Rapport de mission Déc 2004 Hamerlynck page 3
transitent par ses bassins vers le Ntiallakh. En amont du barrage, l’impact s’est, en
2004, surtout fait sentir par une baisse plus importante du niveau en période de crue (à
moins de 1.50 m IGN). Pour le bassin de Gambar, les impacts d'une telle baisse du
niveau de la retenue peuvent être positifs puisqu’il fonctionnera à nouveau quelque
peu comme une plaine inondable mais avec un rythme et une durée de crue inversés :
l’exondation se fera dans la période d’inondation de la situation avant-barrages.
L’exondation périodique pourra permettra de freiner la recolonisation par le Typha des
zones les plus élevées, si celles-ci ont été dégagées auparavant. Cette exondation
offrirait aussi une possibilité d’aménager des petits bassins pour la culture du
nénuphar ou du bourgou, éventuellement de pisciculture. En ce qui concerne les
bassins du Parc, une telle baisse du niveau d'eau dans la retenue aura pour impact
principal une réduction de la charge et donc des débits d’entrée pour une ouverture
donnée. Il y aura donc nécessité de plus de planification et de coordination avec
l’OMVS SOGED pour des manipulations probablement plus fréquentes des vannes.
Pour plus facilement s’accommoder de la nouvelle gestion de la retenue et de Diama,
le nouvel hydrogramme de crue pour les bassins du PND propose de suivre la
remontée lente du niveau dans la retenue en août-septembre, de retarder la pointe de
crue jusqu’à la mi-octobre et de faire suivre immédiatement par la fermeture des
vannes et une décrue active. Néanmoins, lors de la 57ème réunion de la Commission
Permanente des eaux de l’OMVS en début juillet 2005 il a été décidé de garder un
niveau minimal de 1.75 m IGN dans la retenue.
3. La remise en eau des cuvettes sud de l’Aftout es Saheli qui a deux causes
concomitantes : le curage, pour favoriser l’agriculture irriguée, des marigots du bassin
du Ndiader, et la création de la brèche dans la Langue de Barbarie. Effectivement,
selon les consignes de gestion du barrage de Diama, l’énergie à dissiper ne pouvait
dépasser 1000m3/s pour 1 m de charge pour éviter le basculement du barrage. Avec la
baisse du niveau des basses eaux en aval, les gestionnaires ont préféré évacuer le
surplus d’eau vers l’Aftout. Cette remise en eau des cuvettes de l’Aftout a recréé un
écosystème de très grande valeur pour la biodiversité. Ce potentiel avait déjà été
décelé par les gestionnaires du PND et, dès la fin des années 1990, ils essayent d’y
envoyer d’importants débits par l’exutoire non contrôlé de Hassi Baba. Depuis 1997, il
y avait des indications que cela permettait la nidification du Flamant Nain
(Phoeniconaias minor), espèce dont on ne connaît que 3 autres sites de nidification
(Tanzanie, Namibie, Pakistan). Actuellement, l’inondation de l’Aftout sur de vastes
superficies permet l’accueil de concentrations très significatives d’oiseaux d’eau. En
2004, la nidification en masse du Flamant Rose (Phoenicopterus ruber) y a été
confirmée, celle du Flamant Nain est très probable, et il y a eu une tentative de
nidification par des centaines de couples du Pélican Blanc (Pelecanus onocrotalus).
En 2005, la nidification de la Sterne Caspienne (Sterna caspia), la Sterne Royale
(Sterna maxima) et du Goéland Railleur (Larus genei) y a été confirmée. Cela
positionne les cuvettes sud de l’Aftout es Saheli parmi les sites de très grande
importance pour la conservation en Afrique de l’Ouest. Depuis la 57ème réunion de la
Commission Permanente des eaux de l’OMVS la contrainte de l’énergie à dissiper a
été levée mais l’impact de cette nouvelle révision des consignes de gestion sur
l’Aftout reste encore indéterminée.
Par rapport à ces nouveaux défis, il convient de décrire la situation actuelle des bassins du
bas-delta et d’analyser comment leur gestion récente s’apparente à, ou diffère des,
recommandations faites par le premier plan de gestion du PND et de sa zone périphérique,