Telechargé par Harouna Coulibaly

Fiche Candidose aviaire

publicité
Fiche pratique Pathologie infectieuse
Candidose aviaire
Agent pathogène : Candida albicans. Levure ovoïde qui se multiplie par
bourgeonnement et peut émettre des filaments pseudo-mycéliens. Elle est un hôte
normal de la flore intestinale des oiseaux et des mammifères présent en petite
quantité.
Epidémiologie :
•
Espèces cibles : Zoonose affectant surtout les oiseaux (en particulier
palmipèdes, pintades).
•
Facteurs de réceptivité : oiseaux débilités, affections digestives, mauvaise
hygiène ou mauvaise gestion d’antibiothérapie.
•
Réservoirs : organisme ubiquitaire, présent dans l’intestin. En cas de
déséquilibre de la flore, prolifération de la levure dans l’intestin et élimination dans le milieu
extérieur (litière, eau, aliment).
•
Transmission : Oro-fécale (nourriture/eau contaminée par les fèces
d’animaux infectés).
Symptômes : Peut passer inaperçue dans les cas bénins. Dans les cas aigus :
anorexie, adipsie (ingestion douloureuse), apathie. Croissance ralentie, hétérogénéité du lot.
Jusqu’à 70% de mortalité.
Pathogénie : Déséquilibre de la flore intestinale > Prolifération intestinale de la
levure> Rejet dans le milieu extérieur> Contamination eau, litière, aliment > Ingestion >
développement dans la muqueuse du jabot> Dysplasie de la muqueuse voire lésions
nécrotiques et hémorragiques du jabot > Douleur > Anorexie, adipsie.
Lésions : Enduit blanchâtre (allure de lait caillé) à jaunâtre, plus ou moins adhérent
aux muqueuses de la cavité buccale, de l’œsophage et du jabot (parfois du proventricule),
quelquefois associé à des lésions nécrotiques et hémorragiques. Le jabot est l’organe le plus
affecté : muqueuse épaissie formant de nombreux replis.
Diagnostic :
• Clinique : Peu aisé, aucun symptôme pathognomonique.
• Nécropsique : Très évocateur (enduit blanchâtre tapissant le jabot)
• Diagnostic de laboratoire : Examen direct de frottis, histologie ou culture.
• Prélèvement : Frottis d’œsophage ou jabot et observation microscopique
direct ou histologie/culture de la muqueuse de ces mêmes organes.
Traitement :
Espèce
Molécule
Posologie
Dindes/Pintades
Parconazole (prémélange
médicamenteux vétérinaire)
Traitement : 12 mg/kg/j, 10
j puis 6 mg/kg/j, 10 j
Prévention : 6 mg/kg/j
dans
l’aliment, 4 semaines
Iode (dans l’eau de boisson)
0,01 mg de Vétédine® /L
d’eau de boisson
(Utilisation de sulfate de cuivre discutée)
Historiquement, la nystatine était utilisée comme traitement de choix des
candidoses digestives chez l’oiseau : action antifongique digestive locale. Innocuité
relativement bonne. (Nystatine : 3 000 U = 1 mg)
Molécule
Nystatine
Espèce
Dindes traitement
Dindes prévention
Poules prévention
Passereaux
Psittacidés et rapaces
Posologie
220 mg/kg d’aliment
110 mg/kg d’aliment
142 mg/kg d’aliment
100000 U/L de boisson ou/kg
d’aliment pdt 3-6 sem
100 000-300 000 U/kg PO
deux à trois fois/j
Dans les cas de candidose profonde : traitement oral à base de nystatine peut être
insuffisant. Recours possible à des antifongiques systémiques : kétoconazole ou
fluconazole (réservée aux candidoses sévères).
Molécules
Kétoconazole
Espèce
Psittacidés
Fluconazole
Rapaces
Passereaux
Psittacidés
Rapaces
Posologies
20 à 30 mg/kg PO BID 1430j
15mg/kg PO BID
2-5 mg/kg PO SID 7-10j
10-20mg /24h PO (attention
à ne pas dépasser les doses
pour gris du Gabon)
5-15 mg/kg PO SID pdt 14
à 60 j
Prophylaxie :
Sanitaire :
►
Amélioration de l’hygiène d’élevage (nettoyage abreuvoir/litière, changement
eau de boisson) ;
Des éventuelles affections, comme des capillarioses du jabot, coccidioses,
des entérites nécrotiques, des ulcères du gésier sont à rechercher et à traiter.
Pousser les animaux à se réalimenter pour éliminer les amas de levure de la
muqueuse du jabot.
►
►
Médicale: (cf « traitements » > « prévention »)
Vaccination : Aucun vaccin disponible.
Annexe 1 : Photos de lésions courantes de candidose et observation
microscopique
Photo n°1 : Jabot de pintade de Numidie
recouvert de Candida sp. . Hyperplasie et
replis muqueux anormaux.
Photo n° 2 : Jabot isolé de pintades de
Numidie recouvert de candida sp.
Hyperplasie, inflammation et replis muqueux
anormaux.
Photo n°3 : idem photo n°2, chez une
seconde pintade du même groupe. On peut
noter la coloration plus jaunâtre chez cet
individu.
Photo n°4 : Candida sp. x100x15 Photo obtenue
après observation microscopique directe de
frottis de jabot de pintade de Numidie.
Téléchargement