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UE 2.5 Les bases de la phytothérapie, pharmacognosie, homéopathie
Séquence 7 : L’aromathérapie
Objectifs :
- Définir une HE et citer ses modes d'extraction
- Connaitre ses différents modes d'utilisation (bain, voie orale, massage...)
- Connaitre les propriétés physico-chimiques des HE
- Être capable de donner les précautions d'emploi des HE ainsi que leur CI
L’aromathérapie
L’aromathérapie fait appel à des mélanges complexes de molécules concentrés dont l’usage
nécessite précaution et rigueur. Certaines huiles essentielles nécessitent des gles précises
d’utilisation pour éviter tout danger.
Quinze huiles essentielles, en raison de leur toxicité, font partie du Monopole pharmaceutique.
Elles ne peuvent être délivrées qu’en pharmacie
A titre informatif :
Huiles essentielles dont la vente au public est réservée aux pharmaciens (Article D4211-13
CSP).
Armoise arborescente (Artemisia arborescens L.)
Armoise blanche (Artemisia herba alba Asso)
Armoise commune (Artemisia vulgaris L.)
Chénopode vermifuge (Chenopodium ambrosioides L. et Chenopodium anthelminticum L.)
Grande absinthe (Artemisia absinthium L.)
Hysope (Hyssopus officinalis L.)
Moutarde jonciforme (Brassica juncea [L.] Czernj. et Cosson)
Petite absinthe (Artemisia pontica L.)
Rue (Ruta graveolens L.)
Sabine (Juniperus sabina L.)
Sassafras (Sassafras albidum [Nutt.] Nees)
Sauge officinale (Salvia officinalis L.)
Tanaisie (Tanacetum vulgare L.)
Thuya (Thuya plicata Donn ex D. Don.)
Thuya du Canada ou cèdre blanc (Thuya occidentalis L.) et cèdre de Corée (Thuya
Koreaenensis Nakai) dits « cèdre feuille »
Les huiles essentielles
Les matières premières de l’aromathérapie sont les essences extraites de certaines drogues
végétales et dénommées officiellement « Huiles essentielles » depuis la IXe édition de la
Pharmacopée française.
Les huiles essentielles (H.E.) sont des produits de composition complexe renfermant des
substances volatiles. Elles sont obtenues à partir des végétaux.
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Une huile essentielle est un liquide aromatique d'aspect fluide ou épais et de couleur variable
selon les plantes dont elle est extraite. Elle est sécrétée par des cellules particulières présentes
aussi bien dans les feuilles (menthe poivrée, basilic linalol), que dans les fleurs (lavande, ylang
ylang), le bois (cèdre de l'Atlas, santal blanc), les racines (gingembre, valériane, vétiver) ou le
graines (coriandre, anis vert, carotte). La taille de ces gouttelettes est de quelques microns, c'est
pourquoi nous ne pouvons pas les voir.
Lorsque l'on frotte la plante aromatique, les gouttes d'huile essentielle sont libérées dans
l'atmosphère et parviennent à notre nez. Les récepteurs olfactifs du nez s'activent et envoient
des stimuli sensoriels à diverses parties du cerveau.
Méthodes d’extraction
1. La distillation à la vapeur d’eau : l’eau circule à travers une cuve de plantes, elle est refroidie,
séparée de l’eau et récupérée sous forme d’essence. L’eau récupérée est utilisée pour créer
l’hydrolat ou l’eau florale.
C'est la seule technique autorisée par la Pharmacopée Européenne, avec la pression à froid pour
extraire les huiles essentielles des écorces de citriques.
Méthode de production de l’huile essentielle et de l’hydrolat de plante
2. L'expression mécanique à froid est réservée aux écorces d'agrumes (citron, citron vert, orange
douce, orange amère…). L'huile essentielle d'agrumes se trouve dans de petites poches situées
sous la peau du fruit (péricarpe). Des presses hydrauliques sont utilisées pour réaliser cette
technique.
3. L’enfleurage La technique de l’enfleurage (ou macération à saturation) est ancienne et n'est
plus trop utilisée aujourd'hui. Elle est utilisée pour les plantes ou parties de plantes au parfum
trop fragile pour résister à la chaleur d'une distillation.
4. Extraction par solvant remplace actuellement l'enfleurage. Elle parvient à obtenir des
essences absolues très recherchées des parfumeurs pour la pureté de leur arôme puissant.
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Composition chimique
Les huiles essentielles sont des extraits de plantes aromatiques très complexes et concentrés. Ils
peuvent contenir plus d'une centaine de molécules aromatiques dans des proportions très
variables. Ce sont ces différentes combinaisons de molécules qui confèrent aux huiles
essentielles leurs propriétés très particulières et celles qui provoquent leur odeur caractéristique.
Une quinzaine de grandes familles chimiques sont connues, aux propriétés bien spécifiques
qu'il ne faut pas confondre.
A titre informatif, voici les principales familles de molécules biochimiques :
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Critères de qualité
De nombreux facteurs entrent en jeu dans la qualité des huiles essentielles. Tout d'abord, la
sélection de la plante et le moment de la récolte sont essentiels : les plantes doivent être
botaniquement identifiées et provenir de cultures sauvages, biologiques ou traditionnelles, sans
utilisation de pesticides ou autres produits chimiques. Les plantes doivent être cultivées dans
leurs biotopes d'origine.
Choisir une huile essentielle pure, naturelle et chémotypée dans des flacons semi opaques pour
protéger l’huile de la lumière et des UV. Elle se conserve à l’abri de la lumière et de la chaleur
pendant environ 5 ans. Le flacon d’HE doit mentionner l’espèce botanique exacte de la plante
sous son nom latin.
Le chémotype est comme l'ADN de la plante, c’est l’ensemble des molécules qui compose
l’huile essentielle, elles déterminent ses propriétés thérapeutiques. Il sera noté sur le flacon :
H.E.B.B. D (huile essentielle botaniquement et biologiquement définie)
Exemple pour bien comprendre :
Pour une même plante aromatique, différents facteurs tels l’ensoleillement, l’altitude, la nature
et la composition du sol peuvent influer sur la biosynthèse végétale. Afin de différencier, dans
une même espèce, cette variation chimique, on utilise le terme de chémotype ou race chimique.
Le chémotype d’une huile essentielle ne signifie pas pour autant que le constituant chimique
précisé soit fortement majoritaire, il peut être seulement à un faible taux, mais sa seule présence
justifie une indication thérapeutique précise. Ainsi, l’huile essentielle de Romarin, de l’espèce
Rosmarinus officinalis présente 3 chémotypes différents et par la même 3 indications
différentes : l’HE de Rosmarinus officinalis à camphre a des propriétés anti-inflammatoires,
celle à cinéole est antiseptique pulmonaire et mucolytique, enfin celle à verbénone est
cholagogue et hépatoprotectrice.
Utilisation
1. Par voie respiratoire par inhalation ou par diffusion
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L'inhalation est indiquée aux enfants de plus de 7 ans.
Inhalation humide : 5 à 10 gouttes avec 1 cuillère à soupe d'alcool dans un bol d'eau chaude
ou un inhalateur.
Inhalation sèche : 1 goutte sur un support (mouchoir ou creux du poignet).
La diffusion est indiquée aux enfants de plus de 3 ans, indirectement.
On utilise un diffuseur d'huiles essentielles. Il faut respecter le mode d'emploi spécifique à
chaque appareil.
Il ne faut pas l'utiliser plus de 20 minutes par heure, 3 à 4 fois par jour. Les enfants ne doivent
pas être présents dans la chambre, mais après aération.
2. Par voie cutanée - Les huiles essentielles pénètrent très facilement dans l'épiderme, atteignant
alors tous les tissus. Pour cette raison, les huiles essentielles doivent être soigneusement
choisies en fonction de leur compatibilité avec la peau.
En massage : après dilution des H.E. dans une huile végétale ou un gel
2 à 3% d'H.E. dans de l'huile végétale pour le visage
10% d'H.E. en massage musculaire pour les zones étendues
30% d'H.E. en massage musculaire pour les zones restreintes
En bain : 10 à 15 gouttes d'H.E. diluées dans une émulsion ou du bain moussant.
En shampooing : 5 à 6 gouttes dans le shampooing.
3. Par voie orale - Cette utilisation est réservée aux enfants de +12 ans et aux adultes. Les
huiles essentielles sont très concentrées et, lorsqu'elles sont mal utilisées, elles peuvent
provoquer de graves intoxications.
Les huiles essentielles ne doivent jamais être administrées par voie orale sans l'avis d'un
spécialiste.
On peut utiliser les H.E. en gouttes sur un support (comprimé neutre, sucre, miel, mie de pain,
huile végétale...) pour une courte période : 1goutte/25kg de poids, 3 fois/jour (maximum :
2 gouttes /prise, 6 gouttes /jour, 5 jours)
Sous forme de solution buvable : 10 à 20% d'H.E. dans un support (teinture mère, huile
végétale, gel aqueux...)
Sous forme de gélules.
4. Par autres voies : buccale (en gargarisme, bain bouche), voie vaginale (en ovule), voie rectale
(en suppositoires).
Conservation
Toujours à l'abri de la lumière et dans son emballage d'origine en verre. Tenir également à l'écart
de toute source de chaleur. Les huiles essentielles sont fragiles et peuvent s'abîmer si elles ne
sont pas conservées correctement
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