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GT Oncologie
Degarelix
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DEGARELIX (FIRMAGON)
Degarelix (Firmagon) est une hormonothérapie utilisée dans le traitement du cancer de la
prostate. Degarelix a une action immédiate. Il se lie au récepteur de la gonadotropin-releasing
hormone (GnRH) au niveau de la glande pituitaire, bloquant son interaction avec la GnRH. Ceci
induit une réduction rapide et profonde de l'hormone lutéinisante (LH) et de l’hormone folliculo-
stimulante (FSH) et par conséquence la suppression de la testostérone. [1]
Le 24 Décembre 2008, la Food and Drug Administration (FDA) a approuvé degarelix pour le
traitement des patients atteints de cancer avancé de la prostate aux Etats-Unis. [2] Il a ensuite
été approupar la Commission européenne sur recommandation de l'Agence européenne des
médicaments (EMA) le 17 Février 2009 pour son utilisation chez les patients adultes, de sexe
masculin, atteints de cancer de la prostate avancé, hormono-dépendant.
En tant qu’antagoniste de la GnRH le degarelix est un nouveau type d'hormonothérapie pour le
cancer de la prostate. Ces agents sont des dérivés de peptides synthétiques de la GnRH
Les antagonistes de la GnRH entrent en compétition avec la GnRH naturelle pour se lier aux
récepteurs GnRH dans l'hypophyse. Cette liaison bloque la libération de LH et de FSH par
l'hypophyse. La réduction de la LH conduit par la suite à une suppression rapide et soutenue de
la libération de testostérone par les testicules et réduit ensuite la taille et la croissance du cancer
de la prostate. Cela entraîne une réduction des taux de PSA dans le sang du patient. Mesurer les
niveaux de PSA est un moyen de contrôler la façon dont les patients atteints de cancer de la
prostate répondent au traitement.
Contrairement aux agonistes de la GnRH, qui provoquent une stimulation initiale de l'axe
hypothalamo-hypophyso-gonadique (HPGA), conduisant à une forte augmentation des niveaux
de testostérone, et dans certaines circonstances, une poussée de la tumeur, les antagonistes de
la GnRH ne provoquent pas de flambée la testostérone (surge) pouvant provoquer chez certains
patients une exacerbation des symptômes (flare). [3] Le flare clinique est un phénomène qui se
produit chez les patients ayant une maladie avancée, se caractérisant par une série de
symptômes cliniques tels que des douleurs osseuses, une obstruction de l'urètre, et la
compression de la moelle épinière pouvant entrainer des paraplégies irréversibles.
Les agences du médicament ont émis des avertissements encadrés concernant ce phénomène
dans les informations de prescription pour les agonistes de la GnRH.
Comme il n’y pas de pic de testostérone avec les antagonistes de la GnRH, il n'est pas
nécessaire d’associer un antiandrogène aux antagonistes pendant les premières semaines pour
éviter un flare.
Les agonistes de la GnRH induisent également une augmentation des niveaux de testostérone
après chaque réinjection, un phénomène qui ne se produit pas avec des antagonistes de la
GnRH comme degarelix.
Les antagonistes de la GnRH ont une action immédiate conduisant à une suppression rapide et
profonde de la testostérone et sont donc particulièrement utiles dans le traitement des patients
atteints de cancer de la prostate où le contrôle rapide de la maladie est nécessaire.
Une étude de phase III, randomisée de 12 mois (CS21) dans le cancer de la prostate [4]
comparant le degarelix a un agoniste de la GnRH, la leuproréline a été réalisée. Dans cette
étude le degarelix a été non-inférieur à la leuproréline en termes de baisse de la testostéronémie
aux niveaux de castration ( 0,5 ng / ml) au jour 28 de l'étude. Les niveaux de testostérone ont
été baissés nettement plus rapidement avec le degarelix qu’avec la le leuproréline. On n’a pas
observé de pic initial de testostérone (« surge ») avec le degarelix alors que ce phénomène est
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apparu chez 81% des patients sous leuproréline. A noter cependant que seulement 11% des
patients sous leuproréline ont parallèlement reçu un traitement antiandrogène. Degarelix a
entraîné une réduction plus rapide des niveaux de PSA par rapport à la leuproréline, indiquant un
contrôle plus rapide du cancer de la prostate. Des résultats récents suggèrent également que la
thérapie de degarelix peut entraîner plus de contrôle du cancer de la prostate par rapport à la
leuproréline. [5]
Comme avec tous les traitements hormonaux, degarelix est souvent associée à des effets
secondaires hormonaux tels que les bouffées de chaleur et le gain de poids. [4] [6] [7] En raison
de son mode d'administration (injection sous-cutanée), degarelix est également associée à des
réactions au site d'injection telles que douleur, érythème ou gonflement. Ces réactions, plus
fréquentes et plus prononcées qu’avec les agonistes de la GnRH, sont généralement légères ou
modérées et se produisent souvent après la première dose. [4]
FIRMAGON nécessite une injection mensuelle, contre une injection tous les 3 à 6 mois pour les
agonistes de la GnRH.
Evidence level: Ib
REFERENCES:
1. Princivalle M, Broqua P, White R, et al (March 2007). Rapid suppression of plasma
testosterone levels and tumor growth in the dunning rat model treated with degarelix, a new
gonadotropin-releasing hormone antagonist. J. Pharmacol. Exp. Ther. 320: 1113-8.
2. PR Newswire. FDA approves Ferring Pharmaceuticals' Degarelix (generic name) for the
treatment of advanced prostate cancer. PR Newswire, Europe Ltd 2008 [cited 2009 Mar 2];
Available from here
3. Van Poppel H, Nilsson S (June 2008). Testosterone surge: rationale for gonadotropin-
releasing hormone blockers? Urology 71: 1001-6.
4. Klotz L, Boccon-Gibod L, Shore ND, et al (December 2008). The efficacy and safety of
degarelix: a 12-month, comparative, randomized, open-label, parallel-group phase III study in
patients with prostate cancer. BJU Int. 102: 1531-8.
5. Schröder FH, Boccon-Gibod L, Tombal B, et al (March 2009) Degarelix versus leuprolide in
patients with prostate cancer: effect in metastatic patients as assessed by serum alkaline
phosphatase. European Association of Urology (EAU) Annual congress 17–21 March 2009,
Stockholm, Sweden. Abstract 40.
6. Gittelman M, Pommerville PJ, Persson BE, et al (November 2008). A 1-year, open label,
randomized phase II dose finding study of degarelix for the treatment of prostate cancer in
North America. J. Urol. 180: 1986-92.
7. Van Poppel H, Tombal B, de la Rosette JJ, et al (October 2008). Degarelix: a novel
gonadotropin-releasing hormone (GnRH) receptor blocker--results from a 1-yr, multicentre,
randomised, phase 2 dosage-finding study in the treatment of prostate cancer. Eur. Urol. 54:
805-13.
8. Radu, A.; Pichon, C.; Camparo, P.; Antoine, M.; Allory, Y.; Couvelard, A.; Fromont, G. L.; Hai,
M. T. V. et al. (2010). "Expression of Follicle-Stimulating Hormone Receptor in Tumor Blood
Vessels". New England Journal of Medicine 363 (17): 1621–1630.
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Groupe de travail
Dr Guy BERCHEM médecin-spécialiste, oncologue au CHL
chargé de la rédaction de la présente recommandation
Dr Carlo BOCK coordinateur du groupe de travail,
membre du Conseil scientifique et
médecin-spécialiste, oncologue en retraite
M Yves BRUCH membre du Conseil scientifique et
pharmacien auprès du CMSS
Mme Jacqueline GENOUX-HAMES pharmacienne auprès de la Direction de la Santé
Dr Serge MEYER médecin-spécialiste, oncologue au CHEM
Dr Stefan RAUH médecin-spécialiste, oncologue au CHEM
Dr Frank SCHUMACHER médecin-spécialiste, oncologue à HK
Dr Michel UNTEREINER médecin-spécialiste, oncologue au Centre François
Baclesse
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