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avant-propos
1. Pourquoi choisir L’Avare de Molière?
C’est une œuvre brève adaptée aux programmes de 4e.
Le programme de 4epréconise la lecture d’une comédie de Molière. Au cycle central on invite
à « l’étude du dialogue […] liée à la lecture et à l’analyse de pièces de théâtre ». « L’accent est
mis en 4esur la distanciation et le regard critique, dans sa dimension ironique ou humoristique.
On étudie ainsi dans cette perspective une pièce de Molière, et éventuellement une autre pièce
du XVIIesiècle » (Document d’accompagnement aux programmes du cycle central). Or la pièce
de Molière permet à la fois une étude d’un genre, la comédie, à travers ses codes et son his-
toire, d’un registre, le comique, mais aussi des caractéristiques du dialogue, dans la perspective
de l’appréhension du discours argumentatif renforcée en 3epuis au lycée.
2. Comment est organisée la lecture suivie de L’Avare ?
La lecture de la pièce est ponctuée par cinq pauses lecture:
– après l’acte 1 : « Des mariages contrariés »;
– après l’acte 2 : « Harpagon, usurier et amoureux »;
– après l’acte 3 : « L’entrée en scène de Mariane »;
– après l’acte 4 : « Des amours menacées »;
– après l’acte 5 : « Un dénouement miraculeux ».
La découverte de l’œuvre est donc progressive et permet:
– de construire peu à peu le portrait d’Harpagon, personnage-clé de la comédie de caractère,
et d’appréhender son évolution de la tyrannie vers la folie ;
– de montrer l’organisation de la pièce autour des trois mariages désirés, contrariés ou
repoussés;
– de décrire la structure et la progression d’une comédie classique, de l’exposition à l’invrai-
semblable dénouement;
– de réfléchir à la fonction des différents types de personnages: enfants et amoureux, valets
rusés ou naïfs;
– de définir la dimension comique de la pièce par le recours à des procédés variés, tant ver-
baux que gestuels, jouant en permanence avec la complicité du public.
3. Pourquoi proposer en « autre lecture » L’Homme économe
de Georges Feydeau?
Le monologue de Feydeau entretient de nombreux liens avec L’Avare.
– Un lien thématique : L’Homme économe dépeint les précautions financières de l’avare qui
prend la parole. Son portrait en creux permet de deviner ses liens familiaux, ses habitudes pro-
fessionnelles, mais surtout, dans chacune de ses phrases, son idée fixe. La cruauté et la mau-
vaise foi ne sont pas absentes de ce bref monologue qui s’apparente à une véritable leçon
d’avarice.
– Un lien de registre : les deux textes sont fondés sur le registre comique, traitant des
méthodes d’avares sur le mode de la dérision et de la comédie de caractère. La proximité entre
les deux auteurs apparaît d’ailleurs de manière frappante dans le fait que Feydeau s’est de
toute évidence inspiré d’Harpagon pour dessiner un homme économe du XIXesiècle.
L’Homme économe complète la lecture de L’Avare.
– Le monologue de Feydeau permet de comprendre l’un des principes de l’intertextualité
théâtrale : réactiver des personnages types, dont les monomanies sont fertiles en traits
comiques.
– Feydeau propose cependant une relecture de ce personnage: on est bien loin de la folie bur-
lesque de la pièce de Molière et de la tyrannie de son personnage: l’avare est devenu un per-
sonnage raisonnable (« économe » au lieu d’« avare ») dont le bon sens est tourné en ridicule
et confine à l’absurde.
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L’Avare
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