26 NRP COLLÈGE JANVIER 2021
Séance 5 LECTURE, ÉCRITURE, ORAL
Des aventures du quotidien
Activité orale
On demande aux élèves par petits groupes de trois ou quatre
de lister les chapitres et de les classer selon trois ou quatre thèmes,
l’objectif étant de faire émerger les thématiques abordées dans le
récit qui composent la vie de Nicolas.
L’école La famille (et le
voisinage) Les copains
1. Un souvenir qu’on
va chérir (La photo de
classe)
3. Le Bouillon
5. On a eu l’inspecteur
7. Djojo
11. On a répété pour le
ministre
13. Le Petit Poucet
18. M. Bordenave n’aime
pas le soleil
6. Rex
8. Un chouette
bouquet
9. Les carnets
14. Le vélo
15. Je suis malade
19. Je quitte la
maison
2. Les cow-boys
4. Le football
10. Louisette
12. Je fume
16. On a bien
rigolé
17. Je
fréquente
Agnan
Que pensent les élèves de ces thèmes ? Reflètent-ils l’univers
d’un écolier ? Y a-t-il des choses qui les ont étonnés ? Quels cha-
pitres ont-ils préférés ? On rappelle que le livre a été publié en 1960,
c’est-à-dire il y a soixante ans.
Questions en vue d’un travail écrit
1. Citez des éléments qui sont devenus obsolètes, dépassés.
2. Citez ce qui, au contraire, n’a pas changé. Qu’en déduisez-vous ?
Éléments de réponse
1. Aujourd’hui les écoles sont mixtes. Des jeux sont apparus,
d’autres ont disparu. Il n’est pas sûr que les écoliers jouent encore
aux cow-boys et aux Indiens, par exemple. Ils jouent aussi aux
cartes d’un dessin animé japonais, car la télévision a envahi tous
les foyers, alors qu’en 1950-60, pas grand monde n’avait de télévi-
sion (seul Clotaire en a une). On peut ajouter comme jeux actuels
les jeux vidéo qui prennent beaucoup de place.
2. En revanche, on joue toujours aux billes dans les cours d’école
et au foot sur n’importe quel terrain, on fait toujours du vélo, on
veut toujours un chien ou un autre animal de compagnie, on a tou-
jours une maîtresse (parfois un maître), on a toujours une photo de
classe, il y a toujours une certaine typologie d’élèves (celui qui est
turbulent, celui qui a toujours des bonnes notes, etc.). Les adultes
qui font partie du quotidien demeurent évidemment ceux de la
cellule familiale et de l’entourage : parents, maîtresse, directeur, di-
rectrice, voisins. On ne dit plus surveillant mais ATSEM ; leur person-
nalité compte beaucoup dans le quotidien des enfants. Les écoliers
de 2020 continuent de se disputer avec leurs copains, avec leurs
parents, d’avoir des sentiments amoureux, d’avoir des bulletins à
montrer, de vouloir faire des bêtises, d’avoir peur de les faire, de
trouver les parents injustes et de les aimer en même temps.
On peut donc en déduire que les enfants de 2020 ne sont pas
très différents des écoliers de 1960, car l’enfance, dans cette partie
privilégiée de la planète, comporte les mêmes ingrédients : l’envie
de s’amuser, le souci des parents de bien éduquer leurs enfants, et
la place énorme que prend l’école dans leurs vies.
On peut citer Sempé pour expliquer l’universalité du Petit
Nicolas et son succès : « L’univers du Petit Nicolas est un monde idéal.
C’est l’enfance que Goscinny et moi aurions aimé avoir. C’est le grand
talent de Goscinny d’avoir réussi à créer un monde de gosses tel que
tout le monde en rêve. Il n’y a jamais de drame dans la vie de Nicolas ».
Séance 6 RECHERCHES, ÉCRITURE,
ACTIVITÉ ARTISTIQUE
Des années 1960 ... à aujourd’hui
Activités, recherches
Les élèves recherchent sur le site dédié au Petit Nicolas des
informations sur les deux auteurs du livre en répondant aux ques-
tions suivantes.
1. Qui sont Sempé et Goscinny ?
2. Comment ont-ils eu l’idée de travailler ensemble ? Quelle a été la
genèse du récit illustré Le Petit Nicolas ?
3. Comment et à quel rythme ont d’abord été publiées les histoires
du Petit Nicolas ? En quoi est-ce que cela explique-t-il le fait que les
chapitres n’aient pas besoin d’ordre ? En quoi cela explique-t-il les
nombreuses répétitions des présentations des personnages (vues
dans la séance 2) ?
4. Quelles autres œuvres ont été tirées de ces livres ?
Éléments de réponse
1. René Goscinny est un auteur et scénariste né en 1926 à Paris ; il a
créé avec Uderzo le personnage d’Astérix (traduit en 107 langues),
Lucky Luke avec Morris… il a été directeur du journal de bande
dessinée Pilote. Il meurt en 1971. Jean-Jacques Sempé est un des-
sinateur né en 1932 à Bordeaux ; il cherche à vendre ses dessins aux
journaux parisiens. Il rencontre Goscinny et commence à travailler
dans la presse. Il a créé plusieurs personnages en plus du Petit Nico-
las : Marcellin Caillou, Raoul Taburin. En plus de ces récits enfantins,
il publie de très nombreux albums de dessins, accompagnés de très
peu de textes, qui sont poétiques et montrent un regard mélanco-
lique sur la société.
2. Dès leur rencontre en 1953, Sempé et Goscinny deviennent amis.
En 1956, ils travaillent sur une bande dessinée d’une trentaine de
planches dont le héros est Le Petit Nicolas, mais ils ne poursuivent
pas. En 1959, suite à une demande du journal Sud-Ouest Dimanche
pour le numéro de Pâques, Goscinny écrit des histoires du Petit
Nicolas au lieu de scénariser une bande dessinée. Sempé a dit :
« Il arriva avec un texte dans lequel un enfant, Nicolas, racontait sa vie,
avec ses copains qui avaient tous des noms bizarres : Rufus, Alceste,
Maixent, Agnan, Clotaire… Le surveillant général était surnommé Le
Bouillon. C’était parti : René avait trouvé la formule » et il ajoute : « Il a
tout inventé » (cf. le site officiel).
3. Les histoires étaient publiées chaque semaine dans le journal,
comme un feuilleton, ce qui explique que les histoires soient indé-
pendantes, qu’on puisse les lire sans savoir ce qu’il y a avant ou
après. Cela explique aussi que la présentation des personnages
revienne dans chaque chapitre. Ce n’est qu’en 1960 que les aven-
tures sont rassemblées dans un recueil.
4. Deux films ont été réalisés : Le Petit Nicolas en 2009, puis Les
Vacances du Petit Nicolas en 2014, un dessin animé de 104 épisodes.
On peut demander aux élèves d’imaginer de nouveaux cha-
pitres en leur donnant un titre. Ils peuvent actualiser le récit en inté-
grant des éléments de leur quotidien, et éventuellement ajouter un
dessin en n’utilisant qu’un stylo noir fin.
La fiche élève 2 est l’occasion de clôturer la séquence par un
exercice d’écriture.