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GÉNÉRALITÉS
ET PRÉSOMPTION DE SALARIAT
Tout artiste du spectacle se produisant devant du
public est présumé salarié, et doit donc disposer d’un
salaire et d’un bulletin de paie (art. L762-1 du code du
travail). Cette notion est primordiale.
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Donc tout musicien professionnel qui répète en
vue d’un concert, et/ou qui joue en concert DOIT
obligatoirement être salarié, avec un contrat de
travail et un bulletin de salaire. Toute autre forme
d’embauche n’est pas permise et serait requaliée
d’ofce en contrat de travail en cas de contrôle.
Un musicien sur scène doit avoir un contrat de travail
de la part du producteur. Un ensemble musical peut
tout à fait facturer la prestation d’un quatuor à cordes,
mais avec cet argent, il doit obligatoirement salarier
les membres de ce quatuor (contrat de travail, che
de paie, etc.).
Un musicien-interprète ne peut pas facturer sa
prestation en étant, par exemple, micro-entrepreneur.
Rien ne l’empêche d’être micro-entrepreneur pour
d’autres activités que celle d’artiste-interprète (donner
des cours de musique, avoir une activité de réalisateur
sonore, d’enregistrement, d’édition musicale, etc.)
mais pour jouer en concert il doit être salarié.
L’interprète doit ainsi recevoir une rémunération sous
forme de salaire (communément appelé « cachet »).
Toute autre forme de rémunération en remplacement
du salaire (remboursement de frais, per diem,
indemnités quelconques) est donc tout simplement
illégale et serait requaliée en salaire.
Le musicien doit percevoir cette rémunération, quel
que soit son statut : salarié, fonctionnaire, retraité,
intermittent du spectacle, demandeur d’emploi, etc.
Un musicien professionnel ne peut donc pas décider
d’être amateur, bénévole, non rémunéré, même pour
rendre service à un ami ou pour un projet qu’il juge
intéressant, même s’il le souhaite.
Un musicien professionnel est celui qui reçoit un
salaire pour jouer quel que soit son niveau d’études
ou son talent. Un « pro » est celui qui a un contrat de
travail.
L’inspection du travail ne tolère pas que des bénévoles
exercent des fonctions relevant de leur secteur
habituel d’activité professionnelle.
De plus, l’artiste-interprète est protégé par une
convention collective qui lui garantit un salaire
minimum et certaines conditions de travail (durée
des répétitions, prise en charge des défraiements,
etc). Cette convention et ce salaire minimum
s’appliquent obligatoirement quel que soit le statut
de l’employeur (association, collectivité locale,
entreprise commerciale) et quel que soit le lieu de
représentation : grand festival, petit concert, église,
bar, restaurant, etc. (voir la page sur les conventions
collectives).
Il n’est pas possible de faire exception à ces règles
(salariat obligatoire, salaire minimum conventionnel)
sauf dans le cas des pratiques amateurs, qui sont très
encadrées.
Le fait d’être systématiquement payé est une garantie
pour le salarié en cas d’accident du travail. N’oublions
pas non plus que ce sont les cotisations versées sur
les salaires qui financent la protection sociale en
France.
Le salariat est une marque de respect pour l’ensemble
de la profession. Un organisateur de concert qui ne
rémunère pas ses musiciens se met en position de
concurrence déloyale vis-à-vis de celui qui respecte
les règles.
Enn, tout travail mérite salaire et la musique est un
véritable métier.
When you play, get paid!