Présidence de la République
VOLAVOLAN-DALÀNA LAHARANA FAHA 016/2020
MOMBA NY LALÀNA MIFEHY NY
FITANTANAM-BOLAM-PANJAKANA
HO AMIN’NY TAONA 2021
PROJET DE LOI 016/2020
PORTANT LOI DE FINANCES
POUR 2021
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PROJET DE LOI N° 016/2020
PORTANT LOI DE FINANCES
POUR 2021
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PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE
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PROJET DE LOI N° 016/2020
PORTANT LOI DE FINANCES
POUR 2021
EXPOSE DES MOTIFS
Mesdames et Messieurs,
L’Etat malagasy a lancé en 2019 le défi de rattraper le retard de développement accusé sur
plusieurs décennies avec comme vision de faire de Madagascar un pays émergent. De nombreux
chantiers ont été entamés à travers des investissements publics structurants, notamment en infrastructures
de base. Cet élan a, hélas, été estompé par la pandémie de Covid-19. Bien que Madagascar ait été épargné
d’une propagation massive du virus, les activités économiques ont lourdement subi les impacts négatifs dus
au confinement prolongé depuis mars 2020. De ce fait, la croissance économique escomptée n’a pas été au
rendez-vous. Pour 2020, le taux de croissance économique sera négatif alors qu’il était prévu à 0.8% dans
la LFR 2020.
La présente LFI 2021 tient compte de l’impact de la pandémie de Covid-19 sur l’économie et
reflète la volonté de consolider les acquis dans la gestion de cette crise. L’adoption d’un Plan Multisectoriel
d’Urgence (PMDU) s’est avérée nécessaire au mois de juillet 2020 avec les objectifs suivants :
Juguler la propagation du coronavirus et endiguer la pandémie ;
Venir en aide aux populations vulnérables et répondre efficacement aux besoins vitaux de la
population, aux défis de la réduction de la pauvreté, de la vulnérabilité et de la précarité ; et
Protéger l’économie, maintenir le capital humain et faciliter la relance.
La mise en œuvre du PMDU, prévue pour cinq mois, nécessite de nombreux ajustements dans sa gestion
pour atteindre les objectifs fixés. Toutefois, les activités retenues dans ce plan porteront des effets au-delà
de la période de mise en œuvre. La LFI 2021 retient certaines activités du PMDU, tenant compte des
expériences et améliorations à apporter dans la gestion des financements de la Covid-19. Les efforts de
mitigation face aux risques de récession mondiale due à la deuxième vague de propagation du virus seront
donc maintenus en parallèle à une politique de relance économique et sans pour autant perdre de vue la
vision de faire de Madagascar un pays émergent tant sur le plan économique que social.
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Afin de maintenir un rythme soutenu dans la mise en œuvre de la Politique Générale de l’Etat qui
reste la référence, et tenant compte des contraintes liées à la lutte contre la Covid-19, la transparence
budgétaire sera renforcée depuis la programmation jusqu’au suivi des projets. Il s’agit d’un impératif de
redevabilité et de meilleure viabilité dans la gestion des financements publics tant pour le Gouvernement que
pour les Partenaires Techniques et Financiers qui ont apporté leurs soutiens budgétaires en 2020.
La LFI 2021 tient compte également d’une innovation substantielle dans le renforcement du rôle
des gouvernorats ainsi que l'augmentation des moyens d'interventions alloués aux districts et aux communes,
notamment via le Crédit d’Investissement destiné à l’Appui au Développement (CIAD) et les subventions de
fonctionnement annuelles des communes. La responsabilisation directe des collectivités locales permet en
effet d’assurer une bonne appropriation des programmes de développement d’infrastructures locales.
Par ailleurs, dans une volonté de mise en adéquation des priorités par rapport aux besoins
réels de la population, une attention particulière sera portée sur la répartition équitable des projets
au niveau des districts. Ceux-ci concernent la finalisation et l'équipement des nouvelles infrastructures
initiées depuis 2019, notamment dans les domaines sociaux : établissements scolaires, centres de formation,
centres de santé, complexes sportifs, etc. Les projets étatiques concernent également l’appui à la
digitalisation, l’amélioration de la sécurité des biens et des personnes, la mise en place de systèmes de
gratuité pour l’éducation fondamentale et pour les soins d'urgence jusqu’au niveau des districts, ainsi que les
projets visant à la promotion des entreprises locales, notamment des PME/PMI.
Enfin, le renforcement de la résilience socio-économique figure également parmi les priorités
du Gouvernement, d’autant plus que la lutte contre l’inégalité et la pauvreté demeure prioritaire. La survenue
de la pandémie de Covid-19 ainsi que la famine dans le Grand Sud de Madagascar a renforcé la volonté du
Gouvernement de mettre en place un meilleur système de gestion des risques. La création de nouveaux
emplois sera stimulée via le soutien de l’Etat au secteur privé. Par ailleurs, l’Etat misera sur la formalisation
de l’ensemble des activités économiques afin de disposer de ressources financières suffisantes pour assurer
le redressement de l’économie.
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I- ORIENTATIONS GLOBALES DE LA LFI 2021
Redresser la situation économique en priorisant la création d’emplois
L’Etat stimulera la croissance économique via des mesures fiscales incitatives, des interventions
judicieuses sur les marchés et des dépenses publiques plus efficaces. Le renforcement de la productivité
agricole sera priorisé à travers les programmes de lutte contre l’érosion, l’invasion acridienne et la
sécheresse, l’aménagement de nouvelles superficies cultivables, la mécanisation agricole et la réhabilitation
des routes vers les principaux pôles de production. Le Gouvernement s’engage également mettre en place
des mesures visant à assainir l’exploitation, la vente et l’exportation d’Or et de pierres précieuses. Une
meilleure responsabilisation des autorités locales, dotées de plus de moyens techniques et financiers,
soutiendra l’atteinte de ces objectifs.
Les marchés publics prioriseront désormais l’entrepreneuriat local. Les mesures y afférentes
permettront de soutenir la compétitivité des entreprises locales et de contribuer à la lutte contre le chômage.
La promotion de l’entrepreneuriat des femmes et des jeunes sera particulièrement mise en avant, entre autres
via l’appui aux métiers artisanaux et aux petites manufactures agro-alimentaires. A l’instar de la construction
de la maison de la vanille à Antalaha, le Gouvernement compte également prioriser les filières pourvoyeuses
de devises afin de valoriser les avantages comparatifs de Madagascar et améliorer sa position
géoéconomique. L’optimisation du mécanisme de rapatriement de devises est par la même occasion
renforcée.
Les appuis techniques et stratégiques en faveur du secteur énergétique seront priorisés dans
la présente LFI. L’Etat promeut la production et le transport d’énergies non fossiles afin de renforcer la
souveraineté économique nationale et de raffermir les bases de l’Emergence. Le soutien au redressement
de la JIRAMA sera également poursuivi. Plusieurs initiatives ont été aussi lancées par l’Etat en matière de
Partenariat Public-Privé afin de mobiliser de nouveaux investissements, surtout étrangers. Ces nouveaux
investisseurs seront incités à se positionner sur des secteurs stratégiques, comme celui du logement, de
l’énergie, de l’agro-alimentaire, etc. En contrepartie, l’Administration s'engage à poursuive la mise en place
de services publics de proximité tels que les Hôtels des Finances, les Directions Régionales de la Sécuri
Publique, les Tribunaux de Première Instance, etc.
Poursuivre les efforts visant à rattraper le retard en matière de développement social
Pour faire front à la forte vulnérabilité de la population engendrée par la crise sanitaire, le
budget consacré au secteur social restera prioritaire. En effet, même si la prévalence et la mortalité liées
à la Covid-19 en Afrique sont inférieures à celles observées sur les autres continents, son impact sur le
niveau de vie des ménages, quant à lui, est plus alarmant que ceux des crises précédentes. Selon la Banque
Mondiale, le taux de pauvreté en Afrique aurait augmenté de 2 points de pourcentage en 2020. En milieu
urbain, 10% de la population serait classée parmi les nouveaux pauvres. A Madagascar, le niveau de revenu
déjà faible des ménages a encore diminué en raison des chômages techniques et de la baisse du volume
des exportations, comme en témoigne le PIB par habitant du pays qui est pas de 537 USD en 2019, à
503 USD en 2020 et projeté à 530 USD en 2021.
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