Une tête d’assolement bénéfique pour la rotation
• La féverole est une tête d’assolement qui assure des gains de rendement
(+ 7,5 q/ha pour un blé après protéagineux par rapport à un blé de blé),
des économies d’azote pour le blé suivant et une teneur en protéines amé-
liorée. Introduire une féverole dans la rotation permet de diminuer la pression
des maladies et des adventices.
• La féverole est économe en eau et en intrants. Elle a les mêmes
besoins en eau que le pois (300 mm sur l’ensemble du cycle). Grâce à ses
nodosités, la culture n’a pas besoin d’apport d’engrais azoté. Elle n’est pas
attaquée par Aphanomyces euteiches et ne multiplie pas le champignon. La
féverole permet donc de garder un protéagineux sans augmenter le niveau
d’infestation des sols et d’alterner avec un pois dans les rotations.
• La féverole d’hiver est intéressante dans le centre-ouest de la
France, afchant des rendements moyens autour de 35-40 q/ha et au maxi-
mum 60-65 q/ha dans les meilleures parcelles. Elle est moins exposée aux
stress hydriques et thermiques que la féverole de printemps. Celle-ci offre
des rendements moyens de 40-45 q/ha (jusqu’à 65-70 q/ha) en sols profonds et lors d’étés tempérés et humides (notamment
dans le nord-ouest).
• La culture de la féverole est possible en terrain argileux ou caillouteux.
Elle s’accommode d’un lit de semences grossier. La récolte de la féverole est facilitée grâce à sa tige rigide. Elle supporte les
grands écartements (binage possible). Dans les régions de production de légumes, l’introduction d’une féverole est intéressante
car le matériel utilisé sur légumes peut l’être aussi sur cette légumineuse.
• Les féveroles d’hiver et de printemps permettent un étalement du temps de travail, puisque les dates de semis et de récole
sont différentes de celles des céréales à paille et du colza. Le labour n’est pas indispensable avant la culture suivante.
Un gain économique à raisonner dans la rotation
• En ne retenant que les effets “rendement “ et “réduction de la fertilisation azotée” (sur la base de 40 kg N/ha en moins en
moyenne) sur la culture suivante, le gain de marge brute d’un blé de protéagineux (dont la féverole) par rapport à un blé de blé est
de l’ordre de +160 €/ha. En outre, en allongeant et diversiant les rotations, son introduction prote aux différentes cultures présentes.
• Les charges opérationnelles (semences, fertilisation, produits de traitement, irrigation, travaux de récolte) en féverole sont
proches de celles du pois et inférieures à celles du blé ou du colza. Elles sont comprises le plus souvent entre 350 et 450 €/ha, à
titre indicatif. Sur la base de prix de vente indicatifs lors du départ de la ferme de l’ordre de 200 à 240 €/t en alimentation
animale (majoritaire) et 240 à 280 €/t en alimentation humaine (meunerie essentiellement), les marges brutes moyennes de
la féverole (hors aides DPB et couplées) sont comprises entre 400 et 800 €/ha selon la conduite et le contexte de sol et de climat.
• En tant que protéagineux, la féverole bénécie d’une aide couplée. Pour la récolte 2019, celle-ci s’est établie à 187 €/ha.
Son montant est xé en début d’année suivant la récolte sur la base des surfaces déclarées en protéagineux.
Atouts de la féverole
1
Terres Inovia : L. Jung
Répartition de la production de féverole
sur les différents débouchés
Source : Terres Univia
Export vers autres pays tiers (Norvège)
Export vers Egypte (consommation humaine)
Export UE (principalement pour l’alimentation animale)
Alimentation animale France (principalement autoconsommation)
Alimentation humaine France (meunerie)
Des débouchés en alimentation
animale, humaine et semences
• La féverole est utilisée majoritairement en alimentation animale
(volaille, porc, bovin, poisson) en France ou à l’export et
contribue à l'autonomie protéique des élevages. Ses graines
ont une teneur moyenne en protéines élevée (28 à 32 % de
la matière sèche). Depuis quelques années, l’exportation de
féveroles décortiquées vers la Norvège pour une utilisation
en pisciculture est en augmentation. Pour le débouché en
alimentation animale, elle peut aussi être conduite en
association avec une céréale à paille (méteil) dans le cadre
d’utilisation à la ferme pour nourrir le bétail.
• Le marché national de la meunerie (alimentation humaine)
reste stable et représente environ 10 000 t/an. Le débouché
en alimentation humaine est valorisé de l’ordre de 30 à 40 €/t
au-dessus du marché destiné à l’alimentation animale.
• La féverole est aussi, de plus en plus fréquemment, utilisée
comme plante de service dans des couverts végétaux en
interculture ou en association avec du colza par exemple,
ce qui induit une production de semences à la ferme.
44
6
13
98
10
40
10
15
100
10
28
170
22
83
10
25
118
14
92
10
25
87
11
151
10
46
31
16
162
10
56
6
31
168
10
50
8
24
151
10
2012/13 2014/15 2015/16 2016/17 2017/182013/14
1000 t
2018/19 2019/20
(prévision)
0
75
150
225
300
375