● S-oxydation
Cette réaction conduit à un sulfoxyde et à un sulfone. Le phorate, un insecticide transformé en
phorate sulfoxyde, constitue un exemple. Les métabolites (sulfoxydes) sont cytotoxiques.
● Déhalogénation oxydative et réductive
Les solvants chlorés et les anesthésiques comme l’halothane sont métabolisés de cette façon.
La déhalogénation réductive du tétrachlorure de carbone conduit au chloroforme. Il y a
production de radical libre au cours de cette réaction.
Activation des xénobiotiques par P450
Les réactions induites par les P450 peuvent générer la formation de métabolites toxiques
(toxification). Les métabolites formés sont de nature électrophile et vont réagir avec des
structures nucléophiles de l’organisme pour conduire à des réactions néfastes, réaction avec des
protéines, avec des lipides, à l’origine de nécrose ou avec des acides nucléiques, à l’origine de
mutations, voire de cancers.
On peut donner quelques exemples :
• Formation d’époxydes : le benzopyrène peut induire une tumeur pulmonaire ou cutanée,
l’aflatoxine B1 une tumeur hépatique, le benzène est myélotoxique, le chlorobenzène et la
coumarine sont transformés en métabolites hépatotoxiques.
• Formation de radicaux libres : le tétrachlorure de carbone est hépato- et néphrotoxique, par
réaction avec les constituants cellulaires, mais aussi par initiation de la lipopéroxydation.
L’halothane (un anesthésique) agit par le même mécanisme. Le paracétamol est hépatotoxique
par la formation d’une quinone imine.
• Formation de néoantigènes après prise d’halothane, d’acide tiélinique ou encore dans le cas
des hépatites auto-immunes induites par le CYPIID6.
• Formation des dérivés alkylants lors du métabolisme des nitrosamines tumorigènes.
• Cas des organophosphorés : le parathion est transformé en paraoxon, un inhibiteur des
cholinestérases.
• Formation d’acroléine lors du métabolisme du cyclophosphamide anticancéreux.
b. LES ENZYMES DE LA PHASE II
Les réactions de phase II (conjugaison) sont des réactions qui conduisent généralement à un
produit hydrosoluble, peu ou pas actif ; sauf exception, le métabolite est éliminé dans l’urine ou
dans la bile. Elles demandent un cofacteur et seront classées en fonction du cofacteur
nécessaire et de son état d’activation, de l’énergie est souvent nécessaire pour une réaction de
phase II.