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TFE Matrice couverture AS

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Haute École « Groupe ICHEC-ECAM-ISFSC »
Département : Institut supérieur de Formation sociale et de Communication
Rue de la Poste 111
1030 Bruxelles
BACHELIER : Assistant Social
Comment concilier éthique et cadre du travail ? Quelles sont les
marges de manœuvre du travailleur social?
Travail de fin d’études
Présenté par Farah EL FIKRI
N° de matricule : 192040
En vue de l’obtention du diplôme de
Bachelier(ière) – Assistante Sociale
Mme
Promoteur :
ou M Cécile Hees
Session de Juin 2022
1
2
REMERCIEMENTS :
Au terme de ce travail je tiens à remercier toutes les personnes qui ont directement ou
indirectement contribué à l’élaboration de mon travail.
Tout d’abord, j’exprime toute ma gratitude à mon ancienne maître de stage
Benabdessadak Hafssa, qui a été un soutien inégalable pour moi.
Ainsi que ma maître de stage et le reste de l’équipe de m’avoir accompagné tout le long
de mon stage en prenant le temps de répondre à mes questions, de m’expliquer le travail effectué
au sein d’un hôpital public.
Ensuite, je tiens également à remercier ma promotrice Mme. Cécile Hees d’avoir été
présente pour moi tout le long de mon travail et qui m’a poussé à aller plus loin dans ma
réflexion.
3
TABLE DES MATIERES :
4
INTRODUCTION :
5
CHAPITRE I : PRESENTATION DE L’INSTITUTION DE
STAGE
INTRODUCTION
Dans un premier temps, avant de rentrer dans le vif de la question qui anime ma réflexion pour ce
travail, je présenterais la structure et les missions d’un service de gériatrie. Je tenterais également
de mettre en évidence l’articulation de l’accompagnement social au cours d’un « projet
thérapeutique ». Sur base de mon expérience, je partagerais mon analyse de la méthode de travail
du service social. Il est important de poser le cadre afin de mieux comprendre les enjeux qui seront
discuter dans la suite de ce travail.
1. SERVICE DE GERIATRIE
1.1 PRÉSENTATION DU SERVICE DE GÉRIATRIE D’UN HÔPITAL PUBLIC
Pour mon stage de dernière année de formation d’assistante sociale, j’ai choisi d’ intégrer le
service gériatrie d’un hôpital public située au centre de Bruxelles. J’ai rejoint l’équipe
pluridisciplinaires de l’hôpital Brugmann qui ma permise de découvrir l’essence du travail social
dans un accompagnement en vue de la réinsertion du patient dans son milieu de vie ou de
l’insertion en centre de revalidation.
1.2 PUBLIC CIBLE
La gériatrie s’adresse aux patients âgés de plus de 75 ans. Mais ce n’est pas que la question de
l’âge qui définit le patient gériatrique mais plutôt un ensemble de caractéristiques telles que :
-
Souffrir de plusieurs maladies ou d’une maladie chronique
-
Traitement à base de nombreux médicaments
-
Présenter des risques de dénutrition, dépendre d’une aide pour les tâches quotidiennes
-
Besoin de rester sous observation médical à la suite de consommation de médicaments
-
Présenter des difficultés psychologiques et sociales
Ces caractéristiques expliquent la fragilité et la régression fonctionnelles des personnes âgées
hospitalisées. Cette fragilité expose également à l’apparition d’autres problèmes tels que les
6
chutes, le delirium (syndrome confusionnel aigu), l’incontinence, la dénutrition, la déshydratation,
les troubles de la mémoire ou encore la dépression. (https://www.saintluc.be/fr/geriatriepresentation#:~:text=La%20g%C3%A9riatrie%20s'adresse%20aux,Prendre%20de%20nombreu
x%20m%C3%A9dicaments)
Outres les fragilités communes, le public gériatrique est aussi varié. Les patients sont issus de
différents milieux sociaux et culturels. Les besoins vont dépendre des situations individuelles et
des aspirations du patients. ( A développer : confrontations de 2 populations selon le site
laeken /schaerbeek barrière de la langue ) .
1.2 MISSIONS DU SERVICE DE GÉRIATRIE
La clinique de Gériatrie assure une prise en charge pluridisciplinaire, dans laquelle chaque membre
de l'équipe soignante est impliqué dans une démarche diagnostique et thérapeutique à visée
résolument humaine.
Ce service accueille des patients âgés de plus de 75 ans qui souffrent de pathologies invalidantes.
Les patients peuvent subir une perte soudaine ou progressive de leur autonomie. Une prise en
charge global est le plus souvent nécessaire, c’est pourquoi l’équipe soignante est pluridisciplinaire
et se compose des professionnels suivant :
7
Les missions du service sont diviser en plusieurs axes :

La construction d’un réseau de soins

Le personnel soignant se charge de construire autour du patient âgé fragile devant
être hospitalisé, un réseau de soignants et de soins de qualité qui permet la meilleure
prise en compte de ses spécificités et la continuité des soins.

Adaptation des soins
Le gériatre peut proposer des adaptations de traitements, un plan de soins ou encore la
réalisation d’un bilan complémentaire.

Assurer la continuité des soins
Le but est d'optimiser la sortie de l’hôpital et éviter les hospitalisations inutiles en favorisant
la collaboration des différents intervenants hospitaliers et extrahospitaliers. Le service de
gériatrie développe des partenariats et des réseaux de collaboration avec diverses structures
de soins (services de revalidation, maisons de repos et de soins, médecins traitants, services
de soins à domicile.).
Selon l’emplacement de l’hôpital, qui compte 2 sites, la « clientèle » va être différente.
Bien que le public cible reste le même. J’ai pu identifier quelques freins qui resurgissent
particulièrement avec une population plus « précaire ». J’entends ici par précarité, la
barrière de la langue, l’accès à la sécurité sociale. Je détaillerais cet aspect dans un autre
8
point de ce travail. Il va de soi que ces obstacles impactent l’accompagnement qui se
veut au plus proche des besoins du patient.
Au travers de cette expérience, j’ai pu exploiter une autre facette du travail social et me
rendre compte des réalités du terrain, particulièrement dans service gériatrique d’un
hôpital public.
qui a connu des ajustements à la suite de la crise sanitaire qui a perturbée l’organisation
des soins en interne mais aussi avec les institutions externes. Comme partout ailleurs, il
a fallu s’adapter à de nouveaux protocoles et redoubler de prudence avec une population
fragile face au virus du COVID 19. Pour assurer le bon déroulement des soins, les
admissions ainsi que les sortie devaient être organisées avec beaucoup d’attention.
(impacté par la crise COVID : différents de hors covid).
Le service social quant à lui, intervient en réseau et toujours dans l’intérêt du patient afin
de
garantir
un
accès
égal
à
une
médecine
de
qualité
pour
tous.
Ses missions sont axées sur les aspects essentiels de la vie tels que la gestion des
finances, l’aspect juridique, administratif et familial. Il me semble évident de rappeler que
le travailleur social garantie un respect du secret professionnel et agis conformément au
code
de
déontologie.
1.3 QUELQUES PRINCIPES DE BASE DU TRAVAIL SOCIAL EN MILIEU HOSPITALIER
Selon l’organisation Mondiale de la Santé, la définition de la santé est la suivant
« La
:
santé c’est un état de bien-être physique, mental et social »
Sur base de cette courte définition, nous pouvons détailler tous les aspects qui
interagissent directement ou indirectement avec l’état général de santé d’un individu.
La philosophie de l’hôpital Brugmann se base sur des principes qui place l’humain au
cœur des actions et des réflexions.
L’être humain comme unité indivisible : le travail social contribue activement à apporter
une attention maximale à la situation globale du patient et de son environnement.
Interaction entre le patient et son environnement : le bien être du patient dépend de la
qualité de ses relations avec le contexte social et le réseau d’aide. Le travail social se
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concentre sur le développement, le maintien, le soutien et la structuration éventuelle de
ces interactions.
L’autonomie : le travail social est émancipateur. Le patient et son entourage jouent un
rôle essentiel dans la définition des objectifs du processus d’accompagnement visant à
l’autonomie (physique et psychique).
Soins sur mesure : le travail social veille à ce que les expériences du patient et de son
entourage, ses normes, ses valeurs, sa culture, son histoire soient respectées et
intégrées dans le processus de soins. ( https://www.chu-brugmann.be/fr)
Collaboration multidisciplinaire : le travailleur social est un partenaire de l’équipe
multidisciplinaire et fait l’apport d’une vision environnementale du patient
1.5 LES MISSION GENERALES DU SERVICE SOCIAL DE L’HOPITAL BRUGMANN

Ecoute active du patient et sa famille (entretiens relatifs aux problèmes liés à
l’hospitalisation, à l’acceptation de l’état de santé…).

Evaluation des difficultés sociales pouvant être un frein à la prise en charge
globale du patient.

Evaluer les modifications à apporter à la vie quotidienne en raison de la maladie.
Proposer et mettre en œuvre les solutions les plus opportunes en accord avec le
patient et si possible sa famille.

Informer les patients en matière de législation et de ressources institutionnelles
intra et extra muros (INAMI, CPAS, Ministère, centres de santé mentale…) et les
aider à accomplir les démarches nécessaires.

Maintenir, développer les liens du patient avec l’extérieur (maintien des assises
existantes).

Participer au lien entre le patient, sa famille, son entourage, d’une part et l’équipe
soignante d’autre part.

Rétablir les droits sociaux des patients démunis.

Participer à l’élaboration du projet de sortie du patient et organiser concrètement
la mise en place des relais et des aides existantes si nécessaire.

Assurer la réinsertion optimale des patients en fin d’hospitalisation

Tenir à jour le dossier social du patient. Participer au travail d’équipe par un apport
actif.
10

Informer et sensibiliser les médecins et les autres membres du personnel
hospitalier au contexte social (des contextes favorisant l’apparition des affections
ou accidents, des facteurs individuels, familiaux, locaux, juridiques ou
professionnels fragilisant certaines catégories sociales).

Tisser les liens et développer les collaborations avec les aides extra-muros ;
contribuer au développement des filières et des réseaux de prise en charge
sociale.

Participer à l’identification des besoins et des difficultés qui font obstacle au bon
fonctionnement du processus de soin et ce de manière multidisciplinaire et
transmettre aux directions concernées les solutions préconisées.

Assurer le professionnalisme et la qualité des prestations par l’organisation et la
participation à des formations, le suivi actif à divers groupes de travail…

Enregistrer les données sociales et développer les outils statistiques de manière
à mettre en évidence le rôle social de l’hôpital, et à adapter notre offre de soins à
notre patientèle.

S’attacher au développement de l’information et des communications entres
services.

Concevoir des modalités de coordination et de communication optimale avec les
autres institutions.1
En dehors des tâches ponctuelles et communes au service social général, l’implication
du travailleurs social au sein du service de gériatrie se manifeste à travers :
 La rencontre de chaque patient ainsi que sa famille et/ou son entourage, dès le
début de son hospitalisation. Le premier entretien sert à déterminer d’où vient le
patient et dans quelles conditions il vivait (vit-il dans un appartement ou une
maison ? Vit-il seul ou accompagné ? L’accompagnant principal est-il épuisé ?
Avait-il de l’aide avant ? Si non, souhaiterait-il en avoir ? …)
 Des échanges journaliers avec l’ergothérapeute, le kinésithérapeute et les
infirmières, tout au long de l’hospitalisation du patient. Ces échanges journaliers
nous permettent en tant que travailleurs sociaux d’être informés des capacités de
récupération d’autonomie et donc de travailler tout au long de l’hospitalisation avec
le patient et son entourage, l’après hospitalisation.
 Une réunion d’équipe pluridisciplinaire hebdomadaire. Ensemble l’équipe décidera
dès le début de l’hospitalisation d’un projet, que le travailleur social soumettra au
1
https://www.chu-brugmann.be/fr/admin/social/
11
patient et à sa famille. Chaque semaine, l’équipe réévaluera la possibilité de
poursuivre le projet en fonction des souhaits et de l’évolution du patient.
 La mise en place concrète d’un projet de sortie pour le patient. Le travailleur social
organise une ou plusieurs réunions de famille avec les intervenants internes et
externes nécessaires (médecin traitant, famille, infirmier à domicile, équipe de
l’hôpital). Le travailleur social s’assure du maintien ou met en place un réseau
d’aide professionnelle autour de nos patients gériatriques fragilisés lorsqu’ils
retournent à domicile. Si nécessaire il organise un placement ou un transfert en
revalidation.2
1.4 LE ROLE DE L’ASSISTANT SOCIAL SUR LE TERRAIN
Le parcours du patient commence souvent par son admission aux urgences des suites
d’un accident, d’une chute ou d’un état de régression.
Dès lors, l’équipe organise la mise les intervention de chacun durant la réunion d’équipe
qui se tient toutes les semaines avec les ergothérapeutes, les médecins, l’infirmière en
chef, la psychologue, la neuropsychologue et la diététicienne.
La réunion du personnel est un moment d’échange d’expertise car chaque soignant
peut partager un avis qui concerne le diagnostic du patient. Cette étape est essentielle
pour établir un projet thérapeutique le plus adapté aux besoins du patient. Par la suite,
cette analyse permettra la bonne coordination des soins au moment de la sortie.
Par ailleurs, cette réunion permet également de faire le point sur les actions qui étaient
envisagées et d’observer les résultats ou les difficultés rencontrées. Les soignants
ramènent de nouveaux éléments qui contribuent à l’avancement du projet ou à son
réajustement.
Le rôle de l’assistant social va être de s’assurer que le patient est en ordre de mutuelle
pour qu’il puisse bénéficier des prise en charge des frais d’hospitalisation. Si ce n’est
pas le cas, le séjour en milieu hospitalier sera plus court. Seul les bilans essentiels seront
faire sans intervention de la mutuelle les frais sont couteux.
L’assistant sociale recherche une solution pour faciliter l’accès aux soins de son patient,
il devrait tenter de régler la situation s’il s’agit d’impayés auprès de la mutuelle. Si aucune
solution ne se dégage dans ce sens, l’assistant social sollicite une intervention ponctuelle
du CPAS.
2
https://www.chu-brugmann.be/fr/admin/social/geria.asp
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Sur cet aspect, le travailleur social entretien une étroite collaboration avec le service des
admissions et le service de facturations pour mettre en place des procédures préventives.
Il s’agit de récolter toutes les informations qui permettrait de mieux anticiper la situation
des patients en précarité financière et sociale. Il assurera le relais vers les organismes
compétents ou des institutions d’aide, comme cité plus haut : le CPAS.
Afin de mieux définir les suites de l’accompagnement de la personne âgée, le travailleur
social effectue une enquête sociale du patient auprès de ses proches pour connaitre
davantage les raisons de son hospitalisation. Les finalités de cette enquête sont aussi de
connaitre les antécédents du patient et d’étudier les possibilités de retour au domicile
dans les meilleures conditions. Evidemment, le patient est informé de toutes les
démarches, en principe son bien-être prime sur toute autre décision.
Les résultats de l’enquête seront partager en réunion d’équipe dans le but de préparer
un programme de sortie qui tiennent comptent des avis de tous. C’est un événement qui
implique les membres de l’équipe dans la visite de lieu de vie, d’un centre de revalidation,
etc.
Néanmoins, il peut arriver que dans des situations, des conflits d’intérêt ou de valeurs
surgissent, c’est pourquoi je me suis penchée sur la question de l’éthique dans le travail
social
Dans un prochain exemple, j’ai choisi d’illustrer le conflit qui oppose mes valeurs et ma
vision de l’éthique au travail social effectué.
13
2. ANALYSE DE SITUATIONS REELES
2.1 Histoire de Madame Lombie
Contexte de la demande : Suite à une hospitalisation, une patiente voudrait réintégrer son domicile
tout
en
bénéficiant
de
quelques
aides
pour
les
tâches
quotidiennes.
Madame Lombie est âgée de 68 ans, elle vit seule et a toujours été autonome. Elle est indépendante
et ne nécessitait pas d’aide avant son admission à l’hôpital. Elle partage une belle complicité avec
sa sœur qui lui rend visite presque tous les jours pour déjeuner, faire les courses et se balader.
Elle a été conduite à l’hôpital à la suite d’une subite chute dans la rue en ratant une marche qu’elle
n’a pas vu mais qui lui a valu une fracture.
Au cours de son hospitalisation Madame Lombie a subi plusieurs examens et bilans médicaux qui
ont révélé une masse cancéreuse localisée dans la poitrine. Le diagnostic n’annonce pas de bonne
nouvelles, les métastases se sont propagées dans les poumons. Les médecins se prononcent sur ses
jours et estime qu’il ne lui reste que 3 mois, voir 6 mois à vivre.
Les médecins restent perplexes face à cette nouvelle et se demandent comment une masse d’une
telle ampleur a pu lui échapper. Au fil des examens neurologiques et psychologique, ils constatent
un début de démence. Pourtant, Mme Lombie communique aisément et ses propos sont tout à fait
cohérents. Mais quelques heures après, elle ne se souvient plus de ses conversations.
Au vu des résultats, les médecins préconisaient à Mme d’intégrer une maison de repos car le retour
au domicile ne leur semblait pas être adapté. Cette décision est inenvisageable pour les médecins,
de cette manière, elle se mettrait en danger. La solution la plus adéquate serait un placement en
maison de repos.
Au cours d’un échange avec Mme, les soignants lui ont soumis la possibilité d’intégrer une
maisons de repos mais Mme n’était pas enchantée. Elle exprima sans immédiatement un refus
catégorique. Elle ne s’imagine pas une seule seconde passer le reste de ses jours dans
l’environnement d’un centre. Elle trouve que c’est synonyme d’une mort lente… Son Souhait le
plus cher est de réintégrer son domicile Elle voudrait absolument retourner au domicile et si
possible avec quelques aides spécifiques mais les médecins sont catégoriques et ils trouvent que
madame est incapable de rentrer à la maison du a sa démence.
S’en est suivi des démarches pour essayer de faire changer d’avis à la patiente et lui montrer des
brochures de maisons de repos, des flyers ect. Une réunion s’est organisée avec la sœur de la
patiente qui était aussi mitigée sur la décision de retourner au domicile. Elle pense que l’équipe
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sait mieux ce qu’il faudrait pour sa sœur mais d’un coté elle voudrait quand même que sa sœur
soit épanoui et que ces souhaits soient réalisés.
Le problème c’est que madame s’est sentie incomprise et pas écouter. Et j’avais l’impression que
comme le choix finale est tombé on écoutait pas vraiment les besoins et les envies de madame.
Certes elle oubliait la conversation après quelques heures mais quand on lui en parlait de nouveau
c’était comme une nouvelle annonce qui tombait pour elle.
Les médecins s’appuyaient sur le fait qu’elle ne se souviendrait pas pour l’« obliger » un placement
de repos.
On voit donc ici que les enjeux des médecins et les enjeux du service sociale sont différents chacun
est pris par ses missions par son travail ce qui crée un certains fossés dans la prise en charge du
patient.
Le service social est la pour assurer l’accompagnement social et établir le projet de sortie avec le
patient et sa famille
Le rôle du médecin spécialiste en gériatrie prend les décisions les plus adaptées possibles pour
optimiser l’état fonctionnel des malades âgés, maintenir leur bien-être et leur autonomie.
Il rationnalise les traitements médicamenteux.
Il doit appréhender la santé de la personne âgée dans une approche globale tant sur le plan
physique (interactions des maladies entre elles) que psychologique. De ce fait, cette posture
requiert une vision pluridisciplinaire exigeant une étroite collaboration avec différents
professionnels de la santé (médecin généraliste, infirmier, oncologue, kiné, psychologue,
neuropsychologue). Le gériatre joue un rôle essentiel de coordination entre le patient, la famille
et les différents intervenants.
La maladie ou la fin de vie sont des circonstances délicates à gérer pour le malade et/ou
l’entourage, le médecin doit trouver les mots adéquats et faire preuve de disponibilité face à
l’épreuve que les personnes endurent. Son rôle ne s’arrête pas après l’hospitalisation du patient,
il assure également le suivi médical et social (retour au domicile, placement dans la famille ou en
institution)3
Depuis l’apparition du Covid et la crise sanitaire qui en résulte, le secteur de la santé est confronté
à de fortes tensions d’autant plus palpables à l’échelle sociale.
Parmi les personnes les plus exposés à cette crise sanitaire il y a : les enfants, les personnes vivant
des violences dans le foyer, les personnes sans domiciles fixes, les personnes isolées et âgées.
Durant l’épidémie il y a eu une explosions d’entrants à l’hôpital, dans les soins intensifs qui a
généré une énorme surcharge de travail pour le corps médical et pour les travailleurs sociaux, ils
3
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se sont retrouvée épuisés et vidées de leur capacités, c’était une périodes où ils allaient au-delà de
leur missions professionnelles pour leur donnée les meilleurs soin de santé où leur accordée le
meilleur après leur hospitalisation.
Durant mon stage, ma maître de stage ainsi que les collègues AS, m’ont fait part de leur expérience
à l’hôpital, il était compliqué de travailler dans de tels conditions car l’une des principales mission
de l’AS est de :
o
Ecouter le patient et sa famille (entretiens relatifs aux problèmes liés à l’hospitalisation, à
l’acceptation de l’état de santé…).
o
Maintenir, développer les liens du patient avec l’extérieur (maintien des assises
existantes).
En effet, il s’agirait de rencontrer le patient et sa famille afin de les accompagner ensemble dans
le projet thérapeutique. Mais durant la crise sanitaire que nous traversons avec Covid-19, les
possibilités d’organiser des rencontres restent très restreintes, surtout en milieu hospitalier pour
qui les protocoles de sécurité ont été renforcés. Inévitablement, la crise impacte plusieurs aspects
de la vie et surtout les liens sociaux qui en ressortent fragilisés. D’ailleurs cela me pousse à la
réflexion de la place du lien social dans l’accompagnement social en ce temps de crise. Qu’en
advient-il ? A-t il encore une place centrale à l’image d’autrefois ? Est-ce que le travail social a
encore du sens dans cette forme de démarche.
Les projets de sorties du patient sont parfois parsemés d’embuches. Par exemple pour Mme
Lombie, le placement en maison de repos n’a pas été facile car les places dans les homes moins
acceccibles en ces temps de crises. Parfois, il arrive que les restrictions exigent que des
établissements soient en quarantaine. Aussi, la question des disponibilités et des moyens financiers
des patients est d’autant plus un frein à la poursuite des démarches.
J’ai été frappée par l’attitude du personnel soignant qui n’a pas retenu l’avis de Mme Lombi qui
n’était pas favorable au placement en maison de repos.
Les enjeux ne sont pas les mêmes pour tous. D’une part, les médecins se soucient de procurer tous
les soins nécessaires aux patients mais d’autre part, ils sont attentifs à la bonne gestion économique
de l’hôpital. Il faut donc libérer des lits et réorienter le patient vers d’autres structures afin d’assurer
le suivi et éviter des hospitalisations inutiles.
Le service social doit prendre en considération aussi le fait qu’il faut libérer des lits d’hôpitaux et
qu’il faut donc accélérer les projets de sorties. Il arrive que ce soit les familles, l’entourage qui ne
sont pas d’accord entre eux aussi qui complique la mise en place du projet.
L’assistant social ne peut pas trancher une décision à la place de la famille, c’est pour ça que des
réunions de famille sont organisé afin que chacun d’entre eux puisse aussi participé au projet du
patient et qu’ils ne soient pas dans une forme d’assistanat.
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Il est compliqué de travailler dans des cas comme ça car le travail social ne consiste pas à trouver
les solutions et tout faire à la place de la famille ou du patient. Je détaillerais dans le prochain
chapitre qu’est ce qu’est réellement le travail social et le rôle d’un assistant social. Je pense qu’il
est important d’éclairer ce point car ça permet aussi que les usagers et l’entourage se rendent
compte de ce qu’est réellement du travail social et le rôle de l’assistant social et le rôle également
de l’usager que les ressources et les outils se sont eux qui les ont et nous sommes la que pour leur
informer et leur informer de leur droits.
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2.2 Histoire de madame Soulie
contexte de la demande :
La famille de Mme Souli (Nom fictif) voudrait qu’elle retourne auprès de sa famille à domicile
après plus d’un mois d’hospitalisation. En mettant en place des soins à domicile.
J’ai choisi cette situation car c’est une situation qui m’a fortement interpeller.
Mme Souli a été hospitalisé pour plusieurs raisons, avec le temps elle a attrapé le covid à l’hôpital,
du a sa démence elle arrachait tous les fils ce qui fait qu’elle était attaché. Elle ne se nourrissait
plus, ne faisait plus rien et était sous oxygène maximal les médecins ont pensé qu’elle ne passerait
pas la semaine qu’elle mourra car elle a également attrapé une infection. Le médecin a dit à a la
fille de la patiente que c’était le résultat de quand on ne se fait pas vaccinée qu’il fallait pas
s’attendre à autre chose que c’est normal madame n’est pas vaccinée. La fille de madame voulait
absolument reprendre sa maman à la maison car elle pensait qu’elle allait mourir et voulait qu’elle
finisse ses jours à la maison auprès de sa famille et a donc décidé de me contacter pour mettre en
place plusieurs aides (lit médicalisé, infirmière, matelas anti escarre ect..) J’ai eu l’ordre des
médecins de ne plus m’occuper de cette situation pour l’instant car c’est une « famille à problème »
qu’ils ont fait des problèmes à l’hôpital en contactant des juristes, des avocats et la presse..
Une réunion de famille avec toute l’équipe a été organisé avec la famille dans le but de donner des
directives à la fille pour un retour à domicile adéquat.
La situation m’a interpellé car j’ai trouvé que les travailleurs ont manqué de transparence envers
la famille et l’ont rediriger complètement vers un autre « diagnostic ». La patiente est en fin de vie
et nécessite d’avoir des soins palliatifs mais comme la communication est compliquée avec la
famille, les médecins et l’équipe n’ont pas juger nécessaire d’expliquer à la famille que Mme Souli
a besoin de soin palliatif et qu’il ne lui restait pas beaucoup de temps à vivre. Ils lui ont seulement
expliqué comment ils devront s’occuper d’elle, lui donné à manger ect.
Pour moi, la transparence est quelque chose d’essentiel dans le travail car elle laisse place à un
vrai travail de collaboration et de qualité.
Je ne me suis sentie ni à ma place, ni honnête car j’avais l’impression que tout n’a pas été
clairement expliqué à la famille, que pour ne pas avoir davantage de problèmes avec eux l’équipe
s’est plié à la demande de la famille sans expliqué concrètement ce qu’il y avait derrière. Donc en
connaissant réellement le diagnostic de madame j’avais le sentiment de faussé les aides à mettre
en place et que ça n’a aucun sens.
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De ce que j’ai pu comprendre par rapport à la fille de la patiente, c’est qu’elle voulait juste que sa
maman passe ses fins de jours auprès d’elle et qu’elle soit entourée de sa famille, des gens qui lui
sont proche et important et pas des inconnus. Nous avons que 2h de visite par jour de 16h à 18h
Elle avait peur de ne pas être auprès de sa mère à ce moment-là.
Et qu’elle ne soit pas jugé ou discriminer par rapport aux vaccins.
De plus, il fallait que nous mettions en place une chaise percée pour que la patiente aille au toilette
mais en connaissant le vrai diagnostic il n’est pas possible pour elle de se levé et se déplacer
jusqu’au toilette, ni de faire de la kiné, ni de manger des morceaux de nourriture comme nous.
Ce qui a posé problème dans cette situation, c’est le fait de devoir mettre des aides à domicile en
place, sans que la famille ne soit réellement au courant du diagnostic de madame et surtout face à
la réalité de ce qui pourrait arriver en la reprenant à la maison. Ce n’est pas vraiment ces aides
dont elle avait besoin.
L’assistant social et moi-même avons été confronté à une situation ou les valeurs étaient mis à
l’épreuve et en question. Ça ne rentrait pas du tout dans l’éthique du travail social de devoir cacher
la réalité de la situation.
Du côté du reste de l’équipe pluridisciplinaire en faisant cela c’était aussi pour faire attention à un
autre enjeu qui est la réputation de l’hôpital.
Là nous sommes face à un dilemme éthique qui est de « cacher » la situation de la patiente.
L’hôpital public fait face à des enjeux énormes en termes de réputation
Néanmoins, l’importance des avis patients est une réalité à laquelle l’hôpital public doit faire face,
et cela pour deux raisons essentielles: rassurer les patients et protéger la réputation des
professionnels de santé qui travaillent à l’hôpital.
Cela dans le but d’assurer la crédibilité et la rentabilité de l’institution. En effet, les hôpitaux se
doivent de veiller à leur réputation pour rassurer les patients sur la qualité des soins de l’hôpital.
Mais aussi pour faire tourner l’économie.
Ils ont aussi la responsabilité de faire le nécessaire pour protéger l’image des médecins qui exercent
en leur noms. Ils n’ont pas le temps de s’occuper de leur réputation, et ne sont en général pas
formés pour réagir à des avis négatifs de patients.
Ces enjeux touchent tout le secteur de la santé. Paul Sonkes, qui président de l’Association belge
des praticiens de l’art infirmier et directeur du département infirmier et paramédical au centre
19
hospitalier Valida déclare : « la patientèle a énormément évolué ces dernières années. Le personnel
infirmier a désormais affaire à des cas plus lourds, plus dépendants et plus exigeants. Ce qui a
rendu les conditions de travail plus dures qu’auparavant. Cela alors que les normes d’encadrement
hospitalier n’ont pas été revues depuis 30 ans et que la charge de travail a considérablement
augmenté. »
On voit ici que c’est un enjeu très fréquent et présent au sein de tous les hôpitaux.
Par ailleurs, quel que soit le domaine d’activité (action sociale, accompagnement éducatif, service
d’aide aux détenus, prise en charge médicale,), la pression économique bouleverse
l’environnement de travail des acteurs sociaux. Ces nouvelles pratiques de gestion largement
inspirées de celles du secteur privé arrivent en force dans les institutions et mettent à mal la
politique sociale.
On remarque aussi un problème d’ordre déontologique dans la situation de madame Soulie, on
constate que la patiente ainsi que sa famille n’était pas au courant du réel diagnostique de madame.
La mise en place de certaines aides à domicile ont faussé un peu la situation.
Comme nous, l’équipe savions qu’il ne restait plus beaucoup de temps à vivre pour madame soulie
car ses poumons et certains organes ont été atteint. Elle a perdue quelques fonctions physique
comme se déplacer, se nourrir avec des aliments en morceaux, aller au toilette pour ses besoins.
Comme la famille ne savaient pas que la patiente rentrait pour finir ses jours en « soins palliatif »
nous avions du mettre des aides à domicile en place telles qu’une chaises percée pour aller au
toilette, mettre de la kiné en place dans l’espoir que madame puisse remarcher comme avant, sortir
et s’habiller seule.
Tout patient ainsi que la personne de confiance qui l’accompagne a droit de connaître le diagnostic.
Un article du code de déontologie le montre.
Pour agir déontologiquement, il est nécessaire
• de prendre en compte le(s) professionnel(s) du travail social en relation avec un sujet, un groupe,
une collectivité, dans un contexte multidimensionnel (cf. la visée éthique selon Ricœur ci-infra) ;
• tout en s’interrogeant sous l’angle juridique : qu’est-on tenu de faire légalement ? en quoi
respecte-t-on ou enfreint-on la loi ? qu’est-ce qui est écrit dans le contrat de travail ? ;
• et sous l’angle moral : quels principes, quelles normes, quelles valeurs sont en présence dans la
situation ? lesquels devraient l’emporter, sur quelle base ?...
• et de mener des délibérations rationnelles en vue de trouver des solutions préférables par
rapport aux situations de terrain.
20
3. Qu’est ce qu’est le travail Social
Tout d’abord dans cette première partie, je vais commencer par définir ce qu’est le travail social
En effet, il me semble important de rappeler la base de ce concept car mon travail se basera sur
l’éthique mais plus précisément de l’éthique dans le travail social. Ca me paraît important de
définir tout les termes qui englobe le travail social car elle me permettra d’avoir une
compréhension plus approfondie sur le sujet.
DEFINITION DU TRAVAIL SOCIAL :
Une définition a été donnée par les Nations unies en 1959, laquelle insiste sur le type de relation
entre le travailleur social et l’individu : « Le travail social est une activité visant à aider à
l’adaptation réciproque des individus et de leur milieu social, cet objectif est atteint par
l’utilisation de techniques et de méthodes destinées à permettre aux individus, aux groupes, aux
collectivités de faire face à leurs besoins, de résoudre les problèmes que pose leur adaptation à
une société en évolution, grâce à une action coopérative, d’améliorer les conditions économiques
et sociales. » Quarante années plus tard, la définition proposée par la Fédération internationale
des travailleurs sociaux ne se différencie guère de cette première définition. Le travailleur social
est présenté comme celui qui « cherche à promouvoir le changement social, la résolution des
problèmes liés aux relations humaines, la capacité et la libération des personnes afin d’améliorer
le bien-être général. Grâce à l’utilisation des théories du comportement et des systèmes sociaux,
le travail social intervient au point de rencontre entre les personnes et leur environnement. Les
principes des droits humains et de la justice sociale sont fondamentaux pour le travail social » 4
Les valeurs du travail social :
Dans l’éthique du travail social, on remarque également que les valeurs ont une place importante
car elle inspire nos choix et nos actions. Elles sont considérées comme une partie importante et
intégrante du travail social. Elles sont conditionnées par nos croyances, par nos connaissances, la
civilisation dans laquelle, les groupes sociaux ou la catégorie sociale à laquelle on appartient.
4
http:// www. ifsw. org/ en/ p38000208. html. Traduction de…. Au vu de ces définitions
internationales, il n’est précisé ni le type de professionnels concerné ni la clientèle visée.
21
A savoir, les valeurs, l’éthique, la déontologie sont les moteur et la base du travail social
De plus, les valeurs sont l’idéale de la société, en soit on a une vision idéal de la société et les
travailleurs
sociaux
mettent
en
place
des
projets
pour
y
arriver.
Plus tard on développe comment on arrive au projet.
On voit dans l’histoire du travail social que c’est un concept qui a constamment été en évolution.
Le travail social a été marquée par des changements tout au long de l’histoire.
Il y a eu un avant-guerre et un après-guerre dans l’évolution du travail social. Il a été par la suite
reconnu par l’état comme un travail de la fonction publique.
Il est important de parler des valeurs, car chaque personne avant d’être travailleur social est une
personne à part entière qui est animée par des valeurs et c’est quelque chose qui peut être très
présent dans la vie d’une personne.
On voit que les valeurs peuvent avoir un très grand impact dans la vie car c’est ce par quoi nous
sommes influencés et qui nous anime.
Le travail social repose sur :
▪ La garantie donnée à chaque individu ou groupe d’affirmer sa place de sujet pleinement inclus
dans la société, dans le respect de ses droits fondamentaux et de son autodétermination.
▪ La garantie du secret professionnel qui résulte d’un choix de société fort. Il permet à tous la
possibilité d’être entendus sans être jugés, d’être aidés en continuant à décider pour soi et permet
aux professionnels de poser des actes en en mesurant toutes les conséquences. En cela, il concourt
à rendre possible une vie en société.
▪ La garantie que les politiques sociales soient toujours traversées par un souci de justice, d’égalité
et d’équité dans l’analyse des situations sociales, qu’elles soient individuelles ou collectives, et
dans l’accompagnement des personnes. Le travail social ne doit dès lors jamais servir à des fins :
▪ De contrôle
▪ De garantie de l’ordre public et moral
▪ De désignation des méritants et des autres En conséquence et en nous appuyant sur notre
expérience au Comité de Vigilance en Travail Social (CVTS) ainsi que sur les nombreuses
références internationales en la matière, il nous apparait essentiel de réaffirmer aux travailleurs
sociaux, aux institutions et leurs responsables, et à ceux qui déterminent les politiques, ce qui suit
22
LA PERSONNE : SUJET, ET NON OBJET, DE L’INTERVENTION SOCIALE.
La Fédération Internationale des Travailleurs Sociaux (FITS) nous rappelle que : « Le travail
social est basé sur le respect de la valeur et de la dignité inhérentes à chaque personne et des
droits qui en découlent » 1 Le Manifeste peut être signé par toute personne qui y adhère sur le site
du CVTS. Les coquilles présentes dans le document n’ont pas été corrigées.
Or on peut voir que ce principe est souvent mis à mal ou offenser dans la pratique du travail social
et dans la réalité du terrain. On remarque que la personne aidée n’est plus considérée comme une
personne à part entière, comme le sujet principal de l’intervention mais comme l’objet de
l’intervention.
Comme avec le cas de madame Lonbie, ça remet en question sur la pratique et la manière dont le
travail social et l’accompagnement a été fait. Dans cette situation on peut se poser la question de
si la patiente était le sujet de l’intervention ou vue comme l’objet de l’intervention.
Le fait d’agir ainsi relève de l’éthique, est-ce éthique d’agir ainsi ?
L’institution met une mission concernant le patient qui doit être au cœur de l‘intervention, en allant
vers lui pour discuter avec sur les difficultés rencontrer aux domiciles, évaluer avec les besoins et
les désirs tout en tenant compte de l’aspect et de l’avis médical.
Les modèles de « l’Etat social actif » sont à rejeter car ils :
▪ Préconisent des réponses essentiellement en lien avec des carences prétendument diagnostiquées
chez la ou les personnes
▪ Demandent aux travailleurs sociaux de définir les problèmes des usagers à partir d’une lecture
normative décalée de la réalité singulière des personnes et insuffisamment contextualisée de façon
macrosociologique Face à ces constats, nous réaffirmons avec force et clarté la nécessité de
considérer tout usager ou tout groupe comme SUJET de l’intervention. Cela implique pour les
travailleurs sociaux :
▪ De partir, selon l’expertise des personnes concernées, de ce qui fait obstacle dans leur situation
et non de poser un diagnostic induit par les politiques sociales.
▪ D’expliciter clairement aux usagers le cadre légal de l’intervention sociale et de réfléchir avec
ceux-ci aux enjeux en présence pour l’ensemble des acteurs concernés de près ou de loin par la
situation, pour leur permettre de faire des choix en pleine conscience.
▪ De construire un climat de confiance fondé sur la transparence et la loyauté, donnant ainsi aux
usagers la possibilité de développer leur pouvoir d’agir, pour s’autonomiser tout en restant fidèles
à ce qui est important pour eux.
23
Il est important de développer ce point car il me rappelle les situations expliquées plus haut avec
madame Souli et Lonbie. On voit que la construction d’un climat basé sur la transparence et la
loyauté est quelque chose d’important dans l’accompagnement. En cas contraire ça relève d’un
problème au niveau éthique.
DES MISSIONS DE TRAVAIL SOCIAL BASEES SUR LA DIGNITÉ HUMAINE ET LA
JUSTICE SOCIALE
La Fédération Internationale des Travailleurs Sociaux nous rappelle aussi que : « Le travail social
est basé sur le respect de la valeur et de la dignité inhérentes à chaque personne et des droits qui
en découlent.
Les travailleurs sociaux doivent faire respecter et défendre l’intégrité et le bien-être physique,
psychologique, émotionnel et spirituel de chaque personne. »
« Les travailleurs sociaux ont la responsabilité de promouvoir la justice sociale par rapport à la
société en général et aux personnes avec lesquelles ils travaillent. » Il découle de ces principes que
le travail social a pour mission première de participer à l’émancipation individuelle et collective
et la lutte contre les inégalités, ce qui garantit la cohésion d’une société sans ne laisser de personnes
sur le bord du chemin.
Ces principes sont mis à mal dans ou par les politiques sociales, les structures, institutionnelles et
les pratiques sociales.
Le CVTS a fait l’objet d’interpellations fréquentes sur le glissement massif des missions et des
postures de travail des travailleurs sociaux vers des logiques de contrôle et d’activation. […] Nous
rejetons les modèles des politiques sociales actuelles qui, par leur manière de pointer la
responsabilisation des publics en situation de précarité, les rend responsables, voire coupables de
leur situation. Face à ces constats, nous réaffirmons avec force et clarté que :
▪ le travail social et ses acteurs sont uniquement au service de l’émancipation de leur public
impliquant une posture juste et respectueuse des personnes
24
4. CONCEPT DE L’ETHIQUE
Dans ce chapitre, je tenterais d’expliquer le concept de l’éthique en long et en large pour mieux
comprendre les raisons pour lesquelles les situations expliquées précédemment relève de l’éthique
et font problème.
4.1 L’ETHIQUE EN PROFONDEUR : Etymologie de l’éthique et morale
a) Qu’est-ce qu’est l’éthique ? A-t-elle une différence avec la morale ?
Leur étymologie remonte depuis l’antiquité romaine et grecque. A cette période de l’histoire, ces
deux concepts avaient la même signification et étaient interchangeable.
« ETHOS ET MORES » c’est la traduction de l’un de l’autre en grec et en latin.
Morale vient de l’adjectif latin MORALIS
Traduction du mot : Grec ETHICOS (ce terme grec a doublé racine et double sens.
« Ethos » : Signifie l’ensemble des mœurs et des habitudes et il indique également la vertue, le
caractère dans sa forme d’excellence. On voit que l’éthique recouvre aussi bien l’esprit que
l’action.
En regardant dans le dictionnaire on voit que le mot « éthique » renvoie à la morale et vice versa.
Ces deux mots vont de paires.
Ce n’est que plus tard, au 19ème siècle que la distinction entre ces deux mots à commencer à
apparaître. Avant cela ces deux concepts n’étaient pas utilisés dans un sens opposé.
Du point de vue religieux :
RELIGION CATHOLIQUE
RELIGION PROTESTANTE
Préfère parler de la morale
Parle de l’éthique
Selon COMPTE SPONVILLE ; une distinction conceptuelle entre « morale » et « éthique » est
apparue en 1970-1980 dans le livre de gilles deleuze « Spinozo et également dans le livre de
Marcel Conche le fondement de la morale.
25
Un débat a été provoqué par la communauté philosophique suite à un désaccord du fait de la
synonyme entre éthique et morale. Plusieurs philosophes ont expliqué leur point de vue tels que :
Selon Monique Canto-Sperber Il n’y a pas de différence entre l’éthique et la morale, ces deux
termes peuvent s’employer l’un pour l’autre.
Ensuite, Paul ricoeur, Paul ladrière ainsi que COMTE- SPONVILLE ont systématisé pourquoi les
deux termes doivent désigner deux entités différentes.
Paul ladrière a distingué la visée éthique qui est porté par la liberté dans l’action de l’obligation
morale. Quant à Paul Ricoeur, il écrit qu’avant la loi morale, il y a l’éthique.
Si on accepte la distinction entre ces deux concepts il est important de préciser ce qu’est la morale.
La morale est un ensemble de jugements relatifs au bien et au mal, comme valeurs absolues ou
transcendantes, destinées à diriger la conduite des hommes. Cette ensemble de prescription vise
à assurer une vie en commun harmonieuse et juste5
A savoir, la morale et l’éthique co existe dans chaque personne, ces deux aspects peuvent être
tellement proche qu’on en vient à se questionner sur la personne, si elle agit de manière éthique
ou morale ?
Avec le temps, la morale à pris un goût vieux et se veut être remplacé par l’éthique qui est plus
moderne.
TABLEAU DE DISTINCTION ENTRE ETHIQUE ET MORALE
LA MORALE
L’ETHIQUE
Règles
Conseils
Commande
Recommande
Fondée sur l’impératif catégorique
Fondée sur l’impératif hypotétique
Porte sur l’opposition bien mal
Interroge sur la distinction bien/mal
Juge et condamne
Guide et responsabilise
Inconditionnelle
Conditionnelle
Commandement et devoirs
Indications et inspirations
Sois loyale avec tes amis !
Si tu veux que tes amis sois loyaux avec toi sois loyal
Cf : KANT tu dois !
avec eux
26
Que dois je faire ?
Comment vivre ?
Exigence rigoureuse
Art de vivre
Tend vers la vertue et culmine dans la pureté
Tend vers le bonheur et culmine vers la sagesse
Discours normatif et impératif
Discours normatif et non impératif6
L’éthique c’est selon Paul Ricoeur (1990) : « la visée de la vie bonne avec et pour autrui dans des
institutions justes ». Ill décrit ainsi trois moment fort de la visée éthique qui sont :
1. Le premier moment : La relation à soi-même : c’est la croyance dans la liberté, c’est
opposer à l’initiative ed la liberté personnelle à la résignation aux déterminismes naturels
et sociaux. C’est l’acte par lequel le cours des choses, les fatalités sont rompues.
2. Le deuxième moment : est celui de la relation à l’autre proche qui impose le respect et la
reconnaissance dans sa liberté. « Toute éthique naît de ce redoublement de la tâche : faire
advenir la liberté. « toute éthique ne transige pas sur le respect de l’être humain. Elle est
le face à face de la proximité, l’interaction dans laquelle la sollicitude est porteuse de
responsabilités
3.
réciproques
Le troisième moment : celui de la relation aux tiers anonymes qui exige la médiation
d’institutions juste. La dimension sociale est constitutive de l’identité du sujet, le tiers est
constitutif du lien et les institutions (famille, communauté, état) sont les médiations
nécessaires sur le chemin de sa liberté.7
Je trouve qu’il est intéressant de parler de ces deux concepts car on comprend que dans un contexte
philosophique l'éthique et la morale ont des significations différentes. L'éthique est liée à l'étude
du bien fondée des valeurs morales qui guident le comportement humain dans la société, tandis
que la morale est liée aux coutumes, normes, tabous et aux accords établis par chaque société.
L'éthique et la morale se rapprochent puisque les deux sont responsables de la construction de la
base qui guide la conduite de l'homme, déterminant son caractère, son altruisme et ses vertus, et
enseignant la meilleure façon d'agir et de se comporter en société. Et c’est important de savoir
différencier ces deux concepts.8
La morale de la vie sociale, culturelle et de croyances religieuses ou des valeurs d’un individu ou
d’un groupe qui nous dit ce qui est bon ou mauvais., Ce sont les règles et les normes établies par
6
Chap 1 page 14
Chap 1 ; page 17-18
8
Éthique et morale: définitions et différences - Definitions360
7
27
la société ou la culture que nous devons suivre pour décider de ce qui est juste. Certains principes
moraux sont les suivants:
-
Ne pas tricher
-
Être loyal
-
Faire preuve de patiente
-
Être honnête et dire a vérité.
La morale se réfère aux croyances ce qui n’est pas objectivement juste, mais ce qui est considéré
comme juste pour toute situation, donc on peut dire que ce qui est moralement correct
Chaque individu a des principes qui l’aident tout au long de sa vie à faire face à toute situation
défavorable; ils sont connus sous le nom d’éthique. D’autre part, la morale ne sont pas les règles
dures et rapides ou très rigides, mais ce sont les règles qu’une majorité de gens considéraient
comme justes. C’est pourquoi les gens les acceptent largement., Tout cela pour différencier la
morale de l’éthique.
Dans la morale on observe des mots qui ont des liens comme :
Les valeurs : La valeur c’est ce qu’on trouve beau, bien ou vrai et ce jugement est purement mais
qui est également plus ou moins en accord avec un groupe social.
Principe : Ce sont des croyances, une évidence, une vérité à partir de laquelle on mène un
raisonnement ou on adopte une conduite.
Norme au sens juridique = ce qui est établi par les autorités dans le but de réglementer les
relations sociales.
Norme au sens moral = ensemble de critères (règles de pensée ou de conduite), prescrits par la
société, que les individus ont à suivre sous peine de sanctions plus
ou moins explicites9
Morale
Ensemble de jugements relatifs au bien et au mal, destinés à diriger la conduite
des hommes. Le propre d’une finalité morale étant d’être bonne
Ethique
Questionnement permanent sur la pratique. Elle s’éprouve dans l’acte.
Déontologie
Devoirs professionnels qui inscrivent la personne dans un collectif de références,
de règles de normes.10
9
SYLLAB PAGE 20
Chap 1 ; page 18
10
28
Ici, j’ai parlée de ce qu’est l’éthique mais également la morale. J’ai voulu mettre la lumière sur la
différence entre ces deux aspects car dans les situations que j’ai expliquées plus haut, je suis venue
à me questionner sur la position de l’assistant social, est ce qu’il y a un problème d’ordre éthique
ou moral ? C’est important de pouvoir comprendre et distinguer ces concepts car elles peuvent
parfois porter à confusion.
On voit qu’à une certaine époque, là ou la religion était l’élément central dans la vie d’autrui, on
aurait dit que dans la situation de madame Souli, l’équipe n’a pas agi de manière morale car la
moral s’appuie sur les règles qui « semblent » être juste comme ne pas mentir, dire toute la vérité
ect…
Le fait de faire preuve de solidarité, favoriser l’émancipation sociale des individus, respecter le
droit à l’autodétermination, Aider une personne dans le besoin est-ce quelque chose qui relève de
la morale de l’éthique ou des valeurs ?
L’ASPECT MORAL DU CÔTE PERSONNELL ET CULTUREL
Les relations, les rencontres, la proximité avec les autres sont au cœur de la pratique sociale, Les
assistants sociaux ne peuvent pas éviter de se questionner sur les valeurs, les normes et qui
participent à la construction de leur identité.
Il faut réfléchir par rapport à nos croyances, nos faits, nos pensées, notre manière d’agir et se
demander d’où viennent-elles ?
Généralement cela vient de nos parents, de notre culture, de nos traditions ou nos croyances. Il
est important de voir quelle place leur accorder dans le cadre d’un accompagnement social ?
Dans divers textes de référence liés au métier d'AS ou à d'autres métiers psycho-socio-éducatifs,
les praticiens doivent éviter de s'appuyer sur les différents éléments « moraux » qui le
constituent, ou de prioriser les choix moraux des personnes. Accompagner. Par exemple :
 Les intervenants ne peuvent en aucun cas imposer leurs convictions philosophiques, religieuses
ou politiques au bénéficiaire de l'aide (Code de déontologie de l’Aide à la jeunesse, article 3).
Ce passage me fait parler car on se rend compte que dans la situation de madame Souli, en discutant
avec la famille et les proches de la patiente, il est important que madame rentre au domicile finir
ses jours auprès de ses proches, de son entourage et des gens qu’elle aime car dans leur culture
l’accompagnement vers la mort est quelque chose de sacré pour eux. Du côté des médecins il était
29
beaucoup plus important que la patiente reste à l‘hôpital dans un confort et être entourer de l’équipe
médicale qui lui prodigueront tous les soins nécessaires. L’aspect médical est plus important pour
eux que l’aspect sentimentale.
 L'Assistant Social ne peut dans ses actions faire intervenir ses sentiments et ses opinions à
l'égard des personnes ou des groupes ayant recours à ses services. Au besoin, il doit refuser ou
céder le dossier d'un usager pour lequel il se sent incapable d'agir avec l'objectivité et la sérénité
requises (Code de déontologie belge francophone des assistants sociaux, article 5.5).
 Les travailleurs sociaux doivent respecter et promouvoir le droit des personnes à faire leurs
propres choix et à prendre leurs propres décisions, quelles que soient leurs valeurs et leurs choix
de vie, à condition que cela ne menace pas les droits et intérêts légitimes des autres (Énoncé des
principes éthiques du travail social, 4.2). Néanmoins, l’intervenant social n’est pas désincarné. Il
lui est impossible de faire comme s’il n’était construit par rien, comme s’il n’avait pas de
personnalité, de caractéristiques, d’existence propres. Que faire alors ? Le point de vue de David
Bouaziz (2007) à propos des représentations sociales des travailleurs sociaux nous semble pouvoir
être élargi aux éléments moraux également constitutifs de leur identité (en gras, nous soulignons
les passages les plus éclairants).11
Pour ces deux derniers points du code déontologie, qui pousse à ce que l’assistants social mette de
côté ses sentiments reste quelque chose de difficile pour moi. Dans la situation de madame Lonbie
ça s’est avérer compliqué pour moi car la patiente ne voulait absolument pas rentrer en maison de
repos mais l’avis médical exige un placement obligatoire suite aux résultats de ses bilans. On voit
qu’il est compliqué de combiner entre la mission de l’hôpital qui est :

Participer à l’identification des besoins et des difficultés qui font obstacle au bon
fonctionnement du processus de soin et ce de manière multidisciplinaire et transmettre aux
directions concernées les solutions préconisées.

Etablir un projet de sortie avec le patient
Et la situation, la réalité du terrain.
En bref, dans plusieurs textes de référence sur le travail social il est spécifier que les travailleurs
sociaux doivent mettre de côté leurs croyances, leurs valeurs et leurs convictions.
Mais il faut faire attention avec ça car on risque de le faire sous peine d’être complètement
désincarner et être inexistant en tant que personne à part entière, comme sujet.
11
SYLLABUS PAGE 20
30
Les aspects culturels moraux et personnel sont des aspects tout aussi importants et qui font
également partie de ce qui va se jouer dans la relation avec l’autre, on ne peut pas le retirer
complètement, il est important de savoir mettre une certaine distance, mais ce sont des aspects qui
restent tout aussi important dans la construction de notre identité professionnelle.
En s’inspirant de la démarche de David Bouaziz à propos des représentations sociales, il s’agit
d’abord
• De prendre conscience le plus possible de nos croyances, nos valeurs et convictions, de les mettre
en phrases, en mots et de les partager avec le reste de l’équipe en mettant en lumière les accords
et désaccords.
• de reconnaitre les inévitables subjectivités, tout en promouvant les dynamiques de
complémentarité et en mettant l’accent sur les repères communs.
ASPECT MORAL DU COTE DE L’INSTITUTION :
Toute institution a une mission à remplir, une raison d'être clairement énoncée.
Et en l’occurrence l’objectif et les missions des travailleurs sociaux est d’organiser un projet de
sortie sur mesure pour chaque patient en fonctions de leurs besoins, leurs désirs et de l’avis de
l’équipe pluridisciplinaire.
Pour exercer cette mission, elle prend appui sur des valeurs précisées dans les statuts de
l’institution, son projet pédagogique, son règlement d’ordre intérieur…
Afin de se retrouver en porte à faux en tant que futur travailleur social ou travailleur social, il est
important voir essentiel de prendre connaissance de chacune des missions et des valeurs que met
en avant l’institution, de vérifier la concordance entre celles-ci et nos valeurs. Il est possible qu’on
soit en désaccord avec certaines valeurs et dans ce cas plusieurs pistes sont possible selon le cours
d’éthique et déontologie du travail social :
• Soit je consens ou je me résigne à la valeur qui « pose problème »
• Je me remets en question sur la provenance de mes valeurs et le sens
• J’argumente ou je ruse. J’use de stratégie pour que l’institution mette en question la valeur qui
me pose problème ;
• Si je ne consens pas la valeur « qui pose problème » je quitte l’institution.
31
TRIANGLE DE L’ETHIQUE :
Paul Ricoeur pose ainsi le triangle de base l’éthique qui est le « je » « tu » « Il ».
Paul Ricœur (2001) résout le problème en scindant l’éthique en deux. L’éthique telle qu’on vient
de l’évoquer constitue une éthique seconde. Et la morale est précédée d’une éthique première –
qu’il appelle aussi « petite éthique » – non pas axée que sur l’homme qui doit, mais sur l’homme
qui désire, qui vise une « « vie bonne », avec et pour autrui, dans des institutions justes » (Ricœur,
1995). Autrement dit, il s’agit d’un art de vivre et de réfléchir nos désirs, tout en veillant à prendre
en considération les désirs d’autrui, au sein d’institutions qui rendent cela possible. Nous
explorerons les trois dimensions de cette petite éthique :12
Selon Paul ricoeur : Le « JE », c’est moi, je vais m’identifier et en face de moi je vais retrouver le
« TU » auquel je me reflète c’est « mon alter égo » Par exemple si je revendique la liberté et que
soutient cette cette idée, cette volonté je vais exprimer cette envie pour l’autre, c »’est la
réciprocité.
Ensuite le pôle « IL » c’est l’introduction progressive de la morale. C’est le tiers, il est un référent
commun entre les deux sujets.
Copier coller le texte de paul ricoeur qui illustre le travail sociale
Pour rajouter, selon le cours d’éthique et déontologie du travail sociale donnée par Mr guissard,
de Beer et mme Toussaint en deuxième année de bachelier.
Dans le travail sociale ces 3 dimensions se manifeste ainsi :
-
Le « JE » peut également être nous en tant que personne mais aussi le futur assistant sociale
que nous serons, le « JE » englobe notre identité propre, nos pensées, nos valeurs
religieuses,
-
culturelles,
éducatives
ect.
Le « TU » reprend la personne en face ou un groupes de personnes. C’est-à-dire la personne
aidé, l’usager, le bénéficiaire avec des souhaits, des désirs et des besoins.
-
Le « IL » reprend le contexte institutionnel, culturel, sociétal (le Il, selon Ricœur) dans
lequel
s’inscrit la relation entre l’intervenant psycho-socio-éducatif et la personne
accompagnée13
12
13
Syllab ethique :
SYLLABUS ethique
32
Je pense que pour pouvoir avoir un travail social de qualité il faut faire attention à ces 3 pôles que
PAUL RICOEUR aborde.
Quand un « Ça ne va pas ! » émerge à l’intérieur de nous, il est utile de questionner la dimension
éthique du problème en cherchant à équilibrer 3 pôles c’est-à-dire :
La dimension éthique d’une décision implique la recherche d’un équilibre entre ces 3 polarités et
la construction d’un NOUS qui permet à chacun d’être partenaire de la décision
TU
JE
ILS
Pour résumer :
Le je : C’est notre identité qui est influencé par plusieurs éléments tels que nos caractéristiques
physiques, notre perception, notre tempérament, nos sentiments, l’histoire de notre vie, l’éducation
que l’école nos parents nous ont inculqués, notre culture, nos croyances religieuses ou notre
athéisme, nos préjugés et nos sentiments..
Nous avons des forces et des faiblesses, des compétences et des limites, des envies, des besoins,
des désirs et des déplaisirs. Nous savons plus ou moins qui nous sommes, ce qu’on voudrai être
ou ne pas être. Sur ce qui es important pour nous ou ne l’est pas.
Tous ces aspects et bien d’autres nous constituent. Et plus nous en sommes conscient, plus nous
pouvons les conjuguer, les convoquer, les interroger, les mettre à distance ou entre parenthèses…
selon les circonstances. Page 14
Le « JE » représente le travailleur social, chacun des intervenants impliqué dans la décision pour
le patient et dans la mise en œuvre du projet.
14
43
33
Le « TU » : va représenter le patient dans la situation familiale qui est la sienne, avec ses valeurs,
ses expériences, son histoire, son vécu, ses connaissances. Il est important de prendre le « TU »
dans son intégralité avec tous ces éléments.
Petite parenthèse, comme pour l’histoire de madame Souli nous voyons que dans leur cultures
l’accent est mis sur le fait de mourir entourer et de manière chaleureuse en compagnie de ses
enfants et petits-enfants. Il est plus important ou préférable de mourir dans ces conditions que seule
dans un lit à l’hôpital. Il y a là quelque chose qui coince, un choc de culture, pour les médecins il
pourrait être dangereux qu'elle retourne au domicile et le personnel médical est là pour apporter
tout les soins nécessaires.
Le « ILS » représente l’ensemble de la société, faite d’individus, d’institutions, de cultures, de
traditions, de normes…
Il est important qu’il y ait un équilibre entre ces trois pôles car si l’un domine au détriment de
l’autre l’accompagnement social devient fragile. Voici quelques exemples pour illustrer mes
propos :
Si le « JE » domine au détriment du « TU »
Si le travailleur social ou l’assistant social met en avant et fait primer ses propres convictions, sa
façon de voir les choses et ses propres désirs ça engendre alors un manque d’intérêt, d’importance
aux attentes réelles du patient.
Cette domination engendre d’office des risques qui sont :
-
Le manque de confiance du patient envers l’aidant
-
Engendre l’apparition des plaintes du patient
Si le « JE » domine au détriment du « ILS »
Si le travailleur social, l’assistant social fait de son propre désir le moteur de sa décision et ne tient
pas compte des missions et des valeurs de l’institution ça engendre une certaine transgression du
règlement.
Cette domination engendre des risques tels que :
-
L’erreur médicale
-
Transgression des normes/lois
34
Si le « JE» domine au détriment du « tu »
Au détriment du JE Pour répondre aux besoins et/ou aux attentes du patient, le soignant, le
travailleur social oublie ses propres limites; il se surinvestit dans la situation.
Risque ;
- Épuisement professionnel
- burn out
Au détriment du ILS La décision prise vise la satisfaction immédiate du patient, sans tenir compte
des recommandations de bonne pratique, des lois, des règles qui permettent d’argumenter un choix.
Risque Biais de complaisance
Si le « ILS » domine au détriment du « JE »
Au détriment du JE La décision prise est soumise aux règles de la société, aux normes
institutionnelles, aux recommandations de la science, mais elle ne fait pas sens pour le soignant.
Risque :
- Absence d’investissement du travailleur
- fuite
- agressivité
- cynisme
Si le « ILS » domine au détriment du « TU »
Au détriment du TU La singularité du patient n’est pas prise en compte ; il est réduit à l’application
d’une règle.
La décision se prend sans tenir compte d’éléments contextuels.
Risque :
- Dépersonnalisation du soin ;
- absence d’investissement du patient dans son traitement.
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Pourquoi je parle de ça ? le lien avec l’importance de combiner les trois pôles pour avoir un travail
social de qualité ces pôles vont permettre de se poser des questions et ressortir de la situation
compliquée
Quelques questions peuvent soutenir notre démarche : Quel est le sens de ma décision et/ou de
mon action pour le patient ? pour moi-même? pour la société? Comment pourrais-je définir ce qui
ne va pas dans cette situation précise ? Quelles sont les valeurs qui ne sont pas respectées ? Quelles
sont les limites des différentes personnes en présence
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