Telechargé par Marjolaine Tremblay

ergo76 M Tremblay

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PRATIQUE PROFESSIONNELLE
Accès et intégration en emploi chez
les personnes atteintes d’ataxie récessive
spastique de Charlevoix-Saguenay :
le rôle de l’ergothérapeute
Les maladies
neuromusculaires
DOSSIER Employment access and integration for people with
autosomal recessive spastic ataxia of Charlevoix-Saguenay:
the role of occupational therapists
Résumé :
L’ataxie récessive spastique de Charlevoix-Saguenay (ARSCS) est une maladie
neuromusculaire dont les atteintes ont des impacts significatifs sur la participation sociale. Parmi ces impacts, on note une difficulté à intégrer et à conserver
un emploi rémunéré. En revanche, aucune étude n’a été réalisée concernant les
facteurs spécifiques ou tout autre élément relié à l’ARSCS et au travail. Dans ce
contexte, les différents professionnels de la santé, dont les ergothérapeutes,
n’ont pas accès à des recommandations spécifiquement liées à cette clientèle.
Les ergothérapeutes sont des professionnels particulièrement bien placés afin
d’évaluer les capacités d’emploi et d’intervenir dans ce domaine. Le but de cette
étude est de présenter les particularités du parcours d’emploi des personnes
atteintes d’ARSCS et des pistes d’intervention afin de mieux outiller les ergothérapeutes. Pour ce faire, une étude qualitative descriptive a été réalisée, incluant
des entrevues semi-dirigées avec des personnes atteintes, des proches et des
employeurs, ainsi que des consultations auprès de professionnels intervenant avec
les personnes atteintes. Plusieurs problématiques peuvent potentiellement faire
obstacle à la trajectoire d’emploi des personnes atteintes. Les résultats démontrent
que la survenue précoce des atteintes ainsi que leur caractère progressif sont des
éléments importants à considérer dans les rôles et les interventions des ergothérapeutes et que le suivi multidisciplinaire est à préconiser avec cette clientèle.
Marjolaine TREMBLAY
Travailleuse Sociale, Ph. D. (c)
Candidate au doctorat en recherche
en sciences de la santé
Université de Sherbrooke, Faculté de médecine
et des sciences de la santé
Groupe de recherche interdisciplinaire
sur les maladies neuromusculaires
[email protected]
Luc LABERGE
Ph. D.
Chercheur à ÉCOBES – Recherche et
transfert du Cégep de Jonquière
Professeur associé, Département
des sciences de la santé, UQAC
Professeur associé, Faculté de médecine
et des sciences de la santé, UdeS
Danielle MALTAIS
Ph. D.
Professeure titulaire
Département des sciences humaines
et sociales, UQAC
Marie-José DURAND
Ergothérapeute, Ph. D.
Mots-clés :
• Ataxie
• Emploi
• Réadaptation
• Ergothérapie
• Maladies neuromusculaires
Professeure titulaire
Summary:
Autsomal recessive spastic ataxia of Charlevoix-Saguenay (ARSACS) is a neuromuscular disease that have significant impacts on social participation. These impacts include a difficulty to integrate and maintain a paid employment. However,
no studies addressed specific factors or any other elements related to ARSACS
and work. In this context, health professionals, including occupational therapists,
do not have access to specific recommendations for this population. Occupational therapists are key professionals to assess employment skills and intervene in
this area. The purpose of this study is to document the specific career path of
people with ARSACS and to target elements that will help occupational therapists
in their interventions. To do this, a qualitative descriptive study was conducted,
including semi-directed interviews with affected people, relatives and employers,
as well as consultation with professionals working with affected people. Several
issues can potentially hinder the employment trajectory of people with ARSACS.
Results show that an early onset of the disease and its progressive nature are
important elements to consider in the activities of occupational therapists and that
multidisciplinary follow-up is recommended with this population.
Keywords:
• Ataxia
• Employment
• Rehabilitation
• Occupational therapy
• Neuromuscular diseases
Directrice du Centre d’action en prévention
et en réadaptation de l’incapacité au travail
(CAPRIT)
Chaire de recherche en réadaptation
au travail (Fondation J.A. Bombardier et
Pratt & Whitney, Canada)
École de réadaptation, FMSS,
Université de Sherbrooke
Chercheur régulier, CAPRIT
Centre de recherche – hôpital CharlesLe Moyne
Campus Longueuil – Université de Sherbrooke
Maud-Christine CHOUINARD
Infirmière, Ph. D.
Professeure en sciences infirmières
à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC)
Cynthia GAGNON
Ergothérapeute, Ph. D.
Professeure titulaire, École de réadaptation,
Faculté de médecine et des sciences
de la santé, Université de Sherbrooke
Directrice du Groupe de recherche
interdisciplinaire sur les maladies
neuromusculaires
Chercheur régulier, Centre de recherche
Charles-Le-Moyne – Saguenay – Lac-SaintJean sur les innovations en santé
Clinique des maladies neuromusculaires,
CIUSSS Saguenay – Lac-Saint-Jean,
Jonquière, Québec, Canada
[email protected]
othérapies n° 76 janvier 2020
erg
27
INTRODUCTION
L’ataxie récessive spastique de Charlevoix-Saguenay
(ARSCS) est une maladie évolutive héréditaire se
retrouvant principalement dans les régions de Charlevoix et du Saguenay/Lac-Saint-Jean (Québec, Canada), mais qui est maintenant diagnostiquée dans
plusieurs pays (Anheim et al., 2008 ; Bouchard et al.,
1978 ; Criscuolo et al., 2004 ; El Euch-Fayache et al.,
2003 ; Grieco et al., 2004 ; Gucuyener et al., 2001 ;
Krygier et al., 2017 ; Ogawa et al., 2004 ; Ouyang et
al., 2008 ; Vermeer et al., 2008). Les atteintes liées à
la maladie progressent de façon variable selon un
rythme encore peu décrit. L’ARSCS se manifeste
par des atteintes cérébelleuses (incoordination et
co-contraction), névritiques (perte de force) et pyramidales (spasticité) touchant plus particulièrement les
membres inférieurs (Bouchard, 1991). L’incoordination, la raideur progressive, la faiblesse et des déformations variables aux membres inférieurs interfèrent
avec la réalisation de certaines habitudes de vie, dont
les déplacements (Gagnon et al., 2018). Les difficultés à la marche se présentent dès son apprentissage et progressent en menant à l’utilisation d’une
marchette entre 20 et 35 ans et d’un fauteuil roulant
généralement vers la fin de la trentaine (Bouchard,
1991 ; Gagnon et al., 2018). La maladie est aussi caractérisée par une incoordination aux membres supérieurs (Gagnon et al., 2004) et un ralentissement
des mouvements fins, rapides et alternés (Bouchard
et al., 1978). Les personnes présentent aussi des
problèmes sur le plan du langage qui se manifestent
par une difficulté de prononciation à l’adolescence
jusqu’à une dysarthrie de plus en plus marquée avec
le temps (Bouchard, 1991). Au niveau cognitif, on
rapporte un quotient intellectuel (QI) à l’intérieur des
limites de la normale (Bouchard et al., 1978 ; Drolet,
2002). En revanche, le QI non verbal est significativement inférieur au QI verbal (Bouchard et al., 1978) et
on peut retrouver des problèmes de mémoire visuelle,
d’attention ou une sensibilité à l’interférence (Drolet,
2002). Certains traits de personnalité pathologique
ont aussi été identifiés, tels que la rigidité mentale et
le faible niveau d’ouverture à l’expérience (Forgues,
2019). L’âge moyen au décès, documenté dans une
seule étude, est de 51 ans, avec une étendue de 21
à 72 ans (Bouchard, 1991). Bien que la recherche soit
très active, aucun traitement curatif n’est disponible.
Le suivi des personnes atteintes est effectué dans le
cadre des cliniques des maladies neuromusculaires
par une équipe médicale et de réadaptation multi­
disciplinaire (neurologue, infirmier, ergothérapeute,
physiothérapeute, etc.) selon les besoins (Choui­nard
et al., 2015). La réadaptation vise la diminution des
impacts de la maladie sur la participation sociale et la
qualité de vie (Gagnon et al., 2007). Dans le cadre du
suivi multidisciplinaire, les interventions en ergothérapie ont pour but d’optimiser l’ensemble des activités
courantes et des rôles sociaux incluant le travail. Ce
dernier fait partie des facteurs importants liés à la
28
othérapies n° 76 janvier 2020
erg
qualité de vie en raison de son impact sur l’épanouissement personnel et sur l’intégration à la société. En
revanche, l’expérience clinique démontre que l’obtention et le maintien d’un emploi se révèlent problématiques pour les personnes atteintes d’ARSCS.
Les facteurs spécifiques permettant d’expliquer ces
difficultés ainsi que les caractéristiques du parcours
d’emploi des personnes atteintes sont méconnus.
Dans ce contexte, les rôles spécifiques des acteurs
concernés par la réadaptation au travail, dont les ergothérapeutes, sont difficiles à cerner. C’est donc
dans l’optique de pallier ces lacunes qu’une étude
décrivant les trajectoires d’emploi des personnes atteintes d’ARSCS et les facteurs de l’environnement
physique et social facilitants ou faisant obstacle à
l’exercice d’un emploi a été réalisée. À la lumière des
informations recueillies, cet article présentera les
particularités liées à l’intégration et au maintien en
emploi des personnes atteintes d’ARSCS et les rôles
de l’ergothérapeute dans leur parcours.
MÉTHODE
Cette étude s’inscrit dans un devis qualitatif descriptif.
Pour répondre aux objectifs, des personnes atteintes
d’ARSCS suivies à la Clinique des maladies neuromusculaires (CMNM) du Centre intégré universitaire
de santé et de services sociaux du Saguenay – LacSaint-Jean (Canada) ont été recrutées selon les critères suivants : 1) avoir une confirmation moléculaire
du diagnostic d’ARSCS par analyse génétique ;
2) être âgé entre 18 à 45 ans ; 3) occuper ou avoir
occupé un emploi (i.e., occuper un emploi rémunéré
au moment de l’étude ou avoir quitté le marché du
travail au cours des 24 derniers mois précédent
l’étude) ; 4) être en mesure de donner un consentement éclairé ; et 5) ne pas présenter une autre condition médicale pouvant nuire à la participation sociale
ou à la participation au marché du travail. Les infirmières de la CMNM ont été invitées à sélectionner
des clients répondant aux critères parmi leur clientèle atteinte d’ARSCS (n =175) et les ont contactés
pour connaître leur intérêt à participer au projet. Les
personnes intéressées ont été contactées par une
professionnelle de recherche et elles ont été invitées
à mentionner un proche et un employeur (si possible).
Une entrevue semi-dirigée individuelle avec le participant (personne atteinte, proche et employeur) a ensuite eu lieu à un endroit de son choix. Ces entrevues
ont été enregistrées de façon audio et transcrites.
L’analyse de ces entrevues selon une méthode
d’analyse de contenu a permis de faire ressortir des
facilitateurs et obstacles à l’emploi. Au terme de ces
analyses, deux demi-journées d’échange et un atelier lors d’un congrès national (Montréal, Canada)
réunissant des professionnels des milieux scolaire,
vocationnel et de la réadaptation ont été organisées.
Ces activités avaient pour but de définir des pistes
d’action et des moyens concrets pour mieux soutenir les personnes atteintes tout au long de leur par-
DOSSIER
cours d’emploi. Les résultats ont été analysés grâce
à une technique d’analyse de contenu de façon itérative. À la lumière des informations recueillies, nous
avons pu identifier les particularités liées à l’intégration
et au maintien en emploi des personnes atteintes
d’ARSCS ainsi que les activités/interventions de l’ergothérapeute dans leur parcours.
ployeurs. Les journées d’échange ainsi que l’atelier
ont permis de réunir un grand total de 40 professionnels des milieux scolaire, vocationnel et de la réadaptation (Tableau 2).
Les résultats seront présentés en deux parties. D’une
part, les particularités spécifiques aux personnes atteintes d’ARSCS relatives à leur parcours d’emploi
seront abordées. D’autre part, nous présenterons
les interventions de l’ergothérapeute en lien avec la
réadaptation au travail.
RÉSULTATS
Un total de 15 personnes atteintes d’ARSCS ayant
un âge moyen de 31 ans et divers niveau d’éducation et de mobilité ont participé entre le mois d’avril
et d’août 2012 inclusivement (Tableau 1), en plus de
16 proches (des mères pour la plupart) et six em-
Les maladies neuromusculaires Les particularités du parcours d’emploi
des personnes atteintes d’ARSCS
Même si le portrait clinique des personnes atteintes
d’ARSCS présente une grande variabilité, certains
TOTAL DE
L’ÉCHANTILLON
(N = 15)
EN EMPLOI
(N = 9)
SANS EMPLOI
(N = 6)
Moyenne
31
31
30
Étendue
19-40
22-40
19-37
Homme
7
5
2
Femme
8
4
4
Secondaire non terminé
1
0
1
Diplôme d’études secondaires
3
3
0
Diplôme d’études professionnelles/
Attestation de spécialisation professionnelle
4
2
2
Diplôme d’études collégiales/
Attestation d’études collégiales
2
1
1
DEP et DEC/AEC
2
2
0
Universitaire 1 cycle
3
1
2
Sans aide à la marche
8
5
3
Canne
2
2
0
Marchette
2
0
2
Fauteuil roulant
3
2
1
CARACTÉRISTIQUES
Âge (année),0
Sexe (n)
Scolarité (n)
er
Mobilité (n)
Tableau 1. Caractéristiques des personnes atteintes d’ARSCS (n = 15).
JOURNÉE D’ÉCHANGE 1
6 JUIN 2014
JOURNÉE D’ÉCHANGE 2
8 DÉCEMBRE 2014
ATELIER
16 AVRIL 2015
TOTAL
Scolaire
6
3
2
11
Vocationnel
3
3
0
6
Réadaptation
8
8
7
23
Total
17
14
9
40
Tableau 2. Nombre de participants selon l’activité et le domaine professionnel.
ergotn°hérapies n° 76 janvier 2020
othérapies
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29
PARCOURS SCOLAIRE
éléments devraient être pris en compte lors de l’évaluation et du suivi dans l’emploi. Tout au long du parcours d’emploi des personnes atteintes d’ARSCS,
plusieurs problématiques peuvent survenir. Selon les
personnes atteintes et les professionnels rencontrés,
plusieurs de ces problématiques ont été identifiées.
Il ne s’agit pas d’une liste exhaustive, mais on pourra
s’en inspirer afin de déterminer les difficultés vécues
par la personne à noter au plan d’intervention. Le
tableau 3 résume ces problématiques selon les quatre
grandes étapes de la trajectoire : le parcours scolaire, la recherche d’emploi, l’intégration et le maintien en emploi et la perte des capacités d’emploi.
Tout d’abord, dans le cadre d’une maladie progressive qui se manifeste en bas âge tel que l’ARSCS, il
est important de considérer le choix de carrière et la
préparation pour l’obtention du premier emploi. Les
étapes liées au choix de carrière doivent être supportées par l’équipe de réadaptation incluant l’ergothérapeute. Aider le jeune à choisir un métier combinant
ses intérêts et ses capacités actuelles et à venir peut
se révéler un défi. Effectivement, puisque les atteintes
sont variables dans leur gravité et leur évolution, il est
difficile de prédire si le jeune en question sera en mesure d’effectuer les tâches liées à son emploi dans le
futur. Il est donc complexe de conseiller le jeune au
sujet de son orientation professionnelle car, d’une
part, on doit respecter ses aspirations et, d’autre part,
on veut maximiser la probabilité de pouvoir travailler
à long terme dans son domaine.
Dans le cas où la personne éprouve des difficultés
dans la recherche d’un emploi, des problèmes peu­
vent survenir en termes de stratégies de recherche
d’emploi plus ou moins efficaces. Les services offerts
à ces personnes peuvent aussi se révéler problématiques, surtout en raison du manque de connaissances des professionnels au sujet de l’ARSCS.
Effectivement, il est difficile d’offrir des services ciblés pour les personnes atteintes d’une maladie progressive, en particulier lorsqu’il s’agit d’une maladie
rare. Les exigences du marché du travail font aussi
souvent obstacle à l’insertion en emploi des per-
Problématiques scolaires :
- Difficultés d’apprentissage
- Intimidation
- Abandon scolaire en raison des limitations physiques (postsecondaire)
Problématiques relatives au choix de carrière :
- Manque de connaissances au sujet des emplois possibles
- Difficulté à faire l’adéquation entre les intérêts et les limitations/capacités
Problématiques liées aux proches :
- Difficulté à reconnaître les limitations du jeune
- Manque de connaissance au sujet des emplois possibles
RECHERCHE D’EMPLOI
Problématiques liées aux services professionnels :
- Manque de connaissances au sujet de l’ARSCS des conseillers en orientation et des responsables des programmes d’études postsecondaires
Problématiques relatives aux caractéristiques individuelles :
- Peu d’expérience d’emploi
- Gravité des atteintes entraînant des limitations fonctionnelles
- Choix de carrière ne tenant pas compte des capacités physiques
- Autostigmatisation
- Manque de confiance en soi
- Préférence pour le travail manuel
- Détresse psychologique
- Isolement, faible réseau social
- Difficulté à avoir un moyen de transport
- Problèmes financiers
- Absence de formation/diplôme d’études
- Stratégies d’évitement limitant les opportunités d’emploi
Problématiques relatives aux stratégies de recherche d’emploi :
- Manque de connaissances au sujet des services disponibles (programmes de subventions salariales, organismes d’aide à l’intégration professionnelle, etc.)
- Manque de connaissances au sujet des stratégies de recherche d’emploi (comment se présenter en entretien,
comment aborder la maladie avec l’employeur, où rechercher de l’emploi, etc.)
Problématiques liées aux services professionnels :
- Manque d’appréciation du potentiel des personnes par les conseillers en emploi
- Manque de connaissances au sujet de l’ARSCS des conseillers en emploi
- Manque de services vocationnels adaptés pour ce type de clientèle
Problématiques liées au milieu de travail :
- Discrimination et préjugés, réticence des employeurs
- Manque de milieux de travail adaptés et de possibilités d’emploi
- Perception de risques pour l’employeur à embaucher une personne ayant un handicap (assurances)
30
othérapies n° 76 janvier 2020
erg
PERTE DES
CAPACITÉS
D’EMPLOI
INTÉGRATION ET MAINTIEN EN EMPLOI
DOSSIER
Les maladies neuromusculaires Problématiques relatives aux caractéristiques individuelles :
- Rigidité cognitive (tendance à ne pas suivre les consignes, manque d’autocritique face à sa capacité d’accomplir les tâches demandées, difficulté d’apprentissage, difficulté au niveau de la mémoire de travail, ralentissement du traitement de l’information, difficulté à s’organiser)
- Manque de confiance en soi
- Difficulté à accepter les limitations associées à la maladie et à utiliser les aides techniques nécessaires à sa
condition
- Difficulté à demander de l’aide et à nommer ses besoins par crainte de perdre son emploi
- Limitations fonctionnelles entraînant des difficultés à accomplir les tâches et progression de ces limitations
- Difficulté dans la réalisation des AVQ/AVD
- Difficulté à avoir un moyen de transport
- Présence d’un écart de perception entre l’employeur et la personne atteinte concernant ses capacités d’emploi
- Progression des atteintes menant à des risques pour la personne et pour l’employeur (assurances) lorsqu’elle
effectue certaines tâches
Problématiques relatives au choix de carrière :
- Choix de carrière ne tenant pas compte de la progression des limitations et pouvant mener à une réorientation
de carrière
- Emploi qui ne correspond pas aux intérêts de la personne
Problématiques liées au milieu de travail :
- Stigmatisation et préjugés
- Manque de soutien dans le milieu de travail (manque d’ouverture de l’employeur face aux accommodements
nécessaires, manque de compréhension de la part des collègues, etc.)
- Relations conflictuelles avec les collègues de travail et l’employeur
- Sentiment de responsabilité et de prise en charge par les collègues, ajout à leurs tâches de travail
- Absence/insuffisance d’adaptation dans le milieu de travail
Problématiques relatives aux caractéristiques individuelles :
- Difficulté à accepter les limitations associées à la maladie et à utiliser les aides techniques nécessaires à sa
condition
- Manque de connaissances au sujet des alternatives possibles à l’emploi
Tableau 3. Problématiques et défis rencontrés liés au parcours scolaire ou au parcours d’emploi selon
l’étape de la trajectoire.
sonnes atteintes d’ARSCS. Malheureusement, selon
les participants atteints, la discrimination et les fausses
croyances sont encore communes et les employeurs
sont régulièrement réticents face à l’embauche d’une
personne ayant un handicap. Par ailleurs, la personne
elle-même a parfois certaines caractéristiques qui
influencent négativement l’insertion professionnelle,
telles que la gravité des atteintes, des stratégies d’évitement pour ne pas afficher son handicap ou des problèmes psychologiques ou cognitifs. Mais il semble
que les caractéristiques personnelles aient plus d’impact sur le maintien en emploi, selon certains employeurs et professionnels interrogés. Effectivement,
on remarque chez certaines personnes la présence
d’une rigidité cognitive ayant des conséquences sur
ses capacités à réaliser les tâches demandées et sur
les relations de travail. Cette rigidité se manifeste,
entre autres, par certains problèmes d’attitude et de
la difficulté à apprendre de nouvelles tâches. Dans son
évaluation, l’ergothérapeute devra être vigilant face à
ce type de problème, car pour les employeurs et les
professionnels impliqués dans le parcours d’emploi
des personnes atteintes d’ARSCS, ils ont plus d’impacts négatifs que les limitations physiques. Concernant ces dernières, certaines personnes ont aussi de
la difficulté à accepter l’utilisation d’aides techniques
leur étant nécessaires. On remarque que ces per-
sonnes ont tendance à attendre que les limitations
fonctionnelles soient très importantes, voire non sécuritaires, avant d’y avoir recours. Parfois, il peut être
trop tard pour réaliser des interventions en réadaptation. Par exemple, certaines personnes peuvent faire
de nombreuses chutes avant d’utiliser une aide à la
marche comme une marchette. Par ailleurs, les complications liées au choix de carrière, telles que nommées plus haut, auront aussi un impact sur le maintien
en emploi. Manifestement, si le choix de carrière ne
tient pas compte de la progression des limitations, la
personne peut ne plus être en mesure d’effectuer
ses tâches à un moment ou à un autre, entraînant une
réorientation de carrière ou un départ du marché du
travail (volontaire ou non) bien plus rapide. De même,
on note aussi des difficultés liées au milieu de travail
ayant des effets négatifs sur le maintien en emploi.
Finalement, lorsque l’évaluation démontre des pertes
importantes de capacité à travailler, les personnes
peinent à accepter cette condition et à trouver une
alternative à l’emploi, telle que le bénévolat.
Dans son évaluation, l’ergothérapeute devra aussi
tenir compte des atouts de la personne atteinte
d’ARSCS. Les données recueillies ont permis d’identifier certains facilitateurs individuels et environnementaux à l’intégration et au maintien en emploi qui
sont résumés au tableau 4. Encore une fois, cette
ergotn°hérapies n° 76 janvier 2020
othérapies
erg
31
INTÉGRATION EN EMPLOI
Atteintes légères
Forces personnelles et habiletés sociales (persévérance, positivisme, motivation, etc.)
Concordance entre le choix de carrière et les
capacités
ENVIRON­
NEMENTAUX
INDIVIDUELS
-
MAINTIEN EN EMPLOI
-
Ouverture de l’employeur
Présence de contact dans le milieu de travail1
Soutien familial
Subvention salariale (compensation monétaire à la
perte de productivité)
Utilisation des organismes d’insertion en emploi
-
-
Intégration dans l’équipe de travail
Satisfaction face à son emploi
Concordance entre l’emploi occupé et les capacités
actuelles et à venir
Concordance entre l’emploi occupé et les intérêts/le
domaine d’étude
Présence d’atteintes légères
Utilisation des aides techniques appropriées
Qualités personnelles (persévérance, positivisme, sociabilité, etc.)
Ouverture de l’employeur
Soutien, valorisation dans le milieu de travail
Soutien familial, des collègues et de l’employeur
Suivi interdisciplinaire adapté aux besoins
Aide à la réalisation des AVQ
Adaptations et accommodements en milieu de travail
Tableau 4. Facilitateurs individuels et environnementaux à l’intégration et au maintien en emploi.
liste n’est pas exhaustive et l’ergothérapeute devra
prendre en considération le contexte particulier où
évolue la personne évaluée.
Bien que l’ARSCS soit une maladie ayant une évolution lente, il est primordial de toujours garder à l’esprit le caractère progressif des atteintes afin d’éviter
l’émergence de nouvelles difficultés dans la mesure
du possible. Le plan d’intervention devra alors être
modifié en conséquence, ce qui peut inclure l’éventualité d’une réorientation professionnelle. En raison
du caractère progressif de la maladie, il est possible
que le maintien dans le même emploi soit incompatible avec les capacités. Une réorientation de carrière
est alors à prévoir, ce qui peut apporter son lot de
frustrations pour les personnes atteintes. Celles-ci
peuvent alors être contraintes d’occuper un emploi
qui n’est pas en lien avec leurs intérêts (par exemple,
une personne ayant un emploi manuel devant effectuer un travail de bureau). Afin de favoriser le maintien
en emploi, certains accommodements ont semblé
très avantageux aux personnes atteintes d’ARSCS.
Ils peuvent être divisés en trois catégories : par rapport
aux tâches, aux horaires et à l’environnement physique. Les accommodements par rapport aux tâches
font référence à l’adaptation des tâches de travail ou
l’intégration dans un emploi où les tâches sont compatibles avec les capacités de la personne. Certains
employeurs vont aussi exiger que l’employé atteint
d’ARSCS ne réalise pas certaines tâches (par exem­
ple, monter à une échelle) et ce, pour des questions
d’assurances de l’entreprise. Pour ce qui est des
horaires, il peut s’agir de la diminution du nombre
d’heures travaillées, d’horaires plus flexibles permettant à la personne d’aller à ses rendez-vous de suivi
de santé ou d’adapter l’horaire selon le rythme de vie
de la personne (par exemple, commencer à travailler
plus tard ou avoir plus de temps pour le déjeuner).
1
1. En revanche, la présence de contacts dans le milieu
de travail devient parfois problématique. Lorsque surviennent
des obstacles ou des pertes de capacité, cela peut créer
un malaise.
32
othérapies n° 76 janvier 2020
erg
L’environnement physique peut aussi être adapté
pour faciliter l’intégration et le maintien en emploi.
Par exemple, il s’agira d’avoir accès à un stationnement à proximité de l’entrée de l’immeuble, d’avoir la
possibilité de travailler en position assise, de bénéficier d’adaptations dans la salle de bain ou d’un poste
de travail adapté, d’éviter de devoir utiliser les escaliers et d’avoir accès aux technologies telles que les
ordinateurs et logiciels.
L’évaluation des capacités d’emploi doit se faire de
façon régulière, et l’ergothérapeute déterminera les
compétences et aptitudes et recommandera une
solution alternative en conséquence. Ces solutions
peu­vent être l’obtention d’une compensation ou d’une
subvention salariale, d’une rente d’invalidité, d’un
emploi à temps partiel, la réalisation d’un stage ou le
bénévolat.
Dans le cas de personnes atteintes d’ARSCS, on
privilégiera un suivi par une équipe multidisciplinaire
dans une clinique des maladies neuromusculaires.
Les rôles de l’ergothérapeute au sein de cette équipe
sont abordés dans la section suivante.
Les activités de l’ergothérapeute dans
le processus de réadaptation au travail
Certaines stratégies ont été identifiées afin de favoriser l’insertion et le maintien en emploi des personnes
atteintes d’ARSCS. Nous relèverons ici plus précisément les recommandations concernant les activités
de l’ergothérapeute dans ces stratégies. D’abord,
comme tous les professionnels gravitant autour de la
personne, l’ergothérapeute doit informer les personnes atteintes, les proches et les employeurs actuels et potentiels. Les informations fournies par
l’ergothérapeute touchent les aides techniques et les
adaptations disponibles, leur rôle et celui des autres
professionnels, les services disponibles, la maladie
et son évolution ainsi que les obstacles susceptibles
de survenir sur le parcours. Il est à noter que l’ergothérapeute peut aussi être appelé à donner de l’information aux autres professionnels de la santé ou
DOSSIER
aux professionnels travaillant dans des organismes
d’intégration par l’emploi, ceux-ci étant moins familiers avec l’ARSCS. L’ergothérapeute est aussi le professionnel le mieux placé pour évaluer les capacités
d’emploi de la personne de façon continue, l’adéquation entre l’emploi et ces capacités et les besoins
d’accommodements, d’adaptation et d’aides techniques. Dans l’évaluation des capacités, on conseille
aussi d’encourager la personne à verbaliser ses difficultés ; ainsi, les interventions en réadaptation seront
réalisées dès la survenue de la maladie. On favorise
alors la réussite de ces interventions. On travaillera
aussi à aider la personne à reconnaître ses difficultés
et à accepter ses limites. Pour une clientèle ayant une
maladie progressive, les ergothérapeutes doi­
vent
prévoir à long terme et préparer la personne aux
étapes subséquentes. Par exemple, les professionnels consultés lors des demi-journées d’échange
croient que les jeunes devraient se préparer pour leur
choix de carrière dès le début de leur adolescence.
En outre, dans le cas où la personne occupe un emploi, les ergothérapeutes devraient faire des visites
directement dans le milieu de travail et garder un lien
avec le milieu tout au long de la carrière professionnelle du malade (ou selon les besoins). Ils pourront
ainsi constater directement si des améliorations peu­
vent être apportées à l’environnement de travail et
bonifier l’évaluation des capacités d’emploi. On encourage aussi les ergothérapeutes, ainsi que tous les
professionnels, à travailler avec les forces et les atouts
des personnes atteintes afin de favoriser la collaboration dans les interventions et de permettre aux personnes de valoriser leur potentiel. Finalement, on
recommande à tous les professionnels de la réadaptation de travailler en partenariat avec les milieux médical, scolaire, de travail et d’insertion en emploi.
plexe puisque plusieurs facteurs, personnels et environnementaux, influencent la trajectoire d’emploi de
ces personnes (Brown, 2018). Dans le cas des maladies neuromusculaires, on divisera ces facteurs en
trois catégories : les facteurs liés au fonctionnement
physique, les facteurs personnels (âge, genre et
éducation) et les facteurs personnels liés au travail
(comme le type d’emploi) (Minis et al., 2009). Pour
l’ARSCS, on doit aussi ajouter le fait que la présentation clinique de la maladie est variable d’une personne à l’autre, ce qui ne nous permet pas d’établir
un pronostic clair en lien avec l’évolution des atteintes. Les activités de l’ergothérapeute doivent donc
être personnalisées en tenant compte des facteurs
propres à chacun et certaines éventualités doivent
être explorées. Ainsi, il peut y avoir quatre cibles à la
réadaptation : la réintégration à l’emploi actuel, l’intégration d’un autre emploi chez le même employeur,
l’intégration d’un nouvel emploi ou la documentation
des capacités résiduelle (Roy et al., 2011). La réadaptation qui inclut la mise en place d’accommodements et la prévention (primaire, secondaire et tertiaire)
peut prolonger la participation à un travail rémunéré
(ACE, 2015 ; Brown, 2018). Dans le cas où le travail
rémunéré n’est plus une option envisageable, il est
de mise pour l’ergothérapeute d’accompagner les
personnes dans la transition vers une autre activité
significative (Brown, 2018).
Finalement, on doit tenir compte de certaines limites
dans l’interprétation des résultats présentés. D’abord,
le nombre de personnes faisant partie de l’échantillon
demeure limité, ce qui restreint en quelque sorte la
représentativité des résultats. En revanche, plusieurs
perceptions ont été explorées, soit celle des personnes atteintes, des proches, des employeurs et de
plusieurs acteurs impliqués dans la trajectoire d’emploi. L’ARSCS est une maladie rare ; on se doit de
nuancer les résultats pour les appliquer à d’autres
maladies progressives comme les différents types
d’ataxie. La collecte de données s’est aussi effectuée
dans une seule région administrative. Les résultats
peuvent donc subir l’influence du contexte d’emploi,
des politiques en vigueur et services disponibles de
ce milieu.
DISCUSSION
Lorsque l’on parle d’employabilité en ARSCS, il est
essentiel de considérer l’aspect progressif des atteintes. Cette progression amène une diminution des
capacités fonctionnelles dans le temps qui peut provoquer des difficultés à réaliser les tâches demandées.
Traditionnellement, les interventions en ergothérapie
dans le milieu du travail visent principalement la prévention tertiaire (gestion des problèmes déjà existants)
et secondaire (retour au travail après une blessure).
La prévention primaire, qui consiste à prévenir les
blessures et autres difficultés avant qu’elles ne surviennent, est peu présente dans les activités des ergothérapeutes (Kollee et al., 2013). Pourtant, il est
recommandé de combiner les différents types de
prévention afin d’optimiser les interventions en ergothérapie (Association canadienne des ergothérapeutes
(ACE), 2015). Dans le cas des personnes atteintes
d’une maladie progressive, prévenir les difficultés
avant qu’elles ne surviennent se révèle parfois com-
Les maladies neuromusculaires CONCLUSION
Cette étude a permis d’apporter des éclaircissements
au sujet d’une problématique encore inexplorée dans
la littérature. Le devis qualitatif utilisé nous donne
aussi accès à des informations riches et détaillées,
qui reflètent différents points de vue. Certes, l’insertion et le maintien en emploi des personnes atteintes
d’ARSCS se révèlent problématiques à plusieurs
égards. Néanmoins, le travail concerté des professionnels conjugué à la volonté et au potentiel des
personnes atteintes peut générer de belles réussites.
Nous en sommes encore aux balbutiements de la
ergotn°hérapies n° 76 janvier 2020
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recherche sur l’insertion et le maintien en emploi de
ces personnes, mais des pistes ressortent quant aux
rôles des ergothérapeutes dans le processus de réadaptation en emploi. Dans le contexte d’une maladie
dont les atteintes sont progressives, il est primordial
de voir à long terme et d’évaluer les capacités d’emploi de façon continue. Ainsi, on favorisera une meilleure cohérence entre les capacités de la personne
et les tâches à réaliser dans le milieu de travail. Des
travaux futurs sont à prévoir afin de préciser les interventions réussies auprès de cette clientèle afin de
favoriser un parcours d’emploi positif.
REMERCIEMENTS
Les auteurs souhaitent remercier tous les participants
de l’étude : les personnes atteintes, les proches, les
employeurs et les professionnels. Les auteurs remer­
cient aussi Éric Gagnon et Mélanie Claveau pour la
révision du manuscrit ainsi que l’Office des personnes handicapées du Québec (OPHQ) pour son
soutien financier.
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