DEPARTEMENT III – SCIENCES FONCTIONNELLES Discipline de PHYSIOPATHOLOGIE Rue Tudor Vladimirescu, no. 14 300173 Timi oara, Tel/Fax: +40 256 493085 Année universitaire 2014-2015 COURS 17 PHYSIOPATHOLOGIE DES TROUBLES DE LA CIRCULATION CEREBRALE PLAN DU COURS: I. La circulation artérielle cérébrale - bref rappel physiologique II. La maladie vasculaire cérébrale (MVC) III. L’accident vasculaire cérébral (AVC) A. L’AVC ischémique – L’infarctus cérébral B. L’AVC hémorragique – L’hémorragie cérébrale I. LA CIRCULATION ARTERIELLE CEREBRALE (bref rappel physiologique) A. LES COMPOSANTS La circulation artérielle cérébrale est assurée par 2 systèmes artériels reliés entre eux (Fig. 1), représentés par: le système des artères carotides internes (la circulation cérébrale antérieure) le système des artères vertébro-basilaires (la circulation cérébrale postérieure) La circulation cérébrale ANTERIEURE (carotidienne): reçoit 70% du débit sanguin cérébral inclut les artères carotides internes et leurs branches: l'artère ophtalmique, l'artère choroïdienne antérieure, l’artère cérébrale antérieure, l'artère cérébrale moyenne et communicante postérieure. vascularise les: la plupart du cortex cérébral, la partie antérieure du corps calleux, la capsule interne, les noyaux basaux et l'hippocampe une obstruction au niveau de cette circulation provoque le dysfonctionnement cortical hémisphérique A retenir ! L'artère cérébrale moyenne reçoit la plus grande part du flux sanguin carotidien et envoie des artères pénétrantes profondes vers les noyaux basaux. La circulation cérébrale POSTERIEURE (vertébro-basilaire): reçoit 30% du débit sanguin cérébral inclut les artères vertébrales, l’artère basilaire et leurs branches: les artères cérébelleuses (postérieure, antéro-inférieure, postéro-inférieure) et l'artère cérébrale postérieure vascularise le lobe occipital et temporal (partiellement), la portion postérieure du corps calleux, le cervelet et le tronc cérébral une obstruction au niveau de cette circulation provoque un dysfonctionnement cérébral 1 A retenir! L’artère cérébrale postérieure reçoit la plus grande partie du flux sanguin vertébrobasilaire et envoie des artères pénétrantes profondes vers le thalamus. Artère choroïdienne antérieure Figure 1. La circulation artérielle cérébrale : A Représentation schématique du système artériel carotidien et vertébro-basilaire, B Distribution des artères cérébrales sur la face latérale des hémisphères cérébraux, C La distribution des artères cérébrales sur la face médiale des hémisphères cérébraux (Modifié d'après http://en.wikipedia.org) B. LES PARAMETRES HEMODYNAMIQUES DE LA CIRCULATION CEREBRALE Le débit sanguin cérébral (QSC) représente 750 ml/min (15% du DC) ou 50 55 ml/min/ 100 g de tissu, diminue avec l'âge, en arrivant à 40 45 ml/min/100 g de tissu après l'âge de 60 ans. est directement proportionnel à la pression de perfusion cérébrale et inversement proportionnel à la résistance vasculaire cérébrale La pression de perfusion cérébrale représente 100 mmHg dépend de la différence entre la pression artérielle moyenne du niveau de l'artère carotide ( 100 mm Hg) et la pression veineuse centrale du niveau de la veine jugulaire (0 8 mm Hg) La résistance vasculaire cérébrale représente 200 mmHg/L/min est directement proportionnelle à la viscosité du sang et à la pression intracrânienne et inversement proportionnelle au rayon du vaisseau 2 C. LE REGULATION DE LA CIRCULATION CEREBRALE Le QSC est adapté aux nécessités métaboliques du cerveau et est maintenu constant en termes de variations de la pression artérielle moyenne entre 60 et 160 mm Hg. En dehors de cet intervalle de pression, le mécanisme d'autorégulation ne peut plus fonctionner correctement: la diminution de la pression artérielle moyenne 60 mm Hg prédispose à l’ischémie l’augmentation de la pression artérielle moyenne 160 mm Hg détermine : des lésions des parois vasculaires dans les augmentations chroniques de la pression artérielle moyenne l’œdème cérébral dans les augmentations aiguës de la pression artérielle moyenne Les mécanismes de régulation de la circulation cérébrale (a) L'AUTOREGULATION c’est le seul mécanisme de régulation du QSC au niveau des petites artères (profondes ou de résistance) représente le mécanisme d'adaptation du QSC aux nécessités métaboliques du cerveau le plus important mécanisme de l’autorégulation est le mécanisme METABOLIQUE: 1. PaCO2 c’est le principal facteur métabolique et la réponse aux changements de PaCO2 est rapide parce que le CO2 traverse facilement la barrière hématoencéphalique: l’augmentation du PaCO2 (hypercapnie) provoque vasodilatation et l’augmentation du QSC la diminution du PaCO2 (hypocapnie) provoque vasoconstriction et la diminution du QSC 2. Des autres facteurs métaboliques la diminution du PaO2, l'adénosine, les ions d’H+ et la libération de K+ provoquent vasodilatation et l’augmentation du QSC (b) L’INNERVATION SYMPATHIQUE est exclusivement présente dans les artères grandes-moyennes (superficielles, de conductance) elle devient importante seulement dans les conditions pathologiques quand l'autorégulation est dépassée détermine vasoconstriction par les récepteurs -adrénergiques et remplit 2 rôles: 1. Protection de la circulation cérébrale profonde quand l’augmentation exagérée de la pression de perfusion cérébrale peut provoquer des lésions dans les petites artères 2. Vasospasme des artères cérébrales superficielles grandes dans certains types de lésions cérébrales, telles que la rupture d'un anévrisme, quand il limite l’hémorragie cérébrale. II. LA MALADIE VASCULAIRE CEREBRALE A. DEFINITION La maladie vasculaire cérébrale représente une dysfonction transitoire ou permanente du cerveau due à la présence de l’athérosclérose (lésion des artères grandes/moyennes) ou à l’HTA chronique compliquée (lésion des artères profondes pénétrantes) 3 B. PATHOGENESE La maladie vasculaire cérébrale est responsable du DESEQUILIBRE entre l'offre et le nécessaire d’O2 au niveau cérébral: (a) La diminution de l’OFFRE d’O2 se produit dans toutes les conditions qui interfèrent avec le mécanisme d'autorégulation de la circulation cérébrale, telles que : La thrombose L’embolie Le vasospasme L’œdème cérébral (b) L’augmentation du nécessaire d’O2 se produit en présence des facteurs qui augmentent significativement le métabolisme cérébral, tels que: L’excès des catécholamines L’excès des neurotransmetteurs centraux à un effet excitateur (ex. glutamate) Le dépassement du mécanisme d’autorégulation de la circulation cérébrale peut être: (1) local (par ex. dans une zone de thrombose, embolie, vasospasme) (2) global (par ex. dans le cas d’un événement hémodynamique aigu ou œdème cérébral généralisé). C. CLASSIFICATION ETIOPATHOGENIQUE a) L’ischémie CEREBRALE Définition: diminution de l'apport du sang oxygèné (hypoxie) et de la glucose (ischémie) au-dessous des nécessités métaboliques des neurones, des cellules gliales et des cellules endothéliales, avec une accumulation des produits de catabolisme dans le cerveau. Classification: par rapport à l'apparition, la cause et l'emplacement du déficit neurologique produit par l'ischémie, on peut décrire 3 formes étiopathogéniques 1) L’ischémie AIGUË FOCALE c’est la conséquence de l'occlusion des grandes artères (superficielles, de conductance) L’occlusion artérielle PARTIELLE provoque un accident ischémique transitoire (AIT), qui peut être de nature thromboembolique (précédante à un infarctus cérébral) ou peut se produire à cause d'un vasospasme (par ex. dans l’hémorragie sous-arachnoïdienne, l’irritation mécanique pendant l’artériographie) L’occlusion artérielle TOTALE détermine l'infarctus cérébral (AVC ischémique constitué) qui peut se produire par la thrombose et/ou l’embolie 2) L’ischémie AIGUË GLOBALE c’est l'ischémie diffuse causée par la diminution du QSC pendant des événements hémodynamiques aigus, le plus souvent lors d'un infarctus aigu du myocarde 3) L'ischémie CHRONIQUE GENERALISEE (athérosclérose cérébrale diffuse) c’est la conséquence de l’affectation des petites artères (profondes, de résistance) et des artérioles (artériolosclérose), le plus souvent due à l'HTA ou le diabète sucré, et qui se manifeste, essentiellement, par: lacunarisme cérébral et démence athérosclérotique b) L’hémorragie CEREBRALE Définition : la rupture spontanée d'un vaisseau cérébral, le plus souvent au niveau des petites artères dans l'HTA chronique compliquée, d’un anévrisme cérébral ou d’une malformation artério-veineuse cérébrale 4 III. L’ACCIDENT VASCULAIRE CEREBRAL (AVC) Définition : syndrome neurologique d’origine VASCULAIRE caractérisé par: (1) début aigu (2) déficit neurologique focal (3) évolution prolongée plus de 24 heures du début A retenir ! Tout déficit focal central installé d’une manière aiguë-brutale doit être diagnostiqué comme AVC (et traité en conséquence) jusqu'à preuve du contraire. Un déficit neurologique focal installé d’une manière lente-progressive, pendant plusieurs semaines ou mois, est plutôt suggestif pour un processus tumoral ou inflammatoire que pour un AVC. Epidémiologie: L’AVC représente : La première cause d’handicap acquis La deuxième cause de démence La troisième cause de mortalité globale La cause la plus fréquente de mortalité par une maladie neurologique Une problème de santé publique, étant associé aux nombreux facteurs de risque (Tableau 1). Tableau 1. Facteurs de risque de l’AVC. Non-Modifiables Age 60 ans Sexe masculin Race noire Historique familial et/ou personnel d’AVC Modifiables Vasculaires Athérosclérose Hypertension artérielle Cardiaques Fibrillation auriculaire Sténose mitrale Infarctus myocardique aigu Endocriniens Diabète sucré Consommation de contraceptifs oraux Métaboliques Dyslipidémie (hypercholestérolémie) Obésité abdominale Hématologiques Syndrome d’hyperviscosité: sicklémie, polycythémie Thrombocytose Hypercoagulabilité (primaire et secondaire) Mode de vie Fumer Sédentarisme Consommation des drogues (cocaïne, amphétamines, héroïne) Classification ETIOPATHOGENIQUE: (a) L’AVC ischémique = L’INFARCTUS CEREBRAL représente 85% des cas et est produit par l’interruption du flux sanguin cérébral par une thrombose ou embolie, le plus souvent dans le territoire de l'artère cérébrale moyenne 5 (b) L’AVC hémorragique = L’HEMORRAGIE CEREBRALE représente 15% des cas et est produit par la rupture d’une artériole chez un patient souffrant de l’HTA chronique compliquée, d’un anévrisme cérébral ou d'une malformation artérioveineuse A retenir ! Toute suspicion d'AVC nécessite une investigation d’imagerie en urgence, ex. TDM (tomodensitométrie, CT)) ou IRM (Imagerie par Résonance Magnétique), celle-ci étant la seule modalité de spécifier si l’AVC est ischémique ou hémorragique. A. L’AVC ischémique – L’INFARCTUS CEREBRAL Définition : la diminution brutale du QSC par thrombose/embolie responsable pour la nécrose cellulaire dans le territoire de l’artère cérébrale affectée Conséquences: dépendent de la sévérité de l’ischémie (a) Le foyer CENTRAL ISCHEMIQUE est caractérisé par une ischémie sévère (QSC 20%) la lésion primaire est présente, caractérisée par pan-nécrose la nécrose des cellules neuronales, gliales et endothéliales (b) La zone de PENOMBRE est localisée autour du foyer central ischémique est caractérisé par une ischémie réduite (QSC = 20-40%) la lésion secondaire est présente, caractérisée par la nécrose/apoptose exclusive des cellules neuronales (c) L’œdème vasogénique représente l’accumulation de liquide interstitiel secondaire à l’ischémie (augmentation de la perméabilité capillaire) devient maximal après 2-3 jours du début représente la principale cause de décès dans la première semaine d'un AVC majeur Classification: selon le mécanisme pathogénique, la fréquence et l'emplacement on peut décrire 3 types d'AVC ischémique (infarctus cérébral) : Infarctus cérébral par la thrombose des grandes artères superficielles (AVC thrombotique) Infarctus cérébral par l’embolie cardiogène (AVC embolique) Infarctus lacunaire par la thrombose des petites artères profondes (lacunarisme cérébral) 1) L'INFARCTUS CEREBRAL PAR THROMBOSE – L’AVC thrombotique Définition: l’obstruction complète d’une seule des artères cérébrales moyennesgrandes par la formation d’un thrombus au niveau d’une plaque athéromateuse compliquée. se produit généralement chez les personnes âgées s’accompagne de la maladie coronarienne et la maladie artérielle périphérique Siège (Fig.2): l'origine des artères carotides internes l'origine de l'artère cérébrale moyenne la jonction entre les artères vertébrales et l'artère basilaire l'origine des artères cérébrales postérieures 6 Plaques athéromateuses carotidiennes Sténose au niveau de l’artère carotide Figure 2. Les localisations les plus fréquentes des plaques d'athérome au niveau des artères extra crâniennes et intracrâniennes (Modificée après Greenberg DA et col. Clinical Neurology, 8ème Ed, 2012) A retenir! Dans 50% des cas, l’AVC thrombotique survient après 48 heures d’un accident vasculaire ischémique transitoire (AIT), dans le même territoire vasculaire mais qui provoque un déficit neurologique dont la durée NE dépasse pas 1 heure, et qui régresse généralement sans séquelles. Dans la pratique clinique, le diagnostic et le traitement de l’AIT est VITAL pour prévenir l’apparition d’un AVC majeur. Les manifestations cliniques: l’occlusion d'un vaisseau artériel cérébral interfère avec les fonctions neurologiques de la zone touchée et provoque des déficits moteurs, sensoriels et cognitifs qui sont regroupés en 2 syndromes vasculaires (Tableau 2): carotidien (le plus souvent par l’occlusion de l'artère cérébrale MOYENNE) vertébro-basilaire (le plus souvent par l'occlusion de l'artère cérébrale POSTERIEURE) A retenir! Dans la plupart des cas, l'historique personnel et les manifestations cliniques fournissent des informations suffisantes pour localiser la lésion: dans un hémisphère cérébral (l’hémisphère opposé au déficit moteur et sensoriel) dans la circulation cérébrale antérieure (avec dysfonctionnement cortical hémisphérique) dans la circulation cérébrale postérieure (avec dysfonctionnement cérébral) 7 Tableau 2. Les principales manifestations cliniques de l'AVC ischémique selon l'emplacement. Manifestations Le syndrome vasculaire Le syndrome vasculaire Cliniques carotidien vertèbro -basilaire Spécifiques Dysfonction corticale Dysfonction cérébrale hémisphérique 1. Paralysie des NERFS 1. Déficit MOTEUR CRANIENS HETEROLATERAL 2. Hémiplégie ALTERNE 2. Déficit SENSITIF paralysie du n. crânien de la HETEROLATERAL partie de la lésion et hémiplégie 3. Déficit CORTICAL COGNITIF: de la partie l’opposé) aphasie 3. DIPLOPIE (paralysie des agnosie nerfs crâniens III, IV, VI) apraxie 4. CHUTE BRUSQUE sans perte de conscience (‘’drop attack’’) 5. COMA Communes Déficits du CHAMP VISUEL DYSARTHRIE L’aire optique frontale L’HOMONCULUS MOTEUR (gyrus précentral) L’aire motrice primaire L’aire prémotrice Pied Pied L’aire sensorielle primaire L’HOMONCULUS SENSORIEL (gyrus postcentral) Bras Bras L’aire de Broca Visage A. cérébrale ant. Visage Larynx A. cérébrale moyenne Pharynx A. cérébrale post. L’aire de Wernicke Figure 3. Distribution de l'artère cérébrale moyenne dans le cortex : A – vue latérale ; B. section frontale (Modifiée après Greenberg DA et col. Clinical Neurology, 8ème Ed, 2012) 1. Les déficits MOTEURS Caractéristiques : sont dues aux blessures du cortex moteur, du faisceau corticospinal, cortico-nucléaire et cortico-bulbaire peuvent être totals (plégie) ou partiels (parésie) peuvent être définitifs (AVC majeur) ou réversibles en quelques jours (AVC mineur) les plus fréquentes sont l’hémiplégie/hémiparésie hétérolatérale et les paralysies des nerfs crâniens a) L’HémiPLEGIE/hémiPARESIE hétérolatérale : apparaît dans la lésion de l’aire MOTRICE PRIMAIRE et du faisceau corticospinal intéresse principalement le membre supérieur et le visage quand l’ obstruction se trouve au niveau de l'artère cérébrale moyenne 8 intéresse principalement le membre inférieur quand l'obstruction est trouvée dans l'artère cérébrale antérieure (Figure 3) est initialement flasque (hypotonie, abolition des ROT, Babinski positif) et puis rigide (hypertonie, ROT exagérés, Babinski positif) prédomine dans les muscles extenseurs du membre supérieur et les muscles fléchisseurs du membre inférieur atteint particulièrement les mouvements fins de la main et des doigts,qui ont la plus difficile récupération ou restent définitivement perdus b) Les paralysies des nerfs crâniens : La paralysie faciale de type central affecte l'étage inférieur du visage (la paralysie périphérique par la lésion du noyau ou du nerf VII affecte l’hémivisage) dans la lésion du FAISCEAU CORTICONUCLEAIRE La dysarthrie articulation défectueuse des mots (des troubles de l'élocution) par l’affectation des muscles impliqués dans le discours par des dommages dans le FAISCEAU CORTICO-BULBAIRE La diplopie double vision, causée par la lésion des muscles extrinsèques des globes oculaires dans la lésion des noyaux des NERFS CRANIENS III, IV et VI 2. Les déficits SENSORIELS a) L’hémianesthésie HETEROLATERALE l’abolition/la baisse de la sensibilité profonde (proprioceptive) et de la sensibilité épicritique (tactile fine) dans la lésion de l’aire SOMATOSENSORIELLE PRIMAIRE b) Déficits du CHAMP VISUEL La cécité MONOCULAIRE HOMOLATERALE - la perte totale du champ visuel monoculaire (amaurosis fugas) dans l’obstruction de l'artère centrale de la rétine (branche de l'artère ophtalmique) L’hémianopsie HOMONYME HETEROLATERALE réduire à la moitié du champ visuel (la partie nasale pour un œil et la partie temporale pour l'autre œil) du côté opposé avec la lésion des rayonnements optiques (par ex. la lésion des rayonnements optiques gauches, provoque la perte de la moitié nasale de l'œil gauche et la moitié temporale de l'œil droit) 3. Les déficits CORTICALS COGNITIFS a) De LANGUAGE – L’APHASIE: trouble de language qui affecte l’exprimation (aphasie motrice) ou la compréhension (aphasie sensorielle) du language parlé ou écrit, sans aucune modification sensorielle ou déficit de l’appareil phonateur (Fig. 3) : L’aphasie MOTRICE (expressive ou non-fluente) apparaît dans les lésions de l'aire de Broca dans l'hémisphère dominant L’aphasie SENSORIELLE (réceptive ou fluente) apparaît dans les lésions de l'aire de Wernicke dans l'hémisphère dominant b) D'intégration SENSORIELLE L’AGNOSIE: trouble de reconnaissance des excitations environnementalles dues à la procession défectueuse par le cortex PARIETAL POSTERIEUR des informations envoyées des aires sensorielles primaires : Agnosie sensorielle-tactile - difficultés dans la reconnaissance des stimuli tactiles Agnosie corporelle/spatiale unilatérale (hémi-négligence) le patient ignore une moitié du corps ou les stimuli provenants d'une moitié du corps L’anosognosie la manque de conscientisation de l'existence d'un déficit d'intégration sensorielle 9 c) D'intégration MOTRICE – l’APRAXIE: troubles dans l'exécution des gestes volontaires ou ordonnés par un sujet, dans les lésions du cortex prémotrice : globales idéo-motrice, constructive spécifique à une fonction s’habiller, marcher localisée bucco-faciale, mimique, écriture 2) L’INFARCTUS CEREBRAL PAR L’EMBOLIE CARDIOGENE (AVC embolique) Définition: l’obstruction aiguë d'une artère cérébrale par un embole qui peut avoir origine cardiaque ou vasculaire (Fig.2) Localisation: L’artère cérébrale moyenne pour le système carotidien L’artère cérébrale postérieure pour le système vertébro-basilaire L’origine des emboles cardiaque – l’auricule gauche (FiA), le ventricule gauche (IMA), valvulopathies (SM ± endocardite) vasculaire - plaques athéromateuses du niveau de l’arche de l’aorte et de la bifurcation de l'artère carotide ou des segments proximaux des grandes artères cérébrales Manifestations cliniques: identiques à l’AVC par thrombose L'apparition est rapide (minutes) Sont maximales au début Les AIT qui précèdent l’AVC par embolie N’ONT PAS la même symptomatologie parce que l'embolie récurrente affecte des différents territoires vasculaires 3) L’INFARCTUS LACUNAIRE PAR LA THROMBOSE DES PETITES ARTERES PROFONDES (lacunarisme cérébral) Définition: l’obstruction complète par la thrombose au niveau des petites artères pénétrantes, appartenantes à l'artère cérébrale moyenne ou postérieure, spécifiques pour les patients avec l'HTA chronique compliquée et le diabète sucrée. Pathogenèse: La capsule interne, le thalamus, les noyaux basaux et le pont sont particulièrement touchés La thrombose se produit au niveau des artérioles avec des modifications de la paroi vasculaire de type : (1) nécrose fibrinoïde (2) micro-athéromes compliqués dans le processus de guérison des zones d’infarctus apparaissent de petites cavités qui sont appelés «lacunes» Manifestations cliniques (”lacunarisme cérébral”): hemidéficit pur moteur hemidéficit pur sensoriel syndrome dysarthrie main maladroite qui est associé à la faiblesse du visage et la dysphagie B. L’AVC hémorragique – L’HEMORRAGIE CEREBRALE Définition: le plus fréquent AVC fatal chez les patients hypertensifs chroniques d'âge avancée, produit par la rupture spontanée d’une petite artère pénétrante, au niveau d'un anévrisme cérébral ou d'une malformation artério-veineuse. Pathogenèse: L’hémorragie cérébrale détermine la formation d’un hématome LOCALISE, responsable de la lésion cellulaire par l'ischémie secondaire et l'œdème 10 L’ischémie se produit par la compression des vaisseaux sanguins et par le spasme des vaisseaux sanguins adjacents o L’ischémie provoque une réponse inflammatoire locale responsable pour l’œdème cérébral (maximum à 3 jours après le début) Classification étiopathogénique: 1. L’hémorragie hypertensive 2. L’hémorragie anévrismale 3. L’hémorragie par la rupture d’une malformation artérioveineuse o 1. L’hémorragie HYPERTENSIVE Définition: la cause la plus importante d’hémorragie intracrânienne non traumatique associée à l'hypertension chronique compliquée Pathogenèse: L’HTA chronique détermine des modifications structurelles au niveau des petites artères pénétrantes de l'artère cérébrale moyenne et postérieure qui consistent dans la nécrose fibrinoïde (la lipohyalinose) et les anévrismes miliaires (CharcotBouchard) Les hémorragies peut survenir dans les noyaux basaux et le thalamus (hémorragie cérébrale profonde), le cervelet (hémorragie cérébelleuse), le pont (hémorragie pontine) et dans la substance blanche des lobes du cerveau (hémorragie lobaire) Manifestations cliniques: début brusque a) Signes d'hypertension intracrânienne graves maux de tête, des nausées et des vomissements b) HTA peut être la cause ou l'effet de l'hémorragie cérébrale (la vasoconstriction systémique par reflex Cushing) c) Déficit neurologique focal dépend initialement du siège de l’hémorragie et ultérieur de l’évolution de la collection hémorragique et l’apparition de l’œdème cérébral 2. L’hémorragie ANEVRISMALE Définition: dilatations de petites dimensions et avec un aspect sacciforme («Berry») des artères cérébrales, causées par des défauts dans la tunique moyenne qui diminuent la résistance des parois vasculaires Classification: anévrismes PRIMAIRES (congénitales): incidence accrue chez les sujets avec reins poly- kystiques, dysplasie fibromusculaire de la paroi artérielle, coarctation de l'aorte, malformation artério-veineuse anévrismes SECONDAIRES : athérosclérose, HTA et infections bactériennes Localisation: au niveau de la bifurcation des artères qui forment le polygone de Willis Facteurs DECLENCHEURS: l’effort physique, les états émotionnels forts, la consommation d'alcool, l'effort pendant les rapports sexuels, pendant la miction et la défécation Facteurs FAVORISANTS : anévrismes plus grandes que 3-5 mm, le tabagisme, l'HTA et l'âge > 50 ans Manifestations CLINIQUES: (a) Avant la rupture Asymptomatique, étant identifié à l'autopsie chez 10 à 20% des sujets Mal de tête atypique avec apparition brusque et accompagné de nausées, vomissements et vertiges, qui apparaît quelques jours ou quelques semaines avant de l'accident hémorragique, suggérant des "fuites" hémorragiques au niveau de l'anévrisme 11 (b) Après la rupture: début BRUSQUE Signes d'hypertension intracrânienne: maux de tête intenses, des nausées, des vomissements Signes d'irritation des méninges: rigidité cervicale et photophobie Déficit neurologique focal : sensoriel ou moteur Collapsus et perte de l’état de conscience (si l’hémorragie est sévère) 3. L’hémorragie par la rupture d’une MALFORMATION ARTERIO-VEINEUSE Définition: anomalies congénitales de communication entre les artères et les veines caractérisées par la manque de développement du réseau capillaire, et la présence d’une ou plusieurs fistules entre les artères et les veines Epidémiologie: se manifeste le plus souvent avant 40 ans Pathogenèse: Au niveau de la malformation, les vaisseaux artérielles ou les parois musculaires faibles, s’élargissent et les parois s’amincissent Le sang est shunté du système artériel (à haute pression) dans le système veineux (à pression baissée) en l'absence du secteur capillaire Les veines exposées à une pression accrue peuvent se rompre, en causant une hémorragie cérébrale La pression artérielle et veineuse élevée dirige le flux sanguin vers les territoires adjacents en causant l’altération de la perfusion cérébrale autour de la malformation Manifestations cliniques: début PROGRESSIF Déficits neurologiques focaux moteurs (hémiparésie, dysarthrie, diplopie) et de champ visuel (hémianopsie homonyme hétérolatérale) Céphalée intense pulsatile (synchrone avec les battements cardiaques) Crises convulsives 12