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Enseignant-chercheur, Université Félix Houphouët-Boigny, Cocody Abidjan
Introduction
L’importance des médias dans les sociétés modernes est telle que, dans beaucoup de
domaines, ils s’imposent aux citoyens et aux consommateurs dans leurs processus de
décision. Ainsi pour ses achats, le consommateur a besoin d’information pour une
meilleure décision ; tout autant en politique, les citoyens se doivent de disposer d’un
certain nombre d’informations sur les candidats pour faire les choix les plus
intelligents. Sur les marchés économiques et financiers, les consommateurs et les
investisseurs demandent des informations avant de choisir des produits ou des titres.
La disponibilité de l’information se révèle être ainsi un déterminant crucial dans
l’efficience des marchés économiques et politiques. Dans la plupart des pays, les
consommateurs et les citoyens se procurent les informations dont ils ont besoin à
travers les médias.
Ils se posent dès lors quelques questions fondamentales : est-il souhaitable que les
médias soient publics ou privés ? Devraient-ils jouir d’un monopole ou se faire
concurrence ? Quelle morale professionnelle devrait guider leur action quotidienne ?
Quel encadrement juridique doivent-ils jouir pour mieux jouer leur rôle de pilier de la
démocratie ? Etc.
À la lueur de ces questionnements, il s’avère qu’un encadrement s’impose. Mais à
l’évidence le droit seul ne peut suffire à cela.
Ainsi, dans leur travail quotidien, les journalistes sont tenus aux respects d’autres
règles, d’autres principes : la déontologie et l’éthique. Le journaliste est en effet
quotidiennement confronté à des choix qu’il est impossible de trancher par des textes
de lois (faut-il donner telle information qui concerne la vie privée d’autrui ? Faut-il
traiter ou taire certains sujets ? Peut-on publier telle ou telle photo ? …). En principe,
le journaliste doit vivre dans cette incertitude. Son métier relève de ce que l’on
appellerait « l’éthique de la responsabilité » : agir continuellement dans l’ambigüité et
dans le doute, où la conscience et l’éthique constituent les derniers points de repère.
Communiquer est l’une des plus belles activités qui soit : c’est aider ses contemporains
à connaître et à comprendre le monde qui les entoure, exercer sa liberté d’expression
et aider tout un chacun à formuler en toute liberté leurs jugements. Activité d’autant
plus belle qu’elle est indissociable d’une certaine forme de responsabilité pour celui
qui l’exerce : on ne communique pas n’importe comment, les formes qu’il faut
respecter sont partie intégrante de l’activité de communication. C’est ainsi que
l’activité du journaliste est traditionnellement dotée de règles de conduite (éthique,
déontologie, droit…) qui permettent, dans leur rigueur, la fiabilité dans la restitution
de l’information.