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130© Magnard, 2016 – Jardin des Lettres 6e – Livre RessourcesLA LANGUE EN FIN DE CYCLE 3CLASSE DE
6eOutre la question : Comment « faire de la grammaire ? », question récurrente
que se posent beaucoup d’enseignants, l’étude de la langue en 6e est d’autant plus importante
qu’elle vient clore un parcours en école primaire où certaines méthodes ont été acquises. Il importe donc
d’être particulièrement vigilant sur deux points : ne pas créer de rupture forte pour les élèves dans leur
approche de la langue en 6e, et, dans le même temps, les entrainer à une approche de la langue qui, peu à
peu, va les conduire à la grammaire de texte.Si l’on osait une tournure quelque peu familière mais très
parlante pour l’entrée dans la langue en 6e, on pourrait dire : il s’agit d’apprendre aux élèves «
comment ça marche, quand on écrit et quand on parle ». Une telle affi
rmation répond de manière directe à la lettre et à l’esprit des programmes qui indiquent très
clairement qu’il ne s’agit, en aucun cas, de faire un « étiquetage terminologique » dans lequel les élèves se
perdent mais bien :– de les aider à comprendre le fonctionnement de la langue ;– de les aider à acquérir des
compétences linguistiques et non de simples connaissances grammaticales pour « comprendre et
s’exprimer ».Tous les pédagogues font le même constat : le défi cit de connaissances grammaticales de
beaucoup d’élèves vient également du fait que les « mots de la grammaire » n’ont guère de sens pour eux
et, surtout, que les mécanismes de la langue leur échappent.▶ Avant même de faire des liens entre les
textes et l’étude de la langue pour développer une lecture interprétative qui s’appuiesur des observations
syntaxiques, lexicales, orthographiques, comme cela se fera en cycle 4, il convient de donner aux élèves de
6e des réfl exes d’apprentissage. C’est la raison pour laquelle nous ouvrons la partie sur la langue, que nous
avons voulue riche, variée, nourrie d’activités nombreuses, par un atelier mettant d’emblée les collégiens
en situation active et collective. Pourquoi intituler cet atelier « Les gestes du grammairien »
? Parce qu’il permet à chacun d’identifi er certaines compétences désignées par des
verbes de consigne récurrents, que nous donnons ici l’occasion de connaitre sans les apprendre par cœur,
mais dont on comprend le sens – et, par conséquent, que l’on saura retrouver dans d’autres leçons ou
exercices. À travers des activités progres-sives, nous permettons au groupe-classe d’apprendre à faire des
liens, trouver des indices, remplacer des mots ou expressions pour mieux comprendre, identifi er
genre, nombre et personne, supprimer et déplacer, ou bien encore transformer. C’est
ce travail de manipulation, dont il est possible de nommer les étapes, que nous pensons indispensable
pour donner « le gout de la grammaire ».▶ À chaque leçon, nous proposons des activités d’ouverture
conséquentes, qui ne soient pas de simples prétextes à la leçon mais qui donnent une réelle
possibilité de pouvoir faire collectivement des hypothèses sur ce que l’on vient
d’observer et de comprendre, de les réfuter ou de les considérer comme justes.
C’est aussi une manière d’aider les élèves à « manipuler » les mots, à faire des
essais, tant à l’oral, d’abord, qu’à l’écrit, ensuite. Nous savons combien il est diffi cile pour certains de
passer de l’exemple observé à la leçon qui devient, soudain, très abstraite. Toute l’élaboration collective
permet d’arriver, par paliers, des phrases observées à la synthèse à retenir. Les leçons
proprement dites sont volontairement courtes et tiennent compte de la diversité des
modes de mémorisation : visuelle, auditive... D’où notre choix d’énoncés courts, allant à l’essentiel, et
accompa-gnés de schémas.▶ L’organisation du sommaire répond également à la volonté de mettre les
élèves en situation d’observateurs et de « manieurs de mots », puisque nous partons de la phrase, avant