de son sein. Elle oppose la plus énergique 1. Les Juils désignent en général sous le nom de 'Hassid (fOn) quiconque se di<;tinguc parmi eux par une stricte observance de toutes les lois religieuses, jointe à une vie ascétique et entièrement vouée à la |iénilcnce; celui qui fait de la piété le but et l'occupation de toute sa vie. 2. Le nom de Bnalschcm (q^; S^l) s'applique à certains kabbalisles signifie littéralement le maitre du nom. U pratiques, à qui l'on accorde la vertu d opérer des miracles et des cures merveilleuses au moyen des diflérents noms de Dieu, au moyeu d'une sorte de tbéurgic kabbalistique. Voir le texte, 2" partie, cliap. m. n '>*7'>C LA KABBALE. 290 résistance aux efforts que fait le sans doute pour convertir à gouvernement russe pour la religion ses imnîenses possessions. Elle a pris mais en substituant, pour métapbysiques, et la pour base de sa doctrine le Zohar, foi aveugle aux raisonnements multitude, la en tempérant par une morale semi-épicurienne austérités de la vie contemplative. Plus franche listes, elle civiliser, et nationale, les juifs répandus dans que les les anciens kabba- a rejeté ouvertement toutes les pratiques extérieures, tout incompatibles, à ses yeux, l'échafaudage des préceptes thalmudiques, avec une connaissance plus profonde de la nature divine. Elle ne reconnaît pas d'autre culte que la prière élevée jusqu'à jusqu'au ravissement et à l'extase; elle la contemplation, n'admet pas d'autre enseignement, entre le Zohar, que l'interprétation symbolique des écritures saintes dans la bouche des justes, c'est-à-dire de ses chefs. En vertu de ce principe kabbalistique, que le juste est l'expiation de Viinivers, elle accorde à ses chefs des pouvoirs spirituels d'une nature extraordinaire, comme celui d'absoudre l'homme de ses péchés, de danger imminent, de le incurables; mais à la condition que celui qui souffre aura intervention surnaturelle. ment Du ; foi dans cette reste, cette intervention n'est pas absolu- indispensable, chacun peut obtenir les sant étroitement à Dieu délivrer d'un guérir par sa seule prière des maladies les plus le mêmes résultats en s'unis- car dans cette union mystique est la véritable science, la véritable puissance et l'accomplissement de tous nos A ces idées viennent se vœux. mêler de superstitieuses légendes, des habitudes toute espèce, fruits de l'ignorance, de la grossières et des préjuges de dégradation civile et d'une misère séculaire. Un homme les de beaucoup d'esprit et de savoir qui, après avoir traversé plus étranges vicissitudes, aprèsavoir connu toutes les superstitions et toutes les misères, s'est reposé finalement dans la philosophie de Kant, Salomon Maïmon, dans ses mémoires *, nous a assez piquants sur cette secte à laquelle donc bien faire en traduisant et ici devenu extrêmement rare un devoir de prévenir nos Kant, dont au reste il extrême pour toutes ; il laissé quelques détails avait été affilié. Nous croyons quelques pages de son livre trop peu connu mais auparavant nous regardons lecteurs comme que Salomon Maïmon, à l'exemple de n'a guère pris que le scepticisme, est d'une sévérilé les opinions mystiques, et particulièrement pour la kabbale, sans doute pour faire oublier son exaltation première. Voici donc en quels termes, après avoir traité avec beaucoup de rigueur les 1. Salomon Maimons Lcbensgeschichle, von iltm selbst gescJiriehcn iind herausgegehcn von K. P. Moritz. 2 voi. in-12. Berlin, 1792. L'cxlrait que nous allons traduire apparlicnt au t. \', cliap. xtx. APPENDICE. 297.' kabbalistes pratiques, les thaumaturges, les auteurs de cures merveilleuses au moyen noms des listes spéculatifs, divins, il s'exprime sur des fondateurs de la secte des D'autres, d'un génie supérieur, d'une (( un but bien autrement élevé. Persuadés générale et à leur cause particulière, compte des kabba: plus noble, se proposaient que pour être utiles à la cause avaient besoin d'être investis de du peuple, ils voulurent prendre sur lui de l'ascendant, mais Leur plan était donc tout à la fois politique et moral. la confiance pour ils àme le nouveaux 'Hassidim l'éclairer. D'abord on peut croire qu'ils voulaient seulement débarrasser l'organisation morale et religieuse des juifs des abus qui étaient introduits; s'y mais ces réformes partielles devaient nécessairement crouler le faire système tout entier. Les principaux points sur lesquels portaient leurs attaques étaient « suivants les 1° : La science rabbini(iue, au de simplifier lieu les pré- ceptes religieux et de les rendre intelligibles pour tous, tend, au contraire, à les compliquer et à les rendre incertains. 2" Elle a de défaut le s'attacher exclusivement à l'étude de la loi, au lieu de s'occuper surtout des moyens de loi, la mettre en pratique. Ainsi, certaines dispositions de cette entièrement tombées en désuétude, sacrifices, les purifications et comme quelques autres du celles qui même règlent les genre, sont appro- fondies avec autant de soin que celles dont l'usage n'a pas cessé. 5° reprochaient enfin à cette même Ils science de ne tenir compte, dans la pratique elle-même, que des cérémonies extérieures, et de perdre de vue leur but moral. Ils s'attaquaient, avec la entendue de ceux qui se livraient à même rigueur, à la piété Les la pénitence. hommes parlons s'efforçaient sans doute de pratiquer la vertu ; mais, comme la même ils raison n'était pas la source de leurs croyances, et que par là S3 faisaient une fausse idée de Dieu et de ses attributs, ils mal dont nous devaient néces- sairement méconnaître la vraie vertu et s'en créer une d'après leur imagination. Aussi, tandis que l'amour de Dieu et bler auraient dû les le désir de lui ressem- porter à se soustraire à l'esclavage des sens et des passions, et à se conduire d'après les lois d'une volonté libre guidée par la raison, ils cherchaient bien plutôt à anéantir leurs sens et leurs passions en détruisant en démontré « même temps leurs ailleurs par quelques comme Les réformateurs ou édaireurs demandaient, au contraire, condition indispensable de la vraie disposé à toute espèce d'activité; mais forces elles-mêmes, ils vertu, la sérénité de l'àmc et ils si l'ai comme un esprit ne se contentaient pas de permettre, recommandaient l'usage modéré de toutes de conserver cette sérénité je exemples déplorables. les jouissances, afin précieuse. Leur culte divin consistait ù se LA KABDALE. 298 détacher librement du corps, c'est-à-dire à de'tourner leur pensée de tout ce qui n'est pas Dieu, sans en excepter leur »ioz individuel, et à s'unir complètement à Dieu : qu'ils « d'eux-mêmes, sorte de négation là le compte de commettaient dans cet Leur culte une de qui leur faisait mettre sur la divinité toutes les actions état. donc une espèce de piété spéculative à laquelle était ils n'assignaient ni heure ni formule particulière, laissant chacun s'y livrer selon le degré de perfection auquel il était sissaient de préférence les heures destinées ils s'y cependant ; au service choi- ils du culte officiel ; appliquaient surtout à ce détachement dont j'ai parlé, c'est-à-dire qu'ils se plongeaient que tout même parvenu avant dans la contemplation de si devant eux le reste disparaissait ; la perfection divine, à les en croire, ils n'avaient plus conscience de leur propre corps, qui, assuraient- ils, était privé dans ces moments-là de toute sensibilité. « comme un Mais, obtenir, telles ils que le distraction aussi complet détachement n'est pas chose facile à au moyen de diverses opérations mécaniques, s'efforçaient, mouvement quelconque et les cris, les en avait de rentrer dans cet état lorsqu'une tirés, et de maintenir durant s'y comique de toute la durée des exercices pieux. C'était chose les voir fréquemment interrompre leurs prières par des exclamations étranges, par des gestes ridicules adressés à Satan, cet ennemi invincible qui cherchait malignement à les troubler durant leurs prières, et qu'ils repoussaient par la menace et l'insulte; maintes fois, fatigués par la violence de cet exercice, « ils tombaient évanouis à occupait leur pensée durant ces longs jours où la pipe à la que la la fin de la prière. Plusieurs naïfs sectateurs de cette doctrine, interrogés sur ce qui bouche, répondaient cette réponse fût satisfaisante, nature compléter les aidât à divine; or, comme il ils se qu'ils pensaient à « il promenaient Dieu » ! oisifs, Mais, pour eût fallu qu'une étude constante de les notions qu'ils avaient n'en était point ainsi, comme de la perfection leurs connaissances naturelles étaient au contraire des plus restreintes, cette concentration de toute leur sur un point unique et qui devait leur échapper activité sans cesse constituait un état contre nature. attribuer leurs actions à Dieu, il En outre, pour pouvoir eut fallu que ces actions eussent pour mobile une connaissance exacte des attributs divins; étaient-elles, au contraire, le résultat de leur ignorance, il arrivait infailliblement qu'une foule d'excès étaient que les suites mis sur « Il est d'ailleurs facile si le compte de la divinité ; c'est du reste ce ont trop bien prouvé. promptement, et de comprendre pourquoi la comment cette secte se répandit nouvelle doctrine trouva tant de faveur 299 APPENDICE. auprès de majeure partie de la nation la : l'amour de l'oisiveté et de la vie spéculative chez cette foule vouée à l'étude dès sa naissance, la séche- resse et la stérilité de la science rabbinique, l'ennui des prescriptions cérémonielles dont la nouvelle doctrine voulait alléger qu'y trouvaient un penchant naturel k la satisfaction goût du merveilleux, tout explique fait le le fardeau, enfin l'exaltation et le d'une manière plus que suffisante. Dans « rabbins et les dévots de l'ancienne l'origine, les chèrent à s'opposer au développement de cette moins le mode cher- secte, qui n'en obtint pas dessus pour les raisons que je viens d'énumérer. L'animosité chaque parti chercha k se faire des ; devint très vive des deux côtés adhérents, une scission s'opéra parmi le peuple, et les opinions furent partagées. « et Je ne pouvais k cette époque me former une idée exacte de cette secte ne savais trop qu'en penser, lorsqu'un jeune à la société, et qui avait eu le homme, déjà incorporé bonheur de parler aux supérieurs face k où je demeurais. Je n'eus garde de laisser demandai k l'étranger quelques renseignements sur l'organisation intérieure de cette secte, sur la manière face, vint k passer par l'endroit échapper une dont on y « si était belle occasion, et admis, etc. L'étranger, qui n'avait pas encore dépassé le premier degré d'initia- ne savait rien touchant l'organisation intérieure tion, apprendre chose la ; il et ne put rien m'en m'assura que c'était la comment pourrait satisfaire k ce il vœu ou se délivrerait des obstacles qui se trouveraient sur sa route, il n'avait qu'à s'adresser cette société. Il aux supérieurs, même n'était pas avec les médecins) d'entretenir genre de vie que l'on avait à ces d'admission, plus simple du monde. Quiconque se sentait le dé^ir d'arriver k la perfection sans savoir comment mode mais, quant au hommes sublimes, le et ils y lisaient et, eo ipso, nécessaire les chefs le voilk (comme membre de cela se pratique de ses infirmités morales ni du mené jusqu'alors; car, rien n'étant inconnu cœur humain se montrait k nu devant eux, jusque dans les plus secrets replis; pour eux, l'avenir n'avait point de voiles, et la di.stance dans l'espace disparaissait à leurs comme yeux « la distance Leurs prédications dans le temps. et leurs leçons morales n'étaient pas méditées et ordonnées à l'avance d'après un plan régulier; car ce moyen, générale- ment usité, agissant par ne saurait convenir qu'k celui qui se regarde lui-même et distinct de la divinité; ces sidéraient au contraire leur enseignement comme infaillible, que comme comme existant, supérieurs ne con- divin, ut [)ar conséquent lorsqu'il était le fruit de l'anéantissement d'eux- U KABBALE. 500 mêmes devant Dieu, c'est-à-dire lorsque la parole leur était inspirée {ex tempore), selon le besoin des circonstances et sans qu'ils y missent aucunement du « leur. Enchanté de cette description, je priai l'étranger de comme main, la « de eût attendu l'inspiration d'en haut, et agitant sans s'il relâche ses bras qu'il avait à demi découverts, air solennel et me communi- alors, se frappant le front quer quelques-unes de ces divines leçons; commença de la sorte il se retourna vers moi d'un : Chantez à Dieu un nouveau cantique ; sa louange est dans la réunion comment nos supérieurs expliquent « des saints. (Ps. 149, v. 1.) Voici « ce verset (( rement surpasser de beaucoup « louange, « passer toute louange donnée aux « on voulait louer Dieu, on « sances surnaturelles, (( d'agir immédiatement par sa simple volonté, etc. Mais, « que hommes supérieurs) sont également capables d'ac- « complir ces merveilles, (( cet égard, « se rapporter qu'à Dieu seul. » les : Les attributs de Dieu, être tout parfait, doivent nécessai- comme il pieux (les de ce genre, ingénieuse (( lui. (II, interprètent ces paroles personnelle, (( activité <( l'Esprit-Saint; (( ment purement il faut : « de Dieu descend sur lui*. m, de ce passage de « prochain incapable de « Voici l'esprit de comment ils recevoir l'inspiration qu'il se considère comme un Quand : le de instru- musicien » Mischna où la te soit aussi cher que il est dit le tien. : la signification est Que l'honneur de ton » Cette interprétation repose sur deux équivoques. Le un instrument de musique 3 dont et l'action d'en jouer. mot Ce mot également double; car on peut lorsque, tandis que [tandis que le nnisiricn jouait [le 15.) Et maintenant écoutez encore, poursuivit l'étranger, l'explication « 1. de l'inspiration, musicien jouait, Ce passage signifie donc (le fois le serviteur de Dieu) devient semblable à l'instrument, alors l'Esprit (( « quelques explica- Tant que l'homme n'a pas renoncé à son est il d'interpréter les Saintes citer encore Li^Te des Rois, pour cela passif. me Tandis que : maintenant une louange nouvelle qui ne puisse toujours dans le feu et celui-ci, continua en ces termes de prévoir l'avenir, que Dieu n'a aucune prérogative sur eux à et faut songer à trouver Dieu descendit sur sa Or, jusqu'à présent, quand hommes. comme de découvrir l'inconnu, Écritures, je suppliai l'étranger de tions de tout être fini; se bornait à lui reconnaître certaines puis- Tout ravi de cette manière « les attributs expression de ces attributs, doit donc également sur- musicien devenu semblable à un instrument). ., liébreu est le traduire à la fois et par (A. Y.) Tj;; signifie à la précédé du préfixe par comme, semblable à APPENDICE. « 501 Nos maîtres expliquent ces paroles de la manière suivante soi-même, ce qui mais serait tout à fait ridicule; « à « ridicule d'attacher trop de prix : Il est honneur certain que personne ne peut trouver de plaisir à se faire « est tout aussi il aux témoignages d'honneur qui peu- « vent nous être rendus par un autre, puisque nous ne saurions réelle- « ment acquérir par « Aussi {( prochain (c'est-à-dire que ton prochain « que « vTai le le tien une valeur supérieure à là sens de ces paroles est-il te : celle que nous possédons. Que l'honneur de ton u rend) te soit aussi indifférent (que celui que tu te rends à toi-même) » . Je restai confondu d'admiration devant l'excellence des pensées, et tout émerveillé de l'ingénieuse exégèse sur laquelle on les appuyait. « Mon imagination s'exalta vivement à la suite de ces récits, memhre de cette vénérahle société fut dès lors mon vœu devenir et le plus ardent; aussi, hien décidé à faire le voyage de M..., où résidait de mon servage' mon payement, je dans mon domicile, qui chef suprême B..., j'attendis avec impatience la le fin ; dès que le terme en fut arrivé et que j'eus reçu commençai mon pèlerinage, au lieu de retourner n'était éloigné que de deux milles; le voyage ne dura pas moins de plusieurs semaines. Aussitôt arrivé à M..., et à peine reposé de « me rien de plus pressé que de immédiatement j'allais lui être rendre chez le mes fatigues, je n'eus supérieur, croyant que présenté. Mais on me dit que je ne pouvais encore être introduit chez lui, que j'eusse à revenir le samedi comme suivant, les autres étrangers également arrivés pour le voir et avec lesquels j'étais invité à sa tahle; à cette occasion j'aurais le honheur de voir le saint gnement le homme bouche face à face et d'entendre de sa comme une pourrait être regardée audience particulière, à cause de tout ce que j'y remarquerais d'individuel et n'ayant trait qu'à J'arrivai (( chez mon donc le hôte inconnu un grand enfin son entrée ; moi jour du sabbat à ce festin solennel, de difl'érentes contrées dans fit l'ensei- plus sublime, de telle sorte que cette entrevue publique le avait il nombre d'hommes même dessein que moi. un maintien seul. et je trouvai vénérables, venus Le grand homme des plus imposants et portait un vêtement complet de satin blanc; ses souliers et jusqu'à sa tabatière étaient de celte couleur, que de chaque nouvel arrivé d'un salam, c'est-à-dire la grâce. Il gratifia les kabbalisles regardent comme la couleur qu'il le salua. (( On se mit à table, Salomon M;iïmori était des enl'anls du fermier. 1. et durant tout alors le temps du repas régna un silence engage dans une ferme isolée, comme inslilulcur LA KABBALE. 302 solenneL Le repas terminé, le chef entonna une mélodie sacrée, propre il appuya la main sur son front et appela à haute à élever l'àme, puis voix chaque nouvel arrivé par son nom nous causa une extrême surprise. 11 réciter sa de sa demeure, ce qui et celui demanda chacun de nous de à demande, supérieur le devaient servir de texte ; commença un sermon auquel il les versets récités savait les lier avec tant d'art que, bien qu'ils les pré- mais ce qui était fussent pris sans suite dans divers livTes de l'Écriture sainte, sentait lui verset tiré de l'Écriture sainte, et lorsqu'on eut satisfait à un comme s'ils eussent formé un homogène tout ; il plus étrange encore, c'est que chacun de nous croyait trouver dans la du sermon correspondant à la citation quelque chose de relatif à ses sentiments intimes. Tout cela nous jeta dans une grande admiration. « Mais peu de temps suffit pour me faire revenir de ma haute opinion sur ce chef et sur cette société en général. Je remarquai que leur ingé- partie nieuse exégèse était fausse et en outre qu'elle était rétrécie par les principes extravagants qui lui servaient de base ; puis, une entendue, adieu toute autre nourriture intellectuelle! fois cette miracles s'expliquaient aussi de la manière la plus simple les corres- : une certaine connaissance du cœur humain aidée physiognomonique, des questions habilement posées de manière à pondances, de exégèse — Leurs prétendus la les espions, surprendre de l'àme, voilà par quels moyens les secrets ils se faisaient décerner, par les gens simples et crédules, leur brevet de prophètes. « Ce qui contribua beaucoup aussi à me dégoûter de cette société, ce furent ses allures cyniques et son dévergondage dans la gaieté ; pour n'en citer qu'un exemple, je dirai qu'un jour, nous étant tous réunis chez le supérieur à l'heure de des nôtres arriva la prière, l'un un peu plus que de coutume; les autres lui en ayant demandé la cause, il répondit que c'était parce que sa femme était accouchée d'une fille pendant la nuit; sur quoi chacun se mit à le féliciter à grand bruit. Le supérieur survint, s'informa de la cause de tout ce tumulte, et quand il tard apprit que Une fille « « P... était ! devenu père d'une qu'on lui donne les étrivières Le pauvre homme se défendit de son lement pourquoi une peine mis une fille fille, ! mieux lui serait infligée au monde; mais rien n'y fit! s'écria avec il humeur : » ; il ne comprenait nul- parce que sa On s'empara de retendit à terre, et ce fut à qui le fustigerait le femme lui, avait on vous plus durement. Tous, à l'exception de la victime, entrèrent en grande gaieté à la suite de celte exécution, et là-dessus le chef les exhorta à la prière en ces termes (( Frères, servez « le Seigneur avec joie! : » Je ne voulus pas séjourner plus longtemps dans cet endroit, et, après APPENDICE. avoir reçu la 503 bénédiction du supérieur, après avoir pris congé de la société, je partis avec la résolution de l'abandonner à tournai dans mes jamais et je re- pénates. « Cette secte formait, à considérer son but et les moyens mis en œuvre, une espèce de société secrète qui aurait acquis la domination de la nation presque entière et opéré sans nul doute une grande révo- lution, les si extravagances de quelques-uns de ses mis à nu bien des côtés faibles et fourni membres n'avaient des armes contre elle à ses adversaires. « Quelques-uns d'entre eux, qui avaient à cœur de se montrer vrais cyniques, violaient ouvertement toutes les lois de la décence, couraient entièrement nus sur des places publiques, etc. Leurs improvisations (conséquence du principe de l'annihilation) leur faisaient souvent intro- duire dans leurs sermons les absurdités les plus incompréhensibles et désordonnées les plus : il y en eut figurer qu'effectivement se encore (et ils même qui devinrent fous au point de n'existaient plus. A cela se joignirent ce furent les causes principales qui hâtèrent leur chute) leur orgueil et leur mépris pour tout ce qui n'était pas de leur secte, mais surtout pour les rabbins, dont ils se firent des adversaires acharnés et puissants. » Chez les anciens 'Hassidim l'étude du Zohar listiques étaient toujours et les croyances accompagnées des plus grandes kabba- austérités, des plus cruelles abstinences de la vie ascétique. C'étaient le mépris de la vie et le principe de la pénitence portés jusqu'à leur dernière exagération. Le même Salomon Maïmon nous en rapporte un exemple terrible qu'il a eu sous les yeux pendant son enfance et son séjour en Pologne. On ne nous saura pas mauvais gré d'ajouter à ce qui précède la traduction de ce récit. « Un savant accompli pendant comme de la la renommé par sa piété, Simon de Lubtsch, avait déjà pénitence de Kana, qui consiste à jeûner tous six ans et à ne rien prendre le soir il la viande, les laitages, le miel, etc. portait habiluellcmcnt ; un cilicc il s'était de crin sur tout cela ne suffisait pas à sa conscience, et même, jours en outre acquitté pénitence dite Golath, c'est-à-dire une pérégrination constante durant laquelle on ne passe pas deux nuits de suite dans et les qui provienne d'un être vivant, il se crut obligé à la le même endroit, peau nue; eh bien, pour être en paix avec lui- une autre espèce d'épreuve, appelée la péni- tence au poids*, c'est-à-dire une pénitence particulière et proportionnée 1- SDï?cn nai^rn- LA KABIiALE. 504 à chaque péclié. Mais, après avoir le nomljre de ses péclie's était de cette façon, et fait son compte, se mit en tète de se laisser il avoir jei!mé quelque temps, il la grange, où il que mourir de faim. Après il homme, étendu par terre à demi mort qu'il connaissait et tenant à étant survenu depuis longtemps, main un Zohar, la mon s'en alla tout droit tomba sans connaissance. Mon père, par hasard, trouva cet le resta persuadé vint à passer par l'endroit qu'habitait père, et, sans prévenir qui que ce fût de la maison, dans il trop grand pour qu'il put jamais les expier le livre plus important de la kabbale. (( Mon père savait à qui il avait affaire et se procura aussitôt foule de rafraîchissements; mais toutes ses instances furent vaines, accepter plusieurs fois put rien lui faire jours trouva Simon inflexible; ayant à la il ; l'appelait dans l'intérieur de la maison, il il une ne il revint à la charge, et tou- fm quelque occupation qui fut obligé d'abandonner son hôte pour quelques instants; aussitôt celui-ci, pour se délivrer de toute importunité, rassembla ses forces et parvint à se traîner hors de la maison grange non et loin regardé même et la du hors du village. Quand trouva vide, village. comme un 1, Ourr. cilc, l. I, Le saint. il fait ' thap. xvi. mon père retourna dans se répandit parmi les juifs, et la mort Simon fut se mit à courir après lui et le trouva LA SECTE DES ZOIIAUISTES OU ANTITIIALiMUDISTES Vers l'an 1750, un certain Jacob Frank, né en Pologne en 1712, qui avait exercé dans sa jeunesse le métier de distillateur, et plu tard avait 5 séjourné en Crimée et dans d'autres provinces turques adjacentes, revint de là parmi un avec la réputation de kabbaliste. les juifs polonais et Il s'établit en Podolie quelques-uns de leurs rabbins parti considérable, dans lequel entrèrent des par exemple, celles de Landskron, Biisk, Osiran, les et se fit, plus fameux, communautés entières: et plusieurs autres. Il répandit parmi eux la doctrine de Sabbathaï-Zévy, non sans y apporter toutefois les modifications qu'il jugeait convenables, et composa dans ce but un ouvrage qu'il circuler manuscrit fit parmi ses disciples. pouvait lui reprocber d'en imposer par des jongleries, cesseurs et comme quement par la comme Bescht-, son rival contemporain; car il On ne sespréde'- agissait uni- persuasion et par l'ascendant que lui donnaient des manières pleines de distinction. Jaloux de sa réputation, les rabbins persécutèrent Frank et ses par- Un jour que Frank tisans avec une violente nombre de ses sectaires avaient entrepris aniniosité. demeurait alors leur corypliée Bcracbiab, gouvernement polonais; et, un pèlerinage les rabbins les et un grand à Salonique, où dénoncèrent au sur leurs instances, tous nos pèlerins furent arrêtés à la frontière et tenus dans une étroite captivité. Les sectaires curent recours à l'évèquc de Podolie, alors très puissant, et, en effet, une sauvegarde royale qui leur permit de vivre en Pologne conformément à leurs principes, d'y fonder une secte distincte celui-ci leur procura 1. Le fragment qu'on va lire est en grande partie Irailiiit d'un liistoricn allemand, frcquonmiciit cité dans le cours de eut ouvrag(\ l'el(M' Uoer, Histoire des doctrines cl opinions des sortes religieuses chez les Juifs, t. IF, p. 5U9 et suiv. 2. C'est ainsi qu'un appi-lle i)ar aljrévialion le l'ondatcur de la secte des nouveaux 'Ilassidiin, Israël Iîa:ilsiliein. Voir rap])eiiJi(X' précédent. 20 LA KABBALE. 306 nom sous le le Zohar ou de zoharites ou le gion, et rejetaient le comme le fondement de leur différentes berg, officiers de la publiquement suivantes' En comme secte de temps immémorial, a, nous nous regardons la tradition et la révélation, et mais encore à pénétrer plus avant dans le sens commandé de nos doc- trines, afin d'y découvrir aussi les mystères qui y sont renfermés. Abraham Dieu n'a-t-il pas dit à « [Gen., XVII, H) ; : « Et maintenant, Israël, que demande de « l'Éternel, ton Dieu, sinon de craindre l'Éternel, ton Dieu, de « dans toutes ses voies « (( Car Je suis le Tout- « Puissant; marche devant moi, et sois sincère » ? N'a-t-il pas dit ailleurs [Deuléronome, X, 12) « fit : tenus, non seulement à pratiquer ce qui nous est loi, évêques et circonstance, la nouvelle cette les Lem- sa profession de foi, qui consistait dans les propositions communiqué par par sa en présence de plusieurs controverses couronne. Nous croyons à tout ce que Dieu nous 1° reli- Thahniid. Avant que cette décision fût prise, partis soutinrent, dans les églises de Kamienitz, Podolsky et deux « parce qu'ils adoptaient à' antilhahniidistes, système kabbalistique et toi marcher de l'aimer; de servir l'Éternel, ton Dieu, de cœur et de toute mandements de l'Éternel et tout ton ton âme; c'est-à-dire de garder les com- que je t'impose aujourd'hui pour les statuts ton bien »? Tout cela prouve qu'il faut être fidèle à Dieu et à ses préceptes, et s'appliquer à comprendre clairement le sens de la loi; faut en outre le respect « mencement de « il la sagesse. » Cependant l'amour faut aussi du Seigneur La « : {Prov., III, crainte de Dieu est le 10.) de Dieu ne sont point suffisants et la crainte que l'homme reconnaisse la grandeur de Dieu dans œuvres. C'est d'après ce principe que David, sur son à son « fils ton père et sers-le « a-t-il « le « Salomon [Chroniques, » . I, La-dessus 28, 9) le : « lit Zohar demande recommandé d'abord de connaître Dieu, de mort, Reconnais et : « : ses disait Dieu de Pourquoi lui le seulement ensuite de servir? C'est qu'un culte divin qui n'a pas été précédé de la con- naissance de Dieu n'a aucune valeur. sur la sagesse et la vérité. nom il com- de Simon ben Jocliaï, « « » Il La sagesse la faut que ce culte sagesse qui est du Seigneur, « consiste à réfléchir sur les secrets « abandonne ce monde sans avoir acquis soit fondé Nouveau Zohar, au nécessaire à l'homme », dit le et tout homme qui cette connaissance sera repoussé 1. Celte profession de foi, rcdig^ée en polonais et en hébreu rabbinique, a clé publiée simultanément dans ces deux langues, à I.cmbcrg. Comme elle paraissait trop longue à rapporter tout enlière, on s'est contenté d'en donner des extraits qui siil'liront à en faire connaître rc5i>rit. 307 APPE>'DICE. « de toutes les portes du paradis, quel que « œuvres dont Nous « dans lisons nom « le nombre soit le pourra d'ailleurs être accompagné. il même le de son Dieu, il livre Celui qui ne sait pas honorer « : mieux pour vaudrait l'homme en qu'il n'eût pas été monde que pour qu'il s'efforce lui « créé; car Dieu n'a mis « d'approfondir les mystères renfermés dans son divin nom. ce de ces paroles de David (Ps. 145, 18) Zohar demande « voquent avec sincérité « de ne pas invoquer Dieu sincèrement? « celui qui invoque Dieu et « celui-là est dans l'erreur. Par là « pour tout « lois, « les « de homme le », le est il A propos » Et répond il l'in- donc possible « Est-il : ne comprend pas quel de croire en Dieu » Dieu est près de ceux qui « : des bonnes » : « Oui. Car est celui qu'il invoque, démontré que c'est un devoir et à sa révélation, d'étudier ses reconnaître, lui, ses lois et ses jugements, et d'approfondir mystères de la Thora. Celui qui croit de cette manière accomplit volonté et l'ordre de Dieu, et celui-là seul mérite réellement le la nom « d'Israélite. » « 2" les ont Nous croyons que Moïse, les prophètes et tous nos maîtres qui précédés s'expriment souvent dans leurs écrits d'une manière qu'un sens mystérieux figurée, et sont semblables à une femme se cache sous leurs paroles. Ces écrits voilée qui n'expose pas sa beauté à tous les yeux, mais qui exige de ses adorateurs qu'ils se donnent quelque peine pour soulever le voile du symbole humaine ne parviendrait pas d'une grâce céleste. En d'autres termes, il qui la couvre. C'est ainsi que le voile enveloppe ces paroles, et toute à le soulever, sans l'assistance est parlé dans Thora de choses qui ne doivent nullement la la lettre; mais découvrir le fruit « le pour pénétrer contemple être prises à faut invoquer l'esprit de Dieu, afin qu'il nous aide à renfermé sous qu'il ne l'écorce. » suffit pas de lire les prophètes et d'en sens littéral, mais qu'une assistance divine est nécessaire le sens réel d'une foule de passages. C'est pourquoi David 119, 18) s'écrie (Ps. « il Nous croyons donc comprendre la sagesse : « Ouvre-moi les merveilles de yeux, ô Seigneur, afin que je les ta loi ». Si David eût pu tout comprendre à l'aide de l'enseignement ou de ses propres recherches, de quel besoin lui aurait été le secours divin? Mais il l'invoquait, ce pouvoir approfonchr les mystères renfermés dans la « le Zohar, malheur à l'homme qui ne « récits et « que des paroles ordinaires! Car, cela, nous pourrions, 1. Voir la 2* |)arlie même du présent ouvrage, voit si dans loi. la loi secours, afin de « Malheur, dit que de simples réellement elle ne renfermait aujourd'hui, composer aussi une loi cliap. u. . LA KACD.VL". 508 « bien plus cligne d'admiration. Pour ne trouver que de simples paroles, « nous n'aurions qu'à nous adresser aux législateurs de « lesquels on rencontre souvent plus de grandeur. « imiter et de faire une loi d'après leurs paroles et à leur exemple. Mais « un mystère « mot de n'en est pas ainsi; chaque « il sublime.... Les récits de a dit a : « veilles la loi de ta chez la terre de les suffirait renferme un sens élevé la loi vêtement de elle-même! Mon Dieu, ouvre-moi et les la loi. Malheur à celui qui que David C'est dans ce sens yeux, afin que je contemple les mer- loi » que sous est incontestable « Il nous » la loi sont le prend ce vêtement pour Il grands mystères que tout vrai ce propos le Zoliar dit encore « : de la lettre La sont renfermés de la loi A femme doit s'efforcer d'approfondir. fidèle loi ressemble a une belle « aimée qui se cache dans un endroit secret, « portrait. Si son « des peines infitiaables {)our arriver jusqu'à elle et lui témoigner de manière son respect « cette 0" « ^ous croyons que, de toutes le Zohar au contraire, ne laisse voir les » explications de la loi, celle que est la meilleure et la seule véritable, et lui donnent dans que son donne se s'il ouvrira ses portes et sa tendresse, elle lui permettra un libre accès auprès d'elle. « et lui donne et ami déploie une grande persévérance, que les rabbins, Thalmud un grand nombre défausses le interprétations qui sont en contradiction manifeste avec les attributs divins et la charité enseignée par la loi. (( 4" Nous croyons mencement qu'il n'y a qu'un seul Dieu qui n'a pas eu de com- n'aura pas de fin et ; qui seul a créé les mondes et tout ce qu'ils renferment, aussi bien ce que nous connaissons que ce qui nous « est inconnu. C'est pourquoi l'Ecriture dit (Deutéronome, VI, 4) Écoute, Israël, l'Éternel notre Dieu est aussi dans les Psaianes « des merveilles ». : Tu « et la terre, sans le Seigneur es grand, ô C'est-à-dire peuvent rien accomplir sans un Dieu unique non comme les rois ! )). On : trouve Toi seul accomplis de la terre, qui ne secours d'aulrui; Dieu a créé seul le ciel aucune autre participation, et, seule, sa Providence veille sur tout. « o" Nous crovons que, bien qu'il n'y ait qu'un seul Dieu, il se com- pose néanmoins de trois personnes (D'S*i'"l2j, parfaitement égales l'une à l'autre, parfaitement qu'un. La loi de les prophètes, cela, ne font nous enseigne dit La loi commence par la lettre 2 » (beth); compose de deux lignes horizontales réunies à une vertice qui fait allusion aux trois natures divines réunies en une seule. cette vérité. Le Zohar cette lettre se cale: indivisibles, et qui, à cause mosaïque, aussi bien que : (( 509 APPENDICE. La croyance en celte trinité divine est fonde'e sur les saintes Écritures, et confirmée par d'innombrables passages. Nous ne voulons en citer quelques-uns « par exemple, Moïse : Dieux (d'hSn) (au pluriel) dit {Gen., 1, 2) flottait sur les eaux seule personne divine, Moïse aurait dit « Seigneur trinité <( », etc.; flottait mais en Dieu. Plus loin {Gen., « 11 : en a deux y « font qu'un* ». Ailleurs (( dirent Voici : Pourquoi les Dieuxl Mais : en quels termes c'est une preuve de Les Dieux, Jéliovali, « l'un de nous ». S'il Jébovali dit », etc. « : Quand la trinité divine. s'exprime il A : « Descendons et mettons parlait ainsi confu- la qui Jéliovah s'adressait-il? Ce ne pou- pas être à ses anges, qui sont ses serviteurs, et auxquels commandé il Jéliovah descendit pour voir la ville et la tour », « sion dans leur langue », etc. vait : y aurait seulement il ne fuit trois, et ces trois l'bomme qui devient semblable à est dit (Ge/i., XI, 15) voici : est dit {Gen., 111,22) n'y avait pas trois personnes, du « Faisons l'bomme selon Zohar conmiente ainsi ces encore un, ce qui et il qu'une ». S'il n'y avait dès le principe établir la voulait 26), Dieu dit 1, que L'esprit de Jéhovah ou « notre image et notre ressemblance ». Le paroles « il : ici L'esprit (ni"!) des « : aurait il sans employer avec eux la forme de la prière. Mais Dieu aux personnes divines qui sont ses égales en dignité. « anges apparurent à Abraham [Gen., XVlll, 2, 5); « d'eux et dit : Seigneur », etc. 11 en voyait donc il « Trois courut au-devant trois et ne s'adressait qu'a l'un d'eux, parce que ces trois ne font qu'un. Moïse dit {Exode, « Us prendront du sang de deux poteaux et sur le linteau de XII, 7) (( : Zohar, pourquoi ce sang « C'est pour que agneau la porte ». en mettront sur et trois places. » Ceci fait « peuple les Pourquoi, demande le précisément être mis sur trois places? doit-il croyance parfaite en son saint la « « cet encore allusion a nom éclate sur les Quel la trinité divine. « est le grand, dit Moïse {Deutéronome, IV, 7), qui ait les Dieux (Eloliim) aussi près de lui «pie nous? » S'il n'y avait point plusieurs si personnes divines, faudrait il ici El (Dieu), non point Eloliim, et les Dieux. « Jéhovah, est-il dit {Gen., Gomorrhe une pluie qui XIX, 24), sieurs personnes divines. Dieu {Exode, XXIV, 1). Ici n'existait plusieurs dit à Moïse Dieu est un » le « : : « Monte vers l'Hterncl Monte vers moi passage suivant {Deuléron., VI, Ces paroles du Zoliar ne ?c rapporicnl p.is à et à certains cas de métempsycose. (.\. F.) humaine Sodome et Preuve nouvelle de plu- » y aurait simplement personnes en Dieu. Sur Israël, l'Kternel notre \. il pleuvoir sur fit venait de Jéhovah. : i), voici le la trinilc divine, « » », s'il Écoute, commen- mais à la (rinilé LA KADBAL" 510 taire {( du Zohar Trois font « : Le Dieu d'Abraham, le un Tn » ("iijiN Dieu d'Isaac et Dieu, répété devant celui de cliacun des patriarches, Trinité divine. Josué disait (XXIV, 19) Jéhovah, car (( il est les D'une part prouve il Dieux Saints nom Le fait allusion : de à la servir (dl'Tip OTibN')Dieux Saints, ce qui y a Jéhovah, de l'autre les réunie en Dieu. la Trinité » ». Vous ne pouvez pas « : (Er., III,G) T\'lT\). Il est dit Dieu de Jacob le )> Nous croyons que Dieu apparaît incarné sur la terre, et alors il boit, il mange et accomplit d'autres actions humaines; mais il est dégagé de tout péché. La preuve en est dans ce que dit Moïse [Gen., YI, 3) Quoiqu'il soit chair ». Le Zohar donne de ces paroles l'exphcation suivante « Dieu devient chair, pour se tourner vers le corps; ce qui (( 6° : (( : veut dire qu'au moment lui et jusqu'à ce qu'il s'incarnât de nouveau dans ce des quatre éléments, le feu, l'eau, un corps il eut Moïse {Ex., XX, 115, 19) « Le peuple que aux Israélites sous la dit même une forme bumaine il : « A « dit propos « : Dieu vit la voix », etc.? Pourquoi montra cette fois afin de les instruire nouveau sous apparaîtrait de par l'organe de Moïse corps. Zohar Ne lisons-nous pas dans voix fut entendue? Mais Dieu se à l'époque du Messie, Dieu : ». la qu'un jour, même forme. marcherai au milieu de vous Je (Lév., XXVI, 12). Le livTe Jalhut, 'CTp7% explique ainsi ces paroles « Ceci nous rappelle devant qui un monarque qui et en demeura éloigné l'air et la terre, le se revêtit de ces éléments et n'y a-t-il pas Adam, de la création, Dieu s'incarna dans lorsque ce dernier eut péché, Dieu se retira de se promène dans son jardin » : et jardinier confus cherche à se cacher. Afin de le rassurer, le avec douceur « Que crains-tu, mon fils? un homme comme toi, et je marche à tes côtés. » C'est ainsi que Dieu revêtit une forme humaine afin d'instruire humainement les hommes. C'est aussi pourquoi le prophète s'écrie {Isaïe, XXX, 20) : « Tes yeux verront ton maître ». Quand Dieu dit [Deul., XXXII, 40) : « J'élève ma main vers le ciel », il ne pouvait, puisqu'il remplit tout de sa présence, prononcer ces paroles qu'en tant qu'homme et marchant le roi s'adresse à lui et lui dit « : Vois, je suis sur la terre. Que signifient ces paroles du prophète établi son faisceau sur la terre », sinon réunion des personnes divines tandis qu'il habitait trois trouvons dans Salomon ces paroles {Cantiq, V, 1) jardin, etc., et je mangeai de comment peut-on mon visite un miel dire de Dieu, dont de ce cbant, qu'il a bu et qu'il a qui en Amos que par ce faisceau il ». : « la : il est question Dieu a terre? J'entrai dans Comment, demande mangé? Mais « entend le durant tout ceci ressemble à la Nous mon Zohar, le cours un ami antre, et fait pour lui plaire mainte chose qu'il n'a pas APPENDICE. coutume de par exemple faire; descend à toutes « 7° les il quand avoir soif. Ainsi fait Dieu il mange puisqu'alors doit jamais être rebâtie. Car il Le peuple d'un puissant « : Le prophète Jérémie » mon de la ville dit aussi (IV, 6) Les « : peuple (Jérusalem) sont bien plus grands que péchés de Sodome, qui a été détruite de fond en comble les il détruira la ville et le sanctuaire. La destruction sera complète par un déluge. péchés de hommes, occupations et à toutes les actions humaines. Nous croyons que Jérusalem ne monarque comme sans avoir faim et boit sans apparaît aux dans l'Écriture [David, IX, 27) est dit 311 » Si l'on . ne doit plus rebâtir Sodome, bien moins encore Jérusalem sera-t-elle reconstruite, puisque le prophète dit expressément que les péchés de Jérusalem surpassent ceux de Sodome. « 8° Nous croyons que en vain les Juifs attendent le Messie mortel qui, d'après leur croyance, doit les délivrer, les élever au-dessus de toutes les nations, et leur apporter richesses et grandeurs. Mais Dieu lui- même de dant foi apparaîtra sous une enveloppe il en ne rachètera pas seulement lui, tandis de l'enfer. A humaine hommes et rachètera les ont encourue par la faute de leurs ancêtres la perdition qu'ils que les Juifs, cepen- ; mais tous ceux qui auront les incrédules seront tous plongés dans les abîmes » cette profession de foi rédigée après avoir embrassé le pour le public se mêlèrent une orga- secrètes. Aussi la secte des zoharites, nisation et des croyances même christianisme, a-t-elle conservé son cachet parti- culier, la discipline à la fois militaire et monacale, et probablement ses anciens dogmes. Le but de son fondateur, autant qu'on en peut juger par sa conduite extérieure frères pour les et par les lettres qu'il adressait à ses engager à recevoir duire les juifs à travers doctrine du fondé sur la du peuple juif. C'est le baptême, paraît avoir christianisme à Zohar surtout le le et un mysticisme sur l'ancienne idée de principe de la foi la été anciens de con- particulier, suprématie que Frank cherchait à accréditer parmi les siens et parmi les juifs en général; c'est grâce h ce principe et par son seul concours qu'il prétendait leur révéler des vérités inconnues jusqu'à lui. Dans ce qu'une simple préparation à judaïsme est cas, le christianisme n'eût été à ses la yeux doctrine nouvelle, absolument ce que le aux yeux des chrétiens. Telle paraît avoir été aussi l'opinion de Sabbathaï-Zévy, par rapport à toutes tantes, tant la n'étant jamais musulmane que la les religions chrétienne. 11 entièrement abandonné de Dieu, grands cultes de la actuellement exis- pensait que, l'homme y a dans tous les terre quelque chose de saint et de vrai, et que la il tâche du véritable Israélite, c'est-à-dire de celui qui a pris pour base de LA KABDALE. 512 sa foi la kabbale et le Zoliar, était d'attirer à lui les éléments de sainteté répandus dans les autres religions, afin blis et purifiés par ses propres croyances. C'est sans doute en vertu de de les leur ce principe qu'il adopta lui-même l'islamisme, exemple, adopta la religion catholique, nombre considérable de cette et, Frank, à son saurait mieux pas un caractériser manière de voir qu'en l'appelant une sorte d'éclectisme religieux en effet, le néoplatonisme, mais dans losophiques d'Alexandrie? Le caractère même système, le les écoles religieuses et commun n'est-ce pas d'avoir voulu embrasser dans un : ne trouve-t-on pas quelque chose de semblable, je ne dis pas seulement dans dans comme et qu'il attira sur ses On ne ses partisans. rendre ensuite enno- une phi- de ces différentes écoles, même conviction, sinon christianisme et les éléments les plus saints de la pliilosophie païenne, la mythologie grecque transformée par l'interprétation symbolique et la plupart des anciennes religions de l'Orient? fI.N TABLE DES MATIÈRES Avant- PROPOS de la deuxième éiiition Préface i 27 Introduction PREMIÈRE PARTIE Chapitre I. Chapitre II. Chapitre III. Antiquité de la 39 kabbale Des livres kabbaiistiques. Authenticité du — Authenticité du Sepher Zohar ietiirah. 55 . 65 . <• DELXIÈME PARTIE Chapitre De I. la doctrine contenue dans les livres kabbaiistiques. — 105 Analyse du Sepher ietzirah Analyse du Zohar. Chapitre II. Chapitre III. la Suite de l'analyse — Méthode allégorique des kabbalistes. du Zohar. — Opinion des kabbalistes sur 125 nature de Dieu Chapitre IV. Suite de l'analyse du Zohar. le — Opinion des kabbalistes sur monde 159 Chapitre V. Suite de l'analyse du Zohar. — Opinion des kabbalistes sur l'àme humaine 171 TROISIÈME Chapitre la I. 120 PARTC Quels sont les systèmes qui offrent quelque ressemblance avec kabbale. — Rapports de la kabbale avec la philosophie de Platon. . 195 TABLE DES MATIERES. 514 Rapports de la kabbale avec l'école d'Alexandrie Chapitre LU. Rapports de la kabbale avec la Chapitre IV. Rapports de la kabbale avec le Chapitke Chapitre II. 202 doctrine de Pliilon. . . . 220 255 christianisme V. Rapports de la kabbale avec la religion des Chaldéens et des 2GG Perses APPENDICE I. II. La secte kabbalistique des nouveaux Conlommiers. — 295 'has.si'Iim La secte des zoJiarislcs ou anlilliabnudisics Typ. Pall BRODARD. »... 505 LA KABBALE OUVRAGES DU MÊME AUTEUR OCCULTISmE Traité méthodique de Science Occulte. Franck, de l'Institut. traités techniques, 1 2 dictionnaires et Lettre- Préface d'An. de xxv-1050 pages in-S" gr. vol. 1 taiîleaux et 2 planches phototypiques hors texte Le Tarot des Bohémiens, le avec 16. (1891) monde. plus ancien livre du initiés). 1 vol. grand piques et 200 figures et in-S» de 372 pages, avec 6 L'Occultisme (petit l'usage planches phototy- 9 tahleaux Traité élémentaire de Science Occulte. 1 L'Occultisme Contemporain. I11-I8 Fabre d'Olivet et Saint- Yves d'Alveydre. vol. iii-18, 4^^ » . édition. (Épuisé) (Épuisr) 0.75 0.20 In-80 ln-16 résumé), » — Elude historique et critique sur la clef de la Science Occulte (à des 10 glossaire, 400 gravures et KABBALE X Le Sepher Jésirah, Sagesse ; les i^^ traduction française. — Les 32 Voies de la (Épuisé) 50 Portes de l'Intelligence La Science Secrète 50 3. (en collaboration) ALCHIIYIIE La Pierre Philosophale, preuves de son existence. In-18 avec 1 planche phototypique » • THÉOSOPHIE Les Sept Principes de l'Homme au point de vue scientifique. (Épuisé) In-8° avec figures SPIRITISME Considérations sur les Phénomènes du Spiritisme. — — Réglus pratiques pour Rapports de l'Hypnotisme et du Spiritisme. la formation des médiums. In-80 avec 4 planches Le Spiritisme (petit résumé) La Fraude et la Médiumnité, en collaboration avec L. Le.merle, 1 " . 20 ingénieur, ancien élève de l'Ecole Polytechnique. (Sous presse.) MAGIE 1 La Chiromancie (résumé synthétique). In-S» avec 23 figures Traité élémentaire de Magie pratique. (En préparation.) . " DIVERS Essai de Physiologie Synthétique (Gérard-Encausse-Papus) cation de la Science Occulte à nos in-80 avec 35 schémas Sciences expérimentales. appli1 vol. inédits Direction de la revue mensuelle l'Initiation (4^ année) et du journal hebdomadaire le Voile d'Isis (2e annéej. 4 » . F-A.FXJS LA KABBALE (TRADITION SECRÈTE DE L'OCCIDENT) RÉSUMÉ MÉTHODIQUE Quoi que nous puissions faire pour conquérir, dans le domaine des scicncos morales, une indépendance sans limites, la chaîne de la Iradition se montrera toujours dans nos plus hardies découvertes. Ad. FiiANCK. OITVHAGE PRÉCÉDÉ D'UNE LETTRE d'Ad. FRANCK, DE L'IXSTITUT ET ORNÉ DE 20 FIGURES ET TABLEAUX ET DE 2 PLANCHES HORS TEXTE. PARIS 58, RUE SAINT-ANDRÉ-DES-AUTS, 58 1892 Paris, le 23 octobre 1891. LETTRE DE ADOLPHE FRANCK A L'AUTEUR M. MoiNSIEUIi J'accepte avec le plus grand plaisir la dédicace que vous voulez bien m'offrir de votre ouvrage sur la Kabbale, qui 7i'est un livre il vous plaU de T appeler, mais de la plus grande importance. Je nai le comme pas un essai, pu encore que le parcourir rapidement ; mais je connais assez pour vous dire que c'est, à mon avis., publication la plus curieuse, la plus instructive, savante qui ait paru jusqu'à ce jour Je ne trouve à y reprendre que flatteurs de la lettre à mon la la plus sur cet obscur sujet. les termes beaucoup trop adresse dont vous vous ne me demandez mon la faites précéder. . Avec une rare modestie, opinion que sur travail bibliographique le par lequel se termine votre étude. Je n'oserais pas vous affirmer qu'il n'y manque abso- lument varier ?'ie?i ; à car le l'infini; complet que mais un travail bibliographique aussi le vôtre., Veuillez agréer, cadre de la Science Kabbalistique peut je ne l'ai rencontré nulle part. Monsieur., avec mes félicitations et mes remerciements, l'assurance de mes sentiments dévoués. Ad. FRANCK. TABLE MÉTHODIOUE DES MATIÈRES Lettre de M. Ad. Franck. DÉDICACE. Première partie. Les divisions de la Kabbale. Chapitre — premier. La Tradition hébraïque et la classifi- calion des ouvrages qui s'y rapportent § 2. § 3, § 4. — — — 7 La Mashore La Mischna La Kabbale 11 12 13 Deuxième partie. Les enseignements de la Kabbale. Chapitre IV. — — — — Chapitre V. — Chapitre VI. — L'dine d'après la Kabbale Chapitre VIL — Les textes {Scpher Jesirah. Chapitre I". Chapitre IL Chapitre IIL Sagesse. — Exposé préliminaire, division du sujet 29 L'alphabet hébraïque Les noms 33 divins 43 Les Sephiroth La philosophie de 61 la Kabbale 83 106 — Les Les 50 Portes de l'intelligence 32 'Voies de la 119 — TABLE MÉTHODIQUE DES MATIÈRES Troisième partie. Bibliographie résumée de la Kabbale. — Introduction à Chapitre premier. Préface § 1 . § 2. Principales bibliographies kabbalistiques 142 — Nos sources 146 § 3. CuAPn-RK II. — §2.— § 1. 141 — Classification par idiomes. Ouvrages en langue française — — §3. § 5. I . III. — Traités — §5.— § G. § 7. 160 161 anglaise 164 espagnole... 165 — Classification par ordre des matières. §2.— §3.— § 4. lo3 allemande en langue hébraïque — Principaux traités — Ouvrages en langue — §6. § 149 latine § 4, Chapitre la bibliographie. — — — — concernant — la Mischna. 167 le 167 168 — le — Targum Talmud la Kabbale en général — les — — 168 Sephiroth ... 172 le Sepher Jesirah 173 la Kabbale pratique 174 Appendice. PÉRIODIQUES. Langue française allemande — — — — — 1 '7S 176 anglaise l'i'6 espagnole 1~6 italienne 1^6 l'76 hollandaise Table alphabétique des auteurs cités dans la bibliographie Table alphabétique des ouvrages cités dans la bibliographie 177 181 A Monsieur ADOLPHE Membre de l' FliAXC h\ Institut Professeur honoraire au Collège de France Président de la Ligne nationale contre l'Athéisme. Mo\ Mmiue, riiKii Voulez- vous me pennettre de vous dédier que je publie aujourd'hui sur importante à élucider pour Vous avez le — mener à boime ci d autre dans la matière tatio)is et Kabbale, si », comme vous la nom- que vous seul pouviez votre parfaite connaissance de la langue hébraïque, d'une part, losophiques, Hébreux Cet ouvrage, grâce fin, cette question de la philosophe? au jour un travail considérable sur la « philosophie religieuse des mez vous-jnème. modeste essai non seulement en France, mais été le premier, aussi en Europe^ à mettre le et de V histoire des doctrines phi- part, a fait, dès son apparition, autorité a justement mérité les traductions et les imi- qui se sont produites depuis cette publication. Les quelques critiques allemands qui ont voulu vous reprendre au sujet de la Kabbale nont réussi quWi donner de leur insuffisance est et de leur parti pris. La la mesure exacte réédition de 1881) venue sanctionner le succès de l'édition de 1843. Mais tions, si nous tous, qui nous occupons aujourd'hui de ces ques- nous devons une profonde reconnaissance à iiotre doyen, à 1 comment pour rais-je, personnel- notre initiateur en ces études, lement, vous remercier de ri)isigne Jionneur que vous avez bien voulu votre me mes faire en encourageant nom, en déclarant que^ préférez du moins voir que de ches, ptlutôt si efforts de vous n êtes pas mystique vous , nouveaux venus les les sentir rantes, antiphilosophiques et, V autorité de épris de ces recher- apôtres des doctrines désespéosons le dire, antiscientifiques du positivisme matérialiste ? A r heure où nous avons levé matérialisme, à l'heure tuelle contre le cette doctrine, épars Presse^ et dans les dans couches les les cléricaux ou des fous, est le oii tous adeptes de les Facultés de médecine, dans la plus élevées de la société, nous ont considéré r athéisme bouclier de la lutte intellec- le comme comme les plus des <( basses dilettanti », des président de la Ligue nationale contre venu, bravant tous les sarcasmes, ?îous couvrir de l'autorité incontestable et incojitestée d'un philosophe profond, doublé d'un défenseur ardent du spiritualisme. Vous nous avez montré que ces sava?its, éminents pour la plupart par leurs découvertes analytiques, sont astreints, de par leur humain même, à une étude spécialisation De philosophie. là leur trop hâtive de la mépris pour une branche du savoir qui, seule, pourrait leur fournir cette synthèse des sciences qu'ils aspirent tcmt à posséder ; de là leurs conclusions matéricdistes, de là /'inconnaissable et toutes les formules qui indiquent la paresse de l'esprit Jiumain, inapte à u)i effort sérieux, et pressé de conclure, sans approfondir la valeur les ou conséf/uences sociales de ses affirmations. A côté du courant laïques, des officiel, Académies des Facultés, a toujours existé ment peu des Universités religieuses ou sciences et des Laboratoires des un courant indépendant générale, cojinu, et, partant, assez in éprise, formé de cher- cheurs parfois trop imbus de philosophie, parfois trop épris de mysticisme, mais combien curieux et combien intéressants à étudier! Ces adeptes de la Gnose, ces Alchimistes, ces disciples de — III Jacob Boï'hin^ de Martinez Pasqualis ou de Louis- Claude de Saint-Martin, sont pourtant négligé l'étude de la Kabbale jusqu'au moment où ï appari- les seuls qui Ji aient j'nnais tion de votre travail est venue montrer quils avaient trouvé lin approbateur éminents parmi et personne d'un des plus et disciple moi-même de Saint- de ses doctrines, que je prends la liberté de vous remercier, au nom de ces « indépendants trouvé en votre perso)i)ie qu'ils ont la les représentants de l'Université. comme admirateur C'est Martin un maître dans et », de l'appui précieux et, si j'osais., en terminant vous adresser une prière, ce serait de vous voir intercéder pour eux auprès des chefs de notre Université, Il g a dans les œuvres de Saint-Martin, dans celles crOlivet, de Wronski, de Lacuria et de Louis Lucas, d études que je crois très profondes et qui sont de Fabre une série peu connues, sur la psychologie, la inorale ou la logique. Or serait il pour le moins utile de voir Normale Supérieure notre Ecole Idées de Saint-Martin, ou les le au prograynme de Traité des signes et des Vers dorés de Pythagorc de Fabre d'Olivet, ainsi que le système de psychologie qui forme r introduction de son Histoire philosophique du genre humain, ou bien encore la partie philosophique de la Médecine nou- Roman du velle ou alchimique de Louis Lucas, sans parler de la Création de la réalité absolue de technique Vous et me Wronski, peut-être trop trop abstraitement présentée. direz que ces auteurs sont des « tnystiques », des écrivains dont l'érudition laisse à désirer quelquefois c'est et im « qu'on mystique les compte des Quel que » aussi critique, ne serait-ce soit l'accueil fait ??io?i à ma les lise ; ?)iais davantage que pour mieux diverses évolutions de l'esprit jours reconnaissant, fait qui réclame qu'on se rendre humain. requête, je vous serai tou- cher Maître, de tout ce que vous avez pour notre cause. Ce nest pas sans gressé, et efforts, ni sans luttes que nous avons pro- nous continuerons notre route, comme nous l'avons — coimmmcée répondant par le , les IV — travail et par des œuvres à toutes attaques qui accablent chacune de nos œuvres ou chacune de nos jjersonnalités. En effet toute œuvre de bonne foi subsiste bien longtemps encore; mais que reste-t-il^ années, des calomnies les plus perfides? après Un peu quelques d amertume et beaucoup de pitié au cœur des victimes, de plus grands remords en ïâme des calomniateurs, rien autre chose. et Mais si les œuvres subsistantes perdent, par la suite des temps, de leur valeur sacré, comme puissance dijnamiqtie, il est un sentiment que tous ceux qui défendront plus tard notre cause devront éprouver autant que nous-même, cest la reconnaissance profonde pour celui qui n'hésita pas, dans les plus tout le difficiles, respect et à encourager nos efforts de toute l'autorité qui s' en les les moments appuycmt de attachent à un grand nom. Veuillez agréez, mon cher Maître, l' assurayice de ma dération très distinguée. PAPUS. consi- PREMIÈRE PARTIE LES DIVISIONS DE LA KABBALE CHAPITRE PREMIER LA TRADITION HÉBRAÏQUE ET LA CLASSIFICATION DES OUVRAGES QUI S'Y RAPPORTENT Celui qui, pour la première roiï=, aborde l'étude de la Kabbale, ne saurait trop être renseigné sur la place exacte qu'il faut attri- buer aux ouvrages purement kabbalistiques, comme le Seplier et le Zohar, par rapport aux autres traités se rapportant à Jesirah la tradition hébraïque. Ainsi l'on sait généralement qu'on trouve dans la Kabbale l'ex- posé des règles théoriques et pratiques de la Science Occulte; mais on a peine à discerner le rapport existant entre le texte sacré proprement dit et la tradition ésotérique. Tous ces embarras proviennent de la confusion qui s'établit dans l'esprit dès qu'il faut classer les immenses compilations hébraïques parvenues jusqu'à nous. Nous allons faire nos efforts, dans Texposé suivant, pour établir une classification aussi claire que possible des divers ouvrages ayant pour objectif de fixer la tradition orale. Il n'existe pos, à notre connaissance du moins, un travail assez complet, résumant en un ou plusieurs tableaux les données techniques complétées par une sérieuse bibliographie. On trouvera à la fin de notre étude la liste des ouvrages modernes dans lesquels nous avons puisé pour notre exposé et l'on |)Ourra se rendre compte, en se reportant à ces ouvrages, de que nous avons rencontrée dans cette tâche. C'est la diKiculté pourquoi nous ne sommes pas sûr d'avoir encore épuisé définitivement cette question, et nous sommes tout prêt à roconnaitre les faut(,'s que nous — 8 puurriuns avoir commises dans cet exposé, si quelqu'un de plus auU»risé que nous veut bien nous les signaler. Tous ceux qui sont un peu au courant des choses d'Israël moins depuis il a, sinon toujours, du un temps très reculé, existé une tradition destinée à mettre à même certaine classe d'initiés d'expliquer et de comprendre la Loi (la «avent qu'à côté de la Bible Thorah). Cette tradition, transmise presque uniquement par la voie orale pendant de longues années, portait sur plusieurs points différents : y avait d'abord tout ce qui concernait le corps tnafériel de la Bible. De même que nous verrons au moyen âge cerlaines corporations posséder des règles strictes et tenues cachées pour la cons1° Il truction des exemplaire même, cathédrales, de rie la construction de la chaque Bible hébraïque était soumise à des règles fixes, constituant une paille de la tradition; 2° Il y avait de plus tout ce qui concernait Vesprit du texte commentaires sacré. Les et les grandes parties: d'un côté la minent les interprétations portaient sur deux Loi, rapports sociaux des l'ensemble des règles qui déter- membres d'Israël entre eux, entre d'un autre côté la Doctrine secrète, l'ensemble des connaissances théoriques et pratiques grâce aux- les voisins et entre la Divinité ; quelles on pouvait connaître les rapports de Dieu, de l'Homme et de l'Univers. Corps du texte sacré, partie législative de ce texte et partie docsont les trois grandes divisions qui font de la tradition ésotérique un tout complet formé de corps, de vie et d'esprit. trinale, telles Lorsque, suivant « vu le mauvais le commentaire placé en état des affaires d'Israël tête », il du SepherJesirah, fallut se décider à écrire les divers points de cette tradition orale, plusieurs grands ouvrages prirent naissance, destinés à transmettre chacun une partie de la tradition. Si l'on a bien compris ce qui précède, facile d'établir il sera on ne peut plus une classification claire de ces ouvrages. Tout ce qui avait rapport au corps du texte, les règles concermanière de lire et d'écrire la Thorah (la Loi), les considérations spéciales sur le sens mystique des caractères sacrés, tout cela fut tixé dans la Massora ('ou Mashore). Les commentaires tradilionnels sur la partie législative de la lALc^i liant la Thorah formèrent lAtc^ la Misu.\a, et les additions faites ultérieurement à ces commentaires (correspondant à notre jurisprudence actuelle) formèrent la Gemarah (ou Gemmare). La réunion de ces deux frac- %jjf^ lions de la partie législative en un seul tout forme le Talmud. «y Voilà pour la partie législative. La Doctrine secrète comprenait deux prati^ue^ échelonnées en trois degrés degré social, un degré mystique. divisions, la théorie et la : un degré historique, un L'ensemble des connaissances renfermées dans ces deux divisions V constitue la Kabbale La proprement /Q dite. partie théorique seule de la Kabbale a été fixée par l'écriture et surtout par l'impression. Cette partie théorique comprend deux de la création et de ses lois mystérieuses (Bkrescuit), études: 1° celle métaphysique, de Vessence divine et de ses modes de manifestation, ce que les kabbalistes appellent le Char céleste (Mercavah), résumée dans le Zohar. La partie pratique de la Kabbale est à peine indiquée dans quel- résumée dans le Sep h er^Jesira h ; /n^ 2° celle, plus ques manuscrits épars dans nos grandes collections. A V^ Paris, la Bibliothèque Nationale en possède un des plus beaux dont l'origine est attribuée à Salomon. Ces manuscrits, sous le nom moires qui courent rouge et généralement connus de clavicules, ont servi de base à tous les campagnes {Grand les vieux gri- et Petit Albert, Enchiridion) ou à ceux qui poussent les prêtres Dragon à l'aliéna- tion mentale par la sorcellerie [Grimoire d'Honorius). Nous allons entrer dans quebiues détails au sujet de chacun des ouvrages dont nous venons de parler; mais auparavant, résumons ce qui précède en un tableau qui permettra de tout embrasser d'un coup d'œil. s>v * fafi-2 « S. es fa c e TJ <u « a; -i) .^ CI u (» 9-T3 0) ai 3 S • i5 es H a ?c o H Q ai o Cl. > te C3 H <u _g •cS 05 O H os — - Il Nous pourrons maintenaut aborder avec plus de de ces recueils pour bien en déterminer Masiiore. — le La M'sorah 1° chacun corps de la tradition consiste en deux points principaux manière de Elle enseigne la lire les ; elle et les « 2° Elle phrases au moyen de la Bible, et de prononcer comme donne un sur la partie extérieure registre des hiéroglyphes exprimés par la forme plastique de la Thorah, tels que des livres, des chapitres, des versets, la figure des sans néanmoins expliquer le les des accents. s'étend sur les consonnes et matérielle : passages douteux à l'aide des points et des voyelles, d'assembler et mots détails caractère. de tout ce qui a rapport à la partie matérielle de la Thorah. traite « La mashore forme le la division lettres, etc., sens de ces hiéroglyphes^ » Les occultistes qui se sont occupés spécialement de la Kabbale comme Martin Saint-Yves d'Alveydre *, ^, Fabre d'Olivet^, Claude de Saint- prétendent que la mashore, ensemble de formules tout exotériques, est destinée à enlever à la langue hébraïque tout ce qui peut mettre sur la voie du sens secret de la Thorah. On divise souvent la Mashore en grande rabbinique a été imprimée pour la Bemberg, imprimeur à Venise et petite. première (1525), puis à La Bible chez Daniel Amsterdam (1724- fois 1727). — La Mischna comprend qui se l oi divisent en soixante paragraphes ou traités (M'sachoth); chacun de î?* ^ MiscnNA*. six sections [sedarim) nouveau en chapitres {Perakim). un aperçu de la Mischna, afin que le lecteur puisse avoir une idée de son contenue ces traités se subdivise de Nous donnons ici Molilor, p. 249. Voici on (juoi consista la réforme pédagogique et primaire d'Esdras : 11 changea les caractères primitifs de Moïse pour ceux des prêtres chaldéens .•ivec la notation à lassyrienne qui constitue la première mashore. {Mission des 1. 2. Juifs, p. 64 G.) li. Lu Langue Iiéhraîque restituée. Le Crocodile (œuvres diverses). 1. Outre la Bible, les juifs orthodoxes reconnaissent encore des traductions qui obtiennent de leur part le même respect que les préceptes du Pentateuque. D'abord transMiis(;s de bouche on iiouche et dispersées de toutes parts ensuite recueillies et rédigéijs par Judas le Saint sous le nom de .Alischno, puis enfin prodigieusement augmentées et déviloppées par les auteurs du Taimud, elles ne laissent [)lus aujourd'hui la moindre part à la raison et à la liberté. Ad. i"'ranck, op. cit.) 4. 2. Molit., op. cit., p, 17. 12 — § 3. — LA MISCHNA PREMIÈRE SECTION Des semences, comprenant onze chapitres. 1° De la prière de la bénédiction journalière; 2° du coin de et champ appartenant au pauvre; 3° des fruits dont on refuse la dîme, comment faut en user; 4" des hétérogènes ou des animaux qui ne il doivent pas être accouplés; des semences qu'on ne doit point mêler ensemble dans la terre; des fils qu'on ne peut rapports de l'année sabbatique 7° de dîme des la tisser ensemble; 5° des 6° ; des présents faits au prêtre seconde dîme que doit fournir le ; lévites; 8° de la propriétaire à Jérusalem; 9° des cuisines des prêtres; 10° de la manger des fruits d'un arbre pendant les trois premières années; 11° des prémices, des fruits qu'on doit apporter dans le défense de temple. 2'= Des jours de 1° Du rapport du fête, lement à comprenant douze chapitres. sabbat; 2° des biens sociaux, c'est-à-dire que toute la ville est considérée de Pâques; 4° du SECTION sicle comme une que chacun l'église; 5° des fonctions aux fête des tabernacles; 7° des différents fête; 8° seule maison; 3° de la fête est obligé de donner annuel- fêtes propitiatoires; 6° de la mets défendus aux jours de du jour de nouvel an; 9° des différents jours d'abstinence; du livre (ïEsther; 11° des demi-jours de fête 10° de la lecture 12° du sacrifice ; annuel; des trois apparitions à Jérusalem. 3'- Des contrats de mariage 1° De frère; 2° du divorce, cojnprenant sept chapitres. la permission, de la défense du contrat de mariage de divorcer; 5° des 7° et SECTION vœux; 6° ; d'épouser la femme de son 3° des fiançailles; 4° de la des personnes manière consacrées à Dieu ; des femmes soupçonnées d'adultère. 4" SECTION Des dommages causés, comprenant dix parties. i° Des droits pour les dommages; 2» des droits sur les objets trouvés, prêtés, mis en dépôt; 3° de la vente, de l'achat, de l'héritage, de la caution et d'autres rapports sociaux ; 4" de lajuridiclion — en général et 6° des serments 13 — des punitions; 6° des quarante coups moins un; 7° des conclusions générales, du droit et des témoile juge si par erreur il a porté un faux ; gnages; 8° ce que doit faire jugement; 9° de Tidolâtrieet du commerce avec verbes moraux. 5'' Des offrandes sacrées, les païens; 10° pro- SECTION comprenant onze parties. Des offrandes; 2° de l'offrande de farine; 3° des premiers nés; animaux sains ou malades; o" de la taxe des choses consacrées à Dieu et de son paiement; 6° de l'échange de l'offrande; 7° violation des choses sacrées 8° des 36 péchés à 1° 4° de l'immolation des ; cause desquels a lieu la peine d'extermination journalière; 10" de la construction du ; 9° de l'offrande temple; 11° des colombes et des tourterelles. 6» SECTION Des purifications, comprenant douze parties. Des meubles et de leur purification 2° delà tente où se trouve mort; 3° de la lèpre; 4° des cendres de la vache de purification; des différentes purifications; 6° des bains pour la purification i° la 5° ; ; manger d'impur, 7° des menstrues; 8° qu'on ne doit rien à moins qu'on n'ait répandu dessus quelque chose de liquide; 9° du flux séminal; 10° celui qui a pris un bain est encore impur jusqu'au coucher du soleil; 11° du lavement des mains; 12° comment la queue du fruit le rend impur. La Gemurah forme un véritable recueil de jurisGemurad. pi'udence basé sur la Mischna. La réunion de la Mischna et de la — Gemurah forme le Talmud. A propos de ces deux recueils, je rencontre avec le plus grand de signaler un travail tout personnel et d'une grande valeur de l'auteur de la Mission des Juifs : c'est l'histoire plaisir l'occasion des divers éléments de la tradition à propos du Talmud (p. 650 et un extrait de cette histoire « L'encombrement de littérature casuistique et scolastique, qui depuis le retour de l'exil remplaça la puissante intellectualité des prophètes, et continua à se multiplier après la destruction du troisième temple, pendant dix siècles, est généralement comprise sous le nom de Midrash, commentaire. suiv.). Voici t : Les deux prinripaJes routes de celte forêt de papier s'appellent — 14 HaUac/iah, l'allure ou règle de la — marche; Ilaggadah, ron-dit ou la légende. « C'est dans ce dernier chapit; e que les commuriau.lés ésolériques ont laissé transpirer un peu de leur sejence (( cable de droit civil et Kabbale, Shemata. de droit canon, de politique nationale méthodisme individuel, de et se ramifiant « : Les premiers recueils de VHallachnh sont un mélainge inextri- dans des détails Simon de infinis. Cette œuvre, d'ailleurs infércssante à consulter noms fameux points de vue, évoque les et humaines, enchevêtrées lois divines et d'Hillel, à bien des d'Akiba et de B. Gamaliel. est due à Juda Hamassi en 220 ap. J.-C. forme la Mischna, de shana, apprendre; et ses suppléments sont connus sous le nom de Toseflah, les Boraïlha. « Mais la rédaction finale « Elle « Les rédacteurs de la période mischnaïque, après les Soferim d'Esdras, sont les Tannim, auxquels succédèrent les Amoraïm. développements de la Mischna par ces derniers forment la Ghemarah ou le complément. « Elle eut deux rédactions celle de Palestine ou de Jérusalem, au milieu du iv° siècle; et celle de Babylonc, au v'' siècle « Les controverses et les : après J.-G. « La Mischna et la Gemurah de Talmud, continuation d'Esdras. et réunies sont connues sous le nom conclusion de la réforme primaire » — Le Talmud. D'après ce qui précède, on voit que le Talmud est forme par la réunion des deux principaux recueils se rapportant à la parlie législative de la Thorah. Le Talmud constitue donc la Vie même de la tradition condensée en plusieurs traités. Outre les deux recueils que nous avons cités (Mischna et Gemurah), le Talmud contient, si l'on s'en réfère à d'autres auteurs que Molilor, l'ensemble d'une nouvelle série de commentaires (Medrashim) et d'autres adjonctions [Tosiflha). En somme, voici la nomenclature des recueils dont la réunion forme le Talmud : Mishna Ghemarah Medrashim Talmud Tûsiftha Le lecteur curieux de nouveaux développements pourra consulter avec fruit la Philosophie de la tradlfion, de Molitor, et — 15 — surtout Ja Mission des Juifs, de Saint-Yves (p. Go3 et suiv.). Ce dernier ouvrage contient une histoire fort bien faite des vicissitudes du Talmud à travers les âges. § — 4. Nous arrivons maintenant, à LA KABBALE la partie supérieure de la tradition, à la Doctrine secrète ou Kabbale,^ l'âme véritable de cette tradition. On peut voir, en consultant le tableau ci-dessus, que la partie théorique de la Kabbale nous est seule bien connue, la partie pratique ou magique étant encore tenue secrète, ou étant à peine indiquée dans quelques rares manuscrits, 1" Kabbale théorique. partie théorique a Cette même été considérée de façon bien au point de vue du classement par les auteurs qui se sont occupés de la question. Nous allons dire quelques mots des différente principaux de ces travaux. Un premier groupe de chercheurs, le plus nojiibreux, a suiji les divisionsjdçMnLnéexpjlJes_Kai)haUsies eux-mêmes. C'est là le plan Ad. Franck dans son bel ouvrage (1843), par Eliphas Lévi (1833) et par M. Isidore Loeb (article Cabbale dans la Grande Encyclopédie). suivi par M. Les principaux sujets de la spéculation mystique du temps s'appidlent œuvre du char [maasse mercaba), par allusion au char œuvre de la création [maasse bercschit). L'œuvre du char qui est aussi le grand œuvre [dabar gadol), d'Kzéchiel, et comprend les êtres du monde supra-naturel. Dieu, idées premières, la « les quelquefois nature du ; . i . h'u\. , », puissances, comme on l'appelle l'œuvre de la création comprend la génération monde terrestre Voici cette division ,, famille céleste les : \ Maasse Mercal)a Maasse Beresdiil. '^^'^ '•^ /*^ '. I LoOb. et la ^f^C- %J*^ — Z()nAH {o'uvre du char). — Ski-ukr Jesiraii [œuvre de la création). . — Dautres écrivains, comme M. de la façon suivante — IG ^'. Munck^, divisent Symbolique. mura. \ tarikon. 2" Positive, dognufliquc i'/uc. 3° fipéciiluliir ci — The- - ^ ^ KABBALE. Kabbale Calculs mystiques. i. |o la : [ Angps An^ps < Divisions ( Trausmigi'a'.ioii dos ài et dt'mons. mclnphySopl lirotli. elc. \ sique. Comme on le voit, M. S. Manck se rapproche de l'ancienni- division adoptée par certains Kabbalistes, surtout par Kircher. Mais la division la plus complète, à notre avis, de la Kabbale, nous avons adoptée nous-mêmes dans notre tableau général ci-dessus, car elle a le mérite de répondre, par ses grandes lignes, aux divisions généralement adoptées, tout en complétant ces divisions par la reconnaissance est CQ\\sASL^2Jdî2L^ > ^'^^^ ^^^^^ ^["^ d'une partie pratique. 1" degré. Bereschit. Légendes historiques. Haggndah. Sepher Jesirah. Mercabau. 2"= Zoliar. degré. Morale pratique. KABBALE. Rien oiij)resgue rien | d'écrit. 3 ''degré. Manuscrits. Mystique. Magiques. (Magie pratique.) [Clavicules.) L'enseignement traditionnel, trine ses besoins, était à la fois historique, \. S. Munk, article Kabbale {Dict. comme moral la nature et humaine mystique ; de la conversation) 2. J.-F. Molitor, Pldlosophie de la tra dition, traduit de l'allemand Xavier Qnris. et en sorte par que récriture sainte renfermait un littéral, triple sens, savoir 1° le : historique (pashut),qui correspond au corps et au sens p_ams '^ '^ ""^ du temple; ^ 2° L'explication morale [drusch], h l'àme ou au saint 3" Enfin le sens mystique (sorf), ; qui représente l'esprit et le ^ t/ saint 3" des saints. Le premier, composé de certains récits tirés de la vie des anciens patriarches, se transmettait de génération en génération comme Qi^ ^e trouve épars çà et là en autant de légendes populaires. forme de glose, dans les manuscrits bibliques et les paraphrases chaldaïques. Le sens moral envisageait tout sous le point de vue pratique, tandis que le mystique s'élevant au-dessus des rapports du visible et passager, planait sans cesse dans la monde sphère de l'éternel. Le mystique obligeait donc à une discipline secrète, exigeant une piété d'âme peu commune. C'était en raison de ces deux conditions qu'on initiait un disciple, sans considérer ni l'âge ni la condition, puisqu'il arrivait quelquefois au père d'instruire ses fils encore tout jeunes. On nomme cette haute tradition Kabbale [en. hébreu KIBBEL, réunir). Ce mot enferme, outre l'objet extérieur, l'aptitude de Tàme à concevoir les idées surnaturelles. \ax Kabbale se divisait en deux parties, savoir : la théorique et la pratique. 1° Traditions patriarcales sur personnes divines 2° Sur la création spirituelle le saint mystère de Dieu et des ; 3" monde dans 4" et la Sur l'origine du chaos, de Sur la les six chute des anges; la matière jours de la création création de l'homme et la rénovation du ; visible, sa chute et les voies divines tendant à sa réintégration. Autrement elle traitait: De l'oeuvre de la création. [Masse-Dcreschit). Du char céleste. {Mercaùah). L'œuvre de Nous avons la création est fait de ce livre renfermée dans la le Sepkcr Jcsirak. première traduction française qui ail paru (1887). 2 — Uopui.-;, une nouvelle 18 — tradiirtion, plus développée, grâce à des M aijer- Lambert *. Nous originaux plus complets, a été faite par M. ne pouvons que recommander vivement ce travail très sérieux. Un seul i-egret peut être exprimé, c'est l'absence d'une bibliographie qui eût été fort ulile pour tous. Afin de permettre au lecteur de compléter, autant que possible, noire traduction qui se trouvera plus loin, nous donnons ici un tableau résumant les développements complémentaires du Sep/ier Jesirah. Nous avons modifié fes rapports des planètes et des jours de la semaine, ra[)ports qui nous semblent défectueusement établis par suite d'un rapprochement mal compris entre l'ordre des planètes et celui des jours. L'horloge égyptienne donnée par Allietle (Elteila) permet de bien voir l'origine de cette erreur. 1. Mayer Lambert. Commenta're sur le Seplier Yesira ou livre de la création par le fiaon Saadya de Kayoum, publié et traduit par Mayer l.ambert, élève diplômé de l'École pratique des hautes éludes, professeur au séminaire isi-aëlile. (t^aris, liouillaud 1891.) 1 — J < OJ ; ~ c cr •u: O . ^ L- •a) n — _- r> -a — 3 c rt 3 tt — a. a Cl 93 x; r] ô 3 O — =! n ce T3 o a iX> 03 ^ ^ u s ^ rt ii 1^. * UJ o o 6(; 03 _2 03 _03 Ci o — o o a o 3 T3 si) a a ci SI 03 '5 "S W 3 CîJ '5 'c -a -a 0) '^ u: es « ^_, ^ Cl ce E —s ^ a T a UJ M n / :i ci < < y Q > ^ 1) <; -3 C a *Cj C^ C y H X — ._ -3 _^ 'TH 5 -" •^ r. o "rî 13 3 ^ —s ci a 0,^ s- >r J * c -^^ ^ 03 u « 03 3 !5 'E. rt 3 O 3 ^ r^ n L. .-s bc 3 C o H ~ CJ -J 3 c 03 Oj 0- H x: es C O > CD CJ as C/J £ a s j2 o ci 3 Q *A n Uj ri «-s "ri r n 3 43 es 43 a a > fr a: 1— c y o - M C/J •n « o > o 03 S ce r û ? .— -3 ^ rj|r. Oi M — 20 — est contenue dan? le Zoliar. N'ayant nne Lradurilon française de ce livre (traduit déjà en latin et en anglais), nous nous contenterons de publier l'excellent résumé fait par M. Isidore Loëb dans la Grande L'œuvre pas char célesle ilu de faire le loisir iri /'Jncycloplédie (article Cabbale). un commentaire cabbalistique du Pentateuque; que nous l'ayons dans sa forme primitive, et il est possible que plusieurs personnes y aient travaillé. C'est une vaste compilation où sont entrés, avec les idées du rédacteur, ou des « il Le Zohar est n'est pas sûr comme rédacteurs, d'autres ouvrages, plus ou moins anciens, Livre du Secret, la Grande Assemblée, la Petite Assemblée, des Tentes célestes, le Pasteur Discours du jeune fidèle, le le Le Livre homme et d'autres. « Les théories fondamentales sont déjà, en grande partie, dans une analyse, livre d'Azriel. Nous en donnons faire connaître en gros toute la Kabbale. ici elle suffira le pour » ANALYSE DU ZOHAR Par m. Isidore Loeh'. « Dieu est la source de la vie et le infini (en sof), inaccessible, pour notre intelligence), rien, néant, qui?), il créateur de l'univers, mais incompréhensible, serait profané monde s'il était il est le il il est est l'inconnu (aïn grand problème en relation directe avec le [mi, monde; au moyen desquelles canaux [cinnoro t] par lesquels son action se transmet au monde des Faces (V. plus loinj. L'ensemble des dix sefirot forme l' homme prototyp e. Adam supérieur ou Adam éternel ion encore Pré- Adam), qui est le macrocosme, le type intellectuel du monde matériel. Les sefirot sont généralement représentées, chez les cabbalistes, par le dessin ci-après, qui est Varbre des sefirot. (Voyez p. 18.) « Leurs noms, en suivant les numéros d'ordre de ce dessin, sont i, couronne ikéter); 2, sagesse (hokhma]\ 3, intelligence [bina); 4, entre lui et il a créé le le se placent les dix sefirot, monde, qui sont ses instruments ikélim), les : grâce [hésed); {nt'çah;; 8, o, justice (c?m); 6, beauté [tiféret); 7, gloire (hod); 9, base [iesod); 10, royauté ou triomphe royaume (malkkul). Les neuf premières sefirot se divisent en triades, contenant chacune deux principes opposés et un principe de conciliation. 1. C'est la Balance du Livre de Grande Encyclopédie, ailicle Cahbale. la Création. La première — triade (n"' ou, si 1, 2, 3) représente monde l'on veut, le monde moral; autres, elle est ïharmonie les attributs intelligible; la la troisième dernière (n° 10) n'est que — 21 (n°^ 7, 8, métaphysiques de Dieu, deuxième (n"* 4, 5, 6), le 9), monde physique; le le résumé et du monde. Le rôle la l'ensemble de toutes les le plus important, dans ce monde des sefirot, est joué par la première H'fira (n° 1), la Couronne, qui a créé les autres sefirot et, par suite, le monde entier. Elle est donc le Métatron de l'ancienne cabbale, une espèce de démiurge. Comme elle est presque aussi insaisissable et immatérielle que Dieu lui-même, elle est aussi appelée quelquefois infini ou néant [en sof, aïn); elle est dans tous les cas le point premier (sans dimensions ni rien de matériel), la matière première, la Face sainte, la longue Face, et toutes les autres sefirot ensemble ne sont que la petite Face. Elle est aussi la Volonté de Dieu, à moins que la Volonté ne soit en Diini lui-même et identique avec lui. La triade dont la première sefira tient la tête est le plan de l'univers, du monde; les sept sefirot suivantes sont inférieures à ces ne sont que les sefirot de l'exécution (de la construction, -^ ;^ disent les cabbalisles). Considérées à un autre point de ^jJja la triade trois, elles comme vue, les sefirot se divisent en sefirot de droite gauche (n"" 3, 5, 8) et « Celles du milieu (n»^ 2, 4, de droite représentent l'élément masculin, lequel sidéré comme ayant les 7), de c^^^^ (n°' 1, 6, 9). supérieur à l'autre, meilleur; il attributs de la bonté et de la miséricorde gauche représentent l'élément féminin, qui est con- est principe actif, ; celles de est le principe passif et qui a les attributs de la réflexion concentrée, de la justice stricte le groupe du milieu opposés. Les trois ; groupe de la conciliation des principes unités qui le composent représentent respectiest le vement, en partant d'en haut, le monde intelligible, le monde moral, le monde sensible ou matériel. Dans d'autres écrits cabbalistiqucs, ce sont les trois triades des n"'' 1 à 9 qui représentent res- mondes, lesquels correspondent aux trois parties de l'âme humaine, comme on les trouve chez les néo-platopectivement ces niciens : l trois 'intelligence [nous), le^iLQeur [psyché], l'àme végétative (physis). L'introduction des sexes en Dieu est remarquables de la cabbale. Dans un des traits les plus cette division des sefirot en on distingue aussi les triades par les couleurs, ce qui est également digne de remarque le groupe de droite est blanc, le groupe de gauche est rouge, le grou|)C du milieu a une couleur intermédiaire (bleu, jaune ou verli. triades parallèles, allant de haut en bas, : E^lin la sefira n° ralesj^ce qui G est reliée d'une certai ne façon forme des combinaisons divers^. a.u \ s efirot laté- ->-) comme les lofjoi ou idées mères du monde. composent ensemble un monde qui vient directement de Dieu et qui, par opposition aux mondes inférieurs qui en procèdent, s'appelle le monde de Témanation [acllul). Par des évolutions successives, trois autres mondes sont formés, pourvus chacun Les dix sefirot sont <( Elles de dix sefirot aussi 1, le monde de la création [bei^ia], quiestaussi monde des sphères célestes 2, le monde de la formation (iec/ra), : ,' 'V le ; '*^**''qui est aussi le "^"^^ monde des anges ou esprits qui animent les sphères ; monde matériel, l'univers visible, ïccorce des autres mondes. Dieu a essayé beaucoup 3, le monde de la de mondes avant mondes terminaison [açigya], qui est le monde actuel, créés et détruits avant le déjà le monde le Talmud connaît actuel; ce les mythe repré- sente ou bien l'activité perpétuelle de la force créatrice, qui produit et ne se repose jamais, ou bien la théorie de l'optimisme, suivant laquelle ce monde est le meilleur des mondes possibles. Ce monde contient cependant le mal, qui est inséparable de la matière. Le mal vient de l'afraiblissement successif de la lumière sans cesse qtii, par son irradiation ou émanation, a créé le monde; il une négation ou manque de lumière, ou bien il est le reste et résidu des mondes essayés et trouvés mauvais. Ces restes sont les écorces, le mal est toujours représenté comme une écorce, il y a même un monde du mal, peuplé d'anges déchus, qui sont également divine est des écorces {kelijrpot). L'homme « terrestre est l'être le plus élevé delà création, l'image de l'Adam prototype, le microcosme. La triade cosmique se retrouve, comme nous l'avons vu, dans les trois âmes qui le composent et dont le siège est respectivement dans le cerveau, le cœur et le foie. L'âme humaine est le résultat de l'union du roi (n° 6) par l'un de ses attributs les plus remar10), reine peut remonter jusqu'au roi, l'homme peut agir avec la reine (n° quables, la et, par ses vertus sur le monde supérieur et l'améliorer. De là l'importance de la prière, par laquelle l'homme agit sur les forces supar elle, il les met périeures pour se les rendre favorables positivement en mouvement et est leur excitateur. L'âme est immor; telle, mais elle n'atteint le bonheur céleste que lorsqu'elle est P^^' 'devenue parfaite, et, pour le devenir, elle est souvent obligée de Xi .vivre dans plusieurs corps; c'est la théorie de la métempsycose'. '""r^ Il lui arrive môme de descendre du ciel pour s'associer à une autre Le mot réincarnulion rend bien mieux celle idée que celui de L'àme se réincarne dans un corp« d'iiomnie, Jamais dans un corps d'animal (P). 1 . niéleinpsycose. — âme dans un même — i;i corps {sod ha ibOur), afin de s'améliorer à son le s âmes son t *^^ lorsque toutes seront à l'état (^ comme' beaucoup rr^^ contact ou d'aider celle-ci à se perfectionner. Toutes monde, créées depuis l'origine du et de perfection,' TêTfessie viendra. Le Zohar, ' d'autres ouvrages de la littérature juive, calcule laquelle viendra le Messie. 2" B. Prescrivait le la date à Kabbale i-ratique. A. Le sens spirituel de la divinité et en faisait même » La Kabale pratique expliquait 2° ^ loi : ; mode de purification qui assimilait l'àme à la un organe priant, agissant dans la sphère du visible et de l'invisible. C'est ainsi qu'elle devenait capable de s'abîmer la noms méditation des lisles, quelles pieusement dans sacrés, l'écriture étant, suivant les kabba- l'expression visible des forces divines, sous la figure desle ciel se révèle à la terre. On comprend facilement que rien ou presque rien n'ait été écrit ni surtout publié de ce qui a rapport à cette partie de la Kabbale. Aussi la critique n'a-t-elle pas manqué de diriger ses poinles les plus acerbes contre les kabbalistes qui prétendaient aux connais- sances magiques. Il faut bien reconnaître toutefois que la critique, tablant sur des un jugement favorable. La théorie de la Kabbale pratique se rattache à la théorie généunion de VUlée et du symbole dans la Nature, rale de la magie dans rilomme et dans l'Univers. Agir sur des symboles, c'était agir ouï-dire, ne pouvait guère porter : sur des idées et sur des êtres spirituels (anges) ; de là tous les pro- cédés d'évocation mystique. L'étude de la Kabbale pratique comprenait tout d'abord des connaissances spéciales sur les lettres hébraïques et les divers changements qu'on pouvait leur faire subir au moyen de trois opérations bien connues de la plupart des kabbalistes ( est anagrammes, tout cela pour ne pas avoir pris la peine d'aller jijs(prau fond de la queslion. • ilomme ii est important «^ g^ important à connaître, car il constitue la partie la plus grossière, la plus exotérique de la kabbale pratique, et cependant plusieurs critiques (surtout les Allemands) n'ont voulu voir dans toute la Kabbale que celte science des charades, dos rébus et des /^^f^ Themuriq, 'W^ Gcinalria, Nolorin). Ce point ^^ ile connaitro cet Itii'n'itfjhjphismc spi-cial. {.Vt" c)! nous allons emprunter à Molitor [op. cil.) quelques exemples typiques à ce sujet. Nous avons dit plus haut qu'il était aussi difficile d'écrire la dans un mot une lettre de plus ou de moins, quelquefois l'une pour l'autre, puis enfin les finales à la place des médiantes et vice-versâ. Outre cet hiéroglyphisme plastique, la Bible en renferme encore un autre où les mots sont considérés comme autant de chiffres Tliorah que de la En lire. effet, il se trouvait souvent mystérieux. ;1 Cet hiéroglyphisme lui-même y i° est Synthétique quan d un mot en ou synthétique on identique plu sieurs autres r ecèle : qj^i'on en développan t, en divisant ou en iransposatit les L»''****'^(lécouvre soit ^ "^ lettres; lorsque plusieurs mots de l'écriture expriment la 2° Identique même chose. Cette identité se fonde soit sur le rapport mystérieux existant entre les lettres, soit sur leur valeur numérique, ainsi que traces évidentes dans les prophètes. Le Mischna appelle cet hiéroglyphisme le parfum de la sagesse. Voici maintenant plusieurs exemples de l'hiéroglyphisme syn- nous en trouvons des thétique. 1° Vévolution des lettres. David, dans son testament à son fils Salomon, s'écrie : // m'a maudit avec de dures malédictions (Nimreziîtu NMRZTh). Or le mot hébreu Nimrezelh renferme le contenu de ces reproches injurieux que N 5^îf oeph, t»A*yY> ^I oabi, *\ . R ,4^(1.^ .", ;>V/0 '. " "^ prophète faisait à David. Moabite, parce qu'il descendait de Ruth. 'f.- o-eacA, '"''meurtrier. ti^^?. Z ores, p le adultère. ti iii violent. T Aoeô, J^ cruel. 2° La ^^ division. divisant le mot B'reschil, on a Bara-Schith, il créa six, c'est- à-dire les six forces fondamentales qui président à l'œuvre mysté- rieuse des six jours. On jouit de la même liberté pour la construc- tion des phrases et des périodes entières, 3° La Dieu transposition. dans l'Exode Je veux envoyer devant toi M'iachi, ange; en transposant dans ce mot, on a le nom de Michel, le protecteur du peuple hébreu. La plus remarquable de ces évolutions, appelée Gilgul, consiste dit c'est-à-dire : mon dans la transposition régulière des différentes lettres d'un mot, que celles du saint nom lEVE [Jéovah). Les douze changements mystérieux qu'on peut opérer avec les quatre lettres de ce telles nom représentent le fait sortir la variété jeu continuel de cette puissance première qui de l'unité ', Emploi des nombres. Outre l'hiéroglypliisme synthétique dont nous venons de parler, il en existe un autre fondé sur le rapport numérique des lettres qui représentent chacune une certaine valeur. Les nombres forment trois classes chaque classe renferme neuf La première contient les nombres simples lettres correspondantes. ; 1 jusqu'à 9. On les appelle les petits nombres. La deuxième, qui commence à 10 et linit à 90, renferme les nombres moyens. La troisième enfin, formée du produit des unités et des dizaines, est à proprement parler le grand nombre. Quant aux mille, le dernier degré de la progression numérique, 1.000 1 voilà pouron peut les ramener facilement à l'unité quoi ces deux nombres ont la môme lettre en hébreu: Aleph-. depuis = = ; (Voy. p. 41.) Les lettres se remplacent par des nombres et alternativement. Ceux-ci s'additionnent ou s'énumèrent à part, c'est à volonté. Prenons [)Our exemple le mot Adam m d a dont 40 4 = 45); la somme égale 1 on aura 9. mots dont la valeur numérique est la même, témoin Achad et Aliabha dont le nombre correspondant est 13, et qui signifient, le premier Yunitc, et le second Vamour, chargé précisément de reconstruire aujourd'hui Funité détruite du reste le nombre l.'J est le nombre de l'amour 45 (40 11 -|- suit 4 -|- 1 si l'on extrait la racine, de là qu'il y a affinité entre les ; (ternel ce (pi'il laciin.' i nom La 1. figuré par Jacob et ses (ils, Jésu>Christ et ses apôtres; et y a d'admirable, c'est qu'eu l'additiounanl, ou arrive à la (1 -(- 3 4), qui corres|)():id aux quatre lellres du saint = /A'IVi', principe de vie et d'amour. clef générale de ces évolutions Molilor, p, 31, 32, 3;). si curieuses qu'<jn fait subir (Voy. aussi p. 123 pour les ciiangenicnls de iKvi:.) 2. La l;inj,Mie racine que iiiamiuo d'un nnni lu-oitro pour cxitiimci- le Ainsi IWiIh) qui siguilic dix uiilh' a la inOnie ln'hr'aïqiic nombre dépassant 1(100. linbli (uuillitiide). , — aux mots phique TAROT ^ et 2(i — et aux lettres, nous la trouverons dans ce livre hiéroglynuméral si peu connu quant à ses hases scientifiques, le • L'explication mystique de ce tarot formait la base de l'enseigne- ment oral de la magie pratique qui conduisait le Kabbaliste initié jusqu'à la prophétie. Rien n'a été imprimé, à notre connaissance, sur ce sujet dans les livres dits « Kabbalistiques. » Nos bibliothèques publiques renferment quelques manuscrits attribués à Salomon et traduits de l'hébreu en latin, et de là en français; ces manuscrits renferment, d'une part, la reproduction, sous des lames du Tarot ou et la mise en le nom clavicules « », le nom et d'autre de talismans, part Vexplication usage de ces clavicules. On les connaît de clavicules de Salomon, soit sous le nom soit sous de Schemam- pkoras encore faut-il reconnaître que les données fournies par ces manuscrits sont bien incomplètes. Quoi qu'il en soit, il était nécessaire de les citer pour déterminer aussi exactement que possible les divisions principales qu'on peut établir dans celte partie de la tradition secrète des Hébreux. Voici donc, pour terminer, la manière dont nous diviserons la Kabbale. ; Divisions. Livres et Manuscrits. Division identique d'Ad, Franck et de la plupart dps au- Bereschit. Œuvre Csncordanees entre les antouri, de Skpher teurs contemporains Iktzirah. ainsi la création. que des kab- balistes eux-mêmes. Partie clorjma'.ique de M. Munck. Partie Œuvre du nirlaphy- Munck. i" degré de Moli- sique de Mcrcavah. ZOUAR. char. iM. tor. KABBALE Hiéroglyphiame Partie symbolique synthétique. M. Munck. (le Tarot. Geraatria. 2* degré de Moli- Themuria. tor. Nolarikon. Manuscrits ma Clavicules, giques. Ésolérisme du schemamphohas mystique Partie de Molitor. Tarot. 1. Voy. Eliphas Uvi, Le Tarot des bohémiens. Wlnd d: Haute Magie, cliap. XX.!, cl Vapus DEUXIÈME PARTIE LES ENSEIGNEMENTS DE LA KABBALE Horizon de (( i) l'Éternité r+ 365 Système kabbalistiqi'e des Séphirotus. RÉSUMÉ METITODIQUE DE LA KABBALE CHAPITRE PREMIER EXPOSÉ PRÉLIMINAIRE. — DIVISION DU SUJET nous allons résumer de notre mieux les de la Kabbale. La tâche est assez difficile, car la Kabbale comprend, d'une part, tout un système bien particulier basé sur l'étude de la langue hébraïque, et, d'autre part, un enseignement philosophique de la Dans l'étude suivante enseignements et les traditions plus haute importance, dérivant de ce système. Nous allons faire tous nos efTorls pour aborder ces divers points les séparant bien nettement. Notre de vue l'un après l'autre en étude comprendra donc : 1° Un exposé préliminaire sur l'origine de la Kabbale; 2° Un exposé sur le système kabbalistique et ses divisions, véri- lable cours de kabbale en quelijues pages; 3" Un exposé sur la philosophie delà Kabbale et sur ses applica- tions; 4° Les textes principaux de la Kabbale sur lesquels sont bâties données précédent(;s. C'est la première fois qu'un travail de ce genre est présenté au public. Aussi nous efforcerons-nous de toujours nous appuyer sur des auteurs compétents lorsque les dévelop[)ements ne nous seront les point personnels. La Kabbale est la clof de voûte de toute la tradition occidentale. Tout phil(j>o[)be abordant les conceptions les plus élevées que — puisse alleindre l'esprit qu'il s'appelle Tous Raymond 30 humain Lulle *, — aboutit forcément à la Kabbale, Spinosa^, ou Leibniz ^ les alchimistes sont kabbâÏÏstes, toutes les sociétés secrètes religieuses ou militmtes qui ont paru en Occident : Gnostiques, Templiers, Rose-Croix, Martinistes ou Francs-Maçons, se rattachent à la Kabbale et enseignent ses théories, Wronski, Fabre d'Olivet et Eliphas Levi doivent à la Kabbale sances et le le plus profond de leurs connais- déclarent plus ou moins franchement. D'où vient donc cette doctrine mystérieuse? L'étude, même su[)erficieUe des religions, nous montre que 1 ini- tiateur d'un peuple ou d'une race divise toujours son enseignement en deux parties Une : partie voilée sous les mythes, les [)arabolcs ou les symboles à l'usage des foules. C'est la partie exolérique. Une partie dévoilée à quelques disciples favoris qui ne doit jamais être écrite clairement, si elle est écrite, mais qui doit être transmise oralement de génération en génération. G est la doctrine ésotérique. 1 Jésus n'échappe pas à la règle générale pas plus que Bouddha; Apocalypse en est la preuve pourquoi Moïse serait-il le seul qui ; ait failli à cette règle? Moïse, sauvant le plus pur des mystères d Egypte, sélecta un peuple pour garder son der le livre, une tribu, celle de Lévi, pour gar- culte; pourquoi n'aurait-il pas transmis la clef de son livre à des disciples sûrs? Nous verrons en effet que la Kabbale enseigne surtout le maniement des lettres hébraïques considérées comme des idées ou môme comme par des puissances effectives. C'est dire que Moïse indiquait là le sens véritable de son Sepher. Ceux qui prétendent que la Kabbale vient (ÏAdam racontent tout simplement l'histoire symbolique de la transmission de la tradition d une race à l'autre, sans insister sur une tradition plus que sur une autre. 1. Les adeptes de cette science (Kabbale) parmi lesquels il faal conprendre plusieurs mystiques chrétiens, tels que Raymond LuMe, Pic de la Mirandole, Reuchlin, Guillaume Poslel, Henri Morus, la re{.'arde>nt oomme une tradilion divine aussi ancienne que le génie humain l'DJc- tionnaire philosnpldque de Fran( k;. 2. Les ouvrages de Spinosa alli-stent une connaissance profonde de la Kabbale. 3. Leibniz f:it initié célèbre alchimiste, et à grau la 1 Kabbale par Mercure van H-lmont, kaM)ah"ste lui-inèuie. lils du — ;}i — Quelques savants contemporains, ignorant tout de l'antiquité, sont étonnés d'y trouver des idées profondes sur les sciences, et placent l'origine de tout le savoir au second siècle de notre ère, d'autres daignent aller jusqu'à l'école d'Alexandrie. Des critiques prétendent même que la Kabbale a été inventée au par Moïse de Léon. Un véritable savant, digne de toute notre admiration, M. Franck, n'a pas eu de peine à remettre ces critiques à la raison en les battant sur leur propre terrain'. Nous nous rangerons donc à l'avis de Fabre d'Olivet plaçant l'origine de la Kabbale à l'époque môme de Moïse. xiii" siècle Il paraît, prévoyant au dire des plus fameux rabbins, que Moïse lui-même, le sort que son livre devait subir et les fausses interprédonner par la suite des temps, eut recours tations qu'on devait lui à une il loi orale, qu'il donna de vive voix à des hommes sûrs dont avait éprouvé la fidélité, et qu'il chargea de transmettre dans le secret du sanctuaire à d'autres hommes qui, la transmettant à leur tour d'âge en âge, la fissent ainsi parvenir à la postérité la plus reculée. Cette loi orale de posséder se nomme que les Juifs modernes se flattent Kabbale, d'un mot hébreu qui encore signifie ce qui est reçu, ce qui vient d'ailleurs, ce qui se passe de main en main. Les livres les phis fameux qu'ils possèdent, tels que ceux du Zohar, le Bahir, les Medrasliim, les deux Gemares qui composent le Talmud, sont presque entièrement kabbalistiques. Il serait très difficile de dire aujourd'hui laissé cette loi orale, comme ou si, si Moïse a réellement l'ayant laissée, elle ne s'est point altérée parait l'insinuer le savant Maimonides, quand il écrit que ceux de sa nation ont perdu les connaissances d'une infinité de choses sans lesquelles il est presque impossible d'entendre la Loi. Quoi qu'il en soit, on ne peut se dissimuler qu'une pareille institu- \. Quand on oxaniine la Kabbale en elle-même, quand on la compare aux doclrities analogues, et (ju'on réllécliit à l'inHuence immense qu'elle a exercée, non seulement sur le judaïsme, mais sur l'esprit humain en général, il est impossible de ne pas la regarder comme nn système très sérieux et parfaitement original. Il est tout aussi im|tossil)le d'expliquer sans elle les nombreux textes de la Mischna et du Talmud qui attestent chez les Juifs l'existence d'une doctrine secrète sur la nature de Dieu el de l'univers, au temps où nous taisons remonter la science kahhalislique (Ad. Franck). — ;i2 — tion ne fût parfaitement dans l'esprit des Égyptiens, dont on con- naît assez le penchant La Kabbale, pour les mystères. que nous la concevons, est donc le résumé le plus complet qui nous soit parvenu de l'enseignement des mystèi'es d'Egypte. telle Elle contient la clef des doctrines de tous ceux qui allèrent se faire initier, au péril de leur vie, philosophes-législa- teurs et théurges. De même que les vicissitudes langue hébraïque, cette doctrine a pu subir la nomljreuses dues à la longue suite des âges qu'elle a traversés; toutefois ce qui nous en reste est encore digne d'une sérieuse considération. Telle que nous la possédons aujourd'hui, la Kabbale comprend deux grandes parties. La première constitue une sorte de clef basée sur la langue hébraïque et capable de nombreuses applications, la seconde expose un système philosophique tiré analogiquement de ces considérations techniques. On désigne dans la plupart des traités première partie seule sous le nom sur cette question la de Kabbale; l'autre étant fondamentaux de la doctrine. 1° le Sepher Jesiraii, le livre de la formation qui contient sous forme symbolique l'histoire de la Genèse Maassch bereschit. 2° Le ZoHAR, le livre de la lumière, qui contient également sous forme symbolique tous les développements ésotériques synthétisés sous le nom d'Histoire du char céleste Maasseh merkabah '. C'est encore au symbolisme qu'il faut rapporter les deux cabales des Juifs, la cabale Mercava, et la cabale Bereschit. La cabale Mcr- développée dans les livres Ces livres sont au nombre de deux : : cava faisait profonds pénétrer et les plus le Juif des anges; la cabale Bereschit ment et le illuminé dans les mystères les plus intimes de l'essence et des qualités de Dieu et lui montrait dans le choix, l'arrange- rapport numérique des lettres exprimant les mots de sa langue, les grands desseins de Dieu, et les hauts enseignements religieux que Dieu y avait placés. Merkabah et (de Brière.) Bereschit, telles sont les deux grandes divisions clas- siques de la Kabbale adoptées par tous les auteurs. Pour aborder enseignements de la Merkabah, il faut conet, pour ce faire, il faut connaître l'alphabet hébraïque et les mystères de sa formation. Partant donc de cet alphabet, nous allons aborder successivement les naître déjà la Bereschit i. Fabre d'OIivet, Uing. héb., p. 29, (. 1. — les diverses parties qui 3} — constituent cette clef générale dont nous avons parlé, ensuite nous parlerons du système philosophique. On [teut diviser les kabbalistes en deux catégories. Ceux qui ont appliqué les principes de la doctrine sans s'attarder à développer fondements élémentaires et ceux qui, au contraire, ont fait des de la Kabbale. Parmi ces derniers nous pouvons citer P ic de la Mirandole les traités classiques , L enain Pic de la Mirandole divise l'étude de la Kabbale en étude des numérations (ou Sephirolh) et élude des noms divins (ou Schenroth). C'est en effet à ces deux puints que se réduit toute la clef. Kirche r et . Kircher, R, P. Jésuite, est un des auteurs les plus complets sur cette question ; il adopte la division générale en \° Génmtrie ou élude des transpositions; 2° Notarla ou étude de 3° Thémurie ou étude des commutations l'art trois grandes parties : des signes; et des combinaisons. Lenain, auteur de la Science cabalistique, traite surtout des noms divins et de leurs combinaisons. Nous donnerons plans suivis dans ces divers ouvrages après les notre exposition, car, actuellement, la plupart des divisions ne seraient pas bien comprises. CHAPIIRK i;alpiiabet 11 hébraiouk LES VINGT-Di:UX LETTRES ET LELR SIGNIFICATION Le pf»int de départ de toute la Kabbale c'est l'alphabet hébraïque. L'alphabet des Hébreux est composé de vingt-deux lettres; lettres ne sont pas cependant placées au hasard des autres. Chacune d'elles correspond à un les les unes à la suite nombre d'après son rang, à un hiéroglyphe d'après sa forme, à un symbole d'après ses rapports avec les autres lettres. T(uites les lettres dérivent d'une d'entre elles, le iod, ainsi (pie nous l'avons déjà (voy. 1" dit'. Trois mères les a générées de la façon suivante : L'A (Aleph) L'M (Le Le \. Le iod Sepher Jesirah): Voy. l'élude Mem) SI) (LeSrliiri) siu' le mol 5^ "0 "C* itd, hr, Vdii, hé (|>;ige 498). 34 Sept doubles (doubles parce qu'elles exjiilmeiil deux som 2" lun positif fort, l'autre négatif Le B Le G Le D Le Cil Le Ph L'R Le T 3" Enfin doux) (Belh) (Ghimel) (Dalelh) (Caphj (Phé) (Resch) 1 (Thauj duuze simples formées par Pour rendre tout cela plus indiquant la : les autres letlres. donnons l'alphabet hébreu en qualib^ de chaipie lettre ainsi que son rang. clair, VALEURS UlÉRuGLYPHE NOMS d"ordre roma'nes DANS l'alphabet m è re 1 .S 2 "2 beth 3 1 ghimel 4 1 daleth A B G D 5 n hé K 6 K va u >• simple 7 T /.aïn Z simple 8 n heth H simple 9 t: leth r simple iod I simple D caph CH double simple 10 11 ! VALEURS EN LETTRES y aleph double double double simple S lamed L *^ me m M 14 : noun N lo D samerh S simple 16 > h aïn GH simple 17 - 12 13 18 19 mèi'e simple phé PII double tsadé !> simple coph K simple 20 P 1 resch II 21 r shin SI] 22 P thciu TB double mère double el prinri[ie Chaque lettre hébraïque représente donc trois chose? 1° Une lettre, c'est-à-dire un hiéroglyphe; 2° Un nombre, celui de Tordre qu'occupe la lettre; 3° Une idée. Combiner des lettres hébraïques c'est donc combiner des nombres et des idées; de là la création du Tarot ^. Chaque lettre étant une puissance est liée plus ou moins étroiie: nient avec les forces créatrices de l'Univers. Ces forces évoluant dans trois mondes, un physique, un astral point de départ lettre est le et le et un psychique, chaque point d'arrivée d'une foule de correspondances. Combiner des mots hébraïques sur l'Univers lui-même, de là les c'est mots hébreux dans par suite agir cérémonies les magiques. Maintenant que nous connaissons l'alphabet en général, faut étudier la signification et les rapports de il nous chacune des vingt-deux de cet alphabet. C'est ce que nous allons faire. Un verra, dans cette étude faite d'après Lenain, les correspondances de chaque lettre avec les noms divins, les anges et le sephiroth. lettres Les anciens rabbins, les philosophes et les quent, selon leur système, l'ordre, cabalistes Vharmonie et les expli- influences deux sur le monde, par les ^:2 lettres hébraïques que comprend l'alphabet mystique des Hébreux ^ des Explication des mystères de l'alphabet hébreu. Cet alphabet désigne 1° Depuis sible, la lettre c'est-à-dire le : ^ aleph jusqu'à la lettre monde angélique * iod le (intelligences monde invi- souveraines recevant les influences de la première lumière éternelle attribuée au Père de qui tout émane). 2" Depuis la lettre "2 caph jusqu'à celle nommée tsadé *; monde visible, désigne différents ordres d'anges qui habitent le c'est-à-dire le monde astrologique altribuéà Dieu le Fils, qui signifie la divine sagesse qui a créé cette infinité do globes circulant dnns l'immensité de l'espace dont chacun est sous la sauvegarde d'une intelligence spécialement chargée parle créateur de les conserver i cl 2. Voy. If Tarol des Rnhéinienii, par Papiis. — mainfimir dans el Ips troubler l'ordre 3° A et - orhes, afin qii'ancnn leiir.> aslro ne pnisse l'harmonie qu'il a établis. partir de la lettre tsadé thau, Ion désigne le ^ jusqu'à la dernière, monde élémentaire sophes au Saint-Esprit. C'est Tàme 3G le nommée H attribué par les philo- souverain Etre des êtres qui donne toutes les créatures. et la vie à Explication Hépnrôo des 22 1 lelfres. Aie/j/i is* Correspond au premier nom de Dieu, Eheieh ^^~l^ l'"" fl"6 inter|)rète essence divine. Les cabalistes l'appellent celui que l'œil n'a point vu à cause de son élévation. Il monde appelé Ensophe siège dans le attribut se nomme Kcther ~P3 qui signifie l'infini, son interprété couronne ou diadème: domine sur les anges appelés par les Hébreux Haioth-Nakodisch li/npnjn^ri c'est-à-dire les animaux de sainteté; il forme les premiers chœurs des anges que l'on appelb; séraphins. il 2 2 2" nom divin (clarté, jeunesse), Betk correspondant à cette lettre désigne anges de 2^ ordre, Formes ou : Bachour 'HinS Ophanim D^JS'^i^. roues. Chérubins (par leur ministère Dieu débrouilla le chaos). 3 Nom ^*'2,^ ^-t^ '-a^*> Ghimel :; Gadol ^M iAo^^-^^\ Numération riDDil Hoschma, sagesse. (magnus), désigne anges Aralym D^7"!S c'est-à- dire grands et forts, trônes (par eux Dieu tetragrammaton Elohim entretient la forme de la rnalière). Numération Binach providence " 4 Nom HJO et intelligence. Dairth ' Dagotil "y^^"^ (insignes^ anges Ilasmalim D^7D\^*n. - 1^ •^^.*^*'*^ — 37 — Dominations. que Dieu EL^J^ représente C'est par eux Jes effigies des corps et toutes les diverses formes de la matière. AllriJjut IDn (iiœsed), clémence 5 et bonté. Hé T] Nom Hadom "j"".!!! (formosus, majesluosus). Seraphim D*S"lW, puissances (par leur ministère Dieu Elohim Lycbir produit les éléments). Numération "ÎÎIS crainte (pachad), et jugement, gauche de Pierre. Attribut n"11!2.5 Geburah, force et puissance. 6 Vau 1 A formé V'1 Vezio (cum splendore), G° ordre d'anges JD5<"lD Malakim, chœur des vertus (par leur ministère Dieu Eloah produit les métaux et tout ce qui existe dans le règne minéral). Attribut ri"l")^Sr Tipherith, Soleil, splendeur. 7 Za'in T A formé Zakai (purus nmndus), f^,' 7" ordre d'anges, princi- pautés, enfants d'Elobim (par leur ministère Dieu tétragrammaton Sababot produit les plantes et tout ce qui existe en végétal). Attribut "^27] wezat, triomphe, justice. n 8 Désigne chased fils l^DH (misericors),angesde8*ordreBené Elohim, des Dieux {chœur des archanges) [Mercure] Dieu Elohim Sabahot produit Attribut lin les animaux et le ; par leur ministère règne animal. Ilod, buiange. 9 Tet/i ta Correspond au n(jm "^'t^ Tebor (mundus purus), auges de 0" ordre cpii président à la naissance des tère Ilet/i Saday et l-^lhoi hommes (par leur minis- envoient des anges gardiens aux hommes). Attribut "lin* Jesod, fondement. :j8 10 lod f D'où vient fah H' (Deus). Attribut royaume, empire : héros. les temple de Dieu ou influence par et par leur ministère que C'est l'intelligence, l'industrie et la les hommes reçoivent connaissance des choses divines. Ici finit le inonde angéllque. 1 Caph D 1 Nom "l')2!3 fpolens). Désigne l^"" ciel, i" mobile exprimé par une seule lettre, au nom de Dieu 1 correspondant c'est-à-dire la 1" cause qui met tout ce qui est mobile en mouvement. La première intelligence souveraine qui gouverne le premier mobile, c'est-à-dire le premier ciel du monde astrologique attribué à la deuxième personne de Son attribut la Trinité, s'appelle 3''nt2î2D Mittatron. signifie prince des faces: sa mission est d'introduire tous ceux qui doivent paraître devant la face du grand Dieu a sous elle ternes ; le ; elle prince Orifiel avec une infinité d'intelligences subal- les cabalistes disent que c'est par le ministère de Mitta- tron que Dieu a parlé à Moïse; c'est aussi par puissances inférieures du monde lui que toutes les sensible reçoivent les vertus de Dieu. Gaf, lettre finale ainsi figurée 1^ noms de Dieu, El i"^^ lah n^ ; correspond aux deux grands composés chacun de deux lettres hébraïques, ils dominent sur les intelligences du deuxième dos étoiles fixes, notamment les douze Hébreux appellent Galgol hamnazeloth du deuxième ciel est nommée Raziel. Son attribut ordre qui gouvernent le ciel signes du Zodiaque que les l'intelligence iiiunilie ; vision de Dieu et sourire de Dieu. ^ 12 D'où vient Lumined T2*7 (doctus), correspond au nom Lamr>l nom Sadaï, lettres, nommé emblème du Delta, et domine sur le troisième ciel et sur les intelligences de 3* ordre qui gou- de Dieu en cinq vernent la sphère de Saturne. 6 5 ;}n D 13 Meborakc HH'O mn\ Jehovah (beaediclus), corre5«pond au domine sur gouverne Jupiter se Tsidkiel reçoit Me?n la nomme sphère de -4'" 52, lettre nom A" Tsadkiel. iaflueuces de Dieu par rintermi''diaire les Schebtaïel pour les transmettre aux intelligences du Mem au ciel et Ju[)iter. L'intelligence qui capitale, correspond au 5° ciel et 5'' de ordre. au nom o** de nom de prince en hébreu. Domine la sphère de Mars. Intelligence qui gouverne Mars Samaël. Samaël reçoit les c'est le 5" Dieu; : influences de Dieu- par l'intervention de Tsadkiel et les transmet aux intelligences du 0'" orih'e. 14 Noiin 2 Nun Xora ^"["'.J (Tormidaltilis) Emmanuel (nobiscum Soleil; Nom V intelligence du Soleil, " finale ainsi figurée, se composé de 7 lettres (Dieu Vénus Intelligence de : ; correspond nom Deus), 6" aussi de Dieu; domine au nom le 6^ ciel, Raphaël. rapporte au V nom immuable). Domine de Dieu Ararita, le 7^ ciel et Vénus, Haniel (l'amour de Dieu, justice et grâce de Dieu). D 1 Xom Samock Mercure; l'"*' firm.uis;, "î"Q'|l2 .'•'l'i*'"'', ?>" nom de Dieu; étoile intelligence de Mercure, Mikael. 1 Haïn :: Nom 1"^ Ila/.az (forlis'; correspond le 9' ciel; I^une; intelligence Ici finit le ;i Jehova-Sabahot. Domine de la Lune, (iabriel. monde archange liqut:. S 17 18* Samech nom lui correspond; (uelle (Kirchrr, ii, 227 }. ni^î Phodé P/iê (relcmplor). /?»îp inlellec- — 40 — Cettro lettre désigne le Feu, l'élément où luibilcnl les salamandres. Intelligence du Feu, Séraphin et plusieurs sousordres. Domine en été sur le Sud ou Midi. La finale T\ ainsi figurée Intelligences de ligences de désigne Cair, où habitent les Sylphes. Chérubin et plusieurs sous-ordres. Les inteldominent au printemps sur l'Occident ou l'Ouest. l'air, l'air ï 18 Matière universelle (K). Nom Z' "^ Tsade Ïsedek(justu5). Désigne \ les 9 Nom \l*ip Kodesch (sanctus). Terre où Gnomes. Intelligence de la en Coph p dérivé VEau Domine nymphes. Intelligence, Tharsis. automne sur l'Ouest ou l'Occident. Finale ^ forme des éléments (A. E. T. F.) (K). où habitent Terre, Ariel. En hiver habitent les vers le Nord. Minéraux, inanimé (Kircher). 20 1 Nom nin (i'iiperans) Bcsck Rodeh, végétaux (Kircher); attribué au 1" principe de Dieu qui s'applique au règne animal à tous les animaux. et donne ^ 21 Nom Schaday HU (omnipolens) qui la vie S/lin signifie Dieu tout-puissant, attribué au second principe de Dieu (animaux, ce qui a vie (Kircher), qui donne le germe à toutes les substances végétales. n 22 Nom Thechinah pl^HP (gratiosus), principe de Dieu qui donne .S"" T/iaii le germe Microcosme (Kircher). à tout ce qui existe dans le règne minéral. Cette lettre est le symbole de fin de tout ce qui existe, de l'homme parce qu'elle désigne que l'homme est la lin et même perfection de toute la création. la la — 41 Dicislun de l^' -i n ^* 60 50 40 30 20 10 D J D n r 700 600 500 100 300 200 100 " D 1 n \r; 1 90 80 70 i: 5 900 800 :; 5 monde Yoici 3 : ~ inonde Centaine 3" 4 1 7 Dizuine 2^ 5 8 n monde comment il alpha het n 9 lÛ Unité /' •I 1 faut ranger ces lettres et quelle est leur signifi- cation mystique. 1'° 2" connp:xion CONNEXION SS^î alepli c'est-à- hé n dire poitrine. no ;; 3'^ (ista, rue), ainsi t2 Ibel, bien, Ijon, ghimei, [dénitudo, I vau, \ > uncinus. Il I daletb, table el n que vie. II est maison de Dieu (pii dans les livres la se trouve nommée pléni- tude. maintenant nous sachions l'uni- indique quelle divins analogi- indique quement que, quoi- porle. II iod, principe. zuïn (Hœc), celle-là, armes. rétribution. dé- clinaison. celle-ci. beth, maison. CONNEXION indique analogi- versalité des choses quement l'une écrites, Tautre vie, et peut vie et quelle être l'autre sous la même des écritures par la- cependant nous n'en connaissons qu'une partie et nous n'en proqu'une phétisons quelle le Christ lui- partie même annonce (juand nous aurons la vie des croyants. cependant ; mérité d'être avec le Christ, alors ces- sera la doctrine des livres, et alors nous aurons face à face le bon piinci|ie tel (ju'il est. Monde a}i(ji;Hquc. . M— ¥ 3 "^ CONNEXION capli, CONNEXION o" D main, con- mem, ex ipsis. ioun,sempilernum. duite. J lamecl (discipline), D cœur. samech, l'i u adjuto- "J haïn, source, œil. 5 phé, bouche. i* Isadé, justice. m Il Ils contiennent ceci prises dans l'œu- cœur des écritures conduitesontcom- tirer dans les sens parce que nous ne pouvons rien faire les pris qu'au |) aravan analogil'é- criture est la sour- c'est que ou l'œil et la bouche de la jus- ce hommes doivent le? et la indique quement que analogi- quement que Les mains sont comvre, le indique 11 : CONNEXION 6'' uniquement qui contient tice, sources néces- l'origine de toutes œuvres de saires à la vie éter- les nelle. partie par t nous ne sachions la la constituée bouche di- vine. ce qu'il faut faire. • Monde des orbes. r CONNEXION p cojih Vocation, voix. "^ resch Tête. X} shin (Test comme signe des dents et c est si ; Dents. Signe, microcosme. thaii ri l'on en disait effet la la vocation : par ces signes qu'on parvient à au liovaume éternel. est le Christ et Monde de la tète est le voix articulée dérive des dents des / rhimenfs. la tête de tous qui - — 4:j chapitre ih LES NOMS DIVINS a bien compris les données qui précèdent, s'il sait que chaque lettre a trois fins et exprime un hiéroglyphe, un nombre et une idée, il connaît les fondements de la Kabbale. Il nous suffira maintenant de nous occuper des C(jmbinaisons. Si chacune des lettres est une puissance effecti^^e, le groupement Si le lecleur liien de ces lettres d'après certaines règles mystiques donne naissance à des centres actifs de force qui peuvent agir d'une manière efficace lorsqu'ils sont mis en action par la volonté de l'hcjmme. De là les dix noms divins. Chacun de ces noms exprime un attribut spécial de Dieu, c'est-àdire une loi active de la Nature et un centre universel d'action. Comme toufes les manifestations divines, c'est-à-dire tous les actes et tous les êtres, sont liées entre elles autant que les cellules de l'homme sont à lui, mettre une de ces manifestations en courant d'action réel qui se répercutera dans tout l'Univers; de même qu'une sensation perçue par l'homme en un point quelconque de sa peau fait vibrer l'organisme tout entier. liées jeu c'est créer un L'élude des l" noms D'une part divins comprend donc : les qualités spéciales attribuées 2° D'autre part les rapports de ce nom avec à ce le reste nom; de la Nature. Nous allons aborder ces points l'un après l'autre. Tout d'abord énumérons ces dix noms qu'on retrouve sur tous talismans et dans toutes les formules d'évocation. Nous mettons les lelties françai-es sous les leltres hébraïques, à l'envers, pour indi(iuer le sens de la leclure de l'hébreu. les h'hieU. 1 a i a A 2 loi,. Al 3 lehovali aval El. i 5 Elolia. aana 6 L'iohini. MiaJ résumant PRINCIPE CRÉATEUR P Actif le Symbolisme de tous les Arcanes majeurs et du sens de l'un quelconque de ces Dieu le Volonté Père Le Père '> 4 1 PRINCIPE CRÉATEUR Passif Adam n Pouvoir PRINCIPE CRÉATEUR Réalisation créateur La Xature naturanle Équilibrant Lumière Dieu La Mère Intelligence le Fils "> Actif Eve Autorité Justice La Nature naturée La Vie universelle Existenc? élémentaire Beauté Amour (n) PRINCIPE CONSERVATEUR Équilibrant 1 PRINCIPE RÉALISATEUR Dieu (1) Actif le Saiiit-Es[>rit f n PRINCIPE RÉALISATEUR É(iuilibraiit 9 6 3 PRINCIPE RÉALISATEUR Passif 8 5 2 PRINCIPE CONSERVATEUR Passif astrale Fluide universel * PRINCIPE CONSERVATEUR (H) 7 Adam-Ève, l'Humanité Amour Le Cosmos Attraction universelle Prudence (se taiue) Fluide astral (aoup.) 1 Lui-même ( f) Manifesté — + D I E U Lui-même (H) + (21) L'HOM L'HUMA LEAU permettant de déterminer immédiatement Arcanes. l'riiicipe Nécessité transformateur la définition La Deslruction Les Éiément-i universel 10 La Forre en iniissance de manifeslaliun 13 La Force Le La Liberté L"lnvolution La Vie réflérhie et Monde visible L'Immortalité 14 11 19 Ciiute adamitpie plasti(iue universelle (osF.n) La La Mort Puissance niagiiiue Le Courage 16 La Nutrition Le Hèçjne minéral Le Mouvement propre 17 20 La Vie corporelle L'Espérance La Respiration La Vie individuelle Les Forces physiques Le Règne végétal Le Destin Le Chaos passagère Charité Le Mouvement de durée relative 12 Kspéranre (fAvom) 18 15 Le La Destinée Corps matériel L'Innervation iXaliasIi Force é(iuilil>rante Lumière La Matière astrale Le Règne animal en circulation Manifesté — ME NITÉ Lui-même (1\ Manifesté + (21) L'UNIVERS Relour (p) à (21) l'Unité — Ar, — Tetragratnmalon 1 aval ^'^^nî: Sabaolh. TÛAaST 8 Elohiui. MiajA m^^ni: Sabaolh. TOAaST 9 S h ad a'/. las Adonat. LXQA La Kabbale est si merveilleupement construite que tous les termes qui la constituent ne sont que des faces diverses les uns des autres. Ainsi nous sommes obligé, vu la pauvreté d'abstraction de nos langues européennes, d'étudier séparément la signification et les rapports des dix noms divins, puis la signilicalion et les rapports des dix nombres, cela, nom, idée tout dans leurs diverses acceptions. Or, tout nombre, se trouve synthétisé dans chacun des le et ITuM'oglyphes, soit qu'on parle du nom divin, soit qu'ijn énonce la Scphiroth. Ces noms les écrits (qui tous ont un sens secret développé en détail dans des kabbalistesj méritent d'attirer parliculièrement notre allrMitiun. 1er Le premier d'entre eux Dans ce cas Nom Ekkh divin s'écrit souvent pai- la siniiile lettre simplement MOI. Lacour, dans son livre des iEloïm ou Dieux de Moïse, montre que ce mot a donné naissance au grec 'j.v., toujours. Eh'xeh signifie donc exactement le Toujours, et l'on comprend comment la lettre iod, qui exprime le commencement et la fin de tout, puisse le repré> (iod). il signifie senter. \. Le nom lEVE fanes, est gneur). ou 10IL\ ne devant jamais être prononcé par les proremplacé par le mot télrayrammaton ou le mot aionai (sei- Ce nom écrit mystiquotnenl en triangle par représente les trois principaux attributs de création, trois iod aiiKsi la divinité : émanant du Toujours donnant naissance aux mesures la tem|)i>- relies. Le premier iod montre en Temps dans sa triple division eiïet l'Eternité : Passé. Présent donnant naissance au et Avenir. C'est le i\ombre. C'e-t le Père. Le second iod montre l'Infini sa triple division de Longueur, donnant naissance à l'Espace dans Largeur et Profondeur. C'est la Mesure. C'est le Fils. Le troisième iod représente sance à la la Substance éternelle donnant nais- Matière dans sa triple spécifiralion de Solide, Li(|nide el Gazeuse C'est le Poids. C'est le Saint- h' sp rit. Réunissez en un tout le Temps, l'Espace et la Matière el la Subs- tance éternelle et infinie, le Toujours se manifestera. De la là balistes : représentation suivante de ce nom divin parles kab- . — Les correspondances <\e ce — 48 nom sont ainsi données par Agrijipa, l'un des plus forls kabbalisles connus'. Eheie, 4° nom le Numération : d'essence divine keter (couronne, : diadème), signifie l'être très simple de la divinité, il s'appelle ce que l'œil n'a point vu. On l'attribue à Dieu le Père et il influe sur l'ordre des Séraphins, ou, comme parlent les Hébreux, Haiol/i Hacadosch, c'est-à-dire en latin les fameux animaux de sainteté, et de là, par premier mobile, donne libéralement Je nom de l'être à toutes choses remplissant l'L'nivers par toute sa circonférence jusqu'au animalia sanclitatis, le centre. Son intelligence particulière s'appelle Milhatron (Prince des Faces) dont l'office est d'introduire les autres devant la face du Prince, et c'est par le ministère de celui-ci que le Seigneur a parlé a Moïse. 2e 2° Nom lah Nom f)^ : lod ou ïetragrammatoa joint avec lod numération Ilochena ; [sapienlia). Signifie divinité pleine d'idées et premier au Il fils. influe engendré par l'ordre des chérubins (que nomment Ophanim) et s'attiùbue les Hébreux sur les formes ou les roues et de là sur le y fabriquant autant de figures qu'il contient d'idées débrouillant le chaos ou confusion des matières par le ciel des étoiles en soi, ministère de son intelligence particulière nommée Raziel qu'v fut le gouverneur d'Adam. 3e 3° i\om : IBVE Nom — niH* Ce nom, l'un des plus mystérieux de la théologie hébraïque, exprime une des lois naturelles les plus étonnantes que nous connaissions. C'est grâce à la découverte de quelques-unes de ses propriétés que nous avons pu donner l'explicalion complète du Tarot-, explication qui n'avait jamais été donnée jusqu'à présent. Voici comment nous analysons ce nom divin : LE MOT KAB BALISTIQUE ^\^^\1 ijod-hr-vau-hé). Hébreux ou Kabbale, un mot sacré qui donne, au mortel qui on découvre la Si l'on en croit l'antique tradition orale des il existe véritable prononciation, la clef de toutes les sciences divines et i. 2. H. G. Agrippa, Philosophie occilte, t. H, p. 30 et suiv. la sijL^tiificalion dos lettres précédemmnnt. Voyez — A9 — humaines. Ce mot que les Israélites ne prononcent jamais et que le grand prêtre disait une fois l'an au milieu des cris du peuple pro- sommet de fane, est celui qu'on trouve au toutes les initiations, rayonne au centre du triangle flamboyant au 33'' degré franc-maçonnique de l'Ecossisme, celui qui s'étale au-dessus du portail de nos vieilles cathédrales, il est formé de quatre lettres celui qui hébraïques lit iod-hé-vau-hé 7V\rW Sepher Bereschit ou Genèse de Moïse à désigner la divinité, et sa construction grammaticale est telle qu'il rappelle par sa constitution même' les attributs que les hommes se sont toujours plu à donner à Dieu. Or, nous allons voir que les pouvoirs attribués à ce mot sont, II et se dans sert le jusqu'à un certain point, réels, attendu qu'il ouvre facilement la porte symbolique de l'arche qui contient l'exposé de toute la science antique. Aussi nous est-il indispensable d'entrer dans quel- ques détails à son sujet. Ce mot est formé de quatre lettres, iod (f\ hr fT\\ van hé (n). i^\ Cette dernière lettre hé est répétée deux fois. A chaque lettre de l'alphabet hébraïque est attribué un nombre. Voyons ceux des lettres qui nous occupent en ce moment. Le iod 1 Le hé n Le vau 1 La valeur numérique 10 totale = = = du mot « Ce nom ollVe 4-5-f6-f5 d'abord le 5 6 niH^ Considérons séparément chacune des 1. 10 = est donc 26 lettres. signe indicateur de la vie, doublé, et formant la racine essentiellement vivante EE ('^'^)- Cette racine n'est jamais employée comme nom et c'est la seule qui jouisse de celle prérogative. Elle est, dès sa formation, non seulement un verbe, mais un verbe unique dont tous les autres ne sont que des dérivés en un mol le verbe : »l" (EVE) êlre-élanl. l'expliquer dans ma Ici, comme grammaire, on le voit, et comme j'ai eu soin de signe de la lumière intelligible 1 (Vô) est au milieu de la racine de vie. Moïsp, prenant ce verbe par excellence pour en former le nom le propre de l'Être des Êtres, y ajoute la manifestation potentielle et de l'éternité^ (I) et il obtient le signe de m»!^ (lEVE) dans lequel le facultatif étant se trouve placé entre un passé sans origine et un futur sans terme. Ce nom admiral)le signilîe donc exactement rLlrc-qui-est-qui-ful-el-qui-sera. » (Fabre d'Olivet, Langue hébraïque restituée.) 4 oO LE lOD Le iod, figuré par une virgule, ou bien par un point, représente principe des choses. le Toutes les lettres binaisons résultant de l'alphabet hébraïque ne sont que des comde différents assemblages de Ja lettre iodK L'étude synthétique de la nature avait conduit les anciens à penser qu'il nexislailquune seule loi dirigeant les productions naturelles. Cette loi, base de l'analogie, posait l'unité-principe à l'origine des choses et ne considérait celles-ci que divers de cette unité-principe. Aussi les lettres et phabet, par suite tous était-il les mots justement l'image comme le iod, des repels à degrés formant à et toutes les lui seul toutes phrases de et la représentation l'al- de cette Unité-Principe dont la connaissance était voilée aux profanes. Ainsi la loi qui a présidé à la création de la langue des même que celle qui a présidé à Hébreux de l'univers, et connaître l'une c'est connaître implicitement l'autre. Voilà ce que est la la création tend à démontrer un des plus anciens livres de la Kabbale le Sepher Jesirah^. Avant d'aller plus loin, éclairons par un exemple cette délinition que nous venons de donner du iod. La première lettre de l'alphabet hébreu, l'aleph [j^j, est formée de quatre iod opposés deux à deux (^'\ Il en est de même pour toutes : les autres. La valeur numérique du iod conduit à d'autres considérations. L'Uaité-Principe, d'après la doctrine des kabbalistes, est aussi I'Unité-Fin des êtres et des choses, et l'éternité n'est, à ce point de vue, qu'un éternel présent. Aussi les anciens symbolistes ont-ils figuré cette idée par 1. 2. un point au centre d'un cercle, représentation Voy. la Kabbala denudata. Traduit en français récemment pour chez l'éditeur Carré.) la première fois. (Se trouve — de rUnité-Principe [le même les êtres créés l'éternité [le cei'cle comme la somme ni fin'). D'après ces données, l'Unité dont tous — au centre de point) commencement ligne sans ol considérée est ne sont que que l'Unité-Homme les formée de est parties const'dvantes ; de la somme de millions de cellules qui constituent cet être. A l'origine de toutes choses la Kabbale pose donc l'affirmation absolue de l'être par lui-même, du Moi-Unité dont la représentation est le îorf symboliquement, et le nombre 10 numériquement. Ce nombre 10 représentant le Pi'incipe-Totit, 1, s'alliant au NéantRien, 0, répond bien aux conditions demandées^. LE HE Mais le Non-Moi. Moi ne peut se C()ncevoir que par son opposition avec le A peine l'affirmation du Moi est-elle établie, qu'il faut concevoir à l'instant une réaction du Moi-Absolu sur lui-même, d'où sera tirée la notion de son existence, par une sorte de divi- culinité. fhialitr,de l'opposition, du image delà féménéité comme l'unité est l'image de la masDix se divisant pour s'opposer à lui-même égale donc —= cinq sion de l'Unité. Telle est l'origine de la Binaire, nom 5, nombre exact de la lettre Hé, seconde lettre du grand sacré. Le Hé représentera donc le passif pav roppord au iod qui symnon-moi par rapport au moi, la femme par rapport à l'homme; la substance par rapport à l'essence; la vie par bolisera l'actif, le rapport à l'àme, etc., etc. LE VAU Mais l'opposition du Moi et du Non-Moi donne immédiatement le rappotH existant entre ce Moi naissance à un autre facteur, c'est Non- Moi. et ce Or, 1. le Vau, G° lettre de l'alphabet hébraïque, produite par 10 Voy. Kircher, OEcUpus uEgi/ptiacus; Loiiain, la Science kabbalisliquc; Dée, Monas Uierogluphicu. Voy. S.iint-MarLiii, Des rapports qui existent entre Dieu, l'Homme V Univers; Lacuria, Harmonies de l'être exprimées par les nombres. J. 2. et ^ (iod) -\-o (hé) = 6 (ou =r 15 1 -|" ^)' signifie bien crochet, rapport. qui relie les antagonistes dans la nature entière, C'est le crochet constituant le 3^ terme de celle mystérieuse trinité. — Moi Non-Moi. Rapport du Moi avec Non-Moi. LE 2" UÈ Au delà de la La Trinité est tissent toutes comme Trinité considérée formule synthétique la les et loi, rien n'existe plus. absolue à laquelle abou- sciences, et cette formule, oubliée quant à sa valeur scientifique, nous a été intégralement transmise par toutes de la Science Sagesse des les religions, dépositaires inconscients primitives civilisations Aussi sacré. lettre, seulement constituent-elles trois lettres Le quatrième terme de ce nom le Hé, répétée de nouveau ^ est le formé par grand nom la seconde Cette répétition indique le passage de la loi Trinitaire dans une nouvelle application, c'est à proprement parler \ine transition monde métaphysique au monde phj'sique ou, en général^ monde quelconque au monde immédiatement suivant^. La connaissance de nom cette propriété du second Hé est la clef divin tout entier^ dans toutes les applications dont ceptible. Nous en verrons clairement la preuve dans la il du d'un du est sus- sititeK RESUME SUR LE MOT lOD-HE-VAU-HE Connaissant séparément chacun des termes composant le nom sacré, faisons la synthèse et totalisons les résultats obtenus. 1. Voy. Elipbas Levi, Dogme mystères; 3. Prseter hsec tria et Rituel de haute magie ; la Clef des grands op. cil. Voy. Fabre d'Olivet, Voy. Louis Lucas, le 2. (t — Lacuria, la Langue hébraïque Roman numera non restituée. alchimique. magjiiludo, quod tria sunt omnia, est alia omne et omnia tribus determinata sunt. » (Aristote, cité par Ostrowski, page 24 de sa Mathése). et ter undecunque, ut jrijthagorici dicunt; 4. Malt'alli a parfaitement vu cela « Le passage de 3 dans 4 correspond à celui de laTrimiirli dans Maïa, et comme cette dernière ouvre le deuxième ternaire de la décade prégénésétique, de même le chilïre 4 ouvre celle du deuxième ternaire de notre décimale génésélique. » : {Mathèse, p. 25.) — Le mot iod-hé-vau-hé cune est — o3 formé de quatre lettres signifiant cha- : Le lod Le principe Le Le Hé Moi= actif par excellence. 10. Le principe passif par excellence. 5. Le Non-Moi = Le Vau Le terme médian, le crochet reliant l'actif au passif. Le Rapport du Moi au Non-Moi Ces trois termes expriment la Le 6. de l'absolu. loi Irinitaire Bé Le second Hé marque 2" = le passage d'un monde dans un autre. La Transition. Hé Ce second Unité absolue représente l'Etre complet renfermant dans une les trois termes qui le constituent Moi-Non-Moi-Rap- port. Il indique proque, il le sert à passage du noumène au phénomène ou la récimonter d'une gamme dans une autre. FIGURATION DU MOT SACRE Le mot iod-hé-vau-hé peut se représenter de diverses manières, qui toutes ont leur utilité. Un peut le ligurer en cercle de cette façon : iod ) l"hé 2" hé I n n I vau Mais active comme le second Hé, terme de transition, devient l'entité de la gamme suivante, c'est-à-dire comme ce Hé ne repré- sente en somme qu'un iod en germe', on peut représenter sacré en mettant le second Hé sous le premier iod ainsi iod i" hé le mot : vau 2^ hé Enfin une troisième façon de représenter ce lopper la ainsi trinité, mot consiste à enve- iod hé vau, du terme tonalisateur ou second kr, : 2' 2^ hé 2«hé hé 2" hé L'étude du Tarot n'est que nom divin, ainsi qu'on le voit l'étude des transformations de ce parla figure synthétique suivante : i. Ce 2*= Hé, sur lequel nous insistons volontairement si ]onf:;temps, peut être comparé au grain de blé par rapport à l'épi. L'épi, trinité manifestée ou iod fié vau, résout toute son activité dans la production dti grain de blé ou 2e Hé. Mais ce grain de blé n'est que la transition entre l'épi qui lui a donné naissance et l'épi auquel il donnera lui-même naissance dans la génération suivante. C'est la transition entre une généralion et une autre qu'il contient en germe, c'est pourquoi le deuxième Hé est un iod en germe. \le,,.(S/Vd) ÇoiVCi 1 8 ? 5 n 2 ycOi^l G)<^ LE TAROT PAPUS Enfin listes si nous voulions méjne résumer sur ce 3'' nom, un volume nous les déductions des kabba- serait nécessaire. Eliphas Levi fournit de merveilleux développements à ce sujet dans tous ses ouvrages. Kircher développe aussi longuement ses diverses acceptions. Citons les rapports hiéroglyphiques de niH^ d'après cet auteur. L'hiéroglyphe suivant est ainsi expliqué par Kircher. Le globe central représente l'essence de Dieu inaccessible et cachée. L'X image du denaire indique le iod. Les deux serpents s'échappant du globe en bas sont Enfin les deux ailes symbolisent l'esprit le Vaô. Le nom C'est encore de ce 72 lettres par On écrit le le de 72 lettres. nom mot lEVE dans un sacré. deux hé. 72 génies. divin qu'on tire le procédé suivant Le mot — Les les nom kabbalistique de : triangle ainsi qu'il suit — V manière de l'écrire. : — de Voici l'explication 72 — 37 deux façons ces d'écrire le nom de lettres. Pour la première Additionnez vous trouverez les le : nombres correspondant à chaque résultat suivant = = = = > n> «in» r\^J^]1 Pour la seconde Comptez mn» écrit le = 10 + 10 10 -f- + + 3 hébraïque, 10 6 =13 =21 6 -f 3 = 26 Total... 72 3 10 4- 3 lettre : : nombre de boules couronnées qui forment de cette manière, vous trouverez 24 boules mot le (les 24 vieillards de l'Apocalypse). ^ ^ Le mot sacré. Chaque couronne ayant par 3 pour obtenir les 72 — 2" manière de trois fleurons, lettres 24 X mystiques 3 il l'écrire. suffit de multiplier 24 : = 72 Dans la Kabbale pratique (magie universelle), on se sert des 72 noms des Génies tirés de la Bible par les procédés suivants Les noms des 72 anges sont formés des trois versets mystérieux : du chapitre 14 de l'Exode sous les 19, 20 et_21, lesquels versets, suivant le texte hébreu, se composent chacun de 72 lettres hébraïques. — — o8 Manière (Vextraire les 72 noms. Écrivez d'abord séparément ces versets, formez-en trois lignes, composées chacune de 72 lettres, d'après le texte hébreu, prenez la première lettre du 19'' et du 20° verset en commençant par la gauche, ensuite prenez la première lettre du 20* verset qui est celui du milieu en commençant par la droite; ces trois premières lettres forment l'attribut du génie. En suivant le même ordre jusqu'à la fin, vous avez les 72 attributs des vertus divines. Si vous ajoutez à chacun de ces noms un de ces deux grands noms divins lah ni ou El Si^, alors vous aurez les 12 noms des anges composés de trois syllabes, dont chacun contient en lui le nom de Dieu. D'autres kabbalistes prennent la première lettre de chaque diction qui compose un verset. Mais nous ne devons pas oublier que c'est un résumé de la Kab- bale que nous présentons à nos lecteurs; aussi terminons ce qui se rapporte à ce troisième 3* nom pour passer aux sept autres.. nom Tetragrammal on Elohim : Bina {providentia et intelligenlia) signifie jubilé, rémission et repos, rachat ou rédemption du monde et la vie du siècle à venir; il s'applique au Saint-Esprit et influe par l'ordre des Trônes (ceux que les Hébreux appellent Arabim, c'est-à-dire Nunierala anges grands, forts et robustes) et après par la sphère de Saturne fournissant la forme de la matière fluide, son intelligence parti- gouverneur de Noé, gouverneur de Sem, et voilà culière est Zaphohiel, est Jophiel, souveraines et les plus hautes qui sont et l'autre intelligence les trois comme les numérations Trônes des personnes divines par les commandements desquelles toutes choses se font et arrivent mais l'exécution s'en fait par le ministère des ; autres sept numérations appelées pour cela les numérations de la fabrique. 4e 4* nom El Nom : Numération Hxsed (clementia, bonitas), signifie grâce, miséri- main droite; il influe par Hébreux appellent Hasmalim) corde, piété, magnificence, sceptre et l'ordre des Dominations (celui que les sur la sphère de Jupiter et forme les effigies ou représentations des corps, donnant à tous les hommes la clémence, la justice pacifique, — et son intelligence o9 particulière — nomme se Zadkiel, gouverneur d'Abraham. 5e Nom 5® nom Elohim Gibor [Deus robustus puniens culpas improborum) Numération Geburah (puissance, gravité, force, pureté, jugement, punissant par les ravages et les guerres). On l'adapte au tribunal de Dieu, à la ceinture, à l'épée et au bras gauche de Dieu; il s'appelle aussi Pechad (crainte) et il influe par l'ordre des Puissances (ou celui que les Hébreux nomment Seraphim) et de là ensuite par la sphère de Mars à qui appartient la force, et il envoie la guerre, les afflictions et change de place les éléments. Son iiilolligencc particulière est Camael, gouverneur de Samson. : 6" Nom 6^ nom Eloha (ou nom de quatre lettres) joint avec Vaudahat Numération Tiphpreth (ornement, beauté, gloire plaisir), il signifie Bois de vie. Il influe par l'ordre des Vertus (ou par celui que les Hébreux appellent Malackim, c'est-à-dire anges) sur la sphère du Soleil, lui donnant la clarté et la vie et ensuite produisant les métaux, et son intelligence particulière est Raphaël, qui fut gouverneur d'Isaac et du jeune Tobie, et l'ange Feliel, gouverneur de : Jacob. 7« 7*= Nom nom Tetragrammaton Sabaolh ou armées La numération est Nezah (triomphe, dire le Dieu des Adona'i Sabaoth, c'est-à- : on lui attribue la du Dieu vengeur. Il influe par l'ordre des Principautés (et par celui que les Hébreux nomment Elohim, c'est-à-dire des Dieux) sur la sphère de Vénus colonne dextre et et signifie zèle et il victoire), signifie éternité et justice amour de justice, il intelligence s'appelle Haniel et son produit les végétaux, et son ange Ce}'irel, conducteur de David. 8^ Nom nom Elohim Sabaoth, qu'on interprète aussi Dieu des armées, non pas de la guerre et de la justice, mais de la piété et de la concorde; car tous les deux noms, celui-ci et le précédent, ont chacun leur terme d'armée Numération Hod (louange et confession, bienséance et grand 8* : — renom), on lui attribue la Archanges (ou par c'est-à-dire et la fils celui la les parure 9"^ nom Sadai Il influe par l'ordre des Hébreux appellent Bene Elohim, sphère de Mercure, il donne l'éclat et de l'ornement intelligence est i/icAaé7, qui fut 9" vivant) — colonne gauche. que des Dieux) sur la convenance de maux. Son GO et produit les ani- gouverneur de Salomon, Nom (tout-puissant et satisfaisant à tout) ou Elhai (Dieu : Numération Jesod (fondement). Il signifie bon entendement, rédemption et repos. Il influe par l'ordre des Anges (ou par celui que les Hébreux appellent Cherubim) sur la sphère de la Lune qui donne l'accroissement et le déclin à toutes choses, qui préside au génie des hommes et leur distribue des anges gardiens et conservateurs. Son intelligence est Gabriel, (\\x\ fut conducteur de alliance, Joseph, de Josué et de Daniel. 10^ Nom nom Adoncâ Melech (Seigneur et Roi) Numération Malchut (royaume et empire), signifie Eglise et Temple de Dieu et porte. Il influe par l'ordre animastique, c'est-àdire des âmes bienheureuses, nommé par les Hébreux /ssim, c'est-à10'' : dire nobles, Eliros et Prince; elles sont au-dessous des Hiérarchies, influent la connaissance aux enfants des hommes et leur donnent une science miraculeuse des choses, l'industrie et le don de prophétie ou, comme d'autres disent, l'intelligence Metalhhi qui porte le nom de première création ou âme du monde; elle fut elles conductrice de Moïse. -- Gl CHAPITRE LES SÉPHIROTH IV (d'ai>rès Stanislas de Guaita) LE TABLEAU DES CORRESPONDANCES Les Séphiroth. Il nous reste, — Exposé de Stanislas de Guaita. pour terminer ce qui a rapport à cette partie de la Kabbale, à parler des numérations ou Séphiroth. Dans ce travail extrêmement remarquable, un des plus listes contemporains, Stanislas tantes données tant sur les noms de instruits Guaita., a parmi les kabba- condensé d'impor- divins que sur les Séphiroth. Ce travail n'est que l'analyse d'une planche kabbalislique de Khunrath. Nous donnons d'abord cette planche sur laquelle le lecteur pourra suivre les développements donnés par de Guaita. — 62 — LA PLANCHE DE KHUNRATH SUR LA ROSE-CROIX NOTICE SUR LA ROSE -CROIX La planche kabbalislique en prime aux abonnés de Vlni- offerte tiation est extraite d'un petit in-folio rare et singulier, bien connu des collectionneurs de bouquins à gravures et très recherché de tous ceux que préoccupent, à des titres diver?, l'ésotérisme des religions, la tradition de la doctrine secrète sous les voiles liques du christianisme, enfin la symbo- transmission du sacerdoce magique en Occident. Ampaitheatrum sapienti^ j:tern^, solivs verje, chrisliano-kabadivino-magicum, necnon physico-chemicum, tertriunum, katholikon, instructore Henrico Khlnratu, elc.^ IIanovi^, 1609, in« listicum, folio. » Unique en son genre, inestimable surtout pour chercheurs les curieux d'approfondir ces troublantes questions, ce livre est mal- heureusement incomplet dans un grand nombre de ses exemOn nous saura gré peut-être de fournir ici quelques plaires. rapides renseignements, grâce auxquels l'acheteur puisse prévoir et prévenir une déception. Les gravures, en taille-douce [l'Initiation compte en reproduire nombre de plusieurs en faveur de ses abonnés), les gravures au douze sont ordinairement reliées en tête de l'ouvrage. Elles sont — à dessein groupées d'une sorte arbitraire, l'auteur ayant négligé peut-être d'en préciser la suite. L'essentiel est de les posséder — au complet, car leur classement varie d'exemplaire à exemplaire. 1° le frontispice allégoTrois d'entre elles, en format simple rique encadrant le titre gravé 2° le portrait de l'auteur, entouré : ; également allégoriques 3° enfin, une orfraie armée de magistralement perchée entre deux flambeaux allumés, avec deux torches ardentes en sautoir. Au-dessous, une légende rimée en haut allemand douteux, et que l'on peut traduire d'attributs ; besicles, : A quoi servent flambeaux et torches et besicles Pour qui ferme les yeux, afin de ne point voir? Puis viennent neuf superbes ligures magiques, très soigneuse- — 63 — ment gravées, en format double et montées sur onglets. Ce sont 1° Le grand androgyne hermétique* 2" le Laboratoire de Khun: ] rath*; 3° V Adam-Eve dans le triangle verbal; 4° la Rose-Croix^, pentagrammatique* (dont nous allons parler en détail); 5° les Sept degrés du sanctuaire et les sept rayons; 6° la Citadelle alchimique aux vingt portes sans issue*; 7° le Gymnasium naturse, figure synthétique et très savante sous l'aspect d'un paysage assez naïf; 8° /a Table d'émeraude gravée sur la pierre ignée et mercurielle ; 9° en- Pantacle de Khunrath*, enguirlandé d'une caricature satirique, dans le goût de Callot c'est même un Gallot avant la lettre. fin, le ; (A^ ce qu'en dit Eliphas Levi, Histoire de la magie, p. 368.) Cette dernière planche, d'une sanglante ironie et d'un art sau- vage vraiment savoureux, manque à peu près dans tous les exemplaires. Les nombreux ennemis du théosophe, qui s'y voient caricaturés d'un génie âpre et que sans peine on devine tiiomphale- ment soucieux des ressemblances, s'acharnèrent à une gravure d'un Pour les si faire disparaître scandaleux intérêt. autres pantacles, ceux dont nous avons l'énoncé d'une astérique font également défaut dans fait suivre nombre d'exem- plaires. Occupons-nous, à cette heure, du texte divisé en deux sections. Les soixante premières pages, numérotées à part, comprennent un privilège impérial (en date de 1598), puis diverses pièces dédicace, poésies, prologue, arguments. verbes de Salomon, dont le reste de Enfin : discours, le texte des pro- VAmphitheatnim est le com- mentaire ésotérique. Vient ensuite ce commentaire, constituant l'ouvrage proprement dit, en sept chapitres, suivis eux-mêmes d'éclaircissements très Interprelaliones et Annotaliones Henrici titre curieux sous ce : Khunrath. Total de cette seconde partie 222 pages. Un dernier G. Antonius, et la date feuillet porte le nom de l'imprimeur : : : M DG. L\. Nous terminerons cette description par une note importante du savant bibliophile G. -F. de Bure, qui dit, au tome II de sa BiblioHanoviae, {. Celte figure, ainsi que celle marquée dans ces notes au numéro 1 {YAndrogrjiu hermétique) seront reproduites en laille-douce avec un commentaire détaillé, en tête d'une nouvelle édition refondue et considérablement augmentée que nous allons donner chez Carré de notre ouvrage paru en 1886 Essais de sciences maudites : I. Au seuil du mystère. : — graphie : « Il est 64 — à remarquer que dans la première partie de cet ouvrage, qui est de soixante pages, on doit trouver, entre les pages 18 et 19, une espèce de table particulière imprimée sur une feuille entière tri à onglets, et qui est intitulée : Summa sapientix, etc., et dans la deuxième partie, Amphithea- de deux cent vingt-deux pages, l'on doit trouver une autre table, pareillement imprimée sur une feuille entière, à onglets, et qui doit être placée à la page loi, où elle est rappelée par deux étoiles que Ton a mises dans le discours imprimé. Nous avons remarqué que ces deux tables manquaient dans les exemplaires que nous avons vus c'est pourquoi il sera bon d'y prendre garde... » (page 248). — ; Passons maintenant à l'étude de la planche kabbalistique que Vlniliation a offerte à ses abonnés. ANALYSE DE LA ROSE-CROIX d'après Henry Kuunrath Cette figure est un merveilleux pantacle, hiéroglyphique de toute une doctrine comme la revue l'a tagrammatiques de : annoncé précédemment, tous la résumé c'est-à-dire le on trouve là synthétisés, les mystères pen- Rose-Croix des adeptes. C'est d'abord le point central déployant la circonférence à trois degrés différents, ce qui nous donne les trois régions circulaires et concentriques figurant le processus de V Émanation proprement dite. Au centre, un Christ en croix dans une rose de lumière : c'est le resplendissement du Verbe ou de l'Arfam ^arfmôn I^Qlp tZl^?; c'est l'emblème du Grand Arcane jamais on n'a plus audacieuse: ment révélé l'identité d'essence entre l'Homme-Synthèse et Dieu manifesté. [Ce n'est pas sans les raisons les plus profondes que l'fiiérographe a réservé pour le milieu de son pantacle le symbole qui figure l'incarnation du Verbe éternel. C'est en effet joar le Verbe, (io dans le Verbe et à travers le Verbe (indissolublement uni lui-même à la Vie), que toutes choses, tant spirituelles que corporelles, ont — été créées. bum « In principio eral Verbum apud Deum, (dit saint Jean), et Ver- Deus erat Verbum... Omnia per ipsitm facta sirnt et sine ipso factum est nihil quod factum est. In ipso vita erat... » Si l'on veut prendre garde à quelle partie de la figure humaine est attribuable le point central déployant la circonférence, on comprendra avec quelle puissance hiéroglyphique l'Initiateur a su exprimer ce mystère fondamental.] Le rayonnement lumineux fleurit alentour c'est une rose épal'astre à cinq pointes du Microcosme kabnouie en cinq pétales, balistique, Y Etoile flamboyante de la Maçonnerie, le symbole de la volonté toute-puissante, armée du glaive de feu des Keroubs. Pour parler le langage du Chi'istianisme exotérique, c'est la sphère de Dieu le fils, placée entre celle de Dieu le Père (la Sphère en caractères d'ombre d'en haut où tranche Aïn-Soph si']D erat et ; — "J'ï^ lumineux), dôsh et celle de Dieu le Saint-Esprit, liùach Ilakka- ni"l (la sphère lumineuse d'en bas où l'hiérogramme rii2S tranche en caractères noirs). V:J''liTir\ Œmeth Ces deux sphères apparaissent comme perdues dans les nuages à'Atziluth T\\TJ'^, pour indiquer la nature occulte de la première le mot hébreu et de la troisième personne de la sainte Trinité : lumineux ici sur le fond d'ombre, là ténébreux sur le fond de lumière, pour faire entendre que notre esprit, inapte à pénétrer ces principes dans leur essence, peut seulement entrevoir leurs rapports antithétiques, en vertu de qui les exprime se détache en vigueur, l'analogie des contraires. Au-dessus de la sphère A'Aïn-Sopk, le mot sacré de léhovah ou Ihoâh se décompose dans un triangle de flamme, comme il suif : — G6 — Sans nous engager dans l'analyse hiéi'ogl^'phique de ce vocable sacré, sans prétendre surtout à exposer ration ici les arcanes de sa géné- — ce qui voudrait d'interminables développements, — nous pouvons dire qu'à point de vue spécial, lod ce 1 symbolise le Père, Jah n^ ie Fils, Icihô in^ l'Esprit-Saint, lahôah niH^ l'Uniet ce triangle mystique est attribué à la sphère de vers vivant : Aïn-Soph, ou de Dieu le Père, f^es Kabbalistes ont voulu montrer par là que le Père est la source de la Trinité tout l'ineflable entière, et bien plus, contient en virtualité occulte tout ce qui est, fut ou sera. Au-dessus de radiation la même sphère à'Œmeth ou de la rose-croix et de l'Esprit-Saint, dans l'ir- sous les pieds du Christ, une prend son vol enflammé emblème du de lumière qui descend du Père au Fils, de Dieu à l'Homme et remonte du Fils au Père, de l'Homme à Dieu, ses deux ailes étendues correspondent exactement au symbole païen des deux serpents entrelacés au caducée d'Hermès. Aux seuls initiés l'intelligence de ce rapprochement mystérieux. colombe à tiare pontificale double courant d'amour — — Revenons à plus étendus. trable la : et — — sphère du Fils, qui demande des commentaires Nous avons marqué du Père et ci-dessus le caractère impéné- de V Esprit-Saint, envisagés dans leur essence. — perce les — figurée par la Rosenuages d'Atziluth, en y dardant les dix Seule, la seconde personne de la Trinité, Croix centrale, rayons séphirotiques. Ce sont comme autant de fenêtres ouvertes sur le grand arcane du Verbe, et par où l'on peut contempler sa splendeur à dix points de vue différents. Le Zohar compare, en effet, les dix Séphires à autant de vases transparents de couleur disparate, à travers quels resplendit, rUnité-synthèse. sous dix aspects divers^ le les- foyer central de — Supposons encore une tour percée de dix croi- au centre de laquelle brille un candélabre à cinq branches lumineux quinaire sera visible à chacune d'entre elles; celui qui s'y arrêtera successivement pourra compter dix candélabres ardents aux cinq branches... (Multipliez le pentagramme par dix, sées et ce ; — en faisant rayonner et les G7 — cinq pointes à chacune des dix ouvertures, vous aurez les Chiquante Portes de Lumière). Celui qui prétend à la synthèse doit entrer dans la tour qui ne sait que la contourner est un analytique pur. quelles erreurs d'optique il ; On celui voit à s'expose, dès qu'il veut raisonner sur l'ensemble. Nous dirons quelques mots plus loin du système séphirotique il aux proportions géo; faut en finir avec l'emblème central. Réduit métriques d'un schéma, Une il peut se tracer ainsi : croix renfermée dans l'étoile flamboyante. C'est naire qui trouve son expansion dans le quinaire ; le quater- c'est l'Esprit qui pour descendreau cloaque de la matière où il s'embourbera pour un temps, mais son destin est de trouver dans son se sous-multiplie avilissement même sage de salut sourdre en mn*, — lui la la révélation de sa personnalité et déjà — pré- au dernier échelon de sa déchéance, grande force de la Volonté. C'est le Verbe, il sent, qui s'incarne et devient le Christ douloureux ou l'homme corporel, ni\!.*n^, jusqu'au jour où, assumant avec lui sa nature humaine régénérée, il rentrera dans sa gloire. C'est là ce qu'exprime l'adepte Saint-Martin au premier tome quand il enseigne que la chute de l'homme ({'Erreurs et Vérité.^ provient de ce qu'il a interverti les feuillets du Grand Livre de la Vie et substitué la cinquième page (celle de la corruption et de la déchéance) à la quatrième (celle de l'immortalité et de l'entité spi- rituelle). En additionnant le ferait quaternaire crucial et le pentagramme étoile, mystérieux dont l'explication détaillée nous sortir du cadre que nous nous sommes tracé. Nous avons l'on obtient 9, chiffre ^ — c;5 — tome II, n" 12, p. 327-328) détaillé fort au long et démontré par un calcul de kabbale numérique, comme quoi 9 est le nombre analytique de l'homme. Nous renvoyons le lecteur à ailleurs (Z:o;(/s, cette exposition... Notons encore, — car tout se tient en Haute Science et les con- — notons que dans les figures cordances analogiques sont absolues, sphériques de la Rose-Croix, la rose est traditionnellement formée de neuf circonférences entrelacées, à l'instar des anneaux d'une chaîne. Toujours le nombre analytique de l'homme Une importante remarque 9! : une confirmation nouvelle pour tous ceux qui possèdent quelques notions ésotériques, que les quatre branches de la croix intérieure (figurée par le Christ les bras étendus) doivent être marquées aux lettres du tétragramme lod, hé, vaxt, hé. Nous ne saurions revenir ici sur ce que nous avons dit ailleurs* de la composition hiéroglyphique et grammaticale de ce mot sacré les commentaires les plus étendus et les plus complets se trouvent communément dans les œuvres de tous les kabbalistes. (V. de préférence Rosenroth, Kabhala denudaia; Lenain, la Science kabbaliitique Fabre d'Olide notre théorie. Il et qui sera est évident, — ; : ; VET, Langue hébraïque restit^iée; Eltphas Levi, Dogme Rituel, et Histoire de la magie, Clef des grands mystères, et Papus, Traité élémentaire de la science occulte.) Mais considérons un instant l'hié- rogramme Jeschua nTH^il^ \ de quels éléments se trouve-t-il com- posé? Chacun peut y voir le fameux tétragramme niH^ écartelé par le milieu îlVn^, puis ressoudé par la lettre hébraïque ^27 schin. Or, n^m exprime ici VAdam-Kadmôn, l'Homme dans sa synthèse intégrale, en un mot, la divinité rant l'union féconde de l'Esprit mot, c'est emblématiser manifestée par son Verbe et et figu- de l'Ame universels. Scinder ce la désintégration de son unité et la multi- pour la génération des sousqui rejoint les deux tronçons, figure (Ar- plication divisionnelle qui en résulte multiples. Le schin la vie non \27, du Tarot) cane 21 ou différenciée, le feu générateur et subtil, le le véhicule de Médiateur plastique universel dont le rôle est d'effectuer les incarnations en permettant à l'Esprit de descendre dans la matière, de \. tome Au II, la pénétrer, de l'évertuer, de du mystère, 1 vol. gv. in-8. Carré, 1886, page 12. n° 12, pages 321-347, passim... seuil — l'éla- Lotus, — borer à sa guise enfin. Le tétragramme mutilé tion, dans le est \i; donc en le — 60 trait d'union aux deux parties du symbole de monde élémentaire et la chute et de la fixa- matériel, de niH^ désintégré de son unité. dont l'addition au quaternaire verbal de la sorte que nous avons dite, engendre le quinaire ou nombre de la déchéance. Saint-Martin a très bien vu cela. Mais 5, qui est le nombre de la chute, est aussi le nombre de la volonté, et la volonté C'est \i7 enfin, est l'instrument Les initiés de la réintégration. savent comment la substitution de 5 que à 4 n'est comment, dans la fange où il se vautre déchu, le sous-multiple humain apprend à conquérir une personnalité vraiment libre et consciente. Félix culpa! De sa chute, c'est ainsi que le mal ne sucil se relève plus fort et plus grand transitoirement désastreuse; ; cède jamais au bien que temporairement et en vue de réaliser mieux! Ce nombre o recèle le mais force nous est de faire halte ici, sous peine de nous trouver engagé dans d'interminables digressions. Ce que nous avons dit du 4 et du 5 les plus profonds arcanes ; — dans leurs rapports avec la Rose-Croix suffira aux InUiables. Nous n'écrivons que pour eux. Disons quelques mots à cette heure des rayons, au nombre de nuages ou d'Atziluth. C'est le dénaire dix, qui percent la région des de Pythagore qu'on appelle en Kabbale émanation séphirotique. Avant de présenter à nos lecteurs le plus lumineux classement des Séphiroths kabbalisliques, nous tracerons un petit tableau des correspondances traditionnelles entre les dix séphires et les dix princes cipaux noms donnés à la divinité par les théologiens hébreux noms, que Khunrath a gravés en cercles dans l'épanouissement de : la rose flamboyante, correspondent chacun à l'une des dix Séphires. (Voir le tableau à la page 521.) Quant aux noms divins, après avoir donné leur traduction en langage vulgaire, nous allons, aussi brièvement que possible, déduire de l'examen hiéroglyphique de chacun d'eux, la significa- moyenne qui peut leur être attribuée Ce qui constitue l'essence immarcessible de l'Etre n>n^^. absolu où fermente la vie. L'indissoluble union de l'Esprit et de l'Ame universels. ^^ tion ésolérique — — : y^ — -0 — — Copulation mâle engen(Grand arcane du — Sa — Le déploiement de dans Temps. rKspace — géants ou hommesDTI — Dieu dans du ou r"^.^!2^mn^ — Le du triomphe. du ou du JT1>Î2^ D'^'l^ — Dieu-les-dieux triomphe. — Le Lumière par en expansion nin\ des Principes et femelle qui drent éternellement l'Univers vivant. Verbe.) l'Unité-principe. ^j^, diffusion et le Dieu-les-dieux ;i^. *^"',2J| des des dieux. l'un des dieux. reflété ^'',S^^. lod-hévê (voir plus haut) septénaire septénaire fécondateur, >^\j;, astrale la quaternisée, puis son retour au principe à jamais occulte d'oij elle émane. (Masculin de rifH^, ^j-j^, — La la Fécondée, multiplication la Nature). quaterne ou cubique de l'Unité- principe, pour la production du Devenir changeant sans cesse (le zavTx par pE'. le d'Heraclite); puis l'occultation finale de l'objectif concret, retour au subjectif potentiel. — La "T^tO, Mort maternelle, grosse de la vie : loi fatale se déployant dans tout l'Univers, et qui interrompt avec une force soudaine son mouvement de perpétuel échange, chaque fois qu'un être quelconque s'objective. Tels sont ces hiérogrammes dans l'une de leurs significations secrètes. Notons à cette heure que chacune des dix séphires (aspects du le pantacle de Khunrath, à l'un des Verbe) correspond, dans chœurs angéliques idée sublime, ; quand on sait l'approfondir. Les anges, en Kabbale, ne sont pas des êtres d'une essence particutout vit, se meut et se transforme dans l'Unilière et immuable : vers vivant ! En appliquant aux comparaison par laquelle les hiérarchies célestes la belle auteurs du Zohar tâchent d'expri- des séphires, nous dirons que les chœurs angécomparables à des enveloppes transparentes et de couleurs diverses, oii viennent briller tour à tour d'une lumière de plus en plus splendide et pure, les Esprits qui, définitivement affranchis des formes temporelles, montent les suprêmes degrés de l'échelle de Jacob, dont l'Ineffable ilin^ occupe le sommet. mer la nature liques sont < 1 — Dipu des Armées. "« c '5 O o 2 ^ !/3 =2 i S •3 "o o % H j 'S o "rt a 5 "o "03 "-^ 5 (L> kl j ^ In r3 >-5 ^ rt •^ ^ "T fcç 03 C/2 o; tsj o . 3 .1 s ^ ^ S •o % -n . ^^ 5 s o fr O V* rr rr ^ C ^ ^ rr *-- n fï *A .j^ n h n P J n % s -o E c « ri tS ^ E s tS3 ~3 1^ / \ 0. <D <a c c c s o C/2 u — rt 1 cd X 0. O C fi £ c cr a. fc 5 c: rj- .SP S« fl jj — — 43 a; 0) t- ii et o m 3 i-s nj J »i ^ ca 03 a J cd 0) <— a 2, H a t4 'C "o c c ÇJ te > o. rt -3 S oâ fr. o ce 43 J Ch >w C/3 .<; C «. .5 2 ^C ^ S "S lO 1^ •< -< s ;5 É^ »} (5 ^ r n n n n O »H p c; n fr r f- n f~ r: 1 ^ 1 V* V c ^V rr F "^ k^ o P a i- C — A chacun — 72 des chœurs angéliques, Khunrath fait correspondre encore l'un des versets du décalogue : c'est comme si l'ange recteur de chaque degré ouvrait la bouche pour promulguer l'un des préceptes de la loi divine. Mais ceci semble un peu arbitraire et moins digne de fixer notre attention. Une idée plus profonde du théosoiihe de Leipzig est de faire sor- tir les lettres de l'alphabet hébreu de la nuée d'Azilulh criblée des rayons séphirotiques. Faire naître des contrastes de la Lumière et des Ténèbres les les vingt-deux lettres de l'alphabet sacré hiéroglyphique, quelles correspondent, comme on sait, aux vingt-deux arcanes de la Doctrine absolue, traduits en pantacles dans les vingt-deux clefs n'est-ce pas condenser en une image frapdu Tarot samaritain, — — pante toute la doctrine (nV>^ 15D) ? du Livre de Ces emblèmes, en la Formation, Sephcr-Yetzirah effet, tour à tour rayonnants et si bien le Fas et le Nefas de l'éternel Destin, Henry Khunralh les fait naître de l'accouplement fécond de l'Ombre et de la Clarté, de l'Erreur et. de la Vérité, du Mal et du Bien, de l'Être et du Non-Être! Tels soudain surgissent à l'horizon d'imprévus fantômes, au visage souriant ou lugubre, splendide ou menaçant, quand sur l'amoncellement des nuages denses et sombres, Phœbus, une fois encore vainqueur de Python, darde ses flèches d'or. lugubres, mystérieuses figures qui symbolisent Le tableau que voici fournira, avec les correspondances qu'établit chies spirituelles : la le sens réel des séphirolhs, Kabbale entre elles et les hiérar- ' 1 c o 'S 72 '> vflj o V) 3^ ^-J s; o î a eu S 5 "« t2 --? 0- _3 T3 <U — < S o ce • -o;. («! ^ 3 t*, 3 CD en ë --5 ^ TD '3 en J J en O) "eu tX) en tn o 0. en G te 3 c •s .1 tn rr. en J OJ -J J Oj 1 -S t- Q es Q o a ri =" 93 « 3 ce "2 a- en en a; ^ _3 s en (n -J S en J 1 -« (73 s i-ii U^ ce r^ 1—. s ^ _^ t^ o C S 0* T^ ce i 1 '0* . 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Le premier ternaire, — celui du monde la représention absolue de la trinité sainte libre les et deux plateaux de la — intellectuel, : la est seul Providence y équi- Balance de l'ordre divin : la Sagesse V Intelligence. Les deux ternaires inférieurs ne sont que dans les les reflets milieux plus denses des mondes moral du premier et astral. Aussi comme sont-ils inve7-sés, l'image d'un objet qui se reflète à la sur- face d'un liquide. Dans le monde moral, la Beauté (ou l'Harmonie ou équilibre les plateaux de la balance Dans monde le : la Rectitude) la Miséricorde et la Justice. astral, la Génération, des êtres, assure la Victoire sur la mort instrument de la et le stabilité néant, en alimentant l'Éternité par l'intarissable succession des choses éphémères. Enfin, Malkuth, Royaume le des formes, réalise en bas la syn- thèse totalisée, épanouie et parfaite des séphiroths, dont en haut Kether, la Providence (ou la couronne) renferme la synthèse ger- minale et potentielle. Bien des choses nous resteraient encore à dire de la Rose-Croix symbolique de Henry Khunrath. Mais il faut nous borner. Au demeurant, ce ne serait pas trop d'un livre entier pour le développement logique et normal des matières que nous avons cursivement indiquées en ces quelques notes; aussi le lecteur nous tiouvera-t-il fatalement trop abstrait et même obscur. Nous lui présentons ici Peut-être, toutes nos excuses. s'il prend la sources mêmes, ne sera-t-il exposé massif de même et l'explication peine d'approfondir la Kabbale à ses pas fâché de retrouver, au cours de cet si fatigante lecture, l'indication précise et en langage initiatique d'un nombre assez notable d'arcanes transcendants. Comme Kabbale a ses équations et son vocabulaire une langue à apprendre, dont la merveilleuse précision et l'emploi coutumier vous dédommageront assez par la suite des efforts où votre esprit a pu se dépenser dans la l'algèbre, la technique. Lecteur, c'est période de l'étude. Stanislas de Guaita. Cercle résumant l'enseignement de la Kabbale (voie page 106). DERIVATION DES CANAUX Voir le tableau frontispice n'indique ici que le nom (p. 28) pour les sept qu'ils joignent. Je divin qu'ils désignent. 1 J^ Dieu de l'Infinité 2 "2 Dieu de la H^^ H^H Sagesse 3 5 Dieu de la Rétribution 4 "7 Dieu des Portes de Lumière HH 5 n Dieu de Dieu ïl^n 6 PI^A 1 Dieu fondateur 7 7 Dieu de la Foudre 8 n Dieu de la Miséricorde 9 t3 Dieu de 10 y Dieu principe H ^ Dieu immuable 12 S Dieu des 30 voies de 13 Q Dieu arcane 14 J Dieu des 50 portes de 15 D Dieu foudroyant H^D 10 *; Dieu adjurant H*^ 17 Dieu des Discours îl^S 18 2 ï Dieu de Justice 19 p Dieu du Droit H^ï H^p 20 -] Dieu 21 \2; Dieu Sauveur 22 n Dieu la H^l (fulgoris) Bonté H^tO H^^ n^)2 la Sagesse HH îl^D la Lumière lête fin n^T n^Il do tout n^3 HH r\^)î; H^D Tous les noms ont la même terminaison rW Leur signification dépend uniquement de la lettre initiale et, par suite, peut servir à établir la signification de la lettre initiale elle-même. — 78 RESUME Il les existe donc entre les nombres, séphiroths d'étroits rapports ; les noms divins, les lettres et Stanislas de Giiaita vient d'en énumérer quelques-uns les deux tableaux suivants, extraits l'un de Kh'cher, l'autre du R. P. Esprit Sabbathier, vont développer encore toutes ces concordances et résumer tout ce que nous avons dit jusqu'ici. Nous plaçons ici une table générale montrant non ; seulement les Séphiroths Kabbale tout entière dans et les noms divins, mais encore un coup d'œil d'ensemble. la — ' — 79 c« <V H O (S S ^3 C O Q. S* i <a o ^ C o C rt o o ^ ^ ^ CL | — 3 O • ( w « *-- 4i ':t 1— V ^ ci \ o 1^ ci 3 ^, '-' 7^ o > S ^ o a ^o es o o o c t. a r! c Q rr ^ •~ a *^ 1 G n s? o c 3 W Î Xi - c O) '5 ci ^'1 r: Q 2 £ rr 1 "es tt '53 V5 r. .„ M ^ 5 eu .2- "S en tn in tn a _fi 13 "S- s =5 Si on C c i o -.' 3 C tn o 33 rt "5 El Qh o -< Oh a a a is 15 tn 'ô ctf "Ô O) ci 3 "o t. Oh C/D J2 "03 a 15 o S w te en c < a -< < 15 K s tn tu ai a o 3 'J ^ 5 «a g « en vlj fi Q « ,, o '3 Q »=; O !2 •O es :- en OJ Cl en a la 3 a 15 o C a> rC a CQ -j^ o H a J cr* '5 ^, -a --^ S „ a H £ •2 M ^ — S ^ '^ _ o 5! ,-^ _« eu "ôî G G ^., tn 15 o a ^ a a £ 03 <n I- 'S- 3 O 5 43 3 on "^ <£} <L t^ rt o c o a C-. 5 j ,, ^ t. S -^ o p >^ s^ L. 3 s ^ y) "ëa _o 'S CAI M z. '5 5 ci _aj S 05 O "" '/•- u H à o vu ce s. o 'r :: _ rt ' o "^ ro '^ iO o (^ oo 3 M. S. « MONDE (DIVIN), INTELLIGENC1-.S DES Prince du 1 pai le R. p. Esprit Sabbathier SPHÈRES ORDRES DES BIENHEUREUX Monde Séraphins Animaux Saints niiî^î^D :n-iipnnrD :; Mitt itron Hakkodest haroth n Courrier de Dieu Roues Chérubins :tz*JSl^ Ophanim tbi^^n S Ratsiel y Contemplation de Dieu h^'-p^)S trz^Ss^n^ ï Tsaphkiel Erelim ^ Justice de Dieu S^Î^.T:: Tsadkiel Haschmalim Punition de Dieu d* Sn»dd Qui est ni^siu Sera phi m semblable à Dieu Rois Vertus h^^yn \1* Michael Entlammés Puissances Sammael r Etincelanls Dominations ':^''j'2'^u n n D Puissants Trônes u2>::^Q Melachim Dieux 1 Grâce de Dieu 9 "lï^^j.s^n a»nSj< S Haniiiel Eloïm D Médecin de Dieu Archanges 9 S.sn LZ'nhi^ ^Jn ^ Raphaël Elohim Bene 1 Homme Dieu Principautés Anges Enfants de Dieu Base des enfants S5^^*,n;i tH^nilD D Gabriel Kerubim D Messie Ames bienheureuses Hommes mitat:^ t^^l^'i^ Mittalron Ischim T D PAS DE N OM DE S D :: H LETTRES, MAUVAIS NOMBRE (Ombre idéale de la Sagesse universelle). NOMS DE DIEU NOMS DE DIEU SELOX LE NOMBRE DE LETTRES KABBALISTIQIJES SÉPH[ROTH Couronne Moi Kether Je serai Ebie I Sagesse Dieu Être de soi L'Être des Êtres Hocbma El lah Jehova Intelligence Jésus Tout-puissiiit Dieu Être des Êtres Bina Jeschou Scliaiidai Elobim Être des Êtres Moi I Être des Êtres Libéralité Dieu ''071 Hesed Jehova Sauveur Force Gevoura Dieu Très haut riwny tz:MS.s» Jehoschouha Elobim El Fort Dieu Gilbora Elobim a^Sn Helim Dieu fort Beauté Dieu El Gilbora Tiphereth Eloah Victoire Immuable Des années Nelsali Ararita Tsebaoth Seigneur Jeliovah Louanges La Science de Dieu Des armées Dieu Hod Jehova Tsebaoth Elobim Des armées Etablissement Tseliaoth Jesod Uuyauté Des armées Malcliouth Tsebaoth Seigneur Tout-puissant Jeliovah Schaddai Seigneur Dieu ^^ Elobim Âdonai Dieu d"ai>rès les tZIpD hébreux Malcom Saint-Esprit Père Fils Hahk Odesh Verouah Dieu Ben Af Uni Agla Trinité 82 Nous avons promis de finir notre exposé en donnant les plans des deux principaux traités qui ont été de Kirclier faits sur la question ; celui de Lenahi. Le lecteur comprendra maintenant et celui ces plans grâce à l'exposé qu'il vient de parcourir et nous avons fait tous nos efforts pour résumer au mieux de la kabbale hébraïque. verra que il cette partie TLAN DE L ÉTUDE DE KIRCHEH Ch. — — 1. Les noms divins. 2. Histoire et origines de la Kabbale. 3. Premier fondement de mystique de — — — Les divisions de la Kabbale. 4. Les 5. Les noms et tables la Kabbale. — L'alphabet, ordre ses caractères. surnoms de Dieu. , Zruph ou des combinaisons de l'alphabet hébraïque. — — — G. 7. 8. — 9. — 10. Du nom divin de 72 lettres (mn^) de son usage. et Le nom divin tétragrammatique dans l'antiquité païenne. Kabbale Très secrète théologie mystique des Hébreux. des dix Séphiroths ou numérations divines. — Des diverses représentations des Séphiroths, de leur flux et de leurs canaux. De la in- Kabbale naturelle appelée Bereschit*. PLAN DE l'Étude de lexain Ch, — 1. 2. Du nom de Dieu et de ses attributs. De l'origine des noms divins, leurs attributs et leur in- fluence sur l'Univers. (Alphabet et sens des lettres.) — 3. Explication des 72 attributs de Dieu et des 72 anges qui dominent sur l'Univers. — — 4. Les 72 noms. o. Explication du calendrier sacré. — G. Les influences — 1. des 72 génies^ leurs mystères. 7. Les mystères (Kabbale pratique). Magie. Voy. pour le développement, p. 158, n" 179. attributs et leurs — 83 — CHAPITRE V LA PHILOSOPHIE DE LA KABBALE l'ame d'après la kabbale 2°. — La philosophie de la Kabbale. La partie systématique de la Kabbale se trouve exposée dans le paragraphe précédent. H nous reste à parler de la partie philosophique. Nous avons fait, lors de la réédition de l'excellent livre de M. Ad. Franck, une critique de cet ouvrage dans laquelle nous résumions de notre mieux les enseignements doctrinaux de la Kabbale, en rattachant ces enseignements à quelques points de science contemporaine, selon notre habitude. Nous ne pouvons mieux faire que de reproduire ce travail en le que M. Franck nous adresse à ce propos. Ensuite, pour bien indiquer la profondeur des données kabbalis- faisant suivre de la lettre tiques en ce qui concerne l'homme et ses transformations et l'iden- de ces données avec la tradition orientale, nous terminerons ce paragraphe par une étude d'un kabbaliste allemand contempotité rain, Cari de Leiningen. 1 ANALYSE DU LIVRE DE M. FRANCK la kabbale M. Franck a fait de la Kabbale une étude très sérieuse et très approfondie, mais au point de vue particulier des philosophes contemporains et de la critique universitaire. H nous faudra donc résumer de notre mieux ses opinions à ce sujet; mais en mettant à cùlé celles des kabbalistes contemporains connaissant plus ou moins l'Esotérisme. Ces deux points de vue quelque peu différents ne peuvent qu'éclairer d'un jour tout nouveau une question si importante en Science Occulte. Ces considérations indiquent par elles-mêmes le plan que nous suivrons dans cette étude. Nous résumerons successivement les opinions de M. Franck sur la Kabbale elle-même, sur son antiquité — 84 — sur ses enseignements en discutant chaque fois les conclusions de cet auteur comparativement à celles des occultistes contemet porains. Nous devrons toutefois nous borner aux questions les plus génévu le cadre restreint dans lequel doit se développer notre rales, article. Voyons d'abord le plan sur lequel est construit le livre de M. Franck. La méthode suivie la clarté avec laquelle dans sa disposition des sujets si remarquable par présentent au est difficiles se lecteur. Trois parties, une introduction et un appendice forment la char- pente de l'ouvrage. L'introduction et la préface donnent une idée générale de la Kabbale et de son histoire. La première partie traite de l'antiquité de la Kabbale d'après ses deux livres fondamentaux, le Sepher Jesirah et le Zohardont l'authenticité est admirablement discutée. La seconde partie, la plus importante sans contredit, analyse les doctrines contenues dans ces livres, base des études kabbalistiques. Enfin la troisième partie étudie les rapprochements du système philosophique de la Kabbale avec les écoles diverses qui peuvent présenter avec elle quelque analogie. consacré à deux sectes de Kabbalistes. L'appendice est En résumé, toutes ces matières peuvent se renfermer dans les questions suivantes 1° Qxi est-ce que : la Kabbale et quelle est 1° Quels sont les enseignements de la son antiquité? Kabbale : Sur Dieu; Sur C Homme; Sur r Univers? 3° Quelle est l'influence de la les la philosophie à travers nous faudrait un volume pour traiter comme il le mérite un mais nous devons nous contenter de ce que nous avons nous borner aux indications strictement nécessaires à cet Il tel sujet; et Kabbale sur âges ? effet. 85 — qu'est-ce que la kabbale et quelle est son antiquité ? faits établis sur une solide Kabbale « Une doctrine qui a plus d'un point de ressemblance avec celles de Platon et deSpinosa; cjui, par sa forme, s'élève quelquefois jusqu'au ton majestueux de la poésie religieuse; qui a pris nais- Se plaçant sur sance sur la le terrain strict Franck érudition, M. même christianisme qui, ; des définit ainsi la : peu près dans le même temps que le pendant une période de douze siècles, sans autre terre et à preuve que l'hypothèse d'une antique tradition, sans autre mobile apparent que le désir de pénétrer plus intimement dans le sens des livres saints, s'est fond mystère développée tout alliage, dans les débris de la Kabbale. Sur la d'accord et propagée à l'ombre du plus pro- voilà ce que l'on trouve, après qu'on les a épurés de : monuments originaux et dans les plus anciens >^ première partie de cette définition tous les occultistes sont la Kabbale constitue bien en effet une doctrine ù^adi: tionnelle, ainsi que l'indique son nom même*. Mais nous différons entièrement d'avis avec M. Franck sur question de V origine de celte tradition. la Le critique universitaire ne peut s'écarter dans ses travaux de certaines règles établies dont la principale consiste à n'appuyer l'origine des doctrines qu'il étudie que sur les documents bien authentiques pour lui, sans s'occuper des affirmations plus ou moins intéressées des partisans de la doctrine étudiée. C'est la méthode suivie par M. Franck dans ses recherches historiques au sujet de la Kabbale. Il détermine au mieux l'origine 1. « Il paraît, au dire des plus fameux rabbins, que Moyse Iiii-niôniP, prévoyant le sorl que son livre devait subir et les fausses interprclalious qu'on devait lui donner par la suite des temps, eut recours à une loi orale, qu'il donna de vive voix à des hommes sûrs dont il avait éprouvé la fidélité, et qu'il chargea de Irnnsmellre dans le secret du sanctuaire à d'autres hommes qui, la transmettant ;i leur tour d'âge eu âge, la fissent ainsi parvenir h la postérité la plus reculée. Cette loi orale que les Juifs modernes se flattent encore de posséder se nomme Kabbale, d'un mol hébreu qui signifie ce qui est reçu, ce qui vient d'ailleurs, ce qui se passe de main en main. » (Fabkk d'Olivet, Langue hé^irdique restituée, p. 29.) — sodés deux ouvrages fondamentaux de la doctrine rah Zohar et le de cette origine et infère : Sepher le même celle Jesi- de la Kabbale tout entière. L'occultiste n'a pas à tenir compte de monument antique est pour lui un ces entraves. Un symbole aussi authentique et aussi pré- cieux qu'un livre, et la tradition orale ne peut que transmettre des formules à forme dogmatique que la raison et la science doivent contrôler et vérifier ultérieurement. Wronski dogmes des porismes, définit les blèmes à démontrer^ c'est-à-dire des pro- pourquoi nous devons poser d'abord dogmes traditionnels, mais sans jamais les admettre avant de ; c'est les les avoir scientifiquement vérifiés. Or, nous allons voir ce que la tradition occulte nous enseigne au sujet de l'origine de l'Esotérisme et par suite de la Kabijale elle- même, en posant comme problème n'a pu encore elle vient éclaircir, confirmer les à démontrer ce que la science mais en indiquant par contre les points où conclusions de la tradition orale ou écrite de la Science Occulte. Chaque continent a vu se générer progressivement une don' et une faune couronnées par une race humaine. Les continents sont nés successivement de telle sorte que celui qui contenait la race humaine qui devait succéder où cette dernière était en h. celle existante, naissait pleine civilisation. civilisations se sont ainsi succédé sur notre planète suivant au moment Plusieurs grandes dans l'ordre : La civilisation colossale de l'Atlantide, civilisation créée par Race Rouge, évoluée d'un continent aujourd'hui disparu, qui 1° la s'étendait à la place de l'océan Atlantique Au moment où ; Race Rouge était en pleine civilisation, naissait un continent nouveau qui constitue l'Afrique d''aujourd'hui, générant, comme terme ultime d'évolution, la Race 2° la Noire. Quand le cataclysme qui engloutit l'Atlantide se produisit, cataclysme désigné par toutes les religions sous le nom de Déluge universel, la civilisation passa rapidement aux mains de la Race i. Wronski, Messianisme ou réforme absolue du Savoir humain, Introduction. t. H, . — 87 — Noire, à qui les quelques survivants de la Hace Rouge transmirent leurs principaux secrets. 3" Enfin, alors que les Noirs furent eux-mêmes arrivés àl'apogée de leur civilisation, naquit avec un nouveau continent (EuropeAsie) la Race Blanche, à qui devait passer ultérieurement la suprématie sur la planète. Les données que nous venons de résumer là ne sont pas nouCeux qui savent lire ésolériquement le Scpher de Moïse en trouveront la clef dans les premiers mots du livre, ainsi que nous mais sans aller si loin, Fabre l'a montré Saint-Yves d'Alveydre d'Olivet, dès 18:20, dévoilait cette doctrine dans V Histoire philosovelles. ; phique du Genre Humain. D'autre part, l'auteur de la Mission des fait voir l'application de cette doctrine dans le Ramayana Juifs nous lui-même. La Géologie venue prouver, de concert avec l'Archéologie est l'Anthropologie, la réalité de plusieurs points et de cette tra- dition. De problèmes encore obscurs de plus, certains la théorie l'évolution, entre autres celui de la diversité des couleurs de la Humaine, trouvent nos jours de C'est tion et, de précieuses données encore inconnues de la Science officielle. donc de si là la Race Rouge que vient originairement l'on veut bien se souvenir (\\xAdayn on comprendra pourquoi d'Adam lui-même. Celte tradition eut donc sion : les et la tradi- veut dire terre rouge, Kabbalistes font venir leur science comme sièges principaux de transmiset enfin Y Europe. V Atlantide, V Afrique, VAsie L'Océanie de Race l'Amériipie sont des vestiges de l'Atlantide, et d'un continent antérieur: la Lémurie. Beaucoup de dogmatiques étant encore pour ces affirmations le savant contemporain des porismes (problèmes à démontrer), nous nous contentons de les poser, sans discussion, et nous allons maintenant partir du point où en est arrivée la science officielle comme origine de l'Humanité Toutes ^. Voy. les la traditions, : ïAsie. celles des Kdhhalc des Bohémiens, n° 2 Bohémiens^ ci'" V înitiiition des Francs- — 88 — Maçons^, des Égyptiens et des Kabhalistes^ corroborées par la Science officielle elle-même, sont d'accord pour considérer l'Inde comme l'origine de nos connaissances philosophiques et reli, gieuses. Abraham Le mythe à' d'Alveydre, le Occident ; n'est autre et indique, ainsi que comme l'a montré Saint-Yves indoue ou orientale en la Kabbale que nous possédons aujourd'hui passage de la tradition chose que cette tradition adaptée à l'esprit occidental, on comprend pourquoi le plus vieux livre kabbalistique connu, Sepher Jesirah, porte en tète la notice suivante le : LE LIVRE KABBALISTIQUE DE LA CREATION EN HÉBREU, SEPBER JESIRAU Par ABRAHAM ses fils; puis, vu le mauvais état des par les sages de Jérusalem à des arcanes et à des plus caché 3. Transmis successivement oralement à affaires d'Israël, confié lettres du sens le Pour prouver la vérité de cette affirmation, il nous faudra donc montrer les principes fondamentaux de la Kabbale et particulièrement les Séphirolhs dansl'ésotérismeindou. Ce point, qui a échappé à M. Franck, nous permettra de poser l'origine de la filiation bien au delà du premier siècle de notre ère. C'est ce que nous ferons tout à l'heure. Pour le moment, contentons-nous de l'existence de cette tradition ésotérique qui existe réellement partie par un des malgré auteurs l'avis dire dans quelques mots de l'antiquité, tradition de Littré*, avis partagé en du Dictionnaire pliilosophique de Ad. Franck^. Chaque réformateur religieux ou philosophique de l'antiquité divisait sa doctrine en deux parties: l'une voilée, à l'usage de la foule ou exotérisme, l'autre claire, à l'usage des initiés ou ésotérisme. Sans vouloir parler des Orientaux, Bouddha, Gonfucius ou 4. Voy. Ragon, Orthodoxie Maçonnique. Voy. Saint-Vves d'Alveydre, Mission des Juifs. Papus, le Sepher Jesirah, p. 5. Préface à la 3e édit. de Salverte (Sciences occultes). o. Article Esotérisme. 1. 2. 3. — 89 — l'histoire nous montre Orphée dévoilant l'ésotérisme par la création des mystères, Moïse sélectant une tribu de prêtres ou initiés, celle de Lévi, parmi lesquels il choisit ceux à qui peut être confiée la tradition. Mais la transmission ésotérique Zoroastre, aux initiés de cette tradition devient indiscutable vers l'an 550 avant notre avec Pythagore initié aux mômes sources qu'Orphée et Moïse, ère, en Egypte. Pythagore avait un enseignement secret basé principalement sur les nombres, et les quelques bribes de cet enseignement que nous ont transmises les alchimistes', nous montrent son identité absolue avec la Kabbale dont il n'est qu'une traduction. Cette tradition se perd d'autant moins parmi les disciples du grand philosophe qu'ils vont se retremper à sa source originelle, en Egypte, ou dans les mystères grecs. Tel est le cas de Socrate, de Platon La et d'Aristote. lettre d'Alexandre sant d'avoir dévoilé enseignement le Grand adressée à son maître et l'accu- l'enseignement ésotérique, prouve que cet traditionnel et oral subsistait toujours à cette époque. Nous en retrouverons encore mention dans Plutarque quand il est serments scellent ses lèvres les nous pourrions encore occultistes pour qu'il ne Signalons en dernier dans le il ne peut parler; enfin les citations que travail de toutes inutile d'allonger notre que dit le ces faire, soit lieu et qu'il détails sont assez connus des pas nécessaire d'insister davantage. l'existence de cette tradition orale christianisme alors que Jésus dévoile à ses disciples seuls véritable sens des paraboles dans le discours sur la montagne, et qu'il confie le secret total de la tradition ésotérique à son disciple favori, saint Jean. L' Apocalypse est entièrement kabbalistique et représente le véri- table ésotérisme chrétien. [j'antiipiilé la Kabbale de cette tradition ne peut donc faire aucun doute, est et bien plus ancienne que l'époque que lui assigne M. Franck, du moins pour nous autres, occultistes occidentaux. En outre, elle a pris naissance sur une terre très éloignée de celle où est né le christianisme, ainsi que nous le montreront les Séphiroths indoiis. Mais il est temps d'arrêter mière question et là le développement de notre pre- de dire quelques mots des enseignements de Kabbale. i. Voy. Jean Dée, MoJias hieroglyphica in Theatrum Chemicum. la — 90 IT ENSEIGNEMENTS DE LA KABBALE On peut faire à M. Franck quelques critiques au sujet de la manière dont il présente les enseignements de la Kabbale. En eiïet, si les données kabbalistiquessur chaque sujet particulier sont analysées avec une science merveilleuse, aucun renseignement n'est fourni sur l'ensemble du système considéré synthétiquement. Par exemple, après avoir le Monde, Kabbalistes sur lu le chapitre le lecteur iv, intitulé : Opinions des connaît certains points de la tradition concernant les Anges, l'Astrologie, l'unité de Dieu et de l'Univers; mais il est impossible de se faire, d'après ces données, une idée générale de la constitution du Cosmos. Nous allons nous efforcer de présenter à nos lecteurs un résumé aussi clair que possible de ces traditions kabbalistiques, si bien analysées d'ailleurs par notre auteur. Pour être compréhensible dans des sujets aussi ardus, nous partirons dans notre analyse de l'étude de THomme, plus facilement appréciable pour la généralité des intelligences, et nous n'aborderons qu'en dernier lieu les données métaphysiques sur Dieu. 1" Enseifpieme/its de la Kabbale sur V Homme. La Kabbale enseigne tout d'abord que l'homme représente exactement en lui la constitution de l'Univers tout entier. De là le nom de Microcosme ou Petit Monde donné à l'homme en opposition au nom Macrocosme ou Grand Monde donné à l'Univers. Quand on dit que l'Homme est l'image de l'Univers, cela ne veut pas dire que l'Univers soit un animal vertébré. C'est des principes constitutifs, analogues et jwn semblables, qu'on veut parler. Ainsi des cellules de formes et de constitution très variées se groupent chez l'Homme pour former des organes, comme l'estomac, le foie, le cœur, le cerveau, etc.. Ces organes se groupent également entre eux pour former des appareils qui donnent naissance à des f'o7icfions (groupement des poumons, du cœur, des artères et des veines pour former Vappareil de la circulation, groupement des lobes cérébraux, de la moelle, des nerfs sensitifs et des nerfs moteurs pour former l'appareil de Vinnervation, etc.). — Eh bien — 01 d'après la méthode de la Science Occulte, l'analogie, ! suivront la les objets qui gues aux organes montre des et même de formes êtres, dans l'Univers seront analo- loi aux appareils dans l'Homme. La Nature nous de constitution très variées (êtres et minéraux, êtres végétaux, êtres animaux, etc.) se groupant pour former des planètes. Ces planètes se groupent entre elles pour former des systèmes solaires. Le jeu des Planètes et de leurs satel- donne naissance à la Vie de V Uiùvers comme le jeu des organes donne naissance à la Vie de V Homme. L'organe et les Planètes sont donc deux êtres analogues, c'est-à-dire agissant d'après lites la même loi ; cependant Dieu sait si le Cœur et le Soleil sont des formes difi'érentes Ces exemples nous montrent l'application des données kabbalisliques à nos sciences exactes, ils font partie d'un ! travail d'ensemble en cours d'exécution depuis bientôt cinq ans et qui n'est pas près d'être terminé. Aussi bornons là ces développe- ments sur l'analogie et revenons à la constitution du Microcosme, maintenant que nous savons pourquoi l'Homme est appelé ainsi. La Kabbale considère la Matière comme une adjonction créée postérieurement à tous les êtres, à cause de la chute adamique. Jacob de Boehm parmi idée s'y et les Saint-Martin ont suffisamment développé cette philosophes contemporains pour attarder trop longtemps. Cependant il qu'il soit inutile fallait établir ce fait pour expliquer pourquoi dans la constitution de l'Homme aucun des trois principes énoncés ne représente la matière de notre corps. L'Homme, d'après les Kabbalistes, est composé de trois éléments essentiels 1° Un : élément inférieur, qui n'est pas le corps matériel, puisque essentiellement la matière n'existait pas, mais qui est le principe déterminant la forme matérielle : NEniESCU. 2° i'n élément supérieur, étincelle divine, l'âme de tous les idéalistes, l'esprit des occultistes : NESCUAMAll. Ces deux éléments sont entre eux comme l'huileet l'eau. Ils sont d'essence tellement différente qu'ils ne pourraient jamais entrer en rapports l'un avec l'autre, sans un troisième terme, participant de leurs deux natures 1. par Comme eu chimie la saponification. et les unissant les '. carbonates alcalins unissent l'iuiile et l'eau — 3° — Ce troisième élément, médiateur entre c'est la tistes 92 les deux précédents, vie des savants, l'esprit des philosophes, l'àme des occul- : RUAH. Nephesch, Ruah et Neschamah sont les trois principes essentiels, les termes ultimes auxquels aboutit l'analyse, mais chacun de ces éléments est lui-même composé de plusieurs parties. Ils correspondent à peu près à ce que les savants modernes désignent par : Le Corps, la Vie, la Volonté. Ces trois éléments se synthétisent cependant dans /'wn?7e c/e /'é/re, si bien qu'on peut représenter l'homme schématiquement par trois points (les trois éléments ci-dessus) enveloppés dans un cercle ainsi : Maintenant que nous connaissons l'opinion des Kabbalistes sur de l'Homme, disons quelques mots de ce qu'ils pen- la constitution sent des deux points suivants M, Franck développe L'Homme trois : D'où vient-il? Où va-t-il? très bien ces vient de Dieu et y retourne. deux points importants. faut donc considérer H nous phases principales dans cette évolution 1° Le point de Départ 2° Le point d'Arrivée : ; ; Ce qui se passe entre le Départ et l'Arrivée. Départ. La Kabbale enseigne toujours la doctrine de l'Emanation. L'homme est donc émané primitivement de Dieu à l'état 3° — 1° d'Ksprit pur. (Chocmah et A l'image de Dieu constitué en Force et Intelligence Binah) c'est-à-dire en positif et négatif, il est consti- tué en mâle et femelle, Adam-Ève, formant à l'origine un seul Sous l'intluence de la chute * deux phénomènes se produisent être. : 1. Le cadre Irop restreint de notre élude ne nous permet pas d'approfondir ces données métaphysiques et de les analyser scientifiquement. Voy. pour plus de détails, le Cain de Fabre d'Olivet. — [VA — 1° La division de l'être unique en une série d'êtres-androgynes Adams-Eves 2° La matérialisation et la subdivision de chacun de ces êtres androgynes en deux êtres matériels et de sexes séparés, un homme ; une femme. C'est l'état terrestre. faut cependant remarquer, ainsi que nous l'enseigne le Tarot, que chaque homme et chaque femme contiennent en eux une et Il image de leur unité primitive. Le cerveau est Adam, le Cœur est Eve en chacun de nous. 2° Transition du Départ à l'Arrivée. L'homme matérialisé et — soumis à l'influence des passions doit volontairement retrouver son état primitif; Pour cela qu'il il se réincarnera autant de fois qu'il le il librement et doit recréer son immortalité perdue. faudra jusqu'à ce su se racheter par la force universelle et toute-puissante ait entre toutes : l'Amour. La Kabbale, à l'image des centres indous d'où nous vient le mouvement néo-bouddiste, enseigne donc la réincarnation et par mais elle suite la -préexistence, ainsi que le remarque M. Franck ; totalement s'écarte le moyen du d'un des des conclusions théosophiques indoues sur rachat, et nous ne pouvons occultistes les plus instruits que reproduire l'avis que possède la France, ici F. Ch. Baillât: m'est permis de hasarder « S'il dirai que les doctrines hindoues de vue métaphysique^ abstrait, une opinion personnelle, je semblent plus vraies au point doctrines chrétiennes au point ici me les de vue moral, sentimental, concret: le Christianisme, le Zohar, la Kabbale, dans leur admirable symbolisme, laissent plus d'incertitude, de vague dans l'intelligence philosopiiique (par exemple, quand ils représentent la chute comme source du mal, sans définir ni l'un ni l'autre, car cette définition donnerait un tout autre tour intellectuel à la question). « qu'il soit matérialiste comme dans comme dans celle du Nord, arrive à repousser même tout sentiment et spé- Mais ce Panthéisme indien, l'école du Sud, ou idéaliste négliger, à méconnaître, à cialement V Amour avec toute son immense portée mystique, occulte. « L'un ne parle qu'à l'intelligence, l'autre ne parle qu'à l'âme. « On ne peut donc posséder complètement la doctrine théoso- phique qu'en interprétant le symbolisme de l'un par la métaphy- sique de l'autre. Alors et alors seulement les deux pôles ainsi ani- més l'un par l'autre font resplendir, par les splendeurs du monde richesse du langage symbolique, seul capable divin, l'incroyable de rendre pour l'homme les palpitations de la Vie absolue I ^) — 3° Arrivée. 94 — — L'homme doit donc constiluor d'abord son andro- gynat primitif pour réformer synthétiquement l'être premier pro- venant de la division du grand Adam-Eve. Ces êtres androgynes reconstitués doivent, à leur tour, se syneux jusqu'à s'identifier à leur origine première thétiser entre Dieu. : La Kabbale enseigne donc, aussi bien que l'Inde, la théorie de Tinvolution et de l'évolution et le retour final au ISirvâna. Malgré mon désir de je ne puis résister ici ne pas allonger ce résumé par des citations, plaisir de citer d'après M. Franck (p. 189) au un passage très explicatif: « Parmi les différents degrés de l'existence (qu'on appelle aussi il y en a un, désigné sous le titre de saint des oh toutes les âmes vont se réunir à l'âme suprême et se compléter les unes par les autres. Là tout rentre dans l'unité et dans la perfection, tout se confond dans une seule pensée qui mais le fond de s'étend sur l'univers et le remplit entièrement cette pensée, la lumière qui se cache en elle ne peut jamais être ni saisie, ni connue, on ne saisit que la pensée qui en émane. Enfin, dans cet état, la créature ne peut plus se distinguer du créateur; l'âme la même pensée les éclaire, la même volonté les anime aussi bien que Dieu commande à l'Univers, et ce qu'elle ordonne, les sept tabernacles), saints, ; ; Dieu l'exécute. » En résumé, toutes ces données métaphysiques sur la chute et la réhabilitation se réduisent exactement à des lois que nous voyons chaque jour en action expérimentalement, cer à trois termes lois qui peuvent s'énon- : L Unité. n. Départ de l'Unité. Multiplicité. III. Edgar Poë dans son Eurêka a Retour à l'Unité. fait une application de ces lois à l'Astronomie. Si nous avions la place nécessaire, nous pourrions les appliquer tale, aussi bien à la Physique et à la Chimie expérimen- mais notre élude est déjà fort longue, et il est d'en venir à l'opinion des Kabbalistes sur l'Univers. grand temps . 9.^i 2° Enseignements de la Kabbale sur VUnivers. Nous avons vu que les Planètes formaient les organes de l'Univers et que de leur jeu résultait la vie de cet Univers. Chez l'homme la vie s'entretient par le courant sanguin qui baigne tous les organes, répare leur perle et entraîne les éléments inutiles. Dans l'Univers la vie s'entretient par les courants de lumière qui baignent toutes les planètes et y répandent à de génération flots les principes Mais, dans l'homme, chacun des globules sanguins, récepteur et transmetteur de la vie, est un être véritable, constitué à Cïmage de l'homme lui-même. Le courant vital humain contient donc des êtres en en Il nombre est de infini. même des courants de lumière et telle est l'origine des anges, des fo7'ces personnifiées de la Kabbale et aussi de toute une partie de la tradition que M, Franck n'a pas abordée dans son la Kabbale pratique. La Kabbale pratique comprend l'étude de ces êtres invisibles, récepteurs et transmetteurs de la Vie de l'Univers, contenus dans livre les : courants de lumière. Les Kabbalistes s'efTorcent d'agir sur ces êtres et de connaître leurs pouvoirs respectifs; de là toutes les don- nées d'Astrologie, de Démonologie, de Magie contenues dans la Kabbale. Mais dans l'Homme la force vitale transmise par canaux n'est pas la seule qui existe. dirigeant dans sa marche, il le sang et ses Au-dessus de cette force en existe une autre : et la c'est la force nerveuse. Le fluide nerveux, qu'il agisse à l'insu de la conscience de l'in- dividu dans le système de la Vie Organique (Grand-Sympathique, Corps Astral des Occultistes) ou qu'il agisse consciemment par la Volonté (cerveau et nerfs rachidiens), domine toujours les phéno- mènes Ce vitaux. fluide nerveux n'est pas porté, particuliers (globules sanguins). Il comme la Vie, retraite mystérieuse (la cellule nerveuse) et aboutie à réception. Entre celui qui ordonne par des êtres part d'un être situé dans une et celui qui reçoit un centre de il n'y a rien qu'un canal conducteur. Dans l'Univers il en est de même d'après la Kabbale. Au-dessus ou plutôt au dedans de ces courants de lumière, il existe un fluide mystérieux indépendant des êtres créateurs de la Nature comme — nerveuse la force est est 96 — indépendante des globules sanguins. Ce fluide il est le corps môme do directement émané de Dieu, bien plus, Dieu. C'est V esprit de VUnivei^s. L'Univers nous apparaît donc constitué 1° D'î/n 2° D'î/»e contenant 3° comme l'Homme Corps. Les Astres et ce qu'ils contiennent Les courants de lumière baignant les astres Vie. les : ; Forces actives de la Nature, les Anges et ; D'ime Volonté directrice se transmettant partout au moyen du invisible aux sens matériels, appelé par les Occultistes: Magnétisme Universel, et par les Kabbalistes Aour 115^; c'est l'Or des Alchimistes, la cause de l'Attraction universelle ou Amour des fluide Astres. comme l'Homme, Disons de plus que l'Univers, est soumis à une involution et à une évolution périodiques et qu'il doit finalement Dieu, comme l'Homme. Pour terminer ce résumé sur l'Univers, montrons comment Barlet arrive par d'autres voies aux conclusions de la Kabljale a ce être réintégré dans son origine sujet : : Nos sciences positives donnent pour dernière formule du monde sensible : Pas de matière sans force ; pas de force sans matière. Formule incontestable, mais incomplète, si l'on n'y ajoute mentaire suivant 1° le com- : La comlùnaison de ce que nous nommons Force et Matière se présente en toutes proportions depuis ce que l'on pourrait appeler la. Force matérialisée (la roche, le minéral, le corps chimique simple) jusqu'à la Matière subtilisée ou Matière Force pollen, le spermatozoïde, l'atome électrique) ; {le grain de lai/a^ière et la Force, bien que nous ne puissions les isoler, s'offrent donc comme les mathématiques extrêmes et opposées (ou de signes contraires) d'une série dont nous ne voyons que quelques termes moyens limites abstraites, mais indubitables limites ; 2° Les termes de cette ; série, c'est-à-dire les individus de la nature, la Force., dont la mobilité infinie est le ne sont jamais stables comme à travers un courant contmuel d'un caractère, entraine ; pôle à l'autre la matière essentiellement inerte qui s'accuse par un contre-courant de retour. C'est ainsi, par exemple, qu'un atome de phosphore emprunté par le végétal aux phosphates minéraux deviendra l'élément d'une cellule cérébrale humaine (matière subtilisée) pour retomber par désintégration dans le règne minéral inerte. 3" Le mouvement, résultat de cet équilibre instable, n'est pas — — 97 désordonné il offre une série d'harmonies enchaînées que nous appelons Zo^5 et qui se synthétisent à nos yeux dans la loi suprême de V Évolution. ; La conclusion s'impose Cette synthèse harmonieuse de phénomènes est la manifestation évidente de ce que nous nommons une : Volonté. Donc, d'après la science positive, le monde sensible est l'expres- sion d'une volonté qui se manifeste par l'équilibre instable, mais progressif de la Force et de la Matière. Il par ce quaternaire se traduit III. : I. Volonté (source simple) Force (Éléments de la Volonté polarisés) IV. Le Monde Sensible II. Matière — — (Résultat de leur i'([uilibre instable, dynamique)'. Enseignement de 3° L'Homme Kabbale sur Dieu. .la mais l'Homme est fait à l'image de l'Univers, et l'Uni- vers sont faits à l'image de Dieu. Dieu en lui-même est inconnaissable pour l'Homme, c'est ce que proclament aussi bien les Kabbalistes par leurs Ain-Sopk que les Indous par leur Parabrahm. Mais il est susceptible d'être compris dans ses manifestations. le La première manifestation Divine, celle par laquelle Dieu créant principe de la Réalité crée par là môme éternellement sa propre immortalité : ^ c'est la Trinité Cette Trinité première, [)rototype de toutes les lois naturelles, formule scientifique absolue autant que principe religieux fondamental, se retrouve chez tous les peuples et dans tous les cultes plus ou moins altérée. Que Siva ; ce soit le Soleil, Osiris-Isis, Vulcain ; le Père, le /ùls, Lune la Horus ou Osiris, le et la Terre; Bra/ima, Vie/mou, Ammon, Saint-Esprit , Plita ; Jupiter^ Jwion, toujours elle apparaît identiquement constituée. La Kabbale la désigne par les trois Chocmau, noms suivants : Binau, Ketueh. F.-Ch. Barlel, Initiation. Voy. Wronski, Apodiclique Messianique ; ou Papus, passage de Wronski est cité in extenso. 1. 2. le Tarot où 1 le — Ces ti'uis noms forment Numérations. la 98 — première Ces dix Sephiroth expriment trinilé des les attributs Dix Sephiroth ou de Dieu. Nous allons voir leur constitution. Si nous nous rappelons que l'Univers et l'Homme sont chacun composés essentiellement d'un Corps, d'une Ame ou Médiateur et d'un Esprit, nous serons amenés à rechercher la source de ces prin- cipes en Dieu même. Or les trois éléments ci-dessus énoncés fCethe)\ Chocmah et Binah représentent bien Dieu mais comme la conscience représente à elle seule l'homme tout entier, en un mot ces trois prin: ; cipes constituent l'analyse de Yesprit de Dieu. Quelle est donc la Vie de Dieu ? La Vie de Dieu d'abord, Adam et Enfin le c'est le ternaire que nous avons étudié tout ternaire constituant l'Humanité, dans ses deux pôles, Eve. le Corps de Dieu est constitué par cet Univers dans sa triple manifestation. En somme, si nous réunissons tous ces éléments, nous obtiendrons la définition suivante de Dieu : Dieu est inconnaissable dans son essence, mais dans ses manifestations. L' Univers constitue son corps, Dieu lui-même dans ceci est indiqué Adam-Eve il est connaissable constitue son ame, et sa double polarisation constitue son esprit, par la figure suivante : — 99 + B Adam Eve de A H M A Chocmah Binah Dieu Ame n Kether Esprit de I c Monde Père, Divin "V Adam -Eve Dieu Le Monde Le II N Humanité Fils, u Humain Le Corps de La Nature La Nature Dieu Natw'ée Naturante Monde SlVA St-Espri/, L'Univers Ces ternaires, trois j tonalisés dans Naturel l'Unité, forment les Dix Sephiroth. Ou plutôt ils sont l'image des Dix Sephiroth qui représentent développement des trois principes premiers de la Divinité le dans tous ses attributs. Ainsi Dieu, l'Homme et l'Univers sont bien constitués en dernière développement de tous leurs attributs ils sont composés chacun de Dix termes ou d'Un ternaire iO). ayant acquis son développement dans le Septénaire [3 -{- 1 Les Dix Sephiroth de la Kabbale peuvent donc être prises dans analyse par trois fermes; mais dans le = plusieurs acceptions 1° Elles l'Homme Dieu peuvent : être et l'Univers, considérées comme c'est-à-dire l'Esprit, représentant Dieu, l'Ame et le Corps de ; peuvent être considérées comme exprimant le dévelopl'un quelconque de ces trois grands principes. C'est de la confusion entre ces diverses acceptions que naissent les obscurités apparentes et les prétendues contradictions des Kab2° Elles pement de balistes au sujet des Sephiroth. Un peu d'attention suffit pour dis- cerner la vérité de l'erreur. On trouvera des détails nombreux sur ces Sephiroth dans le {. Celte figure est tirée du Tarot des Bohémiens, par Papus, où l'on trouvera des explications coiuplémejutaires. — 100 — de M. Franck (chap. m), mais surtout dans livre le remarquable n°6 de travail kabbalistique publié par Stanislas de Giiaita dans le V Initiation (p. 210-217). Le manque de place nous oblige à renvoyer lecteur à ces sources importantes. le Il ne faudrait pas croire cependant que cette conception d'un ternaire se développant dans Nous retrouvons bale. la un septénaire même fût particulière à la Kab- idée dans l'Inde dès la plus haute antiquité, ce qui est une preuve importante de l'ancienneté de la tradition kabbalistique. Pour étudier ces Sephiroth indous, il ne faut pas s'en tenir uniquement aux enseignements transmis dans ces dernières années par la Société Théosophique. Ces enseignements manquent en effet presque toujours de méthode et, s'ils sont lumineux sur certains points de détail, ils sont en échange fort obscurs dès qu'il s'agit de présenter une synthèse bien assise dans toutes ses parties. Les auteurs qui ont essayé d'introduire de la méthode dans la doctrine théosophique, Sovbba-Rao, Sinnet aborder que des questions et leurs et le fort générales, œuvres, pas plus que celles de D' Harttmann, n'ont pu quoique très intéressantes, i\f™^ H. P. Blavatsky, ne fournissent des éléments suffisants pour établir les rapports entre les Sephiroth delà Kabbale Le meilleur travail, à l'Inde a été fait en et les doctrines indoues. notre avis, sur la Théogonie occulte de Allemagne vers 1840 ' par le D" Jean Malfatti de Montei^eggio. Cet auteur est parvenu à retrouver l'Organon mystique des anciens Indiens et par risme et là-même de la Kabbale elle-même. Il à tenir la clef du Pythago- arrive ainsi à reconstituer une synthèse véi^itable^ alliance de la Science et de la Foi, qu'il désigne sous Or le nom de Mathèse. voici, d'après cet auteur, la constitution de la décade divine (p. 18): Le premier acte (encore en soi) de révélation de Brahm fut celui de la Ti^imnrti, trinité métaphysique des forces divines (pro« cédant à l'acte créateur) de la création, de la conservation, destruction (du changement) qui sous le et Schiwa ont nom été personnifiées et regardées accouplement intérieur mystique [e et delà de Brahma, Wishnou comme circulo triadicits étant dans un Deus egreditw). \. La date de cet ouvrage indique l'orthographe des noms indous employés par l'auteur. Celle orthographe s'est modifiée aujourd'hui. . . — « 101 ~ Cette première Trimurti divine passe alors dans une révélation extérieure, et dans celle des sept puissances précréatrices, ou dans celle par du premier développement métaphysique septuple personnifié de J/aia, Oum, Haranguerbehah, Porsh, Pradia- les allégories pat, Prakrat et Pran. » Chacun de ces dix principes est analysé dans ses acceptions et dans ses rapports avec les nombres pythagoriciens. De plus, l'auteur examine et analyse dix statues symboliques indiennes qui représentent chacune un de ces principes. L'antiquité de ces symboles prouve assez l'antiquité de la tradition elle-même. Nous ne pouvons que résumer pour aujourd'hui les rapports des Sephiroth iudoiis et kabbalistiques avec les nombres. Peut-être ferons-nous bientôt une étude spéciale sur un sujet Un rapprochement bien intéressant peut encore alphabétique du Sepher Jesirah trinité EMeS si important. être fait entre la 1!/D5^ et la trinité alphabétique indoue AUM. Mais ces sujets demandent un trop grand développement pour être traités dans ce résumé. SEPHIROTH KABBALISTIQUES SEPHIROTH NOMBRES INDOUS Kelhcr 1 Biahma. Chocmah 2 Viohnoii. Binali 3 Si va. Cliesed 4 Maïa. Geburah .... . u ni W HarangiK'ibeliah, Tipherelh G Hod 7 Porsch. Netzali 8 Pradiapal. Prakral. lesod Malchut Pra 10 Viiw dernière considération qu'on 11 peut faire est tirée de cette définition de Dieu dorin('*e ci-dessus, délinition corroborée par les enseignements du Tartd qui représente La philosophie matériaMste et adore à Cosmos C'est ment : .«on le en la Kabbale égyptienne. étudie le corps de Dieu ou l'Univers insu bi manifestation inférieure de la divinité dans le Destin. effet au Hasard que le matérialisme attribue le groupe- primitif des atomes, i)rocIamant ainsi, quoique athée, un prin- cipe créateur. — — 102 La philosophie panthéiste étudie la vie de appelé par la Kabbale Adam-Eve tif s'adore elle-même dans un de ses Les Théistes ^ Dieu ou (mn^). membres cet être collec- C'est l'humanité qui constituants. et les Religions étudient surtout V Esprit de Dieu. De là leurs discussions subtiles sur les trois personnes et leurs mani- festations. Mais la Kabbale est au-dessus de chacune de ces croyances philo- sophiques ou religieuses. Elle synthétise théisme et Théisme dans un le même le Matérialisme, le Pan- total dont elle analyse les parties sans cependant pouvoir définir cet ensemble autrement que par la formule mystérieuse de Wronski : X. III INFLUENCE DE LA KABBALE SUR LA PUILÛSOPUIE Cette partie du livre de M. Franck est forcément très remar- quable. La profonde érudition de l'auteur ne pouvait lui fournir et de précieuses sources nombreux au et manquer de des rapprochements instructifs sujet de l'influence de la Kabbale dans les systèmes philosophiques postérieurs. La doctrine de Platon est d'abord envisagée à ce point de vue. Après quelques points de contact, M. Franck conclut à l'impossibilité le de la création de la Kabbale par des disciples de Platon. Mais contraire ne serait-il pas possible? que nous l'avons dit à propos de l'antiquité de la tradiKabbale n'est que la traduction hébraïque de ces vérités Si, ainsi tion, la traditionnelles Egypte, qu'y enseignées a-t-il dans tous les temples et surtout en d'impossible à ce que Platon ne se soit forte- ment inspiré non pas de la Kabbale elle-même, telle que nous la connaissons aujourd'hui, mais de cette philosophie primordiale origine de la Kabbale? Qu'allaient donc faire tous ces philosophes grecs en Egypte et qu'apprenaient-ils dans l'Initiation aux mystères d'Isis? C'est là un point que la critique universitaire devrait bien éclaircir. Imbu de son idée de i'origine de la Kabbale au commencement 1. Voy. à ce sujet le travail de Stanislas de Guaila dans Louis Lucas, Chimie nouvelle. Introduction. le Lotus et — de l'ère chrétienne, 103 — M. Franck compare avec la tradition la philo- sophie néo-platonicienne d'Alexandrie, et conclut que ces doctrines sont sœurs et émanées d'une même origine. L'étude de la doctrine de Philon, dans ses rapports avec la Kabbale, ne Le montre pas non plus l'origine de la tradition (chap. m). Gnosticisme, analysé dans remarquables similitudes avec le chapitre suivant, présente de la Kabbale, mais n'en peut être non plus l'origine. C'est la religioyi des Perses qui est pour M. Franck le rara avis tant cherché, le point de départ de la doctrine kabbalistique. Or, il suffit de parcourir de nos savants : le chapitre ix d'un livre trop peu connu la Mission des Juifs de Saint-Yves d'Alveydre pour y trouver résumée au mieux l'application de la tradition ésotérique aux divers cultes antiques, y compris celui de Zoroastre. Mais ce sont là des points d'histoire qui ne seront universitairement connus que dans quelque vingt ans aussi attendons-nous avec patience cette époque. Nous avons dit déjà l'opinion des occultistes contemporains sur l'origine de la Kabbale. Inutile donc d'y revenir. Rappelons seulement l'influence de la tradition ésotérique sur Orphée, Pylbagore, Platon, Aristote et toute la philosophie grecque d'une part, sur Moïse, Ézéchiel et les prophètes hébreux de ; l'autre, sans le compter christianisme Jean ; rappelons tout l'influence qu'a l'école d'Alexandrie, les sectes gnostiques et dans l'Apocalypse de saint rapidement quelques mots de tradition sur la philosophie moderne. ésotérique dévoilé cela, et disons pu exercer la Les Alchimistes, les Rose-Croix et les Templiers sont trop connus comme kabbalistespour en parler autrement. Il suffît à ce propos de signaler la grande réforme iihilosophique produite par l'Ars Magna de Raymond Lnlle. Spinosa a beaucoup étudié la Kabbale, et son système se ressent au plus haut point de cette étude, ainsi que du reste l'a fort bien vu M. Franck. Un point d'histoire moins connu, c'est que Leibniz a été initié aux traditions ésotériques par Mercure Van Helmont, le fils du célèbre occultiste, savant remarquable lui-même. L'auteur de la Monadologie a été aussi en rapports très suivis avec les Rose-Croix. La philosophie allemande touche du reste par bien des points à la Science Occulte, c'est un fait connu de tous les critiques. Signalons en dernier lieu la Frnnc-Maçonnerie qui possèdeencore de nombreuses données kabbalistiques. d04 — CONCLUSION Nous avons voulu, tout en analysant l'teuvre remarquable et désormais indispensable de M. Franck, résumer chemin faisant l'opinion des Kabbalistes contemporains sur cette importante question. Franck que sur l'origine de Les savants contemporains ont une tendance à placer au second siècle de notre être le point de départ de la Science Occulte dans toutes ses branches. C'est l'avis de notre auteur au Nous ne différons d'opinion avec M. cette tradition. sujet de la Kabbale, c'est aussi l'avis d'un autre savant éminent, M. Berthelot, au difficulté sujet de l'alchimie*. Ces opinions viennent de la qu'éprouvent les critiques autorisés véritables de l'Occultisme. une preuve de Un symbole la valeur d'un n'est à consulter les sources pas considéré comme manuscrit; mais prenons patience et l'une des plus intéressantes branches de la Science, l'Archéologie, fournira bientôt de précieuses indications dans cette voie aux cher- cheurs sérieux. Quoi qu'on en dise, l'Occultisme a bien besoin d'être un peu étudié par nos savants; ceux-ci apportent dans cette étude leurs préjugés, leurs convictions toutes faites; mais des qualités bien rares et bien précieuses amour de : ils apportent aussi leur érudition et leur méthode. pour les chercheurs consciencieux de constater l'ignorance étrange que beaucoup de partisans de la Science Occulte ont de nos sciences exactes. 11 faut cependant mettre hors de cause à ce sujet les Kabbalistes contemporains comme Stanislas de Guaita, Joséphin Péladan, Albert Jhouney. La Science Occulte ne forme que le degré synthétique, métaphysique de notre science positive et ne peut vivre sans son appui, ainsi que l'a montré, dans le n° 8 de Y Initiation'^ un savant doublé d\in remarquable occultiste, M. F. Cil. Barlet. Il la est désolant , La réédition du livre de M. Franck constitue donc un véritable événement pour la révélation des doctrines qui nous sont chères à tous, et nous ne pouvons que remercier bien vivement l'auteur du courage et de la patience qu'il a déployés dans l'étude de si arides \. 2. Berthelot, Les Origines de V Alchimie, 1886, in-8°. Cours méthodique de Science Occulte. . — sujets, tout 105 — en conseillant fortement à tous nos lecteur* de réserver une place dans leur bibliothèque à la Kabbale d'Ad. Franck, qui est un des livres fondamentaux de la Science Occulte. LETTRE DE A M. AD. FRANCK, DE L'INSTITUT Monsieur Papus, directeur de Y Initiation Monsieur, manière dont vous avez rendu vieux livre de la Kabbale. J'ai été d'autant plus susceptible à vos éloges qu'ils attestent une connaissance Je vous suis très reconnaissant de la compte dans VlnUiation de mon approfondie et un grand amour du sujet. Mais ce qui m'a charmé dans votre article, ce n'est pas seulement la part personnelle que vous m'y faites, c'est la manière dont vous rattachez mon modeste volume à toute une science fondée sur le symbolisme et la méthode ésotérique. Je n'ai pu, eu vous lisant, m'empècher de penser à Louis XIV, conservant à Versailles le modeste rendez-vous de chasse de son père en l'encadrant dans un immense palais. Bien que mon esprit, que vous qualifiez d'universitaire, mais qui veut simplement rester fidèle aux règles de la critique, se refuse à vous suivre dans vos magnifiques développements, je vois avec plaisir qu'en face du positivisme et de l'évolutionisme de notre temps, il se forme, il s'est déjà formé une vaste gnose qui réunit dans son sein, avec les données de l'ésotérisme juif et chrétien, le bouddhisme, la philosophie d'Alexandrie et le panthéisme métaphysique de plusieurs écoles modernes. Ce réactif est nécessaire contre les déchéances et les dessèchements dont nous sommes les victimes et les témoins. La Mission des Juifs, que vous citez souvent dans votre Revue, est un des grands facteurs de ce mouvement. Je vous recommanderai seulement, dans ma vieille expérience, de ne pas aller trop loin. Les symboles et les traditions ne doivent pas être négligés comme ils le sont généralement par les philosophes; mais le génie, la vie spontanée de la conscience et de la raison doivent aussi être comptés pour quelque chose, sans cela l'histoire de l'humanité n'est rien qu'une table d'enregistrement. Veuillez agréer, monsieur, l'assurance de mes sentiments les plus distingués. Al). l''nA\nK. Nous venons d'exposer la doctrine kahbalistiquc sans entrer dans aucun détail. Aussi donnons-nous in extenso l'étude suivante pour montrer qu'il — — plein xix' siècle d'émiiients kabbali&tes existe encop» en leurs travaux 10B résument au mieux les données de et que la tradition éso- térique. CHAPITRE VI COMMUMCATION FAITE A LA SOCIÉTÉ PSYCHOLOGIQUE DE MUNICH A LA SÉANCET DU 5 MARS 1887 PAR C. DE LEININGEN. LAME D'APRÈS LA QABALAII (Voy. la Fig. p. 76) 1. Parmi toutes — L'âme pendant la les questions que science exacte, celle vie. dont s'occupe la philosophie en tant de notre propre essence, de l'immortalité de la spiritualité de notre Moi interne, n'a jamais cessé de préoc- et cuper l'humanité. Partout et en tout temps les systèmes et les doc- trines sur ce sujet se sont succédé rapidement, variés et contradictoireS;, et le ou les mot « Ame nuances d'êtres » a servi à désigner les formes d'existences les plus variées. De toutes ces doctrines anta- gonistes, c'est, sans contredit, la plus ancienne transcendante des Juifs — la Qabalah* qui — chée peut-être de la vérité. Transmise oralement nom — l'indique humaine, elle remonte et, ainsi, elle est la philosophie est aussi la plus jusqu'au — rappro- comme son berceau de l'espèce encore peut-être en partie le produit de non encore troublée, de cet esprit pénétrant pour que, selon l'antique tradition, l'homme possédait dans son cette intelligence la vérité état originaire. Si nous admettons la nature humaine comme un tout complexe, nous y trouvons, d'après la Qabalah, trois parties bien distinctes : le corps, l'âme et l'esprit. Elles se diflerencient entre elles comme le concret, le particulier et le général, de sorte que l'une est le reflet celte orlhographe comme la seule solution aude tous les doutes entre les formes vraiment fantaisistes proposées jusqu'ici pour ce mot, telles que Cabbala, Cabala, Kabbala, Kabbalah, etc.. C'est un mol hébreu qui se compose des consonnes g, b, l et /(. Or la lettre qui dans les noms grecs correspond au k et dans les noms latins au c, paraît êlre vérilablement dans ce mot hébreu la lettre g. 1. Nous avons adopté llientiqiie Cette orlhographe vient aussi d'êlre introduite récemment dans la littérature anglaise par Mathers dans sa Kabbala deniidata parue il y a peu de temps chez George Redway, à Londres. — 107 — que chacune d'elles offre aussi en soi-même cette une nouvelle analyse de ces trois parties fondamentales y distingue d'antres nuances qui s'élèvent successivede l'autre, et triple distinction. Ensuite, ment les unes sur les autres depuis les parties les plus concrètes, les profondes, les plus plus matérielles, le corps externe, jusqu'aux plus élevées, aux plus générales, aux plus spirituelles. La première partie fondamentale, le corps, avec le principe vital, qui comprend les trois premières subdivisions, porte Qabalah le nom de Nephesch ; la seconde, l'âme, siège de dans la la volonté, qui constitue proprement la personnalité humaine, et renferme les trois subdivisions suivantes, se avec nomme Muach; puissances, reçoit dans ses trois la la troisième, l'esprit Qabalah nom le de Neschamah. Ainsi que nous l'avons déjà remarqué, ces trois parties fondamentales de l'homme ne sont pas complètement distinctes et séparées, il faut au contraire se les représenter comme passant l'une dans l'autre peu à peu ainsi que les couleurs du spectre qui, bien que successives, ne peuvent se distinguer fondues Tune dans Depuis l'autre. complètement étant comme le corps, c'est-à-dire la puissance — Ruach — Neschamah — on trouve Nephesch, en montant à travers l'àme, la plus infime de — jusqu'au plus haut degré de toutes les gradations, l'esprit comme on la pénombre; de l'esprit jusqu'à celles passe de l'ombre à la lumière par réciproquement, depuis et physiques les parties les plus élevées les plus matérielles, on parcourt toutes les nuances de radiation, comme on Tobscurité par Et, par-dessus tout, grâce à cette le crépuscule. — passe de la lumière à union intérienre, à cette fusion des parties l'une dans l'autre, nombre Neuf se le perd dans l'Unité pour produire l'homme, esprit corporel, qui unit en soi les deux mondes. Si nous essayons maintenant de représenter celte doctrine par un schéma, nous obtenons la figure ci-jointe (Voir p. 526) liC cercle rt, a, a, désigne Nephesch, et 1, 2, 3 sont ses subdivisions; parmi celles-ci, i, correspond au corps, comme à la partie h, b, b, c'est la plus basse, la plus matérielle chez l'homme. : lluach (l'àme) et Neschamah i, 5, (l'esprit) 6 sont ses puissances. — — Enfin avec les degrés de son essence, au cercle extérieur 10, il c, c, c, c'est Quant 7, 8, 9. représente l'ensemble de l'être humain vivant. Considérons maintenant de plus près ces différentes parties fondamentales, en commençant par celle du degré inférieur, nephesch. C'est le principe de la vie, titue la partie externe de ou forme d'existence concrète, l'homme vivant; ce qui y domine il cons- princi- — paiement \m c est la sensibilité passive — pour le contre, l'activité idéale s'y trouve le moins. monde extérieur; par — Nephesch est direc- tement en relation avec les êtres concrets qui lui sont extérieurs, et ce n'est que par leur influence qu'il produit une manifestation vitale. Mais en même temps, il travaille aussi au monde extérieur, grâce à sa puissance créatrice propre, faisant ressortir de son existence concrète, de nouvelles forces vitales, rendant ainsi sans cesse — Ce degré concret constitue un tout parfait, complet en soi-même et dans lequel l'être humain trouve sa repré- ce reçoit. qu'il — Regardée comme un tout parfait, en elle-même, cette vie concrète comprend également trois degrés, qui sentation extérieure exacte. sontentre eux la commele concret, leparticulier et matière efTectuée, la force effectuante le général ou et le principe, comme et qui en même temps sont les organes dans et par lesquels l'interne, le spirituel opère et se manifeste extérieurement. Ces trois degrés sont donc de plus en plus élevés et intérieurs, et chacun d'eux renferme en soi des nuances différentes. Les trois puissances de Nephesch en question sont disposées et agissent absolument de la façon qui va être exposée tout à l'heure pour les trois subdivisions de Ruach. Ce second élément de l'être humain Ruacu (l'âme) n'est pas aussi Nephesch aux influences du monde extérieur; la pas- sensible que sivité et l'activité s'y plutùi en un trouvent en proportions égales; être interne, idéal, dans lequel tout ce il que consiste la vie cor- pore lie concrète manifeste extérieurement comme quantitatif et matél'état virtuel. Ce second élément donc entre l'activité et la passivité, ou l'intériorité et l'extériorité; dans sa multiplicité objective, il n'apparaît clairement ni comme quelque chose de réel, passif et extérieur, ni comme quelque chose d'intérieur intellectuel et actif mais comme quelque chose de changeant, qui du dedans au dehors se manifeste comme actif bien que passif; ou comme donnant, bien que de nature réceptive. Ainsi l'intuition et la conception ne coïncident pas exactement dans l'âme, bien qu'elles n'y soient pas assez nettement riel, se retrouve intérieurement à humain flotte ; séparées pour ne pas se fondre aisément l'une dans l'autre. Le mode d'existence de chaque être dépend exclusivement du degré plus ou moins élevé de sa cohésion avec la nature, et de l'activité ou de la passivité plus ou moins grande qui en est la conséquence ; l'aperception de l'être est en proportion de son activité. Plus un être est actif, d'examiner dans les plus il est élevé, et profondeurs intimes de plus il lui est possible l'être. Ce Ruach, composé des forces qui sont à la base de l'être maté- — — 409 riel objectif, jouit encore de la propriété de se distinguer de toutes les autres parties comme un même individu spécial, de disposer de soi- de se manifester au dehors par une action libre et volon- et âme taire. Cette « qui représente également » de l'homme de l'esprit est encore l'image l'avons dit ; de même que Nephesch dynamiques qui le Particulier par rapport à sont, l'un et Général, ou le force agissante et le principe seulement entre has le : comme nous compose de l'autre, comme trùne et l'organe la trois comme le (le degrés Concret, matière actionnée, la de sorte qu'une affinité existe non concret dans Ruach qui est son degré plus extérieur et le elle se le entier, le plus cercle 4 du schéma), et le général dans Nephesch, qui forme sa plus haute sphère (cercle 3), mais aussi entre le général dans Ruach (cercle 6) et le concret dans l'esprit (cercle 7), En même temps que Ruach, ainsi que Nephesch, renferme trois degrés dynamiques, ceux-ci ont leurs trois correspondants dans monde extérieur, comme il le apparaîtra plus clairement par la com- et du Microcosme. Chaque forme d'exisl'homme vit de sa vie propre dans la sphère paraison du Macrocosme tence particulière dans du monde qui lui correspond, avec laquelle d'échanges continuels, donnant et et elle recevant, au est en rapport moyen de ses sens de ses organes internes spéciaux. En outre, ce Ruach, en raison de sa partie concrète, a besoin de comnmniquer avec le concret qui est au-dessous de lui, de même donne une tendance vers les parties généNephesch ne pourrait pas se relier à Ruach s'il n'y avait pas ainsi quelque affinité entre eux, non plus que Ruach ne se relierait à Nephesch et à Neshamah s'il n'y avait pas entre eux quelque parenté. que sa partie générale lui rales qui lui sont supérieures. Ainsi l'âme puise d'une part dans le concret qui la précède la plénitude de sa propre réalité objective, et d'autre part dans le général qui la domine l'intériorité pure, l'Idéalité qui se constitue elle-même dans son activité indépendante. Ruach est donc le lien entre le Général ou Spirituel, et le Concret ou Matériel, unissant en l'homme réel ; le c'est monde interne intelligible à la fois humaine. L'âme se trouve de avec le particulier support cette façon trois objets, savoir: \° 2° le avec le et le avec le monde externe siège de la personnalité en un double rapport avec ses concret qui est au-dessous d'elle; qui répond à sa nature et est en dehors d'elle 3° avec le général qui est au-dessus d'elle. Il se fait en elle, en ; deux sens contraires, une circulation de trois courants entremêlés, car : — 1° elle est no — excitée par iSephesch qui est au-dessous d'elle et à son tour elle agit sur lui en l'inspirant; 2° elle se comporte de activement et passivement avec l'extérieur même correspondant à sa nature, c'est-à-dire le Particulier; 3" et cette influence qu'elle trans- forme dans son sein après l'avoir reçue ou d'en bas ou du dehors, elle lui donne la puissance de s'élever assez pour aller stimuler Neschamah dans les régions supérieures. Par cette opération active, les facultés supérieures excitées produisent une influence vitale plus élevée, plus spirituelle, que l'âme, reprenant son rôle passif, pour reçoit la transmettre Ainsi, bien queRuach au dehors ou au-dessous d'elle. une forme d'existence particulière, soit un être d'une consistance propre, il n'en est pas moins vrai que la première impulsion de son activité vitale lui vient de l'excitation du corps concret qui lui est inférieur. Et de même que le corps par un échange d'actions et de réactions avec l'àme, est, grâce à son ait impressionnabilité, pénétré par elle, tandis qu'elle-même devient comme participante du corps; de même, Pâme, par son union avec PEsprit, en est remplie et inspirée. La troisième partie fondamentale de l'être humain, neschamah, le mot Esprit, dans le sens où il est employé dans le Nouveau Testament. En elle, la sensibilité passive envers la nature du dehors ne se retrouve plus; l'activité domine la réceptivité. L'esprit vit de sa vie propre, et seulement pour le Général ou pour le monde spirituel avec lequel il se trouve en rapport conspeut être désignée par Cependant, tant. comme Ruach, Neschamah n'a pas seulement besoin, en raison de sa nature idéale, du Général absolu on Infini divin avec ; il lui faut aussi, à le particulier et le cause de sa nature réelle, quelque relation concret qui sont au-dessous de lui, et il se sent attiré vers les deux. L'Esprit aussi est en un double rapport avec son triple objet; vers le bas, vers l'extérieur et vers le haut, en lui, fait est il se fait semblable à celui décrit plus haut pour Ruach. un donc encore en deux sens contraires, un triple courant entrelacé tout à être purement intérieur, mais aussi passif — Neschamah et actif à la fois, dont Nephesch, avec son principe vital et son corps, Ruach avec ses forces, représentent une image extérieure. Ce qu'il y a de quantitatif dans Nephesch et de qualitatif dans Ruach, vient de l'esprit — Neschamah — purement intérieur et idéal. Maintenant de même que Nephesch et Ruach renferment trois degrés diflereiits d'existence, ou potentialité de spiritualisation, de sorte que chacun est une image plus petite de l'être humain entier — (voir le schéma), de même — 111 la Qabalah distingue encore trois degrés dans Neschamah. C'est particidièrement à cet élément supérieur que s'applique ce qui a été dit au début, que les difiérentes formes d'existence de la constitution mais car humaine ne qu'ils sont, ici sont pas des êtres distincts, isolés, séparés, au contraire, entremêlés les uns dans les autres ; tout se spirilualise de plus en plus, tend de plus en plus vers l'unilé. Des trois formes supérieures d'existence de l'homme qui sont réunies, dans la plus large acception inférieure peut se désigner Celle-là a encore rieurs de Ruach; comme le du mot Neschamah, la plus Neschamah proprement dit. au moins quelque parenté avec elle consiste les éléments supé- en une connaissance intérieure active du qualitatif et et — du quantitatif qui sont au-dessous d'elle. La seconde puissance de Neschamah, qui est le huitième élément dans l'homme, est nommée par la Qabalah, « Ckaijah ». Son essence consiste dans la connaissance de la force interne supérieure, intelligible, qui sert de base à l'être objectif manifesté et qui, par conséquent, ne peut être perçue ni par Ruach ni par Nephesch ne pourrait être reconnue par Neschamah proprement troisième puissance de Neschamah, élevé dans l'homme, est le « t/ecA/^/arf » même); son essence propre dit. neuvième élément et — La et le plus (c'est-à-dire l'L'nilé en soi- consiste dans la connaissance de l'Unité fondamentale absolue de toutes les variétés, de i'Un absolu origi- naire. Maintenant, ce rapport signalé dès le début, de Concret, de Par- Nephcsch, Ruach et Neschamah de sorte que chacun offre l'image du tout, va se retrouver en résumant tout cet exposé Premier degré de Nephesch, le corps le concret dans le concret; second degré, le particulier dans le concret; troisième, le général dans le concret. De môme dans Ruach première puissance, le concret dans le particulier; deuxième, le particulier dans le particulier; troisième, le général dans le particulier. Enfin, dans Neschamah, premier degré, le concret dans le général second degré (Ghaijah), le particulier dans le général troisième ticulier et de Général qui relie — : : ; ; (Jechidad), le général dans le général. C'est ainsi que se manifestent de chacun de ces éléments de les diverses activités et les vertus l'être. L âme (Ruach) a sans doute une existence pro[)re, mais cependant incapable d'un développement indépendant sans elle est la [tar- — 112 — ticipation de la vie corporelle (Nephesch;, et à-vis de Neschamah. En outre Ruach double rapport; iufluencée par est en est de il même vis- avec Nephesch dans un lui, elle est en même temps tournée au dehors pour exercer une libre réaction, de sorte que la vie corporelle concrète parlicijje au développement de l'âme; il en est de même ou de Neschamah par Huach; par Ruach il est même en double rapport avec Nephesch. Toutefois, Neschamah a en outre dans sa propre constitution la source de son action, tandis que les actions de Ruach et de Nephesch ne sont que les émanations libres et vivantes de Neschamah. De la même manière, Neschamah se trouve en une certaine mesure en ce même double rapport avec la Divinité, car l'activité vitale de Neschamah est déjà en soi une excitation pour la divinité de l'esprit par rapport à l'âme rapport à d'entretenir celui Ruach de lui procurer l'influence nécessaire à sa sub- ci, Ain^i l'esprit ou sistance. et Neschamah, Nephesch, vont puiser tout à et par son intermédiaire fait involontairement à la source divine éternelle, faisant i-ayonner perpétuellement l'œuvre haut; tandis que la Divinité pénètre constamment dans sa sphère pour lui donner la vie et la durée en même temps qu'à Ruach et à Nephesch. Maintenant d'après la doctrine de laQabalah, l'homme, au lieu de de leur vie vers en Neschamah le et vivre dans la Divinitéet de recevoir d'elle dont il même a besoin, et dans le s'est constamment la spiritualité enfoncé de plus en plus dans l'amour de soi- monde du péché, du moment où après (voir la Genèse, III, 6-20;, il sa « chute » a quitté son centre éternel pour la péri- phérie. Cette chute et l'éloignement toujours plus grand delà divinité, qui en e>t résulté, ont eu pour conséquence une déchéance des pouvoirs dans la nature humaine, et dans l'humanité tout entière. L'étincelle divine s'est retirée de plus en plus de l'homme, et Nes- chamah a perdu l'union intime avec Dieu. De même Ruach s'est éloignée de Neschamah et Nephesch a perdu son union intime avec relâchement partiel des Nephesch, qui était originairement chez l'homme un corps lumineux éthéré, est devenue notre corps matériel par là l'homme a été assujetti à la dissolution dans les trois parties principales de sa constitution. Ceci est traité dans la doctrine de la Qabalah sur l'âme pendant Ruach. Par cette déchéance générale et le liens entre les éléments, la partie inférieure de ; et après la mort. — 113 — Lame dans 2. La mort de l'homme, d'après la à une forme nouvelle d'existence. finalement dans la mort. Qabalah, n'est que son passage L'homme est appelé à retourner de DieUj mais cette réunion ne le sein lui est pas possible dans son état actuel, en raison de la matérialité grossière état, comme aussi tout ce qu'il y a de spirituel dans l'homme, doit donc subir une épuration nécessaire pour l'obtention du degré de spiritualité que requiert la vie nouvelle. La Qabalah distingue deux causes qui peuvent amener la mort la première consiste en ce que la Divinité diminue successivement de son corps; cet : ou supprime brusquement son influence continuelle sur Neschamah et Ruach, de sorte que Nephesch perd la force par laquelle le corps matériel est animé, et celui-ci meurt. Dans le langage du Sohar, on pourrait appeler ce premier genre la mort par en haut, ou du dedans au dehors ». En opposition à celle-là, la seconde cause de la mort est celle que l'on pourrait nommer « la mort par en bas, ou du dehors au dedans ». Elle consiste en ce que le corps, forme d'existence infé< rieure et extérieure, se désorganisant sous l'influence de quelque trouble ou quelque lésion, perd la double propriété de recevoir d'en haut l'influence nécessaire et d'exciter Nephesch, Ruach et Neschamah afin de les faire descendre à lui. D'ailleurs, dans a, vité le comme chacun des trois degrés d'existence de l'homme corps humain, son siège particulier et sa sphère d'acti- correspondant au degré de sa trouvés tous trois liés spiritualité, et qu'ils se sont à ce corps à différentes périodes de la vie', moments diderents, et d'après un ordre inverse, abandonnent le cadavre. Il en résulte que le travail de la mort s'étend à une période de temps beaucoup plus longue qu'on c'est aussi à des qu'ils ne pense le communément. Neschamah, qui a son siège dans le cerveau et qui, en sa qualité de principe de vie spirituel, supérieur, s'est uni en dernier lieu au celte union commençant à l'âge de la puberté corps matériel — — Neschamah avant 1. le est le premier à quitter le corps; ordinairement déjà moment que nous désignons du nom Ce n'est pas ici le lieu d'expliquer comment de « Mort ». Elle ne les principes spirituels s'unissent à la matière par l'acte de la génération, sujet que la (Jabalah traite très explicitenienl. — H4 — dans sa Merkahab^ qu'une illumination; car la personnalité comme il est dit dans Esarah Maimoroth, sub- laisse de l'homme peut, encore sans sister Avant présence effective de Neschamah. la moment le comme qui nous apparaît celui de la mort, augmentée d'un Ruach plus élevé d'où il aperçoit ce qui, dans la vie, était caché à ses yeux souvent sa vue perce l'espace, et il peut distinguer ses amis et ses parents défunts. Aussitôt qu'arrive l'instant critique, Ruach se répand dans tous les membres du corps et prend congé d'eux de là résulte une l'essence de l'homme est ; ; secousse, Vagonie, souvent fort pénible. Puis toute l'essence spirituelle de l'homme se retire dans le cœur et là se met à l'abri des Masikim (ou mauvais esprits) qui se précipitent sur le cadavre, comme une colombe poursuivie se réfugie dans son nid. La séparation de Ruach d'avec le corps est fort pénible parce que Ruach ou l'àme vivante flotte, comme dit rEz=ga=Chaiim, entre les hautes régions spirituelles, infinies (Neschamah) et celles inférieures corporelles, concrètes (Nephesch), penchant tantôt vers l'une, tantôt vers l'autre, elle qui, en tant qu'organe delà volonté, constitue la personnalité humaine. Son siège est dans le cœur ; comme donc celui-ci est la racine de la vie; c'est 7;^ le (Melekh, Roi), le point central, le trait d'union entre le cerveau et le foie^; comme dans cet organe que l'activité vitale se manifeste à par lui qu'elle finit. Ainsi, au moment de la mort Ruach s'échappe, et d'après l'enseignement du Talmud, sort du cœur par la bouche, dans le dernier souffle. Le Talmud distingue neuf centsespècesdemortsdifl'érentesplusou moins douloureuses. La plus douce de toutes est celle qu'on nomme le « baiser » la plus pénible est celle dans laquelle le mourant éprouve la sensation d'une épaisse corde de cheveux arrachée du et c'est l'origine, c'est aussi ; gosier. Une fois Ruach l'homme nous semble mort séparé, Nephesch habite encore en d. Merkabah ment, 2. le signifie La Qahalah dit point central entre le : le « lettre cœur, mot ^^ fait "1). Dans du mot *]'^D par le "^, Neschamah le mot cerveau et sens mystique des lettres; mière le proprement char; véhicule par lequel ; le c'est j*)2 (Roi) cerveau, cependant donc l'organe, l'instru- agit. le foie ». le foie, ; corporelle du concret, lui. Celui-ci, vie v2 Ce le cœur <( est comme qu'il faut interpréter est représenté par la le par pre- 13'1^ par sa dernière lettre, et enfin qui est dans le milieu; la lettre -^ à la fin d'un — est — llo chez l'homme, l'âme de la vie élémentaire, et a son siège dans Nephesch, qui est la puissance spirituelle inférieure, possède encore une très grande affinité, et par suite beaucoup d'attraction le foie. principe qui s'en sépare le dernier, comme premier uni à la chair. Cependant, aussitôt après le départ de Ruach, les Masikim prennent possession du cadavre (d'après Loriah, ils s'amoncellent jusqu'à une hauteur de quinze pour le corps. C'est le a été aussi il le aunes au-dessus de lui) ; cette invasion jointe à la décomposition corps oblige bien((>t ^"ephesch à se retirer; il du reste pourtant long- temps encore auprès de sa dépouille, pour en pleurer la perte. Ordinairement, ce n'est que quand survient la putréfaction complète qu'il s'élève au-dessus de la sphère terrestre. Cette désintégration de l'homme, consécutive à la mort, n'est cependant pas une séparation complète; car ce qui a été une fois un seul tout ne peut pas se désunir absolument; il reste toujours quelque rapport entre les parties constitutives, Ainsi une certaine liaison subsiste entre que .^près Nephesch et son corps même, déjà putréfié, ce récipient matériel, extérieur, a disparu avec ses forces vitales physiques, il reste encore quelque chose du principe spiri- tuel de Nephesch, quelque chose d'impéi'issable, qui descend jusque tombeau, dans les ossements, comme dit le Sohar; c'est ce Qabalah nomme « le souffle des ossements « ou Yesprit des ossements ». Ce principe intime, impérissable, du corps matériel, qui en conserve complètement la forme et les allures, constitue le Habal de Gormin, que nous pouvons traduire à peu près par « le dans que le la ^< corps de la résurrection » (corps astral lumineux). Après que les diverses parties constitutives de Thomme ont été séparées par la mort, chacune se rend dans la sphère vers laquelle l'attirent sa nature et sa constitution et elles y sont accompagnées ; des êtres qui lui sont semblables et mort. Gomme (jui vivant et périssant d'après une seule et petit élément entouraient déjà le lit de dans l'Univers entier tout est dans tout, naissant, est la même reproduction du plus grand, comme le plus comme les mêmes loi, principes régissent également toutes les créatures depuis la pkiinfime jusqu'aux êtres les plus spirituels, aux puissances les plus élevées, l'Univers entier, que la Qabalah nomme Azilutii et qui comprend tous la spiritualité les degrés depuis la — jusqu'à l'Un — matière la plus grossière jusqu'à l'Univers, se partage en trois mondes: Asiau, Jezirau et Briau, correspondant aux trois divisions fondamentales de l'homme: Nephesch, Ruach et Neschamah. Asiahest le monde où nous nous mouvons; toutefois, ce que nous percevons de ce monde par nos yeux corporels n'en est que la — H6 — même sphère la plus inférieure, la plus matérielle, de percevons par les organes de nos sens que inférieurs, les plus matériels de l'homme : que nous ne les principes les plus son corps. — La figure donnée précédemment* est donc un schéma de l'Univers aussi bien que de l'homme, car d'après la doctrine de la Qabalah, le Microcosme est absolument analogue au Macrocosme l'homme est l'image de Dieu qui se manifeste dans l'Univers. Ainsi donc, le ; cercle a, a, a représente le correspondant à b, b, b en sont représente les Enfin et 1, 2, monde 3 sont ses sphères p. 326). analogue à Ruach, Jesirali et 4, 5, 6 puissances. le cercle c, c, c figure le 9 atteignent, 8, le monde Asiah, de Nephesch (Voy. celles comme celles monde Bi'iah, dont les sphères 7, de Neschamah, haute puis- la plus sance de la vie spirituelle. Le cercle enveloppant, dO, il du Tout d'Azihith, est l'image comme représentait aussi l'ensemble de la nature humaine. Les trois mondes qui correspondent, selon leur nature et le degré de leur spiritualité, aux trois principes constitutifs de l'homme représentent aussi les différents séjours de ces principes. Le corps, comme forme les d'existence la plus matérielle de l'homme, reste dans sphères inférieures du monde Asiah, dans la tombe ossements reste seul enseveli en l'avons dit, le lui, Habal de Garmin. Dans constituant, la ; l'esprit des comme nous tombe il est dans un état un doux sommeil plu- de léthargie obscure qui, pour le juste, est sieurs passages de Daniel, des Psaumes ; y font allusion. Et comme le Habal de Garmin conserve dans la tombe une sensation obscure, le repos de ceux qui dorment de ce dernier sommeil peut être troublé de toutes sortes de manières. C'est pourquoi il était défendu chez les Juifs d'enterrer l'une auprès de l'autre des personnes qui, pendant leur vie, avaient été ennemies, ou de placer un saint homme auprès d'un criminel. On prenait soin, au contraire, d'enterrer ensemble des personnes qui s'étaient aimées, parce que dans la mort, cet attachement se continuait encore. Le plus grand trouble pour ceux qui dorment dans la tombe est l'évocation; car, alors même que Nephesch a quitté la sépulture, « l'esprit des ossements » reste encore attaché au cadavre, et peut être évoqué; mais cette évocation atteint aussi Nephesch, Ruach et Neschamah. Sans doute, ils sont déjà dans des séjours distincts, mais ils n'en restent pas moins unis l'un à l'autre sous certains rapports, de sorte que 1. Voyez page 526. et d'Isaïe — que l'un ressent ce Sainte (3, les — H7 autres éprouvent. Voilà pourquoi l'Écriture Moïse, 18, 11) défendait d'évoquer les morts'. Comme nos sens matériels ne peuvent percevoir que monde plus bas, la sphère la plus inférieure du Asiah, le cercle le il n'y a que corps de l'homme qui soit visible pour nos yeux matériels, celui le même qui, après la mort, reste dans le domaine du monde sensible; sphères supérieures d'Asiah ne sont plus perceptibles pour nous, et de la même manière, le Habal de Garmin échappe déjà à les notre perception; aussi Sohar le dit-il : « Si cela était permis à nos yeux, nous pourrions voir dans la nuit, quand vient ou à la lune nouvelle ou aux jours de spectres) se dresser dans les Seigneur. fêtes, les tombeaux pour louer Schabbath, le Diuknim (les et glorifier le » Les sphères supérieures du monde Asiah servent de séjour à Nephesch, Le Ez-ha-Ckailm dépeint ce séjour comme le Gan-Eden inférieur-, qui, dans le « monde Saint, au-dessus de l'Equateur Asiah, s'étend au sud du pays «. Le second principe de l'homme, Ruach, trouve dans le Jesirah un séjour approprié à son degré de spiritualité. Et Ruach constituant port et le la personnalité propre de l'homme, monde comme est le sup- siège de la Volonté, c'est en lui que réside la force produc- tive et créatrice de nom l'indique son le monde Jesirah est-il, comme mundns formationis, le monde de la l'homme; aussi hébreu, le formation. Neschàmah répond au monde Briah que le Sohar nomme monde du trône divin », et qui renferme le plus haut degré de Enfin « le la spiritualité. De même que Nephesch, Ruach et Neschàmah ne sont pas des formes d'existence complètement distinctes, mais qu'au contraire elles se déduisent progressivement l'une de l'autre en s'élevant en même les sphères spirituahté, de des différents mondes s'enchaînent l'une dans l'autre et s'élèvent depuis le cercle le plus profond, le plus matériel, du monde jusqu'aux puissances monde Briah. Ruach et \. On voit par là clairement que, bien que Nephesch, séjour dans le monde qui Kl voilà pourquoi, entre autres raisons, la pratique du spiritisme est du Tr.) Gan-Edeii signifie jardin de volupté. Dans le Talmud et dans la Qa- balah, d'après des, Asiah, qui est perceptible à nos sens, plus élevées, les plus immatérielles du Neschàmah trouvent chacun son condamnable. [N 2. les le ou jardin de . Cantique des Cantiques, plaisir; d'où est venu le 4, 13, mot il est aussi Paradis. nommé Far- — lui convient, ils 118 n'en restent pas spécialement parles « Zelem — moins unis en un seul tout. C'est que ces rapports intimes des parties » séparées sont rendus possibles. Sous nom le de ment sous lequel « Zelem » la Qabalab entend la figure, le vêle- de l'homme subsistent, par les divers principes opèrent. Nephesch, Ruach et Neschamah, même après mort a détruit leur enveloppe corporelle extérieure, conservent encore une certaine forme qui répond à l'apparence corporelle de l'homme originaire. Celte forme, au moyen de laquelle chaque partie persiste et opère dans son monde, n'est possible que par le Zelem; ainsi il est dit dans le psaume 39, 7 « Ils sont donc comme dans le Zelem (le fantômej ». lequel que ils la : D'après Loriah, le Zelem, par analogie avec toute la nature humaine, se partage en trois parties une lumière intérieure spirituelle, et deux Makifim ou lumières enveloppantes. Chaque Zelem et ses Makifim répondent, dans leur nature, au caractère ou au : degré de spiritualité de chacun des principes auxquels C'est seulement par leurs Zelem qu'il est possible à il appartient. Nephesch, à Ruach et à Neschamah de se manifester au dehors. C'est sur eux que repose toute l'existence corporelle de l'homme sur terre, car tout l'influx d'en haut sur les sentiments et les sens internes de l'homme se fait par l'intermédiaire de ces Zelem, susceptibles ou renforcés. mort se produit uniquement dans les divers Zelem, car Nephesch, Ruach et Neschamah ne sont pas modifiés par elle. Aussi la Qabalah dit-elle que trente jours avant la mort de l'homme, c'est d'abord dans Neschamah que les Makifim se retirent, pour disparaître ensuite, successivement, de Ruach et de Nephesch ce qu'il faut comprendre en ce sens qu'ils cessent alors d'opérer dans leui- force cependant, à l'instant même oîi Ruach s'enfuit, d'ailleurs d'être affaiblis Le processus de la ; : comme dit la Mischnalh Chasidim, au processus pour goûter le goût de la mort ». Toutefois, il faut regarderies Zelem comme des êtres purement magiques; c'est pourquoi le Zelem de Nephesch même ne peut agir directement dans le ils se raccrochent, delà vie, « monde de Ce qui notre perception sensible externe. s'offre à soit leur llabal nous dans l'apparition de personnes mortes de Carmin, soit la subtile matière c'est, aérienne ou monde Asiah, dont se revêt le Zelem de Nephesch, pour rendre perceptible à nos sens corporels. Gela s'applique à toute espèce d'apparition, que ce soit celle d'un éthérée du se ange ou de l'âme d'un mort, ou d'un esprit inférieur. Ce n'est pas alors le Zelem lui-même que nous pouvons voir et percevoir par — nos yeux ce n'en ; subtile de notre se redissoudre Autant l'autre — qu'une image, qui, construite avec la monde extérieur, « vapeur » prend une forme susceptible de immédiatement. la vie des aussi leur est varié commis est il9 hommes sur la terre offre de variétés, autant sort dans les autres mondes: ici-bas d'infractions à la loi divine, plus monde de châtiments Le Sohar dit à ce sujet et car, plus on a faut subir dans il de purifications. : La beauté du Zelem de l'homme pieux dépend des bonnes « œuvres qu'il a accomplies ici-bas » — Zelem de Nephesch. » l'homme pieux, ces Zelem sont purs souille le sont troublés et sombres. » — C'est ; et plus loin Loriah : « dit aussi : Le péché « Chez chez le pécheur, pourquoi chaque monde et clairs, ils a, pour chacun des principes de l'homme, son G an- Ed en {Pur ndis), son Nahar Dinw' (fleuve de feu pour la purification de l'âme) et son Gei-Hinam *, lieu de torture pour le châtiment; de là aussi la doctrine chrétienne du ciel, du purgatoire et de l'enfer. Notre intention n'est pas d'exposer ici la théorie de la Qabalah sur l'état de l'âme après la mort, et qu'elle subit. On en trouvera une notamment sur les châtiments exposition très claire dans l'œuvre célèbre du Dante, la Divine Comédie. (Traduit du Sphinx, par Ch. Barlet.) CHAPITRE VU LES TEXTES les données scientifiques, philosophiques ou religieuses Kabbale sont tirées de deux livres fondamentaux, le Zohar et le Sepher Jesirah. Le premier de ces livres est très volumineux. Il est traduit en latin dans la Kabbala denxidata et en anglais dans la Kabbala Toutes de la unveiled de M. A. Matthers. Nous donnons ci-joint la traduction du second de ces ouvrages que nous l'avons publiée en 1887 avec les commentaires et les notes. En plusieurs endroits on trouvera des répétitions de ce que nous avons développe clans les paragraphes précédents; mais telle 1. fJei-Hinam était proprement le nom d'ui; endroit situé près de Jérusalem où se faisaient autrefois les sacrifices d'enfants ùMoloch; la Qabalah entend par ce nom le lieu de damnation. 120 mêmes montreront ces répétitions le quels sont les points sur lesquels lecteur doit de préférence porter son attention. Cette traduction du Sepher Jesirah est suivie de celle de deux ouvrages kabbalistiques très postérieurs comme composition les 32 voies de la sagesse et les 50 portes de V intelligence. Les remarques qui précèdent ces ouvrages indiquent leur caractère. : LE SEPHER JESIRAH LES 50 PORTES DE l'iNTELLIGENCE LES 32 VOIES DE LA SAGESSE Avaiit-propos. A base de toutes les religions et de toutes les philosophies, on la retrouve une doctrine obscure, connue seulement de quelques-uns et dont l'origine, malgré les travaux des chercheurs, échappe à noms toute analyse sérieuse. Cette doctrine est désignée sous des différents suivant la religion qui en conserve les clefs; étude même quel que soit superficielle qui la décore. chrétien; mais bientôt Jean apparaît permet de la reconnaître partout la même montre avec joie doctrine dans l'Apocalypse, résumé de l'ésotérisme le l'origine de la nom mais une celle il et critique car derrière la Vision de saint s'arrête, de Daniel Ici le l'ésotérisme des deux religions, Juive et Chrétienne, se montre identique dans la Kabbale. Cette doctrine secrète tire son origine de la religion de Moïse, dit torien et, saluant son triomphe, quand il l'his- s'apprête à donner ses conclu- quatre animaux de la vision du Juif se fondent en Sphinx égyptien dresse silencieusement sa tête d'Homme au-dessus des disciples de Moïse. Moïse était un prêtre égyptien, c'est donc en Egypte que se trouve la source de l'ésotérisme symbolique, dans ces mystères où toute la philosophie grecque à la suite de Platon et de Pythagore vint puiser ses enseignements. Mais les quatre personnifications mystérieuses se séparent sions, un seul, et les le de nouveau et AddaNari la déesse indoue se dresse la tête et nous montre le Taureau d'ange équilibrant la lutte entre la Bête féroce et paisible avant la naissance de l'Egypte et de ses mystères sacrés. Poursuivez vos recherches, et sans cesse cette origine mystérieuse fuira devant vous si vous traverserez toutes ces civilisations antiques péniblement reconstituées, et quand enfin, las de la course, vous : — 121 — reposerez votre esprit en pleine race rouge, sur la première civili- sation qu'a produite le premier continent, vous entendrez le pro- phète inspiré chanter les habitants divins de l'orbe supérieur qui révélèrent à ceux-ci le secret symbolique du sanctuaire. Laissons là ce Protée insaisissable qui s'appelle l'origine de l'Esotérisme, et considérons la Kabbale dans laquelle, avec un peu de nous pourrons retrouver le fonds commun, la Religion Unique dont tous les cultes sont des émanations. Pour savoir ce qu'est la Kabbale, écoutons un homme profondément instruit, aussi savant que modeste et qui ne parle jamais qu'une fois sûr de ce qu'il avance Fabre d'Olivet. « Il paraît, au dire des plus fameux rabbins, que Moïse luimême, prévoyant le sort que son livre devait subir et les fausses interprétations qu'on devait lui donner par la suite des temps, eut recours à une loi orale, qu'il donna de vive voix à des hommes sûrs dont il avait éprouvé la fidélité, et qu'il chargea de transmettre dans le secret du sanctuaire à d'autres hommes qui, la transmettravail, : tant à leur tour d'âge en âge, la fissent ainsi parvenir à la postérité la plus reculée. Cette flattent loi encore de posséder se orale nomme que les Juifs modernes se Kabbale, d'un mot hébreu qui signifie ce qui est reçu, ce qui vient d'ailleurs, ce qui se passe de main en main* )^. peuvent être considérés comme la base des études kabbalistiques le Zohar et le Sepher Jesirah. Aucun d'eux n'a été, que je sache, complètement traduit en français; je vais m'ef- Deux livres : forcer de combler une partie de cette lacune en traduisant le Sepher Jesirah le mieux qu'il me sera possible. Je prie le lecteur de pardonner d'avance les erreurs qui pourraient s'être glissées dans mon travail auquel je joins une bibliographie permettant au chercheur de consulter les originaux, et des remarques qui éclairent, autant que possible, les passages par trop obscurs du texte. i. Fabre d'Olivet, la langue héhr. restituce, p. 29. 122 — LE LIVRE KABBALISTIUUE DE LA CRÉATION, EN HÉBREU, SEPHER JESIRAH Par Abrauam Transmis successivement oralement à affaires d'Israël, confié lettres du sens le par ses avec les puis, vu mauvais le état des et à des plus caché. CllAriTliE C'est fils; sages de Jérusalem à des arcanes les Trente-deux voies de I la Sagesse, voies admirables lOAH {^\^^^]f) DIEU d'Israël, DIEUX VIVANTS et Roi des Siècles, DIEU de miséricorde et de grâce, DIEU sublime et très élevé, DIEU séjournant dans l'Éternité, DIEU saint, grava son nom par trois numérations SEPHER, SEPHAR et SIPUR, c'est-àdire le NOMBRE, le NOMBRANT et le NOMBRE* contenus dans el cachées que : Dix Sephiroth, c'est-à-dire dix propriétés, hormis l'ineffable, et vingt-deux lettres. Les lettres sont constituées par Trois mères, sept doubles et douze simples. Les dix Sephiroth, hormis l'ineffable, sont constituées par le nombre X celui des doigts de la main et cinq contre cinq; mais au milieu d'elles est l'alliance de l'unité. Dans l'inter- prétation de la langue et de la circoncision on retrouve les Dix Sephiroth hormis l'ineffable. non neuf. Dix et non onze, comprends dans ta sagesse el compréhension. Exerce ton esprit sur elles, cherche, note, pense, imagine, rétablis les choses en place et fais asseoir le Créateur sur son trône. Dix Sephiroth, hormis l'ineffable, dont les dix propriétés sont ^^ «^ fj^ ^.infinies l'infini du commencement, l'infini de la fin, l'inlini du, Dix et tu sauras dans ta • i : bien, l'infini l'infini Midi et du mal, l'infini en élévation, l'infini à l'Orient, l'infini à l'Occident, l'infini le Seigneur seul est au en profondeur, au domine Noril, l'infini au-dessus; Roi fidèle, il les toutes du haut de son trône dans les siècles des siècles. Dix Sephiroth, hormis Tineffable; leur aspect est semblable à flammes scintillantes, leur fin se perd dans l'infini. Le celui des 1. Abendaua Parole. traduit ces trois termes par l'Écriture, les Nombres et la " . — — 123 verbe de Dieu circule en elles; sortant et rentrant sans cesse, sena- blables à un tourbillon, elles exécutent à l'instant la parole divine devant et s'inclinent de l'Éternel. le trùiie hormis rinelFable; considère que leur fin est jointe au principe comme la flamme est unie au tison, car le Seigneur est seul au-dessus et n'a pas de second. Quel nombre peuxtu énoncer avant le nombre un? Dix Sephiroth, hormis l'ineffable. Ferme tes lèvres et arrête ta Dix Sephiroth, méditation, que cœur si ton il est écrit et, C'est pourquoi l'alliance a été faite Dix Sephiroth, hormis : nom pour cela Sortir et revenir, car c'est La première des Sephiroth, un, c'est le reviens au point de départ. défaille, : c'est l'ineffable. du Dieu vivant, l'Esprit béni et rebéni du Dieu éternellement vivant. La voix, l'esprit et la parole, c'est l'Esprit Saint. Deux, souffle de l'Esprit, c'est le avec et sont gravées et lui sculptées les vingt-deux lettres, les trois mères, les sept doubles et les douze simples, chacune et d'elles est esprit. du Trois, c'est l'Eau qui vient grava la ligne qui serpente autour du monde et vide, BOHU, et enfouies dans l'abîme et desquelles sortent Quatre, c'est le Feu qui vient de l'Eau, Ophanim trùne d'honneur, les avec eux souffle, et matière première inanimée les et sculpta et il TOHU, édifia il la les pierres occultes Eaux. avec eux sculpta il le (roues célestes), les Séraphins, les animaux saints et les anges Serviteurs, et de leur domination il fit sa demeure comme dit le texte C'est lui qui fit ses anges et ses : esprits ministrants en agitant le feu. sceau duquel Gin<[, c'est le templa au-dessus de Six, c'est le sceau lui. Il duquel templa au-dessous de du Neuf, c'est à sa droite. le scella II le scella du il nom IVE du la con- il la con- (nV). quand il le contempla il le (VH). nom VEI scella le Midi quand contem- (^Hl). quand il le contempla le contempla (H^l). scella le nom EVI il ("^H*). profondeur quaiul scella l'Occident du il hauteur quand nom lEV scella l'Orient du nom VIE Dix, c'est le sceau duquel à sa gauche. il scella sceau du(|uel le Il le il nom EIV Huit, c'est le sceau duquel II du lui. Il la scella lui. Il le scella pla derrière lui. scella la scella la il Sept, c'est le sceau duquel devant il la scella Nord quand il (^IH) Tels sont les dix Esprits ineffables du Dieu vivant : l'Esprit, le Souffle on l'Air, l'Eau, le Feu, la Hauteur, la Profondeur, l'Orient, rOccident, le Nord et le Midi. — 124 CHAPITRE II Les vingt-deux lettres sont constituées par trois mères, doubles Les trois mères sont le M Feu. L'Eau : E M e S (\i^'Oi^j c'est-à-dire l'Air, l'Eau et (D) muette, intermédiaire entre les Feu S (U) le comme deux le sifflant, langage de mant de ou donna une forme, un poids, en il diverses manières, il les TAir la loi A OCH (5^) (pH) A ces vingt-deux mêlant et les transfor- tient le milieu entre le mérite et la culpabilité. lettres sept douze simples. et créa l'âme de tout ce'qui est à créer le sera. Les vingt-deux lettres sont sculptées dans la voix, gravées dans placées dans la prononciation en cinq endroits dans le gosier, l'Air, : dans la langue, dans les dents et dans les lèvres. Les vingt-deux lettres, les fondements, sont placées sur la sphère au nombre de 231. Le cercle qui les contient peut tourner direc- dans le palais, tement, et alors il signifie bonheur, ou en rétrograde, contraire. C'est pourquoi signifie le permuta, Aleph il les rendit et alors avec toutes et toutes avec Aleph, Beth (J^) il pesantes et les (2.) avec toutes et toutes avec Beth, etc.. C'est par ce moyen que naissent 231 portes, qu'on trouve que tous les idiomes et toutes les créatures dérivent de cette formation et que par ainsi qu'il changera ni suite toute création fit procède d'un (nï^), c'est-à-dire l'Alpha et nom unique. C'est l'Oméga, ce qui ne ne vieillira jamais'. Le signe de tout cela c'est vingt-deux totaux CHAPITRE Trois mères E M e S (UD^^) sont et un seul corps. III les fondements. Elles repré- sentent le plateau de l'affirmation, le plateau de la contradiction le langage de l'examen Trois mères EM OCH i'p'n) el qui est au milieu. admirable et très caché gravé par six anneaux desquels sortent le feu, l'eau et l'air qui se divisent en mâles et femelles. Trois mères E M e S et d'elles trois Pères; avec ceux-ci toutes choses sont créées. t. e S. Secret insigne, très Voir aux remarques pour l'explication de ce passage. — EMeS Trois mères dans le 125 — monde, l'Air, l'Eau, le Feu, Dans le principe, les Gieux furent créés du Feu, la Terre de l'Eau et l'Air de l'Esprit qui est au milieu. E M e S dans l'année, le Chaud, le Froid et le TemChaud a été créé du Feu, le Froid de l'Eau et le Tempéré Trois mères péré. Le de l'Esprit, milieu entre eux. EMeS Trois mères trine. La Tête a dans l'Homme, été créée du Feu, le Tête, le Ventre et la Poi- la Ventre de l'Eau et la Poitrine, milieu entre eux, de l'Esprit. EMeS. Trois mères les sculpta, Il grava, les composa et les avec elles furent créées trois mères dans dans l'année, Il régner Aleph fit composa (^^] tempéré dans l'année le sur l'Esprit, l'un avec l'autre, et avec femelles. Mâles en E MeS eux (\t^Di^) c'est-à-dire Il fit régner combina terre dans le Mem fit il dans monde, régner le froid et les monde, l'Air, le le fruit et l'Air, l'Eau et le l'enchaîna de dans l'année, le l'homme, mâles dans Feu telle l'un avec l'autre de telle sorte qu'il scella l'homme, mâles Il (D) sur l'Eau, mères par un lien scella l'air poitrine dans et la trois et femelles. les lia il il Feu, femelles en A S a M' c'est-à-dire dans les monde, le mères dans l'homme, mâles trois et l'Eau. façon et avec eux la du ventre dans et femelles. le Schin (M^) sur le Feu et l'enchaîna et les combina dans dans l'homme, mâles et l'un avec l'autre, de telle sorte qu'il scella avec eux les cieux le monde, le chaud dans l'année et la tète femelles. CUAPlïRE IV T R PH CH D G B Sept doubles constituent les syllabes : Semence, Domination. Doubles parce qu'elles Vie, Paix, Science, Richesse, Grâce, sont réduites en leurs opposés, par la la Vie est la Mort, de la Paix, la Guerre, de la Science, l'Ignorance, des Richesses, la Pauvreté, de la Grâce, l'Abomination, de la Semence, la Stérilité et de la Domi- permutation; à la place de nation, l'Esclavage. Les sept doubles sont opposées L D\r;5< aux sept termes ; — 126 — rOrient, l'Occident, la Hauteur, la Profondeur, le Nord, le Midi et le Saint Palais fixé au milieu qui soutient tout. Ces sept doubles, combina sculpta, les grava, les les il dans elles les Astres avec Monde, le et créa les Jours dans l'Année, et les il sculpta sept ciels, sept élé- Portes dans l'Homme, et avec elles ments, sept animalités vides depuis l'œuvre. Et c'est pourquoi il choisit le septénaire sous le ciel. Deux deux maisons, lettres construisent trois en bâtissent six ; quatre, vingt-quatre; cinq, cent vingt; six, sept cent vingt; et de là, le nombi-e Les astres dans progresse dans l'inénarrable le monde sont le Soleil, l'inconcevable'. et Vénus, Mercure, la Lune, Saturne, Jupiter et Mars. Les jours de l'année sont la création, et les sept portes oreilles, deux narines les sept jours de de l'homme sont deux yeux, deux une bouche. et CHAPITRE V K Ts Gh S N L Douze simples p Leur fondement •:: V ^ " I ï H Z ^ '"^ i^ \^ " 1 E ^ suivant: La Vue, l'Ouïe, l'Odorat, la Pa- est le l'Action, la Locomotion, la Colère, le Sommeil. Leur mesure est constituée par role, la Nutrition, le Coït, Rire, la Méditation, les le douze termes du monde Le Nord-Est, le Sud Le Nord-Ouest, : Est, l'Est-hauteur, l'Est-profondeur. Sud-Ouest, l'Ouest-hauteur, l'Ouest-profon- le deur. Le Sud-liauteur, le Sud-profondeur, le Nord-hauteur, le Nord- profondeur, Les bornes se propagent et ce sont les et les s'avancent dans les siècles des siècles bras de l'Univers. Ces douze simples, pesa et transmua il et il les sculpta, les grava, les assembla, les créa avec elles douze signes dans l'Uni- vers, savoir: le Bélier, le Taureau, etc., etc.. Douze mois dans l'année. Et ces lettres sont les douze suit Main droite et main gauche, foie, le fiel, la rate, le 1. directrices de l'homme, ainsi qu^il : V. aux remarques. les deux [jieds, les colon, la vessie, les artères. deux reins, le — sept doubles Trois mères, — 1:>7 et douze simples. vingt-deux lettres avec lesquelles mn^ le ^ est fait \otre Dieu Sabaoth, c'est-à-dire Très Haut siégeant dans le les siècles; et sont les Telles tétragramme lEVE Dieu Sublime d'Israël, le nom son saint créa trois pères et leurs descendants et sept ciels avec leurs cohortes célestes et douze bornes de l'Univers. La preuve de tout cela, le témoignage fidèle, c'est l'univers, l'année et l'homme. Il les érigea en témoins elles sculpta par trois, sept et douze. Douze signes et chefs dans le Dragon céleste, le Zodiaque et le Cœur. Trois, le feu, l'eau et l'air. Le feu au-dessus, l'eau au-dessous et l'air au milieu. Cela signifie que l'air participe des deux. Le Dragon céleste, c'est-à dire l'Intelligence Zodiaque dans l'année Le feu supérieur, l'eau inférieure, l'eau et l'air. car il dans Cœur dans l'homme. et le monde, le Trois, le le feu, au milieu, l'air participe des deux. Le Dragon céleste est dans l'univers semblable à un trône, le Zodiaque dans l'année semblable à Cœur dans l'homme ressemble Et Dieu les fît opposés, Bien Mal du Mal. Le Bien prouve bouillonne dans les justes et un roi nti sur dans sa son cité, le à un roi à la guerre. Mal. Il fit le Bien du Bien et le Mal et le Mal, le Bien. Le Bien Mal dans les impies. Et chacun est et le le constitué par le ternaire. Sept parties sont cuusliluées par deux ternaires au milieu desquels se tient l'unité. Le duodénaire constitué est amies, trois ennemies, Dieu, roi fidèle, les L'unité domine domine sur le par des parties opposées: trois vivante^ trois toutes ternaire, du le vivifie.il, trois tuent et seuil de sa sainteté. ternaire sur le septénaire, le septénaire sur le duodénaire. mais chaque partie est inséparable de toutes les autres depuis qu'Abraham notre père considéra, examina, approfondit, comprit, sculpta, grava et composa tout cela, et de ce fait joignit la créature au créateur. Alors le maître de ami et s'engagea par une l'Univers se manifesta à lui, l'appela son comme compté comme alliance éternelle envers lui et sa postérité, lOAH (Him) crut en et cela Justice. IL contracta avec c'est le ses fut c'est le à sa langue et dans l'eau, les dans les fît est écrit : Il une œuvre de pacte entre ses dix orteils, pacte de la circoncision, et un autre entre mains, lettres lui Abraham un il les dix doigts de pacte de la langue. IL attacha les vingt-deux lui découvrit leur mystère. IL monter dans le feu, les les fit descendre jeta dans l'air, les alluma sept planètes et les efl'usa dans les douze signes célestes. — 128 REMARQUES Notre intention n'est pas, dans ces courtes observations, de faire un commentaire du Sepher Jesirah. Ce commentaire, pour avoir quelque valeur, ne peut être basé que sur le texte hébraïque dont la langue conservant encore sa triple signification* permet seule de rendre tout entière la pensée de l'auteur. Du reste les maîtres les plus éminents en occultisme, Guillaume Postel et l'alchimiste Abraham, ont fait, en latin, des commentaires excellents auxquels nous ren- voyons le lecteur désireux d'approfondir ces questions. Nous voulons borner notre ambition à les passages trop obscurs, par des notes éclaircir de notre et par mieux la traduction de deux ouvrages kabbalistiques trop peu connus: Les cinquante portes de rintelligencÊ et Les trente-deux voies de la Sagesse. D'une façon générale on pourrait appeler le Sepher Jesirah le que le livre kabbalistique de la création. C'est en effet sur le nom mystérieux lOAH /nTH^) que le livre tout entier repose, et la création du monde par LUILES-DIEUX^se borne à la création toute kabbalistique des nombres et des lettres. Par là l'auteur du Sepher proclame, dès le début, la méthode caractéristique des Sciences Occultes l'Analogie. La forme que l'artiste donne à son œuvre exprime exactement la grandeur de l'idée productrice, il existe un rapport mathématique entre la forme visible et l'idée invisible qui lui a donné naissance, entre la réunion des lettres formant un mot et l'idée que ce mot représente aussi créer des mots c'est créer des idées et l'on comprend pourquoi le Sepher Jesirah se borne, pour raconter la création d'un monde, à développer la création des lettres livre de la créalion kabbalistique plutôt : ; hébraïques qui représente des idées et des lois. « Le Sohar est une genèse de lumière, le Sepher Jesirah une 1. « Moïse a suivi en cela la méthode des Prêtres égyptiens; car je dois dire avant tout que ces Prêtres avaient trois manières d'expriuier leur pensée. La première était claire et simple, la seconde symbolique et ou hiéroglyphique.... Le même mot prenait sens propre, figuré ou hiéroglyphique. Tel était le génie de leur langue. Heraclite a parfaitement exprimé cette différence en la désignant par les épithètes de parlant, de signifiant et && cachant, y (Fabre figurée, la troisième sacrée à leur gré le d'Olivet.) 2. Traduction exacte du mot D^il'^ï^ (j:iohim). Du au début du Sepher Jesirah Dieu désigné au pluriel. reste, on peut voir — — 129 Là s'expliquent les trente-deux signes absolus de nombres et les lettres chaque lettre reproduit un nombre, uneidéeetuneforme, en sortequelesmathématiquess'appliquent aux idées et aux formes non moins rigoureusement qu'aux nombres, par une proportion exacte et une correspondance parfaite. « Par la science du Sepher Jesirah l'esprit humain est fixé dans la vérité et dans la raison et peut se rendre compte des progrès possibles de l'intelligence par les évolutions des nombres. Le Sotiar représente donc la Vérité absolue et le Sepher Jesirah donne les moyens de la saisir, de se l'approprier et d'en faire échelle de vérités. la parole;, les usage. La » ; (Eliphas Levi, Histoire de la Magie.) loi générale qui va donner naissance au créée sol;s nom le monde une fois de lOAH', nous allons lavoir se développer dans l'Univers à travers les dix Sephiroth ou Numérations. Qu'expriment donc ces dix Sephiroth? Peu de termes ont donné naissance à plus de commentaires d'après les racines hébraïques ; de ce mot, je 'crois qu'on pourrait exprimer l'idée qu'il renferme, par mouvement la définition suivante :79om^ d'arrêt d'un cyclique. Les dix Sephiroth ne seraient alors que dix conceptions à degrés différents d'une seule et sous le nom même d'En Soph, chose que l'inefl'able, dans sa plus grande abstraction (lEVE) par la les et qui est première lettre droite Kabbalistes désignent qui représente l'essence divine I 1 désignée dans le nom (mn*). Le Sepher nous montre l'application de ces idées en se servant du même mot nous indiquer (EVE) (H"!!) combiné de façons différentes pour les six dernières Sephiroth (chap. 1'^'). ï. Je crois rendre service aux lecteurs eu publiant une partie du commentaire de Fabre d'Olivet sur ce nom mystérieux dont l'étude est, à dessein, à peine abordée par les écrivains en occulle ; « Ce nom offre d'abord le signe indicateur de la vie, doublé, et for- racine esseriliellenient vivante EE ('^'^)- Cette racine n'est jacomme noni et c'est la seule qui jouisse de celte prérogative. Klie est, dès sa formation, non seulement un verbe, mais un verbe unique dont tous les autres ne sont que des dérivés en un mot le verbe mant la mais employée : tl"in (KVE) ôlre-étanl. dans est au milieu de pour en former l'explicjuer ma la le Ici, comme on comme le voit, et j'ai eu soin de de la lumière inlelligible (Vô) racine de vie. Moïse, prenant ce verbe par excellence nom propre de l'I^lre des Élres, y ajoute le signe de graniniairc, la manifestalion potentielle et dans lequel le facultatif étant et un futur sans lermo. Ce le soigne de réternité 1 (I) cl il obtient Hin* se trouve placé entre (lEVE) un passé sans origine nom admirable signifie donc cxadement rf^U'e-qui-est-qui-fut-el-qui-sera. » 9 — 130 — M. Franck, interprétant les Kabbalisles, dit aussi « Quoique luus également nécessaires, les attributs et les distinctions que les Sephiroth expriment ne peuvent pas nous faire comprendre la nature divine de la même hauteur; mais ils nous la représentent sous divers aspects que dans le langage desKabbalistes on appelle des : visages ou des personnes». )> fait en nous monc'est phrase l'origine des travaux modernes sur seule une dans trant l'unité de la force répandue dans l'Univers, travaux poursuivis avec tant de fruit par Louis Lucas^; écoutons notre auteur: Kircher qui va nous éclairer tout ù Mais C'est pourquoi toutes les Sephiroth ou « même et Nombres sont une force modifiée différeinment suicant les traverse^. seule milieux qu'elle » Bientôt la substance divine va, par de nouvelles modifications, donner naissance à des conceptions encore inconnues manifestées par les vingt-deux lettres. Ici les grandes lois qui régissent la nature vont apparaître une à une dans les applications analogiques qu'emploie l'auteur du Sepher en parlant de l'Univers, de Tannée et de l'homme. La première distinction apparaît dans la division ternaire des lettres qui se partagent en mères, doubles (exprimant deux sons, l'un positif, fort, et l'autre négatif, doux) et simples (n'exprimant qu'un son). Cette idée de la Trinité se retrouve partout dans le Sepher. Elle est surtout bien développée dans le chapitre m où l'on montre sa constitution: un positif (^j S le Feu ; un négatif, l'Eau (D) M; et enfin un neutre, l'Air A ('^\ intermédiaire entre les deux et résultant de leur action réciproque. Considérons chaque Tiinité comme une seule personne et nous allons voir apparaître une Trinité positive, une Trinité négative et l'Unité qui les accorde « dans le Septénaire comme le dit le texte: Sept parties sont constituées par deux Ternaires au milieu des- quels se tient l'unité. De même le » duodénaire est formé de quatre ternaires opposés deux à deux. Dans ces quelques chifTres sont cependant contenues toutes d. Vranck, 2. Vo3'ez VOccultisme contemporain, par 3. Kircher, (Mdipus Mji/ptiacus [Cubala Hebrœorum, § la Kabbale. Papus (chez Carré). 1 1). les — que lois les la Science occulte pourquoi de la — i;n considère comme lois les primordiales, Nature. Et cela est si vrai que l'auteur termine son livre en synthédans une seule phrase les lois qu'il a analysées précédem- tisant ment. A côté de cette évolution, partie de la Divinité somme, à travers la création, dont l'idée est, en pour se répandre assez claire, appa- raissent, de place en place, des passages rapporte aux pratiques divinatoires, et obscurs dont le sens se par suite occultes, du sanc- tuaire. Quelques nombre lettres de l'alphabet pour suffisent exprimer un incalculable d'idées et cela par leur simple combinaison. Ainsi voici trois lettres l'N l'M et l'O qui vont exprimer une idée entièrement différente suivant qu'on les écrira à ces combinaisons des lettres et par suite des que se rapportent les deux cent trente NOM ou MON. C'est nombres et des idées une portes de la fin du maisons du chapitre iv. Les deux cent trente et une portes se rattachent à la pratique d'une table appelée Ziruph en Kabbale et indiquant tous les mots que peuvent former les vingt-deux lettres, substituées les unes aux autres. Mais, dans le cas qui nous occupe, voici l'explication de Guillaume Postel: Multipliez les vingt-deux lettres par les onze nombres (les dix chapitre ii Sephirolli et et les vous obtiendrez deux cent (|uarante-deux l'ineffable), -)- desquels vous retrancherez les nombres pour n'avoir plus que les portes occultes, ce qui vous donnera 242 La — H = 23i portes. table des substitutions sert à remplacer la première lettre de l'alphabet par la dernière, la deuxième par l'avaiit-dernière et ainsi de suite. Prenons un exemple du français, l'alphabet: A B C D l<] F G H IJ KLMN FQ II S T UVXY Z deviendra : ZYXVUTSRQPONMLKJIHGFEDCBA, si bien que pour écrire ART on écrira en lisant ra]|)habet placé au dessous ZHF. Cette méthode combinée avec la suivante est d'un grand secours Poste M pour l'usage pratique de la Rota de Guillaume " ' . ]>e deuxième [)assage (fin du chapitre IV) se rapporte au nombre de combinaisons que peuvent former un certain nombre de lettres; 1. Voyez Eliphas Lovi, liituel de Haute Magie, cliapilie \\\. — ainsi deux lettres 132 — ne peuvent former que deux combinaisons, trois peuvent en former six. Ex. : 1. 2. 3. 4. 5. G. A B G A G B B A G B G A G A B G B A de suite d'après une loi mathématique. Gomme on peut le Sepher Jesirah est déductif, il part de l'idée de Dieu pour descendre dans les phénomènes naturels. Les deux livres dont il me reste à parler, sont établis l'un d'après le système du Sepher et ainsi voir, le Jésirah, c'est celui intitulé: L'autre est inductif, il Les trente-deux voies de la Sagesse. part de la Nature pour remonter à l'idée de présente un système d'évolution remarquable en cela une analogie digne d'intérêt avec les idées modernes et données de la Théosophie*. Je veux parler des cinquante portes Dieu, et qu'il offre les de Cmieltigence. D'après Kabbalistes, chacun de ces deux systèmes procède les d'une des premières Sephiroth. Lestrente-deux voies de la Sagesse Ghochmah et les cinquante portes de l'Intelligence de comme l'enseigne Kircher: a De même que les trente-deux voies de la Sagesse, émanées de la Sagesse, se répandent dans le cercle des choses créées, de même dérivent de Binah, de Binah, c'est-à-dire de l'Intelligence que nous avons vu être l'Esprit saint, s'ouvrent cinquante portes qui conduisent auxdites voies ; leur but est de conduire à Tusage pratique des trente-deux voies de la Sagesse « On les et de la Puissance. appelle Portes parce que personne ne peut, d'après les cabalistes, parvenir à n'est d'abord entré I. Voyez la une notion parfaite des voies susdites par ces Portes. secoiulu partie ilii » Tniitr cl/'iiiciUnlre de Scicnl'c uccullf. s'il — — — 13:^ LES 50 PORTES DE L'INTELLIGENCE CLASSE !•« PRINCIPES DES ÉLÉMENTS I — — 2 - — — 3 Pi)i-te (la plus infime) Matière première. Hyle, Chaos. Vide — et inanimé : ce qui est sans forme. Attraction naturelle, l'abîme. 4 Séparation o -' et rudiments des Eléments. - 8 - Elément Elément Elément Elément - 9 — Figura lion des Qualités. - f>eur attraction vers le - — 6 — — 7 — 10 Terre ne renfermant encore aucune semence. Eau agissant sur la Terre. de l'Air s'exhalant de l'abîme des eaux. Feu échauffant 2c et vivifiant. mélange. CLASSE DÉCADE DES MIXTES Porter il — Apparition des Minéraux par disjonction la de la terre. — 12 — Fleurs et sucs ordonnés pour la génération des métaux. 13 — Mers, Lacs, Fleurs sécrétés entre les alvéoles (de la — Production des Herbes, des Arbres, c'est-à-dire de Terre). — 14 • nature végétante. — — — — — — 15 16 17 18 19 20 - Forces - — — — — et semences données à chacun d'eux. Production de la Nature sensible, c'est-à-dire Des Insectes et des Reptiles. chacun avec Des Poissons ses propriétés | Des Oiseaux spéciales. ( Procréation des Quadrupèdes. :î- CLVSSE DÉCADE DE LA NATLRE lUMAlNE Porte 21 — 22 — 23 - 24 — 23 — — — Limon de — — Mystère d'Adam et d'Eve. Homme-Tout, Microcosme. Production de l'homme. la Terre de Damas, Matière. Soufde de Vie, Ame ou la — Porte 26 — 27 — 28 — — 29 30 — — — — — iU — Cinq puissances externes. Cinq puissances internes. Homme Homme Homme Ciel. Ange. image et similitude 4e de Dieu. CLASSE ORDRES DES CIEUX, MONDE DES SPHÈRES Porte 31 / 32 33 \ 34 35 36 \ <D ) •r-t \ 37 j 38 / 39 40 \ De la Lune. De Mercure. De Vénus. Du Soleil. De Mars. De Jupiter. De Saturne. Du Firmament. Du premier Mobile Empyrée. Se CLASSE DES NEUF ORDRES d'aXGES, MONDE ANGÉLIQUE — — 43 — 44 — 45 — 46 — 47 — 48 — 49 — Porte 41 — — — — — — — — 42 Animaux Séraphins. saints Ophanim, c.-à-d. Roues Anges grands et forts Haschemalim c.-à-d Seraphim c.-à-d Malachim Elohim Ben Elohim Archanges. Chérubin Anges. 6e Chérubins. Trônes. Dominations. Vertus. Puissances. Principautés. CLASSE EN-SOPH, DIEU IMMENSE MONDE SUPERMONDAIN ET ARCHÉTYPE Porte 50 — Dieu, Souverain Bien, Celui que l'homme mortel n"a pas vu, ni qu'aucune recherche de pénétré. C'est là la parvint pas. 50*^ l'esprit n'a porte à laquelle Moïse ne — 135 — Et telles sont les cinquante portes par lesquelles le chemin est préparé de l'Intelligence ou l'Esprit Saint vers les 32 voies de la Sagesse au scrutateur soucieux et obéissant à la loi. Les 32 voies delà Sagesse sont les chemins lumineux par leshommes de Dieu peuvent, par un long usage, une longue expérience des choses divines et une longue méditation sur elles, parvenir aux centres cachés. » Kircher. « quels les saints LES 32 VOIES DE LA SAGESSE La première voie est appelée Intelligence admirable, couronne suprême. C'est la lumière qui fait comprendre le principe sans principe et c'est la gloire première; nulle créature ne peut atteindre son essence. La seconde voie c'est l'Intelligence qui illumine; c'est la couronne de la Création et la splendeur de l'Unité suprême dont proche le par Kabbalistes les rap- La Gloire seconde. : La troisième voie elle se exaltée au-dessus de toute tête et appelée plus. Elle est appelée Intelligence sanctifiante est et c'est la base de la Sagesse primordiale, appelée créatrice de la Foi. Ses racines sont "^Di^. Elle est parente de la foi qui en émane en effet. La quatrième appelée Intelligence d'arrêt ou réceptrice, est comme une borne pour parce qu'elle se dresse recevoir les éma- nations des intelligences supérieures qui lui sont envoyées. C'est d'elle qu'émanent toutes les vertus spirituelles par la subtilité. émane delà couronne suprême. La cinquième voie est appelée Intelligence Elle que, égale plus que tout autre à la profondeurs de la La sixième voie parce que c'est en suprême radiculaire, parce unité, elle émane des Sagesse primordiale. appelée Intelligence de l'influence médiane, est que elle se Elle fait influer cette afflucnce multiplie même le flux des émanations. sur les hommes bénis qui s'y unissent. La septième voie est appelée Intelligence cachée, parce qu'elle une splendeur éclatante sur toutes les vertus intellectuelles qui sont contemplées par les yeux de l'esprit et par l'extase fait jaillir de la foi. La huitième voie C'est d'elle racines appelée Intelligence parfaite est qu'émane auxifuellcs elle et absolue. préparation des princi()es. Elle n'a pas de adhère, si ce n'est dans les profondeurs de la — — 136 Sphère Magnificence do la substance pi'opre de laquelle elle émane. La neuvième voie est appelée Intelligence mondée. Elle purifie les Numérations, empêche et arrête le bris de leurs images car elle fonde leur unité afin de les préserver par son union avec elle delà la ; destruction et de la division. La dixième voie qu'elle est BINAH; appelée Intelligence resplendissante, parce est exaltée au-dessus de toute tête elle illumine le feu et a son siège dans de tous les luminaires du principe des formes. La onzième vi)ie est appelée Intelligence du et fait émaner la force feu. Elle est le voile placé devant les dispositions et l'ordre des semences supérieures et inférieures. possède cette voie jouit d'une grande qui Celui dignité, c'est d'être devant la face La douzième voie delà cause des causes. est appelée Intelligence de la lumière, qu'elle est l'image de la magnificence. On parce dit qu'elle est lelieu d'où vient la vision de ceux qui voient des apparitions. La treizième voie C'est la substance ries de appelée Intelligence inductive de l'Unité. est la Gloire; elle fait connaître la vérité à chacun esprits. La quatorzième voie est appelée Intelligence qui illumine, c'est fondement de l'institutrice des arcanes, le La quinzième voie est appelée dans qu'elle constitue la création elle-même, d'après les la Sainteté. Intelligence la constitutive parce chaleur du monde. Elle est Philosophes, la chaleur dont l'Ecriture parle (Job, 38), la chaleur et son enveloppe. La seizième nelle, voie est appelée Intelligence triomphante et éter- volupté de la Gloire, paradis de la volupté préparé pour les justes. La dix-septième voie appelée Intelligence dispositive. Elle est dispose les pieux à la fidélité et par là les rend aptes à recevoir l'Esprit-Saint. La dix-huitième voie fluence. C'est d'elle est appelée Intelligence qu'on tire les ou Maison de l'af- arcanes et les sens cachés qui sommeillent dans son ombre. La dix-neuvième voie est appelée Intelligence du secret ou de toutes les activités spirituelles. L'affiuence qu'elle reçoit vient de de la gloire suprême. La vingtième voie est appelée Intelligence de la Volonté Elle prépare toutes les créatures et chacune d'elles en particulier à la la Bénédiction très élevée et démonstration de l'existence de La vingt et unième voie est la Sagesse primordiale. appelée Intelligence qui plaît à celui — 137 — qui cherche; elle reçoit rinfliience divine et influe par sa hénédiclion sur toutes les existences. La vingt-deuxième voie est appelée Intelligence fidèle, parce qu'en vertus spirituelles qui y augmentent jusqu'à ce qu'elles aillent vers ceux qui habite sous son ombre. sont déposées elle les La vingt-troisième voie est appelée Intelligence stable. Elle la cause de la consistance de toutes les est numérations (Sephirolh). La vingt-quatrième donne Elle la voie est appelée Intelligence Imaginative. ressemblance à toutes les ressemblances des êtres qui d'après ses aspects sont créés à sa convenance. La vingt-cinquième voie est appelée ou d'épreuve, parce que c'est la Intelligence de Tentation première tentation par laquelle Dieu éprouve les pieux. La vingt-sixième voie est appelée Intelligence qui renouvelle parce que par c'est que DIEU (béni elle soit-il) qui peut être renouvelé dans la création du La vingt-septième voie en eiïet suprême qu'est d'elle renouvelle tout ce monde. est appelée Intelligence qui agite. C'est créé- l'Esprit et l'agitation, c'est-à-dire le de de l'Orbe toute créature mouvement auquel elles sont sujettes. La vingt-huitième voie est appelée Intelligence naturelle. C'est parachevée et rendue parfaite la nature de tout ce qui existe dans l'Orbe du Soleil. La vingt-neuvième voie est appelée Intelligence corporelle. Elle par elle qu'est forme tout corps qui est corporifié sous tous les orbes et son accroissement. La trentième voie c'est d'elle que les est appelée Intelligence collective parce que Astrologues tirent par le jugement des étoiles et des signes célestes, leurs spéculations et les perfectionnements de leur science d'après les mouvements des La trente I^a trente-deuxième voie astres. unième voie est appelée Intelligence perpétuelle. Pourquoi? Parce qu'elle règle le mouvement du Soleil et de la Lune d'après leur constitution et les fait graviter l'un et l'autre dans son orbe respectif. et est appelée Intelligence adjuvante parce qu'elle dirige toutes les opérations des sept planètes et de leurs divisions et y concourt. Voici l'usage pratique de ces 32 voies. Les Cabalistes, quand ils veulent interroger Dieu par une voie quelconque des choses naturelles, s'y prennent ainsi D'abord ils consultent dans une préparation antérieure les 3:2 : — 438 — endroits du 1" chapitre de la Genèse, c'est-à-dire les voies des choses créées, et exercent sur elles leur étude '. Puis par le moyen de certaines oraisons tirées du (^^"^ ;i^ nom ELOIM prient Dieu de leur accorder largement la lls nécessaire à la voie cherchée et se lumière persuadent, par des cérémonies convenables, qu'ils sont adeptes à la Lumière de la Sagesse, qu'ils se tiennent, par leur foi si bien inébranlable et leur ardente charité, cœur du monde pour l'interroger. Pour que l'oraison ait une plus grande puissance, ils se servent du nom de 42 lettres^ et par lui pensent qu'ils obtiendront ce qu'ils deman- dans dès le lors dent. Les lecteurs trouveront dans curieux de nouveaux détails sur la Kabbale en les récits de tous les Kabbalistes contemporains, Éliphas Levi, Stanislas de Guaita, Joséphin Peladan, Alber Jhou- Ceux qui désirent pénétrer au fond du système kabbalistique esquissé symboliquement dans le Sepher Jesirah trouveront des déney. veloppements considérables dans mon étude sur le 7'aro/ des Bohémiens, gros volume de près de 400 pages, basé sur le 3" nom divin. 1. Dans tionné 32 2. op. Ce cil. le 1'^'' chapitre de la Genèse le nom divin ^Elohim est men- fois. nom est tiré des combinaisons du Télragramme; voy. Kircher, TROISIÈME PARTIE BIBLIOGRAPHIE DE LA RÉSUMÉE KABBALE CHAPITRE P' INTRODUCTION A LA BIBLIOGRAPHIE DE LA KABBALE INTRODUCTION A LA BIBLIOGRAPHIE DE LA KABBALE § 1. Il — Préface. n'existe pas, à noti'C connaissance du moins, de bibliographie spéciale de la Kabbale en langue française. On trouve bien dans manuels courants des listes d'ouvrages classés sous cette rubrique; mais ces listes sont faites sans ordre et sans méthode et sont très incomplètes. Mêmes remarques à faire pour les articles des dictionnaires consacrés à la Kabbale et les quelques volumes auxquels on renvoie, sauf pour l'étude consacrée à celte question dans les le Dictionnaire des Sciences philosophiqites. y avait donc là une lacune très préjudiciable aux chercheurs que nous avons essayé de combler dans la faible mesure de nos moyens. Noire but est donc moins de présenter une Il sérieux, lacune interminable liste d'ouvrages cueillis à droite et à gauche (ce qui que d'établir certaines divisions dans cette liste, el par suite d'éviter de longues recherches aux philosophes et aux historiens (|ui, à la suile des travaux d'A. Franck sur la Kabbale et d'autres éminents critiques sur l'Ecole d'Alexandrie aurait déjà quel(|ue et les doctrines utilité), néoplatoniciennes, cherchent de plus en plus à approfondir ces questions. Il nous faudra tout d'abord [jasser en revue les principales i)ibliographies faites à l'étranger ou dans les derniers siècles sur la Kabbale. Nous aurons à établir le caractère spécial de chacun de ces travaux, leur utilité ou leurs défauts. — 142 — A ce propos, nous indiquerons les sources diverses auxquelles nous avons puisé, carie premier devoir de l'écrivain est de «rendre à César ce qui appartient à César », quitte à perdre un peu de prestige et à gagner beaucoup de satisfaction morale. que nous pourrons aborder avec quelque fruit la Mbliograpbie proprement dite, divisant les livres d'après les idiomes dans lesquels ils sont écrits, puis d'après les sujets traités, enfin condensant en une courte liste les ouvrages les plus indisC'est alors pensables à connaître. Nous prendrons également soin d'établir dans ces grandes divisions d'autres séparations plus accessoires, comme la distinction entre les ouvrages d'études purement scientifiques sur la Kabbale, d'avec les œuvres produites par les kabbalistes mystiques et inspirées par la Kabbale. Nous espérons ainsi atteindre au mieux notre but, qui tâche à ceux avant tout, d'être utile, et de faciliter la compétents que nous-mème, voudront est, plus qui, bien mettre nos efforts à contribution. — §2. PRINCIPALES BIBLIOGRAPHIES KABBALISTIQUES Une étude de la détaillée sur chacun des écrivains qui se sont occupés bibliographie de la Kabbale demanderait à elle seule, un volume. On ne peut donc attendre de nous une analyse complète de chacun de ces ouvrages. Nous nous contenterons d'indiquer rapidement le caractère général des principales de ces bibliographies, renvoyant le lecteur curieux de détails plus Bibliothèque Nationale, dont nous donnons les amples à numéros du la catalo- gue, ce qui facilitera et abrégera beaucoup les recherches. Jean Buxtorf Buxtorf est le chef d'une famille qui, pendant deux siècles, rendue célèbre dans la littérature hébraïque*. Il naquit le 2o décembre 1564, à Camen en Westphalie et mourut à Bâle le 13 septembre 1629. Il professa pendant trente-huit ans l'hébreu dans celte ville. Jea.i s est JoHAN BuxTORFi. — De AbrevicUionis hebraicis oui assessenint operis tulmudici brevis rccencio, capilwn Indici item 230sita Basilea, « Bibliotheca rabbinica novm et copiosus Biographie Universelle, l. 6. et novo ordine alphabetico dis- typis Cnnradi Waldkirchi impensis Ludovici Konig, In-8°. (Bib. Nat. A. 7505). 1. » liber cum ejusdem librormu 1613, — 143 — Ce petit volume de 335 pages, quoique incomplet, a une très grande valeur, car c'est le premier travail aussi sérieusement établi. Il fut complété par les travaux ultérieurs de l'auteur et de son fils. Il est imprimé de droite à gauche à l'inverse de nos ouvrages ordinaires. Le travail suivant est cependant bien plus coin[)let. Bartolocci Sinon par ordre de date du moins par ordre d'importance, la la Kabbale est celle première grande bibliographie se rapportant à de Bartolocci. (Jules) était un religieux italien de l'ordre de saint passa la plus grande partie de sa vie à professer la langue hébraïque au collège de la Sapience à Rome. Il naquit en Bartolocci Bernard. Il 1613 à Celano, dans l'Abruzze, et mourut d'apoplexie le l'"" no- vembre 1687. — BuiLiOTiiEGA MAGNA Uauui.xu.a. ordine alphabUico hebraice et De sciiptoribus latine dvjestis, cl scriptis auclore D. rabbinici)i, Iiilio Barto- Bernarit Reform. Ord. Cistere et S. Sebasliani ad Catacumbes Ahbato, 4 vol., Rome, 1678-92 (Bib. Nat. A. 704). loccio de Celleno, Congreg. S. Cette bibliographie est établie sur quatre volumes in-folio qui colonnes ; l'ouvrage le la le commencement du volume comme pour plan alphabétique. Les constiUient sont imprimés en deux les livres en est à droite en ouvrant langue hébraïque, de plus tuas hébreux cités sont traduits eu latin et de nombreuses minutieusement établies, permettent de se retrouver très facilement dans cette immense quantité de sujets traités. On trouve à propos de chaque sujet une bibliographie, non seulement des ouvrages hébraïques, mais encore de tous les traités sur la question. Ainsi par exemple on voit à la page 106 du les passages tables, tome I" une étude sur les Points suivie de renvois phiques de vingt-trois ouvrages hébraïques et bibliogra- de sept ouvrages latins. Chacun de par page, ces renvois est établi, le plus souvent, par chapitre et c'est dire toute la conscience qui a présidé à Tédilication de cet admirable traité*. 1 le . Il y a environ 4000 ouvrages écrits eu langue Liobriaque, cours de cet important travail. cités dans — la — L'ouvrage de Bartolocci a continué élé et complété par le suivant. Imbonatl's. — Bihliotheca latina-hebraica sive qui ex diversis nationibiis, contra Judxos, vel scripsere : additis de scriplorllus laiinis de re helraicu ulcumque observationibiis criticis, et phtlologico-historicis, quibus quse circa patriam, setatem. vitœ institulum, mortemque ; auctorum consi- deranda veniunt, exponuntur, auctore NATo Mediolangasi, Couq. S. vindice P. Carolo Ioseph Imbo- et Bernardi Ord. Cistere Monacho, Rome, 1694, in-folio (Bib. XaL. A. 763). On y retrouve Rabbinique. ' mêmes les qualités que dans la Bibliothèque Nous trouvons maintenant, toujours par ordre de date: Basnage. — Histoire terdam, 1707, Ce tirer traité des Juifs depiuis Jésus-Christ jusqu à présent, Rot- in- 12, o vol. (Bib. nat. H. 6947-52). contient une table des auteurs cités d'où l'on peut de sérieux renseignements bibliographiques. Nous arrivons enfin à difTusion de ces études l'un de ceux qui ont le plus contribué à la : WOLF Wolf (Jean-Christophej est né le 21 février 1683 à Wernigerode la Haute-Saxe. Il mourut le 23 juillet 1739 à cinquante-six ans. dans — Bibliotheca hebrœa, sive notitia tum auctorum tum scriptorum, quœ vel hebraice pri)iium conversa sunt, ad noslramxlatem deducta, Hambourg et 0. Christoph. Wolf. hebraiconan cujuscumque exarata, vel ab aliis Leipsig, 171o, 4 vol., setatis, in-4'', Bib. Nat.) (Invent. A. 2967. Le tome premier contient la notice des auteurs hébreux au nombre de 2^31 le second, l'indication bibliographique de tous ; ouvragesimprimés ou manuscrits relatifs à l'Ancien Testament, à la Mashore, au Talmud et à la grammaire hébraïque, la bibliothèque judaïque et antijudaïque la notice des paraphrases les ; chaldaïques^ des livres sur la cabale, et enfin des écrits anonymes — — 145 des Juifs. Les deux derniers volumes renferment les corrections et suppléments les '. L'ouvrage de Wolf droite. dont Il imprimé sans colonnes de gauche à est contient aussi le traité de Gaffarel sur les manuscrits s'est servi Pic de la Mirandole : accedit in calce Jacobi Gaffa- RELLi index codicum cabbalistic, mss, quitus Jo. Picus Mirandu- lanus cornes, usus est. Les quatre volumes de Wolf, abrégés du travail de Bartolocci avec de nombreuses additions d'ouvrages plus récents que \a.Magna Bibliotheca rabbinica, formeraient un ensemble presque parfaitsans une singulière manie qui déprécie beaucoup d'ouvrages de l'auteur. Cette manie consiste à retraduire en latin les titres d'ouvrages et noms les d'auteurs quels qu'ils auteurs allemands dont le nom est sauf toutefois pour les soient, bien traduit en latin, mais dont ouvrages sont mentionnés dansla langue originale. Il résulte de une confusion regrettaljle dans l'esprit du chercheur et des difficultés qu'on aurait dû éviter dans un recueil bibliographique. les là Aussi conseillons-nous de recourir toujours de préférence à l'ou- vrage de Bartolocci, sauf pour les auteurs modernes. Pour donner au lecteur un exemple du genre de Wolf, il lui suffit de se reporter aux listes que nous donnons d'après Citons, pour terminer, ouvrages suivants dont lui. comme beaucoup le plus modernes les deux dernier ne nous est malheureusement connu que de nom. — Bibliotheca Jiidaica: Bihlioijraphisches Hamlbruch umfassoid Druckwerke der Judischen Literadiv» einschiiesslich der ùbcrjudenund judenthum veroffentlichten Schriflen nach cUfabelischcr ordnung der verfasKURST. die « ser bearbeitel. Mit cincr Geschichtc der Judischen Bibliographie indices versehen universitat und Ilerausgegeben, von zu Leipzig. Leipzig, Sowie mit D. Julius Kuust, leherer an der Ycrlag von Wilhelin Engelinann, 1863 (Bib. Nat., Q. 5139, ol40, 5141). Rien de bien particulier à signaler dans ce travail ({ue le diclionnaiie la (in du troisième volume et qui est imprimé comme hébraïque, placé ù un de nos dictionnaires, c'est-à-dire de gauche à Catalogue of hcbraica and hudaîca in the the City of 1. London, Londres Weiss, Biograph. Univ., IH'.H, gr. in. -8» t. droite. librari/ of the corporation of de 231 ])a},'es. 45. 10 146 § 3. Outre — NOS SOURCES ouvrages précédents, nous avons consulté les listes des études sur la Kabbale dans la plupart des en- les placées à la fin cyclopédies. G'estainsi (article que nous citerons spécialement la Grande Encyclopédie de M. Isidore Loëb), VEncyclopédie des Sciences religieuses de Lichtenberger (article la conversation,]e « Kabbale »deM. Nicolas), le/?ic/?o?î«a/Ve de Dictionnaire encyclopédique de Larvoiié^e S Ency- clopédie de Diderot (article « Cabbale » de l'abbé Pestré suivi d'une note de d'Alembert, cet article est un des meilleur» qui aient été publiés sur la question), la Biographie universelle de Michaud (article de M. Tabaraud). Et parmi les étranger» VEnglisch cyclopédia, VEncyclopédia Bri- lannica et la Biblioiheca brilannica de Watt, bibliographie très remarquable à diilerents points de vue. Parmi les ouvrages qui nous ont été d'une très grande utilité pour l'établissement de notre bibliographie, nous citerons en première ligne celui de M. Ad. Franck sur la Kabbale qui constitue recueil français dans lequel on trouve une le seul bonne bibliographie du sujet. Nous ne parlerons pas de Basnage, Bartolocci,Buddeus, Duxtorf, Jmbonatus, Isid. Loëb, Molitor, Wolfei Wall auxquels nous avons emprunté quelque peu. Les collections de la Bibliothèque Nationale sur la Kabbale nous ont également fourni quelques numéros de notre liste.. Enfin nous ne saurions terminer sans signaler de quelle nous a été la bibliothèque particulière de notre Guaita, le kabbaliste justement estimé, pour ouvrages mystiques sur utilité ami Stanislas de le catalogue des la question. PLAN DE NOTRE RIRLIOGRAPHIE. i° Nous avons classé les Ordre. ouvrages d'une part [)ar idiomes, d'autre part par matières traitées. La classification par idiomes a été faite d'après l'ordre de nos recherches. mùme — La par 147 — classification par matières a été faite d'après l'ordre adopté catalogues de la Bibliothèque Nationale. Nous y avons ajouté quelques rubriques tirées de notre classification générale les des ouvrages se rapportant à la tradition hébraïque. 2" SoiD'ces. — Caractère da chaque ouvrage. Chacun des ouvrages Entre nom le quand l'ouvrage est (SCT). fique, s'il dun numéro dVirdre. de l'ouvrage ou avant ce tiré l'indication la fin des indications particulières précédé et le titre anonyme, onHrouve une source d'où nous avons A cités est de l'auteur lettre qui dudit ouvrage. bibliographiques on trouve des indications : Si le caractère de Fouvrage est surtout purement s'agit d'une étude didactique ou bibliographique. (MYS). Si litre indique la Touvrage est d'origine ^cî'ewfi- ou de tendances occultistes ou mystiques. (PHIL). Si l'ouvrage est surtout philosophique. 3** Tables alphabétiques. Enfin, pour permettre au chercheur la plus grande facilité pos- nous avons ajouté à notre bibliograpliie deux taides alphanoms d'auteurs, l'autre par titres d'ouvrages. On voit par tous ces détails que nous avons cherché avant tout à faire œuvre utile, à épargner, aux autres, les tàtoiuiements que sible, bétiques, l'une par nous avons personnellement éprouvés dans ces recherches; notre plus vif désir est maintenant d'être pillé le plus souvent possible au plus grand profit de l'étude. Nous voudrions surtout voir cette bibliographie incomplète et résumée, reprise et agrandie par un auteur plus compétent que nous-même. La France aurait ainsi un ouvrage à peine indiqué par cet essai, ouvrage que nos trop nombreuses occupatifuis nous interdisent pour l'instant d'entreprendre. Nous avons défriché le terrain; qui voudra bien maintenant le faire prospérer? — 148 — CATALOGUE DES SOURCES DE NOTRE BIBLIOGRAPHII (B). Basnage. (BG). Bartolocci. (BD). Buddeiis. (BN). Bibliothèque Nationale. (BX). Buxtorf. ^DV). {Divers auteurs). (F). Ad. Franck. (G). Bibliothèque de Guaita (I) Imbonatus. (L). Isidore Loëb. (M). Molitor. (P)- Papus. (W). Wolf. (Wt). Watt. CARACTÈRE DE CHAQUE OUVRAGE. (SCT) Scientifique (Bibliographies, études didactiques, etc.). (MYS) Mystique (Inspiré par la Science Occulte ou à tendances mystiques). iPHIL) Philosophique précédents). (Intermédiaire entre les caractères CHAPITRE II CLASSIFICATION PAR IDIOMES — OUVRAGES § 1. EN LANGUE FRANÇAISE La Kabbale, (SCT). 1. Ad. Franck (P), 2. Richard Simon (F), Histoire critique du Vieux Testament (SCT). 3. BuRNET (F), Paris, 1843, in-S" Aix/iéologie philosophique , chap. IV (SCT). [SOT). (SCT). 4. HoTTi.NGER (F), 1 hcorie philosophique 5. Basnage (F), Histoire des Juifs 6. E. A.MELiNEAu (F), Essai sur le gnosliclsnie égyptien, ses déve- loppements et (Bib. nat. 0' A 7. 8. i vol. 111-4", |)aru en 1887 (SCT. Paul Adam (P), Etre, roman (MYS). Amaravella (P), Jm Consiilu/ion du microcosme (revue Lotus) 9. son origine égyptienne, 690) F. SCT le (MYS;. Cil. cl Barlet(P), Essai sur révolution de ridée, \'è^\,\î\-{'i>>'' PHIL). 10. Berïiielot (P), (SCT). 11. De Brière Des origines de CAlcJiimic, Paris, 1887,111-8" (P), Essai sur le symbolisme antique des peuples de rOrient, Paris, 1854, in-8° (SCT). René Caillié (P), L'Etoile, 12. (articles divers;. Avlsilon, 13. Augustin p. 156 (MYS). lu Revue des Hautes Etudes (MYS^. Chakoseau (P), Essai sur et 157, Paris, la philosophie iPHIL). L'Homme rouge des 1891, 14. P. Christian (P), in-S" 1889-92 bouddhique, 111-8" 7uileries, Far'is, 1854, — — (DivERSj fPj, Congrès spirite de 4889, 15. et 150 1 vol. in-8°, p. 70, 89 (MYS). suivantes OEuvres (PHIL). 16. Court de Gébelin il. Henry Delaage Pi, Jm Science du 'P.. vrai, Paris, 1884, in-18° (PHIL). (PHIL 18. Louis Figuier (P), L'Alchimie 19. Paul Gibier (Pj, Analyse des choses 20. Eliphas Levi (P), La 1834, in-8"; Dogme et rituel et SCTj. (MYSj. de la haute Magie, Paris, clef des grands mystères; (MYS Histoire de la Magie; SCTj. 21. Fabre d'Olivet (Pj, La Langue hébraïque i^estituée, Paris, 1823, 2 vo]. in-4° (PHIL et SGT). 22. S. DE Guaita (P), Au Seuil du Mystère, Paris, 1890, in-8" (SGT et MYS); Le Temple de Satan, Paris, 1891, in-8'' (MYSj. 23. Alber JiiouNEY (Pj, Le Royaume de Dieu, Paris, 1888, in-8° Fables et symboles et (MYS). H. G. 2i. kG^wvhi^), Philosophie occulte, 2yo\., LaBaye,ll21, in-8'>(SCTetMYS). Lacour 23. Les (P), Amoim ou dieux de Moïse, Bordeaux, 1839, (MYS). in-8° 26. Lacuria (Pj, Harmonies de l'Etre exprimées par les nombres, (MYS). Paris, 1833, in-8" LÉONCE DE Larmandie (P), Eoraka, roman, Paris, 1891, 27. iii-8*' (MYS). Lejay (Pj, La Science secrète, Paris, 28. Julien (MYS et Lenain (P), 29. 1890, i[i-8° PHILj. La Science cabalistique, Amiens, 1823, in-8° ><v (MYSj. 30. Jules Lermina CP), A Brader, nouvelle, Paris, 1889, in-8" (MYS). 31. Emile Michelet (P), in-18'' 32. MoLiTOR (Pj, in-8° 33. ')( in-S» l'art, Paris, 1891, La Philosophie de la Tradition, Paris, 1834, (MYSj. George Montière (P), La Chute d'Adam, Paris, 1890 (revue Vlnitiation) 34. L'Esotèrisjne dans (MYS). (MYS). Papus (P), Traité élémentaire de Science occulte, Paris, 1887, (MYS) le Tarot des Bohémiens, Paris, 1889, gr. in-8° (MYS ; etPHILi; gr. in-8" Traité méthodique (PHIL 33. JosÉPfliN 1884-91, in-18" et de Science occulte, Paris, 1891, SGT). Peladan (P), La Décadence (MYS). latine, 11 voL. Paris. — 3'î. Albert Poisson fP), Théories in-8°(PHIL Paris, 1891, 37. in-8^' 39. Cieiir, nouvelle Terre, Paris, 1889, Ombre R. P. Esprit Sabathier (P), (MYS 1679 Ye 10.27:2) II, in-8° (MYS). Schuhé (P), Les Grands PHIL Initiés, Paris, 1889, in-S" (MYS . Sai.nt-Yves d'Alveydre (Pj, Mission des Juifs. Paris, 1884, gr. in-8'' (SCT et PHIL). 43. J.-A. Vaillant fP). Les miens, Paris, 1834 Bûmes, histoire vraie des vrais Bohé- (MYS). ViTOUx (P), L'Ocrullisme scientifique, Paris, 1891, in-8° 44. G. (MYS et PHIL). 43. WroxsivI (P (Hcené) , Messianisme ou réforme absolue du savoir humain, Paris, 1834, in-folio (PHIL De la Magie transcendante Talmud (MYS 46. (P), dans idéale de la sagesse wii- PHIL). et L -C DR Saint-Martin (P), Le Crocodile, Paris, an 41. Ed. 4:2. Roca (P), i^ouveaux (MYS). ^Bib. nat. et symboles des Alchimistes, DrcuESSE de Pomar (P), Théosophie sémitique, Paris, 1887, verselle, 40. et . (MYS). 38. Abbé in-S° — loi le et . des méthodes de guérison . 47. (Pj, Le Vrrgn de Jacob, Lyon. 1693, Lagneau(P), Harmonie mystique, 49. Abraham le Jl'if (G), La Sagesse 48. Lamecli, manuscrit fin de d'un manuscrit allemand) xviii* siècle, in-12(MYS). (MYS). p. 1636, in-8° divine, 2 vol. pet. dédié à son in-8'' fils (Traduction (MYS). Gaffarel (G), Curiosités inouies{'NlYS). 31. Jérôme Cardan (G), De la subtilité (MYS). 52. Sieur de Salerne (G), La Géomancie et nomande des anciens, la nomancie cabalistique, in-16, 1669 (MYS). 33. D'Eckoartrausen (G), La Nuée sur le Sanctuaire ou quelque 30. chose dont la philosophie orgueilleuse de notre siècle ne se doute pas (MYSj. 34. M. P. 33. H n. D. G. .G), La Physique de V Ecriture, in-8« (MYS). Be\ Nathan (G*, La Philosophie divine, appliquée . Kelei'ii aux lumières naturelle, magique, astrale, surnaturelle, céleste et Dieu a révélées de Lui-même et de ses œuvres dans le triple i7iiroir analogique dr il )iivers, de divine, ou immuables vérités que VHommo 31». et de la Hévélation écrite, 1793, in-8" QuANTius AircLERC (G), Aa Threicie, ou MYS.) la seule voie des — sciences divines et hwnaities an VII 57. 132 du — culte vrai et de la morale, Paris, (MYS). Grassot L. (d. m. m.) (G), La Philosophie céleste, an IX (1803), pet. in.-S» (MYS). 58. F. Vidal Comnèm (G), L' Harmonie du Monde où de Dieu et de la Nature-Essence, Paris, 1671, in-12 39. Pierre Fournie (clerc tonsuré) (G), ce que nous sommes in-S" ce et Bordeaux, il traité est (MYS). Ce que nous avons été, que nous deviendrons, Londres, 1861, (MYS). Drach (Gj (Le Chevalier Drach), ancien rabbin, De l'harmonie 60. et de la Synagogue, Paris, 1844, 2 vol. gr. in-8° (MYS). Adolphe Bertet (G) (cabaliste pur, disciple direct d'Eliphas de r Eglise 61. Lévi), docteur en droit en droit canon, avocat près la cour civil et de Cham])érv, Apocalypse du Bienheureux Jean dévoilée (Kabbale et Tarot, à toutes les pages), Paris, Arnauld de Vresse, 1861, in-8° (MYS). 62. Goulianof (G) (le chevalier de), Essai sur les hiéroglyphes d'Horapollon in-4<' et quelques mots sur CABALE, la Paris, 1827, (MYS). 63. Anonyme (G), Cabala Magica tripartita, c'est-à-dire trois tables cabalistiques..., avec leur explication et leur usage, etc.,S.L., 1747, in 64. -8° (allemand et prophéties hébraïques que les chrétiens attribuent à prétendu messie, Londres, 1770, pet. in-8° 63. (PHIL traduction française) et MYS). Isaac Orobio (G), IsraiH vengé, ou Exposition naturelle des Alexandre Weill (G), mystères de V Amour), d'après d'un missel hébreu, [Paris, (PHIL et Jésus, leur MYS). nnil^ ninDJI a^pin [Lois et rabbins et la Kabbale, traduit les Dentu, 1880, pet. in-8'' (PHIL et MYS). 66. LoDOiK (comte de Divonne, S.*. (traduction divine précédé de la de l'anglais Voix qui crie I dans .• .){Ct),La Voie de la Science Law, de le disciple désert, Paris, de Buhme), 1803, in-8° (MYS). 67. LoPOUKiNE (mystique cabaliste russe) (G), Quelques traits de • V Eglise intérieure, Moscou, 1801 (avec figures), in-8'' (MYS). 68. MuNCK (L), Mélanges de Philosophie juive et arabe, Paris, 1830, p. 275 et 490 (SCT); (L) La p. 520 et 321 203, 205 et 206 Palestine, ^(SGT). 69. Herzog (DV), Encyclopédie, (SCT). 70. Marquis Le Gendre (SCT). (WT), t. VII, Traité p. de VOpinion^ ch. VII — Io3 — 70 bis. Malfatti DE MûNTEREGGio (D.) (P), La Mathèse, traduit par Ostrowski, Paris, 1839, in-S» (MYS) '. § 2. 71. — OUVRAGES EN LANGUE LATINE. Raymond LuLLE Œuvres, 10 voL (F), in-folio, Mayence, 1721 (PHIL). ^ Mirandole (F), Conclusiones cabalisttcœ, Rome, 72. Pic de la 1486 (PHIL). De Arte 73. Reuculin (F), 74. De Verbo Mirifico cabbalistica (PHIL). (PHIL). Agrippa (F), De occulta philosophia (SCT et MYS). 76. PosïEL (F), Abscwiditorum a const'Uutione mundi clavis, 73. H. -G. Amsterdam, 1646, Bâie, 1547, in-4% et in-12° (MYS). 77. PiSTORius (F), A7H1S cabalislicse scriptores, Bàle, 1387, in-folio (PHIL 78. et MYS). KiRCiiER (F), Œdipus /Egyptiacus, Rome, 1623, in-folio (SCT ^iPHIL). 79. 80. KxoRR DERosENROTH(F),/ira6ôa/af^e«Hrfafa(SCTetPHIL). Ricci (F), De celesti agricullura (MYS 82. 1692, in-8'' (MYS). Concordla rationis Georges Wagiiter (F), Harmonia philosophix moralis PHIL). et 81. Joseph Voysin (F), Disputatio cnbalistica et religionis et fidei, sive christianx Amsterdam, , (MYS). Rome, 1706, in-S" (PHIL). De Ortu Cubbahc, Hambourg, 1837 (MYS). 83. Elucidarius cabalislicus, 84. TiiOLLK (F), 83. Bhucker Leipsick, (Jean-Jacques) (F), Inslitutiones philosophix, 1747, in-8", édition refaite et annotée par Fred. Born, (SCT Leipzick, 1790 et MYS). 86. Paracelsus (F), Opéra. 87. Henry Morus (F), Psycho-Zoia ou la Vie de in-8", traduction laline, 3 vol. in-folio 88. Robert Fludd (F), Œuvres, 3 89. Van Helmont père (J.-B.) (F), 1648-52, in-4°, Venise, 1631, in-folio 90. iMercure Van Helmont vol. Orlus mcdicinx, Amslei-dam, (PHIL). (F), Alphabeté vere naturalis hebraice brevissima delineatio, Sulgbach, 1607, in-12 1. Au monienl de mettre d'IîluGÈNE Nus : A 1 (PHIL). sous presse, nous recevons un nouvel ouvrage où tout un chapitre est con- la recherche des destindrs, sacré à la Kabbale. VAme, 1640-1647, (MYS). in-folio (MYS). 1679 vol. in- 18, Paris 1891, — 70 1er. — 91. Jacob De 92. Buehm In4 — (F), Anrora, 1612 tribus principiis, 1619 93. Bartolocci (F), Magna MYS). (MYSj. bibliotheca rahhinica, \ vol. iii-folio (SCT). 9i. F BuDDEUS , Introductio ad Historiom jihilosophix Hebrxo- (SCT). Montanus (B), Aniiquitatum Judàicarum (PHIL). 96. Bartenov.e (B), Commentarii in Misnam (SCT). 97. BocECius (B), De testid. templo Rabbinorum, t. l*"', in-folio, rum, 1702 et 1721, in-S" 9o. Arias Amsterdam (MYS). 98. Capzovii (B), Jnlroductio Comment, (SCT). 99. Chaiim (B) denudatœ, in-4'' in ad Theologiam Jxidaicam 'PHIL^. Siphra Zeunitha et Synodes Cahb. Duo 100. Cocn (B), ou Cocci;il;s (Johanne), Sanhedrim et tituli Thalmud'icl, Maccoth (SCTj. 101. Drusii (B), Quesliones Hebraicse (PHIL). Fret (Ludor) (B), Excepta Aharonis PIrush al Attorah explicationis Pentateuchum, in-4", Amsterdam, 1703 (PHIL). 103. HoOGT iB), Prefatio in Biblïa hebraica, in-8", 2 vol., Amsterdam, 1705 (SCT). 104. Leusden (B), Prefatio ad Bibliothecam hobraicam in-S", 2 vol., Amsterdam, 1680 (SCT). 103. Lorle (Isaaci) (B), Cahbala recentior (SCT et PHIL). 106. Maimonides (B;, Commentarii in Misnam, Amsterdam, 1760, in-folio (SCTj. 107. Misnau (Bj, sive tolius Hebreorum Juris Jiiluum, Aniiquitatum systema cum Maimonides et Bartenovœ Commentariis integris, quibus accedunt variorum Auctorum Notx ac Versiones Latine 102. donavit et nolis illustravit Giixelmus Surenuusius, in-folio, 6 vol., Amsterdam, 1700 (SCT). 108. MoRi (Henrici) (B), Fundamenta cabbalu- Aclopœdomeliss.r PHIL. 109. Mosis Naciimanidis ignea Satanx (B), Disputatio 110. Naputali Hirtz (B), Introductio Zohar [Kabbala denudata, 111. Misnœ, 113. (SCT.. p. 3j pro meliori intellectu libri (PHIL). Otbonis (Johan Henrici) (B), Historia doctorum misnicorum (PHIL 112. apud Wagenseili Tela (MYS). . Peringeri t. (B), Prtefatio ad Tract. Arodoh Zarah in V (PHIL). Relandi (Hade) (B), Annlecta /tabbinica, in-8% Ultraj, 1702 — l5o — Ursini (Gorgio) (B), Anliqu'dales hebi'aicv Scholasticx Aca- 114. deinuv, in-i", Hasnia, 1702 (SGT). 115. AVagenseilii (B), Tela ignca Safanœ, 2 vol., 108!, in-i". in Misna, p. 911, editionis Amstel (MYS). (PHIL). Paracelsus (BD), Isagoge 116. (BD), Marc Mersennum, Œuvres (PHIL). Amphitheatrum Sapientix /Eiernse 117. Peti Gassendum (BD) 118. KnuiNRATU , (MYS). Codkum Gaffarel (BD), 119. Kabbalisticorum manuscriptoi'um (MYS). 120. CiiEXTOi'iiORi StebII (BD), Cœlum Sep/iiroticinn Ebreorum per portas inlelUgentix Mogsi Hevelatum, 1079, in-folio (MYS). 421. IuL. Si'ERBERLS (BD), Isagogue in veram Dei natura'que (PHIL). cognifioriem 122. MiCDAELis RiTTiiALERi 1684 logia, (PHIL et (BD), Hemiat/iena p/iilos"pkica theo- MYS). 123. Franciscus MercuriusHelmontis |BD), Seder o/am (PHIL). (BD), Opéra (MYS). HopPERUS (BD), Seduardtis 124. Iac. Boumius 125. loACiiiMUS dentia, 1656 126. loNAS CoNRADus ScQRAM.Mius ticam Kabbalorum, 1703 (PHIL et ; (BD), Inlroductlo ad De Specierum scrulneo ; de lampade et lampade venaloria logico- de progressu MYS). 128. Yalerius de VALERiis fG"), tiarxun et in artem gêner alem Aureum opus (MYS). 129. BuKGONovo (Archangelus de) (G), in scien- — ; — férentes de celles qui sont dans Pislorius, quoique du et arhorem I. Apologia pro defenKabbalx {"PHlIlj) II. Conclusiones Cabalistice, secundum Mirandulayn (PHIL) (ces conclusions sont dif- sione doctrinœ n" 71, dialec- (PHIL). 127. JoRDANO Bruno (Pi, combinaioria lulliana rum sive de ver a jnrispru- (PHIL). sous le même litre. — St. de Guaita^, 1 même vol. in-10 carré, auteur Bononiœ, 1564. 130. Gai-ATini (G), 1 vol. in-fol., 1612 De Arcanis calholicx veritatis, livre XII, (MYSj. 131. Jouannes Frankius (G), Systema ethices dioinx et plusieurs auli'es in- 4° traités du même, Brandeburgi-Mecklinburgi, 1724, petit (MYS). 132. Vuolfgangus Sidelius (G), De Templo Salumonis Mystico, prope Maguntiaui, 1548, in-12 (MYS). 133. ÏRiTUÈME (G), /> Septem secundeis, Coloni;e, 1567, in-12 fMYS). — 156 — Veterum Sophorxnn Sigilla el Imagines Magiac, cui acRariorum magico-cûbbalisticorum (MYS et SCTj. 133. (Anonyme) (G), Trinuum magiciim, sive secretorummagico134. (G), cessit catalogus rum opus (MYS). 136. CHR[STornoRUS Wagenseilius (G), Tela ignea Satame, conles ouvrages hébreux suivants avec traduction commentaires (MYS et PHIL). tenant latine et [137. LiPMANN, Carmen memoriale. (Anonyme), Liber nizzachon velus. 138. Rabbi Jecuiel, Acta disputatioms cum quodam Nicolao. 139. Rabbi Moses NacdmaiMoes, Acta disputationis cum fraire Paulo Christiani et fratre lîaymundi Martini. 140. Rabbi Isaacci, Sepher Chissuck Emuna [Munimen fîdei). 141. (Anonyme), Scpher Toladolh Jeschua [Liber Generationiim Jesu).] 142. Relandi (Hadrian) (G), Antiquitates sacrée veterum hebreo- rum breviter delineatx, trajecti ad Heimus (J. Amsterdam, 1736, Rhenum, 1741, in-4° Philip.) (G), Dissertationum 143. (PHIL). in-4'' — 144. F. Rurnetii (G). I. Theoria sacra. Telluris trina Archeologiiô philosophicce (tout (SCT). sacrorum libri duo, II. Doc- — un grand chapitre sur la Kabbale), Amstelodami, apud loannem Wolters, 1699, in-4o (Frontispice et figures) (MYS). 14o. Robert Fludd (DV'. — 1° Utriusque cosmi metaphysica, physica atqve technica historia^ Oppenheim, 1617, 146. — 2" in-folio. L)e super7iaturali, naturali, piveternaturali et contra- nalurali microcosmi hisloria, Oppenheim, 1619 1621147. — 3" De natura sinia scu technica, macrocosmi historia, Francfort, 1624. 148. — 4" Veritatis procenlum seu deynonstratiô analytica,¥ranc- fort, 1621. 149. — o° Monochordan mundi symphoniacum in-4", 1623, in-folio (ces 130. deux derniers traités en , Francfort, 1622, réponse à Kepler). — 6» Anatomia theatrtnn, tripUci effgise designatum, Franc- fort, 1623, in-folio. 132. — — 133. — 9° Pulsus, seu nova 131. l^iVedicina cathoUca, seu mysticum artis medicandisacrarium, Francfort, 1629. 134. — Integrum morborum mysterium, Francfort, 1631. et acarnas pulswnim historia. 10" Philosophia sacra et vere Christian a, seu metcoro- ^'' logia cosmica, Francfort, 1629. 153. — \\° Sophix cumMû7'ia certamen, 1629. — 156. — 12° Summum alchymix 157. — 157 bonum, quod verum magix, est cabalie et fratrum Rosese-Crucis subjeclum, 1629. 13" Claris pkilosophise et alchymiœ Fluddanse, Francfort, verse ac — 1633. — 158. iA" Philosophia Mosdica, in qua sapientia et scientia creaturarum explicantur, Gonda, 1638; Amsterdam, 1940, in-folio ; traduit en anglais, Londres, 1659, in-folio. 159. — 15° De unguenlo cwmario dans (discours le Theatrum sapienticC, 1662, in-4''. 160. — 16° Respo7isiim ad Hoplocris?naspongum Forsteri, Lon- dres, 1631, in-4°. — 17° — 18° Pathologia dœmoniaca, Gonda, 16-40, in-folio. Apologia compendiaria, f?'afe7'nitatem de RoseaCruce suspicionis et infauùx maculis aspersam abluens, Leyde, 161. 162. 1616, in-8°. — 19° Tractatus apologeticus integritatem societatis de 163. Rosea-Cruce defendens, Leyde, 1647 traduit en allemand, Leipzick, ; 1782. — 164. 20" Tractatus tkeologo-philosophicus de vita, morte resurrectione, fratrihus Rosea-Crucis dicatus, et Oppenheim, 1617, in- 4°. 165 . Bl'xtorf (DV) {Œuvres), Manuale hebralcum ckaldaicum, et Bàle, 1658, in-12. 166. — Synagoga judaica, Bàle, 1603 (allemand); Hanau, 1604 et 1622, in-8° (latin); Amsterdam, 1650, in-8° (flamand); Bàle, 1641, par son fils); Bàle, 1682, latin (revue Jacques Buxtorf, petit-neveu de Tauleur). latin (revue Cet ouvrage roule sur les 167. rum Institutio dogmes epistolaris Jiebraica et les cum et corrigée par cérémonies des Juifs. epistolarum. Iiebraica- centuria, Bàle, 1603, 1616, 1629. in-8°. L'auteur y donne des règles et des modèles pour pondance littéraire en hébreu. 168. Epitome grammalicic hebrex, Leyde, 1673, 1701 169. Epitome radicum hcbraicx et chaldaicx, Bàle, 170. Thésaurus grammaticus lingux hebrex, Bàle, une corres- , 1707, in-12. 1607, in-8°. 1609, 1663, et 1615, in-8°. 171. Lexicon hebraicum et chaldaicum cum brevi lexico Rabbi- nico, Bàle, 1607, in-8°, et 1678, in-8°. 172. Grammaticx chaldaicx et syriacx libri très, Bàle, 1615, in-8°, 173. Bibliolheca hebrxa Hahbinica, Bàle, 1618-19, 4 vol. in-folio. 174. Tibcrias, Bàle, 1620, in-4°. - — l.iS Traité historique et critique sur la massore où l'auteur attribue Il y donne aussi Thisloire des Académies de Juifs après leur dispersion. rinvenlion des points voyelles à Esdras. C oncordantise 175. Bibliorum hebraicx, publiées par ses fils avec concordances chaldaïques, Bàle, 1632, in-folio; réimprimée en 1636, Bâle, et dont on a un abrégé par Chrétien Ravius à Francfort- les 1677, in-8", sous le titre de Fons Sion; un des meilleurs ouvrages de Bi;:vlorf. 176. Lexicon chaldaicum thalmudkum et rabbinicum, Bàle, 1639, sur-l'Oder, 1676; Berlin, c'est iu-folio. Cet ouvrage qu'il avait laissé imparfait après vingt ans de travail, coula encore dix année> à son fils pour le mettre en état de paraître. Judxicum 177. Dispulatio 178. Epistolarum Chrisliano, Hanau, 1604, 1622, in-8". (hébreu liebraic. decas et latin), Bàle, 1603, in-8°. 179. KiRCUER (P), Plan complet de son élude sur Hébreux dans Vt'dipus Fgyptiacus la Kabbale de : La Cabale des Hébreux Savoir : De la sagesse allégorique des anciens Hébreux, parallèle avec la cabale égyptienne et hiéroglyphique qui montre de noupour l'exposition de la doctrine hiéroglyphique et velles sources indique les origines de cette doctrine superstitieuse et sa réfutation. CuAi'. I. — Définition et division de la Kabbale. Exemple de la Gématrie. Exemple de Notaria. §3. Exemple de Themura ou Ziruphj.. § 1. § 2. i CuAP. II. Chap. 111. — Ue l'origine de la Kabbale au dire des Kabbalistes. — Du premier et fondement de la Kabbale : l alphabet de l'ordre mystique de ses caractères. Ghap. IV. § 1. Nom § 2. Mystères du § 3. Du nom — Des tioms et surnoms de Dieu. divin tétragrammatique ÎTin^ ou de 4 lettres. Nom n'H^ divin de 12 lettres ou duodécagranimatique. — Du nom § 4. autrefois V. CiiAi'. — divin de 22 lettres, avec lequel les prêtres avaient coutume de bénir Du nom § 5. 15'J le peuple, au dire des Rabbins. divin de A2 lettres. — De Table Ziruph ou des combinaisons de la ral/)habet hébraïque. Comment § I. le nom divin de 42 lettres est tiré de la table Ziruph. Noms § 2. avec des 42 anges, qui dériveiil du nom divin de A2 lettres les interprétations. GuAP. VI. -- Du nom divin de 12 lettres et de son usage. Les 72 versets extraits de divers Psaumes dans lesquels sont contenus paroles de les Dieu et les noms des anges, colligés d'après diverses œuvres rabbiniques. GuA['. VII. — Le nom anciens païens. Le du nom de divin de 4 lettres ne fut pas inconnu nom lESU aux contient en lui tout ce qui a été dit ces lettres. GuAr. VIII. — De Hébreux: mystique des Kabbale des dix Sephiroth. la très secrète théologie la l£nsoph, essence infinie, cachée, éternelle. § 1. ^2. Kether,\^ couronne suprême, premier Sephiroth et des autres Sephirolli. CiiAP. IX. — Des diverses représentations des 10 noms divins de et de leurs canaux au dire des Rabbins. Sephiroth, de leur influx Représentation § 1. des 10 humaine. § 2. Des systèmes de canaux Se[>hir()th el iidliix par l'image de figure des S(q)hirolh, au dire des Kabbalistes. § 3. § 4. § o. Dérivation des canaux (voir la figure). Des 32 voies des la Sagesse et de leur interprétation. Des 32 passages du chapitre I«' de la Genèse où le nom divin ELOIM est cité. Liste des 32 voies de la Sagesse. Des 50 portes de l'Intelligence. § 7. Des 30 puissances émanant de la droite en Gedulah 30 autres émanant de la gauche en Geburah. Du nom de 72 § G. et de 32 voies de la Sagesse. et des lettres — 160 — §8. Des préceptes négatifs et affirmatifs qui sont annexés aux canaux sephirothiques de Gedulah et Geburali à Netzah et Hod, au dire des Rabbins. § 9. Interprétation des chemins sephirothiques. § 10. tuant Du ternaire, septénaire et duodénaire des 22 lettres consti- canaux sephirothiques, les et leurs mystères, de l'avis des Hébreux. CuAP. X. ti 1. § 2. § 3. — De la Kabbale naturelle appelée En quoi « Bereschit ». consiste cette Kabbale. Kabbale astrologique. De la Kabbale Bereschit, ou de la Nature, c'est-à-dire de la connaissance des caractères des choses de la Nature par la vraie Kabbale. et légitime § 4. De la Magie kabbalistique, égyptienne, pythagoricienne et de leur comparaison. § 180. 3. — OUVR.\GES EN LANGUE ALLEMANDE. P>STEL\ (E), Mikad minot haychondin, Beitrâge zur jddi- schen Alterthimiskwide, Vienne, 1887 181. Kleuker (F), De l'incarnation chez les (SGT). la nature et de r origine de la doctrine de kabbalistes, Riga, 1786, in-8° [allemand) (PHIL). Kabbalismus und Pantkeismus, Kœnigsberg, 182. Freystad (F), 1832, in-8° 183. (PHIL). Wacuter (F), Le Spinozisme dans 1699, in-8° [allemand) 184. le judaïsme, Amsterdam, (PHIL). ZuNZ (L), Gottesdienstliche Vortrœge, Berlin, 1832, ch. IX etXX(SCTj. Landauer (L), Literaturblatt de l'Orient de Furst, 1845, (SCTj. 186. Graetz (L), Geschichte der Juden, t. V, p. 201-208, t. VII, mot Kabbala (SGT). 187. J. Hamburger (L), lieal-Encyclopœdie f. Bibel u. Talmud, 185. t. VI, p. 178 2*= partie, 1874-83, articles Geheimlehre, philosophie, et dans le supplément, aux Kabbala, Mystik, Religions- a-riicles Kteinere Midraschim elSohar (SGT). 188. Steinscheneider (L), Judische Literatur dans l'Encyclo- pédie Ersch et Griiber (SGT). 189. H. Joël (L), 1849 (PHIL). Bie Religionsphilosophie des Sohar, Leipzig, — IGl — Ad. Jellinck (L), Moses ben Schemtob de Léon iind sein 190. Vei'hxltniss zum Sohar, Leipzig, 1831 (PHIL). 191. Id. (L), Beitrxge zur Geschichte dcr Kabbala, Leipzig, 1832 (SGT). Graetz (L), Gnosticismus und Judenthian, Krotoschin, 1846 192. (PHIL). 193. M. Joël (L), Blicke in die Religionsgeschichte, Breslau, 1880, I" vol., p. 103-170 (SGT). GUDEMANN 194. Leipzig, 1800, t. (L), Geschichte des Erziehungswesens der Juden, P'", p. 133 (mysticisme allemand), p. 67 (mysti- cisme en France au xiu° siècle) (SGT). Kaufmann (L), dans Jubelschrift zum 90 tcn Geburtstag des D"^ L. Zung, Berlin, 1884, p. 143 (SGT). 196. Carl du Prel (F), Philosophie der Mgstik, Leipzig, 1887 193. D. (PHILetMYS). 197. (G), Cabala, Spiegel der § 4. — Kunst in Kuppersliick (MYS). PRINCIPAUX TRAITÉS EN LANGUE HÉBRAÏQUE. Massore. 198. Majer Halein (M), AVsorah siag l'Thorah (La Massore, un frein à la loi), xiii" siècle. Mischna et Gemurah. 199. (M), M'sachta sophrbn (on voit), desci-iption de la forme extérieure de la Bible. 200. Nasi Juda IIakadoscu (M), Mischnuh. 201. Maimonides (M), La puissante main. Karo (M), Table couverte, 4 vol., i3oO. Le compendium le plus complet de la doctrine hébraïque. 202. Joseph Kabbale. 203. AiîRAHAM Akibaii lion), (?) (M), Sephnr letzlrah (Livre de la crée- Mantoue, 1332. (Les Sources de la (?) (M), M'eine Hachochinh Raja M'ckiinnak (Le Fidèle Pasteur). 205. Rab Juda ren Betiiehu (M), Sepher Habelhachun (Le livre 204. Moïse Sagesse) ; de la confiance). 207. 208. — — N'ciiuniau (M), 40 av. J.-C. Le livre Ua-Bahir Amsterdam, 1631, Berlin, 1706. (M), Jlamiuchad (Le mystère du nom de Dieu). 206. Rab. lumière dans les ténèbres), — (M), Jggered Hasovoth (La Lettre sur les (la Mystères) (premiers siècles de J.-C). 11 — Rab. Samuel, 209. fils — loi d'Elisée (M), Sepher Kanah (Les frag- ments du temple). Onkolos (M), différents Michaschim Mei eaux coulant lentement) (120 ap. J.-C). 211. Rab. Simon, fils de Jochai, disciple d'Akibali (M), Sohar (La splendeur de la lumière). Fragments du Sohar. 212. Sitkrei Thorah (Les mystères de la Thorah). Irnnka (L'enfant). 213. Paraphraste 210. kaschiluach (les — — 214. — P'Kuda (L'explication mystique de 215. — Midrasch Hanelam (La mystérieuse recherche). 216. — Maimer tha chasi (Viens 217. — Idra /?a66a (La grande assemblée). 5u^a (La petite assemblée). 218. — 219. — Siphra f/zeniiUka (Le livre des secrets). — Dublin, 1G23, Éditions du Sohar Mantoue, 1360, — Gonslantinople, 1736. — Amsterdam, 1714 1803. La la loi). et vois). 7f/ra in-4°. : in-lbliu. et meilleure est celle de 1714. Principales publications depuis 220. doux — Sohar jusqu'au le Rab. Iuda Hanasi, 213 ap. J.-G. (M) : xii® siècle. 1" Le livre des fruits. 221. 222. 223. 224. 223. 226. 227. — — — — — — — 2" Le 3° Un diamant dans Urim 4° Le livre de l'Ornement. Le livre du Paradis. 5° 6° 7° Le Le livre des Points, livre de la et Thumim. Rédemption. livre de l'Unité. 8° L'alliance du Repos. 228. — Le de Recherche. 229. — 10" La voix du Seigneur dans sa puissance. 230. — 11° Le livre de l'Agrégation avec différentes explications morale, sur nombres 42 la 231. — 12° La Magnificence. 232. — 13° Le livre de la Récréation. 233. — 14° Le livre de Vie future. 234. — 13° Le mystère de Thorah. 9° livre la et 72, les loi et la etc. la la 233, — 16° Le livre sur les Saints Noms. — 17° Le trésor de la Vie. 237. — 18° L'Eden du jardin de Dieu. 238. — 19° Le livre de la Rédemption. 236. — iG:i — Principales publications depuis 12^0 jusqu'au wi" siècle. — 20» (M), L'ordre de la Divinité. — 21° Le vin aromatisé. 241. — 22° Le livre des âmes. 242. — 23° Le mystère de 243. — 24° Le livre des Anges. 239. 240. l'esprit. 244. — 25° Le livre du Rapport des formes. — 26° Le livre des Couronnes. 246. — 27° Le livre des Saintes Voix. 247. — 28° Le livre des Mystères de l'Unité de la Foi. 248. — 29° Le livre des portes du divin Entendement. 249. — 30° Le Mystère de l'obscurité. 250. — 31° Le livre de l'Unité de la Divinité. 251. — 32° Le Jardin intérieur. 252. — 33° Le Saint des Saints. 253. — 34° Le Trésor de Gloire. 254. — 35° La Porte des Mystères. 255. — 36° Le livre de Foi. 245. et la la 256. — 37° La Fontaine d'eau vive. — 38° La Maison du Seigneur. — 39° Urim Thumim. 259. — 40° La Demeure de Paix. 257. 258. et la 260. — 41° Les Ailes de la Colombe. — 42° La Source du jardin. — 43° Le Suc de la grenade. 263. — 44° Ce qui illumine yeux. 264. — 45° Le Tabernacle. 265. — 46° Le livre de la Foi. 266. — 47° Le livre des Dix. 267. — 48° Le de l'Intuition. 268. — 49° Le livre des mystères du Seigneur. 269. — 50° Le sens du Commandement. dix Sephirotb. 270. — 51° Traité sur 261. 2)2. les livre les 271. — 52° Explication de la Thorab. — 53° La poudre d'aromate. 273. — 54° La lumière de Dieu. — 55° L'Autel d'Or. 27 275. — 56° Le Tabernacle. Mesure. 276. — 57° Le livre de 277. — 58° La lumière de la Raison. 272. i. la — 164 — — 59° Le mystère de Ja Thorah. — 60° Le livre de l'Angoisse. 279. 278. 280. — 61° • La Porte de la lumière. — 02° L'Arbre de Vie. 282. — 63° Le Rameau de l'Arbre de Vie. 283. — 64° La Voie pour arriver à l'Arbre de Vie. 284. — 03° Les Trésors de la Vie. 281. 28o. — 06° Le livre ^ o. — de la Piété. OUVRAGES EN LANGUE ANGLAISE 286. H. -P. Blavatsky compilation Indigeste rapport à (P), la Kabl)ale. Unveiled, New-York, 1873, des écrivains français, pour tout ce qui a — Aucune métliode. 287. (P), rhe secret (MYS). Même remarque Doctrine, London, 1889, 2 vol. gr. in-8° que pour 288. D' G. DU Prel (P), G.-C. Isis (MYSj. 3 vol. in-8° Massey (PHIL 289. A.-Edw. et Waite le précédent. Philosophy of Mysticism, transi, p. MYSj. (P), Lives of Alchenvjstical Pliilosophers (MYS). LiDDELL Macgregor Matuers (P), The key of Salornon 290. S. Kmg ihe 291. (clavicula Salomonis). — 292. Franz 293. — The Kabbala h Unveiled {SCT). Hartmann (P), Magic, White and Black (MYS). The Lilerature of Occuliism and Archaeology (MYS). 294. A.-E. WArrE(P), The Mysteries of Magic (MYS). 293. (DVi, Supernatural, religion a inquiry into ihe reality of divine révélation, 3 vol., London, 1873 (PHIL). 290. Henry Morus the (WT), A mind of Moses,according 1634 (PHIL et to conjectural essay of interpreting a threefold Cabala, London, in-8°, MYS). 297. Smith (DV), 'Dictionary of Christian Cabbalah) Biography (Article PHIL). 298. Ginsburg (DV), The Kabbalah,its and Littérature (PHIL^. 299.- AzARiEL (DVj, Commentary on roth, Varsau, 1798; Berlin 1850 Doctrines Developement the Doctrine of the Sephi- (PHIL). — \jr -^ — 300. 1763 105 (DV), Commenlary on — the SoJig of Songa, Altonn., (MYS). 301 Mackay (P), Memory of extraordinary popiilars delusions, London, 1842, in-8'' (Portraits de J. Dée, de Paracelse et de . Cagliostro) (PHIL). 302. Barrett (P), in-4'>, fig. Magus a celeslial intelligence, Londres, 1801, (MYS). 303. AiNSWORTH (Henry) (B), Annotations upon the five boohs of Moses, in-folio, London, 1630 304. CuDWOuïii (B), The (PHIL). trxie intellectual system of the Universe, London, 1678 (MYS). 304 bis. Anna Kinsfort (D), The perfect in-folio, — in-8'', Way, Londres, 1887. § 6. — OUVRAGES EN LANGUE ESPAGNOLE 303. Castillo (P),//iA'/or/a y magia naturnl, Madrid, 1692, in-4'' (MYS). 301). Abendana (P), Cuzari, libro de grande scicncia y mucha Abendana, Amsterdam, 5423 (Bib. Nat. doctiina, tradiicido por A 2l).>4) (PHIL et MYS). 307. Cardoso (B), Tas Excellencias de los IJebreos, y las Cnlonias de los hebreos, in-4", Amsterdam, 1679 (PHIL). CHAPITRE III CLASSIFICATION PAR ORDRE DES MATIÈRES § 1. — TRAITÉS CONCERNANT LA MISCIINA {Bibliothèque nationale.) 310. R. MosES Maimonides, et R. Obadia BARiENOViE, Mischnat, traditiones, Sabionetx, 1563, 2 vol., in-4<'(A. 828). R. JuD.E Sangti, Venitiis, 1606, in-folio Voir aussi n°^ 830 à 834. (A. 829). — Tous ces ouvrages sont en hébreu, 311. GuiLTELMUsSuRENHUSius, Misclinn,sivc totius hebrœorumjuris, rituum, antiquitatum ac legum oratium systema, cinn Rabbinorum Maimonidis ET Bartenov.e commentariis integris ; quibus accedunt variorum auctorum notx ac versiones bi eos quos edidennit codices: omnin a Guilielmo Suren?iusio lalinitate donata, digesta et notis illustrata Hebraicè et latine, Amstelodami, Girard et Jacobus Borstius, 1098, G vol. in-folio (A. 834). Voir (le plus n"' 833 à 840. Mischna (meilleurs commentaires). 312. MoisK Maimonides et Oiudia Bartenove, Bib. nat. Imprimé à Naples, 1490-92, texte iiusius, 6 vol., Amsterdam, 1698-1703 (A fol. latin, publié A 673, par Suren- 674). 313. Miscn.VA en espagnol^ Venise, 1606. 314. 315. — — § 2. en allemand, par Habe, Onolzbach, 1761. en hébreu, Berlin, 1834. — TRAITÉS CONCERNANT LE TARGLJM {Bibliothèque nationale.) 316. PaulusFagius et Onkelus, Tliargum, 1346, in-fol, (A 824). 317. UziEL, Targum, Bàle, 1607, in-fol. (A 825). — 318. L'ziEL 108 — ou lend. de Fraxciscl'sTaylerus, Londres, 1649, in-i" (A 826). 319. R. Jacob. F. Blnam, Bâle, in-4« . 320. Voir de plus n"^ A 435, A f A A 786, 827). 2-332. TRAITÉS CONCERNANT LA MASSORE (Bibliothèque nalionalc.) 321. BuxTORF, Tiberias (A 822, 823). 3. 5; — TRAITÉS CONCERNANT LE TALMUD [Bibliothèque nationale.) 322. 1° Talmud de Jérusalem, R. Jochanan, mitamim, divisum in quatuor ordines. in-fol. s. Talmud HierosolyBomberg, Venetiis, Daniel date (A 840); autre édition, Cracovie, Isaac, Aron, 1607- 4609, in-folio; 2° Talmud de Babylonc. Talmud Dabylonicum inlegrum, ex sapientum 323. Rab. AscnE, compositum a Rab. Asche,centum scriptis et responsis post confectum Talmud Hierosohjmitanum, R. Salomonis Jarchi, R. Mosis Maimonidis, Venetiis, Daniel et Bomberger, 1520, 1521, 1522, 1523; 15 Voir de plus n" A 843 324. Pour les abrégés circiler annis additis commentariis, vol. in-fol. (A 842). à 857. du Talmud, n°' 857 à 879. 325. Pour les commentaires du 7a//;mf/, n°^ 879 à 914. 326. Pour les traités sur le Talmud, n°^ 915 à 917, En résumé, la Bibliothèque nationale possède, gue ancien, cent vingt-quatre ouvrages sur le dans son cataloTalmud, la plu- part très considérables. ^ 4. — TRAITÉS CONCERNANT LA KABBALE EN GÉNÉRAL {Bibliothèque nationale, Wolf.) 1" Introduction à la Kabbale. 327. R. Joseph Cornitolis, Schaace Hedek portx perlicia (hébreu), Ruca, 1401, in-4° (A 964). 328. R. Joseph Gecatilia, Gan egiz, hortus lucis, sive introductio in artemcabalisticam (héhreu), Hanovriœ, 1615, in-fol. (A 965). 2" Iraités généraux sur la Kabbale. 329. R. Akiba, Sepher Jesirah (hébreu), (A 966). Mantoue, 1562, in-4° — 169 — 330. RiTTANGELius, Sep/ier Jesirah (hébreu), Amstelodami, 1642, in-4'' (hébreu et latin) (A 957). Sckepha Tal sar Sep hanHanovre, 1612, in-fol. (A 968). 332. Knorr de Rosenrotu, Kabbala denudata (A 969) (latin). 331. R. ScHABTAi ScnEPiiTEL HoRwiTZ, tai (hébreu), 333. PiSTORius, Ar^is cahalistlcx scriptoj'es (latin), Basileœ, 1387, in-folio (A 970). 334. Voir de plus les traités en langue hébraïque, n°^ 970 à 978. 33o. Joseph de Voysin. Trad. de l'hébreu en latin. R. Israël filii. R. Mosis, Disputatio cabalistica de anima, et opus i'hythmicum R. Abraham Abben Ezr^, De modis quibus Hebrsei legem soient interpretari, adjectis commenlarïis ex Zohar, aliisque rabblnorum libris, cum Us qux ex doctrina Platonis convenere, Parisiis, Tussanus du Pray, 1638, in-8° (A 978). 336. Aggripa (Hen.-Gom.) Phil. Occulta, (liv. 3); De Vanitale Scientiarum (ch. 67). 337. Alberti (Frid. -Christian), Œuvres. 338. Altingius (Jacob), Jn Dissertât, de Cabbale Scripturaria. 339. Andrew (Samuel), In Examine generali Cabballx philoso- phic;i\ Henri Mari, Herboni, 1670, in-4". 340. Bartoloccius (Julius), rabbinica Bibliotheca [passim], 1694, o vol.; Rome, 1673-93, 4 vol. in-folio. 341. Basunysen (Hen.-Jac. Van), Disputationes II de Cabbala vera et falsa, Hanov., 1710. 342. Basnage (Jacob), Uistoria Judaica, 343. Berger (Paul.), In lib. 3, cap. 10 et suiv. Cabbalismo Judaïco Christiano, Vitem- berg, 1707, in-4». 344. Buscherus (mense (Frédéric-Christianus), In Mensibus Pietisticis IV). 343. BuDDEUs (Jo. Franc), In observationibus Halensibus salutis, t. 1, observât. I et 16 et Introductio in philosop. Hxbreo- i)i rum. 346. De Burgonovo (Archangelus), Ordinis minorum, Pro defen- sione doctrinse Cabbahc, Basil., 1600, in-8° (p. 33 et 34.) 347. Ejusde.m, Cabbaiistarum selectiora illustrata^ Ventiis, 1369, in-8" ; obscurioraqxie dogmata Basil. 1387, in-folio. 348. Garpyiorius (Joh.-Benedictus), Introductio in Theologiam Judaicam, c. VI. 349. GoLBERG(Ehregott. Daniel), /nCArw^ianwmo Hermctica Platonica. 340. CiOLLANGEL (Gabriel), In Dissert, de Cabbala, pulygraphia Galliœ édita, Paris, 1361. cum ejusdem — In physica cetere 351. DiCKiNSON (Edmond), et — 170 vera, cap. et IV XIX. 353. DiSENBACH (Martinus), In versa, p. Judxo convertendo, p. 94, et con- 145 sqq. 334. DuRETUS (Claudius), Dans F histoire de V origine des langues, c. 7. 3oo. Fludd (Robertus), m Philosophia mosaica, passim. et alibi, Cabbalx mysteria contra Sophistarum Logomachiam defensa, Paris, 1623, 4 teste Leone Allatio de Apibut Urbanis. Ejusdem tractatum de Cabbala, et in eum Mersenni notes M. S. S. in Biblioth. Peirescii memora, Colomesius 356. Gaffarellus [id.z.),Abdita divinse in Galia Orientali, p. 134. Promisit et Cribru?yi Cabbalisticum. 357. Galatinus (Pet.), 338. Garzia (Pet.), lib. 1, De Arcanis Catkol. Veritat., c. 6. Vide supra Archangelus Burgonosensis. 339. GASïALDL's(Thom.) In libris de Angelica potestate passim de Cabbala Judaica egit, eamque confiitavit, teste Kirchero in Edipo Egyptiaco, t. II. parti, qui passim ad eum provocat. 360. Gerson (Christian), In Compe.ndio Tahnudis, part 1, c. 31. 361. Glassiiis (Salomon), In Philologia Sacra, part lib. Il, 1, p. 302. 362. Hackspanil'S (Theofloricu=i, In Brevi Expositione Judaicx, Misccllaneis ejus Sacris subjuncta, tini, p. 341 sqq. fuse de usu p. Cabbalx 282 sqq, qui specia- Cabbalse in Theologio differit. Cabbala Log. Arithmo-Geometro-Mantica spargi nuper cœpta, Ulm, 1619, in-4''. 303. Hebenstreitius (Jo.-Bat), In dissertât, de 364. Henningius fJo.) In Cabbalologia sive Brevi Institut ione de Cabbala eum veterum Rnbbinorum Judaica, tum Poetarum Para- grammatica,\À\)^\, 1683, in-B". 365. Hoornbeckius (Jo.j In libris VIII pro convincendis et convertendis Judicis, lib. 1, c. 2., p. 366. Hottingerus (Jo. Hen.) 89 sqq. In Thesauro Philolog., lib. 1, c. 3, sect. V. 367. Hottingerus (Jo. Henres.) Nepos, In notis ad discursum Gemaricum de Incestu Creatione et opère Currus, p. 41 sqq. 363.^ircher us (Athana §}, In jEdipo yEgyptiaco t. II, p. I. 369. Knorr (Christianus), A Rosexroth, in Cabbala denudata, t. 1, Solisbac, 1677 et 1678; t. II, Francof. ad Moen, 1684, in-4'>. Vide Buddei Introduct., p. 281 sqq. , 370. Langius (Joach.), In Medicina Medicina Mentis.,^. 131, sqq. 371. Langius (Jo. Mich.), In Dissert, de Charactere primœvo Bibliorum Hebr. et in Comment, de Genealogiis Judaicis. 372. Lensdenius (Jo.), In Philolog. Hebr. Dissert. XXVI. ~ 171 — 373. LoESCHAR (Valent. Ernestus), In Prsenotionibus Theologicis, p. 288, sqq. LoBKOviTZ 374. qua stante (Jo. in tota S. Caramuel a), Cabbalx Theologicx Excidiiim, unwn quidem verbum Scriptura ne esset de ûeo, Vide Imbonatï Biblioth. Lat. Beb., p. 96. 373. Ejusdem, Spécimen Cabbalse Grammaticœ^ Bruxellis, 1642. in-12. 376. MiRAXDULANUS {Vid. Piciis). 377. MoRESTELLis (Pet.), Academia Artis Cabbalist., Paris, 1621, in-8°, édita prorsus hue non pertinet, quippe qux tantum de Arte Lulliana exponit. MoRUS (Henr.), In 378. scriptis variis, de quibus diligenter exponit Rev. Jo. Franc. Buddeus in Iniroducl. in Philos Hebrxornm. 379. UvLLERVS (io.), In Judaismo Prolego7)i. Neander 380. (Michael), In calce VI. Erotematum L. Hebr., p. 514, sqq. 381. Pastritius (Jo.), CuJhs tractatum M. S. de Cabbnla ejusqun divisione et auctoritate laiidat Imbonatus Biblioth. Hebrieo, in Latina, p. 126. 382. Picus (Jo.) MirancUilanus, LXXII, Concliisiones Cabbalisticœ et alia in in Rev. 383. list., Operibus ejus legenda. Conclusiones illx integnv erstant Budder Introduct.,]). 230 sqq. Conf. Archangelus Burgonov. PiSTORiusfJo.), Nldanus, in tomo 1. Scriptorum. Artis kabba- Basile, 1587, in-folio, quo conlinentur Pauli Riccii, lib W , de cœlesti Agricultura, et opuscula nonnulla ejus alia: R.Josephi Castiliensis Porta Reuchlini lucis, lib. Leonis Ebrai de amore Dei dialogi très: Jo. 3 de Arte kabbalistica ; item Archangell Burgonoviensis Intcrpretatioiies que Cabbalistarum dogmata ; colleclione Buddeum et in selectiora obseuriora- Abrahami in Introduct. liber Jezira. Lege de hnc ad Histor. Philos. Hebr., p. 221. Rich Samaneni in Bibliotheca Selecta, Bœlium 3 de verbo mirifico: lib. in Dictioyiario edit. recentiss.., t. t. 1, p. 322, sqq. et Pel. III, p. 2315, sqq. 384. Reimmannus (Jac. Frider.), In Conata introduct. inHistoriani Thcolog. Judaicx, lib. i, c. lo. 383. Reuchlinus (Jo.), In libris 3 de Arte Cabbalist. Ilagenoa-, 1517, in-4". Basile, 1550, et cum Galatino. Francof., 1672, in-folio, item in Pistoris Scriptoribus Cabbalist., Basil., 1587. 386. aliaa ; Riccius vide part. (Paulus), In libris IV 1, de cœlesti 387. RiTTANGELius (Jo. Steph.),/» notis ad « Agricultura et n" 1817. Conf. Pistorius. Veritatc /leligionis Christ ianx ». 388. RosENROTH (V. Christianus Knorr). lib. Jezirn, et libro de — 389. ScQERZER 389 (J. 172 — Adamus), bi TrifoUo Orieniali, p. 109, sqq. ScBiCKARDus (Giiilielmus), Jn Bechinath Bapperuschim, bis. Diss. IV. 390. ScnoTTUS (Casp.), In Technica Curiosa, lib.XII, de Mh^abili- hus Cabbalic. 391. SciiUDT (Jo. Jac), In Memorabilibus Judaicis, part. IT, lib. 6, cap. 31, p. 188, sqq. 392. Sennertus (Andr.), Dissert. peciUlari de Cabbala, Wiemhe., 1055, num quœ récusa in-4°, est in Heptade Exercitatt. Pïlolog. II. III. 393. Sperberus (Jiiliu>), Isagoge in veram triunius Dei 1008, Jinnc vero cognitionem, concinnata an. facta, in gna multa quogue prxclara de et naturse publicl juris rnateria lapidis Philoso- continentur, Hambui'gi mirabilissimo phici ejusque primwn 1074. Hune puto esse tractatiim, in quo probasse sibi videlxir, artem kabbalisticam omnium artium esse nobilissimam. Vide prœfationem ejus ad Preces Cabbalisticas. 393 1075, Ejusdem, Kubbalisticx Precaliones, Latine, Amstelod., bis. 111-8°, et German eodem anno Amstelod., et Godefredi Arnoldi Hislor. Hxresiologic., part. 394. VoisiMUS Pugionem 395. In notis ad proœm, in Ilagm. Martini ad R. IsraH, fil. Mosis, Disputât, Cabbalist. (Jos.j, l'idei, et Wagoter Francofurti. Conf. III, p. 10, sq. (Jo. Georg.), In Spinosisrno Judaismi, kvailQloû., 1799, in-8°, et ElucAdario Cabbalistico, Rostoch., 1700, in-8". 390. 397. Walther (Jo.), in Officina Biblica, p. 523, sqq, Waltonus iBrianus), In Prolegom. VII ad Biblia Poli- glotta, § 30, 38. 398. ZiEROLDUS (Joh. Wilhelmus), Inintroduct. ad Histor. Ecclesiast, cap. III. Ex Judœis, qui historiée de Cabbala 2)rc€ceperunt, li. Moses Corduero in Menasse ben Israël in C onciliatione super Exodum, qu;est CXXV, p. 249, sqq., edit. Hispanicœ. potiores sunt Elias Levita in Tisbi voce, R. Nephthali in pnefat. ^ 5. — TRAITÉS et CONCERNANT LES SEPHIROTH [Wolf.) 399. iEvOLUS (César) pkiroth, Venise, 1589, [le 400. Aqlixas (Philipi)e), tique, Napolitain), dans le livre l Interprétation de l'arbre avec la figure de cet arbre, Paris, 1025, (Bib. nat. A des Dix Se- in-4''. in-8°, kabbalisfrançais 7.730), suivi des Codices manuscripti cab. Gaiïarel. 401. Basnage (Jacob), Histoire juive, liv. II, ch. xiv. — 173 — 402. BuDDEUS (Jean-Fi-ancisque), Introduction à V Histoire de la Philosophie hébraïque, p. 277 et siiiv., 336 et suiv., dernière édi- tion. (Thomas), 403. BuRNEUS ch. Archéologie philosophique, I", liv. VII. 404. Garpzovius (Jean-Bened.), //i^?'ot?uc<«on à la théologie juive, (int,, p. 82, et Dissertatio de Vacca Rusa, part IL, p. 56 et suiv., 1706, p. 161 et suiv., 170-177. 405. GuNDLiNGius (Nicolas Hieron.), Histoire inorale, V'^ de la philosophie partie, ch. vii^ p. 93. 406. Heumannus (Christophe-Auguste), Acta philosophica, t. II, n" 2. 407. HiNCKELMANNUS (Abraham), Detectio fundamenti Bœhmiani, p. 20 et suiv. 408. KiRCHERUS (Athanas), p. 214 elsuiv., 2m) 409. Losius et Œdipus y^gyptiacus, Il, 1'" partie, Gressae, 1706, t. suivf (Jean-Juste), Bega dissertationum in-4°. 410. Meyerus [iohdiw), Dissert, theologica de mysterio SS. Trinitatis ex follis V. T. libris demonstrato, Harderonii, 1712, in-4°. 429 et suiv. 412. OLEARius(Gottfrid), In observationibus sacris super Matth., MoRUS (Henricus), In opérions philosophie', 411. p. VI, p. 221 et suiv. 413. Pfeifer (August), In Critica sacra, p. 214 et suiv. 414. lliTTANGELius (Jean-Stephanus), In notis ab in lib. lib. lezlrah et de Veritate religionis christianx. 413. De Rosenrotu (Christianus Knorr), In Cabbala denudata, passim. 416. Stendnerus, 417. De mysterio Deï triunius, p. 294 et suiv. ViïRiNGA (Ganpegnis), Liber 1 observât, sacrarum, cap. x et XI. 418. VoisiNius (Joseph), In notis ad pricmium Pugunis fidci, p. 71 et suiv. 419. Wagiiterus cap. (Jean-Georges), In Elucidario cabbalistico, m, §6. — TRAITÉS CONCERNANT LE SEPHER JESIRAH {Bibliothèque nationale.) 422. Sepher Jesirah {en hébreu), Mantouo, 1562, in-4° (A 996j. 423. Artis cabalistiae in-folio (A 970). scriptores ex biblioth. Pistorii, 1587, — 424. Abrahami patriarchx 174 — liber Jesirah ex hebru'o versus et commentariis illustratus a Giiillemo Postello (1552) (A, Réserve, G5<J0). 425. Ciczari^ libro de grande ciencia y mucha doctrina, traducido por Abendana, Amsterdam^ 5423 (A 1100). 426. Liber Jesirah qui Abrahamo pntriarchx adscribitur una , cum commentario Rabbi Abraham, Amstelodami, 1662 (A 967). 427. Mayer Lambert, Commentaire sur le Sefer Jesira Paris, 1891, in-8°. § 7. - TRAITÉS CONCERNANT LA KABBALE PRATIQUE [Bibliothèque nationale.) 428. ScnEMMAi'UORAS, Mss. 14-785, 14.786, 14.787. 429. Sceau DE Salomon, Mss. 25.314. 430. Clavicule de Salomon, Mss. 24.244-24.245'. 1 . Ce manuscrit a été photographié — On et tiré à tvps petit trouve cliez notre éditeur, au prix de 100 composé de 143 épieuves. plaires. le nomhre d'exemfr. l'exemplaire APPENDICE PÉRIODIQUES s occupant géaéralemsnt ou s'étant occupés de la Kabbale. France [langue française). revue mensuelle de 100 L'Initiation, directeur Papus, paraissant régulièrement depuis le pages, \o octobre 1888, Paris, 58, rue Saint-André-des-Arts. Le Voile d'Isis, journal hebdomadaire de Papus, paraissant régulièrement depuis le 8 pages, directeur 12 novembre 1890, Paris, 29, rue de Trévise. Psyché., revue mensuelle littéraire, directeur Emile Michelet, paraît depuis 1891, 29, rue de Trévise, Paris. L'Étoile, directeur René Gaillié, revue mensuelle, paraissant régulièrement depuis décembre 1889, Avignon. L'Aurore., directrice M"° de Pomar, revue mensuelle, paraissant régulièrement depuis 1887, Paris, 11, rue de la Ghaussée-d'Antin. Revue trimeslrielle des Etudiants Swedenborgiens libres, direc- teur Lecomte, à Noisy-le-lloi (Seine-et-Oise). La Religion universelle, directeur Charles Fauvety, administra- teur Lessard, à Nantes (mensuel). L'Union Occulte /''ra/icaisi?, directeur Elle Steel, revue paraissant deux fois par mois, Lyon (Rhône), 5, cours Gauibetta, remplacée par La Paix fois Universelle, directeur B. Nicolaï, revue paraissant par mois (môme deux adresse). Revue des Sciences Psychologiques illustrée, directeur L. Mourevue mensuelle, paraissant depuis 1890, 2, rue Duiierré, tin, Paris. — 176 — AllemaGine [langue allemande). Sphinx, directeur Hiibbe Schleiden, à Munich (mensuel), Laxgue anglaise The Theosophist, directeur Olcott, revue mensuelle (12^ année), paraissant à Madras (Indes anglaises). The Key, revue mensuelle, paraissant à Londres {recommandée). M™® Annie Besant, revue mensuelle, parais- Lucifer, directrice sant à Londres. The Path, directeur Judge, New- York revue mensuelle, paraissant à (Etals-Unis). The Platonist, directeur (?), revue mensuelle, paraissant à Boston (Etat-Unis). Langue espagnole £1 Teosofo, directeur H. Girgois, revue mensuelle, paraissant à la Plata (République Argentine), calle 4 y 45. Il y a une foule d'autres revues en langue espagnole traitant de mysticisme spiritualiste, comme commençant mais non de la Kabbale. Citons toutefois à s'occuper de ces questions Revista de esludios psicologicos, directeur, le : vicomte de Torres Solanot (mensuelle), Barcelone, 31, calle de San Juan. Langue italienne Lux, directeur Hoffmann Giovanni, revue mensuelle, Castro-Pretorio, Rome (4* 82, via année). Langue hollandaise Bet Rozekrentz (Geheime Wetenschap), directeur lenga, revue mensuelle, 242, Singel, Amsterdam (2° D' L.-L. Plan- année). , , . TABLE ALPHABÉTIQUE AUTEURS CITÉS DANS LA BIBLIOGRAPHIE {Les chiffres renvoient aux numéros Abe.ndana 306 Abraham (juif) Adam (Paul) 42.) 49 7 yEvoLUs (V ordre placés devant chaque ouvrage. BORCIUS 97 BoEUM (Jacob) 11 3-29 337 BUNAM Altingius 338 BURNET 24, ";>, 203, Akiiîa Amaravf.lla Amklikeau Andrkœ 8 (I"^. (Saimiel) Arius (Montaïuis) 9 Rarret IJartenov.v; 93, 346 321 (Jérùiiif^) 307 Carnitolis 327 Cari'zovius 98, 3i8, Castillo 401 Chaum 302 CURISTIA.N 404 305 Ciiaboseau (Aiii^iisliii) 13 99 i^P.) 14 96 ChENTOI'UORI 120 40 COLLANGEL 350 ((jalll'icl) 100 34 i Cor.li Berger Bertet (Ad.) 342 Coi )LRICR(; 6.") Couht 10 CrD\Yoiirii i)k 349 rii'.iii.i.iN Betiieira (Iiida-Ben.) 20o DiXAGE Blavastky 280 DiCKKN.SON'. (II.-P.) 403 à 179, Caruoso Baciu'ysk.n Bertiielot i4 12 299 343, loi) 1 129, 51 lÎARLET Bartolocci 3, BuRGO.NOv us Cardan 56 li, 402 Caillié (Roné) AzARiEf Basnagk 34.), 339 95 Aur.LERC (Qiiinliiis) 94, 400 323 (Ilab.) 127 344 319 BuxTORF ) Aq^inas (Philippe) AscuE 330 303 II 124 ^o Albali Aniupi'A Ai.NswoRi ! Brière (de) Brucker Bruno (Jordano) Bucherus BuDDEUs 399 y 16 30 i 17 35 1 178 353 DiSENBACH Hoornbeckius 365 HowiTz 331 Drack 60 Drusii 101 Isaacgi (Rahh.) 140 Dlretis 3o4 Jechiel (Rabb.) 138 DECKARTHAUSEN ij3 Jellinek 190 Eliphas LÉvi 21 Jhouney (Albert) Jochanan 322 180 Epstein Fabre d'Olivet 21 316 Fagils Figuier 18 (L.j FLUDD(Roberl) 88, 14oàl6b, b9 Fournie (Pierre) Franck 3o6 Franckius (J.) Frey(L.) Gaffarel oO, Klenker 102 Knorr de Galatini Garzia 3o6 130, 357 3b8 - Gastaldis 359 Gecatilia 328 Gerson Gibier 360 (CUrislian) (D-^ 19 Paul)..... 298 GiNSBURG 361 Glassius goulianof • • • • 62 186 Graetz Grassot Gu.AiTA (Stanislas de) i Keleph Ben Nathan. KiMSFORT 131 119, 193 189, Karo K auffman K iRÇHER 182 Freystad Joël 1 (Ad.) 23 (R. R). 304 bis 408 78, 179, 308 ISè Rosenkoth (Voy. Rosenrolh Knoir de) Klnrath Lacour Lacura Lagneau Larmandie Lambert (Vlayer; Landaueh La.ngius 95 55 370, (J.) 118 25 26 48 27 427 185 371 Lejay (Julien) 28 Le Gendre (Marquis) 70 Lenain 29 57 Lermina 20 Leusden 1 30 (Jules) 64 Gudeman.n 194 LlPMANN 137 gudlincius 405 Lobkovitz 374 h.\^tspamus 362 LoDOiK H.YLE1R 198 Lœscher 66 273 67 Hamburger 187 Lapoukine Hanasi (luda) 220 LoRiA (Isaac) 103 Hartmann (Franz) 292 Losius 409 Hebenstreitius 363 Heinius 143 Lulle (Raymond) Lusdemus 372 Henningius 364 69 Herzog Maimonides.. 71 106,201,310, .MaLFATTI DR MONTEREGGIO. 312 70 btS Heum.\^nncs 406 Mackey 30 1 Henckelmanus 407 M.\THERS (Macgregor) 290 Hirtz 110 .Mersennum 117 Hoogt 163 410 HopPERis HoTTiNOEK 125 Meyerus (Johanj MicHELET (Emile) Mirandilus (Picus) 4. 3')6, 307 ' 31 376 . 179 MOLITOR 32 Sai.nt-Vves d'Alvkyore Monlière 33 Samuel (Fils ScHURÉ (Ed.) Scberger MORESTELLI MoHus 377 (Pit) (Henri). 87, 108, 29G, 378, M. P. G. DE G Mosis Bachmamdes. MULLER 411 54 . , . 109, MuNCK SCHOTT 390 391 Sedelius 132 Sennertls Simon (Richard) 392 70 ter Olearius (Gutfrid) 412 210 Orobio (Isaac) 316 64 Othoxis 111 Papus 34 Paracelse 86 Partutius Peladax 126 389 bis ScauDT Neander (Michael) Nas (E.) Onkolos schrammius Schickardus 139 200 206 580 N'cHUMiA (Rabb.) 41 389 379 68 Nasi Juda Hakadosh 42 209 d'Elisée) Simon 2 (Rabb.), disciple d'A- kiba 211 Smith 297 Sperberl-s 121 393 Steinscheneider 188 Stendnerus 416 Surenhl'sius 311 84 116 Tholl'k 381 Trithéme 133 Urstni 114 Peringeri 112 Uziel 317 Pfeifer (Augiist) 413 Vaillant (J.-A .] Valerius de Valeres 128 35 Pic de LA Mirandole 72,376, PiSTORius 77, 333, Poisson PoMAR (Duchesse PosTEL 382 383 36 37 de) Van Helmont (François) Van Helmont (.Mercure). Vidal (Comnène) 43 89 . . 90 123 58 ViTOUX 76 424 Prel (Cahl Dc) Reimannt? 196 288 Vitringa 384 VoYsiN (Jo.seph) Relandi 44 417 81, 333, 394 418 419 113 142 WACHTER(Georges)82,183,395 Reuchun 73 385 Wagenseilis 115 1 Riccius 80 386 289 294 330, 387, 414 RosE.NROTH(Knorr.de)79,332,415,369 Waite (A.) Walter Waltonus Weil (Alexandre) Wronski (Héne) Sabathier(R.P.) 39 ZlÉROLDAS 398 Sai.nt-Martin (L. Claude de). 40 ZuNZ. ... 184 Rittaleri RiTTANGEUUS 122 RocA 38 23 396 397 65 45 TABLE ALPHABÉTIQUE DES OUVRAGES CITÉS DANS LA BIBLIOGRAPHIE [Les chiffres renvoient aux numéros d'ordre placés devant chaque ouvrage. 356 Abdita divinx cabalœ mysteria A 30 Brûler Academiœ 377 artis cabbalist Acta dispulationis cum 138 ISicolao Actu dispulationis cum fralre Paulo Acta philosophica 406 Les ailes de la colombe 260 V Alliance du repos 227 V Alchimie et A Iphabeli delineatio les 139 18 alchimistes 90 Amphitheatrum sapientix œternœ 118 Analecta rabbinica 113 De Angclica 339 potestate Analyse des choses 19 Anatomix theatrum Antiquitatum jud 1 30 93 Antiquit. hcbr 114 Antiquit. sacrx 142 Apocalypse du bienheureux Jean 61 Apolocjia pro dcfensione Kabbalx Apologia compendiaria fraternitatum de L'Arbre de vie De arcanis cathoiicx De arcanis catholicis 162 liosea Cruce 281 veritatis 30 144, 403 73, 383 77, 333, 383, 423 3, arte cabbalistica Artis cablialistic:r script' 1 357 Archéologie philos D<: 129 t'.'s . — \H-2 — Aureitm opus Au seuil du mystère i'IH 22 A iirora V Autel 91 Œor 274 Bechinath Happeruschim 2S9 Beitrœge zur Geschichte der Kabbalu 101 Bihlia hebrœa rabbinica 173 Bibliotheca magna 340 rabbinica 409 Biga dissertationum Blicke in die Bcligionsgcschichte 1 Brevis exposilio Kabbalse judaicœ 302 Cabbala 381, 93 382 Cabbala magica 03 Cubala Spiegel 1 Cabbalogia 364 97 Cabbala recentior 1 0.'i Carmen memoriale 137 Cabbalismo judaico chrisdano 343 Cabbalistarum dogmata De celesti agncultura 327 80, Ce que nous avons été Ce qui illumine les yeux 38G 59 203 Chute d'Adam 33 Chris tianismus hermeticus platonicus 349 Clavicule de Salomon 430 Cœlum 1 sephiroticum Clavis philosophix et alchymiœ 20 157 76 Clavis 119 Codicum manuscriptorum 20 Clef des grands mystères Compendium talmudum Commentaria in Misnam Comment, in sinuihra Concordia rationis 3G0 96, 82 et filel 175 Concordantia bibliorum hebraicœ Conclmiones cabbalislicœ Constitution 106 99 Dzepita 72, 129, du microcosme 382 8 296 Conjectural essay Constitutions upjon the books of Moses 303 Critaria sacra 413 40 Crocodile 50 Curiosités inouïes Cuzari 306, Defensio doctrinœ cabbalse Décadence latine Delectio fundamenli Hoehmiani 425 346 35 407 1 — La demeure 183 — de la paix 2."iy 309 Les Dix sephiroth Un diamant dans Diclioîiari/ of Uriin et Thumim '222 297 chrisUan biographj/ HT Disput'itio jiidœi cuin chrisliano Dispnlatio cabalistica 81 , 3i3.j, 3i Dispulado apiti Wagenscil Dissertalionum sacrorum Dissertalio de Duo et rituel tituli Wi Kabbala Dissertatio de charactere biblionan hcbr Dogme 338, 3;)0 371, 338, 33(1, 3ii3, 392 20 de haute magie Talmudii 100 L'Éden du jardin de Dieu Mdipus 237 7«, 308, 408 82, 419 185, 187, 188, 195 jEgijptiacAis 25 Les Êlolm ou dieux de Moïse Elucidarius cabalislicus Encyclopcdies diveri'vs 09 Encyclopédie d'Herzog 27 Eoraka Epilome hebraicx Epistolarum hebnpa decas Vùsotérismc dans Essai sur les 1 68, 1 09 178 31 l'art 02 hiéroglyphes d'Horapollon 9 Exsai sur l'évolution de Vidée Essai sur le H symbolisme d'Orient 13 Essai sur la philosophie bouddhique Essai sur le l 109 gnosticisme égyptien 12 L'Étoile 7 Être Examine generali cabbahv 339 Las eicellencias de 307 los Hebreos Excerpta aronis 1 Fables et 02 27 Explication de la Thorah 20 symboles Fidèle Pasteur 204 La Fontaine d'Eau vive Fragments du Temple 250 205 Fundamenla cabbahv • 52 La Géomancie Geschichte dcr Geschichte des 108 328 iian egoz 180 Juden Erdehungswscn 194 Gdttesdiemtllçhe Vorlrxge 184 Grammalicx chaldaicx Grands initiés llamiachnd 172 libri 1res 41 207 1 — llannonies de lÈlre e.rprimJes par J8i les — nombres 2fi 4S Harmonie mystique Harmonie du monde Harmonie de l'Église et de la Synagogue Hcrmatena philosophica Histoire critique du vieu.r: Testament 08 60 122 2 Histoire des Juifs ), 342, 401 20 Histoire de la magie Histoire de l'origine des langues 3."i4 94 Historia philosoph. hebr Historia doclorum misnicorum 111 Historia y magia natural 30.3 Histoire de la philosophie morale 40o L'Homme rouje 14 des Tuileries Idra Rubba 217 Idra Suta 218 Imiika 213 {l'enfant) Inslitutio épislolaris hebraica 1 Inlegrum morborum mxjsterium Jnlrodmtio ad theol. judaicam 67 85 Instilutioiies philosophie 152 98, 348, 384, 404 Introduclio pro intelleelu Zohar 110 ad dialectica kabbalorum Introductio ad hist. ecclesiast Isagogue in veram Dei naturam 210 Introdiictio 398 121, 303 Isugogue H6 Isis uniciled 286 Israël 64 Vengé Le Jardin intérieur Judaismi prolegom 23 Judxus convertendus La Kabbale 333 denudata Kabbalismus und Pantkeismus K'iJjbala Kabbalisticœ precationes 379 1 7'J, 332, 369, 41o 182 393 bis. Kabbala unveiled 291 Th. Kabijalah 297 Kabbala thcologica The Key of Salomon the King Langue hébraïque restituée 290 La 208 Lettre sur les mystères Lexicon hebraicum 374 21 171 Lexicon chaldaicum 170 Littérature of occultism 293 Lires of alch. philosophers Le Livre des Anges 2f3 289 - ISo — 244 Le Livre des Rapports dfs formes — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — des Couronnes 245 des saintes Voix 246 du Mystère de l'unité et de la foi des Portes du divin entendement 247 de l'Unité de la divinité 2"J0 248 200, de la Foi des Mystères 2C5 267 de l'Intuition 208 du Seigneur de la Mesure 276 des Dix 266 de l'Angoisse 2 9 284 i de la Piété de la confiance Ha 205 - 206 Bahir 219 des Secrets des doux 220 Fruits des Points 221 de l'Ornement 223 224 du Paradis 225, de la Rédempti'-n 238 de l'Unité 226 de la Recherche 228 de l'Agrégation de la Récréation 230 232 de la Vie future 233 Saints sur les des Ames 235 Nom^ 240 G-' lois et mystères de l'amour '"-'•' La Lumière de Dieu La Lumière de la raison Magna 2 "^^ 216 ^'*^ Magus Manual hebrairAim ^"'^ "** Massorah La Mathèse "^ '" '^' Mcdicina calholica Mcnsibus pietislius "*** *'* Messianisme Mikadononiol ' "^ ^'« Medicina medicina Midrashim ; ~'^^ La Magnificence Magic transcendante Maimer tha chasi Méthode de guérison dans > ^3 Dib. lîabb le ^^' Talmwl - ' '^'* ' — 18G — 107,200, 310, 3H, 312, 313, 314, Mîsna 310 Mission des Juifs 42 Memorabilia judaica 391 Monochordon mundi Moses Ben Schemtob 190 149 M'sachla sophrim 1 99 }rsora 1 98 242 Les Mystères de l'esprit Les Mystères de la Thorah 278 234, La Mystérieuse recherche 213 Mysteries of magie 294 De Mysteriis Dei 416 De Natura simiae De la nature et de doctrine de l'émanation chez les kahbalisfes 181 Notis et discursum Notis ad 47 1 iorifjine de la 367 prœmiwn 418 Nouveaux cieux, nouvelle La Nuée sur le sanctuaire 38 terre 33 Ohservationes sacrœ 417 412, Occultisme scientifique 44 396 Officina hiblica Ombre idéale de la sarjesse Lordre de la divinité 39 universelle 239 Origines de l'alchimie 10 De Orlu cabbcdœ 84 Orlus mcdicinœ 89 Pathologia dœmoniaca Perfect ivay 161 304 bis Philologia sacra 361 Philologia hebraica 372 Philosophia sacra 1 Philosophia mosaica lo8 54 Philosophie céleste K? Philosophie divine 53 Philosophie der Mystik Philosophi occulti 196, 288 24, 7o, 336 Philosophie de la Tradition Philosophie juive La physique de Physica vetere et 32 arabe 68 54 l'Écriture et vera 3o 1 P'Kuda La Porte de la lumière La Porte du mystère La Poudre d'aromate Prcfaiio in Biblia hebraica 214 280 25 i 272 lO.!, lOi — Prcfatio in tract. Arodah. 187 — 112 . Pro convincendis Judseis 365 Prœnotiones 373 Proler/omen ad Biblia 397 Psycho-Zoin 87 Pulsus Quelques traits de V Église intérieure 67 Questiones hcbraicœ 101 Le Rameau de V Arbre de A /i( 53 1 vir 282 recherche des Destinées 70 ter Des Religions philosophie des Sohar 189 Responsian ad Hoplocrismas unduod Forsteri 160 Royaume de Dieu Les 23 Romes 43 Sagesse divine 49 Le Saints des saints 252 Schaaer hedik 328 Schepher Tal , . Schemaamphoras Sceau de Salomon Science du vrai 331 428 429 17 28 Science secrète 29 Science cnbidiitiquc Scripta varia Buddci 377 Secret. Doctrine 286 Seduariiis, sive de vera jurixprudentia 125 Le sens du commandement 269 De septem 133 secundt-is Sepher chessuk Emuna Sepher Toladoth Jeschua Sepher letzirah Sephiroth . . 1 iO 141 203, 329, 422, 427 300 '. Sephra Dzeniulha Silhrei Thorah 219 Sohar 211 Sonq of Songs Sophiœ cum Moria certamen 300 La source du jardin 261 Sources de la sagesse 204 De specinrum scrutinio Spécimen kabbabc grammaticœ 375 Le Spinozisme dans De 212 le judaïsme 155 127 183, 395 51 la subtilité Le suc de Summum la grenade Ijonum De supernalurali 202 lo6 1 46 S — 18H - Snpernntural rcWjion 29o SynagoQue judaica Systema thiees divimv 1 Gf» 131 Le Tabernacle TaUe 26'f, 27;i 202 couverte Tarot des Bohémiens 34 322 à Talinud 327 Technica curiusa 390 Tela ignea Satanan 21 De Templo Salomonis Temple de Satan De teste 1 32 22 templo rahbinoruiu 97 Thargum 31 fi à 321 4 Théorie philol Théories et sijmboles des alchimialcs 3 Thcosophie sémitique 37 Thésaurus gramrnaticus lingux hebrcx 170 56 Threicie Thésaurus philol 366 Tiberias 174, 321 Tractatus théologiens phibsophicus 164 Tractatus apologeticus 163 34 Traité élémentaire de science occulte — — — méthodique sur les 34 270 dix Sephiroth Le Trésor de la vie Le Trésor de De 236, 284 3o3 la gloire tribus principiis 92 Trigolius orientalis 389 Trinuum magicum 13o The true intellectual syslem of nniverse De Unguento amario 304 Urim'et Thumim 159 2"'>8 -. Utriusque cosrni mataphysiea 1 45 47 Verge de Jacob Veritatis proscenium 148 Veterum sophorum sigilla et imagines magicre De veritatis religionis chrislianpc 134 Le vin aromatisé 240 La voie pour arriver à l'Arbre de 386 283 vie Voie de la Science divine 63 Voix du Seigneur dans sa puissance Zohar PARIS. — IMP. P. .MOUILLOT, 229 211, 1.3, QCAI VilLTAIRi;. — 10 iC>X 219 SOUTWPDi'ÏXl"'"^ °' California "^'"^"^ ^^C"-'TY 4o!Xrd ilenue To'l^' °® Angeles, CA R*.f..r„ #k" ^P/JH 90024-1388 ' from wh.ch it was borrowed. i'-f! »S9 <}^ i !^* i UC SOUTHERN REi .