Cahiers de la Méditerranée La participation des F.F.I. à la libération des Alpes-Maritimes Joseph Girard Citer ce document / Cite this document : Girard Joseph. La participation des F.F.I. à la libération des Alpes-Maritimes. In: Cahiers de la Méditerranée, n°12, 1, 1976. la Libération des Alpes-Maritimes. pp. 17-28; doi : https://doi.org/10.3406/camed.1976.1418 https://www.persee.fr/doc/camed_0395-9317_1976_num_12_1_1418 Fichier pdf généré le 12/05/2018 /C LA PARTICIPATION DES F.F.I A LA LIBERATION DES ALPES -MARI TIKE S Notre propos sera l'étude de la participation des F.F.I, à la libération du département des Alpes-Maritimes, de juin 1944 à avril 1945. On voudra bien pardonner l'énoncé du titre : comme on le sait les F.F.I, ont été dissoutes le 28 août 1944 par décret du Général de GAULLE. Mais le raccourci volontaire nous permet de grouper, dans notre pensée, le combat qu'ont mené les F.F.I, dans les maquis, glorieux combattants sans uniforme, jusqu'au mois d'août 1944 et ceux auxquels ont été associés les troupes organisées, nées du maquis, bientôt intégrées à la 1ère D.F.L. et qui ont conduit à la libération totale du département, de septembre 1944 à avril 1945. Les F.F.I, sont nées de l'unification, sous une même autorité, des organisations militaires des grands mouvements de Résistance. Au début de 1944, nous nous trouvons en présence, dans Les Alpes-Maritimes, de trois grandes organisations militaires : - d'abord ce qui s'appellera plus tard les C.F.L. (Corps francs de la Libération, nés de la fusion de l'Armée secrète, des Groupes Francs et du service maquis des M.U.R.) - ensuite, les F. T. P., organisation militaire du Front National. - Enfin, l'O.R.A. (Organisation de résistance de l'armée) . 18 - Un état- major national F.F.I, va être mis en place en février 44 ; Le suivront des états-majors régionaux, puis départementaux. Dans les Alpes-Maritimes, le chef de l'état-major départemental sera MELIN, un colonel d'aviation. MELIN va tenter d'organiser le département. Son organisation sera celle prévue par l'O.R.A. : division des AlpesMaritimes en trois secteurs, eux-mêmes divisés en sous-secteurs. A leur tête, la plupart du temps, des militaires de carrière de l'O.R.A. Les chefs de secteur sont chargés de recruter des hommes, stocker des vivres, des vêtements, des armes, de pourvoir chaque secteur d'un ou plusieurs terrains de parachutage. Les difficultés seront énormes. Viendront s'y ajouter celles nées d'un manque certain de cohésion, ainsi que les problèmes politiques nés des rapports entre le comité départemental de la Libération et l'état-major F.F.I. Cependant, les responsables des formations sont Informes des consignes à tenir et des plans à mettre en oeuvre le jour du débarquement. Le plan vert prévoyait quatre coupures de voies ferrées. Le plan rouge prévoyait les rassemblements des effectifs : les Niçois dans le massif du Férion, les Cannois et Antibois dans les bois de. Fégomas et Peymeinade, les Grassois dans le Cheiron et 1 'Audiberghe . Le 5 juin à 20 heures, la B . B » C d i f. f u s e 1 e s nie s s a g e s d ! ex ë c u t i o n d e s p 1 a n s, signes d ? un débarquement allié, quelque part sur les côtes françaises. Nous n'entrerons pas dans la querelle née de l'interprétation et de l'application des consignes du 5 juin. Rien ne se produisit le 6 juin sur les cotes de Provence. Devait-on exécuter les plans ? Ce fut l'origine d'un certain flottement . Le plan vert (coupures des voies ferrées) fut partiellement exécuté ; deux coupures sur quatre furent réalisées sur les voies ferrées Nice-Monaco (par les résistants de Menton) et Sospel-Coni (par les résistants de Breil) . Quant au plan rouge, (rassemblement: des résistants) son application fut à l'origine de graves dissensions dans le commandement F.F.I. MELIN jugea iipopportun de passer à l'action, aucun des parachutages promis n'ayant eu lieu, maïs son chef d'E.MyGAUTIER, alias Malherbe ne fut pas de cet avis . Les rassemblements furentj la plupart du temps, un échec : les hommes n'avalent pas de vivres, pas d'armes. Il fallut se résoudre à les renvoyer dans leurs foyers. Cet échec devint tragédie pour les résistants niçois : des jeunes lycéens qui s'étaient rendus dans le Férion et avaient du être renvoyés - 19 - chez eux furent arrêtés sur le chemin du retour et fusillés à Saint Julien du Ver don. Le conflit va prendre un tour aigu. Plusieurs estiment que les maquis ont vécu et que seules la résistance en ville, les actions immédiates sont plus efficaces et moins dangereuses. Ce sera la désorganisation de l'E.M, F.F.I, laborieux sèment mis en place par MELIN. Et on va dès lors, entre le mois de juin et le 15 août 1 944, assister à la mise en place de deux conceptions de lutte. D'une part l'O.R.A., fidèle à sa conception de maquis mobilisateurs, va organiser dans le Nord du département un grand rassemblement de forces. D'autre part, dans les villes, les F. T. P. et quelques groupes francs vont poursuivre leurs actions immédiates. Que va faire l'O.R.A. ? Déjà dans les Basses Alpes, le chef régional de l'O.R.A. le Commandant IECUYER, alias Sapin, a provoqué l'insurrection armée de la vallée de l'Ubaye. Sapin donne à GAUTIER alias Malherbe l'ordre de créer, dans la région de Beuil, un "quadrilatère de sécurité" où seront rassemblés tous les maquis qu'il sera possible d'armer. C'est ce que Malherbe va s'appliquer à faire. Il rassemble dans la région de Beuil assez d'hommes et d'armes le 7 juillet 1944 pour pouvoir décréter cette zone en état d'insurrection. Un vaste quadrilatère délimité en gros par les vallées haute et moyenne du Var, et celle du Cians, est coupé de toute communication avec le reste du département. Le drapeau français à croix de Lorraine y flotte. Mais les Allemands n'allaient pas laisser s'installer sans réagir un quadrilatère d'où seraient parties des attaques menaçant leurs voies de communication. Le 18 juillet ils contreattaquent, poussent jusqu'à Guillaumes qu'ils reprennent. Les maquis de l'O.R.A. se replient en direction de la Baumette, au Nord de Péone. Mais les Allemands poussés par le souci de ne pas dégarnir le littoral devant la menace d'un débarquement, se replient, laissant en place des petites garnisons à Puget— Théniers, au Bancairon dans la Tinée auxquelles s'ajoute la garnison de Saint-Martin-Vésubie . Mais les Allemands partis, les maquis de l'O.R.A. reviennent et se réorganisent. Ils reprennent le contrôle du quadrilatère de Beuil, 1 ' étendent jusqu'à la vallée de la Tinée. A la veille du débarquement sur les côtes de Provence, les Allemands ne s'aventurent plus dans le vaste secteur limité au sud par la 20 - RN 202 et à l'Est par la Tinëe. Pendant ce temps, la Résistance connaissait dans les villes d'autres formes d'action. Les groupes francs et les F. T. P., par leurs sabotages d'usines, de voies ferrées, de lignes de transport d'électricité, leurs attentats contre les troupes d'occupation ou les collaborateurs créaient un réel climat d'insécurité. Cependant, les organisations militaires souffrent de l'absence d'unité dans le commandement. Le Comité départemental de Libération est impuissant à résoudre ce problème. Il faudra l'arrivée d'une mission interalliée pour que soit réorganisé à Valberg le nouvel état— major F.F.I. Le chef départemental en sera LECUYER, alias Sapin, ancien chef regional O.R.A.. qui va garder comme chef d'E.M. GAUTIER alias Malherbe, également de l'O.R.A. .'Il va s'adjoindre comme sous-chef F.F.I le chef départemental des F. T. P. JAMME, alias Job. Entre temps, le 15 août le débarquement a lieu sur les cotes de Provence. Le nouvel état- major F.F.I, va mettre sur pied un plan d'opération : faire mouvement vers le sud pour rejoindre au plus tôt les troupes américaines débarquées et amener la reddition des garnisons allemandes de Puget-Théniers, du Bancairon, dans la Tinée et de Saint-Martin Vésubie. Les troupes américaines débarquées dans la region qui s'étend de St-Tropez au Dr amont ou parachutées dans la région du Muy se dirigent immédiatement vers Frëjus et Saint Raphaêl qu'elles occupent. Leur objectif est la vallée du Var qu'elles doivent border, et la r otite Napoléon qu'elles doivent couper. Devant l'avance des troupes alliées, les Allemands vont refluer vers l'Italie. Le seul axe de circulation qui leur reste pratiquement est la route littorale, mais leurs mouvements seront menacés sur le flanc gauche par l'avance des groupements F.F.I, Cela expliquera la réaction allemande. Pour assurer, d'une part le passage de leurs troupespar la route Grasse-Vence qui rejoint le Var au pont de la Manda et d'autre part le libre courant de la route Nice-Menton, le commandement allemand se couvrira vers le. Nord par des détachements qui auront mission d'arrêter l'avance F.F.I, en direction du Sud. Cette couverture sera aidée à partir du 20 août par l'avança de troupes allemandes venues d'Italie du Nord qui sont venues à bout de la résistance des maquis italiens tenant les vallées de la Stura et du Gesso et qui occuperont les cols frontaliers/ s'installeront dans le massif de l'Authion et se porteront - 21 - de là sur Levens . Turini et la Vêsubie. Les opérations militaires des F.F.I, placées sous le commandement du nouvel Etat-Major vont donc s'expliquer par les facteurs exposés ci-dessus. Après avoir amené la reddition des garnisons allemandes de Puget-Théniers et du Bancairon, les F.F.I^ par Thorenc, marchent vers Grasse ; par Gréolières et Coursegoules atteignent bientôt le Loup ; la jonction sera faite avec les troupes américaines. Un groupe, par le Col Saint-Martin, essaie d'arriver à Saint-Martin-Vésubie. Un autre s'installe à Plan du Var. Les F. T. P. ont occupé Levens . Les réactions allemandes sont vives 1 l'Est du Var. Il n'est pas dans notre intention d'entrer dans le détail des opérations qui nous entrainerait trop loin. Remarquons seulement l'avance relativement aisée des troupes américaines jusqu'au Var qu'elles atteignent et bordent le 27 août, avec l'intention de s'y arrêter ; en effet, la mission du Général commandant la 1ère A.B.T.F. américaine est seulement de couvrir le flanc droit de la 6ème armée. Il faudra, pour les amener à franchir le Var, l'action des F.F.I, sur Levens véritable verrou qui commande le confluent du Var et de la Vésubie où à la demande des chefs F.F.I, ils franchiront le Var et s'empareront de la ville de Levens . Il faudra également le retard mis par la 90ème division d'infanterie allemande, stationnée dans la vallée du Pô et dont le but était de venir renforcer la défense le long du Var. Cette division allemande fut retardée d'au moins quatre jours par les héroïques combats menés par les maquisards italiens tenant les cols frontaliers débouchant sur les vallées de la Vësubie et de la Gordolasque. Il faudra enfin le réel climat d'insécurité créé dans les villes ,à Nice surtout par les grèves paralysantes, les attentats qui se multiplient, l'audace des groupes F.F.I, et des résistants locaux dans la vallée de la Vésubie pour que les Allemands envisagent d'évacuer la rive, gauche du Var. . Le soulèvement niçois du 28 août ne fera que la précipiter. Le 29 les Américains franchissent le Var, poursuivent vers Menton qu'ils atteignent le 6 septembre. Sapin va tenter une offensive qui partant de la Bollène-Vésubie aura pour but de deg ager la forêt de Turini, et si possible, tout le massif de l'Authîon. Sans appui américain, cette offensive échoue. Les Allemands évacueront Saint— Mar tin «Vêsubie où les Américains s'installent le 9 septembre. Les Allemands s'installeront alors solidement dans le massif de l'Authion, à l'Est d'une ligne partant du col de Fenestre, passant par Belvédère, Turini, longeant la Bévera jusqu'au pont Saint-Louis, à Menton. - 22 - La majeure partie du département a été libérée, on l'a vu, grâce à l'action des F.F.I, qui ont permis aux Américains une occupation du terrain avec des risques minimes. Cependant, pour des raisons dont on ne nous en voudra pas de ne point les aborder ici, un des premiers actes du Général de GAULLE ^ President du Gouvernement Provisoire, sera de dissoudre, par une décision du 28 août 1944, l'état- major national des F.F.I et tous les organismes de commandement et états— majors existant à Paris et dans les départements libérés. Ce sera, pour les résistants, le renoncement à l'espoir fréquemment exprimé dans la clandestinité, de voir une nouvelle armée française naître des F.F.I. C'est au contraire à l'amalgame des F.F.I, et des troupes F.F.L. et armée d'Afrique que vont procéder les chefs de 1 ' armée . Nous nous proposerons donc à présent d'examiner dans quelles conditions les F.F.I. nées du maquis ont été intégrées dans la première armée française et quelle part les troupes qui en sont issues ont prise à la libération définitive du département, soit du début septembre 44 à mars 45. Le general de division aérienne COCHET, délégué militaire, pour le théâtre d'opération sud, désigne à la date du 28 août le colonel LANUSSE comme Commandant du Groupe de Subdivision des Alpes-Mari. times et des Basses-Alpes et le chargea du commandement F.F.I, de ces deux subdivisions ; le commandant. LECUYER, chef départemental F.F.I. passait donc, sous les ordres du colonel LANUSSE. Le général COCHET donna au colonel LANUSSE la mission d'assurer, en liaison avec les troupes américaines, la couverture du flanc droit des armées alliées sur les Alpes et la route de la corniche. II devait profiter de toute occasion favorable pour progresser jusqu'aux cols. Mais il. lui était recommandé d'éviter de courir des risques excessifs et en aucun cas de se lancer à l'attaque de défenses solidement organisées. Le colonel LANUSSE avait donc à exercer simultanément un commandement territorial et prendre part aux opérations en liaison avec la 1ère A.B.T.F. américaine vis à vis de laquelle sa position était mal définie, En effets en fait, et ceci est un des premiers caractères que nous relèverons, le commandement était exercé par le général américain FREDERIR. Les troupes U.S. entretenaient des rapports assez cordiaux avec les troupes nées directement du maquis ; cependant, le peu de confiance qu'ils avaient en elles les incita à les utiliser, au début, surtout pour des patrouilles. Les rapports étaient plus tendus entre - 23 - Américains et troupes F.F.I, nées, il faut bien le dire, assez souvent au dernier moment dans les villes. Le colonel LANUSSE arriva à Nice le 3 septembre. Faisant confiance au Commandant LECUYER, il le laissa former début septembre cinq bataillons avec des troupes nées du maquis auxquelles s'ajoutaient des volontaires. Estérel 9 (9ème B.C. A.) à Antibes 19 Corniche 24 (24e B.C. A.) Ville.franche2) Riviera 18 (18ème B.C. A,) à Cannes 14 Corniche 22 (22ème B.C. A.) à Menton 20 Haute Tinée (74ëme B.A.F.) à Nice 20 I compagnie du train à Nice 2 off. off. off. off. off. off. 264 383 412 367 441 31 HT HT HT HT HT HT Début octobre LECUYER formera à Nice deux nouveaux bataillons venant s'ajouter aux précédents. Riviéra 25 (25 ème B.C. A.) Estérel 12 (12 ème B.C. A.) On constatera que chaque nouveau bataillon né du maquis portait un nom permettant de le rattacher à une unité de tradition. Pendant ce temps, la défense du front était assurée : - à l'Est et au Nord de Menton par deux bataillons US et un détachement français de 350 hommes. - dans la Vésubie par le 5O9ème bataillon de parachutistes américains et un détachement français - dans la Tinée par le 551ème bataillon de parachutistes américains et un détachement français de 650 hommes. Ces détachements français étaient ceux solidement structurés et encadrés qui avaient pu passer directement des combats du maquis aux combats aux cotés des Américains, en particulier les compagnies Hochcorn et Morgan. La mise sur pied des bataillons issus des F.F.I, se heurta dès le début à des difficultés matérielles et fut ralentie par un conflit entre le général commandant la 15ème région et le commandement F.F.I, des AlpesMaritimes et des Basses-Alpes. Ce dernier réussit pourtant à obtenir du général commandant la 1ère armée la constitution d'un détachement tactique appelé groupement alpin sud (GAS) constitué de troupes issues des F.F.I. , et faisant partie intégrante de la 1ère armée française. Quant aux difficultés matérielles, la simple lecture de quelques extraits d'un rapport daté de janvier 45 les indique : "le matériel est nettement insuffisant". Si les hommes sont habil- - 24 - lés à l'américaine, ils n'ont qu'une tenue, une chemise, un caleçon, une paire de chaussures ..." L'armement est disparate. Si un bataillon ne possède que des fusils anglais, les munitions correspondantes manquent. Ailleurs, il y a 36 catégories d'armes ramassées au gré des combats. Cependant, le moral est généralement bon. Venus des différents mouvements de la résistance, (F. T. P., O.R.A. , C.F.L. maquis italiens); appartenant à différents partis politiques, maintenant mélangés officiers et hommes se sont soudes pour former des équipes homogènes, où on parle surtout de la libération du pays, tout en conservant son idéal. En général, les résistants se sont unis autour d'un homme, lui ont fait confiance, se sont battus avec lui. La cohésion de l'équipe tient souvent à la personnalité du chef. Or, cette cohésion est mise souvent en péril pour deux raisons i la première, c'est la délicate homologation des grades F.F.I, et de ceux en vigueur dans l'armée française. Plus d'un chef maquisard, qui a -: fait ses preuves, se voit retiré dans l'armée un grade qui était le sien dans les F.F.I. La deuxième c'est que LECUYER, fidèle aux conceptions du maquis , a constitué des bataillons à faible effectif, 350 hommes en moyenne, éminemment maniables, alors que. l'effectif réglementaire d'un bataillon de marche est de 799 hommes. Des remarques lui seront faites et des ordres lui seront donnés de grouper deux à deux les bataillons F.F.I. pour créer des bataillons réguliers. Mais cette refonte contribue encore à saper le moral F.F.I. : qui dit refonte dit nouveaux cadres, nouveaux chefs ; or la cohésion tenait essentiellement à cet esprit qui rassemblait autour d'un homme d'autres hommes ; à la discipline née de la persuasion succéda celle de la contrainte. il était dans le dessein des Améri■^en*' 1rs F . "P T. ^ substituer à leurs . f t < '^ \> '^o î.^rc, Vers la fin du '' i sr> ïî " m ^T".l rut réalisé : ' J1 rie Lestang) >- - * , ^ ' -' W 9 et du batail1 * » ',i c , ^'"^tfll 1er a dans la . -i rJt [ i f r-jne cm_ linoe, Isola. r t.*, \" r 'j 1 ï» i 2 {< dp . de vaisseau t l u c1 bot cii ] Uni Corniche 24 ^■"i*1 . <- ' ^ ri :,! - ! 1 e dans la rég 1 u 0- u e o a i. u. L — S a u Veul . Quelques éléments rattachés au bataillon Corniche 25 s'installent à Saint-Martin-Vésubie et Roquebilliëre. i > ■ ( > Cependant j cains de voir pro2re"c""'" troupes pour assrrvr ' <-> mois d'octobre " ^ *^ v _ - 25 - L'ossature américaine du dispositif de la Tinée sera constituée par le 551ème bataillon de parachutistes américains. Le bataillon Corniche 22, en formation à Menton, va être mis également à la disposition des Américains. Il opérera dans la région de Sospel. La défense de la Vésubie est assurée par le 5O9ème bataillon de parachutistes américains et un important groupe d'Italiens. Par suite du manque de moyens, la cohésion de ce dispositif laissait à désirer ; les bataillons étaient livrés à eux-mêmes ; le commandement américain ne s'immisça en rien dans leur vie intérieure. Pendant cette période qui s'étend en gros jusqu'au 15 novembre, que se passa-t-il ? L'ennemi possédait de bons observatoires. Il exécutait des tirs de harcèlement sur les emplacements occupés. L'activité se borna à l'exécution de patrouilles dont certaines pénétrèrent en Italie à plusieurs reprises, en particulier dans les ravins de Castiglione et de Mollières, où elles poussèrent jusqu'à la Testa de la Rubina et effectuèrent des destructions. Des rencontres eurent lieu : - le 18 septembre à 7 km au N.E. d' Isola (5 disparus) - le 3 novembre à la Testa de la Rubina (I homme du bataillon corniche 24 et 4 Américains disparus) - le 12 au Planet, à 4 km au N.E. d' Isola : 2 prisonniers allemands furent capturés par le bataillon des volontaires étrangers. Dans la région de Sospel, l'artillerie américaine effectue plusieurs bombardements. Les Allemands évacuèrent le 27 oe> tobre la ville qui fut immédiatement occupée par les Américains et des éléments du Bataillon Corniche. 22. Vers le 15 novembre, l'ennemi par suite des chutes de neige, évacua les postes qu'il tenait sur les crêtes ; le contact devint lâche et l'activité des patrouilr les se ralentit. Cette période fut mise à profit pour pousser plus loin l'organisation des bataillons F.F.I. Du 16 au 21 novembre, la 1ère A.B.T.F. américaine fut relevée par la 44ème demi -brigade anti-aérienne américaine. De même, le dispositif F.F.I, fut remanié du 1 au 10 décembre. - Le groupe de bataillon N° 1 fut groupé dans la région de Menton - Le groupe de bataillon N° 2 occupa la Haute Tinée et la région de Valdeblore - Le groupe de bataillon N° 3 dans lequel on retrouvait les Italiens de Nutto, les groupes Corsica et Wolkoff s'organisa dans la vallée de la Vésubie. - Beuil. Un 26 centre d'éclaireurs skieurs fut installe à Cependant, quelques bataillons F.F.I, continuaient d'exister avec leur structure d'antan, non régulière de 350 hommes. A la fin du mois de décembre, le général commandant la 15ème région donna l'ordre de suspendre le ravitaillement et le paiement de la solde des bataillons non réguliers. Le commandant du Groupement Alpin Sud décida de conserver au Bataillon de la Haute Tinêe, constitué d'étrangers» son caractère propre et de grouper les autres bataillons deux à deux. Les bataillons perdirent alors leur nom d'origine pour prendre un numéro. Cette nouvelle refonte fit davantage perdre aux bataillons F.F.I, leur caractère propre, l'anonymat militaire traditionnel fit des progrès . C'est ainsi ']ik - lis bdtr*i lions rstprrl 12 et Riviêra 18 de~ 1 ^s *-3 ai'1 ts ers i 44ème demi-bri .,id<? ' r< ses batailloTio qi i âc fin du mois. La dé+Pi exclusivement ^orf * c «- • * ! U'.t p. La lente. int°^]""i & ** cipiter. Au Ht;Si'"- « cessait de f «t " 1ère division itu. * gressivement 'cnx" bataillons I- ip ti tueront la ^t^ R unités de lVr'rCc d'A r(> " relever la 4'^ rT' Vr événements d«'"isifc v tement aux main-- oe i populations Italie est i dLt. ! c Tinëe, encore appe' ' ->fn( fut pas rattaché à un <"• ^irTiri commandant- la leu a l'arriére certains de Irot ^és sur l'Allemagne à la ' ( id fini l' t de la Vésubie fut alors - '* , iff i-s F.F.I. :" " * cOTimencer pour elles. t> i ] . f ' r. •* i'5^,£-;e allait se pré> •" .,'*," *ï noïit alpin sud r. ■> - '- t-3-t-Lnue autonome. La >" - o u uit du mois pro- ' br~" s'xâr Hiiëricaine . Les 'i t ' ■/( iu refondus et cons?it;. -ror^aux cotés d'autres <y -* 1 lé bataillon c autre. Il d - ! j <-)T t I ' •i/rht1 2.4 et Riviéra 25 de- « . X r,77 - * ^;. i 4 et Corniche 22 de- " ) - ii i, r" '\7 L. achève de rHt' ^r ' - ^TT.f Au moment où des ur'.v r i' ve qui reste du dépar,?t ;? Cfr. .Litre, nj le martyre des ^rt ïïc.iinm "nt été déportées en f, ->~(m-, ,r( ejvt p convient de sou- - 27 - ligner ce fait ,,. : ce sont les Français aidés d'un bataillon de volontaires étrangers qui s'apprêtent à libérer un des derniers départements Français encore partiellement occupés et, parmi ces français, mêlés, nous trouvons les jeunes héros des maquis aux cotés de ceux qui se sont chargés de gloire en Afrique. Le secteur va être ainsi réorganisé : - Le secteur Sud, de Menton au col de Raus est tenu par l'infanterie de la Division. - Le secteur Nord, du col de Raus au Nord de SaintEtienne de Tinëe est tenu par les unités rattachées : le 3ème R.I.A., le 21/15 (volontaires étrangers) et 11/18 régiment de tirailleurs sénégalais arrivé en renfort, début avril. Du côté de l'ennemi, le secteur est tenu de Vj'ntimille au Col de Tende par la 34 ème division d'infanterie allemande avec quelques unités italiennes rattachées. Plus au nord, par la division LITTORIO italienne. Le front suit la frontière de Menton à la cime du Bosc pour englober une portion du territoire français jusqu'à Saint-Martin-Vësubie et rejoindre ensuite la frontière. La position essentielle tenue par l'ennemi est le massif de l'Authion, fortement défendu et d'accès très difficile, ouvrant sur la vallée de la Roya. L'attaque sera déclenchée le 10 avril 1945. Nous ne la décrirons pas dans les détails, mais l'on peut imaginer les souffrances subies et l'héroïsme déployé dans des conditions climatiques difficiles face à un ennemi solidement accroché au terrain. Le 17 avril, soit après une semaine de divers combats, on note que dans l'ensemble l'ennemi maintient partout une sérieuse résistance. Il semble vouloir livrer le plus longtemps possible des combats retardataires sur la rive droite de la Roya pour lui permettre de s'organiser sur la rive gauche en s ' appuyant sur la ligne fortifiée italienne. Mais le mordant du 3ème R.I.A. et du bataillon de volontaires étrangers a peu à peu raison de la résistance ennemie. Le 23 avril, les Allemands commencent à décrocher ; en effet la 5ème et la 8ème Armées américaines avancent en Italie. L'attaque menée du 10 au 22 avril a amené les troupes françaises jusqu'à la Roya et a pratiquement libéré le territoire français du Sud-Est encore occupé par l'ennemi. Seuls, Saorge et Fontan ne sont pas encore définitivement tenus. Cependant, l'avance américaine en Italie va obliger l'ennemi à un décrochage général de l'Italie du Nord. Le 26 avril, Vintimille, Olivetto, San Michèle Airole, sont occupées et nos éléments s'alignent sur la Roya, 28 - Fontan et Saorge sont 1 ibères , le col de Tende est atteint. Il s'agit maintenant d'exploiter la victoire, de pénétrer en Italie. En raison des destructions, la route du col de Tende est inutilisable. Le génie de la 1ère D.F.L. va alors accomplir l'exploit, en dépit des difficultés considérables provenant du mauvais état de la route et de son étroitesse, des destructions ennemies auxquelles s'ajoutent d'abondantes chutes de neige, de rendre praticable en 3 jours la route du col de la Lombarde, d1 Isola à Viuadio. La 1ère D.F.L. passe en Italie où les germanofascistes sont en pleine, déroute dans la vallée du Pô. Les Alpes-Maritimes sont libérées de toute occupation étrangère, mais à quel prix : entre le 10 et le 29 avril la division a eu 205 tués et 782 blessés. S'ajoutent à ceux-là tous ceux qui ont trouve la mort dans les maquis. Les combattants en uniforme ont rejoint dans la gloire les combattants sans uniforme- Joseph GIRARD