FRÉDÉRIC DELAVIER
SEXE
CONTRE
ÉNERGIE
(2019)
edition-human-evolution.com
Le monde n’a d’autre nalité que l’amour.
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LA NAISSANCE DES RELATIONS HOMMEFEMME
Sexe contre nourriture, la combinaison gagnante
Pour comprendre notre structure sociale si particulière basée
sur le partage des tâches qui entraîna la survie de l’humanité et
son expansion prodigieuse, il est fondamental de revenir à l’aube
de l’humanité, où nos ancêtres de petits primates bipèdes durent
quitter par obligation leurs forêts pour se retrouver en savane,
milieu bien plus dangereux que le paradis forestier, où ils furent
obligés pour survivre de modier leurs modes de vie et leurs
structures sociales.
À cette époque reculée, nos ancêtres bipèdes de forêts vivaient
en petits groupes assez proches dans leur fonctionnement et
leurs structures hiérarchiques et sociales de ceux de nos cousins
chimpanzés et bonobos.
Principalement végétariens frugivores, occasionnellement
insectivores et chasseurs de petits vertébrés, nos lointains
ancêtres, par réduction de leur milieu forestier et concurrence
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C’est là que le choix du mode alimentaire partiellement
carnivore des Australopithèques leur donna un avantage énorme
sur les Paranthropes végétariens qui nirent en quelques
centaines de milliers d’années par disparaître totalement à cause
de leur démographie plus lente due à la surmortalité des femelles
et de leurs petits.
La lignée des Paranthropes s’était progressivement dirigée
vers une alimentation presque totalement végétale, la rareté
des arbres à fruits aux feuillages tendres avait donc poussé les
Paranthropes à s’adapter en savane à une nourriture composée
de tubercules coriaces et de plantes herbacées breuses, très
riches en cellulose.
Toute la morphologie des Paranthropes s’était donc adaptée
à ce mode de vie, un crâne volumineux avec de puissantes
mâchoires et de gros muscles masticateurs capables de meuler
et de mâcher cette nourriture breuse, et un système digestif
volumineux pour, par fermentation, briser dans l’intestin les
bres de cellulose des végétaux pour en tirer les sucres et les
protéines indispensables au bon fonctionnement de l’organisme.
Les Paranthropes arpentaient donc la savane en groupes
hiérarchisés à la recherche de nourriture végétale.
Ces groupes étaient généralement composés d’un mâle
dominant, de quelques jeunes mâles subalternes ainsi que
de femelles avec leurs petits, qui constituaient plus ou moins
le harem du mâle dominant, que celui-ci défendait contre les
autres mâles mais surtout contre les prédateurs.
La morphologie des Paranthropes mâles indique bien cette
hyperspécialisation dans la protection des femelles et la défense
territoriale.
Le dimorphisme sexuel de l’espèce était très marqué,
les mâles, plus volumineux que les femelles, étaient bâtis
solidement, avec une mâchoire puissante, prêts à fondre, canines
sorties et un bâton à la main, sur toute concurrence sexuelle,
ou occasionnellement sur des prédateurs mettant en danger ses
femelles.
avec d’autres groupes de primates, se retrouvèrent donc poussés
en savane.
La savane étant une vaste étendue herbeuse peu arborée, nos
ancêtres, ne pouvant plus subvenir à leur besoin calorique par
la consommation de fruits et de feuillages tendres comme en
forêt, durent pour survivre changer radicalement leur régime
alimentaire.
C’est ainsi que deux possibilités alimentaires de substitution
s’orirent à eux, qui générèrent deux lignées évolutives
divergentes, les Paranthropes et les Australopithèques.
Bien qu’assez proches morphologiquement, les modes de vie
des Paranthropes et des Australopithèques étaient totalement
diérents, et celui des Paranthropes s’avéra à la longue bien
moins ecace ce qui entraîna par la suite la lente et inexorable
disparition de cette espèce, alors de leur côté les Australopithèques
réalisèrent une explosion démographique d’où émergea la lignée
humaine.
La bipédie acquise par nos ancêtres en forêt devint un
véritable avantage évolutif en savane, car elle était économique
pour se déplacer en marchant sur de longues distances à la
recherche de nourriture, permettant aussi grâce à la tête bien
au-dessus des herbes de voir au loin l’arrivée d’un prédateur ou
de cibler une source énergétique potentielle, enn les membres
antérieurs libérés de la locomotion facilitaient le transport de
nourriture ainsi que de bâtons ou de projectiles pour chasser et
faire fuir des prédateurs.
Mais si cette bipédie était un avantage pour les mâles qui,
seuls ou en groupes, armés de bâtons et de pierres devenaient
pour les prédateurs de redoutables petits primates diciles à
chasser, les femelles quant à elles, bipèdes avec leurs petits dans
les bras devenaient particulièrement vulnérables, accaparées par
le portage du petit et ne pouvant pas de ce fait se défendre seules
contre un prédateur et encore moins fuir rapidement un danger
pour se réfugier dans les arbres.
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