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Contexte d etude

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CONTEXTE D’ETUDE
L’objectif de cette section est de présenter, d’une part, le contexte socio-économique du Mali et,
d’autre part, de mettre en exergue l’amélioration des politiques mises en place pour la participation
des femmes sur le marché du travail.
I.1) contexte socioéconomique
Dans cette partie de ce travail de recherche, il s’agit de montrer, en premier lieu, la situation
démographique et sociale et, en second lieu, de présenter la situation économique du Mali
a) Situation démographique et sociale
Dans les années 90, la dégradation des indicateurs socio-économique dans les nombreux et en
particulier les pays en développement a conduit les Nation Unis à organiser plusieurs sommets
mondiaux dont la IVème Conférence mondiale sur les femmes et adoption de la Déclaration et du
Programme d’action de Beijing de 1995 qui ont abouti à l’adoption des Objectifs du Millénaire
pour le Développement (OMD) en 2000. La Déclaration des Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD), adoptée en Septembre 2000 par 191 pays notamment le Mali, a accordé
une importance pour réduire les inégalités entre les femmes et les hommes en vue de rétablir le
niveau de développement humain et d’éradiquer la pauvreté à l’horizon 2015.
En effet, lors du Sommet sur le développement durable tenu à New York le 25 Septembre 2015,
les États membres de l'ONU ont adopté un nouveau programme de développement durable qui
comprend 17 objectifs mondiaux pour mettre fin à la pauvreté, à la lutte contre les inégalités et à
l’injustice ; et à faire face au changement climatique d’ici 20301.
Par ailleurs, depuis le mois de janvier 2016, les ODD ont pris le relais des OMD dans l’agenda de
développement des Nations unies et ont supposés de corriger certaines faiblesses des OMD en
ayant un caractère universel et en combinant les 3 trois dimensions du développement durable
l’économique, le social et l’environnemental, contrairement aux OMD. Le cinquième de ces
objectifs est de parvenir à l’égalité des sexes et à autonomiser toutes les femmes et toutes les filles.
Quant à la deuxième, il cible l’accès des femmes à l’emploi (la proportion de femmes parmi les
salariés hors agriculture) et à la représentation politique (la proportion de sièges occupés par les
femmes au parlement).
Pour le développement d’un pays, il est nécessaire pour la population surtout les plus pauvres
d’avoir un travail adéquat et d’avoir un revenu, qui leurs permettent de subvenir à leur besoin afin
1
d’assurer leur autonomisation économique. Puisque les inégalités de genre en matière d’emploi et
de salaires peuvent influencer négativement la croissance économique à travers plusieurs canaux.
Des indicateurs sociaux peuvent être appréhendés par l’IDH. Au Mali, l’indice du développement
humain est de 0,442 en 2015 contre 0,419 en 2014. A travers ces statistiques, le Mali se trouve au
179ème rang sur 188 pays en 2015 (PNUD-Mali, 2017). De plus, selon le rapport de l’INSTAT
(2018), l’incidence de la pauvreté est estimée à 44,9 % en 2017. Ce taux est de 63,80% en 2001,
47,4% en 2006, 43,6% en 2010 qui entraine une baisse de 20,2 points de pourcentage entre 2001
et 2010. Pourtant, la pauvreté est largement répandue en milieu rural, avec une proportion de
53,6% contre 32,9 % en milieu urbain. D’ailleurs, selon les rapports de la Banque Mondiale (2017),
les femmes sont plus pauvres que les hommes et que la pauvreté touche une proportion de 50 %.
D’ailleurs, le rapport de l’INSTAT (2018) montre que les ménages dirigés par les femmes sont
moins pauvres que les hommes. Il ressort que 27,8 % des personnes vivantes dans les ménages
dirigés par les femmes sont en situation de pauvreté contre 45,8 % pour les ménages dirigés par
les hommes.
Selon les résultats définitifs du 4ème Recensement Général de la Population et de l’Habitat
(RGPH-2009), la population résidante est de 8.465.188 habitants en 1990 avec une proportion
50,6% des femmes. Cette population est de 14.528.662 en 2009 avec une légère prédominance des
femmes : 50,4% de la population soit un rapport de 98 hommes pour 100 femmes et passe à
18 689 966 en 2017 avec une proportion de 49,9 % des femmes.
Cette population a atteint les 19 418 000 habitants en 2018 selon les résultats des projections issues
de la révision 2010 des perspectives mondiales de la population de la Division Population des
Nations Unies dont 9 880 201 hommes et 9 884 155 femmes. Donc les femmes et les hommes
représentent la même proportion avec 50% dans la population.2
2
Enquête Démographique et de Santé 2018 (INSTAT) Mali
Evolution des hommes et des femmes dans la population
50,8
50,6
50,4
50,2
50
49,8
49,6
49,4
49,2
49
48,8
Population, femmes (% du total)
2017
2016
2015
2014
2013
2012
2011
2010
2009
2008
2007
2006
2005
2004
2003
2002
2001
2000
1999
1998
1997
1996
1995
1994
1993
1992
1991
1990
48,6
Population, hommes (% du total)
Figure 1: Evolution de la population : Homme et Femme au Mali entre 1990 et 2017
Source : auteur, basse de données Banque Mondiale (2017)
Il ressort sur la figure ci-dessus que la tendance commence à renverser, nous constatons qu’entre
1990 et 2017, le pourcentage des hommes à beaucoup augmenter dans ces dix dernières années
jusqu’à ceux qu’il dépasse les pourcentages des femmes avec une légère prédominance de 50,1%
contre 49,9 % à ceux des femmes.
Par ailleurs, la population malienne est majoritairement jeune. En effet, les moins de 15 ans
représentent 46,6% de la population, la tranche d’âge de 15 à 64 ans représente 48,4% et la
population âgée de 65 ans et plus est de 5%. Elle vit essentiellement en milieu rural. En effet, le
milieu urbain compte 22,5% contre 77,5% pour le milieu rural (Banque mondiale, 2017).
Le taux de croissance démographique annuel moyen était de 2,2 % en 1990, est passé à 3,6% en,
2017 avec un taux de fécondité de 6,3 enfants par femmes (contre 7,1 enfants en 1990), soit le
troisième taux le plus élevé au monde après le Niger et la Somalie (EDSM-IV, 2018).
Il est pourtant important de souligné que l’évolution de la population malienne varie selon le genre.
Si on considère le rapport de masculinité, il s’établit à 95 hommes pour 100 femmes. Cet indicateur
varie selon l’âge et les entités démographiques d’un pays. Pour les jeunes âges moins de 15 ans on
observe 104 garçons pour 100 filles. En effet, il ressort un avantage numérique des garçons par
rapport aux filles des jeunes âgées de moins 15ans. Par contre au notre si prend 15 ans et plus, on
observe 100 femmes pour 98 hommes. En effet, il ressort un avantage numérique des femmes par
rapport aux hommes de l’âge de 15ans et plus.
Ce déséquilibre structurel est probablement dû au phénomène migratoire qui touchent
essentiellement les hommes ou cela pourrait s’explique aussi, par l’espérance de vie, les femmes
ont une espérance de vie plus élevé que ceux des hommes (EDSM-IV, 2018). La structure par sexe
et par âge de la population est illustrée dans la pyramide des âges ci-dessous. En effet, on constate
d’abord un élargissement de base, ce qui atteste de la jeunesse de la population, liée à une fécondité
élevée et en suite observe que la pyramide se rétrécit au fur et à mesure que l’âge augmente, ce qui
atteste de la forte mortalité.
D’après les perspectives démographiques élaborées par les services techniques du Ministère
chargé du Plan, si la fécondité reste inchangée et que la mortalité continue à baisser, la population
malienne sera de 22,1 millions d’habitants en 2024 (DNSI, 2018). En effet, cet accroissement de
la population malienne aura des répercussions certaines dans tous les secteurs du développement
économique, en particulier pour l’éducation, l’emploi et la santé. En plus, la satisfaction de ces
besoins induits par la croissance démographique constitue un défi.
Figure 2: la pyramide des âges selon les sexes
Source : Basse de donnée de la Banque Mondiale (2017).
La maîtrise d'une telle croissance démographique est une composante de l’amélioration de l’accès
à l’éducation et l’emploi. Ces divers éléments peuvent souvent affecter la performance
économique et entraînant un ralentissement de développement d’un pays.
Ainsi, il est important de faire ressort, l’avantage de l’éducation et l’emploi en tant que
déterminant de l’autonomisation économique des femmes et la croissance économique.
L’éducation est considérée l’un des moyens les plus importants, permet de donner aux femmes des
connaissances, des compétences et la confiance en soi nécessaires pour participer pleinement au
processus de développement. L’éducation secondaire est essentielle pour préparer les étudiants à
l’enseignement supérieur et à des compétences importantes pour la vie. En outre, l’éducation
secondaire fournit les compétences et les outils nécessaires pour répondre aux demandes
croissantes d’un pays pour les travailleurs hautement qualifiés et instruits dans un monde globalisé.
Malheureusement, des nombreuses filles maliennes ont des difficultés à aller aux écoles
secondaires, leurs taux moyenne au niveau secondaire est 15,4 % contre 22,7 % % des garçons
(Cellule de planification et de statistique, 2017). Le constat est que peu d’amélioration été faite par
rapport en 1990 avec un taux de 4,5% pour les filles contre 9% pour les garçons au moins quatre
sur dix ont fréquentés l’école.
L'éducation des filles est considérée comme ayant un effet catalyseur dans toutes les dimensions
du développement économique, y compris un niveau de productivité plus élevé et une croissance
économique encourageante (Kabeer et Natali, 2013).
Les analystes prédisent que le PIB devrait augmenter jusqu’à 30% en autonomisant les femmes
,soulignant l’importance des systèmes éducatifs qui fournissent les compétences et les
connaissances pour pouvoir saisir les futures opportunités d’emploi et l’éducation qui fournit aux
femmes des connaissances, des compétences, l’initiative et la créativité pour survivre et prospérer
dans un monde où les débauchés traditionnels seront beaucoup plus limitées, mais où d'autres types
de travail seront créés (RCFOEM, 2016).
Cela suggère, que le besoin d’éducation dans l’avenir qui rompt avec les normes établies et met
l’accent sur l’agence, la créativité et la capacité d’adaptation, qui a le potentiel de permettre à toute
une génération d’acquérir un plus grand apprentissage et une plus grande utilisation de
l’apprentissage au profit de tous. Le travail de la femme est considéré comme une source de
richesse, de croissance et de développement économique du pays. En ce qui concerne les emplois
conventionnels, les femmes maliennes sont sous représentées avec une proportion faible 55,4 %
que celui des hommes avec 76,50% (Banque mondiale, 2017).
En effet, une insuffisance de main d’œuvre qualifiée est comme un goulet d’étranglement à la
croissance. En améliorant les connaissances et les compétences des travailleurs, en particulier des
femmes grâce à l’enseignement et à la formation technique et professionnelle, les économies
locales peuvent créer une main d’œuvre qualifiée pour accroître la production des biens et services
et contribuer à la croissance économique.
b) Situation économique du Mali
Le Mali est un pays à vocation agricole, puisque l’agriculture contribue à près de la moitié du PIB,
contre un tiers pour les services et un cinquième pour l’industrie. Avec l’agriculture, 80% de la
population qui la pratique, et informelle (80% des travaux sont effectués au niveau du secteur
informel). En outre, les exploitations agricoles sont majoritairement de type familial et la
production est très dépendante des aléas climatiques, essentiellement la pluviométrie.
Le secteur primaire contribue à hauteur de 35,5% de la richesse nationale. Le secteur secondaire
s’est fortement développé, principalement, grâce au secteur de l’or et des travaux publics, en
constituant près de 33% du PIB national. D’après la Banque Africaine de Développement, la
croissance économique a reculé avec 0,6 points de pourcentage, passant de 5,4 % en 2017 à 4,8 %
en 2018.
Par ailleurs, le taux de croissance du PIB réel a été relativement soutenu au cours des vingt-huit
dernières années et son évolution apparaît ainsi erratique. Le revenu par habitant (PIB/habitant) à
prix courant en moyenne était estimé de 4,3 % soit 316,817 dollars en 1990, est passé à 595,637
dollars en 2007, puis à 824,5162 dollars en 2017(Banque mondiale, 2017). En volume, le PIB est
estimé en moyenne de 5,4% en 2017 soit une variation annuelle moyenne de 3,9 % de l’indice des
prix du PIB au niveau général. Sur la période 1990-2017, l’économie malienne a connu trois
années de récession à savoir 1993, 2000 et 2012 avec respectivement -4,7 %, -0,1% et -0,8% de
croissance. L’année 2000 ressort comme l’une des années les plus difficiles avec une croissance
économique légèrement négative (-0,1%). Elle a été marquée par un recul de la demande intérieure
notamment de la consommation finale des ménages avec une contribution négative de 1,3 point à
la croissance. Depuis la dévaluation du FCFA en 1994, le pays enregistre des taux de croissance
systématiquement supérieurs à la croissance démographique, située en moyenne à 3,5%. Ainsi ces
progrès, associés à la dévaluation ont contribué à une croissance tirée par les exportations qui a
fait passer la croissance du PIB réel d’un niveau de 1% par an en moyenne sur la période 1991/1993
à 4,5% sur la période 1994/1996, puis à 5,4% au cours des cinq dernières années.
La croissance économique a été relativement faible et inférieure à 5% pour les années 2002, 2004,
2006, 2007, 2008 et 2009. A l’exception de l’année 2002, la croissance a été essentiellement tirée
par la consommation finale et dans une moindre mesure par la Formation Brute de Capital Fixe
(FBCF). Concernant les années 2001, 2003, 2005, 2010, et 2014, la croissance a été forte et
supérieure à 5,4% avec un pic très marqué de 15% en 2001 supérieur à la moyenne de 3.9 % des
pays de l’UEMOA. Ces performances sont liées aux effets combinés de la hausse de la demande
intérieure et de la forte progression des exportations.
Sur la période 2011 à 2013 la croissance a été relativement faible avec un taux de croissance
inférieur à 3%. En effet, cette période a été marquée par une baisse importante de la production
agricole en 2011 et 2013 et la crise politique et sécuritaire de 2012 et ses effets en 2013. La
contribution à la croissance de la consommation finale a été très faible avec en moyenne 1,5 et 0,3
points de croissance respectivement pour la consommation privée et la consommation publique.
Par contre la contribution du secteur extérieur a été positive sur la période en liaison avec la hausse
des cours de l’or et du coton. En définitive, la croissance économique est ressortie en variation
annuelle moyenne, 2,1 % entre 1990 et 2017(Banque mondiale).
14
Croissance du PIB par habitant (% annuel)
12
10
8
6
4
2
2017
2016
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2013
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2001
2000
1999
1998
1997
1996
1995
1994
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1992
1991
-2
1990
0
-4
-6
-8
Figure 3: Evolution de la croissance du PIB par habitant entre 1990 et 2017
Source : Base de données de Banque Mondiale (2017)
En somme, il ressort du tableau ci-dessus que l’évolution du taux de croissance du PIB par habitant
est irrégulière durant la période 1990 à 2017
20
15
10
5
2017
2016
2015
2014
2013
2012
2011
2010
2009
2008
2007
2006
2005
2004
2003
2002
2001
2000
1999
1998
1997
1996
1995
1994
1993
1992
1991
1990
0
-5
-10
Croissance du PIB (% annuel)
Croissance du PIB par habitant (% )
Figure 4 : Evolution du PIB par habitant et le PIB réel.
Source : Base de données de Banque Mondiale (2017)
En bref, il ressort du tableau ci-dessus une même évolution du taux de croissance du PIB réel et
de celui du PIB par habitant sur la période de 1990-2017
I.2) Situation de la participation des femmes au marché du travail du Mali.
Cette sous-section présente les ampleurs de la participation et les obstacles de la participation des
femmes au marché du travail.
a) Evolution des femmes au marché du travail
La participation des femmes au travail en dehors des tâches ménagères a connu une progression
régulière, linéaire entre 1990 et 2017 avec une moyenne, 43% mais, il y a toujours des
différentiations sexuelles iniques à des différents taux à la participation au marché du travail. Ainsi,
nous constatons, d’abord la moindre concentration des femmes à la participation à la population
active dans les années 1990-1998, et stable avec un taux moyen 35,4% contre 66,7% de celui des
hommes. En outre, observe ensuite une légère augmentation des taux moyenne de la participation
des femmes à la population active entre 1999-2005 et la stabilité continu toujours, mais la
différenciation sexuelle existe entre les deux taux avec 36,2 % contre 67,3% pour les hommes et
enfin en 2006-2017 on observe que les taux moyenne de la participation des femmes actif occupé
à augmenter avec 52,7% par rapport aux années passé mais, la différenciation sexuelle existe
toujours avec un écart très important de 27 points de pourcentage contre de celui des hommes
79,7%.
Par contre la même différence existe toujours mais pas grand tellement que celui des hommes
avec leurs taux de chômages en 1990-1998, le taux moyen de chômage des femmes était de 3,8%
contre 2,8% en suite elle est passé en 1999- 2005 en 8,5% contre 6,3% et enfin, elle est devenue
9,9% contre 7,6% en 2006-2017. En, outre nous observe un taux moyen de chômage des femmes
entre 1990 et 2017 avec 7,7% contre celui des hommes de 5,8%.
Cela ne peut s’expliquer que les femmes participent moins que les hommes au marché du travail,
ce qui fait qu’elles sont plus touchées au chômage que les hommes. Par contre au niveau de la
participation à la population active, nous remarquons durant les dix dernières années les taux de la
participation des femmes ont progressé mais toujours grandes différences avec celui des hommes.
Ainsi, cette différence peut être dû probablement par plusieurs facteurs comme par exemple le
niveau d’éducation peut être responsable de leur faible taux de la participation des femmes au
marché, ce que de fait il existe des écarts entre le taux des hommes et celles des femmes à la
population active ; ou encore cette faiblesse peut être expliquer, le mariage précoce ou le faible de
pouvoir économique des parents, qui peuvent souvent perpétuée sur leur taux d’achèvement. En,
plus certaine étude montrée que les taux d’achèvement est corrélé avec le taux participation au
marché du marché (Banque Mondiale ,2017). En somme, l’éducation et l’accès à l’emploi est
indispensable pour la réalisation de l’autonomisation des femmes.
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
Chômage, hommes
Chômage, femmes
(% )
(% )
Taux de
participation à la
population active,
hommes (% )
Taux de
participation à la
population active,
femmes (% )
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
Figure 5: Evolution des taux de la participation des hommes et des femmes à participation de
la population active occupé et leurs taux de chômage.
Source : Banque Mondiale
La relation positive entre participation des femmes et la croissance économique apparaît donc dans
les pays en developpement ainsi que confirmé dans l’analyse proposée par qu’Eckstein et Lifshitz
(2009). Le taux de participation à l’éducation de base et de participation des femmes maliennes à
la vie active y sont sensiblement inférieurs à ceux des hommes, et plus inégalement répartis dans
la population. En 1990-2017, le taux d’emploi moyen des femmes est 39.8% seulement, chiffre
inférieur de près de moitié à celui des hommes, 76,5 au moins observe une augmentation des taux
de participation des femmes dans ces dix dernières années. En outre, si on considère l’éducation,
les taux moyen de scolarisation des femmes sont faibles seulement 23% fréquentent
l’enseignement secondaire, et sensiblement inférieurs à ceux des hommes avec 35% (Banque
mondiale, 2017). Le taux moyenne de fécondité en 1990-2017 est 6,3 naissances par femme
compte parmi les plus élevés au monde (EDSM, 2018) et observe que le taux de fécondité est resté
inchangé durant les vingt dernières années et en elle suit une diminution vers les trois dernières
années.
Enfin, sur la période considérée, la participation a globalement augmenté. Son évolution au cours
des 10 dernières années est néanmoins plus difficile à suivre. L’augmentation du niveau
d’éducation des femmes apparaît ainsi comme un facteur potentiel de l’augmentation de la
participation au marché du travail. On peut néanmoins remarquer deux choses : d’une part la
diminution des taux de l’éducation des femmes au a été environ deux fois plus rapide en valeur
absolue que l’augmentation de la participation en 2001-2002 alors au même le PIB a atteint un pic
avec de 12,1% et par contre en 2004-2017 le taux d’éducation a augmenté et le taux de participation
des femmes suit diminution et le PIB suit ainsi, une évolution irrégulière mais le taux de fécondité
est stable entre 1990 et 1996 et après il suivit une légère diminution durant le reste des années
avec 6,9 % contre 7,1% (Banque mondiale, 2017).
60
50
40
30
20
10
2017
2016
2015
2014
2013
2012
2011
2010
2009
2008
2007
2006
2005
2004
2003
2002
2001
2000
1999
1998
1997
1996
1995
1994
1993
1992
1991
1990
0
-10
Ratio emploi-population, femme de 15 ans et plus, (%)
Croissance du PIB par habitant (% annuel)
Éducation secondaire, élèves (% de filles)
Taux de fertilité, total (naissances par femme)
Figure 6: Evolution des taux, d’emploi, éducation et fertilité et la croissance économique.
Source : Banque Mondiale (2017)
b) Les obstacles qui pèsent sur la participation des femmes au marché du travail et
leurs autonomisations
Dans les pays africains, on remarque que les principales victimes lors d’une baisse de la croissance
économique, il fait face à une situation des difficultés de l’accès des femmes à l’emploi, susceptible
de se dégrader davantage.
Malgré des performances macroéconomiques encourageantes, les femmes souffrent de faibles
résultats sur le marché du travail et sont systématiquement désavantagés par rapport à leurs
homologues hommes à la participation à la population active avec un taux moyen de 43% contre
%. En effet, les femmes ont des difficultés pour obtenir un emploi et il leur faut également
davantage d’années pour ensuite accéder à un emploi de qualité par rapport aux hommes.
Certaines femmes n’ont d’ailleurs quasiment aucune chance d’obtenir un emploi satisfaisant :
elles occuperont la majorité de leur vie des emplois précaires, insuffisamment payés, aux longues
heures de travail. Les emplois salariés, à responsabilité ou d’une manière générale de bonne qualité
sont bien souvent occupés par les hommes. La faible participation des femmes est dû à divers
facteurs, qui entravent leur accès au marché du travail. Les obstacles à leur difficulté d’accès à un
emploi proviennent de leur faible scolarisation avec un taux moyen 35.1% 1990-2017 (Banque
mondiale, 2017) et de leur fort taux d’analphabétisation et 74,8% (INSTAT, 2017).
Les difficultés à la scolarisation des jeunes femmes sont encore fortes et expliquent la faiblesse
des ressources attribuées à l’éducation des filles et des femmes. Les différences entre les hommes
et les femmes sur les plans de l’éducation et d’autres variables du capital humain ne sont pas les
seuls facteurs expliquant la médiocrité du marché du travail des jeunes femmes maliennes. Des
contraintes d’ordre économique les empêchent d’accéder à un emploi. Ainsi, très peu d’aides et
d’appuis à l’emploi salarié leurs sont réservés ; elles sont également souvent exclues des structures
de formation professionnelles existantes.
Enfin, le poids de la tradition malienne freine l’autonomisation des femmes : dans la société
malienne à caractère patriarcal, où peu de femmes ont accès à l’emploi ou aux postes à
responsabilités (directrices nationales, etc.) et d’une manière générale sont souvent écartées des
prises de décision. La demande d’emploi des femmes (mais également l’offre) est ainsi très faible
au Mali, où de nombreuses allusions persistent encore par rapport à la responsabilisation des
femmes. De plus, la répartition traditionnelle des fonctions au sein de la société malienne confie
aux femmes les tâches domestiques. Cette division sexuée du travail, horizontale comme verticale,
influe fortement sur leur participation au marché du travail, à leurs rémunérations par rapport aux
hommes et affaiblie ainsi la performance économique. Les charges excessives qui en découlent ne
leur permettent pas de participer massivement à des programmes d’encadrement professionnel, et
représentent aussi autant de temps perdu pour chercher et occuper effectivement un emploi.
Tableau 1: Représentation des taux d’activités des femmes et hommes et leurs taux de
scolarisation en fonction de l’année
Année
Taux
d’activité
des hommes
Taux
d’activité
des femmes
Taux de
scolarisation
secondaire
des garçons
Taux de
scolarisation
secondaire
des filles
Taux
d’activité
totale
2013
2014
2015
2016
2017
76,8%
82%
80,4%
82,1%
85,7 %
44,4%
61,1%
62,1%
56,1%
62,0 %
45,1%
50,3%
46,4%
49,1%
57%
37,1%
37,3%
37,1%
37%
37,1%
5%
60,1%
60%
62%
46,7 % de
Source : Banque Mondiale (2017)
I.3) Les politiques publiques de l’amélioration de l’autonomisation des femmes
Le Mali a ratifié des lois et des règlements en vigueur de prévoir les mêmes droits et les mêmes
obligations pour les hommes et les femmes. Plusieurs textes et instruments ont été adoptés,
notamment : la Politique nationale Genre (PNG) adoptée en 2011, dont l’objectif est de
promouvoir l’égalité entre les sexes et l’autonomisation économique de la femme malienne ; la loi
du 18 décembre 2015 instituant des mesures pour promouvoir la parité dans l’accès aux fonctions
nominatives et électives ; et le budget reflétant la prise en compte des questions de parité hommes
et femmes annexé chaque année au projet de loi de finances. Le Mali a également adopté les
principaux instruments internationaux et régionaux relatifs aux droits des femmes.
Les textes visant à renforcer les droits économiques des femmes : Loi n°2012-002 du 23 janvier
2012 portant création du Fonds d’Appui à l’Autonomisation de la Femme et à l’épanouissement
de l’Enfant (FAFE) et la loi N°2015-052 du 18 décembre 2015, instituant des mesures de
promotion du genre aux fonctions nominatives et électives au Mali.
S’agissant de l’accès aux postes de responsabilités, on observe quelques avancées : 9 ministres
femmes sur 36, une femme sur 10 gouverneurs et 8 femmes préfets/sous-préfets. Elles sont 9,52
% à l’assemblée nationale, à la Cour constitutionnelle 44,4 %, à la Cour suprême 15 %, les
directrices de services centraux 19 %, les représentations diplomatiques 14 % (2016), (PNUDMali, 2018). Les Fonds d’appui à l’autonomisation de la femme et à l’épanouissement de l’enfant
(FAPE) ont été mis en place en 2015 qui a permis de financer 616 projets (prêts) en faveur des
femmes.
Le Programme Décennal de Développement de l’Education (PRODEC) dont l’un des objectifs
prioritaires est la parité fille /garçon comporte une sous composante Scolarisation des filles
(SCOFI) qui a pour mission la création d’une dynamique d’accélération de la scolarisation des
filles pour réduire les écarts entre filles et garçons.
La Politique Nationale de l’Emploi (PNE) (PRODEFPE) dont l’une des orientations prioritaires
est « l'emploi comme facteur de rééquilibrage économique, et social » retient aussi l’emploi de la
femme en vue de son autonomisation parmi ses six domaines prioritaires ; et divers programmes
qui ciblent les femmes en vue de leur promotion et de leur autonomisation, comme la politique
(implicite) des quotas. C’est aussi le cas du Fonds d’Autonomisation des Femmes et
l’Epanouissement des Enfants (FAFE) qui a été voté par l’Assemblée Nationale depuis le 19
Décembre 2011 et mis en place avec l’appui technique d’ONU-Femmes Mali pour financer la
promotion et l’autonomisation de la femme (ODD Mali, 2018).
Les inégalités sont coûteuses et représentent des pertes constantes pour la société. Par contre
l’égalité entre les femmes et les hommes est à la fois un droit fondamental et un atout pour le
développement économique (Oxfam, 2017). Ainsi, nous allons mettre l’accent sur l’analyse
théorique et empirique de l’autonomisation des femmes en relation avec la croissance économique.
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