Telechargé par Marc-Anthony MOULIN

LA KABBALE ou LA PHILOSOPHIE RELIGIEUSE DES HÉBREUX

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2009
with funding from
University of
Ottawa
littp://www.arcliive.org/details/kabbaleoulaphiloOOfran
LA KABBALE
oa
LA PHILOSOPHIE RELIGIEUSE
DES HÉBREUX
COULOMMIERS
Imprimerie Paul Brodard.
LA KABBALE
OU
LA PHILOSOPHIE RELIGIEUSE
DES HÉBREUX
AD.
FRANCK
Membre
do l'Iubtitut
TROISIEME EDITION
PARIS
LIBRAIRIE IIACIIETTE ET
79,
DOULEVAKD SAINT-GERMAIN, 79
189-2
G'"
AVANT-PROPOS
DE LA DEUXIÈME ÉDITION
C'est en
1845, c'est-à-dire
que ce
siècle,
il
vu le jour pour la première
moins longtemps qu'il est devenu introufois. Il
livre a
n'y a presque pas
demi-
y a tout près d'un
publiques
vable en dehors des bibliollièques
et
privées.
Cet empressement du public à prendre connaissance d'une
œuvre de métaphysique
nous étonner;
de
la
et
de théologie n'a rien qui puisse
s'explique par
le sujet et
Kabbale. Depuis ce temps
sollicité,
en France
édition de
j'ai
il
et
si
nom même
le
j'ai été
souvent
à l'étranger, de publier une seconde
mon volume
de 1845. Pour plusieurs
r.
^sons,
refusé de donner satisfaction à ce désir. Obligé par état,
comme
professeur de droit naturel et de droit des gens au
Collèue de France, de consacrer toute
études d'un intérêt général,
sur
un
sujet
répondre à
la
par
éloigné
il
de recherches
l'esprit
du
mon
activité à des
m'était difficile de revenir
ne
(|ui
me
paraissait
plus
temps. Puis, j'aurais été obligé, par
nature des objoclionsqui m'étaient adressées, de reléguer
au second rang ce qui
bale,
c'est-à-dire
qu'elle renferme,
le
fait le
mérite
système
et l'attrait
philosophique
de
et
la
Kab-
religieux
pour discuter avant tout certaines ques-
tions de bibliographie et de chronologie. Je n'ai pas eu le
courage, je n'ai pas cru utile, de m'imposer ce sacrifice.
21 16926
LA KABBALE.
n
Aujourd'hui
la situation est très différente.
Dégoûtés des
doctrines positivistes, évolulionnistes ou brutalement athées
qui dominent aujourd'hui dans notre pays et qui affectent
(le régenter non seulement la science, mais la société, un
grand nombre d'esprits se tournent vers l'Orient, berceau
des religions, patrie originelle des idées mystiques, et parmi
les doctrines qu'ils s'efforcent
n'est pas oubliée. J'en citerai plusieurs preuves.
Kabbale
Il
de remettre en honneur, la
faut d'abord qu'on sache que,
ihéosophique,
a passé en
il
existe
Amérique
sous
le
nom
de Société
une vaste association qui, de
et
l'Inde,
en Europe, en poussant de vigou-
reuses ramifications dans les États-Unis, en Angleterre et
en France. Cette association n'est pas livrée au hasard,
elle
a sa hiérarchie, son organisation, sa littérature, ses revues
cl ses
journaux. Son organe principal en France s'appelle
une publication périodique d'un
qui emprunte au bouddhisme le fond des
grand
le Lotus. C'est
très
intérêt,
idées, sans
avoir la prétention d'y enchaîner les esprits en leur inter-
disant les recherches nouvelles et les tentatives de transfor-
mation. Sur ce fond bouddhiste se développent souvent des
considérations et des citations textuelles empruntées à la
Kabbale.
Il
y a
môme
une des branches de
la Société
théo-
sophique, une branche française appelée VYsis,(\m a publié,
dans
le
cours de l'année dernière, une traduction inédite
du Seplier ictzirah, un des deux livres kabbalisliques qui
passent pour les plus anciens et les plus importants. Ce que
vaut cette traduction, ce que valent surtout les
commen-
taires qui l'accompagnent, je n'ai pas à l'examiner ici. Je
dirai seulement,
pour donner une idée de
l'esprit qui
est la religion
unique dont tous
tions* ».
1.
Avant-propos, p.
i.
les cultes
a
Kabbale
sont des émana-
inspiré l'auteur de ce travail que, selon lui, «
la
AVANT-PROPOS.
nt
Une autre Revue également consacrée à la propagande
et dans laquelle, par une conséquence nécessaire, la Kabbale intervient fréquemment, est celle qu'a
fondée, que dirige et que rédige en grande partie lady
Caithness, duchesse de Pomar. Son nom, presque le même
que celui que le grand théosophe allemand Jacob Boehm a
donné à son premier ouvrage, c'est VAurore. Le but de
V Aurore n'est pas tout à fait le même que celui du Lotus.
Le bouddhisme n'y tient pas le premier rang au préjudice
du christianisme; mais, à l'aide d'une interprétation ésotérique des textes sacrés, les deux religions sont mises d'accord
ihéosoplîique
comme
entre elles et présentées
le
fonds
commun
les autres. Cette interprétation ésolérique est
un des principaux éléments de
la
de toutes
certainement
Kabbale; mais
celle-ci est
aussi mise à contribution d'une manière directe, sous le
nom
de théosnphie sémitique. Je ne
me
porte pas garant de
l'exactitude avec laquelle elle est exposée; je
me
borne à
signaler la vive préoccupation dont elle est l'objet dans
curieux recueil de
très
Mme
la
le
duchesse de Pomar.
Pourquoi ne parlerai-je pas aussi de Vlnitiation, bien
ne compte encore que quatre mois d'existence*? Ce
qu'elle
nom
sur
en
seul d'Initiation vous dit bien des choses, vous
le seuil
effet, cette
titre de «
met
de bien des sanctuaires fermés aux profanes,
jeune Revue, qui prend sur sa couverture
Revue philosophique
et
et,
le
indépendante des hautes
études », est exclusivement vouée aux sciences, ou tout
au moins aux objets de recherche, aux
et
de conjectures
reconnue
pour
et
les
sujets de curiosité
plus suspects aux yeux de la science
même
être l'organe
de l'opinion publique, de celle qui passe
du sens commun. Dans ce nombre figurent
d'une manière générale
la
ihéosophie, les sciences occultes,
l'hypnotisme, la franc-maçonnerie, l'alchimie, l'astrologie,
1.
Son premier numéro porte
la
date d'octobre 1888.
!
LA KABBALE.
magnétisme animal,
le
physiognomonie,
la
le spiritisme,
etc., etc.
Dès qu'il est question de théosophie, on est sûr de voir
apparaître la Kabbale. L'Initiation ne
La Kabbale, «
cette loi.
la sainte
manque
Kabbale
»,
pas d'obéir à
comme
fréquemment appel
pelle, lui est chère. Elle fait
il
l'ap-
à son auto-
mais on remarque particulièrement, dans son deuxième
rité;
numéro, un article de M. René Caillé sur le Royaume de
Dieu par Albert Jhouney, où la doctrine du Zohar. le plus
important des deux livres kabbalistiques, sert de base à une
Kabbale chrétienne formée des idées de Saint-Martin, dit le
« Philosophe inconnu »,]e rénovateur inconscient delà doc-
une Kabbale chrétienne que proun des premiers numéros da Lotus.
trine d'Origène. C'est aussi
pose M. l'abbé Roca dans
me
Il
sera aussi permis de ne point passer sous silence
journaux swédenborgiens qui paraissent depuis peu en
les
France
et
l'étranger,
à
particulièrement
la
Philosophie
générale des étudiants swédenborgiens libres^. Mais l'église
de Swedenborg ou
par ses adeptes
de
la
Nouvelle Jérusalem, quoique présentée
comme une
des formes les plus importantes
théosophie, ne peut cependant se rattacher à la Kabbale
la
que parce qu'elle se fonde sur une interprétation ésotérique
des livres saints. Les résultats de cette interprétation et les
visions personnelles
à quelques
dans
du prophète suédois ressemblent peu,
exceptions près, aux enseignements contenus
les livres
kabbalistiques
:
le
Zohar ci
le
Sépher ielzirah.
J'aime mieux m'arrèter à une œuvre récente de profonde
érudition, à
une thèse de
longtemps à
la
obtenu
le
doctorat, présentée
n'y a pas
Faculté des lettres de Paris, et qui n'a pas
degré d'attention dont
gnosticisme
il
égyptien,
égyptienne, par M. E.
ses
elle est
digne
développements
et
:
Essai sur
le
son origine
Amélineau^
1.
In-8, chez M. Villot père, 22, rue de Boissy, à Taverny (Seine-el-Oise).
2.
1
voL in-4, Paris, 1887.
y
AVANT-PROPOS.
Cette dissertation, écrite dans
un
tout autre but, ne laisse
rien subsister de la critique superficielle qui voit dans la
Kabbale une pure supercherie, éclose dans
obscur rabbin du treizième siècle
par
imitateurs
des
sans
la
tête
d'un
continuée après lui
et
intelligence
et
sans
science.
M. Amélineau nous découvre chez les pères du gnosticismc,
absolument inconnus au treizième siècle, principalement
chez Salurninus et Valentin, un système de théogonie et de
cosmogonie identique à celui qui est développé dans
Zohar\ et ce ne sont pas seulement les idées, mais aussi
formes symboliques du langage
la
même
modes d'argumentamêmes*.
et les
tion qui, des deux côtés, sont les
Dans
année où M. Amélineau, dans sa thèse de
Zohar des
scepticisme de notre temps, un
doctorat soutenue à la Sorbonne, vengeait
attaques que lui livrait le
le
un savant allemand, M. Epstein,
autre savant,
le
les
restituait
au
Sepher ietzirah, également en butte aux objections de la
critique moderne, au moins une partie de sa haute antiS'il ne le faisait pas remonter jusqu'à Akiba, et
moins encore au patriarche Abraham, il établit du moins,
quité.
par des raisons qu'on peut croire décisives, qu'il n'est pas
postérieur au quatrième siècle de notre ère\
quelque chose. Mais, en regardant au fond du
tôt
déjà
C'est
livre plu-
qu'à la forme, et en cherchant des analogies dans
plus anciens produits
du gnosticisme,
les
je ne doute pas qu'on
puisse remonler beaucoup plus haut. Est-ce que les nombres
et les lettres
ietzirah
auxquels se ramène tout
pythagorisme
avons
la
et
dans
système du Sepher
les
le
premiers systèmes de l'Inde? Nous
rage aujourd'hui de vouloir tout rajeunir,
1. J'en ai cité plusieurs
d'avril et
le
ne jouent pas aussi un très grand rôle dans
exemples dans
le
comme
Journal des Savants, cahiers
de mai 1888.
2. Epslein,
Mihadmoniol hayéhoudim, Bciliagc zur jiidischen AUcrthums-
Kunde, Vienne, 1887.
n
si
L4 KABBALE.
l'esprit
de système
pas aussi anciens que
et surtout l'esprit
le
monde
et
mystique n'étaient
ne devaient pas durer
autant que l'esprit humain.
Yoilà bien des raisons de croire que l'intérêt qui s'attache
à la
Kabbale depuis tant de
tianisme que dans
le
philosophie que dans
loin d'être
épuisé,
et
siècles, aussi
judaïsme, dans
bien dans
les
le chris-
recherches de
la
spéculations de la théologie, est
les
que
je
n'ai pas
tout à fait tort de
un travail qui peut servir à la faire connaître. Après
quand il ne répondrait qu'au désir de quelques rares
rééditer
tout,
curieux, cela suffirait pour qu'on n'eût pas
compter parmi
les livres
A.
Paris, le
9
avril
1880.
le droit
entièrement inutiles.
FRANCK.
de
le
PRÉFACE
Une doctrine quia plus d'un point de ressemblance avec
celles de Platon et
de Spinosa qui, par sa forme, s'élève quel;
quefois jusqu'au ton majestueux de la poésie religieuse
a pris naissance sur la
même
le
temps que
le
même
que
autre preuve
riiypotlièse d'une antique tradition, sans autre
le
qui
christianisme; qui, pendant une
période de plus de douze siècles, sans
parent que
;
peu près dans
et à
terre
mobile ap-
désir de pénétrer plus intimement dans le
sens des livres saints, s'est développée et propagée à l'ombre
du plus profond mystère
qu'on
les a
ginaux
et
dans
un temps où
les
:
voilà ce
que
épurés de tout alliage, dans
les plus
l'histoire
l'on trouve, après
les
anciens débris de
de
la
philosophie
monuments
la
et
Kabbale
*.
ori-
Dans
en général toutes
recherches historiques ont acquis tant d'importance, où
l'on paraît enfin disposé à croire
révèle tout entier
1. C'est le
que
l'esprit
humain ne
que dans l'ensemble de ses œuvres,
mot hébreu nSzp {Kabhalah)
qui,
comme
l'indique
le
il
se
m'a
radical
Szp' exprime l'action de recevoir une doctrine regue par tradition. L'orthographe que nous avons adoptée, et qui est depuis longtemps en usage en Alle:
magne (Kabbale au
la
la
plus propre à rendre
prononciation du terme hébreu. C'est aussi celle que
Raymond-LuUe, dans
lieu de cabale),
nous
a
semblé
son livre de Audilu Kabbalislico, recommande
comme
la
plus exacte.
1
LA KABBALE.
2
semblé qu'un
sujet, considéré
tel
d'un point de vue supé-
rieur à l'esprit de secte et de parti,
que
intérêt légitime, et
rissé, l'obscurité qu'il présente,
le
pourrait exciter un
mêmes
les difficultés
dans
dont
les idées
il
est
comme
hé-
dans
langage, seraient, pour celui qui oserait l'aborder, une
promesse d'indulgence. Mais ce n'est point par cette raison
seule que la kabbale se recommande à l'attention de tous les
esprits sérieux;
il
laut se rappeler que, depuis le
cement du seizième
elle a exercé
sur
la
siècle
commen-
jusqu'au milieu du dix-septième,
théologie, sur la philosophie, sur les
sciences naturelles et sur la médecine
une influence
assez
considérable; c'est véritablement son esprit qui inspirait les
Pic de la Mirandole, lesReuchlin, les Cornélius Agrippa, les
Paracelse, les
mont
Henry MoruL,
les Piobert
jusqu'à Jacob Boehme,
et
hommes
le
Fludd,
les
Yan Hel-
plus grand de tous ces
égarés à la recherche de
la
science universelle,
d'une science unique destinée à nous montrer dans
fondeurs
les
table et l'enchaînement de toutes choses.
critique
les
pro-
plus reculées de la nature divine l'essence véri-
moderne dont nous parlerons
point prononcer
ici le
nom
Moins hardi qu'un
bientôt, je n'oserais
de Spinosa.
Je n'ai pas la prétention d'avoir fait la découverte d'une
terre
entièrement
inconnue. Je dirai, au contraire, qu'il
faut des années pour parcourir tout ce qui a été écrit sur la
kabbale, depuis l'instant seulement
oii
ses secrets furent
que d'opinions contradictoires, que
passionnés,
jugements
que de bizarres hypothèses et, en
de
général, quel chaos indigeste dans cette foule de livres hébreux, latins ou allemands, publiés sous toutes les formes et
trahis par la presse. Mais,
sillonnés de citations de toutes les langues! Et remarquez
bien que
le
désaccord ne se montre pas seulement dans l'ap-
préciation des doctrines qu'il s'agissait de faire connaître ou
devant
le
problème
si
compliqué de leur origine;
il
d'une manière non moins sensible dans l'exposition
éclate
elle-
PRÉFACE.
même. On ne
vail plus
3
comme
saurait donc regarder
inutile
moderne, qui, prenant pour base
les
un
tra-
documents
originaux, les traditions les plus accréditées, les textes les
plus authentiques, ne
dédaignerait pas ce qu'il y a de bon
et de vrai dans les recherches antérieures. Mais, avant de
commencer
l'exécution de ce plan, je
mettre sous
les
crois nécessaire de
yeux du lecteur une appréciation rapide de
chacun des ouvrages qui ont fait naître l'idée et qui con-
une certaine mesure, les éléments de celui-ci.
une notion plus juste de l'état de la science
obscur sujet et de la tâche que nos devanciers nous
tiennent, dans
On
se fera ainsi
sur cet
ont laissée. Tel est
le vrai
but de cette préface.
modernes qui ont
Je ne parlerai pas des kabbalistes
en hébreu
;
leur
nombre
est si considérable, les caractères
qui les distinguent individuellement ont
tance, et, sauf quelques rares exceptions,
dans
les
profondeurs du système dont
ils
peu d'impor-
si
ils
pénètrent
connaître chacun séparément.
si
peu
se disent les inter-
non moins
prètes, qu'il serait fort difficile et
les faire
écrit
fastidieux de
de savoir
deux écoles qui furent fondées presque
temps dans la Palestine vers le milieu du seisuffira
Il
qu'ils se partagent en
en
même
zième
Loria
siècle, l'une
*,
par Moïse Corduero \
regardé par quelques juifs
et l'autre
comme
le
par Isaac
précurseur du
Messie. Tous deux, malgré l'admiration superstitieuse qu'ils
Son
1.
nom
s'écrit
noncer Cordovero.
zième
Il
en hébreu TiissiTlip
était d'origine
siècle, à Safed,
dans
la
.TC'^D
espagnole et
^> et peut-être faut-il
florissait vers le
Galilée supérieure.
pro-
milieu du sei-
Son principal ouvrage
a
pour
Jardin des Grenades, a^^'^^l DllS- ^'^-i", Cracovie. Il a composé
aussi un petit traité do morale mystique, appelé le Palmier de Déborah (^2T\
titre
:
le
mm))
Il
Mantoue, 1G25, in-8.
2.
Son nom
est
mort également à Safed, en
s'écrit
en hébreu 17;5Ç?K prjï^ i ou, par abréviation, i-^^xn15'/'2'."A pari quelques traités détachés dont
l'aullienticité est loin d'être constatée,
titre:
l'Arbre de
Vie
il
("inr"*), son
opinions en un seul corps de doctrine.
n'a rien publié
lui-même. Mais sous ce
Chaïm
Vital a réuni toutes ses
disciple
LA KABBALE.
4
inspirent à leurs disciples, ne sont pourtant que des
com-
mentateurs sans originalité. Mais le premier, sans pénétrer
bien loin dans leur esprit, se tient assez près du sens pro-
monuments
pre, de la signification réelle des
originaux;
le
second s'en écarte pi^esque toujours pour donner carrière à
ses propres rêveries, véritables songes d'un esprit malade,
n'ai pas besoin
xgri somnia vana. Je
de dire lequel des deux
plus souvent consulté. Cependant je ne puis m'empè-
j'ai le
cher de faire
la
remarque que
c'est le
dernier qui l'emporte
dans l'opinion.
J'écarterai aussi les écrivains qui n'ont parlé de la kab-
bale qu'en passant,
tinger'; ou
et à l'histoire
quer
les
nage%
comme
Richard Simon*, Burnct', Hot-
qui, bornant leurs recherches à la biographie
proprement
sources où
dite,
ne font guère que nous indi-
faut puiser, par exemple Wolf*, Bas-
il
Bartolocci®; ou enfin qui se sont contentés de résu-
mer, quelquefois de répéter ce que d'autres avaient dit avant
eux. Tels sont, par rapport à notre sujet, l'auteur de l'/nj
trochidion à la philosophie des
modernes de
la
Hébreux\
philosophie, qui
et les historiens
ont copié plus ou
tous
moins Brucker, comme Brucker lui-même
avait
mis à con-
tribution les dissertations plus néoplatoniciennes et arabes
que kabbalistiques du rabbin espagnol Abraham Cohen
Eréra ^ Après toutes ces éliminations, il me reste encore à
1. Histoire critique
du Vieux Testament,
t.
I,,
2.
Archœolog. philosoph., chap.
o.
Thés, philolog., et dans ses autres écrits.
chap. \n.
iv.
—
Discursus gemaricus
de.
inccstu, etc.
4. Bihliolhcca hebraïca;
Hamb., 1721, A
5.
Histoire des Juifs; Paris et La Uaye.
G.
Magna
7. J.
vol. in-4.
Bibliothcca rabbinica, A vol. iii-f\
F. Buddeus^ Introdiiciio ad Historiam philosophix Hebrœoriim
:
Ualœ, 1702 et 1721, in-8.
8.
Eréra appartient au dis-septième
Cicîix (Porta cœloruni), a été
siècle.
Son principal ouvrage, Porte des
composé en espagnol,
sa langue maternelle,
puia
PREFACE.
parler d'un assez bon
5
nombre d'auteurs qui ont fait de la
une étude plus sérieuse, ou
doctrine ésotérique des Hébreux
du moins
à qui
faut accorder le mérite de l'avoir tirée de
il
l'obscurité profonde
du quinzième
fin
Le premier qui
et l'existence
de
où
était restée enfouie
elle
ait révélé à
la
l'Europe cbrétienne
kabbale, c'est
un bomme
désordonnée de son esprit enthousiaste,
même
puissance
le
nom'^^^r"^
qui, malgré
de son ardente imagination, malgré
les écarts
jusqu'à la
siècle.
fougue
la
et peut-être
par
la
de ses brillants défauts, a imprimé aux
idées de son siècle
une vigoureuse impulsion nous voulons
11 serait difficile de dire jusqu'à
:
parler de Raymond-Lulle.
quel point
il
était
initié
à.
cette science
mystérieuse, et
quelle influence elle a exercée sur ses propres doctrines. Je
me garderai d'affirmer,
avec
un
historien de la philosophie',
qu'il y a puisé la croyance à l'identité de
ture. Mais
la
il
regardant
Dieu
et
de
la
na-
est certain qu'il s'eii faisait
une idée
comme une
comme une véritable
science divine,
très élevée,
révélation dont la lumière s'adresse à l'âme rationnelle"; et
peut-être est-il permis de supposer que les procédés artifi-
mis en usage par
ciels
les kabbalistcs
pour rattacher leurs
opinions aux paroles de l'Ecriture, que la substitution,
si
fréquente parmi eux, des nombres ou des lettres aux idées
aux mots, n'ont pas peu contribué à l'invention du grand
Il est digne de remarque que plus de deux siècles et
demi avant l'existence des deux écoles rivales de Loria et de
et
art.
traduit en
en
hébreu, et enfin en
sera encore
\.
2.
une
fois
latin,
par l'auleur de
la
Kahhalah denudata.
I
question un peu plus bas.
Tennemann, Geschiddc dcv Philosophie, t. VllI, p. 857.
« Dicitur hœc doctrina Kabbala quod idem est secundùm
IlebriBos ut
receptio verilatis cujuslibet rei divinitùs revelata; animse rationali.... Est igilur
Kabbala habilus anim;c rationalis ex rectà ralione divinarum rerum cognilivus;
propter quod est de
débet.
»
maxime eliam
divino consequulivè divina scientia vocari
[De Audi lu Kabbalislico, sivc ad
Strasbourg, 1031.)
omncs
scienlias inlroduciorium;
LA KABBALE.
6
Cordiiero, dans le
dernes
même
temps
où certains critiques mo-
ont voulu placer la naissance de toute
la
science
kabbalistique, Raymond-Lulle fasse déjà la distinction des
kabbalistes anciens et des kabbalistes modernes'.
L'exemple donné par
longtemps
car,
stérile;
retomba dans
philosophe majorquin demeura
le
après lui,
jusqu'au
l'oubli,
l'étude
moment où
de
kabbale
la
Pic de la Miran-
dole et Reuchlin vinrent répandre quelque lumière sur une
des adeptes, que l'existence
et le
du cercle
nom. Ces deux hommes,
également admirés par leur
siècle
pour
science dont on ne connaissait jusqu'alors, hors
la
hardiesse de leur
esprit et l'étendue de leurs connaissances,
sont pourtant
loin d'être entrés dans toutes les profondeurs et dans toutes
les difficultés
petit
du
nombre de
Le premier a tenté de réduire à un
sujet.
propositions^ dont
il
n'indique pas
la
source,
entre lesquelles on aperçoit difficilement quelque rapport,
un système
aussi étendu, aussi varié, aussi conséquent, aussi
fortement construit que celui qui fait l'objet de nos recherches.
11
est vrai
que ces propositions
étaient,
dans
l'origine,
des thèses destinées à être soutenues en public et développées par l'argumentation. Mais, dans l'état où elles nous
sont parvenues, leur brièveté autant que leur isolement les
rend inintelligibles,
et ce n'est
pas assurément dans quel-
ques digressions plus étendues, disséminées au hasard dans
les
œuvres
les
plus diverses, que l'on trouvera l'unité, les
développements,
les
preuves de
fidélité
qu'on est en droit
une œuvre de cette importance. Le second,
moins emporté par son imagination, plus systématique et
plus clair, mais aussi d'une érudition moins étendue, n'a
d'exiger dans
1.
Ib.supr.
— Quant à
onguement discutée dans
2.
la
l'opinion à laquelle nous faisons allusion, elle sera
première partie de ce
travail.
Conclusiones cabalisticœ, numéro xlvii, sccundum sccretam doclrinam
sapicntium Hebrœorum,e[c.,
t.
I,
page 54 de ses Œuvres, édit. de Bàle. Elles
furent publiées pour la première fois à
Rome, en 1480.
PRÉFACE.
7
malheureusement pas su puiser aux sources
dantes
et les
les
plus abon-
plus dignes de sa confiance. Pas plus que l'au-
teur italien qui, né après lui*, l'avait cependant devancé dans
ne
cette carrière,
il
puie; mais
est facile
il
cite les autorités
sur lesquelles
il
s'ap-
de reconnaître en lui l'esprit peu
critique de Joseph de Castille^ et
un commentateur du quinzième
du faux Abraham ben Dior,
siècle, qui mêla à ses con-
naissances kabbalistiques les idées d'Aristole et tout ce qu'il
savait de la philosophie grecque, interprétée par les xVrabes".
En
outre, la forme dramatique adoptée par Reuchlin n'est
ni assez précise ni assez sévère
pour un
pas sans une sorte de dépit qu'on
sujet, et ce n'est
tel
le voit
passer à côté des
questions les plus importantes pour établir, sur quelques
vagues analogies, une
filiation
doctrine de Pythagore.
la
imaginaire entre
veut que
Il
la
italique ne soit qu'un disciple deskabbalistes, à qui
non seulement
son système et
de
là
le
le
caractère traditionnel de son enseignement
:
des subtilités et des violences qui défigurent également
deux ouvrages qui ont
seul, celui qui a
pour
Reuchlin est né en 1455,
2.
Va\
hébreu, j^S^TSpU
Lumière
(nilî-^ "l^U^)»
et
la
doctrine ésotérique des Hé-
Jean Pic de
^^^
'HDl"'- ^^
Des
réputation de Reuchlin, un
de Arte Cahhaluiicà\ contient
titre
1.
l'on essaye de confondre.
la
fait
une exposition régulière de
la
devrait,
il
fond, mais aussi la forme symbolique de
deux ordres d'idées que
les
kabbale et
fondateur de l'école
le
^ue Paul Ricci
la
l'auteur
Mirandole en 1463.
du
a traduit
livre
en
intitulé
latin, et
la
Porte de
que Reuchlin a
visiblement pris pour base dans son de Verbo mirifico.
3.
fait
11
sur
texte, à
connu sous le nom de Tix"), c.-à.-d. Abniham bon David. Il a
Sephcr lelzirah un commentaire hébreu qui a été imprimé avec le
est
le
Manloue, en 1502,
fondu, à cause de
célèbre,
la
et à
Amsterdam, en 1642.
mort au commencement du treizième
Léon, à qui l'on a voulu attribuer
théologie judaïque de Geiger,
4. ln-f°
;
Ihigiienau, 1517.
t.
Il
a été
longtemps con-
du nom, avec un autre kabbaliste bien plus
similitude
la
11,
siècle, et le
maître de Moïse de
composition du Zohar. (Voir
p. 512.)
le
Journal de
LA KABBALE.
8
breux
:
Verbo mirifico), qui, en
(de
l'aiilre
a
effet,
été
publié d'abord*, n'est guère qu'une introduction au pre-
mier, mais une introduction conçue d'un point de vue personnel, bien qu'elle paraisse un simple développement d'une
idée plus ancienne. C'est dans ce livre que, sous prétexte de
noms
définir les différents
1. Bàle,
1494,
iu-f".
intérêt pour l'histoire
sommaire. Ainsi que
trois
personnages
Baruch,
:
et l'auteur
— Ce
consacrés à Dieu, l'auteur donne
livre étant
du mysticisme,
le
j'ai
d'une extrême rareté et d'un grand
cru devoir en donner
de Aric Cabbalisticâ,
a la
il
lui-même, qui
nom
a traduit son
la réfutation
consacré à
livre,
de
la
Le second
;
très
nommé
juif
mot grec
de personnages. Le
allemand par
le
philosophie épicurienne, n'est guère
qu'une simple reproduction des arguments
contre ce système
une idée
un philosophe épicurien appelé Sidonius, un
Capnion. Le dialogue se divise en autant de livres qu'il y a
premier
ici
forme d'un dialogue entre
plus généralement
le
employés
aussi ne nous y arrêterons-nous pas davantage.
pour Lut d'établir que toute sagesse
livre a
sophie vient des Hébreux
et toute vraie philo-
que Platon, Pylhagore, Zoroastre, ont puisé leurs
;
idées religieuses dans la Bible, et que des traces de langue hébraïque se retrou-
vent dans
la
liturgie et dans les livres sacrés de tous les autres peuples. Enfin
noms consaci'és à Dieu. Le
sum qui sum (nMx)? ^st traduit dans
l'on arrive à l'explication des différents
plus célèbre de tous, le ego
phie de Platon par ces mots
premier,
le
Philoso-
la
tô ovtco; wv. Le second, que nous traduisons par
:
Lui (x*n)» c'est-à-dire le signe de l'immutabilité de Dieu et de son éternelle
identité, se retrouve également chez le philosophe grec, dans le TauTov, opposé
au OaT3p6v. Dieu, dans l'Écriture sainte, est encore appelé d'un troisième nom,
celui
du feu {'^^). En
effet, la
Oreb, n'était-ce pas sous
les
prophètes ont appelé
saint Jean-Baptiste,
le
première
feu dévorant
quand
il
disait
:
«
?
est le
même
que Vélher
d'Orphée. Mais tous ces
montre
l'Être,
la
(a'-Ov^p)
noms n'en forment en
réalité
dans les hymnes
qu'un seul, qui nous
substance div'ne sous trois aspects différents. Ainsi Dieu se
c'est lui qui éclaire et
Comme
il
il
se
nomme
qui vivifie toutes choses; enfin,
reste éternellement semblable à
y a des
lui-même au milieu de
noms
que
parlait
Ce feu des prophètes
est question
il
parce que de lui émane toute existence;
œuvres.
que
vous lave dans l'eau, un autre
je
(Math., III, 11)?
dont
mont
le
n'est-ce pas lui
?
n'est-ce pas de If i encore
Moi
viendra qui vous lavera dans le feu »
hébreux
apparut à Moïse sur
fois qu'il
forme d'un buisson ardent
la
qui expriment
la
il
le
nomme
Feu, parce que
est toujours Lui,
l'infinie variété
substance de Dieu,
il
il
de ses
y en a
d'autres qui se rapportent à ses attributs, et tels sont les dix sépIiiroUi ou caté-
gories kabbalistiques dont
quand on
fuit
il
sera
fréquemment question dans ce
abstraclion de tout attribut et
même
travail.
Mais
de tous les points de vue
PREFACE.
une
9
mystique
libre carrière à son esprit
aventureux; c'est
et
veut prouver, d'une manière générale, que toute
là qu'il
philosophie religieuse, soit celle des Grecs, soit celle de
l'Orient, a son origine
dans
hébreux;
les livres
c'est là aussi
fondements de ce qu'on a appelé un peu plus
Kabbale chrétienne.
qu'il pose les
tard la
déterminés sous lesquels on peut considérer
la
comme
essaye de se représenter l'Être absolu
substance divine, quand on
en lui-même, -et n'offrant
retiré
plus à notre intelligence aucun rapport définissable, alors
nom qu'il
est
défendu de prononcer, par
mot Jehovah
à-dire parle
Kul doute que
le
Tétragramme,
il
(U/*1£?2n n'iT)-
la Tétractys
de Pythagorc ne
gramme hébreu, et que le culte de la décade
dix séphirolh. On se ferait difficilement une
une imitation du Tétra-
soit
n'ait été
imaginé en l'honneur des
idée de toutes les merveilles que
compose en hébreu
l'auteur sait découvrir ensuite dans les quatre lettres dont se
le
est désigné par le
trois fois saint, c'est-
mot Jehovah. Ces quatre
aux quatre éléments, aux
font allusion
lettres
quatre qualités essentielles des corps
(le
aux quatre principes géométriques
point, la ligne, le plan, le solide),
quatre notes de
gamme, aux quatre
la
du char
figures symboliques
considérée
première
forme
la fin
(i),
fleuves
d'Ezécliicl,
part ne nous offre pas
à
chaud,
une
qui est aussi le signe du
etc.
du paradis
De
de toutes choses; car
lettre (n)
,
par
trois, c'est-à-dire
sentée, selon Platon et Pythagorc, par
signe du
ment en
nombre
six.
la
la
et de la nature
vénération, est formé par
la
réunion de
lettre est
même
la
humaine,
fois
que
la
la
est le
dyade et
la
perfection divine. Enfin,
;
donc
la
il
la
le
faut
quatrième
seconde [^), et par conséquent nous nous trouvons
en présence du nombre cinq. Mais
le
(i)
D'un autre côté,
symbole du cube, des solides ou du monde
porte le cachet de
à l'âme rationnelle, qui
cinq est
de Dieu, repré-
monade, de
la
six est aussi le
encore une
;
dyade. La troisième lettre
nombre
monde
et
Or, ce nombre, que l'école pythagoricienne avait égale-
ce qui est le symbole de toutes les perfections.
croire que le
commencement
Trinité; de la nature visible repré-
triade,
comme
nous rappelle par sa
dix, et
commencement, l'unité première,
numération. Le nombre cinq, exprimé par la
nous indique l'union de Dieu
nombre
lettres
moins mystérieuse. La
le point, c'est le
et la décade, c'est la fin de toute
senté parle
aux
aux quatre
terrestre,
chacune de ces
plus,
signification
nombre
l'humide),
le froid, le sec et
point mathématique, nous apprend que Dieu est le
le
seconde
(le
milieu de
la
tient le
ici
correspond à l'âme
il
milieu entre
le
ciel
et la
décade, expression symbolique de
terre,
la totalité
des choses.
Nous
mêmes
voilà arrivé
au troisième
livre,
dont
le
but est de démoniror par les
procédés les principaux dogmes du christianisme.
Aussi est-il placé
LA KABBALE.
10
C'est à partir de cette
devenues
époque que
les idées kabbalistiques,
d'un intérêt plus général, commencent à
l'objet
compter sérieusement, non seulement dans
dition,
mais dans
mouvement
le
les
travaux d'éru-
du
scientifique et religieux
seizième et du dix-septième siècle. C'est alors qu'on voit
paraître successivement au jour les deux ouvrages d'Agrippa,
bouche de Capnion
tout entier dans la
de
c'est sur les ruines
car
;
la
philo-
sophie sensualiste ou exclusivement païenne, et sur les traditions prétendues
kabhalisliques dont Baruth
maintenant
d'élever
s'agit
a
été
l'interprète
de
l'édifice
dans le livre précédent, qu'il
exemples suffiront, je l'espère, pour donner une idée de
ici l'auteur, et
de
de
Dès
la religion.
la
manière dont
le
il
tant notre attention sur le
la
méthode que
Genèse,
la
Au commencement
En effet, en
«
trouve le mystère de la Trinité.
mot hébreu que nous traduisons par créer
en considérant chacune dos
dont
trois lettres
fait dislinct
suit
y rattache ses vues générales sur l'histoire
premier verset de
créa le ciel et la terre »,
d'un autre mot tout à
il
Quelques
chrétienne.
théologie
la
il
se
compose comme
du premier, on obtiendra
n
iJieu
arrê-
(x"l2)
;
l'initiale
ainsi trois termes
II
II
qui signifieront le Père, \e.Fils,\& Saint-Esprit (t;7pn mT']2~2J<)* t)ans ces
paroles tirées des Psaumes, « La pierre que les architectes avaient méprisée
devenue
est
la pierre
angulaire », on trouvera, par le
premières personnes de
Trinilé
la
tienne qu'Orphée, dans son liynime à
vù^ oùpavô;, aiOr^p
que
le
Père; ce
êtres, et qui est
appelle aussi
II
la
car cette nuit, qui engendre toutes
;
ciel,
né de
un
Il
cet
M
procédé, les deux
choses, ne peut être
olympe qui embrasse dans son immensité tous
la nuit, c'est le Fils
;
enfin, l'élher,
souffle de feu, c'est le Saint-Esprit.
V
même
2x)- C'est encore la Trinité chrénuit, a voulu désigner par ces mots :
(px'p'
Le
que
nom
le
les
poète antique
de Jésus traduit
II
en hébreu (^ VCM i)' c'est le nom même de Jehovah, plus la lettre "f^, qui,
dans la langue des kabbalistes, est le symbole du feu ou de la lumière, et dont
saint
la
Jérôme, dans son interprétation mystique de l'alphabet,
parole.
Ce
nom
apprend que Jésus
Yerbe divin.
Il
a fait le signe
de
mystérieux est donc toute une révélation, puisqu'il nous
c'est
comme
même du
Dieu lui-même conçu
n'y a pas jusqu'au
symbole
lumière et parole, ou
le
christianisme, jusqu'à la
croix, qui ne soit clairement désignée dans l'Ancien Testament, soit par l'arbre
de vie que Dieu avait planté dans
pliante de Moïse,
quand
il
le
paradis terrestre, soit par l'altitude suj)-
lève les bras au ciel pour
demander
dans sa lutte contre Amalec,
soit enfin
dans
désert de Marah, changea l'eau
amère en eau douce. Dans
le
Reuchlin, Dieu
trois
s'est
manifesté aux
hommes
le
triomphe
par ce bois miraculeux qui,
d'Israël
la
pensée de
sous différents aspects pendant les
grandes périodes religieuses que l'on distingue ordinairement depuis la
création; et à chacun de ces aspects correspond dans l'Écriture un
nom
parti-
U
PRÉFACE.
curieuses rêveries de Postel,
les savantes et
le
répertoire des
kabbalistes chrétiens, publié par Pistorius, les traductions
de Joseph Voysin,
les
recherches de Kircher sur toute l'anti-
quité orientale, et enfin
résumé
le
et
le
couronnement de
tous ces travaux, la Kabbale dévoilée.
y a deux
Il
hommes dans
les arts
imaginaires, et
nement pas
rendu
le
le
et
le
l'auteur
du
l'adepte passionné de tous
sceptique découragé, qui se plaint
le
de la vanité des
premier,
:
défenseur enthousiaste de
du mysticisme,
toutes les rêveries
de rincerliludc
Cornélius Agrippa
Philosophiâ\
livre de Occulta
Ce n'est
sciences^'.
comme on
pourrait
plus de services à l'étude de
cei-tai-
qui a
le croire,
knhbale. Tout au
la
contraire, en perdant de vue le côté métaphysique, c'est-à-
dire l'essence
même
chant seulement à
la
et le
fond réel de ce système, en s'atta-
forme mystique en
développant jus-
la
qu'à ses dernières conséquences, jusqu'à l'astrologie et à
magie,
il
n'a pas peu contribué à en détournei-,
même
la
à leur
insu, les esprits graves et sérieux. Mais Agrippa sceptique,
Agrippa revenu de tous ses enivrements,
sorte à l'usage de la raison, a
compris
et
la
rendu en quelque
haute antiquité des
idées kabbalistiques, et les rapports qu'elles présentent avec
du gnosticisme
les diverses sectes
qui a
c'est lui aussi
';
signalé la ressemblance qui existe entre les attributs divers
culier qui le caractérise parfaitement. Sous le règne de la nature,
le
Tout-Puissanl
tel est le
depuis
la
Dieu d'Abraham
règne de
grâce,
la
d. Cologne,
De
de tous
(ij^x)' parce qu'alors
point de vue ne
2.
et
le
les patriarches.
il
manque
se
nomme
hommes
le
règne de
du christianisme,
est le roi et le
il
la loi,
:
ou
s'appelle
maître du peuple élu. Sous
Jésus, ou le Dieu libérateur (nV^n^)- Ce
pas de vérité et de grandeur.
1553, in-8,
Incerliludine
il
Sous
s'appelait
il
fécondateur, le nourricier des
révélation de Moïse jusqu'à la naissance
le Sei(j>icur
le
ou plutôt
(i";u;),
et
et
1551.
vanitate
scienliarum; Col., 1527;
Paris,
1529;
Anvers, 1550.
5.
((
Ex hoc
cabalisticaî
superstitionis judaïco
fermeuto
podierunt,
Ophitœ, Gnostici et Yalentiniani lucretici, qui
ipsi
quoque cum
quamdam cabalam commenti sunt»,
etc.
De
grsccam
pulo,
discipulis suis
Vanilal. scical., c. 47.
LA KABBALE.
12
reconnus par
séphiroth,el les dix
dans sa
autrement appelés
les kabbalistes,
noms mystiques dont parle
saint
les
dix
Jérôme
lettre à Marcella*.
Postel est le premier, que je sache, qui ait traduit en
latin le plus ancien, et
ment de
la
{Sepher
lelzirah'^)^
qu'il est
l'obscurité égale
généralement
moindre
une
attribué par
tantôt au patriarche
Autant
faut ajouter le plus obscur
il
monu-
kabbale; je veux parler du livre de la Création
Abraham,
tradition fabuleuse,
tantôt à
Adam
lui-même.
permis de juger de cette traduction, dont
au moins
fidèle.
fruit des
Mais
celle
il
du
texte, elle
nous paraît
faut renoncer à recueillir le
commentaires dont
elle est suivie, et
où
l'auteur, se faisant l'apôtre d'une nouvelle révélation, fait
servir son érudition
si
féconde et
si
riche,
à justifier les
imadnalion dérédée. On attribue aussi à Postel
une traduction inédite du Zohar, que nous avons vainement
cherchée parmi les manuscrits de la Bibliothèque royale.
Pistorius s'était proposé un but plus modeste et plus utile,
celui de réunir en un seul recueil tous les écrits publiés sur
la kabbale, ou pénétrés de son esprit; mais il s'est arrêté,
on ne sait pourquoi, à la moitié de son œuvre. Des deux
énormes volumes dont elle devait se composer dans l'origine,
écarts d'une
l'un était consacré à tous les ouvrages kabbalistiques écrits
en hébreu,
l'autre,
paroles
et par conséquent sous l'influence du judaïsme;
aux kabbalistes chrétiens, ou, pour me servir des
mêmes
de l'auteur, « à ceux qui, faisant profession
de christianisme, se sont toujours distingués par une vie
pieuse et honnête, et dont les écrits, pour cela même, ne
sauraient être repousses
comme
des extravagances judaï-
ques^ ». C'était une sage précaution contre
\.
2.
De Occiillâ Philosophiâ, lib.
Ahrahami patriarcluc liber
illuslratiis
5.
((
III, c.
les
préjugés du
\u
Jezirah, ex Itcbrœo versus et commentariis
à Giiilelmo Poslello; Paris, 1552, in-16.
Scriptores collegi qui christianain rcligioncm profcssi, religiosè honcs-
PRÉFACE.
45
temps. Cependant ce dernier volume
est
seul qui ait
le
du Sepher letzirah et les deux ouvrages de Reuchlin dont nous avons déjà
parlé, un commentaire mystique et tout à fait arbitraire sur
les thèses de Pic de la Mirandole% une traduclion latine de
paru*.
Il
contient, outre la traduction latine
l'ouvrage de Joseph de Castille, qui a servi de base au de
Verbo mirifico^ et enfin divers traités de deux auteurs juifs
dont l'un a été conduit par l'étude de la kabbale à se conc'est Paul Ricci (Paulus Riccius),
au christianisme
médecin de l'empereur Maximilien I"; l'autre est le fils du
célèbre Abravanel, ou Jehoudah Abravanel, plus connu sous
le nom de Léon l'Hébreu. Ce dernier, par ses Dialogues^
vertir
:
damour\
dont
existe dans noire langue plusieurs traduc-
il
une place distinguée dans une
histoire générale du mysticisme; mais son œuvre ne se rattions*, mériterait sans doute
tachant qu'indirectement à
ici
la
kabbale,
il
suffit
de rappeler
quelle en est la source, et de montrer, en passant, sous
une de leurs faces
les
plus importantes, les idées dont on
a tiré de semblables conséquences. Ricci,
occupé de
mêmes
beaucoup plus
forme allégorique que du fond mystique des
la
traditions, se contente de suivre de loin les traces de
Reuchlin,
et
comme
cherche à démontrer
cédés kabbalistiques,
christianisme. Tel est
toutes les
le
lui,
par des pro-
croyances essentielles du
caractère de son principal ouvrage,
tèque vixerunt et quorum proplerea libros, lanquiim judaicam cleliralionem,
dctestari nenio potcst.
»
Prxf., p. 2.
1. Arlis cahaUslicœ, h. e. recoiidilœ Iheologiœ et
t.
I; Basil.,
1587,
2. ArchaïKjeli
Burgonovensis inlcrprelaliones in selecliora obsciirioraqiie
Cabalislanun (locjmala.
5.
Ils
philosophiœ scriploriim,
in-K
Jb. supr.
ont élé écrits en italien sous ce
per Leone medico, di nalione hehreo
titre
et di
:
Dialoijhi de amore, composli
poi fatlo christiano. Rome, 1535.
in-4, et Venise, 1541.
4. L'une est de Sarrasin, l'autre de Pontus de Tliiard, et
seijrneur
du Parc.
une troisième du
LA KABBALE.
14
qui a pour
lilre
:
de V Afjricullure céleste^
teur d'une introduction à
est aussi l'au-
Il
kabbale*, où
la
résumer, sous une forme assez rapide,
exposées par ses devanciers. Mais
ne
il
opinions déjà
les
fait
se borne à
il
comme eux
pas
remonter jusqu'aux patriarches, jusqu'au père du genre
humain,
les traditions
dont
il
est l'interprète;
croire qu'elles existaient déjà
préparé
et qu'elles avaient
prêcher sa doctrine,
de
lui suffit
il
quand Jésus-Christ
est
venu
les voies à la
nouvelle alliance; car, ces milliers de juifs qui ont accueilli
de l'Évangile, sans abandonner
la foi
temps ^
Je veux seulement
nommer ici
la loi
que
n'étaient pas autre chose, selon lui,
de leurs pères,
du
les kabbalistes
Joseph Yoysin, dont
le
plus
grand mérite envers la kabbale est d'avoir traduit assez fidèlement du Zohar plusieurs textes relatifs à la nature de
l'âme*, et je
me
hâte d'arriver à des travaux plus impor-
au moins par l'influence
tants,
nom
Le
une profonde vénération.
De
1.
cœlesti Acjricullurâ.
Il
C'était
se
être
prononcé
compose de quatre
raison; le deuxième est dirigé contre
la
sans
une encyclopédie vivante
livres
réfutation des philosophes qui repoussent le christianisme
une
à
qu'ils ont exercée.
de Kircher ne peut pas
le
le
:
premier
comme
est
contraire
judaïsme moderne, contre
le
système thalmudique, et tend à démontrer, par une interprétation symbolique
de l'Écriture, que tous
les
dogmes chrétiens sont dans l'Ancien Testament;
le
troisième a pour but de concilier les opinions qui divisent le christianisme, en
leur taisant à chacune leur part, et de les appeler toutes à l'unité catholique;
quatrième seulement
dans
le
peut
tirer
pour
2. Isagoge
la
in
il
est question de la kabbale et
du
parti qu'on
en
conversion des Juifs.
Cabbalistarum
crudilionem
et
inlroducloria
theoremala
cahalislka.
3.
«
Christi
..
Cabala cujus prœcipui (haud dubiè) fuère cidtores primi
auditorum
et
sacram ejus doctrinam atque
œmuli tamen paternœ
legis.
»
de
sur
la
kabbale.
filii
Mosis de anima,
— Sa Thcologia
hebrœorum
pietatem amplectentium,
cœlesli Agricult., lib. IV,
4. Dispidalio cabalistica R. Israël
mcniariis ex Zohar; Paris, 1655.
fidei
ad
init.
etc. adjectis
com-
Judœorum n'apprend
rien
PRÉFACE.
de toutes les sciences
restée complètement en
du
;
jH
moins
dehors de
aucune
son
n'est-elle
érudition
pro-
on
y en a plusieurs, au nombre desquelles
compte principalement l'arcliéologie, la philologie et
les
sciences
digieuse, et
il
naturelles
découvertes. Mais
par
brille pas
doivent
lui
d'importantes
homme
connu que ce savant
même
commontre surtout dans son
parfois d'une crédulité peu
Tel est le caractère qu'il
exposition de la doctrine des kabbalisles \ Ainsi
pas
un
par
le
Abraham, et que de
le reste
ne doute
temps
ne se
là elle
répan-
soit
de l'Orient, se mêlant à toutes
systèmes de philosophie. Mais en
les religions et à tous les
qu'il lui reconnaît cette autorité
cette fabuleuse antiquité,
les
il
instant qu'elle n'ait été d'abord apportée en Egypte
patriarche
due peu à peu dans
môme
no
qualités qui font le critique et le philo-
les
sophe, et qu'il est
mune.
qui
,
est
il
il
la
profondes,
idées originales et
qu'elle renferme, les plus
imaginaire et
dépouille de son mérite réel
les
:
croyances hardies
curieux aperçus sur
le
fond de
toute religion et de toute morale, sont entièrement perdus
pour
sa faible vue, frappée
seulement de ces formes symbo-
liques dont l'usage et l'abus semblent être dans la nature
même du
dans
des
mysticisme. La kabbale est pour lui tout entière
dans ses mille combinaisons
nombres, dans ses chiffres arbitraires, enfin
cette grossière enveloppe,
lettres et des
dans tous
les
procédés plus ou moins bizarres au moyen
desquels, forçant les textes sacrés à lui prêter leur appui,
elle
trouvait
un accès dans des
autre autorité qu'à celle de
que j'ai rassemblés dans
esprits
la Bible.
Les
rebelles à toute
faits et les textes
ce travail se chargeront de détruire
ce point de vue étrange et
me
dispensent de m'y arrêter
plus longtemps. Je dirai seulement que Kircher, ainsi que
Reuchlin
'1.
et Pic
de
la
Œdipiis A^(jypliacus,
de 1G52
à
1G54.
Mirandole, n'a connu que
t.
II,
part.
I.
— Cet ouvrage
les
ouvrages
a été publié à
Rome,
LA KABBALE.
16
des kabbalistes modernes, dont
une
s'est arrêté à
lettre
le
morte
grand nombre, en
effet,
symboles vides de
et à des
toute idée.
n'existe pas aujourd'hui, sur le sujet qui
Il
une œuvre plus complète, plus
nous occupe,
exacte, plus digne de notre
respect par les travaux et les sacrifices dont elle est le fruit,
que
celle
du baron de Rosenroth, ou
la
Kabbale dévoilée'.
y trouve, accompagnés d'une traduction généralement
fidèle, des textes précieux, entre autres les trois plus an-
On
ciens fragments
important de
du Zohar,
c'est-à-dire
kabbale;
la
du monument
ou des tables
offre des analvses étendues
le
plus
à défaut de textes elle nous
et
très détaillées. Elle
il
renferme aussi ou de nombreux extraits, ou des traités tout
entiers des kabbalistes modernes, une sorte de dictionnaire
qui nous prépare à
qu'il
ne donne
connaissance des choses encore plus
la
celle des
mots;
et enfin,
sous prétexte, et
peut-être dans l'espoir sincère de convertir au christianisme
les adeples
de
la kabbale, l'auteur a
réuni tous les passages
du Nouveau Testament qui offrent quelque ressemblance
avec leur doctrine. 11 ne faut pas cependant se faire illusion
sur le caractère de ce grand ouvrage il ne répand pas plus
de lumière que ceux qui l'ont précédé, sur l'origine, sur la
:
transmission de
ciens
la
kabbale
et l'authenticité
monuments. Vainement
une
du système kabbalistique;
aussi l'on y chercherait
exposition régulière et complète
il
contient seulement les matériaux qui doivent entrer et se
fondre dans une œuvre pareille; et
uniquement sous
cette face,
teintes de la critique.
expressions,
«
ce
II;
m-4.
Solisb.,
il
même,
à le considérer
n'est pas au-dessus des at-
Quoique beaucoup trop sévère dans ses
que Buddé l'appelle
n'est pas sans justice
une œuvre obscure
1. lîabbala
t.
de ses plus an-
denudata,
et confuse,
seu
1677, ia-4%
t.
Doclrina
II,
liber
où
le nécessaire, et ce
Uebrœorum
Zohar
transcendenlalis,
restltulus;
Francf.,
qui
etc.,
1G84,
PREFACE.
ne l'est pas, l'utile et
dans un même chaos
le superflu,
».
'
Il
17
sont confondus pelc-mêle
aurait pu facilement, grâce à
un
meilleur choix, être plus riche sans avoir plus d'étendue.
En
effet,
dans
pourquoi n'avoir pas
le recueil
même
laisse à leur place, c'est-à-dire
de ses œuvres,
Morus, qui n'ont rien de
commun
de Henri
les rêveries
avec la théologie mys-
tique des Héhreux? J'en dirai autant de l'ouvrage prétendu
kabhalistique d'Eréra. Ce rabhin espagnol, d'ailleurs remar-
quable par son érudition philosophique, ne
pas con-
s'est
tenté de substituer aux vrais principes de la kabbale les
dernes traditions de l'école d'Isaac Loria
encore
le
secret de les défigurer en y
*,
mais
mêlant
il
mo-
trouve
idées de
les
Platon, d'Aristote, de Piolin, de Proclus, d'Avicenne, de Pic
de
la
Mirandole, en
un mot,
tout ce qu'il sait de la philoso-
phie grecque et arabe. C'est lui principalement, sans doute
cause de l'ordre didactique de ses disserlationsct de
cision de
son langage, que
les hisloriens
la
à
pré-
modernes de
la
philosophie ont pris pour guide dans leur exposition de
la
kabbale; et qu'on s'étonne après cela
si
l'on a si souvent
une origine toute récente, ou si l'on
y a cru voir une pâle imitation, un plagiat mal déguisé
d'autres systèmes parfaitement connus! Enfin, puisque
l'auteur de la Kabbala denudala n'a j)as voulu s'en tenir
aux sources les plus anciennes, et nous faire connaître, par
des citations plus nombreuses
tout ce qu'il y a encore
attribué à cette science
,
d'originalité et de faits intéressants enfouis
pourquoi celte prédilection pour
les
un homme en jouissance de
Loria, dont
dans
le
Zohar,
commentaires d'Isaac
sa raison
ne sou-
tient pas la lecture? Les sacrifices et les laborieuses veilles
1.
utilia
ad
«
Confusum
cum
et
obscurum opus,
quo necessaria cum non neccssariis,
in
inulilibus, confusa sunt, et in
unum
velut chaos conjecta. » {Inlrod.
Phil. hebr.)
2.
Il
disciple
se dit
lui-même de
celle école, ayant eu
immédiat de Loria [Varia cœlor.,
pour maître Israël Serug,
disseit, IV, c.
ÎS).
2
le
LA KABBALE.
18
en a coûté, de l'aveu
qu'il
au jour ces
stériles
même
de l'auleur, pour produire
chimères, n'auraient-ils pas été em-
ployés plus utilement à cette longue chaîne de kabbalisles
commence
encore trop ignorés, qui
du dixième
On
à Saadiah, aux environs
siècle, et finit avec le treizième, à
NachmanidcV
aurait eu ainsi sous les yeux, en y comprenant celles qui
composent
le
Zohar, toute la suite des traditions kabbalisli-
ques, depuis le
jusqu'à celui
moment où
oîi
le secret
commença de
l'on
les écrire
en fut complètement violé par
Moïse de Léon ^ Si cette tâche
était trop difficile, on pouau moins consacrer une place aux œuvres si estimées
de Nachmanide*, le défenseur du célèbre Moïse ben Maïmon,
et dont les connaissances kabbalistiques inspiraient une si
vait
du ciel par le
nombreuses imper-
vive admiration, qu'on les disait apportées
prophète Elie. Malgré ses lacunes
fections, le consciencieux travail
jours
comme un monument
et ses
de Rosenroth restera tou-
de patience
et
d'érudition
;
il
sera consulté par tous ceux qui voudront connaître les pro-
duits de la pensée chez les Juifs, ou qui aimeront à obser-
ver le mysticisme sous toutes ses formes et dans tous ses
qu'il a
à la connaissance plus
C'est grâce
résultats.
donnée de
la
kabbale, que cette
d'être étudiée exclusivement,
conversion, ou
dans
les
comme une
ou
approfondie
doctrine a cessé
comme un instrument de
science occulte.
I^llc a
pris place
recherches philosophiques et philologiques, dans
l'histoire générale de la philosophie et
dans
la
théologie
rationnelle, qui a essayé d'expliquer à sa lumière quelques
passages
1.
On
difficiles
du Nouveau Testament.
trouvera sur tous ces
étendus dans
la
noms propres des renseignements suffisamment
première partie de ce
2. ^'achmanide
\\1'!2'^)f ^st né à Girone, et
était
sont
travail.
ou Moïse ben Nachman, appelé par abréviation Raniban
tlorissail vers la
fin
du treizième
siècle.
Il
médecin, philosophe, et avant tout kabbalisle. Ses principaux ouvrages
un Commentaire sur
le
Penlaleuque (riTinn hj
TK's)»
'^
Livre de la
PRÉFACE.
19
Le premier que nous voyons marcher dans cette direction,
Georges Wachter, théologien et philosophe distingué,
c'est
faussement accusé de spinosisme, à cause de l'indépendance
de son esprit, et auteur d'une tentative de conciliation
entre les deux sciences auxquelles
consacrait
il
dévouement'. Voici d'abord à quelle occasion
auper de
reste,
il
kabbale
la
:
il
un
égal
vint à s'oc-
séduit par ce système, auquel,
était assez étranger,
un protestant de
d'Augsbourg se convertit publiquement
la
du
confession
au judaïsme,
et
nom, Jean-Pierre Speelh, celui de
Moses Germanus. Il eut la folie de provoquer Wachter à
l'imiter, et engagea avec lui une correspondance d'oii sortit
substitua à son véritable
le Spinosisme dans le judaïsme'. On
ne trouvera pas dans cet ouvrage beaucoup de lumière sur
le petit livre intitulé
la
nature
et
:
sur l'origine des idées kabbalistiques; mais
soulève une question du plus haut intérêt
:
kabbale, et quelle influence elle
si
Spinosa était
a
exercée sur son système. Jusqu'alors c'était parmi
initié à la
il
celle de savoir
les
savants une opinion presque générale qu'il existe une très
grande
la
affinité entre
les
points
religion chrétienne.
les
plus
importants de
dogmes fondamentaux de
science des kabbalistes et les
CCS deux ordres d'idées sont séparés l'un de l'autre par
abîme
;
car la kabbale, à ses yeux,
l'athéisme,
la
négation de Dieu
et la
laquelle Spinosa aurait seulement
moderne. Nous n'avons pas
el (le l'espérance
à
un
que
déification du monde,
n'est autre chose
doctrine qu'il croit être celle du philosophe hollandais,
foi
la
Wachter entreprend de démontrer que
et
à
donné une forme plus
ici si les deux sys-
rechercher
(pnT2im njlCN 1£D)
^t
la
Loi de l'humme
(min
ma,)\.
sivc
L'ouvrage où
il
poursuit ce but a pour titre
Harmouia philosophiœ moralis
et
in-8.
2.
Amsterdam,
lG9t), in-12, allemand.
:
rel'ujionis
Concordia ralionis
et fidci,
christianx; Anist.,
1G92.
^
LA KABBALE.
20
Icmcs sont en eux-mêmes bien ou mal appréciés, mais
y a quelque réalité dans la succession historique ou dans
il
le
rapport de filiation qu'on veut établir entre eux. Les seules
preuves qu'on en donne (car je ne compte pas
ressemblances plus ou moin:i éloignées) consistent en
et les
deux passages en
effet très
et l'autre des lettres
ce
les analogies
Quand
j'affirme
importants
:
l'un tiré de V Ethique
de Spinosa. Voici d'abord
le
dernier
que toutes choses existent en Dieu,
qu'en lui tout se meut, je parle
comme
saint Paul,
:
et
comme
tous les philosophes de l'antiquité, bien que je m'exprime
d'une autre façon,
et j'oserai
môme
ajouter,
comme
tous les
anciens Hébreux, autant qu'on peut en juger par certaines
traditions altérées de bien des manières*. »
Évidemment
il
ne peut être question, dans ces lignes, que des traditions
kabbalistiques, car celles que les juifs ont réunies dans le
Thalmud ne
sont que des récits [hagada), ou des lois céré-
moniclles (halacha). Le passage de V Ethique est encore plus
décisif.
ajoute
:
Après avoir parlé de l'unité de substance, Spinosa
« C'est le principe que quelques-uns d'entre les
Hébreux semblent avoir aperçu comme au travers d'un
nuage, quand ils ont pensé que Dieu, que l'intelligence de
Dieu et les objets sur lesquels elle s'exerce sont une seule et
même chose^ » On ne saurait se méprendre sur le sens
historique de ces paroles,
si
on veut
les
rapprocher des lignes
suivantes, que nous traduisons presque littéralement d'un
ouvrage kabbalistique,
existe sur le
comme
Zohar
:
commentaire le plus
« La science du créateur
le
fidèle qui
n'est pas
celle des créatures; car, chez celles-ci, la science est
esse, et in Deo niovcri, cum Paulo affinno, et
cum omnihus antiquis philosophis, licet alio modo, et auderem
eliam diccre, cum antiquis omnibus Uebraeis, quantum ex quibusdam tradi1.
((
Omnia, inquam, in Deo
forte eliain
lionibus, lametsi
2.
((
muUis modis
adulteratis conjicere licet. » {Epist., XXI.)
Uoe quidam Uebrœorum quasi per nebulam vidisse videnlm", qui sci-
licet statuunt
Demn, Dei
intellectum, resque ab ipso intellectas,
esse. » [Elh., part. II, prop. 7, Schol.)
unum
et
idem
PRÉFACE.
distincte
du
sujet de la science, et porte sur des objets qui,
à leur tour, se distinguent
par ces
pensé.
la
termes
trois
Au
:
la
du
qu'on désigne
sujet. C'est cela
pensée, ce qui pense et ce qui est
contraire, le créateur est lui-même, tout à la fois,
connaissance^
effet, sa
21
et ce
qui connaît, et ce qui est connu.
En
manière de connaître ne consiste pas à appliquer
sa pensée à des choses qui sont hors de lui; c'est en se con-
naissant et en se sachant lui-môme qu'il connaît et aperçoit
tout ce qui est. Rien n'existe qui ne soit uni à lui et qu'il
ne trouve dans sa propre substance.
être, et toutes choses existent
pure
et
en
lui
Il
est le type de tout
sous leur forme
plus accomplie; de telle sorte que
la
des créatures est dans cette existence
se trouvent unies
même par
à la source de leur être
la
plus
perfection
laquelle elles
et
;
la
qu'elles s'en éloignent, elles déchoient de cet état
mesure
à
si
parfait
et si
sublime'. » Que faut-il conclure de là? Que les idées
et la
méthode cartésiennes, que
fait libres
de
individuels,
la raison, et
comme
les
développements tout à
par-dessus tout, que les aperçus
aussi les écarts du génie, ne sont pour
rien clans la plus audacieuse conception dont l'histoire de
la
philosophie moderne puisse nous offrir l'exemple? Ce
serait
un étrange paradoxe que nous n'entreprendrons
même
pas de réfuter. D'ailleurs,
les citations
mêmes
il
est facile
de voir, par
sur lesquelles on s'appuie, que Spinosa
sommaire et
pu
reconnaître
l'importance
a
après
n'avait de la kabbale qu'une idée
fort incer-
taine, dont
la création
il
de son propre système \ Mais, chose étrange! après avoir
dépouillé Spinosa de toute originalité au profit de la kabbale,
1.
Moïse Corducro, Pardes Rimonim,
2.
Jl
connaissait beaucoup
mieux
quelques-uns d'entre eux, à qui
Legi etiam
et
il
les
f"
55,
r".
kabbalisles modernes, ou
ne ménage pas
insuper novi nugatores aliquos kabbalislas,
nunquam mirari
du moins
les épitbètes injurieuses
salis poliii [Tract, theol. polit., c. ix).
vouloir appliquer cette phrase aux kabbalisles en général.
:
quorum insaniam
Il
serait
absurde de
LA KABBALE.
22
Wachter fait de celte doctrine elle-même un plagiat misérable, une compilation sans caractère, à laquelle auraient
contribué tous les siècles pendant lesquels
elle
est restée
ignorée, tous les pays où les Juifs ont été dispersés, et par
conséquent
les
une œuvre
systèmes
les
plus contradictoires.
Gomment
serait-elle athée plutôt que tlléi^te?
panthéisme plutôt qu'un Dieu distinct
du monde? Comment, surtout, aurait-elle pris dans Y Ethique
pareille
enseignerait-elle le
l'unité sévère et la rigueur inflexible des sciences exactes?
Cependant
Wachter
faut rendre à
il
un second ouvrage sur
le
môme
rablement ses opinions. Ainsi, pour
l'apôtre de l'athéisme,
une science sublime,
celte justice, que,
sujet S
mais un
lui,
il
Spinosa n'est plus
vrai sage qui, éclairé par
par
du
a reconnu la divinité
toutes les vérités de la religion chrélienne^
ment
dans
modifie considé-
Il
Christ et
avoue naïve-
qu'il l'avait jugé d'abord sans le connaître, entraîné
préjugés et les passions soulevés contre lui".
les
Il fait
également amende honorable devant la kabbale, en distinguant toutefois, sous ce nom, deux doctrines essentiellement
différentes l'une de l'autre
sous
:
la
kabbale moderne demeure
poids de ses mépris et de son anathème; mais l'an-
le
cienne kabbale, qui a duré, selon lui, jusqu'au concile de
Nicée,
une science
était
traditionnelle de l'ordre le plus
dont l'origine se perd dans une antiquité mysté-
élevé, et
rieuse. Les premiers chrétiens, les plus anciens Pères de
l'Eglise, n'avaient pas d'autre philosophie*, et c'est elle
i.
Elucidarius Cahalisliciis ; Rome, 1706, in-8.
2.
«
Non defuerunt
et antiquissimam
viri docti, qui, posthabilà pliilosophià vuleari,
qui
recondilam
Ilebrœorum sectarentur. Quos inter memorandus mihi
est
Benedictus de Spinosa, qui ex philosophiie hujus rationibus, divinilatem Christi
atque
circa
veritalem
Cab., prœf., pag.
3.
Ih. siipr., pag. 13.
4.
... «
Hœc
universœ
religionis
cbrislianœ agnovit.... » (Elucid.
7.)
philosophia,
ab Hebraîis accepta, et sacris Ecclesiœ patribus
tantopere conimendata, post tempera nicccna
mox
expiravit. » {Ib. siipr.)
PRÉFACE.
a
mis Spinosa sur
ment
la
voie de la vérité. L'auteur insiste vive-
sur ce point, dont
Quoique
23
il
très superficiel
centre de ses recherches.
fait le
dans toute son étendue,
et
quel-
quefois fort inexact, ce parallèle entre la doctrine de Spinosa
pas peu contribué à éclairer les
et celle des kabhalistcs n'a
esprits sur la vraie signification de celte dernière; je
veux
parler de son caractère et de ses principes métaphysiques.
On
fut rais
en voie de s'assurer que ce qui avait produit
d'abord tant de surprise
et
de scandale, que l'idée d'un Dieu,
substance unique, cause immanente et nature réelle de tout
un fait nouveau; qu'il avait déjà paru
du berceau du christianisme, sous le nom
même de la religion. Mais cette idée se montre aussi ailleurs,
dans une antiquité non moins reculée. Où donc en faut-ii
ce qui est, n'était pas
autrefois près
chercher l'origine? Est-ce
qui l'ont donnée à
la
la
Grèce ou l'Egypte des Ptolémées
Palestine? Est-ce la Palestine qui
l'a
trouvée d'abord? ou bien faut-il remonter plus loin encore
dans l'Orient? Telles sont
alors;
tel est
uniquement
les
questions dont on se préoccupa
un
aussi, excepté
attentifs à la
petit
forme,
le
nombre de
critiques
sens qu'on a toujours
attaché depuis aux traditions kabbalistiques.il ne s'agit plus
d'une certaine méthode d'interprétation appliquée
ture sainte, ni de mystères
tout à fait
à l'Ecri-
au-dessus de
la
rai-
lui-même aurait révélés, soit à Moïse, soit
à Abraham, soit à Adam, mais d'une science purement
son, que Dieu
liumaine, d'un
système représentant à
métaphysique d'un ancien peuple,
grand intérêt pour
l'histoire
de
et
place de l'allégorie^^t
par
l'esprit
point de vue philosophique, encore une
du mysticisme. Cet
lui
là
seul toute la
même
humain.
fois,
qui a pris
il
le
la
montre
esprit ne se
pas seulement dans l'exposition de Bruckcr, où
est par-
il paraît dominer généralement.
une société savante, la Société des antiquités
ouvrit un concours académique sur le sujet sui-
faitement à sa place, mais
Ainsi, en 1785,
de Casscl,
d'un
C'est
LA KABBALE.
21
vant
«
:
La doctrine des kabbalistes, selon laquelle toutes
choses sont engendrées par émanation de ressence
de Dieu, vient-elle, ou non, de
Malheureusement
ne
et
nouvelle sur
réponse fut beaucoup moins sensée que
la
peu digne de
la
nature
gine de ce système,
dans
les
de Pythagore;
nous
il
l'être,
même
se
ne répand aucune lumière
de
la
borne
à
kabbale;
quant à
et,
l'ori-
reproduire les fables les
nous montre les idées kabbalistiques
hymnes d'Orphée, dans la philosophie de Thaïes et
plus discréditées*.
et
philosophie grecque? »
question. L'ouvrage qui remporta le prix, fort
l'était la
peu connu
la
même
Il
il
les fait
contemporaines des patriarches,
donne sans hésiter pour l'antique sagesse des
Chaldéens. On en sera moins surpris quand on saura que
et
les
l'auteur était de la secte des illuminés, qui, à l'exemple de
associations, de
toutes les
annales jusqu'au berceau
cette
genre, faisait remonter ses
ce
même du
genre humain*. Mais à
époque, ce qu'on appelle en Allemagne
rationnelle, c'est-à-dire cette
manière tout à
la
théologie
fait libre d'in-
terpréter l'Écriture sainte, dont Spinosa avait
donné l'exem-
ple dans son Traité théologico-politique, faisait de la kabbale
un fréquent usage.
pour
Elle s'en servait,
comme
je l'ai déjà dit,
éclaircir divers passages des lettres de saint Paul, rela-
à des hérésies contemporaines. Elle a aussi voulu y
trouver l'explication des premiers versets de l'Evangile de
tifs
du
saint Jean, et a cherché à la rendre utile, soit à l'étude
gnoslicisme, soit à l'histoire ecclésiastique en général'. Dans
même
le
temps, Tiedmann
et
Tennemann viennent
donner, en quelque sorte, acte de possession de
Brucker
lui a
consacrée
le
premier dans
la place
lui
que
l'histoire de
la
philosophie. Bientôt paraît l'école de Hegel, qui ne pouvait
i.
De
la
Nature
et
de l'origine de la doctrine de l'émanation chez
kabbalistes; Riga, 1786, in-8, en allemand.
2.
Voyez Tholuck, de Ortu Cabbalœ; Uamb., 1857, p. 3.
5. Voyez Tholuck, ouvrage cilé, p. 4.
les
PRÉFACE.
manquer de
tirer parti
25
d'un système
elle trouvait
oii
sous
une autre forme quelques-unes de ses propres doctrines.
Cependant une réaction ne tarda pas à s'opérer contre cette
école à jamais célèbre, et c'est évidemment sous l'influence
de ce sentiment que fut écrit l'ouvrage intitulé
et
:
Kabbalisme
Panthéisme^ L'auteur de ce petit livre s'efforce de prouver
qu'il n'existe
dont
car
il
aucune ressemblance entre
entreprend
il
le parallèle, et cela
les
deux systèmes
en dépit de l'évidence;
arrive souvent que les passages sur lesquels
il
s'appuie
sont diamétralement opposés aux conséquences qu'il en tire.
Du
reste, très inférieur,
ses devanciers,
citations dont
pour l'érudition,
à la plupart de
malgré l'appareil pédantesque
il
lui a
dessus d'eux, ni par
plu de s'entourer,
pbilosopbique des
homme
qui occupe h juste
luxe de
ne se place au-
des sources, ni par l'appré-
la critique
ciation
il
et le
Enfin,
idées.
titre
récemment, un
un rang éminent parmi
les
théologiens et les orientalistes de l'Allemagne, M. Tholuck,
a
et
voulu aussi apporter sur ce sujet
de sa critique exercée. Mais,
le tribut
comme
il
ne
de sa science
s'est
occupé que
d'un point particulier, c'est-à-dire de l'origine de
bale, et
que d'ailleurs l'appréciation de
une discussion approfondie,
je
en temps plus opportun, dans
de
est
même pour
me
la
suis réservé d'en parler,
corps de ce travail.
le
kab-
ses opinions exige
Il
en
modernes dont les noms,
une place ici, n'ont pas encore
tous les écrivains
quoiqu'ils eussent mérité
été prononcés.
Tels sont, en substance, les efforts qui ont été faits jus-
qu'aujourd'hui pour découvrir
le
sens et l'origine des livres
kabbalistiques. Je ne voudrais pas que, frappé seulement de
que tout est à
recommencer. Je suis convaincu, au contraire, que les travaux et même les erreurs de tant d'esprits distingués ne
ce qu'ils ont d'incomplet, on en pût conclure
1.
Kabbalismtis und Paniheismus, par M. Freys(adf. Kœnigsberg, 183Si, ia-8.
LA KABBALE.
26
peuvent pas être impunément ignorés de quiconque veut
étudier sérieusement la
môme
matière.
ments originaux,
il
serait toujours nécessaire
interprétations
à l'avance les
un point de vue
faux lorsqu'on
même
résumé de
la
la
de connaître
d'elles
correspond à
exclusivement. Ainsi, pour fournir
preuve de ce que je viens de dire et
le
tout ce qui précède, ceux-ci ne considérant dans
kabbale que sa forme allégorique
tionnel,
monu-
assez fondé en lui-même, mais qui devient
s'y arrête
temps
les
qu'on leur a
diverses
très
données jusqu'à présent; car chacune
en
Quand même, en
on pourrait aborder sans aucun secours
effet,
comme une
et
son caractère tradi-
un mystique enthousiasme,
anticipée des dogmes chrétiens; ceux-
accueillie avec
l'ont
révélation
pour un art occulte, frappés
là l'ont prise
qu'ils étaient des
chiffres étranges, des bizarres formules sous lesquelles elle
aime
à cacher son intention réelle, et des rapports qu'elle
établit sans
cesse entre
l'homme
l'univers; d'autres, enfin, se sont
et toutes les
parties de
emparés surtout de son
principe métaphysique, et ont voulu y trouver
un
antécé-
dent, tantôt honorable, tantôt honteux, de la philosophie de
leur temps.
On
conçoit qu'avec des études partielles et incom-
plètes, conduites par des préoccupations
très diverses,
on
pu trouver tout cela dans la kabbale, sans être précisément en contradiction avec les faits. Mais pour en avoir une
ait
idée exacte et découvrir la place qu'elle tient réellement
parmi
dans
les
œuvres de l'intelligence,
l'intérêt
il
ne faut l'étudier ni
d'un système, ni dans celui d'une croyance
religieuse; on s'efforcera seulement, sans autre souci que
celui de la vérité, de fournir quelques éléments trop
connus encore à
C'est le
l'histoire générale
but auquel
j'ai
de
la
peu
pensée humaine.
voulu atteindre dans
le travail
qu'on
va lire, et pour lequel je n'ai épargné ni le temps ni les
recherches.
INTRODUCTION
Quoiqu'on trouve
clans la
kabbalo un système bien com-
plet sur les choses de l'ordre
moral
cependant
comme une
la
comme une
considérer ni
religion
moins en apparence,
:
je
non
le
la
philosophie,
ni sur la raison, ni sur l'inspiration
systèmes du moyen âge,
de
on ne peut
ni
veux dire qu'elle ne s'appuie, du
l'autorilé. Elle n'est pas
deux puissances
et spirituel,
comme
plus,
fruit
la
ou
plupart des
d'une alliance entre ces
intellectuelles. Essentiellement différente
croyance religieuse, sous l'empire,
et, l'on
peut dire,
sous la prolection de laquelle elle a pris naissance, elle s'est
introduite dans les esprits
forme
dont
et à des
comme
par surprise, grâce à une
procédés qui pourraient affaiblir l'intérêt
elle est digne,
qui ne permettraient pas toujours d'être
convaincus de l'importance que nous nous croyons en droit
de
lui
attribuer,
divers éléments,
qui
avant de
si,
si,
la faire
connaître dans ses
avant d'aborder aucune des questions
s'y rattachent, l'on n'a
indiqué avec quelque précision
la
place qu'elle occupe parmi les œuvres de la pensée, le rang
qu'elle doit tenir entre les croyances religieuses et les sys-
tèmes philosophiques,
et, enfin, les
besoins ou les lois qui
peuvent expliquer l'étrangeté de ses moyens de développe-
LA KABBALE.
28
ment. C'est aussi ce que nous allons tenter de faire aTcc
toute la brièveté possible.
C'est
un
fait attesté
par l'histoire de l'humanité entière,
que les vérités de l'ordre moral, les connaissances que nous
pouvons acquérir sur notre nature, notre destination et le
principe de l'univers, ne sont pas d'abord accueillies sur la
foi
de
la
raison et de la conscience, mais par
l'effet
d'une
puissance plus active sur l'esprit dos peuples, et qui a pour
nous présenter des idées sous une forme
attribut générai de
presque matérielle, tantôt
d'une parole descendue du
celle
ciel
dans des oreilles humaines, tantôt
qui
les
celle
d'une personne
développe en exemples et en actions. Celte puissance,
universellement connue sous
le
nom
lation, a ses révolutions et ses lois;
au fond de
les pays,
sa nature, elle
comme
en quelque
lieu,
l'unité qui règne
change d'aspect avec
philosophie,
la
de Religion ou de Révé-
malgré
la
les siècles et
poésie et les arts. Mais,
en quelque temps qu'elle vienne à s'établir,
ne peut pas sur-le-champ dire à l'homme tout ce qu'il
a besoin do savoir, même dans la sphère des devoirs et des
elle
même quand il n'a pas d'autre
comprendre autant qu'il est néces-
croyances qu'elle lui impose,
ambition que
celle
de
la
En
saire pour lui obéir.
des
effet, il
dogmes qui ont besoin
dont
il
y a dans toute religion, et
d'être éclaircis, et des principes
reste à développer les conséquences, et des lois sans
application possible, et des questions entièrement oubliées,
qui, cependant, touchent aux intérêts les plus importants de
l'humanité. Une grande activité de
saire
pour répondre
la
pensée devient néces-
à tous ces besoins,
et c'est ainsi
que
l'intelligence est excitée à user de ses propres forces, par le
désir
même
de croire
et d'obéir.
loin de produire partout les
tous les esprits de
laisser
aucune place
la
même
Mais cette impulsion est
mêmes
résultats, et d'agir sur
manière. Les uns, ne voulant
à l'indépendance individuelle, poussant
à ses dernières conséquences le principe de l'autorité, ad-
29
INTRODUCTION.
mettent, à côté de
les
dogmes,
la
révélation écrite, où l'on ne trouve
que
principes elles lois générales, une révélation
les
une tradition, ou bien un pouvoir permanent et
infaillible dans ses décisions, une sorte de tradition vivante
orale,
formules,
les explications, les
qui fournit
vie religieuse, et produit par là
moins dans
le culte
et
dans
les détails
môme, sinon dans
de
la foi,
la
du
symboles, une imposante
les
unité. Tels sont à peu près, dans toutes les croyances, ceux
qu'on
nomme
ortbodoxes. Les autres, pour remplir ces
les
lacunes et résoudre
révélée,
à
la
les
problèmes que présente
la
parole
ne veulent se confier qu'à eux-mêmes, c'est-à-dire
puissance du raisonnement. Toute autre autorité que
celle des textes sacrés leur paraît
suivent, c'est parce
une usurpation, ou,
qu'elle est d'accord avec leur
s'ils la
sentiment
personnel. Mais peu à peu, plus bardies et plus développées,
les forces
de leur intelligence, leurs facultés de raisonner et
de réfléchir, au lieu de s'exercer sur
eux-mêmes,
se portent sur
et ils
dans leur conscience, ou dans
la
dogmes
les
chercbent dans leur raison,
conscience et dans la raison
de leurs semblables, en un mot, dans
sagesse humaine,
la
les
les croyances qu'autrefois
obligés de faire matériellement descendre
que
religieux,
du
œuvres de
la
voyaient
ils se
ciel. C'est ainsi
théologie rationnelle fait bientôt place à la philo-
sophie. Enfin,
il
est encore
dans cette sphère une troisième
classe de penseurs, ceux qui n'admettent pas la tradition, à
qui,
du moins,
la tradition
ou l'autorité ne peut
qui cependant ne peuvent ou n'osent employer
ment. D'un
côté,
ils
parole révélée dans
le
suffire, et
raisonne-
ont l'âme trop élevée pour admettre la
un sens matériel
et historique,
dans
le
sens qui s'accorde avec la lettre et l'esprit du grand nombre;
de l'autre,
ment
ils
ne peuvent croire que l'homme puisse entière-
se passer de révélation,
autrement que par
l'effet
que
la vérité
arrive jusqu'à lui
d'un enseignement divin. De
là
vient qu'ils n'aperçoivent dans la plupart des dogmes, des
Li KABBALE.
SO
préceptes et des récits religieux, que des symboles et des
images, qu'ils cherchent partout une signification mystérieuse, profonde, en rapport avec leurs sentiments et leurs
idées, mais qui, nécessairement conçue à l'avance, ne peut
ou plutôt introduite dans
être trouvée,
les textes sacrés,
que
par des moyens plus ou moins arbitraires. C'est principalement à celte méthode et à cette tendance que l'on reconnaît
mystiques. Nous ne voulons pas dire que
les
le
mysticisme
ne se soit pas montré quelquefois sous une forme plus
hardie; à une époque oii les habitudes philosophiques ont
déjà pris de l'empire,
il
trouve, dans la conscience
même,
cette action divine, cette révélation immédiate qu'il pro-
clame indispensable à l'homme;
il
la
reconnaît, ou dans le
sentiment, ou dans certaines intuitions de la raison. C'est
pour citer un exemple, qu'il a été conçu au quinzième siècle par Gerson'. Mais lorsqu'il faut encore aux
idées l'appui d'une sanction extérieure, il ne peut se proainsi,
duire que sous
ce que
la
forme d'une interprétation symbolique de
peuples appellent leurs Saintes Ecritures.
les
Ces trois directions de l'esprit, ces trois manières de concevoir la révélation et de continuer son œuvre, se retrouvent
dans
l'histoire
de toutes
les religions
qui ont jeté quelques
racines dans l'âme humaine. Nous ne citerons que
qui existent
le
plus près de nous, que, par conséquent, nous
pouvons connaître avec
Au
sein
celles
le
plus de certitude.
du christianisme,
l'Eglise
romaine représente, à
leur plus haut degré de splendeur, la tradition et l'autorité.
L'application
la
du raisonnement aux matières de
trouvons non seulement dans
1.
Consideraliones de theologia mijsticâ.
ment, celte proposition
:
Qiiod
si
plupart des
la
On
la foi,
nous
communions
y trouvera, dès
le
commence-
philosophia dicatiir omnis scienlia procedens
ex expeneniiis, mysiica theologia verè erit philosophia. Consid. 2^ Il va
Expericntiis habilis ad
jusqu'à définir la nature de cette expérience
même
inirà, in cordibus
:
animanan devotarum.
Ib.
INTRODUCTION.
51
protestanies, chez les défenseurs de ce qu'on est convenu
d'appeler Vexégèse rationnelle, mais aussi chez les philoso-
phes scolastiques qui,
religieux aux lois
pour
les
premiers, ont soumis
du syllogisme,
les paroles d'Aristote le
et
même
des apôtres. Qui ne voit, enfin,
les
dogmes
ont montré généralement
respect que pour celles
mysticisme symbolique,
le
avec sa méthode arbitraire et son spiritualisme exagéré, dans
toutes les sectes gnostiqucs,
Boehme,
et
dans Origène, dans Jacques
ceux qui ont marché sur leurs traces? Mais aucun
autre n'a porté ce système aussi loin, aucun ne
l'a
formulé
avec autant de franchise et de hardiesse qu'Origène, dont
nom
se présentera
le
encore sous notre plume. Si nous portons
de Mahomet, si, parmi tant de sectes
au jour, nous nous arrêtons à celles qui nous
présentent un caractère bien décidé, nous serons frappés
sur-le-champ du même spectacle. Les Sunnites et les Chiites,
les
yeux sur
la religion
qu'elle a mises
dont
séparation est plutôt
la
l'effet
d'une rivalité de per-
sonnes que d'une profonde différence dans
défendent également
seulement
les
les
opinions,
cause de l'unité et de l'orthodoxie;
la
premiers, pouralteindreà leurbul, admettent,
Sunnah, dont ils
tirent leur nom
les autres rejettent la tradition; mais ils
la remplacent par une autorité vivante, par une sorte de
avec le Koran,
un
recueil de traditions, la
:
révélation continue, puisque l'un des articles les plus essentiels
de leur croyance, c'est qu'après
le
Prophète, son apôtre
Aly et les imans de sa race sont les représentants de Dieu
sur
la terre*.
tiques,
L'islamisme a eu aussi ses philosophes scolas-
connus sous
le
nom
de lilotecallemin^y
nombre
d'hérésies qui semblent
Pelage à
la
1.
et
un grand
avoir uni la doctrine de
méthode rationnelle du protestantisme moderne.
Voyez Maracci, Prodromus
m
réf. Alcor.,
lom. IV.
— M. de Sacy, Exposé
de la religion des Driizes, inirod.
2.
Ce nom
a été converti par les rabbins
parleurs ou dialccliciens.
en celui de d^"12TjD» V^^ signiûe
LA KABBALE.
32
Voici
comment un
célèbre orientaliste définit ces dernières
.
« Toutes les sectes des motazales s'accordaient, en général,
« en ce qu'elles niaient en Dieu l'existence des attributs, et
« qu'elles s'altacliaient par-dessus tout à éviter tout ce qui
« semblait pouvoir nuire au
dogme de
l'unilé de Dieu
« que, pour maintenir sa justice et éloigner de
« idée d'injustice, elles accordaient à
l'homme
;
en ce
lui toute
la liberté
sur
« ses propres actions, et ne voulaient pas que Dieu en fût
« l'auteur; enfin, en ce qu'elles enseignaient que toutes les
« connaissances nécessaires au salut sont du ressort de
a raison; qu'on peut, avant la publication de la
«
comme
après
la
loi, et
la
avant
révélation, les acquérir par les seules
« lumières de la raison^ »
Les Karmates, dont l'existence remonte à l'an 264 de l'hégire, ont
ques
embrassé
et toutes les
le
système des interprétations allégori-
opinions qui font
base du mysticisme.
la
nous en croyons l'auteur que nous avons déjà cité, et qui
fait que traduire les paroles d'un historien
Si
lui-môme ne
arabe, «
ils
appelaient leur doctrine
elle consiste à
cc
rieur
a
misme,
:
allégoriser les préceptes de l'isla-
et à substituer à leur observation extérieure des
« choses qui
«
science du sens inté-
la
comme
ne sont fondées que sur leur imagination,
aussi à allégoriser les versets de l'Âlcoran et à
« leur donner des interprétations forcées ».
d'un
trait
existe plus
Il
d'une intime ressemblance entre cette doctrine et
que nous avons pour but de faire connaître ^
Nous arrivons enfin au judaïsme, du sein duquel sont
celle
1. M.
de Sacy, Introduction à VExposé de la religion des Dr iizes, p. 57.
2. Je n'en citerai
l'homme, quand
lam,
lit le
1,
ici
qu'un seul. Les Karmates soutenaient que
est debout, représente
et lorsqu'il est prosterné,
nom
à' Allah.
Druzes, p. 86
iod
il
ses
et 87.)
un hé; en
un
elif,
sorte qu'il est
(M. de Sacy, Introduction
Selon les kabbalistes,
•],
et enfin ses
il
la tète
d'un
le
est à
comme un
à VExposé de
deux bras, pendant de chaque côté de
6on buste celui d'un vau
quand
la
homme
la poitrine,
corps de
genoux, un
livre
où on
religion des
a la
celle
forme d'un
d'un hé
,-j,
deux jambes, surmontées du bassin,
INTRODUCTION.
nourries de
sorties,
son
àmc
35
de
et
son
suc,
croyances rivales que nous avons déjà citées
;
les
mais
deux
c'est à
dessein que nous lui avons réservé la dernière place, parce
qu'il
nous conduira naturellement
à notre sujet. Outi'e la
Bible, les juifs orthodoxes reconnaissent encore des traduc-
tions qui obtiennent de leur part le
même
respect que les
préceptes du Pentateuque. D'abord transmises de bouche en
bouche
et dispersées
rédigées par Judas
de toutes parts, ensuite recueillies
le
Saint sous
le
nom
et
de Mischna, puis
enfin prodigieusement augmentées et développées par les
auteurs du Thalmud, elles ne laissent plus aujourd'hui
moindre part
la
à la raison et à la liberté. Ce n'est pas qu'ei?
principe elles nient l'existence de ces deux forces morales
mais
elles les
frappent de paralysie en se mettant partout à
leur place; elles s'étendent à toutes les actions, depuis celles
qui expriment en
effet
le
sentiment moral
et religieux jus-
qu'aux plus viles fonctions de la vie animale. Elles ont tout
compté, tout réglé, tout pesé à l'avance. C'est un despotisme de tous les jours et de tous
les instants,
contre lequel
on est inévitablement obligé de lutter par la ruse, lorsqu'on
ne veut pas s'en affranchir par la révolte, ou qu'on ne le peut
pas en lui substituant une autorité supérieui-e. Les karaïtes,
qu'il
ne faut pas confondre avec
saducéens, dont l'exis-
les
tence ne s'est guère prolongée au delà de
la
ruine du second
temple*, les karaïles sont en quelque sorte les protestants
judaïsme;
ils
du
rejettent en apparence la tradition et préten-
dent ne reconnaître que
la Bible, je
ment, à l'explication duquel
la
veux dire l'Ancien Testa-
raison leur paraît suffire. Mais
d'autres, qui, sans cesser d'être croyants, sans cesser d'ad-
mettre
le
principe delà révélation, ne forment cependant pas
une
secte religieuse, ont réussi à faire à la raison
celle
d'un autre hé; de sorte que tout son corps figure
de Jehovah.
Zoliar, 2° partie, fol. 42, r°, édit.
1. Peler Béer, Uisloire des sectes religieuses
le
nom
une part
trois fois saint
Manloue.
du judaïsme, l"
partie, p.
3
149
LA KABBALE.
34
bien plus grande et plus belle dans
Ce sont ceux qui voulaient
de leur croyance par les principes
ceux qui voulaient concilier
philosophie de
la
domaine de
le
mêmes
de
foi.
raison;
la
de Moïse
la législation
leur temps,
la
principaux articles
justifier les
c'est-à-dire
avec
d'Aris-
celle
qui ont fondé une science entièrement semblable,
tote, et
dans ses moyens
comme
dans
son but, à
arabe et chrétienne. Le premier,
hardi d'enire eux, est
le
et
siècle,
l'Académie de Sera en Perse,
et
pect par les auteurs
gionnaires
*.
Après
sans contredit
célèbre rabbin
commencement du dixième
scolastique
la
le
se trouvait à la tête de
dont
le
nom est
cité avec res-
musulmans aussi bien que par ses
lui sont
plus
Saadiah, qui, au
coreli-
venus Bahya, auteur arabe d'un
Maïmonides, dont l'immense réputation a fait tort à une foule
d'autres qui, après lui, ont défendu la même cause. Ceux
excellent traité de morale^ et de théologie, et Moïse
d'entre les juifs qui ne voyaient dans la loi qu'une grossière
écorce sous laquelle est caché un sons mystérieux beaucouo
Le commentaire
1.
des
monumenis
qu'il a
les plus
composé en arabe, sur
anciens de
le
Seplier ietziraJt, l'un
kabbale, est dans un sens fout à fait
la
philosophique, et c'est à tort qu'il est compté, par Reuchlin et d'autres histo-
de
riens
la
Croyances
et
kabbale, parmi les
des opinions,
défenseurs
niî?7m
de
m-CNH?
Son
système.
ce
ti^^duit
livre
des
de l'arabe en hébreu par
rabbi Jehoudah Ibn-Tibbon, a très probablement servi de modèle au fameux
ouvrage de Maïmonides, intitulé
Dès
les
deux
premières lignes de
la
:
le
Guide des esprits égarés, ")j"i23 mi/Z*
préface, Saadiah se place franchement entre
partis opposés: « Ceux, dit-il, qui, par suite de recherches incomplètes et
de méditations mal dirigées, sont tombés dans un abîme de doutes, et les
hommes
qui regardent l'usage de la raison
admet quatre
ou de
la
conscience,
et la véracité
nement,
sortes de connaissances
comme
une vertu;
comme
:
comme
dangereux pour
lorsque nous disons que
5° celles
le
mensonge
que nous fournissent l'induction
lorsque nous admettons l'existence de l'àine,
opérations; A" la tradition authentique,
la foi. » Il
1° celles des sons; 2° celles
riICX^n m^nri' î"'
à
de
l'esprit
est
un vice
et le raison-
cause de ses
doit remplacer la
science pour ceux qui ne sont pas en état d'exercer leur intelligence.
2.
L'ouvrage a pour
vivait en l'an
titre
rT'.SlS mi'^n' ^<^* Devoirs des cœurs,
du monde 4291, du Christ llGl.
:
et l'auteur
INTRODUCTION.
plus élevé que
55
sens historique et littéral, se divisent en
le
deux classes dont
la
distinction est d'une grande impor-
tance pour le but où nous tendons. Pour les uns,
intérieur et spirituel des Ecritures était
losophie, assez favorable,
mais
mot,
il
doctrine de Platon
la
dans
été plus tard
l'école
sens
un système de phi-
est vrai, à l'exaltation mystique,
d'une source tout à
tiré
le
fait
étrangère; c'était, en
un peu exagérée, comme
de Plotin,
et
un
elle l'a
mêlée à des idées
d'une origine orientale. Ce caractère est celui de Philon
et
de tous ceux qu'on a coutume d'appeler juifs hellénisants,
parce que, mêlés aux grecs d'Alexandrie,
ils
empruntèrent à
ces derniers leur langue, leur civilisation et celui de leurs
systèmes philosophiques qui pouvait
le
mieux
se concilier
avec le monothéisme et la législation religieuse de Moïse ^
Les autres n'ont obéi qu'à l'impulsion de leur intelligence;
les idées qu'ils ont introduites dans les livres saints, pour se
donner ensuite l'apparence de les y avoir trouvées et les faire
passer, même dans l'ombre du mystère, sous la sauvegarde
de
et
la révélation, ces idées leur appartiennent entièrement
forment un système vraiment original, vraiment grand,
systèmes, ou philosophiques
qui ne ressemble à d'autres
ou
religieux,
que parce
qu'il dérive de la
mômes
a été provoqué par les
mêmes
prit
1.
humain. Tels sont
C'est à
'Iouûa;'o)v
XKTa
eux que l'on
's'Ovo;
-rjv
orj-:r)v
?çE'. TdtY;j.a,
^Eusèbe,
th Sûo
r);to'j
liv. VIII,
allusion dans
3'.rjpr,Tat.
OsiOTïpit 03
Oî'iipia ts
tôjv îv
Ka\
il
dont
uzoOr//.aiç
[xàv 7:Xt)0Ùv
xnzr^-^f
toî";
vo'[jioi;
xaià
la
zaXq
tb 8'
l'es-,
opinions,
les
ce passage d'Eusèbe
tïjv
qu'il
répond aux
générales de
v^ixcù Tol^r.olXoU
:
Tô
7:av
twv vouojv
?T£pov Twv ev
ijrxvaoîêri/.sia çiÀo-
0'.avo;av a/;aatvoaî'vwv.
bouche d'Arislobule, qui
les kabbalistes.
Quoique nous trouvions l'occasion, plus
Pliilon,
lois
chap. x.) Ces paroles sont dans
ne pouvait pas connaître
de
fait
T:ct.^r^'^^c.l[iv^a.ii
i^ats'.,
les
les kabbalistes",
T{JLrJ[i,aTa
8'.avo;'av
xaÛTr); [aIv
CTO'jia -poif/S'.v
2.
un mot, par
besoins; en
même source,
causes, qu'il
lard, de parler assez
longuement
faut qu'on sache dès à présent lo distinguer des kabbalistes, avec
lesquels plusieurs historiens l'ont confondu. D'abord,
il
est à
peu près certain
LA KABBALE.
Sf^i
pour être connues
justement appréciées, ont besoin d'être
et
puisées aux sources originales; car, plus tard, les esprits
honneur en
cultivés ont cru leur faire
grecques
et arabes.
étrangers à
les
mêlant aux idées
Ceux qui, par superstition, demeurèrent
la civilisation
de leur temps, abandonnèrent peu
à peu les hautes spéculations dont elles furent le résultat,
pour ne conserver que
les
moyens
assez grossiers qui ser-
virent dans l'origine à en déguiser la hardiesse et la pro-
fondeur.
temps nous
trouvons la kabbale toute formée, dans quels livres elle nous
a été conservée, comment ces livres ont été formés et transmis jusqu'à nous; enfin, quel fond nous pouvons faire sur
Nous chercherons
à savoir d'abord vers quel
leur authenticité.
Nous essayerons ensuite d'en donner une exposition comnous ferons contribuer autant que
nous nous
possible les auteurs mêmes de cette doctrine
plète et fidèle, à laquelle
;
retrancherons
le
plus souvent derrière leurs propres paroles,
que nous ferons passer de leur langue dans
autant d'exactitude que
nos
faibles
la
moyens
nôtre, avec
le
permet-
tront.
Nous nous occuperons en dernier lieu de l'origine et de
Nous nous demanderons si elle est
née dans la Palestine, sous la seule influence du judaïsme,
l'influence de la kabbale.
que Philon ignorait l'hébreu, dont
bienlôt,
est
La
évidemment indispensable
Philon et les kabbalistes ne diffèrent
connaissance,
comme nous
le
verrons
méthode kabbalislique. Ensuite,
pas moins par le fond de leurs idées.
à la
Ceux-ci n'admettaient qu'un seul principe, cause immanente de toutes choses;
le
philosophe alexandrin en reconnaissait deux, l'un actif et l'autre passif. Les
attributs
du Dieu de Philon sont
aux Sephiroth de
la
To ûà -aÔ^iTcv za^
on
xpEiTTOjvTc
-/.x'i
?j
àocTT)
~b
[i.lv
zx'e
Is/iiMi j-b toj
voîj,
?j
de Platon, qui ne ressemblent en rien
iv -ot"; o-Jaiv, tô \xv) siva- ooaairjptov «t'itov,
S^n.o'r^o-.w
xpetXTOjv
oÙtÔ tÔ zaÀov tÔ oÏ -aOr^Tov
tiaO:v
les idées
kabbale. "EiTtv
o tûv oâojv voj; estiv eJX'.xftvfaTaTo?
i-'.TTrJaT]
à'ijyo'i /.at
etc. Phil.,
•/.a'i
x.psf-Tuv
«/.•'vr;-:ov
ï]
Iç iauroS,
de Muud. opific.
auTÔ to àyaGôv
-/.'.vr^Ûiv
ciè,
y.a\
CT/ri[j.a-
INTRODUCTION.
OU
si
les Juifs
l'ont
empruntée,
une religion, soit à
comparerons successive-
soit à
une philosophie étrangère. Nous la
à tous les systèmes antérieurs
ment
37
et
contemporains qui
nous présenleront quelque ressemblance avec
suivrons, enfin,
elle, et nous
jusque dans ses plus récentes destinées.
la
PREMIÈRE PARTIE
CHAPITRE
I
ANTIQUITÉ DE LA KABBALE
Les partisans enthousiastes de
cendre du
ciel,
la
kabbale
la
font des-
apportée par des anges, pour enseigner au
premier homme, après sa désobéissance,
reconquérir sa noblesse et sa
ont imaginé que
le
félicité
législateur
les
moyens de
premières*. D'autres
des Hébreux, après l'avoir
reçue de Dieu lui-même, pendant les quarante jours qu'il
passa sur le
mont
Sinaï, la
vieillards avec lesquels
il
transmit aux soixante et dix
partagea les dons de l'esprit saint,
qu'à leur tour ceux-ci la firent passer de bouche en
bouche jusqu'au temps où Ksdras reçut l'ordre de l'écrire
en même temps que la loi^ Mais on aura beau parcourir
et
avec
la
plus scrupuleuse attention tous les livres de l'Ancien
Testament, on n'y trouvera pas un seul mot qui fasse allusion à un enseignement secret, à une doctrine pkis profonde
et plus pure, réservée seulement à
1.
Voyez Reuchlin, de Arle cahalislic,
2. Pic de la Mirandole, .\polo(j., p.
116
fol.
un
petit
nombre
d'élus.
9 et 10, éd. de Uagucnau.
et seq.,
tome I" de
ses
Œuvres.
,
LA KADBALE
40
Depuis son origine jusqu'à son retour de
Babylone,
peuple hébreu,
le
comme
la
captivité de
toutes les nations dans
leur jeunesse, ne connaît pas d'autres organes de la vérité,
d'autres ministres de l'intelligence, que
et le poète
est-il
;
le
prophète,
encore celui-ci , malgré la différence qui
ordinairement confondu avec
n'enseignait pas
;
il
le
prêtre
les sépare,
premier. Le prêtre
le
ne s'adressait qu'aux yeux par
la
pompe
des cérémonies religieuses; et quant aux docteurs, ceux qui
enseignent
la
substituent
le
en un mot,
les théologiens, leur
religion sous
la
forme d'une science, qui
ton dogmatique au langage de l'inspiration,
nom, pendant la durée de
connu que leur existence. Nous
ne les voyons paraître qu'au commencement du troisième
siècle avant l'ère chrétienne, sous le nom général de Thannaïm, qui signifie les organes de la tradition, parce que
cette période, n'est pas plus
c'est
alors
au
nom
de cette nouvelle puissance qu'on enseignait
qui n'est pas clairement exprimé dans
tout ce
Ecritui^es. Les
thannaïm,
les
pectés de tous les docteurs en Israël, forment
longue chaîne dont
auteur de
la
le
les
plus anciens et les plus res-
comme une
dernier anneau est Judas
Mischna, celui qui a recueilli
et
le Saint,
transmis à
la
On compte
anciens monu-
postérité toutes les paroles de ses prédécesseurs.
auteurs présumés des plus
parmi eux
les
ments de
la
kabbale, c'est-cà-dire Akiba et Simon ben Jochaï
avec son
fils
et ses
amis. Immédiatement après
la
mort de
du deuxième siècle après la naissance du
Christ, commence une nouvelle génération de docteurs, qui
portent le nom à'Âmoraïm (dixiicn), parce qu'ils ne font
Judas, vers
la fin
plus autorité par eux-mêmes, mais
ils
répètent, en l'expli-
quant, tout ce qu'ils ont entendu des premiers;
ils
font
connaître toutes celles de leurs paroles qui n'ont pas encore
été rédigées. Ces conimentaiies et ces traditions nouvelles,
qui n'ont pas cessé de se multiplier prodigieusement pen-
dant plus de
trois cents ans. furent enfin
réunis sous
le
nom
ANTIQUITÉ DE LA KABBALE.
Gncmara, nidj,
(le
41
c'est-à-dire la tradition. C'est par con-
séquent dans ces deux recueils, religieusement conservés
depuis leur formation jusqu'à nos jours,
nom
général
de Thalmud*,
nous
que
d'ahord, non pas sans doute les idées
réunis sous
et
le
devons chercher
mêmes
qui font la
base du système kabbalistique, mais quelques données sur
leur origine et l'époque de leur naissance.
On
trouve dans la Mischna^ ce passage remarquable
défendu d'expliquer
«
Il
«
même à une
est
seule, la
un
« qu'il ne soit
«
même.
ax
N^s'
homme
le
:
Genèse;
char céleste; à moins
sage et qui comprend par lui-
»
vn^i n^DiDa ahi n^nua n'u;Ni3
LeThalmud
:
deux; personnes la
Mercaba ou
r^'cv^^i
nS
^iy?Tn
'j'X
rapporte ('Hagiiiga,\'ôa) unebereila (mischna
qui n'est pas entrée dans
ajoute
à
on peut
« Mais
deR. Judas), où R. Hiya
transmettre les premiers mots
le recueil
lui
des chapitres ».
Un rabbin duThalmud,
plus sévère, car
pitres
il
monirc encore
sommaires des cha-
RabbiZéra(i7;i(i), se
ajoute que
même
les
ne doivent être divulgués qu'à des
hommes
revêtus
d'une haute dignité, et connus pour leur extrême prudence,
ou, pour traduire littéralement l'expression originale, « qui
portent en eux
mp3 axTT
un cœur
plein d'inquiétude »,
"aSu; 'dSdSi "(n
Evidemment,
il
nu
axS nVn y-piD 'uni incia
ne peut être
ici
Genèse ni de celui d'Ezéchiel, où
vision qu'il eut sur les bords
du
^^n
question du texte de la
le
prophète raconte
la
fleuve Chébar. L'Ecriture
tout entière était, pour ainsi dire, dans la bouche de tout
le
monde; de temps immémorial,
scrupuleux de toutes
i.
TiaSn»
2.
Truite
c'esl-à-(lire l'élude
(le
'Harjuirja.
les
observateurs les plus
les traditions se font
ou
la
un devoir de
science par excellence.
la
LA KABBALE.
42
parcourir dans leurs temples au moins une fois dans une
année. Moïse lui-même ne cesse de recommander l'étude de
la
par laquelle on
loi,
teuque. Esdras, après
le
entend universellement
haute voix devant tout
la lut à
également impossible que
expriment
citer
et à la vision
chercher à
les
la
peuple assemblé ^
le
est
Il
paroles que nous venons de
les
défense de donner au récit de
la
création
d'Ezéchiel une explication quelconque, de
comprendre soi-même et de les faire com-
prendre aux autres;
s'agit
il
d'une interprétation ou plutôt
d'une doctrine connue, mais enseignée avec mystère
science
Penta-
le
retour de la captivité de Babylone,
non moins
;
d'une
arrêtée dans sa forme que dans ses prin-
cipes, puisqu'on sait
comment
se divise,
elle
puisqu'on
montre partagée en plusieurs chapitres, dont chacun
est précédé d'un sommaire. Or, il faut remarquer que la
vision d'Ezéchiel ne nous offre rien de semblable; elle remplit, non pas plusieurs chapitres, mais un seul, précisément
nous
la
celui qui vient le
premier dans
les
œuvres attribuées à ce
prophèle. Nous voyons de plus que cette doctrine secrète
comprenait deux parties auxquelles on n'accorde pas
même
importance
personnes;
entière,
:
ne
l'autre
même
à
une
la
car l'une peut être enseignée à deux
peut jamais
seule,
quand
être divulguée
tout
elle devrait satisfaire
aux
sévères conditions qu'on lui impose. Si nous en croyons
Maïmonides, qui, étranger à
dant pas nier l'existence,
pour
titre
nt^i^N'in),
:
kabbale, n'en pouvait cepen-
première moitié, celle qui a
Histoire de la Genèse ou de la création (nurrn
enseignait
appelle Y Histoire
traité
la
la
la
science de la nature; la seconde, qu'on
du Char (niDin
nu:;a),
renfermait
de théologie ^ Cette opinion a été adoptée par tous
un
les
kabbalistcs.
1.
Esdrus,
2.
Morch
II,
8.
Nebouchim,
préf.
'jz'Cn
r\)2Zl
N'in
rT^w'X"',!
nw"0
A^'TIQUITÉ DE LA KABBALE.
Voici
un aulre passage, où
le
même
45
nous apparaît
fait
d'une manière non moins évidente: «Rabbi Jochanan dit un
« jour à rabbi Eliezer: Viens,
«
la
que
je t'enseigne l'histoire de
Mercaba. Alors ce dernier repondit
« encore assez vieux pour cela.
Quand
il
Je ne suis pas
:
fut
devenu vieux,
« rabbi Jochanan mourut, et quelque temps après rabbi Assi
« étant venu lui dire à son tour
<c
l'histoire de la
Mercaba,
il
Viens, que je t'enseigne
:
répliqua
:
Si je
m'en
étais cru
« digne, je l'aurais déjà apprise de rabbi Jochanan, ton
« maître'. »
On
voit,
par ces mots, que, pour être initié à
cette science mystérieuse et sainte
sait
de
la
Mercaba,
il
ne
suffi-
pas de se distinguer par l'intelligence et par une émi-
ncnte position,
avancé; et
il
môme,
fallait
encore avoir atteint un âge assez
lorsqu'on remplissait cette condition éga-
lement observée par
les
kabbalistes modernes
% on ne
se
croyait pas toujours assez sûr, ou de son intelligence, ou
de sa force morale, pour accepter
le
poids de ces secrets
redoutés, qui n'étaient pas absolument sans péril pour
positive,
pour l'observance matérielle de
la foi
religieuse.
la loi
En voici un curieux exemple rapporté par le Thalmud luimême, dans un langage allégorique dont il nous donne
ensuite l'explication.
« D'après ce
que nos maîtres nous ont enseigné,
« a quatre qui sont entrés dans
noms
le
il
y en
jardin de délices, et voici
ben Azaï, ben Zoma, Acher et rabbi Akiba.
« Ben Azaï reg;u-da d'un œil curieux et perdit la vie. On
« leurs
:
« peut lui appliquer ce verset de l'Ecriture
« précieuse devant les
« ses saints'.
Ben Zoma regarda
aussi,
mais
« raison, et son sort justifie cette parole
i. Thiilinud,
2.
<lcs
Ils
une chose
mort de
la
il
perdit la
du sage
:
Avez-
'Haguiga, 12 a.
ne permctlent pas, avant l'âge de quarante ans,
autres livres kabbalistiques.
3.
C'est
:
yeux du Seigneur, que
Psaumes, CXVI, 15.
la
lecture
du
Zoliar et
LA KABBALE.
44
« VOUS trouvé
du miel? mangcz-cn ce qui vous
suffit,
de
peur qu'en ayant pris avec excès, vous ne le rejcliez^
« Acher lit des ravages dans les plantations. Enfin Akiba
sortit en paix^ » Il n'est guère possible de prendre ce
«
ce
texte à la lettre, et de
supposer qu'il
s'agit ici
matérielle des splendeurs d'une autre vie
exemple que
est sans
emploie
le
terme tout à
ces lignes". Ensuite,
fait
les
il
mystique dont
il
fait
usage dans
qu'après avoir con-
puissances qui attendent dans
le
comme
il
on en perde
élus,
d'une vision
car, d'abord,
Thalmud, en parlant du Paradis,
comment admettre
templé de son vivant
ciel les
le
:
la
foi
ou
la raison,
arrive à deux personnages de cette légende?
Il
faut
donc
reconnaître, avec les autorités les plus respectées de la syna-
gogue, que
le
jardin de délices, où sont entrés les quatre
docteurs, n'est pas autre chose que celte science mystérieuse
dont nous avons parlé
science terrible pour les
^;
intelligences, puisqu'elle peut les conduire,
ou
faibles
à la folie,
ou aux égarements plus funestes encore de l'impiété. C'est
ce dernier résultat que la Guémara veut désigner, quand
elle dit,
en parlant d'Acher, quilfitdes ravages dans
les
plan-
taiiom. Elle nous raconte que ce personnage, assez célèbre
dans les récits thalmudiques, avait été d'abord un des plus
savants docteurs en Israël son véritable nom était Elisée ben
Abouïa, auquel on substitua celui d'Acher, pour marquer le
;
changement qui s'opéra en lui^ En
1. ProîJ.,
Traité de 'Haguiga, 14 t.
5.
Le paradis
4.
« In
est toujours appelé
ou le monde h
7J ('^ Jardin d'Éden),
du mot OTIS (Parfî^s), que les
sert
modernes ont également consacré
à leur science.
hàc Gemarà neque Paradisus neque vujrcdi
nendum
est,
magislri
arcanum opus currùs
sed
poliùs
tando invenire cupiverunt.
5.
ny
nSllT, tandis qu'ici on se
j^q,-;
kabbalisles
en quittant le jardin
XXV, 16.
2.
venir,
eTtéF,
Le mot Acher
de
»
sublili
et
illuin
cœlcsti cognilione,
intellexerunt,
ad liltcram expo-
secundùm quam
Deum, ejusque majestalem scru-
(lloltinger, Diseurs.
(-inx) signifie hlléralement
Gemaricus,
p. 97.)
un autre, un autre homme.
ANTIQUITÉ DE LA KABBALE.
45
allégorique où une fatale curiosité l'avait conduit,
un impie
déclaré;
ration du mal,
vécut dans
l'accuser
le
il
s'abandonna,
il
devint
dit le texte, à la
géné-
manqua aux mœurs,
il
même
scandale, et quelques-uns
du meurtre d'un
enfant.
trahit la
il
foi,
il
vont jusqu'à
En quoi donc
consistait
sa première erreur? Oii l'ont conduit ses recherches sur les
secrets les plus importants de la religion? Le
Thalmud de
Jérusalem dit positivement qu'il reconnut deux principes
suprêmes*
;
et le
Thalmud de Babylone,
avons rapporté tout
chose.
Il
le récit,
nous donne
d'après lequel nous
à
entendre
nous apprend qu'en voyant dans
Dieu% Acher
ne voudrions pas
puis-
se prit à dire: « Peut-être, si cela était
deux puissances^
faudrait-il admettre
« permis,
même
la
immédiatement
sance de Métatrône, de l'ange qui vient
après
la
le ciel
nous arrêter trop longtemps
».
Nous
ce fait,
à
quand nous devons en citer d'autres beaucoup plus significatifs; cependant, nous ne pouvons nous empêcher de faire
la remarque que l'ange, ou plutôt l'hypostase appelée Métatrône, joue un très grand rôle dans le système kabbalistique. C'est lui qui, à proprement parler, a le gouvernement de ce monde visible; il règne sur toutes les sphères
suspendues dans l'espace, sur toutes les planètes et
célestes, comme sur les anges qui les conduisent;
dessus de
lui,
il
n'y a plus rien
de l'essence divine
exercer sur
les
que
les
les corps
car, au-
formes intelligibles
et des esprits si purs, qu'ils
ne peuvent
choses matérielles aucune action immédiate.
Aussi a-t-on trouvé que son nom, en re\pli({uant par les
1-
riTTin inur
2.
TlTC'CD
)rw
au?nur-
vient prohahleinent des deux
d'après les kabhidistes, l'ange qui porte ce
le
monde
des sphères,
esprits, le
simplement
Trône
(x"'''D"nD)'
appelle le
Oo6vov. En effet,
monde ielzirah ou
le monde des purs
[j.izà.
préside au
qui vient immédiatement après
monde Beriah, qu'on
le
mots grecs
nom
Trône de
gloire {1133,1
NDD))
'^^
LA KABBALE.
4G
nombres (Nnrcu)
Sans doute
est
la
est tout à fait
kabbale,
synonyme de
comme nous
le
tout-puissant^.
prouverons bientôt,
beaucoup plus éloignée du dualisme que de ce qu'on
appelle aujourd'hui, dans
l'identité absolue;
mais
la
un pays
voisin,
doctrine de
la
manière allégorique dont
elle
sépare l'essence intelligible de Dieu et la puissance ordon-
du monde,
natrice
Une dernière
propre à nous expliquer
n'est-elle pas
l'erreur signalée par la
Guemara
?
citation tirée de la
même source,
et
accom-
pagnée des réflexions de Maimonides, achèvera, je l'espère, la
démonstration de ce point capilal, qu'une sorte de philosos'enseignait pour ainsi
parmi quelques-uns des thannaïm ou des plus
anciens théologiens du judaïsme. Le Thalmud nous apprend
que l'on connaissait autrefois trois noms pour exprimer
l'idée de Dieu, à savoir le fameux tétragramme ou nom de
phie, de métaphysique religieuse
,
dire à l'oreille
quatre lettres, puis deux autres
noms
étrangers à
la Bible,
dont l'un se composait de douze, l'autre de quarante-deux
Le premier, quoique interdit au grand nombre,
lettres.
circulait assez librement
dans l'intérieur de
l'école.
« Les
une fois par semaine à
^ « Le nom de douze lettres
était, dans l'origine, plus répandu encore. «On l'enseignait
« à tout le monde. Mais quand le nombre des impies se
« sages, dit
c(
leurs
fils
texte, l'enseignaient
le
et à leurs disciples
« multiplia,
il
ne fut plus confié qu'aux plus discrets d'entre
« les prêtres, et ceux-là le faisaient réciter à voixbasse à leurs
« frères
pendant
la
bénédiction du peuple^ » Enfin, le
de quarante-deux lettres était regardé
i.
que
3.
Le
nom
de Mélalrône {'iiyCiZ'd) exprime,
l'on traduit
p.'sr
Thalm. Babyl
ch, LXII.
tout-puissant, le
comme
le
comme le mot
nom
plus saint
schadai
(i-U,*)f
nombre 514,
Tract. Derachoih et Maim.
Moreh Ncbouchim,
1'° partie,
ANTIQUITÉ DE LA KABBALE.
des mystères*. «
On ne
47
un homme d'une
mûr, inaccessible à la co-
l'enseignait qu'à
« discrétion reconnue, d'un âge
« Icre et à l'intempérance, étranger à la vanité, et plein de
« douceur dans ses rapports avec ses semblables*. » « Oui« conque, ajoute le Tlialmud, a été instruit de ce secret et
« le garde avec vigilance dans
un cœur
pur, peut compter
hommes; son
« sur l'amour de Dieu et sur la faveur des
«
nom
«
il
inspire
le
respect, sa science ne craint pas l'oubli, et
de deux
se trouve l'héritier
«vivons maintenant,
et
mondes,
monde
le
observe, avec beaucoup de sens, qu'il n'existe
nom composé
langue un
est surtout
de quarante-deux lettres; que cela
où
impossible en hébreu,
pas partie de l'alphabet.
Il
que
lettres
quarante-deux
ces
se croit
dit ensuite,
continue
le
même
font
entre plu-
une idée nécessaire ou
et que, tous réunis, ils
vraie définition de l'essence divine
la
ne
à conclure
se partageaient
attribut fondamental de l'Etre,
formaient
les voyelles
donc autorisé
sieurs mots dont chacun exprimait
un
où nous
Maïmonides
dans aucune
celui
à venir". »
auteur, que
le
*.
Lorsqu'on
nom
dont on
vient de parler était l'objet d'une étude, d'un enseignement
réservé seulement aux plus sages, on veut nous apprendre
sans doute qu'à
la définition
de l'essence divine se joignaient
des éclaircissements nécessaires, ou certains développements
sur
la
même
nature
de Dieu et des choses en général. Cela
moins évident pour le nom de quatre lettres car,
comment supposer qu'un mol si fréquent dans la Bible, iet
dont la Bible elle-même nous donne celte définition subhme Cfjo mm qui suin, ait été tenu pour un secret que les
n'est pas
;
:
^
•
'wTp^", u;i-p
i:\si
3.
Ib. siipr,
ib.
4.
<:;n"'
cnn
nViTx
n'ovula
p
D"i2 "irNi rîzi "'^-2 -!2";i i"\:tc
2.
siiijr.
nin2n
MaïmoniJos,
idï";
"^iri'
d:;
nnis insn
Moreh Nebouchim,
rn*2NS
1211:"'
cnn
ib.
cr^)2h
rnna
supr.
D^:"':*;n
ii>-
supr.
aha ^tn d^did vnt
by
Taya
ij\si
ijnwî2
cnn mScntl? p£D TNI
c':-::* Sy nm?3
nn:n2
LA KADBALE,
48
une
sages,
fois
par semaine, disaient à
que
disciples choisis? Ce
sance des
noms de
l'oreille
Thalmud
le
de quelques
appelle la connais-
Dieu, n'est donc autre chose, dit
Maïmo-
nides en terminant, qu'une bonne partie de la science de
Dieu ou de
la
métaphysique (nin^N
.1523"
nïp)
pour
et c'est
;
cela qu'on la dit à l'épreuve de l'oubli; car l'oubli n'est pas
possible pour les idées qui ont leur siège dans Vintelligence
dans
active, c'est-à-dire
la
raison
'
.
serait diflicile de
Il
pas se rendre à ces réflexions, que
que
la
ne
science profonde,
généralement i-econnue du thalmudiste* ne
l'autorité
recommande pas moins que
le
bon sens du
libre penseur.
y ajouterons une seule observation, d'une importance
sans doute fort contestable aux yeux de la saine raison, mais
Nous
qui n'est pourtant pas sans valeur dans l'ordre d'idées sur
sommes
lequel portent ces recherches, et que nous
d'accepter
comme un
les lettres
dont se composent
fait
historique
nom
cela se
pratique
de
la
dans toutes
les
énumérations
nom
que
trois fois saint
l'élite
l'on
môme des sages? Nous y
tion de toutes les
comme
et
remarques
ne
confiait qu'en
trouverions
faites
la
dans
nombre qua-
donc pas permis de penser que
iN'est-il
noms
kabbale, et en ajou-
toutes les langues, on obtient exactement le
rante-deux'.
les
dernière la particule finale,
la
obligés
en comptant toutes
noms hébreux,
les
sacramentels des dix séphiroth de
tant au
:
c'est le
tremblant à
pleine justifica-
par Maïmonides. D'abord
ces quarante-deux lettres forment, en effet,
non pas un nom,
D^rhan nir^ni D^iiin^zn nnEDi nxnnn -qdt
1.
ib.
2.
S-rn n:;rn Si ^nzwh iu;2\s' \s nronn
Maïmonides n'est pas seulement l'auteur de l'ouvrage philosophique
loc.
cit.
j^i^rc)
h'J^zr^
appelé 3Ioreh Neboiichim,
(np'n T)y
il
a aussi composé, sous le titre de
Main
forte
ouvrage thalmudique qui est encore aujourd'hui
le
obligé des rabbins.
Voici ces
lettres
gi'aiid
6633SSD
manuel
3.
i-'"
:
noms
et les chiffres
tiD^i n'ùS)2 Tin
nï:
qui indiquent
n'iNsn n^nsa
le
nombre de
leurs
3
nbna nra n^zzn idd
ANTIQUITE DE LA KADBALE.
comme on
49
mais plusieurs mots.
l'entend vulgairement,
De plus, chacun de ces mots exprime, au moins dans l'opiun attribut essentiel de la nature
nion des kabbalistes
,
divine, ou, ce qui est
formes nécessaires de
pour eux
la
même
proprement
l'Etre
chose, une des
dit.
Enfin
représentent, selon la science kabbalistique, selon
et tous ses
commentateurs,
la définition la
le
tous
,
Zohar
plus exacte que
notre intelligence puisse concevoir du principe suprême de
toutes choses. Cette manière de concevoir Dieu étant séparée
par un abîme des croyances vulgaires, on comprendrait très
bien toutes
du
les
précautions prises pour ne pas
la laisser sor-
nous n'insisterons pas
sur ce point, dont nous sommes loin, encore une fois, de
nous exagérer l'importance il nous suffit, pour le moment,
tir
cercle des initiés. Cependant,
;
montré jusqu'à l'évidence
d'avoir
général qui ressort
le fait
de toutes ces citations.
Il
existait donc, à l'époque
doctrine secrète sur
s'accordait sur
divisée, et son
la
où
la
Mischna
création et sur
manière dont
nom
vaient la connaître
la
la
cette
une
On
doctrine devait être
excitait chez ceux-là
une
fut rédigée,
nature divine.
mômes
qui ne pou-
sorte de terreur religieuse. Mais de-
puis quand existait-elle? Et
si
nous ne pouvons pas déter-
miner avec précision le temps de sa naissance, quel est du
moins celui où commencent seulement les ténèbres qui
enveloppent son origine? C'est à cette question que nous
allons maintenant essayer de répondre. De l'avis des histo-
riens les plus dignes de notre confiance, la rédaction de la
Mischna
fut
terminée au plus tard en l'an 5949 de
la
créa-
189 de la naissance du Christ*. Or, il faut nous
rappeler que Judas le Saint n'a fait que recueillir les prétion, et
ceptes et les traditions qui lui furent transmis par les liian-
naïm
1.
ses prédécesseurs; par
Voyez Schalschelelh Jiakabalah, ou
dalia, fui. 25, vers., et David Ganz,
conséquent, les paroles que
la
Chaîne de
Tzemach David,
la Iradilion,
fol.
par R. Guc-
25, rect.
4
LA KABBALE.
50
nous avons
citées
les
premières, celles qui défendent de
imprudemment
livrer
secrets de la création et
les
Mercaba, sont plus anciennes que
Nous ne savons pas, il
roles mais cela môme
qui
les
est vrai, qui est l'auteur
de
la
renferme.
de ces pa-
est
une preuve de plus en faveur de
si elles
n'exprimaient que l'opinion d'un
;
leur antiquité; car
le livre
seul, elles ne seraient pas revêtues d'une autorité suffisante
pour
faire loi, et,
comme on
le fait
toujours en pareille cir-
constance, on nommerait celui qui doit en être responsable.
En
outre, la doctrine
rieure à
fût
la loi
elle-même
qui interdit de
la
nécessairement anté-
est
divulguer.
Il
fallait qu'elle
connue, qu'elle eût acquis déjà une certaine autorité,
avant qu'on aperçût
le
danger de
la
répandre, je ne dirai
peuple, mais parmi les docteurs et les maîtres
Nous pouvons donc, sans crainte d'être trop téméraire, la faire remonter au moins jusqu'à la fin du premier siècle de l'ère chrétienne. C'est précisément le temps où vivaient
Akiba et Simon ben Jochaï, à qui les kabbalistes attribuent la
pas dans
en
le
Israël.
composition de leurs livres
les plus
importants
rabbiJossé deSepphorisjmsïT
^dii i,
plus cé-
et les
lèbres. C'est aussi dans cette génération qu'il faut
comprendre
queVIdra Raba,
l'un
des plus anciens et des plus remarquables fragments du
Zohar, compte au nombre des amis intimes, des plus
vents disciples de
à qui le traité
Simon ben
de nos citations, attribue
caba
'.
Au nombre
la
connaissance de
du moins des
nous n'hésitons pas à placer
la
fait la
la
celui
plupart
sainte Mer-
idées kabbalistiques,
traduction chaldaïque des
livres de Moïse, qui porte le
Tel est le
évidemment
des autorités qui témoignent de l'anti-
quité, sinon des livres,
Ciwi
Jochaï. C'est
thalmudique, dont nous avons
fer-
nom
d'Onkelos.
respect inspiré tout d'abord par cette traduc-
lion fameuse, qu'elle parut
une
révélation divine.
On sup-
'51
ANTIQUITÉ DE Li KABBALE.
pose, dans le
mont
le
Thalmud de Babylone
Sinaï en
môme
*,
temps que
que Moïse
la loi
reçut sur
la
écrite et la loi
orale; qu'elle arriva par tradition jusqu'au temps des than-
naïm,
qu'Onkelos eut seulement
et
de
la gloire
Un
l'écrire.
grand nombre de théologiens modernes ont cru y trouver
les bases du christianisme; ils ont prétendu surtout recon-
nom
naître le
Mêimra,
que l'auteur
et
de la seconde personne divine dans
»xin^a, qui signifie
en
effet la
a partout substitué
qu'il y a de certain, c'est qu'il
parole ou
la
le
mot
pensée,
au nom de Jéhovah ^ Ce
règne dans ce livre un esprit
du Thalmud, à
du judaïsme vulgaire, à celui du Penlateuque luimême; en un mot, les traces de mysticisme n'y sont pas
rares. Partout où cela est possible et d'une certaine importance, une idée est mise à la place d'un fait et d'une image,
tout opposé à celui de la Mischna, à celui
celui
sens littéral est sacrifié au sens spirituel, et l'anthropo-
le
morphisme
détruit pour laisser voir dans
leur nudité les
attributs divins.
Dans un temps où
où des
trie;
mots
les
hommes
le
culte de la lettre allait jusqu'à l'idolâ-
passaient leur vie à compter les versets,
et les lettres
de
la loi';
les représentants légitimes de
où
précepteurs
les
la religion
officiels,
ne voyaient rien
de mieux à faire que d'écraser l'intelligence aussi bien que
la
volonté sous une masse toujours croissante de pratiques
extérieures, cette aversion pour tout ce qui est matériel et positif,
cette
l'histoire
habitude de sacrifier souvent
aux intérêts d'un idéalisme
et la
exalté,
grammaire
et
nous révèlent
infailliblement l'existence d'une doctrine secrète, qui a tous
\.
Traité de Kidouschin,
2.
Voyez surtout Ritlangcl, son coinmenlaire et sa traduction du Scplicr
fol.
49, rect.
ietzirah, page 84.
3.
Thalmud Babyl.,
Irailc
croyons les thalmudistes, vient
traduit par celui de scribe.
de Kidonschiii,
le
fol.
mot isidj 1"'
50, rect. De
signifie
là, si
nous en
compter, que l'on a
LA KABBALE.
52
les caractères
avec toutes les prétentions du mysticisme, et
qui sans doute ne date pas du jour où
elle a
osé parler
un
Enfin, sans y attacher trop d'imporlangage
tance, nous ne pouvons pas nous empêcher de faire encore
aussi clair.
cette observation
:
nous avons
dit ailleurs
que pour arriver à
leurs fins, pour introduire en quelque sorte leurs propres
mêmes de
idées dans les termes
la révélation, les kabbalistes
moyens peu
avaient quelquefois recours à des
rationnels.
L'un de ces moyens, qui consistait à former un alphabet
nouveau en changeant
la
valeur des lettres, ou plutôt en les
un ordre déterminé,
Thalmud et mis en usage
substituant les unes aux autres dans
employé fréquemment dans
est
le
dans une traduction encore plus ancienne que
nous venons de parler, dans
dont
celle
paraphrase chaldaïque de
la
Jonathan ben Ouziel', contemporain
et disciple
de Hillel
Yieux, qui enseignait avec une grande autorité pendant
premières années du règne d'IIérode*.
Il
est vrai
que des
peuvent servir indistinctement aux
procédés semblables
idées les plus diverses; mais on n'invente pas
1.
le
les
une langue
Nous voulons parler de l'alphabet kabbalistique appelé Ath Bascli, y;^ j-|{<,
la première lettre, aleph, la valeur de la der-
parce qu'il consiste à donner à
nière,
</ja?<,
et
réciproquement; à remplacer
nière, schhi, et ainsi de toutes les autres.
nom
phrasle chaldéen traduit par le
qu'on
dans Jéréaiie, ch.
lit
C'est de la
il
même
li,
v.
la
seconde, beth, par l'avant-der-
Au moyen de
ce procédé, le para-
de Babel, ^^2, celui de Sésac,
manière que, dans un autre passage de Jérémie, ch.
convertit ces deux mots, tj^p 3,^, qui signifient le
en celui de Qi-t/'D? qu'on traduit par Chaldcens. On suppose que
prendre, lorsque, dans
ment,
qu'il
en
Œuvres,
le
noms de Babel
les
soit,
t.
IV,
cette
même
et
Mais une
li>, rect., édit.
telle
chapitre et
v.
1,
le
le
prophète
nommer en
supposition ne peut se
sous l'influence du
même
le
comsenti-
des Chaldcens y sont fréquemment répétés. Quoi
traduction a été conservée par saint Jérôme (voyez ses
Comment, sur Jérémie)
2. Voyez Schalschelcth
fol.
ciel.
li,
cœur de mes adversaires,
hébreu, captif dans l'empire de Babylone, ne pouvait pas
menaçant des vengeances du
-jy;^7)
41, et qui n'a par lui-même aucun sens.
hakahalah,
d'Amsterdam.
et Raschi.
fol.
18, rcct. et vers., et David Ganz,
ANTIQUITE DE LA KABBALE.
artificielle
dont on garde
53
volonté,
la clef à
l'on n'a pas
si
moins au grand nombre. En
Thalmud emploie souvent des méthodes
résolu de cacher sa pensée, au
outre, quoique le
analogues, celle que nous venons de signaler, et que nous
plus ancienne, y est tout à fait étrangère. Entièrement isolé, ce dernier fait ne serait pas sans
avons lieu de croire
la
doute une démonstration puissante, mais, ajouté à ceux qui
ont déjà occupé notre attention,
Tous réunis
et
il
comparés entre eux,
ne doit pas être négligé.
ils
nous donnent
le droit
d'affirmer qu'avant la fin du premier siècle de l'ère chrétienne
il
se répandait
mystérieusement parmi
profondément vénérée, que
du Thalmud
demment
une science
les Juifs
l'on distinguait
de
la
Mischna,
des livres saints; une doctrine mystique évi-
et
enfantée par
le
besoin de réflexion
et
d'indépen-
dance, je dirais volontiers de philosophie, et qui cependant
invoquait en sa faveur l'autorité réunie de la tradition et des
Ecritures,
Les dépositaires de celle doctrine, que dès à présent nous
ne craignons pas de désigner sous le nom de kabbalistes, ne
doivent ni ne peuvent être confondus avec les Essénicns, dont
e
nom
était déjà
connu
à
une époque bien plus
mais qui ont conservé jusque sous
leurs habitudes et leurs croyances.
rapportons à Josèphe^
et à
le
En
Philon%
effet, si
nous nous en
les seuls
qui méritent
sur ce point d'être écoutés avec confiance,
secte
fameuse
voulait
lilé et
faii'e
était essentiellement
régner parmi
les
reculée,
règne de Justinien*
moral
hommes
le
et
but de celte
pratique; elle
ces sentiments d'éga-
de fralernilé qui furent enseignés plus tard avec tant
du christianisme. La
anciens témoignages que
d'éclat par le fondateur et les apôtres
kabbale, au contraire, d'après les
nous avons rapportés,
\. Peter Bccr,
l"
De
une science toute spéculative qui
partie, p. 88.
2. Guerre des Juifs,
3.
était
liv. VIIF.
Vild eonleniplalhà, dans le recueil de ses Œuvres.
LA KABBALE.
54
prétendait dévoiler les secrels de
création et de la nature
la
divine. Les Esséniens formaient une société organisée, assez
semblable aux communautés religieuses du moyen âge;
leurs sentiments et leurs idées se rétléchissaient dans leur
vie extérieure; et d'ailleurs ils admettaient
parmi eux tous
ceux qui se distinguaient par une vie pure,
même
des
enfants et des femmes. Les kabbalistes, depuis leur appari-
temps
tion jusqu'au
oii la
presse a trahi leur secret, s'étaient
toujours enveloppés de mystère. De loin en loin, après mille
précautions,
ils
ouvraient à demi les portes de leur sanc-
tuaire à quelque nouvel adepte, toujours choisi dans l'élite
dont l'âge avancé devait offrir une preuve
de l'intelligence,
et
de discrétion
de sagesse. Enfin, malgré
et
pharisaïque avec laquelle
ils
observaient
le
la sévérité toute
sabbat, les Essé-
niens ne craignaient pas cependant de rejeter publiquement
les traditions,
marquée sur
d'accorder â la morale une préférence très
le culte, et
dans ce dernier
même
étaient loin de conserver
ils
les sacrifices et les
Pentateuque. Mais
par
le
les
karmates parmi
les
cérémonies cqmmandés
adeptes de
les fidèles
la
comme
comme la
kabbale,
de l'islamisme,
plupart des mystiques chrétiens, se conformaient à toutes
les pratiques extérieures; ils se gardaient,
taquer
et,
la
en général, d'at-
tradition qu'ils invoquaient aussi en leur faveur,
comme nous
avons déjà pu
d'entre eux étaient comptés
vénérés de
la
le
parmi
remarquer, plusieurs
les
docteurs les plus
Mischna. Nous ajouterons que plus tard on
a vus rarement infidèles à ces habitudes de prudence.
les
CHAPITRE
DES LI\TIES KABBALISTIQUES
—
ir
DU SEPHER
AUTIIENTICFTE
Nous arrivons maintenant aux
lETZIRAII
livres originaux oii, selon
l'opinion la plus répandue, le système kabbalislique s'est
formulé dès sa naissance.
nous en jugeons par
Ils
devaient être très nombreux,
les titres
nous serons uniquement occupés de ceux que
a conservés, et qui se
si
qui nous sont parvenus*. Mais
recommandent
temps nous
le
à notre attention
par
leur importance aussi bien que par leur antiquité. Ces derniers sont au
l'idée
nombre de deux,
que nous pouvons nous
VHisloire de la Genèse et de
la
et
répondent assez bien à
Thalmud, de
faire, d'après le
Sainte Mercaba
:
l'un, inti-
tulé le Livre de la création, nT'ïi ied, renferme, je
ne dirai
pas un système de physique, mais de cosmologie,
tel qu'il
\.
On
cite
frcquenimeut
le
Scplier habaliir, i>|-iin "120'
ben Ilakana, contemporain de
llillel
le
Vieux
et
d'Uérode
£'tt'''ljué
le
à
Nechonia
Grand.
Oo
fait
passer, encore aujourd'hui, pour des extraits de ce livre divers fragments évi-
demment
inauthcnliques. Tels sont encore les fragments réunis sous
le titre
du Fidèle Paslcur, x;3î3M)2 N'^VT» <^l ordinairement imprimes avec le Zohar,
sous forme d'un commentaire. Enfin, il ne nous reste rien que les noms et
quelques rares citations des auteurs suivants, dont
tion avec le plus
le Vieux,
grand respect
j^^D NJ3î2n
l'y
:
le
Zohar
R. Jossé le Vieux,
XSD
Vieux, j^^D
T
^^- J*^''^'
^^
''2'''!
''DV
fait
l'f
souvent men^-
Uamnouna
56
LA KABBALL'.
pouvait être conçu à une époque et dans un pays où Thabi-
lude d'expliquer tous
les
phénomènes par une
action
immé-
diate de la cause })remière devait étouffer l'esprit d'observa-
où par conséquent certains rapports généraux
tion;
ficiels
aperçus dans
de
la science
le
monde
extérieur devaient passer pour
nature. L'autre est appelé
la
lumière, d'après ces paroles de Daniel
la
« intelligents brilleront
comme
traite plus particulièrement
Zoliar, in?, ou
le
Les
ce
:
spirituel. iSous
d'accorder à ces deux ouvrages
la
hommes
lumière du ciel\ »
la
de Dieu, des esprits
humaine, en un mot, du monde
même
et super-
même
et
Il
de l'âme
sommes
importance
loin
et la
beaucoup plus étendu, beaucoup
valeur. Le second,
plus riche, mais aussi plus hérissé de difficultés, doit sans
doute occuper
rons par
En
textes
le
la
plus grande place; mais nous
premier, qui nous paraît
le
commence-
plus ancien.
faveur de l'antiquité du Sepher ietzirah on a invoqué des
thalmudiques dont ni
sens ni l'âge n'ont été bien
le
établis. iSous les passerons sous silence ainsi
et les controverses
auxquelles
ils
que
les
légendes
ont donné lieu. Nos obser-
vations ne porteront que sur le fond du livre que nous avons
pour but de
apprécier
le
faire connaître. Elles suffiront
pour en
faire
caractère et en démontrer la haute origine.
1"
Le système qu'il renferme répond exactement à l'idée
que nous pouvons nous en faire d'après son titre; nous pouvons nous en assurer par ces mots qui en forment la pre-
mière proposition
« veilleuses
de
la
:
« C'est avec les trente-deux voies iner-
sagesse que
le
monde
a été créé par
« l'Eternel, le Seigneur des armées, le Dieu d'Israël, le Dieu
« vivant, le Dieu tout-puissant, le Dieu
« l'Eternité, dont le
2° Les
de
1.
moyens qu'on
la création,
Daniel,
nom
xii,
T-.
est
sublime
y emploie
suprême qui habite
et saint. »
pour expliquer l'œuvre
l'importance qu'on y donne aux nombres et
yr-n
ir',z
'^mv
ciS^^rîzn"!.
DES LIVRES KABBALISTIOUES.
aux
nous font comprendre comment l'ignorance
lettres,
se sont
répandues
que nous avons rapportées;
fables
les
et
comment
ont plus tard abusé de ce principe;
la superstition
comment
57
enfin s'est formé ce qu'on appelle la kabbale pra-
tique, qui
donne
de changer
le
nombres
à des
cours de
La forme en
la
simple
est
pouvoir
et à des lettres le
nature.
grave; rien qui
et
ressemble,
même de loin, à une démonstration ou à un raisonnement;
ce ne sont que des aphorismes distribués dans un ordre
assez régulier, mais qui ont toute la concision des anciens
oracles.
Un
terme qui
est
qui nous a beaucoup frappé, c'est que
fait
toute
exclusivement consacre à l'àme y
dans le Penlateuquc et dans
fut plus tard
encore employé,
comme
l'étendue de l'Ancien Testament, pour désigner
corps humain, tant que la vie ne
l'a
pas abandonné'.
mots d'origine étrangère
vrai qu'oii_y^ trouve plusieurs
noms
le
le
Il
est
:
les
des sept planètes et du dragon céleste, plusieurs fois
mentionnés dans
ce
livre,
langue aussi bien qu'à
appartiennent évidemment à
la
Chaldéens, qui, pen-
la science des
les Hébreux
une influence toute-puissante^ Mais on n'y rencontrera pas
dant
la captivité
de Babylone, ont exercé sur
1. Nous voulons parler du mot Ncphesch, ns;:pas s'appliquer à l'àme dans les passages suivants
qui, selon le sens lilléral
IZiV
^*<2f1
de préparer, pendant
nourriture de chacun,
12,
du
texte, étaient sortis
nC^nïQ Ipy^b nNin
iO; 3° quand
il
le
de
est évident qu'il
1°
quand on
de Jacob, ^3
quand on permet
la cuisse
k^r^ri' Genèse, 4G, 26; 2°
XI H "C^Z S^S Sdx"' TJ?f< ni<. Ex.,
ordonné à ciiacun de s'infliger des soufl'rances en
que, pour désigner l'àme, on emploie
à celui de nephesch,
mudistes
et les
le
du moins ce dernier
^^^
n'est-il
jamais employé par
les tlial-
écrivains plus modernes, pour désigner le corps. Mais tous,
sans exception, se servent du
2.
^g^n
I^N*. Lév., 25, 29. S'il est vrai
mot nesvhania, nGwJ- ^^e préférence
nm3:T n-n DIM CTJ2 njyn nS
r\'^)2''jn
le
la
nry H^S
expiation de ses péchés, pendant le dixième jour du septième mois,
dans
ne peut
parle de ceux
premier jour de Pâques, ce qui est nécessaire à
^:}-)
est
I^
:
mot
v^i^,
qu'on ne rencontre pas une seule fois
Sepher ieizirah.
Ces noms, à l'exception de ceux qui désignent
le soleil et la
lune, n'ap-
LA KABBALE.
58
purement grecques, latines ou arabes qui
grand nombre dans leTbalmud et dans les
plus modernes, où la langue hébraïque est mise au
ces expressions
se présentent en
écrits
de
service
philosophie
la
des
et
admettre en principe général,
presque dire infail-
et j'oserai
que toute œuvre de ce genre, où la
lible,
on peut
Or,
sciences.
civilisation des
Arabes ou des Grecs n'a aucune part, peut être regardée
comme
antérieure à
la
naissance du christianisme. Nous
avouons cej)endant que dans l'ouvrage qui nous occupe
auquel nous ne craignons pas d'attribuer ce caractère,
serait pas difficile de
que nous avons
sition
citée
ont servi à la création de l'univers,
termes
même
ont
de compter, ce que
par
traduit
il
réflexion et de la pensée*,
compté
et l'action
plus anciens commentateurs
les
sujet,
le
sagesse qui
la
ajoute qu'il y a aussi
celui qui compte, ce qui est
:
l'objet
l'acte
et
est impossible
il
môme
«
sissant
« sorte
l'intelligible;
même
« l'acte
que
cure;
la
et
devient
elle
compréhension
sai-
l'intelligible
par
de l'intelligence; en
et
l'intelligence et l'intelligible sont identiques^. »
parlienncnt pas par
noms
duction des
de
la
Méta-
la
comprend elle-même en
« L'intelligence se
:
de
de ne pas se
rappeler cette phrase célèbre du douzième livre de
physique
propo-
la
un peu plus haut, après avoir
parlé des trente-deux voies merveilleuses de
trois
et
ne
montrer quelques vestiges du langage
de la philosophie d'Aiislote. Lorsque, après
et
il
eux-mêmes
Saturne;
i{s»rilU7'
à
h
langue chaldaïque, mais
chaldcens. Les voici
p-fi;,
:
ils
sont
une
tra-
n3l3> l^ie l'on croit Vénus; 233» Mer-
QnND)
Jupiter;
Mars;
l'^ji,
qui désigne le
dragon, est arabe.
''•
n2''DT "lEDT
D'Oise il* Selon l'auteur du Cozri, R. Jelioudalt
1£D3
Hallévi, CCS trois termes désignent la pensée, la parole et l'écriture, qui, dans
sont identiques, quoique nous les voyions séparées dans l'homme.
la Divinité,
Cozri, 4° partie, § 25. Selon
l'objet et
au
fait
même
de
la
Abraham ben
connaissance,
b^tyiDI S^^kUa- "^oyez son Comment, sur
2.
vwv
xV'jTCiv
/.a\
0£ voEt 6 voij;
vowv
Y.CLz'x [j.£TaX:'i>'.v
le
Dior,
Seph.
TO'j vor]Toij
ôiaiE lauxbv voiJ; /.A vor^iov.
ils
se rapportent
ynMI V^V
Mélaph.,
DVl'
ielz., p.
;
vor]TÔ;
liv.
"^^
au
sujet, à
^^^^^
hzV'
27, verso.
-^Icp
i-^yveTat O'.yyâ-
XII, ch. vu.
DES LIVRES KABRALISTIQUES.
Mais
ils
il
est évident
soit,
au texte; car
été ajoutés
lient ni à la proposition qui précède ni à celle qui
ne se
suit;
que ces mots ont
59
ne reparaissent plus, sous quelque forme que ce
dans tout le cours de l'ouvrage, tandis qu'on explique
ils
longuement l'usage des dix nombres et des vingt-deux
lettres qui forment les trente-deux moyens appliqués par la
sagesse divine à la création. Enfin l'on ne comprend guère
assez
qu'ils aient
tion
pu trouver place dans un
traité
à la différence des
scrits qui ont été reproduits
du volume,
à la fin
n'est ques-
il
les diverses parties
que des rapports qui existent entre
du monde matériel. Quant
où
deux manu-
dans l'édition de Mantoue, l'un
l'autre au milieu de divers
taires, elle est loin d'être aussi
modernes ont voulu
le
impartiale et détaillée, on
commen-
grande que certains critiques
Après une comparaison
croire*.
trouve fondée tout entière sur
la
quelques variantes sans importance,
comme on
en ren-
contre dans toutes les œuvres d'une haute antiquité, et qui
môme
par cela
ont eu à souffrir pendant plusieurs siècles
de l'inattention ou de l'ignorance des copistes
commentateurs. En
rité des
effet, c'est
de
et
de part
la
témé-
et d'autre,
même système considéré d'un point de vue général, mais la même division, le
même nombre de chapitres, placés dans le même ordre et
non pas seulement
même
le
mêmes
consacrés aux
fond, le
matières
:
de plus,
y sont exactement exprimées dans les
les
mêmes
mêmes
idées
termes. Mais
on ne trouvera plus cette parfaite ressemblance dans
nombre
le
nom
autres.
dantes;
et
dans
la
de Mischna, sont nettement distinguées
Ici
les
là elles
\.
l'autre,
Voyez
Abraham
unes des
on n'a pas reculé devant des répétitions surabonont été retranchées
;
ici
on a réuni ce qu'ail-
leurs on a séparé. Enfin, l'un paraît aussi plus
que
le
place des diverses propositions qui, sous
non plus seulement dans
"NVolf,
Bibliothèque hébr.,
— Moreri. même
article, etc.
t.
I.
les
— Bayle,
explicite
mots, mais dans
Didionn. ait.,
article
60
la
LA KABBALE.
pensée. Nous ne connaissons et par conséquent nous ne
pouvons
citer
qu'un seul passage où se montre
nière différence
s'agit
:
d'énumérer
du premier
à la fin
celle der-
chapitre, lorsqu'il
principes de l'univers qui corres-
les dix;
pondent aux dix nombres, l'un des deux manuscrits dit
simplement que le premier de tous est l'esprit du Dieu
vivant; l'autre ajoute que cet esprit du Dieu vivant est
l'esprit saint, qui est
en
môme
Sans doute cette idée est de
elle
ne manque pas dans
la
prouverons bientôt,
la
esprit, voix et parole*-
plus haute importance; mais
manuscrit, où
le
formulée aussi nettement;
temps
elle
base et
constitue,
le résultat
de tout
D'ailleurs \e Livre de la création a été, au
^
du dixième
diah,
élevé,
méthodique
l'un des plus
monuments de
anciens,
système.
le
qui
sage,
et
comme
le
commencement
commenté en arabe par R.
siècle, traduit et
esprit
comme
n'est pas
elle
comme nous
le
Saa-
regarde
l'un des premiers
Nous ajouterons, sans
les commentateurs qui sont venus après lui pendant le douzième ei
le treizième siècle ont tous exprimé la même conviction.
humain.
l'esprit
accorder à ce témoignage une valeur exagérée, que
Comme
tous les ouvrages d'une époque très reculée, celui
dont nous parlons
il
est
est sans titre et
sans
terminé par ces mots étranges
nom
d'auteur; mais
« Et lorsque
:
Abraham
ce
notre père eut considéré, examiné, approfondi et saisi
«
toutes ces choses, le maître de l'univers se manifesta à
« lui et l'appela son ami, et s'engagea par
«
éternelle envers lui et sa postérité. Alors
une
alliance
Abraham
crut
comme une œuvre
« en Dieu, et cela lui fut compté
de
« justice, et la gloire de Dieu fut appelée sur lui, car c'est
« à lui
que s'appliquent
« de t'avoir formé dans
ces paroles
le
ne peut d'abord pas être considéré
1. ÉJit.
de Mantouc, foL 49,
:
Je
t'ai
connu avant
ventre de ta mère. » Ce passage
rcct.
:
•csZTi
comme une
mi
1.17
lim
invention
mm
Slp-
DES LIVRES Ki^BBALISTIQUES.
moderne
61
il existe avec quelques variantes dans les deux
Manloue; on le retrouve dans les plus anciens
commentaires. Nous pensons que pour donner plus d'intérêt
:
textes de
au Livre de la création^ on a supposé, ou plutôt on veut
faire
supposer aux autres, que
les
choses qu'il renferme
sont précisément celles qui furent observées par
le
premier
patriarche des Hébreux, et lui donnèrent l'idée d'un Dieu
unique
une
et tout-puissant.
Il
existe d'ailleurs
laquelle
selon
tradition
connaissances astronomiques,
Abraham
et
parmi
avait
les Juifs
de grandes
s'éleva jusqu'à l'idée
du
Néanmoins
les
vrai Dieu par le seul spectacle de la nature.
paroles que nous avons citées tout à l'heure ont été interprétées de la manière la
plus grossièrement matérielle.
On
était
a
imaginé qu'Abraham
où son
nom
en quels termes commence
sur
le
lui-même
l'auteur
du
livre
prononcé avec un respect religieux. Voici
est
Sepher ietzirah
:
le
« C'est
commentaire de Moïse Botril
Abraham, notre père (que
la
« paix soit sur lui!), qui a écrit cela contre les sages de son
Du
mémoire
incrédules à l'égard du principe de l'unité.
ce
siècle,
«
moins c'est ainsi que pense R. Saadiah (que la
du juste soit bénie!) dans le premier chapitre de son
«
« livre intitulé
:
La
« propres paroles
«
Abraham, notre
« la Ghaldée
:
pierre pJiilosophale. Je rapporte ses
Les sages de la Ghaldée attaquaient
père, dans sa croyance. Or, les sages de
étaient divisés en
trois sectes.
La première
« prétendait que l'univers était soumis à deux causes pre« mières entièrement opposées dans leur manière d'agir,
« l'une n'étant occupée qu'à détruire ce que l'autre avait
te
produit. Cette opinion est celle des dualistes, qui s'ap-
«
puyaient sur ce principe, qu'il n'y a rien de
« entre l'auteur
du mal
et celui
commun
du bien. La seconde
secte
« admettait trois causes premières; les deux principes con-
« traires dont nous venons de parler, se paralysant réci-
« proquemeni, et rien de cette manière ne pouvant être
G2
L.\
« fait, on en a reconnu
KABBALE.
un troisième pour décider entre
«
eux. Enfin, la dernière secte n'avouait pas d'autre Dieu
«
que
dans lequel
le soleil,
elle reconnaissait le
«
unique de
l'existence de la
si
imposante
et si
mort\
» Malgré
principe
une autorité
universellement respectée, l'opinion que
nous venons d'exposer n'a plus aujourd'hui un seul partisan. Au nom du patriarche on a depuis longtemps substitué celui d'Akiba, l'un des plus
la tradition, l'un
pays, et à qui
il
fanatiques soutiens de
nombreux martyrs de la liberté de son
ne manque, pour être compté par la postédes
au nombre des héros les plus dignes de son admiration,
que d'avoir joué un rôle dans les anciennes républiques
d'Athènes ou de Rome. Sans doute cette nouvelle opinion
est moins invraisemblable que la première, cependant nous
ne la croyons pas mieux fondée. Quoique le Thalmud, toutes
les fois qu'il fait mention d'Akiba, nous le représente
comme un être presque divin quoiqu'il l'élève au-dessus
rité
;
de Moïse lui-même*,
comme une
de
la
présente pourtant nulle part
Mercaba ou de
des lumières de la
science
la
ait
Livre de la création, ou quelque autre ouvrage de
nature. Tout au contraire, on lui reproche positive-
ment de
n'avoir pas sur la nature de Dieu des idées très
élevées. « Jusqu'à
ce
le
Genèse; nulle part on ne laisse soupçonner qu'il
écrit le
même
ne
il
léen, jusqu'à
quand, Akiba,
quand
« chose de vulgaire^?
lui dit rabbi Jossé le Gali-
feras-tu de la majesté divine quelque
>->
L'enthousiasme qu'il inspire
cause l'importance qu'il a donnée à
avec laquelle
il
la tradition, la
a
pour
patience
en a su tirer des règles pour toutes les
actions de la vie% le zèle qu'il a mis à l'enseigner pendant
\.
Voyez Sepher ielzirah,
édit.
2.
Thalm. Babijl.,
Memchotli, 29
3.
Vin
4.
tract.
de Manloue,
Tlialm. Babijl., tract. 'Hagiiiga, ijiq
fol.
20
et
21.
b.
rj Na'ipy iS^San ^DT
T lS
ION
n^'^y'S nxD^'J nriN*.
Thalm. BubijL,
tract.
'Haguiga,
fol.
14, vers.
On
dit qu'il savait
déduire
DES LIVRES KABBALISTIQUES.
vingt-quatre
l'héroïsme de sa mort. Les
et peut-être aussi
quarante ans,
mille disciples qu'on
cordent guère avec
la
défense que
importants de
la
ne s'acMischna de divul-
attribue
lui
fait la
même
guer à plus d'une personne,
63
moins
secrets les
les
kabbale.
Plusieurs critiques modernes ont imaginé que, sous
même
titre
de Sepher
ietzirali,
férents, dont l'un, attribué
il
a existé
deux ouvrages
au patriarche Abraham
et
le
dif-
men-
Thalmud, a disparu depuis longtemps l'autre,
beaucoup plus moderne, est celui que nous avons conservé.
tionné dans
le
;
Cette opinion n'a pas d'autre base qu'une grossière igno-
rance. Morin, l'auteur des Exercices bibliques^
à
un chroniqueur du seizième
s'exprime ainsi
«
:
l'a
empruntée
en parlant d'Akiba,
« C'est lui qui a rédigé le Livre de la créa-
en l'honneur de
tion,
siècle, qui,
« Livre de la création,
la kabbale; mais il existe un autre
composé par Abraham, et sur lequel
ben Nachman (nommé par abréviation le Ram« ban) a fait un grand et merveilleux commentaire^ » Or,
ce commentaire, écrit à la fin du treizième siècle, mais
imprimé dans l'édition de Mantoue^ [)lusieurs années après
« R. Moïse
chronique qui vient d'être
la
au
livre
citée, se
rapporte évidemment
qui est aujourd'hui entre nos mains
;
la pliipart
des
expressions du texte y sont fidèlement conservées, et il est
évident qu'il n'a pas été lu par l'historien dont nous venons
de rapporter
slilué le
les paroles.
nom
Au
reste, le
des moindres particularilés des lettres de
ceptes
:
nijSn Su;
la
Bible des
Morinus, Exercilaliones biblicœ, p. 574.
2-
iinu
fol.
3.
nT'ïi
c'est
«
sub-
ait
un kabbaliste
monceaux
»
de pré-
]iS^n "iS\n-
1.
rh'J nS^J"!
premier qui
d'Akiba à celui d'Abraham,
iSD
*iL*ii
nSzpn V^
bn; UITS "an pDin
mirn
isdi ^TiSi^a isd
un xim
IUTN omis*. SchalscUeUth Imhabalah,
20, vers.
La première édition du Sepher ielzirnh
1505, tandis que
la
est celle
de Manloue, publiée eu
chronique dont nous voulons parler, la Chaîne de la lia-
dtlion (Schalschelelh hakabalah), a déjà été imprimée à Imola, en 1549.
LA KABBALE.
64
du quatorzième
Zohary
se
siècle, Isaac Délaies, qui,
demande
:
en l'appelant mischna,
livre qui avait été
«
Qui
a
dans sa préface du
permis à R. Akiba d'écrire,
le Seplter ielzirah^
puisque
transmis oralement depuis
c'est
un
Abraham?
»
Ces termes, que nous avons essayé de conserver fidèlement,
sont évidemment contraires à la distinction que nous voulons
détruire
;
et
cependant celle-ci ne repose, en dernier résultat,
que sur celte seule autorité. L'auteur du Livre de la création
n'est donc pas encore découvert. Ce n'est pas nous qui déchirerons le voile qui nous cache son nom; nous doutons
même que cela soit possible, avec les faibles éléments dont
nous pouvons disposer. Mais l'incertitude à laquelle nous
sommes condamné sur ce point ne peut jamais s'étendre
aux propositions que
nous croyons avoir démontrées,
qui, au besoin, peuvent suffire à l'intérêt
et
purement philo-
sophique qu'il faut chercher dans ces matières.
1^
GUAPITRE
III
AUTHEMICITE DU ZOnAR
Un
intérêt bien plus vif,
an
difficultés, sont attachés
mais aussi de bien plus graves
monument dont
encore à parler. Le Zohar, ou
code universel de
commentaire sur
la
le
Pentateuque,
il
les
nous
reste
Livre de la lumière, est
kabbale. Sous
indépendance, à toutes
quelquefois
le
il
il
la
le
modeste forme d'un
touche, avec une entière
questions de l'ordre spirituel, et
s'élève à des doctrines dont la plus forte intel-
ligence pourrait encore se glorifier de nos jours. Mais
il
est
loin de se maintenir toujours à cette hauteur; trop souvent
il
descend à un langage, à des sentiments
décèlent
le
et à des idées
qui
dernier degré d'ignorance et de superstition.
On
mâle simplicité et de l'enthousiasme
naïf des temps bibliques, des noms, des Hiits, des connais-
y trouve, à côte de
la
sances et des habitudes qui nous transportent au milieu
d'une époque assez avancée du moyen âge. Cette inégalité
dans
la
forme
comme
dans
la pensée, ce bizarre
mélange
des caractères, qui distinguent des temps très éloignés les
uns des autres, enfin le silence presque absolu des deux
Thalmud, l'absence de documents positifs jusqu'à la fin du
treizième siècle, ont
de ce
livre les
fait
opinions
naître sur l'origine et sur l'auteur
les
plus divergentes.
Nous
ô
allons
LA KABBALE.
66
(l'abord les rapporter d'après les témoignages les plus anciens
et les plus fidèles;
nous essayerons ensuite de les juger, avant
de nous prononcer nous-mème sur cette question
Tout ce qui
a été dit, tout ce
encore aujourd'hui de
la
que généralement
difficile.
l'on pense
Zohm\
formation et de l'antiquité du
résumé d'une manière assez impartiale par deux auteurs
que nous avons déjà plusieurs fois cités. « Le Zohai\ dit
est
«
Abraham ben Zacouth dans son Livre des gé7iéalogies\ le
Zohar dont les rayons éclairent le monde% qui renferme
«
les
«
plus profonds mystères de
« pas l'œuvre de
Simon ben
la loi et
de
la
kabbale, n'est
Jochaï, quoiqu'on
l'ait
publié
«
sous son nom. Mais c'est d'après ses paroles qu'il a été
«
rédigé par ses disciples,
qui confièrent
eux-mêmes
« d'autres disciples le soin de continuer leur tâche.
« paroles
du Zohar n'en sont que plus conformes à
« écrites
comme
« assez tard
«
elles le
hommes
Mischna,
la
la vérité,
qui ont vécu
et toutes les déci-
sions, tous les préceptes de la loi orale. Ce livre n'a été
« divulgué qu'après la
<<
sont par des
pour connaître
à
Les
de
Pi.
et
Ascher, qui ne l'ont pas connu\ » Voici en quels
termes s'exprime sur
auteur de
dition\
mort de R. Moïse ben Nachman
la
le
même
sujet le rabbin Guédalia,
célèbre chronique intitulée
« Vers l'an cinq mille
ce
(1290 de J.-C),
ce
tendaient que toutes les parties du
se trouva diverses
il
« lecte de Jérusalem
(le
La chahie
cinquante de
dialecte
création
personnes qui pré-
Zohar
écrites
en dia-
aramécn) étaient de
Simon ben Jochaï, mais que
« composition de R.
de la Ira-
la
la
tout ce qui
« est en langue sacrée (l'hébreu pur) ne doit pas lui être
"^2 et
45. L'auteur de ce livre florissait en 1492.
1'
roni"' "120) P-
2.
Il
3-
Le premier de ces deux rabbins célèbres, après avoir passé
faut se rappeler
que
le
mot Zohar
partie de sa vie en Espagne, est
mort
à
signifie lumière.
Jérusalem en 1500;
le
la
en 1520.
^-
nb^DH
ribu/hty> édition d'Amsterdam,
fol.
plus grande
second
23, vers, et rect.
florissait
AUTUENTICITÉ DU ZOUAR.
67
« attribué. D'autres afrirmaient que R. Moïse ben
Nacbman
« ayant fait la découverte de ce livre dans la Terre Sainte,
il passa en Aragon et tomba
mains de R. Moïse de Léon. Enfin, plusieurs ont
pensé que ce R. Moïse de Léon était un homme instruit,
« qu'il trouva tous ces commentaires dans sa propre ima« gination, et qu'afm d'en retirer un grand profit de la
« l'envoya en Catalogne, d'oij
« entre les
c<
« part des savants,
il
les
« Jocbaï et de ses amis.
publia sous
On
(c
môme
de R. Simon ben
ajoute qu'il agit ainsi parce qu'il
« était pauvre et écrasé de charges.
ce
nom
le
Pour moi,
dit encore le
auteur, je pense que toutes ces opinions n'ont
aucun fondement, mais que R. Simon ben Jochaï
et sa
« sainte société ont réellement dit toutes ces choses, et ence
core beaucoup d'autres
seulement
;
« n'aient pas été, dans ce temps-là,
«
il
peut se faire qu'elles
convenablement rédi-
gées; qu'après avoir été disséminées longtemps dans plu-
« sieurs cahiers, elles aient enfin été recueillies et mises en
« ordre.
«
Il
ne faut pas qu'on s'étonne de cela; car
que notre maître Judas
le
Saint a rédigé
la
c'est ainsi
Mischna, dont
« divers manuscrits étaient d'abord dispersés
aux quatre
même
manière
Nous voyons par
ces ])aroles, auxquelles en dernier résultat la critique moderne n'a pas beaucoup ajouté, que la question qui nous
« extrémités de la lerre. C'est encore de la
« que R. Aschi a composé
occupe en ce
moment
hGuemara.
»
a déjà reçu trois solutions différentes
:
ecux-ci veulent que, à l'exception de quelques passages écrits
en hébreu, mais qui du reste n'existent aujourd'hui dans
aucune édition*, dans aucun manuscrit connu, le Zohar
appartienne entièrement à Simon ben Jochaï; ceux-là, tout
aussi exclusifs dans leur manière de voir, l'attribuent à un
imposteur, appelé Moïse de Léon, et ne peuvent
1.
Il
y
a deux ancienacs éditions
toutes les autres
l'autre
dans
la
:
même
du Zohar, qui ont
Crémone
ce sont celles de
année de 1559.
et de
servi
le
faire
de modèles à
Mantouo, publiées l'une et
LA KABDALE.
C8
remonter plus haut qu'à
la fin
du treizième ou au commen-
cement du quatorzième siècle. Enfin, d'autres ont paru chercher un terme moyen entre ces deux opinions extrêmes, en
supposant que Simon ben Jochaï s'est contenté de propager
sa doctrine par l'enseignement oral, et que les souvenirs
qu'il laissa ou dans la mémoire ou dans les cahiers de ses
disciples ne furent réunis que plusieurs siècles après sa
mort, dans le livre que nous possédons aujourd'hui sous le
nom
de ZoJiar.
La première de ces opinions, considérée dans un sens
absolu, quand on prend à la lettre les termes dans lesquels
une réfutation sérieuse. Voici d'abord le fait sur lequel on a voulu la fonder
« R. Jehoudah,
et que nous emprunterons au Thalmud*
II. Jossé et R. Simon ben Jochaï étaient un jour réunis
« et près d'eux se trouvait un certain Jehoudah ben Guè« rim \ Alors R. Jehoudah dit en parlant des Romains Que
nous l'avons exposée, mérite
à
peine
:
(c
:
« cette nation est grande dans tout ce qu'elle a fait! Voyez
a
comme
elle a construit
« des bains publics
«
«
ce
«
«
«
ce
^c
!
A
partout des ponts, des marchés et
ces mots, R. Jossé garda le silence;
mais Simon ben Jochaï répondit Elle n'a rien fait qui
n'ait pour but son propre avantage; elle a fait construire
des marchés pour y attirer des femmes perdues, des
thermes pour s'y rafraîchir, et des ponts pour y percevoir
des impôts. R. Jehoudah ben Guèrim, allant raconter ce
qu'il avait entendu, le fit parvenir aux oreilles de César, et
celui-ci rendit un arrêt ainsi conçu
Jehoudah qui m'a
exalté sera élevé en dignité; Jossé qui a gardé le silence
:
:
« sera exilé à Sipora (c'est-à-dire à Sepphoris);
c(
Simon, qui
a médit de moi, sera mis à mort. Aussitôt celui-ci, accom1.
Tliahn. Bahijl., iiait. sabhal.,
2.
2i-)j
p. Ce nom
probablement donner
à
cli. ii, fol.
signifie litléralenient
54.
descemlanl de prosélytes. On veut
entendre, d'après un sentiment très
commun
anciens, que son sang étranger est la vraie cause de sa trahison.
chez les
AUTHENTICITÉ DU ZOIIÂR.
« pagné de son
«
la
fils, alla
dans
se cacher
69
maison d'étude
et une
la
;
gardienne leur apportait chaque jour un pain
« jatte d'eau. Mais la proscription qui pesait sur lui étant
« très sévère,
Simon
« caractère faible;
dit à son fils
donc
est
il
femmes sont d'un
Les
:
à craindre que,
pressée de
questions, notre gardienne ne finisse par nous dénoncer.
<c
«
Sur ces réflexions
<c
cher au fond d'une caverne. Là, par un miracle opéré en
quittèrent cet asile et allèrent se ca-
ils
« leur faveur. Dieu créa aussitôt
Simon
« d'eau.
et
son
« ments, et, ensevelis
fils
dans
un caroubier
et
une source
se dépouillèrent de leurs vêtele
sable jusqu'au cou,
ils
passè-
« rent tous leurs jours dans la méditation de la loi. Ils vé-
« curent ainsi dans cette caverne pendant douze ans, jusqu'à
« ce
que
le
prophète Elie, paraissant à l'entrée de leur re-
« traite, leur
« Jochaï
« Ils
fit
entendre ces mots
que César
sortirent
et
« et ensemencent
Thalmud qui
le
est
mort
et
Qui annoncera au
:
comment
virent
fils
la terre. » C'est,
hommes
les
cultivent
dit-on (mais ce n'est plus
pendant ces douze années de
l'assure),
de
son arrêt tombé dans l'oubli?
soli-
Simon ben Jochaï, aidé par son
fameux ouvrage auquel son nom est
tude et de proscription que
fils
Eléazar,
composa
resté attaché.
le
Quand même on
aurait écarté de ce récit
circonstances fabuleuses qui s'y mêlent,
ficile
tire;
d'admeltre
on ne
comme
il
les
serait encore dif-
légitime la conséquence qu'on en
dit pas quels furent l'objet et le résultat
méditations dans lesquelles
de ces
deux proscrits cherchaient à
oublier leurs peines. Ensuite, on trouve dans le Zohar une
multitude de faits et de noms que Simon ben Jochaï, mort
quelques années après
cement du second
la
les
ruine de Jérusalem, au
siècle de l'ère chrétienne,
commen-
ne pouvait cer-
tainement pas connaître. Comment, par exemple, aurait-il
pu
parler des six parties dans lesquelles se divise la Mischna,
écrite à
i.
peu près soixante ans après
Zohar,
éd'l.
de Manloue, 5°
p:irl.,
fol.
lui'?
20.
Comment pourrait-il
—
Ib., fol.
29, vers. Nous
LA KABBALE.
70
mentionner
qui
à la
cinq siècles après
appris les
noms
les procédés de Ja Guemara^
mort de Judas le Saint et ne finit que
naissance du Christ ? Comment aurait-il
auteurs et
et les
commence
la
'
des points voyelles et des autres inventions
de l'école de TiLériade, qu'on peut faire remonter tout au
plus au
commencement du sixième
ques ont cru observer que, sous
le
siècle*? Plusieurs criti-
nom
d'Ismaélites,
est
il
mabométans, que
modernes désignent de la
aussi question dans le ZoJiar des Arabes
tous les écrits publiés par les Juifs
même
manière.
dans
cette interprétation
.«
La lune
en
Il est,
le
passage suivant
est à la fois le siq^ne
« La pleine lune, c'est le bien
« Et parce qu'elle
de ne pas admettre
difficile
effet,
;
du bien
la
comprend en
:
et le siane
du mal.
nouvelle lune, c'est
même
temps
le
le
mal.
bien et
le
« mal, les enfants d'Israël et ceux d'Ismaël l'ont prise éga«
lement pour règle de leurs calculs.
«
pendant
« Israël
;
arrive une éclipse
un bon présage pour
S'il
pleine lune, ce n'est pas
la
au contraire, l'éclipsé a lieu pendant
si,
« lune (une éclipse de soleil), c'est
«
La sagesse des sages périra et la prudence des
:
mes
nouvelle
du prophète [h.
« Ismaël. Ainsi se vérifient ces paroles
« 14)
la
un mauvais présage pour
intelligents sera obscurcie....'»
xxix,
hom-
Cependant nous
fe-
rons remarquer que ces mots n'appartiennent pas au texte
:
ils
sont empruntés à
un commentaire beaucoup moins ancien,
qui a pour
Le
titre
:
fidèle pasteur, N:a''nî2N*i*;i, et que,
citons de préférence ce dernier passage,
Mischna
1.
a six
Tons
degrés du trône suprême
termes de
les
passage suivant
ip'in
loi.
~i£2
'-r>*
^s^-f
la
discussion
i;2Sr
mSyc
fol.
ip Ni nîZpi
— Lévil., bl,
15, vers., et pass.
n"wD
de
NT^p
rn'2'j
vers.
—
'il
la
''1~D îVXj
thalmudique sont énuniérés dans
irx Nnini xt --^2
Genèse, col. 152 et 155.
24, vers.;
les six traités
UU.' liTN
155, recl., édit. de Mantoue.
2.
fol.
»s~
p^i,
:
où l'on compare
:
de
nn^^n n^<
hzi^ n^bn.
le
ma^t
3° part-,
Édit. Mantoue, i'" part.^
AUTUENTICITÉ DU ZOIIAR,
71
leur propre autorité, les premiers éditeurs ont substitué au
Zohar, partout où dans celui-ci
ils
ont cru trouver une
lacune.
On
pu trouver dans
aurait
Zohar même un passage
Simon ben Jochaï
le
plus décisif, car voici ce qu'un disciple de
prétend avoir entendu de
la
bouche de son maître
ce
heur sur l'instant où Ismaël
ce
revêtu du signe de
ce
dont
ce
l'union céleste. Mais
ce
adopté
ce
part dans la possession de
ec
ce
ce
ce
le
nom
le
soit
la
a été enfanté
circoncision
béni?
Il
Car que
!
:
« Mal-
au monde
fit
le
et
Seigneur,
exclut les enfants d'Ismaël de
comme
ils
signe de l'alliance,
la
il
avaient le mérite d'avoir
leur réserva ici-bas
une
Terre Sainte. Les enfants d'Is-
maël sont donc destinés à régner sur la Terre Sainte, et
ils empêcheront les enfants d'Israël d'y revenir. Mais cela
ne durera que jusqu'au temps où le mérite des enfants
d'Ismaël sera épuisé. Alors ils exciteront dans le monde
cèdes guerres terribles; les enfants
d'Édom
se
réuniront
ce
contre eux et les combattront, les uns sur terre, les autres
ce
sur mer, et d'autres près de Jérusalem. La victoire sera
mais la Terre Sainte ne
aux mains des enfants d'Édom. » Pour bien
ce
tantôt à ceux-ci, tantôt h ceux-là
ce
sera pas livrée
comprendre
sous
ont
le
fait
le
sens de ces lignes,
nom d'Edom,
usage de
païenne, puis
étendu à
ples chrétiens en général. Or,
ici
de
Rome
suffit
Rome
il
de savoir que,
parle de ceux qui
ont d'abord
désigné
Rome
chrétienne et aux peu-
ne peut pas être question
païenne; donc on a voulu parler de
Sarrasins contre les chrétiens, et
la
il
les écrivains juifs (je
l'hébreu)
ils l'ont
;
même
la lutte
des
des croisades, avant
prise de Jérusalem. Quant à la prédiction de
Simon ben
Jochaï, je n'ai pas besoin de dire de quel poids elle doit être
dans notre jugement. Mais je ne veux pas insister plus longtemps sur la démonstration de ces faits, aujourd'hui généralement connus
et
répétés à l'envi par tous les critiques
LA KABDALK.
72
modernes \ Nous y ajouterons seulement une dernière observalion, qui, je l'espère, ne sera pas perdue pour la conclusion à laquelle nous voulons finalement arriver. Pour
avoir la conviction que
du Zohar
l'auteur
prétend,
le fruit
tude,
suffit
il
s'y m^'lent
dans
Simon ben Jochaï ne peut pas
que ce
et
livre n'est pas,
de méditations
de treize ans
celte
que nous
»xi2i7x-nx,
et
qui forme
immense compilation un épisode admirable
égards, Simon, sur
le
et
à tous
point de mourir, réunit autour de lui»
pour leur donner ses dernières instructions,
de ses disciples
fils
de soli-
et
presque toujours à l'exposition des idées. Ainsi,
espérons traduire au moins en grande partie,
dans
le
de donner quelque attention aux récits qui
fragment intitulé VIdra soula,
le
être
comme on
le petit
nombre
de ses amis, parmi lesquels se trouve son
Eléazar. « Toi, dit-il à ce dernier, tu étudieras, R.
« écrira, et
mes autres amis méditeront en
silence
^
»
Aba
Par-
tout ailleurs, c'est assez rarement le maître qui parle, mais
ses doctrines sont dans la
bouche de son
fils
ou de
qui se réunissent encore après sa mort pour se
quer leurs souvenirs
commune. Ces
ses amis,
communi-
réciproquement dans
et s'éclairer
paroles de l'Écriture
:
«
Combien
il
est
la foi
beau
« de voir des frères rester unis! » leur semblent s'appliquer
à eux-mêmes''. Quelques-uns d'entre eux viennent-ils à se
rencontrer en chemin, aussitôt leur conversation se porte
sur
le sujet
habituel de leurs méditations, et alors on expli-
que dans un sens tout à
Vieux Testament.
mille:
1.
ce
En
fait
voici
spirituel quelque passage
un exemple,
pris au hasard entre
R. Jehoudah et R. Jossése trouvaient ensemble en
ai"i3Dn nnS'CÎZ' 5°
part., fol. 281, vers., édit. de
Mantoue. Voy. Peler
Béer, Hisl. des sectes du jucla'isme, 2° part., p. 50 et suiv.
cilat. biblic., lib. II, exercit, 9.
ini^aba
du
'î1^Ti'1\
— Wolf.
Bibliollt. Iiébr.
^° part., fol. 287, vers.
5. 5° part., fol. 59, vers.
— Morinus, Exer-
AUTHENTICITÉ DU ZOIIAR.
« voyage
premier
alors le
;
« dra
parmi nous; car
son compagnon de route
dit à
Dis-moi quelque chose de
ce
73
toutes les fois qu'il médite les paroles
l'homme ou mar-
« de la loi, l'esprit de Dieu vient s'unir à
che devant lui pour
<c
conduire
le
» Enfin,
*.
comme nous
l'avons dit plus haut, on cite aussi des livres dont
est
parvenu que des lambeaux épars,
et qu'il faut
rement supposer plus anciens que
contenterons de traduire
rait écrit
obligé,
en
forme de cercle; que
que toutes
« bas;
;
siècle
uns sont en haut,
les
de
qu'il y a telle contrée
jour quand pour ceux-là
le
« oii
il
« que quelques instants
11
à
il
nuit
fait
'.
soit,
Simon ben
les autres
en
;
n'a pas
même
Jochaï, dont
même
la
posi-
et
il
la
;
ceux-ci ont
y a des pays
nuit ne dure
»
que l'auteur du Zohar,
est bien évident, d'après cela,
quel qu'il
Dans
qui est éclairée,
la terre
constamment jour, où du moins
fait
«
créatures changent d'aspect suivant
les
« tandis que les autres sont dans les ténèbres
«
le faire
:
elle-même en
terre tourne sur
la
de chaque lieu, en gardant pourlant
l'air
ce
« tion
du treizième
la fin
de
Vieux on apprend, par des expli-
le
que
« cations étendues,
«
l'on n'était
si
lui refusant toute authenticité,
Hamnouna
ne nous
nécessai-
passage suivant, que l'on croi-
le
remonter au moins jusqu'à
« le livre de
il
Zohar. Nous nous
le
par quelque disciple de Copernic,
môme
:
divin descen-
la loi, et l'esprit
il
eu
la
prétention de l'attribuer
raconte
la
mort
et les derniers
instants.
Sommes-nous donc
obligés
obscur rabbin du treizième
latan qui, en
de
à
l'écrivant,
longues années,
de
l'esjioir
I.
2-
\'' i)arl.,
fui. 1
xb;h;n^2
t<S''yS ]iSnT
la
honneur à un
un malheureux charfaire
en y consacrant nécessairement
cri de la misère et
ne cédait qu'au
soulager par un
moyen
aussi lent qu'in-
15, vers.
xniri So
XnnS
d'en
siècle, à
libx
sm
y-Z2
ttii
uns nid
x:i:î2n
m
xSi:|i:?3. 5° prlie, foi. lO, rect.
Nison
LA KABBALE.
74
certain? Non,
assurément;
contenterions d'examiner
sèque du
que
livre,
la
quand
et
même
nature intime,
la
nous nous
valeur intrin-
nous n'aurions aucune peine à démontrer
cette opinion n'est pas
Mais nous avons, pour
la
mieux
l'ondée
que
la
première.
combattre, des arguments plus
positifs.
Le Zohar
partient à
est écrit
aucun
dans un langage araméen qui n'ap-
dialecte déterminé. Quel dessein Moïse de
Léon pouvait-il avoir en
se servant
de cet idiome qui n'était
pas en usage de son temps? Voulait-il, comme le prétend
un critique moderne que nous avons déjà cité\ voulait-il
donner plus de vraisemblance à ses fictions, en faisant
parler le langage de leur époque aux divers personnages
sous
le
nom
desquels
il
désirait faire passer ses
idées? Mais puisqu'il possédait de
même
de l'aveu
nion,
il
bommes
des
dont nous combattons l'opi-
Il
les
auteurs de
la
Mischna;
de Jérusalem fût probablement
le dialecte
langue babituelle,
hébreu.
il
était
et
leur
plus naturel de les faire écrire en
y en a qui prétendent qu'il s'est réellement servi
de celte dernière langue, qu'il n'a pas inventée, qu'il
seulement
sées, et
propres
vastes connaissances,
ne pouvait pas ignorer que Simon ben Jochaï et ses
amis sont comptés parmi
quoique
si
falsifier le
Zohar en
que son imposture
a
voulu
y ajoutant ses propres pen-
fut bientôt découverle^
Rien de
semblable n'étant arrivé jusqu'à nous, cette assertion ne
doit pas
elle
nous occuper plus longtemps. Mais, vraie ou fausse»
les observations que nous venons de faire.
confirme
D'ailleurs
nous savons avec une entière certitude que Moïse
Cùm
auctor esset recentissimus, linguaque chaldaïca sua œlate prorsùs
i.
«
osset extincto,
scripsit, ut
eamque Judœi
r'mus, Exercilat. biblic,
2. Outre les
Grande
doctiores raro intelligerent, consulto chaldaïco
antiquilatem apud popularium vulgus libris suis conciliaret.
liv. II, exercit. 9,
deux historiens que nous avons
bibliollièque rabbinique,
t.
»
Mo-
chap. v.
lY, p. 82.
cités plus haut, voyez Bartolocci,
AUTUENTICITÉ DU ZOUAR.
73
de Léon a compose en hébreu un ouvrage kabbalislique,
ayant pour
titre
le
:
Nom
de Dieu, ou simplement
le
:
Nom
(oï^yn isd). Cet ouvrage, qui existe encore en manuscrit,
il en rapporta plusieurs
Moïse Corduero l'a eu sous les yeux
*
;
passages d'où
résulte
il
que
c'était
détaillé et souvent fort subtil sur
très
les
doctrine enseignée dans \eZohar; par
plus obscurs de la
exemple, celui-ci
un commentaire
quelques-uns des points
quels sont les différents canaux,
:
c'est-tà-
dire les influences, les rapports mutuels qui existent entre
toutes les Sephirolh, et qui conduisent de l'une à l'autre la
lumière divine ou
la
comment supposer
substance première des choses? Or,
dialecte chaldaïco-syriaque, soit
par
les difficultés
du langage,
inaccessible au vulgaire, le
ensuite l'expliquer,
Zohar dans
qu'api'ès avoir écrit le
le
pour en augmenter
soit
pour en rendre
môme homme
ait
le
l'intérêt
pensée
la
cru devoir
développer en hébreu, et mettre à
la
portée de tous ce qu'au prix de tant de soins, de tant de
labeurs,
avait caché
il
l'oubli
parmi
moyen
il
dans une langue presque tombée dans
les savants
était
à ses lecteurs?
eux-mêmes? Dira-t-on que par
encore plus sûr de réussir à donner
En
vérité, c'est trop
de ruse, trop de temps
dépensé, trop de patience et d'efforts pour
qu'on l'accuse de s'être proposé
:
même
le
misérable but
ce sont des combinaisons
trop savantes et trop compliquées pour
accuse en
ce
change
le
un
homme
qu'on
temps des plus stupides contradictions, des
plus grossiers anachronismes.
Une autre raison qui nous oblige
comme une œuvre
à regarder le
bien antéi'ieure à Moïse de Léon,
Zohar
comme
une œuvre étrangère à l'Europe, c'est qu'on n'y trouve pas
le moindre vestige de la philosophie d'Aristote, et l'on n'y
rencontre pas une seule fois le nom du christianisme ou de
1.
Panlrs
Ilimonim
[Q'>z^^2'\
D'îns)»
f^l.
110,
recl.,
\"
col.
-ij;»j
LA KADI3ALE,
76
son fondalciir'. Or, on
et le
quatorzième
sail
qu'en Europe, pendantle treizième
christianisme et Aristote exer-
siècle, le
une autorité absolue. Comment donc
pourrions-nous admettre que, dans ce temps de fanatisme,
çaient sur la pensée
un pauvre rabbin espagnol,
écrivant sur des matières reli-
une langue qui ne pouvait le trahir, n'ait élevé
aucune plainte contre le premier, auquel les thalmudistes
et les écrivains postérieurs s'attaquent si fréquemment, et
qu'il n'ait pas subi, comme Saadiah, comme Maïmonides,
gieuses, dans
comme
tous ceux enfin qui ont suivi la
fluence inévitable de
le
Livre de la création
tous les
époque
;
que
l'on jette
monuments philosophiques
et
même
et
un coup
VOrganum
et la
cette
domination du philo-
sophe de Stagyre. L'absence de ce caractère
dont
d'œil sur
religieux de
de plusieurs siècles antérieurs, on trouvera par-
tout le langage de
fait
carrière, l'in-
philosophie péripatéticienne? Qu'on
commentaires que nous possédons aujourd'hui
lise tous les
sur
la
la
gravité ne saurait être contestée.
donc un
est
On ne peut pas
voir dans les dix Sephiroth, dont nous parlerons plus lon-
guement
une imitation déguisée des
ailleurs,
catégories;
car celles-ci n'ont qu'une valeur logique; celles-là renfer-
ment un système métaphysique de
la
kabbale a quelques
philosophique de
mais on
sait
la
que
traits
l'ordre le plus élevé. Si
de ressemblance avec un système
Grèce, c'est plutôt avec celui de Platon;
l'on pourrait affirmer la
même
chose de
toute espèce de mysticisme; et d'ailleurs Platon était alors
peu connu hors de sa patrie.
Nous remarquons enfin que des
idées et des expressions
qui appartiennent essentiellement, qui sont exclusivement
consacrées au système kabbalislique exposé dans
se présentent dans des écrits bien
1. Aihle
effutiatur,
quod eliam conlrà
Clirisluin in
le
antérieurs à
ioto libro
ne
minimum
proid in reccnlioribus Judœorum sa'iptis plenimque
(Kabb. dcnud. Pncf., p.
7.)
Zohar,
la
fin
du
quidcni
fieri
solct.
AUTUExNTICITÉ DU ZOUAR.
77
douzième siècle. Ainsi, d'après un écrivain que nous avons
eu déjà occasion de nommer, d'après Moïse Botarel, l'un des
commentateurs du SepJier ietzirah, la doctrine de l'émanation, telle que les kabbalistes l'ont entendue, aurait été
connue de Saadiah car
;
cite
il
de lui
les
paroles suivantes, tex-
tuellement empruntées, dit-il, de l'ouvrage intitulé la Pierre
philosophale, qui,
«
toi
est vrai, lui est
il
faussement attribué
:
qui puises à des citernes, garde-toi, quand on viendra
« te tenter pour cela, de révéler la croyance de l'émanation,
« qui est
un grand mystère dans la bouche de tous les kabun autre mystère est renfermé dans ces paroles
« balistcs;
« de la loi
:
Vous ne tenterez pas
dans son ouvrage sur
Seigneur*. » Cependant,
le
Croyances
les
et les
Opinions, Saadiah
attaque assez vivement cette doctrine, qui est
système exposé dans
le
Zoliar, et qu'il est impossible de ne
pas reconnaître dans ce passage
« contré de ces
hommes
rait
:
«
J'ai
quelquefois ren-
qui ne peuvent pas nier l'existence
mais qui pensent que notre esprit ne sau-
« d'un créateur,
ce
base du
la
concevoir qu'une chose soit faite de rien. Or,
« le Créateur est le seul être qui existe d'abord_,
comme
ils
sou-
« tiennent qu'il a tiré l'univers de sa propre substance. Ces
ce
hommes
ce
encore moins
ce
parlé*. » Le sens
Dieu vous garde de leur opinion!) sont
(que
sensés que tous ceux dont
nous avons
que nous donnons à ces paroles devient
encore plus évident lorsqu'on
que
1.
la
croyance
Voici le texte
ielzircilt, édit.
2-
13
à laquelle
ce p:iss:igo
(le
de Manloue,
cSi-j Snp xS
-'^1
ir^xn xnzn nx
ni:vcx-in
p
a"'S::D
13
loi.
dans
le
même
chapitre,
font allusion est surtout
^^p^n n'^nZH -S U^r D-X
NM
HnX
51.
nu;rjn
im
:
lit,
elles
rroh nrh pr: xS c'*i:*:xn nbx \-ixiV2i
pz^ n2T2 xS 12- nvn niTii'nc ^£3
]\s"i:*
inv Sx -j^nT nSxi Tzïy "p "'i2in x"a. ^c^
Croijanccs eï des Opinions, l"
[lart., cli. iv.
LA KABBALE.
78
par ces versets de Job « D'où vient la sagesse, et
en quel lieu se trouve l'intelligence? C'est Dieu qui com« prend ses voies; c'est lui qui connaît sa demeure*. » On
justifiée
:
«
y trouve, en effet, les noms consacres par le Zohar aux trois
premières, aux trois grandes Sepliiroth, qui comprennent
toutes les autres, savoir
dessus d'elles
:
ou
le lieu,
le
Vhitelligence, et au-
la sagesse,
non-être, ainsi appelé parce qu'il
représente l'infini sans attribut, sans forme, sans qualification aucune, dans
sible et
un
état
où
il
est
pour nous incompréhen-
sans valeur réelle ^ C'est dans ce sens, disent les
kabbalistes, que tout ce qui est a été tiré
môme
du non-être. Le
auteur nous donne aussi une théorie psychologique
parfaitement identique à celle qui est attribuée à l'école de
Simon ben Jochaï%
préexistence
de
et
et
la
il
nous apprend
*
tivement enseigné dans
le
Zohar^,
était
par quelques hommes qui néanmoins
même,
prétendaient
de dix
:
le
dogme de
la
ajoute-t-il,
admis de son temps,
se disaient juifs; qui
confirmer leur
opinion
témoignage de VEcriture. Ce n'est pas
saint Jérôme, dans une de ses lettres", parle
extravagante par
encore tout
que
transmigration des âmes, qui est posi-
le
noms mystiques, <iece?)i nomma
mystica, par lesquels
noms,
Jérôme ne se contente pas de mentionner, mais
dont il nous donne encore l'énumération complète, sont
précisément ceux qui, dans le Zohar, représentent les dix
Sephiroth, ou attributs de Dieu. Voici en effet ce qu'on lit
dans h Livre du mystère (NnrjiJï- iSnso), l'un des plus anles livres saints
que
désisrnent la Divinité. Or, ces dix
saint
1.
Job, ch. xwiii, V. 20 et 25.
2.
Zohar,
2" part., fol.
Yiufiiii, riiD T^hs. lanlùt
^l>^,
3.
ou
le lieu
h
42
et 43. Cette
première Sephirah se
couronne suprême, piSî? iriD;
nomme
mpî^-
Des Croyances
et
des Opinions, G° part., ch.
ii.
4. Ib. siipr., ch. vu.
5. 2* part.,
fol.
99, sect. Mischpatim.
6. Hieron. ad Marcell., epist. 156,
t.
111
de ses
tantôt
^' tantôt le non-être
Œuvres complèl:3.
AUTUENTICITÉ DU ZOUAR.
même
du Zoharel en
tiques fragments
principes les plus élevés de la kabbale
(c
:
79
temps
résumé des
Lorsque l'homme
«
veut adresser une prière au Seigneur,
noms de
« également, soit les saints
il
le
peut invoquer
Dieu,
Eheïeh, Jah,
Elohim, Jedoud, Elohei-Tsabaoth, Sdiaclau
« Jehovah, El,
« Adonai, soit les dix Sephiroth, à savoir
la
:
Couronne,
la
« Sagesse, rintelligence, la Beauté, la Grâce, la Justice, etc. »
Tous
les kabbalistes sont d'accord
noms de Dieu
dix
chose
noms,
c'est l'essence
'
de ces
disent-ils, la partie spirituelle
car,
:
même
des numérations divines \ Saint
Jérôme, dans plusieurs de ses
écrits, parle aussi
de cer-
taines traditions hébraïques sur la Genèse qui font le Paradis,
comme on
ou,
l'appelle toujours
que
plus ancien
le
en hébreu, l'Eden
(^^"1:1),
monde ^ Remarquons d'abord
n'existait pas chez les Juifs d'autres traditions
un
qu'il
connues sous
analogue que celles qui étaient comprises dans cette
science mystérieuse appelée par le Thalmud VHisloire de
titre
Quant à
la Genèse.
la
croyance rapportée en leur nom,
elle
s'accorde parfaitement avec le Zohar, où la Sagesse suprême,
Yerbe divin par lequel
le
a
commencé
et s'est
accomplie
la
création, le principe de toute intelligence et de toute vie,
comme le véritable Eden, autrement appelé l'Eden
est désigné
supérieur (hnS:;
V"^)'"'
^^^'^
un
qui viennent d'être énoncés,
J-
^'na on m)2ttM riV2nM
mTSDn.
Pai'dcs Rimoniin,
2. llieron.
opp.
ouvrage inlilulé
Genèse sont
tait
396,
le
:
plus grave que tous ceux
id
im
^^x
de
l'édit.
de
hébraïque de
la
Petite
mrsom marm
S^n
—
Paris.
Quesliones liebraïcœ in Gcnesim.
livre
ressemblance que
10, verso.
fol.
dernier vol.
fait
c'est l'intime
—
Genèse,
Voy. aussi
le
petit
Les traditions sur
la
ou Jubilés, qui rappor-
sans doule l'opinion du Thalmud, que parmi les choses créées avant le
inonde
i
dix Sepliiroth sont une seule et
et les
même
sur ce principe, que les
se
trouve
aussi
l'Eden.
Sifri,
Mechilla,
Pesaliim,
540,
.\edorim,
etc.
3. Zohar, Idra
souta,
i^-x
\S,T, -,NU7
hzi kSSj nNÎ2\1D
7\i{hj
NDJH
Li KABBALE.
80
nous
offre la kabbale,
la pensée,
avec
dans
toutes
les
le
langage aussi bien que dans
du gnoslicisme, surtout
secles
celles qui ont pris naissance en Syrie, et avec
gieux des Nazaréens, découvert
il
le
code
reli-
y a (|uelques années seu-
lement, et traduit du syriaque en latin. Nous attendrons,
pour donner
à ce fait le caractère de l'évidence,
que nous
soyons arrivé à cette partie de notre travail où nous cher-
cherons à connaître
les
rapports qui existent entre
sys-
le
tème kabbalistiquc et les autres systèmes philosophiques
ou religieux. Ici nous nous contenterons de faire observer
que les doctrines de Simon le Magicien, d'EIxaï, de Bardesanes, de Basilide et de Yalentin ne nous sont connues que
par des fragments disséminés dans les œuvres de quelques
Pères de l'Église,
comme dans
celles
Clément d'Alexandrie. Or, on ne
ces œuvres aient été familières à
siècle, qui,
dans l'ouvrage
même
de saint Irénée
peilt
et
de
pas supposer que
un rabbin du treizième
dont on veut lui faire hon-
neur, se montre fort étranger à toute littérature, et surtout
à celle du christianisme. Nous
mettre que
le
sommes donc
d'ad-
forcé
gnosticisme a beaucoup emprunté, non pas
sans doute au Zohar lui-même,
tel
aujourd'hui, mais aux traditions et
que nous le possédons
aux théories qu'il ren-
ferme.
Nous ne séparerons pas de l'hypothèse que nous venons
d'écarter celle qui, nous présentant la kabbale comme une
imitation de
la
philosophie mystique des Arabes,
la
fait
com-
naître dans l'empire des kalifes, au plus tôt vers le
mencement du onzième siècle, époque à laquelle
sophie musulmane nous offre pour la première
la
traces de mysticisme*. Cette opinion, exprimée
y a long-
temps comme une simple conjecture, dans
1. C'est
cisme chez
les
il
philo-
fois
des
Mémoires de
Avicennc qui passe généralemenf pour le premier organe du inysUles Arabes.
Né en 992,
il
est
mort en 1056.
AUTHENTICITE DU ZOIIAR.
81
VAcadémie des inscriptions^ M. Tholuck a voulu récemment la ressusciter et lui prêter l'appui de sa riche érudition. Dans un premier mémoire, rcclierchant l'influence
que la philosophie grecque a pu exercer sur celle des mahométnns% le savant orientaliste arrive à cette conclusion
:
que
la
même
doctrine de l'cmanalion a été connue des Arabes en
temps que
le
sysième d'Aristolc; car ce dernier n'est
arrivé jusqu'à eux qu'à travers les commentaires de Thé-
deThéon de Smyrne, d'Enée de Gaza, de Jean Philopon, en un mot avec les idées d'Alexandrie, exprimées
cependant sous une forme très incomplète. Ce germe, une
mislius,
fois
déposé dans
sein de l'islamisme, ne tarda pas à se
le
développer en un vaste système qui, semblable à celui de
Plotin, mettait l'enlhousiasmo au-dessus de la raison, et,
après avoir
fait sortir
proposait à l'homme,
lous les êtres de la substance divine,
comme
le
tion, d'y rentrer par l'extase
même.
C'est ce
dernier terme de
et
la perfec-
l'anéantissement de soi-
mysticisme moitié arabe, moitié grec, que
M. Tholuck veut nous
unique source de
la
faire
comme
admettre
kabbale^ A cette
fin,
il
la vraie
et
commence par
s'attaquer à l'authenticité des livres kabbalistiques, surtout
du Zohar, qu'il regarde comme une compilation de
du treizième siècle, tout en accordant à la kabbale
elle-même une existence plus ancienne*. Quand il pense
avoir mis ce point hors de doute, il entreprend de démon-
à celle
la fin
trer la parfaite ressemblance des idées contenues
livres avec celles qui font la
dans ces
substance du mysticisme arabe.
M. Tholuck n'ayant avancé, contre l'authenticité des
\.
(.
Remarques sur
l'aiiliquilé et l'origine
monu-
de la Cabbale, par de La Nauzc,
IX des Méin. de VAcad. des inscript.
9.
Cnmmenlatio de
medanorum,
3. l'urlicula
4.
Ouvr.
vi
quam
(jrœca philosophia in (licoloijiam
tnin Judicortim, exercuerii. Particula
II,
I,
lum Muliani-
ihmib., 1855, in-i.
de Orln Cabbahe, Uamb., 1857.
et/., part.
II,
p.
10-28.
(i
LA KABBALE.
82
ments de
kabbale, aucun argument que nous n'ayons
la
déjà réfuté, nous nous arrêterons seulement à la dernière
et
sans contredit
Mais
ici
la
plus intéressante partie de son travail.
nous sommes obligé d'entrer, un peu par anticimême du système kabbalistique, et
pation, dans le fond
dans quelques considérations relatives à son origine
ne nous en plaindrons pas
sion sur les recbercbes
ce
si
nous
quelque diver-
arides qui nous occupent en
moment.
La première réflexion qui
elle
que
se présente à l'esprit, c'est
des idées hébraïques et des idées arabes fût-
la similitude
parfaitement établie,
il
n'en résulterait pas encore que
nécessairement une contrefaçon de
celles-là sont
Ne
cela peut jeter
un peu
:
celles-ci.
pourrait-il pas se faire que les unes et les autres fussent
sorties par
des canaux différents d'une source
plus ancienne que
cienne
effet,
même que
la
la
commune
philosophie musulmane, plus an-
philosophie grecque d'Alexandrie?
en ce qui regarde
les
En
Arabes, M. Tholuck est obligé de
convenir qu'ils ne connaissaient nullement
la
philosophie
œuvres de Plotin, de Jamblique, de Proclus, ne sont jamais arrivées
jus(|u'à eux, n'ont jamais été traduites ni en syriaque ni en
d'Alexandrie par ses véritables organes
:
les
et de Porphyre ils ne possédaient qu'un commentaire
purement logique, l'introduction au traité des catégories'.
D'un autre côté, est-il vraisemblable que les croyances et
arabe,
les idées
de l'ancienne Perse, que
des mages,
si
la
philosophie religieuse
célèbre dans toute l'antiquité sous le
nom
complètement anéanties à
l'époque de l'invasion musulmane, et ne comptent pour
de sagesse orientale,
rien dans le
aient
mouvement
1.
la
sagesse
intellectuel qui a illustré le règne
Nous savons qu'Avicenne a écrit un ouvrage
orientale. De quel droit donc osc-t-oii aTir-
des Abbassides?
sur
été
Ib. sup., part. II, p. 7-11.
AUTUENTICITÉ DU ZOIIAR.
85
mer, d'après quelques rares citations d'un auteur plus moderne, que ce livre n'était qu'un recueil de pensées néoplatoniciennes*? En mettant sous nos yeux ce passage d'Al
Gazali
:
«
Il
«
il
nous venons de parler
même
y a le
« corps" »,
c'est aussi
monde corporel
monde spirituel)
notre ombre et notre
que tu saches qu'entre
faut
« et celui dont
rapport qu'entre
comment M. Tholuck ne
le
(le
pas rappelé que
s'est-il
dans ces termes, en se servant de
la
même com-
paraison, que les zerdustians, l'une des sectes religieuses
de
l'ancienne Perse, avaient
formulé
mental de leur croyance^? Quant aux
sait
que depuis
la captivité
principe fonda-
le
Juifs, tout le
monde
jusqu'à leur entière dispersion,
n'ont pas cessé d'être en relation avec ce qu'ils appellent
ils
pays de Babylone. Nous n'insisterons pas, pour
le
ment, sur ce point, qui sera longuement développé
Nous dirons seulement que
sagesse orientale
:
le
Zohar
cite
cette sagesse, dit-il,
le
mo-
ailleurs.
positivement
que
la
enfants de
les
rOrient connaissent depuis
les premiers jours\ et dont il
un exemple parfaitement d'accord avec ses propres doctrines. Evidemment, il ne peut pas être ici question des
Arabes, que les écrivains hébreux appellent invariablement
les enfants d'Ismaël ou les enfants de l'Arabie; ce n'est
pas dans ces termes que l'on parlerait d'une philosophie
contemporaine, étrangère, née récemment sous l'influence
d'Aristote et de ses commentateurs alexandrins
le Zohar
ne la ferait pas remonter aux premiers Tiges du monde; il
ne la présenterait pas comme un héritage transmis par
cite
:
i.
Oiivr. cit., part.
2.
« Jain
verô
J,
mundi
p.
IJ.
corporalis ad
eum mundum
lionem talcm, qualis umbroe ad corpus hominis, esse
de quo
3. Voy. Tliom. Hijde, (h Rclifj. vct. Pcrs., c. xxir, p.
\xaip "^WD
fol.
90, verso.
^•'yT
v,m Nn?22n N^nna
iS
modo
diximus, ra-
scito.... « Ih. svpr., p. 17.
29C
itzxi. i"
ot seq.
i';»-'-,
sec.
xin»
LA KABBALE.
84
Abraham aux
enfants de ses concubines, et par ceux-ci aux
nations de rOrient\
Mais
n'est pas
il
même
de cet argument; car
principes
les
et
nécessaire que nous fassions usage
la vérité est
enseignés dans
que
le
le
mysticisme aralje
Zohar nous frappent
plutôt par leurs différences que par leurs ressemblances.
Tandis que
unes portent exclusivement sur quelques
les
idées générales,
communes
les autres éclatent
à toute espèce de mysticisme,
surtout sur les points les plus essentiels
ne laissent sub-
métaphysique des deux systèmes,
et
sister
aucun doute sur
leur origine. Ainsi,
pour
aller
de
la
la
diversité de
au plus important,
tout droit
les
mystiques
arabes, après avoir reconnu en Dieu la substance unique
de toutes choses
et
cause
la
immanente de
l'univers, en-
seignent qu'il se révèle ou se manifeste sous trois aspects
différents
1" celui
:
de l'unité ou de
l'être
duquel nulle distinction n'existe encore;
objets dont se
compose
l'univers
absolu, au sein
2° celui
commencent
où
les
à se distin-
guer dans leur essence, dans leurs formes intelligibles,
et
à se montrer présents devant l'intelligence divine. La troi-
sième manifestation divine,
le
monde
réel,
lislique est loin de
Sans doute,
comme
il
nous
lui-même,
offrir ce caractère
nous présente aussi
substance unique,
la
coulent
éternellement,
lumière
et
festations,
c'est l'univers
c'est
ou Dieu devenu visible^ Le système kabba-
sans
comme
la
la
l'épuiser,
de simplicité.
substance
divine
source d'où détoute
vie,
toute
toute existence; mais, au lieu de trois mani-
de trois formes générales de l'Être
reconnaît d'abord dix
:
infini,
il
en
ce sont les dix Sephiroth, qui se
partagent en trois trinités venant se réunir dans une trinité
uniijue et dans une forme suprême. Considérées dans leur
i. Ib. stipr.,
2.
Thol
.
M.
100, rect. et vers.
oiivr. cit.. part. IF, p.
28
et 20.
85
AUTHENTICITÉ DU ZOIIAR.
ensemble,
Sephirolh ne leprésenlent que
les
premier
le
degré, que la première sphère de l'existence, celle qu'on
appelle
monde
le
Vémanation. Au-dessous
de
trouvent encore, nous offrant, chacun à part,
d'une variété infinie,
monde
création^ le
degré
se
spectacle
des purs esprits ou de la
des sphères ou des intelligences qui les
nom
monde de la formation; enfin
plus infime appelé le monde du travail ou de
dirigent, ayant
le
monde
le
d'elles
le
le
pour
le
Vaclion. Les mystiques arabes reconnai-ssenl aussi
comme
une âme collective dont sortent toules les âmes particulières
qui animent le monde, comme un esprit générateur qu'ils
appellent le père des esprits, l'esprit de Mahomet, source,
modèle
et
substance de tous
cette conception d'esprit
de
VAdam Kadmon,
Mais ce que
et
son caractère
degré qu'ils
le
le
forces constitutives de la
Arabes aucune trace de
grande place dans
le
la
la vie spi-
au-dessus
tout entier, depuis l'Etre dans
plus abstrait et
nomment
comme
l'ensemble des Sei)hiroth,
c'est
monde de l'émanation
le
modèle
désignent par ce nom, ce n'est
ce qu'ils regardent
au-dessous de l'esprit;
ou
le
céleste des kabbalistes.
principe de l'intelligence et de
le
c'est aussi
riluelle;
de l'homme
les kabbalistes
pas seulement
autres esprits ^ C'est dans
les
qu'on a voulu trouver
le
plus insaisissable, à ce
pobit ou
nature.
le
non-êlre, juscju'aux
On ne
trouve chez les
métempsycose, qui
tient
une
si
système hébraïque. Vainement aussi
vous chercherez dans leurs
œuvres ces allégories conti-
nuelles que l'on rencontre dans
le
Zohar, cet appel constant
à la tradition, ces personnifications hardies se multipliant
par
des
comme
généalogies
\.
Jb. stipr., p. 7)0.
2.
Il
est bien difficile
première
sans
fin,
dit saint Paul*, et ces
lettre
de
saint
genealogiis
inlerminatk^
métaphores gigantesques
de ne pas rapporter
Paul à Timolliée
:
à la
«
et
kabbale ce passage de la
Ncque intonderint
fabulis et
86
LA KABBALE.
bizarres qui s'accordent
si
Arrivé à
la fin
bien avec l'esprit du
vieil Orient.
de son œuvre, M. Tholuck lui-môine, dont
la
franchise égale la science, recule devant la pensée qui l'avait
séduit d'abord, et
faire,
de
la
comme nous
conclut,
il
pourrions
le
l'impossibilité absolue de faire dériver la kabbale
îi
du
philosophie mystique des Arabes. Voici,
reste, ses
propres paroles, qui ne manqueront pas d'autorité dans
bouche d'un
homme
profondément instruit de
si
so[)hie et de la langue des peuples
musulmans
«
:
Que con-
mon
«
dure de
«
Car, ce que les deux systèmes ont de semblable, on
«
trouverait
ces
analogies? Peu
dans
ailleurs
de
chose,
à
la
la philo-
sens.
le
des doctrines plus anciennes,
« dans les livres des Sabéens et des Perses, et aussi chez les
« néoplatoniciens.
Au
contraire, la
forme extraordinaire
«
sous laquelle ces idées nous apparaissent dans
ce
est tout à fait étrangère
«
pour s'assurer que
«
commerce de
«
cher parmi eux
« quoi
ils
aux mystiques arabes. D'ailleurs,
ces derniers,
faudrait avant tout recher-
il
doctrine des Sephiroth. Mais c'est de
la
ne nous offrent pas
le
moindre
mode sous
lui-même. Sur ce point
la
« davantage de la doctrine des
vestige, car ils
ne
lequel Dieu se révèle
kabbale se rapproche bien
Sabéens
du gnosticisme*. «
démontrée inadmis-
et
L'origine arabe de la kabbale une fois
sible, l'opinion qui fait
siècle a
kabbale
kabbale est réellement sortie du
la
« connaissent qu'un seul
« à
la
du Zohar une œuvre du treizième
perdu son dernier appui; je veux parler d'un cer-
tain air de vraisemblance dont elle pourrait se parer encore.
«
geuealogiis
interminalis,
«
tionem Dei.
»
1.
«
(Epist.
ad
qiue
qu?csliones prœstant
Timatli.,
I,
magis quàm
Jain veiô ex analogiis istis quid censés colligi posse?
arbitrer.
Nam
similia etiam in aliis et antiquiorihus
trari licel, in scriptis
singularis
illa
Sabœis
et Persicis,
forma quam ideœ
myslicis abcst », etc.
islac
acJifica-
4.)
Equidem non mulla
disciplinis mons-
quidem
nec non apud neoplatonicos. Contra
in CaLbalà prae se ferunt, ab Arabicis
AUTHENTICITE DU ZOIIAU.
En
effet,
comme on
que nous venons
la
a déjà
87
pn s'en assni'er par le parallèle
Zohar renferme un système de
d'établir, le
plus haute portée, de la plus vaste étendue. Or, une con-
un jour, surtout à
une époque d'ignorance et de foi aveugle, surtout dans une
classe d'hommes sur laquelle pèse l'horrible poids du mépris
ception de ce genre ne se forme pas en
et
de
il
donc on ne rencontre dans tout
la persécution. Si
moyen âge
le
ni les antécédents, ni les éléments de ce système,
faut bien en reculer la naissance jusque dans l'antiquité.
Nous
et d'amis,
parmi lesquels
métaphysique
que
que Simon ben
nombre de disciples
voilà arrivé à ceux qui prétendent
un
Jochaï a réellement enseigné à
et religieuse
petit
se trouvait son
qui
fait la
la
fils,
en bouche,
ses leçons, d'abord transmises de bouclie
comme
à peu;
doctrine
base du Zohar; mais
autant de secrets inviolables, ont été rédigées peu
que ces traditions
et ces notes,
auxquelles se mêlèrent
nécessaii^cment des commentaires d'une époque plus récente,
s'accumulant, et par
là
même
s'a Itérant
avec
vèrent enfin de Palestine en Europe vers
siècle.
Nous espérons que
mée jusqu'à
le
la fin
temps, arri-
du treizième
cette opinion, qui n'a été expri-
forme de
présent qu'avec timidité et sous
conjecture, aura bientôt le caractère et tous les droits de la
certitude.
D'abord,
comme
l'a
remarqué
déjà l'auteur de la chro-
nique intitulée la Chaîne de la tradition,
elle s'accorde
par-
monuments
reli-
faitement avec l'histoire de tous les autres
gieux du peuple juif
:
c'est aussi
en réunissant des traditions
de diflérenls âges, des leçons de divers maîtres,
dant par un principe commun, qu'on a formé
et le
Elle
Thalmud de Jérusalem,
et le
liés
et la
cepen-
Mischna,
Thalmud de Babylone.
ne s'accorde pas moins avec une croyance qui, d'après
l'historien
« J'ai,
que nous venons de
dit-il,
appris par
citer, doit èlre assez
tradition que cet
« tellement volumineux, que, com})let,
il
ancienne.
ouvrage
était
aurait suffi à la
LA KABBALE.
88
«
charge d'un chameau'. » On ne peut pas supposer qu'un
homme, quand même
il
passerait sa vie à écrire sur de telles
matières, puisse laisser de sa fécondité une preuve aussi
Enfin,
effrayante.
Zohar, imn
on
lit
'Jipn, écrits
du
connus
aussi dans les Suppléments
dans
depuis aussi longtemps que
le
même
la
langue, et
ZoJiar lui-même, que ce der-
nier ouvrage ne sera jamais entièrement publié; ou, pour
traduire plus fidèlement, qu'il
sera à la fin des jours*.
le
Lorsqu'on aborde l'examen du
livre
lui-même, pour y
chercher, sans préoccupation, quelques lumières sur son
on ne larde pas à s'apercevoir, par
origine,
style"
par
et
le
défaut d'unité, non pas dans
mais dans l'exposition, dans
la
du
l'inégalité
le
système,
méthode, dans l'application
des principes généraux, enfin, dans les pensées de détail,
qu'il est tout à fait impossible de l'attribuer à
personne. Pour ne pas multiplier
les
une seule
exemples sans impor-
tance, ])Our ne pas insister sur des faits de langage,
nulle traduction ne peut conserver,
comme on ne
que
peut, sans
leur donner la mort, arracher certaines plantes de leur sol
natal,
nous nous bornerons à indiquer rapidement
cipales différences qui séparent
du
fragments dont nous avons déjà
Livre du mystère, Nnr^'iïT irso
comme
le
mention, savoir
Simon ben Jochaï au milieu de tous
et enfin la Petite
où
DNwa "M
2.
s]iD2
3.
]l
l'on
le
généralement considéré
assemblée, ntcitniin,
son litde mort, après avoir été précédé dans
S"24
:
plus ancien; la Grande assemblée, Kan nttx, où
l'on représente
amis;
fait
,
les prin-
reste de l'ouvrage trois
"tM^
'h-. Sclialsclielctli hahahalah,
nSx in'2 Ti2n S-
NS;n"' nS-^"
la
fol.
ses
oii Simon, sur
tombe par trois
25, rect,
in-na t;z? fpn ^idi
"TT^N-n
y a des passages où l'araméen est à peu près seul employé et d'autres
ne trouve que
les
terminaisons de celle langue, avec des mots qui
appartiennent tous à l'hébreu rabbinique.
AUTHENTICITÉ DU ZOIIAR,
8»
de SCS disciples, donne à ceux qui lui restent ses dernières
instructions. Ces fragments, qui, placés à de grandes dis-
comme
lances l'un de l'autre, nous semblent d'abord
perdus
dans cet immense recueil, forment cependant un seul tout
parfaitement coordonné,
pour
et
marche des événements
la
l'allégorie, tantôt
On y trouve, tantôt sous la forme de
dans un langage métaphysique, une des-
cription suivie et
pompeuse des
et
pour
celle des idées.
attributs divins, de leurs
diverses manifestations, de la manière dont le
monde
a été
formé, et des rapports qui existent entre Dieu et l'homme.
Jamais on n'y quitte ces hauteurs de la spéculation pour
descendre dans la vie extérieure et pratique, pour recom-
mander
l'observation de la loi ou des cérémonies religieuses.
Jamais on n'y rencontre ou un nom, ou un fait, ou même
une expression qui pourrait nous faire douter de l'authentide ces pages, où l'originalité de
cité
plus de prix à l'élévation de
la
la
forme donne encore
pensée. La parole y est tou-
bouche du maître, qui, pour convaincre ses
auditeurs, n'emploie pas d'autre méthode que celle de l'au-
jours dans
torité. 11
la
ne démontre pas,
il
n'explique pas,
ce que d'autres lui ont appris; mais
ne répèle pas
il
affirme, et chacune de
il
comme un article de foi. Ce caracremarquer dans le Livre du mystère, qui
un résumé substantiel, mais aussi fort obscur, de tout
ses paroles est accueillie
tère se fait surtout
est
On
l'ouvrage'.
pourrait dire de lui aussi
auctorilalem habens.
1. C'est à propos
qu'on
«
lit
dans
de ce
Zohar
le
ville.
(I
jour cet
11
les
ensemence du
homme
se
montagnes
blé et
rend à
demande
qualité, et
((
manger.
«
Et de quoi cela
est-il fait?
«
temps après on
lui ofl're
il
le
prend
:
et
et
ville.
On
complet en cinq chapitres,,
traité
:
o
Qu'on se figure un
ne connaissant pas
On
sert ceci?
en goûte avec
lui
docebat quasi
:
pas ainsi dans le reste
ne se nourrit que de blé
la
A quoi
«
11
formant un
livre,
celte gracieuse allégorie
demeurant seul dans
If
On ne procède
lui
les
homme
usages de la
à l'état naturel.
Vn
présente du pain d'une bonne
On
plaisir.
lui
répond que
C'est du pain pour
demande de nouveau
avec du blé. Quelque
répond
Puis
il
c'est
des gâteaux pétris dans l'huile.
:
:
Il
en goûte, puis
il
LA KABBALE.
90
du
livre.
Au lieu
d'une exposition continue d'un mêuie ordre
d'idées; au lieu d'un plan librement conçu, suivi avec constance, où
gnage vont
la
que l'auteur invoque en témoi-
les textes sacrés
se placer à la suite de ses propres pensées, c'est
marche incohérenle
comme nous
Cependant,
désordonnée d'un commentaire.
et
l'avons déjà fait observer, l'exposi-
tion de l'Ecriture sainte n'est qu'un prétexte
;
mais
pas moins vrai que, sans sortir absolument du
n'en est
il
même
cercle
fréquemment conduit, par le texte, d'un sujet
donne lieu de penser que les notes et les
traditions qui se sont conservées dans l'école de Simon bon
Jochaï, au lieu d'être fondues dans un système commun
d'après l'ordre logique, ont été ajustées, suivant l'esprit du
temps, aux principaux passages du Pentateuque. On est confirmé dans cette opinion quand on s'est donné la peine de
s'assuier que souvent il n'existe pas le moindre rapport
entre le texte biblique et la partie du Zohar qui lui sert de
d'idées, on est
à
un
autre
ce qui
,
commentaire. La
régnent dans
et portent
même
incohérence,
même
le
les faits, qui, d'ailleurs, sont
un
en
désordre
nombre
petit
caractère assez uniforme. Ici
théologie
la
métaphysique ne règne plus en souveraine absolue
mais, à
;
côté des théories les plus hardies et les plus élevées, on ne
rencontre que trop souvent
plus matériels du
les détails les
culte extérieur, ou ces questions puériles auxquelles les gué-
marisles, semblables en cela aux casuistes de toutes les autres
croyances, ont consacré tant d'années et de volumes.
<(
demande
«
Plus tard on met devant lui de
((
du miel.
«
même
« les
((
:
11
Et ceci, de quoi cela
adresse la
réponse. Alors
même
il
dit
fait?
est-il
la
Dans cette pensée,
« délices étaient
il
perdues pour
répond
question que les premières
:
:
Avec du
blé.
fois, et il
obtient la
Moi, je suis le maître de toutes ces choses, je
me
restait étranger
lui. Il
nourris du blé dont elles sont
aux délices qu'on en
en est de
((
principes généraux de la science, car
((
de ces piincipes.
»
lui
sont
pâtisserie royale pétrie avec de l'huile et
goûte dans leur racine, puisque je
faites.
On
Ici
il
même
tire, et
ces
de celui qui s'arrête aux
ignore toutes les délices que l'on tire
AUTHENTICITÉ DU ZOIIAR.
rassemblés tous
ont
et
fait valoir
les
argumenls que
91
modernes
les critiques
en faveur de l'opinion qui leur
est
commune,
dont nous croyons avoir tout à l'heure démontré
seté. Enfin, tout,
bien que
dans cette dernière partie,
la
faus-
la
forme aussi
fond, porte les traces d'une époque plus récente;
le
tandis que la simplicité, l'enthousiasme naïf et crédule qui
régnent dans
temps
citer
et le
la
première, nous rappellent souvent
langage de
la
Bible.
et le
Nous ne pouvons guère en
qu'un seul exemple, sans anticiper sur l'avenir c'est
de la mort de Simon ben Jocliaï, parrabbi Aba, celui
:
le récit
ses leçons. Nous
lampe sainte (c'est ainsi
« que Simon est appelé par ses disciples), la lampe sainte
« n'avait pas achevé cette dernière phrase, que les paroles
de ses disciples qu'il avait chargé de rédiger
allons essayer de le traduire. « La
« s'arrêtèrent, et cependant j'écrivais toujours; je m'atten-
quand
cc
dais à écrire encore longtemps,
<c
rien. Je ne levais pas la tète, car la lumière était trop
la regarder. Tout à coup je
une voix qui s'écriait De longs
jours, des années de vie et de bonheur sont maintenant
Il
devant toi. Puis j'entendis une autre voix qui disait
te demandait la vie, et toi lu lui donnes des années éternelles. Pendant tout le jour, le feu ne se retira pas de la
maison, et personne n'osait approcher de lui à cause du
feu et de la lumière qui l'environnaient. Pendant tout ce
jour-là, j'étais étendu à terre et je donnais cours à mes
lamentations. Quand le feu se fut retiré, je vis que la
lampe sainte, que le saint des saints avait quitté ce monde.
« grande pour
« fus saisi
«
<c
«
<c
<c
<c
«
«
<c
me
je n'entendis plus
:
permettre de
j'entendais
:
:
«
]1
ce
Son
était là
fils
étendu, couché sur
la droite, et la face
Éliézer se leva, lui prit les
« baisers; mais j'eusse volontiers
mains
mangé
« ses pieds avaient touchée. Puis tous ses
«
•«
pour
le
le
pleurer, mais
silence.
A
la
lin,
souriante,
et les couvrit
la
de
poussière que
amis arrivèrent
aucun d'eux ne pouvait rompre
cependant, leurs larmes coulèrent.
LA KABBALE.
92
« R. Eliézer, son
se laissa jusqu'à trois fois
fils,
ne pouvant articuler que ces mots
Mon
tomber à
père!
mon
«
terre,
«
père!... R. Ilïah, le premier, se remit sur ses pieds, et
« prononça ces paroles
« -n'a cessé de
Jusqu'aujourd'hui
:
nous éclairer
et
de
veiller
ne nous reste qu'à
lui
rendre
«
moment,
«
neurs. R. Éliézer et R.
«
sa robe sépulcrale; alors tous ses
il
Aba
toute la maison,
« autre
fut
il
que R. Éliézer
la
lampe sainte
sur nous; en ce
les derniers honpour le revêtir de
amis se réunirent en
se levèrent,
« tumulte autour de lui, et des
«
:
parfums s'exhalèrent de
la bière, et aucun
étendu dans
R. Aba ne prit part à ce triste
et
Quand la bière fut enlevée, on l'aperçut à travers
airs, et un feu brillait devant sa face. Puis on entendit
« devoir.
« les
(c
une voix qui
«
nuptiale de rabbi Simon
c(
Jochaï, dont
(c
part est belle et dans ce
disait
le
Yenez, et réunissez-vous
Tel fut ce rabbi
Seigneur se
« lui qu'il a été dit
cc
:
:
glorifiait
monde
Va vers
et
dans
ta fin,
à
Simon,
la fête
fils
de
chaque jour. Sa
pour
l'autre. C'est
repose en paix et con-
serve ton lot jusqu'à la fin des jours*. » Nous ne voulons
pas, encore
une
fois,
nous exagérer
valeur que ces lignes
la
les précèdent; mais
nous donneront au moins une idée du caractère que
Simon avait aux yeux de ses disciples, et du culte religieux
dont son nom est entouré dans toute l'école kabbalistique.
On trouvera sans doute, en faveur de l'opinion que nous
défendons, une preuve plusévidente dans le texte suivant, que
nous n'avons vu citer nulle part, quoiqu'il se trouve dans
peuvent ajouter aux observations qui
elles
toutes les éditions, dans les plus anciennes
comme
dans
les
plus modernes. Après avoir distingué deux sortes de docteurs, ceux de la Mischna,
nb^p nNî2, on ajoute
:
n:u3 rNî2,
« C'est
fol.
ceux de
de ceux-ci que
« a voulu parler, lorsqu'il a dit
1. 0' part.,
et
:
Et
les
296, verso, édit. de Manloue.
le
la
kabbale,
prophète Daniel
hommes
intelligents
AUTHENTICITÉ DU ZOIIAR.
comme
93
lumière du firmament. Ce sont eux
« qui s'occupent de ce livre, qu'on appelle le Livre ie la lu« mière, et qui, semblable à l'arche de Noé, en réunit deux
« brilleront
la
royaume
« d'une ville et sept d'un
« en a
<c
qu'un de
C'est en
la
même
ville et
eux que s'accomplissent ces paroles
« sera jelé dans
le fleuve.
Or,
le fleuve n'est
« que la lumière de ce livret
Zohar,
et
nom
cependant
Zohar
écrits, le
mais quelquefois il n'y
deux de la même famille.
;
il
^)
Ces mots font partie du
est évident qu'à l'époque
existait déjà;
qu'il porte encore
il
Tout mâle
:
pas autre chose
aujourd'hui
où
;
furent
ils
même connu
était
sous
le
nous sommes donc
forcé de conclure qu'il s'est formé successivement pendant
durée de plusieurs siècles
la
et
par
le travail
de plusieurs
générations de kabbalistes.
non pas
Voici,
mais
la
la
traduction, qui occuperait trop de place,
substance d'un autre passage,
précieux sous
très
tous les rapports, et par lequel nous voulons surtout
mon-
mort de Simon ben Jochaï, sa
doctrine s'est conservée dans la Palestine, où il avait vécu et
enseigné, et que de Babylone on y envoyait des émissaiies
pour recueillir quelques-unes de ses paroles. R. Jossé et
trer que,
longtemps après
la
R. Ézéchias, voyageant un jour ensemble,
la
conversation
« L'homme et la bête
tomba sur ce verset de VEcclcsiaste
« meurent également le sort de l'homme est comme le sort
de la bête; ils ont tous deux le même sort^
Les deux
docteurs ne pouvaient comprendre que le roi Salomon, le
:
;
ce
>)
plus sage des
hommes,
ait écrit ces
servir de l'expression originale, sont
1-
7)17)2 in''N- -i.Ttn "iSD i-ip^ii
D"':n
l^-j.
•)'^';>2
paroles, qui, pour me
une porte ouverte pour
N- iniTi iiSinuD xpi
Tnx y:^lh^ xm^SD^z 72V^ ^^T2
3° part., fol.
153, verso.
2. Ecclés., chap.
m,
v. 19.
d"':*^
m
pJiN» '}iSx
^lurj^nm nj
9i
LA.
ceux qui n'ont pas
par un
et
foi
la
un homme
accostés par
KABBALE.
^ En raisonnant
soleil ardent, leur
nèrent de l'eau et
le
ainsi, ils furent
qui, fatigué par une longue course
demanda
à boire.
conduisirent auprès
Ils lui
don-
d'une source.
Aussitôt qu'il se sentit soulagé, l'étranger leur apprit qu'il
était leur coreligionnaire, et
lui-même un peu
soumit
Il
la loi,
était
il
à celte connaissance. Alors on lui
initié
question dont on était occupé avant son arrivée.
la
est inutile,
de
que, par l'intermédiaire d'un
qui donnait tout son temps à l'élude de
fils
pour
le
faire connaître la
seulement
qu'il fut
peine qu'on
but auquel nous voulons atteindre
manière dont
il
la
vivement applaudi,
le laissa
avec grande
et ce fut
repartir. Peu de temps après,
kabbalistes eurent les
moyens de
était
du nombre des amis
due
de l'ouvrage, se
que
s'assurer
(c'est ainsi
nomment
ici,
résolut; nous dirons
les
cet
deux
homme
que, dans toute l'éten-
les adeptes
de
la doctrine);
que, l'un des plus grands docteurs de l'époque, c'était par
humilité qu'il faisait honneur à son
fils
de
la science
qu'on
venu en Palestine, envoyé
recueillir
quelques paroles
pour
Babylone,
de
par les amis
de Simon ben Jochaï et de ses disciples ^ Tous les autres
admirait en lui
faits
;
qu'enfin
il
était
couleur, et se passent sur le
qu'on y
fait
l'Orient,
même
théâtre. Ajoutons à cela
souvent mention des croyances religieuses de
comme du
sabéisme
^
et
même
de l'islamisme
qu'au contraire, on n'y trouve rien qui puisse
à la religion
Zohai\ dans
1-
même
rapportés dans ce livre sont empreints de la
.Ta
chrétienne, et nous comprendrons
l'état
où nous
r\jT\Vii. NniTZ^-iT^
le
comment
voyons aujourd'hui
1:2 'nS- ]';\sh
xnnD Nm.
;
se rapporter
5' part-,
,
a
foi.
le
pu
157,
verso.
N"'"'1in "INwl \sn*'' T2 7""?r'^*. Voyez, pour tout
loL 157 et 158.
3. Voyez surtout la
1"^^
partie
du Zohar,
fol.
99
le
et
récit,
100.
Zohav,
o" part.,
AUTHENTICITE DU ZOIIAR.
que vers
n'être introduit dans nos contrées
zième
Quelques-unes des doctrines
siècle.
comme nous
sans doute
trei-
renferme,
qu'il
connues auparavant; mais
Terre-Sainte,
la
du
la fin
l'avons vu par l'exemple de Saadiah, étaient
déjcà
qu'avant Moïse de Léon, avant
pour
95
il
il
paraît certain
départ de Naclimanides
le
n'en existait en Europe aucun
maSimon ben
nuscrit complet. Quant aux idées qu'il contient,
Jochaï nous apprend lui-même qu'il ne les a pas apportées
premier.
le
répète à ses disciples ce que les amis ont
Il
enseigné dans
\s*Gip).
le
cite
Il
\ieux.
Il
(nson
anciens
les livres
particulièrement Jéba
le
xnn
Vieux
njicxt ne*
et
Hamnouna
au moment de révéler les plus grands
que l'ombre de Hamnouna viendra
espère,
secrets de la kabbale,
l'écouler, suivie d'un cortège de soixante-dix justes
loin de prétendre
d'une antiquité
que
si
reculée aient existé réellement
seulement constater ce
fait
que
les
la
est
Il
;
je
veux
auteurs du ZoJiar n'ont
comme l'inven-
jamais songé à représenter Simon ben Jocbaï
teur de
\ Je suis
ces personnages et surtout ces livres
science kabbalistique.
un autre
fait
qui mérite de notre part
sérieuse attention. Plus d'un siècle après que
la
plus
Zohar
fut
encore des bommes qui ne
ne transmettaient que par tradition la plu-
publié en Espagne,
connaissaient
le
et
il
existait
part des idées qui en sont la substance. Tel est Moïse Botril,
qui, en 1409, ainsi qu'il nous l'apprend lui-même", s'ex-
prime
ainsi
lesquelles
« cliose
«
ment
ce
lui
de
il
sur
la
kabbale
faut l'enseigner
et
:
«
sur
les
précautions
avec
La kabbale n'est pas autre
qu'une pbilosopbie plus pure
et plus
sainte; seule-
même
que ce-
le
langage pbilosopliique n'est pas
la
kabbale^... Elle est ainsi appelée parce qu'elle ne
« procède pas par raisonnement,
i.
Ulra Raha, aJ
2,
Voyez son Commentaire sur
5.
Ib. supr.j fol. 5t.
le
maispar tradition. Et lorsque
init.
le
Sepher iclzituh,
édit.
de Mantoue,
fol.
46.
LA KADBALE.
06
«
le
maître a développé ces matières à son disciple,
il
ne faut
« pas encore que celui-ci ait trop de confiance en sa sagesse;
ne
«
il
ce
bord
lui est
il
pas permis de parler de cette sciencesi d'a-
n'y a été formellement autorisé par le maître. Ce
« droit lui sera accordé, c'est-à-dire qu'il pourra parler de
« la Mercalja,
s'il
donné des preuves de son
a
germes déposés dans son sein ont porté des
<c
si les
<c
faudra, au contraire, lui
« ne trouve en lui qu'un
recommander
homme
« leurs méditations
rer jusqu'au
seule fois
'.
» L'auteur
nom du
dans tout
le
Il
s'il
n'est pas
se distinguent par
de ces lignes paraît igno-
Zoliar, qui n'est
pas prononcé une
En
cours de son ouvrage.
un grand nombre
fruits.
le silence, si l'on
extérieur, et
« encore arrivé au nombre de ceux qui
cite
intelligence, et
revanche,
il
d'écrivains très anciens, mais qui,
presque tous, appartiennent à l'Orient, comme R. Saadiah,
R. liai et R. Aron, le chef de l'Académie de Rahylone. Quelquefois aussi
de
la
il
nous parle de ce
bouche de son maître
;
verbalement
qu'il a appris
on ne peut donc pas supposer
qu'il ait puisé ses connaissances kahhalistiques
dans
les
ma-
qui furent publiés par Nachmanides et Moïse de
nuscrits
Léon; mais, après
comme
avant
le
treizième siècle,
le
sys-
tème dont Simon ben Jochaï peut être considéré au moins
comme
le
conservé
uns
et
plus illustre représentant, s'est principalement
propagé par une multitude de traditions, que
se plaisaient à écrire, tandis
que
les autres,
les
plus fidèles
méthode de leurs ancêtres, les gardaient religieusement
dans leur mémoire. Dans le Zohar se trouvent seulement
à la
réunies celles qui ont pris naissance depuis
qu'à peu près vers
tienne.
En
effet,
la fin
du septième
nous ne pouvons pas
époque moins reculée,
je
Ib., fol. 87, verso.
premier jus-
siècle de l'ère chréfaire
ne dirai pas
la
l'existence de ces traditions si semblables
i.
le
remonter
à
une
rédaction, mais
ou
si
liées entre
AUTHEISTICITÉ
par l'esprit qui
elles
DU ZOUAR.
anime
les
;
DT
car alors on connaissait
déjà la Mercaba, qui n'est pas autre chose,
vons, que cette partie de
spécialement consacré
;
comme nous
kabbale à laquelle
la
le
sa-
Zoliar est
Simon ben Jochaï nous apprend
et
lui-même qu'il avait des prédécesseurs. Il nous est également impossible de les faire naître dans un temps plus rapproché de nous
:
parce que nous ne connaissons aucun
fait
qui nous y autorise. Ainsi, les difficultés insurmontables
que l'on rencontre dans les opinions qui se distinguent de la
nôtre, deviennent dans celles-ci des faits positifs qui la con-
firment
et qui,
parmi
ne doivent pas être comptées
servi,
sommes
preuves dont nous nous
les
les dernières.
Il nous reste cependant encore deux objections à résoudre
on a demandé comment, dans un temps aussi éloigné de
nous que celui auquel nous rapportons le principal monu:
ment du système kabbalistique, on
a
pu connaître
le
prin-
cipe qui fait la base de la cosmographie de nos jours, ou
le
système de Copernic,
clairement résumé dans un pas-
si
sage dont nous avons plus haut donné la traduction.
répondrons que, dans tous
que
le
Zohar
siècle, ce
nome
n'est
les cas,
môme
qu'une imposture de
passage était connu avant
en
la fin
Nous
admettant
du treizième
naissance de l'astro-
la
prussien. Ensuite, les idées qu'il renferme étaient
parmi
répandues
déjà
anciens, puisque Aristote le?
les
attribue à l'école de Pythagorc. « Presque tous ceux, dit-il,
« qui
affirment avoir étudié
dans son ensemble,
le ciel
« prétcntlent que la terre est au centre;
les
pbilo-
« sophes de l'école italique,
les
pylha-
mais
autrement appelés
« goriciens, enseignent tout le contraire. Dans leur opinion,
centre est occupé par
«
le
«
étoile
dont
le
le
mouvement
feu, et la terre n'est
circulaire autour de ce
« centre produit la nuit et le jour', m
eîvai '^da:v. Evxvt:io;
o'.
zzfi
zr,v
'IraXi^av.
qu'une
même
Dans leurs attaques
y.aAoj;j.:vo'.
ol -jO^-^/oio'. ÀfYOJîtv
7
•
LA KABBALE.
98
contre
la
philosophie, les premiers Pères de l'Eglise n'ont
pas cru devoir épargner celte opinion, qui est en effet inconavec le système cosmologique enseigné dans la
ciliable
Genèse. « C'est, dit Lactance,
hommes
« y a des
qui ont
une absurdité de
croire qu'il
pieds au-dessus de leurs
les
« têtes, et des pays où tout est renversé, où les arbres et
haut en bas.... On trouve
« les plantes croissent de
le
« germe de celte erreur chez les philosophes qui ont prête
tendu que
exprimé sur
la terre est
le
blables^ Enfin,
Guémara
même
même
ronde \ » Saint Augustin
auteurs les plus anciens de
les
la
avaient connaissance des antipodes et de la forme
sphérique de
car on
la terre,
salem' qu'Alexandre
le
lit
dans
pour cela
le fait
ronde
;
la leri*e
pour en
que
et l'on ajoute
ordinairement représenté un globe
qu'il est
à la main. Mais
Thalmud de Jéru-
le
Grand, en parcourant
faire la conquête, apprit qu'elle est
c'est
s'est
en termes à peu près sem-
sujet
même
dans lequel on a cru trouver
une
objection contre nous, prouve au contraire pour nous;
car,
pendant toute
du monde
la
est resté à
durée du moyen âge,
peu près ignoré
et le
le vrai
système
système de Plo-
Icmée régnait sans partage.
On
pourrait aussi s'étonner de trouver, précisément dans
du Zohar que nous regardons comme
partie
cette
la
plus
ancienne, des connaissances médicales qui semblent accuser
une civilisation assez récente. Par exemple Vldra Raba, ou
le morceau intitulé la Grande assemblée, renferme ces
l:i\ [aIv
yàp tou [asiou
<jp:po;j.£vriv
1.
«
r.ifi zo
7:up etvai
^hov
vû/.Ta t£
capita, aut ibi
quœ apud nos
—
rotundura esse
mundum.
2.
fjU.c'pav
Si
-v^y
tzoisTv.
sv
twv S^rpwv
De Cœlo,
Ineplum crederc esse homines quorum vestigia
versus crescere
3.
oâi'., rJjv
"/.at
jacent inversa pendere
;
liv.
Lib.
De Civilate Dei, lib. XVI,
Âboda Zarah, chap. m.
III,
cap.
cap. xxiv.
ix.
x-jxXhi
chap.
sint superiora
xiii.
quam
fruges et arbores deorsuna
flujus erroris originem philosophis fuisse
»
ou-iav,
II,
quod exislimarint
AUTHENTICITÉ DU ZOIIAR.
lignes remarquables
se partage
« le cerveau
:
«
occupe une place distincte.
« voile
«
empruntées à quelque
Dans l'intérieur du crâne,
en trois parties, dont chacune
l'ou croirait
d'anatomie de nos jours
traité
«
que
99
très
moyen de
Il est, en outre, recouvert d'un
mince, puis d'un autre voile plus dur. Au
du
trente-deux canaux, ces trois parties
cer-
« veau se répandent dans tout le corps en se dirigeant par
« deux côtés
:
c'est ainsi qu'elles
embrassent
corps sur
le
« tous les points et se répandent dans toutes ses parties'. »
Il
impossible de ne pas reconnaître à ces mots, et les
est
organes principaux dont se composent l'encéphale et ses
trois
principaux téguments,
et les
trente-deux paires de nerfs qui
en partent dans un ordre symétrique, pour donner
et la sensibilité à toute l'économie animale. Mais
la vie
nous ferons
remarquer qu'obligés de se soumettre, relativement à leur
nourriture, à une foule de prescriptions religieuses, obligés
d'observer et les divers états et les diverses
constitutions
manger de ceux que
des animaux, dans la crainte de
la loi
déclare impurs, les Juifs ont été excités de bonne heure,
par
le
plus puissant des mobiles, à l'étude de l'anatomie
que dans le Thalmud,
parmi les affections qui peuvent atteindre les animaux et en
font proscrire la chair, on compte généralement la perfora-
et de l'histoire naturelle. C'est ainsi
tion des enveloppes
du cerveau, maS^^
Diip3p''J. Mais
a une condition sur laquelle les avis sont partagés
les uns, la défense n'est légitime
fois les
deux téguments; selon
trouve dans
la
dure-mère.
que lorsqu'elle
les autres,
^'
xiiEn p''pT Nî2TipT ini
THK
^nm
^irxii
^TiSnS
NTCD
Nma
p-'s:! i2tt»snK
Knu;i
qu'on
'.nDri^x
Nnia ^xn
'"'
yhhn
la
contentent
deux enveloppes
les
il
y
selon
atteint à la
suffit
Enfin, d'autres se
d'une solution de continuité dans
\h'^2XD
il
:
j
infé-
NnS;bi;3
ï<u?iu;p NDi-ipi i.tiS:?
\smSi NTt2D \s'nS NSia Sdi ^iTotysna ; ^Sni
*'"
LA KABBALE.
100
Dans
rieiires*.
même
le
traité,
on parle aussi de
la
moelle
épinière, nii^n :3in, et des maladies qui lui sont propres.
Nous ajouterons
dès le milieu du deuxième
cela que,
à
Hébreux des médecins de profession; car on raconte encore dans le Thalmud^ que Judas
siècle,
les
rédacteur de
le Saint, le
treize
parmi
existait
il
Mischna, a souffert pendant
la
ans d'une affection ophtalmique,
médecin R. Samuel, l'un des plus
et qu'il avait
pour
zélés défenseurs de la
tradition, et qui, outre la médecine, cultivait l'astronomie
et les
mathématiques. On
chemins du
disait de lui qu'il connaissait les
comme
ciel
rues de Néhardéa, sa ville
les
natale^
Nous terminerons ici, et sans doute il en
purement bibliographiques et
observations
est temps, ces
ce
que nous
appellerions volontiers l'histoire extérieure de la kabbale.
Les
que nous avons examinés ne sont donc pas,
livres
comme
des enthousiastes l'ont affirmé avec confiance, ou
d'une origine surnaturelle, ou d'une antiquité qui échappe
à l'histoire. Mais
ils
ne sont pas non plus,
comme le
prétend
aujourd'hui encore une critique superficielle et incrédule,
ils
ne sont pas
le
sommée dans un
fruit
d'une imposture conçue
intérêt sordide,
et
con-
l'œuvre d'un charlatan
pressé par la faim, dénué d'idées, de convictions, et spé-
culant sur une grossière crédulité. Ces deux livres, encore
une
fois,
ne sont pas moins que l'œuvre de plusieurs gé-
nérations. Quelle que soit
enseignent,
ils
un monument des longs
intellectuelle,
valeur des doctrines qu'ils
la
mériteront toujours d'être conservés
et
au sein d'un peuple
et
dans un temps sur
lesquels le despotisme religieux s'est exercé avec
\.
Thalm. Babyl.,
tract. Clioidin, chap.
2. Schalschdctli liakabalah.
5.
M.
comme
patients efforts de la liberté
m.
24, verso.
lyTin:! iSu^ùtd N^au;T ^rz'Q n^b
supr.
V'\r\2. i^-
le
plus
AUTIIENTICITË DU ZOIIAR.
101
d'énergie. Mais tel n'est pas leur seul titre à notre intérêt
ainsi
pas à
lui-même, par son origine
un
:
que nous l'avons déjà dit, et comme on ne tardera
en être convaincu, le système qu'ils renferment est par
fait très
et
important dans
par l'influence qu'il a exercée,
l'histoire
de
la
pensée humaine.
DEUXIÈME PARTIE
CHAPITRE
I
DE LA DOCTRINE CONTENUE DANS LES LIVRES KABBALISTIQUES
ANALYSE DU SEPHER
Les deux livres que, malgré
la
lETZIliAH
crédulilé des uns et
le
seeplicismc des autres, nous avons reconnus pour les vrais
monuments de
la
kabbale, nous fourniront seuls les matél'exposition de celte
riaux que nous allons faire servir à
doctrine. Ce ne sera qu'en de rares occasions,
scurité des textes
nous en
nous ferons intervenir
les
fera
une absolue
quand
nécessité,
commentaires. Mais
les
l'ob-
que
innom-
brables fragments dont ces livres se composent, empruntés,
sans clioix et sans disccrnemenl, à des époques différentes,
sont loin de nous offrir tous
un
caractère parfaitement uni-
forme. Ceux-ci ne font qu'étendre
dont
le
les
éléments
Livre de Jub
naître, avec
des anges
trop
système mythologique
plus essentiels se trouvent déjà dans
les
Visions illsaïe
une grande richesse de
comme
idées dejtuis
les
et
le
celles des
:
ils
nous font con-
détails, les attributions
démons,
et se
rapportent à des
longtemps populaires, pour appartenir
LA KABUALE.
104
à
une science considérée dès son origine comme un
secret
aussi terrible qu'inviolable. Ceux-là, sans contredit, les plus
récents, expriment des penchants
saïsmc
serviles et
si
un phari-
qu'ils ressemblent à des traditions thal-
si étroit,
mudiques, mêlées par orgueil, autant que par ignorance,
aux opinions
d'une
fameuse,
secte
dont
le
nom
seul
un respect idolâtre. Enfin, ceux qui forment le
plus grand nombre nous enseignent, dans leur ensemble,
inspirait
la véritable
croyance des anciens kabbalistes, et sont
la
source à laquelle ont puisé, plus ou moins préoccupés de la
hommes
philosophie de leur siècle, tous les
qui voulurent
pour leurs disciples et
Nous sommes cependant obligé de faire
remarquer que celte distinction ne regarde que le Zohar.
Quant au Livre de la création, sur lequel notre analyse
s'exercera d'abord, s'il n'est pas d'une grande étendue, si
passer, dans les temps modernes,
leurs continuateurs.
même
il
ne porte pas toujours notre esprit vers des régions
nous
du moins une composition
très
très élevées,
il
homogène
d'une rare originalité. Les nuages dont l'ima-
et
offre
gination des commentateurs s'est plu à l'entourer, se dis-
d'eux-mêmes
siperont
au lieu d'y chercher,
si,
à
leur
exemple, les mystères d'une sagesse ineffable, nous n'y
voyons qu'un
effort
pour apercevoir
à
le
de
la raison,
au moment de son
plan de l'univers
un principe commun tous
les
et le lien
éléments dont
réveil,
qui rattache
il
nous
offre
l'assemblage.
Ce n'est jamais qu'en s'appuyant sur
l'idée
de Dieu, qu'en
se faisant l'interprète de la volonté et de la pensée suprêmes,
que
le
la
Bible ou tout autre
monde
ainsi
que dans
néant à
chaos
et les
la
la parole
le ciel et la
monument
phénomènes dont
religieux nous explique
il
Genèse nous voyons
de Jéhovah
;
:
la
le théâtre. C'est
lumière sortir du
Jéliovah, après avoir tiré
terre, se fait le
trouve digne de sa sagesse
est
c'est
juge de son œuvre
pour éclairer
du
et la
la terre qu'il
ANALYSE DU SE PUER lETZIRAH.
105
attache au firmament le soleil, la lune et les étoiles.
Quand
un souffle
il prend de la poussière,
de vie pour laisser ensuite échapper de ses mains la dernière et la plus belle de ses créatures, il nous a déjà déclaré
qu'il fait
passer en elle
son dessein de former l'homme à son image.
— Dans
l'ou-
vrage dont nous essayons de rendre compte, on suit une
marche tout opposée, et cette différence est très significative, quand elle se montre pour la première fois dans l'hisc'est par le spectacle du
toire intellectuelle d'un peuple
:
monde qu'on
s'élève à l'idée de Dieu; c'est par l'unité qui
règne dans l'œuvre de
et l'unité et la
qu'on démontre à
la création,
sagesse du Créateur.
l'avons dit ailleurs,
la
Telle est,
raison pour laquelle
entier n'est pour ainsi dire qu'un
bouche du patriarche Abraham
:
la fois
comme nous
le
livre tout
monologue placé dans la
on suppose que les consi-
dérations qu'il renferme sont celles qui ont porté
le
père
pour y substituer
celui de l'Eternel. Le caractère que nous venons de signaler
éclate avec tant d'évidence, qu'il a été remarqué et défini
avec beaucoup de justesse par un écrivain du douzième
siècle. « Le Sepher ietzirah, dit Jehouda Hallévi, nous
« enseigne l'existence d'un seul Dieu, en nous montrant,
des Hébreux à quitter
«
au sein de
culte des astres
le
la variété et
de
la multiplicité, la
« l'unité et de l'harmonie; car
un
tel
présence de
accord ne peut venir
« que d'un seul ordonnateur'. » Jusqu'ici tout est parfai-
tement conforme aux procédés de
de chercher dans l'univers
lire
les lois
ensuite dans ces lois elles-mêmes
divines,
i.
la
on
s'efforce d'établir
Cuzary, Disc,
4,
8, 23.
Au
lieu
raison; mais, au lieu
qui
la
le
régissent,
pensée
pour
et la sagesse
une grossière analogie entre
du
texte
hébreu, qui serait peu compris,
nous citerons l'excellente traduction espagnole de Jacob Abendana
:
«
Ensena
unidad por cosas que son varias y inulliplicadas por una parte,
pero per olra parle, son unidas y concordantes, y su union procède dcl uno
la
deydad y
que
la
los ordcna. »
LA KABBALE.
106
les
choses
et les signes
quels la sagesse se
de
fait
la
pensée, ou les moyens par les-
entendre
hommes. Remarquons, avant
conserve parmi les
et se
que
ticisme, en quelque temps et sous quelque forme
manifeste, attache une importance sans mesure à
d'aller plus loin,
qui peut représenter au dehors
mys-
le
qu'il se
tout ce
de l'intelligence, et
les actes
il n'y a pas encore si longtemps qu'un écrivain très connu
parmi nous a voulu prouver que l'écriture n'est pas une
invention de l'humanité, mais un présent delà révélation'.
Ici il s'agit des vingt-deux lettres de l'alphahet héhreu et
des dix premiers nomhres qui, en conservant leur propre
valeur, servent encore à l'expression de tous les autres.
Réunies sous un point de vue
commun,
ces
deux
sortes
de
signes sont appelées les trente-deux voies merveilleuses de la
Sagesse, « avec lesquelles, dit le texte, l'Eternel, le Sei«
gncur des armées,
ce
de l'univers,
«
le
«
élevé et saint a fondé son
de
le
le
Dieu
d'Israël, le
Dieu suhlime, qui demeure dans
la Sagesse, qu'il
Dieu vivant,
Dieu plein de miséricorde
nom^
».
A
Roi
l'éternité, le
Dieu
ces trente-deux voies
ne faut pas confondre avec
tions subtiles, et d'un ordre tout différent,
place par les kabbalistes modernes',
le
de grâce,
et
il
les distinc-
admises
à leur
ajouter trois
faut
autres formes, désignées par trois termes d'un sens très
douteux, mais qui ont certainement, au moins par leur
généalogie grammaticale,
une
très
avec ceux qui en grec désignent
même
de
la
1.
2.
ressemblance
l'objet
ces
l'acte
mots détachés sont entièrement étran-
M. de Donald, Recherches pliilosoph.,
de Samt-Pétersbourg,
t.
II. p.
112
cliap. in.
Voy. aussi M. de Maistrc,
et seq.
Premier chapitre, première mischna.
3. Introduction
au commentaire d'Abraham ben Daoud sur
le
rah, édit. de Mantoue.
^'
et
pensée \ Nous croyons avoir démontré précé-
demment que
Soirée-,
grande
le sujet,
l'ED" 1£D* 13D3» premier chapitre, première proposition.
Sepher
icizi-
ANALYSE DU SEPIIER lETZIRAH.
Cependant
gers au texte.
107
nous ne pouvons pas
laisser
ignorer qu'ils ont été compris tout difleremment et d'une
manière qui ne répugne ni au caractère général du livre,
ni aux lois de l'élymologie, par l'auteur espagnol que nous
avons nommé un peu plus haut. Voici comment il s'exprime
à ce sujet
«
:
Par
premier de ces
le
« on veut désigner les
«
moyen d'apprécier
la
termes (Sephar),
trois
disposition et les proportions néces-
saires à
«
il
c(
capacité et la
a été créé; et la
mouvement, et l'harchoses sont réglées par le nombre. Le
mesure de poids,
et le
«
monie, toutes ces
«
second
(c
parce que c'est la parole divine, c'est
«
vivant qui a produit les êtres sous leurs diverses formes,
terme [Sipur] veut dire
la
parole
la
^ijlujtt*^
voix
du Dieu
\'e^<^j^'f^f
soit extérieures, soit intérieures; c'est à elle
allusion dans ces mots
o
et la
«
signifie l'écriture. L'écriture
<c
création;
c
de Dieu, c'est sa parole. Ainsi, la pensée,
<<
l'écriture
lumière fut
la
« Dieu dit
que
». Enfin, le troisième
qu'on a
lumière
la
fait
soit,
terme (SepJier)
de Dieu, c'est l'œuvre de
la
la
parole et
dans l'homme
elles
sont trois^
»
Cette explication
a
d'ailleurs le mérite de caractériser assez bien, tout en l'en-
noblissant, ce bizarre système qui confond la pensée avec
généralement connus, pour
rendre en
la
(juelque sorte visible, et dans l'ensemble et dans les diverses
pai'ties
«
de l'univers.
Quizo dezir en
la
palabra Sephar
criados, por quanlo la cantidad en
la
cantidad y
el
peso de los cucrpos
modo que
sea el cuerpo ordenado y proporoionado, apto para lo que es criado, no es sino por-numero; y la medida, y la
cantidad, y
el
peso,
y
la
proporzion
de
los
movimientos, y
la
orden de
liannonia todo es por numéro, que es lo que quiere dezir Sephar.
quiere dezir
la
''j^b'-i^
parole de Dieu, c'est son écriture; la pensée
ne sont en Dieu qu'une seule chose, tandis que
des symboles
^,0.
ki voix,
«
:
^
et
c(
1.
t
f^M^^v^
chaque corps pour atteindre le but dans lequel
mesure de longueur, la mesure de
«
«
*lfeb=-
nombres, qui seuls nous offrent un or^a^*^
habla e
la voz,
la
Y Sipur
pcro es liabla divina, voz de palabras de Dios
^
\\
j\
1'
^
'
LA KABBALE.
Î08
Sous
rôle,
le
nom
de Sephiroth, qui joue ailleurs un
mais qui entre
gage de
pour
ici
la
première
tielles
comme
les
plus générales, par conséquent les plus essen-
les
de tout ce qui
comme
le lan-
kabbale, on s'occupe d'abord des dix nombres ou
la
numérations abstraites^ Elles sont représentées
formes
grand
si
dans
fois
les catégories
puis m'exprimer ainsi,
est, et, si je
de l'univers. Nous voulons dire qu'en
cherchant, n'importe de quel point de vue, les premiers
éléments ou
principes invariables du monde, on doit,
les
d'après les idées dont nous
toujours
nombre
le
«
dix.
sommes
l'interprète, rencontrer
y a dix Sephiroth
Il
« pas neuf, dix et non onze;
fais
;
non
comque sur
dix et
en sorte que tu
« prennes dans ta sagesse et dans ton intelligence
les
;
« elles s'exercent constamment tes recherches, tes spécu« lalions,
ton savoir,
ta
pensée
ton imagination;
et
« reposer les choses sur leur principe,
«
teur sur sa base*. »
En d'autres termes,
du monde
et l'existence
et rétablis le
se dessinent
fais
Créa-
et l'action divine
également aux yeux de
sous cette forme abstraite de dix nombres,
l'intelligence
dont chacun
représente quelque
soit
en
étendue, soit en durée, soit par tout autre attribut. Tel
est
du moins
chose
sens que nous attachons à la proposition sui-
le
TÎvo, con laquai es la existencia de la cosa en su
de laquai
d'infini,
forma exterior y enterior,
se habla, coine dixo, y dixo Dios sca lia, y fue luz.
Y
Scplicr quiere
dezir la escritura;y la escritura de Dios son sus criaciones; y la palabra de
Dios es su escritura
;
y
la
consideracion de Dios es su palabra conque
y el Sipur, y el Sepher en Dios son
una cosa, y en
el
hombre son
el
très.
»
Sephar,
Cuzary,
Discors., 4, § 25.
^*
HD
^^3.
mT£D
loppements dont
TkîT".
Celte expression seule, aussi bien
elle est suivie,
celui de splière, fondé sur l'ctymologie grecque cr-jaîpa,
exprimée par
le
mot aaphir. Le
livre
T1î2/b
HD
^Sl- Raziel, édit. d'Amsterd.,
â. Chap. i", prop. 9.
les
ou
l'idée
déve-
comme
de lumière,
de Raziel, malgré les extravagances qu'il
contient, ne s'éloigne pas, sur ce point, de la vérité.
HD^riD
que
ne permet pas d'adopter un autre sens,
fol, 8,
mViS^ m;l2U,*nn Su
verso.
ANALYSE DU SEPIIER
vante
Pour
«
:
Sephirolh,
les dix
109
lETZIRAII.
il
n'y a pas de fin, ni
« dans l'avenir, ni dans le passé, ni dans le bien, ni dans
« le mal, ni en élévation, ni en profondeur, ni à l'orient,
« ni à l'occident, ni
quer que
au midi, ni au nord'. «
les divers aspects
l'infini sont
11
remar-
faut
sous lesquels on considère
ici
au nombre de dix, ni plus ni moins; par con-
séquent, nous n'apprenons pas seulement, dans ce passage,
quel doit êlre le caractère général de toutes les Sephiroth
;
nous y voyons de plus à quels principes, à quels éléments
elles correspondent. Et comme ces différents points de vue,
quoique opposés deux à deux, appartiennent cependant à
une seule
idée, à
« rotb sont
un
comme
on ajoute
seul infini,
les doigts
de
la
« Les dix Sephi-
:
main, au nombre de
mais au milieu d'elles est l'al^unilé^ » Ces derniers mots nous fournissent
« dix, et cinq contre cinq;
«
îi
liance de
preuve de tout ce qui précède.
la fois l'explication et la
manière d'entendre
Cette
les dix Sephirotb, sans sortir
précisément des rapports que présentent
les
cboses exté-
un caractère éminemment abstrait et
nous voulions la soumettre à une analyse
rieures, a cependant
métapbysique.
Si
nous y trouverions, subordonnées
sévère,
l'unité absolue, les idées
de durée, d'espace
ordre invariable sans lequel
dans
la
splière des sens.
il
à
l'infini
et
d'un certain
n'y a ni bien ni mal,
et
à
même
Mais voici une énumération un
peu différente, qui, au moins en apparence, fait une plus
grande part aux éléments matériels. Nous nous bornons à
traduire. « La première des Sepbirolli, un, c'est l'esprit
« Dieu vivant; béni soit son
ce
c<
qui
vit
nom, béni
dans l'éternité! L'esprit,
la
soit le
nom
du
de celui
voix et la parole, voilà
l'esprit saint.
«
Deux,
c'est le souffie
1.
Chap.
2.
Chap. 1", prop. 5.
3.
niia nn-
qui vient de l'esprit': en lui sont
i", prop. 4.
''^"
'"^'^'cu, le
même mot
désigne à
la
fois l'air
et l'esprit
:
LA KABBALE.
110
« gravées et sculptées les vingt-ileux lettres qui ne forment
«
cependant qu'un souffle unique.
Trois, c'est l'eau qui vient
«
du
souffle
ou de
l'air. C'est
« dans l'eau qu'il a creusé les ténèbres et le vide, qu'il a
« formé la terre et l'argile, étendue ensuite en forme de
« tapis, sculptée en forme de
«
mur
comme
et couverte
d'un
toit.
« Quatre, c'est le feu qui vient de l'eau, et avec lequel
a
c<
a les séraphins et les anges serviteurs. Avec
« semble
«
Il fait
il
trône de sa gloire, les roues célestes [ophanim)^
fait le
en-
les trois
a construit son habitation ainsi qu'il est écrit
il
:
des vents ses messagers, et des feux enflammés ses
« serviteurs. »
Les six nombres
suivants représentent les différentes
extrémités du monde, c'est-à-dire les quatre points cardi-
naux, plus
aussi pour
hauteur
la
emblèmes
former avec
les trois
et la
profondeur. Ces extrémités ont
les diverses
combinaisons qu'on peut
premières lettres du mot Jehovah\
Ainsi, à part les différents points qu'on peut distinguer
dans l'espace,
qui n'ont par
et
eux-mêmes
rien de réel, tous
monde est composé sont sortis les uns
des autres, en prenant un caractère de plus en plus matériel, à mesure qu'ils s'éloignent de l'esprit saint, leur comles
éléments dont ce
mune
origine. N'est-ce pas cela qu'on appelle
la
l'émanation? N'est-ce pas cette doctrine qui nie
nous aurions donc pu dire aussi bien
il
l'esprit
doctrine de
la
croyance
qui vient de l'esprit. Mais alors
faudrait admetlre, dans la proposition suivante, que l'esprit a engendré l'eau,
ce qui est, sans contredit, moins probable que la version à laquelle s'est arrêté
notre choix.
D'ailleurs,
mais
de Dieu;
l'esprit
de cet
esprit,
quelque sorte,
le
le
souffle
les
le
premier nombre ne présente pas Dieu lui-même,
second, par conséquent, ne peut être que l'expression
ou l'haleine dans laquelle viennent se résoudre, en
vingt-deux lettres. Considéré sous ce point de vue,
l'air,
sans être trop éloigné des régions de l'esprit, peut déjà être compté parmi les
trois
éléments matériels,
1. Chap. i",
de
la
si
positivement désignés dans
propos. 9 à
la
propos. 12.
les chapitres suivants.
ANALYSE DU SEPIIER
populaire que
monde
le
Ui
lETZIRAII.
a été tiré
du néant? Les paroles
suivantes nous aideront peut-être à sortir de l'incertitude
des Sephiroth se
à leur principe
comme
:
«
La
<c
flamme
<c
n'y en a pas un second. Or, en présence de l'un, que sont
fin
unie au tison, car
est
nombres
« les
et les paroles'? »
ignorer qu'il s'agit
mande
lie
Seigneur est un,
le
Pour ne pas nous
et
la
il
laisser
d'un grand mystère qui nous com-
ici
nous-mêmes, on ajoute
immédiatement « Ferme ta bouche pour ne pas en parler,
« et ton cœur pour ne pas y réfléchir; et si ton cœur s'est
échappé, ramène-le à sa place; car c'est pour cela que
la
discrétion jusqu'avec
:
ce
l'alliance a été faite*. » Je
c<
suppose qu'on veut, par ces
derniers mots, faire allusion à quelque serment en usage
parmi
les
pour dérober leurs principes
kabbalistes,
connaissance de
la
à la
multitude. Quant au premier de ces deux
passages, la singulière comparaison qu'il renferme est assez
fréquemment répétée dans
le
Zohar
:
nous
la
retrouverons
étendue, développée et appliquée à l'âme aussi bien qu'à
Dieu. Ajoutons à cela que dans tous
temps
les
et
dans
toutes les sphères de l'existence, dans la conscience aussi
bien que dans
la
nature extérieure,
la
formation des choses
par voie d'émanation a été représentée par
de
la
A
flamme ou de
la
le
rayonnement
lumière.
nous ne faisons pas une dismêle une autre qui
a fait un chemin plus brillant dans le monde, et qui se présente ici avec un caractèVe remarquable
c'est celle du
cette théorie, si toutefois
tinction plus apparente
que
réelle, s'en
:
verbe, de la parole de Dieu identifiée avec son esprit, et
considérée, non pas seulement
mais
comme
l'univers.
En
comme
l'élément générateur et
effet,
1.
Propos. 5.
2.
Cliap. 1", propos. G.
il
ne
s'agit plus,
la
la
forme absolue,
substance
comme
dans
même
la
de
traduc-
112
L.\
lion
clialdaïque
KABBALE.
d'Onkelos,
de
anéantir ranthropomorphisme,
substituer
comme une
divine à Dieu lui-môme, lorsqu'il intervient
personne humaine dans
pour
partout,
pensée ou l'inspiration
la
le livre que
nous avons sous les yeux affirme expressément, dans un
langage concis mais pourtant clair, que l'esprit saint, ou
\
l'esprit
du Dieu
seule et
môme
récits bibliques
:
vivant, forme, avec la voix et la parole,
chose; qu'il a successivement
de son sein tous
il
les
les
éléments de
la
comme
une
rejeté
nature physique; enlin,
n'est pas seulement ce qu'on appellerait, dans la langue
d'Aristote, le principe matériel des choses;
devenu monde. Du
cette partie
de
la
reste,
kabbale,
il
est le verbe
nous rappeler que, dans
il
faut
il
n'est question
que du monde,
non de l'homme ou de l'humanité.
et
Toutes ces considérations sur
les dix
occupent une place très distincte dans
est
11
le
premiers nombres
Livre de la création.
de voir qu'elles s'appliquent à l'univers en
facile
général, et qu'elles regardent plutôt la substance que la
forme. Dans celles que nous avons devant nous, on compare
entre elles les diverses parties de l'univers, on s'efforce de
ramener sous une loi commune, comme on a voulu précédemment les résoudre en un principe commun on y donne
les
;
enfin plus d'attention à la forme qu'à la substance. Elles ont
pour base
il
les
faut songer
mière partie,
vingt-deux lettres de l'alphabet hébreu. Mais
au rôle extraordinaire qui, déjà dans
est attribué à ces signes extérieurs
de
la
la
pre-
pensée.
Considérés seulement par rapport aux sons qu'ils représentent,
monde
ils
part, ils viennent se
qui est
pour ainsi dire, sur la limite du
du monde physique; car si, d'une
résoudre dans un seul élément matériel,
se trouvent,
intellectuel et
le souffle
ou
pensables à toutes
forme possible ou
l'air,
les
la
de l'autre
ils
sont les signes indis-
langues, et par conséquent la seule
forme invariable de
semble du système ni
le
l'esprit. INi l'en-
sens littéral ne nous permettent
ANALYSE DU SEPIIER
113
lETZlRAII.
d'interpréter différemment ces mots déjà cités plus haut
nombre deux (ou
« Le
ce
:
second principe de l'univers), c'est
qui vient de l'esprit; c'est le souffle dans lequel sont
l'air
sculptées les
« gravées et
«
le
vingt-deux lettres qui, toutes
réunies, ne forment cependant qu'un souffle unique. »
Ainsi, par une combinaison bizarre, mais qui ne
manque
pas d'une certaine grandeur, qui, du moins, se comprend
et
s'explique, les articulations les plus simples de la voix hu-
maine,
les signes
de l'alphabet ont
semblable à celui des idées dans
un
ici
rôle tout à fait
philosophie de Platon.
la
C'est à leur présence, c'est à l'empreinte qu'ils laissent
les
choses, qu'on reconnaît dans l'univers
dans
dans toutes ses
et
une intelligence suprême; c'est enfin par leur inlermédiaire que l'esprit saint se révèle dans la nature. Tel est
parties
le
ce
sens de la proposition qu'on va lire
deux
lettres,
:
«
en leur donnant une forme
Avec
et
les vingt-
une
figure,
en
« les mêlant et les combinant de diverses manières. Dieu a
l'âme de tout ce qui est formé
«
fait
ce
sera*. C'est sur ces
ce
il,
a fondé son
nom
cune
les sept
et
le saint,
le
le
béni soit-
ineffable^ »
doubles et les douze simples".
pour
utilité,
sublime
de tout ce qui
et
que
lettres
en divers ordres qu'on appelle
Elles se partagent
mères,
mêmes
11
les trois
n'est d'au-
but que nous poursuivons, de
faire
con-
naître la raison de ces étranges dénominations*. D'ailleurs
la
place des lettres est entièrement envahie par la division
que nous venons d'exposer
Chap.
2-
ïrnp: a*,ns
3.
icu n^pn
mry
nrcrw'2
Tlïh TTiyn hD
ici snzu?
nombres qui en
nmis' i^
mcx
D\nun mSi£3 yx^'i
U,*EJ1. ^'':'P-
vantes
:
pi'îJD
"t;2.-
résul-
p
"îtrri
A
TM
Enlln, dans le
la
;
iha.
;rSu7
tdi
m^mx
n^mx
D^nxi^i
ià
anii'y
"- l"'opos. t.
Les simples ne représentent qu'un son;
l'un doux et l'autre fort.
mrD
les
So u*£j nr\2 r^^ pnir ^y^zr^i iiirn ]ppn
-iij:\t
4.
par
propos. 2.
1.
ir,
et
l:i
les
doubles en expriment deux,
première classe appartiennent
les lettres sui-
dernière est représentée par ces deux mots
mot ^»)2N O" réunit
les trois
mères, dont l'une,
8
:
le
U
il4
lent
:
KABBALE.
ou, pour nous exprimer plus clairement, ce sont les
nombres
douze qu'on cherche à retrouver per
trois, sept et
1" dans la
la nature
fas
composition générale du monde; 2° dans la division de
et
nefas dans ces trois régions de
l'année ou dans la distribution
:
du temps dont l'année
est la
principale unité; 3" dans la conformation de l'homme.
retrouvons
ici,
Nous
bien qu'elle ne soit pas explicitement énoncée,
l'idée du macrocosme et du microcosme, ou la croyance que
l'homme n'est que l'image et, pour ainsi dire, le résumé de
l'univers.
Dans
la
à-dire le
composition générale du monde,
nombre
trois,
l'eau, l'air et le feu.
en se condensant,
mères, c'est-
représentent les éléments, qui sont
Le feu est
est
les
devenue
la
substance du
celle
de
ciel; l'eau,
la terre; enfin,
entre
ces deux principes ennemis, est l'air qui les sépare et les
réconcilie en les dominant*. Dans la division de l'année, le
même
signe nous rappelle les saisons principales
répond au feu;
l'hiver, qui,
marqué par des
dans l'Orient,
est
:
l'été,
qui
généralement
pluies ou par la domination de l'eau, et la
du printemps et de
du corps humain,
la
tète,
du
cœur
ou de la poicompose
de
trinité
se
celle
trine, et du ventre ou de l'estomac; ce sont, si je ne me
trompe, les fonctions de ces divers organes qu'un médecin
moderne a appelés le trépied de la vie*. Mais le nombre trois
paraît ici, comme dans toutes les combinaisons du mysticisme, une forme si nécessaire, qu'on en fait aussi le symbole de l'homme moral, en qui l'on distingue, selon l'expression originale, « le plateau du mérite, le plateau de la
saison tempérée, formée par la réunion
l'automne. Enfin, dans la conformation
parce que c'est une letlre sifflante, rejnésenle
\y,
muette, représente l'eau; enfin,
de
l'air.
i
.
'2.
Chap.
lu,
propos. 5.
Chap. m, propos. 4.
la
le
feu;
la
seconde, qui est
première, légèrement aspirée, est
le
symbole
H5
ANALYSE DU SEPllER lETZIRAH.
« culpabilité et l'aiguille de la loi qui prononce entre l'un
».
« et l'autre*
Par
les
moins
les
on représente
sept doubles
choses de ce
opposées.
monde
du
contraires ou
les
qui peuvent servir à deux fins
y a dans l'univers sept planètes, dont l'influence
11
bonne et tantôt mauvaise; il y a sept jours et sept
nuits dans la semaine; il y a dans notre propre corps sept
est tantôt
portes, qui sont les yeux, les oreilles, les narines et la bouclie.
Enfin, ce
nombre
sept est encore celui des événements heu-
reux ou malheureux qui peuvent arriver à l'homme. Mais
cette classification,
comme on
doit
s'y
attendre, est trop
une place dans cette analyse'^
Les douze simples, dont il nous reste encore à parler,
répondent aux douze signes du zodiaque, aux douze mois de
l'année, aux principaux membres du corps humain et aux
arbitraire pour mériter
attributs les plus importants de notre nature. Ces derniers,
qui seuls ont peut-être quelque droit à notre intérêt, sont
vue, l'ouïe, l'odorat, la parole, la nutrition,
l'action
ou
pensée
et
le
le
toucher, la locomotion,
sommeiP.
d'examen à son début;
C'est,
et si
la
génération,
la colère, le rire, la
comme on
nous avons
le
voit,
l'esprit
lieu d'être surpris,
tantôt de ses procédés, tantôt de ses résultats, cela
une preuve de son
la
même
est
originalité.
Ainsi, la forme matérielle de l'intelligence, représentée
par
les
vingt-deux lettres de l'alphabet, est en
forme de tout ce qui est;
la
de
1-
:
même
temps
en dehors de l'homme, de
du temps, on ne peut plus rien concevoir
l'univers et
riulini
car,
({ue
aussi appelle-t-onces trois choses les fidèles témoins
la véi'ité\
d"'tij2
Chacune
ynwD
d'elles,
pin |VwSt
m37
maliré
^3",
nnn
la
=]3
variété
p^oi r»2N.
propos. 1.
2.
Çliap. IV, propos. 1, 2, 5.
3.
Cbap.
V,
propos.
4. «;2J njy;
1
cl 2.
aSiy s'rrx: any. cimp.
iv.
que nous
propos, i.
•^•'^n'-
y
'"»
LA KABBALE.
116
avons observée, est un système qui a son centre et en quelque
sorte sa hiérarchie
«
« Car, dit le texte, l'unité
:
les trois, les trois
sur
les sept, les sept
domine sur
sur les douze
;
mais
« chaque partie du système est inséparable de toutes les
«
autres^ » L'universapourcentreledragoncéleste;lecœur
est le centre de
forment
à
un
l'homme
;
enfin, les révolutions
du zodiaque
base des années. Le premier, dit-on, ressemble
la
roi sur
son trône
et le troisième, à
un
;
second, à
le
roi
dans
la
un
roi
parmi
ses sujets,
guerre \ Nous croyons que
par cette comparaison on a voulu indiquer
la
régularité par-
qui règne dans l'univers, et les contrastes qui existent
faite
dans l'homme sans détruire son unité. En
que
effet,
on ajoute
douze organes principaux dont notre corps est com-
les
posé « sont rangés
en est
les
uns contre
les
autres en ordre de
qui servent à l'amour, et trois qui
ce
bataille
«
produisent
«
appellent la mort". Le mal se trouve ainsi en face
«
et
«
que
:
il
la
trois
haine; trois qui donnent
du mal ne vient que
le
le
mal,
comme
la vie, et trois
le
qui
du bien,
bien n'enfante
bien. » Mais on fait remarquer aussitôt que l'un ne
saurait être compris sans l'autre. Enfin, au-dessus de ces
au-dessus de l'homme, de l'univers
temps, au-dessus des lettres
du
comme au-dessus des nombres
ou dos Sophiroth «
Seigneur,
trois systèmes,
est le
le
roi
véritable qui
du séjour de sa sainteté et pendant des siècles sans nombre* ». A la suite de ces mois,
qui forment la véritable conclusion du livre, vient cette
«
domine sur
et
toutes choses,
te
Chap.
2.
\i,
propos. 3.
-,S^3
n'2riS*22.
^-
r£;2 2S 'nz^mi "fiuD
f>l"np. VI,
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propos. 2.
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propos. 2.
dS1w2 br*'2 ]^n: "jSd Sx- Après
avoir été
appliqué tout entier aux dix Sepliiroth, ce passage ne reparaît qu'en partie à
place indiquée. Les quatre derniers mots en sont retranches.
la
ANALYSE DU SEPUER lETZIRAH.
1
1
7
espèce de dénouement dramatique dont nous avons parlé pré-
cédemment,
et
qui consiste dans
encore idolâtre, à
la religion
du
conversion d'Abraham,
la
vrai Dieu.
Le dernier mot de ce système, c'est la substitution de
l'unité absolue à toute espèce de dualisme à celui de la plii:
losophie païenne, qui voulait voir dans
la
matière une sub-
stance éternelle dont les lois ne sont pas toujours d'accord
avec
la
l'idée
volonté divine;
de
la
comme
à celui
de
Bible qui, par
la
création, aperçoit bien dans la volonté divine, et
par conséquent dans
origine réelle
l'être infini, la seule cause, la seule
du monde, mais qui en
même
temps regarde
comme deux
ces deux choses, l'univers et Dieu,
absolument distinctes l'une de
l'autre.
Sepher ietzirah, Dieu, considéré
comme
En
substances
dans
effet,
le
l'Etre infini et par
conséquent indéfinissable. Dieu, dans toute l'étendue de sa
puissance et de son existence, se trouve au-dessus, mais non
en dehors des nombres
et
des lettres, c'est-à-dire des prin-
cipes et des lois que nous distinguons dans ce
monde chaque
:
élément a sa source dans un élément supérieur, et tous ont
leur origine commune dans le verbe ou dans l'esprit saint.
C'est aussi
dans
le
verbe que nous trouvons ces signes inva-
riables de la pensée qui se répètent en quelque sorte dans
toutes les sphères de l'existence, et par lesquels tout ce qui
est devient l'expression
même,
les
le
même
dessein. Et ce verbe lui-
la
plus sublime de toutes
choses que nous puissions compter et définir, qu'est-ce
qu'il est,
les
d'un
premier des nombres,
sinon
la
plus sublime et
la
plus absolue do tontes
manifestations de Dieu, c'est-à-dire la pensée ou l'intel-
suprême? Ainsi Dieu est à
et la matière et la forme de
dans
ligence
la fois,
élevé,
l'univers.
lement
celte
matière
et celte
Il
le
sens
le
plus
n'est pas seu-
forme; mais rien n'existe ni ne
peut exister en dehors de lui; sa substance est au fond de
tous les êtres, et tous portent l'empreinte, tous sont les symboles de son intelligence.
LA KABBALE.
118
Celle conséquence
aiulacieuse,
si
élrangère, en appa-
si
rence, aux principes qui la fournissenl, est le fond de la
doctrine enseignée dans
Zohar. Mais
le
là
on
une marche
suit
toute différente de celle qui vient de se dessiner sous nos
yeux
:
au
lieu de s'élever lentement, par la
formes particulières
comparaison des
des principes subordonnés de ce
et
monde, au principe suprême,
forme universelle,
à la
tout d'abord; on
et
admet
enfin à l'unilé absolue, c'est ce dernier résultat qu'on
le
suppose, on l'invoque en toute occasion
comme un axiome
incontesté; on le déroule, en quelque
façon, dans toute son étendue, en
même
montre sous un jour plus mystérieux
et
temps qu'on
le
plus brillant. Le lien
qui pouvait exister entre toutes les conséquences obtenues
de cette manière se trouve rompu,
il
par
est vrai,
la
forme
extérieure de l'ouvrage, mais le caractère synthétique qui y
règne n'en est pas moins prononcé ni moins visible. 11 est
donc permis de dire que
le
Livre de
lumière
la
précisément au point où s'arrête celui de
la
commence
Création
:
la
conclusion de l'un sert à l'autre de prémisses. Une seconde
différence, bien autrement digne d'être remarquée, sépare
monuments et s'explique par une loi générale de
humain
aux nombres et aux lettres nous allons
ces deux
l'esprit
:
voir substituer les formes intérieures, les conceptions invariables de la pensée, en
et la
un mot
les idées
de se manifester exclusivement dans
raîlra surtout
pour
dans
la
plus vaste
plus noble acception de ce terme. Le verbe divin, au lieu
dans l'homme
nom ï Homme
et
prototype ou
la
nature, nous appa-
dans l'intelligence;
céleste, ^T2"îp
il
m.x -wb"
aura
a"N*.
Enfin, dans certains fragments dont la haute antiquité ne
saurait être
contestée, nous verrons, sans préjudice pour
l'unité absolue, la pensée
elle-même prise pour substance
universelle, et le développement régulier de cette puissance
mis
à la place de la théorie assez grossière de l'émanation.
Loin de nous
la
folle
pensée de trouver chez
les
anciens
ANALYSE DU SEPIIER
119
lETZIRAlI.
Hébreux la doctrine philosophique qui règne aujourd'hui en
Allemagne presque sans partage; mais nous ne craignons
pas de soutenir, et nous espérons bientôt démontrer que le
principe de cette doctrine, et jusqu'à des expressions exclu-
sivement consacrées par
l'école
de Hegel, se trouvent parmi
ces traditions oubliées que nous essayons de rendre à la
lumière. Cette transformation que nous signalons dans
du symbole
kabbale, ce passage
à l'idée, se reproduit
la
dans
tous les grands systèmes philosophiques ou religieux, dans
toutes les grandes conceptions de l'intelligence humaine.
Ainsi, ne voyons-nous pas dans le rationalisme les diverses
formes du langage dont se compose presque entièrement
la
logique d'Aristole, devenir dans celle de Kant les formes
constitutives et invariables de la pensée? Ainsi, dans l'idéa-
lisme, Pythagore et
précédé
la
le
système des nombres n'ont-ils pas
sublime théorie de Platon? Ainsi, dans une autre
sphère, n'a-t-on pas représenté tous les
issus
nité
du
môme
dans
sang? n'a-t-on pas
avant de
la chair,
la
fait
hommes comme
consister leur frater-
trouver dans l'identité de
leurs droits et de leurs devoirs, ou dans l'unité de leur
nature et de leur tâche? Ce n'est pas
plus longtemps sur
moins
avoir fait
fait
général
comprendre
Sepher ielzirah
le
un
les
;
ici
rapports qui existent entre
et l'ouvrage à la ibis
bien plus étendu* et
plus important dont nous allons extraire
1.
la
substance.
Le Zohar, dans l'éditiou d'Amslerdam, se compose de
grand in-8°, dont cliacun
|)ar
le lieu d'insister
mais nous espérons du
conséquent très
à
trois
volumes
peu près de 600 pages, en caractères rabbiniques
lins et très serrés.
CnAPITRE
ANALYSE DU ZOIL^U
Puisque
les
—
lï
MÉTHODE ALLÉGORIQUE DES KABBALISTES
auteurs qui ont contribué à
la
formation du
Zoha?' nous présentent leurs idées sous la forme la plus
humble
sur
les
et la
moins logique,
celle
d'un simple commentaire
cinq livres de Moïse, nous pouvons, sans
manquer
à
leur égard de respect ou de fidélité, nous conformer au plan
qui nous aura paru
mportede
savoir
Ecritures saintes;
le
plus convenable. Et d'abord
nous
comment ils entendent l'interprétation des
comment ils parviennent à s'en faire un
appui, dans l'instant où
en cela,
il
ils
s'en écartent le plus; car c'est
comme nous
l'avons déjà fait remarquer, que conméthode d'exposition et, en général, le mysticisme symbolique n'a pas d'autre hase. Voici, sur ce sujet,
leur jugement formulé par eux-mêmes
« Malheur à
« l'homme qui ne voit dans la loi que de simples récits et des
« paroles ordinaires! Car, si, en vérité, elle ne renfermait
« que cela, nous pourrions, même aujourd'hui, composer
« aussi une loi bien autrement digne d'admiration. Pour ne
trouver que de simples paroles, nous n'aurions qu'à nous
« adresser aux législateurs de la terre chez lesquels on ren-
siste leur
;
:
ce
ANALYSE DU
ZOIIAR.
« contre souvent plus de grandeur*.
« imiter et
de faire une
« exemple. Mais
«
il
et
ce
que
c(
je
de les
contemple
la loi
:
vêtement de
prend ce vêtement pour
dans ce sens que David a
« yeux, afin
suffirait
chaque mot de
un mystère sublime. »
« Les récils de la loi sont le
« à celui qui
nous
d'après leurs paroles et à leur
loi
n'en est pas ainsi
renferme un sens élevé
Il
121
la loi
Mon
la loi.
Malheur
elle-même
!
C'est
Dieu, ouvre-moi les
dit
:
les
merveilles de la
loi.
David
voulait parler de ce qui est caché sous le vêtement de la
« loi.
11
y a des insensés qui, apercevant
un homme couvert
« d'un beau vêtement, ne portent pas plus loin leurs regards,
« et cependant ce qui
donne une valeur au vêtement
c'est le
« corps, et ce qui est encore plus précieux, c'est l'âme.
« loi
aussi a son corps.
Il
y a des
commandements qu'on
« pourrait appeler le corps de la loi. Les récits
« qui s'y
mêlent sont
« vert. Les
les
La
ordinaires
vêlements dont ce corps est recou-
simples ne prennent garde qu'aux vêlements ou
« aux récits de la
loi
;
«
ne voient pas ce qui
«
mes plus
ils
ne connaissent pas autre chose
est caché sous ce vêlement. Les
instruits ne font pas attention au vêlement,
;
ils
hommais
«
au corps qu'il enveloppe. Enfin,
«
«
du Roi suprême, ceux qui habitent les hauteurs du Sinaï,
ne sont occupés que de l'âme, qui est la base de tout le
reste, qui est la loi elle-même
et dans les temps futurs
«
ils
«
les
sages, les serviteurs
;
seront préparés à contempler l'âme de cette
« respire dans la
loi
'.
âme
qui
» C'est ainsi que, par la supposition,
sincère ou non, d'un sens mystérieux, ignoré des profanes,
les kîibbalistes se
sont d'abord mis au-dessus des faits histo-
riques et des préceptes positifs qui composent les Écritures.
C'était
Tr^
^nSi?.
obligé
2.
pour eux
(1(!
ï^*^
Icxlc
le seul
moyen de
s'assurer la plus
étant trop long à rapporter tout entier, ncus avons été
choisir.
Zoltar, 3° part.,
com-
fol.
152, verso,
sect.
nniSyni-
LA KABBALK.
122
rompre ouvertement, avec
plète liberté sans
l'autorité reli-
gieuse; et peut-être aussi avaient-ils besoin de ces ménage-
ments avec leur propre conscience. Dans les lignes suivantes,
le même esprit sous une forme encore plus
«
remarquable
Si la loi n'était composée que de paroles et
nous retrouvons
:
ce
de récits ordinaires,
« Laban,
«
comme
Balaam,
« pelée
comme
les paroles
celles qui furent
d'Ésau, d'Agar, de
prononcées par l'ânesse de
par Balaam lui-même, pourquoi serait-elle ap-
et
la loi
de vérité,
témoignage
la loi parfaite, le fidèle
« de Dieu? Pourquoi le sage l'estimerai t-il plus précieuse
«
que
l'or
et
Mais non; dans chaque mot se
les perles?
« cache
un sens plus
« chose
que
les
élevé
cliaque récit nous apprend autre
:
événements
qu'il paraît contenir.
« supérieure et plus sainte, c'est
la
Et cette
loi véritable'.
^>
Il
loi
n'est
pas sans intérêt de rencontrer dans les œuvres d'un père de
une manière de voir
l'Eglise
à
semblables
fait
:
et
jusqu'à des expressions tout
« S'il fallait, dit Origène, s'attacher à la
« lettre et entendre ce qui est écrit
dans
manière
la loi à la
du peuple, je rougirais de dire tout haut que
Dieu qui nous a donné des lois pareilles je trouve-
« des Juifs ou
« c'est
:
grandeur
« rais alors plus de
et
de raison dans
les législa-
« tiens humaines, par exemple dans celles d'Athènes, de
«
«
Rome ou de Lacédémone
« A quel homme, dit encore
«
homme
*
le
même
sensé, je vous prie, fera-t-on
auteur,
croire
que
à
quel
le
pre-
« mier, le second et le troisième jour de la création, dans
« lesquels cependant
1-
2.
-S^ "'hz2 rVù'pT KniTX \TX
pSî2
rnrîN.
on distingue un soir
^' p^^'t
?
f"^-
adsideamus
« Si
HxV^*
et
un matin, ont
XUrnp NniTX
INT!
"^^^j verso.
litterse et
secundùm hoc
vel
quod Judœis,
vel
quod vulgo
videtur, accipianius qu;c in lege scripta sunt, erubesco dicere et confiteri quia
laies leges
hominuin
dederit Deus
:
videbuntiir
leges, verbi gratià, vel
moniorum.
o
Homil.
7, in Levit.
enim magis élégantes
Romanorum,
vel
et
rationahilcs
Atheniensium, vel Lacedœ-
ANALYSE DU ZOUAR.
123
« pu exister sans soleil, sans lune et sans étoiles
te
dant
le
premier jour
même
n'y avait pas
il
;
que pen-
Où
de ciel?
« trouvera-t-on un esprit assez borné pour admettre que Dieu
« s'est livré comme un homme à l'exercice de l'agriculture
« en plantant des arbres dans
« l'Orient;
jardin d'Eden, situé vers
le
que l'un de ces arbres
était celui
science du bien
de
qu'un
la vie,
du mal? Per-
<'
autre pouvait donner la
te
sonne, je pense, ne peut hésiter à regarder ces choses
«
comme
des figures sous lesquelles se cachent des mys-
« lères ^ » Enfin
torique,
et
il
du sens
admet aussi
législatif
distinction
la
ou moral,
et
du sens
his-
du sens mystique.
Seulement, au lieu d'être assimilé aux vêtements qui nous
couvrent,
l'àme
et
sacrée et
comparé au corps, le second à
le dernier à l'esprit ^ Pour établir entre la lettre
ces interprétations arbitraires certains rapports au
premier
le
moins apparents,
fois
les
est
anciens kabbalisles avaient quelque-
recours à des moyens
rarement dans
le
beaucoup de place
Comme
nes \
ils
artificiels,
qu'on rencontre très
Zohar, mais qui, en revanche, ont pris
chez les kabbalistes moder-
et d'autorité
sont, par leur propre nature, indignes de
tout intérêt, qu'ils ne viennent jamais à l'appui de quelque
1.
Cuinam quœso scnsuin habenli convenienter videbitur
«
prima, et secunda et
terlia, in
quibus
et
dicluni
quod
vespera nominalur et mane,
dies
fueriiit
sine so!e, et sine lunà, et sine stellis; prima auteni dies sine cœlo? Quis veiô
ità idiotes inveniliir ut putet, velut
tasse arbores inParadiso, in
in co, ila ut
hominem quemdam
Eden, contra orienteni,
manducans quis ex eà arbore vitam
iiianducans arbore, boni et inali scienliam capiat?
et
agricolam,
arborem
Deum
vitai
plan-
plantasse
pcrcipiat? et rursùs ex alià
» etc., î:spt
àp/wv,
liv.
IV,
cb. u, Iluet, Origeniaua, p. 167.
2.
«
Tripliceni in Scripluris divinis
ralein, et myslicuin
mus.
3.
placer
l'ait
))
Homil.
:
unde
et corpus
intelligenliie
modum,
historicuin,
mo-
inesse et animani ac spiritum inlellcxi-
5, in Levil.
Ces moyens sont au nombre de trois
un mot par un autre qui
de cbaque lettre d'un mot
dernier, ni1î2n> o" cbange la
a la
même
l'initiale
:
l'un,
k''"113D"'A'
consiste à
rem-
valeur numérique, l'autre, VpiTCi:,
d'un autre mot. Eudn, en vertu du
valeur des lettres;
par exemple, on remplace
LA KABBALE.
124
idée importante, et qu'enfin tout le
les
monde en
a parlé,
nous
passerons sous silence pour arriver plus vite à l'objet
essentiel de nos recherches, à la doctrine qui fut le fruit de
indépendance dissimulée, qui
cette
fait l'unité et la
base de
ces prétendus commentaires.
Nous chercherons d'abord
à
faire connaître
d'après les plus anciens fragments du Zohar,
Dieu
et
qu'ils
la
de ses attributs. Nous
nous donnent,
je
la
quelle est,
nature de
exposerons ensuite l'idée
ne dirai pas de
la création,
mais de
formation des êtres en général, ou des rapports de Dieu
avec l'univers. Enfin nous nous occuperons de l'homme: nous
dirons comment on le conçoit sous ses principaux aspects;
comment on définit son origine, sa nature et ses destinées.
marche ne nous
Celle
et la plus
paraît pas seulement la plus simple
nous croyons, comme nous l'avons dit
nous est imposée par le caractère domi-
commode
plus haut, qu'elle
:
nant du système.
la
première par
lislic.
;
AVolf,
Juifs, etc., etc.
la
dernière, et réciproquement. Yoy. Reuchlin, de Arte caha-
deuxième volume de
la Dibliotjr.
Jiébr.;
Basnage, Hist. dca
CHAPITRE
—
SUITE DE L ANALYSE DU ZOIIAR
III
OPINION DES KARDALISTES
Sun LA NATURE DE DIEU
Les kablialisles ont deux manières de parler de Dieu, qui
ne font aucun tort à l'unité de leur pensée. Quand
ils
cher-
quand ils distinguent ses attributs, et veulent nous donner une idée précise de sa nature, leur langage
est celui de la métaphysique
il a toute la clarté que comchent à
le définir,
;
portent de telles matières et l'idiome dans lequel elles sont
exposées. Mais quelquefois
la
Divinité
comme
ils
se contentent de représenter
l'être qu'il
faut renoncer à
comprendre
entièrement, qui demeure toujours en dehors de toutes les
formes dont notre imagination se plaît à
ce dernier cas,
le
toutes leurs expressions sont
revêtir.
poétiques et
figurées, et c'est en quelque sorte par l'imagination
qu'ils
combattent l'imagination
:
Dans
même
alors tous leurs efforts ten-
dent à délriiiie l'anthropomorphisme, en lui donnant des
proportions tellement gigantesques, que l'esprit effrayé ne
trouve plus aucun (crme de comparaison, et se voit forcé de
du Myxlère
est écrit
les allégories qu'il
emploie
se reposer dans l'idée de l'infini. Le Lirre
tout entier dans ce style-là;
étant
mais
trop souvent des énigmes, nous
aimons mieux, pour
confirmer ce que nous venons de dire, citer un passage de
LA KABBA.LE.
126
Vldra raba ^ Simon ben Jochaï vient de rassembler ses
disciples. Il leur a dit que le temps était venu de travailler
pour le Seigneur, c'est-à-dire de faire connaître le véritable
sens de la loi, que les jours de l'homme sont comptés, les
ouvriers en petit nombre, et la voix du créancier,
du Seigneur, de plus en plus
de ne point profaner
pressante.
mystères qu'il
les
Il
voix
la
leur a fait jurer
allait
leur confier,
parmi eux dans un champ, à l'ombre des
arbres, il se montra prêt à parler au milieu du silence.
« Alors une voix se fit entendre, et leurs genoux s'entre-cho-
puis, s'asseyant
« quèrent de
Quelle était
frayeur.
cette
voix?
C'était la
pour écouSimon, plein de joie, prononça ces paroles Seigneur,je ne dirai pas, comme un de tes prophètes*, qu'en
« voix de l'assemblée céleste qui se réunissait
« ter. Rabbi
«
:
« entendant ta voix je suis saisi
«
maintenant
ce
ainsi qu'il est écrit
Après
cette
le
temps de
de crainte. Ce n'est plus
la crainte,
mais celui de l'amour,
Tu aimeras l'Eternel ton Dieu ^ »
introduction qui ne manque ni de pompe ni
:
une longue description entièrement allégo« Il
grandeur divine. En voici quelques traits
d'intérêt, vient
rique de la
:
« est l'ancien
des anciens,
le
mystère des mystères,
l'in-
connu des inconnus. Il a une forme qui lui appartient,
« puisqu'il nous apparaît comme le vieillard par excellence,
«
«
comme
«
parmi
c(
fait
l'ancien des anciens, ce qu'il y a de plus inconnu
les
inconnus.
connaître,
il
« paraît blanc, et
1.
ils
sous cette forme qui nous
son aspect est brillant ^
la
les
laquelle
Il
est assis
Grande assemblée, parce que
le
sur
fragment
servent de titre comprend les discours tenus par Simon hen Jochaï
au milieu de tous ses disciples, réunis au nombre de
mort
le
reste cependant l'inconnu. Son vêtement
Ces deux mots signifient
auquel
xMais,
a
réduits à sept,
Simon ben Jochaï
2.
Habac,
5.
Zohar,
4. Je n'ai
ils
forment
la
dix. Plus tard,
Pclile assemblée (x'ol'
quand
la
NTTx)j
à
s'adresse avant de mourir.
III, 1.
5" part., fol. ISS, recto.
pu trouver aucun autre sens
à
ces doux mois ii^^x" N"j»*"'P
ANALYSE DU ZOIlAR.
un Irône
soumet
127
à sa volonté.
La blan-
« clic lumière de sa tète éclaire quatre cent mille
mondes.
«
crétincelles qu'il
« Quatre cent mille
ce
mondes nés de
cette
viennent l'héritage des justes dans
blanche lumière de-
Chaque
la vie à venir.
« jour voit éclore de son cerveau treize mille myriades de
«
mondes qui reçoivent de
leur subsistance, et dont
lui
De
« supporte à lui seul tout le poids.
sa tête
il
secoue une
il
« rosée qui réveille les morts et les fait naître à
ce
pour
velle. C'est
cela qu'il est écrit
ce
de lumière. C'est
ce
l'ordre le plus élevé. Elle est la
elle
:
une vie nonTa rosée est une rosée
qui est la nourriture des saints de
manne qu'on
prépare aux
champ
ce
justes
pour
ce
fi-uits
sacrés ^ L'aspect de cette rosée est blanc
te
diamant, dont
ce
La longueur de ce visage, depuis
ce
de trois cent soixante
ce
l'appelle le long visage; car tel est le
ce
anciens ^ »
descend dans
la vie à venir. Elle
rerie,
le reste
et
sommet de
le
la tète, est
mille mondes.
dix fois dix
nom
à la vérité si
l'habitude,
d'abuser de l'allégorie jusqu'à
la
le
On
de l'ancien des
nous laissions
doit être jugé sur cet exemple. La bizar-
l'affectation,
de place que
des
comme
couleur renferme toutes les couleurs...
la
Nous manquerions cependant
croire que
le
noblesse et
si
la
commune
en
Orient,
subtilité, y tiennent plus
grandeur. Ainsi, cette
la
tète
éblouissante de lumière, par laquelle on représente l'éternel
foyer de l'existence et de la
sorte le sujet d'une étude
science,
anatomique; ni
face, ni les youx, ni le cerveau, ni les
rien n'est oublié; tout devient
nombres
C'est ainsi qu'on
3.
la
que
la
adeptes de
substance de Dieu ou
la
Ib. siipr., fol. 129, recto et verso;
li:ir!)e
et
du
la clievcltire
la
barbe,
rappellent l'infinie C'est
(jui
Ce long ou grand visage n'est pas autre chose,
les
front, ni la
une occnsion d'énoncer des
\.
aj)|)(,'lle
le
cheveux, ni
2.
bientôt,
de
des proportions
et
devient en quelque
la
kahljale.
comme
nous
le
verrons
première des Sephiroth.
lôO, recto et verso. La seule desciiptioa
occupe une
1res
grande place dans VIdra raba.
.
LA KABBALE.
128
évidemment là ce qui a provoqué, contre les kabbalisles, le
reproche d'anthropomorphisme et même de matérialisme
que leur ont adressé quelques écrivains modernes. Mais ni
cette accusation, ni la forme qui en est le prétexte, ne
méritent de nous arrêter plus longtemps. Nous allons donc
essayer de traduire quelques-uns des fragments où
sujet est traité
même
le
d'une manière plus intéressante pour
phi-
la
losophie et pour l'histoire de l'intelligence humaine. Le
premier que nous citerons forme un tout complet d'une
assez grande étendue, et qui, par cela seul, se
recommande
à noire attention. Sous prétexte de faire connaître le sens
véritable de ces paroles d'Isaïe
« comparer qui
me
A
«
:
soit égal'? »
quoi pourrcz-vous
nous explique
il
me
géné-
la
ration des dix Sephiroth, ou principaux attributs de Dieu, et
la
nature de Dieu lui-même, quand
sa propre substance. « Avant
« dans ce
« était
monde; avant
seul,
il
se cachait encore dans
aucune forme
aucune image, il
d'avoir créé
d'avoir produit
sans forme, ne ressemblant à
« pourrait le concevoir
comme
il
était alors,
rien.
avant
Et qui
la
créa-
forme? Aussi est-il défendu
représenter par quelque image et sous quelque
« tion, puisqu'il n'avait pas de
« de le
« forme que ce soit,
même
par son saint nom,
même
par
une lettre ou par un point. Tel est le sens de ces mots
« Vous n'avez vu aucune figure le jour où l'Eternel vous
« parla-; c'est-à-dire vous n'avez vu aucune chose que
« vous puissiez représenter sous une forme ou par une
«
ce
:
image. Mais après avoir produit
« céleste, n^V^* aiN,
^
il
s'en servit
« Mercaba, pour descendre;
« forme, qui est le saint
il
nom
1
haie, chap.
xl, v. 25.
forme de
VHomme
d'un char,
razm
voulut être appelé par cette
de Jehovah;
« connaître par ses attributs, par
2. Dénier., chap. iv, v. 15.
la
comme
il
voulut se faire
chaque attribut séparc-
ANALYSE DU ZOlUn.
« ment, et se
fit
nommer
le
« le Dieu tout-puissant,
fog
Dieu de grâce,
le
Dieu de justice,
Dieu des armées,
le
et Celui
qui
c<
est. Son dessein élait de faire comprendre ainsi quelles
«
sont ses qualités et
« s'étendent sur le
« des
hommes.
comment
monde,
Car,
s'il
naître?
Comment
serait-il vrai
Malheur
« rempli de sa gloire?
«
même
ferions-nous pour
a doit-il être assimilé à
il
con-
comparer
Encore bien moins
à qui oserait le
l'homme venu de
la
terre et destine
faut le concevoir au-dessus de toutes les
Il
« créatures et de tous les attributs. Or,
« choses,
le
de dire que l'univers est
à l'un de ses propres attributs!
« à la mort.
miséricorde
n'eût pas répandu ses lumières sui
comment
« toutes ses créatures,
te
sa justice et sa
aussi bien que sur les œuvres
quand on
a ôlé ces
n'y a plus ni attribut, ni image, ni figure; ce
comme
mer; car
eaux de
mer
«
qui reste est
«
par elles-mêmes sans limite
«
qu'elles se répandent sur la terre, alors elles produisent
«
une image,
ivizi, et
la
et
les
nous permettent de
« La source des eaux de la
mer
et le jet
bassin immense,
comme
il
faire ce calcul
:
il
se
forme un
lorsqu'on creuse une vaste pro-
« fondeur; ce bassin est occupé par les
« source,
sont
qui en sort pour se
« répandre sur le sol font deux. Ensuite
ce
la
sans forme; mais lors-
eaux sorties de
la
mer elle-même et doit être compté le
A présent celte immense profondeur se par-
est la
«
troisième.
ce
lage eu sept canaux qui sont
comme
autant de vaisseaux
« longs par lesquels s'échappe l'eau de la mer. La source,
«
le
« le
courant,
nombre
la
mer
et les sept
dix. Et si
canaux forment ensemble
l'ouvrier qui a construit ces vases
« vient à les briser, les eaux retournent à leur source, et
«
il
ne reste plus que
les débris
de ces vases, desséchés
et
« sans eau. C'est ainsi que la cause des causes a produit les
«
dix Scphiroth. La Couronne, c'est
la
source d'où
jaillit
une lumière sans fin, et de là vient le nom iVInfini, ya
«^=]iD, EnSopli. pour désigner la cause suprême; car elle
«
LA KABBALE.
130
forme ni figure; il n'existe alors
comprendre, aucune manière de la
dans ce sens qu'il a été dit Ne médite
« n'a dans cet élat ni
«
aucun moyen de
« connaître; c'est
«
la
:
pas sur une chose qui est trop au-dessus de
Ensuite
toi*.
forme un vase aussi resserré (pi'un point (que la
« lettre i), mais dans lequel cependant pénètre la lumière
« se
« divine
:
source de
c'est la
sagesse,
la
c'est
sagesse
la
suprême se fait
construit un vase
« elle-même, en vertu de laquelle la cause
« appeler le Dieu sage. Après cela elle
ce
immense comme
la
mer,
et
qu'on
nomme
l'intelligence
:
« de là vient le litre de Dieu intelligent. Sachons cependant
« que Dieu n'est intelligent et sage que par sa propre suh-
nom
« stance; car la sagesse ne mérite pas ce
«
même, mais
« la lumière
«
même
par olle-
à cause de lui qui est sage et la produit de
émanée de
lui
non plus par
ce n'est pas
:
elle-
qu'on peut concevoir l'intelligence, mais pnr
lui
« qui est l'être intelligent et qui la remplit de sa propre
«
substance.
mots
« ces
:
qu'à
n'aurait
Il
« entièrement
desséchée.
du
ce
loge en sept branches, et
ce
cieux qu'on appelle
fleuve est
ou
justice
la
devenu sec
la
il
en résulte
fondement ou
raison qu'il est
ce
le fort, le
ce
à qui toute gloire appartient
ce
C'est ce dernier
ce
ainsi
ce
roi
le
2,
et
nommé
magnifique,
le
le
base.
bi
grand ou
et le lit
mer
la
se par-
pré-
grandeur,
C'est
la
et la
pour
le
tous les autres,
il
est aussi
de l'univers; car tout est en son pouvoir,
ii',
v.
2, cilé clans le
Job, chap. xiv, v. 2.
Créateur
base de toutes choses,
soutient
des mondes. Enfin,
dans Bcreschil Rabba, 8.
cette
miséricordieux,
le
Dieu des victoires,
attribut qui
la totalité
1. Ecclésiaste, chap.
fl,
mer,
la
force, la beauté, le tinomplie, la gloire, la
royauté
13
laisser
la
faut entendre
les sept vases
miséricorde ou
ce
que
pour
qu'il
et aride'. Enfin, la
ce
et
retirer
Les eaux se sont retirées de
ce
ce
se
C'est ainsi
le
soit qu'il
Thulniud de Dabylone, 'Ilayuiga
"
OPLMON DES KABBALISTES SUR
« veuille diminuer
« lumière qui en
nombre des
le
ou que
jaillit,
DIEU.
vases et
le
l5l
augmenter
la
contraire lui semble
« préférable*. » Tout ce que les kabbalistes ont pensé de
la
nature divine est à peu près résumé dans ce texte. Mais
il
est impossible qu'il
même
dans
tions et les
qu'il
systèmes métapbysiques.
pût être
l'autre,
d'assez
suivi
au contraire,
forme à
ne laisse pas une grande confusion,
les esprits les plus familiarisés
la fois
il
longs
serait utile
11
avec les ques-
faudrait, d'une part,
développements
:
de
de présenter, sous une
plus substantielle et plus précise, cbacun
renferme. Pour atteindre ce doubltî
des principes qu'il
but sans compromettre
la vérité
bistorique, sans avoir la
crainte de substituer notre propre pensée à celle dont nous
voulons être l'organe, nous
vient de lire à
tales,
fiée
un
petit
réduirons
passage qu'on
le
nombre de propositions fondamen-
dont chacune sera en
même
temps éclaircie
et justi-
par d'autres extraits du Zohar.
i"
donc
Dieu
est,
avant toute chose, l'être infini;
être considéré
comme
la
somme
comme
ni
il
ne saurait
l'ensemble des êtres, ni
de ses propres attributs. Mais sans ces
attributs et les effets
qui en résultent, c'est-à-dire sans une
forme déterminée,
est à
prendre ou de
le
énoncé lorsqu'on
« forme, ne
« aucune
il
jamais impossible ou de
le
com-
connaître. Ce principe est assez clairement
dit «
qu'avant
la création
Dieu
était
ressemblant à rien, et que, dans cet
intelligence
ne peut
le
sans
état,
concevoir ». Mais, ne
voulant pas nous borner à cet unique témoignage, nous
cspéi'ons
que
la
même
pensée ne sera pas plus
reconnaître dans les paroles suivantes
«
se
fût
il
inconnus. Dans cet
1.
Zohar,
«
Avant que Dieu
manifesté, lorsque toutes choses étaient encore
« cachées en lui,
«
:
difficile à
était
état,
le
il
moins connu parmi tous les
n'a pas d'autre nom que celui
2" part., fol. 42, verso, et 45, reclo, sect.
nS?*13
h.S*
Ni-
LA KABBALE.
132
exprime l'inlerrogation.
« qui
« point imperccjjtible
ce
commcnra par former un
Il
ce fut sa propre pensée; puis
:
se
il
mit à construire avec sa pensée une forme mystérieuse
a et sainte;
enfin,
il
couvrit d'un vêtement riche et
la
nous voulons parler de l'univers, dont le nom
le nom de Dieu^ » Voici ce
«
éclatant
<c
entre nécessairement dans
qu'on
:
aussi dans VIdra souta
lit
nous avons plus d'une
même
anciens est en
des
«
cien
ce
inconnus;
«
car tout s'unit à lui
(la
fois signalé
se sépare de tout et
il
comme
chose;
ce
l'on peut dire qu'il n'en a pas.
ce
a
ce
jaillir
ce
qu'elles ont
donné
l'importance
temps
il
:
«
L'An-
l'inconnu des
n'en est pas séparé;
à son tour
il
s'unit à toute
une forme,
En prenant une forme,
n'y a rien qui ne soit en
ce
il
Petile assemblée), dont
lui.
Il
l'existence à tout ce qui est;
a
et
il
a d'abord fait
il
de son sein dix lumières qui brillent par
la
forme
ce
empruntée de lui, et répandent de toute part
un jour éblouissant c'est ainsi qu'un phare envoie de
ce
tous côtés ses rayons lumineux. L'Ancien des anciens,
ce
l'inconnu
ce
connaît seulement par les lumières qui brillent à nos
:
inconnus
des
ce
yeux avec tant d'éclat
ce
son saint
nom
est
un phare
élevé,
que
l'on
d'abondance. Ce qu'on appelle
et
n'est pas autre chose
que ces lumières*. »
2° Les dix Séphirolh, par lesquelles l'Être infini se fait
connaître d'abord, ne sont pas autre chose que des attri-
buts qui, par eux-mêmes, n'ont aucune réalité substan1.
Zohar, foL
1 et 2, l"' part.;
foL 105, recto,
2*^
part.
Il
y a dans ce texte
un jeu de mots que nous n'avons pas pu rendre fidèlement. On
d'espliquer ce verset
Or
\
il
obtient le
i
j
i
!
vers,
par
nom
le
pronom
fol.
seul les
ciel et
se propose
voyez qui a créé cela.
deux mois héhrcux, dont
l'autre,
n^x» P^f
l'un,
c'c/a,
on
de Dieu, Qi-Sx- L'auteur du verset ayant voulu désigner l'uni-
Nî2*kr
est inséparable
même nom.
pipN p;\s'i ]L:c*î:n*2"
qu'un seul
Nmp
j°part.,
un
le
intcrrogatit qui, et
on en conclut que celui-ci
et l'autre,
2-
Levez vos yeux vers
se trouve qu'en réunissant en
iî2' ^^ traduit
I
:
de Dieu, puisqu'ils n'ont, l'un
et
288, rcclo, Idra soula.
"ç^rrr.
]'î:"n
nSx
-'•Iw
nS-
Ol'IMOK DES KABBALISTES SUR DIEU.
153
dans chacun de ces attributs, la substance divine
tout entière, et dans leur ensemble con-
lielle;
présente
est
siste
première,
la
primitif ou céleste,
domine
restre,
plus
la
complète et
plus élevée de
la
l'homme
manifestations divines. Elle s'appelle
toutes les
-jiaTp
nia n^hv
mx;
char mystérieux d'Ezéchiel
le
comme nous
copie. « La
« disciples,
qui
dont l'homme
ter-
verrons bientôt, n'est qu'une pâle
le
forme de l'homme,
la
et
c'est la figure
dit
Simon ben Jochaï
« dans le ciel et sur la terre, les êtres supérieurs
êtres
(c
les
<c
anciens
inférieurs;
l'a
à ses
forme de l'homme renferme tout ce qui
choisie
c'est
pour
pour
la
cela
sienne'.
est
comme
que l'Ancien des
Aucune forme,
«
aucun monde ne pouvait subsister avant la forme
humaine; car elle renferme toutes choses, et tout ce qui
sans elle, il n'y aurait pas de
est ne subsiste que par elle
te
monde,
«
c
;
et c'est
dans ce sens qu'il faut entendre ces mots
«
l'Eternel a fondé la terre sur la sagesse. Mais
«
tinguer
l'homme d'en haut,
il
faut dis-
mx, de l'homme
xb'yV'î
:
d'en
NnnS" D^^^ car l'un ne pourrait pas exister s.ins
« l'autre. Sur cette forme de l'homme repose la perfection
<<
de la foi de tous; c'est d'elle qu'on veut parler quand on
« bas,
dit
«
homme;
« Et je vis
<c
nuées du
«
ils le
riiomme
c'est elle
comme
ciel,
ixm
d'un
le fils
de l'homme qui venait avec
:
les
présentèrent devant llli^ » Ainsi, ce qu'on appelle
céleste
]^;2i
N:pin >Nn3
i<;ipm-
la figure
que Daniel a désignée par ces mots
qui s'avança jusqu'à l'Ancien des jours, et
ou
pas autre chose que
1-
comme
qu'on voyait au-dessus du char
<c
première manifestation divine n'est
la
forme absolue de tout ce qui est;
.T3 iSS^nxT
tij'pn
^'' pai't-»
la
xmp
idid raba,
]\xnm
a-p'n'j
fol.
'{\sS";t
"jipn.s
N:p"ii-
iin
^ixnm yah'j
la
q-xt N:pin
h^hz
N:p'n
lli, verso.
n Tn^T N^zSy Q\'<p xS d-xt x:ipn "ix.-; xSaSxT x- xSa xt c\s;)
IC ""Z-ni- '''' siipr., \\j\. Hi, icclo, etc.
V1X
LA KABBALE.
154
source de loules les autres formes, ou plutôt de toutes les
un mot,
idées; en
pensée suprême,
la
la
même
qui ailleurs
Nous ne prétendons pas
exprimer ici une simple conjecture, mais un fait historirpje
dont on appréciera l'exactitude à mesure qu'on aura une
est appelée le /2/0?
ou
le verbe.
connaissance plus étendue de ce système. Cependant, avant
d'aller plus loin,
nous citerons encore ces paroles
«
:
La
«
forme de l'Ancien (dont le nom soit sanctifié!) est une
forme unique qui embrasse toutes les formes. Elle est
«
la
«
suprême
sagesse
et
mystérieuse qui renferme tout
le
« reste \ »
5° Les dix Séphiroth,
Zoliar,
autant de
noms
comme nous
On
l'avons
remarqué, que
déjà
parle saint Jérôme
voulu
a
lorsqu'elle
paroles
nous en croyons
les
auteurs du
mêmes,
dix noms
particuliers, consacrés à Dieu, les
mystiques dont
cel la".
si
sont déjà désignées dans l'Ancien Testament par
dit
que
aussi
(dSi"."; ^'23riii^2S''2
les
créé
a
le
Mar-
sa lettre à
trouver dans
les
Dieu
dans
la
monde
Misclina,
avec
dix
nn^^'-fy^oir^ar autant d'ordres
émanés de son verbe souverain". Quoique tous également
nécessaires, les attributs et les distinctions qu'ils expri-
ment ne peuvent pas nous
de
la
divers
même
aspects,
disciples font
nous
ils
que dans
appelle des visages,
phorique;
faire concevoir la
hauteur; mais
la
ils
'j''Si].n3'"|"'Sis'.
n'en
nature divine
représentent sous
langue des kabbalistes
Simon ben Jochaï
un fréquent usage de
mais
la
o.nt
pas
on
et ses
celte expression
méta-
comme
leurs
abusé
modernes successeurs. Nous nous arrêterons un peu sur ce
point, sans contredit le plus important de toute la science
kabbalistique; et avant de déterminer
1>5ky
S;i nSSd HNCriD n^by-
2.
Zohar, o" part.,
5.
Pirké-Aboih, V,
fol.
1.
5° pnrt.,
11, recto.
le
hlra solda,
caractère particu-
fol.
288, verso.
OPINION DES KABBALISTES SLR DIEU.
lier
ISIj
de chacune des Sépliirolli, nous allons jeter un coup
d'œil sur la question générale de leur essence; nous expo-
serons en peu de mots les diverses opinions qu'elle a
fait
naître parmi les adeptes de la doctrine.
Les kabbalistes se sont tous adressé ces deux questions
d'abord, pourquoi y
les
a-t-il
des Séphiroth? ensuite,
Séphiroth considérées dans leur ensemble,
:
^q uc s ont
par
soit
rapport à elles-mêmes, soit par rapport à Dieu?
Sur
la
du Zohar sont trop positifs pour donner lieu au moindre doute. Il_j a des Séphiroth comme il y a jjes^ noms de Dieu, puisque ces deux
première question
textes
les
choses se confondent dans l'esprit, puisque les S éphiroth
ne _sont que
noms. Or,
de tous
lui
car
il
les
nommé, ou
si,
donne, aucun ne désignait une
chose réelle, non seulement
nous, mais
exprimées par
Dieu ne pouvait pas être
noms qu'on
les
choses
idées^ et les
les
si
ne serait pas
il
n'existerait pas davantage
il
ne peut se comprendre sans intelligence, ni être sage
sans sagesse, ni agir sans puissance. Mais
tion
connu de
pour lui-même;
n'est pas résolue par tous
uns, se fondant sur
ne voient dans
les
le
de
la
seconde ques-
la
même
manière. Les
principe que Dieu est immuable,
Séphiroth que des instruments^ de
la
puissance divine, des créatures d'une nature supérieure,
mais complètement
distijictcs
ceux qui voudraient concilier
la lettre
de
la loi'.
principe antique que rien ne vient de rien,
séquences
le
complètement
divine. Ce que
lui-même,
le
les
A
In
tète
dix 8é})hirotli et la substance
Zohar appelle En Sop h,
n'est à leurs yeux
roth, rien de plus, rien de
1.
premier Etre. Ce sont
langage de la kabbale avec
Les autres, poussant à ses dernières con-
identifient
fini
clu
le
do ce parti
mamlemcnls (nTlï?2n
que l'ensemble des Séphi-
moins;
est l'aulciir'
du
et
chacune de ces der-
livre intitulé
''GV*k2)» Mcnu'licni Ilekauali,
ceuient du (lualuiziénie siècle.
c'est-à-dire l'In-
:
les
Motifs des
qui floiissait au
com-
commea-
LA KABBALE.
lôG
mères
n'est
qu'un point de vue différent de ce
ainsi compris'. Entre ces
deux opinions extrêmes vient se
et plus conforme
monuments originaux
à l'esprit des
comme
considérer les Séphiroth
des créatures,
et
par conséquent
c'est celui qui, sans
:
comme
des êtres distincis
les identifier
en résumé, sur quelles idées
il
les
Séphiroth, autrement
mais
il
repose
avec
lui. Yoici.
Dieu est présent
:
ne pourrait se révéler par
ne demeure pas en
il
comme
des instruments,
de Dieu, ne veut pourtant pas
elles;
infini
un système beaucoup plus profond
placer
dans
même
elles tout entier;
il
n'est
pas seulement ce qu'on découvre de lui sous ces formes
sublimes de
la
pensée
de l'existence. En
et
effet, les^
Séphi-
roth iiej^euvent jamais comjDrendre l'inlini, i'En Soph, qui
est la source
même
qualité, n'en a
de toutes ces formes,
aucune
:
consacrés, tandis que
connu,
reste
ou bien, pour
me
en cette
et qui,
servir des termes
chaque Séphirah a un nom bien
ne peut pas en avoir. Dieu
lui seul n'en a pas et
donc toujours
l'Etre
infini, placé
au-dessus de tous
sa présence,
même
le
incompréhensible,
ineffable,
les
monde de
mondes qui nous
l'émanation. Par
là
révèlent
on
croit
échnpper aussi au reproche de méconnaître l'immutabilité
divine
autant
:
car les dix Séphiroth peuvent être comparées à
de vases
de
différentes
formes ou à des verres
nuancés de diverses couleurs. Quel que
lequel
nous voulons
la
choses demeure toujours
comme
la
lumière du
mesurer,
la
soleil,
même;
soit le vaso
l'essence
et la
dans
absolue des
lumière divine,
ne change pas de nature avec
milieu qu'elle traverse. Ajoutons à cela que ces vases et
le
eux-mêmes aucune réalité positive,
aucune existence qui leur soit propre; ils représentent seulement les limites dans lesquelles la suprême essence des
choses s'est renfermée elle-même, les différents degrés
ces milieux n'ont par
i
.
Celte opinion est représentée par l'auteur
David).
du
-7"^
p;2
C*^
Bouclier de
OPINION DES KABBALISTES SUR DIEU.
d'obscurité dont
la
divine lumière a voulu voiler sa clarté
de se laisser contempler. De
infinie, afin
137
vient qu'on a
là
voulu reconnaître dans chaque Séphirah deux éléments, ou
plutôt deux aspects différents
:
(iVh
intérieur,
l'autre,
purement
l'un,
négatif, qui représente le corps,
qui
positif,
exiérieur,
vase proprement
le
dit
/
.
•
figure l'esprit et la
lumière. C'est ainsi qu'on a pu parler de vases brisés qui
ont laissé échapper
lumière divine. Ce point de vue, éga-
la
lement adopté par Isaac Loria*
par Moïse Corduero%
et
exposé par ce dernier avec beaucoup de logique et de pré-
une
cision, est celui, encore
quement
fois,
que nous croyons histori-
plus exact et sur lequel nous nous appuierons
le
comme
désormais avec une entière confiance
toute
parlie
la
métaphysique de
sur
ainsi établi ce principe général sur l'autorité
celle des
commentaires
les
plus estimés,
que nous fassions connaître
la
base de
kabbale. Après avoir
la
des textes et
fout maintenant
il
particulier de chacune
le rôle
des Séphiroth et les diverses manières dont on les
a
groupées
par trinités et par personnes.
La première
divines, en
"inD,
ainsi
et la plus élevée
un mot
la
nommée
première Séphirah,
en raison
donne an-dessus de
de tous
le pi'incipc
«
la
«
dème des diadèmes^.
a
Isaac
Loria,
de
les principes, la
couronne de tout ce
Voy.
!.
même
c'est la
la
couronne,
place qu'on lui
toutes les autres. « Elle est, dit le texte,
u
tiuvi-afrc
de toutes les manifestations
qu'il y a
sagesse mystérieuse,
de plus élevé,
Séplier Drou/ichini (vj;«i-n
été traduit par
le
dia-
» Elle n'est pas cette totalité confuse,
Knorr de lloscnrolh
et
130^?
fait
parlie
"f^
de
'«''•
la
—
Cet
Kabhula
ficnudala.
Voy. Pardes Rimoiiim
2.
Oulrc
le
mérite de
la clarté
(le
Jardia des Grenades),
que nous reconnaissons
celui de rapporter fidèlement et de
fol.
à
25
21, 22,
Corduero,
il
et
24.
a encore
discuter d'une manière ap[)r()fondie les
opinions de ses devanciers et de ses adversaires.
3.
fol.
ii-in^i "ç^yc'j
288, verso.
Sd
•T's.
p'cvn^T
xS"'';S
nvih'j
xin^- Zohar, o^part,,
'
*7Jl25
LA KABBALE.
-158
nom,
sans forme et sans
inconnu qui a pré-
ce mystérieux
cédé toutes choses, mènieles attributs, ^id
n't^
l'infini,
distingué du fini; son
j^
'^'"''^S
^^*'^'
nom
j\x. Elle
représente
dans l'Écriture signifie
parce qu'elle est l'être en lui-même; l'être
considéré d'un point de vue où l'analyse ne pénètre pas, où
mais où
nulle qualification n'est admise,
un point
réunies en
l'appelle aussi
elles
sont toules
indivisible. C'est par ce motif
qu'on
point primitif ou par excellence, mipj
le
Quand l'inconnu des inconnus voulut
commença par produire un point; tant
iTcius n-ip:- n;iuxi. «
ce
se manifester,
il
lumineux n'était pas sorti de son sein, l'inencore complètement ignoré et ne répandait
« aucune lumière*. » C'est ce que les kabbalistes modernes
« que ce point
«
était
fini
ont expliqué par une concentration absolue de Dieu en sa
propre substance,
donné naissance
n'est pas un vide
îi
inférieur à
retiré sur
>"><
la
m2:Gi'.
C'est cette concentration
l'espace, à l'a/r primitif
réel,
création.
même
Mais par cela
que Dieu,
lui-même, se distingue de tout ce qui est
limité et déterminé;
par cela
est,
nulle cho se,
qui
mais un certain degré de lumière
encore dire ce qu'il
signifie
qui a
{]*'!21p^^'1ii),
ou
on
le
même
le
non
fini,
qu'on ne peut pas
un mot qui
On le nomme
désigne par
être, "iw.
«
Vidra souta, parce que nous ne connaissons
ce
ainsi, dit
«
pas, et qu'il est impossible de connaître ce qu'il y a dans
«
ce principe; parce qu'il ne descend jamais jusqu'à notre
« ignorance et qu'il est au-dessus de la sagesse elle-même*. »
Nous ne pouvons pas nous empêcher de
l'on retrouve la
^-
K*-n
Zohar,
même
mip: isms itj
\'" part., fol.
2,
faire
idée et jusqu'aux
t^^ibinxS
n"2
ii'ztid Sût
Nin mip: thj .TmypsT ipim i;^t tj SSd
-]3
expressions
ngtid" Nn"'w2
recto,
y-i'n.s ah- Zohar, r= pan.,
foL 15, recto.
yH npN
remarquer que
mêmes
y^Z' 'ZrhzT-Z- ^'V^vL,
m.
288, verso.
,
OriNION DES KABBALISTES SUR DIEU.
dans l'un des plus vastes
des plus célèbres systèmes d^
et
métaphysique dont notre époque puisse
yeux de
«
la
Vêtrej^r, qui
se
commence,
« Tout
postérité.
aux
Hegel, par
qu'une pensée entièrement indéler-
n'est
/{^ U
commencement
ne peut pas être autre chose.... Mais cet être pur n'est
« que
la
plus pure abstraction; c'est un terme absolument
« négatif, qui peut aussi,
si
immédiate, être appelé
le
«
glorifier
dit
« minée, simple et immédiate, car le vrai
«
130
on
conçoit d'une manière
le
pour re-
non-ètre'. » Enfin,
venir à nos kabbalistcs, la seule idée de l'être ou de l'ab-
du point de vue sous lequel nous venons de
une forme complète, ou, pour employer le terme consacré, une tèle, un visage; ils l'appellent
UfUiZfla ièie blanche (Nin-Kun), parce que toutes les couleurs,
c'est-à-dire toutes les notions, tous les modes déterminés
solu, considérée
l'envisajïer,
constitue
sont confondus en elle, ou V Ancien
parce qu'elle est
(xp'^n:;),
la
pi-emière des Séphiroth. Seulement, dans ce dernier cas,
il
faut se garder de la confondre avec V Ancien des anciens
(jip''n';T Np^n*^*),
Soph lui-même, devant
que ténèbres. Mais on la
c'est-à-dire avec l'En
lequel son éclatante lumière n'est
désigne plus généralement sous
la
dénomination singulière
de grand vimge, aii2N-jnx; sans doute parce qu'elle ren-
ferme toutes
les
intellectuels et
autres qualifications,
pdit
«
l'Ancien, vu face à face,
1.
((
tous
moraux dont on forme, par
\i'
vhage,y^:i<')'^'':i'.
«
la
Le premier, dit
il
est la tête
les
le
raison,
texte,
suprême,
VerinillcUes
einfache UniniUelhare
isl,
der
crste
la
c'est
source
Anfong aber nichls
und weiler Besliminles scyn kann. Dièses reine Scyn
ist
nun
die
reine Abstraclion, damit das Absolid-ncgalive, welches, gleichfalIsunniiUelbar
genomrnen, das Nichls
et
ist. »
Encyclopédie des sciences philosophiques, §§
8(>
87.
2.
N*n
1:^7
aS'yn ^''wxin
dS";,"!
nt.i i'eis'
-i-i><
"7 HDjna a.T»:r mrED n Sd SSi3 xm"i ^'î:s
D^31î21 DT12 '^'^ Muise Corducro.
TiD\-i
N-ipj
'^^^i-
attributs
même
Das reine Scipi macht don Anfang, weil es sowolil reiner Gedanlic, aïs
das uiibestiniinle
'-^^ ''^'^'
inrnmSiïx'
T"7.Ch:ii).iii,fui.8,
'LA^f
uo
LA KABBALE.
« de toiile lumière, le principe de toute sagesse, et ne peut
« être défini autrement que par l'unité*. »
Du
,
sein de celte unité absolue, mais distinguée de la
variété et de toute unité relative, sortent parallèlement deux
apparence, mais en réalité insépa-
principes opposés en
Jrables
mâle ou
l'un,
:
actif, s'appelle la sagesse,
de traduire par celui àHnteUlgence, nra.
«
a
coutume
Tout ce qui
tout ce qui a été formé par l'Ancien
le texte,
nom
;
un^mot qu'on
passif ou femelle, est désigné par
« existe, dit
narn l'autre,
no peut subsister que par un
«
(dont le
«
mâle et par une femelle*. » Nous n'insisterons pas sur
forme générale, que nous retrouverons fréquemment
soit sanctifié!)
cette
sur notre route; mais nous croyons qu'elle s'applique
au
ici
sujet et à l'objet de l'intelligence, qu'il n'était guère pos-
sible d'exprimer plus clairement
dans une langue éminem-
nommée le père; car
clioses. Au moyen des trente-
ment poétique. La
sagesse est aussi
engendré toutes
deux voies merveilleuses par lesquelles
elle a, dit-on,
l'univers, elle
mesure \
« écrit
:
impose
«
L'intelligence,
Tu
(Proverbes,
elle se
c'est
répand dans
une forme
à tout ce qui est
mère, ainsi
la
et
qu'il
une
est
du nom de mère * »
Cependant, sans détruire l'antitbèse que
appelleras l'intelligence
II, 3).
I
l'on vient d'établir
tence,
passif
1-
2.
la
condition générale de l'exis-
on fait quelquefois sortir le principe femelle ou
du principe nlàle^ De leur mystérieuse et éternelle
iipi^
Zolictr,
comme
5"
D'^EiS
Nipiji
Ib. supr.,
-jiN*
part., fol. 292,
nSd
Nmp
1-1 y^z y'prin aSz
fol. 29t1,
iiî::n2 iiîin' ib^nc^s ly.-
KipnxS
N'y2
Nunp
Np\-i';i
ara^i
recto.
n?23nm
5.
f-xî^
^-
xin Kap"i:T 1311 nDiTi'Ni
Ib. supr.
Np^ivi
verso, et 289, verso.
:"in2-
ï<u.-"'-p
p\-iya
n:3''2
p"";::
nTa
in *Nn ]nnxb
p^sNi
zj< ."rrrn
-i^-k^'snx r\^2zn
\<nr\i-
OPINION DES KÂBBALISTES SUR DIEU.
union sort un
fils
141
qui, selon l'expression originale, prenant
à la fois les traits de son père et ceux de sa mère, leur rend
témoignage à tous deux. Ce
de
fils
de
la sagesse et
l'intelli-
gence, appelé aussi, à cause de son double héritage,
le
fils
JD^f^
aîné de Dieu, c'est la connaissance ou la science, nyT. Ces
trois
personnes renferment
est et sera;
mais
et réunissent tout ce
elles sont réunies à leur tour
blanche, dans l'Ancien des anciens, car tout est
tout'.
Tantôt on
représente
le
forment qu'une seule,
et
tantôt
avec trois
on
qui a été,
dans
la
tête
lui, et lui est
qui n'en
tètes
compare au cerveau ^&^-J^
le
qui, sans perdre son unité, se partage en trois parties, et,
au moyen de jrente-deux paires de nerfs, se répand dans
comme,
tout le corps,
ic
(dontlenom
«
forment qu'une seule;
ce
ce
<c
« L'Ancien
soitsnnclifié!) exisie avec trois tètes qui n'en
parmi
(dont le
les
nom
et celte tète est ce qu'il y a
par
soit béni!) ejt représenté
(nSna Q"|^^^^< Nurnp Np^ny- i^n), toulcs
lumières qui nous éclairent de leurs rayons
«
Séphirotli)
trois^ »
nilé
sont é<]^alement comprises
Dans
sont un peu
le
de plus
choses élevées. Et parce que l'Ancien
le
trois
(c
dans
autres
(les
autres
le
différents; on y voit figurer l'En
nombre
Soph
rellet,
Il
p?2''D
Nin vhz
la
y a trois tètes sculptées l'une dans l'autre et
Si'is:
yi
N'm
]^'^i
y^)2'^7\D n-'z ^'^'tvj
N.T sSj '11 xS-2.
ici
au-dessus de l'autre. Dans ce nombre, comptons
« d'abord la sagesse mystérieuse, la
1-
lui-
une certaine
expansion ou division du Logos, de ce qu'on appelle
« l'une
tri-
n'y trouve pas l'intelhgence,
sans doute parce qu'elle n'est qu'un
Idra solda,
-J"
l''"'t-.
tlaiis
la
n>-n
nr2
S:t xpTiy
'"!•
sagesse cachée et qui
rs'2zr>
xunp
^npj^
xS-^zi
pi
]^)2\-id
dx-,
Iruisiomo
iiarlic
clii
Zuliar,
fui.
2X
prxi
2'J', verso et itcIo.
288, vorto.
'^^^.vt^^^^
nombre
les
passage suivant, les termes de cette
même, mais en revanche on
sagesse. «
"^î-vu^nK^
à l'aiTle Jes trente-deux voies de la
sagesse, la Divinité se répand dans l'univers.
« élevé
'f- '^h'*^
wm
]'pSin
'
:!i^St^iMt\
7*^
'^^'^'v^
« n'esl jamais sans voile. Celle sagesse mystérieuse, c'est
^^'Jl^
i,Lf'-*>i
suprême de toute autre
« ]e principe
«
«
première
cette
lifiéî),
sagesse. Au-dessus de
nom
tète est l'Ancien (dont le
soit sanc-
C3 qu'il y a de plus mystérieux parmi les mystères.
« Enfin vient la lèle qui
domine
toutes les autres;
une
« qui n'en est pas une. Ce qu'elle renferme, nul ne
tète
le sait
« ni ne peut le savoir; car elle échappe également à noire
« science et à notre ignorance. C'est
« (dont le
nom
soit sanctifié!) est
pour cela que l'Ancien
appelé
non-èlrc'. »
le
Ainsi, l'unité dans rôtre et la trinilé dans les manifestations
inlellecluellcs
résume
ou dans
tout ce
la
pensée, voilà exactement à quoi se
que nous venons de
Quelquefois les termes, ou,
r^-'f"****^
1^*^^'
LA KADBALE.
142
celle
sont représentées
triji^ité
dire.
l'on veut, les personnes de
si
comme
trois phases succes-
sives et ahsolument nécessaires dans l'existence aussi hien
que dans
pensée;
la
comme une
déduction, ou, pour nous
servir d'une expression consacrée en Allemagne,
procès logique qui constitue en
môme
temps
la
comme un
génération
du monde. Quelque élonnement que ce fait puisse exciler,
on n'en doutera pas, quand on aura lu les lignes suivantes
:
« Venez et voyez,
la
« est; mais, en tant
«
pensée
est le principe
que pensée,
elle est
renfermée en elle-même. Quand
la
« n'est [dus,
<c
à
L'esprit
comme
son
« mystères dont
ce
^(
qui est
qui
<^Q
la
il
d'ahord ignorée et
pensée commence à
« se répandre, elle^ arrive à l'endroit oii
« parvenue à ce point, elle prend le
de tout ce qui
demeure
nom
l'espritj
d'intelligence et
auparavant, renfermée en elle-même.
tour se
développe au sein
est encore enlouré, et
il
même
des
en sort une voix
réunion^ de tous les chœurs célestes; une voix
répand en paroles distincles
et
en mots arliculés;
ce
car elle vient de l'espril. Mais en réfléchissant à tous
ce
degrés, on voit que
la
ce
et celle parole, sont
une seule chose, que
1.
Ib. supr.
penst'e,
rinlelligente,
la
ce'.le
ce-;
voiv
pensée est
le
HZ
OPINION DES KABBALISTES SUR DIEU.
que nulle interruption ne
La pensée elle-même se lie au non-
« principe de tout ce qui
« peut exister en elle,
est,
être et ne s'en sépare jamais. Tel est le sens de ces
ce
« Jëliovah est
un
nom
son
et
est
un^
sage où l'on reconnaît facilement
forme plus originale
et,
même
la
:
pas-
idée sous
une
selon nous, plus antique
nous indique
mots
un autre
« Voici
:
«
nom
Le
réunion de tout
ce
qui signifie je mis,
ce
ce qui est, le degré où toutes les voies de la sagesse sont
ce
encore cachées
T\ir^^,
la
ce
tinguer les unes des autres. Mais quand
ce
ligne de démarcation;
ce
portant dans son sein toutes choses et sur
mettre au jour pour révéler
ce
dit
une
mère
s'établit
il
quand on veut désigner
ce
le
la
point de les
le nom suprême, alors Dieu
moi qui sîiis, nin\' "i\r'N\ Enfin, ^^')K
bien formé et sorti du sein maternel,
en parlant de
lui
lorsque tout est
ce
lorsque toute chose est à sa place et qu'on veut désigner
ce
à la fois le particulier et l'existence, Dieu s'appelle JcJio-
ee
valif
ce
mystères du saint
ce
homme
ou je suis celui qui
nom
est,
h'-k
i^tn*
T]''r\ii.
révélé à Moïse, et dont
ne partageait avec
lui
Tels sont les
aucun autre
connaissance". » Le
la
système des kabbalistes ne repose donc pas simplement sur
principe de l'émanalion ou sur l'unité de substance;
comme on
trine assez semblable à celle
voit
que
ils
:
métaphysiciens de
les
1.
1'°
temps,
part.,
ils
fol.
porter tout entier,
mol
2.
I.e
3-
nxby
n'iiT
T2X-
2iG, verso,
(isclter est
N'a\s'
sccl.
ip;iT,
tlu
l'Alle-
plus grande gloire de
ont cru à l'identité absolue de
nous en citerons
ils
ont enseigné une doc-
magne regardent aujourd'hui comme la
noli'c
'^'ù
:
ee
le
îi^^V
réunies ensemble sans pouvoir se dis-
et
ont été plus loin,
;
la
pensée
Ce passage étant trop long à rap-
moins
les
derniers mois
:
j^t,-;
j^>),-)<]
un signe (iélerunnalif.
ttxt xin: Ninn
p^î:x iniiS
^^ P^'i'tv fol- 05, verso, sect.
jiia
nnx.
ahzi nSSd nt hmn»
'^v,*}^ ^
r>'*'h>
Ui
LA KABBALE.
de l'exislcnce; et par conséquent le monde, comme
nous le verrons plus lard, ne pouvait être à leurs yeux que
et
l'expression des idées ou des formes absolues de l'intelli-
gence
:
en un mot,
réunion de Platon
doute sur ce
temps que
fait
nous laissent entrevoir ce que peut
ils
et
la
de Spinosa. Afin qu'il ne reste aucun
important
les plus instruits
,
pour montrer en
et
parmi
les
même
kabbalistes modernes
sont restés fidèles aux traditions de leurs prédécesseurs,
nous allons ajouter aux textes que nous avons traduits du
Zohar un passage très remarquable des commentaires de
Corduero. « Les trois premières Sépbirolh, à savoir
«
^^ w Kv"
rtiiwwji^' «
t-y^
couronne,
dérées
la sagesse et l'intelligence,
comme une
seule et
« représente la connaissance
^îw« tCvv^w-i
^^
^iC"vv<vJ'>*-
même
ou
la
chose. La première
science, la seconde ce
connaît, et la troisième ce qui est connu.
^^^1
« pliquer cette identité,
« créateur n'est pas
il
comme
la
:
doivent être consi-
que
faut savoir
la
Pour
s'ex-
du
science
celle des créatures; car, chez
« celles-ci, la science est distincte
du
sujet de la science et
du
« porte sur des objets qui, à leur tour, se distinguent
!
1
«
sujet.
C'est cela
qu'on désigne par ces
« pensée, ce qui pense, et ce qui est pensé.
«
créateur est lui-même tout à la fois
« qui connaît et ce qui est connu.
En
la
trois
Au
termes
:
la
contraire, le
connaissance et ce
effet, sa
manière de
« connaître ne consiste pas à appliquer sa pensée à des
^>t)'l
«
choses qui sont hors de lui; c'est en se connaissant et en
«
se sachant
«
est.
(c
lui-même
qu'il connaît et aperçoit tout ce qui
Rien n'existe qui ne soit uni à lui et qu'il ne trouve
dans sa propre substance. Il est lej,ype (mr-, typus) de
«
tout être, et toutes choses existent en lui sous leur
«
la
«
perfection des créatures est dans cetle existence
forme
plus pure et la plus accomplie; de telle sorte que la
même,
« par laquelle elles se trouvent unies h la source de leur
a êtreS et h mesure qu'elles s'en éloignent, elles déchoient
OPINION DES KABBALISTES SUR DIEU.
ce
de cet élat
parfait et
si
de ce
existences
« les
iio
sublime. C'est ainsi que toutes
si
monde ont
leur forme dans
« Sépbiroth, et les Séphiroth dans
les
source dont elles
la
« émanent*. »
Les sept attributs dont
que
nous reste encore
il
à parler, et
modernes ont appelés les_Séphirolh du ^4^^*^'^
les kabbalistes
la construction (^ijnn nirro), sans doute parce qu'ils servent
pTus immédiatement à l'édification
loppent,
comme
du monde,
se
'^^^'^'^^'^^^
déve-
sous forme de Irinités dans
les précédents,
chacune desquelles deux extrêmes sont unis par un terme
moyen. Du sein de la pensée divine, arrivée pour elle-
même
à sa plus complète manifestation, sortent
d'abord
deux principes opposés, l'un actif ou mâle, l'autre femelle
ou passif on trouve dans la grâce ou dans la miséricorde,
:
caractère
*TDn, le
du premier;
]n. Mais
la justice,
il
le
second
est représenté
de voir par
est facile
jouent dans rensembic du système que cette grâce
justice
ne doivent pas être prises à
par
le rôle qu'elles
la lettre;
il
'"ib^i
V^
et cette
s'agit bien
plutôt de ce que nous appellerions l'extension et la concen-
En
tration de la volonté.
âmes
sortent les
viriles, et
effet,
de
la
Ces deux attributs sont aussi
Divinité
:
c'est
de
seconde
nommés
première que
âmes féminines.
la
les
lesjl eux bras de la
l'un TTônne la vie et l'autre la mort. Le
ne saurait subsister
s'ils
restaient séparés;
il
est
monde
^K^-lMifC
^''^^^^
même
impossible qu'ils s'exercent séparément, car, selon l'expression originale,
il
elles se réunir
mxEn,
cœur^
dont
et
C'est
un
n'y a pas de justice sans grâce; aussi vont-
dans un centre
le
symbole
fait
assez remarquable
1.
Pardes WunonimAiÀ. 55,
2.
nSt xjn
"•Dm .Tl nn-
Njna
S-iSr,
o* part.,
fol.
T\'hi
'">"
S^Sd
qui est
que
la
le
la
beauté,
poitrine ou le
beau
soit
cou-
reclo.
NT nSi xt «pSo nS
l':irt., fol.
"ami
ii'JO,
commun
matéi'icl est
-j:
1^:2^ ^îzmi
N:n nrpn.N;
115, vorso.
mx£n
xn
mxîn
\s,-a
]T2ynx N-n iHizz-
recto.
10
fr^î^^,
LA KABBALE.
146
comme
sidéré
l'expression et le résiillat de toutes les qua-
comme
morales, ou
lités
buts suivants sont
nous représentent
force universelle,
êtres. Les
velle
"nMîi
t^-ji-^
jL^/n^
lit)*'
^IIjVV^
comme
la Divinité
comme
la cause,
le
principe mâle
conformément
un
à
comme
la
principe générateur de tous les
le
deux premiers, qui représentent dans
sphère
appelés,
la somme du bien. Les trois attripurement dynamiques, c'est-à-dire qu'ils
nou-
cette
principe femelle, sont
et le
texte de l'Ecriture, le triomphe,
serait assez difficile de trouver le
nïj, et la gloire, Tin. Il
sens de ces deux mots s'ils n'étaient suivis de cette définition « Par le triomphe et la gloire on comprend l'exten:
« sion, la multiplication et la force; car toutes les forces
« qui naissent dans l'univers sortent de leur sein, et c'est
«
pour
cela
que ces deux Séphiroth sont appelées
« de rÉternel*. »
commun, ordinairement
ment générateur ou
^^ ^^ nomme, pour
«
«
comme
elle
signifier autre
armées
cette raison, le
dit le
chose que
texte,
en est sortie. Toute
la
la
l'élé-
racine de tout ce qui
la source, la
Toute chose,
les
un principe
représenté par les organes de
génération, et qui ne peut
TiDi.
réunissent dans
Elles se
est.
fondement ou la base,
rentrera dans sa base
moelle, toute
la sève,
« toute la puissance est rassemblée en ce lieu. Toutes les
« forces qui existent sortent de
là
par l'organe de
la
géné-
« ration. » Ces trois attributs ne forment aussi qu'un seul
visage, qu'une seule face de la nature divine, celle qui est
représentée dans la Bible par
le
dernière des Séphiroth, ou
la
la
dieu des armées^. Quant à
royauté^ msV^, tous les
kabbalistes s'accordent à dire qu'elle n'exprime aucun attribut nouveau, mais seulement l'harmonie qui existe entre
tous les autres et leur domination absolue sur le
monde.
Ainsi, les dix Séphiroth, qui forment dans leur ensemble
1
•
T,m
"(ipï:::
p.TZD
Pi*: ]';\S1
2. niDi
"ipE:!
mxiy
•l1P^<mï<2ï
11
]iS''"'n
pipj^
S^t
iL*:3ns» 1,12
nS-hi
mm Nnura
Sy\
"Çj \'^ÀTi-7.ohar, l- part., fol. 296, recto.
TD1 nPN
»S5"".i
hz- N'2*iid »S1"1- Hî-N--^^- snpr.
Ul
OPINION DES KABBALISTES SUR DIEU.
l'homme céleste, l'homme idéal, et ce que les kabbalistes ^2tlt^
modernes ont appelé le monde de l'émanation, îtîS'ïn dS";v, /ZJ^
se partagent en trois classes, dont
Divinité sous
un
Irinité indivisible. Les trois
d'une
intelleclLielles
chacune nous présente
aspect différent, mais toujours sous
ou métaphysiques;
absolue de l'existence et de
la
:
bonté
et
la
la
bonté ou plutôt dans
de
monde
un
intelligible
{uhn
^»A<-'-n'
caractère moral; d'une
comme
le
l'identité
bien suprême l'origine de
magnificence. Aussi les a-t-on
monde
(rmîz) ou le
l'identité
de
la
sagesse; de l'autre, elles nous montrent dans
et
la
expriment
elles
nous font concevoir Dieu
de
forme
la
pensée, et forment ce que les
celles qui les suivent ont
part, elles
'
premières sont puiemont
kabbalistes modernes ont appelé le
^2^*152)
la
nommées
la
beauté
les
vertm
sensible {xûriin Qhvj) dans l'acception la
!^n^f^*i-^
'^''*^~*^''
plus élevée du mot. Enfin, nous apprenons par les derniers
de ces attributs que
la providence universelle, que l'artiste
suprême est aussi la force absolue, la cause toute-puissante,
et que cette cause est en même temps l'élément générateur
de tout ce qui
stituent le
est.
Ce sont ces dernières Séphiroth qui con-
monde nalurcl ou
la
nature dans son essence et J/tU^^
dans son principe, natura naturans (yi^icn
dSi!?)'.
Voici
maintenant en quels leimcs on cherche à ramener ces aspects
«
une trinilé suprême
Pour posséder la science de l'unité sainte, il faut regarder
la flamme qui s'élève d'un brasier ou d'une lampe allumée
«
on
(c
cheur, l'autre noire ou bleue;
«
dessus
divers à l'unité et par conséquent à
«
:
:
y voit
d'abord deux lumières, l'une éclatante de blan-
et s'élève
la
en ligne droite;
lumière blanche est aula
lumière noire
« dessous et semble cire le siège de la première
«
cependant
si
au-
elles sont
étroitement unies l'une à l'autre, qu'elles ne
ce
foiment qu'une seule flamme. Mais
«
luniièie bleue ou noire s'attache à son tour à la
i, Voy.
:
est
Pardes Rimoniin,
fol.
le siège
G6, verso, 1" col.
formé par
la
mèche qui
,
LA KABDALE.
143
faut savoir
que
lumière
ce
est encore au-dessous d'elle.
ce
blanche ne change pas;
c<
qui lui est propre; mais on dislingue plusieurs nuances
ce
dans
ce
outre deux directions opposées; elle s'attache en haut à la
ce
lumière blanche
ce
cette matière est sans cesse absorbée
ce
ce
Il
elle
conserve toujours
celle qui est au-dessous
et
en bas à
la
:
la
la
cette dernière
couleur
prend en
malière enflammée; mais
dans son sein, et
elle-même remonte constamment vers la lumière supérieure. C'est ainsi que tout rentre dans l'unitéo^'pnx nSj'i
Pour qu'il ne reste aucun doute sur le sens
nous ajouterons que, dans une autre partie
du Zohar, elle est reproduite presque littéralement pour
cxpliqiier la nature de l'àme humaine qui, elle aussi, forme
ce
inNmnu*.
»
de cette allégorie,
une
trinité,
image
ment
suprême.
affaiblie de la trinité
Cette dernière espèce de trinité, qui
toutes les autres, et
nous
offre
comprend expliciteen résumé toute la
théorie des Séphiroth, est aussi celle qui joue le plus grand
rôle dans le Zohar. Elle est exprimée,
comme les
précédentes,
par trois termes seulement, dont chacun a déjà été présenté
comme le centre, comme la plus haute manifestation de
l'une Jes trinilés subordonnées
:
parmi
les attributs
méta-
physiques, c'est la couronne; parmi les attributs moraux, la
beauté; c'est
la
royauté parmi les attributs inférieurs. Mais
que
la
couronne dans
qu'est-ce
kabbale?
que
la
la
c'est la
beauté?
le
langage allégorique de
la
substance, l'Etre un et absolu. Qu'est-ce
c'est,
comme
ledit expressément V Idra sauta
plus haute expression de la vie et de
la
perfection morales.
Emanation de l'intelligence et de la grâce, elle est souvent
comparée à l'orient, au soleil dont la lumière est également
réfléchie par tous les objets de ce monde, et sans laquelle
tout rentrerait dans la nuit
:
en un mot,
c'est l'idéal. Enfin,
qu'est-ce que la royauté? L'action permanente et
I.
Zoltar, 1"
[lait.,
fol.
51, recto, sect. n'w'XiS-
immanente
OPINION DES KABBALISTES SUR DIEU.
de
Séphiroth réunies,
(oiitcs les
par
présence réelle de Dieu au
la
et celle idée est
parfaitement exprimée
mot Scliéchinah (nr3c), l'un des
surnoms de la royauté.
et la force immanenle
milieu de
le
149
la
création
:
Ainsi donc, l'Etre absolu, l'être idéal
des choses; ou
les vrais
si
la
pensée dans
qu'on appelle
la
constituent ce
Jls
colonne du milieu (nd^^ïcn"
représenter aux yeux les dix Séphiroth,
parce
;
termes,
ils
sont placés au
forme de ligne droite
centre, l'un au-dessus de l'autre, en
trois
n-172>*)
par lesquelles on a coulume de
les figures
ou de colonne. Ces
la vie,
les objels, tels sont
termes de cette Irinité nouvelle.
que, dans toutes
pensée et
l'on veut, la substance, la
réunion de
c'est-à-dire la
comme
on peut s'y attendre
d'après ce que nous savons déjà, deviennent autant dévisages
ou de personnifications symboliques. La couronne ne change
pas de nom; elle est toujours le grand visage, l'Ancien des
jours, l'Ancien dont le
beauté, c'est
NjS^), et
c'est la
au
nom
le roi saint,
Schéchinah,
la
Matrone ou
la
soleil, l'autre est
lumière dont
soit sanctifié
ou simplement
la
(N^np xp^ny). La
le roi ('NUinp Nr'712
présence divine dans
Reine (Nniniic).
comparée
elle brille, elle
les choses,
l'une est comparée
Si
à la lune, pnrce
que toute
la
l'emprunte de plus haut, du
degré qui est immédiatement au-dessus d'elle; en d'autres
termes, Texislence réelle n'est qu'un reflet ou une image
de
la
beauté idéale. La matrone est aussi appelée du
d'Eve; car, dit
qui est
le texte, c'est elle
la
mère de
nom
toutes
choses, et tout ce qui existe ici-bas s'allaite de son sein et est
béni par elle'. Le roi et la reine, qu'on
munément
les
couple dont
la
deux visages
(•j'^Eiins
tâche est de verser
nomme
aussi
com-
n) % forment ensemble un
constamment sur
le
monde
des grâces nouvelles, et de continuer par leur union, ou plu-
1.
hlra
soulci,
ad
fin.
,v{i,-n
^"'D-iniTD
m21
nnS^S C5< "npnx2.
Zoltar,
."'^^
jxirl., fol.
10, verso, sccl. t<T;;iT.
y^.'J
niQ NnnSi
]"':*;5
S)
LA KABBALE.
150
de perpétuer l'œuvre de
lot
proque qui
et
il
les porte à celte
la création.
œuvre
Mais l'amour réci-
deux manières,
éclate de
produit par conséquent des fruits de deux espèces
:
tantôt
vient d'en haut, va de l'époux à l'épouse et de là à l'univers
tout entier;
c'est-à-dire
dos profondeurs du
de plus en plus dans
tiplier
au contraire,
monde
dans
que l'existence
monde
il
de Dieu
de
les objets
vient d'en bas,
au monde
réel
le sein
il
sortant
vie,
tendent à se mul-
nature
la
:
tantôt,
va de l'épouse à l'époux, du
idéal, de la terre
les êtres
et la
intelligible,
au
ciel, et
ramène
capables de demander ce retour.
Le Zohar nous offre lui-même un exemple de ces deux modes
de génération dans
le cercle
que parcourent
L'àme, considérée dans son essence
dans l'intelligence
;
la
les
âmes
saintes.
plus pure, a sa racine
je parle de l'intelligence
suprême où
formes des êtres commencent déjà à se distinguer
les
les
unes
des autres, et qui n'est en réalité que l'âme universelle. De
une âme masculine, elle passe par le principe de la grâce ou de l'expansion; si c'est une âme féminine, elle s'imprègne du principe de la justice ou de la conlà, si elle doit être
centration
:
monde où nous
enfin, elle est enfantée à ce
vivons par l'union du roi et de
la reine,
qui sont, dit
le texte,
l'homme et la femme sont à
la génération du corps \ Voilà par quel chemin l'âme descend
à la génération de l'âme ce que
ici-bas. Voici
de Dieu
:
maintenant comment
quand
elle a
elle est
rempli sa mission
toutes les vertus, elle est
mure pour
rendue au sein
et
que, parée de
le ciel, alors elle s'élève
de son propre mouvement, par l'amour qu'elle excite comme
par celui qu'elle éprouve, et avec elle s'élève aussi le dernier
degré de l'émanation, ou l'existence réelle, ainsi mise en
harmonie avec la forme idéale. Le roi et la reine s'unissent
de nouveau, mais pour une autre cause et dans un autre but
1-
NnnS- neIm
ii2^D'•iZ^
ina-
nî23
np£:
Ni-i'irn-cc* azh^z'i
i^'Ohar, 5' part., foL 7.
N;rMC NUi-p Nncw'j
OPINION DES KABBALISTES SUR DIEU.
151
De cette manière, dit le Zohar\ la
temps d'en haut et d'en bas, la
la
mer, toujours remplie, distribue
« source se renouvelle, et
« SCS eaux en tout lieu*. » Cette union peut avoir lieu aussi
d'une manière accidenlelle, pendant que l'àme est encore
enchaînée au corps. Mais ici nous touchons à l'extase, au
que
la
première
fois*. «
même
« vie est puisée en
ravissement mystique et au
dogme de
nous avons résolu de parler
ailleurs.
la réversibilité
dont
Cependant nous croirions avoir exposé d'une manière
incomplète la théorie des Séphiroth si nous ne faisions pas
connaître
sous lesquelles on a essayé de les repré-
les figures
senter aux yeux.
y en a trois principales, dont deux au
11
moins sont consacrées par le Zohar. L'une nous montre les
Séphiroth sous la forme de dix cercles concentriques, ou
plutôt de neuf cercles tracés autour d'un point qui est leur
centre
commun.
L'autre nous les présente sous l'image
corps humain. La couronne,
veau; l'intelligence,
mot,
la ligne
cœur;
le
du milieu
du
c'est la tète; la sagesse, le cer-
est le
le
tronc et la poitrine, en
symbole de
la beauté, les
un
bras
celui de la grâce et de la justice, les parties inférieures
du
corps expriment les attributs qui restent. C'est sur ces rapports tout à
lait
lion dans les
arbitraires, poussés à leur dernière exagéra-
Tikounim
fonde en grânïïe partie
de guérir par
doctrine
même
les
fois,
au
décadence d'une
ont été peu à peu étouffées par
la
V
part.,
les
la
symboles,
place de la
dernière manière de représenter les dix
Pour ne pas multiplier
Zohar,
maladies qui
les
de noti'e corps. Ce
reste, qu'à la
les
citations, je renverrai
loutcs réunies dans son Vardes Rimonini,
2.
et la prétention
plus grossiers, et la forme mise à
pensée. EnHn,
1.
noms de Dieu
les diverses parties
première
les idées
suppléments du Zohar), que se
kabbale pratique
les différents
peuvent atteindre
n^est pas la
(les
la
fol.
CO-70.
—
fol.
à CorJuoio, qui les a
60-Ci.
xnnDT
xS''>ÎJ
Cin
^^DlnX ]n3
LA KABUALE.
132
Séphiroth, c'est celle qui les partage en trois groupes
même
sur une
droite,
attributs qu'on peut appeler expansifs, à savoir
ou
sagesse, la grâce et la force
la
placés de
la
marquent
môme
c'est-à-dire la conscience
stantiels
dite.
:
ou
la
à
Enfin, au milieu sont les attributs sub-
base celui de
fréquemment allusion
dont l'En Soph serait
la trinité
V''~:-
^w^U'^
la
colonne de
delà justice
la
grâce
(Nam
(xnyïCN" Niiny)
;
la
la vie
(x:ioi
nom
isr.cî?'),
les
^[y^
la
chaque pas
la
colonne
»siicy nVn'/2u;t n-itdd) et la colonne
du milieu
même
figure de
ce qui
n'empêche pas
nous représenter sur un autre plan, par
tales,
de
qu'on a appelé
y voit rappelée à
Niro*
nom
Zohar fait
compare à un arbre
et la sève, et
On
suprême. Au
lit le
royauté*. Le
à cette figure qu'il
depuis l'arbre kabbalistique.
f-
Logos
résistance
la justice et la
sommet, au-dessus du niveau commun, on
et à la
le
:
gauche se trouvent
concentration; l'intelligence,
du Logos,
que nous avons compris dans
couronne,
à
manière, sur une ligne parallèle, ceux qui
la résistance
proprement
:
ligne verticale, on voit figurer les
la
les lignes
horizon-
trois trinités secondaires dont nous avons parlé
précédemment. Outre toutes ces figures, les kabbalistes
modernes ont encore imaginé des canaux (milaj;) indiquant
sous une forme matérielle tous les rapports, toutes les combinaisons qui peuvent exister entre les Séphiroth. Moïse
Corduero parle d'un auteur qui en a compté jusqu'à six cent
peuvent intéresser jusqu'à un certain
science du calcul mais c'est en vain qu'on y cher-
mille^ Ces
point
la
la
;
une idée métaphysique.
cherait
A
subtilités
doctrine des Séphiroth, telle que nous venons enfin
de l'exposer, se mêle dans
mée
Zohar une
idée étrange, expri-
sous une forme plus étrange encore; c'est celle d'une
chute
1.
le
et
d'une réhabilitation dans
Pour toutes ces figures voir
le
la
sphère
Pordes Rimonim,
même
fol.
des attri-
51-59 ("nDl^î:?
OriMON DES KABBALISTES SUR
155
DIEU.
buts divins, d'une création qui a échoué, parce que Dieu
n'était pas
descendu avec
elle
n'avait pas encore revêtu cette
et la créature
pour y demeurer parce qu'il
forme intermédiaire entre lui
;
dont l'homme ici-bas
est la plus parfaite
ex-
pression. Ces conceptions diverses, en apparence, ont été
même
réunies dans une pensée unique que l'on rencontre en
temps, tantôt plus, tantôt moins
du mystère, dans
développée, dans
le
Livre
deux Idra et dans quelques autres
fragments d'une moindre importance. Voici maintenant de
les
quelle bizarre façon elle est présentée. La Genèse
lion de sept rois
en
nommant
les
d'Edom qui ont précédé
elle les fait
do ce
texte, si étranger
ils
par lui-même
men- /^^^^^f
l'autre,
pour
sont succédé. C'est
se
à
fait
les rois d'Israël, et
mourir l'un après
nous apprendre dans quel ordre
^
un
tel
ordre d'idées,
auteurs du Zoliar se sont emparés pour y rattacher
leur croyance à une sorte de révolution dttns le monde invi-
que
les
sible de l'émanation divine.
Par
les rois d'Israël, ils
enten-
dent ces deux formes de l'existence absolue qui ont été personnifiées dans le roi et la reine, et qui représentent, en la
divisant pour notre faible intelligence, l'essence
l'Elre. Les rois
les
d'Edom, ou, comme on
même
les appelle
de
encore,
anciens rois, ce sont les mondes qui n'ont pu subsister,
qui n'ont pu se réaliser avant que ces formes fussent établies,
pour servir d'intermédiaire entre
la création et l'essence di-
vine considérée dans toute sa pureté.
Au
reste, la meilleure
manière, selon nous, d'exposer sans altération cette obscure
partie
du système kabbalislique,
quant l'un par
l'aulre,
c'est
de citer, en
les expli-
quelques-uns des fragments qui
s'y
rapportent. « Avant que l'Ancien des anciens, celui qui est
ce
le
plus caché parmi
les
choses cachées, eût préparé les
« formes des rois et les premiers diadèmes,
« limite ni fin.
1.
C!inp. 37, V.
11
se
51-10,
il
n'y avait ni
mil donc ù sculpler ces formes
et à les
LA KADBALE.
Î5Î
« Iracer dans sa propre substance.
même un
«
et
voile,
Il
étendit devant lui-
dans ce voile qu'il sculpta ces
c'est
« rois, qu'il traça leurs limites et leurs formes
dans
« rois qui régnèrent
mais
«
noms; mais
eux
Il
s'agit ici des rois
et
primi-
pour eux*. «
se voilât
lignes d'une création
dans ces
question
soit
ne
ne purent subsister jusqu'à ce qu'il
ils
« (l'Ancien) descendît vers
Qu'il
ils
Voici les
primitif ^ Tous les rois ainsi formés avaient
tifs et d'Israël
« leurs
:
pays d'Edom avant qu'un roi
le
« régnât sur les enfants d'Israël.
IV^T^)
;
purent subsister. C'est pour cela qu'il est écrit
«
anté-
mondes qui ont précédé celui où nous
sommes, c'est ce qui ne peut laisser aucun doute; c'est ce
que le Zoliar lui-même nous dit un peu plus loin dans les
rieure à la nôtre, de
termes
les plus positifs
nime de
%
croyance una-
et telle est aussi la
tous les kabbalistes modernes. Mais pourquoi les
anciens mondes ont-ils disparu? Parce que Dieu n'babilait
pas au milieu d'eux d'une manière régulière et constante, ou,
comme
dit
texle,
le
parce qu'il n'était pas descendu vers
eux. parce qu'il ne s'était pas montré encore sous une forme
qui
de
lui
la
permît de rester présent au milieu de
même. Les
perpétuer par celte union
la création, et
existences qu'il
produisait alors, par une émanation spontanée de sa propre
substance, sont comparées à des étincelles s'échappant en
commun
désordre d'un foyer
s'en éloignent. «
cc
truits, des
cc
celles
et
mourant à mesure qu'elles
mondes qui ont été dé-
a existé d'anciens
mondes sans forme qu'on a appelés
('[•'jr'ir:
« battant le
Il
"p*"')
nhvj'
;
car c'est ainsi que
fait jaillir les
fer,
le
les étin-
forgeron, en
étincelles de tout côté. Ces
mondes, et ces anciens mondes
n'ont pu subsister, parce que l'Ancien
« étincelles sont les anciens
« ont été délruils et
1.
Le mot
«
primitif
»
(7^)2^p)!dans
le
Zohar,
est toujours
synonjine d'idéal,
de céleste ou d'intelligible.
"2.
5.
Idra raba,
5-^
édit.
part., fol. Cl
.
d'Amsterdam,
yS
2nn*.
5" part., fol.
]'')2h'j
nN2
n'.n
148, reelo.
ndi'j \sn n^pn ni2 ah ly
OPINION DES KABBALISTES SUR DIEU.
« (dont
nom
le
soit
sanctifié!) n'avait pas
155
encore revêtu sa
« forme, et l'ouvrier n'était pas encore à son œuvre*. »
Et quelle est donc celle forme sans laquelle toute durée
organisation sont impossibles dans les existences
et toute
finies,
les
qui représente, à proprement parler, l'ouvrier dans
œuvres divines, sous laquelle enfin Dieu se communique
reproduit en quelque sorte hors de lui? C'est la forme
et se
humaine entendue dans sa plus haute généralité, embrassant avec les attributs moraux et intellectuels de notre nature les conditions de son développement et de sa perpétuité,
en un mot,
des sexes que les auteurs du Zohar jv^^u^fo^
la distinction
admettent pour l'âme aussi bien que pour
tinction des sexes ainsi comprise,
le corps.
ou plutôt
la division et la
reproduction de la forme humaine sont pour eux
de
la vie
La dis-
le
symbole
universelle, d'un développement régulier et infini
de l'Etre, d'une création régulière
et continue,
non seule-
ment par
la
durée, mais aussi par la réalisation successive
de toutes
les
formes possibles de l'existence. Nous avons déjà
rencontré précédemment
a
quelque chose de plus
la vie,
de
l'être et
de
le
:
la
fond de cette idée
c'est
mais ici il y
que l'expansion graduelle de
;
pensée divine n'a pas
commencé
immédiatement au-dessous de la substance; elle a été précédée de cette émanation tumultueuse, désordonnée et, si je
puis dire ainsi, inorganique dont nous avons parlé tout à
l'heure, v
Pourquoi tous ces anciens mondes furent-ils dé-
« truils? Parce que l'homme n'était pas formé encore. Or,
« la forme de l'homme renferme toutes choses; toutes choses
« peuvent se maintenir par
te
tait
pas encore,
les
elle.
« rcnt subsister ni se maintenir,
1.
]ip^-j
Idm
npx
solda, 5°
p:irt.
N:ip*n2
mn
Comme
mondes qui
du Zohar,
kS- x^-m
et ils
fol.
cette
forme n'exis-
l'avaient précédée ne
S'.V2,
'-^zvr.N'
pu-
tombèrent en ruines,
verso,
cilit.
d'Ainslcnlam.
N:ipn .xSi \scip
Y,:h'3
LA KABCALi:.
156
« jusqu'à ce
ce
.l^jj^y>)
'
que
forme de l'homme
la
renaquirent tous avec
fut élablie
alors
:
i!::>
mais sous d'autres noms*. »
elle,
Nous ne démontrerons pas par de nouveaux textes la distinction des sexes dans l'homme idéal ou dans les attributs divins; il nous suffira de remarquer ici que cette distinction,
répétée sous mille formes dans le Zohar, reçoit aussi le nom
caractéristique de balance (Nbpnn). « C'était avant que la
du mystère
« balance fut établie, dit le Livre
« la reine, le
monde
idéal et le
monde
réel)
;
ils (le roi
et
ne se regardaient
ce
pas face à face, et les premiers rois moururent faute de
ce
trouver leur subsistance, et
ce
balance est suspendue dans un lieu qui n'est pas
ce
être primilif)
« teaux
;
en ruines... Cette
la terre était
(le
non-
ceux qui doivent être posés dans ses pla-
n'existent pas encore. C'est
une balance tout
inté-
ce
rieure, qui n'a pas d'autre appui qu'elle-même, invisible.
ce
Ce qui n'est pas, ce qui est
ce
porte et ce que portera cette balance
et ce qui sera, voilà
*.
ce que
»
Ainsi que nous l'apprend déjà une citation précédente, les
rois
d'Edom,
anciens
les
tement; car, dans
le
mondes n'ont pas disparu complè-
système kabbalistique, rien ne naît, rien
ne périt d'une manière absolue. Seulement
ils
ont perdu leur
eincienne place, qui était celle de l'univers actuel
Dieu vint à se manifester hors de
même
sous la forme de l'homme,
ils
;
et
quand
reproduire lui-
ressuscitèrent, en quel-
pour entrer sous d'autres noms dans le système
la création,
Lorsqu'on dit que les rois d'Edom
sont morts, on ne veut pas parler d'une mort réelle ou
que
sorte,
général de
ce
lui, à se
ce
ce
d'une complète destruction
ce
pelée
du nom de mort ^
bas, ou plutôt,
ils
»
;
mais toute déchéance
En
effet, ils
s'élevèrent bien
i.
Lira raba
2.
Nmy-'JST K12D. chap. 1", ad init.
Idra raba, If part, du Zo/ior, fol. 135,
3.
;
ib.
supr,,
fol.
est
ap-
descendirent bien
peu au-dessus du néant;
155, reclo et verso.
verso.
OPINION DES KABBALISTES SUR DIEU.
car
ils fiircnl
157
placés au dernier degré de l'univers. Ils repré-
purement passive, ou, pour nous servir des expressions mêmes du Zohai\ une justice sans aucun mélange de grâce, un lien où tout est rigueur et justice
nnxn) \ où tout est féminin sans aucun prin{\y2T\ "jnnNrn
i'':'''?!
sentent
l'existence
cipe masculin (Nipiiiinx), c'est-à-dire où tout est résistance
comme dans la matière. C'est pour cela même
nommés les rois d'Edom, Edom étant l'opposé
et inertie,
qu'ils ont été
d'Israël qui représente la grâce, la vie, l'existence spirituelle
et active.
Nous pourrions
aussi, prenant à la lettre la plupart
de ces expressions, dire avec les kabbalisles modernes, que
les anciens mondes sont devenus un séjour de châtiment
pour
le
crime, et que de leurs ruines sont sortis ces êtres
malfaisants qui servent d'instruments à la justice divine.
Rien ne serait changé dans
la
pensée;
idées
le
du Zohar, où
châtiment des
la
grand
si
nous
dans
loin,
métempsycose joue un
âmes coupables
comme
car,
pourrons tous nous en assurer un peu plus
les
rôle,
précisément h
consiste
renaître dans les degrés les plus infimes de la création et à
subir de plus en plus l'esclavage de la matière. Quant aux
démons, qu'on appelle toujours du nom
loppes (niîtSp),
elle-même
ils
et les
sagesse, est
matière
passions qui en dépendent. Ainsi, toute
une manifestation, ou,
lion de l'Etre infini. Mais
ne
il
viennent de Dieu pour avoir de
faut encore
que Dieu
qu'il vive, se
si
suffit
l'on veut,
soit toujours présent
développe
et se
que dis-jcT Cette ombre
ib., fol.
1 1!?,
reclo.
—
de
la
durée;
au milieu
il
d'elles,
reproduise éternellement, et à
sitôt
qu'il
livrer à elles-mêmes, elles s'évanouiraient
Lira laba,
une émana-
pas que toutes choses
la réalité et
sous leur apparence; car,
bre." Miiîs
la
l'existence, depuis la matière jusqu'à l'éternelle
forme de
l'infini,
significatif d'enue-
ne sont pas autre chose que
comme une om-
est encore
ïdra soula, ad
voudrait les
lia.
une partie de
J))^''})
LA KABBALE.
158
la
chaîne des manifestations divines;
matière;
c'est êTle
qui
nos yeux l'esprit et
idéal
est
fondent à
listiques.
le
marque
la vie
:
la
oi!i
elle est la fin,
commencement.
la fois
C'est
cosmologie
et
elle
c'est
la limite
qui_est la
disparaissent à
comme l'homme
sur ce principe que se
la
psychologie kabha-
CHAPITRE
SUITE DE L ANALYSE
DU ZOIIAR
—
IV
OriMON DES KABBALISTES
SUR LE MONDE
Ce que nous savons de l'opinion des kabbalisles sur
3
nature divine nous dispense de nous arrêter longtemps à
leur manière de concevoir la création et l'origine du
monde
au fond, ces deux choses se confondent dans leur
car,
;
esprit.
Si Dieu réunit en lui, dans leur totalité infinie, et la pen-
sée et l'existence,
ter,
il
que rien ne peut exisconçu en dehors de lui mais tout
est bien certain
que rien ne peut
être
;
ce que nous connaissons, soit par la raison, soit par l'expérience, est
un développement ou un aspect
l'Être absolu
de
lui est
:
une chimère,
ordinairement, devient
quence
est
particulier de
J'éternité d'une substance inerte et distincte
comme on
la
conçoit
impossible. Cette dernière
consé-
et la création,
clairement avouée dans
les paroles
:
n'ayant point de limites et ne
«
Le
«
pouvant pas être connu, à cause de sa force
[)oint indivisible (l'absolu)
suivantes
et
de sa pureté,
un pavillon qui sert de
quoique d'une
pavillon,
Ce
« s'est répandu au dehors, et a formé
((
voile à ce point indivisible.
(c
lumière moins pure que
«
pour êlre regardé;
il
le
point, était encore trop éclatant
s'est à
son tour répandu au dehors,
« et cette extension lui a servi de vêtement
:
c'est ainsi
que
LA KABBALE.
d60
« tout se
fait
par un mouvement qui descend toujours;
c'est
« ainsi enfin que s'est formé l'univers, NcbyT N:ipn i.tn n
t.
»
Nous rappelons que l'être absolu et la nature visible n'ont
qu'un seul nom qui signifie Dieu. Un autre passage nous
apprend que la voix qui sort de l'esprit et qui s'identifie avec
lui dans la pensée suprême, que cette voix n'est, au fond, pas
autre chose que l'eau,
l'air et
le
ments
et toutes ces forces se
la voix qui sort
dans
rée sous
le
de
midi,
feu, le nord, le
l'orient et toutes les forces de la nature*;
mais tous ces
élé-
confondent dans une seule chose,
l'esprit.
Enfin la matière, considé-
point de vue le plus général, c'est la partie infé-
rieure de cette lampe mystérieuse dont nous avons vu tout
lisles
Avec
description.
à l'heure la
celte
kabba-
opinion, les
prétendaient rester fidèles à la croyance populaire,
que par la seule puissance de la parole divine le monde est
seulement, ce dernier mot, comme nous le
sorti du néant
savons déjà, avait pour eux un tout autre sens. Voici ce
;
point de leur doctrine assez clairement exposé par l'un des
commentateurs du Scpher ielzirah :« Lorsqu'on affirme que
les choses ont été tirées du néant, on ne veut pas parler du
ce
«
néant proprement dit; car jamais un être ne peut venir
«
du non-être. Mais on entend par
le
non-être ce qu'on ne
« conçoit ni par sa cause ni par son essence
« la cause des causes; c'est elle
ce
ôlre primitif,
« vers
:
et
par
« matériels,
'j'a'îp "j^ss
;
c'est,
en un mot,
que nous appelons
nous n'entendons pas seulement
là
mais aussi
le
non-
parce qu'elle est antérieure à l'uniles objets
monde
demande quelle est l'essuivant quel mode elle est conte-
la
sagesse sur laquelle le
« a été fondé. Si maintenant on
« sence de la sagesse, et
ce
nue dans
I-
-rn-wN-
le no)i-êlre
-': ii.-i
NÎ^Syb »S;ipnb
'ib^n
"INC hzi-
N-
ti'^SriNi
»S- hv\ iH-h
fb.
ou dans
Xw^S
l" part.,
fol.
n-3 xi
la
couronne suprême^ per-
-Cw'EnN'
hnShSt nN"2~p
NT- Zohar, l" part.,
2 46, verso, sect. s^it.
fol.
mip^a
20, recto.
OPINION DES KABBALISTES SUR LE MONDE.
ICI
sonne ne pourra répondre à celte question, car, dans le
il n'y a aucune distinction, aucun mode d'exis-
(c
((
non-èlre,
cc
tencc.
On ne comprendra
davantage comment
pas
« sagesse se trouve unie h la vie
*.
Tous
»
anciens ou modernes expliquent de celte manière
de
meltaient aussi
ils
seconde partie de l'adage
la
Ex
:
comme
on l'entend vulgairement.
monde, pas
« Zohar, n'est perdu dans le
« qui sort de notre
« place
et
boucbe
:
comme
sa destination, et le
«
même
('
place et sa deslination
la voix
\
Rien, dit le
faut
de l'homme; mais tout
» C'est
un
vieillard
que ceux-ci y reconnaissent un des
mystérieux de leur
foi,
r.mipre par ces mots
pas mieux valu garder
inconnu qui
Jocliaï
;
articles les plus
vieillard, qu'as-tu fait? N'eût-il
le
silence? Car maintenant
« emporté, sans voile et sans mât, sur
monter, tu ne
« Si tu voulais
pas
a sa
puisqu'ils s'empressent de les inter«
:
la fait
le vide,
prononce ces paroles devant jtlusieurs disciples de
il
vapeur
la
Saint, béni soit-il,
«
les paroles et
;
la
toute chose, elle a sa
concourir à ses œuvres; rien ne tombe dans
te
ad-
nihilonihil
même
«
te
ils
ne croyaient pas plus à l'anéantissement absolu qu'à
création
et
dogme
le
Mais, conséquents avec eux-mêmes,
la création.
la
les kabbalistes
le
te voilà
une mer immense.
pourrais plus, et en descen-
dont tu rencontrerais un abîme sans fond
''.
» Ils lui citent
rexeni[)le de leur maître, qui, toujours réservé dans ses ex-
mer
pressions, ne s'aventurait pas sur cette
un moyen de retour;
sous
le voile
sans se ménager
c'est-à-dire qu'il cachait ses pensées
de l'allégorie. Cependant
le
même
principe est
énoncé un peu plus loin avec une entière franchise.
« les choses, disent-ils, dont ce
« aussi
1.
ccli(.
bien que
Comincnlaire
Zohar,
5.
Zjlnir, ib.
'2°
corj)s,
d'Aljr;iIiain
Rillangel, pag.
2.
le
Oj
monde
est
composé,
rentreront dans
bon Daoïul, "t^xi?
^i"'
'^^
«
le
Toutes
l'esprit
princijie et
S']>lisr icizirali. \o\e/.
et seq.
part., fol. 100, verso, soct. D''a2"kî/n.
11
LA KABBALE.
1G2
ce
dans
la racine
dont elles sont sorties
*. Il
commen-
est le
« cernent et la fin de tous les degrés de la création
;
tous ces
marqués de son sceau, et on ne peut le nommer aulrementque par l'unité; il est l'être unique, malgré les formes innombrables dont il est revêtu ^ »
« degrés sont
ce
ce
Si
Dieu
est à la fois la
cause
dirait Spinosa, la cause
devient nécessairement
de
la sagesse et
la
substance, ou,
et la
immanente de
le
comme
l'univers, celui-ci
chef-d'œuvre de
la perfection,
do
bonté suprêmes. Pour rendre cette idée,
les kabbalisles se servent
d'une expression assez originale,
que plusieurs mystiques modernes, entre autres Boehm et
Saint-Martin, reproduisent fréquemment dans leurs ouvrages
appellent
ils
:
regardent
comme un
commencé
laquelle Moïse a
'»U^V;*3D.
nature une
la
bénédiction,
fait très significatif
de
le récit
entre également la première dans le
diction, nsin". Rien n'est
que
et ils
la lettre
par
la création, rT'xyNii,
mot qui
béné-
signifie
absolument mauvais, rien
n'est
maudit pour toujours, pas même l'archange du mal ou le
serpent venimeux, iS\2;n Niiin, comme ils l'ajipellent quelquefois. Il viendra un temps où il retrouvera et son nom
et sa nature d'ange\ Du reste, la sagesse n'est pas moins
';)Ys*fOb
1- »sî:ij
mtSoS
nSn
-n}<
'21,
fol.
5.
fol.
nnisob-
'uTn' '.xS 'j'nimD
i^2nx .Tin
Son
yz-pv- ,T2 n'x-
;,:;x-
nxmxb
inn- l"
nom
^*;;i"i.
mystique
est
part.,
Voyez aussi Oliot de R. Akiba.
bxî2D) Sainael. On en retranchera, dans
les anges.
La
même
idée est encore exprimée sous
Dieu comprend tous
les côtés
méchants comme un
comme
de l'univers,
lieu d'expiation,
les autres
dans
le
à l'exception
on ajoute qu'à
nom
la
les
^l""^
^^
:
ï^o™ de
du nord, réservé aux
fin
des temps ce côté
ineffable. L'enfer disparaîtra,
aura plus ni châlimcnt, ni épreuves, ni coupables.
temps
nom commun
une autre forme
après avoir démontré par un procédé kabbalistique (x^Tcn^^)
rentrera
hz
ii)2hy T\^2^2 Sbjn'^'x n^-ii ]a"'D in^x rr'ii ]^;i- l'^part.,
à venir, la première moitié, qui signitie poison; le seconde est le
de tous
yhn
i^^z'rji
2° part., fol. 'lis, verso.
reclo.
2ûr>, verso, sect.
4,
I
n^:^ ".pE:" ï^'inn kiidit i^ipyS ihSd itthn
t<*i2?2J1
il
n y
La vie sera une éternelle
OPINION DES KABBÂLISTES SUR LE MONDE.
que
visible ici-bas
la
163
bonté, puisque l'univers a été créé par
la
parole divine, et qu'il n'est lui-même pas autre cbose que
langage mystique du Zoha)\
l'expression articulée de la pensée divine, c'est, comme
celle parole
or, clans
:
le
nous l'avons déjà appris, l'ensemble de lous les êtres particuliers existants en germe dans les formes éternelles de la
sagesse supérieure. Mais
aucun des passages que nous avons
déjà cités, ou que nous pourrions citer encore à l'appui de
ce principe, ne peut offrir plus d'intérêt
«
Saint, béni
que
celui-ci
:
«
Le
avait déjà créé et détruit plusieurs
soit-il,
«
mondes, avant d'arrêter dans sa pensée la création de
celui oi^i nous vivons; et lorsque cette dernière œuvre fut
c(
sur
c(
point de
le
s'accomplir,
toutes
«
monde,
<(
tenir à l'univers et dans quelque
«
exister,
«
formes. C'est ainsi qu'il
les
de ce
toutes les créatures de l'univers, avant d'appar-
trouvaient
se
« l'Ecclésiaste
devant
faut
temps qu'elles dussent
Dieu
sous
vraies
entendre ces paroles de
Tout le monde
du monde supé-
l'avenir, et tout ce qui sera a déjà été*.
«
inférieur a été fait à la ressemblance
tout ce qui existe dans le
:
leurs
Ce qui a été autrefois sera aussi dans
:
«
« rieur
clioses
« apparaît ici-bas,
monde supérieur nous
comme dans une image;
et
tout cela
« n'est cependant qu'une seule cbose ^ »
De
fête,
celle
croyance
un sabbat sans
Isaac Loria,
Emek
lin.
élevée,
si
si
large, et
que
M. Corducro, Parties Rinwnim,
Ilamelecli,
cbap.
i''.
20, et Pscudo-Jonalban sur la Genèse,
III,
Dons
le
15, on
l'on retrouve,
fol.
10, verso, et
Midrascb, Bcreschit Rabbo,
dit,
au contraire, que soûl
lo
serpent ne sera pas guéri.
1-
Dn
S^i
anh'j •'ai
]i,T;pri:i
"*pS
prN
SdT
]^'!2hv
12
mn
ai^h'j
xn rapn
k"i:i
nS tj
an N^Sy ixna n3nu7Ni
.TDp in^'p nn xn noSîtS pn^i nS tj xit xt? S33 in^nr^i-
3" part., fol. CI
im
mm
So nicp ]pnnxi .TDp -'in
,
verso.
TCuîS-
2" part., fol. 20,
1.
U
104
()liis
KABBALE.
OU moins mélangée, dans tous
métaphysique,
les kabbalistes
les
ramène entièrement au mysticisme
les
les
phénomènes
et
:
ils
ont imaginé que
une signification symbolique;
tout ce qui frappe nos sens a
que
grands systèmes de
ont tiré une conséquence qui
formes
les
les
plus
matérielles
peuvent nous apprendre ce qui se passe ou dans
divine ou dans
de
doit,
l'esprit
selon eux,
devenir visible ^ De
là
la
la
pensée
humaine. Tout ce qui vient
l'intelligence
manifester au dehors et
se
croyance à un alphabet céleste et
physiognomonique. Voici d'abord en quels termes ils
« Dans toute l'étendue du ciel, dont
parlent du premier
à la
:
« la circonférence entoure le
« signes au
monde,
il
y a des figures, des
moyen desquels nous pourrions découvrir
les
« secrets et les mystères les plus profonds. Ces figures sont
ce
formées par
«
le
les constellations et les étoiles,
qui sont pour
sage un sujet de contemplation et une source de mysté-
« rieuses jouissances"
« en voyage dès le
—
Celui qui est obligé de se mellre
matin n'a qu'à se lever au point du jour
« et à regarder attentivement
«
comme
«
tant, l'autre
du
côLé de l'orient,
des lettres qui marchent dans
il
verra
Tune mon-
descendant. Ces formes brillantes sont celles
« des lettres avec lesquelles Dieu a créé
« elles
le ciel.
forment son
nom
mystérieux
idées, si elles ne doivent pas être
et
le ciel et la terre;
sainte » De
telles
comprises dans un sens
plus élevé, peuvent paraître indignes de trouver place dans
un
travail sérieux; mais d'abord, en ne faisant connaître
du système contenu dans le Zohar que les aperçus les plus
brillants et les mieux fondés, en écartant avec soin tout ce
qui peut heurter nos habitudes intellectuelles, nous
1" part.,
fol.
man-
20, \.
2. 2° part.,
fol.
Ti, reclo, sect. ^itti.
Stci N'3;jf irc'wi
'j";\x'i
^i^ztid
]"'""n
yh'2 ""2-
i^- 5»;-"'-. fol. 70, rccio.
OPINION DES KABBALISTES SUR LE MONDE.
querions
IGo
but que nous nous soyons pioposc; nous
le seul
serions infidèle à la vérilé historique. Ensuite, nous avons
remarqué que des rêveries pareilles sont sorties plus d'une
fois du même principe et qu'elles n'ont pas toujours été le
partage des plus faibles intelligences. Platon et Pythagorc
en ont été bien près;
et
d'un autre côté, tous
les
grands
représentants du mysticisme, tous ceux qui ne voient dans
la
nature extérieure qu'une vivante allégorie, ont adoplé,
chacun selon
nombres
et
mesure de son
la
intelligence, la théorie des
comme une
des idées. C'est aussi
de leur système général de métaphysique, ou,
permis de nous servir
ici
conséquence
s'il
nous
est
du langage philosophique de nos
jugement a 'priori que les kabbalisles ont admis la physiognomonique, dont le nom était,
du reste, déjà connu dans le siècle de Socrate. « La physio« nomie, disent-ils, si nous en croyons les maîtres de la
jours, c'est en vertu d'un
(c
science intérieure,
«
dans
les
hncjd Nnazm nxa, ne
consiste pas
qui se manifestent au dehors, mais dans
traits
« ceux qui se dessinent
«
mêmes. Les
imprimée au
«
produit
ce
sages
ce
esprits et les
«
:
visnge intérieur de
toutes
c'est
mystérieusement au fond de nousdu visage varient suivant la forme
traits
par
l'esprit; l'esprit
physionomies que
ces
les
ont un sens. Quand les
VEden (c'est ainsi qu'on
l'esprit qu'elles
âmes
sortent de
ont tous une
ce
appelle souvent
ce
certaine forme qui plus tard se réfléchit dans
A
ces considérations générales succèdent
d'observations
seul
connaissent
sagesse suprême),
la
ils
le
visage\ »
un grand nombre
de détail dont quelques-unes sont encore
aujourd'hui généralement accréditées. Ainsi, un front large
et
convexe est
le
signe d'un esprit vif et profond,
intelligence d'élite.
folie
ou
la sottise;
Un
un
1. 2° part., fol. 75, verso.
d'une
mais
aplati,
annonce
front qui serait en
même
temps
front Inrge,
la
plat,
LA KABBALE.
ICa
comprimé sur
les côtes et
un
infailliblement
esprit
terminé en. pointe, indiquerait
1res
borné, auquel pourrait se
joindre quelquefois une vanité sans
humains sont ramenés
visages
dont
ils
mesure^ Enfin,
s'éloignent ou se rapprochent, selon
âmes dans
tiennent les
tous les
quatre types principaux,
à
rang que
le
l'ordre intellectuel et moral. Ces
types sont les quatre figures qui occupent le cliar mystéiieux
d'Ézéchiel, c'est-à-dire celles de
l'homme, du
lion,
du bœuf
de ^'aigle^
et
Tl nous a semblé que la démonologie adoptée par les kabqu'une personnification tout à fait réfléchie de
balistes n'est
ces différents degrés de vie et
d'intelligence qu'ils aperce-
vaient dans toute la nature extérieure. La croyance aux dé-
mons
et
aux anges avait depuis longtemps pris racine dans
comme une
du
l'esprit
du peuple
dogme
sévère de l'unité divine. Pourquoi donc ne s'en se-
riante mythologie à côté
pour voiler leurs idées sur les rapports
monde, comme ils se sont servis du dogme
raient-ils pas servis
de Dieu avec
de
le
la création
pour enseigner tout
le
contraire;
se servaient enfin des textes de rKcriturc
pour
se
comme
ils
mettre au-
dessus de l'Écriture et de l'autorité religieuse? Nous n'avons
aucun
trouvé en faveur de cette opinion
texte
entièrement
du doute mais voici quelques raisons qui la rendront au moins très probable. D'abord, dans les trois fragments principaux du Zohar, dans les deux Idra et le Livre
du mystère, il n'est jamais question, sous quelque forme que
à l'abri
;
ce soit, de cette hiérarchie céleste ou infernale, qui n'était
vraisemblablement qu'un souvenir de
lone;
ensuite, lorsque,
on parle des anges, on
inférieurs à
1.
Ib.
2. T^yj
supr.,
"izD
verso, et seq.
dans
les
les
représente
l'homme, comme des
fol.
'\r^D
la captivité
de Baby-
autres parties du ZohaVy
comme
des êtres bien
forces dont l'impulsion
75-75, recto.
i:d
nnx
1:2
d-x
i;î:
ni2\si
nt,""!'-
2= part., foi.
73,
OPINION DES KABBALISTES SUR LE AIONDE.
1C7
est constamment la môme. Nous en offrons un
« Dieu anima d'un esprit partiexemple dans ces mots
partie
du
firmament aussitôt toutes les
chaque
culier
avcude
:
ce
c<
;
armées
formées
célestes furent
et se
trouvèrent devant lui.
ce
C'est ainsi qu'il faut expliquer ces paroles
ce
de sa bouche
créa toutes
il
les
saints, qui sont les
ce
que d'un seul degré; mais dans
ce
deux degrés qui
ce
que
ce
rang est
âmes des
les
:
ce
anges
montent plus haut, et que leur
Les thalmudistes eux-mêmes, mal-
justes
[)lus élevé
*.
»
»
*.
éléments de
et tous les
et
même
prinles
Nous comprendrons encore mieux ce qu'on a
voulu dire par ces esprits qui animent tous
noms
y a
il
pour cela
Les justes, disent-ils, sont plus grands que
ce
:
justes
c'est
gré leur attachement à la lettre, professent le
cipe
le souffle
Les esprits
âmes des
confondent en un seul
se
Avec
messagers du Seigneur, ne descendent
ce
les
:
armées
la terre, si
les
corps célestes
nous prenons garde aux
aux fonctions qui leur sont donnés. Avant
tout,
il
purement poétiques, dont
moindre doute; et tels sont
faut écarter les personnifications
caractère ne peut exciter le
le
tous les anges qui portent le
mauvais désir
le
nom,
soit
d'une qualité morale,
d'une abstraction métaphysique; par exemple,
soit
sous nos yeux
{iro ijjv vin is^),
comme
pureté (Tahariel), de
la
que
le
bon
et
l'on fait toujours agir
des personnes réelles;
l'ange
miséricorde (Rachmiel), de
(Tsadkiel), de la délivrance (Padacl), et le
delà
la justice
fameux
Raziel^
c'est-à-dire l'ange des secrets, qui veille d'un œil jaloux sur
mystères de
les
^'
y.nnizxi'z
p.TiTn
yrci
la
sagesse kabbalistique
'\
in inx^ ]i*nx inSo NniniSu; ^iirji "(Ti-p
Tn""
i^pSo -z ^i:!! -ni yV'izi
un
D'ailleurs c'est
nno
x-'''p''-ïi-
•['n'n
^°
S:j
iiai-t.,
68, verso.
fol.
2.
chap.
5.
recto.
m*Cn
IDV D^P^TJ
''^nS'ZQ
XI, et Clioulin,
chap.
Zohar, Impart.,
fol.
U^hM:^-
Tlialtnud
Dfihijl.,
Sanhédrin,
vi.
40-il.
—
Ib., ib., fol. 53, rcclo.
—
Ib., fol.
140,
LA KABBALE.
1G8
principe reconnu par tous les kabbalistes, et qui
système général des
jjjjiy
êtres,
que
liiérarcliie
la
lient
au
angélique ne
commence que clans le troisième monde, celui qu'on appelle
le monde de la formaiion (m^;;' obiy, Olam letzirah), c'està-dire dans l'espace occupé par les planètes et les corps célestes. Or,
comme nous
l'avons déjà dit, le chef de cette mi-
lice invisible, c'est l'ange
qui forme à lui seul
(^''-diid),
>^
r.
Métatrône, ainsi appelé parce qu'il
immédiatement au-dessous du trône
trouve
se
le
monde de
purs esprits (nxni ahrj, Olam Beriah).
maintenir l'unité, l'harmonie
sphères
finie
nom
que
c'est
;
qu'on
a
et le
de
Dieu
la création ou des
Sa tâche, c'est
mouvement de
toutes les
exactement celle de celle force aveugle
et in-
voulu quelquefois substituer à Dieu sous
de nature.
11
l'on a divisés
a
de
le
sous ses ordres des myriades de sujets
en dix catégories, sans doute en l'honneur
des dix Sephiroth. Ces anges subalternes sont aux diverses
parties de la nature, à
chaque sphère
et à
chaque élément en
particulier, ce qu'est leur chef à l'univers tout entier. Ainsi,
l'un préside
la
Lune,
aux mouvements de
et la
même
la
Terre, l'autre à ceux de
chose a lieu |)our lous les autres corps
du feu (Nouriel), celui-là
un troisième préside à la dis-
célestes*. Celui-ci s'appelle l'ange
l'ange de la lumière (Ouriel),
tribution des saisons,
un quatrième
toutes les productions,
mènes de
la
à la végétation. Enfin,
toutes les forces et lous les phéno-
nature sont représentés de
la
même
manière.
L'inlcnlion de ces allégories devient tout à fait évidente
Nous avons déjà appelé
donne en commun à toutes
les puissances de cet ordre. Les démons, pour les kabbalistes, sont les formes les plus grossières, les plus impar-
lorsqu'il s'agit des esprits infernaux.
rattention sur le
1. On va même jusqu'à les désigner sous les inèuies noms que ces corps
eux-mêmes l'un s'appelle Vénus (njj), l'autre Mars {u'<m'a)j ui troisième,
a substance du ciel {Q^'j2''Cri OTj)- Z-:har, 1" liait., fol. 42 et scq.
:
to**'!'^*'*'^
l'on
enveloppes de l'existence; tout ce qui figure l'ab-
faites, \es
(..ki
nom que
OPIMO^i DES KABBALISTES SLR LE MONDE.
scnce de
anges,
la vie,
ils
109
de l'intelligence et de l'ordre. Ainsi que
forment dix
Sepliirotli, dix degrés,
comme
l'impureté vont s'épaississant de plus en plus,
<'t
dans
du poète
cercles
les
florentin*. Le premier
deux premiers ne sont pas autre chose que
les
lequel la Genèse nous
jours,
montre
ou plutôt
dans
l'état
Terre avant l'œuvre des six
la
de toute forme visible
c'est-à-dire l'absence
les
ténèbres
les
oi!i
de
et
toute organisation ^ Le troisième est le séjour des ténèbres,
de ces
mêmes
commencement
ténèbres qui au
face de l'abîme'". Puis vient ce
nacles
(mS^M yiu) ou
l'enfer
qu'on appelle
proprement
yeux dans un cadre systématique tous
moral
monde
nous
suite. Là,
la
la
nos
dit, oft'rant à
désordres du
les
tourments qui en sont
et tous les
couvraient
les sept taber-
voyons chaque passion du cœur humain, chaque vice ou
chaque faiblesse personnifiée dans un démon, devenir
bourreau de ceux qu'elle a égarés dans ce monde.
la
volupté et la séduction (mns),
débauches, ailleurs
le
y a
;
comme un royaume
se dérouler
démon
crime (nnn), l'envie
pour chaque espèce de perversité
mensité \ Le chef suprême de ce
monde
téiiél)reux, celui
l'Écriture appelle Satan, porte dans la kabbale le
1,
Tikoniiiin,
-•
irî2T
1~n
c'esl-à-dir(î l'ange
Tlloun 15,
4*^"^
l'abîme
à part, el l'on voit ainsi
degré dans toute sa profondeur et son im-
jtar
Samaël (Sn-d),
des soli-
(ni\s'), l'ido-
Les sept tabernacles infernaux se divisent
lâtrie, l'orgueil.
et se subdivisent à l'infini
il
Ici, c'est
colère et la violence
là la
(nDm!]N*), plus loin l'impureté grossière, le
taires
le
fol.
du poison ou de
la
de
mort,
56.
Scjilante oui tra;luit pnr les
'"-'^
que
nom
deux mnls
:
ào'pazo;
/.al
dî/.aT4'j/.3jacro;.
•>•
NE'iSp
XT
'.nn
HiTn
nxn^Sn xr^Sp •^•wim
4.
.
yixm
x:*":!-!
.
xt bv x-
xs^Sp xi
l'our lous ces déliiils, voir le Zolinr,
cl le commenlairc, ou plutôt
la
"1.12.1
2'^
.
p:irt.,
zi'^h'^i
nxnpfol.
nS;j
|'3*bp
nSn
1^- «'P''-
255-259,
sect.
I7ip2.
liaJuction licljiaïfjuc de ce passage dans le
Pardcs Rimotiini, n'iSlMn yj'C-
r
LA KABBALE.
170
Zohar
et le
dit
positivement que l'ange de
la
mort,
mau-
le
vais désir, Satan et le serpent qui a séduit notre première
mère sont une seule et même chose'. On donne aussi à Samaël une épouse, qui est la personnification du vice et de la
nom
sensualité; car elle s'appelle de son
!f)*^^
^Vh
excellence, ou la maîtresse de débauches
ordinairement on
les
réunit dans
appelle simplement le serpent
anges à
la
forme
la
que dans chaque objet de
se révèle
la
mort.
;
l'autre
symbole de
Ils
la
et
des
reconnaissaient deux
l'un intérieur, incorruptible, qui
c'est l'esprit, la vie
purement extérieur
la
Mais
nature, par conséquent dans
exclusivement à rinlelligcnce;
forme
a fait le
:
*.
plus générale, ou ver-
et la
les kabbalistes
éléments très distincts
ou
h^tn)
un symbole unique qu'on
(x-îrn).
plus simple
nature tout entière,
la
prostituée [iar
on voulait ramener cette théorie des démons
Si
rait
la
(a''3lj"
déchéance, de
auraient pu dire aussi
la
cl
matériel dont on
malédiction
comme un
et
de la
philosophe
mo-
Omnia, quamvis diverm gradibus,
animala tamen sunt
De cette manière, leur démonologie
serait un complément nécessaire de leur métaphysique et
derne issu de leur race
:
''.
nous expliquerait parfaitement
les
noms
sous lesquels on
désigne les deux mondes inférieurs.
verso;
2.
comme
le dil d'ailleurs le
On suppose que
nuit), dont
il
c'est le
Thalmiid,
même
Baba Balra,
personn;ige (jue
est souvent question dans le TliahnuJ.
5. Spinosa, Elliica.
10.
Lililli
(puissance de la
CHAPITRE V
SUITE DE L ANALYSE
DU ZOIIAR
SUR
C'est surtout par le
que
les kabbalistes se
OriNlON DES KALBALlSlt.^
l'ame
IIU.MAINE
rang élevé qu'ils ont donné à l'homme
recommandent
à notre intérêt et
que
l'étude de leur système devient d'une haute importance, tant
pour
gion.
l'histoire
«
Tu
de
la
philosophie que pour celle de
la
reli-
es poussière et tu retourneras à la poussière », a
dit la Genèse; et à ces paroles de malédiction ne succède aucune promesse positive d'un avenir meilleur, aucune mention de l'âme qui doit remonter vers Dieu quand le corps
s'est confondu avec la terre. Après l'auteur du Pentateuque,
le
moilèle de la sagesse en Israël, l'Ecclésiasle a légué à la
postérité cet étrange parallèle
cc
reni également; le sort de
ce
la
brute;
ils
ont tous deux
l'Eden céleste,
la
la tète
«
L'homme
le
même
les justes.
Herachol, 17.
III,
et la
brute
comme
sort
Il
les
V. 19.
meu-
de
^ » Le Tlialmud
le sort
la ré-
représente assis dans
couronnée de lumière
gloire divine'. Mais la nature
1. Ecclés., cliap.
est
on termes assez poétiques sur
s'('xj)rime quelquefois
compense qui attend
:
l'homme
et
humaine en
jouissant de
général,
il
LA KABBALE.
172
cherche plulôt à l'ahaisscr qu'à
i'erinohlir. «
h
D'où viens-tu?
Où vas-tu? Au mi-
« D'une gouLtc de matière en putréfaction.
ce
lieu de
ce
vant qui dois-tu un jour te justifier et rendre compte de
poussière, de la corruption et des vers. Et de-
« les actions? Devant Celui qui règne sur les rois des rois, dece
vant
le
Saint, béni soit-iP. » Telles sont les paroles qu'on
dans un recueil de sentences attribuées aux chefs
lit
les plus
anciens et les plus vénérés de Técole thalmudique. C'est dans
un
autre langage que
toufc
l'Etre divin,
ce
terme
et le
futures et de nos
L'homme,
a
formé que
qu'il n'a été
ce
parut, tout était achevé, et
<e
inférieur, car tout se
le
il
est aussi,
est
il
le
la terre,
nxnn
soitant de l'obscurité
Adam
résumé
le
pour cela
c'est
monde supérieur
il
et le
n'est pas
monde
il
réunit
seulement l'image
en y comprenant l'Etre
surtout l'image de Dieu considéré
dans l'ensemble de ses attributs
vine sur
;
résume dans l'homme;
du monde, de l'universalité des
:
la fois
création
la
rapports avec
sixième jour. Sitôt que l'homme
toutes les formes ^ » Mais
absolu
à
est
dit-il,
plus élevé de
le
ce
ce
Zoliar nous entretient de notre
le
origine, de nos destinées
êtres,
infinis.
nfi^^du; c'est
suprême
Il
est la
VAdam
présence di-
céleste, qui,
en
et primitive, a produit cet
''.
terrestre
Le voici d'abord représenté sous le premier de ces deux
comme 3/fcy*ocos/«e
aspects, c'est-à-dire
<e
que l'homme
ce
sements
ce
l'homme,
1-
r.vS^m
et
seulement de
soit
c'est
n^2i
son
BabijL, Traité des
5.
âme
;
là
et les
l'èrcs,
""isS ]i2\:Tn
chap.
ce
chair,
!
Ne va pas croire
une peau, des os-
Ce qui
fait
réellement
choses dont nous venons
i£7 ny^zh "Sin nnx
n-ipn Q^;b^2- irS^r -S:2
ah^l
la
des veines; loin de
:
^h<Si
]n ]rh
nn";-iD he'cîz fin:!
vw nnx ^a izzhi-
yan
Timlm.
iir.
in'^^iS'J i.TX- 5' part., foL 48, recto.
aix ^'2
HDîh-
r\i<'2-^p nVih'j
2° p^rt.,
fui.
laTo
70, vci'so.
lia
arhn
î-^^Sanx-
in2 «b'^hi nia
OPINION DES KABBALISTES SLTx L'AME.
parler, la peau, la chair, les ossements, les veines,
«
(le
ce
sont pour nous qu'un vêtement,
(c
sont pas l'homme.
ne
un voile, mais elles ne
Quand l'homme s'en va, il se dépouille
« de tous les voiles qui le couvrent.
« parties de notre corps sont
ce
175
Cependant ces diverses
conformes aux secrets de
sagesse suprême. La peau représente le
la
firmament qui
ce
s'étend partout et couvre toute chose, ainsi qu'un vêtement.
«
La chair nous rappelle
c(
à-dire,
ce
ment extérieur
ce
figurent
ce
•i5Sia''''pT
ce
pendant encore qu'un vêtement; car dans l'intérieur
ce
mystère de
ce
l'Adam
ee
ce
comme
le
le
mauvais côté de l'univers
nous l'avons
V^'"'^'
ossements
et sensihle). Les
char céleste,
les forces
^^^ serviteurs
Vhomme
céleste.
(c'est-
dit plus haut, l'élément
pureveines
et les
qui existent à l'intérieur,
de Dieu. Tout cela n'est ce-
Ainsi que
l'homme
est le
terrestre,
céleste est intérieur, et tout se passe en has
comme
en haut. C'est dans ce sens qu'il a été dit que Dieu créa
l'homme à son image. Mais de môme que dans le firma-
cc
ment, qui enveloppe tout l'univers, nous voyons diverses
ce
figures formées par les étoiles et les planètes
ce
annoncer des clwses cachées
ce
sur
la
et
de profonds mystères
peau qui entoure notre corps
comme
qui sont
pour nous
il
les planètes
;
ainsi
y a des formes et des
ou
de notre
ce
traits
ce
corps.
ce
ohjet d'attention pour les sages qui savent lire dans le visage
ce
de l'homme \ » C'est par
les étoiles
Toutes ces formes ont un sens caché et sont un
extérieure, par
la seule
puissance de sa forme
ce reflet d'intelligence
pandu dans tous
ses traits,
de grandeur ré-
et
que l'homme
lait
trembler de-
vant lui jusqu'aux animaux les plus féroces-. L'ange envoyé
à Daniel pour
le
défendre contre
autre chose, selon
le
phète, ou l'empire exercé par
I. Zoltar, 2" pari., cul.
.TDDa yjT] ]iSm
la
Zohar, que
le
rage des lions n'est pas
le
même du
d'un homme
visage
regard
70a.
I.iSd ïn:i-
l"
I»a''l-.
M-
19'
!-.;(^lo.
sect.
3-^«i«i.
pro-
pur.
LA KABBALE.
174
Mais
il
ajoute
que
cet
disparaît
avantage
que
aussitôt
l'homme se dégrade par le péché et par l'.ouhli de ses devoirs '. Xous n'insisterons pas plus longtemps sur ce point,
que nous avons déjà remarqué,
dans
la
qui rentre entièrement
et
théorie de la nature.
Considéré en lui-même, c'est-à-dire sous
point de vue
le
comparé à Dieu avant qu'il soit devenu visible
dans le monde, l'être humain, par son unité, son identité
substantielle et sa triple nature, nous rappelle entièrement
de l'ame,
et
la trinité
suprême. En
effet,
d'un esprit,
n^*»2;j,
vants
Tt'yi^'^
:
1°
élevé de son existence
^^
'
;
2°
se
il
compose des éléments
qui représente
d'une âme,
m*!,
le
degré
qui est
sui-
plus
le
le siège
du
bien et du mal, du bon et du mauvais désir, en un mot, de
-t)^ tous les attributs moraux; 5° d'un esprit plus grossier,
immédiatement en rapport avec
ce qu'on appelle dans
tjrj,
corps, et cause directe de
le
le texte les
mouvements
inférieurs,
c'est-à-dire les actions et les instincts de la vie animale.
Pour
comprendre comment, malgré la dislance qui les sépare, ces trois principes, ou plutôt ces trois degrés de l'existence humaine se confondent cependant dans un seul être, on
reproduit ici la comparaison dont on s'est déjà servi au sujet
des attributs divins et dont le germe est dans le Livre de la
faire
création. Les passages qui témoignent de l'existence de ces
trois
âmes sont en
clarté,
«
«
très
grand nombre; mais, à cause de sa
nous choisissons de préférence celui qu'on va
lire
:
Dans ces trois choses, l'esprit, l'âme et la vie des sens,
nous trouvons une fidèle image de ce qui se passe en haut
;
« car elles
ne forment toutes
La
«aucune lumière;
« lié par l'unité.
« étroitement unie
1-
n^b =]Snn.s
Ib. siqji;
trois
vie des sens
c'est
pour
qu'un seul être où tout
ne possède par elle-même
cette
au corps auquel
xrnp
><;i:*."'-
\sn
est
raison
elle
qu'elle
procure
xnmxi rniNi V"x
est
si
et lesjouis-
nS r: ^2 -dv
OPLMON DES KABBALISTKS SUR L'AMS.
« sanccs et les aliments dont
« pliquer ces paroles
maison
« à sa
et
du sage
marque
il
a besoin
membres
que
«
mal
ap~
lui
tâche de ses servantes. La mai-
la
et les servantes sont les
;
qui obéissent. Au-dessus delà vie des sens s'élève
impose des
« l'àme qui la subjugue, lui
« tant
on peut
Elle distribue la nourriture
:
« son, c'est le corps qui est nourri
<c
;
175
est le siège
lois et l'éclairé
que
sa nature l'exige. C'est ainsi
le
au-
principe ani-
de l'àme. Enfin, au-dessus de l'àme s'élève
dominée
« l'esprit, par lequel elle est
à
son tour et qui
réflé-
une lumière de vie. L'àme est éclairée par
lumière et dépend entièrement de l'esprit. Après la
« chit sur elle
« celte
«
mort
pas de repos
elle n'a
« pas ouvertes avant
que
les portes
;
« vers l'Ancien des anciens,
pour
Chacune de
ces trois
a sa source dans
divine.
comme
un degré
il
du Zohar,
sa source,
lui
est facile
différent
pendant
de
le
»
pré-
de l'existence
La sagesse suprême, appelée aussi l'Éden
la seule origine
la
âmes,
remplir de
se
remonte vers sa source'.
« l'éternité; car toujours l'esprit
voir,
de l'Eden ne lui sont
remonté vers
l'esprit soit
céleste, est
de l'esprit. L'àme, selon tous les interprètes
vient de l'attribut qui réunit en lui la justice et
miséricorde, c'est-à-dire de la Beauté. Enfin,
le
principe
animal, qui jamais ne s'élève au-dessus de ce monde, n'a
pas d'autre base que les altribuls de
la
la force,
résumés dans
Royauté.
Outre ces trois éléments,
un autre d'une nature
le
Zohar en reconnaît encore
tout à fait extraordinaire,
et
dont
l'antique origine se révélera à nous dans la suite de ce travail
:
c'est la
forme extérieure de l'homme conçue
comme
une existence à part et antérieure à celle du corps, en un
mot Vidée du corps, mais avec les traits individuels qui distinguent cliacnn de nous. Cette idée descend du
visible dès l'instant de la conception. «
i.
2° part., fol,
1 i'i,
rcclo, sccl.
nDlID
ciel et
devient
Au moment où
s'ac-
176
L.V
KABBALE.
complil l'union terrestre,
nom
Saint, dont le
le
soit béni,
envoie ici-bas une forme à la ressemblance de l'bommc,
et portant l'empreinte
du sceau
divin. Cette
à l'acte dont nous venons de parler, et
si
forme
l'œil
assiste
pouvait
voir ce qui se passe alors, on apercevrait au-dessus de sa
tète
une image tout à fait semblable à un visage humain,
image est le modèle d'après lequel nous sommes
et cette
procrées. Tant qu'elle n'est pas descendue ici-bas, envoyée
par
le
Seigneur, etqu'elle ne s'est pas arrêtée au-dessus de
notre tète,
procréation n'a pas lieu; car
la
Dieu créa l'homme à son image. C'esl
elle
il
première à notre arrivée dans ce monde
la
se développe avec
est écrit
:
Et
qui nous reçoit
;
c'est elle qui
nous quand nous grandissons,
et c'est
avec elle encore que nous quittons la terre. Son origine est
dans
(xV"^'^
le ciel
sont sur
le
in\s'
cette
elle
Eh bien
!
l'image dont nous parlons
forme sublime
;
l'instant de
la
conception
de l'union conjugale
Enfin, sous le
Ti'ï^
nom
et attend
elle
;
*.
dernes cette image est appelée
'^''^)'
listique
émane de
est
toujours présente
le 'principe
d'esprit vital
(""Ji^n
la
à
mo-
individuel (nT"'').
mi ou simplement
psychologie kabba-
un cinquième
éléments matériels,
la
et
principe, dont le siège est dans le
combinaison et à l'organisation des
qui se distingue entièrement du prin-
cipe de la vie animale (nephesch)^ de la vie des sens,
chez Aristote et
\.
,
noire arrivée depuis
» Chez les kabbalistes
quelques-uns ont introduit dans
cœur, qui préside à
tive
âmes
troisième après l'àme
elle vient la
nous précède sur la terre
l'acte
u»sn
les
céleste séjour,
le
sont gravés les traits sous lesquels elle doit se montrer
011
ici-bas.
')h
moment où
chaque âme
suprême revêtue d'une forme sublime,
paraît devant le roi
•-jtjspi
dVa 'xm)- Au
point de quitter
ou nutritive
Zohar, o*
les
philosophes scolastiqucs
(zh Qpzraty.o^j) se
,
comme,
l'âme végéta-
distinguait de l'âme sensi-
part., fui. 107, reclo et verso, scct.
m«2S-
OPINION DES KABBALISTES SCR L'AME.
tive (tô
atc-S/.Tix.dv)
Celle
.
177
opinion se fonde sur un passage
allégorique du Zohar, où l'on dil que chaque nuit, pendant
notre sommeil, notre
âme monte au
pour y rendre
ciel
compte de sa journée, et qu'à ce moment le corps n'est
plus animé que par un souffle de vie placé dans le cœur'.
Mais, à vrai dire, ces deux derniers éléments ne comptent
pour rien dans notre existence
tière
liance
momentanée de
quelle
et
comme un
quant à
mal.
On ne
de l'école gnostiquc,
ou pour un
renfermée tout en-
l'esprit.
Quanta
la vie
l'al-
elle-même par
la-
veut pas, à l'exemple d'Ori-
la faire
passer pour une chute
mais pour un moyen d'éducation
exil,
salutaire épreuve.
sité
de
sont enchaînés à la terre, elle n'est point repré-
ils
sentée
et
deux principes supérieurs avec
ces
celui des sens, c'est-à-dire
gène
spirituelle
dans l'union intime de l'âme
Aux yeux
pour l'âme, une nécessité inhérente à sa nature
jouer un rôle dans l'univers, de contempler
lui offre la création
et
une
des kabhalistes, c'est une néces-
pour avoir
la
lînie,
le spectacle
de
que
conscience d'elle-même et
de son origine; pour rentrer, sans se confondre absolument
avec elle, dans cette source inépuisable de lumière et de vie
qu'on appelle
pensée divine. D'ailleurs,
la
pas descendre sans élever en
même
temps
l'esprit
les
ne peut
deux principes
inférieurs et jusqu'à la matière qui se trouve placée encore
plus bas; la vie humaine, quand elle a été complète, est
donc une sorte de réconciliation entre les deux termes extrêmes de l'existence considérée dans son universalité; entre
l'idéal et le réel, entre
la
forme
et la matière, ou,
dit l'original, entre le roi et la reine. Voici ces
comme
deux consé-
quences exprimées sous une forme plus poétique, sans èlre
pour cela méconnaissables
« Les âmes des justes sont au« dessus de toutes les puissances et de tous les serviteurs
:
1-
Ni^Si
Zohar, \"
Nnvm
itsDipT laïUT -- 12
part., scil.
"S
Nîu
"^,12 .Ti ixn^.s nSi
";S
12
LA KABBALE.
178
d'en haut. Et
tu
si
demandes pourquoi d'une place aussi
élevée elles descendent dans ce
monde
leur source, voici ce que je répondrai
d'un roi à qui
c
(
c
<
il
vient de naître
Quand on annonce
qui l'envoie à
que l'éducation de son fils est
que fait-il dans son amour pour lui?
11 envoie chercher, pour célébrer son retour, la reine sa
mère, il l'introduit dans son palais et se réjouit avec lui
à ce roi
tout le jour. Le Saint (que son
fils
11
c
et
tout à fait terminée,
c
c
fils
s'éloignent de
C'est à l'exemple
la campagne pour y être nourri et élevé jusqu'à ce qu'il ait
grandi et soit préparé aux usages du palais de son père.
<
:<
un
et
:
de
la reine
l'envoie à la
;
ce
c'est
fils,
campagne,
nom
soit
béni
a aussi
!)
un
l'àme supérieure et sainte.
c'est-à-dire
dans ce monde, pour
y grandir et être initié aux usages que l'on suit dans le palais du roi. Quand il arrive à la connaissance du roi que
son
fils
a achevé de grandir et
l'introduire auprès de lui,
pour lui?
c
tait
c
elle
Il
que
que
temps
le
fait-il alors
est
venu de
dans son amour
envoie, en son honneur, chercher la reine et
entrer son
dans son palais. L'ame, en
fils
quitte pas la terre,
que
la reine
pour l'introduire dans
le
ne
palais
soit
du
venue
roi
où
effet,
ne
se joindre à
elle
demeucam-
rera éternellement. Et cependant les habitants de la
pagne ont coutume de pleurer quand le fils du roi se sés'il y a là un homme clairvoyant, il leur
c
pare d'eux. Mais
c
dit: Pourquoi pleurez-vous? n'est-ce pas le
n'est-il
pas juste qu'il vous ait quittés
pour
fils
aller
du roi?
demeu-
rer dans le palais de son père? C'est ainsi que Moïse, qui
savait, lui, la vérité, voyant les habitants de la
<
(c'est-à-dire les
roles
c
c
:
Yous
hommes)
êtes les
fils
de Jéhovah votre Dieu, ne vous
déchirez pas le visage pour {)leurer
justes pouvaient savoir ces chos^es,
1. Dcutér., chap. xiv, v. 1.
campagne
se lamenter, leur adressa ces pa-
un mort \
ils
Si
tous les
accueilleraient avec
OPIMON DES KADBALISTÉS SUR L'AME.
« joie le jour où
179
doivent quiLler ce monde. Et n'est-ce
ils
que la reine (la Schchinah ou
« la présence divine) descende au milieu d'eux, qu'ils soient
« admis dans le palais du roi et qu'ils fassent ses délices
« dans l'éternité*. » Nous retrouvons encore ici, dans les
« pas le
comble de
la gloire,
rapports qu'on aperçoit entre Dieu, la nature et l'àme hu-
même
maine, cette
forme de
que nous avons
la trinité
souvent rencontrée, et à laquelle
les
si
kabbalistes semblent
une importance logique beaucoup plus étendue
avoir attaché
qu'elle ne pourrait l'être dans le cercle exclusif des idées
religieuses.
Mais ce n'est pas seulement sous ce point de vue que
la
nature humaine est l'image de Dieu; elle renferme aussi, à
tous les degrés de son existence, les deux principes généra-
moyen qui procède
teurs dont la trinité, à l'aide d'un terme
de leur union, n'est que
L'Adam
complète.
maie
et
le
céleste
résultat
d'un principe femelle,
de l'homme
terrestre
;
ou l'expression
étant le résullat d'un
il
a fallu qu'il en fut de
considérer dans son élément
la
« forme, dit le
c(
principe mâle
même
à l'àme,
plus pur.
le
plus
ne s'applique pas
et cette distinction
seulement au corps, mais aussi, mais surtout
on
la
principe
«
dût-
Toute
Zohar, dans laquelle on ne trouve pas
et le principe femelle, n'est
le
pas une forme
c(
supérieure et complète. Le Saint, béni
c(
pas sa demeure dans un lieu où ces deux principes ne sont
« pas parfaitement unis; les bénédictions
où celle luiion exisle,
« là
((
paroles
«
où
«
donner qu'à
il
:
les
a seul être
1.
Zoliar,
comme nous
soit-il,
n'établit
ne descendent que
l'apprenons par ces
nom Adam le jour
même le nom d'homme ne peut se
un homme et à une femme unis comme un
11 les
bénit et
il
appela leur
créa; car
\
»
l'° part., fol.
2i5, verso.
— Ce morceau
a élc traduit
en
laliii
par
Joseph Voysin.
2.
NpiD nxSy Njpvi i.TN inS Napi:i idi .T3 n^ncx nSi x:pin Sd
LA KABBALE.
180
môme
De
que l'àme tout entière
d'abord confondue
était
avec rintclligencfi suprême, ainsi ces deux moitiés de Tètre
humain, dont chacune du
comprend tous
reste
les
éléments
de notre nature spirituelle, se trouvaient unies entre
elles
avant de venir dans ce monde, où elles n'ont été envoyées
que pour
nouveau dans
se reconnaître et s'unir de
le sein
de
Dieu. Cette idée n'est exprimée nulle part aussi nettement
que dans
«
fragment qu'on va
le
monde, chaque âme
« ce
homme
d'une
et
et
femme
lire
«
:
Avant de venir dans
chaque esprit
se
composent d'un
réunis en un seul être; en descen-
« dant sur la terre, ces deux moitiés se séparent et vont ani«
mer
des corps différents.
Quand
a et tous
ils
comme
«
âme
pur
les
est
âmes
auparavant, et alors
auparavant un seul corps
et
une seule
Mais ce lien est conforme aux œuvres de l'homme
« cl aux voies dans lesquelles
«
connaît toutes
comme
esprits, les unit
les
forment
«
temps du mariage
le
« arrive, le Saint, béni soit-il, qui
agit pieusement,
et s'il
marché.
l'homme
il
a
il
jouira d'une union tout à
Si
est
« fait semblable à celle qui a précédé sa naissance \ » L'au-
teur de ces lignes peut avoir entendu parler des Androgynes
de Platon
nom même
d'ailleurs, le
:
de ces êtres imagi-
naires est très connu dans les anciennes traditions des Hé-
breux; mais combien sur ce point
le
philosophe grec est de-
meuré au-dessous du kabbalisle! On nous permettra
de faire observer que
et
même
la
question dont on est
et
femme
par
les
K"in- N2p":",
lois
^;-
n*CN-"Z.
oiaT
pnSi x;iim
part., foL 01
;
car
si
l'homme
sont deux êtres égaux par leur nature spirituelle
sect.
1"
préoccupé,
principe par lequel elle est résolue, ne sont pas
le
indignes d'un grand système métaphysique
et la
ici
aussi
,
absolues
de
la
morale,
nSx npx ni D~N IT^.S
|-iy
verso.
x-oa
iz^.
'm
j'z
ni
ils
sont loin d'être
itH- impart.,
fol.
]*u;-ii:na ^"rin:!
55, verso,
Nnyunv
OPINION DES KABBALISTES SUR L'AME.
semblables par
l'on
la
naturelle de leurs facultés, et
direclion
a quelque raison de
181
dire avec
le
Zo//rt>'
moins pour
tinction des sexes n'existe pas
'que
la
dis-
âmes que pour
les
les corps.
La croyance que nous venons d'exposer est inséparable du
dogme de
préexistence, et celui-ci, déjà renfermé dans la
la
théorie des idées, s'enchaîne encore plus étroitement à celle
qui confond l'existence et
avoué avec toute
oiî
il
prend
pensée. Aussi ce
la
la clarté possible, à côté
dogme
même
est-il
du principe
Nous n'avons donc qu'à continuer
« Dans le temps où le
sa source.
notre modeste rôle de traducteur
:
« Saint, béni soit-il, voulut créer l'univers, l'univers
était
forma aussi les âmes
« qui devaient dans la suite appartenir aux hommes; elles
« étaient toutes devant lui, exactement sous la forme qu'elles
« déjà présent dans sa pensée; alors
(c
devaient avoir plus tard dans
« les regarda
une à une,
et
le
en
il
est
tel
plusieurs qui devaient
monde. Quand son temps
venu, chacune de ces âmes est appelée devant l'Éter-
« nel, qui lui dit
<c
corps humain. L'Éternel
vit
« corrompre leurs voies dans ce
<(
il
ou
tel
:
corps.
Ya dans telle partie de la terre, animer
L'âme lui répond
maître de l'imivers,
:
« je suis
heureuse dans
« pas
quitter pour
le
le
monde
un autre
oii
oi^i
je suis, et je désire
ne
je serai asservie et expo-
u sée à toutes les souillures. Alors le Saint, béni soit-il, re-
Du jour
«
prend
ce
destination que d'aller dans le
:
« qu'il faut obéir,
« terre et vient
cette idée,
vons dans
«
De
lu as été créée, tu n'as pas eu d'autre
monde où je
t'envoie.
l'âme prend avec douleur
le
Voyant
chemin de
descendre au milieu de nous \ »
A
la
côté de
exprimée sous une forme plus simple, nous troule
passage suivant
même
1- ^riiz'c:
oiî
Sd
qu'avant
niii*i
W\3^ iiW2 ^122 nn^^l-S
rrup
la
la
Nmy-a
^-''•2'
doctrine de
création, toutes
r;\Sl-
p^So
'-"
la
réminiscence
les
NnSy "nsaS nnpn
pai't-, foi-
:
choses de ce
ii'j2i
96, verso, sccl.
xrzn
Qi'csra-
,
LA KABBALE.
i82
ce
monde
« qui
étaient présentes à la pensée divine, sous les formes
« avant de descendre
«
ainsi toutes les âmes humaines,
dansée monde, existaient devant Dieu,
leur 'Sont propres
dans
sous la forme qu'elles ont conservée ici-bas
le ciel,
apprennent sur la
« et tout ce qu'elles
« vaient
;
avant d'y arriver \
nous qu'un principe de
On
»
et
dans l'ensemble du système
;
sa-
le
regrettera peut-être avec
importance ne
cette
de quelques développements
terre, elles
soit pas
suivi
ne tienne pas plus de place
mais on sera forcé de conve-
;
nir qu'il ne peut pas être formulé d'une manière plus caté-
gorique.
Il
faut cependant
doctrine de
morale. Avec
que nous nous gardions de confondre
celle-ci,
liberté
la
humaine
entièrement
est
impossible; avec celle-là, elle n'est qu'un mystère dont
dualisme païen
et le
dogme
pas plus propres à lever
biblique de
le voile
que
la
la
« Si le Seigneur, dit
:
croyance
Simon bcn Jochaï
l'unité
à
mis en nous le
nous
représente
que l'Ecriture
pies,
ce
bon
ce
sous l'image de la lumière et des ténèbres,
ce
pour l'homme de
et
le
mauvais
désir,
création (pour
la
dit) ni
ce
demandèrent
ce
même
les disciples.
n'existerait
pour
ce
que l'homme
«
Non, répliqua
ce
il
ce
cessaire. C'est à cause de
ce
la création.
•1-
fol.
il
le
Or
maître;
il
est-il ainsi?
vaudrait-il pas mieux,
lui ni
fût incapable de
est, et tout
x>2S*;S piT"!
Ne
n'y aurait
l'homme proprement
mérite ni culpabilité. Mais pourquoi en
ce
il
le
à ses disci-
Saint, béni soit-il, n'avait pas
cc
si le
le
création ne sont
absolue. Or ce mystère est formellement reconnu dans
Zohar
la
préexistence avec celle de la prédestination
la
quand
récompense ni châtiment,
pécher
et
de faire
était juste qu'il fut créé
le
mal?
comme
ce qu'a fait le Saint, béni soit-il, était né-
la loi est
nS tj
^'jt
G], verso, scct. j^i^ iinX-
l'homme qu'a été
un vêtement de la
nSd a^h-j \sna 'çihM<i
faite la loi
de
Divinité. Sans
-^2
S;*,-
^
paît
OPINION DES KABBALISTES SUR L'AME.
185
riiommo et sans la loi, la présence divine eût été comme
un pauvre qui n'a pas de fjuoi se couvrir'. » En d'autres
termes, la nature morale de l'homme, l'idée du bien et du
mal, qu'on ne saurait concevoir sans la liberté, est une des
«
«
formes sous lesquelles nous sommes obligés de nous repré-
Nous avons,
senter l'être absolu.
il
est vrai, appris
un peu
plus haut que déjà, avant leur arrivée dans ce monde, Dieu
reconnaît
âmes qui doivent un jour l'abandonner mais
compromise par celte opinion; au con-
les
;
la liberté n'est pas
vent en abuser les esprits libres
tière
Tous ceux qui font
ce
:
comment peuencore des chaînes de la mamal dans ce monde ont déjà
époque, et voici
traire, elle existe dès celte
le
«
commencé dans
ce
soit béni; ils se sont précipités à l'entrée
ce
devancé
le
temps où
du
s'éloigner
le ciel à
Saint, dont le
nom
de l'abîme et ont
devaient descendre sur la terre,
ils
âmes avant de venir parmi nous '. »
C'est précisément pour concilier la liberté avec la destinée de l'âme; c'est pour laisser à l'homme la faculté d'expier ses fautes, sans le bannir pour toujours du sein de Dieu,
que les kabbalistes ont adopté, mais en l'ennoblissant, le
dogme pythagoricien de la métempsycose. Il faut que les
Ames, comme toutes les existences particulières de ce monde,
ce
Telles furent les
rentrent dans
la
substance absolue dont elles sont sorties.
Mais pour cela
il
laat qu'elles aient développé toutes les per-
germe indestructible est en elles;
une multitude d'épreuves,
fections dont le
qu'elles aient acquis, par
il
faut
la
con-
science d'elles-mêmes et de leur origine. Si elles n'ont pas
n
.
^-
NT -jrm
NnmxT
*m1
i*:x-
2.
Tp?2
xro
x-c"'!':
y niniîzb n^b hm
nN"'^2nx iT;*il-
KoSyS
loi,
]•>;::
"iix
^'° p;ii'l-,
]''pn-in^2
]inn:i xnyu?
6J, verso, scct.
pn
iS-'îx
^^pmi
j-j-iQ
fo'-
^iin
n
n
p
mm
*"nxi-in dtnS .-aim
xb ik
^z'!
mn
23, recto et verso.
adi'j \sn2 ]ix3-
n2-i xîzinn-
iiHX-
n
xiïi nzpn xia- i-n
p;nu?D xSt
xapiji "çhavi nzp-
pi-ix
S^
^' pari-,
LA KABDALE.
184
rempli celte condilion dans une première
vie, elles
en com-
une troisième, en passant toujours dans une condilion nouvelle, où il dépend enmencent une
autre, et après celle-ci
manqué
tièrement d'elles d'acquérir les vertus qui leur ont
auparavant. Cet
quand nous
exil cesse
plus ne nous empêche de
âmes,
« les
le faire
dit le texte, sont
voulons; rien non
le
durer toujours. « Toutes
soumises aux épreuves de
hommes ne
^'^
'^^
« transmigration, isbi;bji
V^^^-^'
« pas quelles sont, à leur égard, les voies
ce
ne savent pas comment
ils
du Très-Haut;
ils
sont jugés dans tous les temps,
dans ce monde
« et avant de venir
la
savent
et lorsqu'ils l'ont quitté
;
ignorent comhien de transformations et d'épreuves
« ils
sont obligés de traverser
ce
mystérieuses
ce
et d'esprits
ce
pas dans
ce
bissent des révolutions semblables à
ce
qu'on lance avec
ce
dévoiler tous ces mystères ^ »
où
du Roi
le palais
d'accord avec
tails
ils
;
combien d'âmes
viennent en ce monde, qui ne retourneront
la
la
céleste;
fronde.
comment
celles
enfin
ils
su-
d'une pierre
Le temps est enfin venu de
A
ces paroles, si pleinement
métaphysique du Zohar, succèdent des dé-
se révèle quelquefois l'imagination la plus poétique,
que peut-être le génie de Dante aurait accueillis dans son
œuvre immortelle, mais qui n'offrent aucun intérêt à l'histoire de la philosophie, et n'ajoutent rien au système que
nous désirons faire connaître. Nous ferons seulement remarquer que
la
transmigration des âmes,
si
nous en croyons saint
Jérôme, a été longtemps enseignée parmi
tiens
comme une
premiers chré-
les
doctrine ésolérique et traditionnelle qui
ne devait être confiée qu'à un petit nombre d'élus
dite quasi in fuveis
viperarum versari,
et
:
abscon-
quasi hxredita-
malo serpere in paucis '. Origène la considère comme
seul moyen d'expliquer certains récits bibliques, tels que
rio
lutte de Jacob et d'Esaû avant leur naissance, tels
que
l'élec-
verso, et secj., sect. QVjr^^'Q.
1.
2' part., fol. 99,
2.
Ilieronyin., Epislol.
ad
Deinctiiadcin. Voir aussi lluet,
le
la
Ovujemann.
OPIMON DES KABBALISTES SUR L'AME.
185
quand il était encore dans le sein de sa
une foule d'aulres faits qui accuseraient le ciel d'iniquité, s'ils n'étaient justifiés par les actions bonnes ou mauvaises d'une vie antérieure à celle-ci. De plus, pour ne laistion de Jérémie,
mère,
et
aucun doute sur
ser
croyance,
s'agit
pas
l'origine et le vrai caractère de cette
prêtre d'Alexandrie a soin de nous dire qu'il ne
le
de
ici
la
métempsycose de Platon, mais d'une théobien autrement élevée *.
rie toute différente et
Outre
la
métempsycose proprement
dite, les kabbalistes
modernes ont imaginé encore un autre moyen
grâce divine à notre faiblesse, pour nous aider
h
rir
à
reconqué-
supposent que lorsque deux âmes manquent
ciel. Ils
de force pour accomplir, chacune séparément, tous
ceptes de
par la
offert
les pré-
les réunit dans un même corps et les
même vie, afin qu'elles se complètent l'une
comme l'aveugle et le paralytique. Quelquefois
la loi.
Dieu
confond dans une
jar l'autre,
une seule de ces deux Ames qui
c'est
ment de vertu
et
qui vient
a besoin
chercher dans l'autre, mieux
le
comme
partagée et plus forte. Celle-ci devient alors
de
la
première;
sa substance
là le
nom
elle la porte
d'un supplé-
dans son sein
comme une femme
le fruit
et la
la
mère
nourrit de
de ses entrailles. De
de gestation ou d'imprégnation (Ty^v) sous lequel
on désigne
étrange dont
cette association
le
sens philoso-
^ Mais laissons ces rêveries ou, si l'on veut, ces allégories sans importance, et tenons-nous-en au texte du ZoJiar.
phique,
s'il
y
en a un,
est très difficile à deviner
Nous savons déjà que
Dieu
\.
est à la fois la fin et la
ricp'.
xai' aû-r^'i
2.
le
àv/o)V, liv.
I,
di;ip.
retour de l'àme dans
le
récompense de toutes
VII.
-'.va C'IrjXorc'pav OE(of!av,
Ce mode de Irnnsmigralton
témoigne son
Oj
v.y.-.V
Il/.âvwvo;
Adv. Cclsum,
MélempsycoRc (niSliSj "1£D)' '^''M' '•
plus près du Zohar, eu parle très peu.
Vital
épreuves
[jLiT£v7;oaâT;i;a'.v,
occupé Isaac Loria,
dans son Elz
-^loïsc
les
sein de
àX/.à
liv. 111.
a |iarliculi(''rement
fidèle disciple 'Ilaïin
le
Haïm,
comme
Traité de la
Cordncro, plus réservé et toujours
LA KABBALE.
186
dont nous venons de parler. Cependant
n'ont pas voulu s'arrêter
pour
le
là
:
auteurs du Zohar
union, dont résultent
celte
créateur aussi bien que pour la créature des jouis-
sances ineffables, leur a semblé un
naturel, dont le prin-
fait
même
cipe est dans la constitution
ils
les
de l'esprit; en un mol,
ont voulu l'expliquer par un système psychologique qu'on
retrouve sans exception au fond de toutes les théories enfantées par le mysticisme.
humaine
la
la terre
S
et
nature
animale,
celle force aveugle qui préside à la vie
qui ne quitte jamais
cun
Après avoir retranché de
par conséquent ne joue au-
Zohar distingue en-
rôle dans les destinées de l'ame, le
core deux manières de sentir et deux sortes de connaissances.
Les deux premières sont la crainte
et
l'amour
:
lumière
la
directe et la lumière réfléchie, ou la face interne et la face
extérieure, telles sont les expressions par lesquelles on dé-
«La
signe ordinairement les deux dernières.
face intérieure,
« dit le texte, reçoit la lumière du flambeau suprême, qui
« luit éternellement, et dont le mystère ne saurait jamai?
« être dévoilé. Elle est intérieure, parce qu'elle vient d'une
« source cachée;
mais
elle est aussi supérieure,
parce qu'elle
qu'un
« vient d'en haut. La face extérieure n'est
de
reflet
« cette lumière, directement
émanée d'en haut
Dieu
verra pas en face, mais seule-
dit à
ment par
Moïse qu'il ne
derrière,
il
le
fait
le
mal. C'est, en un mot, ce que nous
K)2br "iNn^
2.
-S;
nbabann Ninp
Nin; nS~ X''lSp£DN' Sous
le
Jhalmud.
et
du
'i" pai'i., fol.
83, verso,
nalln-
208, verso. Ces deux sortes de connaissances s'appellent,
plus souvent, \c Miroir lumineux, j^inj
dans
du bien
appellerions aujour-
nn^nuTN rs:-
i3
2' part., foL 141, sect.
2' part., fol.
Lorsque
paradis terrestre,
l'arbre de vie et celui qui donnait la science
1-
»
allusion à ces deux manières de
connaître, que représentent aussi, dans
scct. -jS
".
ces deux
N^lSpSDX^
noms
et \q
le
Miroir non lumineux,
elles sont quelquefois
mentionnées
OPINION DES KABBAUSTES SUR L'AME.
(l'hui l'inluilion et la réflexion.
sidéiés
du point de vue
L'amour
«
« gré
<c
qu'on
crainte
l'homme qui
le
religieux, sont définis d'une
conduit à l'amour.
est
amour
obéit à Dieu par
:
ma-
« C'est par
Sans doute,
parvenu au dc-
est
plus élevé, et appartient déjà, par sa sainteté, à la
vie future
;
mais
« crainte, ce ne
«
con-
et la crainte,
nière très remarquable dans le passage suivant
« la
187
hommage
il
ne faut pas croire que, servir Dieu par
soit pas le servir.
que celui de
très précieux
au contraire, un
C'est,
la crainte,
bien qu'il
une union moins élevée. II
degré plus élevé que la crainte, c'est
« établisse entre Dieu et l'âme
ce
n'y a
qu'un seul
Dans l'amour
« l'amour.
uns vers
« qui attire les
« les degrés inférieurs
les autres les
il
degrés supérieurs et
qui élève tout ce qui est à
c'est lui
;
« ce degré suprême, où
<c
est le mystère de l'unité. C'est lui
est nécessaire
que tout
Tel est le sens mystérieux de ces paroles
Dieu
« l'Éternel notre
un Dieu un \
est
Écoute, Israël,
»
Nous comprenons sur-le-champ qu'une
dernier terme de
:
soit uni.
la perfection, l'esprit
fois
arrivé
au
ne connaît plus ni
crainte; mais sa bienheureuse existence,
la réflexion ni la
entièrement renfermée dans l'intuition et dans l'amour, a
perdu son caractère individuel; sans intérêt, sans action,
sans retour sur elle-même, elle ne peut plus se séparer de
l'existence divine. Voici, en effet,
représentée sous
« et voyez
:
le
quand
comment
elle est
point de vue de l'intelligence
les
:
âmes sont parvenues dans
d'abord
« Venez
le
lieu
« qu'on appelle le trésor de la vie, elles jouissent de celle
« lumière brillante, injT
« ciel suprême
« les
<(
:
Nn^prDx dont
,
et telle est la
le
foyer est dans le
splendeur qui en émane, que
âmes ne pourraient la soutenir, si elles n'étaient ellesrevêtues d'un manteau de lumière. C'est grâce à
mêmes
1-
hnSî; "inxi
p2-nx
•riNi n'd^:!! .T*:?nD2
nzrii^
pnnxi
^xa nSs- ^x^z nzns* -innb lynt^ ns^^r
Nb^yS-^"
part., foi.
210, recto, scct.
Snpiv
LA KABBALE.
188
manteau
« ce
qu'elles peuvent subsister en face de ce foyer
« éblouissant qui éclaire le séjour de la vie. Moïse
pu en approcher, pour
n'a
ce
« dépouillé
voir à
lui-même
contempler, qu'après s'être
le
de son enveloppe terrestre*. » Voulons-nous sa-
comment l'àme
présent
s'unit à Dieu par l'amour,
écoutons ces paroles d'un vieillard, à qui
rôle le plus important après celui de
le
ce
Dans une des parties
cc
vées
ce
l'amour, niHN S^^^
ce
sont rassemblées toutes les
ec
leste; c'est là
que
ce
bite avec ces
âmes
ce
d'amour,
la
du
ciel,
est
expressément
dit
ce
substance dont
nous
fait
:
plus mystérieuses et les plus éle-
les
là se
âmes bien-aimées du Roi
le Saint,
si
béni
soit-il,
cé-
ha-
saintes et s'unit à elles par des baisers
» C'est
'•
appelée
un
en vertu de cette idée que
baiser de Dieu,
lexle, c'est l'union
le
grande vénération
ce
Ce baiser,
de l'àme avec
la
même
principe
les interprètes
du mys-
son originel » Le
elle tire
comprendre pourquoi tous
ticisme ont en
de
le palais
passent de profonds mystères; là
Roi céleste,
le
ia''n"n "î'p^J
ce
:
y a un palais qu'on appelle
il
mort du juste
le Zoliar a donné
Simon ben Jochaï
les
expressions tendres,
mais souvent très profanes, du Cantique des cantiques.
ce Mon
bien-aimé est à moi et je suis à mon bien-aimé «,
dit Simon ben Jochaï avant de mourir \ et, chose assez digne d'èlre remarquée, cette citation termine aussi le traité
deGerson sur
pourrait causerie
de prononcer,
nom
et le
1'° part.,
fol.
la
surprise que
justement célèbre que nous venons
grand
ceux qui figurent dans
'""inn-
mystique ^ Malgré
la théologie
nom
le
de Fénelon, placé à côté de
Zohar, nous n'aurions aucune
CG, reclo, sccf. nj-
2' part., fol. 97, reclo, sect.
avc£»^'î23.
1"
A.
2" part.,
5.
Consideratiunes de tlicologiâ mysikâ, pars sccunda, ad
part., fol. IGS, recto.
Idra rabbn, ad
Kip^^Z NCi::- Nn",p2- ,Tn-
np^îl'in
fin.
fin.
NMV
OPINION DES KABBALISTES SBR L'AME.
189
peine à démontrer que dans les Considérations sur la théo-
dans Y Explication des maximes des saints
il est impossible de trouver autre chose que cette théorie de
l'amour et de la contemplation dont nous avons voulu monlogie mystique et
En
trer les traits les plus saillants.
conséquence, que
franchise que les
monde
kabbalistes.
Parmi
y en a un, désigné sous
', il
où toutes
les
compléter
âmes vont
fond de celte pensée,
Là
et
commande
Dieu
dans
une seule
remplit entièrement;
le
peut plus se distinguer du créateur;
même
et se
rentre
lumière qui se cache en
la
ne peut jamais être ni saisie ni connue
pensée qui en émane. Enfin, dans cet
éclaire, la
suprême
tout
tout se confond dans
;
pensée qui s'étend sur l'univers
le
tabernacles, yiu;
de saint des saints,
le titre
autres.
les
volonté les anime
à l'univers,
môme
degrés de
les différents
se réunir à l'âme
unes par
les
l'unité et dans la perfection
mais
voici enfin la dernière
n'a pas avouée avec la
(qu'on appelle aussi les sept
l'existence
m'7D''n)
tout le
saisit
état, la
la
elle
que
la
créature ne
même
pensée
les
l'âme aussi bien que
;
qu'elle ordonne, Dieu
ce
et
on ne
;
*.
l'exécute
ne nous reste plus, pour avoir terminé cette analyse,
Il
qu'à faire connaître en peu de mots l'opinion des kabba-
un
un dogme
sur
listes
traditionnel auquel leur système donne
secondaire, mais qui, dans l'histoire des re-
rôle très
ligions, est de la plus
d'une
fois
(ju'amena dans
Nous
1.
2.
1"!-;
il
'i?2''SnuNi
«
N72 NI
niT
désobéissance de nos
de
de
't^,
la
sa
dégradation
la vie.
p2nnD
~D •'u;-Tpn u;ip ''nh
nnx'z^ Npi-insS ott 7xa '"ni
'
l'^'t^ foi-
plus
mort sur lui-même, sur
"'mi ihSo
N:"na 'xnD
'
T3y^ nipm- ^"
lait
des malédictions
nous apprend qu'Adam, en cédant au
s'agit ici des tabernacles
1.TK ihSd îrzSy
»
Il
la
et
avotis |)aric plus liaul des tabernacles de la iiioit,
D" KT
«
déchéance
a réellement appelé la
l'enfer;
>
la
nature humaine
la
premiers parents.
.serpent,
ou de
haute importance. Le Zoliar
mention de
icclo et verso, sect. ri^-i^xil'
'
LA KABDÂLE.
190
toute la nature*. Avant sa
postérité et sur
d'une force
un
était
corps, ce n'était pas la vile matière dont
nôtre est composé
aucun de nos
il
d'une beauté bien supérieures à celles des an-
et
ges. S'il avait
le
faute,
;
ne partageait aucun de nos besoins,
il
désirs sensuels.
Il
par une sagesse
était éclairé
supérieure, à laquelle les messagers de Dieu, de l'ordre
le
plus élevé, étaient condamnés à porter envie ^ Cependant,
nous ne pouvons pas dire que ce dogme
du péché
celui
En
originel.
effet,
sidère seulement la postérité
il
même que
quand on con-
soit le
s'agit ici,
d'Adam, non d'un crime qu'aueffacer, mais d'un malheur
cune vertu humaine ne saurait
héréditaire, d'une punition terrible, qui s'étend sur l'avenir
aussi bien que sur
« textes, est
« d'expiation
(c
m^D
lis
le
c'est
;
N"
i^ipiiï
vont
L'homme
«
pur, disent les
pour
cela
que
sont
les justes
sacrifice
le
de l'univers. »
et l'expiation
"j^zw
présent.
le
par lui-même un vrai sacritice, qui peut servir
h'ji
ma-'? u?î2a
même jusqu'à
aii-^.p in\s'
-xdt in\NT W2 ii
représenter l'ange de la mort
comme
plus grand bien de l'univers; car, disent-ils, c'est pour
nous protéger contre
que
que
lui
la loi a été
auront en héritage
les justes
les
leur sont réservés dans la vie à venir
que croyance de
enseignée dans
la
la
1
•
'^-
1'° part.,
M.
Nin.^ n£"1mS
comme un
-'':'':a
xy-ix
3.
1"
reste, cette antisi
positivement
fait
naturel,
telle
qu'on
la
kabbale
comme
l'a
la
expliquée
axncN dixS kit- a^nn ayji
-jn"'^^'''^''
niaia t^tni
part., fol. 68, sect. n::fol.
est cause
il
i<T)Tci
145, verso.
85, verso, sect. Qi*ki,"np.
4. 2° part.,
;
Genèse, est représentée dans
de l'Ame humaine,
SdS isna Dn^T
KdSî?-
fol.
même
\ Du
déchéance de l'homme,
avec assez d'habileté,
création
donnée
sublimes trésors qui
165, recto et verso.
-unnx
ï^-cni
^d-
5° part.,
OPINION DES KA.BBALISTES SUR L'AME.
pins haut. « Avant d'avoir péolié,
Adam
191
n'écoutait que cette
« sagesse dont la lumière vient d'en haut;
ne
il
pas
s'était
quand
« encore séparé de l'arbre de la vie. Mais
céda au
il
« désir de connaître les choses d'en bas et de descendre au
« milieu d'elles, alors
« oublia le bien
« fait cela,
ils
en fut séduit,
il
se sépara
il
;
entendaient
« la sagesse supérieure,
« neuse
«
même
connut
la voix
d'en haut,
ils
de comprendre
le
mal
et
il
possédaient
conservaient leur nature lumi-
ils
Mais après leur péché
sublime.
et
il
de l'arbre de vie. Avant d'avoir
la voix
d'en bas
*.
»
ils
cessèrent
Comment
ne pas
admettre l'opinion que nous venons d'exprimer, lorsqu'on
nous apprend qu'Adam
les
et
Eve, avant d'avoir été trompés par
ruses du serpent, n'étaient pas seulement affranchis des
besoins du corps, mais qu'ils n'avaient pas de corps, c'est-àdire qu'ils n'appartenaient pas à la terre? Ils étaient l'un et
l'autre
dépures intelligences, des
ceux qui habitent
esprits
bienheureux
séjour des élus. C'est
le
là
comme
ce que signifie
nous les représente au
quand l'historien sacré nous
cette nudité avec laquelle l'Ecriture
milieu de leur innocence
raconte que
le
Seigneur
;
et
les vêtit
de tuniques de peau, cela
veut dire que, pour leur permettre d'habiter ce monde, vers
une curiosité imprudente ou
lequel les portait
connaître
le
bien
et le
sens. Yoici l'un des
le désir
mal. Dieu leur donna un corps
nombreux passages où
cette idée, adoj)téc
aussi par Pliilon et par Origène, se trouve exposée d'une
nière assez claire
te
bilait le jardin
((
le
ce
Quand
ciel,
«
il
d'Eden,
il
était vêtu,
fait
l'est
dans
supérieure,
du jardin d'Eden et obligé de se soumonde, alors qu'arriva-l-il ?
l'Ecriture, fit pour Adam et pour sa femme
nécessités de ce
Dieu, nous dit
1"
comme on
avec la lumière
fut chassé
u des tuniques de peau dont
1.
ma-
Lorsqu'Adam, notre premier père, hâ-
d'un vêlement
« mettre aux
<(
:
de
et des
pari., foi. 52, recto et verso
il
les vêtit; car,
auparavant,
ils
LA KABBALE.
192
« avaient des tuniques do lumière; de celte lumière supéLes bonnes actions
« rieure dont on se sert dans l'Eden
—
« que l'homme accomplit sur la terre font descendre sur lui
« une partie de cette lumière supérieure qui brille dans
«
qui lui sert de vêtement quand
ciel. C'est elle
monde
« trer dans un autre
« le
« ter
nom
soit béni. C'est
bonheur des
le
devant
lumi-
qu'elle soit parfaite en
toute
« mondes qu'elle doit habiter, l'un pour
D'un aulre
le
côté,
autre chose que
le
dont
élus, et regarder en face le miroir
« chose, a un vêtement différent pour
« et l'autre pour
doit en-
il
le Saint,
grâce à ce vêtement qu'il peut goû-
l'àme, afin
« neux'. Ainsi
et paraître
le
monde supérieur
'.
chacun des deux
le
monde
la
mort, qui n'est
terrestre
»
nous savons déjà que
péché lui-même, n'est pas une malédic-
mais seulement un mal volontaire; elle
n'existe pas pour le juste qui s'unit à Dieu par un baiser
d'amour; elle ne frappe que le méchant, qui laisse dans ce
tion universelle,
monde
toutes ses espérances. Le
semble plutôt avoir été adopté par
dogme du péché
les
principalement par Isaac Loria, qui, croyant toutes
nées avec
Adam,
môme
seule et
et
originel
kahbalisles modernes,
les
àmcs
supposant qu'elles formaient d'abord une
âme,
les
regardait toutes
comme
également
coupables du premier acte de désobéissance. Mais en même
temps qu'il les montre ainsi dégradées depuis l'origine de la
création,
il
leur accorde
mêmes,
De là l'obligalion de
la
faculté de se relever par elles-
en accomplissant tous les
ter,
les
et multipliez.
De
là aussi la nécessité
tempsycose, car une seule vie ne
C'est-à-dire,
comme nous
suffit
fol.
pas à cette
la loi
:
méœuvre de
de
la
l'avons expliqué plus haut, connaître la vérité
par intuition ou face à face.
2. Zoliav, 2" part.,
Dieu.
faire sortir de cet état, et d'exécu-
autant qu'il est en notre pouvoir, ce précepte de
Croissez
1.
commandements de
229, verso, sect.
1^^p^.
OPIMUN DES KABBALISTES SUR L'AME.
réhabilitation'. C'est toujours, sous
une autre forme,
noblissement de notre existence terrestre et
de
la vie
comme
le
seul
moyen
195
offert à
l'en-
la sanctification
l'ame d'atteindre
à la perfection dont elle porte en elle le besoin et le germe.
un jugement
n'entre pas dans notre plan de prononcer
11
sur
le vaste
système que nous venons d'exposer; ce que d'ail-
une main pro-
leurs nous ne pourrions pas faire sans porter
fane sur les plus fortes conceptions de la philosophie et sur
des
dogmes
religieux dont le mystère est justement respecté.
Nous ne nous sommes destiné que le modeste rôle d'interprète; mais nous avons du moins la conviction que, malgré
les difficultés sans nombre contre lesquelles nous avions à
lutter; malgré l'obscurité du langage et l'incohérence de la
forme malgré ces rêveries puériles qui viennent à chaque
;
pas interrompre
le
cours des idées sérieuses,
la vérité histo-
rique n'a pas trop à se plaindre de nous. Si maintenant nous
voulons mesurer, de
la
manière
la
plus sommaire, l'espace
que nous venons de parcourir, nous trouverons que, dans
l'étal où nous la présentent le Sepher ietzirah et le Zohar, la
kabbale se compose des éléments suivants
:
En
i"
faisant passer
pour des symboles tous
toutes les paroles de l'Ecriture, elle enseigne à
avoir confiance en
de l'autorité; elle
même
et
A
2"
et qui,
la
sous
la
fait
;
elle
met
la raison à la
dans
naître la philosophie
sauvegarde de
malgré
le
à
place
sein
la religion.
croyance d'un Dieu créateur, distinct de
dans l'inaction,
selle,
lui-même
les faits et
l'homme
sa toute-puissance, a
elle substitue l'idée
dû
exister
la
nature,
une éternité
d'une substance univer-
réellement infinie, toujours active, toujours pensante,
cause immanente de l'univers, mais que l'univers ne renfei-me pas;
pour laquelh', enfin, créer
que penser, exister
1.
et se
Yoy. Elz 'llaïm, Trailé de
n'est pas autre chose
développer elle-même.
l(i
Mcloiipsiicose,
liv.
I,
cli.
i.
15
LÀ KABBALE.
194
5°
Au
lieu
d'un monde purement matériel, distinct de
Dieu, sorti du néant et destiné à y rentrer, elle reconnaît
des formes sans nombre sous lesquelles se développe et se
manifeste
la
la
substance divine suivant
les lois invariables
de
pensée. Toutes existent d'abord réunies dans l'intelligence
suprême avant de se réaliser sous une forme sensible de là
deux mondes, l'un intelligible ou supérieur, l'autre inférieur
ou matériel.
4° L'iiomme est de toutes ces formes la plus élevée, la plus
complète, la seule par laquelle il soit permis de représenter
:
L'homme sert de lien et de transition entre Dieu et le
monde; il les réfléchit tous deux dans sa double nature.
Dieu.
Ainsi que tout ce qui est limité,
la
un
substance absolue à laquelle
jour,
quand
est d'abord
il
il
doit de
Mais
faut distinguer la forme absolue,
est susceptible.
la
forme universelle de l'homme
en sont
se réunir
y sera préparé par les développements dont
il
il
liers qui
renfermé dans
nouveau
la
il
hommes
des
et
particu-
reproduction plus ou moins affaiblie. La
première, ordinairement appelée
rement inséparable de
mière manifestation.
la
Vlwmme
nature divine
;
céleste, est entiè-
elle
en est
la pre-
Plusieurs de ces éléments servent de base à des systèmes
qu'on peut regarder
comme
contemporains de
la
kabbale.
D'autres étaient déjà connus à une époque bien plus recu-
donc du plus haut
lée. Il est
telligence
intérêt,
humaine, de rechercher
pour
si la
des Hébreux est vraiment originale ou
emprunt déguisé.
l'histoire de l'in-
doctrine ésotérique
si
elle n'est
qu'un
Cette question et celle de l'influence exer-
cée par les idées kabbalistiques seront traitées dans la troi-
sième
et
dernière partie de ce travail.
TROISIÈME PARTIE
CHAPITRE
I
QUELS SONT LES SYSTÈMES QUI OFFRENT QUELQUE RESSEMBL.VNCE AVEC L\
RAPPORT DE LA KABBALE AVEC LA PHILOSOPHIE DE PLATON
KABBALE
Les systèmes qui, par leur nature
comme
par l'âge qui les
a vus naître, peuvent nous sembler avoir servi de base et de
mod(Me
à la doctrine ésotérique des
Hébreux, sont,
les
uns
philosophiques, les autres religieux. Les premiers sont ceux
de Platon, de ses disciples infidèles d'Alexandrie et de PhiIon, qu'il nous est impossible de confondre avec eux. Parmi
les
systèmes religieux, nous ne pouvons citer en ce moment,
manière générale, que le christianisme. Eh
le dire, aucune de ces grandes théories
de la nature ne peut nous expliquer l'origine des
et cela d'une
bien, je
me
de Dieu
et
traditions
sance.
hàle de
dont nous avons
C'est
ce
point
si
précédemment
pris
connais-
important que nous établirons
d'abord.
Qu'il y ait
une grande analogie entre
la
philosophie pla-
tonicienne et certains principes métaphysiques et cosmolc-
^iques enseignés dans
le
Zohar
et le
Livre de la création
LA KABBALE.
196
personne ne pourra
le nier.
Nous voyons des deux
côlcs l'in-
divine ou le Verbe former l'univers d'après des
telligence
types renfermés en lui-même avant la naissance des choses.
Nous voyons des deux côtes les nombres servir d'intermédiaires entre les idées, entre la pensée suprême et les objets
qui en sont dans
le
monde
la
manifestation incomplète. Des
deux côtés enfin, nous rencontrons les dogmes de la préexistence des âmes, de la réminiscence et de la métempsycose.
Ces diverses ressemblances sont tellement évidentes que les
eux-mêmes, j'entends les kabbalistcs modernes,
et pour les expliquer, ils n'ont rien imaque
de
faire de Platon un disciple de Jérémie,
mieux
giné de
comme d'autres ont fait d'Aristote un disciple de Simon le
kabbalistes
les ont
reconnues
;
Juste'. Mais qui oserait conclure de ces rapports superficiels
que
les
œuvres du philosophe athénien ont inspiré
pre-
les
miers auteurs de la kabbale, et, ce qui serait encore un plus
grand sujet d'étonnement, que cette science d'origine étransoit entourée par la
gère, sortie de la tête d'un païen
MiscJina de tant de respect et de myslère? Chose étrange!
,
ceux qui soutiennent cette opinion sont précisément les critiques qui ne voient dans le Zoltar qu'une invention de la fin
du treizième
époque
siècle,
oij
qu'on puisse
se faire
tions disséminées
que qui
admettre
par conséquent
et
le font naître à
une
Platon n'était pas connu; car on ne prétendra pas
les
la
une idée de
dans
sa doctrine par les
les livres d'Aristote et
l'amère
citacriti-
accompagne. Mais dans aucun cas on ne pourra
filiation actuellement soumise à notre examen.
ne m'appuierai pas sur des raisons extérieures dont l'emploi sera plus opportun dans la suite. Je ferai seulement re-
Je
marquer
1.
ici
que
les
ressemblances qu'on aperroit d'abord
Ari-Nohem de Léon de Modènc, chap.
xv, p. 44. D'autres ont prétendu
qu'Aristote, ayant été en Palestine à la suite d'Alexandre le Grand, y a
les livres de Salonion qui lui ont fourni les principaux
sophie. Voyez
rî;"-,^2N
^b^Tw ^^
!>•
^'*^-r
Aldoli.
connu
cléments de sa philo-
SYSTEMES SE RAPPROCUANT DE L\ KABBALE.
197
entre les deux doctrines sont bientôt effacées par les différences. Platon reconnaît formellement deux principes
prit et la matière, la cause intelligente et la
quoiqu'il soit bien difficile de se faire d'après lui
aussi nette de la
seconde que de
encouragés à cela par
le
un Dieu qui
une idée
première. Les kabbalistes,
dogme incompréhensible de
la créa-
pour base de leur système,
lion exnihilo, ont admis,
absolue,
la
l'es-
:
substance inerte,
l'unité
substance et
est à la fois la cause, la
la
forme de tout ce qui est comme de tout ce qui peut être. Le
combat du bien et du mal, de l'esprit et de la matière, de
la
puissance et de
la résistance, ils le
monde, mais
tout le
absolu et
le
les
le
reconnaissent
qui subsiste né-
génération des choses, entre
la
comme
placent au-dessous du principe
font dériver de la distinction
cessairement, dans
l'infini,
ils
entre toute existence particulière
le fini et
sa limite, entre
et
extrémités les plus éloignées de l'échelle des êtres. Ce
dogme fondamental, que
le
Zohar
traduit quelquefois par
des expressions profondément philosophiques, se montre
dans
le
dt'jà
Sepher ielzirah sous une forme assez bizarre, assez
grossière,
mais en
même
temps assez
claire
pour
qu'il soit
permis de croire à son originalité, ou du moins pour qu'il ne
le soit
pas d'invoquer l'intervention du philosophe grec.
parons-nous entre
elles la théorie des idées et celle des
pJiiroth, et toutes les
découlent? nous
Com-
deux avec
les
les
Seformes inférieures qui en
trouverons séparées par
la
môme
dis-
tance, et l'on ne comprendrait pas qu'il en fût autrement,
en apercevant d'un côté
absolue. Platon, ayant mis
le
dualisme
et
un abime entre
ligent et la substance inerte,
de l'autre l'unité
le
principe intel-
ne peut voir dans
les idées que
formes de l'intelligence, je veux parler de l'intelligence
supi'ôme dont la noire n'est qu'une participation condition-
les
nelle et limitée. Ces formes sont éternelles et incorruptibles
comme
le
principe auquel elles appartiennent, car elles sont
elles-mêmes
la
pensée
el l'intelligence;
par conséquent, sans
LA KABBALE.
198
elles
point de principe intelligent. Dans ce sens, elles repré-
sentent aussi l'essence des choses, puique celles-ci ne peu-
vent exister sans forme ou sans avoir reçu l'empreinte de
pensée divine. Mais tout ce qui est dans
et ce
le
principe lui-même, elles ne peuvent pas
ter; et cependant, si ce principe existe,
éternité
comme
premier,
le
il
la
principe inerte,
s'il
représen-
le
existe de toute
faut bien qu'il ait aussi son
essence propre, ses attributs distinctifs et invariables, quoiqu'il
changements. Et qu'on ne
sujet de tous les
soit le
vienne pas nous dire que par
la matil're
gner une simple négation, c'est-à-dire
Platon voulait dési-
la
limite qui circon-
toute existence particulière. Ce rôle,
scrit
pressément
*
il
donne ex-
le
aux nombres, principe de toute limite
toute proportion. Mais, à côté des
nombres
et
de
la
et
de
cause
admet encore ce qu'il appelle
l'infini, ce qui est susceptible de plus et de moins, ce dont
les choses sont produites, en un mot, la matière ou, pour
productrice et intelligente,
il
parler plus exactement, la substance séparée de la causalité.
donc
que nous voulions arriver), il y a donc
des existences ou plutôt des formes de l'existence, des modes
Il
y a
(et c'est là
invariables de l'être, qui se trouvent nécessairement exclus
du nombre des
la
kabbale, au
elle-même
les
idées.
Il
n'en est pas ainsi des Sepkiroth de
nombre desquelles on
(^^D"').
voit figurer la
matière
Elles représentent à la fois, parce qu'elles
supposent parfaitement
identiques
,
et les
formes de
l'existence et celles de la pensée, les attributs de la substance
inerte, c'est-à-dire de la passivité
ceux de
ou de
la causalité intelligente. C'est
la résistance,
comme
pour cela qu'elles
se
partagent en deux grandes classes, que dans le langage mé-
taphorique du Zohar on appelle
les
pères et les mères, et ces
deux principes opposés en apparence, de
même
qu'ils dé-
coulent d'une source unique, inépuisable, qui est l'infini
\.
Dans
le PItilèbe, p.
554 de
la trad.
de M. Cousin
SYSTÈMES SE RAPPROCHANT DE LA KABBALE.
109
(En Soph), vont aussi se confondre dans un attribut comappelé le fils, d'où ils se séparent sous une forme nou-
mun
velle
se confondre de
pour
kabbalistes,
taire des
trinité platonicienne.
nouveau. De
là
le
syslème trini-
que personne ne confondra avec
la
Toutes réserves faites pour nos recher-
ches ultérieures, on convient qu'avec des bases aussi différentes le syslème kabbalistique, dût-il être né sous l'inspiration du philosophe grec, conserverait encore tous les droits
de l'originalité; car, en matière de métaphysique, l'originalité
un
absolue est
fait
introuvable, et Platon
excessivement rare, pour ne pas dire
lui-même
(qui l'ignore?)
ne doit pas
tout à son propre génie. Toutes les grandes conceptions de
l'esprit
humain sur
la
cause suprême, sur
la génération des choses, avant de revêtir
ment digne de
la raison et
de
le
un
premier être
et
caractère vrai-
science, se sont montrées
la
sous des voiles plus ou moins grossiers. C'est ainsi qu'on
peut admettre une tradition qui ne fasse aucun tort à l'indé-
pendance
et à la
fécondité de l'esprit philosophique. Malgré
nous met à l'aise, nous soutenons que les
kabbalistes n'ont eu aucun commerce, au moins direct, nvec
Platon. En effet, que l'on se figure ces hommes puisant aux
ce principe qui
sources de
la
philosophie la plus indépendante, nourris de
met
cette dialectique railleuse et impitoyable qui
lecture,
même
superficielle,
initiés à toutes les élégances
tout en
que par une
des Dialogues, on les suppose
question, et détruit aussi souvent qu'elle édifie
de
la
;
civilisation la plus raffi-
née, pourra-t-on
concevoir après cela ce qu'il y a d'irrationnel, d'inculte et d'imagination déréglée dans les passages les plus importants du Zo//ar? Pourra-t-on s'expliquer
celle extraordinaire description
de
la Tête
blanche, ces
mé-
taphores gigantesques mêlées de puérils détails, cette suppoplus ancienne que celle du
sition
d'une révélation secrète
mont
Sinaï, enfin ces efforts incroyables aidés des
les plus arbitraires
et
moyens
pour trouver leur propre doctrine dans
LA KABBALE.
200
les textes sacrés?
une philosophie
éminemment
même
A
reconnais bien
ces divers caractères je
qui, prenant naissance au sein d'un peuple
encore s'avouer à elle-
n'ose pas
religieux,
toute son audace, et cherche à se couvrir, pour sa
propre satisfaction, du voile de l'autorité; mais je ne sau-
d'une philo-
rais les concilier avec le choix tout à fait libre
sophie étrangère, une philosophie indépendante, qui ne cache
à personne qu'elle tient de la raison seule son autorité, sa
aucune époque,
force et ses lumières. D'ailleurs, à
les Juifs
n'ont renié leurs maîtres étrangers ni refusé de rendre
mage aux
pruntaient quelquefois. Ainsi, nous apprenons dans
miid que
homem-
autres nations des connaissances qu'ils leur
les
noms
Assyriens leur ont fourni les
des anges et les caractères dont
ils
le Tlial-
des mois,
se servent encore aujour-
d'hui pour écrire leurs livres sacrés*. Plus lard, quand
langue grecque a commencé à se répandre parmi eux,
docteurs les plus vénérés de
miration
et
religieuses,
initiés
par
permettent de
au
les
texte
la
même
Arabes à
la
la
les
Mischna eu parlent avec adsubstituer, dans les cérémonies
la
de
la
loi^ Durant
le
philosophie d'Aristote,
gnent pas de rendre à ce philosophe
les
qu'à leurs propres sages, sauf à en faire,
moyen
ils
âge,
ne crai-
mêmes honneurs
comme nous l'a-
un disciple de leurs plus anciens docteurs et
à lui attribuer un livre où l'on voit le chef du Lycée reconEnfin,
naissant sur son lit de mort le Dieu et la loi d'Israël
le Zohar môme nous apprend, dans un passage très remarquable cité précédemment, que les livres de l'Orient
vons déjà
dit,
''.
se
rapprochent beaucoup de
\.
Tlialni.
b21'2 Dlî^y
pari, nt
Jérusalem,
de
"h'j
^U7'înm-
divine et de quelques
Rosch-Haschana.
d'Esdias, que l'Écriture fut changée
Thalm. Bab.,
loi
u''2i'i'hl2T\
Ailleurs [traité Sanhédrin, chap. xxi)
cette écriture porte toujours le
2.
traité
la
nom
d'assyrienne,
traité Mccjuilalt, chap.
5, Ce livre s'appelle le Livre de la
j)ar
i.
lui,
T71
^'J
niDUT
dit,
en
ari^n njntl'J- ^t
"i"T]"t."'5^'
Traité Sota. ad
Pomme, niSHH 13D-
on
fin.
LA KABBALE ET LA
l'IlILOSÛPIIIE
DE PLATON.
201
opinions enseignées dans l'école de Simon Len Jochaï
Seulement on ajoute que
gnée par
patriarche
le
celte
'.
antique sagesse fut ensei-
Abraham aux
ses concubines, et par qui, selon
enfants qu'il eut de
la Bible, l'Orient a
été
peuplé. Quelle raison aurait donc empêché les auteurs de la
kabbale de consacrer aussi un souvenir à Platon, quand
leur était
de
le
si facile,
à l'exemple de leurs
modernes
héritiers,
mettre à l'école chez quelque prophète du vrai Dieu
C'est précisément,
au dire d'Eusèbe, ce qu'a
fait
il
?
Aristobule,
qui, après avoir interprété le Pentateuque dans le sens de la
philosophie de Platon, n'a pas de peine à accuser celui-ci
d'avoir puisé toute sa science dans les livres
même
de Moïse. Le
stratagème est appliqué par Philon au chef du Por-
sommes par conséquent
tique*; nous
n'est point
dans
le
autorisé à dire que ce
platonisme proprement dit qu'il faut
chercher l'origine du système kabbalistiquo. Nous allons
voir maintenant
si
nous
la
trouverons chez les philosophes
d'Alexandrie.
V
1.
Zohav,
2.
Qiiod omnis probiis liber, p. 875, éd. de Mang.
pai-f.,
foL 99 et 100, soct.
xTV
CHAPITRE
II
RAPPORT DE LA KABBALE AVEC L ECOLE D ALEXANDRIE
La doclrine métaphysique et religieuse que nous avons
dans le Zohar a sans doute une ressemblance plus
recueillie
intime avec ce qu'on appelle
qu'avec
le
la
philosophie néoplatonicienne
platonisme pur. Mais avant de signaler ce qu'ils
ont de commun, avons-nous le droit d'en conclure que le
premier de ces deux systèmes ait nécessairement copié l'autre? Si nous voulions nous contenter d'une critique superficielle,
un
seul
mot
suffirait à
résoudre cette question; car
nous n'aurions aucune peine à établir, et nous avons déjà
établi, dans notre première partie, que la doctrine secrète
des Hébreux existait depuis longtemps quand Ammonius
Saccas, Plotin et Porphyre renouvelèrent la face de la philo-
Nous aimons mieux admettre, comme de fortes
sons nous y obligent, que la kabbale a mis plusieurs
sophie.
raisiè-
cles à se développer et à se constituer à son état définitif.
Dès
lors,
l'école
la
supposition
beaucoup emprunté de
qu'elle a
païenne d'Alexandrie demeure dans toute sa force
mérite un sérieux examen
la révolution opérée
;
surtout
en Orient par
plusieurs Juifs ont adopté
la
si
les
langue
l'on songe
et
que depuis
armes macédoniennes,
et la civilisation
de leurs
vainqueurs.
Il
faut d'abord
que nous parlions d'un
fait
déjà prouvé ail-
LA KABBALE ET L'ECOLE D'ALEXANDRIE.
leurs
de ce travail, se prouvera plus
et qui, clans la suite
*,
clairement encore par lui-même
l'atteste
203
:
c'est que la
comme
kabbale,
son étroite alliance avec les institutions rabbiniques,
venue de la Palestine car à Alexandrie les Juifs
parlaient grec, et dans aucun cas ils n'auraient fait usage
nous
est
;
de l'idiome populaire
et
corrompu de
Terre-Sainte. Or,
la
commença
depuis l'instant où l'école néoplatonicienne
à
naître dans la nouvelle capitale de l'Egypte, jusqu'au milieu
du quatrième
siècle,
époque
à laquelle la
Judée
mourir
vit
ses dernières écoles, ses derniers patriarches, les dernières
étincelles de sa vie intellectuelle
et religieuse*,
quels rap-
ports trouvons-nous entre les deux pays et les deux civilisations qu'ils représentent? Si, durant ce laps de temps, la
philosophie païenne eût pénétré dans
naturellement
faudrait
Terre-Sainte,
la
supposer l'intervention des Juifs
d'Alexandrie, à qui depuis plusieurs siècles,
vent
la
il
comme
prou-
le
version des Septante et l'exemple d'Arislobule, les
principaux
monuments de
grecque étaient
civilisation
la
aussi familiers que les livres saints. Mais les Juifs d'Alexandrie avaient
peu de relations avec leurs frères de
si
lestine, qu'ils ignoraient
complètement
la
les institutions
Pa-
rab-
biniques qui, chez ces derniers, ont pris tant de place, et
qu'on trouve déjà enracinées parmi eux plus de deux siècles
avant
l'ère
vulgaire
'.
Que
l'on
attention les écrits de Philon,
parcoure avec
le livre
de
hi
plus profonde
la
Sagesse et
nier livre des Macchabées, sortis l'un et l'autre d'une
alexandrine, on n'y verra cités nulle part les
noms
entourés, en Judée, de l'autorité la plus sainte,
1.
Voyez
h
2.
Voyez
Jost,
5.
der-
plume
qui sont
comme celui
première partie.
Vllisloirc (jénérale
Histoire des Juifs,
du peuple
Nous adoptons
mement
le
la
israélite,
t.
IV,
du
liv.
même
XIV,
cliap
auteur,
t.
II,
vin.
— Et
dan3
cliap. v.
chronologie de Jost, précisément parce qu'elle est extrê-
sévère, c'est-h-dire qu'elle diminue autant
que possible
attribuée par les historiens juifs à leurs traditions religieuses.
l'antiquité
2ÛA
LA KABBALE.
du grand-prêlre Simon
la
grande synagogue,
Juste, le dernier représentant de
le
ceux des thanaïm, qui lui ont suc-
et
cédé dans la vénération du peuple; jamais on n'y trouvera
même
une allusion à la querelle si célèbre de Ilillel et de
Schamaï S ni aux coutumes de tout genre recueillies plus
tard dans la Mischna et passées en force de loi. Il est vrai
que Philon, dans son ouvrage de la Vie de Moïse^, en appelle à
une
tradition orale conservée chez les anciens d'Is-
avec le texte des Ecritures.
raël et ordinairement enseiernée
o
Mais quand même elle ne serait pas imaginée au hasard
pour accréditer
phèle hébreu, celte tradition n'a rien de
qui font
lement
base du culte rabbinique
la
du pro-
les fables ajoutées à plaisir à la vie
;
commun
avec celles
nous rappelle seu-
elle
Midraschim ou ces légendes populaires et sans
autorité dont le judaïsme a été très fécond à toutes les époques de son histoire. De leur côté, les Juifs de la Palestine
n'étaient pas mieux instruits de ce qui se passait chez leurs
frères répandus en Egypte. Ils connaissaient, uniquement
les
par ouï-dire,
la
notre attention
;
du
amour-propre national
i.
à celle qui fixe
actuellement
avaient adopté avec empressement la
ils
fable d'Aristée, qui,
Ils
qui est
prétendue version des Septante,
d'une époque bien antérieure
Ces deux corypliées de
la
reste,
et leur
s'accorde
bien avec leur
si
penchant au merveilleux
Mischna florissaient de
78
l'an
à l'an
44
^.
av. J.-C.
étaient, par conséquent, antérieurs à Philon.
2.
De
Vilâ Mosis,
termes de Philon
:
liv.
I,
init.
MaOwy aùtà
;
xxt
liv.
Ix.
II,
p. 81,
p;5Xwv xwv
éd.
de Mangey. Voici
Σ:ôSv...
7,ol\
-apx
les
tivàiv àr.q
TOJ eOvouç — OcCTouTÉpwv. Tàt fàp X£y6[jL£va Toî"; avavtvwa/.otjivoiç àeï cuvj'oa'.vov.
5. Traité de MryuilhiJi, fol. 9. Il résulte clairement de ce passage, non
seulement que
les auteurs
Version des Seplcinie
(ils
de soixante-douze); mais
ignorance de
la
qu'il leur était impossible
langue et de
les changements apportés
douze
du Thalmud ne connaissaient pas par eux-mêmes la
les auteurs de cette traduction au nombre
supposent
la littérature
au texte
vieillards, et cela d'après
grecques.
mémo du
de
En
la
connaître, vu leur
effet,
Pentateuque par
en énumérant
les
soixante et
une inspiration spéciale du Saint-Esprit,
ils
en
signalent dix qui n'ont jamais existé, dont on n'a jamais trouvé la moindre
LA KABBALE ET L'ÉCOLE D'ALEXANDRIE.
Mais dans toute l'étendue de
mara on ne
Mischna
la
205
et des
deux Gué-
trouvera pas la moindre parole qu'on puisse
appliquer, soit à Aristobule le Philosophe, soit à Philon, soit
aux auteurs des
mud
ne
fait
nommés
le Thcil-
jamais mention des Thérapeutes, ni
fait
Esséniens
apocryphes que nous avons
encore plus étrange, c'est que
livres
Un
tout à l'ehure.
quoique ces derniers eussent
',
Un
gine des deux sectes et par
la
trace, et dont plusieurs sont
trois
premiers mots de
commencement Dieu
mencement)
pu
;
car,
faire croire
au
que ce principe
possible dans
au
la
la
que par
l'ori-
langue dans laquelle
elles
transmettaient leurs doctrines. L'une
seulement deux exemples,
au temps de
dt\jà,
silence ne peut s'expliquer
tel
des
nombreux établissements dans
Josèphe l'Historien, de
Terre-Sainte.
même
et l'autre étaient
nées
ou ridicules ou impossibles. Ainsi, pour en citer
ils
prétendent qu'il a fallu intervertir l'ordre des
Genèse; qu'au lieu de Bercschit Barn Eloliim (au
créa) on lut
Elohim Bara Bereschit (Dieu créa au com-
en laissant subsister l'ordre primitif, on aurait
Ptoléméc qu'il existe un principe supérieur à Dieu, et
disent-ils,
roi
comment une
s'appelle Bercschit. Mais
une traduction grecque,
commencement ou
soit
à la fin? Et qui irait
pareille méprise est-elle
qu'on place les deux mots
h
àpyji
prendre ces deux mots pour
le
nom
d'une divinité? Quant au mot hébreu Bercschit, pourquoi serait-il conservé
dans une traduction quelconque? Dans
l'usage
du
plus ridicule encore
arnebeth n^JIN)
ils
:
^^'''^
racontent que
se servit de cette périphrase
être est-ce le
il
le
nom même
:
nom
Ce qui
de sa
des Septante) une variante
de l'animal défendu (en hébreu
est léger
Quant
femme une
et que,
pour ne
idée d'impureté, on
des pieds (niSjnn m'yi*)- Peutici. Mais, dans tous
des Lagides qu'on veut désigner
est impossible de porter plus loin
lettres grecques.
nom
au
nom
également celui de l'épouse de Ptolémée,
pas choquer le roi en attachant au
les cas,
passage du Lévilique, où Moïse défend
le
lièvre, ils introduisent (toujours
à la périphrase
l'ignorance de l'histoire et des
dont nous venons de parler,
elle est
tout à fait imaginaire.
1.
En
que
les
que
les
vain
un
critique du quinzième siècle, Asariah de Rossi, a-t-il prétendu
Bdilhosiens,
si
souvent mentionnés dans
le
Thaimud, ne pouvaient être
Esséniens. La preuve qu'il en donne est trop frivole pour mériter
moindre attention
:
il
suppose que
le
nom
ruption de celui qui exprimerait en hébreu
la
de Baithosiens, DiD'r|i2' est une corla
secte essénienne, "ic'ix ri^l- ^'est
cependant sur un pareil fondement qu'un savant critique de nos jours admet
l'identité
des
deux sectes religieuses. Voyez Gfrœrer, Histoire critique du
Christianisme primitif, 2" part.,
p.
5i7.
LA KABBALE.
206
en Ég\'pte
et avaient
jusque sur
le sol
le silence
ainsi,
probablement conservé l'usage du grec
de leur patrie religieuse.
du Thalmud, surtout
S'il
n'en était pas
à l'égard des Essé-
niens, serait d'autant plus inexplicable que ces sectaires, au
connus sous le
règne de Jonathas Macchabée, c'est-à-dire plus d'un siècle
et demi avant l'ère chrétienne *.
témoignage de Josèphe, auraient déjà
été
Si les Juifs de la Palestine vivaient dans cette ignorance
au
sujet de leurs propres frères, dont quelques-uns devaient
pour eux un juste sujet d'orgueil, comment supposer
être
qu'ils fussent
à
môme
la
beaucoup mieux instruits de ce qui se passait,
Nous avons
distance, dans les écoles païennes?
honneur parmi
familière pour leur
déjà dit que la langue grecque était fort en
eux
mais leur
:
a-t-elle
permettre de suivre
temps?
C'est ce
D'abord, ni
trace, ils
le
que
jamais été assez
mouvement philosophique de
le
leur
bon droit révoquer en doute.
Zohar ne nous offrent aucune
l'on peut à
Thalmud,
ni le
ne citent aucun monument de
comment entendre une langue
la civilisation
grec-
on ne connaît pas
les œuvres qu'elle a produites? Ensuite nous apprenons de
Josèphe lui-même % qui était né en Palestine et y avait passé
la plus grande partie de ses jours, que ce célèbre historien,
que. Or
pour
écrire,
ou plutôt pour traduire
eu besoin de se
prime
faire aider.
si
ses ouvrages
Dans un autre endroit'
manière encore plus
à cet égard d'une
en grec, a
il
s'ex-
explicite, ap-
pliquant à ses compatriotes, en général, ce qu'il avoue de
lui-môme
;
puis,
il
ajoute que l'étude des langues est fort peu
considérée dans son pays, qu'elle y est regardée comme une
occupation profane qui convient mieux à des esclaves qu'à
1. Anliqiiilcs jud., liv. XIH, chap. ix.
Josèphe ne
dit pas
que
les
Esscnicns
fussent alors établis en Palestine.
2. Jos. contre
5.
Appion,
I,
Antiquités judaïques,
9. Xor,(j2;j.î,o;
liv.
XX,
T'.a'i
-oô;
-r^v 'EÀ/.rjViox ç)ojv/;v
cliap. ix, c'est-à-dire à la fin
auvîp-
de l'ouvrage.
LA KABBALE ET L'ECOLE D'ALEXANDRIE.
des
hommes
libres
;
207
qu'enfin l'on n'y accorde son estime et
de sages qu'à ceux qui possèdent à un haut degré de
le titre
perfection la connaissance des lois religieuses et des saintes
Et cependant Josèphe appartenait à l'une des
Ecritures.
familles les pliis distinguées de
même
n'était
Terre -Sainte; issu en
la
temps du sang des rois et de la race sacerdotale, nul
mieux placé que lui pour se faire initier à toutes les
connaissances de son pays, à
celle qui prépare les
la science religieuse
comme
personnes d'une haute naissance à
à
la
que l'auteur dos Antiquités et
de la Guerre des Juifs ne devait pas éprouver, en se livrant
à des études profanes, le même scrupule que ses compa-
vie politique. Ajoutez à cela
triotes, restés fidèles à leur pays et à
reste,
en admettant que
la
que nous n'avons
cultivée en Palestine
effet, le
Thalmud
langue
mnS
et
établit
le droit
de
suppo-
le
nii'W na^ni "inS
d'honneur, autant
autant
;
il
grecque %
rT'iVi'
"(lurb
accorde à celle-là de respect
il
a celle-ci en exécration. La Mischnat
comme
doit l'être
un
recueil de déci-
sions légales, se borne à énoncer la défense d'élever son
dans
la science
est
beaucoup plus
remonter bien plus haut
de parler. « Voici,
« enseigné
1.
térêt,
soutenue à
la
explicite,
en
Mais
''.
même temps
qu'elle
que nos maîtres nous ont
guerre qui avait éclaté entre
la
la
disposition dont nous venons
la
dit-elle, ce
Pendant
Le caractère de Josèphe est
De VAidorilé
2.
:
fils
grecque, en ajoutant toutefois que cette in-
Icrdiclion a été portée durant la guerre de Titus
Guemara
En
philosophie alexandrine.
la
expressément une distinction entre
ci ce qu'il appelle la science
toujours très concise,
fait
Du
on serait encore bien éloigné de pouvoir en rien conclure
ser,
par rapport à l'influence de
la
leurs croyances*.
langue grecque fût beaucoup plus
1res bien apprécié
les
dans une thèse pleine d'in-
Faculté des lettres do Paris, par M. Philarèle Chasles
:
historique de Flavius Josrphc.
Tract. Sota,
3. ib. supr.
fol.
j-|-)j<i«;i
49, ad
ncon
fin.
ijsns'
din
iidi^
nSc? -n-a
d-iU"';:
hxD
didSisi-
LA KABBALE.
2 08
« princes
hasmonéens, Hyrcan
« Arislobule était l'assiégé.
« long des
murs, une
de Jérusalem,
faisait le siège
Tous
les
jours on descendait,
le
caisse remplie d'argent, et l'oncnreti-
« rait en échanîïc les victimes nécessaires aux sacrifices
«
il
se trouvait dans le
camp
des assiégeants
« connaissait la science grecque.
Ce vieillard
d'eux de sa science et leur dit
ce
:
mais
se servit
auprès
ne tomberont pas en
pouvoir. Le lendemain, arriva
« la caisse remplie d'argent;
Or
vieillard qui
Tant que vos ennemis
« pourront célébrer le service divin, ils
« votre
un
comme
d'habitude
on envoya en
celte fois
un pourceau. Quand l'animal immonde fut arrivé
à mi-hauteur du rempart, il y enfonça ses ongles, etla terre
d'Israël fut ébranlée dans une étendue de quatre cents paMaurasahs. C'est alors que fut prononcé cet anathème
dit soit l'homme qui élève des pourceaux; maudit celui
« échange
«
«
«
:
<c
a qui fait enseigner à ses
circonstance fabuleuse et
la
terre,
de
il
science grecque \ »
fils la
ridicule
n'y a rien dîins ce récit qui n'ait
la critique.
A
part
du tremblement de
une valeur aux yeux
Le fond en paraît vrai, car on
le
trouve aussi
dans Josèphe'. Selon ce dernier, les gens d'IIyrcan
,
après
avoir promis de faire passer aux assiégés, à raison de mille
drachmes par tète, plusieurs animaux destinés aux sacrifices,
se firent livrer l'argent et refusèrent les victimes. C'était
une
non seu-
doublement odieuse aux yeux
comme le remarque l'historien que nous venons do
elle violait la foi jurée aux hommes, mais elle atteignait
des Juifs, car
action
lement,
citer,
en quelque façon Dieu lui-même. Maintenant, qu'on ajoute
cette nouvelle circonstance, 1res vraisemblable d'ailleurs,
qu'à
la place
de
la
victime
si
impatiemment attendue
les
prêtres virent arriver dans l'enceinte consacrée l'animal pour
lequel
1.
dans
ils
Ib.
la
éprouvaient tant d'horreur, alors
sujyr.
C'est la
Guéinara qui
suit
note précédente.
2. Antiquit. jiid., liv. XIV, cliap.
m.
le
immédiateinent
blasphème
la
et
Mischna, citée
KADDALE ET L'ECOLE D'ALEXANDRIE.
LA.
le
parjure seront arrivés
leur comble. Or, sur qui
à
lait-oii
crime? chez qui en va-t-on
pensée première? Chez ceux qui négligent la loi
peser la responsabilité d'un
chercher
209
la
de Dieu pour rechercher
tel
la
Que
sagesse des nalions.
celte
accusation soit fondée ou non, peu nous importe; que l'ana-
ihème dont
elle est la justification
noncé pendant
ou
la
cause
peu nous importe encore. Mais ce qui nous intéresse
paraît en
même
pro-
ait été
guerre des Hasmonéens ou celle de Titus,
la
temps hors de doute,
grecque, à quelque degré qu'elle ait pu exister dans
lestine, y était regardée
comme une
constituait par elle-même
un double
nous
et
que l'érudition
c'est
la
Pa-
source d'impiété, et
sacrilège
aucune sym-
:
pathie, aucune alliance nepouvaient donc s'établirentre ceux
qui en étaient soupçonnés et
les
fondateurs ou
rapporte aussi, au
nom
qui joue un
Thalmiicl
le
d'un certain rabbi Jchoudah, qui
tenait d'un autre docteur plus ancien appelé
roles suivantes de
déposi-
les
taires de l'orthodoxie rabbinique.il est vrai que
Simon,
Samuel,
les
môme
de Gamaliel, celui-là
fils
beau rôle dans les Actes des apôtres
« étions mille enfants dans la maison de mon père
si
Nous
«
:
les
pa-
'
:
cinq
« cents d'entre eux étudiaient la loi, et cinq cents étaient
« instruits dans la science grecque. Aujourd'hui
« plus
que moi
objection, la
pour
1.
et le fils
du frère de
Guemara répond
la famille
:
Il
mon
il
frère
faut faire
n'en reste
^
»
A
cette
une exception
de Gamaliel qui touchait de près à
la
cour
".
Je traduis litléraleinent ces deux mots j^^X 71^2) pni'ce que je ne suppose
pas qu'il soit
ici
Gamaliel. Ce qui
question de l'école religieuse, mais bien do la famille de
le
prouve, c'est que
perle que sur la personne et
la
la juslification
donnée par
famille de ce docteur.
Le
le
Thahnud ne
privili'gc
dont
il
jouissait ne devait pas s'étendre à des étrangers.
n^3n iiaS mxD cnm
K2X i-N pi ]X3 •':n nSx Dna-
l'fiTWi nSt t?2V.^
><^DN3
3. ib. svpr.
nn m;S;3b f ^np-
.-n*.n
naS n\sa
u;an N2^<
îî n^a b*j >:xu;.
14
LA KABBALE.
210
Remarquons
nous
que ce passage tout entier
d'ailleurs
olFrir le
même
caractère que le précédent
:
de
est loin
ne
il
s'agit
plus d'une tradition générale, mais d'un simple ouï-dire,
d'un témoignage individuel qui
est déjà loin
Quant au caractère de Gamaliel,
tel
représente,
de
la loi,
orthodoxe
de sa source.
nous
la tradition
le
n'a rien qui le distingue des autres docteurs
il
môme
que son altacliement
et
respect
le
universel
tw /aw)
dx7/.x/.og TÎuiog t.tjzi
*.
aux Hellénistes
'
au judaïsme
tels
plus
{yo{j.o^)i-
sentiments ne
réputation d'impiété
la
de plus, ce patriarche de
;
le
inspirait
qu'il
Or, dc
pourraient guère se concilier avec
faite
que
synago-
la
gue, déjà vieux au temps des apôtres, était mort depuis long-
temps quand
que
la
l'école d'Alexandrie a été fondée. Enfin, puis-
maison de Gamaliel était une exception, le fait, quel
dû disparaître avec la cause, et il est vrai qu'on
qu'il soit, a
n'en trouve plus dans
texte si
obscur
et
si
suite la
la
moindre
trace.
incertain, nous en trouvons
Contre ce
un
autre,
pai'faitcment d'accord avec les termes sévères dc la Mischna.
«
Ben Domah demanda
« avoir
à son oncle, rabbi Ismaël,
achevé l'étude de
la
« prendre la science grecque.
«
Le
livre de la loi
loi,
serait
lui
il
Le docteur
ne quittera pas
« teras nuit et jour. Maintenant, ajouta-t-il,
«
heure qui n'appartienne ni au jour ni à
« permettrai
de l'employer à l'étude de
la
après
lui cita ce verset
bouche; tu
ta
si,
permis d'ap:
méditrouve-moi une
le
la nuit, et je le
science grecque
Mais ce qui achève de ruiner l'hypothèse qui donne à
la
'\
»
phi-
losophie alexandrine des adeptes parmi les docteurs de la Judée, c'est
que tous
les
passages précédemment cités
(et
nous
n'en connaissons pas d'autres) nous autorisent à croire que
le
nom môme
de
la
philosophie était inconnu parmi eux.
même
\.
C'est l'expression
'2.
Jost, Histoire des Juifs,
t.
o.
Trait. Menacholh.
90.
fo'.
dont se sert J'Evangile.
III, p.
nS^b
170
En
Ad. ap-,^, 34-49.
et seq.
N'S"
G'.i
nS -:\SC ""w pilZI Nï
LA KABBALE ET L'ÉCOLE D'ALEXANDBIE.
effet,
211
quel philosophe que ce vieillard qui conseille à Hyrcan
de faire servir contre ses ennemis
les
exigences de leur culte,
d'un culte qui était aussi le sien! Ce serait plutôt
que
manière de Machiavel.
à la
I^e
moyen
un
politi-
aussi de supposer
philosophie parmi les connaissances qu'il fallait posséder
la
pour être admis chez
le
nous consultons sur
roi Ilérode! Si
commentateur le plus ancien et le plus célèhre, Race point
schijil ne fera que nous confirmer dans notre opinion
a Ce
« que loThalmud, dit-il, entend pav science grecque, neèi pus
le
:
ce
autre chose qu'une langue savante, en usage chez les gens
« de cour, et que le peuple ne saurait
explication, quoique très
treinte
sage,
comprendre
*.
» Cette
un peu
est peut-être
res-
mais, à coup sûr, l'expression douteuse à laquelle
;
rapporte ne peut pas désigner plus qu'une certaine
elle se
culture générale, et plutôt encore une certaine liberté d'esprit produite par l'influence des lettres grecques.
Tandis que
ment
les traditions religieuses
de
la
Judée expri-
de haine pour toute sagesse venue des Grecs,
tant
enthousiasme, avec quelle adoration
voici avec quel
terreur superstitieuses elles parlent de la kabbale
1.
Raschi, Glose sur
VT2a
13
Dî?n "INU?
était
même
le
sujet dans les termes suivants
un langage allégorique
encore aujourd'hui les énigmes et
mrnm
n'existât chez les Grecs
((
conservé
la
moindre
même
(Histoire crilique
les paroles
telle
et
les
nnain iqd mu^M ']Mn
«
mérite pas
d'être
les idées
trace. »
du Christianisme
été
donné
le
emblèmes.
sur
la
La science
comme
0.1117
le
sont
D^TDin
^ouic, ajoute-t-ii, qu'il
^'ui
«
le
primitif,
t.
II,
pag. 352).
crilique allemand suppose
les Tlialniudistes, n'usât pas autre
ou
mji^y^T
Nous en dirons autant de
la
les
que
la
celle
ne
de Gfrœrer
S'appuyant sur
science grecque,
chose que l'interprétation
les Juifs d'Alexandrie, et
il
en conclut
Palestine sont empruntées à l'Egypte. Mais
moindre rapport entre
à lljrcan,
»
«
:
Cette opinion est parfaitement ridicule et
discutée.
mystiques de
ment apercevoir
détourné du droit sens
d^u^juj-
symbolique, appliquée aux Ecritures par
que
"îZ^n 71U?S
un langage semblable, quoique nous n'en ayons pas
de Maïnionides,
que l'entemlent
ainnc^
1^3,
Un jour,
VN1 T^TcSs- Maïmonides, dans son commentaire
Mischna, s'exprime sur
grecque
passage cite;
le r/)rt/»HMf/,
et quelle
«
:
com-
cet ordre d'idées et le conseil qui a
usages pratiqués h
la
cour du roi Ilérode
?
U
212
« notre maître
Joclianan bcii
'
monté sur un âne
«
KABBALE.
et suivi
« celui-ci le pria de lui enseigner
Ne vous
«
ai-je
pas
dit,
d'expliquer
a fendu
Mercaba
moins que sa propre sagesse
un
chapitre de la Mercaba.
ce
puissent y suffire.
une seule personne,
à
et sa
« tre.
En
Que du moins, répliqua
a Éléazar,
« caba,
une
fils
que
tu
Eléazar,
il
me
m'as appris de
bien, parle, répondit encore notre maî-
disant cela,
« s'assit sur
à
propre intelligence ne
« soit permis de répéter devant toi ce
Eh
mit en voyage,
répondit notre maître, qu'il est dé-
la
«
« cette science.
se
Zac-liaï
de rabbi Éléazar ben Aroeb. Alors
descendit à terre, se voila la tête et
il
pierre, à l'ombre d'un olivier
d'Aroch, eut-il
commencé
qu'un feu descendit du
ciel,
—A
peine
de
Mer-
à parler
la
enveloppant tous
les
campagne, qui semblaient chanter des hymdu milieu du feu on entendait un ange exprimer
» Deux autres docen écoutant ces mystères^
« arbres de la
« nés, et
« sa joie
—
teurs, rabbi Josué et rabbi Jossé, ayant plus tard voulu suivre
l'exemple d'Éléazar, des prodiges non moins étonnants vinrent frapper leurs yeux
le ciel se
:
couvrit tout à coup d'épais
nuages, un météore assez semblable à l'arc-cn-ciel brilla à
l'horizon, et l'on voyait les anges accourir
comme
des curieux qui s'assemblent sur
pour
le
les
entendre
passage d'une
noce ^ Est-il possible, après avoir lu ces lignes, de suppo-
1.
un
jNous traduisons ainsi le
titre
mol
^3,1 (raban)
non seulement parce que
c'est
supérieur à celui de rabbi (131), mais aussi parce que c'est probablement
une abréviulion du mot ij^i qui signifie lilléralement noire maîlrc : rabbi
signifie mon maître. Le premier de ces deux titres appartient aux Thanaïin et
exprime une autorité plus générale que
le
2.
Thaï. Bah., trailéCiiagiiiga,
14.
5.
Thalm. Bah.,
Irailé
seul, qui n'est pas fini
le
Chaguiga. Ces deux passages n'en forment qu'un
diges opérés par ses disciples
:
«
quand, du
liaut
«
montez
où de splendides
ici
second.
au point où nous nous sommes arrêté
songe raconté par Jochanan ben
du
fol.
ciel,
«
Zacliaï,
quand on
Nous étions, vous
une voix nous
fit
:
il
et
moi, sur
mont
le
entendre ces paroles
festins sont préparés
faut y ajouter
vint lui rapporter les pro-
:
Sinaï,
Montez
ici,
pour vous, pour vos disci-
LA KADBALE ET L'ÉCOLE D'ALEXANDRIE.
ser encore
que
213
kabbale ne soit qu'un rayon dérobé au so-
la
philosophie alcxandrine?
leil tic la
Cependant, nous sommes obligé de
kabbale
reconnaître,
le
il
existe
nouveau platonisme d'Alexandrie de
entre
la
telles
ressemblances, qu'il est impossible de les expliquer
et le
autrement que par une origine commune;
peut-être serons-nous obligé de
la
et, cette origine,
chercher ailleurs que
la Judée et dans la Grèce. Nous croyons inutile de faire
remarquer que l'école d'Ammonius, comme celle de Simon
ben Jochaï, s'était enveloppée de mystère, et avait résolu de
ne jamais livrer au public le secret de ses doctrines *; qu'elle
dans
aussi se faisait passer,
pour
disciples,
l'héritière
dition, nécessairement
môme
possédait au
;(u
d'une antique
et
^
;
ses derniers
mystérieuse tra-
émanée d'une source
degré
prétations allégoriques
moins par l'organe de
divine^; qu'elle
l'habitude des inter-
la science et
qu'enfin elle plâtrait au-dessus de
raison les prétendues lumières de l'enthousiasme et de la
la
foi*; ce sont là des prétentions
communes
à toute espèce de
«
pies et toutes les générations qui entendront leurs doctrines. Vous êtes des-
((
tinés à entrer dans la troisième catégorie. »
ces derniers mots
une
conjecture est d'autant plus
monde Bcriuh,
il
n'y a plus
i.
Porphyre,
2.
Selon Proclus,
pensée des
Ne pourrait-on pas voir dans
mondes des kabbalistes? Cette
fondée, qu'au-dessus du troisième degré, appelé le
allusion aux
que
quatre
les attributs divins.
Vie de Plolin.
la
hommes
pliiloso|)liie
les plus
de Platon
cminents;
a
existé de tout
dans
c'est
les
communiquée
à ses
l'a
disciples. 'Anaaav
ày/ji^
xarà
TTjv
twv
tou IIXaToivo; oiXooo-^îav
•/psiTrovo)'/
y,<x\
-r;v
ocyaOocioî) [jO'jXr,atv.... tïJç TS àX),r,;
yoo; zaTÉTTrjae toj HXâvtovoç œtXoTO'Jiaç xat zoivfDvoù; tîov
TWV
a'JTOCI
3.
Il
-GXCVjTî'pwV
aj;j.6oX'./.w;. Ib.
de la
4.
et
loi
;
manières de parler de Dieu
l'autre dialectique, SiaXs/.Ti/.w;
supra, cbap.
admis par
le
l-/.Xâ[j.'}at
àrrâarj;
èv
voinXoj
f,[J.x;
àizopor.TO'.;
[;.£:d-
izarpà
[JlctctXrj-JÎ.
y a, dit Proclus, trois
divine, èvOiaaTi/w;
la
s'est
transmise d'âge en âge jusqu'à Platon, qui, à son tour,
p-lv
temps dans
mystères qu'elle
iv.
,
:
l'une mystique ou
et la troisième
symbolique,
Cette distinction rappelle les trois vêtemcnls
Zohar.
Cette préférence est exprimée à
salii'té
dans tous
de Proclus, mais nous citerons principalonient, dans
les
ouvrages de Plotin
la Tltculotjie
plaloni-
LA KABBALE.
214
mysticisme, et nous n'y arrêterons pas notre attention, afin
d'arriver sans relard à des points plus importants. l^Pour
Plotin et ses disciples,
comme pour
les
adeptes de
immanente
bale, Dieu est avant tout la cause
la
kab-
et l'origine
substantielle des choses. Tout part de lui, et tout retourne
en
Il
lui
il
;
comme
est,
commencement
est le
et la fin
Porphyre, partout
dit
et
de tout ce qui est'.
nulle part.
tout, car tous les êtres sont en lui et par lui;
part, car
dans
il
des êtres
^
est si loin d'être la
Il
toutes les existences particulières, qu'il est
au-dessus de
est par-
Il
n'est nulle
contenu dans aucun être en particulier ni
n'est
somme
la
il
l'être,
dans lequel
il
réunion de
même, dit Plotin',
ne peut voir qu'une de ses
manifestations. S'il est supérieur à l'être,
également
est
il
supérieur à l'intelligence, qui, nécessairement émanée de
lui,
ne saurait
l'atteindre. Aussi,
ralement l'unité
(tô £v)
ou
le
quoiqu'on l'appelle géné-
premier, serait-il plus juste de
lui doimer aucun nom, car il n'y en a pas qui puisse exprimer son essence il est l'ineffable et l'inconnu (àpp/jTô;,
ne
;
à-/v&)7roç)
\ Tel
est
absolument
le
rang de Y En Soph, que
Zoliar appelle toujours l'inconnu des inconnus,
le
le
mystère
des mystères, et qu'il place bien au-dessus de toutes les Se-
même de celle qui représente l'être à son plus haut
degré d'abstraction. 2" Pour les platoniciens d'Alexandrie,
phiroth,
Dieu ne peut être conçu que sous
forme
la
trinitaire
:
il
y a
d'abord une trinité générale qui se compose des trois termes
cicnne de ce dernier,
chapitre xxv du livre l", où la foi est définie d'une
le
ma-
nière très remarquable.
1. Procl.,
in
Tlicol. Plal.,
I,
3;
II,
4; Elément. tlieoL, 27-54, et dans les
Comment, sur Platon.
2.
navra -à ovia xa\
Ta T.ivzx
a-JTC);
Yc'vriTat oi'
oOôaaoj. Sent,
3. G°
Ennéadc,
(xt)
ovra h. toj 6iOj
aùtoy xal
ad
Vllf,
h
/.a\
h
Qbj>,
"/.a\
où/, aùrb;...
a-jiw, oti JîavTa/o-j Èxsîvo;,
£'Tî;ya
rh ôvra
03 «utou, oit
intelligib., chap. xxxn.
19.
—
Voy. aussi Jamblique, de ilijsteriis JEyypt.,
sect. Vlll, chap. n.
4. IVochi-', in Thcol. Plat., liv, II, chap. vi;
II,
4.
LA KABBALE ET L'ECOLE D'ALEXANDRIE.
suivants, empruntés à la langue de Platon
(tô
âyxQw), l'inlelligence
70
e'y,
ou
l'unité
:
le
bien
monde
l'àme du
et
(vov;)
215
ou leDémiourgos*. Mais chacun de
naissance
à une trinilé particulière.
donne
ces trois fermes
Le bien ou l'unité dans ses rapports avec les êtres est à la fois
du désir universel
le principe de tout amour ou l'objet
ToO Koiv'6;. twv oXwv)
{'\ivyh
plénitude de
(è'psTov), la
jouissance
la
plénitude de la puissance, Dieu tend à se
la
nifester hors de lui, à devenir cause productrice
objet de l'amour et
du
désir,
devient une cause finale
il
tion,
il
et
;
comme
ma-
comme
;
qui
lui tout ce
attire à
est,
type de toute perfec-
change ces dispositions en une vertu
il
Comme
souveraine perfection {zéhiov).
et enfin la
(r/.avov)
possédant
puissance et de
la
efficace, source
de toute existence ^ Cette première trinité n'a pas
et fin
nom que
d'autre
Vient ensuite
la
celui
du bien lui-même
(rptà?
intelligible (rptà;
trinilé
àytxOotiâ-ô;).
vorj-n)
ou
la
sa-
gesse divine, au sein de laquelle se réunissent et se con-
fondent, jusqu'à
la vérité intelligible, c'est-à-dire la
pensée
le
et la
pensée elle-même
Démiourgos peut aussi
à laquelle
prend
la
il
l'être, la vérité cl
plus parfaite identité,
la
chose pensante,
Enfin, l'âme du
^.
être regardée
comme une
mouvement ou
verselle qui agit dans toute la nature, le
A
stance qui les a produits*.
on peut en substituer
Mot., Ennead.,
2.
U,
ces trois aspects de la nature,
trois autres
que représentent d'une
Ennead.,
Proclus, Theol. Plat.,
nXjjpe;
[jilv
oùv
IX;
Ennemi.,
1;
III,
V, 5,
liv.
:
etc.
Jupiter
Proclus,
23.
Proclus, ouvr. cité,
3. l'Iotin,
liv.
la
sein de la sub-
le
manière symbolique autant de divinités de l'Olympe
I,
trinilé
nom {cpiàç â-riij.iovpyiyJi). Elle commême de l'univers ou la puissance uni-
génération des êtres, et leur retour dans
1.
chose
donne son
substance
Theol. Plut.,
la
monde ou
TO'j
liv. I,
\I,
I,
ovto;
chap.
liv. \I1I,
xxiii.
i(j;
25. At^àov oJv
v.(x\
Enn.,
on
IV, liv.
liv. VI,
-h
17
Tr|;
et pnssim.
—
Soxiàç yavos
3ï
Trjç
voîf dt; àXr,0£iai;.
chap. vu,
viii
et soq.
tt,; ikrfiziatç, Y£vvr,t'./.ûv
4. Proclus, Tlicol. secuml. Plat.,
111,
Tfiaoï/.o'v li-i
G
U KABBALE.
21
est le
Démiourgos universel des âmes
des corps
et
\ Neptune
a l'empire des âmes, etPluton celui des corps. Ces trois trinilés particulières, qui se confondent et se perdent
que façon dans une
beaucoup de
Irinité générale,
classification des
la
Zohar. Piappelons-nous en
efTet
en quel-
ne se distinguent pas
dans
attributs divins
que toutes
le
Sephiroth sont
les
divisées en trois catégories qui forment également dans leur
ensemble une
trinilé générale
et indivisible.
Les tiois pre-
mières ont un caractère purement intellectuel
viennent après ont un caractère moral,
rapportent à Dieu considéré dans
la
;
celles qui
et les dernières se
nature. o° Les deux sys-
tèmes que nous comparons entre eux nous font concevoir
exactement de
la
la
même
manière
la
génération des êtres ou
manifestation des attributs de Dieu dans l'univers. L'in-
dans
telligence
comme
la doctrine
nous l'avons déjà
et l'inlelligence étant
l'unité,
de Plotin
dit, l'essence
de Proclus étant,
de
l'être, l'être
absolument identiques dans
en résulte que toutes
il
et
même
les existences
le sein
de
dont se com-
pose l'univers et tous les aspects sous lesquels nous pouvons
ne sont qu'un développement de
les considérer,
pensée
la
absolue ou une sorte de dialectique créatrice, qui, dans la
sphère infinie où
lumière,
elle s'exerce,
la réalité et la vie
solument du principe ou de
muable
et
les forces
produit en
môme
7..
T. X.
[jLïVOV
xà
semblable à elle-même; tous
que nous distinguons dans
ij.S'ja
zf^ç
or,;jL'.o'jpY'./.î^;,
la
^ En efTet, rien ne se sépare abla suprême unité, toujours imle
les êtres et toutes
monde,
elle les ren-
ferme, mais d'une manière intellectuelle. Dans
^:'Kr^oo'.
temps
y.a\
ilxa'.'j-x
tov
il/jy t/.ôv
la
seconde
S'.âzoaaov
x.uoEpvx.
L. c.jliv. \I, chap. xxii et seq.
Ta;
Èv
aùirj
'E-ctJf, yàp àrio
y.z\>:p\oi-
-so'J-apyo'jax;
-wv vorjTwv ~i/~x
u-.ioyv.. Liv. Y, chap. xxx.
-poE'.-j'.
S'jvdtaî'.ç.
Ta ùvTa,
L. C,
/.aT'
liv.
airîav
III,
v/.tt
chap.
I.
—
-âvTa -po-
LA KABDALE ET L'ECOLE D'ALEXANDRIE.
unité ou dans l'intelligence proprement
217
dite, la
pensée se
divise; elle devient sujet, objet et acte de la pensée. Enfin,
dans
degrés inférieurs,
les
la multiplicité et le
même
dent à l'infini*; mais en
temps
nombre
s'éten-
l'essence intelligible
des choses s'affaiblit graduellement jusqu'à ce qu'elle ne soit
plus qu'une négation pure. Dans cet étal, elle devient la
matière, que Porphyre
*
appelle l'absence de tout être {ïlhi^iç
OU un non-être véritable
ravror, roî) ovroç)
{àl-nBivov u:h ov),
que
Plotin nous représente plus poétiquement sous l'image des
ténèbres qui marquent la limite de notre connaissance, et
ame,en s'y réfléchissant, a donné une forme
^ Rappelons-nous deux passages remarquables
du Zohar, où la pensée, d'abord confondue avec l'être dans
auxquelles notre
intelligible
un
état d'identité parfaite, produit successivement toutes les
créatures et tous les attributs divins en prenant d'elle-même
une connaissance de plus en plus variée et distincte. Les éléments eux-mêmes, j'entends les éléments matériels et les
dans l'espace, sont comptés
divers points qu'on dislingue
parmi
les
sein*.
11
choses qu'elle produit éternellement de son propre
ne faut donc jamais prendre à
doctrine
la
hébraïque, soit
toutes les métaphores qui
dans
la
la lettre, soit
nous représentent
prême des choses comme un
dans
doctrine alexandrine,
le
principe su-
foyer de lumière dont
émanent
élcrnellement, sans l'épuiser, des rayons par lesquels se révèle sa présence sur tous les points de l'infini.
comme
ici
que
1.
le dit
l'intelligence
'Ilaav [Xiv oJv
/.xi
ev
ou
la
6 ipiOrxô; oAov ixurôv
Sentent,
3.
l'iolin,
Enn.,
£/.ç,rjva;.
chap.
deuxième
liv.
L. c,
III,
(JLOvâô'.
JuvâjjLSiç,
iXkx vosiwç
intcllujib., édit.
£««.. IV,
II, liv. III,
4. Voy. la
5.
ad
participation de l'existence divine
t^ "/WTjr,
BsuTcfoc Tipoaoooi yx: à-ovEVTjac'.ç,
2.
La lumière,
expressément Proclus^ n'est pas autre chose
liv.
ix.
—
iv.
parlie, p.
Tlicolog. sccund. Plat.,
liv.
191
II,
àX/.à vorjTw;*
x.at
Èv
xî)
voefôj;' èi Se xpÎTT) 7:avo/,ji.o;
IV, clinp. xxix.
do Rome,
clia]).
x.a't
cl seq.
chap.
iv.
cliap. xxd.
Enn.,
I,
liv.
VIII,
chap. vu.
—
218
LA KABBALE.
[oi/oh a/lo
hxl
ri oo)ç
Le
az-o-ja lot. -r,\ Qeixç j-xplsoiç).
/)
f'over
inépuisable dont elle découle sans interruption, c'est l'unité
absolue au sein de laquelle
dent
•.
l'être
et la
pensée se confon-
serait sans utilité de reproduire ici,
Il
pour
le
compte
que nous avons dit, dans
l'analyse du Zoliar^ sur l'âme humaine et son union avec
de
l'école néoplatoniqiie,
Dieu par
la foi et
mes mystiques
par l'amour. Sur ce point, tous
sont nécessairement d'accord, car
comme
regardé
tout ce
la
comme
base,
le
les systè-
peut être
il
même du
fond
mysti-
cisme. Nous terminerons donc ce rapide parallèle, en nous
demandant
est bien
s'il
possible d'expliquer par l'identité
des facultés humaines, ou les
lois
ressemblances aussi profondes
générales de
pensée, des
la
et aussi continues,
ordre d'idées à peu près inaccessibles pour
dans un
plupart des
la
intelligences? D'un autre côté, nous croyons avoir suffisam-
ment démontré que
de
les docteurs
ne pouvaient
la Palestine
pas avoir puisé dans la civilisation grecque, objet de leurs
malédictions et de leurs anathèmes, une science devant
quelle l'étude même de la loi perdait son
n'admettrons pas même aux honneurs de
que
position
la-
inqDortancc. Nous
la critique la
sup-
philosophes grecs pourraient avoir mis à
les
Numenius^
Longin par-
profit la tradition
judaïque; car
lent de Moïse;
l'auteur, quoiqu'il soit, des Mystères égyp-
si
si
et
admet dans son système théologique les anges et les
archanges, c'est probablement d'après la version des Septante, ou par suite des relations qui ont existé entre ces trois
tiens
'"
philosophes et
les Juifs hellénistes
de l'Egypte
:
il
serait ab-
surde d'en conclure qu'ils ont été initiés aux redoutables
1.
Ka\
r,
xb ayaûb/
7rpoï6vTo;
xoî»
ojai'a
tt/;
7.a\
y.7.\
ô vojç ir.ô toj
Gnap^'-V
Numenius
^j'aOo'j -fioTOj; 'jzi'j-x/xi '/U^t-xi, /.at -Ep\
rÀrjOOjaOai
7.x\
6 voj; apa Oeo; O'.à ~o
vo3 rpeaêjTcoov. L.
2.
£/î'.v,
c,
liv, II,
appelle Platon
chap.
çG; xô
De
SJijslo'iis
œyypt., sect.
II,
t^;
/.a'i
à'/.rflt'.xz
owrô;
ÈzêiOîv
tb voriTov xô za\ aùroj
iv.
un Moïse
parlant allique. (Porphyre, de Anlro
Nympliarum.)
3.
toCî
vospàv
chap.
xi.
LA KABBALE ET L'ECOLE D'ALEXANDRIE.
mystères de
miner
aient
s'il
pu
Mercaba.
la
Il
219
nous reste par conséquent à exa-
n'y a pas quelque doctrine plus ancienne dont
sortir à la fois, sans
l'autre, et le
avoir connaissance
système kabbalistique
et le
l'un de
prétendu platonisme
d'Alexandrie. Or, sans avoir besoin de quitter la capitale des
Ptolémées, nous trouvons sur-le-champ, dans
de
la
homme
nation juive, un
même
le sein
qu'on peut juger très diver-
sement, mais qui reste toujours en possession d'une écla-
que
tante célébrité,
les historiens
dent assez généralement
comme
de
philosophie regar-
la
le vrai
fondateur de l'école
d'Alexandrie, tandis que chez quelques critiques et la plupart
des historiens modernes du judaïsme
teur
donc sur son système,
ter
ses
il
du mysticisme hébreu. Cet homme,
si
toutefois
il
passe pour l'invenc'est
Philon. C'est
en a un, que vont por-
maintenant nos recherches,
nombreux
écrits
premiers vestiges de
c'est dans ses opinions
que nous essaierons de découvrir
la
kabbale; je dis seulement de
bale, car les rapports de Philon avec
les écoles
phie païenne qui furent fondées après lui
d'eux-mêmes
digne qu'elle
dans ce
;
et d'ailleurs l'origine
soit
travail,
la
et
les
kab-
de philoso-
se montreront
de cette philosophie,
si
de notre intérêt, ne doit être pour nous,
qu'une question tout
à fait secondaire.
CHAPITRE
RAI'i-Jins
DE LA KABBALE AVEC LA DOCTRLNE DE PHILON
Sans répéter
l'ignorance et
III
que nous avons dit précédemment de
de l'isolement où se trouvaient, les uns par
ce
ici
rapport aux autres,
Juifs
les
de
la
Palestine et ceux de
nous pourrions ajouter à ces considérations que
l'Egypte,
nom
de Philon n'est jamais prononcé par
lites
du moyen âge
:
Saadiali, ni
ni
disciples plus récents, ni
ont
à
même
les
Maimonides, ni leurs
les kabbalistes
modernes ne
consacré un souvenir, et aujourd'hui encore
peu près inconnu parmi ceux de
le
écrivains israé-
il
lui
est
ses coreligionnaires qui
sont demeurés étrangers aux lettres
grecques. Mais nous
n'insisterons pas plus longtemps sur ces faits extérieurs,
dont nous
sommes
comme nous
loin de
nous exagérer l'importance.
l'avons dit à l'instant, dans les opinions
de notre philosophe, éclairées par
les
moderne*, que nous allons chercher
qui nous occupe.
On ne
1.
la solution
mômes
la critique
du problème
trouvera jamais dans les écrits de Philon quelque
Gfrœrer, Histoire critique
sition historique
du christianisme
Études
primitif.
— Daehne, Expo—
de Vécole religieuse des Juifs d'Alexandrie, Halle, 1854.
Grossmann, Quœstiones Philonece, Leipzig, 1829.
intitulé
travaux de
C'est,
et critiques relatives
à
— Creuzcr,
la théologie,
dans
année 1852, 1"
le
journal
livraison.
LA KABBALE ET LA DOCTRINE DE
221
PIIILON.
chose qu'on puisse appeler un système, mais des opinions
disparates, juxtaposées sans ordre, au gré d'une
éminemment
méthode
arbitraire, je veux parler de l'interprétation
symbolique des Ecritures saintes. Liés entre eux par un lien
unique, le désir qu'éprouvait l'auteur de montrer dans les
hébreux ce
livres
la
qu'il y a de plus élevé et de plus
pur dans
sagesse des autres nations, tous les éléments de ce chaos
peuvent se diviser en deux grandes classes
les uns sont
empruntés aux systèmes philosophiques de la Grèce, qui ne
:
sont pas inconciliables avec le principe fondamental de toute
morale
et
de toute religion,
comme
ceux de Pythagore,
Zenon *, mais surtout celui de Platon, dont le
langage aussi bien que les idées occupent pour ainsi dire
le premier plan dans tous les écrits du philosophe israé-
d'Aristole, do
les autres,
lite
:
son
et
pour
par
mépris qu'ils inspirent pour
le
la science,
par l'impalience avec laquelle
cipitent en quelque sorte l'âme
l'infini,
humaine dans
le
la raiils
pré-
sein de
trahissent visiblement leur origine étrangère et ne
peuvent venir que de l'Orient. Ce dualisme dans
de Philon étant un
seulement dans
la
fait
la
essayer d'abord de
les
la
les
idées
plus haute importance, non
question que nous avons à résoudre, mais
dans l'histoire de
moins pour
de
le
philosophie en général, nous allons
mettre entièrement hors de doute, au
points les plus saillants et les plus dignes de
notre intérêt.
Quand Philon
parle de la création et des premiers prin-
cipes des êtres, de Dieu et de ses rapports avec l'univers,
évidemment deux doctrines qu'aucun
effort
il
a
de logique ne
pourra jamais mettre d'accord. L'une est simplement le dualisme de Platon, tel qu'il est enseigné dans le Timée', l'autre
nous
1.
i"
fait
penser à
la fois à
Plotin et à la kabbale. Voici d'a-
Yoy.rarliclc de Crcuzcr, Tlicologische Sludien
liv., p.
M. Tissot.
18
et seq.
—
Hitler, article Philon,
und
Krilihcn, année 1852,
tome IV de
la
traduction do
Ll KABBALE.
222^
bord
la
première, assez singulièrement placée dans
che de Moïse
Le législateur des Hébreux,
:
bou-
la
auteur
dit notre
dans son Traité de la création^ reconnaissait deux principes également nécessaires, l'un actif et l'autre passif. Le
premier, c'est l'intelligence suprême et absolue, qui est audessus de
au-dessus de
la vertu,
matière
la
inerte et inanimée, mais dont l'intelligence a su faire
œuvre
donnant
parfaite en lui
vie. Afin
le
du
science, au-dessus
la
bien et du beau en lui-même. Le second, c'est
mouvement,
forme
la
une
et la
qu'on ne prenne pas ce dernier principe pour une
pure abstraction, Philon a soin de nous répéter dans un
autre de ses
écrits
maxime de
cette célèbre
^
l'antiquité
païenne, que rien ne peut naître ou s'anéantir absolument,
mais que
mêmes
les
éléments passent d'une forme à une
autre. Ces éléments sont la terre, l'eau, l'air et le feu. Dieu,
comme
celle
l'enseigne aussi le Timée, n'en laissa
en dehors du monde,
que
afin
le
monde
aucune parune œuvre
soit
accomplie et digne du souverain architecte ^ Mais avant de
donner une forme à
sensible,
matière et l'existence à cet univers
la
Dieu avait contemplé dans sa pensée l'univers
intelligible
ou
archétypes, les idées incorruptibles des
les
choses \ La bonté divine, qui est
cause de la for-
la seule
mation du monde % nous explique aussi pourquoi
1.
De mundi
opificio,
\,
4.
— Nous avons déjà
cité
ne doit
il
ce passage dans l'intro-
duction.
2.
De incorrupt. mund.
ôv oOstoe-ai. 'E/. toj yàp
5. Tû.z-.ô'xzo'i yào
'Q-j-ep
f^pt/oTts
5tx-ÀâaacOa'.. TaXcioTaiov o:
l/.
Y^ç aziar^z
cu'/ÉaTr)
A.
•/.aXoij
oo£ 6
-/.où
•/.6j;ao;.
IlpoÀaSôjv yàp
5. El
yâp
T'.;
Oîo;,
£Î;:£ Ti;.
£Os).r|aîiî
[lOt
to2
r)^
tl
arj
/..
t.
-7]v
)..
Oeo;,
{De
aÎTixv,
x.a't
II,
ot'.
même
jiEyîoTOi
n'jpb;, [ArjOEvôç
p-ifArjua
ei;
-h
j?w
jj-tj
t. X.
Srju-io'jpytj»,
waTs
-/.aTaXa'.aOavTo;,
y.aÀôv
ojy.
à'v
-ote
ya'vo'.TO
opijk.)
é'vsza
tcos to nàv
otaaapTîr'v toS czozo'j, o«[j.:voç,
Puis vient la phrase
/..
init.)
mund.
rj;
-yEvÉaOai zi,
lax'i
TSÀeiot; cuvenÀrjpojTO [Aipeiw,
[jltj
«fpo;
v.a'i
ovto; ojSèv yivETa;, oùo'
twv ïp^wv tw
[ji-jiarov
àv
u-z
[j.ri
à;j.r[-/^avov
{De i^lanlat. Noe,
ô
ôr/a ::apxos:-);xaTo;,
peuvaaOai, Soy.sT
tÔ
o-j/.
-iv7o; uôxTo;
Iv.
ovroç
o-jooi[xiî
de Timée. Ib. supra.
eoyjjjL'.oypYîrTO,
o~îp
v.ai Ttov
o'.c-
àpyaîwv
LA KABBALE ET LA DOCTRINE DE
PlllLON.
225
pas périr. Dieu ne peut pas, sans cesser d'être bon, vouloir
que
que l'harmonie générale, soient remplacés par le
imaginer un monde meilleur, qui doit un jour
l'ordre,
chaos
et
;
remplacer
manqué de
bonté envers l'ordre actuel des choses \ D'après ce système,
le nôtre, c'est
accuser Dieu d'avoir
la génération des êtres ou l'exercice de la puissance qui a
formé l'univers a nécessairement commencé il ne peut pas
non plus continuer sans fin, car, le monde une fois formé.
;
Dieu ne peut pas
le
détruire pour en
matière ne peut pas rentrer dans
Dieu n'est pas
la
produire un autre
souverain architecte,
terme dont Philon se
le
moderne,
Démiourgos,
n'est
il
et tel est
quand
sert habituellement,
en
il
^ Enfin Dieu
l'influence de la philosophie grecque
que
effet le
est sous
n'est pas
seulement au-dessus, mais complètement en dehors de
création
la
cause immanente des êtres, ni une cause
créatrice dans le sens de la théologie
le
;
chaos général. De plus,
le
(6 £7i[Cccy;xwg to) -/.ouaqi xat
Toû ^yiuioupy/îQsvro? wv)
è'^o)
la
^,
car lui qui possède la science et le bonheur infinis ne peut
pas être en rapport avec une substance impure et sans forme
comme
Eh
la
matière
*.
maintenant de concilier ces principes avec les doctrines suivantes
Dieu ne se repose jamais
dans ses œuvres, mais sa nature est de produire toujours,
bien, qu'on essaie
:
comme
celle
et celle
pandre
le
ce
du feu est de brûler
froid ^ Le repos, quand
mot
de
la
neige de ré-
s'a[)plique à Dieu,
ce n'est pas l'inaction, car la cause aclive de l'univers ne
peut jamais cesser de produire
1.
Quod mund.
2.
TsXîtiraTOV yào fJvAOTTc tÔ
TîÀaaasOa'..
3.
4.
TÔ
De
De
sit
œuvres
les
les
plus belles;
incornipl., p. 949 et 950.
{De plantai. Noe,
[jL:YtTCOV
twv
ef-ycov ~o) [Liy'.i-M
orjiJL'.o'jpyo)
init.)
Posterilatc Caini.
Sacrificnnlibus, cd. Mangcy,
^j/.î'.v,
t.
Il, p.
261.
ojto) /.m Oeoj -h -OUI/. Lcrjis Allcvj.,
I,
éd. Mangcy,
t.
I,
p. 4i.
oia-
L\ KABBALE.
224
mais on
dit
nie s'exerce
que Dieu
leur et sans fatigue
lettre les paroles
le
monde
car
(o.trx
le
sans dou-
aussi est-il absurde de prendre à la
*
;
de l'Ecriture, quand elle nous apprend que
a été fait en six jours. Bien loin de n'avoir duré
temps lui-même, selon
produit avec
'.
l'éternité
comme
activilé infi-
~o)j:h; î-ju.y.ztiùç),
six jours, la création w'a pas
que
que son
se repose, parce
spontanément
la
commencé dans
temps,
le
doctrine de Platon, a été
choses et n'est qu'une image périssable de
les
Quant à
l'action divine,
elle
ne consiste plus,
donner une forme à la matière
du désordre et des ténèbres tous les éléments qui doivent concourir à la formation du monde, elle
tout à l'heure, à
inerte, à faire sortir
devient réellement créatrice et absolue; elle n'esL pas plus
limitée dans l'espace que dans la durée. « Dieu, dit expres-
« sèment Philon, en faisant naître
« paravant n'existait pas;
«
Démiourgos) de l'univers,
(le
« leur^ »
Il
pas
seulement l'architecte
en
il
les a
a produit ce qui au-
il
n'est pas
il
ne
les choses,
« seulement rendues visibles, mais
aussi
est
est le principe de toute action
le
créa-
dans chaque être
en particulier, aussi bien que dans l'ensemble des choses,
car à lui seul appartient l'activité
qui est engendré,
ment, que tout
1,
atT'.ov
le
;
caractère de tout ce
probable-
c'est d'être passif*. C'est ainsi,
est rempli,
que tout
est pénétré
de sa pré-
'Ava-jj/.av Zï où TÇi (i(-px;(xv /.a/.w- î-t'-oxi oûa:'. opxar/'o'.ov tô twv oXojv
o'jZît.ozi
Xt/vi toj
-O'.îÎv
Ta
xa/.Xicrra, a/'/.k t/;v
œ/vj y.a/.o-xOifsv
ilî-t.
t;oXa% £j!iaîiia; i-ovoTXTrjv hnp^dx/. Dî Chérubin., p. 123.
2. "EurjOs; -avj lô ougOa: ?? f,ii.ïpaiç, r^ /.stOo'Xou '^^d/M >coaii.ov ^Eyo/svai. Lcg.
Alleg. Ib. supr. OjtÔ; o3v (Ô
ypôvoj ojiiv àvaÀâaiai
Arjix'.ojpf ô; Zi /.ai
3,
y.y.\
/o^/oj
x.Ô7;a.o;)
ô vscutcOo;
àvar/Erv £-o:/;7:v.
niis, p.
?jV
Ir.o'.r^'ji'i
,
ô a?30r)TÔç,
sit
xivrjOa'i;,
ttjv
immutabilis.
—
Oioç. Ib.
'0 0iô; -à -av-a yîvrîîx;, oj [xdvov
xapov Oj/.
vi'.ô;
Quod Dcus
oj ùt^'v.o-jt^Ô:
£?;
[jio/ov,
TOj;j.a/è;
^^ayêv, àÀÀà
à'/J.k y.a\ 7.:îz:r^-
ajTÔ;
or/.
y.cii
o
r.^6-
De Som-
577.
4. 0îô;
JtoiEÎv,
Alleg., I;
/.a\
oj
Toî"?
6/;j.;;
a/.Xot;
a-aaiv àf/7) "oj opcév
l-iypâ'iaîOat
De Chérubin.,
t.
I,
yvirr\-.oi,
p. 155, éd.
To^ov
Mang.
I^t'i.
—
ôl ^(Viir^-zou
"lo'.ov
[jlÈv
Oeoj
tÔ
tÔ tAt/j.:!. Legis
LA KABBALIC ET LA DOCTRINE DE
PIIILON.
225,
ne permet pas que rien reste vide
abandonné de lui-même*. Comme il n'est rien cependant qui puisse contenir l'infini, en môme temps qu'il est
partout, il n'est nulle part, et cette antithèse, que nous
avons déjà trouvée dans la bouche de Porphyre, n'est pas
comprise autrement qu'elle ne l'a été plus tard par le dis-
sence
c'est ainsi qu'il
;
et
Dieu n'est nulle part, car,
ciple de Plotin.
ayant été engendrés avec les corps,
que
dire
créateur soit renfermé dans
le
le lieu et l'espace
permis de
n'est pas
il
créature.
la
est
Il
partout, car par ses diverses puissances (rà; ^uvzast; avroïi)
il
pénètre à
la fois et la terre et l'eau, l'air et le ciel
moindres parties de l'univers,
plit les
il
;
rem-
liant toutes les
les
unes aux autres par des liens invisibles ^ Ce n'est pas encore assez
Ti^-oç),
l'abri
:
Dieu est lui-même
universel
le lieu
twv cXmv
(o
car c'est lui qui contient toutes choses, lui qui est
de l'univers et sa propre place,
ferme
et se contient
voyait en Dieu
que
lui-même ^
le lieu
où
il
se ren-
Malebranche, qui ne
Si
des esprits, nous paraît
si
près de
Spinosa, que penser de celui qui nous représente
le
souve-
rain être
comme
le lieu
le
lieu
esprits, soit des corps?
ce que devient avec
Comment
vers?
de toutes les existences, soit des
En même temps nous demanderons
idée le principe passif de l'uni-
cette
comme un
concevoir
ni activité, qui a
dû
comme un
être réel,
être nécessaire, cette matière qui n'a par
elle-même ni forme
exister avant l'espace, c'est-à-dire avant
l'étendue, et qui, avec l'espace, est transportée dans le sein
de Dieu? Aussi Philon
nâvTa vàp
i.
ojCÈ
è'fr,;aov
7:î7:XrJpfjJX£v
ô Osô;, xai
àno/.sÀoinîv EauTOJ. Gènes.,
De Linguarum
2.
est-il
è<3z\
ywfx
hb.
i
/.a'i
O'.à
1.
-âvrtov otîXi^XuOîv,
III,
confitsione, éd. Mangey,
3. AÙtÔ; 6 0:ô? y.aXerrai t6;îoî,
(ir,5£''ô; ànXôJ-:,
conduit, par une pente irré-
zo> xatacpuYTiv
Ttji
twv
irjTÔ;
ÉxjTOj, /.v/w^t/m;
'
Kepu'yeiv
y.tX xc'vov
où5cV,
8.
t.
I,
(lèv
p.
425.
xi oXa, Trepisy ssOftt S
(JuaTzâvTtuv aùtôv sTvoc,
/.où l(j.-^£po[x3vo;
[x(iv(j)
'/.où
IxsiSj^jtep
îtjzm.
upôg
ï
aùiôî
De Somniisy
'
15
LA KABBALE.
226
sistible, à
Mais
prononcer ce grand mot
comment
Dieu
:
souverain être
le
est tout [eïç /.où tô
a-t-il fait
de ce
sortir
qui est sa propre substance, un espace
Heu
intelligible,
réel,
contenant ce
monde
matériel et sensible?
Comment
lui, qui est tout activité et tout intelligence, a-t-il
duire des êtres passifs et inertes?
les
Ici
pu pro-
souvenirs de
philosophie grecque sont complètement étouffés par
gage
de l'Orient. Dieu est
et les idées
la
lumière
pure, l'archétype et la source de toute lumière.
autour de
lui des
la
le
lan-
la
plus
répand
11
rayons sans nombre, tous intelligibles, et
qu'aucune créature ne pourrait contempler^; mais son
image se réfléchit dans sa pensée (dans son logos), et c'est
uniquement par cette image que nous pouvons le comprendre \ Yoilà déjà une première manifestation, ou, comme on
dit communément, une première émanation de la nature
divine; car Philon, quand ses réminiscences de Platon cèdent à une autre influence, fait du verbe divin un être réel,
une personne, ou une hypostase, comme on disait plus tard
l'école d'Alexandrie
dans
:
commande
l'archange qui
tel est
à toutes les armées célestes \ Mais notre philosophe ne s'arrête pas là
de ce premier logos, appelé ordinairement
:
plus ancien
la
(ô -pîGc'jzxro;), le fils aîné
sphère de l'absolu, représente
la
en émane un aulre qui représente
de Dieu,
et qui,
le
dans
pensée (VJyo;
ivârlBcroç),
parole (Aoyoç
-po^opr/.o';),
la
c'est-à-dire la puissance créatrice, manifestée à son tour par
\. Legis Alleg.,
2. A'jtÔ; oï
\.
ataOrjt/j, vor,Ta\ oï at
Se YEvÉascoç
I.
wv apyÉru-oç
aj-f/],
a~aaat. Uap' o
ij[E{i.oipa[ji£vwv cjoe'i;.
5. KaOâ;:cp ttjv àvOi^Xiov ayy/jv
ôpwat, O'jTw;
voouCTiv.
A.
x.al
ttjv toî5
[JLuoîaç
y.at
àv.-v'iot.ç,
[i.ôvo;
De Chérubin.,
ύ
^Xiov, o:
è/.oâXXat, (ôv
IcjtIv
o'jo£;i.''a
ô vorjTÔ; Oîô; aÙTxî; y^pr\-xi,
t.
jjlt)
I,
p.
twv
156, éd. Mang.
ojvî^piîvo'.
xôv f)X;ov auTOV
Oeou Etxo'va, tov àyyeÀov aùiou Xiyov,
lot''»,
wç aùiôv xaïa-
De Somniis.
'0 -pwToyovo;
linguarum,
p.
541.
)^oyo,-,,
ô dcyyEÀoç rpî-jS-j-aTOç, dtpy^âyyEXoç.
De Confusione
LA KABBALE ET LA DOCTRLNE DE
Quand nous
l'univers. «
227
PlIILON.
lisons clans la Genèse qu'un fleuve
TEden pour arroser le jardin, cela signifie que
« la bonté générique est une émanation delà sagesse divine,
« c'est-à-dire du verbe de Dieu *. L'auteur de cet univers
« sortait de
« doit être appelé, à la fois, l'architecte cl le père de son
nom
« œuvre. Nous donnerons le
prême. C'est à
ce
elle
que Dieu
de mère à
s'est
la
sagesse su-
uni d'une manière
mys-
« térieuse pour opérer la génération des choses.; c'est elle
« qui, fécondée par le
au terme
«
germe
prescrit, ce
(ils
divin, a enfanté avec douleur,
unique
et
bicn-aimé que nous
monde. C'est pour cela qu'un auteur sacré
montre la sagesse parlant d'elle-même en ces Icr« mes
de toutes les œuvres de Dieu, c'est moi qui fus forla
première le temps n'existait pas encore que j'étais
mée
déjà là. En effet, il faut bien que tout ce qui a été engen« dré soit plus jeune que la mère et la nourrice de l'univers*. » Il y a un passage dans le Timée, où nous trouvons
à peu près le même langage, mais avec cette énorme différence que la mère et la nourrice de toutes choses est un
« appelons le
« nous
:
ce
;
c<
((
principe tout à
forme
'.
fait
séparé de Dieu, la matière inerte et sans
Les fragments que nous venons de citer nous rap-
mieux les idées et les expressions habituelles
du Zohar. Là aussi Dieu est appelé la lumière éternelle,
pellent bien
source de toute vie, de toute existence et de toute autre lumière. Là aussi la génération des choses est expliquée méta-
phori(juement par un obscurcissement graduel des rayons
émanés du
1.
rioTaijL'Jç
n',Ta[jLÔ;
foyer divin et par l'union de Dieu avec
i^TiV àyaOoTri;-
IdTiv ô Ocou loyoç.
2.
Tôv
O.
tr,v
Lcg. Alleg.,
èv
O'V.r)
6 Oîo';, z. T. X.
Kai
3r,
oà (xsTa^ù
/.(X'.
*''^'^^
\.
1%
'Ko\ji.
çrîiOjjLîv
Oîoiï
co-Ji'aç-
t)
5é
I.
jjLriTc'pa
8a
tV
ôu-oCÎ
tou
xa\ xxzipa. Eivat to.
r.zr.oir^y.ôiOi
È::'.(jir|[ir,-/
f,
De Tenmlcnlid.
r.po'Zi'.y.i'jT.i
tojtwv
tou ttotiÇeiv xôv Tzapâosiaov.
2y.::op£j;Tai va i-ns xoC!
tÔ Tîav èpyaaâuEvov &r)u.toupYùv
yo-jy Tooî
YiycVOTO; îÙOÙ;
ouvwv
(Mo'jaT);) l/.-opsjïTat
çy^T'.v
YEvi/.r)
ri
lui-même
r.zir.i'.
i^ûjtv È/.ydvw.
tô
[jiÈv
0£yo|i.Jvov
[JirjTpf,
lô
o'
Tiinœus, eJ. Slallbaum, p. 212.
oOîv 7:aipt,
L\ KABBALE.
528
dans ses divers allriJmts. La sagesse suprême, sortant du
sein de Dieu pour donner la vie à l'univers, est également
représentée par
le fleuve
qui sort du paradis terrestre
enfin
;
les deux logos nous font songer à ce principe kabbalistique
que l'univers n'est pas autre chose que la parole de Dieu
que sa parole ou sa voix, c'est sa pensée devenue visible, et
qu'enfin sa pensée, c'est lui-même. Une autre image, très
souvent reproduite dans le principal monument de la kabbale, c'est celle qui nous montre l'univers comme le manteau ou le vêtement de Dieu eh bien, la voici également
:
;
dans ces paroles de Philon
comme un
ronné d'une éclatante lumière qui l'enveloppe
ce
manteau,
« riche
<c
Le souverain être est envi-
«
:
verbe
le
et
le
monde comme d'un vêtement
De
double théorie sur
cette
'.
plus ancien se couvre du
»
nature
la
et la
naissance des
choses en général, résultent aussi deux manières de parler
de Dieu, quand
indépendamment de
essence,
en lui-même, dans sa propre
est considéré
il
la
création.
Tantôt
est la
il
raison suprême des choses, la cause active et efficiente de
l'univers
rà ^paarv-ptov aiziov), l'idée la plus
[6 voûç,
(tô yeviY.omxrôy)^, la
possède
nature intelligible
[vorj-h cp-jctç).
la perfection
supérieur à
la
sibles; rien
ne saurait nous en donner une idée
perfection
^ Tantôt
même
est représenté
il
et à tous les
ni la science, ni le beau, ni le bien*, pas
Ae'yoj oà
Leyis Alleg.,
3.
'0 Ocô;
'/.où
au[j.Çï'Çr,/.îv
4.
y..
7.0'afi.ov.
2.
fi^'oÇz'.,
/)
yàp
Dc
:
même
ni la vertu,
l'unité; car
èvouîTa'. oï ô
•
[ih -pîioÛTaTo;
toCÎ
ovto; Ào'yo;
w;
Pra'fugis.
II.
ijlÔvtj
IXîjOi'pa oûî-.?.
[jLOvo;
'(r'fit'.,
£'.pi^vT,v àyc-.v,
De Mundi
T. X.
comme
attributs pos-
tÔ f,yîaovi/.ôv owtI «ùyoî'-OîT -îO'.Xaa-îTa'., w; aÇ'.oypsoj; svoj-
oaaOai Ta {[xaTta voptiaO^vat
îaOrj-a xôv
Lui seul
science, la joie, la paix et le bonheur,
la liberté, la
en un mot,
i.
générale
/..
t.
opiftc, loc.
De
y.cù [J.OVO?
)..
De
laud.
Sonuiiis,
II.
eùçoaiVcTai,
Cheriib.,
t.
Kpî:-Twv
fj
I,
— Mdvo;
7.a\ uo'voj
p.
tt)'/
ô Osô; «'^euow;
a|i.-'ï'^
7:cpXî'|j.0u
i54, éd. Mangey.
£-'.atr[;j.r,,
-/piiittov
f]
«pÉTï],
Li KADDALE ET LA DOCTRINE DE
ce que nous appelons ainsi n'est qu'une image
être
{[j.o'jàg [j.ev £(Tt1v
savons de
ahiou
er/.wv
Trpojrou)
lui, c'est qu'il existe;
ble et sans
nom ^ Dans
est
il
du souverain
Tout ce que nous
*.
pour nous
premier cas,
le
220
PIIILON.
l'être ineffa-
de recon-
est facile
il
naître l'influence de Platon, de la métaphysique d'Aristote
môme
et
de
Physiologie stoïcienne
la
;
dans
le
second, c'est
un ordre d'idées tout différent où se montre non moins clairement l'unité néoplatonique et VEn Soph de la kabbale, le
mystère des mystères, l'inconnu des inconnus, ce qui domine
à la fois les Sephiroth et le monde. La même remarque
s'applique nécessairement à tout ce que Philon, par l'elfet
de ses croyances religieuses ou de ses souvenirs philosophiques, nous représente comme un intermédiaire entre les
choses créées et la plus pure essence de Dieu, nous voulons
parler des anges, du verbe et en général de ce que Philon
désigne sous le nom un peu vague de puissances divines
[âvvx^jLtig Toû 6£oû). Quand le dualisme grec est pris au sérieux, quand le principe intelligent agit immédiatement sur
la matière et que Dieu est conçu comme le Démiourgos du
monde, alors le verbe ou le logos est la pensée divine, siège
de toutes
les idées à l'imitation
desquelles ont été formés
messagers de Dieu, c'est-à-
les êtres. Alors les forces et les
dire les anges, à tous les degrés de la hiérarchie céleste, ne
sont que les idées elles-mêmes.
Cette
assez nettement exprimée dans les
manière de voir
est
courts fragments que
nous allons traduire. « Pour parler sans image, le monde
« intelligible n'est nulle autre chose que la pensée de Dieu^
quand
«
il
dans
sa
« slruire sur ce plan
1.
De
specialibus legibus,
2.
'0
ô'
à'pa O'joà
T(]j
iariv
•/.aTaXaiJ.Çâvoasv
To;
àôcr,TÔ;.
/.«"i
monde, de
se préparait à créer le
« architecte a
pensée une
ville
la
I.
M,
l.
Il,
réelle. Or,
p. .ISO, éd.
vô) /.aiaXriTïtô; oti
aùiou
Quod muudus
ville idéale
[i.rj
comme
immufahilis.
qu'un
celte ville
Mangey.
x.aTà xô aTvai
^FiXt) dtvsu yafay.TÏjpo;
sil
même
avant de con-
^
[jlo'vov
•j-tx^';:;,
•
u-xpÇt; yàp
à/.aiavo[j.ai-
LA KABBALE.
230
n'occupe aucune place et ne forme qu'une image
« idéale
ce
dans l'àme de
l'architecte, ainsi le
que dans
« peut pas être ailleurs
«.
conçu
cc
tre lieu
la
monde
plan de l'univers matériel.
le
n'existe pas
Il
suprême, mais une
—
de ces puissances sans mélange \ »
qui ont formé
ce
elles
ce
archétype du
apprenons que
seule et
même
que objet
un au-
capable de recevoir et de contenir, je ne dis pas
« toutes les puissances de l'intelligence
« seule
ne
intelligible
pensée divine, où a été
la
le
monde
chose
;
forme qui
intelligible,
et
nous
visible et corporeP. » Ailleurs'
puissances divines
les
mêmes termes
monde immatériel
« Ce sont
une
les idées sont
et
que leur rôle consiste à donner à chalui convient. C'est à
qu'on parle des anges.
Ils
peu près dans
les
représentent di-
verses formes particulières de la raison éternelle ou de la
vertu, et habitent l'espace divin, c'est-à-dire le
monde
in-
\ Le pouvoir dont ils dépendent immédiatement ou
l'archange, c'est, comme nous le savons déjà, le logos luimême. Mais ces natures et ces rôles sont complètement
changés quand Dieu apparaît à l'esprit de notre auteur
comme la cause immanente et le lieu véritable de tous les
êtres. Dans ce cas, il ne s'agit plus simplement d'imprimer
diverses formes à une matière qui n'existe pas par sa propre
telligible
essence; mais toutes les idées, sans rien perdre de leur vaEl oÉ
\.
el'jwOi
xbv
T'.;
ÈOcXtÎ^î'.e y'j|jlvot£00'.;
vor^-ry/ £fva'. /.d7,aoy
TtdXi;, i'Tepôv
~'.
etti'v
ri
2. A'.à TO'JTwv
p
y.oc^iOTZO'.owxoi
opific,
ô aaw[j.aTo;
lofa'.;
y.ai
t. I,
fjîi^
-f,v
p. 4, éd.
'
ojoïv Sv ?T:pov
oùoï ^àp
al-jOTjTTjv
r]
vot^tt^
zoAiv
-ri
Mangey.
voriTo; ETrâyT) 7.d7[j.o;, xô toîj oai-
dcopaTOi; a'j^TaOî\ç, wanî'p oyTO; aojaaiiv
opa—
De Lii'Hjuarum confusione.
3. Ta,T;
tÔ
De Mund.
"wy ûuvâaîwv
vofxf/Ou TO'JTO'J àpyôTU-ov,
xj;.
^'orj
b toD àpyiTcV.TOVO; XoYia[xô;
v-7)T^ zt'.Çeîv S'.avoojiJLî'voj.
ôvojxaaiv,
yprjTasOa'. ToT;
Oîou Xô^o'/
5^
ve'vo;
àawfji.âxo'.;
^/caaxoy
x/^y
ûuvâ|JLîa;y,
wy
£xu[JLOy
àpfioxxoO'aay Xx6îTv
ovo|xa aï
toia'.,
De
[AOporJv.
-/.aTsypT^aaTO
Sacrificantihus,
Trpôî
t.
II,
201, éd. Mangey.
4. EîocVX'. 0£ vuv
To^v
Tizo-j-^^v.':.'.,
Xdywy. De Somniis,
Xovot, Tocauxa àpE:rç
I,
k'Ovij
OT'.
21.
xî
ô OîTo; "zÔt.o^ y.a\
— Aoyc
-/.a;
eior).
ou; /.aXîîy
De
tj
îspi yoSoa
tzXt^ct); (îaùj[i.a-
l'Oo: à'yycXo'....
Posleiilale Caini.
oao'.
yàp Oîoî
LA KABBALE ET LA DOCTRINE DE PIIILOX.
231
leur intelligible, deviennent en outre des réalités substantielles,
des forces actives subordonnées les unes aux autres
contenues cependant dans une substance, dans une forcé,
et
dans une intelligence unique.
que
C'est ainsi
de toutes
sagesse ou le verbe devient la première
la
puissances célestes, un pouvoir distinct, mais
les
source qui abreuve et qui
non séparé de
l'être
vivifie la terre,
l'échanson du Très-Haut, qui verse
absolu*,
la
des âmes et qui est lui-même ce nectar^;
le
le
nectar
premier-né de
mère de tous les êtres (utô; Trpwroyovo;;) ^; on l'appelle aussi l'homme divin (àVQpwTTo; Qsoù), car, celte image
par laquelle l'homme terrestre a été créé le sixième jour et
Dieu et
que
la
sacré appelle l'image de Dieu, ce n'est pas autre
le texte
chose que
verbe éternel*;
le
vers [y.fjyjcpev; roù
de
et
zotj'j.ov),
On
l'infini.
est le grand-prêtre
il
de l'uni-
c'est-à-dire le conciliateur
pourrait le regarder
dieu, sans porter atteinte à
la
comme un
du
fini
second
croyance d'un Dieu unique ^
que l'on parle dans les Ecritures toutes les fois
car le premier
donne
à Dieu des titres et un nom
que l'on
rang appartient à l'Etre ineffable ^ Ce qui achève de nous
convaincre que toutes ces expressions se rapportent à une
personnification réelle, c'est que dans la pensée de Philon
le verbe s'est quelquefois montré aux hommes sous une
C'est de lui
;
1.
'II
cooia
Oîou
TO'j
ojvâ[x£wv. Leg. Alleg.,
2.
KaTî'.'ji o\
wa-sp
5;Xi{pTj TO'J ao<p''a;
où otaospwv Tou
").
Ajo yâp,
siTiv,
i-fj
vmaTo;
-i&'jiaTO;.
ôj;
•4.
Ka''.
à.o/ri
k'o'./.Tv,
ovol».x
y.-x\
t.
I,
àx.çav /a\ -ooTi'iTrjv
Tir^-^r^i,
128, éd.
6.
De Somniis,
hpa Ocou, 2v
I,
t.
ToJv
iauTOu
p.
De
0;oj
[ihi
ooî ô v.'jtxo;, sv
Sonviiis, I,
/.ai
427, éd.
ô
I,
p.
za"'.
au|x-oa;apyo;,
II.
/.ax'
t.
ît/.o'va
I,
p.
w
/.oC.
apyicOcùî ô
G53, éd. Mangey.
à'vOpojno;,
/..
x.
X.
De Confu-
cit.
eÎ't;
Oîo;,
cil.
De Somniis,
(xr.o
-OTaaoij too'-ov, 6 Oifo; î.oyo;...
xf); a09''a;,
5. Oû:o; fk'j r,ixw/ xwv àxïÀôjv av
p.
£Tc[x:v
tov O:tov Xoyov... o'.voyoo; xoS 0:oj
rproTovovo; xjtoj OïTo; X^'yo;.
sione limiuarum,
fjV
If.
G5G, éd. Mangey.
z. x.
X.
Le{/.
Alleg.,
111,
t.
I,
LA KABBALE.
252
forme matérielle. C'est
songe
;
que
lui
le
patriarche Jacob a vu en
encore qui a parlé à Moïse dans
c'est lui
buisson
le
Nous avons déjà vu comment ce verbe suprême en
engendre un autre, qui sort de son sein par voie d'émanation, comme un fleuve jaillit de sa source. C'est la bonté ou
la vertu créatrice {âîivxij.iç -novri-ciy.-o), une idée de Platon transformée en une hvpostase. Au-dessous de la bonté vient se
ardent
*.
placer la puissance royale
(v^
justice tous les êtres créés
qui gouverne par la
^xtjÛM-h)
^ Ces
dont
trois puissances,
mes, prennent
les
noms de
grâce et de justice
se sont autrefois
voixo-eOr/.-ri),
montrées sur
(v^
t'Xeo);
la terre
les
hom-
-deux dernières, quand elles ne s'exercent que sur les
/.où
sous
ri
la
Abraham^. Ce sont elles
et l'harmonie de ce monde, comme,
figure des trois anges qui ont visité
qui font
bien invisible
le
d'un autre côté,
dont
elles sont la gloire, la
présence de Dieu,
descendent par un obscurcissement graduel de
elles
splendeur infinie; car chacune d'elles est à
lumière
et
;
ombre de
la
fois
ce qui est au-dessus, lumière et vie de
tout ce qui est au-dessous de leur propre sphère
quoique leur action
la
ombre
soit partout présente et
se manifestent dans celles de
l'univers,
*.
Enfin,
que leurs formes
il
plus
n'est pas
du premier être.
Moïse, quand celui-ci,
possible d'atteindre leur essence que celle
C'est ce
que Dieu lui-même apprend
après avoir
à
demandé vainement de
le voir
supplie, dit Philon, de lui montrer au
face à face, le
moins
sa gloire
(r/jv
Ad;av aÙTov), c'est-à-dire les puissances qui environnent son
1. Ib.
2.
De
supra.
Profitgis,
t.
I,
p.
iuvâ|iE'.; d-j\ TO'j Xc'i-ov-oç,
3.
De
A.
"0<j;:îp
Vilâ
Abraham,
yàp
t.
oCO, éd. Mang. Al
wv àpysi
II,
Ttoir^Ti/r^,
p. 17, éd.
ô Oîô; TzyLpiht'.-^^ix T?jç
tî/.w àXÀwv YÎvî-ai -apâÎEiYax...
III.
rj
o'
•/.,
à'ÀXat -vi-z
w; 5v
à-o-.xia'.,
x. À.
Mangey.
£'.-/.dvo;,
a/.i'a Oeoij
Si 6
fjV
a-/.;av
vuvi y.i/Xr/.zy, o'^tw;
Xoyoç a'JTOJ
l'j'iy. Lccj.
f^
Alleg.,
LA KABBALE ET LA DOCTRINE DE
253
PIIILON.
trône inaccessible {âopvfopo-j^ûcg âvjy.p.eii)\ Quant aux anges,
dans lesquels nous avons vu tout à l'heure des idées représentant les différentes espèces de vertus,
lement personnifiés à
la
comme
bibliques, on les considère aussi
dans rÉlIier,
ils
ne sont pas seu-
manière des poètes
des écrivains
et
âmes nageant
des
venant s'unir quelquefois à celles qui habi-
et
tent le corps de
l'homme*.
et animées qui
communiquent
Ils
forment des substances réelles
tous les éléments, à
la vie à
En
toutes les parties de la nature.
passage que nous allons traduire
:
voici la
preuve dans
que
« Les êtres
nom
« losophes des autres nations désignent sous le
«
mons. Moïse
les appelle des
K flottent dans l'air, et
comme une
«
«
cc
anges. Ce sont des
le
phi-
de dé-
âmes qui
personne ne doit regarder leur exis-
que l'univers soit
chaque
élément soit
que
habité par des êtres vivants. C'est ainsi que la terre est
peuplée par les animaux, la mer et les fleuves par les ha-
« tence
«
les
animé dans
fable; car
il
faut
toutes ses parties et
bitants de l'eau, le feu par la salamandre,
K très
commune en
Macédoine,
le
ciel
par
que l'on
les
étoiles.
dit
En
âmes pures et divines,
« nous ne les verrions pas douées du mouvement circulaire,
« qui n'appartient en propre qu'à l'esprit. Il faut donc que
ce
a l'air soit
ce
n'étaient des
effet, si les étoiles
l'œil
également rempli de créatures vivantes, quoique
ne puisse pas
les voir''. »
quand il s'agit de l'homme que le syncréPhilon
tisme de
se montre à découvert et qu'on aperçoit
C'est surtout
sans peine
malgré
la
double direction à laquelle
sa vive prédilection
pour
non content de voir avec Platon, dans
1.
I\If,r'
ojv i'û, [li-i
T;'va
twv
sjj.rTiv
il
s'abandonne,
les idées orientales. Ainsi,
oj'/â;A;(o'/
les objets
de
la
sen-
/.xxk Tr// OJîi'av sX-iar,; -otI
De Monarchiâ, I, t. H, p. 218, éd. Mangey.
De Planlalione.
De Monarchiâ, II. Celle réunion d'une
ojvr|a:aOai y.xTxkixZz'.y.
2.
—
autre a élé reconnue des kabba listes sous
5.
De
Gi(juiilibus,
t.
I,
p.
le
nom
2Ô5, éd. Mangey.
ànic à
de gestation (n^^y)-
uno
LA KABBALE.
234
une empreinte
salion,
jusqu'à dire que sans
des idées éternelles,
affaiblie
le
va
il
secours des sens nous ne pourrions
jamais nous élever à des connaissances supérieures; que
sans
monde
spectacle du
le
même
matériel nous ne pourrions pas
soupçonner l'existence du monde immatériel
sible'; puis
cieuse;
déclare l'influence des sens tout à
il
commande
il
commerce
et
de se
de constituer l'homme,
ganes empruntent à
comme
la
àny.vyocyax ^hxç
connaissance qui leur
dans
dit Moïse, réside
l'a
une émanation, un
tandis que la première est
de
le privili'ge
l'âme sensitive à laquelle nos or-
et
la fois la vie et la
sont propres; celle-ci,
inséparable
perni-
l'homme de rompre avec eux tout
réfugier en lui-même. Il établit un abîme
à
entre l'âme raisonnable, intelligente, qui seule a
sang%
et invi-
fait
nature divine
(
àTroV-ao-aj^
où dixipirhv,
Et cependant, ce point de vue
ç-jo-soj; ^).
ne l'empêche pas de conserver l'opinion platoni-
exalté
cienne qui reconnaît dans l'âme humaine trois éléments
En
pensée, la volonté et les passions*.
sur
siste
la nécessité
de se préparer à
mille endroits
la
nent cette culture extérieure
de
:
la
in-
il
sagesse par ce qu'il
appelle les sciences encycliques [èy/.vy.hoç
p.a0v7y.aTa), c'est-à-dire les arts
Traif^eia, èyy.v/.hx
la parole et
ceux qui don-
chère aux Grecs. Notre es-
si
besoin d'être nourri de ces connaissances
dit-il, a
prit,
le
reflet
mondaines avant d'aspirer à une science plus haute, comme
notre corps a besoin d'être nourri de
1.
Tôv
£•/.
êeîv ors [1^
SomJiiis,
t. II,
TÎ;; to'j alaOriTOij
/.cù.
aXXw; zaraXa-
6po;i.Evou to-jtou [xSTavaSaaEto;, x. t. À.
De
l.
fjv TjfxTv
T£
/.a\
0'j/^\
toîç àXùyo'.;
t^; voscxç
xo'.vôv
tÔ
v.y.\
Çfj'v
Xo^^'.v.rii,
au[xêcorj-/.sv.
àXÀi
-r^^ a'.^Or-jTr/.r^ç,
Dc Concupisccntiâf
p 556, éd. Mangey.
3.
Quod
4.
"Eat'.v f,[iwv
Alleg.,
éd.
avant de suppor-
TOiV toîojv auarxOi'vTa v.al vorj-ôv /.O'ju.ov O'jz svS'TTtv
£/.
2. Aî[JLa où^i'a •ir/^; Ètti,
xaO'
lait
cit.
L
dclerior poliori insicliari soleat,
/j
'^y/i\ Tpt;i3çr];, v.(x\
v/b\
— De Confiisione liinjuarum. —
t.
I,
p.
208, éd.
cit,
ppo; xo ah \o^(v/.rrj
De Concupisccntiâ,
^
/..
t.
-..
II,
\. Lcg.
p. 550,,
LA KABEx^E ET LA DOCTRLNE DE
ter des aliments plus substantiels
les
*.
L'homme
acquérir doit succomber dans ce monde,
succombé sous
enseigne tout
contraire
formes extérieures,
ham
:
:
comme
sens, afin de ne vivre
templation de
Abel a
Abandonne
faut mépriser la parole et les
il
faut mépriser le corps et les
que par
l'intelligence et
dans
la
que l'homme
avec ses sens et avec la parole
doit
;
maison de ton
rompre avec son
corps,
car le corps n'est qu'une
que nous sommes forcés d'habiter
sens sont les ministres et les frères de la pensée
les
demeure
notre véritable père\ La
est
;
enfin la
;
parole n'est que l'enveloppe et en quelque sorte la
de l'intelligence, qui
con-
nue. Quand Dieu dit à Abra-
ton pays, ta famille et la
partie de la terre
il
il
la vérité toute
père, cela signifie
qui néglige de
comme
coups de son frère fratricide. Ailleurs,
les
le
235
PIIILON.
même
idée est reproduite d'une manière encore plus expressive,
sous
son
le
symbole d'Agar
fils,
si
et d'Ismaël. Cette servante rebelle et
ignominieusement chassés de
la
maison de leur
maître, nous représentent la science encyclique et les so-
phismes qu'elle enfante.
que tout
homme
des cspiils
Il
est à peine nécessaire d'ajouter
qui aspire à
doit
imiter
moins, lorsque l'âme
s'est
répondu à
pas été au delà de
montre
le vrai
la
monde
hébreu \ Mais au
moyens de
la vérité et à la
celle question
élevé dans le
réfugiée tout entière dans l'in-
telligence, y trouve-t-elle les
ver par elle-même à
un rang
patriarche
le
se suffire et d'arri-
sagesse? Si Philon avait
dans un sens affirmatif,
doctrine de Platon
;
il
n'aurait
car, lui aussi,
sage, se détachant entièrement
nous
du corps
et
des sens, et ne travaillant toute sa vie qu'à apprendre à
mourir*; mais notre philosophe d'Alexandrie ne
pas à celle limite
1.
2.
5.
:
il
lui faut,
De Congressu quxrendœ enuUlionis (jralià.
De Soinniis, L L
De Clicrub.
De Comjrcssu quxrendœ criidit.
A. PItcdon., ad
—
init.
s'arrête
oulre les connaissances que
gralid.
256
LA KABBALE.
nous empruntons à
connaissances supé-
des
et
directement émanées de Dieu et communiquées à
rieures
l'intelligence
comme une
Quand nous lisons,
aux hommes, il ne
grâce,
comme un don
faut pas
que
croire
c'est
l'air ait été
Aussi, quand
uniquement sous
parole divine peut s'adresser à l'homme.
la
promulguée sur
la loi a été
le
mont
Sinaï,
dit-on pas que la voix a été entendue; mais, selon
vue de tout
elle a été
le
ne
le texle,
Vous avez vu,
parlé du haut du ciel \ »
peuple assemblé
:
«
que je vous ai
Evidemment, puisqu'on explique un miracle,
dit aussi Jéhovah,
être ici question
frappé
l'âme humaine qui a été
éclairée par la lumière la plus pure. C'est
forme que
mystérieux.
dans l'Écriture, que Dieu a parlé
dit-il,
d'une voix matérielle; mais
cette
que donne
raison, outre les lumières
la
philosophie, des lumières
la
il
ne peut pas
d'une connaissance rationnelle, ou de
la
seule contemplation des idées, mais de la révélation, enten-
manière du mysticisme. Nous attacherons
due à
la
sens à
un
autre passage où
l'on
admet
même
le
la possibilité,
pour
l'homme, de saisir Dieu en lui-même, dans une manifestation immédiate (à?-' a-j-ov aùrôv zaraXap.Saverv), au lieu de
remonter à lui par la contemplation de ses œuvres. Dans cet
état, ajoute noire auteur, nous embrassons dans un seul
regard l'essence de Dieu, son Verbe et l'univers ^ 11 reconnaît aussi la foi
(v^
(-t'or:?),
Twy àp£Twv|3«(7t?iç),
ment qui nous
voyons
le
qu'il
appelle la reine des vertus
plus parfait de tous les biens, le ci-
à la nature divine'. C'est elle
lie
Thamar, sans écarter le voile qui couvre
ainsi que la Foi nous unit à Dieu.
1.
^àp
2.
<jj;
Toj; Toy Occu Xofou;
o'-'.
-a; ô Xaô; Iwpa
...'AXX'
a-'
oi y_pr)T[JLo\
ir,v
owTb; ppo'-ov
zaTaXaaSâvîiv
Lcg. Allcg.,
\.
De Miçjralione Abraham.
IL
/.ai
sfx-jota'.v
tt//
sa face, car c'est
Ôîoju.î'vou; [Jir]vjou'jt
owvf,v, ojy. ^xoutriv, x. x. X.
u-spy.pû'ia; to Y^vr^TOv,
a'jTO'j a-jTOv
•cdvoE tÔv y.ow.ov.
5.
que nous
représentée dans l'histoire de Judas, s'unissant à
De
iligrat.
•
'kiyB-za.i
Abraham.
svapY^ to3 iyvnlro-j Xaaoxvst,
a/.i'rtv
aùroîi, or.io r^v
— Quis rerum divinarum hœres.
Tov /Jr(OV xai
LA KABBALE ET LA DOCTRLNE DE PUILON.
Pliilon
257
ne montre pas moins d'hésitation quand
humaine que
il
parle
nous expliquer
la
nature et l'origine de nos connaissances. Quelquefois c'est
la
de
la liberté
lorsqu'il veut
doctrine stoïcienne qui l'emporte
lois
de
pas pour
les autres créatures, n'existent
est son
arbitre qui
est capable
il
libre; les
est
lui.
c'est
Or, ce libre
môme
temps la
ainsi que, seul parmi
privilège lui laisse en
responsabilité de ses actions;
tous les êtres,
:
qui gouvernent sans exception toutes
nécessité,
la
l'homme
de vertu,
et à ce titre
il
est per-
mis de dire que Dieu, voulant se manifester dans l'univers
par l'idée du bien, n'a pas trouvé de temple plus digne de
lui que l'àme humaine *. Mais il est facile de voir que cette
théorie
si
vraie et
si
sage est en contradiction avec certains
principes généraux exposés précédemment,
de substance,
et
même
le
comme
l'unité
formation des êtres par voie d'émanation
la
dualisme platonique. Aussi notre philosophe
aucune peine à l'abandonner pour le point de vue
contraire, et il est facile de remarquer qu'il s'y trouve plus
n'a-t-il
à l'aise, qu'il y
demi
style à
Alors
mieux
les richesses
de son
ne laisse plus rien à l'homme, ni de son libre arbi-
il
tre, ni
déploie beaucoup
oriental et les ressources de son génie naturel.
de sa responsabilité morale. Le mal que nous nous
attribuons
comme
celui qui
règne en général dans ce
monde
ou l'œuvre des puissances inférieures qui ont pris part avec le Logos divin à la
formation de l'homme. Le bien au contraire n'appartient
qu'à Dieu. En elfet, c'est parce qu'il ne convient pas au sou-
est le fruit inévitable de la matière',
verain Etre de participer au mal, qu'il a appelé des ouvriers
subalternes à concourir avec lui à
à lui seul doit être
1.
De
Nobililale,
£?»;£ XoY'.<J;i-'>!j Y.ot'.z-ui
2.
De
Opific.
mulalione.
— De
II, p.
t.
•
la
création
437, éd.
cit.
Nïwv
i^'.oKozizi'^TZfov
6 "cio voCÎ; àya^.iJLaTOOopîî -6 ayaO^v.
mund.
d'Adam; mais
rapporté tout ce qu'il y a de bon dans
—
Vild Mos.,
Qitis
III
rernm divinarum hœrcs.
—
liz:
y^; où/*
De Nominwn
LA KABBALE.
^38
En conséquence de
ce prin-
y a de l'orgueil et de l'impiété à se regarder
comme
nos actions
cipe,
il
et
dans nos pensées
'.
l'auteur d'une œuvre quelconque; c'est s'assimiler à Dieu,
qui seul a déposé dans nos Ames
la
semence du bien,
et seul
aussi a la vertu de la féconder^; cette vertu, sans laquelle
nous serions abîmés dans le mal, confondus avec le néant
ou la matière, Philon l'appelle de son véritable nom, c'est la
Grâce
{h x«pt;)-
«ï^îi
Grâce,
dit-il, est cette
vierge céleste qui
« sert de médiatrice entre Dieu et l'àme, entre Dieu qui
« offre et l'âme qui reçoit. Toute la loi écrite n'est pas au-
« tre cbose qu'un symbole de
Grâce
la
»
".
A
côté de cette
influence toute mystique, Philon en reconnaît une autre
qui ne porte pas une atteinte moins grave à la responsabic'est la rélité morale et par conséquent au libre arbitre
:
versibilité
méchant
méchants
;
adopté par
est la victime expiatoire
du
cause des justes que Dieu verse sur
les
du bien. Le juste
c'est à
ses inépuisables trésors
les kabbalistes
et
*.
Ce dogme, également
appliqué par eux à l'univers
tout entier, n'est au fond qu'une conséquence de la Grâce
c'est elle et elle seule qui fait le
donc, par
mérite du juste
canal, n'arriverait-elle pas
ce
;
pourquoi
aussi jusqu'au
méchant? Quant au péché originel, cette autre entrave à
liberté humaine, il ne serait pas impossible d'en trouver
définition dans quelques paroles isolées de notre auteur
1.
De Mund.
édit., p.
opific, p. 16, cdit. de Paris de 1640.
460.
2. Leg. Allcg.,
L
I,
3.
l.
— De
Prof^ujis.
:
la
la
^
;
— De Profwjis, même
— De Cherub. — Gfrœrer, ouvrage
cite,
p. 401.
''QaxE ou;j.6oÀO'/ cfva-. oiaOrlx.rjV yap'.To;*
opc'YOVTo; x.at
àvOpoj-ou ),a[j.ÇâvovTo;.
eTva-. Oeoij xa^t 'J'y/vj; [j.£tov, ot'.
[ir^
-rjv
f,v
[i.î'ar,v
'Y-i^îolr,
hï
ËOr,-/.£V
ô Ocô;
zùiçijfjîai
-apOivov yiy.zoi.
tojxo
lauTOÙÎ tî
IztX,
fivi
De Nomintiiu mutalione,
p. 1052, éd. cit.
4.
'0 anojôaîo; too çajÀou Xjipov.
De
Sacrificiis Ahelis et Caini, p. 132,
éd. de Paris.
5.
Nous citerons principalement ce passage
:
nxvTl
ysvvr^Tô) v.'A
h
o-ouooclov
LA KABBALE ET LA DOCTRINE DE
mais dans un sujet aussi grave
239
PIIILON.
faut attendre des preuves
il
plus explicites et plus sûres. Tout ce que nous pouvons affirmer, c'est que la vie même était aux yeux de Philon un élal
de déchéance et de contrainte; par conséquent, plus on entre dans la vie, ou plus on pénètre, soit par la volonté, soit
par l'intelligence, dans
que l'homme
croire
le
règne de
nature, plus
la
il
devait
s'éloigne de Dieu, se pervertit et se dé-
grade. Ce principe est à peu près
de Philon, sur laquelle
seule base de
la
nous reste encore
il
la
morale
un coup
à jeter
d'oeil ra])ide.
quoiqu'on trouve encore de loin en loin quelque contradiction, l'influence grecque n'est plus guère que dans le
Ici,
langage
;
le
fond est tout oriental
quand Philon nous
vivre conformément
entend par
il
la
et
mystique. Par exemple,
Antisthène
dit avec
à la nature
et
Zenon
qu'il faut
6[j.oloyovy.ivbii;
(Çv5v
nature humaine, non seulement
la
7-ç
çuo-st),
domina-
tion entière de l'esprit sur le corps, de la raison sur les sens,
mais Tobservancc de toutes
révélées, telles, sans
lois
les
doute, qu'il les interprète et les conçoit*.
Quand
il
admet
avec Platon et l'école stoïcienne ce qu'on a appelé plus lard
quatre vertus cardinales,
les
comme
temps
mune,
la
les
représente en
même
des vertus inférieures et purement humaines;
nous montre au-dessus
il
nous
il
comme
d'elles,
leur source
com-
bonté ou l'amour, vertu toute religieuse, qui no
s'occupe que de Dieu dont elle est l'image et l'émanation
plus pure.
de
11
la fait sortir
divine sagesse,
la
oii
l'on trouve
délices dont Dieu seul est l'objet
^, zap' osov r,XO:v eîç yava^iv,
t. JI,
1.
Dans ces paroles de l'Écriture
Seigneur
2.
au[j.3'j:?
\
joie, la volupté, les
la
C'est
tÔ à[jLap-âvciv
probablement dans
I'jv'.
De
Vitâ Mos.,
III,
157, cd. Mangey.
p.
sophes,
la
directement de l'Eden, c'est-à-dire
»,
fju'il
:
«
Abraham
suivait toutes les voies
on trouve cette maxime enseignée par
faut vivre selon la nature, etc.
les
du
plus célèbres philo-
De Miynil. Abraham.
Api es avoir dit que les quatre vertus ont leur source dans la beauté, notre
LA KABBALE.
240
ce sens qu'à l'imitation de Socrafe
Enfin,
sagesse
la
pensée d'Aristote, quand
*.
confond
il
vertu avec
la
faut se garder aussi de lui attribuer
la
il
il
nous enseigne, d'après
les ter-
ce philosophe, que la vertu peut dériver de trois
mes de
sources
nature
la science, la
:
Pliilon, la science
ou
et l'exercice
^ Aux yeux de
sagesse véritable n'est pas celle qui
la
du développement naturel de notre intelligence, mais
que Dieu nous donne par un effet de sa grâce. La nature, dans l'opinion du philosophe grec, nous porte d'ellemême vers le bien selon Philon, il y a dans l'homme deux
résulte
celle
;
entièrement opposées qui se combattent,
natures
et
dont
l'une doit nécessairement succomber; dès lors, toutes deux
un
sont dans
moyen
de contrainte qui ne leur
état de violence et
elles-mêmes. De
permet pas de rester
d'atteindre à la perfection morale
là
:
son troisième
l'ascétisme dans
toute son exaltation, substitué à l'empire légitime de la vo-
En
lonté et de la raison sur nos désirs.
mal, de
seulement d'atténuer
limites plus ou moins restreintes,
le
qu'il
en reste
la
plus légère trace,
il
il
effet, il
ne
circonscrire
le
pas
s'agit
dans des
faut le poursuivre tant
faut le détruire,
possible, dans sa racine et dans sa source.
Or
s'il
est
mal dont
le
nous souffrons dans ce monde est tout entier dans nos passions, que Philon regarde comme absolument étrangères à la
nature de l'âme". Les passions, pour me servir de son laneage, ont leur origine dans la chair. Il faut donc humilier et
macérer
chair
la
;
faut
il
auteur ajoute
TOu
OeoC»
:
Aa[i.6xvEi [ih ojv là;
cO'ji'a;,
Leg. Alîcg.,
îj
De
àoy à? ^
7.a\ yiYj-:a.i 7.x\
£-'.a-:/îar;v,
Tr;v
£7:'t
ofiô'Trj
r/O'/W
il
àr.ô
tw
sous
faut se relet^;
'Eoàjj.,
T?;?
TzaTpi auT^; Ozoï.
àp-rtov [Σoa'.OTaTr,v ouvê/.xxTO
Nobilitate, éd. Mangey,
—
t.
II,
3.
De Somniis,
De Migrât. Abrah.
Quis rerum divinamm sit.
4.
Oj
2.
^Z'/iy.ri
Tfjcpa
*;
1.
1. KTr,7a;jL£vo; oï
i;îâ<îa;.
yaiozi
combattre
la
toutes les formes et à tous les instants
p.£Tp;o-âO£'.av
àXXà oyvoXoj;
p.
I
et
à-aOî'.av
y.a\ t'x;
442.
passim.
iya-wv. Legis Alleg.,
III.
àX/.aç
LA KABBALE ET LA DOCTRINE DE PIULON.
ver de cet état de déchéance qu'on
nomme
par une indifférence absolue pour tous
au sein
bles, reconquérir sa liberté
les
môme
241
la vie
il
;
faut,
biens périssa-
de cette prison
que nous appelons le corps*. Le mariage ayant pour but et
pour résultat de perpétuer cet état de misère, Philon, sans
le condamner ouvertement, le regarde comme une humiliante nécessité dont
au moins
les
âmes
d'élite devraient sa-
voir s'affranchir*. Tels sont à peu près les principaux carac-
que Philon
tères de la vie ascétique, telle
nous
telle qu'il
la
l'a
réalisée par la secte des thérapeutes. Mais
n'est
qu'un moyen; son but, c'est-à-dire
elle-même,
et
le
c'est l'union
et
vue,
la
morale
du bonheur
de l'àme avec Dieu par l'en-
d'elle-même, par l'enthousiasme et par l'amour.
tier oubli
Voici quelques passages
que
que mystique plus moderne
« riter des biens célestes,
il
l'on croirait
:
empruntés à quelmon ame, hé-
« Si tu veux, ô
ne faudra pas seulement,
premier patriarche, quitter
« notre
l'a
ascétique
la vie
but de
le
plus haut degré de la perfection,
de l'existence,
comprise
montre, plutôt encore qu'il ne
la terre
comme
que tu habites,
« c'est-à-dire ton corps; la famille
« les sens
;
et la
où tu es né, c'est-à-dire
maison de ton père ou la parole il faudra
;
« aussi te fuir toi-même, alin d'être hors de toi,
comme
ces
« corybanles enivrés d'un enthousiasme divin. Car là seulece
ment
«
d'enthousiasme, n'habite plus en elle-même, mais plonge
est l'héritage des
« avec délices
ce
ce
dans l'amour divin
son père". Une
c<.se
biens célestes, où l'àme, remplie
fois
répand elle-même
et
remonte entraînée vers
l'àme délivrée de toute passion, elle
comme une
Seigneur. Car, verser son
libation pure devant le
âme devant
Dieu, rompre les
« chaînes que nous trouvons dans les vains soucis de cette
1.
hœres
Tô awjAX
sil, et
v.y/.-.7],
oca;Ao-r|p'.ov.
De Migrât. Ahrah.
—
Quis rennn div-
passim.
2.
Quod
3.
Quis rerum divin(tritm lucres
dcler. poliori i)isidiari soleal.
— De Monarchià.
sil.
IG
LA KABBALE.
2i2
« vie périssable, c'est sorlir de
« limites
de l'univers
« a toujours été
plative,
si elle
et jouir
soi-même pour arriver aux
de
vue céleste de celui qui
la
» Avec de tels principes, la vie
*.
n'est pas la seule qu'il soit
contem-
permis à l'homme
d'embrasser, est placée bien au-dessus de toutes
les vertus
sociales, qui ont pour principe l'amour, et pour but
hommes*. Le
des
bien-èlre
lui-même, j'entends
culte
culte extérieur, devient inutile pour la fin que
chercher à atteindre. Aussi Philon
sur ce point
« Ainsi
:
qu'il
«
le
nous devons
très
embarrassé
faut, dit-il, avoir soin
de son
demeure de l'âme, de même som-
« corps, parce qu'il est la
«
est-il
le
mes-nous obligés d'observer les lois écrites; car pi us nous y
serons fidèles et mieux nous comprendrons les choses
,
« dont elles sont les symboles. Ajoutons à cela qu'il faut
c<
éviter le
blâme
et les accusations
de la multitude"'. » Cette
dernière raison ne ressemble pas mal au post-scriptum de
certaines lettres
;
elle
losophe, et établit
balistes.
exprime seule
la
pensée de notre phi-
un rapport de plus entre lui et les kabelle justifie ce que pensaient les
En même temps
thalmudistes de leurs coreligionnaires initiés aux sciences
grecques.
De tout
que nous venons de dire résultent deux con-
ce
séquences extrêmement importantes pour l'origine de
la
kabbale. La première, c'est que cette doctrine traditionnelle
n'a pas été puisée dans les écrits de Philon.
que tous
les
systèmes grecs,
et l'on
En
peut dire
puis-
effet,
la civilisation
grecque tout entière, ont laissé chez ce dernier des traces
aussi nombreuses, aussi intimement mêlées à des éléments
De EbricUtte.
De Migrai. Abroh., éd. Mang., L I, p. 595, 415.
De Vilâ contcmplalivâ.
cL, t. I, p. 50.
1.
'2.
—
Lecj. Allerj.,
môme
—
5.
'V.ij-zr,
ou/
coj|ji.aTo;
f7)T0)V
vô;iwv ï~:u.z\r^-io'j
Yov!a?
à-ootooâ'j-.'.ïiv.
zt.v.om ^u'/^;
rpô;
De Migrât.
w
y.oX
Abrali.
izzi't ot/.oç
rpovorjTcOV,
xi; à-ô Twv ;:ûÀ).wv
ojtoj
[j.£[A'}£-.s
/.ai
x-~\
xwv
xx-rj-
LA KABBALE ET LA DOCTRINE DE
d'une autre naUire, pourquoi n'en
serait-il
dans les plus anciens
monuments de
que? Or jamais, nous
le
Zohar, ni dans
le sol
même
science kabbalisli-
le
moindre vestige de
transplantée par les Plolémées
cette civilisation brillante,
sur
pas de
répétons, on ne trouvera ni dans le
Livre de (a création,
le
la
243
PIIILOX.
de l'Egypte. Sans parler des difficultés extérieures,
précédemment
signalées, et
que nous maintenons
ici
dans
Simon ben Jochaï et ses amis, ou
soient du Zohar, auraient pu, sans
toute leur force, est-ce que
les
auteurs quels qu'ils
autre guide que les écrits de Philon, y démêler ce qui est
emprunté aux divers philosophes de la Grèce, dont les noms
sont rarement prononcés par leur disciple d'Alexandrie, et
ce qui appartient à
une autre doctrine, fondée sur
d'un
l'idée
principe unique et immanent, substance et forme de tous
les êtres?
Une
tée. D'ailleurs,
telle
supposition ne mérite pas d'être discu-
ce que nous avons appelé la partie orientale
du syncrétisme de Philon
est loin
de s'accorder, sur tous
les
points importants, avec le mysticisme enseigné par les docteurs de la Palestine. Ainsi, Philon ne reconnaît en tout
que
cinq puissances divines, ou cinq attributs; les kabbalistes
admettent dix Sephirolh. Philon,
même quand
il
expose
avec enthousiasme la doctrine de l'émanation et de l'unité
absolue, conserve toujours
l'Etre et des puissances,
entre lesquels
il
un
ou de
certai:n
la
dualisme, celui de
substance et des attributs,
nous montre un abîme infranchissable.
Les kabbalistes considèrent
les
Sephiroth
comme
des limites
diverses dans lesquelles le principe absolu des choses se
circonscrit lui-même, ou
comme
des vases, pour
me
servir
de leur propre langage. La substance divine, ajoutent-ils,
n'aurait qu'à se retirer, et ces vaso.s seraient
séchés, llappelons-nous aussi qu'ils
rompus
et
des-
enseignent expressé-
ment l'identité de l'Etre et de la pensée. Philon, toujours
dominé à son insu par cette idée de Platon et d'Anaxagore
que la matière est un principe distinct de Dieu et éternel
LA KADBALE.
244
comme lui, se
vie comme un
son
:
de
là
trouve naturellemeiu conduit à considérer la
état de
comme une
et le corps
pri-
aussi son mépris pour le mariage, qu'il regar-
seulement
dait
déchéance
comme une
donnée à
satisfaction
la chair.
Tout en admettant avec l'Écriture que l'homme, dans
premiers jours de
quand
la création,
les
n'avait pas cédé en-
il
core aux voluptés des sens, était plus heureux qu'aujourd'hui, les kabbalistes regardent cependant la vie en général
comme une épreuve
des êtres
et se
nécessaire,
comme
que nous, peuvent
finis, tels
confondre avec
lui
moyen par
le
lequel
s'élever jusqu'à Dieu
dans un amour sans bornes. Quant
au mariage, il n'est pas seulement pour eux le symbole,
mais le commencement, la condition première de celte union
mystérieuse; ils le transportent dans l'âme et dans le ciel;
il
deux âmes humaines qui
est la fusion de
l'une par l'autre. Enfin,
se
complètent
système d'interprétation appli-
le
qué par Philon aux livres saints, quoique le même, pour le
fond, que celui des kabbalistes, ne peut cependant pas avoir
servi d'exemple à ces derniers. Sans doute Philon n'ignorait
pas absolument
la
langue de ses pères, mais
prouver qu'il n'avait sous
les
yeux que
la
il
est facile
de
version des Sep-
tante, dont se servaient d'ailleurs tous les Juifs d'Alexandrie.
C'est généralement sur les termes de celte traduction et des
étymologies purement grecques que se fondent ses interprétations mystiques
^ Dès
tout à fait anéantie
1.
dont
En
la
raison,
voiji quelques
femme
le
quand
exemples
:
ils
cessent de s'appliquer à la
dans ces mots qui s'adressent au serpent
doit écraser la tète, aùxôç aoy
une faute grammaticale; mais
hébreu. {Leg. Alleg.,
nom
que deviennent ces ingénieux
Zohar et dont la puissance est
lors
procédés employés dans
111.) 11 fait
-cTjp/jas'.
celte faute
xeoaXT^v,
il
trouve, avec
n'existe pas dans le texte
dériver du grec odo^rsOcu le
mot Phison,
le
d'un des quatre fleuves qui sortent du Paradis tenestre. Le mot Evitât
vient de eu et de i'Àwç.
cédé ou non de
II lui
importe peu que
l'article 6, etc.
le
nom
Voy. Gfr'trer, oiiv.
de Dieu, Qiôc,
cit.,
t.
I,
p. 50.
soit
pré-
L\ KADDALE ET LA DOCTRINE DE PIIILON.
langue sacrée
dans
?
Du
reste,
nous l'avouons,
forme n'aurait pas à nos yeux une
la
portance,
dans
'
245
celte différence
très
grande im-
Philon et les kabbalistes s'accordaient toujours
si
choix des textes, des passages de l'Ecriture qu'ils
le
donnent pour base à leur système philosophique, ou bien si,
abstraction faite du langage, les mômes symboles éveillaient
en eux
mêmes
les
idées. Mais cela n'arrive jamais. Ainsi la
femme, dans Eve, notre
personnilication des sens dans la
première mère, de
la
volupté dans le serpent qui a conseillé
mal, de l'égoïsme dans Caïn, que l'homme a engendré
le
en
s'unissant
écouté
rement
à
Eve, c'est-à-dire aux
le
;
Abraham,
type de la science divine
science mondaine; Sarah, de la vertu
tive
après
avoir
corps et succombe par son ignorance des choses
de ce monde
la
sens,
serpent: Abel, type de l'esprit qui méprise entiè-
le
de l'homme renaissant dans Isaac,
représentée dans Jacob, et
la
;
la
;
Agar, de
nature primi-
la
vertu ascétique
dans Tiiamar, toutes ces
foi
riches et ingénieuses allégories qui, selon nous, sont la
seule propriété du pbilosophe d'xVlexandrie, n'ont pas laissé
plus faible vestige, soit dans
le
Zohar,
le
dans
soit
le
Livre
de la création. Pour toutes ces raisons, nous croyons avoir
le droit
de dire que les écrits de Philon n'ont exercé aucune
influence sur la kabbale.
Nous arrivons maintenant
à la
seconde conséquence que
l'on peut tirer de ces écrits et du caractère de leur auteurNous avons vu avec quelle absence de discernement, avec
(piel oubli de la saine logique, Philon a pour ainsi dire mis
au pillage
la
philosophie grecque tout entière
;
poui-quoi lui
supposerions-nous plus d'invention, plus de sagacité et de
profondeur dans cette partie de ses opinions qui nous rap1.
le
Comment, par exemple,
non-être
les
(^ij^)
noms dos
trois
rcsullcrail-elle
la
subslancc abslraile aurait-elle pu être appelée
sans ce texte hébreu,
xïm
premières Sephiroth?
de ces
trois
mots,
s'ils
]\sa nn^îl' 0"e deviendraient
Comment
l'imité
de Dieu et du
étaient traduits, ;-\^^
^^2
^D''
monde
LA KABBALE.
24G
pelle
au moins
listiqne?
Ne
dominants du système kaLba-
les principes
serait-il pas juste
de penser qu'il
l'a
trouvée
toute faite dans certaines traditions conservées parmi ses
coreligionnaires, et qu'il n'a fait que
couleurs de son imagination
?
la
Dans ce
parer des brillantes
cas, ces
traditions
seraient bien anciennes, car elles auraient été apportées de
de
la
Terre-Sainte en Egypte avant que tout
gieux eût cessé entre
de Jérusalem
et la
tement
parmi
éteints
commerce
deux pays; avant que
les
reli-
les souvenii's
langue de leurs pères fussent complèles Juifs
d'Alexandrie. Mais nous ne
sommes heureusement pas
obligés de nous en tenir aux con-
jectures;
qui nous prouvent jusqu'à
il
y a des
faits
l'évi-
dence que plusieurs des idées dont nous parlons étaient
connues plus d'un siècle avant l'ère chrétienne. D'abord,
Philon lui-même, comme nous l'avons dit précédemment,
nous assure avoir puisé à une tradition orale, conservée par
les
anciens de son peuple
'
;
il
attribue à la secte des théra-
peutes les livres mystiques d'une antiquité très reculée
*
et
l'usage des interprétations allégoriques, appliqué sans exception et sans limite à toutes les parties de l'Écriture sainte,
« La loi tout entière, dit-il, est à leurs yeux
« vivant
dont
être
corps est représenté par la lettre, et l'âme
le
un sens plus profond.
« par
comme un
C'est dans ce dernier
« raisonnable aperçoit à travers les mots,
que l'âme
comme à travers un
« miroir, les merveilles les plus cachées et les plus extraordi« naires^.»
Rappelons-nous que
ployée dans
le
2.
De
De
3.
'A-3taa yào
i.
vojv, £v
o'nTpou
la
même comparaison est em-
Zohar, avec cette différence, qu'au-dessous du
Vilâ Mosis, I; éd. Mang.,
liv. II,
pag. 81.
Yitâ contemplativâ.
fij
twv
^ç?xTo
f,
fj
vojjLoO^-ji'a oo)t:T
Xoyr/.rj ^-j/rt
Ôvo;astojv,
conlonpkdiiâ,
t.
II, p.
toÎ; àvooaai tojto'.; lov/.itz'. to'jw*
StasEpov-tos
IÇai^ta y.iXXri
"cà
vor,;jLâ-'aJV
475, eJ. Mang.
y.7.\
aôSax
oizsTa Oetopeîv, tlja;;£p
o'.à
y.aT-
xaTiooijsa.
De
Vilâ
£;jLÇ£p(5;x£ya
Li KABBALE ET Ik DOCTRINE DE
corps est
vôtement de
le
matériels de la Bible
la loi
par lequel on désigne les
au-dessus de l'àme
:
247
PIIILON.
est
faits
une âme plus
Verbe divin, source de toute inspira-
sainte, c'est-à-dire le
nous avons d'autres témoignages
lion et de toute vérité. Mais
bien plus anciens et plus sûrs que celui de Philon. ^'ous
commencerons par
plus important de tous,
le
fameuse
la
version des Septante.
Déjà
Tlmlmud
le
une vague connaissance* dos nom-
avait
breuses infidélités de cette antique traduction, pour laquelle
cependant
au
faite
il
exprime
moderne
tique
profit
pomorphisme
a
vénération
la
la
plus profonde. La cri-
démontré jusqu'à l'évidence
d'un système
éminemment
hostile à l'anthro-
biblique, et où l'on trouve en
ticisme de Philon
*.
quand
Ainsi,
ment' que Moïse, son
le texte
qu'elle a été
germe
un trône de saphir
selon
:
duction, ce n'est pas Dieu qui a été aperçu, mais
gneur
mys-
frère et les soixante et dix vieilhirds
virent le Dieu d'Israël sur
qu'il habite \
le
sacré dit positive-
Quand un autre prophète,
la trale
lieu
Isaïc, voit le Sei-
assis sur son trône et remplissant le
temple avec
les
de sa robe \ cette image trop matérielle est remplacée
par la gloire de Dieu, la Schechinah des Hébreux \ Ce n'est
plis
pas en réalité que Jt3hovah parle à Moïse face à face, mais
seulement dans une vision;
dans
et
pensée du traducteur,
la
est
probable que cette vision,
était
purement intellectuelle^
il
Jusqu'ici nous ne voyons encoreque la destruction de l'anthro-
pomorphisme
t.
de dégager
et le désir
1.
Tlialm. Babtjl., traité Meguillah,
2.
Voir, pour les
Il,
chez
5.
p.
chap.
fol. 9,
de
l'idée
Dieu des
i.
documenis nécessaires, Gfrœrcr, Christianisme primitif,
4-18, et Daehne, Exposition liistoriqua de la pliilosopliic religieuse
les Juifs
d'Alexandrie,
Exode, chap.
t.
Il,
p.
1-72.
xxiv, v. 9 et 10.
4.
Ka\ sToov xôv Tonov o3 eh-J/.n ô Osô? toj 'lapT^X.
5.
Isaïe, chap. vi, v. 1.
G.
Ka\
-/.ij j/;;
7. Xto'jxx
6 oTxoç
7.7.'% i-'j'j.a.
ttj;
SoÇ^? ayroi'.
Xa^z-TO)
otCxiT) Iv
sloci.
I\'ombrcs, chap.
xii, y.
8.
LA KABBALE.
248
images quelquefois sublimes qui l'éloignent de
l'intelli-
genec. Mais voici des choses plus dignes de notre intérêt
:
au lieu du Seigneur Sabaoth, du Dieu des armées que la
Bible nous représente comme un autre Mars, excitant
fureur de
la
la
guerre
nous trouvons dans
suprême, mais
la
marchant lui-même au combat',
traduction grecque, non pas le Dieu
et
puissances dont Philon parle tant dans
les
ses écrits, et le Seigneur, Dieu des puissances
6
[-/.ûpio;
Biog
d'une comparaison où ligure la rosée
née du sein de l'Aurore*, l'interprète anonyme y substitue
Tcôv cJuvaascov). S'agit-il
cet être mystérieux
l'étoile
du jour %
qui a précédé
et d'Eve,
il
le
que Dieu
a
engendré de son sein avant
c'est-à-dire le
monde et
Logos,
la
lumière divine
d'Adam
les étoiles. Lorsqu'il s'agit
se garderait bien de dire, avec le texte,
que Dieu
les créa mâle et femelle*; mais ce double caractère, ces
deux moitiés de l'humanité sont réunies dans un seul et
même être, qui est évidemment l'homme prototype ou
VÂdam Kadmon ^ On trouvera aussi dans ce curieux monument, qui n'intéresse pas moins
le
philosophe que
non équivoques de
logien, des traces
la
théorie
théo-
le
des
nom-
bres et des idées. Par exemple, Dieu n'est pas, dans
le
sens
ordinaire du mot,
il
les a
le
seulement rendus
créateur du ciel et de la terre;
visibles, d'invisibles qu'ils étaient
« a créé toutes ces
choses? » demande
manha
1-
HNJp
2-
^mSi
3.
'Ez yaTTiô; -pô Éwaao'pou lycvv/jaa al.
T3?i
ViD
"S
'\~Xjy2
U\S'^ Nïi
prophète hébreu'';
"• l&aie, chap.
DnlD- Psaumes, chap. cx,v.
napjT 137- Gen.,
^-
Di-IN X-ia
5.
"Aprsv
6.
O'JTo; ô OeÔ; 6 y.axaoîi'Çaç
J,
v.
xLii, V.
27.
vr\')
yrjv
xî'A TZOïVjTa; aÙTTjV
V. 18. 11 faut ajouter à ce
-/.al oLY.T.-za.T/.v'jy.i-Q-,
aùib;
otojp'.iîv aùir/^.
passage les deux mots suivants, àooa-
qu'on a remarques depuis longtemps dans
verset de la Genèse.
'i-
15.
3.
y.a\ OJiÀu £-o-V,'j:v ;.ûtÔv.
h., chap. xLv,
To;
-nnw
le
^ « Oui
"Sx N12
la-
Is.,
chap. 40, v. 26,
t;; /.x-Ar-vJ-i taD'Ta
-âvia.
le
deusièmu
24»
LA KADDALE ET LA DOCTRINE DE PIIILON.
rendues visibles? »
« qui les a
alexandrin.
dit l'interprète
Quand le même prophète nous représente le maître du monde
commandant aux étoiles comme à une nombreuse armée*,
son interprète lui
fait dire
que Dieu
produit l'univers d'a-
a
près les nombres ^ Si dans ces divers passages
il
est facile
et
de Pytha-
nombres
est aussi
de trouver une allusion aux doctrines de Platon
gore, n'oublions pas que la théorie des
enseignée, quoique sous une forme grossière, dans
que
'pher ieizirah, et
parable de
celle
le
Se-
des idées est absolument insé-
métaphysique du Zohar. Nous ajouterons à
la
dans le premier de ces deux monuments une
du principe pythagoricien littéralement reproduite dans les écrits de Philon, que l'on chercherait en
cela qu'il y a
application
vain dans quelque autre philosophe ayant écrit en grec
cause et
à
c'est
du nombre
par l'influence
nous avons sept organes principaux
,
qui
sont
par
ies
la
même
doux yeux,
cisme
deux
les
oreilles, les
deux narines
emparé. Quand
marqua
les
enfants
d'Israël,
limites
lexandrie que
bre
arbitraire
et
lisons
dans
*.
Or
bou-
que
la
le
le
gnosti-
Très-Haut
nombre des
le
traduction
le
d'A-
nom-
cette interprétation si
bizarre en apparence devient très intel-
si
DS32f "120)22 N^yiCn'0
3.
T^;
xaT
texte dit
le
et la
peuples furent divisés d'après
^-
^^- sîipr. Voir
ap'.OtAÔv tov z'iajj.ov
r)ti£Tc'paç i^u/î]; oi/jx
/.a't
;
version des Septante
nations d'après
du Seigneur
2.
lz-j:'piijv
des
nous
les
anges
des
aiaOr|a£'.i;
la
tradition kabbalistique dont plus tard
s'est
c'est
raison qu'il y a sept portes de l'àmc, à savoir,
che ".Nous trouvons également dans
une autre
cinq
les
sens, l'organe de la voix et celui de la génération
:
que
sept
toû
In
traduclion de Sacy.
aCroy.
r,Y£[JLOv./.o'j
-6 oo)vr,Tr|piov ooyavov xa\ ItÀ
[Xîpoç érrrr/rj <z-/jX,t-%'.,
r.à's:
To y^V'.ixov,
/..
T. X.
r.vm
De Mund.
-pb;
opific, p. 27, éd. de Paris.
^-
Sxiï/"' ^:2 ''Er:')^^
opta êOvwv
/.x-hi
àpiOjAÔv
DTy
à.^^^i\'ù^i
rhlZ,
Osoj.
aï^
Dcul.c\\;\\^. XXXII, V. 8.
--
k'<jTr,a£v
L\ KABDALE.
250
ligible
par un passage du Zohar, où nous apprenons qu'il
y a sur la terre soixante et dix nations; que chacune
de ces nations est placée sous le pouvoir d'un ange qu'elle
reconnaît pour son Dieu, et qui est, pour ainsi dire, la
personnification de son propre génie. Les enfants d'Israël
ont
seuls
privilège de
le
Dieu véritable qui
controns
la
ancien que
mémo
la
n'avoir au-dessus d'eux que
le
pour son peuple*. Nous rentradition chez un auteur sacré non moins
les a choisis
version des Septante ^ Sans doute, la philo-
sophie grecque,
si
florissante
dans
la capitale
des Ptoléinécs,
a exercé une grande influence sur cette traduction célèbre,
mais
il
trouve aussi des idées évidemment puisées à une
s'y
même
autre source, et qui ne peuvent pas
sol
de l'Egypte.
En
effet, s'il
en
éléments que nous venons de signaler
tion allégorique des
monuments
être nées sur le
autrement,
était
comme
si
tous les
l'inlerpréla-
religieux, la personnifica-
du Verbe et son identité avec le lieu absolu, étaient le
du mouvement général des esprits à cette époque et
dans le pays dont nous venons de parler, comprendrait-on
comment, depuis les derniers auteurs de la version des Seption
résultat
tante jusqu'à Philon, c'est-à-dire
deux
siècles,
il
n'en paraît pas
la
pendant un espace de
moindre trace dans
toire de la philosophie grecque ^? Mais voici
nument
l'his-
un autre mo-
peu près contemporain, où nous trouvons le mèrne
esprit sous une forme encore plus précise, et dont l'origine
^
'{'im
•
à
]Ty
y'jiv)
Sy ^nai ]:î2S
D1:T xy-lX h'J IU'O-hxD
mcS
inSo
^"""nw*
lN''-'2ni>{
iirN
'jibx
-p- Zohar,
oiSiian
l" part.,
D'':'':nn
fol.
40,
verso.
2.
'EzciTTO}
Sirac, chap.
5.
eOvEi
7.'x~i<r:r,'jZi
Le traducteur de Jésus,
ans avant Jésus-Christ, dans
nous parle de
née
dc[juis
r,voj,u.£vov,
xa\ [''/•?
v.'j^'-O'j
'Iapa7)A
laTi'v.
Jes.
xvi;, v. 17.
la
flis
la
de Sirah, qui vivait environ cent cinquante
trente-huitième année du règne d'Evergète H,
version des Septante
longtemps.
comme
d'une œuvre connue et termi-
LA KABBALE ET LA DOCTRLNE DE
hébraïque ne saurait être contestée
fils
:
251
PIIILON.
c'est le livre
de Jésus,
de Sirah, vulgairement appelé V Ecclésiastique.
Nous ne connaissons aujourd'hui cet auteur religieux que
par une traduction grecque due à la plume de son petit-fils.
Ce dernier nous apprend lui-même, dans une sorte de préface, qu'il était
venu en Egypte (probablement après avoir
dans
quitté la Judée)
d'Evergète
II.
la
trente-huitième année du règne
Par conséquent,
original cinquante ans
si
nous faisons vivre l'écrivain
auparavant, nous
le
rencontrerons
à la distance de deux siècles avant l'ère chrétienne. Sans
du traducteur, qui nous
croire aveuglément au témoignage
assure que son aïeul avait uniquement puisé à des sources
hébraïques, nous ferons remarquer que Jésus,
fils
de Sirah,
Thalmud, sous le nom de
au temps de
jusqu'au commencement du iv" siècle les
est souvent cilé avec éloge par le
ben Sirah*. Le texte original
saint
Jérôme
et
juifs aussi bien
existait encore
;
que
les
chrétiens
le
comptaient au nombre
de leurs écrivains sacrés. Or vous rencontrerez chez cet ancien auteur,
non seulement
dont nous avons
du Logos ou de la
la tradition
parlé tout à l'heure, mais la doctrine
sagesse divine, à peu de chose près, telle qu'elle est ensei-
gnée parPhilon
même
et les kabbalislcs.
puissance que
le
Verbe ou
D'abord
le
sagesse est
la
Mêmra
la
des traducteurs
bouche du
Ti'ès-IIaut (êyoj ànb
elle ne peut
pas être prise pour une simple abstraction, pour un être
purement logique, car elle se montre au sein de son peuple,
chaldéens;
elle est la
parole
;
elle est sortie
(jTo^ocToq v^î(jzo'j
dans l'assemblée du Très-Haut,
(iv p.eo"0)
laoû
ocùrv^ç y.x-jyrt'je'ixi. ...
de
è^v^XOcv)
la
^
;
et fait l'éloge
alviiu
"i^^iyr,))
de son
xiiT'/içj''.
âme
Celle
assemblée céleste se compose probablement des puissances
qui lui sont subordonnées; car
le
Thalmud
i.
Voyez Zunz, De la Piédicalwn religieuse chez
2.
Cliap. XXIV, V. 3
ô.
Chap. XXIV, V. 1.
;
trad. de Sacy,
même
les Juifs,
chapitre, v. 7.
et
le
Zohar
chap. vu.
252
LA.
KABBALE.
emploient fréquemment, pour rendre
expression tout à
fait
même
la
comme
duite sur la scène, se représente elle-même
mier-né de Dieu
quand
car elle a existé dès le
;
une
idée,
semblable ^ La sagesse, ainsi introle pre-
commencement,
temps n'était pas encore, et elle ne cessera pas
d'être dans la suite de tous les âges*. Elle a toujours
le
Dieu
été avec
^
formé
a seule
c'est
;
par elle que
monde
le
a été créé
;
elle
sphères célestes et est descendue dans les
les
profondeurs de l'abîme. Son empire s'étend sur les
flots
de
l'Océan, sur toutes les régions de la terre, sur tous les peuples
toutes les nations qui l'habitent*. Dieu lui ayant
et
ordonné de se chercher ici-bas une demeure, son choix
rêta sur Sion
ciuteur,
Quand on songe que, dans
".
chacune des autres nations
s'ar-
l'opinion de notre
est placée sous le
pou-
voir d'un ange ou d'une puissance subalterne, le choix de
Sion pour demeure de
comme une
dit
expressément
prit de Dieu
ou
médiaire sur
aussi que
la
Sagesse ne doit pas être regardé
simple métaphore, mais
la
la tradition
Logos agit
le
les
prophètes d'Israël ^
sagesse,
il
signifie,
que nous avons
immédiatement
comme
citée,
et
que
sans inter-
Comment
concevoir
n'a rien de substantiel,
si elle
le
l'es-
si elle
n'est pas en quelque sorte l'organe et le ministre de Dieu,
ait établi
son trône dans une colonne de nuée, probable-
ment
même
la
hébreu dans
comme
le
colonne qui
marchait devant
le
peuple
désert'? En somme, l'esprit de ce livre,
celui de la version des Septante et de la paraphrase
clialdaïque d'Onkelos, consiste à placer entre le souverain
2.
Chap. XXIV,
V.
3.
Chap.
1.
I,
V.
9; Sacy, v.
'!.
Doi toj aiwvo; à-' àpyîî;
4. Chap. XXIV, V. 5 et seq.
5.
Chap, XXIV, V. 7
G.
Chap.
7.
'0 6sovo; ao3 iv OTÔÀtij vîvÉÀr,;.
XVII, V.
et
seq.; Sacy, \. II.
15. ]Mspt;
xjf^i'o-j
'laoa/^À Icjtiv.
ïy.T'.zi ;/£.
KABBALE ET LA DOCTRINE DE
L.\
Être
monde
ce
(6 v'\iL<jrQ;) et
255
PIIILON.
périssable, une puissance métemps éternelle et la première
diatrice qui est en
même
œuvre de Dieu, qui
agit et qui parle à sa place, qui est elle-
même
sa parole et sa vertu créatrice. Dès lors, l'abîme est
comblé entre
et la terre
Uni et
le
;
les
choses visibles,
hommes
directement aux
sainte,
ou par
le
don de
la
autres peuples, et
au-dessus de tous
si
le ciel
et celle-ci
par
parole divine arrive quelquefois
sous
la
qu'un peuple a
C'est ainsi
ce résultat
plus de divorce entre
:
avoir besoin d'être reconnue d'abord
l'univers. Mais, sans
dans
l'infini
Dieu se manifeste par sa parole,
la
forme d'une inspiration
prophétie et de
la révélation.
été élevé au-dessus de tous les
un homme, le législateur des Hébreux,
les autres hommes. J'ajouterai que, dans
important pour nous,
tement d'accord avec
la
critique; car
la
si
théologie est parfai-
vous consultez, sur
l'ouvrage qui fixe actuellement notre attention, les traductions les plus orthodoxes, par
exemple
celle
de Lemaistrc
de Sacy, vous y verrez signalées de nombreuses allusions à
la doctrine du Verbe*. Nous pourrions peut-être en dire au-
du livre de la Sagesse, dans lequel on a depuis long« La
temps remarqué un passage ainsi traduit par Sacy
« Sagesse est plus active que les choses les plus agis« santés
Elle est une vapeur, c'est-à-dire une émanation
« de la vertu de Dieu et l'ellusion toute pure de la clarté du
tant
:
—
(<
Elle est l'éclat de la lumière éternelle,
Tout-Puissant
« le miroir sans tache de la majesté de Dieu et l'image de sa
« bonté. N'étant qu'une, elle
peut tout;
et,
toujours im-
«
muable en elle-même, elle renouvelle toutes choses,
se répand parmi les nations dans les âmes saintes, et
<c
forme
«
les
amis de Dieu
tère général de cet
1.
Voir surtout
2.
Chap.
VII, V.
le
1"
et les
prophètes
*.
»
Mais
le
elle
elle
carac-
ouvrage nous paraît plutôt se rapprocher
et le 24° clin|jilro.
24-27.
L\ KABBALE.
254
de
philosophie platonicienne que du mysticisme de Phi-
la
comme on
Ion. Et
n'en connaît encore ni l'âge ni
la véri-
\ nous avons cru devoir attendre qu'une critique plus savante que la nôtre ait résolu ces questions ^ Au
reste, les faits que nous venons de recueillir suffisent à nous
démontrer que la kabbale n'est pas plus le fruit de la civilisation grecque d'Alexandrie que du platonisme pur. En
effet, parlez-vous seulement du principe qui sert de base à
table origine
tout le système
de
kabbalistique, à savoir
Parole et de
la
la
:
la
personnification
comme
Sagesse divine, considérée
cause immanente des êlres? vous
le
la
trouverez à une époque
où
le
génie particulier d'Alexandrie était encore à naître. Et
011
le
trouvez-vous? dans une traduction pour ainsi dire
traditionnelle de l'Ecriture et
d'origine
purement hébraïque.
dans un autre
S'agit-il
monument
des détails et des
idées secondaires, par exemple des différentes applications
de
la
tirer
méthode allégorique ou des conséquences qu'on a pu
du principe métaphysique dont nous venons de parler?
vous apercevrez sans effort une assez grande différence entre
les écrits
i.
Voir
de Philon
dom
et
ceux des kabbalistes hébreux
Calmet, Dissertation
V auteur du
S2ir
livre
de la Sagesse, dans
son Commentaire littéral de VAnc. Testam., et Daehme, ouvrage
2.
Nous croyons cependant que
l'auteur,
ailleurs
car on trouve chez lui des
que dans
prenant toutes
les
les
Sap., chapitre
Midraschim de
les qualités
croyance que Joseph
de ténèbres
Sacjesse.
les sources
était
légendes apocryphes qui n'existent pas
la
Palestine. Telle est celle de la
des mets dont on avait le désir;
devenu
roi
telle
v.
20-23. Voir
manne
est aussi la
de l'Egypte, et que pendant les trois jours
Égyptiens ne pouvaient conserver aucune lumière
xvi,
cité, liv. II.
hébraïques étaient familières à
dom
Calmet, Préface sur
le
artificielle.
livre
de la
CHAPITRE
IV
r.APPORTS DE LA KABBALE AVEC LE CIIRISTIAKISÎIE
Puisque
kabbale ne doit rien ni à
la
à la Grèce, ni à
ait
la capitale
des Ptolémées,
son berceau en Asie; que
sein, par sa seule puissance;
le
la
judaïsme
ou qu'elle
philosophie, ni
faut bien qu'elle
il
l'ait tirée
soit sortie
lui
une influence incontestable. Cette
gion ne serait-elle pas
intérêt
de quelque
du judaïsme,
autre religion née en Orient et assez voisine
pour exercer sur
de son
le
reli-
christianisme? Malgré l'extrême
qu'elle éveille tout d'abord,
cette
question,
déjà
résolue par tout ce qui précède, ne peut pas nous arrêter
longtemps.
Il
est évident
pour nous que tous
les
grands
principes métaphysiques et religieux servant de base à
la
kabbale sont antérieurs aux dogmes chrétiens, avec lesquels du reste
il
n'entre
])as
dans notre plan de
les
com-
parer. Mais, quelque sens qu'on attache à ces principes, leur
forme seule nous donne l'explication d'un
paraît offrir
nombre de
un grand
qui
:
nous
un bon
kabbalistes se sont convertis au christianisme;
nous citerons entre autres
1.
fait
intérêt social et religieux
Auteur d'un ouvrage
intitulé Gali
Paul Ricci,
Razia,
Conrad
c'cst-ii-dire les
Nureinlicrg, 1G05, in-4. Le but de cet ouvrage, entièrement
tions liébraïques traduites
en
latin
et
Secrets dévoilés,
composé de
en allemand, est de prouver
chrétien par différents passages du Thalinud et du Zohar.
Otlon',
le
cita-
dogme
,
J/iv'^.^v^-•
LA KABDALE.
256
le
Piitlangel,
dernier éditeur du Sepher ielziraJi.
A une
époque plus rapprochée de nous, vers la fin du dernier siècle,
on a vu un autre kabbaliste, le Polonais Jacob Frank, après
avoir fondé la secte des Zohariles, passer dans le sein du
catholicisme avec plusieurs milliers de ses adhérents'.
Jl
y a longtemps que les rabbins ont aperçu ce danger; aussi
quelques-uns d'entre eux se sont-ils montrés très hostiles à
l'étude de la
kabbale %
encore aujourd'hui
du Saint des
Modènc, qui
comme
l'arche sainte,
l'entrée
Saints, pour en éloigner les profanes. Léon de
a écrit
un
du Zohar'\
livre contre l'authenticité
complcr sur
est loin de
tandis que d'autres la défendent
comme
le salut
de ceux qui ont livré à
la
principaux ouvrages kabbalistiques^. D'un autre
presse les
côté, les chrétiens qui se sont occupés
du
même
sujet,
par
exemple Knorr de Resenroth, Pieuchlin et Rittangel après
sa conversion, y ont vu le moyen le plus efficace de faire
tomber
barrière qui sépare la synagogue de l'Eglise. C'est
la
dans l'espoir d'amener un jour ce résultat tant désiré qu'ils
les passages du
du Nouveau Testament qui présentent entre eux
ont rassemblé dans leurs ouvrages tous
Zohar
et
quelque
Au
affinité.
lieu de les suivre dans cette voie et de
nous rendre leur écho, nous qui sommes étranger à toute
polémique religieuse, nous aimons mieux rechercher ce qu'il
y a de commun entre la kabbale et les plus anciens organes
du gnosticisme. Ce sera pour nous un moyen de nous assurer
si les
principes dont nous voulons connaître à la fois Pin-
fluence et l'origine n'ont pas été répandus en deliors de
Judée;
leur
si
peuples
d'autres
grecque,
et,
absolument étrangers à la civilisation
si nous ne sommes pas dès lors
par conséquent,
1.
Peter Béer, HisL des secles relujieuses chez les Juifs,
2.
Voir
3.
Ali noliein
.4)7'
la
influence ne s'est pas exercée encore sur
noheni de Léon de Modène, p.
[\e
4. Ib. supy.,Y- 7.
7,
t.
II,
p.
309
lion rugissant), publié par Julius Fiirst. Leipzig,
ai-iSCn
et seq.
79 et 80.
DniK DD^STH TwnS "
SinD''
DN
1840.
TTiTi
nSv
LA.
KADBALE ET LE CIIRÎSTIANbME.
regarder
autorisé à
la
kabbale
comme un
257
précieux
reste
d'une pbilosopbie religieuse de l'Orient, qui, transportée à
Alexandrie, s'est mêlée à
nom
usurpé
dans
le
doctrine de Platon,
la
et,
sous
le
de Denys l'Aréopagite, a su pénétrer jusque
mysticisme du moyen âge.
D'abord, sans sortir de
la
Palestine, nous rencontrons,
au temps des apôtres, à Samarie,
âge déjà avancé,
probablement dans un
et
personnage assez singulier de Simon
le
Magicien. Quel était cet
homme
le
qui jouissait au milieu de
ses concitoyens* d'un pouvoir incontesté et d'une admiration
sans bornes^?
Il
pouvait avoir des idées assez basses sur les
motifs qui nous portent à partager avec les autres les dons
les
plus sublimes, mais assurément ce n'était pas
un impos-
teur, puisqu'il plaçait les apôtres au-dessus de lui et qu'il
commu-
voulait obtenir d'eux à prix d'argent le privilège de
niquer
l'esprit
saint
autorité eût été vaine
\
si
plus loin, je pense que son
J'irai
elle n'avait
pas eu pour appui une
idée bien connue et depuis longtemps accréditée dans les
nous
esprits. Celte idée,
ment dans
le rôle
la
peuple tout entier, disent
jusqu'au plus
tion de la
vocalur
trouvons exprimée très nette-
surnaturel qu'on attribuait à Simon. Le
les
Actea,
petit, le regardait
saint
le
plus grand
personnifica-
.le Dieu
Hic csl virtm Dei qnx
Jérôme nous apprend que par là
grande puissance
magnat Ov
depuis
comme une
:
notre prophète samaritain n'entendait pas autre chose que
le
verbe de Dieu (sermo Dciy.
nécessairement réunir en
1.
L'opinion
la
lui
cette qualité,
plus généralement admise, c'est que
bourg samaritain. L'historien Josèplic
^e
En
Ad.
devait
Simon
était
de
Giltlioï,
est le seul qui parle d'un Juif, originaire
Ciiypre, qui se faisait passer pour magicien. {Anliqiiit., liv.
2.
il
tous les autres attributs divins;
XX, chap. vu.)
apost., Vilt, v. 10.
5.
Ib., V.
4.
Ib., V. 10.
5. Hier.,
18 et 19.
Commcnlar.
in Malthœi, chap, xxiv, v. 5,
t.
VII
de ses œuvres,
éd. de Venise.
17
LA ILVBBALE.
2oS
métaphysique religieuse des Hébreux,
car, d'après la
Verbe ou
la
le
Sagesse renferme implicitement les Sepliirotli
Jérôme nous donne-t-il pour auSimon s'applique à lui-même
inférieures. Aussi saint
thentiques ces paroles que
:
« Je suis la parole divine, je possède
la vraie
beauté, je suis
« le consolateur, je suis le tout-puissant, je suis tout ce qui
est
ce
en Dieu*.
Il
)>
qui ne réponde
n'est pas
une seule de ces expressions
l'une des Sephiroth de la kabbale, dont
îi
nous retrouvons encore l'influence dans ce fait rapporté par
un autre père de l'Eglise^ Simon le Magicien, qui se con:
lui-même comme une manifestation visible du
Yerbe, voulut également personnifier dans une femme
sidérait
d'assez mauvaise réputation la pensée divine, le principe
féminin corrélatif au Verbe, c'est-à-dire l'épouse de
Or
philosophie platonicienne, ni dans l'école d'Alexan-
dans
la
drie,
quand
veille, tout
où
celui-ci.
cette bizarre conception, qui n'a aucun fondement ni
la
même
en
mer-
elle aurait existé alors, s'accorde à
défigurant, avec le système kabbalistique
le
Sagesse, c'est-à-dire le Verbe, représenté
comme
principe mâle, a,
comme un
tous les autres principes
du
môme
ordre, sa moitié, son épouse; telle est celle des Sephiroth
qui porte
le
nom
d'intelligence (nju)% et
que plusieurs gnos-
Saint-Esprit, en continuant
tiques ont prise pour le
représenter sous l'image d'une femme. De ce
nombre
à
la
est le
Juif Elxaï, qui a plus d'un trait de ressemblance avec le
prophète de Samarie. Son
qui
l'a
nom même
choisi) est l'expression
du
(c'est lui
rôle qu'il
Non seulement, comme nous venons de
1.
«
Ego sum sermo
lens, ego
2,
omnia
»
Dei, ego
sum
liv. II.
—
Iren., liv.
deuxième partie de cet ouvrage,
^DO hHf peut-être aussi 152
19* liércsie.
s'est
donnée
le dire, cet
héré-
spcciosus, ego paracletus, ego omnipo-
Ib. supr.
Clément., Rccocjnitiones,
5. Voir la
^-
Dei.
sans doute
^51;^,
la
p.
188
force
I,
chap. xx.
et suiv.
mystérieuse.
Epiphanc,
LA KABBALE ET LE CIIRISTLANISME.
siarque conçoit
Saint-Esprit
259
comme un
principe féminin,
yeux qn'nne force divine, prenant
quelquefois une forme matérielle, dont il décrit avec de
mais
le
le Clirist n'est à ses
minutieux
détails les proportions colossales'.
rappelons
avoir trouvé
semblable de
la
dans
Tôle blanche
Or nous nous
Zohar une description
le
;
un autre ouvrage très
pseudonyme de
et
célèbre parmi les kabbalistes, l'Alphabet
rabbi Akiba% parle de Dieu à peu
A
termes.
côté de cette
près dans les
manière de concevoir
le
mêmes
Verbe,
l'Esprit saint et en général les couples divins dont se
pose
le
Plérôme, nous trouvons aussi dans
nous restent du Syrien Bardesancs
principe de
le
com-
les souvenirs qui
la
cosmo-
gonie kabbalistique. Le père inconnu qui habite au sein
de
la
lumière a un
fils; c'est le
Christ ou
à son tour le Christ s'unissant à sa
qui est
les
sorte
ici,
ou
Saint-Esprit
le
quatre éléments,
que ces éléments
comme
la voix
dans
et le
et l'eau,
monde
céleste;
produit successivement
(zo TTveù^ta),
l'air
l'homme
compagne, à son épouse
le
feu et la terre; en
extérieur en général sont
Sepher ietzirah, une simple émanation
le
de l'Esprit".
Mais pourquoi persisterions-nous à glaner péniblement
quelques souvenirs épars dans
les
les Actes des Apôtres ou dans
de
Hymnes
saint Ephrem, quand nous pouvons puiser à
mains dans un monument du plus grand
pleines
1.
//'.
prix,
nous
siipr.
2. nS^pîT
11 nTnlN-
^^^'^'
l'*
traduction d'un passage
de ce
livre
:
«
Le
<(
corps de la présence divine (nj^3w Su? IDIj)
«
trcnle-six fois dix mille
<(
dejiuis les reins jusqu'en bas, et autant depuis les reins jusqu'en haut. Mais
parasah, à savoir
<(
ces parasak ne ressemblent pas aux noires.
«
fois mille
<(
chaque zarcth représente
<(
opposées de l'univers.
3.
Saint
coudées
;
'^
:
"""^
étendue de deux cent
cent dix-luiil
)>
longueur comprise entre
Lettre n,
Ephrem, bjnme LV,
p.
P-
557.
dix mille
Chaque parasah divine
chaque coudée divine a quatre zarelh
la
fois
les
et
a mille
une palme
;
deux extrémités
^5j verso, éd. de Cracovie de 1579.
LA KABBALE.
260
voulons parler du Code nazaréen\ celle bible du gnosll-
cisme purement orienlal. On
que saint Jérôme
sait
et saint
Epiphane font remonter la secte des nazaréens jusqu'à la
naissance du christianisme'. Eli bien, telle est la ressemblance d'un grand nombre de ses dogmes avec les éléments
les plus essentiels du système kabbalistique, qu'en les lisant
dans l'ouvrage qui vient d'être cité, on croit avoir trouvé
quelques variantes ou quelques fragments égarés du Zohar.
Ainsi Dieu y est toujours appelé
lumière;
est
il
mière éternelle
lui-même
et infinie.
Il
De
justice et la miséricorde''.
roi et le
le
splendeur
la
maître de
la
plus pure, la lu-
la
est aussi la beauté, la vie, la
lui
émanent
toutes les formes
que nous apercevons dans ce monde; il en est le créateur
mais sa propre sagesse et sa propre essence,
et l'arlisan
;
personne ne
les connaît
entre elles quel est son
Toutes
n'ayant pas de
de répondre
nom
qu'on puisse invoquer, pas de nature
puisse connaître, on ne peut arriver jusqu'à elle
qu'on
qu'avec
un cœur pur, une âme
droite et
mour". La gradation par laquelle
1.
demandent
les créatures se
et se voient forcées
n'en a pas. Le roi de la lumière, la lumière infinie
qu'il
',
'^.
nom,
Codex Nazareus, 3
vol. iii-4,
1815, publié
une
foi
pleine d'à-
doctrine nazaréenne
la
et
traduit par Mathieu Nor-
berg.
2.
Celte opinion, adoptée par la plupart des théologiens, doit l'emporter sur
celle
de Mosheim qui, pour mieux répondre aux objections de Toland contre
l'unité
de
siècle.
\oir Mosheim, Jndiciœ
la
foi
chrétienne,
fait
naître la secte des nazaréens au quatrième
anliquœ
chrislianorum disciplinx
,
sect,
1,
chap. V.
3.
«
Rex summus
lucis,
splendor pia-us, lux magna. >'on est raensura,
numé-
ros et terminus ejus splendori, luci et majestati. Tolus est splendor, toîus lux,
tolus pulchritudo, tolus vila, totus juslilia, tolus miscricordia )),etc.
t.I,p.
4.
((
Creator
omnium formarum, pulchrarumque
sapientiîc, suîque oblegens,
5.
((
Cod. J\az.,
5.
Crealurœ omnes
intcrrogantes
:
nomcnne
nec sui manifestus.
tui
sil
nominis
artifex,
» Ib., p.
retinens vcrô sux'
7.
nesciœ. Dicunt reges lucis, se invicem
magnae luci? iidcmque respondentes
:
nominc
261
LA KABBALE ET LE CHRISTLV^JISME.
descend du souverain être aux dernières limites de
môme que
tion est exactement la
fréquemment
déjà
cité
dans ce
la
créa-
dans un passage du Zohar
travail
« liCs génies, les rois
:
« et les créatures célèbrent à l'envi, par des prières et par
« des
hymnes,
le roi
suprême de
premier, c'est
la
êtres; le second, c'est
le
«
cinq rayons d'un éclat merveilleux
«
lumière qui éclaire tous
« pleine de
les
anime;
« souffle suave qui les
douceur avec laquelle
lumière dont partent
la
le
:
le
troisième, c'est la voix
ils
exhalent leur allégresse
;
a le quatrième, c'est la parole qui les instruit et les élève
« à rendre témoignage de leur foi
le
;
cinquième,
c'est le
« type de toutes les formes sous lesquelles ils se dévelop-
mûrissent sous l'action
impossible de ne pas reconnaître dans
« peut, semblables à des fruits qui
«
du
\
soleil
Voici,
par
Il
est
degrés de l'existence représentés chez
ilifférents
listes
»
que nous nous sommes borné à traduire,
ces lignes,
la
pensée,
le souffle
pour exprimer
la
ou
même
la vie
cachée en elle-même,
sible, sans
lumière
et
les
kabba-
l'esprit, la voix et la parole.
idée, d'autres
nous sont pas moins familières
les
:
images qui ne
avant toute créature était
incomprélien-
la vie éternelle et
sans forme (fcrho). De son sein naquit
l'atmosphère lumineuse (ajar zivo, Nin inx) qu'on appelle
aussi la parole, le vêtement
bolique qui représente
eaux vives ou
caret. Quia
illius
tuî fecerunt
(lyjiaSN*. l^S^r)
caret, nec fuerit qui illius
insistât, beati pacifici qui te
monte
ou
le fleuve
sym-
Sagesse. De ce fleuve sortent les
grandes eaux par lesquelles
les
autem nomine
natunc
la
nomen
les
nazaréens
invocet, nosccndœrjtic
agnoverunt corde puro, nienlionem
justà, fidem tibi integro atTectu habuerunt.
»
Cod. Naz.,
t. I,
p. 11.
1.
«
Oinnes genii, reges et crealurœ, precationi et hynino insistentes, célé-
brant regem
summum
primus, lux quic
illis
lucis, a
orta
quo oxcunt quinque
dulcedo vocis quà excellant
:
sionem
quinliis
pietalis
insliluit
sicutsole fruclus.
»
:
rndii magnifici et insignes
secundus, flalus suavis qui eis adspirat
:
:
:
terlius
quartus verbuin oris quod eos erigil et ad confes-
Ib. siipr., p.
'J.
specics fornitc cujusque,
quà adolescunt,
LA KABBALE.
262
comme
les kabbalistes
tion
Dieu, l'intelligence ou l'esprit, qui à son tour pro-
tle
représentent la troisièms manifesta-
duit une seconde vie, image très éloignée de la première*.
Juschamin
Cette seconde vie, appelée
(^id
ou
"j-ia ï/*',
le lieu
des formes, des idées), au sein de laquelle a été conçue d'a-
bord ridée de
qu'on appelle
inconnu
création dont elle est le type le plus élevé
la
pur;
et le plus
seconde vie en a engendré une troisième,
la
]e
père excellent (abatur, ini 2x),
Vancien du monde [senem
et
le vieillard
obtegentem
siii
et
(jrandxmtm mnndi)-. Le Père excellent ayant regardé l'abîme,
ou
les ténèbres
sous
nom
le
eaux noires, y laissa son image qui,
le Démiourgos ou l'ar-
les
de Fétahil, est devenue
commence
cbitecte de l'univers". Alors
aussi
nable série d'Eons, une hiérarchie infernale
aucun
n'a plus
que ces
intérêt
pour nous.
trois vies, ces trois
Plérôme, tiennent
le
nous
qui
et céleste
de savoir
suffit
degrés qu'on distingue dans
même place
nom même
ici la
dont
kabbalisliques,
Il
une intermi-
que
le
les trois visages
Nrims)
(farsufo,
se
la bouche de ces sectaires^; et nous pouvons
nous arrêter avec d'autant plus de confiance à cette inter-
retrouve dans
que nous rencontrons également parmi eux
prétation,
comme dans
dix Sephiroth, partagées,
suprêmes
attributs
1.
Anlequam creaturœ omnes
((
Jordanus
inaxima
et l^la.
«
II,
t.
fuit.
Ib.,
î
4.
Ib.,
5.
«
dem
Ex aquà vero
p.
t.
t.
Ad
I,
filius,
p.
III, p.
portani
Zivic (v7
Ferho dominus
exslitit
exislit
vivà, nos vita exslitinius. » Ib.,
t.
per qucra
quaî aqua
aqua viva,
I,
p. 145.
et,
porta aperlà,
suî
imago, in aquà
in
aquam nigram
istà
prospexit.
Fictus
nigrà, et Fctahil conforinatus
508.
I2G, Onomasticon.
domùs
tria habitacula.
kabar
le Zohar, en trois
Quant au singulier
211.
Surrexit Abatur
autem extemplo
existùre,
Jordanus dominus vicissime
exislit.
2. Ib.,
3.
et sept inférieurs%
les
122;
vitœ tlironus
Parique
1^
domino splendoris apte
modo septem
positus. Et ibi-
\i[x procrealœ fuerunt,
grande splendeur) eaîque clarœ suà specie
supernè veniente lucentes.
» Ib.,
t.
III,
p. CI.
quœ
a Ju-
et splendore
LA KABBALE ET LE CHRISTIANISME.
accident qui a
fait
plus en plus imparfaite
(le
l'expression
nèbres
des génies subalternes,
ils
sont
très
le
et le
et
nom
principe dans
té-
nom de corps ou
donné au prince des ténèpas de celui que porte le même
ne diffère
le
là
ï^pa)
système kabbalislique (ms^Sp,
le
les écorces,
matière). Les nazaréens reconnaissent aussi deux
la
les
etiam cxslithse de-
iihi exsliterat
detrimentum) \ De
de matière (gèv, VJ, et gof,
bres*; et ce
Code nazaréen, que
mal ne sont que l'alTaiblissement graduel de
lumière divine {caligo
crementiim
génération
et à la
mythologique de ce principe, d'ailleurs
nettement formulé dans
ia
Dcmiourgos
naître le
265
Adam,
l'un céleste et invisible, l'autre terrestre, qui est le père
de l'humanité. Ce dernier, par son corps, est l'œuvre des
génies
est
subalternes, des esprits
une émanation de
retourner vers son
stellaires;
vie divine
la
dans
père,
les
\
message dont
les
mais son âme
âme
qui devait
régions célestes, a été
retenue dans ce monde, séduite par
santes. Alors, le
Cette
les
puissances malfai-
kabbalisles ont chargé
l'ange Uaziel, nos hérétiques le font remplir par Gabriel, qui
joue d'ailleurs un très grand rôle dans leur croyance; c'est
lui
qui, pour les relever de leur chute et leur ouvrir les
du retour au sein de leur père, apporta
voies
parents
la parole
la loi véritable,
rieusement par
llaptisle, le vrai
hautement sur
les
à nos
premiers
vie,
propagée mysté-
ce
que saint Jean-
tradition, jusqu'à
la
prophète selon
les
de
nazaréens, la promulguât
bords du Jourdain*. Nous pourrions citer
encore d'autres traditions que l'on croirait empruntées aux
Rlidraschim et au Zohar^"; mais
Ib.,
2.
Ib., III, Onomasticoii.
0.
Ib.,
4. T.
5.
t.
II,
1,
I, p.
p.
suffit d'avoir signalé
190-200. Ib.,
p.
121 cl 125.
25-56-117.
Nous citerons entre autres
formation du fœtus et
p. 41,
nous
p. 145.
i.
1.
il
du Codex
la
la
manière dont
les
nazaréens expliquent
part qu'ils y font ù clr.icua dos
IS'azafcuii.
deux parents,
t.
la
II,
LA KABBALE
2Gi
ce qui
a
plus de droits à
le
Si après cela
dans
et
nous allions découvrir
gnoslicisme égyptien, dans
le
du philosophe.
l'alteiitioii
de Valentin, on n'aurait plus
les
mêmes
les
principes
doctrines de Basilide
droit d'en faire
le
honneur
même
au nouveau platonisme
à la
d'Alexandrie. Et, en effet, dans ce qui nous reste des deux
célèbres hérésiarques que nous venons de nommer, nous
philosophie grecque, ni
pourrions montrer sans peine les éléments
comme
ristiques de la kabbale,
l'unité
les
plus caracté-
de substance',
la
formation des choses, d'abord par la concentration, ensuite
par l'expansion graduelle de la lumière divine% la théorie
des couples
àmes\
lettres
et
et
des quatre mondes", les deux xVdam, les trois
jusqu'au langage symbolique des nombres
et des
de l'alphabet ^ Mais nous n'avons rien à gagner à
démontrer
celte similitude, car le
but que nous nous
sommes
proposé dans celte dernière partie de notre travail, nous
croyons l'avoir atteint. Après avoir établi antérieurement
que les idées métaphysiques qui font la base de la kabbale
ne sont pas un emprunt fait cà la philosophie grecque; que,
loin d'être nées soit dans l'école païenne, soit dans l'école
juive d'Alexandrie, elles y ont été importées de la Palestine,
nous avons prouvé en dernier lieu que la Palestine, ou au
moins la Judée proprement dite, n'en est pas encore le ber\.
«
Conlinere omuia palrera
oxlià et id
2.
quod
intrà
omnium
Au sommet des choses
est le Bythos
par couples tous les Éons qui constituent
tions se perdraient dans l'infini, sans
de
la solidité et
de
la
et extra
secundùm agnitionem
une
et
pleroma cssc
ignorantiam.
du
nihil, et id ([iioJ
» lien., II, 4.
sein duquel sortent
ou
l'inefiable,
le
Plérôme. Mais toutes ces émana-
un vase
limite,
consistance. Iren., ib.
siij)r.
(ocq:) qui leur
— .\candre,
Ilisl.
donne
gcnel.
du
Gnoslicisme, article Valentin.
5.
La matière
est le
monde
sont le Démiourgos et les
on rencontre
rôme
les
le
plus infime.
âmes humaines (Olam
choses spirituelles,
-v:j;j.xt'./.o:
(Aziloulh). Ib. siipr.
i.
Voir NéanJre, ouvrage cilé, p. 219.
5.
^'éandre, p. 17G, Doclrinc de Mcrciic.
Immédiatement au-dessus d'elb
ielzirah).
Aun
(Olam hcriah),
degré plus haut,
et enlin le
Plé-
LA KABBALE ET LE CIlRISTL\NISilE.
ccau; car, malgré
entourées chez
mystère impénétrable dont elles étaient
le
les
2C5
docteurs de la synagogue, nous les trou-
une forme,
pure, dans la capitale
vons, sous
il
est vrai,
moins
abstraite et
moins
infidèle des Samaritains et chez les
hérétiques de la Syrie. Peu importe qu'ici, enseignées
peuple
comme fondement
delà religion,
tère des
personnifications mythologiques', tandis que
devenues
le
plutôt
un
au
elles aient le caraclà,
partage des intelligences d'élite, elles constituent
vaste et profond système de métaphysique; le fond
de ces idées demeure toujours
dans
les
dont
elles sont revêtues, ni
le
môme,
rien n'est changé
rapports qui existent entre elles, ni dans les formules
dans
bizarres qui les accompagnent.
les traditions
Il
nous
reste
plus ou moins
donc encore
à
rechercher de quelle partie, de quelle religion de l'Orient
elles ont
judaïsme,
pu
sortir
de
et
là
pour pénétrer immédiatement dans le
dans les différents systèmes que nous
avons mentionnés. C'est
1. Déjà l'iotin avait
iisqtic
dernier pas qu'il nous reste à
remarqué, avec
cisme ca général assimilait
rielle
le
pour avoir terminé entièrement notre lâche.
faire
:
Naluram
nalurœ.
les
sa
profondeur habiluelle, que
choses intelligibles à
inlclli(jihilem in simililudinein
1"'
Ennéade,
liv. IX, cliap.
vi.
la
le
gnosli-
nature sensible et maté-
dcduciml sensihiUs deferio-
CnAPlTRE Y
RAPPORTS DE LA KABBALE AVEC LA BELIGION DES CUALDEEKS
ET DES PERSES
S'il existe quelque part, dans les limites où nous devons
maintenant circonscrire nos recherches, un peuple distin-
gué par sa
que par sa puissance poliHébreux une influence immédiate et prolongée, c'est évidemment dans son sein que l'on
pourra découvrir la solution du problème que nous venons
civilisation aussi bien
tique, qui ait exercé sur les
de soulever.
remplies,
même
Chaldéens
les
Eh
bien, ces conditions,
au delà des exigences de
et les Perses,
armes de Cyrus et la
imaginer dans
les
en
nous
effet,
les
trouvons
la critique,
chez
réunis en une seule nation par
religion de Zoroastre. Pourrait-on,
la vie
d'un peuple un événement
plus propre à altérer sa constitution morale, à modifier ses
idées et ses
vité
mœurs, que
ce
mémorable
exil
appelé
de Babylone? Serait-ce donc impunément pour
pour
la capti-
les
uns
que
du peuple, auraient passé soixante et dix ans
dans le pays de leurs vainqueurs? Nous avons déjà cité un
passage du Thabnuil où les pères de la synagogue recon-
et
les autres
les Israélites, prêtres et laïques, doc-
teurs et gens
naissent formellement que leurs ancêtres ont rapporté de la
terre de l'exil les
noms
des anges, les
noms
des mois et
2G7
LA KABBALE ET LA RELIGION DES PERSES.
mùma
les lettres
supposer que
les
de l'alphabet. Or
noms
n'est guère
il
permis de
des mois n'aient pas été accompa-
gnés de certaines connaissances astronomiques*, probablement celles que nous avons rencontrées dans le Scpher
ietzirah, et
que
les
noms
des anges aient pu être séparés
de toute la hiérarchie céleste ou infernale adoptée chez les
mages. Aussi n'est-ce pas d'hier qu'on a fait la remarque
que Satan se montre pour la première fois, chez les écri-
du Chaldéen Job. Cette riche
savante mythologie, adoptée par le Thalmud, répandue
vains sacrés, dans l'histoire
et
dans
les
je puis
Midraschim, forme aussi
me
\a
partie poétique et,
si
servir de cette expression, l'enveloppe extérieure
du Zohar. Mais ce n'est })as sur ce fait depuis longtemps
reconnu que nous voulons insister. Laissant les Chaldéens,
dont nous n'avons aucun monument de quelque étendue et
d'une entière certitude, qui d'ailleurs ont été vaincus moralement et matériellement par les Perses avant le retour des
Hébreux dans la Terre-Sainte, nous allons montrer, je ne
dis pas les principes les plus généraux, mais à peu près
tous les éléments de la kabbale, dans le
Z end Av esta
et les
commentaires religieux qui en dépendent. Nous ferons
remarquer en passant qu'à une époque où l'on est aussi
curieux de toutes les origines, ce vaste et admirable
ment, déjà connu parmi nous depuis plus d'un
pas encore rendu à
la
philosophie histori(|ue,
monu-
siècle, n'a
la
véritable
science de l'esprit humain, tous les services qu'elle est en
Nous n'avons pas la prétention de combler ce vide; mais nous espérons rendre visible la Iransdroit d'en attendre.
1.
Je devrais aussi dire astrologiques, car, à partir de cette époque, l'in-
lluence des astres joue
juif.
encore aujourd'hui,
de
un
très
grand rôle dans
Le Tludmud reconnaît des jours heureux
l'intérêt,
les Israélites,
quand
ils
les idées religieuses
et
des jours néfastes;
la
part des étoiles
et,
inênie
veulent se témoigner inuluellenient
dans quelque grande circonstance de
heureuse influence de
du peuple
(3,112
S'D)-
la
vie,
se souhaitent
une
LA KABBALE.
568
mission des idées entre
Perse
la
et la
Judée,
comme nous
l'avons déjà fait en partie pour les rapports de la Judée avec
Alexandrie.
D'abord, tous
chronologistes, soit juifs ou chrétiens*,
les
s'accordent à dire que la première délivrance des Israélites,
retenus captifs enChaldée depuis Nabuchodonosor% a eu lieu
durant
les
lone, de
premières années du règne de Cyrus sur Baby-
550
dans
à 55(3 ans avant l'ère chrétienne. C'est
limitée que se renferme toutes les diver-
celle période si
gences d'opinion qui existent entre eux. Or,
si
nous croyons
aux calculs d'AnquetiI-Duperron% Zoroastre avait déjà commencé sa mission religieuse en 549, c'est-à-dire au moins
quatorze ans avant
dans leur patrie.
Il
premier retour des captifs hébreux
âgé de quarante ans; l'époque
le
était alors
plus brillante de sa vie venait de s'ouvrir, et elle se pro-
la
pendant ces dix années que
toute la cour et tout le royaume
longe jusqu'en 559. C'est
Zoroastre convertit à sa
du
que
roi Gustasp,
loi
l'on croit être Hystaspe, père de Darius.
que la réputation du nouveau
prophète va effrayer jusqu'aux brahmines de l'Inde, et que
l'un d'entre eux, arrivé chez le roi Gustasp, pour confondre
C'est durant ces dix années
un imposteur,
ce qu'il appelle
est obligé
comme
de céder,
tout ce qui l'entoure, à l'irrésistible puissance de son adversaire. Enfin, de
550
ment
dans
1.
1. II,
sa religion
Scaliger,
p.
p. 86.
582.
à
524, Zoroastre enseigne publiquecapitale de l'enijiire babylonien,
la
Ememlaliotempor.,
— Bossuet,
— David Ganz,
p.
liv.
la
Bible de Cahen.
nologistes juifs et chrétiens,
fixé
l'avènement du Christ
t.
année 5592,
I,
quatre livres de l'Écriture Saiyite,
•lome XVIII de
57G.
Hisi. universelle,
2.
Esdras,
Zend Avesta,
I,
il
faut seulement
lu
remarquer que
date conventionnelle de
Vie de Zoroastre.
reproduite
dans
le
se convaincre de l'accord des chro-
à
I.
t. II,
xxis,
les
et liv. II,
table chronologique
— Pour
création.
3.
— Alph. Desvignoles, Chronologie,
— Scder Olani llaha, chap.
5590. — Zunz,
Vingt-
H.
les
premiers ont
57G0 ans depuis
la
LA KABBALE ET LA RELIGION DES PERSES.
26.0
en ratlachanl avec prudence ses
qu'il converlit tout entier,
propres doctrines aux traditions déjà existantes ^ Est-il rai-
sonnable de supposer que, témoins d'une
retournant dans
répandait
laisser
le
telle révolution,
pays de leurs pères au
le
moment où
dans leur esprit l'impression
la
plus forte, les Israé-
n'en aient emporté aucune trace, au moins dans leurs
lites
opinions et dans leurs idées
plus secrètes? Cette grande
les
question de l'origine du mal, que jusque-là
avait laissée dans l'ombre, et qui est
et le
elle
elle
plus vif éclat, par conséquent quand elle devait
point de départ de
judaïsme
le
pour ainsi dire
le
centre
religion des Perses, ne devait-
la
pas agir puissamment sur l'imagination de ces
bommes
de l'Orient, accoutumés à tout expliquer par une interven-
pour tous les problèmes pareils,
On ne pourra pas dire qu'é-
tion divine, et à remonter,
jusqu'à l'origine des cboses?
crasés sous
le
poids de leur maJbeur,
ils
sont restés étran-
gers à ce qui se passait autour d'eux sur celte terre de
elle-même nous
l'Ecriture
les
l'exil
;
montre, avec une sorte de
complaisance, élevés dans toutes les sciences, par consé-
quent dans toutes
les
idées de leurs
vainqueurs,
admis
ensuite avec eux aux plus liantes dignités de l'empire. Tel
précisément
est
le
Nébémias', dont
dans
les
la
caractère de Daniel, de Zorobabel et de
les
deux derniers jouent un rôle
quarante-deux mille personnes qui retournèrent
salem,
à
la
suite de Zorobabel,
conduite par Esdras, eut lieu sous
cet intervalle,
avait eu le
temps de
se
la
actif
:
outre
à
Jéru-
une seconde émigration,
le
règne d'Arlaxerce Lon-
gue-Main, environ soixanle-dix-sept ans après
Durant
si
délivrance de leurs frères. Ce n'est pas tout
la
première.
réforme religieuse de Zoroasire
répandre dans toutes
les parties
de
l'empire babylonien et de jeter dans les esprits de profoiide^
\.
Zend Avcsla,
2.
Daniel,
chap.
IV cl V,
I,
1.
t.
II,
—
Vie de Zoroasire, p. 07.
Esdras,
l,
2;
H,
t.
—
Joseph,
Anliquil.,
liv.
XI,
270
LA.
racines.
KABBALE
Enfin, de retour dans leur pays, les Juifs
demeu-
rent toujours, jusqu'à la conquête d'Alexandre le Grand,
les sujets
des rois de Perse; et
jusqu'à leur entière dispersion,
une seconde patrie
môme
ils
après cet événement
semblent regarder
comme
ces rives de l'Euphrate, autrefois arro-
sées de leurs pleurs,
quand
leurs regards et leurs pensées
se tournaient vers Jérusalem. Sous l'autorité à
et religieuse des chefs de la captivité
la fois civile
(xm^j un),
s'élève la
synagogue de Bahylone qui concourt avec celle de la Palestine à l'organisation définitive du judaïsme rabbiniquc*.
Sur tous les points du pays qui leur a donné asile, à Sora,
à Pombéditah, à Nehardea, ils fondent des écoles religieuses
non moins florissantes que celles de la métropole. Parmi les
docteurs sortis de leur sein, nous citerons Hillel le Babylonien, mort près de quarante ans avant l'avènement du
Christ, après avoir été le maître de ce Jochanan ben Zacliai,
qui joue un si grand rôle dans les histoires kabbalisliqucs
rapportées précédemment. Ajoutons que ces mêmes écoles
ont produit
le
llialmud de Bahylone, expression dernière
complète du judaïsme. Bien qu'à l'énumération de ces
et
faits,
on peut déjà prévoir que nulle autre nation n'a exercé sur
les Juifs une action plus intime que les Perses; que nulle
puissance morale n'a du pénétrer dans leur esprit plus fortement que
le
système religieux de Zoroastre avec son long
cortège de traditions et
de commentaires. Mais
n'est plus possible aussitôt
le
doute
qu'on abandonne ces rapports
purement extérieurs pour comparer entre elles les idées
qui représentent, chez les deux peuples, les résultats les
plus élevés et les bases
tives.
mêmes de
leurs civilisations respec-
Cependant, afin qu'on ne puisse pas nous soupçonner
à l'avance de fonder sur des ressemblances isolées et pure^
1. Jost, Histoire générale des Israélites, liv. X, chap. xi el xii.
Histoire des Israélites depuis les Macchabées,
t.
iV, liv.
XIV
— Le même,
tout entier.
]
LA KABBALE ET LA RELIGION DES PEB ES.
ment
que nous attribuons à
fortuites l'origine
nous allons, avant de montrer tous
271
kabbale,
la
éléments de ce sys-
les
tème dans le Zend Avesta, signaler en peu de mots et par
quelques exemples l'influence de la religion des Perses sur
le
judaïsme en général. Loin d'être une digression,
celle
partie de nos recherches ne sera pas la plus faible preuve
de l'opinion que nous voulons soutenir,
me
et je
hâte d'a-
mon intention n'est pas de [)arler des dogmes
fondamentaux de V Ancien Testament car, puisque Zoroasire
lui-même en appelle sans cesse à des traditions plus anjouter que
:
ciennes que lui,
n'est pas nécessaire,
il
permis, en bonne critique, de regarder
démon
ruse du
fler la révolte
1.
comme
des emprunts
Gâhanbar\\Q paradis
reconnaître dans les six
qui, sous la
Le mot Cûhanhav désigac
mentaire sur
faciles à
si
terrestre et
forme du serpent, vint souf-
dans l'àme de nos premiers parents%
à là fois les six
six fêles destinées à les rappeler à la
même
n'est pas
doctrine les six jours de la création,
faits à sa
la
il
époques de
mémoire des
le
châ-
la création
et les
Burnouf,
Com-
fidèles (M.
Yaçna, p. 500). Pendant la première de ces époques, Onnuzd
pendant la deuxième il a fait l'eau; pendant la troisième, la
le
a créé le ciel;
terre; pendant la quatrième, les végétaux; pendant la cinquième, les
enfin, à la sixième, est né
2° part., p. 84.)
Ce système de
la
/"^!
création était déjà enseigné avant Zoroastre,
''^
t.
appelé Djemschid. (Anquetil-Duperron,
Vie de Zoroasire, p. 07.)
2.
avait
Ce
Ormuzd apprend lui-même
donné (ou
lieu, plus
créé)
un
beau que
céleste). Puis
monde
fit
Grande Couleuvre, mère de
Ailleurs, c'est
dispositions et leur dit
animaux. Ce
lui
p.
551
la
fin,
et 578.)
:
l'hive;-.
lui,
« Il
Béhescht
{Zend Avesta Vendidad,
encore qui séduit
C'est
fut ainsi
le
que
Ormuzd,
le
ciel
Paradis
a
t.
II,
264.)
p.
sur la terre, sous la l'orme
premier homme, Mescltia,
courut sur leurs pensées,
Ahrimane qui
(le
fleuve qui arrosait cet endroit, la
Ahrimane lui-même qui saute du
d'une couleuvre. C'est
jusqu'à
entier, était semblable au
naître, dans le
première femme, Mcschiané.
les
à son serviteur Zoroasire
lieu de délices et d'abondance, appelé Ecrïené Véedjô.
le
Ahrimane
-*-'
1,
mède ouchaldéen,
par un autre prophète
animaux;
l'homme. (Anqueiil-Duperron, Zend Avesta,
-
donné
qu'au commencement,
il
et la
renversa leurs
l'eau, la terre, les arbres,
Ahrimane
les
trompa,
cruel n'a cherche qu'à les séduire. » [Zend AvestOf
t.
et,
III,
L\ KABBALE.
272
liment terrible et
la croissante
de se couvrir de
déchéance de ces derniers,
comme
obligés, après avoir vécu
anges, de se nourrir,
les
animaux, d'arracher
la dépouille des
les
métaux au sein de la terre, et d'inventer tous les arts par
lesquels nous subsistons*; endn, le jugement dernier avec
qui l'accompagnent, avec
les terreurs
morts en esprit
trouve,
dans
est vrai,
il
résurrection des
la
en chair*. Toutes ces croyances, on
et
le
Boun-Dehesch^
dans
et
les
Zend
le
Avesta, sous une forme non moins explicite que dans
Genèse; mais, nous
la
répétons avec une conviction parfaite,
le
beaucoup plus haut qu'il en faut chercher la source.
Nous ne pouvons pas en dire autant du judaïsme rabbic'est
nique, beaucoup plus moderne que
ici,
comme nous
sisme sont de
1.
«
la
dernière évidence, et
Le dew qui ne
dit
que
présenta une seconde fois,
mangèrent, et par
qu'ils
en resta qu'un.
))
:
du parnous comprendrons
mensonge (Ahrimane), devenu
le
leur apporta
et
(Ib. supr.)
plus haidi, se
premier couple) des
(au
de cent avantages dont
là,
troisième fois, burent du
mangèrent
de Zoroastre
la religion
allons nous en assurer, les traces
jouissaient,
ils
il
fruits,
ne leur
Après cela, nos premiers parents, séduits ime
A
lait.
la
quatrième
fois,
allèrent à la chasse,
ils
viande des animaux qu'ils venaient de tuer, et se firent des habits
la
Seigneur faisant des tuniques de peau à
de leurs peaux
:
Eve. Ensuite
découvrent
ils
c'est le
se font
le fer,
une hache, avec
des arbres pour se construire une tente; enfin
laquelle
Adam
ils
et à
coupent
s'unissent charnellement, et
ils
leurs enfants héritent de leurs misères, {[b. siipr.)
2.
Au
jour de
justes etles
les
la résurrection,
hommes
corps; tous les
chtrwands
l'âme reparaîtra d'abord
(les
premiers goiiteront, en corps
paradis; les autres soulTriront de la
les
morts seront
purifiés,
seront unis dans une
elle
reconnaîtra son
deux
méchants). Les justes iront au Gototman
darwands seront de nouveau précipités dans
trois jours, les
;
se reconnaîtront. Ils seront divisés en
même
le
et
manière
Douzakh
en âme,
:
(l'enfer).
paradis)
«
repos.
création,
5.
ou
Après
»
C'est
Tous
les
hommes
œuvre. Dans ce temps-là, Ormuzd, ayant achevé
qu'on pourrait appeler
ce
le sabbat des Parses.
le
Zend Avesta,
des Parses. {Zend Avesta,
t.
du
de l'enfer. Ensuite
toutes les productions, ne fera plus rien. Les morts ressuscites jouiront
même
;
Pondant
les jouissances
les peines
n'y aura plus de méchants
il
même
classes, les
(le
le
{Zend Avesla,
t. Il,
Boun-Dchcscli est
111,
p. 557.)
la
le
septième époque de
du
la
p. 414.)
plus ancien livre religieux
LA KABBALE ET LA RELIGION DES PERSES.
sur-le-champ quel jour peut en
kabbale,
si
rejaillir
nous nous rappelons que
de
cette science mystérieuse sont
les
docteurs de
la
la
Mischna
et les
les
275
sur l'origine de
la
plus anciens maîtres
également comptés parmi
pères les plus vénérés de
synagogue.
des idées
maximes sur l'emploi de
des plus sages
Si, à côté
les
plus consolantes sur la miséricorde et
la vie,
la
jus-
on trouve souvent, dans le judaïsme, des traces
de la plus sombre superstition, il faut surtout en chercher
la cause dans l'elfroi qu'il inspire par sa démonologie. Telle
lice divines,
en
est,
puissance qu'il abandonne aux esprits mal-
effet, la
faisants (anu;, mnn) que l'homme, à tous les instants de
son existence, peut se croire entouré de ces ennemis invisibles,
non moins acharnés
de son àine.
Jl
à la perte de son corps qu'à celle
n'est pas encore né,
que déjà
ils
l'attendent
près de son berceau, pour le disputer à Dieu et à la tendresse
d'une mère; à peine
a-t-il
ouvert les yeux sur ce monde,
qu'ils viennent assaillir sa tète de mille périls, et sa pensée
de mille visions impures. Enfin, malheur à
résiste pas toujours
!
abandonné son corps,
Eh
car, avant
ils
que
la vie ait
viendront s'emparer de leur proie.
bien, dans toutes les idées de ce genre,
litude parfaite entre
D'abord, d'après ce dernier
monument,
dews, ces enfants d'Alirimanc
formes,
les
ils
parcourent
hommes
la
demande Zoroastre
y a
une simi-
Zend Avesta.
démons ou les
la
ils
les
et des ténèbres,
les créatures
de plus de mille espèces,
chez
il
tradition juive et le
la
moins nombreux que
lui, s'il ne
complètement
y en a
il
se présentent sous toutes les
terre en lous sens
maladie
ne sont pas
d'Ormuzd;
et
la
pour répandre
Quel
faiblesse*. «
à Ornuizd, quel est le lieu oii
es!,
sont les
dews mâles, où sont les dews femelles, où les dews courent
en foule de cinquante côtés, de cent, de mille, de dix mille
1.
Zend Avesla,
t.
II,
p.
255;
l.
III, p.
158.
18
LA.
274
KABBALE.
côtés, enfin de tous les côtés'?... Anéantissez les
affaiblissent les
hommes
dies, qui enlèvent le
porte les nuées ^
et
ceux qui produisent
cœur de l'homme comme
le
dcws qui
mala-
les
vent
em-
» Voici maintenant en quels termes le
Thalmud s'exprime sur le même sujet « Aba Benjamin a
Aucune créature ne pourrait subsister devant les esprits
dit
:
:
malfiiisanls, si l'œil avait la faculté de les voir. Abaï ajoute
sont plus
on
voit
dit notre
à
maître Houna, en a mille à sa gauche
et dix
chissent sous notre corps, eux seuls en sont la cause;
à
mille
Quand nous nous sentons pressés dans une
vient de leur présence; quand nos genoux flé-
sa droite.
foule, cela
il
:
nombreux que nous et nous entourent comme
un champ entouré d'une clôture. Chacun de nous,
Ils
nous semble qu'on a brisé nos membres,
eux
dit le
c'est
qu'il faut attribuer cette souffrance^. » « Les
Zend
quand
encore
dews,
Âvesta, s'unissent l'un à l'autre et se repro-
duisent à la manière des
hommes\
» Mais ils se multiplient
également par nos propres impuretés, par les actes honteux
d'une débauche solitaire et les dérèglements même involon-
que provoque durant le sommeil un songe voluptueux^ Selon le Thalmud, il y a trois choses par lesquelles
les- démons ressemblent aux anges, et trois autres par lescomme les anges, ils
quelles ils ressemblent aux hommes
taires
:
lisent dans l'avenir, portent des ailes et volent, en
d'une extrémité à l'autre de
1.
Yendidad Sade,
2.
Zend. Ac,
5.
Traité Beracholh,
t.
démons d'user par
II,
le
If,
t.
p.
la terre
du Zend Av.,
p.
:
mais
ils
un
instant,
mangent,
ils
525.
115.
fol. 6, recto.
Un
autre doclcur va jusqu'à accuser les
frottement de leurs mains les vêtements des rabbins,
"inTi -lEinc ibi- ]:2TT ^ing
•:.!• ^^•
Zend Av., t. Il, p. 556.
5. Un de-s\- appelé Eschem dit lui-même que, dans ce cas, il conçoit comme
une femme qui a eu commerce avec quelqu'un. Zend .Av., l. II, p. 408, Ven4.
didad Sade.
^
LA KABBALE ET LA RELIGION DES PERSES.
boivent et se reproduisent à
plus,
ils
275
manière des hommes*. De
la
ont tous pour origine les rêves lascifs, qui trou-
blaient les nuits de notre premier père pendant les années
qu'il a passées
dans
la solitude-, et
aujourd'hui encore, chez
même cause engendre les mêmes effets
Juifs comme chez les Parses, certaines for-
ses descendants, la
De là, chez les
mules de prière dont
Enfin, ce sont les
les assiègent, les
A
uns
peine l'homme
la
vertu est de prévenir ce malheur*.
mêmes
fantômes,
mêmes
les
terreurs qui
et les autres, à leurs derniers instants.
mort, disent
est-il
les livres zends,
que
démons viennent l'obséder et ^interroger^ Le Daroudj
démon) Nésosch arrive, sous la forme d'une mouche, se
les
(le
place sur le mortel le frappe cruellement*'
;
ensuite, lorsque
l'àme séparée du corps arrive près du pont Tchinevad qui
monde du monde
sépare notre
deux anges dont l'un
aux dix mille yeux,
et
invisible, elle est jugée par
est Mithra,
dont
la
Les rabbins, en conservant
aux proportions colossales,
main
le
est
même
armée d'une massue'.
fond d'idées, ont su
le
rendre plus effrayant encore. « Lorsque l'homme, disent-ils,
moment
au
de quitter ce monde, vient à ouvrir
devant lui l'ange du Seigneur, vêtu
parsemé d'yeux
et
tenant à la
boyante; à cette vue,
le
mourant
tout
pénèli"e à
1.
fois
la
Ce passage
yeux,
maison une lueur extraordinaire
aperçoit dans sa
il
les
son esprit
a été traduit
en
et
de lumière,
le
et
corps
main une épée flam-
est saisi
d'un frisson qui
son corps. Son
àme
fuit
latin
par Buxtorf, dans son Lexicon Tlialinu-
Tii?
Iiyp»
dictim, p. '2359.
2.
Ib. fupr.
Ti.
Voii-
dans
le
ni"i2n
mmS
P- 'lOS» verso,
terdam, un extrait fort curieux de Rabbi Mcna'hem
4.
Zcnd Av.,
t.
p. 92, verso, et p.
G.
Zcnd Av.,
Zend Av.,
7.
Zcnd Av.,
5.
H,
p.
408.
— Kilzour,
le
édit. citée
de
l'édit.
d'Ams-
Babylonien.
dans
la
note précédente,
45, reclo.
t.
11,
p.
104.
t.
11,
p.
516.
t.
II, p.
114, 151.
—
Ib.,
t.
ill,
p.
205, 20G, 211-222.
LA KABDALE.
276
successivement dans tous ses membres,
comme un homme
qui voudrait changer de place. Mais voyant qu'il est impossible
devant
se
lui, et
c'est
si
d'échapper,
un
met
juste,
regarde en face celui qui est
il
là
tout entier en sa puissance. Alors,
divine présence se montre à lui, et
la
du
aussitôt l'àme s'envole loin
A
corps'. »
première
cette
épreuve en succède une autre, que l'on appelle
question
la
ou l'épreuve du tombeau (i:pn i2i2in)*. « A peine le mort
est-il enfermé dans le sépulcre, que l'âme vient de nouveau s'unir à lui, et, en ouvrant les yeux, il voit à ses
côtés deux anges, venus pour le juger.
à
main deux verges de
la
de
fer),
pour
le
et
l'âme et
mal
le
qu'ils ont fait
premier coup dont on
même temps
Thomme
ensemble. Malheur à
personne ne
défendra!
le
membres
tous ses
frappe,
le
Mais aussitôt son corps est reconstruit
et le supplice
» Ces traditions doivent avoir à
plus de prix qu'elles
sont
Au
sont
rompus.
disloqués; au second, tous ses ossements sont
mence^
tient
feu (d'autres disent des chaînes
corps sont jugés en
est Irouvé coupable, car
s'il
Chacun d'eux
recom-
nos yeux d'autant
empruntées presque
littérale-
ment au Zohar, d'où elles ont passé dans les écrits purement rabbiniques et dans les recueils populaires. A ces
croyances nous pouvons ajouter une foule d'usages et de
pratiques religieuses, également
mud
le
par
le
Zend
matin, quitté son
1.
le
et
Zohar, 5'
part., sect.
2.
x^J»
moment de
le
la
20
du corps;
Parse,
le
ne peut faire quatre pas avant
P-
'2^> verso, cJ. d'Amsterdam.
En prenant
nous y avons joint quelques détails
et 21.
nombre de
2° la récapilulalion des actes
mort, encore animé par l'esprit
de l'enfer;
Thal-
après avoir,
sept
:
1° la sépa-
de notre vie; 5°
sépulture; 4° l'épreuve ou le jugement du tombeau; 5° le
G' les cliàliments
5.
p.
le
D'après les kabbalistes, ces épreuves sont au
ration de l'àme et
où
lit,
fond de ce tableau dans le Zohar,
empruntés du Kiizour,
commandés par
Avesta. Ainsi
7° la
Mêmes passages du Zohar
et
vital ('^1*3^),
sent la morsure des vers;
métempsycose. Zohar,
du Kiizour,
le
moment
ib.
supr.
LA KABBALE ET LA RELIGION DES PERSES.
277
d'avoir passé aulour de ses reins la ceinture sacrée, appe-
Kosti';
lée
que pendant la nuit il a été
démons, il ne peut toucher aucune
sous prétexte
souillé par le contact des
pnrtie de son corps avant de s'être jusqu'à trois fois baigné
les
mains
On trouvera chez l'observateur de
mêmes devoirs appuyés sur la même
et le visage*.
rabbin ique les
la lui
seulement
raison'';
Kosti est remplacé par
le
d'une autre forme. Le disciple de Zoroastre
du Thalmud
un vêtement
et le sectateur
également obligés de saluer
se croient
la
lune,
dans son premier quartier, par des prières et des actions
de grâces \ Les pratiques par lesquelles on éloigne d'un
démons qui cherchent à s'en
deux à peu près les mêmes^. L'une
mort ou d'un nouveau-né
emparer, sont chez tous
portant,
et l'autre,
elle-même jusqu'à
les
m'exprimer
je puis
si
ainsi, la dévotion
profanation, ont des prières et des
la
devoirs religieux pour tous les instants, pour tous les actes,
pour toutes
de
les situations
physique
la vie
comme pour
toutes celles de la vie morale*; aussi, quoique la matière
Zend Av.,
1.
t.
II,
409, Veiididad Sade.
p.
2. Thoni. Ilyde, Reluj. veteriim
Oiach Cliaïm,
3.
il
ne nous
esprits
nom
5.
sa
et des
p.
4G5
et
477.
chose est recoinmandée par
t.
vitale,
émanations de
Thalmud,
Zend Av.,
traité
III,
p.
du
la
incapable de défendre
mort. Zohar,
les
le
le
i'" part., sect.
kabba-
sonnneil
corps des
3't?i'i.
—
Sabbat, chap. vni.
513. Cet usage subsiste encore aujourd'hui sous le
de Sanciificalion de la lune (nj2.Sn w'ITp)-
Chez
les l'arses,
chambre, pendant
Zend Av.,
même
le
Persarum,
même
que l'àme
reste alors
impurs
Voir aussi le
4.
La
Selon ces derniers, l'àme supérieure nous abandonne durant
listes.
et
p. 54.
t.
lorsqu'une
trois jours
IH, p. 565.
usage est observé
— Th.
à la
femme
et trois
vient d'accoucher, on entretient dans
nuits,
une lampe ou un feu allumé.
Ilyde, ouvrage cité, p. 445.
Chez
les Juifs le
mort d'une personne. Quant aux cérémonies dont
but est d'éloigner du nouveau-né le
compliquées. Mais on en trouvera
la
démon
Lilith, elles sont
raison et
la
bien autrement
description dans le livre de
Raziel.
6.
On
trouvera dans le recueil de litanies appelées Icschts sadcs, des for-
mules de prières que
ongles,
avant et
le
Parse est obligé de réciter au
moment
de se couper les
après les fonctions naturelles, avant de remplir le
devoir
LA KABBALE.
278
ne soit pas encore près de nous faire défaut, est-il temps
que ce parallèle touche à sa fin. Mais la bizarrerie, l'excentricité même des faits que nous venons de recueillir ne
donne que plus de certitude à la conséquence que nous en
tirons; car ce n'est pas assurément dans des croyances et
des pratiques de ce genre que l'ou peut invoquer les lois
générales de l'esprit humain. Nous pensons donc avoir
démontré que la religion, c'est-à-dire la civilisation tout
entière des anciens Perses, a laissé des traces nombreuses
dans toutes les parties du judaïsme
dans sa mythologie
céleste, représentée par les anges dans sa mythologie infernale et enfin dans les pratiques du culte extérieur. Croironsnous à présent que sa philosophie, c'est-à-dire la kabbale,
ait seule échappé à cette influence? Cette opinion est-elle
probable, quand nous savons que la tradition kabbalistique
:
;
s'est
développée de
la
et s'appuie sur les
même
manière, dans
mêmes noms que
le
même
temps,
ou
la tra-
la loi orale
thalmudique? Mais à Dieu ne plaise que dans un sujet
nous contenter, quelque fondée
qu'elle soit, d'une simple conjecture. Nous allons prendre
un à un tous les éléments essentiels de la kabbale et montrer
leur parfaite ressemblance avec les principes métaphysiques
dition
aussi grave nous puissions
de
la
manière de procéder,
si
pas la plus savante, devra paraître au moins
la
religion de Zoroastre. Cette
elle n'est
plus impartiale.
1°
Le rôle que
remplit dans
la
mages au temps
VEn Soph, l'infini
éternel (Zervane
disent à l'espace sans limites
conjugal. Zi:nd Av.,
t.
111,
p.
d.
t.
p. 2,
p.
58
L
'.
et sans
forme,
Akéréne),
et
d'autres
Or nous ferons remarquer
mêmes
circonstances.
xDjH TV2 nin:~-
Anquelil-Duperron, dans
XXX Vil,
nom
117, 120, 121, 125, 124. Des prières semblables
sont ordonnées aux Juifs dans les
Schouîchan Aroiich,
sans
kabbale, est donné par la théologie des
les
et le
Voir Joseph Karo,
Kilzour, p. 52, ^i^ï i:";y.
Mémoires de l'Académie des Inscriptions,
279
LA KABBALE ET LA RELIGION DES PERSES.
sur-le-champ que
nom
le
de l'espace ou du lieu
absolu
devenu chez les Hébreux le nom mémo
de la divinité. De plus, ce premier principe, celle source
unique et suprême de toute existence, n'est qu'un Dieu
makôm)
(a*,p^2,
esl
sur les èlres, sans commerce
monde, par conséquent sans forme appré-
abstrait sans action directe
efficace avec le
ciable pour nous
:
car
le
bien
et
le
mal,
nous
D'après
*.
dont l'opinion
secte des zervanites,
la
a été conservée par
un
et les
confondus dans
ténèbres existent également, sont encore
son sein
lumière
la
bistorien persan*, le principe
dont nous venons de parler, Zervàne ne serait lui-même,
comme
Couronne chez
la
émanation de
2°
On
la
les kabbalistes,
que
la
première
lumière infinie.
reconnaîtra sans effort
le
Meïmra des traducteurs
Ormuzd lui-même
chaldéens dans ces mots par lesquels
définit l'IIonover
« le
ou
la
prompt Honover,
« roastre
était
!
parole créatrice
je vous
avant
le
le dis
ciel,
avant l'eau, avant
« avant les troupeaux, avant les
d'Ormuzd, avant l'homme pur, avant
«
le
môme
terre,
la
arbres, avant le feu,
«
monde
« Le pur, le saint,
:
clairement, ô sage Zo-
les
fils
dews, avant tout
existant, avant tous les biens. » C'est par cette
qu'Ormuzd a créé le monde, c'est par elle qu'il
existe \ Mais elle n'est pas seulement antérieure au monde; quoique donnée de Dieu, comme disent
iigit
parole
et
qu'il
ies livres
1.
T.
Dans ce
II
zends
*,
elle est éternelle
—
du Zend Av. Vcndklud.
livre,
Ormuzd
et
Ib.,
comme
t.
III,
lui
traJ.
;
elle
remplit
du boun-Dehesch.
Ahriinane sont appelés un seul peuple du temps sans
Jjornes.
2.
ap. Tliom.
Sliarislani,
Ilydc,
de Vetcr. Pcrs. nlig.,
magorum secla sunt Zervanihe qui"
Luce, quœ omncs erant spiriluales,
maxima pcrsona, cui nomen Zervan,
•cmersit Salarias.
5.
Zend
Av.,
asscrunt lucem
p.
297.
II,
p.
Altéra
luminosa;, dominales. Sed quod
harum
dubitavit de rc aliquà, ex islà dubilalicncj
«
t.
«
produxisse personas ex
158.
4. Mcinoircs de V Académie des Inscriptions,
t.
XXXVIi,
p.
620.
LA KACDALE.
280
le rôle
de médiateur entre
le
temps sans bornes
et les exis-
tences qui s'écoulent de son sein. Elle renferme la source
modèle de toutes les perfections, avec la puissance de
réaliser dans les êtres '. Enfin, ce qui achève de lui don-
et le
les
ner toute ressemblance avec
un corps
qu'elle a
et
verbe kabbalistique,
le
une âme,
c'est
c'esL-à-dire qu'elle est à la
moins que l'âme
lui-même expressément*;
fois esprit et parole. Esprit, elle n'est rien
d'Ormuzd,
comme
ce dernier le dit
parole ou corps, c'est-à-dire esprit devenu visible, elle est
môme
en
'
un
la loi et
l'univers
^
semblable
fait
1*1^*^^^
temps
Nous trouvons dans Ormuzd quelque chose de tout à
à ce que le Zohar ap[)elle une 'personne ou
5"
visage
(ï^'.ïid). Il
est,
en
effet, la
plus haute personnifica-
tion de la parole créatrice, de cette parole
on a
fait
dans
le
son âme. Aussi faut-il chercher en lui plutôt que
principe suprême, dans le temps éternel, la réunion
de tous
et
excellente dont
que
les attributs
qui en sont
la
l'on
donne ordinairement à Dieu
manifestation, c'est-à-dire, dans
le
langage
oriental, la lumière la plus brillante et la plus pure. «
«
commencement, disent les
Au
livres sacrés des Parses, Ormuzd,
« élevé au-dessus de tout, était avec la science souveraine,
« avec la pureté, dans la lumière
du monde. Ce trône de
Ormuzd, est ce qu'on
« lumière (nasTr), ce lieu habité par
appelle la lumière première *. » Il renferme en lui, ainsi
que l'homme céleste des kabbalistes, la vraie science, l'intelligence à son plus haut degré, la grandeur, la bonté, la
cf
beauté, l'énergie ou la force,
1.
Ih.
la
pureté ou
supr. Voici les propres paroles de l'auteur
:
«
la
splendeur; en-
L'ilonover, dans l'opi-
nion de Zoroaslre, renferme la source et le modèle de toutes les perfections
des êtres,
la
puissance de les produire, et
sorte de prolation de la part
2.
3.
4.
Zend Av.,
Zend Av.,
Zend Av.,
415.
t
II,
t.
111, p.
325
t.
111, p.
543.
p.
il
ne
du temps sans bornes
et
593.
s'est
et
manifesté que par une
de celle d'Ormuzd. »
L\ KABBALE ET LA RELIGION DES PERSES.
281
qui a créé, ou du moins qui a formé et qui
fin, c'est lui
nourrit tous les êtres '.Sans doute, on ne peut rien conclure
de ces qualités elles-mêmes
les
et
de leur ressemblance avec
Sephiroth; mais on ne peut s'empêcher de remarquer
Ormuzd, dont
qu'elles sont toutes réunies dans
rapport à
est
l'infini,
même
le
VEn Soph.
même,
déjà
à
et
le rôle,
par
sans bornes,
l'espace
d'Adam Kadmon par rapport
que celui
Et
nous avons
au temps
nous en croyons
si
cité,
chez
y avait
il
l'historien
les
Perses
à
que
une
Ormuzd, c'était
la volonté divine, manifestée sous une forme humaine et
tout éblouissante de lumière ^ Il est vrai aussi que les livres
secte fort
nombreuse aux yeux de
laquelle
Ormuzd
zends ne s'expliquent pas sur l'acte par lequel
le monde, sur la manière dont il est
que son ennemi du sein de l'Eternel,
lui-même
produit
sorti
ainsi
et enfin
qui constitue
iine fois
substance première des choses
la
comparé
^.
sur ce
Mais, Dieu
cause efficiente du
à la lumière, la
a
monde
subordonnée à un principe supérieur, l'univers considéré
comme le
corps de
parole invisible,
la
qu'on n'arrive pas à regarder tous
isolés
de cette éternelle parole ou
de cette lumière
infinie. Aussi
il
n'est guère possible
les êtres
comme
comme
des mots
des rayons épars
avons-nous remarqué que
le
pnnlhéisme gnoslique se rattache plus ou moins au principe fondamental de la théologie des Parses
1.
Voir Eugène Burnouf, Commentaire sur
le
*.
Yaçua, chap.
i,
jusiju'à
l.i
page 14G.
2.
Celle secte est celle des Zerdusthiens. Voici leur opinion, rapportée par
Sharistani dans
p.
in
298)
« et
:
la
traduction latine de
postquam
effluxissent
Thom.
forma lucis fulgentis compositœ in figuram
3. Ils disent
éternel;
qu'Onnuzd
qu'Ormuzd
donné
a
nulle part le sens de ce
4.
Cependant
Avcs(a
(t.
11,
p.
il
et
ciel,
mot important
n'est pas
180)
Ahrimane ont
le
Ormuzd
sans
est
llvde
{de
Vet.
Pers.
reliy.,
5000 anni, transmisisse volunlatem suam
humanam
été
j.
donnés de Zervan,
la terre et toutes ses
le
temps
productions. Mais
n'est clairement déterminé.
importance d'observer que dans
appelé
le
le
Zend
corps des corps. Ne serait-ce pas
LA KABBALE.
282
4° D'après les croyances kabbalistiques,
système de Platon, tous
le
dans
existé
monde
le
de ce
les êtres
comme
monde
d'après
ont d'abord
une forme beaucoup
invisible, sous
plus parfaite; chacun d'eux a dans
la
modèle invariable, qui ne peut
montrer ici-bas qu'à
travers les imperfections de la
où
le
dogme de
la
se
pensée divine son
matière. Cette conception,
préexistence est confondu avec
le
principe
de la théorie des idées, nous la trouvons également dans
Zend Ave^la, sous
nom
jours
On
ce
:
nom
le
expliqué par
est
le
de feroucr. Yoici
plus grand
par ferouër,
sait que,
comment
le
ce
orientaliste de nos
Parses entendent
les
le
« type divin de chacun des êtres doués d'intelligence, son
dans la pensée d'Ormuzd,
« idée
ce
veille
l'inspire et
sur
lui.
Ce
le
génie supérieur qui
sens
est établi tout à la
« fois par la tradition et par les textes ^ » L'interprétation
d'Anquetil-Duperron est parfaitement d'accord avec celle-ci%
nous ne rapporterons pas tous les passages du Zoid
la confirment. Nous aimons mieux signaler sur
et
Avesta qui
un point
particulier de cette doctrine, entre les kabbalistcs
de Zoroastre, une coïncidence très remarNous nous rappelons ce magnifique passage du
Zohar oh. les âmes, au moment d'être envoyées sur la terre,
représentent à Dieu combien elles vont souffrir éloignées do
lui combien de misères et de souillures les attendent dans
les disciples
et
quable.
;
notre
monde
:
eh bien, dans
les
traditions religieuses des
Parses, les ferouërs font entendre les
Ormuzd
la
leur répond à peu près
substance des substances,
cite aussi
Sépher
un commentaire
ielzii-ah et le
charbon embrasé;
le
le
Comment, sur
fondement
les
monde
supérieur, c'est
le
Ul, p. 595, et les
(i"idi)
Yaçna,
le
la
plaintes, et
Jéhovah à ces âmes
des kabbalistes? Burnout
deux mondes représentés dans
Zohar,
flamme,
comme
le
dans
le
symbole d'un
et la nature visible, la
Yciçna, p. 172.
p. 270.
du système Ihéologiquc de Zoroastre, Zcnd Av.,
Mémoires de V Académie des Inscript., t. XXXVII, p. 025.
2. Voir le Précis raisonné
t.
comme
pehlvi très ancien, où nous voyons,
matière enflammée. Comment, sur
1.
mômes
LA KADBALE ET LA RELIGION DES PERSES.
affligées de quitter le ciel.
lutte,
pour combattre
création
ciel
leur dit qu'ils sont nés pour la
mal
le
et
faire disparaître de la
le
ne pourront jouir de l'immortalité
qu'ils
;
Il
que lorsque leur tâche aura
été
remplie sur
avantage ne retirez-vous pas de ce
« Quel
285
et
du
\
la terre
que, dans
le
«
monde,
je
vous donnerai d'être dans des corps! Combat-
te
tez, faites
disparaître les enfants d'Ahrimane; à la fin je
« vous réhabiliterai
<<
A
heureux.
« vous
serez
dans votre ])remier
vous remettrai dans
lin je
la
état et vous serez
le
monde,
et
Un
immortels, sans vieillesse, sans mal ^ »
autre trait qui nous rappelle les idées kabbalistiques, c'est
que
peuples ont leurs ferouërs
les
comme
les
individus;
que \eZend Avesta invoque souvent le ferouër de
du pays où la loi de Zoroastre a été reconnue pour
c'est ainsi
l'Iran,
première
la
Du
fois.
reste, cette croyance,
que nous rencon-
Irons également dans les prophéties de Daniel", était pro-
bablement déjà
très
répandue chez
Chaldéens avant leur
les
fusion politique et religieuse avec les Perses.
5° Si la psychologie
des kabbalistes a quelque ressem-
blance avec celle de Platon, elle en a encore davantage avec
celle des Parses,
telle
qu'on
la
trouve enseignée dans
reproduit en
recueil de traditions fort anciennes,
partie par Anquetil-Duperron, dans les
démie des
les
un
grande
Mémoires de l'Aca-
Inscriptions''. Piappelons-nous d'abord que, d'après'
idées kabbalistiques,
il
y
a
dans l'àme humaine
trois
puissances parfaitement distinctes l'une de l'autre, et qui
ne demeurent unies que pendant notre vie terrestre
degré
le
:
au
plus élevé est l'esprit proprement dit (n^u?:), pure
émanation de l'intelligence divine, destinée à rentrer dans
sa source et que les souillures de la lerre ne peuvent pas
VAcud. des Inscript..
1.
Méin.
2.
ZcndAv.,
(le
t. II,
p. ,150.
5. Cliap. X, V. 10 et seq.
4.
T'jin.
XXXVIl,p.
(Jilî-GiS.
t.
XWVII,
p.
OiO.
^
./tx^hY
LA KADBALE.
284
atteindre
de
:
au degré
matière, est
la
le
tion, l'esprit vital
de
le
la
immédiatement au-dessus
du mouvement et de la sensa-
plus bas,
le
principe
dont
(>:'3j),
la tâche expire
sur les bords
tombe; enfin, entre ces deux extrêmes vient se placer
siège du bien et du mal, le principe libre et responsable,
personne morale (n i)*. Nous devons ajouter qu'à ces trois
la
éléments principaux, plusieurs kabbalistes
losophes d'une grande autorité dans
ajouté deux autres, dont l'un est
principe de
l'âme et
le
l'idée qui
la
("Tî)
la
quelques phi-
principe vital, séparé du
l'autre est le type, ou, si l'on veut,
;
forme particulière de l'individu (^~''M^
Cette forme descend du ciel dans le sein de la
exprime
la
femme au moment
avant
et
judaïsme* en ont
sensation, la puissance intermédiaire entre
corps
dSï, n^^:'!).
le
le
de
la
conception, et s'envole trente jours
mort. Ce qui
la
remplace durant ce temps-Là n'est
plus qu'une
ombre informe. Or
distinctions établies dans l'àme
précisément
telles sont
humaine par
les
les traditions
théologiques des Parses. Le type individuel sera reconnu
sans peine dans
isolé
dans
qui, après avoir existé pur et
le ferou'ér,
le ciel,
est obligé,
comme nous
l'avons vu plus
haut, de se réunir au corps. Le principe vital
,
retrouvons d'une manière non moins évidente dans
dont
est
le rôle, dit l'auteur
de conserver
il
le
le djaiiy
que nous avons pris pour guide,
les forces
du corps
et d'entretenir
nie dans toutes ses parties. Ainsi que
il
nous
la
l'harmo-
'Ha'iah des Hébreux,
ne participe pas au mal dont l'homme se rend coupable;
n'est qu'une sorte de vapeur légère qui s'élève du cœur
et doit, après la
est,
1.
mort, se confondre avec
au contraire,
Voir
la
le
principe
deuxième
partie,
Corduero,
dans
chap.
le
la terre.
plus élevé.
Il
est
L'akko
au-dessus,
m, Opinion des kabbalistes sur l'àms
humaine.
2.
Moïse
—
son
livre
^oi'" aussi Rab.
("'J'IDI DTIE)et les Opinions, sect. VI, chap. ii.
intitulé
Saadiali
le
Jardin
dans son
livre
des Grenades
les
Croijanca
LA KABBALE ET LA RELIGION DES PERSES.
285
comme
le principe précédeiU est au-dessous du mal. C'est
une sorte de lumière venue du ciel et qui doit y retourner,
quand notre corps sera rendu à la poussière. C'est l'intelligence pure de Platon et des kabbalistes, mais restreinte à
connaissance de nos devoirs, à
la
de
et
la
prévision de la vie future
la
en un mot,
résurrection,
conscience morale.
la
Vient enfin l'âme proprement dite, ou
une malgré
de nos actions devant
tion
de ses facultés
la diversité
personne morale,
la
et seule
responsable
Une autre
divine'.
la justice
distinc-
beaucoup moins pbilosopliique, mais également admise
par les livres zeiids,
qui,
c'est celle
l'imaiïe de l'univers, reconnaît
dans
faisant
l'homme
à
conscience humaine
la
deux principes d'action entièrement opposés, deux kerdars^
dont l'un, venu du
l'autre, créé
ciel,
nous porte vers
bien; tandis que
le
par Ahrimane, nous entraîne à faire
maP.
le
Ces deux principes, qui cependant n'excluent pas la liberté,
occupent une
kabbale, où
(miDnïi rVi^
grande place dans
très
sont devenus
ils
"lï"")
;
0° La conception
tère
même
dans Samaël,
;
bon
le
et
bon
et
a été conservée
comme
la
le
dans
les
lumière divine est représentée
l'homme
céleste.
matière, ou,
c'est la
kabbalistes, l'écorcc, le deinier degré
1.
L'âme proprement
prement
:
dite,
1° le principe
ou
de
la
la
Quant
comme
de
dite; 3° le Roiian, qui paraît tenir à la fois
obscure dans
2.
que
Roé ou
le
mémoire d'Anquelil.
Màn. de VAcad.
des Insaip., passage
cité.
que
le
on
elle
même
de
riiitelligence pro-
du jugement
cette parlie de la psychologie des
l'in-
l'existence,
personne morale, se compose
sensation; 2° le
ta
disent les
et
de l'imagi-
nation. Ces trois facultés sont inséparables et ne forment qu'une seule
reste, j'avoue
doc-
mal sont person-
terprétation métaphysique de ce symbole, à savoir
(rois facultés
la
mauvais désir
mauvais ange.
le
et le
car les ténèbres et
dans toute sa plénitude par
mauvais principe
dans
d'Ahrimane, malgré son carac-
purement mythologique,
trines de la kabbale
nifiés
le
peut-être aussi
Thalmiid
le
âme. Du
Parses m'a semblé très
LA KABBALE.
286
pourrait la trouver sans aucune violence dans la secte des
zcrdustiens, qui établissait entre la lumière divine et le
royaume des ténèbres
le
même
son ombre*. Mais un autre
attention, car
plus anciennes du code religieux des Parscs
les parties les
Samaël, perdant
élait
que
te
un ange de lumière
la
«
cutant la
«
damnés
mal; à
le
loi,
(les
prince des ténèbres, que
il
et rentrera,
l'établira
même
il
dira l'Avesta
dans
pourra voir alors, d'un côté Ormuzd
Ahrimane
et
la
infernaux, offrant ensemble
un
un
étrange que
iïioulo
nombre
d'esprits
sacrifice à l'Eternel,
(keschvars),
parties
arrosées
et
d'elles
forme
poils à la
;
;
Parses. Selon
est divisée
en
Veauversée au com-
comme un monde
ceux-ci ont
manière des animaux
assez
de légères variantes,
porte des habitants d'une nature différente
noirs, les autres blancs
et reli-
par autant de grands
fleuves, et séparées l'une de l'autre par
mencement. Chacune
Zervane
un système de géographie
le Zohar et dans les livres sacrés des
Zend Avesta^ et le Boun-Dehesch\ la terre
sept
qu'on
premiers
dans
le
exé-
et les sept
pareil
l'on trouve également, avec
;
demeure des
Akéréne". Enfin, à toutes ces idées métaphysiques
gieuses nous ajouterons
com-
ce roi ténébreux qui ne
la résurrection,
darwands)". « Le Boun-Dehesch
génies, de l'autre
la fin
avec tout ce qui
grâce divine. « Cet injuste, cet impur,
un passage du Yaçna,
prend que
le
moitié de son nom, deviendra, à
la
maudit, dans
« dit
encore plus digne de notre
n'existe pas ailleurs, c'est qu'on trouve dans
il
cette opinion kabbalistique
des temps,
rapport qu'entre un corps et
fait
le
:
les
à part
uns sont
corps couvert de
ceux-là se distinguent par
quelque autre conformation plus ou moins bizarre. Enfin.
i. Tliom. llyde,
2.
3.
4.
5.
Zeml Av.,
Zend Av.,
Zend Av.,
Zend Av.,
t.
ouvrage
Il,
cilé, p.
p. 109.
Mb.
t.
III,
p.
t.
II,
p. 170.
t.
III, p.
563.
296
et 21)8, cliap. xxii.
LA KABBALE ET LA RELIGION DES PERSES.
une seule de
287
ces grandes parties de la terre a reçu la loi de
Zoroaslre; les six autres sont abandonnées aux de^vs. Voici
maintenant sur
le
même
sujet l'opinion des
kabbalistes.
Nous nous bornerons, en la rapportant, au rôle de traducQuand Dieu créa le monde, il étendit au-dessus de nous
teur.
« sept cieux, et lorma sous nos pieds un même nombre de
« terres. Il fit également sept fleuves, et composa la semaine
« de sept jours. Or, comme cbacun de ces cieux a ses conc(
i
il
en est de
même
^
'
'
^k/vt^
"/
y
'
« stellations à part et renferme des anges d'une nature par« ticulière,
^
1
m
'
fU/j
^
des terres qui sont en bas.
« Placées les unes au-dessus des autres, elles sont toutes
« habitées, mais par des êtres de diverses natures,
«
il
pour
a été dit
les cieux.
Parmi
ces êtres, les
comme
uns ont*
*
« deux visages, les autres en ont quatre, d'autres n'en ont
« qu'un. Ils ne se ressemblent pas davantage par leur couce
leur
:
il
en est de rouges, de noirs
« ont des vêtements; ceux-là sont
de blancs. Ceux-ci
et
nus
comme
des vers. Si
«
que tous les habitants de ce monde sont également sortis d'Adam, nous demanderons s'il est possible
qu'Adam se soit transporté dans toutes ces régions pour
les peupler de ses enfants? Nous demanderons combien de
«
femmes
«
«
(c
l'on objecte
il
aurait eues alors? Mais non,
Adam
n'a existé
« que dans cette partie de la terre qui est la plus élevée et
u qu'enveloppe le ciel supérieur\ » La seule différence qui
sépare cette opinion de celle des Parses, c'est qu'au lieu de
regarder les sept parties de
naturelles d'une
la
même surface,
terre
elle
comme
nous
les
des divisions
représente enve-
loppées les unes dans les autres et semblables, dit le texte,
aux pelures d'un oignon
1.
(a^Si'!
Zuhar, 5° part., p. 9, verso,
nSi^
et 10, recto,
"j^Sx
b"
'i'''?^).
de l'édition d'Amsterdam, sect.
Nlp^l- Nous nous faisons un devoir de faire observer que
les idées
ne se suivent
pas aussi bien dans le texte. Nous avons été obligé d'écarter beaucoup de répétitions et de digressions,
cl
non seulement
beaucoup trop longues
à rapporter.
inutiles,
mais extrèu»ftujcat fastidieuses
'
j
^-^^'^^
(
L\ KABBALE.
288
Tels sont, dans toute leur simplicité, sans aucun arran-
gement systémalique,
commun
de
les
kabbale
la
éléments qui constituent
du Zend Avesta. Quels qu'en soient
l'influence
fond
le
idées religieuses nées sous
et des
nombre
le
et l'importance, nous reculerions encore devant la consé-
quence qui résulte de ce
ment
dans
trouvé,
mythologie céleste
même
les
nous n'avions égale-
parallèle, si
livres
sacrés des
Parses, toute
la
une partie de la liturgie et
dogmes les plus essentiels du
et infernale,
quelques-uns
des
judaïsme. Cependant, à Dieu ne plaise que nous accusions
de n'avoir été que de serviles imitateurs
les kabbalistes
d'avoir adopté sans examen, ou
en
se
bornant à
des idées
et
générale,
il
sur
les
couvrir de Tantorité des livres saints,
des croyances tout à
est sans
étrangères.
fait
exemple qu'un peuple,
d'un autre peuple, en
lui l'action
;
du moins sans modification,
soit
si
En
forte
venu
thèse
que
soit
à abdiquer
sa véritable existence, qui est l'exercice de ses facultés inté-
rieures,
pour
primer
ainsi,
de considérer
accident dans
le
cœur; car
cerne
d'une vie
et,
âme d'emprunt. Or
kabbale comme un fait
d'une
la
le
judaïsme
si le
;
Thalmud
elle
s'est
si
je puis m'ex-
il
est impossible
isolé,
comme un
en est au contraire
la vie et
emparé de tout ce qui con-
pratique extérieure, l'exécution matérielle de
la
loi, elle
se contenter
a gardé
pour
elle
exclusivement
le
domaine de
la
la
spéculation, les plus redoutables problèmes de la théologie
naturelle et révélée,
lion
sachant d'ailleurs exciter
du peuple en montrant elle-même, pour
la
vénéra-
ses grossières
croyances, un respect inviolable, et en lui laissant entendre
qu'il
n'y avait rien dans sa foi ou dans son culte qui
s'appuyât sur un myslère sublime. Elle
le
ne
pouvait sans user
conséquences
prin-
d'artifice,
en portant
cipe de la
méthode allégorique. Aussi avons-nous vu à quel
a été élevée par le Thalmud et quel ascendant
rang
elle
elle a su exercer
ta
ses dernières
le
sur l'imagination populaire. Les sentiments
LA KABBALE ET LA RELIGION DES PERSES.
289
qu'elle inspirait aiUrcfois se sont conservés jusque dans les
temps
rapprochés de nous; car c'est en s'appuyant
les plus
sur des idées kabbalistiques que Sabbataï-Zévy, ce
moderne
Earchochébas, avait ébranlé pour un instant tous
les Juifs
de l'univers*. Ce sont encore
fin
du
les
mêmes
idées qui, vers la
parmi
xvju" siècle, ont excité la plus vive agitation
de
les Juifs
la
Hongrie
et
de
la
Pologne % donnant naissance
à la secte des zobarites, des nouveaux 'hassidim, et con-
duisant des milliers d'Israélites dans
nisme.
A
considérer maintenant
du christia-
sein
le
kabbale en elle-même,
la
un immense progrès sur la
théologie du Zend Àvcsla. Ici, en effet, quoique moins absolu
qu'on ne le pense communément, quoique né en principe
dans une religion qui reconnaît un seul Etre suprême, le
dualisme est la pierre angulaire de l'édifice
Ormuzd et
Ahrimane ont seuls une existence réelle, un caractère divin
et une vraie puissance; tandis que l'Eternel, ce temps sans
il
est impossible de n'y pas voir
:
sont sortis l'un et l'autre, est, comme nous
une pure abstraction. En voulant le décharger
de la responsabilité du mal, on lui a enlevé le gouvernement du monde et par conséquent toute participation au
bien on ne lui a laissé qu'un nom avec une ombre d'exis-
bornes dont
ils
l'avons dit,
;
tence. Ce n'est pas encore tout
dans
les idées relatives
l'homme. Dans
présentent
le
un
2.
ZendAveUay comme
cit.,
t.
grands prin-
les
prendre pour des réalités
à
l'image de
la doctrine des kabbalisles, les
choses nous
tout autre caractère
fond,
i. Voir Lacroix,
Béer, ouvr.
les fait
personnes distinctes,
visibles et des
qui est
le
humaine sont encore enveloppés dans
mythologique qui
voile
dans
au monde invisible, tous
cipes de l'intelligence
un
:
traditions postérieures qui s'y rattachent, toutes
les
la
base
et le
:
faites
c'e^t le
principe de tout;
Mémoires de l'empire Ottoman,
II, j).
'iOOetsiiiv.
monothéisme
p.
259
— Uasmgc, Histoire des
le
dualisme
el siiiv.
Jui/s,
—
liv.
Voir Y Appendice de ce volume.
19
Peter
IX, etc.
LA KABBALE.
290
et toutes les autres distinctions, quelles qu'elles soient, n'exis-
tent plus
que dans
suprême,
est à la fois la cause, la
ligible, la
forme idéale de tout ce qui
tion, de
la
forme. Dieu seul,
la
dualisme qu'entre
plus élevée et le degré
c'est la
le
est
Dieu unique
le
substance
;
et
et l'essence intelil
n'y a d'opposi-
néant, entre la forme
l'être et le
plus infime de l'existence. Celle-là,
lumière; celui-ci représente
ne sont donc qu'une négation,
les ténèbres.
et la
lumière,
Les ténèbres
comme nous
l'avons plusieurs fois démontré, c'est le principe spirituel,
c'est l'éternelle sagesse, c'est l'intelligence infinie qui crée
tout ce qu'elle conçoit et conçoit ou pense
qu'elle existe. Mais
s'il
en
est ainsi;
s'il
par cela seul
une
est vrai qu'à
certaine bauleur l'être et la pensée se confondent, les grandes
conceptions de l'intelligence ne peuvent plus seulement
exister
dans
l'esprit, elles
formes dont on
fait
ne représentent pas de simples
abstraction à volonté; elles ont une
valeur substantielle et absolue, c'est-à-dire qu'on ne peut
les séparer
de l'éternelle substance. Tel est précisément
caractère des Sephirolb, de
du
Petit Visage,
l'Homme
en un mot de toutes
kabbalistiques, bien différentes,
sations
individuelles
Cependant
resté,
mais
céleste,
comme on
le
voit,
des réali-
mythologiques du Zend Avesta.
et
Zend Avesta
est
fond a complètement changé de nature, et
kabbale nous offre, par
le
et
les personnifications
cadre, le dessin extérieur du
le
du Grand
le fait
même
curieux spectacle, celui d'une mythologie passant à
de métaphysique, sous l'influence
la
de sa naissance, un
môme du
sentiment
l'état
reli-
gieux. Cependant, malgré tant d'étendue et de profondeur,
le
système qui a été
le fruit
de ce mouvement n'est pas
encore une de ces œuvres où la raison humaine fasse un
libre usage de ses droits et de sa force; le mysticisme lui-
même
il
ne
s'y
produit pas sous sa forme
reste encore enchaîné à
la parole révélée.
la
plus élevée, car
une puissance extérieure,
celle de
Sans doute, cette puissance est plus appa-
LA KABBALE ET LA RELIGION DES PERSES.
291
rente que réelle; sans doute, l'allégorie a bientôt fait de la
un signe complaisant qui exprime
lettre sainte
un instrument
veut,
plus libres inspirations
même,
;
mais toujours
est-il
que ce procédé
d'un calcul ou d'une illusion sincère,
qu'il soit l'eftet
quelque
cet art d'abriter des idées nouvelles sous
laire, est la
tout ce qu'on
docile au service de l'esprit et de ses
consécration d'un préjugé fatal à
texte sécu-
la vraie
philo-
sophie. C'est ainsi que la kabbale, quoique née sons l'influence d'une civilisation étrangère et malgré
le
panthéisme
qui est au fond de toutes ses doctrines, a cependant
tère religieux et national. C'est ainsi
l'autorité
de
la Bible,
ensuite de la
un carac-
qu'en se réfugiant sous
loi orale, elle a
conservé
toutes les apparences d'un système de théologie, et de théologie judaïque.
dans
l'histoire
restait
Il
de
la
ces apparences et à la
dire
grès,
donc encore, pour
la faire
entrer
philosophie et de l'humanité, à détruire
montrer sous son
vrai jour, c'est-à-
comme un produit naturel de l'esprit humain. Ce procomme nous l'avons déjà dit, s'est accompli lente-
ment, mais d'une manière d'autant plus sûre, dans
la
capitale des Ptolémées. Là, en effet, les traditions hébraïques
franchirent pour
la
première
se répandirent dans le
fois le seuil
monde, mêlées
à
du sanctuaire
et
beaucoup d'idées
nouvelles, mais sans rien perdre de leur propre substance.
de ces
Les dépositaires
vieilles traditions,
en voulant re-
prendre un bien qu'ils supposaient leur appartenir, accueillirent avec
ardeur
phie grecque,
les
les
plus nobles résullats de
la
philoso-
confondant de plus en plus avec leurs
propres croyances. D'un autre côté, les prétendus héritiers
de
la
civilisation
grecque, s'accoutumant peu à peu à ce
mélange, ne songèrent plus qu'à
d'un système
phie et
la
C'est ainsi
oii le
raisonnement
lui
donner l'organisation
et l'intuition, la philoso-
théologie devaient être également représentés.
que
se
forma
l'école d'Alexandrie, ce
résumé
brillant et profond de toutes les idées philosophiques et reli-
LA KABBALE.
-292
Ainsi s'explique
gieuses de rantiquité.
la
ressemblance,
presque dire l'idenlité que nous avons trouvée sur
points essentiels, entre le néoplatonisme et la kab-
j'oserais
tous les
bale. Mais,
une
entrée par cette voie dans
fois
mun
de l'esprit humain,
chez
les Juifs
de
fond com-
le
kabbale n'en continua pas moins,
la
transmettre exclusivement
la Palestine, à se
par la tradition dans un petit cercle d'élus et à se regarder
comme
le secret d'Israël. C'est
dans cet état qu'elle a été
introduite en Europe, et qu'elle a toujours été enseignée
jusqu'à la publication du Zohar.
ordre de recherches, à savoir
:
commence un nouvel
Ici
Quelle influence la kabbale
a exercée sur la philosophie hermétique et mystique qui a
jeté
en Europe un
xv^ jusqu'à la fin
si
du xvif
commencement du
dont Raymond Lulle peut
depuis
vif éclat
siècle,
le
comme le premier, et François Mercuricus van
Helmont comme le dernier représentant. Ce sera peut-être
le sujet d'un second ouvrage, qui pourra être regardé comme
être regardé
le
complément de
sommes proposé
proprement
dit,
celui-ci.
Mais
nous pensons
le
but que nous nous
au système kabbalistique
relativement
l'avoir atteint, et
il
ne nous
reste plus qu'à énoncer, dans une récapitulation rapide, les
résultais
que nous croyons avoir obtenus.
La kabbale n'est pas une imitation de la philosophie
-platonicienne, car Platon était inconnu dans la Palestine,
1°
où
le
système kabbalistique a été fondé; ensuite,
les
deux
doctrines, malgré plusieurs traits de ressemblance dont on
est frappé
au premier coup
de l'autre sur
d'oeil, diffèrent
:
totalement l'une
points les plus importants.
La kabbale n'est pas une imitation de
2°
drie
les
l'école d'Alexan-
d'abord parce qu'elle est antérieure à l'école d'Alexan-
drie; en outre parce
que
le
judaïsme
l'égard de la civilisation grecque
rance profondes, dans
le
même
a toujours
une aversion
instant où
bale au rang d'une révélation divine.
il
et
montré à
une igno-
plaçait la
kab-
LA KABBALE ET LA RELIGION DES PERSES.
5°
comme
La kabbale ne peut pas être regardée
de Pbilon, bien que
les doclrines
295
l'œuvre
de ce théologien philo-
sophe renferment un grand nombre d'idées kabbalisliques.
Philon n'aurait pu transmettre ces idées à ses compatriotes
demeurés en Palestine, sans
philosophie grecque.
11
en
les initier
était incapable,
même
temps
par
nature de
la
son esprit, de fonder une doctrine nouvelle. Déplus,
impossible de trouver, dans
les
les
il
à la
serait
monuments du judaïsme,
moindres traces de son influence. Enfin,
les écrits
de
Philon sont plus récents que les principes kabbalisliques
dont on trouve
soit l'application, soit la
substance, dans la
version des Septante, dans les proverbes de Ben Sirah et
dans
de
le livre
Sagesse.
la
4° La kabbale n'est pas
un emprunt fait au christianisme,
car tous les grands principes sur lesquels elle s'appuie sont
antérieurs à l'avènement du Christ.
5" Les
ressemblances frappantes que nous avons trouvées
entre cette doctrine et les croyances de plusieurs sectes de la
nombreux et bizarres qu'elle nous préZend Âvesta, les ti'aces que la religion de Zorolaissées dans toutes les parties du judaïsme, et les
Perse, les rapports
sente avec le
astre a
relations extérieures qui, depuis la captivité de Babylone,
n'ont pas cessé d'exister entre les Hébreux et leurs anciens
nous ont
maîtres,
fait
conclure que
kabbale ont été puisés dans
mais nous croyons avoir démontré en
emprunt ne
matériaux de
les
la théologie
la
des anciens Perses
môme
temps que
;
cet
détruit pas l'originalité de la kabbale; car, au
dualisme en Dieu
et
dans
la
nature, elle a substitué l'unité
absolue de cause et de subslance.
Au
lieu d'expliquer la
formation des êtres par un acte arbitraire de deux pouvoirs
ennemis,
comme
elle
nous
les
représente
des manifestations
de l'intelligence
prennent
la
comme
successives
infinie. Enfin,
les
et
formes diverses,
providentielles
dans son sein,
les idées
place des personnifications réalisées, et la meta-
U KABBALE.
294
physique succède
nous paraît être
à la
la loi
mythologie. Nous ajouterons que
universelle de l'esprit
telle
humain. Point
mais aussi, d'un peuple et d'un siècle
à un autre, point de servile imitation. Quoi que nous puissions faire pour conquérir, dans le domaine des sciences
d'originalité absolue;
morales, une indépendance sans limites,
la
chaîne de
la
tradition se montrera toujours dans nos plus hardies découvertes; et,
si
immobiles que nous paraissions quelquefois
sous l'empire de
gence
fait
puissance
sur
le
la tradition et
de l'autorité, notre
du chemin, nos idées
môme
intelli-
se transforment avec la
qui pèse sur elles, et une révolution est
point d'éclater.
APPENDICE
LA SECTE DES NOUVEAUX 'HASSIDIU
La secte, kabbalistique des Zoharites a e'té pre'céde'e par celle des nonveaux 'Hassidim, c'est-à-dire des nouveaux saints, ou des nouveaux
piétistesS fondée en 1740 par un rabbin polonais appelé /sraé/ Baalschein, ou Israël le Thaumaturge^, et dont le centre était la ville de
Medziboze, dans
la
province de Podolie.
non seulement dans
la
En peu de temps
elle s'étendit,
Pologne, mais dans toute la Valachie, dans la
Moldavie, en Hongrie, particulièrement dans les environs de la Galicie, et
aujourd'hui encore elle est loin d'être éteinte. Elle a son culte, ses livres,
ses docteurs à part, désignés sous le
nant ses articles de
unique de
foi
nom
de justes {tsadiklin),
et,
pre-
pour l'expression complète, pour l'expression
la vérité, telle
qu'il est
donné à l'homme de
ici-bas, elle repousse toute autre influence, tout
élément de
la
connaître
civilisation et
touteculturequi n'est pas sortie de son sein. Elle oppose la plus énergique
1. Les Juils désignent en général sous le nom de 'Hassid (fOn) quiconque se di<;tinguc parmi eux par une stricte observance de toutes les lois religieuses, jointe à une
vie ascétique et entièrement vouée à la |iénilcnce; celui qui fait de la piété le but et
l'occupation de toute sa vie.
2.
Le
nom de Bnalschcm (q^; S^l)
s'applique à certains kabbalisles
signifie littéralement le
maitre du nom. U
pratiques, à qui l'on accorde la vertu d opérer des
miracles et des cures merveilleuses au moyen des diflérents noms de Dieu, au moyeu
d'une sorte de tbéurgic kabbalistique. Voir le texte, 2" partie, cliap. m.
n '>*7'>C
LA KABBALE.
290
résistance aux efforts
que
fait le
sans doute pour convertir à
gouvernement russe pour
la religion
ses imnîenses possessions. Elle a pris
mais en substituant, pour
métapbysiques,
et
la
pour base de sa doctrine le Zohar,
foi aveugle aux raisonnements
multitude, la
en tempérant par une morale semi-épicurienne
austérités de la vie contemplative. Plus franche
listes,
elle
civiliser, et
nationale, les juifs répandus dans
que
les
les
anciens kabba-
a rejeté ouvertement toutes les pratiques extérieures, tout
incompatibles, à ses yeux,
l'échafaudage des préceptes thalmudiques,
avec une connaissance plus profonde de la nature divine. Elle ne reconnaît
pas d'autre culte que la prière élevée jusqu'à
jusqu'au ravissement
et à l'extase; elle
la
contemplation,
n'admet pas d'autre enseignement,
entre le Zohar, que l'interprétation symbolique des écritures saintes
dans
la
bouche des justes, c'est-à-dire de ses
chefs.
En
vertu de ce
principe kabbalistique, que le juste est l'expiation de Viinivers, elle
accorde à ses chefs des pouvoirs spirituels d'une nature extraordinaire,
comme
celui
d'absoudre l'homme de ses péchés, de
danger imminent, de
le
incurables; mais à la condition que celui qui souffre aura
intervention surnaturelle.
ment
Du
;
foi
dans cette
reste, cette intervention n'est pas absolu-
indispensable, chacun peut obtenir les
sant étroitement à Dieu
délivrer d'un
guérir par sa seule prière des maladies les plus
le
mêmes
résultats en s'unis-
car dans cette union mystique est la véritable
science, la véritable puissance et l'accomplissement de tous nos
A
ces idées viennent se
vœux.
mêler de superstitieuses légendes, des habitudes
toute espèce, fruits de l'ignorance, de la
grossières et des préjuges de
dégradation civile et d'une misère séculaire.
Un homme
les
de beaucoup d'esprit et de savoir qui, après avoir traversé
plus étranges vicissitudes, aprèsavoir connu toutes les superstitions et
toutes les misères, s'est reposé finalement dans la philosophie de Kant,
Salomon Maïmon, dans
ses
mémoires *, nous a
assez piquants sur cette secte à laquelle
donc bien faire en traduisant
et
ici
devenu extrêmement rare
un devoir de prévenir nos
Kant, dont au reste
il
extrême pour toutes
;
il
laissé
quelques détails
avait été affilié.
Nous croyons
quelques pages de son livre trop peu connu
mais auparavant nous regardons
lecteurs
comme
que Salomon Maïmon, à l'exemple de
n'a guère pris que le scepticisme, est d'une sévérilé
les opinions
mystiques, et particulièrement pour
la
kabbale, sans doute pour faire oublier son exaltation première. Voici
donc en quels termes, après avoir traité avec beaucoup de rigueur les
1. Salomon Maimons Lcbensgeschichle, von iltm selbst gescJiriehcn iind herausgegehcn von K. P. Moritz. 2 voi. in-12. Berlin, 1792. L'cxlrait que nous allons traduire apparlicnt au t. \', cliap. xtx.
APPENDICE.
297.'
kabbalistes pratiques, les thaumaturges, les auteurs de cures merveilleuses au
moyen
noms
des
listes spéculatifs,
divins,
il
s'exprime sur
des fondateurs de la secte des
D'autres, d'un génie supérieur, d'une
((
un but bien autrement
élevé. Persuadés
générale et à leur cause particulière,
compte des kabba:
plus noble, se proposaient
que pour
être utiles à la cause
avaient besoin d'être investis de
du peuple, ils voulurent prendre sur lui de l'ascendant, mais
Leur plan était donc tout à la fois politique et moral.
la confiance
pour
ils
àme
le
nouveaux 'Hassidim
l'éclairer.
D'abord on peut croire qu'ils voulaient seulement débarrasser l'organisation
morale
et religieuse des juifs des
abus qui
étaient introduits;
s'y
mais ces réformes partielles devaient nécessairement
crouler le
faire
système tout entier.
Les principaux points sur lesquels portaient leurs attaques étaient
«
suivants
les
1°
:
La science rabbini(iue, au
de simplifier
lieu
les pré-
ceptes religieux et de les rendre intelligibles pour tous, tend, au contraire,
à les compliquer et à les rendre incertains. 2"
Elle
a
de
défaut
le
s'attacher exclusivement à l'étude de la loi, au lieu de s'occuper surtout
des moyens de
loi,
la
mettre en pratique. Ainsi, certaines dispositions de cette
entièrement tombées en désuétude,
sacrifices, les purifications et
comme
quelques autres du
celles qui
même
règlent les
genre, sont appro-
fondies avec autant de soin que celles dont l'usage n'a pas cessé. 5°
reprochaient enfin à cette
même
Ils
science de ne tenir compte, dans la
pratique elle-même, que des cérémonies extérieures, et de perdre de vue
leur but moral.
Ils
s'attaquaient, avec la
entendue de ceux qui se livraient à
même
rigueur, à la piété
Les
la pénitence.
hommes
parlons s'efforçaient sans doute de pratiquer la vertu ; mais,
comme
la
même
ils
raison n'était pas la source de leurs croyances, et que par là
S3 faisaient
une fausse idée de Dieu
et
de ses attributs,
ils
mal
dont nous
devaient néces-
sairement méconnaître la vraie vertu et s'en créer une d'après leur
imagination. Aussi, tandis que l'amour de Dieu et
bler auraient
dû
les
le désir
de lui ressem-
porter à se soustraire à l'esclavage des sens et des
passions, et à se conduire d'après les lois d'une volonté libre guidée par
la raison, ils
cherchaient bien plutôt à anéantir leurs sens et leurs passions
en détruisant en
démontré
«
même
temps leurs
ailleurs par quelques
comme
Les réformateurs ou édaireurs demandaient, au contraire,
condition indispensable de
la vraie
disposé à toute espèce d'activité;
mais
forces elles-mêmes,
ils
vertu, la sérénité de l'àmc et
ils
si
l'ai
comme
un
esprit
ne se contentaient pas de permettre,
recommandaient l'usage modéré de toutes
de conserver cette sérénité
je
exemples déplorables.
les jouissances, afin
précieuse. Leur culte divin consistait ù se
LA KABDALE.
298
détacher librement du corps, c'est-à-dire à de'tourner leur pensée de
tout ce qui n'est pas Dieu, sans en excepter leur »ioz individuel, et à
s'unir
complètement à Dieu
:
qu'ils
«
d'eux-mêmes,
sorte de négation
là
le
compte de
commettaient dans cet
Leur culte
une
de
qui leur faisait mettre sur
la divinité toutes les actions
état.
donc une espèce de piété spéculative à laquelle
était
ils
n'assignaient ni heure ni formule particulière, laissant chacun s'y livrer
selon le degré de perfection auquel
il
était
sissaient de préférence les heures destinées
ils s'y
cependant
;
au service
choi-
ils
du culte
officiel
;
appliquaient surtout à ce détachement dont j'ai parlé, c'est-à-dire
qu'ils se plongeaient
que tout
même
parvenu
avant dans la contemplation de
si
devant eux
le reste disparaissait
;
la perfection divine,
à les en croire,
ils
n'avaient
plus conscience de leur propre corps, qui, assuraient- ils,
était
privé dans ces moments-là de toute sensibilité.
«
comme un
Mais,
obtenir,
telles
ils
que
le
distraction
aussi complet détachement n'est pas chose facile à
au moyen de diverses opérations mécaniques,
s'efforçaient,
mouvement
quelconque
et les cris,
les
en avait
de rentrer dans cet état lorsqu'une
tirés,
et
de
maintenir durant
s'y
comique de
toute la durée des exercices pieux. C'était chose
les
voir
fréquemment interrompre leurs prières par des exclamations étranges,
par des gestes ridicules adressés à Satan, cet ennemi invincible qui
cherchait malignement à les troubler durant leurs prières, et qu'ils
repoussaient par la menace et l'insulte; maintes fois, fatigués par la
violence de cet exercice,
«
ils
tombaient évanouis à
occupait leur pensée durant ces longs jours où
la pipe à la
que
la
la fin
de
la prière.
Plusieurs naïfs sectateurs de cette doctrine, interrogés sur ce qui
bouche, répondaient
cette réponse fût satisfaisante,
nature
compléter
les aidât à
divine; or,
comme
il
ils
se
qu'ils pensaient à
«
il
promenaient
Dieu
»
!
oisifs,
Mais, pour
eût fallu qu'une étude constante de
les notions qu'ils avaient
n'en était point ainsi,
comme
de
la perfection
leurs connaissances
naturelles étaient au contraire des plus restreintes, cette concentration
de toute leur
sur un point unique et qui devait leur échapper
activité
sans cesse constituait
un
état contre nature.
attribuer leurs actions à Dieu,
il
En
outre,
pour pouvoir
eut fallu que ces actions eussent pour
mobile une connaissance exacte des attributs divins; étaient-elles, au
contraire, le résultat de leur ignorance, il arrivait infailliblement qu'une
foule d'excès étaient
que
les suites
mis sur
« Il est d'ailleurs facile
si
le
compte de
la divinité
;
c'est
du
reste ce
ont trop bien prouvé.
promptement,
et
de comprendre
pourquoi
la
comment
cette secte se répandit
nouvelle doctrine trouva tant de faveur
299
APPENDICE.
auprès de
majeure partie de
la
nation
la
:
l'amour de
l'oisiveté et
de la
vie spéculative chez cette foule vouée à l'étude dès sa naissance, la séche-
resse et la stérilité de la science rabbinique, l'ennui des prescriptions
cérémonielles dont la nouvelle doctrine voulait alléger
qu'y trouvaient un penchant naturel k
la satisfaction
goût du merveilleux, tout explique
fait
le
le
fardeau, enfin
l'exaltation et le
d'une manière plus que
suffisante.
Dans
«
rabbins et les dévots de l'ancienne
l'origine, les
chèrent à s'opposer au développement de cette
moins
le
mode
cher-
secte, qui n'en obtint pas
dessus pour les raisons que je viens d'énumérer. L'animosité
chaque parti chercha k se faire des
;
devint très vive des deux côtés
adhérents, une scission s'opéra parmi
le
peuple, et les opinions furent
partagées.
«
et
Je ne pouvais k cette
époque
me
former une idée exacte de cette secte
ne savais trop qu'en penser, lorsqu'un jeune
à la société, et qui avait eu le
homme,
déjà incorporé
bonheur de parler aux supérieurs face k
où je demeurais. Je n'eus garde de laisser
demandai k l'étranger quelques renseignements sur l'organisation intérieure de cette secte, sur la manière
face, vint k passer par l'endroit
échapper une
dont on y
«
si
était
belle occasion, et
admis,
etc.
L'étranger, qui n'avait pas encore dépassé le premier degré d'initia-
ne savait rien touchant l'organisation intérieure
tion,
apprendre
chose
la
;
il
et
ne put rien m'en
m'assura que
c'était la
comment
pourrait satisfaire k ce
il
vœu ou
se délivrerait des obstacles qui se trouveraient sur sa route,
il
n'avait qu'à s'adresser
cette société.
Il
aux supérieurs,
même
n'était pas
avec les médecins) d'entretenir
genre de vie que l'on avait
à ces
d'admission,
plus simple du monde. Quiconque se sentait le dé^ir d'arriver
k la perfection sans savoir
comment
mode
mais, quant au
hommes
sublimes, le
et ils y lisaient
et,
eo ipso,
nécessaire
les chefs
le voilk
(comme
membre
de
cela se pratique
de ses infirmités morales ni du
mené jusqu'alors; car, rien n'étant inconnu
cœur humain se montrait k nu devant eux,
jusque dans
les
plus secrets replis; pour eux, l'avenir
n'avait point de voiles, et la di.stance dans l'espace disparaissait à leurs
comme
yeux
«
la distance
Leurs prédications
dans
le
temps.
et leurs leçons
morales n'étaient pas méditées
et
ordonnées à l'avance d'après un plan régulier; car ce moyen, générale-
ment
usité,
agissant par
ne saurait convenir qu'k celui qui se regarde
lui-même
et distinct
de
la divinité; ces
sidéraient au contraire leur enseignement
comme infaillible, que
comme
comme
existant,
supérieurs ne con-
divin, ut [)ar conséquent
lorsqu'il était le fruit de l'anéantissement
d'eux-
U KABBALE.
500
mêmes
devant Dieu, c'est-à-dire lorsque
la parole
leur était inspirée
{ex tempore), selon le besoin des circonstances et sans qu'ils y missent
aucunement du
«
leur.
Enchanté de cette description, je
priai l'étranger de
comme
main,
la
«
de
eût attendu l'inspiration d'en haut, et agitant sans
s'il
relâche ses bras qu'il avait à demi découverts,
air solennel et
me communi-
alors, se frappant le front
quer quelques-unes de ces divines leçons;
commença
de
la sorte
il
se retourna vers
moi d'un
:
Chantez à Dieu un nouveau cantique
;
sa louange est dans la réunion
comment nos
supérieurs expliquent
«
des saints. (Ps. 149, v. 1.) Voici
«
ce verset
((
rement surpasser de beaucoup
«
louange,
«
passer toute louange donnée aux
«
on voulait louer Dieu, on
«
sances surnaturelles,
((
d'agir
immédiatement par
sa simple volonté, etc. Mais,
«
que
hommes
supérieurs) sont également capables d'ac-
«
complir ces merveilles,
((
cet égard,
«
se rapporter qu'à Dieu seul. »
les
:
Les attributs de Dieu, être tout parfait, doivent nécessai-
comme
il
pieux
(les
de ce genre,
ingénieuse
((
lui. (II,
interprètent ces paroles
personnelle,
((
activité
<(
l'Esprit-Saint;
((
ment purement
il
faut
:
«
de Dieu descend sur lui*.
m,
de ce passage de
«
prochain
incapable de
«
Voici
l'esprit
de
comment
ils
recevoir l'inspiration
qu'il se considère
comme un
Quand
:
le
de
instru-
musicien
»
Mischna où
la
te soit aussi
cher que
il
est dit
le tien.
:
la
signification
est
Que l'honneur de ton
»
Cette interprétation repose sur deux équivoques. Le
un instrument de musique
3 dont
et l'action d'en jouer.
mot
Ce mot
également double; car on peut
lorsque, tandis que [tandis que le nnisiricn jouait
[le
15.)
Et maintenant écoutez encore, poursuivit l'étranger, l'explication
«
1.
de l'inspiration,
musicien jouait,
Ce passage signifie donc
(le
fois
le
serviteur de Dieu) devient semblable à l'instrument, alors l'Esprit
((
«
quelques explica-
Tant que l'homme n'a pas renoncé à son
est
il
d'interpréter les Saintes
citer encore
Li^Te des Rois,
pour cela
passif.
me
Tandis que
:
maintenant
une louange nouvelle qui ne puisse
toujours dans le feu
et celui-ci,
continua en ces termes
de prévoir l'avenir,
que Dieu n'a aucune prérogative sur eux à
et
faut songer à trouver
Dieu descendit sur
sa
Or, jusqu'à présent, quand
hommes.
comme de découvrir l'inconnu,
Écritures, je suppliai l'étranger de
tions
de tout être fini;
se bornait à lui reconnaître certaines puis-
Tout ravi de cette manière
«
les attributs
expression de ces attributs, doit donc également sur-
musicien devenu semblable à un instrument).
.,
liébreu
est
le traduire à la fois
et par
(A. Y.)
Tj;; signifie
à la
précédé du préfixe
par
comme, semblable à
APPENDICE.
«
501
Nos maîtres expliquent ces paroles de
la
manière suivante
soi-même, ce qui
mais
serait tout à fait ridicule;
«
à
«
ridicule d'attacher trop de prix
:
Il
est
honneur
certain que personne ne peut trouver de plaisir à se faire
«
est tout aussi
il
aux témoignages d'honneur qui peu-
«
vent nous être rendus par un autre, puisque nous ne saurions réelle-
«
ment acquérir par
«
Aussi
{(
prochain (c'est-à-dire que ton prochain
«
que
«
vTai
le
le tien
une valeur supérieure à
là
sens de ces paroles est-il
te
:
celle
que nous possédons.
Que l'honneur de ton
u
rend) te soit aussi indifférent
(que celui que tu te rends à toi-même)
»
.
Je restai confondu d'admiration devant l'excellence des pensées, et
tout émerveillé de l'ingénieuse exégèse sur laquelle on les appuyait.
«
Mon imagination s'exalta vivement à la suite de ces récits,
memhre de cette vénérahle société fut dès lors mon vœu
devenir
et
le
plus ardent; aussi, hien décidé à faire le voyage de M..., où résidait
de mon servage'
mon payement, je
dans mon domicile, qui
chef suprême B..., j'attendis avec impatience la
le
fin
;
dès que le terme en fut arrivé et que j'eus reçu
commençai mon pèlerinage, au lieu de retourner
n'était éloigné que de deux milles; le voyage ne dura pas moins de
plusieurs semaines.
Aussitôt arrivé à M..., et à peine reposé de
«
me
rien de plus pressé que de
immédiatement
j'allais
lui
être
rendre chez
le
mes
fatigues, je n'eus
supérieur, croyant que
présenté. Mais on
me
dit
que je ne
pouvais encore être introduit chez lui, que j'eusse à revenir le samedi
comme
suivant,
les autres étrangers
également arrivés pour
le voir et
avec lesquels j'étais invité à sa tahle; à cette occasion j'aurais le honheur
de voir
le saint
gnement
le
homme
bouche
face à face et d'entendre de sa
comme une
pourrait être regardée
audience particulière, à cause de tout
ce que j'y remarquerais d'individuel et n'ayant trait qu'à
J'arrivai
((
chez
mon
donc
le
hôte inconnu un grand
enfin son entrée
;
moi
jour du sabbat à ce festin solennel,
de difl'érentes contrées dans
fit
l'ensei-
plus sublime, de telle sorte que cette entrevue publique
le
avait
il
nombre d'hommes
même
dessein que moi.
un maintien
seul.
et je trouvai
vénérables, venus
Le grand
homme
des plus imposants et portait
un vêtement complet de
satin blanc; ses souliers et jusqu'à sa tabatière
étaient de celte couleur,
que
de
chaque nouvel arrivé d'un salam, c'est-à-dire
la
grâce.
Il
gratifia
les kabbalisles
regardent
comme
la
couleur
qu'il le salua.
((
On
se
mit à table,
Salomon M;iïmori était
des enl'anls du fermier.
1.
et
durant tout
alors
le
temps du repas régna un silence
engage dans une ferme
isolée,
comme
inslilulcur
LA KABBALE.
302
solenneL Le repas terminé, le chef entonna une mélodie sacrée, propre
il appuya la main sur son front et appela à haute
à élever l'àme, puis
voix chaque nouvel arrivé par son
nom
nous causa une extrême surprise.
11
réciter
sa
de sa demeure, ce qui
et celui
demanda
chacun de nous de
à
demande,
supérieur
le
devaient servir de texte
;
commença un sermon auquel
il
les versets récités
savait les lier avec tant d'art que, bien qu'ils
les
pré-
mais ce qui
était
fussent pris sans suite dans divers livTes de l'Écriture sainte,
sentait
lui
verset tiré de l'Écriture sainte, et lorsqu'on eut satisfait à
un
comme
s'ils
eussent formé
un
homogène
tout
;
il
plus étrange encore, c'est que chacun de nous croyait trouver dans
la
du sermon correspondant à la citation quelque chose de relatif à
ses sentiments intimes. Tout cela nous jeta dans une grande admiration.
« Mais peu de temps suffit pour me faire revenir de ma haute opinion
sur ce chef et sur cette société en général. Je remarquai que leur ingé-
partie
nieuse exégèse était fausse et en outre qu'elle était rétrécie par les principes extravagants qui lui servaient de base
;
puis,
une
entendue, adieu toute autre nourriture intellectuelle!
fois cette
miracles s'expliquaient aussi de la manière la plus simple
les corres-
:
une certaine connaissance du cœur humain aidée
physiognomonique, des questions habilement posées de manière à
pondances,
de
exégèse
— Leurs prétendus
la
les espions,
surprendre
de l'àme, voilà par quels moyens
les secrets
ils
se faisaient
décerner, par les gens simples et crédules, leur brevet de prophètes.
«
Ce qui contribua beaucoup aussi à
me
dégoûter de cette société,
ce furent ses allures cyniques et son dévergondage dans la gaieté
;
pour
n'en citer qu'un exemple, je dirai qu'un jour, nous étant tous réunis chez
le
supérieur à l'heure de
des nôtres arriva
la prière, l'un
un peu plus
que de coutume; les autres lui en ayant demandé la cause, il
répondit que c'était parce que sa femme était accouchée d'une fille
pendant la nuit; sur quoi chacun se mit à le féliciter à grand bruit. Le
supérieur survint, s'informa de la cause de tout ce tumulte, et quand il
tard
apprit
que
Une
fille
«
«
P... était
!
devenu père d'une
qu'on lui donne les étrivières
Le pauvre
homme
se défendit de son
lement pourquoi une peine
mis une
fille
fille,
!
mieux
lui serait infligée
au monde; mais rien n'y
fit!
s'écria avec
il
humeur
:
»
;
il
ne comprenait nul-
parce que sa
On s'empara de
retendit à terre, et ce fut à qui le fustigerait
le
femme
lui,
avait
on vous
plus durement. Tous, à
l'exception de la victime, entrèrent en grande gaieté à la suite de celte
exécution, et là-dessus le chef les exhorta à la prière en ces termes
((
Frères, servez
«
le
Seigneur avec joie!
:
»
Je ne voulus pas séjourner plus longtemps dans cet endroit, et, après
APPENDICE.
avoir reçu
la
503
bénédiction du supérieur, après avoir pris congé de la
société, je partis avec la résolution de l'abandonner à
tournai dans
mes
jamais
et je re-
pénates.
« Cette secte formait, à considérer son but et les moyens mis en
œuvre, une espèce de société secrète qui aurait acquis la domination
de la nation presque entière et opéré sans nul doute une grande révo-
lution,
les
si
extravagances de quelques-uns de ses
mis à nu bien des côtés
faibles et fourni
membres
n'avaient
des armes contre elle à ses
adversaires.
«
Quelques-uns d'entre eux, qui avaient à cœur de
se
montrer
vrais
cyniques, violaient ouvertement toutes les lois de la décence, couraient
entièrement nus sur des places publiques,
etc. Leurs improvisations
(conséquence du principe de l'annihilation) leur faisaient souvent intro-
duire dans leurs sermons les absurdités les plus incompréhensibles et
désordonnées
les plus
:
il
y en eut
figurer qu'effectivement
se
encore
(et
ils
même
qui devinrent fous au point de
n'existaient plus.
A
cela
se joignirent
ce furent les causes principales qui hâtèrent leur chute) leur
orgueil et leur mépris pour tout ce qui n'était pas de leur secte, mais
surtout pour les rabbins, dont
ils
se firent des
adversaires acharnés et
puissants. »
Chez
les anciens
'Hassidim l'étude du Zohar
listiques étaient toujours
et les croyances
accompagnées des plus grandes
kabba-
austérités, des
plus cruelles abstinences de la vie ascétique. C'étaient le mépris de la
vie et le principe de la pénitence portés jusqu'à leur dernière exagération.
Le même Salomon Maïmon nous en rapporte un exemple terrible qu'il
a eu sous les yeux pendant son enfance et son séjour en Pologne. On ne
nous saura pas mauvais gré d'ajouter à ce qui précède la traduction de
ce récit.
«
Un
savant
accompli
pendant
comme
de
la
la
renommé
par sa piété, Simon de Lubtsch, avait déjà
pénitence de Kana, qui consiste à jeûner tous
six ans et à
ne rien prendre
le soir
il
la viande, les laitages, le miel, etc.
portait habiluellcmcnt
;
un
cilicc
il
s'était
de crin sur
tout cela ne suffisait pas à sa conscience, et
même,
jours
en outre acquitté
pénitence dite Golath, c'est-à-dire une pérégrination constante
durant laquelle on ne passe pas deux nuits de suite dans
et
les
qui provienne d'un être vivant,
il
se crut obligé à
la
le
même
endroit,
peau nue; eh bien,
pour être en paix avec lui-
une autre espèce d'épreuve, appelée
la
péni-
tence au poids*, c'est-à-dire une pénitence particulière et proportionnée
1-
SDï?cn nai^rn-
LA KABIiALE.
504
à chaque péclié. Mais, après avoir
le
nomljre de ses
péclie's était
de cette façon, et
fait
son compte,
se mit en tète de se laisser
il
avoir jei!mé quelque temps,
il
la
grange, où
il
que
mourir de faim. Après
il
homme,
étendu par terre à demi mort
qu'il connaissait
et tenant à
étant survenu
depuis longtemps,
main un Zohar,
la
mon
s'en alla tout droit
tomba sans connaissance. Mon père,
par hasard, trouva cet
le
resta persuadé
vint à passer par l'endroit qu'habitait
père, et, sans prévenir qui que ce fût de la maison,
dans
il
trop grand pour qu'il put jamais les expier
le livre
plus important de la kabbale.
((
Mon père
savait à qui
il
avait affaire et
se procura aussitôt
foule de rafraîchissements; mais toutes ses instances furent vaines,
accepter
plusieurs fois
put rien
lui faire
jours
trouva Simon inflexible; ayant à la
il
;
l'appelait dans l'intérieur de la maison,
il
il
une
ne
il
revint à la charge, et tou-
fm quelque occupation qui
fut obligé
d'abandonner son
hôte pour quelques instants; aussitôt celui-ci, pour se délivrer de toute
importunité, rassembla ses forces et parvint à se traîner hors de la
maison
grange
non
et
loin
regardé
même
et la
du
hors du village. Quand
trouva vide,
village.
comme un
1, Ourr. cilc,
l.
I,
Le
saint.
il
fait
'
thap. xvi.
mon
père retourna dans
se répandit
parmi
les juifs, et
la
mort
Simon fut
se mit à courir après lui et le trouva
LA SECTE DES ZOIIAUISTES OU ANTITIIALiMUDISTES
Vers l'an 1750, un certain Jacob Frank, né en Pologne en 1712, qui
avait exercé dans sa jeunesse le métier de distillateur, et plu
tard avait
5
séjourné en Crimée et dans d'autres provinces turques adjacentes, revint
de
là
parmi
un
avec la réputation de kabbaliste.
les juifs polonais et
Il s'établit
en Podolie
quelques-uns de leurs rabbins
parti considérable, dans lequel entrèrent des
par exemple, celles de Landskron, Biisk, Osiran,
les
et se
fit,
plus fameux,
communautés
entières:
et plusieurs autres.
Il
répandit parmi eux la doctrine de Sabbathaï-Zévy, non sans y apporter
toutefois les modifications qu'il jugeait convenables, et composa dans ce
but un ouvrage qu'il
circuler manuscrit
fit
parmi
ses disciples.
pouvait lui reprocber d'en imposer par des jongleries,
cesseurs et
comme
quement par
la
comme
Bescht-, son rival contemporain; car
il
On ne
sespréde'-
agissait uni-
persuasion et par l'ascendant que lui donnaient des
manières pleines de distinction.
Jaloux de sa réputation, les rabbins persécutèrent Frank et ses par-
Un jour que Frank
tisans avec
une violente
nombre de
ses sectaires avaient entrepris
aniniosité.
demeurait alors leur corypliée Bcracbiab,
gouvernement polonais;
et,
un pèlerinage
les
rabbins
les
et
un grand
à Salonique,
où
dénoncèrent au
sur leurs instances, tous nos pèlerins furent
arrêtés à la frontière et tenus dans
une
étroite captivité. Les sectaires
curent recours à l'évèquc de Podolie, alors très puissant,
et,
en
effet,
une sauvegarde royale qui leur permit de vivre en
Pologne conformément à leurs principes, d'y fonder une secte distincte
celui-ci leur procura
1. Le fragment qu'on va lire est en grande partie Irailiiit d'un liistoricn allemand,
frcquonmiciit cité dans le cours de eut ouvrag(\ l'el(M' Uoer, Histoire des doctrines
cl opinions des sortes religieuses chez les Juifs, t. IF, p. 5U9 et suiv.
2. C'est ainsi qu'un appi-lle i)ar aljrévialion le l'ondatcur de la secte des nouveaux
'Ilassidiin, Israël Iîa:ilsiliein. Voir rap])eiiJi(X' précédent.
20
LA KABBALE.
306
nom
sous le
le
Zohar ou
de zoharites ou
le
gion, et rejetaient le
comme
le
fondement de leur
différentes
berg,
officiers
de
la
publiquement
suivantes'
En
comme
secte
de temps immémorial,
a,
nous nous regardons
la tradition et la révélation, et
mais encore à pénétrer plus avant dans
le sens
commandé
de nos doc-
trines, afin d'y découvrir aussi les mystères qui y sont renfermés.
Abraham
Dieu n'a-t-il pas dit à
«
[Gen., XVII,
H)
;
:
«
Et maintenant, Israël, que demande de
«
l'Éternel, ton Dieu, sinon de craindre l'Éternel, ton Dieu, de
«
dans toutes ses voies
«
((
Car
Je suis le Tout-
«
Puissant; marche devant moi, et sois sincère » ? N'a-t-il pas dit ailleurs
[Deuléronome, X, 12)
«
fit
:
tenus, non seulement à pratiquer ce qui nous est
loi,
évêques et
circonstance, la nouvelle
cette
les
Lem-
sa profession de foi, qui consistait dans les propositions
communiqué par
par sa
en présence de plusieurs
controverses
couronne.
Nous croyons à tout ce que Dieu nous
1°
reli-
Thahniid. Avant que cette décision fût prise,
partis soutinrent, dans les églises de Kamienitz, Podolsky et
deux
«
parce qu'ils adoptaient
à' antilhahniidistes,
système kabbalistique
et
toi
marcher
de l'aimer; de servir l'Éternel, ton Dieu, de
cœur et de toute
mandements de l'Éternel et
tout ton
ton
âme;
c'est-à-dire
de garder
les
com-
que je t'impose aujourd'hui pour
les statuts
ton bien »? Tout cela prouve qu'il faut être fidèle à Dieu et à ses
préceptes, et s'appliquer à comprendre clairement le sens de la loi;
faut en outre le respect
«
mencement de
«
il
la sagesse. »
Cependant l'amour
faut aussi
du Seigneur
La
«
:
{Prov.,
III,
crainte de Dieu est le
10.)
de Dieu ne sont point suffisants
et la crainte
que l'homme reconnaisse
la
grandeur de Dieu dans
œuvres. C'est d'après ce principe que David, sur son
à son
«
fils
ton père et sers-le
« a-t-il
« le
«
Salomon [Chroniques,
»
.
I,
La-dessus
28, 9)
le
:
«
lit
Zohar demande
recommandé d'abord de connaître Dieu,
de mort,
Reconnais
et
:
«
:
ses
disait
Dieu
de
Pourquoi
lui
le
seulement ensuite de
servir? C'est qu'un culte divin qui n'a pas été précédé de la con-
naissance de Dieu n'a aucune valeur.
sur la sagesse et la vérité.
nom
il
com-
de Simon ben
Jocliaï,
«
«
» Il
La sagesse
la
faut
que ce culte
sagesse qui est
du Seigneur,
«
consiste à réfléchir sur les secrets
«
abandonne ce monde sans avoir acquis
soit
fondé
Nouveau Zohar, au
nécessaire à l'homme
», dit le
et tout
homme
qui
cette connaissance sera repoussé
1. Celte profession de foi, rcdig^ée en polonais et en hébreu rabbinique, a clé publiée
simultanément dans ces deux langues, à I.cmbcrg. Comme elle paraissait trop longue
à rapporter tout enlière, on s'est contenté d'en donner des extraits qui siil'liront à en
faire connaître rc5i>rit.
307
APPE>'DICE.
«
de toutes les portes du paradis, quel que
«
œuvres dont
Nous
«
dans
lisons
nom
« le
nombre
soit le
pourra d'ailleurs être accompagné.
il
même
le
de son Dieu,
il
livre
Celui qui ne sait pas honorer
«
:
mieux pour
vaudrait
l'homme en
qu'il
n'eût pas été
monde que pour
qu'il s'efforce
lui
«
créé; car Dieu n'a mis
«
d'approfondir les mystères renfermés dans son divin nom.
ce
de ces paroles de David (Ps. 145, 18)
Zohar demande
«
voquent avec sincérité
«
de ne pas invoquer Dieu sincèrement?
«
celui qui invoque Dieu et
«
celui-là est dans l'erreur. Par là
«
pour tout
«
lois,
« les
«
de
homme
le
», le
est
il
A
propos
»
Et
répond
il
l'in-
donc possible
« Est-il
:
ne comprend pas quel
de croire en Dieu
»
Dieu est près de ceux qui
«
:
des bonnes
»
:
«
Oui. Car
est celui qu'il invoque,
démontré que
c'est
un devoir
et à sa révélation, d'étudier ses
reconnaître, lui, ses lois et ses jugements, et d'approfondir
mystères de
la
Thora. Celui qui croit de cette manière accomplit
volonté et l'ordre de Dieu, et celui-là seul mérite réellement le
la
nom
« d'Israélite. »
« 2"
les ont
Nous croyons que Moïse,
les
prophètes et tous nos maîtres qui
précédés s'expriment souvent dans leurs écrits d'une manière
qu'un sens mystérieux
figurée, et
sont semblables à une
femme
se cache sous leurs paroles. Ces écrits
voilée qui n'expose pas sa beauté à tous les
yeux, mais qui exige de ses adorateurs qu'ils se donnent quelque peine
pour soulever
le voile
du symbole
humaine ne parviendrait pas
d'une grâce céleste. En d'autres termes, il
qui la couvre. C'est ainsi que le voile
enveloppe ces paroles, et toute
à
le soulever, sans l'assistance
est parlé
dans
Thora de choses qui ne doivent nullement
la
la lettre;
mais
découvrir
le fruit
«
le
pour pénétrer
contemple
être prises à
faut invoquer l'esprit de Dieu, afin qu'il nous aide à
renfermé sous
qu'il
ne
l'écorce. »
suffit
pas de lire les prophètes et d'en
sens littéral, mais qu'une assistance divine est nécessaire
le
sens réel d'une foule de passages. C'est pourquoi David
119, 18)
s'écrie (Ps.
«
il
Nous croyons donc
comprendre
la sagesse
:
«
Ouvre-moi
les merveilles
de
yeux, ô Seigneur, afin que je
les
ta loi ». Si
David eût pu tout comprendre
à l'aide de l'enseignement ou de ses propres recherches, de quel besoin
lui aurait
été le secours divin? Mais
il
l'invoquait, ce
pouvoir approfonchr les mystères renfermés dans la
«
le
Zohar, malheur à l'homme qui ne
« récits et
«
que
des paroles ordinaires! Car,
cela,
nous pourrions,
1. Voir la 2* |)arlie
même
du présent ouvrage,
voit
si
dans
loi.
la loi
secours, afin de
«
Malheur, dit
que de simples
réellement elle ne renfermait
aujourd'hui, composer aussi une loi
cliap. u.
.
LA KACD.VL".
508
«
bien plus cligne d'admiration. Pour ne trouver que de simples paroles,
«
nous n'aurions qu'à nous adresser aux législateurs de
«
lesquels on rencontre souvent plus de grandeur.
«
imiter et de faire une loi d'après leurs paroles et à leur exemple. Mais
«
un mystère
«
mot de
n'en est pas ainsi; chaque
« il
sublime....
Les récits de
a dit
a
:
« veilles
la loi
de ta
chez
la terre
de les
suffirait
renferme un sens élevé
la loi
vêtement de
elle-même!
Mon Dieu, ouvre-moi
et
les
la loi.
Malheur à celui qui
que David
C'est dans ce sens
yeux, afin que je contemple les mer-
loi »
que sous
est incontestable
« Il
nous
»
la loi sont le
prend ce vêtement pour
Il
grands mystères que tout vrai
ce propos le Zoliar dit encore
«
:
de
la lettre
La
sont renfermés de
la loi
A
femme
doit s'efforcer d'approfondir.
fidèle
loi
ressemble a une belle
«
aimée qui se cache dans un endroit secret,
«
portrait. Si son
«
des peines infitiaables {)our arriver jusqu'à elle et lui témoigner de
manière son respect
« cette
0"
«
^ous croyons que, de toutes
le
Zohar
au contraire,
ne
laisse voir
les
»
explications de la loi, celle
que
est la meilleure et la seule véritable, et
lui
donnent dans
que son
donne
se
s'il
ouvrira ses portes
et sa tendresse, elle lui
permettra un libre accès auprès d'elle.
« et lui
donne
et
ami déploie une grande persévérance,
que
les rabbins,
Thalmud un grand nombre défausses
le
interprétations qui sont en contradiction manifeste
avec les attributs
divins et la charité enseignée par la loi.
((
4"
Nous croyons
mencement
qu'il n'y a
qu'un seul Dieu qui n'a pas eu de com-
n'aura pas de fin
et
;
qui seul a créé les
mondes
et
tout
ce qu'ils renferment, aussi bien ce que nous connaissons que ce qui
nous
«
est
inconnu. C'est pourquoi l'Ecriture dit (Deutéronome, VI, 4)
Écoute, Israël, l'Éternel notre Dieu est
aussi dans les Psaianes
«
des merveilles
».
:
Tu
«
et la terre, sans
le
Seigneur
es grand, ô
C'est-à-dire
peuvent rien accomplir sans
un Dieu unique
non comme
les rois
!
)).
On
:
trouve
Toi seul accomplis
de
la terre,
qui ne
secours d'aulrui; Dieu a créé seul le ciel
aucune autre participation,
et,
seule, sa Providence veille
sur tout.
«
o"
Nous crovons que, bien
qu'il n'y ait
qu'un seul Dieu,
il
se
com-
pose néanmoins de trois personnes (D'S*i'"l2j, parfaitement égales l'une
à l'autre, parfaitement
qu'un. La
loi
de
les prophètes,
cela,
ne font
nous enseigne
dit
La loi commence par la lettre 2 » (beth);
compose de deux lignes horizontales réunies à une vertice qui fait allusion aux trois natures divines réunies en une seule.
cette vérité.
Le Zohar
cette lettre se
cale:
indivisibles, et qui, à cause
mosaïque, aussi bien que
:
((
509
APPENDICE.
La croyance en celte
trinité divine est fonde'e
sur les saintes Écritures, et
confirmée par d'innombrables passages. Nous ne voulons en citer
quelques-uns
«
par exemple, Moïse
:
Dieux (d'hSn) (au pluriel)
dit {Gen., 1, 2)
flottait
sur les eaux
seule personne divine, Moïse aurait dit
«
Seigneur
trinité
<(
», etc.;
flottait
mais
en Dieu. Plus loin {Gen.,
« 11
:
en a deux
y
«
font qu'un* ». Ailleurs
((
dirent
Voici
:
Pourquoi
les
Dieuxl Mais
:
en quels termes
c'est
une preuve de
Les Dieux, Jéliovali,
«
l'un de nous ». S'il
Jébovali dit », etc.
«
:
Quand
la trinité divine.
s'exprime
il
A
:
«
Descendons
et
mettons
parlait ainsi
confu-
la
qui Jéliovah s'adressait-il? Ce ne pou-
pas être à ses anges, qui sont ses serviteurs, et auxquels
commandé
il
Jéliovah descendit pour voir la ville et la tour »,
«
sion dans leur langue », etc.
vait
:
y aurait seulement
il
ne
fuit trois, et ces trois
l'bomme qui devient semblable à
est dit (Ge/i., XI, 15)
voici
:
est dit {Gen., 111,22)
n'y avait pas trois personnes,
du
« Faisons l'bomme selon
Zohar conmiente ainsi ces
encore un, ce qui
et
il
qu'une
». S'il n'y avait
dès le principe établir la
voulait
26), Dieu dit
1,
que
L'esprit de Jéhovah ou
«
notre image et notre ressemblance ». Le
paroles
«
il
:
ici
L'esprit (ni"!) des
«
:
aurait
il
sans employer avec eux la forme de la prière. Mais Dieu
aux personnes divines qui sont ses égales en dignité.
«
anges apparurent à Abraham [Gen., XVlll, 2, 5);
«
d'eux
et dit
:
Seigneur
», etc.
11
en voyait donc
il
«
Trois
courut au-devant
trois et
ne s'adressait
qu'a l'un d'eux, parce que ces trois ne font qu'un. Moïse dit {Exode,
« Us prendront du sang de
deux poteaux et sur le linteau de
XII, 7)
((
:
Zohar, pourquoi ce sang
« C'est
pour que
agneau
la porte ».
en mettront sur
et
trois places. » Ceci fait
«
peuple
les
Pourquoi, demande le
précisément être mis sur trois places?
doit-il
croyance parfaite en son saint
la
«
«
cet
encore allusion a
nom
éclate sur les
Quel
la trinité divine. «
est le
grand, dit Moïse {Deutéronome, IV, 7), qui ait les Dieux
(Eloliim) aussi près de lui «pie nous? » S'il n'y avait point plusieurs
si
personnes divines,
faudrait
il
ici
El (Dieu),
non point Eloliim,
et
les
Dieux.
«
Jéhovah,
est-il
dit {Gen.,
Gomorrhe une pluie qui
XIX, 24),
sieurs personnes divines. Dieu
{Exode, XXIV,
1). Ici
n'existait plusieurs
dit à
Moïse
Dieu est un
»
le
«
:
:
«
Monte vers l'Hterncl
Monte vers moi
passage suivant
{Deuléron., VI,
Ces paroles du Zoliar ne ?c rapporicnl p.is à
et à certains cas de métempsycose. (.\. F.)
humaine
Sodome
et
Preuve nouvelle de plu-
»
y aurait simplement
personnes en Dieu. Sur
Israël, l'Kternel notre
\.
il
pleuvoir sur
fit
venait de Jéhovah.
:
i), voici le
la trinilc divine,
«
»
», s'il
Écoute,
commen-
mais à
la (rinilé
LA KADBAL"
510
taire
{(
du Zohar
Trois font
«
:
Le Dieu d'Abraham,
le
un
Tn
» ("iijiN
Dieu d'Isaac et
Dieu, répété devant celui de cliacun des patriarches,
Trinité divine. Josué disait (XXIV, 19)
Jéhovah, car
((
il
est les
D'une part
prouve
il
Dieux Saints
nom
Le
fait allusion
:
de
à la
servir
(dl'Tip OTibN')Dieux Saints, ce qui
y a Jéhovah, de l'autre les
réunie en Dieu.
la Trinité
»
».
Vous ne pouvez pas
«
:
(Er., III,G)
T\'lT\). Il est dit
Dieu de Jacob
le
)>
Nous croyons que Dieu apparaît incarné sur la terre, et alors il
boit, il mange et accomplit d'autres actions humaines; mais il est dégagé
de tout péché. La preuve en est dans ce que dit Moïse [Gen., YI, 3)
Quoiqu'il soit chair ». Le Zohar donne de ces paroles l'exphcation
suivante
« Dieu devient chair, pour se tourner vers le corps; ce qui
((
6°
:
((
:
veut dire qu'au
moment
lui et
jusqu'à ce qu'il s'incarnât de nouveau dans ce
des quatre éléments, le feu, l'eau,
un corps
il
eut
Moïse {Ex., XX, 115, 19)
«
Le peuple
que
aux
Israélites sous
la
dit
même
une forme bumaine
il
:
«
A
«
dit
propos
«
:
Dieu
vit la voix », etc.?
Pourquoi
montra
cette fois
afin
de
les instruire
nouveau sous
apparaîtrait de
par l'organe de Moïse
corps.
Zohar
Ne lisons-nous pas dans
voix fut entendue? Mais Dieu se
à l'époque du Messie,
Dieu
:
».
la
qu'un jour,
même
forme.
marcherai au milieu de vous
Je
(Lév., XXVI, 12). Le livTe Jalhut, 'CTp7% explique ainsi ces paroles
«
Ceci nous rappelle
devant qui
un monarque qui
et
en demeura éloigné
l'air et la terre, le
se revêtit de ces éléments et
n'y a-t-il pas
Adam,
de la création, Dieu s'incarna dans
lorsque ce dernier eut péché, Dieu se retira de
se
promène dans son jardin
»
:
et
jardinier confus cherche à se cacher. Afin de le rassurer,
le
avec douceur « Que crains-tu, mon fils?
un homme comme toi, et je marche à tes côtés. » C'est ainsi
que Dieu revêtit une forme humaine afin d'instruire humainement les
hommes. C'est aussi pourquoi le prophète s'écrie {Isaïe, XXX, 20) :
« Tes yeux verront ton maître ». Quand Dieu dit [Deul., XXXII, 40) :
« J'élève ma main vers le ciel », il ne pouvait, puisqu'il remplit tout de
sa présence, prononcer ces paroles qu'en tant qu'homme et marchant
le roi s'adresse à lui et lui dit
«
:
Vois, je suis
sur la terre. Que signifient ces paroles du prophète
établi son faisceau sur la terre », sinon
réunion des
personnes divines tandis qu'il habitait
trois
trouvons dans Salomon ces paroles {Cantiq, V, 1)
jardin, etc., et je
mangeai de
comment peut-on
mon
visite
un
miel
dire de Dieu, dont
de ce cbant, qu'il a bu et qu'il a
qui en
Amos
que par ce faisceau
il
».
:
«
la
:
il
est question
Dieu a
terre?
J'entrai dans
Comment, demande
mangé? Mais
«
entend
le
durant tout
ceci ressemble à
la
Nous
mon
Zohar,
le
cours
un ami
antre, et fait pour lui plaire mainte chose qu'il n'a pas
APPENDICE.
coutume de
par exemple
faire;
descend à toutes
«
7°
les
il
quand
avoir soif. Ainsi fait Dieu
il
mange
puisqu'alors
doit jamais être rebâtie. Car
il
Le peuple d'un puissant
«
:
Le prophète Jérémie
»
mon
de
la ville
dit aussi (IV, 6)
Les
«
:
peuple (Jérusalem) sont bien plus grands que
péchés de Sodome, qui a été détruite de fond en comble
les
il
détruira la ville et le sanctuaire. La destruction sera complète
par un déluge.
péchés de
hommes,
occupations et à toutes les actions humaines.
Nous croyons que Jérusalem ne
monarque
comme
sans avoir faim et boit sans
apparaît aux
dans l'Écriture [David, IX, 27)
est dit
311
»
Si l'on
.
ne doit plus rebâtir Sodome, bien moins encore Jérusalem sera-t-elle
reconstruite, puisque le prophète dit expressément que les péchés de
Jérusalem surpassent ceux de Sodome.
«
8°
Nous croyons que
en vain
les Juifs attendent
le
Messie mortel
qui, d'après leur croyance, doit les délivrer, les élever au-dessus de
toutes les nations, et leur apporter richesses et grandeurs. Mais Dieu lui-
même
de
dant
foi
apparaîtra sous une enveloppe
il
en
ne rachètera pas seulement
lui, tandis
de l'enfer.
A
humaine
hommes
et rachètera les
ont encourue par la faute de leurs ancêtres
la perdition qu'ils
que
les Juifs,
cepen-
;
mais tous ceux qui auront
les incrédules seront tous
plongés dans les abîmes
»
cette profession de foi rédigée
après avoir embrassé
le
pour
le
public se mêlèrent une orga-
secrètes. Aussi la secte des zoharites,
nisation et des croyances
même
christianisme, a-t-elle conservé son cachet parti-
culier, la discipline à la fois militaire et
monacale,
et
probablement
ses
anciens dogmes. Le but de son fondateur, autant qu'on en peut juger
par sa conduite extérieure
frères
pour
les
et
par
les lettres qu'il adressait à ses
engager à recevoir
duire les juifs à travers
doctrine du
fondé sur
la
du peuple
juif. C'est
le
baptême, paraît avoir
christianisme à
Zohar
surtout
le
le
et
un mysticisme
sur l'ancienne idée de
principe de la
foi
la
été
anciens
de con-
particulier,
suprématie
que Frank cherchait à
accréditer parmi les siens et parmi les juifs en général; c'est grâce h ce
principe et par son seul concours qu'il prétendait leur révéler des vérités
inconnues jusqu'à
lui.
Dans ce
qu'une simple préparation à
judaïsme
est
cas, le christianisme n'eût été à ses
la
yeux
doctrine nouvelle, absolument ce que le
aux yeux des chrétiens. Telle paraît avoir été aussi l'opinion
de Sabbathaï-Zévy, par rapport à toutes
tantes, tant la
n'étant jamais
musulmane que
la
les religions
chrétienne.
11
entièrement abandonné de Dieu,
grands cultes de
la
actuellement exis-
pensait que,
l'homme
y a dans tous les
terre quelque chose de saint et de vrai, et que la
il
tâche du véritable Israélite, c'est-à-dire de celui qui a pris pour base de
LA KABDALE.
512
sa foi la kabbale et le Zoliar, était d'attirer à lui les éléments de sainteté
répandus dans
les autres religions, afin
blis et purifiés
par ses propres croyances. C'est sans doute en vertu de
de
les leur
ce principe qu'il adopta lui-même l'islamisme,
exemple, adopta
la religion catholique,
nombre considérable de
cette
et,
Frank, à son
saurait
mieux
pas un
caractériser
manière de voir qu'en l'appelant une sorte d'éclectisme religieux
en
effet,
le
néoplatonisme, mais dans
losophiques d'Alexandrie? Le caractère
même
système, le
les écoles religieuses et
commun
n'est-ce pas d'avoir voulu embrasser dans
un
:
ne trouve-t-on pas quelque chose de semblable, je ne dis pas
seulement dans
dans
comme
et qu'il attira sur ses
On ne
ses partisans.
rendre ensuite enno-
une
phi-
de ces différentes écoles,
même
conviction, sinon
christianisme et les éléments
les
plus
saints de la pliilosophie païenne, la mythologie grecque transformée
par l'interprétation symbolique et
la
plupart des anciennes religions de
l'Orient?
fI.N
TABLE DES MATIÈRES
Avant- PROPOS de la deuxième
éiiition
Préface
i
27
Introduction
PREMIÈRE PARTIE
Chapitre
I.
Chapitre
II.
Chapitre
III.
Antiquité de
la
39
kabbale
Des livres kabbaiistiques.
Authenticité du
— Authenticité du Sepher
Zohar
ietiirah.
55
.
65
.
<•
DELXIÈME PARTIE
Chapitre
De
I.
la
doctrine contenue dans les livres kabbaiistiques.
—
105
Analyse du Sepher ietzirah
Analyse du Zohar.
Chapitre
II.
Chapitre
III.
la
Suite de l'analyse
— Méthode allégorique des kabbalistes.
du Zohar. — Opinion des kabbalistes sur
125
nature de Dieu
Chapitre IV. Suite de l'analyse du Zohar.
le
— Opinion des kabbalistes sur
monde
159
Chapitre V. Suite de l'analyse du Zohar.
— Opinion des kabbalistes sur
l'àme humaine
171
TROISIÈME
Chapitre
la
I.
120
PARTC
Quels sont les systèmes qui offrent quelque ressemblance avec
kabbale.
— Rapports de
la
kabbale avec
la
philosophie de Platon.
.
195
TABLE DES MATIERES.
514
Rapports de
la
kabbale avec l'école d'Alexandrie
Chapitre LU. Rapports de
la
kabbale avec
la
Chapitre IV. Rapports de
la
kabbale avec
le
Chapitke
Chapitre
II.
202
doctrine de Pliilon.
.
.
.
220
255
christianisme
V. Rapports de la kabbale avec la religion des Chaldéens et des
2GG
Perses
APPENDICE
I.
II.
La secte kabbalistique des nouveaux
Conlommiers.
—
295
'has.si'Iim
La secte des zoJiarislcs ou anlilliabnudisics
Typ. Pall
BRODARD.
»...
505
LA KABBALE
OUVRAGES DU MÊME AUTEUR
OCCULTISmE
Traité méthodique de Science Occulte.
Franck, de
l'Institut.
traités techniques,
1
2 dictionnaires et
Lettre- Préface d'An.
de xxv-1050 pages
in-S"
gr.
vol.
1
taiîleaux et 2 planches phototypiques hors texte
Le Tarot des Bohémiens,
le
avec
16.
(1891)
monde.
plus ancien livre du
initiés).
1
vol.
grand
piques et 200 figures
et
in-S» de 372 pages, avec 6
L'Occultisme
(petit
l'usage
planches phototy-
9
tahleaux
Traité élémentaire de Science Occulte. 1
L'Occultisme Contemporain. I11-I8
Fabre d'Olivet et Saint- Yves d'Alveydre.
vol.
iii-18,
4^^
»
.
édition. (Épuisé)
(Épuisr)
0.75
0.20
In-80
ln-16
résumé),
»
— Elude
historique et critique sur la clef de la Science Occulte (à
des
10
glossaire, 400 gravures et
KABBALE
X
Le Sepher Jésirah,
Sagesse
;
les
i^^ traduction française.
—
Les 32 Voies de la
(Épuisé)
50 Portes de l'Intelligence
La Science Secrète
50
3.
(en collaboration)
ALCHIIYIIE
La Pierre Philosophale,
preuves de son existence.
In-18 avec
1
planche phototypique
»
•
THÉOSOPHIE
Les Sept Principes de l'Homme au
point de vue scientifique.
(Épuisé)
In-8° avec figures
SPIRITISME
Considérations sur
les
Phénomènes du
Spiritisme.
—
—
Réglus pratiques pour
Rapports de l'Hypnotisme et du Spiritisme.
la formation des médiums. In-80 avec 4 planches
Le Spiritisme (petit résumé)
La Fraude et la Médiumnité, en collaboration avec L. Le.merle,
1
"
.
20
ingénieur, ancien élève de l'Ecole Polytechnique. (Sous presse.)
MAGIE
1
La Chiromancie
(résumé synthétique). In-S» avec 23 figures
Traité élémentaire de Magie pratique. (En préparation.)
.
"
DIVERS
Essai de Physiologie Synthétique (Gérard-Encausse-Papus)
cation de la Science Occulte à nos
in-80 avec 35
schémas
Sciences expérimentales.
appli1
vol.
inédits
Direction de la revue mensuelle l'Initiation (4^ année) et du journal
hebdomadaire le Voile d'Isis (2e annéej.
4
»
.
F-A.FXJS
LA
KABBALE
(TRADITION SECRÈTE DE L'OCCIDENT)
RÉSUMÉ MÉTHODIQUE
Quoi que nous puissions faire pour
conquérir, dans le domaine des scicncos
morales, une indépendance sans limites,
la chaîne de la Iradition se montrera
toujours dans nos plus hardies découvertes.
Ad. FiiANCK.
OITVHAGE PRÉCÉDÉ D'UNE LETTRE d'Ad. FRANCK, DE L'IXSTITUT
ET ORNÉ DE 20 FIGURES ET TABLEAUX ET DE 2 PLANCHES HORS TEXTE.
PARIS
58, RUE SAINT-ANDRÉ-DES-AUTS, 58
1892
Paris,
le
23
octobre 1891.
LETTRE
DE
ADOLPHE FRANCK A L'AUTEUR
M.
MoiNSIEUIi
J'accepte avec le plus
grand
plaisir la dédicace
que vous
voulez bien m'offrir de votre ouvrage sur la Kabbale, qui
7i'est
un
livre
il
vous plaU de T appeler, mais
de la plus grande importance.
Je nai
le
comme
pas un essai,
pu
encore que
le
parcourir rapidement ; mais je
connais assez pour vous dire que
c'est,
à
mon
avis.,
publication la plus curieuse, la plus instructive,
savante qui
ait
paru jusqu'à
ce
jour
Je ne trouve à y reprendre que
flatteurs de la lettre à
mon
la
la
plus
sur cet obscur sujet.
les
termes beaucoup trop
adresse
dont vous
vous ne
me demandez mon
la
faites
précéder.
.
Avec une
rare modestie,
opinion que sur
travail bibliographique
le
par lequel
se
termine votre étude.
Je n'oserais pas vous affirmer qu'il n'y manque abso-
lument
varier
?'ie?i ;
à
car
le
l'infini;
complet que
mais un travail bibliographique aussi
le vôtre.,
Veuillez agréer,
cadre de la Science Kabbalistique peut
je ne
l'ai
rencontré nulle part.
Monsieur.,
avec
mes
félicitations
et
mes remerciements, l'assurance de mes sentiments dévoués.
Ad.
FRANCK.
TABLE MÉTHODIOUE
DES
MATIÈRES
Lettre de M. Ad. Franck.
DÉDICACE.
Première partie.
Les divisions de la Kabbale.
Chapitre
—
premier.
La
Tradition
hébraïque
et
la
classifi-
calion des ouvrages qui s'y rapportent
§ 2.
§ 3,
§ 4.
—
—
—
7
La Mashore
La Mischna
La Kabbale
11
12
13
Deuxième
partie.
Les enseignements de la Kabbale.
Chapitre IV.
—
—
—
—
Chapitre
V.
—
Chapitre VI.
—
L'dine d'après la Kabbale
Chapitre VIL
—
Les textes {Scpher Jesirah.
Chapitre I".
Chapitre IL
Chapitre IIL
Sagesse.
—
Exposé préliminaire, division du sujet
29
L'alphabet hébraïque
Les
noms
33
divins
43
Les Sephiroth
La philosophie de
61
la
Kabbale
83
106
— Les
Les 50 Portes de l'intelligence
32
'Voies
de la
119
—
TABLE MÉTHODIQUE DES MATIÈRES
Troisième partie.
Bibliographie résumée de la Kabbale.
— Introduction à
Chapitre premier.
Préface
§ 1
.
§ 2.
Principales bibliographies kabbalistiques
142
—
Nos sources
146
§ 3.
CuAPn-RK
II.
—
§2.—
§ 1.
141
—
Classification par idiomes.
Ouvrages en langue française
—
—
§3.
§ 5.
I .
III.
— Traités
—
§5.—
§ G.
§ 7.
160
161
anglaise
164
espagnole...
165
— Classification par ordre des matières.
§2.—
§3.—
§ 4.
lo3
allemande
en langue hébraïque
— Principaux traités
— Ouvrages en langue
—
§6.
§
149
latine
§ 4,
Chapitre
la bibliographie.
—
—
—
—
concernant
—
la
Mischna.
167
le
167
168
—
le
—
Targum
Talmud
la
Kabbale en général
—
les
—
—
168
Sephiroth
...
172
le
Sepher Jesirah
173
la
Kabbale pratique
174
Appendice.
PÉRIODIQUES.
Langue française
allemande
—
—
—
—
—
1 '7S
176
anglaise
l'i'6
espagnole
1~6
italienne
1^6
l'76
hollandaise
Table alphabétique des auteurs
cités
dans
la bibliographie
Table alphabétique des ouvrages cités dans
la bibliographie
177
181
A
Monsieur
ADOLPHE
Membre
de
l'
FliAXC h\
Institut
Professeur honoraire au Collège de France
Président de la Ligne nationale contre l'Athéisme.
Mo\
Mmiue,
riiKii
Voulez- vous
me pennettre
de vous dédier
que je publie aujourd'hui sur
importante à élucider pour
Vous avez
le
—
mener à boime
ci
d autre
dans la matière
tatio)is
et
Kabbale,
si
»,
comme
vous la nom-
que vous seul pouviez
votre parfaite connaissance de la
langue hébraïque, d'une part,
losophiques,
Hébreux
Cet ouvrage,
grâce
fin,
cette question de la
philosophe?
au jour un travail considérable sur
la « philosophie religieuse des
mez vous-jnème.
modeste essai
non seulement en France, mais
été le premier,
aussi en Europe^ à mettre
le
et
de V histoire des doctrines phi-
part, a fait, dès son apparition, autorité
a justement mérité les traductions
et les
imi-
qui se sont produites depuis cette publication. Les
quelques critiques allemands qui ont voulu vous reprendre au
sujet de la
Kabbale nont réussi quWi donner
de leur insuffisance
est
et
de leur parti pris.
La
la
mesure exacte
réédition de 1881)
venue sanctionner le succès de l'édition de 1843.
Mais
tions,
si
nous tous, qui nous occupons aujourd'hui de ces ques-
nous devons une profonde reconnaissance à
iiotre
doyen, à
1
comment pour rais-je, personnel-
notre initiateur en ces études,
lement, vous remercier de ri)isigne Jionneur que vous avez bien
voulu
votre
me
mes
faire en encourageant
nom, en déclarant que^
préférez du moins voir
que de
ches, ptlutôt
si
efforts de
vous n êtes pas mystique vous
,
nouveaux venus
les
les sentir
rantes, antiphilosophiques
et,
V autorité de
épris de ces recher-
apôtres des doctrines désespéosons le dire, antiscientifiques
du positivisme matérialiste ?
A
r heure où nous avons levé
matérialisme, à l'heure
tuelle contre le
cette doctrine, épars
Presse^ et
dans
les
dans
couches
les
les
cléricaux ou des fous,
est
le
oii
tous
adeptes de
les
Facultés de médecine, dans la
plus élevées
de la société, nous ont considéré
r athéisme
bouclier de la lutte intellec-
le
comme
comme les plus
des
<(
basses
dilettanti », des
président de la Ligue nationale contre
venu, bravant tous
les
sarcasmes, ?îous couvrir
de l'autorité incontestable et incojitestée d'un philosophe profond, doublé d'un défenseur ardent du spiritualisme.
Vous nous avez montré que ces
sava?its,
éminents pour
la
plupart par leurs découvertes analytiques, sont astreints, de
par leur
humain
même, à une étude
spécialisation
De
philosophie.
là leur
trop hâtive de la
mépris pour une branche du savoir
qui, seule, pourrait leur fournir cette synthèse des
sciences qu'ils aspirent tcmt à posséder ; de là leurs conclusions
matéricdistes,
de là /'inconnaissable
et
toutes les formules
qui indiquent la paresse de l'esprit Jiumain, inapte à
u)i effort
sérieux, et pressé de conclure, sans approfondir la valeur
les
ou
conséf/uences sociales de ses affirmations.
A
côté
du courant
laïques, des
officiel,
Académies des
Facultés, a toujours existé
ment peu
des Universités religieuses ou
sciences et des
Laboratoires des
un courant indépendant générale,
cojinu, et, partant, assez in éprise,
formé de cher-
cheurs parfois trop imbus de philosophie, parfois trop épris de
mysticisme, mais combien curieux
et
combien intéressants à
étudier!
Ces adeptes de la Gnose, ces Alchimistes, ces disciples de
—
III
Jacob Boï'hin^ de Martinez Pasqualis ou de Louis- Claude de
Saint-Martin, sont
pourtant
négligé l'étude de la
Kabbale jusqu'au moment où ï appari-
les
seuls
qui
Ji
aient j'nnais
tion de votre travail est venue montrer quils avaient trouvé
lin
approbateur
éminents parmi
et
personne d'un des plus
et disciple
moi-même de
Saint-
de ses doctrines, que je prends la liberté de vous
remercier, au
nom
de ces « indépendants
trouvé en votre perso)i)ie
qu'ils ont
la
les représentants de l'Université.
comme admirateur
C'est
Martin
un maître dans
et
»,
de l'appui précieux
et, si j'osais.,
en terminant
vous adresser une prière, ce serait de vous voir intercéder pour
eux auprès des chefs de notre Université,
Il
g a dans
les
œuvres de Saint-Martin, dans
celles
crOlivet, de Wronski, de Lacuria et de Louis Lucas,
d études
que je
crois très profondes et qui sont
de Fabre
une
série
peu connues,
sur la psychologie, la inorale ou la logique.
Or
serait
il
pour
le
moins
utile de voir
Normale Supérieure
notre Ecole
Idées de Saint-Martin, ou
les
le
au prograynme de
Traité des signes et des
Vers dorés de Pythagorc de
Fabre d'Olivet, ainsi que le système de psychologie qui forme
r introduction de son Histoire philosophique du genre humain,
ou bien encore la partie philosophique de la Médecine nou-
Roman
du
velle ou
alchimique de Louis Lucas, sans parler de
la Création de la réalité absolue de
technique
Vous
et
me
Wronski, peut-être trop
trop abstraitement présentée.
direz que ces auteurs sont des
«
tnystiques », des
écrivains dont l'érudition laisse à désirer quelquefois
c'est
et
im
«
qu'on
mystique
les
compte des
Quel que
» aussi
critique, ne serait-ce
soit l'accueil fait
??io?i
à
ma
les lise
;
?)iais
davantage
que pour mieux
diverses évolutions de l'esprit
jours reconnaissant,
fait
qui réclame qu'on
se rendre
humain.
requête, je vous serai tou-
cher Maître, de tout ce que vous avez
pour notre cause.
Ce nest pas sans
gressé, et
efforts, ni
sans luttes que nous avons pro-
nous continuerons notre route, comme nous l'avons
—
coimmmcée répondant par le
,
les
IV
—
travail et par des œuvres à toutes
attaques qui accablent chacune de nos œuvres ou chacune
de nos jjersonnalités.
En
effet toute
œuvre de bonne foi subsiste
bien longtemps encore; mais que reste-t-il^
années, des calomnies
les plus perfides?
après
Un peu
quelques
d amertume et
beaucoup de pitié au cœur des victimes, de plus grands
remords en ïâme des calomniateurs,
rien autre chose.
et
Mais si les œuvres subsistantes perdent, par la suite des temps,
de leur valeur
sacré,
comme puissance
dijnamiqtie,
il est
un sentiment
que tous ceux qui défendront plus tard notre cause
devront éprouver autant que nous-même, cest la reconnaissance profonde pour celui qui n'hésita pas, dans
les
plus
tout
le
difficiles,
respect
et
à encourager nos
efforts
de toute l'autorité qui
s'
en
les
les
moments
appuycmt de
attachent à un grand
nom.
Veuillez agréez,
mon
cher Maître,
l'
assurayice de
ma
dération très distinguée.
PAPUS.
consi-
PREMIÈRE PARTIE
LES
DIVISIONS DE LA KABBALE
CHAPITRE PREMIER
LA TRADITION HÉBRAÏQUE
ET LA CLASSIFICATION DES OUVRAGES QUI S'Y RAPPORTENT
Celui qui, pour la première roiï=, aborde l'étude de la Kabbale,
ne saurait trop être renseigné sur la place exacte qu'il faut attri-
buer aux ouvrages purement kabbalistiques, comme le Seplier
et le Zohar, par rapport aux autres traités se rapportant à
Jesirah
la tradition
hébraïque.
Ainsi l'on sait généralement qu'on trouve dans la
Kabbale
l'ex-
posé des règles théoriques et pratiques de la Science Occulte;
mais on a peine à discerner le rapport existant entre le texte sacré
proprement dit et la tradition ésotérique.
Tous ces embarras proviennent de la confusion qui s'établit dans
l'esprit dès qu'il faut classer les immenses compilations hébraïques
parvenues jusqu'à nous.
Nous allons faire nos efforts, dans Texposé suivant, pour établir
une classification aussi claire que possible des divers ouvrages
ayant pour objectif de fixer la tradition orale.
Il n'existe pos, à notre connaissance du moins, un travail assez
complet, résumant en un ou plusieurs tableaux les données techniques complétées par une sérieuse bibliographie.
On trouvera à la fin de notre étude la liste des ouvrages modernes dans lesquels nous avons puisé pour notre exposé et l'on |)Ourra
se rendre compte, en se reportant à ces ouvrages, de
que nous avons rencontrée dans
cette tâche.
C'est
la diKiculté
pourquoi nous
ne sommes pas sûr d'avoir encore épuisé définitivement cette question, et nous sommes tout prêt à roconnaitre les faut(,'s que nous
—
8
puurriuns avoir commises dans cet exposé,
si
quelqu'un de plus
auU»risé que nous veut bien nous les signaler.
Tous ceux qui sont un peu au courant des choses d'Israël
moins depuis
il a, sinon toujours, du
un temps très reculé, existé une tradition destinée à mettre à même
certaine classe d'initiés d'expliquer et de comprendre la Loi (la
«avent qu'à côté de la Bible
Thorah).
Cette tradition, transmise presque uniquement par la voie orale
pendant de longues années, portait sur plusieurs points différents
:
y avait d'abord tout ce qui concernait le corps tnafériel de la
Bible. De même que nous verrons au moyen âge cerlaines corporations posséder des règles strictes et tenues cachées pour la cons1° Il
truction des
exemplaire
même,
cathédrales, de
rie la
construction de
la
chaque
Bible hébraïque était soumise à des règles fixes,
constituant une paille de la tradition;
2°
Il
y avait de plus tout ce qui concernait Vesprit du texte
commentaires
sacré. Les
et les
grandes parties: d'un côté la
minent
les
interprétations portaient sur deux
Loi,
rapports sociaux des
l'ensemble des règles qui déter-
membres
d'Israël entre eux, entre
d'un autre côté la Doctrine secrète,
l'ensemble des connaissances théoriques et pratiques grâce aux-
les voisins et entre la Divinité
;
quelles on pouvait connaître les rapports de Dieu, de
l'Homme
et
de l'Univers.
Corps du texte sacré, partie législative de ce texte et partie docsont les trois grandes divisions qui font de la tradition ésotérique un tout complet formé de corps, de vie et d'esprit.
trinale, telles
Lorsque, suivant
«
vu
le
mauvais
le
commentaire placé en
état des
affaires d'Israël
tête
»,
il
du SepherJesirah,
fallut
se décider à
écrire les divers points de cette tradition orale, plusieurs grands
ouvrages prirent naissance, destinés à transmettre chacun une
partie de la tradition.
Si l'on
a bien compris ce qui précède,
facile d'établir
il
sera on ne peut plus
une classification claire de ces ouvrages.
Tout ce qui avait rapport au corps du texte, les règles concermanière de lire et d'écrire la Thorah (la Loi), les considérations spéciales sur le sens mystique des caractères sacrés, tout
cela fut tixé dans la Massora ('ou Mashore).
Les commentaires tradilionnels sur la partie législative de la
lALc^i
liant la
Thorah formèrent
lAtc^
la Misu.\a, et les additions faites ultérieurement
à ces commentaires (correspondant à notre jurisprudence actuelle)
formèrent la Gemarah (ou Gemmare). La réunion de ces deux frac- %jjf^
lions de la partie législative en un seul tout forme le Talmud.
«y
Voilà pour la partie législative.
La Doctrine secrète comprenait deux
prati^ue^ échelonnées en trois degrés
degré social, un degré mystique.
divisions, la théorie et la
:
un degré
historique,
un
L'ensemble des connaissances renfermées dans ces deux divisions V
constitue la Kabbale
La
proprement
/Q
dite.
partie théorique seule de la Kabbale a été fixée par l'écriture
et surtout
par l'impression. Cette partie théorique comprend deux
de la création et de ses lois mystérieuses (Bkrescuit),
études: 1° celle
métaphysique, de
Vessence divine et de ses modes de manifestation, ce que les kabbalistes appellent le Char céleste (Mercavah), résumée dans le
Zohar.
La partie pratique de la Kabbale est à peine indiquée dans quel-
résumée dans
le
Sep h er^Jesira h ;
/n^
2° celle, plus
ques manuscrits épars dans nos grandes collections.
A
V^
Paris, la
Bibliothèque Nationale en possède un des plus beaux dont l'origine
est
attribuée à Salomon. Ces manuscrits,
sous
le
nom
moires qui courent
rouge
et
généralement connus
de clavicules, ont servi de base à tous
les
campagnes {Grand
les
vieux gri-
et Petit Albert,
Enchiridion) ou à ceux qui poussent
les prêtres
Dragon
à l'aliéna-
tion mentale par la sorcellerie [Grimoire d'Honorius).
Nous allons entrer dans quebiues détails au sujet de chacun des
ouvrages dont nous venons de parler; mais auparavant, résumons
ce qui précède en un tableau qui permettra de tout embrasser d'un
coup
d'œil.
s>v
*
fafi-2
«
S.
es
fa
c
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TJ
<u
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H
<u
_g
•cS
05
O
H
os
—
-
Il
Nous pourrons maintenaut aborder avec plus de
de ces recueils pour bien en déterminer
Masiiore.
—
le
La M'sorah
1°
chacun
corps de la tradition
consiste en deux points principaux
manière de
Elle enseigne la
lire
les
;
elle
et les
« 2° Elle
phrases au
moyen
de
la
Bible, et
de prononcer
comme
donne un
sur la partie extérieure
registre des hiéroglyphes
exprimés par la forme plastique de la Thorah,
tels
que
des livres, des chapitres, des versets, la figure des
sans néanmoins expliquer
le
les
des accents.
s'étend sur les consonnes
et matérielle
:
passages douteux à
l'aide des points et des voyelles, d'assembler et
mots
détails
caractère.
de tout ce qui a rapport à la partie matérielle de la Thorah.
traite
«
La mashore forme
le
la division
lettres, etc.,
sens de ces hiéroglyphes^
»
Les occultistes qui se sont occupés spécialement de la Kabbale
comme
Martin
Saint-Yves d'Alveydre
*,
^,
Fabre d'Olivet^, Claude de Saint-
prétendent que la mashore, ensemble de formules tout
exotériques, est destinée à enlever à la langue hébraïque tout ce
qui peut mettre sur la voie du sens secret de la Thorah.
On
divise souvent la
Mashore en grande
rabbinique a été imprimée pour la
Bemberg, imprimeur à Venise
et petite.
première
(1525), puis à
La Bible
chez
Daniel
Amsterdam
(1724-
fois
1727).
— La Mischna comprend
qui se
l oi
divisent en soixante paragraphes ou traités (M'sachoth); chacun de
î?* ^
MiscnNA*.
six sections [sedarim)
nouveau en chapitres {Perakim).
un aperçu de la Mischna, afin que le lecteur
puisse avoir une idée de son contenue
ces traités se subdivise de
Nous donnons
ici
Molilor, p. 249.
Voici on (juoi consista la réforme pédagogique et primaire d'Esdras :
11 changea les caractères primitifs de Moïse pour ceux des prêtres chaldéens
.•ivec la notation à lassyrienne qui constitue la première mashore. {Mission des
1.
2.
Juifs, p. 64 G.)
li.
Lu Langue Iiéhraîque
restituée.
Le Crocodile (œuvres diverses).
1. Outre la Bible, les juifs orthodoxes reconnaissent encore des traductions
qui obtiennent de leur part le même respect que les préceptes du Pentateuque.
D'abord transMiis(;s de bouche on iiouche et dispersées de toutes parts
ensuite recueillies et rédigéijs par Judas le Saint sous le nom de .Alischno, puis
enfin prodigieusement augmentées et déviloppées par les auteurs du Taimud,
elles ne laissent [)lus aujourd'hui la moindre part à la raison et à la liberté.
Ad. i"'ranck, op. cit.)
4.
2. Molit.,
op.
cit., p,
17.
12
—
§ 3.
—
LA MISCHNA
PREMIÈRE SECTION
Des semences, comprenant onze chapitres.
1°
De
la
prière
de la bénédiction journalière; 2° du coin de
et
champ appartenant au pauvre; 3° des fruits dont on refuse la dîme,
comment faut en user; 4" des hétérogènes ou des animaux qui ne
il
doivent pas être accouplés; des semences qu'on ne doit point mêler
ensemble dans
la terre; des
fils
qu'on ne peut
rapports de l'année sabbatique
7°
de
dîme des
la
tisser
ensemble;
5° des
6°
;
des présents faits au prêtre
seconde dîme que doit fournir le
;
lévites; 8° de la
propriétaire à Jérusalem; 9° des cuisines des prêtres; 10° de la
manger des fruits d'un arbre pendant les trois premières
années; 11° des prémices, des fruits qu'on doit apporter dans le
défense de
temple.
2'=
Des jours de
1°
Du rapport du
fête,
lement à
comprenant douze chapitres.
sabbat; 2° des biens sociaux, c'est-à-dire que
toute la ville est considérée
de Pâques; 4° du
SECTION
sicle
comme une
que chacun
l'église; 5° des fonctions
aux
fête des tabernacles; 7° des différents
fête; 8°
seule maison; 3° de la fête
est obligé de
donner annuel-
fêtes propitiatoires; 6°
de la
mets défendus aux jours de
du jour de nouvel an; 9° des différents jours d'abstinence;
du livre (ïEsther; 11° des demi-jours de fête
10° de la lecture
12°
du
sacrifice
;
annuel; des trois apparitions à Jérusalem.
3'-
Des contrats de mariage
1°
De
frère; 2°
du divorce, cojnprenant sept chapitres.
la permission, de la défense
du contrat de mariage
de divorcer; 5° des
7°
et
SECTION
vœux;
6°
;
d'épouser la
femme de son
3° des fiançailles; 4° de la
des personnes
manière
consacrées à Dieu
;
des femmes soupçonnées d'adultère.
4" SECTION
Des dommages causés, comprenant dix parties.
i°
Des droits pour
les
dommages;
2»
des droits sur les objets
trouvés, prêtés, mis en dépôt; 3° de la vente, de l'achat, de l'héritage, de la caution et d'autres rapports sociaux
;
4" de lajuridiclion
—
en général
et
6° des serments
13
—
des
punitions; 6° des quarante coups moins un;
7°
des conclusions générales, du droit et des témoile juge si par erreur il a porté un faux
;
gnages; 8° ce que doit faire
jugement; 9° de Tidolâtrieet du commerce avec
verbes moraux.
5''
Des offrandes
sacrées,
les païens; 10° pro-
SECTION
comprenant onze parties.
Des offrandes; 2° de l'offrande de farine; 3° des premiers nés;
animaux sains ou malades; o" de la taxe
des choses consacrées à Dieu et de son paiement; 6° de l'échange
de l'offrande; 7° violation des choses sacrées 8° des 36 péchés à
1°
4° de l'immolation des
;
cause desquels a lieu la peine d'extermination
journalière; 10" de la construction
du
;
9° de l'offrande
temple; 11° des
colombes
et
des tourterelles.
6» SECTION
Des purifications, comprenant douze parties.
Des meubles et de leur purification 2° delà tente où se trouve
mort; 3° de la lèpre; 4° des cendres de la vache de purification;
des différentes purifications; 6° des bains pour la purification
i°
la
5°
;
;
manger d'impur,
7° des menstrues; 8° qu'on ne doit rien
à moins
qu'on n'ait répandu dessus quelque chose de liquide; 9° du flux
séminal; 10° celui qui a pris un bain est encore impur jusqu'au
coucher du soleil; 11° du lavement des mains; 12° comment la queue
du fruit le rend impur.
La Gemurah forme un véritable recueil de jurisGemurad.
pi'udence basé sur la Mischna. La réunion de la Mischna et de la
—
Gemurah forme le Talmud.
A propos de ces deux recueils,
je rencontre avec le plus
grand
de signaler un travail tout personnel et d'une
grande valeur de l'auteur de la Mission des Juifs : c'est l'histoire
plaisir l'occasion
des divers éléments de la tradition à propos du
Talmud
(p.
650
et
un extrait de cette histoire
« L'encombrement de littérature casuistique et scolastique, qui
depuis le retour de l'exil remplaça la puissante intellectualité des
prophètes, et continua à se multiplier après la destruction du
troisième temple, pendant dix siècles, est généralement comprise
sous le nom de Midrash, commentaire.
suiv.). Voici
t
:
Les deux prinripaJes routes de celte forêt de papier s'appellent
—
14
HaUac/iah, l'allure ou règle de
la
—
marche; Ilaggadah, ron-dit ou
la légende.
«
C'est
dans ce dernier chapit;
e
que
les
commuriau.lés ésolériques
ont laissé transpirer un peu de leur sejence
((
cable de droit
civil et
Kabbale, Shemata.
de droit canon, de politique nationale
méthodisme individuel, de
et se ramifiant
«
:
Les premiers recueils de VHallachnh sont un mélainge inextri-
dans des détails
Simon
de
infinis.
Cette œuvre, d'ailleurs infércssante à consulter
noms fameux
points de vue, évoque les
et
humaines, enchevêtrées
lois divines et
d'Hillel,
à bien des
d'Akiba
et
de
B. Gamaliel.
est due à Juda Hamassi en 220 ap. J.-C.
forme la Mischna, de shana, apprendre; et ses suppléments sont connus sous le nom de Toseflah, les Boraïlha.
«
Mais la rédaction finale
«
Elle
«
Les rédacteurs de la période mischnaïque, après les Soferim
d'Esdras, sont les Tannim, auxquels succédèrent les
Amoraïm.
développements de la Mischna par ces
derniers forment la Ghemarah ou le complément.
« Elle eut deux rédactions
celle de Palestine ou de Jérusalem, au milieu du iv° siècle; et celle de Babylonc, au v'' siècle
«
Les controverses
et les
:
après J.-G.
«
La Mischna
et la
Gemurah
de Talmud, continuation
d'Esdras.
et
réunies sont connues sous
le
nom
conclusion de la réforme primaire
»
—
Le Talmud.
D'après ce qui précède, on voit que le Talmud est
forme par la réunion des deux principaux recueils se rapportant
à la parlie législative de la Thorah.
Le Talmud constitue donc la Vie même de la tradition condensée en plusieurs traités. Outre les deux recueils que nous avons
cités (Mischna et Gemurah), le Talmud contient, si l'on s'en réfère
à d'autres auteurs que Molilor, l'ensemble d'une nouvelle série de
commentaires (Medrashim) et d'autres adjonctions [Tosiflha).
En somme, voici la nomenclature des recueils dont la réunion
forme le Talmud
:
Mishna
Ghemarah
Medrashim
Talmud
Tûsiftha
Le lecteur curieux de nouveaux développements pourra consulter avec fruit la Philosophie de la
tradlfion, de
Molitor, et
—
15
—
surtout Ja Mission des Juifs, de Saint-Yves (p. Go3 et suiv.). Ce
dernier ouvrage contient une histoire fort bien faite des vicissitudes
du Talmud à travers
les âges.
§
—
4.
Nous arrivons maintenant, à
LA KABBALE
la partie
supérieure de
la tradition,
à la Doctrine secrète ou Kabbale,^ l'âme véritable de cette tradition.
On peut
voir,
en consultant
le
tableau ci-dessus, que la partie
théorique de la Kabbale nous est seule bien connue,
la partie
pratique ou magique étant encore tenue secrète, ou étant à peine
indiquée dans quelques rares manuscrits,
1"
Kabbale théorique.
partie théorique a
Cette
même
été considérée de façon
bien
au point de vue du classement par les auteurs qui se
sont occupés de la question. Nous allons dire quelques mots des
différente
principaux de ces travaux.
Un premier groupe de chercheurs,
le
plus nojiibreux, a suiji les
divisionsjdçMnLnéexpjlJes_Kai)haUsies eux-mêmes. C'est là
le plan
Ad. Franck dans son bel ouvrage (1843), par Eliphas
Lévi (1833) et par M. Isidore Loeb (article Cabbale dans la Grande
Encyclopédie).
suivi par M.
Les principaux sujets de la spéculation mystique du temps
s'appidlent œuvre du char [maasse mercaba), par allusion au char
œuvre de la création [maasse bercschit).
L'œuvre du char qui est aussi le grand œuvre [dabar gadol),
d'Kzéchiel, et
comprend
les êtres
du monde supra-naturel. Dieu,
idées premières, la «
les
quelquefois
nature du
;
.
i
.
h'u\.
,
»,
puissances,
comme on
l'appelle
l'œuvre de la création comprend la génération
monde
terrestre
Voici cette division
,,
famille céleste
les
:
\
Maasse Mercal)a
Maasse Beresdiil.
'^^'^
'•^
/*^
'.
I
LoOb.
et la
^f^C-
%J*^
— Z()nAH {o'uvre du char).
— Ski-ukr Jesiraii [œuvre de
la création).
.
—
Dautres écrivains, comme M.
de
la façon suivante
—
IG
^'.
Munck^, divisent
Symbolique.
mura.
\
tarikon.
2" Positive, dognufliquc
i'/uc.
3° fipéciiluliir
ci
— The-
-
^
^
KABBALE.
Kabbale
Calculs mystiques.
i.
|o
la
:
[
Angps
An^ps
<
Divisions
(
Trausmigi'a'.ioii dos ài
et
dt'mons.
mclnphySopl lirotli. elc.
\
sique.
Comme
on
le
voit,
M.
S.
Manck
se
rapproche de l'ancienni-
division adoptée par certains Kabbalistes, surtout par Kircher.
Mais la division
la plus
complète, à notre avis, de la Kabbale,
nous avons adoptée nous-mêmes
dans notre tableau général ci-dessus, car elle a le mérite de
répondre, par ses grandes lignes, aux divisions généralement
adoptées, tout en complétant ces divisions par la reconnaissance
est CQ\\sASL^2Jdî2L^ > ^'^^^ ^^^^^ ^["^
d'une partie pratique.
1" degré.
Bereschit.
Légendes historiques.
Haggndah.
Sepher Jesirah.
Mercabau.
2"=
Zoliar.
degré.
Morale pratique.
KABBALE.
Rien oiij)resgue rien
|
d'écrit.
3 ''degré.
Manuscrits.
Mystique.
Magiques.
(Magie pratique.)
[Clavicules.)
L'enseignement traditionnel, trine
ses besoins, était à la fois historique,
\.
S.
Munk,
article
Kabbale
{Dict.
comme
moral
la nature
et
humaine
mystique
;
de la conversation)
2. J.-F. Molitor, Pldlosophie de la tra dition, traduit de l'allemand
Xavier Qnris.
et
en sorte
par
que récriture sainte renfermait un
littéral,
triple sens, savoir
1° le
:
historique (pashut),qui correspond au corps et au
sens
p_ams
'^
'^
""^
du temple;
^
2° L'explication
morale [drusch], h l'àme ou au saint
3" Enfin le sens
mystique
(sorf),
;
qui représente l'esprit et le
^ t/
saint 3"
des saints.
Le premier, composé de certains
récits tirés de la vie des
anciens
patriarches, se transmettait de génération en génération
comme
Qi^ ^e trouve épars çà et là en
autant de légendes populaires.
forme de
glose, dans les manuscrits bibliques et les paraphrases
chaldaïques.
Le sens moral envisageait tout sous
le
point de vue
pratique,
tandis que le mystique s'élevant au-dessus des rapports du
visible et passager, planait sans cesse
dans
la
monde
sphère de l'éternel.
Le mystique obligeait donc à une discipline secrète, exigeant
une piété d'âme peu commune.
C'était en raison de ces deux conditions qu'on initiait un disciple,
sans considérer ni l'âge ni la condition, puisqu'il arrivait quelquefois
au père d'instruire ses
fils
encore tout jeunes.
On nomme cette haute tradition Kabbale [en. hébreu KIBBEL,
réunir). Ce mot enferme, outre l'objet extérieur, l'aptitude de
Tàme à concevoir les idées surnaturelles.
\ax
Kabbale
se divisait
en deux parties, savoir
:
la théorique et la
pratique.
1°
Traditions patriarcales sur
personnes divines
2° Sur la création spirituelle
le
saint mystère de
Dieu
et
des
;
3"
monde dans
4"
et la
Sur l'origine du chaos, de
Sur
la
les six
chute des anges;
la matière
jours de la création
création
de l'homme
et la
rénovation du
;
visible, sa
chute et
les voies
divines tendant à sa réintégration.
Autrement elle traitait:
De l'oeuvre de la création. [Masse-Dcreschit).
Du char
céleste. {Mercaùah).
L'œuvre de
Nous avons
la création est
fait
de ce livre
renfermée dans
la
le Sepkcr Jcsirak.
première traduction française
qui ail paru (1887).
2
—
Uopui.-;,
une nouvelle
18
—
tradiirtion, plus développée, grâce à des
M
aijer- Lambert *. Nous
originaux plus complets, a été faite par M.
ne pouvons que recommander vivement ce travail très sérieux. Un
seul i-egret peut être exprimé, c'est l'absence d'une bibliographie
qui eût été fort ulile pour tous.
Afin de permettre au lecteur de compléter, autant que possible,
noire traduction qui se trouvera plus loin, nous donnons ici un
tableau résumant les développements complémentaires du Sep/ier
Jesirah. Nous avons modifié fes rapports des planètes et des jours
de la semaine, ra[)ports qui nous semblent défectueusement établis
par suite d'un rapprochement mal compris entre l'ordre des planètes et celui des jours. L'horloge égyptienne donnée par Allietle
(Elteila)
permet de bien voir l'origine de
cette erreur.
1. Mayer Lambert. Commenta're sur le Seplier Yesira ou livre de la
création par le fiaon Saadya de Kayoum, publié et traduit par Mayer
l.ambert, élève diplômé de l'École pratique des hautes éludes, professeur
au séminaire isi-aëlile. (t^aris, liouillaud 1891.)
1
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^
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Oi
M
—
20
—
est contenue dan? le Zoliar. N'ayant
nne Lradurilon française de ce livre (traduit
déjà en latin et en anglais), nous nous contenterons de publier
l'excellent résumé fait par M. Isidore Loëb dans la Grande
L'œuvre
pas
char célesle
ilu
de faire
le loisir
iri
/'Jncycloplédie (article Cabbale).
un commentaire cabbalistique du Pentateuque;
que nous l'ayons dans sa forme primitive, et il est
possible que plusieurs personnes y aient travaillé. C'est une vaste
compilation où sont entrés, avec les idées du rédacteur, ou des
«
il
Le Zohar
est
n'est pas sûr
comme
rédacteurs, d'autres ouvrages, plus ou moins anciens,
Livre du Secret, la Grande Assemblée, la Petite Assemblée,
des Tentes célestes,
le
Pasteur
Discours du jeune
fidèle, le
le
Le
Livre
homme
et d'autres.
«
Les théories fondamentales sont déjà, en grande partie, dans
une analyse,
livre d'Azriel.
Nous en donnons
faire connaître
en gros toute la Kabbale.
ici
elle suffira
le
pour
»
ANALYSE DU ZOHAR
Par m. Isidore Loeh'.
«
Dieu est la source de
la vie et le
infini (en sof), inaccessible,
pour notre intelligence),
rien, néant,
qui?),
il
créateur de l'univers, mais
incompréhensible,
serait profané
monde
s'il
était
il
est le
il
il
est
est l'inconnu (aïn
grand problème
en relation directe avec
le
[mi,
monde;
au moyen desquelles
canaux
[cinnoro t] par lesquels son action se transmet au monde des Faces
(V. plus loinj. L'ensemble des dix sefirot forme l' homme prototyp e.
Adam supérieur ou Adam éternel ion encore Pré- Adam), qui est le
macrocosme, le type intellectuel du monde matériel. Les sefirot
sont généralement représentées, chez les cabbalistes, par le dessin
ci-après, qui est Varbre des sefirot. (Voyez p. 18.)
« Leurs noms, en suivant les numéros d'ordre de ce dessin, sont
i, couronne ikéter); 2, sagesse (hokhma]\ 3, intelligence [bina); 4,
entre lui et
il
a créé
le
le
se placent les dix sefirot,
monde, qui sont
ses instruments ikélim), les
:
grâce
[hésed);
{nt'çah;; 8,
o, justice (c?m);
6,
beauté
[tiféret);
7,
gloire (hod); 9, base [iesod); 10, royauté ou
triomphe
royaume
(malkkul). Les neuf premières sefirot se divisent en triades, contenant chacune deux principes opposés et un principe de conciliation.
1.
C'est la
Balance du Livre de
Grande Encyclopédie,
ailicle Cahbale.
la
Création. La première
—
triade (n"'
ou,
si
1, 2, 3)
représente
monde
l'on veut, le
monde moral;
autres, elle est ïharmonie
les attributs
intelligible; la
la troisième
dernière (n° 10) n'est que
—
21
(n°^
7,
8,
métaphysiques de Dieu,
deuxième (n"* 4, 5, 6), le
9),
monde physique;
le
le résumé et
du monde. Le rôle
la
l'ensemble de toutes les
le
plus important,
dans ce monde des sefirot, est joué par la première H'fira (n° 1),
la Couronne, qui a créé les autres sefirot et, par suite, le monde
entier. Elle est donc le Métatron de l'ancienne cabbale, une espèce
de démiurge. Comme elle est presque aussi insaisissable et immatérielle que Dieu lui-même, elle est aussi appelée quelquefois infini
ou néant [en sof, aïn); elle est dans tous les cas le point premier
(sans dimensions ni rien de matériel), la matière première, la Face
sainte, la longue Face, et toutes les autres sefirot ensemble ne
sont que la petite Face. Elle est aussi la Volonté de Dieu, à moins
que la Volonté ne soit en Diini lui-même et identique avec lui. La
triade dont la première sefira tient la tête est le plan de l'univers,
du monde; les sept sefirot suivantes sont inférieures à ces
ne sont que les sefirot de l'exécution (de la construction, -^ ;^
disent les cabbalisles). Considérées à un autre point de ^jJja
la triade
trois, elles
comme
vue, les sefirot se divisent en sefirot de droite
gauche
(n"" 3, 5, 8) et
« Celles
du milieu
(n»^ 2,
4,
de droite représentent l'élément masculin, lequel
sidéré
comme
ayant
les
7),
de c^^^^
(n°' 1, 6, 9).
supérieur à l'autre, meilleur;
il
attributs de la bonté et de la miséricorde
gauche représentent l'élément féminin, qui
est
con-
est principe actif,
;
celles
de
est le principe passif et
qui a les attributs de la réflexion concentrée, de la justice stricte
le
groupe du milieu
opposés. Les trois
;
groupe de la conciliation des principes
unités qui le composent représentent respectiest le
vement, en partant d'en haut, le monde intelligible, le monde
moral, le monde sensible ou matériel. Dans d'autres écrits cabbalistiqucs, ce sont les trois triades des
n"'' 1
à 9 qui représentent res-
mondes, lesquels correspondent aux trois
parties de l'âme humaine, comme on les trouve chez les néo-platopectivement ces
niciens
:
l
trois
'intelligence [nous), le^iLQeur [psyché], l'àme végétative
(physis). L'introduction des sexes en Dieu est
remarquables de
la
cabbale.
Dans
un des
traits les plus
cette division des sefirot en
on distingue aussi les
triades par les couleurs, ce qui est également digne de remarque
le groupe de droite est blanc, le groupe de gauche est rouge, le
grou|)C du milieu a une couleur intermédiaire (bleu, jaune ou verli.
triades parallèles,
allant de haut en bas,
:
E^lin
la sefira n°
ralesj^ce qui
G est reliée d'une certai ne façon
forme des combinaisons divers^.
a.u \ s efirot laté-
->-)
comme les lofjoi ou idées mères du monde.
composent ensemble un monde qui vient directement de
Dieu et qui, par opposition aux mondes inférieurs qui en procèdent, s'appelle le monde de Témanation [acllul). Par des évolutions successives, trois autres mondes sont formés, pourvus chacun
Les dix sefirot sont
<(
Elles
de dix sefirot aussi
1, le monde de la création [bei^ia], quiestaussi
monde des sphères célestes 2, le monde de la formation (iec/ra),
:
,'
'V
le
;
'*^**''qui est aussi le
"^"^^
monde
des anges ou esprits qui animent les sphères
;
monde
matériel,
l'univers visible, ïccorce des autres mondes. Dieu a essayé
beaucoup
3, le
monde de
la
de mondes avant
mondes
terminaison [açigya], qui est
le
monde
actuel,
créés et détruits avant le
déjà le
monde
le
Talmud connaît
actuel; ce
les
mythe repré-
sente ou bien l'activité perpétuelle de la force créatrice, qui produit
et ne se repose jamais, ou bien la théorie de l'optimisme, suivant laquelle ce monde est le meilleur des mondes possibles. Ce monde contient cependant le mal, qui est inséparable de
la matière. Le mal vient de l'afraiblissement successif de la lumière
sans cesse
qtii, par son irradiation ou émanation, a créé le monde; il
une négation ou manque de lumière, ou bien il est le reste et
résidu des mondes essayés et trouvés mauvais. Ces restes sont les
écorces, le mal est toujours représenté comme une écorce, il y a
même un monde du mal, peuplé d'anges déchus, qui sont également
divine
est
des écorces {kelijrpot).
L'homme
«
terrestre est l'être le plus élevé delà création, l'image
de l'Adam prototype, le microcosme. La triade cosmique se retrouve, comme nous l'avons vu, dans les trois âmes qui le composent et dont le siège est respectivement dans le cerveau, le cœur
et le foie.
L'âme humaine
est le résultat de l'union du roi (n° 6)
par
l'un de ses attributs les plus remar10),
reine peut remonter jusqu'au roi, l'homme peut agir
avec la reine (n°
quables, la
et,
par ses vertus sur le monde supérieur et l'améliorer. De là l'importance de la prière, par laquelle l'homme agit sur les forces supar elle, il les met
périeures pour se les rendre favorables
positivement en mouvement et est leur excitateur. L'âme est immor;
telle, mais elle n'atteint le bonheur céleste que lorsqu'elle est
P^^' 'devenue parfaite, et, pour le devenir, elle est souvent obligée de
Xi
.vivre dans plusieurs corps; c'est la théorie de la métempsycose'.
'""r^ Il lui arrive môme de descendre du ciel pour s'associer à une autre
Le mot réincarnulion rend bien mieux celle idée que celui de
L'àme se réincarne dans un corp« d'iiomnie, Jamais dans
un corps d'animal (P).
1
.
niéleinpsycose.
—
âme dans un même
—
i;i
corps {sod ha ibOur), afin de s'améliorer à son
le s âmes son t
*^^
lorsque toutes seront à l'état
(^
comme' beaucoup
rr^^
contact ou d'aider celle-ci à se perfectionner. Toutes
monde,
créées depuis l'origine du
et
de perfection,' TêTfessie viendra. Le Zohar,
'
d'autres ouvrages de la littérature juive, calcule
laquelle viendra le Messie.
2"
B. Prescrivait le
la date
à
Kabbale i-ratique.
A. Le sens spirituel de la
divinité et en faisait
même
»
La Kabale pratique expliquait
2°
^
loi
:
;
mode
de purification qui assimilait l'àme à la
un organe priant, agissant dans la sphère du
visible et de l'invisible.
C'est ainsi qu'elle devenait capable de s'abîmer
la
noms
méditation des
lisles,
quelles
pieusement dans
sacrés, l'écriture étant, suivant les kabba-
l'expression visible des forces divines, sous la figure desle ciel se
révèle à la terre.
On comprend facilement que
rien ou presque rien n'ait été écrit
ni surtout publié de ce qui a rapport à cette partie de la Kabbale.
Aussi la critique n'a-t-elle pas manqué de diriger ses poinles les
plus acerbes contre les kabbalistes qui prétendaient aux connais-
sances magiques.
Il
faut bien reconnaître toutefois que la critique, tablant sur des
un jugement favorable.
La théorie de la Kabbale pratique se rattache à la théorie généunion de VUlée et du symbole dans la Nature,
rale de la magie
dans rilomme et dans l'Univers. Agir sur des symboles, c'était agir
ouï-dire, ne pouvait guère porter
:
sur des idées et sur des êtres spirituels (anges)
;
de là tous
les
pro-
cédés d'évocation mystique.
L'étude de la Kabbale pratique comprenait tout d'abord des
connaissances spéciales sur les lettres hébraïques et les divers
changements qu'on pouvait leur faire subir au moyen de trois
opérations bien connues de la plupart des kabbalistes
(
est
anagrammes, tout cela pour ne pas avoir
pris
la
peine
d'aller jijs(prau fond de la queslion.
•
ilomme
ii
est
important
«^
g^
important à connaître, car il constitue la partie la
plus grossière, la plus exotérique de la kabbale pratique, et cependant plusieurs critiques (surtout les Allemands) n'ont voulu voir
dans toute la Kabbale que celte science des charades, dos rébus
et des
/^^f^
Themuriq, 'W^
Gcinalria, Nolorin).
Ce point
^^
ile
connaitro cet
Itii'n'itfjhjphismc spi-cial.
{.Vt"
c)!
nous allons emprunter à Molitor
[op.
cil.)
quelques
exemples
typiques à ce sujet.
Nous avons
dit plus
haut
qu'il était aussi
difficile
d'écrire la
dans un mot
une lettre de plus ou de moins, quelquefois l'une pour l'autre,
puis enfin les finales à la place des médiantes et vice-versâ.
Outre cet hiéroglyphisme plastique, la Bible en renferme encore
un autre où les mots sont considérés comme autant de chiffres
Tliorah que de la
En
lire.
effet,
il
se trouvait souvent
mystérieux.
;1
Cet hiéroglyphisme lui-même
y
i°
est
Synthétique quan d un mot en
ou synthétique on identique
plu sieurs autres
r ecèle
:
qj^i'on
en développan t, en divisant ou en iransposatit les
L»''****'^(lécouvre soit
^
"^
lettres;
lorsque plusieurs mots de l'écriture expriment la
2° Identique
même
chose. Cette identité se fonde soit sur
le
rapport mystérieux
existant entre les lettres, soit sur leur valeur numérique, ainsi que
traces évidentes dans les prophètes. Le
Mischna appelle cet hiéroglyphisme le parfum de la sagesse.
Voici maintenant plusieurs exemples de l'hiéroglyphisme syn-
nous en trouvons des
thétique.
1°
Vévolution des
lettres.
David, dans son testament à son
fils
Salomon,
s'écrie
:
//
m'a
maudit avec de dures malédictions (Nimreziîtu NMRZTh).
Or le mot hébreu Nimrezelh renferme le contenu de ces reproches
injurieux que
N
5^îf
oeph,
t»A*yY> ^I oabi,
*\
.
R
,4^(1.^
.",
;>V/0
'.
"
"^
prophète
faisait
à David.
Moabite, parce qu'il descendait de Ruth.
'f.-
o-eacA, '"''meurtrier.
ti^^?. Z ores,
p
le
adultère.
ti
iii
violent.
T
Aoeô, J^ cruel.
2°
La
^^
division.
divisant
le
mot
B'reschil, on a Bara-Schith,
il
créa six, c'est-
à-dire les six forces fondamentales qui président à l'œuvre mysté-
rieuse des six jours.
On
jouit de la
même
liberté
pour
la construc-
tion des phrases et des périodes entières,
3°
La
Dieu
transposition.
dans l'Exode Je veux envoyer devant toi M'iachi,
ange; en transposant dans ce mot, on a le nom de
Michel, le protecteur du peuple hébreu.
La plus remarquable de ces évolutions, appelée Gilgul, consiste
dit
c'est-à-dire
:
mon
dans la transposition régulière des différentes lettres d'un mot,
que celles du saint nom lEVE [Jéovah). Les douze changements mystérieux qu'on peut opérer avec les quatre lettres de ce
telles
nom
représentent
le
fait sortir la variété
jeu continuel de cette puissance première qui
de l'unité
',
Emploi des nombres.
Outre l'hiéroglypliisme synthétique dont nous venons de parler,
il
en existe un autre fondé sur
le
rapport numérique des lettres qui
représentent chacune une certaine valeur.
Les nombres forment trois classes
chaque classe renferme neuf
La première contient les nombres simples
lettres correspondantes.
;
1 jusqu'à 9. On les appelle les petits nombres.
La deuxième, qui commence à 10 et linit à 90, renferme les nombres moyens.
La troisième enfin, formée du produit des unités et des dizaines,
est à proprement parler le grand nombre.
Quant aux mille, le dernier degré de la progression numérique,
1.000
1
voilà pouron peut les ramener facilement à l'unité
quoi ces deux nombres ont la môme lettre en hébreu: Aleph-.
depuis
=
=
;
(Voy. p. 41.)
Les lettres se remplacent par des nombres et alternativement.
Ceux-ci s'additionnent ou s'énumèrent à part, c'est à volonté.
Prenons [)Our exemple
le
mot Adam
m
d a dont
40 4
= 45);
la
somme
égale
1
on aura 9.
mots dont la valeur numérique est la même, témoin Achad et Aliabha dont le nombre
correspondant est 13, et qui signifient, le premier Yunitc, et le
second Vamour, chargé précisément de reconstruire aujourd'hui
Funité détruite du reste le nombre l.'J est le nombre de l'amour
45 (40
11
-|-
suit
4
-|-
1
si
l'on extrait la racine,
de là qu'il y a affinité entre
les
;
(ternel
ce
(pi'il
laciin.' i
nom
La
1.
figuré par Jacob et ses
(ils,
Jésu>Christ
et ses apôtres; et
y a d'admirable, c'est qu'eu l'additiounanl, ou arrive à la
(1 -(- 3
4), qui corres|)():id aux quatre lellres du saint
=
/A'IVi', principe de vie et
d'amour.
clef générale de ces évolutions
Molilor, p, 31, 32,
3;).
si
curieuses qu'<jn fait subir
(Voy. aussi p. 123 pour les ciiangenicnls de
iKvi:.)
2.
La
l;inj,Mie
racine que
iiiamiuo d'un nnni lu-oitro pour cxitiimci- le
Ainsi IWiIh) qui siguilic dix uiilh' a la inOnie
ln'hr'aïqiic
nombre dépassant
1(100.
linbli (uuillitiide).
,
—
aux mots
phique
TAROT
^
et
2(i
—
et aux lettres, nous la trouverons dans ce livre hiéroglynuméral si peu connu quant à ses hases scientifiques, le
•
L'explication mystique de ce tarot formait la base de l'enseigne-
ment
oral de la magie pratique qui conduisait le Kabbaliste initié
jusqu'à la prophétie. Rien n'a été imprimé, à notre connaissance,
sur ce sujet dans les livres dits
«
Kabbalistiques.
»
Nos bibliothèques
publiques renferment quelques manuscrits attribués à Salomon
et
traduits de l'hébreu en latin, et de là en français; ces manuscrits
renferment, d'une part, la reproduction, sous
des lames du Tarot ou
et la mise en
le
nom
clavicules
«
»,
le
nom
et d'autre
de talismans,
part Vexplication
usage de ces clavicules. On les connaît
de clavicules de Salomon, soit sous
le
nom
soit sous
de Schemam-
pkoras encore faut-il reconnaître que les données fournies par
ces manuscrits sont bien incomplètes.
Quoi qu'il en soit, il était nécessaire de les citer pour déterminer
aussi exactement que possible les divisions principales qu'on peut
établir dans celte partie de la tradition secrète des Hébreux. Voici
donc, pour terminer, la manière dont nous diviserons la Kabbale.
;
Divisions.
Livres et Manuscrits.
Division identique
d'Ad, Franck et de
la plupart dps au-
Bereschit.
Œuvre
Csncordanees entre les antouri,
de
Skpher
teurs contemporains
Iktzirah.
ainsi
la
création.
que des kab-
balistes
eux-mêmes.
Partie clorjma'.ique
de M. Munck.
Partie
Œuvre du
nirlaphy-
Munck.
i" degré de Moli-
sique de
Mcrcavah.
ZOUAR.
char.
iM.
tor.
KABBALE
Hiéroglyphiame
Partie symbolique
synthétique.
M. Munck.
(le
Tarot.
Geraatria.
2*
degré de Moli-
Themuria.
tor.
Nolarikon.
Manuscrits
ma
Clavicules,
giques.
Ésolérisme
du
schemamphohas
mystique
Partie
de Molitor.
Tarot.
1. Voy. Eliphas Uvi,
Le Tarot des bohémiens.
Wlnd
d: Haute Magie, cliap.
XX.!,
cl
Vapus
DEUXIÈME
PARTIE
LES
ENSEIGNEMENTS DE LA KABBALE
Horizon de
((
i)
l'Éternité
r+ 365
Système kabbalistiqi'e des Séphirotus.
RÉSUMÉ METITODIQUE DE LA KABBALE
CHAPITRE PREMIER
EXPOSÉ PRÉLIMINAIRE.
—
DIVISION DU SUJET
nous allons résumer de notre mieux les
de la Kabbale.
La tâche est assez difficile, car la Kabbale comprend, d'une part,
tout un système bien particulier basé sur l'étude de la langue
hébraïque, et, d'autre part, un enseignement philosophique de la
Dans
l'étude suivante
enseignements
et les traditions
plus haute importance, dérivant de ce système.
Nous allons
faire tous
nos efTorls pour aborder ces divers points
les séparant bien nettement. Notre
de vue l'un après l'autre en
étude comprendra donc
:
1°
Un exposé
préliminaire sur l'origine de la Kabbale;
2°
Un exposé
sur
le
système kabbalistique
et ses divisions, véri-
lable cours de kabbale en quelijues pages;
3"
Un exposé
sur la philosophie delà Kabbale et sur ses applica-
tions;
4° Les textes principaux de la
Kabbale sur lesquels sont bâties
données précédent(;s.
C'est la première fois qu'un travail de ce genre est présenté au
public. Aussi nous efforcerons-nous de toujours nous appuyer sur
des auteurs compétents lorsque les dévelop[)ements ne nous seront
les
point personnels.
La Kabbale est la clof de voûte de toute la tradition occidentale.
Tout phil(j>o[)be abordant les conceptions les plus élevées que
—
puisse alleindre l'esprit
qu'il s'appelle
Tous
Raymond
30
humain
Lulle
*,
—
aboutit forcément à la Kabbale,
Spinosa^, ou Leibniz ^
les alchimistes sont kabbâÏÏstes, toutes les sociétés secrètes
religieuses ou militmtes qui ont paru en Occident
:
Gnostiques,
Templiers, Rose-Croix, Martinistes ou Francs-Maçons, se rattachent
à la Kabbale et enseignent ses théories, Wronski, Fabre d'Olivet et
Eliphas Levi doivent à la Kabbale
sances et
le
le
plus profond de leurs connais-
déclarent plus ou moins franchement.
D'où vient donc cette doctrine mystérieuse?
L'étude,
même
su[)erficieUe des religions,
nous montre que
1
ini-
tiateur d'un peuple ou d'une race divise toujours son enseignement
en deux parties
Une
:
partie voilée sous les mythes, les [)arabolcs ou les
symboles
à l'usage des foules. C'est la partie exolérique.
Une partie dévoilée à quelques disciples favoris qui ne doit
jamais être écrite clairement, si elle est écrite, mais qui doit être
transmise oralement de génération en génération. G est la doctrine
ésotérique.
1
Jésus n'échappe pas à la règle générale pas plus que Bouddha;
Apocalypse en est la preuve pourquoi Moïse serait-il le seul qui
;
ait failli à cette
règle?
Moïse, sauvant le
plus pur des mystères d Egypte, sélecta un
peuple pour garder son
der
le
livre,
une
tribu, celle de Lévi,
pour gar-
culte; pourquoi n'aurait-il pas transmis la clef de son livre
à des disciples sûrs?
Nous verrons en effet que la Kabbale enseigne surtout le maniement des lettres hébraïques considérées comme des idées ou môme
comme
par
des puissances effectives. C'est dire que Moïse indiquait
là le sens véritable
de son Sepher.
Ceux qui prétendent que
la Kabbale vient (ÏAdam racontent tout
simplement l'histoire symbolique de la transmission de la tradition
d une race à l'autre, sans insister sur une tradition plus que sur
une autre.
1. Les adeptes de cette science (Kabbale) parmi lesquels il faal conprendre plusieurs mystiques chrétiens, tels que Raymond LuMe, Pic de
la Mirandole, Reuchlin, Guillaume Poslel, Henri Morus, la re{.'arde>nt
oomme une tradilion divine aussi ancienne que le génie humain l'DJc-
tionnaire philosnpldque de Fran( k;.
2. Les ouvrages de Spinosa alli-stent une connaissance profonde de la
Kabbale.
3.
Leibniz
f:it
initié
célèbre alchimiste,
et
à
grau
la
1
Kabbale par Mercure van H-lmont,
kaM)ah"ste lui-inèuie.
lils
du
—
;}i
—
Quelques savants contemporains, ignorant tout de l'antiquité,
sont étonnés d'y trouver des idées profondes sur les sciences, et
placent l'origine de tout
le
savoir au second siècle de notre ère,
d'autres daignent aller jusqu'à l'école d'Alexandrie.
Des critiques prétendent même que la Kabbale a été inventée au
par Moïse de Léon. Un véritable savant, digne de toute
notre admiration, M. Franck, n'a pas eu de peine à remettre ces
critiques à la raison en les battant sur leur propre terrain'.
Nous nous rangerons donc à l'avis de Fabre d'Olivet plaçant
l'origine de la Kabbale à l'époque môme de Moïse.
xiii" siècle
Il
paraît,
prévoyant
au dire des plus fameux rabbins, que Moïse lui-même,
le sort
que son livre devait subir et les fausses interprédonner par la suite des temps, eut recours
tations qu'on devait lui
à une
il
loi orale, qu'il
donna de vive voix à des hommes sûrs dont
avait éprouvé la fidélité, et qu'il chargea de transmettre dans le
secret
du sanctuaire à d'autres hommes
qui, la transmettant à leur
tour d'âge en âge, la fissent ainsi parvenir à la postérité la plus
reculée. Cette loi orale
de posséder se
nomme
que
les Juifs
modernes
se flattent
Kabbale, d'un mot hébreu qui
encore
signifie ce
qui est reçu, ce qui vient d'ailleurs, ce qui se passe de main en
main.
Les livres les phis fameux qu'ils possèdent, tels que ceux du
Zohar, le Bahir, les Medrasliim, les deux Gemares qui composent
le Talmud, sont presque entièrement kabbalistiques.
Il
serait très difficile de dire aujourd'hui
laissé cette loi orale,
comme
ou
si,
si
Moïse a réellement
l'ayant laissée, elle ne s'est point altérée
parait l'insinuer le savant Maimonides,
quand
il
écrit
que
ceux de sa nation ont perdu les connaissances d'une infinité de
choses sans lesquelles il est presque impossible d'entendre la Loi.
Quoi qu'il en soit, on ne peut se dissimuler qu'une pareille institu-
\. Quand on oxaniine la Kabbale en elle-même, quand on la compare
aux doclrities analogues, et (ju'on réllécliit à l'inHuence immense qu'elle
a exercée, non seulement sur le judaïsme, mais sur l'esprit humain en
général, il est impossible de ne pas la regarder comme nn système très
sérieux et parfaitement original. Il est tout aussi im|tossil)le d'expliquer
sans elle les nombreux textes de la Mischna et du Talmud qui attestent
chez les Juifs l'existence d'une doctrine secrète sur la nature de Dieu el
de l'univers, au temps où nous taisons remonter la science kahhalislique
(Ad. Franck).
—
;i2
—
tion ne fût parfaitement dans l'esprit des Égyptiens, dont on con-
naît assez le penchant
La Kabbale,
pour
les mystères.
que nous la concevons, est donc le résumé le
plus complet qui nous soit parvenu de l'enseignement des mystèi'es
d'Egypte.
telle
Elle
contient
la
clef des doctrines
de tous ceux qui
allèrent se faire initier, au péril de leur vie, philosophes-législa-
teurs et théurges.
De même que
les vicissitudes
langue hébraïque, cette doctrine a pu subir
la
nomljreuses dues à la longue suite des âges qu'elle
a traversés; toutefois ce qui nous en reste
est
encore digne d'une
sérieuse considération.
Telle que nous la possédons aujourd'hui, la Kabbale comprend
deux grandes parties. La première constitue une sorte de clef
basée sur la langue hébraïque et capable de nombreuses applications, la seconde expose un système philosophique tiré analogiquement de ces considérations techniques.
On
désigne dans la plupart des traités
première partie
seule
sous le
nom
sur cette question la
de Kabbale; l'autre étant
fondamentaux de la doctrine.
1° le Sepher Jesiraii, le livre
de la formation qui contient sous forme symbolique l'histoire de
la Genèse Maassch bereschit.
2° Le ZoHAR, le livre de la lumière, qui contient également sous
forme symbolique tous les développements ésotériques synthétisés
sous le nom d'Histoire du char céleste Maasseh merkabah '.
C'est encore au symbolisme qu'il faut rapporter les deux cabales
des Juifs, la cabale Mercava, et la cabale Bereschit. La cabale Mcr-
développée dans
les livres
Ces livres sont au nombre de deux
:
:
cava
faisait
profonds
pénétrer
et les plus
le Juif
des anges; la cabale Bereschit
ment
et le
illuminé dans les mystères les plus
intimes de l'essence et des qualités de Dieu et
lui
montrait dans
le
choix, l'arrange-
rapport numérique des lettres exprimant
les
mots de
sa langue, les grands desseins de Dieu, et les hauts enseignements
religieux que Dieu y avait placés.
Merkabah
et
(de Brière.)
Bereschit, telles sont les deux grandes divisions clas-
siques de la Kabbale adoptées par tous les auteurs.
Pour aborder
enseignements de la Merkabah, il faut conet, pour ce faire, il faut connaître l'alphabet hébraïque et les mystères de sa formation.
Partant donc de cet alphabet, nous allons aborder successivement
les
naître déjà la Bereschit
i.
Fabre d'OIivet, Uing.
héb., p. 29,
(.
1.
—
les diverses parties qui
3}
—
constituent cette clef générale dont nous
avons parlé, ensuite nous parlerons du système philosophique.
On [teut diviser les kabbalistes en deux catégories. Ceux qui ont
appliqué les principes de la doctrine sans s'attarder à développer
fondements élémentaires et ceux qui, au contraire, ont fait des
de la Kabbale.
Parmi ces derniers nous pouvons citer P ic de la Mirandole
les
traités classiques
,
L enain
Pic de la Mirandole divise l'étude de la Kabbale en étude des
numérations (ou Sephirolh) et élude des noms divins (ou Schenroth).
C'est en effet à ces deux puints que se réduit toute la clef.
Kirche r
et
.
Kircher, R, P. Jésuite, est un des auteurs les plus complets sur
cette question
;
il
adopte la division générale en
\°
Génmtrie ou élude des transpositions;
2°
Notarla ou étude de
3°
Thémurie ou étude des commutations
l'art
trois
grandes parties
:
des signes;
et des
combinaisons.
Lenain, auteur de la Science cabalistique, traite surtout des
noms
divins et de leurs combinaisons.
Nous donnerons
plans suivis dans ces divers ouvrages après
les
notre exposition, car, actuellement, la plupart des divisions ne
seraient pas bien comprises.
CHAPIIRK
i;alpiiabet
11
hébraiouk
LES VINGT-Di:UX LETTRES ET LELR SIGNIFICATION
Le
pf»int
de départ de toute la Kabbale c'est l'alphabet hébraïque.
L'alphabet des Hébreux est composé de vingt-deux lettres;
lettres
ne sont pas cependant placées au hasard
des autres. Chacune d'elles correspond à un
les
les
unes à la suite
nombre d'après son
rang, à un hiéroglyphe d'après sa forme, à un symbole d'après ses
rapports avec les autres lettres.
T(uites les lettres dérivent d'une d'entre elles, le iod, ainsi (pie
nous l'avons déjà
(voy.
1"
dit'.
Trois mères
les
a générées de la façon suivante
:
L'A
(Aleph)
L'M
(Le
Le
\.
Le iod
Sepher Jesirah):
Voy. l'élude
Mem)
SI) (LeSrliiri)
siu' le
mol
5^
"0
"C*
itd, hr, Vdii, hé (|>;ige 498).
34
Sept doubles (doubles parce qu'elles exjiilmeiil deux som
2"
lun
positif fort, l'autre négatif
Le B
Le G
Le D
Le Cil
Le Ph
L'R
Le T
3" Enfin
doux)
(Belh)
(Ghimel)
(Dalelh)
(Caphj
(Phé)
(Resch)
1
(Thauj
duuze simples formées par
Pour rendre tout cela plus
indiquant la
:
les
autres letlres.
donnons l'alphabet hébreu en
qualib^ de chaipie lettre ainsi que son rang.
clair,
VALEURS
UlÉRuGLYPHE
NOMS
d"ordre
roma'nes
DANS l'alphabet
m è re
1
.S
2
"2
beth
3
1
ghimel
4
1
daleth
A
B
G
D
5
n
hé
K
6
K
va u
>•
simple
7
T
/.aïn
Z
simple
8
n
heth
H
simple
9
t:
leth
r
simple
iod
I
simple
D
caph
CH
double
simple
10
11
!
VALEURS
EN LETTRES
y
aleph
double
double
double
simple
S
lamed
L
*^
me m
M
14
:
noun
N
lo
D
samerh
S
simple
16
>
h aïn
GH
simple
17
-
12
13
18
19
mèi'e
simple
phé
PII
double
tsadé
!>
simple
coph
K
simple
20
P
1
resch
II
21
r
shin
SI]
22
P
thciu
TB
double
mère
double
el
prinri[ie
Chaque lettre hébraïque représente donc trois chose?
1° Une lettre, c'est-à-dire un hiéroglyphe;
2° Un nombre, celui de Tordre qu'occupe la lettre;
3° Une idée.
Combiner des lettres hébraïques c'est donc combiner des
nombres et des idées; de là la création du Tarot ^.
Chaque lettre étant une puissance est liée plus ou moins étroiie:
nient avec les forces créatrices de l'Univers. Ces forces évoluant
dans
trois
mondes, un physique, un astral
point de départ
lettre est le
et
le
et
un psychique, chaque
point d'arrivée d'une foule de
correspondances. Combiner des mots hébraïques
sur l'Univers lui-même, de là
les
c'est
mots hébreux dans
par suite agir
cérémonies
les
magiques.
Maintenant que nous connaissons l'alphabet en général,
faut étudier la signification et les rapports de
il nous
chacune des vingt-deux
de cet alphabet. C'est ce que nous allons faire. Un verra,
dans cette étude faite d'après Lenain, les correspondances de
chaque lettre avec les noms divins, les anges et le sephiroth.
lettres
Les anciens
rabbins, les philosophes et les
quent, selon leur système,
l'ordre,
cabalistes
Vharmonie
et les
expli-
influences
deux sur le monde, par les ^:2 lettres hébraïques que comprend l'alphabet mystique des Hébreux ^
des
Explication des mystères de l'alphabet hébreu.
Cet alphabet désigne
1°
Depuis
sible,
la lettre
c'est-à-dire le
:
^
aleph
jusqu'à la lettre
monde angélique
*
iod
le
(intelligences
monde
invi-
souveraines
recevant les influences de la première lumière éternelle attribuée
au Père de qui tout émane).
2"
Depuis
la
lettre
"2
caph
jusqu'à
celle
nommée tsadé *;
monde visible,
désigne différents ordres d'anges qui habitent le
c'est-à-dire le
monde
astrologique altribuéà Dieu
le Fils,
qui signifie
la divine sagesse qui a créé cette infinité do globes circulant
dnns
l'immensité de l'espace dont chacun est sous la sauvegarde d'une
intelligence spécialement chargée parle créateur de les conserver
i
cl 2.
Voy.
If
Tarol des Rnhéinienii, par Papiis.
—
mainfimir dans
el Ips
troubler l'ordre
3°
A
et
-
orhes, afin qii'ancnn
leiir.>
aslro ne pnisse
l'harmonie qu'il a établis.
partir de la lettre tsadé
thau, Ion désigne le
^
jusqu'à la dernière,
monde élémentaire
sophes au Saint-Esprit. C'est
Tàme
3G
le
nommée H
attribué par les philo-
souverain Etre des êtres qui donne
toutes les créatures.
et la vie à
Explication Hépnrôo des 22
1
lelfres.
Aie/j/i
is*
Correspond au premier
nom
de Dieu, Eheieh ^^~l^
l'""
fl"6
inter|)rète essence divine.
Les cabalistes l'appellent celui que l'œil n'a point vu à cause de
son élévation.
Il
monde appelé Ensophe
siège dans le
attribut se
nomme
Kcther
~P3
qui signifie
l'infini,
son
interprété couronne ou diadème:
domine sur les anges appelés par les Hébreux Haioth-Nakodisch
li/npnjn^ri c'est-à-dire les animaux de sainteté; il forme les
premiers chœurs des anges que l'on appelb; séraphins.
il
2
2
2"
nom
divin
(clarté, jeunesse),
Betk
correspondant à cette
lettre
désigne anges de 2^ ordre,
Formes ou
:
Bachour 'HinS
Ophanim
D^JS'^i^.
roues.
Chérubins (par leur ministère Dieu débrouilla
le
chaos).
3
Nom
^*'2,^
^-t^ '-a^*>
Ghimel
:;
Gadol
^M
iAo^^-^^\
Numération riDDil Hoschma, sagesse.
(magnus), désigne anges Aralym D^7"!S c'est-à-
dire grands et forts, trônes (par
eux Dieu tetragrammaton Elohim
entretient la forme de la rnalière).
Numération Binach
providence
"
4
Nom
HJO
et intelligence.
Dairth
'
Dagotil
"y^^"^
(insignes^ anges Ilasmalim D^7D\^*n.
-
1^
•^^.*^*'*^
—
37
—
Dominations.
que Dieu EL^J^ représente
C'est par eux
Jes effigies des
corps et
toutes les diverses formes de la matière.
AllriJjut
IDn
(iiœsed),
clémence
5
et bonté.
Hé
T]
Nom Hadom
"j"".!!!
(formosus, majesluosus). Seraphim D*S"lW,
puissances (par leur ministère Dieu Elohim Lycbir produit les
éléments).
Numération
"ÎÎIS
crainte
(pachad),
et
jugement, gauche
de
Pierre.
Attribut n"11!2.5 Geburah, force et puissance.
6
Vau
1
A formé V'1 Vezio (cum splendore), G° ordre d'anges JD5<"lD
Malakim, chœur des vertus (par leur ministère Dieu Eloah produit
les métaux et tout ce qui existe dans le règne minéral).
Attribut ri"l")^Sr Tipherith, Soleil, splendeur.
7
Za'in
T
A formé
Zakai (purus nmndus),
f^,'
7"
ordre d'anges, princi-
pautés, enfants d'Elobim (par leur ministère Dieu tétragrammaton
Sababot produit
les
plantes et tout ce qui existe en végétal).
Attribut "^27] wezat, triomphe, justice.
n
8
Désigne chased
fils
l^DH
(misericors),angesde8*ordreBené Elohim,
des Dieux {chœur des archanges) [Mercure]
Dieu Elohim Sabahot produit
Attribut
lin
les
animaux
et le
;
par leur ministère
règne animal.
Ilod, buiange.
9
Tet/i
ta
Correspond
au
n(jm
"^'t^
Tebor (mundus purus), auges de
0" ordre cpii président à la naissance des
tère
Ilet/i
Saday
et l-^lhoi
hommes
(par leur minis-
envoient des anges gardiens aux hommes).
Attribut "lin* Jesod, fondement.
:j8
10
lod
f
D'où vient fah H' (Deus).
Attribut
royaume, empire
:
héros.
les
temple de Dieu ou influence par
et
par leur ministère que
C'est
l'intelligence, l'industrie et la
les
hommes
reçoivent
connaissance des choses divines.
Ici finit le inonde angéllque.
1
Caph
D
1
Nom "l')2!3 fpolens). Désigne l^"" ciel, i" mobile
exprimé par une seule lettre,
au nom de Dieu
1
correspondant
c'est-à-dire
la
1" cause qui met tout ce qui est mobile en mouvement. La première intelligence souveraine qui gouverne le premier mobile,
c'est-à-dire le premier ciel du monde astrologique attribué à la
deuxième personne de
Son attribut
la Trinité, s'appelle 3''nt2î2D Mittatron.
signifie prince des faces:
sa mission est d'introduire
tous ceux qui doivent paraître devant la face du grand Dieu
a sous elle
ternes
;
le
;
elle
prince Orifiel avec une infinité d'intelligences subal-
les cabalistes disent
que
c'est
par
le
ministère de Mitta-
tron que Dieu a parlé à Moïse; c'est aussi par
puissances inférieures du
monde
lui
que toutes
les
sensible reçoivent les vertus de
Dieu.
Gaf, lettre finale ainsi figurée 1^
noms de
Dieu,
El i"^^ lah
n^
;
correspond aux deux grands
composés chacun de deux lettres hébraïques,
ils dominent sur les intelligences du deuxième
dos étoiles fixes, notamment les douze
Hébreux appellent Galgol hamnazeloth
du deuxième ciel est nommée Raziel. Son attribut
ordre qui gouvernent
le ciel
signes du Zodiaque que les
l'intelligence
iiiunilie
;
vision de Dieu et sourire de Dieu.
^
12
D'où vient Lumined T2*7 (doctus), correspond au
nom
Lamr>l
nom
Sadaï,
lettres, nommé emblème du Delta, et domine
sur le troisième ciel et sur les intelligences de 3* ordre qui gou-
de Dieu en cinq
vernent
la
sphère de Saturne.
6
5
;}n
D
13
Meborakc
HH'O
mn\
Jehovah
(beaediclus), corre5«pond au
domine sur
gouverne Jupiter
se
Tsidkiel reçoit
Me?n
la
nomme
sphère de
-4'"
52, lettre
nom
A"
Tsadkiel.
iaflueuces de Dieu par rintermi''diaire
les
Schebtaïel pour les transmettre aux intelligences du
Mem
au
ciel et
Ju[)iter. L'intelligence qui
capitale,
correspond au
5° ciel et
5''
de
ordre.
au
nom
o**
de
nom de prince en hébreu. Domine la sphère de
Mars. Intelligence qui gouverne Mars
Samaël. Samaël reçoit les
c'est le 5"
Dieu;
:
influences de Dieu- par l'intervention de Tsadkiel et les transmet
aux intelligences du
0'"
orih'e.
14
Noiin
2
Nun
Xora
^"["'.J
(Tormidaltilis)
Emmanuel (nobiscum
Soleil;
Nom
V intelligence du
Soleil,
" finale ainsi figurée, se
composé de
7 lettres (Dieu
Vénus
Intelligence de
:
;
correspond
nom
Deus), 6"
aussi
de Dieu; domine
au
nom
le 6^ ciel,
Raphaël.
rapporte au
V nom
immuable). Domine
de Dieu Ararita,
le 7^ ciel et
Vénus,
Haniel (l'amour de Dieu, justice et grâce de
Dieu).
D
1
Xom Samock
Mercure;
l'"*'
firm.uis;,
"î"Q'|l2 .'•'l'i*'"'',
?>"
nom
de Dieu; étoile
intelligence de Mercure, Mikael.
1
Haïn
::
Nom 1"^
Ila/.az (forlis';
correspond
le 9' ciel; I^une; intelligence
Ici finit le
;i
Jehova-Sabahot. Domine
de la Lune, (iabriel.
monde archange liqut:.
S
17
18*
Samech
nom
lui
correspond;
(uelle (Kirchrr,
ii,
227 }.
ni^î Phodé
P/iê
(relcmplor).
/?Ȕp inlellec-
—
40
—
Cettro lettre désigne le Feu, l'élément où luibilcnl les salamandres. Intelligence du Feu, Séraphin et plusieurs sousordres.
Domine en été sur le Sud ou Midi.
La
finale T\ ainsi figurée
Intelligences de
ligences de
désigne Cair, où habitent les Sylphes.
Chérubin et plusieurs sous-ordres. Les inteldominent au printemps sur l'Occident ou l'Ouest.
l'air,
l'air
ï
18
Matière universelle (K).
Nom
Z' "^
Tsade
Ïsedek(justu5). Désigne
\
les
9
Nom
\l*ip Kodesch (sanctus). Terre où
Gnomes. Intelligence de
la
en
Coph
p
dérivé
VEau
Domine
nymphes. Intelligence, Tharsis.
automne sur l'Ouest ou l'Occident.
Finale ^ forme des éléments (A. E. T. F.) (K).
où habitent
Terre, Ariel.
En hiver
habitent les
vers le Nord.
Minéraux, inanimé (Kircher).
20
1
Nom nin
(i'iiperans)
Bcsck
Rodeh, végétaux (Kircher); attribué au
1" principe de Dieu qui s'applique au règne animal
à tous les animaux.
et
donne
^
21
Nom Schaday
HU (omnipolens) qui
la vie
S/lin
signifie
Dieu tout-puissant,
attribué au second principe de Dieu (animaux, ce qui a vie (Kircher),
qui donne
le
germe à
toutes les substances végétales.
n
22
Nom Thechinah pl^HP
(gratiosus),
principe de Dieu qui donne
.S""
T/iaii
le
germe
Microcosme
(Kircher).
à tout ce qui existe dans le
règne minéral.
Cette lettre est le symbole de
fin
de tout ce qui existe, de
l'homme parce qu'elle désigne
que l'homme est la lin et
même
perfection de toute la création.
la
la
—
41
Dicislun de
l^'
-i
n
^*
60
50
40
30
20
10
D
J
D
n
r
700
600
500
100
300
200
100
"
D
1
n
\r;
1
90
80
70
i:
5
900
800
:;
5
monde
Yoici
3
:
~
inonde
Centaine
3"
4
1
7
Dizuine
2^
5
8
n
monde
comment
il
alpha het
n
9
lÛ
Unité
/'
•I
1
faut ranger ces lettres et quelle est leur signifi-
cation mystique.
1'°
2" connp:xion
CONNEXION
SS^î alepli
c'est-à-
hé
n
dire poitrine.
no
;;
3'^
(ista, rue), ainsi t2 Ibel, bien, Ijon,
ghimei, [dénitudo,
I
vau,
\
>
uncinus.
Il
I daletb,
table
el
n
que
vie.
II
est
maison de Dieu
(pii dans les livres
la
se
trouve
nommée
pléni-
tude.
maintenant
nous sachions l'uni-
indique quelle
divins
analogi-
indique
quement que, quoi-
porle.
II
iod, principe.
zuïn (Hœc), celle-là,
armes.
rétribution.
dé-
clinaison.
celle-ci.
beth, maison.
CONNEXION
indique
analogi-
versalité des choses
quement
l'une
écrites,
Tautre vie,
et
peut
vie
et
quelle
être
l'autre
sous la
même
des écritures par
la-
cependant
nous n'en connaissons qu'une partie
et
nous n'en proqu'une
phétisons
quelle le Christ lui-
partie
même annonce
(juand nous aurons
la
vie des croyants.
cependant
;
mérité d'être avec
le Christ,
alors ces-
sera la doctrine des
livres, et alors
nous
aurons face à face
le
bon
piinci|ie tel
(ju'il est.
Monde
a}i(ji;Hquc.
.
M—
¥
3
"^
CONNEXION
capli,
CONNEXION
o"
D
main, con-
mem, ex
ipsis.
ioun,sempilernum.
duite.
J
lamecl (discipline),
D
cœur.
samech,
l'i
u
adjuto-
"J
haïn, source, œil.
5
phé, bouche.
i*
Isadé, justice.
m
Il
Ils
contiennent ceci
prises dans l'œu-
cœur
des
écritures
conduitesontcom-
tirer
dans les sens
parce que nous ne
pouvons rien faire
les
pris
qu'au
|)
aravan
analogil'é-
criture est la sour-
c'est
que
ou l'œil et la
bouche de la jus-
ce
hommes doivent
le?
et la
indique
quement que
analogi-
quement que
Les mains sont comvre, le
indique
11
:
CONNEXION
6''
uniquement
qui contient
tice,
sources néces-
l'origine de toutes
œuvres de
saires à la vie éter-
les
nelle.
partie
par
t
nous ne sachions
la
la
constituée
bouche
di-
vine.
ce qu'il faut faire.
•
Monde
des orbes.
r CONNEXION
p
cojih
Vocation, voix.
"^
resch
Tête.
X} shin
(Test
comme
signe des dents
et c est
si
;
Dents.
Signe, microcosme.
thaii
ri
l'on
en
disait
effet la
la vocation
:
par ces signes qu'on parvient à
au liovaume éternel.
est le Christ et
Monde
de la
tète est le
voix articulée dérive des dents
des
/
rhimenfs.
la tête
de tous qui
-
—
4:j
chapitre
ih
LES NOMS DIVINS
a bien compris les données qui précèdent, s'il sait
que chaque lettre a trois fins et exprime un hiéroglyphe, un
nombre et une idée, il connaît les fondements de la Kabbale. Il
nous suffira maintenant de nous occuper des C(jmbinaisons.
Si chacune des lettres est une puissance effecti^^e, le groupement
Si le lecleur
liien
de ces
lettres d'après certaines règles mystiques donne naissance à
des centres actifs de force qui peuvent agir d'une manière efficace
lorsqu'ils sont
mis en action par
la
volonté de l'hcjmme.
De là les dix noms divins.
Chacun de ces noms exprime un attribut spécial de Dieu, c'est-àdire une loi active de la Nature et un centre universel d'action.
Comme
toufes les manifestations
divines, c'est-à-dire tous les
actes et tous les êtres, sont liées entre elles autant que les cellules
de l'homme sont
à lui, mettre une de ces manifestations en
courant d'action réel qui se répercutera dans
tout l'Univers; de même qu'une sensation perçue par l'homme en
un point quelconque de sa peau fait vibrer l'organisme tout entier.
liées
jeu c'est créer un
L'élude des
l"
noms
D'une part
divins
comprend donc
:
les qualités spéciales attribuées
2° D'autre part les rapports de ce
nom
avec
à ce
le reste
nom;
de la Nature.
Nous allons aborder ces points l'un après l'autre.
Tout d'abord énumérons ces dix noms qu'on retrouve sur tous
talismans et dans toutes les formules d'évocation.
Nous mettons les lelties françai-es sous les leltres hébraïques, à
l'envers, pour indi(iuer le sens de la leclure de l'hébreu.
les
h'hieU.
1
a
i
a A
2
loi,.
Al
3
lehovali
aval
El.
i
5
Elolia.
aana
6
L'iohini.
MiaJÂ
résumant
PRINCIPE CRÉATEUR
P
Actif
le
Symbolisme de tous les Arcanes majeurs et
du sens de l'un quelconque de ces
Dieu
le
Volonté
Père
Le Père
'>
4
1
PRINCIPE CRÉATEUR
Passif
Adam
n
Pouvoir
PRINCIPE CRÉATEUR
Réalisation
créateur
La Xature naturanle
Équilibrant
Lumière
Dieu
La Mère
Intelligence
le Fils
">
Actif
Eve
Autorité
Justice
La Nature naturée
La Vie universelle
Existenc? élémentaire
Beauté
Amour
(n)
PRINCIPE CONSERVATEUR
Équilibrant
1
PRINCIPE RÉALISATEUR
Dieu
(1)
Actif
le
Saiiit-Es[>rit
f
n
PRINCIPE RÉALISATEUR
É(iuilibraiit
9
6
3
PRINCIPE RÉALISATEUR
Passif
8
5
2
PRINCIPE CONSERVATEUR
Passif
astrale
Fluide universel
*
PRINCIPE CONSERVATEUR
(H)
7
Adam-Ève, l'Humanité
Amour
Le Cosmos
Attraction universelle
Prudence
(se taiue)
Fluide astral (aoup.)
1
Lui-même
(
f)
Manifesté
—
+
D
I
E U
Lui-même
(H)
+
(21)
L'HOM
L'HUMA
LEAU
permettant de déterminer immédiatement
Arcanes.
l'riiicipe
Nécessité
transformateur
la définition
La Deslruction
Les Éiément-i
universel
10
La Forre en iniissance
de manifeslaliun
13
La Force
Le
La Liberté
L"lnvolution
La
Vie réflérhie
et
Monde
visible
L'Immortalité
14
11
19
Ciiute adamitpie
plasti(iue
universelle
(osF.n)
La
La Mort
Puissance niagiiiue
Le Courage
16
La Nutrition
Le
Hèçjne
minéral
Le Mouvement propre
17
20
La Vie corporelle
L'Espérance
La Respiration
La Vie individuelle
Les Forces physiques
Le Règne végétal
Le Destin
Le Chaos
passagère
Charité
Le Mouvement
de durée relative
12
Kspéranre (fAvom)
18
15
Le
La Destinée
Corps
matériel
L'Innervation
iXaliasIi
Force é(iuilil>rante
Lumière
La Matière
astrale
Le Règne animal
en circulation
Manifesté
—
ME
NITÉ
Lui-même
(1\
Manifesté
+
(21)
L'UNIVERS
Relour (p)
à
(21)
l'Unité
—
Ar,
—
Tetragratnmalon
1
aval
^'^^nî:
Sabaolh.
TÛAaST
8
Elohiui.
MiajA
m^^ni:
Sabaolh.
TOAaST
9
S h ad a'/.
las
Adonat.
LXQA
La Kabbale
est
si
merveilleupement construite que tous
les
termes
qui la constituent ne sont que des faces diverses les uns des autres.
Ainsi nous sommes obligé, vu la pauvreté d'abstraction de nos
langues européennes, d'étudier séparément la signification et les
rapports des dix noms divins, puis la signilicalion et les rapports
des dix nombres,
cela,
nom, idée
tout dans leurs diverses acceptions. Or, tout
nombre, se trouve synthétisé dans chacun des
le
et
ITuM'oglyphes, soit qu'on parle du
nom
divin, soit qu'ijn
énonce
la
Scphiroth.
Ces
noms
les écrits
(qui tous ont
un sens secret développé en
détail
dans
des kabbalistesj méritent d'attirer parliculièrement notre
allrMitiun.
1er
Le premier d'entre eux
Dans ce cas
Nom
Ekkh
divin
s'écrit
souvent
pai- la siniiile lettre
simplement MOI.
Lacour, dans son livre des iEloïm ou Dieux de Moïse, montre que
ce mot a donné naissance au grec 'j.v., toujours. Eh'xeh signifie donc
exactement le Toujours, et l'on comprend comment la lettre iod,
qui exprime le commencement et la fin de tout, puisse le repré>
(iod).
il
signifie
senter.
\.
Le
nom lEVE
fanes, est
gneur).
ou 10IL\ ne devant jamais être prononcé par les proremplacé par le mot télrayrammaton ou le mot aionai (sei-
Ce
nom
écrit
mystiquotnenl en triangle par
représente les trois principaux attributs de
création,
trois iod aiiKsi
la divinité
:
émanant
du Toujours donnant naissance aux mesures
la
tem|)i>-
relies.
Le premier iod montre en
Temps dans
sa triple division
eiïet l'Eternité
:
Passé. Présent
donnant naissance au
et
Avenir.
C'est le i\ombre.
C'e-t le Père.
Le second iod montre
l'Infini
sa triple division de Longueur,
donnant naissance à l'Espace dans
Largeur et Profondeur.
C'est la Mesure.
C'est le Fils.
Le troisième iod représente
sance à
la
la
Substance éternelle donnant nais-
Matière dans sa triple spécifiralion de Solide, Li(|nide
el
Gazeuse
C'est le Poids.
C'est le Saint- h' sp rit.
Réunissez en un tout
le
Temps, l'Espace
et la
Matière
el la
Subs-
tance éternelle et infinie, le Toujours se manifestera.
De
la
là
balistes
:
représentation suivante de ce
nom
divin parles kab-
.
—
Les correspondances
<\e
ce
—
48
nom
sont ainsi données par Agrijipa,
l'un des plus forls kabbalisles connus'.
Eheie,
4°
nom
le
Numération
:
d'essence divine
keter
(couronne,
:
diadème),
signifie
l'être
très
simple de la divinité, il s'appelle ce que l'œil n'a point vu. On l'attribue à Dieu le Père et il influe sur l'ordre des Séraphins, ou,
comme
parlent les Hébreux, Haiol/i Hacadosch, c'est-à-dire en latin
les fameux animaux de sainteté, et de là, par
premier mobile, donne libéralement Je nom de l'être à toutes
choses remplissant l'L'nivers par toute sa circonférence jusqu'au
animalia sanclitatis,
le
centre.
Son intelligence particulière s'appelle Milhatron (Prince des
Faces) dont l'office est d'introduire les autres devant la face du
Prince, et c'est par le ministère de celui-ci que le Seigneur a parlé
a Moïse.
2e
2°
Nom
lah
Nom
f)^
:
lod ou ïetragrammatoa joint avec lod
numération Ilochena
;
[sapienlia).
Signifie divinité pleine d'idées et premier
au
Il
fils.
influe
engendré
par l'ordre des chérubins (que
nomment Ophanim)
et s'attiùbue
les
Hébreux
sur les formes ou les roues et de là sur
le
y fabriquant autant de figures qu'il contient d'idées
débrouillant le chaos ou confusion des matières par le
ciel des étoiles
en
soi,
ministère de son intelligence particulière
nommée
Raziel
qu'v fut le
gouverneur d'Adam.
3e
3°
i\om
:
IBVE
Nom
— niH*
Ce nom, l'un des plus mystérieux de la théologie hébraïque,
exprime une des lois naturelles les plus étonnantes que nous connaissions.
C'est grâce à la découverte
de quelques-unes de ses propriétés
que nous avons pu donner l'explicalion complète du Tarot-, explication qui n'avait jamais été donnée jusqu'à présent.
Voici comment nous analysons ce nom divin
:
LE MOT KAB BALISTIQUE
^\^^\1 ijod-hr-vau-hé).
Hébreux ou Kabbale,
un mot sacré qui donne, au mortel qui on découvre la
Si l'on en croit l'antique tradition orale des
il
existe
véritable prononciation, la clef de toutes les sciences divines et
i.
2.
H. G. Agrippa, Philosophie occilte, t. H, p. 30 et suiv.
la sijL^tiificalion dos lettres précédemmnnt.
Voyez
—
A9
—
humaines. Ce mot que les Israélites ne prononcent jamais et que le
grand prêtre disait une fois l'an au milieu des cris du peuple pro-
sommet de
fane, est celui qu'on trouve au
toutes les initiations,
rayonne au centre du triangle flamboyant au 33'' degré
franc-maçonnique de l'Ecossisme, celui qui s'étale au-dessus du
portail de nos vieilles cathédrales, il est formé de quatre lettres
celui qui
hébraïques
lit iod-hé-vau-hé 7V\rW
Sepher Bereschit ou Genèse de Moïse à désigner la
divinité, et sa construction grammaticale est telle qu'il rappelle
par sa constitution même' les attributs que les hommes se sont
toujours plu à donner à Dieu.
Or, nous allons voir que les pouvoirs attribués à ce mot sont,
II
et se
dans
sert
le
jusqu'à un certain point, réels, attendu qu'il ouvre facilement la
porte symbolique de l'arche qui contient l'exposé de toute la
science antique. Aussi nous est-il indispensable d'entrer dans quel-
ques détails à son sujet.
Ce mot
est
formé de quatre
lettres, iod
(f\
hr
fT\\
van
hé (n).
i^\
Cette dernière lettre hé est répétée deux fois.
A chaque lettre de l'alphabet hébraïque est attribué un nombre.
Voyons ceux des lettres qui nous occupent en ce moment.
Le iod
1
Le hé
n
Le vau
1
La valeur numérique
10
totale
=
=
=
du mot
«
Ce
nom
ollVe
4-5-f6-f5
d'abord
le
5
6
niH^
Considérons séparément chacune des
1.
10
=
est
donc
26
lettres.
signe indicateur de
la vie,
doublé, et
formant la racine essentiellement vivante EE ('^'^)- Cette racine n'est
jamais employée comme nom et c'est la seule qui jouisse de celle prérogative. Elle est, dès sa formation, non seulement un verbe, mais un verbe
unique dont tous les autres ne sont que des dérivés en un mol le verbe
:
»l"
(EVE) êlre-élanl.
l'expliquer dans
ma
Ici,
comme
grammaire,
on
le voit, et
comme
j'ai
eu soin de
signe de la lumière intelligible 1 (Vô)
est au milieu de la racine de vie. Moïsp, prenant ce verbe par excellence
pour en former
le
nom
le
propre de l'Être des Êtres, y ajoute
la manifestation potentielle et de l'éternité^
(I)
et
il
obtient
le
signe de
m»!^
(lEVE)
dans lequel le facultatif étant se trouve placé entre un passé sans origine
et un futur sans terme. Ce nom admiral)le signilîe donc exactement
rLlrc-qui-est-qui-ful-el-qui-sera.
»
(Fabre d'Olivet, Langue hébraïque restituée.)
4
oO
LE lOD
Le
iod, figuré
par une virgule, ou bien par un point, représente
principe des choses.
le
Toutes
les lettres
binaisons résultant
de l'alphabet hébraïque ne sont que des comde différents assemblages de Ja lettre iodK
L'étude synthétique de la nature avait conduit les anciens à penser
qu'il
nexislailquune seule
loi
dirigeant les productions naturelles.
Cette loi, base de l'analogie, posait l'unité-principe à l'origine des
choses et ne considérait celles-ci que
divers de cette unité-principe. Aussi
les lettres et
phabet,
par suite tous
était-il
les
mots
justement l'image
comme
le iod,
des
repels à degrés
formant à
et toutes les
lui seul toutes
phrases de
et la représentation
l'al-
de cette
Unité-Principe dont la connaissance était voilée aux profanes.
Ainsi la loi qui a présidé à la création de la langue des
même
que celle qui a présidé à
Hébreux
de l'univers, et
connaître l'une c'est connaître implicitement l'autre. Voilà ce que
est la
la création
tend à démontrer un des plus anciens livres de
la Kabbale
le
Sepher Jesirah^.
Avant d'aller plus loin, éclairons par un exemple cette délinition que nous venons de donner du iod. La première lettre de
l'alphabet hébreu, l'aleph [j^j, est formée de quatre iod opposés
deux à deux
(^'\
Il
en est de
même
pour toutes
:
les autres.
La valeur numérique du iod conduit à d'autres considérations.
L'Uaité-Principe,
d'après
la
doctrine des kabbalistes, est aussi
I'Unité-Fin des êtres et des choses, et l'éternité n'est, à ce point de
vue, qu'un éternel présent. Aussi les anciens symbolistes ont-ils
figuré cette idée par
1.
2.
un point au centre d'un
cercle, représentation
Voy.
la Kabbala denudata.
Traduit en français récemment pour
chez l'éditeur Carré.)
la
première
fois.
(Se trouve
—
de rUnité-Principe
[le
même
les êtres créés
l'éternité
[le
cei'cle
comme
la
somme
ni fin').
D'après ces données, l'Unité
dont tous
—
au centre de
point)
commencement
ligne sans
ol
considérée
est
ne sont que
que l'Unité-Homme
les
formée de
est
parties const'dvantes ; de
la
somme
de millions de
cellules qui constituent cet être.
A
l'origine de toutes choses
la
Kabbale pose donc l'affirmation
absolue de l'être par lui-même, du Moi-Unité dont la représentation est le îorf symboliquement, et le nombre 10 numériquement.
Ce nombre 10 représentant le Pi'incipe-Totit, 1, s'alliant au NéantRien, 0, répond bien aux conditions demandées^.
LE HE
Mais
le
Non-Moi.
Moi ne peut se C()ncevoir que par son opposition avec le
A peine l'affirmation du Moi est-elle établie, qu'il faut
concevoir à l'instant une réaction du Moi-Absolu sur lui-même,
d'où sera tirée la notion de son existence, par une sorte de divi-
culinité.
fhialitr,de l'opposition, du
image delà féménéité comme l'unité est l'image de la masDix se divisant pour s'opposer à lui-même égale donc
—=
cinq
sion de l'Unité. Telle est l'origine de la
Binaire,
nom
5,
nombre exact de
la lettre
Hé, seconde lettre du grand
sacré.
Le Hé représentera donc
le passif pav roppord au iod qui symnon-moi par rapport au moi, la femme par rapport à l'homme; la substance par rapport à l'essence; la vie par
bolisera
l'actif, le
rapport à l'àme,
etc., etc.
LE VAU
Mais l'opposition du Moi
et
du Non-Moi donne immédiatement
le rappotH existant entre ce Moi
naissance à un autre facteur, c'est
Non- Moi.
et ce
Or,
1.
le
Vau, G° lettre de l'alphabet hébraïque, produite par 10
Voy. Kircher, OEcUpus uEgi/ptiacus;
Loiiain, la Science kabbalisliquc;
Dée, Monas Uierogluphicu.
Voy. S.iint-MarLiii, Des rapports qui existent entre Dieu, l'Homme
V Univers;
Lacuria, Harmonies de l'être exprimées par les nombres.
J.
2.
et
^
(iod) -\-o (hé)
= 6 (ou
=r 15
1 -|" ^)'
signifie bien crochet, rapport.
qui relie les antagonistes dans la nature entière,
C'est le crochet
constituant le 3^ terme de celle mystérieuse trinité.
—
Moi
Non-Moi.
Rapport du Moi avec Non-Moi.
LE 2" UÈ
Au delà de la
La Trinité est
tissent toutes
comme
Trinité considérée
formule synthétique
la
les
et
loi,
rien n'existe plus.
absolue à laquelle abou-
sciences, et cette formule, oubliée
quant à sa
valeur scientifique, nous a été intégralement transmise par toutes
de la Science Sagesse des
les religions, dépositaires inconscients
primitives civilisations
Aussi
sacré.
lettre,
seulement constituent-elles
trois lettres
Le quatrième terme de ce nom
le Hé, répétée de nouveau ^
est
le
formé par
grand nom
la seconde
Cette répétition indique le passage de la loi Trinitaire dans une
nouvelle application,
c'est
à proprement parler \ine transition
monde métaphysique au monde phj'sique ou, en général^
monde quelconque au monde immédiatement suivant^.
La connaissance de
nom
cette propriété
du second Hé
est la clef
divin tout entier^ dans toutes les applications dont
ceptible.
Nous en verrons clairement
la
preuve dans la
il
du
d'un
du
est sus-
sititeK
RESUME SUR LE MOT lOD-HE-VAU-HE
Connaissant séparément chacun des termes composant
le
nom
sacré, faisons la synthèse et totalisons les résultats obtenus.
1.
Voy. Elipbas Levi, Dogme
mystères;
3.
Prseter hsec tria
et
Rituel de haute magie ;
la
Clef des grands
op. cil.
Voy. Fabre d'Olivet,
Voy. Louis Lucas, le
2.
(t
— Lacuria,
la
Langue hébraïque
Roman
numera non
restituée.
alchimique.
magjiiludo, quod tria sunt omnia,
est alia
omne et omnia tribus determinata
sunt. » (Aristote, cité par Ostrowski, page 24 de sa Mathése).
et ter
undecunque, ut
jrijthagorici dicunt;
4. Malt'alli a parfaitement vu cela
« Le passage de 3 dans 4 correspond à celui de laTrimiirli dans Maïa, et comme cette dernière ouvre
le deuxième ternaire de la décade prégénésétique, de même le chilïre 4
ouvre celle du deuxième ternaire de notre décimale génésélique. »
:
{Mathèse, p. 25.)
—
Le mot iod-hé-vau-hé
cune
est
—
o3
formé de quatre
lettres signifiant cha-
:
Le lod
Le principe
Le
Le Hé
Moi=
actif
par excellence.
10.
Le principe passif par excellence.
5.
Le Non-Moi
=
Le Vau Le terme médian,
le
crochet reliant l'actif au
passif.
Le Rapport du Moi au Non-Moi
Ces trois termes expriment la
Le
6.
de l'absolu.
loi Irinitaire
Bé Le second Hé marque
2"
=
le
passage d'un
monde
dans un autre. La Transition.
Hé
Ce second
Unité absolue
représente l'Etre complet renfermant dans une
les trois
termes qui
le
constituent Moi-Non-Moi-Rap-
port.
Il
indique
proque,
il
le
sert à
passage du noumène au phénomène ou la récimonter d'une gamme dans une autre.
FIGURATION DU MOT SACRE
Le mot iod-hé-vau-hé peut
se représenter de diverses manières,
qui toutes ont leur utilité.
Un
peut
le
ligurer en cercle de cette façon
:
iod
)
l"hé
2"
hé
I
n
n
I
vau
Mais
active
comme le second Hé, terme de transition, devient l'entité
de la gamme suivante, c'est-à-dire comme ce Hé ne repré-
sente en
somme qu'un
iod en germe', on peut représenter
sacré en mettant le second
Hé
sous le premier iod ainsi
iod
i"
hé
le
mot
:
vau
2^ hé
Enfin une troisième façon de représenter ce
lopper la
ainsi
trinité,
mot
consiste à enve-
iod hé vau, du terme tonalisateur ou second kr,
:
2'
2^
hé
2«hé
hé
2"
hé
L'étude du Tarot n'est que
nom
divin, ainsi qu'on le voit
l'étude des transformations de ce
parla figure synthétique suivante
:
i. Ce 2*= Hé, sur lequel nous insistons volontairement si ]onf:;temps,
peut être comparé au grain de blé par rapport à l'épi. L'épi, trinité manifestée ou iod fié vau, résout toute son activité dans la production dti
grain de blé ou 2e Hé. Mais ce grain de blé n'est que la transition entre
l'épi qui lui a donné naissance et l'épi auquel il donnera lui-même naissance dans la génération suivante. C'est la transition entre une généralion et une autre qu'il contient en germe, c'est pourquoi le deuxième Hé
est
un iod en germe.
\le,,.(S/Vd)
ÇoiVCi
1
8
?
5
n
2
ycOi^l G)<^
LE TAROT
PAPUS
Enfin
listes
si
nous voulions méjne résumer
sur ce
3''
nom, un volume nous
les
déductions des kabba-
serait nécessaire.
Eliphas
Levi fournit de merveilleux développements à ce sujet dans tous
ses ouvrages.
Kircher développe aussi longuement ses diverses
acceptions. Citons les rapports hiéroglyphiques de
niH^
d'après
cet auteur.
L'hiéroglyphe suivant est ainsi expliqué par Kircher.
Le globe central représente l'essence de Dieu inaccessible
et
cachée.
L'X image du denaire indique
le iod.
Les deux serpents s'échappant du globe en bas sont
Enfin les deux ailes symbolisent l'esprit le Vaô.
Le nom
C'est encore de ce
72 lettres par
On
écrit le
le
de 72 lettres.
nom
mot lEVE dans un
sacré.
deux
hé.
72 génies.
divin qu'on tire le
procédé suivant
Le mot
— Les
les
nom
kabbalistique de
:
triangle ainsi qu'il suit
— V manière de
l'écrire.
:
—
de
Voici l'explication
72
—
37
deux façons
ces
d'écrire
le
nom
de
lettres.
Pour
la
première
Additionnez
vous trouverez
les
le
:
nombres correspondant à chaque
résultat suivant
=
=
=
=
>
n>
«in»
r\^J^]1
Pour
la
seconde
Comptez
mn»
écrit
le
=
10
+
10
10
-f-
+
+
3
hébraïque,
10
6
=13
=21
6 -f 3
=
26
Total...
72
3
10 4- 3
lettre
:
:
nombre de boules couronnées qui forment
de cette manière, vous
trouverez
24
boules
mot
le
(les
24
vieillards de l'Apocalypse).
^
^
Le mot
sacré.
Chaque couronne ayant
par 3 pour obtenir
les
72
—
2"
manière de
trois fleurons,
lettres
24
X
mystiques
3
il
l'écrire.
suffit
de multiplier 24
:
= 72
Dans la Kabbale pratique (magie universelle), on se sert des
72 noms des Génies tirés de la Bible par les procédés suivants
Les noms des 72 anges sont formés des trois versets mystérieux
:
du chapitre 14 de l'Exode sous les 19, 20 et_21, lesquels versets,
suivant le texte hébreu, se composent chacun de 72 lettres hébraïques.
—
—
o8
Manière (Vextraire
les
72 noms.
Écrivez d'abord séparément ces versets, formez-en trois lignes,
composées chacune de 72 lettres, d'après le texte hébreu, prenez la
première lettre du 19'' et du 20° verset en commençant par la
gauche, ensuite prenez la première lettre du 20* verset qui est celui
du milieu en commençant par la droite; ces trois premières lettres
forment l'attribut du génie. En suivant le même ordre jusqu'à la
fin, vous avez les 72 attributs des vertus divines.
Si vous ajoutez à chacun de ces noms un de ces deux grands
noms
divins lah ni ou El Si^, alors vous aurez les 12 noms des
anges composés de trois syllabes, dont chacun contient en lui le
nom
de Dieu.
D'autres kabbalistes prennent la première lettre de chaque diction qui
compose un
verset.
Mais nous ne devons pas oublier que
c'est
un résumé de
la
Kab-
bale que nous présentons à nos lecteurs; aussi terminons ce qui se
rapporte à ce troisième
3*
nom pour
passer aux sept autres..
nom Tetragrammal on Elohim
:
Bina {providentia et intelligenlia) signifie jubilé,
rémission et repos, rachat ou rédemption du monde et la vie du
siècle à venir; il s'applique au Saint-Esprit et influe par l'ordre
des Trônes (ceux que les Hébreux appellent Arabim, c'est-à-dire
Nunierala
anges grands, forts
et robustes) et
après par la sphère de Saturne
fournissant la forme de la matière fluide, son intelligence parti-
gouverneur de Noé,
gouverneur de Sem, et voilà
culière est Zaphohiel,
est
Jophiel,
souveraines
et
les plus
hautes qui sont
et l'autre intelligence
les
trois
comme
les
numérations
Trônes des
personnes divines par les commandements desquelles toutes choses
se font et arrivent mais l'exécution s'en fait par le ministère des
;
autres sept numérations appelées pour cela les numérations de la
fabrique.
4e
4*
nom El
Nom
:
Numération Hxsed (clementia,
bonitas), signifie grâce,
miséri-
main droite; il influe par
Hébreux appellent Hasmalim)
corde, piété, magnificence, sceptre et
l'ordre des Dominations (celui que les
sur la sphère de Jupiter et forme les effigies ou représentations des
corps, donnant à tous les
hommes
la clémence, la justice pacifique,
—
et
son intelligence
o9
particulière
—
nomme
se
Zadkiel, gouverneur
d'Abraham.
5e
Nom
5® nom Elohim Gibor [Deus robustus puniens culpas improborum)
Numération Geburah (puissance, gravité, force, pureté, jugement, punissant par les ravages et les guerres). On l'adapte au tribunal de Dieu, à la ceinture, à l'épée et au bras gauche de Dieu; il
s'appelle aussi Pechad (crainte) et il influe par l'ordre des Puissances (ou celui que les Hébreux nomment Seraphim) et de là
ensuite par la sphère de Mars à qui appartient la force, et il envoie la guerre, les afflictions et change de place les éléments.
Son iiilolligencc particulière est Camael, gouverneur de Samson.
:
6"
Nom
6^ nom Eloha (ou nom de quatre lettres) joint avec Vaudahat
Numération Tiphpreth (ornement, beauté, gloire plaisir), il
signifie Bois de vie. Il influe par l'ordre des Vertus (ou par celui que
les Hébreux appellent Malackim, c'est-à-dire anges) sur la sphère
du Soleil, lui donnant la clarté et la vie et ensuite produisant les
métaux, et son intelligence particulière est Raphaël, qui fut gouverneur d'Isaac et du jeune Tobie, et l'ange Feliel, gouverneur de
:
Jacob.
7«
7*=
Nom
nom Tetragrammaton Sabaolh ou
armées
La numération est Nezah (triomphe,
dire le Dieu des
Adona'i
Sabaoth, c'est-à-
:
on lui attribue la
du Dieu vengeur.
Il influe par l'ordre des Principautés (et par celui que les Hébreux
nomment Elohim, c'est-à-dire des Dieux) sur la sphère de Vénus
colonne dextre
et
et signifie zèle et
il
victoire),
signifie éternité et justice
amour de
justice,
il
intelligence s'appelle Haniel et son
produit les végétaux, et son
ange
Ce}'irel,
conducteur de
David.
8^
Nom
nom Elohim Sabaoth, qu'on interprète aussi Dieu des armées,
non pas de la guerre et de la justice, mais de la piété et de la concorde; car tous les deux noms, celui-ci et le précédent, ont chacun
leur terme d'armée
Numération Hod (louange et confession, bienséance et grand
8*
:
—
renom), on
lui attribue la
Archanges (ou par
c'est-à-dire
et la
fils
celui
la
les
parure
9"^
nom Sadai
Il
influe
par l'ordre des
Hébreux appellent Bene Elohim,
sphère de Mercure, il donne l'éclat
et
de l'ornement
intelligence est i/icAaé7, qui fut
9"
vivant)
—
colonne gauche.
que
des Dieux) sur la
convenance de
maux. Son
GO
et
produit
les ani-
gouverneur de Salomon,
Nom
(tout-puissant et satisfaisant à tout) ou Elhai (Dieu
:
Numération Jesod (fondement). Il signifie bon entendement,
rédemption et repos. Il influe par l'ordre des Anges (ou
par celui que les Hébreux appellent Cherubim) sur la sphère de la
Lune qui donne l'accroissement et le déclin à toutes choses, qui
préside au génie des hommes et leur distribue des anges gardiens
et conservateurs. Son intelligence est Gabriel, (\\x\ fut conducteur de
alliance,
Joseph, de Josué et de Daniel.
10^
Nom
nom Adoncâ Melech (Seigneur et Roi)
Numération Malchut (royaume et empire), signifie Eglise et
Temple de Dieu et porte. Il influe par l'ordre animastique, c'est-àdire des âmes bienheureuses, nommé par les Hébreux /ssim, c'est-à10''
:
dire nobles, Eliros et Prince; elles sont au-dessous des Hiérarchies,
influent la connaissance aux enfants des hommes et leur
donnent une science miraculeuse des choses, l'industrie et le don
de prophétie ou, comme d'autres disent, l'intelligence Metalhhi qui
porte le nom de première création ou âme du monde; elle fut
elles
conductrice de Moïse.
-- Gl
CHAPITRE
LES SÉPHIROTH
IV
(d'ai>rès Stanislas
de Guaita)
LE TABLEAU DES CORRESPONDANCES
Les Séphiroth.
Il
nous
reste,
—
Exposé de Stanislas de Guaita.
pour terminer ce qui a rapport à
cette partie de la
Kabbale, à parler des numérations ou Séphiroth. Dans ce travail
extrêmement remarquable, un des plus
listes contemporains, Stanislas
tantes données tant sur les
noms
de
instruits
Guaita., a
parmi
les
kabba-
condensé d'impor-
divins que sur les Séphiroth.
Ce travail n'est que l'analyse d'une planche kabbalislique de
Khunrath. Nous donnons d'abord cette planche sur laquelle le lecteur pourra suivre les développements donnés par de Guaita.
—
62
—
LA PLANCHE DE KHUNRATH SUR LA ROSE-CROIX
NOTICE SUR LA ROSE -CROIX
La planche kabbalislique
en prime aux abonnés de Vlni-
offerte
tiation est extraite d'un petit in-folio rare et singulier, bien
connu
des collectionneurs de bouquins à gravures et très recherché de
tous ceux que préoccupent, à des titres diver?, l'ésotérisme des
religions, la tradition de la doctrine secrète sous les voiles
liques
du christianisme, enfin
la
symbo-
transmission du sacerdoce magique
en Occident.
Ampaitheatrum sapienti^ j:tern^, solivs verje, chrisliano-kabadivino-magicum, necnon physico-chemicum, tertriunum,
katholikon, instructore Henrico Khlnratu, elc.^ IIanovi^, 1609, in«
listicum,
folio.
»
Unique en son genre, inestimable surtout pour
chercheurs
les
curieux d'approfondir ces troublantes questions, ce livre est mal-
heureusement incomplet dans un grand nombre de ses exemOn nous saura gré peut-être de fournir ici quelques
plaires.
rapides renseignements, grâce auxquels l'acheteur puisse prévoir
et
prévenir une déception.
Les gravures, en taille-douce
[l'Initiation
compte en reproduire
nombre de
plusieurs en faveur de ses abonnés), les gravures au
douze sont ordinairement reliées en
tête de l'ouvrage.
Elles sont
—
à dessein
groupées d'une sorte arbitraire, l'auteur ayant négligé
peut-être
d'en préciser la suite. L'essentiel est de les posséder
—
au complet, car leur classement varie d'exemplaire à exemplaire.
1° le frontispice allégoTrois d'entre elles, en format simple
rique encadrant le titre gravé 2° le portrait de l'auteur, entouré
:
;
également allégoriques 3° enfin, une orfraie armée de
magistralement perchée entre deux flambeaux allumés,
avec deux torches ardentes en sautoir. Au-dessous, une légende
rimée en haut allemand douteux, et que l'on peut traduire
d'attributs
;
besicles,
:
A
quoi servent flambeaux et torches et besicles
Pour qui ferme
les
yeux, afin de ne point voir?
Puis viennent neuf superbes ligures magiques, très soigneuse-
—
63
—
ment gravées, en format double et montées sur onglets. Ce sont
1° Le grand androgyne hermétique*
2" le Laboratoire de Khun:
]
rath*; 3° V Adam-Eve dans
le
triangle verbal; 4° la Rose-Croix^,
pentagrammatique* (dont nous allons parler en détail); 5° les Sept
degrés du sanctuaire et les sept rayons; 6° la Citadelle alchimique
aux vingt portes sans issue*; 7° le Gymnasium naturse, figure synthétique et très savante sous l'aspect d'un paysage assez naïf; 8° /a
Table d'émeraude gravée sur la pierre ignée
et
mercurielle
;
9° en-
Pantacle de Khunrath*, enguirlandé d'une caricature satirique, dans le goût de Callot c'est même un Gallot avant la lettre.
fin, le
;
(A^ ce
qu'en
dit
Eliphas Levi, Histoire de la magie,
p. 368.)
Cette dernière planche, d'une sanglante ironie et d'un art sau-
vage vraiment savoureux, manque à peu près dans tous les exemplaires. Les nombreux ennemis du théosophe, qui s'y voient
caricaturés d'un génie âpre et que sans peine on devine tiiomphale-
ment soucieux des ressemblances, s'acharnèrent à
une gravure d'un
Pour
les
si
faire disparaître
scandaleux intérêt.
autres pantacles, ceux
dont nous avons
l'énoncé d'une astérique font également défaut dans
fait
suivre
nombre d'exem-
plaires.
Occupons-nous, à cette heure, du texte divisé en deux sections.
Les soixante premières pages, numérotées à part, comprennent un
privilège impérial (en date de 1598), puis diverses pièces
dédicace, poésies, prologue, arguments.
verbes de Salomon, dont
le
reste de
Enfin
:
discours,
le texte
des pro-
VAmphitheatnim
est le
com-
mentaire ésotérique.
Vient ensuite ce commentaire, constituant l'ouvrage proprement
dit,
en sept chapitres, suivis eux-mêmes d'éclaircissements très
Interprelaliones et Annotaliones Henrici
titre
curieux sous ce
:
Khunrath. Total de cette seconde partie 222 pages. Un dernier
G. Antonius, et la date
feuillet porte le nom de l'imprimeur
:
:
:
M
DG. L\.
Nous terminerons cette description par une note importante du
savant bibliophile G. -F. de Bure, qui dit, au tome II de sa BiblioHanoviae,
{. Celte figure, ainsi que celle marquée dans ces notes au numéro 1
{YAndrogrjiu hermétique) seront reproduites en laille-douce avec un commentaire détaillé, en tête d'une nouvelle édition refondue et considérablement augmentée que nous allons donner chez Carré de notre ouvrage
paru en 1886 Essais de sciences maudites : I. Au seuil du mystère.
:
—
graphie
:
« Il est
64
—
à remarquer que dans la première partie
de cet
ouvrage, qui est de soixante pages, on doit trouver, entre les
pages 18 et 19, une espèce de table particulière imprimée sur une
feuille entière
tri
à onglets, et qui est intitulée
:
Summa
sapientix, etc., et dans la deuxième partie,
Amphithea-
de deux cent
vingt-deux pages, l'on doit trouver une autre table, pareillement
imprimée sur une feuille entière, à onglets, et qui doit être placée
à la page loi, où elle est rappelée par deux étoiles que Ton a
mises dans le discours imprimé.
Nous avons remarqué que ces
deux tables manquaient dans les exemplaires que nous avons vus
c'est pourquoi il sera bon d'y prendre garde... » (page 248).
—
;
Passons maintenant à l'étude de
la
planche kabbalistique que
Vlniliation a offerte à ses abonnés.
ANALYSE DE LA ROSE-CROIX
d'après Henry Kuunrath
Cette figure est
un merveilleux pantacle,
hiéroglyphique de toute une doctrine
comme
la
revue
l'a
tagrammatiques de
:
annoncé précédemment, tous
la
résumé
c'est-à-dire le
on trouve là synthétisés,
les
mystères pen-
Rose-Croix des adeptes.
C'est d'abord le point central
déployant la circonférence à trois
degrés différents, ce qui nous donne les trois régions circulaires et
concentriques figurant
le
processus de
V Émanation proprement
dite.
Au
centre,
un Christ en croix dans une rose de lumière
:
c'est le
resplendissement du Verbe ou de l'Arfam ^arfmôn I^Qlp tZl^?;
c'est l'emblème du Grand Arcane
jamais on n'a plus audacieuse:
ment
révélé l'identité d'essence entre l'Homme-Synthèse et Dieu
manifesté.
[Ce n'est pas sans les raisons les plus profondes que l'fiiérographe a réservé pour le milieu de son pantacle le symbole qui
figure l'incarnation du Verbe éternel. C'est en effet joar le Verbe,
(io
dans
le
Verbe
et
à travers
le
Verbe (indissolublement uni lui-même
à la Vie), que toutes choses, tant spirituelles que corporelles, ont
—
été créées.
bum
«
In principio eral Verbum
apud Deum,
(dit saint Jean),
et
Ver-
Deus erat Verbum... Omnia per ipsitm
facta sirnt et sine ipso factum est nihil quod factum est. In ipso
vita erat... » Si l'on veut prendre garde à quelle partie de la figure
humaine est attribuable le point central déployant la circonférence, on comprendra avec quelle puissance hiéroglyphique l'Initiateur a su exprimer ce mystère fondamental.]
Le rayonnement lumineux fleurit alentour c'est une rose épal'astre à cinq pointes du Microcosme kabnouie en cinq pétales,
balistique, Y Etoile flamboyante de la Maçonnerie, le symbole de la
volonté toute-puissante, armée du glaive de feu des Keroubs.
Pour parler le langage du Chi'istianisme exotérique, c'est la
sphère de Dieu le fils, placée entre celle de Dieu le Père (la Sphère
en caractères
d'ombre d'en haut où tranche Aïn-Soph si']D
erat
et
;
—
"J'ï^
lumineux),
dôsh
et
celle
de
Dieu
le
Saint-Esprit,
liùach Ilakka-
ni"l (la sphère lumineuse d'en bas où l'hiérogramme
rii2S tranche en caractères noirs).
V:J''liTir\
Œmeth
Ces deux sphères apparaissent
comme
perdues dans
les
nuages
à'Atziluth T\\TJ'^, pour indiquer la nature occulte de la première
le mot hébreu
et de la troisième personne de la sainte Trinité
:
lumineux ici sur le fond
d'ombre, là ténébreux sur le fond de lumière, pour faire entendre
que notre esprit, inapte à pénétrer ces principes dans leur essence,
peut seulement entrevoir leurs rapports antithétiques, en vertu de
qui les exprime se détache en vigueur,
l'analogie des contraires.
Au-dessus de la sphère A'Aïn-Sopk, le mot sacré de léhovah ou
Ihoâh se décompose dans un triangle de flamme, comme il
suif
:
—
G6
—
Sans nous engager dans l'analyse hiéi'ogl^'phique de ce vocable
sacré, sans prétendre surtout à exposer
ration
ici
les
arcanes de sa géné-
— ce qui voudrait d'interminables développements, — nous
pouvons dire qu'à
point de vue spécial, lod
ce
1
symbolise
le
Père, Jah n^ ie Fils, Icihô in^ l'Esprit-Saint, lahôah niH^ l'Uniet ce triangle mystique est attribué à la sphère de
vers vivant
:
Aïn-Soph, ou de Dieu le Père, f^es Kabbalistes ont
voulu montrer par là que le Père est la source de la Trinité tout
l'ineflable
entière, et bien plus, contient en virtualité occulte tout ce qui est,
fut
ou sera.
Au-dessus de
radiation
la
même
sphère
à'Œmeth ou
de la rose-croix
et
de l'Esprit-Saint, dans
l'ir-
sous les pieds du Christ, une
prend son vol enflammé emblème du
de lumière qui descend du Père au Fils,
de Dieu à l'Homme
et remonte du Fils au Père,
de
l'Homme à Dieu,
ses deux ailes étendues correspondent exactement au symbole païen des deux serpents entrelacés au caducée
d'Hermès.
Aux seuls initiés l'intelligence de ce rapprochement mystérieux.
colombe à
tiare pontificale
double courant d'amour
—
—
Revenons à
plus étendus.
trable
la
:
et
—
—
sphère du Fils, qui demande des commentaires
Nous avons marqué
du Père
et
ci-dessus le caractère impéné-
de V Esprit-Saint, envisagés dans leur essence.
— perce
les
—
figurée par la Rosenuages d'Atziluth, en y dardant les dix
Seule, la seconde personne de la Trinité,
Croix centrale,
rayons séphirotiques.
Ce sont comme autant de fenêtres ouvertes sur le grand arcane
du Verbe, et par où l'on peut contempler sa splendeur à dix points
de vue différents. Le Zohar compare, en effet, les dix Séphires à
autant de vases transparents de couleur disparate, à travers
quels resplendit,
rUnité-synthèse.
sous dix aspects
divers^ le
les-
foyer central de
— Supposons encore une tour percée de dix croi-
au centre de laquelle brille un candélabre à cinq branches
lumineux quinaire sera visible à chacune d'entre elles; celui qui
s'y arrêtera successivement
pourra compter dix candélabres
ardents aux cinq branches... (Multipliez le pentagramme par dix,
sées et
ce
;
—
en faisant rayonner
et
les
G7
—
cinq pointes à chacune des dix ouvertures,
vous aurez les Chiquante Portes de Lumière).
Celui qui prétend à la synthèse doit entrer dans la tour
qui ne sait que la contourner est un analytique pur.
quelles erreurs d'optique
il
;
On
celui
voit à
s'expose, dès qu'il veut raisonner sur
l'ensemble.
Nous dirons quelques mots plus
loin
du système séphirotique il
aux proportions géo;
faut en finir avec l'emblème central. Réduit
métriques d'un schéma,
Une
il
peut se tracer ainsi
:
croix renfermée dans l'étoile flamboyante. C'est
naire qui trouve son expansion dans le quinaire
;
le
quater-
c'est l'Esprit qui
pour descendreau cloaque de la matière où il s'embourbera pour un temps, mais son destin est de trouver dans son
se sous-multiplie
avilissement
même
sage de salut
sourdre en
mn*,
—
lui la
la révélation de sa personnalité et déjà
— pré-
au dernier échelon de sa déchéance,
grande force de la Volonté. C'est le Verbe,
il
sent,
qui s'incarne et devient le Christ douloureux ou l'homme
corporel, ni\!.*n^, jusqu'au jour où, assumant avec lui sa nature
humaine régénérée, il rentrera dans sa gloire.
C'est là ce
qu'exprime l'adepte Saint-Martin au premier tome
quand il enseigne que la chute de l'homme
({'Erreurs et Vérité.^
provient de ce qu'il a interverti les feuillets du Grand Livre de la
Vie et substitué la cinquième page (celle de la corruption et de la
déchéance) à la quatrième
(celle
de l'immortalité et de l'entité spi-
rituelle).
En additionnant
le
ferait
quaternaire crucial et
le
pentagramme
étoile,
mystérieux dont l'explication détaillée nous
sortir du cadre que nous nous sommes tracé. Nous avons
l'on obtient 9, chiffre
^
—
c;5
—
tome II, n" 12, p. 327-328) détaillé fort au long et
démontré par un calcul de kabbale numérique, comme quoi 9 est
le nombre analytique de l'homme. Nous renvoyons le lecteur à
ailleurs (Z:o;(/s,
cette exposition...
Notons encore,
— car tout se tient
en Haute Science
et les
con-
—
notons que dans les figures
cordances analogiques sont absolues,
sphériques de la Rose-Croix, la rose est traditionnellement formée
de neuf circonférences entrelacées, à l'instar des anneaux d'une
chaîne. Toujours le
nombre analytique de l'homme
Une importante remarque
9!
:
une confirmation nouvelle
pour tous ceux qui possèdent quelques
notions ésotériques, que les quatre branches de la croix intérieure
(figurée par le Christ les bras étendus) doivent être marquées aux
lettres du tétragramme lod, hé, vaxt, hé.
Nous ne saurions revenir ici sur ce que nous avons dit ailleurs* de la composition hiéroglyphique et grammaticale de ce mot sacré les commentaires les
plus étendus et les plus complets se trouvent communément dans
les œuvres de tous les kabbalistes. (V. de préférence Rosenroth,
Kabhala denudaia; Lenain, la Science kabbaliitique Fabre d'Olide notre théorie.
Il
et qui sera
est évident,
—
;
:
;
VET,
Langue hébraïque
restit^iée;
Eltphas Levi,
Dogme
Rituel,
et
Histoire de la magie, Clef des grands mystères, et Papus, Traité
élémentaire de la science occulte.) Mais considérons un instant l'hié-
rogramme Jeschua nTH^il^
\
de quels éléments se trouve-t-il com-
posé? Chacun peut y voir le fameux tétragramme niH^ écartelé
par le milieu îlVn^, puis ressoudé par la lettre hébraïque ^27 schin.
Or, n^m exprime ici VAdam-Kadmôn, l'Homme dans sa synthèse
intégrale, en
un mot,
la divinité
rant l'union féconde de l'Esprit
mot,
c'est
emblématiser
manifestée par son Verbe
et
et figu-
de l'Ame universels. Scinder ce
la désintégration de
son unité
et la multi-
pour la génération des sousqui rejoint les deux tronçons, figure (Ar-
plication divisionnelle qui en résulte
multiples. Le schin
la vie
non
\27,
du Tarot)
cane 21 ou
différenciée,
le
feu générateur et subtil,
le
le
véhicule de
Médiateur plastique universel dont
le
rôle est d'effectuer les incarnations en permettant à l'Esprit de
descendre dans la matière, de
\.
tome
Au
II,
la pénétrer,
de l'évertuer, de
du mystère, 1 vol. gv. in-8. Carré, 1886, page 12.
n° 12, pages 321-347, passim...
seuil
—
l'éla-
Lotus,
—
borer à sa guise enfin. Le
tétragramme mutilé
tion,
dans
le
est
\i;
donc
en
le
—
60
trait
d'union aux deux parties du
symbole de
monde élémentaire
et
la
chute et de la fixa-
matériel, de
niH^
désintégré
de son unité.
dont l'addition au quaternaire verbal de la sorte
que nous avons dite, engendre le quinaire ou nombre de la
déchéance. Saint-Martin a très bien vu cela. Mais 5, qui est le
nombre de la chute, est aussi le nombre de la volonté, et la volonté
C'est
\i7
enfin,
est l'instrument
Les
initiés
de la réintégration.
savent
comment
la substitution de 5
que
à 4 n'est
comment, dans la fange où il se
vautre déchu, le sous-multiple humain apprend à conquérir une
personnalité vraiment libre et consciente. Félix culpa! De sa chute,
c'est ainsi que le mal ne sucil se relève plus fort et plus grand
transitoirement désastreuse;
;
cède jamais au bien que temporairement et en vue de réaliser
mieux!
Ce nombre o recèle
le
mais force nous
est de faire halte ici, sous peine de nous trouver engagé dans d'interminables digressions.
Ce que nous avons dit du 4 et du 5
les
plus profonds arcanes
;
—
dans leurs rapports avec la Rose-Croix suffira aux InUiables. Nous
n'écrivons que pour eux.
Disons quelques mots à cette heure des rayons, au nombre de
nuages ou d'Atziluth. C'est le dénaire
dix, qui percent la région des
de Pythagore qu'on appelle en Kabbale émanation séphirotique.
Avant de présenter à nos lecteurs le plus lumineux classement des
Séphiroths kabbalisliques, nous tracerons un petit tableau des correspondances traditionnelles entre les dix séphires et les dix princes
cipaux noms donnés à la divinité par les théologiens hébreux
noms, que Khunrath a gravés en cercles dans l'épanouissement de
:
la rose flamboyante,
correspondent chacun à l'une des dix Séphires.
(Voir le tableau à la page 521.)
Quant aux noms divins, après avoir donné leur traduction en
langage vulgaire, nous allons, aussi brièvement que possible,
déduire de l'examen hiéroglyphique de chacun d'eux, la significa-
moyenne qui peut leur être attribuée
Ce qui constitue l'essence immarcessible de l'Etre
n>n^^.
absolu où fermente la vie.
L'indissoluble union de l'Esprit et de l'Ame universels.
^^
tion ésolérique
—
—
:
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—
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—
— Copulation
mâle
engen(Grand arcane du
— Sa
— Le déploiement de
dans
Temps.
rKspace
—
géants ou
hommesDTI
— Dieu
dans
du
ou
r"^.^!2^mn^ — Le
du triomphe.
du
ou du
JT1>Î2^ D'^'l^ — Dieu-les-dieux
triomphe.
— Le
Lumière
par
en expansion
nin\
des Principes
et
femelle qui
drent éternellement l'Univers vivant.
Verbe.)
l'Unité-principe.
^j^,
diffusion
et le
Dieu-les-dieux
;i^.
*^"',2J|
des
des
dieux.
l'un des dieux.
reflété
^'',S^^.
lod-hévê (voir plus haut)
septénaire
septénaire
fécondateur,
>^\j;,
astrale
la
quaternisée, puis son retour au principe à jamais occulte d'oij elle
émane. (Masculin de rifH^,
^j-j^,
— La
la
Fécondée,
multiplication
la Nature).
quaterne ou cubique
de l'Unité-
principe, pour la production du Devenir changeant sans cesse (le
zavTx
par
pE'.
le
d'Heraclite); puis l'occultation finale de l'objectif concret,
retour au subjectif potentiel.
— La
"T^tO,
Mort maternelle, grosse de
la vie
:
loi fatale se
déployant dans tout l'Univers, et qui interrompt avec une force
soudaine son mouvement de perpétuel échange, chaque fois qu'un
être
quelconque s'objective.
Tels sont ces
hiérogrammes dans
l'une de leurs significations
secrètes.
Notons à cette heure que chacune des dix séphires (aspects du
le pantacle de Khunrath, à l'un des
Verbe) correspond, dans
chœurs angéliques
idée sublime,
;
quand on
sait l'approfondir.
Les
anges, en Kabbale, ne sont pas des êtres d'une essence particutout vit, se meut et se transforme dans l'Unilière et immuable
:
vers vivant
!
En appliquant aux
comparaison par laquelle
les
hiérarchies
célestes
la belle
auteurs du Zohar tâchent d'expri-
des séphires, nous dirons que les chœurs angécomparables à des enveloppes transparentes et de
couleurs diverses, oii viennent briller tour à tour d'une lumière
de plus en plus splendide et pure, les Esprits qui, définitivement
affranchis des formes temporelles, montent les suprêmes degrés
de l'échelle de Jacob, dont l'Ineffable ilin^ occupe le sommet.
mer
la nature
liques
sont
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Armées.
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A chacun
—
72
des chœurs angéliques, Khunrath fait correspondre
encore l'un des versets du décalogue
:
c'est
comme
si
l'ange recteur
de chaque degré ouvrait la bouche pour promulguer l'un des préceptes de la
loi divine.
Mais
ceci
semble un peu arbitraire
et
moins
digne de fixer notre attention.
Une
idée plus profonde du théosoiihe de Leipzig est de faire sor-
tir les lettres
de l'alphabet hébreu de
la
nuée d'Azilulh criblée des
rayons séphirotiques.
Faire naître des contrastes de la Lumière et des Ténèbres les
les
vingt-deux lettres de l'alphabet sacré hiéroglyphique,
quelles correspondent, comme on sait, aux vingt-deux arcanes de
la Doctrine absolue, traduits en pantacles dans les vingt-deux clefs
n'est-ce pas condenser en une image frapdu Tarot samaritain,
—
—
pante toute
la doctrine
(nV>^ 15D)
?
du Livre de
Ces emblèmes, en
la
Formation, Sephcr-Yetzirah
effet,
tour à tour rayonnants et
si bien le Fas et le
Nefas de l'éternel Destin, Henry Khunralh les fait naître de l'accouplement fécond de l'Ombre et de la Clarté, de l'Erreur et. de la
Vérité, du Mal et du Bien, de l'Être et du Non-Être! Tels soudain
surgissent à l'horizon d'imprévus fantômes, au visage souriant ou
lugubre, splendide ou menaçant, quand sur l'amoncellement des
nuages denses et sombres, Phœbus, une fois encore vainqueur de
Python, darde ses flèches d'or.
lugubres, mystérieuses figures qui symbolisent
Le tableau que voici fournira, avec
les
correspondances qu'établit
chies spirituelles
:
la
le
sens réel des séphirolhs,
Kabbale entre
elles et les hiérar-
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E
Pour compléter
les
notions élémentaires que nous avons
pu
fournir touchant le système séphirotique, nous terminerons ce travail
le
par
le
schéma, bien connu du triple ternaire; ce classement est
plus lumineux, selon nous, et le plus fécond en précieux corol-
laires.
Blinah
Geburah
Hochmah
-|-
7O
Chesed
+
-O
Hod.
+
u
Tiphéreth
—
Netzah
Q-
8 lesod
O
Malkuth
Les trois ternaires figurent la trinité manifestée dans les trois
mondes.
Le premier ternaire,
—
celui
du monde
la représention absolue de la trinité sainte
libre les
et
deux plateaux de
la
—
intellectuel,
:
la
est seul
Providence y équi-
Balance de l'ordre divin
:
la Sagesse
V Intelligence.
Les deux ternaires inférieurs ne sont que
dans
les
les reflets
milieux plus denses des mondes moral
du premier
et astral.
Aussi
comme
sont-ils inve7-sés,
l'image d'un objet qui se reflète à la sur-
face d'un liquide.
Dans
le
monde moral,
la
Beauté (ou l'Harmonie ou
équilibre les plateaux de la balance
Dans
monde
le
:
la
Rectitude)
la Miséricorde et la Justice.
astral, la Génération,
des êtres, assure la Victoire sur la mort
instrument de la
et le
stabilité
néant, en alimentant
l'Éternité par l'intarissable succession des choses éphémères.
Enfin,
Malkuth,
Royaume
le
des formes, réalise en bas la syn-
thèse totalisée, épanouie et parfaite des séphiroths, dont en haut
Kether, la Providence (ou la couronne) renferme la synthèse ger-
minale
et potentielle.
Bien des choses nous resteraient encore à dire de la Rose-Croix
symbolique de Henry Khunrath. Mais il faut nous borner.
Au demeurant, ce ne serait pas trop d'un livre entier pour le
développement logique et normal des matières que nous avons
cursivement indiquées en ces quelques notes; aussi le lecteur nous
tiouvera-t-il fatalement trop abstrait et même obscur. Nous lui
présentons
ici
Peut-être,
toutes nos excuses.
s'il
prend
la
sources mêmes, ne
sera-t-il
exposé massif
de
même
et
l'explication
peine
d'approfondir la Kabbale à ses
pas fâché de retrouver, au cours de cet
si
fatigante lecture, l'indication précise et
en
langage initiatique d'un nombre assez
notable d'arcanes transcendants.
Comme
Kabbale a ses équations et son vocabulaire
une langue à apprendre, dont la merveilleuse précision et l'emploi coutumier vous dédommageront assez
par la suite des efforts où votre esprit a pu se dépenser dans la
l'algèbre, la
technique. Lecteur,
c'est
période de l'étude.
Stanislas de Guaita.
Cercle résumant l'enseignement de la Kabbale
(voie
page
106).
DERIVATION DES CANAUX
Voir
le
tableau frontispice
n'indique
ici
que
le
nom
(p.
28) pour les sept qu'ils joignent. Je
divin qu'ils désignent.
1
J^
Dieu de
l'Infinité
2
"2
Dieu de
la
H^^
H^H
Sagesse
3
5
Dieu de la Rétribution
4
"7
Dieu des Portes de Lumière
HH
5
n
Dieu de Dieu
ïl^n
6
PI^A
1
Dieu fondateur
7
7
Dieu de la Foudre
8
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Dieu de la Miséricorde
9
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Dieu de
10
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Dieu principe
H
^
Dieu immuable
12
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Dieu des 30 voies de
13
Q
Dieu arcane
14
J
Dieu des 50 portes de
15
D
Dieu foudroyant
H^D
10
*;
Dieu adjurant
H*^
17
Dieu des Discours
îl^S
18
2
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Dieu de Justice
19
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Dieu du Droit
H^ï
H^p
20
-]
Dieu
21
\2;
Dieu Sauveur
22
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Dieu
la
H^l
(fulgoris)
Bonté
H^tO
H^^
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la
Sagesse
HH
îl^D
la
Lumière
lête
fin
n^T
n^Il
do tout
n^3
HH
r\^)î;
H^D
Tous les noms ont la même terminaison rW Leur signification
dépend uniquement de la lettre initiale et, par suite, peut servir à
établir la signification de la lettre initiale elle-même.
—
78
RESUME
Il
les
existe
donc entre
les
nombres,
séphiroths d'étroits rapports
;
les
noms
divins, les lettres et
Stanislas de Giiaita vient d'en
énumérer quelques-uns les deux tableaux suivants, extraits l'un
de Kh'cher, l'autre du R. P. Esprit Sabbathier, vont développer
encore toutes ces concordances et résumer tout ce que nous avons
dit jusqu'ici. Nous plaçons ici une table générale montrant non
;
seulement les
Séphiroths
Kabbale tout entière dans
et les noms divins, mais encore
un coup d'œil d'ensemble.
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SPHÈRES ORDRES DES BIENHEUREUX
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Animaux
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Courrier de Dieu
Roues
Chérubins
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Contemplation de Dieu
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Erelim
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Justice de Dieu
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Tsadkiel
Haschmalim
Punition de Dieu
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Qui
est
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Sera phi m
semblable à Dieu
Rois
Vertus
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Michael
Entlammés
Puissances
Sammael
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Etincelanls
Dominations
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Puissants
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Archanges
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Homme
Dieu
Principautés
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Enfants de Dieu
Base des enfants
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Messie
Ames bienheureuses Hommes
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S
D
::
H
LETTRES, MAUVAIS NOMBRE
(Ombre
idéale de la Sagesse universelle).
NOMS DE DIEU
NOMS DE DIEU
SELOX LE NOMBRE DE LETTRES
KABBALISTIQIJES
SÉPH[ROTH
Couronne
Moi
Kether
Je serai
Ebie
I
Sagesse
Dieu
Être de soi
L'Être des Êtres
Hocbma
El
lah
Jehova
Intelligence
Jésus
Tout-puissiiit
Dieu
Être des Êtres
Bina
Jeschou
Scliaiidai
Elobim
Être des Êtres
Moi
I
Être des Êtres
Libéralité
Dieu
''071
Hesed
Jehova
Sauveur
Force
Gevoura
Dieu
Très haut
riwny tz:MS.s»
Jehoschouha Elobim
El
Fort
Dieu
Gilbora
Elobim
a^Sn
Helim
Dieu fort
Beauté
Dieu
El Gilbora
Tiphereth
Eloah
Victoire
Immuable
Des années
Nelsali
Ararita
Tsebaoth
Seigneur
Jeliovah
Louanges
La Science de Dieu
Des armées
Dieu
Hod
Jehova
Tsebaoth
Elobim
Des armées
Etablissement
Tseliaoth
Jesod
Uuyauté
Des armées
Malcliouth
Tsebaoth
Seigneur
Tout-puissant
Jeliovah
Schaddai
Seigneur
Dieu
^^
Elobim
Âdonai
Dieu
d"ai>rès les
tZIpD
hébreux
Malcom
Saint-Esprit
Père
Fils
Hahk
Odesh
Verouah
Dieu
Ben
Af
Uni
Agla
Trinité
82
Nous avons promis de
finir
notre exposé en donnant les plans
des deux principaux traités qui ont été
de Kirclier
faits sur la
question
;
celui
de Lenahi. Le lecteur comprendra maintenant
et celui
ces plans grâce à l'exposé qu'il vient de parcourir et
nous avons fait tous nos efforts pour résumer au mieux
de la kabbale hébraïque.
verra que
il
cette partie
TLAN DE L ÉTUDE DE KIRCHEH
Ch.
—
—
1.
Les
noms
divins.
2.
Histoire et origines de la Kabbale.
3.
Premier fondement de
mystique de
—
—
— Les divisions de la Kabbale.
4.
Les
5.
Les
noms
et
tables
la
Kabbale.
—
L'alphabet, ordre
ses caractères.
surnoms de Dieu.
,
Zruph ou des combinaisons
de
l'alphabet
hébraïque.
—
—
—
G.
7.
8.
—
9.
—
10.
Du nom
divin de 72 lettres
(mn^)
de son usage.
et
Le nom divin tétragrammatique dans l'antiquité païenne.
Kabbale
Très secrète théologie mystique des Hébreux.
des dix Séphiroths ou numérations divines.
—
Des diverses représentations des Séphiroths, de leur
flux et de leurs canaux.
De
la
in-
Kabbale naturelle appelée Bereschit*.
PLAN DE l'Étude de lexain
Ch,
—
1.
2.
Du nom de Dieu et de ses attributs.
De l'origine des noms divins, leurs
attributs et leur in-
fluence sur l'Univers. (Alphabet et sens des lettres.)
—
3.
Explication des 72 attributs de Dieu et des 72 anges qui
dominent sur l'Univers.
—
—
4.
Les 72 noms.
o.
Explication du calendrier sacré.
—
G.
Les influences
—
1.
des
72
génies^
leurs
mystères.
7.
Les mystères (Kabbale pratique). Magie.
Voy. pour le développement, p. 158, n" 179.
attributs
et
leurs
—
83
—
CHAPITRE V
LA PHILOSOPHIE DE LA KABBALE
l'ame d'après la kabbale
2°.
—
La philosophie de
la
Kabbale.
La partie systématique de la Kabbale se trouve exposée dans le
paragraphe précédent. H nous reste à parler de la partie philosophique.
Nous avons fait, lors de la réédition de l'excellent livre de
M. Ad. Franck, une critique de cet ouvrage dans laquelle nous
résumions de notre mieux les enseignements doctrinaux de la
Kabbale, en rattachant ces enseignements à quelques points de
science contemporaine, selon notre habitude.
Nous ne pouvons mieux
faire
que de reproduire ce travail en
le
que M. Franck nous adresse à ce propos.
Ensuite, pour bien indiquer la profondeur des données kabbalis-
faisant suivre de la lettre
tiques en ce qui concerne
l'homme
et ses
transformations et l'iden-
de ces données avec la tradition orientale, nous terminerons
ce paragraphe par une étude d'un kabbaliste allemand contempotité
rain,
Cari de Leiningen.
1
ANALYSE DU LIVRE DE
M.
FRANCK
la kabbale
M. Franck a
fait
de la Kabbale une étude très sérieuse et très
approfondie, mais au point de vue particulier des philosophes contemporains et de la critique universitaire. H nous faudra donc
résumer de notre mieux ses opinions à ce sujet; mais en mettant
à cùlé celles des kabbalistes contemporains connaissant plus ou
moins l'Esotérisme. Ces deux points de vue quelque peu différents
ne peuvent qu'éclairer d'un jour tout nouveau une question si
importante en Science Occulte.
Ces considérations indiquent par elles-mêmes le plan que nous
suivrons dans cette étude. Nous résumerons successivement les
opinions de M. Franck sur la Kabbale elle-même, sur son antiquité
—
84
—
sur ses enseignements en discutant chaque fois les conclusions
de cet auteur comparativement à celles des occultistes contemet
porains.
Nous devrons toutefois nous borner aux questions les plus génévu le cadre restreint dans lequel doit se développer notre
rales,
article.
Voyons d'abord
le
plan sur lequel est construit
le
livre
de
M. Franck.
La méthode
suivie
la clarté avec laquelle
dans sa disposition
des sujets
si
remarquable par
présentent au
est
difficiles
se
lecteur.
Trois parties, une introduction et un appendice forment la char-
pente de l'ouvrage.
L'introduction et la préface donnent une idée générale de la
Kabbale et de son histoire.
La première partie traite de l'antiquité de la Kabbale d'après ses
deux livres fondamentaux, le Sepher Jesirah et le Zohardont l'authenticité est admirablement discutée.
La seconde partie, la plus importante sans contredit, analyse les
doctrines contenues dans ces livres, base des études kabbalistiques.
Enfin la troisième partie étudie les rapprochements du système
philosophique de la Kabbale avec les écoles diverses qui peuvent
présenter avec elle quelque analogie.
consacré à deux sectes de Kabbalistes.
L'appendice
est
En résumé,
toutes ces matières peuvent se renfermer dans les
questions suivantes
1°
Qxi est-ce
que
:
la
Kabbale
et quelle est
1° Quels sont les enseignements de la
son antiquité?
Kabbale
:
Sur Dieu;
Sur C Homme;
Sur r Univers?
3° Quelle est l'influence de la
les
la
philosophie à travers
nous faudrait un volume pour traiter comme il le mérite un
mais nous devons nous contenter de ce que nous avons
nous borner aux indications strictement nécessaires à cet
Il
tel sujet;
et
Kabbale sur
âges ?
effet.
85
—
qu'est-ce que la kabbale et quelle est son antiquité
?
faits établis sur une solide
Kabbale
« Une doctrine qui a plus d'un point de ressemblance avec celles
de Platon et deSpinosa; cjui, par sa forme, s'élève quelquefois
jusqu'au ton majestueux de la poésie religieuse; qui a pris nais-
Se plaçant sur
sance sur la
le terrain strict
Franck
érudition, M.
même
christianisme
qui,
;
des
définit ainsi la
:
peu près dans le même temps que le
pendant une période de douze siècles, sans autre
terre et à
preuve que l'hypothèse d'une antique tradition, sans autre mobile
apparent que le désir de pénétrer plus intimement dans le sens des
livres saints, s'est
fond mystère
développée
tout alliage, dans les
débris de la Kabbale.
Sur
la
d'accord
et
propagée à l'ombre du plus pro-
voilà ce que l'on trouve, après qu'on les a épurés de
:
monuments originaux
et
dans
les plus
anciens
>^
première partie de cette définition tous les occultistes sont
la Kabbale constitue bien en effet une doctrine ù^adi:
tionnelle, ainsi
que l'indique son
nom même*.
Mais nous différons entièrement d'avis avec M. Franck sur
question de V origine de celte tradition.
la
Le critique universitaire ne peut s'écarter dans ses travaux de
certaines règles établies dont la principale consiste à n'appuyer
l'origine des
doctrines qu'il étudie que sur les documents bien
authentiques pour
lui,
sans
s'occuper des affirmations plus ou
moins intéressées des partisans de la doctrine étudiée.
C'est la méthode suivie par M. Franck dans ses recherches historiques au sujet de la Kabbale. Il détermine au mieux l'origine
1. « Il paraît, au dire des plus fameux rabbins, que Moyse Iiii-niôniP,
prévoyant le sorl que son livre devait subir et les fausses interprclalious
qu'on devait lui donner par la suite des temps, eut recours à une loi
orale, qu'il donna de vive voix à des hommes sûrs dont il avait éprouvé
la fidélité, et qu'il chargea de Irnnsmellre dans le secret du sanctuaire
à d'autres hommes qui, la transmettant ;i leur tour d'âge eu âge, la fissent ainsi parvenir h la postérité la plus reculée. Cette loi orale que les
Juifs modernes se flattent encore de posséder se nomme Kabbale, d'un
mol hébreu qui signifie ce qui est reçu, ce qui vient d'ailleurs, ce qui
se passe de main en main. »
(Fabkk d'Olivet, Langue hé^irdique restituée, p. 29.)
— sodés deux ouvrages fondamentaux de la doctrine
rah
Zohar
et le
de cette origine
et infère
:
Sepher
le
même celle
Jesi-
de la Kabbale
tout entière.
L'occultiste n'a pas à tenir
compte de
monument
antique est pour lui un
ces entraves.
Un symbole
aussi authentique et aussi pré-
cieux qu'un livre, et la tradition orale ne peut que transmettre des
formules à forme dogmatique que la raison et la science doivent
contrôler et vérifier ultérieurement.
Wronski
dogmes des porismes,
définit les
blèmes à démontrer^
c'est-à-dire des pro-
pourquoi nous devons poser d'abord
dogmes traditionnels, mais sans jamais les admettre avant de
;
c'est
les
les
avoir scientifiquement vérifiés.
Or, nous allons voir ce que la tradition occulte nous enseigne au
sujet de l'origine de l'Esotérisme et par suite de la Kabijale elle-
même, en posant comme problème
n'a
pu encore
elle vient
éclaircir,
confirmer
les
à démontrer ce que la science
mais en indiquant par contre les points où
conclusions de
la tradition
orale ou écrite
de la Science Occulte.
Chaque continent a vu se générer progressivement une don' et
une faune couronnées par une race humaine. Les continents sont
nés successivement de telle sorte que celui qui contenait la race
humaine qui devait succéder
où cette dernière
était en
h.
celle existante, naissait
pleine civilisation.
civilisations se sont ainsi succédé sur notre planète
suivant
au moment
Plusieurs grandes
dans l'ordre
:
La civilisation colossale de l'Atlantide, civilisation créée par
Race Rouge, évoluée d'un continent aujourd'hui disparu, qui
1°
la
s'étendait à la place de l'océan Atlantique
Au moment où
;
Race Rouge était en pleine civilisation,
naissait un continent nouveau qui constitue l'Afrique d''aujourd'hui, générant,
comme terme ultime d'évolution, la Race
2°
la
Noire.
Quand le cataclysme qui engloutit l'Atlantide se produisit, cataclysme désigné par toutes les religions sous le nom de Déluge universel, la civilisation passa rapidement aux mains de la Race
i.
Wronski, Messianisme ou réforme absolue du Savoir humain,
Introduction.
t.
H,
.
—
87
—
Noire, à qui les quelques survivants de la Hace
Rouge transmirent
leurs principaux secrets.
3" Enfin, alors que les Noirs furent eux-mêmes arrivés àl'apogée
de leur civilisation, naquit avec un nouveau continent (EuropeAsie) la Race Blanche, à qui devait passer ultérieurement la
suprématie sur la planète.
Les données que nous venons de résumer là ne sont pas nouCeux qui savent lire ésolériquement le Scpher de Moïse en
trouveront la clef dans les premiers mots du livre, ainsi que nous
mais sans aller si loin, Fabre
l'a montré Saint-Yves d'Alveydre
d'Olivet, dès 18:20, dévoilait cette doctrine dans V Histoire philosovelles.
;
phique du Genre Humain. D'autre part, l'auteur de la Mission des
fait voir l'application de cette doctrine dans le Ramayana
Juifs nous
lui-même.
La Géologie
venue prouver, de concert avec l'Archéologie
est
l'Anthropologie, la réalité de plusieurs points
et
de cette tra-
dition.
De
problèmes encore obscurs de
plus, certains
la théorie
l'évolution, entre autres celui de la diversité des couleurs de la
Humaine, trouvent
nos jours de
C'est
tion et,
de précieuses données encore inconnues de
la Science officielle.
donc de
si
là
la
Race Rouge que vient originairement
l'on veut bien se souvenir (\\xAdayn
on comprendra pourquoi
d'Adam lui-même.
Celte tradition eut donc
sion
:
les
et
la tradi-
veut dire terre rouge,
Kabbalistes font venir leur science
comme
sièges principaux de transmiset enfin Y Europe.
V Atlantide, V Afrique, VAsie
L'Océanie
de
Race
l'Amériipie sont des vestiges de l'Atlantide, et d'un
continent antérieur: la Lémurie.
Beaucoup de
dogmatiques étant encore pour
ces affirmations
le
savant contemporain des porismes (problèmes à démontrer), nous
nous contentons de les poser, sans discussion, et nous allons
maintenant partir du point où en est arrivée la science officielle
comme
origine de l'Humanité
Toutes
^.
Voy.
les
la
traditions,
:
ïAsie.
celles
des
Kdhhalc des Bohémiens, n° 2
Bohémiens^
ci'"
V înitiiition
des
Francs-
—
88
—
Maçons^, des Égyptiens et des Kabhalistes^ corroborées par la
Science officielle elle-même, sont d'accord pour considérer l'Inde
comme l'origine de nos connaissances philosophiques et reli,
gieuses.
Abraham
Le mythe
à'
d'Alveydre,
le
Occident
;
n'est autre
et
indique, ainsi que
comme
l'a
montré Saint-Yves
indoue ou orientale en
la Kabbale que nous possédons aujourd'hui
passage de
la
tradition
chose que cette tradition adaptée à
l'esprit occidental,
on comprend pourquoi le plus vieux livre kabbalistique connu,
Sepher Jesirah, porte en tète la notice suivante
le
:
LE LIVRE KABBALISTIQUE DE LA CREATION
EN HÉBREU, SEPBER JESIRAU
Par
ABRAHAM
ses fils; puis, vu le mauvais état des
par les sages de Jérusalem à des arcanes et à des
plus caché 3.
Transmis successivement oralement à
affaires d'Israël, confié
lettres
du sens
le
Pour prouver la vérité de cette affirmation, il nous faudra donc
montrer les principes fondamentaux de la Kabbale et particulièrement les Séphirolhs dansl'ésotérismeindou. Ce point, qui a échappé
à M. Franck, nous permettra de poser l'origine de la filiation bien
au delà du premier siècle de notre ère. C'est ce que nous ferons
tout à l'heure.
Pour
le
moment, contentons-nous de
l'existence de cette tradition ésotérique
qui
existe réellement
partie
par
un
des
malgré
auteurs
l'avis
dire
dans
quelques mots de
l'antiquité, tradition
de Littré*, avis partagé
en
du Dictionnaire pliilosophique de
Ad. Franck^.
Chaque réformateur religieux ou philosophique de l'antiquité
divisait sa doctrine en deux parties: l'une voilée, à l'usage de la
foule ou exotérisme, l'autre claire, à l'usage des initiés ou ésotérisme.
Sans vouloir parler des
Orientaux,
Bouddha, Gonfucius ou
4.
Voy. Ragon, Orthodoxie Maçonnique.
Voy. Saint-Vves d'Alveydre, Mission des Juifs.
Papus, le Sepher Jesirah, p. 5.
Préface à la 3e édit. de Salverte (Sciences occultes).
o.
Article Esotérisme.
1.
2.
3.
—
89
—
l'histoire nous montre Orphée dévoilant l'ésotérisme
par la création des mystères, Moïse sélectant une tribu
de prêtres ou initiés, celle de Lévi, parmi lesquels il choisit ceux à
qui peut être confiée la tradition. Mais la transmission ésotérique
Zoroastre,
aux
initiés
de cette tradition devient indiscutable vers l'an 550 avant notre
avec Pythagore initié aux mômes sources qu'Orphée et Moïse,
ère,
en Egypte.
Pythagore avait un enseignement secret basé principalement sur
les nombres, et les quelques bribes de cet enseignement que nous
ont transmises les alchimistes', nous montrent son identité absolue
avec la Kabbale dont il n'est qu'une traduction.
Cette tradition se perd d'autant moins parmi les disciples du
grand philosophe qu'ils vont se retremper à sa source originelle,
en Egypte, ou dans les mystères grecs. Tel est le cas de Socrate,
de Platon
La
et d'Aristote.
lettre
d'Alexandre
sant d'avoir dévoilé
enseignement
le
Grand adressée à son maître
et l'accu-
l'enseignement ésotérique, prouve que cet
traditionnel
et
oral
subsistait
toujours
à cette
époque.
Nous en retrouverons encore mention dans Plutarque quand
il
est
serments scellent ses lèvres
les
nous pourrions encore
occultistes pour qu'il ne
Signalons en dernier
dans
le
il
ne peut parler; enfin
les citations que
travail
de
toutes
inutile d'allonger notre
que
dit
le
ces
faire,
soit
lieu
et qu'il
détails
sont assez connus des
pas nécessaire d'insister davantage.
l'existence de cette
tradition
orale
christianisme alors que Jésus dévoile à ses disciples seuls
véritable sens des paraboles dans le discours sur la montagne, et
qu'il confie le secret total
de
la tradition ésotérique
à son disciple
favori, saint Jean.
L' Apocalypse est
entièrement kabbalistique
et
représente
le véri-
table ésotérisme chrétien.
[j'antiipiilé
la
Kabbale
de cette tradition ne peut donc faire aucun doute,
est
et
bien plus ancienne que l'époque que lui assigne
M. Franck, du moins pour nous autres, occultistes occidentaux. En
outre, elle a pris naissance sur une terre très éloignée de celle où
est né le christianisme, ainsi
que nous
le
montreront
les
Séphiroths
indoiis.
Mais
il
est
temps d'arrêter
mière question
et
là
le
développement de notre pre-
de dire quelques mots des enseignements de
Kabbale.
i.
Voy. Jean Dée, MoJias hieroglyphica in Theatrum Chemicum.
la
—
90
IT
ENSEIGNEMENTS DE LA KABBALE
On peut faire à M. Franck quelques critiques au sujet de la
manière dont il présente les enseignements de la Kabbale. En
eiïet, si les données kabbalistiquessur chaque sujet particulier sont
analysées avec une science merveilleuse, aucun renseignement
n'est fourni sur l'ensemble du système considéré synthétiquement.
Par exemple, après avoir
le Monde,
Kabbalistes sur
lu
le
chapitre
le lecteur
iv, intitulé
:
Opinions des
connaît certains points de
la
tradition concernant les Anges, l'Astrologie, l'unité de Dieu et de
l'Univers; mais
il
est
impossible de se faire, d'après ces données,
une idée générale de la constitution du Cosmos.
Nous allons nous efforcer de présenter à nos lecteurs un résumé
aussi clair que possible de ces traditions kabbalistiques, si bien
analysées d'ailleurs par notre auteur. Pour être compréhensible
dans des sujets aussi ardus, nous partirons dans notre analyse de
l'étude de THomme, plus facilement appréciable pour la généralité des intelligences, et nous n'aborderons qu'en dernier lieu les
données métaphysiques sur Dieu.
1" Enseifpieme/its
de la Kabbale sur V Homme.
La Kabbale enseigne tout d'abord que l'homme représente exactement en lui la constitution de l'Univers tout entier. De là le nom
de Microcosme ou Petit Monde donné à l'homme en opposition au
nom Macrocosme ou Grand Monde donné à l'Univers.
Quand on
dit
que l'Homme
est l'image
de l'Univers, cela ne veut
pas dire que l'Univers soit un animal vertébré. C'est des principes
constitutifs,
analogues
et
jwn semblables, qu'on veut parler.
Ainsi des cellules de formes et de constitution très variées se
groupent chez l'Homme pour former des organes, comme l'estomac, le foie, le cœur, le cerveau, etc.. Ces organes se groupent
également entre eux pour former des appareils qui donnent naissance à des
f'o7icfions
(groupement des poumons, du cœur, des
artères et des veines pour former
Vappareil de la circulation,
groupement des lobes cérébraux, de la moelle, des nerfs sensitifs
et des nerfs moteurs pour former l'appareil de Vinnervation, etc.).
—
Eh
bien
—
01
d'après la méthode de la Science Occulte, l'analogie,
!
suivront la
les objets qui
gues aux organes
montre des
et
même
de formes
êtres,
dans l'Univers seront analo-
loi
aux appareils dans l'Homme. La Nature nous
de constitution très variées (êtres
et
minéraux, êtres végétaux, êtres animaux, etc.) se groupant pour
former des planètes. Ces planètes se groupent entre elles pour
former des systèmes solaires. Le jeu des Planètes
et
de leurs satel-
donne naissance à la Vie de V Uiùvers comme le jeu des
organes donne naissance à la Vie de V Homme. L'organe et les Planètes sont donc deux êtres analogues, c'est-à-dire agissant d'après
lites
la
même
loi ;
cependant Dieu
sait si le
Cœur
et le Soleil
sont des
formes difi'érentes Ces exemples nous montrent l'application des
données kabbalisliques à nos sciences exactes, ils font partie d'un
!
travail d'ensemble en cours d'exécution depuis bientôt cinq ans et
qui n'est pas près d'être terminé. Aussi bornons là ces développe-
ments sur l'analogie et revenons à la constitution du Microcosme,
maintenant que nous savons pourquoi l'Homme est appelé ainsi.
La Kabbale considère la Matière comme une adjonction créée
postérieurement à tous les êtres, à cause de la chute adamique.
Jacob
de
Boehm
parmi
idée
s'y
et
les
Saint-Martin ont suffisamment développé cette
philosophes contemporains pour
attarder trop longtemps. Cependant
il
qu'il soit inutile
fallait établir ce fait
pour expliquer pourquoi dans la constitution de l'Homme aucun
des trois principes énoncés ne représente la matière de notre corps.
L'Homme, d'après les Kabbalistes, est composé de trois éléments
essentiels
1°
Un
:
élément inférieur, qui n'est pas
le
corps matériel, puisque
essentiellement la matière n'existait pas, mais qui est le principe
déterminant la forme matérielle
:
NEniESCU.
2° i'n élément supérieur, étincelle divine, l'âme de tous les idéalistes, l'esprit
des occultistes
:
NESCUAMAll.
Ces deux éléments sont entre eux
comme
l'huileet l'eau.
Ils
sont
d'essence tellement différente qu'ils ne pourraient jamais entrer
en rapports l'un avec l'autre, sans un troisième terme, participant
de leurs deux natures
1.
par
Comme
eu chimie
la saponification.
et les unissant
les
'.
carbonates alcalins unissent
l'iuiile
et
l'eau
—
3°
—
Ce troisième élément, médiateur entre
c'est la
tistes
92
les
deux précédents,
vie des savants, l'esprit des philosophes, l'àme des occul-
:
RUAH.
Nephesch, Ruah et Neschamah sont les trois principes essentiels,
les termes ultimes auxquels aboutit l'analyse, mais chacun de ces
éléments est lui-même composé de plusieurs parties. Ils correspondent à peu près à ce que les savants modernes désignent par
:
Le Corps, la Vie, la Volonté.
Ces trois éléments se synthétisent cependant dans /'wn?7e c/e /'é/re,
si bien qu'on peut représenter l'homme schématiquement par trois
points (les trois éléments ci-dessus) enveloppés dans un cercle
ainsi
:
Maintenant que nous connaissons l'opinion des Kabbalistes sur
de l'Homme, disons quelques mots de ce qu'ils pen-
la constitution
sent des deux points suivants
M,
Franck développe
L'Homme
trois
:
D'où vient-il? Où va-t-il?
très bien
ces
vient de Dieu et y retourne.
deux points importants.
faut donc considérer
H nous
phases principales dans cette évolution
1°
Le point de Départ
2°
Le point d'Arrivée
:
;
;
Ce qui se passe entre le Départ et l'Arrivée.
Départ.
La Kabbale enseigne toujours la doctrine de l'Emanation. L'homme est donc émané primitivement de Dieu à l'état
3°
—
1°
d'Ksprit pur.
(Chocmah
et
A
l'image de Dieu constitué en Force et Intelligence
Binah) c'est-à-dire en positif et négatif,
il
est consti-
tué en mâle et femelle, Adam-Ève, formant à l'origine un seul
Sous l'intluence de la chute * deux phénomènes se produisent
être.
:
1. Le cadre Irop restreint de notre élude ne nous permet pas d'approfondir ces données métaphysiques et de les analyser scientifiquement.
Voy. pour plus de détails, le Cain de Fabre d'Olivet.
—
[VA
—
1° La division de l'être unique en une série d'êtres-androgynes
Adams-Eves
2° La matérialisation et la subdivision de chacun de ces êtres
androgynes en deux êtres matériels et de sexes séparés, un homme
;
une femme. C'est l'état terrestre.
faut cependant remarquer, ainsi que nous l'enseigne le Tarot,
que chaque homme et chaque femme contiennent en eux une
et
Il
image de leur unité primitive. Le cerveau est Adam, le Cœur est
Eve en chacun de nous.
2° Transition du Départ à l'Arrivée.
L'homme matérialisé et
—
soumis à l'influence des passions doit volontairement
retrouver son état primitif;
Pour cela
qu'il
il
se réincarnera autant de fois qu'il le
il
librement
et
doit recréer son immortalité perdue.
faudra jusqu'à ce
su se racheter par la force universelle et toute-puissante
ait
entre toutes
:
l'Amour.
La Kabbale, à l'image des centres indous d'où nous vient le
mouvement néo-bouddiste, enseigne donc la réincarnation et par
mais elle
suite la -préexistence, ainsi que le remarque M. Franck
;
totalement
s'écarte
le
moyen du
d'un
des
des conclusions
théosophiques indoues sur
rachat, et nous ne pouvons
occultistes les plus
instruits
que reproduire l'avis
que possède la France,
ici
F. Ch. Baillât:
m'est permis de hasarder
« S'il
dirai
que
les doctrines
hindoues
de vue métaphysique^ abstrait,
une opinion personnelle, je
semblent plus vraies au point
doctrines chrétiennes au point
ici
me
les
de vue moral, sentimental, concret:
le
Christianisme,
le
Zohar, la
Kabbale, dans leur admirable symbolisme, laissent plus d'incertitude, de vague dans l'intelligence philosopiiique (par exemple,
quand
ils
représentent la chute
comme
source du mal, sans définir
ni l'un ni l'autre, car cette définition donnerait un tout autre tour
intellectuel à la question).
«
qu'il soit matérialiste comme dans
comme dans celle du Nord, arrive à
repousser même tout sentiment et spé-
Mais ce Panthéisme indien,
l'école
du Sud, ou
idéaliste
négliger, à méconnaître, à
cialement V Amour avec toute son immense portée mystique, occulte.
« L'un ne parle qu'à l'intelligence, l'autre ne parle qu'à l'âme.
«
On
ne peut donc posséder complètement la doctrine théoso-
phique qu'en interprétant
le
symbolisme de
l'un
par
la
métaphy-
sique de l'autre. Alors et alors seulement les deux pôles ainsi ani-
més
l'un
par l'autre font resplendir, par les splendeurs du monde
richesse du langage symbolique, seul capable
divin, l'incroyable
de rendre pour l'homme les palpitations de
la
Vie absolue
I
^)
—
3° Arrivée.
94
—
— L'homme doit donc constiluor d'abord son andro-
gynat primitif
pour réformer synthétiquement
l'être
premier pro-
venant de la division du grand Adam-Eve.
Ces êtres androgynes reconstitués doivent, à leur tour, se syneux jusqu'à s'identifier à leur origine première
thétiser entre
Dieu.
:
La Kabbale enseigne donc,
aussi bien que l'Inde, la théorie
de Tinvolution et de l'évolution et le retour final au ISirvâna.
Malgré
mon
désir de
je ne puis résister
ici
ne pas allonger ce résumé par des citations,
plaisir de citer d'après M. Franck (p. 189)
au
un passage très explicatif:
« Parmi les différents degrés de l'existence (qu'on appelle aussi
il y en a un, désigné sous le titre de saint des
oh toutes les âmes vont se réunir à l'âme suprême et se
compléter les unes par les autres. Là tout rentre dans l'unité et
dans la perfection, tout se confond dans une seule pensée qui
mais le fond de
s'étend sur l'univers et le remplit entièrement
cette pensée, la lumière qui se cache en elle ne peut jamais être ni
saisie, ni connue, on ne saisit que la pensée qui en émane. Enfin,
dans cet état, la créature ne peut plus se distinguer du créateur;
l'âme
la même pensée les éclaire, la même volonté les anime
aussi bien que Dieu commande à l'Univers, et ce qu'elle ordonne,
les sept tabernacles),
saints,
;
;
Dieu l'exécute. »
En résumé, toutes ces données métaphysiques sur la chute
et la
réhabilitation se réduisent exactement à des lois que nous voyons
chaque jour en action expérimentalement,
cer à trois termes
lois
qui peuvent s'énon-
:
L
Unité.
n. Départ de l'Unité. Multiplicité.
III.
Edgar Poë dans son Eurêka a
Retour à l'Unité.
fait
une application de ces
lois
à l'Astronomie. Si nous avions la place nécessaire, nous pourrions
les appliquer
tale,
aussi bien à la Physique et à la Chimie expérimen-
mais notre élude
est déjà fort
longue, et
il
est
d'en venir à l'opinion des Kabbalistes sur l'Univers.
grand temps
.
9.^i
2°
Enseignements de
la
Kabbale sur VUnivers.
Nous avons vu que les Planètes formaient les organes de l'Univers et que de leur jeu résultait la vie de cet Univers.
Chez l'homme la vie s'entretient par le courant sanguin qui
baigne tous les organes, répare leur perle
et entraîne les
éléments
inutiles.
Dans l'Univers
la vie
s'entretient par les courants de lumière
qui baignent toutes les planètes et y répandent à
de génération
flots les
principes
Mais, dans l'homme, chacun des globules sanguins, récepteur et
transmetteur de la vie, est un être véritable, constitué à Cïmage
de l'homme lui-même. Le courant vital humain contient donc des
êtres en
en
Il
nombre
est
de
infini.
même
des courants de lumière
et
telle est l'origine
des anges, des fo7'ces personnifiées de la Kabbale et aussi de toute
une partie de la tradition que M, Franck n'a pas abordée dans son
la Kabbale pratique.
La Kabbale pratique comprend l'étude de ces êtres invisibles,
récepteurs et transmetteurs de la Vie de l'Univers, contenus dans
livre
les
:
courants de lumière. Les Kabbalistes s'efTorcent d'agir sur ces
êtres et de connaître leurs pouvoirs respectifs; de là toutes les don-
nées d'Astrologie, de Démonologie, de Magie contenues dans la
Kabbale.
Mais dans l'Homme la force vitale transmise par
canaux
n'est pas la seule qui existe.
dirigeant dans sa
marche,
il
le
sang
et ses
Au-dessus de cette force
en existe une autre
:
et la
c'est la force
nerveuse.
Le fluide nerveux,
qu'il agisse
à l'insu de la conscience de
l'in-
dividu dans le système de la Vie Organique (Grand-Sympathique,
Corps Astral des Occultistes) ou qu'il agisse consciemment par la
Volonté (cerveau et nerfs rachidiens), domine toujours les phéno-
mènes
Ce
vitaux.
fluide
nerveux n'est pas porté,
particuliers (globules sanguins).
Il
comme
la Vie,
retraite mystérieuse (la cellule nerveuse) et aboutie à
réception. Entre celui
qui ordonne
par des êtres
part d'un être situé dans une
et celui
qui reçoit
un centre de
il
n'y a rien
qu'un canal conducteur.
Dans l'Univers il en est de même d'après la Kabbale. Au-dessus
ou plutôt au dedans de ces courants de lumière, il existe un fluide
mystérieux indépendant des êtres créateurs de la Nature comme
—
nerveuse
la force
est
est
96
—
indépendante des globules sanguins. Ce fluide
il est le corps môme do
directement émané de Dieu, bien plus,
Dieu. C'est V esprit de VUnivei^s.
L'Univers nous apparaît donc constitué
1° D'î/n
2°
D'î/»e
contenant
3°
comme l'Homme
Corps. Les Astres et ce qu'ils contiennent
Les courants de lumière baignant les astres
Vie.
les
:
;
Forces actives de la Nature,
les
Anges
et
;
D'ime Volonté directrice se transmettant partout au moyen du
invisible aux sens matériels, appelé par les Occultistes:
Magnétisme Universel, et par les Kabbalistes Aour 115^; c'est l'Or
des Alchimistes, la cause de l'Attraction universelle ou Amour des
fluide
Astres.
comme l'Homme,
Disons de plus que l'Univers,
est
soumis à une
involution et à une évolution périodiques et qu'il doit finalement
Dieu, comme l'Homme.
Pour terminer ce résumé sur l'Univers, montrons comment Barlet arrive par d'autres voies aux conclusions de la Kabljale a ce
être réintégré dans son origine
sujet
:
:
Nos sciences positives donnent pour dernière formule du monde
sensible
:
Pas de matière sans force ; pas de force sans matière.
Formule incontestable, mais incomplète, si l'on n'y ajoute
mentaire suivant
1°
le
com-
:
La comlùnaison de
ce
que nous
nommons
Force
et
Matière se
présente en toutes proportions depuis ce que l'on pourrait appeler
la.
Force matérialisée
(la
roche,
le
minéral,
le
corps chimique
simple) jusqu'à la Matière subtilisée ou Matière Force
pollen, le spermatozoïde, l'atome électrique)
;
{le
grain de
lai/a^ière et la Force,
bien que nous ne puissions les isoler, s'offrent donc
comme
les
mathématiques extrêmes et opposées (ou de signes contraires) d'une série dont nous ne voyons que quelques termes
moyens limites abstraites, mais indubitables
limites
;
2°
Les termes de cette
;
série, c'est-à-dire les individus
de la nature,
la Force., dont la mobilité infinie est le
ne sont jamais stables
comme
à travers un courant contmuel d'un
caractère, entraine
;
pôle à l'autre la matière essentiellement inerte qui s'accuse par un
contre-courant de retour. C'est ainsi, par exemple, qu'un atome
de phosphore emprunté par
le
végétal aux phosphates minéraux
deviendra l'élément d'une cellule cérébrale humaine (matière subtilisée) pour retomber par désintégration dans le règne minéral
inerte.
3"
Le mouvement, résultat de
cet équilibre
instable, n'est pas
—
—
97
désordonné il offre une série d'harmonies enchaînées que nous
appelons Zo^5 et qui se synthétisent à nos yeux dans la loi suprême
de V Évolution.
;
La conclusion s'impose Cette synthèse harmonieuse de phénomènes est la manifestation évidente de ce que nous nommons une
:
Volonté.
Donc, d'après
la science positive, le
monde
sensible est l'expres-
sion d'une volonté qui se manifeste par l'équilibre instable,
mais
progressif de la Force et de la Matière.
Il
par ce quaternaire
se traduit
III.
:
I. Volonté (source simple)
Force (Éléments de la Volonté polarisés)
IV. Le Monde Sensible
II. Matière
—
—
(Résultat de leur i'([uilibre instable, dynamique)'.
Enseignement de
3°
L'Homme
Kabbale sur Dieu.
.la
mais l'Homme
est fait à l'image de l'Univers,
et l'Uni-
vers sont faits à l'image de Dieu.
Dieu en lui-même est inconnaissable pour l'Homme, c'est ce que
proclament aussi bien les Kabbalistes par leurs Ain-Sopk que les
Indous par leur Parabrahm. Mais il est susceptible d'être compris
dans ses manifestations.
le
La première manifestation Divine,
celle
par laquelle Dieu créant
principe de la Réalité crée par là
môme
éternellement sa propre
immortalité
:
^
c'est la Trinité
Cette Trinité première,
[)rototype de toutes les lois naturelles,
formule scientifique absolue autant que principe religieux fondamental, se retrouve chez tous les peuples et dans tous les cultes
plus ou moins altérée.
Que
Siva
;
ce soit le Soleil,
Osiris-Isis,
Vulcain
; le
Père,
le /ùls,
Lune
la
Horus ou
Osiris,
le
et la
Terre; Bra/ima, Vie/mou,
Ammon,
Saint-Esprit
,
Plita ; Jupiter^ Jwion,
toujours elle apparaît
identiquement constituée.
La Kabbale
la désigne
par
les trois
Chocmau,
noms
suivants
:
Binau,
Ketueh.
F.-Ch. Barlel, Initiation.
Voy. Wronski, Apodiclique Messianique ; ou Papus,
passage de Wronski est cité in extenso.
1.
2.
le
Tarot où
1
le
—
Ces ti'uis noms forment
Numérations.
la
98
—
première
Ces dix Sephiroth expriment
trinilé des
les attributs
Dix Sephiroth ou
de Dieu. Nous allons
voir leur constitution.
Si nous nous rappelons que l'Univers et l'Homme sont chacun
composés essentiellement d'un Corps, d'une Ame ou Médiateur et
d'un Esprit, nous serons amenés à rechercher la source de ces prin-
cipes en Dieu
même.
Or les trois éléments ci-dessus énoncés fCethe)\ Chocmah et
Binah représentent bien Dieu mais comme la conscience représente à elle seule l'homme tout entier, en un mot ces trois prin:
;
cipes constituent l'analyse de Yesprit de Dieu.
Quelle est donc la Vie de Dieu ?
La Vie de Dieu
d'abord,
Adam
et
Enfin
le
c'est
le ternaire
que nous avons étudié tout
ternaire constituant l'Humanité, dans ses deux pôles,
Eve.
le
Corps de Dieu
est constitué
par cet Univers dans sa
triple manifestation.
En somme,
si
nous réunissons tous ces éléments, nous obtiendrons
la définition suivante de Dieu
:
Dieu est inconnaissable dans son essence, mais
dans ses manifestations.
L' Univers constitue son corps,
Dieu lui-même dans
ceci est indiqué
Adam-Eve
il
est connaissable
constitue son ame, et
sa double polarisation constitue son esprit,
par la figure suivante
:
—
99
+
B
Adam
Eve
de
A
H
M
A
Chocmah
Binah
Dieu
Ame
n
Kether
Esprit de
I
c
Monde
Père,
Divin
"V
Adam -Eve
Dieu
Le
Monde
Le
II
N
Humanité
Fils,
u
Humain
Le
Corps de
La Nature
La Nature
Dieu
Natw'ée
Naturante
Monde
SlVA
St-Espri/,
L'Univers
Ces
ternaires,
trois
j
tonalisés dans
Naturel
l'Unité,
forment
les
Dix
Sephiroth.
Ou
plutôt
ils
sont l'image des Dix Sephiroth qui représentent
développement des
trois
principes premiers de
la Divinité
le
dans tous
ses attributs.
Ainsi Dieu,
l'Homme
et l'Univers sont bien constitués
en dernière
développement de tous leurs
attributs ils sont composés chacun de Dix termes ou d'Un ternaire
iO).
ayant acquis son développement dans le Septénaire [3 -{- 1
Les Dix Sephiroth de la Kabbale peuvent donc être prises dans
analyse par trois fermes; mais dans
le
=
plusieurs acceptions
1°
Elles
l'Homme
Dieu
peuvent
:
être
et l'Univers,
considérées
comme
c'est-à-dire l'Esprit,
représentant Dieu,
l'Ame
et le
Corps de
;
peuvent être considérées comme exprimant le dévelopl'un quelconque de ces trois grands principes.
C'est de la confusion entre ces diverses acceptions que naissent
les obscurités apparentes et les prétendues contradictions des Kab2° Elles
pement de
balistes
au sujet des Sephiroth. Un peu d'attention
suffit
pour
dis-
cerner la vérité de l'erreur.
On
trouvera des détails nombreux sur ces Sephiroth dans
le
{. Celte figure est tirée du Tarot des Bohémiens, par Papus, où l'on
trouvera des explications coiuplémejutaires.
—
100
—
de M. Franck (chap. m), mais surtout dans
livre
le
remarquable
n°6 de
travail kabbalistique publié par Stanislas de Giiaita dans le
V Initiation
(p.
210-217). Le
manque de
place nous oblige à renvoyer
lecteur à ces sources importantes.
le
Il
ne faudrait pas croire cependant que cette conception d'un
ternaire se développant dans
Nous retrouvons
bale.
la
un septénaire
même
fût particulière à la
Kab-
idée dans l'Inde dès la plus haute
antiquité, ce qui est une preuve importante de l'ancienneté de la
tradition kabbalistique.
Pour étudier ces Sephiroth indous, il ne faut pas s'en tenir uniquement aux enseignements transmis dans ces dernières années par
la Société Théosophique. Ces enseignements manquent en effet
presque toujours de méthode et, s'ils sont lumineux sur certains
points de détail,
ils
sont en échange fort obscurs dès qu'il s'agit de
présenter une synthèse bien assise dans toutes ses parties. Les
auteurs qui ont essayé d'introduire de la méthode dans la doctrine
théosophique, Sovbba-Rao, Sinnet
aborder que des questions
et leurs
et le
fort générales,
œuvres, pas plus que celles de
D' Harttmann, n'ont pu
quoique très intéressantes,
i\f™^
H. P. Blavatsky, ne
fournissent des éléments suffisants pour établir les rapports entre
les
Sephiroth delà Kabbale
Le meilleur
travail, à
l'Inde a été fait en
et les doctrines
indoues.
notre avis, sur la Théogonie occulte de
Allemagne vers 1840
'
par
le
D" Jean Malfatti
de Montei^eggio. Cet auteur est parvenu à retrouver l'Organon mystique des anciens Indiens et par
risme
et
là-même
de la Kabbale elle-même.
Il
à tenir la clef
du Pythago-
arrive ainsi à reconstituer une
synthèse véi^itable^ alliance de la Science et de la Foi, qu'il désigne
sous
Or
le
nom
de Mathèse.
voici, d'après cet auteur,
la constitution
de la décade divine
(p. 18):
Le premier acte (encore en soi) de révélation de Brahm fut
celui de la Ti^imnrti, trinité métaphysique des forces divines (pro«
cédant à l'acte créateur) de la création, de la conservation,
destruction (du changement) qui sous le
et
Schiwa ont
nom
été personnifiées et regardées
accouplement intérieur mystique
[e
et
delà
de Brahma, Wishnou
comme
circulo triadicits
étant dans un
Deus egreditw).
\. La date de cet ouvrage indique l'orthographe des noms indous employés par l'auteur. Celle orthographe s'est modifiée aujourd'hui.
.
.
—
«
101
~
Cette première Trimurti divine passe alors dans une révélation
extérieure, et dans celle des sept puissances précréatrices, ou dans
celle
par
du premier développement métaphysique septuple personnifié
de J/aia, Oum, Haranguerbehah, Porsh, Pradia-
les allégories
pat, Prakrat et Pran. »
Chacun de ces dix principes est analysé dans ses acceptions et
dans ses rapports avec les nombres pythagoriciens. De plus,
l'auteur examine et analyse dix statues symboliques indiennes qui
représentent chacune un de ces principes. L'antiquité de ces symboles prouve assez l'antiquité de la tradition elle-même.
Nous ne pouvons que résumer pour aujourd'hui les rapports des
Sephiroth iudoiis
et
kabbalistiques avec les nombres. Peut-être
ferons-nous bientôt une étude spéciale sur un sujet
Un rapprochement bien intéressant peut encore
alphabétique du Sepher Jesirah
trinité
EMeS
si
important.
être fait entre la
1!/D5^ et la trinité
alphabétique indoue AUM. Mais ces sujets demandent un trop
grand développement pour être traités dans ce résumé.
SEPHIROTH
KABBALISTIQUES
SEPHIROTH
NOMBRES
INDOUS
Kelhcr
1
Biahma.
Chocmah
2
Viohnoii.
Binali
3
Si va.
Cliesed
4
Maïa.
Geburah
....
.
u ni
W
HarangiK'ibeliah,
Tipherelh
G
Hod
7
Porsch.
Netzali
8
Pradiapal.
Prakral.
lesod
Malchut
Pra
10
Viiw dernière considération qu'on
11
peut faire est tirée de cette
définition de Dieu dorin('*e ci-dessus, délinition corroborée par les
enseignements du Tartd qui représente
La philosophie matériaMste
et
adore à
Cosmos
C'est
ment
:
.«on
le
en
la
Kabbale égyptienne.
étudie le corps de Dieu ou l'Univers
insu bi manifestation inférieure de la divinité dans
le
Destin.
effet
au Hasard que
le
matérialisme attribue
le
groupe-
primitif des atomes, i)rocIamant ainsi, quoique athée, un prin-
cipe créateur.
—
—
102
La philosophie panthéiste étudie
la vie de
appelé par la Kabbale Adam-Eve
tif
s'adore elle-même dans un de ses
Les Théistes
^
Dieu ou
(mn^).
membres
cet être collec-
C'est l'humanité qui
constituants.
et les Religions étudient surtout
V Esprit de Dieu. De
là leurs discussions subtiles sur les trois personnes et leurs
mani-
festations.
Mais la Kabbale est au-dessus de chacune de ces croyances philo-
sophiques ou religieuses. Elle synthétise
théisme et
Théisme dans un
le
même
le
Matérialisme, le Pan-
total
dont
elle
analyse les
parties sans cependant pouvoir définir cet ensemble autrement que
par la formule mystérieuse de Wronski
:
X.
III
INFLUENCE DE LA KABBALE SUR LA PUILÛSOPUIE
Cette partie du livre de M.
Franck
est
forcément très remar-
quable. La profonde érudition de l'auteur ne pouvait
lui fournir
et
de précieuses sources
nombreux au
et
manquer de
des rapprochements instructifs
sujet de l'influence de la
Kabbale dans
les
systèmes
philosophiques postérieurs.
La doctrine de Platon est d'abord envisagée à ce point de vue.
Après quelques points de contact, M. Franck conclut à l'impossibilité
le
de la création de la Kabbale par des disciples de Platon. Mais
contraire ne serait-il pas possible?
que nous l'avons dit à propos de l'antiquité de la tradiKabbale n'est que la traduction hébraïque de ces vérités
Si, ainsi
tion, la
traditionnelles
Egypte, qu'y
enseignées
a-t-il
dans tous
les
temples
et
surtout en
d'impossible à ce que Platon ne se soit forte-
ment inspiré non pas de la Kabbale elle-même, telle que nous la
connaissons aujourd'hui, mais de cette philosophie primordiale
origine de la Kabbale?
Qu'allaient donc faire tous ces philosophes grecs en Egypte et
qu'apprenaient-ils dans l'Initiation aux mystères d'Isis? C'est là un
point que la critique universitaire devrait bien éclaircir.
Imbu de son
idée de i'origine de la Kabbale au
commencement
1. Voy. à ce sujet le travail de Stanislas de Guaila dans
Louis Lucas, Chimie nouvelle. Introduction.
le
Lotus et
—
de
l'ère chrétienne,
103
—
M. Franck compare avec la tradition la philo-
sophie néo-platonicienne d'Alexandrie, et conclut que ces doctrines
sont sœurs et émanées d'une
même
origine.
L'étude de la doctrine de Philon, dans ses rapports avec la Kabbale, ne
Le
montre pas non plus
l'origine de la tradition (chap. m).
Gnosticisme, analysé dans
remarquables similitudes avec
le
chapitre suivant, présente de
la Kabbale,
mais n'en peut être non
plus l'origine.
C'est la religioyi des Perses qui est
pour M. Franck
le
rara avis
tant cherché, le point de départ de la doctrine kabbalistique.
Or,
il
suffit
de parcourir
de nos savants
:
le
chapitre ix d'un livre trop peu connu
la Mission des Juifs
de Saint-Yves d'Alveydre pour
y trouver résumée au mieux l'application de la tradition ésotérique
aux divers cultes antiques, y compris celui de Zoroastre. Mais ce
sont là des points d'histoire qui ne seront universitairement connus
que dans quelque vingt ans aussi attendons-nous avec patience cette
époque.
Nous avons dit déjà l'opinion des occultistes contemporains sur
l'origine de la Kabbale. Inutile donc d'y revenir.
Rappelons seulement l'influence de la tradition ésotérique sur
Orphée, Pylbagore, Platon, Aristote et toute la philosophie grecque d'une part, sur Moïse, Ézéchiel et les prophètes hébreux de
;
l'autre, sans
le
compter
christianisme
Jean
;
rappelons tout
l'influence qu'a
l'école d'Alexandrie, les sectes gnostiques et
dans l'Apocalypse de saint
rapidement quelques mots de
tradition sur la philosophie moderne.
ésotérique dévoilé
cela, et disons
pu exercer
la
Les Alchimistes, les Rose-Croix et les Templiers sont trop connus
comme kabbalistespour en parler autrement. Il suffît à ce propos
de signaler la grande réforme iihilosophique produite par l'Ars
Magna
de
Raymond
Lnlle.
Spinosa a beaucoup étudié la Kabbale, et son système se ressent
au plus haut point de cette étude, ainsi que du reste l'a fort bien
vu M. Franck.
Un point d'histoire moins connu, c'est que Leibniz a été initié
aux traditions ésotériques par Mercure Van Helmont, le fils du
célèbre occultiste, savant remarquable lui-même. L'auteur de la
Monadologie a été aussi en rapports très suivis avec les Rose-Croix.
La philosophie allemande touche du reste par bien des points à
la Science Occulte, c'est un fait connu de tous les critiques.
Signalons en dernier lieu la Frnnc-Maçonnerie qui possèdeencore
de nombreuses données kabbalistiques.
d04
—
CONCLUSION
Nous avons voulu, tout en analysant l'teuvre remarquable et
désormais indispensable de M. Franck, résumer chemin faisant
l'opinion des Kabbalistes contemporains sur cette importante
question.
Franck que sur l'origine de
Les savants contemporains ont une tendance à
placer au second siècle de notre être le point de départ de la Science
Occulte dans toutes ses branches. C'est l'avis de notre auteur au
Nous ne
différons d'opinion avec M.
cette tradition.
sujet de la Kabbale, c'est aussi l'avis d'un autre savant éminent,
M. Berthelot, au
difficulté
sujet de l'alchimie*. Ces opinions viennent de la
qu'éprouvent
les critiques autorisés
véritables de l'Occultisme.
une preuve de
Un symbole
la valeur d'un
n'est
à consulter les sources
pas considéré
comme
manuscrit; mais prenons patience
et
l'une des plus intéressantes branches de la Science, l'Archéologie,
fournira bientôt de précieuses indications dans cette voie aux cher-
cheurs sérieux.
Quoi qu'on en
dise,
l'Occultisme a bien besoin d'être un peu
étudié par nos savants; ceux-ci apportent dans cette étude leurs
préjugés, leurs convictions toutes faites; mais
des qualités bien rares et bien précieuses
amour de
:
ils
apportent aussi
leur érudition et leur
méthode.
pour les chercheurs consciencieux de constater
l'ignorance étrange que beaucoup de partisans de la Science Occulte
ont de nos sciences exactes. 11 faut cependant mettre hors de cause
à ce sujet les Kabbalistes contemporains comme Stanislas de
Guaita, Joséphin Péladan, Albert Jhouney. La Science Occulte ne
forme que le degré synthétique, métaphysique de notre science
positive et ne peut vivre sans son appui, ainsi que l'a montré, dans
le n° 8 de Y Initiation'^
un savant doublé d\in remarquable occultiste, M. F. Cil. Barlet.
Il
la
est désolant
,
La réédition du livre de M. Franck constitue donc un véritable
événement pour la révélation des doctrines qui nous sont chères à
tous, et nous ne pouvons que remercier bien vivement l'auteur du
courage et de la patience qu'il a déployés dans l'étude de si arides
\.
2.
Berthelot, Les Origines de V Alchimie, 1886, in-8°.
Cours méthodique de Science Occulte.
.
—
sujets, tout
105
—
en conseillant fortement à tous nos lecteur* de réserver
une place dans leur bibliothèque à la Kabbale d'Ad. Franck, qui
est un des livres fondamentaux de la Science Occulte.
LETTRE DE
A
M. AD.
FRANCK, DE L'INSTITUT
Monsieur Papus, directeur de Y Initiation
Monsieur,
manière dont vous avez rendu
vieux livre de la Kabbale. J'ai été d'autant plus susceptible à vos éloges qu'ils attestent une connaissance
Je vous suis très reconnaissant de la
compte dans VlnUiation de
mon
approfondie et un grand amour du sujet.
Mais ce qui m'a charmé dans votre article, ce n'est pas seulement la
part personnelle que vous m'y faites, c'est la manière dont vous rattachez mon modeste volume à toute une science fondée sur le symbolisme
et la méthode ésotérique. Je n'ai pu, eu vous lisant, m'empècher de
penser à Louis XIV, conservant à Versailles le modeste rendez-vous de
chasse de son père en l'encadrant dans un immense palais.
Bien que mon esprit, que vous qualifiez d'universitaire, mais qui veut
simplement rester fidèle aux règles de la critique, se refuse à vous suivre
dans vos magnifiques développements, je vois avec plaisir qu'en face du
positivisme et de l'évolutionisme de notre temps, il se forme, il s'est
déjà formé une vaste gnose qui réunit dans son sein, avec les données
de l'ésotérisme juif et chrétien, le bouddhisme, la philosophie d'Alexandrie et le panthéisme métaphysique de plusieurs écoles modernes.
Ce réactif est nécessaire contre les déchéances et les dessèchements
dont nous sommes les victimes et les témoins. La Mission des Juifs, que
vous citez souvent dans votre Revue, est un des grands facteurs de ce
mouvement.
Je vous recommanderai seulement, dans ma
vieille expérience, de ne
pas aller trop loin. Les symboles et les traditions ne doivent pas être
négligés comme ils le sont généralement par les philosophes; mais le
génie, la vie spontanée de la conscience et de la raison doivent aussi être
comptés pour quelque chose, sans cela l'histoire de l'humanité n'est rien
qu'une table d'enregistrement.
Veuillez agréer, monsieur, l'assurance de mes sentiments les plus
distingués.
Al).
l''nA\nK.
Nous venons d'exposer la doctrine kahbalistiquc sans entrer dans
aucun détail.
Aussi donnons-nous in extenso l'étude suivante pour montrer qu'il
—
—
plein xix' siècle d'émiiients kabbali&tes
existe encop» en
leurs travaux
10B
résument au mieux
les
données de
et
que
la tradition éso-
térique.
CHAPITRE VI
COMMUMCATION FAITE A LA SOCIÉTÉ PSYCHOLOGIQUE DE MUNICH
A LA SÉANCET DU 5 MARS 1887 PAR C. DE LEININGEN.
LAME D'APRÈS LA QABALAII
(Voy. la Fig. p. 76)
1.
Parmi toutes
— L'âme pendant la
les questions
que science exacte,
celle
vie.
dont s'occupe la philosophie en tant
de notre propre essence, de l'immortalité
de la spiritualité de notre Moi interne, n'a jamais cessé de préoc-
et
cuper l'humanité. Partout
et
en tout temps
les
systèmes
et les
doc-
trines sur ce sujet se sont succédé rapidement, variés et contradictoireS;, et le
ou
les
mot
«
Ame
nuances d'êtres
»
a servi à désigner les formes d'existences
les plus variées.
De
toutes ces doctrines anta-
gonistes, c'est, sans contredit, la plus ancienne
transcendante des Juifs
— la Qabalah* qui
—
chée peut-être de la vérité. Transmise oralement
nom
—
l'indique
humaine,
elle
remonte
et, ainsi, elle est
la philosophie
est aussi la plus
jusqu'au
—
rappro-
comme
son
berceau de l'espèce
encore peut-être en partie
le
produit de
non encore troublée, de cet esprit pénétrant pour
que, selon l'antique tradition, l'homme possédait dans son
cette intelligence
la vérité
état originaire.
Si nous admettons la nature humaine comme un tout complexe,
nous y trouvons, d'après la Qabalah, trois parties bien distinctes
:
le corps,
l'âme
et l'esprit. Elles se diflerencient
entre elles
comme le
concret, le particulier et le général, de sorte que l'une est le reflet
celte orlhographe comme la seule solution aude tous les doutes entre les formes vraiment fantaisistes proposées jusqu'ici pour ce mot, telles que Cabbala, Cabala, Kabbala, Kabbalah, etc.. C'est un mol hébreu qui se compose des consonnes g, b, l et
/(. Or la lettre qui dans les noms grecs correspond au k et dans les noms
latins au c, paraît êlre vérilablement dans ce mot hébreu la lettre g.
1.
Nous avons adopté
llientiqiie
Cette orlhographe vient aussi d'êlre introduite récemment dans la littérature anglaise par Mathers dans sa Kabbala deniidata parue il y a peu
de temps chez George Redway, à Londres.
—
107
—
que chacune d'elles offre aussi en soi-même cette
une nouvelle analyse de ces trois parties
fondamentales y distingue d'antres nuances qui s'élèvent successivede l'autre,
et
triple distinction. Ensuite,
ment
les
unes sur les autres depuis les parties
les plus concrètes, les
profondes,
les plus
plus matérielles, le corps externe, jusqu'aux
plus élevées, aux plus générales, aux plus spirituelles.
La première partie fondamentale,
le
corps, avec le principe vital,
qui comprend les trois premières subdivisions, porte
Qabalah
le
nom
de Nephesch ; la seconde, l'âme, siège de
dans la
la volonté,
qui constitue proprement la personnalité humaine, et renferme les
trois subdivisions suivantes, se
avec
nomme Muach;
puissances, reçoit dans
ses trois
la
la troisième, l'esprit
Qabalah
nom
le
de
Neschamah.
Ainsi que nous l'avons déjà remarqué, ces trois parties fondamentales de l'homme ne sont pas complètement distinctes et séparées, il faut au contraire se les représenter comme passant l'une
dans l'autre peu à peu ainsi que les couleurs du spectre qui, bien
que successives, ne peuvent
se distinguer
fondues Tune dans
Depuis
l'autre.
complètement étant comme
le corps, c'est-à-dire la
puissance
— Ruach
— Neschamah — on trouve
Nephesch, en montant à travers l'àme,
la plus infime de
— jusqu'au plus haut degré de
toutes les gradations,
l'esprit
comme on
la
pénombre;
de
l'esprit jusqu'à celles
passe de l'ombre à la lumière par
réciproquement, depuis
et
physiques
les parties les
plus élevées
les plus matérielles,
on parcourt
toutes les nuances de radiation,
comme on
Tobscurité par
Et, par-dessus tout, grâce à cette
le
crépuscule.
—
passe de la lumière à
union intérienre, à cette fusion des parties l'une dans l'autre,
nombre Neuf
se
le
perd dans l'Unité pour produire l'homme, esprit
corporel, qui unit en soi les deux mondes.
Si nous essayons maintenant de représenter celte doctrine par un
schéma, nous obtenons la figure ci-jointe (Voir p. 526)
liC cercle rt, a, a, désigne Nephesch, et 1, 2, 3 sont ses subdivisions; parmi celles-ci, i, correspond au corps, comme à la partie
h, b, b, c'est
la plus basse, la plus matérielle chez l'homme.
:
lluach (l'àme) et
Neschamah
i, 5,
(l'esprit)
6 sont ses puissances.
—
— Enfin
avec les degrés de son essence,
au cercle extérieur 10,
il
c,
c,
c,
c'est
Quant
7, 8, 9.
représente l'ensemble de l'être humain
vivant.
Considérons maintenant de plus près ces différentes parties fondamentales, en commençant par celle du degré inférieur, nephesch.
C'est le principe
de la
vie,
titue la partie externe de
ou forme d'existence concrète,
l'homme vivant;
ce qui y
domine
il
cons-
princi-
—
paiement
\m
c est la sensibilité passive
—
pour
le
contre, l'activité idéale s'y trouve le moins.
monde
extérieur; par
— Nephesch
est direc-
tement en relation avec les êtres concrets qui lui sont extérieurs, et
ce n'est que par leur influence qu'il produit une manifestation
vitale. Mais en même temps, il travaille aussi au monde extérieur,
grâce à sa puissance créatrice propre, faisant ressortir de son existence concrète, de nouvelles forces vitales, rendant ainsi sans cesse
—
Ce degré concret constitue un tout parfait,
complet en soi-même et dans lequel l'être humain trouve sa repré-
ce
reçoit.
qu'il
—
Regardée comme un tout parfait, en
elle-même, cette vie concrète comprend également trois degrés, qui
sentation extérieure exacte.
sontentre eux
la
commele
concret, leparticulier et
matière efTectuée, la force effectuante
le
général ou
et le principe,
comme
et
qui en
même
temps sont les organes dans et par lesquels l'interne, le spirituel opère et se manifeste extérieurement. Ces trois degrés sont
donc de plus en plus élevés et intérieurs, et chacun d'eux renferme
en soi des nuances différentes. Les trois puissances de Nephesch en
question sont disposées et agissent absolument de la façon qui va
être exposée tout à l'heure pour les trois subdivisions de Ruach.
Ce second élément de l'être humain Ruacu (l'âme) n'est pas aussi
Nephesch aux influences du monde extérieur; la pas-
sensible que
sivité et l'activité s'y
plutùi en un
trouvent en proportions égales;
être interne, idéal, dans lequel tout ce
il
que
consiste
la vie cor-
pore lie concrète manifeste extérieurement comme quantitatif et matél'état virtuel. Ce second élément
donc entre l'activité et la passivité, ou l'intériorité
et l'extériorité; dans sa multiplicité objective, il n'apparaît clairement ni comme quelque chose de réel, passif et extérieur, ni comme
quelque chose d'intérieur intellectuel et actif mais comme quelque
chose de changeant, qui du dedans au dehors se manifeste comme
actif bien que passif; ou comme donnant, bien que de nature
réceptive. Ainsi l'intuition et la conception ne coïncident pas exactement dans l'âme, bien qu'elles n'y soient pas assez nettement
riel, se
retrouve intérieurement à
humain
flotte
;
séparées pour ne pas se fondre aisément l'une dans l'autre.
Le mode d'existence de chaque être dépend exclusivement du
degré plus ou moins élevé de sa cohésion avec la nature, et de
l'activité ou de la passivité plus ou moins grande qui en est la conséquence
;
l'aperception de l'être est en proportion de son activité.
Plus un être est
actif,
d'examiner dans
les
plus
il
est élevé,
et
profondeurs intimes de
plus
il
lui est possible
l'être.
Ce Ruach, composé des forces qui sont à la base de
l'être
maté-
—
—
409
riel objectif, jouit
encore de la propriété de se distinguer de toutes
les autres parties
comme un
même
individu spécial, de disposer de soi-
de se manifester au dehors par une action libre et volon-
et
âme
taire. Cette «
qui représente également
»
de l'homme
de l'esprit est encore l'image
l'avons dit
;
de
même que Nephesch
dynamiques qui
le Particulier
par rapport à
sont, l'un
et
Général, ou
le
force agissante et le principe
seulement entre
has
le
:
comme nous
compose de
l'autre,
comme
trùne et l'organe
la
trois
comme
le
(le
degrés
Concret,
matière actionnée, la
de sorte qu'une affinité existe non
concret dans Ruach qui est son degré
plus extérieur
et le
elle se
le
entier,
le
plus
cercle 4 du schéma), et le général dans
Nephesch, qui forme sa plus haute sphère (cercle 3), mais aussi
entre le général dans Ruach (cercle 6) et le concret dans l'esprit
(cercle 7),
En même temps que Ruach,
ainsi
que Nephesch, renferme
trois
degrés dynamiques, ceux-ci ont leurs trois correspondants dans
monde
extérieur,
comme
il
le
apparaîtra plus clairement par la com-
et du Microcosme. Chaque forme d'exisl'homme vit de sa vie propre dans la sphère
paraison du Macrocosme
tence particulière dans
du monde qui
lui
correspond, avec laquelle
d'échanges continuels, donnant
et
et
elle
recevant, au
est
en rapport
moyen de
ses sens
de ses organes internes spéciaux.
En outre, ce Ruach, en raison de sa partie concrète, a besoin de
comnmniquer avec le concret qui est au-dessous de lui, de même
donne une tendance vers les parties généNephesch ne pourrait pas se relier à
Ruach s'il n'y avait pas ainsi quelque affinité entre eux, non plus
que Ruach ne se relierait à Nephesch et à Neshamah s'il n'y avait
pas entre eux quelque parenté.
que sa partie générale
lui
rales qui lui sont supérieures.
Ainsi l'âme puise d'une part dans
le
concret qui la précède la
plénitude de sa propre réalité objective, et d'autre part dans le
général qui
la
domine
l'intériorité pure, l'Idéalité qui se constitue
elle-même dans son activité indépendante. Ruach est donc le lien
entre le Général ou Spirituel, et le Concret ou Matériel, unissant en
l'homme
réel
;
le
c'est
monde
interne intelligible
à la fois
humaine.
L'âme se trouve de
avec
le particulier
support
cette façon
trois objets, savoir: \°
2°
le
avec
le
et
le
avec
le
monde
externe
siège de la personnalité
en un double rapport avec ses
concret qui est au-dessous d'elle;
qui répond à sa nature et est en dehors d'elle
3° avec le général qui est au-dessus d'elle.
Il
se fait en elle, en
;
deux
sens contraires, une circulation de trois courants entremêlés, car
:
—
1° elle est
no
—
excitée par iSephesch qui est au-dessous d'elle et à son
tour elle agit sur lui en l'inspirant; 2° elle se comporte de
activement
et
passivement avec
l'extérieur
même
correspondant à sa
nature, c'est-à-dire le Particulier; 3" et cette influence qu'elle trans-
forme dans son sein après l'avoir reçue ou d'en bas ou du dehors,
elle lui donne la puissance de s'élever assez pour aller stimuler
Neschamah dans les régions supérieures. Par cette opération active,
les facultés supérieures excitées
produisent une influence vitale
plus élevée, plus spirituelle, que l'âme, reprenant son rôle passif,
pour
reçoit
la transmettre
Ainsi, bien
queRuach
au dehors ou au-dessous
d'elle.
une forme d'existence particulière, soit
un être d'une consistance propre, il n'en est pas moins vrai que la
première impulsion de son activité vitale lui vient de l'excitation
du corps concret qui lui est inférieur. Et de même que le corps par
un échange d'actions et de réactions avec l'àme, est, grâce à son
ait
impressionnabilité, pénétré par elle, tandis qu'elle-même devient
comme
participante du corps; de
même, Pâme, par
son union avec
PEsprit, en est remplie et inspirée.
La troisième partie fondamentale de l'être humain, neschamah,
le mot Esprit, dans le sens où il est employé
dans le Nouveau Testament. En elle, la sensibilité passive envers
la nature du dehors ne se retrouve plus; l'activité domine la réceptivité. L'esprit vit de sa vie propre, et seulement pour le Général ou
pour le monde spirituel avec lequel il se trouve en rapport conspeut être désignée par
Cependant,
tant.
comme Ruach, Neschamah
n'a
pas seulement
besoin, en raison de sa nature idéale, du Général absolu on Infini
divin
avec
;
il
lui faut aussi, à
le particulier et le
cause de sa nature réelle, quelque relation
concret qui sont au-dessous de
lui, et
il
se
sent attiré vers les deux.
L'Esprit aussi est en un double rapport avec son triple objet;
vers le bas, vers l'extérieur et vers le haut,
en
lui,
fait
est
il
se fait
semblable à celui décrit plus haut pour Ruach.
un
donc encore
en deux sens contraires, un triple courant entrelacé tout à
être
purement
intérieur,
mais aussi passif
— Neschamah
et actif à la fois,
dont Nephesch, avec son principe vital et son corps, Ruach avec
ses forces, représentent une image extérieure. Ce qu'il y a de quantitatif
dans Nephesch
et
de qualitatif dans Ruach, vient de l'esprit
— Neschamah — purement intérieur
et idéal.
Maintenant de même que Nephesch et Ruach renferment trois
degrés diflereiits d'existence, ou potentialité de spiritualisation, de
sorte que chacun est une image plus petite de l'être humain entier
—
(voir
le
schéma), de
même
—
111
la
Qabalah distingue encore
trois
degrés dans Neschamah.
C'est particidièrement à cet élément supérieur
que s'applique ce
qui a été dit au début, que les difiérentes formes d'existence de la
constitution
mais
car
humaine ne
qu'ils sont,
ici
sont pas des êtres distincts, isolés, séparés,
au contraire, entremêlés les uns dans les autres
;
tout se spirilualise de plus en plus, tend de plus en plus vers
l'unilé.
Des
trois
formes supérieures d'existence de l'homme qui sont
réunies, dans la plus large acception
inférieure peut se désigner
Celle-là a encore
rieurs de
Ruach;
comme
le
du mot Neschamah, la plus
Neschamah proprement dit.
au moins quelque parenté avec
elle consiste
les
éléments supé-
en une connaissance intérieure
active du qualitatif et
et
—
du quantitatif qui sont au-dessous d'elle.
La seconde puissance de Neschamah, qui est le huitième élément
dans l'homme, est nommée par la Qabalah, « Ckaijah ». Son
essence consiste dans la connaissance de la force interne supérieure,
intelligible, qui sert
de base à
l'être objectif
manifesté et qui, par
conséquent, ne peut être perçue ni par Ruach
ni
par Nephesch
ne pourrait être reconnue par Neschamah proprement
troisième puissance de
Neschamah,
élevé dans l'homme, est
le
« t/ecA/^/arf »
même); son essence propre
dit.
neuvième élément
et
— La
et le plus
(c'est-à-dire l'L'nilé
en soi-
consiste dans la connaissance de l'Unité
fondamentale absolue de toutes
les variétés,
de i'Un absolu origi-
naire.
Maintenant, ce rapport signalé dès
le
début, de Concret, de Par-
Nephcsch, Ruach et Neschamah de
sorte que chacun offre l'image du tout, va se retrouver en résumant
tout cet exposé Premier degré de Nephesch, le corps
le concret
dans le concret; second degré, le particulier dans le concret; troisième, le général dans le concret.
De môme dans Ruach
première puissance, le concret dans le
particulier; deuxième, le particulier dans le particulier; troisième,
le général dans le particulier.
Enfin, dans Neschamah, premier degré, le concret dans le général
second degré (Ghaijah), le particulier dans le général troisième
ticulier et de Général qui relie
—
:
:
;
;
(Jechidad), le général dans le général.
C'est ainsi
que se manifestent
de chacun de ces éléments de
les diverses activités et les vertus
l'être.
L âme (Ruach) a sans doute une existence pro[)re, mais
cependant incapable d'un développement indépendant sans
elle est
la [tar-
—
112
—
ticipation de la vie corporelle (Nephesch;, et
à-vis
de Neschamah. En outre Ruach
double rapport; iufluencée par
est
en est de
il
même
vis-
avec Nephesch dans un
lui, elle est
en
même
temps tournée
au dehors pour exercer une libre réaction, de sorte que la vie corporelle concrète parlicijje au développement de l'âme; il en est de
même
ou de Neschamah par
Huach; par Ruach il est même en double rapport
avec Nephesch. Toutefois, Neschamah a en outre dans sa propre
constitution la source de son action, tandis que les actions de
Ruach et de Nephesch ne sont que les émanations libres et vivantes
de Neschamah.
De la même manière, Neschamah se trouve en une certaine
mesure en ce même double rapport avec la Divinité, car l'activité
vitale de Neschamah est déjà en soi une excitation pour la divinité
de l'esprit par rapport à l'âme
rapport à
d'entretenir celui
Ruach
de lui procurer l'influence nécessaire à sa sub-
ci,
Ain^i l'esprit ou
sistance.
et
Neschamah,
Nephesch, vont puiser tout à
et
par son intermédiaire
fait
involontairement à la
source divine éternelle, faisant i-ayonner perpétuellement l'œuvre
haut; tandis que la Divinité pénètre constamment
dans sa sphère pour lui donner la vie et la durée
en même temps qu'à Ruach et à Nephesch.
Maintenant d'après la doctrine de laQabalah, l'homme, au lieu de
de leur vie vers
en Neschamah
le
et
vivre dans la Divinitéet de recevoir d'elle
dont
il
même
a besoin,
et
dans
le
s'est
constamment
la spiritualité
enfoncé de plus en plus dans l'amour de soi-
monde du péché, du moment où après
(voir la Genèse, III, 6-20;,
il
sa « chute »
a quitté son centre éternel pour la péri-
phérie. Cette chute et l'éloignement toujours plus grand delà divinité, qui
en e>t résulté, ont eu pour conséquence une déchéance des
pouvoirs dans la nature humaine,
et
dans l'humanité tout entière.
L'étincelle divine s'est retirée de plus en plus de
l'homme,
et
Nes-
chamah a perdu l'union intime avec Dieu. De même Ruach s'est
éloignée de Neschamah et Nephesch a perdu son union intime avec
relâchement partiel des
Nephesch, qui était
originairement chez l'homme un corps lumineux éthéré, est devenue
notre corps matériel par là l'homme a été assujetti à la dissolution
dans les trois parties principales de sa constitution.
Ceci est traité dans la doctrine de la Qabalah sur l'âme pendant
Ruach. Par
cette
déchéance générale
et le
liens entre les éléments, la partie inférieure de
;
et
après la mort.
—
113
— Lame dans
2.
La mort de l'homme, d'après
la
à une forme nouvelle d'existence.
finalement dans
la mort.
Qabalah, n'est que son passage
L'homme
est
appelé à retourner
de DieUj mais cette réunion ne
le sein
lui est
pas
possible dans son état actuel, en raison de la matérialité grossière
état, comme aussi tout ce qu'il y a de spirituel
dans l'homme, doit donc subir une épuration nécessaire pour l'obtention du degré de spiritualité que requiert la vie nouvelle.
La Qabalah distingue deux causes qui peuvent amener la mort
la première consiste en ce que la Divinité diminue successivement
de son corps; cet
:
ou supprime brusquement son influence continuelle sur Neschamah
et Ruach, de sorte que Nephesch perd la force par laquelle le corps
matériel est animé, et celui-ci meurt. Dans le langage du Sohar,
on pourrait appeler ce premier genre la mort par en haut, ou du
dedans au dehors ».
En opposition à celle-là, la seconde cause de la mort est celle que
l'on pourrait nommer « la mort par en bas, ou du dehors au
dedans ». Elle consiste en ce que le corps, forme d'existence infé<
rieure et extérieure, se désorganisant sous l'influence de quelque
trouble ou quelque lésion, perd la double propriété de recevoir d'en
haut l'influence nécessaire et d'exciter Nephesch, Ruach et Neschamah afin de les faire descendre à lui.
D'ailleurs,
dans
a,
vité
le
comme chacun
des trois degrés d'existence de
l'homme
corps humain, son siège particulier et sa sphère d'acti-
correspondant au degré de sa
trouvés tous trois
liés
spiritualité,
et
qu'ils se sont
à ce corps à différentes périodes de la vie',
moments diderents, et d'après un ordre inverse,
abandonnent le cadavre. Il en résulte que le travail de la
mort s'étend à une période de temps beaucoup plus longue qu'on
c'est aussi à des
qu'ils
ne
pense
le
communément.
Neschamah, qui a son
siège dans le cerveau et qui, en sa qualité
de principe de vie spirituel, supérieur, s'est uni en dernier lieu au
celte union commençant à l'âge de la puberté
corps matériel
—
—
Neschamah
avant
1.
le
est le
premier à quitter
le
corps; ordinairement déjà
moment que nous désignons du nom
Ce n'est pas
ici le lieu
d'expliquer
comment
de
«
Mort
».
Elle ne
les principes spirituels
s'unissent à la matière par l'acte de la génération, sujet que la (Jabalah
traite très explicitenienl.
—
H4
—
dans sa Merkahab^ qu'une illumination; car la personnalité
comme il est dit dans Esarah Maimoroth, sub-
laisse
de l'homme peut,
encore sans
sister
Avant
présence effective de Neschamah.
la
moment
le
comme
qui nous apparaît
celui de la
mort,
augmentée d'un Ruach plus élevé d'où il
aperçoit ce qui, dans la vie, était caché à ses yeux souvent sa vue
perce l'espace, et il peut distinguer ses amis et ses parents défunts.
Aussitôt qu'arrive l'instant critique, Ruach se répand dans tous
les membres du corps et prend congé d'eux
de là résulte une
l'essence de
l'homme
est
;
;
secousse, Vagonie, souvent fort pénible. Puis toute l'essence spirituelle de l'homme se retire dans le cœur et là se met à l'abri des
Masikim (ou mauvais esprits) qui se précipitent sur le cadavre,
comme une colombe poursuivie se réfugie dans son nid.
La séparation de Ruach d'avec le corps est fort pénible parce que
Ruach ou l'àme vivante flotte, comme dit rEz=ga=Chaiim, entre
les hautes régions spirituelles, infinies (Neschamah) et celles inférieures corporelles, concrètes (Nephesch), penchant tantôt vers
l'une, tantôt vers l'autre, elle qui, en tant qu'organe delà volonté,
constitue la personnalité humaine. Son siège est dans le cœur
;
comme
donc
celui-ci est
la racine
de la vie; c'est
7;^
le
(Melekh,
Roi), le point central, le trait d'union entre le cerveau et le foie^;
comme
dans cet organe que l'activité vitale se manifeste à
par lui qu'elle finit. Ainsi, au moment de la
mort Ruach s'échappe, et d'après l'enseignement du Talmud, sort
du cœur par la bouche, dans le dernier souffle.
Le Talmud distingue neuf centsespècesdemortsdifl'érentesplusou
moins douloureuses. La plus douce de toutes est celle qu'on nomme
le « baiser »
la plus pénible est celle dans laquelle le mourant
éprouve la sensation d'une épaisse corde de cheveux arrachée du
et
c'est
l'origine, c'est aussi
;
gosier.
Une
fois
Ruach
l'homme nous semble mort
séparé,
Nephesch habite encore en
d.
Merkabah
ment,
2.
le
signifie
La Qahalah
dit
point central entre
le
:
le
«
lettre
cœur,
mot
^^
fait "1).
Dans
du mot *]'^D
par
le
"^,
Neschamah
le
mot
cerveau et
sens mystique des lettres;
mière
le
proprement char;
véhicule par lequel
;
le
c'est
j*)2 (Roi)
cerveau,
cependant
donc l'organe,
l'instru-
agit.
le foie ».
le foie,
;
corporelle du concret,
lui. Celui-ci, vie
v2
Ce
le
cœur
<(
est
comme
qu'il faut interpréter
est représenté
par
la
le
par
pre-
13'1^ par sa dernière lettre, et enfin
qui est dans le milieu; la lettre
-^
à la fin d'un
—
est
—
llo
chez l'homme, l'âme de la vie élémentaire,
et a
son siège dans
Nephesch, qui est la puissance spirituelle inférieure, possède
encore une très grande affinité, et par suite beaucoup d'attraction
le foie.
principe qui s'en sépare le dernier, comme
premier uni à la chair. Cependant, aussitôt après le
départ de Ruach, les Masikim prennent possession du cadavre
(d'après Loriah, ils s'amoncellent jusqu'à une hauteur de quinze
pour
le corps. C'est le
a été aussi
il
le
aunes au-dessus de
lui)
;
cette invasion jointe à la décomposition
corps oblige bien((>t ^"ephesch à se retirer;
il
du
reste pourtant long-
temps encore auprès de sa dépouille, pour en pleurer la perte.
Ordinairement, ce n'est que quand survient la putréfaction complète qu'il s'élève au-dessus de la sphère terrestre.
Cette désintégration de l'homme, consécutive à la mort, n'est
cependant pas une séparation complète; car ce qui a été une fois
un seul tout ne peut pas se désunir absolument; il reste toujours
quelque rapport entre les parties constitutives, Ainsi une certaine
liaison subsiste entre
que
.^près
Nephesch
et
son corps
même, déjà
putréfié,
ce récipient matériel, extérieur, a disparu avec ses forces
vitales physiques,
il
reste encore
quelque chose du principe spiri-
tuel de Nephesch, quelque chose d'impéi'issable, qui descend jusque
tombeau, dans les ossements, comme dit le Sohar; c'est ce
Qabalah nomme « le souffle des ossements « ou Yesprit des
ossements ». Ce principe intime, impérissable, du corps matériel,
qui en conserve complètement la forme et les allures, constitue le
Habal de Gormin, que nous pouvons traduire à peu près par « le
dans
que
le
la
^<
corps de
la
résurrection
»
(corps astral lumineux).
Après que les diverses parties constitutives de Thomme ont été
séparées par la mort, chacune se rend dans la sphère vers laquelle
l'attirent sa nature et sa constitution et elles y sont accompagnées
;
des êtres qui lui sont semblables et
mort.
Gomme
(jui
vivant et périssant d'après une seule et
petit
élément
entouraient déjà
le lit
de
dans l'Univers entier tout est dans tout, naissant,
est la
même
reproduction du plus grand,
comme le plus
comme les mêmes
loi,
principes régissent également toutes les créatures depuis la pkiinfime jusqu'aux êtres les plus spirituels, aux puissances les plus
élevées, l'Univers entier, que la Qabalah nomme Azilutii et qui
comprend tous
la
spiritualité
les degrés depuis la
— jusqu'à
l'Un
—
matière la plus grossière jusqu'à
l'Univers, se partage en trois
mondes: Asiau, Jezirau et Briau, correspondant aux trois divisions
fondamentales de l'homme: Nephesch, Ruach et Neschamah.
Asiahest le monde où nous nous mouvons; toutefois, ce que nous
percevons de ce monde par nos yeux corporels n'en est que la
—
H6
—
même
sphère la plus inférieure, la plus matérielle, de
percevons par
les
organes de nos sens que
inférieurs, les plus matériels de
l'homme
:
que nous ne
les principes les plus
son corps.
— La figure
donnée précédemment* est donc un schéma de l'Univers aussi bien
que de l'homme, car d'après la doctrine de la Qabalah, le Microcosme est absolument analogue au Macrocosme l'homme est
l'image de Dieu qui se manifeste dans l'Univers. Ainsi donc, le
;
cercle a, a, a représente le
correspondant à
b, b, b
en sont
représente
les
Enfin
et 1, 2,
monde
3 sont ses sphères
p. 326).
analogue à Ruach,
Jesirali
et 4, 5, 6
puissances.
le cercle c, c, c figure le
9 atteignent,
8,
le
monde Asiah,
de Nephesch (Voy.
celles
comme
celles
monde
Bi'iah, dont les sphères 7,
de Neschamah,
haute puis-
la plus
sance de la vie spirituelle.
Le cercle enveloppant, dO,
il
du Tout d'Azihith,
est l'image
comme
représentait aussi l'ensemble de la nature humaine.
Les
trois
mondes qui correspondent, selon leur nature
et le
degré
de leur spiritualité, aux trois principes constitutifs de l'homme
représentent aussi les différents séjours de ces principes. Le corps,
comme forme
les
d'existence la plus matérielle de l'homme, reste dans
sphères inférieures du
monde
Asiah, dans la tombe
ossements reste seul enseveli en
l'avons
dit, le
lui,
Habal de Garmin. Dans
constituant,
la
;
l'esprit des
comme nous
tombe il est dans un état
un doux sommeil plu-
de léthargie obscure qui, pour
le juste, est
sieurs passages de Daniel, des
Psaumes
;
y font allusion. Et
comme le Habal de Garmin conserve dans la tombe une sensation
obscure, le repos de ceux qui dorment de ce dernier sommeil peut
être troublé de toutes sortes de manières. C'est pourquoi il était
défendu chez les Juifs d'enterrer l'une auprès de l'autre des personnes qui, pendant leur vie, avaient été ennemies, ou de placer
un saint homme auprès d'un criminel. On prenait soin, au contraire,
d'enterrer ensemble des personnes qui s'étaient aimées, parce que
dans la mort, cet attachement se continuait encore. Le plus grand
trouble pour ceux qui dorment dans la tombe est l'évocation; car,
alors même que Nephesch a quitté la sépulture, « l'esprit des ossements » reste encore attaché au cadavre, et peut être évoqué; mais
cette évocation atteint aussi Nephesch, Ruach et Neschamah. Sans
doute, ils sont déjà dans des séjours distincts, mais ils n'en restent
pas moins unis l'un à l'autre sous certains rapports, de sorte que
1.
Voyez page 526.
et d'Isaïe
—
que
l'un ressent ce
Sainte
(3,
les
—
H7
autres éprouvent. Voilà pourquoi l'Écriture
Moïse, 18, 11) défendait d'évoquer les morts'.
Comme
nos sens matériels ne peuvent percevoir que
monde
plus bas, la sphère la plus inférieure du
Asiah,
le cercle le
il
n'y a que
corps de l'homme qui soit visible pour nos yeux matériels, celui
le
même
qui,
après la mort, reste dans
le
domaine du monde
sensible;
sphères supérieures d'Asiah ne sont plus perceptibles pour
nous, et de la même manière, le Habal de Garmin échappe déjà à
les
notre perception; aussi
Sohar
le
dit-il
:
« Si
cela était permis à nos
yeux, nous pourrions voir dans la nuit, quand vient
ou à
la
lune nouvelle ou aux jours de
spectres) se dresser dans les
Seigneur.
fêtes,
les
tombeaux pour louer
Schabbath,
le
Diuknim
(les
et glorifier le
»
Les sphères supérieures du monde Asiah servent de séjour à
Nephesch, Le Ez-ha-Ckailm dépeint ce séjour comme le Gan-Eden
inférieur-,
qui, dans le
«
monde
Saint, au-dessus de l'Equateur
Asiah, s'étend au sud du pays
«.
Le second principe de l'homme, Ruach, trouve dans
le
Jesirah un séjour approprié à son degré de spiritualité. Et
Ruach constituant
port et
le
la personnalité
propre de l'homme,
monde
comme
est le
sup-
siège de la Volonté, c'est en lui que réside la force produc-
tive et créatrice de
nom
l'indique son
le monde Jesirah est-il, comme
mundns formationis, le monde de la
l'homme; aussi
hébreu,
le
formation.
Neschàmah répond au monde Briah que le Sohar nomme
monde du trône divin », et qui renferme le plus haut degré de
Enfin
« le
la spiritualité.
De même que Nephesch, Ruach et Neschàmah ne sont pas des
formes d'existence complètement distinctes, mais qu'au contraire
elles se
déduisent progressivement l'une de l'autre en s'élevant en
même les sphères
spirituahté, de
des différents
mondes s'enchaînent
l'une dans l'autre et s'élèvent depuis le cercle le plus profond, le
plus matériel, du
monde
jusqu'aux puissances
monde
Briah.
Ruach
et
\.
On
voit par là clairement que, bien que Nephesch,
séjour dans
le
monde qui
Kl voilà pourquoi, entre autres raisons, la pratique du spiritisme est
du Tr.)
Gan-Edeii signifie jardin de volupté. Dans le Talmud et dans la Qa-
balah, d'après
des,
Asiah, qui est perceptible à nos sens,
plus élevées, les plus immatérielles du
Neschàmah trouvent chacun son
condamnable. [N
2.
les
le
ou jardin de
.
Cantique des Cantiques,
plaisir; d'où est venu le
4,
13,
mot
il
est aussi
Paradis.
nommé
Far-
—
lui
convient,
ils
118
n'en restent pas
spécialement parles
«
Zelem
—
moins unis en un seul
tout. C'est
que ces rapports intimes des parties
»
séparées sont rendus possibles.
Sous
nom
le
de
ment sous lequel
«
Zelem
»
la
Qabalab entend
la figure,
le vêle-
de l'homme subsistent, par
les divers principes
opèrent. Nephesch, Ruach et Neschamah, même après
mort a détruit leur enveloppe corporelle extérieure, conservent encore une certaine forme qui répond à l'apparence corporelle de l'homme originaire. Celte forme, au moyen de laquelle
chaque partie persiste et opère dans son monde, n'est possible que
par le Zelem; ainsi il est dit dans le psaume 39, 7
« Ils sont donc
comme dans le Zelem (le fantômej ».
lequel
que
ils
la
:
D'après Loriah, le Zelem, par analogie avec toute la nature
humaine, se partage en trois parties une lumière intérieure spirituelle, et deux Makifim ou lumières enveloppantes. Chaque Zelem
et ses Makifim répondent, dans leur nature, au caractère ou au
:
degré de spiritualité de chacun des principes auxquels
C'est seulement par leurs
Zelem
qu'il est possible à
il
appartient.
Nephesch, à
Ruach
et à Neschamah de se manifester au dehors. C'est sur eux
que repose toute l'existence corporelle de l'homme sur terre, car
tout l'influx d'en haut sur les sentiments et les sens internes de
l'homme se fait par l'intermédiaire de ces Zelem, susceptibles
ou renforcés.
mort se produit uniquement dans les divers
Zelem, car Nephesch, Ruach et Neschamah ne sont pas modifiés
par elle. Aussi la Qabalah dit-elle que trente jours avant la mort de
l'homme, c'est d'abord dans Neschamah que les Makifim se retirent,
pour disparaître ensuite, successivement, de Ruach et de Nephesch
ce qu'il faut comprendre en ce sens qu'ils cessent alors d'opérer
dans leui- force cependant, à l'instant même oîi Ruach s'enfuit,
d'ailleurs d'être affaiblis
Le processus de
la
;
:
comme dit la Mischnalh Chasidim, au processus
pour goûter le goût de la mort ». Toutefois, il faut
regarderies Zelem comme des êtres purement magiques; c'est pourquoi le Zelem de Nephesch même ne peut agir directement dans le
ils
se raccrochent,
delà
vie,
«
monde de
Ce qui
notre perception sensible externe.
s'offre à
soit leur llabal
nous dans l'apparition de personnes mortes
de Carmin,
soit
la subtile matière
c'est,
aérienne ou
monde Asiah, dont se revêt le Zelem de Nephesch, pour
rendre perceptible à nos sens corporels.
Gela s'applique à toute espèce d'apparition, que ce soit celle d'un
éthérée du
se
ange ou de l'âme d'un mort, ou d'un esprit inférieur. Ce n'est pas
alors le Zelem lui-même que nous pouvons voir et percevoir par
—
nos yeux ce n'en
;
subtile de notre
se redissoudre
Autant
l'autre
—
qu'une image, qui, construite avec la
monde
extérieur,
« vapeur »
prend une forme susceptible de
immédiatement.
la vie des
aussi leur
est varié
commis
est
il9
hommes
sur la terre offre de variétés, autant
sort dans les autres
mondes:
ici-bas d'infractions à la loi divine, plus
monde de châtiments
Le Sohar
dit à ce sujet
et
car, plus
on a
faut subir dans
il
de purifications.
:
La beauté du Zelem de l'homme pieux dépend des bonnes
«
œuvres
qu'il
a accomplies ici-bas
»
—
Zelem de Nephesch. »
l'homme pieux, ces Zelem sont purs
souille le
sont troublés et sombres. »
—
C'est
;
et
plus loin
Loriah
:
«
dit aussi
:
Le péché
« Chez
chez le pécheur,
pourquoi chaque monde
et clairs,
ils
a,
pour chacun des principes de l'homme, son G an- Ed en {Pur ndis),
son Nahar Dinw' (fleuve de feu pour la purification de l'âme) et son
Gei-Hinam *, lieu de torture pour le châtiment; de là aussi la doctrine chrétienne du ciel, du purgatoire et de l'enfer.
Notre intention n'est pas d'exposer ici la théorie de la Qabalah
sur l'état de l'âme après la mort, et
qu'elle subit.
On en trouvera une
notamment
sur les châtiments
exposition très claire dans l'œuvre
célèbre du Dante, la Divine Comédie.
(Traduit du Sphinx, par Ch. Barlet.)
CHAPITRE VU
LES TEXTES
les données scientifiques, philosophiques ou religieuses
Kabbale sont tirées de deux livres fondamentaux, le Zohar et
le Sepher Jesirah.
Le premier de ces livres est très volumineux. Il est traduit en
latin dans la Kabbala denxidata et en anglais dans la Kabbala
Toutes
de
la
unveiled de M. A. Matthers.
Nous donnons ci-joint la traduction du second de ces ouvrages
que nous l'avons publiée en 1887 avec les commentaires et
les notes. En plusieurs endroits on trouvera des répétitions de ce
que nous avons développe clans les paragraphes précédents; mais
telle
1. fJei-Hinam était proprement le nom d'ui; endroit situé près de Jérusalem où se faisaient autrefois les sacrifices d'enfants ùMoloch; la Qabalah entend par ce nom le lieu de damnation.
120
mêmes montreront
ces répétitions
le
quels sont les points sur lesquels
lecteur doit de préférence porter son attention.
Cette traduction du Sepher Jesirah est suivie de celle de deux
ouvrages kabbalistiques très postérieurs comme composition
les 32 voies de la sagesse et les 50 portes de V intelligence. Les
remarques qui précèdent ces ouvrages indiquent leur caractère.
:
LE SEPHER JESIRAH
LES 50 PORTES DE l'iNTELLIGENCE
LES 32 VOIES DE LA SAGESSE
Avaiit-propos.
A
base de toutes les religions et de toutes les philosophies, on
la
retrouve une doctrine obscure, connue seulement de quelques-uns
et
dont l'origine, malgré
les
travaux des chercheurs, échappe à
noms
toute analyse sérieuse. Cette doctrine est désignée sous des
différents suivant la religion qui en conserve les clefs;
étude
même
quel que soit
superficielle
qui la décore.
chrétien; mais bientôt
Jean apparaît
permet de
la
reconnaître partout la
même
montre avec joie
doctrine dans l'Apocalypse, résumé de l'ésotérisme
le
l'origine de la
nom
mais une
celle
il
et
critique
car derrière la Vision de saint
s'arrête,
de Daniel
Ici le
l'ésotérisme des
deux
religions,
Juive et Chrétienne, se montre identique dans la Kabbale. Cette
doctrine secrète tire son origine de la religion de Moïse, dit
torien
et,
saluant son triomphe,
quand
il
l'his-
s'apprête à donner ses conclu-
quatre animaux de la vision du Juif se fondent en
Sphinx égyptien dresse silencieusement sa tête
d'Homme au-dessus des disciples de Moïse. Moïse était un prêtre
égyptien, c'est donc en Egypte que se trouve la source de l'ésotérisme symbolique, dans ces mystères où toute la philosophie
grecque à la suite de Platon et de Pythagore vint puiser ses enseignements. Mais les quatre personnifications mystérieuses se séparent
sions,
un
seul,
et
les
le
de nouveau et AddaNari la déesse indoue se dresse
la tête
et
nous montre
le Taureau
d'ange équilibrant la lutte entre la Bête féroce et
paisible avant la naissance de l'Egypte et de ses mystères sacrés.
Poursuivez vos recherches, et sans cesse cette origine mystérieuse
fuira devant vous
si
vous traverserez toutes ces civilisations antiques
péniblement reconstituées, et quand enfin, las de la course, vous
:
—
121
—
reposerez votre esprit en pleine race rouge, sur la première
civili-
sation qu'a produite le premier continent, vous entendrez le pro-
phète inspiré chanter
les
habitants divins de l'orbe supérieur qui
révélèrent à ceux-ci le secret symbolique du sanctuaire.
Laissons là ce Protée insaisissable qui s'appelle l'origine de l'Esotérisme, et considérons la Kabbale dans laquelle, avec un peu de
nous pourrons retrouver le fonds commun, la Religion
Unique dont tous les cultes sont des émanations. Pour savoir ce
qu'est la Kabbale, écoutons un homme profondément instruit, aussi
savant que modeste et qui ne parle jamais qu'une fois sûr de ce
qu'il avance
Fabre d'Olivet.
« Il paraît, au dire des plus fameux rabbins, que Moïse luimême, prévoyant le sort que son livre devait subir et les fausses
interprétations qu'on devait lui donner par la suite des temps, eut
recours à une loi orale, qu'il donna de vive voix à des hommes
sûrs dont il avait éprouvé la fidélité, et qu'il chargea de transmettre
dans le secret du sanctuaire à d'autres hommes qui, la transmettravail,
:
tant à leur tour d'âge en âge, la fissent ainsi parvenir à la postérité
la plus reculée. Cette
flattent
loi
encore de posséder se
orale
nomme
que les Juifs modernes se
Kabbale, d'un mot hébreu
qui signifie ce qui est reçu, ce qui vient d'ailleurs, ce qui se passe
de main en main*
)^.
peuvent être considérés comme la base des études
kabbalistiques
le Zohar et le Sepher Jesirah. Aucun d'eux n'a
été, que je sache, complètement traduit en français; je vais m'ef-
Deux
livres
:
forcer de combler une partie
de cette lacune en traduisant le
Sepher Jesirah le mieux qu'il me sera possible. Je prie le lecteur
de pardonner d'avance les erreurs qui pourraient s'être glissées
dans mon travail auquel je joins une bibliographie permettant au
chercheur de consulter les originaux, et des remarques qui éclairent, autant que possible, les passages par trop obscurs du texte.
i.
Fabre d'Olivet,
la
langue héhr. restituce,
p. 29.
122
—
LE LIVRE KABBALISTIUUE DE LA CRÉATION, EN HÉBREU,
SEPHER JESIRAH
Par Abrauam
Transmis successivement oralement à
affaires d'Israël, confié
lettres
du sens
le
par
ses
avec
les
puis,
vu
mauvais
le
état des
et
à des
plus caché.
CllAriTliE
C'est
fils;
sages de Jérusalem à des arcanes
les
Trente-deux voies de
I
la Sagesse, voies
admirables
lOAH {^\^^^]f) DIEU d'Israël, DIEUX VIVANTS et
Roi des Siècles, DIEU de miséricorde et de grâce, DIEU sublime et
très élevé, DIEU séjournant dans l'Éternité, DIEU saint, grava son
nom par trois numérations SEPHER, SEPHAR et SIPUR, c'est-àdire le NOMBRE, le NOMBRANT et le NOMBRE* contenus dans
el
cachées que
:
Dix Sephiroth, c'est-à-dire dix propriétés, hormis
l'ineffable,
et
vingt-deux lettres.
Les lettres sont constituées par Trois mères, sept doubles et
douze simples. Les dix Sephiroth, hormis l'ineffable, sont constituées par le nombre X celui des doigts de la main et cinq contre
cinq; mais au milieu d'elles est l'alliance de l'unité.
Dans
l'inter-
prétation de la langue et de la circoncision on retrouve les Dix
Sephiroth hormis
l'ineffable.
non neuf. Dix
et non onze, comprends dans ta sagesse el
compréhension. Exerce ton esprit sur elles,
cherche, note, pense, imagine, rétablis les choses en place et fais
asseoir le Créateur sur son trône.
Dix Sephiroth, hormis l'ineffable, dont les dix propriétés sont ^^ «^
fj^
^.infinies l'infini du commencement, l'infini de la fin, l'inlini du,
Dix
et
tu sauras dans
ta
•
i
:
bien, l'infini
l'infini
Midi et
du mal,
l'infini
en élévation,
l'infini
à l'Orient, l'infini à l'Occident, l'infini
le
Seigneur seul
est
au
en profondeur,
au
domine
Noril, l'infini
au-dessus; Roi fidèle,
il
les
toutes du haut de son trône dans les siècles des siècles.
Dix Sephiroth, hormis Tineffable; leur aspect est semblable à
flammes scintillantes, leur fin se perd dans l'infini. Le
celui des
1.
Abendaua
Parole.
traduit ces trois termes par l'Écriture, les
Nombres
et la
"
.
—
—
123
verbe de Dieu circule en elles; sortant
et
rentrant sans cesse, sena-
blables à un tourbillon, elles exécutent à l'instant la parole divine
devant
et s'inclinent
de l'Éternel.
le trùiie
hormis rinelFable; considère que leur fin est
jointe au principe comme la flamme est unie au tison, car le Seigneur est seul au-dessus et n'a pas de second. Quel nombre peuxtu énoncer avant le nombre un?
Dix Sephiroth, hormis l'ineffable. Ferme tes lèvres et arrête ta
Dix Sephiroth,
méditation,
que
cœur
si
ton
il
est écrit
et,
C'est pourquoi
l'alliance a été faite
Dix Sephiroth, hormis
:
nom
pour cela
Sortir et revenir, car c'est
La première des Sephiroth, un,
c'est le
reviens au point de départ.
défaille,
:
c'est
l'ineffable.
du Dieu vivant,
l'Esprit
béni et rebéni du Dieu éternellement vivant. La voix,
l'esprit et la parole, c'est l'Esprit Saint.
Deux,
souffle de l'Esprit,
c'est le
avec
et
sont gravées et
lui
sculptées les vingt-deux lettres, les trois mères, les sept doubles et
les
douze simples,
chacune
et
d'elles est esprit.
du
Trois, c'est l'Eau qui vient
grava
la
ligne qui serpente autour
du monde
et
vide,
BOHU,
et
enfouies dans l'abîme et desquelles sortent
Quatre, c'est
le
Feu qui
vient de l'Eau,
Ophanim
trùne d'honneur, les
avec eux
souffle, et
matière première inanimée
les
et
sculpta et
il
TOHU,
édifia
il
la
les pierres occultes
Eaux.
avec eux
sculpta
il
le
(roues célestes), les Séraphins, les
animaux saints et les anges Serviteurs, et de leur domination il fit
sa demeure comme dit le texte
C'est lui qui fit ses anges et ses
:
esprits ministrants en agitant le feu.
sceau duquel
Gin<[, c'est le
templa au-dessus de
Six, c'est le sceau
lui.
Il
duquel
templa au-dessous de
du
Neuf, c'est
à sa droite.
le
scella
II
le scella
du
il
nom IVE
du
la con-
il
la con-
(nV).
quand
il
le
contempla
il
le
(VH).
nom VEI
scella le Midi
quand
contem-
(^Hl).
quand
il
le
contempla
le
contempla
(H^l).
scella le
nom EVI
il
("^H*).
profondeur quaiul
scella l'Occident
du
il
hauteur quand
nom lEV
scella l'Orient
du nom VIE
Dix, c'est le sceau duquel
à sa gauche.
il
scella
sceau du(|uel
le
Il
le
il
nom EIV
Huit, c'est le sceau duquel
II
du
lui. Il la scella
lui. Il le scella
pla derrière lui.
scella la
scella la
il
Sept, c'est le sceau duquel
devant
il
la scella
Nord quand
il
(^IH)
Tels sont les dix Esprits ineffables du Dieu vivant
:
l'Esprit, le
Souffle on l'Air, l'Eau, le Feu, la Hauteur, la Profondeur, l'Orient,
rOccident,
le
Nord
et le Midi.
—
124
CHAPITRE
II
Les vingt-deux lettres sont constituées par trois mères,
doubles
Les trois mères sont
le
M
Feu. L'Eau
:
E
M
e S (\i^'Oi^j c'est-à-dire l'Air, l'Eau et
(D) muette,
intermédiaire entre
les
Feu S (U)
le
comme
deux
le
sifflant,
langage de
mant de
ou
donna une forme, un poids, en
il
diverses manières,
il
les
TAir
la loi
A
OCH
(5^)
(pH)
A
ces vingt-deux
mêlant
et les transfor-
tient le milieu entre le mérite et la culpabilité.
lettres
sept
douze simples.
et
créa l'âme de tout ce'qui est à créer
le sera.
Les vingt-deux lettres sont sculptées dans la voix, gravées dans
placées dans la prononciation en cinq endroits dans le gosier,
l'Air,
:
dans la langue, dans les dents et dans les lèvres.
Les vingt-deux lettres, les fondements, sont placées sur la sphère
au nombre de 231. Le cercle qui les contient peut tourner direc-
dans
le palais,
tement, et alors
il
signifie
bonheur, ou en rétrograde,
contraire. C'est pourquoi
signifie le
permuta, Aleph
il
les rendit
et alors
avec toutes et toutes avec Aleph, Beth
(J^)
il
pesantes et les
(2.)
avec
toutes et toutes avec Beth, etc..
C'est
par ce moyen que naissent 231 portes, qu'on trouve que
tous les idiomes et toutes les créatures dérivent de cette formation
et
que par
ainsi
qu'il
changera
ni
suite toute création
fit
procède d'un
(nï^), c'est-à-dire l'Alpha
et
nom
unique. C'est
l'Oméga, ce qui ne
ne vieillira jamais'.
Le signe de tout cela
c'est
vingt-deux totaux
CHAPITRE
Trois mères
E
M
e
S (UD^^) sont
et
un seul corps.
III
les
fondements. Elles repré-
sentent le plateau de l'affirmation, le plateau de la contradiction
le
langage de l'examen
Trois mères
EM
OCH
i'p'n)
el
qui est au milieu.
admirable et très caché
gravé par six anneaux desquels sortent le feu, l'eau et l'air qui se
divisent en mâles et femelles. Trois mères E M e S et d'elles trois
Pères; avec ceux-ci toutes choses sont créées.
t.
e S. Secret insigne, très
Voir aux remarques pour l'explication de ce passage.
—
EMeS
Trois mères
dans
le
125
—
monde,
l'Air, l'Eau, le
Feu, Dans
le
principe, les Gieux furent créés du Feu, la Terre de l'Eau et l'Air
de l'Esprit qui est au milieu.
E M e S dans l'année, le Chaud, le Froid et le TemChaud a été créé du Feu, le Froid de l'Eau et le Tempéré
Trois mères
péré. Le
de l'Esprit, milieu entre eux.
EMeS
Trois mères
trine.
La Tête a
dans l'Homme,
été créée
du Feu,
le
Tête, le Ventre et la Poi-
la
Ventre de l'Eau
et la Poitrine,
milieu entre eux, de l'Esprit.
EMeS.
Trois mères
les sculpta,
Il
grava, les composa et
les
avec elles furent créées trois mères dans
dans l'année,
Il
régner Aleph
fit
composa
(^^]
tempéré dans l'année
le
sur l'Esprit,
l'un avec l'autre, et avec
femelles. Mâles en
E
MeS
eux
(\t^Di^) c'est-à-dire
Il fit
régner
combina
terre
dans
le
Mem
fit
il
dans
monde,
régner
le froid
et les
monde,
l'Air, le
le fruit
et
l'Air, l'Eau et le
l'enchaîna de
dans l'année,
le
l'homme, mâles
dans
Feu
telle
l'un avec l'autre de telle sorte qu'il scella
l'homme, mâles
Il
(D) sur l'Eau,
mères
par un lien
scella l'air
poitrine dans
et la
trois
et femelles.
les lia
il
il
Feu, femelles en A S a M' c'est-à-dire dans
les
monde,
le
mères dans l'homme, mâles
trois
et l'Eau.
façon et
avec eux
la
du ventre dans
et femelles.
le
Schin (M^) sur
le
Feu
et
l'enchaîna et
les
combina
dans
dans l'homme, mâles et
l'un avec l'autre, de telle sorte qu'il scella avec eux les cieux
le
monde,
le
chaud dans l'année
et la tète
femelles.
CUAPlïRE
IV
T R PH CH D G B
Sept doubles
constituent les syllabes
:
Semence, Domination.
Doubles parce qu'elles
Vie,
Paix,
Science,
Richesse,
Grâce,
sont réduites en leurs opposés, par la
la Vie est la Mort, de la Paix, la
Guerre, de la Science, l'Ignorance, des Richesses, la Pauvreté, de
la Grâce, l'Abomination, de la Semence, la Stérilité et de la Domi-
permutation; à
la place
de
nation, l'Esclavage. Les sept doubles sont opposées
L
D\r;5<
aux sept termes
;
—
126
—
rOrient, l'Occident, la Hauteur, la Profondeur,
le
Nord,
le
Midi et
le
Saint Palais fixé au milieu qui soutient tout.
Ces sept doubles,
combina
sculpta, les grava, les
les
il
dans
elles les Astres
avec
Monde,
le
et créa
les
Jours dans l'Année, et les
il
sculpta sept ciels, sept élé-
Portes dans l'Homme, et avec elles
ments, sept animalités vides depuis l'œuvre. Et c'est pourquoi
il
choisit le septénaire sous le ciel.
Deux
deux maisons,
lettres construisent
trois
en bâtissent six
;
quatre, vingt-quatre; cinq, cent vingt; six, sept cent vingt; et de
là,
le
nombi-e
Les astres dans
progresse dans l'inénarrable
le
monde
sont
le Soleil,
l'inconcevable'.
et
Vénus, Mercure, la Lune,
Saturne, Jupiter et Mars. Les jours de l'année sont
la création, et les sept portes
oreilles,
deux narines
les sept
jours de
de l'homme sont deux yeux, deux
une bouche.
et
CHAPITRE V
K
Ts Gh S N L
Douze simples
p
Leur fondement
•::
V
^
"
I
ï H Z
^
'"^
i^
\^
"
1
E
^
suivant: La Vue, l'Ouïe, l'Odorat, la Pa-
est le
l'Action, la Locomotion, la Colère, le
Sommeil. Leur mesure est constituée par
role, la Nutrition, le Coït,
Rire, la Méditation,
les
le
douze termes du monde
Le Nord-Est,
le
Sud
Le Nord-Ouest,
:
Est, l'Est-hauteur, l'Est-profondeur.
Sud-Ouest, l'Ouest-hauteur, l'Ouest-profon-
le
deur.
Le Sud-liauteur,
le
Sud-profondeur,
le
Nord-hauteur,
le
Nord-
profondeur,
Les bornes se propagent
et ce sont les
et les
s'avancent dans
les siècles
des siècles
bras de l'Univers.
Ces douze simples,
pesa
et
transmua
il
et
il
les
sculpta, les grava, les assembla, les
créa avec elles douze signes dans l'Uni-
vers, savoir: le Bélier, le Taureau, etc., etc..
Douze mois dans l'année.
Et ces lettres sont les douze
suit
Main droite
et
main gauche,
foie, le fiel, la rate, le
1.
directrices de
l'homme,
ainsi qu^il
:
V.
aux remarques.
les
deux
[jieds,
les
colon, la vessie, les artères.
deux
reins, le
—
sept doubles
Trois mères,
—
1:>7
et
douze simples.
vingt-deux lettres avec lesquelles
mn^
le
^
est fait
\otre Dieu Sabaoth,
c'est-à-dire
Très Haut siégeant dans
le
les siècles; et
sont les
Telles
tétragramme lEVE
Dieu Sublime d'Israël,
le
nom
son saint
créa trois
pères et leurs descendants et sept ciels avec leurs cohortes célestes
et
douze bornes de l'Univers.
La preuve de tout cela, le témoignage fidèle, c'est l'univers,
l'année et l'homme. Il les érigea en témoins elles sculpta par trois,
sept et douze. Douze signes et chefs dans le Dragon céleste, le Zodiaque et le Cœur. Trois, le feu, l'eau et l'air. Le feu au-dessus,
l'eau au-dessous et l'air
au milieu. Cela
signifie
que
l'air
participe
des deux.
Le Dragon
céleste, c'est-à dire l'Intelligence
Zodiaque dans l'année
Le feu supérieur, l'eau inférieure,
l'eau et l'air.
car
il
dans
Cœur dans l'homme.
et le
monde,
le
Trois, le
le
feu,
au milieu,
l'air
participe des deux.
Le Dragon céleste
est
dans l'univers semblable à un
trône, le Zodiaque dans l'année semblable à
Cœur dans l'homme ressemble
Et Dieu les
fît
opposés, Bien
Mal du Mal. Le Bien prouve
bouillonne dans les justes et
un
roi
nti sur
dans sa
son
cité, le
à un roi à la guerre.
Mal. Il fit le Bien du Bien et le
Mal et le Mal, le Bien. Le Bien
Mal dans les impies. Et chacun est
et
le
le
constitué par le ternaire.
Sept parties sont cuusliluées par deux ternaires au milieu desquels
se tient l'unité.
Le duodénaire
constitué
est
amies, trois ennemies,
Dieu, roi fidèle, les
L'unité
domine
domine sur
le
par des parties opposées: trois
vivante^
trois
toutes
ternaire,
du
le
vivifie.il,
trois
tuent
et
seuil de sa sainteté.
ternaire sur le septénaire, le
septénaire sur le duodénaire. mais chaque partie est inséparable
de toutes les autres depuis qu'Abraham notre père considéra, examina, approfondit, comprit, sculpta, grava et composa tout cela,
et
de ce
fait
joignit la créature
au créateur. Alors le maître de
ami et s'engagea par une
l'Univers se manifesta à lui, l'appela son
comme
compté comme
alliance éternelle envers lui et sa postérité,
lOAH (Him)
crut en
et cela
Justice. IL contracta avec
c'est le
ses
fut
c'est
le
à sa langue et
dans
l'eau, les
dans
les
fît
est écrit
:
Il
une œuvre de
pacte entre ses dix orteils,
pacte de la circoncision, et un autre entre
mains,
lettres
lui
Abraham un
il
les
dix doigts de
pacte de la langue. IL attacha les vingt-deux
lui
découvrit leur mystère. IL
monter dans
le feu, les
les
fit
descendre
jeta dans l'air, les alluma
sept planètes et les efl'usa dans les douze signes célestes.
—
128
REMARQUES
Notre intention n'est pas, dans ces courtes observations, de faire
un commentaire du Sepher Jesirah. Ce commentaire, pour avoir
quelque valeur, ne peut être basé que sur le texte hébraïque dont
la langue conservant encore sa triple signification* permet seule de
rendre tout entière la pensée de l'auteur.
Du reste
les
maîtres
les
plus
éminents en occultisme, Guillaume Postel et l'alchimiste Abraham,
ont fait, en latin, des commentaires excellents auxquels nous ren-
voyons
le
lecteur désireux d'approfondir ces questions.
Nous voulons borner notre ambition à
les
passages trop obscurs, par des notes
éclaircir de notre
et
par
mieux
la traduction
de
deux ouvrages kabbalistiques trop peu connus: Les cinquante portes de rintelligencÊ et Les trente-deux voies de la Sagesse.
D'une façon générale on pourrait appeler
le Sepher Jesirah le
que le livre kabbalistique
de la création. C'est en effet sur le nom mystérieux lOAH /nTH^)
que le livre tout entier repose, et la création du monde par LUILES-DIEUX^se borne à la création toute kabbalistique des nombres
et des lettres. Par là l'auteur du Sepher proclame, dès le début, la
méthode caractéristique des Sciences Occultes l'Analogie.
La forme que l'artiste donne à son œuvre exprime exactement
la grandeur de l'idée productrice, il existe un rapport mathématique entre la forme visible et l'idée invisible qui lui a donné naissance, entre la réunion des lettres formant un mot et l'idée que
ce mot représente aussi créer des mots c'est créer des idées et l'on
comprend pourquoi le Sepher Jesirah se borne, pour raconter la
création d'un monde, à développer la
création des lettres
livre de la créalion kabbalistique plutôt
:
;
hébraïques qui représente des idées et des lois.
« Le Sohar est une genèse de lumière, le Sepher Jesirah une
1. « Moïse a suivi
en cela la méthode des Prêtres égyptiens; car je
dois dire avant tout que ces Prêtres avaient trois manières d'expriuier
leur pensée. La première était claire et simple, la seconde symbolique et
ou hiéroglyphique.... Le même mot prenait
sens propre, figuré ou hiéroglyphique. Tel était le génie de
leur langue. Heraclite a parfaitement exprimé cette différence en la désignant par les épithètes de parlant, de signifiant et && cachant, y (Fabre
figurée, la troisième sacrée
à leur gré
le
d'Olivet.)
2. Traduction exacte du mot D^il'^ï^ (j:iohim). Du
au début du Sepher Jesirah Dieu désigné au pluriel.
reste,
on peut voir
—
—
129
Là s'expliquent les trente-deux signes absolus de
nombres et les lettres chaque lettre reproduit un
nombre, uneidéeetuneforme, en sortequelesmathématiquess'appliquent aux idées et aux formes non moins rigoureusement qu'aux
nombres, par une proportion exacte et une correspondance parfaite.
« Par la science du Sepher Jesirah l'esprit humain est fixé dans
la vérité et dans la raison et peut se rendre compte des progrès
possibles de l'intelligence par les évolutions des nombres. Le
Sotiar représente donc la Vérité absolue et le Sepher Jesirah
donne les moyens de la saisir, de se l'approprier et d'en faire
échelle de vérités.
la parole;, les
usage.
La
»
;
(Eliphas Levi, Histoire de la Magie.)
loi
générale qui va donner naissance au
créée sol;s
nom
le
monde une
fois
de lOAH', nous allons lavoir se développer dans
l'Univers à travers les dix Sephiroth ou Numérations.
Qu'expriment donc ces dix Sephiroth? Peu de termes ont donné
naissance à plus de commentaires
d'après les racines hébraïques
;
de ce mot, je 'crois qu'on pourrait exprimer l'idée qu'il renferme,
par
mouvement
la définition suivante :79om^ d'arrêt d'un
cyclique.
Les dix Sephiroth ne seraient alors que dix conceptions à degrés
différents d'une seule et
sous
le
nom
même
d'En Soph,
chose que
l'inefl'able,
dans sa plus grande abstraction
(lEVE) par
la
les
et qui est
première lettre droite
Kabbalistes désignent
qui représente l'essence divine
I
1
désignée dans
le
nom
(mn*).
Le Sepher nous montre l'application de ces idées en se servant
du
même mot
nous indiquer
(EVE) (H"!!) combiné de façons différentes pour
les six dernières
Sephiroth (chap.
1'^').
ï. Je crois rendre service aux lecteurs eu publiant une partie du commentaire de Fabre d'Olivet sur ce nom mystérieux dont l'étude est, à
dessein, à peine abordée par les écrivains en occulle ;
« Ce nom offre d'abord le signe indicateur de la vie, doublé, et for-
racine esseriliellenient vivante EE ('^'^)- Cette racine n'est jacomme noni et c'est la seule qui jouisse de celte prérogative. Klie est, dès sa formation, non seulement un verbe, mais un verbe
unique dont tous les autres ne sont que des dérivés en un mot le verbe
mant
la
mais employée
:
tl"in (KVE)
ôlre-étanl.
dans
est au milieu de
pour en former
l'explicjuer
ma
la
le
Ici,
comme on
comme
le voit, et
j'ai
eu soin de
de la lumière inlelligible
(Vô)
racine de vie. Moïse, prenant ce verbe par excellence
nom propre de l'I^lre des Élres, y ajoute le signe de
graniniairc,
la manifestalion potentielle et
dans lequel le facultatif étant
et un futur sans lermo. Ce
le soigne
de réternité
1 (I) cl
il
obtient
Hin*
se trouve placé entre
(lEVE)
un passé sans origine
nom admirable signifie donc cxadement
rf^U'e-qui-est-qui-fut-el-qui-sera.
»
9
—
130
—
M. Franck, interprétant les Kabbalisles, dit aussi « Quoique luus
également nécessaires, les attributs et les distinctions que les Sephiroth expriment ne peuvent pas nous faire comprendre la nature
divine de la même hauteur; mais ils nous la représentent sous
divers aspects que dans le langage desKabbalistes on appelle des
:
visages ou des personnes».
)>
fait en nous monc'est
phrase
l'origine
des
travaux
modernes sur
seule
une
dans
trant
l'unité de la force répandue dans l'Univers, travaux poursuivis
avec tant de fruit par Louis Lucas^; écoutons notre auteur:
Kircher qui va nous éclairer tout ù
Mais
C'est pourquoi toutes les Sephiroth ou
«
même
et
Nombres sont une
force modifiée différeinment suicant les
traverse^.
seule
milieux qu'elle
»
Bientôt la substance divine va, par de nouvelles modifications,
donner naissance à des conceptions encore inconnues manifestées
par les vingt-deux lettres. Ici les grandes lois qui régissent la
nature vont apparaître une à une dans les applications analogiques
qu'emploie l'auteur du Sepher en parlant de l'Univers, de Tannée
et
de l'homme.
La première distinction apparaît dans
la division ternaire
des
lettres qui se partagent en mères, doubles (exprimant deux sons,
l'un positif, fort, et l'autre négatif, doux) et simples (n'exprimant
qu'un son).
Cette idée de la Trinité se retrouve partout dans le Sepher. Elle
est surtout
bien développée dans le chapitre
m
où l'on montre sa
constitution: un positif (^j S le Feu ; un négatif, l'Eau (D) M; et
enfin un neutre, l'Air A ('^\ intermédiaire entre les deux et résultant de leur action réciproque.
Considérons chaque Tiinité
comme une
seule personne et nous
allons voir apparaître une Trinité positive, une Trinité négative et
l'Unité qui les accorde
«
dans
le
Septénaire
comme
le dit le texte:
Sept parties sont constituées par deux Ternaires au milieu des-
quels se tient l'unité.
De même
le
»
duodénaire
est
formé de quatre ternaires opposés
deux à deux.
Dans ces quelques chifTres sont cependant contenues toutes
d.
Vranck,
2.
Vo3'ez VOccultisme contemporain, par
3.
Kircher, (Mdipus Mji/ptiacus [Cubala Hebrœorum, §
la
Kabbale.
Papus (chez Carré).
1 1).
les
—
que
lois
les
la Science occulte
pourquoi de
la
—
i;n
considère
comme
lois
les
primordiales,
Nature.
Et cela est
si vrai que l'auteur termine
son livre en synthédans une seule phrase les lois qu'il a analysées précédem-
tisant
ment.
A
côté de cette évolution, partie de la Divinité
somme,
à travers la création, dont l'idée est, en
pour
se
répandre
assez claire, appa-
raissent, de place en place, des passages
rapporte aux pratiques divinatoires,
et
obscurs dont le sens se
par suite occultes, du sanc-
tuaire.
Quelques
nombre
lettres
de
l'alphabet
pour
suffisent
exprimer un
incalculable d'idées et cela par leur simple combinaison.
Ainsi voici trois lettres l'N l'M et l'O qui vont exprimer une idée
entièrement différente suivant qu'on
les écrira
à ces combinaisons des lettres et par suite des
que
se
rapportent les deux cent trente
NOM
ou MON. C'est
nombres
et
des idées
une portes de
la fin du
maisons du chapitre iv.
Les deux cent trente et une portes se rattachent à la pratique
d'une table appelée Ziruph en Kabbale et indiquant tous les mots
que peuvent former les vingt-deux lettres, substituées les unes aux
autres. Mais, dans le cas qui nous occupe, voici l'explication de
Guillaume Postel:
Multipliez les vingt-deux lettres par les onze nombres (les dix
chapitre
ii
Sephirolli
et
et les
vous obtiendrez deux cent (|uarante-deux
l'ineffable),
-)-
desquels vous retrancherez les nombres pour n'avoir plus que les
portes occultes, ce qui vous donnera 242
La
— H = 23i portes.
table des substitutions sert à remplacer la première lettre de
l'alphabet par
la
dernière, la
deuxième par
l'avaiit-dernière
et
ainsi de suite.
Prenons un exemple du français, l'alphabet:
A B C D
l<]
F G H IJ
KLMN
FQ
II
S
T UVXY Z
deviendra
:
ZYXVUTSRQPONMLKJIHGFEDCBA,
si
bien que pour écrire
ART
on écrira en
lisant ra]|)habet placé au
dessous ZHF. Cette méthode combinée avec la suivante est d'un
grand secours
Poste M
pour l'usage
pratique de la Rota de Guillaume
"
'
.
]>e deuxième [)assage (fin du chapitre IV) se rapporte au nombre
de combinaisons que peuvent former un certain nombre de lettres;
1.
Voyez Eliphas
Lovi, liituel de
Haute Magie,
cliapilie \\\.
—
ainsi
deux
lettres
132
—
ne peuvent former que deux combinaisons, trois
peuvent en former
six.
Ex.
:
1.
2.
3.
4.
5.
G.
A B G
A G B
B A G
B G A
G A B
G B A
de suite d'après une loi mathématique. Gomme on peut le
Sepher Jesirah est déductif, il part de l'idée de Dieu pour
descendre dans les phénomènes naturels. Les deux livres dont il
me reste à parler, sont établis l'un d'après le système du Sepher
et ainsi
voir, le
Jésirah, c'est celui intitulé:
L'autre est inductif,
il
Les trente-deux voies de la Sagesse.
part de la Nature pour remonter à l'idée de
présente un système d'évolution remarquable
en cela
une analogie digne d'intérêt avec les idées modernes et
données de la Théosophie*. Je veux parler des cinquante portes
Dieu, et
qu'il offre
les
de Cmieltigence.
D'après
Kabbalistes, chacun de ces deux systèmes procède
les
d'une des premières Sephiroth. Lestrente-deux voies de la Sagesse
Ghochmah et les cinquante portes de l'Intelligence de
comme l'enseigne Kircher:
a De même que les trente-deux voies de la Sagesse, émanées de
la Sagesse, se répandent dans le cercle des choses créées, de même
dérivent de
Binah,
de Binah, c'est-à-dire de l'Intelligence que nous avons vu être l'Esprit saint, s'ouvrent cinquante portes qui conduisent auxdites voies
;
leur but est de conduire à Tusage pratique des trente-deux voies
de la Sagesse
«
On
les
et
de la Puissance.
appelle Portes parce que personne ne peut, d'après les
cabalistes, parvenir à
n'est d'abord entré
I.
Voyez
la
une notion parfaite des voies susdites
par ces Portes.
secoiulu partie
ilii
»
Tniitr cl/'iiiciUnlre de Scicnl'c uccullf.
s'il
—
—
—
13:^
LES 50 PORTES DE L'INTELLIGENCE
CLASSE
!•«
PRINCIPES DES ÉLÉMENTS
I
—
—
2
-
—
—
3
Pi)i-te
(la
plus infime) Matière première. Hyle, Chaos.
Vide
—
et
inanimé
:
ce qui est sans forme.
Attraction naturelle, l'abîme.
4
Séparation
o -'
et
rudiments des Eléments.
-
8
-
Elément
Elément
Elément
Elément
-
9
—
Figura lion des Qualités.
-
f>eur attraction vers le
-
—
6
—
—
7
—
10
Terre ne renfermant encore aucune semence.
Eau agissant sur
la Terre.
de l'Air s'exhalant de l'abîme des eaux.
Feu échauffant
2c
et vivifiant.
mélange.
CLASSE
DÉCADE DES MIXTES
Porter
il
—
Apparition des Minéraux par
disjonction
la
de
la
terre.
—
12
—
Fleurs et sucs
ordonnés pour
la
génération
des
métaux.
13
—
Mers, Lacs, Fleurs sécrétés entre les alvéoles (de la
—
Production des Herbes, des Arbres, c'est-à-dire de
Terre).
—
14
•
nature végétante.
—
—
—
—
—
—
15
16
17
18
19
20
- Forces
-
—
—
—
—
et semences données à chacun d'eux.
Production de la Nature sensible, c'est-à-dire
Des Insectes
et des Reptiles.
chacun avec
Des Poissons
ses propriétés
|
Des Oiseaux
spéciales.
(
Procréation des Quadrupèdes.
:î-
CLVSSE
DÉCADE DE LA NATLRE lUMAlNE
Porte 21
—
22
—
23
-
24
—
23
—
—
—
Limon de
—
—
Mystère d'Adam et d'Eve.
Homme-Tout, Microcosme.
Production de l'homme.
la Terre de Damas, Matière.
Soufde de Vie, Ame ou
la
—
Porte 26
—
27
—
28
—
—
29
30
—
—
—
—
—
iU
—
Cinq puissances externes.
Cinq puissances internes.
Homme
Homme
Homme
Ciel.
Ange.
image
et similitude
4e
de Dieu.
CLASSE
ORDRES DES CIEUX, MONDE DES SPHÈRES
Porte 31
/
32
33
\
34
35
36
\
<D
)
•r-t
\
37
j
38
/
39
40
\
De la Lune.
De Mercure.
De Vénus.
Du
Soleil.
De Mars.
De Jupiter.
De Saturne.
Du Firmament.
Du premier Mobile
Empyrée.
Se
CLASSE
DES NEUF ORDRES d'aXGES, MONDE ANGÉLIQUE
—
—
43 —
44 —
45 —
46 —
47 —
48 —
49 —
Porte 41
—
—
—
—
—
—
—
—
42
Animaux
Séraphins.
saints
Ophanim, c.-à-d. Roues
Anges grands et forts
Haschemalim c.-à-d
Seraphim c.-à-d
Malachim
Elohim
Ben Elohim
Archanges.
Chérubin
Anges.
6e
Chérubins.
Trônes.
Dominations.
Vertus.
Puissances.
Principautés.
CLASSE
EN-SOPH, DIEU IMMENSE
MONDE SUPERMONDAIN ET ARCHÉTYPE
Porte 50
—
Dieu, Souverain Bien, Celui que
l'homme mortel n"a
pas vu, ni qu'aucune recherche de
pénétré. C'est là la
parvint pas.
50*^
l'esprit
n'a
porte à laquelle Moïse ne
—
135
—
Et telles sont les cinquante portes par lesquelles le chemin est
préparé de l'Intelligence ou l'Esprit Saint vers les 32 voies de la
Sagesse au scrutateur soucieux et obéissant à la loi.
Les 32 voies delà Sagesse sont les chemins lumineux par leshommes de Dieu peuvent, par un long usage, une
longue expérience des choses divines et une longue méditation sur
elles, parvenir aux centres cachés. »
Kircher.
«
quels les saints
LES 32 VOIES DE LA SAGESSE
La première voie est appelée Intelligence admirable, couronne
suprême. C'est la lumière qui fait comprendre le principe sans
principe et c'est la gloire première; nulle créature ne peut atteindre
son essence.
La seconde
voie c'est l'Intelligence qui illumine; c'est la couronne
de la Création et la splendeur de l'Unité suprême dont
proche
le
par
Kabbalistes
les
rap-
La Gloire seconde.
:
La troisième voie
elle se
exaltée au-dessus de toute tête et appelée
plus. Elle est
appelée Intelligence sanctifiante
est
et c'est la
base de la Sagesse primordiale, appelée créatrice de la Foi. Ses
racines sont "^Di^. Elle est parente de la
foi
qui en
émane en
effet.
La
quatrième
appelée Intelligence d'arrêt ou réceptrice,
est
comme une borne pour
parce qu'elle se dresse
recevoir les
éma-
nations des intelligences supérieures qui lui sont envoyées. C'est
d'elle
qu'émanent toutes
les
vertus spirituelles par la subtilité.
émane delà couronne suprême.
La cinquième voie est appelée Intelligence
Elle
que, égale plus que tout autre à la
profondeurs de
la
La sixième voie
parce que
c'est
en
suprême
radiculaire, parce
unité, elle
émane des
Sagesse primordiale.
appelée Intelligence de l'influence médiane,
est
que
elle
se
Elle fait influer cette afflucnce
multiplie
même
le
flux des
émanations.
sur les
hommes
bénis qui s'y
unissent.
La septième voie est appelée Intelligence cachée, parce qu'elle
une splendeur éclatante sur toutes les vertus intellectuelles qui sont contemplées par les yeux de l'esprit et par l'extase
fait jaillir
de la
foi.
La huitième voie
C'est d'elle
racines
appelée Intelligence parfaite
est
qu'émane
auxifuellcs elle
et absolue.
préparation des princi()es. Elle n'a pas de
adhère, si ce n'est dans les profondeurs de
la
—
—
136
Sphère Magnificence do la substance pi'opre de laquelle elle
émane.
La neuvième voie est appelée Intelligence mondée. Elle purifie
les Numérations, empêche et arrête le bris de leurs images car elle
fonde leur unité afin de les préserver par son union avec elle delà
la
;
destruction et de la division.
La dixième voie
qu'elle est
BINAH;
appelée Intelligence resplendissante, parce
est
exaltée au-dessus de toute tête
elle illumine le feu
et a
son siège dans
de tous les luminaires
du principe des formes.
La onzième vi)ie est appelée Intelligence du
et fait
émaner
la force
feu. Elle est le voile
placé devant les dispositions et l'ordre des semences supérieures
et
inférieures.
possède cette voie jouit d'une grande
qui
Celui
dignité, c'est d'être devant la face
La douzième voie
delà cause des causes.
est appelée Intelligence de la lumière,
qu'elle est l'image de la magnificence.
On
parce
dit qu'elle est lelieu
d'où
vient la vision de ceux qui voient des apparitions.
La treizième voie
C'est la substance
ries
de
appelée Intelligence inductive de l'Unité.
est
la Gloire; elle fait
connaître la vérité à chacun
esprits.
La quatorzième voie
est
appelée Intelligence qui illumine, c'est
fondement de
l'institutrice des arcanes, le
La quinzième
voie est appelée
dans
qu'elle constitue la création
elle-même, d'après
les
la Sainteté.
Intelligence
la
constitutive
parce
chaleur du monde. Elle
est
Philosophes, la chaleur dont l'Ecriture parle
(Job, 38), la chaleur et son enveloppe.
La seizième
nelle,
voie est appelée Intelligence triomphante et éter-
volupté de la Gloire, paradis de
la
volupté préparé pour les
justes.
La dix-septième voie
appelée Intelligence dispositive. Elle
est
dispose les pieux à la fidélité et par là les rend aptes à recevoir
l'Esprit-Saint.
La dix-huitième voie
fluence.
C'est d'elle
est appelée Intelligence
qu'on
tire les
ou Maison de
l'af-
arcanes et les sens cachés qui
sommeillent dans son ombre.
La dix-neuvième voie
est
appelée Intelligence du secret ou de
toutes les activités spirituelles.
L'affiuence qu'elle reçoit vient de
de la gloire suprême.
La vingtième voie est appelée Intelligence de la Volonté Elle
prépare toutes les créatures et chacune d'elles en particulier à la
la Bénédiction très élevée et
démonstration de l'existence de
La vingt
et
unième voie
est
la
Sagesse primordiale.
appelée Intelligence qui plaît à celui
—
137
—
qui cherche; elle reçoit rinfliience divine et influe par sa hénédiclion sur toutes les existences.
La vingt-deuxième voie
est
appelée Intelligence
fidèle,
parce qu'en
vertus spirituelles qui y augmentent jusqu'à
ce qu'elles aillent vers ceux qui habite sous son ombre.
sont déposées
elle
les
La vingt-troisième voie
est
appelée Intelligence stable. Elle
la cause de la consistance de toutes les
est
numérations (Sephirolh).
La vingt-quatrième
donne
Elle
la
voie est appelée Intelligence Imaginative.
ressemblance à toutes les ressemblances des êtres qui
d'après ses aspects sont créés à sa convenance.
La vingt-cinquième
voie est appelée
ou d'épreuve, parce que
c'est la
Intelligence de Tentation
première tentation par laquelle
Dieu éprouve les pieux.
La vingt-sixième voie est appelée Intelligence qui renouvelle
parce que
par
c'est
que DIEU (béni
elle
soit-il)
qui peut être renouvelé dans la création du
La vingt-septième voie
en
eiïet
suprême
qu'est
d'elle
renouvelle tout ce
monde.
est appelée Intelligence qui agite. C'est
créé- l'Esprit
et l'agitation, c'est-à-dire le
de
de l'Orbe
toute créature
mouvement auquel
elles
sont
sujettes.
La vingt-huitième
voie est appelée Intelligence naturelle. C'est
parachevée et rendue parfaite la nature de tout ce
qui existe dans l'Orbe du Soleil.
La vingt-neuvième voie est appelée Intelligence corporelle. Elle
par
elle qu'est
forme tout corps qui
est corporifié
sous tous les orbes et son
accroissement.
La trentième voie
c'est d'elle
que
les
est
appelée Intelligence collective parce que
Astrologues tirent par
le
jugement des
étoiles et
des signes célestes, leurs spéculations et les perfectionnements de
leur science d'après les
mouvements des
La
trente
I^a
trente-deuxième voie
astres.
unième voie est appelée Intelligence perpétuelle.
Pourquoi? Parce qu'elle règle le mouvement du Soleil et de la
Lune d'après leur constitution et les fait graviter l'un et l'autre
dans son orbe respectif.
et
est
appelée
Intelligence
adjuvante
parce qu'elle dirige toutes les opérations des sept planètes
et
de
leurs divisions et y concourt.
Voici l'usage pratique de ces 32 voies.
Les Cabalistes, quand ils veulent interroger Dieu par une voie
quelconque des choses naturelles, s'y prennent ainsi
D'abord ils consultent dans une préparation antérieure les 3:2
:
—
438
—
endroits du 1" chapitre de la Genèse, c'est-à-dire les voies des
choses créées, et exercent sur elles leur étude '.
Puis par le moyen de certaines oraisons tirées du
(^^"^ ;i^
nom ELOIM
prient Dieu de leur accorder largement la
lls
nécessaire à la
voie cherchée
et se
lumière
persuadent, par des cérémonies
convenables, qu'ils sont adeptes à la Lumière de la Sagesse,
qu'ils se tiennent,
par leur
foi
si
bien
inébranlable et leur ardente charité,
cœur du monde pour
l'interroger. Pour que l'oraison ait
une plus grande puissance, ils se servent du nom de
42 lettres^ et par lui pensent qu'ils obtiendront ce qu'ils deman-
dans
dès
le
lors
dent.
Les lecteurs
trouveront dans
curieux de nouveaux détails sur la Kabbale en
les récits
de tous les Kabbalistes contemporains,
Éliphas Levi, Stanislas de Guaita, Joséphin Peladan, Alber Jhou-
Ceux qui désirent pénétrer au fond du système kabbalistique
esquissé symboliquement dans le Sepher Jesirah trouveront des déney.
veloppements considérables dans mon étude sur le 7'aro/ des Bohémiens, gros volume de près de 400 pages, basé sur le 3" nom
divin.
1.
Dans
tionné 32
2.
op.
Ce
cil.
le
1'^''
chapitre de la Genèse
le
nom
divin ^Elohim est
men-
fois.
nom
est
tiré
des combinaisons du Télragramme; voy. Kircher,
TROISIÈME PARTIE
BIBLIOGRAPHIE
DE LA
RÉSUMÉE
KABBALE
CHAPITRE
P'
INTRODUCTION A LA BIBLIOGRAPHIE
DE LA KABBALE
INTRODUCTION A LA BIBLIOGRAPHIE DE LA KABBALE
§ 1.
Il
— Préface.
n'existe pas, à noti'C connaissance
du moins, de bibliographie
spéciale de la Kabbale en langue française.
On trouve bien dans
manuels courants des listes d'ouvrages classés sous cette rubrique; mais ces listes sont faites sans ordre et sans méthode et sont
très incomplètes. Mêmes remarques à faire pour les articles des
dictionnaires consacrés à la Kabbale et les quelques volumes auxquels on renvoie, sauf pour l'étude consacrée à celte question dans
les
le
Dictionnaire des Sciences philosophiqites.
y avait donc là une lacune très préjudiciable aux chercheurs
que nous avons essayé de combler dans la faible
mesure de nos moyens. Noire but est donc moins de présenter une
Il
sérieux, lacune
interminable
liste
d'ouvrages cueillis à droite
et
à gauche (ce qui
que d'établir certaines divisions dans
cette liste, el par suite d'éviter de longues recherches aux philosophes et aux historiens (|ui, à la suile des travaux d'A. Franck sur
la Kabbale et d'autres éminents critiques sur l'Ecole d'Alexandrie
aurait déjà quel(|ue
et les doctrines
utilité),
néoplatoniciennes, cherchent de plus en plus à
approfondir ces questions.
Il
nous faudra tout d'abord
[jasser
en revue
les
principales
i)ibliographies faites à l'étranger ou dans les derniers siècles sur la
Kabbale. Nous aurons à établir
le
caractère spécial de chacun de
ces travaux, leur utilité ou leurs défauts.
—
142
—
A ce propos, nous indiquerons les sources diverses auxquelles
nous avons puisé, carie premier devoir de l'écrivain est de «rendre
à César ce qui appartient à César », quitte à perdre un peu de
prestige et à gagner
beaucoup de satisfaction morale.
que nous pourrons aborder avec quelque fruit la
Mbliograpbie proprement dite, divisant les livres d'après les
idiomes dans lesquels ils sont écrits, puis d'après les sujets traités,
enfin condensant en une courte liste les ouvrages les plus indisC'est alors
pensables à connaître. Nous prendrons également soin d'établir
dans ces grandes divisions d'autres séparations plus accessoires,
comme
la distinction entre les ouvrages d'études purement scientifiques sur la Kabbale, d'avec les œuvres produites par les kabbalistes
mystiques et inspirées par la Kabbale. Nous espérons ainsi atteindre
au mieux notre but, qui
tâche à ceux
avant tout, d'être utile, et de faciliter la
compétents que nous-mème, voudront
est,
plus
qui,
bien mettre nos efforts à contribution.
—
§2.
PRINCIPALES BIBLIOGRAPHIES KABBALISTIQUES
Une étude
de
la
détaillée sur
chacun des écrivains qui
se sont
occupés
bibliographie de la Kabbale demanderait à elle seule, un
volume. On ne peut donc attendre de nous une analyse complète
de chacun de ces ouvrages. Nous nous contenterons d'indiquer
rapidement le caractère général des principales de ces bibliographies, renvoyant le lecteur curieux de détails plus
Bibliothèque Nationale, dont nous donnons
les
amples à
numéros du
la
catalo-
gue, ce qui facilitera et abrégera beaucoup les recherches.
Jean Buxtorf
Buxtorf est le chef d'une famille qui, pendant deux siècles,
rendue célèbre dans la littérature hébraïque*. Il naquit le
2o décembre 1564, à Camen en Westphalie et mourut à Bâle le
13 septembre 1629. Il professa pendant trente-huit ans l'hébreu
dans celte ville.
Jea.i
s est
JoHAN BuxTORFi.
—
De AbrevicUionis hebraicis
oui assessenint operis tulmudici brevis rccencio,
capilwn Indici item
230sita Basilea,
«
Bibliotheca rabbinica
novm
et
copiosus
Biographie Universelle,
l.
6.
et
novo ordine alphabetico dis-
typis Cnnradi Waldkirchi impensis Ludovici Konig,
In-8°. (Bib. Nat. A. 7505).
1.
»
liber
cum ejusdem librormu
1613,
—
143
—
Ce petit volume de 335 pages, quoique incomplet, a une très
grande valeur, car c'est le premier travail aussi sérieusement
établi. Il fut complété par les travaux ultérieurs de l'auteur et de
son
fils.
Il
est
imprimé de droite à gauche à
l'inverse de nos ouvrages
ordinaires. Le travail suivant est cependant bien plus coin[)let.
Bartolocci
Sinon par ordre de date du moins par ordre d'importance, la
la Kabbale est celle
première grande bibliographie se rapportant à
de Bartolocci.
(Jules) était un religieux italien de l'ordre de saint
passa la plus grande partie de sa vie à professer la
langue hébraïque au collège de la Sapience à Rome. Il naquit en
Bartolocci
Bernard.
Il
1613 à Celano, dans l'Abruzze, et mourut d'apoplexie
le
l'""
no-
vembre 1687.
—
BuiLiOTiiEGA MAGNA Uauui.xu.a.
ordine alphabUico hebraice
et
De sciiptoribus
latine dvjestis,
cl
scriptis
auclore D.
rabbinici)i,
Iiilio
Barto-
Bernarit Reform. Ord. Cistere et S. Sebasliani ad Catacumbes Ahbato, 4 vol., Rome, 1678-92 (Bib. Nat. A. 704).
loccio
de Celleno, Congreg.
S.
Cette bibliographie est établie sur
quatre volumes in-folio qui
colonnes
;
l'ouvrage
le
la
le
commencement du volume
comme pour
plan alphabétique.
Les
constiUient sont imprimés en deux
les livres en
est à droite
en ouvrant
langue hébraïque, de plus tuas
hébreux cités sont traduits eu latin et de nombreuses
minutieusement établies, permettent de se retrouver très
facilement dans cette immense quantité de sujets traités.
On trouve à propos de chaque sujet une bibliographie, non
seulement des ouvrages hébraïques, mais encore de tous les traités
sur la question. Ainsi par exemple on voit à la page 106 du
les passages
tables,
tome I" une étude sur
les
Points suivie de renvois
phiques de vingt-trois ouvrages hébraïques
et
bibliogra-
de sept ouvrages
latins.
Chacun de
par page,
ces renvois est établi, le plus souvent, par chapitre et
c'est dire toute la
conscience qui a présidé à Tédilication
de cet admirable traité*.
1
le
.
Il
y a environ 4000 ouvrages écrits eu langue Liobriaque,
cours de cet important travail.
cités
dans
— la —
L'ouvrage de Bartolocci a
continué
élé
et
complété par
le
suivant.
Imbonatl's.
—
Bihliotheca
latina-hebraica sive
qui ex diversis nationibiis, contra Judxos, vel
scripsere
:
additis
de scriplorllus
laiinis
de re helraicu ulcumque
observationibiis criticis, et phtlologico-historicis, quibus
quse circa patriam, setatem.
vitœ institulum, mortemque ; auctorum consi-
deranda veniunt, exponuntur, auctore
NATo Mediolangasi,
Couq.
S.
vindice P. Carolo Ioseph Imbo-
et
Bernardi Ord.
Cistere
Monacho,
Rome,
1694, in-folio (Bib. XaL. A. 763).
On y retrouve
Rabbinique.
'
mêmes
les
qualités que dans la Bibliothèque
Nous trouvons maintenant, toujours par ordre de date:
Basnage.
— Histoire
terdam, 1707,
Ce
tirer
traité
des Juifs depiuis Jésus-Christ jusqu à présent, Rot-
in- 12, o vol. (Bib. nat. H. 6947-52).
contient une table des
auteurs cités d'où l'on peut
de sérieux renseignements bibliographiques.
Nous arrivons enfin à
difTusion de ces études
l'un de
ceux qui ont
le
plus contribué à la
:
WOLF
Wolf (Jean-Christophej est né le 21 février 1683 à Wernigerode
la Haute-Saxe. Il mourut le 23 juillet 1739 à cinquante-six ans.
dans
— Bibliotheca
hebrœa, sive notitia tum auctorum
tum scriptorum, quœ vel hebraice pri)iium
conversa sunt, ad noslramxlatem deducta, Hambourg et
0. Christoph. Wolf.
hebraiconan cujuscumque
exarata, vel ab aliis
Leipsig, 171o, 4 vol.,
setatis,
in-4'',
Bib. Nat.) (Invent. A. 2967.
Le tome premier contient la notice des auteurs hébreux au
nombre de 2^31 le second, l'indication bibliographique de tous
;
ouvragesimprimés ou manuscrits relatifs à l'Ancien Testament,
à la Mashore, au Talmud et à la grammaire hébraïque, la bibliothèque judaïque et antijudaïque
la notice des paraphrases
les
;
chaldaïques^ des livres sur la cabale, et enfin des écrits
anonymes
—
—
145
des Juifs. Les deux derniers volumes renferment les corrections et
suppléments
les
'.
L'ouvrage de Wolf
droite.
dont
Il
imprimé sans colonnes de gauche à
est
contient aussi le traité de Gaffarel sur les manuscrits
s'est servi
Pic de la Mirandole
:
accedit in calce Jacobi Gaffa-
RELLi index codicum cabbalistic, mss, quitus Jo. Picus Mirandu-
lanus cornes, usus
est.
Les quatre volumes de Wolf, abrégés du travail de Bartolocci
avec de nombreuses additions d'ouvrages plus récents que \a.Magna
Bibliotheca rabbinica, formeraient un ensemble presque parfaitsans
une singulière manie qui déprécie beaucoup d'ouvrages de l'auteur.
Cette manie consiste à retraduire en latin les titres d'ouvrages et
noms
les
d'auteurs
quels qu'ils
auteurs allemands dont
le
nom
est
sauf toutefois pour les
soient,
bien traduit en latin, mais dont
ouvrages sont mentionnés dansla langue originale. Il résulte de
une confusion regrettaljle dans l'esprit du chercheur et des
difficultés qu'on aurait dû éviter dans un recueil bibliographique.
les
là
Aussi conseillons-nous de recourir toujours de préférence à l'ou-
vrage de Bartolocci, sauf pour les auteurs modernes. Pour donner
au lecteur un exemple du genre de Wolf, il lui suffit de se reporter
aux
listes
que nous donnons d'après
Citons, pour terminer,
ouvrages suivants dont
lui.
comme beaucoup
le
plus modernes les deux
dernier ne nous est malheureusement
connu que de nom.
—
Bibliotheca Jiidaica: Bihlioijraphisches Hamlbruch umfassoid
Druckwerke der Judischen Literadiv» einschiiesslich der ùbcrjudenund
judenthum veroffentlichten Schriflen nach cUfabelischcr ordnung der verfasKURST.
die «
ser bearbeitel. Mit cincr Geschichtc der Judischen Bibliographie
indices versehen
universitat
und Ilerausgegeben, von
zu Leipzig. Leipzig,
Sowie mit
D. Julius Kuust, leherer an der
Ycrlag von Wilhelin Engelinann, 1863
(Bib. Nat., Q. 5139, ol40, 5141).
Rien de bien particulier à signaler dans ce travail ({ue le diclionnaiie
la (in du troisième volume et qui est imprimé comme
hébraïque, placé ù
un de nos dictionnaires, c'est-à-dire de gauche à
Catalogue of hcbraica and hudaîca in the
the City of
1.
London, Londres
Weiss, Biograph. Univ.,
IH'.H, gr. in. -8»
t.
droite.
librari/ of the corporation of
de 231
])a},'es.
45.
10
146
§ 3.
Outre
— NOS
SOURCES
ouvrages précédents, nous avons consulté les listes
des études sur la Kabbale dans la plupart des en-
les
placées à la
fin
cyclopédies.
G'estainsi
(article
que nous citerons spécialement
la
Grande Encyclopédie
de M. Isidore Loëb), VEncyclopédie des Sciences religieuses
de Lichtenberger (article
la conversation,]e
«
Kabbale »deM. Nicolas), le/?ic/?o?î«a/Ve de
Dictionnaire encyclopédique de Larvoiié^e S Ency-
clopédie de Diderot (article
«
Cabbale
»
de l'abbé Pestré suivi d'une
note de d'Alembert, cet article est un des meilleur» qui aient été
publiés sur la question), la Biographie universelle de Michaud (article
de M. Tabaraud).
Et parmi les étranger» VEnglisch cyclopédia, VEncyclopédia Bri-
lannica et la Biblioiheca brilannica de
Watt, bibliographie très
remarquable à diilerents points de vue.
Parmi
les
ouvrages qui nous ont été d'une très grande
utilité
pour
l'établissement de notre bibliographie, nous citerons en première
ligne celui de
M. Ad. Franck sur la Kabbale qui constitue
recueil français dans lequel on trouve une
le seul
bonne bibliographie du
sujet.
Nous ne parlerons pas de Basnage, Bartolocci,Buddeus, Duxtorf,
Jmbonatus, Isid. Loëb, Molitor, Wolfei Wall auxquels nous avons
emprunté quelque peu.
Les collections de
la
Bibliothèque Nationale sur la Kabbale nous
ont également fourni quelques numéros de notre
liste..
Enfin nous ne saurions terminer sans signaler de quelle
nous a
été la bibliothèque particulière de notre
Guaita,
le
kabbaliste justement estimé, pour
ouvrages mystiques sur
utilité
ami Stanislas de
le
catalogue
des
la question.
PLAN DE NOTRE RIRLIOGRAPHIE.
i°
Nous avons
classé les
Ordre.
ouvrages d'une part
[)ar
idiomes, d'autre
part par matières traitées.
La
classification par idiomes a été faite d'après l'ordre
de nos recherches.
mùme
—
La
par
147
—
classification par matières a été faite d'après l'ordre adopté
catalogues de la Bibliothèque Nationale. Nous y avons
ajouté quelques rubriques tirées de notre classification générale
les
des ouvrages se rapportant à la tradition hébraïque.
2" SoiD'ces.
— Caractère da chaque ouvrage.
Chacun des ouvrages
Entre
nom
le
quand l'ouvrage
est
(SCT).
fique,
s'il
dun numéro
dVirdre.
de l'ouvrage ou avant ce
tiré l'indication
la fin des indications
particulières
précédé
et le titre
anonyme, onHrouve une
source d'où nous avons
A
cités est
de l'auteur
lettre qui
dudit ouvrage.
bibliographiques on trouve des indications
:
Si le
caractère de Fouvrage est surtout purement
s'agit
d'une étude didactique ou bibliographique.
(MYS).
Si
litre
indique la
Touvrage
est d'origine
^cî'ewfi-
ou de tendances occultistes ou
mystiques.
(PHIL).
Si
l'ouvrage est surtout philosophique.
3**
Tables alphabétiques.
Enfin, pour permettre au chercheur la plus grande facilité pos-
nous avons ajouté à notre bibliograpliie deux taides alphanoms d'auteurs, l'autre par titres d'ouvrages.
On voit par tous ces détails que nous avons cherché avant tout
à faire œuvre utile, à épargner, aux autres, les tàtoiuiements que
sible,
bétiques, l'une par
nous avons personnellement éprouvés dans ces recherches; notre
plus vif désir est maintenant d'être pillé le plus souvent possible
au plus grand profit de l'étude. Nous voudrions surtout voir cette
bibliographie incomplète et résumée, reprise et agrandie par un
auteur plus compétent que nous-même. La France aurait ainsi un
ouvrage à peine indiqué par cet essai, ouvrage que nos trop nombreuses occupatifuis nous interdisent pour l'instant d'entreprendre.
Nous avons défriché le terrain; qui voudra bien maintenant le faire
prospérer?
—
148
—
CATALOGUE DES SOURCES DE NOTRE BIBLIOGRAPHII
(B).
Basnage.
(BG).
Bartolocci.
(BD).
Buddeiis.
(BN).
Bibliothèque Nationale.
(BX).
Buxtorf.
^DV).
{Divers auteurs).
(F).
Ad. Franck.
(G).
Bibliothèque de Guaita
(I)
Imbonatus.
(L).
Isidore Loëb.
(M).
Molitor.
(P)-
Papus.
(W).
Wolf.
(Wt).
Watt.
CARACTÈRE DE CHAQUE OUVRAGE.
(SCT)
Scientifique (Bibliographies, études didactiques, etc.).
(MYS)
Mystique (Inspiré par
la Science
Occulte ou à tendances
mystiques).
iPHIL)
Philosophique
précédents).
(Intermédiaire
entre
les
caractères
CHAPITRE
II
CLASSIFICATION PAR IDIOMES
— OUVRAGES
§ 1.
EN LANGUE FRANÇAISE
La Kabbale,
(SCT).
1.
Ad. Franck (P),
2.
Richard Simon (F), Histoire critique du Vieux Testament
(SCT).
3. BuRNET (F),
Paris,
1843, in-S"
Aix/iéologie philosophique
,
chap. IV (SCT).
[SOT).
(SCT).
4.
HoTTi.NGER (F), 1 hcorie philosophique
5.
Basnage (F), Histoire des Juifs
6.
E. A.MELiNEAu (F), Essai sur le gnosliclsnie égyptien, ses déve-
loppements
et
(Bib. nat. 0'
A
7.
8.
i
vol.
111-4",
|)aru en 1887
(SCT.
Paul Adam (P), Etre, roman (MYS).
Amaravella (P), Jm Consiilu/ion du microcosme (revue
Lotus)
9.
son origine égyptienne,
690)
F.
SCT
le
(MYS;.
Cil.
cl
Barlet(P), Essai sur révolution de ridée,
\'è^\,\î\-{'i>>''
PHIL).
10. Berïiielot (P),
(SCT).
11. De Brière
Des origines de CAlcJiimic, Paris, 1887,111-8"
(P), Essai sur
le
symbolisme antique des peuples
de rOrient, Paris, 1854, in-8° (SCT).
René Caillié (P), L'Etoile,
12.
(articles divers;. Avlsilon,
13. Augustin
p.
156
(MYS).
lu
Revue des Hautes Etudes
(MYS^.
Chakoseau (P), Essai sur
et 157, Paris,
la philosophie
iPHIL).
L'Homme rouge des
1891,
14. P. Christian (P),
in-S"
1889-92
bouddhique,
111-8"
7uileries, Far'is, 1854,
—
—
(DivERSj fPj, Congrès spirite de 4889,
15.
et
150
1
vol. in-8°, p. 70,
89
(MYS).
suivantes
OEuvres (PHIL).
16.
Court de Gébelin
il.
Henry Delaage Pi, Jm Science du
'P..
vrai, Paris, 1884, in-18°
(PHIL).
(PHIL
18.
Louis Figuier (P), L'Alchimie
19.
Paul Gibier (Pj, Analyse des choses
20. Eliphas Levi (P),
La
1834, in-8";
Dogme
et rituel
et SCTj.
(MYSj.
de la haute Magie, Paris,
clef des grands mystères;
(MYS
Histoire de la Magie;
SCTj.
21. Fabre d'Olivet (Pj, La Langue hébraïque i^estituée, Paris,
1823, 2 vo]. in-4° (PHIL et SGT).
22. S. DE Guaita (P), Au Seuil du Mystère, Paris, 1890, in-8"
(SGT et MYS); Le Temple de Satan, Paris, 1891, in-8'' (MYSj.
23. Alber JiiouNEY (Pj, Le Royaume de Dieu, Paris, 1888, in-8°
Fables
et
symboles
et
(MYS).
H. G.
2i.
kG^wvhi^), Philosophie
occulte, 2yo\.,
LaBaye,ll21,
in-8'>(SCTetMYS).
Lacour
23.
Les
(P),
Amoim
ou dieux de Moïse, Bordeaux, 1839,
(MYS).
in-8°
26. Lacuria (Pj,
Harmonies de l'Etre exprimées par
les
nombres,
(MYS).
Paris, 1833, in-8"
LÉONCE DE Larmandie (P), Eoraka, roman, Paris, 1891,
27.
iii-8*'
(MYS).
Lejay (Pj, La Science secrète, Paris,
28. Julien
(MYS
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Lenain (P),
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1890,
i[i-8°
PHILj.
La
Science cabalistique,
Amiens, 1823, in-8°
><v (MYSj.
30. Jules Lermina CP),
A
Brader, nouvelle, Paris,
1889, in-8"
(MYS).
31. Emile Michelet (P),
in-18''
32. MoLiTOR (Pj,
in-8°
33.
')(
in-S»
l'art,
Paris, 1891,
La Philosophie
de la Tradition, Paris, 1834,
(MYSj.
George Montière (P), La Chute d'Adam, Paris, 1890 (revue
Vlnitiation)
34.
L'Esotèrisjne dans
(MYS).
(MYS).
Papus (P), Traité élémentaire de Science occulte, Paris, 1887,
(MYS) le Tarot des Bohémiens, Paris, 1889, gr. in-8° (MYS
;
etPHILi;
gr. in-8"
Traité méthodique
(PHIL
33. JosÉPfliN
1884-91, in-18"
et
de Science
occulte,
Paris, 1891,
SGT).
Peladan (P), La Décadence
(MYS).
latine,
11
voL. Paris.
—
3'î.
Albert Poisson fP), Théories
in-8°(PHIL
Paris, 1891,
37.
in-8^'
39.
Cieiir, nouvelle Terre, Paris, 1889,
Ombre
R. P. Esprit Sabathier (P),
(MYS
1679
Ye
10.27:2)
II,
in-8°
(MYS).
Schuhé (P), Les Grands
PHIL
Initiés, Paris, 1889, in-S"
(MYS
.
Sai.nt-Yves d'Alveydre (Pj, Mission des Juifs. Paris, 1884,
gr. in-8''
(SCT
et
PHIL).
43. J.-A. Vaillant fP). Les
miens, Paris, 1834
Bûmes, histoire vraie des vrais Bohé-
(MYS).
ViTOUx (P), L'Ocrullisme scientifique, Paris, 1891, in-8°
44. G.
(MYS
et
PHIL).
43. WroxsivI
(P
(Hcené)
,
Messianisme ou réforme absolue du
savoir humain, Paris, 1834, in-folio
(PHIL
De la Magie transcendante
Talmud (MYS
46. (P),
dans
idéale de la sagesse wii-
PHIL).
et
L -C DR Saint-Martin (P), Le Crocodile, Paris, an
41. Ed.
4:2.
Roca (P), i^ouveaux
(MYS).
^Bib. nat.
et
symboles des Alchimistes,
DrcuESSE de Pomar (P), Théosophie sémitique, Paris, 1887,
verselle,
40.
et
.
(MYS).
38. Abbé
in-S°
—
loi
le
et
.
des méthodes de guérison
.
47. (Pj, Le Vrrgn de Jacob, Lyon. 1693,
Lagneau(P), Harmonie mystique,
49. Abraham le Jl'if (G), La Sagesse
48.
Lamecli, manuscrit
fin
de
d'un manuscrit allemand)
xviii* siècle,
in-12(MYS).
(MYS).
p. 1636, in-8°
divine,
2 vol. pet.
dédié à son
in-8''
fils
(Traduction
(MYS).
Gaffarel (G), Curiosités inouies{'NlYS).
31. Jérôme Cardan (G), De la subtilité (MYS).
52. Sieur de Salerne (G), La Géomancie et nomande des
anciens, la nomancie cabalistique, in-16, 1669 (MYS).
33. D'Eckoartrausen (G), La Nuée sur le Sanctuaire ou quelque
30.
chose dont la philosophie orgueilleuse de notre siècle ne se doute
pas
(MYSj.
34. M. P.
33.
H n. D. G. .G), La Physique de V Ecriture, in-8« (MYS).
Be\ Nathan (G*, La Philosophie divine, appliquée
.
Kelei'ii
aux lumières naturelle, magique, astrale, surnaturelle, céleste et
Dieu a révélées de Lui-même et de
ses œuvres dans le triple i7iiroir analogique dr il )iivers, de
divine, ou immuables vérités que
VHommo
31».
et
de la Hévélation écrite, 1793, in-8"
QuANTius AircLERC (G),
Aa
Threicie,
ou
MYS.)
la
seule
voie des
—
sciences divines et hwnaities
an VII
57.
132
du
—
culte vrai et de la morale, Paris,
(MYS).
Grassot
L.
(d.
m. m.) (G), La Philosophie
céleste,
an IX (1803), pet. in.-S» (MYS).
58. F. Vidal Comnèm (G), L' Harmonie du Monde où
de Dieu et de la Nature-Essence, Paris, 1671, in-12
39. Pierre Fournie (clerc tonsuré) (G),
ce
que nous sommes
in-S"
ce
et
Bordeaux,
il
traité
est
(MYS).
Ce que nous avons
été,
que nous deviendrons, Londres, 1861,
(MYS).
Drach (Gj (Le Chevalier Drach), ancien rabbin, De l'harmonie
60.
et de la Synagogue, Paris, 1844, 2 vol. gr. in-8° (MYS).
Adolphe Bertet (G) (cabaliste pur, disciple direct d'Eliphas
de r Eglise
61.
Lévi), docteur
en droit
en droit canon, avocat près la cour
civil et
de Cham])érv, Apocalypse du Bienheureux Jean dévoilée (Kabbale
et Tarot, à toutes les pages), Paris,
Arnauld de Vresse, 1861,
in-8°
(MYS).
62. Goulianof (G) (le chevalier de), Essai sur les hiéroglyphes
d'Horapollon
in-4<'
et
quelques mots sur
CABALE,
la
Paris,
1827,
(MYS).
63.
Anonyme (G), Cabala Magica
tripartita,
c'est-à-dire
trois
tables cabalistiques..., avec leur explication et leur usage, etc.,S.L.,
1747, in
64.
-8°
(allemand
et
prophéties hébraïques que
les
chrétiens attribuent à
prétendu messie, Londres, 1770, pet. in-8°
63.
(PHIL
traduction française)
et
MYS).
Isaac Orobio (G), IsraiH vengé, ou Exposition naturelle des
Alexandre Weill (G),
mystères de V Amour), d'après
d'un missel hébreu, [Paris,
(PHIL
et
Jésus,
leur
MYS).
nnil^ ninDJI a^pin
[Lois et
rabbins et la Kabbale, traduit
les
Dentu, 1880,
pet.
in-8''
(PHIL
et
MYS).
66.
LoDOiK (comte de Divonne, S.*.
(traduction
divine
précédé de la
de
l'anglais
Voix qui
crie
I
dans
.•
.){Ct),La Voie de la Science
Law,
de
le
disciple
désert,
Paris,
de Buhme),
1803,
in-8°
(MYS).
67. LoPOUKiNE (mystique cabaliste russe) (G), Quelques traits de
•
V Eglise intérieure, Moscou, 1801 (avec figures), in-8'' (MYS).
68. MuNCK (L), Mélanges de Philosophie juive et arabe, Paris,
1830,
p.
275 et 490
(SCT); (L) La
p.
520
et
321
203,
205
et
206
Palestine,
^(SGT).
69. Herzog (DV), Encyclopédie,
(SCT).
70.
Marquis Le Gendre
(SCT).
(WT),
t.
VII,
Traité
p.
de
VOpinion^ ch. VII
—
Io3
—
70 bis. Malfatti DE MûNTEREGGio (D.) (P), La Mathèse, traduit
par Ostrowski, Paris, 1839, in-S» (MYS) '.
§ 2.
71.
—
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Raymond LuLLE
Œuvres, 10 voL
(F),
in-folio,
Mayence, 1721
(PHIL).
^
Mirandole (F), Conclusiones cabalisttcœ, Rome,
72. Pic de la
1486
(PHIL).
De Arte
73. Reuculin (F),
74.
De Verbo
Mirifico
cabbalistica
(PHIL).
(PHIL).
Agrippa (F), De occulta philosophia (SCT et MYS).
76. PosïEL (F), Abscwiditorum a const'Uutione mundi clavis,
73. H. -G.
Amsterdam, 1646,
Bâie, 1547, in-4% et
in-12°
(MYS).
77. PiSTORius (F), A7H1S cabalislicse scriptores, Bàle, 1387, in-folio
(PHIL
78.
et
MYS).
KiRCiiER
(F),
Œdipus
/Egyptiacus, Rome, 1623, in-folio
(SCT ^iPHIL).
79.
80.
KxoRR DERosENROTH(F),/ira6ôa/af^e«Hrfafa(SCTetPHIL).
Ricci (F),
De
celesti
agricullura
(MYS
82.
1692,
in-8''
(MYS).
Concordla rationis
Georges Wagiiter (F),
Harmonia philosophix moralis
PHIL).
et
81. Joseph Voysin (F), Disputatio cnbalistica
et religionis
et
fidei,
sive
christianx Amsterdam,
,
(MYS).
Rome, 1706, in-S" (PHIL).
De Ortu Cubbahc, Hambourg, 1837 (MYS).
83. Elucidarius cabalislicus,
84. TiiOLLK (F),
83.
Bhucker
Leipsick,
(Jean-Jacques)
(F),
Inslitutiones
philosophix,
1747, in-8", édition refaite et annotée par Fred. Born,
(SCT
Leipzick, 1790
et
MYS).
86. Paracelsus (F), Opéra.
87.
Henry Morus
(F), Psycho-Zoia ou la Vie de
in-8", traduction laline, 3 vol. in-folio
88.
Robert Fludd (F), Œuvres, 3
89.
Van Helmont père
(J.-B.) (F),
1648-52, in-4°, Venise, 1631, in-folio
90. iMercure
Van Helmont
vol.
Orlus mcdicinx, Amslei-dam,
(PHIL).
(F), Alphabeté vere naturalis hebraice
brevissima delineatio, Sulgbach, 1607, in-12
1.
Au monienl de mettre
d'IîluGÈNE
Nus
:
A
1
(PHIL).
sous presse, nous recevons un nouvel ouvrage
où tout un chapitre est con-
la recherche des destindrs,
sacré à la Kabbale.
VAme, 1640-1647,
(MYS).
in-folio (MYS).
1679
vol. in- 18, Paris 1891,
—
70
1er.
—
91. Jacob
De
92.
Buehm
In4
—
(F), Anrora, 1612
tribus principiis, 1619
93. Bartolocci (F),
Magna
MYS).
(MYSj.
bibliotheca rahhinica, \ vol.
iii-folio
(SCT).
9i.
F
BuDDEUS
,
Introductio ad Historiom jihilosophix Hebrxo-
(SCT).
Montanus (B), Aniiquitatum Judàicarum (PHIL).
96. Bartenov.e (B), Commentarii in Misnam (SCT).
97. BocECius (B), De testid. templo Rabbinorum, t. l*"', in-folio,
rum, 1702
et
1721, in-S"
9o. Arias
Amsterdam (MYS).
98. Capzovii (B), Jnlroductio
Comment,
(SCT).
99. Chaiim (B)
denudatœ,
in-4''
in
ad Theologiam Jxidaicam 'PHIL^.
Siphra Zeunitha et Synodes Cahb.
Duo
100. Cocn (B), ou Cocci;il;s (Johanne),
Sanhedrim
et
tituli
Thalmud'icl,
Maccoth (SCTj.
101. Drusii (B), Quesliones Hebraicse
(PHIL).
Fret (Ludor) (B), Excepta Aharonis PIrush al Attorah
explicationis Pentateuchum, in-4", Amsterdam, 1703 (PHIL).
103. HoOGT iB), Prefatio in Biblïa hebraica, in-8", 2 vol., Amsterdam, 1705 (SCT).
104. Leusden (B), Prefatio ad Bibliothecam hobraicam in-S",
2 vol., Amsterdam, 1680 (SCT).
103. Lorle (Isaaci) (B), Cahbala recentior (SCT et PHIL).
106. Maimonides (B;, Commentarii in Misnam, Amsterdam,
1760, in-folio (SCTj.
107. Misnau (Bj, sive tolius Hebreorum Juris Jiiluum, Aniiquitatum systema cum Maimonides et Bartenovœ Commentariis integris,
quibus accedunt variorum Auctorum Notx ac Versiones Latine
102.
donavit
et
nolis illustravit Giixelmus Surenuusius, in-folio, 6 vol.,
Amsterdam, 1700 (SCT).
108. MoRi (Henrici) (B),
Fundamenta
cabbalu- Aclopœdomeliss.r
PHIL.
109. Mosis Naciimanidis
ignea Satanx
(B), Disputatio
110. Naputali Hirtz (B), Introductio
Zohar [Kabbala denudata,
111.
Misnœ,
113.
(SCT..
p. 3j
pro meliori
intellectu libri
(PHIL).
Otbonis (Johan Henrici) (B), Historia doctorum misnicorum
(PHIL
112.
apud Wagenseili Tela
(MYS).
.
Peringeri
t.
(B),
Prtefatio
ad
Tract.
Arodoh
Zarah
in
V (PHIL).
Relandi (Hade) (B), Annlecta /tabbinica, in-8% Ultraj, 1702
—
l5o
—
Ursini (Gorgio) (B), Anliqu'dales hebi'aicv Scholasticx Aca-
114.
deinuv, in-i", Hasnia, 1702
(SGT).
115. AVagenseilii (B), Tela ignca Safanœ, 2 vol., 108!, in-i". in
Misna, p. 911, editionis Amstel
(MYS).
(PHIL).
Paracelsus (BD), Isagoge
116.
(BD), Marc Mersennum, Œuvres (PHIL).
Amphitheatrum Sapientix /Eiernse
117. Peti Gassendum
(BD)
118. KnuiNRATU
,
(MYS).
Codkum
Gaffarel (BD),
119.
Kabbalisticorum manuscriptoi'um
(MYS).
120. CiiEXTOi'iiORi StebII
(BD), Cœlum
Sep/iiroticinn
Ebreorum
per portas inlelUgentix Mogsi Hevelatum, 1079, in-folio (MYS).
421. IuL. Si'ERBERLS (BD), Isagogue in veram Dei natura'que
(PHIL).
cognifioriem
122. MiCDAELis RiTTiiALERi
1684
logia,
(PHIL
et
(BD), Hemiat/iena p/iilos"pkica
theo-
MYS).
123. Franciscus MercuriusHelmontis
|BD), Seder o/am (PHIL).
(BD), Opéra (MYS).
HopPERUS (BD), Seduardtis
124. Iac. Boumius
125. loACiiiMUS
dentia, 1656
126. loNAS CoNRADus ScQRAM.Mius
ticam Kabbalorum, 1703
(PHIL
et
;
(BD), Inlroductlo ad
De Specierum scrulneo ; de lampade
et lampade venaloria logico-
de progressu
MYS).
128. Yalerius de VALERiis fG"),
tiarxun et in artem gêner alem
Aureum opus
(MYS).
129. BuKGONovo (Archangelus de) (G),
in
scien-
—
;
—
férentes de celles qui sont dans Pislorius, quoique du
et
arhorem
I.
Apologia pro defenKabbalx {"PHlIlj) II.
Conclusiones Cabalistice,
secundum Mirandulayn (PHIL) (ces conclusions sont dif-
sione doctrinœ
n" 71,
dialec-
(PHIL).
127. JoRDANO Bruno (Pi,
combinaioria lulliana
rum
sive de ver a jnrispru-
(PHIL).
sous
le
même
litre.
—
St.
de Guaita^,
1
même
vol. in-10 carré,
auteur
Bononiœ,
1564.
130. Gai-ATini (G),
1
vol. in-fol.,
1612
De Arcanis calholicx
veritatis,
livre XII,
(MYSj.
131. Jouannes Frankius (G), Systema ethices dioinx et plusieurs
auli'es
in- 4°
traités
du même, Brandeburgi-Mecklinburgi, 1724,
petit
(MYS).
132. Vuolfgangus Sidelius (G), De Templo Salumonis Mystico,
prope Maguntiaui, 1548, in-12 (MYS).
133. ÏRiTUÈME (G), /> Septem secundeis, Coloni;e, 1567, in-12
fMYS).
—
156
—
Veterum Sophorxnn Sigilla el Imagines Magiac, cui acRariorum magico-cûbbalisticorum (MYS et SCTj.
133. (Anonyme) (G), Trinuum magiciim, sive secretorummagico134. (G),
cessit catalogus
rum opus (MYS).
136. CHR[STornoRUS Wagenseilius (G), Tela ignea Satame, conles ouvrages hébreux suivants avec traduction
commentaires (MYS et PHIL).
tenant
latine et
[137. LiPMANN, Carmen memoriale.
(Anonyme), Liber nizzachon velus.
138. Rabbi Jecuiel, Acta disputatioms cum quodam Nicolao.
139. Rabbi Moses NacdmaiMoes, Acta disputationis cum fraire
Paulo Christiani et fratre lîaymundi Martini.
140. Rabbi Isaacci, Sepher Chissuck Emuna [Munimen fîdei).
141. (Anonyme), Scpher Toladolh Jeschua [Liber Generationiim
Jesu).]
142. Relandi (Hadrian) (G), Antiquitates sacrée veterum hebreo-
rum
breviter delineatx, trajecti ad
Heimus (J.
Amsterdam, 1736,
Rhenum,
1741, in-4°
Philip.) (G), Dissertationum
143.
(PHIL).
in-4''
—
144. F. Rurnetii (G).
I.
Theoria sacra.
Telluris
trina Archeologiiô philosophicce (tout
(SCT).
sacrorum
libri
duo,
II.
Doc-
—
un grand chapitre sur
la
Kabbale), Amstelodami, apud loannem Wolters, 1699, in-4o (Frontispice et figures)
(MYS).
14o. Robert Fludd
(DV'.
—
1°
Utriusque cosmi metaphysica,
physica atqve technica historia^ Oppenheim, 1617,
146.
— 2"
in-folio.
L)e super7iaturali, naturali, piveternaturali et contra-
nalurali microcosmi hisloria, Oppenheim, 1619 1621147.
— 3"
De natura
sinia scu
technica,
macrocosmi
historia,
Francfort, 1624.
148.
—
4" Veritatis
procenlum seu deynonstratiô analytica,¥ranc-
fort, 1621.
149.
— o° Monochordan mundi symphoniacum
in-4", 1623, in-folio (ces
130.
deux derniers
traités en
,
Francfort, 1622,
réponse à Kepler).
— 6» Anatomia theatrtnn, tripUci effgise designatum, Franc-
fort, 1623, in-folio.
132.
—
—
133.
— 9° Pulsus, seu nova
131.
l^iVedicina cathoUca, seu mysticum artis medicandisacrarium, Francfort, 1629.
134.
—
Integrum morborum mysterium, Francfort, 1631.
et acarnas pulswnim historia.
10" Philosophia sacra et vere Christian a, seu metcoro-
^''
logia cosmica, Francfort, 1629.
153.
— \\° Sophix cumMû7'ia certamen,
1629.
—
156.
— 12° Summum
alchymix
157.
—
157
bonum, quod
verum magix,
est
cabalie et
fratrum Rosese-Crucis subjeclum, 1629.
13" Claris pkilosophise et alchymiœ Fluddanse, Francfort,
verse ac
—
1633.
—
158.
iA" Philosophia Mosdica, in qua sapientia et scientia
creaturarum explicantur, Gonda, 1638; Amsterdam, 1940, in-folio
;
traduit en anglais, Londres, 1659, in-folio.
159.
— 15°
De unguenlo cwmario
dans
(discours
le
Theatrum
sapienticC, 1662, in-4''.
160.
— 16° Respo7isiim ad
Hoplocris?naspongum Forsteri, Lon-
dres, 1631, in-4°.
— 17°
— 18°
Pathologia dœmoniaca, Gonda, 16-40, in-folio.
Apologia compendiaria, f?'afe7'nitatem de RoseaCruce suspicionis et infauùx maculis aspersam abluens, Leyde,
161.
162.
1616, in-8°.
—
19° Tractatus apologeticus integritatem societatis de
163.
Rosea-Cruce defendens, Leyde, 1647 traduit en allemand, Leipzick,
;
1782.
—
164.
20"
Tractatus tkeologo-philosophicus de vita, morte
resurrectione, fratrihus Rosea-Crucis dicatus,
et
Oppenheim, 1617,
in- 4°.
165
.
Bl'xtorf
(DV) {Œuvres), Manuale hebralcum
ckaldaicum,
et
Bàle, 1658, in-12.
166.
— Synagoga judaica, Bàle,
1603 (allemand); Hanau, 1604
et
1622, in-8° (latin); Amsterdam, 1650, in-8° (flamand); Bàle, 1641,
par son fils); Bàle, 1682, latin (revue
Jacques Buxtorf, petit-neveu de Tauleur).
latin (revue
Cet ouvrage roule sur les
167.
rum
Institutio
dogmes
epistolaris Jiebraica
et les
cum
et
corrigée par
cérémonies des
Juifs.
epistolarum. Iiebraica-
centuria, Bàle, 1603, 1616, 1629. in-8°.
L'auteur y donne des règles et des modèles pour
pondance littéraire en hébreu.
168. Epitome grammalicic hebrex, Leyde, 1673, 1701
169. Epitome radicum hcbraicx et chaldaicx, Bàle,
170. Thésaurus grammaticus lingux hebrex, Bàle,
une corres-
,
1707, in-12.
1607, in-8°.
1609, 1663,
et 1615, in-8°.
171. Lexicon hebraicum et chaldaicum
cum
brevi lexico Rabbi-
nico, Bàle, 1607, in-8°, et 1678, in-8°.
172.
Grammaticx chaldaicx
et
syriacx
libri
très, Bàle,
1615,
in-8°,
173.
Bibliolheca hebrxa Hahbinica, Bàle, 1618-19, 4 vol. in-folio.
174.
Tibcrias, Bàle, 1620, in-4°.
-
—
l.iS
Traité historique et critique sur la massore où l'auteur attribue
Il y donne aussi Thisloire
des Académies de Juifs après leur dispersion.
rinvenlion des points voyelles à Esdras.
C oncordantise
175.
Bibliorum hebraicx, publiées par ses
fils
avec
concordances chaldaïques, Bàle, 1632, in-folio; réimprimée en
1636, Bâle, et dont on a un abrégé par Chrétien Ravius à Francfort-
les
1677, in-8", sous le titre de Fons Sion;
un des meilleurs ouvrages de Bi;:vlorf.
176. Lexicon chaldaicum thalmudkum et rabbinicum, Bàle, 1639,
sur-l'Oder, 1676; Berlin,
c'est
iu-folio.
Cet ouvrage qu'il avait laissé imparfait après vingt ans de
travail, coula encore dix
année> à son
fils
pour
le
mettre en état
de paraître.
Judxicum
177.
Dispulatio
178.
Epistolarum
Chrisliano, Hanau, 1604, 1622, in-8".
(hébreu
liebraic. decas
et
latin), Bàle,
1603,
in-8°.
179. KiRCUER (P), Plan complet de son élude sur
Hébreux dans Vt'dipus Fgyptiacus
la
Kabbale de
:
La Cabale des Hébreux
Savoir
:
De
la sagesse
allégorique des anciens Hébreux, parallèle
avec la cabale égyptienne
et hiéroglyphique qui montre de noupour l'exposition de la doctrine hiéroglyphique et
velles sources
indique
les
origines de cette doctrine superstitieuse et sa réfutation.
CuAi'.
I.
— Définition
et division
de la Kabbale.
Exemple de la Gématrie.
Exemple de Notaria.
§3. Exemple de Themura ou Ziruphj..
§ 1.
§ 2.
i
CuAP.
II.
Chap.
111.
— Ue l'origine de la Kabbale au dire des Kabbalistes.
— Du premier
et
fondement de la Kabbale : l alphabet
de l'ordre mystique de ses caractères.
Ghap. IV.
§ 1.
Nom
§ 2.
Mystères du
§ 3.
Du nom
— Des tioms
et
surnoms de Dieu.
divin tétragrammatique ÎTin^ ou de 4 lettres.
Nom n'H^
divin de 12 lettres ou duodécagranimatique.
—
Du nom
§ 4.
autrefois
V.
CiiAi'.
—
divin de 22 lettres, avec lequel les prêtres avaient
coutume de bénir
Du nom
§ 5.
15'J
le
peuple, au dire des Rabbins.
divin de A2 lettres.
—
De
Table Ziruph ou des combinaisons de
la
ral/)habet hébraïque.
Comment
§ I.
le
nom
divin de 42 lettres
est tiré de la table
Ziruph.
Noms
§ 2.
avec
des 42 anges, qui dériveiil du
nom
divin de A2 lettres
les interprétations.
GuAP. VI. --
Du nom
divin de 12 lettres et de son usage.
Les 72 versets extraits de divers Psaumes dans lesquels sont
contenus
paroles de
les
Dieu
et les
noms des anges,
colligés
d'après diverses œuvres rabbiniques.
GuA['. VII.
—
Le nom
anciens païens. Le
du nom de
divin de 4 lettres ne fut pas inconnu
nom lESU
aux
contient en lui tout ce qui a été dit
ces lettres.
GuAr. VIII.
— De
Hébreux:
mystique des
Kabbale des dix Sephiroth.
la très secrète théologie
la
l£nsoph, essence infinie, cachée, éternelle.
§ 1.
^2. Kether,\^ couronne suprême,
premier Sephiroth
et
des
autres Sephirolli.
CiiAP. IX.
—
Des diverses représentations des 10 noms divins de
et de leurs canaux au dire des Rabbins.
Sephiroth, de leur influx
Représentation
§ 1.
des
10
humaine.
§ 2. Des systèmes de canaux
Se[>hir()th
el
iidliix
par l'image de figure
des S(q)hirolh, au dire des
Kabbalistes.
§ 3.
§ 4.
§ o.
Dérivation des canaux (voir la figure).
Des 32 voies des la Sagesse et de leur interprétation.
Des 32 passages du chapitre I«' de la Genèse où le nom divin
ELOIM
est cité. Liste
des 32 voies de la Sagesse.
Des 50 portes de l'Intelligence.
§ 7. Des 30 puissances émanant de la droite en Gedulah
30 autres émanant de la gauche en Geburah. Du nom de 72
§ G.
et
de 32 voies de la Sagesse.
et
des
lettres
—
160
—
§8. Des préceptes négatifs et affirmatifs qui sont annexés aux
canaux sephirothiques de Gedulah et Geburali à Netzah et Hod, au
dire des Rabbins.
§ 9.
Interprétation des chemins sephirothiques.
§ 10.
tuant
Du
ternaire, septénaire et duodénaire des 22 lettres consti-
canaux sephirothiques,
les
et leurs
mystères, de l'avis des
Hébreux.
CuAP. X.
ti
1.
§ 2.
§ 3.
— De la Kabbale naturelle appelée
En quoi
«
Bereschit
».
consiste cette Kabbale.
Kabbale astrologique.
De la Kabbale Bereschit, ou de
la
Nature, c'est-à-dire de la
connaissance des caractères des choses de la Nature par la vraie
Kabbale.
et légitime
§ 4.
De
la
Magie kabbalistique, égyptienne, pythagoricienne
et
de leur comparaison.
§
180.
3.
—
OUVR.\GES EN LANGUE ALLEMANDE.
P>STEL\ (E), Mikad minot haychondin, Beitrâge zur jddi-
schen Alterthimiskwide, Vienne, 1887
181.
Kleuker (F), De
l'incarnation chez
les
(SGT).
la nature et de r origine de la doctrine de
kabbalistes,
Riga, 1786,
in-8°
[allemand)
(PHIL).
Kabbalismus und Pantkeismus, Kœnigsberg,
182. Freystad (F),
1832, in-8°
183.
(PHIL).
Wacuter
(F),
Le Spinozisme dans
1699, in-8° [allemand)
184.
le
judaïsme, Amsterdam,
(PHIL).
ZuNZ (L), Gottesdienstliche Vortrœge, Berlin, 1832, ch. IX
etXX(SCTj.
Landauer (L), Literaturblatt de l'Orient de Furst, 1845,
(SCTj.
186. Graetz (L), Geschichte der Juden, t. V, p. 201-208, t. VII,
mot Kabbala (SGT).
187. J. Hamburger (L), lieal-Encyclopœdie f. Bibel u. Talmud,
185.
t.
VI, p. 178
2*=
partie, 1874-83, articles Geheimlehre,
philosophie, et dans le supplément, aux
Kabbala, Mystik, Religions-
a-riicles
Kteinere Midraschim
elSohar (SGT).
188.
Steinscheneider (L), Judische Literatur dans l'Encyclo-
pédie Ersch et Griiber (SGT).
189. H. Joël (L),
1849
(PHIL).
Bie Religionsphilosophie des Sohar, Leipzig,
—
IGl
—
Ad. Jellinck (L), Moses ben Schemtob de Léon iind sein
190.
Vei'hxltniss
zum Sohar,
Leipzig, 1831
(PHIL).
191. Id. (L), Beitrxge zur Geschichte dcr Kabbala, Leipzig, 1832
(SGT).
Graetz (L), Gnosticismus und Judenthian, Krotoschin, 1846
192.
(PHIL).
193. M. Joël (L), Blicke in die Religionsgeschichte, Breslau, 1880,
I" vol., p. 103-170 (SGT).
GUDEMANN
194.
Leipzig, 1800,
t.
(L), Geschichte des Erziehungswesens der Juden,
P'",
p.
133 (mysticisme allemand), p. 67 (mysti-
cisme en France au xiu°
siècle) (SGT).
Kaufmann (L), dans Jubelschrift zum 90 tcn Geburtstag
des D"^ L. Zung, Berlin, 1884, p. 143 (SGT).
196. Carl du Prel (F), Philosophie der Mgstik, Leipzig, 1887
193. D.
(PHILetMYS).
197. (G), Cabala, Spiegel der
§ 4.
—
Kunst
in
Kuppersliick
(MYS).
PRINCIPAUX TRAITÉS EN LANGUE HÉBRAÏQUE.
Massore.
198.
Majer Halein (M), AVsorah siag l'Thorah (La Massore,
un frein à
la loi), xiii" siècle.
Mischna
et
Gemurah.
199. (M), M'sachta sophrbn (on voit), desci-iption de la forme
extérieure de la Bible.
200. Nasi Juda IIakadoscu (M), Mischnuh.
201. Maimonides (M),
La
puissante main.
Karo (M), Table couverte, 4 vol., i3oO.
Le compendium le plus complet de la doctrine hébraïque.
202. Joseph
Kabbale.
203. AiîRAHAM Akibaii
lion),
(?)
(M), Sephnr letzlrah (Livre de
la crée-
Mantoue, 1332.
(Les Sources de la
(?) (M), M'eine Hachochinh
Raja M'ckiinnak (Le Fidèle Pasteur).
205. Rab Juda ren Betiiehu (M), Sepher Habelhachun (Le livre
204.
Moïse
Sagesse)
;
de la confiance).
207.
208.
—
—
N'ciiuniau (M), 40 av.
J.-C. Le livre Ua-Bahir
Amsterdam, 1631,
Berlin, 1706.
(M), Jlamiuchad (Le mystère du nom de Dieu).
206. Rab.
lumière dans
les ténèbres),
—
(M), Jggered Hasovoth (La Lettre sur
les
(la
Mystères)
(premiers siècles de J.-C).
11
—
Rab. Samuel,
209.
fils
—
loi
d'Elisée
(M), Sepher Kanah (Les frag-
ments du temple).
Onkolos (M), différents Michaschim Mei
eaux coulant lentement) (120 ap. J.-C).
211. Rab. Simon, fils de Jochai, disciple d'Akibali (M), Sohar
(La splendeur de la lumière).
Fragments du Sohar.
212.
Sitkrei Thorah (Les mystères de la Thorah).
Irnnka (L'enfant).
213.
Paraphraste
210.
kaschiluach
(les
—
—
214. — P'Kuda (L'explication mystique de
215. — Midrasch Hanelam (La mystérieuse recherche).
216. — Maimer tha chasi (Viens
217. — Idra /?a66a (La grande assemblée).
5u^a (La petite assemblée).
218. —
219. — Siphra f/zeniiUka (Le livre des secrets).
— Dublin, 1G23,
Éditions du Sohar
Mantoue, 1360,
— Gonslantinople, 1736. — Amsterdam, 1714 1803. La
la loi).
et vois).
7f/ra
in-4°.
:
in-lbliu.
et
meilleure est celle de 1714.
Principales publications depuis
220.
doux
—
Sohar jusqu'au
le
Rab. Iuda Hanasi, 213 ap. J.-G.
(M)
:
xii® siècle.
1"
Le livre des
fruits.
221.
222.
223.
224.
223.
226.
227.
—
—
—
—
—
—
—
2"
Le
3°
Un diamant dans Urim
4°
Le livre de l'Ornement.
Le livre du Paradis.
5°
6°
7°
Le
Le
livre des Points,
livre
de
la
et
Thumim.
Rédemption.
livre de l'Unité.
8° L'alliance
du Repos.
228. —
Le
de
Recherche.
229. — 10" La voix du Seigneur dans sa puissance.
230. — 11° Le livre de l'Agrégation avec différentes explications
morale,
sur
nombres 42
la
231. — 12° La Magnificence.
232. — 13° Le livre de la Récréation.
233. — 14° Le livre de
Vie future.
234. — 13° Le mystère de
Thorah.
9°
livre
la
et 72,
les
loi et la
etc.
la
la
233,
—
16° Le livre sur les Saints
Noms.
— 17° Le trésor de la Vie.
237. — 18° L'Eden du jardin de Dieu.
238. — 19° Le livre de la Rédemption.
236.
—
iG:i
—
Principales publications depuis 12^0 jusqu'au wi" siècle.
— 20» (M), L'ordre de la Divinité.
— 21° Le vin aromatisé.
241. — 22° Le livre des âmes.
242. — 23° Le mystère de
243. — 24° Le livre des Anges.
239.
240.
l'esprit.
244.
— 25°
Le
livre
du Rapport des formes.
— 26° Le livre des Couronnes.
246. — 27° Le livre des Saintes Voix.
247. — 28° Le livre des Mystères de l'Unité
de la Foi.
248. — 29° Le livre des portes du divin Entendement.
249. — 30° Le Mystère de l'obscurité.
250. — 31° Le livre de l'Unité de la Divinité.
251. — 32° Le Jardin intérieur.
252. — 33° Le Saint des Saints.
253. — 34° Le Trésor de
Gloire.
254. — 35° La Porte des Mystères.
255. — 36° Le livre de
Foi.
245.
et
la
la
256.
— 37° La Fontaine d'eau vive.
— 38° La Maison du Seigneur.
— 39° Urim Thumim.
259. — 40° La Demeure de
Paix.
257.
258.
et
la
260.
— 41°
Les Ailes de la Colombe.
— 42° La Source du jardin.
— 43° Le Suc de la grenade.
263. — 44° Ce qui illumine
yeux.
264. — 45° Le Tabernacle.
265. — 46° Le livre de la Foi.
266. — 47° Le livre des Dix.
267. — 48° Le
de l'Intuition.
268. — 49° Le livre des mystères du Seigneur.
269. — 50° Le sens du Commandement.
dix Sephirotb.
270. — 51° Traité sur
261.
2)2.
les
livre
les
271.
—
52° Explication de la Thorab.
— 53° La poudre d'aromate.
273. — 54° La lumière de Dieu.
— 55° L'Autel d'Or.
27
275. — 56° Le Tabernacle.
Mesure.
276. — 57° Le livre de
277. — 58° La lumière de la Raison.
272.
i.
la
—
164
—
— 59° Le mystère de Ja Thorah.
—
60° Le livre de l'Angoisse.
279.
278.
280.
—
61°
•
La Porte de
la lumière.
— 02° L'Arbre de Vie.
282. — 63° Le Rameau de l'Arbre de Vie.
283. — 64° La Voie pour arriver à l'Arbre de Vie.
284. — 03° Les Trésors de la Vie.
281.
28o.
— 06° Le livre
^ o.
—
de la Piété.
OUVRAGES EN LANGUE ANGLAISE
286. H. -P. Blavatsky
compilation
Indigeste
rapport à
(P),
la Kabl)ale.
Unveiled,
New-York, 1873,
des écrivains français, pour tout ce qui a
— Aucune métliode.
287. (P), rhe secret
(MYS).
Même remarque
Doctrine, London, 1889, 2 vol. gr. in-8°
que pour
288. D' G. DU Prel (P),
G.-C.
Isis
(MYSj.
3 vol. in-8°
Massey
(PHIL
289. A.-Edw.
et
Waite
le
précédent.
Philosophy of Mysticism,
transi,
p.
MYSj.
(P), Lives of Alchenvjstical Pliilosophers
(MYS).
LiDDELL Macgregor Matuers (P), The key of Salornon
290. S.
Kmg
ihe
291.
(clavicula Salomonis).
—
292. Franz
293.
—
The Kabbala h Unveiled {SCT).
Hartmann (P), Magic, White and Black (MYS).
The Lilerature of Occuliism and Archaeology
(MYS).
294. A.-E. WArrE(P), The Mysteries of Magic
(MYS).
293. (DVi, Supernatural, religion a inquiry into ihe reality of
divine révélation, 3 vol., London, 1873 (PHIL).
290. Henry Morus
the
(WT), A
mind of Moses,according
1634
(PHIL
et
to
conjectural essay of interpreting
a threefold Cabala, London, in-8°,
MYS).
297. Smith (DV), 'Dictionary of Christian
Cabbalah)
Biography
(Article
PHIL).
298. Ginsburg
(DV), The Kabbalah,its
and Littérature (PHIL^.
299.- AzARiEL (DVj, Commentary on
roth, Varsau, 1798; Berlin 1850
Doctrines Developement
the Doctrine of the Sephi-
(PHIL).
—
\jr
-^
—
300.
1763
105
(DV), Commenlary on
—
the SoJig of Songa,
Altonn.,
(MYS).
301
Mackay (P), Memory of extraordinary popiilars delusions,
London, 1842, in-8'' (Portraits de J. Dée, de Paracelse et de
.
Cagliostro)
(PHIL).
302. Barrett (P),
in-4'>, fig.
Magus
a celeslial intelligence, Londres, 1801,
(MYS).
303. AiNSWORTH (Henry) (B), Annotations upon the five boohs of
Moses, in-folio, London, 1630
304. CuDWOuïii (B), The
(PHIL).
trxie
intellectual system of the Universe,
London, 1678 (MYS).
304 bis.
Anna Kinsfort (D), The perfect
in-folio,
—
in-8'',
Way, Londres,
1887.
§ 6.
—
OUVRAGES EN LANGUE ESPAGNOLE
303. Castillo (P),//iA'/or/a y magia naturnl, Madrid, 1692,
in-4''
(MYS).
301).
Abendana (P), Cuzari, libro de grande scicncia y mucha
Abendana, Amsterdam, 5423 (Bib. Nat.
doctiina, tradiicido por
A
2l).>4)
(PHIL
et
MYS).
307. Cardoso (B), Tas Excellencias de los IJebreos, y las Cnlonias de los hebreos, in-4", Amsterdam, 1679 (PHIL).
CHAPITRE
III
CLASSIFICATION PAR ORDRE DES MATIÈRES
§ 1.
—
TRAITÉS CONCERNANT LA MISCIINA
{Bibliothèque nationale.)
310. R. MosES Maimonides, et R. Obadia BARiENOViE, Mischnat,
traditiones, Sabionetx, 1563, 2 vol., in-4<'(A. 828).
R. JuD.E Sangti, Venitiis, 1606, in-folio
Voir aussi n°^ 830 à 834.
(A. 829).
— Tous ces ouvrages sont en hébreu,
311. GuiLTELMUsSuRENHUSius, Misclinn,sivc totius hebrœorumjuris,
rituum, antiquitatum ac legum oratium systema, cinn Rabbinorum
Maimonidis ET Bartenov.e commentariis integris ; quibus accedunt
variorum auctorum notx ac versiones bi eos quos edidennit codices:
omnin a Guilielmo Suren?iusio lalinitate donata, digesta et notis
illustrata
Hebraicè
et
latine,
Amstelodami, Girard
et
Jacobus
Borstius, 1098, G vol. in-folio (A. 834).
Voir
(le
plus n"' 833 à 840.
Mischna
(meilleurs commentaires).
312. MoisK Maimonides
et Oiudia Bartenove, Bib. nat.
Imprimé à Naples, 1490-92, texte
iiusius, 6 vol., Amsterdam, 1698-1703 (A
fol.
latin, publié
A
673,
par Suren-
674).
313. Miscn.VA en espagnol^ Venise, 1606.
314.
315.
—
—
§ 2.
en allemand, par Habe, Onolzbach, 1761.
en hébreu, Berlin, 1834.
—
TRAITÉS CONCERNANT LE TARGLJM
{Bibliothèque nationale.)
316. PaulusFagius et Onkelus, Tliargum, 1346, in-fol, (A 824).
317. UziEL, Targum, Bàle, 1607, in-fol. (A 825).
—
318.
L'ziEL
108
—
ou lend. de Fraxciscl'sTaylerus, Londres, 1649, in-i"
(A 826).
319. R. Jacob. F. Blnam, Bâle, in-4«
.
320. Voir de plus n"^
A
435,
A
f
A
A
786,
827).
2-332.
TRAITÉS CONCERNANT LA MASSORE
(Bibliothèque nalionalc.)
321. BuxTORF, Tiberias (A 822, 823).
3.
5;
— TRAITÉS
CONCERNANT LE TALMUD
[Bibliothèque nationale.)
322. 1°
Talmud de Jérusalem,
R. Jochanan,
mitamim, divisum in quatuor ordines.
in-fol.
s.
Talmud HierosolyBomberg,
Venetiis, Daniel
date (A 840); autre édition, Cracovie, Isaac, Aron, 1607-
4609, in-folio; 2°
Talmud de Babylonc.
Talmud Dabylonicum inlegrum, ex sapientum
323. Rab. AscnE,
compositum a Rab. Asche,centum
scriptis et responsis
post confectum
Talmud Hierosohjmitanum,
R. Salomonis Jarchi,
R. Mosis Maimonidis, Venetiis, Daniel
et
Bomberger, 1520, 1521, 1522, 1523; 15
Voir de plus n"
A 843
324. Pour les abrégés
circiler annis
additis commentariis,
vol. in-fol. (A 842).
à 857.
du Talmud,
n°'
857 à 879.
325. Pour les commentaires du 7a//;mf/, n°^ 879 à 914.
326. Pour les traités sur le Talmud, n°^ 915 à 917,
En résumé,
la Bibliothèque nationale possède,
gue ancien, cent vingt-quatre ouvrages sur
le
dans son cataloTalmud, la plu-
part très considérables.
^ 4.
— TRAITÉS CONCERNANT LA KABBALE EN GÉNÉRAL
{Bibliothèque nationale, Wolf.)
1"
Introduction à la Kabbale.
327.
R.
Joseph
Cornitolis,
Schaace
Hedek portx
perlicia
(hébreu), Ruca, 1401, in-4° (A 964).
328. R. Joseph Gecatilia,
Gan
egiz,
hortus
lucis, sive
introductio
in artemcabalisticam (héhreu), Hanovriœ, 1615, in-fol. (A 965).
2" Iraités
généraux sur
la
Kabbale.
329. R. Akiba, Sepher Jesirah (hébreu),
(A 966).
Mantoue, 1562, in-4°
—
169
—
330. RiTTANGELius, Sep/ier Jesirah (hébreu), Amstelodami, 1642,
in-4''
(hébreu et latin) (A 957).
Sckepha Tal sar Sep hanHanovre, 1612, in-fol. (A 968).
332. Knorr de Rosenrotu, Kabbala denudata (A 969) (latin).
331. R. ScHABTAi ScnEPiiTEL HoRwiTZ,
tai (hébreu),
333. PiSTORius, Ar^is cahalistlcx scriptoj'es (latin), Basileœ, 1387,
in-folio (A 970).
334. Voir de plus les traités en langue hébraïque, n°^ 970 à 978.
33o. Joseph de Voysin. Trad. de l'hébreu en latin.
R. Israël
filii.
R. Mosis, Disputatio cabalistica de anima, et
opus i'hythmicum R. Abraham Abben Ezr^, De modis quibus Hebrsei
legem soient interpretari, adjectis commenlarïis ex Zohar, aliisque
rabblnorum libris, cum Us qux ex doctrina Platonis convenere,
Parisiis, Tussanus du Pray, 1638, in-8° (A 978).
336. Aggripa (Hen.-Gom.) Phil. Occulta, (liv. 3); De Vanitale
Scientiarum (ch. 67).
337. Alberti (Frid. -Christian), Œuvres.
338. Altingius (Jacob), Jn Dissertât, de Cabbale Scripturaria.
339.
Andrew (Samuel), In Examine
generali Cabballx philoso-
phic;i\ Henri Mari, Herboni, 1670, in-4".
340. Bartoloccius (Julius), rabbinica Bibliotheca [passim], 1694,
o vol.;
Rome, 1673-93, 4
vol. in-folio.
341. Basunysen (Hen.-Jac. Van),
Disputationes II de Cabbala
vera et falsa, Hanov., 1710.
342. Basnage (Jacob), Uistoria Judaica,
343.
Berger
(Paul.), In
lib. 3,
cap. 10 et suiv.
Cabbalismo Judaïco Christiano, Vitem-
berg, 1707, in-4».
344. Buscherus
(mense
(Frédéric-Christianus),
In Mensibus
Pietisticis
IV).
343. BuDDEUs (Jo. Franc), In observationibus Halensibus salutis,
t.
1,
observât.
I
et
16 et
Introductio in philosop. Hxbreo-
i)i
rum.
346.
De Burgonovo (Archangelus), Ordinis minorum, Pro defen-
sione doctrinse Cabbahc, Basil., 1600, in-8° (p. 33 et 34.)
347. Ejusde.m, Cabbaiistarum selectiora
illustrata^ Ventiis, 1369, in-8"
;
obscurioraqxie
dogmata
Basil. 1387, in-folio.
348. Garpyiorius (Joh.-Benedictus), Introductio in
Theologiam
Judaicam, c. VI.
349. GoLBERG(Ehregott. Daniel), /nCArw^ianwmo Hermctica Platonica.
340. CiOLLANGEL (Gabriel), In Dissert, de Cabbala,
pulygraphia Galliœ
édita, Paris, 1361.
cum ejusdem
—
In physica cetere
351. DiCKiNSON (Edmond),
et
—
170
vera, cap.
et
IV
XIX.
353. DiSENBACH (Martinus), In
versa, p.
Judxo convertendo,
p. 94, et con-
145 sqq.
334. DuRETUS (Claudius),
Dans F histoire de V origine
des langues,
c. 7.
3oo. Fludd (Robertus),
m
Philosophia mosaica,
passim.
et alibi,
Cabbalx mysteria contra
Sophistarum Logomachiam defensa, Paris, 1623, 4 teste Leone Allatio de Apibut Urbanis. Ejusdem tractatum de Cabbala, et in eum
Mersenni notes M. S. S. in Biblioth. Peirescii memora, Colomesius
356. Gaffarellus [id.z.),Abdita divinse
in Galia Orientali, p. 134. Promisit et Cribru?yi Cabbalisticum.
357. Galatinus (Pet.),
338. Garzia (Pet.),
lib. 1,
De Arcanis
Catkol. Veritat.,
c. 6.
Vide supra Archangelus Burgonosensis.
339. GASïALDL's(Thom.) In libris de Angelica potestate passim de
Cabbala Judaica egit, eamque confiitavit, teste Kirchero in Edipo
Egyptiaco, t. II. parti, qui passim ad eum provocat.
360. Gerson (Christian), In Compe.ndio Tahnudis, part 1, c. 31.
361.
Glassiiis (Salomon),
In Philologia Sacra,
part
lib. Il,
1,
p. 302.
362. Hackspanil'S (Theofloricu=i, In Brevi Expositione
Judaicx, Misccllaneis ejus Sacris subjuncta,
tini,
p. 341 sqq. fuse de usu
p.
Cabbalx
282 sqq, qui specia-
Cabbalse in Theologio
differit.
Cabbala Log.
Arithmo-Geometro-Mantica spargi nuper cœpta, Ulm, 1619, in-4''.
303. Hebenstreitius (Jo.-Bat), In
dissertât,
de
364. Henningius fJo.) In Cabbalologia sive Brevi Institut ione de
Cabbala eum veterum Rnbbinorum Judaica, tum Poetarum Para-
grammatica,\À\)^\, 1683, in-B".
365. Hoornbeckius (Jo.j In libris VIII pro convincendis et convertendis Judicis, lib. 1,
c.
2., p.
366. Hottingerus (Jo. Hen.)
89 sqq.
In Thesauro Philolog.,
lib. 1, c. 3,
sect. V.
367. Hottingerus (Jo. Henres.) Nepos, In notis ad discursum Gemaricum de Incestu Creatione et opère Currus, p. 41 sqq.
363.^ircher us (Athana §}, In jEdipo yEgyptiaco t. II, p. I.
369. Knorr (Christianus), A Rosexroth, in Cabbala denudata,
t. 1, Solisbac, 1677
et 1678; t. II, Francof. ad Moen, 1684, in-4'>.
Vide Buddei Introduct., p. 281 sqq.
,
370. Langius (Joach.), In Medicina Medicina Mentis.,^. 131, sqq.
371. Langius (Jo. Mich.), In Dissert, de Charactere primœvo
Bibliorum Hebr. et in Comment, de Genealogiis Judaicis.
372. Lensdenius (Jo.), In Philolog. Hebr. Dissert.
XXVI.
~
171
—
373. LoESCHAR (Valent. Ernestus), In Prsenotionibus Theologicis,
p. 288, sqq.
LoBKOviTZ
374.
qua stante
(Jo.
in tota S.
Caramuel
a),
Cabbalx Theologicx Excidiiim,
unwn quidem verbum
Scriptura ne
esset de
ûeo, Vide Imbonatï Biblioth. Lat. Beb., p. 96.
373. Ejusdem, Spécimen Cabbalse Grammaticœ^ Bruxellis, 1642.
in-12.
376. MiRAXDULANUS {Vid. Piciis).
377. MoRESTELLis (Pet.), Academia Artis Cabbalist., Paris, 1621,
in-8°, édita
prorsus hue non pertinet, quippe qux tantum de Arte
Lulliana exponit.
MoRUS (Henr.), In
378.
scriptis variis, de quibus diligenter exponit
Rev. Jo. Franc. Buddeus in Iniroducl. in Philos Hebrxornm.
379. UvLLERVS (io.), In Judaismo Prolego7)i.
Neander
380.
(Michael), In calce
VI.
Erotematum L. Hebr.,
p. 514,
sqq.
381. Pastritius (Jo.), CuJhs tractatum M. S. de Cabbnla ejusqun
divisione et auctoritate
laiidat
Imbonatus
Biblioth. Hebrieo,
in
Latina, p. 126.
382. Picus (Jo.) MirancUilanus, LXXII, Concliisiones Cabbalisticœ
et alia in
in Rev.
383.
list.,
Operibus ejus legenda. Conclusiones illx integnv erstant
Budder Introduct.,]). 230 sqq. Conf. Archangelus Burgonov.
PiSTORiusfJo.), Nldanus, in tomo 1. Scriptorum. Artis kabba-
Basile, 1587, in-folio,
quo conlinentur Pauli
Riccii, lib
W
,
de
cœlesti Agricultura, et opuscula nonnulla ejus alia: R.Josephi Castiliensis
Porta
Reuchlini
lucis,
lib.
Leonis Ebrai de amore Dei dialogi très: Jo.
3 de Arte kabbalistica ; item
Archangell Burgonoviensis Intcrpretatioiies
que Cabbalistarum dogmata ;
colleclione
Buddeum
et
in selectiora obseuriora-
Abrahami
in Introduct.
liber Jezira. Lege de hnc
ad Histor. Philos. Hebr., p. 221.
Rich Samaneni in Bibliotheca Selecta,
Bœlium
3 de verbo mirifico:
lib.
in Dictioyiario edit. recentiss..,
t.
t.
1,
p. 322, sqq. et Pel.
III, p.
2315, sqq.
384. Reimmannus (Jac. Frider.), In Conata introduct. inHistoriani
Thcolog. Judaicx,
lib. i, c. lo.
383. Reuchlinus (Jo.), In libris 3 de Arte Cabbalist. Ilagenoa-,
1517, in-4". Basile, 1550, et
cum
Galatino. Francof., 1672, in-folio,
item in Pistoris Scriptoribus Cabbalist., Basil., 1587.
386.
aliaa
;
Riccius
vide part.
(Paulus), In libris IV
1,
de
cœlesti
387. RiTTANGELius (Jo. Steph.),/» notis ad
«
Agricultura
et
n" 1817. Conf. Pistorius.
Veritatc /leligionis Christ ianx ».
388. RosENROTH (V. Christianus Knorr).
lib.
Jezirn, et libro de
—
389. ScQERZER
389
(J.
172
—
Adamus), bi TrifoUo Orieniali,
p. 109, sqq.
ScBiCKARDus (Giiilielmus), Jn Bechinath Bapperuschim,
bis.
Diss. IV.
390. ScnoTTUS (Casp.), In Technica Curiosa, lib.XII, de Mh^abili-
hus Cabbalic.
391. SciiUDT (Jo. Jac), In Memorabilibus Judaicis, part.
IT, lib. 6,
cap. 31, p. 188, sqq.
392. Sennertus (Andr.), Dissert. peciUlari de Cabbala, Wiemhe.,
1055,
num
quœ récusa
in-4°,
est in
Heptade
Exercitatt. Pïlolog.
II.
III.
393. Sperberus
(Jiiliu>),
Isagoge in veram triunius Dei
1008, Jinnc vero
cognitionem, concinnata an.
facta, in
gna multa quogue prxclara de
et
naturse
publicl juris
rnateria lapidis Philoso-
continentur, Hambui'gi
mirabilissimo
phici ejusque
primwn
1074.
Hune
puto esse tractatiim, in quo probasse sibi videlxir, artem kabbalisticam omnium artium esse nobilissimam. Vide prœfationem ejus ad
Preces Cabbalisticas.
393
1075,
Ejusdem, Kubbalisticx Precaliones, Latine, Amstelod.,
bis.
111-8°, et
German eodem anno Amstelod.,
et
Godefredi Arnoldi Hislor. Hxresiologic., part.
394. VoisiMUS
Pugionem
395.
In notis ad proœm, in Ilagm. Martini
ad R. IsraH, fil. Mosis, Disputât, Cabbalist.
(Jos.j,
l'idei, et
Wagoter
Francofurti. Conf.
III, p. 10, sq.
(Jo. Georg.),
In Spinosisrno Judaismi, kvailQloû.,
1799, in-8°, et ElucAdario Cabbalistico, Rostoch., 1700, in-8".
390.
397.
Walther (Jo.), in Officina Biblica, p. 523, sqq,
Waltonus iBrianus), In Prolegom. VII ad Biblia
Poli-
glotta, § 30, 38.
398. ZiEROLDUS (Joh. Wilhelmus), Inintroduct. ad Histor. Ecclesiast, cap.
III.
Ex
Judœis, qui historiée de Cabbala 2)rc€ceperunt,
li. Moses Corduero in
Menasse ben Israël in C onciliatione
super Exodum, qu;est CXXV, p. 249, sqq., edit. Hispanicœ.
potiores sunt Elias Levita in Tisbi voce,
R. Nephthali in pnefat.
^ 5.
— TRAITÉS
et
CONCERNANT LES SEPHIROTH
[Wolf.)
399. iEvOLUS (César)
pkiroth, Venise, 1589,
[le
400. Aqlixas (Philipi)e),
tique,
Napolitain), dans
le livre
l Interprétation
de
l'arbre
avec la figure de cet arbre, Paris, 1025,
(Bib. nat.
A
des Dix Se-
in-4''.
in-8°,
kabbalisfrançais
7.730), suivi des Codices manuscripti cab. Gaiïarel.
401. Basnage (Jacob), Histoire juive,
liv. II,
ch. xiv.
—
173
—
402. BuDDEUS (Jean-Fi-ancisque), Introduction à V Histoire de la
Philosophie hébraïque,
p.
277
et
siiiv.,
336
et suiv., dernière édi-
tion.
(Thomas),
403. BuRNEUS
ch.
Archéologie philosophique,
I",
liv.
VII.
404. Garpzovius (Jean-Bened.), //i^?'ot?uc<«on à la théologie juive,
(int,, p. 82, et
Dissertatio de
Vacca Rusa, part IL,
p.
56
et suiv.,
1706, p. 161 et suiv., 170-177.
405. GuNDLiNGius (Nicolas Hieron.), Histoire
inorale,
V'^
de la philosophie
partie, ch. vii^ p. 93.
406. Heumannus (Christophe-Auguste), Acta philosophica,
t.
II,
n" 2.
407. HiNCKELMANNUS (Abraham), Detectio fundamenti Bœhmiani,
p.
20
et suiv.
408. KiRCHERUS (Athanas),
p.
214 elsuiv., 2m)
409. Losius
et
Œdipus y^gyptiacus,
Il, 1'"
partie,
Gressae,
1706,
t.
suivf
(Jean-Juste),
Bega dissertationum
in-4°.
410. Meyerus [iohdiw), Dissert, theologica de mysterio SS. Trinitatis
ex
follis V. T. libris
demonstrato, Harderonii, 1712,
in-4°.
429 et suiv.
412. OLEARius(Gottfrid), In observationibus sacris super Matth.,
MoRUS (Henricus), In opérions philosophie',
411.
p.
VI, p. 221 et suiv.
413. Pfeifer (August), In Critica sacra, p. 214 et suiv.
414. lliTTANGELius (Jean-Stephanus), In notis ab
in lib.
lib.
lezlrah et
de Veritate religionis christianx.
413.
De Rosenrotu (Christianus Knorr), In Cabbala denudata,
passim.
416. Stendnerus,
417.
De mysterio Deï
triunius, p.
294
et suiv.
ViïRiNGA (Ganpegnis), Liber 1 observât, sacrarum, cap. x
et XI.
418. VoisiNius (Joseph), In notis
ad pricmium Pugunis
fidci,
p. 71 et suiv.
419. Wagiiterus
cap.
(Jean-Georges),
In
Elucidario cabbalistico,
m,
§6.
—
TRAITÉS CONCERNANT LE SEPHER JESIRAH
{Bibliothèque nationale.)
422. Sepher Jesirah {en hébreu), Mantouo, 1562, in-4° (A 996j.
423. Artis cabalistiae
in-folio (A 970).
scriptores
ex
biblioth.
Pistorii,
1587,
—
424.
Abrahami patriarchx
174
—
liber Jesirah
ex hebru'o versus
et
commentariis illustratus a Giiillemo Postello (1552) (A, Réserve,
G5<J0).
425. Ciczari^ libro de grande ciencia y mucha doctrina, traducido
por Abendana, Amsterdam^ 5423 (A 1100).
426. Liber Jesirah qui Abrahamo pntriarchx adscribitur una
,
cum commentario Rabbi Abraham, Amstelodami, 1662 (A 967).
427. Mayer Lambert, Commentaire sur le Sefer Jesira Paris,
1891, in-8°.
§ 7.
-
TRAITÉS CONCERNANT LA KABBALE PRATIQUE
[Bibliothèque nationale.)
428. ScnEMMAi'UORAS, Mss. 14-785, 14.786, 14.787.
429. Sceau DE Salomon, Mss. 25.314.
430. Clavicule de Salomon, Mss. 24.244-24.245'.
1
.
Ce manuscrit a été photographié
— On
et tiré à tvps petit
trouve cliez notre éditeur, au prix de 100
composé de 143 épieuves.
plaires.
le
nomhre d'exemfr.
l'exemplaire
APPENDICE
PÉRIODIQUES
s
occupant géaéralemsnt ou s'étant occupés de la Kabbale.
France [langue française).
revue mensuelle de 100
L'Initiation, directeur Papus,
paraissant régulièrement depuis
le
pages,
\o octobre 1888, Paris, 58, rue
Saint-André-des-Arts.
Le
Voile d'Isis, journal
hebdomadaire de
Papus, paraissant régulièrement depuis
le
8 pages, directeur
12 novembre 1890,
Paris, 29, rue de Trévise.
Psyché.,
revue mensuelle
littéraire,
directeur Emile
Michelet,
paraît depuis 1891, 29, rue de Trévise, Paris.
L'Étoile, directeur
René
Gaillié,
revue mensuelle, paraissant
régulièrement depuis décembre 1889, Avignon.
L'Aurore., directrice M"° de Pomar, revue mensuelle, paraissant
régulièrement depuis 1887, Paris, 11, rue de la Ghaussée-d'Antin.
Revue
trimeslrielle des
Etudiants Swedenborgiens
libres, direc-
teur Lecomte, à Noisy-le-lloi (Seine-et-Oise).
La
Religion universelle, directeur Charles Fauvety, administra-
teur Lessard, à Nantes (mensuel).
L'Union Occulte /''ra/icaisi?, directeur Elle Steel, revue paraissant
deux fois par mois, Lyon (Rhône), 5, cours Gauibetta, remplacée
par
La Paix
fois
Universelle, directeur B. Nicolaï, revue paraissant
par mois
(môme
deux
adresse).
Revue des Sciences Psychologiques illustrée, directeur L. Mourevue mensuelle, paraissant depuis 1890, 2, rue Duiierré,
tin,
Paris.
—
176
—
AllemaGine [langue allemande).
Sphinx, directeur Hiibbe Schleiden, à Munich (mensuel),
Laxgue anglaise
The Theosophist, directeur
Olcott, revue mensuelle (12^ année),
paraissant à Madras (Indes anglaises).
The Key, revue mensuelle, paraissant à Londres {recommandée).
M™® Annie Besant, revue mensuelle, parais-
Lucifer, directrice
sant à Londres.
The Path, directeur Judge,
New- York
revue mensuelle,
paraissant
à
(Etals-Unis).
The Platonist, directeur (?), revue mensuelle, paraissant à Boston
(Etat-Unis).
Langue espagnole
£1
Teosofo, directeur H. Girgois, revue mensuelle, paraissant à la
Plata (République Argentine), calle 4 y 45.
Il y a une foule d'autres revues en langue espagnole traitant de
mysticisme
spiritualiste,
comme commençant
mais non de
la
Kabbale. Citons toutefois
à s'occuper de ces questions
Revista de esludios psicologicos, directeur,
le
:
vicomte de Torres
Solanot (mensuelle), Barcelone, 31, calle de San Juan.
Langue italienne
Lux, directeur Hoffmann Giovanni, revue mensuelle,
Castro-Pretorio,
Rome
(4*
82, via
année).
Langue hollandaise
Bet Rozekrentz (Geheime Wetenschap), directeur
lenga, revue mensuelle, 242, Singel,
Amsterdam
(2°
D' L.-L. Plan-
année).
,
,
.
TABLE ALPHABÉTIQUE
AUTEURS CITÉS DANS LA BIBLIOGRAPHIE
{Les chiffres renvoient
aux numéros
Abe.ndana
306
Abraham (juif)
Adam (Paul)
42.)
49
7
yEvoLUs
(V ordre
placés devant chaque ouvrage.
BORCIUS
97
BoEUM (Jacob)
11
3-29
337
BUNAM
Altingius
338
BURNET
24,
";>,
203,
Akiiîa
Amaravf.lla
Amklikeau
Andrkœ
8
(I"^.
(Saimiel)
Arius (Montaïuis)
9
Rarret
IJartenov.v;
93,
346
321
(Jérùiiif^)
307
Carnitolis
327
Cari'zovius
98, 3i8,
Castillo
401
Chaum
302
CURISTIA.N
404
305
Ciiaboseau
(Aiii^iisliii)
13
99
i^P.)
14
96
ChENTOI'UORI
120
40
COLLANGEL
350
((jalll'icl)
100
34 i
Cor.li
Berger
Bertet (Ad.)
342
Coi
)LRICR(;
6.")
Couht
10
CrD\Yoiirii
i)k
349
rii'.iii.i.iN
Betiieira (Iiida-Ben.)
20o
DiXAGE
Blavastky
280
DiCKKN.SON'.
(II.-P.)
403
à 179,
Caruoso
Baciu'ysk.n
Bertiielot
i4
12
299
343,
loi)
1
129,
51
lÎARLET
Bartolocci
3,
BuRGO.NOv us
Cardan
56
li,
402
Caillié (Roné)
AzARiEf
Basnagk
34.),
339
95
Aur.LERC (Qiiinliiis)
94,
400
323
(Ilab.)
127
344
319
BuxTORF
)
Aq^inas (Philippe)
AscuE
330
303
II
124
^o
Albali
Aniupi'A
Ai.NswoRi
!
Brière (de)
Brucker
Bruno (Jordano)
Bucherus
BuDDEUs
399
y
16
30 i
17
35
1
178
353
DiSENBACH
Hoornbeckius
365
HowiTz
331
Drack
60
Drusii
101
Isaacgi (Rahh.)
140
Dlretis
3o4
Jechiel (Rabb.)
138
DECKARTHAUSEN
ij3
Jellinek
190
Eliphas LÉvi
21
Jhouney (Albert)
Jochanan
322
180
Epstein
Fabre d'Olivet
21
316
Fagils
Figuier
18
(L.j
FLUDD(Roberl)
88,
14oàl6b,
b9
Fournie (Pierre)
Franck
3o6
Franckius
(J.)
Frey(L.)
Gaffarel
oO,
Klenker
102
Knorr de
Galatini
Garzia
3o6
130,
357
3b8
-
Gastaldis
359
Gecatilia
328
Gerson
Gibier
360
(CUrislian)
(D-^
19
Paul).....
298
GiNSBURG
361
Glassius
goulianof
•
•
•
•
62
186
Graetz
Grassot
Gu.AiTA (Stanislas de)
i
Keleph Ben Nathan.
KiMSFORT
131
119,
193
189,
Karo
K auffman
K iRÇHER
182
Freystad
Joël
1
(Ad.)
23
(R.
R).
304 bis
408
78, 179, 308
ISè
Rosenkoth (Voy.
Rosenrolh Knoir de)
Klnrath
Lacour
Lacura
Lagneau
Larmandie
Lambert (Vlayer;
Landaueh
La.ngius
95
55
370,
(J.)
118
25
26
48
27
427
185
371
Lejay (Julien)
28
Le Gendre (Marquis)
70
Lenain
29
57
Lermina
20
Leusden
1
30
(Jules)
64
Gudeman.n
194
LlPMANN
137
gudlincius
405
Lobkovitz
374
h.\^tspamus
362
LoDOiK
H.YLE1R
198
Lœscher
66
273
67
Hamburger
187
Lapoukine
Hanasi (luda)
220
LoRiA (Isaac)
103
Hartmann (Franz)
292
Losius
409
Hebenstreitius
363
Heinius
143
Lulle (Raymond)
Lusdemus
372
Henningius
364
69
Herzog
Maimonides..
71
106,201,310,
.MaLFATTI DR MONTEREGGIO.
312
70 btS
Heum.\^nncs
406
Mackey
30 1
Henckelmanus
407
M.\THERS (Macgregor)
290
Hirtz
110
.Mersennum
117
Hoogt
163
410
HopPERis
HoTTiNOEK
125
Meyerus (Johanj
MicHELET (Emile)
Mirandilus (Picus)
4.
3')6,
307
'
31
376
.
179
MOLITOR
32
Sai.nt-Vves d'Alvkyore
Monlière
33
Samuel (Fils
ScHURÉ (Ed.)
Scberger
MORESTELLI
MoHus
377
(Pit)
(Henri).
87, 108, 29G,
378,
M. P. G. DE G
Mosis Bachmamdes.
MULLER
411
54
.
,
.
109,
MuNCK
SCHOTT
390
391
Sedelius
132
Sennertls
Simon (Richard)
392
70 ter
Olearius (Gutfrid)
412
210
Orobio (Isaac)
316
64
Othoxis
111
Papus
34
Paracelse
86
Partutius
Peladax
126
389 bis
ScauDT
Neander (Michael)
Nas (E.)
Onkolos
schrammius
Schickardus
139
200
206
580
N'cHUMiA (Rabb.)
41
389
379
68
Nasi Juda Hakadosh
42
209
d'Elisée)
Simon
2
(Rabb.), disciple
d'A-
kiba
211
Smith
297
Sperberl-s
121
393
Steinscheneider
188
Stendnerus
416
Surenhl'sius
311
84
116
Tholl'k
381
Trithéme
133
Urstni
114
Peringeri
112
Uziel
317
Pfeifer (Augiist)
413
Vaillant (J.-A .]
Valerius de Valeres
128
35
Pic de LA Mirandole
72,376,
PiSTORius
77, 333,
Poisson
PoMAR (Duchesse
PosTEL
382
383
36
37
de)
Van Helmont (François)
Van Helmont (.Mercure).
Vidal (Comnène)
43
89
.
.
90
123
58
ViTOUX
76
424
Prel (Cahl Dc)
Reimannt?
196
288
Vitringa
384
VoYsiN (Jo.seph)
Relandi
44
417
81, 333, 394
418
419
113
142
WACHTER(Georges)82,183,395
Reuchun
73
385
Wagenseilis
115
1
Riccius
80
386
289
294
330, 387,
414
RosE.NROTH(Knorr.de)79,332,415,369
Waite (A.)
Walter
Waltonus
Weil (Alexandre)
Wronski (Héne)
Sabathier(R.P.)
39
ZlÉROLDAS
398
Sai.nt-Martin (L. Claude de).
40
ZuNZ. ...
184
Rittaleri
RiTTANGEUUS
122
RocA
38
23
396
397
65
45
TABLE ALPHABÉTIQUE
DES
OUVRAGES CITÉS DANS LA BIBLIOGRAPHIE
[Les chiffres renvoient
aux numéros d'ordre placés devant chaque ouvrage.
356
Abdita divinx cabalœ mysteria
A
30
Brûler
Academiœ
377
artis cabbalist
Acta dispulationis cum
138
ISicolao
Actu dispulationis cum fralre Paulo
Acta philosophica
406
Les ailes de la colombe
260
V Alliance
du repos
227
V Alchimie
et
A Iphabeli
delineatio
les
139
18
alchimistes
90
Amphitheatrum sapientix œternœ
118
Analecta rabbinica
113
De Angclica
339
potestate
Analyse des choses
19
Anatomix theatrum
Antiquitatum jud
1
30
93
Antiquit. hcbr
114
Antiquit. sacrx
142
Apocalypse du bienheureux Jean
61
Apolocjia pro dcfensione Kabbalx
Apologia compendiaria fraternitatum de
L'Arbre de vie
De arcanis cathoiicx
De arcanis catholicis
162
liosea Cruce
281
veritatis
30
144,
403
73,
383
77, 333, 383,
423
3,
arte cabbalistica
Artis cablialistic:r script'
1
357
Archéologie philos
D<:
129
t'.'s
.
—
\H-2
—
Aureitm opus
Au seuil du mystère
i'IH
22
A iirora
V Autel
91
Œor
274
Bechinath Happeruschim
2S9
Beitrœge zur Geschichte der Kabbalu
101
Bihlia hebrœa rabbinica
173
Bibliotheca
magna
340
rabbinica
409
Biga dissertationum
Blicke in die Bcligionsgcschichte
1
Brevis exposilio Kabbalse judaicœ
302
Cabbala
381,
93
382
Cabbala magica
03
Cubala Spiegel
1
Cabbalogia
364
97
Cabbala recentior
1 0.'i
Carmen memoriale
137
Cabbalismo judaico chrisdano
343
Cabbalistarum dogmata
De
celesti
agncultura
327
80,
Ce que nous avons été
Ce qui illumine les yeux
38G
59
203
Chute d'Adam
33
Chris tianismus hermeticus platonicus
349
Clavicule de Salomon
430
Cœlum
1
sephiroticum
Clavis philosophix et
alchymiœ
20
157
76
Clavis
119
Codicum manuscriptorum
20
Clef des grands mystères
Compendium talmudum
Commentaria in Misnam
Comment, in sinuihra
Concordia rationis
3G0
96,
82
et filel
175
Concordantia bibliorum hebraicœ
Conclmiones cabbalislicœ
Constitution
106
99
Dzepita
72, 129,
du microcosme
382
8
296
Conjectural essay
Constitutions upjon the books of Moses
303
Critaria sacra
413
40
Crocodile
50
Curiosités inouïes
Cuzari
306,
Defensio doctrinœ cabbalse
Décadence latine
Delectio
fundamenli Hoehmiani
425
346
35
407
1
—
La demeure
183
—
de la paix
2."iy
309
Les Dix sephiroth
Un diamant dans
Diclioîiari/ of
Uriin et
Thumim
'222
297
chrisUan biographj/
HT
Disput'itio jiidœi cuin chrisliano
Dispnlatio cabalistica
81
,
3i3.j,
3i
Dispulado apiti Wagenscil
Dissertalionum sacrorum
Dissertalio de
Duo
et rituel
tituli
Wi
Kabbala
Dissertatio de charactere biblionan hcbr
Dogme
338,
3;)0
371, 338, 33(1, 3ii3,
392
20
de haute magie
Talmudii
100
L'Éden du jardin de Dieu
Mdipus
237
7«, 308,
408
82,
419
185, 187, 188,
195
jEgijptiacAis
25
Les Êlolm ou dieux de Moïse
Elucidarius cabalislicus
Encyclopcdies
diveri'vs
09
Encyclopédie d'Herzog
27
Eoraka
Epilome hebraicx
Epistolarum hebnpa decas
Vùsotérismc dans
Essai sur
les
1
68,
1
09
178
31
l'art
02
hiéroglyphes d'Horapollon
9
Exsai sur l'évolution de Vidée
Essai sur
le
H
symbolisme d'Orient
13
Essai sur la philosophie bouddhique
Essai sur
le
l
109
gnosticisme égyptien
12
L'Étoile
7
Être
Examine generali cabbahv
339
Las eicellencias de
307
los
Hebreos
Excerpta aronis
1
Fables
et
02
27
Explication de la Thorah
20
symboles
Fidèle Pasteur
204
La Fontaine d'Eau vive
Fragments du Temple
250
205
Fundamenla cabbahv
•
52
La Géomancie
Geschichte dcr
Geschichte des
108
328
iian egoz
180
Juden
Erdehungswscn
194
Gdttesdiemtllçhe Vorlrxge
184
Grammalicx chaldaicx
Grands initiés
llamiachnd
172
libri 1res
41
207
1
—
llannonies de lÈlre e.rprimJes par
J8i
les
—
nombres
2fi
4S
Harmonie mystique
Harmonie du monde
Harmonie de l'Église et de la Synagogue
Hcrmatena philosophica
Histoire critique du vieu.r: Testament
08
60
122
2
Histoire des Juifs
),
342,
401
20
Histoire de la magie
Histoire de l'origine des langues
3."i4
94
Historia philosoph. hebr
Historia doclorum misnicorum
111
Historia y magia natural
30.3
Histoire de la philosophie morale
40o
L'Homme rouje
14
des Tuileries
Idra Rubba
217
Idra Suta
218
Imiika
213
{l'enfant)
Inslitutio épislolaris hebraica
1
Inlegrum morborum mxjsterium
Jnlrodmtio ad theol. judaicam
67
85
Instilutioiies philosophie
152
98, 348, 384,
404
Introduclio pro intelleelu Zohar
110
ad dialectica kabbalorum
Introductio ad hist. ecclesiast
Isagogue in veram Dei naturam
210
Introdiictio
398
121,
303
Isugogue
H6
Isis uniciled
286
Israël
64
Vengé
Le Jardin intérieur
Judaismi prolegom
23
Judxus convertendus
La Kabbale
333
denudata
Kabbalismus und Pantkeismus
K'iJjbala
Kabbalisticœ precationes
379
1
7'J,
332, 369,
41o
182
393
bis.
Kabbala unveiled
291
Th. Kabijalah
297
Kabbala thcologica
The Key of Salomon the King
Langue hébraïque restituée
290
La
208
Lettre sur les mystères
Lexicon hebraicum
374
21
171
Lexicon chaldaicum
170
Littérature of occultism
293
Lires of alch. philosophers
Le Livre des Anges
2f3
289
-
ISo
—
244
Le Livre des Rapports dfs formes
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
des Couronnes
245
des saintes Voix
246
du Mystère de l'unité et de la foi
des Portes du divin entendement
247
de l'Unité de la divinité
2"J0
248
200,
de la Foi
des Mystères
2C5
267
de l'Intuition
208
du Seigneur
de la Mesure
276
des Dix
266
de l'Angoisse
2 9
284
i
de la Piété
de la confiance
Ha
205
-
206
Bahir
219
des Secrets
des
doux
220
Fruits
des Points
221
de l'Ornement
223
224
du Paradis
225,
de la Rédempti'-n
238
de l'Unité
226
de la Recherche
228
de l'Agrégation
de la Récréation
230
232
de la Vie future
233
Saints
sur
les
des
Ames
235
Nom^
240
G-'
lois et mystères de l'amour
'"-'•'
La Lumière de Dieu
La Lumière de la raison
Magna
2
"^^
216
^'*^
Magus
Manual hebrairAim
^"'^
"**
Massorah
La Mathèse
"^
'"
'^'
Mcdicina calholica
Mcnsibus pietislius
"***
*'*
Messianisme
Mikadononiol
'
"^ ^'«
Medicina medicina
Midrashim
;
~'^^
La Magnificence
Magic transcendante
Maimer tha chasi
Méthode de guérison dans
>
^3
Dib. lîabb
le
^^'
Talmwl
-
'
'^'*
'
—
18G
—
107,200, 310, 3H, 312, 313, 314,
Mîsna
310
Mission des Juifs
42
Memorabilia judaica
391
Monochordon mundi
Moses Ben Schemtob
190
149
M'sachla sophrim
1
99
}rsora
1
98
242
Les Mystères de l'esprit
Les Mystères de la Thorah
278
234,
La Mystérieuse recherche
213
Mysteries of magie
294
De Mysteriis Dei
416
De Natura simiae
De la nature et de
doctrine de
l'émanation chez
les
kahbalisfes
181
Notis et discursum
Notis ad
47
1
iorifjine de la
367
prœmiwn
418
Nouveaux cieux, nouvelle
La Nuée sur le sanctuaire
38
terre
33
Ohservationes sacrœ
417
412,
Occultisme scientifique
44
396
Officina hiblica
Ombre idéale de la sarjesse
Lordre de la divinité
39
universelle
239
Origines de l'alchimie
10
De Orlu cabbcdœ
84
Orlus mcdicinœ
89
Pathologia dœmoniaca
Perfect ivay
161
304
bis
Philologia sacra
361
Philologia hebraica
372
Philosophia sacra
1
Philosophia mosaica
lo8
54
Philosophie céleste
K?
Philosophie divine
53
Philosophie der Mystik
Philosophi occulti
196,
288
24, 7o,
336
Philosophie de la Tradition
Philosophie juive
La physique de
Physica vetere
et
32
arabe
68
54
l'Écriture
et
vera
3o 1
P'Kuda
La Porte de la lumière
La Porte du mystère
La Poudre d'aromate
Prcfaiio in Biblia hebraica
214
280
25 i
272
lO.!,
lOi
—
Prcfatio in tract. Arodah.
187
—
112
.
Pro convincendis Judseis
365
Prœnotiones
373
Proler/omen ad Biblia
397
Psycho-Zoin
87
Pulsus
Quelques traits de V Église intérieure
67
Questiones hcbraicœ
101
Le Rameau de V Arbre de
A
/i(
53
1
vir
282
recherche des Destinées
70
ter
Des Religions philosophie des Sohar
189
Responsian ad Hoplocrismas unduod Forsteri
160
Royaume de Dieu
Les
23
Romes
43
Sagesse divine
49
Le Saints des
saints
252
Schaaer hedik
328
Schepher Tal
,
.
Schemaamphoras
Sceau de Salomon
Science du vrai
331
428
429
17
28
Science secrète
29
Science cnbidiitiquc
Scripta varia Buddci
377
Secret. Doctrine
286
Seduariiis, sive de vera jurixprudentia
125
Le sens du commandement
269
De septem
133
secundt-is
Sepher chessuk Emuna
Sepher Toladoth Jeschua
Sepher letzirah
Sephiroth
.
.
1
iO
141
203, 329,
422,
427
300
'.
Sephra Dzeniulha
Silhrei Thorah
219
Sohar
211
Sonq of Songs
Sophiœ cum Moria certamen
300
La source du jardin
261
Sources de la sagesse
204
De specinrum scrutinio
Spécimen kabbabc grammaticœ
375
Le Spinozisme dans
De
212
le
judaïsme
155
127
183,
395
51
la subtilité
Le suc de
Summum
la
grenade
Ijonum
De supernalurali
202
lo6
1
46
S
—
18H
-
Snpernntural rcWjion
29o
SynagoQue judaica
Systema thiees divimv
1 Gf»
131
Le Tabernacle
TaUe
26'f,
27;i
202
couverte
Tarot des Bohémiens
34
322 à
Talinud
327
Technica curiusa
390
Tela ignea Satanan
21
De Templo Salomonis
Temple de Satan
De
teste
1
32
22
templo rahbinoruiu
97
Thargum
31
fi
à
321
4
Théorie philol
Théories et sijmboles des alchimialcs
3
Thcosophie sémitique
37
Thésaurus gramrnaticus lingux hebrcx
170
56
Threicie
Thésaurus philol
366
Tiberias
174,
321
Tractatus théologiens phibsophicus
164
Tractatus apologeticus
163
34
Traité élémentaire de science occulte
—
—
—
méthodique
sur
les
34
270
dix Sephiroth
Le Trésor de la vie
Le Trésor de
De
236,
284
3o3
la gloire
tribus principiis
92
Trigolius orientalis
389
Trinuum magicum
13o
The true intellectual syslem of nniverse
De Unguento amario
304
Urim'et
Thumim
159
2"'>8
-.
Utriusque cosrni mataphysiea
1
45
47
Verge de Jacob
Veritatis proscenium
148
Veterum sophorum sigilla et imagines magicre
De veritatis religionis chrislianpc
134
Le vin aromatisé
240
La
voie
pour arriver à l'Arbre de
386
283
vie
Voie de la Science divine
63
Voix du Seigneur dans sa puissance
Zohar
PARIS.
— IMP.
P.
.MOUILLOT,
229
211,
1.3,
QCAI VilLTAIRi;.
—
10 iC>X
219
SOUTWPDi'ÏXl"'"^
°' California
"^'"^"^ ^^C"-'TY
4o!Xrd ilenue To'l^'
°® Angeles, CA
R*.f..r„ #k"
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90024-1388
'
from wh.ch
it
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