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Le Socialisme dans Germinal est mis dans un contexte contradictoire : il y a d’un côté l’innovation capitaliste et de l’autre
les réalités de la condition ouvrière.[7] Ces deux côtés s’affrontent pendant toute la narration. Le roman est écrit dans la
perspective de cette dernière, du point de vue des mineurs. C’est pour cela que Germinal est aussi considéré comme un «
roman prolétarien »[8]. Le premier dirigeant du socialisme est Étienne Lantier, qui est intégré dans la famille Maheu, qui
appartient au prolétariat. Lantier sait vraiment parler aux ouvriers, il sait les convaincre de ses rêves de révolution et de ses
idées de changement. Malheureusement, à la fin du livre, il se perd dans le système socialiste et il ne reste que des
hésitations et des confusions.[9] Malgré cet échec, il réussit à devenir le leader des ouvriers à Paris[10] et de continuer ses
rêves de fraternité et de justice.
Bien qu’Émile Zola ait connu le marxisme, il a ignoré le mouvement ouvrier de son temps. En réalité, il a substitué à la lutte
des classes, la loi de la sélection naturelle[11]. Zola décrit une lutte légitime qui se termine certes en catastrophe. Le peuple
est présenté comme force politique et malgré la fin tragique, celle-ci laisse apparaître un espoir : la promesse du
renversement de l’Empire[12].
Finalement, les tendances socialistes du 19ème siècle qui ont été manifestées par le mouvement ouvrier, sont transformées
par le prolétariat mineur du roman et spécialement par le personnage d’Étienne Lantier. L’auteur lui-même a dit du
socialisme de Lantier : « Le socialisme de Lantier est un rêve […] d’autant plus séducteur qu’il monte plus haut dans
l’impossible[13]. »
Malgré tout, Zola a compris qu’il existait des hommes qui étaient, de leur naissance à leur mort, les victimes de l’iniquité
sociale[14].
3.1.2 LE PROLÉTARIAT
En général, Germinal dresse le tableau du mineur au travail, après le travail, lors des dimanches et de la « ducasse ».
Particulièrement, Émile Zola décrit le milieu de la mine avec la famille Maheu, leurs amis et Étienne Lantier comme
membre intégré. Ce milieu, qui est présenté dans le livre, est un monde bien particulier : la vie au fond et dans la mine[15]. Le
travail au fond repose sur l’activité d’une équipe : quatre haveurs pour arracher le charbon, deux herscheuses pour le
charger et le rouler[16]. La mine possède également des galibots, des moulineurs, des ouvriers de la coupe à terre[17]. Le
travail est exténuant à cause de la chaleur des galeries et le salaire est maigre[18]: « […] il y a les dimanches et les jours de
chômage […]. Jamais plus de neuf [francs], entends-tu »[19], dit la Maheude à Maheu, lorsque tous les deux comptent ce que
la famille gagne vraiment par jour.
En outre, on peut observer que les personnages du prolétariat dépendent absolument de la Compagnie pour gagner leurs vies
: souvent la Compagnie décide de payer le travail à part, ce qui diminue le salaire des ouvriers[20]. Malgré ces mauvaises
conditions de travail et le maigre salaire, les mineurs ont le sens de la solidarité et l’esprit de sacrifice. Ils peuvent devenir
des héros quand il s’agit de sauver des camarades ; comme Zacharie lors de la catastrophe du Voreux.[21] On peut conclure
qu’il y a dans Germinal une sorte de misère et de servitude, mais aussi une grandeur de mineur[22].
D’autres conditions des mineurs sont décrites dans le roman, l’absence de vie de famille: on est entassé dans une maison
trop petite[23]. Les membres de famille se retrouvent seulement le soir, les hommes boivent de la bière et les lecteurs sont
invités à apprendre quelque chose sur les mœurs, par exemple qu’on élève un lapin pour les fêtes et on le mange avec des
pruneaux[24].
En plus, il y a trois grands problèmes qui compliquent les vies des mineurs. Premièrement, le problème de l’hygiène : il y a
beaucoup de personnes qui vivent dans une maison trop petite. Par exemple, les Maheu sont dix et vivent dans deux pièces.
Les gens ont peu de viande à manger, ils sont obligés de se nourrir de beaucoup de soupe, il y a des nombreuses maladies et
des déformations du corps. Deuxièmement, il y a le problème de l’enfance : les enfants des mineurs ne vont pas à l’école, ils
travaillent. Ils descendent dans la mine à l’âge de huit ans et ils sont transformés en source de profit par leurs parents.
Troisièmement, il y a l’absence de lois sociales : il n’existe aucune protection pour les mineurs parce qu’il n’y a pas de loi,
ils dépendent de la Compagnie et ils peuvent être mis au chômage pendant tout le temps, ils sont exploités et obligés de se
soumettre[25].
Le prolétariat des mineurs dans Germinal représente l’esclavage du 19ème siècle[26], mais malgré ces conditions
inhumaines, ils gardent le sens de la solidarité et du sacrifice.
[...]
[1] cp. Émile Zola, Germinal (Paris: Flammarion, 2000) 18.