CAT devant un Syndrome Polyuro-polydipsique
I. INTRODUCTION :
₋ Le Syndrome polyuro-polydipsique (SPP) est défini par: Une diurèse >2.5 l/24h (> 30 ml/kg /24h ou >2ml/min cz
l’adulte) Polyurie associée à une parallèle des apports liquidiens par voie orale = polydipsie.
₋ SPP est secondaire soit à:
une polyurie primaire hypertonique (osmotique) ou hypotonique
une polydipsie primaire organique ou fonctionnelle
Intérêt de la question :
₋ Mise en jeu du pronostic vital /risque de déshydratation (rapide et massive), surtout chez le nourrisson, sujets
âgés, et si trouble de conscience
₋ Le diagnostic étiologique n’est pas toujours aisé
₋ Le SPP est souvent lié à un diabète insipide central "DIC" qui peut s’accompagner d’autres déficits
hypophysaires et révéler une pathologie hypothalamo-hypophysaire jusque là méconnue.
II. CAT DIAGNOSTIQUE : (la 1ere étape de la PEC consiste à confirmer le SPP)
A. Diagnostic positif: simpleconfirmer le SPP
₋ Par un recueil des urines de 24 h plusieurs jours de suite et par l’appréciation du volume liquidien ingéré.
₋ On retiens le SPP= diurèse 2,5l/24h avec polydipsie équivalente
₋ Ainsi on parle
Polyurie discrète: 2,5 et 4 l /24h,
Polyurie modérée : 4 et 6 l/24h
Polyurie sévère :> 6 l/24h
₋ Une fois dc confirmer, après on doit évaluer le retentissement de cette polyurie par un examen clinique minutieux à la
recherche des signes de DHA qui font toute la gravité du tableau
₋ Ces signes de DHA st à type de : soif intense, sécheresse des muqueuses, hypotonie des globes oculaires, pli cutané,
hypotension artérielle avec tachycardie).
Une fois le Sd PP est confirmé et une urg vitale est éliminé, une enquête étiologique doit être menée,
B. Diagnostic étiologique:
1. Interrogatoire: doit préciser
₋ Date de début du SPP, son évolution et son intensité (réveils nocturnes)
₋ Caractère transitoire ou permanent des deux symptômes
₋ La survenue de la polydipsie par rapport à la polyurie
₋ Signes d’HTIC, syndrome tumoral hypophysaire.
₋ Signes orientant vers un autre déficit endocrinien: asthénie, malaises hypoglycémiques, ↓libido .....
₋ Grossesse actuelle
Avec recherche dans l’histoire du patient des ATCD ….
₋ ATCD personnels: diabète, traumatisme crânien, intervention neurochirurgicale, RTH, méningo-encéphalite, maladie
inflammatoire ou granulomatose, néoplasie connue (sein, TD, poumon, prostate), choc affectif, névrose, affection
rénale,
₋ Prise médicamenteuse : lithium++, diurétiques, mannitol
₋ Chez l’enfant: déroulement grossesse; épisodes DHA, fièvre inexpliquée, retard mental…
₋ ATCD familiaux : cas similaire dans la famille
2. Examen clinique:
₋ Apprécier la tolérance du SPP : TA, FC, pli cutané, sécheresse des muqueuses, hypotonie des globe oculaire
₋ Rechercher des signes d’IAH
₋ Examen somatique méthodique et complet à la recherche de signes orientant vers une maladie systémique :
respiratoire, cutanéo-muqueux, cardio-vasculaire, osseux ; aires ganglionnaires…
₋ Bandelette urinaire+++ (glycosurie diabète sucré)
A cette étape clinique, on élimine d’emblée à l’interrogatoire les causes iatrogènes : chirurgie hypophysaire, RTH,
TC sévère avec fracture de la base du crâne, MRC, une prise médicamenteuse : lithium, diurétiques, et la grossesse
3. Examens complémentaires:
Bilan biologique initial: afin d’éliminer les causes évidentes : GàJ, k+, calcémie
₋ Il convient d’éliminer les causes évidentes du SPP: diabète sucré par une GAJ et rech de glycosurie à la BU,
hypokaliémie, hypercalcémie,
₋ Et évaluer : osmolarité plasmatique et ionogramme urinaire pour apprécier l’osmolarité urinaire
Au terme de ce bilan : on peut éliminer
-Polyuries osmotiques du diabète sucré. Et les polyuries des hypokaliémies et des hypercalcémies.
₋ Compléter / l’évaluation l’hydratation cellulaire grâce à la Natrémie
Basse, on est orienté vers une polydipsie primaire.
Elevée, on est orienté vers une polyurie primaire
Mais elle est svt normale.
₋ Il faudra compléter par un dosage de créatinine à la recherche d’une IRF en rapport avec une DSH
En l’absence de contexte évident: IRM HH s’impose
₋ Visualisation de la région HH + étude fine de la tige pituitaire