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Rémi sans famille Etude

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N° 674
mai 2021
NRP
Nouvelle Revue Pédagogique
supplément
www.nrp–college.com
lettres collège
Hector Malot,
Sans famille,
5e
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le théâtre avec vos élèves
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Présentation
Hector Malot,
Sans famille
Par Édith Wolf et Martine Rodde, professeures de Lettres
Sartre raconte, dans Les Mots : « […]
je grimpai sur mon lit-cage avec Sans
famille d’Hector Malot, que je connaissais
par cœur et, moitié récitant, moitié
déchiffrant, j’en parcourus toutes les
pages l’une après l’autre : quand la
dernière fut tournée, je savais lire ». Sans
famille, récit d’une initiation, a été pour
Sartre initiation à la lecture. François
Mauriac, lui, décrit paradoxalement
ce roman de l’errance comme un
lieu familier : « Je rentre dans Sans
famille aujourd’hui comme dans une
maison où j’ai longtemps vécu : je pousse
les volets et je circule de pièce en pièce,
de chapitre en chapitre, les yeux fermés ».
Pour ces deux écrivains, la lecture de
l’œuvre apparaît comme une expérience
fondatrice.
De l’enfant trouvé au fils de famille
S’il en est ainsi, c’est que le roman1 touche aux questions fondamentales de l’identité et de la filiation avec une grande simplicité, une belle limpidité d’écriture.
Aujourd’hui, Sans famille est l’un des rares livres du patrimoine français que la clarté de son style rend accessible au jeune
public. Il peut permettre à des élèves de 5e de se lancer dans la
lecture d’un gros roman sans éprouver de difficulté. Dans ce supplément, pour adapter l’effort demandé à tous les élèves de 5e,
nous avons choisi de faire porter le travail sur la première partie
du roman et de proposer, pour la seconde, une lecture cursive
appuyée sur deux fiches (8 et 9).
Sur le plan pédagogique, l’étude de l’ouvrage peut être rattachée au thème « Vivre en société, participer à la société. Avec
autrui : familles, amis, réseaux », du programme de 5e.
Une quête initiatique sur les routes
et dans les cœurs
Par ailleurs, l’un des intérêts du livre réside dans son cadre
temporel, qui permet aux élèves de découvrir certaines réalités
sociales de la fin du xixe siècle en France : le travail des enfants,
la précarité extrême, la dure vie itinérante des pauvres de cette
époque. Nous avons exploité dans l’étude cette dimension documentaire.
Enfin, conçu comme un roman initiatique, le récit suit le parcours de Rémi, qui de perte en apprentissage, apprend à trouver
sa place dans le monde. Pour des adolescents, une telle quête
peut renvoyer à une expérience vécue. C’est cet aspect du récit
qui sert de base à la structure de notre étude.
Organisation des séances
Pour chaque séance, une double option de travail est proposée au professeur : d’une part, un questionnement sur le sens
du texte et son écriture, d’autre part, une démarche active qui
amène les élèves à lire de façon expressive, à jouer des scènes, à
débattre, à écrire, à chanter, à réaliser une BD. La durée annoncée
en début de séance prend en compte cette double dimension, et
le professeur peut faire son choix suivant ses propres objectifs.
Les adaptations du roman au cinéma ne nous paraissant pas
très convaincantes, nous avons choisi de ne proposer que deux
extraits d’un film récent (2018) : Rémi sans famille, d’Antoine Blossier, dans lequel Daniel Auteuil incarne magnifiquement Vitalis.
L’étude de ces extraits permet un travail sur l’adaptation cinématographique et l’étude de l’image.
1. L’édition de référence utilisée ici est : Hector Malot, Sans famille, texte
intégral, Le Livre de Poche, 2018.
MAI 2021 HECTOR MALOT, SANS FAMILLE SUPPLÉMENT NRP COLLÈGE
1
Conformément aux dispositions sur le droit d'auteur (Code de la Propriété Intellectuelle),
la reproduction et la représentation de tout ou partie de ce numéro de la NRP notamment sur
les sites web contributifs, les blogs, sont strictement interdites et passibles de sanctions pénales et civiles.
Sommaire
Étapes
Étape I
Chapitres I à V.
Une initiation
par la perte
Étape II
Chapitres VI à IX.
Une initiation par
l’apprentissage
Étape III
Chapitres X à XIII.
Rémi seul pour
affronter la vie
Étape IV
Chapitres XIV
et XV. La perte
des animaux
Étape V
Chapitres XVI
à XXI. Mort
et renaissance
Séances
Fiches élève
1 Des figures maternelles
Lecture analytique, atelier d’écriture
3
2 Des figures « paternelles »
Lecture analytique, débat, lectures croisées
4
3 Le départ
Jeu théâtral, lecture analytique, synthèse
6
1 Sans famille en images
Lecture d’image, réalisation d’une BD
19
2 Du roman au film
Le travail du scénariste dans la transposition
d’une scène
20
3 L’École à l’époque de Sans famille
Lecture, lexique
21
4 L’univers des contes dans un roman
Lecture, étude comparée
23
10 Tempête et deuil, une épreuve physique et morale
Lectures analytique et croisées,
lecture expressive
13
5 Faire vivre au lecteur une expérience
du personnage
Initiation à l’étude de texte
25
11 Le rôle des animaux
Lecture analytique, oral, expression écrite
15
6 Les animaux, des personnages à part entière
Lecture
26
12 Rémi à Paris
Oral, écriture, analyse documentaire
16
7 Les lois et le travail des enfants
Lecture documentaire
13 Une nouvelle famille
Jeu théâtral, lecture analytique, chant
17
14 Le rôle de Vitalis
Écriture, lecture analytique, débat
8 Lire la suite de Sans famille : seconde partie
du roman
Lecture cursive
29
18
9 Lire la fin de Sans famille
Lecture cursive
4 Images fixes et images filmiques du départ
de Rémi
Lecture d’image, analyse filmique, réalisation
d’une BD
7
5 Rémi apprend le métier de comédien
Atelier d’écriture, lecture analytique
8
6 Devenir acteur
Jeu théâtral, analyse filmique, lectures croisées
9
7 Lire et chanter
Lecture analytique, écriture
10
8 L’expérience de l’injustice
Lecture analytique, débat, mise en scène
11
9 Vers l’âge adulte ?
Lecture analytique, lectures croisées,
narration orale
12
Corrigés des fiches élève
27
30
31
Éditeur : Nathan, 92 avenue de France 75013 Paris – Directrice éditoriale : Catherine Gaschignard – Rédactrice en chef : Claire Beilin-Bourgeois –
Directrice de la publication : Catherine Lucet – Directrice déléguée : Delphine Dourlet – Fabrication : Isabelle Guerrier – Édition : Clémentine Coudray –
Édition Web : Alexandra Guidal – Iconographie : Laure Penchenat – Marketing/Diffusion : Aziza Errafi – Impression : Imprimerie de Champagne ZI les
Franchises 52200 Langres – Création de la couverture : Christophe Billoret – Création des pages intérieures : Élise Launay – Réalisation maquette :
Thomas Winock – Réalisation couverture : Alinéa, 40, rue des Bas-Bourgs 28000 Chartres – Publicité et partenariats : Comdhabitude publicité, Directrice
de la publicité : Clotilde Poitevin, 7 rue Émile Lacoste 19100 Brive. Tél. : 05 55 24 14 03 – Code article : 116752 – N° d’édition : 102 65 879 –
Dépôt légal : mai 2021 – Commission paritaire : 0721T83332
Crédits photographiques :
Couverture : Rémi sans Famille, 2018, réal : Antoine Blossier avec Daniel Auteuil et Maleaume Paquin. Photo : CHRISTOPHE L COLLECTION © Jerico -TF1
Films Production.
3 : BIS / Ph. Hubert Josse © Archives Larbor ; 5 : BIS / Ph. Poupard © Archives Nathan ; 6 : Collection KHARBINE-TAPABOR ; 8 : BIS / © Archives Larbor ;
9 : CHRISTOPHE L COLLECTION © Jerico / TF1 Films Production ; 10 : BRIDGEMAN IMAGES/ Christie’s Images ; 14 : MEPL / Leemage-Bridgeman Images ;
15 : BIS / © Archives Larbor ; 17 : D.R. ; 18 : CHRISTOPHE L COLLECTION / © Jerico / TF1 Films Production ; 19 : ARCHIVES NATHAN / D.R. ;
24 : BIS / Ph. Jeanbor © Archives Larbor.
2
SUPPLÉMENT NRP COLLÈGE HECTOR MALOT, SANS FAMILLE MAI 2021
Lecture
analytique,
Expression
Étape I. Chapitres I à V. Une initiation par la perte atelier d’écriture
écrite
0
Séance 1
Des figures maternelles
Support
Chapitre I.
Objectifs
– Entrer dans l’œuvre.
– Étudier l’incipit et comprendre son rôle dans le récit.
Durée
2 heures.
Pour commencer, on demande à deux élèves de faire une lecture orale à deux voix, de l’incipit du roman jusqu’à « je croyais qu’elle
était ma mère » (p. 11). Puis on interroge la classe sur ce qu’elle a
retenu des deux personnages et de leurs relations. Ce premier travail
est l’occasion d’aborder la notion d’incipit ; la déclaration initiale,
« Je suis un enfant trouvé », qui redouble le titre du roman, annonce
que le personnage maternel n’est pas la vraie mère. Cette annonce
est contredite par toutes les manifestations d’amour maternel de la
mère Barberin. Ce début présente ainsi une contradiction appelant
une élucidation : il s’agit d’un incipit qui informe et intrigue à la fois,
pour créer une accroche.
On fait ensuite lire à quatre élèves (un narrateur + trois personnages) le passage des pages 16-17, de « Qu’est-ce qu’on fait avec de
la farine ? », à « “C’est ton père” ».
On pose alors les questions suivantes.
Questions
1. En quoi les paroles et l’attitude de la mère Barberin révèlentelles une complicité affectueuse ?
2. Pourquoi la préparation des crêpes est-elle racontée de manière détaillée ?
3. Relevez une notation de sensation olfactive et une notation
de sensation sonore. Quel est leur effet ?
4. Relevez deux expressions qui décrivent l’arrivée du père Barberin comme une rupture par rapport à la scène.
5. Quel effet produit la dernière phrase du chapitre ?
6. Relisez les pages 14 et 15. Quel est le rôle, économique, affectif, de la vache ?
ATELIER D’ÉCRITURE Cet atelier propose un travail d’imitation
de ce début de roman. On demande aux élèves de décrire un personnage aimé ou détesté, en reprenant les formulations du texte :
« quand il… »/« quand elle… », ou « lorsqu’il… »/« lorsqu’elle », et
en évoquant des attitudes, des paroles, des gestes du personnage.
Les textes, une fois écrits, peuvent faire l’objet d’une lecture orale
ou d’un affichage.
Éléments de réponse
1. La mère Barberin instaure avec Rémi un jeu de questions pour
lui faire deviner qu’elle prépare des crêpes. Ses propos montrent
qu’elle aime Rémi et le comprend : « comme tu es un bon petit garçon,
Claude Monet, Cour de ferme en Normandie, vers 1863,
musée du Louvre, Paris.
tu n’oses pas le dire […], tu n’oses pas en parler ». Elle le fait participer
à la préparation et présente le repas comme un jeu et une surprise.
2. Cet épisode est détaillé afin de montrer l’importance de ce
moment pour les deux personnages.
3. Sensation olfactive : « une bonne odeur qui chatouillait […]
notre palais ».
Sensation sonore : « en grésillant » ; « les grésillements et les sifflements du beurre ». La notation des sensations fait comprendre
l’intensité de l’attente de Rémi et son plaisir anticipé, ce qui rendra
d’autant plus terrible le refus qui l’empêchera de l’éprouver dans
la réalité.
4. Quelques expressions décrivant l’arrivée du père Barberin, et
introduisant une rupture dans la scène : « Qui pouvait venir nous déranger à cette heure ? » ; « Un bâton heurta le seuil » ; « la porte s’ouvrit
brusquement » ; « Ne vous gênez pas » (propos ironique) ; « dit-il d’un
ton rude ».
5. Cette déclaration clôt le chapitre sur un élément inquiétant,
et crée une rupture avec tout le début du chapitre.
6. La vache met la famille à l’abri de la faim, elle a un rôle nourricier. Véritable personne, elle est capable de recevoir une éducation et de plus, c’est une amie, aimante et protectrice (p. 14-15).
C’est donc une autre figure maternelle, qui renvoie à celle de la mère
Barberin.
Lecture préparatoire à la séance 2
➜ Chapitres II et III
MAI 2021 HECTOR MALOT, SANS FAMILLE SUPPLÉMENT NRP COLLÈGE
3
Séance 2
Lecture analytique,
débat,
lectures croisées
Étape I. Chapitres I à V. Une initiation par la perte
Des figures « paternelles »
Supports
– Chapitres II et III.
– Extrait d’Oliver Twist de Charles Dickens, 1838.
Objectifs
– Comprendre et analyser le rôle du personnage de Barberin.
– Argumenter sur un passage de l’œuvre.
Durée
2 heures.
Barberin, le mari de la mère adoptive du héros, est la première
figure paternelle du roman. Rémi, face à son comportement hostile,
ne peut que se détourner de ce père adoptif. Quant à la figure de
Vitalis, deuxième figure paternelle, elle est de prime abord ambiguë
puisque le musicien achète l’enfant.
Chapitre 2
Questions
On lit à haute voix le passage des pages 18-19, de « Je m’étais
approché pour l’embrasser », à « machinalement ».
1. Que pensez-vous du personnage de Barberin et, par conséquent, du titre du chapitre, « Un père nourricier » ?
2. Dans quelles difficultés financières se trouve Barberin ?
Quelles sont les causes de cette situation ?
3. En quoi ces éléments atténuent-ils l’image négative du personnage ?
On répartit ensuite entre plusieurs élèves la lecture du passage
des pages 23 et 24, de « J’aurais peut-être dû, dit-elle », à « pourquoi
je ne lui ai pas obéi ».
4. Selon vous, qu’est-ce qui est douloureux pour Rémi dans
ce récit ?
Éléments de réponse
1. Barberin se présente comme un personnage très négatif : il
se montre dès le début menaçant (« son bâton levé »), puis refuse
à Rémi un plaisir et une marque d’affection de la mère Barberin. Il
apparaît comme un homme dur, dans son aspect comme dans son
comportement, et est tout l’opposé de la mère Barberin. C’est un
personnage de « méchant » comme on peut en voir dans les contes.
Le titre est donc ironique, puisque le personnage détourne à son
profit le repas prévu pour Rémi.
2. Barberin a perdu son procès contre son employeur, et il est
resté handicapé et incapable de travailler. De plus, à cause du coût
du procès, il a perdu tout son argent. On peut rappeler ce qui est dit
de lui dans le chapitre I, pages 12-13 : il est tailleur de pierre, a été
blessé et emmené à l’hôpital. Ces difficultés terribles peuvent en
partie expliquer sa dureté et son projet de mettre Rémi à l’hospice.
4
3. Cela peut atténuer son image négative car il apparaît lui aussi
comme la victime d’un destin cruel.
4. Ce qui peut être douloureux pour Rémi, dans ce récit, est
d’apprendre qu’il a été volé puis abandonné.
Chapitre 3
Questions
5. Lisez les pages 28 à 30. Soulignez les passages qui vous paraissent les plus choquants.
6. Qu’est-ce qui rend, selon vous, la situation révoltante ? Cette
situation vous paraîtrait-elle possible aujourd’hui en France ?
DÉBAT On lance un débat entre les élèves sur la question suivante : Vitalis apparaît-il comme un personnage de « bon » ou de
« méchant » ? Les débatteurs doivent citer des extraits du texte
pour justifier leur réponse.
Éléments de réponse
5. Sans corrigé.
6. Ce qui est particulièrement révoltant, c’est le fait qu’on puisse
acheter un enfant, un être humain. Du reste, dans tout le passage,
Rémi est nié en tant qu’humain : les deux hommes parlent de lui
comme s’il n’était pas là et l’évoquent comme une marchandise ou
une bête à vendre. Rémi compare d’ailleurs, page 29, sa situation à
celle de la vache vendue. Il est interdit aujourd’hui en France (et dans
le monde) d’acheter ou de vendre un être humain. De plus, les enfants
sont théoriquement protégés par des conventions internationales.
DÉBAT Vitalis semble dur et dépourvu de sentiments lorsqu’il
négocie « l’achat » de Rémi (p. 29 : « Dame ! ne voulez-vous pas
vous en débarrasser ? »), ou lorsqu’il l’examine comme un animal
(p. 29 : « “Trop minces”, dit le vieillard. […] et faisant la moue »). Il
apparaît donc ici comme un « méchant » de conte. Cependant,
il cherche à rassurer Rémi (p. 29 : « “Allons, n’aie pas peur, petit, dit
le vieillard »). Il a un geste presque affectueux (p. 34 : « Vitalis me
frappa doucement du bout du doigt sur la joue »). Le personnage est
pour l’instant ambivalent, on ignore encore s’il se rangera dans le
camp des « bons » ou dans celui des « méchants ». Cela lui donne
une épaisseur romanesque, et crée une attente chez le lecteur.
Texte écho : Oliver Twist,
Charles Dickens
On peut donner à lire aux élèves le texte suivant, extrait d’Oliver
Twist de Charles Dickens, en leur demandant ce qui est comparable
dans le destin des deux enfants. Dickens est une des sources principales d’Hector Malot : son personnage d’orphelin lui a été inspiré
par ceux de l’auteur anglais, d’où les références à l’Angleterre dans
le roman français.
SUPPLÉMENT NRP COLLÈGE HECTOR MALOT, SANS FAMILLE MAI 2021
Étape I. Chapitres I à V. Une initiation par la perte
La scène suivante décrit la vente d’Oliver Twist, un jeune
orphelin. Les différents personnages négocient le prix du jeune
homme.
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35
40
M. Gamfield se trouvait sous le coup de l’accusation
frivole d’avoir déjà fait périr trois ou quatre enfants sous
le bâton ; il lui vint à l’esprit que le conseil, par un singulier caprice, faisait peut-être entrer en ligne de compte
dans sa décision cette circonstance accessoire. S’il en était
ainsi, les administrateurs sortaient évidemment de leur
manière de faire habituelle ; pourtant, comme Gamfield
ne se souciait nullement de raviver ce souvenir, il se mit
à tourner sa casquette dans ses doigts, et s’éloigna lentement de la table :
« Ainsi, messieurs, vous ne voulez pas me le donner ?
dit-il en s’arrêtant sur le seuil de la porte.
— Non, répondit M. Limbkins ; ou du moins, comme
c’est un métier malpropre, nous sommes d’avis que la
récompense offerte devrait être diminuée. »
La physionomie de M. Gamfield devint radieuse ; il
se rapprocha bien vite de la table et dit :
« Combien voulez-vous me donner, messieurs ?
Voyons, ne soyez pas trop durs pour un pauvre homme ;
combien me donnerez-vous ?
— Il me semble, que ce serait bien assez de trois livres
dix schellings, dit M. Limbkins.
— C’est encore dix schellings de trop, dit le monsieur
au gilet blanc.
— Allons, dit Gamfield, mettons quatre livres, messieurs, mettez quatre livres, et vous en êtes à tout jamais
débarrassés ! Est-ce dit ?
— Trois livres dix schellings, répéta M. Limbkins avec
fermeté.
— Tenez, messieurs, partageons le différend, dit
Gamfield avec insistance ; trois livres quinze schellings.
— Pas une obole de plus, répondit M. Limbkins avec
la même fermeté.
— Vous êtes pour moi d’une dureté désolante, dit
Gamfield avec hésitation.
— Bah ! bah ! sottise ! dit le monsieur au gilet blanc ;
ce serait encore une bonne affaire que de le prendre
pour rien ; prenez-le, niais que vous êtes ; c’est un enfant
comme il vous en faut, il a souvent besoin de correction ;
cela lui fera du bien ; et son entretien ne sera guère coûteux, car depuis sa naissance il n’a jamais eu d’indigestion. Ah ! ah ! ah ! »
Charles Dickens, Oliver Twist, trad. Alfred Gérardin, 1838.
Lecture analytique,
débat,
lectures croisées
Séance 2
Éléments de réponse
Comme Rémi, Oliver est vendu et fait l’objet d’un marchandage.
Et comme Rémi, il est présenté comme une charge pour ceux qui
s’occupent de lui.
George Cruikshank, illustration du roman Oliver Twist de
Charles Dickens, 1837-1838.
Lecture préparatoire à la séance 3
➜ Chapitres IV et V
MAI 2021 HECTOR MALOT, SANS FAMILLE SUPPLÉMENT NRP COLLÈGE
5
Séance 3
Jeu théâtral,
lecture analytique,
synthèse
Étape I. Chapitres I à V. Une initiation par la perte
Le départ
Supports
Chapitres IV et V.
Objectifs
– S’approprier un passage du texte par le jeu théâtral.
– Établir une synthèse des cinq premiers chapitres.
Durée
2 heures.
Le théâtre est un thème très présent dans le roman, qui présente
par ailleurs certains éléments du mélodrame : personnages simples,
thème de la reconnaissance, recherche de l’émotion. C’est pourquoi
jouer le texte permet de mieux le comprendre et de façon active.
Par ailleurs, les cinq premiers chapitres mettent en place l’univers du récit, et il est utile à ce stade de proposer une synthèse qui
permette de s’assurer que la portée et le sens de ce début du roman
ont été bien compris.
Jouer les gestes et les dépla­
cements des personnages
JEU THÉÂTRAL On demande aux élèves de jouer le passage
qui commence page 41, de « Tout à coup », à la fin du chapitre.
• Trois élèves sont chargés de la lecture orale : le premier est le
narrateur, le second lit les répliques de Rémi et le troisième, celles
de Vitalis.
• Trois autres élèves sont chargés de jouer les gestes et les déplacements des personnages pendant la lecture : on commence par établir précisément les positions des acteurs dans l’espace de la classe,
pour faire comprendre la séparation spatiale des personnages.
• On interroge les élèves sur la manière dont leur situation dans
l’espace illustre le déchirement de cette séparation, pour Rémi et
pour la mère Barberin.
Éléments de réponse
JEU THÉÂTRAL Rémi et la mère Barberin sont dans des espaces
séparés, ils ne peuvent se rejoindre. Rémi voit la mère Barberin,
qui ne le voit pas, alors qu’elle le cherche. Tout le désir du héros est
tendu vers cette figure maternelle inatteignable et dont il comprend qu’elle aussi le cherche désespérément. Rémi est donc à la
fois celui qui éprouve le déchirement de la séparation, et celui qui
est le témoin impuissant de la douleur de sa mère.
Synthèse
Questions
1. Relisez le chapitre V. Citez trois éléments qui offrent à Rémi
une forme de consolation.
2. Dans le chapitre II, qu’apprend Rémi sur ses origines ? Que
perd-il en connaissant ces éléments ?
3. Dans le chapitre III, quelle situation est particulièrement douloureuse pour Rémi ?
4. Que perd-il dans le chapitre IV ? Citez au moins deux éléments.
5. Trouvez page 47 un passage qui montre que Rémi traverse
une épreuve.
Éléments de réponse
1. Vitalis essaie de raisonner Rémi et de lui montrer qu’il le comprend (p. 43-44). Le second élément consolateur est la perspective
d’avoir des souliers et un costume (p. 45). Enfin, la tendresse de Capi
réconforte le héros (p. 48).
2. Il apprend qu’il a été volé et abandonné, donc qu’il est un
enfant trouvé. Il perd ainsi la certitude d’être l’enfant de la mère Barberin. Tout son univers en est bouleversé.
3. Rémi est traité comme une marchandise, négociable comme
un animal ou une chose. Il a aussi l’angoisse de ne pas savoir ce
qu’il va devenir, de perdre sa mère et d’être éventuellement mis
à l’hospice.
4. Il perd sa mère, sa maison, son jardin, son village, tout
son univers.
5. Le passage se situe à la fin de la page, de « Pendant les derniers
mois » à « plus de mère Barberin ! ».
Une série d’épreuves initiatiques
Vitalis, Rémi et les chiens sous la pluie, illustration du roman
Sans famille, édition Hetzel, 1882.
6
Les cinq premiers chapitres décrivent les épreuves initiatiques
que subit le héros. En effet, celui-ci perd ce qui constituait son
univers : sa mère, sa maison, son village. De plus, il apprend
qu’il a été volé et abandonné, et perd ainsi ses repères d’identité.
Il est privé de son humanité en étant traité comme une chose ou
un animal. Il s’engage dans une vie difficile, matériellement et
affectivement. Cependant, au cours de ces épreuves, il acquiert
des connaissances sur ce qu’il est réellement et sur certaines
réalités de la vie. Il s’agit du début d’une initiation par la perte.
SUPPLÉMENT NRP COLLÈGE HECTOR MALOT, SANS FAMILLE MAI 2021
Étape I. Chapitres I à V. Une initiation par la perte
Lecture d’image,
analyse filmique,
réalisation d’une BD
Séance 4
Images fixes et images filmiques
du départ de Rémi
Supports
– Chapitres IV et V.
– La fiche 1.
– Extrait du film Rémi sans famille d’Antoine Blossier, 2018 :
de 19 min 39 à 20 min 30.
Objectifs
– Analyser les procédés de l’écriture cinématographique.
– Réaliser des vignettes de BD à partir d’un travail de synthèse du texte.
Durée
2 heures.
La fiche 1 est exploitée durant cette séance.
Pour introduire l’étude de l’extrait filmique, la notion de champcontrechamp peut être abordée.
Le champ est la portion d’un plan filmée et montrée. Le contrechamp est la portion d’espace opposée (à 180°) à ce champ, et qui
est aussi filmée et montrée. Le champ-contrechamp consiste, au
montage, à faire alterner un champ donné et un champ spatialement opposé. Ce procédé est souvent utilisé pour les scènes à deux
personnages, et permet d’alterner les points de vue.
Les élèves relisent les pages 41-42 du chapitre IV, puis on leur
donne à voir l’extrait du film.
Comme il s’agit du premier extrait filmique qu’ils voient, on leur
demande si les éléments visuels leur semblent fidèles au roman
(personnages, décor), et s’ils apprécient les choix du film.
Analyse filmique
Après avoir visionné l’extrait une seconde fois, on pose des questions plus précises.
Questions
1. Dans ce passage, quelle est la différence la plus importante
entre le film et le roman ?
2. Qui ou qu’est-ce qui sépare Rémi de la mère Barberin dans le
roman ? et dans le film ?
3. Observez l’emploi du champ-contrechamp. Les alternances
de points de vue sont-elles lentes ou rapides ?
4. Quel est le changement de rythme que l’on peut observer
dans ce champ-contrechamp ? Quel est l’effet de ce changement ?
5. Quel est le rôle des appels échangés par les deux personnages ?
6. Comment le romancier exprime-t-il la dimension déchirante
de la séparation ? De quel point de vue se place-t-il ?
7. Comment le cinéaste représente-t-il ce déchirement ?
8. Quels choix préférez-vous ?
Éléments de réponse
1. Dans le roman, les personnages sont dans des espaces séparés. Dans un premier temps, la mère Barberin ignore le départ de
Rémi. Puis, toujours dans le roman, elle finit par s’en rendre compte,
et tente de le rejoindre.
2. Dans le roman, c’est Vitalis qui tient fermement Rémi et qui
l’empêche de rejoindre la mère Barberin. Et c’est l’ignorance de celleci, que Barberin a trompée en l’envoyant au village, qui permet cette
séparation.
Dans le film, Vitalis tient Rémi « en laisse » et Barberin ceinture
sa femme pour l’empêcher de rejoindre l’enfant.
3. Les alternances de points de vue sont assez rapides.
4. Les alternances de points de vue présentent une accélération,
ce qui a pour effet d’accentuer l’intensité de la scène.
5. Les cris par lesquels ils s’appellent expriment la douleur de
la séparation, comme si le nom prononcé pouvait magiquement
rapprocher les deux personnages.
6. Le romancier fait sentir cela en situant les deux personnages
dans des espaces séparés. La mère Barberin est hors de la portée de
Rémi, il l’a déjà perdue. L’épisode (étant donné que le narrateur de
première personne est Rémi) ne peut être vu que du point de vue
de Rémi.
7. Le cinéaste représente la douleur de la séparation par les
mouvements des corps des personnages, qui sont empêchés physiquement de se rejoindre, et par leurs cris. La fin de la scène, où
Barberin maintient sa femme à terre, illustre la violence du désir de
la mère Barberin de rejoindre l’enfant, et le fait que Rémi soit attaché
renforce également cette violence. Enfin, le cinéaste donne à voir
cet épisode du point de vue des deux personnages par l’emploi du
champ-contrechamp.
Lecture préparatoire à la séance 5
➜ Chapitre VI
MAI 2021 HECTOR MALOT, SANS FAMILLE SUPPLÉMENT NRP COLLÈGE
7
Séance 5
Atelier d’écriture,
lecture analytique
Étape II. Chapitres VI à IX. Une initiation par l’apprentissage
Rémi apprend le métier
de comédien
Supports
Chapitres V et VI.
Objectifs
– Écrire à partir de la lecture d’un passage du roman.
– Réfléchir sur le métier de comédien.
Durée
EXPRESSION ÉCRITE On demande aux élèves d’écrire un petit
texte, dans lequel ils décrivent un vêtement ou une tenue dont ils
ont rêvé, et qu’ils ont eu(e). Les élèves sont invités à réutiliser les
mots à connotation méliorative précédemment cités, et à utiliser
l’exclamation et l’interrogation.
Les questions suivantes portent sur les pages 52-54, de « J’avais
à cette époque », à « comme à moi ».
2 heures.
Questions
Au début de cette séance et pour préparer le travail d’expression
écrite, les élèves lisent à voix haute le passage du chapitre V, page
45, de « “Ce sont tes sabots qui te fatiguent », à « Quel malheur qu’Ussel
fût si loin ! », puis celui du chapitre VI, pages 49-50, de « Une idée
emplissait ma tête », à « sous leur éclat ».
Dans ce dernier passage, on fait noter les mots à connotation
méliorative : « belle chose » ; « le meilleur homme du monde, le plus
généreux » ; « splendeurs » ; « éclat », ainsi que les emplois de l’exclamation et de l’interrogation.
1. Donnez un titre à ce passage.
2. Quel est le sujet de la comédie ? Résumez-le en une phrase.
3. Qu’est-ce qui doit amuser le public dans le rôle que Vitalis
donne à Rémi ?
4. Pourquoi le garçon qui avait ce rôle avant Rémi ne le jouait-il
pas bien ?
5. En quoi Rémi est-il bien prédisposé à tenir ce rôle ? Citez le
texte pour justifier votre réponse.
6. Choisissez la ou les bonnes réponses :
D’après Vitalis, un comédien doit :
❑ être semblable au personnage qu’il incarne.
❑ montrer, pendant qu’il joue, qu’il est un bon acteur.
❑ retrouver par son travail les attitudes qu’il a d’abord adoptées
spontanément.
7. Combien de temps doit durer la pièce ? Combien de temps
dure la répétition ? Concluez sur les qualités que Vitalis demande à
sa troupe.
Éléments de réponse
Jean-Siméon Chardin, Le Singe antiquaire, vers 1726, musée
des Beaux-Arts, Chartres.
8
1. Proposition de titre pour ce passage : Le travail des comédiens.
2. Sujet de la comédie : un paysan devient le domestique d’un
singe.
3. La naïveté du personnage humain, et le fait que l’animal est
plus intelligent et plus raffiné que lui, doivent amuser le public.
4. Ce garçon cherchait à faire comprendre qu’il était bon acteur, et rappelait donc au public qu’il jouait : c’est du cabotinage.
5. Rémi, petit paysan naïf, ressemble beaucoup au personnage du rôle. C’est ce que Vitalis veut mettre en valeur pour
faire rire le public. Rémi ignore ce qu’est le travail de comédien :
« J’avais, à cette époque des idées tout à fait primitives sur le travail ».
Rémi prend la situation de la pièce pour une image de la réalité :
« Les singes n’ont pas de domestiques ». Il ne sait pas comment on
met le couvert : « Comment devait-on arranger tout cela ? […] en
riant aux éclats ».
6. Les bonnes réponses sont la première et la troisième affirmations.
7. La représentation dure vingt minutes, la répétition, trois
heures. Vitalis demande à sa troupe de la patience, de la docilité
et de l’attention.
SUPPLÉMENT NRP COLLÈGE HECTOR MALOT, SANS FAMILLE MAI 2021
Étape II. Chapitres VI à IX. Une initiation par l’apprentissage
Jeu théâtral,
analyse filmique,
lectures croisées
Séance 6
Devenir acteur
Les élèves sont interrogés sur la définition de la pantomime ; on
explique le fonctionnement de ce type de spectacle.
Supports
– Chapitre VI.
– Extrait du film Rémi sans famille d’Antoine Blossier, 2018 :
de 25 min 20 à 30 min 29.
– La fiche 2.
Objectifs
– S’approprier un passage du texte par le jeu théâtral.
– Comparer un passage du roman et son adaptation
cinématographique.
Durée
JEU THÉÂTRAL Constituer des équipes de quatre. Chaque
membre d’une équipe se charge d’un des rôles : celui de Vitalis,
de Joli-Cœur, de Capi et de Rémi. Chaque acteur souligne dans le
texte la partie qui concerne son rôle. Les membres se réunissent
pour préparer en détail la représentation de la pièce. Quelques
équipes présentent leur scène au reste de la classe.
Analyse filmique
La séance se poursuit par le visionnage de l’extrait filmique proposé. Les élèves remplissent ensuite la fiche 2, et les éléments de
réponse de cette fiche sont repris à l’oral.
2 heures.
Pour préparer cette séance de jeu théâtral, les élèves relisent
les pages 57-59, de « Ce qu’il appelait “une charmante comédie” », à
« entre ses dents ».
Lecture préparatoire à la séance 7
➜ Chapitres VII, VIII et IX
Maleaume Paquin (Rémi) et Daniel Auteuil (Vitalis) dans le film d’Antoine Blossier, Rémi sans famille, 2018.
MAI 2021 HECTOR MALOT, SANS FAMILLE SUPPLÉMENT NRP COLLÈGE
9
Séance 7
Lecture
analytique,
écriture
Étape II. Chapitres VI à IX. Une initiation par l’apprentissage
Lire et chanter
Supports
– Chapitres VII, VIII et IX.
– La fiche 3.
Objectifs
– Relier le roman à son ancrage historique.
– Élaborer une synthèse des chapitres VIII et IX.
Durée
4. C’est la musique qui vient d’un désir profond de Rémi. Le
passage commence page 63, de « Le plus grand plaisir qu’on puisse
éprouver », et va jusqu’à « sont italiennes », page 64.
5. Chapitre VIII : Vitalis et sa troupe parcourent le Sud de la
France. Rémi se pose des questions sur le passé de son maître.
Chapitre IX : en traversant les Landes, Rémi croit voir un personnage surnaturel (le « géant », qui est en fait un berger sur ses
échasses), et réagit en enfant face à l’inconnu.
1 heure.
Cette séance, à travers l’exploitation de la fiche 3, est l’occasion de faire travailler les élèves sur la réalité de l’école à l’époque
du roman.
Dans un premier temps, une équipe de trois élèves lit à voix
haute le texte des pages 60-61, jusqu’à « nous avons du temps devant
nous ». Puis ils répondent aux questions suivantes.
Questions
1. Qu’est-ce qui est, selon vous, frappant, dans la méthode de
Vitalis pour enseigner la lecture à Rémi ?
2. Quels sont les deux autres savoir-faire que Rémi acquiert dans
le chapitre ?
3. Qu’apporte chacun de ces trois apprentissages au héros ?
4. Lequel de ces trois apprentissages vient d’un désir profond de
Rémi ? Cherchez et lisez le passage dans lequel ce désir est exprimé.
5. Résumez, par écrit et en une ou deux phrases, le contenu de
chacun des deux chapitres suivants : les chapitres VIII et IX.
Éléments de réponse
1. Vitalis tient compte du désir de Rémi pour l’apprentissage. Il
fabrique lui-même, avec des éléments de la nature, le matériel pédagogique. Il installe un rapport d’émulation entre Rémi et le chien
Capi, il agit donc en pédagogue.
2. Rémi apprend la musique et acquiert une grande endu­
rance physique.
3. La lecture permet à Rémi de se situer dans l’espace, et de « lire
dans un livre » (p. 62). L’apprentissage de la musique lui permet de
solfier et de chanter. L’endurance physique lui permet de marcher
longtemps sans fatigue.
10
John George Brown, The Little Strollers (Les Petits
Promeneurs), 1874, collection privée.
Lecture préparatoire à la séance 8
➜ Chapitre X
SUPPLÉMENT NRP COLLÈGE HECTOR MALOT, SANS FAMILLE MAI 2021
Étape III. Chapitres X à XIII. Rémi seul pour affronter la vie
Lecture analytique,
débat, mise en scène
1
Séance 8
L’expérience de l’injustice
Support
Chapitre X.
Objectifs
– Argumenter sur un passage de l’œuvre.
– S’approprier un passage du texte par le jeu théâtral.
Durée
2 heures.
Rémi fait ici l’expérience de l’injustice. Le passage étudié dans
cette séance est donc une étape importante de son initiation. Ce
thème permet de faire réfléchir les élèves, par les activités orales
d’argumentation proposées, sur les notions importantes pour des
adolescents du « juste » et de l’« injuste ».
Les questions suivantes portent sur les pages 76 à 78, de « Par
malheur », à « Je n’avais pas bonne idée de tout cela ».
Questions
1. En quoi l’attitude de Rémi envers son maître est-elle différente
de celle qu’il a eue jusque-là ?
2. Quel sentiment pousse Vitalis à ne pas obéir aux ordres
du policier ?
3. Relevez, page 77, un passage qui montre que Vitalis se moque
du policier en cherchant la complicité du public.
4. Relisez la page 78. Expliquez le tour que Vitalis veut jouer
au policier.
5. Dans ce passage, qui semble le plus sage, Rémi ou Vitalis ?
6. Complétez le texte suivant qui compare le personnage
qu’était Rémi au début du récit, lors de sa rencontre avec Vitalis, avec
celui qu’il est devenu.
Au début du récit, Vitalis l’emmène de force et Rémi semble
… et … lorsqu’il lui faut quitter … Il finit par comprendre que
Vitalis n’est pas … mais veut au contraire … C’est Vitalis qui lui
apprend tout : …, …, … et prend toutes les initiatives. Or durant
l’épisode des pages 76 à 78, Rémi se montre plus … que son
maître. On voit donc que sa vie sur les routes lui a permis de …
et de …
Éléments de réponse
1. Quand Rémi se rend compte que Vitalis a une attitude de défi,
il s’« enhardi[t] » pour questionner son maître ; c’est la première fois
qu’il se comporte ainsi et on voit qu’il se rend compte du danger de
la situation : « il me semble […] que l’agent est disposé à vous tourmenter ». Lorsqu’il voit l’entêtement de Vitalis, il demeure inquiet : « Je
n’avais pas bonne idée de tout cela ».
2. Le sentiment de son droit le pousse à refuser d’obéir.
3. Le passage va de « Museler Capi », à « ce public distingué ».
Vitalis se moque de l’agent en affectant une politesse outrée, et le
public, complice, éclate de rire.
4. Vitalis compte tourner l’agent en ridicule en lui donnant un
rôle involontaire dans la comédie qu’il imagine pour le lendemain.
5. Rémi se montre ici plus sage que son maître.
6. Au début du récit, Vitalis l’emmène de force et Rémi semble
malheureux et perdu lorsqu’il lui faut quitter la mère Barberin. Il
finit par comprendre que Vitalis n’est pas un ennemi mais veut au
contraire l’éduquer. C’est Vitalis qui lui apprend tout : la lecture, la
musique, la vie errante et prend toutes les initiatives. Or durant l’épisode des pages 76 à 78, Rémi se montre plus sage que son maître. On
voit donc que sa vie sur les routes lui a permis de grandir et de mûrir.
Ateliers d’argumentation
DÉBAT Le débat prend appui sur le chapitre X, et porte sur la
question suivante : l’action de l’autorité vous semble-t-elle juste
ou injuste ?
Les élèves qui interviennent utilisent des éléments du texte
(p. 76 à 79, 81 et 82) pour justifier leur réponse.
Éléments de réponse
Lors de la confrontation avec les policiers, deux actions injustes
peuvent être relevées : le policier veut faire partir Vitalis (p. 76) et
sa troupe, alors que Vitalis estime être dans son droit en restant ;
le policier frappe Rémi (page 79). Lors du procès de Vitalis, on peut
trouver excessive la condamnation de ce dernier, qui défendait Rémi
lorsqu’il a frappé l’agent. On peut aussi entendre l’argument de Vitalis qui concerne les conséquences, sur la vie de Rémi, de l’emprisonnement de son maître.
MISE EN SCÈNE D’UN PROCÈS
• Des équipes de trois sont formées : chaque équipe est chargée
soit de l’accusation, soit de la défense de Vitalis.
• Chaque équipe cherche des arguments dans le texte et hors du
texte, à l’appui de sa thèse.
• Un des élèves de l’une des équipes présente un premier élément
de l’accusation de Vitalis, et se voit contredit par l’un de ses défenseurs. Puis vient le second chef d’accusation, et ainsi de suite. Les
arguments de la défense doivent être tirés du travail de préparation en équipe, mais peuvent aussi être des réfutations des accusations portées durant l’échange.
• Un défenseur parle enfin seul pour plaider, en utilisant les éléments à décharge trouvés en équipe.
Lecture préparatoire à la séance 9
➜ Chapitres XI, XII et XIII
MAI 2021 HECTOR MALOT, SANS FAMILLE SUPPLÉMENT NRP COLLÈGE
11
Séance 99
Lecture analytique,
lectures
Lecture,
croisées,
narration
écriture,orale
oral
Étape III. Chapitres X à XIII. Rémi seul pour affronter la vie
Vers l’âge adulte ?
Supports
– Chapitres XI, XII et XIII.
– La fiche 4.
Objectifs
– Lire des extraits de contes et relier leur écriture à celle
du roman.
– Transposer à l’oral le début du roman dans l’univers
du conte.
Durée
2 heures.
L’univers des contes a largement inspiré l’auteur malgré la dimension réaliste du roman. Le personnage de l’enfant abandonné
qui, par des épreuves, acquiert le statut d’adulte renvoie aux héros
de nombreux récits merveilleux. Comme ces contes, le roman d’Hector Malot est initiatique. Les figures de l’adjuvant bienveillant (Vitalis), celle du « méchant » (Garofoli, Driscoll, James Milligan), celles
des animaux humanisés, celle de la fée (madame Milligan), l’allusion explicite dans le chapitre IX intitulé « Je rencontre un géant
chaussé de bottes de sept lieues », tout cela manifeste la présence
des contes, qui sont les récits d’enfance par excellence. C’est la raison pour laquelle Hector Malot les laisse constamment entrevoir à
l’arrière-plan de son roman.
Questions
1. Dans les chapitres XI et XII, relevez les passages dans lesquels
Rémi agit en adulte, dans des confrontations avec d’autres personnages, ou dans des décisions et des actions.
2. Dans les chapitres XII et XIII, quelles découvertes Rémi fait-il
sur les classes sociales ? Et sur une autre forme de souffrance que
la misère ?
3. D’après vous, pour quelles raisons Rémi rencontre-t-il des difficultés à disposer de son destin, malgré la conquête de son autonomie ?
4. Relisez le passage des pages 93 à 95, de « Joli-Cœur aurait facilement », à « faire une bonne rencontre comme aujourd’hui ». Montrez,
en citant trois passages du texte, que Rémi change d’univers.
5. Repérez le passage du portrait de madame Milligan, et proposez un titre pour cet élément.
6. Selon vous, quels sentiments éprouve Arthur en voyant le
comportement de Rémi et de ses compagnons ?
Chapitre XII. Il négocie avec madame Milligan, réconforte Arthur et lui sert de maître d’école en imaginant une attitude pédagogique efficace que la mère de l’enfant n’a pas su trouver.
2. Rémi découvre ce qu’est la vie quotidienne d’une famille
riche : nourriture, logement, occupations ; il prend conscience de
la différence entre ce mode de vie et le sien. En devenant l’ami d’Arthur, il est confronté à la maladie et au handicap.
3. Il n’est encore qu’un enfant, et son sort est discuté en son
absence, bien que Vitalis lui explique les raisons de sa décision.
4. Page 93, quelques citations montrent que Rémi change d’univers : « Eh bien, embarquez avec lui » ; « aussitôt cet homme, passant
à l’avant, jeta une planche sur la berge […] C’était un pont » ; « j’entrai
dans le bateau gravement » ; « Vos chiens mangent-ils du pain ? me
demanda Arthur. S’ils mangeaient du pain ! ».
5. Page 94, de « je n’avais jamais vu une dame », à « à dire la vérité ». Propositions de titres : Une bonne fée ; Une dame bienveillante.
6. Arthur adopte d’emblée Capi et Joli-Cœur, il semble étonné
par l’appétit de Rémi et des animaux, il est curieux de leur façon
de vivre.
L’univers du conte dans le roman
Le professeur exploite la fiche 4, puis peut proposer l’exercice de
narration orale suivant.
NARRATION ORALE À l’aide des réponses aux questions de la
fiche, on demande aux élèves, par équipes de deux, de proposer
un récit oral du début du roman, en le transposant dans l’univers
du conte. Ils peuvent changer ce qu’ils veulent dans les actions
et les personnages. Leur narration doit commencer par « Il était
une fois… ».
Éléments de réponse
Il était une fois un enfant trouvé qui vivait avec sa mère adoptive dans une petite maison. Ses parents l’avaient abandonné.
Son méchant père adoptif voulait le mettre dans une maison où
des diables l’auraient maltraité. Un homme, qui était un magicien
maître des animaux, l’acheta, et l’enfant dut quitter sa mère adoptive. Cet homme l’emmena sur les routes et l’instruisit de ses secrets.
Les animaux, trois chiens et un singe qui parlaient le langage des
humains, devinrent les amis du héros. Il apprit l’art de déchiffrer
les écrits magiques, et ceux de la comédie et du chant. Son maître
combattit un méchant qui le fit injustement emprisonner et le héros se retrouva seul avec les animaux, souffrant de la faim et de la
solitude. Heureusement, une bonne fée le recueillit et il rencontra
un nouvel ami.
Éléments de réponse
1. Chapitre XI. Rémi négocie avec l’aubergiste et avec la boulangère. Il prend en charge les animaux et la vie de la troupe. Il partage la nourriture. Il remplace donc son maître et, de ce fait, agit en
adulte.
12
Lecture préparatoire à la séance 10
➜ Chapitres XIV et XV
SUPPLÉMENT NRP COLLÈGE HECTOR MALOT, SANS FAMILLE MAI 2021
Étape IV. Chapitres XIV et XV. La perte des animaux
Lectures analytique
et croisées,
lecture expressive
Séance 10
Tempête et deuil,
une épreuve physique et morale
LECTURE EXPRESSIVE Les élèves lisent d’abord silencieusement l’extrait de Croc-Blanc.
Par équipes, ils feront une lecture orale expressive à trois du
passage qui va de la ligne 39, « À ce moment il s’éveilla » à la fin du
texte.
Pour se préparer :
• trois élèves lisent oralement les deux premières phrases du
passage ;
• on interroge la classe sur cette performance, et tire des conclusions :
feuille du texte à placer à hauteur des yeux pour que la voix passe
au-dessus, lenteur et pauses nécessaires, mots à mettre en valeur ;
• dans tout le passage, les élèves signalent par des barres verticales
les pauses réclamées par les points et les virgules ;
• les élèves soulignent les mots qu’ils devront faire entendre
particulièrement ;
• une fois prêtes, les équipes présentent à la classe leur lecture
du passage.
Supports
– Chapitres XIV et XV.
– La fiche 5.
– Extrait de Croc-Blanc de Jack London, 1906.
Objectifs
– Comparer et établir des rapprochements
entre deux romans.
– Mettre en voix un extrait de roman.
Durée
1 heure.
Les élèves complètent, dans un premier temps, la fiche 5 ; leurs
réponses sont exploitées oralement.
On pose ensuite les questions suivantes qui portent sur la fin des
deux chapitres, XIV et XV : pages 127-128, de « “Pauvre Zerbino » à
« Comment vivre ? » ; pages 137-138, de « Je montai l’escalier » à « Ce
n’est pas la fin ».
Des trappeurs sont poursuivis par des loups ; plusieurs
chiens ont été dévorés ainsi qu’un des chasseurs. Henry, un
survivant, tente de résister désespérément.
Questions
1. Que représente, selon vous, la perte des trois animaux dans
la vie de Rémi ?
2. Quels sentiments éprouve-t-il ?
Éléments de réponse
5
10
1. La mort des trois animaux met en question la survie économique de la troupe, et représente une grande perte affective. De
plus, Rémi se sent responsable de la mort des deux chiens.
2. Il éprouve de la tristesse et de l’angoisse devant l’avenir, ainsi
que de la culpabilité.
Texte écho : Jack London
Croc-Blanc,
15
20
Questions
1. Lisez l’extrait suivant de Croc-Blanc de Jack London.
2. D’après ce passage, à quel genre de roman appartient CrocBlanc ?
3. Quels éléments communs aux deux textes pouvez-vous relever concernant la situation dramatique ?
25
La nuit s’écoula cependant sans accident et le matin
parut. Pour la première fois, la lumière du jour ne dispersa pas les loups. Vainement l’homme attendit leur
départ. Ils demeurèrent en cercle autour de lui et de son
feu, avec une insolence qui brisa son courage revenu avec
la clarté naissante. Il tenta cependant un effort surhumain
pour se remettre en route.
Mais à peine avait-il replacé son traîneau sur le sentier
et s’était-il écarté de quelques pas de la protection du feu,
qu’un loup plus hardi que les autres s’élança vers lui. La
bête avait mal calculé son élan ; son saut fut trop court.
Ses dents, en claquant, se refermèrent sur le vide
tandis qu’Henry, pour se préserver, faisait un bond
de côté. Puis, reculant vers le feu, il fit pleuvoir une
mitraille de brandons1 sur les autres loups qui, excités
par l’exemple, s’étaient dressés et s’apprêtaient déjà à se
jeter sur lui.
Il demeura assiégé toute la journée. […]
La nuit revint aussi angoissante que la précédente […].
Puis, de crainte de s’abandonner trop profondément
au sommeil, Henry attacha à sa main droite un tison2 de
sapin afin que la brûlure de la flamme le réveillât lorsque
la branche serait consumée. Il recommença plusieurs fois
l’opération. Chaque fois que la flamme, en l’atteignant,
le faisait sursauter, il en profitait pour recharger le feu et
envoyer aux loups une pluie de brandons incandescents
MAI 2021 HECTOR MALOT, SANS FAMILLE SUPPLÉMENT NRP COLLÈGE
13
Séance 10
30
35
40
Lectures analytique
et croisées,
lecture expressive
Étape IV. Chapitres XIV et XV. La perte des animaux
qui les tenaient momentanément en respect. Un moment
vint pourtant où la branche, mal liée, se détacha de sa main
sans qu’il s’en aperçût. Et, s’étant endormi, il rêva.
Il lui sembla qu’il se trouvait dans le Fort M’Gurry.
L’endroit était chaud, confortable, et il jouait avec l’agent
de la factorerie3. Le Fort était assiégé par les loups
qui hurlaient à la grille d’entrée. Lui et son partenaire
s’arrêtaient de jouer, par instants, pour écouter les loups et
rire de leurs efforts inutiles. Mais un craquement se produisit soudain. La porte avait cédé et les loups envahissaient la
maison, fonçant droit sur lui et sur l’agent, en redoublant
de hurlements, tellement qu’il en avait la tête comme brisée.
À ce moment il s’éveilla, et la réalité fit suite au rêve. Les
loups hurlants étaient sur lui. Déjà l’un d’eux avait refermé
ses crocs sur son bras. D’un mouvement instinctif, Henry
sauta dans le feu et le loup lâcha prise, non sans laisser dans
la chair une large déchirure.
Alors commença une bataille de flammes. Ses épaisses
Éléments de réponse
2. Il s’agit d’un roman d’aventures.
45
50
55
moufles protégeant ses mains, Henry ramassait les charbons
ardents à pleines poignées, et les jetait en l’air dans toutes
les directions. Le campement n’était qu’un volcan en éruption. Henry sentait son visage se tuméfier, ses sourcils et ses
cils grillaient, et la chaleur qu’il éprouvait aux pieds devenait intolérable. Un brandon dans chaque main, il se risqua
à faire quelques pas en avant. Les loups avaient reculé.
Il leur lança ses deux brandons, trépigna dans la neige
pour se refroidir les pieds, puis en frotta ses moufles carbonisées. Il ne restait plus trace des deux chiens. Ils avaient
continué, de toute évidence, à alimenter le repas inauguré
par les loups il y avait plusieurs jours avec Boule-de-Suif.
Vraisemblablement, il subirait sous peu le même sort.
Jack London, Croc-Blanc, trad. Paul Gruyer, 1906.
1. Débris enflammés.
2. Morceau de bois dont une partie a brulé.
3. Établissement commercial d’un pays étranger.
3. Les éléments communs sont la campagne, la neige, des
hommes et leurs animaux menacés par les loups.
Henry somnole près de son
feu tandis qu’une meute
de loups affamés s’approche
et hurle, illustration du roman
Croc-Blanc de Jack London,
1906.
14
SUPPLÉMENT NRP COLLÈGE HECTOR MALOT, SANS FAMILLE MAI 2021
Étape IV. Chapitres XIV et XV. La perte des animaux
Lecture
analytique, oral,
expression écrite
Séance 11
Le rôle des animaux
Supports
– Chapitres I et XI ; chapitre V.
– La fiche 6.
Objectifs
– Écrire à partir d’une lecture d’un passage du texte.
– S’interroger sur la vision du monde animal à l’époque
du roman.
Durée
2 heures.
Cette séance commence par l’exploitation de la fiche 6.
Après l’avoir distribuée, on divise la classe en deux : chaque
groupe travaille sur un des textes des chapitres I et XI, dont les
références sont indiquées sur la fiche. Le professeur exploite les
réponses aux questions 1 à 6 en donnant la parole à des élèves de
chacun des deux groupes. Les réponses à la question de synthèse
n°7 font l’objet d’un échange oral.
Jean-Honoré Fragonard, La Famille du fermier, entre 1761
et 1765, musée de l’Ermitage, Saint-Pétersbourg.
EXPRESSION ÉCRITE Ce travail de rédaction porte sur les
pages 46-47 du chapitre V, de « Pendant que nous errions », à « leur
étaient destinés ».
Sujet : décrivez, dans une courte scène, la relation entre un humain
et un animal. Cette relation peut s’exprimer à travers des mouvements et des attitudes, éventuellement des paroles.
Pour se préparer :
• les élèves relèvent dans l’extrait les verbes rapportant les déplacements de Zerbino ;
• ils relèvent ensuite les expressions décrivant les attitudes des trois
chiens.
Dans leur expression écrite, les élèves doivent réutiliser des expressions issues de ces relevés, ainsi que des éléments de la fiche 6.
Éléments de réponse
Verbes de déplacement à relever : « était entré » ; « en était ressorti » ; « quitta sa place » ; « alla se cacher » ; « Il se fourra tout entier ».
Expressions décrivant les attitudes des trois chiens : « alignés
devant nous, Capi et Dolce les yeux attachés sur ceux de leur maître » ;
de Zerbino : « le nez incliné en avant, les oreilles rasées » ; « marchant
en rampant » ; « plaintivement avec des petits cris étouffés ».
Lecture préparatoire à la séance 12
➜ Chapitres XVI, XVII et XVIII
MAI 2021 HECTOR MALOT, SANS FAMILLE SUPPLÉMENT NRP COLLÈGE
15
Séance 12
Oral, écriture,
analyse
documentaire
Étape V. Chapitres XVI à XXI. Mort et renaissance
Rémi à Paris
Supports
– Chapitres XVI, XVII et XVIII.
– La fiche 7.
– Vidéos documentaires, Unicef.
Objectifs
– Élaborer une synthèse orale des chapitres XVI, XVII et XVIII.
– Relier le roman à une réalité sociale contemporaine
des élèves.
Durée
2 heures.
L’arrivée à Paris marque pour Rémi la fin de l’aventure initiatique avec Vitalis puisque ce dernier meurt. Les chapitres XVI à XVIII
introduisent de nouveaux personnages qui donnent au roman une
dimension sociale, et Malot rejoint Dickens pour décrire son temps :
l’exploitation des troupes d’enfants venus principalement d’Italie
correspond à une réalité contemporaine à l’écriture du roman, et se
trouve dénoncée au travers des personnages de Garofoli et Mattia.
La lecture de ces chapitres devient ainsi l’occasion de s’interroger
sur l’évolution de la condition des enfants et de rappeler que le travail des enfants est encore une réalité. La fiche 7 permet cette prise
de conscience.
Activité
Pour chacun des chapitres XVI, XVII et XVIII, on demande aux
élèves de faire un résumé oral de l’action. Ils expliquent ensuite ce
qui, dans chacun d’eux, constitue une épreuve.
Ils font enfin la lecture, à une ou plusieurs voix, des extraits suivants. Les élèves réagissent aux textes lus, puis titrent chaque extrait.
– 1er extrait : chapitre XVI, page 142, de « Dans nos courses à
travers les villages », à « en avant ».
– 2e extrait : chapitre XVII, page 148, de « Oui ; au surplus », à « je
n’y parvenais pas souvent ».
– 3e extrait : chapitre XVIII, pages 163-164, de « Eut-il cons­
cience », à « je m’évanouissais ».
Pour conclure, on peut demander aux élèves quel passage de
cet ensemble de chapitres les a particulièrement frappés, en les incitant à justifier leur réponse par des citations d’extraits.
– Dans le chapitre XVIII, Rémi et Vitalis sont obligés de se réfugier dans des carrières pour passer la nuit, mais le froid les affaiblit
et Vitalis meurt pendant que Rémi, épuisé, dort.
Épreuves traversées :
– Dans le chapitre XVI, la séparation annoncée est une épreuve.
– Dans le chapitre XVII, c’est la vision du sort terrible des enfants
exploités, affamés et battus, qui est une épreuve pour Rémi, promis
à partager ce destin.
– Dans le chapitre XVIII, la souffrance physique entraînée par
la fatigue et le froid est une épreuve, mais c’est surtout la mort de
Vitalis qui sera un coup terrible pour Rémi.
Propositions de titre pour chaque extrait :
– 1er extrait : Le désespoir de Rémi
– 2e extrait : Le terrible destin d’un enfant pauvre
– 3e extrait : La mort approche
Visionnage de films
documentaires
Le professeur exploite la fiche 7.
Puis deux courtes vidéos documentaires sont données à voir à
la classe, accessibles sur le site de l’Unicef.
• Le travail des enfants dans les mines d’or du Burkina Faso
➞ https://www.unicef.fr/dossier/exploitation-et-travail-des-enfants
• À Madagascar, dans la carrière de Belobaka, casser les pierres
➞ https://www.unicef.fr/article/je-suis-oblige-de-faire-travaillermes-enfants
Questions
1. Pourquoi les parents font-ils travailler leurs enfants ?
2. Qu’espèrent les enfants ?
3. Dites pourquoi, selon vous, il existe (le 12 juin) une journée
mondiale contre le travail des enfants.
Éléments de réponse
1. Les parents sont souvent obligés de faire travailler leurs
enfants parce qu’ils vivent dans une pauvreté extrême. Ils doivent
trouver de quoi manger.
2. Les enfants aimeraient avoir accès à l’instruction.
3. Cette journée favorise une prise de conscience collective.
Éléments de réponse
Résumé de l’action de chaque chapitre :
– Dans le chapitre XVI, Vitalis annonce à Rémi qu’ils doivent se
séparer.
– Dans le chapitre XVII, Rémi est amené par Vitalis chez Garofoli,
un exploiteur d’enfants, et il est témoin de la cruauté de cet homme
envers ses petits esclaves dont il est voué à partager le triste sort. Il
rencontre Mattia, un enfant doux et résigné.
16
Lecture préparatoire à la séance 13
➜ Chapitres XIX, XX, XXI
SUPPLÉMENT NRP COLLÈGE HECTOR MALOT, SANS FAMILLE MAI 2021
Étape V. Chapitres XVI à XXI. Mort et renaissance
Jeu théâtral,
lecture analytique,
chant
Séance 13
Une nouvelle famille
Supports
Chapitres XIX, XX, XXI.
Objectifs
– S’approprier un passage du roman par le jeu théâtral.
– Approfondir la lecture du roman par l’écoute d’un morceau
de musique.
– Travailler en interdisciplinarité en lettres et en musique.
Durée
2 heures.
JEU THÉÂTRAL Les élèves préparent à six une représentation
théâtrale d’un passage du chapitre XIX, des pages 168 à 171, de
« La petite fille au regard étrange » à « elle se jeta en pleurant sur les
genoux de son père ».
Prolongement :
travail interdisciplinaire
lettres/musique
ÉCOUTE ET CHANT On fait entendre l’enregistrement de la
chanson napolitaine de Rémi, créé pour ce numéro (disponible
en ressource numérique ). Cet air est encore très familier aux
Napolitains aujourd’hui. Il est probable qu’Hector Malot l’ait entendu interprété par un chanteur de rue. On fait remarquer aux
élèves que l’écrivain a jugé nécessaire de la faire figurer à la fin de
son texte, parce qu’elle a un rôle dans le roman. Hector Malot en a
réalisé lui-même la partition, qu’il a soumise à l’assentiment d’un
musicien célèbre de son temps (Léo Delibes). Les élèves peuvent
chanter le premier couplet en utilisant la version d’Hector Malot,
présente à la fin de l’édition de Poche, ou l’arrangement pour guitare proposé par les auteures de ce supplément. Cette dernière
version, ainsi que les paroles de la chanson, version originale italienne et version traduite accompagnent l’enregistrement et sont
disponibles en ressources numériques .
Questions
1. Relisez le chapitre XIX. Relevez des actions et des paroles qui
font de Rémi un membre de la famille.
2. Selon vous, pourquoi le chapitre XX pourrait-il s’appeler
« En famille » ?
3. Quels événements vont obliger Rémi à reprendre la route ?
4. Relisez les pages 196 et 197, de « Je passai la bandoulière »
à la fin du chapitre. Quels éléments précis indiquent que Rémi est
devenu autonome ?
5. D’après vous, pourquoi peut-on dire que dans le roman, le
héros a évolué ?
Éléments de réponse
1. Rémi est couché dans le lit de l’un des enfants. Lise apporte
une assiette à Rémi, qui est invité à manger la soupe. Le père propose à Rémi de rester et de partager travail et vie familiale : « tu auras
en nous une famille » (p. 172). Le chien Capi est adopté, à la demande
de Rémi : « “Et Capi ?” […] Ma question fut comprise » ; « “Eh bien, Capi
restera avec toi” » (p. 174-175). C’est le chien qui fait le lien entre l’ancienne famille (la troupe de Vitalis) et la nouvelle, celle du jardinier.
2. Rémi a trouvé une nouvelle famille avec parents et frères et
sœurs, il reste deux ans avec eux, et c’est un moment heureux.
3. La grêle détruit en un instant toute la production du jardinier.
Celui-ci est ruiné et emprisonné pour dettes. La famille se disperse.
Rémi ne peut suivre aucun de ses membres.
4. Il a repris des expressions de Vitalis : « En route ! » ; « En
avant ! ». C’est donc lui qui devient le chef de troupe, comme Capi le
comprend. Rémi se sent fortifié par l’amitié des autres. Les éléments
liés à la saison évoquent le printemps, donc une renaissance.
5. Rémi est devenu autonome. Il a retrouvé une famille qui, bien
que dispersée, reste aimante et aimée. Il est le chef de troupe à la
place de Vitalis.
Fenesta vascia, chanson napolitaine, arrangement pour
guitare (extrait). L’intégralité de cette partition est disponible
dans les ressources numériques de ce supplément.
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Séance 14
Écriture, lecture
analytique, débat
Étape V. Chapitres XVI à XXI. Mort et renaissance
Le rôle de Vitalis
Supports
– Chapitre XIX.
– Six passages du roman.
Objectifs
– Comprendre et analyser le rôle du personnage de Vitalis.
– Argumenter sur un passage de l’œuvre.
Durée
1 heure.
Pour commencer cette séance, on divise la classe en deux.
Chaque groupe est chargé de la relecture de trois des passages suivants :
Groupe 1 :
• Pages 29-30, de « Rémi ! viens ici », à « et vous êtes débarrassé
de l’enfant ».
• Pages 64-65, de « Dès le lendemain », à « s’écriait Vitalis ».
• Page 81, de « Ce qui se dit d’abord », à « Nous allons entendre
l’agent ».
Groupe 2 :
• Pages 110-111, de « J’ai demandé à votre maître », à « Moi aussi
je l’instruirai ».
• Pages 142-143, de « Au printemps nous reprendrons », à « tout
n’est pas perdu ».
• Pages 162-163, de « Apporte encore de la paille », à « ce fut la
dernière ».
Questions
Le professeur forme, au sein de chaque groupe, des équipes
de deux. Ces équipes donnent un titre à chacun des trois passages
relus. Les titres doivent prendre la forme de phrases.
On fait noter à la classe un ensemble de six titres trouvés pour
permettre une vue d’ensemble du rôle de Vitalis. Les élèves répondent aux questions suivantes.
1. Dans le roman, comment évoluent les relations entre Rémi
et Vitalis ?
2. Le personnage de Vitalis tel qu’il est montré dans le film correspond-il à l’image que vous vous faites de lui ?
DÉBAT Vitalis vous semble-t-il être, pour Rémi, une sorte de père ?
Éléments de réponse
18
Daniel Auteuil (Vitalis) dans le film d’Antoine Blossier,
Rémi sans famille, 2018.
Groupe 2 :
• Vitalis s’engage auprès de madame Milligan à donner une éducation intellectuelle et morale à Rémi
• Vitalis fait des projets d’avenir pour Rémi et lui
• Vitalis, mourant, cherche à protéger Rémi et l’embrasse
1. Au début du roman, Vitalis apparaît comme une figure hostile,
puisqu’il veut acheter Rémi, comme un animal. Ensuite, il a un rôle
de professeur en lui enseignant la lecture et la musique.
Il lui apprend à supporter les longues marches et la vie nomade.
Il prend sa défense devant la menace du policier, et lui exprime ses
sentiments devant le tribunal. Il promet à madame Milligan de faire
son éducation, forme des projets pour son avenir. Quand il sent qu’il
va mourir, il exprime son amour en l’embrassant.
2. Sans corrigé.
DÉBAT Vitalis, au début, ne semble pas vouloir éduquer Rémi, ni
l’aimer, puisqu’il déclare l’acheter dans un but intéressé. Toutefois,
dès le début, il prend soin de lui (en lui achetant des chaussures et
des vêtements) et se montre désireux de l’instruire et de l’éduquer.
Il déclare à plusieurs reprises son affection pour lui, et le protège.
Tout au long du récit, il explique à Rémi pourquoi il agit comme il
le fait, le traitant comme un être intelligent. C’est donc un père qui
protège, éduque, et aime celui qu’il a adopté.
Propositions de titres pour les passages :
Prolongement de la séquence
Groupe 1 :
• Vitalis négocie l’achat de Rémi
• Vitalis apprend la musique à Rémi
• Vitalis déclare au juge qu’il aime Rémi comme son fils
Pour inciter les élèves à lire la deuxième partie du roman, on leur
distribue les fiches 9 et 10.
Ils les remplissent au fur et à mesure de leur avancée dans le
récit, et leurs réponses peuvent faire l’objet d’une exploitation orale.
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aux besoins des élèves.
Sans famille en images
Lecture d’image, réalisation d’une BD
Du texte à l’image
1. Observez l’image. Imaginiez-vous ainsi l’apparence des
personnages ? Faites part de vos remarques sur ce point.
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2. Quelle est la place des personnages dans l’espace ?
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3. Quelles sont leurs attitudes ? Dites ce qui, dans l’attitude
de Vitalis, montre qu’il oblige Rémi à le suivre.
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4. Quels détails de l’image contribuent à donner à ce mo­
ment une atmosphère inquiétante ?
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Émile Bayard, « Vitalis ne m’avait pas lâché le poignet »,
illustration du roman Sans famille, édition Hetzel, 1880.
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À vos crayons !
5. Relisez les pages 47-48, de « Nous étions assis » à « j’avais un ami ». Puis appliquez les consignes suivantes.
a. Divisez l’extrait en quatre parties, et résumez en une phrase l’action de chacune.
b. Barrez les passages du texte qui ne peuvent pas être représentés.
c. Relevez le texte qui reste : il vous servira pour réaliser quatre vignettes de BD.
d. Tracez les contours des quatre vignettes dans un format correspondant au quart d’une feuille A4.
e. Dans chaque vignette, indiquez par un tracé schématique l’emplacement des personnages et leur attitude. Utilisez pour cela
votre travail de la première consigne.
f. Dessinez les phylactères où devront s’insérer les textes de dialogue (que vous pouvez raccourcir, ou reformuler plus brièvement).
g. Placez les éléments de décor importants.
h. Finalisez vos vignettes en les complétant.
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Du roman au film
Le travail du scénariste
dans la transposition d’une scène
L’étude de la transposition d’une scène de roman au cinéma permet de faire comprendre le travail du scénariste :
celui-ci redécoupe et modifie la narration pour la rendre plus simple et plus fluide.
Les questions de cette fiche portent sur les pages 56 à 59, de « Vitalis ouvrait la marche » à la fin du chapitre,
et sur l’extrait du film Rémi sans famille, d’Antoine Blossier (2018) : de 25 min 20 à 30 min 29.
L’arrivée de la troupe au village
1. Dans quelle ville se déroule la scène dans le roman ? Et dans le film ?
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2. Les citations suivantes appartiennent au roman. Quelles sont celles que vous retrouvez représentées dans le film ? Celles
qui ne sont pas reprises ?
a. « Vitalis ouvrait la marche, la tête haute »
b. « […] jouant une valse sur un fifre en métal »
c. « M. Joli-Cœur, en […] habit et pantalon rouges galonnés d’or »
d. « […] s’avancaient sur une même ligne Zerbino et Dolce »
e. « Quelques enfants s’étaient mis à nous suivre »
f. « […] des paysans ébahis »
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3. Choisissez deux citations dans chaque catégorie : reprises dans le film, ou non reprises. Expliquez pourquoi les éléments
ont été conservés ou au contraire, pourquoi ils ont été omis ou modifiés.
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La représentation
4. Quels éléments du spectacle décrits dans le roman ont été conservés dans le film ? Pourquoi, selon vous ?
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5. Le cinéaste représente-t-il la pantomime ? Pourquoi ?
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6. En quoi la fin de la représentation diffère-t-elle ? Que devient le rôle de Rémi ? Pourquoi ?
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7. Pourquoi, selon vous, le cinéaste a-t-il conservé cette scène de la première représentation ?
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L’École à l’époque de Sans famille
Lecture, lexique
Lire des textes de loi
Les textes qui suivent sont des extraits de lois. Ces textes ont donc un pouvoir : les personnes concernées sont obligées
de les appliquer. Par conséquent, lire ces documents sans erreur est important.
1. Lisez les deux documents suivants.
2. Cherchez le sens du mot « rétribution » et celui de l’expression « treize ans révolus ».
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Document 1. Extraits de la loi Guizot, 1833
Des écoles primaires publiques
5
Article 8. Les écoles primaires publiques sont celles
qu’entretiennent, en tout ou en partie, les communes,
les départements ou l’État.
Article 9. Toute commune est tenue, soit par ellemême, soit en se réunissant à une ou plusieurs communes voisines, d’entretenir au moins une école primaire élémentaire. […]
10
Article 14. […] Seront admis gratuitement dans
l’école communale élémentaire, ceux des élèves de la
commune ou des communes réunies, que les conseils
municipaux auront désignés comme ne pouvant payer
aucune rétribution. […]
Des autorités préposées à l’instruction primaire
15
Article 17. Il y aura près de chaque école communale un comité local de surveillance composé du maire
ou adjoint, président, du curé ou pasteur, et d’un ou
plusieurs habitants notables désignés par le comité
d’arrondissement. […]
Plusieurs écoles de la même commune pourront être
réunies sous la surveillance du même comité.
Loi sur l’instruction primaire : loi Guizot du 28 juin 1833.
Document 2. Extraits des lois Ferry, 1881-1882
5
10
15
Article 1. Il ne sera plus perçu de rétribution scolaire
dans les écoles primaires publiques, ni dans les salles
d’asile publiques. […]
Article 4. L’instruction primaire est obligatoire pour
les enfants des deux sexes âgés de six ans révolus à
treize ans révolus ; elle peut être donnée soit dans les
établissements d’instruction primaire ou secondaire,
soit dans les écoles publiques ou libres, soit dans les
familles, par le père de famille lui-même ou par toute
personne qu’il aura choisie. […]
Article 5. Une commission municipale scolaire est
instituée dans chaque commune pour surveiller et
encourager la fréquentation des écoles. […]
Article 8. Chaque année le maire dresse, d’accord
avec la Commission municipale scolaire, la liste de
tous les enfants âgés de six à treize ans, et avise les
personnes qui ont charge de ces enfants de l’époque
de la rentrée des classes.
En cas de non-déclaration, quinze jours avant l’époque
20
25
30
de la rentrée, de la part des parents et autres personnes
responsables, il inscrit d’office l’enfant à l’une des
écoles publiques et en avertit la personne responsable.
Huit jours avant la rentrée des classes, il remet aux
directeurs d’écoles publiques et privées la liste des
enfants qui doivent suivre leurs écoles. Un double de
ces listes est adressé par lui à l’inspecteur primaire.
[…]
La présente loi, délibérée et adoptée par le Sénat et
par la Chambre des députés, sera exécutée comme loi
de l’État.
Jules Grévy
Par le président de la République :
Le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-arts,
Jules Ferry
Loi établissant la gratuité absolue de l’enseignement
primaire dans les écoles publiques du 16 juin 1881,
suivie de la loi sur l’enseignement primaire obligatoire
du 28 mars 1882.
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Tester sa lecture
Testez à présent la précision de votre lecture en répondant aux questions suivantes.
Documents 1 et 2
3. Les affirmations suivantes sont-elles vraies ou fausses ? Cochez les cases correspondantes.
Vrai
Faux
a. Dans les deux documents, ce sont les écoles publiques qui sont concernées.
❒
❒
b. La loi Guizot rend la fréquentation de l’école obligatoire pour tous les enfants.
❒
❒
c. La loi Ferry rend la fréquentation de l’école obligatoire pour tous les enfants.
❒
❒
d. La loi Guizot rend l’école gratuite pour tous les enfants.
❒
❒
e. La loi Ferry rend l’école gratuite pour tous les enfants.
❒
❒
f. D’après la loi Ferry, l’âge des enfants qui entrent à l’école primaire est le même qu’aujourd’hui.
❒
❒
g. La loi Guizot est celle qui veut le plus favoriser la fréquentation de l’école par tous les enfants.
❒
❒
h. La loi Ferry prévoit plusieurs moyens de pousser les familles à envoyer leurs enfants à l’école.
❒
❒
Document 1
4. Selon vous, qu’est-ce qu’un « comité local de surveillance » ?
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5. De qui ce comité se compose-t-il ?
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Situer le roman dans l’histoire
6. Sans famille est un roman paru en 1878. Pourquoi Rémi n’a-t-il pas appris à lire avant de rencontrer Vitalis ? Pour
répondre, aidez-vous de vos réponses précédentes.
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L’univers des contes
dans un roman
Lecture, étude comparée
Trois extraits de contes
1. Lisez les trois extraits suivants.
Extrait 1
Il vint une année très fâcheuse, et la famine fut si
grande que ces pauvres gens résolurent de se défaire de
leurs enfants. Un soir que ces enfants étaient couchés,
et que le bûcheron était auprès du feu avec sa femme,
il lui dit, le cœur serré de douleur : « Tu vois bien que
nous ne pouvons plus nourrir nos enfants ; je ne saurais les voir mourir de faim devant mes yeux, et je suis
résolu de les mener perdre demain au bois, ce qui sera
bien aisé, car, tandis qu’ils s’amuseront à fagoter, nous
5
10
15
n’avons qu’à nous enfuir sans qu’ils nous voient.
— Ah ! s’écria la bûcheronne, pourrais-tu toi-même
mener perdre tes enfants ! » Son mari avait beau lui
représenter leur grande pauvreté, elle ne pouvait y
consentir ; elle était pauvre, mais elle était leur mère.
Cependant, ayant considéré quelle douleur ce lui serait
de les voir mourir de faim, elle y consentit, et alla se
coucher en pleurant.
Le Petit Poucet, Charles Perrault, 1697.
Extrait 2
5
Sa marraine, qui était fée, lui dit : « Tu voudrais bien
aller au bal, n’est-ce pas ? — Hélas ! oui, dit Cendrillon
en soupirant. — Eh bien ! seras-tu bonne fille ? dit sa
marraine, je t’y ferai aller. » — Elle la mena dans sa
chambre, et lui dit : Va dans le jardin, et apporte-moi
une citrouille. » — Cendrillon alla aussitôt cueillir la plus
belle qu’elle put trouver, et la porta à sa marraine, ne
10
pouvant deviner comment cette citrouille la pourrait
faire aller au bal. Sa marraine la creusa et, n’ayant laissé
que l’écorce, la frappa de sa baguette, et la citrouille fut
aussitôt changée en un beau carrosse tout doré.
Cendrillon ou La Petite Pantoufle de verre,
Charles Perrault, 1697.
Extrait 3
5
10
Ivan-tsariévitch pleura amèrement, puis il partit à
pied. Il chemina un jour entier et, fatigué, voulut s’asseoir pour se reposer, lorsque, soudain, il fut rattrapé
par le loup gris : « Cela me fait pitié, Ivan-tsariévitch,
dit celui-ci, de te voir t’épuiser à faire ainsi la route à
pied. Allez, monte sur mon dos et dis où tu as besoin
d’aller !
Ivan-tsariévitch expliqua qu’il était à la recherche
de l’oiselle de feu. Alors, le loup gris l’emporta sur son
dos plus rapidement qu’un cheval et il le conduisit
jusqu’à une muraille. Il faisait nuit. Le loup dit : « Des-
15
cends et franchis ce mur ! De l’autre côté s’étend un
jardin. Dans ce jardin tu verras l’oiselle de feu enfermée dans sa cage d’or. Prends l’oiselle, mais surtout,
ne touche pas à la cage ! Sinon, tu ne ressortirais pas
vivant du jardin ! » Ivan-tsariévitch franchit le mur, se
retrouva dans le jardin et fut ébloui à la vue de l’oiselle
de feu dans sa cage d’or.
L’Oiselle de feu et le Loup gris, Alexandre Afanassiev, vers
1855.
Établir des rapprochements
2. Donnez un titre à chacun de ces extraits de contes.
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3. Quel personnage du roman Sans famille peut évoquer le bûcheron de l’extrait 1 ?
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4. Comparez la bûcheronne de l’extrait 1 au personnage de la mère Barberin.
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5. Quel personnage du roman Sans famille, par son rôle dans la vie du héros, peut évoquer la fée de l’extrait 2 ?
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6. À quel « personnage » du roman Sans famille peut faire penser le loup gris de l’extrait 3 ?
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7. Dans les contes merveilleux, le héros ou l’héroïne traverse des épreuves. Ces épreuves sont initiatiques parce qu’elles lui
apprennent à surmonter les difficultés de la vie. Citez deux exemples d’épreuves initiatiques traversées par Rémi.
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8. Par quelle phrase dit-on que finissent souvent
les contes ? Faites un rapprochement avec le titre
du dernier chapitre du roman.
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9. À l’aide de vos réponses précédentes, listez trois
éléments qui rapprochent Sans famille de l’univers
des contes.
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Gustave Doré (1832-1883), illustration du Petit Poucet de Charles
Perrault, 1867, BnF, Paris.
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Faire vivre au lecteur
une expérience du personnage
Initiation à l’étude de texte
Les questions suivantes portent sur un passage du chapitre XIV, pages 116-118,
de « Nous partîmes néanmoins », à « recouverte de neige ».
Lire et relever
1. Donnez un titre au passage. ���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
2. Parmi les noms et adjectifs suivants, distinguez ceux qui désignent des sensations, de ceux qui indiquent des
sentiments :
Chaleur, gaieté, ennui, triste, odorant, soif, crainte, impatience, sécheresse, rugueux, étonnement, blancheur, réjoui, sucré,
enthousiaste, apeuré, parfum.
– Sentiments : ��������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
– Sensations : ���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
3. Relisez le passage des pages 116-117, qui va de « Nous partîmes » à « pour nous échauffer ». Relevez les notations de
sensations.
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4. Relisez le passage de la page 117, qui va de « Le pays que nous traversions » à « apaiserait le froid ». Relevez les notations
de sentiments.
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5. Relisez le passage de la page 118, qui va de « La situation n’était pas gaie » à « devenait de plus en plus lourd ». Relevez les
expressions désignant des sensations, et celles désignant des sentiments.
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6. Relisez le passage de la page 117, qui va de « Les nuages qui venaient » à « marchâmes sans bruit ». Relevez les notations
visuelles. Montrez que ces notations décrivent une augmentation de l’intensité de la tempête.
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Vers l’interprétation
7. Complétez l’analyse suivante. À l’intérieur des guillemets, vous placerez des citations du texte.
Dans ce passage, l’auteur fait vivre au lecteur.............. ........................................ Pour cela, il évoque des sensations :
« . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . .................... » ; « ................................. ................ ».
Il mentionne des sentiments : « ..................................... .. » ; « ....................................... » ; « ....................................... ». Il décrit ce que
voit le personnage : « ....................................... » ; « ........ ............................... » ; « ....................................... » ; « .................................. . . . . . ».
Tous ces éléments permettent au lecteur de comprendre qu’il s’agit pour Rémi d’une épreuve initiatique :
« ����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� ».
Indice : Pour illustrer la dernière phrase, les citations à relever (deux phrases) se trouvent page 117.
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Les animaux, des personnages
à part entière
Lecture
Lisez l’extrait qui vous a été attribué par votre professeur, puis répondez aux questions.
Extrait 1. Chapitre I, « Au Village », pages 14-15 : de « Pour le naturaliste », à « qu’elle suivît le cheval ».
Extrait 2. Chapitre XI, « En bateau », pages 86-87 : de « Nous allons coucher à la belle étoile », à « se résigna au silence ».
Lecture
1. Rappelez les circonstances dans lesquelles se situe le passage.
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2. Par quels signes et quels moyens les humains communiquent-ils avec un animal ? Citez le texte pour justifier votre réponse.
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3. Par quels signes et quels moyens l’animal se fait-il comprendre des humains ? Citez le texte pour justifier votre réponse.
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4. Relevez deux verbes qui rapportent une action et précisez à quel temps ils sont employés.
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5. Relevez le passage de votre extrait écrit au présent. S’agit-il d’un élément de récit ? Dans quel type d’ouvrage
pourrait-il figurer ?
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6. Expliquez pourquoi on peut dire que ce passage est explicatif.
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Interprétation
7. Quelle image des animaux l’auteur présente dans son roman ?
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8. Cette vision des animaux vous paraît-elle proche de la nôtre, ou non ?
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9. Extrait 1. Le marchand vous paraît-il partager cette conception des animaux ?
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Les lois et le travail des enfants
Lecture documentaire
Le travail des enfants à l’époque d’Hector Malot
Le document suivant est un extrait de la première loi sur le travail des enfants qui vise à protéger la jeunesse. Lisez-le, puis
répondez aux questions.
Document 1. Extrait de la loi du 19 mai 1874 sur le travail des enfants et des filles mineures employés dans l’industrie
Article 2. Les enfants ne pourront être employés par
les patrons ni être admis dans les manufactures, usines,
ateliers ou chantiers avant l’âge de douze ans révolus.
Ils pourront être toutefois employés à l’âge de dix ans
révolus dans les industries spécialement déterminées
par un règlement d’administration publique rendu sur
l’avis conforme de la commission supérieure ci-dessous
instituée.[…]
5
10
Article 3. Les enfants, jusqu’à l’âge de douze ans
révolus, ne pourront être assujettis à une durée de travail de plus de six heures par jour, divisée par un repos.
À partir de douze ans, ils ne pourront être employés
plus de douze heures par jour, divisées par des repos.
Loi du 19 mai 1874 sur le travail des enfants
et des filles mineures employés dans l’industrie,
bulletin de l’Assemblée nationale, XII, B, CCIV, n° 3094.
1. Où travaillaient les enfants concernés par le texte de loi ?
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2. Quels sont l’âge minimal et la durée maximale de travail imposés par la loi ?
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3. Que pensez-vous de ces conditions de travail ?
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Le travail des enfants aujourd’hui
Lisez les documents 2 et 3, puis répondez aux questions.
Document 2. Extrait de la Convention internationale des droits de l’enfant, 20 novembre 1989
5
Article 1. Au sens de la présente Convention, un
enfant s’entend de tout être humain âgé de moins de
dix-huit ans. […]
Article 32
1. Les États parties reconnaissent le droit de l’enfant
d’être protégé contre l’exploitation économique et de
n’être astreint à aucun travail comportant des risques
ou susceptible de compromettre son éducation ou de
nuire à sa santé ou à son développement […].
Convention internationale des droits de l’enfant,
20 novembre 1989.
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Document 3. Extraits du dossier de l’Unicef sur le travail des enfants
5
10
Environ 152 millions d’enfants dans le monde
sont privés de leur enfance parce qu’ils sont impliqués
dans le travail. […]
Ces enfants qui travaillent sont partout, mais invisibles : domestiques dans les maisons, derrière les murs
des ateliers, cachés dans les plantations. […]
Qu’est-ce qui peut être fait contre le travail des
enfants ?
– Réduire la pauvreté
La réduction de la pauvreté signifie que les parents
ne sont pas forcés d’envoyer leurs enfants travailler ou
les vendre à des employeurs pour survivre.
15
20
25
– Garantir une éducation de qualité
Les services d’éducation doivent être gratuits et
obligatoires. Tous les enfants ont le droit à une éducation : les enfants et les parents doivent voir l’école
comme étant une meilleure option que le travail. Il
est indispensable d’améliorer la conscience qu’ont les
enfants de leurs droits et d’augmenter leurs chances de
trouver un emploi à l’âge adulte. […]
– Sensibiliser les communautés et les familles
[…] Trop souvent, les familles et les communautés ne s’opposent pas assez au travail des enfants. Fréquemment, ces dernières estiment que le travail est une
activité plus appropriée pour les filles qu’aller à l’école.
https://www.unicef.fr/dossier/exploitation-et-travail-des-enfants
Document 2
4. Qu’est-ce qu’un enfant, selon la Convention de 1989 ?
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5. De quoi doit-il être protégé, et pourquoi ?
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Document 3
6. Selon le rapport de l’Unicef, les droits des enfants sont-ils respectés dans le monde ?
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7. Quels types de travaux exercent ces enfants « privés de leur enfance » ?
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8. Que peuvent faire les États pour lutter contre le travail des enfants ?
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Lire la suite de Sans famille :
seconde partie du roman
Lecture cursive
Chapitres I à VI. Où Rémi apprend un métier dangereux et travaille comme un adulte
1. Quel est ce métier ?
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2. Qu’est-ce qu’un rouleur ?
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3. Qui est le magister ?
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4. Comment Rémi et ses compagnons échapperont-ils à la mort sous terre ?
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Chapitre VII. Où un barbier enseigne la musique à Mattia
5. Le barbier est-il un vrai musicien ?
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6. Comment Mattia paie-t-il ses leçons ?
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Chapitres VIII et IX. Où Rémi va en prison en cherchant une vache
7. Pourquoi les gens du village croient-ils que Rémi et Mattia ont volé la vache ?
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8. Comment Rémi réussira-t-il à sortir de prison ?
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9. Cette aventure fait écho au début du livre. Pourquoi ?
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Chapitres X à XII. Où Rémi trouve sa vraie famille… ?
10. Ses recherches mèneront Rémi dans un pays étranger. Lequel ?
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11. Quel est le vrai nom de Rémi ?
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Lire la fin de Sans famille
Lecture cursive
Chapitres XIII à XVI. Où Rémi se retrouve fils de voleurs
1. Comment Capi devient-il un bandit ?
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2. Qui est le mystérieux monsieur Milligan ? A-t-il de bonnes ou de mauvaises intentions ?
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Chapitres XVII et XVIII. Où Rémi est accusé de vol
3. Pourquoi Rémi se retrouve-t-il en prison ?
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4. Pourquoi Capi est-il teint en jaune ?
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5. Comment Rémi parviendra-t-il à s’évader ?
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Chapitres XIX et XX. Où Rémi est sur la piste de sa mère
6. Comment Rémi parviendra-t-il à retrouver le bateau Le Cygne ?
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7. Quel miracle accomplit une chanson napolitaine ?
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8. De qui Rémi est-il le fils ?
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Chapitre XXI. Où chacun trouve un destin heureux
9. Dites ce qu’est devenu chacun des personnages suivants :
Rémi, Lise, Mattia, Arthur, Cristina, la mère Barberin.
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Corrigés
Corrigés
Corrigés des fiches élève
FICHE 1
1. Le dessin est très fidèle aux descriptions du récit. 2. Les personnages
sont très au-dessus du village et de la maison qu’abandonne Rémi. 3. Vitalis est tourné vers l’avant, Rémi, vers l’arrière. Vitalis tient Rémi, non par la
main, comme peut le faire un adulte avec un enfant qui le connaît, mais
par le bras, comme s’il le tirait de force. 4. Le ciel bas, les oiseaux noirs,
la végétation nue contribuent à donner une atmosphère inquiétante
à l’image. 5. Découpage de l’extrait, et proposition de phrases synthétiques pour chaque partie : 1re partie : de « Nous étions » à « sans souper »
➞ Vitalis gronde et punit Zerbino. 2e partie : de « Aussitôt » à « étouffés ».
➞ Attitude de Zerbino puni. 3e partie : de « Cette exécution » à « plus de
mère Barberin ! » ➞ Le maigre dîner de la troupe. 4e partie : de « Comme je
réfléchissais » à « j’avais un ami » ➞ Capi vient réconforter Rémi. Le passage
à barrer correspond au monologue intérieur, qui expose les sentiments
et les souvenirs de Rémi (de « Pendant les derniers mois » à « plus de mère
Barberin ! »).
FICHE 2
1. La scène a été tournée dans une bastide du Sud de la France et non
pas à Ussel. En effet, Ussel est une grosse ville, moderne, aux rues goudronnées, ce qui rend le tournage difficile. Le cinéaste choisit un village
typique (rues pavées, place à arcades) qui a conservé un aspect ancien.
2. Les citations que l’on retrouve représentées dans le film sont : a. ; c. ; e. ;
f. Celles qui n’ont pas été reprises : b. ; d. 3. Éléments du roman conservés
dans le film : Vitalis, comme dans le roman, prend la tête de la troupe et
descend fièrement en ville ; le costume porté par Joli-Cœur est très voisin
de celui décrit dans le film : il est facile de faire porter un costume à un
singe dressé ; comme dans le roman, les enfants accompagnent l’arrivée
de la troupe, et les paysans regardent. Le personnage de Vitalis garde
donc son caractère, et l’atmosphère romanesque de la scène est conservée dans le film. Éléments modifiés : dans le livre, Vitalis joue du fifre,
dans le film, il se transforme en homme-orchestre. On le voit préparer la
machine, et l’enclencher, cela donne une dimension visuelle poétique à la
scène. On fera observer de près la machine féérique ; Zerbino et Dolce ont
disparu, par souci de simplification. 4. La première partie du spectacle,
dans le roman, consiste en « différents tours exécutés par les chiens ». Dans
le film, le chien Capi exécute de même un numéro de dressage : sauts
dans les cerceaux, mal à la patte ; il contrefait le mort, il saute dans les bras
de son maître. 5. La pantomime n’est pas représentée dans le film, car
H. Malot a imaginé une scène qui donne aux animaux beaucoup plus de
capacités qu’il n’est possible dans la vie réelle. On ne pourrait représenter
une scène aussi complexe. 6. Pour conserver un rôle à Rémi, le cinéaste a
introduit une scène ou l’on voit Vitalis qui veut faire chanter une chanson
à l’enfant. C’est un échec, car Rémi est paralysé par la timidité. Celui-ci
joue donc le rôle d’un benêt comme dans la pantomime, mais Vitalis, par
une pirouette, assure le succès de la représentation : le dénouement est le
même. Rémi conserve ainsi un rôle dans le spectacle donné dans le film,
et cela permet au cinéaste de montrer le comportement de Vitalis envers
Rémi, comportement fait d’autorité et d’indulgence. 7. Le cinéaste conserve la scène parce que c’est un moment important, celui de la première
représentation à laquelle participe Rémi.
FICHE 3
1. et 2. Sans corrigé. 3. a. Vrai b. Faux c. Vrai d. Faux e. Vrai f. Vrai g. Faux
h. Vrai 4. C’est un comité qui inspectait les écoles publiques ou privées de
la commune, veillait à la salubrité des écoles, au maintien de la discipline
et à la délivrance de l’enseignement gratuit pour les enfants pauvres.
5. Le maire ou son adjoint, le curé ou pasteur, et un ou plusieurs habitants
« notables désignés par le comité d’arrondissement ». 6. Rémi ne sait pas lire
car le roman a été écrit en 1878, peu avant les lois Ferry (1881-1882) qui
rendent l’école gratuite et obligatoire.
FICHE 4
1. Sans corrigé. 2. Extrait 1. Des enfants abandonnés. Extrait 2. Une fée
secourable. Extrait 3. Un animal qui aide le héros. 3. Le bûcheron évoque
le père Barberin. 4. La bûcheronne accepte d’abandonner ses enfants,
ce que la mère Barberin ne supporte pas. 5. Madame Milligan apparaît
comme une bonne fée. 6. Il peut évoquer Capi. 7. Les épreuves sont la
séparation d’avec sa « mère », l’apprentissage d’un métier, la faim, la solitude. 8. « Ils furent heureux et eurent beaucoup d’enfants ». La formule
peut évoquer le titre « En famille ». 9. Le héros est « sans famille » et a
été abandonné. Il doit se débrouiller pour survivre. Il a des aides parmi
les humains (Vitalis) et les animaux (Capi). Il traverse des épreuves et
conquiert son autonomie.
FICHE 5
1. Une terrible tempête 2. Sentiments : gaieté, ennui, triste, crainte,
impatience, étonnement, réjoui, enthousiaste, apeuré. Sensations : chaleur, odorant, soif, sécheresse, rugueux, blancheur, sucré, parfum. 3. « un
peu de sa propre chaleur » ; « temps sec » ; « la bise qui nous soufflait au
visage me la colla sur le corps » ; « Il n’était pas agréable d’ouvrir la bouche » ;
« pour nous échauffer ». 4. « tristesse lugubre » ; « il me paraissait impossible
d’arriver à Troyes » ; « m’inquiétait peu ». 5. « La situation n’était pas gaie » ;
« vague tristesse », expriment des sentiments. Les phrases « nos pieds s’enfonçaient de plus en plus » ; « le poids […] devenait de plus en plus lourd »,
expriment des sensations. 6. La neige n’est au début qu’une sorte de
lueur blanche, puis elle est faite de légers « papillons », elle se transforme
en « averse de neige », qui recouvre la route, puis tous les éléments de la
nature (« pierres » ; « fossés », etc.), pour « s’entasser », en une « épaisse
couche ». Les notations vont crescendo pour montrer que la neige devient
de plus en plus abondante, pour finir par tout recouvrir. 7. Dans ce passage, l’auteur fait vivre au lecteur l’épreuve d’une tempête de neige. Pour
cela, il évoque des sensations : « la bise qui nous soufflait au visage » ;
« nos pieds enfonçaient de plus en plus dans la couche de neige ». Il mentionne des sentiments : « tristesse » ; « pas gaie » ; « tristesse lugubre ».
Il décrit ce que voit le personnage : « elle avait couvert la route » ; « elle
courait ras de terre » ; « elle glissait sur les surfaces rondes » ; « la route fut
couverte d’une épaisse couche de neige ».
Tous ces éléments permettent au lecteur de comprendre qu’il s’agit pour
Rémi d’une épreuve initiatique : « Mais je ne savais pas […], et de façon à
n’oublier jamais cette leçon ».
FICHE 6
Extrait 1. 1. La mère Barberin doit vendre la vache pour envoyer l’argent
à son mari. 2. Les hommes parlent à la vache, ils la caressent : « Nous
caressions la nôtre, nous lui parlions, elle nous comprenait ». 3. La vache
se fait comprendre par son regard : « avec ses grands yeux ronds […] ce
qu’elle ressentait ». Elle se fait comprendre par ses cris : « elle s’était mise à
meugler ». Elle refuse de sortir de l’étable. 4. « il fallut s’en séparer » ; « Il vint
un marchand ». Ces verbes sont au passé simple. 5. « Pour le naturaliste
[…] tout le monde vit de la vache ». Ce passage pourrait figurer dans un
ouvrage documentaire. 6. Le passage explique ce qu’est la vache pour la
science, pour le commun des mortels, et enfin pour les paysans. Extrait 2.
1. Vitalis est en prison et Rémi se retrouve chef de la troupe. 2. Rémi parle
aux animaux et se fait comprendre par des gestes : « Vous savez que c’est
tout ce qui nous reste […] au lendemain » ; « Et je remis mes trois sous dans
ma poche ». 3. Les animaux se font comprendre par leurs attitudes et leurs
cris : « Capi et Dolce baissèrent la tête » ; « Zerbino […] continua de gronder ». 4. « je remis mes trois sous » ; « baissèrent la tête ». Ces verbes sont au
passé simple. 5. « Il est bien certain […] que nous ne voyons même pas » :
le passage n’est pas un élément de récit, mais il apporte une réflexion et
des explications sur le langage des animaux. 6. Le passage invite à réfléchir sur la communication des animaux entre eux. Il prend l’exemple des
MAI 2021 HECTOR MALOT, SANS FAMILLE SUPPLÉMENT NRP COLLÈGE
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Corrigés
hirondelles, puis celui des fourmis. 7. Les animaux sont des êtres intelligents, capables de communiquer avec les hommes, capables de communiquer entre eux, et doués de sensibilité. 8. Aujourd’hui, l’homme est plus
éloigné des animaux qu’autrefois ; il les considère souvent comme une
ressource alimentaire lorsqu’ils ne sont pas des animaux de compagnie.
Cependant, le désir de protéger les animaux existe aujourd’hui et certains
étudient leur langage et leurs mœurs. 9. Pour le marchand, les animaux
ne sont que du bétail, source de négoce et d’enrichissement.
FICHE 7
1. Les enfants travaillaient dans des manufactures, des usines, des ateliers ou sur des chantiers. 2. L’âge minimal est de 12 ans, voire 10 pour
certaines activités ; la durée de travail est de 6 heures avant 12 ans, et
12 heures au-delà. 3. Ces conditions de travail paraissent très dures. Elles
représentent néanmoins un progrès par rapport à la situation antérieure.
On pourra en écho lire un extrait du poème « Melancholia » de Victor
Hugo. 4. « un enfant s’entend de tout être humain âgé de moins de dix-huit
ans ». 5. Les enfants ne doivent pas être contraints à une activité susceptible de rapporter de l’argent à des adultes. Aucun travail dangereux
ne doit leur être imposé ni aucune activité qui compromette leur santé
ou leur éducation. En effet, cela nuirait à leur devenir. 6. Selon l’Unicef,
les droits des enfants sont loin d’être respectés puisque l’organisation
recense aujourd’hui dans le monde environ 152 millions d’enfants qui
travaillent. 7. Ils sont « domestiques dans les maisons, derrière les murs des
ateliers, cachés dans les plantations. » 8. Les États peuvent « réduire la pauvreté » ; ils doivent « garantir une éducation de qualité », gratuite et obligatoire. Ils doivent sensibiliser les communautés et les familles pour qu’elles
envoient leurs enfants, et particulièrement les filles, à l’école.
FICHE 8
le charbon. 3. Le magister est un rouleur âgé qui connaît sur la mine
beaucoup de choses que les mineurs chevronnés ignorent. 4. Ils sont
entendus par l’ingénieur et les mineurs qui les cherchent à l’extérieur, et
sont finalement secourus. 5. Oui, il est barbier par nécessité, mais il est
réellement savant en musique. 6. Mattia travaille pour le barbier le matin.
7. Ils voient la vache arriver au galop et deux enfants seuls qui disent
qu’elle est à eux. Cela leur paraît suspect. 8. Un vétérinaire témoigne en
sa faveur, disant qu’il n’a pas volé, mais acheté la vache. Le juge prend des
renseignements sur lui : on reconnaît qu’il est l’enfant adoptif de la mère
Barberin. 9. Au début du roman, la mère Barberin doit vendre la vache.
C’est un crève-cœur pour elle et Rémi car la vache est importante : elle les
nourrit et ils l’aiment. Rémi, en donnant une vache à sa mère, lui rend une
partie de ce qu’il lui doit pour l’avoir élevé et aimé. 10. Il va en Angleterre.
11. Il s’appelle Patrick Driscoll.
FICHE 9
1. Driscoll dresse Capi à l’aider dans ses vols. 2. Monsieur Milligan est
l’oncle d’Arthur et le beau-frère de madame Milligan. Il a de mauvaises
intentions. 3. Rémi est accusé de complicité dans un vol commis par Driscoll. 4. Capi est teint en jaune car Rémi et son chien sont recherchés par
la police. 5. Rémi s’évadera grâce à Mattia et à Bob, qui le ramènera en
France. 6. Mattia et Rémi remontent le cours de la Seine et de l’Yonne
et suivent le trajet du Cygne en interrogeant les gens qu’ils rencontrent.
7. La chanson permet à Rémi de retrouver Lise. En entendant la chanson,
Lise recouvre sa voix et appelle Rémi. 8. Rémi est de fils de Mme Milligan.
9. Rémi : a retrouvé sa mère, épousé Lise, est devenu riche, et possède un
château. Il a un enfant, a fait élever une statue funéraire à Vitalis. Lise a
retrouvé la parole, elle est la femme de Rémi. Mattia devient un violoniste
célèbre, Arthur, un adulte bien portant. Cristina, la sœur de Mattia, se rend
en Angleterre. On devine qu’Arthur l’aime et l’épousera. Mère Barberin
rejoint Rémi en Angleterre pour devenir la nourrice de ses enfants.
1. Rémi devient mineur. 2. Un rouleur est un mineur qui, à l’intérieur de
la mine, fait rouler sur les rails les bennes dans lesquelles on transporte
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SUPPLÉMENT NRP COLLÈGE HECTOR MALOT, SANS FAMILLE MAI 2021
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