Hamerlynck 2005 RapportPDGDiawlingfinal

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Mission d’appui à la Révision du Plan de Gestion du Parc National du Diawling
et de sa zone périphérique, Mauritanie, 30 novembre - 17 décembre, 2004
Technical Report · August 2005
DOI: 10.13140/RG.2.1.3852.2322
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Rapport de mission Déc 2004 Hamerlynck page 1
Mission d’appui à la Révision du Plan
de Gestion du Parc National du
Diawling et de sa zone périphérique
Mauritanie
30 novembre - 17 décembre, 2004
Dr. Olivier Hamerlynck
CONTRAT N° UICN-MR/CONS/11/04/PND1
1 Photo de couverture : bouchon du marigot de Bell, brèche de la Langue de Barbarie, Flamants Nains dans
l’Aftout inondé, Affaissement de la digue rive droite dans le bassin du Diawling
Rapport de mission Déc 2004 Hamerlynck page 2
Résumé exécutif
Le Parc National du Diawling (PND) a été créé en 1991 et, à partir de cette date, des
démarches ont été entreprises pour le doter des équipements, des instruments de gestion et des
ressources humaines nécessaires à l’accomplissement de ses objectifs :
La conservation et l’utilisation durable des ressources naturelles d’un échantillon de
l’écosystème du bas-delta
Le développement harmonieux et permanent des diverses activités des populations
locales
La coordination des activités pastorales et piscicoles menées sur son territoire.
Bien avant la création du Parc, des études, faites dans le cadre de l’analyse des impacts des
barrages, avaient démontre que la meilleure utilisation économique, sociale et écologique des
terres du bas-delta mauritanien était d’y pérenniser tant que possible la productivité qui
dépendait essentiellement de l’inondation annuelle de superficies importantes des plaines par
la crue et du mélange des eaux douces et des eaux salées. Dans le système artificialisé après-
barrages, c’est maintenant la gestion hydraulique du bas-delta qui détermine sa productivité,
l’exploitation des ressources renouvelables par les collectivités et l’épanouissement de la
biodiversité. Ce rapport se concentre donc sur cette gestion hydraulique dont la réussite, et
l’adaptation aux conditions toujours changeantes, détermine en majeure partie le bien-être des
populations locales et l’intérêt de la zone sur le plan de la biodiversité.
Depuis la création du PND il convient de distinguer plusieurs phases dans la gestion. La
période initiale (1991-1993), a surtout été une prise de contact entre la nouvelle institution et
les collectivités, ainsi qu’une phase d’identification des besoins en termes de restauration,
d'aménagement et de développement. Dans une seconde période (1994-1996), l’accent a été
porté sur la mise en place des infrastructures hydrauliques et l’élaboration du premier plan de
gestion. De 1997 à 1999, plusieurs scénarios d’inondation ont été testés et ont eu pour effet
une reprise des activités traditionnelles des populations locales. La période 2000-2002 a été
caractérisée par une instabilité en terme de ressources humaines et par la perte d’une certaine
mémoire institutionnelle au Parc. Néanmoins, il y a aussi eu consolidation de certains acquis
et les résultats sur les plans socio-économique et environnemental ont continué à s’améliorer.
L’équipe actuelle, bien dotée en compétences techniques et scientifiques, est confrontée à de
nouveaux défis qui nécessitent une actualisation du plan de gestion :
1. Du fait de la mise en service progressive des turbines à Manantali, les lâchers de
Diama en période sèche ont augmenté de façon considérable. Cette évolution a rendu
moins nécessaire la pratique des inondations de contre-saison à travers le bassin de
Bell. Néanmoins, la conductivité dans le Ntiallakh doit rester le critère primordial pour
décider s’il faut oui ou non une inondation de contre-saison et, une fois le marigot de
Bell curé, la procédure devra être re-testée dans le nouveau contexte pour s’assurer
que le dispositif sera fonctionnel en cas de besoin.
2. La création d’une brèche dans la Langue de Barbarie, dans la nuit du 3 octobre 2003, a
profondément modifié la donne hydraulique du bas-delta. L’augmentation du marnage
pourra avoir des impacts positifs sur la productivité halieutique de l’estuaire et
favoriser l’extension de la mangrove. Par contre, l’évacuation trop rapide des lâchers
de Diama vers l’océan peut mettre en péril la recharge des nappes phréatiques, vitales
aux populations riveraines du Ntiallakh. La réduction de l’amplitude des crues risque
aussi d’avoir des incidences négatives sur la production de pâturages et du Sporobolus
dans le Ntiallakh. En compensation, le PND devra donc maximaliser les débits qui
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transitent par ses bassins vers le Ntiallakh. En amont du barrage, l’impact s’est, en
2004, surtout fait sentir par une baisse plus importante du niveau en période de crue (à
moins de 1.50 m IGN). Pour le bassin de Gambar, les impacts d'une telle baisse du
niveau de la retenue peuvent être positifs puisqu’il fonctionnera à nouveau quelque
peu comme une plaine inondable mais avec un rythme et une durée de crue inversés :
l’exondation se fera dans la période d’inondation de la situation avant-barrages.
L’exondation périodique pourra permettra de freiner la recolonisation par le Typha des
zones les plus élevées, si celles-ci ont été dégagées auparavant. Cette exondation
offrirait aussi une possibilité d’aménager des petits bassins pour la culture du
nénuphar ou du bourgou, éventuellement de pisciculture. En ce qui concerne les
bassins du Parc, une telle baisse du niveau d'eau dans la retenue aura pour impact
principal une réduction de la charge et donc des débits d’entrée pour une ouverture
donnée. Il y aura donc nécessité de plus de planification et de coordination avec
l’OMVS SOGED pour des manipulations probablement plus fréquentes des vannes.
Pour plus facilement s’accommoder de la nouvelle gestion de la retenue et de Diama,
le nouvel hydrogramme de crue pour les bassins du PND propose de suivre la
remontée lente du niveau dans la retenue en août-septembre, de retarder la pointe de
crue jusqu’à la mi-octobre et de faire suivre immédiatement par la fermeture des
vannes et une décrue active. Néanmoins, lors de la 57ème réunion de la Commission
Permanente des eaux de l’OMVS en début juillet 2005 il a été décidé de garder un
niveau minimal de 1.75 m IGN dans la retenue.
3. La remise en eau des cuvettes sud de l’Aftout es Saheli qui a deux causes
concomitantes : le curage, pour favoriser l’agriculture irriguée, des marigots du bassin
du Ndiader, et la création de la brèche dans la Langue de Barbarie. Effectivement,
selon les consignes de gestion du barrage de Diama, l’énergie à dissiper ne pouvait
dépasser 1000m3/s pour 1 m de charge pour éviter le basculement du barrage. Avec la
baisse du niveau des basses eaux en aval, les gestionnaires ont préféré évacuer le
surplus d’eau vers l’Aftout. Cette remise en eau des cuvettes de l’Aftout a recréé un
écosystème de très grande valeur pour la biodiversité. Ce potentiel avait déjà été
décelé par les gestionnaires du PND et, dès la fin des années 1990, ils essayent d’y
envoyer d’importants débits par l’exutoire non contrôlé de Hassi Baba. Depuis 1997, il
y avait des indications que cela permettait la nidification du Flamant Nain
(Phoeniconaias minor), espèce dont on ne connaît que 3 autres sites de nidification
(Tanzanie, Namibie, Pakistan). Actuellement, l’inondation de l’Aftout sur de vastes
superficies permet l’accueil de concentrations très significatives d’oiseaux d’eau. En
2004, la nidification en masse du Flamant Rose (Phoenicopterus ruber) y a été
confirmée, celle du Flamant Nain est très probable, et il y a eu une tentative de
nidification par des centaines de couples du Pélican Blanc (Pelecanus onocrotalus).
En 2005, la nidification de la Sterne Caspienne (Sterna caspia), la Sterne Royale
(Sterna maxima) et du Goéland Railleur (Larus genei) y a été confirmée. Cela
positionne les cuvettes sud de l’Aftout es Saheli parmi les sites de très grande
importance pour la conservation en Afrique de l’Ouest. Depuis la 57ème réunion de la
Commission Permanente des eaux de l’OMVS la contrainte de l’énergie à dissiper a
été levée mais l’impact de cette nouvelle révision des consignes de gestion sur
l’Aftout reste encore indéterminée.
Par rapport à ces nouveaux défis, il convient de décrire la situation actuelle des bassins du
bas-delta et d’analyser comment leur gestion récente s’apparente à, ou diffère des,
recommandations faites par le premier plan de gestion du PND et de sa zone périphérique,
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élaboré de façon participative et approuvé par les diverses instances d’abord locales et ensuite
nationales en 1997.
La gestion du bassin de Bell en 2003 a, en début d’inondation et jusqu’à la pointe de crue, été
caractérisée par une application ‘à la lettre’ du plan de gestion. Par contre, cette première
pointe de crue à la mi-septembre a été suivie par une deuxième en début octobre, liée à une
crue exceptionnelle dans le Ntiallakh et la décrue a été tardive et pas assez soutenue. Par
contre, l’inondation dans le bassin du Diawling a été tardive et relativement faible. Le bassin
du Ntiallakh a connu une de ses plus grandes crues depuis la construction du barrage de
Diama et c’est cette situation, avec la ville de Saint-Louis inondée, qui a conduit les autorités
sénégalaises à procéder à la création d’un canal de délestage à travers la Langue de Barbarie.
La situation en décrue dans l’ensemble des bassins n’est pas claire parce que les dates de
fermetures des ouvrages secondaires sont inconnues.
En 2004, l’inondation de l’ensemble des bassins a été minimale en juillet et très faible sur
toute la saison pour le bassin de Diawling. Dans le bassin de Bell, avec l’intention de
favoriser le développement du Sporobolus, on a procédé très tardivement à une crue
importante. Ce n’est qu’en septembre que les plaines au-dessus de 1.20 m IGN sont inondées
et on atteint une première pointe de crue de 1.45 m IGN en début octobre. Cette cote semble
excessive pour deux raisons : la mauvais état de la digue de Ziré, notamment à l’ouvrage de
Berbar et de la faible cote dans le bassin du Diawling. Effectivement, par consigne du
constructeur, la charge de part et d’autre de la digue de Ziré ne devrait jamais dépasser
1 m ! Le bassin de Bell a ensuite connu une deuxième pointe à la fin d’octobre et cela n’a pas
été suivi par une décrue assez active avec comme conséquence une rallonge plutôt qu’un
raccourcissement de l’inondation des champs de Sporobolus. Dans cette année de faible
hydraulicité, le Ntiallakh n’a reçu qu’une très faible quantité d’eau par des lâchers du PND et
ce en contradiction avec les recommandations du plan de gestion qui conseille de
maximaliser l’adoucissement du Ntiallakh dans une telle situation. La gestion du PND en
2004 pourrait être caractérisée comme une gestion de type ‘Djoudj’ : le remplissage de
cuvettes, pratiquement sans évacuation d’eau vers l’estuaire.
Recommandations
Les grands axes des propositions d’intervention suite à cette mission sont donnés ici, des
recommandations plus détaillées suivront dans les chapitres.
Infrastructures
Gros travaux avec participation des partenaires nécessaire
o Le curage du marigot de Bell, intervention considérée comme prioritaire
depuis 1996, n’avait toujours pas été réalisé en fin 2004. Cette intervention
était devenue encore plus nécessaire afin de permettre au PND d’assurer des
débits plus importants en direction du Ntiallakh. Ce curage a finalement été
réalisé avec un engin terrestre en juin 2005 sur une largeur de 4 m. Par contre,
le niveau IGN de ce nouveau dispositif hydraulique et son hydraulicité (débits
sous différentes charges) sont à présent encore inconnus ;
o La construction d’un ouvrage à Mohad pour contrôler les sorties du bassin de
Diawling-Tichilitt vers le Chat Tboul et l’Aftout. Les débits à envoyer vers le
Nord à partir du bassin du Diawling sont effectivement devenus moins
importants pour ces zones grâce aux inondations en provenance du Ndiader.
Cette intervention permettra aussi de relever les niveaux dans le bassin du
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