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Guide des Analyses en Hématologie 2018

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Chez le même éditeur
Guide des analyses en immunologie – Indications, critères de réalisation et limites, par l’Association
des enseignants d’immunologie (ASSIM) et la Société française d’immunologie (SFI), 2014, 284 pages.
Immunologie fondamentale et immunopathologie – Enseignements thématique et intégré - Tissu
lymphoïde et sanguin / Immunopathologie et immuno-intervention, par le Collège des enseignants
d’immunologie, 2013, 280 pages.
Guide des analyses en
hématologie
Coordination :
Pr Marie Christine Béné
CHU et Faculté de médecine de Nantes
Co-coordination anomalies érythrocytaires :
Pr Patricia Martinez-Aguilar
CHU et Faculté de médecine, Montpellier
Co-coordination hémostase
Dr Dominique Lasne
AP-HP Hôpital Necker-Enfants Malades, Paris
Co-coordination immuno-hématologie
Pr France Pirenne
EFS Île-de-France
Sous l’égide de la
Commission de biologie de la Société française
d’hématologie
Animateurs
Pr Valérie Ugo
CHU et Faculté de médecine d’Angers
Pr Anne-Marie Fischer
HEGP et Faculté de médecine Paris-Descartes
Pr Nadine Ajzenberg
Hôpital Bichat et Faculté de médecine Paris-Diderot
Pr Claude Preudhomme
CHRU et Faculté de médecine de Lille
et du
Collège national des enseignants d’hématologie, Société
française d’hématologie
Président
Pr Marc Maynadié
CHU et Faculté de médecine de Dijon
Elsevier Masson SAS, 65, rue Camille-Desmoulins, 92442 Issy-les-Moulineaux cedex, France
Guide des analyses en hématologie de la Société française d’hématologie.
© 2018 Elsevier Masson SAS
ISBN : 978-2-294-75359-6
e-ISBN : 978-2-294-75428-9
Tous droits réservés.
Les indications et posologies de tous les médicaments cités dans ce livre ont été recommandées dans la littérature médicale et
concordent avec la pratique de la communauté médicale. Elles peuvent, dans certains cas particuliers, différer des normes
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d’exploitation du droit de copie : 20, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris. Tél. 01 44 07 47 70.
Contributeurs
Nadine Ajzenberg, AP-HP, CHU hôpital Bichat,
Paris.
Lydie Da Costa, AP-HP, CHU hôpital Robert
Debré, Paris.
Marie-Christine Alessi, AP-HM, CHU La
Timone, Marseille.
Luc Darnige, AP-HP, CHU hôpital européen
Georges Pompidou, Paris.
Martine Alhenc- Gelas, AP-HP, CHU hôpital
européen Georges Pompidou, Paris.
Frédéric Davi, AP-HP, CHU hôpital de la PitiéSalpêtrière, Paris.
Véronique Baccini, CHU de Pointe-à-Pitre.
Emmanuel De Maistre, CHU de Dijon.
Anne Bauters, CHU de Lille.
Emmanuelle De Raucourt, AP-HP, CHU hôpital Beaujon, Clichy.
Marie-Christine Béné, CHU de Nantes.
Sébastien Bertil, AP-HP, CHU hôpital européen
Georges Pompidou, Paris.
Odile Blanchet, CHU d’Angers.
Élodie Boissier, CHU de Nantes.
Marie- Charlotte Bourrienne, AP-HP, CHU
hôpital Bichat, Paris.
Anne Bouvier, CHU d’Angers.
Leyla Calmette, AP-HP, CHU, hôpital Ambroise
Paré, Boulogne-Billancourt.
Laurence Camoin, AP-HM, CHU La Timone,
Marseille.
Claudine Caron, CHU de Lille.
Jean Michel Cayuela, AP-HP, CHU hôpital
Saint–Louis, Paris.
Jacques Chiaroni, EFS Provence-Alpes-Côted’Azur-Corse.
Emmanuelle Clappier, AP-HP, CHU hôpital
Robert Debré, Paris.
Pascale Cornillet-Lefebvre, CHU de Reims.
Nathalie Couque, AP-HP, CHU hôpital Robert
Debré, Paris.
Laure Croisille, EFS Créteil.
Bénédicte Delahousse, CHU hôpital Trousseau,
Tours.
Maxime Delrue, AP-HP, hôpital Lariboisière,
Paris.
Céline Desconclois, CHU, hôpital Antoine
Béclère, Clamart.
Bernard Drenou, CH de Mulhouse.
Georges Jourdi, AP-HP, CHU hôpital Cochin,
Paris.
Marion Éveillard, CHU de Nantes.
Pascale Flandrin Gresta, CHU de Saint-Étienne.
Claire Flaujac, CH de Versailles.
Michaela Fontenay, AP-HP, CHU hôpital
Cochin, Paris.
Loïc Garçon, CHU d’Amiens.
Pascale Gaussem, AP-HP, CHU hôpital européen Georges Pompidou, Paris.
Muriel Giansily-Balizot, CHU de Montpellier.
Stéphane Giraudier, AP-HP, CHU hôpital
Saint-Louis, Paris.
Isabelle Gouin, CHU de Rennes.
Jean Christophe Gris, CHU de Nîmes.
XII
Contributeurs
Yves Gruel, CHU hôpital Trousseau, Tours.
France Pirenne, EFS Île-de-France.
Michel Hanss, hospices civils, CHU de Lyon.
Serge Pissard, AP-HP, CHU Henri Mondor,
Créteil.
Nathalie Hézard, AP-HM, CHU La Timone,
Marseille.
Claire Pouplard, CHU hôpital trousseau, Tours.
Marie-Françoise Hurtaud, AP-HP, CHU hôpital Robert Debré, Paris.
Annabelle Prado-Dupont, CHU de Lille.
Emmanuelle Jeanpierre, CHU de Lille.
Valérie Proulle, AP-HP, CHU Bicêtre, Le Kremlin-Bicêtre.
Philippe Joly, CHU de Lyon.
Claude Preudhomme, CHU de Lille.
Olivier Kosmider, AP-HP CHU hôpital Cochin,
Paris.
Antoine Rauch, CHU de Lille.
Dominique Lasne, AP-HP, CHU hôpital
Necker-Enfants malades, Paris.
Anne Ryman, CHU de Bordeaux.
Élodie Lainey, AP-HP, CHU hôpital Robert
Debré, Paris.
Nicolas Le Chevallier, CHU de Bordeaux.
Maïlys Le Guyader, CHU d’Amiens.
Éric Lippert, CHU de Brest.
Laurent Macchi, CHU de Poitiers.
Elizabeth MacIntyre-Davi, AP-HP, CHU hôpital Necker-Enfants malades, Paris.
Patricia Martinez, CHU de Montpellier.
Lætitia Mauge, AP-HP, CHU hôpital européen
Georges Pompidou, Paris.
Sophie Raynaud, CHU de Nice.
Marie-Hélène Schlageter, AP-HP, CHU hôpital
Saint-Louis, Paris.
Gérard Sébahoun, hôpital européen, Marseille.
Pierre Sié, CHU, hôpital Rangueil, Toulouse.
Virginie Siguret, AP-HP, CHU hôpital Lariboisière, Paris.
Alain Stépanian, AP-HP, CHU hôpital Lariboisière, Paris.
Pierre Suchon, AP-HM, CHU La Timone,
Marseille.
Sophie Susen, CHU de Lille.
Brigitte Tardy, CHU de Saint-Étienne.
Pierre Morange, AP-HM, CHU La Timone,
Marseille.
Catherine Ternisien, CHU de Nantes.
Philippe Nguyen, CHU de Reims.
Agnès Veyradier, AP-HP, CHU hôpital Lariboisière, Paris.
Florence Nguyen Khac, AP-HP, CHU hôpital
de la Pitié-Salpêtrière, Paris.
Pierre Toulon, CHU de Nice.
Christophe Zawadzki, CHU de Lille.
Abréviations
2 HG
2,3-DPG
ACC
ACD
aCL
ADAMTS13
2 Hydroglutarate
2,3-diphosphoglycérate
Anticoagulant circulant
Anemia of Chronic Disease
Anticorps anti-cardiolipine
A Disintegrin And Metalloprotease
with ThromboSpondin type 1 repeats,
member 13
AFC
Association française de cytométrie
AH
Anémie hémolytique
AHAI
Anémie hémolytique auto-immune
Allo-SCT
Allogeneic Stem Cell Transplantation
ANSM
Agence nationale de sécurité
du médicament et des produits
de santé
AOD
Anticoagulant oral direct
Apl
Anticorps antiphospholipide
ARN
Acide ribonucléique
AT
Antithrombine
AVWS
Acquired von Willebrand syndrome
BCR
B-Cell Receptor
BTK
Bruton Tyrosine Kinase
CALR
Calréticuline
CCMH
Concentration corpusculaire
moyenne en hémoglobine
CD
Cluster of differentiation
CDAII
Congenital Dyserythropoietic Anemia
type 2
CDR3
3 Complementarity Determining
Region
CFU-GEMM Colony Forming Unit-Granulocyte
CGR
Concentré de globules rouges
CHIP
Clonal Hematopoiesis
of Indeterminate Potential
CIVD
Coagulation intravasculaire
disséminée
CMF
Cytométrie en flux
CNGOF
Collège national des gynécologues
et obstétriciens français
CNRHP
Centre national de référence
en hémobiologie périnatale
CNV
Copy Number Variation
CSP
Cellule souche périphérique
CSTf
CTAD
CV
DDi
DdPCR
DImax
DLI
DRVVT
EC
ECAT
EDTA
ELN
EMA
EPO
ERIC
ESLHO
EVTE
FFPE
Fg
FISH
FLIPI
FT
FVIII:C
GAT
GBMHM
GEIL
GFHC
GFHT
GIFT
GIHP
GPI
GPIb
Coefficient de saturation
de la transferrine
Citrate, théophylline, adénosine,
dipyridamole
Coefficient de variation
D-Dimères
Digital droplet PCR
Index de déformabilité maximale
Donor Lymphocyte Infusion
Test au venin de vipère Russel dilué
Électrophorèse capillaire
External quality control of diagnostic
assays and tests
Éthylène diamine tétra-acétique
European LeukemiaNet
Éosine MAléimide
Érythropoïétine
European Research Initiative on CLL
European Scientific Foundation
of Hemato-Oncology
Évènement veineux
thromboembolique
Formalin Fixed Paraffin Embedded
Fibrinogène
Fluorescence In Situ Hybridization
Follicular Lymphoma International
Prognostic Index
Facteur tissulaire
Facteur VIII coagulant
Granulocyte Agglutination Test
Groupe de biologie moléculaire
des hémopathies malignes
Groupe d’étude immunologique des
leucémies
Groupe francophone d’hématologie
cellulaire
Groupe français d’étude sur
l’hémostase et la thrombose
Granulocyte Immunofluorescence Test
Groupe d’intérêt en hémostase
périopératoire
Glycosyl-phosphatidyl-inositol
Glycoprotéine Ib plaquettaire
XIV
GR
GS
HAS
Hb
HbS
HBS
HbF
HBPM
HMW
HNA
HNF
HPA
HPLC
HPN
HRM
IAC
IG
IGH
IGHV
IGK
IGL
INR
IPSS
IRP
KHPM
LA
LAL
LBA
LCM
LCR
LF
LLC
LMC
LMCa
LMMC
LNC
LYSA
MAIGA
MAIPA
MAT
Abréviations
Globule rouge
Groupe sanguin
Haute autorité de santé
Hémoglobine
Hémoglobine S
Heparin Binding Site (site de liaison
à l’héparine)
Hémoglobine fœtale
Héparines de bas poids moléculaire
High Molecular Weight (haut poids
moléculaire)
Human Neutrophil Antigens
Héparine non fractionnée
Human Platelet Antigens
Chromatographie liquide haute
pression
Hémoglobinurie paroxystique
nocturne
High Resolution Melting
Indice d’anticoagulant circulant
Immunoglobuline
Gène de chaîne lourde
des immunoglobulines
Gène de chaîne lourde des
immunoglobulines, domaine variable
Gène de chaîne légère kappa
Gène de chaîne légère lambda
International Normalized Ratio
International Prognostic Scoring
System
Index de réactivité plaquettaire
Kininogène de haut poids
moléculaire
Lupus anticoagulant
Leucémie aiguë lymphoblastique
Lavage broncho-alvéolaire
Lymphome à cellules du manteau
Liquide céphalo-rachidien
Lymphome folliculaire
Leucémie lymphoïde chronique
Leucémie myéloïde chronique
Leucémie myéloïde chronique
atypique
Leucémie myélomonocytaire
chronique
Leucémie neutrophile chronique
LYmphoma Study Association
Monoclonal Antibody-Specific
Immobilization of Granulocyte
Antigens
Monoclonal Antibody-specific
Immobilization of Platelet Antigens
Microangiopathie thrombotique
MCL
MGG
MK
MLPA
MM
MRD
MTEV
MYH9
NASDA
NFS
NGS
NK
NMP
NP
NTBI
PCME
PCR
PDF
PE
PFA
PHHF
PIVKA
PK
PL
PLG
PML
PPP
PRP
PS
PTI
PTT
PV
Q-PCR
RAI
RCP
RCP
RIPA
RMM
Mantle Cell Lymphoma
May-Grünwald Giemsa
Mégacaryocytes MK
Multiplex Ligation-dependent Probe
Amplification
Myélome multiple
Minimal Residual Disease
ou Measurable Residual Disease
(maladie résiduelle)
Maladie thromboembolique
veineuse
Myosin Heavy chain 9
Naphtol ASD acétate estérase
Numération formule sanguine
Next Generation Sequencing
(séquençage haut débit)
Natural Killer
Néoplasie myéloproliférative
Numération plaquettaire
Non-Transferrin Bound Iron
Pathologie constitutionnelle
de la membrane érythrocytaire
Polymerase Chain Reaction
Produit de dégradation de la fibrine
Phycoérythrine
Platelet Function Analyzer
Persistance héréditaire
d’hémoglobine fœtale
Protein Induced by Vitamin K
Prékallicréine
Phospholipide
Plasminogène
ProMyelocytic Leukemia
Plasma pauvre en plaquettes
Plasma riche en plaquettes
Protéine S
Purpura thrombopénique
idiopathique
Purpura thrombotique
thrombocytopénique
Polycythemia Vera
Polymerase Chain Reaction
Quantitative
Recherche d’agglutinines irrégulières
Résumés et caractéristiques
du produit
Réunion de concertation
pluridisciplinaire
Ristocetin Induced Platelet
Aggregation (Agrégation
plaquettaire induite par la
Ristocétine)
Réponse moléculaire majeure
RPT
RSTf
SAO
SAPL
SBS
SCA
SFH
SFNV
SH
SHU
SLP
SM
SMD
SMP
SMYH9
SNP
SRA
SSC
TAFI
TCA
TCK
TCMH
TCR
Réaction post-transfusionnelle
Récepteur soluble de la transferrine
Ovalocytose mélanésienne
Syndrome des antiphospholipides
Syndrome de Bernard Soulier
Syndrome coronarien aigu
Société française d’hématologie
Société française neuro-vasculaire
Sphérocytose héréditaire
Syndrome hémolytique urémique
Syndrome lymphoprolifératif
Spectrométrie de masse
Syndrome myélodysplasique
Syndrome myéloprolifératif
Syndrome MYosin Heavy chain 9
Single Nucleotide Polymorphism
Serotonin Release Assay (test
de libération de la sérotonine
radiomarquée)
Side SCatter
Thrombin Activatable Fibrinolysis
Inhibitor
Temps de céphaline avec activateur
Temps de céphaline kaolin
Teneur corpusculaire moyenne
en hémoglobine
T-cell Receptor (récepteur à
l’antigène des lymphocytes T)
Abréviations
TDA
TE
TFPI
TGMH
TIH
t-PA
TPO
TQ
TRALI
TT
USS
VASP
VGM
VPM
VWD
VWF
VWF:Act
VWF:Ag
VWFpp
Test direct à l’antiglobuline
Thrombocythémie essentielle
Tissue Factor Plasma Inhibitor
Teneur globulaire moyenne
en hémoglobine
Thrombopénie induite
par l’héparine
Tissue Plasminogen Activator/
Activateur tissulaire
du plasminogène
Thrombopoïétine
Temps de Quick
Transfusion Related Acute Lung
Injury
Temps de thrombine
Syndrome d’Upshaw-Schulman
Vasodilatator Stimulated
Phosphoprotein
Volume globulaire moyen
Volume plaquettaire moyen
Von Willebrand Disease (maladie
de Willebrand)
Von Willebrand Factor (facteur
von Willebrand)
Facteur Willebrand activité
Facteur Willebrand antigène
Propeptide du facteur
von Willebrand
XV
Chapitre 1
Cytologie
Guide des analyses en hématologie
© 2018 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
4
Cytologie : tests généraux
Fiche 1.1
Hémogramme
Code NABM 1104
Signification biologique du paramètre
L’hémogramme est une ponction de sang veineux
ou capillaire réalisée sur anticoagulant EDTA.
L’hémogramme permet l’analyse quantitative et
qualitative des éléments figurés du sang (hématies, plaquettes et globules blancs). Pour la lignée
érythrocytaire, il mesure l’hématocrite (en %),
le nombre de globules rouges (en Tera [1012]
par litre), le taux d’hémoglobine (en g/dL ou
en g/L), le volume globulaire moyen (VGM,
en fL), la teneur globulaire (ou corpusculaire)
moyenne en hémoglobine (TGMH ou TCMH,
en pg/cellule, qui correspond à la masse moyenne
d’hémoglobine présente dans un globule rouge
[hémoglobine divisée par le nombre d’érythrocytes]), la concentration corpusculaire moyenne
en hémoglobine (CCMH en g/dL ou g/L
qui correspond à la concentration moyenne en
hémoglobine par hématie [hémoglobine divisée
par hématocrite]). Pour la lignée plaquettaire,
il mesure le nombre de plaquettes (en Giga
[109] par litre), et le volume plaquettaire moyen
(en fL). Pour les globules blancs, il mesure le
nombre total de leucocytes (en Giga [109] par
litre). L’ensemble de ces paramètres représente la
numération sanguine. Un examen plus complet
est représenté par la numération formule sanguine
(NFS) qui évalue de plus, en fonction de leurs
caractéristiques physiques mesurées, les nombres de polynucléaires neutrophiles, éosinophiles
et basophiles, de monocytes et de lymphocytes
(en Giga [109] par litre).
Chaque fournisseur d’analyseur d’hémogramme
automatisé peut ajouter d’autres paramètres,
en particulier de dispersion, aidant à l’interprétation et à l’analyse qualitative des différentes
lignées.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Un hémogramme est réalisé devant tout tableau
clinique évocateur d’une anomalie qualitative
et/ou quantitative d’une ou plusieurs lignées
hématopoïétiques : c’est-à-dire pâleur, tachycardie, dyspnée, infections, syndrome hémorragique
avec purpura, syndrome tumoral, altération de
l’état général... Un hémogramme est également
nécessaire dans le suivi de certaines pathologies
(leucémies) ou dans la surveillance de traitements
connus pour avoir un retentissement hématologique (héparine, antibiotiques cytopéniants, cytotoxiques). Les caractéristiques des hématies, et
en premier lieu l’hémoglobine, permettent de
suspecter une anémie (normocytaire, microcytaire
ou macrocytaire (VGM), normochrome ou hypochrome (CCMH) ou de détecter une polyglobulie (néoplasie myéloproliférative [NMP] de type
Polycythemia Vera (PV) ou maladie de Vaquez).
Les variations des taux de plaquettes sont associées aux diagnostics de thrombopénies (centrales
ou périphériques) et de thrombocytose (NMP
de type thrombocythémie essentielle [TE]). Une
diminution du taux de leucocytes définit une
leucopénie alors qu’une leucocytose est associée
aux infections ou aux leucémies. Les cytopénies
peuvent toucher toutes les lignées (pancytopénie)
ou une seule.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
L’hémogramme est un examen biologique de
première intention devant toute symptomatologie
clinique évocatrice d’une anomalie quantitative
ou qualitative d’une ou plusieurs lignées hématopoïétiques.
Nature du prélèvement
Recommandations pour la qualité du
prélèvement
Contraintes d’acheminement
Mode de conservation
Principe méthodologique
Type de méthode
Type de test
Chapitre 1. Cytologie
Sang sur tube EDTA di ou tripotassique.
Examen à réaliser idéalement dans les 12 heures maximum suivant le prélèvement.
Température ambiante.
Réfrigéré 24 heures maximum.
Impédance, cytométrie en flux, cytochimie, spectrophotométrie, calcul sur automate
dédié.
Méthode automatisée.
Mesure quantitative et qualitative.
CIQ
Commercial.
EEQ
Oui.
Valeurs de référence/Interprétation et
performances
Les automates de numération sont extrêmement précis et surveillés par des
contrôles de qualité internes et externes. Les valeurs de référence dépendent de
l’âge et du sexe. De manière très schématique, l’hématocrite est d’environ 40 %,
le taux d’hémoglobine est entre 11 et 16 g/dL, le nombre de globules rouges
autour de 5 T/L, le VGM entre 80 et 100 fL, la TGMH de 27 à 32 pg/cellule, la CCMH
de 32 à 36 g/dL. Le taux de plaquettes est entre 150 et 400 G/L avec un VPM
de 7,5 à 12 fL. Le taux normal de leucocytes est entre 4 et 10 G/L. Les polynucléaires neutrophiles sont les plus nombreux (2 à 7 G/L) chez l’adulte, suivis des
lymphocytes (1 à 4 G/L) et des monocytes (0,2 à 0,7 G/L). Les éosinophiles et les
basophiles sont en nombre très faible, inférieur à 0,5 G/L. La formule sanguine
peut également être exprimée en % des leucocytes, mais c’est la valeur absolue
qui doit être interprétée. Les automates sont programmés pour générer des alarmes
en présence de résultats anormaux, initiant soit une « repasse » soit une formule
manuelle. Cette dernière consiste, après avoir étalé et séché sur une lame de verre
une petite goutte d’échantillon, à colorer cette lame avec par exemple, la séquence
de colorants d’un May Grünwald Giemsa. Cette lame est ensuite examinée au
microscope pour effectuer une analyse morphologique des hématies, leucocytes
et plaquettes orientant le diagnostic. Cette évaluation « manuelle » fait partie
intégrante de l’hémogramme. Voir aussi Fiche 1.6.
Causes d’erreur, limites du test
Pseudo-thrombopénie liée à l’anticoagulant EDTA (nécessite un examen microscopique à la recherche d’agrgats plaquettaires et une nouvelle numération
plaquettaire sur tube citraté).
Conditions pré-analytiques diverses : ponction diluée (prélèvement à proximité d’une
perfusion), coagulation partielle de l’échantillon, échantillon trop âgé.
5
6
Cytologie : tests généraux
Fiche 1.2
Hématocrite
Code NABM 2108
Signification biologique du paramètre
La mesure de l’hématocrite fait partie de l’hémogramme et est réalisée par les automates de
numération ou évaluée par microcentrifugation.
Il représente le volume, exprimé en pourcentage,
occupé par les globules rouges dans le sang total.
Les variations de valeur de l’hématocrite sont liées
à celles du nombre de globules rouges, de leur
volume et du taux d’hémoglobine.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
L’hématocrite est un examen de routine de la
numération formule sanguine ou hémogramme et
n’est plus prescrit de façon isolée. Cependant une
vérification par centrifugation, ou de préférence
par microcentrifugation, peut s’avérer nécessaire
pour une mesure précise.
Une baisse de l’hématocrite est observée en cas
d’anémie ou lorsque le volume de plasma augmente. C’est le cas dans l’hémodilution physiologique de la grossesse ou des hémodilutions
pathologiques associées aux œdèmes des insuffisances hépatiques ou cardiaques.
La polyglobulie de Vaquez ou Polycythemia Vera
(PV) est une néoplasie myéloproliférative caractérisée par une activation spontanée du récepteur
Nature du prélèvement
Sang périphérique sur EDTA.
Recommandations pour la
qualité du prélèvement
Analyse dans les 24 heures.
Contraintes d’acheminement
Mode de conservation
Principe méthodologique
de l’érythropoïétine liée à la mutation V617F
de JAK2. Chez ces patients, on observe une
augmentation de l’hématocrite en raison de la
production exagérée d’hématies. Selon les critères
OMS 2016, une PV doit être suspectée devant un
hématocrite supérieur à 49 % chez l’homme ou
à 48 % chez la femme. L’hémoglobine est dans
ce cas supérieure à 16,5 g/dL ou 16 g/dL respectivement. Ces valeurs sont plus basses, voire
normales, en cas de carence martiale associée.
C’est alors le nombre de globules rouges qui
permet de suspecter le diagnostic.
On observe également une augmentation de
l’hématocrite si le volume des globules rouges est
augmenté. Enfin, la déshydratation entraîne une
fausse augmentation de l’hématocrite.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
La mesure de l’hématocrite fait partie de
l’hémogramme qui est un examen de première
intention (c’est l’examen biologique le plus
prescrit au monde). L’hématocrite peut être
perturbé en cas de signes cliniques évocateurs
d’anémie (pâleur, fatigue, essoufflement) ou de
polyglobulie (érythrose, sensibilité à l’eau, maux
de tête).
NA.
Réfrigéré 24 heures maximum.
Les automates de numération sanguine calculent l’hématocrite à partir du nombre et du volume
des globules rouges. Il est également possible de mesurer la hauteur des globules rouges par
rapport au sang total après microcentrifugation dans un tube capillaire calibré (75 mm de hauteur,
1 mm de diamètre).
Nature du prélèvement
Type de méthode
Type de test
Chapitre 1. Cytologie
Sang périphérique sur EDTA.
Méthode manuelle ou automatisée. À noter qu’il existe des instruments de mesure rapide de
l’hémoglobine et de l’hématocrite en biologie délocalisée, disponibles près des blocs opératoires
pour guider les choix transfusionnels.
Mesure quantitative.
CIQ
Commercial.
EEQ
Commercial
Valeurs de référence/
Interprétation et performances
Causes d’erreur, limites du
test
L’hématocrite d’un sujet adulte a une valeur de 36-48 % chez la femme et 40-52 % chez
l’homme. Des taux plus élevés sont observés chez les nouveau-nés, les sujets âgés ou en
situation d’hypoxie (pathologique ou simplement lors de séjours en altitude où le nombre de
globules rouges augmente pour favoriser l’oxygénation des tissus en atmosphère moins riche en
oxygène). Il existe également des variations ethniques de l’hématocrite qui est plus élevé chez les
Caucasiens.
Hémolyse, hyperleucocytose. À noter aussi que le dopage, notamment par l’administration
d’érythropoïétine, entraîne une augmentation de la production d’hématies et donc de
l’hématocrite.
7
8
Cytologie : tests généraux
Fiche 1.3
Numération des réticulocytes
Code NABM 1109
Signification biologique du paramètre
Le réticulocyte est une hématie riche en ARN
qui vient de parvenir dans la circulation. Il est
identifiable pendant 24 heures environ, tant que
persistent des organites cytoplasmiques : mitochondries, ribosomes et centriole. Le taux de réticulocytes sanguin est un reflet de la production
médullaire érythrocytaire.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
certains traitements (fer, vitamine B12, érythropoïétine [EPO]) et après une greffe de cellules
souches hématopoïétiques.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
La numération des réticulocytes est un examen de
deuxième intention destiné à caractériser l’origine
centrale ou périphérique d’une anémie objectivée
par un hémogramme.
La numération des réticulocytes est nécessaire
à l’exploration d’une anémie lors du suivi de
Nature du prélèvement
Recommandations
pour la qualité du prélèvement
Contraintes d’acheminement
Mode de conservation
Principe méthodologique
Type de méthode
Type de test
Sang sur tube EDTA.
Examen à réaliser dans les 12 heures suivant le prélèvement.
Température ambiante.
Réfrigéré 24 heures maximum.
Cytométrie en flux sur automate dédié ou coloration par des colorants supravitaux (bleu de crésyl
brillant ou bleu de méthylène) puis numération sur frottis sanguin.
Méthodes automatisées et manuelles.
Mesure quantitative.
CIQ
Commercial.
EEQ
Oui.
Valeurs de référence/
Interprétation et performances
Les automates de numération sont extrêmement précis et vérifiés par des contrôles de qualité
internes et externes.
Pour la numération manuelle, un compte doit être fait sur un minimum de 1000 hématies sur
deux lames différentes (500 hématies/lame).
Causes d’erreur, limites du
test
Conditions pré-analytiques diverses : ponction diluée (prélèvement à proximité d’une perfusion),
échantillon trop âgé, prélèvement hémolysé.
Décompte manuel insuffisant (< 1000 hématies).
Confusion avec les corps de Heinz.
Chapitre 1. Cytologie
Fiche 1.4
Plaquettes (thrombocytes), étude isolée
Code NABM 1107
Signification biologique du paramètre
La numération plaquettaire fait partie de l’hémogramme et est réalisée par les automates de numération. Dans certaines circonstances, il peut être
nécessaire de procéder à un examen cytologique
spécifique des plaquettes, mettant en évidence des
anomalies de taille ou de coloration.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
En présence d’un nombre anormal de plaquettes,
l’examen microscopique peut compléter le bilan.
Des plaquettes de grande taille, voire géantes, sont
présentes en cas d’anomalies du cytosquelette ou
des glycoprotéines membranaires. C’est le cas par
exemple dans le syndrome MYH91 (SMYH9)
et dans le syndrome de Bernard Soulier (SBS)
par ailleurs caractérisé par un défaut d’adhésion
des plaquettes au facteur Willebrand. Dans la
thrombopénie congénitale associée au syndrome
des plaquettes grises, les plaquettes sont de taille
augmentée (mais moins que dans le SBS et dans
Nature du prélèvement
Recommandations
pour la qualité du
prélèvement
Contraintes
d’acheminement
Mode de conservation
le SMYH9) et ne sont pratiquement pas colorées
par le May-Grünwald Giemsa (MGG), en raison
de l’absence de granules alpha. Certaines fausses
thrombopénies sont liées à la présence d’agrégats
plaquettaires en présence d’EDTA, détectables au
microscope et qui nécessitent parfois un contrôle
sur un nouveau prélèvement recueilli sur citrate
de sodium.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
L’étude isolée des plaquettes est un examen de
seconde intention qui peut néanmoins être réalisé
sans qu’il soit nécessaire de prélever de nouveau
le patient lorsque le laboratoire est alerté par
un hémogramme anormal. C’est également un
examen à prescrire après avoir exclu les causes
fréquentes de thrombopénie telles que les fausses
thrombopénies (agrégats) ou le purpura thrombopénique auto-immun, accompagnant souvent
une infection virale chez l’enfant, et en cas de
suspicion de thrombopénie congénitale.
Sang périphérique sur EDTA ou sur citrate de sodium.
Analyse dans les 24 heures.
NA.
Température ambiante.
Principe
méthodologique
La numération plaquettaire est effectuée par les automates de numération, éventuellement après
marquage par un fluorochrome (fluorimétrie). Une numération plaquettaire en hématimètre peut être
indiquée en cas de thrombopénie profonde.
L’analyse morphologique des plaquettes est réalisée sur un frottis sanguin après coloration classique au
MGG. Les automates de numération peuvent renseigner sur la taille des plaquettes (volume plaquettaire
moyen, VPM). Les résultats doivent être interprétés en fonction du type d’automate utilisé. Certains
automates ne sont, en effet, pas capables de repérer une augmentation de VPM.
Les automates utilisant la fluorimétrie permettent d’évaluer le contenu en ARN des plaquettes qui peut
être un indicateur de la taille plaquettaire. La littérature montre que, plus il y a d’ARN, plus la plaquette
est grosse. Ceci est bien documenté pour le syndrome MYH9.
Type de méthode
Méthode manuelle ou automatisée.
9
10
Cytologie : tests généraux
Type de test
Mesure quantitative et qualitative.
CIQ
Non.
EEQ
Non.
Valeurs de référence/
Interprétation et
performances
Causes d’erreur, limites
du test
Le volume plaquettaire moyen (VPM) déterminé par les automates de numération est de 7 à 10 fL.
L’examen morphologique doit être effectué par un hématologiste cytologiste spécialiste. Les plaquettes
normales sont de petits éléments granuleux irréguliers de 2 à 4 µm de diamètre, colorés en pourpre au
MGG.
Mauvaise coloration, prélèvement coagulé. À noter que l’absence de proportions adéquates sang/
anticoagulant peut activer les plaquettes et gêner l’interprétation.
Ce test est indiqué comme ne devant pas être cumulé avec une numération formule. Cette fiche
a essentiellement été rédigée pour préciser les caractéristiques plaquettaires à examiner lors de
l’observation d’une lame de sang.
1. MYH9 : MYosin Heavy chain 9. Les mutations de ce gène sont associées à différentes anomalies congénitales de
transmission autosomique dominante.
Chapitre 1. Cytologie
11
Fiche 1.5
Dosage de la thrombopoïétine (TPO) sérique
ou plasmatique
Code RIHN E032
Signification biologique du paramètre
La thrombopoïétine (TPO) est une cytokine qui
stimule la formation et la prolifération des mégacaryocytes (MK) et des cellules souches, mais
aussi certaines fonctions des plaquettes. La TPO
est synthétisée essentiellement par le foie (cellules
parenchymateuses, cellules endothéliales sinusoïdales) et le micro-environnement médullaire. Elle
est également produite dans une moindre mesure
par le rein (cellules des tubules proximaux) et par
les muscles striés.
La synthèse hépatique de la TPO est régulée par
l’interleukine-6 (IL-6) et son élimination par son
récepteur MPL (CD110). La fixation de la cytokine sur son récepteur induit une internalisation
du couple cytokine/récepteur conduisant ainsi
à une diminution de la quantité de TPO disponible pour stimuler les autres cellules portant
ce récepteur. De ce fait, la masse plaquettaire
et de MK conditionne directement les taux de
TPO. Un taux bas de plaquettes et de MK induit
une augmentation des taux de TPO et donc une
plus grande quantité de cytokine potentiellement
disponible pour se fixer, stimuler, faire proliférer
et maturer les progéniteurs mégacaryocytaires.
Inversement, un taux élevé de plaquettes est censé
induire une diminution des taux de TPO par
captation accrue de la cytokine.
Nature du prélèvement
Recommandations pour la
qualité du prélèvement
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
1. Thrombopénies : déterminer si la thrombopénie est liée à une anomalie de production (défaut
de MK) ou à une anomalie par excès de destruction (purpura thrombopénique idiopathique,
PTI). Les taux de TPO les plus élevés sont
retrouvés dans les thrombopénies par défaut de
production dans les aplasies médullaires. Dans ce
cas, une corrélation inverse est observée entre le
taux de TPO et le nombre de plaquettes. Chez
les patients avec PTI, on trouve des taux de TPO
variables selon les études : soit normaux, soit plus
élevés que la normale, mais inférieurs à ceux des
patients ayant une aplasie médullaire.
2. Thrombocytoses : déterminer chez les rares pa­
tients sans anomalies moléculaires caractéristiques
des néoplasies myéloprolifératives (thrombocytémie essentielle, TE) si une production de TPO
augmentée est responsable de la thrombocytose.
Les résultats de la littérature sont variables, avec
des taux normaux ou élevés.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Le dosage de la TPO est un élément de seconde
intention dans l’évaluation des thrombopénies et
des thrombocytoses.
Sang sur tube sec ou EDTA ou hépariné : à vérifier auprès du laboratoire exécutant.
Néant.
Contraintes d’acheminement
Température ambiante si transport rapide, sinon isolement du plasma ou du sérum réfrigéré à + 4 °C
ou congelé à – 20 °C (à vérifier auprès du laboratoire exécutant).
Mode de conservation
Réfrigération pendant 2-3 jours, congélation au-delà. Éviter les congélations et décongélations répétées. Aliquoter les échantillons avant de les congeler. Éviter les échantillons hémolysés ou lipidiques.
En cas de dosage sur plasma, préparer un plasma pauvre en plaquettes. Conditions à vérifier auprès
du laboratoire exécutant.
Principe méthodologique
Type de méthode
Immunodosage de type sandwich.
Méthode manuelle (ELISA).
12
Cytologie : tests généraux
Nature du prélèvement
Type de test
Sang sur tube sec ou EDTA ou hépariné : à vérifier auprès du laboratoire exécutant.
Mesure quantitative.
CIQ
CIQ du fournisseur de réactifs, pool de sérums.
EEQ
Oui.
Valeurs de référence/
Interprétation et
performances
Les performances du dosage de TPO ne sont pas établies en termes de sensibilité et de spécificité.
Par ailleurs, les résultats de la littérature ne sont pas tous concordants.
Un fait est cependant retrouvé dans toutes les études : des taux très élevés de TPO sont mesurés
dans les thrombocytopénies par défaut de production de plaquettes comme dans les aplasies
médullaires. Des taux normaux ou moyennement élevés de TPO sont mesurés chez les patients
avec PTI.
Dans les thrombocytoses, les taux de TPO sont variables : normaux ou élevés et peuvent permettre
dans certains cas d’orienter vers un diagnostic.
Causes d’erreur, limites
du test
En cas de dosage sur plasma, la préparation du plasma est un facteur de variation du taux de TPO.
Il faut autant que possible préparer un plasma pauvre en plaquettes car le récepteur à la TPO est
présent sur les plaquettes.
Chapitre 1. Cytologie
13
Fiche 1.6
Frottis sanguin. Frottis : immunomarquage
sur lame par Ac
Code LC E157
Signification biologique du paramètre
Le frottis sanguin est un étalement sur lame d’une
goutte de sang veineux ou capillaire prélevé sur
anticoagulant EDTA. Il permet, par observation
microscopique après coloration, la réalisation de
la formule leucocytaire sanguine, l’évaluation de
la morphologie des différents éléments figurés
du sang (leucocytes, hématies, plaquettes) et la
recherche de cellules anormales. Il est également possible d’utiliser les frottis sanguins pour
détecter certains antigènes cellulaires par immunomarquage, mais ceci reste exceptionnel. Ce
code concerne seulement les immunomarquages
mais cette fiche détaille les analyses manuelles
d’identification des éléments figurés du sang, qui
font partie intégrante de l’hémogramme, suite
à la génération d’alarmes par les automates (cf.
Fiche 1.1).
Nature du prélèvement
Recommandations pour la qualité du prélèvement
Contraintes d’acheminement
Mode de conservation
Principe méthodologique
Type de méthode
Type de test
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Le frottis sanguin est réalisé devant certaines
alarmes analytiques déclenchées par les automates, devant des anomalies quantitatives de
l’hémogramme, notamment à la recherche de
cellules anormales ou pour une analyse morphologique spécifique. La recherche d’antigènes
cellulaires par immunomarquage concerne des
marqueurs non détectables en cytométrie en flux,
par exemple les PML2-bodies ou NPM13 dont la
localisation est modifiée en conditions pathologiques (translocation du noyau au cytoplasme).
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Le frottis sanguin coloré est un examen biologique de deuxième intention faisant suite à un
hémogramme pathologique.
Sang sur tube EDTA.
Étalement sur lame à réaliser dans les 12 heures suivant le prélèvement.
La coloration et la lecture peuvent être différées. Il en va de même pour
les immunomarquages.
Température ambiante.
Température ambiante dans un endroit sec et à l’abri de la poussière.
Étalement manuel ou réalisé par un automate étaleur-colorateur. Coloration des frottis au May-Grünwald Giemsa puis lecture microscopique
aux objectifs × 10, ×50 et ×100. Immunomarquage avec révélation en
fluorescence ou en immunocytochimie.
Méthode manuelle automatisable par analyse d’image.
Mesure quantitative et qualitative.
CIQ
Maison.
EEQ
Oui.
14
Cytologie : tests généraux
Nature du prélèvement
Valeurs de référence/Interprétation et performances
Causes d’erreur, limites du test
Sang sur tube EDTA.
Le frottis sanguin doit être lu par un cytologiste averti, qu’il s’agisse de
l’observation microscopique ou de la validation du classement proposé
par l’analyseur d’image. En plus des décomptes des types cellulaires, il
permet la mise en évidence et la caractérisation de cellules anormales,
et/ou d’anomalies morphologiques d’éléments normalement présents.
Conditions pré-analytiques :
- échantillon trop âgé altérant la morphologie des cellules ;
- mauvaise homogénéisation du prélèvement avant réalisation de
l’étalement.
Conditions analytiques :
- qualité de la coloration au MGG, notamment le pH de l’eau ;
- expérience du cytologiste.
2. PML-bodies : granules nucléaires délocalisés dans le cytoplasme des blastes des leucémies promyélocytaires
(ProMyelocytic Leukemia PML).
3. NPM : NnucléoPhosMine délocalisée dans le cytoplasme des blastes leucémiques en cas de mutation.
Chapitre 1. Cytologie
15
Fiche 1.7
Cytologie des liquides et appositions
Code LC E200
Signification biologique du paramètre
Plusieurs types de liquides biologiques peuvent
contenir, de façon normale ou anormale, des
éléments cellulaires. L’analyse cytologique de
ces liquides permet de dénombrer et caractériser
ces cellules. À noter que, dans de nombreux
cas, cet examen cytologique peut être complété
utilement par une étude en cytométrie en flux.
Les appositions consistent à effleurer la surface
d’une lame de verre avec la tranche d’une pièce
biopsique (en hématologie essentiellement un
ganglion excisé et coupé ou une biopsie ostéomédullaire) de manière à déposer une couche des
cellules composant ce tissu. L’examen cytologique
après coloration permet alors de déterminer si
l’échantillon est normal ou contient des éléments
tumoraux.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Les objectifs et les indications hématologiques
varient selon les échantillons :
• liquide céphalo-rachidien (LCR, aussi appelé
fluide cérébro-spinal) : la plupart du temps, il
s’agit du bilan d’extension d’une leucémie aiguë
ou d’une suspicion de lymphome du système
nerveux central ;
Nature du prélèvement
• vitré : recherche d’un lymphome oculaire ; dans
ce cas, l’analyse en cytométrie en flux et un dosage
d’IL-10 sont indiqués ;
• lavage broncho-alvéolaire (LBA) : suspicion
de syndrome lymphoprolifératif, de sarcoïdose,
d’alvéolite allergique, de pneumonie à éosinophiles, de métastases d’une tumeur solide ;
• liquide pleural, liquide d’ascite : suspicion de
lymphome ;
• ganglion : suspicion de lymphome, d’envahissement métastatique d’une tumeur solide.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
L’examen du LCR fait partie du bilan d’extension
des leucémies aiguës lymphoblastiques et des leucémies aiguës myéloblastiques hyperleucocytaires
ou accompagnées de signes neurologiques. Il est
également indiqué en première ligne en cas de
suspicion d’un lymphome du système nerveux
central. La décision de ponctionner un liquide
ou de réaliser un LBA fait rapidement suite à
l’examen clinique ou d’imagerie dans la prise en
charge initiale des patients ou en cas de suspicion
de rechute. L’excision ou la biopsie de ganglions
suspects sont fréquemment remplacées ou précédées par une ponction à l’aiguille, moins invasive,
qui peut aussi être analysée en anatomocytopathologie.
Dépend du site prélevé.
Recommandations pour la qualité du prélèvement
Les liquides non hémorragiques peuvent être recueillis sur tube
sec sans anticoagulant. Certains centres utilisent des produits de
conservation pour le LCR mais ces derniers diluent l’échantillon et
faussent la numération des éléments cellulaires. Les appositions
doivent être faites très légèrement pour déposer une couche
cellulaire la plus fine possible (monocellulaire) et sans mouvement
latéral pour ne pas déformer les cellules.
Contraintes d’acheminement
Le plus rapidement possible, idéalement l’analyse doit être réalisée
dans les 2 heures.
Mode de conservation
À température ambiante.
16
Cytologie : tests généraux
Principe méthodologique
Pour les liquides, une numération est d’abord réalisée au microscope
à l’aide d’un hématimètre, éventuellement après dilution en tampon
salin, dont il faudra tenir compte pour exprimer les résultats (en
nombre de cellules par mm3). Seuls les éléments nucléés, repérables
en augmentant le contraste de phase, sont énumérés. Il est possible
d’ajouter un colorant vital (bleu trypan) pour évaluer le nombre de
cellules mortes. Un aliquote de l’échantillon est ensuite étalé sur
lame à l’aide d’une cytocentrifugeuse, éventuellement en ajoutant un
peu de sérum de veau fœtal ou d’albumine humaine pour protéger
les cellules. Après séchage de l’étalement, une coloration MGG classique est réalisée avant l’examen microscopique. À noter que des
éléments microbiens ou certains parasites peuvent également être
détectés dans certains liquides (surtout LBA). Une coloration de Perls
des LBA peut être réalisée pour évaluer la présence d’hémosidérine
dans les macrophages, associée aux hémorragies intra-alvéolaires.
Pour les appositions, après séchage, une coloration classique est
réalisée avant examen au microscope.
Type de méthode
Méthode manuelle. Certains automates de numération proposent un
module « liquides ».
Type de test
Mesure quantitative et qualitative.
CIQ
Non.
EEQ
Commerciaux.
Valeurs de référence/Interprétation et performances
Normalement le LCR et le vitré sont acellulaires. La composition
normale d’un LBA est connue, comportant essentiellement des
macrophages (∼90 %), quelques lymphocytes T avec un rapport
CD4/CD8 normal (∼2), des polynucléaires neutrophiles et éosinophiles.
Un épanchement pleural ou ascitique est par définition anormal mais
peut ne contenir que des éléments inflammatoires réactionnels.
Causes d’erreur, limites du test
Les liquides hémorragiques peuvent être contaminés par des
éléments anormaux présents dans le sang (blastes, cellules lymphomateuses) et peuvent être ininterprétables. Les LBA contenant
trop de cellules bronchiques (cellules ciliées, normalement < 5 %)
peuvent également donner des résultats erronés non représentatifs
du contenu alvéolaire.
Chapitre 1. Cytologie
17
Fiche 1.8
Myélogramme
Code NABM 1101
Signification biologique du paramètre
Le myélogramme est une ponction-aspiration de
moelle osseuse permettant l’analyse cytologique,
cytochimique, phénotypique, caryotypique et
moléculaire des précurseurs des cellules sanguines
matures. Il permet de distinguer les anomalies
hématologiques d’origine médullaire centrale des
anomalies hématologiques d’origine périphérique
mais nécessite de bien connaître le contexte clinique et biologique au préalable.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Le myélogramme est réalisé pour le diagnostic d’une ou plusieurs anomalies hématologiques
d’origine centrale, pour évaluer les réserves
médullaires en fer (très rarement), pour le suivi
de certaines hémopathies malignes, pour l’évaluation de la maladie résiduelle, mais aussi devant
certaines situations cliniques particulières.
Un myélogramme doit être réalisé devant :
• une thrombopénie significative non expliquée
en première intention par la présence d’agrégats
plaquettaires, une prise médicamenteuse, une
maladie auto-immune ou une coagulation intravasculaire disséminée (CIVD) ;
• une neutropénie significative non expliquée en
première intention par une prise médicamenteuse,
une infection bactérienne ou virale ;
• une anémie non régénérative macrocytaire non
expliquée en première intention par une consommation alcoolique ;
• une pancytopénie non expliquée en première
intention par une prise de cytotoxiques ou un
hypersplénisme ;
• la présence sur le frottis sanguin de cellules
hématopoïétiques anormales (blastes) ;
• une compression médullaire, qui ne fait pas sa
preuve rapidement (c’est-à-dire myélome) ;
• une insuffisance rénale ou une neuropathie périphérique non expliquée (c’est-à-dire myélome).
Un myélogramme est également réalisé pour :
• effectuer une étude des molécules membranaires et cytoplasmiques par cytométrie en flux
des cellules hématopoïétiques normales, anormales ou extra hématopoïétiques ;
• réaliser un examen cytogénétique et/ou moléculaire médullaire ;
• évaluer la maladie résiduelle ;
• effectuer une congélation de cellules médullaires.
Il peut aussi être utile pour rechercher une extension médullaire d’un cancer chez un patient porteur d’une tumeur solide.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Le myélogramme n’est pas un examen de première intention en dehors de l’observation sur le
frottis sanguin de cellules anormales (blastes, cellules lymphomateuses). Il est indispensable avant
sa réalisation d’éliminer toutes les causes périphériques possibles des anomalies observées (en particulier les cytopénies). Ainsi, on doit établir la liste
des médicaments pris par le patient à la recherche
d’une éventuelle toxicité (thrombopénie, neutropénie), réaliser un bilan infectieux (neutropénie) à
la recherche d’une infection bactérienne, virale ou
parasitaire, mesurer le taux de réticulocytes devant
une anémie normocytaire ou macrocytaire,
effectuer des dosages vitaminiques et un bilan
thyroïdien devant une anémie normocytaire ou
macrocytaire non régénérative. Il faut également
rechercher un hypersplénisme, donc effectuer un
bilan hépatique.
Cet examen peut aussi présenter également une
valeur médico-légale et il est possible de réaliser
un prélèvement post mortem.
18
Cytologie : tests généraux
Nature du prélèvement
Recommandations pour la qualité du
prélèvement
Contraintes d’acheminement
Mode de conservation
Principe méthodologique
Suc médullaire sur seringue sèche, héparinée ou sur tube EDTA.
Les frottis destinés à la coloration MGG doivent être étalés immédiatement.
Les prélèvements destinés aux analyses cytogénétiques (héparinés),
phénotypiques et moléculaires (EDTA) doivent être homogénéisés.
Température ambiante.
Température ambiante 12 heures maximum, prélèvement sur milieu de
conservation spécial au-delà.
Coloration des frottis médullaires au MGG. Mise en culture avec des agents
mitotiques pour l’analyse caryotypique. Extraction de l’ADN et/ou de l’ARN
pour les analyses moléculaires.
Type de méthode
Méthode manuelle.
Type de mesure
Mesure qualitative et semi-quantitative.
CIQ
Maison.
EEQ
Oui.
Valeurs de référence/Interprétation et
performances
Causes d’erreur, limites
Le myélogramme s’il est correctement réalisé et cellulaire permet l’analyse
cyto-morphologique des cellules médullaires et la réalisation des analyses
complémentaires phénotypiques, cytogénétiques et moléculaires.
En cas d’hémodilution du prélèvement, l’analyse est non contributive.
En cas de myélofibrose, la ponction-aspiration peut être un échec et contraindre à la réalisation d’une biopsie ostéomédullaire, indispensable en cas de
prélèvement paucicellulaire. Dans certaines hémopathies focales (myélome), le
myélogramme peut être négatif en raison de l’absence de cellule pathologique
dans la zone de prélèvement.
La présence d’une thrombopénie, l’utilisation d’anticoagulants ou d’antiagrégants plaquettaires ne contre-indiquent pas le myélogramme.
Chapitre 1. Cytologie
19
Fiche 1.9
Étude complémentaire de cytochimie (moelle ou sang)
Code NABM 1102
Signification biologique du paramètre
L’observation microscopique des éléments figurés
du sang et de la moelle, après coloration, fournit
beaucoup d’indications sur la nature et les proportions des populations cellulaires présentes. Plusieurs techniques cytochimiques peuvent apporter
des informations complémentaires. La recherche
d’activités enzymatiques comme la myéloperoxydase ou la butyrate estérase confirme l’appartenance des cellules aux lignées granulocytaire ou
monocytaire. La recherche de fer mitochondrial ou
macrophagique par la coloration de Perls caractérise les sidéroblastes et les dépôts d’hémosidérine.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
d’appartenance des blastes de leucémie aiguë.
La recherche de dépôts de fer est un élément
du diagnostic des syndromes myélodysplasiques
(cytopénie avec sidéroblastes en couronne) ou
d’hémophagocytose (macrophages contenant de
l’hémosidérine).
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Ces examens sont de seconde intention après
l’examen morphologique. Ils peuvent être réalisés
sans nouveau prélèvement sur un frottis sanguin
ou médullaire (lames blanches effectuées à partir
d’une goutte de sang de l’hémogramme ou lors
de l’aspiration médullaire).
Les recherches d’activités enzymatiques sont
des éléments de confirmation de la lignée
Nature du prélèvement
Recommandations pour la qualité
du prélèvement
Contraintes d’acheminement
Mode de conservation
Principe méthodologique
Sang ou moelle sur EDTA, étalés sur lame de verre.
Étalements de bonne qualité.
NA
Température ambiante. Lames d’étalement non colorées.
La recherche de myéloperoxydase et de butyrate estérases repose sur une réaction enzymatique (activité fonctionnelle de l’enzyme) avec un substrat générant un dépôt coloré dans les
cellules. Pour la myéloperoxydase, il s’agit d’une réaction cytochimique basée sur l’oxydation
d’un substrat chromogène, la benzidine, précipitant sous forme de granulations marron-vert
ou l’alpha-naphtol pyronine qui précipite en un produit rouge. Pour les butyrates estérases,
on réalise une hydrolyse de l’alpha-naphtyl butyrate qui produit une coloration rouge brun. Il
est également possible de rechercher les estérases non spécifiques (NASDA) par hydrolyse
du Naphtol-ASD-Acétate qui produit des précipités bleus. À noter que la recherche de
l’antigène myéloperoxydase est couramment réalisée en cytométrie en flux. Cette méthode
permet aussi l’identification antigénique du lysozyme dans les cellules engagées dans la
lignée monocytaire.
La coloration de Perls repose sur une coloration du fer ferreux (Fe3+), coloré en bleu par le
bleu de Prusse.
20
Cytologie : tests généraux
Type de méthode
Type de test
Méthode manuelle.
Mesure qualitative mais numération des sidéroblastes en couronne et des blastes positifs
pour la myéloperoxydase.
CIQ
Témoins maison.
EEQ
Non.
Valeurs de référence/Interprétation L’interprétation est aidée par la présence de ces enzymes dans les éléments résiduels
et performances
d’hématopoïèse normale (polynucléaires neutrophiles, monocytes). Classiquement, le seuil
de 3 % de cellules marquées est retenu pour la MPO. Un taux de sidéroblastes en couronne
entre 5 et 15 % peut justifier la demande d’une recherche de mutation de SF3B1.
Causes d’erreur, limites du test
Certains marquages très faibles peuvent être difficiles à interpréter et nécessitent de répéter
la réaction ou d’utiliser une autre technique comme la cytométrie en flux.
Chapitre 1. Cytologie
21
Fiche 1.10
Diagnostic des hémopathies malignes (moelle ou sang)
Code NABM 1105
Signification biologique du paramètre
Les hémopathies malignes constituent un groupe
de pathologies cancéreuses du système hématopoïétique hétérogènes aussi bien par leur présentation clinique que par leur gravité, leur traitement
et leur pronostic. Ces différences dépendent en
grande partie du caractère aigu ou chronique
de l’installation de l’hémopathie mais aussi de la
lignée hématopoïétique concernée (lymphoïde ou
myéloïde) et du stade de différenciation à l’origine du processus malin. De plus, pour la majorité
des hémopathies malignes, les traitements restent
très lourds, souvent basés sur des associations de
chimiothérapies, et le pronostic demeure souvent
sombre. Le diagnostic d’une hémopathie maligne
est donc une étape essentielle qui consiste non
seulement à affirmer le caractère tumoral et malin
des cellules hématopoïétiques en cause, mais aussi
à typer avec précision la nature, la lignée et
les propriétés particulières de ces cellules. Cette
démarche diagnostique est indispensable pour
délivrer le traitement le plus adapté au patient.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Une hémopathie maligne peut survenir à tous les
âges de la vie. Elle peut être suspectée devant des
signes cliniques évocateurs d’un processus tumoral (altération de l’état général, perte de poids,
sueurs nocturnes, adénopathies, saignements,
infections, asthénie, etc.) mais peut aussi être
découverte de manière complètement fortuite
sur un bilan sanguin systématique. Le diagnostic
est apporté par un prélèvement de sang périphérique et/ou de moelle osseuse (myélogramme ou
biopsie ostéo-médullaire) et/ou d’un ganglion ou
masse tumorale. Certains épanchements permettent également de porter ce type de diagnostic. Le
typage de l’hémopathie maligne doit ensuite être
précisé et complété afin d’orienter au mieux le
traitement mais aussi de permettre son suivi, aussi
bien pour affirmer la rémission que pour détecter
précocement une rechute. Il repose à l’heure
actuelle sur une démarche intégrée associant un
faisceau d’arguments et d’examens : la cytologie,
l’immunophénotypage, la cytogénétique et la bio­
logie moléculaire.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Selon l’hémopathie suspectée, un ou plusieurs
de ces examens complémentaires devront être
réalisés afin d’établir le diagnostic. Pour les leucémies aiguës, ces quatre examens sont requis. En
revanche, le diagnostic d’une leucémie lymphoïde
chronique pourra être réalisé simplement par un
immunophénotypage sur le sang périphérique, les
autres explorations ne devenant utiles qu’en cas
d’évolution de la pathologie nécessitant l’initiation d’un traitement.
La cytologie reste à l’heure actuelle le premier
examen à réaliser et le point d’appel des autres
examens complémentaires. Depuis de nombreuses années, elle est épaulée et consolidée
dans la foulée par l’immunophénotypage, qui
permet de compléter et de conforter le diagnostic
dans la même journée. La cytogénétique et la
biologie moléculaire demandent des délais plus
longs (quelques jours). L’immunophénotypage
est une technique de cytométrie en flux qui
permet de déterminer précisément le lignage de
l’hémopathie en mettant en évidence les antigènes
présents à la surface ou à l’intérieur des cellules
hématopoïétiques tumorales. D’autre part, la
cytogénétique et la biologie moléculaire présentent un intérêt pronostic par la mise en évidence
de réarrangements chromosomiques et/ou de
mutations géniques.
22
Cytologie : tests généraux
Nature du prélèvement
Recommandations pour la qualité du prélèvement
Contraintes d’acheminement
Sang, moelle osseuse, ganglions, tumeurs, épanchements.
Prélèvement sur tube EDTA, sans autre condition particulière.
Moelle osseuse : limiter au maximum l’hémodilution en ne prélevant
que le volume minimal requis.
Pas d’anticoagulant pour les épanchements.
Biopsies à l’état frais en anatomocytopathologie qui peut éventuellement
réaliser des appositions et/ou demander une cytométrie en flux avant
de réaliser la fixation et l’inclusion en paraffine pour examen de coupes
tissulaires.
Température ambiante.
Mode de conservation
Température ambiante ou congélation. Fixation pour une partie des
pièces biopsiques.
Principe méthodologique
Cytologie, immunophénotypage, cytogénétique, biologie moléculaire
(voir items correspondants).
Type de méthode
Type de test
Méthodes manuelles ou semi-automatisées.
Mesure qualitative et quantitative.
CIQ
Maison et commerciaux.
EEQ
Oui.
Valeurs de référence/Interprétation et performances
Ces examens spécialisés dépendent des compétences des
biologistes entraînés qui les réalisent.
Causes d’erreur, limites du test
Prélèvements coagulés, ponctions blanches, hémodilution.
Chapitre 1. Cytologie
23
Fiche 1.11
Vitesse de sédimentation
Signification biologique du paramètre
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
La vitesse de sédimentation est la mesure de
la hauteur de plasma surmontant les éléments
figurés du sang après incubation à 1g dans un
tube vertical calibré pendant respectivement une
heure et deux heures. Normalement, les hématies, leucocytes et plaquettes, en suspension dans
du sang anticoagulé, sédimentent très lentement
dans le plasma. Les protéines de l’inflammation,
qui peuvent être en grande quantité dans le sang,
accélèrent la vitesse de sédimentation. Il en va de
même pour les immunoglobulines monoclonales
ou paraprotéines du myélome multiple et des
pathologies apparentées qui empilent les hématies
en « rouleaux » (visibles sur un état frais ou un
frottis sanguin) qui sédimentent plus vite. La
vitesse de sédimentation est donc un reflet de
l’état inflammatoire du patient. Cet examen est
maintenant obsolète.
Nature du prélèvement
Recommandations pour la qualité du prélèvement
Contraintes d’acheminement
Mode de conservation
Principe méthodologique
Type de méthode
Type de test
Une vitesse de sédimentation – ou actuellement, de
préférence, une mesure des protéines de l’inflammation comme la protéine C réactive, les alpha2
globulines ou le fibrinogène – est indiquée en
cas de suspicion d’une pathologie inflammatoire,
aiguë ou chronique. Les principales indications
sont les infections et les pathologies chroniques
comme la polyarthrite rhumatoïde. Elle peut être
augmentée dans certains cancers, ainsi que dans
les anémies hémolytiques auto-immunes où les
anticorps agglutinent les hématies. Il s’agit également d’un moyen de suivi thérapeutique.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
La mesure des protéines de l’inflammation est
un examen de première ou deuxième ligne, à
réaliser en même temps qu’un hémogramme ou
en fonction des résultats de ce dernier.
Sang sur tube EDTA.
Examen à réaliser rapidement suivant le prélèvement.
Température ambiante.
Réfrigéré 24 heures maximum.
Des tubes calibrés sont positionnés de façon verticale dans un
endroit stable et calme après avoir été remplis de sang anticoagulé
bien homogénéisé. La hauteur de plasma est mesurée à 1 h, 2 h,
voire 24 h, sans que le tube ait été déplacé. Il existe des techniques
rapides de mesure de la vitesse de sédimentation par centrifugation
standardisée en tubes calibrés.
Méthode manuelle ou automatisée.
Mesure quantitative.
CIQ
Non.
EEQ
Oui, commerciaux.
Valeurs de référence/Interprétation et performances
Causes d’erreur, limites du test
La vitesse de sédimentation normale est de 2 à 5 mm à la première
heure, 5 à 10 mm à la deuxième heure, un peu plus rapide chez la
femme.
Sang coagulé, déplacement des tubes de mesure.
24
Cytologie : tests généraux
Bibliographie du chapitre 1
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FICHE 1.3 – Numération des réticulocytes
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FICHE 1.8 – Myélogramme
Baccini V, Sébahoun G. Cytologie et histologie médullaires. Traité EMC 2016;.
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FICHE 1.10 – Diagnostic des hémopathies
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Référentiel SFH (Société française d’hématologie) 2009.
Chapitre 1. Cytologie
25
Swerdlow et al. WHO Classification of Tumours of Haematopoietic and lymphoid Tissues. IARC Publications. 2016 ; 4th edition, volume 2.
FICHE 1.11 – Vitesse de sédimentation
Kratz A, Plebani M, Peng M, et al. International Council for Standardization in Haematology (ICSH).
ICSH recommendations for modified and alternate
methods measuring the erythrocyte sedimentation
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Crowson CS, Rahman MU, Matteson EL. Which measure
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measurements from randomized clinical trials of
golimumab in rheumatoid arthritis. J Rheumatol
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Chapitre 2
Cytométrie en flux
Guide des analyses en hématologie
© 2018 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
28
Cytologie : tests généraux
Fiche 2.1
Phénotypage des cellules anormales (moelle ou sang)
Code NABM 1103
Signification biologique du paramètre
Les cellules anormales de la moelle et du sang sont
caractéristiques des leucémies, des syndromes lymphoprolifératifs (SLP), des néoplasies myéloprolifératives (NMP) ou des syndromes myélodysplasiques
(SMD). Dans tous les cas, ces cellules sont absentes
du sang ou de la moelle normale ou y sont très peu
représentées. L’immunophénotypage par cytométrie
en flux est une technique qui permet d’analyser les
cellules en mettant en évidence des antigènes spécifiques de lignée à leur surface, dans leur cytoplasme
ou dans leur noyau, grâce à des anticorps monoclonaux couplés chacun à un fluorochrome et dirigés
spécifiquement contre les antigènes recherchés. Dans
le cas des hémopathies malignes, les cellules suspectes
sont analysées vis-à-vis de chacun des marqueurs testés. Ces marqueurs sont combinés entre eux afin de
déterminer le lignage de l’hémopathie et d’en préciser le diagnostic. À ce jour, les cytomètres utilisés
en routine peuvent combiner jusqu’à 13 anticorps
dans un même tube, ce qui porte à 15 le nombre de
paramètres analysés par tube en tenant compte des
paramètres optiques de taille et de structure.
Les combinaisons des anticorps conjugués dans
les tubes analysés en cytométrie constituent un
« panel ». Certains panels comportent plusieurs
tubes. Pour une meilleure analyse comparative,
certains panels comportent quelques anticorps
identiques dans chaque tube. On parle de backbone.
D’une manière générale, l’utilisation de CD45 est
une constante dans ces panels. Cet anticorps panleucocytaire permet de réaliser une « cartographie »
des cellules nucléées sanguines et médullaires.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Toutes les cellules présentent à leur surface des
protéines, dénommées Cluster of Differentiation (ou
CD) dont les propriétés sont multiples pour la
cellule : présentation ou reconnaissance de l’antigène,
activation cellulaire, adhésion, activité enzymatique,
etc. Il en existe à ce jour plus de 360 qui permettent,
indépendamment de ces fonctions cellulaires, la classification des cellules. C’est sur la reconnaissance de
ces antigènes par des anticorps monoclonaux couplés
chacun à un fluorochrome que s’appuie la technique
d’immunophénotypage en cytométrie en flux. Celleci est essentielle dans le diagnostic de la majorité des
hémopathies malignes afin d’affirmer d’une part
le caractère malin des cellules suspectes et d’autre
part de préciser leur lignage (lymphoïde B, T, NK,
myéloïde [progéniteurs]), granuleux, monocytaire,
plaquettaire, érythroblastique, etc.). Un immunophénotypage doit ainsi être réalisé lors d’une suspicion d’hémopathie maligne. Il est indispensable
au diagnostic des leucémies aiguës. Dans les SLP, il
permet d’affirmer la monotypie B, de déterminer les
caractéristiques spécifiques de certaines entités (LLC,
LCM, LF, MM1, etc.) et d’identifier les trous phénotypiques des proliférations T/NK. Il prend une place
croissante dans le diagnostic intégré des SMD. Il est
plus rarement demandé dans les NMP, mais a une
place dans le dépistage sanguin des leucémies myélomonocytaires chroniques (LMMC). Il est aussi utile
pour la recherche de maladie résiduelle (MRD)2.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
L’immunophénotypage est essentiel pour le diagnostic et le suivi de la majorité des hémopathies,
en seconde ligne après l’examen morphologique,
ou de façon concomitante. C’est une technique
rapide qui permet de préciser le diagnostic dans
les heures qui suivent l’arrivée du prélèvement.
Elle présente également l’avantage de pouvoir
être réalisée sur différents liquides biologiques, les
plus communs étant le sang et la moelle osseuse,
voire sur des tissus (ganglion, leucémide, plasmocytome, etc.).
Nature du prélèvement
Recommandations
pour la qualité du
prélèvement
Chapitre 2. Cytométrie en flux
Sang, moelle osseuse, ganglion, tissu. LCR dans les deux heures.
Prélèvement sur tube EDTA, sans autre condition particulière.
Moelle osseuse : limiter au maximum l’hémodilution en ne prélevant que le volume minimal requis (1 mL
maximum, idéalement dans une nouvelle logette).
Liquides : sans anticoagulant sauf si hémorragique. LCR et vitré dans les deux heures.
Tissus : dans une compresse imbibée de sérum physiologique.
Contraintes d’acheminement
Température ambiante.
Mode de conservation
Température ambiante, de préférence à plat. Exceptionnellement à + 4 °C.
Principe méthodologique
Type de méthode
Type de test
29
Après une première phase fluidique où les cellules marquées par les anticorps sont guidées par un liquide de
gaine, elles passent une par une devant un faisceau laser (excitation) qui provoque l’émission d’une lumière
dans une autre longueur d’onde (émission) par les fluorochromes. Cette lumière émise est recueillie et transformée en signal électronique. Concomitamment, les caractéristiques de taille et de granularité des cellules
sont recueillies en fonction de la diffraction du faisceau laser par les cellules seules.
Méthode manuelle, le cytomètre n’est pas un automate. Il existe cependant des automates de préparation
des échantillons. La phase d’interprétation des signaux acquis est cruciale.
Mesure qualitative et quantitative.
CIQ
Commerciaux
EEQ
Oui mais peu.
Valeurs de référence/
Interprétation et
performances
La présence de cellules anormales est par définition une anomalie. Par convention, le marquage de
10 % des cellules d’un échantillon est considéré comme significatif. Une meilleure appréciation consiste
à comparer l’expression d’un marqueur sur une population cellulaire à celle des éléments « normaux »
de l’échantillon. Un moyen efficace est de travailler sur des échantillons dans lesquels les globules
rouges ont été lysés, mais conservant toutes les populations leucocytaires. Une comparaison simple sur
un histogramme biparamétrique de la diffraction cellulaire (SSC, Side SCatter) versus chaque fluorochrome permet une approche rapide de la « positivité » d’un marqueur. Cependant, l’interprétation d’un
immunophénotypage doit intégrer l’ensemble des paramètres mesurés, par l’utilisation d’histogrammes
biparamétriques de marqueurs deux à deux sur des populations ciblées et en ayant recours à la
projection de la population identifiée sur une cartographie CD45/SSC.
Causes d’erreur, limites
du test
L’identification des cellules anormales est une technique très sensible, mais qui souffre de façon
récurrente dans les prélèvements médullaires, de l’hémodilution des échantillons.
Pour les SLP-B, la nécessité de se débarrasser des immunoglobulines solubles du plasma, par un lavage
préalable de l’échantillon, fausse les données quantitatives. La perméabilisation, pour l’identification de
marqueurs intracellulaires, a le même effet.
La préparation manuelle des mélanges d’anticorps est une source d’erreur (oubli d’un marqueur,
saturation par double pipettage). La nécessité de compenser les signaux de fluorochromes émettant à
des longueurs d’onde voisines peut également conduire à de faux résultats (surcompensation ou souscompensation). Les stratégies de fenêtrage lors de l’analyse doivent être rigoureuses.
1. LLC : Leucémie lymphoïde chronique ; LCM : Lymphome à cellules du manteau ; LF : Lymphome folliculaire ;
MM : Myélome multiple.
2. MRD: Minimal Residual Disease ou Measurable Residual Disease.
30
Cytologie : tests généraux
Fiche 2.2
Quantification des cellules CD34+
Code LC E018
Signification biologique du paramètre
L’antigène de différenciation CD34 est une sialomucine, protéine fortement glycosylée, exprimée
sur les cellules souches hématopoïétiques et les
précurseurs les moins différenciés. La quantification des cellules exprimant le marqueur de surface
CD34, qui reflète la quantité de ces progéniteurs,
permet d’évaluer la capacité de reconstitution
hématopoïétique de l’échantillon cellulaire testé.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Déterminer :
• la possibilité d’effectuer une cytaphérèse de
cellules souches périphériques (CSP) par analyse
Nature du prélèvement
dans le sang des cellules mobilisées (facteurs de
croissance et/ou chimiomobilisation). La quantification des cellules CD34 est effectuée avant
de réaliser une autogreffe de CSP ou chez un
donneur sain avant allogreffe de CSP ;
• la qualité hématopoïétique d’un greffon prélevé ;
• la valeur pronostique du nombre de cellules CD34+ dans le sang d’un patient atteint de
myélofibrose primitive (plus rare).
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
C’est un examen de première intention avant
quantification des CFU-GM en culture pour
l’analyse d’un greffon (seule analyse dans le sang).
Sang sur EDTA, greffon hématopoïétique (pour les cytaphérèses ou la greffe de cellules hématopoïétiques
médullaires
Recommandations pour la
qualité du prélèvement
Limiter au maximum le délai d’analyse car la viabilité est un facteur évalué par le test.
Contraintes d’acheminement
Non.
Mode de conservation
Principe méthodologique
Type de méthode
Type de test
Température ambiante et analyse rapide.
Il s’agit d’une approche en immunofluorescence directe en cytométrie en flux utilisant les marqueurs
CD45 couplé au FITC (Fluorescein isotyhiocyanate) et CD34 couplé à la PE (phycoerythrine), associés
à une élimination des cellules mortes par exclusion des cellules marquées par le 7AAD.
Une adjonction de billes de quantification à l’échantillon permet une numération du nombre de
cellules CD34+ vivantes directement (valeur absolue) en s’affranchissant des calculs incluant la
viabilité ou la détermination du nombre de cellules nucléées (Malassez/automate). Cette technique
est dite en « simple plateforme ».
Des trousses sont disponibles, rassemblant les principaux réactifs pour la réalisation de la technique.
Certaines sociétés mettent à disposition un logiciel simplifiant l’analyse ou la ré-analyse sur leurs
cytomètres. Des systèmes commerciaux intégrés sont prévus pour automatiser la totalité du processus,
simplifiant ainsi l’accréditation.
Méthode de quantification du nombre de cellules CD34+.
CIQ
Oui, commerciaux.
EEQ
Oui, commercial.
Valeurs de référence/Interprétation et performances
Causes d’erreur, limites
du test
Le but est d’obtenir, en règle, une sensibilité de moins de 2 cellules/mm3 pour un chiffre absolu de
10 cellules CD34+/mm3 qui est le seuil de déclenchement usuel du prélèvement par cytaphérèse.
La présence de plaquettes en grand nombre ou de cellules en apoptose est la cause la plus fréquente
d’erreurs. Ce phénomène est normalement limité avec l’utilisation des trousses qui intègrent un
marqueur de viabilité.
Chapitre 2. Cytométrie en flux
31
Fiche 2.3
Hémoglobinurie paroxystique nocturne (HPN)
Code NABM 1119
Signification biologique du paramètre
La détection d’un clone HPN, en cytométrie en
flux (CMF), correspond à l’observation de cellules
déficitaires en molécules membranaires caractérisées par une ancre glycosyl-phosphatidyl-inositol
(GPI). La perte de CD55 (DAF) et de CD59
(MIRL), molécules « GPI liées », régulatrices du
complément, à la surface des hématies, est responsable de l’hémolyse nocturne « complément
médiée » caractéristique de la maladie HPN classique. Ce déficit en molécules GPI liées concerne
plusieurs lignées sanguines et est total ou partiel,
définissant respectivement les clones de type III
ou II, les cellules normales étant dites de type I.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Le but de ce test est de mettre en évidence des
« clones HPN » habituellement prépondérants
dans la maladie HPN classique qui est rare. Des
clones de petite taille sont observés plus fréquemment dans les insuffisances médullaires. Ainsi les
indications du test sont : une hémoglobinurie,
Nature du prélèvement
Recommandations pour la
qualité du prélèvement
Contraintes d’acheminement
Mode de conservation
Principe méthodologique
Type de méthode
Type de test
toute hémolyse à test de Coombs négatif, les
aplasies médullaires, les myélodysplasies à moelle
pauvre, les cytopénies inexpliquées et les thromboses profondes, en particulier les thromboses
splanchniques.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
La CMF est la technique de référence pour la
détection des clones HPN. Elle doit être réalisée
en première intention sur les leucocytes (polynucléaires neutrophiles et monocytes). La détection
sur les hématies doit être réalisée en deuxième
intention dans certains cas (cf. infra). La biologie moléculaire n’a pas sa place en dehors des
protocoles de recherche. Les techniques in vitro
d’hémolyse des hématies en gradient de pH ou
en gradient de pI sont désuètes. L’analyse peut
se faire avec deux niveaux de sensibilité pour la
détection de clones de taille de plus de 1 % dans
« l’HPN maladie » ou avec une forte sensibilité
pour la détection de petits clones dans les autres
situations.
Sang sur EDTA.
À garder à température ambiante mais pas plus de 24 heures.
Non.
Température ambiante.
En CMF multiparamétrique, le clone est recherché en première intention sur les leucocytes avec
des marqueurs de fenêtrage (CD45 Ag pan-leucocytaire, CD15 pour les polynucléaires [PN],
CD33 ou CD64 pour les monocytes [MN]) associés à des marqueurs « GPI liés » tels que CD24
ou CD16 (à noter que les éosinohiles n’expriment pas CD16) pour les PN et CD14 pour les
MN. FLAER, toxine bactérienne, couplée à un fluorochrome, marque toutes les molécules « GPI
liées » et est recommandée dans ces combinaisons. CD157 est aussi informatif sur les PN
et les MN. Dans un second temps, une recherche est effectuée sur les hématies avec CD235
(glycophorine A) pour le fenêtrage et CD55 + CD59. Les lymphocytes ou les basophiles sont
utilisés comme contrôles internes positifs.
Méthode manuelle, aucune trousse ni logiciel n’est disponible.
Mesure quantitative. La sensibilité du test dépend du nombre de marqueurs et des cellules
analysées. En fonction du nombre d’événements HPN, un résultat détectable ou quantifiable
(limites de détection ou de quantification) est obtenu.
32
Cytologie : tests généraux
CIQ
Une mesure de la sensibilité de la combinaison utilisée doit être définie dans chaque laboratoire
sur des échantillons normaux. Il n’existe pas de CIQ.
EEQ
Différents EEQ sont disponibles. La recommandation en France est de participer à l’échange
interlaboratoires qui est organisé avec l’Association Française de Cytométrie (AFC) à partir
d’échantillons frais et de cas virtuels à analyser.
Valeurs de référence/Interprétation et performances
La sensibilité de 1 % est obtenue avec 2/3 marqueurs pour diagnostiquer l’HPN classique. La
haute sensibilité (0,01 %), avec 5 marqueurs, nécessite l’analyse de plus de 200 000 cellules
pour avoir un nuage de 20 cellules en cas de positivité. En cas de leucopénie qui ne permet
pas d’atteindre la limite de détection, il faut avoir recours à l’étude des hématies.
Causes d’erreur, limites du test
La mortalité cellulaire est certainement une cause de détection de « faux petits clones », ce qui
nécessite de réaliser l’analyse aussi rapidement que possible. Les échantillons avec « myélémie » génèrent des erreurs peu connues. Il ne faut pas effectuer ce test sur la moelle osseuse.
Il faut être prudent dans l’utilisation de CD16, GPI-lié sur les PN mais transmembranaire sur
les cellules NK qui peuvent être un bon témoin, mais il faut noter que les éosinophiles sont
CD16-. En cas de cytopénies, limitant l’analyse de nombreux PN, il faut effectuer l’analyse des
hématies. L’étude du clone sur les hématies donne néanmoins en règle une taille plus petite du
clone du fait de l’hémolyse et de la possibilité de transfusion d’hématies normales.
Chapitre 2. Cytométrie en flux
33
Fiche 2.4
Marquage cellulaire quel qu’il soit en cytométrie en flux
(par anticorps)
Code LC G0653
Signification biologique du paramètre
Le développement des anticorps monoclonaux a
conduit à la découverte de nombreux antigènes de
différenciation leucocytaire. Leurs fonctions et les
cellules auxquelles ils sont associés ont donné lieu à
de nombreux travaux. Il existe désormais un consensus sur les marqueurs à rechercher sur des cellules
normales ou anormales pour déterminer leur lignée
et poser un diagnostic reposant sur des proportions
anormales ou une expression atypique d’antigènes.
Les mélanges d’anticorps, dans un ou plusieurs
tubes, constituent des panels. Il est possible d’appliquer cette méthode à un grand nombre de types
d’échantillons : sang, moelle, liquides biologiques,
liquides de lavage, cellules tissulaires dissociées, etc.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Les panels d’anticorps utiles pour le diagnostic de
pathologies hématologiques ou immunologiques
peuvent comporter un nombre de marqueurs
dépassant les 8 anticorps figurant dans le code
NABM 1103. C’est le cas pour les leucémies
aiguës ou certains syndromes lymphoprolifératifs.
Nature du prélèvement
Analyse dans les 24 heures.
Contraintes d’acheminement
NA.
Mode de conservation
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Il s’agit d’examens de première/deuxième intention dans le diagnostic d’une suspicion d’hémopathie sur la base d’un hémogramme anormal ou
d’images morphologiques atypiques. Un immunophénotypage exhaustif permet de poser un
diagnostic en quelques heures, facilitant la prise
en charge rapide des patients.
Sang périphérique ou moelle osseuse sur EDTA. Tube sec pour la majorité des liquides. Cellules
fraîchement dissociées (ex. ganglion).
Recommandations pour la
qualité du prélèvement
Principe méthodologique
Par exemple, l’immunophénotypage d’une leucémie à tricholeucocytes nécessite dans un premier
temps d’identifier l’existence d’une restriction
isotypique (monotypie des chaînes légères) sur
une population B CD19+ CD5- puis de confirmer
l’expression sur ces cellules des antigènes CD11c,
CD25, CD103 et/ou CD123. La recherche de
sous-populations fonctionnelles spécialisées de
lymphocytes T nécessite également de vérifier la
co-expression ou l’expression sélective de certains marqueurs. Cet item de la nomenclature
a été proposé pour pouvoir tenir compte des
marqueurs additionnels nécessaires, en sus des
8 premiers et jusqu’à 24 au total pour réaliser ces
immunophénotypages.
Température ambiante.
L’immunophénotypage repose sur l’incubation de l’échantillon à tester avec un mélange d’anticorps
monoclonaux conjugués à des fluorochromes. La technique la plus simple est dite de « lyse sans
lavage » et consiste à incuber directement l’échantillon avec les anticorps, à lyser les hématies si
nécessaire et à analyser l’échantillon avec un cytomètre en flux (il est également possible de les
examiner en microscopie UV). Les lavages peuvent parfois améliorer la résolution des signaux mais
entraînent une perte aléatoire de cellules. Dans certains cas, s’il est nécessaire d’augmenter la
concentration cellulaire, une lyse préalable des hématies peut être réalisée dans ce qui est appelé
une lyse macrovolume.
34
Cytologie : tests généraux
Nature du prélèvement
Type de méthode
Type de test
Méthode manuelle. Le cytomètre en flux n’est pas un automate. À noter qu’il existe des automates de
préparation.
Mesure quantitative.
CIQ
Commerciaux pour certains marqueurs.
EEQ
Non.
Valeurs de référence/Interprétation et performances
Causes d’erreur, limites
du test
3.
Sang périphérique ou moelle osseuse sur EDTA. Tube sec pour la majorité des liquides. Cellules
fraîchement dissociées (ex. ganglion).
Il est nécessaire de bien connaître les caractéristiques immunophénotypiques associées aux
pathologies suspectées. L’interprétation nécessite un biologiste expérimenté capable d’analyser les
marquages parfois complexes impliquant des stratégies de fenêtrage pouvant être sophistiquées pour
certaines populations rares, notamment dans le cadre de la recherche de maladie résiduelle (MRD).
Hémodilution pour les prélèvements de moelle osseuse, inadéquation des quantités d’anticorps.
Voir aussi la fiche 2.1, Phénotypage des cellules anormales, NABM 1103.
Chapitre 2. Cytométrie en flux
35
Fiche 2.5
Analyse du cycle cellulaire par cytométrie en flux
Code RIHN E003
Signification biologique du paramètre
Le contenu en ADN d’une cellule peut être mesuré
de façon précise en cytométrie en flux en utilisant un intercalant fluorescent, se liant à l’ADN
cellulaire de façon stœchiométrique. Ainsi, les
différentes phases du cycle cellulaire, de G0 à G2
se traduisent par une fluorescence croissante de la
cellule. Appliquée à une population tumorale, cette
méthode permet de mesurer le taux de prolifération cellulaire. Une évaluation précise des populations en phase G0/G1, en phase S et en phase G2
peut être dérivée des histogrammes de fluorescence. Cette méthode permet aussi d’évaluer la
ploïdie, les cellules hypoploïdes ayant une fluorescence diminuée par rapport à des cellules témoins
quiescentes (par exemple des lymphocytes) alors
que les clones hyperploïdes ont une fluorescence
augmentée. Enfin, les cellules en apoptose présentent une fluorescence en sub-G1 caractéristique
traduisant la perte progressive d’ADN consécutive
à la fragmentation des nucléosomes.
Nature du prélèvement
La mesure du cycle cellulaire en cytométrie en
flux permet d’apprécier la ploïdie et le taux
de prolifération des leucémies aiguës. C’est un
examen qui n’a pas d’application directe, sauf
pour une appréciation rapide de la ploïdie qui a
une valeur pronostique dans les leucémies aiguës
lymphoblastiques (LAL) de l’enfant. Ce résultat
est également obtenu, mais après quelques jours,
par l’étude du caryotype en cytogénétique hématologique ou en SNP (Single Nucleotide Polymorphism) array qui qualifie les gains et les pertes de
chromatine.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Examen de seconde intention après le diagnostic.
Sang périphérique ou aspiration médullaire.
Recommandations pour la
qualité du prélèvement
Acheminement rapide au laboratoire.
Contraintes d’acheminement
Température ambiante.
Mode de conservation
Température ambiante.
Principe méthodologique
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Cette technique de cytométrie en flux consiste à incuber un aliquote de sang ou de moelle osseuse
(100 µL) avec une solution contenant un perméabilisant des membranes, de la RNAse (pour éviter
le marquage de l’ARN) et un intercalant fluorescent tel que l’iodure de propidium. Le perméabilisant
lyse les hématies et permet à l’intercalant de pénétrer jusqu’au noyau des leucocytes. L’ADN des
cellules devient alors fluorescent avec une intensité proportionnelle à sa quantité. Les cellules quiescentes ou en phase G1 (2 N d’ADN) émettent une fluorescence deux fois moindre que les cellules
en phase G2 (4 N). La quantité d’ADN peut être évaluée de façon plus précise en utilisant un étalon
interne (hématies de poussin haploïdes, ou lymphocytes sanguins humains diploïdes). Les cellules en
phase S émettent une fluorescence intermédiaire entre ces deux valeurs. Des logiciels spécifiques
établissent les gaussiennes des pics G1 et G2 et extrapolent la courbe de la phase S. Ils permettent
une quantification de chaque population. Un marquage préalable d’antigènes de différenciation
exprimés à la surface des sous-populations cellulaires permet d’isoler la population d’intérêt
(blastes) de façon précise.
36
Cytologie : tests généraux
Nature du prélèvement
Sang périphérique ou aspiration médullaire.
Type de méthode
Méthode manuelle.
Type de test
Mesure quantitative.
CIQ
Non.
EEQ
Non.
Valeurs de référence/Interprétation et performances
Causes d’erreur, limites
du test
Les logiciels d’intégration des signaux de fluorescence permettent de déterminer précisément le
pourcentage de cellules à chaque phase du cycle cellulaire ou aneuploïdes.
Il est important, lors de l’analyse, d’éliminer les doublets qui par définition donnent un signal 4N et
peuvent être confondus avec des cellules en phase G2.
Chapitre 2. Cytométrie en flux
37
Fiche 2.6
Lymphocytes T helper/suppresseurs
Code NABM 1122
Signification biologique du paramètre
Les lymphocytes T représentent la population
lymphocytaire sanguine majoritaire. Ces lymphocytes matures sont caractérisés par l’expression du
complexe moléculaire CD3 (chaînes gamma, delta,
epsilon (× 2), zeta-zeta ou zeta-eta : γε, εδ, ζζ/ζη).
Ils comportent deux sous-populations caractérisées par l’expression (normalement mutuellement
exclusive) des antigènes de différenciation CD4 et
CD8. Les lymphocytes T CD4+ sont aussi appelés
lymphocytes helper ou auxiliaires. Leur rôle est de
reconnaître des antigènes exogènes présentés par
une molécule de classe II du complexe majeur
d’histocompatibilité (CMH, système HLA chez
l’homme). La reconnaissance d’un fragment
d’antigène (épitope), niché dans le sillon d’une
molécule CMH II, par le récepteur du lymphocyte T (T-cell Receptor, TCR), n’entraîne l’activation du lymphocyte que si la molécule CD4
se fixe à la molécule de CMH. L’activation des
lymphocytes CD4 est nécessaire à la mise en place
d’une réponse immunitaire spécifique, de par le
rôle de ces cellules pour stimuler les autres acteurs
de cette réponse. Les lymphocytes T CD8+ sont
aussi appelés lymphocytes suppresseurs ou cytotoxiques. À l’instar des CD4, ils assurent que
l’épitope reconnu par le TCR est niché dans
le sillon d’une molécule CMH I. L’antigène
est dans ce cas endogène et les réponses CD8
visent essentiellement à éliminer les cellules qui
Nature du prélèvement
Recommandations pour la qualité
du prélèvement
Contraintes d’acheminement
Mode de conservation
le présentent (cellules tumorales ou infectées
par un virus). Les nombres et proportions de
ces différentes populations sont très régulés et
leurs variations sont indicatives de divers types de
pathologies. La mesure des lymphocytes T helper/
suppresseurs est le plus souvent associée à celle
des autres types lymphocytaires, lymphocytes B
(CD19+) et cellules Natural Killer (NK, CD16+
et/ou CD56+ et/ou CD57+). Tous ces éléments
cellulaires peuvent également être recherchés dans
d’autres échantillons (voir infra).
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
L’immunophénotypage lymphocytaire vise à évaluer les proportions des différentes sous-populations, le plus souvent à la suite d’un hémogramme
anormal, ou sur la base d’éléments cliniques. Les
sous-populations lymphocytaires sont perturbées
en cas de syndrome lymphoprolifératif, de déficit immunitaire, d’infections, de maladies autoimmunes ou de lymphocytose réactionnelle.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
C’est un examen le plus souvent de seconde intention, parfois réalisé concomitamment à l’hémogramme. Il peut également être réalisé dans le
suivi des patients.
Sang ou moelle sur EDTA. Liquides d’épanchement, liquide céphalo-rachidien (aussi appelé
fluide cérébro-spinal), liquides de lavage bronchoalvéolaire, tissus frais dissociés.
L’utilisation d’un anticoagulant n’est pas nécessaire en dehors du sang et de la moelle, mais il
convient de vérifier la qualité hémorragique ou non du prélèvement.
Examen à réaliser de préférence dans les 24 h.
Température ambiante ou + 4 °C.
38
Cytologie : tests généraux
Principe méthodologique
Type de méthode
Type de test
Cet examen est réalisé en cytométrie en flux multiparamétrique, généralement avec un seul
mélange d’anticorps monoclonaux (panel), conjugués à différents fluorochromes, dans un seul
tube. Il existe des variantes selon les laboratoires quant au panel utilisé et à la réalisation
d’une lyse des hématies avec ou sans lavage après l’incubation. Pour la réalisation d’une
numération concomitante des sous-populations, il convient de ne pas laver l’échantillon après
la lyse et d’utiliser un volume connu de billes calibrées permettant, par une série de règles de
trois, d’obtenir la valeur absolue de chaque sous-population (technique single platform). Sinon,
les proportions en pourcentages peuvent être rapportées à la valeur absolue des lymphocytes
obtenue sur un hémogramme.
Méthode manuelle pouvant être semi (préparation) ou totalement automatisée.
Mesure qualitative et quantitative.
CIQ
Maison.
EEQ
Oui, commerciaux.
Valeurs de référence/Interprétation et performances
Les valeurs de référence publiées dans la littérature tiennent compte de l’âge et du genre.
De manière schématique, les lymphocytes T totaux CD3+ représentent 70 à 80 % des lymphocytes, avec 6 à 15 % de lymphocytes B et 6 à 15 % de cellules NK. Les cellules CD3+/
CD4+ et CD3+/CD8+ sont dans des proportions 2/3-1/3, soit globalement 45 % et 25 % des
lymphocytes totaux. Il existe dans le sang périphérique normal de petites proportions de
lymphocytes T double positifs ou double négatifs pour CD4 et CD8. Ces petites populations
peuvent augmenter en cas d’infection ou de syndrome lymphoprolifératif T. L’index d’immunorégulation CD4/CD8 est typiquement inversé (abaissé) en cas d’infection virale et augmenté en
cas d’infection bactérienne ou de maladie auto-immune, attirant l’attention vers la recherche
d’autres signes cliniques ou perturbations biologiques.
Causes d’erreur, limites du test
Échantillon coagulé, lyse défectueuse, oubli d’un anticorps, stratégie de gating inappropriée.
Bibliographie du chapitre 2
FICHE 2.1 – Phénotypage des cellules anormales
(moelle ou sang)
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Chapitre 3
Exploration des pathologies
érythrocytaires
Guide des analyses en hématologie
© 2018 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
42
Cytologie : tests généraux
Fiche 3.1
Recherche d’anomalies morphologiques des globules
rouges sur frottis (recherche de schizocytes, hématies
cibles, drépanocytes, elliptocytes, sphérocytes, etc.)
Code RIHN E011
Signification biologique du paramètre
Tests cytologiques permettant la mise en évidence
et l’évaluation d’anomalies morphologiques des
hématies et/ou d’inclusions intra-érythrocytaires.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Objectifs : mise en évidence d’hématies de morphologie anormale ou contenant des inclusions.
Ces anomalies permettent souvent d’orienter le
diagnostic et de guider les explorations nécessaires
en seconde intention, réduisant ainsi le temps et le
coût des investigations.
Indications : test à réaliser dans un contexte
d’anémie arégénérative ou régénérative, dans le
cadre d’une hémolyse chronique ou aiguë ou
d’une hémolyse compensée sans anémie.
L’analyse peut être globale ou orientée par la
clinique :
• recherche de paludisme et parasitémie ;
• recherche et compte de schizocytes : hémolyses
mécaniques, syndrome hémolytique urémique
(SHU), purpura thrombotique thrombocyto­
pénique (PTT), prothèse cardiaque, coagulation
intravasculaire disséminée (CIVD), gros
angiomes ;
• hématies cibles : carences en fer, certaines
hémoglobinopathies ;
• drépanocytes : syndromes drépanocytaires
majeurs ;
• elliptocytes : selon le nombre, elliptocytose
héréditaire, pyropoïkilocytose (HPP) ;
• sphérocytes : sphérocytose héréditaire (SH),
anémies hémolytiques auto-immunes de l’adulte
ou incompatibilité ABO du nouveau-né/anémies
allo-immunes, sphérocytes de reformation dans
les hémoglobinopathies, HPP ;
• autres anomalies associées à la SH : cellules
en forme de champignon, acanthocytes, sphéroacantocytes ;
• stomatocytes : stomatocytose héréditaire ;
• ponctuations basophiles : intoxication au
plomb, déficit en pyrimidine 5’ nucléotidase,
thalassémies ;
• « hémighosts » et « ghosts » dans un déficit en
G6PD en crise ;
• acanthocytes dans un contexte d’hépatopathie.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Examen de première intention permettant
d’orienter le diagnostic étiologique d’une anémie
ou d’une hémolyse.
Nature du prélèvement
Recommandations pour la qualité
du prélèvement
Contraintes d’acheminement
Mode de conservation
Principe méthodologique
Type de méthode
Type de test
Chapitre 3. Exploration des pathologies érythrocytaires
Sang total sur EDTA.
Sang non hémolysé, non centrifugé, retournement du tube afin d’homogénéiser le sang.
Avant transfusion, pour une analyse de la morphologie des hématies du patient.
Délai le plus court possible entre la réalisation du prélèvement, l’envoi au laboratoire
d’hématologie et l’étalement du frottis.
Impossibilité de délai dans la réalisation du frottis pour l’analyse de la morphologie des
hématies. Une fois le frottis réalisé et coloré, conservation possible des lames lutées à
température ambiante.
Technique cytologique. Frottis sanguin coloré au MGG et examiné au microscope optique.
Méthode manuelle ou automatisée de réalisation de frottis et de coloration MGG.
Mesure qualitative : description des anomalies morphologiques des hématies.
Méthode semi-quantitative : pourcentage de cellules affectées (schizocytes, hématies
infectées par du paludisme).
CIQ
Non.
EEQ
EEQ national sous forme de lames. Programme européen HEMAtimage.
Valeurs de référence/
Interprétation et performances
Test très performant dans le bilan d’une anémie ou d’une hémolyse, compensée ou non,
pour le diagnostic étiologique, l’orientation diagnostique et la prescription des examens
complémentaires.
Test rapide, peu coûteux, réalisable sans automatisation poussée mais nécessitant une
expertise humaine.
Causes d’erreur, limites du test
Tenant à la technique : délai de réalisation du frottis trop long par rapport au prélèvement,
responsable d’anomalies morphologiques artéfactuelles, problèmes de coloration (réactifs ou
problème d’étaleur/colorateur si frottis automatisé) responsables souvent de la perte du halo
central des hématies rendant tout examen cytologique des hématies impossible.
Tenant à l’échantillon : cellules d’intérêt fragiles et détruites (hémolyse).
Analyse morphologique des hématies du patient impossible après transfusion.
Limites : nécessite des examinateurs entraînés.
43
44
Cytologie : tests généraux
Fiche 3.2
Drépanocytes : recherche (test de falciformation)
Code NABM 1111
Signification biologique du paramètre
Le test de falciformation est un test cytologique
permettant la mise en évidence et l’évaluation
du nombre d’hématies falciformes, contenant de
grandes quantités d’hémoglobine S (HbS), dans
un échantillon sanguin. C’est un test dynamique,
basé sur la propriété de polymérisation de l’HbS
en situation d’hypoxie, entraînant in vitro la
déformation des hématies en forme de faux ou
faucille (hématies falciformées ou falciformes).
Le terme « drépanocytes » est plutôt réservé
à la mise en évidence d’hématies falciformes à
l’examen d’un frottis sanguin coloré au MGG.
Le test de falciformation est aussi appelé test
d’Emmel, du nom de son découvreur en 1917,
Victor E. Emmel.
Nature du prélèvement
Recommandations pour la qualité du prélèvement
Contraintes d’acheminement
Mode de conservation
Principe méthodologique
Type de méthode
Type de test
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Ce test est réalisé pour le diagnostic d’un syndrome drépanocytaire majeur en situation
d’urgence, lorsqu’une étude de l’hémoglobine
et un dosage d’HbS, qui sont des techniques
longues, sont impossibles à réaliser chez un sujet
non connu pour cette pathologie.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Examen de première intention et d’urgence.
Sang total sur EDTA.
Sang non hémolysé, non centrifugé.
Durée d’acheminement : 2 h.
Température ambiante ou + 4 °C.
Technique cytologique. Le sang total est mis en contact avec une solution de
métabilsufite de sodium (agent réducteur) à 2 % préparée extemporanément,
qui accélère la falciformation en induisant une hypoxie rapide. Incubation en
chambre humide et lecture entre lame et lamelle à l’objectif × 40.
Méthode manuelle.
Mesure qualitative et semi-quantitative.
CIQ
Pas de CQI commercial, il est recommandé de tester en parallèle un contrôle
négatif (sujet non drépanocytaire) et si possible un contrôle positif (sujet
drépanocytaire majeur connu)
EEQ
Contrôles interlaboratoires.
Valeurs de référence/Interprétation
et performances
Causes d’erreur, limites du test
Le test permet d’identifier la présence d’hématies falciformes.
Des faux négatifs peuvent être liés à une transfusion récente ou à des
taux élevés d’hémoglobine fœtale (HbF). Chez les sujets porteurs d’un
trait drépanocytaire (hétérozygotie AS de la globine), le test peut être très
faiblement positif ou négatif.
Attention : la présence de rouleaux d’hématies (hématies vues de profil) peut
faire croire à tort à la présence d’hématies falciformes.
D’autres variants de la globine peuvent entraîner une falciformation (HbC Harlem).
Le test ne permet pas d’apprécier le taux d’HbS. Cependant, en cas de falciformation importante, le diagnostic de syndrome drépanocytaire majeur est probable.
Chapitre 3. Exploration des pathologies érythrocytaires
45
Fiche 3.3
Corps de Heinz (recherche)
Code NABM 1110
Signification biologique du paramètre
Les corps de Heinz sont des inclusions intra-érythrocytaires liées à la précipitation d’hémoglobine
dénaturée/oxydée (hémichromes). Ils se recherchent par coloration supra-vitale d’un frottis sanguin telle que les colorations au bleu de crésyl
brillant ou au violet de méthyle.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Cette recherche est indiquée dès lors qu’une
dénaturation oxydative de l’hémoglobine est suspectée : dans les hémolyses dues à une hémoglobine instable (anémie hémolytique de transmission
dominante), mais aussi crise hémolytique aiguë
d’un déficit en G6PD. Enfin, elle montre des
images caractéristiques en « balles de golf » dans
les thalassémies α du fait de la formation de
Nature du prélèvement
Recommandations pour la qualité du
prélèvement
Contraintes d’acheminement
Mode de conservation
tétramères de chaînes de β globine très instables
(surtout visibles en cas d’hémoglobinose H).
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
• Examen de seconde intention devant une
hémolyse chronique inexpliquée à test de Coombs
négatif, après élimination de causes plus fréquentes
(hémoglobinopathies, sphérocytose héréditaire,
déficit enzymatique en pyruvate kinase) dans le
but de rechercher une hémoglobine instable.
• Examen pouvant être réalisé à but diagnostique
en phase aiguë devant une crise d’hémolyse intravasculaire avec suspicion de déficit en G6PD (contexte
clinique, présence d’hémighost ou hématies « mordues » sur le frottis sanguin coloré au MGG).
• Les corps de Heinz sont décrits dans d’autres
causes plus rares de stress oxydatif in vivo, notamment la maladie de Wilson.
Sang total sur EDTA.
Sang non hémolysé, non centrifugé.
Durée d’acheminement < 24 h et le plus rapide possible.
Conservation à + 4 °C.
Principe méthodologique
Il s’agit d’une technique cytologique.
Dilution de 1 mL sang dans 0,5 mL d’une solution de bleu de crésyl.
Incubation à + 37 °C pendant 20 min, 2 h, 4 h et 24 h.
Étalement sur lames à chaque temps d’incubation.
Lecture au microscope à immersion.
Les corps de Heinz typiques sont des inclusions intra-érythrocytaires dont l’aspect
dépend du degré d’instabilité de l’hémoglobine. Dans les alpha-thalassémies,
ils prennent l’aspect de ponctuations fines réparties sur toute la surface érythrocytaire, en « balles de golf », associées souvent à de plus grosses inclusions. Il
ne faut pas les confondre avec les réticulocytes dont les inclusions ont un aspect
réticulé. En cas d’hémoglobine instable, l’aspect typique des hémichromes est une
(ou plusieurs) inclusion(s) juxta-membranaire(s) de plus ou moins grande taille, en
« méduse ». À noter que leur nombre augmente après splénectomie.
Type de méthode
Méthode manuelle. Une nouvelle méthode en cytométrie en flux a été publiée en
2017, mais reste à valider à ce jour.
Type de test
Mesure qualitative.
46
Cytologie : tests généraux
CIQ
Non.
EEQ
Non.
Valeurs de référence/Interprétation et
performances
Causes d’erreur, limites du test
Test permettant avant tout une orientation diagnostique rapide d’hémoglobine
instable (hémolyse chronique) ou de déficit en G6PD (hémolyse intravasculaire
aiguë) avant examens de confirmation.
Sensibilité faible.
Chapitre 3. Exploration des pathologies érythrocytaires
47
Fiche 3.4
Test de Kleihauer
Code NABM2109
Signification biologique du paramètre
Ce test cytologique permet la mise en évidence
et l’évaluation du nombre d’hématies fœtales
(contenant majoritairement de l’hémoglobine
fœtale, HbF) parmi les hématies présentes dans
un échantillon sanguin. Il est basé sur les propriétés de résistance de l’HbF aux agents acides. Il
permet de calculer le volume de sang fœtal correspondant à ce nombre d’hématies.
Synonyme : élution acide.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
L’objectif dépend de l’indication. Les principales
indications sont :
• prévention de l’immunisation rhésus fœtomaternelle : l’objectif est de quantifier le pourcentage d’hématies fœtales circulant dans le sang
maternel en post-partum ou pendant la grossesse, afin d’adapter la dose d’immunoglobulines
(Ig) anti-D à injecter à la mère. Toute femme
RhD- ayant un bébé RhD+ doit obligatoirement
recevoir une dose standard d’Ig anti-D. Celle-ci
est de 1 000 UI (200 µg en France) et permet
de neutraliser au maximum 4 mL de sang fœtal
transfusé. Si la quantité de sang fœtal calculée à
Nature du prélèvement
Recommandations pour la qualité du
prélèvement
Contraintes d’acheminement
Mode de conservation
Principe méthodologique
partir du test est supérieure à 4 mL, des doses
supplémentaires doivent être administrées à la
mère dans un délai de 72 h maximum ;
• évaluation de pertes fœtales (transfusion fœtomaternelle) durant la grossesse, quel que soit le
rhésus de la mère. Lors de traumatismes ou de
gestes invasifs, de souffrance ou de mort fœtale
durant la grossesse, un passage d’hématies fœtales
peut survenir. Le test de Kleihauer permet de
quantifier ce volume afin d’envisager la prise en
charge obstétricale adéquate.
Deux situations sont plus rares :
• identification de la distribution pan ou hétérocellulaire de l’HbF en cas de suspicion de persistance héréditaire d’HbF (PHHF), de thalassémie,
etc. ;
• transfusion ou greffe non compatible RhD afin
d’adapter la prise en charge.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Il s’agit d’un examen de première intention. La
quantification par cytométrie en flux peut être
indiquée en cas de difficulté diagnostique ou
afin de quantifier plus précisément un passage
important d’hématies fœtales.
Sang total sur EDTA.
Sang non hémolysé, non centrifugé.
Durée d’acheminement < 48 h et la plus rapide possible afin de respecter
le délai de 72 h pour une éventuelle réinjection d’Ig anti-D dans le cas de la
prévention de l’immunisation Rh materno-fœtale.
Température ambiante ou + 4 °C.
Technique cytologique. Frottis sanguin coloré. Élution acide des hémoglobines
non fœtales. L’HbF résiste à l’élution acide et peut être colorée par de l’érythrosine.
48
Cytologie : tests généraux
Type de méthode
Type de test
Méthode manuelle.
Mesure semi-quantitative.
CIQ
Des CIQ commerciaux sont disponibles et utilisés en routine. Des contrôles
internes positifs et négatifs peuvent être utilisés : sang adulte masculin sans
anomalie de l’hémogramme et sang fœtal.
EEQ
Pas d’EEQ national. EEQ européen (UK NEQAs).
Valeurs de référence/Interprétation et
performances
Causes d’erreur, limites du test
Peu sensible mais doit permettre de repérer les cas rares de passage massif
d’hématies fœtales (< 1 % des femmes RHD- d’après la BSH) afin d’éviter
l’immunisation.
Les principales causes d’erreur sont la présence d’hématies maternelles contenant de l’HbF (thalassémie, PHHF) ou la présence d’hématies fœtales dégradées
provenant d’un passage fœto-maternel ancien, rendant la lecture difficile
au microscope, voire impossible. Un contrôle en cytométrie en flux est alors
souhaitable. Cette technique cytologique comporte une part de subjectivité. Il
est important de disposer de contrôles internes réguliers encadrant la technique.
Chapitre 3. Exploration des pathologies érythrocytaires
49
Fiche 3.5
Résistance globulaire osmotique
Code NABM 1112
Signification biologique du paramètre
La résistance globulaire osmotique teste in vitro
la fragilité des globules rouges en les plaçant dans
des solutions salines de concentrations progressivement décroissantes.
La résistance globulaire est diminuée (décalage
de la courbe vers la droite) dans les formes
acquises de sphérocytose (anémie hémolytique
auto-immune notamment) et dans la sphérocytose héréditaire (SH, maladie de Minkowski
Chauffard).
La résistance globulaire est augmentée (décalage
de la courbe vers la gauche) dans les thalassémies, la drépanocytose, l’hémoglobinose C. Le
test peut être sensibilisé par une incubation des
globules rouges à + 37 °C pendant 24 h.
Synonyme : test de sensibilité globulaire à l’hypotonie.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Ce test a été utilisé historiquement pour le diagnostic de thalassémie (déviation de courbe vers la
gauche), puis pour celui de SH (déviation de la
Nature du prélèvement
Recommandations pour la
qualité du prélèvement
Contraintes d’acheminement
Mode de conservation
Principe méthodologique
courbe vers la droite). Le diagnostic de SH repose
désormais sur des tests plus sensibles et plus
spécifiques comme le test à l’éosine maléimide ou
5’ eosine maléimide (EMA) en cytométrie en flux,
complété, si nécessaire, d’une ektacytométrie.
Ce test n’est donc pas indiqué en première intention pour le diagnostic d’une SH. Il peut être
utile pour une orientation diagnostique de SH
ou dans de rares formes d’associations complexes,
SH plus thalassémie, par exemple.
Ce test peu sensible et peu spécifique est amené
à disparaître avec le développement d’autres
méthodes plus facilement standardisables.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Ce test n’est pas indiqué en première intention
pour le diagnostic de la SH en raison de sa
faible spécificité et sensibilité. Il est désormais
remplacé par des analyses plus sensibles. Il peut
être utilisé en examen de deuxième intention à
réserver à des patients présentant des pathologies
complexes ou très rares de la membrane érythrocytaire.
Sang total sur héparine (2 tubes pour la résistance après 24 h d’incubation).
Sang non hémolysé, non centrifugé.
Durée d’acheminement < 3 h.
Température ambiante.
Il s’agit d’une technique biochimique. Le test est effectué sur un culot globulaire lavé. Une
gamme de solutions d’osmolarité décroissante est établie à partir d’une solution isotonique.
Le sang du patient (et en parallèle d’un témoin) est mis au contact et la densité optique est
mesurée après centrifugation afin d’évaluer le pourcentage d’hémolyse pour chaque tube de la
gamme. Une courbe d’hémolyse peut être tracée. Les valeurs du patient sont comparées aux
valeurs cibles établies sur une population contrôle ainsi qu’à celle du témoin.
50
Cytologie : tests généraux
Type de méthode
Type de test
Méthode manuelle.
Méthode qualitative : déviation à droite → résistance diminuée ou à gauche → résistance
augmentée.
CIQ
Pas de CIQ commercial, il est recommandé de tester en parallèle un contrôle.
EEQ
Contrôles interlaboratoires.
Valeurs de référence/Interprétation et performances
La résistance globulaire est diminuée dans la maladie de Minkowski-Chauffard (SH), l’elliptocytose
héréditaire, les anémies hémolytiques auto-immunes (AHAI).
La résistance est augmentée dans les syndromes thalassémiques, la drépanocytose, la xérocytose
héréditaire (stomatocytose déshydratée).
La sensibilité du test a été estimée à 68 % sur sang frais et 81 % sur sang incubé pour
le diagnostic de SH.
Causes d’erreur, limites du test
Une transfusion récente, les déficits enzymatiques (G6PD, pyruvate kinase), les hémoglobines
instables et la présence de taux d’HbF élevés peuvent modifier la sensibilité aux solutions
hypotoniques. L’association de pathologies (par exemple SH plus thalassémie) peut normaliser
le test.
La sensibilité du test est faible pour la SH. Ce test ne doit pas être utilisé en première intention
pour cette indication, d’autres tests (pink test, test à l’EMA en cytométrie en flux) permettant un
diagnostic plus fiable.
Le test garde un intérêt pour mettre en évidence une augmentation de la résistance globulaire
dans certaines pathologies rares (xérocytose) ou des associations complexes.
Chapitre 3. Exploration des pathologies érythrocytaires
51
Fiche 3.6
Mise en évidence d’anomalies du cytosquelette du
globule rouge en cytométrie en flux (test à l’EMA)
Code RIHN E149
Signification biologique du paramètre
La sphérocytose héréditaire (SH) est une pathologie constitutionnelle de la membrane du globule
rouge (GR) faisant partie des anémies hémo­
lytiques (AH) corpusculaires. Elle est due à des
mutations dans une des protéines de la membrane du GR, impliquées dans les connexions
verticales au sein du complexe protéique ankyrine
du cytosquelette. La déstabilisation de la membrane des GR entraîne une perte de surface, sous
forme de gouttelettes lipidiques, responsable de
la formation de sphérocytes (GR sphériques sans
halo central, hyperdenses et de petite taille). Ceci
entraîne une réduction des sites de fixation du
5’ eosine maléimide (EMA) qui se fixe sur une
lysine de la protéine Band 3, majoritaire à la
membrane du GR. Dans la SH, la cytométrie en
flux objective cette perte de fluorescence après
marquage à l’EMA des GR.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Le test EMA est prescrit dans le bilan d’une AH,
pour le diagnostic de SH et le diagnostic différentiel SH/anémie hémolytique auto-immune
(AHAI)/incompatibilité ABO (incABO) du
Nature du prélèvement
Recommandations pour la
qualité du prélèvement
Acheminement
Mode de conservation
Principe méthodologique
Type de méthode
Type de test
CIQ
nouveau-né. Dans ces pathologies, la perte de surface de la membrane du GR conduit à la formation de
sphérocytes, avec des mécanismes différents. Dans
la SH, le test EMA est positif si > 21 % alors qu’il
est négatif si < 16 %5 dans les AHAI. Ce seuil
(cut-off) reste discuté selon les équipes.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Le test EMA est un test de première intention
dans le diagnostic étiologique d’une AH, devant
des signes cliniques d’hémolyse chronique (ictère,
splénomégalie), confirmée par l’hémogramme :
anémie de sévérité variable, microcytaire si taux
élevé de sphérocytes, normo ou hyperchrome
(CCMH > 36 g/dL car perte de surface à
contenu érythrocytaire identique) régénérative
(petits réticulocytes > 150.109/L). S’y associent
des signes biochimiques d’hémolyse : bilirubine
libre ou indirecte élevée, haptoglobine effondrée
(interprétable après 1 an de vie) et LDH élevée.
Un test limite (16-21 % ou 11-21 % selon les
publications) impose une ektacytométrie. Un test
de Coombs érythrocytaire est systématiquement
associé au test EMA dans le bilan diagnostique
étiologique d’une AH pour le diagnostic différentiel SH/AHAI/incABO.
Sang veineux sur EDTA (minimum 500 microlitres). À réception, choisir 3 à 6 prélèvements
témoins appariés en âge, avec indices érythrocytaires normaux, conservés dans les mêmes
conditions que le prélèvement du patient.
Avant toute transfusion au diagnostic ou 3 mois après la dernière transfusion. Associer un frottis
sanguin fait sur place.
Envoi à + 4 °C, tube non en contact direct avec la glace ou la source de froid.
Délai maximum de 7 jours entre le prélèvement et le test, à + 4 °C.
Cytométrie en flux après marquage des hématies à l’EMA.
Cytométrie en flux, interprétation par un spécialiste.
Mesure quantitative.
Non.
52
Cytologie : tests généraux
EEQ
Non commercialisé.
Valeurs de référence/Interprétation et performances
Pour le diagnostic de SH : sensibilité 97,4 % ; spécificité 93,4 %.
Causes d’erreur, limites du
test
Faux positifs : pyropoïkilocytose, ovalocytose mélanésienne (SAO), dysérythropoïèse congénitale de
type II, cryohydrocytose.
Faux négatifs : transfusion récente, SH associée à une autre pathologie du GR.
Chapitre 3. Exploration des pathologies érythrocytaires
53
Fiche 3.7
Recherche des pathologies constitutionnelles
de la membrane du globule rouge en ektacytométrie
Code RIHN E027
Signification biologique du paramètre
Les pathologies constitutionnelles de la membrane érythrocytaire (PCME) sont un groupe
hétérogène de pathologies constitutionnelles qui
se caractérisent par une anémie hémolytique
corpusculaire se manifestant cliniquement par
les signes classiques de l’anémie (pâleur, asthénie, dyspnée d’effort, tachycardie avec souffle
systolique anorganique) associés aux signes de
l’hémolyse chronique (ictère, splénomégalie).
Ceci se traduit par une anémie régénérative
(compte réticulocytaire > 150.109/L) avec un
volume des hématies et une chromie variables
selon les PCME. Des mutations dans des gènes
de protéines de la membrane érythrocytaire ou
dans des transporteurs membranaires sont responsables de ces pathologies. Les complexes
protéiques ankyrine et 4,1 R sont majeurs au
sein de la membrane du globule rouge. Ils
permettent un ancrage des protéines au sein de la
bicouche phospholipidique en lien avec le cytosquelette de spectrine. Le complexe ankyrine est
impliqué dans les connexions protéiques verticales de la membrane érythrocytaire alors que le
complexe 4.1R est impliqué dans les connexions
protéiques horizontales. Une mutation dans une
des protéines du complexe ankyrine est responsable d’une sphérocytose héréditaire (SH).
La perte de cohésion de la membrane et la
formation de vésicules lipidiques entraînent une
perte de surface et la formation de sphérocytes.
Une mutation dans le complexe 4.1R, est responsable d’une elliptocytose héréditaire avec
une stabilité membranaire diminuée conduisant
à une fragmentation devenant majeure dans la
forme sévère de l’elliptocytose ou pyropoïkilocytose (association d’une mutation du gène de
la spectrine au polymorphisme alpha Lely en
trans). Les stomatocytoses sont des PCME très
hétérogènes caractérisées par une fuite cationique. Il en résulte un contenu cationique anormal et des altérations du volume et de la chromie
érythrocytaire.
Les PCME sont phénotypiquement très hétérogènes, asymptomatiques à sévères, de révélation
in utero parfois par un hydrops fetalis. Les formes
asymptomatiques doivent être également diagnostiquées, notamment les stomatocytoses, en
raison de la surcharge en fer qui conditionne
le pronostic. La technique de référence pour le
diagnostic de ces pathologies est l’ektacytométrie.
L’ektacytomètre est un viscosimètre qui mesure
la déformabilité des globules rouges dilués dans
une solution visqueuse de PVP, soumis à des
forces de cisaillement définies et à un gradient
osmolaire. La courbe ektacytométrique obtenue
permet d’individualiser 3 points :
• le point Omin qui correspond à l’osmolarité
à laquelle 50 % des GR sont lysés dans le test de
résistance osmotique et représente le rapport surface/volume ;
• l’index de déformabilité maximale (DImax) ;
• le point O’ ou hyper, osmolarité à la moitié de
la DImax qui reflète l’état d’hydratation des GR.
La courbe ektacytométrique doit toujours s’interpréter avec les indices érythrocytaires, réticulocytaires, l’analyse des graphes des automates
de NFS, l’examen microscopique d’un frottis
sanguin, le test EMA, le bilan d’hémolyse et les
autres bilans d’une anémie hémolytique (électrophorèse de l’hémoglobine, mesure des activités G6PD/PK, test de Coombs).
Dans les cas difficiles de PCME sans diagnostic établi par l’ektacytométrie, chez les patients polytransfusés sans réalisation possible des tests fonctionnels
ou dans les associations de pathologies érythrocytaires, un bilan moléculaire peut être associé (Next
Generation Sequencing [NGS] ciblé).
54
Cytologie : tests généraux
L’électrophorèse des protéines de la membrane
érythrocytaire reste surtout utile dans le diagnostic différentiel d’une SH avec une CDAII (Congenital Dyserythropoietic Anemia type 2, faux positif
de la courbe ektacytométrique pour le diagnostic
de SH). Dans ce cas, on observe un pincement
de la protéine band 3. Elle est en revanche de
sensibilité plus faible que le NGS ciblé et difficile
d’interprétation compte tenu du nombre important de réticulocytes qui surestiment la quantité
des protéines de la membrane et peut masquer le
défaut protéique.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
L’ektacytométrie est prescrite dans le cadre général du bilan d’une anémie hémolytique. Elle est
utilisée dans le diagnostic des PCME, en particulier de la sphérocytose héréditaire, de l’elliptocytose héréditaire non sévère et sévère (HPP ou
pyropoïkilocytose), de l’ovalocytose mélanésienne
Nature du prélèvement
Recommandations pour la
qualité du prélèvement
et des stomatocytoses deshydratées (xérocytose)
ou hyperhydratées.
L’ektacytométrie est la technique de référence
pour ces diagnostics.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Elle dépend de la disponibilité sur le site d’un
ektacytomètre car cet examen spécialisé est réalisé
dans des laboratoires de référence. Elle est le plus
souvent faite en deuxième intention après les
tests de routine, le test EMA et lorsque les autres
examens à visée diagnostique réalisés dans le cadre
d’une anémie hémolytique sont négatifs. Elle
est réalisée en bilan initial dans un site spécialisé
avec l’ensemble du bilan diagnostique des PCME
incluant maintenant des tests moléculaires.
Ces derniers sont réalisés en seconde intention
et selon les résultats des tests fonctionnels de
la NFS/réticulocytes/morphologie des GR/test
EMA et ektacytométrie.
Sang veineux sur EDTA (minimum 500 microlitres). À réception, choisir un témoin apparié en âge,
avec indices érythrocytaires normaux, conservé dans les mêmes conditions que le prélèvement du
patient.
Avant toute transfusion au diagnostic ou 3 mois après la dernière transfusion. Associer un frottis
sanguin fait sur place.
Acheminement
Envoi rapide à + 4 °C, tube non en contact direct avec la glace ou la source de froid.
Mode de conservation
Délai maximum de 48 h maximum entre le prélèvement et la réalisation de l’examen.
Principe méthodologique
Type de méthode
Type de test
Mesure de la déformabilité des hématies en gradient osmolaire et soumises à des forces de
cisaillements définies.
Méthode automatisée, interprétation par un spécialiste.
Mesure quantitative.
CIQ
Non.
EEQ
Non.
Valeurs de référence/Interprétation et performances
Causes d’erreur, limites
du test
Examen de référence.
Faux positifs : CDAII, Anémie Hémolytique auto-immune, incompatibilité ABO, qui miment la courbe
ektacytométrique d’une sphérocytose héréditaire.
Faux négatifs : ektacytométrie réalisée après une transfusion récente, association d’une pathologie
de la membrane à une autre pathologie du globule rouge qui peut fausser l’aspect caractéristique de
la courbe pour une PCME donnée.
Chapitre 3. Exploration des pathologies érythrocytaires
55
Fiche 3.8
Facteur de croissance : dosage de l’erythropoïétine
sérique ou plasmatique
Code NABM 0763
Signification biologique du paramètre
L’érythropoïétine (EPO) est une cytokine qui
stimule la formation et la croissance des globules
rouges (GR). Elle est principalement produite
par le rein. Elle est sécrétée en cas de baisse de
la concentration du sang artériel en oxygène, de
diminution des GR ou par une augmentation
des besoins en oxygène, sa synthèse rénale étant
directement et inversement régulée par la tension
intra-artérielle rénale en oxygène. L’EPO est le
facteur primaire d’induction de l’érythropoïèse par
l’hypoxie, car la production de l’EPO par le rein
est régulée par l’apport en oxygène.
Le dosage de l’EPO sérique participe au diagnostic étiologique d’anémie ou d’érythrocytose (voir
ci-dessous).
L’administration d’EPO recombinante est un
traitement destiné à augmenter le nombre d’érythrocytes. Le dosage d’EPO est utilisé pour établir
un pronostic et prédire l’efficacité du traitement
chez les individus anémiés.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
La concentration sérique en EPO peut être déterminée dans différentes situations cliniques.
• La première indication est d’évaluer les capacités de production d’EPO chez les sujets atteints
d’insuffisance rénale chronique ou de déterminer
si la production d’EPO est adaptée à la sévérité
d’une anémie. L’aplasie médullaire, l’anémie
hémolytique et l’anémie par carence martiale
entraînent une augmentation de l’EPO sérique
proportionnelle à la profondeur de l’anémie.
Dans l’anémie associée à l’insuffisance rénale, le
taux d’EPO est plus bas qu’attendu en fonction
de l’hématocrite.
• La seconde indication est le diagnostic différentiel des polyglobulies. Un taux bas est un
critère de diagnostic de polyglobulie de Vaquez.
Un taux élevé dans un contexte de polyglobulie
permet d’affirmer l’existence d’une polyglobulie
secondaire. Certaines tumeurs secrètent de l’EPO
entraînant une polyglobulie secondaire et, dans ce
cas, on peut utiliser le dosage d’EPO comme un
marqueur tumoral, afin de suivre l’efficacité du
traitement.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Dans les anémies chroniques, le dosage d’EPO
est recommandé en cas d’insuffisance rénale afin
d’adapter la posologie à la sécrétion d’EPO.
Ainsi, dans les syndromes myélodysplasiques, un
dosage d’EPO endogène supérieur à 500 mUI/
mL est un argument pour ne pas utiliser d’EPO
dans le traitement. A contrario, un taux inférieur
à 500 mUI/mL est un argument en faveur d’une
bonne réponse au traitement par EPO.
Dans l’anémie de l’insuffisance rénale, le taux
résiduel d’EPO permet d’orienter sur la nécessité
d’une substitution en EPO.
Le dosage de l’EPO est indispensable en première
intention devant une suspicion de polyglobulie :
un taux abaissé ou normal signe la très forte
probabilité d’une maladie de Vaquez. A contrario,
un taux d’EPO augmenté est un argument fort
pour un diagnostic de polyglobulie secondaire.
56
Cytologie : tests généraux
Nature du prélèvement
Recommandations pour la qualité du
prélèvement
Contraintes d’acheminement
Mode de conservation
Principe méthodologique
Type de méthode
Type de test
Sang sur tube sec ou EDTA : à vérifier auprès du laboratoire exécutant.
L’indication précise de l’horaire est utile. Il est recommandé de faire le recueil de
l’échantillon entre 7 h 30 et 12 h en raison des variations diurnes. Il existe en effet une
variation circadienne du taux d’EPO avec des taux circulants plus bas entre 4 h et 12 h
par rapport à la période de 16 h à 24 h.
Température ambiante si transport rapide, sinon, isolement du plasma ou du sérum
réfrigéré à + 4 °C ou congelé à – 20 °C (à vérifier auprès du laboratoire exécutant).
Réfrigération pendant 2-3 jours, congélation au-delà. La stabilité à – 15 °C est de
12 mois. Éviter les congélations et décongélations répétées. Aliquoter les échantillons
avant de les congeler. Éviter les échantillons hémolysés ou lipidiques. Conditions
à vérifier auprès du laboratoire exécutant.
Immunodosage de type sandwich manuel ou automatisé sur automate dédié.
Méthode manuelle (ELISA) ou automatisée.
Mesure quantitative.
CIQ
CIQ du fournisseur de réactifs, d’un fournisseur de contrôles, pool de sérums.
EEQ
Oui.
Valeurs de référence/Interprétation et
performances
La sensibilité du dosage d’EPO pour le diagnostic de polyglobulie primitive (Vaquez)
est de l’ordre de 80 % (plus faible que la sensibilité de la mutation JAK2 V617F qui est
supérieure à 95 %). Un taux d’EPO élevé est retrouvé dans environ un cas sur deux de
polyglobulies secondaires.
Causes d’erreur, limites du test
Les anticorps utilisés dans les dosages d’EPO reconnaissent les EPO de synthèse. Pour
mesurer le taux d’EPO endogène, il faut s’abstenir de faire cette mesure dans les deux
semaines suivant la dernière administration. De même, les transfusions ou les saignées
modifient les taux d’EPO.
Chapitre 3. Exploration des pathologies érythrocytaires
Bibliographie du chapitre 3
FICHE 3.1 – Recherche d’anomalies
morphologiques des globules rouges sur frottis
(recherche de schizocytes, hématies cibles,
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FICHE 3.8 – Facteur de croissance dosage de
l’erythropoïétine sérique ou plasmatique.
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Chapitre 4
Exploration des anomalies du
métabolisme du fer et hémolyse
Guide des analyses en hématologie
© 2018 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
60
Cytologie : tests généraux
Fiche 4.1
Ferritine
Code NABM 1213, non cumulable avec 1833
Signification biologique du paramètre
La ferritine est considérée comme le meilleur
marqueur des réserves globales de fer dans l’organisme. Les études de corrélation ont montré un
lien étroit entre ces deux paramètres, puisque
1 µg/L de ferritine correspond à environ 9 mg
de réserve de fer dans l’organisme. La ferritine
sérique est un reflet global de la ferritine tissulaire qui correspond à la mise en réserve de fer
rapidement mobilisable en cas de besoin. Une
diminution de la ferritine sérique est le meilleur
moyen et le seul examen de première intention à
prescrire dans le diagnostic de carence en fer dans
la population générale selon la Haute autorité de
santé (rapport HAS 2011). Si la baisse de la ferritine n’a pas d’autre signification que la carence
martiale, avec anémie ou non, l’interprétation
d’une hyperferritinémie est plus complexe. En
effet, la ferritine est une protéine de la phase
aiguë de l’inflammation, et s’élève également dans
les cytolyses hépatiques, l’alcoolisme chronique,
l’hémolyse, les surcharges métaboliques et au
cours de pathologies macrophagiques aiguës (syndrome d’activation macrophagique, SAM,) ou
métaboliques (maladie de Gaucher). Ainsi, en cas
d’inflammation ou de pathologies chroniques,
une carence martiale peut être présente alors que
la ferritine est normale ou haute. La mesure des
autres paramètres du bilan martial afin de disposer
du coefficient de saturation de la transferrine
(CSTf) prend alors toute sa place.
Dans le diagnostic d’une surcharge en fer, une
hyperferritinémie doit toujours s’interpréter en
fonction du contexte, du bilan inflammatoire et
de la valeur du CSTf. Dans les formes classiques
d’hémochromatoses génétiques HFE évoquées
devant une hyperferritinémie avec élévation du
CSTf ainsi que dans les surcharges post-transfusionnelles, la valeur de la ferritine sérique reste
un bon reflet global de la surcharge tissulaire et
permet de guider le traitement déplétif.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
La mesure de la ferritine est utilisée pour évaluer
les réserves en fer de l’organisme. Sa principale
indication est le diagnostic biologique d’une
carence martiale et la vérification de l’efficacité
du traitement après supplémentation. Elle est
également prescrite dans le diagnostic des surcharges en fer, qu’elles soient génétiques ou
acquises, et dans la surveillance du traitement
déplétif.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
La ferritine est l’examen de première intention
dans le diagnostic de la carence martiale où son
dosage est suffisant dans la grande majorité des
cas, sauf s’il existe un syndrome inflammatoire
ou une autre cause intercurrente associée. C’est
également un examen de première intention (en
combinaison avec le CSTf) dans le diagnostic
d’une surcharge en fer et dans la surveillance du
traitement déplétif de ces pathologies.
Chapitre 4. Exploration des anomalies du métabolisme du fer et hémolyse
Nature du prélèvement
Sang sur tube sec ou héparinate de lithium.
Recommandations pour la qualité du
prélèvement
Acheminement rapide.
Contraintes d’acheminement
Température ambiante.
Mode de conservation
Principe méthodologique
Type de méthode
Type de test
Température ambiante ou + 4 °C. Sérum congelé à – 20 °C.
Il existe plusieurs trousses de dosage de la ferritine reposant sur une immunodétection par des anticorps spécifiques. La technique de révélation peut être
de la néphélémétrie, de la turbidimétrie ou une méthode optique dans un ELISA
sandwich ou de compétition. Les techniques isotopiques initialement développées
ne sont plus réalisées. Il est possible d’utiliser la spectrométrie de masse.
Méthode automatisée.
Mesure quantitative.
CIQ
Oui, commerciaux.
EEQ
Oui.
Valeurs de référence/Interprétation et
performances
Les valeurs sont plus élevées chez l’homme que chez la femme mais varient
selon les trousses et les laboratoires. On peut considérer comme « normales » les
fourchettes 18 à 270 µg/L chez l’homme, et 18 à 160 µg/L chez la femme. Il faut
souligner néanmoins l’absence de consensus sur l’interprétation de ce dosage
chez la femme enceinte et chez l’enfant (rapport HAS 2011). La valeur seuil en
deçà de laquelle on définit une carence martiale absolue n’est pas consensuelle.
Selon les publications, le seuil est de 12 ou 15 µg/L en l’absence de facteur
intercurrent. Dans des situations pathologiques complexes comme en anesthésie-réanimation, en néphrologie ou en cancérologie, les seuils sont différents,
habituellement de 30 ou 100 µg/L chez l’adulte. De plus, les seuils utilisés pour
le diagnostic des carences martiales absolues ou fonctionnelles au cours des
pathologies inflammatoires chroniques sont également différents (cf. ci-dessous).
En ce qui concerne les surcharges martiales, la HAS a défini des valeurs seuil
de 200 et de 300 µg/L respectivement chez l’homme et la femme pour décider
d’une prise en charge par saignées thérapeutiques d’une hémochromatose
(Recommandations HAS 2005). Ces seuils de prise en charge clinique peuvent
également varier selon les pathologies, notamment dans les surcharges d’origine
transfusionnelle.
Causes d’erreur, limites du test
L’interprétation du dosage doit tenir compte du fait que le taux de ferritine est
dépendant de nombreux facteurs et notamment de l’inflammation. Dans cette
situation, la valeur de la ferritine ne reflète pas la quantité de fer « fonctionnel »
disponible pour l’érythropoïèse. L’utilisation du Coefficient de Saturation de la
Transferrine (nécessitant de doser conjointement fer sérique et transferrine), qui
reflète la quantité de fer circulant et donc accessible à l’érythroblaste, est alors
utile dans ces situations, ou en cas de suspicion forte de carence alors que la
ferritine est normale (rapport HAS 2011). Ainsi, les valeurs seuils habituelles de
ferritine ne sont pas adaptées aux pathologies chroniques inflammatoires. Un
groupe de travail international propose dans l’insuffisance cardiaque chronique, les
pathologies inflammatoires digestives et l’insuffisance rénale chronique, les seuils
de 100 µg/L pour la ferritine et/ou de 20 % pour le CSTf pour définir une carence
martiale dans cette population de patients.
61
62
Cytologie : tests généraux
Fiche 4.2
Fer sérique et coefficient de saturation
de la transferrine
(Ces analyses ne peuvent et ne doivent pas être découplées.)
Code NABM 2002
Signification biologique du paramètre
La mesure concomitante des taux de fer sérique et
de transferrine (transporteur plasmatique du fer)
permet de calculer le coefficient de saturation de
la transferrine (CSTf). Le dosage du fer sérique
seul, sans celui de la transferrine et du CSTf, n’a
donc aucun intérêt en pratique, comme cela est
souligné dans le rapport HAS 2011.
• Baisse du CSTf : elle traduit une diminution du
fer circulant disponible pour la synthèse de l’hémoglobine au cours de l’érythropoïèse. Elle reflète
donc soit une carence absolue (sa détermination
est alors utile lorsque la ferritine n’est pas diminuée
du fait d’un syndrome inflammatoire associé, par
exemple), soit une carence « fonctionnelle » où
le fer est présent dans l’organisme mais insuffisamment disponible pour l’érythropoïèse. Ces
carences fonctionnelles reflètent une inadéquation entre la quantité totale de fer présente dans
l’organisme et l’utilisation insuffisante de ce fer par
l’érythropoïèse et peuvent se rencontrer dans deux
situations. La première correspond à la séquestration du fer dans les macrophages, typiquement
observée dans les anémies inflammatoires au cours
desquelles la production d’hepcidine empêche la
sortie cellulaire et le recyclage du fer, en particulier
dans ces cellules phagocytaires. La seconde situation correspond à une augmentation des besoins
en fer pour l’érythropoïèse que les réserves ne
peuvent assurer. Il s’agit typiquement des patients
insuffisants rénaux chroniques traités par érythropoïétine (EPO) chez lesquels la consommation de
fer pour l’érythropoïèse est accrue.
• Augmentation du CSTf : elle est observée
au cours de la majorité des hémochromatoses
génétiques (hors mutation de la ferroportine) et
des surcharges secondaires, post-transfusionnelles
ou au cours des dysérythropoïèses, ainsi qu’au
cours des hépatopathies cytolytiques (par baisse
de synthèse de la transferrine par le foie et libération du fer cytoplasmique). Une augmentation
du CSTf au-delà de 70 % traduit l’apparition dans
la circulation de fer libre non lié à la transferrine
le NTBI (Non-Transferrin Bound Iron), source à
terme de lésions tissulaires oxydatives à l’origine
des défaillances d’organes observées au cours des
hémochromatoses.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Le dosage du CSTf est utilisé pour :
• l’identification des surcharges martiales : c’est le
test biologique le plus sensible dans le diagnostic
des hémochromatoses de type 1 ;
• l’identification d’une carence martiale vraie ou
fonctionnelle lorsque la ferritine est peu contributive, notamment dans en cas de pathologie inflammatoire associée (en particulier dans l’exploration
des ACD, Anemia of Chronic Disease, anémies
inflammatoires en français).
Place dans la hiérarchie
d’un bilan d’exploration
C’est un dosage de première intention dans le
diagnostic d’une hyperferritinémie.
Ce dosage peut être prescrit en seconde intention
dans le diagnostic d’une carence martiale, seulement dans les cas où la ferritine est difficile à
interpréter (du fait d’une pathologie inflammatoire associée ou d’une insuffisance rénale chronique, par exemple) ou en cas de forte suspicion
de carence martiale malgré une ferritine normale.
Chapitre 4. Exploration des anomalies du métabolisme du fer et hémolyse
Nature du prélèvement
Sang sur tube sec ou héparinate de lithium.
Recommandations pour la qualité
du prélèvement
Acheminement rapide.
Contraintes d’acheminement
Température ambiante.
Mode de conservation
Principe méthodologique
Type de méthode
Type de test
Température ambiante ou + 4 °C.
Le fer sérique est dosé par colorimétrie après dissociation de sa liaison avec la transferrine.
Cette dernière est dosée par des techniques immunologiques en turbidimétrie ou néphélémétrie à l’aide d’anticorps spécifiques. La capacité totale de fixation du fer par la transferrine
(CTF) est calculée par la formule « transferrine (g/L) × 25 » et le coefficient de saturation de
la transferrine par la formule « Fer sérique (µmol/L)/CTF (µmol/L) ».
Méthodes automatisées.
Mesures quantitatives.
CIQ
Oui, commerciaux.
EEQ
Oui.
Valeurs de référence/Interprétation
et performances
Les valeurs de référence peuvent être variables selon les trousses de dosage et les laboratoires.
À titre indicatif, le taux de fer sérique se situe entre 10 et 40 µmol/L (facteur de conversion :
µmol/L = µg/L × 0,018) et les valeurs de référence de la transferrine entre 1,6 et 4 g/L.
Les valeurs normales du CSTf sont entre 20 et 40 %.
Causes d’erreur, limites du test
Le fer sérique subit de grande variation nycthémérale intra-individuelle et doit être dosé à
jeun le matin, à distance de toute prise d’alcool. Le dosage du fer sérique ne doit jamais être
prescrit seul ou associé à la ferritine, mais toujours associé au dosage de la transferrine,
permettant ainsi le calcul du CSTf.
63
64
Cytologie : tests généraux
Fiche 4.3
Récepteur soluble de la transferrine
Code NABM 1822 non cumulable avec 1213
Signification biologique du paramètre
Le récepteur soluble de la transferrine (RSTf) est
libéré par clivage protéolytique de la forme membranaire et son dosage est un reflet de l’activité
érythropoïétique globale dans la moelle osseuse.
La libération du RSTf est proportionnelle à son
expression à la surface des érythroblastes, qui est
elle-même dépendante de la production érythroblastique et des besoins en fer de l’érythropoïèse.
La carence martiale se traduit donc par une
augmentation du RSTf. Le taux plasmatique de
récepteur soluble est indépendant de l’inflammation aiguë ou chronique, contrairement à celui de
la ferritine. Le dosage du RSTf (voire des index
RsTf/log ferritine ou RsTf/ferritine, qui seraient
plus sensibles) a donc été proposé pour rechercher
une carence en fer quand les autres paramètres
classiques du bilan martial peuvent être pris en
défaut, au cours des inflammations (ferritine normale ou augmentée) ou des maladies hépatiques.
Nature du prélèvement
Acheminement rapide.
Contraintes d’acheminement
Température ambiante.
Principe méthodologique
Type de méthode
Type de test
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Cette prescription hautement spécialisée doit être
limitée à quelques cas complexes et doit être
placée dans l’algorithme d’exploration après tous
les autres marqueurs du statut martial.
Le récepteur de la transferrine, sous sa forme tronquée soluble, est dosé par des méthodes
immunologiques : turbidimétrie, néphélémétrie ou ELISA.
Méthode automatisée.
Mesure quantitative.
CIQ
Oui, commerciaux.
Oui.
Causes d’erreur, limites du test
Le dosage du RSTf est indiqué en dernière ligne
pour étayer un diagnostic de carence martiale
lorsque les autres paramètres d’évaluation du
statut martial peuvent être pris en défaut : inflammation, maladie hépatique.
Température ambiante ou + 4 °C.
EEQ
Valeurs de référence/Interprétation
et performances
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Sang sur tube sec ou héparinate de lithium.
Recommandations pour la qualité
du prélèvement
Mode de conservation
Son élévation traduit une érythropoïèse accrue,
qu’elle soit régénérative ou inefficace, ainsi
qu’une augmentation des besoins en fer pour
l’érythropoïèse : le dosage est donc élevé dans les
carences martiales vraies ou fonctionnelles.
Les valeurs de référence peuvent varier selon les trousses mais se situent entre 0,76 et
1,76 mg/L.
La ferritine est un marqueur plus précoce que le RSTf pour reconnaître une carence martiale
dans la population générale.
Le dosage du RSTf n’a pas d’indication en pratique courante, comme le rappelle le rapport
de la HAS en 2011.
Ce test manque de spécificité, les valeurs étant augmentées dans les stimulations
érythroblastiques, les régénérations médullaires et dans les érythropoïèses inefficaces telles
que dans les thalassémies.
Chapitre 4. Exploration des anomalies du métabolisme du fer et hémolyse
65
Fiche 4.4
Haptoglobine
Code NABM 1813
Signification biologique du paramètre
L’haptoglobine est une protéine produite par
le foie dont le rôle principal est la chélation de
l’hémoglobine libre libérée après hémolyse intravasculaire. Les complexes haptoglobine-hémoglobine sont phagocytés par les macrophages,
principalement au niveau de la rate. L’haptoglobine est saturée dès que l’hémolyse libère entre
500 et 1 500 mg d’hémoglobine.
Le taux d’haptoglobine est augmenté au cours
des syndromes inflammatoires. Son élévation est
corrélée à celle de l’orosomucoïde.
Il y a deux causes principales de diminution du
taux d’haptoglobine :
• elle est classiquement indosable dans les hémolyses intravasculaires, mais elle est aussi diminuée
dans les hémolyses à prédominance extravasculaire, au cours desquelles survient souvent une
lyse intravasculaire des globules rouges altérés ;
• on peut observer une baisse de la production
d’haptoglobine dans les insuffisances hépatocellulaires.
Nature du prélèvement
Acheminement rapide.
Contraintes d’acheminement
Température ambiante.
Principe méthodologique
Type de méthode
Type de test
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Rechercher, en association avec le dosage des
LDH, de la bilirubine totale et libre, une hémolyse dans un tableau d’anémie régénérative.
Place dans la hiérarchie
d’un bilan d’exploration
Exploration d’une anémie régénérative, en seconde
intention après la NFS, la numération de réticulocytes et l’analyse cytologique du frottis sanguin.
Sang sur tube sec ou héparinate de lithium.
Recommandations pour la
qualité du prélèvement
Mode de conservation
Il existe une anhaptoglobinémie (phénotype HP0)
ou une hypohaptoglobinémie constitutives, rencontrées fréquemment en Afrique, surtout dans les
zones d’endémie palustre, mais aussi parfois associées à des mutations du promoteur. Ce phénotype
est rare en Europe. Des délétions homozygotes du
gène codant pour l’haptoglobine ont été décrites
dans les pays du Sud-Est asiatique, et peuvent être
responsables de réactions transfusionnelles graves.
Température ambiante ou + 4 °C.
L’haptoglobine est dosée par des tests immunologiques, immunonéphélémétrie ou immunoturbidimétrie, à l’aide d’anticorps spécifiques.
Méthode automatisée.
Mesure quantitative.
CIQ
Oui, commerciaux.
EEQ
Oui, commerciaux.
Valeurs de référence/Interprétation et performances
Valeur de référence chez l’adulte : 0,25 à 2 g/L.
Le dosage de l’haptoglobine est un test de très grande sensibilité diagnostique en l’absence de
syndrome inflammatoire.
Causes d’erreur, limites
du test
Le dosage de l’haptoglobine n’est pas interprétable chez le nouveau-né, du fait de l’immaturité
hépatique. Le taux d’haptoglobine se stabilise entre 6 et 10 mois.
L’interprétation est difficile en cas d’hémolyse concomitante à un syndrome inflammatoire, le taux
d’haptoglobine pouvant alors être normal. Son élévation étant corrélée à celles d’autres protéines
de l’inflammation, il faut disposer des dosages de CRP et surtout d’orosomucoïde pour interpréter
le taux d’haptoglobine dans ces situations.
66
Cytologie : tests généraux
Fiche 4.5
Hémochromatose - Mutation p.Cys282Tyr (C2822Y)
du gène HFE
Code NABM 8000
Signification biologique du paramètre
L’hémochromatose est une maladie génétique
caractérisée par une absorption accrue de fer
au niveau des entérocytes, entraînant une accumulation de ce métal dans les organes. Les
signes cliniques sont tardifs, la maladie restant
asymptomatique dans la majorité des cas. Les
atteintes liées à l’accumulation du fer concernent
les articulations, le cœur, le foie et le pancréas
(diabète).
La surcharge en fer expose à un risque accru
de cancer hépatique. Le génotype responsable
de la majorité des cas est l’homozygotie pour
la mutation p. Cys2822Tyr (C282Y) du gène
HFE, localisé sur le chromosome 6. Seul un
petit nombre de sujets porteurs de ce génotype devient symptomatique. L’association
de la mutation C282Y au variant p.His63Asp
(H63D) est responsable de formes moins
sévères.
Chez les patients porteurs d’une surcharge
martiale avérée, plusieurs autres gènes peuvent
être le siège de mutations conduisant à une
hémochromatose. L’hémochromatose juvénile,
rare, est due à des mutations du gène HJV
codant pour l’hémojuveline, ou, plus rarement
du gène HAMP codant pour l’hepcidine. Les
mutations des gènes du récepteur 2 de la transferrine (TFR2), de BMP6 ou de la ferroportine
(SLC40A1), sont impliquées dans des formes
génétiques d’hémochromatose. Ces dernières
analyses ne sont réalisées en France que dans
quelques laboratoires spécialisés. Un arbre diagnostique, validé par l’association nationale des
praticiens de génétique moléculaire (ANPGM),
précise la démarche en cas de suspicion de l’une
de ces formes rares.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
La recherche de la mutation C282Y doit être faite
en première intention devant une suspicion d’hémochromatose (recommandation HAS 2005). Cet examen est l’un des quelques tests génétiques inscrits à
la nomenclature des actes de biologie médicale.
Cette recherche est prise en charge par l’assurance
maladie dans les seules indications suivantes :
« - cadre individuel : à la suite d’un bilan général,
au cours duquel une augmentation du coefficient
de saturation de la transferrine est observée (CSTf supérieur à 45 %, confirmé sur un deuxième
prélèvement) ;
- cadre familial : chez les sujets ayant un parent
au premier degré porteur de la mutation C282Y
à l’état homozygote, à l’exclusion des sujets
mineurs et des mères ménopausées, ou ne désirant
plus avoir d’enfant ».
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
La recherche de la mutation C282Y est évoquée
le plus souvent après la découverte d’une hyperferritinémie sur un bilan réalisé de manière systématique ou en présence de signes cliniques
évocateurs d’une surcharge martiale. Avant de
prescrire la recherche du test génétique HFE, il
est indispensable d’éliminer les principales causes
acquises d’hyperferritinémie (syndrome inflammatoire, alcoolisme, cancer, syndrome dysmétabolique, etc.) et de réaliser un dosage du coefficient
de saturation dela transferrine, à jeun, contrôlé au
moins une fois. La recherche s’effectue également
dans le cadre du dépistage familial chez les apparentés de premier degré d’un sujet homozygote.
Chapitre 4. Exploration des anomalies du métabolisme du fer et hémolyse
Nature du prélèvement
Sang sur tube EDTA.
Recommandations pour
la qualité du prélèvement
Acheminement : le tube ne doit pas être ouvert.
Toute prescription de test génétique doit être accompagnée d’une attestation de consultation du
prescripteur et d’un consentement écrit du patient, selon la règlementation en vigueur.
Contraintes d’acheminement
Température ambiante.
Mode de conservation
Température ambiante ou + 4 °C.
Principe méthodologique
Type de méthode
Type de test
Le diagnostic repose sur la détection de la mutation C282Y du gène HFE. Plusieurs techniques sont
disponibles : techniques « maison » basées sur le principe de PCR-digestion (RFLP : Restriction Fragments
Length Polymorphism), kits commerciaux sous la forme de bandelettes ou de PCR quantitative…
Méthodes semi-automatisées.
Mesure qualitative.
CIQ
Toute analyse doit être accompagnée de contrôles internes positifs et négatifs.
EEQ
Tout laboratoire réalisant le test doit être inscrit à un contrôle de qualité externe. En l’absence de
contrôle national, il s’agit le plus souvent de contrôles européens ou anglais.
Valeurs de référence/
Interprétation et
performances
Le test est rendu habituellement de la manière suivante : mutation C282Y :
1/ absente ;
2/ présente à l’état homozygote ou hétérozygote. Le résultat doit être accompagné d’un commentaire.
Seule la présence de la mutation à l’état homozygote est associée à un terrain génétique d’hémochromatose.
Ainsi seul un petit nombre de sujets porteurs du génotype développe des signes cliniques, la plupart reste
asymptomatique. Toutefois, la découverte de ce génotype doit conduire à une évaluation d’une surcharge
en fer et à une prise en charge par saignées si nécessaire (recommandation HAS 2005).
Les sujets simples hétérozygotes C282Y ne développent pas la maladie, sauf s’il existe un autre facteur
acquis ou génétique associé. En cas d’hétérozygotie C282Y associée à une surcharge martiale, il est
possible de rechercher le variant H63D. Cette recherche n’est pas prise en charge par la sécurité sociale
et peut donc rester à la charge du patient. L’hétérozygotie composite C282Y et H63D est associée à des
surcharges martiales modérées, le plus souvent biologiques, sauf en présence de cofacteurs.
Aucun des autres génotypes (hétérozygotie ou homozygotie H63D) n’est responsable de surcharge en fer.
Si une surcharge martiale est présente chez le patient et confirmée notamment par une élévation de la
concentration hépatique en fer (CHF) à l’IRM, la recherche d’autres causes génétiques doit être envisagée
après avoir éliminé notamment toutes les causes acquises.
Causes d’erreur, limites
du test
Les principales causes d’erreur sont liées à des problèmes pré-analytiques (erreur d’identité), ou à une
inversion de tube lors de l’analyse (évènement très rare). Le test est habituellement robuste dans les
laboratoires spécialisés en génétique,
En l’absence de la mutation C282Y à l’état homozygote, le diagnostic d’hémochromatose HFE peut être
écarté. La démarche diagnostique doit comporter une l’élimination des causes acquises d’hyperferritinémie
et de surcharge en fer avant d’envisager la recherche de causes génétiques rares.
67
68
Cytologie : tests généraux
Bibliographie du chapitre 4
FICHE 4.1 – Ferritine
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Chapitre 5
Exploration des anomalies
de l’hémoglobine
Guide des analyses en hématologie
© 2018 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
70
Cytologie : tests généraux
Fiche 5.1
Électrophorèse de l’hémoglobine (gel polyacrylamide)
Code NABM 1113
Signification biologique du paramètre
L’électrophorèse de l’hémoglobine (Hb) sur gel
de polyacrylamide est un test de dépistage d’une
anomalie le plus souvent constitutionnelle des
fractions protéiques de l’Hb (globine).
L’analyse doit être capable de séparer, d’identifier
et de quantifier les fractions normales (HbA,
HbA2 et HbF) et les variants fréquents (HbS,
HbC, etc.) ou plus rares de l’Hb.
La technique d’électrophorèse devrait être maintenant remplacée par une autre méthode de
screening de première intention comme la chromatographie liquide haute performance (High
Performance Liquid Chromatograpy, HPLC) ou
l’électrophorèse capillaire, plus sensibles et plus
spécifiques.
Certains laboratoires utilisent une ou deux
méthodes de screening, certains variants pouvant
ne pas être décelés par l’une ou l’autre méthode.
Nature du prélèvement
Recommandations pour la qualité
du prélèvement
Contraintes d’acheminement
Mode de conservation
Principe méthodologique
Type de méthode
Type de test
L’intitulé de cette analyse est donc amené à évoluer.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Cette analyse doit permettre la mise en évidence
d’anomalies :
• quantitatives : évaluations du pourcentage des
fractions mineures (HbA2 et HbF) et d’éventuelles fractions anormales ;
• qualitative : présence de fractions anormales
d’Hb (variants).
Indications : diagnostic d’une thalassémie (beta,
alpha), dépistage de variants de l’Hb.
Place dans la hiérarchie
d’un bilan d’exploration
Test de dépistage à réaliser en première
intention dans le bilan diagnostique d’une
hémoglobinopathie.
Sang total sur EDTA.
Sang non hémolysé, non centrifugé.
Durée d’acheminement < 24 h, à adapter en fonction du diagnostic suspecté (existence de
fractions fragiles, Hb instables, etc.).
Température ambiante ou + 4 °C.
Plusieurs techniques permettent de séparer les fractions d’Hb selon leur charge électrique et
leur migration : HPLC, électrophorèse capillaire (automatisables), électrophorèse en gel (de
moins en moins utilisée).
Méthodes automatisées (HPLC et EPC : automates dédiés disponibles sur le marché).
Méthode quantitative : évaluation du pourcentage des fractions présentes, normales et anormales.
Méthode qualitative : la nature des variants fréquents et rares est présomptive et doit être
impérativement confirmée par une ou deux autres techniques, y compris pour l’HbS.
CIQ
Pour chaque méthode, des CIQ commerciaux sont disponibles et utilisés en routine.
EEQ
Un EEQ national (Probioqual) et existence d’autres EEQ européens.
Valeurs de référence/
Interprétation et performances
Test peu performant isolément, qui doit être associé à une (pour le dépistage) ou plusieurs
autres techniques (pour l’identification d’un variant de l’Hb).
Causes d’erreur, limites du test
Certains variants co-migrent avec les fractions normales (HbA, HbA2 et HbF) et peuvent
interférer avec leur quantification, fausser leur dosage ou ne pas être détectés. C’est la raison
pour laquelle l’utilisation d’au moins deux méthodes de screening est souvent recommandée.
Si un variant est dépisté, l’utilisation d’au moins 3 techniques est recommandée pour son
identification.
Chapitre 5. Exploration des anomalies de l’hémoglobine
71
Fiche 5.2
Électrophorèse de l’hémoglobine (citrate agar)
Code NABM 1114
Signification biologique du paramètre
L’électrophorèse de l’hémoglobine (Hb) en
citrate agar est un test de caractérisation d’une
anomalie, le plus souvent constitutionnelle, des
fractions protéiques de l’Hb (globine).
L’analyse permet d’identifier les fractions normales (HbA, et HbF) et certains variants fréquents
(HbS, HbC, etc.) ou plus rares de l’Hb dont la
migration est caractéristique. Analyse complémentaire de l’étude de l’Hb (électrophorèse de
l’Hb) : ce test n’est habituellement pas réalisé de
manière isolée mais il est associé à d’autres tests.
L’analyse correspond alors au code NABM 1120
(3 méthodes au minimum).
Les variants de l’hémoglobine ont une migration
différente selon leur charge électrique et peuvent
être séparés différemment et identifiés lorsqu’ils
migrent à différents pH (alcalin pour le dépistage,
acide pour la caractérisation).
Synonyme : électrophorèse à pH acide.
Nature du prélèvement
Recommandations pour
la qualité du prélèvement
Contraintes d’acheminement
Mode de conservation
Principe méthodologique
Type de Méthode
Type de test
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Cette analyse doit permettre la mise en évidence
d’Hb migrant différemment de l’HbA à pH acide,
notamment, HbS, HbC, Oarab. L’HbE co-migre
avec l’HbA à pH acide, mais co-migre avec ou
migre à proximité de l’HbA2 en chromatographie
liquide haute performance (HPLC) et électrophorèse capillaire respectivement.
Indications : technique contributive au diagnostic
d’un variant de l’hémoglobine.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Test à réaliser en seconde intention dans le bilan
diagnostique d’une hémoglobinopathie en association à d’autres techniques d’identification. Un
panel de méthodes ainsi que les données de l’hémogramme et la numération des réticulocytes sont
souvent nécessaires à la caractérisation ou à l’orientation diagnostique d’un variant de l’hémoglobine.
Sang total sur EDTA.
Sang non hémolysé, non centrifugé.
Durée d’acheminement < 24 h à adapter en fonction du diagnostic suspecté (existence de
fractions fragiles (Hb instables, etc.).
Température ambiante ou + 4 °C.
Électrophorèse d’un hémolysat de globules rouges dans un gel d’électrophorèse avec un
tampon acide.
Méthodes manuelles ou semi-automatisées (automates).
Mesure qualitative : la nature des variants fréquents et rares est présomptive et doit être
impérativement confirmée par l’utilisation de plusieurs techniques, y compris pour l’HbS.
CIQ
Pour chaque méthode des CIQ commerciaux sont disponibles et utilisés en routine.
EEQ
Un EEQ national (Probioqual) et d’autres EEQ européens sont disponibles pour l’identification de
l’HbS. Pour les autres variants, contrôles interlaboratoires.
Valeurs de référence/Interprétation et performances
Causes d’erreur, limites du test
Test peu performant isolément, qui doit être associé à plusieurs autres techniques pour
l’identification d’un variant de l’Hb.
Certains variants co-migrent avec les fractions normales (HbA, HbA2 et HbF) et peuvent
interférer avec leur identification ou ne sont pas détectés par la méthode. C’est la raison pour
laquelle l’utilisation de plusieurs méthodes est recommandée.
72
Cytologie : tests généraux
Fiche 5.3
Test de solubilité de l’hémoglobine (Itano, falciformation)
Code NABM 1115
Signification biologique du paramètre
Le test d’Itano est un test biochimique permettant la mise en évidence d’HbS présente dans un
échantillon sanguin. C’est un test de solubilité de
l’hémoglobine (Hb), il repose sur la précipitation
de l’HbS désoxygénée.
Le test de falciformation (fiche 3.3) peut être
une alternative au test d’Itano. Les deux analyses
sont rassemblées sous le même code NABM.
Les résultats doivent toujours être confrontés à
l’hémogramme et à un frottis de sang frais coloré
au MGG.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Ce test permet le diagnostic d’un syndrome
drépanocytaire majeur en situation d’urgence,
lorsqu’une étude de l’hémoglobine et un dosage
d’HbS sont impossibles (techniques longues). Le
test peut être également utilisé comme troisième
technique dans le cadre de l’identification ou de
l’élimination de la présence d’HbS.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Examen de première intention en urgence permettant de confirmer la présence d’HbS.
Nature du prélèvement
Recommandations pour la qualité
du prélèvement
Contraintes d’acheminement
Mode de conservation
Principe méthodologique
Sang total sur EDTA.
Sang non hémolysé, non centrifugé.
Le prélèvement doit être acheminé rapidement ou, à défaut, peut être conservé à + 4 °C
pendant une semaine au maximum.
Température ambiante ou + 4 °C.
Technique biochimique. L’HbS précipite en milieu réducteur (dithionite de sodium) à
forte concentration saline. La turbidité de la solution est proportionnelle à la quantité
d’HbS présente dans l’échantillon.
Type de méthode
Méthode manuelle.
Type de test
Mesure qualitative.
CIQ
Pas de CIQ commercial, il est recommandé de tester en parallèle un contrôle normal (sujet
non drépanocytaire) et si possible un contrôle positif (sujet drépanocytaire majeur connu).
EEQ
Contrôle interlaboratoires.
Valeurs de référence/Interprétation
et performances
Causes d’erreur, limites du test
Le test permet d’identifier la présence d’HbS, mais de rares autres variants de l’Hb
précipitent également.
De fausses réactions négatives sont observées avec des hémolysats trop dilués, ayant
une concentration d’HbS égale ou inférieure à 20 % ou en présence d’un pourcentage
important de méthémoglobine.
Le test ne permet pas d’apprécier le taux d’HbS et ne différencie pas les sujets
hétérozygotes des homozygotes.
Le test peut être faussement négatif en cas de transfusion récente, chez les nouveaunés et les bébés de moins de 6 mois qui peuvent avoir des taux d’HbS très faibles, chez
les sujets ayant des taux d’HbF élevés ou chez les sujets très anémiques (Hb < 7 g/dL).
D’autres variants, qui entraînent une falciformation, peuvent également donner un
test d’Itano positif (HbC Harlem, HbS Travis, HbC Ziguinchor). Il est donc rappelé que
l’identification précise d’un variant de l’Hb nécessite la mise en œuvre d’au moins trois
techniques de principe différent.
Chapitre 5. Exploration des anomalies de l’hémoglobine
73
Fiche 5.4
Test à l’isopropanol (Hb instable)
Code NABM 1115
Signification biologique du paramètre
Il existe de nombreux variants des protéines de
la globine de l’hémoglobine (Hb) dont certains
présentent une instabilité in vivo et in vitro. Cette
instabilité a pour conséquence une hémolyse
chronique et des crises hémolytiques aiguës.
Le test à l’isopropanol est un test biochimique qui
a pour objet de mettre en évidence une hémoglobine instable dans un échantillon sanguin.
Synonymes : test de stabilité de l’hémoglobine,
recherche d’hémoglobine instable.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Ce test recherche une hémoglobine instable dans
le bilan étiologique d’une hémolyse chronique ou
Nature du prélèvement
Recommandations pour
la qualité du prélèvement
Contraintes d’acheminement
Mode de conservation
Principe méthodologique
Type de méthode
Type de test
aiguë. Il doit être prescrit en association avec une
étude complète de l’hémoglobine (recherche de
variant, code NABM 1120) et éventuellement une
recherche de corps de Heinz (précipitation intraérythrocytaire de l’hémoglobine instable) qui est
habituellement positive dans cette situation.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Examen de seconde intention permettant de
confirmer la présence d’un variant instable de
l’hémoglobine.
Il peut aussi être utilisé en situation d’urgence
lorsqu’un tel variant est suspecté. C’est toutefois
un test peu disponible qui n’est réalisé que dans
des laboratoires spécialisés.
Sang total sur EDTA, citrate ou héparine.
Sang non hémolysé, non centrifugé.
Durée d’acheminement < 2 h.
Température ambiante ou + 4 °C.
Technique biochimique. En présence d’une solution contenant de l’isopropanol, les hémoglobines normales (et les variants stables) restent solubles jusqu’au temps 50 min, alors que
les hémoglobines instables précipitent. Si l’hémoglobine à tester est instable, la solution devient
trouble dès la 5e minute, et le précipité flocule à la 20e minute.
Méthode manuelle.
Mesure qualitative. Toutefois, la rapidité avec laquelle le précipité se forme permet d’apprécier
le degré d’instabilité du variant.
CIQ
Pas de CIQ commercial, il est indispensable de tester en parallèle un témoin normal.
EEQ
Non.
Valeurs de référence/Interprétation et performances
Causes d’erreur, limites du test
Le test permet de mettre en évidence la présence de variants instables, mais certains variants
de l’Hb faiblement instables peuvent ne pas être mis en évidence.
Une transfusion récente peut entraîner un faux négatif. Certaines hémoglobines très instables
peuvent avoir précipité juste après le prélèvement ou durant le transport et ne pourront pas être
mises en évidence.
L’HbS et l’HbF ainsi que l’HbC commencent à précipiter à partir de 30 min.
La concentration d’hémoglobine doit être rigoureusement déterminée.
La méthémoglobine en quantité appréciable peut donner des réactions faussement positives
ainsi que les stromas érythrocytaires.
74
Cytologie : tests généraux
Fiche 5.5
Recherche d’une anomalie de l’hémoglobine
(3 techniques au minimum)
Code NABM 1120
Signification biologique du paramètre
Ensemble de tests destinés à dépister et caractériser une fraction anormale des protéines de la
globine de l’hémoglobine (Hb).
L’analyse doit être capable de séparer, d’identifier
et de quantifier les fractions normales (HbA,
HbA2 et HbF) et les variants fréquents (HbS,
HbC, etc.) ou plus rares de l’Hb.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Cette analyse doit permettre la mise en évidence
d’anomalies :
• quantitatives : évaluation du pourcentage des
fractions mineures : HbA2 et HbF et d’éventuelles fractions anormales ;
Nature du prélèvement
Recommandations pour
la qualité du prélèvement
Contraintes d’acheminement
Mode de conservation
Principe méthodologique
• qualitatives : présence et caractérisation de fractions anormales d’Hb (variants).
Indications : diagnostic d’une thalassémie
bêta (variants à effet thalassémiants) ou alpha
(présence d’Hb Barts ou d’HbH), dépistage et
caractérisation de fractions anormales (variants de
l’hémoglobine).
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Test à réaliser en seconde intention après isolement d’une fraction anormale par un test de
dépistage (électrophorèse de l’Hb) ou en première intention si une hémoglobinopathie est
suspectée cliniquement ou dans le cadre d’une
enquête familiale.
Sang total sur EDTA ou ACD (acide citrique-dextrose).
Sang non hémolysé, non centrifugé.
Durée d’acheminement < 24 h, à adapter en fonction du diagnostic suspecté (existence de
fractions fragiles (Hb instables, etc.).
Température ambiante ou + 4 °C.
Plusieurs techniques disponibles permettent de séparer les fractions d’Hb selon leur charge
électrique et leur migration : chromatographie liquide haute pression (HPLC), électrophorèse
capillaire, électrophorèse à pH acide, isofocalisation électrique, séparation des chaînes de
globine, test d’Itano (HbS).
Au moins 3 méthodes, dont une d’électrophorèse, doivent être utilisées.
Type de méthode
Certaines méthodes automatisées (HPLC et EPC : automates dédiés disponibles sur le marché)
et semi-automatisées ou manuelles (isofocalisation électrique, électrophorèse à pH acide, etc.)
sont utilisables.
Type de test
Mesure quantitative : évaluation du pourcentage des fractions présentes, normales et
anormales.
Mesure qualitative : permet de préciser la nature des variants fréquents et peut orienter sur la
nature des variants plus rares (variant de type alpha ou bêta, instabilité).
CIQ
Pour chaque méthode des CIQ commerciaux sont disponibles et utilisés en routine.
EEQ
Un EEQ national (Probioqual) et d’autres EEQ européens sont disponibles.

Chapitre 5. Exploration des anomalies de l’hémoglobine

Nature du prélèvement
Valeurs de référence/Interprétation et performances
Causes d’erreur, limites du test
Sang total sur EDTA ou ACD (acide citrique-dextrose).
Les anomalies des chaînes de globine sont associées à des pathologies spécifiques. La
recommandation d’utiliser trois tests différents témoigne des sensibilités variables de ces
techniques.
Certains variants co-migrent avec les fractions normales (HbA, HbA2 et HbF) et peuvent interférer avec leur quantification, induire une confusion avec un autre variant, fausser leur dosage
ou ne pas être détectés. C’est la raison pour laquelle l’utilisation d’au moins deux méthodes de
screening est recommandée.
Si un variant est dépisté, l’utilisation d’autres techniques est nécessaire pour son identification.
75
76
Cytologie : tests généraux
Fiche 5.6
Exploration de l’affinité de l’hémoglobine (oxymétrie :
mesure de la p50)
Code RIHN E156
Signification biologique du paramètre
La mesure de l’affinité de l’hémoglobine pour
l’oxygène peut s’effectuer soit par le tracé complet
de la courbe de Barcroft, soit par obtention de
la p50 calculée par un automate de gaz du sang
sur un prélèvement veineux. La p50 correspond
à la pression partielle en oxygène (exprimée en
KPa ou en mmHg) pour laquelle la molécule
d’hémoglobine est saturée à 50 % en oxygène
(2 molécules d’oxygène fixées sur les 4 possibles).
Une courbe de Barcroft décalée à gauche ou
une p50 basse sont le reflet d’une hyperaffinité du sang pour l’oxygène et de son mauvais
relargage tissulaire, entraînant une polyglobulie
réactionnelle. À l’inverse, une courbe de Barcroft
décalée à droite ou une p50 élevée témoignent
d’une hypo-affinité du sang pour l’oxygène, ce
qui favorise son relargage tissulaire mais peut
en revanche gêner l’oxygénation correcte des
molécules d’hémoglobine au niveau pulmonaire.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Cette analyse est le plus souvent prescrite dans
un bilan de polyglobulie vraie caractérisée par
une augmentation de la masse sanguine. Dans
ce contexte, une hyperaffinité du sang pour
l’oxygène témoigne de la présence d’un variant
de l’hémoglobine hyperaffin ou d’un déficit en
Nature du prélèvement
Recommandations pour la qualité
du prélèvement
Contraintes d’acheminement
Mode de conservation
Principe méthodologique
Type de méthode
2,3-diphosphoglycérate (2,3-DPG) qui, dans ce
cas, résulte d’une anomalie de la DPG mutase.
Il est fortement recommandé de prescrire concomitamment une étude de l’hémoglobine par au
moins trois techniques (code NABM 1120) afin
de rechercher un éventuel variant hyperaffin de
l’hémoglobine. Cette analyse phénotypique doit
être complétée par une étude des gènes de globine (alpha et/ou bêta) et de la DPG mutase si
l’identification d’un variant par l’étude de l’hémoglobine n’est pas concluante ou est négative. Ceci
permet également de ne pas omettre l’identification d’un variant hyperaffin non séparé par les
techniques phénotypiques (dans environ 10 % des
cas). Une p50 diminuée avec un bilan de l’hémoglobine normal oriente alors fortement vers un
déficit en 2,3-DPG.
Place dans la hiérarchie d’un bilan
d’exploration
Examen de seconde intention dans l’exploration d’une polyglobulie, après élimination d’une
fausse polyglobulie (hémoconcentration), d’une
polyglobulie secondaire à une hypoxie tissulaire
(tabac, BPCO, shunts, apnées du sommeil, intoxication chronique au CO ou à des produits méthémoglobinisants), liée à une sécrétion inappropriée
d’EPO, ou primitive (maladie de Vaquez et autres
néoplasies myéloprolifératives).
Sang total sur EDTA pour Hemox-Analyzer, seringue gaz du sang veineux pour la p50.
Prélèvement non hémolysé. Conditions d’oxygénation normales pour le sujet.
Analyse à faire dans les 4 h suivant le prélèvement.
Température ambiante ou + 4 °C (recommandé).
Tracé complet de la courbe de Barcroft sur automate Hemox-Analyzer (réservé aux
laboratoires spécialisés ou de recherche) OU obtention de la p50 calculée.
Méthode automatisée de gazométrie sanguine pour obtention de la p50 calculée à partir de
la pO2, de la SaO2 et de la concentration totale en oxygène.

Chapitre 5. Exploration des anomalies de l’hémoglobine

Nature du prélèvement
Type de test
Sang total sur EDTA pour Hemox-Analyzer, seringue gaz du sang veineux pour la p50.
Mesure quantitative puisque l’interprétation est faite sur la valeur de la p50.
CIQ
CIQ des automates de gazométrie sanguine.
EEQ
EEQ des automates de gazométrie sanguine.
Valeurs de référence/Interprétation
et performances
Causes d’erreur, limites du test
VPP de 100 % mais VPN non évaluable.
Un variant alpha de l’hémoglobine à l’état hétérozygote peut ne modifier que très faiblement
la p50. L’estimation de la p50 peut être faussée sur gaz du sang artériel.
77
78
Cytologie : tests généraux
Fiche 5.7
Recherche des anomalies de l’hémoglobine sur carton
de Guthrie dans le cadre du dépistage néonatal
Code RIHN E143
Signification biologique du paramètre
Ce test est réalisé pour le dépistage néonatal de la
drépanocytose.
L’analyse doit être capable d’identifier les fractions d’hémoglobine (Hb) F, d’HbA et d’HbS.
L’analyse doit être faite par une technique de
séparation des différentes fractions d’hémoglobine. Plusieurs techniques sont disponibles : chromatographie liquide haute performance (CHLP),
électrophorèse capillaire (EC) ou spectrométrie
de masse (SM). Si une anomalie est détectée, au
moins deux techniques doivent être réalisées.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Cette analyse doit permettre la mise en évidence
d’anomalies :
• qualitatives : présence de fractions anormales,
d’HbS ;
• quantitatives : évaluation du pourcentage des
fractions HbA, HbF et HbS.
Indications : diagnostic d’un syndrome drépanocytaire majeur (SS, SC ou S-beta-thalassémies).
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Test de dépistage à réaliser si les parents sont à
risque d’être porteurs d’une hémoglobine S, en
fonction de l’origine géographique.
Nature du prélèvement
Recommandations pour
la qualité du prélèvement
Contraintes d’acheminement
Mode de conservation
Principe méthodologique
Type de méthode
Type de test
Sang total capillaire prélevé au talon du nouveau-né au 3e jour de vie.
Sang non hémolysé, non centrifugé.
Envoi le jour même dans une enveloppe papier (plastique à proscrire).
Température ambiante ou + 4 °C.
Toutes méthodes de séparation des protéines : chromatographie, électrophorèse capillaire,
spectrométrie de masse.
Méthodes automatisées : HPLC, SM et EC : automates dédiés disponibles sur le marché.
Mesure qualitative : la nature des variants fréquents et rares est présomptive et doit être
impérativement confirmée par une ou deux autres techniques (y compris pour l’HbS). Évaluation
semi-quantitative du pourcentage des fractions présentes normales et anormales.
CIQ
CIQ fournisseurs.
EEQ
UKNEQAS.
Valeurs de référence/Interprétation et performances
Causes d’erreur, limites du test
Bonnes sensibilité et spécificité.
Prématurité, transfusion.
Certains variants co-migrent avec les fractions normales (HbA, HbA2 et HbF), ce qui peut
interférer avec leur quantification, ou empêcher leur détection. C’est la raison pour laquelle
l’utilisation d’au moins deux méthodes de screening est recommandée.
Si un variant est dépisté, l’utilisation d’autres techniques est indiquée pour son identification.
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FICHE 5.1 – Électrophorèse de l’hémoglobine (gel
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http://globin.bx.psu.edu/hbvar.
79
Chapitre 5. Exploration des anomalies de l’hémoglobine
N, et al.
l’érythromolecular
Ann Biol
FICHE 5.3 – Test de solubilité de l’hémoglobine
(Itano, falciformation)
Itano HA. Solubilities of naturally occurring mixtures
of human hemoglobin. Arch Biochem Biophys
1953;47:148–59.
Aguilar-Martinez P, Badens C, Bonello-Palot N, et al.
Réseau DHOS Pathologie héréditaire de l’érythrocyte. Flowcharts for the diagnosis and the molecular
characterization of hemoglobinopathies. Ann Biol
Clin 2010;68:455–64.
http://globin.bx.psu.edu/hbvar.
FICHE 5.4 – Test à l’isopropanol (Hb instable)
Aguilar-Martinez P, Badens C, Bonello-Palot N, et al.
Réseau DHOS Pathologie héréditaire de l’érythrocyte. Flowcharts for the diagnosis and the molecular
characterization of hemoglobinopathies. Ann Biol
Clin 2010;68:455–64.
http://globin.bx.psu.edu/hbvar.
Laboratory Protocols [Internet]. 2nd edition. Chapter
haematological methods.
FICHE 5.5 – Recherche d’une anomalie de
l’hémoglobine
Aguilar-Martinez P, Badens C, Bonello-Palot
Réseau DHOS Pathologie héréditaire de
cyte. Flowcharts for the diagnosis and the
characterization of hemoglobinopathies.
Clin 2010;68:455–64.
http://globin.bx.psu.edu/hbvar.
N, et al.
l’érythromolecular
Ann Biol
FICHE 5.6 – Exploration de l’affinité de
l’hémoglobine (oxymétrie : mesure de la p50)
Orvain C, Joly P, Pissard S, et al. Diagnostic approach to
hemoglobins with high oxygen affinity: experience
from France and Belgium and review of the literature.
Ann Biol Clin 2017;75:39–51.
Rumi E, Passamonti F, Pagano L, et al. p50 evaluation
enhances diagnostic definition of isolated erythrocytosis. J Intern Med 2009;265:266–74.
FICHE 5.7 – Recherche des anomalies de
l’hémoglobine sur carton de Guthrie dans le cadre
du dépistage néonatal
http://www.afdphe.org/sites/default/files/3j_le_depistage_neonatal_0.pdf.
Chapitre 6
Tests globaux et facteurs
de coagulation
Guide des analyses en hématologie
© 2018 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
84
Hémostase et coagulation
Fiche 6.1
Temps de Quick (taux de prothrombine/INR) en l’absence
de traitement par antivitamine K
NABM 0126
Signification biologique du paramètre
Le temps de Quick (TQ) est le temps de coagulation, mesuré à + 37 °C, d’un plasma citraté pauvre
en plaquettes (PPP), après addition de thromboplastine calcique. C’est un test chronométrique
semi-global qui permet d’explorer les déficits
en facteurs de la voie du facteur tissulaire, aussi
appelée voie extrinsèque de la coagulation, impliquant les facteurs VII, X, V, II et le fibrinogène.
La thromboplastine, d’origine humaine (recombinante ou placentaire) ou animale (lapin), mime
l’activation de la coagulation par le facteur tissulaire en présence d’un excès de phospholipides.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Objectifs : dépistage d’un déficit en un ou plusieurs facteurs (II, V, VII, X ou en fibrinogène).
Le déficit peut être lié à un défaut de synthèse
et/ou à une consommation excessive, et/ou à un
déficit constitutionnel, ou exceptionnellement à
la présence d’un anticorps (inhibiteur, antiphospholipides).
Indications :
• exploration d’un syndrome hémorragique (voir
Synopsis IV : orientation clinique devant un syndrome hémorragique, p. 108 (Figure 7.1) ;
• évaluation du risque hémorragique dans un
contexte de bilan pré-opératoire lorsque le bilan
biologique est indiqué ;
• suivi biologique des traitements par antivitamine K (résultat en INR) (voir Synopsis I :
stratégie diagnostique devant un allongement du
TQ, p. 108 (Figure 6.1) ;
• diagnostic et suivi d’une hépatopathie, d’une
hypovitaminose K ;
• diagnostic et suivi d’une coagulopathie de
consommation : coagulation intravasculaire disséminée.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Le TQ étant le seul test global explorant le facteur VII, la mesure du TQ associée à celle du temps
de céphaline avec activateur (TCA) permet l’exploration de l’ensemble des facteurs de la coagulation,
à l’exception du facteur XIII. Le TQ fait ainsi
partie du bilan d’hémostase de première intention.
Selon la NABM, un TQ allongé peut être exploré à
l’initiative du biologiste lors de la première visite ou
en cas de discordance franche avec les antériorités,
en ajoutant sur le même prélèvement la mesure de
la concentration du fibrinogène et du taux de trois
facteurs parmi les suivants : II, V, VII, X ou VII + X.
L’allongement du TQ, isolé ou associé à un allongement du TCA, lié au déficit en un ou plusieurs
facteurs, oriente vers différents diagnostics (cf. arbres
décisionnels). Un TQ raccourci peut être expliqué
par une hypercoagulabilité dans un contexte inflammatoire ou un problème pré-analytique.
Nature du prélèvement
Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable 0,129 M
[3,8 %]). Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est également
possible.
Recommandations pour la
qualité du prélèvement
Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017. Renseigner impérativement tout
traitement anticoagulant en cours ou récemment arrêté.
Contraintes d’acheminement
Mode de conservation
Transport du prélèvement à température ambiante entre + 15 °C et + 25 °C.
Les délais de stabilité et de réalisation de l’INR après le prélèvement doivent respecter les
recommandations pré-analytiques du GFHT 2017. En sang total et plasma : recommandé à
température ambiante jusqu’à 24 h, acceptable jusqu’à 4 h à température réfrigérée ou jusqu’à 2 h
entre + 25 ° et + 30 °C.
Principe méthodologique
Chapitre 6. Tests globaux et facteurs de coagulation
Test chronométrique réalisé en un temps. La thromboplastine calcique est ajoutée au PPP
pré-incubé à + 37 °C. Le facteur tissulaire se lie au facteur VIIa qui active les facteurs X en Xa
et IX en IXa. Le complexe prothrombinase active la prothrombine en thrombine qui transforme
le fibrinogène en caillot de fibrine. La détection du caillot est, selon les systèmes, soit électromécanique, soit photométrique. Le TQ est exprimé en secondes. Les Anglo-Saxons l’expriment en
ratio TQ patient/TQ témoin (moyenne géométrique des TQ d’au moins 20 sujets sains). En France, il
est converti en pourcentage d’activité (taux de prothrombine-TP) à partir d’une droite d’étalonnage
(Thivolle). Il peut être rendu en INR (International Normalized Ratio), égal au rapport TQ patient/TQ
témoin élevé à la puissance ISI (index de sensibilité international de la thromboplastine).
Type de méthode
Méthode automatisée.
Type de mesure
Mesure quantitative.
CIQ
Au moins deux niveaux. Commerciaux. Évaluation interlaboratoire possible (CIL).
EEQ
EEQ commerciaux de différents niveaux.
Valeurs de référence/Interprétation et performances
Un TP normal chez les adultes sains est compris entre 70 et 120 %. Il est peu informatif chez le
nouveau-né (préférer la mesure des facteurs). Normes maximales acceptables (95e percentiles)
recommandées pour les coefficients de variation de reproductibilité du TP ( %) (GFHT 2015) :
TP < 43 % ; CV < 7,9 % / TP > 43 % ; CV < 5,6 %
Causes d’erreur, limites du
test
Les causes d’erreur les plus fréquentes concernent la qualité du prélèvement sanguin. Le TQ/
INR est sensible à des concentrations d’héparine non fractionnée > 1,0 UI/mL et de bas poids
moléculaire > 1,5 UI anti-Xa/mL. Le TQ ne permet pas d’évaluer l’effet des anticoagulants oraux
directs (AOD). Des interférences en cas de fibrinogène élevé sont également observées avec
certains réactifs.
85
86
Hémostase et coagulation
Synopsis I
Stratégie diagnostique devant un allongement du TQ
Figure 6.1. Stratégie diagnostique devant un allongement du TQ.
Chapitre 6. Tests globaux et facteurs de coagulation
87
Fiche 6.2
Temps de céphaline avec activateur (TCA)
NABM 1127 et 1128
Signification biologique du paramètre
Le temps de céphaline avec activateur (TCA) est
le temps de coagulation, mesuré à + 37 °C, d’un
plasma pauvre en plaquettes (PPP) citraté en présence d’un excès de phospholipides (céphaline)
et d’un activateur de la voie des facteurs contacts
après ajout d’ions calcium. C’est un test semiglobal chronométrique permettant de dépister les
déficits en facteurs de la voie commune (fibrinogène, II, V, X) et de la voie des facteurs contacts
(ou voie endogène ; facteurs VIII, IX, XI, XII,
prékallikréine, kininogènes de haut poids moléculaire). Les différents réactifs disponibles varient
en termes de nature et de concentration des phospholipides (céphaline d’origine animale, végétale,
phospholipides synthétiques, etc.) et d’activateur
(silice, acide ellagique, célite, kaolin [TCK], etc.)
ce qui conduit à une sensibilité variable aux
déficits en facteurs et aux anticoagulants circulants
(ACC), quelle que soit leur nature (antiphospholipides, anti-facteurs, héparines, anticoagulants
oraux directs, etc.).
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Objectifs :
• dépistage d’un déficit en un ou plusieurs facteurs
de la coagulation lié à un déficit constitutionnel,
un défaut de synthèse et/ou une consommation
excessive en facteur(s), ou à un anticorps dirigé
contre un facteur (inhibiteur). S’agissant d’un
test semi-global, l’augmentation d’un des facteurs peut se traduire par un raccourcissement du
TCA ;
• surveillance de l’héparinothérapie par héparine
non fractionnée (HNF) en l’absence d’activité
anti-Xa disponible.
Indications :
• exploration d’un syndrome hémorragique (voir
(voir Synopsis IV : orientation clinique devant un
syndrome hémorragique, p. 114 (Figure 7.1)) ;
• évaluation du risque hémorragique dans un
contexte de bilan pré-opératoire lorsque le bilan
biologique est indiqué ;
• suivi d’un traitement par HNF à dose curative
en l’absence d’activité anti-Xa disponible.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
• Dans l’exploration d’un syndrome hémorragique, réaliser en première intention : hémogramme, TP, TCA, mesure du fibrinogène
fonctionnel. En cas de syndrome hémorragique
avéré, la mesure de l’activité coagulante des facteurs VIII, IX et XI, ainsi que l’activité et l’antigène du facteur Willebrand peuvent être réalisés
d’emblée.
• Lorsqu’un bilan pré-opératoire est justifié,
comme chez l’enfant n’ayant pas acquis la marche
(cf. recommandation de la SFAR 2012) en plus
de l’hémogramme, un TCA est le plus souvent
prescrit en première intention en association avec
un TP. Dans ces indications, privilégier un réactif
sensible aux déficits en facteurs VIII, IX et XI,
comme par exemple, le Kaolin (TCK).
• Pour le suivi d’un traitement par HNF à dose
curative, le TCA mesuré à l’aide d’un réactif
adapté peut être utilisé lorsque l’activité anti-Xa
n’est pas disponible.
• L’allongement du TCA doit être interprété en
fonction des résultats d’examens effectués parallèlement (TP, fibrinogène), ainsi que du contexte
clinique et thérapeutique.
• En cas d’allongement du TCA associé à une diminution du TP, en l’absence de traitement anticoagulant, l’exploration est habituellement poursuivie par
la mesure de l’activité coagulante des facteurs II, V,
VII et X et du fibrinogène. Un ACC de type lupique
de titre élevé peut aussi, outre l’allongement du
TCA, entraîner une diminution du TP.
• Devant un allongement inexpliqué et isolé du
TCA, le biologiste peut réaliser une épreuve de
correction du TCA, mesurer l’activité coagulante
88
Hémostase et coagulation
des facteurs VIII, IX, XI, voire rechercher un
inhibiteur spécifique anti-facteur VIII, IX ou XI,
si le contexte clinique et biologique est évocateur.
L’épreuve de correction du TCA par addition de
plasma normal dit « plasma témoin » au plasma du
patient dit « plasma malade » permet d’orienter le
diagnostic soit vers un déficit en facteur, soit vers la
présence d’un ACC. Il consiste à mesurer le TCA
du malade (M), du témoin (T) et du mélange à
volume égal (M + T), puis à calculer l’indice d’anticoagulant circulant (correspondant à l’ancienne
dénomination Indice de Rosner) (IAC) :
= [TCA (M + T) − TCA(T)] × 100 / TCA (M)
Nature du prélèvement
Recommandations pour la
qualité du prélèvement
Contraintes d’acheminement
Mode de conservation
Principe méthodologique
• La correction du TCA malade après addition
de plasma témoin, (IAC < 15) est en faveur
d’un déficit en facteur ; l’absence de correction
(IAC > 15) est en faveur de la présence d’un
ACC lupique ou d’un inhibiteur anti-facteur.
Le résultat de l’épreuve de correction du TCA
ne permet pas d’exclure un déficit en facteur de
la voie endogène. Ainsi, quel que soit le résultat
de l’IAC, il est recommandé de doser les taux
de facteurs VIII, IX et XI si le contexte clinique
le justifie. La confirmation d’un ACC lupique
ne se justifie que dans un contexte clinique de
maladie auto-immune ou de maladie thromboembolique.
Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable 0,129 M
[3,8 %]) ou CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dypiridamole).
Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
Transport du prélèvement à température ambiante entre + 15 °C et + 25 °C.
Les délais de stabilité et de réalisation du TCA après le prélèvement doivent respecter les
recommandations pré-analytiques du GFHT 2017.
Dans le cas d’un TCA (sans HNF) :
- en sang total sur tube citraté : à température ambiante jusqu’à 4 h si mesure des facteurs de la
voie endogène et jusqu’à 6 h sans mesure des facteurs de la voie endogène ;
- en PPP sur tube citraté, si centrifugation dans les 2 heures, jusqu’à 4 h à température ambiante
si mesure des facteurs de la voie endogène ; jusqu’à 8 h à température ambiante et toléré jusqu’à
8 h à température réfrigérée sans mesure des facteurs de la voie endogène.
Dans le cas d’un TCA (avec HNF) :
- en sang total sur tube citraté : jusqu’à 2 heures, à température ambiante ;
- en PPP sur tube citraté : jusqu’à 4 h si centrifugation dans l’heure, plasma décanté ou non,
conservation à température réfrigérée (+ 2 à + 8 °C) ou ambiante ;
- en sang total ou plasma sur tube CTAD : jusqu’à 6 h à température ambiante.
Test chronométrique réalisé en deux temps : le PPP est pré-incubé à + 37 °C en présence d’un
excès de phospholipides (céphaline) et d’activateur, la coagulation est ensuite déclenchée par
l’addition d’ions calcium. La détection du caillot est, selon les systèmes, soit électro-mécanique,
soit photométrique. Le « TCA malade » exprimé en secondes est rapporté à un « TCA témoin »
défini pour chaque lot de réactif permettant de calculer un ratio (malade/témoin).
Type de méthode
Méthode automatisée.
Type de mesure
Mesure quantitative.
CIQ
Au moins deux niveaux. Commerciaux. Évaluations interlaboratoires possibles (CIL).
EEQ
EEQ commerciaux de différents niveaux.
Valeurs de référence/Interprétation et performances
Causes d’erreur, limites
Chapitre 6. Tests globaux et facteurs de coagulation
- Les intervalles de référence du TCA ratio (malade/témoin) varient en fonction des systèmes de
mesure (le plus souvent 0,80 à 1,19 chez l’adulte ; le TCA ratio est plus élevé à la naissance et
diminue avec l’âge).
- Le choix du réactif du TCA par le biologiste doit tenir compte de l’indication et du contexte
clinique. Les renseignements cliniques et les traitements anticoagulants (nom, posologie et
heures d’administration), indispensables pour l’interprétation du TCA, doivent être obligatoirement
mentionnés sur la prescription. Un traitement par héparine, antagoniste de la vitamine K ou
anticoagulant oral direct peut allonger le TCA.
- Le TCA peut être allongé dans des situations n’exposant pas à un risque hémorragique : déficit
en facteur de la phase contact (facteur XII, kininogènes de haut poids moléculaire et prékallicréine), présence d’un anticoagulant circulant phospholipo-dépendant, interférence in vitro de la
CRP avec certains réactifs de TCA.
- La surveillance d’un traitement par HNF par le TCA présente des inconvénients majeurs, car le
TCA n’est pas spécifique de l’héparine et peut être modifié dans de nombreux contextes cliniques
(hémodilution, déficit en facteurs, traitement par AVK, présence d’un anticoagulant lupique, et/ou
augmentation du taux de facteur VIII dans les syndromes inflammatoires, taux de CRP élevés, etc.).
Le risque est de conduire à des ajustements posologiques erronés. Le Groupe français d’étude
sur l’hémostase et la thrombose (GFHT) préconise d’effectuer le suivi des traitements par HNF en
mesurant l’activité anti-Xa.
- Normes maximales acceptables (95e percentiles) recommandées pour les coefficients de variation
de reproductibilité du TCA en ratio (GFHT 2014) : ratio < 1,1 ; CV < 4,1 % / ratio > 1,1 ; CV < 5,3 %.
Les causes d’erreur les plus fréquentes concernent la qualité du prélèvement sanguin : ponction
veineuse difficile, non-respect de la nature ou du volume de l’anticoagulant, délai trop long
avant la réalisation du test, prélèvement hémolysé, initiation in vitro de la coagulation ou
présence d’héparine souillant le prélèvement, traitement anticoagulant non signalé. Un deuxième
prélèvement est alors recommandé.
89
90
Hémostase et coagulation
Synopsis II
Conduite à tenir devant un TCA allongé
Figure 6.2. . Conduite à tenir devant un TCA allongé.
M : malade ; T : témoin ; AVK : antivitamine K ; AOD : anticoagulants oraux directs.
Chapitre 6. Tests globaux et facteurs de coagulation
Synopsis III
Démarche diagnostique devant un allongement isolé du TCA
Figure 6.3. . Démarche diagnostique devant un allongement isolé du TCA.
D’après Calmette et al., EMC Traité de Médecine Akos, 2017.
91
92
Hémostase et coagulation
Fiche 6.3
Dosage du fibrinogène fonctionnel (facteur I)
NABM 0174
Signification biologique du paramètre
Synthétisé et libéré dans le plasma par les hépatocytes, le fibrinogène (Fg) peut être transformé,
lors de l’activation de la coagulation, en un réseau
de fibrine englobant les cellules circulantes. De la
sorte, il permet la structuration du caillot sanguin.
Sa fixation aux plaquettes (comme à d’autres cellules) est une autre composante de sa fonction
hémostatique. Sa concentration peut diminuer en
cas de dysfonction hépatique, d’hémodilution, de
consommation, d’activation de la fibrinolyse, de
processus protéolytiques pathologiques, et s’élever
en cas de réaction inflammatoire. Un certain nombre de variants constitutionnels ont été recensés,
quantitatifs et/ou qualitatifs, dont les expressions
cliniques sont variables (syndromes hémorragiques,
thromboses artérielles, thromboses veineuses, amylose, absence de symptomatologie).
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Objectifs : recherche d’une anomalie du fibrinogène dans le cadre d’un syndrome hémorragique,
d’un bilan préopératoire lorsque le bilan biologique
est indiqué, d’une maladie thromboembolique
veineuse, d’une pathologie susceptible d’affecter
sa synthèse ou sa consommation. Il a été aussi
décrit comme marqueur de l’athérosclérose. Les
variants constitutionnels sont rares mais justifient
une caractérisation précise dont dépendra la prise
en charge, variable selon le type (afibrinogénémie,
Nature du prélèvement
Recommandations pour la
qualité du prélèvement
hypofibrinogénémie, dysfibrinogénémie) et l’identification moléculaire.
Indications : évaluation d’une anomalie de synthèse (dysfonction hépatique, traitement par Lasparaginase), d’une réaction inflammatoire, d’une
hémodilution (pertes sanguines importantes,
échanges plasmatiques, etc.), bilan pré-opératoire
si celui-ci est indiqué (cf. recommandation de
la SFAR 2012), recherche d’une consommation
intravasculaire (disséminée ou localisée), d’une
fibrinolyse primitive (par libération d’enzymes
protéolytiques au cours d’affections pancréatiques, de certains néoplasmes, d’envenimations).
En cas de résultat pathologique, le suivi peut être
indiqué, après substitution à visée corrective, ou
comme marqueur de sévérité et d’évolution.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
La mesure fonctionnelle du fibrinogène est habituellement un examen de première intention en
cas d’hémorragie, de maladie thromboembolique,
de dysfonction hépatique, de recherche d’un syndrome inflammatoire, d’une consommation ou
d’une fibrinolyse, de traitement par L-asparaginase. Elle peut être effectuée en seconde intention
en cas d’anomalie d’un test global de la coagulation comme un allongement du temps de Quick
et/ou du temps de céphaline avec activateur
(TCA) non lié à un anticoagulant.
Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable 0,129 M
[3,8 %]). Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est également possible.
Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
Contraintes d’acheminement
Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations
du GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Mode de conservation
Les délais de stabilité et de réalisation du dosage du fibrinogène après le prélèvement doivent
respecter les recommandations pré-analytiques du GFHT 2017. En sang total et plasma, stabilité
jusqu’à 24 h à température ambiante ; en plasma jusqu’à 24 h entre + 4 et + 25 °C ; en plasma
congelé (<– 20 °C) jusqu’à 24 mois.
Principe méthodologique
Chapitre 6. Tests globaux et facteurs de coagulation
La mesure habituelle est chronométrique par méthode de Clauss, le temps de formation du caillot obtenu
avec une concentration importante de thrombine étant corrélé à la quantité de fibrinogène coagulant. La
détection peut être mécanique ou optique. Dans ce dernier cas, la mesure peut être également dérivée de
la courbe de formation du caillot du temps de Quick (amplitude maximale), à la condition que ce temps
soit normal. Une mesure immunologique peut compléter la mesure chronométrique afin de caractériser
un déficit. Une évaluation sur sang total est possible par thromboélastographie.
Type de méthode
Méthode automatisée.
Type de mesure
Mesure quantitative.
CIQ
Au moins deux niveaux. Commerciaux. Évaluations interlaboratoires possibles (CIL).
EEQ
EEQ commerciaux de différents niveaux.
Valeurs de référence/Interprétation et performances
Les résultats sont exprimés en g/L. Concentrations plasmatiques dès la naissance 1,5 à 3,5 g/L,
pouvant augmenter avec l’âge et varier selon l’origine ethnique. Un déficit inattendu doit être
confirmé sur un second prélèvement. Normes maximales acceptables (95e percentiles) pour les
coefficients de variation (CV) de reproductibilité du Fg (GFHT 2015) : CV < 7,6 % quelle que soit
la concentration.
Causes d’erreur, limites
Les causes d’erreur les plus fréquentes concernent la qualité du prélèvement sanguin ; présence
de PDF, d’héparine (au-delà de 2 UI/mL), d’argatroban, de bivalirudine, de dabigatran (selon
le réactif employé). En cas de détection optique : lipémie et autres interférents à la lecture de
l’opacité du caillot. L’existence d’un syndrome inflammatoire peut masquer un déficit modéré.
93
94
Hémostase et coagulation
Fiche 6.4
Dosage de l’activité coagulante du facteur II
(prothrombine)
Code NABM 1014
Signification biologique du paramètre
Le facteur II (FII) ou prothrombine est une
protéine vitamine K dépendante, appartenant au
complexe prothrombinique : II, V, VII, X. Il est
synthétisé par le foie et a une masse moléculaire
de 72 kDa. Sa demi-vie plasmatique est de 50 à
120 h. Il intervient dans la voie commune de la
coagulation. La prothrombine est activée par le
complexe prothrombinase (facteur Xa, facteur Va,
ions calcium et phospholipides) en thrombine
(FIIa). La thrombine transforme le fibrinogène en
fibrine, amplifie sa propre formation et active les
plaquettes et le système inhibiteur de la coagulation de la protéine C.
Objectifs de l’analyse et
principales indications
Objectifs : dépistage d’un déficit acquis ou
constitutionnel en FII. Les déficits acquis sont
le plus souvent des déficits combinés de plusieurs
facteurs de la coagulation rencontrés dans les
hypovitaminoses K, les insuffisances hépatocellulaires et les coagulopathies de consommation. Les
déficits acquis isolés liés à un auto-anticorps antifacteur II ou associés à un anticoagulant circulant
lupique ou à une infection virale sont plus rares.
Le déficit constitutionnel sévère en FII de transNature du prélèvement
Recommandations pour la
qualité du prélèvement
mission autosomale récessive est exceptionnel
(prévalence des formes homozygotes estimée à
1/2 000 000), caractérisé par des hémorragies
cutanéo-muqueuses d’autant plus sévères que le
taux de FII est bas.
Indications : devant un allongement du temps
de Quick et du temps de céphaline avec activateur
(TCA) lors de l’exploration d’un syndrome hémorragique (voir Synopsis I (Figure 6.1) : stratégie diagnostique devant un allongement du TQ, Synopsis
II (Figure 6.2) : conduite à tenir devant un TCA
allongé et Synopsis IV (Figure 7.1) : orientation clinique devant un syndrome hémorragique), de l’évaluation du risque hémorragique dans un contexte de
bilan pré-opératoire lorsque le bilan biologique est
indiqué, du diagnostic et du suivi d’une hépatopathie, d’une hypovitaminose K, du diagnostic et suivi
d’une coagulopathie de consommation.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Il s’agit d’un test de seconde intention indiqué
devant un allongement associé du temps de Quick
et du TCA. La mesure de l’antigène par méthode
immunologique est indiquée pour typer un déficit
isolé en FII (quantitatif ou qualitatif), en laboratoire spécialisé. L’analyse moléculaire est possible
mais n’est pas nécessaire pour le diagnostic.
Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable 0,129 M
[3,8 %]). Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est également
possible.
Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
Contraintes d’acheminement
Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations
du GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Mode de conservation
Le GFHT n’a pas, à ce jour, émis de recommandations concernant les conditions de conservation
du prélèvement pour la mesure du FII. La synthèse de la littérature de Mauge et al. (2014) indique
une stabilité :
- en sang total d’au moins 24 h à température ambiante ;
- en plasma inférieure à 4 h à température ambiante ;
- en plasma congelé inférieure à 12 mois.
Principe méthodologique
Chapitre 6. Tests globaux et facteurs de coagulation
Test fonctionnel chronométrique, basé sur la mesure du temps de Quick d’un mélange à volume égal
du plasma malade dilué au 1/10 le plus souvent et d’un plasma réactif déficitaire en FII. Une droite
d’étalonnage est établie avec des dilutions d’un plasma de référence (calibrant avec activité du FII proche
de 100 %) mélangées au plasma réactif déficitaire en FII. Le temps mesuré est transformé en pourcentage d’activité par rapport à cette droite d’étalonnage.
Type de méthode
Méthode automatisée.
Type de mesure
Mesure quantitative.
CIQ
Au moins deux niveaux. Commerciaux. Évaluations interlaboratoires possibles (CIL).
EEQ
EEQ commerciaux de différents niveaux.
Valeurs de référence/Interprétation et performances
Les résultats sont exprimés en pourcentage ou en UI/mL (1 UI/mL = 100 %).
Taux plasmatique à la naissance > 25 %, chez l’enfant à partir de 3 mois et chez l’adulte :
60-140 %.
Le diagnostic de déficit constitutionnel est posé si le déficit est confirmé sur un deuxième
prélèvement et après avoir éliminé un déficit acquis.
Normes maximales acceptables (95e percentiles) recommandées pour les coefficients de variation
de reproductibilité du FII (GFHT 2015) : FII < 90 % ; CV < 7,5 % / FII > 90 % ; CV < 6,3 %.
Causes d’erreur, limites
Les causes d’erreur les plus fréquentes concernent la qualité du prélèvement sanguin. Les
résultats doivent être interprétés en fonction de l’âge et du contexte clinique. Les anticoagulants
oraux directs (AOD) peuvent interférer sur la mesure du FII et entraîner une sous-estimation du
taux de FII, variable suivant l’AOD et sa concentration.
95
96
Hémostase et coagulation
Fiche 6.5
Dosage de l’activité coagulante du facteur V
(proaccélérine)
Code NABM 1015
Signification biologique du paramètre
Le facteur V plasmatique (FV) est une glycoprotéine essentielle à la génération de thrombine
et à la coagulation. Il est synthétisé par le foie
et activé par la thrombine. Il existe un pool
plaquettaire de facteur V (environ 20 % du
pool plasmatique). Sa masse moléculaire est
d’environ 330 KDa et sa demi-vie plasmatique
de 12 à 36 h. Il intervient dans la voie commune
de la coagulation. Le facteur Va forme un
complexe équimoléculaire avec le facteur Xa en
présence d’ions calcium et de phospholipides.
Ce complexe « prothrombinase » transforme
la prothrombine en thrombine. La thrombine
transforme le fibrinogène en fibrine, amplifie
sa propre formation, active les plaquettes et
le système inhibiteur de la coagulation de la
protéine C. Le facteur Va est inactivé par la
protéine C activée, en présence de protéine S,
d’ions calcium et de phospholipides.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Objectifs : dépistage d’un déficit acquis ou
constitutionnel en FV. Les déficits acquis
sont le plus souvent des déficits combinés de
plusieurs facteurs de la coagulation, rencontrés
dans les hypovitaminoses K, les insuffisances
hépatocellulaires et les coagulopathies de
consommation. Les déficits acquis isolés liés
Nature du prélèvement
Recommandations pour la
qualité du prélèvement
Contraintes d’acheminement
à un auto-anticorps anti-facteur V sont plus
rares. Le déficit constitutionnel sévère en FV
de transmission autosomale récessive est très
rare (prévalence des formes homozygotes
1/106), caractérisé par des hémorragies
cutanéo-muqueuses d’autant plus sévères que le
taux de FV est bas. À noter l’existence de déficits
constitutionnels combinés des facteurs V et VIII
(prévalence 1/105 à 1/106).
Indications : devant un allongement du temps
de Quick et du temps de céphaline avec activateur (TCA) lors de l’exploration d’un syndrome
hémorragique (voir Synopsis IV : orientation clinique devant un syndrome hémorragique, p. 114 (Figure 7.1)), de l’évaluation
du risque hémorragique dans un contexte de
bilan pré-opératoire lorsque le bilan biologique
est indiqué, du diagnostic et du suivi d’une
hépatopathie, d’une hypovitaminose K, du
diagnostic et du suivi d’une coagulopathie de
consommation.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Il s’agit d’un examen de seconde intention indiqué devant un allongement associé du temps de
Quick et du TCA. La mesure de l’antigène par
méthode immunologique est indiquée pour typer
un déficit isolé en FV (quantitatif ou qualitatif),
en laboratoire spécialisé.
Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable 0,129 M
[3,8 %]). Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est également
possible.
Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations
du GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Chapitre 6. Tests globaux et facteurs de coagulation
Mode de conservation
Le GFHT n’a pas, à ce jour, émis de recommandations concernant les conditions de conservation
du prélèvement pour la mesure du FV. La synthèse de la littérature de Mauge et al. (2014) indique
une stabilité :
- en sang total de 8 h à température ambiante ;
- en plasma inférieure à 4 h à température ambiante ;
- en plasma congelé d’au moins 24 mois.
Principe méthodologique
Test fonctionnel chronométrique, basé sur la mesure du temps de Quick d’un mélange à volume
égal du plasma malade dilué au 1/10e et d’un plasma réactif déficitaire en FV. Une droite d’étalonnage est établie avec des dilutions d’un plasma de référence (calibrant avec une activité du FV
proche de 100 %) mélangées au plasma réactif déficitaire en FV. Le temps mesuré est transformé
en pourcentage d’activité par rapport à cette droite d’étalonnage.
Type de méthode
Méthode automatisée.
Type de mesure
Mesure quantitative.
CIQ
Au moins deux niveaux. Commerciaux. Évaluations interlaboratoires possibles (CIL).
EEQ
EEQ commerciaux de différents niveaux.
Valeurs de référence/Interprétation et performances
Les résultats sont exprimés en pourcentage ou en UI/mL (1 UI/mL = 100 %).
Taux plasmatique chez le nouveau-né > 40 %, à partir de 3 mois et chez l’adulte : 60-140 %.
Le diagnostic de déficit constitutionnel est posé si le déficit est confirmé sur un deuxième
prélèvement et après avoir éliminé un déficit acquis. L’analyse moléculaire est possible mais
n’est pas nécessaire pour le diagnostic. Normes maximales acceptables (95e percentiles) pour les
coefficients de variation de reproductibilité du FV (GFHT 2015) : FV < 90 % ; CV < 8,3 % / FV
> 90 % ; CV < 7,2 %.
Causes d’erreur, limites
Les causes d’erreur les plus fréquentes concernent la qualité du prélèvement sanguin. Les
résultats doivent être interprétés en fonction de l’âge et du contexte clinique. Les anticoagulants
oraux directs (AOD) peuvent interférer sur la mesure du FV et entraîner une sous-estimation du
taux de FV, variable suivant l’AOD et sa concentration.
97
98
Hémostase et coagulation
Fiche 6.6
Dosage de l’activité coagulante du facteur VII
(proconvertine)
Code NABM 1016
Signification biologique du paramètre
Le facteur VII (FVII) ou proconvertine est une
protéine vitamine K dépendante, appartenant au
complexe prothrombinique : II, V, VII, X. Il est
synthétisé par le foie et a une masse moléculaire
de 50 KDa. Sa demi-vie est brève (4 à 6 h). Le
facteur VII est présent dans la circulation à l’état
de traces, sous sa forme activée et forme un
complexe avec le facteur tissulaire (FT). Il possède
un rôle essentiel dans l’initiation de la coagulation
in vivo. Le complexe FT/FVIIa, en activant le
facteur X et le facteur IX, participe à la génération de thrombine (FIIa). La thrombine transforme le fibrinogène en fibrine, amplifie sa propre
formation et active les plaquettes et le système
inhibiteur de la coagulation de la protéine C.
Objectifs de l’analyse et
principales indications
Objectifs : dépistage d’un déficit acquis ou consti­
tutionnel en FVII. Les déficits acquis sont le
plus souvent des déficits combinés de plusieurs
facteurs de la coagulation rencontrés dans les
hypovitaminoses K, les insuffisances hépatocellulaires et les coagulopathies de consommation.
Du fait de sa demi-vie très courte, le FVII est le
premier à diminuer. Les déficits acquis isolés liés
à un auto-anticorps anti-FVII sont plus rares. Le
Nature du prélèvement
Recommandations pour la
qualité du prélèvement
déficit constitutionnel en FVII est le moins rare
parmi les déficits en protéines de la coagulation
(prévalence estimée à 1/300 000), il est de
transmission autosomique récessive. Les manifestations hémorragiques sont variables et ne sont
pas corrélées aux taux résiduels d’activité du FVII.
Généralement, seuls les taux de FVII coagulant < 30 % peuvent être symptomatiques.
Indication : devant un allongement du temps
de Quick lors de l’exploration d’un syndrome
hémorragique (voir Synopsis IV : orientation
clinique devant un syndrome hémorragique,
p. 114 (Figure 7.1), de l’évaluation du risque
hémorragique dans un contexte de bilan préopératoire lorsque le bilan biologique est indiqué,
du diagnostic et suivi d’une hépatopathie, d’une
hypovitaminose K, du diagnostic et suivi d’une
coagulopathie de consommation.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Il s’agit d’un examen de seconde intention indiqué devant un allongement du temps de Quick.
La mesure de l’antigène par méthode immunologique est indiquée pour typer un déficit isolé
en FVII (quantitatif ou qualitatif), en laboratoire
spécialisé. En cas de déficit congénital, l’analyse
du gène du FVII peut être demandée.
Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable 0,129 M
[3,8 %]). Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est également possible.
Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
Contraintes d’acheminement
Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations
du GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Mode de conservation
Le GFHT n’a pas, à ce jour, émis de recommandations concernant la conservation du prélèvement
pour la mesure du FVII. La synthèse de la littérature de Mauge et al. (2014) indique une stabilité :
- en sang total d’au moins 24 h à température ambiante ;
- en plasma inférieure à 4 h à température ambiante ;
- en plasma congelé de 6 mois.
Principe méthodologique
Chapitre 6. Tests globaux et facteurs de coagulation
Test fonctionnel chronométrique, basé sur la mesure du temps de Quick d’un mélange à volume
égal du plasma malade dilué au 1/10e et d’un plasma réactif déficitaire en FVII. Il existe aussi
des réactifs composés d’un mélange de protéines de la coagulation excluant le FVII. L’utilisation
de réactif déficient en facteur VII et X permet une mesure combinée du couple VII + X. Une droite
d’étalonnage est établie avec des dilutions d’un plasma de référence (calibrant avec une activité
du FVII proche de 100 %) mélangées au réactif déficitaire en FVII. Le temps mesuré est transformé
en % d’activité par rapport à cette droite d’étalonnage.
Type de méthode
Méthode automatisée.
Type de mesure
Mesure quantitative.
CIQ
Au moins deux niveaux. Commerciaux. Évaluations interlaboratoires possibles (CIL).
EEQ
EEQ commerciaux de différents niveaux.
Valeurs de référence/Interprétation et performances
Les résultats sont exprimés en pourcentage ou en UI/mL (1 UI/mL = 100 %).
Taux plasmatique à la naissance > 30 %, à partir de 3 mois et chez l’adulte : 60-140 %. Le diagnostic de déficit constitutionnel est posé si le déficit est confirmé sur un deuxième prélèvement
et après avoir éliminé un déficit acquis. Le taux de FVII n’est pas toujours corrélé à la sévérité du
syndrome hémorragique.
Normes acceptables (95e percentiles) pour les coefficients de variation de reproductibilité du FVII
(GFHT 2015) : FVII < 97 % ; CV < 8,9 % / FVII > 97 % ; CV < 7,6 %.
Causes d’erreur, limites
Les résultats doivent être interprétés en fonction de l’âge et du contexte clinique. Les anticoagulants oraux directs (AOD) peuvent interférer sur la mesure du FVII et entraîner une sous-estimation
du taux de FVII, variable suivant l’AOD et sa concentration.
99
100
Hémostase et coagulation
Fiche 6.7
Dosage de l’activité coagulante du facteur X (facteur
Stuart)
Code NABM 1017
Signification biologique du paramètre
Le facteur X (FX) ou facteur Stuart est une
protéine vitamine K dépendante, appartenant au
complexe prothrombinique : II, V, VII, X. Il est
synthétisé par le foie et a une masse moléculaire
de 59 kDa. Sa demi-vie plasmatique est de 36
à 48 h. Le FX intervient dans la voie commune
de la coagulation. Il est activé en facteur Xa par
le complexe facteur tissulaire/FVIIa et par le
complexe tenase (facteur VIIIa/IXa), en présence
de phospholipides et d’ions calcium. Le facteur Xa
forme avec le facteur Va le complexe prothrombinase qui catalyse la conversion de la prothrombine
en thrombine (FIIa). La thrombine transforme
le fibrinogène en fibrine, amplifie sa propre formation et active les plaquettes et le système
inhibiteur de la coagulation de la protéine C. Le
facteur Xa est neutralisé par le TFPI (Tissue Factor
Plasma Inhibitor) et l’antithrombine.
Objectifs de l’analyse et
principales indications
Objectifs : dépistage d’un déficit acquis ou
constitutionnel en FX. Les déficits acquis sont le
plus souvent des déficits combinés de plusieurs
facteurs de la coagulation, rencontrés dans les
hypovitaminoses K, les insuffisances hépatocellulaires et les coagulopathies de consommation. Les
déficits acquis isolés liés à un auto-anticorps antiNature du prélèvement
Recommandations pour la
qualité du prélèvement
Contraintes d’acheminement
FX ou lors d’amylose sont plus rares. Le déficit
constitutionnel en FX est très rare (prévalence
des formes homozygotes estimée à 1/500 000),
il est de transmission autosomique récessive. Les
manifestations hémorragiques sont d’autant plus
sévères que le taux de FX est bas.
Indications : devant un allongement du
temps de Quick et du temps de céphaline
avec activateur (TCA) lors de l’exploration
d’un syndrome hémorragique (voir Synopsis
IV : orientation clinique devant un syndrome
hémorragique, p. 114 (Figure 7.1), de l’évaluation du risque hémorragique dans un contexte
de bilan pré-opératoire lorsque le bilan biologique est indiqué, du diagnostic et du suivi
d’une hépatopathie, d’une hypovitaminose K,
du diagnostic et du suivi d’une coagulopathie
de consommation.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Examen de seconde intention indiqué devant
un allongement associé du temps de Quick et
du TCA. La mesure de l’antigène par méthode
immunologique est indiquée pour typer un déficit
isolé en FX (quantitatif ou qualitatif), en laboratoire spécialisé. L’analyse moléculaire est possible
mais n’est pas nécessaire au diagnostic.
Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable 0,129 M
[3,8 %]). Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est également
possible.
Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations
du GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Chapitre 6. Tests globaux et facteurs de coagulation
Mode de conservation
Le GFHT n’a pas, à ce jour, émis de recommandations concernant les conditions de conservation
du prélèvement pour la mesure du FX. La synthèse de la littérature de Mauge et al. (2014) indique
une stabilité :
- en sang total d’au moins 24 h à température ambiante ;
- en plasma inférieure à 4 h température ambiante ;
- en plasma congelé de 4 mois.
Principe méthodologique
Test fonctionnel chronométrique, basé sur la mesure du temps de Quick d’un mélange à volume
égal du plasma malade dilué au 1/10e et d’un plasma réactif déficitaire en FX. À noter qu’il
existe aussi des réactifs composés d’un mélange de protéines de la coagulation excluant le FX.
L’utilisation de réactif déficient en facteur VII et X permet une mesure combinée du couple VII + X.
Une droite d’étalonnage est établie avec des dilutions d’un plasma de référence (calibrant avec
une activité du FX proche de 100 %) mélangées au réactif déficitaire en FX. Le temps mesuré est
transformé en pourcentage d’activité par rapport à cette droite d’étalonnage.
Type de méthode
Méthode automatisée.
Type de mesure
Mesure quantitative.
CIQ
Au moins deux niveaux. Commerciaux. Évaluations interlaboratoires possibles (CIL).
EEQ
EEQ commerciaux de différents niveaux.
Valeurs de référence/Interprétation et performances
Les résultats sont exprimés en pourcentage ou en UI/mL (1 UI/mL = 100 %).
Taux plasmatique à la naissance >20 %, à partir de 3 mois et chez l’adulte : 60-140 %. Le diagnostic de déficit constitutionnel est posé si le déficit est confirmé sur un deuxième prélèvement et
après avoir éliminé un déficit acquis.
Normes maximales acceptables (95e percentiles) pour les coefficients de variation de reproductibilité du FX (GFHT 2015) : FX < 90 % ; CV < 8 % / FX > 90 % ; CV < 7 %.
Causes d’erreur, limites
Les résultats doivent être interprétés en fonction de l’âge et du contexte clinique. Les anticoagulants oraux directs (AOD) peuvent interférer sur la mesure du FX et entraîner une sous-estimation
du taux de FX, variable suivant l’AOD et sa concentration.
101
102
Hémostase et coagulation
Fiche 6.8
Dosage de l’activité coagulante du facteur VIII
(anti-hémophilique A)
Code NABM 0178
Signification biologique du paramètre
Le facteur VIII (FVIII) ou anti-hémophilique A
est une glycoprotéine plasmatique essentielle à la
génération de thrombine et à la coagulation. Il
est synthétisé principalement par le foie et il est
également présent dans de nombreux tissus. Sa
masse moléculaire est voisine de 300 KDa et sa
demi-vie plasmatique de 12 heures. Il circule dans
le plasma sous une forme liée au facteur Willebrand qui le protège de la dégradation. Le FVIII
est un cofacteur enzymatique de la coagulation. Il
joue un rôle majeur dans la cascade de la coagulation puisqu’après activation par la thrombine,
il s’associe au facteur IXa en présence de phospholipides et contribue à l’activation du facteur X
en facteur X activé, capable de transformer la
prothrombine en thrombine, enzyme clé de la
coagulation. La thrombine transforme le fibrinogène en fibrine, amplifie sa propre formation,
active les plaquettes et le système inhibiteur de la
coagulation de la protéine C. Le facteur VIIIa est
inactivé par la protéine C activée, en présence de
protéine S, d’ions calcium et de phospholipides.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Objectifs : dépistage d’un déficit constitutionnel
ou acquis en FVIII. Le déficit en FVIII:C permet d’évoquer une hémophilie A constitutionnelle ou acquise, une maladie de Willebrand ou
exceptionnellement un déficit combiné en FV et
Nature du prélèvement
Recommandations pour la
qualité du prélèvement
Contraintes d’acheminement
FVIII. Le déficit constitutionnel (hémophilie A)
est de transmission récessive liée à l’X (prévalence
1/5 000 garçons).
Indications : en cas d’allongement isolé du temps
de céphaline avec activateur (TCA) et/ou de
survenue de manifestations hémorragiques non
expliquées car, selon les réactifs utilisés, des déficits modérés en FVIII peuvent ne pas allonger
significativement le TCA. La mesure du FVIII:C
est également utile dans le suivi du traitement des
patients hémophiles A ou atteints d’une maladie
de Willebrand recevant des concentrés de FVIII
ou de la desmopressine. Le taux minimal de
FVIII:C pour assurer une hémostase normale est
de l’ordre de 30 %.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
La mesure de l’activité coagulante du FVIII
réalisée par une technique chronométrique est un
examen de première intention chez les patients
symptomatiques (manifestations hémorragiques)
ou de seconde intention devant un allongement
isolé du TCA. En cas de déficit constitutionnel,
une mesure par technique chromogénique ou
immunologique du FVIII (FVIII:Ag, RIHN 140
code E081) et une analyse du gène en biologie
moléculaire (chromosome X) devront être réalisées dans un laboratoire spécialisé. La mesure
chromogénique pourrait être à l’avenir la méthode
optimale pour surveiller les patients substitués par
les concentrés de FVIII à demi-vie prolongée.
Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable 0,129 M
[3,8 %]). Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est également
possible.
Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations
du GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Mode de conservation
Principe méthodologique
Chapitre 6. Tests globaux et facteurs de coagulation
Le GFHT n’a pas, à ce jour, émis de recommandations concernant les conditions de conservation
du prélèvement pour la mesure du FVIII. La synthèse de la littérature de Mauge et al. (2014)
indique une stabilité :
- en sang total de 4 h à température ambiante ;
- en plasma de 8 h à température ambiante ;
- en plasma congelé de 6 mois.
Test fonctionnel chronométrique basé sur la mesure du TCA d’un mélange à volume égal du plasma
du malade dilué et d’un plasma réactif déficitaire en FVIII. Le temps mesuré est transformé en
pourcentage d’activité via une gamme d’étalonnage établie à partir d’un plasma de référence (calibrant avec une activité du FVIII proche de 100 %) mélangé au plasma réactif déficitaire en FVIII.
Type de méthode
Méthode automatisée.
Type de mesure
Mesure quantitative.
CIQ
Au moins deux niveaux. Commerciaux. Évaluations interlaboratoires possibles (CIL).
EEQ
EEQ commerciaux de différents niveaux.
Valeurs de référence/Interprétation et performances
Causes d’erreur, limites
103
Les résultats sont exprimés en pourcentage ou en UI/mL (1 UI/mL = 100 %). Taux plasmatique à la
naissance augmenté (> 80 %) quel que soit le groupe sanguin. Les valeurs de l’adulte, atteintes vers
l’âge de 1 mois, sont comprises entre 50 et 150 %. Compte tenu de sa liaison au facteur Willebrand,
dont le taux est dépendant du groupe sanguin, les sujets du groupe sanguin O ont des taux de FVIII
physiologiquement plus bas. Normes maximales acceptables (95e percentiles) pour les coefficients de
variation de reproductibilité du FVIII (GFHT 2015) : CV < 9,5 %, quel que soit le taux de FVIII.
Interférence possible des anticoagulants circulants (ACC) de type lupique. Pour s’en affranchir, il
est recommandé :
- d’utiliser un réactif pour le TCA peu sensible aux ACC lupiques ;
- de tester le plasma sur au moins 2 dilutions (au minimum : 1/10 et 1/20).
En cas d’ACC lupique, le taux se normalise avec les dilutions les plus élevées.
104
Hémostase et coagulation
Fiche 6.9
Dosage de l’activité coagulante du facteur IX
(anti-hémophilique B)
Code NABM 0179
Signification biologique du paramètre
Le facteur IX (FIX) ou anti-hémophilique B est
une glycoprotéine plasmatique de synthèse hépatique vitamine K dépendante. Sa masse moléculaire est voisine de 60 KDa et sa demi-vie
plasmatique de 20 à 24 heures. Le FIX, zymogène
du facteur IX activé (sérine protéase), joue un
rôle majeur dans la cascade de la coagulation :
après activation, il contribue à l’activation du
facteur X en facteur X activé, qui transforme la
prothrombine en thrombine, enzyme clé de la
coagulation. La thrombine transforme le fibrinogène en fibrine, amplifie sa propre formation et
active les plaquettes et le système inhibiteur de la
coagulation de la protéine C.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Objectifs : dépistage d’un déficit constitutionnel
ou acquis en FIX. Les déficits acquis sont le
plus souvent des déficits combinés de plusieurs
facteurs de la coagulation rencontrés dans les
hypovitaminoses K, les insuffisances hépatocellulaires et les coagulopathies de consommation. Les
déficits acquis isolés liés à un auto-anticorps antifacteur IX sont rares. Le déficit constitutionnel
(hémophilie B) est de transmission récessive liée à
l’X (prévalence 1/30 000 garçons).
Nature du prélèvement
Recommandations pour la
qualité du prélèvement
Contraintes d’acheminement
Indications : en cas d’allongement isolé du temps de
céphaline avec activateur (TCA) et/ou de survenue
de manifestations hémorragiques non expliquées,
car, selon les réactifs utilisés, des déficits modérés
en FIX peuvent ne pas allonger significativement le
TCA. La mesure du FIX:C est également utile dans
le suivi du traitement des patients hémophiles B. Le
taux minimal de FIX:C pour assurer une hémostase
normale est de l’ordre de 30 %.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
La mesure du FIX:C par technique chronométrique est un examen de première intention
chez les patients avec des manifestations hémorragiques, ou de seconde intention devant un
allongement isolé du TCA. Devant une diminu­
tion du FIX:C, une origine acquise du déficit
doit toujours être éliminée. En cas de déficit
constitutionnel, une mesure immunologique du
FIX (FIX:Ag, NABM 1028) et une analyse du
gène en biologie moléculaire (chromosome X)
devront être réalisées dans un laboratoire spécialisé. Les mesures par technique chromogénique
ou amidolytique sont actuellement réservées
aux dosages du FIX dans les concentrés de
FIX. Cette méthode pourrait être à l’avenir la
méthode optimale pour surveiller les patients
substitués par les concentrés de FIX à demi-vie
prolongée.
Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable 0,129 M
[3,8 %]). Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est également
possible.
Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations
du GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Chapitre 6. Tests globaux et facteurs de coagulation
105
Mode de conservation
Le GFHT n’a pas, à ce jour, émis de recommandations concernant les conditions de conservation
du prélèvement pour la mesure du FIX. La synthèse de la littérature de Mauge et al. (2014) indique
une stabilité :
- en sang total de 48 h à température ambiante ;
- en plasma de 8 h à température ambiante ;
- en plasma congelé de 8 mois.
Principe méthodologique
Test fonctionnel chronométrique basé sur la mesure du TCA d’un mélange à volume égal du
plasma du malade dilué et d’un plasma réactif déficitaire en FIX. Le temps mesuré est transformé
en pourcentage d’activité via une gamme d’étalonnage établie à partir d’un plasma de référence
(calibrant avec activité du FIX proche de 100 %) mélangé au plasma réactif déficitaire en FIX.
Type de méthode
Méthode automatisée.
Type de mesure
Mesure quantitative.
CIQ
Au moins deux niveaux. Commerciaux. Évaluations interlaboratoires possibles (CIL).
EEQ
EEQ commerciaux de différents niveaux.
Valeurs de référence/Interprétation et performances
Causes d’erreur, limites
Les résultats sont exprimés en pourcentage ou en UI/mL (1 UI/mL = 100 %).
Taux plasmatique à la naissance > 20 %, entre 3 et 6 mois > 40 %, entre 6 mois et 15 ans
> 50 %, 60-140 % chez l’adulte. Normes maximales acceptables (95e percentiles) pour les
coefficients de variation (CV) de reproductibilité du FIX (GFHT 2015) : FIX < 102 % ;
CV < 10,1 % / FIX > 102 % ; CV < 7,5 %.
Interférence possible des anticoagulants circulants (ACC) de type lupique. Pour s’en affranchir, il
est recommandé :
- d’utiliser un réactif pour le TCA peu sensible à la présence d’un ACC lupique ;
- de tester le plasma sur au moins 2 dilutions (au minimum : 1/10 et 1/20).
En cas d’ACC lupique, le taux se normalise avec les dilutions les plus élevées.
106
Hémostase et coagulation
Fiche 6.10
Dosage de l’activité coagulante du facteur XI (facteur
Rosenthal)
Code NABM 0180
Signification biologique du paramètre
Le FXI est une proenzyme qui circule sous une
forme dimérique inactive. Sa forme activée (FXIa)
est une sérine protéase qui intervient essentiellement
dans l’amplification de la voie endogène de la coagulation sanguine, ainsi que, de façon indirecte, dans la
fibrinolyse via l’activation du TAFI (Thrombin Activatable Fibrinolysis Inhibitor). Le FXI est synthétisé
par les hépatocytes et vraisemblablement les mégacaryocytes. Il circule à une concentration plasmatique
comprise entre 3 et 7 µg/mL avec une demi-vie
comprise entre 40 et 80 heures. Sa stabilisation en
circulation est assurée par le kininogène de haut
poids moléculaire. Le déficit en FXI est un déficit
rare qui expose à un risque hémorragique modéré,
souvent de type provoqué, cutanéo-muqueux ou
relatif aux tissus à forte activité fibrinolytique (sphère
ORL, tractus urogénital, muqueuse digestive). Les
accidents hémorragiques sont observés essentiellement dans les situations chirurgicales ou post-traumatiques. Le taux plasmatique de FXI est faiblement
corrélé au phénotype hémorragique.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Objectif : dépistage d’un déficit constitutionnel
ou acquis en FXI. Les déficits acquis sont le plus
Nature du prélèvement
Recommandations pour la
qualité du prélèvement
souvent des déficits combinés de plusieurs facteurs
de la coagulation rencontrés dans les insuffisances
hépatocellulaires et les coagulopathies de consommation. Les déficits acquis isolés liés à un autoanticorps anti-facteur XI sont rares. Le déficit
constitutionnel en FXI est principalement de transmission autosomale récessive (prévalence 1/106).
Indication : en cas d’allongement isolé du temps
de céphaline avec activateur (TCA) et/ou de
survenue de manifestations hémorragiques non
expliquées, car, selon les réactifs utilisés, des
déficits modérés en FXI peuvent ne pas allonger
significativement le TCA.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
La mesure de l’activité coagulante du FXI réalisée
par une technique chronométrique est un examen
de première intention chez les patients symptomatiques (manifestations hémorragiques), ou de
seconde intention devant un allongement isolé
du TCA. La mesure de l’antigène par méthode
immunologique est indiquée pour typer un déficit
isolé en FXI (quantitatif ou qualitatif), en laboratoire spécialisé. L’analyse moléculaire est possible
mais n’est pas nécessaire pour le diagnostic de
déficit en FXI.
Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable 0,129 M
[3,8 %]). Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est également possible.
Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
Contraintes d’acheminement
Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations
du GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Mode de conservation
Le GFHT n’a pas, à ce jour, émis de recommandations concernant la conservation du prélèvement
pour la mesure de l’activité du FXI. La synthèse de la littérature de Mauge et al. (2014) indiquait
une stabilité :
- en sang total de 48 h à température ambiante ;
- en plasma de 8 h à température ambiante ;
- en plasma congelé de 6 mois.
Principe méthodologique
Chapitre 6. Tests globaux et facteurs de coagulation
107
Test fonctionnel chronométrique basé sur la mesure du TCA d’un mélange à volume égal du
plasma du malade dilué et d’un plasma réactif déficitaire en FXI. Le temps mesuré est transformé
en pourcentage d’activité via une gamme d’étalonnage établie à partir d’un plasma de référence
(calibrant avec activité du FXI proche de 100 %) mélangé au plasma réactif déficitaire en FXI.
Type de méthode
Méthode automatisée.
Type de mesure
Mesure quantitative.
CIQ
Au moins deux niveaux. Commerciaux. Évaluations interlaboratoires possibles (CIL).
EEQ
EEQ commerciaux de différents niveaux.
Intervalle de référence/interprétation/Performances
Les résultats sont exprimés en pourcentage ou en UI/dL (1 UI/ml = 100 %). Les valeurs de référence du
FXI sont comprises entre 60 et 140 %. Un déficit en FXI est considéré comme sévère pour les
taux < 20 % ; il est généralement observé chez des patients porteurs de mutations homozygotes
ou hétérozygotes composites du gène du FXI (F11). Il est considéré comme modéré pour les taux
compris entre 20 et 50 %. La très grande majorité des déficits est de type quantitatif ; de rares
cas de déficits qualitatifs ont été décrits. Normes maximales acceptables (95e percentiles) pour les
coefficients de variation (CV) de reproductibilité du FXI (GFHT 2015) : FXI < 97 % ; CV < 9,7 % /
FXI > 97 % ; CV < 8 %.
Causes d’erreur, limites
Interférence possible des anticoagulants circulants (ACC). Pour s’en affranchir, il est recommandé :
- d’utiliser un réactif pour le TCA peu sensible aux ACC lupiques ;
- de tester le plasma sur au moins 2 dilutions (au minimum : 1/10 et 1/20).
En présence d’ACC, les dilutions successives permettent une levée de l’interférence.
108
Hémostase et coagulation
Fiche 6.11
Dosage de l’activité coagulante du facteur XII (facteur
Hageman)
Code NABM 0181
Signification biologique du paramètre
Le FXII est une proenzyme qui circule sous
forme monomérique inactive. Essentiellement
synthétisé par les hépatocytes, le FXII circule à
une concentration plasmatique comprise entre
30 et 35 µg/mL (0,37 µM) avec une demivie comprise entre 50 et 70 heures. Sa forme
activée (FXIIa) est une sérine protéase qui
active d’une part le FXI de l’hémostase et
d’autre part la prékallicréine (PK), proenzyme
impliquée dans l’inflammation, via la synthèse
de bradykinine. Le FXI et la PK sont stabilisés
sur les surfaces cellulaires par le kininogène de
haut poids moléculaire (KHPM). Physiologiquement, le FXII peut être activé par l’héparine
dérivée des mastocytes, le collagène, les acides
nucléiques (ADN, ARN), les polyphosphates
et les agrégats de protéines comme la protéine
bêta-amyloïde. Le FXII est également activé
par la liaison (ou « contact ») avec des surfaces
chargées négativement. Inversement, l’inhibiteur physiologique principal du FXII est la C1
estérase (C1inh). Les déficits en protéines de
la « phase contact » (FXII, PK et KHPM) ne
sont pas associés à un syndrome hémorragique,
Nature du prélèvement
Recommandations pour la
qualité du prélèvement
ni à un risque hémorragique accru. Ces déficits
allongent cependant les tests de coagulation de
type TCA. L’implication de la voie du contact
et en particulier du FXII, dans certains phénomènes thrombotiques, est par contre suggérée
par différentes études.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
L’objectif de la mesure de l’activité du FXII est
d’exclure ou de confirmer un déficit en FXII.
Ce test peut être indiqué en cas d’allongement
isolé significatif du temps de céphaline avec activateur (TCA).
Selon les réactifs utilisés, des déficits modérés en
FXII peuvent ne pas allonger significativement
le TCA.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
La mesure de l’activité coagulante du FXII réalisé
par une technique chronométrique est un examen
de seconde intention en cas d’un allongement
isolé du TCA.
Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable 0,129 M
[3,8 %]). Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est également
possible.
Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
Contraintes d’acheminement
Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations
du GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Mode de conservation
Le GFHT n’a pas, à ce jour, émis de recommandations concernant les conditions de conservation
du prélèvement pour la mesure de l’activité du FXII. La synthèse de la littérature de Mauge et al.
(2014) indique une stabilité :
- en sang total de 4 h à température ambiante ;
- en plasma de 8 h à température ambiante ;
- en plasma congelé de 6 mois.
Principe méthodologique
Chapitre 6. Tests globaux et facteurs de coagulation
Test fonctionnel chronométrique basé sur la mesure du TCA d’un mélange à volume égal du
plasma du malade dilué et d’un plasma réactif déficitaire en FXII. Le temps mesuré est transformé
en pourcentage d’activité via une courbe de calibration établie à partir d’un plasma de référence
(calibrant avec une activité du FXII proche de 100 %) mélangé au plasma réactif déficitaire en FXII.
Type de méthode
Méthode automatisée.
Type de mesure
Mesure quantitative.
CIQ
Au moins deux niveaux. Commerciaux. Évaluations interlaboratoires possibles (CIL).
EEQ
EEQ commerciaux de différents niveaux.
Intervalle de référence/interprétation/Performances
Causes d’erreur, limites
109
Les résultats sont exprimés en pourcentage ou en UI/dL (1 UI/ml = 100 %).
Les valeurs usuelles du FXII sont comprises entre 60 et 140 %.
Normes maximales acceptables (95e percentiles) pour les coefficients de variation (CV) de
reproductibilité du FXII (GFHT 2015) : FXII < 100 % ; CV < 12,3 % / FXII > 100 % ; CV < 7,9 %.
Interférence possible avec les anticoagulants circulants (ACC). Pour s’en affranchir, il est
recommandé :
- d’utiliser un réactif pour le TCA peu sensible aux ACC lupiques ;
- de tester le plasma sur au moins 2 dilutions (au minimum : 1/10 et 1/20).
En présence d’ACC, les dilutions successives permettent une levée de l’interférence.
110
Hémostase et coagulation
Fiche 6.12
Le thromboélastogramme (TEG®/ROTEM®)
Code RIHN E148
Signification biologique du paramètre
Le terme thromboélastogramme est ancien, et décrit
le changement de viscosité sanguine lié à la polymérisation de la fibrine au cours de la coagulation. Par le
biais du TEG® (Haemonetics) et du ROTEM® (Tem
International GmbH / Werfen) le principe de cette
mesure a été réactualisé. L’utilisation d’activateurs et
d’inhibiteurs spécifiques, associée à un outil informatique performant, permet de réduire les temps d’analyse et d’augmenter la spécificité des tests. Avec des
réactifs appropriés, il est possible d’explorer chacune
des étapes de l’hémostase : hémostase primaire (plaquettes), coagulation et fibrinolyse, mais seuls sont
identifiés les troubles majeurs de l’hémostase pouvant
faire discuter un support transfusionnel.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Compte tenu d’un délai de résultats réduit (moins de
15 minutes), ce test apparaît adapté à la gestion de
l’urgence. La dernière génération de ces automates
qui ne nécessite plus aucune étape de pipetage, est
Nature du prélèvement
Recommandations pour la
qualité du prélèvement
Contraintes d’acheminement
Mode de conservation
Principe méthodologique
L’utilisation du TEG®/ROTEM® peut être discutée en première intention, dans certaines situations
hémorragiques, en particulier en fin de chirurgie
cardiaque, au cours de l’hémorragie du post-partum,
chez le polytraumatisé. L’installation de ces automates
dans les services cliniques (au plus près du patient)
doit se faire sous la responsabilité du biologiste et
doit être associée à des arbres décisionnels permettant
de guider la prise en charge transfusionnelle.
Absence de recommandations spécifiques.
Aucune en mode délocalisé. Au laboratoire, l’utilisation du pneumatique doit être validée par le
laboratoire.
À température ambiante.
Mesure viscoélastique. La mesure de la formation du caillot fibrino-plaquettaire et d’une éventuelle
fibrinolyse est transformée en signal graphique (thromboélastogramme).
Méthode automatisée.
Type de mesure
Mesure semi-quantitative.
CIQ
CIQ commerciaux.
EEQ
Oui (NEQAS, www.ukneqas.org.uk).
Causes d’erreur, limites
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Sang total citraté 0,105 M, 0,109 M (3,2 %), 0,129 M (3,8 %) ou natif (rapid TEG®).
Type de méthode
Valeurs de référence/Interprétation et performances
désormais compatible avec un usage délocalisé. La
connaissance rapide de l’hémostase du patient (estimation de la concentration de fibrinogène, présence
ou non d’héparine dans le prélèvement, temps de
formation du caillot fibrinoplaquettaire, détection
d’une fibrinolyse) permet d’orienter rapidement la
prise en charge transfusionnelle (plasma frais congelé,
concentrés plaquettaires, concentrés en fibrinogène)
en cas de profil anormal, dans un contexte d’urgence
et dans un souci d’épargne sanguine.
Deux générations d’automates sont actuellement disponibles. Les automates de première
génération (TEG® 5000, ROTEM® delta) nécessitent des étapes de pipetage complexes et ne
semblent pas adaptés à un usage au lit du patient. La simplification extrême des automates de
deuxième génération (TEG®6S, ROTEM® sigma) pourrait en faire de véritables automates d’hémostase délocalisée permettant l’étude de l’hémostase sur sang total au lit du patient. Toutefois, les
valeurs de référence doivent être établies pour chaque génération d’appareil.
Résultats à interpréter en fonction du contexte clinique. Il convient de valider des arbres
décisionnels propres à chaque dispositif, dans chacune des situations cliniques, avec des seuils
d’intervention validés lors d’études cliniques (études en cours).
Chapitre 6. Tests globaux et facteurs de coagulation
Bibliographie du chapitre 6
FICHE 6.1 – temps de Quick (taux de
prothrombine/INR) en l’absence de traitement par
antivitamine K
Jourdi G, Calmette L, de Maistre E, et al. Groupe
français d’études sur l’hémostase et la thrombose
(GFHT). temps de Quick (taux de prothrombine).
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(TCA)
Calmette L, Jourdi G, de Maistre E, et al. Groupe français
d’études sur l’hémostase et la thrombose (GFHT).
Allongement du temps de céphaline avec activateur
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paramètres de la coagulation : revue des données disponibles. Ann Biol Clin 2014;72:141–5.
FICHE 6.5 – Dosage de l’activité coagulante du
facteur V (proaccélérine)
Aillaud MF. Facteur V : proaccélérine. EMC Biologie
médicale 2012;7:1–4.
Palla R, Peyvandi F, Shapiro AD. Rare bleeding disorders :
diagnosis and treatment. Blood 2015;125:2052–561.
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paramètres de la coagulation : revue des données disponibles. Ann Biol Clin 2014;72:141–5.
FICHE 6.6 – Dosage de l’activité coagulante du
facteur VII (proconvertine)
Aillaud MF. Facteur V : proaccélérine. EMC Biologie
médicale 2012;7:1–4.
Palla R, Peyvandi F, Shapiro AD. Rare bleeding disorders :
diagnosis and treatment. Blood 2015;125:2052–561.
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paramètres de la coagulation : revue des données disponibles. Ann Biol Clin 2014;72:141–5.
111
FICHE 6.7 – Dosage de l’activité coagulante du
facteur X (facteur Stuart)
Aillaud MF. Facteur V : proaccélérine. EMC Biologie
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Palla R, Peyvandi F, Shapiro AD. Rare bleeding disorders :
diagnosis and treatment. Blood 2015;125:2052–561.
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paramètres de la coagulation : revue des données disponibles. Ann Biol Clin 2014;72:141–5.
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112
Hémostase et coagulation
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Chapitre 7
Examens complémentaires
pour l’exploration d’un syndrome
hémorragique
Guide des analyses en hématologie
© 2018 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
114
Hémostase et coagulation
Synopsis IV
Orientation clinique devant un syndrome hémorragique
Figure 7.1. Orientation clinique devant un syndrome hémorragique.
* Molliex S et al, Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 31 (2012) 752–763.
Chapitre 7. Examens complémentaires pour l’exploration d’un syndrome hémorragique
115
Fiche 7.1
Dosage fonctionnel du facteur Willebrand par mesure
de l’activité cofacteur de la ristocétine (ou autre méthode
évaluant la liaison à la glycoprotéine Ib plaquettaire)
NABM 0192
Signification biologique du paramètre
Le facteur Willebrand (VWF) est une protéine
multimérique plasmatique, d’origine endothéliale
ou plaquettaire, qui permet l’adhésion des plaquettes au sous-endothélium et au collagène en
se liant à la glycoprotéine Ib plaquettaire (GPIb),
ainsi que l’agrégation des plaquettes entre elles.
In vivo, le VWF se lie aux plaquettes après activation par les forces de cisaillement élevées, dans la
microcirculation, par exemple. En effet, ces dernières induisent un changement conformationnel
du VWF (étirement) qui expose ses sites de liaison. In vitro, l’activation du VWF peut nécessiter
l’utilisation d’agents non physiologiques comme
la ristocétine.
La maladie de Willebrand (VWD pour von
Willebrand disease) est la plus fréquente des
pathologies hémorragiques constitutionnelles.
Elle résulte d’un défaut héréditaire de la concentration, de la structure ou de la fonction du VWF.
Selon la nature quantitative ou qualitative du déficit, la classification de la VWD comprend 3 types :
• le type 1 déficit quantitatif partiel ;
• le type 2 déficit qualitatif ;
• le type 3 déficit quasi-total.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Objectif : la mesure de l’activité cofacteur ristocétine (VWF:RCo) constitue l’examen de
référence qui permet de mesurer l’activité du VWF
in vitro. Elle consiste à évaluer la liaison du
VWF plasmatique au récepteur plaquettaire GPIb
en présence de ristocétine. Le test de référence
nécessite l’utilisation de plaquettes et de ristocétine. Par ailleurs, il existe trois méthodes de
dosage fonctionnel du VWF répertoriées à la
nomenclature internationale qui évaluent également la liaison du VWF plasmatique à la GPIb:
VWF:Ab, VWF:GPIbR et VWF:GPIbM.
Indications: dépistage ou exploration de la VWD,
quel que soit son mécanisme (déficit quantitatif
et/ou qualitatif) ou son étiologie (constitutionnelle ou acquise).
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Une mesure du VWF:RCo (ou l’emploi d’une
autre méthode évaluant la liaison du VWF à la
GPIb) est indiquée en première intention pour
dépister une VWD. La mesure de cette activité
est indissociable de la mesure du taux antigénique
du VWF (VWF:Ag) et de l’activité coagulante
du facteur FVIII de la coagulation. Elle permet
également le calcul du ratio VWF:RCo/VWF:Ag
orientant vers le type de maladie de Willebrand.
Un ratio VWF:RCo/VWF:Ag > 0,6 – 0,7 oriente
a priori vers une VWD de type 1. Un ratio
VWF:RCo/VWF:Ag < 0,6 – 0,7 oriente a priori
vers une VWD de type 2 A, 2 B ou 2 M.
116
Hémostase et coagulation
Nature du prélèvement
Recommandations pour
la qualité du prélèvement
Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable 0,129 M
[3,8 %]). Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est également
possible.
Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
Contraintes
d’acheminement
Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations du
GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Mode de conservation
Le GFHT n’a pas, à ce jour, émis de recommandations concernant les conditions de conservation du
prélèvement pour la mesure de VWF :RCo. La centrifugation du sang total pour l’obtention du plasma
doit être effectuée dans les 2 h suivant le prélèvement. La stabilité en plasma congelé (température
<– 20 °C ou < – 70 °C) est d’au moins 24 mois (Woodhams 2001).
Principe méthodologique
- Le VWF:RCo est un test d’agglutination qui nécessite l’utilisation de plaquettes lyophilisées et de
ristocétine.
- Le VWF:Ab est une méthode immunoturbidimétrique utilisant des billes de latex recouvertes d’un
anticorps monoclonal anti-VWF reconnaissant sur le domaine A1 un épitope fonctionnel pour la
liaison à la GPIb. Cette méthode s’affranchit du recours aux plaquettes ou à la ristocétine.
- Le VWF:GPIbR mesure l’interaction du VWF avec un fragment recombinant de GPIb capturé sur
des billes par un anticorps monoclonal. Il existe deux variantes qui diffèrent selon le mode de lecture
par turbidimétrie ou chimiluminescence. Cette méthode s’affranchit de l’utilisation de plaquettes
mais nécessite l’emploi de ristocétine.
- Le VWF:GPIbM mesure l’interaction du VWF avec un fragment recombinant de GPIb muté
(présence de deux mutations « gain de fonction ») permettant une liaison spontanée du VWF à la
GPIb sans ristocétine. La lecture est effectuée par turbidimétrie.
Type de méthode
VWF:RCo : agglutination sur lame (méthode manuelle), en agrégométrie (méthode semi-automatisée.).
Les autres méthodes VWF:RCo, VWF:Ab, VWF:GPIbR, VWF:GPIbM sont automatisées avec une lecture
par immunoturbidimétrie ou par chimiluminescence.
Type de mesure
VWF:RCo : agglutination sur lame, méthode semi-quantitative.
Les autres méthodes VWF:RCo, VWF:Ab, VWF:GPIbR, VWF:GPIbM sont quantitatives.
CIQ
Au moins deux niveaux. Commerciaux. Évaluations interlaboratoires possibles (CIL).
EEQ
EEQ commerciaux de différents niveaux.
Valeurs de référence/
Interprétation et
performances
Résultats exprimés en pourcentage ou en UI/mL (100 % = 1 UI/mL) = Taux plasmatique à la naissance > 80 %, large distribution des valeurs normales à l’âge adulte : 50-200 %. Les facteurs
modulant le taux de VWF sont : l’âge, la grossesse, le cycle menstruel, le phénoype ABO, le syndrome
inflammatoire, le stress, l’origine ethnique, ainsi que les variations de gènes VWF ou d’autres gènes
régulateurs.
Les méthodes diffèrent par :
- leur sensibilité aux taux bas de VWF. Limite de quantification : VWF:GPIbM (4 UI/dL), VWF:GPIbR
(< 1 % en chimiluminescence et 3,5 % en immunoturbidimétrie), VWF :Ab (6 à 8 %), VWF:RCo sur
lame (2 %), VWF en agrégométrie (10 %), VWF :RCo automatisé (de 3 à 10 % selon l’adaptation) ;
- leur reproductibilité (CV inter-séries) : > 15 % pour le VWF :RCo en agrégométrie ; < 5 % pour
le VWF :GPIbR et VWF:GPIbM ; < 10 % pour le VWF:Ab, de 2 à 15 % pour le VWF:RCo automatisé
selon l’adaptation.
Il faut donc privilégier les méthodes automatisées au test sur lame de reproductibilité médiocre.
Causes d’erreur, limites
- Cet examen doit être réalisé à distance d’une grossesse ou d’un syndrome inflammatoire,
conditions associées à une augmentation physiologique des taux de VWF.
- Les résultats doivent être interprétés en fonction du contexte clinique, du groupe sanguin ABO et
des taux de VWF:Ag et FVIII.
- Certains polymorphismes diminuant la liaison de la ristocétine au VWF : risque de faux positif
commun à l’ensemble des tests ristocétine-dépendants.
- Interférence du facteur rhumatoïde pour les méthodes immunoturbidimétriques.
Chapitre 7. Examens complémentaires pour l’exploration d’un syndrome hémorragique
117
Fiche 7.2
Dosage immunologique du facteur Willebrand (VWF:Ag)
NABM : 1013
Signification biologique du paramètre
Le facteur Willebrand (VWF) est une glycoprotéine multimérique synthétisée par les cellules endothéliales et les mégacaryocytes. Il joue
un rôle essentiel dans l’hémostase primaire en
assurant l’adhésion des plaquettes au sous-endothélium et l’agrégation des plaquettes entre elles ;
par ailleurs, il transporte et stabilise le facteur VIII
(FVIII) et détermine ainsi le taux plasmatique de
ce dernier. Des taux diminués de VWF favorisent
un syndrome hémorragique mais des taux élevés
peuvent être associés à un risque augmenté de
thrombose artérielle ou veineuse. Le VWF intervient aussi dans d’autres processus pathologiques
comme l’angiogenèse, la prolifération cellulaire,
l’inflammation et l’apoptose.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
concentration de la protéine en circulation. Il est
indiqué dans le dépistage ou l’exploration de la
maladie de Willebrand (VWD), quel que soit son
mécanisme (déficit quantitatif. et/ou qualitatif)
ou son étiologie (constitutionnelle ou acquise).
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Examen de première intention pour le diagnostic d’une VWD, indissociable de la mesure de
l’activité du VWF et du FVIII, ainsi que du
calcul des ratios FVIII/VWF:Ag et VWF activité/
VWF:Ag. En effet, si la mesure isolée du VWF:Ag
peut permettre de détecter les VWD de type 3
(si la méthode choisie a une sensibilité aux taux
< 1 UI/dL) et la majorité des VWD type 1, un
taux normal n’exclut pas une VWD, en particulier
de type 2.
Cet examen consiste à mesurer l’antigène du
facteur Willebrand (VWF:Ag) et reflète ainsi la
Nature du prélèvement
Recommandations pour
la qualité du prélèvement
Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable
0,129 M [3,8 %]). Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est
également possible.
Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
Contraintes d’acheminement
Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations du GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Mode de conservation
Le GFHT n’a pas, à ce jour, émis de recommandations concernant les conditions de conservation du prélèvement pour la mesure du VWF:Ag. La centrifugation du sang total pour l’obtention
du plasma doit être effectuée dans les 2 h suivant le prélèvement. La stabilité en plasma
congelé (température <– 20 °C ou < – 70 °C) est d’au moins 24 mois (Woodhams 2001).
Principe méthodologique
Les différentes méthodes immunologiques varient par la nature de l’anticorps dirigé
contre le VWF et/ou le mode de lecture : immunoenzymatique (ELISA, colorimétrique),
immunofluorimétrique (ELFA, fluorescence), immuno-turbidimétrique (LIA, optique) ou en
immunochimiluminescence (CHIM). Le plasma à tester est mis en contact avec un support
(microcupules pour ELISA et ELFA, billes de latex pour LIA, billes magnétiques pour CHIM)
recouvert d’anticorps anti-VWF polyclonal (LIA, ELISA) ou monoclonal (ELFA, CHIM). La quantité
de VWF fixée est mesurée par turbidimétrie (LIA) ou après ajout d’un conjugué anti-VWF couplé
à la peroxydase (ELISA), à un fluorochrome (ELFA) ou à l’isoluminol (CHIM).
Type de méthode
Méthode automatisée (LIA, ELFA ou CHIM) ou manuelle : ELISA.
118
Hémostase et coagulation
Type de mesure
Mesure quantitative.
CIQ
Au moins deux niveaux. Commerciaux. Évaluations interlaboratoires possibles (CIL).
EEQ
EEQ commerciaux de différents niveaux.
Valeurs de référence/
Interprétation et performances
Causes d’erreur, limites
Résultats exprimés en pourcentage ou en UI/mL (100 % = 1 UI/mL). Taux plasmatique à la naissance > 80 %, large distribution des valeurs normales à l’âge adulte : 50-200 %. Les facteurs
modulant le taux de VWF sont : l’âge, la grossesse, le cycle menstruel, le phénoype ABO, le
syndrome inflammatoire, le stress, l’origine ethnique et les variations de gènes VWF ou d’autres
gènes régulateurs. La connaissance du contexte clinique est indispensable pour l’interprétation.
Les méthodes se distinguent par :
- leur sensibilité aux faibles taux de VWF : CHIM et ELISA < 1 %, ELFA 1-5 %, LIA 4-6 %,
donc par leur capacité à différencier une VWD type 3 d’une VWD type 1 sévère (ELISA et
CHIM) ;
- leur adaptation à une mesure unitaire dans un contexte d’urgence : LIA, ELFA et CHIM ;
- l’interférence du facteur rhumatoïde avec une surestimation possible du taux avec la
méthode LIA.
Chapitre 7. Examens complémentaires pour l’exploration d’un syndrome hémorragique
119
Fiche 7.3
Temps d’occlusion plaquettaire - Platelet Function
Analyzer (PFA)
Code RIHN E112
Signification biologique du paramètre
Le temps d’occlusion plaquettaire est un test
d’exploration globale de l’hémostase primaire,
simulant le processus d’adhésion et d’agrégation
plaquettaire après lésion vasculaire, dans un système reproduisant in vitro les conditions de flux
de la microcirculation sanguine.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Dépistant l’ensemble des anomalies de l’hémostase primaire dues à une maladie de Willebrand
(VWD), à un défaut des plaquettes ou à la prise
d’inhibiteurs de l’agrégation plaquettaire, il n’est
donc pas spécifique d’une pathologie. Il présente
une excellente sensibilité aux anomalies constitutionnelles du facteur Willebrand (VWF) et a un
intérêt en pathologie acquise du VWF comme
marqueur de flux (appréciation de la correction
des anomalies de flux dans le suivi des implantations percutanées de bioprothèse aortique de
Nature du prélèvement
Recommandations pour la qualité
du prélèvement
type TAVI, authentification d’une VWD acquise
après implantation d’une assistance circulatoire
chez l’insuffisant cardiaque). Sa sensibilité est
médiocre dans le dépistage des thrombopathies
modérées et la mesure de l’efficacité biologique
des traitements antiplaquettaires.
Place dans la hiérarchie
d’un bilan d’exploration
Test d’orientation simple et rapide pouvant être
réalisé avant des investigations plus approfondies
des pathologies de l’hémostase primaire, tout
particulièrement dans la maladie de Willebrand
constitutionnelle ou acquise, mais aussi les thrombopathies sévères telles que la thrombasthénie de
Glanzmann ou le syndrome de Bernard-Soulier,
le monitoring des traitements par desmopressine. Il peut être normal dans les thrombopathies
modérées et lors des traitements antiagrégants par
aspirine, thienopyridines ou apparentés. Inversement, il peut s’allonger de façon non spécifique.
Sang total prélevé sur citrate de sodium (0,109 M [3,2 %] ou 0,129 M [3,8 %]). Prélèvement sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) contre-indiqué.
Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
Contraintes d’acheminement
Transport du prélèvement à température ambiante entre + 15 °C et + 25 °C. L’utilisation
d’un pneumatique doit être validée par le laboratoire.
Mode de conservation
Le GFHT n’a pas, à ce jour, émis de recommandations concernant les conditions de
conservation du prélèvement pour cet examen. L’industriel indique une stabilité du sang
total d’au maximum 4 h à température ambiante. Pas de conservation possible.
Principe méthodologique
Test réalisé sur un analyseur (PFA-100® ou INNOVANCE® PFA-200, Siemens) à l’aide
de cartouches intégrées. Le sang citraté est déposé dans le réservoir. L’échantillon est
aspiré à travers un capillaire exposant les plaquettes à une membrane operculée recouverte d’agonistes de l’adhésion et de l’agrégation plaquettaire ; le temps de formation du
thrombus plaquettaire au niveau de l’orifice définit le temps d’occlusion (TO). Trois types
de cartouches sont commercialisées : collagène/épinéphrine (Coll/EPI), collagène/ADP
(Coll/ADP) et Innovance PFA P2Y. Le TO maximum mesuré est de 300 sec.
Type de méthode
Méthode automatisée.
Type de mesure
Mesure quantitative.
120
Hémostase et coagulation
CIQ
Non. Il est préconisé de constituer un groupe de donneurs contrôle.
EEQ
Non.
Valeurs de référence/Interprétation
et performances
Résultat exprimé en secondes. Des valeurs de référence établies sur sang citraté 0,129
ou 0,109 M (environ 12 % plus courts) sont proposées par l’industriel, mais il est
recommandé à chaque laboratoire de déterminer son intervalle de référence. Le TO est
influencé par la numération et/ou la fonction des plaquettes, le taux et/ou la fonction du
VWF, et l’hématocrite. Un TO normal permet d’exclure une VWD ou une thrombopathie
sévère.
Causes d’erreur, limites
Le résultat doit être interprété au regard de l’hémogramme : les valeurs de référence
sont établies pour des valeurs d’hématocrite supérieures à 35 % et de numération
plaquettaire supérieures à 150 × 109/L. Pour des valeurs d’hématocrite ou de numérations plaquettaires plus basses, l’allongement des TO peut être au moins partiellement
expliqué par l’anémie ou la thrombopénie. De nombreux médicaments influencent le TO.
L’aspirine peut allonger le TO de la cartouche Coll/EPI ; la desmopressine raccourcit le
TO des cartouches Coll/EPI et Coll/ADP.
Chapitre 7. Examens complémentaires pour l’exploration d’un syndrome hémorragique
121
Fiche 7.4
Dosage fonctionnel du facteur Willebrand par mesure
de la fixation au collagène (liaison VWF-collagène)
Code RIHN E046
Signification biologique du paramètre
Le facteur Willebrand (VWF) est une protéine
multimérique plasmatique, d’origine endothéliale
ou plaquettaire, qui permet l’adhésion des plaquettes au sous-endothélium et au collagène en
se liant à la glycoprotéine Ib plaquettaire (GPIb),
ainsi que l’agrégation des plaquettes entre elles.
La maladie de Willebrand (VWD) est la plus
fréquente des pathologies hémorragiques constitutionnelles. Elle résulte d’un défaut héréditaire
de la concentration, de la structure ou de la
fonction du VWF. Selon la nature quantitative ou
qualitative du déficit, la classification de la VWD
comprend 3 types :
• le type 1 (déficit quantitatif partiel) ;
• le type 2 (déficit qualitatif) ;
• le type 3 (déficit quasi total).
Le type 2 comprend 4 sous-types : 2A, 2B, 2M
et 2N.
Il existe également de rares formes acquises de
maladie de Willebrand (ou syndrome de Willebrand acquis) secondaires le plus souvent à une
gammapathie monoclonale ou à une cardiopathie
à l’origine d’anomalies de flux.
Objectifs de l’analyse et
principales indications
Une diminution de la liaison du VWF au collagène peut être observée :
• en cas de diminution des multimères de haut
poids moléculaire d’origine constitutionnelle
(variants 2A et 2B) ou acquise (gammapathies
monoclonales, cardiopathies avec anomalies de
flux) ;
• en cas d’anomalies des sites de liaison aux
collagènes dans les domaines A1 et A3 du VWF.
Une étude de la liaison du VWF au collagène est
donc utile au typage de la maladie de Willebrand
constitutionnelle et au diagnostic des syndromes
de Willebrand acquis. Elle revêt une importance
particulière pour le diagnostic des variants 2 M
« type collagène » où le VWF:Ag et le VWF:Act
sont peu ou pas diminués et l’étude du profil
multimérique normale.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
L’étude de la liaison du VWF au collagène est
un test de seconde intention permettant le soustypage 2M de la VWD.
122
Hémostase et coagulation
Nature du prélèvement
Recommandations pour la qualité
du prélèvement
Contraintes d’acheminement
Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable
0,129 M [3,8 %]). Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole)
est également possible.
Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les
recommandations du GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Mode de conservation
Le GFHT n’a pas, à ce jour, émis de recommandation concernant les conditions de conservation du prélèvement pour cet examen. La centrifugation du sang total pour l’obtention
du plasma doit être effectuée dans les 2 h suivant le prélèvement. La stabilité en plasma
congelé (température <– 20 °C ou <– 70 °C) est d’au moins 24 mois (Woodhams 2001).
Principe méthodologique
Méthode ELISA avec lecture colorimétrique à 450 nM. Les échantillons plasmatiques
ajustés en fonction du taux de VWF:Ag sont incubés dans des plaques de microtitration
sensibilisées par du collagène (le plus souvent cheval, type I + III). Après lavage, le VWF
fixé est révélé grâce à un anticorps marqué à la peroxydase. L’intensité du signal coloré est
proportionnelle à la concentration de VWF lié au collagène.
Type de méthode
Méthode manuelle ELISA (commerciale ou maison).
Type de mesure
Mesure quantitative.
CIQ
Oui, commerciaux.
EEQ
Oui, commerciaux (ECAT).
Valeurs de référence/Interprétation
et performances
Causes d’erreur, limites du test
Résultats exprimés en pourcentage ou en UI/mL (100 % = 1 UI/mL). Les performances
diagnostiques (sensibilité) varient selon les techniques utilisées (type de collagène variable
pour le coating des plaques).
Certaines techniques peuvent manquer de sensibilité. Le résultat doit de préférence être
confronté à l’étude du profil multimérique.
Chapitre 7. Examens complémentaires pour l’exploration d’un syndrome hémorragique
123
Fiche 7.5
Agrégation plaquettaire induite par la ristocétine (RIPA)
Code LC E132
Signification biologique du paramètre
Cet examen évalue l’agrégation d’un plasma riche
en plaquettes (PRP) en présence de ristocétine.
La ristocétine est un antibiotique glycopeptidique
qui, in vitro, se lie au facteur Willebrand (VWF)
et à son récepteur la glycoprotéine Ib (GPIb)
plaquettaire, induisant une agrégation Willebrand dépendante. Une concentration minimale
de 1 mg/mL de ristocétine est nécessaire pour
induire l’agrégation d’un PRP normal.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Le test RIPA consiste à évaluer la sensibilité du
facteur Willebrand à la GPIb plaquettaire en présence de différentes concentrations de ristocétine.
Nature du prélèvement
Recommandations pour
la qualité du prélèvement
Objectifs : recherche d’une agrégation paradoxale pour de faibles concentrations de ristocétine ≤ 0,7 mg/mL.
Indications : diagnostic ou exclusion de la maladie de Willebrand (VWD) de type 2B (hyperaffinité du VWF pour la GPIb) et du pseudo-VWD
(hyperaffinité de la GPIb pour le VWF).
Place dans la hiérarchie
d’un bilan d’exploration
Lors du diagnostic de VWD, le test RIPA doit
être réalisé d’emblée lors du prélèvement de
contrôle afin de ne pas méconnaître certaines
formes de VWD 2B qui peuvent se présenter sans
anomalie des dosages du VWF:Ag, du VWF:RCo
et du FVIII, et aussi sans thrombopénie.
Sang total prélevé sur citrate de sodium (0,105, 0,109 M [3,2 %] ou 0,129 M ([3,8 %]) permettant
la préparation du PRP. Prélèvement sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole)
contre-indiqué.
Se référer à la fiche 7.11 « Agrégation plaquettaire en plasma riche en plaquettes ».
Contraintes d’acheminement Transport du prélèvement à température ambiante entre + 15 °C et + 25 °C, le plus rapidement possible. L’utilisation d’un pneumatique doit être validée par le laboratoire.
Mode de conservation
La stabilité du sang total est au maximum de 3 h à température ambiante. Pas de conservation possible.
Principe méthodologique
Technique en agrégométrie optique mesurant la variation de transmission lumineuse d’un PRP soumis à une agitation mécanique, à + 37 °C, en présence de différentes concentrations de ristocétine
(fortes concentrations entre 1,2 et 1,5 mg/mL, faibles concentrations entre 0,5-0,6 mg/mL). Il
est judicieux de recourir à des concentrations progressivement décroissantes pour déterminer la
concentration la plus faible induisant une agrégation et optimiser l’interprétation du test. L’amplitude
d’agrégation du PRP en présence de ristocétine dépend de sa concentration en VWF.
Le diagnostic différentiel entre VWD 2B et pseudo-VWD fait appel à des RIPA croisées entre PRP
patient/PPP (plasma pauvre en plaquettes) témoin et PRP témoin/PPP patient.
Type de méthode
Méthode manuelle.
Type de mesure
Mesure quantitative.
CIQ
Non.
EEQ
Non.
Valeurs de référence/
Interprétation
et performances
Les résultats sont exprimés en pourcentage d’agrégation maximale et de vélocité (pente de la courbe).
Test peu sensible aux déficits quantitatifs modérés en VWF où la RIPA est souvent normale. RIPA
positive à faible concentration (≤ 0,7 mg/mL) dans la VWD 2B et la pseudo-VWD.
Causes d’erreur, limites
Thrombopénie sévère/Macro-plaquettes.
Présence de globules rouges dans le PRP : intensité d’agrégation diminuée, résultats ininterprétables.
Variabilité des lots de ristocétine : nécessité de contrôles internes à chaque laboratoire pour
déterminer la concentration seuil de réponse.
124
Hémostase et coagulation
Fiche 7.6
Mesure de la capacité de liaison du facteur Willebrand
au FVIII (VWF:FVIIIB)
Code LC E047
Signification biologique du paramètre
Le variant 2N de la maladie de Willebrand (VWD
Normandie) est caractérisé par une diminution
de l’affinité du facteur Willebrand pour le facteur VIII. Sa transmission est récessive. Son phénotype biologique associe une diminution de
l’activité coagulante du FVIII (FVIII:C) et un
rapport FVIII:C/VWF:Ag < 0,6. Le diagnostic
biologique est réalisé grâce à un test mesurant la capacité de liaison du VWF au FVIII
(VWF:FVIIIB). Un VWF:FVIIIB nul ou très
diminué permet de porter le diagnostic de VWD
de type 2N. Si le VWF:FVIIIB n’est que modérément diminué ou normal, le déficit en FVIII ne
pourra pas être attribué à un VWD de type 2N et
il faudra rechercher une autre étiologie, notamment une hémophilie A constitutionnelle (sujet
hémophile ou femme conductrice) ou acquise.
Nature du prélèvement
Recommandations pour
la qualité du prélèvement
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Ce test évalue la fonction du VWF dans la stabilisation et le transport du FVIII. La mesure de ce
paramètre est cruciale pour différencier la VWD de
type 2N d’une hémophilie A mineure ou modérée
(ou avec un statut de conductrice d’hémophilie A)
avec un impact direct sur la prise en charge clinique,
les choix thérapeutiques et le conseil génétique.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Test de deuxième intention utile pour l’orientation du diagnostic et des choix thérapeutiques
chez les patients présentant une discordance
FVIII:C/VWF:Ag < 0,6 quel que soit le taux
de VWF:Ag.
Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable 0,129 M
[3,8 %]). Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est également possible.
Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
Contraintes
d’acheminement
Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations du
GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Mode de conservation
Le GFHT n’a pas, à ce jour, émis de recommandations concernant les conditions de conservation du
prélèvement pour la mesure de VWF:FVIIIB. La centrifugation du sang total pour l’obtention
du plasma doit être effectuée dans les 2 h suivant le prélèvement. La stabilité en plasma congelé
(température <– 20 °C ou < – 70 °C) est d’au moins 24 mois (Woodhams 2001).
Principe méthodologique
Méthode ELISA avec lecture colorimétrique à 450 nM. Les échantillons plasmatiques ajustés à 5 %
(technique maison) ou à 10 % (kit commercial) de VWF:Ag sont incubés dans des plaques de microtitration sensibilisées avec un anticorps de lapin anti-VWF humain. Après élimination du FVIII endogène,
une quantité constante de FVIIII recombinant (rFVIII) est déposée. Le rFVIII lié est ensuite quantifié grâce
à un anticorps de souris anti-FVIII humain marqué à la peroxydase. L’intensité du signal coloré est
proportionnelle à la concentration de FVIII lié. Le pourcentage de fixation est défini dans la méthode
maison par le rapport des pentes de fixation du plasma testé par rapport à un plasma de référence et
dans la technique commerciale par lecture directe sur la courbe de calibration.
Type de méthode
Méthode manuelle.
Type de mesure
Mesure quantitative mais interprétation qualitative.
Liaison normale (pourcentage de fixation > 80 %) : exclusion VWD 2N.
Liaison nulle ou très diminuée (pourcentage de fixation < 20 %) : VWD 2N.
Liaison modérément diminuée (pourcentage de fixation entre 35 et 65 %) : Hétérozygote 2N.
CIQ
Contrôle normal (kit commercial), plasma « hétérozygote » ou 2 N (technique maison).
Chapitre 7. Examens complémentaires pour l’exploration d’un syndrome hémorragique
EEQ
Valeurs de référence/
Interprétation
et performances
Causes d’erreur, limites
Non.
Les résultats sont exprimés en pourcentage de fixation.
100 % de sensibilité et de spécificité pour le diagnostic de VWD 2N.
Le test doit être réalisé sur un plasma contenant plus de 5 % (technique maison) et 15 % (kit
commercial) de VWF:Ag. La présence d’anticorps anti-lapin chez certains sujets peut conduire à des
résultats erronés.
125
126
Hémostase et coagulation
Fiche 7.7
Mesure de la capacité de liaison du facteur Willebrand
à la GPIb (liaison VWF-GPIb)
Code RIHN E131
Signification biologique du paramètre
Le facteur Willebrand (VWF) est une protéine
multimérique plasmatique, d’origine endothéliale
ou plaquettaire, qui permet l’adhésion des plaquettes au sous-endothélium et au collagène en
se liant à la glycoprotéine Ib plaquettaire (GPIb),
ainsi que l’agrégation des plaquettes entre elles.
La maladie de Willebrand (VWD pour von Willebrand disease) est la plus fréquente des pathologies
hémorragiques constitutionnelles. Elle résulte
d’un défaut héréditaire de la concentration, de
la structure ou de la fonction du VWF. Selon la
nature quantitative ou qualitative du déficit, la
classification de la VWD comprend 3 types : le
type 1 (déficit quantitatif partiel), le type 2 (déficit
qualitatif) et le type 3 (déficit quasi total).
La VWD de type 2B résulte de mutations du gène
VWF qui augmentent anormalement l’affinité du
VWF pour la GPIb. Ceci se traduit par une liaison
paradoxale du VWF à la GPIb en présence de faibles
concentrations de ristocétine (≤ 0,8 mg/mL).
Nature du prélèvement
Recommandations pour
la qualité du prélèvement
Contraintes d’acheminement
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Objectifs : cet examen consiste à mesurer la liaison
du VWF à un fragment recombinant de GPIbα en
présence de concentrations croissantes de ristocétine.
Il permet ainsi de mettre en évidence une affinité
anormalement élevée du VWF pour la GPIbα.
Indications :
• Diagnostic de la VWD de type 2B.
• Diagnostic différentiel entre la VWD de
type 2B et le pseudo-Willebrand plaquettaire,
thrombopathie due à une mutation « gain de
fonction » sur le gène codant pour la GPIbα.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Le test de liaison VWF-GPIb est un examen de
deuxième intention dans l’exploration d’une VWD,
utile au diagnostic de VWD de type 2B. Il constitue
dans cette indication une alternative à la RIPA
(agrégation plaquettaire induite par la ristocétine)
qui nécessite d’être réalisé sur un plasma riche en
plaquettes, immédiatement après le prélèvement.
Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable
0,129 M [3,8 %]). Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est
également possible.
Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations du GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Mode de conservation
Le GFHT n’a pas, à ce jour, émis de recommandations concernant les conditions de conservation
du prélèvement pour la mesure de VWF:Ag. La centrifugation du sang total pour l’obtention du
plasma doit être effectuée dans les 2 h suivant le prélèvement. La stabilité en plasma congelé
(température <– 20 °C ou <– 70 °C) est d’au moins 24 mois (Woodhams 2001).
Principe méthodologique
Méthode ELISA basée sur l’utilisation d’un fragment recombinant de GPIbα immunofixé auquel
est ajouté l’échantillon à tester (plasma pauvre en plaquettes), pré-incubé avec un immunoconjugué anti-VWF et différentes dilutions de ristocétine. La présence d’une liaison paradoxale du
VWF à la GPIb aux faibles concentrations de ristocétine permet de poser le diagnostic de VWD
de type 2B.
Chapitre 7. Examens complémentaires pour l’exploration d’un syndrome hémorragique
Type de méthode
Méthode manuelle.
Type de mesure
Mesure quantitative.
CIQ
Non.
EEQ
Non.
Valeurs de référence/
Interprétation et performances
Causes d’erreur, limites
127
Performances observées dans une série monocentrique : vrais positifs : 28/31 plasmas 2B
testés ; faux négatifs : 3/31 plasmas 2B testés (Caron 2006).
Risque de faux négatif pour certains variants 2 B associés à une perte des formes multimériques
les plus fonctionnelles (intérêt de renouveler le test avec le VWF d’un lysat plaquettaire, qui
permet une détection plus sensible de ces variants 2B).
128
Hémostase et coagulation
Fiche 7.8
Facteur Willebrand, analyse des multimères
Code RIHN E044
Signification biologique du paramètre
La maladie de Willebrand (VWD pour von Willebrand disease) est la maladie hémorragique la plus
fréquente, due à une anomalie quantitative et/ou
qualitative du facteur Von Willebrand (VWF). Le
VWF est un peptide multimèrique synthétisé dans
les cellules endothéliales et les mégacaryocytes :
formation de dimères dans le réticulum endoplasmique puis multimérisation dans l’appareil de
Golgi. Les multimères sont ensuite libérés directement ou stockés dans les corps de Weibel-Palade
ou les granules alpha-plaquettaires. Lors d’une
brèche vasculaire, le VWF permet l’adhésion des
plaquettes au sous-endothélium grâce à des sites de
liaison à la GPIb plaquettaire et au collagène. Ce
sont les multimères de plus haut poids moléculaire
(HMW) qui portent l’activité biologique du VWF.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Les anomalies de liaison du VWF à la GPIb
plaquettaire peuvent être dues à une diminution
des HMW, ce qui est le cas dans la VWD de
type 2A et certains types 2B, ou à une diminution
de l’affinité du VWF pour la GPIb plaquettaire,
Nature du prélèvement
Recommandations pour la
qualité du prélèvement
ce qui est le cas dans le type 2M. L’électrophorèse
des multimères permet de faire la différence. Une
diminution des HMW (plus ou moins importante
en fonction du type d’anomalie génétique) est
mise en évidence dans les types 2A et le plus
souvent dans les types 2B alors que le profil
multimérique est normal dans le type 2M. La
particularité du profil multimérique (renforcement des fragments de protéolyse, assemblage
des multimères de plus forte masse entraînant une
trainée [smear] sur l’électrophorèse, etc.) permet
également de subdiviser les VWD de type 2A en
2A (IIA), 2A (IIE).
De plus, cette analyse permet de mettre en évidence la perte des multimères de très haut poids
moléculaire, retrouvée dans le syndrome de Willebrand acquis lié aux anomalies de flux.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Cette analyse de la répartition des multimères du
VWF est un test de seconde intention permettant
le sous-typage de la VWD chez un patient présentant des FVIII:C, VWF:Ag et VWF:Act diminués
et/ou un ratio VWF:Act/VWF:Ag < 0,7.
Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable
0,129 M [3,8 %]). Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est
également possible.
Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
Contraintes d’acheminement
Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations du GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Mode de conservation
Le GFHT n’a pas, à ce jour, émis de recommandations concernant les conditions de conservation du prélèvement pour la mesure de VWF:Ag. La centrifugation du sang total pour l’obtention
du plasma doit être effectuée dans les 2 h suivant le prélèvement. La stabilité en plasma
congelé (température <– 20 °C ou <– 70 °C) est d’au moins 24 mois (Woodhams 2001).
Principe méthodologique
Électrophorèse en gel d’agarose-SDS (1,4 à 2 %).
En milieu non réducteur, les différents multimères sont séparés par électrophorèse (environ
18 h) en fonction de leur masse moléculaire puis révélés par un anticorps anti-VWF marqué
à la phosphatase alcaline. La lecture au densitomètre permet de quantifier les différentes
formes : bas PM (≤ 5 mers), PM intermédiaire (6-10 mers), haut PM (> 10 mers), voire très
haut PM (> 15 mers si gel sensible).
Chapitre 7. Examens complémentaires pour l’exploration d’un syndrome hémorragique
Type de méthode
Méthode manuelle ou semi-automatisée.
Type de mesure
Mesure semi-quantitative.
CIQ
Plasma de référence titré en VWF:Ag intégré dans chaque série.
EEQ
Oui.
Valeurs de référence/Interprétation et performances
Causes d’erreur, limites
129
Le gel d’agarose à 1,42 % permet d’observer toutes les formes multimériques ainsi que la
structure en triplet de l’unité multimérique.
D’autres concentrations de gel 2,3-3 % (haute résolution) ou 0,6-1,2 % (faible résolution)
permettent respectivement de détailler la structure de l’unité multimérique ou de mettre en
évidence des formes supranormales.
Technique longue, complexe, limitée à très petit nombre de laboratoires spécialisés, nécessitant
un personnel technique expérimenté.
130
Hémostase et coagulation
Fiche 7.9
Propeptide du facteur Willebrand
Code RIHN E130
Signification biologique du paramètre
Le propeptide du facteur Willebrand (VWFpp)
agit comme protéine chaperonne du VWF, glycoprotéine multimérique synthétisée par les cellules
endothéliales et les mégacaryocytes. Après sécrétion dans le plasma, VWF et VWFpp circulent
indépendamment l’un de l’autre avec des demivies respectives d’environ 12 h et 2 h. Le VWFpp
est donc le reflet de la synthèse du VWF. En
association à la mesure du VWF, le VWFpp est
utile pour identifier une clairance accélérée du
VWF mature dans la maladie de Willebrand,
constitutionnelle (VWD sous-type Vicenza ou
1C) ou acquise (syndrome de VWD acquis
[AVWS]) associée à une gammapathie monoclonale de type IgG. C’est également un biomarqueur permettant de distinguer une activation
endothéliale aiguë ou chronique dans diverses
pathologies vasculaires.
Nature du prélèvement
Recommandations pour
la qualité du prélèvement
Contraintes
d’acheminement
Mode de conservation
Principe méthodologique
Type de méthode
Type de mesure
CIQ
EEQ
Performances du test
Causes d’erreur, limites
du test
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Associé au dosage du VWF antigène (VWF:Ag),
celui du VWFpp permet le calcul du rapport
VWFpp/VWF:Ag dont l’augmentation est proportionnelle au raccourcissement de la demi-vie
du VWF mature. La mesure de ce paramètre est
donc un élément d’appréciation de la synthèse et
de la clairance du VWF mature dans certains types
de VWD constitutionnelle ou acquise, avec un
impact direct sur les choix thérapeutiques.
Place dans la hiérarchie d’un bilan
d’exploration
Test de seconde intention utile pour l’orientation
des choix thérapeutiques chez les patients présentant une clairance augmentée du VWF mature,
comme les VWD de type 1C (desmopressine
inefficace) et les AVWS associés à une IgG monoclonale (efficacité démontrée des IgIV).
Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable 0,129 M
[3,8 %]). Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est également possible.
Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations du
GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Se référer au dosage immunologique du facteur Willebrand (antigène).
Méthode ELISA sandwich avec lecture colorimétrique. Seuls les anticorps sont commercialisés.
Le plasma à tester est mis en contact d’une microplaque recouverte d’un anticorps monoclonal
antiVWFpp. Après lavage, un conjugué anti VWFpp couplé à la peroxydase est ajouté. L’intensité
du signal coloré est proportionnelle à la concentration en VWFpp.
Méthode manuelle.
Mesure quantitative.
Pas ce CIQ commerciaux.
Non.
Les résultats sont exprimés en UI/dL.
Sensibilité d’un test ELISA, <1 UI/dL.
On considère qu’un rapport VWFpp:VWF supérieur à 4 permet d’identifier les patients VWD de type 1C
(avec clairance augmentée du VWF) mais le seuil définissant un phénotype avec clairance accélérée
reste à définir précisément en pathologie acquise.
Le test n’étant pas commercialisé sous la forme d’une trousse prête à l’emploi, il doit faire l’objet d’un
développement et d’une validation de méthode par le laboratoire avec la préparation propre de CIQ.
Les sujets de groupe sanguin O ont des taux de VWF:Ag plus bas que les sujets non-O et un rapport
VWFpp/VWF:Ag légèrement plus élevé.
Chapitre 7. Examens complémentaires pour l’exploration d’un syndrome hémorragique
131
Fiche 7.10
Facteur Willebrand, activité inhibitrice (anti-facteur
Willebrand)
Code RIHN E043
Signification biologique du paramètre
Le syndrome de Willebrand acquis (AVWS) est
une entité rare, d’étiologie multifactotrielle,
souvent associée à une pathologie sous-jacente
(contexte auto-immun, syndrome lymphoprolifératif ou myéloprolifératif, anomalies de flux
sanguin). Dans la plupart des cas, la synthèse
du facteur Willebrand (VWF) dans les mégacaryocytes et cellules endothéliales, ainsi que sa
sécrétion sont normales. L’antigène (VWF:Ag)
ou l’activité (VWF:Act) du VWF diminué dans
le AVWS peut être la conséquence de différents
mécanismes :
• la présence d’un anticorps spécifique dirigé
contre le VWF ou d’un anticorps non spécifique
formant des complexes avec le VWF et accélérant
ainsi sa clairance ;
• l’adsorption du VWF à la surface des cellules
malignes ;
• la perte des multimères de haut poids moléculaire due à une anomalie de flux ou à une
protéolyse accrue.
Par ailleurs, les patients atteints de maladie de
Willebrand (VWD) de type 3 peuvent potentiellement développer des allo-anticorps dirigés contre
le VWF, en cas de traitement substitutif.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
La recherche d’une activité inhibitrice du VWF,
par des tests de neutralisation ou par la détection
d’anticorps anti-VWF, est indiquée pour le diagnostic du AVWS (hors anomalies de flux) et pour
la recherche d’une allo-immunisation chez un
patient atteint de VWD de type 3.
Place dans la hiérarchie d’un bilan
d’exploration
La recherche d’un anticorps anti-VWF ou celle
d’une activité inhibitrice par un test de neutralisation sont des examens de seconde intention.
Ils permettent, en association avec la mesure du
taux de propeptide du VWF, de confirmer le
caractère acquis du déficit en VWF. Ce diagnostic
peut être évoqué chez un patient présentant des
taux de FVIII, VWF:Ag et VWF:Act diminués
en association avec un syndrome hémorragique
d’apparition récente, sans antécédents familiaux.
Le diagnostic différentiel entre un AVWS et
une VWD congénitale est indispensable, car il
conditionne la prise en charge thérapeutique. Cet
examen fait par ailleurs partie du bilan de suivi
des patients atteints de VWD de type 3 ayant été
exposés à des concentrés de VWF.
Nature du prélèvement
Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable 0,129 M
[3,8 %]). Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est également possible.
Recommandations pour
la qualité du prélèvement
Pas de recommandations spécifiques disponibles ; le même prélèvement étant le plus souvent utilisé
pour la mesure du facteur Willebrand, suivre les recommandations du GFHT 2015/2017 pour cet examen.
Contraintes
d’acheminement
Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations du
GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Mode de conservation
Principe méthodologique
Cf. recommandation pour la qualité du prélèvement.
- ELISA (recherche d’anticorps anti-VWF) : VWF plasmatique ou recombinant fixé sur plaque,
incubation avec le plasma du patient et révélation par un anticorps anti-IgG humaine couplé à la
peroxydase.
- Tests de neutralisation : incubation (le plus souvent 2 h) à + 37 °C d’un mélange du plasma à
tester avec un plasma normal, puis mesure de l’activité résiduelle VWF:Act (activité cofacteur de la
ristocétine ou collagène binding) ou VWF:Ag. L’interprétation est faite par analogie avec la méthode
Bethesda.
La définition des seuils de positivité doit être établie pour chaque laboratoire dans son système d’analyse.
132
Hémostase et coagulation
Type de méthode
Méthode manuelle pour l’ELISA (VWF plasmatique ou recombinant).
Méthode manuelle/automatisée pour les tests de neutralisation selon le mode de révélation.
Type de mesure
Mesure qualitative (ELISA) ou semi-quantitative (inhibition).
CIQ
Plasma contenant un anti-VWF.
EEQ
Non.
Valeurs de référence/
Interprétation
et performances
Causes d’erreur, limites
En l’absence de standardisation, chaque laboratoire établit ses propres performances.
- ELISA avec VWF plasmatique : les recherches positives ne sont pas interprétables chez les
patients de groupe O, du fait de la présence d’anticorps anti-A et anti-B (interférence analytique avec
les antigènes du groupe ABO présents sur le VWF d’origine plasmatique).
- Tests de neutralisation : peu sensibles car ils mettent en évidence uniquement les anticorps de
type neutralisants. Les tests de mélange utilisant le VWF:RCo ne détectent que les anticorps qui
interfèrent avec la liaison à la GPIb. L’association de 2 techniques (VWF:CB et VWF:RCo) permet de
sensibiliser la technique.
Chapitre 7. Examens complémentaires pour l’exploration d’un syndrome hémorragique
133
Fiche 7.11
Agrégation plaquettaire en plasma riche en plaquettes
(PRP)
Code NABM 1011
Signification biologique du paramètre
Les plaquettes sanguines sont des cellules circulantes anucléées dont la fonction essentielle est
d’assurer le colmatage des brèches vasculaires et
l’arrêt du saignement. Une anomalie quantitative
ou qualitative des plaquettes expose le patient à
un risque de saignement. L’étude de l’agrégation
plaquettaire en plasma riche en plaquettes (PRP)
permet une étude fonctionnelle des plaquettes
sanguines in vitro. Cette fiche ne concerne pas
l’utilisation de l’agrégation plaquettaire pour
le diagnostic d’une thrombopénie induite par
l’héparine.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
L’agrégation plaquettaire est la conséquence de
l’activation des plaquettes induite in vitro par
différents agonistes et met en jeu différentes voies
de signalisation qui varient en fonction du type et
de la dose de l’agoniste utilisé. L’objectif de cet
examen est de dépister une anomalie de réponse
plaquettaire à un ou plusieurs agonistes pour
confirmer ou non l’existence d’une dysfonction
plaquettaire et orienter le diagnostic étiologique.
Elle est indiquée devant un syndrome hémorragique inexpliqué afin de dépister une dysfonction
Nature du prélèvement
Recommandations pour la qualité
du prélèvement
plaquettaire ou thrombopathie, d’origine
constitutionnelle ou acquise. Elle est également
indiquée dans certaines formes de maladie de
Willebrand (type 2b) qui se manifestent par une
affinité exagérée du facteur Willebrand pour son
récepteur plaquettaire la GPIb, responsable d’une
agrégation plaquettaire en réponse à de faibles
doses de ristocétine. L’étude de la réponse aux
agents antiplaquettaires (anti-P2Y12, aspirine),
bien que non recommandée en routine, peut être
utile dans certaines situations pour dépister une
résistance au traitement ou un défaut d’observance.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
L’exploration plaquettaire n’est qu’exceptionnellement réalisée en urgence. Elle s’inscrit le plus
souvent dans un contexte d’exploration spécialisée en bilan de première intention si le contexte
clinique est en faveur d’une thrombopathie ou
en bilan de deuxième intention devant un syndrome hémorragique inexpliqué pour lequel les
causes les plus fréquentes de saignement ont été
écartées (anomalie de la coagulation et maladie
de Willebrand).
Sang total prélevé sur citrate de sodium (0,105, 0,109 M (3,2 %) ou 0,129 M (3,8 %).
Prélèvement sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) contre-indiqué.
Le sang doit être prélevé après une période de repos pour atténuer l’effet de l’exercice
physique et à distance d’une prise de tabac (30 min) et d’une absorption de caféine (2 h).
Le prélèvement à jeun est conseillé, mais reste possible après une collation très légère et
dépourvue de matières grasses.
Le prélèvement doit être effectué avec une aiguille de 21G sous stase veineuse minimale dans des
tubes plastiques ou en verre siliconé après avoir éliminé les premiers mL de sang (tube de purge).
Toute prise médicamenteuse doit être identifiée pour éviter les biais d’interprétation des
résultats (en particulier anti-inflammatoires non stéroïdiens, antiplaquettaires, etc.). Selon
l’indication de l’exploration plaquettaire et l’état clinique du patient, les médicaments connus
pour inhiber les fonctions plaquettaires devront avoir été arrêtés 10 jours avant l’exploration.
Le non-respect de ces conditions est acceptable si la recherche porte sur l’identification d’un
défaut très sévère comme une maladie de Glanzmann.
134
Hémostase et coagulation
Contraintes d’acheminement
Mode de conservation
Principe méthodologique
Transport du prélèvement à température ambiante entre + 15 °C et + 25 °C, le plus
rapidement possible. L’utilisation d’un pneumatique doit être validée par le laboratoire.
La stabilité du sang total est au maximum de 3 h à température ambiante. Pas de conservation possible.
Le test est réalisé en PRP préparé par centrifugation du sang citraté 10 min à 200 g entre
+ 18 et + 22 °C, sans frein, ou par sédimentation en cas de plaquettes géantes. La numération
plaquettaire du PRP ne doit pas être ajustée par du plasma autologue pauvre en plaquettes
jusqu’à 600 × 109/L. En cas de thrombopénie, les résultats seront interprétés avec prudence.
Le principe du test est basé sur une mesure photométrique de l’éclaircissement du PRP
secondaire au phénomène d’agrégation initié par un agoniste (adénosine diphosphate (ADP),
acide arachidonique, épinéphrine, collagène, peptide d’activation libéré par la thrombine
[TRAP], etc.). Le défaut peut concerner la réponse plaquettaire induite par un seul agoniste
mais, dans la plupart des cas, l’orientation diagnostique devra intégrer et interpréter des
défauts de réponse à plusieurs agonistes en raison de la mise en jeu de voies de signalisation
communes à plusieurs agonistes et de l’existence de voies d’amplification (ADP, Thromboxane
A2 [TXA2]) d’importance variable selon l’agoniste testé.
Type de méthode
Méthode essentiellement manuelle. Commercialisation récente d’une méthode automatisée.
Type de mesure
Mesure à la fois qualitative et quantitative.
CIQ
Pas de CIQ disponible. Les résultats sont interprétés au regard de valeurs de référence établies par les laboratoires pour le couple réactifs/appareil utilisé.
EEQ
Un guide d’interprétation est proposé par l’ECAT en coopération avec NASCOLA (www.ecat.nl).
Valeurs de référence/
Interprétation et performances
Les résultats sont exprimés en pourcentage maximal d’agrégation et en vélocité. Pour certains
d’agonistes, le temps de latence est également à considérer.
L’agrégation plaquettaire sur PRP relève d’une pratique spécialisée et doit être limitée à des
centres « expérimentés ». À titre indicatif, la reproductibilité intra-série (n = 21) pour les
5 agonistes usuels et pour un couple réactif agoniste défini se situe entre 3,8 et 6,6 %.
Des profils types d’agrégation plaquettaire ont été établis pour les défauts plaquettaires
sévères (maladie de Glanzmann, maladie de Bernard et Soulier, déficit en kindline 3, déficit
en CalDAG-GEFI, déficit en récepteurs d’activation en particulier à l’ADP, au collagène, au
thromboxane A2). La persistance des anomalies dans le temps est un critère important à
prendre en compte.
Causes d’erreur, limites du test
Les prélèvements très hémolysés ou lipémiques avec une numération plaquettaire insuffisante
dans le PRP (< 150 × 109G/L excepté si la recherche porte sur des défauts très sévères)
modifient l’interprétation des résultats. Les résultats doivent également être interprétés en
fonction du traitement pris par le patient.
Chapitre 7. Examens complémentaires pour l’exploration d’un syndrome hémorragique
135
Fiche 7.12
Quantification des glycoprotéines plaquettaires par
cytométrie en flux (GPIb, GPIIbIIIa) et mise en évidence
des marqueurs d’activation
Code RIHN E099
Signification biologique du paramètre
Les plaquettes sanguines sont des cellules circulantes anucléées dont la fonction essentielle est
d’assurer le colmatage des brèches vasculaires et
l’arrêt du saignement. Une anomalie quantitative
ou qualitative des plaquettes expose à un risque de
saignement. Certaines anomalies qualitatives correspondent à des déficits en protéines de surface
ou intracellulaires ou à des défauts de signalisation
dont le diagnostic bénéficie des performances de
la cytométrie en flux (CMF).
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
La CMF permet l’analyse rapide d’une grande
quantité de plaquettes dans un petit volume
de sang total, de plasma riche en plaquettes
ou de plaquettes lavées. Cette technique, basée
généralement sur la reconnaissance d’un épitope
spécifique par un anticorps couplé à un fluorochrome, est utilisée pour quantifier la molécule d’intérêt, à la surface ou à l’intérieur des
plaquettes et peut également renseigner sur les
fonctions plaquettaires. Dans ce cas, la mesure
s’effectue avant et après stimulation des plaquettes et la mise en œuvre d’anticorps dirigés, le
plus souvent, contre des épitopes de conformation
qui n’apparaissent que lorsque la plaquette est
activée, ou contre des protéines de signalisation
phosphorylées. L’utilisation d’annexine V permet
de mesurer l’exposition des phosphatidylsérines
à la surface des plaquettes, marqueur indirect
de leur activité procoagulante. L’utilisation de
ligands fluorescents se fixant aux récepteurs activés est utile pour évaluer l’état d’activation des
plaquettes. Le contenu des plaquettes en granules
denses et leur capacité à sécréter ces granules
sont estimés, après incubation des plaquettes avec
de la mépacrine (normalement captée par les
plaquettes et présentant une forte affinité pour
l’ATP et l’ADP) et mesure de leur fluorescence à
l’état basal et après stimulation. Ainsi la CMF est
d’une aide appréciable pour le diagnostic de nombreuses pathologies plaquettaires dont les déficits
en glycoprotéines de surface (GPIb : maladie de
Bernard et Soulier ; GPIIbIIIa : thrombasthénie
de Glanzmann ; GPVI : défaut de réponse au
collagène) ou granulaires (absence de CD62P :
syndrome des plaquettes grises ; absence de
CD63, test à la mépacrine anormal : déficit en
granules denses) ou un défaut de signalisation
(profils anormaux après stimulation plaquettaire).
La CMF est également utilisée pour mesurer
l’état d’activation des plaquettes circulantes dans
divers contextes (pathologies cardiovasculaires,
infectieuses, auto-immunes, etc.) généralement
au cours d’études cliniques.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Ces analyses s’inscrivent le plus souvent dans une
démarche diagnostique et un contexte d’exploration spécialisée. Elles sont exceptionnellement réalisées en urgence, par exemple dans un
contexte hémorragique néonatal avec forte suspicion de maladie de Glanzmann. Elles sont rarement prescrites en première intention, devant un
contexte clinique personnel et familial évocateur.
Elles sont généralement réalisées en deuxième
intention chez un patient pour lequel les causes
les plus fréquentes de saignement (anomalie de
la coagulation, maladie de Willebrand) ont été
éliminées et lorsque les tests d’agrégation plaquettaire suggèrent une anomalie plaquettaire.
136
Hémostase et coagulation
Nature du prélèvement
Sang total prélevé sur citrate de sodium (0,105 M, 0,109 M [3,2 %] ou 0,129 M [3,8 %]). EDTA
possible si la stimulation des plaquettes n’est pas envisagée.
Recommandations pour la
qualité du prélèvement
Sang prélevé après une période de repos et à distance d’une prise de tabac (30 min) et d’une
absorption de caféine (2 h). Prélèvement à jeun conseillé mais restant possible après une
collation très légère et dépourvue de matières grasses.
Prélèvement effectué avec une aiguille de 21G sous stase veineuse minimale après avoir
éliminé les premiers mL de sang. Identifier toute prise médicamenteuse pour éviter les biais
d’interprétation des résultats (en particulier anti-inflammatoires non stéroïdiens, antiplaquettaires, etc.). Selon l’indication de l’exploration plaquettaire et l’état clinique du patient, les
médicaments connus pour inhiber les fonctions plaquettaires doivent être stoppés 10 jours
avant l’exploration.
Contraintes d’acheminement
Mode de conservation
Principe méthodologique
Transport du prélèvement à température ambiante entre + 15 °C et + 25 °C, le plus rapidement
possible. Utilisation d’un pneumatique à valider par le laboratoire.
Test le plus souvent réalisé rapidement après le prélèvement. Des solutions peuvent fixer le
sang (avant et après stimulation) permettant l’envoi à un laboratoire référent.
Test réalisé sur sang total ou plasma riche en plaquettes (PRP) préparé par centrifugation du
sang 10 min à 200 g à température ambiante, sans frein, ou par sédimentation en cas de
plaquettes géantes. Les plaquettes sont marquées par un ou plusieurs fluorochromes couplés à
des anticorps, à d’autres ligands plaquettaires ou à des molécules captées par les plaquettes,
puis analysées par CMF.
Type de méthode
Méthode manuelle.
Type de mesure
Mesure à la fois qualitative et quantitative.
CIQ
Contrôle d’alignement du cytomètre. Il n’existe pas d’échantillons sanguins stabilisés pour les
plaquettes.
EEQ
Non.
Valeurs de référence/
Performances du test
Les résultats peuvent être exprimés en pourcentage de plaquettes marquées, en moyenne
d’intensité de fluorescence ou en nombre de sites à l’aide de kits de quantification utilisant des
billes de calibration. Le laboratoire doit vérifier ses valeurs de référence. Indispensable à de
nombreux diagnostics de pathologies plaquettaires.
Causes d’erreur, limites
Test qui relève d’une pratique spécialisée et qui doit être limité à des centres expérimentés. La
fiabilité des résultats est dépendante du préanalytique, du type d’échantillon, de la stimulation
appliquée, de l’affinité des anticorps utilisés et de l’expertise de l’expérimentateur. Résultats à
interpréter en fonction de l’anamnèse et du reste de l’exploration biologique.
Chapitre 7. Examens complémentaires pour l’exploration d’un syndrome hémorragique
137
Fiche 7.13
Temps de lyse (du caillot) des euglobulines
Code NABM 0175
Signification biologique du paramètre
Le caillot des euglobulines correspond à la précipitation de protéines de la coagulation, notamment le
fibrinogène, le plasminogène, le t-PA et l’u-PA. La
précipitation des protéines à pH acide (pH = 5,9)
élimine, au moins en partie, les inhibiteurs de
la fibrinolyse (α 2 anti-plasmine, PAI, etc.) que
l’on retrouve dans le surnageant. Cette absence
d’inhibiteurs dans le caillot permet d’observer
un temps de lyse sur une période relativement
courte. Ainsi, le temps de dissolution du caillot
de lyse des euglobulines est supérieur à 3 heures,
chez un sujet indemne de toute pathologie de la
fibrinolyse. La mesure du temps de lyse du caillot
des euglobulines est également appelée « test de
Von Kaulla ».
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Le temps de lyse des euglobulines peut être considéré comme un test global de mesure de l’activité
fibrinolytique d’un plasma. L’objectif de l’analyse
Nature du prélèvement
Recommandations pour la qualité
du prélèvement
est donc de mettre en évidence une activité
fibrinolytique élevée, notamment dans le contexte
clinique de la coagulation intravasculaire disséminée (CIVD). Cet examen est indiqué devant tout
syndrome hémorragique dans lequel un excès de
fibrinolyse est évoqué. Il n’est pas indiqué dans
la surveillance des traitements fibrinolytiques. Il
n’est pas indiqué, car non sensible, dans la surveillance des traitements inhibiteurs de la fibrinolyse.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Le temps de lyse des euglobulines est un test
simple et peu coûteux qui permet de mettre en
évidence les états de fibrinolyse aigus. Le test
conserve un certain intérêt dans la mesure où les
méthodes d’exploration de la fibrinolyse sont peu
développées, en dehors des techniques de type
thromboélastogramme. La mesure du temps de
lyse des euglobulines est non requise et, en pratique, inconstamment réalisée, dans le contexte
d’une exploration de CIVD.
Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable
0,129 M [3,8 %]).
Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
Contraintes d’acheminement
Sang total (transport du prélèvement le plus rapidement possible) ou plasma citraté congelé
selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations du GFHT 2015/2017 pour les
conditions de transport.
Mode de conservation
Réalisation immédiate. Le GFHT n’a pas, à ce jour, émis de recommandations concernant la
conservation du prélèvement.
Principe méthodologique
Les protéines plasmatiques d’un plasma citraté pauvre en plaquettes, dilué en eau distillée, sont précipitées en présence d’acide acétique glacé (0,016 %, pH 5). Les protéines
précipitées sont dissoutes dans un tampon borate. La solution ainsi obtenue est calcifiée, ce
qui déclenche la formation du caillot. La lyse est alors observée et le temps pour obtenir la
lyse complète du caillot est mesuré.
Différentes variantes de la méthode ont été décrites : obtention du caillot en présence de
kaolin, adaptation de la technique en micropuits, méthode en plaque, ou encore lecture
spectrophotométrique du caillot.
Type de méthode
Méthode manuelle.
138
Hémostase et coagulation
Type de mesure
Mesure quantitative.
CIQ
Pas de CIQ commercialisé. Évaluation en parallèle d’un plasma normal recommandée.
EEQ
Pas d’EEQ commercialisé.
Valeurs de référence/Interprétation
et performances
Les performances de cet examen sont difficiles à appréhender. Le temps de lyse des
euglobulines est dépendant de la concentration en fibrinogène du plasma. Par conséquent,
le test n’est pas adapté en cas d’hypofibrinogénémie. En dehors de cette situation, un
temps de lyse inférieur à 30 min témoigne d’un excès de fibrinolyse et évoque un risque
hémorragique important. Bien que quantitatif (mesure chronométrique), le test est à interpréter de façon qualitative.
Causes d’erreur, limites
L’observation optique de la lyse est une source d’erreur et de variabilité. Le test n’est pas
adapté en cas d’hypofibrinogénémie.
Chapitre 7. Examens complémentaires pour l’exploration d’un syndrome hémorragique
139
Fiche 7.14
Dosage du facteur XIII (facteur de stabilisation
de la fibrine)
Code NABM 0173
Signification biologique du paramètre
Le facteur XIII (FXIII) est la dernière enzyme à
être activée dans la cascade de la coagulation. Il
a comme principal rôle de stabiliser la fibrine. Il
circule dans le plasma sous forme d’un hétérotétramère de haut poids moléculaire FXIII-A2B2
inactif, zymogène d’une transglutaminase. La
sous-unité A, catalytique, est principalement synthétisée par la moelle osseuse mais aussi par les
histiocytes tissulaires. La sous-unité B, produite
par le foie, assure le transport et la protection de
la sous-unité A dans le plasma. Lors de l’activation
par la thrombine et le calcium, les sous-unités A
et B se dissocient et la sous-unité A est clivée en
forme active (A2*). Elle favorise la stabilisation
du caillot de fibrine. Le FXIII joue également un
rôle dans la cicatrisation des plaies, l’angiogenèse
et le développement placentaire. Sa demi-vie est
longue (≈ 9 jours).
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Objectifs : mise en évidence de déficits constitutionnels ou acquis exposant à un risque hémorragique. Les déficits constitutionnels en FXIII
sont classés en 3 groupes : déficit en FXIII-A de
type I (quantitatif) ou II (qualitatif) et déficit en
FXIII-B. Le déficit sévère en FXIII (taux < 1 %)
est très rare (1/1 à 2 000 000), de transmission autosomale récessive. Des taux de FXIII
> 5-30 % peuvent être associés à des saignements
Nature du prélèvement
Recommandations pour la qualité
du prélèvement
Contraintes d’acheminement
après chirurgie/traumatisme ou à d’autres
manifestations. Exceptionnellement, il existe des
déficits acquis en facteur XIII dont la symptomatologie hémorragique est variable.
Indications : syndrome hémorragique inexpliqué
en particulier retardé, saignements du nouveau-né
(hémorragie intracérébrale ou du cordon ombilical et/ou hémorragie prolongée à la chute du
cordon ombilical) ou défaut de cicatrisation. Le
dosage est parfois réalisé lors de fausses couches
spontanées à répétition. Enfin, il peut être prescrit
en suivi chez un patient substitué par des concentrés de facteur XIII.
Place dans la hiérarchie d’un bilan
d’exploration
À l’exception des hémorragies intracrâniennes de
l’enfant où le dosage du FXIII est d’emblée indiqué, il s’agit d’un examen de seconde intention
dans l’exploration d’un syndrome hémorragique,
à effectuer après réalisation des tests d’hémostase
standard, normaux en cas de déficit en FXIII, et
après exclusion d’une maladie de Willebrand ou
d’une anomalie fonctionnelle plaquettaire. Dans
le cas des fausses couches à répétition, ce dosage
pourra être réalisé dans le cadre d’un bilan étiologique de seconde intention après la recherche
de SAPL (syndrome des antiphospholipides). Un
déficit doit toujours être confirmé sur un second
prélèvement. Le dosage antigénique est indiqué
pour typer un déficit constitutionnel.
Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable
0,129 M [3,8 %]). Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole)
est également possible.
Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les
recommandations du GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
140
Hémostase et coagulation
Mode de conservation
Principe méthodologique
Le GFHT n’a pas, à ce jour, émis de recommandations concernant les conditions de
conservation du prélèvement pour la mesure du FXIII. Des données de la littérature
indiquent une conservation du plasma congelé à une température <– 20 °C jusqu’à
3 mois, et ≤– 70 °C jusqu’à 18 mois. La centrifugation du sang total pour l’obtention du
plasma doit se faire dans les 2 h suivant le prélèvement.
Une mesure d’activité doit être réalisée en première intention. La technique
fonctionnelle semi-quantitative de solubilité du caillot n’est plus recommandée car
trop peu sensible. Les mesures d’activité font appel à des techniques photométriques
basées sur l’étude de la libération de NH3 par le FXIIIa (mesure à 340 nm via une
réaction dépendante de la consommation de NADH ou de NADPH proportionnelle à
l’activité du FXIII) qui sont facilement automatisables, rapides bien que peu sensibles.
La technique d’incorporation d’amine marquée a une meilleure sensibilité mais est peu
robuste et difficile à mettre en œuvre. Lorsque l’activité est diminuée, la caractérisation
du déficit est complétée par un dosage antigénique : antigène FXIII-A2B2 puis, si
diminué, FXIII-A et FXIII-B. La recherche des anticorps anti-FXIII est mal standardisée et
fait appel à des techniques de type Bethesda ou Nijmegen et des dosages fonctionnels,
après chauffage du plasma à + 58 °C pendant 90 min. L’incubation secondaire doit
être d’au moins 30 min à + 37 °C.
Type de méthode
Méthode automatisée. : photométrie, fluorimétrie, immunoturbidimétrie ou manuelle :
ELISA.
Type de mesure
Mesure quantitative.
CIQ
Commerciaux.
EEQ
Oui (ECAT www.ecat.nl, UK NEQAS www.ukneqas.org.uk).
Valeurs de référence/Interprétation
et performances
Causes d’erreur, limites
Taux plasmatique dès la naissance et chez l’adulte > 70 %. Limite de quantification
≈ 7 % en technique photométrique. La technique d’incorporation d’amine est sensible au
polymorphisme Val34Leu qui augmente les taux mesurés. Les techniques antigéniques
doivent préciser s’il s’agit de dosages du FXIII sous forme tétramérique (FXIII-A2-B2), ou
des sous-unités A ou B.
Techniques photométriques : libération non spécifique de NH3 par décomposition de
NAD (P) H indépendante du FXIIIa. Dans ce cas, il y a une possible surestimation pour les
faibles taux (< 20 %), négligeable pour les valeurs normales. La correction de la valeur de
l’activité FXIII s’effectue par la réalisation d’un blanc plasma : blocage complet de l’activité
transglutaminase du FXIIIa par l’iodoacétamide 1 mmol/L.
Interprétation selon le contexte clinique.
Chapitre 7. Examens complémentaires pour l’exploration d’un syndrome hémorragique
141
Fiche 7.15
Plasminogen activator inhibitor-1 (PAI-1), activité
(dosage chromogénique et antigénique)
Code RIHN E096
Signification biologique du paramètre
Le PAI-1 est un inhibiteur de la fibrinolyse présent dans le plasma et les plaquettes sanguines. Le
PAI-1 circulant est, pour 90 %, contenu dans les
granules alpha plaquettaires. Son action principale
est de s’opposer à la dégradation du caillot de
fibrine. Il est possible de quantifier l’activité et
l’antigène du PAI-1.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
1. Dépister les patients atteints de déficit sévère
en PAI-1 : déficit très rare à transmission autosomique récessive, plus rarement dominante, responsable de saignements parfois sévères attribués
à une augmentation de la fibrinolyse par défaut
d’inhibition. Dans ce contexte le dosage de l’antigène est requis et montrera une absence complète
de PAI-1 dans le plasma dépourvu en plaquettes,
dans les plaquettes et dans le sérum.
2. Conforter un diagnostic de déficit en granules alpha plaquettaires : une réduction importante de la concentration du PAI-1 antigène dans
les secréta plaquettaires ou dans le sérum alors
que sa concentration plasmatique est normale est
un élément en faveur du diagnostic du syndrome
Nature du prélèvement
des plaquettes grises. À l’opposé, un taux normal
de PAI-1 dans le sérum exclut un déficit sévère en
granules alpha.
3. Apprécier la sévérité du syndrome métabolique : les taux plasmatiques de PAI-1 sont
étroitement associés à la présence d’un syndrome
métabolique. La quantification de l’activité du
PAI-1 dans le plasma permet d’apprécier l’intensité des dépôts ectopiques de graisse amenant à
faire du PAI-1 un élément de suivi du syndrome
métabolique. Dans ce contexte, le dosage de
PAI-1 activité plasmatique se révèle plus informatif que le dosage de PAI-1 antigène qui peut être
faussé par de mauvaises conditions préanalytiques.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Le dosage de PAI-1 s’inscrit toujours dans un
bilan de deuxième intention après avoir exclu
les autres causes de syndrome hémorragique
constitutionnel. En diabétologie le dosage de
PAI-1 activité s’inscrit dans un bilan de sévérité
du syndrome métabolique en complément des
autres critères clinicobiologiques. L’exploration
du PAI-1 nécessite une évaluation de son activité
et/ou de son antigène selon les indications.
Pour le dosage de l’activité du PAI-1, il est recommandé d’utiliser un tube citrate acidifié de façon à
bloquer ex vivo toute interaction entre le PAI-1 et son ligand, le tissue Plasminogen Activator (t-PA). Un
prélèvement sur tube citrate est possible si la chaîne du froid est maintenue.
Le dosage du PAI-1 antigène peut s’effectuer sur plasma ou sur sérum selon les indications. Le
prélèvement du sérum ne requiert pas de conditions particulières. En revanche, le dosage du PAI-1
antigène sur plasma nécessite d’éviter toute contamination par le PAI-1 plaquettaire et donc de prélever
sur tube CTAD pour limiter l’activation plaquettaire. L’utilisation d’un tube citrate (0,105 M, 0,109 M
(3,2 %) ou 0,129 M (3,8 %)) est cependant possible si les conditions préanalytiques sont respectées.
142
Hémostase et coagulation
Recommandations
pour la qualité du
prélèvement
Contraintes
d’acheminement
Mode de conservation
Principe méthodologique
Pour le dosage plasmatique du PAI-1 (activité ou antigène), le sang doit être prélevé après une période
de repos de 20 min pour atténuer l’effet de l’exercice physique, à jeun, le matin entre 8 h et 10 h, en
raison de l’existence d’une variation circadienne du PAI-1. Le dosage devra s’effectuer à distance d’un
épisode thrombotique ou inflammatoire aigu et en dehors de la grossesse. La ponction veineuse doit
être franche et le prélèvement doit s’effectuer avec une stase minimum. Il est conseillé d’ôter le garrot
dès le prélèvement effectué et d’éliminer les premiers mL de sang.
Si un dosage de PAI-1 activité est indiqué il est recommandé de maintenir la chaîne du froid (+ 4 °C)
dès le prélèvement car l’activité du PAI-1 diminue à la chaleur.
La préparation du plasma doit éviter toute contamination par les plaquettes, en particulier si un dosage
du PAI-1 antigène est indiqué. Il est recommandé de centrifuger le tube de sang pendant 30 min à
2 500 g et de recueillir la partie supérieure du plasma pour limiter la contamination par la couche
leucoplaquettaire.
Acheminement du tube citraté dans la glace. Pas de contrainte pour le sérum.
Congélation à – 20 °C (1 mois maximum), à – 80 °C (plusieurs années).
La plupart des méthodes mesurant l’activité PAI-1 sont basées sur le principe général suivant : un
volume d’activateur du plasminogène (t-PA) est incubé à température ambiante avec un volume de
plasma qui contient l’inhibiteur à doser. S’ensuivent une acidification et une dilution pour détruire
l’activité antiplasmine et stopper l’interaction entre le t-PA et le PAI-1. L’activité du t-PA résiduel est
ensuite quantifiée sur du plasminogène apporté en excès. L’activité de la plasmine formée est alors
évaluée sur un substrat spécifique. La lecture s’effectue par comparaison à une gamme de t-PA. Plus la
quantité de plasmine formée est importante, plus la quantité de PAI-1 actif présente dans l’échantillon
de départ est faible. Un essai immunofonctionnel est également disponible. Il consiste à déposer
l’échantillon dans les puits d’une microplaque recouverts de t-PA. Le PAI-1 actif ayant lié le t-PA est
ensuite révélé par un anticorps traceur anti-PAI-1. La lecture s’effectue par comparaison à une gamme
établie à partir d’un plasma lyophilisé titré en PAI-1.
Mesure du PAI-1 antigène par méthode ELISA.
Type de méthode
Méthode manuelle ou automatisée.
Type de mesure
Mesure quantitative.
CIQ
CIQ industriels.
EEQ
Oui.
Valeurs de référence/
Performances du test
Les résultats sont exprimés en ng/mL ou en UI/mL. Un individu sain non obèse en dehors de tout
épisode inflammatoire et en l’absence de grossesse présente des taux plasmatiques très faibles de
PAI-1. Ceci explique que la distribution des valeurs normales obtenues dans la population générale ne
soit pas gaussienne.
Il est conseillé à chaque laboratoire de définir ses valeurs normales chez des sujets sains non obèses
en dehors de toute inflammation aiguë et en dehors de la grossesse. Les tests disponibles ont une
bonne répétabilité et reproductibilité.
Causes d’erreur, limites
L’interprétation des dosages de PAI-1 antigène plasmatique doit avant tout exclure une contamination
plaquettaire.
Un dosage de PAI-1 dans le sérum doit s’interpréter en fonction du compte plaquettaire.
Chapitre 7. Examens complémentaires pour l’exploration d’un syndrome hémorragique
143
Fiche 7.16
Recherche et titrage d’un anticorps spécifique dirigé
contre le facteur VIII ou le facteur IX
Codes NABM 1018 et 1019
Signification biologique du paramètre
Les anticorps anti-facteur VIII (FVIII) ou antifacteur IX (FIX), ou inhibiteurs spécifiques des
FVIII ou FIX, sont le plus souvent des allo-anticorps apparaissant chez des patients présentant un
déficit constitutionnel en FVIII (hémophilie A)
ou FIX (hémophilie B) et traités par substitution
en facteur manquant. Ces allo-anticorps représentent la principale complication du traitement de
l’hémophilie. Il s’agit le plus souvent d’anticorps
neutralisants qui annulent l’effet hémostatique
des facteurs injectés. Les auto-anticorps, principalement anti-FVIII, sont peu fréquents, et
peuvent apparaître au décours d’une pathologie
dysimmunitaire, infectieuse ou néoplasique, au
cours du post-partum, lors de la prise de certains
médicaments (antibiotiques, sulfamides, phénytoïne, etc.), ou sans cause apparente.
Nature du prélèvement
Recommandations pour
la qualité du prélèvement
Contraintes
d’acheminement
Mode de conservation
Principe méthodologique
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
La recherche d’un anti-FVIII ou anti-FIX doit être
réalisée régulièrement chez l’hémophile substitué,
a fortiori si le patient présente des signes hémorragiques inhabituels ou persistants malgré une thérapeutique substitutive. Les auto-anticorps doivent
être recherchés lors de syndrome hémorragique
avec déficit acquis sévère en FVIII ou FIX. Si la
recherche est positive, l’anticorps devra être titré.
Ce titrage a un intérêt dans le diagnostic, la prise
en charge et le suivi du traitement des patients qui
développent ces anticorps. Le titre n’est cependant
pas prédictif du risque hémorragique.
Place dans la hiérarchie d’un bilan
d’exploration
La recherche d’un anti-FVIII ou anti-FIX est toujours associée à un dosage de FVIII ou FIX. Les
titrages doivent être réalisés dans un laboratoire
ayant une activité en hémostase spécialisée.
Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable 0,129 M
[3,8 %]). Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est également
possible.
Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations du
GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Cf. recommandations pour la qualité du prélèvement.
Principe dérivé de la méthode Bethesda/Nijmegen. Le plasma du malade utilisé pour la recherche ou
le titrage ne doit pas contenir le facteur contre lequel l’inhibiteur recherché est dirigé. Si le taux du
facteur concerné est > à 5 %, le plasma du malade doit être chauffé préalablement à + 58 °C pendant
30 min pour les anti-FVIII ou 90 min pour les anti-FIX. Pour la recherche, le plasma du malade est
mélangé à volume égal avec un plasma témoin (contenant 100 % du facteur déficient chez le malade
et dans un milieu tamponné). L’inhibition du facteur apporté par le plasma témoin dans le mélange est
appréciée par la mesure du facteur résiduel après incubation à + 37 °C pendant 2 h (pour l’anti-FVIII)
ou 10 min à 2 h (pour l’anti-FIX). La recherche est positive si le taux résiduel de facteur dans le
mélange est < 66 %. Dans ce cas, le titre de l’anticorps doit être déterminé et exprimé en unités
Bethesda définies par la quantité d’anticorps contenue dans un 1 mL de plasma neutralisant 50 %
de l’activité d’un plasma normal. Pour le titrage, le taux résiduel de facteur est déterminé dans les
mélanges en utilisant différentes dilutions du plasma du malade en tampon imidazole.
144
Hémostase et coagulation
Type de méthode
Méthode semi-automatisée.
Type de mesure
Mesure qualitative pour la recherche, quantitative pour le titrage.
CIQ
CIQ commerciaux disponibles.
EEQ
EEQ commerciaux disponibles.
Valeurs de référence/
Interprétation
et performances
Résultats du titrage exprimés en unités Bethesda par mL. Seuil de positivité : 0,6 UB/mL. Les
performances du test peuvent varier selon les réactifs utilisés. Le choix du plasma témoin est essentiel
pour éviter les variations de pH du mélange « plasma du malade + plasma du témoin » au cours de
l’incubation (milieu tamponné).
Causes d’erreur, limites
Manque de standardisation interlaboratoires : préconiser le suivi dans le même laboratoire. Difficultés
d’interprétation pour les anticorps présentant une cinétique d’inactivation inhabituelle.
- Faux positif : présence d’un anticoagulant circulant de type lupique.
- Faux négatif :
1) spécifique d’un facteur de la coagulation non neutralisant et accélérant la clairance plasmatique du
facteur de la coagulation contre lequel il est dirigé. Réaliser dans ce cas une recherche par technique
ELISA ;
2) recherche durant un traitement substitutif ou un traitement procoagulant par un agent bypassant
(facteur VII activé ou concentré de complexe prothrombinique activé).
Chapitre 7. Examens complémentaires pour l’exploration d’un syndrome hémorragique
145
Fiche 7.17
Recherche et titrage d’un anticorps spécifique
d’un facteur de la coagulation (hors facteurs VIII et IX)
Code RIHN E063
Signification biologique du paramètre
Un anticorps spécifique d’un facteur de la coagulation est un inhibiteur acquis dirigé contre un
facteur de la coagulation. Ces allo- ou autoanticorps peuvent être dirigés contre n’importe
lequel des facteurs plasmatiques de la coagulation. Selon leur cible, ils peuvent être associés à
des complications hémorragiques d’expression
clinique variable, parfois sévères. Plus rarement,
le patient reste asymptomatique et, exceptionnellement, il peut présenter un risque thrombotique. Les allo-anticorps apparaissent chez des
patients présentant un déficit constitutionnel
en un facteur de la coagulation et traités par
des transfusions contenant le facteur manquant.
Les auto-anticorps, peu fréquents, peuvent se
manifester au décours d’une pathologie dysimmunitaire, infectieuse ou néoplasique, lors de
la prise de certains médicaments (antibiotiques,
sulfamides, phénytoïne, etc.), ou sans cause
apparente. La plupart de ces anticorps inhibent
l’activité coagulante du facteur contre lequel il est
dirigé, et sont dits « neutralisants ».
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
La recherche d’anticorps spécifiques dirigés
contre un facteur de la coagulation est indiquée
Nature du prélèvement
Recommandations pour la qualité
du prélèvement
Contraintes d’acheminement
Mode de conservation
en cas de découverte d’un déficit isolé en un
facteur de la coagulation chez un patient sans
antécédent connu et après exclusion des autres
causes de déficit acquis (début d’insuffisance
hépatique, de coagulation intravasculaire disséminée, etc.) ou lorsqu’un patient avec un
déficit constitutionnel en un facteur est traité
par des transfusions contenant ce facteur. Dans
ce cas, la recherche d’anticorps anti-facteur sera
indiquée si le patient présente des signes hémorragiques inhabituels ou persistants malgré une
thérapeutique substitutive. Si la recherche est
positive, l’anticorps sera titré. Ce titrage a un
intérêt dans le diagnostic, la prise en charge et le
suivi du traitement. Le titre n’est cependant pas
prédictif du risque hémorragique.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
La recherche d’un anticorps spécifique d’un facteur de la coagulation est un examen de deuxième
intention à réaliser en cas de déficit isolé en un
facteur de la coagulation, après exclusion des
autres causes de déficit et concertation clinicobiologique. Les titrages doivent être réalisés dans
un laboratoire ayant une activité en hémostase
spécialisée.
Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable
0,129 M [3,8 %]). Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est
également possible.
Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations du GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Cf. recommandations pour la qualité du prélèvement.
146
Hémostase et coagulation
Principe méthodologique
Principe dérivé de la méthode Bethesda/Nijmegen. Le plasma du malade ne doit pas contenir
le facteur contre lequel l’inhibiteur recherché est dirigé. Chauffer préalablement le plasma
à + 58 °C pendant 30 min (90 min pour les anti-XI) si le taux résiduel du facteur concerné est > à
5 % ou quelle que soit la concentration pour le fibrinogène. Pour la recherche, le plasma
du malade est mélangé à volume égal avec un plasma témoin (contenant 100 % du facteur
déficient chez le malade et dans un milieu tamponné). L’inhibition du facteur apporté par
le plasma témoin dans le mélange est appréciée par la mesure du facteur résiduel après
incubation à + 37 °C 10 min à 2 h. Si la recherche est positive, le titre de l’anticorps doit être
déterminé et exprimé en unité Bethesda définie par la quantité d’anticorps contenue dans
un 1 mL de plasma neutralisant 50 % de l’activité d’un plasma normal. Pour le titrage, le
taux résiduel de facteur est déterminé dans les mélanges en utilisant différentes dilutions du
plasma du malade en tampon imidazole.
Type de méthode
Méthode semi-automatisée.
Type de mesure
Mesure qualitative pour la recherche, quantitative pour le titrage.
CIQ
Non.
EEQ
Non.
Valeurs de référence/
Interprétation et performances
Causes d’erreur, limites
Le seuil de positivité peut varier selon les conditions méthodologiques. Il est conseillé de
tester en parallèle au moins un plasma frais congelé sans déficit sévère en facteur.
1) Manque de standardisation interlaboratoires : préconiser le suivi dans le même laboratoire.
2) Difficultés d’interprétation pour les anticorps présentant une cinétique d’inactivation
inhabituelle.
3) Faux positif : présence d’un anticoagulant circulant de type lupique. Faux négatif : anticorps
spécifique d’un facteur de la coagulation non neutralisant et accélérant la clairance plasmatique du facteur de la coagulation contre lequel il est dirigé (recherche par technique
ELISA) ou recherche durant un traitement substitutif ou un traitement procoagulant par un
agent bypassant (FVIIa ou concentré de complexe prothrombinique activé).
Chapitre 7. Examens complémentaires pour l’exploration d’un syndrome hémorragique
Bibliographie du chapitre 7
FICHE 7.1 – Dosage fonctionnel du facteur
Willebrand par mesure de l’activité cofacteur
de la ristocétine (ou autre méthode évaluant
la liaison à la glycoprotéine Ib plaquettaire)
Bodó I, Eikenboom J, Montgomery R, et al. von Willebrand factor Subcommittee of the Standardization
and Scientific Committee of the International Society
for Thrombosis and Haemostasis. Platelet-dependent
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platelet function analyzer-100/200. Am J Hematol
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FICHE 7.4 – Dosage fonctionnel du facteur
Willebrand par mesure de la fixation au collagène
(liaison VWF-collagène)
Favaloro EJ, Pasalic L, Curnow J. Laboratory tests used
to help diagnose von Willebrand disease: an update.
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Caron C. Techniques biologiques. Hématologie
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Woodhams B, Girardot O, Blanco MJ, et al. Stability of
coagulation proteins in frozen plasma. Blood. Coagul
Fibrinolysis 2001;12:229–36.
Favaloro EJ, Henniker A, Facey D, et al. Discrimination
of von Willebrands disease (VWD) subtypes : direct
comparison of von Willebrand factor: collagen binding assay (VWF :CBA) with monoclonal antibody
(MAB) based VWF-capture systems. Thromb Haemost 2000;84:541–7.
FICHE 7.5 – Agrégation plaquettaire induite par la
ristocétine (RIPA)
Laffan M, Brown SA, Collins PW, et al. The diagnosis
of von Willebrand disease: a guideline from the
UK Haemophilia. Centre Doctors’ Organization.
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FICHE 7.16 – Recherche et titrage d’un anticorps
spécifique dirigé contre le facteur VIII ou le
facteur IX
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FICHE 7.17 – Recherche et titrage d’un anticorps
spécifique d’un facteur de la coagulation (hors
facteurs VIII et IX)
Verbruggen B, Dardikh M, Laros-van Gorkom B. Detecting and quantifying acquired functional inhibitors
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Chapitre 8
Examens complémentaires pour
l’exploration d’une consommation
de facteurs de la coagulation
Guide des analyses en hématologie
© 2018 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
152
Hémostase et coagulation
Fiche 8.1
Mesure quantitative des D-dimères
Code NABM 10221
Signification biologique du paramètre
Les D-dimères (DDi) sont des produits de dégradation spécifiques de la fibrine, c’est-à-dire des
produits terminaux de la lyse du caillot. En effet,
le motif DD apparaît lors de l’association de deux
domaines D de monomères de fibrine, stabilisés
(de façon covalente) par le facteur XIIIa. L’apparition de DDi résulte de l’activité protéolytique de
la plasmine secondaire à l’activation de la coagulation. Les DDi s’élèvent de façon physiologique
avec l’âge et pendant la grossesse. Ils s’élèvent
également dans les périodes post-opératoires et
dans certaines pathologies (inflammation, cancer,
etc.).
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
La mesure quantitative des DDi est prescrite
dans le diagnostic d’exclusion d’un épisode
aigu de maladie thromboembolique veineuse
(MTEV) en l’absence de traitement anticoagulant. Dans cette indication, l’analyse doit
garantir une sensibilité et une valeur prédictive
négative élevées, proches de 100 %. Le seuil retenu
pour l’exclusion d’une MTEV est généralement de
0,5 mg/L (500 ng/mL), jusqu’à l’âge de 50 ans.
Au-delà de 50 ans, il est recommandé d’ajuster
Nature du prélèvement
Recommandations
pour la qualité
du prélèvement
Contraintes
d’acheminement
Mode de conservation
1. Idem fiche 9.1.
le seuil décisionnel à l’âge (âgeX10 pour établir
un seuil diagnostique d’exclusion de l’embolie
pulmonaire). D’autre part, la mesure des DDi
peut être prescrite dans le diagnostic d’une
coagulation intravasculaire disséminée (CIVD).
Dans cette situation, la positivité des DDi est
souvent très élevée (CIVD aiguë) et s’intègre
dans un tableau biologique complexe, évolutif
dans le temps. Des scores cliniques et biologiques sont proposés, notamment par l’ISTH,
qui incluent la positivité de la mesure des DDi
(ou d’analyses de produits de dégradation de la
fibrine).
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Dans le contexte de l’exclusion de la MTEV :
l’analyse des DDi est utile lorsque la probabilité
clinique de MTEV (calculée selon un score de
type Wells ou Genève) est faible ou intermédiaire,
de façon à éviter le recours à des examens complémentaires. Dans le contexte de la CIVD, les DDi
sont prescrits en association avec un panel d’analyses incluant, au minimum, TQ, fibrinogène et
plaquettes. L’interprétation biologique doit intégrer l’ensemble de ces paramètres mais également
leur évolution au cours du temps.
Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable 0,129 M
[3,8 %]). Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est également possible.
Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations du
GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Les délais de stabilité et de réalisation de la recherche de DDi après le prélèvement doivent respecter les
recommandations pré-analytiques du GFHT 2017. En sang total, stabilité jusqu’à 24 h à température ambiante
(acceptable entre + 4 et + 8 °C), en plasma congelé jusqu’à 24 mois < – 20 °C et 36 mois < – 70 °C.
C hapitre 8. Examens complémentaires pour l’exploration d’une consommation de facteurs...
Principe méthodologique
153
Les DDi sont dosés par des méthodes immunologiques utilisant des anticorps monoclonaux spécifiques
du domaine DD. Les méthodes diffèrent en fonction des anticorps et de la méthode de détection
utilisée : enzymatique (ELISA), fluorescence (FIA, ELFA), luminescence (LIA), turbidimétrie. La technique
de référence est la technique ELISA en microplaques. Selon la méthode de calibration, les signaux
mesurés sont convertis en unités D-dimères ou en unités équivalentes fibrinogène (FEU) et exprimés en
mg/L ou ng/mL (1 µg/mL de FEU = 0,5 µg/mL Unités DDi).
Type de méthode
Méthode automatisée ou automatisable.
Type de mesure
Mesure quantitative.
CIQ
Au moins deux niveaux. Commerciaux. Évaluations interlaboratoires possibles (CIL).
EEQ
EEQ commerciaux de différents niveaux.
Valeurs de référence/
Interprétation
et performances
Seuil de positivité proche de 500 ng/mL pouvant varier en fonction des réactifs. Pour l’exclusion d’une
MTEV, les sensibilités et valeurs prédictives négatives doivent être proches de 100 %. Validation du seuil
diagnostique par des études prospectives souhaitables. Dans un contexte de CIVD aiguë, les concentrations de DDi peuvent être très élevées. Une quantification n’est pas indispensable au diagnostic mais
elle peut s’avérer utile dans le suivi de la coagulopathie.
Causes d’erreur, limites
Les mesures optiques peuvent être influencées par l’hémoglobine, la bilirubine, les lipides. Les
méthodes immunologiques peuvent être influencées par la présence de facteur rhumatoïde ou
d’anticorps hétérophiles. Outre les éléments identifiés dans la maîtrise des risques, il est indispensable d’évaluer les performances de la méthode dans des zones proches des valeurs seuils. Les
renseignements cliniques et thérapeutiques (anticoagulants) sont indispensables à l’interprétation des
résultats, tous les anticoagulants diminuant le taux de D-dimères. Les circonstances physiologiques ou
pathologiques d’élévation des D-dimères doivent être connues du prescripteur.
154
Hémostase et coagulation
Fiche 8.2
Détermination semi-quantitative des D-dimères ou des
produits de dégradation de la fibrine (PDF)
Code NABM 1021
Signification biologique du paramètre
Les produits de dégradation de la fibrine (PDF)
apparaissent sous l’action de la plasmine, lors du
processus de fibrinolyse. Ces PDF constituent un
mélange très hétérogène de molécules incluant
potentiellement des produits de dégradation
du fibrinogène. Les D-dimères (DDi) sont, au
contraire, des produits de dégradation spécifiques
de la fibrine. En effet, le motif DD qui les définit
est constitué par l’association de deux domaines D
de monomères de fibrine, stabilisés (de façon
covalente) par le facteur XIIIa. L’apparition de
DDi résulte de l’activité protéolytique de la plasmine secondaire à l’activation de la coagulation.
Avec le développement d’anticorps monoclonaux
spécifiques des DDi, les techniques de recherche
de PDF sont devenues obsolètes. Par ailleurs, des
méthodes quantitatives, automatisées et performantes, sont largement disponibles, ce qui limite
l’intérêt des méthodes semi-quantitatives et des
méthodes manuelles.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
La détermination semi-quantitative des DDi ou
des PDF peut être utilisée dans le diagnostic
Nature du prélèvement
Recommandations pour
la qualité du prélèvement
d’une coagulation intravasculaire disséminée
(CIVD), lorsqu’une mesure quantitative des DDi
n’est pas disponible. La CIVD est évoquée devant
certains tableaux cliniques, la positivité des DDi
ou des PDF s’intègre dans un tableau biologique
complexe, évolutif dans le temps. Des scores cliniques et biologiques sont proposés, notamment
par l’ISTH, qui incluent la positivité de la mesure
des DDI ou des PDF. Une détermination semiquantitative des DDi ou des PDF est suffisante
pour étayer le diagnostic de CIVD. En revanche,
le suivi évolutif de CIVD sera affiné par une
détermination quantitative des DDi.
Il n’est pas recommandé d’utiliser une
méthode non quantitative de détermination
des D-dimères dans le diagnostic d’exclusion
d’une maladie thromboembolique veineuse.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Dans un contexte de CIVD, la détermination
semi-quantitative des DDi ou des PDF peut être
prescrite en urgence lorsqu’une mesure quantitative des DDi n’est pas disponible. Cette prescription s’intègre dans un panel d’analyses incluant,
au minimum, TQ, fibrinogène et plaquettes.
Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable 0,129 M
[3,8 %]). Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est également possible.
Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
Contraintes
d’acheminement
Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations du
GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Mode de conservation
Les délais de stabilité et de réalisation des PDF après le prélèvement doivent respecter les
recommandations pré-analytiques du GFHT 2017. En sang total, stabilité jusqu’à 24 h à température
ambiante (acceptable entre + 4 et + 8 °C), en plasma congelé jusqu’à 24 mois < – 20 °C et
36 mois < – 20 °C.
C hapitre 8. Examens complémentaires pour l’exploration d’une consommation de facteurs...
Principe méthodologique
155
Méthodes immunologiques utilisant l’agglutination de billes de latex, recouvertes d’anticorps monoclonaux dirigés contre le domaine DD. Ces méthodes sont rapides, unitaires, ne nécessitant aucun
équipement lourd.
Type de méthode
Méthodes manuelles ou automatisables.
Type de mesure
Mesure quantitative.
CIQ
CIQ disponibles.
EEQ
EEQ disponibles.
Valeurs de référence/
Interprétation
et performances
Méthodes peu sensibles, opérateur-dépendantes. Bien que les fiches-produits des industriels
indiquent des performances acceptables dans le diagnostic d’exclusion de la MTEV, la détermination
semi-quantitative des PDF/D-Dimères dans ce contexte n’est pas recommandée, dans la mesure où il
existe des méthodes alternatives plus performantes. Dans un contexte de CIVD, la détection de PDF/DDimères peut être retenue dans le calcul d’un score biologique de CIVD.
Causes d’erreur, limites
Outre les éléments identifiés dans l’analyse de la maîtrise des risques, les méthodes manuelles et
la lecture optique de l’agglutination sont peu adaptées aux exigences de l’accréditation et doivent
faire l’objet d’études des variations inter-opérateurs. Les renseignements cliniques et thérapeutiques
(anticoagulants) sont indispensables à l’interprétation des résultats. Les circonstances physiologiques
ou pathologiques d’élévation des D-dimères, doivent être connues du prescripteur, ainsi que l’accessibilité aux tests quantitatifs.
156
Hémostase et coagulation
Fiche 8.3
Monomères de fibrine : mesure quantitative
sur automate
Code LC E152
Signification biologique du paramètre
Les monomères de fibrine se forment à partir du
fibrinogène, après clivage des fibrinopeptides A et
B par la thrombine. Ils ont une structure et une
masse très proches de celles du fibrinogène. Ils
ont la propriété de se polymériser pour constituer
un réseau de fibrine. Ils ont aussi la capacité
de se lier au fibrinogène, mais également aux
produits de dégradation du fibrinogène et de la
fibrine, sous la forme de complexes solubles. Les
monomères de fibrine sont un reflet de la génération de thrombine et de la fibrinoformation.
Ils sont différents des D-dimères qui apparaissent après stabilisation du réseau de fibrine par le
FXIIIa et protéolyse par la plasmine. Bien que de
signification biologique différente, monomères de
fibrine et D-dimères sont des biomarqueurs de la
génération de thrombine et de la fibrinoformation
in vivo. Toutefois, les monomères de fibrine ne
dépendent que de la coagulation tandis que les
D-dimères dépendent de la coagulation et de la
fibrinolyse/protéolyse plasmine-dépendante. Le
volume de distribution des monomères de fibrine
plasmatiques est proche du volume circulant plasmatique, tandis que celui des D-dimères, de
masse plus faible, pouvant diffuser, est bien plus
large, comprenant aussi le secteur extra-vasculaire.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
de fibrine ont été dosés dans de nombreuses
situations (pro-) thrombotiques.
Indications : circonstances cliniques induisant un
état d’activation excessive de la coagulation et leur
extrême, la coagulation intravasculaire disséminée
(CIVD). Monomères de fibrine et D-dimères
peuvent être quantifiés pour calculer le score de
CIVD de l’ISTH. Les indications de prescription
sont voisines de celles des D-dimères. Cependant, durant le choc septique, les monomères de
fibrine, isolés ou intégrés au score de CIVD de
l’ISTH, sont mieux associés au pronostic vital
que les D-dimères. Les monomères de fibrine
s’élèvent peu pendant la grossesse et ne s’élèvent
pas lors du vieillissement, ce qui tranche avec le
comportement des D-dimères.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Lors de l’exploration d’un état d’activation de la
coagulation, les monomères de fibrine peuvent,
selon les circonstances cliniques, mieux indiquer
le pronostic vital que les D-dimères (choc septique en particulier). Ce marqueur apparaîtrait
alors ici en première intention avant le dosage
des D-dimères. Enfin, dans ces états, lorsque la
discussion porte sur le rôle de la fibrinolyse sur les
anomalies observées, monomères de fibrine et Ddimères ne sont pas impactés de façon similaire.
Objectif : mettre en évidence un excès de génération de thrombine in vivo. Les monomères
Nature du prélèvement
Recommandations pour
la qualité du prélèvement
Contraintes
d’acheminement
Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable 0,129 M
[3,8 %]). Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est également possible.
Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations du
GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
C hapitre 8. Examens complémentaires pour l’exploration d’une consommation de facteurs...
Mode de conservation
Le GFHT n’a pas, à ce jour, émis de recommandations concernant les conditions de conservation du
prélèvement. L’industriel indique une stabilité de 8 h du plasma à température ambiante et de 1 mois
à – 20 °C. Le dosage peut se faire sur plasma congelé à – 70 °C.
Principe méthodologique
Les tests non immunologiques identifiant les complexes solubles (gélification par l’éthanol, sulfate de
protamine, test de Largo utilisant une méthode d’agglutination) ne sont plus réalisés. Les monomères
de fibrine sont mis en évidence par des anticorps monoclonaux spécifiques par ELISA ou agglutination
de particules sensibilisées. Ces anticorps doivent être précisément caractérisés.
Type de méthode
Méthode automatisée.
Type de mesure
Mesure quantitative.
CIQ
CIQ disponibles.
EEQ
Pas d’EEQ commercialisé.
Valeurs de référence/
Interprétation et
performances
Causes d’erreur, limites
Résultats exprimés en µg/mL. Bonnes performances pour les méthodes automatisées, qui doivent être
appréciées pour les valeurs basses et élevées. Dans un contexte d’indications assez larges allant du
dépistage d’un état thrombotique à un diagnostic de CIVD, il faut définir le domaine de mesure de la
technique qui doit être étendu (5 à 150 µg/mL). Le seuil de détection doit être précisé. En l’absence
d’EEQ, cet examen doit être considéré comme en phase d’évaluation.
Les méthodes immunoturbidimétriques peuvent entraîner une surestimation en présence de facteur
rhumatoïde et une sous-estimation lors de fortes concentrations.
157
158
Hémostase et coagulation
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2007;5:604–6.
FICHE 8.2 – Détermination semi-quantitative des
D-dimères ou des produits de dégradation de la
fibrine (PDF)
Di Nisio M, Squizzato A, Rutjes AW, et al. Diagnostic
accuracy of D-dimer test for exclusion of venous
thromboembolism: a systematic review. J Thromb
Haemost 2007;5:296–304.
Righini M, Perrier A, De Moerloose P, et al. D-Dimer for
venous thromboembolism diagnosis: 20 years later.
J Thromb Haemost 2008;6:1059–71.
Toh CH, Hoots WK. SSC on Disseminated Intravascular
Coagulation of the ISTH. The scoring system of
the Scientific and Standardisation Committee on
Disseminated Intravascular Coagulation of the International Society on Thrombosis and Haemostasis: a
5-year overview. J Thromb Haemost 2007;5:604–6.
FICHE 8.3 – Monomères de fibrine : mesure
quantitative sur automate
Hamano A, Tanaka S, Takeda Y, et al. A novel monoclonal
antibody to fibrin monomer and soluble fibrin for the
detection of soluble fibrin in plasma. Clin Chim Acta
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Wada H, Sakuragawa N. Are fibrin-related markers useful
for the diagnosis of thrombosis? Semin Thromb
Haemost 2008;34:33–8.
Grossman KB, Arya R, Peixoto AB, et al. Maternal and
pregnancy characteristics affect plasma fibrin monomer complexes and D-dimer reference ranges for
venous thromboembolism in pregnancy. Am J Obst
Gynecol 2016;215:466e1–8e.
Chapitre 9
Diagnostic d’exclusion de maladie
thromboembolique veineuse
Guide des analyses en hématologie
© 2018 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
160
Hémostase et coagulation
Fiche 9.1
Mesure quantitative des D-dimères
Code NABM 10221
Signification biologique du paramètre
Les D-dimères (DDi) sont des produits de dégradation spécifiques de la fibrine, c’est-à-dire des
produits terminaux de la lyse du caillot. En effet,
le motif DD apparaît lors de l’association de deux
domaines D de monomères de fibrine, stabilisés
(de façon covalente) par le facteur XIIIa. L’apparition de DDi résulte de l’activité protéolytique de
la plasmine secondaire à l’activation de la coagulation. Les DDi s’élèvent de façon physiologique
avec l’âge et pendant la grossesse. Ils s’élèvent
également dans les périodes post-opératoires et
dans certaines pathologies (inflammation, cancer,
etc.).
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
La mesure quantitative des DDi est prescrite
dans le diagnostic d’exclusion d’un épisode
aigu de maladie thromboembolique veineuse
(MTEV) en l’absence de traitement anticoagulant. Dans cette indication, l’analyse doit garantir
une sensibilité et une valeur prédictive négative
élevées, proches de 100 %. Le seuil retenu pour
l’exclusion d’une MTEV est généralement de
0,5 mg/L (500 ng/mL) jusqu’à l’âge de 50 ans.
Au-delà de 50 ans, il est recommandé d’ajuster le
Nature du prélèvement
Recommandations pour
la qualité du prélèvement
seuil décisionnel à l’âge (âge × 10) pour établir
un seuil diagnostique d’exclusion de l’embolie
pulmonaire. D’autre part, la mesure des DDi
peut être prescrite dans le diagnostic d’une
coagulation intravasculaire disséminée (CIVD).
Dans cette situation, la positivité des DDi est
souvent très élevée (CIVD aiguë), et s’intègre
dans un tableau biologique complexe, évolutif
dans le temps. Des scores cliniques et biologiques sont proposés, notamment par l’ISTH,
qui incluent la positivité de la mesure des DDi
(ou d’analyses de produits de dégradation de la
fibrine).
Place dans la hiérarchie d’un bilan
d’exploration
Dans le contexte de l’exclusion de la MTEV :
l’analyse des DDi est utile lorsque la probabilité
clinique de MTEV (calculée selon un score de type
Wells ou Genève) est faible ou intermédiaire, de
façon à éviter le recours à des examens complémentaires. Dans le contexte de la CIVD, les DDi
sont prescrits en association avec un panel d’analyses incluant, au minimum, TQ, fibrinogène et
plaquettes. L’interprétation biologique doit intégrer l’ensemble de ces paramètres mais également
leur évolution au cours du temps.
Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable
0,129 M [3,8 %]). Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est
également possible.
Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
Contraintes d’acheminement
Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations du GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Mode de conservation
Les délais de stabilité et de réalisation de la recherche de DDi après le prélèvement doivent
respecter les recommandations pré-analytiques du GFHT 2017. En sang total, stabilité jusqu’à
24 h à température ambiante (acceptable entre + 4 et + 8 °C), en plasma congelé jusqu’à
24 mois < – 20 °C et 36 mois < – 70 °C.
1. Idem fiche 8.1.
Chapitre 9. Diagnostic d’exclusion de maladie thromboembolique veineuse
Principe méthodologique
Les DDi sont dosés par des méthodes immunologiques utilisant des anticorps monoclonaux
spécifiques du domaine DD. Les méthodes diffèrent en fonction des anticorps et de la méthode
de détection utilisée : enzymatique (ELISA), fluorescence (FIA, ELFA), luminescence (LIA), turbidimétrie. La technique de référence est la technique ELISA en microplaques. Selon la méthode de
calibration, les signaux mesurés sont convertis en unités D-dimères ou en unités équivalentes
fibrinogène (FEU) et exprimés en mg/L ou ng/mL (1 µg/mL de FEU = 0,5 µg/mL Unités DDi).
Type de méthode
Méthode automatisée ou automatisable.
Type de mesure
Mesure quantitative.
CIQ
Au moins deux niveaux. Commerciaux. Évaluations interlaboratoires possibles (CIL).
EEQ
EEQ commerciaux de différents niveaux.
Valeurs de référence/
Interprétation et performances
Seuil de positivité proche de 500 ng/mL pouvant varier en fonction des réactifs. Pour l’exclusion
d’une MTEV, les sensibilités et valeurs prédictives négatives doivent être proches de 100 %.
Validation du seuil diagnostique par des études prospectives souhaitables. Dans un contexte de
CIVD aiguë, les concentrations de DDi peuvent être très élevées. Une quantification n’est pas
indispensable au diagnostic mais elle peut s’avérer utile dans le suivi de la coagulopathie.
Causes d’erreur, limites
Les mesures optiques peuvent être influencées par l’hémoglobine, la bilirubine, les lipides. Les
méthodes immunologiques peuvent être influencées par la présence de facteur rhumatoïde
ou d’anticorps hétérophiles. Outre les éléments identifiés dans la maîtrise des risques, il est
indispensable d’évaluer les performances de la méthode dans des zones proches des valeurs
seuils. Les renseignements cliniques et thérapeutiques (anticoagulants) sont indispensables
à l’interprétation des résultats, tous les anticoagulants diminuant le taux de D-dimères. Les
circonstances physiologiques ou pathologiques d’élévation des D-dimères doivent être connues
du prescripteur.
161
162
Hémostase et coagulation
Bibliographie du chapitre 9
FICHE 9.1 – Mesure quantitative des D-dimères
Di Nisio M, Squizzato A, Rutjes AW, et al. Diagnostic
accuracy of D-dimer test for exclusion of venous
thromboembolism : a systematic review. J Thromb
Haemost 2007;5:296–304.
Righini M, Perrier A, De Moerloose P, et al. D-Dimer for
venous thromboembolism diagnosis : 20 years later.
J Thromb Haemost 2008;6:1059–71.
Toh CH, Hoots WK. SSC on Disseminated Intravascular
Coagulation of the ISTH. The scoring system of
the Scientific and Standardisation Committee on
Disseminated Intravascular Coagulation of the International Society on Thrombosis and Haemostasis : a
5-year overview. J Thromb Haemost 2007;5:604–6.
Chapitre 10
Exploration des facteurs
de risque biologiques
de maladie thromboembolique
Guide des analyses en hématologie
© 2018 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
164
Hémostase et coagulation
Synopsis V
Recherche de facteurs biologiques de risque de maladie
thromboembolique veineuse
Figure 10.1. Recherche de facteurs biologiques de risque de maladie thromboembolique veineuse.
*TV site inhabituel : thrombose veineuse profonde du membre supérieur, splanchnique, cérébrale, rétinienne,
pelvienne, etc. (recherche de la mutation V617F de JAK2, CALR, MPL et recherche de clone HPN).
Circonstances déclenchantes majeures (transitoire ou non) : immobilisation plâtrée, fracture d’un membre inférieur,
chirurgie sous anesthésie générale ≥ 30 minutes, alitement aigu > 3 jours dans les 3 mois précédents, cancer actif dans
les deux ans précédents, césarienne.
Circonstances déclenchantes non-majeures : grossesse ou post-partum, contraception œstroprogestative ou traitement
hormonal substitutif de la ménopause dans l’année précédant la MTEV, voyage ≥ 6 heures.
FBR héréditaire : activité AT, PC, PS, F5 Leiden G1691A, F2 G20210A.
FBR acquis : anticoagulant lupique, Ac anticardiolipines, Ac anti-β2GP1.
- FBR : facteurs biologiques de risque
- TV : thrombose veineuse
- TVP : thrombose veineuse profonde
C hapitre 10. Exploration des facteurs de risque biologiques de maladie thromboembolique
165
Fiche 10.1
Dosage fonctionnel de l’antithrombine par la mesure
de l’activité cofacteur de l’héparine
Code NABM 0189
Signification biologique du paramètre
L’antithrombine (AT) est l’inhibiteur physiologique principal des facteurs activés de la cascade de la coagulation (thrombine (IIa), Xa,
IXa et XIa). Elle est synthétisée par le foie, sa
masse moléculaire est de 58 KDa, sa demi-vie
plasmatique d’environ 65 h. Elle a deux sites
fonctionnels essentiels : le site actif d’inhibition
des protéases (RS) et un site de liaison à l’héparine
(HBS). L’héparine est un catalyseur de la réaction
d’inhibition.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Objectifs : mise en évidence de déficits exposant à
un risque de maladie thromboembolique veineuse
(MTEV). Les déficits acquis peuvent être liés à une
diminution de synthèse (insuffisance hépatocellulaire), une consommation (thromboses étendues
et CIVD), une perte de la protéine non compensée (syndrome néphrotique) ou peuvent être la
conséquence de certains traitements (asparaginase,
héparine non fractionnée à posologies curatives).
Les déficits constitutionnels (prévalence des déficits hétérozygotes entre 1/2 000 et 1/5 000 dans
la population générale et 1 à 2 % chez les sujets
atteints de maladie thromboembolique veineuse)
Nature du prélèvement
sont en grande majorité quantitatifs (type I), mais
aussi qualitatifs, conséquences de mutations qui
affectent l’inhibition des protéases (type IIRS), la
liaison à l’héparine (type IIHBS), ou la stabilité
de la protéine (type IIPE). Ils sont facteurs de
risque d’évènements thromboemboliques veineux
(risque différent en fonction des mutations impliquées). Il existe des mutations à effet fort et
d’autres à effet faible y compris au sein des déficits
de type IIHBS, longtemps considérés comme
globalement peu thrombogènes.
Indications : recherche de facteurs génétiques de
risque de thrombose veineuse, exploration d’une
résistance biologique à l’héparinothérapie, suivi
de la réponse aux concentrés d’AT, surveillance
d’un traitement à l’asparaginase.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
La mesure de l’activité cofacteur de l’héparine est
l’examen de première intention pour dépister un
déficit en AT car elle est sensible à tous les types
de déficits. Le typage plasmatique d’une anomalie
constitutionnelle comporte de plus la mesure
de l’activité progressive de l’AT et la mesure de
l’antigène. Le génotypage est nécessaire dans
certains cas pour déterminer le degré de risque
thromboembolique.
Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %]). Le dosage sur tube
CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est également possible.
Recommandations pour la
qualité du prélèvement
Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
Contraintes d’acheminement
Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations du
GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Mode de conservation
Le GFHT n’a pas, à ce jour, émis de recommandations concernant les conditions de conservation du
prélèvement pour la mesure de l’AT. La synthèse de la littérature de Mauge et al. (2014) indique une
stabilité à température ambiante d’au moins 48 h en sang total et 24 h en plasma citraté, et d’au
moins 2 ans en plasma congelé à température ≤ – 20 °C.
Principe méthodologique
Méthode colorimétrique mesurant l’activité amidolytique résiduelle de la thrombine bovine ou du FXa
sur un substrat chromogénique spécifique, en présence d’héparine.
166
Hémostase et coagulation
Type de méthode
Méthode automatisée.
Type de mesure
Mesure quantitative.
CIQ
Au moins deux niveaux. Commerciaux. Évaluations interlaboratoires possibles (CIL).
EEQ
EEQ commerciaux de différents niveaux.
Valeurs de référence/Interprétation et performances
Causes d’erreur, limites
Les résultats sont exprimés en pourcentage (1 UI/mL = 100 %). Taux plasmatique moyen à la
naissance 63 % (écart-type : 12), taux de l’adulte atteint vers l’âge de 1 an : 80-120 %. La sensibilité
vis-à-vis de certains variants diffère en fonction des réactifs (Alhenc-Gelas 2009). Une expertise
en hémostase est nécessaire pour l’interprétation de cet examen.
Interférence possible avec l’hémolyse, l’ictère et la lactescence.
Ne pas réaliser en présence d’anticoagulants oraux directs (anti-Xa ou anti-IIa) selon la méthode :
risque de surestimation des taux d’AT.
Réalisation de l’examen possible sous héparine ou antivitamine K (AVK).
C hapitre 10. Exploration des facteurs de risque biologiques de maladie thromboembolique
167
Fiche 10.2
Dosage immunologique de l’antithrombine
Code NABM 0188
Signification biologique du paramètre
L’antithrombine (AT) est l’inhibiteur physiologique principal des facteurs activés de la cascade
de la coagulation (thrombine (IIa), Xa, IXa et
XIa). Elle est synthétisée par le foie, sa masse
moléculaire est de 58 KDa, sa demi-vie d’environ
65 h. Elle a deux sites fonctionnels essentiels, le
site actif d’inhibition des protéases (RS) et un site
de liaison à l’héparine (HBS). L’héparine est un
catalyseur de la réaction d’inhibition.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Objectif : typage des déficits constitutionnels en
AT. Les déficits constitutionnels (prévalence des
déficits hétérozygotes entre 1/2 000 et 1/5 000
dans la population générale et 1 à 2 % chez les
sujets atteints de maladie thromboembolique
veineuse) sont en grande majorité quantitatifs
(type I), mais aussi qualitatifs, conséquences de
mutations qui affectent l’inhibition des protéases
(type IIRS), la liaison à l’héparine (type IIHBS),
ou la stabilité de la protéine (type IIPE). Ils
Nature du prélèvement
Recommandations pour la
qualité du prélèvement
sont facteurs de risque d’évènements thromboemboliques veineux (risque différent en fonction des mutations impliquées). Il existe des
mutations à effet fort et d’autres à effet faible
y compris au sein des déficits de type IIHBS,
longtemps considérés comme globalement peu
thrombogènes.
Indication : cet examen qui mesure la concentration plasmatique d’antithrombine est indiqué en
complément de la mesure de l’activité cofacteur
de l’héparine lorsqu’un déficit constitutionnel
en AT est suspecté. Le typage plasmatique d’une
anomalie constitutionnelle comporte également
la mesure de l’activité progressive de l’AT. Le
génotypage est nécessaire dans certains cas pour
déterminer le degré de risque thromboembolique.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Examen à réaliser en deuxième intention, après
le dosage fonctionnel par mesure de l’activité
cofacteur de l’héparine, dans le cadre du typage
plasmatique d’un déficit constitutionnel.
Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %]). Le dosage sur tube
CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est également possible.
Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
Contraintes
d’acheminement
Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations du
GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Mode de conservation
Le GFHT n’a pas, à ce jour, émis de recommandations concernant les conditions de conservation du
prélèvement pour la mesure de l’AT. La synthèse de la littérature de Mauge et al. (2014) indique une
stabilité à température ambiante d’au moins 48 h en sang total et 24 h en plasma citraté, et d’au
moins 2 ans en plasma congelé à température ≤ – 20 °C.
Principe méthodologique
Méthode immunologique (turbidimétrie principalement).
Type de méthode
Méthode automatisée ou manuelle.
Type de mesure
Mesure quantitative.
CIQ
Au moins deux niveaux. Commerciaux. Évaluations interlaboratoires possibles (CIL).
EEQ
EEQ commerciaux de différents niveaux.
168
Hémostase et coagulation
Nature du prélèvement
Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %]). Le dosage sur tube
CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est également possible.
Valeurs de référence/
Interprétation et
performances
Les résultats sont exprimés en pourcentage (1 UI/mL = 100 %). Taux plasmatique moyen
à la naissance 63 % (écart-type : 12), taux de l’adulte atteint vers l’âge de 1 an : 80-120 %. Ce test
ne détecte pas les déficits qualitatifs. Une expertise en hémostase est nécessaire pour l’interprétation
de cet examen.
Causes d’erreur, limites
Pour les techniques immunoturbidimétriques :
- possible surestimation en cas de plasma trouble (lipémique) ;
- interférences possibles du facteur rhumatoïde si > 800 UI/mL.
C hapitre 10. Exploration des facteurs de risque biologiques de maladie thromboembolique
169
Fiche 10.3
Dosage fonctionnel de la protéine C par méthode
de coagulation
Code NABM 0191
Signification biologique du paramètre
La protéine C (PC) est une protéine vitamine K
dépendante qui, après activation par le complexe
thrombine/thrombomoduline et aidée par son
cofacteur la protéine S (PS), dégrade les FVa et
FVIIIa de la coagulation. Elle est synthétisée par
le foie, sa masse moléculaire est de 62 KDa, sa
demi-vie plasmatique est de 6 à 8 h.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Objectifs : mise en évidence de déficits exposant à
un risque de maladie thromboembolique veineuse
(MTEV) ou exceptionnellement à un risque de
purpura fulminans néonatal (déficit sévère homozygote). Les déficits constitutionnels sont rares
(prévalence des déficits hétérozygotes de 2 à 4
pour 1 000 dans la population générale et 3 % chez
les sujets atteints de MTEV), en grande majorité
quantitatifs (type I), mais aussi qualitatifs, conséquences de mutations qui affectent le site protéasique (IIAM) ou des régions d’interactions avec
ses partenaires PS, FVa, FVIIIa, phospholipides
(IIAC). La littérature ne permet pas de donner
des informations sur les degrés de risque associés aux différents types de déficits. Une origine
acquise du déficit doit toujours être éliminée dans
le cadre d’un bilan de thrombophilie. Les déficits
Nature du prélèvement
Recommandations pour la
qualité du prélèvement
Contraintes
d’acheminement
Mode de conservation
acquis sont liés à une diminution de synthèse
(insuffisance hépatocellulaire), à la production
de facteurs non fonctionnels (hypovitaminose K
et traitements par antivitamine K (AVK)), à une
consommation (thromboses étendues et CIVD)
ou à une perte de la protéine non compensée
(syndrome néphrotique). Il existe de rares cas
d’auto-anticorps anti-protéine C.
Indication : recherche de facteurs génétiques de
risque de thrombose veineuse, exploration d’un
purpura fulminans néonatal, dans de rares cas
surveillance des traitements par concentrés de
protéine C.
Place dans la hiérarchie
d’un bilan d’exploration
Cet examen, qui permet d’évaluer l’activation de
la PC (in vitro, le Protac remplace le complexe
thrombine/thrombomoduline) et l’activité protéasique de la PCa, est le seul examen sensible à
tous les types de déficits constitutionnels. C’est
donc la méthode à utiliser en première intention
dans le cadre de la recherche d’anomalies génétiques responsables de thromboses. Le typage
plasmatique d’un déficit constitutionnel comporte
de plus le dosage immunologique et la mesure de
l’activité amidolytique de la PC. Le génotypage
est nécessaire au diagnostic dans certains cas.
Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %]). Le dosage sur tube
CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est également possible.
Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations
du GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Le GFHT n’a pas, à ce jour, émis de recommandations concernant les conditions de conservation
du prélèvement pour la mesure de la PC. La synthèse de la littérature de Mauge et al. (2014) indique
une stabilité de la PC d’au moins 48 h en sang total conservé à température ambiante et d’au moins
2 ans en plasma congelé à une température ≤ – 20 °C (pas de donnée pour le plasma non congelé).
170
Hémostase et coagulation
Nature du prélèvement
Principe méthodologique
Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %]). Le dosage sur tube
CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est également possible.
Méthode chronométrique mesurant le degré d’allongement d’un test global de coagulation induit par
la PC du plasma du patient après activation par le Protac dans un système comportant du plasma
commercial déplété en PC.
Type de méthode
Méthode automatisée.
Type de mesure
Mesure quantitative.
CIQ
Au moins deux niveaux. Commerciaux. Évaluations interlaboratoires possibles (CIL).
EEQ
EEQ commerciaux de différents niveaux.
Valeurs de référence/
Interprétation et
performances
Causes d’erreur, limites
Les résultats sont exprimés en pourcentage (1 UI/mL = 100 %). Taux plasmatique moyen
à la naissance 35 % (écart-type : 9), taux de l’adulte atteint à 15 ans : 70-140 %.
Compte tenu de l’hétérogénéité du phénotype plasmatique chez les sujets porteurs d’un déficit
constitutionnel, un résultat normal ne permet pas d’exclure la présence d’une mutation délétère avec
100 % de certitude. Une expertise en hémostase est nécessaire pour l’interprétation de cet examen.
Ne pas réaliser cet examen sous anticoagulants oraux directs ou AVK.
Interférence possible (en fonction des coffrets) avec certains anticoagulants lupiques (risque de
surestimation), des taux de FVIII très élevés, le FV Leiden (risque de sous-estimation), les héparinémies
très élevées.
C hapitre 10. Exploration des facteurs de risque biologiques de maladie thromboembolique
171
Fiche 10.4
Dosage fonctionnel de la protéine C par mesure
de l’activité amidolytique
Code NABM 0191
Signification biologique du paramètre
La protéine C (PC) est une protéine vitamine K
dépendante qui, après activation par le complexe
thrombine/thrombomoduline et aidée par son
cofacteur la protéine S (PS), dégrade les FVa et
FVIIIa de la coagulation. Elle est synthétisée par
le foie, sa masse moléculaire est de 62 KDa, sa
demi-vie plasmatique est de 6 à 8 h.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Objectifs : typage des déficits constitutionnels.
Les déficits constitutionnels en PC sont rares
(prévalence des déficits hétérozygotes de 2 à 4
pour 1 000 dans la population générale et 3 %
chez les sujets atteints de maladie thromboembolique veineuse), en grande majorité quantitatifs
(type I), mais aussi qualitatifs conséquences de
mutations qui affectent le site protéasique (IIAM)
Nature du prélèvement
Recommandations pour la
qualité du prélèvement
ou des régions d’interactions avec ses partenaires
PS, FVa, FVIIIa, phospholipides (IIAC). La littérature ne permet pas de donner des informations
sur les degrés de risque associés aux différents
types de déficit.
Indication : la mesure de l’activité amidolytique
évalue la fonctionnalité du site protéasique de la
PC. De ce fait, son utilisation en première intention n’est pas recommandée car elle ne permet pas
de dépister tous les types de déficits qualitatifs. Sa
réalisation fait partie du typage plasmatique des
déficits constitutionnels. Le génotypage est nécessaire au diagnostic dans certains cas.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Examen, à réaliser en deuxième intention, après le
dosage fonctionnel de la PC par test de coagulation dans le cadre du typage d’un déficit.
Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %]). Le dosage sur tube
CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est également possible.
Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
Contraintes
d’acheminement
Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations du
GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Mode de conservation
Le GFHT n’a pas, à ce jour, émis de recommandations concernant les conditions de conservation du
prélèvement pour la mesure de la PC. La synthèse de la littérature de Mauge et al. (2014) indique
une stabilité de la PC d’au moins 48 h en sang total conservé à température ambiante et d’au moins
2 ans en plasma congelé à une température ≤ – 20 °C (pas de donnée pour le plasma non congelé).
Principe méthodologique
Méthode chromogénique : activation de la PC (in vitro, le Protac remplace le complexe thrombine/
thrombomoduline) puis mesure de sa capacité à cliver un substrat chromogène spécifique.
Type de méthode
Méthode automatisée.
Type de mesure
Mesure quantitative.
CIQ
Au moins deux niveaux. Commerciaux. Évaluations interlaboratoires possibles (CIL).
EEQ
EEQ commerciaux de différents niveaux.
172
Hémostase et coagulation
Valeurs de référence/
Interprétation et
performances
Causes d’erreur, limites
Les résultats sont exprimés en pourcentage (1 UI/mL = 100 %). Taux plasmatique moyen à la
naissance 35 % (écart-type : 9), taux de l’adulte atteint à 15 ans : 70-140 %. Ce test ne détecte pas
les déficits qualitatifs de type IIAC. De plus, compte tenu de l’hétérogénéité du phénotype plasmatique
chez les sujets porteurs d’un déficit constitutionnel quel qu’en soit le type, un résultat normal ne
permet pas d’exclure la présence d’une mutation délétère avec 100 % de certitude. Une expertise en
hémostase est nécessaire pour l’interprétation de cet examen.
Interférence possible avec les plasmas ictériques, hémolysés ou lactescents.
Dépistage du déficit constitutionnel non recommandé sous AVK (difficulté d’interprétation). Pas
d’interférence des traitements anticoagulants.
C hapitre 10. Exploration des facteurs de risque biologiques de maladie thromboembolique
173
Fiche 10.5
Dosage immunologique de la protéine C
Code NABM 1027
Signification biologique du paramètre
La protéine C (PC) est une protéine vitamine K
dépendante qui, après activation par le complexe
thrombine/thrombomoduline et aidée par son
cofacteur la protéine S (PS), dégrade les FVa et
FVIIIa de la coagulation et ainsi inhibe la génération de thrombine. Elle est synthétisée par le foie,
sa masse moléculaire est de 62 KDa, sa demi-vie
plasmatique est de 6 à 8 h.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Objectifs : typage des déficits constitutionnels.
Les déficits constitutionnels en PC sont rares
(prévalence des déficits hétérozygotes de 2 à 4
pour 1 000 dans la population générale et 3 %
chez les sujets atteints de maladie thromboembolique veineuse), en grande majorité quantitatifs
(type I), mais aussi qualitatifs conséquences de
Nature du prélèvement
Recommandations pour la
qualité du prélèvement
mutations qui affectent le site protéasique (IIAM)
ou des régions d’interactions avec ses partenaires
PS, FVa, FVIIIa, phospholipides (IIAC). La littérature ne permet pas de donner des informations
sur les degrés de risque associés aux différents
types de déficits.
Indication : cet examen, qui mesure la concentration plasmatique de la protéine C, est prescrit pour déterminer le caractère quantitatif ou
qualitatif d’un déficit en protéine C. Sa réalisation
fait partie du typage des déficits constitutionnels.
Le génotypage est nécessaire au diagnostic dans
certains cas.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Examen à réaliser en deuxième intention, après le
dosage fonctionnel de la PC par test de coagulation dans le cadre du typage d’un déficit.
Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %]). Le dosage sur tube
CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est également possible.
Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
Contraintes
d’acheminement
Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations du
GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Mode de conservation
Le GFHT n’a pas, à ce jour, émis de recommandations concernant les conditions de conservation du
prélèvement pour la mesure de la PC. La synthèse de la littérature de Mauge et al. (2014) indique
une stabilité de la PC d’au moins 48 h en sang total conservé à température ambiante et d’au moins
2 ans en plasma congelé à une température ≤ – 20 °C (pas de donnée pour le plasma non congelé).
Principe méthodologique
Méthode immunologique type ELISA ou ELFA.
Type de méthode
Méthode manuelle ou automatisée.
Type de mesure
Mesure quantitative.
CIQ
Au moins deux niveaux. Contrôles commerciaux. Évaluations interlaboratoires possibles (CIL).
EEQ
EEQ commerciaux de différents niveaux.
Valeurs de référence/
Interprétation et
performances
Causes d’erreur, limites
Les résultats sont exprimés en pourcentage (1 UI/mL = 100 %). Taux plasmatique moyen
à la naissance 35 % (écart-type : 9), taux de l’adulte atteint à 15 ans : 70-140 %.
Ce test ne détecte pas les déficits qualitatifs.
Une expertise en hémostase est nécessaire pour l’interprétation de cet examen.
Pas d’interférence des traitements anticoagulants. Recherche de déficit constitutionnel par dosage
plasmatique non recommandé sous AVK (difficulté d’interprétation).
174
Hémostase et coagulation
Fiche 10.6
Dosage fonctionnel de la protéine S
Code NABM 0190
Signification biologique du paramètre
La protéine S (PS) est une protéine vitamine K
dépendante qui circule dans le plasma, liée à
la C4bBP pour 60 % environ. La fraction libre
régule la coagulation par son effet cofacteur de la
protéine C activée qui dégrade les FVa et FVIIIa
et ainsi inhibe la génération de thrombine. Elle
est synthétisée en partie par le foie, sa demi-vie
plasmatique est de 42 h.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Objectifs : mise en évidence de déficits exposant à un risque de maladie thromboembolique
veineuse (MTEV) ou exceptionnellement à un
risque de purpura fulminans néonatal (déficit
sévère homozygote). Les déficits constitutionnels
sont rares (prévalence des déficits hétérozygotes
estimée entre 1/1 000 et 1/3 000 dans la
population générale et 2 % chez les sujets atteints
de MTEV), en grande majorité quantitatifs, mais
aussi qualitatifs. Le degré de risque thrombotique
est fonction des mutations sous-jacentes et du
taux de protéine S active circulante. Une origine
acquise du déficit doit toujours être éliminée dans
le cadre d’un bilan de thrombophilie. Les déficits
Nature du prélèvement
Recommandations pour la
qualité du prélèvement
acquis sont liés à une diminution de synthèse
(insuffisance hépatocellulaire), à la production
de facteurs non fonctionnels (hypovitaminose K
et traitements par antivitamine K (AVK)), à une
consommation (thromboses étendues et CIVD),
une perte de la protéine non compensée (syndrome néphrotique). La protéine S diminue également au cours des traitements estrogéniques
par voie orale et précocement au cours de la
grossesse. Il existe de rares cas d’auto-anticorps
anti-protéine S.
Indication : recherche de facteurs génétiques de
risque de thrombose veineuse, exploration d’un
purpura fulminans néonatal.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Cet examen qui mesure l’activité cofacteur de
la PCa de la PS doit être utilisé en première
intention pour dépister un déficit en PS car il est
sensible à tous les types de déficits. Le typage d’un
déficit constitutionnel comporte de plus le dosage
immunologique de la PS libre. Le dosage de la PS
totale n’est pas recommandé car il n’apporte pas
d’information susceptible d’influencer la prise en
charge thérapeutique du patient. Le génotypage
est nécessaire dans certains cas.
Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %]). Le dosage sur tube
CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dypiridamole) est également possible.
Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
Contraintes
d’acheminement
Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations du
GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Mode de conservation
Le GFHT n’a pas, à ce jour, émis de recommandations concernant les conditions de conservation du
prélèvement pour la mesure de la PS. La synthèse de la littérature de Mauge et al. (2014) indique une
stabilité d’au moins 1 an en plasma congelé à température ≤ – 20 °C. Aucune donnée concernant la
stabilité dans les prélèvements non congelés, que ce soit sur sang total ou sur plasma, n’est rapportée.
Principe méthodologique
Méthode chronométrique mesurant le degré d’allongement d’un test global de coagulation induit par
la PS du plasma du patient dans un système comportant du plasma déficient en PS et de la PCa.
Type de méthode
Méthode automatisée.
C hapitre 10. Exploration des facteurs de risque biologiques de maladie thromboembolique
Type de mesure
Mesure quantitative.
CIQ
Au moins deux niveaux. Commerciaux. Évaluations interlaboratoires possibles (CIL).
EEQ
EEQ commerciaux de différents niveaux.
Valeurs de référence/
Interprétation et
performances
Causes d’erreur, limites
175
Résultats exprimés en pourcentage (1 UI/mL = 100 %). Taux plasmatique à la naissance compris
entre 12 et 60 %, taux de l’adulte atteint à 6 mois : homme : 60-140 %, femme âgée de moins
de 50 ans : 50-140 %, femme âgée de plus de 55 ans : 55-140 %.
La mesure d’activité est sensible à tous les types de déficits en protéine S. Une expertise en
hémostase est nécessaire pour l’interprétation de cet examen.
Ne pas réaliser cet examen sous anticoagulants oraux directs ni sous AVK.
Interférences possibles (en fonction des coffrets) avec certains anticoagulants lupiques (surestimation),
des taux de FVIII très élevés, le FV Leiden (sous-estimation), les héparinémies très élevées.
176
Hémostase et coagulation
Fiche 10.7
Dosage immunologique de la protéine S libre
Code NABM 1025
Signification biologique du paramètre
La protéine S (PS) est une protéine vitamine K
dépendante qui circule dans le plasma, liée à
la C4bBP pour 60 % environ. La fraction libre
régule la coagulation par son effet cofacteur de la
protéine C activée qui dégrade les FVa et FVIIIa
et ainsi inhibe la génération de thrombine. Elle
est synthétisée en partie par le foie, sa demi-vie
plasmatique est de 42 h.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Objectif : typage des déficits constitutionnels. Les
déficits constitutionnels sont rares (prévalence des
déficits hétérozygotes estimée entre 1/1 000 et
1/3 000 dans la population générale et 2 % chez
les sujets atteints de maladie thromboembolique
Nature du prélèvement
Recommandations pour la
qualité du prélèvement
Contraintes
d’acheminement
veineuse), en grande majorité quantitatifs, mais
aussi qualitatifs. Le degré de risque thrombotique
est fonction des mutations sous-jacentes et du
taux de protéine S active circulante.
Indication : cet examen qui mesure la concentration plasmatique de la forme libre de la PS
est prescrit dans le cadre du typage d’un déficit
constitutionnel en protéine S.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Examen à réaliser en deuxième intention, après
le dosage fonctionnel de la PS dans le cadre du
typage d’un déficit constitutionnel. Le dosage de
la PS totale n’est pas recommandé car il n’apporte
pas d’information susceptible d’influencer la prise
en charge thérapeutique du patient. Le génotypage est nécessaire dans certains cas.
Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %]). Le dosage sur tube CTAD
(citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est également possible.
Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations du
GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Mode de conservation
Le GFHT n’a pas, à ce jour, émis de recommandations concernant les conditions de conservation du
prélèvement pour la mesure de la PS. La synthèse de la littérature de Mauge et al. (2014) indique
une stabilité d’au moins 48 h en sang total conservé à température ambiante et au moins 1 an en
plasma congelé à température ≤ – 20 °C. Aucune donnée concernant la stabilité dans les plasmas non
congelés n’est rapportée.
Principe méthodologique
Méthode immunologique : ELISA ou immunoturbidimétrie faisant intervenir soit un anticorps spécifique
de la PS libre soit des billes recouvertes de C4bBP, puis un anticorps anti-PS.
Type de méthode
Méthode manuelle ou automatisée.
Type de mesure
Mesure quantitative.
CIQ
Au moins deux niveaux. Commerciaux. Évaluations interlaboratoires possibles (CIL).
EEQ
EEQ commerciaux de différents niveaux.
Valeurs de référence/
Interprétation et
performances
Causes d’erreur, limites
Résultats exprimés en pourcentage (1 UI/mL = 100 %). Taux plasmatique à la naissance compris entre
12 et 60 %, taux de l’adulte atteint à 6 mois : homme : 60-140 %, femme âgée de moins de 50 ans :
50-140 %, femme âgée de plus de 55 ans : 55-140 %. Ce test ne détecte pas les déficits qualitatifs.
Possibilité de mauvaise reconnaissance de la protéine si une anomalie moléculaire affecte l’épitope de
la PS reconnu par l’anticorps (NB : les patients ont une activité normale ou subnormale).
Une expertise en hémostase est nécessaire pour l’interprétation de cet examen.
La présence extrêmement rare d’anticorps anti-souris chez certains sujets peut conduire à des résultats
erronés.
Dépistage du déficit constitutionnel non recommandé chez les patients sous AVK (difficulté d’interprétation).
C hapitre 10. Exploration des facteurs de risque biologiques de maladie thromboembolique
177
Fiche 10.8
Dosage immunologique de la protéine S totale
Code NABM 1026
Signification biologique du paramètre
La protéine S (PS) est une protéine vitamine K
dépendante qui circule dans le plasma, liée à
la C4bBP pour 60 % environ. La fraction libre
régule la coagulation par son effet cofacteur de la
protéine C activée vis-à-vis de la dégradation des
FVa et FVIIIa. Elle est synthétisée en partie par le
foie, sa demi-vie plasmatique est de 42 h.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Objectif : typage des déficits constitutionnels. Les
déficits constitutionnels sont rares (prévalence des
déficits hétérozygotes estimée entre 1/1 000 et
1/3 000 dans la population générale et 2 % chez
les sujets atteints de maladie thromboembolique
Nature du prélèvement
Recommandations pour la
qualité du prélèvement
veineuse), en grande majorité quantitatifs, mais
aussi qualitatifs. Le degré de risque thrombotique
est fonction des mutations sous-jacentes et du
taux de protéine S active circulante.
Indication : évaluation de la PS totale (fraction libre
+ liée) dans le cadre du typage d’un déficit constitutionnel en protéine S. Dans l’état actuel des connaissances, l’activité de la PS est portée par sa fraction
libre dans le plasma et l’évaluation de la PS totale
n’apporte pas d’information susceptible d’influencer
la prise en charge thérapeutique du patient.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Le dosage systématique de la PS totale n’est pas
à recommander.
Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %]). Le dosage sur tube
CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est également possible.
Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
Contraintes
d’acheminement
Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations du
GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Mode de conservation
Le GFHT n’a pas, à ce jour, émis de recommandations concernant les conditions de conservation du
prélèvement pour la mesure de la PS. La synthèse de la littérature de Mauge et al. (2014) indique une
stabilité de la PS totale d’au moins 8 h en sang total conservé à température ambiante et d’au moins
1 an en plasma congelé à température ≤ – 20 °C. Aucune donnée concernant la stabilité dans les
plasmas non congelés n’est rapportée.
Principe méthodologique
Méthode immunologique.
Type de méthode
Méthode manuelle ou automatisée.
Type de mesure
Mesure quantitative.
CIQ
Au moins deux niveaux. Commerciaux.
EEQ
EEQ commerciaux de différents niveaux.
Valeurs de référence/
Interprétation et
performances
Causes d’erreur, limites
Résultats exprimés en pourcentage (1 UI/mL = 100 %). Taux plasmatique à la naissance compris
entre 12 et 60 %, taux de l’adulte atteint à 6 mois : homme : 60-140 %, femme âgée de moins de
50 ans : 50-140 %, femme âgée de plus de 55 ans : 55-140 %.
Une expertise en hémostase est nécessaire pour l’interprétation de cet examen.
La présence extrêmement rare d’anticorps anti-souris chez certains sujets peut conduire à des
résultats erronés.
178
Hémostase et coagulation
Fiche 10.9
Recherche et identification d’un anticoagulant de type
lupique (ou antiphospholipide par une technique de
coagulation, anciennement « antiprothrombinase »)
Code NABM 1020
Signification biologique du paramètre
La détection d’un anticoagulant circulant de
type lupique ou lupus anticoagulant (LA) signe
la présence d’anticorps antiphospholipides (aPL)
capables d’induire la prolongation de tests de
coagulation in vitro. Il s’agit, avec la recherche
d’anticorps anti-β2 -GPI (aβ2GPI) et anticardiolipine (aCL) par techniques immunologiques, d’un
des trois critères biologiques du syndrome des
antiphospholipides (SAPL) associant, à la présence
persistante à au moins 12 semaines d’intervalle d’au
moins un de ses critères biologiques, la survenue
de manifestations thrombotiques artérielles et/ou
veineuses, et/ou des complications obstétricales
sans qu’il y ait plus de 5 ans entre les manifestations cliniques et la détection des marqueurs biologiques. La présence d’un LA n’est pas spécifique
du SAPL et peut apparaître au cours d’infections
(présence transitoire le plus souvent), de cancers
et d’hémopathies lymphoïdes (notamment celles
s’accompagnant d’un pic monoclonal d’immunoglobulines M qui peut avoir une activité LA),
de maladies auto-immunes (autres que le lupus
érythémateux systémique fréquemment associé au
SAPL), et de certains traitements (bêtabloquants
notamment). Malgré la prolongation des tests
de coagulation in vitro, la présence d’un LA ne
s’accompagne pas d’un risque hémorragique, sauf
lorsque le LA est associé à une hypo-prothrombinémie sévère due à des anticorps anti-facteur II.
La présence d’un LA est le marqueur biologique le
mieux corrélé au risque de manifestations cliniques
Nature du prélèvement
Recommandations pour la
qualité du prélèvement
dans le SAPL. Les patients les plus à risque sont
ceux avec triple positivité des marqueurs biologiques (LA + , aβ2GPI + , aCL + ). La prescription
d’une recherche de LA devra s’accompagner de
celle d’une recherche d’aCL et d’aβ2GPI.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Objectifs : mettre en évidence la présence d’anticorps antiphospholipides capables d’induire la
prolongation de tests de coagulation in vitro si le
contexte clinique le justifie.
Indications
1. Niveau élevé : évènement veineux thromboembolique (EVTE) inexpliqué (idiopathique)
ou thrombose artérielle chez un patient jeune
(< 50 ans), thromboses récidivantes, thrombose
de site inhabituel, pertes fœtales tardives, toute
thrombose ou complication obstétricale chez des
patients avec maladie auto-immune.
2. Niveau moyen : bilan de pathologie autoimmune, fausses couches précoces répétées,
EVTE non idiopathique sujet jeune.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
La recherche d’un LA associée à celle des aCL et
aβ2GPI est une prescription de première intention
du bilan de thrombophilie. La conclusion doit
intégrer le profil aPL complet et signaler la nécessité du contrôle à 12 semaines, en cas de positivité.
Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable 0,129 M
[3,8 %]). Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est également possible.
Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017. Double centrifugation
indispensable, dans le but d’éliminer le maximum de plaquettes résiduelles du plasma (< 107/mL),
qui apportent des phospholipides et réduisent la sensibilité des tests (faux négatifs). Renseigner
obligatoirement la notion de traitement anticoagulant : héparines, AVK, AOD et effectuer sur tout
échantillon TP, TCA, fibrinogène, éventuellement un temps de thrombine, activité anti-Xa.
C hapitre 10. Exploration des facteurs de risque biologiques de maladie thromboembolique
Contraintes
d’acheminement
Mode de conservation
Principe méthodologique
Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations du
GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Le GFHT n’a pas, à ce jour, émis de recommandations concernant les conditions de conservation
du prélèvement pour cet examen. Le plasma doit être congelé à une température < à – 70 °C et
décongelé avant l’analyse au bain-marie, 5 min à + 37 °C.
Quatre étapes :
1) recherche d’un allongement d’un test de coagulation de dépistage, temps de venin de vipère
Russell dilué (dRVVT) et/ou temps de céphaline avec activateur (TCA) avec réactif sensible au LA ;
2) mise en évidence de la présence d’un inhibiteur (test sur mélange) avec calcul de l’index
d’anticoagulant circulant ;
3) confirmation de la dépendance en phospholipides (PL) (raccourcissement des tests de dépistage
après ajout de PL) ;
4) exclusion d’une anomalie de la coagulation associée si TCA allongé (diagnostic différentiel :
hémophilie A acquise).
Type de méthode
Méthode automatisée.
Type de mesure
Mesure quantitative.
CIQ
Au moins deux niveaux. Commerciaux.
EEQ
Oui.
Valeurs de référence/
Interprétation et
performances
Causes d’erreur, limites
Variable en fonction de la sensibilité des réactifs.
Ne pas réaliser en présence de traitements anti-Xa ou anti-IIa directs (AOD) ni chez les patients
traités par HNF : risque de faux positifs. Pour les patients sous HBPM, prélever juste avant l’injection
(résiduel). Pour les patients sous AVK avec INR ≥ 1,5, tests réalisés sur mélange avec risque de faux
négatifs par dilution de l’anticorps. Faux négatifs : grossesse, inflammation (facteur VIII élevé).
Faux positifs : inflammation (fibrinogène, CRP élevée).
179
180
Hémostase et coagulation
Fiche 10.10
Recherche des polymorphismes F5 G1691A (facteur V
Leiden) et F2 G20210A du gène la prothrombine
Codes NABM 1029 et 1 030 groupés code NABM 1031
Signification biologique du paramètre
Le polymorphisme Arg506Gln (F5 R506Q) dû à
la transition G1691A dans le gène du facteur V
(F5) est responsable du FV Leiden. La transition
F2 G20210A est située en position 3’ non traduite
du gène de la prothrombine. Le F5 Leiden est à
l’origine d’une résistance à la protéine C activée
alors que la transition G20210A est associée à
une augmentation modérée du taux plasmatique
de la prothrombine. La prévalence du F5 Leiden
est de 3 à 5 % en Europe avec un gradient nord/
sud et est associée à une augmentation du risque
relatif de maladie thromboembolique de 3 à 8 à
l’état hétérozygote et de 80 à l’état homozygote.
La prévalence de la transition G20210A est de 2
à 4 % en Europe avec une augmentation du risque
relatif de 3 à l’état hétérozygote.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Ces deux variants sont des facteurs de risque de
thrombose veineuse dont la recherche fait partie
du bilan de thrombophilie constitutionnelle. Il
Nature du prélèvement
Nature du prélèvement
Recommandations pour la
qualité du prélèvement
Contraintes
d’acheminement
Mode de conservation
Principe méthodologique
s’agit de marqueurs de génétique constitutionnelle qui doivent être prescrits dans le cadre d’une
consultation de thrombophilie et qui nécessitent
le recueil du consentement éclairé et signé du
patient. La prescription de ces bilans est encadrée,
tenant compte notamment de l’âge du patient au
premier évènement thromboembolique, de son
sexe et du caractère provoqué ou non de chaque
épisode (cf. recommandations nationales Pernod
G.).
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
La recherche de ces deux polymorphismes doit
être réalisée en première ligne du bilan de thrombophilie en complément du dosage de l’activité
de l’antithombine, des protéines C et S et de la
recherche d’anticorps antiphospholipides, en plus
de l’hémogramme. La recherche du F5 Leiden doit
se substituer en première intention à la recherche
d’une résistance à la protéine C activée souvent
sensible aux interférences et traitements anticoagulants, sauf cas particuliers (patients greffés).
Sang total EDTA ou tout échantillon permettant une extraction d’ADN génomique.
Aucune.
Acheminement du prélèvement dans les 48 h.
Température ambiante ou + 4 °C.
Les techniques de génotypage sont nombreuses et commerciales (souvent marquage CE-IVD,
validation de méthode en portée A pour le Cofrac) ou « maison » (validation de méthode selon le
COFRAC en portée B). Il s’agit souvent de techniques de PCR (réaction d’amplification de l’ADN)
couplées à une détection sur gel d’agarose ou sur support solide (microplaque ou billes) avec
une révélation colorée ou fluorescente. Les plus utilisées utilisent le FRET, le reverse Dot-Blot,
l’amplification spécifique d’allèle, la PCR en temps réel de type TaqMan© ou la RFLP. Ces analyses
sont réalisées selon les directives du décret n°2008-321 du 04/04/2008 et de l’arrêté du 27/05/2013
relatifs à « l’examen des caractéristiques génétiques d’une personne à des fins médicales ». Les
biologistes réalisant ces analyses de génétique constitutionnelle sont agréés par l’agence de la
Biomédecine et les locaux dédiés sont autorisés par l’ARS.
C hapitre 10. Exploration des facteurs de risque biologiques de maladie thromboembolique
Type de méthode
Méthode automatisée mais parfois manuelle.
Type de mesure
Mesure qualitative : absence ou présence de la mutation à l’état hétérozygote ou homozygote.
CIQ
Des contrôles homozygote sain, hétérozygote et homozygote muté doivent être intégrés à chaque
série analytique.
EEQ
Oui (RFB-ECAT) (www.ecat.nl).
Valeurs de référence/
Interprétation et
performances
Causes d’erreur, limites
Sensibilité et spécificité proche de 100 % pour les deux mutations.
Il s’agit d’un diagnostic de quasi-certitude quant à la présence ou à l’absence de ces mutations.
Les causes d’erreur sont rares et pourraient théoriquement être dues à des polymorphismes de type
SNP présents sous le site des amorces ou des sondes de révélation et empêchant leur fixation, par
exemple le variant C20209T du gène de la prothrombine mais qui est très rare. Chez les greffés de
cellules souches hématopoïétiques, l’ADN ne doit pas être extrait des leucocytes.
181
182
Hémostase et coagulation
Bibliographie du chapitre 10
FICHE 10.1 – Dosage fonctionnel de
l’antithrombine par la mesure de l’activité
cofacteur de l’héparine
Alhenc-Gelas M, Aillaud MF, Delahousse B. La recherche
des facteurs biologiques de risque établis de maladie
thromboembolique veineuse : état des connaissances
et conséquence pour la pratique en biologie clinique.
Sang Thrombose Vaisseaux 2009;21:12–39.
Mauge L, Alhenc Gelas M. Stabilité pré-analytique des
paramètres de la coagulation : revue des données
disponibles. Ann Biol Clin 2014;72:141–5.
Alhenc-Gelas M, Darnige L. Thrombophilie : exploration
biologique. EMC Biologie médicale 2016;1–10.
Alhenc-Gelas M, Plu-Bureau G, Hugon-Rodin J, et al.
GFHT study group on Genetic Thrombophilia.
Thrombotic risk according to SERPINC1 genotype in
a large cohort of subjects with antithrombin inherited
deficiency. Thromb Haemost 2017;117:1040–51.
FICHE 10.2 – Dosage immunologique de
l’antithrombine
Alhenc-Gelas M, Aillaud MF, Delahousse B. La recherche
des facteurs biologiques de risque établis de maladie
thromboembolique veineuse : état des connaissances
et conséquence pour la pratique en biologie clinique.
Sang Thrombose Vaisseaux 2009;21:12–39.
Mauge L, Alhenc Gelas M. Stabilité pré-analytique des
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disponibles. Ann Biol Clin 2014;72:141–5.
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Alhenc-Gelas M, Plu-Bureau G, Hugon-Rodin J, et al.
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a large cohort of subjects with antithrombin inherited
deficiency. Thromb Haemost 2017;117:1040–51.
FICHE 10.3 – Dosage fonctionnel de la protéine C
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Allaart CF, Poort SR, Rosendaal FR, et al. Increased risk of
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deficiency defect. Lancet 1993;341:134–8.
Alhenc-Gelas M, Aillaud MF, Delahousse B. La recherche
des facteurs biologiques de risque établis de maladie
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et conséquence pour la pratique en biologie clinique.
Sang Thrombose Vaisseaux 2009;21:12–39.
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paramètres de la coagulation : revue des données
disponibles. Ann Biol Clin 2014;72:141–5.
Alhenc-Gelas M, Darnige L. Thrombophilie : exploration
biologique. EMC Biologie médicale 2016;1–10.
FICHE 10.4 – Dosage fonctionnel de la protéine C
par mesure de l’activité amidolytique
Alhenc-Gelas M, Aillaud MF, Delahousse B. La recherche
des facteurs biologiques de risque établis de maladie
thromboembolique veineuse : état des connaissances
et conséquence pour la pratique en biologie clinique.
Sang Thrombose Vaisseaux 2009;21:12–39.
Mauge L, Alhenc Gelas M. Stabilité pré-analytique des
paramètres de la coagulation : revue des données
disponibles. Ann Biol Clin 2014;72:141–5.
Alhenc-Gelas M, Darnige L. Thrombophilie : exploration
biologique. EMC Biologie médicale 2016;1–10.
FICHE 10.5 – Dosage immunologique de la
protéine C
Alhenc-Gelas M, Aillaud MF, Delahousse B. La recherche
des facteurs biologiques de risque établis de maladie
thromboembolique veineuse : état des connaissances
et conséquence pour la pratique en biologie
clinique. Sang Thrombose Vaisseaux 2009;21:
12–39.
Mauge L, Alhenc Gelas M. Stabilité pré-analytique des
paramètres de la coagulation : revue des données
disponibles. Ann Biol Clin 2014;72:141–5.
Alhenc-Gelas M, Darnige L. Thrombophilie : exploration
biologique. EMC Biologie médicale 2016;1–10.
FICHE 10.6 – Dosage fonctionnel de la protéine S
Alhenc-Gelas M, Aillaud MF, Delahousse B. La
recherche des facteurs biologiques de risque établis
de maladie thromboembolique veineuse : état des
connaissances et conséquence pour la pratique en
biologie clinique. Sang Thrombose Vaisseaux 2009;
21:12–39.
Mauge L, Alhenc Gelas M. Stabilité pré-analytique des
paramètres de la coagulation : revue des données
disponibles. Ann Biol Clin 2014;72:141–5.
Alhenc-Gelas M, Plu-Bureau G, Horellou MH, et al.
GEHT genetic thrombophilia group. PROS1
genotype phenotype relationships in a large cohort of
adults with suspicion of inherited quantitative protein
S deficiency. Thromb Haemost 2016;115:570–9.
Alhenc-Gelas M, Darnige L. Thrombophilie : exploration
biologique. EMC Biologie médicale 2016;1–10.
FICHE 10.7 – Dosage immunologique de la
protéine S libre
Alhenc-Gelas M, Aillaud MF, Delahousse B. La recherche
des facteurs biologiques de risque établis de maladie
thromboembolique veineuse : état des connaissances
et conséquence pour la pratique en biologie clinique.
Sang Thrombose Vaisseaux 2009;21:12–39.
Mauge L, Alhenc Gelas M. Stabilité pré-analytique des
paramètres de la coagulation : revue des données
disponibles. Ann Biol Clin 2014;72:141–5.
Alhenc-Gelas M, Darnige L. Thrombophilie : exploration
biologique. EMC Biologie médicale 2016;1–10.
Alhenc-Gelas M, Plu-Bureau G, Horellou MH, et al.
GEHT genetic thrombophilia group. PROS1
genotype phenotype relationships in a large cohort of
adults with suspicion of inherited quantitative protein
S deficiency. Thromb Haemost 2016;115:570–9.
C hapitre 10. Exploration des facteurs de risque biologiques de maladie thromboembolique
FICHE 10.8 – Dosage immunologique de la
protéine S totale
Alhenc-Gelas M, Aillaud MF, Delahousse B. La recherche
des facteurs biologiques de risque établis de maladie
thromboembolique veineuse : état des connaissances
et conséquence pour la pratique en biologie clinique.
Sang Thrombose Vaisseaux 2009;21:12–39.
Mauge L, Alhenc Gelas M. Stabilité pré-analytique des
paramètres de la coagulation : revue des données
disponibles. Ann Biol Clin 2014;72:141–5.
Alhenc-Gelas M, Plu-Bureau G, Horellou MH, et al.
GEHT genetic thrombophilia group. PROS1
genotype phenotype relationships in a large cohort of
adults with suspicion of inherited quantitative protein
S deficiency. Thromb Haemost 2016;115:570–9.
Alhenc-Gelas M, Darnige L. Thrombophilie : exploration
biologique. EMC Biologie médicale 2016;1–10.
FICHE 10.9 – Recherche et identification
d’un anticoagulant de type lupique (ou
antiphospholipide par une technique
de coagulation, anciennement
« antiprothrombinase »)
Pengo V, Tripodi A, Reber G, et al. Update of the guidelines
for lupus anticoagulant detection. Subcommittee on
lupus anticoagulant/Antiphospholipid Antibody
183
of the Scientific and Standardisation Committee
of the International Society on Thrombosis and
Haemostasis. J Thromb Haemost 2009;7:
1737–40.
Darnige L. Anticoagulant circulant de type lupique (lupus
anticoagulant). EMC Biologie médicale 2015;.
0(0) :1-7 [Article 90-20-0007-A].
FICHE 10.10 – Recherche des polymorphismes
F5 G1691A (facteur V Leiden) et F2 G20210A du
gène la prothrombine
Bertina RM, Koeleman BP, Koster T, et al. Mutation in
blood coagulation factor V associated with resistance
to activated protein C. Nature 1994;369:64–7.
Poort SR, Rosendaal FR, Reitsma PH, et al. A common
genetic variation in the 3’-untranslated region of
the prothrombin gene is associated with elevated
plasma prothrombin levels and an increase in venous
thrombosis. Blood 1996;88. 3698-3670.
Pernod G, Biron-Andreani C, Morange PE, et al. French
group on haemostasis and thrombosis ; French
Society of vascular medicine. Recommendations on
testing for thrombophilia in venous thromboembolic
disease : a French consensus guideline. J Mal Vasc
2009;34:156–203.
Chapitre 11
Suivi biologique des traitements
antithrombotiques
Guide des analyses en hématologie
© 2018 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
186
Hémostase et coagulation
Fiche 11.1
Temps de Quick (INR) en cas de traitement par
antivitamine K
Code NABM 0127
Signification biologique du paramètre
Le temps de Quick (TQ) est un temps de coagulation, mesuré à + 37 °C, d’un plasma citraté pauvre
en plaquettes (PPP), après addition de thromboplastine calcique. C’est un test semi-global de
la coagulation qui permet d’explorer les déficits
en 3 des 4 facteurs Vitamine K-dépendants (facteurs II, VII et X). Il est exprimé en INR (International Normalized Ratio) chez un patient traité
par anti-vitamine K (AVK) pour la surveillance du
traitement anticoagulant.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Objectifs : adaptation des doses et suivi du traitement par AVK. Ce sont des inhibiteurs de la
vitamine K époxyde réductase impliquée dans le
cycle de régénération de la forme réduite de la
vitamine K, indispensable à la maturation posttraductionnelle hépatique des facteurs II, VII, IX
et X. Ils induisent la synthèse de zymogènes pas ou
peu fonctionnels appelés protéines induites par les
AVK ou PIVKA (Protein Induced by Vitamin K),
d’où leur effet anticoagulant. Ce sont des dérivés,
soit coumariniques (acénocoumarol ou warfarine),
soit de l’indanedione (fluindione, plus de 80 %
des prescriptions d’AVK en France). Leurs principaux inconvénients sont leur marge thérapeutique
étroite, leur large variabilité dose-réponse interet intra-individuelle nécessitant une surveillance
biologique par l’INR pour l’adaptation des doses.
Le résultat du TQ est obligatoirement rendu en
INR en cas de traitement par AVK.
Indications : suivi biologique des traitements par
AVK, y compris en cas de surdosage en AVK ou
d’arrêt récent.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Le TQ (INR) est le seul test de première intention pour la surveillance du traitement par AVK.
Les posologies et les INR doivent être consignées dans un carnet de suivi de traitement par
AVK (ANSM). À l’instauration du traitement,
l’utilisation d’algorithmes posologiques est recommandée pour atteindre plus rapidement l’INR
cible. En cas de surdosage asymptomatique, de
toute situation à risque hémorragique ou d’accidents hémorragiques chez des patients traités
par AVK, des recommandations basées sur les
valeurs de l’INR sont proposées par la HAS. Des
appareils d’automesure de l’INR à partir d’un
prélèvement capillaire sont remboursés en France
chez les enfants de moins de 18 ans et chez les
adultes porteurs de valves mécaniques après éducation thérapeutique. Un contrôle des automesures
par un INR au laboratoire d’analyses biomédicales
doit être réalisé en début de traitement puis tous
les 6 mois. Les deux prélèvements doivent être
réalisés dans un délai inférieur à 3 h.
Nature du prélèvement
Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable 0,129 M
[3,8 %]). Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est également possible.
Recommandations pour la
qualité du prélèvement
Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017. Renseigner le nom de l’AVK, la
posologie et la date de tout arrêt éventuel du traitement.
Contraintes d’acheminement
Mode de conservation
Transport du prélèvement à température ambiante entre + 15 °C et + 25 °C.
Les délais de stabilité et de réalisation de l’INR après le prélèvement doivent respecter les
recommandations pré-analytiques du GFHT 2017.
En sang total et plasma : recommandé à température ambiante jusqu’à 24 h, acceptable jusqu’à
4 h à température réfrigérée ou jusqu’à 2 h entre + 25 °C et + 30 °C.
Principe méthodologique
Chapitre 11. Suivi biologique des traitements antithrombotiques
187
Le résultat est exprimé en INR, égal au rapport TQ patient/TQ témoin élevé à la puissance ISI
(index de sensibilité international de la thromboplastine). Les réactifs à ISI proches de 1,0 sont
actuellement recommandés pour améliorer la standardisation de l’INR.
Type de méthode
Méthode automatisée.
Type de mesure
Mesure quantitative.
CIQ
Au moins deux niveaux. Commerciaux. Évaluation, interlaboratoires possible (CIL).
EEQ
EEQ commerciaux de différents niveaux.
Valeurs de référence/Interprétation et performances
L’INR chez l’adulte sain non traité est inférieur à 1,2-1,3 selon la nature et le lot de thromboplastine. L’ANSM précise que, à l’exception de certaines situations spécifiques (valvulopathies
et prothèses de valve cardiaque mécaniques notamment), un INR compris entre 2,0 et 3,0 est
recherché chez les patients sous AVK, avec une valeur cible de 2,5. Normes maximales acceptables
(95e percentiles) recommandées pour les coefficients de variation de reproductibilité de l’INR (GFHT
2015) : INR < 2 ; CV < 7,2% / INR > 2 ; CV < 8,5%.
Causes d’erreur, limites
du test
Les causes d’erreur les plus fréquentes concernent la qualité du prélèvement sanguin. Le TQ/INR
est sensible à des concentrations d’héparine non fractionnée > 1,0 UI/mL et de bas poids moléculaire > 1,5 UI anti-Xa/mL. En cas d’hématocrite élevé > 55 %, l’INR est surestimé, un prélèvement
sur tube adapté est nécessaire. L’INR ne permet pas d’évaluer l’effet des anticoagulants oraux
directs (AOD). Des interférences en cas de fibrinogène élevé ou d’anticoagulant lupique fort sont
également observées avec certains réactifs.
188
Hémostase et coagulation
Fiche 11.2
Activité anti-Xa des héparines et apparentés : héparine
non fractionnée (HNF), héparines de bas poids
moléculaire (HBPM), fondaparinux, danaparoïde
Code NABM 0186
Signification biologique du paramètre
La mesure de l’activité anti-Xa plasmatique permet
d’évaluer la concentration des chaînes d’héparine
(ou apparenté) circulant dans le plasma ayant
une activité inhibitrice vis-à-vis du facteur Xa
(FXa) (apporté comme réactif) en présence
d’antithrombine (AT). L’activité anti-Xa évalue
ainsi spécifiquement l’activité biologique des
chaînes d’héparine porteuses du pentasaccharide
se liant à l’AT et potentialisant son action inhibitrice. La cinétique de l’activité anti-Xa des
héparines et apparentés dépend notamment de
leur poids moléculaire moyen et de la proportion
relative des chaînes courtes et longues d’héparine.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
– Activité anti-Xa de l’héparine non fractionnée (HNF) (improprement appelée « héparinémie »)/du danaparoïde à dose « curative »
Objectifs : le suivi de l’HNF à dose curative est
indispensable du fait de la grande variabilité interet intra-individuelle de la réponse au traitement.
Après administration d’une dose initiale d’HNF
(ou danaparoïde) avec ou sans bolus, l’objectif est
d’ajuster les posologies de manière à se situer dans
une zone thérapeutique, définie en fonction de
l’indication, en respectant les délais entre le prélèvement et l’administration lorsque celle-ci est discontinue. Les posologies sont augmentées en cas
de sous-dosage, diminuées en cas de surdosage.
Patients concernés : tous.
Fréquence du suivi : au moins quotidienne.
– Activité anti-Xa des HBPM à dose « curative »
Objectifs : la mesure de l’activité anti-Xa des
HBPM/fondaparinux permet de dépister un surdosage et/ou une accumulation chez les patients
à risque (cf. infra). Le prélèvement doit être fait
au pic d’activité pour permettre une interprétation
des seuils de surdosage, qui sont propres à chaque
HBPM (cf. infra). Les adaptations éventuelles de
doses n’ont pas été validées lors d’essais cliniques,
qui ont été réalisés sans suivi de l’activité anti-Xa.
Patients concernés :
• insuffisants rénaux (clairance < 60 mL/min
évaluée par Cockcroft), particulièrement ceux
âgés > 75 ans ;
• poids < 40 kg ou > 120 kg ;
• résistance clinique au traitement (par exemple :
patients cancéreux).
Fréquence du suivi : au début du traitement
(après la 3e injection pour les schémas à 2 injections/24 h, deuxième injection pour les schémas
à 1 injection/24 h), puis au bout de quelques
jours (rythme de la surveillance à adapter selon
les résultats, l’évolution de la fonction rénale chez
les patients insuffisants cardiaques ou en réanimation, la durée du traitement). Le suivi de l’activité
anti-Xa des HBPM est inutile dans les autres cas
du fait de la bonne prédictibilité de leur effet, sauf
situation particulière.
– Heures de prélèvement : (hors situation particulière : cf. infra).
HNF/danaparoïde : →perfusion IV : > 4 h après
l’instauration du traitement, ou > 2 h après
un changement posologique, à n’importe quel
moment ; →voie SC : à mi-chemin entre 2 injections (6 h après l’injection si schéma à 2 injections/24 h, 4 h après l’injection si schéma à
3 injections/24 h).
HBPM : au pic d’activité, soit 3 à 4 h après
l’injection pour les schémas à 2 injections/24 h, 4
à 6 h pour les schémas à 1 injection/24 h.
Fondaparinux : au pic d’activité, soit 2 à 3 h après
l’injection.
– Situations particulières : avant un geste invasif à
haut risque hémorragique pour s’assurer de l’absence
d’activité anti-Xa détectable ; lors d’une hémorragie
pour s’assurer de l’absence de surdosage.
Chapitre 11. Suivi biologique des traitements antithrombotiques
– À dose préventive, le suivi de l’activité anti-Xa
des traitements hépariniques n’a pas d’indication.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
HNF : l’intérêt de l’activité anti-Xa par rapport
au TCA pour le suivi de l’HNF est de n’être
influencée ni par les variations des protéines
inflammatoires (facteur VIII, fibrinogène, CRP,
etc.) ni par des déficits acquis en facteurs.
Zone thérapeutique de l’HNF : 0,3 à 0,7 UI/
mL (0,3 à 0,6 UI/mL dans les syndromes coronariens aigus).
Spécialité
HBPM/fondaparinux : l’activité anti-Xa mesurée à l’aide calibrations dédiées est le seul test
utilisable pour évaluer les concentrations de ces
médicaments, mais n’est pas directement corrélée à l’activité antithrombotique. Les résumés et
caractéristiques du produit (RCP) indiquent des
valeurs moyennes mesurées chez des sujets traités
par chaque HBPM, qui ne sont pas des zones thérapeutiques. Il n’est pas défini à ce jour à partir de
quel seuil une diminution de posologie peut être
envisagée ; en revanche, il ne faut pas augmenter la
posologie si la valeur est inférieure à ces moyennes.
Posologie
Activité anti-Xa au pic
m ± ET
Seuil de surdosage
Schéma d’HBPM à 2 injections par jour – prélèvement 3-4 h après l’injection
enoxaparine
100 UI/kg/12 h
1,20 ± 0,17 UI/mL
ND
dalteparine
100-120 UI/kg/12 h
0,6 ± 0,25 UI/mL
1,0
nadroparine
85 UI/kg/12 h
1,0 ± 0,2 UI/mL
ND
Schéma d’HBPM à une injection par jour – prélèvement 4-6 h après l’injection
tinzaparine
175 UI/kg/24 h
0,87 ± 0,15 UI/mL
1,5
nadroparine
171 UI/kg/24 h
1,34 ± 0,15 UI/mL
1,8
fondaparinux (une injection par jour) – prélèvement 2-3 h après l’injection
fondaparinux
7,5 mg/24 h
1,40 ± 0,40 µg/mL
ND
Danaparoïde : cf. RCP.
Nature du prélèvement
Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable 0,129 M
[3,8 %]) ou CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dypiridamole).
Recommandations pour
la qualité du prélèvement
Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017. Respecter le délai entre l’heure
d’injection et celle du prélèvement. Renseigner obligatoirement le médicament, sa posologie par unité
de temps, les heures d’administration et de prélèvement.
Contraintes d’acheminement
Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations du
GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Mode de conservation
Les délais de stabilité et de réalisation de la mesure de l’anti-Xa après le prélèvement doivent respecter les recommandations pré-analytiques du GFHT 2017 :
- en sang total sur tube citraté : jusqu’à 2 heures, à température ambiante ;
- en plasma sur tube citraté : jusqu’à 4 h si centrifugation dans l’heure, plasma décanté ou non,
conservation à température réfrigérée (+ 2 à + 8 °C) ou ambiante ;
- en sang total ou plasma sur tube CTAD : jusqu’à 6 h à température ambiante.
Principe méthodologique
Activité anti-Xa amidolytique : méthode de cinétique enzymatique en un ou deux temps, avec
ajout d’un excès connu de FXa (réactif) et de substrat chromogène spécifique du FXa. Le FXa non
inhibé par l’anticoagulant hydrolyse le substrat, libérant de la paranitroaniline de façon inversement
proportionnelle à la concentration de l’anticoagulant. Les résultats sont obtenus à partir d’une droite
de calibration établie à l’aide de plasmas titrés en HNF/HBPM, fondaparinux, ou danaparoïde suivant le
médicament.
Type de méthode
Méthode automatisée.
Type de mesure
Mesure quantitative.
189
190
Hémostase et coagulation
CIQ
Au moins deux niveaux. Commerciaux. Évaluation interlaboratoires possible (CIL).
EEQ
EEQ commerciaux de différents niveaux.
Valeurs de référence/
Interprétation et
performances
Résultats exprimés en UI/mL. Coefficient de variation intralaboratoire de la plupart des méthodes
automatisées < 10 %. La variabilité interlaboratoire est plus élevée (CV > 20 %) liée à l’hétérogénéité
des réactifs (présence d’antithrombine ou de sulfate de dextran).
Causes d’erreur, limites
Prélèvement réalisé du côté du bras perfusé, contamination par de l’héparine au moment du
prélèvement, concentrations résiduelles d’AOD anti-Xa (y compris < 30 ng/mL), prélèvement ictérique,
hémolysé, déficit sévère en AT avec certaines méthodes. Le sulfate de dextran présent dans certains
réactifs peut entraîner une surestimation de l’activité anti-Xa dans certains contextes notamment après
neutralisation par le sulfate de protamine.
Chapitre 11. Suivi biologique des traitements antithrombotiques
191
Fiche 11.3
Activité anti-Xa des anticoagulants oraux (hors héparine
ou dérivés) rivaroxaban, apixaban, edoxaban
Signification biologique du paramètre
La mesure de l’activité anti-Xa des anticoagulants
oraux directs (AOD) permet la quantification de
la concentration plasmatique des AOD anti-Xa
(xabans) : rivaroxaban, apixaban et edoxaban.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
La mesure de la concentration des xabans est
réalisée dans certaines situations critiques : accident
hémorragique ou thromboembolique, nécessité
d’un acte invasif urgent, thrombolyse d’un infarctus
cérébral, aggravation brutale de la fonction rénale
ou hépatique pouvant exposer à un surdosage. Elle
Nature du prélèvement
Recommandations pour la
qualité du prélèvement
ne doit pas être utilisée en dehors de ces situations
d’urgence ni pour l’adaptation des doses.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Test de première intention dans les situations listées ci-dessus. En cas d’accident hémorragique,
d’acte invasif urgent, d’intention de thrombolyse
d’un infarctus cérébral, une prise en charge spécifique basée sur la concentration est proposée
(GFHT, GIHP, SFNV). À noter que les xabans
peuvent interférer avec les tests de coagulation
de façon différente selon le xaban et les réactifs
de laboratoire.
Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable 0,129 M
[3,8 %]). Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est également
possible.
Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
Contraintes d’acheminement
Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations
du GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Mode de conservation
Le GFHT n’a pas, à ce jour, émis de recommandations concernant les conditions de conservation
du prélèvement pour cet examen. Stabilité en sang total : au moins 4 h, température ambiante.
Stabilité en plasma : au moins 8 h, température ambiante. Congélation à – 20 °C : stabilité au
moins 30 jours.
Principe méthodologique
Activité anti-Xa amidolytique : méthode en un ou deux temps, avec ajout d’une quantité connue
de facteur Xa et de substrat spécifique du facteur Xa. Le facteur Xa non inhibé par l’anticoagulant
hydrolyse le substrat. La libération de paranitroaniline est inversement proportionnelle à la concentration de l’anticoagulant. Les résultats exprimés en concentrations dites pondérales (en ng/mL)
sont obtenus à partir d’une droite de calibration établie à l’aide de plasmas titrés surchargés en
rivaroxaban, apixaban ou edoxaban, suivant le médicament pris par le patient. Il n’existe pas d’AOD
anti-Xa universel de référence pour la calibration.
Type de méthode
Méthode automatisée.
Type de mesure
Mesure quantitative.
CIQ
Au moins deux niveaux. Commerciaux.
EEQ
EEQ commerciaux de différents niveaux.
Valeurs de référence/Interprétation et performances
Le domaine de linéarité est compris entre ∼20 ng/mL et 500 ng/mL.
192
Hémostase et coagulation
Causes d’erreur, limites
À interpréter selon le contexte clinique. L’interprétation est rendue difficile du fait d’une importante
variabilité inter-individuelle des concentrations attendues. Pour information, les valeurs (5e95e percentiles) retrouvées chez les patients traités pour FA sont comprises au pic (2 à 3 h après la
prise) entre 184 et 343 ng/mL (rivaroxaban 20 mg) ; 91 et 321 ng/mL (apixaban 5 mg × 2) ; 120 et
250 ng/mL (edoxaban 60 mg) ; et en résiduel (juste avant la prise suivante, soit 12 h pour apixaban
et 24 h pour rivaroxaban et edoxaban), entre 12 et 137 ng/mL (rivaroxaban 20 mg) ; 41 et 230 ng/
mL (apixaban 5 mg × 2) ; 10 et 40 ng/mL (edoxaban 60 mg). Du fait de la variation des concentrations au cours du temps, le résultat doit être interprété en fonction du délai entre la dernière
prise et le prélèvement. L’exposition du patient au médicament est plus fidèlement représentée
par la valeur mesurée en résiduel. Actuellement, il n’existe pas de seuil de surdosage associé à un
risque accru de saignement pour les xabans. Ainsi, une expertise en hémostase est nécessaire pour
l’interprétation des dosages.
Tout autre anticoagulant à activité anti-Xa, notamment lors de relais par les dérivés hépariniques,
peut interférer et faussement majorer la concentration mesurée de xabans. Des trousses de dosage
spécifiques des AOD, sans interférences avec les dérivés hépariniques sont disponibles.
Chapitre 11. Suivi biologique des traitements antithrombotiques
193
Fiche 11.4
Activité anti-IIa des anticoagulants oraux (hors héparine
ou dérivés) dabigatran
Signification biologique du paramètre
La mesure de l’activité anti-IIa permet la quantification plasmatique de la concentration de dabigatran, anticoagulant oral direct.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
La mesure de la concentration du dabigatran
est réalisée dans certaines situations critiques :
accident hémorragique ou thromboembolique,
nécessité d’un acte invasif urgent, thrombolyse
d’un infarctus cérébral avec ou sans réversion
par l’antidote (l’idarucizumab), aggravation brutale de la fonction rénale pouvant exposer à un
Nature du prélèvement
Recommandations pour la
qualité du prélèvement
Contraintes d’acheminement
surdosage. Elle ne doit pas être utilisée en dehors
de ces situations ou pour l’adaptation des doses.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Test de première intention dans les situations listées ci-dessus. En cas d’accident hémorragique,
d’acte invasif urgent, de thrombolyse d’un infarctus cérébral, une prise en charge spécifique basée
sur la concentration et la disponibilité ou non de
l’antidote, l’idarucizumab, est proposée (GFHT,
GIHP, SFNV). À noter que le dabigatran peut
interférer avec les tests de coagulation de façon
différente selon les réactifs de laboratoire.
Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable 0,129 M
[3,8 %]). Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est également possible.
Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations
du GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Mode de conservation
Le GFHT n’a pas, à ce jour, émis de recommandations concernant les conditions de conservation du
prélèvement pour cet examen. Stabilité en sang total : au moins 4 h, température ambiante. Stabilité
en plasma : au moins 8 h, température ambiante. Congélation à – 20 °C, stabilité : au moins 30 jours.
Principe méthodologique
Méthode de coagulation : temps de thrombine dilué. L’échantillon plasmatique à tester est dilué
avec un pool de plasma. La coagulation est initiée par ajout de thrombine humaine. Le temps de
coagulation est fonction de la concentration de dabigatran dans le plasma à tester.
Activité anti-IIa amidolytique, test à l’écarine : le principe repose sur le clivage de la prothrombine
par l’écarine. Les produits de clivage générés, principalement la meizothrombine, clivent un substrat chromogène libérant de la paranitroaniline. Ce clivage est inhibé par le dabigatran et la quantité
de paranitroaniline mesurée est inversement proportionnelle à la concentration de dabigatran. Les
résultats exprimés en concentrations dites pondérales (en ng/mL) sont obtenus à partir d’une droite
de calibration établie à l’aide de plasmas titrés surchargés en dabigatran.
Type de méthode
Méthode automatisée.
Type de mesure
Mesure quantitative.
CIQ
Au moins deux niveaux. Commerciaux.
EEQ
Oui.
Performances du test
Le domaine de linéarité est compris entre ∼15 ng/mL et ∼500 ng/mL.
194
Hémostase et coagulation
Causes d’erreur, limites
du test
L’interprétation est rendue difficile du fait d’une importante variabilité inter-individuelle des concentrations attendues. Une expertise en hémostase est nécessaire pour l’interprétation des dosages.
Une concentration supérieure à 200 ng/mL est associée à un risque accru de saignement lorsque la
mesure est effectuée en résiduel chez un patient traité pour fibrillation atriale. Pour information, les
valeurs (25e-75e percentiles) retrouvées chez les patients traités par dabigatran 150 mg × 2 pour
FA, sont comprises entre 117-275 ng/mL au pic et entre 61 et 143 ng/mL en résiduel.
À interpréter selon le contexte clinique.
Tout autre anticoagulant à activité anti-IIa directe peut interférer et faussement majorer la concentration mesurée de dabigatran avec les 2 types de tests.
Seul le « temps de thrombine dilué » est sensible à la présence d’héparine non fractionnée qui peut
majorer la concentration mesurée dabigatran.
Chapitre 11. Suivi biologique des traitements antithrombotiques
195
Fiche 11.5
Mesure du temps de thrombine
Code RIHN E201
Signification biologique du paramètre
Le temps de thrombine (TT), est un test global
d’exploration de la fibrinoformation. Le TT ne
figure plus à la nomenclature des actes de biologie
médicale.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Le TT n’est préconisé ni dans la prise en charge de
l’évaluation préopératoire du risque hémorragique,
ni pour l’exploration d’une CIVD, ni pour le suivi
des traitements hépariniques. Pour les anomalies
rares du fibrinogène, le TT peut être substitué par
le dosage fonctionnel du fibrinogène (méthode de
Clauss). Le TT est d’une extrême sensibilité au
dabigatran, inhibiteur direct de la thrombine, mais
aussi à la présence d’autres composants naturels ou
chimiques, exerçant une activité anti-IIa, parmi
lesquels l’héparine non fractionnée.
Nature du prélèvement
Recommandations pour la
qualité du prélèvement
Contraintes d’acheminement
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Chez un patient traité par dabigatran, en situation
d’urgence (accident hémorragique, nécessité d’un
acte invasif urgent, thrombolyse d’un infarctus
cérébral) et en l’absence de test de dosage spécifique, un TT peut être réalisé. Un TT dans les
valeurs de référence (ratio temps du malade/
temps du témoin < 1,20 le plus souvent), correspond à une concentration très faible à nulle de
dabigatran. En revanche, le TT est inutilisable
pour la quantification du dabigatran. Le TT peut
aussi s’inscrire dans une démarche préanalytique
d’assurance-qualité du prélèvement d’hémostase
pour vérifier l’absence de traces d’héparine ou
de dabigatran dans le prélèvement ou lorsque la
nature de l’anticoagulant que reçoit le patient
n’est pas connue.
Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable 0,129 M
[3,8 %]). Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine dipyridamole) est également possible.
Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations
du GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Mode de conservation
Le GFHT n’a pas, à ce jour, émis de recommandations concernant les conditions de conservation
du prélèvement pour la mesure du TT. La synthèse de la littérature de Mauge et al. (2014) indiquait
une stabilité en plasma frais de 7 jours et en plasma congelé inférieure à 10 mois.
Principe méthodologique
Le TT, test chronométrique, est un temps de coagulation à + 37 °C d’un plasma citraté, en présence
de thrombine calcique. La formation du caillot est détectée par des méthodes électromécaniques ou
optiques. Le résultat est exprimé en secondes rapportées au temps d’un plasma témoin.
Type de méthode
Méthode automatisée.
Type de mesure
Mesure quantitative.
CIQ
Au moins deux niveaux. Commerciaux. Évaluation interlaboratoires possible (CIL).
EEQ
EEQ commerciaux de différents niveaux.
Valeurs de référence/Interprétation et performances
En fonction des fournisseurs, les concentrations de thrombine varient. Ainsi, compte tenu de
l’absence de standardisation de ce test, chaque laboratoire doit établir ses propres valeurs de
référence. Au-delà de 120 sec., le TT manque de précision.
196
Hémostase et coagulation
Causes d’erreur, limites
- L’allongement du TT est peu spécifique et peut survenir dans différents contextes clinico-biologiques : hypofibrinogénémies, dysfribinogénémies, protéines monoclonales, produits de dégradation
du fibrinogène ou de la fibrine (du fait de leur activité antithrombine) au cours de fibrinolyse aiguë
ou de coagulopathie de consommation, patients ayant reçu des solutés de remplissage.
- Le TT est très sensible à la présence de traces d’héparine dans le prélèvement (contamination
ou traitement reçu par le patient).
Chapitre 11. Suivi biologique des traitements antithrombotiques
197
Fiche 11.6
Thrombopénies induites par l’héparine (TIH) : Recherche
d’anticorps anti-facteur 4 plaquettaire (FP4) par
technique immunologique
Code NABM 1024
Signification biologique du paramètre
Les traitements par héparine peuvent induire la
synthèse d’anticorps dits héparine-dépendants
généralement dirigés contre le facteur 4 plaquettaire associé à l’héparine (anti-HFP4) responsables
d’une thrombopénie induite par l’héparine (TIH).
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
La recherche d’anticorps anti-HFP4 ne doit être
prescrite que lors d’une suspicion de TIH reposant sur un faisceau d’arguments :
• diminution de 30 à 50 % de la numération
plaquettaire sous héparine dans un délai de 5 à
21 jours après le début du traitement (délai plus
précoce possible si exposition à l’héparine dans les
100 jours antérieurs) ;
• thrombose veineuse ou artérielle (nouvelle ou
extension d’un processus thrombotique initial),
nécrose cutanée au site d’injection sous-cutané
de l’héparine, réaction systémique après injection
intraveineuse d’héparine.
Nature du prélèvement
Recommandations pour la
qualité du prélèvement
Contraintes
d’acheminement
Un score de probabilité pré-test (score des 4 T’s)
aide à guider la prescription de ces analyses qui
seront réalisées essentiellement en cas de score
intermédiaire ou élevé (≥ 4), mais il manque
de sensibilité dans certains contextes, comme en
réanimation ou après chirurgie cardiaque avec
circulation extracorporelle où la persistance de
la thrombopénie postopératoire ou une nouvelle
chute des plaquettes sont les critères les plus
fiables.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Examen de première intention lors d’une suspicion
de TIH. Compte tenu de son manque de spécificité, avant de conclure à un diagnostic de TIH,
un test immunologique positif doit être complété
par un test fonctionnel pour vérifier le pouvoir
pathogène des anticorps anti-HFP4. Si la suspicion
clinique est forte et la recherche d’anticorps antiHFP4 est négative, les tests fonctionnels peuvent
mettre en évidence des anticorps héparine-dépendants dirigés contre une autre cible.
Sang prélevé sur tube sec ou sur citrate de sodium (0,105 M, 0,109 M [3,2 %] ou 0,129 M [3,8 %]).
Pas de recommandations spécifiques.
Température ambiante si transport rapide, sinon réfrigéré ou congelé.
Mode de conservation
Pas de recommandations spécifiques du GFHT. Plasma ou sérum réfrigéré pendant 7 jours, congelé au-delà.
Principe méthodologique
- Tests ELISA, IgG ou IgG/A/M et cibles antigéniques variables : FP4/héparine - FP4/polyvinylsulfonate
(PVS) - héparine + lysat plaquettaire.
- Test en chimiluminescence (CLIA), IgG ou IgG/A/M, cible FP4/PVS.
- Méthode compétitive d’agglutination de particules de latex (PaGIA®), Ig G/A/M, cible FP4/PVS (test
unitaire).
- Agglutination de particules de latex/filtration sur gel, IgG/A/M, cible FP4/Héparine.
- Immunochromatographie sur membrane (STIC), Ig G, cible Ag FP4/polynanion (test unitaire).
198
Hémostase et coagulation
Type de méthode
-
Type de mesure
Mesure semi-quantitative pour ELISA et chimiluminescence, qualitative pour les autres.
Méthode compétitive d’agglutination de particules de latex : automate ACLTop®.
Test en chimiluminescence : automate AcuStar®.
Agglutination de particules de latex/filtration sur gel : centrifugeuse spécifique.
Tests ELISA : lecteur spectrophotométrique de microplaque.
CIQ
Fournis dans chaque trousse.
EEQ
Oui.
Valeurs de référence/
Interprétation et
performances
Causes d’erreur, limites
Excellente sensibilité (Ss) au prix d’une moins bonne spécificité (Sp) : ELISA IgG : Ss : 98,3, Sp :
85,4 %. ELISA IgG/A/M : Ss 96,7 % Sp 86,8 % ; CLIA IgG : Ss : 98,8, Sp 94,6 %. CLIA IgG/A/M : Ss :
98,9, Sp 85,6 % ; PaGIA : Ss 96,5 %, Sp 93,7 %. STIC : Ss 98,4 %, Sp 90,3 %. Dans un contexte de
chirurgie cardiaque, la Sp est médiocre : 30 à 50 % des patients développent des anticorps anti-FP4,
associés à une TIH dans 1 à 3 % des cas.
Les anticorps pathogènes étant d’isotype IgG, l’utilisation de trousses IgG spécifiques est
recommandée. Lors de la réalisation d’un test ELISA, la probabilité clinique de la TIH est fortement
corrélée à l’absorbance mesurée et les résultats doivent être exprimés en mentionnant l’absorbance et
le seuil de positivité.
Les tests unitaires rapides présentent parfois une difficulté d’interprétation. Tout test douteux
doit être considéré comme positif afin de garantir leur bonne valeur prédictive négative et un test
semi-quantitatif doit être réalisé.
Chapitre 11. Suivi biologique des traitements antithrombotiques
199
Fiche 11.7
Thrombopénies induites par l’héparine (TIH) : tests
fonctionnels pour la mise en évidence des anticorps
héparine-dépendants
Code NABM 1011 par méthode d’agrégation
Signification biologique du paramètre
Les traitements par héparine peuvent induire la synthèse d’anticorps dits héparine-dépendants généralement dirigés contre le facteur 4 plaquettaire associé
à l’héparine (anti-HFP4) responsables d’une thrombopénie induite par l’héparine (TIH). Ces anticorps
peuvent être détectés par un test fonctionnel qui
met en évidence in vitro une activation et/ou une
agrégation plaquettaire en présence d’héparine.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
La recherche de ces anticorps ne doit être prescrite que lors d’une suspicion de TIH reposant
sur un faisceau d’arguments :
• diminution de 30 à 50 % de la numération
plaquettaire (NP) sous héparine dans un délai de
5 à 21 jours après le début du traitement (délai
plus précoce possible si exposition à l’héparine
dans les 100 jours antérieurs) ;
• thrombose veineuse ou artérielle (nouvelle ou
extension d’un processus thrombotique initial),
nécrose cutanée au site d’injection sous-cutané
de l’héparine, réaction systémique après injection
intraveineuse d’héparine.
Nature du prélèvement
Recommandations pour la
qualité du prélèvement
Contraintes
d’acheminement
Mode de conservation
Ces tests doivent être prescrits après discussion
clinico-biologique. Un score de probabilité aide
à guider la prescription de ces analyses qui sont
réalisées essentiellement en cas de score intermédiaire ou élevé (≥ 4), mais il manque de
sensibilité dans certains contextes comme en
réanimation ou après chirurgie cardiaque avec
circulation extracorporelle où la persistance de
la thrombopénie postopératoire ou une nouvelle
chute des plaquettes sont les critères les plus
fiables.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
La recherche d’une activation ou d’une agrégation plaquettaire doit être réalisée pour confirmer
le pouvoir pathogène des anti-HFP4 mis en évidence par un test immunologique. Elle est généralement réalisée en deuxième intention après un
test immunologique positif mais peut aussi venir
en première ligne en fonction du contexte. Si la
suspicion clinique est forte et la recherche d’antiHFP4 négative, les tests fonctionnels peuvent
mettre en évidence des anticorps héparine-dépendants dirigés contre une autre cible.
Sang prélevé sur tube sec ou sur citrate de sodium (0,105 M, 0,109 M [3,2 %] ou 0,129 M [3,8 %]).
Attention à NE PAS PRÉLEVER sur tubes CTAD (qui contiennent un inhibiteur de l’activation
plaquettaire) qui pourraient rendre le test faussement négatif.
Prélever avant la mise sous Orgaran qui peut négativer les tests fonctionnels.
Température ambiante si transport rapide, sinon réfrigéré ou congelé.
Pas de recommandations spécifiques du GFHT. Plasma ou sérum du jour, congelé au-delà.
200
Hémostase et coagulation
Principe méthodologique
Les plaquettes-témoin, lavées pour le test de libération de sérotonine radiomarquée (SRA) ou non
lavées pour le test d’agrégation plaquettaire (TAP) ou pour la cytométrie en flux (CMF), sont incubées
avec le plasma du patient et une faible concentration d’héparine (0,5 UI ou 1 UI/mL). Lorsque des
anticorps anti-HFP4 pathogènes sont présents dans le plasma, les plaquettes sont activées. Le
signal d’activation est mesuré en fluorescence (CMF), par la libération de SRA ou par le pourcentage
d’agrégation plaquettaire (TAP ou HIPA). Les seuils de positivité sont définis par le laboratoire. Cette
activation/agrégation ne doit pas être observée en présence d’une forte concentration d’héparine (10 UI
ou 100 UI) et/ou lorsque les plaquettes ont préalablement été incubées avec un anticorps monoclonal
IV.3 qui bloque l’accès au Récepteur Fc γ RII. SRA avec agrément pour utilisation de la radioactivité.
Type de méthode
Méthode manuelle.
Type de mesure
Mesure qualitative.
CIQ
Non. Utiliser comme CIQ le plasma d’un patient ayant un test fonctionnel positif.
EEQ
Oui.
Valeurs de référence/
Interprétation et
performances
Causes d’erreur, limites
TAP : sensibilité > 80 % avec une spécificité > à 90 %.
SRA et CF. : sensibilité > 90 %. Spécificité > 95 %.
Faux négatifs :
1) défaut de sensibilité des plaquettes-témoin aux anticorps de TIH ;
2) présence d’héparine ou d’Orgaran® dans le plasma qui peut inhiber l’activation/agrégation
plaquettaire induite par les anticorps de TIH ;
3) en TAP et CMF si immunoglobulines présentes dans le plasma riche en plaquettes du témoin ;
4) pour les techniques en plaquettes lavées : trop faible quantité de FP4.
Faux positifs : si présence de thrombine dans le plasma patient.
Chapitre 11. Suivi biologique des traitements antithrombotiques
201
Fiche 11.8
Exploration biologique de la pharmacodynamie des
médicaments antiplaquettaires. Test d’agrégation
plaquettaire en plasma riche en plaquettes (PRP)
Code RIHN E054
Signification biologique du paramètre
Les traitements antiplaquettaires par aspirine et
anti P2Y12 : thiénopyridines (clopidogrel, prasugrel) et anti-P2Y12 directs (ticagrelor, etc.) sont
largement utilisés, notamment chez les patients
avec syndrome coronaire aigu et/ou bénéficiant
d’une angioplastie coronaire, mais également en
neurologie interventionnelle (clopidogrel). De
nombreuses études ont montré une variabilité
interindividuelle de la réponse biologique au clopidogrel, de cause génétique et non génétique,
avec environ 30 % des patients présentant un
niveau d’inhibition plaquettaire insuffisant. Des
interactions médicamenteuses diminuant son effet
existent également. La réponse aux anti-P2Y12
directs (ticagrelor) est en revanche plus prévisible.
Une inhibition significative de la voie P2Y12
permet de réduire la survenue de complications
thrombotiques notamment en phase aiguë des
syndromes coronariens aigus (SCA). À l’inverse,
une inhibition plaquettaire excessive est à éviter
afin de limiter le risque hémorragique.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
L’objectif du test d’agrégamétrie est d’analyser la
réponse à un anti-P2Y12 et/ou à l’aspirine. Cette
analyse ne doit pas s’appliquer à la surveillance systématique d’un traitement antiplaquettaire mais seulement à certains cas rares, notamment pour évaluer :
• la réponse biologique en cas de résistance
clinique (thrombose de stent ou récidive) ;
• l’observance d’un patient ;
• la récupération des fonctions plaquettaires après
arrêt du (des) traitement(s) avant une procédure
invasive ;
• la neutralisation de l’antiplaquettaire au décours
d’un syndrome hémorragique.
Cette fiche concerne spécifiquement le test
d’agrégamétrie qui peut être complété pour les
anti-P2Y12 par le test VASP par cytométrie en
flux ou ELISA sur sang total (cf. fiche 11.9 « Test
VASP par cytométrie en flux ou ELISA »).
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
L’étude de la réponse à un anti-P2Y12 et/ou à
l’aspirine est un examen de première ou seconde
intention selon le contexte.
Nature du prélèvement
Sang total prélevé sur citrate de sodium (0,105 ou 0,109 M ou 0,129 M). Prélèvement sur tube CTAD
(citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) contre-indiqué.
Recommandations pour la
qualité du prélèvement
Le sang doit être prélevé après une période de repos pour atténuer l’effet de l’exercice physique et à
distance d’une prise de tabac (30 min) et d’une absorption de caféine (2 h). Le prélèvement à jeun est
conseillé mais reste possible après une collation très légère et dépourvue de matières grasses.
Le prélèvement doit être effectué avec une aiguille de 21G sous stase veineuse minimale dans des
tubes en plastique ou en verre siliconé après avoir éliminé les premiers mL de sang (tube de purge).
Tous les médicaments doivent être signalés pour éviter les biais d’interprétation des résultats (en
particulier anti-inflammatoires non stéroïdiens, inhibiteurs de pompes à protons, etc.). Un traitement de
5 jours minimum pour les thiénopyridines est nécessaire avant les tests d’exploration.
Contraintes
d’acheminement
Transport du prélèvement à température ambiante entre + 15 °C et + 25 °C, le plus rapidement possible.
L’utilisation d’un pneumatique doit être validée par le laboratoire.
202
Hémostase et coagulation
Mode de conservation
La stabilité du sang total est au maximum de 3 h à température ambiante. Pas de conservation possible.
Principe méthodologique
Le test est réalisé en plasma riche en plaquettes (PRP) préparé par centrifugation du sang citraté
10 min à 200 g entre + 18 et + 22 °C, sans frein, ou par sédimentation en cas de plaquettes
géantes. La numération plaquettaire du PRP ne doit pas être ajustée par du plasma autologue pauvre
en plaquettes jusqu’à 600 G/L. En cas de thrombopénie, les résultats seront interprétés avec prudence.
Le principe du test est basé sur une mesure photométrique de l’éclaircissement du PRP secondaire au
phénomène d’agrégation initié par l’acide arachidonique (aspirine) ou l’adénosine diphosphate, ADP
(anti-P2Y12).
Type de méthode
Méthode essentiellement manuelle.
Type de mesure
Mesure à la fois qualitative et quantitative.
CIQ
Pas de CIQ disponible. Les résultats sont interprétés au regard de valeurs de référence établies par les
laboratoires pour le couple réactifs/appareil utilisé.
EEQ
Non.
Valeurs de référence/
Interprétation et
performancesdu test
Causes d’erreur, limites
du test
Les résultats sont exprimés en pourcentage maximal d’agrégation (parfois en vélocité, en agrégation
résiduelle, en aire sous la courbe). L’agrégation plaquettaire sur PRP relève d’une pratique spécialisée
et doit être limitée à des centres expérimentés. À titre indicatif la reproductibilité intra-série (n = 21)
pour les agonistes usuels et pour un couple réactif agoniste défini se situe entre 3,8 et 6,6 %.
Une bonne réponse à un traitement par thiénopyridines se traduit par une agrégation à l’ADP 5, 10 ou
20 µM en PRP < 50 % (à établir pour chaque agrégomètre). Une bonne réponse à un traitement par
l’aspirine se traduit par une agrégation à l’acide arachidonique < 20 %.
Les prélèvements très hémolysés, lipémiques ou avec une numération plaquettaire insuffisante dans le
PRP (< 150 G/L) modifient l’interprétation des résultats. Les résultats doivent également être interprétés
en fonction du traitement pris par le patient et des maladies associées (diabète, hypertension, AOMI, etc.).
Chapitre 11. Suivi biologique des traitements antithrombotiques
203
Fiche 11.9
Test VASP par cytométrie en flux ou ELISA pour
l’exploration biologique de la pharmacodynamie des
médicaments antiplaquettaires anti-P2Y12
Code RIHN E140
Signification biologique du paramètre
Les traitements antiplaquettaires anti-P2Y12 par
thiénopyridines (clopidogrel, prasugrel) et antiP2Y12 directs (ticagrelor, etc.) sont largement
utilisés, notamment chez les patients avec syndrome coronaire aigu et/ou bénéficiant d’une
angioplastie coronaire, ainsi qu’en neurologie
interventionnelle (clopidogrel et ticagrelor). De
nombreuses études ont montré une variabilité
interindividuelle de la réponse biologique au clopidogrel, de cause génétique et non génétique
(≈ 30 % des patients présentent un niveau d’inhibition plaquettaire insuffisant). Des interactions
médicamenteuses diminuant son effet existent
également. La réponse aux anti-P2Y12 directs
(ticagrelor) est en revanche plus prévisible. Une
inhibition significative de la voie P2Y12 permet
de réduire la survenue de complications thrombotiques notamment en phase aiguë des syndromes coronariens aigus (SCA). À l’inverse, une
inhibition plaquettaire excessive peut être associée
à un risque hémorragique. Le principe du test
repose sur la mesure de la phosphorylation de la
VASP (Vasodilatator Stimulated Phosphoprotein),
protéine intra-plaquettaire spécifique de la signalisation liée au récepteur P2Y12. Le degré de phosphorylation de la VASP est corrélé à l’efficacité du
traitement par les anti- P2Y12.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
L’objectif du test VASP est d’analyser la réponse à
un anti-P2Y12. Cette analyse ne doit pas s’appliquer à la surveillance systématique d’un traitement anti-P2Y12, mais elle est indiquée dans
certains cas rares, notamment pour évaluer :
• la réponse biologique en cas de résistance
clinique (thrombose de stent ou récidive) ;
• l’observance d’un patient ;
• la récupération des fonctions plaquettaires après
arrêt du (des) traitement(s) avant une procédure
invasive ;
• la neutralisation de l’anti-P2Y12 au décours
d’un syndrome hémorragique.
Cette fiche concerne spécifiquement le test de
phosphorylation de VASP par cytométrie en flux
ou ELISA réalisé sur sang total. Pour les tests en
agrégométrie, voir fiche 11.8 : « Exploration biologique de la pharmacodynamie des médicaments
antiplaquettaires ».
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
La recherche de résistance aux traitements antiplaquettaires anti-P2Y12 est à réaliser en fonction
du contexte clinique.
Nature du prélèvement
Sang total sur tube citrate de sodium à 0,105, 0,109 M (3,2 %) ou 0,129 M (3,8 %). Prélèvement sur
tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) contre-indiqué.
Recommandations pour la
qualité du prélèvement
Les conditions de prélèvement sont clairement définies par l’ISTH.
Une durée de traitement minimum aux thiénopyridines (minimum de 5 jours) doit être respectée avant
d’effectuer ce test pour une évaluation de réponse pertinente en traitement chronique. En phase aiguë
d’un SCA, le test peut être réalisé 12 heures après la dose de charge.
Contraintes d’acheminement
Transport du prélèvement à température ambiante entre + 15 °C et + 25 °C, en minimisant les chocs
(ne pas utiliser de système pneumatique).
Mode de conservation
À réaliser dans les 48 heures qui suivent le prélèvement.
204
Hémostase et coagulation
Principe méthodologique
Test VASP réalisé par cytométrie en flux ou par ELISA, sur sang total dans les deux cas. Après perméabilisation cellulaire, la VASP phosphorylée est marquée avec un anticorps spécifique par marquage
indirect. Deux conditions sont testées en présence de PGE1 seul ou de PGE1 + ADP. Il est conseillé de
confronter les résultats à ceux d’un test d’agrégométrie (technique de référence).
Type de méthode
Méthode manuelle, lecture semi-automatique (cytométrie en flux, ELISA). À ce jour un seul fournisseur
existe : Biocytex-Stago.
Type de mesure
Mesure quantitative. Les résultats sont exprimés en Index de réactivité plaquettaire (IRP) en ( %).
CIQ
Non.
EEQ
Non.
Valeurs de référence/
Interprétation et
performances
Valeurs de référence à établir par le laboratoire. Les performances varient selon la sensibilité et les
réglages du cytomètre. Une bonne réponse à un traitement par anti-P2Y12 se traduit par un IRP*
< 50 % et a été déterminée après dose de charge en phase aiguë du SCA. Aucun seuil n’a été
déterminé dans les autres pathologies. Une valeur < à 20 % expose à un risque hémorragique (3,4).
Absence d’interférence avec l’aspirine et les anti-GPIIbIIIa.
Causes d’erreur, limites
du test
Les plaquettes sont sensibles à de nombreux facteurs pouvant induire un biais à cette technique s’ils
ne sont pas maîtrisés (ex : qualité du prélèvement, choc physique ou thermique, etc.).
Chapitre 11. Suivi biologique des traitements antithrombotiques
Bibliographie du chapitre 11
FICHE 11.1 – temps de Quick (INR) en cas de
traitement par antivitamine K.
Synthèse des recommandations professionnelles HAS.
« Prise en charge des surdosages en antivitamines K,
des situations à risque hémorragique et des accidents
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www.has-sante.fr.
Rapport ANSM. « Les anticoagulants en France en 2014:
état des lieux, synthèse et surveillance ». Avril 2014.
FICHE 11.2 – Activité anti-Xa des héparines et
apparentés: héparine non fractionnée (HNF),
héparines de bas poids moléculaire (HBPM),
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Gouin-Thibault I, Lecompte T, Sie P, et al. Anticoagulants usuels: maniement et gestion des complications.
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heparin activity in patients after heparin reversal by
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FICHE 11.3 – Activité anti-Xa des anticoagulants
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apixaban, edoxaban.
GFHT: http://site.geht.org.
GIHP: http://gihp.org.
https://www.societe-francaise-neurovasculaire.fr.
FICHE 11.4 – Activité anti-IIa des anticoagulants
oraux (hors héparine ou dérivés) dabigatran.
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https://www.societe-francaise-neurovasculaire.fr.
FICHE 11.5 – Mesure du temps de thrombine.
HAS. Biologie des anomalies de l’hémostase. Tome II:
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Dabigatran etexilate et examens de biologie médicale.
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FICHE 11.6 – Recherche d’anticorps anti-facteur 4
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Hémostase et coagulation
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Chapitre 12
Autres contextes
clinico-biologiques
Guide des analyses en hématologie
© 2018 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
208
Hémostase et coagulation
Fiche 12.1
Mesure de l’activité de la protéase du facteur Willebrand
(ADAMTS 13)
Code LC E048
Signification biologique du paramètre
ADAMTS13 (A Disintegrin And Metalloprotease
with ThromboSpondin type 1 repeats, member 13)
est une métalloprotéase qui clive spécifiquement
le facteur Willebrand (VWF) au niveau de la
liaison peptidique Tyr1605-Met1606 (domaine
A2 du VWF). Cette protéase réduit ainsi la taille
des multimères du VWF et régule ses fonctions
hémostatiques. ADAMTS13 est synthétisée par les
cellules Ito du foie, les cellules endothéliales et les
mégacaryocytes. Sa concentration plasmatique est
de l’ordre de 1 µg/mL et sa demi-vie comprise
entre 2 et 3 jours. En pathologie, un déficit sévère
de l’activité d’ADAMTS13 (< 10 %) est associé
au purpura thrombotique thrombocytopénique
(PTT). Le PTT est une microangiopathie thrombotique (MAT) et donc définie à ce titre par l’association d’une anémie hémolytique mécanique,
d’une thrombopénie sévère de consommation et
d’une ischémie multiviscérale qui sont à l’origine
des signes cliniques observés chez les patients.
L’absence d’activité d’ADAMTS13 aboutit à
l’accumulation de VWF très hautement multimérisé qui favorise la formation spontanée de thrombi
plaquettaires dans la microcirculation, responsables
de la MAT. Il s’agit d’une maladie rare dont la
prévalence annuelle en France est estimée à 13 cas
par million d’habitants. Sur le plan physiopathologique, on distingue 3 formes de PTT :
• le PTT acquis auto-immun dû à la présence
d’auto-anticorps anti-ADAMTS13 (75 % des cas) ;
• le PTT acquis via des mécanismes non déterminés (22 % des cas) ;
• le déficit congénital en ADAMTS13 résultant
de mutations du gène ADAMTS13 (syndrome
d’Upshaw-Schulman [USS], ∼ 3 % des cas).
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Objectifs : dans un contexte de diagnostic différentiel des MAT, cet examen a pour objectif de mettre
en évidence ou non un déficit fonctionnel sévère de
l’activité d’ADAMTS13 (< 10 %). Dans un contexte
de suivi de PTT, cet examen a pour objectif de
détecter une diminution de l’activité d’ADAMTS13
au cours de la période de rémission clinique.
Principales indications :
1) diagnostic positif de PTT dans un contexte
de MAT (argument biologique confirmant le
diagnostic clinique) ;
2) diagnostic d’exclusion d’un PTT dans un
contexte de suspicion de syndrome hémolytique
et urémique atypique (argument biologique
confortant l’utilisation d’eculizumab) ;
3) suivi d’un PTT acquis connu (détection d’une
rechute biologique précédant une rechute clinique).
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Dans le bilan de MAT, la mesure de l’activité
d’ADAMTS13 est un examen de première intention. En cas d’activité effondrée (< 10 %), la
recherche d’IgG anti-ADAMTS13 doit être effectuée en seconde intention. La mesure antigénique
d’ADAMTS13 n’est pas à retenir pour le diagnostic biologique : cet examen est réservé à quelques
rares cas pour la caractérisation de certains patients
atteints d’USS, ou à des fins de recherche clinique.
Chapitre 12. Autres contextes clinico-biologiques
Nature du prélèvement
Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable
0,129 M [3,8 %]) ou sur tube sec. Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine,
dipyridamole) est également possible.
Recommandations pour
la qualité du prélèvement
L’EDTA inhibe l’activité d’ADAMTS13 : les prélèvements sur EDTA sont formellement contreindiqués.
Contraintes d’acheminement
Mode de conservation
Principe méthodologique
Sang total, plasma citraté ou sérum congelés selon le délai d’acheminement. Suivre les
recommandations du GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Pas de recommandation spécifique.
Le principe repose sur la dégradation d’un substrat exogène (VWF) par ADAMTS13 du plasma
testé et la mise en évidence des produits de dégradation. Les techniques varient par la nature du
substrat et par la méthode de mise en évidence des produits de dégradation du VWF.
- Méthodes utilisant le VWF entier : mesure des produits de protéolyse par des méthodes électrophorétiques (multimères ou fragments) ou immunologiques (liaison au collagène, VWF:Ag).
- Méthodes utilisant des fragments peptidiques du VWF contenant le site de clivage : mesure
des produits de protéolyse par des méthodes fluorimétriques (FRETS-VWF73) (méthode de
référence), spectrométrie de masse (SELDI-TOF) ou immunologiques (ELISA).
Type de méthode
Les méthodes actuellement disponibles sont manuelles.
Type de mesure
Mesure quantitative.
CIQ
Pas de CIQ spécifique disponible, excepté ceux des trousses commerciales ELISA.
EEQ
Oui. Standard international depuis 2015 et ECAT (www.ecat.nl).
Valeurs de référence/
Interprétation et performances
Causes d’erreur, limites
209
Il est recommandé de titrer le plasma destiné à l’étalonnage et d’exprimer les résultats en UI/mL
(1 UI/mL = 100 % d’activité). Les méthodes commerciales peuvent présenter des discordances
aux valeurs seuils de diagnostic par rapport la méthode de référence (environ 10 % des cas).
Fluorimétrie : hémolyse ou bilirubinémie importantes, prélèvements autofluorescents.
Méthodes utilisant le VWF entier : risque d’interférence avec le VWF endogène si le taux de
VWF:Ag plasmatique/sérique est > 300 %.
210
Hémostase et coagulation
Fiche 12.2
Recherche et titrage d’un anticorps spécifique dirigé
contre la protéase du facteur Willebrand (anti-ADAMTS 13)
Code LC E049
Signification biologique du paramètre
Les anticorps anti-ADAMTS13 sont des autoanticorps de nature polyclonale. Ils peuvent être
« neutralisants » (c’est-à-dire inhibiteurs) et
inhiber l’activité d’ADAMTS13, ou « non neutralisants » et accélérer la clairance d’ADAMTS13
en formant des complexes immuns. La plupart
du temps, ces deux mécanismes coexistent. Ces
anticorps sont à l’origine de l’effondrement de
l’activité de la métalloprotéase ADAMTS13, protéase spécifique du facteur Willebrand (VWF).
L’absence d’activité d’ADAMTS13 aboutit à
l’accumulation de VWF très hautement multimérisé, ce qui favorise la formation spontanée de
thrombi plaquettaires dans la microcirculation
et l’apparition d’une microangiopathie thrombotique (MAT) appelée purpura thrombotique
thrombocytopénique (PTT). Les auto-anticorps
anti-ADAMTS13 peuvent être recherchés et titrés
par des méthodes immunologiques ou grâce à des
tests fonctionnels.
auto-immune d’un déficit sévère de l’activité
d’ADAMTS13 chez un patient atteint de PTT.
Indications :
1) diagnostic du caractère acquis auto-immun
d’un PTT ;
2) suivi d’un PTT acquis auto-immun (si l’activité
d’ADAMTS13 demeure < 10 %) ;
3) suivi d’un PTT héréditaire (détection d’une
allo-immunisation post-transfusionnelle après
échanges plasmatiques).
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Examen de seconde intention dans un contexte
d’exploration de PTT. Cet examen est à réaliser
si et seulement si l’activité d’ADAMTS13 est
< 10 % ou durant le suivi d’un PTT tant que
l’activité d’ADAMTS13 est < 10 %. Le titrage des
IgG anti-ADAMTS13 est à privilégier par rapport
aux tests fonctionnels car ces derniers sont moins
sensibles notamment pour la détection des anticorps « non neutralisants ».
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Objectifs : la mise en évidence d’auto-anticorps
anti-ADAMTS13 permet d’affirmer l’étiologie
Nature du prélèvement
Recommandations pour
la qualité du prélèvement
Contraintes
d’acheminement
Mode de conservation
Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable 0,129 M
[3,8 %]) ou sur tube sec. Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est
également possible.
À part le citrate de sodium, tous les autres anticoagulants sont contre-indiqués. En revanche, le
prélèvement sur tube sec est possible.
Sang total, plasma citraté ou sérum congelés selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations du GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Pas de recommandation spécifique.
Principe méthodologique
Chapitre 12. Autres contextes clinico-biologiques
211
Méthodes de type ELISA : plusieurs méthodes (western blot ou Elisa) dédiées à la détection et/
ou au titrage des auto-anticorps anti-ADAMTS13 (IgG, IgM et IgA) ont été développées. Seules les
méthodes permettant de titrer les IgG anti-ADAMTS13 ont été adaptées en trousses commerciales de
recherche clinique. Ces méthodes utilisent des plaques recouvertes d’un ADAMTS13 recombinant et la
révélation, des anti-IgG humaines couplées à la peroxydase.
Tests de mélange pour les tests fonctionnels : mélange de plasma témoin et de plasma testé préchauffé
à + 56 °C afin de dissocier d’éventuels complexes immuns. L’activité ADAMTS13 résiduelle est mise en
évidence selon différentes méthodes (cf. Mesure de l’activité d’ADAMTS13) avec les limites inhérentes à
ces dernières. Les tests de mélange sont des méthodes semi-quantitatives et peu sensibles.
Il n’existe pas de consensus quant à l’expression des résultats.
Type de méthode
Méthode manuelle ou automatisable (ELISA) pour le titrage des IgG anti-ADAMTS13. Manuelle (tests
de mélange) pour la détection d’un inhibiteur circulant anti-ADAMTS13.
Type de mesure
Mesure quantitative (ELISA) ou semi-quantitative (tests de mélange).
CIQ
Pas de CIQ spécifique, excepté ceux des trousses commerciales ELISA.
EEQ
Oui, ECAT (www.ecat.nl).
Valeurs de référence/Interprétation et performances
du test
ELISA : la limite principale de l’examen dépend du seuil de positivité. Avec les trousses commerciales,
celle définie par le fabricant est comprise entre 10 U/mL et 15 U/mL. Ce seuil est probablement
sous-estimé. Il est recommandé que chaque laboratoire définisse son seuil à l’aide d’une population
de volontaires sains.
Causes d’erreur, limites
L’administration d’immunoglobulines chez le patient peut constituer une interférence (faux positif). De
plus, la recherche d’IgG anti-ADAMTS13 est négative à la phase inaugurale chez environ 20 % des
PTT acquis. Cela est vraisemblablement dû à plusieurs facteurs :
1) une limite de sensibilité du test pour la détection des IgG anti-ADAMTS13 non libres (c’est-à-dire
liées à ADAMTS13 au sein de complexes immuns circulants) ;
2) l’absence d’IgG anti-ADAMTS13 circulantes chez certains patients PTT dont tous les complexes
immuns ont subi une clairance par le système macrophagique ;
3) le caractère non auto-immun de certains PTT acquis (défaut de synthèse, dégradation ou inhibition
catalytique d’ADAMTS13).
212
Hémostase et coagulation
Fiche 12.3
Dosage de l’activité amidolytique du plasminogène (PLG)
Code RIHN E100
Signification biologique du paramètre
Le plasminogène est le précurseur inactif de la
plasmine, enzyme clé du système fibrinolytique
vasculaire et extravasculaire. Le plasminogène est
une glycoprotéine d’environ 92 kDa de la famille
des sérines protéases synthétisée principalement
par le foie. Il circule dans le plasma sous deux
formes : l’une native, majoritaire, le Glu-plasminogène (demi-vie : 2-3 jours), l’autre étant le Lysplasminogène qui a subi une protéolyse partielle
(demi-vie : 20 h). Sous l’influence de l’activateur
tissulaire du plasminogène (t-PA) ou de l’urokinase (u-PA), le plasminogène est converti en plasmine. Son rôle principal consiste à lyser la fibrine
insoluble pour permettre la formation de produits
de dégradation de la fibrine solubles. La plasmine
est ensuite rapidement neutralisée par l’alpha-2
antiplasmine.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
La principale indication du dosage de l’activité
du plasminogène est la conjonctivite ligneuse. Il
s’agit de la principale manifestation clinique associée au déficit congénital en plasminogène avec
une incidence < 106. Elle correspond à un défaut
de la fibrinolyse extravasculaire, avec formation
Nature du prélèvement
Recommandations pour la
qualité du prélèvement
récurrente de pseudo-membranes fibrineuses au
niveau des muqueuses oculaires pouvant conduire
à la cécité. Plus rarement, il a été rapporté une
atteinte des muqueuses utérine, digestive ou respiratoire. Dans de rares cas, ces dépôts fibrineux
surviennent au niveau du système nerveux central
à l’origine d’hydrocéphalie occlusive chez le nouveau-né et nécessitent la recherche d’un déficit en
plasminogène.
La prévalence des thromboses veineuses profondes
associées à un déficit en plasminogène étant identique à celle de la population générale, le dosage
de l’activité du plasminogène n’est pas indiqué
dans le cadre d’un bilan de thrombophilie.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Le dosage de l’activité du plasminogène est
un examen de première intention en cas de
conjonctivite ligneuse. Un déficit doit toujours
être confirmé sur un second prélèvement. Une
diminution de l’activité du plasminogène devra
être complétée par un dosage antigénique du
plasminogène. Il existe deux types de déficits :
l’hypoplasminogénémie (type 1) avec antigène et
dosage fonctionnel abaissés et la dysplasminogénémie (type 2) avec taux antigénique normal et
taux fonctionnel inférieur à 60 %.
Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable
0,129 M [3,8 %]). Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est
également possible.
Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
Contraintes d’acheminement
Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations
du GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Mode de conservation
Le GFHT n’a pas, à ce jour, émis de recommandations concernant les conditions de conservation
du prélèvement pour la mesure du plasminogène. Il est habituellement admis une stabilité :
1) en sang total inférieure à 4 h à température ambiante ;
2) en plasma pauvre en plaquettes congelé 1 mois à – 20 °C et 6 mois à – 80 °C.
La centrifugation du sang total pour obtenir du plasma doit se faire dans les 2 h suivant le
prélèvement.
Principe méthodologique
Chapitre 12. Autres contextes clinico-biologiques
Le dosage de l’activité du plasminogène est réalisé par méthode amidolytique. De la streptokinase en excès est ajoutée au plasma dilué permettant la formation d’un complexe plasminogènestreptokinase avec une activité « plasmine-like ». Cette quantité de complexes, proportionnelle
à la quantité de plasminogène initiale, est évaluée par son action sur un substrat chromogène.
Dans ces conditions, la réaction est insensible aux inhibiteurs plasmatiques du plasminogène.
Type de méthode
Méthode automatisée.
Type de mesure
Mesure quantitative.
CIQ
Oui commerciaux, au moins 2 niveaux.
EEQ
Oui.
Valeurs de référence/Interprétation et performances
Causes d’erreur, limites
213
Résultats exprimés en pourcentage. L’activité du plasminogène est diminuée de 50 % chez le
nouveau-né à terme et atteint des valeurs adultes à l’âge de 6 mois (valeurs de référence :
80-120 %). Chez les patients atteints de conjonctivite ligneuse associée à un déficit constitutionnel en plasminogène, l’activité est en général < 40 %.
L’activité du plasminogène peut être augmentée en cas de grossesse, de syndrome inflammatoire ou infectieux.
Les résultats doivent être interprétés en fonction de l’âge et du contexte inflammatoire ou
infectieux.
214
Hémostase et coagulation
Fiche 12.4
Recherche d’un auto-anticorps dirigé contre la
protéine S
Code RIHN E106
Signification biologique du paramètre
Les auto-anticorps dirigés contre la protéine S
(PS) peuvent être responsables d’un déficit acquis
en PS. Quand ce déficit est sévère, des accidents
thrombotiques graves ou un purpura fulminans
post-infectieux se manifestant par des lésions
ecchymotiques, voire nécrotiques, peuvent survenir. Ces manifestations gravissimes, souvent
accompagnées d’une coagulation intravascu­
laire disséminée, surviennent principalement au
décours d’un épisode infectieux, le plus souvent
une varicelle. Un diagnostic précoce est indispensable pour permettre une prise en charge
adaptée. Ils peuvent parfois être rencontrés au
cours de maladies auto-immunes. Ces anticorps,
lorsqu’ils inhibent l’activité anticoagulante de la
PS, sont dits neutralisants.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
La recherche d’auto-anticorps dirigés contre la
protéine S est indispensable lors de la mise en évidence d’un déficit sévère en protéine S diagnostiqué dans un contexte d’accident thrombotique
grave ou de purpura fulminans post-infectieux
pour débuter rapidement un traitement adapté.
La mise en évidence d’une décroissance progressive des anticorps anti-PS est nécessaire pour
s’assurer de l’efficacité du traitement.
Place dans la hiérarchie d’un bilan
d’exploration
La recherche d’auto-anticorps anti-PS est un
examen de deuxième intention à réaliser en cas
de déficit isolé sévère en PS dans un contexte clinique n’évoquant pas un déficit constitutionnel.
Cette recherche s’effectue dans un laboratoire
spécialisé.
Nature du prélèvement
Sang prélevé sur citrate de sodium (0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ou 0,129 M [3,8 %]), CTAD (citrate,
théophylline, adénosine, dipyridamole), EDTA ou tube sec.
Recommandations pour
la qualité du prélèvement
Pas de recommandations spécifiques disponibles ; le même prélèvement étant le plus souvent
utilisé pour le dosage de la PS, suivre les recommandations du GFHT 2015/2017 pour ce dosage.
Contraintes d’acheminement
Sang total, plasma ou sérum congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations
du GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Mode de conservation
Le GFHT n’a pas, à ce jour, émis de recommandations concernant les conditions de conservation
du prélèvement pour la mesure de la PS. Certaines trousses indiquent que le plasma doit être
utilisé dans les 8 heures suivant sa préparation ou être congelé à une température au moins
– 20 °C pendant 6 mois maximum.
Principe méthodologique
Utilisation d’une plaque ELISA sensibilisée par de la PS humaine puis stabilisée. L’échantillon à
tester est déposé dans le puits. Les auto-anticorps anti-PS, lorsqu’ils sont présents se fixent sur la
PS immobilisée. Après lavage, les anticorps fixés sont révélés par un immunoconjugué spécifique
des IgG humaine ou des IgM humaines. La coloration qui se développe est proportionnelle à la
quantité d’auto-anticorps anti-PS présente dans le milieu.
Type de méthode
Méthode manuelle de type ELISA. Trousses commerciales disponibles.
Type de mesure
Mesure quantitative : titre en unités arbitraires UA/mL obtenues grâce à une courbe d’étalonnage.
CIQ
Non.
EEQ
Chapitre 12. Autres contextes clinico-biologiques
Non.
Valeurs de référence/Interprétation et performances
Les seuils de positivité sont indiqués par le fabricant. Les kits ELISA disponibles sur le marché
n’ont pas de marquage CE.
Causes d’erreur, limites
Un lavage insuffisant peut se traduire par un bruit de fond élevé et une valeur trop forte du
contrôle négatif.
Comme pour tout auto-anticorps, la présence d’un état inflammatoire ou infectieux, d’immuncomplexes circulants, de gammapathie, de pathologies auto-immunes, peuvent entraîner une
réactivité aspécifique faible.
215
216
Hémostase et coagulation
Bibliographie du chapitre 12
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Chapitre 13
Annexes
Guide des analyses en hématologie
© 2018 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
218
Hémostase et coagulation
Fiche 13.1
Tableau de synthèse des recommandations
pré-analytiques
(mise à jour mai 2017)
Paramètres
Tube
Recommandé
Acceptable
Non conforme
Tube sous « vide », stérile.
Tube citrate : PET étanche, polypropylène
Tube CTAD : PET ou verre siliconé.
Verre siliconé.
Autres.
Volume résiduel
d’air > 20 % (pour
la surveillance des traitements par héparine
non fractionnée).
Volume d’air résiduel ≤ 20 %.
Respect strict des dates de
péremption.
Anticoagulant
pH plasma anticoagulé
Hématocrite
Calibre de l’aiguille
Matériel de
prélèvement
Citrate 3,2 %.
CTAD : dont citrate 3,2 %.
Le GEHT recommande une concentration de citrate unique pour un
LBM compte tenu des possibles
variations des valeurs de référence
des tests globaux en particulier
(TQ/TCA).
Citrate 3,8 %.
7,3 à 7,45
0,20 (20 %) à 0,55 (55 %).
19 à 22 gauge.
Polymère inerte, matériel stérile,
apyrogène.
Utilisation d’unités à ailettes (épicrâniennes) autorisée en particulier en
cas de veines difficiles, en pédiatrie,
gériatrie, oncologie, etc.
Autres.
< 7,3 ou > 7,45
1/ Si > 0,55 (55 %) : le GEHT recommande au minimum une information aux
prescripteurs. La correction du volume
de citrate au niveau du tube est laissée à
l’appréciation de chaque LBM.
> 0,55 (55 %) :
résultat rendu sans
information au prescripteur.
2/ Si < 0,20 (20 %) en accord avec les
recommandations documentées du CLSI
(5e édition), un ajustement du volume de
citrate est possible (appréciation LBM).
Cependant les examens d’hémostase
peuvent être réalisés sans correction du
volume d’anticoagulant.
< 0,20 (20 %) : pas
d’ajustement recommandé du volume de
citrate, résultat rendu
sans information au
prescripteur.
23 gauge : veines difficiles, pédiatrie,
gériatrie, oncologie, etc.
> 25 gauge.
Chapitre 13. Annexes
Paramètres
Garrot
Site de ponction
Place du tube
Remplissage
Homogéinisation
du tube après le
prélèvement
Transport sang total
Recommandé
Acceptable
Non conforme
< 1 min. Peu serré.
Entre 1 à 3 min.
> 3 min. Trop serré.
Veineux.
Artériel.
Prélèvement sur cathéter : après rejet
d’un volume de sang qui tient compte de
l’espace mort que représente le cathéter
(environ 5 à 10 mL).
Autres.
2e tube après un tube de « purge »
(neutre sans additif) ou un tube sec
(sans activateur de l’hémostase) ou
après des hémocultures.
1er tube, si ponction veineuse franche
et si le bilan ne comporte que des
tests courants de coagulation (TQ en
particulier) non affectés par l’activation
endothéliale.
Après tube sec
avec activateur ou
anticoagulant autre
que citrate.
Lors des prélèvements avec une
aiguille épicrânienne, le tube de
purge est recommandé.
En cas de prélèvement avec aiguille
épicrânienne, à défaut d’un tube de
purge, il est recommandé de s’assurer
obligatoirement du volume de remplissage acceptable (volume mort de la
tubulure < 10 % du volume final du
tube).
≥ 90 %.
≥ 80 %.
Dès la fin du remplissage du
tube, par retournements lents et
complets.
Non réfrigéré.
+ 15 à + 25 °C.
219
< 80 %.
Homogénéisation du
tube par retournements non réalisée ou
décalée par rapport à
la fin du prélèvement.
Agitation vigoureuse.
Pour les températures intermédiaires, le
GEHT n’émet pas de recommandations,
mais préconise d’associer lors de la
maîtrise des risques la température ET la
durée du transport.
Réfrigéré (+ 2 à + 8 °C)
Glace.
>+ 37 °C.
Le GEHT recommande de minimiser
les chocs et les vibrations pour
éviter de dénaturer les protéines et
limiter l’activation plaquettaire (CLSI
5e édition).
Le transport par pneumatique fait l’objet de recommandations spécifiques pour la qualification, basées sur
la longueur, la vitesse moyenne, les accélérations et décélérations, les forces appliquées à l’échantillon,
la température… L’argumentaire est disponible ici : http://site.geht.org/wp-content/uploads/2016/12/
Reco_Transport_pneumatique.pdf
Conservation et délai
avant l’examen
À la date du 01/07/2018, données disponibles pour les examens suivants : TP, TCA, fibrinogène, D dimères,
activités anti-Xa HNF et anti-Xa HBPM. En cours de révision pour les autres examens.
220
Hémostase et coagulation
Paramètres
Recommandé
Acceptable
Non conforme
Centrifugation
Conditions standard
L’argumentaire est disponible ici : http://site.
geht.org/wp-content/
uploads/2016/12/centrifugation.pdf
1 500 à 2 000 g ET au moins
15 min
< 1 500 g ET 15 min.
ou
2 000 à 2 500 g ET au moins
10 min.
< 2 000 g ET 10 min.
Centrifugation rapide
(Limitée aux TQ,
TCA, fibrinogène et
Ddimères)
L’argumentaire est disponible ici : http://site.
geht.org/wp-content/
uploads/2016/12/centrifugation.pdf
> ou = 3 000 g ET au moins 5 min
< 3 000 g ET 5 min.
ou
> ou = 4440g ET au moins 2 min.
< 4 440 g ET 2 min.
Double centrifugation
L’objectif est d’obtenir
un taux de plaquettes
résiduelles dans le
plasma < 10 G/L
L’argumentaire est disponible ici : http://site.
geht.org/wp-content/
uploads/2016/12/centrifugation.pdf
Deux centrifugations standard
successives (avec décantation entre
les 2 centrifugations).
Centrifugation standard unique (sous
réserve de vérification de l’obtention
d’un plasma avec un nombre résiduel de
plaquettes < 10 G/L).
Filtration
ou
centrifugation rapide
(en première et/ou
deuxième centrifugation).
Température
L’argumentaire est disponible ici : http://site.
geht.org/wp-content/
uploads/2016/12/centrifugation.pdf
Centrifugeuse à température
contrôlée = + 15 à + 25 °C.
Si fonctionnement ponctuel, les centrifugeuses sans système de refroidissement peuvent être utilisées
(sous réserve que la température reste
<+ 25 °C au cours de l’utilisation).
<+ 15 °C ou >+ 25 °C.
Rotor
L’argumentaire est disponible ici : http://site.
geht.org/wp-content/
uploads/2016/12/centrifugation.pdf
Rotor à godets mobiles.
Rotor angulaire à angle fixe (sous réserve
de vérifier l’absence de contamination du
plasma par les cellules sanguines).
Frein
L’argumentaire est disponible ici : http://site.
geht.org/wp-content/
uploads/2016/12/centrifugation.pdf
Frein désactivé.
Frein (puissance minimum).
Contrôles des
centrifugeuses
L’argumentaire est disponible ici : http://site.
geht.org/wp-content/
uploads/2016/12/centrifugation.pdf
Au moins une fois par an.
Critères de contrôle des plasmas :
plaquettes < 10 G/L sur au moins
6 échantillons consécutifs analyses.
Frein (puissance
maximum).
< une fois par an.
Moins de 6 échantillons consécutifs
analyses.
Paramètres
Congélation
Chapitre 13. Annexes
Recommandé
Acceptable
221
Non conforme
Rapide à au moins – 70 °C.
Rapide à au moins – 20 °C.
Autres.
Au moins – 70 °C.
Tube non mouillable avec
bouchon à vis.
Capacité adaptée au volume du
plasma.
Au moins – 20 °C (< 15 jours).
< – 20 °C.
Conservation des
échantillons congelés
À la date du 01/07/2018, données disponibles pour les examens suivants : TP, TCA, fibrinogène, D dimères,
activités anti-Xa HNF et anti-Xa HBPM. En cours de révision pour les autres examens.
Transport
d’échantillon congelé
Carboglace. Il est recommandé de
s’assurer de la conformité du transport et du matériel à la réception.
Décongélation
Rapide à + 37 °C au bain-marie
avec une immersion complète de
l’aliquote et un temps de décongélation adapté au volume de plasma de
l’aliquote.
Glace ou accumulateur de froid (plaque
eutectique).
Il est recommandé de s’assurer de la
conformité du transport et du matériel à
la réception.
Température ambiante,
fraîche ou réfrigérée.
Température ambiante.
Étuve, Micro-ondes.
>+ 39 °C.
222
Hémostase et coagulation
Fiche 13.2
Stabilité des paramètres d’hémostase générale et délais
de réalisation des analyses. Sang total et plasma frais
Mise à jour mai 2017
Les délais en sang total correspondent au délai à
partir du prélèvement.
Les délais des plasmas correspondent à des
échantillons centrifugés dans les deux heures
suivant le prélèvement. Conservation en tube
primaire bouché.
• T°C ambiante : + 15- + 25 °C (d’après la Pharmacopée européenne).
Paramètre
• T°C réfrigérée : + 2- + 8 °C (d’après la Pharmacopée européenne).
• Entre + 8 et + 15 °C : Absence de données.
En l’absence de données suffisantes, le GFHT ne
se prononce pas sur la conformité de conditions
de conservation non mentionnées dans le tableau.
Lien vers Recommandations texte long GFHT
délai de réalisation : http://site.geht.org/actu/
recommandations-preana-2017/
SANG TOTAL et PLASMA FRAIS
Recommandé
Acceptable
Non conforme
TP/INR
(demande seule en
attente des recommandations pour les
dosages des facteurs
de la voie exogène)
Sang total et plasma : jusqu’à
24 h à T°C ambiante.
Sang total et plasma :
- jusqu’à 4 h à T°C réfrigérée ;
- jusqu’à 2 h à T°C comprise
entre + 25 °C et + 30 °C.
Sang total et plasma :
- au-delà de 24 h à T°C
ambiante ;
- au-delà de 4 h à T°C réfrigérée ;
- au-delà de 2 h à T°C comprise
entre + 25 °C et + 30 °C ;
- T°C > + 30 °C ;
- conservation sur glace.
Fibrinogène
Sang total et plasma : jusqu’à
24 h, à T°C ambiante.
Sang total : jusqu’à 24 h, entre
+ 4 °C et + 30 °C.
Plasma: jusqu’à 24 h, entre
+ 4 °C et + 25 °C.
Sang total et plasma :
- au-delà de 24 h, quelle que soit
la T°C de conservation ;
- conservation sur glace.
D-dimères
Sang total : jusqu’à 24 h à T°C
ambiante.
Plasma : données bibliographiques insuffisantes, se référer
aux fiches produits fournisseurs.
Sang total : jusqu’à 24 h à T°C
entre + 4 °C et + 8 °C.
Sang total :
- au-delà de 24 h quelle que soit
la température de conservation ;
- < + 4 °C ou > + 25 °C ;
- conservation sur glace.
Chapitre 13. Annexes
Paramètre
SANG TOTAL et PLASMA FRAIS
Recommandé
TCA sans HNF
Acceptable
Sang total (si dosage des facteurs de la voie endogène) :
jusqu’à 4 h à T°C ambiante.
Sang total (sans dosage
des facteurs de la voie
endogène) : jusqu’à 6 h, à T°C
ambiante.
Plasma (si dosage des
facteurs de la voie endogène) :
jusqu’à 4 h à T°C ambiante, si
centrifugation dans les 2 heures.
Plasma (sans dosage
des facteurs de la voie
endogène) : jusqu’à 8 h à T°C
ambiante, si centrifugation dans
les 2 heures.
TCA avec HNF et/ou
Activité anti-Xa
HNF
223
Sang total sur tube citraté :
jusqu’à 2 heures après le
prélèvement, à T°C ambiante.
Non conforme
Sang total :
- au-delà de 4 h à T°C ambiante
si dosage des facteurs de la voie
endogène ;
- au-delà de 6 h à T°C ambiante
sans dosage des facteurs de la
voie endogène ;
- conservation sur glace ou à
température réfrigérée.
Plasma (sans dosage des
facteurs de la voie endogène) :
jusqu’à 8 h à T°C réfrigérée.
Plasma :
- au-delà de 4 h à T°C ambiante
si dosage des facteurs de la voie
endogène ;
- au-delà de 8 h à T°C ambiante
ou réfrigérée sans dosage des
facteurs de la voie endogène.
Tube citraté :
Sang total : > 2 h après le prélèvement si échantillon conservé à T°C
ambiante.
Plasma sur tube citraté :
jusqu’à 4 h après le prélèvement, si centrifugation dans
l’heure, plasma décanté ou non,
conservation à T°C refrigérée ou
ambiante (données insuffisantes
si la centrifugation n’est pas
réalisée dans l’heure suivant le
prélèvement).
Sang total ou plasma sur tube
CTAD : jusqu’à 6 h après le
prélèvement, à T°C ambiante.
Activité anti-Xa
HBPM
Sang total ou plasma sur tube
CTAD : > 6 h après le prélèvement, à T°C ambiante.
Sang total et plasma : jusqu’à
6 h à T°C ambiante
(données insuffisantes au-delà
de 6 h).
TP : Taux de prothrombine. INR : International normalized ratio. TCA : Temps de céphaline avec activateur. HNF : Héparine non fractionnée. HBPM : Héparine de bas
poids moléculaire. CTAD : Citrate théophylline adénosine dipyridamole.
224
Hémostase et coagulation
Fiche 13.3
Stabilité des paramètres d’hémostase générale et délais
de réalisation des analyses. Plasma décanté et congelé
En l’absence de données suffisantes, le GFHT ne
se prononce pas sur la conformité de conditions
de conservation non mentionnées dans le tableau.
Paramètre
Lien vers Recommandations texte long GFHT
délai de réalisation : http://site.geht.org/actu/
recommandations-preana-2017/.
PLASMA DÉCANTÉ et CONGELÉ
Recommandé
Acceptable
Non conforme
Pas de données ou
données insuffisantes
Décantation dans les 4 h
après le prélèvement :
- jusqu’à 4 semaines à
T°C ≤ – 20 °C ;
- jusqu’à 3 ans à T°C ≤
– 70 °C.
Conservation à une T°C
> – 20 °C.
Conservation au-delà de
4 semaines à – 20 °C ≤
T°C < – 70 °C.
Au-delà de 3 ans à
T°C < – 70 °C.
TP
INR
(demande TP seule en
attente des recommandations pour les
dosages des facteurs
de la voie exogène)
Pas de congélation.
Fibrinogène
Jusqu’à 24 mois à
T°C ≤ – 20 °C et/ou
≤ – 70 °C.
Conservation à une T°C
> – 20 °C.
Au-delà de 24 mois
à T°C < – 20 °C et/
ou < – 70 °C.
D-dimères
Jusqu’à 24 mois à
T°C ≤– 20 °C.
Jusqu’à 36 mois à
T°C ≤ – 70 °C.
Conservation à une T°C
> – 20 °C.
Au-delà de 24 mois
à des T°C comprises
entre – 20 °C <
T°C < – 70 °C.
Au-delà de 36 mois à
T°C < – 70 °C.
TCA sans HNF
Pas de congélation.
Conservation à une T°C
> – 20 °C.
Conservation au-delà de
12 mois à
– 20 °C ≤ T°C < – 70 °C.
Au-delà de 2 ans à
T°C < à – 70 °C.
Décantation dans les 4 h
après le prélèvement :
- jusqu’à 12 mois à
T°C ≤ – 20 °C ;
- jusqu’à 2 ans à T°C ≤
- 70 °C.
Chapitre 13. Annexes
Paramètre
225
PLASMA DÉCANTÉ et CONGELÉ
Recommandé
Acceptable
Non conforme
Pas de données ou
données insuffisantes
TCA avec HNF
Pas de congélation.
Centrifugation dans
l’heure qui suit le prélèvement du tube citraté et
décantation dans les 4 h
après le prélèvement.
Jusqu’à 2 semaines à
T°C ≤ – 20 °C.
Conservation à une T°C
> – 20 °C.
Au-delà de
2 semaines à T°C <
– 20 °C.
Conservation du
plasma congelé à
partir des tubes CTAD.
Activité anti-Xa HNF
Pas de congélation.
Centrifugation dans
l’heure qui suit le
prélèvement du tube
citrate.
Jusqu’à 1 semaine à
T°C ≤ à – 70 °C.
Conservation à une T°C
> – 20 °C.
Au-delà d’une
semaine à T°C <
– 70 °C.
Conservation du
plasma congelé à
partir des tubes CTAD.
Activité anti-Xa HBPM
Pas de congélation.
Plasma décanté et
congelé dans les 4 h
après le prélèvement :
- jusqu’à 24 h à T°C ≤
- 20 °C ;
- jusqu’à 1 semaine à
T°C ≤ – 70 °C.
Conservation à une T°C
> – 20 °C.
Au-delà de 24 h à
des T°C inférieure
à – 20 °C.
Au-delà d’une
semaine à T°C <
– 70 °C.
TP : Taux de prothrombine. INR : International normalized ratio. TCA : Temps de céphaline avec activateur. HNF : Héparine non fractionnée. HBPM : Héparine de bas
poids moléculaire. CTAD : Citrate théophylline adénosine dipyridamole.
Chapitre 14
Groupes sanguins érythrocytaires
Guide des analyses en hématologie
© 2018 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Fiche 14.1
Le groupage sanguin ABO-RH1 (RhD)
Code NABM 1140
Signification biologique du paramètre
Le polymorphisme érythrocytaire est immunogène. À ce titre, il s’oppose à la transfusion, à
la grossesse et pour certains groupes, à la transplantation incompatible.
• Une transfusion incompatible peut aboutir, a
minima, à une inefficacité transfusionnelle, au
pire au décès du patient. Ainsi, les anticorps des
différents systèmes dictent les règles de compatibilité transfusionnelle qui ont pour objectif d’éviter
un conflit et/ou de prévenir une allo-immunisation. Parmi les différents systèmes de groupes
sanguins, deux sont considérés comme majeurs.
Le premier est le système ABO dont les anticorps,
naturels et réguliers, représentent un danger dès
la première transfusion incompatible qui peut
aboutir à une hémolyse intravasculaire aiguë. Le
second est système Rhésus (RH) et notamment
l’antigène D (RH1) qui est le plus immunogène
des antigènes de groupes sanguins et dont les
anticorps, immuns et irréguliers, peuvent aboutir
à une hémolyse intratissulaire massive.
• Les anticorps de groupes sanguins s’opposent
aussi à une grossesse incompatible. Si les anticorps
du système ABO peuvent être responsables d’une
maladie hémolytique néonatale souvent modérée,
les anticorps anti-D peuvent être responsables de
maladie hémolytique fœtale et néonatale sévères
avec parfois mort in utero.
• Du fait d’une distribution extra-érythroïde
(expression endothéliale), les antigènes du système
ABO s’opposent également à la transplantation
incompatible qui peut aboutir à un rejet aigu.
• Enfin, si l’incompatibilité ABO ne s’oppose pas
à la greffe de cellules souches hématopoïétiques,
elle peut être responsable d’évènements immunohémolytiques au moment de l’infusion du greffon
ou dans les suites immédiates, qui imposent une
prise en charge adaptée.
On conçoit donc l’intérêt de connaître de façon
indissociable le groupe ABO-RH1 d’un patient
dans ces diverses situations.
Guide des analyses en hématologie
© 2018 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
L’objectif de l’analyse est de connaître le résultat
du groupe ABO-RH1 d’un patient afin d’assurer
la sécurité immuno-hémolytique des transfusions,
greffes et transplantations et un suivi immunohématologique de la grossesse.
• En contexte transfusionnel, la disponibilité
d’un groupe ABO-RH1 valide du receveur est
obligatoire. Elle permet d’assurer les règles de
compatibilité lors de la sélection des concentrés
de globules rouges et de plaquettes ainsi que du
plasma. Il est toujours associé au phénotype RH
(RH2, RH3, RH4, RH5) et KEL1.
• En contexte obstétrical, la connaissance du
groupe RH1 (RhD) de la mère permet, chez
les femmes RhD négatif (RH:-1) de mettre
en œuvre un calendrier de suivi adéquat de la
grossesse et, lorsque le RH1 (RhD) de l’enfant
(fœtus et nouveau-né) est connu, d’indiquer une
immunoprophylaxie anti-D ou de diagnostiquer
une maladie hémolytique fœtale et/ou néonatale
par anti-D. La détermination du groupe RH1
(RhD) du fœtus se fait par génotypage fœtal à
partir de l’ADN circulant dans le plasma maternel.
La connaissance du groupe ABO de la mère et du
nouveau-né permet de diagnostiquer une maladie
hémolytique néo natale par incompatibilité fœtomaternelle ABO.
• En contexte de transplantation d’organe, la
connaissance du groupe ABO-RH1 du receveur
et du greffon permet de sélectionner le greffon adéquat et, dans les transplantations rénales
incompatibles majeures, de poser l’indication
d’un titrage des anticorps ABO afin d’envisager
une éventuelle stratégie de réduction de ces anticorps.
• En contexte de greffe de cellules souches hématopoïétiques, la connaissance du groupe ABORH1 du receveur et du greffon permet d’évaluer
les risques hémolytiques en cas d’incompatibilité
ABO majeure ou mineure.
Chapitre 14. Groupes sanguins érythrocytaires
• Enfin, en cas de recherche d’agglutinines irrégulières (RAI) positive, le groupe ABO-RH1
contribue à la validation d’un anti-RH1.
Nature du prélèvement
Recommandations pour
la qualité du prélèvement
Contraintes
d’acheminement
Mode de conservation
Principe méthodologique
Type de méthode
Type de test
Place dans la hiérarchie d’un bilan
d’exploration
Dans toutes ces situations, le groupage ABORH1 demeure une analyse de première intention
qui est incontournable et non substituable.
Sang total sur EDTA.
Test à réaliser si possible à distance d’un épisode transfusionnel (3 mois).
Compte tenu de la criticité de l’analyse et des risques liés à l’identitovigilance, un groupe ABO-RH1
valide est obtenu après deux déterminations sur deux prélèvements réellement différents.
Compte tenu de l’immaturité des antigènes et des anticorps, un groupe ABO de nouveau-né ne peut
être validé avant l’âge de 6 mois.
Température ambiante.
Réfrigération pendant 7 jours (tests de robustesse à effectuer).
La détection des groupes sanguins repose sur des méthodes immunologiques où la réaction
antigène-anticorps peut être révélée par agglutination (support filtration, microplaque ou tube) ou par
immunoadhérence (support microplaque).
Une réalisation de groupage ABO repose sur 2 épreuves qui doivent être cohérentes entre elles : une
épreuve globulaire en testant les hématies avec des anticorps monoclonaux (anti-A, anti-B et anti-A,B)
et une épreuve plasmatique en testant le plasma vis-à-vis d’hématies test A1 et B.
Une réalisation de groupage RH1 consiste à tester les hématies vis-à-vis d’un anti-D monoclonal et du
réactif témoin correspondant qui doit donner une réaction négative.
Une détermination à partir d’un prélèvement repose sur une réalisation si elle est automatisée et deux
réalisations par deux opérateurs si elle est manuelle.
Un résultat valide repose sur deux déterminations à partir de deux prélèvements différents.
Méthodes manuelles et automatisées.
Mesure qualitative.
CIQ
Respect de l’arrêté du 26 avril 2002 (GBEA).
EEQ
Oui.
Valeurs de référence/
Interprétation
et performances
Causes d’erreur, limites
du test
231
Il n’y a pas de valeur de référence pour ces caractéristiques inhérentes à l’individu.
La qualité du résultat dépend de celle des hématies et anticorps utilisés.
Le principal risque lors de la détermination de groupes sanguins est une inversion de patients.
L’identito-vigilance est majeure et renforcée par la nécessité de réaliser deux épreuves différentes.
La présence d’anticorps anti-érythrocytaires peut fausser les résultats (auto- ou allo-immunisation).
232
Immuno hématologie
Fiche 14.2
Le phénotypage RH-KEL1 (Rh-K)
Code NABM 1145
Signification biologique du paramètre
Le polymorphisme érythrocytaire est immunogène. À ce titre, il s’oppose à la transfusion, à la
grossesse et, pour certains groupes, à la transplantation incompatible. À côté des antigènes
du système ABO et de l’antigène RH1 du système RH, d’autres antigènes peuvent être la
cible d’anticorps impliqués dans des réactions
transfusionnelles ou des incompatibilités fœtomaternelles plus ou moins sévères. Parmi eux, on
considère ceux qui sont explorés par le phénotype
RH-KEL1 qui regroupe les antigènes RH2 (C),
RH3 (E), RH4 (c) et RH5 (e) du système RH
et l’antigène KEL1 (K) du système KEL. Les
anticorps correspondants, qui peuvent apparaître
à la suite d’une stimulation interhumaine (transfusion ou grossesse), sont dits immuns et irréguliers. La connaissance du phénotype RH-KEL1
des patients permet de sélectionner les produits
sanguins adéquats en vue de prévenir une alloimmunisation ou un conflit et contribue à valider la spécificité d’un anticorps lors de l’étape
d’identification d’une recherche d’agglutinines
irrégulières (RAI). On conçoit donc l’intérêt de
connaître le phénotype RH-KEL1 d’un patient
dans ces diverses situations.
d’assurer la sécurité immuno-hémolytique des
transfusions et un suivi immunohématologique de
la grossesse. Cette analyse est utile dans différents
cas de figure.
• En contexte transfusionnel, le phénotype RHKEL1 est obligatoire chez tout receveur afin
d’avoir un résultat fiable avant toute transfusion
et d’assurer les règles de compatibilité lors de la
sélection des concentrés de globules rouges en
vue d’éviter un conflit si l’anticorps est présent ou
de prévenir une allo-immunisation chez certains
patients pour préserver un avenir obstétrical chez
la femme avant la ménopause ou un avenir transfusionnel chez le polytransfusé potentiel (hémopathies, hémoglobinopathies).
• En contexte obstétrical, la réalisation du phénotype RH-KEL1 est obligatoire. Outre sa contribution au diagnostic d’une éventuelle maladie
hémolytique fœtale ou néonatale impliquant les
anticorps correspondants, il permettra d’anticiper
la sélection des produits sanguins pour la mère ou
l’enfant si nécessaire.
• Enfin en cas de RAI positive, le phénotype RHKEL1 est obligatoire et contribue à la validation
d’anticorps dirigés contre les différents antigènes
qu’il regroupe.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Place dans la hiérarchie d’un bilan
d’exploration
L’objectif de l’analyse est de connaître le résultat du phénotype RH-KEL1 d’un patient afin
Dans toutes ces situations, le phénotype RHKEL1 demeure une analyse de première intention
qui est incontournable et non substituable.
Nature du prélèvement
Recommandations pour
la qualité du prélèvement
Contraintes
d’acheminement
Sang total sur EDTA.
À réaliser si possible à distance d’un épisode transfusionnel (3 mois).
Compte tenu de la criticité de l’analyse et des risques liés à l’identitovigilance, un phénotype RH-KEL1
valide est obtenu après deux déterminations sur deux prélèvements réellement différents.
Température ambiante.
Chapitre 14. Groupes sanguins érythrocytaires
Nature du prélèvement
Sang total sur EDTA.
Mode de conservation
Réfrigération pendant 7 jours (tests de robustesse à effectuer).
Principe méthodologique
Type de méthode
Type de test
Méthodes immunologiques où la réaction antigène-anticorps peut être révélée par agglutination
(support filtration, microplaque ou tube) ou par immunoadhérence (support microplaque).
Une réalisation de phénotype RH-KEL1 consiste à tester les hématies vis-à-vis d’anti-RH2, -RH3, -RH4,
-RH5, -KEL1 monoclonaux et du réactif témoin correspondant qui doit donner une réaction négative.
Une détermination à partir d’un prélèvement repose sur une réalisation si elle est automatisée et deux
réalisations par deux opérateurs si elle est manuelle.
Un résultat valide repose sur deux déterminations à partir de deux prélèvements différents.
Méthodes manuelles et automatisées.
Mesure qualitative.
CIQ
Respect de l’arrêté du 26 avril 2002 (GBEA).
EEQ
Oui.
Valeurs de référence/
Interprétation
et performances
Causes d’erreur, limites
du test
233
Il n’y a pas de valeur de référence pour ces caractéristiques inhérentes à l’individu.
La qualité du résultat dépend de celle des hématies et anticorps utilisés.
Le principal risque lors de la détermination de groupes sanguins est une inversion de patients.
L’identito-vigilance est majeure et renforcée par la nécessité de réaliser deux épreuves différentes.
La présence d’anticorps anti-érythrocytaires peut fausser les résultats (auto- ou allo-immunisation).
234
Immuno hématologie
Fiche 14.3
Le phénotypage étendu
Code NABM 1146
Signification biologique du paramètre
Le polymorphisme érythrocytaire est immunogène. À ce titre, il s’oppose à la transfusion, à la
grossesse et, pour certains groupes, à la transplantation incompatible. À côté des antigènes
explorés par le groupage ABO-RH1 et le phénotype RH-KEL1, d’autres antigènes peuvent être
la cible d’anticorps impliqués dans des réactions
transfusionnelles ou des incompatibilités fœtomaternelles plus ou moins sévères. Parmi eux, on
considère ceux qui sont explorés par le phénotype
étendu qui regroupe les antigènes autres que
ceux explorés par le groupage ABO-RH1 et RHKEL1, et notamment les antigènes communs
des systèmes Duffy (FY) (Fya (FY1), Fyb (FY2)),
Kidd (JK) (Jka (JK1), Jkb (JK2)) et MNS (M
(MNS1), N (MNS2), S (MNS3) et s (MNS4)).
Les anticorps correspondants qui peuvent apparaître à la suite d’une stimulation interhumaine
(transfusion ou grossesse) sont dits immuns et
irréguliers. La connaissance du phénotype étendu
des patients permettra de sélectionner les produits
sanguins adéquats en vue de prévenir une alloimmunisation ou un conflit et contribuera à
valider la spécificité d’un anticorps lors de l’étape
d’identification d’une recherche d’agglutinines
irrégulières (RAI). On conçoit donc l’intérêt de
connaître le phénotype étendu d’un patient dans
ces diverses situations.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
la sécurité immuno-hémolytique des transfusions
et un suivi immunohématologique de la grossesse.
Cette analyse est utile :
• en contexte transfusionnel, la réalisation
d’un phénotype étendu est indiquée chez tout
receveur polytransfusé potentiel (hémopathies,
hémoglobinopathies) afin d’avoir un résultat
fiable avant toute transfusion et chez tout receveur
présentant un anticorps dirigé contre un ou
plusieurs antigènes autres que ceux explorés par le
groupage ABO-RH1 et le phénotype RH-KEL1.
L’objectif est d’assurer les règles de compatibilité
lors de la sélection des concentrés de globules
rouges en vue d’éviter un conflit si l’anticorps
est présent ou de prévenir une allo-immunisation
supplémentaire vis-à-vis d’autres antigènes ;
• en contexte obstétrical, la réalisation du phénotype étendu, outre sa contribution au diagnostic
d’une éventuelle maladie hémolytique fœtale ou
néonatale impliquant les anticorps correspondants, permet d’anticiper la sélection des produits
sanguins pour la mère ou l’enfant si nécessaire ;
• enfin en cas de RAI positive, le phénotype
étendu contribue à la validation d’anticorps dirigés contre les différents antigènes qu’il regroupe.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Dans toutes ces situations, le phénotype étendu
demeure une analyse de première intention qui
est incontournable et non substituable.
L’objectif de l’analyse est de connaître le résultat
du phénotype étendu d’un patient afin d’assurer
Nature du prélèvement
Recommandations pour
la qualité du prélèvement
Contraintes
d’acheminement
Sang total sur EDTA.
Examen à réaliser si possible à distance d’un épisode transfusionnel (3 mois).
Compte tenu de la criticité de l’analyse et des risques liés à l’identitovigilance, un phénotype étendu
valide est obtenu après deux déterminations sur deux prélèvements réellement différents.
Température ambiante.
Chapitre 14. Groupes sanguins érythrocytaires
Nature du prélèvement
Sang total sur EDTA.
Mode de conservation
Réfrigération pendant 7 jours (tests de robustesse à effectuer).
Principe méthodologique
Type de méthode
Type de test
Méthodes immunologiques où la réaction antigène-anticorps peut être révélée par agglutination
(support filtration, microplaque ou tube) ou par immunoadhérence (support microplaque).
Une réalisation de phénotype étendu consiste à tester les hématies vis-à-vis d’anti-FY1, -FY2, -JK1,
-JK2, -MNS3 et MNS4 et du réactif témoin correspondant qui doit donner une réaction négative.
Une détermination à partir d’un prélèvement repose sur une réalisation si elle est automatisée et deux
réalisations par deux opérateurs si elle est manuelle.
Un résultat valide repose sur deux déterminations à partir de deux prélèvements différents.
Méthodes manuelles et automatisées.
Mesure qualitative.
CIQ
Respect de l’arrêté du 26 avril 2002 (GBEA).
EEQ
Oui.
Valeurs de référence/
Interprétation
et performances
Causes d’erreur, limites
du test
Il n’y a pas de valeur de référence pour ces caractéristiques inhérentes à l’individu.
La qualité du résultat dépend de celle des hématies et anticorps utilisés.
Le principal risque lors de la détermination de groupes sanguins est une inversion de patients.
L’identito-vigilance est majeure et renforcée par la nécessité de réaliser deux épreuves différentes.
La présence d’anticorps anti-érythrocytaires peut fausser les résultats (auto- ou allo-immunisation).
235
236
Immuno hématologie
Fiche 14.4
Groupes sanguins en biologie moléculaire
Code RIHN E201
Signification biologique du paramètre
Le polymorphisme érythrocytaire est immunogène. À ce titre, il s’oppose à la transfusion, à la
grossesse et, pour certains polymorphismes, à la
transplantation incompatible.
L’ensemble des antigènes de groupes sanguins
(GS) peut être la cible d’anticorps impliqués dans
des réactions transfusionnelles ou des incompatibilités fœto-maternelles plus ou moins sévères. Un
grand nombre de GS peuvent être explorés par les
techniques sérologiques avec l’utilisation d’anticorps spécifiquement dirigés contre les antigènes
de GS, permettant d’obtenir un phénotype. La
détermination du phénotype des patients permet
de sélectionner les produits sanguins adéquats
en vue de prévenir une allo-immunisation ou un
conflit et contribue à valider la spécificité d’un
anticorps lors de l’étape d’identification d’une
agglutinine irrégulière (RAI). Cependant pour
certains GS, pour lesquels les situations d’alloimmunisation sont plus rares, il n’existe pas de
réactifs commerciaux. La connaissance des bases
moléculaires du polymorphisme de la plupart des
GS permet d’obtenir un génotype dont on peut
déduire le phénotype. De plus, pour certains GS,
et notamment le système RH, il existe des variants
pouvant être à l’origine de situations d’incompatibilité. Deux catégories majeures de variants sont
décrites et caractérisées sur le plan moléculaire :
• les antigènes partiels dépourvus de certains
épitopes immunogènes : les porteurs exposés à
l’antigène complet via la transfusion ou la grossesse peuvent produire un allo-anticorps contre
les épitopes non exprimés ;
• les antigènes affaiblis, caractérisés par une diminution de la réactivité sérologique, mais sans
risque d’immunisation pour le porteur. Les techniques sérologiques d’agglutination ne sont pas
suffisamment discriminantes pour caractériser ces
variants, le recours à la biologie moléculaire est
indispensable.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
L’objectif de l’analyse est de déduire le phénotype du génotype dans les situations où les
techniques sérologiques ne sont pas réalisables
ou insuffisamment sensibles. Comme pour les
techniques sérologiques de détermination des GS,
la biologie moléculaire a pour but d’assurer la
sécurité immunohémolytique des transfusions et
un suivi immunohématologique de la grossesse.
Ces analyses sont réalisées chaque fois qu’il est
nécessaire de déterminer un groupe sanguin (cf.
fiches 14.1, 14.2 et 14.3) :
• en contexte transfusionnel récent (< 3 mois) :
le phénotype ne peut pas être réalisé par sérologie du fait de la présence concomitante de
globules rouges autologues et transfusés. Les
produits transfusés étant déplétés en leucocytes,
le prélèvement réalisé chez un individu transfusé
ne contient que ses propres leucocytes, et donc
uniquement son ADN ;
• dans le cas d’un test indirect à l’antiglobuline
positif de type IgG : la plupart des réactifs
sérologiques sont des IgG. Si les globules rouges
d’un individu sont saturés par des auto-anticorps,
notamment au cours des anémies hémolytiques
auto-immunes, la détermination du phénotype
par sérologie donne des faux positifs ;
• en l’absence de réactifs commerciaux : pour certains groupes sanguins rares ou pour des groupes
sanguins générant peu fréquemment des alloanticorps, il n’y a pas de réactifs commerciaux. La
biologie moléculaire est alors utilisée lorsque les
bases moléculaires sont connues ;
• pour la caractérisation des antigènes variants/
partiels pour lesquels le risque et les conséquences
de l’allo-immunisation sont majeurs et une prévention possible :
– en contexte obstétrical face à un affaiblissement d’expression d’un antigène RH, dont
on ne peut déterminer s’il s’agit d’un antigène
Chapitre 14. Groupes sanguins érythrocytaires
partiel (qui peut aussi avoir une expression
affaiblie). Une porteuse d’un antigène RH1
partiel (D partiel) est prise en charge sur le plan
immuno-hématologique comme une femme
RH:-1 (D négatif),
– chez les patients drépanocytaires présentant
souvent des antigènes RH partiels avec des
conséquences d’allo-immunisation sévères,
– lorsqu’un individu produit un anticorps visà-vis d’un antigène qu’il exprime, sans que les
Nature du prélèvement
Recommandations pour
la qualité du prélèvement
Contraintes
d’acheminement
Mode de conservation
Principe méthodologique
Type de méthode
Type de test
techniques sérologiques d’absorption ne permettent de conclure à son caractère autologue.
La mise en évidence d’un antigène partiel est en
faveur d’un allo-anticorps.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Le génotype est une analyse de première intention
incontournable et non substituable, mais seulement dans les cas mentionnés ci-dessus.
Sang total sur EDTA.
Sang hépariné contre-indiqué (inhibiteur de PCR).
Quantité minimale de globules blancs afin de disposer d’assez d’ADN.
Température ambiante.
Réfrigération pendant 1 mois (tests de robustesse à effectuer).
Méthodes de biologie moléculaire où le phénotype est déduit du génotype :
- technologies de PCR en temps réel par sondes d’hydrolyse avec discrimination allélique en point
final ;
- technologies de PCR multiplex : élongation des polymorphismes (e-map) ou PCR-SSO (Luminex).
Séquençage après amplification par PCR de fragments d’ADN génomique ou d’ARN.
Méthodes manuelles et automatisées.
Mesure qualitative.
CIQ
Respect de l’arrêté du 26 avril 2002 (GBEA).
EEQ
Oui.
Valeurs de référence/
Interprétation
et performances
Causes d’erreur, limites
du test
237
Il n’y a pas de valeur de référence pour ces caractéristiques inhérentes à l’individu.
La qualité du résultat dépend de celle des hématies et anticorps utilisés.
Le principal risque lors de la détermination de groupes sanguins est une inversion de patients.
L’identito-vigilance est majeure mais moins prégnante dans ces tests réalisés dans des conditions
spécifiques et pour des patients particuliers.
238
Immuno hématologie
Bibliographie du chapitre 14
FICHE 14.1 – Le groupage sanguin ABO-RH1 (RhD)
Arrêté du 26 avril 2002 modifiant l’arrêté du 26 novembre
1999 relatif à la bonne exécution des analyses de
biologie médicale. JORF n° 104 du 4 mai 2002
page 8375 texte n° 80.
Clavier B. Le groupage sanguin en question : actualité
et perspectives. Revue française des Laboratoires
2012;42:43–8.
Avis n° 2013.0041/AC/SEAP du 10 avril 2013 du collège de la HAS relatif au projet de référentiel proposé
par la CNAM des travailleurs salariés le 22 février
2013 et portant sur le groupe sanguin et la recherche
d’anticorps anti-érythrocytaires.
Hémovigilance : Décret n° 2014-1042 du 12 septembre
2014 relatif au sang humain. JORF n° 0213 du
14 septembre 2014 page 15115, texte n° 6.
HAS. Recommandation de bonne pratique. Transfusion
de globules rouges homologues : produits, indications alternatives. 2014.
FICHE 14.2 – Le phénotypage RH-KEL1 (Rh-K)
Arrêté du 26 avril 2002 modifiant l’arrêté du 26 novembre
1999 relatif à la bonne exécution des analyses de
biologie médicale. JORF n° 104 du 4 mai 2002
page 8375 texte n° 80.
Clavier B. Le groupage sanguin en question : actualité
et perspectives. Revue française des Laboratoires
2012;42:43–8.
Avis n° 2013.0041/AC/SEAP du 10 avril 2013 du collège de la HAS relatif au projet de référentiel proposé
par la CNAM des travailleurs salariés le 22 février
2013 et portant sur le groupe sanguin et la recherche
d’anticorps anti-érythrocytaires.
Hémovigilance : Décret n° 2014-1042 du 12 septembre
2014 relatif au sang humain. JORF n° 0213 du
14 septembre 2014 page 15115, texte n° 6.
HAS. Recommandation de bonne pratique. Transfusion
de globules rouges homologues : produits, indications alternatives. 2014.
FICHE 14.3 – Le phénotypage étendu
Arrêté du 26 avril 2002 modifiant l’arrêté du 26 novembre
1999 relatif à la bonne exécution des analyses de
biologie médicale. JORF n° 104 du 4 mai 2002
page 8375 texte n° 80.
Avis n° 2013.0041/AC/SEAP du 10 avril 2013 du collège de la HAS relatif au projet de référentiel proposé
par la CNAM des travailleurs salariés le 22 février
2013 et portant sur le groupe sanguin et la recherche
d’anticorps anti-érythrocytaires.
Hémovigilance : Décret n° 2014-1042 du 12 septembre
2014 relatif au sang humain. JORF n° 0213 du
14 septembre 2014 page 15115, texte n° 6.
HAS. Recommandation de bonne pratique. Transfusion
de globules rouges homologues : produits, indications alternatives. 2014.
FICHE 14.4 – Groupes sanguins en biologie
moléculaire
Yip SP. Sequence variation at the human ABO locus. Ann
Hum Genet 2002;66:1–27.
Arrêté du 26 avril 2002 modifiant l’arrêté du 26 novembre
1999 relatif à la bonne exécution des analyses de
biologie médicale. JORF n° 104 du 4 mai 2002
page 8375 texte n° 80.
Prager M. Molecular genetic blood group typing by
the use of PCR-SSP technique. Transfusion 2007;
47(1 Suppl):54S–9S.
Chapitre 15
Anticorps anti-érythrocytaires
Guide des analyses en hématologie
© 2018 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
240
Immunohématologie
Fiche 15.1
Recherche d’agglutinines irrégulières (RAI)
Codes NABM 1141, 1131, 1149, 1150
Signification biologique du paramètre
La détection des anticorps anti-érythrocytaires
est un élément majeur de la sécurité immunohémolytique des transfusions et du suivi de
grossesse. En contexte transfusionnel, les anticorps présents dictent les règles de sélection
des concentrés de globules rouges (CGR) afin
d’éviter un conflit.
En contexte obstétrical, les anticorps présents dictent les modalités de suivi de la femme enceinte et
l’évaluation de leur pouvoir hémolytique pour le
fœtus et le nouveau-né.
Deux analyses permettent de détecter ces anticorps :
• les anticorps du système ABO sont détectés par
le biais du groupage ABO ;
• les anticorps autres que ABO sont détectés par
la recherche d’agglutinines irrégulières (RAI).
La RAI a pour objectif de dépister et d’identifier
les anticorps dirigés contres les antigènes autres
que ABO en testant le sérum ou le plasma
du patient vis-à-vis d’hématies humaines non
poolées et spécifiquement sélectionnées sur leur
phénotype. Elle comporte deux étapes, le dépistage et l’identification. Si le dépistage est positif,
l’identification est obligatoire.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
L’objectif de l’analyse est d’assurer la sécurité
immuno-hémolytique des transfusions et un suivi
immunohématologique de la grossesse.
• En contexte transfusionnel, compte tenu de
l’évanescence des anticorps, la réglementation
et les recommandations actuelles prévoient de
disposer avant chaque transfusion du résultat
d’une RAI réalisée sur un échantillon de moins
de 72 h. Dans certains cas, une extension à
21 jours peut être acceptée, sur prescription
et sous réserve d’une absence de risque d’alloimmunisation (transfusion ou accouchement)
dans les 6 mois précédents. Par ailleurs, l’hémovigilance impose de détecter une allo-immunisation post-transfusionnelle par la pratique
d’une RAI entre 1 mois et 3 mois après une
transfusion. Enfin, il faut rappeler l’importance,
pour la sélection des CGR, de la prise en
compte des anticorps connus même s’ils ne
sont plus détectés par la RAI le jour de la transfusion (« un anticorps un jour, un anticorps
toujours »).
• En contexte obstétrical, la réalisation d’une
RAI est obligatoire et a un triple objectif :
– dépister (à 4 reprises chez la femme RH:-1
et à 2 reprises chez la femme RH1) et suivre
une allo-immunisation susceptible d’engendrer une maladie hémolytique fœtale/néonatale,
– identifier, chez les femmes RhD négatif,
celles qui doivent bénéficier d’une immunoprophylaxie (femmes RH:-1, non immunisée vis-à-vis de RH1, porteuse d’un enfant
RH1),
– disposer d’un résultat de RAI au moment de
l’accouchement afin d’anticiper la sélection des
CGR si nécessaire pour la mère ou l’enfant.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Dans toutes ces situations, la RAI demeure une
analyse de première intention qui est incontournable et non substituable.
Nature du
prélèvement
Recommandations
pour la qualité du
prélèvement
Contraintes
d’acheminement
Mode de conservation
Chapitre 15. Anticorps anti-érythrocytaires
Plasma ou sérum (tube EDTA ou tube sec).
Prélèvement inférieur ou égal à 3 jours.
Extension possible à 21 jours en absence d’allo-immunisation dans les 6 mois précédents.
Chez le fœtus, RAI sur prélèvement maternel de moins de 3 jours.
Chez nouveau-né avant 4 mois, RAI sur prélèvement maternel réalisé entre 72 h avant l’accouchement et
4 mois après.
Chez le nouveau-né après 4 mois, idem adulte.
Température ambiante.
Réfrigération pendant 7 jours (tests de robustesse à effectuer).
Principes
méthodologiques
Méthodes immunologiques où la réaction antigène-anticorps peut être révélée par agglutination (support
filtration, microplaque ou tube) ou par immunoadhérence (support microplaque).
La technique est un test indirect à l’antiglobuline polyvalente ou anti-IgG dont la sensibilité permet la
détection, au minimum, d’un anti-RH1 < 20 ng/mL.
Le recours aux enzymes protéolytiques peut être utile en cas de mélange d’anticorps, voire obligatoire en
cas d’exploration d’une réaction transfusionnelle immunohémolytique.
Type de méthode
Méthodes manuelles et automatisées.
Type de test
Mesure qualitative.
CIQ
Respect de l’arrêté du 26 avril 2002 (GBEA).
EEQ
Oui.
Valeurs de référence/
Interprétation et
performances
Causes d’erreur,
limites du test
Ces anticorps sont normalement absents.
Certains anticorps irréguliers dirigés contre des groupes rares sont plus difficiles à mettre en évidence.
241
242
Immunohématologie
Fiche 15.2
Dosage pondéral des agglutinines irrégulières (RAI) dans
le cadre du suivi de grossesse
Code NABM 1150
Signification biologique du paramètre
Les conséquences de la rencontre in vivo entre
antigènes érythrocytaires et anticorps sont
variables et dépendent de nombreux paramètres
liés aux antigènes, aux anticorps et à la réactivité
du système phagocytaire (ou réticulo-endothélial)
qui est propre à l’individu.
Ainsi, l’évaluation de sa signification clinique d’un
anticorps identifié chez un patient ou un donneur
est un élément fondamental.
L’un des éléments d’appréciation du risque hémolytique d’un anticorps est son taux qui peut être
estimé de façon semi-quantitative par le titrage ou
par le dosage pondéral.
En contexte d’incompatibilité fœto-maternelle,
le dosage pondéral permet d’exprimer la concentration en µg/mL ou U.CHP/mL (Centre
national de référence en hémobiologie périnatale,
CNRHP) ou UI/mL d’anticorps de nature IgG,
en particulier les anticorps du système RH.
Cette technique ne dépend pas de l’affinité de
l’anticorps qui est évaluée par le titrage. L’association titrage et dosage pondéral permet une évaluation complémentaire du risque hémolytique
fœtal d’un d’anticorps.
L’atteinte de seuils dangereux impose de rechercher une souffrance fœtale pouvant, en fonction
Nature du prélèvement
Recommandations pour la
qualité du prélèvement
Contraintes d’acheminement
Mode de conservation
de l’âge de la grossesse, indiquer une transfusion
in utero ou un accouchement prématuré avec une
prise en charge transfusionnelle du nouveau-né.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Le dosage pondéral d’un anticorps anti-érythrocytaire chez une femme enceinte est un élément
fondamental d’appréciation du risque immunohémolytique fœtal et de la surveillance de l’alloimmunisation au cours de la grossesse. Il concerne
les anticorps du système RH et notamment les
anticorps de spécificité anti-RH1 (anti-D), antiRH2 (anti-C) et anti-RH4 (anti-c). Ces alloanticorps susceptibles d’entraîner une maladie
hémolytique fœtale et/ou néonatale doivent être
dosés dès que leur titre atteint un seuil critique, et
ce dès la 12e semaine d’aménorrhée.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Il s’agit d’une analyse de deuxième intention. Elle
doit être mise en œuvre lorsque le titrage atteint
un seuil dit critique (par exemple 16 pour l’antiRH1 ou 4 pour l’anti-RH4). Elle doit être répétée
au même rythme que le titrage de ces anticorps.
Plasma ou sérum, tube EDTA ou tube sec.
Prélèvement inférieur ou égal à 3 jours
Prélèvement précédent (n-1) congelé à – 20 °C.
Température ambiante.
Réfrigération à + 4 °C pendant 7 jours (tests de robustesse à effectuer).
Principes méthodologiques
Type de méthode
Type de test
Chapitre 15. Anticorps anti-érythrocytaires
En vue d’une comparaison de résultats dans le suivi, les dosages pondéraux pour une femme
enceinte donnée doivent tous être réalisés dans le même laboratoire.
Il s’agit d’une technique d’agglutination automatisée qui est basée sur un dosage comparatif par
rapport à un standard international anti-RH1 et de ses dilutions de concentration connue.
Deux variantes techniques sont mises en œuvre :
- la variante « 2 temps » où l’ensemble des sous-classes d’IgG anti-RH est dosé ;
- la variante « 1 temps » dans laquelle les anticorps anti-RH de sous-classe IgG3 sont détruits par
un contact direct avec des enzymes. Elle permet l’évaluation des anticorps de haute affinité dont la
concentration apparente est souvent supérieure à celle obtenue dans la technique « 2 temps ».
Le seuil dangereux est de 0,7 µg/mL pour les anti-RH1 et 3 µg/mL pour les anti-RH4.
Méthode automatique.
Mesure semi-quantitative.
CIQ
Respect de l’arrêté du 26 avril 2002 (GBEA).
Tout dosage est effectué en parallèle :
- d’un redosage de l’échantillon précédent conservé congelé à – 20 °C ;
- d’un standard anti-RH1 et de ses dilutions dont les concentrations sont connues.
EEQ
Non.
Valeurs de référence/
Interprétation et
performances
Causes d’erreur, limites du
test
243
Ces anticorps sont normalement absents.
Les redosages pour le suivi de l’évolution des taux d’anticorps imposent des prélèvements
permettant de stocker suffisamment d’échantillons.
244
Immunohématologie
Fiche 15.3
Épreuve directe de compatibilité au laboratoire
Code NABM 1152
Signification biologique du paramètre
La détection des anticorps anti-érythrocytaires est
un élément majeur de la sécurité immuno-hémolytique des transfusions. Les anticorps présents
dictent les règles de sélection des concentrés de
globules rouges (CGR) afin d’éviter un conflit,
en évitant d’apporter les antigènes correspondant aux anticorps détectés chez le patient. Dans
certaines situations, il convient de s’assurer que
le CGR sélectionné est bien compatible avec le
sérum/plasma du receveur par la pratique d’une
épreuve de compatibilité au laboratoire. C’est une
véritable RAI « personnalisée » où le panel de la
RAI est remplacé par les hématies de la poche
sélectionnée.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
L’objectif de l’analyse est d’assurer la sécurité
immuno-hémolytique des transfusions. Elle est
réalisée dans deux situations.
• Chez un patient allo-immunisé avec une RAI
positive ou avec simplement avec un anticorps
connu dans son historique. Dans ces conditions,
il convient de sélectionner un CGR dépourvu de
l’antigène correspondant à l’anticorps, suivi d’une
validation de cette sélection par la réalisation d’une
épreuve de compatibilité au laboratoire en testant,
Nature du prélèvement
Recommandations pour la
qualité du prélèvement
Contraintes d’acheminement
Mode de conservation
Principes méthodologiques
Type de méthode
dans les mêmes conditions techniques que la RAI,
l’hématie de la poche vis-à-vis du sérum/plasma
du receveur. L’obtention d’une réaction négative
permet de déclarer l’unité « compatible » avec la
mention de qualification « CGR compatibilisé ».
Il convient de rappeler que cette analyse n’est pas
indiquée en absence d’allo-immunisation.
• Chez le patient drépanocytaire, même en
absence d’allo-immunisation « apparente ». En
effet, ces patients sont dans la majorité des cas
originaires d’Afrique subsaharienne. Souvent,
pour des raisons de compatibilité, des unités
issues de donneurs de même origine sont nécessaires. Or la distribution préférentielle africaine de
certains antigènes de groupes sanguins (RH10,
RH20, Jsa, etc.) expose ces patients à une alloimmunisation qui n’est pas détectable par la RAI
de routine, ces antigènes étant absents des panels
utilisés. Aussi, afin de rattraper cette situation
d’incompatibilité si nocive pour le drépanocytaire,
une épreuve de compatibilité est réalisée même si
la RAI est apparemment négative.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Dans toutes ces situations, l’épreuve de compatibilité demeure une analyse de première intention
qui est incontournable et non substituable.
Plasma ou sérum (tube EDTA ou tube sec).
Prélèvement inférieur ou égal à 3 jours avec les mêmes exigences que pour la RAI.
Température ambiante.
Réfrigération pendant 7 jours (tests de robustesse à effectuer).
L’épreuve de compatibilité repose sur les mêmes méthodes que la RAI. Méthodes immunologiques
où la réaction antigène-anticorps peut être révélée par agglutination (support filtration, microplaque
ou tube) ou par immunoadhérence (support microplaque).
La technique est un test indirect à l’antiglobuline polyvalente ou anti-IgG dont la sensibilité permet
la détection, au minimum, d’un anti-RH1 < 20 ng/mL.
Méthodes manuelles et automatisées.
Type de test
Chapitre 15. Anticorps anti-érythrocytaires
Mesure qualitative.
CIQ
Respect de l’arrêté du 26 avril 2002 (GBEA).
EEQ
Oui.
Valeurs de référence/Interprétation et performances
Causes d’erreur, limites
du test
Ces anticorps sont normalement absents.
L’identification de certaines spécificités peut être délicate. La présence d’allo- ou d’auto-anticorps
peut gêner le test (voir test d’adsorption).
245
246
Immunohématologie
Fiche 15.4
Test direct à l’antiglobuline (TDA)
Codes NABM 1153 et 1154
Signification biologique du paramètre
La survenue d’un syndrome hémolytique impose
de préciser les modalités de destruction des
hématies. On définit classiquement des causes
corpusculaires (anomalie de la membrane, des
enzymes ou de l’hémoglobine) et extra corpusculaires (immunologiques, toxiques et mécaniques).
La définition d’une cause immunologique ou
non immunologique peut représenter une autre
approche de l’exploration étiologique centrée sur
la réalisation d’un test direct à l’antiglobuline
en cas de présence de stigmates d’hémolyse. La
positivité de ce test, en attestant la sensibilisation
in vivo des hématies par des anticorps et/ou du
complément, confirme l’origine immunologique
d’une hémolyse.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
L’objectif de ce test est de détecter une sensibilisation in vivo des hématies par un anticorps
et/ou le stigmate de son passage par la présence
d’une fraction du complément (C3d). Il doit être
indiqué devant tout syndrome hémolytique afin
Nature du prélèvement
Recommandations pour la
qualité du prélèvement
Contraintes d’acheminement
Mode de conservation
Principes méthodologiques
de préciser la cause (immunologique ou non) de
l’hémolyse. Il permet ainsi de mettre en évidence
une sensibilisation in vivo des hématies :
• par un auto-anticorps lié à une anémie hémolytique auto-immune (AHAI) ;
• par un allo-anticorps lié à une incompatibilité
transfusionnelle ou une maladie hémolytique
du nouveau-né par incompatibilité fœto-maternelle ;
• par un hétéro anticorps au cours d’une anémie
hémolytique médicamenteuse.
• On parle aussi de « test de Coombs ».
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
En cas de survenue d’une hémolyse dans toutes
ces situations pathologiques, le test direct à l’antiglobuline demeure une analyse de première intention qui est incontournable et non substituable. Si
le TDA détecte la sensibilisation in vivo des hématies, il ne donne pas le nom de la spécificité de
l’anticorps. C’est l’élution directe qui, pratiquée
secondairement, permettra de définir l’anticorps
coupable du conflit in vivo.
Sang total sur EDTA.
NA.
Température ambiante.
Réfrigération pendant 7 jours (tests de robustesse à effectuer).
Méthode immunologique qui repose sur l’utilisation d’antiglobulines humaines reconnaissant des
marqueurs isotypiques humains d’immunoglobulines ou de fractions du complément. La fixation
de l’antiglobuline sur ces marqueurs est révélée par une agglutination des hématies du patient
sur support filtration ou en tube. On utilise classiquement de façon simultanée et séparée une
anti-IgG et une anti-C3d complétées par un réactif témoin qui doit être négatif. Plus rarement,
une anti-IgA est utilisée. Pour ce qui est des IgM, la détection de C3d atteste de son passage.
Une image de double population est possible en contexte d’incident transfusionnel.
Type de méthode
Type de test
Chapitre 15. Anticorps anti-érythrocytaires
Méthodes manuelle et automatisée.
Mesure qualitative.
CIQ
Respect de l’arrêté du 26 avril 2002 (GBEA).
EEQ
Oui.
Valeurs de référence/
Interprétation et performances
Ce test est normalement négatif.
Causes d’erreur, limites du test
L’identification de certaines spécificités peut être délicate. La présence d’allo- ou
d’auto-anticorps peut gêner le test (voir test d’adsorption).
247
248
Immunohématologie
Fiche 15.5
Titrage des agglutinines froides
Signification biologique du paramètre
Les anémies hémolytiques auto-immunes (AHAI)
sont réparties en AHAI « chaudes » et en AHAI
« froides ».
Dans les AHAI « froides », le test direct à
l’antiglobuline (TDA) est classiquement de type
complément exclusif, révélant l’implication d’une
IgM fixant le complément. Les auto-anticorps
froids réagissent plus fortement à + 4 °C qu’à
des températures plus élevées. Dans les AHAI
à auto-anticorps froids, c’est-à-dire présentant
une réactivité supérieure aux basses températures vis-à-vis des hématies tests (+ 4 °C,
+ 22 °C, comparativement à + 37 °C), le titrage
a un intérêt clinique. En effet, il permet de
différencier les anticorps « froids » sans signification pathologique des anticorps pathologiques dont le titre dépasse 1/64 à + 4 °C,
avec des titres souvent beaucoup plus élevés et
une amplitude thermique importante (réactivité
présente aussi à + 37 °C). La spécificité de l’agglu-
Nature du prélèvement
Recommandations pour la
qualité du prélèvement
Contraintes d’acheminement
Mode de conservation
Principe méthodologique
tinine froide peut aussi être explorée (anti-I ou
anti-i), mais cette information n’a pas d’impact
clinique.
Le titrage des agglutinines froides est donc une
analyse de l’exploration d’une hémolyse immunologique.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
L’objectif du titrage des agglutinines froides est le
diagnostic et le suivi d’une anémie hémolytique à
auto-anticorps froids.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Le titrage des agglutinines froides est une épreuve
de seconde intention après réalisation du TDA
(positif de type complément ou négatif) dans
un contexte de survenue d’une hémolyse hors
contexte transfusionnel et obstétrical.
Prélèvement de 2 tubes secs de 7 mL de sang et de 1 tube de 7 mL sur EDTA.
Le prélèvement doit être placé pendant 2 heures à + 37 °C dès son arrivée au laboratoire et
décanté immédiatement à la sortie de l’étuve.
Température ambiante.
48 heures.
Le titrage est réalisé sur des hématies traitées à la papaïne et/ou natives.
La technique classique décrite ici est celle réalisée en micotubes de verre avec lecture de
l’agglutination sous microscope. Il s’agit de la technique de référence.
Des techniques en gel filtration, plus simples de réalisation, ont aussi été validées.
Une dilution géométrique de raison 2 du sérum est réalisée dans 10 tubes en verre, sous
un volume de 0,5 mL. Une série de titrages est réalisée à + 4 °C et une autre à + 37 °C,
en déposant 1 goutte d’hématies sélectionnées dans chaque tube. Les hématies sont de 3
catégories : des globules rouges d’adultes (exprimant l’antigène I), des globules rouges de
nouveau-nés (exprimant uniquement l’antigène i), les propres globules rouges du patient
(provenant du tube EDTA).
Après 2 heures à + 4 °C et à + 37 °C, une goutte de chaque tube est déposée entre lame et
lamelle et lue au microscope pour rechercher l’agglutination.
Le résultat du titrage est rendu à + 4 °C et à + 37 °C.
Chapitre 15. Anticorps anti-érythrocytaires
Type de méthode
Méthode manuelle.
Type de test
Mesure qualitative.
CIQ
Respect de l’arrêté du 26 avril 2002 (GBEA).
EEQ
Oui.
Valeurs de référence/
Interprétation et performances
Ce test est normalement négatif.
Causes d’erreur, limites du test
L’identification de certaines spécificités peut être délicate. La présence d’allo- ou
d’auto-anticorps peut gêner le test (voir test d’adsorption).
249
250
Immunohématologie
Fiche 15.6
Épreuve d’adsorption d’anticorps anti-érythrocytaires
Code NABM 1156
Signification biologique du paramètre
Les anticorps anti-érythrocytaires peuvent être
des auto-anticorps ou des allo-anticorps.
Les auto-anticorps sont produits au cours des
anémies hémolytiques auto-immunes. Ils peuvent
aussi être présents sans pour autant induire une
pathologie. Ils sont fréquemment dirigés contre
des antigènes de fréquence élevée du globule
rouge (système RH, Bande 3, Glycophorine A) de
telle sorte que, lors de la recherche d’agglutinines
irrégulières (RAI), ils réagissent avec toutes les
hématies-tests.
Les allo-anticorps anti-érythrocytaires sont produits au décours d’une transfusion phéno-incompatible ou pendant la grossesse. Leur détection est
un élément majeur de la sécurité immuno-hémolytique des transfusions et du suivi de grossesses.
En contexte transfusionnel, les anticorps présents
dictent les règles de sélection des concentrés de
globules rouges (CGR) afin d’éviter un conflit.
En contexte obstétrical, les anticorps présents dictent les modalités de suivi de la femme enceinte et
l’évaluation de leur pouvoir hémolytique pour le
fœtus et le nouveau-né.
En présence d’auto-anticorps, les allo-anticorps
sont difficilement identifiables à la RAI car ils
sont masqués par la réactivité des auto-anticorps.
De plus, dans certains cas, il n’est pas toujours
possible de déterminer à la RAI si un anticorps
est un allo-anticorps (d’intérêt transfusionnel ou
obstétrical) ou un auto-anticorps dont l’impact
dans ces situations est plus faible.
L’épreuve d’absorption permet d’identifier les
allo-anticorps masqués par un auto-anticorps, et
Nature du prélèvement
Recommandations pour la
qualité du prélèvement
Contraintes d’acheminement
de différencier un auto-anticorps d’un allo-anticorps.
Enfin, lorsqu’il existe un mélange d’allo-anticorps, la RAI est difficilement interprétable et des
adsorptions différentielles des différents anticorps
sont une aide à l’identification du mélange. Deux
épreuves peuvent être réalisées dans ce contexte :
l’allo-adsorption et l’auto-adsorption.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
L’objectif de l’analyse est d’assurer la sécurité
immuno-hémolytique des transfusions en identifiant un ou des allo-anticorps et en différenciant
les allo-anticorps des auto-anticorps.
Une autoadsorption est réalisée pour :
• confirmer le caractère autologue de réactions
spécifiques ou non spécifiques retrouvées à la
RAI, avec un témoin de RAI (plasma contre les
propres hématies du patient) positif ou négatif ;
• détecter des allo-anticorps après adsorption
d’auto-anticorps.
Une allo-adsorption est réalisée pour permettre la
détection d’allo-anticorps après adsorption :
• d’auto-anticorps ;
• d’allo-anticorps agglutinant la majorité ou la
totalité des hématies : mélange ou anticorps
reconnaissant un antigène de fréquence élevée.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Les épreuves d’adsorption sont des analyses de
seconde intention réalisées au décours d’une RAI.
Elles relèvent de la décision du biologiste.
Recueil de 2 à 3 tubes de 7 mL sur EDTA ou tube sec traité.
Traitement dans la semaine suivant le prélèvement.
Température ambiante.
Mode de conservation
Principe méthodologique
Chapitre 15. Anticorps anti-érythrocytaires
Réfrigération pendant 7 jours (tests de robustesse à effectuer).
La détection des anticorps repose sur des méthodes immunologiques où la réaction
antigène-anticorps peut être révélée par agglutination (support filtration, microplaque ou tube) ou
par immunoadhérence (support microplaque).
La méthode consiste en 2 étapes :
- adsorption du sérum ;
- RAI réalisée sur le sérum ou le plasma adsorbé pour identifier les anticorps d’intérêt (cf. fiche
15.1).
Pour l’allo-adsorption, des hématies adsorbantes, sélectionnées en fonction de leur phénotype
érythrocytaire, sont incubées avec le sérum ou le plasma à tester. L’adsorbat est ensuite recueilli
après centrifugation du milieu réactionnel. Ce cycle est réalisé plusieurs fois.
Pour l’auto-adsorption, le principe est le même, mais les hématies adsorbantes sont les propres
hématies du patient.
Dans tous les cas, pour une meilleure efficience de l’adsorption, les hématies peuvent être
prétraitées par des enzymes protéolytiques.
Type de méthode
Méthode manuelle.
Type de test
Mesure qualitative.
CIQ
Respect de l’arrêté du 26 avril 2002 (GBEA).
EEQ
Oui.
Valeurs de référence/
Interprétation et performances
Causes d’erreur, limites du
test
Ce test est normalement négatif.
Test manuel « maison » dépendant des conditions de réalisation et nécessitant une grande
expertise.
251
252
Immunohématologie
Fiche 15.7
Épreuve d’élution d’anticorps à partir de globules rouges
Code NABM 1155
Signification biologique du paramètre
La survenue d’un syndrome hémolytique impose
de préciser les modalités de destruction des hématies. On définit classiquement des causes corpusculaires (anomalie de la membrane, des enzymes
ou de l’hémoglobine) et extra corpusculaires
(immunologiques, toxiques et mécaniques). Le
test direct à l’antiglobuline permet de confirmer
l’origine immunologique d’une anémie hémolytique, mais dans certaines circonstances, il est
nécessaire d’identifier la spécificité des anticorps
ayant sensibilisé les hématies. L’épreuve d’élution
permet de « décrocher » ces anticorps des hématies et ensuite de les identifier par une recherche
d’agglutinines irrégulières (RAI). Enfin, les
limites de sensibilité du test direct à l’antiglobuline (TDA, test de Coombs) ne permettent pas
toujours de confirmer la sensibilisation. L’épreuve
d’élution, en concentrant les éventuels anticorps
sensibilisants, peut permettre de confirmer que
les hématies ont été sensibilisées in vivo par des
anticorps.
Nature du prélèvement
Tube de 7 mL de sang sur EDTA.
Recommandations pour la
qualité du prélèvement
Traitement dans les 72 heures.
Contraintes d’acheminement
Mode de conservation
Principe méthodologique
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
L’objectif de ce test est d’isoler et d’identifier des
anticorps responsables d’une sensibilisation in
vivo des hématies. Les champs d’applications sont
les suivants :
• TDA positif chez un nouveau-né ;
• notion de syndrome hémolytique en contexte
transfusionnel ou non, quelque soit le résultat du
TDA ;
• notion d’incident transfusionnel ou d’inefficacité transfusionnelle ;
• TDA positif avec antécédent transfusionnel de
moins de 3 mois.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
L’épreuve d’élution est une épreuve de seconde
intention après réalisation du TDA, qu’il soit positif
ou négatif, dans un contexte de survenue d’une
hémolyse. Elle est réalisée sur décision du biologiste.
Température ambiante.
Pendant 3 jours à température ambiante.
La technique la plus utilisée est la technique d’élution à l’acide (digitonine acide). Des trousses
commerciales existent à cet effet.
Lorsque les anticorps fixés sont susceptibles d’être des anti-A ou anti-B de type IgG dans le
cadre d’une incompatibilité fœto-maternelle, une technique d’élution par choc osmolaire par
congélation-décongélation brutale peut être utilisée, mais elle est peu efficace pour les autres
types d’anticorps.
Dans tous les cas l’éluat, récupéré par centrifugation du milieu réactionnel, est testé en technique
de RAI (cf. fiche 15.1) vis-à-vis des hématies O du panel, exprimant tous les antigènes de groupes
sanguins d’intérêt, mais aussi vis-à-vis d’hématies A et B.
Type de méthode
Méthode manuelle.
Type de test
Mesure qualitative.
Chapitre 15. Anticorps anti-érythrocytaires
CIQ
Respect de l’arrêté du 26 avril 2002 (GBEA).
EEQ
Oui.
Valeurs de référence/
Interprétation et performances
Causes d’erreur, limites
Ce test est normalement négatif.
Les limites sont représentées par la quantité parfois faible d’anticorps élués ou une élution
défectueuse.
253
254
Immunohématologie
Bibliographie du chapitre 15
FICHE 15.1 – Recherche d’Agglutinines Irrégulières
(RAI).
Décret no 92-143 du 14 février 1992 relatif aux examens
obligatoires prénuptial, pré et postnatal. JORF n° 40
du 16 février 1992 page 2505.
Arrêté du 26 avril 2002 modifiant l’arrêté du 26 novembre
1999 relatif à la bonne exécution des analyses de
biologie médicale. JORF n° 104 du 4 mai 2002 page
8375, texte n° 80.
sfar.org/referentiels/2011.
Hémovigilance : Décret n( 2014-1042 du 12 septembre
2014 relatif au sang humain. JORF n( 0213 du 14
septembre 2014 page 15115, texte n° 6.
HAS. Recommandation de bonne pratique. Transfusion
de globules rouges homologues : produits, indications alternatives. 2014.
HAS. Synthèse des recommandations professionnelles. Suivi
et orientation des femmes enceintes en fonction des
situations à risque identifiées. Mise à jour mai 2016.
FICHE 15.2 – Dosage pondéral des agglutinines
irrégulières (RAI) dans le cadre du suivi de
grossesse.
Décret no 92-143 du 14 février 1992 relatif aux examens
obligatoires prénuptial, pré et postnatal. JORF n° 40
du 16 février 1992 page 2505.
GBEA : Arrêté du 26 avril 2002 modifiant l’arrêté du
26 novembre 1999 relatif à la bonne exécution des
analyses de biologie médicale. JORF n° 104 du 4 mai
2002 page 8375, texte n° 80.
Huguet-Jacquot S, Toly-Ndour C, Cortey A, et al. Diagnostic et suivi biologiques des allo-immunisations
anti-érythrocytaires chez la femme enceinte. Revue
française des Laboratoires 2015;470:73–80.
Brossard Y, Parnet-Mathieu F, Larsen M. Incompatibilités fœto-maternelles érythrocytaires in : Lefrère
JJ, Rouger P (Eds.), Transfusion sanguine : une
approche sécuritaire, vol. 1, John Libbey Eurotext.
2000 :290-318.
HAS. Synthèse des recommandations professionnelles. Suivi
et orientation des femmes enceintes en fonction des
situations à risque identifiées. Mise à jour mai 2016.
FICHE 15.3 – Épreuve directe de compatibilité au
laboratoire.
Arrêté du 26 avril 2002 modifiant l’arrêté du 26 novembre
1999 relatif à la bonne exécution des analyses de
biologie médicale. JORF n° 104 du 4 mai 2002
page 8375, texte n° 80.
Hémovigilance : Décret n° 2014-1042 du 12 septembre
2014 relatif au sang humain. JORF n° 0213 du
14 septembre 2014 page 15115, texte n° 6.
Décision du 20 octobre 2010 fixant la liste et les caractéristiques des produits sanguins labiles. JORF n° 0276
du 28 novembre 2010 page 21143, texte n° 12.
HAS. Recommandation de bonne pratique. Transfusion
de globules rouges homologues : produits, indications alternatives. 2014.
HAS. Synthèse des recommandations professionnelles.
Suivi et orientation des femmes enceintes en fonction
des situations à risque identifiées. Mise à jour mai
2016.
FICHE 15.4 – Test Direct à l’Antiglobuline (TDA).
Arrêté du 26 avril 2002 modifiant l’arrêté du 26 novembre
1999 relatif à la bonne exécution des analyses de
biologie médicale. JORF n° 104 du 4 mai 2002
page 8375, texte n° 80.
Hémovigilance : Décret n° 2014-1042 du 12 septembre
2014 relatif au sang humain. JORF n° 0213 du
14 septembre 2014 page 15115, texte n° 6.
HAS. Recommandation de bonne pratique. Transfusion
de globules rouges homologues : produits, indications alternatives. 2014.
Parker V, Tormey CA. The direct antiglobulin test :
indications, interpretation, and pitfalls. Arch Pathol
Lab Med 2017;141:305–10.
FICHE 15.5 – Titrage des agglutinines froides.
GBEA : Arrêté du 26 avril 2002 modifiant l’arrêté du
26 novembre 1999 relatif à la bonne exécution des
analyses de biologie médicale. JORF n° 104 du 4 mai
2002 page 8375, texte n° 80.
Hémovigilance : Décret n° 2014-1042 du 12 septembre
2014 relatif au sang humain. JORF n° 0213 du
14 septembre 2014 page 15115, texte n° 6.
HAS. Recommandation de bonne pratique. Transfusion
de globules rouges homologues : produits, indications alternatives. 2014.
Berentsen S, Randen U, Tjønnfjord GE. Cold agglutininmediated autoimmune hemolytic anemia. Hematol
Oncol Clin North Am 2015;29:455–71.
FICHE 15.6 – Épreuve d’adsorption d’anticorps
anti-érythrocytaires.
GBEA : Arrêté du 26 avril 2002 modifiant l’arrêté du
26 novembre 1999 relatif à la bonne exécution des
analyses de biologie médicale. JORF n° 104 du 4 mai
2002 page 8375, texte n° 80.
Hémovigilance : Décret n° 2014-1042 du 12 septembre
2014 relatif au sang humain. JORF n° 0213 du
14 septembre 2014 page 15115, texte n° 6.
HAS. Recommandation de bonne pratique. Transfusion
de globules rouges homologues : produits, indications alternatives. 2014.
Ekema EM. Separation of multiple antibodies by adsorption with allogeneic red blood cells. Immunohematology 2017;33:155–8.
FICHE 15.7 – Épreuve d’élution d’anticorps à partir
de globules rouges.
Johnston MF, Belota MK. Determination of need for
elution studies for positive direct antiglobulin
tests in pretransfusion testing. Am J Clin Pathol
1988;90:58–62.
Greco VA, Byrne KM, Procter JL, et al. Detection of
antibodies in acid eluates with the gel microcolumn
assay. Transfusion 2002;42:698–701.
Chapitre 16
Autres anticorps anti-éléments
figurés du sang
Guide des analyses en hématologie
© 2018 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
256
Immunohématologie
Fiche 16.1
Recherche d’anticorps dirigés contre la membrane des
polynucléaires neutrophiles
Code NABM 0161
Signification biologique du paramètre
Les anticorps dirigés contre la membrane des
polynucléaires neutrophiles peuvent être soit :
• des auto-anticorps dirigés contre les glycoprotéines de la membrane du polynucléaire neutrophile (essentiellement CD16/FcγRIIIb et
CD177/NB1), ou plus spécifiquement contre les
antigènes HNA (Human Neutrophil Antigens)
exprimés par ces glycoprotéines (essentiellement
HNA-1a/NA1 et HNA-1b/NA2, qui sont des
polymorphismes de FcγRIIIb) ;
• des allo-anticorps dirigés contre les antigènes
des groupes granulocytaires HNA. Cinq systèmes sont décrits à ce jour : HNA-1 (antigènes
HNA1a/NA1, HNA-1b/NA2, HNA-1c/SH et
HNA-1d) ; HNA-2 ; HNA-3 (antigènes HNA-3a
et HNA-3b) ; HNA-4 (antigènes HNA-4a et
HNA-4b) ; HNA-5 (antigènes HNA-5a et
HNA-5b) ;
• des iso-anticorps (rares) anti-CD16 chez les
sujets déficitaires en FcγRIIIb.
Les allo-anticorps ne sont désormais présents que
chez des donneuses allo-immunisées pendant la
grossesse, en raison de la transfusion de produits
déleucocytés et de l’exclusion du don des patients
ayant un passé transfusionnel.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Un premier objectif de l’analyse est de rechercher et
identifier des auto-anticorps dirigés contre la membrane des polynucléaires neutrophiles dans l’exploration des neutropénies de l’adulte et de l’enfant où
une cause auto-immune est suspectée (voir ci-dessus
les anticorps les plus souvent impliqués).
Un second objectif est de détecter et identifier des
allo-anticorps anti-HNA, dans les cas de :
• suspicion de neutropénie néonatale par alloimmunisation fœto-maternelle. Les anticorps
anti-HNA sont à rechercher chez la mère, en
parallèle des typages HNA comparatifs de la mère
et du nouveau-né. Il s’agit le plus souvent d’anti
HNA-1 (anti-HNA-1a/NA1, anti-HNA-1b/
NA2, plus rarement anti-HNA-1c/SH ou antiHNA-1d), voire d’anti-HNA-2 ;
• réactions transfusionnelles de type TRALI
(Transfusion Related Acute Lung Injury). Les
anticorps anti-HNA sont à rechercher chez
le patient, mais surtout chez les donneuses
éventuellement impliquées. L’anticorps antigranuleux le plus souvent retrouvé est un
anti-HNA-3a, mais on observe aussi des antiHNA-3b, anti-HNA-1 et anti-HNA-2 ;
• réactions post-transfusionnelles de type frissonhyperthermie ;
• neutropénie inexpliquée post greffe de cellules
souches hématopoïétiques.
Toute mise en évidence d’anti-HNA doit être
confrontée au type HNA des sujets (patient ou
donneur) et au typage HNA de la cible. Il s’agit
du nouveau-né en cas de neutropénie néonatale,
du patient en cas d’anti-HNA identifié chez une
donneuse impliquée dans un TRALI classique,
exceptionnellement de la donneuse si on suspecte
un TRALI inversé avec anti-HNA identifié chez le
patient.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
• Dans l’exploration de suspicion de TRALI,
la recherche d’anticorps anti-HLA de classe I
et de classe II chez le receveur, et surtout
chez la/les donneuses potentiellement impliquée(s), est l’examen de première intention.
La recherche d’anti-HNA est réalisée dans un
deuxième temps, systématiquement selon les
dernières recommandations. À noter que les
porteuses d’anti-HNA ont aussi souvent une
immunisation anti-HLA.
• Dans l’exploration d’une neutropénie néonatale (recherche d’allo-anticorps) ou d’une neutropénie de l’adulte et de l’enfant (recherche
Chapitre 16. Autres anticorps anti-éléments figurés du sang
d’auto-anticorps), la place de ces examens est
fonction de l’ensemble du dossier clinico-biologique. Dans les suspicions de neutropénie d’ori-
Nature du prélèvement
Recommandations
pour la qualité du
prélèvement
gine auto-immune, l’absence d’auto-anticorps
identifié n’exclut pas le diagnostic.
Sérum du patient (tube sec) pour la recherche d’anticorps antigranuleux circulants.
À noter : la recherche d’anticorps fixés sur les polynucléaires neutrophiles (test direct prélevé sur EDTA) est
exceptionnellement réalisée et tend à être abandonnée, car souvent non interprétable et non contributive en
raison de la fragilité des cellules, de l’absence de spécificité (pas d’identification possible) et des faux positifs.
Prélèvement primaire sur tube sec inférieur ou égal à 4 jours.
Contraintes d’acheminement
Tubes primaires acheminés dans les 4 jours à température ambiante ou sérum décanté après
prélèvement, congelé et acheminé congelé.
Mode de conservation
Robustesse à tester.
Par précaution et en raison des contraintes techniques dépendant quotidiennement des donneurs de
cellules granuleuses fraîches, de phénotype HNA défini, pour constituer les panels, les sérums sont
décantés, aliquotés et congelés, pour éviter les cycles de congélation/décongélation.
Principe méthodologique
Type de méthode
Type de test
Il faut réaliser trois techniques « maison » qui sont essentielles, complémentaires et ne se remplacent
pas mutuellement. Elles testent le sérum du patient vis-à-vis de panels de cellules granuleuses fraîches
hétérozygotes et homozygotes dans les systèmes HNA connus. Ces techniques sont longues, en
particulier en raison des contraintes de constitution des panels.
- Deux techniques respectivement d’immunofluorescence (Granulocyte Immunofluorescence Test GIFT)
et d’agglutination (Granulocyte Agglutination Test, GAT) sont nécessaires pour le dépistage d’anticorps
anti-granuleux (auto et allo-anticorps circulants), mais peuvent aussi aider à l’identification, voire être la
seule technique d’identification pour certains anticorps purement granuloagglutinants, comme certains
anti-HNA-3 retrouvés dans les TRALI.
- La technique d’immobilisation (Monoclonal Antibody-Specific Immobilization of Granulocyte Antigens,
MAIGA), est essentielle pour l’identification des auto-anticorps circulants anti-glycoprotéines (anti-CD16
et anti-CD177) et des auto- et allo-anticorps anti HNA. À noter qu’il n’y a pas de MAIGA disponible pour
l’identification d’anti-HNA-3. Il s’agit de la capture de la glycoprotéine granulocytaire à l’aide d’anticorps
monoclonaux correspondants et de la mise en évidence de la fixation d’anticorps humains sur cette
glycoprotéine par une technique immuno enzymatique.
Une technique Luminex® a été développée récemment. Elle présente l’avantage d’être rapide et sensible.
Cependant, les comparaisons avec les techniques usuelles montrent d’une part que certains auto-anticorps
et certains anticorps granuloagglutinants ne sont pas identifiés en Luminex®, et d’autre part que l’on peut
noter certains faux positifs aberrants. Cette technique ne peut pas remplacer les techniques classiques
manuelles mais peut être d’un apport complémentaire intéressant, et sa place reste encore à définir.
Méthode manuelle.
Mesures qualitatives (GIFT, GAT) ou qualitatives à données quantifiables (MAIGA, Luminex®).
CIQ
Respect de l’arrêté du 26 avril 2002 (GBEA).
CIQ négatifs et positifs « maison » pour les techniques de GIFT, GAT et MAIGA.
EEQ
Oui.
Valeurs de référence/
Interprétation et
performances
Causes d’erreur, limites
257
Ces anticorps sont normalement absents.
La GIFT est une technique sensible, mais non spécifique. Elle peut être réalisée en cytométrie en flux
ou en lecture en microscopie de fluorescence. La GAT est une technique non spécifique, qui ne met en
évidence que les anticorps de type granuloagglutinants. La lecture s’effectue en microscopie inversée.
Le MAIGA est une technique moins sensible, mais spécifique. Il n’existe aucune trousse commerciale
pour ces techniques de GIFT, GAT ou MAIGA.
Faux positifs et faux négatifs justifiant l’utilisation de plusieurs techniques.
258
Immunohématologie
Fiche 16.2
Recherche d’anticorps dirigés contre les plaquettes
Codes NABM 0162 et 0163
Signification biologique du paramètre
Les anticorps anti-plaquettes peuvent être soit :
• des auto-anticorps fixés in vivo sur les plaquettes
ou circulants. Dans ce cas, il s’agit d’anticorps
dirigés spécifiquement contre les glycoprotéines
de la membrane plaquettaire, essentiellement
GpIIbIIIa, mais aussi GpIbIX et + GpIaIIa ;
• des allo-anticorps circulants. Il s’agit alors
d’anticorps dirigés spécifiquement contre un/des
antigènes de groupe plaquettaires (Human Platelet Antigens, HPA), qui sont des polymorphismes
des mêmes glycoprotéines et de la molécule
CD109. Les systèmes HPA sont des systèmes bialléliques avec un allèle « a » de haute fréquence
et un allèle « b » de basse fréquence. Un sujet est
HPA-aa, ou ab, ou bb, et peut s’immuniser contre
l’antigène qui lui est étranger lors d’une transfusion, d’une grossesse ou d’une greffe. Vingtneuf systèmes HPA ont été décrits à ce jour.
Seuls HPA-1, HPA-3, HPA-5, et éventuellement
HPA-2 et HPA-15 sont d’intérêt transfusionnel ;
• des iso-anticorps (rares), comme les anti-GpIIbIIIa circulants dans le contexte particulier de la
maladie de Glanzmann, ou les anti-CD36 (GpIV)
dans le cadre de sujets de phénotype plaquettaire
déficitaire en CD36. Ces patients peuvent s’isoimmuniser après transfusion ou grossesse.
Plusieurs techniques sont à ce jour disponibles,
mais la technique de référence (gold standard) est
le MAIPA (Monoclonal Antibody-specific Immobilization of Platelet Antigens). Le MAIPA met
en évidence les anticorps fixés (MAIPA direct)
ou circulants (MAIPA indirect), en dépistage
sur les plaquettes de panels hétérozygotes et en
identification sur les plaquettes de panel homozygotes. Le MAIPA est le seul test conçu à la fois
pour la recherche des auto- et des allo-anticorps
anti-plaquettes, mais aussi des anticorps privés
(en cross-match entre sérum maternel et plaquettes paternelles). Il est également adaptable à
la recherche spécifique d’anti-HPA-15, contrairement à toutes les autres techniques. Parmi ces
dernières, on peut citer : la cytométrie en flux de
dépistage des anticorps fixés sur les plaquettes
(sensible mais non spécifique), les kits ELISA
(plus rapides que le MAIPA, mais ne répondant
pas à tous les besoins), la technologie Luminex®
(plus rapide que le MAIPA) conçue pour l’identification des allo-antiHPA d’intérêt transfusionnel
uniquement.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
L’objectif de l’analyse est :
• de détecter et identifier des allo-anticorps antiplaquettes circulants dans le cadre de thrombopénies fœtales/néonatales par allo-immunisation
materno-fœtale, d’état réfractaire aux transfusions
plaquettaires, de réaction post-transfusionnelle de
type fièvre et frissons, de thrombopénie prolongée
post greffe de cellules souches hématopoïétiques
ou de suspicion de purpura post-transfusionnel.
Tout allo-antiHPA identifié devra être confronté
au typage HPA du patient. La fiabilité de l’identification des allo-antiHPA est primordiale, à la fois
pour adapter la prise en charge transfusionnelle
plaquettaire, mais aussi, dans le cas des alloimmunisations fœto-maternelles, pour assurer la
prise en charge anténatale spécifique et adaptée
des grossesses suivantes ;
• de rechercher des auto-anticorps anti-plaquettes spécifiques, fixés et circulants, lors de
l’exploration d’une thrombopénie de l’adulte ou
de l’enfant.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Dans l’exploration d’une thrombopénie fœtale/
néonatale (chez un nouveau-né par ailleurs cliniquement sain) ou d’une suspicion de purpura posttransfusionnel, la recherche d’allo-antiHPA est une
analyse incontournable, de première intention, et
non substituable. On recherchera en particulier un
allo-antiHPA-1a, mais de nombreuses spécificités
peuvent être en cause. Dans l’exploration des
Chapitre 16. Autres anticorps anti-éléments figurés du sang
thrombopénies néonatales, la recherche d’antiHPA est réalisée chez la mère de l’enfant.
Dans l’exploration d’un état réfractaire ou
de réactions post-transfusionnelles (RPT), la
recherche d’anti-HLA est l’analyse de première
intention. La recherche d’allo-antiHPA est
indiquée en cas de négativité de la recherche
des anti-HLA ou de la persistance de mauvais
rendements transfusionnels ou de RPT malgré
l’attribution de plaquettes HLA compatibles.
Dans certains cas, la recherche d’anti-HPA peut
être réalisée d’emblée, en parallèle de celle de
première intention des anti-HLA, à l’initiative
du biologiste, en fonction des circonstances
cliniques et biologiques.
Nature du prélèvement
Recommandations
pour la qualité du
prélèvement
Contraintes
d’acheminement
259
Dans l’exploration d’une thrombopénie de l’adulte
ou de l’enfant, la recherche d’auto-anticorps n’est
ni nécessaire ni suffisante pour le diagnostic de
purpura thrombopénique immunologique (PTI),
qui repose sur un faisceau d’arguments cliniques
et biologiques. Cette recherche est utile en cas
de difficulté DIAGNOSTIQUE et quand elle
met en évidence une spécificité reconnue antiglycoprotéine plaquettaire. Un résultat négatif
n’exclut pas le diagnostic. Dans ce contexte, la
recherche des auto-anticorps fixés (test direct)
est généralement plus contributive que celle des
auto-anticorps circulants (en l’absence de transfusions plaquettaires dans les 3 jours précédents
ou de taux effondré < 10 G/L). En pratique, il
est habituel de rechercher les deux.
Test direct : Plaquettes du patient, isolées à partir de prélèvement sur tube EDTA.
Test indirect : Plasma ou sérum du patient (tube EDTA ou tube sec). Attention aux conditions
pré-analytiques spécifiques requises pour la technique utilisée.
Test direct : Prélèvement inférieur ou égal à 48 heures.
Test indirect : Prélèvement inférieur ou égal à 4 jours.
Tubes primaires acheminés à température ambiante.
Mode de conservation
Attention : voir les conditions préanalytiques spécifiques des techniques utilisées, précisées par le
fournisseur, ainsi que les tests de robustesse à effectuer localement.
Les tests directs doivent être réalisés aussi rapidement que possible après avoir isolé les plaquettes.
Pour les tests indirects :
- MAIPA : réfrigération pendant 14 jours possible après avoir décanté les sérums et/ou plasma, puis
congélation ;
- ELISA et Luminex® : réfrigération 48 h possible après avoir décanté puis congélation, ou congélation
d’emblée des sérums (tests de robustesse à effectuer).
Principes
méthodologiques
1) MAIPA (technique de référence) : capture d’un antigène plaquettaire à l’aide d’anticorps monoclonaux
de souris dirigés contre la glycoprotéine plaquettaire qui en est le support, et mise en évidence de la
fixation d’anticorps humains sur cet antigène par une technique immuno-enzymatique.
2) ELISA : glycoprotéines purifiées, fixées dans les puits dans lesquels on ajoute le sérum à tester. La
présence d’un anticorps sera mise en évidence par une technique immunoenzymatique.
3) Luminex® : glycoprotéines purifiées, de typage HPA connu, fixées sur des billes fluorescentes mises
en présence du sérum à tester, puis d’une anti-immunoglobuline humaine couplée à la phycoérythrine
(PE). La mise en évidence de la fixation d’un anticorps sur la bille et son identification sont possibles
grâce à deux faisceaux laser : l’un identifiant la bille, l’autre la positivité de la bille après excitation de la
PE.
260
Immunohématologie
Type de méthode
Type de test
Méthode manuelle, automatisable.
Mesure qualitative à données quantifiables.
CIQ
Respect de l’arrêté du 26 avril 2002 (GBEA)
CIQ négatif et positif fournis dans les trousses.
EEQ
Oui.
Valeurs de référence/
Interprétation et
performances
Causes d’erreur, limites
Ces anticorps sont normalement absents.
Faux positifs et faux négatifs justifiant l’utilisation de plusieurs techniques.
Chapitre 16. Autres anticorps anti-éléments figurés du sang
Bibliographie du chapitre 16
FICHE 16.1 – Recherche d’anticorps dirigés contre
la membrane des polynucléaires neutrophiles
Tazzari PL, Rondelli D, Re F, et al. Antibodies reactive
with neutrophils following allogeneic haematopoietic stem cell transplantation. Eur J Haematol
1999;62:57–62.
Stroncek D. Neutrophil alloantigens. Transfus Med Rev
2002;16:67–75.
Curtis BR, Reno C, Aster RH. Neonatal alloimmune neutropenia attributed to maternal immunoglobulin G antibodies against the neutrophil alloantigen HNA-1c (SH):
a report of five cases. Transfusion 2005;45:1308–13.
Stroncek DF. Neutrophil-specific antigen HNA-2a, NB1
glycoprotein, and CD177. Curr Opin Hematol
2007;14:688–93.
Riera NE, Rosso Saltó M, Galán V, et al. Anti-polymorphonuclear neutrophil antibodies in patients with leukopenia
or neutropenia. Int J Lab Hematol 2010;32:e96–105.
Storch EK, Hillyer CD, Shaz BH. Spotlight on pathogenesis of TRALI: HNA-3a (CTL2) antibodies. Blood
2014;124:1868–72.
Heinzl MW, Schönbacher M, Dauber EM, et al. Detection
of granulocyte-reactive antibodies: a comparison of
different methods. Vox Sang 2015;108:287–93.
261
FICHE 16.2 – Recherche d’anticorps dirigés contre
les plaquettes
GBEA : Arrêté du 26 avril 2002 modifiant l’arrêté du
26 novembre 1999 relatif à la bonne exécution des
analyses de biologie médicale. JORF n° 104 du 4 mai
2002 page 8375, texte n° 80.
HAS. Protocole national de diagnostic et de soins
(PNDS). Purpura thrombopénique immunologique
de l’enfant et de l’adulte. Mai 2017.
HAS. Recommandation de bonne pratique. Transfusions
de plaquettes. Octobre 2015.
Rapports bi-annuels des Workshops d’Immunologie Plaquettaire de l’International Society of Blood. Transfusion (publiés dans Vox Sanguinis).
Beardsley DS, Ertem M. Platelet autoantibodies in
immune thrombocytopenic purpura. Transfus Sci
1998;19:237–44.
Rozman P. Platelet antigens. The role of human platelet
alloantigens (HPA) in blood transfusion and transplantation. Transpl Immunol 2002;10:165–81.
Tomer A. Autoimmune thrombocytopenia: determination
of platelet-specific autoantibodies by flow cytometry.
Pediatr Blood Cancer 2006;47:697–700.
Chapitre 17
Cytogénétique hématologique
Guide des analyses en hématologie
© 2018 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
266
Oncologie moléculaire hématologique
Fiche 17.1
Caryotype onco-hématologique
Code NABM 0906
Signification biologique du paramètre
Le caryotype consiste en l’étude des chromosomes
d’une cellule ou d’un clone cellulaire. Dans les
hémopathies malignes, le caryotype peut être normal ou anormal. Les anomalies chromosomiques,
lorsqu’elles existent, correspondent à des pertes
(délétion, monosomie, nullosomie), des gains
(duplication, trisomie, etc.) ou des déplacements
(translocations, insertions entre plusieurs chromosomes, inversions intra chromosomiques, etc.) de
matériel génétique. Les anomalies ne sont pas réparties au hasard. Des chromosomes ou des bandes
chromosomiques sont concernés de façon récurrente, voire spécifique d’une hémopathie. Il existe
une relation entre génotype et phénotype : une
anomalie chromosomique affecte un ou plusieurs
gènes importants qui modifient le comportement
cellulaire et conditionnent la réponse au traitement.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Le caryotype onco-hématologique a pour objectif
la détection d’anomalies chromosomiques dans les
cellules malignes. Ce sont des anomalies acquises
Nature du prélèvement
Recommandations pour la
qualité du prélèvement
Contraintes
d’acheminement
(n’existant que dans les cellules tumorales) et clonales (les mêmes anomalies sont retrouvées dans
toutes les cellules malignes issues d’une seule cellule
mutée). Quelle que soit la maladie en cause (leucémies aiguës ou chroniques, syndromes lymphoprolifératifs, néoplasies myéloprolifératives, syndromes
myélodysplasiques, lymphomes, etc.), l’établissement du caryotype joue un rôle majeur dans la
prise en charge des patients par sa valeur diagnostique et/ou pronostique, permettant de choisir
l’option thérapeutique la plus adaptée. Par ailleurs,
l’existence d’un marqueur chromosomique peut
être exploitée pour le suivi de la maladie du patient.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Le caryotype est pratiqué au moment du diagnostic de l’hémopathie, avant tout traitement. Il est
important que toutes les analyses nécessaires à
la prise en charge d’une hémopathie maligne
(morphologiques, immunophénotypiques, cytogénétiques, moléculaires) soient réalisées lors du
même prélèvement et avant le début du traitement. Un caryotype peut également être réalisé
lors du suivi du patient.
Aspiration médullaire, prélèvement sanguin, biopsie ganglionnaire ou tissulaire (rate, peau, etc.),
liquide d’épanchement.
L’étude cytogénétique de type caryotype n’est possible que sur des échantillons vivants et aseptiques.
Les prélèvements doivent être introduits dans un flacon stérile contenant un milieu de culture simple,
de l’héparine et un antibiotique, mais en aucun cas un fixateur. Le prélèvement sanguin ou médullaire
doit être réalisé sur tube héparine lithium.
Le transport doit être aussi rapide que possible (24 h maximum), à température ambiante.
Mode de conservation
Chapitre 17. Cytogénétique hématologique
267
Le culot cellulaire obtenu à l’issue de la culture est conservé à – 20 °C et peut être utilisé jusqu’à
épuisement.
Principe méthodologique
Les chromosomes ne sont visibles que dans des cellules en division. Les prélèvements à étudier
doivent donc contenir des cellules en cycle. Au laboratoire de cytogénétique, ces prélèvements sont
préparés pour une culture brève dont la durée sera adaptée à la pathologie suspectée, suivie d’un
blocage des cellules en métaphase (le plus souvent au moyen de colchicine), moment du cycle où
les chromosomes sont condensés et facilement identifiables. L’application d’une solution hypotonique
permet d’obtenir un gonflement des cellules et de disperser les chromosomes. Les cellules sont
ensuite fixées et peuvent être conservées à – 20 °C à ce stade. L’analyse est faite en général sur
20 métaphases obtenues après étalement du culot cellulaire sur lames. Une dénaturation permet
ensuite de faire apparaître les bandes chromosomiques spécifiques de chaque paire de chromosomes
et de les classer. La formule chromosomique est donnée suivant des règles établies par une
nomenclature internationale régulièrement révisée et doit comporter l’analyse d’au moins 20 mitoses.
Type de méthode
La technique nécessaire à l’obtention des cellules en métaphase est le plus souvent manuelle. Les
mitoses repérées au microscope (par un opérateur ou un robot chercheur de métaphases) sont
capturées à l’aide de logiciels analyseurs d’images qui permettent un classement semi-automatique.
Type de test
Mesure qualitative et moyennement quantitative.
CIQ
Maison.
EEQ
Oui.
Performances du test
Causes d’erreur, limites
du test
Le caryotype permet une analyse globale du génome, avec comme limite la résolution de cette
technique (environ 5-10 mégabases). Il permet de détecter les anomalies cellule par cellule, avec une
hiérarchisation des anomalies clonales et sous-clonales.
Des faux négatifs sont possibles si :
- seules des métaphases de cellules normales ont été obtenues ;
- le clone cellulaire anormal est très minoritaire ;
- la qualité des chromosomes est médiocre. Échec du caryotype possible, en particulier si
prélèvement pauvre, coagulé ou contaminé.
268
Oncologie moléculaire hématologique
Fiche 17.2
Hybridation sur chromosomes métaphasiques et/ou
interphasiques
Codes NABM 0903, 0904 ou 0905
Signification biologique du paramètre
L’hybridation in situ fluorescente (Fluorescence
In Situ Hybridization ou FISH) est réalisée avec
des sondes spécifiques marquées par des fluorochromes et permet de détecter des anomalies
génomiques sur des chromosomes métaphasiques
et/ou des noyaux interphasiques. C’est une
technique complémentaire au caryotype (cf.
fiche 17.1, indispensable dans la prise en charge
de nombreuses hémopathies.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
En complément du caryotype, la FISH permet soit de détecter des anomalies cryptiques
(non visibles), de préciser des anomalies ou de
confirmer l’implication d’un gène dans une anomalie. Elle peut aussi permettre une meilleure
quantification des cellules portant l’anomalie,
Nature du prélèvement
Recommandations pour la
qualité du prélèvement
Contraintes
d’acheminement
Mode de conservation
en augmentant le nombre de cellules analysées
lorsque l’évaluation porte sur les signaux de
noyaux interphasiques. Enfin, elle peut permettre
de rechercher une anomalie de façon spécifique
en cas d’échec du caryotype, puisqu’elle peut être
réalisée sur cellules ne se divisant pas (noyaux
interphasiques).
Il est également possible de réaliser de la FISH
sur des appositions ou des coupes anatomopathologiques.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
En fonction du type d’hémopathie, des arbres
stratégiques ont été mis en place par le groupe
francophone de cytogénétique hématologique
(GFCH), concernant en particulier le choix de(s)
(la) sonde(s) à réaliser, au diagnostic et/ou dans
le suivi des hémopathies
Aspiration médullaire, prélèvement sanguin, liquide d’épanchement, biopsie médullaire, biopsie ou
apposition ganglionnaire, splénique ou de masse tumorale.
Lorsque la FISH est réalisée sur chromosomes, les conditions sont les mêmes que pour l’étude
cytogénétique de type caryotype et elle n’est possible que sur des échantillons vivants et aseptiques.
Les prélèvements doivent être introduits dans un flacon stérile contenant un milieu de culture simple,
de l’héparine et un antibiotique, mais en aucun cas un fixateur. Le prélèvement sanguin ou médullaire
doit être réalisé sur tube héparine lithium. Pour la FISH interphasique, un étalement sur lame est
suffisant, frottis ou cytocentrifugat de bonne qualité. Les coupes anatomopathologiques doivent être
les plus fines possible.
Le transport doit être aussi rapide que possible (24 h maximum), à température ambiante.
Le culot cellulaire obtenu à l’issue de la culture est conservé à – 20 °C et peut être utilisé jusqu’à
épuisement.
Principe méthodologique
Type de méthode
Type de test
Chapitre 17. Cytogénétique hématologique
Chaque sonde spécifique d’un chromosome entier, d’une région chromosomique ou d’un locus,
s’hybride sur une séquence de l’ADN analysé. Ceci est réalisé par dénaturation thermique (séparation
des 2 brins de l’ADN), puis renaturation. Cette technique repose sur la complémentarité des bases
de l’ADN : la sonde ne se fixe que si la séquence ciblée est présente. La sonde est couplée à un
fluorochrome et la préparation est lue au microscope à fluorescence à la fin de la technique. Le signal
fluorescent peut alors être présent sur le chromosome attendu, présent sur un autre chromosome,
scindé, ou absent. Il est classique d’utiliser deux sondes couplées à des fluorochromes différents (le
plus souvent émettant respectivement en vert et en rouge). Les sondes caractéristiques des fusions
chromosomiques résultant de translocations donnent des signaux séparés sur les chromosomes
normaux et des signaux proches sur le site de la translocation. À l’inverse, les sondes dites
breakapart donnent des signaux proches sur le chromosome normal au niveau de point de cassure
potentiel et des signaux séparés en cas de translocation.
Méthode manuelle et semi-automatisée (dénaturation-renaturation), lecture des signaux par un
opérateur ou par un chercheur de métaphases.
Mesure qualitative et quantitative.
CIQ
Maison.
EEQ
Oui.
Performances du test
Causes d’erreur, limites
du test
269
Technique plus sensible que le caryotype, avec un seuil de résolution de 100 à 300 kb, la FISH
peut détecter des translocations, des pertes ou des gains de matériel chromosomique. Elle permet
également de détecter ces anomalies cellule par cellule plutôt que dans l’ensemble de l’ADN. Elle
peut être réalisée sur cellules non cultivées et sur tissus.
La FISH est une technique ciblée d’analyse du génome dans laquelle « on ne trouve que ce que
l’on cherche ». En fonction de la localisation de la sonde, certains remaniements peuvent ne pas
être détectés. Il faut donc connaître de façon précise la construction de la sonde. Sur noyaux
interphasiques de cellules en suspension, le seuil de positivité pour détecter des anomalies varie de
1 à 5 % en fonction des sondes. Sur coupes anatomopathologiques, la superposition des couches de
cellules rend la lecture difficile et délicate.
270
Oncologie moléculaire hématologique
Bibliographie du chapitre 17
FICHE 17.1 – Caryotype onco-hématologique
Nguyen-Khac F, Daudignon A, Eclache V, et al. Cytogenetics in the management of hematologic malignancies: an update by the Groupe Francophone de
Cytogénétique Hématologique (GFCH). Ann Biol
Clin 2016;74:509–10.
FICHE 17.2 – Hybridation sur chromosomes
métaphasiques et/ou interphasiques
Nguyen-Khac F, Daudignon A, Eclache V, et al. Cytogenetics in the management of hematologic malignancies: an update by the Groupe Francophone de
Cytogénétique Hématologique (GFCH). Ann Biol
Clin 2016;74:509–10.
Roche-Lestienne C, Boudry-Labis E, Mozziconacci MJ.
Cytogenetics in the management of “chronic myeloid
leukemia”: an update by the Groupe Francophone
de Cytogénétique HématologiqueGroupe Francophone de Cytogénétique Hématologique (GFCH).
Ann Biol Clin 2016;74:511–5.
Bilhou-Nabéra C, Bidet A, Eclache V, et al. Cytogenetics
in the management of Philadelphia-negative myeloproliferative neoplasms: an update by the Groupe
Francophone de Cytogénétique Hématologique
(GFCH). Ann Biol Clin 2016;74:517–23.
Eclache V, Lafage-Pochitaloff M, Lefebvre C, et al.
Cytogenetic place in managing myelodysplastic syndromes: an update by the Groupe Francophone de
Cytogénétique Hématologique (GFCH). Ann Biol
Clin 2016;74:525–34.
Luquet I, Bidet A, Cuccuini W, et al. Cytogenetics
in the management of acute myeloid leukemia: an
update by the Groupe Francophone de Cytogénétique Hématologique (GFCH). Ann Biol Clin
2016;74:535–46.
Baranger L, Cuccuini W, Lefebvre C, et al. Cytogenetics
in the management of children and adult acute lymphoblastic leukemia (ALL): an update by the Groupe
Francophone de Cytogénétique Hématologique
(GFCH). Ann Biol Clin 2016;74:547–60.
Nguyen-Khac F, Borie C, Callet-Bauchu E, et al. Cytogenetics in the management of chronic lymphocytic
leukemia: an update by the Groupe Francophone de
Cytogénétique Hématologique (GFCH). Ann Biol
Clin 2016;74:561–7.
Lefebvre C, Callet-Bauchu E, Chapiro E, et al. Cytogenetics in the management of lymphomas and lymphoproliferative disorders in adults and children:
an update by the Groupe Francophone de Cytogénétique Hématologique (GFCH). Ann Biol Clin
2016;74:568–87.
Daudignon A, Quilichini B, Ameye G, et al. Cytogenetics in the management of multiple myeloma: an
update by the Groupe Francophone de Cytogénétique Hématologique (GFCH). Ann Biol Clin
2016;74:588–95.
Chapitre 18
Exploration des proliférations
myéloïdes
Guide des analyses en hématologie
© 2018 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
272
Oncologie moléculaire hématologique
Fiche 18.1
Recherche et quantification des transcrits BCR-ABL1
Code LC N407
Signification biologique du paramètre
Les transcrits BCR-ABL1 sont produits par le
gène BCR-ABL1. Dans le contexte d’un syndrome myéloprolifératif (SMP, ou néoplasme
myéloprolifératif NMP), ils constituent le marqueur moléculaire diagnostique de la leucémie
myéloïde chronique (LMC). Ce marqueur n’est
cependant pas spécifique de la LMC puisqu’il
est aussi exprimé dans un sous-groupe de leucémies aiguës lymphoblastiques (LAL). La protéine
codée par les transcrits BCR-ABL1 est la cible
des agents thérapeutiques de la classe des inhibiteurs d’ABL1. La détection des transcrits BCRABL1 ouvre donc la possibilité de l’utilisation
des inhibiteurs d’ABL1 à des fins thérapeutiques.
De plus, la quantification régulière des transcrits
BCR-ABL1 tout au long du traitement permet de
vérifier la qualité de la réponse de chaque patient
et d’identifier ceux pour lesquels une adaptation
thérapeutique est nécessaire.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
La recherche des transcrits BCR-ABL1 doit être
entreprise devant toute suspicion de LMC pour
confirmer l’hypothèse diagnostique, devant toute
suspicion de NMP pour exclure le diagnostic de
LMC, et pour toute LAL de la lignée B. L’objectif est de justifier l’utilisation des inhibiteurs
Nature du prélèvement
Sang sur tube EDTA, voire moelle.
Recommandations pour la
qualité du prélèvement
Ne pas congeler le prélèvement.
Contraintes d’acheminement
Mode de conservation
Principe méthodologique
Type de méthode
d’ABL1 dans la stratégie thérapeutique, soit en
monothérapie (LMC) soit en association avec
une polychimiothérapie intensive (LAL). Dans
le contexte de la LMC, la quantification des
transcrits BCR-ABL1 doit être prescrite sur une
base trimestrielle, de l’initiation du traitement
jusqu’à l’obtention de la réponse moléculaire
majeure (RMM). Une fois la RMM obtenue et
confirmée, la quantification des transcrits BCRABL1 peut se faire sur un rythme semestriel.
L’objectif est d’identifier les patients pour lesquels un ajustement thérapeutique est nécessaire.
À plus long terme, la quantification des transcrits
BCR-ABL1 est indispensable pour justifier une
suspension du traitement. En situation d’arrêt
de traitement la quantification des transcrits
BCR-ABL1 permet de diagnostiquer la rechute
moléculaire qui nécessite la reprise du traitement.
Dans le contexte des LAL BCR-ABL1 positives,
la quantification des transcrits BCR-ABL1 doit
être adaptée au protocole de traitement qui a
été choisi.
Place dans la hiérarchie
d’un bilan d’exploration
La recherche des transcrits BCR-ABL1 doit se
faire en première intention devant toute suspicion
de LMC, devant toute suspicion de NMP, devant
toute LAL de la lignée B.
Acheminement au laboratoire à une température comprise entre + 15 et + 30 °C dans un délai
inférieur ou égal à 24 h.
Conservation des prélèvements à une température comprise entre + 15 et + 30 °C dans un délai
inférieur ou égal à 24 h.
Recherche des transcrits BCR-ABL1. Transcription inverse des ARN en ADNc suivi d’une
amplification par PCR avec électrophorèse des fragments amplifiés.
Quantification des transcrits BCR-ABL1. Transcription inverse des ARN en ADNc suivie par une
amplification par PCR en temps réel.
Méthode manuelle, automatisable.
Type de test
Chapitre 18. Exploration des proliférations myéloïdes
Test qualitatif pour la recherche et quantitatif pour la quantification des transcrits BCR-ABL1.
CIQ
« Maisons » ou commerciaux.
EEQ
Disponibles auprès du GBMHM (Groupe de biologie moléculaire des hémopathies malignes), à la
fois pour la recherche et la quantification des transcrits BCR-ABL1.
Valeurs de référence/Interprétation et performances
Recherche des transcrits BCR-ABL1. Identification des transcrits BCR-ABL1, y compris les
transcrits atypiques, et typage de l’isoforme exprimée.
Quantification des transcrits BCR-ABL1. Détermination des niveaux d’expression des transcrits
BCR-ABL1, normalisés sur l’expression d’un gène contrôle (ABL1, GUSB ou BCR). Dans
le contexte de la LMC, le niveau d’expression doit en outre être standardisé sur l’échelle
internationale. Cela n’est applicable que pour les LMC exprimant les transcrits e14a2 ou e13a2.
Causes d’erreur, limites du
test
Recherche des transcrits BCR-ABL1 : dégradation des ARN, présence d’un inhibiteur, expression
d’une isoforme non amplifiable par la méthode mise en œuvre.
Quantification des transcrits BCR-ABL1 : dégradation des ARN, présence d’un inhibiteur, isoforme
non déterminée avant traitement.
273
274
Oncologie moléculaire hématologique
Fiche 18.2
Recherche des mutations du domaine tyrosine kinase
de BCR-ABL1
Code RIHN N421
Signification biologique du paramètre
Les mutations du domaine tyrosine kinase de BCRABL1 sont des évènements génétiques somatiques
acquis par les cellules tumorales et susceptibles
d’induire une résistance aux agents thérapeutiques
de la classe des inhibiteurs d’ABL1. En situation de
résistance ou de réponse suboptimale au traitement,
l’identification d’une mutation doit conduire à la
révision du traitement. Les spectres des mutations
de résistance aux différents inhibiteurs d’ABL1
étant différents, le type de la mutation identifiée
est un des éléments fondamentaux qui permettent
de guider de façon rationnelle l’adaptation du
traitement. La détection d’une mutation est aussi
le signe d’une instabilité génétique associée à un
risque accru de progression de la maladie.
tyrosine kinase de BCR-ABL1 a pour objectif
de caractériser la résistance et de proposer un
traitement alternatif efficace. L’examen doit être
entrepris en situation d’échec ou de réponse
suboptimale au traitement, comme défini par
l’European Leukemia Net (ELN).
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
La recherche des mutations du domaine tyrosine
kinase de BCR-ABL1 doit se faire en première
intention :
• en situation d’échec ou de réponse suboptimale
au traitement ;
• devant une augmentation du niveau d’expression des transcrits BCR-ABL1 d’un ½ Log10, soit
3,3 fois.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Dans le contexte du traitement par un inhibiteur
d’ABL1, la recherche des mutations du domaine
Nature du prélèvement
Recommandations pour la qualité du
prélèvement
Contraintes d’acheminement
Mode de conservation
Principe méthodologique
Type de méthode
Type de test
Sang sur tube EDTA, voire moelle osseuse.
Ne pas congeler le prélèvement.
Acheminement au laboratoire à une température comprise entre + 15
et + 30 °C dans un délai inférieur ou égal à 24 h.
Conservation des prélèvements à une température comprise entre + 15
et + 30 °C dans un délai inférieur ou égal à 24 h.
La recherche de mutation du domaine kinase de BCR-ABL1 comporte extraction
d’ARN et la préparation par transcription inverse d’ADN complémentaires
(ADNc). Après amplification par PCR, une capture du domaine tyrosine kinase
est réalisée et les amplicons sont séquencés. Les séquences obtenues sont
comparées à une séquence de référence.
Méthode manuelle, automatisable.
Mesure qualitative pour les méthodes de séquençage de type Sanger.
Mesure quantitative pour les méthodes de séquençage en parallèle en phase
solide.
Chapitre 18. Exploration des proliférations myéloïdes
CIQ
Oui, maison.
EEQ
Pas d’EEQ disponible actuellement.
Valeurs de référence/Interprétation et
performances
Sensibilité de détection de 15-20 % pour les méthodes de séquençage type
Sanger.
Sensibilité de détection de 1 à 5 % pour les méthodes de séquençage en
parallèle en phase solide.
Il est possible d’identifier des mutations composites.
Causes d’erreur, limites du test
Causes d’erreur : mutations induites par les enzymes utilisées pour la transcription inverse et l’amplification par PCR.
Limite du test : le niveau d’expression des transcrits BCR-ABL1 doit être
supérieur à 0,1 %. Une qualité insuffisante des ARN extraits peut aussi
minimiser les résultats.
275
276
Oncologie moléculaire hématologique
Fiche 18.3
Recherche/Quantification de la mutation JAK2V617F
Code LC N417
Signification biologique du paramètre
JAK2 est une tyrosine-kinase impliquée dans la
transduction du signal de récepteurs aux cytokines, en particulier celui de l’érythropoïétine
(EPO-R), de la thrombopoïétine (TPO-R ou
MPL) et du facteur de croissance des granulocytes (G-CSF-R ou CSF3R). La mutation NM_004972.3 (JAK2 :c.1849G > T;
p.Val617Phe) ou JAK2V617F est la plus fréquemment retrouvée dans les néoplasies myéloprolifératives. Elle entraîne une perte de la
régulation négative physiologiquement jouée par
le domaine JH2 (pseudo-kinase) sur le domaine
JH1 (domaine kinase) avec pour conséquence une
hypersensibilité et même une indépendance des
progéniteurs hématopoïétiques par rapport à leurs
facteurs de croissance.
la mutation renforce le diagnostic de Néoplasie
myéloproliférative. Cette recherche est également pleinement justifiée en cas de thrombose
splanchnique (thrombose porte, syndrome de
Budd-Chiarri), y compris si l’hémogramme est
normal. L’indication est bien plus discutée dans
d’autres situations thrombotiques inhabituelles
(thrombose veineuse cérébrale, thrombose d’un
site inhabituel, récidives thrombotiques sans
étiologie) en l’absence d’anomalies de l’hémogramme. La quantification de la mutation peut
orienter le diagnostic (homozygotie indiquée
par un taux > 50 % classiquement limitée aux
polyglobulies de Vaquez et myélofibroses) et
aider au suivi des NMP (augmentation si passage en myélofibrose, diminution en réponse au
traitement).
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Place dans la hiérarchie
d’un bilan d’exploration
La recherche de la mutation JAK2V617F est
un élément majeur du diagnostic des néoplasies myéloprolifératives (NPM) : en situation
de polyglobulie, la présence de cette mutation est un argument fort en faveur de la
maladie de Vaquez (ou Polycythemia Vera),
surtout si son taux est > 5 %. En présence
d’une thrombocytose ou d’une suspicion de
myélofibrose (érythromyélémie, splénomégalie,
anémie, dacryocytose, etc.), la découverte de
Dans un bilan de polyglobulie, la recherche/
quantification de JAK2V617F a toute sa place
en première intention en dehors de situations
cliniques évidentes (insuffisance respiratoire avec
hypoxie, shunt cardiaque droit/gauche, etc.), souvent en association avec le dosage d’érythropoïétine. En cas de thrombocytose, la recherche peut
être engagée après avoir éliminé les causes réactionnelles les plus fréquentes (syndromes inflammatoires chroniques, carences martiales, asplénie).
Nature du prélèvement
Sang sur tube EDTA.
Recommandations
pour la qualité du
prélèvement
Une détermination précise de la charge allélique, en particulier en cas de suivi, est préférentiellement
réalisée sur polynucléaires purifiés. Prévoir suffisamment de sang (minimum 10 mL).
Contraintes d’acheminement
Température ambiante, transport rapide (sous 24 h), surtout si nécessité de purifier les polynucléaires.
Mode de conservation
Température ambiante jusqu’à la séparation cellulaire. Possibilité de travailler sur sang total congelé.
Principe méthodologique
Plusieurs techniques sont disponibles, le plus souvent PCR quantitative avec discrimination allélique
basée sur l’utilisation de compétition de sondes ou d’amorces spécifiques.
Type de méthode
Méthode manuelle, automatisable.
Type de test
Chapitre 18. Exploration des proliférations myéloïdes
Mesure quantitative ou qualitative selon la technique utilisée. Une mesure quantitative est préférable.
CIQ
Maison et commercial.
EEQ
Disponible au sein du GBMHM.
Valeurs de référence/
Performances du test
Causes d’erreur, limites
du test
La détection d’une mutation JAK2V617F est une marque de clonalité fournissant un argument fort en
faveur du diagnostic de NMP. Il faut interpréter avec prudence les faibles charges alléliques (< 2 %) qui
peuvent être de simples marqueurs d’hématopoïèse clonale liée à l’âge (CHIP : Clonal Hematopoiesis of
Indeterminate Potential).
Les faibles charges alléliques doivent être interprétées avec prudence, surtout en situation de
polyglobulie ou de thrombose sans autre stigmate de néoplasie myéloproliférative.
Exceptionnellement, une mutation additionnelle proche peut négativer la recherche (interférence avec
l’hybridation des amorces). Il faut alors avoir recours à une technique alternative.
277
278
Oncologie moléculaire hématologique
Fiche 18.4
Recherche de mutation de l’exon 12 de JAK2
Code RIHN N455 (forfait)
Signification biologique du paramètre
JAK2 est une tyrosine-kinase impliquée dans la
transduction du signal de récepteurs aux cytokines,
en particulier celui de l’érythropoïétine (EPO-R),
de la thrombopoïétine (TPO-R ou MPL) et du
facteur de croissance des granulocytes (G-CSF-R
ou CSF3R). Les mutations de l’exon 12 de JAK2
sont retrouvées dans de rares polyglobulies de
Vaquez. Elles activent fortement l’activité kinase.
Il s’agit de mutations diverses (insertions, délétions, substitutions, combinaisons de ces éléments)
siégeant au niveau d’une séquence limitée de
l’exon 12.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
La recherche de mutations de l’exon 12 permet
de poser le diagnostic de maladie de Vaquez en
Nature du prélèvement
Recommandations pour la
qualité du prélèvement
Contraintes d’acheminement
Mode de conservation
Principe méthodologique
l’absence de la mutation JAK2V617F. On ne la
trouve pas dans les autres néoplasies myéloprolifératives (NMP).
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Dans un bilan de polyglobulie, la recherche de
mutations de l’exon 12 de JAK2 est réservée
aux cas où la mutation JAK2V617F n’est pas
retrouvée (ou parfois retrouvée à un taux inhabituellement bas) et souvent après avoir éliminé
les causes simples de polyglobulie secondaire ou
de fausse polyglobulie. Un taux bas d’érythropoïétines en l’absence de mutation JAK2V617F
est une bonne indication à la recherche de
mutations de l’exon 12.
Sang sur tube EDTA, voire moelle osseuse.
Devant la difficulté de détecter des clones peu importants, ce qui est fréquent, il est préférable de
travailler sur polynucléaires purifiés (au moins 10 mL de sang).
Température ambiante, transport rapide (sous 24 h) surtout si nécessité de purifier les
polynucléaires.
Température ambiante jusqu’à la séparation cellulaire.
Plusieurs techniques sont disponibles. Le séquençage de Sanger a une limite de détection
suboptimale (10-20 %). Les techniques HRM (High Resolution Melting) permettent une détection
relativement sensible mais nécessitent un séquençage de confirmation. Les techniques NGS sont
très intéressantes dans cette indication.
Type de méthode
Méthode manuelle.
Type de test
Mesure qualitative.
CIQ
Maison.
EEQ
Non.
Valeurs de référence/Performances du test
La recherche de mutation de l’exon 12 de JAK2 permet de poser le diagnostic de maladie de
Vaquez chez les quelques patients (2-3 %) ne présentant pas de mutation JAK2V617F.
Causes d’erreur, limites du
test
Les petits clones sont parfois difficiles à détecter, il faut s’assurer d’utiliser une technique sensible
et ne pas hésiter à répéter l’examen en cas de doute.
Chapitre 18. Exploration des proliférations myéloïdes
279
Fiche 18.5
Recherche de mutations de CALR
Code RIHN N455 (forfait)
Signification biologique du paramètre
Le gène de la calréticuline (CALR) est muté chez
environ un quart à un tiers des patients présentant
des néoplasies myéloprolifératives (NMP) à prédominance mégacaryocytaire (thrombocytémie
essentielle, myélofibrose primitive). Il code pour
une protéine résidente du réticulum endoplasmique assurant le contrôle de qualité des glycoprotéines et jouant un rôle dans l’homéostasie
calcique. Les formes mutées de calréticuline interagissent spécifiquement avec les récepteurs MPL
de la thrombopoïétine, entraînant leur activation
en l’absence de cytokine. Les mutations de CALR
siègent au niveau du dernier exon (exon 9) et
entraînent systématiquement un décalage du cadre
de lecture. Celui-ci est responsable du changement
de la séquence protéique qui, d’acide, devient
basique et donne naissance à un peptide soluble.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
En présence d’une thrombocytose ou d’une
suspicion de myélofibrose, la mise en évidence
Nature du prélèvement
d’une mutation de CALR est un argument fort
en faveur du diagnostic de NMP. Elle permet en
outre une catégorisation pronostique : dans une
thrombocytémie essentielle, les mutations CALR
sont associées à un moindre risque thrombotique
et dans les myélofibroses, elles sont associées à
une meilleure survie globale. Il faut toutefois
nuancer ces propos qui semblent dépendre du
type de mutation. Contrairement aux mutations
JAK2V617F, les mutations de CALR ne sont
pas retrouvées de façon significative en cas de
thrombose si l’hémogramme est normal.
Place éventuelle dans la hiérarchie
d’un bilan d’exploration
Le plus souvent mutuellement exclusive des
autres mutations de prolifération (JAK2, MPL),
la recherche de mutations de CALR est souvent
réalisée en seconde intention après celle de
mutation JAK2V617F en cas de suspicion de
thrombocytémie essentielle ou de myélofibrose.
Rarement, ces mutations peuvent être associées, surtout en cas de faible charge allélique.
Sang sur tube EDTA, voire moelle osseuse.
Recommandations pour la
qualité du prélèvement
Le plus souvent réalisé sur l’échantillon d’ADN extrait pour la recherche de mutation JAK2V617F faite
en première ligne.
Contraintes d’acheminement
Température ambiante, transport rapide (sous 24 h) surtout si nécessité de purifier les polynucléaires.
Mode de conservation
Principe méthodologique
Type de méthode
Type de test
Température ambiante jusqu’à séparation cellulaire. Possibilité de travailler sur sang total congelé.
Plusieurs techniques disponibles, mettant souvent à profit le fait qu’il y a systématiquement un changement de taille de l’exon 9 (analyse de fragment, HRM). Le séquençage Sanger est envisageable car
les charges alléliques sont quasi exclusivement supérieures à 10 %. Le séquençage NGS est possible
avec parfois des difficultés bio-informatiques d’alignement dans cette région hautement répétitive.
Méthode manuelle, automatisable.
Test principalement qualitatif, quantification possible.
CIQ
Maison.
EEQ
Prévu au sein du GBMHM.
Performances du test
Causes d’erreur, limites
du test
Marque de clonalité fournissant un argument fort en faveur du diagnostic de NMP. Classification pronostique.
De rares variants génétiques constitutionnels entraînent des variations du nombre de répétitions
de l’exon 9. Ces délétions de bases par multiples de trois ne doivent pas être confondues avec des
mutations pathogènes.
280
Oncologie moléculaire hématologique
Fiche 18.6
Recherche de mutations de MPL
Code RIHN N455 (forfait)
Signification biologique du paramètre
MPL est le gène codant pour le récepteur de
la thrombopoïétine. Il est muté chez un faible
pourcentage de patients présentant des néoplasies myéloprolifératives (NMP) à prédominance
mégacaryocytaire (thrombocytémie essentielle :
environ 5 %, myélofibrose primitive : jusqu’à
10 %). Les mutations de MPL se situent principalement au niveau de l’exon 10 et plus particulièrement au niveau du tryptophane en position 515.
Ce résidu, proche de la zone transmembranaire,
assure le maintien au repos du dimère de récepteurs en l’absence de ligand. Sa substitution pour
un grand nombre d’autres acides aminés entraîne
une activation du récepteur en l’absence de
thrombopoïétine.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
En présence d’une thrombocytose ou d’une
suspicion de myélofibrose, la mise en évidence
Nature du prélèvement
Recommandations pour la
qualité du prélèvement
Contraintes
d’acheminement
Mode de conservation
Principe méthodologique
Type de méthode
Type de test
Le plus souvent mutuellement exclusive des
autres mutations de prolifération (JAK2, CALR),
la recherche de mutations de MPL est plutôt
réalisée en troisième intention après la recherche
de mutations JAK2V617F et de l’exon 9 de
CALR, en cas de suspicion de Thrombocytémie
Essentielle ou de myélofibrose. Rarement, ces
mutations peuvent être associées, surtout en cas
de faible charge allélique JAK2V617F.
La recherche de cette mutation est le plus souvent réalisée sur l’échantillon d’ADN extrait pour la
recherche de mutation JAK2V617F réalisée en première ligne.
Température ambiante, transport rapide (sous 24 h) surtout si nécessité de purifier les polynucléaires.
Température ambiante jusqu’à la séparation cellulaire.
Plusieurs techniques sont disponibles, explorant tout l’exon 10 de MPL (HRM1, séquençage) ou
uniquement la position W515, voire uniquement les deux substitutions les plus fréquentes (PCR
spécifiques d’allèles). Le séquençage par NGS est volontiers utilisé.
Méthode manuelle, automatisable.
Mesure qualitative, certaines techniques sont quantitatives.
Maison.
EEQ
Non.
Causes d’erreur, limites
du test
Place éventuelle dans la hiérarchie
d’un bilan d’exploration
Sang sur tube EDTA, voire moelle osseuse.
CIQ
Valeurs de référence/
Performances du test
d’une mutation de MPL est un argument fort
en faveur du diagnostic de NMP. Il y a une
possible classification pronostique, sous réserve
du faible nombre de patients rapportés dans les
séries : les mutations de MPL confèrent un risque
thrombotique proche de celui observé chez les
patients présentant une mutation JAK2V617F
et un risque fibrotique qui serait plus important
qu’avec les autres mutations.
La mise en évidence d’une mutation de MPL est une marque de clonalité fournissant un argument
fort en faveur du diagnostic de néoplasie myéloproliférative. Classification pronostique.
Selon la technique utilisée, certaines mutations peuvent ne pas être détectées, soit par manque
de sensibilité (petits clones fréquents), soit qu’il s’agisse d’une mutation plus rare non explorée
(mutation S505, autres mutations complexes, etc.).
1. HRM: High Resolution Melting.
Chapitre 18. Exploration des proliférations myéloïdes
281
Fiche 18.7
Recherche de mutations de CSF3R et SETBP1
Code RIHN N455 (forfait)
Signification biologique du paramètre
CSF3R est le gène qui code pour le récepteur
du G-CSF. Des mutations activatrices ont été
retrouvées, principalement dans les néoplasies
myéloprolifératives (NPM) rares ou atypiques
(leucémie neutrophile chronique, LNC, et leucémie myéloïde chronique atypique, LMCa).
Il existe deux zones importantes de mutation :
une dans le domaine extracellulaire, proche du
domaine transmembranaire, dont les mutations
activent la voie JAK-Stat, l’autre au niveau
intracellulaire où des délétions suppriment des
régions de régulation négative. SETBP1 est un
partenaire de SET, un inhibiteur de la phosphatase suppresseur de tumeur PP2A. Les mutations
de l’exon 4 (domaine SKI) de SETBP1 inhibent
la dégradation de la protéine, permettant donc
sa surexpression qui inhibe PP2A mais aussi
d’autres cibles comme RUNX1.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
ment) dans les LNC (surtout CSF3R) et les LMCa.
Tous deux sont des marqueurs de clonalité parfois
fort utiles. Les mutations de CSF3R constituent
un critère majeur de diagnostic des LNC. Les mutations de SETBP1 semblent associées à un pronostic
défavorable dans les LMCa mais aussi dans les Leucémies myélomonocytaires chroniques (LMMC).
Les mutations de CSF3R pourraient conférer une
sensibilité élective aux inhibiteurs de JAK2.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Ces recherches sont volontiers pratiquées lors
du bilan de NMP inhabituel, à la recherche
d’un marqueur de clonalité en l’absence
d’anomalie cytogénétique ou pour en préciser
le type et le pronostic. Elles sont fréquemment associées à des explorations plus larges
par technique de Next Generation Sequencing
(NGS).
Les mutations de ces deux gènes, volontiers associées,
se retrouvent principalement (mais pas exclusiveNature du prélèvement
Recommandations pour la
qualité du prélèvement
Contraintes d’acheminement
Mode de conservation
Principe méthodologique
Type de méthode
Type de test
Sang sur tube EDTA, voire moelle osseuse.
L’examen est souvent réalisé sur l’échantillon d’ADN extrait pour la recherche de mutation
JAK2V617F faite en première ligne.
Température ambiante, transport rapide.
Température ambiante jusqu’à la séparation cellulaire.
Le séquençage est nécessaire, soit par technique de Sanger avec sa limite de sensibilité (1020 %), soit souvent par NGS (Next Generation Sequencing).
Méthode manuelle, automatisable.
Mesure qualitative.
CIQ
Maison.
EEQ
Non, sauf si panel myéloïde du GBMHM.
Valeurs de référence/Performances du test
Marque de clonalité fournissant un argument fort en faveur du diagnostic de néoplasie
myéloproliférative. Argument en faveur du diagnostic de LNC pour CSF3R. Classification
pronostique.
Causes d’erreur, limites du
test
Qualité de l’ADN, envahissement tumoral.
282
Oncologie moléculaire hématologique
Fiche 18.8
Forfait syndromes myélodysplasiques (SMD)
Code RIHN N456 (forfait)
Signification biologique du paramètre
Les syndromes myélodysplasiques (SMD) sont
des hémopathies myéloïdes hétérogènes du sujet
âgé dont le diagnostic repose sur l’examen morphologique des cellules médullaires. La physiopathologie des SMD est associée à la présence de
nombreuses mutations somatiques. Ces mutations
affectent des gènes impliqués dans différents processus cellulaires dont la régulation épigénétique,
l’épissage des ARN, la prolifération et la différentiation. Grâce aux nouvelles technologies de
séquençage ciblant les principaux gènes d’intérêt,
il est admis désormais que 90 % des patients sont
porteurs d’au moins une mutation et en moyenne
entre 2 et 3 mutations sont retrouvées par patient,
en association avec les anomalies cytogénétiques
observées dans 50 % des cas. Au niveau international, la classification des hémopathies mise à
jour par l’OMS en 2016 a introduit la présence
de mutations somatiques afin de mieux définir
l’entité des SMD avec sidéroblastes en couronne
(SMD-RS). À terme, les résultats de la recherche
de mutations somatiques dans les SMD seront
incorporés lors de la prochaine révision du score
pronostic international (IPSS-R2).
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
En lien avec de nombreuses publications, la
recherche de mutations somatiques dans le cadre
des SMD se révèle importante pour :
• aider dans certains cas à poser le diagnostic (en
cas de dysplasie d’interprétation délicate et dans
Nature du prélèvement
le cadre de l’abaissement du seuil de sidéroblastes
en couronne à 5 % s’il existe une mutation de
SF3B1 pour les SMD-RS selon la classification
OMS 2016) ;
• affiner le pronostic des patients selon le statut
mutationnel du gène TP53 et/ou le nombre
cumulé de mutations ;
• envisager des pistes thérapeutiques (si présence
de mutation dans les gènes IDH1, IDH2, SF3B1,
SRSF2, U2AF1, DNMT3A, etc.) ;
• utiliser ces données en tant que marqueurs théranostiques. Ce dernier point est en lien avec les
traitements par agents stimulant l’érythropoïèse,
par hypométhylants ou par greffe allogénique
de cellules souches hématopoïétiques en association avec les autres marqueurs déjà établis. La
recherche de mutations somatiques dans les SMD
s’envisage sous la forme d’un forfait englobant
les principaux gènes décrits (recommandations
GBMHM).
Place dans la hiérarchie
d’un bilan d’exploration
Chez tout patient bénéficiant d’un projet thérapeutique, la recherche des mutations somatiques
dans les SMD doit se faire au stade du diagnostic en première intention et doit s’envisager
en deuxième intention en cas d’évolution de la
maladie ou de perte de réponse au traitement mis
en place. Tous ces résultats doivent faire l’objet de
réunions de concertation pluridisciplinaires afin
d’aider à la prise en charge des patients.
Moelle sur tube EDTA ou milieu Hank’s hépariné/culot de cytogénétique.
Recommandations pour la
qualité du prélèvement
Le plus souvent réalisé sur l’échantillon d’ADN extrait du matériel médullaire ayant permis de poser le
diagnostic cytologique/cytogénétique.
Contraintes d’acheminement
Température ambiante, transport rapide (sous 48 h).
Mode de conservation
Température ambiante jusqu’à séparation cellulaire. Possibilité de travailler sur moelle congelée après
séparation des cellules mononucléées sur gradient de ficoll.
Principe méthodologique
Type de méthode
Type de test
Chapitre 18. Exploration des proliférations myéloïdes
Plusieurs techniques sont disponibles, le séquençage de nouvelle génération (NGS) est à privilégier
de par sa capacité à étudier de nombreux gènes simultanément avec une sensibilité importante. Le
séquençage Sanger ou l’analyse de fragments peut se révéler utile pour certains gènes d’interprétation délicate en NGS (ASXL1, CEBPa, etc.).
Méthode manuelle, non automatisable.
Mesure quantitative pour le NGS, qualitative pour les autres techniques.
CIQ
Maison/En cours de réflexion au sein du GBMHM (groupe de biologie moléculaire des hémopathies
malignes).
EEQ
Disponible au sein du GBMHM (NGS myéloïde).
Valeurs de référence/Interprétation et performances
Causes d’erreur, limites
du test
283
Méthodes sensibles et spécifiques à visée diagnostique, pronostique et théranostique améliorant la
prise en charge des patients.
Des processus bio-informatiques adaptés et la connaissance des bases de données des variants
décrits (ClinVar, UCSC, etc.) sont nécessaires pour l’interprétation correcte du caractère somatique
des mutations. Toute suspicion d’une anomalie constitutionnelle devra faire l’objet d’une consultation
de génétique auprès d’un spécialiste.
2. IPSS : International Prognostic Scoring System.
284
Oncologie moléculaire hématologique
Fiche 18.9
Recherche de la mutation de NPM1
Code RIHN N459 (forfait)
Signification biologique du paramètre
NPM1 est une protéine chaperonne multifonctionnelle faisant la navette entre le noyau et le
cytoplasme. En situation physiologique, sa localisation est essentiellement nucléolaire. Elle joue
un rôle dans la stabilité du génome, la biogénèse
des ribosomes et régule des gènes suppresseurs de
tumeurs.
Les mutations de NPM1 dans les leucémies aiguës
myéloblastiques (LAM) sont localisées sur l’exon 12
et consistent en une insertion de 4 bases, décalant
le cadre de lecture, et aboutissant à une protéine
modifiée d’expression cytoplasmique prépondérante.
Ces mutations sont présentes dans 30 % des LAM
et plus particulièrement dans le sous-groupe à
caryotype normal.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
• un facteur pronostique majeur dans les LAM
de groupe cytogénétique intermédiaire (classification ELN 2017) permettant de classer les
patients dans le groupe favorable si elle est associée à une absence de mutation de FLT3-ITD ou
à une mutation FLT3-ITD de ratio FLT3-ITD/FLT3 sauvage < 0,5 ;
• une cible de quantification de la maladie résiduelle (MRD).
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Dans le bilan d’une LAM de cytogénétique
intermédiaire, la recherche d’une mutation de
NPM1 est indispensable pour la stratification
thérapeutique et est réalisée en première intention.
Si elle est positive, elle peut également servir de
cible pour la quantification de la MRD.
La recherche de la mutation NPM1 permet d’identifier :
Nature du prélèvement
Moelle sur EDTA. Si blastose périphérique, sang EDTA ou sang citrate CPT.
Recommandations
pour la qualité du
prélèvement
Il est nécessaire d’utiliser un prélèvement le plus blastique possible (> 20 %).
La réalisation d’une séparation des cellules mononucléées permet l’enrichissement du prélèvement en
blastes.
Contraintes d’acheminement
Température ambiante, transport rapide (sous 24 h). Si le prélèvement a été réalisé sur tubesCPT,
centrifuger avant envoi.
Possibilité d’envoi d’ADN issu d’un échantillon de cellules mononucléées de sang ou de moelle osseuse.
Mode de conservation
Température ambiante jusqu’à la séparation cellulaire.
Principe méthodologique
Type de méthode
Type de test
Plusieurs techniques disponibles, le plus souvent PCR fluorescente avec analyse de fragments et
séquençage Sanger ou séquençage de nouvelle génération (NGS, Next Generation Sequencing).
Méthode manuelle, partiellement automatisable.
Mesure qualitative pour la détection, quantitative pour la MRD.
CIQ
Contrôles interlaboratoires.
EEQ
Envisagé (GBMHM).
Valeurs de référence/
Performances du test
Causes d’erreur, limites
du test
Méthode sensible et spécifique.
Il y a peu de faux négatifs car il existe une très bonne corrélation entre la blastose et le clone portant la
mutation NPM1. On observe peu de variation lors des rechutes.
Chapitre 18. Exploration des proliférations myéloïdes
285
Fiche 18.10
Recherche des mutations de FLT3 : FLT3-ITD et FLT3 TKD
Code RIHN N459 (forfait)
Signification biologique du paramètre
FLT3 est un récepteur tyrosine kinase normalement exprimé à la surface des cellules progénitrices de l’hématopoïèse. Il est activé par la liaison
de son ligand, la cytokine FLT3LG ; il s’en suit
une dimérisation du récepteur à l’origine d’une
activité tyrosine kinase entraînant une activation
de voies de signalisation en aval, responsables de
la survie, de la prolifération et de la différenciation
des progéniteurs hématopoïétiques primitifs.
Des mutations somatiques responsables d’une
activation constitutive de FLT3 (sans liaison
nécessaire du ligand) ont été identifiées dans deux
domaines fonctionnels du récepteur :
• le domaine juxta membranaire de FLT3,
mutation qui consiste en une duplication interne
en tandem (FLT3-ITD), en phase de lecture
(multiple de 3 bases), de taille et de localisation
variables entre les exons 14 et 15 ;
• le domaine tyrosine kinase de FLT3, mutation
non-sens dans l’exon 20 de FLT3 TKD ou mutations des codons D835 et I836.
Nature du prélèvement
Recommandations pour la
qualité du prélèvement
Contraintes d’acheminement
Mode de conservation
Principe méthodologique
Type de méthode
Type de test
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
La recherche de la mutation FLT3-ITD est un
facteur pronostique majeur dans les leucémies
aiguës myéloblastiques (LAM) de groupe cytogénétique intermédiaire, permettant de classer
les patients dans le groupe ELN défavorable en
cas de ratio FLT3-ITD/FLT3 sauvage > 0,5
(European LeukemiaNet [ELN] 2017).
La recherche de la mutation FLT3-ITD et TKD
est indiquée pour mettre en place un traitement
par un inhibiteur ciblant l’activité tyrosine kinase
de FLT3.
Place dans la hiérarchie
d’un bilan d’exploration
Dans le bilan de LAM de cytogénétique intermédiaire, la recherche de mutation FLT3-ITD est
indispensable pour la stratification thérapeutique
(indication d’allogreffe de cellules souches hématopoïétiques) en première ligne.
Moelle sur EDTA, si blastique. Sang sur EDTA ou sang sur citrate CPT.
Prélèvement le plus blastique possible (> 20 %).
La réalisation d’une séparation des cellules mononucléées permet l’enrichissement du
prélèvement en blastes.
Température ambiante, transport rapide (sous 24 h). Si le prélèvement a été réalisé sur tube CPT,
centrifuger avant envoi.
Possibilité d’envoi d’ADN issu d’un échantillon de sang ou de moelle avec plus de 20 % de blastes.
Température ambiante jusqu’à la séparation cellulaire.
Plusieurs techniques sont disponibles, le plus souvent PCR fluorescente avec analyse de fragments
permettant l’établissement d’un ratio FLT3-ITD/FLT3 sauvage.
La mutation FLT3-TKD peut être recherchée par technique HRM (High Resolution Melting),
séquençage Sanger ou séquençage de nouvelle génération.
Méthode manuelle, partiellement automatisée.
Mesure qualitative et quantitative avec calcul du ratio pour FLT3-ITD.
Mesure qualitative pour la recherche de mutation FLT3-TKD.
CIQ
Dilution de la lignée FLT3-ITD mutée.
Échanges interlaboratoires.
EEQ
Oui, ponctuel (GBMHM).
Performances du test
Causes d’erreur, limites du
test
Marqueur pronostique et théranostique pour les traitements par un inhibiteur ciblé anti FLT3.
Fréquence de sous-clones multiples très faiblement mutés pour FLT3-ITD.
286
Oncologie moléculaire hématologique
Fiche 18.11
Mutation de CEBPa
Code RIHN N459 (forfait)
Signification biologique du paramètre
La protéine CEBPα (qui existe sous deux isoformes,
p30 et p42) est un facteur de transcription impliqué
dans l’hématopoïèse des granuleux et des monocytes.
Les mutations de CEBPα sont le plus souvent
acquises, somatiques. On en observe deux types : les
mutations C terminales affectant la liaison à l’ADN
et l’homo ou l’hétérodimérisation de la protéine et
les mutations N terminales produisant une protéine
tronquée favorisant l’expression de l’isoforme le
plus court de la protéine, p30, qui inhibe la transactivation de l’isoforme p42 par un effet dominant
négatif. L’augmentation du ratio p30/p42 bloque
l’induction du récepteur au G-CSF.
Les doubles mutations du gène CEBPα sont
présentes dans environ 4 % des leucémies aiguës
myéloïdes (LAM) de patients de moins de 65 ans.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Les mutations bi-alléliques de CEBPα sont un
facteur de bon pronostic dans les LAM de groupe
Nature du prélèvement
cytogénétique intermédiaire permettant de classer
les patients dans le groupe clinique favorable si
elles sont associées à une absence de mutation
de FLT3-ITD ou à une mutation FLT3-ITD
de ratio FLT3-ITD/FLT3 sauvage < 0,5 (classification ELN 2017). Ces patients ne seront pas
éligibles, dans un premier temps, à un traitement
intensif du type allogreffe de cellules souches
hématopoïétiques.
Place dans la hiérarchie
d’un bilan d’exploration
Les mutations FLT3-ITD et FLT3-TKD doivent être recherchées systématiquement en cas
d’indication de traitement par inhibiteur de
Flt3. De plus, dans le bilan de LAM de cytogénétique intermédiaire, la recherche de mutation
CEBPa est indispensable pour la stratification
thérapeutique du patient. Elle peut être réalisée
dans un deuxième temps après la recherche de
mutation de FLT3-ITD et de NPM1 (qui sont
plus fréquentes).
Moelle sur EDTA, sang si blastique – sang sur EDTA ou sang sur citrate CPT.
Recommandations
pour la qualité du
prélèvement
Utiliser le prélèvement le plus blastique possible. Du fait de la sensibilité de la technique utilisée (séquençage
Sanger), un pourcentage de blastes supérieur à 20 % est nécessaire pour la validation du résultat.
La réalisation d’une séparation des cellules mononucléées permet l’enrichissement du prélèvement en blastes.
Contraintes d’acheminement
Température ambiante, transport rapide (sous 24 h). Si le prélèvement a été réalisé sur tube CPT, centrifuger
avant envoi.
Possibilité d’envoi d’ADN issu d’un échantillon de sang ou de moelle avec plus de 20 % de blastes.
Mode de conservation
Température ambiante jusqu’à la séparation cellulaire.
Principe méthodologique
Type de méthode
Type de test
Seule la technique de séquençage Sanger est utilisée pour mettre en évidence les mutations de CEBPα
(insertion/délétion, parfois de grande taille, mutation ponctuelle, duplication, etc.).
Le séquençage de nouvelle génération n’est pas, pour le moment, adapté au séquençage de ce gène du
fait de sa structure (richesse en bases GC) et de la taille des insertions/délétions.
Méthode manuelle, partiellement automatisée ou totalement automatisable.
Mesure qualitative.
CIQ
Échanges interlaboratoires.
EEQ
Oui, en cours GBMHM.
Valeurs de référence/
Performances du test
Causes d’erreur,
limites du test
Difficultés d’interprétation de certaines mutations (substitution) dont le caractère pathogénique n’est
pas certain (nombreux polymorphismes). Préconiser des contrôles sur sang après rémission ou sur
prélèvement de matériel biologique constitutionnel.
Pourcentage de blastes insuffisant (< 20 %).
Chapitre 18. Exploration des proliférations myéloïdes
287
Fiche 18.12
Mutations de RUNX1, TP53, ASXL1, IDH1 et IDH2
Code RIHN N459 (forfait)
Signification biologique du paramètre
Recherche de mutations de mauvais pronostic
clinique dans les leucémies aiguës myéloblastiques
(LAM) :
• RUNX1 (AML1), facteur de transcription
nécessaire à l’hématopoïèse tardive ;
• ASXL1, protéine nucléaire impliquée dans la
régulation épigénétique de l’expression de gènes
et participant au remodelage de la chromatine ;
• TP53, facteur de transcription nucléaire impliqué dans l’arrêt du cycle cellulaire et la mort
cellulaire par apoptose pour permettre de pallier à
d’éventuels dommages de l’ADN. TP53 a un rôle
dans le maintien de la stabilité du génome.
Recherche de mutations à visée théranostique
dans les leucémies aiguës myéloblastiques (LAM) :
IDH1 et IDH2 (isocitrate déshydrogénase),
enzymes impliquées dans le cycle de Krebs dont les
mutations entraînent l’augmentation de production
d’un oncométabolite le 2 hydroglutarate (2 HG).
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Une mutation des gènes RUNX1, ASXL1 ou
TP53 est un facteur de mauvais pronostic qui
entraîne le reclassement du patient de groupe
intermédiaire en groupe de mauvais pronostic en
cas de caryotype de risque intermédiaire.
Les mutations de RUNX1 et ASXL1 sont fréquemment associées.
La plupart des LAM avec mutation de TP53 sont
déjà classées dans le groupe de mauvais pronostic
du fait de la coexistence d’anomalies cytogénétiques de mauvais pronostic (caryotype complexe
ou monosomique).
La recherche de mutations des gènes IDH1/2 est à
visée théranostique car il existe des médicaments inhibiteurs d’IDH1 et IDH2 et la mise en évidence de
ces mutations peut changer la stratégie thérapeutique.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Ces recherches sont réalisées pour les patients
présentant une LAM du groupe cytogénétique
intermédiaire n’ayant pas de mutation FLT3ITD/sauvage > 0,5, ce qui les classe dans le
groupe de mauvais pronostic.
La recherche des mutations des gènes IDH1/2
est effectuée en seconde intention en cas de LAM
en rechute ou réfractaire, mais devrait rapidement
être effectuée au diagnostic (années 2020).
Nature du prélèvement
Moelle sur EDTA, si blastique, sang sur EDTA ou sang sur citrate CPT.
Recommandations pour
la qualité du prélèvement
Prélèvement le plus blastique possible (> 20 %).
La réalisation d’une séparation des cellules mononucléées permet l’enrichissement du prélèvement en blastes.
Contraintes d’acheminement
Température ambiante, transport rapide (sous 24 h). Si le prélèvement a été réalisé sur tube CPT,
centrifuger avant envoi.
Possibilité d’envoi d’ADN issu d’un échantillon de cellules mononucléées de sang ou de moelle osseuse.
Mode de conservation
Température ambiante jusqu’à la séparation cellulaire.
Principe méthodologique
Type de méthode
Type de test
Séquençage Sanger et/ou séquençage de nouvelle génération (NGS).
Méthode automatisée partiellement.
Mesure qualitative.
CIQ
Échanges interlaboratoires.
EEQ
Oui GBMHM pour le NGS myéloïde.
Valeurs de référence/
Performances du test
Causes d’erreur, limites
du test
Pourcentage de blastes insuffisant, couverture incomplète du gène.
288
Oncologie moléculaire hématologique
Bibliographie du chapitre 18
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transcrits BCR-ABL1
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FICHE 18.11 – Mutation de CEBPa
FICHE 18.9 – Recherche de la Mutation de NPM1
FICHE 18.12 – Mutations de RUNX1, TP53, ASXL1,
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Chapitre 19
Exploration des proliférations
lymphoïdes
Guide des analyses en hématologie
© 2018 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
292
Oncologie moléculaire hématologique
Fiche 19.1
Recherche de clonalité B par PCR multiplex
Codes LC N400 et N420
Signification biologique du paramètre
La région variable des immunoglobulines (Ig)
est dotée d’une extrême diversité. Celle-ci résulte
de processus de recombinaisons génétiques
complexes survenant pendant l’ontogenèse des
lymphocytes B qui aboutissent à la juxtaposition
des différents gènes (V, éventuellement D et
J) qui codent pour ces régions variables. Dans
une population lymphoïde B clonale, toutes les
cellules ont les mêmes réarrangements des gènes
de chaînes lourdes (IGH) et légères kappa (IGK)
ou lambda (IGL), alors qu’une population réactionnelle est composée de cellules portant un
ensemble de réarrangements distincts.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
L’objectif de l’étude moléculaire de clonalité lymphoïde B est d’analyser les profils des réarrangements des gènes des Ig (en particulier la zone
Nature du prélèvement
de leur juxtaposition) et de déterminer s’ils ont
une allure clonale (taille unique) ou non (tailles
multiples).
L’étude de clonalité moléculaire est indiquée :
• devant une prolifération lymphoïde suspecte
sur une biopsie tissulaire ou des cellules en suspension (en particulier en l’absence de monotypie
franche des chaînes légères à l’immunophénotypage, ou en l’absence d’immunophénotypage) ;
• pour comparer et affirmer la nature clonale
identique (ou non) en cas de localisations multiples ou de récidive d’une hémopathie connue.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Il s’agit le plus souvent d’une technique de
deuxième intention à mettre en œuvre en cas de
doute sur un prélèvement après un examen anatomo-pathologique, cytologique et/ou immunophénotypique.
Biopsie tissulaire fraîche, congelée ou fixée et incluse en paraffine.
Sang, moelle, ou tout autre liquide biologique.
Recommandations pour la Prélèvement sur EDTA (l’héparine peut interférer avec l’amplification).
qualité du prélèvement
L’ADN extrait de fragment en paraffine peut parfois être de moins bonne qualité, car trop fragmenté.
Contraintes d’acheminement
Température ambiante (sauf biopsie congelée) sous 48 h.
Mode de conservation
Température ambiante (sauf biopsie congelée) jusqu’à extraction de l’ADN.
Principe méthodologique
Type de méthode
Type de test
La méthode est basée sur l’amplification génique des régions variables des gènes des Ig par la
technique de Polymerase Chain Reaction (PCR) à l’aide d’amorces multiples (multiplex). Les produits
d’amplification sont ensuite analysés par électrophorèse (le plus souvent capillaire). La cible de choix
est le locus IGH, qui doit être complétée dans certains cas (résultat faussement négatif en raison
de mutations somatiques dans les IGH) par celui des loci IGK et des IGL.
Méthode manuelle, éventuellement automatisable.
Mesure essentiellement qualitative, bien qu’une appréciation grossièrement quantitative (clone
majoritaire ou minoritaire) puisse être obtenue.
CIQ
Maison et commercial.
EEQ
EEQ national (GBMHM) et européen (EuroClonality).
Valeurs de référence/
Interprétation et
performances
Causes d’erreur, limites
du test
Test spécifique mais devant être interprété en fonction d’autres données biologiques (résultats
anatomo-pathologiques, cytologiques, immuno-phénotypiques). Il faut distinguer la polyclonalité,
associée aux populations B physiologiques, l’oligoclonalité témoignant d’une réponse immunitaire
restreinte à quelques clones et la clonalité vraie se traduisant par un pic unique.
- La présence d’un clone lymphoïde B, surtout minoritaire, n’est pas toujours synonyme de population
tumorale maligne.
- La technique a une sensibilité d’environ 5 % et n’est donc pas adaptée au suivi de la maladie
résiduelle (qui nécessite une autre méthodologie).
Chapitre 19. Exploration des proliférations lymphoïdes
293
Fiche 19.2
Recherche de clonalité T par PCR multiplex
Codes LC N404 et N420
Signification biologique du paramètre
La région variable des récepteurs à l’antigène des
lymphocytes T (TCR) est dotée d’une extrême
diversité. Celle-ci résulte de processus de recombinaison génétique complexes survenant pendant
l’ontogenèse des lymphocytes et aboutissant à la
juxtaposition des différents gènes (V, éventuellement D et J) qui codent pour ces régions variables.
Dans une population lymphoïde T clonale, toutes
les cellules ont les mêmes réarrangements des
gènes des TCR, alors qu’une population réactionnelle est composée de cellules portant un
ensemble de réarrangements distincts.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
L’objectif de l’étude moléculaire de clonalité lymphoïde T est d’analyser les profils des réarrangements des gènes des TCR (en particulier la zone
de leur juxtaposition) et de déterminer s’ils ont
une allure clonale (taille unique) ou non (tailles
multiples).
L’étude de clonalité moléculaire est indiquée :
• devant une prolifération lymphoïde suspecte
sur une biopsie tissulaire ou sur des cellules
en suspension (en particulier en cas d’anomalies
cytologiques et/ou à l’immunophénotypage) ;
• pour comparer et affirmer la nature clonale
identique (ou non) en cas de localisations multiples ou de récidive d’une prolifération T connue.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Il s’agit le plus souvent d’une technique de
deuxième intention à mettre en œuvre en cas de
doute sur un prélèvement après un examen anatomo-pathologique, cytologique et/ou immunophénotypique.
Nature du prélèvement
Biopsie tissulaire fraîche, congelée ou fixée et incluse en paraffine.
Sang ou moelle sur EDTA, ou tout autre liquide biologique.
Recommandations pour
la qualité du prélèvement
Prélèvement sur EDTA (l’héparine peut interférer avec l’amplification).
L’ADN extrait de tissus conservés en paraffine peut parfois être de moins bonne qualité, trop fragmenté.
Contraintes
d’acheminement
Mode de conservation
Principe méthodologique
Type de méthode
Type de test
Pas de délai pour les biopsies congelées ou fixées, 48 heures pour sang ou moelle.
Température ambiante (sauf biopsie congelée, carboglace) jusqu’à extraction de l’ADN.
La méthode est basée sur l’amplification génique des régions variables des TCR par la technique de
Polymerase Chain Reaction (PCR) à l’aide d’amorces multiples (multiplex). Les produits d’amplification
sont ensuite analysés par électrophorèse (le plus souvent capillaire). La cible de choix est le TCR
gamma car il est réarrangé dans tous les lymphocytes T matures et un grand nombre de proliférations T
immatures1, qu’ils soient de type alpha-bêta ou gamma-delta. On peut compléter le bilan par l’analyse
des gènes du TCR bêta s’il persiste un doute, ou exceptionnellement du TCR delta pour confirmer le
caractère gamma-delta d’une prolifération T.
Méthode manuelle, éventuellement automatisable en partie.
Mesure essentiellement qualitative, bien qu’une appréciation grossièrement quantitative (clone
majoritaire ou minoritaire) puisse être obtenue.
CIQ
Maison et commercial.
EEQ
EEQ national (GBMHM) et européen (EuroClonality).
294
Oncologie moléculaire hématologique
Valeurs de référence/
Interprétation et
performances
Causes d’erreur, limites
du test
Test spécifique mais devant toujours être interprété en fonction du contexte clinique et des autres
résultats biologiques, en particulier anatomopathologiques, cytologiques, immunophénotypiques. Il faut
distinguer la polyclonalité, associée aux populations T physiologiques, l’oligoclonalité témoignant d’une
réponse immunitaire restreinte à quelques clones et la clonalité vraie se traduisant par un pic unique.
- Clonalité n’est pas toujours synonyme de malignité. Ceci est particulièrement vrai en cas de clones T
plus ou moins minoritaires qui peuvent se voir dans de nombreuses situations s’accompagnant d’un
déséquilibre du répertoire immunitaire : infections (chroniques surtout), auto-immunité, greffe de moelle,
immunodépression, vieillissement.
- La technique a une sensibilité d’environ 5 % et n’est donc pas adaptée au suivi de la maladie
résiduelle qui nécessite une autre méthodologie.
1. Le locus gamma est le premier à être réarrangé lors de la lymphopoïèse T et les réarrangements abortifs persistent
dans le génome des lymphocytes T à TCR alpha-bêta.
Chapitre 19. Exploration des proliférations lymphoïdes
295
Fiche 19.3
Statut mutationnel du locus de la chaîne lourde des
immunoglobulines
Code RIHN N420
Signification biologique du paramètre
Les lymphocytes B subissent une phase de différenciation complémentaire dans les organes
lymphoïdes secondaires caractérisée en particulier
par la maturation d’affinité de leur récepteur à
l’antigène (B-Cell Receptor, BCR). Celle-ci est liée
à l’introduction de mutations somatiques dans
les gènes codant pour les régions variables des
immunoglobulines, et à la sélection des mutants
ayant une affinité accrue pour leur cible antigénique. Pour des raisons encore mal élucidées,
le taux de ces mutations somatiques dans les
régions variables des gènes de chaînes lourdes des
immunoglobulines (IGHV) constitue un facteur
pronostique majeur des leucémies lymphoïdes
chroniques (LLC). Un taux de mutation inférieur
à 2 % (ou autrement dit une identité avec la
séquence germinale d’origine de plus de 98 %) est
un facteur de mauvais pronostic, l’inverse étant
vrai pour un taux de mutations supérieur à 2 %.
De plus, des séquences de BCR quasi identiques
(qualifiées de stéréotypiques) ont été décrites
chez des patients différents, certaines d’entre elles
ayant une valeur pronostique indépendante de
leur statut mutationnel IGHV.
Nature du prélèvement
Recommandations pour la
qualité du prélèvement
Contraintes d’acheminement
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
L’analyse consiste à réaliser la séquence des gènes
IGHV des cellules tumorales afin de déterminer leur pourcentage d’identité par rapport aux
séquences dites germinales dont elles dérivent.
Elles sont alors classées en « non mutées » ou
« mutées » selon que ce pourcentage est supérieur ou inférieur au seuil de 98 %. Le statut
mutationnel IGHV est un facteur à visée pronostique puissant, mais qui tend à devenir également
un facteur théranostique pour guider l’attitude
thérapeutique. À noter que contrairement à de
nombreux autres paramètres biologiques (génétiques notamment), le statut mutationnel IGHV
est inchangé au cours de l’évolution de la maladie,
et peut donc être réalisé à n’importe quel moment
de la prise en charge du patient.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Cet examen a une place dans le bilan pronostique de la maladie, et est désormais à prendre en
compte pour guider le choix thérapeutique.
Sang (sur EDTA) essentiellement. Rarement moelle osseuse ou biopsie ganglionnaire (fraîche,
congelée ou fixée et incluse en paraffine).
Il est parfois nécessaire de réaliser l’analyse à partir de l’ARN, ce qui nécessite un délai de transport
de moins de 48 h.
Température ambiante, transport rapide (sous 48 h).
Mode de conservation
Température ambiante jusqu’à la séparation cellulaire et extraction de l’ADN. Possibilité de travailler
sur cellules congelées.
Principe méthodologique
La méthode comporte plusieurs étapes :
1) amplification génique des réarrangements clonaux des gènes d’immunoglobulines par la
technique de Polymerase Chain Reaction (PCR) (voir chapitre 19) ;
2) séquençage des produits de PCR par technique conventionnelle (Sanger) ou de nouvelle
génération (NGS) ;
3) comparaison de la séquence obtenue avec la séquence germinale la plus proche à l’aide d’outils
bio-informatiques spécifiques.
296
Oncologie moléculaire hématologique
Type de méthode
Type de test
Méthode manuelle, pouvant être partiellement automatisable.
Mesure qualitative.
CIQ
Maison et commercial.
EEQ
EEQ européen (ERIC : European Research Initiative on CLL).
Valeurs de référence/Performances du test
Test spécifique de la LLC, aucune valeur n’a été démontrée à ce jour pour les autres hémopathies
lymphoïdes.
Causes d’erreur, limites du
test
L’amplification des gènes IGHV peut parfois s’avérer impossible à partir de l’ADN (en raison de
mutations somatiques) et nécessiter le recours à l’ARN. En outre, le statut mutationnel peut être
impossible à déterminer dans de rares situations : absence d’obtention d’un réarrangement
productif, présence de 2 réarrangements ayant des statuts mutationnels discordants (l’un muté,
l’autre non muté).
Chapitre 19. Exploration des proliférations lymphoïdes
297
Fiche 19.4
Étude du profil mutationnel des hémopathies lymphoïdes
par séquençage haut débit
Code RIHN N452 (forfait)
Signification biologique du paramètre
Les hémopathies lymphoïdes (B et T) sont un
groupe hétérogène d’hémopathies, dont la
nosologie intègre des données cliniques, morphologiques, phénotypiques, cytogénétiques et
moléculaires. L’avènement des technologies de
séquençage du génome à haut débit a permis de
mettre en évidence des mutations récurrentes
dans certaines entités, dont la détection peut avoir
un impact pour le diagnostic positif, la stratification pronostique ou la décision thérapeutique
(théranostique).
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
L’objectif de l’analyse est de rechercher des mutations ponctuelles/insertions/délétions concernant un panel de gènes ayant un impact dans la
prise en charge diagnostique, pronostique et/ou
théranostique des hémopathies lymphoïdes. Un
travail commun du GBMHM (Groupe de biologie moléculaire des hémopathies malignes) et
du LYSA (LYmphoma Study Association) a permis
de proposer un panel de gènes d’intérêt pour les
hémopathies lymphoïdes B ou T, publié en 2018.
Il n’y a pas actuellement de consensus sur les
indications de l’analyse moléculaire des hémopathies lymphoïdes.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
En première ligne, il semble raisonnable d’avoir
recours au séquençage d’un lymphome en cas
de diagnostic difficile, ou bien pour préciser le
pronostic (par exemple en déterminant le score
m7 FLIPI [Follicular Lymphoma International
Prognostic Index] dans le lymphome folliculaire),
ou encore à visée théranostique (par exemple,
recherche de mutations de TP53 dans la leucémie
lymphoïde chronique [LLC], qui sera alors traitée
par un inhibiteur de la voie du BCR). En situation
de rechute ou de maladie réfractaire, l’analyse du
profil mutationnel peut permettre de favoriser
l’inclusion dans un essai clinique de thérapie ciblée.
Nature du prélèvement
De préférence ADN extrait de biopsie envahie congelée ou fixée et incluse en paraffine, en sachant que la
qualité de la technique est alors altérée.
Recommandations
pour la qualité du
prélèvement
La qualité de l’ADN est optimale à partir de matériel congelé, ou de prélèvement sanguin ou médullaire si
ces tissus sont envahis.
Contraintes d’acheminement
Il est souhaitable que les biopsies parviennent à l’état frais au laboratoire d’anatomo-pathologie, qui
réalisera alors la congélation d’un fragment.
Mode de conservation
Une fois congelés, les prélèvements peuvent être conservés à – 80 °C pendant plusieurs années.
Principe méthodologique
Type de méthode
Type de test
CIQ
- Enrichissement de l’ADN tumoral par la constitution d’une librairie représentant le panel de gènes
d’intérêt (différentes stratégies existent : capture, amplicons, etc.).
- Séquençage des librairies.
- Analyse bio-informatique.
Méthode manuelle, automatisable.
Mesure qualitative avec données quantitatives (fréquence d’allèles variants).
Maisons ou commerciaux.
298
Oncologie moléculaire hématologique
EEQ
Organisés par le GBMHM.
Performances du test
Les performances sont largement dépendantes de facteurs pré-analytiques : degré d’envahissement
tumoral, qualité de l’ADN.
Les pipelines d’analyse bio-informatique sont très importants pour l’identification de polymorphismes et
de mutations pathologiques.
Causes d’erreur, limites
du test
- Difficultés d’interprétation de certains variants : est-ce une mutation somatique ou un polymorphisme
rare ? Ce variant a-t-il une signification biologique claire ?
- Hétérogénéité tumorale.
Chapitre 19. Exploration des proliférations lymphoïdes
Bibliographie du chapitre 19
FICHE 19.1 – Recherche de clonalité B par PCR
multiplex
van Dongen JJ, Langerak AW, Brüggemann M, et al.
Design and standardization of PCR primers and
protocols for detection of clonal immunoglobulin
and T-cell receptor gene recombinations in suspect lymphoproliferations: report of the BIOMED-2
Concerted Action BMH4-CT98-3936. Leukemia
2003;17:2257–317.
Evans P, Pott Ch, Groenen PJ, et al. Significantly improved PCR-based clonality testing in B-cell malignancies by use of multiple immunoglobulin gene
targets. Report of the BIOMED-2 Concerted Action
BHM4-CT98-3936. Leukemia 2007;21:207–14.
Langerak AW, Groenen PJ, Brüggemann M, et al. EuroClonality/BIOMED-2 guidelines for interpretation and
reporting of Ig/TCR clonality testing in suspected
lymphoproliferations. Leukemia 2012;26:2159–71.
FICHE 19.2 – Recherche de clonalité T par PCR
multiplex
van Dongen JJ, Langerak AW, Brüggemann M, et al. Design and standardization of PCR primers and protocols
for detection of clonal immunoglobulin and T-cell
receptor gene recombinations in suspect lymphoproliferations: report of the BIOMED-2 Concerted Action
BMH4-CT98-3936. Leukemia 2003;17:2257–317.
Brüggemann M, White H, Gaulard P, et al. Powerful
strategy for polymerase chain reaction-based clonality assessment in T-cell malignancies Report of the
BIOMED-2 Concerted Action BHM4 CT98-3936.
Leukemia 2007;21:215–21.
299
Langerak AW, Groenen PJ, Brüggemann M, et al. EuroClonality/BIOMED-2 guidelines for interpretation
and reporting of Ig/TCR clonality testing in suspected lymphoproliferations. Leukemia 2012;26:
2159–71.
FICHE 19.3 – Statut mutationnel du locus de la
chaîne lourde des immunoglobulines (forfaitisé
avec les leucémies lymphoïdes chroniques)
Sutton LA, Hadzidimitriou A, Baliakas P, et al. European
Research Initiative on CLL (ERIC). Immunoglobulin genes in chronic lymphocytic leukemia: key
to understanding the disease and improving risk
stratification. Haematologica 2017;102:968–71.
Rosenquist R, Ghia P, Hadzidimitriou A, et al. Immunoglobulin gene sequence analysis in chronic lymphocytic leukemia: updated ERIC recommendations.
Leukemia 2017;31:1477–81.
Stamatopoulos K, Agathangelidis A, Rosenquist R, et al.
Antigen receptor stereotypy in chronic lymphocytic
leukemia. Leukemia 2017;31:282–91.
FICHE 19.4 – Étude du profil mutationnel des
hémopathies lymphoïdes par séquençage haut
débit
Rosenquist R, Rosenwald A, Du MQ, et al. European
Research Initiative on CLL (ERIC) and the European Association for Haematopathology (EAHP).
Clinical impact of recurrently mutated genes on
lymphoma diagnostics: state-of-the-art and beyond.
Haematologica 2016;101:1002–9.
Sujobert P, Le Bris Y, de Leval L, et al. Définition d’un
panel minimal de gènes pour la prise en charge
des hémopathies lymphoïdes matures. Hématologie
2018;24:27–59.
Chapitre 20
Maladie résiduelle moléculaire
Guide des analyses en hématologie
© 2018 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
302
Oncologie moléculaire hématologique
Fiche 20.1
Recherche et quantification d’une cible unique
d’oncogénétique somatique lors du diagnostic ou du
suivi d’une leucémie aiguë myéloblastique (ou maladie
résiduelle des LAM)
Code RIHN N451
Signification biologique du paramètre
La recherche de la maladie résiduelle dans les leucémies aiguës myéloblastiques (LAM) se réalise en
général par la quantification d’une cible spécifique
de la maladie :
• un transcrit de fusion (PML-RARα pour les
leucémies promyélocytaires, CBFβ-MYH11 pour
les LAM avec inversion du 16 ou t(16;16),
RUNX1-RUNX1T1 pour les LAM avec t(8;21),
pour les plus fréquentes. De nombreux autres
transcrits peuvent également être suivis ;
• une mutation somatique comme la mutation de
NPM1 ;
• une hyperexpression de WT1, mais cette cible
est moins spécifique de la pathologie, du fait
de son expression faible dans les progéniteurs
hématopoïétiques normaux.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
• Suivre la décroissance de la maladie résiduelle
(MRD), facteur pronostique de la pathologie en
particulier dans les LAM de type CBFβ-MYH11
et RUNX1-RUNX1T1 ou NPM1 positives. Une
MRD supérieure au seuil optimal défini permet
de reclasser le patient dans un groupe bénéficiant
Nature du prélèvement
Recommandations pour
la qualité du prélèvement
Contraintes
d’acheminement
Mode de conservation
Principe méthodologique
d’un renforcement du traitement de consolidation
(allogreffe de cellules souches hématopoïétiques).
• Détecter précocement une rechute, ce qui permet d’anticiper un traitement.
• Suivre les patients allogreffés, ce qui permet, en fonction du résultat du chimérisme
correspondant, de proposer des traitements
immunomodulateurs. Le suivi par WT1 est
particulièrement intéressant en post allogreffe
car son expression sanguine est plus faible dans
ce contexte que chez des sujets normaux. La
sensibilité de WT1 reste cependant inférieure à
une cible spécifique comme NPM1 muté ou un
transcrit de fusion.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Suivi précoce des LAM permettant une réorientation thérapeutique (changement du pronostic
de la leucémie).
Selon les cibles, des suivis précoces peuvent être
indiqués dans la moelle et des suivis tardifs dans le
sang. Un suivi sur les deux tissus (sang et moelle)
doit être réalisé avant de changer de type de
prélèvement pour une interprétation correcte des
points de suivi.
Moelle sur EDTA, sang sur EDTA ou sang sur citrate CPT.
La réalisation d’une séparation des cellules mononucléées permet l’enrichissement du prélèvement en
blastes.
Température ambiante, transport rapide (sous 24 h). Si le prélèvement a été réalisé sur tube CPT,
centrifuger avant envoi.
Possibilité d’envoi d’ADNc issu d’un échantillon de cellules mononucléées de sang ou de moelle (cDNA
correspondant à 1 µg équivalent ARN).
Température ambiante jusqu’à la séparation cellulaire.
Ces recherches sont réalisées par PCR quantitative avec des amorces spécifiques de l’anomalie recherchée.
L’utilisation de la PCR digitale est en développement.
Type de méthode
Type de test
Chapitre 20. Maladie résiduelle moléculaire
Méthode manuelle partiellement automatisable.
Mesure quantitative.
CIQ
Contrôles interlaboratoires.
EEQ
Envisagé pour certaines cibles (GBMHM).
Valeurs de référence/
Interprétation et
performances
Causes d’erreur, limites
du test
Bonne performance avec standardisation grâce à des gammes de plasmides de calibration.
Quantité insuffisante de cellules, d’ARN. Dégradation de l’ARN.
303
304
Oncologie moléculaire hématologique
Fiche 20.2
Quantification d’une cible d’immunogénétique (Ig/TCR)
lors du suivi d’une leucémie lymphoblastique ou d’un
syndrome lymphoprolifératif (ou maladie résiduelle)
Code RIHN N450
Signification biologique du paramètre
La quantification de la maladie résiduelle (Minimal Residual Disease, MRD) est un biomarqueur
puissant d’évaluation de la réponse au traitement
dans les hémopathies malignes. La cinétique de
disparition du clone lors des phases précoces
a souvent une valeur pronostique. Elle reflète
la sensibilité de l’hémopathie au traitement et
la réponse de l’individu. Elle est complémentaire des marqueurs d’oncogénétique des cellules
tumorales. Les remaniements clonaux des gènes
codant pour les récepteurs à l’antigène des lymphocytes B et T, IG et TR, sont des marqueurs
spécifiques des clones présents dans la majorité de
cancers lymphoïdes, et sont des cibles idéales pour
la quantification de la MRD des leucémies aiguës
lymphoblastiques (LAL), du myélome multiple
(MM) et de certains lymphomes, comme le lymphome du manteau1.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
L’objectif est de réaliser une amplification clonespécifique de la région CDR32 des remaniements
IG/TR par Polymerase Chain Reaction (PCR)
Quantitative (Q-PCR). La sensibilité, entre 10-4
et 10-5, est déterminée par la quantité d’ADN
analysé. La prescription est souvent dictée par le
protocole thérapeutique dans lequel est inclus le
patient, surtout pour les LAL. Les points précoces
permettent l’évaluation du pronostic et la stratification du traitement. Les points tardifs peuvent
permettre un traitement préemptif, si la cinétique
d’augmentation de la MRD est compatible avec
une intervention thérapeutique.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Analyse de première intention pour le suivi des
LAL (adulte et enfant). Examen restreint aux
patients inclus dans des protocoles thérapeutiques
pour les hémopathies lymphoïdes matures.
1. Lymphome à cellules du manteau (LCM) ou Mantle Cell Lymphoma (MCL).
2. CDR3 : 3e Complementarity Determining Region. Les CDR sont les boucles peptidiques assurant la reconnaissance
spécifique d’un épitope particulier dans les domaines variables des immunoglobulines, codées par le réarrangement
des gènes IGH et des chaînes légères d’immunoglobulines.
Nature du prélèvement
Chapitre 20. Maladie résiduelle moléculaire
Moelle ou sang sur tube EDTA.
Recommandations pour la
qualité du prélèvement
Ne pas prélever sur héparine (inhibition de l’amplification). Le prélèvement du diagnostic doit être
infiltré par au moins 1 % de cellules pathologiques. Pour les lymphomes, une biopsie fixée au formol
et incluse en paraffine1 peut être utilisée si de l’ADN de qualité appropriée est obtenu. Le tissu
congelé est cependant préférable. Pour les prélèvements de suivi, il est nécessaire de disposer de 1
à 10 millions de cellules (15 mL de sang ou 1 à 2 mL de moelle osseuse, éviter l’hémodilution).
Contraintes
d’acheminement
Sang ou moelle frais (sous 48 h) préférable. Il est possible de séparer les cellules mononucléées sur
gradient de ficoll, et de les conserver en vapeur d’azote liquide ou à – 80 °C avant de les acheminer
en carboglace.
Mode de conservation
Principe méthodologique
305
Température ambiante jusqu’à séparation cellulaire.
Un séquençage des IG/TR est effectué au diagnostic, par technique de Sanger ou NGS-amplicon.
Une PCR clone-spécifique est dessinée utilisant une amorce dirigée contre le CDR3. La quantification
aux points de suivi est réalisée par Q-PCR en comparaison à l’ADN du patient au diagnostic. Des
alternatives sont en cours d’évaluation : PCR digitale en gouttelette (ou digital droplet PCR – ddPCR),
surtout pour les lymphomes, et le NGS amplicon, surtout pour les MM. Il est nécessaire de disposer
d’une gamme de quantification pour la Q-PCR et d’un étalon interne pour le NGS.
Type de méthode
Méthode manuelle.
Type de test
Mesure quantitative.
CIQ
Maison.
EEQ
Euro-MRD au sein de l’ESLHO2 pour la Q-PCR, la ddPCR et le NGS (détection des cibles).
Valeurs de référence/
Interprétation et
performances
Il s’agit d’une mesure quantitative de la réponse au traitement. La sensibilité est déterminée par la
quantité d’ADN analysé, la spécificité et la performance de l’amorce allèle spécifique (l’AJO/ASO ou
anti-junctional allele-specific oligonucleotide) et se situe habituellement entre 10-4 et 10-5.
Causes d’erreur, limites
du test
Inhibiteur d’ADN. Hémopathie non-informative car absence de remaniement clonal identifiable par
PCR et séquençage au diagnostic (absence de prélèvement envahie, LAL très immature ou MM/
lymphome ayant subi trop de mutations somatiques des IGH, séquence CDR3 inappropriée, etc.).
1. Formalin Fixed Paraffin Embedded (FFPE).
2. ESLHO : European Scientific Foundation of Hemato-Oncology.
306
Oncologie moléculaire hématologique
Bibliographie du chapitre 20
FICHE 20.1 – Recherche et quantification d’une
cible unique d’oncogénétique somatique lors
du diagnostic ou du suivi d’une leucémie aiguë
myéloblastique (ou maladie résiduelle des LAM)
Jourdan E, Boissel N, Chevret S, et al. French AML
Intergroup. Prospective evaluation of gene mutations and minimal residual disease in patients with
core binding factor acute myeloid leukemia. Blood
2013;121:2213–23.
Willekens C, Blanchet O, Renneville A, et al. French AML
Intergroup. Prospective long-term minimal residual
disease monitoring using RQ-PCR in RUNX1RUNX1T1-positive acute myeloid leukemia : results
of the French CBF-2006 trial. Haematologica
2016;101:328–35.
Döhner H, Estey E, Grimwade D, et al. Diagnosis and
management of AML in adults: 2017 ELN recommendations from an international expert panel.
Blood 2017;129:424–47.
Schuurhuis GJ, Heuser M, Freeman S, et al. Minimal/
measurable residual disease in AML: consensus
document from ELN MRD Working Party. Blood
2018;131:1275–91.
FICHE 20.2 – Quantification d’une cible
d’immunogénétique (Ig/TCR) lors du suivi d’une
leucémie lymphoblastique ou d’un syndrome
lymphoprolifératif (ou maladie résiduelle)
van Dongen JJ, van der Velden VH, Brüggemann M, et al.
Minimal residual disease diagnostics in acute lymphoblastic leukemia: need for sensitive, fast, and standardized technologies. Blood 2015;125:3996–4009.
Kumar S, Paiva B, Anderson KC, et al. International Myeloma Working Group consensus criteria for response
and minimal residual disease assessment in multiple
myeloma. Lancet Oncol 2016;17:e328–46.
Ladetto M, Buske C, Hutchings M, et al. ESMO Lymphoma Consensus Conference Panel Members.
ESMO consensus conference on malignant lymphoma: general perspectives and recommendations
for prognostic tools in mature B-cell lymphomas
and chronic lymphocytic leukaemia. Ann Oncol
2016;27:2149–60.
Chapitre 21
Autres techniques moléculaires
Guide des analyses en hématologie
© 2018 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
308
Oncologie moléculaire hématologique
Fiche 21.1
Séquençage haut débit (NGS)
Codes RIHN N452, N453, N454
Signification biologique du paramètre
Le NGS (Next Generation Sequencing) permet le
séquençage en parallèle de milliers de fragments
d’ADN.
Il peut être utilisé à travers différentes approches :
le séquençage du génome entier, de l’exome correspondant au séquençage de toutes les régions
codantes du génome, du transcriptome pour étude
de l’ARN, du méthylome pour l’analyse épigénétique et enfin le séquençage ciblé de gènes d’intérêt.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Le séquençage du génome à l’aide des technologies de NGS permet de caractériser les mutations
et polymorphismes d’un seul nucléotide (SNP :
Single Nucleotide Polymorphism), les insertions et
les délétions (indels) de quelques bases, l’analyse
de la variabilité du nombre de copies (CNV : Copy
Number Variation) permettant d’analyser les aberrations chromosomiques telles que l’aneuploïdie.
L’application la plus classique du NGS est le
séquençage d’un panel de gènes ou de certaines
de leurs régions d’intérêt spécifiques, le but étant
de se focaliser sur des régions codantes spécifiques.
Des mutations sont présentes dans de nombreuses pathologies, notamment dans la plupart
des cancers et dans certains syndromes, ce qui
justifie leur recherche et leur identification. C’est
également le cas en génétique pré-implantatoire.
Nature du prélèvement
Recommandations pour la
qualité du prélèvement
Contraintes d’acheminement
Mode de conservation
La majorité des cancers résulte d’évènements
mutationnels somatiques ou germinaux. Au
cours des dernières années, de nombreuses
études NGS ont été menées pour fournir un
profil moléculaire complet des cancers, pour
identifier de nouvelles altérations génétiques
conduisant à l’oncogenèse, pour étudier l’hétérogénéité, la complexité et l’évolution tumorale.
Ces efforts ont fourni des résultats significatifs pour de nombreuses hémopathies malignes
tels les leucémies aiguës (LA), les syndromes
myélodysplasiques (SMD), les néoplasies myeloprolifératives (NMP) et les syndromes lymphoprolifératifs (SLP)/lymphomes.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Les recherches de mutations par NGS doivent
être effectuées en première intention lorsque leur
détection peut revêtir un intérêt :
• diagnostic : pour les patients atteints de SMD,
LAM, SLP, NMP, les mutations détectées par
NGS peuvent permettre d’établir une meilleure
classification pronostique et donc une meilleure
prise en charge thérapeutique ;
• théranostique lorsqu’elle peut être visée par
une thérapie ciblée. On peut citer les mutations
de BCR-ABL dans la leucémie myéloïde chronique (LMC) ou les LA lymphoblastiques (LAL)
PH1 + , ou encore les mutations de la voie BTK
(Bruton Tyrosine Kinase) dans les SLP.
Sang ou moelle sur tube EDTA. Culots cytogénétiques. Coupes de tissu (ganglion le plus souvent)
congelées, voire paraffinées.
Les coupes de tissu congelé sont à privilégier par rapport aux coupes paraffinées qui génèrent des
fragments plus courts d’ADN autour de 100 à 200 paires de bases.
Moins de 24 h.
Entre + 15 et + 30 °C, ou congelé à – 80 °C après extraction.
Principe méthodologique
Type de méthode
Type de test
Chapitre 21. Autres techniques moléculaires
Les principales technologies utilisées permettent d’obtenir des fragments courts.
Étapes communes aux différentes technologies :
- +/- fragmentation de l’ADN ;
- préparation d’une librairie avec des adaptateurs ;
- amplification clonale par émulsion ou bridge PCR ;
- séquençage par pyroséquençage ou fluorescence ;
- analyse bio-informatique des données générées.
Méthode manuelle, +/- automatisable.
Mesure quantitative indiquant la fréquence d’allèles variants.
CIQ
Maisons ou commerciaux.
EEQ
Par le GBMHN.
Performances du test
Causes d’erreur, limites du
test
Plus rapide et moins onéreux que la méthode Sanger.
Permet également d’augmenter la sensibilité de détection des mutations jusqu’à 1 %.
Matériel de mauvaise qualité, hétérogénéité tumorale.
Présence d’homopolymères pour les techniques par pyroséquençage.
Erreur de séquençage pour les techniques par fluorescence.
Caractérisation pathologique parfois délicate de variants peu ou pas décrits.
309
310
Oncologie moléculaire hématologique
Fiche 21.2
Chimérisme moléculaire
Codes RIHN G179, G180, G225
Signification biologique du paramètre
L’objectif d’une allogreffe de cellules souches
hématopoïétiques (Allo-SCT)1 est de remplacer le tissu hématopoïétique du receveur, que
l’on espère avoir éliminé par la procédure de
conditionnement (chimiothérapie, irradiation
corporelle totale), par un nouveau tissu hématopoïétique issu des cellules souches transplantées
du donneur. Le greffon peut être de la moelle
osseuse ou des cellules souches périphériques
CD34+ mobilisées avant d’effectuer une cytaphérèse. Il peut aussi d’agir de sang de cordon.
Les donneurs sont des membres de la famille
du receveur ou des donneurs volontaires non
apparentés inscrits sur un fichier international. La
recherche du chimérisme consiste à rechercher les
proportions de cellules du donneur et du receveur
dans le sang, la moelle, ou des sous-populations
cellulaires (lymphocytes T CD3+, cellules médullaires CD34+) du receveur. Cet examen permet
d’évaluer le degré de reconstitution hématopoïétique (prise du greffon), son maintien dans le
temps, mais également de suspecter un rejet de
la greffe (disparition du greffon) ou la survenue
d’une rechute qui concerne toujours (sauf cas
exceptionnels) des cellules du receveur.
Nature du prélèvement
Recommandations pour la
qualité du prélèvement
Contraintes d’acheminement
Mode de conservation
Principe méthodologique
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Cet examen est prescrit dans les suites d’Allo-SCT
réalisée :
• pour consolider le traitement d’une hémopathie maligne : leucémie aiguë lymphoblastique
ou myéloblastique, néoplasie myéloproliférative
(myélofibrose), myélodysplasie, certains lymphomes agressifs ;
• en cas d’aplasie médullaire.
La décision d’Allo-SCT relève d’une réunion
de concertation pluridisciplinaire (RCP). Les
points de suivi des patients sont bien codifiés.
En fonction des résultats de la mesure du chimérisme, certains patients pourront bénéficier
d’une injection de lymphocytes du donneur2
pour consolider la prise du greffon.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
C’est un examen normalement codifié quant aux
points de suivi. Une recherche spécifique peut
être prescrite en cas d’anomalies de la NFS ou
de manifestations cliniques suggérant une perte
du greffon.
Sang périphérique ou moelle osseuse.
Prélèvement sur EDTA.
Aucune.
Température ambiante ou réfrigération à + 4 °C.
Lorsque le donneur est identifié et sélectionné, un échantillon de sang est adressé au laboratoire
pour identifier les marqueurs moléculaires permettant de différencier son ADN de celui du
receveur. Les marqueurs les plus simples sont ceux liés aux chromosomes sexuels. Toute une série
d’autres marqueurs polymorphiques a été caractérisée et est testée dans un panel d’amplification.
Les polymorphismes les plus discriminants, un spécifique du donneur et un spécifique du receveur,
sont repérés. Ils font l’objet, pour chaque couple donneur/receveur et à chaque point de mesure,
après extraction de l’ADN des cellules du receveur, d’une amplification en PCR quantitative
en temps réel. Un gène de ménage, tel que l’albumine, est amplifié en parallèle afin d’évaluer
les proportions relatives de cellules du donneur et du receveur. Les résultats sont rendus en
pourcentages.
Plus récemment, des techniques reposant sur l’amplification de petits motifs répétitifs en tandem
(short tandem repeats) ou sur le séquençage haut débit (NGS) ont été développées.
Type de méthode
Type de test
1.
2.
Chapitre 21. Autres techniques moléculaires
311
Méthode manuelle, semi-automatisée pour le NGS.
Mesure quantitative.
CIQ
Non.
EEQ
Non.
Valeurs de référence/Interprétation et performances
De manière générale, une recherche de chimérisme identifiant au moins 98 % de cellules du
donneur est le signe d’une reconstitution complète : prise de greffon. Il faut noter que cette évaluation sur du sang total n’est pas forcément retrouvée lorsque des sous-populations spécifiques
(triées préalablement à l’extraction d’ADN) sont testées, comme les lymphocytes T ou les cellules
souches. La signification de ces discordances fait encore l’objet de recherches.
Causes d’erreur, limites du
test
Mauvaise qualité de l’ADN, mauvaise amplification du gène de ménage, tri cellulaire peu
performant.
Allo-SCT: Allogeneic Stem Cell Transplantation.
DLI : Donor Lymphocyte Infusion.
312
Oncologie moléculaire hématologique
Fiche 21.3
Recherche des transcrits de fusion dans les leucémies
aiguës
Signification biologique du paramètre
Les leucémies aiguës lymphoblastiques ou myéloïdes présentent fréquemment des réarrangements
chromosomiques récurrents (translocations ou
délétions) résultant en gènes de fusion ayant une
activité oncogénique. Ces réarrangements définissent souvent des entités de leucémie, certaines
étant intégrées à la classification internationale des
hémopathies (WHO 2016) et pouvant avoir un
impact sur le traitement. De nombreuses données
de la littérature associent des anomalies moléculaires spécifiques au pronostic de la leucémie, permettant de guider la prise en charge thérapeutique
la plus adaptée. Certaines anomalies moléculaires
peuvent aussi constituer des cibles thérapeutiques.
Les réarrangements chromosomiques peuvent
être détectés en cytogénétique (caryotype et/
ou FISH) et les gènes de fusion correspondants
peuvent également être mis en évidence en biologie moléculaire. Ce sont alors généralement les
transcrits de fusion produits qui sont recherchés,
par RT-PCR à partir de l’ARN extrait des cellules.
Les transcrits de fusion peuvent être également
mesurés de façon quantitative et ainsi constituer
un marqueur pour le suivi de maladie résiduelle.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Cette analyse vise à caractériser la leucémie d’un
patient donné. Cette caractérisation permet :
Nature du prélèvement
Recommandations pour la qualité du
prélèvement
Contraintes d’acheminement
• d’identifier les types de leucémies éligibles à
une thérapeutique spécifique (transcrit PMLRARA de la LAM3, LAL-B avec transcrit BCRABL1 notamment) ;
• d’affiner le pronostic de la maladie et d’appliquer des critères de stratification thérapeutique ;
• d’identifier des marqueurs de maladie résiduelle qui serviront à évaluer la réponse au
traitement.
Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
La recherche des transcrits de fusion des leucémies
aiguës par RT-PCR est un examen de seconde
intention au diagnostic, orienté par l’analyse cytologique (LAL ou LAM, présence d’anomalies
morphologiques évocatrices) et la cytométrie en
flux (LAL B ou T). Ces analyses complètent et
confirment les examens de cytogénétique. Les
anomalies devant être systématiquement recherchées sont notamment :
• PML-RARA associé à la t(15 ;17) dans la
LAM3 (LA promyélocytaire) ;
• CBFB-MYH11 associé à l’inv(16) dans les
LAM avec éosinophiles anormaux
• AML1-ETO associé à la t(8 ;21) dans les
LAM ;
• BCR-ABL1 associé à la t(9 ;22) dans les LAL-B.
Moelle, sang, LCR ou tissus divers (en cas d’envahissement extra-médullaire).
Les prélèvements de sang et de moelle doivent être réalisés sur anticoagulant EDTA.
Les tissus doivent être frais, non fixés, ou congelés à – 180 °C.
Les prélèvements frais doivent être acheminés à température ambiante.
Les ARN étant des molécules instables, un acheminement rapide des prélèvements est
recommandé (moins de 48 h entre le prélèvement et la congélation). Si ce délai ne peut
être respecté, le prélèvement doit être traité pour isoler les cellules mononucléées (Ficoll)
et les congeler à – 80 °C, pour un acheminement différé en carboglace.
Chapitre 21. Autres techniques moléculaires
Mode de conservation
Température ambiante (< 24 heures) ou congélation à – 80 °C des cellules mononucléées (culot sec, DMSO ou réactif dédié à la conservation des ARN). Tissus : congélation
à – 180 °C.
Principe méthodologique
La détection de ces anomalies est basée sur l’amplification des transcrits de fusion,
par utilisation d’amorces spécifiques se situant de part et d’autre de la fusion sur les
deux gènes impliqués. L’utilisation de nouvelles techniques de type RT-MLPA permet de
détecter simultanément un grand nombre de transcrits de fusion.
Type de méthode
Type de test
Méthode généralement manuelle.
Mesure qualitative (RT-PCR en point final) ou quantitative (RT-PCR quantitative en temps
réel).
CIQ
CIQ maison, souvent des lignées cellulaires.
EEQ
Il n’existe pas actuellement d’EEQ pour la plupart des cibles analysées, sauf BCR-ABL1.
Valeurs de référence/Interprétation et
performances
Causes d’erreur, limites du test
Ces anomalies sont par définition absentes des cellules normales.
Méthodes sensibles et spécifiques à visée diagnostique, pronostique, théranostique et
pour l’évaluation de la réponse au traitement (maladie résiduelle).
Dégradation des ARN. Possibilité de contaminations.
Les techniques de RT-PCR, par principe, ne détectent que les transcrits de fusion
correspondant aux amorces choisies. La recherche de réarrangements impliquant des
partenaires variables (cas de MLL) ou des points de cassures variables ne peut être
exhaustive par RT-PCR. Les techniques de RT-MLPA (Multiplex Ligation-dependent
Probe Amplification) multiplexant un grand nombre de sondes permettent de rechercher
simultanément de nombreux transcrits de fusion. Seule la technique de RNA-seq permet
de rechercher tous les transcrits de fusion possible sans connaissance préalable du
transcrit présent.
313
314
Oncologie moléculaire hématologique
Bibliographie du chapitre 21
FICHE 21.1 – Séquençage haut débit (NGS)
Vogelstein B, Papadopoulos N, Velculescu VE, et al.
Cancer genome landscapes. Science 2013;339:
1546–58.
Koboldt D, Steinberg KM, Larson DE, et al. The nextgeneration sequencing revolution and its impact on
genomics. Cell 2013;155:27–38.
FICHE 21.2 – Chimérisme moléculaire
Alizadeh M, Bernard M, Danic B, et al. Quantitative
assessment of hematopoietic chimerism after bone
marrow transplantation by real-time quantitative
polymerase chain reaction. Blood 2002;99:4618–25.
Kim J, Hwang IS, Kim HS, et al. Bone marrow chimerism detection using next generation sequencing
based on single nucleotide polymorphisms following
liver transplantation : comparison with short tandem
repeat-PCR. Ann Lab Med 2016;36:82–4.
FICHE 21.3 – Recherche des transcrits de fusion
dans les leucémies aiguës
Arber DA, Orazi A, Hasserjian R, et al. The 2016 revision to the World Health Organization classification
of myeloid neoplasms and acute leukemia. Blood
2016;127:2391–405.
Ruminy P, Marchand V, Buchbinder N, et al. Multiplexed
targeted sequencing of recurrent fusion genes in
acute leukaemia. Leukemia 2016;30:757–60.
Index
A
Absorption, 250
ACC lupique, 87
Activité amidolytique, 171
Agglutinines froides, 248
Agglutinines irrégulières (RAI), 240
Agrégation (plaquettaire), 121
Allo-anticorps
–– anti-érythrocytaires, 250
–– anti-plaquettes, 258
–– anti-polynucléaires neutrophiles/anti HNA, 256
Amylose, 99
Anémie, 4
–– arégénérative, 42
–– auto-immune, 23
–– corpusculaire, 53
–– hémolytique, 53
–– macrocytaire, 4
–– microcytaire, 4
–– régénérative, 53
Annexine V, 135
Anticoagulants circulants, 86
Anticoagulants oraux directs, 85
Anticorps
–– anti-plaquettes, 197
–– FP4, 197
Anticorps monoclonaux, 28
Anti-IIa, 193
–– dabigatran, 193
–– idarucizumab (antidote), 193
Antiphospholipides, 84
Antithrombine, 165
Antivitamine K, 84
Anti-Xa, 188, 191
–– apixaban, 191
–– danaparoïde, 188
–– edoxaban, 191
–– fondaparinux, 188
–– rivaroxaban, 191
Aplasie médullaire, 11
Apoptose, 35
Asparaginase, 165
Guide des analyses en hématologie
© 2018 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
ASXL1 (mutation), 287
Auto-anticorps
–– ADAMTS13, 208
–– anti-facteurs de la coagulation, 93
–– protéine S, 214
Auto-anticorps anti-érythrocytaires, 240
B
BCR-ABL1
–– mutations, 274
–– transcrits, 272
Bilirubine, 51
Biologie moléculaire, 21
Butyrate estérase, 19
C
Caillot, 91
Calréticuline (mutation), 279
Carence, 55, 60
Carence martiale, 60
Caryotype, 17, 266
CD (Cluster of differentiation), 28
CD34, 30
CEBPa (mutation), 286
Cellules souches périphériques, 30
Chimérisme moléculaire, 310
Chirurgie cardiaque, 197
Clonalité B, 292
Clonalité T, 293
Coagulation, 84, 109
–– voie extrinsèque, 84
Coagulation intravasculaire disséminée, 17
Coagulopathie, 84
Coefficient de saturation de la transferrine, 60
Collagène, 121
Contexte obstétrical, 240
CSF3R et SETBP1 (mutations), 281
Cycle cellulaire, 35
Cytochimie, 19
Cytométrie en flux, 15, 28
Cytopénie, 4
Cytosquelette, 51
D
D-Dimères, 152
316
Index
Dopage, 7
Drépanocytes, drépanocytose, 42
E
Ektacytométrie, 49
Électrophorèse, 54
Elliptocytes, elliptocytose, 42
Élution d'anticorps, 252
Éosine maléimide, 49
Épreuve directe de compatibilité, 244
Érythropoïèse, 62
Érythropoïétine, 6
Euglobulines, 137
F
Facteur tissulaire, 84
Facteurs (de la coagulation)
–– Facteur V Leiden, 180
–– I (fibrinogène), 84
–– II (prothrombine), 84
–– IX (facteur antihémophilique B), 103
–– V (proaccélérine), 95
–– VII (proconvertine), 84
–– VIII (facteur antihémophilique A), 101
–– X (facteur Stuart), 84
–– XI (facteur Rosenthal), 86
–– XII (facteur Hageman), 107
–– XIII (facteur de stabilisation de la fibrine), 139
Falciformation, 44
Fer, 62
Ferritine, 60
Ferroportine, 66
Fibrine, 91
Fibrinogène, 84
Fibrinolyse, 91
FISH, 268
FLT3 (mutations), 284
Formule, 13
Fransferrine, 62
Frottis sanguin, 13
G
Ganglion, 15
Glanzmann (thrombasthénie de), 119
Globules blancs, 4
Glycoprotéine Ib plaquettaire, 126
Grossesse/obstétrique/contexte obstétrical/
accouchement, 6, 230, 240
Groupes sanguin
–– biologie moléculaire, 236
Groupes sanguins, 230
–– ABO, 230
–– RH, 230
–– Rh-K, 232
Guthrie (test de), 78
H
Haptoglobine, 51, 65
Heinz (corps de), 45
Hématies, 4
Hématies cibles, 42
Hématocrite, 6
Hémochromatoses, 60
Hémoglobine, 4, 47
–– fœtale, HbF, 47
–– HbA, 70
–– HbC, 70
–– HbE, 71
–– HbS, 44
Hémoglobinose C, 49
Hémoglobinurie paroxystique
nocturne, 31
Hémogramme, 4
Hémojuveline, 66
Hémolyse, 31
Hémopathies lymphoïdes, 297
Hémopathies malignes, 21
Hémophagocytose, 19
Hémophilie, 143
Hémorragie/maladie hémorragique, 91
Hémostase, 109
Héparine de bas poids moléculaire, 188
Héparine non fractionnée, 86
Hepcidine, 62
Hypovitaminose, 95
I
IDH (mutations), 287
Immunophénotypage, 21
Indice d'anticoagulant circulant, 87
Inflammation, 64
INR, 84
Isopropanol, 73
J
JAK2, 6
–– mutation exon 12, 278
–– mutation JAK2V617F, 276
K
Kininogène, 86
Kleihauer (test de), 47
L
Lavage broncho-alvéolaire, 15
Leucémie, 4, 15
Leucémie aiguë, 302
Leucémie lymphoïde chronique, 295
Leucémie myéloïde chronique, 272
Leucocytes, 4
Leucocytose, 4
Leucopénie, 4
Liquide biologique, 15
Liquide céphalo-rachidien, 15
Lupus (ACC lupique), 86, 102, 178
Lymphocytes, 4
Lymphome, 15
M
MAIPA, 258
Maladie de Vaquez, 4, 6, 55, 276
Maladie résiduelle moléculaire
–– des LAL, 304
–– des LAM, 302
–– des syndromes lymphoprolifératifs, 304
Maladie thromboembolique, 87
Médicaments antiplaquettaires, 201
Mégacaryocyte, 11
Minkowski-Chauffard, 49
Monocytes, 4
MPL (mutation), 280
Myélofibrose, 276
Myélogramme, 17
Myéloperoxydase, 19
N
Néoplasie myéloproliféative (syndrome
myéloprolifératif), 272
Néoplasie myéloproliférative, 4
NPM1 (mutation), 13, 284
O
Oxymétrie, 76
P
Paludisme, 42
Panel, 28
Perls, 19
Plaquettes, 4, 9
–– géantes, 9
–– grises, 9
–– Volume Plaquettaire Moyen, 4
Plasmine, 154
Plasminogen activator inhibitor-1, 141
Plasminogène, 212
Ploïdie, 35
PML, 13
Polycythemia Vera, 4, 6, 276
Polyglobulie, 4
Polymorphisme érythrocytaire, 234
Polynucléaires, 4
Prékallikréine, 86
Produits de dégradation de la fibrine, 154
Protéine C, 93
Protéine S, 95
Prothrombinase, 95
Prothrombine, 84
–– polymorphismes, 180
Index
317
Purpura fulminans, 169
Purpura thrombopénique idiopathique, 11
Purpura thrombopénique immunologique, 259
Purpura thrombotique thrombocytopénique, 210
R
Récepteur soluble de la transferrine, 64
Résistance globulaire, 49
Réticulocyte, 8
Rhésus, 47
Ristocétine, 115
RUNX1 (mutation), 287
S
Schizocytes, 42
Séquençage haut débit/NGS, 308
Sidéroblaste, 19
Sphérocytes, 42
Sphérocytes, sphérocytose, 42, 45, 51
Statut mutationnel des gènes des immunoglobulines,
282, 295
Stomatocytes, stomatoytose, 42
Surcharge, 60
Syndrome d'activation macrophagique (SAM), 60
Syndrome de Bernard Soulier, 9
Syndrome des antiphospholipides, 178
Syndrome hémolytique, 42, 246, 252
Syndrome hémorragique, 84
Syndrome lymphoprolifératif, 28
Syndrome myélodysplasique, 19, 282
Syndrome MYH9, 9
Syndromes myélodysplasiques (SMD), 55, 282
T
Taux de prothrombine (temps de Quick), 84
Temps d'occlusion plaquettaire, 119
Temps de céphaline avec activateur, 84
Temps de Quick, 84
Temps de thrombine, 195
Test de Coombs, 31
Test direct à l'antiglobuline, 246
Thalassémie, 45
Thrombocyte, 9
Thrombocytémie essentielle, 11
Thrombocytose, 4
Thromboélastogramme, 109
Thromboembolique (maladie, événement,
risque), 167
Thrombopathie, 126
Thrombopénie, 4, 197
–– induite par l'héparine (TIH), 197
Thrombophilie, 169
Thromboplastine, 84
Thrombopoïétine, 11
Thromboses, 31, 91, 165, 169, 178, 199
318
Index
TP53 (mutation), 287
TRALI, 256
Transcrits de fusion, 312
Transferrine, 62, 64
Transfusion, 230
–– concentrés de globules rouges, 240
–– concentrés plaquettaires, 109
V
Vitesse de sédimentation, 23
Vitré, 15
Voie endogène de la coagulation, 105
W
Willebrand
–– activité inhibitrice du, 131
–– facteur, 86
–– maladie, 101
–– multimères, 128
–– propeptide, 130
–– protéase du (ADAMTS13), 208, 210
X
X (facteur Stuart)
–– V (proaccélérine), 84
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