SEPTEMBRE 2015 — RÉFÉRENCES EN SANTÉ AU TRAVAIL — N° 143 103
et al., 2013 ; Lesage et al., 2012 ; Lee,
2012 ; Andreou et al., 2011 ; Dupret
et Bocéréan, 2013].
Le score de stress perçu diminue
lorsque l’âge augmente, lorsque le
revenu augmente, quand le niveau
d’éducation s’élève et lorsque la si-
tuation professionnelle et familiale
est stable.
Le nombre d’enfants [Lee, 2012] ou
le fait d’en avoir ou pas [Lesage et
al., 2012] a un lien avec les scores
moyens à la PSS (pas d’enfant ou un
faible nombre d’enfants est associé
à un état de stress perçu moindre).
Les scores obtenus avec la PSS per-
mettent de discriminer les per-
sonnes en bonne santé de celles
qui ont des soucis de santé [Kopp et
al., 2010].
Concernant le genre, les résul-
tats montrent assez souvent des
scores moyens plus élevées pour
les femmes [Cohen et Williamson,
1988 ; Dupret et Bocéréan, 2013 ;
Lee, 2012 ; Taylor, 2015 ; Warttig et
al., 2013 ; Andreou et al., 2011 ; Bel-
linghausen et al., 2009 ; Lesage et
al., 2012]. L’interprétation de cette
différence entre les genres fait dé-
bat (biais méthodologique ou vraie
différence entre les femmes et les
hommes ?) [Lee, 2012 ; Taylor, 2015].
FIDÉLITÉ
OFidélité test-retest
La fidélité test-retest de la PSS-14 et de
la PSS-10 est tout à fait satisfaisante
entre un délai de 2 jours à 4 semaines
(coefficient > 0.70). Après 6 semaines
entre les deux passations, le coeffi-
cient tombe à 0,55 [Lee, 2012].
OConsistance interne
Quelles que soient les publications,
les coefficients alpha de Cronbach
sont toujours supérieurs à 0,70 pour
la PSS-14 et la PSS-10, ce qui n’est pas
toujours le cas pour la PSS-4 [Andreou
et al., 2011 ; Lee, 2012 ; Cohen et Wil-
liamson, 1988] bien que la moindre
consistance interne de cette version
puisse être aussi un effet de la lon-
gueur de l’échelle.
SENSIBILITÉ
Une seule étude portant sur la PSS-
4 signale une distribution normale
des scores [Warttig et al., 2013].
Pour toutes les autres publications,
notamment celles portant sur des
échantillons d’envergure, cette ca-
ractéristique n’est étonnamment
pas précisée.
Étalonnage
La PSS a été validée à partir
d’un échantillon de 2 387 sujets
américains (960 hommes et 1 427
femmes) représentatifs de cette
population au niveau du sexe,
de l’âge, des revenus, de l’origine
ethnique et du statut professionnel
[Cohen et Williamson, 1988]. Par
la suite, la PSS a fait l’objet de
nombreuses études et adaptations
dans d’autres langues et d’autres
cultures.
En ce qui concerne son adaptation
française, plusieurs publications
font état de recueil de données sur
des échantillons de taille assez
conséquente mais avec des biais de
sélection plus ou moins marqués :
OBellinghausen et al. [2009] : 10 222
salariés de 6 grandes entreprises
françaises. Données recueillies lors
des visites au service de santé au
travail, dans le cadre de la mise en
place d’un observatoire (OMSAD,
Observatoire médical du stress, de
l’anxiété et de la dépression) par
l’Institut français de l’action sur le
stress (IFAS) ;
OCollange et al. [2013] : échantillon
de 79 945 salariés de 28 grandes
entreprises françaises. Données
recueillies entre 2008 et 2011 lors
des visites au service de santé au
travail dans le cadre du même
dispositif que pour la référence
précédente ;
OLesage et al. [2012] : échantillon de
501 salariés choisis de façon aléatoire
par les services interentreprises
de santé au travail de 3 régions
(Champagne-Ardenne, Haute-
Normandie, Ile de France) en 2010 ;
O Dupret et Bocéréan [2013] :
échantillon de 16 853 salariés de 17
grandes entreprises françaises (de
plus de 1 000 salariés) réparties sur
39 sites (en région parisienne et en
province). Données recueillies lors
des visites au service de santé au
travail.
Biais, critiques, limites
Malgré les qualités psychomé-
triques de la PSS, certains auteurs
avancent qu’il est difficile de distin-
guer le stress perçu de la détresse
psychologique, qui peuvent empi-
riquement être liés. L’hypothèse a
été émise que le stress perçu pou-
vait constituer une facette d’un
facteur plus général d’ajustement/
non-ajustement émotionnel. Par
exemple avoir des soucis, se sentir
débordé… seraient aussi des com-
posantes de la détresse.
En fait, il y a bien une distinction
conceptuelle entre stress perçu et
détresse psychologique : la PSS ne
décrit pas la détresse psycholo-
gique mais plutôt le contrôle perçu
sur les événements extérieurs. Ain-
si, on peut très bien percevoir des
événements comme pénibles et
stressants sans pour autant mani-
fester les différents symptômes de
la détresse psychologique (anxiété,
affects dépressifs, plaintes soma-
tiques) [Cohen et al., 1983, 1988].
Observations particulières
La PSS est un outil de mesure du
stress perçu, non spécifique du
stress au travail, largement répandu
dans la communauté scientifique et
pour des applications très variées,
auprès de diverses populations (par
exemple, des patients en situation